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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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30 juin 2011

8e Centenaire de la fondation de l’Ordre de Sainte-Claire

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2011-2012

8e Centenaire de la fondation de l’Ordre de Sainte-Claire

 

Sur terre elle fut claire, au ciel elle est lumière; toute sa vie chanta jusqu’au dernier moment: « Sois béni, Seigneur, éternellement béni de m’avoir créée ».

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Qui est Sainte Claire d'Assise ?


« Claire par son nom, plus claire encore par sa vie, très claire par son amour »: tels furent les premiers mots du pape Alexandre IV quand il canonisa Claire, deux ans après sa mort. Née à Assise en 1193 d’une famille noble, Claire réalise la prédiction faite avant sa naissance: « Cette enfant sera une lumière plus resplendissante que le jour ». Adolescente, elle est séduite par la vie de pauvreté et la prédication de François qui l’encourage dans son projet de se consacrer à Dieu. La nuit des Rameaux 1212, laissant derrière elle sa maison et sa famille, elle se rend à la petite église de la Portioncule où François lui coupe les cheveux. L’Ordre des clarisses est né. Claire a 18 ans. Non seulement les gens du peuple et les frères mineurs, mais aussi les papes et les cardinaux viennent prendre conseil auprès de soeur Claire et solliciter ses prières. Elle sera la première femme à rédiger une Règle, qu’elle appelle Forme de vie. Elle osera même solliciter du Pape le privilège de pauvreté qui lui permet de refuser toute possession. Après 42 ans d’une vie de prière, de travail et de joyeuse pauvreté, Claire meurt en remerciant Dieu de l’avoir créée. C’était le 11 août 1253. Aujourd’hui, c’est encore comme femme de lumière que Claire reste présente à notre monde. Femme réussie, sa vie jette une clarté d’Évangile sur notre génération en quête de sens. Car toute la Forme de vie que sainte Claire a écrite tient en ces trois mots: observer le saint Évangile.

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Clarté de Claire aujourd'hui


Pour toute l’Église : Lumière de sa prière contemplative: long regard d’émerveillement sur Dieu. Pour les âmes consacrées : Lumière d’une sainte liberté, dans une vie désencombrée qui chante et fait chanter la création. Pour les personnes en autorité : Lumière du sage discernement de Claire, miroir et modèle de ses soeurs durant plus de 40 années. Pour les jeunes : Lumière d’un amour qui donne tout, à 18 ans! et qui joue le grand risque d’ouvrir un chemin neuf. Pour tous les âges de la vie : Lumière de l’émerveillement de Claire qui chante au soir de sa vie: “Sois béni, Seigneur, de m’avoir créée!” Pour les malades : Lumière de la tendresse de Claire qui a tant de fois tracé la croix pour guérir. Pour les peuples en guerre : Lumière de la foi intrépide de Claire qui prend appui sur l’Eucharistie pour terrasser l’ennemi envahissant Assise. Pour le monde des médias : Lumière prophétique de Claire: au XIIIe siècle, elle voit déjà à distance une liturgie célébrée en l’église Saint-François; et elle devient, au XXe siècle, patronne de la télévision.

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Récit de la vocation de Claire

 

« Aimons tous le Seigneur Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de tout notre pouvoir et courage, de toute notre intelligence, de toutes nos forces, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs, de toute notre volonté... » Devant ces paroles de feu que François, le nouveau converti, prêchait dans la cathédrale d’Assise, Claire n’y tint plus. Elle alla, en compagnie de sa chère Bona, exposer son dilemme à François. Ses parents voulaient la marier, or depuis son enfance, elle désirait se donner tout entière à Jésus Christ. Ce qu’elle voulait, ce n’était pas un couvent bien nanti, bien organisé, c’était simplement tout quitter pour vivre l’Évangile. François écoutait très attentivement. Chaque parole de Claire résonnait comme un écho dans son propre coeur. Il y retrouvait l’appel que lui avait adressé le Seigneur. Oui, ce qu’il avait voulu, ce qu’il voulait, c’était simplement suivre la vie et la pauvreté de notre Seigneur Jésus Christ. Claire se sentit comprise et encouragée dans son propos. Or, Claire était belle de visage, elle avait la réputation d’être intelligente. Sa famille était noble et riche. Elle avait reçu une éducation soignée. Les beaux partis ne manquaient pas. Et la famille de Claire commençait à s’inquiéter, car la jeune fille refusait obstinément le mariage. Jusque-là, elle était douce et docile. Très pieuse, elle avait le souci des pauvres. Alors que les jeunes filles de son âge étaient souvent à la fenêtre, à l’affut de tout ce qui advenait dans la rue, promptes à parler et à rire très fort lorsque passaient des jeunes gens, Claire, elle, ne se montrait jamais, ce qui, d’ailleurs, était tout à son honneur. Pourquoi, alors, ce refus catégorique du mariage? Que faire pour la convaincre? Un voisin et ami de la famille, messire Ranieri di Bernardo, fut envoyé en ambassade. Mais Claire refusa de l’écouter, pire encore, elle lui prêcha le peu de valeur de tous les biens terrestres. Claire le savait, il lui fallait prendre une décision. Jamais sa famille ne la laisserait partir. Avec Bona, elle alla à nouveau trouver François qui vint, accompagné de Frère Philippe. « Désormais que rien ne vous encombre, plus d’obstacle, plus de barrière, plus d’écran », proclamait François. La fête des Rameaux était tout proche. François, qui avait déjà prévenu l’évêque Guido de la détermination de la jeune fille, prescrivit à Claire de revêtir ses plus beaux atours et d’aller, avec tout le peuple, à la bénédiction des Palmes, puis, la nuit suivante, de sortir de la ville pour s’unir à la Passion du Christ.

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Claire


Lorsque Claire d’Assise rencontre François, elle fait preuve d’une audace inouïe : fille de la noblesse, femme encore jeune (elle n’a pas 18 ans), destinée au mariage par ses parents, il est tout à fait scandaleux qu’elle désire et, plus encore, arrive à avoir des entretiens avec François.

Pour son milieu, c’est un homme qui appartient à cette classe des bourgeois, ces nouveaux riches avides de supplanter la noblesse qu’ils ont forcée à l’exil et dont ils ont brûlé les châteaux. Claire elle-même, dans son enfance, a dû s’exiler à Pérouse avec sa famille. Maintenant qu’un accord a été trouvé et que tous ont pu revenir à Assise, François défraye la chronique et, même si le fils du drapier Bernadone intéresse bien peu les proches de Claire, dans cette petite ville où chacun se connaît, ils ne peuvent ignorer les frasques de François ; après avoir été le roi de la jeunesse, un vaniteux ne songeant qu’à s’amuser et à dépenser l’argent paternel à pleines poignées, il mène désormais une vie encore plus extravagante : il s’est brouillé avec son père, mendie sa nourriture, court les routes en clamant l’amour de Dieu. Pire encore, son exemple a séduit quelques jeunes d’Assise, dont Rufin, le cousin de Claire.

La jeune fille sait que François a le soutien de l’évêque, elle l’a entendu prêcher dans les églises d’Assise et a été bouleversée par sa parole simple et enflammée. Elle a été émue par son amour pour Jésus et par sa pauvreté. Elle a reconnu en lui ce que, depuis son enfance, elle désire du plus profond de son coeur : se donner totalement à Dieu dans une vie simple, pauvre, évangélique.

Après s’en être entretenu discrètement avec François, elle quitte en secret la demeure familiale le soir des Rameaux 1212 et vient rejoindre les frères à la Portioncule. Après lui avoir tondu les cheveux en signe d’appartenance à Dieu, François la revêt de la robe de bure et du voile des paysannes, puis il la conduit chez les bénédictines avant d’aménager un petit couvent à côté de Saint-Damien, la première église qu’il a restaurée. Malgré la fureur de la tribu familiale qui tente en vain de reprendre de force Claire et sa soeur venue la rejoindre, les jeunes femmes restent fermes dans leur propos et une petite communauté se forme rapidement autour d’elles.

Claire vécut quarante années avec ses soeurs dans le petit enclos de Saint-Damien. François leur a donné l’Évangile comme forme de vie. Leurs journées sont rythmées par l’office, souvent prolongé par la prière silencieuse. Elles partagent les travaux ménagers et la confection de linges d’autel pour les églises d’alentour. Leur pauvreté est grande : comme François et avec ses encouragements, elles ne veulent avoir aucune propriété. Des soeurs vont mendier leur subsistance, quelques frères les secondent pour la quête et leur assurent les secours spirituels. Claire est la mère mais aussi la soeur et la servante de ses compagnes. Elle veut qu’il en soit ainsi pour celles qui auront le service de l’autorité. Malgré une santé délabrée par les privations, elle partage autant qu’elle le peut les besognes les plus humbles, entre autres le soin des soeurs malades. La vie pauvre, joyeuse, fraternelle de Saint-Damien rayonne et des monastères de Soeurs Pauvres voient le jour dans toute l’Europe. Tout, cependant, n’est pas facile. Après la mort de François, Claire se trouve seule pour défendre sa forme de vie évangélique. Les papes veulent lui faire accepter des propriétés pour assurer la subsistance des soeurs, mais Claire refuse fermement et devra lutter toute sa vie pour n’avoir d’autre « privilège » que celui de suivre le Christ pauvre.

Le rayonnement de Claire a sa source dans son amour passionné pour le Christ, mais aussi dans sa riche personnalité toute entière au service de cet amour. Son obéissance envers l’Église n’altère pas sa vigueur à défendre son charisme. La fermeté qu’elle sait exercer envers ses soeurs s’allie à une grande douceur et même à une tendresse toute maternelle. Elle sait écouter les confidences, voir les détresses, panser les plaies. Son amour pour le Christ est pleinement incarné. Il met en oeuvre ses sens, tout son corps, autant que son intelligence, son coeur et sa mémoire. Il a épanoui et unifié tout son être de femme. C'est sans doute ce qui nous la rend si proche.

Nous avons la chance d’avoir des documents de première main pour connaître Claire : ses écrits comportent une règle et un testament composés à la fin de sa vie. Ils nous livrent sa manière de suivre le Christ. Il reste également cinq lettres qui nous dévoilent les richesses de sa vie spirituelle. Sa biographie a été écrite par son contemporain, Thomas de Celano, dont les dons d’historien sont reconnus par tous, même s’il faut les découvrir sous le style hagiographique de l’époque. Et, surtout, les témoignages du procès de canonisation, recueillis trois mois seulement après le décès de Claire, nous offrent les souvenirs très vivants de personnes qui l’ont connue.


Texte extrait de la revue « Arbre » n°284

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Prière à Sainte Claire

 

Salut, épouse du Christ, vierge sainte, fleur de l’Ordre des Frères Mineurs, ô vase de pureté, ô modèle de tes soeurs, Claire, par tes prières, conduis-nous au Royaume des cieux.


V. Prie pour nous, bienheureuse Claire,

R. Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ.

 

Prions


Dieu qui as voulu que, par l’éclat de ses vertus, la bienheureuse Claire illuminât les choeurs innombrables des vierges, accorde-nous, par ses mérites et son intercession, de marcher toujours ici-bas dans la lumière et de jouir éternellement des splendeurs de ta face dans le Royaume des cieux. Amen.

Claire

Pour approfondir sur Sainte Claire

http://www.franciscain.net/index.php?option=com_content&view=article&id=729:a-lire&catid=101:jubile&Itemid=351

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12 juin 2011

Neuvaine au Bienheureux Luc Belludi

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Bienheureux Luc Belludi

Compagnon de Saint Antoine de Padoue

1200-1286

Fête le 17 février

 

Né dans la noble Famille des Belludi à Padoue, Luc entra dans l'ordre Franciscain à l'âge de 25 ans, la tradition dit qu'il portait la tunique dont était revêtu Saint François d'Assise. Il était doué d'une très grande culture, l'on pense qu'il avait probablement fréquenté la célèbre Université de Padoue. Ordonné Prêtre en 1227, Luc fit la rencontre avec celui qui allait devenir Saint Antoine de Padoue dont il devint le disciple le plus fidèle jusqu'à sa mort, Il fut surnommé « Luc de Saint Antoine ». Il faut aussi l'un des rédacteurs des célèbres Sermons de Saint Antoine. Par ses prières et à la suite de l'intercession, en songe, de Saint Antoine, Padoue fut libérée des arrogances du tyran Ezzelino Romano, le 20 juin1256. Le bienheureux mourut le 17 février 1286. Son corps fut déposé dans la même urne que celle ou avait été déposé le corps de Saint Antoine. En 1971 il fut transféré dans une autre tombe, dans la Basilique du Saint, à Padoue. Invoqué depuis toujours comme « Bienheureux », ce titre a été confirmé à la suite d'une procédure régulière par le Pape Pie XI, le 18 mai 1927. Il a laissé à la prospérité les « Sermones dominicales » qui sont conservés à la Bibliothèque Antonienne de Padoue. Les historiens ont dit de lui: « Il fut disciple et compagnon de Saint Antoine, homme vraiment très savant, grand parmi les prédicateurs, dans la doctrine et dans la vie, un peu comme son maître ». Il est généralement invoqué par les étudiants pour le bon résultat des examens.

 

Neuvaine au Bienheureux Luc Belludi

 

Tourmenté par les nombreux maux qui me contrarient la santé de mon âme et de mon corps, j'ai recours à vous, ô Bienheureux Luc Belludi, doux ami du Cœur de Jésus, qui avez glorifié vos mérites par la lumière des prodiges et des miracles obtenus par votre intercession. Je vous en supplie, écoutez ma prière, et essuyez mes larmes, en me secourant dans les nécessités présentes.

 

Trois Gloire au Père

 

Nombreuses sont les personnes qui ont bénéficié de votre protection, ô bienheureux confident de Saint Antoine! Bien que j'en sois indigne, je vous supplie de présenter devant le Trône de Dieu mes intentions et de me bénir avec votre main amoureuse.

 

Trois Gloire au Père

 

O Bienheureux Luc Belludi, qui débordez de compassion et de tendresse pour les pauvres et les opprimés, sentant naître dans mon coeur l'espoir que vous vouliez exaucer mes prières et me consoler, c'est avec une profonde joie que nous vous demandons les grâces (...) avec une grande résignation à la Volonté de Dieu.

 

Trois Gloire au Père

 

Avec Approbation Ecclesiastique

 

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

20 avril 2011

La Messe avec Saint Pio de Pietrelcina

 

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La Messe avec Saint Pio de Pietrelcina

 

On a pu dire de Padre Pio que sa journée se décomposait ainsi: préparation à la messe, célébration de la messe, action de grâces de la messe. Suivre pas à pas Padre Pio dans la célébration de la messe, pour autant qu'on le puisse: voilà qui éclaire singulièrement la figure du saint capucin, et fait entrer dans la dynamique générale de son existence: louange au Dieu Trinité, union avec Jésus crucifié, sacrifice de soi pour le pardon de péchés et le soulagement de la souffrance. Voilà aussi qui nous indique la porte d'entrée et le chemin: l'Eucharistie.

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La préparation à la messe


« 
L’Eucharistie était le centre d’attraction vers lequel convergeaient tous les moments de la journée de Padre Pio. Chaque heure du jour était une préparation ininterrompue et une action de grâce continuelle à Jésus dans le Saint Sacrement ». (Père Tarcisio, « La messe de Padre Pio ») Un autre frère capucin a témoigné avoir dû, à plusieurs reprises, « arrêter » Padre Pio en pleine nuit, alors qu'il se levait déjà et s'en allait à l'église: la faim du Corps, la soif du Sang du Christ le tenaillaient au point qu'il ne pouvait attendre plus longtemps... ni l'heure, ni la fatigue, ni un état de santé bien souvent délabré, rien ne semblait être un obstacle valable. Padre Pio l'écrivit (et le dit) à de très nombreuses reprises; voici, par exemple, ce qu'il décrivait à son Père spirituel, Padre Benedetto, le 29 mars 1911: « Mon cœur se sent comme attiré par une force supérieure avant de s’unir à lui le matin dans le sacrement de l’Eucharistie. J’en ai une telle faim et une telle soif, avant de le recevoir, que peu s’en faut que je ne meure d’inanition. Et c’est justement parce que je ne peux pas ne pas m’unir à lui que je suis obligé d’aller me nourrir de sa chair, parfois même malgré ma fièvre. » Padre Pio est alors à Pietrelcina, dans sa famille, depuis une année, pour des raisons de santé, et il a été ordonné prêtre quelques mois auparavant le 10 août 1910. Il connaît à cette époque une nuit mystique, état spirituel dans lequel il ne sent souvent plus rien de Dieu. Le dernière phrase de la citation prend alors toute sa force: sa faim de l'Eucharistie est d'autant plus forte que Jésus lui semble absent; il désire le Corps du Christ; il le veut ainsi, car il en a fait l'expérience, et surtout parce que la Foi de l'Église l'affirme: Jésus est réellement présent dans le Sacrement de l'autel. Il y a donc toujours un lieu et un temps où le trouver: la messe. Quand, finalement, Padre Pio n'était pas arrêté (par sa santé, par un frère bienveillant pour Padre Pio, et fatigué pour lui-même), il commençait une longue préparation à la célébration de la messe. On pourrait ici reprendre la remarque du Curé d'Ars, répondant à quelqu'un qui s'étonnait de l'heure qu'il passait en prière devant le Saint-Sacrement avant de célébrer: « Je vais toucher le Bon Dieu et je vais lui commander, et vous ne voulez pas que je me prépare! »

 

Voilà qui nous interroge sur notre propre faim du Corps du Christ, sur notre soif de son Sang, sur ces autres réalités que nous désirons plus que le Seigneur. Un autre texte de Padre Pio peut être lu ici. Padre Pio rapporte ici des paroles de Jésus qui lui est apparu dans un vision mentale: « Ils me laissent seul de jour comme de nuit dans les églises. Ils ne se soucient plus du sacrement de l’autel; on ne parle plus de ce sacrement d’amour; et même ceux qui en parlent, hélas, avec quelle indifférence, avec quelle froideur ils le font! Mon Cœur est oublié. Personne n’a plus souci de mon amour. Je suis toujours dans la tristesse. Pour beaucoup, ma maison est devenue un théâtre; il en est ainsi de mes ministres eux-mêmes, que j’ai toujours regardé avec prédilection, que j’ai aimés comme la pupille de l’œil. Eux, ils devraient réconforter mon cœur plein d’amertume, ils devraient m’aider à sauver des âmes. Or, qui le croirait, je reçois de leur part beaucoup d’ingratitude. Je vois, mon fils, beaucoup de ceux-là qui… (ici, il se tut, la gorge serrée, et il pleura en silence) me trahissent avec des airs hypocrites par des communions sacrilèges, foulant aux pieds les lumières et les forces que je ne cesse de leur donner ». (Lettre au Père Agostino, 12 mars 1913) Ce texte nous interroge sur ces petits détours que nous ne faisons pas pour passer, ne serait-ce qu'un moment dans l'église devant laquelle on passe. N'est-ce pas là une préparation lointaine à la messe? N'est-ce pas là un indice de notre faim (ou non-faim) de l'Eucharistie, et un moyen de la raviver, de l'entretenir? Ce texte nous renvoie aussi à une désinvolture que l'on rencontre parfois au début de certaines célébrations, où le bruit et les distractions font que nous n’attendons pas Jésus en vérité et dans le recueillement: bruits dans l’assemblée, distractions de notre esprit.

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Les rites de pénitence

Eucharistie et pardon


Padre Pio a été un fervent apôtre de la communion fréquente et, si possible, quotidienne. (La communion fréquente est une raison pour laquelle Padre Pio avait une vénération immense pour le pape Pie X qui l'avait promue, et qu'il le considérait comme le plus grand pape des temps modernes.) Rien, déclarait Padre Pio, rien, excepté la certitude d'un péché mortel, ne doit écarter un chrétien du Corps du Christ. Plus encore, en ces temps (ceux du Padre Pio… et les nôtres) d’indifférence, voire « d’apostasie silencieuse » (selon l’expression de Jean-Paul II), la communion est une nécessité vitale: « En ces temps si tristes où tant d’âmes sont apostates, je ne peux pas m'imaginer que l'on puisse vivre de la vraie vie sans la nourriture des forts. (…) Le moyen le plus sûr pour échapper à la corruption est de nous fortifier avec l'Eucharistie. Celui qui vit sans se rassasier de la chair immaculée de l'Agneau Divin, ne pourra ni éviter le péché, ni progresser dans la voie de la perfection ». (Lettre de Padre Pio à Raffaelina Cerase, 15 mai 1914) Seul, donc, le péché mortel est un obstacle à la communion fréquente; cependant nul n’est, par lui-même, digne de communier, de recevoir Dieu en son corps et en son âme. Le court dialogue qui suit, le déclare d'une manière radicale: « Père, je me sens tellement indigne de communier! Vraiment, j'en suis indigne! « 
« C'est vrai, nous ne sommes pas dignes d'un tel don; mais une chose est d'y prendre part indignement en état de faute grave, une autre est de ne pas en être dignes. Tous, nous en sommes indignes; mais c'est Jésus qui nous invite, c'est lui qui le désire. Soyons donc humbles et recevons-le d'un coeur rempli d'amour ». (Propos recueillis par Giorgio Festa)

 

Les rites de pénitence du début de la messe, comme ceux qui précèdent la communion (Agneau de Dieu… Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir…), sont spécialement dédiés à cette conscience que nous avons besoin de la communion tout en en étant indignes; puis à une prière demandant la vraie humilité. Selon Padre Pio, il ne faut jamais oublier deux dimensions fondamentales de la messe: la première est que c’est le Seigneur qui nous invite, et non pas nous qui décidons ceci ou cela; la seconde est la dimension sacrificielle de l’Eucharistie : pendant la messe, en la personne du prêtre, le Christ accomplit l’œuvre de salut et de miséricorde qui nous libère de nos péchés. La communion au Corps du Christ est pardon des péchés, selon la parole de saint Jean: « Le sang de Jésus nous purifie de tout péché ». Cela, bien évidemment, toujours selon Padre Pio, doit être accompagné de la réception régulière du pardon dans la confession.

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Le Gloria

 

Le Gloria de la Messe nous renvoie aux deux moments principaux de la manifestation de la Gloire divine dans l’Evangile: Noël et Pâques. (Rappelons qu’il est omis durant l’Avent et le Carême, périodes préparatoires à ces deux fêtes.) Rien n’est dit de cette partie de la messe, en relation directe avec Padre Pio. Prenons alors appui sur « sa » conception de la gloire, en rapport avec ses deux fêtes, comme avec la Transfiguration. Noël, d’abord. Nous savons tous l’émerveillement de Padre Pio lors de cette fête qui célèbre la naissance du Dieu-Homme. Jésus est la Lumière qui éclaire le monde désormais; il est, ainsi que Padre Pio l’écrit dans une méditation sur l’Epiphanie, la véritable étoile qui guidait les mages, qui nous guide au milieu des ténèbres. Or, quelles sont les ténèbres les plus profondes, sinon celles du péché? Justement, le Gloria est proclamé après la prière pénitentielle, où la miséricorde divine a été affirmée et donnée. Comment ne pas nous en réjouir, nous en émerveiller? Gloire à Dieu… Vrai chant des anges, comme un nouveau Noël, ainsi que le dit Jésus: « Il y a de la joie chez les anges du ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,10). La gloire de Noël n’est cependant pas définitive et totale. L’histoire du monde se poursuit, et avec elle l’histoire de chaque homme, heureuse et dramatique. La gloire est en avant de nous. Il s’agit alors de ne pas s’arrêter à ce qui est certes donné par Dieu, mais n’est que transitoire. Ce qui est fondamental, c’est d’être avec Jésus, c’est qu’Il soit avec nous. Ainsi Padre Pio écrivait-il à ses filles spirituelles: « Dites-moi, mes chères filles, vous savez bien qu’à la naissance de notre Seigneur, les bergers ont entendu les chants angéliques et divins des esprits célestes. L’Ecriture nous le dit, mais elle ne dit pas que la Vierge sa Mère et saint Joseph, qui étaient les plus proches de l’Enfant, entendirent la voix des Anges et virent ces splendeurs miraculeuses. Au contraire, au lieu d’entendre les angelots chanter, ils entendaient l’Enfant pleurer et ils voyaient, dans la lumière émise par une pauvre lampe, les yeux de ce divin Enfant tout baignés de larmes, tremblant de froid. Alors, je vous le demande: N’auriez-vous pas choisi d’être dans l’étable obscure et pleine des cris du petit Enfant, plutôt que d’être avec les bergers, tout entiers pris par la jubilation de la douce mélodie céleste et la beauté de cette splendeur admirable? Si, très certainement. Vous vous seriez exclamé, vous aussi, comme saint Pierre: Il est bon que nous soyons ici… C’est bien là que vous vous trouvez, auprès de l’Enfant Jésus, tremblant de froid dans la grotte de Bethléem; et plus encore: vous n’êtes pas sur le Tabor avec saint Pierre, mais sur le Calvaire avec les Marie, où vous ne voyez que mort, clous, épines, impuissance, ténèbres extraordinaires, abandon et déréclition. Aussi, je vous invite à aimer la crèche de l’Enfant de Bethléem, à aimer le Calvaire du Dieu crucifié dans les ténèbres. Tenez-vous auprès de lui et soyez certaines que Jésus demeure en vos cœurs plus que vous ne pouvez le croire et l’imaginer ». (Lettre aux sœurs Ventrella, 1er octobre 1917) Le Thabor est le lieu de la Transfiguration, le Calvaire le lieu de la Crucifixion. Pour Padre Pio, il s’agit de la même montagne, celle où la Gloire et la Croix, la Lumière et les ténèbres, sont mêlées.

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La liturgie de la Parole

 

Padre Pio était souvent ému jusqu’aux larmes en entendant ou en proclamant l’Ecriture Sainte au cours de la messe. Un jour qu’on lui en demandait la raison, il déclara: « Les dons de Dieu n’ont donc pas de valeur pour toi! Cela est-il de peu d’intérêt que Dieu dialogue avec ses créatures? » Dans la lecture et la méditation de l’Ecriture, il y a un dialogue réel entre Dieu et l’homme. Entendre la voix du Seigneur: quelle grâce, quelle émotion! Cette émotion, comme celle qui est vécue dans l’expérience de la miséricorde, n’est pas un sentiment occasionnel, un échauffement des sens, forcément ambigu. Elle est un mouvement profond de l’âme qui naît d’une familiarité avec la Parole de Dieu, en premier lieu l’Evangile. Cette familiarité se construit et se vit dans la prière. Dans ses lettres d’accompagnement spirituel, Padre Pio insiste beaucoup sur cet aspect : la méditation de la vie de Jésus prime sur toute autre méditation. Ainsi écrit-il à l’une de ses filles spirituelles, Annita Rodote: « Je désire de votre part une chose plus que toute autre: que votre méditation ordinaire se porte autant que possible sur la vie, la passion et la mort, sans oublier la résurrection et l’ascension de notre Seigneur Jésus Christ ». (8 mars 1915) Il va jusqu’à se faire le directeur de son directeur spirituel, le Père Agostino, afin que ce point soit clair dans l’esprit de ce dernier: « Ayez toujours le ferme propos, mon bon Père, de répondre généreusement à Jésus et de vous rendre digne de lui, c’est-à-dire semblable à lui et orné des adorables perfections révélées par l’Ecriture et l’Evangile. Mais pour que cette imitation soit possible, il y faut une réflexion quotidienne sur la vie de celui qui se propose comme modèle. De cette réflexion naît l’estime de ses actes, et de cette estime le désir et le réconfort de l’imitation ». (27 février 1918)

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L'offertoire

 

L’offertoire était l’un des moments les plus marquants de la ‘‘messe de Padre Pio’’. Padre Pio restait immobile de longues minutes, parfois jusqu’à une demi-heure, l’hostie puis le calice levés devant ses yeux où, souvent, des larmes venaient. C’est comme s’il était pris par une force mystérieuse. On lui demanda un jour: « Pourquoi pleurez-vous pendant l’offertoire? » Padre Pio répondit: « C’est parce qu’à ce moment, l’âme est séparée du profane ». Plus qu’auparavant encore, le Seigneur séparait son serviteur de toute réalité secondaire, le rendait parfaitement indifférent à ce qui se passait autour de lui. Si Padre Pio vivait l'ensemble de la Messe comme le sacrifice et la passion de Jésus, et le moment de la consécration comme la crucifixion de Jésus (il s’accordait en cela avec l’enseignement de l’Eglise, réaffirmé récemment dans l’encyclique de Jean-Paul II « L’Eglise vit de l’Eucharistie »), on peut considérer que l’offertoire le renvoyait au temps précédent cette crucifixion. Un passage de sa correspondance fait un parallèle entre le dépouillement que Jésus subit avant la crucifixion et la séparation des choses profanes, que nous venons d’évoquer pour l’offertoire: « Sur le mont Calvaire, habitent les cœurs que l’Epoux céleste favorise de son amour divin… Mais fais attention à ce que je vais dire: Les habitants de cette colline doivent être dépouillés de toutes habitudes et affections terrestres, de même que leur roi fut dépouillé des vêtements qu’il avait lorsqu’il y arriva. Remarque, ma bonne petite fille, les vêtements de Jésus étaient saints, n’ayant pas été profanés quand ses bourreaux les lui enlevèrent chez Pilate. Il était cependant juste que notre divin maître s’en dépouille pour nous montrer que rien de profane ne doit être porté sur cette colline. Prends donc garde, ma bonne petite fille, d’entrer au festin de la Croix, qui est mille fois plus délicieux que les noces mondaines, sans le vêtement blanc, nettoyé de toute autre intention que de celle de plaire au Divin Agneau ». (Lettre à Ermina Gargani, 28 décembre 1917)

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La prière eucharistique

 

Le texte qui suit, est le compte-rendu que le père Hamel, sulpicien français, professeur de séminaire, fit après avoir assisté à la messe de Padre Pio, quand il se rendit à San Giovanni Rotondo en 1950. Par la sobriété des mots et la justesse de son regard, ce texte nous aide à ‘‘entrer’’ dans la célébration de Padre Pio.

 

Décrire cette messe est difficile, pour la raison très simple qu’elle n’offre rien de spectaculaire et que vous êtes pris dans l’action liturgique. Cet homme a le don de faire prier. Dans ces conditions, observer est quasi impossible. Il reste qu’après coup, vous pouvez revivre la scène et en décrire la particularité. À voir les choses du dehors, le premier détail qui frappe est évidemment la durée, mais une fois encore après coup seulement. Car pendant la cérémonie, vous ne sentez pas le temps. La messe du Padre Pio dure une heure et quart… De l’offertoire, nous n’avons retenu qu’une chose, le geste soutenu de l’oblation, près de cinq minutes. Les paroles sont dites lentement, une à une, séparées; les yeux ne quittent pas la croix; le corps immobile; une oraison muette prolonge l’offrande. Relisez cette offrande, vous devineriez tout ce que le Padre peut y mettre. Toute la portion qui jusqu’à la Consécration et qui durera vingt minutes est en effet marquée par une détresse physique et morale, singulièrement émouvante. On a l’impression que le Padre essaye de retarder le plus possible le dénouement du sacrifice, comme si, à mesure qu’approche la consécration, une panique se développait en lui. Tout son comportement l’indique: ses plaies peut-être s’ouvrent, ou du moins le font souffrir, si l’on en juge par les crispations des mains, la sueur, le déplacement incessant des pieds, sur lesquels il n’ose s’appuyer, le masque parfois convulsé des traits du visage. On ne peut s’empêcher d’évoquer l’Agonie… On est en effet obligé de reconnaître que son comportement extérieur exprime des sentiments très différents selon les moments de la messe. Sur la toile de fond de la Passion, il est facile de voir que le Padre Pio suit le parcours de Notre Seigneur, du Cénacle au Calvaire… L’anxiété atteint son paroxysme avec la Consécration où le Padre semble vivre la mise en Croix. Les paroles sont hachées, dans une sorte de hoquet.

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La communion

 

Le texte précédent évoquait déjà la manière dont Padre Pio communiait. Ce texte est, dans la suite, plutôt de l’ordre de la réflexion. On pourra relire également le second article de cette série, qui rappelait l’insistance de Padre Pio pour la communion fréquente.

 

Une force nouvelle d’union

 

L’Eucharistie est une force qui ouvre au don et à l’accueil, ainsi qu’à l’unité qui en découle. Cette unité, cette cohésion dépasse les limites du temps et de l’espace, car elle est la « force » même de la communion trinitaire : elle est l’amour. Padre Pio l’exprime bien quand il affirme: « L’Eucharistie est un don nouveau et absolument unique de l’amour immense de Jésus pour nous. Parce qu’en se donnant en nourriture et en boisson pour l’homme, il s’unit à lui de la manière la plus parfaite qui puisse exister entre le Créateur et la créature ». (Lettre à Giusseppina Morgera, 5 mai 1916) Dans son Encyclique sur l’Eucharistie, Mystici Corporis, le pape Pie XII écrivait dans le même sens: « Le divin Rédempteur s’est uni très étroitement, non pas seulement avec l’Eglise, son épouse aimée, mais aussi, en Elle, avec l’âme de chaque fidèle, avec lequel il désire ardemment s’entretenir dans des colloques intimes, spécialement après qu’il s’est approché de la table eucharistique ». (n°88)


L’expérience d’union de Padre Pio


Cette expérience mystique, Padre Pio l’a vécue d’une manière particulière, ce qu'il raconte au Père Agostino, le 18 avril 1912: « C’est à peine si j’ai pu me rendre auprès du divin Prisonnier pour célébrer la messe. Une fois celle-ci finie, je suis resté avec Jésus pour faire mon action de grâce. Oh, comme elle fut suave, la conversation que j’eus avec le paradis ce matin-là, à tel point que, même si je le voulais, il me serait impossible de tout vous dire. Il y a des choses que l’on ne peut traduire dans un langage humain sans qu’elles perdent leur profond sens céleste. Si vous me passez l’expression, mon cœur et celui de Jésus ont fusionné. Il n’y avait plus deux cœurs qui battaient, mais un seul. Le mien avait disparu comme une goutte d’eau dans la mer. Jésus était son paradis, son roi. La joie était en moi si intense, si profonde, que je n’ai pu me contenir: mon visage était inondé des larmes les plus délicieuses ». Cette communion des cœurs, que Padre Pio décrit comme une fusion, est l’une des premières manifestations de son union avec Jésus Crucifié. Assez rapidement, la dimension de la croix apparaîtra dans ce phénomène, sous la forme d’une blessure; ainsi, le 26 août de cette même année, il écrit, toujours au Père Agostino: « Ecoutez ce qui m’est arrivé vendredi dernier. J’étais à l’église en train de faire mon action de grâce après la messe, quand je me sentis tout à coup le cœur transpercé par un javelot de feu si vif et si ardent que je crus en mourir. Les mots me manquent pour vous faire comprendre l’intensité de cette flamme: il m’est réellement impossible de le décrire. Me croirez-vous? L’âme victime de ces consolations devient muette. J’avais l’impression qu’une force invisible me plongeait tout entier dans le feu… Mon Dieu, quel feu! Quelle douceur! » Le 5 août 1918, ce sera la transverbération du cœur, et le 20 septembre Padre Pio recevra les stigmates.


C’est le Christ qui vit en moi

 

Revenons à la communion eucharistique. Cette communion met en l’âme tous les éléments de la vie spirituelle, elle la rend capable de posséder Dieu. Et posséder Dieu, cela signifie, comme l’explique saint Paul dans la Lettre aux Philippiens (2,5 et ss), vivre avec lui et par lui, ressentir les désirs, les angoisses, l’amour de Jésus pour l’humanité, partager ses sentiments, éprouver son zèle pour l’expansion du Règne de Dieu. En résumé, c’est se trouver dans la condition du saint du Gargano quand il s’exclame: « Tout se résume en ceci: Je suis dévoré par l’amour de Dieu et l’amour du prochain ». (Lettre au Père Benedetto, 20 novembre 1920) Cette union au Christ est le résultat de l’action toute mystique qui, parallèlement à l’action liturgique, se produit dans notre âme quand nous nous approchons de l’Hostie consacrée. De même que le Pain eucharistique est assimilé par notre corps, notre âme est absorbée par la divinité de Jésus: « La communion au Corps et au Sang du Christ nous fait devenir ce que nous recevons ». (Concile Vatican II, const. Lumen Gentium, n°26) Dans le cadre de cette vérité, le phénomène des stigmates trouve son explication. En Padre Pio, comme en saint François et en d’autres saints, la communion spirituelle avec le Christ s’est manifestée, de par la volonté divine, à l’extérieur, dans le corps: alors, la conformité de l’Amant et de l’Aimé est rendue parfaite. Plus nous aurons le désir de nous unir fréquemment à Jésus-Eucharistie, plus nous serons identifiés au Christ, jusqu’à ce que nous puissions dire: « Ce n’est plus moi qui vit, mais c’est le Christ qui vit en moi ». (Ga 2,20)


Eucharistie et Pénitence


Pour que nous puissions reprendre ces paroles de saint Paul aux Galates, nous devons vivre dans la grâce, nous abstenir, autant que cela nous est possible, du péché: « En effet, si nous aspirons à la communion avec Lui, nous devons contempler sa vie toute divine dans la chair et, l’imitant dans sa pureté sans péché et sainte, nous élever à un état divin et immaculé. Ainsi, nous recevrons la communion et la ressemblance avec Lui, comme Il nous l’a promis ». (Pseudo-Denys, Ve siècle) Le sacrement de la Pénitence, joint à celui de l’Eucharistie, nous aide à nous fortifier contre nos faiblesses humaines et contre les tentations de l’ennemi.

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Texte extrait du blog: http://exorciste33.over-blog.com

30 mars 2011

Saint Antoine de Sainte Anne Galvao

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Saint Antoine de Sainte Anne Galvao

1739-1822

Fête le 23 décembre

 

Frei Galvão était un franciscain de l’Ordre d’Alcantara qui a vécu dans la pauvreté et l’obéissance. Un frère simple. Simple en tout: dans sa personne, dans son oeuvre, dans ses écrits. Ce qu’il a fait, on l’a décrit ainsi: « Il n’imposait rien, ne faisait ostentation de rien, ne faisait rien pour impressionner, n’exigeait rien ». La force de ses vertus et le témoignage de sa vie ont attiré les gens et éclairé le milieu où il a vécu. Au point de rendre sa présence précieuse et irremplaçable.

 

Frei Galvão est né en 1739 et est mort à São Paulo le 23 décembre 1822. À cette époque, des faits historiques et religieux importants ont eu lieu au Brésil et à São Paulo… Sa vie embrasse une période qui va de l’époque coloniale à la transformation du pays en empire et aux premiers mois de l’indépendance. Et c’est une histoire marquée par la présence et l’action des missionnaires de l’Église catholique, franciscains compris, qui, pendant le gouvernement du Marquis de Pombal, lequel était un adepte de la philosophie des Lumières, subit de fortes restrictions. São Paulo était alors une capitainerie, puis une province, dépendant de Rio de Janeiro. Elle était le point de départ des « bandeirantes-descobridores », des chercheurs d’or et de pierres précieuses, et était souvent en guerre pour défendre son territoire contre les Espagnols ou à la recherche d’indigènes ou de noirs importés d’Afrique à faire travailler comme esclaves. C’est dans ce contexte difficile qu’apparaît la figure influente de cet homme de Dieu « recomendável pelas suas virtudes » (recommandable par ses vertus), et au plus haut point pour sa charité, vertus qui l’amenèrent à partager les angoisses et les espoirs de son peuple soumis encore à l’esclavage et vivant dans un état de profonde dégradation humaine et sociale. On ne peut douter du fait que c’est en raison de sa charité sans borne que les habitants de São Paulo ont voulu le garder au milieu d’eux pendant toute sa vie. Ils ne pouvaient pas vivre sans lui, comme l’atteste la lettre de la Chambre du Sénat de São Paulo dans laquelle il est écrit: « Il était le secours des pauvres », « la consolation des affligés… ».

 

Après avoir fait ses études chez les jésuites, à Belém, et être entré en 1760 chez les franciscains, il a passé le reste de sa vie à São Paulo. Sa personnalité et la qualité de sa formation ont été immédiatement remarquées par ses supérieurs qui l’ont chargé de nombreuses tâches de responsabilité, ainsi que par les personnes cultivées et le peuple qui « l’écoutaient avec une grande confiance et venaient le trouver de régions lointaines, quand ils avaient besoin de lui ». Il le recherchaient pour sa réputation d’homme de paix, « pour mettre paix dans les discordes, dans les familles et aussi pour régler des affaires temporelles », nous disent les actes. Il a assumé, à partir de 1768, la tâche délicate de portier, prédicateur et confesseur du couvent de Saint François, tâche qui est à partir de ce moment-là restée son activité principale. Il exercera en effet jusqu’à la fin le ministère de la confession dans le couvent des franciscains comme dans le « Recolhimento Nossa Senhora da Conceição da Luz », le couvent de sœurs qu’il a fondé comme laus perennis en 1774, au cœur de São Paulo et qui reste aujourd’hui son œuvre tangible. Il a dépensé tout ce qu’il avait d’énergie pour sa construction et il est mort là, à quatre-vingt quatre ans, sur un misérable matelas, posé à même la terre, derrière le tabernacle de l’église.

 

Une personnalité bien précise, limpide, droite, courageuse, d’intelligence claire, qui lui permet d’être toujours attentif aux besoins de ceux qui lui sont confiés et qui sont prêts à chercher l’aide la plus efficace; une personne qui révèle son fort tempérament lorsque, par exemple, il s’agit de dénoncer ce qui est contraire à la justice ou lorsqu’il défend les faibles et ceux qui subissent des injustices, comme le démontre, entre autres, son attitude en 1780, à l’occasion du conflit avec le capitaine-gouverneur de São Paulo, lequel se termine par la démission du gouverneur.

 

En 1780, le capitaine Martim Lopes de Saldanha, connu pour son despotisme, condamne à mort un soldat qui a été malmené par son fils et qui, en réponse, l’a légèrement blessé. Une condamnation injuste qui provoque la réaction des habitants de São Paulo. Parmi les défenseurs du soldat Caetaninho figure frei Galvão, qui prend le parti de ce soldat et condamne l’abus de pouvoir du gouverneur. Cependant, malgré les protestations, le soldat est exécuté. Et, non content de cette exécution, le capitaine condamne frei Galvão à l’exil. L’ordre est sans appel: le frère doit quitter São Paulo dans les vingt-quatre heures. Mais la nouvelle de l’exil de frei Galvão se diffuse immédiatement dans toute le ville et la population se mobilise à nouveau tout entière. En peu de temps la maison du gouverneur est entourée par une foule d’hommes armés. Le capitaine, face à la rébellion du peuple, n’a d’autre choix que de résilier la sentence d’exil. Et dès que l’ordre est révoqué, les gens vont chercher frei Galvão et le ramènent au couvent. « Le cher saint père a été trouvé. La ville peut désormais dormir tranquille parce qu’elle a récupéré son grand trésor ». C’est ce qui est rapporté dans les écrits.

 

Oui, et il faut même souligner que cette réputation de sainteté est la caractéristique principale de frei Galvão. Pendant sa vie, au moment de sa mort et post mortem. Jusqu’à aujourd’hui. Les témoignages parlent d’une dévotion vive, sans trouble ni interruption. Frei Galvão a toujours été l’objet d’une grande vénération à São Paulo et dans tout le Brésil, comme le montre aussi la diffusion populaire des « pilulas de frei Galvão ». Ce sont des « papelinhos », de petits bouts de papier enroulés comme des papillotes sur lesquels est écrite en latin une invocation à la Vierge Marie. C’est une forme de dévotion qui est née d’un épisode de la vie de frei Galvão. Depuis lors, les milliers de fidèles qui vont prier et demander des grâces sur sa tombe emportent et ingèrent ces pilules confectionnées aujourd’hui par les sœurs du « Mosteiro da Luz ». Frei Galvão, c’est vrai, a fait le contraire de ce que font les « gourous ». D’hier et d’aujourd’hui. Il est devenu extraordinaire dans sa vie ordinaire de prêtre, comme elle pouvait l’être alors dans ces circonstances et comme elle peut l’être aujourd’hui, sans artifices ni vaines promesses, sans « effets spéciaux ». Frei Galvão est l’une de ces âmes qui sont devenues grandes devant Dieu et devant les hommes, dans l’humilité et l’accomplissement parfait des devoirs chrétiens, sans troubler les gens par des faits apparemment extraordinaires; et il a réussi à entrer dans le cœur des gens au point d’y rester à travers les siècles.

 

L’importance de cette cause, en ce moment aussi de la vie de l’Église brésilienne, vient de ce qu’elle montre et prouve la valeur d’une vie sacerdotale vécue de façon évangélique et passée de façon apostolique au service de ses frères, des plus pauvres surtout, de ceux qui sont le plus dans le besoin, à la gloire de Dieu. Brasiliensis Ecclesiae decori praeclarissimo. Dans le frei Galvão, le peuple, dont le frère provient et auquel il appartient, a trouvé un modèle, une incitation au bien, à la charité, à la prière. Cette canonisation est un acte historique. Une date historique. Antonio de Sant’Anna Galvão est le premier saint né au Brésil. C’est un Brésilien cent pour cent qui est élevé à l’honneur des autels de l’Église universelle. Un homme de paix et de charité. Et puis, ne l’oublions pas, le Brésil est aussi le pays qui a le plus grand nombre de catholiques du monde. Et je dirais que c’était presque un scandale, que dans ce pays dont de si nombreux enfants travaillent à l’évangélisation et sont en même temps le fruit éminent de cette évangélisation, il n’y eût pas jusqu’à aujourd’hui de saint canonisé, né sur cette terre. Canonisé le 11 mai 2007, par le Pape Benoît XVI.

 

Les Pilules de Frei Galvao

De minuscules « pilules » de papier

 

Un jour, racontent les récits de l’époque, alors qu’il se rendait à pied de Rio à Sao Paulo, un homme souffrant de maux de reins l’interpella et le pria de le guérir. Sous l’inspiration de la Vierge, le P. Galvao écrit sur un petit bout de papier : « Post partum, Virgo, inviolata permansisti. Dei genitrix, intercede pro nobis » (« Après l’enfantement, ô Vierge, tu es restée inviolée. Mère de Dieu, intercède pour nous »), une phrase de l’Office de la Vierge. Il en fait une boulette et demande à l’homme de l’avaler comme une « pilule » en récitant la prière. Mettant sa confiance en Notre-Dame, l’homme est guéri. Peu de temps après, le futur saint vient de la même manière au secours d’une femme qu’une grossesse difficile met en danger. Après avoir avalé la « pilule » du P. Galvao, la femme accouche sans problème. Dès lors, sa réputation est faite. On se bouscule au monastère. La tradition persiste. Et les religieuses de Sao Paulo continuent de distribuer de minuscules « pilules » de papier (180 000 chaque semaine). Au sanctuaire de Guaratingueta, à côté des peintures qui célèbrent quelques-uns de ses miracles, des photos et ex-voto témoignent des grâces obtenues.

 

Comment obtenir les pilules de Frère Galvao

 

Pour obtenir les pilules de Frère Galvao, il y a deux possibiltés: 1°) les comprimés sont distribués tous les jours au Monastère de la Luz, de 09:00 à 11:30 et 15:00 à 16h30. 2°) L'autre façon de se procurer des comprimés est d'envoyer une lettre au monastère avec une enveloppe timbrée à la valeur de 1,00 $ en indiquant sur l'enveloppe votre adresse. L'adresse du monastère est la suivante:


Monastère de La Luz

Avenida Tiradentes, 676

CEP 01102-000

São Paulo - Centro Brasil

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Neuvaine à la Sainte Trinité par l'intercession du Frère Galvão


Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, je Vous adore, Vous loue et Vous rend grâce pour les bienfaits que j'ai reçu. Je Vous demande, en pour tout ce qu'a fait et souffert le Saint Frère Galvao, qu'augmente en moi la Foi, l'Espérance et la Charité, et daignez m'accorder la grâce de (...) Amen.


Prier un Notre Père, un Je vous salue Marie et Gloire au Père, et prendre 3 pilules de Frère Galvao, comme suit: Prendre la première pilule le premier jour de la neuvaine, la seconde pilule le cinquième jour de la neuvaine, la 3ème pilule le dernier jour de la neuvaine, à savoir le neuvième jour.

FreiGalvaoBlog

Si vous avez obtenu une grâce par l'intercession de la neuvaine, écrivez à:

Monastère de La Luz

Avenida Tiradentes, 676

CEP 01102-000

São Paulo - Centro Brasil


7 décembre 2010

Le Serviteur de Dieu Agostino Castrillo

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Le Serviteur de Dieu Agostino Castrillo

Religieux de l'Ordre de Saint François

1904-1955



Il est né le 18 février 1904 à Pietravairano, (Campanie, Italie). A l'âge de 15 ans, il prend l'habit  franciscain et en 1927 il est ordonné Prêtre. En 1936, il est nommé prêtre de la paroisse de Jésus et Marie de Foggia et, en 1946, il est nommé directeur spirituel de l'université Antonienne Pontificale de Rome et puis Ministre Provincial de la province Franciscaine de Salerno-Lucana. En 1953, il est consacré Évêque du Diocèse de San Marco Argentano (Calabre, Italie). En 1955, souffrant d'une maladie implacable qui le contraint à l'immobilité, il accepta la douleur et le vécut comme un don de Dieu. Il disait à ses amis:  « Ne me plaignez pas: je suis content de souffrir!  C'est mon devoir d'Évêque que de prier et souffrir ». Il est entré dans la vie le 16 octobre 1955. Sa cause de béatification a été ouverte le 5 mai 1985.


Prière pour la glorification du Serviteur de Dieu Père Agostino Castrillo Evêque


Dieu éternel et Tout-Puissant qui êtes Juste et Miséricordieux, nous Vous rendons grâce pour avoir comblé votre serviteur le Père Agostino Castrillo par les dons, de Foi et de Charité et pour les nombreuses autres grâces dont vous l'avez favorisé, afin qu'il devienne un modèle de vertu et qu'il soit un apôtre infatigable de votre bonté. Vous qui exaltez les humbles et ceux qui sont simples de cœur, daignez glorifier, ici-bas, sur cette terre, notre Frère bien-aimé et Votre serviteur, et, pour nous conforter à imiter son exemple de sainteté, accordez-nous les grâces que nous vous demandons avec instance... Par son intercession, bénissez nos familles, afin qu'elles deviennent des sources de vertus et qu'elles vivent dans Votre paix et dans Votre Amour. O Vous, Sainte Trinité, qui vivez et régnez dans une parfaite unité, un seul Dieu Tout-Puissant, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.


Gloire au Père et du Fils et du Saint-Esprit comme il était au commencement, maintenant et toujours et toujours et à jamais. Amen.


Relations de grâces

Postulation Provinciale pour la Cause des Saints O.F.M.

4, piazza San Pasqual

I-71100 Foggia (Italie)


Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

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11 octobre 2010

Le Serviteur de Dieu Giacomo Selvi O.F.M.

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Le Serviteur de Dieu Giacomo Selvi O.F.M.

San Ambrogio di Valpolicella 11/05/1938

Agropoli 27/09/1987


Le Père Giacomo Selvi est né à Sant'Ambrogio di Valpolicella (Vérone) le 11 mai1938. Entré chez les Frères Mineurs, il accomplit les études de théologie à Trente et à Rome. Ordonné Prêtre le 27 juin 1965, il obtient un diplôme universitaire en en théologie sacrée, et se consacre ensuite à l'apostolat dans sa terre natale, puis est envoyé en mission à Agropoli (Salerno). Là, avec une charité sans limites, il se consacre à l'évangélisation de son prochain et au secours des indigents et des personnes délaissées. Le 27 septembre 1987, âgé de seulement 49 ans, il meurt en odeur de sainteté. Sa Cause de canonisation a été ouverte dans le diocèse de Vallo della Luciana (SA).


Prière


Seigneur Jésus, nous Vous remercions d'avoir donné Votre serviteur le Père Giacomo Selvi à Voter Eglise. Animé par l'esprit missionnaire et suivant les traces de Saint François d'Assise, il a consacré sa vie au salut spirituel de son prochain, au secours des pauvres et au soulagement de la souffrance. Accordez-nous la force d'imiter son exemple avec un profond amour pour Vous et pour Votre Sainte  Mère. Glorifiez ton serviteur fidèle et accordez-nous les grâces que nous Vous demandons humblement par son intercession (…), si cela contribue à Votre Gloire et au plus grand bien de notre âme. Amen.


Approbation

Vallo della Luciana

+ Giuseppe Rocco Favale, Evêque


Les personnes qui pensent avoir reçues des grâces par l'intercession du Père Giacomo Selvi sont priées d'en envoyer le témoignage à

Vice Postulation

71, Via Caravaggio

84043 Agropoli (SA) Italie

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10 octobre 2010

Le Serviteur de Dieu Daniele de Samarate

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Le Serviteur de Dieu Daniele de Samarate

1876-1924


 

Félix Rossini est né à San Macario di Samarate le 15 Juin 1876 et baptisé le lendemain. Agé de  quatorze ans, il entre chez les Frères Mineurs Capucins de Lombardie, avec une lettre de recommandation de son curé qui contenait ces paroles prophétiques: « il vous sera pour vous, source de succès... » Suivant la coutume des Capucins, il reçoit le nom en religion de Frère Daniele de Samarate. Il prononce ses voeux en 1892 et 1896. En 1898, bien qu'il ne soit pas encore prêtre, il est envoyé en Mission à Marahao, (Brésil). Il est ordonné prêtre à Fortaleza, le 19 mars 1899, puis en janvier 1900, il est envoyé à la Colonie Agricole de S. Antonio de Prata, ou il se révèle être un   directeur embrasé, un constructeur entreprenant, et un missionnaire infatigable, cela jusqu'en janvier1913. Pendant ces années d'apostolat intense au milieu d'âmes assoiffées de Dieu, il contracte la lèpre. De retour en Italie pour y passer des examens médicaux, le 21 août 1909, il fait escale à Lourdes, priant avec une grande foi et une immense ferveur, il reçoit la grâce de se conformer parfaitement à la Volonté de Dieu. Après une brève période durant laquelle il est curé de S. Luis-Anil (Maranhao), le 27 avril 1914, il entre définitivement à la Léproserie de Tucunduba (Belem-para) où il restera jusqu'à sa mort, se dévouant au service et consolant spirituellement, malgré ses grande souffrance, ceux qui sont atteints de la même maladie. Regretté et célébré par tous, il meurt saintement le 19 mai 1924, âgé seulement de 48 ans, après 26 années en Mission. Les Pauvres, les jeunes, les malades ont toujours gardés sa mémoire, ce qui fit que le 29 décembre 1991, l'archevêque de Belem, Monseigneur Vicente Joaquim Zico a installé dans la cathédrale de Belem le Tribunal ecclésiastique, afin de mener le Procès diocésain pour la béatification de P. Daniele. Parallèlement, en Italie, eurent lieues les mêmes démarches, dont les conclusions ont étées solennellement célébrées à Samarate le 19 mars 1997, par le cardinal Carlo Maria Martini, et à  Belem, dans l'église des Frères Mineurs Capucins, le 30 août de cette même année, face à un public très ému. À tous « nous confions la bonne nouvelle que nous a transmis le Père Daniele de Samarate, missionnaire et apôtre des lépreux, afin qu'il soit connu et le rapidement possible glorifié ».


Prière que le Père Daniel récitait à voix haute chaque matin avec ses frères lépreux


Je suis fils de Dieu, parce que Dieu habite en moi. Je peux être ce que je désire, parce que Dieu est mon secours. Je ne me fatigue jamais, parce que Dieu est ma force. Je ne tombe jamais malade et  ne suis jamais triste, parce que Dieu est ma santé. Je ne manque de rien, parce que Dieu est mon tout. Simplement parce je suis enfant de Dieu, je suis uni à la Divine Présence de mon Père. Je suis heureux en tout ce que j'entreprends, parce que mon savoir et mes connaissances augmentent en moi chaque jour qui passe. Amen.

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Prière pour demander la glorification du Père Daniele de Samarate


O Dieu notre Père, créateur du ciel et de la terre, Vous avez choisi le Père Daniele de Samarate, afin  qu'il se donne généreusement aux plus petits, aux pauvres, et à tous les lépreux du monde, accordez-moi par son intercession la faveur que je Vous demande...


Notre Père, Gloire au Père


O Jésus, Fils du Père et notre Sauveur, qui avez invité le Père Daniele de Samarate à Vous suivre et qui lui avez donné un coeur ardent et généreux, capable d'aimer jusqu'à la fin les petits, les pauvres et les Lépreux, accordez-moi par son intercession la grâce que je Vous demande...


Notre Père, Gloire au Père


Esprit Saint, Don du Père et du Fils, qui avez consacré le Père Daniele de Samarate afin qu'il  annonce l'Evangile aux enfants, aux pauvres, aux lépreux, et qui en avez fait une fidèle icône de Jésus crucifié, accordez-moi par son intercession la grâce que je Vous demande...


Notre Père, Gloire au Père


O Marie, Mère de Jésus et de Ses disciples, qui, à Lourdes, avez conformé la mission du Père Daniele de Samarate, afin qu'il puisse se consumer au service des petits, des pauvres, des pauvres et des lépreux, avec lui, intercédez auprès du Tout-Puissant, afin que j'obtienne la grâce dont j'ai tant besoin...


Je Vous salue Marie

 

Relations de grâces et renseignements en s'adressant à


Postulation du Père Daniele de Samarate

Couvent des Capucins

2, Viale Piave

20129 Milano (Italie)

padredaniele@tiscali.it


www.padredanieledasamarate.it


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3 septembre 2010

Le Bienheureux Jean Duns Scot

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Bienheureux Jean Duns Scot

1266-1308

Fête le 8 novembre

 

Le Bienheureux Jean Duns Scot est né en Irlande en l'an 1266. Les conseils et les exemples d'un oncle Franciscain éveillèrent en lui sa vocation religieuse. Il fut ordonné Prêtre en 1291 à Northampton. Il étudia, puis enseigna successivement à Paris, à Oxford et à Cambridge, et enfin revint à Paris. Partout son génie et son savoir lui acquirent une autorité. Mais il dut quitter la France pour Cologne, où son renom de science et l'autorité le suivit. Il mourut le 8 novembre 1308. Il a été béatifié par le Vénérable Jean Paul II le 20 mars 1993. Jean Duns Scot demeure l'un des théologiens les plus accrédités par l'Eglise. Il est d'ailleurs le seul dont une thèse, longtemps contestée, devint l'objet d'une définition dogmatique et fut reconnue comme Dogme de Foi. Il s'agit d'une Conception de la Très Sainte Vierge Marie, qu'il avait proclamée exemptée du péché originel. Or cette thèse du Bienheureux Docteur n'est qu'un corollaire de sa Doctrine foncière, dans laquelle il a syncrétisé les enseignements de la Révélation évangélique sur ce que nous appelons « le motif de l'Incarnation ». A savoir: l'universelle Primauté du Verbe incarné Notre Seigneur Jésus-Christ. Il a, en effet, conclu l'enseignement des apôtres, en particulier de Saint Paul et de Saint Jean que la Trinité Sainte a constitué l'Homme-Dieu et l'artisan de toute l'oeuvre divine, comme son suprême adorateur. Il est donc médiateur, et de l'adoption des enfants de Dieu et de la création et de la révélation et aussi du Salut du genre humain. La sainteté de sa vie est non moins reconnue que son génie doctrinal. Son culte a été approuvé par l'Eglise. Il est vénéré dans toute la Chrétienté, notamment à Cologne et à Lourdes. C'est l'extension de son culte à l'Eglise universelle que sollicite notre humble prière: n'hésitons pas à la présenter à Dieu, ni à réclamer l'intercession du Bienheureux Jean Duns Scot auprès de Celui qu'il a si magnifiquement glorifié. De nombreuses grâces ont été obtenues par son intercession et des faveurs miraculeuses ont étés retenues pour son procès de Canonisation. N'hésitons pas à recourir à lui.

 

Prière pour solliciter la Canonisation du Bienheureux Jean Duns Scot

 

O Dieu qui avez gratifié d'une telle Sagesse le Bienheureux Frère Jean, notre Frère et notre Maître, qu'il a su reconnaître et proclamer de Votre bien-aimé Fils Jésus, la primauté universelle sur Votre Oeuvre, et par conséquence l'Immaculée Conception de Sa Mère Marie, daignez accorder à vos serviteurs qui très humblement vous en supplient, de voir enfin Votre Eglise professer la doctrine et vénérer la Sainteté du Bienheureux Jean, à la Gloire de Votre Nom, Vous qui vivez avec ce même Fils et le Saint Esprit, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Permis d'Imprimer

Paris, 31 novembre 1956

P. Girard, V.G.

 

Les personnes qui penseraient avoir ainsi obtenu de son patronage quelques faveurs signalées, sont priées d'en avertir

 

La Curie Généralice des Frères Mineurs

25 Via Santa Maria Mediatrice

00165 Roma Italia

postgen@ofm.org

 

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3 septembre 2010

Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!

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Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!

Quelques jours après son élection, le Vénérable Jean Paul II désire vénérer les deux Patrons de l'Italie, Saint François d'Assise et Sainte Catherine de Sienne. Le 5 novembre 1978, il se rend à Assise. Dans son discoures prononcé depuis la Loggia du Couvent des Franciscains, il s'adresse à Saint François.

Toi qui a si bien rapproché le Christ de ton époque, aide-nous à rapprocher le Christ de notre époque, de notre temps difficile et critique! Aide-nous! Notre temps a soif du Christ, bien que beaucoup, actuellement, ne s'en rendent pas compte. Nous arrivons bientôt à l'an deux mille après le Christ. Est-ce que ce ne sera pas un temps qui nous préparera à une renaissance du Christ, à un nouvel Avent? Chaque jour, dans la Prière Eucharistique, nous exprimons notre attente, tournée vers Lui seul, notre Rédempteur et Sauveur, vers Lui qui est l'accomplissement de l'histoire de l'homme et du monde. Aide-nous, Saint François d'Assise, à rapprocher le Christ de l'Eglise et du monde d'aujourd'hui! Toi qui as porté dans ton cœur les vicissitudes de tes contemporains, aide-nous à embrasser, avec un cœur tout proche du Cœur du Rédempteur, les soucis des hommes de notre époque: les difficiles problèmes sociaux, économiques, politiques, les problèmes de la culture et de la civilisation contemporaines, toutes les souffrances de l'homme d'aujourd'hui, ses doutes, ses négations, ses déviations, ses tensions, ses complexes, ses inquiétudes... Aide-nous à traduire tout cela en un langage évangélique simple et porteur de fruits. Aide-nous à tout résoudre en référence à l'Evangile, afin que le Christ Lui-même puisse être « le Chemin, la Vérité, la Vie » pour l'homme de notre temps. Voilà ce que te demande, ô Saint fils de l'Eglise, ô fils de la terre Italienne, le Pape Jean Paul II, fils de la terre Polonaise. Il espère que tu ne lui refusera pas, mais que tu l'aideras, toi qui as toujours été bon et t'es toujours empressé d'aider tous ceux qui se sont adressés à toi. Amen.

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Extrait du livre « Les Prières de Jean Paul II », Editions Bayard, 2003

26 juillet 2010

Le serviteur de Dieu Giacomo Gaglione

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Le serviteur de Dieu Giacomo Gaglione

Fondateur de l'Apostolat de la Souffrance

Tertiaire Franciscain

Marcianise 20.07.1896

Caprodise 28.05.1962


À 16 ans Giacomino fut immobilisé sur un fauteuil de fer à cause d'une polyarthrite. En 1919, lors d'un entretien le Padre Pio de Pietrelcina, il comprit la mission qui lui était assignée: c'est-à-dire d'enseigner à toujours être heureux face à la douleur. Dès le retour de son premier pèlerinage à Lourdes, il se consacra à l'apostolat du soulagement et du réconfort des malades, des malheureux, des pauvres, en leur faisant comprendre l'importance d'un don de leur état.


Il propage, avec la bénédiction des autorités de l'Eglise, l'Apostolat de la Souffrance, et fait parvenir aux personnes malades et handicapées le périodique « Hostie pour le monde ». Il écrivit différents livres de réflexions, de méditations et de descriptions ascétique des pèlerinages de Lourdes et de Lorette. Sa grande correspondance avec les malades, atteste de son grand et fervent zèle et de son amour pour Jésus crucifié, l'Église et pour les âmes. Il n'a jamais manqué sa communion quotidienne, la méditation du Rosaire et la récitation du bréviaire, avec pour seul but d'être utile à la conversion des pécheurs.


Après 50 ans passées sur la croix, comme il l'avait prédit à plusieurs reprises dans sa vie, son mal  s'intensifia au point qu'il était prêt à aller au ciel. Il entra dans la Vie le 28 mai 1962, son corps repose dans l'église paroissiale Saint-André Apôtre de Capodrise.


Acte d'Offrande de l'Apostolat de la Souffrance


O Dieu, Père Eternel et Tout-Puissant, par les de Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, en union avec les souffrances de Jésus passionnée, la Vierge des Douleurs, les martyrs, de tous les saints et tous les justes terre, je vous offre mes péchés et de ceux de tous les hommes, pour le Souverain Pontife, la sainte Église et pour le salut des âmes. O Jésus, unissez-moi à votre divine offrande sur le Calvaire et sur tous les autels du monde! Esprit de force, d'amour, de sainteté, soutenez-moi, enflammez-moi d'amour quand je dois souffrir et sanctifiez mes souffrances. Vierge désolée, priez pour moi!


Prière pour demander la Béatification de Giacomo Gaglione


O Seigneur Jésus, Vous qui avez choisi Giacomo Gaglione dès adolescence pour qu'il porte la croix par chaque douleur possible et qui lui avez accordé le don cadeau d'obéir avec joie, transformant chacun de ses renoncements en actes de foi et chacun de ses tourments en des actes d'amour, nous vous remercions d'avoir fait de Lui un Crucifix, vivante image de Vous. Daignez aussi m'accorder par son intercession la grâce (...) Amen.


Nous remercions les personnes qui reçoivent des grâces par l'intercession d'en informer le siège central de la Postulation.


Diocesi di Caserte

Apostolato della Sofferenza

Postulazione Causa di Beatificazione Giacomo Gaglione

Piazza Duomo 11

I- 81100 Caserta

www.giacomogaglione.it


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25 juillet 2010

Neuvaine à Sainte Élisabeth de Hongrie

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Sainte Élisabeth de Hongrie

Sainte Patronne du Tiers Ordre de Saint François

1207-1231

Fête le 17 novembre

Sainte Elisabeth, naquit à Presbourg en 1207; elle était le troisième enfant du roi André II de Hongrie, descendant du saint roi Etienne, et de Gertrude, fille du duc Berthold IV de Méranie. Elle quitta la Hongrie à quatre ans, promise en mariage au fils du landgrave Hermann I° de Thuringe (mort en 1217), Louis (né en 1200) qu'elle épousa en 1221.

Elisabeth avait une âme de feu : « Elisabeth, dit sa dame de compagnie, Guta, rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions elle invoque le Seigneur et rapporte tout à lui. » L'influence de son mari, qu'elle aima d'un grand amour, lui apporta un équilibre humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune dont naquirent deux enfants (Hermann en 1222 et Sophie en 1224) : « Seigneur Jésus-Christ, je vous offre, ainsi qu'à votre chère mère Marie, ce nouveau né, fruit chéri de mon sein. Je vous le rends de tout coeur, tel que vous me l'avez donné. Recevez ce bébé, tout baigné de mes larmes, au nombre de vos serviteurs et amis. Bénissez-le à jamais. » Une lumière éclatante brillait alors dans l'Eglise, celle de François d'Assise. Elisabeth rêvait de vivre en foyer l'idéal franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa femme. Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau, en rade d'Otrante, en s'écriant : « Voyez donc toutes ces colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers mon Dieu ! »

Encore qu'elle l'avait pressenti (« Malheur à moi, pauvre femme, sur terre je ne reverrai plus mon bien-aimé ! »), le coup fut terrible pour Elisabeth, qui attendait son troisième enfant, Gertrude (née vingt-sept jours après la mort de son père) : « Désormais, j'ai tout perdu sur la terre. O cher ami de mon coeur, mon excellent et pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère. Comment vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que le Dieu d'amour, celui qui n'abandonne pas la veuve et l'orphelin, me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma faiblesse ! »

Elle aurait eu besoin alors d'un François de Sales à ses côtés ; or elle avait pour directeur un maître qui la terrorisait et n'hésitait même pas à la frapper. Spoliée de ses biens, elle enfermée par son oncle, l'évêque de Bamberg qui la veut remarier, jusqu'au retour de la dépouille de son mari (1228) : « Mon Dieu, merci de me consoler miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand que soit mon amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me repens nullement de notre commun sacrifice pour le secours de la Terre-Sainte. Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »

Cédant à une recherche fiévreuse de l'abjection et de la pénitence, elle rompit avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à d'autres le soin de ses enfants, tandis qu'elle revêtait l'habit du Tiers-Ordre, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! » Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16 novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : « C'est l'heure où Jésus vient racheter le monde. il me rachètera aussi. Quelle faiblesse j'éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu m'appelle à l'éternelle noce. L'époux vient chercher son épouse ... Silence ! Silence ! »

Grégoire IX canonisa Elisabeth en 1235 ; elle est, avec saint Louis, patronne du Tiers-Ordre franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama patronne des femmes et des jeunes filles allemandes.

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Neuvaine à Sainte Élisabeth de Hongrie


Avertissement


Tous les maîtres de la vie spirituelle sont unanimes à dire que la lecture de la vie des saints est un des plus puissants moyens d'éveiller en nous le désir de la sainteté et de nous exciter aux efforts nécessaires pour l'acquérir. Ils nous ont été donnés en exemple, dit l'Imitation, et ils doivent avoir une plus grande force pour nous exciter au progrès, que la masse des tièdes pour nous porter au relâchement. » (Imitation de Jésus-Christ liv. 1, Ch. 18.) Mais combien cet exemple est plus puissant encore, s'il est aidé par leur intercession, si nous la leur demandons pieusement en méditant les vertus dans lesquelles ils ont spécialement excellé! Nous espérons que cette neuvaine de méditations, tirées de la vie de sainte Élisabeth, sera d'un grand secours pour ceux qui voudront lui demander la grâce de l'imiter dans la pratique de la sainteté. Et comme sainte Élisabeth s'est sanctifiée dans le monde, nous espérons aussi qu'elle obtiendra des bénédictions efficaces pour les personnes du monde qui voudront l'imiter.

Premier jour

L'oraison de Sainte Élisabeth

La prière, dans toute l'acception du mot, est la première condition à remplir pour arriver à la sainteté. « A mon avis, dit saint Jean Chrysostome, il est absolument évident, qu'il est simplement impossible, sans le secours de la prière, d'acquérir une vertu et de faire aucun progrès dans cette vie ». La chose est évidente, parce que la sainteté est un don de Dieu, mais un don qu'il donne à qui le demande et à qui le demande avec les conditions voulues. Pour recevoir la grâce, il faut se mettre en communication avec Dieu c'est pourquoi la prière est une élévation de l'âme vers Dieu élévation qui se fait au moyen de toutes les puissances de l'âme par la pensée qui considère Dieu en lui-même, dans ses œuvres et dans ses bienfaits, dans les mystères de la vie et dans la mort de Jésus-Christ; par la volonté en s'attachant continuellement à faire la volonté de Dieu, de manière à ce que notre volonté n'en fasse plus qu'une avec la sienne; par le cœur, en aspirant ardemment à la possession de ce souverain bien. C'est la continuité de cette triple action de l'âme qui forme l'état d'oraison permanente, et qui réalise la parole de Notre-Seigneur: « Il fait toujours prier et ne jamais cesser de prier ». (Saint Luc 18: 1.) Mais la sainteté ne regarde pas seulement l'âme elle doit rejaillir  sur le corps, et il faut que ce dernier participe à cette élévation par la prière vocale, par les génuflexions, etc. En un mot, il faut que l'homme prie tout entier, et prie toujours. C'est par cette prière humble et continuelle qu'il arrive à pénétrer les nuées qui lui cachent la vue de Dieu et qu'il sentira son regard bénissant et sanctifiant. (Ecclésiastique 35: 21.)


Sainte Élisabeth est arrivée à la sainteté, parce que, comme tous les saints, elle a commencé par prier. A peine eut-elle l'usage de sa raison naissante qu'elle apprit à élever son âme vers Dieu. Tout enfant, elle méditait les paroles de la sainte Écriture; elle aimait surtout à aller contempler de longues heures Jésus-Christ au sacrement de l'autel. Et cette habitude de tenir sa pensée fixée sur Jésus-Christ crucifié devint tellement forte, qu'elle le voyait pour ainsi dire toujours en elle-même. Dès lors, quelle énergie à faire sa volonté et à conformer en tout sa volonté à celle de son modèle! Mais elle ne se contentait pas de le contempler ainsi en elle-même. Elle passait de longues heures et parfois des nuits entières dans la posture de l'adoration et de la prière. Cette prière ardente et continuelle établissait comme un courant ininterrompu entre Dieu et la Sainte. Du côté de la Sainte, aucune pensée, aucune action, aucun mouvement qui ne fussent méritoires, parce qu'ils étaient tous revêtus de la présence féconde de Dieu; du côté de Dieu, c'étaient des flots de grâces qui coulaient dans l'âme de la Sainte, la remplissant continuellement et augmentant en même temps ses capacités surnaturelles. A ce point de vue, l'histoire de sainte Élisabeth est l'histoire de tous les saints; et cette histoire nous trace d'une façon absolument exacte ce  que nous avons à faire pour arriver à la sainteté. Ce serait une funeste erreur que de prétendre y arriver par un autre moyen, puisque sans la prière nous ne pouvons pas espérer le moindre secours de la part de Dieu.


Sainte Élisabeth, apprenez-nous à prier. Apprenez-nous d'abord la nécessité de prier, ensuite comment nous devons prier. La prière nous ennuie, nous fatigue rapidement, et parce qu'elle nous ennuie et nous fatigue, nous nous persuadons bien vite qu'elle n'est pas nécessaire, et nous inventons une foule d'autres raisons pour nous abstenir de prier. C'est là un grand malheur pour nous, parce que sans la prière nous ne pouvons pas nous sauver. A nous qui aimons relire votre vie admirable, qui admirons vos vertus extraordinaires, qui vous louons d'être arrivée à la céleste paix, d'être entourée d'une gloire qui vous distingue au milieu de l'assemblée des saints, donnez-nous, ô aimable Sainte, votre amour de la prière. Et pour que nous aimions prier, obtenez-nous d'éprouver quelquefois le bonheur de nous sentir en communication avec Dieu. On dit que lorsqu'on a goûté une fois ce bonheur, on le recherche de préférence à tout autre. Quoique nous ne le méritions pas, nous osons pourtant vous le demander, afin d'être entrainés à votre suite dans l'union continuelle avec Dieu et afin d'arriver à cette gloire que vous possédez. Ainsi soit-il.


Notre Père, Je vous salue Marie


Prière tirée de l'Office de sainte Élisabeth


Éclairez, ô Dieu de miséricorde, les cœurs de vos fidèles et, en vertu des glorieuses prières de la bienheureuse Élisabeth, donnez-nous la grâce de mépriser les biens de ce monde et de mettre pour toujours notre joie dans les biens célestes; par Jésus-Christ, notre-Seigneur. Ainsi soit-il.


Sainte Élisabeth, priez pour nous.

Deuxième jour
La dévotion de Sainte Élisabeth envers l'Eucharistie


« Approchez et rassasiez-vous, car c'est une nourriture; approchez et buvez, car c'est une source d'eau vive approchez et remplissez- vous de clarté, car c'est une lumière; approchez et soyez libres, car là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté: approchez et soyez pardonnés, car l'Eucharistie est la rémission des péchés ». (Saint Ambroise.) L'Eucharistie est la possession invisible de Dieu sur la terre, comme la vision béatifique est la possession visible de Dieu dans le ciel. Nul ne peut aspirer à posséder Dieu dans le ciel s'il ne cherche pas à le posséder sur la terre. « Je vous le dis en vérité, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, vous n'aurez pas la vie en vous ». (S. Jean, 6: 54.) La prière par laquelle l'âme s'élève vers Dieu doit être complétée par la communion qui est la possession de Dieu. Tous les saints ont cherché à recevoir la sainte Eucharistie; tous les saints ont eu envers la présence réelle de Notre-Seigneur une grande dévotion. Sainte Élisabeth, tout enfant, aimait à se trouver au pied du tabernacle, à se prosterner sur le pavé devant ce Dieu que son cœur voyait sur l'autel. Quand la chapelle était fermée, elle se prosternait devant la porte et en baisait la serrure. Sa dévotion était amoureuse et humble. Le temps qu'elle passait dans l'intimité avec son Dieu, soit qu'elle le visitât, soit qu'elle le possédât par la communion, se passait en épanchements pleins de tendresse, auxquels Notre-Seigneur répondait par des communications ineffables. Dans la conscience vive qu'elle avait de la bassesse humaine en face de la Majesté divine, elle s'anéantissait le plus qu'elle pouvait en sa présence volontiers elle se serait-dépouillée de tout ornement, de toute marque de distinction ce qu'elle faisait d'ailleurs autant qu'elle pouvait au temps de sa prospérité, et ce qu'elle fit avec bonheur aux jours de l'épreuve et de la retraite. C'est là qu'elle trouva la force, la lumière, la vraie liberté; c'est dans un de ces entretiens qu'elle reçut de Notre-Seigneur l'assurance que tous ses péchés lui étaient pardonnés.



Jésus dans l'Eucharistie est le centre de la vie chrétienne, le foyer de la vraie sainteté. C'est lui qui sert d'intermédiaire entre son Père et nous, et rien ne vient de Dieu jusqu'à nous sinon par Jésus dans l'Eucharistie, rien ne peut aller de nous jusqu'à Dieu sans passer par Lui. La dévotion envers la sainte Eucharistie nous est donc absolument nécessaire. Elle est strictement nécessaire au salut, car celui qui ne la reçoit pas n'a pas la vie; plus on la fréquente, plus on assure son salut, et le travail de la sainteté n'est pas autre chose que l'effort continu pour assurer son salut le plus possible. Mais la sainteté est aussi la participation à la vie divine; elle est comme la déification de l'homme, qui ne peut s'obtenir que par la communication aussi fréquente que possible, et même aussi continuelle que possible de Dieu lui-même communication qui s'opère surtout dans l'Eucharistie en même temps adorée, désirée et reçue. Adorer l'Eucharistie, la désirer et la recevoir tel est le commencement, la croissance et la perfection de la vie chrétienne.


O sainte Élisabeth, qui avez si bien connu la source de la perfection, qui y avez puisé avec tant d'avidité la vie surnaturelle et divine, et qui en. avez reçu cette sainteté qui fait l'admiration du monde et la joie du ciel, obtenez-nous par votre bienveillante intercession l'amour de la sainte Eucharistie. Entraînez-nous à votre suite au pied du tabernacle, et là, apprenez-nous à adorer le Dieu d'amour qui y réside, à le désirer de toutes les puissances de notre âme, et à le recevoir avec tout l'amour d'un cœur pur comme le vôtre, afin qu'après en avoir reçu la force, la lumière et l'assurance que nos péchés nous sont pardonnés, nous puissions le posséder avec vous dans l'éternité bienheureuse. Ainsi soit-il.


Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Troisième jour
La mortification de Sainte Élisabeth

« Le lutteur dans l'arène s'abstient de tout ce qu'il fait pour une couronne corruptible, nous devons le faire pour gagner une couronne incorruptible. (1 Cor. 9, 25.) Pour aller à Dieu, il faut avoir dépouillé son cœur de toute affection aux créatures. « Le renoncement n'est pas autre chose que la rupture de tout ce commerce terrestre et temporel, rupture qui, nous élevant au-dessus des inquiétudes et des préoccupations de la vie humaine, nous rend plus prompts et plus aptes à arriver à la contemplation de Dieu ». (Saint Bernard.) Mais ce que l'on entend proprement par mortification, consiste plus spécialement dans le renoncement à toutes les satisfactions du corps, et son but est de détruire la loi de la chair par l'asservissement et au besoin l'affaiblissement des instruments de cette loi, qui sont les membres du corps et les facultés sensibles. Le corps porte à la mollesse doit être châtie par la douleur, dompté par la fatigue et par le jeûne. En un mot, il faut faire mourir l'homme charnel, afin de faire vivre exclusivement l'homme spirituel. « Plût à Dieu, s'écrie saint Bernard, que je tombe souvent dans cette mort, pour éviter les pièges de la mort, pour ne plus sentir les caresses mortelles de la luxure, pour échapper au sentiment de la passion, à l'ardeur de l'avarice, aux aiguillons de la colère et de l'impatience, aux angoisses des inquiétudes et au tourment des soucis ». Pour suivre Jésus-Christ, il faut être dépouillé de tout et porter après lui la croix de la douleur. « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive ». (Saint Matthieu 26: 24.)


Sainte Élisabeth avait merveilleusement compris les avantages de la mortification. Dès l'enfance, elle s'habituait à se priver de tout ce qui n'était pas absolument nécessaire. Tout d'abord son premier soin fut de se soumettre exactement aux pénitences imposées par les lois de l'Église. Elle fut scrupuleuse observatrice des lois de l'abstinence, et plus d'une fois elle ne mangea, malgré de grandes fatigues, que du pain et de l'eau. Ce qui est imposé par une loi stricte doit être observe par le sentiment de la justice, vertu qui est la base nécessaire de la vie chrétienne. Le sentiment de l'amour de Dieu poussait ensuite la Sainte à des actes de mortification de son propre choix, tels que les jeûnes de surérogation, les longues prières la nuit à genoux, maigre le froid et la fatigue, la discipline et le cilice qu'elle gardait sous ses vêtements d'apparat. Ainsi se mortifiait-elle dans les jours de sa vie prospère. Mais avec plus de joie encore elle accepta les douleurs qui accompagnèrent l'injustice dont elle fut victime; car elle savait que les mortifications qui nous viennent d'une volonté étrangère sont plus méritoires que celles que nous nous imposons par notre propre volonté car il est plus parfait de briser notre volonté que de lui obéir. Dès lors Élisabeth remercia Dieu d'avoir été dépouillée de tout; elle se réjouit vivement des humiliantes brutalités des personnes auxquelles elle avait fait du bien elle se montrait heureuse de mendier son pain et de travailler péniblement pour le gagner. Elle se disait plus riche avec sa quenouille qu'avec un sceptre, dans sa chaumière de Marbourg que dans le château de Wartbourg; elle se nourrissait avec plus de joie du pain des pauvres que des mets de la table ducale.


Sainte Élisabeth, vous avez entendu la parole de l'Apôtre: « La femme qui vit dans les délices parait vivante, mais elle est morte » (1 Timothée 5, 6); et vous avez repoussé toutes les délices de la vie temporelle. Vous avez cherché, à force de mortifications, à accomplir en vous la Passion du Christ; et vous avez accepté avec joie toutes les douleurs de l'âme et du corps, afin de ressembler à Jésus-Christ crucifié. Vous êtes allée à Jésus en rompant tous les liens qui vous rattachaient aux créatures, vous avez voulu en tout mourir au monde pour vivre en Dieu; et maintenant que vous jouissez en paix de la glorieuse couronne que vous avez conquise par vos travaux, entraînez-nous à votre suite dans cette voie de l'abnégation qui vous a conduite à la glorieuse béatitude. Obtenez-nous par votre intercession de comprendre que pour ne pas s'agiter en vain, il faut, comme le dit l'Apôtre, châtier son corps et le réduire en servitude. (I Cor. 9, 27.) Sainte Élisabeth, par vos exemples et par votre intercession, conduisez-nous au séjour de la paix. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Quatrième jour

La patience de Sainte Élisabeth


Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ souffriront la persécution » (2 Timothée 3:12.) Cette parole de l'Apôtre n'est que l'écho de celle de Notre-Seigneur: « Le serviteur n'est pas plus grand que son maître, s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. »  (Saint Jean, 15, 20.) « Je vous le dis en vérité, vous pleurerez et le monde se réjouira tandis que vous serez dans la tristesse ». (Saint Jean, 16: 20). Le monde n'accepte point la leçon que lui donne l'exemple de la vertu. La vue de la sainteté, le spectacle de la vertu excite sa haine, au point que le chrétien qui n'est en butte à aucune persécution ou contradiction de la part du monde peut s'inquiéter au sujet de la réalité de sa vertu. « C'est donc armés de la patience que nous devons courir au combat qui nous est proposé, en fixant notre regard sur Jésus, l'auteur et le consommateur de notre foi, préférant la croix à la joie qui  lui était offerte, et méprisant la honte de ce supplice ». (Hébreux 12: 1-2.) Mais ce n'est pas seulement la persécution qu'il faut savoir endurer avec patience, ce sont encore les tristesses (1ere Épitre de Saint Pierre, 2: 20) de la vie, les déceptions, les déboires de toutes sortes qui nous viennent des chrétiens aussi bien que des impies, des proches autant et plus que des étrangers; ce sont toutes ces blessures du cœur et de l'âme, bien plus douloureuses encore que celles du corps. C'est en tout ce qui constitue la vie chrétienne que nous pouvons nous appliquer ces paroles de saint Pierre: « Le secret de votre vocation, c'est que le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple pour que vous marchiez sur ses traces ». (Ibid. 2, 21.)


Sainte Élisabeth a supporté, réunis en elle, tous les genres de douleurs. Jeune fille, elle a vu sa piété tournée en dérision par ceux qui auraient dû l'encourager et s'en réjouir. Plus tard, après de bien courtes années de bonheur terrestre, où elle ne laissa point son cœur s'amollir, elle dut subir les plus grandes douleurs qu'il soit donné à une femme de supporter. Elle est dépouillée de tout ce qu'elle possède, chassée ignominieusement de sa maison, elle est condamnée à entendre les cris de ses enfants souffrant de la faim. Tendant la main pour demander l'aumône, elle éprouve la honte du refus de la part de ceux-là même qu'elle avait comblés de ses bienfaits. Les injures les plus grossières lui sont prodiguées, et pour qu'elle ressemblât davantage à Jésus-Christ, l'époux divin auquel elle avait voué son veuvage, ses proches publient à l'envi qu'elle est tombée dans la démence et la folie. En toutes ces douloureuses épreuves, Élisabeth garde son âme dans la patience. Pensant à celui qui voulut subir la contradiction des pécheurs, elle ne laissa point défaillir son esprit. Au contraire, elle accepta tout avec j oie quelle que fût la source de la douleur, qu'elle qu'en fût la grandeur ou l'ignominie, jamais elle ne l'accueillit autrement que venant de la main de Dieu, et toujours elle se montra heureuse d'avoir été jugée digne de souffrir quelque chose pour son Dieu.


O sainte Élisabeth, quelle distance entre vous et nous. Nous ne pouvons supporter la moindre contradiction, le moindre manque de respect; la moindre douleur nous exaspère, la moindre tristesse nous accable, et le moindre déboire nous décourage complètement. Toute douleur nous fait regimber violemment, et de cette arme que Dieu met entre nos mains pour vaincre la nature rebelle et tuer la concupiscence, nous faisons un instrument de mort en la tournant contre nous-mêmes de ce moyen tout-puissant pour acquérir des mérites et pour nous rendre semblables à notre divin modèle, nous faisons une occasion de démérite et une cause de perte. Donnez-nous une charité plus vraie; car si notre charité était véritable, elle ne craindrait pas le feu de la tribulation. La tribulation purifie et éprouve la charité comme le feu purifie et éprouve l'or. Celui qui aime Dieu vraiment ne craint pas la douleur; il se dit avec vous, ô bienheureuse Élisabeth, heureux d'avoir été jugé digne de souffrir pour le nom de Jésus-Christ. Obtenez-nous cette vraie charité, afin que, mettant à profit les peines de cette vie, nous nous en servions pour parvenir à la gloire céleste. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Cinquième jour
La pauvreté de Sainte Élisabeth


« Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux ». (Saint Matthieu 5, 3.) « Nous n'avons rien apporté dans le monde; il est hors de doute que nous ne pourrons rien emporter. Mais si nous avons de quoi manger et de quoi nous couvrir, nous devons nous en contenter. Car ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans le piège du démon, et dans une foule de désirs inutiles et nuisibles qui submergent les hommes pour leur mort et pour leur perdition » (1 Timothée 6, 8-9.) « Fuis tout cela, ajoute l'Apôtre, et suis la justice, la piété, la Foi, la Charité, la patience, la mansuétude ». Notre-Seigneur l'a dit dans son Évangile on ne peut pas en même temps servir Dieu et l'argent. Le bien infini qui est Dieu, et le bien temporel sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que l'on ne peut rechercher l'un sans s'éloigner de l'autre on ne peut entrer en possession réelle de Dieu qu'après s'être absolument détaché de tout bien temporel et toute âme qui veut arriver à Dieu ne doit plus désirer autre chose que Dieu; il doit regarder Dieu comme son seul héritage et son seul bien. (Psaume 15: 5.) Celui qui cherche les biens terrestres perd son temps et tombe dans le piège du démon qui les fait miroiter pour nous détourner des biens éternels. Mais rappelons-nous toujours que la « vraie richesse est, non pas la fortune, mais la vertu que la conscience porte en elle-même et dont elle s'enrichit éternellement ». (Saint Bernard.)


Sainte Élisabeth comprit de bonne heure la nécessité de détacher son cœur de tout bien terrestre. Les yeux fixés sur Jésus crucifié, objet préféré de ses méditations, elle en remarque bien vite le dépouillement complet. « Contemplant celui qui étant riche s'est fait pauvre pour nous (2 Cor.,8:9); écoutant ce divin Maître dire à ses disciples: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête » (Saint Matthieu 8: 20) Élisabeth fut prise d'un immense désir de pauvreté. Épouse heureuse, elle rêvait de la pauvreté elle l'aimait dans les autres en attendant de l'aimer en elle-même. Et quand vint le dépouillement complet avec toutes ses rigueurs, elle s'en réjouit grandement, et, selon le mot d'Albert le Grand, heureuse d'être dégagée du souci des choses périssables, elle se confia en Dieu en toute simplicité et sécurité. « La pauvreté du Christ, dit saint Bernard, est plus riche que toutes les richesses, que tous les trésors du siècle.  C'est par elle que l'on achète le royaume des cieux, que l'on acquiert la grâce divine, comme il est écrit « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient ». Tous les saints ne sont devenus des saints que parce qu'ils ont méprisé les biens temporels pour s'occuper uniquement d'acquérir les biens éternels. Dieu lui rendit ses biens, mais alors, elle s'en dépouilla volontairement. Elle n'en retira qu'un privilège, celui de pouvoir enrichir les pauvres de sa pauvreté.  « Qu'aurait-elle cherché de plus, puisque son Créateur était tout pour elle: D'ailleurs quelle fortune suffirait à celui à qui Dieu ne suffit pas ». (Saint Prosper.)


« Bienheureuse celle qui n'est pas allée à la recherche de l'or, et n'a pas mis son espérance dans les trésors de la richesse. Quelle est elle pour la louer? » (Ecclésiastique 31 8-9.) C'est vous, ô Élisabeth, cette femme judicieuse, qui avez cherché le vrai bien là où il est réellement, et qui avez accepté avec joie d'être dépouillée de vos biens, parce que vous aviez une ressource meilleure et permanente » (Hébreux 10: 34.) De cette richesse que Dieu avait mise entre vos mains, vous en avez usé non pour satisfaire des goûts de luxe ou d'ambition, mais pour secourir Jésus-Christ dans la personne des pauvres. Sainte Élisabeth, intercédez pour nous, afin que nous comprenions le néant des biens terrestres obtenez-nous de nous réjouir de manquer de quelque chose, et de nous estimer heureux d'être libres des soucis de la richesse, afin d'être plus agiles à suivre Jésus-Christ dans la voie étroite où l'on ne peut marcher que dépouillé de tout, mais par laquelle on arrive à la possession de la vraie richesse. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Sixième jour

L'humilité de Sainte Élisabeth


« En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et si vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui s'humiliera comme ce petit enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux ». (Saint Matthieu 28:4) Les rois des nations les dominent, et ceux qui ont la puissance les hommes sont appelés bienfaiteurs. Mais, pour vous, il n'en sera pas de même! Celui qui voudra être le plus grand parmi vous doit se faire votre serviteur, et celui qui marche devant les autres doit être comme leur administrateur ». (Saint Luc, 22: 25-26.) L'humilité est tellement nécessaire, que, sans elle, il est impossible d'acquérir une vertu solide, impossible d'élever l'édifice de la perfection chrétienne et d'arriver à la sainteté. L'humilité est le fondement de la vraie vie chrétienne. « Celui qui veut construire un édifice élevé, dit saint Augustin, doit d'abord en poser le fondement et plus il veut que cet édifice soit lourd et haut, plus il faut un fondement profond ». Notre-Seigneur nous fait de l'humilité un précepte nécessaire, et il nous en donna un exemple que nous devons suivre: « Apprenez de moi, dit-il, que je suis doux et humble de cœur ».  (Saint Matthieu 11: 29.) Il pratiqua l'humilité de la façon la plus absolue et nul ne l'égalera dans son humilité. Il fut humble envers son Père, car pour réparer l'injure que l'orgueil des hommes avait faite à sa gloire, il s'abaissa jusqu'à se faire esclave. Il fut humble envers lui-même, car il refusa constamment les honneurs et les dignités et n'accepta que la confusion et l'ignominie. Il fut humble envers les hommes, car, dit-il, « voici suis au milieu de vous comme votre serviteur ». (Saint Luc, 22: 27.) La gloire céleste nous est donnée en proportion de notre humilité; et si Jésus-Christ est élevé dans son humanité sainte au-dessus de toute créature, c'est qu'il s'est abaissé plus que toute créature.


Sainte Élisabeth a imité notre divin modèle autant qu'une créature humaine peut l'imiter. Dès son enfance, elle éprouvait les plus vifs sentiments de sa bassesse naturelle en face de Dieu. En voyant Jésus couronné d'épines, elle éprouvait une confusion extrême d'avoir une couronne d'or sur la tête, et ce sentiment allait parfois jusqu'à l'évanouissement. Elle acceptait volontiers d'être comptée pour rien et quand elle fut libre d'agir à sa guise, sa préoccupation constante fut de s'abaisser. Non seulement elle se faisait la servante des pauvres, des malades et des infirmes, les soignant de ses propres mains et leur rendant les services les plus répugnants, mais elle se réjouissait quand ceux à qui elle avait ainsi rendu service la méprisaient ou l'outrageaient. Elle disait: « Si je connaissais quelque genre de vie plus bas et plus abject, je l'embrasserais pour me conformer davantage, pour me rendre plus semblable encore à mon Seigneur Jésus-Christ, qui, étant le premier de tous, s'est abaisse et s'est fait le dernier des hommes, pour nous donner l'exemple que nous devons suivre car c'est en cela que consiste l'achèvement de la perfection ». Elle s'efforça d'être ignorée en tout, jusque dans cet exercice de la charité qui lui était si cher. A l'église, elle était vêtue comme les femmes du peuple, pour être confondue au milieu d'elles elle donnait des offrandes semblables aux
offrandes du peuple, pour que rien ne la fit remarquer et dans ses aumônes, elle se soumit à ne donner que ce que donne la charité du peuple. C'est ainsi qu'en s'abaissant chaque jour davantage, Élisabeth rendait chaque jour sa sainteté plus solide et pouvait élever plus haut l"édifice de son admirable perfection.


Sainte Élisabeth, combien notre conduite est différente de la vôtre. Nous oublions l'exemple de notre divin Maître. Nous avons la prétention d'arriver à la sainteté sans en jeter les fondements; nous bâtissons sur le sable un édifice éphémère que le torrent de la concupiscence, que le vent de la contradiction emportent aussitôt; et, après avoir bien travaillé, souvent, nous nous trouvons dénués de tout au milieu de nos résolutions en ruines. Apprenez-nous par votre exemple que l'édifice de notre perfection et de notre salut n'est pas notre œuvre; obtenez-nous les lumières nécessaires pour bien comprendre que notre rôle à nous est de creuser les fondements le plus profondément possible et que pour l'édification de notre œuvre surnaturelle, il faut laisser agir en nous la grâce sans y mettre obstacle. Notre action à nous consiste à nous mettre le plus bas possible, à la dernière place, comme le dit Notre-Seigneur c'est lui, ensuite, l'hôte divin de notre âme, qui nous fera monter plus haut. Bienheureuse êtes-vous, ô sainte Élisabeth, d'avoir compris cette nécessité; maintenant vous régnez sur le trône de gloire que vous a prépare l'Époux divin dont vous vous êtes faite la très humble servante. Obtenez-nous la grâce de vous imiter dans votre humilité, afin de pouvoir vous suivre dans le ciel où vous régnez. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Septième jour

L'obéissance de Sainte Élisabeth


« L'obéissance, dit saint Jean Climaque, est la parfaite abnégation de son âme et de son corps c'est une mort volontaire c'est la marche sans sollicitude, la navigation sans péril, c'est l'ensevelissement de la volonté c'est l'humilité vécue, c'est la route faite comme en dormant. Vivre dans l'obéissance, ce n'est pas autre chose que mettre son propre fardeau sur les épaules d'un autre, que nager porté par les bras d'un autre qui nous empêche de couler dans l'abîme des eaux, c'est traverser sans péril et rapidement la mer de cette vie ». Quelle que soit la mortification à laquelle on se soumette, la pauvreté et le dépouillement que l'on s'impose, on fait encore sa volonté. Or, faire sa volonté, c'est moins parfait et moins sûr que de faire la volonté de Dieu personnifiée en quelqu'un qui est dépositaire de son autorité. Dans la vie religieuse, l'obéissance est imposée comme une condition absolument nécessaire, et le religieux s'y soumet par un vœu strict, trouvant en cela l'élément le plus fécond de sa sainteté et de son progrès dans la sainteté. Dans le monde, celui qui veut arriver à la sainteté n'est pas dépourvu de ce moyen nécessaire entre tous Dieu nous a donné un directeur, et en obéissant à ce directeur, nous avons tous les avantages de l'obéissance. C'est par ce moyen, principalement, que la sainteté est possible dans le monde; car, dans le monde, la sainteté est soumise également à la nécessité d'imiter Jésus-Christ qui s'est fait obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix.


Sainte Élisabeth avait compris que, de même que l'humilité est le fondement de toutes les vertus, l'obéissance est comme le ciment qui consolide l'édifice de la perfection. Elle fut obéissante à son mari en tout ce qui regardait la vie temporelle; elle fut obéissante à son directeur en tout ce qui regardait la vie spirituelle. Elle avait si bien saisi la nécessité de cette obéissance, qu'elle n'hésita pas à s'y astreindre par un vœu et, malgré la dureté de ce directeur, elle lui fut fidèle en tout point. Ce directeur cherchait à briser en tout la volonté de sa sainte pénitente, et celle-ci ne se refusait à aucune de ses exigences, même dans les points qui la touchaient le plus intimement. « J'ai voulu obéir à Conrad, disait-elle, qui est pauvre et mendiant, et non à un puissant évêque, afin d'éloigner de moi toute occasion de consolation temporelle ». Elle savait que Dieu donne ses lumières, non pas en proportion de la situation extérieure, mais en proportion de la vertu et du détachement, du confesseur. La sainteté du confesseur en fait comme un miroir fidèle où les âmes peuvent se guider au rejaillissement de la lumière divine. Pour le choisir, sainte Élisabeth s'était assurée que maître Conrad réunissait surtout ces deux conditions que tous les autres maîtres de la vie spirituelle veulent trouver dans un directeur: la science et la sainteté. L'ayant donc choisi avec prudence, et s'étant livrée aveuglément à sa direction, elle ne pouvait faire autrement que de faire de rapides progrès dans la sainteté, et nous ne serons pas étonnés, dès lors, de la rapidité avec laquelle elle est arrivée à l'union avec Dieu.


O bienheureuse Élisabeth, l'histoire de votre vie nous montre que vous avez réalisé en votre personne ces paroles du prophète parlant du Christ votre divin modèle: « Je n'oppose aucun prétexte, je ne suis pas retourné en arrière, j'ai livré mon corps aux soufflets, je n'ai pas détourné mon visage de ceux qui m'outrageaient et me conspuaient » (Isaïe., 50: 6.) Vous avez obéi en tout aux dures pénitences qui vous étaient imposées, aux détachements douloureux; vous avez obéi jusqu'à diminuer l'exercice de la vertu de charité qui vous était si chère et par cette obéissance parfaite, accomplie pour imiter le Christ, vous êtes arrivée avec lui à partager sa gloire. Faites-nous comprendre la nécessité de l'obéissance apprenez-nous à marcher dans ce chemin royal qui nous conduira en toute sécurité au port du salut et de la paix. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)


Huitième jour

La Charité de Sainte Élisabeth


Toute la vie chrétienne se résume dans la charité, qui est comme la somme ou plutôt le produit de toutes les vertus et de tous les actes vertueux. Dieu est charité, dit saint Jean (1ere Épitre 4: 8); et le chrétien doit devenir charité. La charité est le lien de la perfection (Colossiens 3: 14), par laquelle le chrétien doit ressembler à Dieu: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Saint Matthieu 5: 48.) Dans son amour infini, Dieu s'aime lui-même et aime en lui-même toutes ses créatures le chrétien doit de même aimer Dieu de toutes les puissances de son être et aimer en Dieu toutes les créatures, dans l'ordre où Dieu les aime. C'est par l'amour que le chrétien marche vraiment vers sa fin et accomplit, autant qu'il est en lui, le devoir qui lui incombe de conduire, dans la mesure de ses forces, les autres créatures vers leur fin en d'autres termes, la vraie charité, le vrai amour de Dieu « est l'effort assidu de toutes les puissances de l'âme pour faire que la volonté de Dieu soit accomplie » (Saint Basile). La charité est donc « la très vraie, très entière et très parfaite justice » (Saint Augustin). Quelle chose précieuse que la charité Quand l'homme donnerait tous ses soins pour acquérir l'amour, il l'achèterait pour rien; et sa vie elle-même serait peu de chose en comparaison de la grandeur de l'amour. (Cantique des Cantiques, 8:7) Mais l'amour est  essentiellement actif. « Jamais l'amour de Dieu n'est oisif, dit saint Augustin quand il existe, il opère de grandes choses; mais s'il refuse d'agir, il n'existe pas ». « Bien plus, dit saint Thomas, l'amour de Dieu opère de grandes choses, et il croit faire peu; son zèle se multiplie et il se croit inactif les plus longs travaux lui semblent courts ». Demandons à sainte Élisabeth de nous enseigner par son exemple comment agit l'amour.

Sainte Élisabeth pratiqua la charité d'une manière sublime. Elle donna son cœur à Dieu seul, et, pour être vraiment à lui, elle renonça à tout. Toute sa vie ne fut qu'un dépouillement continuel, pratiquant à la lettre ce qu'a dit Notre-Seigneur: « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut pas être mon disciple » (Saint Luc 14). Soit que ce dépouillement fût voulu par elle, soit que Dieu lui-même la dépouilla en permettant à la mort et à l'injustice des hommes de l'accabler, soit que le dépouillement lui fût imposé de la part de Dieu, toujours elle l'accomplit en son cœur avec la plus parfaite soumission et en rendant grâces de ce que ces dépouillements la rendaient plus libre pour aller à Dieu seul. Elle ne connut aucune mesure dans sa charité; elle aima Dieu, l'aima d'une façon absolue, d'un amour d'entière préférence. Rien dans sa vie ne fut jamais admis en comparaison avec l'amour de Dieu dans ses moindres manifestations. Elle ne se contenta pas des plus vifs sentiments de l'amour, mais elle savait que l'amour inactif n'est pas un véritable amour. « La preuve de l'amour, dit saint Grégoire, ce sont ses œuvres ». Les œuvres de l'amour sont tout d'abord la réalisation en nous de la ressemblance avec Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aimer ce qu'il a aimé et comme il a aimé souffrir ce qu'il a souffert, comme il l'a souffert et pourquoi il l'a souffert tel est le programme de la vraie charité. Sainte Élisabeth le réalisa en aimant ce que Jésus-Christ a aimé, c'est-à-dire les hommes et surtout les malheureux, à qui elle a donne tout ce qu'elle avait et à qui elle s'est donnée elle-même, pour soigner leurs corps et guérir leurs âmes. Comme Jésus-Christ, elle a voulu souffrir pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. De là ses mortifications, ses pénitences, ses humiliations. Élisabeth aima vraiment comme le veut l'Apôtre de la charité: « N'aimons pas en paroles ni avec la langue, mais par nos œuvres, en toute vérité » (1ere Épitre de saint Jean, 3: 18.)


O bienheureuse Élisabeth, que votre charité est admirable Comme vous avez ressemblé à Jésus-Christ! Vous vous êtes donnée à Dieu de la façon la plus entière et vous avez mérité d'entendre le divin Maître vous dire ces paroles de tendresse: « Veux-tu être avec moi comme moi je suis avec toi? » Et une autre fois: « Aie bon courage, ma fille, je suis avec toi ». Heureuse êtes-vous d'avoir mérité ce témoignage de l'amour de Jésus-Christ. Vous avez aimé Dieu de tout votre cœur; mais vous avez compris aussi la parole de saint Jean, le saint que vous avez préféré, que vous avez voulu avoir pour protecteur et pour modèle spécial: « Si quelqu'un dit qu'il aime Dieu et n'aime pas son frère, celui-là est un menteur » (1ere Épitre de saint Jean, 4:20); et votre charité s'est répandue sur les hommes, soulageant toutes les misères. Des peuples entiers ont crié vers Dieu leur reconnaissance vous avez été pour eux la joie et la paix, vous avez été pour eux le salut du corps et surtout de l'âme; et vous avez recueilli la récompense promise à ceux qui ont possède la vraie charité. Bienheureuse Élisabeth, priez pour nous, afin que nous vous suivions dans la voie de la vraie charité, afin que nous méritions, comme vous, d'être avec Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)


Neuvième jour

La mort de Sainte Élisabeth

Après une journée de fatigue, le corps trouve dans le sommeil, frère de la mort, le renouvellement de ses énergies. Après une longue. vie de pénitence et de mortification, le corps des saints s'endort dans la mort pour y retrouver l'éclat de la résurrection et le renouveau de l'immortalité. La mort est la loi universelle. Jésus-Christ est mort mais la gloire a environné son sépulcre; les saints meurent, et tandis que leurs âmes vont jouir de la vision béatifique, leur tombeau devient aussi une manifestation de leur gloire car la mort des saints n'a rien de terrible ni d'effrayant; la mort des saints est le terme naturel de leur voyage vers Dieu; c'est le moment béni où ils trouvent l'objet de leurs longues recherches, où ils atteignent l'objet de leurs ardentes aspirations. Pour eux, la vie est longue et pénible leur cœur, détaché de tout ne trouve sur la terre aucun endroit où il puisse se reposer. Chaque jour il espère que ce sera le dernier de son long pèlerinage, et chaque soir il espère que les ténèbres terrestres où son corps va s'endormir seront illuminées des clartés éternelles où il verra son Dieu. Il dit chaque jour comme saint Paul: « Nous savons que, si notre demeure terrestre est détruite, Dieu nous en construira une autre, non pas périssable comme celles que les hommes construisent, mais éternelle dans les cieux ». (2 Corinthiens., 5:1) « Il faut, dit-il encore, que ce qui est corruptible devienne incorruptible, il faut que ce qui est mortel revête l'incorruptibilité ». (1 Corinthiens 15:53.) Dès lors, n'est-il pas naturel qu'il désire être dissous pour être avec le Christ? Bienheureux sont les morts qui meurent dans le Seigneur. (Apocalypse 14:3.)


La vie tout entière de sainte Élisabeth fut une longue et assidue préparation à la mort bien plus, on peut dire que sa vie fut une ardente aspiration à la mort. En effet, elle aspirait sans cesse à être unie à son Dieu elle voulait lui être unie d'une façon absolue, indéfectible, irrévocable. Or, vouloir cette union, c'est vouloir, comme saint Paul, la dissolution de son corps pour être avec le Christ. Pour se préparer à la mort, ou plutôt, pour aider la mort, elle a accompli elle-même tout ce que la mort doit accomplir elle s'est séparée de tout ce qu'elle aimait sur la terre, elle s'est dépouillée de tout ce qu'elle possédait, et lorsque, ainsi seule, elle n'eût plus rien qui la rattachât à la vie, elle attendit l'invitation de l'Époux céleste. Répondant enfin aux ardents désirs de cette fiancée qui soupirait sans cesse après l'union finale, Jésus-Christ vint à elle visiblement: « Viens, Élisabeth, ma fiancée, lui dit-il, ma tendre amie, ma bien-aimée viens avec moi dans le tabernacle que je t'ai prépare de toute éternité: c'est moi-même qui t'y conduirai ». Avec quelle allégresse elle fit ses derniers préparatifs pour le départ, et fit ses adieux à tous ceux qu'elle avait aimés pour l'amour de Dieu. et leur donna le céleste rendez-vous. Avec quelle joie elle supporta les douleurs que l'œuvre de la mort faisait éprouver à son corps! Elle chantait déjà sur la terre avec les anges le cantique éternel. Elle chantait en voyant venir le Fiancé chercher sa fiancée. Qui donc n'envierait pas une telle mort? Qui donc ne voudrait pas vivre comme sainte Élisabeth pour avoir le bonheur de mourir comme elle?


O Sainte Élisabeth, combien votre sainte mort est différente de la mort de la plupart des hommes! La pensée de la mort nous remplit d'épouvanté, parce que nous ne la comprenons pas, et surtout parce que nous ne nous y préparons pas. Nous ne la comprenons pas, car nous oublions que la mort est la fin de la peine et le commencement du bonheur, la fin d'un long pèlerinage dans la vallée des larmes et l'arrivée dans la patrie de la paix et de l'allégresse. Nous ne nous y préparons pas, et nous craignons la mort, car elle est accompagnée du redoutable jugement de Dieu. Pour ne pas craindre la mort, il faut suivre votre exemple: il faut faire en nous chaque jour l'œuvre de la mort; il faut surtout aspirer à la possession de ce Dieu que nous devons reconnaître comme notre souverain bien, comme notre seul et unique bien. Sainte Élisabeth, dissipez les ténèbres où nous nous égarons; chassez ces illusions qui nous trompent. Apprenez-nous à mourir par l'exemple de votre mort bienheureuse, et attirez-nous à votre suite auprès de ce Dieu qui vous a reçue entre ses bras et qui vous fait partager sa gloire éternelle. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Neuvaine extraite de « Sainte Élisabeth de Hongrie », œuvre de Saint François d'Assise, collection Bibliothèque Franciscaine, 1902

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3 juin 2010

Litanies de Sainte Marguerite de Cortone

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Sainte Marguerite de Cortone

Pénitente du Tiers Ordre de Saint François

1247-1297

Fête le 22 février

Marguerite est née à Laviano, Toscane, en 1247. Dès l’âge de 7 ans, elle perdit sa mère et son père se remaria avec une femme qui n’aima pas cette enfant. Abandonnée à elle-même, Marguerite qui à l’âge de 17 ans, était très belle, se laissa séduire par un jeune noble qui était, dit-on, le fils du seigneur Guillaume de Pecora, seigneur de Valiano. Son amant l’emmena chez lui en son château de Montepulciano et ils eurent un fils. Après 9 années de vie commune qui ne fut pas exempte d’autres relations, Marguerite qui n’avait pu décider son amant à l’épouser, se retrouva seule, son amant ayant été assassiné au cours d’un voyage. Elle confessa plus tard qu’elle accorda ses faveurs à des jeunes gens, attirés par sa beauté et qu’on la considérait comme une pécheresse. Cependant la vue de son amant assassiné l’avait profondément impressionnée. Elle commença à regretter sa vie tumultueuse et à redouter le jugement de Dieu. Elle se mit à méditer, à s’intéresser aux pauvres, à les secourir, et à servir les malades. Elle en vint à rechercher la solitude et à rêver d’une vie adonnée à l’amour de Dieu. Durant plusieurs années, elle mena un rude combat entre ce désir de vertu et ses attaches mondaines : relations, bijoux, propriété. Ne pouvant retourner chez son père, en raison de l’hostilité de son épouse, elle dut trouver une habitation avec son fils. Dans sa prière, elle entendit une voix qui l’invitait à recourir à la direction spirituelle des Franciscains de Cortone. Elle trouva en cette ville des personnes charitables qui acceptèrent de l’héberger et qui la recommandèrent aux frères franciscains. Elle fréquentait assidûment leur église, mais continuait à être assaillie par les tentations.

Elle dû attendre trois années d’épreuve pour enfin être admise dans le Tiers Ordre franciscain. Elle pratiqua alors une très rigoureuse pénitence en s’imposant des privations de toutes sortes, sur la nourriture, le vêtement, et en s’infligeant des mortifications corporelles. Elle finit par se consacrer définitivement à Dieu. Son confesseur s’efforçait de modérer ses désirs d’humiliation et sa tentation d’automutilation pour faire disparaître cette beauté qu’elle pensait être la cause de ses séductions. Elle parcourait la ville en avouant publiquement ses fautes passées et son désir de réparation. Vivant désormais comme une quasi recluse, elle fut favorisée de visions, d’auditions de la voix du Christ. On rapporte que le Christ lui parlait de l’état présent de l’Ordre des Frères mineurs, pour les mettre en garde contre le relâchement. Le Christ lui aurait dit un jour : « Je t’ai plantée, ma fille, dans le jardin de mon amour, car ton bienheureux Père, mon très cher François, n’a eu rien de plus à cœur que mon amour ; il m’a aimé dans une telle mesure que nul autre ne lui est comparable aujourd’hui... »

Elle ne quittait la prière que pour s’intéresser aux pauvres et aux malades en obtenant pour eux la construction d’un hôpital dans lequel elle put les servir. Elle fonda une confrérie sous le patronage de Notre-Dame de la merci, pour soutenir cette fondation. On commençait à recourir à ses prières, à ses conseils, à oublier sa vie de pécheresse pour peu à peu la considérer comme une sainte. Elle eut à intervenir dans des conflits civils, s’opposa aux exactions d’un potentat local, et n’hésita pas à interpeller l’évêque d’Arezzo qui négligeait ses tâches pastorales et se conduisait comme un prince séculier. Marguerite eut la révélation de sa mort prochaine et s’endormit le 22 février 1297. Elle fut enterrée dans l’église des Franciscains. Son corps y est conservé sans corruption et y est encore vénéré aujourd’hui. Elle fut immédiatement honorée par le peuple et son culte fut reconnu par le pape Léon X, pour la ville de Cortone, puis, en 1623 pour tout l’Ordre franciscain par Urbain VIII. Enfin, le pape Benoît XIII la canonisa le 16 mai 1728. Sa vie a inspiré de nombreux récits et de remarquables œuvres d’art, dans lesquelles elle est parfois rapprochée de sainte Marie-Madeleine.

31450C

Litanies de Sainte Marguerite de Cortone

Pénitente du Tiers Ordre de Saint François d'Assise

(Pour l'usage privé)

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes. Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie Immaculée, refuge des Pécheurs, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, secours des Chrétiens, priez pour nous.

Saint Joseph, très digne époux de Marie, priez pour nous.

Saint Michel, protecteur de l'Ordre Séraphique, priez pour nous.

Saint François, fondateur des Trois Ordres,

Sainte Marguerite, pénitente du Tiers Ordre,

Sainte Marguerite, fille bien-aimée du Père,

Sainte Marguerite, épouse chérie du Fils,

Sainte Marguerite, temple éblouissant du Saint Esprit,

Sainte Marguerite, enfant privilégiée de Marie,

Sainte Marguerite, imitatrice fidèle de Saint François,

Sainte Marguerite, chef d'œuvre de la Miséricorde Divine,

Sainte Marguerite, avocate des pécheurs,

Sainte Marguerite, qui avez converti tant d'âmes dévoyées,

Sainte Marguerite, ressource des désespérés,

Sainte Marguerite, consolatrice des affligés,

Sainte Marguerite, bienfaitrice des pauvres,

Sainte Marguerite, qui assistiez si efficacement les mères pour leur délivrance,

Sainte Marguerite, modèle de pénitence,

Sainte Marguerite, fontaine de larmes,

Sainte Marguerite, vase de compassion,

Sainte Marguerite, fleur d'humilité,

Sainte Marguerite, fournaise d'Amour Divin,

Sainte Marguerite, source de  grâces célestes,

Sainte Marguerite, amante de la Croix,

Sainte Marguerite, amie des Anges,

Sainte Marguerite, semblable aux Prophètes par votre connaissance des choses cachées,

Sainte Marguerite, semblable aux Apôtres par l'ardeur et la vivacité de votre Foi,

Sainte Marguerite, semblable aux Martyrs par votre patience dans les souffrances,

Sainte Marguerite, semblable aux Confesseurs par votre fidélité,

Sainte Marguerite, placée au rang des Vierges dans le Ciel,

Sainte Marguerite, élevée parmi les Séraphins,

Sainte Marguerite, puissante protectrice pour tous ceux qui vous invoquent,

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous Seigneur.

priez pour nous, ô Sainte Marguerite,

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions

O Dieu, qui par Votre Miséricorde, avez retiré Votre Servante Marguerite de la voie de la perdition pour la ramener dans le sentier du Salut: daignez user envers nous de la même Miséricorde et accordez-nous la grâce de mettre notre gloire à imiter avec ardeur la pénitence de celle dont nous n'avons pas rougi d'imiter ses égarements. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

+ 50 jours d'Indulgence, une fois le jour.

Hector-Raphaël, Évêque de Lille, 13 mars 1924

Sainte Marguerite de Cortone, priez pour nous

+ 50 jours d'Indulgence chaque dois qu'on récite cette invocation.

Hector-Raphaël, Évêque de Lille, 13 mars 1924

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Téléchargez le texte des Litanies de Ste Marguerite de Cortone (pdf) en cliquant ici

30 mai 2010

Bienheureuse Marie-Céline de la Présentation

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Bienheureuse Marie-Céline de la Présentation

Patronne et protectrice du blog Images Saintes

1878-1897

Fête le 30 mai

Sœur Marie-Céline de la Présentation est née à Nojals, le 23 mai 1978, près de Beaumont-en-Périgord, Jeanne Germaine Castang. Son père était issu d'une famille de propriétaires terriens et sa mère d'une famille de notaires. Cinquième de la famille, elle était très jolie, mutine, sensible et débrouillarde, ayant un fort caractère. Très vite, on la surnomma "la petite Maine". En 1882, Germaine a 4 ans. Avec quelques autres enfants du village, elle s'était aventurée dans l'eau froide du petit ruisseau proche de l'école. Après trois jours, sa jambe gauche se paralyse et peu à peu le pied se retourna complètement, très certainement sous l'effet d'une polyomélite. Elle ne put marcher que sur la cheville. Cette épreuve n'entama pas la foi et la piété de l'enfant. Les parents Castang élevaient leurs enfants dans l'amour de Dieu et du prochain. Les Sœurs de Saint-Joseph complétaient cette éducation. Germaine, malgré son jeune âge, se faisait déjà remarquer par sa dévotion à l'Eucharistie. Son père avait ouvert une épicerie-café dans le bourg de Nojals. L'affaire n'ayant pas marché, le père fut ruiné, et il dut quitter sa maison avec sa femme et ses enfants. Ils s'installèrent alors au lieu-dit Salabert, dans un abri délabré et insalubre où la santé de la famille allait se détériorer inexorablement. Leur misère était telle que Germaine dut parcourir le pays, allant d'une ferme à l'autre pour mendier de la nourriture, malgré sa plaie béante et purulente qui affectait sa jambe. Ne pouvant assurer la survie de sa famille, le père de Germaine se rendit à Bordeaux  pour  chercher du travail et loua une petite maison rue de Puységur. Au printemps 1890, toute la famille le rejoignit, quittant le logement insalubre de Salabert où trois des onze enfants avaient trouvé la mort. Deux autres mourront à Bordeaux de tuberculose et de malnutrition. En 1892, le père trouva du travail comme gardien d'un château à La Réole. Toute la famille se rendit à ce château, sauf Germaine qui resta à Bordeaux, où elle avait été hébergée par charité, dans une pension tenue par les sœurs de Marie-Joseph. C'est à Bordeaux qu'elle fut opérée du pied à l'hôpital des enfants. Elle apprit la couture et se prépara à la première Communion et à la Confirmation qu'elle reçut dans la Cathédrale de Bordeaux. Le 29 décembre 1892, sa mère mourut. Germaine vint prendre sa place auprès de son frères aîné Louis, gravement atteint par la tuberculose. Elle veilla sur lui jusqu'à sa mort le 6 février 1893, dormant sur le plancher de la chambre, où elle contracta certainement la maladie. Depuis sa jeune enfance, Germaine désirait devenir religieuse. Son premier souhait avait été d'entrer chez les Clarisses. Elle avait été refusée à cause de son handicap. Après la mort de sa mère, elle voulut rejoindre sa sœur Lucie dans la Congrégation de Saint-Joseph à Aubenas. Pour le même motif, elle ne put y entrer. De retour au pensionnat, Germaine reprit les travaux de couture tout en menant une vie de prière et de sacrifice qui édifiait son entourage. Au cours d'une promenade en compagnie d'une amie, cette dernière lui proposa de rendre visite à une Clarisse de sa connaissance. Elle reprit espoir de pouvoir devenir religieuse. La Mère supérieure et les religieuses discernèrent chez cette jeune fille, au-delà de son handicap, une âme d'exception. Elle fut admise dans la communauté de l'Ave Maria le 12 juin 1896. Elle prit l'habit le 21 novembre sous le nom de Sœur Marie-Céline de la Présentation. Malgré la tuberculose qui la minait, elle supportait la dure vie des moniales contemplatives dans un amour toujours croissant de Dieu, de ses sœurs, et de l'Eglise. Elle accueillit avec humilité et discrétion les manifestations surnaturelles qui lui furent accordées de l'amour de Dieu. Elle mourut le 30 mai 1897, à l'âge de 19 ans. Dès sa mort, elle se manifesta à de nombreuses personnes par des parfums. On la nomma "la Sainte aux parfums". La réputation de sa sainteté se répandit dans le monde entier. Elle fut déclarée vénérable le 22 janvier 1957. Sœur Marie-Céline, qui connut la misère, l'exclusion, le handicap et la souffrance jusqu'à sa mort, est un modèle pour tous ceux qui souffrent de maladie, handicap physique, pauvreté et exclusion sociale de nos jours. Elle qui écrivait avant de mourir à sa sœur: "Je meurs sans regrets et je te donne rendez-vous au ciel... Là haut, je n'oublierai personne". La cérémonie de béatification a eu lieu le dimanche 16 septembre 207 en la cathédrale Saint André de Bordeaux.

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Prière pour demander la canonisation de la Bienheureuse Soeur Marie Céline

Seigneur Jésus;, c'est au nom de Votre prédilection pour les humbles, les petits et les pauvres, que nous Vous demandons la Canonisation de la Bienheureuse Marie-Céline, en Vous priant de réaliser en cela, une fois de plus, cette parole de Votre Divine Mère, en Son admirable Cantique: "Il élève les humbles!" O Jésus, nous Vous en supplions, si cela est pour Votre plus grande Gloire et le bien de nos âmes, daignez élever dans la Gloire des Saints de Votre Eglise, la Bienheureuse Soeur Marie Céline de la Présentation, et donnez-lui de venir à notre secours en nous obtenant les faveurs que nous sollicitons par son intercession. Amen.

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Prière à la Bienheureuse Marie Céline

Bienheureuse Marie-Céline, fille de Nojals, toi qui au Ciel as promis de n'oublier personne, aide-nous à aimer Dieu plus que tout a marcher sur les chemins d'humilité, et ainsi à témoigner de la joie des coeurs qui cherchent Dieu. Amen.

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Toutes les personnes ayant reçu des grâces par l'intercession de Soeur Marie-Céline sont invitées à se faire connaître auprès du

Comité pour la Cause de Soeur Marie Céline

Monastère Sainte Claire

2, avenue de La Rochelle

F-17137 Nieul sur Mer

http://lafranclaire.free.fr

18 février 2010

Neuvaine au Saint Esprit

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Neuvaine au Saint Esprit

Bienheureux Frédéric Jansoone


Cette Neuvaine peut être faite à un temps quelconque de l'année, en public ou en particulier.


Prélude

Pour le jour de l'Ascension, veille de la Neuvaine


Entre toutes les Neuvaines, dit saint Alphonse de Liguori, celle dû Saint-Esprit tient le premier rang, parce qu'elle a été célébrée d'abord par les Apôtres et la sainte Vierge dans le Cénacle et qu'elle est riche de tant de prodiges et de dons précieux, surtout des dons de l'Esprit-Saint lui-même, que Jésus-Christ nous a mérités par sa Passion. C'est ce que Notre Seigneur a voulu nous apprendre, lorsqu'il dit à ses disciples que s'il ne mourait, il ne pourrait nous envoyer le Saint-Esprit. Nous savons en outre, par la foi, que le Saint-Esprit est l'amour que se portent mutuellement Dieu le Père et le Verbe Eternel; c'est pourquoi le don de l'amour que le Seigneur accorde à nos âmes et qui est le plus grand de tous les dons, est spécialement attribué au Saint-Esprit, selon ce que dit l'Apôtre que la charité de Dieu est répandue en nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné. Il convient donc que dans cette Neuvaine, nous considérions principalement le grand prix de l'amour divin, afin que nous en concevions un vif désir et que nous tachions de l'obtenir par de pieux exercices « et surtout par de ferventes prières, puisque Dieu l'a promis à qui le demande humblement. » « Il faut aimer Dieu, et l'aimer par-dessus toutes choses: c'est le premier et le plus grand commandement. Plus on aime Dieu, plus on est saint. Or, un grand Saint disait que c'est l'oraison qui introduit l'amour divin dans le cœur de l'homme; mais c'est la mortification qui ôte les affections terrestres et le rend capable de recevoir ce feu sacré. Plus la terre occupe de place dans un cœur, moins il en reste au saint amour. La sagesse divine ne se trouve point chez ceux qui vivent, dans les délices. C'est pourquoi les Saints se sont toujours efforcés de mortifier, autant qu'ils pouvaient, leurs sens et leur amour propre. Les Saints sont peu nombreux : mais nous devons vivre avec le petit nombre, si nous voulons nous sauver avec le petit nombre, nous-dit un illustre solitaire, saint Jean Climaque.  Ainsi, pour devenir saint, il faut avant tout en avoir le désir, et un désir accompagné d'une ferme résolution. Il en est qui désirent toujours, mais qui ne mettent point la main à l'œuvre. Sainte Thérèse disait que le démon n'a point peur de ces âmes irrésolues; mais que, d'un autre côté, Dieu aime les âmes courageuses. Le démon cherche à nous faire prendre pour de l'orgueil» la pensés de faire de grandes choses pour Dieu; ce serait de l'orgueil, si nous prétendions faire ces choses en comptant sur nos propres forces; mais il n'y a point d'orgueil à prendre la résolution de se sanctifier, en se confiant en Dieu, disant avec l'Apôtre: « Je puis tout en Celui qui me fortifie ». Il faut donc s'armer de courage et se mettre à l'œuvre. La prière peut tout. Ce que nous ne pouvons par nos propres forces, nous le pouvons avec l'aide de Dieu qui a promis de nous accorder tout ce que nous lui demanderions. Pour mieux faire cette neuvaine, nous nous transporterons en esprit au saint Cénacle et là nous nous unirons aux Apôtres qui tous, en attendant la descente du Saint Esprit, persévéraient unanimement dans la prière, avec les saintes femmes, et avec Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères.


Antienne: O Roi de gloire, Dieu des vertu, qui êtes monté aujourd'hui triomphant au-dessus de tous les cieux, ne nous laissez pas orphelins, mais remplissez la promesse du Père, envoyez-nous l'Esprit de vérité. Alléluia.


Prière


Faites, nous vous en prions. Dieu tout-puissant, que croyant fermement que votre Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd'hui monté au ciel, nous y habitions aussi nous-mêmes en esprit par l'ardeur de nos désirs. Ainsi soit-il.


Plan de la Neuvaine


Nous allons pendant les sept premiers jours de la Neuvaine faire une brève considération sur chacun des sept dons du Saint-Esprit, que nous terminerons chaque jour par une belle prière de Saint Alphonse pour obtenir ce précieux don et pour être préservé du vice qui lui est contraire. Le huitième et le neuvième jour, nous formerons notre bouquet spirituel, en faisant une méditation courte, mais substantielle, sur les grandes vérités de notre salut. Enfin le saint jour de la Pentecôte, nous adresserons au Saint-Esprit une humble mais touchante supplique du même saint Alphonse, avec quelques prières liturgiques que la sainte Eglise, notre Mère, chante au jour de cette grande solennité.

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Premier jour

Le Don de crainte

Vice opposé à ce don: l'orgueil


« La crainte est un don du Saint-Esprit qui nous fait craindre Dieu comme un Père, et fuir le péché parce qu'il lui déplaît ». La crainte du Seigneur, dit le saint Roi David, est le commencement de la Sagesse. La crainte du Seigneur, ajoute le Sage, est là véritable gloire et un juste sujet de se glorifier; c'est une source de joie et une couronne d'allégresse, la crainte du Seigneur réjouira le cœur; elle donnera la joie, l'allégresse et une longue vie. Celui qui craint le Seigneur, se trouvera heureux à la fin de sa vie et il sera béni au jour de sa mort: car, la crainte du Seigneur chasse le péché et elle donne la plénitude de la paix et les fruits de salut. Les sept dons du Saint-Esprit sont opposés aux sept péchés capitaux. Le don de crainte est opposé à l'orgueil. Pour l'orgueilleux, c'est-à-dire pour un homme qui n'a plus la crainte du Seigneur, plus de prière sérieuse, plus de vigilance sévère et soutenue, plus de conseils demandés ou acceptés: plein de lui-même, il sait tout, il a tout vu, il se suffit en tout: lui est toujours lui. Présomptueux, tranchant, hautain, rampant devant le fort, despote à l'égard du faible, égoïste, querelleur, haïssable à tous et ingouvernable, il devient la preuve vivante de cette vérité: que « l'orgueil est la déformation la plus radicale de la nature humaine » parce que celui qui met sa confiance en ses propres pensées, dit l'Esprit-Saint, agit en impie ». Cette déformation conduit à la dissolution de tous les biens sociaux, et donne naissance à la religion du mépris. L'adepte de cette religion satanique méprise tout: Dieu, ses commandements, ses promesses et ses menaces; l'Eglise, sa parole, ses droits et ses ministres ; les parents, leur autorité, leur tendresse, leurs cheveux blancs; l'âme, le corps et toutes les créatures. De la vie il use et abuse, comme s'il en était propriétaire et propriétaire irresponsable, « Parce que le méchant, lorsqu'il est descendu au plus profond de l'abîme de ses péchés, méprise tout; mais l'ignominie et l'opprobre le suivent ».


Prière pour obtenir le Don de Crainte


Esprit-Saint, divin Consolateur! je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels, et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je Vous prie de venir me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de votre sainte crainte, afin qu'elle me serve de frein pour ne jamais plus tomber dans mes fautes passées, dont je vous demande mille et mille fois pardon. Ainsi soit-il.

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Deuxième jour

Le Don de Piété

Vice opposé à ce don: l'envie.


« La piété est un don du Saint-Esprit qui nous remplit d'affection filiale envers Dieu, et nous le fait honorer comme un Père ». Le don de piété est opposé à l'envie. Tandis que le don de piété attendrit le cœur, l'ennoblit, le dilate et le répand en effusions d'amour sur Dieu et l'homme, l'envie endurcit le cœur, le dégrade, le resserre, le rend méchant et malheureux. Ver dans le bois, rouille dans le fer, teigne dans l'étoffe: voilà l'envie dans le cœur. Elle le ronge et le remplit de toute espèce de mal et le dépouille de toute espèce de bien. Les autres vices sont opposés à une vertu particulière: l'envie est opposée à toutes. Comme cet oiseau de nuit que la lumière offusque, l'envieux ne peut supporter l'éclat d'aucune vertu, d'aucune supériorité, d'aucun avantage, d'aucune affection qui ne s'adresse pas à lui. De là vient que l'envie est appelée, non pas seulement une bête mauvaise, mais une bête très mauvaise. C'est l'envie qui a perdu les Anges dans le Ciel. C'est l'envie qui a perdu nos premiers parents au paradis terrestre. C'est l'envie qui a rendu Caïn fratricide. C'est l'envie qui a vendu Joseph. C'est l'envie qui a crucifié le Fils de Dieu. Si on voulait dire toutes les noirceurs, les empoisonnements, les calomnies, les haines, les injustices, les divisions, les actes de cruel égoïsme, c'est-à-dire les hontes, les malheurs enfantés par l'envie, il faudrait citer presque toutes les pages de l'histoire des peuples et des familles. Délivrer l'humanité d'un tel fléau, est le bienfait réservé à l'Esprit de piété: « Parce que la piété est utile à tout, ayant les promesses de la vie présente comme celles de la vie future ».


Prière pour obtenir le Don de Piété


Esprit-Saint, divin Consolateur! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de Piété afin que je puisse à l'avenir vous servir avec plus de ferveur, suivre avec plus de promptitude vos saintes inspirations et observer plus exactement vos divins préceptes. Ainsi soit-il.

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Troisième jour

Le Don de Science

Vice opposé à ce Don: la colère.


« La science est un don du Saint-Esprit qui perfectionne le jugement et nous fait discerner avec certitude le vrai du faux, le bien du mal ». Le don de science est opposé à la colère. Le don de science nous montre clairement que les biens et les maux de ce monde ne sont ni de vrais biens ni de vrais maux; que ce qui est appelé mai par les hommes, la pauvreté, l'humiliation, la souffrance, n'est pas un vrai mal; que ce qui est appelé bien par les hommes, les richesses, les honneurs, les plaisirs, n'est pas un vrai bien, mais souvent un mal et toujours un danger. Le chrétien, qui, grâce au don de science, sait tout cela, et dont la volonté est à l'unisson de sa science, a mille raisons de ne point s'irriter, de ne point se mettre en colère. Au contraire, l'âme vide de l'Esprit de science est aussitôt remplie de l'esprit de colère. La raison en est simple: cette âme se fait une fausse idée des choses. Aveugle dans ses appréciations, elle estime, elle aime, elle craint, sans règle sûre. Pour elle, les maux sont des biens et réciproquement. Comme il lui est aussi impossible de jouir paisiblement, sans contradiction et sans inquiétude, de ce qu'elle appelle bien, que de n'être pas, chaque jour, exposée à ce qu'elle appelle mal, elle se trouble, elle murmure, elle s'irrite, elle repousse avec violence ce qui porte atteinte à son bonheur; en un mot, elle tombe sous l'empire de la colère; elle y tombe par une fausse idée de son droit, ou par une appréciation inexacte des biens et des maux» Ceci est tellement vrai, que dans toutes les langues, la colère reçoit l'épithète d'aveugle; et nulle n'est mieux appliquée. Fille de l'ignorance, la colère empêche l'homme de raisonner: « Parce que vains sont tous les hommes en qui ne réside pas la science de Dieu ».


Prière pour obtenir le Don de Science


Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec tontes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs, l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de venir me visiter par votre grâce et votre amour, et de m'accorder le don de Science, afin que je puisse bien connaître les choses de Dieu et que, éclairé par vos saintes instructions, je marche, sans jamais dévier, dans la voie de mon salut éternel. Ainsi soit-il.

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Quatrième jour

Le Don de Force

Vice opposé à ce Don: la paresse


« La force est un don do Saint-Esprit qui nous communique le courage d'entreprendre de grandes choses pour Dieu et la confiance de les accomplir malgré tous les obstacles ». Le don de force est opposé à la paresse. On appelle ici « paresse » un engourdissement spirituel qui nous empêche d'accomplir nos devoirs. C'est le chloroforme de Satan. A peine ce virus est répandu dans l'âme, qu'il l'appesantit et lui donne des nausées pour tout ce qui est bien spirituel. Sa fin suprême, l'amitié de Dieu en ce monde, sa gloire dans l'autre, les moyens d'y parvenir, les devoirs, les vertus; les instructions chrétiennes, les fêtes, les sacrements, la prière, les bonnes œuvres, la religion tout entière lui est à charge et comme à dégoût. De là naît la pusillanimité, cette espèce d'abattement et de mollesse en face d'une obligation tant soit peu coûteuse; tels que le jeûne, l'abstinence, la mortification des sens ou de la volonté, la tiédeur, la divagation de l'esprit, l'instabilité du cœur.... enfin la fomentation de tous les vices; car, en parlant de la paresse et du paresseux, l'Esprit-Saint dit: « Le paresseux veut et ne veut pas. A cause du froid, le paresseux n'a pas voulu labourer: il mendiera pendant l'été et il ne lui sera rien donné. Il a des désirs ou des velléités de désirs; mais ses désirs le tuent: car ses mains n'ont voulu rien faire. Il les cache sous son aisselle, et il ne prend pas même la peine de les porter à sa bouche ». De là l'oisiveté, fille de la paresse, qui fait aujourd'hui tant de mal dans les familles et dans les sociétés, car il est encore écrit que « l'oisiveté enseigne toute sorte de mal... Elle est la mère de tous les vices ».


Prière pour obtenir le Don de Force


Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mouvrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de venir me visiter par votre grâce et votre amour, et de m'accorder le don de Force, afin que je puisse surmonter toutes les attaques du démon et tous les dangers du monde qui s'opposent au salut de mon âme. Ainsi soit-il.

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Cinquième jour

Le Don de Conseil

Vice opposé à ce Don: l'avarice


« Le conseil est un don du Saint-Esprit qui nous fait discerner avec certitude les meilleurs moyens d'arriver au Ciel ».  Le don de conseil est opposé à l'avarice. En éclairant notre entendement, le don de conseil nous fait choisir les meilleurs moyens d'atteindre notre fin dernière. Le premier est le dégagement des sollicitudes de la vie, par le détachement des biens créés. Le second est le dépouillement volontaire de tous ces biens. Mais l'avarice, c'est l'amour déréglé des richesses, des biens créés. Or, obscurcir l'entendement et fausser la volonté, c'est l'inévitable effet de l'avarice. Qui pourra dire les ravages affreux que ce vice exécrable a produits depuis Judas, dans la société des chrétiens ? L'avarice est une source intarissable de maux, d'actions criminelles. C'est d'elle que naissent la dureté du cœur, la fourberie, la fraude, la violence, la perfidie, la trahison. L'Esprit-Saint lui-même nous montre combien ce vice obscurcit l'entendement, et rend l'homme insensé. « Il est tel, est-il dit au Livre de l'Ecclésiastique, qui s'enrichit en agissant avec parcimonie, et toute la part de sa récompense est en ce qu'il se dit à lui-même: J'ai trouvé le repos pour moi ; et maintenant je mangerai de mes biens tout seul. Et il ne sait pas que le temps passera et que la mort s'approche, et qu'il laisse tout à d'autres et qu'il mourra ». A l'avare qui a amassé son bien, avec un dur égoïsme, Dieu vient et lui dit : Insensé, cette nuit même on te redemandera ton âme; et ce que tu as amassé, à qui sera-t-il ? Ainsi est celui qui thésaurise pour lui et qui n'est point riche devant Dieu.


Prière pour obtenir le Don de Conseil


Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs, l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de conseil, afin que je puisse bien choisir tout ce qui est le plus convenable à mon avancement spirituel, et découvrir tous les pièges et toutes les ruses de l'esprit tentateur. Ainsi soit-il.

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Sixième jour

Le Don d'Intelligence

Vice opposé à ce Don: la gourmandise


« L'intelligence est un don du Saint-Esprit qui nous fait comprendre et pénétrer les vérités surnaturelles ». Le don d'intelligence est opposé à la gourmandise. Or, rien de plus pernicieux que la gourmandise, rien de plus ignominieux; elle rend l'esprit obtus et grossier, l'âme charnelle: elle aveugle l'entendement et ne lui permet plus de rien voir. Sur ce point comme sur tous les autres, l'Eglise est donc l'organe infaillible d'une loi fondamentale, lorsque, dans la Préface du Carême, elle rappelle au monde entier ces vérités si peu comprises de nos jours: « Le jeûne réprime les vicieux penchants du corps, il élève l'esprit, il donne la vigueur à la vertu pt conduit à la victoire ». Ce vice engendre la folle joie. Devenue par l'excès des aliments victorieuse de l'esprit, la chair manifeste son insolent triomphe. Des rires immodérés, des facéties ridicules, des propos trop souvent obscènes, des gestes inconvenants ou puérils, des chants, des cris, des danses, des plaisirs bruyants, des fêtes théâtrales en sont l'inévitable expression. L'Esprit-Saint nous donne, entre beaucoup d'autres, une éclatante preuve de cette triste vérité, dans l'exemple mémorable du veau d'or. Moïse reçoit de Dieu, sur le sommet de la montagne, au milieu d'étonnants prodiges, les tables de la Loi.  Le peuple au pied du Mont s'ennuie, s'impatiente, murmure. Aaron, pour l'apaiser, fait ôter les pendants d'oreilles des femmes et des filles, les jette en fonte et en fait un veau d'or. Ce peuple ingrat, oubliant Moïse et le Seigneur, adore ce veau; ensuite il s'assied pour manger et pour boire: après quoi il se lève pour jouer. Moïse descendu de la montagne, entendait la voix de gens qui chantaient, et lorsqu'il se fut approché du champ, il vit le veau et les danses.


Prière pour obtenir le Don d'Intelligence


Esprit-Saint, divin Consolateur! je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi ,je Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs, l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don d'Intelligence afin que je puisse bien entendre les divins mystères, et, par la contemplation des choses célestes, détacher mes pensées et mes affections de toutes les vanités de ce misérable monde. Ainsi soit-il.

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Septième jour

Le Don de Sagesse

Vice opposé à ce don: la luxure


« La sagesse est un don du Saint-Esprit qui nous communique, dans le plus haut degré, la connaissance et l'amour des choses divines ». L'âme éclairée par le don d'intelligence croit et sait que Dieu est infiniment doux: cependant elle ne goûte pas cette douceur. Possède-t-elle le don de sagesse? non seulement elle sait que Dieu est infiniment doux, elle goûte encore cette douceur ineffable: son cœur en est rempli. De là vient qu'elle trouve ses délices à s'entretenir avec Dieu, à procurer sa gloire. De là, l'esprit d'oraison, l'esprit intérieur, l'esprit de sacrifice, l'union amoureuse de l'âme avec Dieu et sa transformation en lui; le repos de toutes ses puissances, l'apaisement de ses passions, l'amour de la solitude et du silence. Le don de sagesse est opposé à la luxure. Le don de sagesse élève l'homme jusqu'à Dieu: l'esprit de luxure l'abaisse jusqu'à la brute. Comme le don de sagesse suppose et couronne tous les dons, l'esprit de luxure suppose et traîne à sa suite toutes les turpitudes. Pas une âme impure qui ne soit en même temps orgueilleuse, avare, gourmande, jalouse, emportée, paresseuse. Les sept péchés capitaux ont chacun un trône tout dressé dans cette âme malheureuse, c'est là un fait constaté par l'expérience des cœurs et par les enseignements de l'histoire. Aux ordres de leur chef, il n'est pas de crime que les affreux satellites de la luxure ne commettent pour lui obéir. Les duels, les assassinats, les empoisonnements, les rapts, les violences, les infanticides, les excès de table, les noires jalousies, la perfide médisance, l'odieuse calomnie, les trahisons, les bassesses, les vols, les divisions, les haines sont leur ouvrage.


Prière pour obtenir le Don de Sagesse


Esprit-Saint, divin Consolateur! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de sagesse, afin que je puisse bien diriger toutes mes actions en les rapportant à Dieu, comme à ma dernière fin, de sorte que, en l'aimant et en le servant comme je le dois en cette vie, j'aie le bonheur de le posséder éternellement en l'autre. Ainsi soit-il.

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Huitième jour

Méditation des grandes Vérités du Salut

Première conclusion de la Neuvaine


Dans le Sacrement de Confirmation, le Saint-Esprit nous a donné à tous la plénitude de ses dons pour nous rendre parfaits chrétiens. Or, il est du devoir de tout chrétien, vraiment digne de ce nom, et qui a reçu les dons du Saint-Esprit, s'il veut un jour posséder ce même Esprit Divin, avec Dieu le Père et Dieu le Fils, dans les splendeurs de la gloire, de méditer et de méditer souvent les grandes vérités qui suivent: Premièrement, une seule chose est nécessaire! tout le reste n'est rien. Sauver son âme! Nous ne sommes, en effet, sur la terre que pour cela, « A quoi servirait à l'homme, dit le Divin Maître, de gagner l'univers entier, s'il vient à perdre son âme ? » Deuxièmement, un seul obstacle au salut: le péché, le péché grave. Avoir toujours présent à la pensée qu'un seul péché mortel donne la mort à notre âme, nous rend ennemis de Dieu, esclaves de Satan et sujets à l'enfer! Troisièmement, un moyen infaillible d'éviter le péché: la méditation de nos fins dernières: « Dans toutes tes œuvres, nous dit l'Esprit-Saint, rappelle-toi tes fins dernières, et jamais tu ne pécheras ». La mort! les surprises de la mort: les morts subites, combien elles sont fréquentes de nos jours! Le jugement! comment, à la mort, nous présenterons-nous au redoutable Tribunal du Souverain Juge? Où sont nos bonnes œuvres? Les Saints ont fait tant de pénitences, tant de bonnes œuvres, pour s'assurer, à leur mort, un jugement favorable; et nous, qu'avons-nous fait jusqu'ici ? Le ciel ! Un bonheur éternel, ineffable, si nous usons bien des dons du Saint-Esprit ici-bas, si nous vivons en parfaits chrétiens. L'Enfer! Avec tous ses tourments, si nous avons le malheur de nous perdre, et cela pour toute l'éternité!


Prière


Esprit-Saint divin Consolateur! je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder que je me souvienne, dans toutes mes actions, de mes fins dernières, afin que j'obtienne par là de mourir, un jour, de la mort des justes, et qu'évitant ainsi les horribles tourments de l'enfer, je sois placé là-Haut, dans le séjour des Élus, jouissant de leur bonheur, bonheur sans mélange et si grand, que Vous nous assurez vous-même, ô divin Consolateur, que l'œil n'a point vu, que l'oreille n'a point entendu et que l'esprit humain ne pourra jamais concevoir ce que Dieu réserve au ciel à ceux qui l'aiment. Ainsi soit-il.

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Neuvième jour

L'exercice de la prière et la fréquentation des Sacrements

Deuxième conclusion de la Neuvaine


De nous-mêmes, nous ne sommes pas capables de faire notre salut. Notre-Seigneur a dit: « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Pour observer les commandements, éviter le mal et pratiquer la vertu, nous avons donc besoin du secours d'en Haut; nous avons besoin de la grâce de Dieu, et nous l'obtenons ordinairement par la prière et par les sacrements. La prière! Prie-t-on assez de nos jours? Les premiers chrétiens qui tous ne formaient qu'un cœur et une âme étaient unis dans la prière et dans la Fraction du Pain ! Ils avaient compris cette grande parole de Notre Seigneur: « Il faut toujours prier et ne pas cesser de prier ». Dans nos familles canadiennes, on se livre encore généralement, et Dieu en soit béni ! à l'exercice de la prière vocale: mais où sont actuellement dans le monde, les âmes bénies de Dieu qui passent au moins un quart d'heure ou une demi-heure, chaque jour, dans l'exercice si important de la prière mentale? Sont-ils, en effet, bien nombreux les pères et mères de famille, les jeunes gens, les jeunes personnes qui font régulièrement chaque jour ce quart d'heure ou cette demi-heure de méditation? Nous l'avons vu plus haut, les Apôtres... avec la sainte Vierge sont actuellement réunis au très saint Cénacle: ils y persévèrent unanimement dans la prière et se préparent ainsi à recevoir avec plénitude les dons du Saint-Esprit. Voilà nos vrais modèles ! Les sacrements ! Le Sacrement de Pénitence et la divine Eucharistie ! Oh ! si l'on comprenait, comme le comprenaient les premiers chrétiens, et comme l'ont compris tous les Saints, si l'on comprenait le prix d'une seule communion faite simplement avec les bonnes dispositions ordinaires, on n'attendrait pas à Pâques ou aux Quarante-Heures pour s'approcher de la Table Sainte.  Le saint Concile de Trente exhorte, supplie, conjure tous et chacun de ceux qui portent le nom de chrétiens, de s'approcher souvent du sacrement de l'Eucharistie, et il voudrait que tous les fidèles indistinctement pussent communier sacramentellement chaque fois qu'ils assistent à la sainte Messe, afin de retirer ainsi plus de fruits de cet auguste Sacrifice! Notre Seigneur Jésus-Christ, dit ce même Concile, a institué la divine Eucharistie, et il a, dans cet auguste Sacrement, comme épanché toutes les richesses de son amour divin envers les hommes: il en a fait l'abrégé de toutes ses merveilles.


Prière


Esprit-Saint, divin Consolateur! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder que je m'approche souvent des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie, afin d'avoir part là- Haut, dans le ciel, à la magnifique récompense que Notre-Seigneur réserve à tous ceux qui l'auront reçu souvent et dignement dans leur cœur, ici-bas, sur la terre. Ainsi soit-il.

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Pour le jour de la Pentecôte


Veni Creator


Venez, Esprit créateur, visiter les âmes de ceux qui sont à vous, et remplissez de votre grâce céleste les cœurs que vous avez créés. Vous êtes notre Consolateur, le don du Dieu très-haut, la fontaine de vie, le feu sacré de la charité et l'onction spirituelle de nos âmes. C'est vous qui répandez sur nous vos sept dons ; vous êtes le doigt de Dieu, l'objet par excellence de la promesse de Dieu; vous mettez sa parole sur nos lèvres. Faites briller votre lumière dans nos âmes versez votre amour dans nos cœurs et fortifiez à tous les instants notre chair infirme et défaillante. Eloignez du nous l'esprit tentateur, accordez-nous une paix durable, et que, sous votre conduite, nous évitions tout ce qui serait nuisible à notre salut. Apprenez-nous à connaître le Père; apprenez-nous à connaître le Fils : et vous. Esprit du Père et du Fils, soyez à jamais l'objet de notre foi. Gloire dans tous les siècles à Dieu le Père, et au Fils ressuscité d'entre les morts, et au Saint-Esprit. Ainsi soit-il.


Prose


Venez, Esprit-Saint, et faites descendre du haut du ciel un rayon de votre lumière. Venez, Père des pauvres; venez source des grâces ; venez, lumière des cœur. Vous êtes le parfait Consolateur, l'hôte bienfaisant de l'âme, son rafraîchissement le plus doux ; Dans le travail notre repos, dans les épreuves notre soulagement, dans les larmes notre consolation. O bienheureuse lumière, pénétrez et remplissez les cœurs de vos fidèles. Sans l'assistance de votre grâce, rien dans l'homme, rien n'est innocent. Purifiez en nous ce qui est souillé, arrosez ce qui est aride, guérissez ce qui est malade. Faites fléchir notre raison, échauffez notre tiédeur, redressez nos voies égarées. Accordez vos dons sacrés à vos fidèles qui mettent en vous leur confiance et donnez-leur le mérite pendant la vie, conduisez-les au port du salut, et faites-les jouir du bonheur éternel. Ainsi soit-il.


Humble supplication à l'Esprit Saint


Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés. Lumière des cœurs, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre sainte présence, je vous adore avec la plus profonde soumission et je répète mille fois, avec les Séraphins qui se tiennent devant votre trône: Saint, Saint, Saint ! Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour, je vous aime plus que toutes les choses de ce monde; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours; et puisque, insensible à vos saintes inspirations, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser, par tant de péchés, je vous en demande mille fois pardon et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême. Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités. Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie, et enflammé d'un saint zèle les cœurs des Apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un Esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits. Vous êtes un Feu, allumez en moi le feu de votre amour. Vous êtes une Lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles. Vous êtes une Colombe, donnez-moi des mœurs pures. Vous êtes un Souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi mes passions. Vous êtes une Langue, enseignez-moi la manière de vous louer sans cesse. Vous êtes une Nuée, couvrez moi de l'ombre de votre protection. Et si enfin vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes, ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par votre grâce, sanctifiez- moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité. Amen.


Indulgence


Trois cents jours à chaque jour de la Neuvaine, pour ceux qui font ce pieux exercice d'un cœur contrit et avec dévotion. Indulgence plénière, pendant la Neuvaine ou à l'un des huit jours qui la suivent immédiatement, moyennant la confession, la communion et les prières pour la Sainte Eglise et pour le Souverain Pontife (Pie IX, rescrit daté de Gaëte, du 5 janvier 1849).


Approbation


Sur le rapport favorable d'un Théologien de l'Ordre, je m'empresse de vous envoyer l'approbation de votre Neuvaine au Saint-Esprit, Je la trouve pleine d'actualité et lui prédis un heureux succès, pour le plus grand bien des âmes.


Frère Colomban Marie, Del. Prov.


Imprimatur

L. N. Archevêque de Cyrène,

Administrateur, Québec, le 26 juillet 1897


Indulgences accordées par l'Encyclique de S. S. Léon XIII du 9 mai 1897


Une Indulgence de sept ans et sept quarantaines pour chaque Jour de la Neuvaine qui précède la Pentecôte. Une Indulgence plénière pour l'un de ces jours, la fête même de la Pentecôte, ou l'un des jours de l'octave.

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3 janvier 2010

Dimanche de l'Epiphanie

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Dimanche de l'Epiphanie

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12


Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent: « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

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L'Adoration des trois Mages

Extraits des révélations de Maria Valtorta


Celui qui m'avertit intérieurement me dit : "Appelle ces contemplations que tu vas avoir et que je te présenterai : "Les Évangiles de la Foi" car, pour toi et pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la Foi et de ses fruits, et vous assurer dans votre foi en Dieu. "


Je vois Bethléem, petite et toute blanche, rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des étoiles. Deux rues principales s'y coupent à angle droit, l'une venant d'au-delà du pays, c'est la route principale qui continue au delà de la ville, et l'autre qui coupe la ville dans toute sa largeur mais ne va pas plus loin. D'autres petites rues découpent ce petit pays, sans la moindre trace d'un plan d'ensemble comme nous le concevons, mais s'adaptant au terrain qui est à plusieurs niveaux, et aux maisons qui se distribuent ça et là selon les accidents du sol et les caprices des constructeurs. Tournées les unes à droite, les autres à gauche, d'autres de biais par rapport à la rue qui les borde, elles l'obligent à se présenter comme un ruban qui se déroule avec des sinuosités au lieu d'être un chemin rectiligne qui va d'un endroit à l'autre sans déviation. De temps en temps il y a une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, soit parce que, à cause des constructions qui se dressent au hasard, elle est restée une portion de travers où l'on ne peut plus rien construire. À l'endroit où il me semble que je dois particulièrement m'arrêter, il y a précisément une de ces petites places irrégulières. Elle devrait être carrée ou au moins rectangulaire. Elle s'amène comme un trapèze si bizarre qu'on dirait un triangle acutangle dévié au sommet. Le côté le plus long, la base du triangle, est un bâtiment large et bas, le plus large du pays. Du dehors, c'est une haute muraille lisse et nue sur laquelle s'ouvrent à peine deux portes cochères maintenant bien closes. À l'intérieur, au contraire, sur toute une cour carrée il y a de nombreuses fenêtres au premier étage, pendant qu'au rez-de-chaussée on voit des portiques qui entourent des cours jonchées de paille et de détritus avec des vasques pour abreuver chevaux et autres animaux. Aux rustiques colonnes des portiques il y a des anneaux pour attacher les animaux et, sur un côté, un vaste hangar pour abriter les troupeaux et les montures. Je comprends qu'il s'agit de l'auberge de Bethléem. Sur deux autres côtés de même longueur il y a des maisons et des maisonnettes les unes précédées d'un jardinet; d'autres non, parce que parmi elles il yen a qui ont la façade sur la place et d'autres à l'arrière. Sur l'autre côté plus étroit, en face le caravansérail, il y a une unique maisonnette avec un petit escalier extérieur qui donne accès au milieu de la façade aux chambres du premier étage. Elles sont toutes fermées car il fait nuit. Il n'y a personne dans les rues à cause de l'heure. Je vois qu'augmente la clarté nocturne qui tombe d'un ciel constellé d'étoiles si belles dans le ciel d'Orient, si vivantes et si grandes qu'elles paraissent toutes proches et qu'il serait facile de les rejoindre et de les toucher, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament. Je lève les yeux pour me rendre compte de la source de cette croissance de lumière. Une étoile de grandeur inhabituelle, comme une petite lune, s'avance dans le ciel de Bethléem. Les autres semblent s'éclipser et lui donner passage, comme des suivantes au service de la reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Du globe qui semble un énorme et clair saphir éclairé de l'intérieur par un soleil, part un sillage lumineux dans lequel, à la prédominance du clair saphir se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, la lueur opalescente des opales, les clartés sanguines des rubis et les doux scintillements des améthystes. Toutes les pierres précieuses de la terre sont dans ce sillage qui parcourt le ciel d'un mouvement rapide et ondulant comme s'il était vivant. Mais la couleur qui domine, c'est cette couleur qui semble pleuvoir du globe de l'étoile : la paradisiaque couleur de pâle saphir qui descend pour colorer d'argent azuré les maisons, les rues, le sol de Bethléem, berceau du Sauveur.


Ce n'est plus la pauvre cité, qui pour nous ne serait qu'une agglomération rurale. C'est une fantastique cité de contes de fées où tout est d'argent. L'eau des fontaines et des vasques est comme du diamant liquide. Avec la splendeur d'un plus vif éclat, l'étoile s'arrête au-dessus de la petite maison qui se trouve sur le côté étroit de la petite place. Ni ses habitants, ni ceux de Bethléem ne la voient parce qu'ils dorment dans les maisons fermées. Cependant l'étoile accélère les palpitations de sa lumière, et sa queue vibre et se balance davantage en décrivant des demi-cercles dans le ciel qui s'éclaire tout entier par l'effet de ce filet d'astres qu'elle entraîne, de ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles comme pour leur communiquer une parole joyeuse. La petite maison est toute baignée de ce feu liquide de perles. Le toit de la petite terrasse, le petit escalier de pierre sombre, la petite porte, tout est un bloc de pur argent saupoudré d'une poussière de diamants et de perles. Nul palais de roi n'a eu, ni n'aura un perron semblable à celui-ci fait pour recevoir les pas des anges, pour servir à la Mère qui est la Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge Immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les degrés du trône de Dieu. Mais la Vierge ne sait rien de cette féerie. Elle veille près du berceau du Fils et prie. En son âme elle possède des splendeurs qui surpassent celles dont l'étoile embellit les choses. De la rue principale s'avance un défilé : chevaux harnachés et d'autres conduits à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés. Le son des sabots fait un bruit d'eau qui ruisselle, en les heurtant, sur les pierres d'un torrent. Arrivés sur la place, tous s'arrêtent. Le défilé, sous le rayonnement de l’étoile, est d'une splendeur fantastique. Les ornements des très riches montures, les habits des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit ravivant et unissant le propre éclat des métaux, des cuirs, des soies, des gemmes, des pelages, à la clarté de l'étoile. Les yeux rayonnent et les bouches sourient parce que une autre splendeur s'est allumée en leur cœur : celle d'une joie surnaturelle.


Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leurs montures respectives qu'un serviteur conduit ailleurs et se dirigent à pied vers la maison. Là, ils se prosternent, front contre terre, baisant la poussière. Ce sont trois personnages puissants comme l'indiquent leurs très riches habits. L'un, de peau très foncée, à peine descendu d'un chameau s'enveloppe tout entier dans un magnifique vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle de métal précieux et il a à la taille une riche ceinture d'où pendent un poignard ou une épée dont la garde est ornée de gemmes. Les deux autres, descendus de deux magnifiques chevaux, sont vêtus l'un d'une étoffe rayée très belle où domine la couleur jaune. Cet habit est fait comme un long domino garni d'un capuchon et d'un cordon qui semblent faits tout d'une pièce en filigrane d'or tant ils sont ornés de broderie d'or. Le troisième porte une chemise de soie bouffante qui sort d'un large et long pantalon serré aux pieds. Il est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les couleurs dont il est orné tout entier. Sur la tête un turban retenu par une chaînette ornée de chatons de diamants. Après avoir vénéré la maison où réside le Sauveur, ils se relèvent et se rendent au caravansérail où les serviteurs ont frappé et fait ouvrir. Ici s'arrête la vision.


Elle reprend trois heures plus tard avec la scène de l'adoration des Mages à Jésus. Voilà le jour. Un beau soleil resplendit dans un ciel d'après-midi. Un serviteur des trois mages traverse la place et monte le petit escalier de la maisonnette. Il rentre. Il sort. Il retourne à l'auberge. Les trois Mages sortent, suivis chacun de son propre serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder les majestueux personnages qui passent très lentement avec solennité. Entre la venue du serviteur et celle des trois, il s'est passé un bon quart d'heure ce qui a donné aux habitants de la maisonnette le temps de se préparer à recevoir les hôtes. Ceux-ci sont encore plus richement vêtus que le soir précédent. Les soies resplendissent, les gemmes brillent, un grand panache de plumes de grand prix parsemé d'écailles encore plus précieuses étincelle sur la tête de celui qui porte le turban.


L'un des serviteurs porte un coffre tout orné de marqueteries dont les garnitures métalliques sont en or buriné. Le second porte une coupe d'un travail très fin, couvert par un couvercle tout en or ciselé. Le troisième une sorte d'amphore large et basse, en or également, avec une fermeture en forme de pyramide qui à son sommet porte un brillant. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs ont peine à les porter, spécialement celui qui est chargé du coffre. Les trois montent l'escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la route à l'arrière de la maison. On aperçoit le jardinet par derrière à travers une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s'ouvrent dans les deux autres murs, d'où regardent les propriétaires de la maison : un homme, une femme et trois ou quatre enfants entre deux âges. Marie est assise avec l'Enfant sur son sein et Joseph debout à côté. Mais elle se lève aussi et s'incline quand elle voit entrer les trois Mages. Elle est toute vêtue de blanc. Si belle dans son simple habit blanc qui la couvre de la base du cou aux pieds, des épaules aux poignets délicats, si belle avec la tête couronnée de tresses blondes, en son visage que l'émotion couvre d'un rose plus vif, en ses yeux qui sourient avec douceur, avec une bouche qui s'ouvre pour saluer : "Dieu soit avec vous." Les trois Mages en restent un instant interdits. Puis ils s'avancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s'asseoir. Eux non, ils ne s'assoient pas malgré l'invitation de Marie. Ils restent à genoux appuyés sur leurs talons. En arrière et à genoux aussi, sont les trois serviteurs. Ils sont tout de suite derrière le seuil. Ils ont posé devant eux les trois objets qu'ils portaient et ils attendent. Les trois Sages contemplent le Bébé. Il me paraît avoir de neuf mois à un an tant il est éveillé et robuste. Il repose sur le sein de sa Mère. Il sourit et jase avec une voix de petit oiseau. Il est tout vêtu de blanc, comme la Maman, avec des sandalettes minuscules aux pieds. Un petit vêtement très simple : une tunicelle d'où sortent les petits pieds remuants, les mains grassouillettes qui voudraient tout saisir, et surtout le très joli petit visage où brillent les yeux d'azur foncé, et la bouche qui fait des fossettes des deux côtés quand il rit et découvre ses premières petites dents. Les petites boucles de cheveux semblent une poussière d'or tant ils sont brillants et vaporeux.


Le plus âgé des Sages parle au nom de tous. Il explique à Marie qu'ils ont vu, une nuit du mois de décembre précédent une nouvelle étoile qui s'est allumée dans le ciel avec une inhabituelle splendeur. Jamais les cartes célestes n'avaient porté cet astre ou ne l'avaient signalé. Son nom était inconnu. Elle n'avait pas de nom. Née du sein de Dieu, elle avait fleuri pour dire aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes n'en avaient pas fait cas, car leurs âmes étaient plongées dans la boue. Ils ne levaient pas leurs regards vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu'Il trace - qu'Il en soit éternellement béni - avec les astres de feu sur la voûte des cieux. Eux l'avaient vue et s'étaient efforcés de comprendre sa voix. Renonçant de bon cœur au peu de sommeil qu'ils accordaient à leurs membres, oubliant de manger, ils s'étaient plongés dans l'étude du Zodiaque. Et les conjonctions des astres, le temps, la saison, les calculs des anciens temps et des combinaisons astronomiques leur avaient dit le nom et le secret de l'étoile. Son nom : "Messie". Son secret : "Être le Messie venu au monde". Et ils étaient partis pour l'adorer chacun à l'insu des autres. Traversant monts et déserts, vallées et fleuves, voyageant de nuit, ils étaient venus vers la Palestine car l'étoile allait dans cette direction. Et chacun, des trois points différents de la terre, s'en allait vers cette direction, et ils s'étaient trouvés ensuite ensemble au-delà de la Mer Morte. La volonté de Dieu les avait réunis là, et ensemble ils étaient allés de l'avant se comprenant, bien que chacun parlât sa langue propre, comprenant et pouvant parler les langues des pays traversés par un miracle de l'Éternel. Ensemble ils étaient allés à Jérusalem parce que le Messie devait être le Roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l'étoile s'était cachée sur le ciel de cette ville. Ils avaient senti leurs cœurs se briser de douleur et s'étaient examinés pour savoir s'ils avaient démérité de Dieu, Mais s'étant rassurés la conscience, ils étaient allés trouver le roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le Roi des Juifs qu'ils étaient venus adorer. Le roi, ayant réuni les princes des prêtres et les scribes, leur avait demandé où pouvait naître le Messie et ils avaient répondu : "A Bethléem de Juda."


Ils étaient venus vers Bethléem et l'étoile était réapparue à leurs yeux, avait quitté la Cité Sainte et le soir précédent avait augmenté de splendeurs. Le ciel était tout embrasé. Puis, l'étoile s'était arrêtée, rassemblant la lumière des autres étoiles en son rayonnement, au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c'était là que se trouvait le Divin Né. Maintenant ils l'adoraient, offrant leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui n'avait jamais cessé de bénir Dieu pour la grâce qu'Il leur avait accordée et d'aimer son Fils dont ils voyaient la sainte Humanité. Ensuite ils retourneraient rendre compte au roi Hérode parce que lui aussi désirait l'adorer. "Voici à la fois, l'or qu'il convient à un roi de posséder, voici l'encens comme il convient à un Dieu, et voici, ô Mère, voici la myrrhe parce que ton Enfant Né, qui est Dieu, est aussi un Homme et dans sa chair et sa vie d'homme il connaîtra l'amertume et la loi inévitable de la mort. Notre amour voudrait ne pas les dire, ces paroles et penser que sa chair est éternelle comme son Esprit. Mais, ô Femme, si nos cartes et surtout nos âmes ne se trompent pas, Lui, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu et pour ce motif il devra, pour sauver la terre, prendre sur Lui le mal de la terre dont un des châtiments est la mort. Cette résine est pour cette heure, pour que ses chairs saintes ne connaissent pas la pourriture de la corruption et conservent leur intégrité jusqu'à la résurrection. Qu'à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume." Pour l'instant, pour en être sanctifiés, qu'elle, sa Mère, offre son petit Enfant "à notre amour. Et en baisant ses pieds descende sur nous la bénédiction céleste." Marie, qui a surmonté l'effroi provoqué par les paroles des Sages et a caché sous un sourire la tristesse de la funèbre évocation, offre le Bébé. Elle le met sur les bras du plus ancien qui l'embrasse et reçoit ses caresses, et puis le passe aux autres. Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois. Il regarde avec curiosité l'écrin ouvert plein d'une matière jaune et brillante. Il rit en voyant que le soleil fait un arc-en-ciel en touchant le brillant du couvercle de la myrrhe. Puis les trois rendent le Bébé à sa Mère et se lèvent. Marie aussi se lève. Le plus jeune des Mages donne à son serviteur l'ordre de sortir, alors on s'incline de chaque côté. Les trois parlent encore un peu. Ils ne peuvent se décider à quitter cette maison. Des larmes d'émotion se voient dans tous les yeux. A la fin ils se dirigent vers la sortie, accompagnés de Marie et de Joseph.


Le Bébé a voulu descendre et donner sa petite main au plus ancien des trois. Il marche ainsi, une main dans la main de Marie, l'autre dans celle du Sage qui se penche pour le conduire. Jésus a le pas encore incertain de l'enfant et rit en frappant du pied la bande lumineuse que fait le soleil sur le pavé. Arrivés au seuil - il ne faut pas oublier que la pièce prenait toute la longueur de la maison - les trois personnages prennent congé en s'agenouillant une dernière fois et en baisant les pieds de Jésus. Marie, penchée sur le Bébé, prend sa petite main et la guide pour faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des Mages. C'est déjà un signe de croix tracé par les petits doigts de Jésus que guide Marie. Puis les trois descendent l'escalier. La caravane est déjà là toute prête et qui attend. Les bossettes des chevaux resplendissent au soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour voir l'insolite spectacle. Jésus rit en battant les petites mains. La Maman l'a soulevé et appuyé au large parapet qui borde le palier. Elle le tient, avec un bras sur sa poitrine pour l'empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois et tient l'étrier à chacun d'eux pendant qu'ils montent à cheval ou à chameau. Maintenant, serviteurs et maîtres, tout le monde est en selle. On donne le signal du départ. Les trois se courbent jusque sur le cou de leurs montures pour un ultime salut. Joseph s'incline. Marie aussi, et elle se met à guider la petite main de Jésus en un geste d'adieu et de bénédiction.

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Méditation de Saint Pio de Pietrelcina sur l'Epiphanie


Considère, mon âme, les trois rois mages qui, entièrement donnés à leurs études astronomiques, virent apparaître dans le ciel une nouvelle étoile ; ils admirèrent dans le nouvel astre une lumière tout à la fois nouvelle et mystérieuse. Déjà instruits de ce que l’apparition d’un nouvel astre annoncerait la venue sur la terre du Messie attendu, une lumière bien plus resplendissante et merveilleuse illumine leur esprit. Le travail intérieur de la grâce les remue et les emplit de ferveur. Prêts désormais à répondre à l’appel divin, ils abandonnent tout, jusqu’au confort de leurs palais, et affrontent un voyage long, désastreux et incertain ; pendant l’une des saisons les moins favorables, ils partent à la recherche de celui qui les appellent pour se manifester à eux, pour qu’ils l’adorent, lui présentent leurs hommages comme au roi suprême du ciel et de l’univers entier. L’étoile, symbole de la foi, les meut et les guide vers celui qui les appelle intérieurement par l’impulsion de la grâce, car personne ne peut aller à lui s’il ne l’attire. Jésus appelle les pauvres et simples bergers par le moyen des anges, afin de se manifester à eux. Il appelle les savants (mages) par l’étoile de leur science, et tous, mus par l’influence intérieure de sa grâce, courent à lui pour l’adorer. Il nous appelle tous par ses inspirations divines, et se communique à nous par sa grâce. Combien de fois ne nous a–t-il pas, nous aussi, amoureusement invités ? Et nous, avec quelle rapidité avons-nous répondu ? Mon Dieu, je rougis et je me sens plein de confusion de devoir répondre à une telle question ! Que n’a-t-il entrepris pour se faire chemin de notre cœur et l’approcher du sien, ne se rebutant pas de notre misère ! Mais qu’est-ce que l’homme que tu en prennes souci ? Tu abandonnes ton palais céleste pour aller à la recherche de la brebis perdue. Tu te manifestes à elle, et par les impulsions de ta grâce tu l’appelles sans cesse, tu attires son cœur vers toi, afin qu’elle te connaisse de près, t’aime, t’adore. As-tu vraiment besoin d’elle pour être pleinement heureux dans ton paradis ? Non, c’est ta bonté ordinaire qui te pousse vers elle, c’est ton amour qui aime à se répandre et à la conquérir, pour la rendre heureuse de cette même félicité dont tu es rempli. O Jésus, nous sommes un rien laid, et c’est justement pour cela que tu nous cherches : pour nous donner ton être divin, par l’opération et la communication de ta grâce. O Jésus, qui pourra te résister ? Fais que, pauvre comme je suis, je te demande tout ce dont j’ai besoin pour te plaire, qui vienne de toi et te soit agréable. Donne –moi et conserve en moi cette foi vive qui me fasse croire et agir pour ton seul amour. Et ceci est le premier don que je te présente et, uni aux saints mages, prosterné à tes pieds, je confesse sans aucun respect humain devant le monde entier que tu es notre seul et vrai Dieu.


Les mages arrivèrent à Jérusalem et ne trouvèrent aucun signe extérieur de fête, comme ils l’auraient pensé, pour le grand avènement du nouveau roi. L’étoile qui les guidait, quand ils entrèrent dans la ville, disparut à leurs yeux. Leur foi est coulée dans un ciment solide ; ainsi ils n’hésitent pas : fermes dans leur foi, ils demandent des nouvelles du Messie né. Personne ne sait quoi leur dire. Les gens de ce monde, engouffrés dans leurs affaires, vivent dans l’obscurité et dans l’erreur ; ils n’ont nulle pensée quant à leur salut éternel, ils ne sont nullement empressés de savoir qu’il est venu, ce Messie attendu avec des soupirs par les païens, prophétisé et prédit par les prophètes. Alors, les mages, qui suivent l’impulsion de la grâce et de la ferveur, fermes dans l’espérance de trouver celui que le peuple n’a pas voulu reconnaître et a rejeté du milieu de lui, vont vers Hérode. Lui, il doit savoir où est né le vrai roi des Juifs. Mais là aussi c’est la désillusion, car lui non plus ne sait rien. Cachant sa méchanceté et la peur que ce nouveau roi, tant désiré par Jacob et ses descendants, lui conteste son trône, et simulant un sentiment de zèle religieux, il demande à savoir où les prophètes dirent que devait naître le Messie et si le temps prédit par Daniel était déjà achevé. S’en étant assuré, il le révèle aux mages, et leur recommande que, quand ils l’auraient trouvé, ils reviennent ici pour que lui-même puisse aller l’adorer et lui rendre les honneurs qui lui sont dus. Quelle ruse ! Combien d’impiété se cache-t-elle derrière ce zèle feint ! Et quelle foi que celle des mages ! Ceux-ci, ayant appris le lieu où le Messie devait être né, se remettent en route, fermes et convaincus qu’ils découvriraient celui qui, caché, appelle à lui les cœurs qui le cherchent en vérité et dans une charité ardente. A peine sortis de Jérusalem, voici que l’étoile leur apparaît à nouveau et les précède, afin qu’ils ne s’égarent pas en chemin. La foi nous guide, nous aussi ; et nous, à la suite de sa lumière, nous parcourons sûrement le chemin qui conduit à Dieu, à sa patrie, comme les saints mages, sous la garde de l’étoile, symbole de la foi, arrivent au lieu désiré. L’étoile s’arrête au-dessus de la grotte et eux, illuminés par la grâce divine, reconnaissent dans cette masure le palais du roi du ciel nouveau-né. Emus, ils entrent ; mais que leur est-il donné à voir pour qu’ils reconnaissent le roi divin, le Messie ? Quelle certitude est la leur, face à tant de pauvreté, que ce bébé tremblant qu’ils voient dans les bras d’une jeune fille, est leur Dieu ? Qu’est-ce qui le leur révèle, de telle sorte qu’ils s’abîment dans une profonde adoration devant lui ? Qu’ils montrent qu’ils sont venus de loin pour l’adorer et le vénérer, pour apporter en tribut devant lui les honneurs comme au roi des rois, alors qu’aucune cour céleste ou terrestre ne l’entoure ? Mais Jésus les a appelés pour se manifester à eux. Il les attirés à lui pour qu’ils le reconnaissent. L’émotion intérieure les fait se prosterner à terre. Les mouvements internes de la grâce révèlent à leurs âmes que ce tendre nouveau-né est Dieu et homme, qu’il est le vrai Messie. Les battements fréquents et précipités de leurs cœurs leur confirment qu’il est leur Dieu incarné. Ainsi prosternés à terre, ils humilient devant l’Eternel fait enfant, leur dignité royale. Ils le reconnaissent, l’adorent, l’aiment, lui apportent en tribut les honneurs royaux, se placent sous sa domination divine et s’offrent à lui avec tout ce qu’ils ont et qui leur appartient. Ils embrassent avec transport ces petits pieds divins, que sa gracieuse mère leur propose d’embrasser,et, après avoir épanché leurs cœurs enflammés d’amour, ils lui offrent trois présents : l’encens car ils le reconnaissent comme leur Dieu, la myrrhe car il est homme, l’or car il est roi. Avertis ensuite en songe par un ange de s’en retourner par un autre chemin dans leur pays, et ainsi de ne pas donner satisfaction à la méchanceté d’Hérode, ils s’en vont de Bethléem, mais seulement de corps, car ils laissent là leurs cœurs. Eux, brûlants de zèle pour la gloire de Dieu, transformés en apôtres, répandent dans leurs peuples par l’exemple et la parole la bonne odeur de Jésus Christ ; ils proclament les merveilles de Dieu, que leurs yeux ont vues et que leurs cœurs ont goûtées. Ils professent sans respect humain leur foi et l’espérance à venir en cet enfant, qu’il sera le Sauveur. Par ses mérites, ils participeront un jour, avec tous les disciples de l’Evangile, à sa gloire dans la bienheureuse patrie du ciel. L’amour ne souffre pas de retard, et eux, à peine revenus, ne se reposent pas de leurs fatigues, mais font connaître et aimer celui qui, par l’action de la grâce, avait conquis leurs cœurs, les emplissant de cette charité qui aime se répandre, parce que le cœur, dans sa petite masse, ne peut la contenir et aime communiquer ce qui le remplit. O Jésus, avec les saints mages nous t’adorons, avec eux nous t’offrons les trois dons de notre foi te reconnaissant et t’adorant comme notre Dieu humilié par amour pour nous, comme cet homme revêt de la fragile chair pour souffrir et mourir pour nous ; et, mettant notre espérance en tes mérites, nous sommes assurés de parvenir à la gloire éternelle. Par notre charité, nous te reconnaissons souverain d’amour de nos cœurs, priant pour que, dans ta bonté infinie, tu daignes agréer ce que tu nous as toi-même donné. Daigne transformer nos cœurs comme tu as transformé ceux des rois mages et ais encore que nos cœurs, ne pouvant contenir les ardeurs de ta charité, te proclament aux âmes de nos frères afin de les conquérir. Ton règne n’est pas loin et tu nous feras participer à ton triomphe sur terre, puis participer à ton règne au ciel. Fais que, ne pouvant contenir les dons de ta charité divine, nous prêchions par l’exemple et par les œuvres la royauté divine. Prends possession de nos cœurs dans le temps afin de la posséder dans l’éternité ; que jamais nous ne nous retirions de dessous ton sceptre : ni la vie ni la mort ne valent que nous nous séparions de toi. Que notre vie soit une vie qui puise en toi à larges gorgées d’amour, pour se répandre ensuite sur l’humanité ; qu’elle nous fasse mourir à chaque instant, afin de vivre seulement de toi, afin que tu sois répandu en nos cœurs.

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Prions


Aujourd'hui, Seigneur, Vous avez révélé Votre Fils unique aux Nations, grâce à l'étoile qui les guidait; daignez nous accorder, à nous qui Vous connaissons déjà par la Foi, d'être conduits jusqu'à la claire vision de Votre splendeur. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

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24 décembre 2009

Nativité du Seigneur

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Nativité du Seigneur

Prions pour que cet Enfant apporte au monde cette Paix qui lui manque tant, spécialement en Terre Sainte. 

Prions pour que cet Enfant donne aux malades le secours dont ils ont besoin, et qu'Il nous donne le courage et la Foi de nous conduire en Chrétiens responsables envers tous ceux qui nous entourent.

Qu'en ce beau jour l'Enfant Jésus vienne naître dans tous les coeurs et qu'Il vienne faire naître en nous son Innocence, sa paix et qu'Il règne!


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Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (2: 1-17)


En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. — Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. » Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu'à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d'y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.

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Méditation de Saint Padre Pio sur Noël


C’est au cœur de la nuit, au cours de la saison la plus rigoureuse, dans la grotte la plus glaciale, habitation des troupeaux plus que d’une créature humaine, que vint à la lumière, à la plénitude des temps, le Messie promis – Jésus – le Sauveur des hommes. Aucun bruit autour de lui ; un bœuf et un âne réchauffent le pauvre Enfant nouveau-né ; une femme humble, un homme pauvre et fatigué en adoration devant lui. Ne se font entendre que les vagissements et les pleurs de Dieu devenu enfant. Et par ces pleurs, par ces vagissements, il offre à la justice divine la première rançon pour notre réconciliation. Depuis plus de quarante siècles il est attendu ; c’est avec des soupirs que les Patriarches en avaient invoqué la venue ; les auteurs sacrés avaient prophétisé clairement et le lieu et l’époque de sa naissance… Pourtant tout est silence et il semble que nul ne sait rien de ce grand avènement. Un peu plus tard seulement, des bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les champs viennent lui rendre visite. Ils ont été avertis par des esprits célestes de cet avènement grandiose, et invités à se rendre à la grotte où il se trouve. Qu’ils sont nombreux et importants, ô chrétiens, les enseignements qui partent de la grotte de Bethléem ! Oh, comme notre cœur doit se sentir brûlant d’amour pour celui qui s’est fait toute tendresse pour nous ! Comme nous devrions avoir au cœur le désir de conduire le monde entier à cette humble grotte, refuge du roi des rois, plus grande que tout palais humain, parce que trône et demeure de Dieu ! Demandons à ce divin Enfant de nous revêtir d’humilité, parce que seule cette vertu nous fera goûter ce mystère rempli de tendresse divine. Les palais de l’Israël orgueilleux scintillent, mais ce n’est pas en eux qu’est venue au monde la Lumière ! Mettant leur assurance dans la grandeur humaine, baignant dans l’or : ainsi sont les notables de la nation juive ; les prêtres du temple sont pleins de vaine gloire et de superbe ; à l’encontre du sens véritable de la révélation divine ils attendent un Sauveur rabougri, venant dans le monde selon la grandeur humaine et la puissance. Mais Dieu, qui a toujours à cœur de confondre la sagesse de ce monde, balaie leurs projets et, à l’encontre de l’attente de ceux qui sont privés de la sagesse divine, descend parmi nous dans la plus grande abjection, renonçant à naître dans l’humble maison de Joseph ou même dans celle d’un parent ou d’une connaissance dans la ville de Juda ; et, en quelque sorte rejeté par les hommes, il demande asile et secours à de vils animaux, choisissant leur demeure comme lieu de sa naissance, leur paille pour réchauffer son petit corps délicat. Il fait en sorte que le premier hommage lui soit rendu par de pauvres et rustres bergers qu’il a lui-même, par l’intermédiaire de ses anges, informés de ce grand mystère. O sagesse et puissance de Dieu ! nous sentions le devoir de nous exclamer – entrés en extase avec ton Apôtre – combien tes jugements sont incompréhensibles et insondables tes voies ! Pauvreté, humilité, abjection et mépris entourent le Verbe fait chair ; nous, cependant, nous comprenons une chose de cette obscurité dans laquelle le Verbe fait chair est enveloppé, nous entendons une parole, nous entrevoyons une vérité sublime : Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour. L’Enfant céleste souffre et gémit dans la crèche, afin que la souffrance nous devienne aimable et méritoire, afin que nous la recherchions : il manque de tout afin que nous apprenions de lui le renoncement aux biens terrestres, il prend plaisir en ces pauvres et humbles adorateurs, pour nous pousser à aimer la pauvreté et à préférer la compagnie des petits et des simples à celle des grands de ce monde. Ce petit Enfant, qui est tout mansuétude et douceur, veut insuffler en nos cœurs, par son exemple, ces vertus sublimes, afin que dans ce monde déchiré et bouleversé surgisse une ère de paix et d’amour. Par sa naissance il nous indique notre mission : mépriser ce que le monde aime et recherche. Oh ! Prosternons-nous devant la crèche, et avec le grand saint Jérôme, le saint enflammé d’amour pour Jésus enfant, offrons-lui tout notre cœur, sans réserve ; et promettons-lui de suivre les enseignements qui viennent à nous depuis la grotte de Bethléem, et peuvent presque se résumer en ceci : Vanité des vanités, tout est vanité.

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Prière à l'Enfant Jésus

O Saint Enfant-Jésus qui répandez Vos Grâces sur ceux qui Vous invoquent, regardez-nous prosternés devant Vous et écoutez notre prière. Nous Vous recommandons tous les nécessiteux qui se confient à Votre Divin Coeur. Etendez sur eux Votre main toute-puissante et venez au secours de leur indigence. Etendez la main sur les malades pour les guérir et sanctifier leurs peines; sur les affligés pour les consoler; sur les pécheurs pour les attirer à la lumière de Votre grâce; sur ceux qui, accablés par la douleur et la misère, invoquent avec confiance Votre aide pleine d'Amour. Etendez la main encore sur nous pour nous bénir. Accordez ô Petit Roi, les trésors de Votre Miséricorde au monde entier et gardez-nous maintenant et toujours dans la grâce de Votre Amour! Amen.

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24 décembre 2009

Saint François d'Assise invente la crèche de Noël

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Saint François d'Assise invente la crèche de Noël

C'est en effet François d'Assise qui créa la première crèche que tu retrouves souvent sous l'arbre de Noël. Voici donc cette belle histoire... Nous sommes en 1223 et François se trouvait à Greccio, une ville de l'Italie. Il dit à l'un de ses amis, qui avait mis à la disposition des frères une grotte dans la montagne: "Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte. Tu y installeras une mangeoire pleine de foin. Fais venir un bœuf et un âne. Il faut que cela ressemble à la crèche où est né Jésus". Et tous les habitants de la ville vinrent entourer les frères et assister à la Messe de Minuit. Ils étaient si nombreux, avec leurs cierges et leurs lanternes, que le bois était éclairé comme en plein jour. La Messe fut dite au-dessus de la mangeoire qui servait d'autel. La légende raconte que tout à coup, l'ami de saint François vit un petit enfant étendu dans la mangeoire. Il avait l'air endormi...Et François s'approcha, prit l'enfant tendrement dans ses bras. Puis le petit bébé s'éveilla, sourit à François, caressa ses joues et saisit sa barbe dans ses petites mains ! Et cet ami comprit que Jésus avait semblé endormi dans le cœur des humains et que c'est François qui l'avait réveillé par sa parole et par ses exemples. François, qui assistait le prêtre à l'autel en qualité de diacre, parla si bien à la foule de la naissance de Jésus et de ce que veut dire Noël que tous furent remplis d'une grande joie. L'année suivante, les habitants de Greccio avaient raconté avec tant d'admiration les merveilles de cette belle nuit de Noël que, un peu partout, on se mit à reconstituer, dans des grottes ou des étables, la scène touchante de la naissance de Jésus. Et c'est pourquoi maintenant, nous avons partout des crèches à Noël; on dit même que le mot vient du nom de la ville de Greccio.

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21 novembre 2009

Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue 13/13

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Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue

Bienheureux Frédéric Jansoone


Treizième mardi

Saint Antoine de Padoue dans la gloire


Notre Bienheureux Père saint Antoine a donc quitté cette terre, le lieu de son exil, et il est entré dans le lieu de son repos, au séjour de la gloire, dans le beau Paradis! O le Paradis, le beau Paradis! Ah! chaque fois que nous essayons de parler de la beauté du ciel et du bonheur des élus, notre entendement se confond et notre langue reste muette. Le grand docteur de l'Eglise, saint Augustin, voulut un jour, à la prière de Sévère, son ami, faire un Traité sur la beauté du ciel. Se disposant à écrire à saint Jérôme pour le consulter sur une matière si difficile, tout-à-coup, c'est lui-même qui le raconte, une lumière insolite et que rien ne peut dépeindre, éclaire sa cellule et la remplit de parfums dune suavité inconnue. Etonné et comme hors de lui-même, il entend alors clairement une voix qui lui dit: Que veux-tu donc faire, Augustin? Crois-tu pouvoir enfermer dans une petite coupe la mer tout entière; embrasser la terre avec ta main? Veux-tu voir ce que l'œil n'a point vu, comprendre ce qui est incompréhensible?... C'était la voix de saint Jérôme, mort ce jour-là même à Bethléem, et qui, au moment de son entrée en Paradis, veut faire sentir à Augustin qu'un tel bonheur est indescriptible. Va, en effet, l'Apôtre saint Paul, rappelant les paroles du prophète Isaïe, dans sa première épître aux Corinthiens, leur dit: L'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, et le cœur de l'homme n'a jamais compris ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment. Un peu plus tard, dans sa dernière lettre aux Corinthiens, il parle de son grand ravissement jusqu'au troisième ciel; et là il entendit et vit des choses si merveilleuses et si souverainement belles que sa langue demeure radicalement incapable de les redire! Lucifer lui-même qui avant sa chute a joui de l'ineffable beauté de Dieu, est incapable d'en donner une peinture, bien qu'il en ail conservé le souvenir, comme il l'a confessé plusieurs fois dans des exorcismes. Un Religieux de l'Ordre de saint Dominique faisant un jour un exorcisme, adressa au démon cette question: Dieu est-il beau ? Le démon lui répondit par la bouche du possédé: Je l'ai vu un peu plus d'un moment; mais si je pouvais le voir encore une fois de même, je souffrirais volontiers jusqu'au jour du jugement toutes les peines des damnés dans l'enfer! Une autre fois, c'était en 1634, aux célèbres exorcismes de Loudun. Là, on exorcisait plusieurs possédés. L'exorciste interrogea aussi le démon et lui dit: Que ferais-tu pour voir le bon Dieu? Je consentirais à grimper le long d'une colonne qui irait du fond des enfers jusqu'au sommet du ciel, toute hérissée de pointes aigües, de lames tranchantes, d'épines déchirantes; je consentirais en outre à souffrir dix mille ans, uniquement pour avoir le bonheur de contempler Dieu dans le ciel, durant une seule minute! Ah! si les hommes lavaient ce qu'ils perdent, en perdant la grâce de Dieu! Pour nous, âmes pieuses, ne nous exposons jamais à perdre la grâce du bon Dieu ; mettons-nous sous la protection des Saints, nous qui sommes les enfants! des Saints et qui attendons comme eux une vie meilleure dans le beau Paradis. Car, dit saint Augustin, si nous ne pouvons décrire la beauté du ciel, nous pouvons, si nous le voulons, acquérir le ciel les Saints, les amis du bon Dieu! déjà, dès ici-bas, ils avaient comme un avant-goût du Paradis, lorsque le bon Dieu les favorisant de ses grâces de choix, ils étaient ravis hors d'eux-mêmes dans de douces et célestes extases. Notre Père saint François entendit un jour un Ange jouant d'un instrument de musique, et il faillit en mourir de plaisir. Le bienheureux Bernard de Quintavalle, son premier disciple, étant triste, un jour fut consolé par l'apparition d'une simple main qu'il vit dans les airs : cette main tenait un archet, et en donna un seul coup du ciel vers la terre, et il s'en dégagea une harmonie si grande, une douceur si excessive, que si la main, dit-il lui-même, avait ramené l'archet de la terre vers le ciel, son âme se serait séparée de son corps, tant la mélodie qu'il entendait était suave. Est-ce que saint Joseph de Copertino, à la seule vue d'une image de Marie, n'a pas été plusieurs fois soulevé de terre dans de grands ravissements? Nous avons connu nous-même un jeune Religieux que la simple pensée de la beauté de la sainte Vierge faisait tomber en extase! Tâchons donc de devenir nous-mêmes des saints en imitant leurs vertus. Nous oublions trop tout ce que, en vivant saintement, nous pourrions faire de bien sur la terre. Que d'âmes dans le Purgatoire seraient délivrées de leurs peines! que de pauvres âmes pécheresses obtiendraient la grâce de leur conversion! et quelle belle couronne nous nous préparerions aussi nous-mêmes, pour le beau Paradis! Voici un exemple choisi entre mille de ce qu'une âme pieuse peut obtenir de Dieu, par l'intercession des Saints, et surtout par l'invocation de la Reine des Saints, Marie notre tendre Mère. Une servante de Dieu, la sœur Séraphine de Capri priant un jour la sainte Vierge dans la Neuvaine de son Assomption, lui demanda la conversion de mille pécheurs et elle craignit ensuite d'en avoir demandé trop; mais la Mère du Sauveur lui apparut et la reprit de sa vaine appréhension, en lui disant: Pourquoi crains-tu? ne suis-je pas assez puissante pour obtenir de mon Fils le salut de mille pécheurs. Cela est déjà fait, les voilà. Alors, elle la conduisit en esprit dans le Paradis, et elle montra des âme sans nombre, qui avaient mérité l'enfer, et qui, sauvée par son intercession, jouissaient de la béatitude éternelle! Si nous voulons donc faire beaucoup de bien si la terre et obtenir par là un jour nous-mêmes la grâce du Paradis, pratiquons dès ce moment, tout ce que les saints ont pratiqué, soyons nous-mêmes des saints et surtout ayons, comme eux, à l'exemple de saint Antoine, une dévotion vraie, sincère, toute filiale envers la Très sainte Vierge Marie! Car nous le rappelons en terminant: Un vrai serviteur, une vraie servante de Marie ne saurait périr. Louée soit donc à jamais la bonté infinie de notre Dieu qui a daigné nous donner dans le ciel une avocate telle que Marie, laquelle comme Mère de notre Juge et comme Mère de miséricorde, peut intercéder efficacement pour nous dans la grande affaire de notre salut, et nous introduire, après cet exil, dans le beau Paradis !


Exemple


Un homme résidant près de Padoue, voulant connaître par les démons certaines choses secrètes, se plaça une nuit dans un cercle magique avec un certain clerc qui par l'art de la magie savait invoquer les démons. Lors donc que cet homme fut placé dans le cercle et que le susdit clerc eut invoqué les démons, ceux-ci accoururent avec grand fracas et de grands rugissements. Et comme cet homme épouvanté ne savait quoi dire aux démons, les esprits infernaux, séance tenante, lui arrachèrent la langue de son palais et les yeux de sa tête. Après ce terrible traitement, salaire de sa coupable imprudence, cet homme, brisé extérieurement par la douleur de ses yeux arraché» et de sa langue détruite, et extérieurement par l'énormité de sa faute et l'impossibilité de la confesser à un prêtre, eut recours à l'intercession de saint Antoine et mit toute sa confiance en lui. Il se rendit donc au couvent des Franciscains et là passa de longs jours et de longues nuits à prier et conjurer le Seigneur de lui venir en aide par la puissante intercession du grand Thaumaturge saint Antoine. Or, un jour tandis que les Religieux chantaient à la messe le Benedictus qui venit in nomine Domini et que le prêtre élevait la sainte Hostie à la consécration, de nouveaux yeux revinrent à cet homme, à la place des premiers. Un tel miracle groupa immédiatement autour de lui tous les assistants, et ils s'unirent à lui d'un seul cœur et d'une seule âme pour conjurer le Seigneur qu'il daignât, dans sa grande bonté et par les mérites du Thaumaturge, compléter cette œuvre sainte pour cet infortuné, en lui rendant aussi sa langue. Lorsque le chœur eut entonné l'Agnus Dei, et qu'il eut terminé le chant par les mots: dona nobis pacem Dieu, dans sa bonté rendit à cet homme la langue et la parole, et celui-ci s'en servit sur le champ avec une indicible joie pour remercier le Seigneur et chanter les louanges du grand Thaumaturge saint Antoine.


Répons Miraculeux (voir au premier mardi)

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21 novembre 2009

Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue 12/13

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Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue

Bienheureux Frédéric Jansoone


Douzième mardi

La mort de Saint Antoine


Pieux lecteurs, nous allons voir aujourd'hui combien est douce la mort de ceux qui toute leur vie ont bien servi le bon Dieu et qui ont beaucoup aimé la Sainte Vierge. La mort des justes est précieuse aux yeux du Seigneur. La mort de notre Bienheureux fut bien la mort du juste. Toute sa vie n'avait été qu'un long acte d'amour pour Dieu, une glorification non interrompue de Marie Mère de Dieu ! Aussi celle qu'il aimait tant à invoquer sous le beau titre: O Gloriosa Domina, comme une bonne et tendre Mère, vint le consoler à l'heure suprême. Notre saint malade, avant de rendre sa belle âme à Dieu, voulut une dernière fois saluer sa Mère, et il chanta, d'une voix presque éteinte, son hymne favorite: O Gloriosa Domina, et tandis qu'il la chantait, il vit la glorieuse Reine du ciel se présenter à lui, avec son divin Fils Jésus. Comme son visage, à ce spectacle rayonnait d'une splendeur toute céleste, et comme il tenait les yeux fixés en haut, un de ses Frères lui dit : " Que voyez-vous donc, vénéré Père? Je vois, répondit le Saint, je vois Jésus et sa très sainte Mère qui m'invitent à les suivre en Paradis! Quelques moments après, son âme se détacha doucement de son corps, et les suivit en Paradis! La mort qui effraie tant les âmes négligentes, et qui est horrible pour les pécheurs, la mort, elle est pleine de douceur pour les âmes justes! Car tel que mourut saint Antoine, notre aimable Père, ainsi meurent tous ceux qui, comme lui, ont beaucoup aimé Jésus et Marie sur la terre. Mais qui donc peut nous dépeindre mieux combien est précieuse aux yeux de Dieu la mort des Saints que les Saints eux-mêmes? Nous laisserons donc parler les Saints, et nous tâcherons, âmes pieuses, de bien comprendre tout leur céleste langage. Saint Jean de la Croix, dans ses Cantiques intitulés: Vive Flamme d'Amour parle ainsi de la mort des justes: La mort des âmes qui ont brûlé de l'amour de Dieu est souverainement suave et douce. La douceur de mourir surpasse tout ce qu'elles ont jamais ressenti de plus doux dans le cours de leur vie spirituelle. La cause de cet inénarrable plaisir qu'elles goûtent en mourant, c'est qu'elles succombent à la force même de l'amour divin. Près de s'unir à Dieu, elles commencent à entrevoir sa beauté qui va se donner à elles et les transformer en soi, et l'impression de béatitude divine, causée par cette vue, est si puissante qu'elles succombent. Ainsi leur mort commence par un élan extatique d'amour qui brise leurs liens et se termine par la claire vision et la pleine possession de Dieu. C'est pour cela que les Saints, au lieu de craindre la mort, soupiraient après elle, trouvant trop long leur exil sur la terre, et la désiraient avec une ardeur irrésistible. Le grand Apôtre avait ce désir, lorsque, écrivant aux Philippiens, il leur disait: Ma vie c'est Jésus-Christ et la mort m'est un gain. Que si cependant je demeure plus longtemps dans ce corps mortel, je tirerai du fruit de mon travail: aussi je ne sais que choisir; je me trouve pressé des deux côtés: car, d'une part, je désire être dégagé des liens du corps et être avec Jésus-Christ, ce qui est sans comparaison le meilleur ; et de l'autre, il est plus utile pour vous que je demeure encore en cette vie! Ecoutons maintenant saint Alphonse parlant de la séraphique Thérèse de Jésus: La mort, objet de la plus grande frayeur des mondains, est ce que désirent le plus les amis de Dieu. Les uns appellent cette vie une prison: saint Paul l'appelle une véritable mort! Mais qui pourrait exprimer la tristesse et les angoisses extrêmes que le désir de mourir faisait éprouver à notre Sainte, surtout depuis le temps où Notre Seigneur l'appela à son parfait amour. Elle écrit, dans sa vie, que le désir qu'elle avait de mourir pour aller voir Dieu était si grand, qu'il ne lui laissait pas même le loisir de penser à ses péchés... La Sainte pensant d'ailleurs au danger où elle était durant sa vie d'offenser Dieu et de le perdre, disait qu'un seul jour et même une seule heure lui paraissait un temps trop long. C'est pourquoi elle s'écriait; Hélas! Seigneur, tant que nous sommes en cette misérable vie, la vie éternelle est toujours en danger. O vie, ennemie de mon bien, qui pourra te finir! Je te supporte parce que Dieu te supporte; je te conserve, parce que tu lui appartiens: ne me sois ni perfide, ni ingrate. Oh! quand viendra le bienheureux jour, où je me verrai abîmée dans l'océan immense de la souveraine vérité, où tu n'auras plus la liberté de pécher... Oh! Jésus, que la vie de l'homme est longue! Elle est courte, considérée comme moyen d'acquérir la vraie vie, mais elle est longue pour l'âme qui désire se voir en la présence de son Dieu! En un mot tout son soulagement et toute sa consolation, en cette vie, était de penser à sa mort. Et saint Alphonse parlant lui-même de ce désir de la mort, dans son précieux Livre de La préparation à la mort, dit: Comprenons bien que celui qui offre à Dieu sa mort, fait envers Dieu rade d'amour le plus parfait possible.... Celui qui aime Dieu doit soupirer après la mort. O est un signe de peu d'amour pour Dieu que de n'avoir pas le désir d'aller bientôt jouir de sa vie, avec l'assurance de ne pouvoir plus le perdre Aimons donc le bon Dieu le plus possible, dans cette vie: le degré d'amour que la mort trouvera en nous sera la mesure de l'amour dont nous aimerons Dieu dans le ciel, pour toute l'éternité! Les Pères du désert, les Solitaires de la Thébaïde comprenaient bien cette consolante doctrine, et l'un! d'eux, saint Jean Climaque, nous a laissé sur le désir de la mort, cette parole mémorable: Il est digne de louange, celui qui attend la mort, comme devant arriver chaque jour; mais celui-là est un Saint, qui la désire à chaque heure!


Exemple


Au royaume de Portugal, un homme appelé Pierre de Pierre, riche et puissant, était fort attaché à l'Ordre des Frères-Mineurs: c'est pourquoi il leur concéda dans ses propres terres tout l'emplacement nécessaire pour le couvent et de nombreux matériaux pour le construire. Cependant cet insigne bienfaiteur des Frères tomba gravement malade: or une nuit, le malade étant déjà à l'agonie, quatre Religieux étaient là avec beaucoup d'amis, veillant, priant et attendant son dernier soupir. Le moribond avait près de lui, par dévotion, le grand habit de l'Ordre, avec lequel il désirait être enseveli. Mais voici que deux Frères-Mineurs viennent se placer à son chevet, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche; et l'un des deux lui dit: Pierre, nous connaissez-vous ? Le moribond retrouvant assez de voix pour répondre: Je vous reconnais, dit-il pour des Frères-Mineurs, mais je ne sais pas qui vous êtes. Je suis saint François et celui-ci est saint Antoine: à cause delà dévotion que vous avez toujours eue pour nous et à cause de toutes vos largesses envers nos Religieux qui habitent ce couvent. Dieu nous a envoyés pour vous consoler et vous guérir de cette maladie. Alors le malade adorant le Très-Haut, pria saint François de daigner bénir l'habit qu'il avait avec lui. Le saint accéda à sa prière et tous les deux disparurent. Quant au moribond il recouvra la santé avec tant de célérité que tous les assistants en restèrent comme frappés de stupeur. Pierre vécut encore douze ans, ne gardant la clef d'aucun trésor si ce n'est celle de l'écrin où il renferma le précieux habit qui avait reçu la bénédiction du séraphique Père saint François avec lequel il fut enseveli!


Répons Miraculeux (voir au premier mardi)

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21 novembre 2009

Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue 11/13

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Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue

Bienheureux Frédéric Jansoone


Onzième mardi

Dévotion de Saint Antoine envers la Sainte Vierge


Tous les Saints ont eu une dévotion spéciale envers la sainte Vierge, Mère de Jésus et notre Mère. Donc, la dévotion à Marie est un signe de prédestination. Mais saint Antoine, dit le pieux Auteur que nous continuons à citer, brille au premier rang parmi les dévots serviteurs de la sainte Vierge. Il était né le jour de l'Assomption de Marie, et il avait reçu le baptême dans l'église cathédrale de Lisbonne, consacrée aussi à l'Assomption de Marie. Tout petit enfant, il ne pouvait être consolé que par la vue de la sainte demeure de Marie. Par les soins de sa pieuse mère, il grandit dans l'amour de Marie. Dans ses nombreuses pérégrinations, dans sa solitude, dans ses études, il aimait à redire l'hymne de son enfance O Gloriosa Domina! Dans ses tentations, dans les dangers qui menaçaient son corps ou son âme, il appelait à son secours sa bonne Mère, sa Glorieuse Reine. Il chercha à communiquer aux peuples l'ardent amour dont il était embrasé pour Marie. Il a laissé de nombreux et doctes sermons sur les grandeurs et les bontés de sa Glorieuse Reine. Enfin, avant de rendre le dernier soupir, il voulut adresser un dernier et solennel hommage à celle qu'il avait tant de fois appelée la Porte brillante de l'éternelle lumière; et de sa voix mourante il chanta son hymne favorite: O Gloriosa Domina. Ames pieuses, vous qui aimez Marie, et qui voulez à tout prix, par l'intermédiaire de Marie, aller rejoindre un jour saint Antoine et tous les Saints en Paradis, vous qui aimez à répéter, avec t jus ces mêmes Saints, qu'un vrai serviteur, une vraie servante de Marie ne saurait périr, permettez-nous donc de vous expliquer, dans la méditation si douce de ce Onzième Mardi comment il faut entendre cette consolante proposition: Un serviteur de Marie ne peut périr. Mais ce n'est pas nous qui parlerons, c'est un grand docteur et un très aimable Saint, saint Alphonse de Liguori, qui, dans tous ses écrits, mais spécialement dans son beau Livre, son livre d'or Les gloires de Marie a admirablement parlé de notre Glorieuse Reine, la douce Reine du ciel, notre Mère, la très sainte Vierge Marie! Il est impossible, dit saint Alphonse, qu'un serviteur de Marie se perde, pourvu qu'il la serve fidèlement et qu'il se recommande à elle... quand nous disons qu'il est impossible qu'un serviteur de la Sainte Vierge se damne, cela ne s'entend point de ceux qui se prévalent de leur dévotion pour pécher avec plus de sécurité. Il semble donc que, lorsque nous exaltons la miséricorde de Marie envers les pécheurs, on a tort de nous blâmer, sous prétexte que ces malheureux s'en autorisent pour pécher plus librement; car nous disons que de tels présomptueux, parleur téméraire confiance se rendent dignes de châtiment, et non de miséricorde. Ainsi, les pécheurs dont il est ici question, sont ceux qui, au désir de s'amender, joignent la fidélité à servir et à invoquer la mère de Dieu. Pour ceux-ci, je soutiens, il est moralement impossible qu'ils se perdent. Saint Alphonse étudie ensuite les docteurs et les Saints qui l'ont précédé et qui concluent unanimement avec lui, qu'un vrai serviteur de Marie ne saurait périr et il continue: En effet, il est certain, comme l'affirme saint Bernard, que la Bienheureuse Vierge ne peut manquer ni de puissance ni de bonne volonté pour nous sauver. La puissance ne lui manque pas, puisqu'il est impossible que ses prières ne soient pas exaucées, ainsi que l'assure saint Antonin. Saint Bernard dit pareillement que ses demandes ne peuvent jamais être vaines, et qu'elle obtient tout ce qu'elle veut. La volonté de nous sauver ne lui manque pas non plus», puisqu'elle est notre Mère, et qu'elle désire plus notre salut que nous le désirons nous-mêmes. Si donc tout cela est vrai comment un serviteur de Marie pourrait-il se perdre? C'est un pécheur, dira-t-on; mais, si avec fidélité et désir de s'amender, il se recommande à cette bonne Mère, elle se chargera de lui procurer les lumières nécessaires pour sortir de son mauvais état, le repentir de ses fautes, la persévérance dans le bien et enfin une bonne mort. Et quelle est la mère qui, ayant toute facilité d'arracher son fils à la mort, demandant seulement sa grâce au juge, ne le ferait pas ? Comment donc penser que Marie, la Mère la plus tendre pour ceux qui s'attachent à son culte, pouvant délivrer un de ses enfants de la mort éternelle, et le pouvant si facilement, n'en ferait rien? Ah! pieux Lecteurs! remercions le Seigneur, si nous voyons qu'il nous a donné la confiance et l'affection que nous devons avoir envers la Reine du ciel, puisque Dieu, selon saint Jean Damascène, n'accorde cette grâce qu'à ceux qu'il a résolu de sauver. Voici les paroles remarquables par lesquelles ce grand Saint anime son espérance et la nôtre: O Mère de Dieu ! je mets ma confiance en vous, je serai sauvé; si je suis sous votre protection, je n'ai rien à craindre; car, vous être dévoué, c'est avoir des armes qui assurent la victoire, armes que Dieu n'accorde qu'à ceux qu'il veut sauver. Marie est notre Mère, elle nous a adoptés pour ses enfants, au pied de la croix, sur le Calvaire! Oh! heureux ceux qui vivent sous la protection d'une Mère si aimante et si puissante! Le prophète David, bien que Marie ne fût pas encore née alors, demandait à Dieu son salut, en se déclarant fils de Marie, et faisait cette prière: Sauvez-moi, Seigneur! moi qui suis le fils de votre servante. De quelle servante parlait-il, demande saint Augustin, sinon de celle qui a dit: Je suis la servante du Seigneur? Eh ! qui osera jamais, dit le Cardinal Bellarmin, venir arracher du sein de Marie ceux de ses enfants qui s'y réfugient pour échapper à leurs ennemis? O Mère pleine de tendresse! Mère pleine de bonté! soyez à jamais bénie! et béni soit à jamais le Dieu qui vous a donnée à nous pour Mère, et pour Refuge assuré dans tous les dangers de la vie! Ayez donc toujours bon courage, ô vous qui êtes les enfants de Marie et nous savons qu'elle reçoit pour ses enfants tous ceux qui désirent l'être. Courage et confiance! quelle crainte auriez-vous de périr, quand une telle mère vous défend et vous protège ? Voici ce que doit se dire, avec saint Bonaventure, quiconque aime cette bonne Mère et se met sous sa protection: O mon âme! que crains tu? la cause de ton salut éternel ne peut se perdre, puisque la sentence est laissée à la décision de Jésus, qui est ton Père, et de Marie qui est ta Mère! La même pensée rassurait saint Anselme et le remplissait de joie: O heureuse confiance! s'écriait-il, ô refuge assuré ! la Mère de Dieu est ma Mère; avec quelle certitude ne dois-je pas espérer, quand je vois l'affaire de mon salut entre les mains d'un Père si bon et d'une Mère si compatissante! Ecoutons donc la voix de notre Mère qui nous engage à devenir comme de petits enfants, à nous tenir près d'elle et à l'invoquer dans tous nos besoins. Les enfants ont toujours à la bouche le nom de leur mère; et dans tous les dangers qui les menacent, dès que la moindre crainte les saisit, on les entend aussitôt s'écrier: Ma mère, ma mère! Ah ! douce Marie, ma tendre Mère! c'est là précisément ce que vous désirez de nous: vous désirez que, comme vos enfants, nous vous appelions à notre secours dans tous les périls, parce que vous voulez nous protéger et nous sauver, ainsi que vous avez toujours fait, quand vos enfants ont eu recours à vous.


Exemple


L'an 1683, Nicolas Grassi, président de la chambre royale, fut envoyé en mission dans l'Etrurie par le vice-roi de Naples. A son retour, il s'arrêta à Rome, avec toute sa suite, pour vénérer les sanctuaires de cette ville. On était à la fin du carnaval, quand son fils unique tomba malade. Il fut bientôt réduit à la dernière extrémité ; si bien que les médecins l'abandonnèrent. Sa mère était au désespoir; mais parce qu'elle était très dévote à saint Antoine, elle lui adressa de ferventes prières. Le mardi avant les cendres, environ vers trois heures du matin, elle entendit son jeune enfant, qui s'appelait Philippe, prononcer doucement le nom de saint Antoine: elle courut aussitôt vers le lit du pauvre agonisant, et lui demanda ce qu'il voulait. L'enfant se contenta de remuer sa petite main: il semblait lui dire de s'écarter, comme si elle était un obstacle au soulagement qu'il attendait. La mère s'éloigna en effet; mais elle l'entendit répéter avec plus de joie encore, le nom de saint Antoine. Comme elle lui demanda ce que signifiait cette appellation réitérée du Saint, l'enfant lui répondit: J'ai vu un petit Frère, qui portait une robe grise: ce Frère c'était saint Antoine. Il tenait à la main quelques fleurs blanches et rouges, avec un livre sur lequel était assis un petit enfant qui brillait comme s'il était tout en argent. Il ne sut pas en dire davantage; cependant il donna à entendre par ses signes qu'il avait vu autre chose. Bientôt après il entra en convalescence; et le quatrième jour du mois de mars suivant, il était complètement guéri. Quelque temps après, on le porta dans une église où l'on vénérait l'image de saint Antoine. En l'apercevant, il se tourna, vers sa mère et dit: Voilà, Maman, comment était le petit Frère qui m'a guéri. Chaque fois qu'il rencontrait un Franciscain, il répétait: L'habit que portait le petit Frère ressemblait à celui-là. Quand le président fut rentré à Naples avec sa femme et ses enfants, il alla rendre grâce à l'église Saint Laurent: depuis il ne cessait de publier partout la grâce insigne dont il avait été l'objet.


Répons Miraculeux (voir au premier mardi)

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