Neuvaine avec sainte Thérèse et ses parents Louis et Zélie Martin
Neuvaine avec sainte Thérèse et ses parents Louis et Zélie Martin
« Le Bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre » ( L.T.261)
Ne craignons pas d'être aujourd'hui des enfants de Dieu responsables. Que par l'action de l'Esprit Saint nos «oui» soient actions dans le monde d'aujourd'hui. Que nos familles reconnaissent l'importance de la fidélité et de la confiance dans la venue de Notre Seigneur Jésus, Christ hier, aujourd'hui et demain. Que chaque pensée de nos cœurs soit tournée dans le pardon et la miséricorde vers la Maison du Père. Que debout dans l'espérance en présence de la Vierge Marie nous choisissions le Chemin de la Vie. Que la voie d'enfance nous soit donnée par sainte Thérèse de Lisieux et ses parents Monsieur et Madame Martin. Que par le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, la grâce de la Vierge Marie, saint Joseph, la présence de la Cour Céleste et la Communion des Saints, nous soyons toujours appelés à la sainteté. Amen.
Imprimatur, Malines, 4 août 2001
Chanoine E.Van Billoen, vic.gén.
Neuf jours avec sainte Thérèse et ses parents Louis et Zélie Martin
Il nous a été donné de découvrir la beauté d'un nid familial, celui de la famille de Monsieur et Madame Martin et de leurs neuf enfants. Voici une neuvaine de prières en leurs compagnies. Laissons- nous porter d'une façon très filiale par cette famille exceptionnelle. Puissions-nous recevoir au cours de cette démarche de neuvaine, la fidélité qui était celle de la famille Martin à rythmer le temps de nos vies avec celui de l'Amour. Trouvons dans nos demandes adressées aux petits frères de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, la force pour accompagner nos prêtres et séminaristes dans le monde d'aujourd'hui. Dans nos demandes adressées aux sœurs et frères de sainte Thérèse, trouvons l'audace du témoignage afin de défendre la beauté de la famille dans le monde d'aujourd'hui. Puissions-nous nous reposer dans la découverte de la liturgie de la famille qui était si chère à Monsieur Martin et à Madame Martin. Cette liturgie quotidienne était celle de la mémoire familiale, celle de la transmission et de la fidélité à l'image de l'enseignement de sainte Anne à la Vierge Marie et ce dans une humilité proche de saint François d'Assise. Oui comme l'inspire la couverture de ce livret, puissions-nous nous laisser entraîner dans la paix et dans la confiance sur l'océan de l'Amour, vers les eaux tranquilles, profondes et nourricières de la Miséricorde du Père. Demandons à Notre Père, à Notre Seigneur Jésus Christ, à la Vierge Marie, à Saint Joseph, à sainte Anne, les guérisons nécessaires pour que soit reconnue la sainteté de la famille de sainte Thérèse de Lisieux. N'hésitons pas à nous confier à la Divine Volonté comme des pierres vivantes du Rosaire de nos vies.
« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il la créa, homme et femme, Il les créa » (Gen. 1-27)
Quelle joie doit être la nôtre de faire mémoire journalière de la création qui nous entoure. N'hésitons pas à chanter l'hymne de l'univers : « Toutes les oeuvres du Seigneur bénissez le Seigneur, à lui haute gloire et louange éternelle » (Dn. 3). Nos chemins de la terre élèvent et descendent, s'éclairent et s'obscurcissent, que ce soit dans l'humidité ou l'aridité, dans le brouillard ou le feu. Tout ici concourt à établir un hymne à la création. Louis Martin décrivait à ses enfants les profondes vallées et les cimes majestueuses des paysages qu'il aimait. Avec sa petite reine Thérèse, il contemplait toute la Création, jusqu'aux cyprès et le ciel d'Italie. En bon père de famille, il conduit encore aujourd'hui vers le clapotis des rivières, à l'écoute des chants d'oiseaux qui nous parlent de la terre. Louis Martin nous entraîne au bord des étendues marines où se mêlent le ciel, l'embrun et la mer. Avec Thérèse qui lisait dans les étoiles l'éclat de Dieu, qui connaissait les moineaux comme les aigles, les neiges comme les parfums des pollens, les pierres du Colisée, les couleurs de la terre et celles des vergers. Ainsi, dans le crépuscule des jours comme dans celui des aurores de Normandie, Louis Martin orchestrait en une musique familiale, l'ode de Dieu. Il chantait chaque soir et déclamait le poème du créateur pour sa famille réunie. Et Zélie Martin qui avait compris la beauté secrète d'un cristal de neige, la restituait dans ses points de dentelle pour composer la fresque des temps de fêtes et des souvenirs. A notre tour sachons rythmer pour nos enfants, le temps des saisons et les temps de vie comme celui des petites morts. Puissions nous lever les mains pour louer Dieu dans la création et le remercier. Avec Louis et Zélie Martin redécouvrons le sens profond de la vie porteur de l'essence divine. Oui, retrouvons le désir de la vie.: « Saint immortel, prends pitié de nous. A Toi Dieu, donateur de vie, purifie-nous de toute souillure, Toi qui es bonté » (liturgie des vêpres).
Prières pour chaque jour de la neuvaine
A Louis et à Zélie Martin parents de sainte Thérèse de Lisieux, de Marie, Pauline, Léonie, Hélène, Louis Joseph, Louis Jean Baptiste, Céline et Mélanie:
« Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin dont le couple fut fidèlement unis, donnant le témoignage d'une vie chrétienne exemplaire, par l'exercice du devoir d'état et la pratique des vertus évangéliques. Dans l'éducation d'une famille nombreuse, à travers les épreuves, les deuils et la souffrance, ils ont manifesté généreusement leur confiance en Toi, leurs soumissions à Ta volonté. Daigne, Seigneur, faire connaître les grâces que je sollicite, dans l'espérance que le père et la mère de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus pourront un jour être proposés en modèles aux familles d'aujourd'hui. Amen. » Notre Père, Je Vous salue Marie.
La Rencontre, le temps de Dieu
« N'oubliez jamais Celui que l'Amour a fait mourir pour vous. Mais vous ne l'aimerez que vous saurez souffrir en silence. Le préférer à la créature et l'éternité du temps. » (sainte Marguerite Marie à Paray le Monial).
Prière à l'Esprit -Saint : L'esprit et l'Epouse disent: «Viens»: que vienne ta grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous. Que celui qui entend dise: «Viens», que celui qui a soif vienne, que celui qui le veut reçoive de l'eau vive gratuitement. Celui qui atteste cela, dit: «Oui, je viens bientôt». Amen. Viens Seigneur Jésus, maranatha.
Psaume 23
Le Seigneur est mon berger: je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; Il me conduit par le juste chemin, pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi: ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis; Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie; J'habiterai la maison du seigneur pour la durée de mes jours.
Réflexion : Dieu ne sèmerait pas un désir en nous s'Il ne voulait qu'il s'accomplisse. En effet le désir de l'Esprit habitait Louis et Zélie Martin, celui de choisir la vie consacrée et du don total. Pourtant les portes espérées ne se sont pas ouvertes devant eux pour une vie monastique. Dieu leur préférait, dans son plan divin, un autre temps, une autre entrée, une autre porte. Rappelons-nous l'engagement entre Tobie et Sarah: «Désormais tu es mon frère et elle est ta soeur. Elle t'est donnée à partir d'aujourd'hui pour toujours» ( Tob.7-11). Il n'est jamais bon en effet que nos actions s'inscrivent dans la seule volonté de les voir aboutir. Voilà pourquoi nous devons nous inscrire à l'école de la patience et accepter de nous laisser modeler en nous laissant porter par la seule Volonté de l'Esprit. La Divine Volonté, voilà ce qui est important. A travers les points de dentelles de Zélie Martin, le temps des horloges de Louis Martin, laissons les parents de sainte Thérèse nous ramener à notre temps terrestre, là où nous sommes pour aimer. Relisons le texte que Monsieur Martin adressait à Zélie : « Le lien qui constitue ce sacrement est indépendant de sa consommation. Nous avons une preuve éclatante de cette vérité dans la Sainte Vierge et Saint Joseph qui, bien que véritablement mariés, ont gardé une continence perpétuelle. Ces illustres époux ont eu pour imitateurs plusieurs saints vivants vierges dans le mariage, se bornant à l'union pure du coeur, renonçant d'un commun consentement au commerce charnel qui leur était permis. Ces mariages avaient tout l'essentiel nécessaire à leur validité, ils avaient même ces avantages sur les autres de représenter d'une manière plus parfaite l'union chaste toute spirituelle de Jésus Christ avec son Eglise ». Comprendre et accompagner le désir spirituel des époux Martin à vivre de la sainteté, nous renvoie au fait qu' à la lumière de l'Esprit, la fécondité du couple s'incarne souvent au-delà du désert : « Là ils se mirent à penser qu'ils n'avaient pas seulement à acquérir la sainteté, mais aussi, en s'adjoignant des compagnons nouveaux , à développer l'ordre que Notre Dame avait commencé par eux » (ordre des Servites). Dieu Notre Père, apprends-nous à compter ton temps et non pas le nôtre si souvent encombré par nos désirs de la terre. Que nos rencontres et nos choix d'amour se lisent dans Ta seule Présence.
Demande: Que Louis et Zélie Martin nous apportent le don de l'attente pour accueillir l'Esprit de Dieu. Monsieur et Madame Martin, apprenez-nous à faire mémoire du don de l'Esprit.
Prières du jour: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
Deuxième jour
Les fruits de l'Esprit
« Le Seigneur m'a donné des parents plus dignes du ciel que de la terre » (sainte Thérèse de l'Enfant Jésus).
Prière à l'Esprit -Saint: « O Feu consumant, Esprit d'amour, survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe; que je lui sois une humanité du surcroît, en laquelle il renouvelle tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, couvrez-la de votre ombre, ne voyez en elle que le Bien Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances ». (Bienheureuse Elisabeth de la Trinité)
Psaume 21
Seigneur, Ta Force réjouit le roi; Combien Ton Salut le comble d'allégresse Tu lui as accordé le désir de son coeur, Tu n'as point refusé le souhait de ses lèvres car tu l'as prévenu de bénédictions de choix, Tu as mis sur sa tête une couronne d'or fin; Tu lui as accordé la vie qu'il demandait, longueur de jours, encore et à jamais. Grande gloire lui fait ton salut, Tu as mis sur lui le faste et l'éclat; oui, tu l'établis en bénédictions pour toujours, Tu le réjouis de bonheur près de ta face.
Réflexion: Le « Oui » donné dans le souffle de l'Esprit correspond à un engagement sur le chemin de la confiance et de l'abandon, si cher à sainte Thérèse: « Seigneur que Ta volonté se fasse et non la mienne ». Effectivement, à l'écoute de l'Esprit, il nous sera plus facile dans le tumulte du monde, de discerner l'appel à la sainteté. Ce chemin particulier peut s'avérer rebutant, aride, voire désertique quand il ne se nourrit pas de la pratique des sacrements, de l'Eucharistie. A chaque pratique recommencée, on retrouve l'échos de la voix d'Osée si proche de nous encore aujourd'hui: « Je te fiance à moi à jamais par la justice et le droit, par la grâce et la miséricorde. Je te fiance à moi par la fidélité et toi tu connaîtras le Seigneur » (Osée 2, 21-22). L'espérance est un moteur, une dynamique, pour ceux qui se reconnaissent vivants: « L'Esprit te couvre de son ombre, tu accueilles en toi la rosée du ciel, déjà les temps sont accomplis. Au loin blanchissent les moissons de ceux qui traversent le Jourdain, terre d'Israël » (Chroniques). Louis et Zélie Martin connaissaient le chant de l'Esprit et ils reconnaissaient les parfums de l'aurore. Ils ont, depuis toujours, désirer consacrer leur union en mémoire de Tobbie et Sarah: « Tobbie se lève du lit et dit à Sarah: Debout ma soeur. Il faut prier tous deux et recourir à Notre Seigneur pour obtenir sa grâce et sa protection. Elle se leva et ils se mirent à prier pour obtenir d'être protégés. » (Tobbie 8). Voila pourquoi il est important que la construction de nos familles de la terre se réalise à l'image de l'humanité du Père, celle de la famille de Nazareth, celle de saintes familles. Nous sommes tous appelés à être des architectes de l'espérance et de l'amour : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton architecte t'épousera et comme le mari se réjouit de son épouse, ton Dieu se réjouira de toi » (Is 62-5). A travers cette douce relation établie avec Notre Père, sainte Thérèse peut nous rassurer sur notre vocation de parents. Comme le dit la Vierge Marie : « Familles ne vous laissez pas détruire ». Que Louis et Zélie Martin nous enseignent le « Oui » afin que nous parvenions à construire. Par ce « Oui » donné, puissions nous devenir des enfants prodigues. Donnons la vie pour que la vie nous soit donnée.
Demande: Louis et Zélie Martin, puisque dans l'incarnation de votre amour vous confirmez votre désir de la conception pour chacun de vos enfants, aidez-nous à obtenir cette grâce du repos dans la vie donnée du Père. Puissions-nous Lui consacrer tous nos actes de vie et nos dons d'amour.
Prière quotidienne: Notre père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
L'épreuve et la maladie
« Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau » (Math.11-28)
Prière à l'Esprit Saint : Parlez, Saint-Esprit, pour faire une fontaine en mon coeur, dont l'eau pure et salutaire sauve le plus grand pêcheur guérit le plus incurable en lui dessillant les yeux, et pardonne au plus coupable en rejaillissant aux cieux. Pire que la Madeleine, que Lazare au tombeau et que la Samaritaine, je vous demande cette eau; j'en veux boire, j'en demande, J'en sais le don précieux; Plus cette faveur est grande, plus vous serez glorieux. Soutenez mon impuissance, je suis un roseau vivant. Arrêtez mon inconstance, je change plus que le vent. Dissipez mon ignorance, je suis un aveugle né. (saint Louis Marie Grignon de Montfort).
Psaume 41
Heureux qui pense au pauvre et au faible; au jour de malheur le Seigneur le délivre; le Seigneur le garde, Il lui rend vie et bonheur sur terre: Il ne le livre pas à l'appétit de ses ennemis, le Seigneur le soutient sur son lit de douleur; Tu refais tout entière la couche où il languit. Moi j'ai dit : « Pitié pour moi, Seigneur, guéris mon âme, car j'ai péché contre toi ». Mes ennemis parlant de moi me malmènent: « Quand va-t-il mourir et son nom périr? » Vient-on me voir, on dit des paroles en l'air, le coeur plein de malices, on déblatère en dehors. Mais toi Seigneur, pitié pour moi, fais-moi lever, je les paierai de leur dû, ces gens: par là, je connaîtrai que tu es mon ami, si l'ennemi ne lance plus contre moi son cri; et moi, que tu soutiens, je resterai indemne, Tu m'auras à jamais établi devant Ta Face. Béni soit Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours jusqu'à toujours. Amen.
Réflexion: Aux Buissonnets, la Vierge au Sourire nous appelle et nous invite à comprendre que son sourire, que tout sourire est accueil et source de guérison. A l'école de sainte Thérèse, reconnaissons le vrai sourire dans l'épreuve comme dans la maladie loin du repli sur soi, loin du discours négatif : « Pourquoi cela m'arrive-t-il? », qui dessèche toute espérance. Zélie Martin jusqu'au bout de sa vie a porté son épreuve. Elle l'a conduite aux pieds de la Vierge Marie à Lourdes au-delà de la maladie et de la souffrance. Elle pratiqua l'espérance par-dessus tout. A Lisieux, Louis Martin a déposé son chemin de croix sur l'autel de pierre comme un holocauste d'amour. Les époux ont choisi de se tenir au pied de la croix en enfants fidèles et dans la compassion car ils savaient, fidèles à l'école de sainte Bernadette, qu'ils ne seraient par heureux en ce monde mais dans l'autre. A notre tour, nous devons comprendre que toute notre existence, quelles que soient les épreuves qui la composent, peut devenir et doit devenir une offrande. Mais comment réussir à trouver ce passage entre l'ombre à la lumière? Ecoutons saint Pierre Chrysologue: « Offre à Dieu ta vie, l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui ne lui donnera pas cela n'aura pas d'excuse, parce que on a toujours soi-même à offrir. Mais pour que ces dont soient agrées, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde. Car ce que tu n'abandonnes pas à autrui tu ne l'auras pas ». Les épreuves de famille, la maladie, les déceptions professionnelles nous guettent et nous menacent régulièrement. Tout peut nous sembler démesuré et injuste quand un cataclysme ébranle nos vies ou notre entourage. Mais quoiqu'il nous arrive, sachons demeurer dans le juste discernement, le juste état d'âme. Demeurons toujours dans l'écoute de l'autre. Maintenons intact notre capacité à donner, à offrir, même si Dieu nous semble reprendre ce qu'il a donné dans une relation amoureuse mystérieuse. L'offrande de nous-mêmes doit être notre idéal de vie soutenu par la Charité, grande vertu théologale. Louis et Zélie Martin ont tout donné. Ils ont tout offert, sans distinction. Toujours ils ont semé pour faire grandir dans la Patrie Céleste. Sommes-nous capables de semer et d'attendre la récolte avec patience et humilité ? Accepter d'être dans la main du Père comme un petit enfant, n'est-ce pas déjà accepter Sa Bénédiction ?
Demande: Louis et Zélie Martin permettez-nous d'avoir accès à une compréhension de l'amour au sein même de nos épreuves et maladies. Intercédez pour nous afin que dans l'offrande de toute épreuve, nous devenions les porteurs d'eau qui nettoient les plaies de Celui qui a tout donné par amour.
Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
Eclatement de la famille
« Soyez entre vous plein de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns les autres comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu puisque vous êtes ses enfants bien aimés » (He).
Prière à l'Esprit- Saint :« O Feu de l'Esprit paraclet, vie de la vie de toute créature, tu es saint, toi qui vivifies les formes. Tu es saint, toi qui couvres de baume les dangereuses fractures, tu es saint, toi qui panses les fétides blessures. O souffle de sainteté, ô feu de charité, ô douce saveur dans les coeurs, et pluie dans les âmes, odorante de vertus. O très pure fontaine où l'on voit Dieu assembler les étrangers et rechercher les égarés. O cuirasse de la vie, espoir de l'union de tous les hommes, retraite de la beauté, sauve les êtres. Garde ceux qu'emprisonne l'ennemi et délivre ceux qui sont enchaînés, ceux que veut sauver la divine puissance ». (sainte Hildegarde)
Psaume 132
Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d'être unis. On dirait un baume précieux, un parfum sur la tête, qui descend sur la barbe, la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement. On dirait la rosée d'Hermon qui descend sur les collines de Sion. C'est là que le Seigneur envoie la bénédiction, la vie pour toujours.
Psaume 133
Vous tous, bénissez le Seigneur, vous qui servez le Seigneur, qui veillez dans la maison du Seigneur au long des nuits. Levez les mains vers le sanctuaire, et bénissez le Seigneur, que le Seigneur te bénisse de Sion, Lui qui a fait le ciel et la terre.
Réflexion: Tout évènement de la vie peut servir de fondation pour établir une famille dans le ciel. Par exemple ceux qui nous quittent, nos défunts, peuvent nous préparer un chemin. N'oublions jamais la belle prière pour les âmes de nos défunts. Ils ont tant besoin de nous. Que dire également de nos familles divorcées, ces effritements de l'alliance quand celles-ci construisent un veau d'or? Dans la mémoire de ce que nous dit l'Evangile « C'est par tes blessures Jésus que nous serons guéris » pensons d'une façon positive à toutes les formes de blessures d'amour et plaçons-nous en situation d'accueil et non de rejet. Il se peut que nous soyons amenés à vivre une séparation pour accéder à d'autres relations plus enrichissantes pour nous-mêmes et automatiquement pour les autres. Les petits frères de Thérèse n'étaient-ils pas des anges du ciel pour leur famille de la terre ? Thérèse elle-même nous apprend dans P. N. 16. 5: « Lève les yeux vers la céleste Patrie et tu verras sur des trônes d'honneur un père aimé, une mère chérie auxquels tu dois ton immense bonheur. » Donc nous pouvons établir des relais dès ce monde à condition de le vouloir : « Ecoute ma voix. Je te donne un conseil et que Dieu soit avec toi. Tu discerneras, tu feras, allège ta charge. Que d'autres la portent avec toi. Si tu faits celà , Dieu te donnera ses ordres et tu pourras tenir... Moïse écouta la voix de son beau-père et fit tout ce qu'il avait dit. » (Ex. 18, 13-27) Divorcés, nous pouvons par exemple demeurer fidèles à un sacrement donné, à un époux parti, en préservant dans l'espérance de la miséricorde, un dialogue d'amour avec notre Père des Cieux. Quel que soit notre état de séparation et dans l'attente d'être rétablis dans notre alliance avec le Père, apprenons à bénir puisque nous sommes appelés à bénir. Sachons recevoir et donner le pardon. Louis et Zélie Martin dans la fidélité à l'alliance, ont toujours accueilli la bénédiction du Père pour la transmettre dans la paix familiale, à leurs enfants et autour d'eux. Oui le ciment de l'Alliance est en nous car notre identité est en notre Père. « Ne crains pas, car je t'ai racheté. Je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi. » (Isaïe 43, 1-5) Avec saint Jean retenons la phrase de Notre Seigneur : « Ne murmurez pas entre vous ». Et chantons le psaume: « Voyez qu'il est bon, qu'il est doux, d'habiter en frères tous ensemble ».
Demande: Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à faire de nos éclatements de familles, des chemins de guérison. Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à affirmer nos « oui » ou « non ». Que nos événements de vie soient mis dans un éclairage de vérité et de fraternité.
Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
Au-delà de toute souffrance
« Réjouissez-vous que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux, pas du reste ». (Lc 10-20).
Prière d'action de grâce : « Marie vivant dans la pensée du Père, Marie épouse des desseins du Père; rappelle-moi dans l'enveloppement de ta présence maternelle, que j'ai été créé avec sagesse et par amour afin que je puisse dire. Rempli de reconnaissance pour un Père si infiniment bon: «Je te rends grâce Seigneur pour la merveille que je suis ». Marie visite l'instant de ma conception, je te le consacre. Je te consacre mon père et ma mère de la terre, je te consacre leur union. Je te consacre toutes les unions de la terre, pour qu'à l'image de Dieu, l'homme donne la vie avec sagesse et par amour ». (Fr. Ephraïm)
Réflexion: S'il nous est promis qu'au-delà de toute souffrance une joie éternelle nous attend, peut-on affirmer qu'il existe un début et une fin à toute souffrance? La souffrance est dans la conception même de la vie. Or si la vie est don gratuit, toute résistance faite à cette gratuité peut devenir génératrice de lutte, de doute et donc de souffrance. Nous devons choisir entre la maîtrise et l'abandon : « Lorsque la bonté divine choisit quelqu'un pour une grâce particulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu'à sa fonction et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle. » (saint Bernardin de Sienne). La souffrance peut être existentielle, physique ou psychologique. Et si elle peut être constitutionnelle ou réactionnelle, elle peut correspondre à un registre de vie ou de mort. Sommes-nous prêts à accompagner Notre Seigneur Jésus Christ chaque jeudi soir à Gethsémani? : « Se relevant de sa prière, il vint à ses disciples et les trouva endormis de tristesse. Il leur dit: « Qu'avez-vous à dormir? Levez-vous et priez pour ne pas entrer en tentation". (Lc 22-45). Ne soyons donc pas tentés de fuir, de nous replier, de nous aigrir, dans cette lutte contre ce qui nous semble être injuste. Toute souffrance doit être au contraire partagée, offerte à tout instant mais si cela dépasse notre compréhension terrestre. Car au-delà de toute souffrance émerge l'acceptation de la grâce, celle d'être reconnu frère en Jésus Christ, et donc d'être reconnu fils de Dieu. Si nous ne pouvons les retenir, laissons venir les larmes car elles sont toujours nourrissantes et fruit de l'Esprit. Toute forme de désir sans la souffrance peut se comprendre comme une illusion sur l'amour. La souffrance vécue et acceptée des grands Saints est ici une école à la portée de tous, mais nous ne la considérerons jamais comme une fin en soi. Si là où est notre faiblesse réside notre force, la compassion au pied de la croix n'apparaît plus comme une gratuité ou une faiblesse, mais bien comme une attente, une espérance silencieuse. Car si au pied de la croix se tenait la première Eglise, soyons nous aussi, dans cette compassion, prêts à nous laisser embraser: « Comme ils l'emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus" ( Lc 23-26).
Demande: Louis et Zélie Martin, apprenez-nous chaque jour à découvrir et à reconnaître ce triomphe de l'amour sur la souffrance encouragée par votre petite reine Thérèse. Acceptons comme vous le fîtes, de nous confier en adoption à la Vierge Marie et à saint Joseph pour obtenir toute forme de guérison. Nous vous remercions Monsieur et Madame Martin car vous nous montrer le chemin du meilleur choix et de l'acceptation de l'adoption filiale afin de vivre à Nazareth comme aux Buissonnets dans votre famille.
Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
La nuit, le désert, la purification
« C'est pourquoi je vais la séduire, la conduire au désert et parler à son cœur » (Osée 14)
Prière à l'Esprit Saint : « Venez, Père des lumières, venez Dieu de Charité, formez en moi mes prières, montrez-moi la vérité, faites descendre en mon âme un charbon de votre feu qui la pénètre de flamme et la remplisse de Dieu. Venez Saint Esprit, qui faites les martyrs, les confesseurs, les apôtres, les prophètes, les grands héros, les grands coeurs, c'est Votre seule conduite que mon sauveur a suivie; afin donc que je l'imite, conduisez-moi comme lui. » (saint Louis- Marie Grignon de Montfort).
Psaume 4
Quand je crie, réponds-moi, Dieu ma justice. Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière. Fils des hommes, jusqu'où irez-vous dans l'insulte à ma gloire, l'amour du néant et la course au mensonge ? Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle, le Seigneur entend quand je crie vers lui. Mais vous tremblez, ne pêchez pas, réfléchissez dans le secret, faites silence. Offrez les offrandes justes et faites confiance au Seigneur. Beaucoup demandent: « Qui nous fera voir le bonheur? » Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage. Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons. Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car Tu me donnes d'habiter, Seigneur, seul dans la confiance.
Réflexion: Nos conceptions du désert, de la solitude, de la nuit, se mêlent à celles de l'abandon, de la tristesse, de la punition. Si nous acceptons que notre temps de la terre ne soit pas celui de Dieu, alors nous pouvons mieux comprendre ces conceptions négatives. Car Notre Père ne se présente pas à nous dans les orages, les épreuves, les grandes manifestations, mais comme Elie le vécut, dans le silence et le souffle léger. N'est-ce pas dans le souffle léger quese disent les secrets ? Car Dieu donne puis Il reprend et ce dans un grand mystère d'échange d'amour. De notre côté, il arrive que quand nous donnons nous ne soyons pas compris. Parfois nous refusons de donner comme nous refusons de recevoir. Zélie Martin a tout donné et jusqu'à la mort pour ses enfants. Louis Martin a tout donné jusqu'à l'holocauste sur l'autel eucharistique. Et ces « tout » donnés sont couronnement dans le ciel. Ainsi, nos nuits de la terre, nos déserts, ne sont pas ceux du ciel. Comme le jour triomphe sans heurt des ténèbres parce qu'il sait qu'il sera vainqueur, il nous faut accepter sans violence toute nuit, tout désert, toute purification. Au Calvaire, au coup de lance, le sang et l'eau étaient fontaine jaillissante de vie. Il fallait que Dieu pleure pour que nous l'acceptions. Le coup de lance venu à la fin de l'agonie préfigurait une naissance. Il ne pouvait venir avant l'agonie qui aurait annoncé une mort. Thérèse désirait au Colisée la poussière du sang séché des martyrs. Zélie Martin a engendré dans l'épreuve physique et morale une sainte famille. Louis Martin a porté au Carmel son désir de la prêtrise et comme Moïse, après le désert, il n'a pu contempler la terre promise. Relisons ce texte de Monsieur Martin: «Dieu n'a ouvert qu'une voie pour conduire tous les hommes au bonheur qu'Il leur destine. C'est celle des contradictions et des croix. Elle est pour les princes comme pour les bergers et la foi nous apprend qu'Il n'en exempte personne. »
Demande: Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à être simplement, pauvrement, des instruments de Dieu Comme Thérèse préparait à chaque Eucharistie la table du repas, puissions-nous dans la fidélité, inviter notre Dieu à notre table. Alors l'attente deviendra présence et nous deviendrons serviteurs.
Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
L'abandon dans l'espérance
« Demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira » (Math. 7, 7).
Prière à l'Esprit Saint :« Viens Esprit Saint, viens Feu d'Amour, viens Père des pauvres épris de mes blessures, Seigneur, Tu m'as choisie dès ma plus tendre enfance, et je puis m'appeler l'oeuvre de Ton amour. » (sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)
Poème
Réjouis-toi, Jérusalem: jubilez à cause d'elle, vous tous qui l'aimez. Soyez remplis d'allégresse à cause d'elle, vous tous qui portiez son deuil. Afin que vous soyez allaités et rassasiés par son sein de consolation. Afin que vous savouriez avec délices sa mamelle de gloire. Car ainsi parle le Seigneur : Je vais faire couler vers elle la paix comme un fleuve, Et comme un torrent débordant la gloire des nations. Ses nourrissons seront portés sur les bras et caressés sur les genoux. Comme un fils que sa mère console, Moi aussi je vous consolerai. (Is. 66, 10-14)
Réflexion: A la maison de Nazareth comme à Alençon, il n'y a de place que pour une pédagogie douce et gratifiante. La douce école de la Vierge Marie comme celle de Thérèse, nous éduque dans la Sagesse et la Vérité : « La vérité vous rendra libres », libre d'aimer mais surtout libre pour reconnaître, recevoir et aimer l'amour. L'Amour nous pouvons le reconnaître car il est source de grâce et de guérison. D'ailleurs, Louis et Zélie Martin nous donnent un grand exemple de fidélité dans la prière au temps des épreuves. Ils sont fidèles aux neuvaines, aux pèlerinages : « Qu'ils sont beaux les pieds qui portent la bonne nouvelle" (saint Paul) Dans la maladie, Zélie Martin s'abandonne confiante dans un voyage à Lourdes. De l'épreuve à l'abandon, dans la confiance vers la guérison, tous nos états de misère devraient se nourrir de l'un ou et de l'autre. Quel mystère, quel trésor à découvrir. A l'école de Thérèse nous recevons tout par Marie pour Jésus. Nous recevons la voie d'enfance cette si belle voie de guérison : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai pour que le Père soit glorifié dans le fils. .. Celui qui m'aime sera fidèle à ma parole. Mon Père l'aimera, Nous viendrons à lui et Nous ferons chez lui Notre demeure. » (Jn. 14, 13 et 23) Dans cet abandon, Zélie Martin a reçu en son sein les sept enfants consacrés au Seigneur. En notre sein, acceptons de porter un nouvel enfant du nom de coeur et de pardon.
Demande: Zélie Martin montrez-nous le chemin de Marie, la grande voie d'enfance prophétisée par Thérèse. Faites que nous puissions renaître dans la confiance du sein de Marie sans la force de nos poignets. Louis et Zélie Martin apprenez-nous à nous laisser faire dans le temps et dans la grâce du Père par la seule force de l'Esprit.
Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
La maison du Père
« Comme un jour près de Toi, vaut mieux que mille ailleurs, je voudrais habiter dans ton temple, comme un jour près de Toi vaux mieux que mille ailleurs, je voudrais habiter ta maison Seigneur ».
Prière à l'Esprit -Saint : Viens, esprit créateur nous visiter, viens éclairer l'âme de tes fils; Emplis nos coeurs de grâces et de lumières, Toi qui créas toute chose avec amour, donne-nous les sept dons de ton amour, Toi, le doigt qui oeuvre au nom du Père; Toi dont il nous promit le règne et la venue, Toi qui inspires nos langues pour chanter. Gloire à Dieu note Père dans les cieux, Gloire au Fils qui monte des enfers; Gloire à l'Esprit de force et de sagesse, dans tous les siècles des siècles. Amen. (Veni Creator)
Evangile (Jn 14, 1)
« Que votre coeur cesse de se troubler. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père, sinon je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi. Et du lieu où je vais vous connaissez le chemin. »
Réflexion: Dieu est constant dans son amour. Dans cette espérance de l'amour fidèle de Notre Père, comprenons Sa douceur, laissons venir Sa Miséricorde. Et si la douceur de l'amour du Christ est réservée à la maison du Père que dans nos maisons nous en fassions l'expérience de l'espérance. Chantons, dansons, louons. Pourquoi ne pas respecter nos maisons par une propreté, un éclairage, une odeur qui rappelle les demeures de Nazareth, d'Alençon, les Buissonnets ?: « Levons nos mains vers le Dieu trois fois Saint, que ma prière s'élève devant Toi comme l'encens et mes mains comme l'offrande du soir . » ( office des Vêpres) Dans son atelier, Monsieur Martin, les yeux dans les éclats de la joaillerie, ne contemplait-il pas la splendeur d'une Jérusalem céleste? A la fin de sa vie, en offrant l'autel eucharistique à l'Eglise saint Pierre de Lisieux, ne vivait-il pas du Tabernacle de la maison du Père comme Marie le fut pour Jésus? Louis Martin gérait ses biens en bon père de famille, prince et berger rappelons-nous: « Ainsi, quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc » (Math. 7,2) L'odeur de la terre natale existe comme le parfum de la maison du Père. Soyons heureux de cette reconnaissance de la maison du Père: « Réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux pas du reste » (Lc 10, 20). Relisons également Thérèse: « Lève les yeux vers la céleste Patrie et tu verras sur des trônes d'honneur un père, une mère chérie, auxquels tu dois ton immense bonheur ». Pour revenir à la Maison osons la voie d'enfance par le chemin de Marie. Osons cette voie évangélique qui vient nous réintroduire dans cette ressemblance que nous avons avec Dieu et de tout ce qui Le constitue à l'image de la demeure de la Jérusalem Céleste. Cette voie d'enfance qui peut nous ramener dans le temps d'avant le péché originel. Demandons Lui de nous apprendre la Divine Volonté.
Demande: Louis et Zélie Martin enseignez-nous cette voie d'enfance, de purification, qui peut nous ramener à la Maison du Père. Puisse votre famille nous introduire dans le mystère d'un Dieu qui a des entrailles de mère.
Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...
Consécration
« J'ai donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu à ceux qui croient en mon nom » (Jn. 1, 12).
Consécration à Marie
« Je te choisis aujourd'hui, ô Marie, en présence de toute la cour céleste pour ma Mère et ma Reine. Je te livre et consacre en toute soumission et amour mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, te laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m'appartient sans exception, selon ton bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l'éternité. Amen ». (saint Louis Marie Grignon de Montfort)
Réflexion: Depuis notre baptême nous arrive-t-il de nous rappeler que nous sommes baignés de l'onction du Seigneur, incorporé au Christ ? Par les sacrements nous rappelons-nous que nous recevons la bénédiction du Père? : « Jacob appela ses fils et dit : « Réunissez-vous que je vous annonce ce qui arrivera dans la suite du temps.... » Il les bénit. A chacun il a donné une bénédiction qui lui convenait. » (Gen. 49, 1-28) A chacun Dieu donne ce qui lui convient dans son état au temps opportun comme un mission, une guérison, une conversion. Dans l'attente de cette Rencontre et dans ce temps de gestation, réfugions-nous dans la chambre nuptiale des époux du Ciel. Nous sommes tous unis au Christ dans la vie Trinitaire par une circulation d'Amour: « Que le Christ habite en vos coeurs par la foi et que vous soyez enracinés, fondés dans l'Amour. » (Eph. 3, 14-20) Alors levons-nous et dans un face à face avec notre Dieu, proclamons notre foi. Rendons-nous disponibles pour recevoir l'Esprit afin que la bénédiction du Père coule sur nous comme une rosée sanctifiante, miséricordieuse. Merci mon Dieu pour cette espérance que nous puissions te recevoir chez nous et que nous soyons dignes de te porter.
Demande finale: Louis et Zélie Martin consacrés dans le sein de la famille de Nazareth apprenez-nous le désir de la consécration. Amen. Nous vous demandons Monsieur et Madame Martin, la consécration pour nous mêmes, notre famille et celle du monde. Amen. Par sainte Thérèse, Zélie Martin, donnez-nous l'amour de la vie. Amen. Par sainte Thérèse petite reine, Louis Martin, roi de famille, enseignez-nous la liturgie des familles où nous sommes appelés, prêtre, prophète et roi. Amen. Notre Père Ave Maria.
Prière de l'enfant d'un saint (de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de SainteFace s'adressant à ses parents du Ciel): « De tes enfants exauce notre prière, protège nous, daigne encore nous bénir. Tu retrouves là-haut notre mère chérie qui t'avait précédé dans la céleste patrie. Maintenant dans les cieux, vous régnez tous les deux, veillez sur nous. Maintenant tes enfants t'adressent leurs prières, ils bénissent ta croix et ta douleur amère. Sur ton front glorieux, rayonnent dans les cieuxNeuf lys en fleur. »
Prière finale: Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin dont le couple fut fidèlement uni, donnant le témoignage d'une vie chrétienne exemplaire, par l'exercice du devoir d'état et la pratique des vertus évangéliques. Dans l'éducation d'une famille nombreuse, à travers les épreuves, les deuils et la souffrance, ils ont manifesté généreusement leur confiance en Toi, leur soumission à ta volonté. Daigne, Seigneur, faire connaître tes desseins à leur égard, et m'accorder les grâces que je sollicite, dans l'espérance que le père et la mère de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus pourront un jour être proposés en modèles aux familles d'aujourd'hui. Amen.
Pour la cause de béatification, toute personne pouvant témoigner d'une grâce particulière reçue par l'intercession de Monsieur et de Madame Martin peuvent nous la communiquer à l'adresse : chm@chemindemarie.com
Cette neuvaine en compagnie de Louis et Zélie Martin peut être diffusée chez les personnes et groupes qui souhaitent s'en inspirer.
Monseigneur A.M. LEONARD
Evêque de Namur
Le 21.09.1998
Téléchargez le texte de la Neuvaine (pdf) en cliquant ici
Saint Louis Martin
Le Vénérable Louis Martin
Père de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
1823-1894
Fête le 13 juillet
A son bon Père, rappelé à Dieu le 29 juillet 1894
Rappelle-toi qu'autrefois sur la terre
Ton seul bonheur était de nous chérir;
De tes enfants exauce la prière,
Protège-nous, daigne encor nous bénir !
Tu retrouves là-haut notre mère chérie,
Depuis longtemps déjà dans la sainte patrie;
Maintenant, dans les cieux,
Vous régnez tous les deux...
Veillez sur nous !
Rappelle-toi ton ardente Marie,
Celle qui fut la plus chère à ton coeur ;
Rappelle-toi qu'elle remplit ta vie,
Par son amour, de charme et de bonheur.
Pour Dieu, tu renonças à sa douce présence,
Et tu bénis la main qui t'offrait la souffrance.
De ton beau « diamant »
Toujours plus scintillant,
Oh ! souviens-toi !
Rappelle-toi ta belle « perle fine »,
Que tu connus faible et timide agneau;
Vois-la, comptant sur la force divine,
Et du Carmel conduisant le troupeau.
De tes autres enfants elle est aujourd'hui mère,
Viens guider ici-bas celle qui t'est si chère;
Et sans quitter le ciel,
De ton petit Carmel,
Oh ! souviens-toi...
Rappelle-toi cette ardente prière
Que tu formas pour ta troisième enfant.
Dieu l'entendit !... elle estime la terre
Un lieu d'exil et de bannissement.
La Visitation la cache aux yeux du monde,
Elle aime le Seigneur, sa douce paix l'inonde ;
De ses brûlants soupirs,
De ses ardents désirs,
Oh ! souviens-toi...
Rappelle-toi ta fidèle Céline
Qui fut pour toi comme un ange des cieux,
Lorsqu'un regard de la Face divine
Vint t'éprouver par un choix glorieux.
Tu règnes dans le ciel... sa tâche est accomplie;
Maintenant à Jésus elle donne sa vie...
Protège ton enfant
Qui redit bien souvent Rappelle-toi !...
Oh ! souviens-toi de ta «petite reine »,
Du tendre amour dont son coeur déborda...
Rappelle-toi que sa marche incertaine
Ce fut toujours ta main qui la guida.
Papa, rappelle-toi qu'aux jours de son enfance
Tu voulus pour Dieu seul garder son innocence.
Ses boucles de cheveux
Qui ravissaient tes yeux,
Rappelle-toi !
Rappelle-toi que dans le belvédère,
Tu l'asseyais souvent sur tes genoux,
Et, murmurant alors une prière,
Tu la berçais par ton refrain si doux !
Elle voyait du ciel un reflet sur ta face,
Quand ton regard profond se plongeait dans l'espace...
Et de l'éternité
Tu chantais la beauté,
Rappelle-toi !
Rappelle-toi ce radieux dimanche
Où, la pressant sur ton coeur paternel,
Tu lui donnas une fleurette blanche,
Et lui permis de voler au Carmel.
O père, souviens-toi qu'en ses grandes épreuves,
Du plus sincère amour tu lui donnas des preuves;
A Rome après Bayeux
Tu lui montras les cieux;
Rappelle-toi !
Rappelle-toi que la main du Saint-Père,
Au Vatican, sur ton front se posa;
Mais tu ne pus comprendre le mystère
Du sceau divin qui sur toi s'imprima.
Maintenant tes enfants t'adressent leur prière;
Ils bénissent ta croix et ta douleur amère !
Sur ton front glorieux
Rayonnent dans les cieux
Neuf lis en fleurs !
Août 1894.
Documents sur Louis et Zélie Martin,
cliquer sur le lien suivant:
http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/articles-83937-173690.html
Prière de l'enfant d'un Saint
Prière de l'enfant d'un Saint
A son bon Père, rappelé à Dieu le 29 juillet 1894
Rappelle-toi qu'autrefois sur la terre
Ton seul bonheur était de nous chérir;
De tes enfants exauce la prière,
Protège-nous, daigne encor nous bénir !
Tu retrouves là-haut notre mère chérie,
Depuis longtemps déjà dans la sainte patrie;
Maintenant, dans les cieux,
Vous régnez tous les deux...
Veillez sur nous !
Rappelle-toi ton ardente Marie,
Celle qui fut la plus chère à ton coeur ;
Rappelle-toi qu'elle remplit ta vie,
Par son amour, de charme et de bonheur.
Pour Dieu, tu renonças à sa douce présence,
Et tu bénis la main qui t'offrait la souffrance.
De ton beau « diamant »
Toujours plus scintillant,
Oh ! souviens-toi !
Rappelle-toi ta belle « perle fine »,
Que tu connus faible et timide agneau;
Vois-la, comptant sur la force divine,
Et du Carmel conduisant le troupeau.
De tes autres enfants elle est aujourd'hui mère,
Viens guider ici-bas celle qui t'est si chère;
Et sans quitter le ciel,
De ton petit Carmel,
Oh ! souviens-toi...
Rappelle-toi cette ardente prière
Que tu formas pour ta troisième enfant.
Dieu l'entendit !... elle estime la terre
Un lieu d'exil et de bannissement.
La Visitation la cache aux yeux du monde,
Elle aime le Seigneur, sa douce paix l'inonde ;
De ses brûlants soupirs,
De ses ardents désirs,
Oh ! souviens-toi...
Rappelle-toi ta fidèle Céline
Qui fut pour toi comme un ange des cieux,
Lorsqu'un regard de la Face divine
Vint t'éprouver par un choix glorieux.
Tu règnes dans le ciel... sa tâche est accomplie;
Maintenant à Jésus elle donne sa vie...
Protège ton enfant
Qui redit bien souvent Rappelle-toi !...
Oh ! souviens-toi de ta «petite reine »,
Du tendre amour dont son coeur déborda...
Rappelle-toi que sa marche incertaine
Ce fut toujours ta main qui la guida.
Papa, rappelle-toi qu'aux jours de son enfance
Tu voulus pour Dieu seul garder son innocence.
Ses boucles de cheveux
Qui ravissaient tes yeux,
Rappelle-toi !
Rappelle-toi que dans le belvédère,
Tu l'asseyais souvent sur tes genoux,
Et, murmurant alors une prière,
Tu la berçais par ton refrain si doux !
Elle voyait du ciel un reflet sur ta face,
Quand ton regard profond se plongeait dans l'espace...
Et de l'éternité
Tu chantais la beauté,
Rappelle-toi !
Rappelle-toi ce radieux dimanche
Où, la pressant sur ton coeur paternel,
Tu lui donnas une fleurette blanche,
Et lui permis de voler au Carmel.
O père, souviens-toi qu'en ses grandes épreuves,
Du plus sincère amour tu lui donnas des preuves;
A Rome après Bayeux
Tu lui montras les cieux;
Rappelle-toi !
Rappelle-toi que la main du Saint-Père,
Au Vatican, sur ton front se posa;
Mais tu ne pus comprendre le mystère
Du sceau divin qui sur toi s'imprima.
Maintenant tes enfants t'adressent leur prière;
Ils bénissent ta croix et ta douleur amère !
Sur ton front glorieux
Rayonnent dans les cieux
Neuf lis en fleurs !
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Août 1894.
Mes Armes
Mes Armes
Du Tout-Puissant j'ai revêtu les armes,
Sa main divine a daigné me parer ;
Rien désormais ne me cause d'alarmes,
De son amour qui peut me séparer ?
A ses côtés, m'élançant dans l'arène,
Je ne craindrai ni le fer ni le feu
Mes ennemis sauront que je suis reine,
Que je suis l'épouse d'un Dieu.
O mon Jésus ! je garderai l’armure
Que je revêts sous tes yeux adorés ;
Jusqu'au soir de l'exil, ma plus belle parure
Sera mes vœux sacrés.
O Pauvreté, mon premier sacrifice,
Jusqu'à la mort tu me suivras partout ;
Car, je le sais, pour courir dans la lice,
L'athlète doit se détacher de tout.
Goûtez, mondains, le remords et la peine,
Ces fruits amers de votre vanité ;
Joyeusement, moi je cueille en l'arène
Les palmes de la Pauvreté.
Jésus a dit : « C'est par la violence
Que l'on ravit le royaume des cieux. »
Eh bien ! la Pauvreté me servira de lance,
De casque glorieux.
La Chasteté me rend la sœur des Anges,
De ces esprits purs et victorieux.
J'espère un jour voler en leurs phalanges ;
Mais, dans l'exil, je dois lutter comme eux.
Je dois lutter, sans repos et sans trêve,
Pour mon Epoux, le Seigneur des seigneurs.
La Chasteté, c'est le céleste glaive
Qui peut lui conquérir des cœurs.
La Chasteté, c'est mon arme invincible ;
Mes ennemis, par elle, sont vaincus ;
Par elle je deviens, ô bonheur indicible !
L'épouse de Jésus.
L'Ange orgueilleux, au sein de la lumière,
S'est écrié : « Je n'obéirai pas !... »
Moi, je m'écrie en la nuit de la terre
Je veux toujours obéir ici-bas.
Je sens en moi naître une sainte audace,
De tout l'enfer je brave la fureur.
L'Obéissance est ma forte cuirasse
Et le bouclier de mon cœur.
O Dieu vainqueur ! je ne veux d'autres gloires
Que de soumettre en tout ma volonté ;
Puisque l'obéissant redira ses victoires
Toute l'éternité !
Si du guerrier j'ai les armes puissantes,
Si je l'imite et lutte vaillamment,
Comme la vierge aux grâces ravissantes,
Je veux aussi chanter en combattant.
Tu fais vibrer de ta lyre les cordes,
Et cette lyre, ô Jésus, c'est mon cœur !
Alors je puis de tes miséricordes
Chanter la force et la douceur.
En souriant je brave la mitraille,
Et dans tes bras, ô mon Epoux divin,
En chantant je mourrai sur le champ de bataille,
Les armes à la main !
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (25 mars 1897)
Poème en l'honneur de Saint Joseph
Poème en l'honneur de Saint Joseph
Joseph, votre admirable vie
Se passa dans l’humilité ;
Mais, de Jésus et de Marie,
Vous contempliez la beauté !
Joseph, ô tendre Père,
Protégez le Carmel !
Que vos enfants, sur cette terre,
Goûtent déjà la paix du ciel.
Le Fils de Dieu, dans son enfance,
Plus d’une fois, avec bonheur,
Soumis à votre obéissance,
S’est reposé sur votre cœur !
Comme vous, dans la solitude,
Nous servons Marie et Jésus ;
Leur plaire est notre seule étude ;
Nous ne désirons rien de plus.
Sainte Thérèse, notre Mère,
En vous se confiait toujours ;
Elle assure que sa prière,
Vous l’exauciez d’un prompt secours.
Quand l’épreuve sera finie,
Nous en avons le doux espoir
Près de la divine Marie,
Saint Joseph, nous irons vous voir.
Bénissez, tendre Père,
Notre petit Carmel ;
Après l’exil de cette terre
Réunissez-nous dans le ciel.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face, Docteur de l'Eglise
La Vierge du Sourire
La Vierge du Sourire
Apparition à Lisieux le 13 mai 1883
« La Sainte Vierge s'est avancée vers moi! Elle m'a souri... » Ainsi s'exprime Thérèse Martin, la future Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face. En ce 13 mai 1883, elle est alitée, en proie à une maladie mystérieuse qui dure depuis plusieurs jours. La famille fait une neuvaine à Notre Dame des Victoires, car l'état de la fillette suscite de vives craintes. La croyant tout à coup sur le point de mourir, dans un élan de Foi et de confiance, ses sœurs se jettent aux pieds de la Madone ornant la chambre de la petite malade. Soudain, le visage de Thérèse s'illumine: la statue s'anime et l'enfant voit la Sainte Vierge s'avancer vers elle et lui sourire. A l'instant même Thérèse est guérie.
Le Récit par Sainte Thérèse
Extraits de l'Histoire d'une Âme
Circonstances de la maladie
La maladie dont je fus atteinte venait certainement du démon, furieux de votre entrée au Carmel, il voulut se venger sur moi du tort que notre famille devait lui faire dans l’avenir, mais il ne savait pas que la [27v°] douce Reine du Ciel veillait sur sa fragile petite fleur, qu’elle lui souriait du haut de son trône et s’apprêtait à faire cesser la tempête au moment où sa fleur devait se briser sans retour…Vers la fin de l’année je fus prise d’un mal de tête continuel mais qui ne me faisait presque pas souffrir, je pouvais poursuivre mes études et personne ne s’inquiétait de moi, ceci dura jusqu’à la fête de Pâques de 1883. Papa étant allé à Paris avec Marie et Léonie, ma Tante me prit chez elle avec Céline. Un soir mon Oncle m’ayant emmenée avec lui, il me parla de Maman, des souvenirs passés, avec une bonté qui me toucha profondément et me fit pleurer ; alors il dit que j’avais trop de cœur, qu’il me fallait beaucoup de distraction et résolut avec ma Tante de nous procurer du plaisir pendant les vacances de Pâques. Ce soir-là nous devions aller au cercle catholique, mais trouvant que j’étais trop fatiguée, ma Tante me fit coucher ; en me déshabillant, je fus prise d’un tremblement étrange, croyant que j’avais froid ma Tante m’entoura de couvertures et de bouteilles chaudes, mais rien ne put diminuer mon agitation qui dura presque toute la nuit. Mon Oncle, en revenant du cercle catholique avec mes cousines et Céline, fut bien surpris de me trouver en cet état qu’il jugea très grave, mais il ne voulut pas le dire afin de ne pas effrayer ma Tante. Le lendemain il alla trouver le docteur Notta qui jugea comme mon Oncle que j’avais une maladie très grave et dont jamais une enfant si jeune n’avait été atteinte. Tout le monde était consterné, ma Tante fut obligée de me garder chez elle et me soigna avec une sollicitude vraiment maternelle. Lorsque Papa revint de Paris avec mes grandes sœurs, Aimée les reçut avec une figure si triste que Marie [28r°] Ms A Folio 28, r° crut que j’étais morte… Mais cette maladie n’était pas pour que je meure, elle était plutôt comme celle de Lazare afin que Dieu soit glorifié… Il le fut en effet, par la résignation admirable de mon pauvre petit Père qui crut que « sa petite fille allait devenir folle ou bien qu’elle allait mourir. » Il le fut aussi par celle de Marie !… Ah ! qu’elle a souffert à cause de moi… combien je lui suis reconnaissante des soins qu’elle m’a prodigués avec tant de désintéressement… son cœur lui dictait ce qui m’était nécessaire et vraiment un cœur de Mère est bien plus savant que celui d’un médecin, il sait deviner ce qui convient à la maladie de son enfant… Cette pauvre Marie était obligée de venir s’installer chez mon Oncle car il était impossible de me transporter alors aux Buissonnets. Cependant la prise d’habit de Pauline approchait ; on évitait d’en parler devant moi sachant la peine que je ressentais de n’y pouvoir aller, mais moi j’en parlais souvent disant que je serais assez bien pour aller voir ma Pauline chérie. En effet le Bon Dieu ne voulut pas me refuser cette consolation ou plutôt Il voulut consoler sa Fiancée chérie qui avait tant souffert de la maladie de sa petite fille… J’ai remarqué que Jésus ne veut pas éprouver ses enfants le jour de leurs fiançailles, cette fête doit être sans nuages, un avant-goût des joies du Paradis, ne l’a-t-Il pas montré déjà 5 fois ?… Je pus donc embrasser ma Mère chérie, m’asseoir sur ses genoux et la combler de caresses… Je pus la contempler si ravissante, sous la blanche parure de Fiancée… Ah ! ce fut un beau jour, au milieu de ma sombre épreuve, mais ce jour passa vite… Bientôt il me fallut monter dans la voiture qui m’emporta bien loin de Pauline… bien loin de mon Carmel chéri. En arrivant aux Buissonnets, on me fit coucher, malgré moi car j’assurais [28v°] être parfaitement guérie et n’avoir plus besoin de soins. Hélas, je n’étais encore qu’au début de mon épreuve !… Le lendemain je fus reprise comme je l’avais été et la maladie devint si grave que je ne devais pas en guérir suivant les calculs humains… Je ne sais comment décrire une si étrange maladie, je suis persuadée maintenant qu’elle était l’œuvre du démon, mais longtemps après ma guérison j’ai cru que j’avais fait exprès d’être malade et ce fut là un vrai martyre pour mon âme… Je le dis à Marie qui me rassura de son mieux avec sa bonté ordinaire, je le dis à confesse et là encore mon confesseur essaya de me tranquilliser, disant que ce n’était pas possible d’avoir fait semblant d’être malade au point où je l’avais été. Le Bon Dieu qui voulait sans doute me purifier et surtout m’humilier me laissa ce martyre intime jusqu’à mon entrée au Carmel où le Père de nos âmes m’enleva tous mes doutes comme avec la main et depuis je suis parfaitement tranquille.
Il n’est pas surprenant que j’aie craint d’avoir paru malade sans l’être en effet, car je disais et je faisais des choses que je ne pensais pas, presque toujours je paraissais en délire, disant des paroles qui n’avaient pas de sens et cependant je suis sûre de n’avoir pas été privée un seul instant de l’usage de ma raison… Je paraissais souvent évanouie, ne faisant pas le plus léger mouvement, alors je me serais laissé faire tout ce qu’on aurait voulu, même tuer, pourtant j’entendais tout ce qui se disait autour de moi et je me rappelle encore de tout… Il m’est arrivé une fois d’être longtemps sans pouvoir ouvrir les yeux et de les ouvrir un instant pendant que je me trouvais seule… Je crois que le démon avait reçu un pouvoir extérieur sur moi mais [29r°] qu’il ne pouvait approcher de mon âme ni de mon esprit, si ce n’est pour m’inspirer des frayeurs très grandes de certaines choses, par exemple pour des remèdes très simples qu’on essayait en vain de me faire accepter. Mais si le Bon Dieu permettait au démon de s’approcher de moi il m’envoyait aussi des anges visibles… Marie était toujours auprès de mon lit me soignant et me consolant avec la tendresse d’une Mère, jamais elle ne témoigna le plus petit ennui et cependant je lui donnais beaucoup de mal, ne souffrant pas qu’elle s’éloigne de moi. Il fallait bien cependant qu’elle aille au repas avec Papa, mais je ne cessais de l’appeler tout le temps qu’elle était partie, Victoire qui me gardait était parfois obligée d’aller chercher ma chère « Mama » comme je l’appelais… Lorsque Marie voulait sortir il fallait que ce soit pour aller à la messe ou bien pour voir Pauline, alors je ne disais rien… Mon Oncle et ma Tante étaient aussi bien bons pour moi ; ma chère petite Tante venait tous les jours me voir et m’apportait mille gâteries. D’autres personnes amies de la famille vinrent aussi me visiter, mais je suppliai Marie de leur dire que je ne voulais pas recevoir de visites ; cela me déplaisait de « voir des personnes assises autour de mon lit en rang d’oignons et me regardant comme une bête curieuse. » La seule visite que j’aimais était celle de mon Oncle et ma Tante. Depuis cette maladie je ne saurais dire combien mon affection pour eux augmenta, je compris mieux que jamais qu’ils n’étaient pas pour nous des parent s ordinaires. Ah ! ce pauvre petit Père avait bien raison quand il nous répétait souvent les paroles que je viens d’écrire. Plus tard il expérimenta qu’il ne s’était pas trompé et maintenant il doit protéger et bénir ceux qui lui prodiguèrent des soins si dévoués… Moi je suis encore exilée et ne sachant pas montrer ma reconnaissance, je n’ai qu’un seul moyen pour soulager mon cœur : Prier pour les parents que j’aime, qui furent et qui sont encore si bons pour moi ! Léonie était aussi bien bonne pour moi, essayant de m’amuser de son mieux, moi je lui faisais quelquefois de la peine car elle voyait bien que Marie ne pouvait être remplacée auprès de moi… Et ma Céline chérie, que n’a-t-elle pas fait pour sa Thérèse ?… Le Dimanche au lieu d’aller se promener elle venait s’enfermer des heures entières avec une pauvre petite fille qui ressemblait à une idiote ; vraiment [29v°] il fallait de l’amour pour ne pas me fuir… Ah ! mes chères petites Sœurs, que je vous ai fait souffrir !… personne ne vous avait fait autant de peine que moi et personne n’avait reçu autant d’amour que vous m’en avez prodigué… Heureusement, j’aurai le Ciel pour me venger, mon Époux est très riche et je puiserai dans ses trésors d’amour afin de vous rendre au centuple tout ce que vous avez souffert à cause de moi… Ma plus grande consolation pendant que j’étais malade, c’était de recevoir une lettre de Pauline… Je la lisais, la relisais jusqu’à la savoir par cœur… Une fois, ma Mère chérie, vous m’avez envoyé un sablier et une de mes poupées habillée en carmélite, dire ma joie est chose impossible… Mon Oncle n’était pas content, il disait qu’au lieu de me faire penser au Carmel il faudrait l’éloigner de mon esprit, mais je sentais au contraire que c’était l’espérance d’être un jour carmélite qui me faisait vivre… Mon plaisir était de travailler pour Pauline, je lui faisais des petits ouvrages en papier bristol et ma plus grande occupation était de faire des couronnes de pâquerettes et de myosotis pour la Sainte Vierge, nous étions au beau mois de mai, toute la nature se parait de fleurs et respirait la gaîté, seule la « petite fleur » languissait et semblait à jamais flétrie…
Cependant elle avait un Soleil auprès d’elle, ce Soleil était la Statue miraculeuse de la Sainte Vierge qui avait parlé deux fois à Maman, et souvent, bien souvent, la petite fleur tournait sa corolle vers cet Astre béni… Un jour je vis Papa entrer dans la chambre de Marie où j’étais couchée ; il lui donna plusieurs pièces d’or avec une expression de grande tristesse et lui dit d’écrire à Paris et de faire dire des messes à Notre-Dame des Victoires pour qu’elle guérisse sa pauvre petite fille. Ah ! que je fus touchée en voyant la Foi et l’Amour de mon Roi chéri ! [30r°] J’aurais voulu pouvoir lui dire que j’étais guérie, mais je lui avais déjà fait assez de fausses joies, ce n’était pas mes désirs qui pouvaient faire un miracle, car il en fallait un pour me guérir… Il fallait un miracle et ce fut Notre-Dame des Victoires qui le fit. Un Dimanche (pendant la neuvaine de messes), Marie sortit dans le jardin me laissant avec Léonie qui lisait auprès de la fenêtre, au bout de quelques minutes je me mis à appeler presque tout bas : « Mama… Mama… ». Léonie étant habituée à m’entendre toujours appeler ainsi, ne fit pas attention à moi. Ceci dura longtemps, alors j’appelai plus fort et enfin Marie revint, je la vis parfaitement entrer, mais je ne pouvais dire que je la reconnaissais et je continuais d’appeler toujours plus fort : « Mama… ». Je souffrais beaucoup de cette lutte forcée et inexplicable et Marie en souffrait peut-être encore plus que moi ; après de vains efforts pour me montrer qu’elle était auprès de moi, elle se mit à genoux auprès de mon lit avec Léonie et Céline puis se tournant vers la Sainte Vierge et la priant avec la ferveur d’une Mère qui demande la vie de son enfant, Marie obtint ce qu’elle désirait… Ne trouvant aucun secours sur la terre, la pauvre petite Thérèse s’était aussi tournée vers sa Mère du Ciel, elle la priait de tout son cœur d’avoir enfin pitié d’elle…Tout à coup la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme ce fut le « ravissant sourire de la Ste Vierge ». Alors toutes mes peines s’évanouirent, deux grosses larmes jaillirent de mes paupières et coulèrent silencieusement sur mes joues, mais c’était des larmes de joie sans mélange… Ah ! pensai-je, la Sainte Vierge m’a souri, que je suis heureuse… oui [30v°] mais jamais je ne le dirai à personne, car alors mon bonheur disparaîtrait. Sans aucun effort je baissai les yeux, et je vis Marie qui me regardait avec amour ; elle semblait émue et paraissait se douter de la faveur que la Sainte Vierge m’avait accordée… Ah ! c’était bien à elle, à ses prières touchantes que je devais la grâce du sourire de la Reine des Cieux. En voyant mon regard fixé sur la Sainte Vierge, elle s’était dit : « Thérèse est guérie! » Oui, la petite fleur allait renaître à la vie, le Rayon lumineux qui l’avait réchauffée ne devait pas arrêter ses bienfaits ; il n’agit pas tout d’un coup, mais doucement, suavement, il releva sa fleur et la fortifia de telle sorte que cinq ans après elle s’épanouissait sur la montagne fertile du Carmel.
Prière à la Vierge du sourire
O Marie, Mère de Jésus et la nôtre, qui, par un visible sourire, avez daigné consoler et guérir autrefois votre enfant privilégiée, Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, nous vous en supplions, venez nous consoler, nous aussi, dans les peines de cette vie; détachez nos cœurs de la terre, donnez-nous la santé de l'âme et du corps, affermissez-nous dans l'espérance, obtenez-nous enfin de jouir éternellement dans le Ciel de votre maternel et ravissant sourire. Ainsi soit-il.
O Vierge du Sourire, convertissez les pécheurs, guérissez les malades, et assistez les agonisants.
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, priez pour nous.
Imprimatur
200 jours d'indulgence,
Paul-Émile Cardinal Léger, Arch. de Montréal, 7 novembre 1960.
Prière à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus pour le Salut de la France
Prière à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus pour le Salut de la France
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui avez dit : « J’aime la France, ma patrie, je veux lui conserver la foi », ayez pitié de la France ! Délivrez-la des ténèbres qui l’environnent, détournez-la du mensonge, vous qui étiez une âme de lumière et de Vérité. O vous qui disiez encore : « J’aime l’Eglise, ma Mère, je serais prête, pour la défendre, à verser tout mon sang », ramenez notre patrie infidèle à cette Eglise, Mère des âmes. Nouvelle et puissante patronne de la France, demandez à la Vierge Immaculée, Reine de France, de sauver sa Nation privilégiée. Revenez vers nous avec Saint Martin et Saint Louis, avec Sainte Geneviève et Sainte Jeanne d’Arc, pour chasser l’étranger du Royaume. Nous ne voulons pas que cet étranger - l’esprit de révolte et d’incrédulité - règne sur nous, mais le Prince de la Paix, Jésus, notre seul Maître et Sauveur bien-aimé. Ainsi soit-il.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Sauvez la France !
Prière du matin par Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
Offrande de la journée
Prière du matin composée par Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face
Mon Dieu, je vous offre toutes les actions que je vais faire aujourd'hui, dans les intentions et pour la gloire du Coeur Sacré de Jésus; je veux sanctifier les battements de mon coeur, mespensées et mes oeuvres les plus simples en les unissant à ses mérites infinis, et réparer mes fautes en les jettant dans la fournaise de son amour miséricordieux. O mon Dieu! je vous demande pour moi et pour ceux qui me sont chers la grâce d'accomplir parfaitement votre sainte volonté, d'accepter pour votre amour les joies et les peines de cette vie passagère afin que nous soyons un jour réunis dans les Cieux pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.
Le Chapelet de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
Le Chapelet de Sainte Thérèse
Le Chapelet se compose de 24 grains, en souvenir des 24 années de la vie de Sainte Thérèse. Un 25ème grain séparé des autres est ajouté après la médaille de sainte Thérèse.
Voici comment réciter ce chapelet :
Sur le premier grain séparé des autres, dire la prière suivante :
« Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Patronne des Missions, priez pour nous »
Sur chacun des 24 grains réciter le Gloire au Père, pour remercier la Sainte Trinité de nous avoir donné Sainte Thérèse.
Pour se procurer le Chapelet de Sainte Thérèse,
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Neuvaine de Prière par l'intercession de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face
Neuvaine de Prière par l'intercession de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face
Dieu notre Père, tu accueilles près de Toi ceux qui, en ce monde,Te servent fidèlement: Nous invoquons Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la sainte Face à cause de son amour pour Toi. Sa filiale confiance lui faisait espérer "que tu ferais sa volonté au Ciel, puisqu'elle avait toujours fait la Tienne sur la Terre". Je Te supplie d'exaucer la prière que je t'adresse avec foi en me confiant à son intercession.
Notre Père...
Seigneur Jésus, Fils Unique de Dieu et notre Sauveur souviens toi que Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face consuma sa vie ici-bas pour le salut des âmes, et voulut "passer son Ciel à faire du bien sur la terre": parce qu'elle fut ton épouse bien aimée, passionnée par ta Gloire, nous la prions. Je m'en remets à Toi, afin d'obtenir les grâces que j'implore en me confiant à son intercession.
Je vous salue Marie...
Esprit Saint, source de toute grâce et de tout amour, c'est par ton action que Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face fut comblée de prévenances divines et y répondit avec une parfaite fidélité. Maintenant qu'elle intercède pour nous, et ne veut prendre aucun repos jusqu'à la fin des temps, nous l'implorons. Je te demande d'inspirer et d'écouter ma prière, afin que me soit accordée la faveur confiée à son intercession.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et Toujours, et pour les siècles des siècles.
O Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, vois la confiance que je mets en toi et accueille mes intentions. Intercède pour moi auprès de la Vierge Marie qui vint te sourire au moment de l'épreuve. Regarde aussi tous ceux qui te prient: je m'unis à eux comme à des frères. A travers les grâces que nous désirons si telle est la volonté du Seigneur, donne nous d'êtres fortifiés dans la Foi, l'Espérance et l'Amour sur le chemin de la Vie, et d'être aidés au moment de la mort, afin de ce monde dans la Paix du Père, et de connaître l'éternité de joie des enfants de Dieu. Amen.