L’Immaculée Conception Franciscaine
L’Immaculée Conception Franciscaine
« À la Religion Sacrée de Saint François,
Nous devons de pouvoir proclamer à pleine voix
le blason de l'Immaculée.
Et La voir ainsi proclamée
est sa gloire principale :
Marie, Vous êtes conçue
sans péché le péché originel ».
Marie est couronnée de douze étoiles, la lune sous ses pieds et le serpent écrasé sous son talon. Mais il y a une chose, particulière, que l’on ne trouve pas sur les autres représentations de l'Immaculée, c'est l'Enfant qu’elle porte dans ses bras brandit une lance féroce qu’il enfonce la tête du serpent, lance qui est ornée d’une croix.
Quel ensemble parfait et éminemment biblique ! Une femme en inimitié parfaite et perpétuelle avec le serpent et une guerre déclarée entre leur descendance, cette dernière figurant dans l'attitude avec laquelle l'enfant prend la lance pour défendre sa mère, empêchant le venin de toucher la plante des pieds maternels délicate (Genèse). Sur la tête de la Femme, une couronne de douze étoiles, avec la lune sous ses pieds ( Apocalypse ).
On ne peut pas faire plus clair que cette représentation. C'était l'argument graphique, mais décisif, exercé dans la lutte séculaire, particulièrement animée au XIIIe siècle et par la suite, autour du mystère de l'Immaculée Conception, qui a opposé des docteurs et de théologiens de renommée universelle : les maculistes, ceux qui étaient contre face à aux immaculistes, qui défendaient la pureté originelle et de la conception immaculée de la Mère de Dieu.
Cette pieuse opinion, ainsi qu’on l’appelait, de se prononcer en faveur de l'exemption de la tâche originelle dès le premier instant de l’existence de Marie, trouva de l'opposition chez quelques saints. Le doux Docteur Saint Bernard, qui prodigua tant de louanges à Marie, reprocha aux chanoines de Lyon dans une lettre collective d'avoir prêté serment de défendre la pureté originelle de la Mère de Dieu par ces mots : « Qu'avez-vous fait ? Cette solennité n'est pas recommandée par la liturgie de l'Église, ni approuvée par la Tradition. La jeune fille est si élevée en dignité qu'elle n'a pas besoin de ce que vous défendez ».
L’atmosphère formée par le conduite de saint Bernard favorisait les maculistes, qui se réfugièrent, comme un bastion inexpugnable pour eux, dans l’universalité de la rédemption : tous furent rachetés, puis tous péchèrent. Malgré cela, la sentence pieuse exigeait de grands développements. Il n’y avait pas de titres académiques à la Sorbonne sans le serment préalable de défendre le privilège marial.
Les docteurs franciscains Jean Duns Scott et Raymond Lulle se jetèrent dans la mêlée et brisèrent les arguments contraires, ne niant pas l'universalité de la Rédemption, mais en faisant une distinction entre une rédemption libératrice et rédemptrice, en incluant Marie dans cette dernière et l'exemptant de celle-ci. Sans aucun doute, vaut-il mieux prévenir la tache que la nettoyer après l’avoir contractée. L'Église a fait sienne cette distinction dans la Bulle Ineffabilis ainsi que dans la Liturgie.
En l'état, la pieuse opinion l'emporta. De ces disputes jaillissait la lumière et les fidèles se sont inclinés avec révérence devant la doctrine immaculiste, de sorte que lors du Concile de Bâle, au XV siècle, un décret dogmatique disciplinaire fut publié, en raison du général de l'ordre franciscain P. Perqueri, copié en partie dans la Bulle dogmatique de 1854, affirmant que la doctrine qui exempte la Vierge Marie de toute culpabilité actuelle et originelle est conforme au culte ecclésiastique et à la doctrine catholique, et doit donc être crue par tous.
Des circonstances particulières empêchèrent sa définition en tant que dogme, Dieu réservant cette gloire au pape Pie IX, qui, après avoir consulté les évêques, les rois, les princes et les supérieurs des ordres religieux, plaça, le 8 décembre 1854, sur les temples de Marie de l'Immaculée. En rappelant le glorieux anniversaire, nous devons nous unir à ceux qui dans l’histoire, ont chanté le refrain franciscain avec un enthousiasme sans égal :
« O Marie, Vous êtes conçue,
sans le péché originel ».
(D'après un texte provenant du site de Franciscains de Valencia, traduit de l'Espagnol par mes soins)
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L’Immaculée Conception Franciscaine
L’Immaculée Conception Franciscaine
« À la Religion Sacrée de Saint François,
Nous devons de pouvoir proclamer à pleine voix
le blason de l'Immaculée.
Et La voir ainsi proclamée
est sa gloire principale :
Marie, Vous êtes conçue
sans péché le péché originel ».
Marie est couronnée de douze étoiles, la lune sous ses pieds et le serpent écrasé sous son talon. Mais il y a une chose, particulière, que l’on ne trouve pas sur les autres représentations de l'Immaculée, c'est l'Enfant qu’elle porte dans ses bras brandit une lance féroce qu’il enfonce la tête du serpent, lance qui est ornée d’une croix.
Quel ensemble parfait et éminemment biblique ! Une femme en inimitié parfaite et perpétuelle avec le serpent et une guerre déclarée entre leur descendance, cette dernière figurant dans l'attitude avec laquelle l'enfant prend la lance pour défendre sa mère, empêchant le venin de toucher la plante des pieds maternels délicate (Genèse). Sur la tête de la Femme, une couronne de douze étoiles, avec la lune sous ses pieds ( Apocalypse ).
On ne peut pas faire plus clair que cette représentation. C'était l'argument graphique, mais décisif, exercé dans la lutte séculaire, particulièrement animée au XIIIe siècle et par la suite, autour du mystère de l'Immaculée Conception, qui a opposé des docteurs et de théologiens de renommée universelle : les maculistes, ceux qui étaient contre face à aux immaculistes, qui défendaient la pureté originelle et de la conception immaculée de la Mère de Dieu.
Cette pieuse opinion, ainsi qu’on l’appelait, de se prononcer en faveur de l'exemption de la tâche originelle dès le premier instant de l’existence de Marie, trouva de l'opposition chez quelques saints. Le doux Docteur Saint Bernard, qui prodigua tant de louanges à Marie, reprocha aux chanoines de Lyon dans une lettre collective d'avoir prêté serment de défendre la pureté originelle de la Mère de Dieu par ces mots : « Qu'avez-vous fait ? Cette solennité n'est pas recommandée par la liturgie de l'Église, ni approuvée par la Tradition. La jeune fille est si élevée en dignité qu'elle n'a pas besoin de ce que vous défendez ».
L’atmosphère formée par le conduite de saint Bernard favorisait les maculistes, qui se réfugièrent, comme un bastion inexpugnable pour eux, dans l’universalité de la rédemption : tous furent rachetés, puis tous péchèrent. Malgré cela, la sentence pieuse exigeait de grands développements. Il n’y avait pas de titres académiques à la Sorbonne sans le serment préalable de défendre le privilège marial.
Les docteurs franciscains Jean Duns Scott et Raymond Lulle se jetèrent dans la mêlée et brisèrent les arguments contraires, ne niant pas l'universalité de la Rédemption, mais en faisant une distinction entre une rédemption libératrice et rédemptrice, en incluant Marie dans cette dernière et l'exemptant de celle-ci. Sans aucun doute, vaut-il mieux prévenir la tache que la nettoyer après l’avoir contractée. L'Église a fait sienne cette distinction dans la Bulle Ineffabilis ainsi que dans la Liturgie.
En l'état, la pieuse opinion l'emporta. De ces disputes jaillissait la lumière et les fidèles se sont inclinés avec révérence devant la doctrine immaculiste, de sorte que lors du Concile de Bâle, au XV siècle, un décret dogmatique disciplinaire fut publié, en raison du général de l'ordre franciscain P. Perqueri, copié en partie dans la Bulle dogmatique de 1854, affirmant que la doctrine qui exempte la Vierge Marie de toute culpabilité actuelle et originelle est conforme au culte ecclésiastique et à la doctrine catholique, et doit donc être crue par tous.
Des circonstances particulières empêchèrent sa définition en tant que dogme, Dieu réservant cette gloire au pape Pie IX, qui, après avoir consulté les évêques, les rois, les princes et les supérieurs des ordres religieux, plaça, le 8 décembre 1854, sur les temples de Marie de l'Immaculée. En rappelant le glorieux anniversaire, nous devons nous unir à ceux qui dans l’histoire, ont chanté le refrain franciscain avec un enthousiasme sans égal :
« O Marie, Vous êtes conçue,
sans le péché originel ».
(D'après un texte provenant du site de Franciscains de Valencia, traduit de l'Espagnol par mes soins)
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Neuvaine et prières à Saint Roch
Neuvaine et prières à Saint Roch
Saint Roch de Montpellier
Tertiaire Franciscain
vers 1350-1378/79
Fête le 16 août
Invoqué contre toutes les épidémies et les maladies contagieuses
Saint Roch naquit à Montpellier, entre 1346 et 1350, en pleine guerre de Cent Ans,pendant la grande peste noire, qui dura deux ans, et décima un tiers de la population occidentale. C’est l’époque des grandes famines et des ravages perpétrés par les grandes compagnies (troupes de mercenaires).
Montpellier, rattachée à la couronne de France depuis 1349, était une république marchande, une grande ville du Midi, cosmopolite et tolérante, très réputée pour ses universités. C’est une ville étape importante de pèlerinage sur la via Tolosana, bénéficiant de plus de la proximité d’Avignon, siège de la papauté depuis plus de quarante ans.
Bien que Roch fût un prénom très courant en France et en Italie, il semble plutôt que notre saint était de la famille des Roch de La Croix, lignée devenue importante au XVIe siècle, sous le nom de Castries. Son père, Jean Roch de La Croix, dignitaire de la ville, en fut le premier consul, en 1363. Sa mère, Dame Libéria, était originaire de Lombardie. Fils désiré, et longtemps attendu, il passa une enfance dans un milieu profondément chrétien. Il fut baptisé au sanctuaire Notre Dame des Tables, qui était aussi le centre de la vie spirituelle, intellectuelle, administrative et sociale de Montpellier (on peut visiter de nos jours sa crypte sous l’actuelle place Jean-Jaurès).
Il fit probablement ses études chez les pères dominicains, avant d’étudier la médecine. Il connut les terribles épidémies de peste de 1358 et 1361. A Montpellier, cette dernière fit jusqu’à 500 morts par jour, pendant trois mois.
Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il décida de partir pour Rome. Il distribua sa fortune aux pauvres, rejoignit le troisième ordre franciscain, revêtit l’habit de pèlerin, reçut la bénédiction de l’évêque de Maguelone et prit la route.
Il emprunta probablement la voie francigène en direction de Rome. Il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la ville éternelle, en juillet 1367. Il y resta trois mois, car la peste y sévissait. Il mit en pratique l’enseignement médical qu’il avait reçu, en l’associant à des signes de croix et une invocation sur les souffrants, et obtint de nombreuses guérisons.
Son charisme auprès des malades se révéla sans doute à ce moment-là. Ethymologiquement, le charisme est un don fait par Dieu à un homme pour qu’il manifeste l’amour divin parmi les hommes. Il reprit son chemin pour Rome, lorsqu’il apprit qu’à Cesena, à l’opposé de sa direction, l’épidémie faisait rage. Il s’y rendit, faisant ce que Dieu attendait de lui au fur et à mesure de son pèlerinage, et obtint là encore des guérisons miraculeuses. Il arriva enfin à Rome, au début de l’année 1368, et s’occupa sans doute des malades à l’hôpital du Saint Esprit, ordre fondé par son compatriote, Gui de Montpellier. Un prélat, peut-être un cardinal, guéri par ses soins, ou témoin de guérisons miraculeuses (il pourrait s’agir de Gaillard de Boisvert, régent Pro Tempore de la Sacra Penitenzieria, à cette période) lui fit rencontrer le pape Urbain V, qui s’écria, en le voyant : «Il me semble que tu viens du Paradis !», et lui donna l’indulgence plénière.
Roch avait sans doute vu, à Montpellier, ce pape d’Avignon, qui tenta de réinstaller la papauté à Rome de 1367 à 1370, lorsqu’il était venu consacrer l’autel majeur de l’église du monastère Saint Benoît, future cathédrale Saint-Pierre.
Roch quitta Rome, en 1370, pour s’en retourner vers sa patrie. Au mois de juillet 1371, Il était à Plaisance, à l’hôpital Notre Dame de Bethléem, près de l’église Sainte Anne, où il assista, guérit et réconforta les malades.
Atteint par la peste, Roch se rendit péniblement jusqu’à un bois, à l’orée du bourg fortifié de Sarmato, pour y mourir. A cet endroit, une source jaillit et un chien lui apporta chaque jour un pain. Le maître du chien pourrait être le noble Gothard Pallastrelli qui allait devenir son disciple. Il aurait été, également, le premier biographe du saint, et l’auteur de son unique et vrai portrait conservé à Plaisance, en l’église Sainte-Anne. On rapporte également qu’un ange secourut Roch. Il recouvra la santé et retourna à Plaisance, auprès des pestiférés, faisant preuve d’un courage et d’une humanité remarquable.
Il reprit sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le Duc de Milan, Bernardo Visconti, son frère Galeazzo II, et la ligue constituée par Le pape Urbain V, conduite par Amedeo VI de Savoie. Ce conflit dura de 1371 à 1375. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni, et transféré à Voghera par Beccaria, intendant militaire des Visconti.
Sa renommée était déjà grande. De surcroît, il pouvait être identifié, grâce à sa marque de naissance en forme de croix sur la poitrine, par son oncle, gouverneur de la ville, ou l’un des plus proches collaborateurs de ce dernier. Mais, fidèle au voeu d’anonymat de tout pèlerin, Roch ne révéla pas son identité, et demanda à pouvoir reprendre son chemin, en tant qu’ «humble serviteur de Dieu». Sa requête fut rejetée, et il fut mis au cachot.
Son emprisonnement dura cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort, survenue le 16 août d’une année comprise entre 1376 et 1379. On peut penser à présent qu’il s’agit du mardi 16 août 1379. Des témoins assurèrent que le cachot s’illumina et que le dernier souhait de Roch, à l’ange venu l’assister, fut d’intercéder pour les gens en souffrance.
Saint Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, immédiatement après sa mort (avant 1391) lui consacra une fête. Sa dépouille, gardée dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise. La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l’église de la Scuola Grande di San Rocco. Au XIXe siècle, un tibia fut remis solennellement au Sanctuaire Saint-Roch de Montpellier, qui possède également un de ses bâtons de pèlerin. Un second se trouve à l’église Sainte Eulalie de Bordeaux, en la chapelle des Corps Saints, où l’on peut l’y voir et le vénérer.
Neuvaine à Saint Roch
Premier jour
Vous qui lirez ces lignes dans un esprit de foi, honorez les saintes actions de cet homme admirable.
Une atmosphère humide fournit un aliment au souffle contagieux de la peste ; un brouillard empoisonné porte au loin le virus que respirent les poumons suffoqués. Tout succombe : le vieillard et l'enfant ; le poison de l'air précipite le fort et le faible dans la nuit du tombeau. En voyant le nombre de morts, on dirait les flots amoncelés d'une mer en furie qui se brise sur le rivage.
Ah ! qui que vous soyez, dans un péril aussi imminent, vénérez saint Roch, appelez saint Roch à votre secours !
Oh ! miséricordieux saint, espoir des malheureux, refuge des affligés, écoutez-nous ! Roch exaucez-nous ! Le Très-Haut vous a donné une puissance assurée pour repousser la peste : les nations consternées placent leur unique espérance en vous. Ah ! puisse la terrible contagion, grâce à. votre intercession, s’éloigner de nos contrées ! Que l’ange exterminateur, cessant d’entasser ruines sur ruines, ne détruise pas entièrement notre race! Daigne le Dieu Tout-Puissant tourner ce fléau contre les infidèles et les méchants, et épargner ses ouailles soumises, en nous délivrant de l’horrible contagion !
Roch miséricordieux, nous vous demandons ces grâces avec une entière confiance ; obtenez du Seigneur notre prompte délivrance ; éloignez de vos serviteurs la peste de l’âme et du corps.
Miséricordieux saint Roch, qui avez secouru jadis tant de malheureux pestiférés et qui avez éprouvé dans vos membres le venin de cette horrible maladie, que par vos prières et celles de saint Sébastien, la peste soit à jamais éloignée du royaume de France ; que nos corps et nos âmes en soient à jamais préservés ! Nous ne serons pas ingrats ; et les torches qui brûleront devant vos autels témoigneront de notre reconnaissance. Amen.
(Récitez les Litanies)
Deuxième jour
Antienne. — Salut, prudent médecin, vainqueur de la peste, secourez-nous contre toute atteinte des épidémies, et soyez, ô glorieux saint Roch ! notre avocat auprès du Roi de gloire.
Verset. Le Seigneur l’a aimé et l’a couronné, et il a revêtu ses épaules d'un manteau de gloire.
Collecte. Ô Dieu ! Sur qui rejaillit la gloire de vos saints et qui exaucez efficacement les prières de ceux qui les invoquent avec confiance, accordez à ceux qui recourent à l’intercession de saint Roch, votre confesseur, d’être délivrés des souffrances de la peste qu’il a lui-même endurées dans son corps pour l'amour de votre saint nom. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.
(Récitez les Litanies)
Troisième jour
Adorons le Seigneur qui a opéré des merveilles, quand il a donné au monde un nouveau dans sa personne de saint Roch.
Que l’univers retentisse des gloires de saint Roch ; que la voûte azurée tressaille d’allégresse, que le monde entier frémisse de bonheur. Chantons tous ses louanges d’une voix unanime.
Que le Ciel se réjouisse de l’avoir pour hôte ! Que la terre fleurisse sous sa puissante égide ; car elle possède maintenant dans Roch un merveilleux médecin, vainqueur de la peste hideuse.
Lui qui a distribué tous ses biens aux pauvres, s’est dépensé au service des malheureux. Rempli d’une puissance merveilleuse, il rend aux malades la santé : la croix sacrée, voilà son remède.
Ce don sacré était bien du à celui qui, dans la ferveur de son zèle et le feu de sa charité, a méprisé complètement les richesses et les délices, et tous les hochets des grandeurs, sans rien garder pour lui ; que chacun de nous dans la détresse recourt avec respect à son intercession. Que notre confiance soit parfaite et notre espérance sans borne, bientôt nous sentirons sa pieuse assistance.
Ô Trinité sainte ! exaucez nos prières. Par l’intercession de saint Roch, éloignez de nous tous les maux : donnez la paix à. vos serviteurs, donnez-nous la gloire dans les splendeurs de l’éternité bienheureuse. Amen.
(Récitez les Litanies)
Quatrième jour
Saint Roch, dans l'éclat de ses nombreuses vertus, ressemblait à un arbre magnifique planté sur le cours d’un fleuve.
Il a compris, et il a servi le Seigneur avec crainte et tremblement, en foulent à ses pieds tous les biens de la terre: il partit pour Rome, un bourdon à la main.
Dans sa prière, il disait à Dieu : « Vous êtes ma gloire, vous êtes mon diadème, vous êtes ma victoire ». Il quitte son pays, dirige ses pas vers la Cité sainte ; il trouve Césène et l’Italie en proie aux horreurs de la peste ; il assiste les malades et leur rend la santé par le signe de la croix.
Ô Notre Père ! ô médecin empressé des malades ! Guérissez les maux de nos âmes et de nos corps ; étendez votre protection sur vos serviteurs qui vous vénèrent et vous aiment.
(Récitez les Litanies)
Cinquième jour
Roch dédaigne les vanités d'un monde insensé et préfère se mettre au service de tous.
Dès l’aurore jusqu’à la nuit, Roch est en la présence de son Jésus, et son cœur s’élève au Ciel sur les ailes d’une perpétuelle prière.
Votre nom, ô Roi admirable! a resplendi dans la personne de Roch, du moment où il a repoussé loin de ses lèvres la coupe traîtreusement enchanteresse du monde.
Enfin, après bien des périls, il touche au seuil sacré de la Ville Éternelle que la peste a couverte d’un immense linceul. Il imprime au front d’un prêtre le signe libérateur de la croix, et se retire pour aller à Plaisance, dont il sauva de la peste le reste des habitants. Bientôt lui-même est atteint des flammes dévorantes du fléau.
Ô vous, qui par le signe salutaire de la croix, rendez la santé aux malades, sauvez-nous du feu cruel dont nous sommes attaqués ; car nous n’avons pas de confiance dans la science de nos médecins.
(Récitez les Litanies)
Sixième jour
Jamais ses lèvres ne se sont souillées du mensonge et de la fausseté : aussi peuvent-elles dignement louer le Seigneur en présence duquel il marche toujours.
Jésus fait toute sa conversation, ses désirs et sa joie. Pour Roch, dévoré de la soif, jaillit une fontaine d‘eau vive; un chien fidèle lui apporta son pain ; la divine Providence ne fit pas défaut à celui qui avait distribué tous ses biens aux pauvres.
De retour en sa patrie, en l’arrête, on le jette dans un noir cachot. Sentant la fin de sa vie, il appelle un prêtre et de ses mains reçoit le Pain des Anges.
Ô vous, qui porté dans les Cieux au milieu de divines splendeurs, puisque (la sainte tablette en est le témoignage) vous le pouvez, sauvez-nous, glorieux saint Roch, du virus meurtrier de la peste.
(Récitez les Litanies)
Septième jour
Il brille le jour à jamais mémorable où saint Roch, enlevé aux sphères ténébreuses de la terre, est devenu citoyen de la céleste Patrie.
Constance l’invoque, et à son nom la peste disparaît miraculeusement ; Venise peut proclamer bien haut la puissance de son intercession et ses monuments en rediront l’efficacité à tous les âges de l’avenir. Toute la Picardie, Paris, la grande cité, attesteront leur fréquente délivrance de la peste par les mérites de Saint Roch.
Chantons en chœur.des hymnes joyeuses à la mémoire de saint Roch à qui tout l’univers doit tant de reconnaissance. Maintenant qu’il fait partie du cortège des saints, il est inondé d’une gloire éternelle.
Après une vie de souffrances, il entre, sur les pas de Jésus, en possession d’une couronne immortelle d’innombrables miracles prouvent avec quelle joie et quelle félicité il s’est assis aux noces de l’Agneau. Que tout le monde lui demande donc avec larmes la cessation des épidémies.
(Récitez les Litanies)
Huitième jour
Seigneur, apaisez votre colère et calmez votre courroux sur les péchés de votre peuple, comme vous l’avez juré par vous-même. Dieu saint, Dieu saint fort, Dieu saint immortel, ayez pitié de nous.
Dieu Tout-Puissant et miséricordieux, regardez d’un œil favorable votre peuple prosterné aux pieds de votre Majesté ; que votre fureur vengeresse ne nous atteigne pas, que la droite de votre miséricorde nous protège. Amen.
Dieu Tout-Puissant et miséricordieux qui, par les prières et les mérites de saint Roch,.votre confesseur, avez mis fin à une peste qui attaquait tout le monde, accordez à ceux qui viendront humblement et avec confiance devant vous vous demander la même grâce en pareille circonstance, qu’ils soient délivrés de ce fléau et de toute contagion par l’intercession de ce même glorieux confesseur. Amen.
(Récitez les Litanies)
Neuvième jour
Il est vraiment digne et juste, équitable et salutaire que toujours et partout nous vous rendions grâces, Seigneur saint, Père Tout-Puissant, Dieu éternel, qui, par votre seule miséricorde, avez suspendu l’arrêt de mort porté contre les Ninivites ; qui, en même temps que vous étiez leur propitiateur, avez exaucé la pénitence de leur prière : de grâce, a ce peuple prosterné en présence de votre gloire et vous suppliant, accordez la santé, faites lui sentir les effets de la délivrance qu’il implore, afin que ceux que vous aurez daigné racheter du sang précieux de votre Fils unique ne succombent pas aux atteintes de la mortalité : par Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui les Anges louent votre Majesté, les Dominations adorent, les Puissances tremblent, les Vertus du Ciel des Cieux, et les bienheureux Séraphins, dans un commun transport de joie célèbrent vos louanges, avec lesquels nous vous supplions humblement de nous permettre de mêler nos accents, en disant : « Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu des armées. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur : Hosanna au plus haut des Cieux ».
Que votre nom est magnifique, ô bienheureux saint Roch ! Vous qui, par vos prières, savez guérir la multitude des malades languissants et vous montrer propice à tous ceux qui invoquent votre nom glorieux ; venez et sauvez-nous de la maladie, de la peste et des épidémies, et rendez-nous la salubrité de l’air.
(Récitez les Litanies)
Litanies de Saint Roch
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous. nous.
Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie Immaculée, priez pour nous.
Saint Roch, le salut des malades, priez pour nous.
Saint Joseph, patron de l’Église universelle, priez pour nous.
Saint François, priez pour nous.
Saint Roch, priez pour nous.
Saint Roch, marqué du signe de la croix, priez pour nous.
Saint Roch, ami de la pauvreté, priez pour nous.
Saint Roch, l‘exemple des bons riches, priez pour nous.
Saint Roch, modèle des pèlerins, priez pour nous.
Saint Roch, noble tertiaire de saint François, priez pour nous.
Saint Roch, patron des pestiférés, priez pour nous.
Saint Roch, espoir des malheureux, priez pour nous.
Saint Roch, libérateur des fléaux, priez pour nous.
Saint Roch, refuge des affligés, priez pour nous.
Saint Roch, miroir de patience, priez pour nous.
Saint Roch, guérisseur miraculeux, priez pour nous.
Saint Roch, conservateur de la santé publique, priez pour nous.
Saint Roch, perle de la souffrance, priez pour nous.
Saint Roch, lys de la chasteté, priez pour nous.
Saint Roch, rose de la charité, priez pour nous.
Saint Roch, miracle de patience, priez pour nous.
Saint Roch, prodige d’humilité, priez pour nous.
Saint Roch, merveille de résignation, priez pour nous.
Saint Roch, visité parles anges, priez pour nous.
Saint Roch, joyeux dans les fers, priez pour nous.
Saint Roch couronné dans la gloire, priez pour nous.
Des maladies contagieuses, préservez-nous, saint Roch.
De la perte des bestiaux, délivrez-nous, saint Roch.
Des fièvres malignes, délivrez-nous, saint Roch.
De la peste, délivrez-nous, saint Roch.
Du choléra, délivrez-nous, saint Roch.
Du typhus, délivrez-nous, saint Roch.
De la contagion du péché, délivrez-nous, saint Roch.
De la mort subite, délivrez-nous, saint Roch.
Des peines de l’enfer, délivre-nous, saint Roch.
Des flammes du Purgatoire, délivrez-nous, saint Roch.
Dans nos maux temporels, assistez-nous, saint Roch.
Dans nos afflictions, assistez nous, saint Roch.
Dans notre corps, assistez-nous, saint Roch.
Dans notre âme, assistez nous, saint Roch.
Dans notre vie, assistez-nous, saint Roch.
Dans notre agonie, assistez-nous, saint Roch.
Dans notre mort, assistez-nous Saint Roch.
Dans notre passage à l’éternité, assistez-nous, Saint Roch.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous Seigneur.
Priez pour nous glorieux saint Roch,
Afin que nous soyons dignes des promesses de Jésus-Christ.
Prions
Seigneur, qui par le ministère d’un ange, avez fait remettre au glorieux saint Roch la promesse, gravée sur une tablette, que quiconque invoquerait son nom, ne souffrirait point des atteintes de la peste ; de grâce, faites que nous, qui révérons sa mémoire, nous soyons, par ses mérites et son intercession, délivrés de toute contagion mortelle dans notre corps et dans notre âme par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.
Autre oraison
Ô Dieu ! Notre refuge dans les tribulations, laissez-vous attendrir par l’excès de nos maux ; suspendez les fléaux de votre justice : éloignez, par l’intercession de saint Roch, tout ce qui pourrait nuire à nos corps et à nos âmes ; faites, par votre grâce, que nous puissions imiter son zèle dans le soulagement des souffrances et sa patience dans la douleur. Ainsi soit-il.
Antienne à Saint Roch
Salut, ô très saint Roch !
né d’une famille illustre,
marqué au côté gauche
du signe de la croix.
Saint Roch, dans vos lointains voyages,
vous avez merveilleusement guéri
par votre toucher salutaire
les malades atteints d’une peste mortelle.
Saint, angélique saint Roch qui,
par l‘entremise d‘un céleste messager,
avez obtenu de Dieu le privilège de préserver
de la peste tous ceux qui vous invoquent.
- Priez pour nous, saint Roch,
- Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Ave Roche sanctissime,
Nobili natus sanguine,
Crucis signaris schemate
Sinistro tuo latere.
Roche peregre profectus,
Pestiferæ mortis ictus
Curavisti miriflce,
Tangendo salutifere.
Vale Roche Angelice
Vocis citatus flamine
Obtinuisti Deiflce
A cunctis pestem pellere.
Ora pro nobis, beate Roche,
Ut digni efiiciamur promissionibus Christi.
Prière contre toute maladie contagieuse
Origine
La ville de Coïmbre, en Portugal, était ravagée par le fléau terrible de la peste ; l’abbesse du couvent des Clarisses Urbanistes de cette ville, vivement préoccupée du salut de ses filles, s'occupait de transférer ailleurs sa communauté, pour éviter le fléau et la mort, lorsqu'un jour se présenta à la porte du monastère un mendiant. Celui-ci s’étant informé de la cause du mouvement occasionné dans la communauté par les préparatifs du départ, remit à l’abbesse un petit parchemin en lui disant : « Si chaque jour vous faites réciter avec soin l’antienne et l’oraison écrites sur cette feuille, jamais la peste n’entrera dans ce monastère ». Il dit et disparut. Les religieuses crurent que ce mendiant était l’apôtre saint Barthélemy. Quoi qu’il en soit, jamais, en temps de peste, alors même qu’elle sévissait dans la ville, ce monastère n’en fut jamais atteint.
Voici ces prières fort en usage à Rome, en Espagne et en Portugal :
Antienne : L’Étoile du Ciel, qui a allaité le Seigneur, a extirpé le fléau de la mort implantée par notre premier père. Que cette Étoile daigne elle-même aujourd’hui calmer l’atmosphère dont le trouble cause aux peuples des plaies mortelles. Ô très-miséricordieuse Étoile de la Mer ! Sauvez-nous de la peste. Reine, écoutez-nous ; car votre Fils, qui ne vous refuse rien, vous honore. Sauvez-nous, ô Jésus ! La Vierge, votre Mère vous implore pour nous.
Priez pour nous sainte Mère de Dieu,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus Christ.
Prions
Dieu de miséricorde, Dieu de pardon, Dieu d’indulgence, qui êtes touché de compassion sur l’affliction de votre peuple et qui avez dit à l'ange exterminateur de votre peuple : « Arrête tes coups », pour l’amour de cette glorieuse Étoile, dont vous avez sucé avec douceur les précieuses mamelles contre le poison de nos fautes, donnez nous le secours de votre grâce, afin que nous soyons délivrés de tout fléau et à l’abri de la mort subite et que nous soyons miséricordieuse ment préservés du danger de toute perdition. Par vous, Jésus-Christ, roi de gloire, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen.
Antiphone : Stella cœli extirpavit, quæ lactavit Dominum, mortis pestem, quam plantavit primus parens hominum. Ipsa stella nunc dignetur sidera compescere, quorum bella plebem cœdunt diras mortis ulcere. O piissima stella maris, a peste succurre nobis. Audi nos Domina : nam Filius tuus nihil negans te honorat. Salva nos Jesu, pro quibus Virgo Mater te orat.
- Ora pro nobis sancta Dei Genitrix.
- Ut digni efliciamur promissionibus Christi.
Oremus
Deus misericordiæ, Deus pietatis, Deus indulgentiæ, qui misertus es super afflictionem populi tui, et dixisti Angelo percutienti populum tuum : contime manum tuam : ob amorem illius Stellæ gloriosæ, cujus ubera pretiosa contra venenum nostrorum delictorum, quam dulciter suxisti ; præsta auxilium gratiae tuæ, ut ab omni peste, et improvisa morte secure liberemur, et a totius perditionis incursu misericorditer salvemur. Perte, Jesù Christe, Rex gloriæ, qui vivis et regnas in sæcula sæculorum. Amen.
(Prières extraites du livre « Vie populaire et édifiante du glorieux Saint Roch », du P. Irénée d'Orléans O.F.M., Bordeaux, 1875).
Téléchargez le texte de ces prières (PDF) en cliquant ici
Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »
Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »
Du 18 au 26 octobre 2019
Neuvième jour
Vers une vie pleinement sacramentelle
L'Évangile
« Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde ». (Jn 4,39-42).
Méditation
Jésus Se laisse accueillir par les villageois. Ceux-ci font alors eux-mêmes l’expérience de la rencontre avec le Christ pendant les deux journées qu’ils partagent avec lui. Tous, comme ces Samaritains, nous croyons parce que d’autres nous ont apporté un témoignage. Mais l’exemple de ce village de Samaritains nous montre également qu’on ne saurait en rester à un témoignage extérieur, même le plus fiable et le plus fidèle. Celui qui croit doit, à son tour,faire une expérience personnelle du Ressuscité. Car, dit le pape François, « être chrétien c’est une rencontre, une rencontre avec Jésus Christ. Nous sommes chrétiens parce que nous avons été aimés et rencontrés, non pas parce que nous sommes des fruits du prosélytisme. Être chrétien, c’est se savoir pardonné, se savoir invité à agir de la même manière dont Dieu a agi pour nous ». Ai-je fait l’expérience du Christ dans ma vie ? Si ce n’est pas le cas, oserais-je demander à Le rencontrer ?
Rencontrer Jésus et Le reconnaître comme « Sauveur du monde », c’est par la même occasion se reconnaître sauvés, passés par la mort et la Résurrection du Christ. Cette dernière, si l’on veut qu’elle prenne un sens pour le monde qui nous entoure, ne doit donc pas être seulement un événement vieux de deux mille ans. Elle doit être un événement présent qui nous transforme et nous transfigure. Le monde ne croira que s’il voit en nous des ressuscités, une création réellement nouvelle. En le vivant de tout notre être nous apprenons, comme le dit le pape François « à être sacrements vivants du dialogue que Dieu veut engager avec chaque homme et chaque femme, quelle que soit sa condition de vie ». Notre conversion et notre nouvelle manière d’entrer en relation avec nous-mêmes, avec Dieu, avec les autres et avec la création deviennent des signes, qui donnent à voir et qui réalisent en même temps la grande rencontre que Dieu souhaite avec chacun. En cela justement consiste notre mission : en nous laissant recréer par les mains de Dieu (à travers toutes nos rencontres en vérité), devenir, à notre tour, le signe et l’outil de ce grand projet de fraternisation et de réconciliation qui est le Sien.
Intention de prière
Trinité sainte, à l’image de l’amour qui vous unit Père, Fils et Esprit Saint, Tu travailles sans relâche l’humanité. Donne-nous d’adhérer pleinement et de coopérer à ce grand projet d’amour.
Résolution concrète pour la journée
Je reprends cette phrase du pape François, « Soyez des sacrements vivant de la rencontre de Dieu avec les hommes », j’essaie de voir en quoi elle pourrait s’appliquer à ma journée et aux rencontres qui s’annoncent. Je choisis de vivre différemment un moment de ma journée, de le vivre de manière proprement sacramentelle.
Figure pour aujourd’hui
Le Pape François
Le pape François, depuis son encyclique sur « La joie de l’Evangile » nous encourage à revenir au cœur de notre foi et de notre vie de ressuscités. Au cours de l’année 2019 qui marque le 8ème centenaire de la rencontre de Saint François d’Assise et du sultan Malik Al-Kamil, il a posé des actes fort en direction du monde de l’islam. Avec le grand imam d’Al-Azhar, ils déclarent « adopter la culture du dialogue comme chemin, la collaboration commune comme conduite et la connaissance réciproque comme méthode et critère ». Ils nous rappellent également que « le Tout Puissant n’a besoin d’être défendu par personne ».
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Téléchargez l'intégralité des textes de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici
Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana
Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »
Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »
Du 18 au 26 octobre 2019
Huitième jour
Le Royaume déjà à l'oeuvre dans la rencontre
L'Évangile
« Pendant ce temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger ». Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger ; c’est une nourriture que vous ne connaissez pas ». Les disciples se demandaient : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : « Encore quatre mois et ce sera la moisson » ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire » (Jn 4, 31-36).
Méditation
La Samaritaine est partie et Jésus se retrouve avec Ses disciples. Il va essayer de leur expliquer – à Sa manière – ce qui vient d’arriver. Si Il n’a plus faim, c’est que la rencontre qu’Il a vécue L’a comblé. Elle L’a comblé parce qu’elle a permis à la femme de toucher à sa vérité la plus profonde et à son désir, et à Jésus de révéler qui Il était et quelle était Sa mission. Entre les deux, elle a tissé un lien de fraternité fondamentale, de communion dans leurs différences sous l’action de l’Esprit Saint. Là est l’œuvre du Père, le dessein de Son Amour. C’est la raison pour laquelle Jésus voit la moisson déjà arrivée et la remise des comptes engagée : dans ce dialogue en vérité, c’est le Royaume déjà présent qui se donne à voir pour la plus grande joie de Dieu.
Nous cherchons tous à faire l’oeuvre de Dieu, à Lui obéir autant que faire se peut au cœur de nos existences. Nous le faisons parce que nous croyons que c’est bon et dans la perspective de recevoir cette vie de communion plénière avec Lui. Cependant, le Christ révèle ici à Ses disciples que l’accomplissement de la volonté de Dieu n’est pas la clef du Royaume mais qu’elle est déjà le Royaume à l’oeuvre. Sortir de moi-même pour aller vers l’autre, avoir soif d’apprendre de ce frère reçu de Dieu, le rencontrer en vérité et me laisser transformer pour finalement entrer dans la communion de la fraternité profonde et de l’amitié, c’est déjà vivre le Royaume. Toutes nos relations (et elles sont nombreuses dans nos journées) sont potentiellement ouvertes à cette dimension de fraternité universelle et d’unité du genre humain et de la création avec Dieu qui est le grand dessein du Père.
Intention de prière
Esprit Saint, Toi qui es l’artisan au plus profond de nous-mêmes de la Résurrection et de l’unité de toute la création avec Dieu, donne-nous de « toujours faire ce que nous savons que Tu veux et de toujours vouloir ce qui Te plaît ».
Résolution concrète pour la journée
J’essaie de vivre cette journée « rien que pour aujourd’hui » comme l’écrivait sainte Thérèse de Lisieux, sans me projeter, en étant présent à cet essentiel qui se joue là et où Dieu se rend présent, même dans les tâches les plus habituelles.
Figure pour aujourd’hui
Serge de Beaurecueil
Serge de Beaurecueil est dominicain. Spécialiste de mystique musulmane, il s’installe à Kaboul en 1963 pour y enseigner à l’université. Il consacrera finalement tout son temps et toute son énergie à l’accueil et au soin d’enfants trouvés dans les rues. En intellectuel, il commence par chercher à penser le sens divin de sa présence solitaire en terre musulmane, celle d’un « prêtre des non chrétiens » comme il l’écrira plus tard. Mais tout se simplifie avec le temps pour laisser place à la seule rencontre du plus pauvre et à la fraternité de vie qui se tisse dans sa petite maison habitée des cris d’enfants et des craquements de béquilles. Évoquant l’expérience vécue ensemble pendant la guerre qui ravage le pays, il écrit : « C’est dans notre chair, dans notre cœur meurtri, que nous devions ensemble, non point seulement commémorer, mais entrer dans le mystère pascal ». Quand notre vie partagée devient eucharistie.
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana
Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec François d'Assise"
Du 18 au 26 octobre 2019
Septième jour
Toucher au sens divin de nos différences
L'Évangile
« Jésus lui dit : « Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer ». La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses ». Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle » (Jn 4,23-26).
Méditation
La rencontre avec Jésus tourne pour la Samaritaine à l’expérience spirituelle. Elle découvre que son désir profond est réveillé et qu’elle peut enfin parler en vérité sans se cacher. Ceci l’amène à voir en Jésus un prophète (Jn 4,19). Mais il n’en demeure pas moins le Juif, l’autre. Comment se fait-il que d’autres croyants, par leurs gestes, par leurs paroles et par leurs engagements puissent m’amener ainsi à découvrir des richesses insoupçonnées au cœur de mon existence et de ce qu’elle a de plus unique, à savoir ma foi ? Faut-il pour cela que j’adhère à la foi de l’autre parce que telle parole de Gandhi me touche ou parce que je ressens toute la grandeur de la prière commune de mes frères d’islam ?
C’est là que Jésus nous révèle la manière dont Dieu entend être adoré : il ne s’agit plus d’aller au Mont Garizim ou à Jérusalem, mais de « l’adorer en esprit et en vérité ». On interprète souvent ces mots comme un appel à dépasser la religion pour louer Dieu au-delà, dans un tout sans forme et inclusif. Ceci pourrait paraître tentant pour notre époque mais reviendrait inexorablement à nier la logique de l’incarnation qui choisit de se singulariser pour accéder à l’universel.
Aussi, il nous faut prendre en compte le fait que Jésus ne parle pas dans le principe mais qu’il s’adresse à une personne, à une femme d’une autre croyance. Jésus révèle à cette femme que l’adoration recherchée par Dieu, cette adoration en esprit et en vérité qui lui a fait toucher son essentiel quelques instant plus tôt, réside justement dans ce dialogue entre croyants où chacun est lui-même et où les prières et les quêtes se répondent. Quand l’autre m’amène au meilleur de ma foi et quand je lui permets aussi d’avancer sur son propre chemin. Quand la rencontre avec l’autre touche à cette profondeur, Dieu peut s’y révéler : « Je le suis, moi qui te parle » (Jn 4,26).
Intention de prière
Père de tous les croyants, dans le mystère de Ton dessein de salut Tu as créé les hommes différents afin « qu’Ils s’entre-connaissent et se stimulent par leurs bonnes actions » (Coran 5,48), donne-nous d’accueillir ce mystère de l’altérité comme venant de Toi et comme ayant quelque chose à nous dire de Ta part.
Résolution concrète pour la journée
Je repense à un événement, une rencontre, une nouvelle qui, aujourd’hui, m’ont mis face à face avec le mystère de la différence religieuse. Ce sont souvent des réalités qui me choquent, qui me perturbent, qui m’effraient. Je les regarde devant Dieu. Qu’ont-elles à me dire de Lui et de Sa part ?
Figure pour aujourd’hui
Karima Berger
Karima Berger est algérienne et vit en France depuis 1975. Dans son livre Les attentives, elle raconte sa rencontre avec Etty Hillesum. Elle, jeune femme musulmane contemporaine en souffrance face aux luttes internes et externes qui marquent l’islam aujourd’hui, se sent mise en mouvement par une jeune Juive morte dans les camps de concentration. « Ton altérité juive n’a cessé de nourrir l’universalité de ma pensée musulmane, de libérer mon Dieu des défigurations qui le menacent. (…) Dans une de tes dernières lettres, tu enjoignais : « Tenez fermement vos positions intérieures une fois que vous les avez conquises ! » Je les tiens, chère vigie, car c’est la guerre, et la bataille aujourd’hui se situe au-dedans de soi, sur le front de ses positions intérieures ».
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec Saint François d'Assise"
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec François d'Assise"
Du 18 au 26 octobre 2019
Sixième jour
Les relations mènent au désir et à la Vérité
L'Évangile
« La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser ». Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens ». Elle répliqua : « Je n’ai pas de mari ». Il reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari (…) ; là, tu dis vrai ». (Jn 4,15-18).
Méditation
Jésus a su réveiller le désir de la Samaritaine. Celle qui ne voulait pas avoir à faire avec Lui demande maintenant cette eau qui étanchera sa soif et lui permettra de ne plus venir puiser hors du village. Telle est la manière de Jésus avec les hommes : « le maître du désir », comme l’appelait Eloi Leclerc, se sert de tout pour désensabler la source profonde de notre désir de relations vraies.
Mais ce dialogue n’a pas amené seulement la femme à reprendre contact avec sa soif profonde. Elle la conduit également à faire la vérité sur elle-même : « Là, tu dis vrai ! » Lui répond Jésus, comme si – jusque-là – mensonges, demi-vérités et provocations s’étaient mêlés inextricablement avec la simple vérité sur sa fragile situation. Faire la vérité sur nous-mêmes n’est pas simple, nous le savons bien. D’une part, dans une relation, nous cherchons à être reconnus, à exister, à ne pas blesser. Et, cela nous amène à cacher ce que nous sommes, à entretenir le flou. D’autre part, il nous faudra toute notre vie pour faire la vérité sur « cet autre que nous sommes » comme l’écrivait Rimbaud. La relation peut nous y aider à condition d’accepter d’être nous-mêmes, un nous-mêmes en chemin mais un nous-mêmes quand même. Le faire, c’est se limiter (je ne suis pas tout et, en particulier, pas ce que l’autre attend nécessairement de moi) ; se limiter dans la perspective d’une communion avec l’autre.
Ce qui est vrai de nos relations humaines l’est aussi de notre vie avec Dieu. Ce long dialogue que le Père entretient avec nous a pour seul but d’éveiller notre désir et de nous amener à entrer « dans la Vérité toute entière », celle de cette vie de ressuscités que nous sommes appelés à vivre dès aujourd’hui et que nous ne cessons de différer ne nous y sentant pas prêts.
Intention de prière
Père, Tu nous appelles à la Vérité, non pas une vérité froide et logique centrée sur nous-mêmes, mais une vérité qui fasse de nous des brûlants, assoiffés de relations et de vérité. Donne-nous d’entrer dans Ta Vérité, d’accepter de ne jamais la posséder car cette Vérité c’est Toi, ainsi nous pourrons faire Ta sainte volonté.
Résolution concrète pour la journée
Je regarde ce matin les relations que je devrais avoir pendant la journée. J’en choisis une ou deux et je vois en quoi je pourrais être plus vrai(e) que je ne le suis habituellement. Je relis en fin de journée et je vois ce que cet effort de vérité a donné.
Figure pour aujourd’hui
Le Père Peyriguère
Albert Peyriguère est un prêtre du diocèse de Bordeaux. Attiré par l’apostolat du Père Charles de Foucauld, il s’installe au Maroc, dans un petit village de montagne. C’est là qu’il passera plus de trente années, soignant le jour dans son petit dispensaire, approfondissant sa connaissance de la langue et de la culture locale, s’engageant pour que ce peuple puisse être respecté et accède à son indépendance et – part la plus chère de son existence - consacrant ses nuits à la prière solitaire. Voilà ce qu‘il conseillait à une sœur en 1931 : « Faites-vous une vie spirituelle positive qui consiste à vous remplir directement l’âme du Christ, et non pas une vie spirituelle négative qui prétendrait arracher morceau par morceau ce qui, en vous, déplaît au Christ ».
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana
Neuvaine à la rencontre de l'autre avec François d'Assise
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec François d'Assise"
Neuvaine de prière
Du 18 au 26 octobre 2019
Cinquième jour
Vers des relations vraiment humaines et humanisantes
L'Évangile
« Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle ». (Jn 4,13-14).
Méditation
L’homme a soif de relations. Cette soif est la marque en lui, à la fois de sa ressemblance avec Dieu et de cette finitude qui l’empêche de se donner totalement et librement à l’autre. Il multiplie donc les relations, les liens, les « amis » mais sans jamais étancher sa soif véritable. Plus il les multiplie plus elles deviennent factices, utilitaires ou instrumentalisantes.
Jésus nous appelle à goûter à d’autres relations, les seules qui soient à même de combler notre soif. Ces relations, c’est Lui qui nous les donne, dit-il à la Samaritaine. Qu’est-ce à dire ? Nous faut-il attendre que Dieu nous donne des relations, qu’Il conduise l’autre vers nous ? Non. Il s’agit plutôt de comprendre que nos relations sont appelées à se conformer au mode relationnel propre à Jésus : un mode qui refuse de mettre la main sur l’autre pour en faire une image de ce que je suis, mais qui cherche plutôt à le rendre encore davantage lui-même, encore plus libre et autre.
En ce sens, cette relation qui nous donne vie peut devenir à son tour contagieuse et, de ce fait, missionnaire : comme j’ai été aimé, je peux à mon tour aimer. Guéris dans nos infirmités relationnelles par le Christ (soit directement, soit – le plus souvent – à travers une médiation humaine où nous découvrons a posteriori la présence de Dieu), nous devenons à notre tour des sources de relations justes et libératrices pour le monde.
Intention de prière
Esprit Saint, viens guérir ce qui est blessé dans mon être relationnel. Donne-moi d’entrer à Ta manière dans mes relations, qu’elles soient vraiment un lieu de rencontre avec Toi.
Résolution concrète pour la journée
Je choisis une rencontre de Jésus dans l’Evangile et je prends le temps de la contempler ce matin. Je prête attention à la manière qu’a Jésus d’entrer en relation, de respecter l’autre, de le renvoyer vers une plus grande liberté. Je laisse cette scène transformer ma journée et mes rencontres.
Figure pour aujourd’hui
Bienheureux Pierre Claverie
Pierre Claverie est dominicain. Né en Algérie à l’époque de la colonisation française, il s’aperçoit à son retour à Alger comme jeune dominicain qu’il a vécu toute son enfance dans « la bulle coloniale ». Toute sa vie de frère prêcheur, de prêtre et d’évêque d’Oran consistera à faire exploser ces bulles factices qui empêchent le vrai dialogue, la vraie relation. Évoquant la figure de Jean Bosco au cours d’une retraite, il cite la remarque de son cocher lors du procès de canonisation : « Devant Don Bosco, j’existais. » Pour l’évêque martyr d’Oran, il en allait de même avec Jésus : quand Il rencontrait quelqu’un, ce quelqu’un accédait à son existence propre et unique. À nous de faire de même.
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec Saint François d'Assise
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec François d'Assise"
Du 18 au 26 octobre 2019
Quatrième jour
Dieu plus grand
L'Évangile
« Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive ». (Jn 4,10)
Méditation
La Samaritaine croit tout savoir de cet homme qui se présente à elle : Il est Juif, Il est l’autre et elle ne veut rien avoir à faire avec Lui. Jésus se prend à rêver : « Si tu savais le don de Dieu… » Oui, Dieu rêve pour l’homme. Il rêve que nous nous ouvrions à Lui dans tout Son mystère, que nous adhérions à une vie à dimension divine et que nous ne nous contentions pas de nous traîner au ras de nos possibles, de nos compromis et de nos peurs. « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Co 2,9), voilà ce que Dieu voudrait nous faire découvrir, comme à la Samaritaine.
Cet appel à regarder plus haut et plus grand porte d’abord sur notre relation à Dieu. Nos frères d’islam se plaisent à parler du « Très Grand » (akbar), Celui qui est au-delà de tout et notamment de toutes nos représentations. Se représenter Dieu comme un monarque omnipotent, c’est encore trop humain. Dieu est bien au-delà. Il est Celui qui ne craint pas de perdre quoi que ce soit et qui est prêt à Se laisser crucifier pour que nous « ayons la vie en abondance » (Jn 10,10). Et si j’acceptais de me laisser surprendre aujourd’hui par l’amour infini de Dieu, me laissant emmener plus loin par ce qu’Il me donne à voir ?
Cet appel à regarder plus loin - comme « s’il voyait l’invisible » (He 11,27) - concerne également l’autre qui vient à ma rencontre. Dans le cas de la Samaritaine, c’est le Christ, le don de Dieu. Et s’il en était ainsi pour nous, si je recevais l’autre comme un don de Dieu, toujours au-delà de ce que je peux imaginer ou craindre de lui ? Accueillir l’autre comme un présent venu d’en haut, c’est d’ores et déjà en faire un frère sur le chemin et c’est lui permettre de me surprendre et de me mener plus loin.
Intention de prière
Dieu, à force de contempler nos péchés et de nous vouloir réalistes, nous tournons sur nous-mêmes et nous nous construisons des vies racornies à notre taille. Donne-nous la foi et l’espérance qui permettent de croire dans ce projet fou que Tu as pour nous, celui de faire de nous Tes fils et Tes filles à part entière.
Résolution concrète pour la journée
Je m’arrête après quelques actions de la journée (une fois un travail terminé, après une rencontre, après un trajet en métro) et je regarde plus haut. Quel sens Dieu entend-Il donner à tout cela ?
Figure pour aujourd’hui
Bienheureux Christian de Chergé
Christian de Chergé, encore séminariste, est envoyé faire son service militaire en Algérie pendant la guerre d’indépendance. Il est sauvé par un garde-champêtre musulman qui, écrira-t-il plus tard, a su donner sa vie pour lui, comme l’avait fait le Christ. Ceci amène Christian à entrer à la Trappe de Tibhirine pour y vivre en « priant au milieu d’autres priants ». Il écrit dans son testament, évoquant sa mort : « Voici que je pourrai,s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Luises enfants de l'Islam tels qu'Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion investis par le Don de l'Esprit dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec les différences ».
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec Saint François d'Assise"
Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec François d'Assise"
Du 18 au 26 octobre 2019
Troisième jour
Quand nous résistons à la rencontre
L'Évangile
« La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains ». (Jn 4,9)
Méditation
Jésus a pris un risque pour entrer en relation avec la Samaritaine. Il a osé s’ouvrir de Son besoin, de Son manque. Et le voilà pour le moins fraîchement reçu et renvoyé au mur qui sépare les deux communautés juive et samaritaine. Souvent, nos efforts pour entrer en relation de manière désarmée avec l’autre se soldent par un premier échec. Peut-être pas plus tard qu’hier avons-nous essuyé un refus alors même que nous avions tenté de nous faire petits et d’entrer dans la soif profonde qui est la nôtre de relations vraies.
Cette réponse de la Samaritaine révèle les blessures qui ont marqué l’histoire entre les deux communautés. À force de se voir humiliés et méprisés par les Juifs au point de ne rien accepter qui vienne d’eux, les Samaritains ne peuvent comprendre la demande de Jésus. Nous non plus, malgré toute notre bonne volonté, nous n’entrons pas « vierges » dans une relation : pour l’autre, nous appartenons à une culture, à une classe sociale, à une histoire qui l’a peut-être fait souffrir. Il faudra de la patience et beaucoup de compassion de notre part pour que l’autre finisse par nous voir comme nous sommes et non comme le représentant d’un monde qui l’a fait souffrir (qu’il s’agisse de l’Eglise, de l’ancien colonisateur ou d’un quelconque pouvoir dont il a eu du mal à se libérer).
Des clichés et des peurs interfèrent également avec le regard que je pose sur l’autre. Lui, il est musulman, donc violent. Celui-là est un homme d’Eglise, il ne voudra donc pas laisser de place à une femme ou tentera de m’abuser. Cet autre est de telle génération, il ne pourra comprendre ma quête d’identité et de tradition… Suis-je conscient de ce qui surcharge ma vision des autres, de ce qui précède la rencontre et qui peut la conditionner et la stériliser : de tout ce que je sais de l’autre et qui m’empêchera de le voir différemment, comme il est lui et pas comme une généralité ?
Intention de prière
Christ, Tu es venu abattre le mur de la haine qui séparait les hommes (Ep 2,14), donne-nous de découvrir tout ce qui obscurcit notre regard et celui de nos interlocuteurs. Donne-nous de pouvoir les voir et nous voir « dans les yeux du Père ».
Résolution concrète pour la journée
Lors d’une rencontre de la journée, je prends quelques secondes pour réaliser les préjugés ou les présupposés que je peux avoir sur la personne qui est en face de moi. J’essaie également de pressentir ce qui altère son regard à elle. Le soir, je reprends cette expérience et je me demande honnêtement, devant Dieu, si j’ai été juste avec cette personne, ce que j’aurais pu vivre différemment si mon regard avait été moins encombré
Figure pour aujourd’hui
Jean-Mohammed Abd El-Jalil
Jean-Mohammed Abd El-Jalil naît dans une famille marocaine traditionnelle. Lors de ses études en France, il découvre le Christ et devient chrétien. Il entre ensuite chez les franciscains et est ordonné prêtre en 1935. Pour lui, la conversion n’est pas un reniement mais un cheminement et un accomplissement. Évoquant le mur qui sépare chrétiens et musulmans à la veille de sa mort, il le compare aux « murs qui séparent les jardins qui entourent Fès, construits pour que les femmes soient libres de se dévoiler et de s’aérer sans être vues ; (ajoutant que) ces murs n’empêchaient pas le parfum des roses des deux côtés de se rencontrer vers les hauteurs ». (Jean-Mohammed Abd El-Jalil, Témoin du Coran et de l'Evangile, Editions franciscaines, 2005).
L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.
Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana