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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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13 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Quatorzième jour

Vierge clémente, priez pour nous.

Vierge fidèle, priez pour nous.

 

La clémence est le pardon qui descend d'en haut, c'est la bonté des grands envers les petits. Les souverains s'honorent par leur clémence plus que par leurs victoires. Mais sur quel front vit on jamais briller la clémence, comme sur le front de Marie ? Bien qu'elle soit notre Reine, nous sommes ses frères : comme nous elle descend d'Adam. Bien plus, c'est à nous en quelque sorte qu'elle doit sa grandeur et son élévation. Car, d'après une opinion bien autorisée, elle ne serait jamais devenue la mère du Rédempteur s'il n'y avait eu des pécheurs à racheter. Elle ne peut donc abaisser ses regards sur la terre, sans se dire à elle même, c'est à la misère des hommes, que je dois la gloire d'être devenu la mère de Dieu. Et voilà pourquoi son cœur est plein de clémence pour nous ; voilà pourquoi elle plaide sans cesse la cause des pécheurs auprès de son fils. Patience, lui dit elle, ne le frappez pas encore, il rentrera en lui même et réparera les désordres de sa vie passée. « On compare souvent la Sainte Vierge à une mère, disait notre saint curé, mais elle est encore bien meilleure que la meilleure des mères ; car la meilleure des mères punit quelquefois son enfant qui lui fait du chagrin, même elle le bat; elle croit bien faire. Mais la Sainte Vierge ne fait pas comme ça : elle est si bonne qu'elle nous traite avec amour et ne nous punit jamais ».

Pères et mères, maîtres et maîtresses, imitez cette clémence de Marie. Montrez-vous fermes et énergiques pour repousser de votre maison tous les abus, toute espèce de désordres ; mais ensuite soyez indulgents envers vos enfants et vos serviteurs quand ils se repentent sincèrement et vous demandent pardon du mal qu'ils ont fait. Faites la part de la légèreté naturelle à leur âge, et n'aigrissez pas leur caractère par des récriminations auxquelles ils finissent par devenir insensibles, quand elles sont sans cesse renouvelées. Une trop grande sévérité désespère souvent le coupable, la bonté le touche et le ramène. Traitez-le comme vous voulez que Dieu vous traite vous-même.

Au titre de Vierge clémente, nous avons joint celui de Vierge fidèle. Vierge Fidèle ! Comprenons nous la grandeur de cet éloge ? II fait ressortir la générosité avec laquelle Marie a toujours correspondu à la grâce et aux desseins de Dieu sur elle. Prédestinée à devenir la mère du Rédempteur, Marie correspond à cette grâce en se retirant dans le temple. Avertie par l'ange que le mystère de l'Incarnation va s'accomplir en elle, Marie réserve sa virginité et répond humblement qu'elle est a servante du Seigneur. En se rendant à Bethléem, elle prévoit les conséquences de ledit qui l'oblige à se déplacer; mais elle n'hésite point : dans l'ordre du souverain temporel elle voit la volonté de Dieu qui commande. Même fidélité quand l'ange vient l'avertir de fuir en Egypte. Toujours et jusqu'à la fin, Marie est fidèle à Dieu, fidèle à son époux, fidèle à tous ses devoirs.

La première leçon que nous donne la fidélité de Marie, c'est de correspondre avant tout à la grâce de notre vocation. Il ne nous est pas libre d'embrasser, au gré de notre caprice, tel ou tel état Dieu appelle les uns à l'état du mariage, les autres à l'état religieux, et notre salut dépend en grande partie du choix que nous aurons fait. Domestiques, apprenez de Marie à servir vos maîtres avec dévouement et fidélité, et à tenir leurs intérêts comme vos intérêts personnels. La perte de votre temps est un vol que vous leur faites, et vous êtes obligés à restituer le temps perdu comme un argent que vous auriez volé Qui que vous soyez, rappelez-vous que le salut se fait surtout en détail, par le fidèle accomplissement des devoirs communs et journaliers. « Courage, bon et fidèle serviteur, dira le Seigneur à ses élus ; vous m'avez été fidèles dans les petites choses, entrez dans la joie de votre Dieu ».

 

Exemple

Une commission pour la sainte Vierge

 

Un jeune homme, depuis longtemps oublieux de Dieu, partant pour Paris, alla par politesse demander à une dame, amie de sa famille, ses commissions. « J'en aurais bien une, dit la dame, une petite, mais peut-être vous gênerait-elle ? » « Dites, madame, je suis à vos ordres ». « Eh bien, ayez la bonté, à votre arrivée a la capitale, d'aller dire pour moi un Ave Maria à Notre Dame des Victoires ». (C'est l'église où a été établie l'archiconfrérie du saint cœur de Marie). Par convenance, le jeune homme s'inclina ; mais la commission n'était guère de son goût ; il ne se piquait pas de dévotion. Après un séjour d'un mois employé à visiter les merveilles de Paris, le jeune voyageur, prêt à repartir, se rappela l'Ave Maria promis.... « Tant pis, se dit-il, je n'irai pas... pourtant, si, j'y vais... j'ai promis... » II court à Notre Dame des Victoires, s'agenouille à demi sur un prie-Dieu, et, de l'air dont on fait une corvée, il cherche dans un coin de sa mémoire la prière à Marie, presque oubliée ; enfin il la retrouve et la récite... Et soudain, comme le charbon brûlant embrase le bois desséché, cette douce invocation pénètre tout d'un coup jusqu'aux entrailles ce jeune pécheur ; il verse des larmes qu'il ne se connaissait plus. Le vénérable curé de Notre Dame des Victoires, habitué à ces conversions subites, s'approche de ce prodigue dont il devine le trouble. Le jeune homme se confesse, retarde son départ, communie, et, de retour dans son pays, sa première visite fut pour la dame à l'Ave Maria, que ce changement n'étonna pas trop, car elle s'y attendait presque. (Mois de Marie des Enfants).

Pratiques : Appliquez-vous aujourd'hui à remplir tous les devoirs de votre état, et en particulier les plus communs et les plus ordinaires. Obéissez au premier commandement, et n'excitez pas, par votre indolence, l'impatience de vos parents et de vos maîtres.

 

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Prière

 

Vierge clémente, Vierge fidèle, avec quel ravissement mes regards se portent vers le trône de miséricorde où vous êtes assise ! Je vois que tous les trésors du ciel passent par vos mains. Une foule de malheureux vous implorent, et vous avez pour chacun un regard de bonté et de protection. Comptez-moi parmi ceux qui tendent vers vous des mains suppliantes. Ce que je vous demande aujourd'hui, c'est d'être fidèle comme vous à toutes les inspirations de la grâce et à tous les devoirs de ma condition ; devoirs de respect et de soumission envers mes parents et mes maîtres ; devoirs de déférence et d'indulgence envers mes inférieurs ; devoirs de charité envers tous. Ainsi soit il.

 

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12 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Treizième jour

Vierge vénérable, priez pour nous.

Vierge digne de toute louange, priez pour nous.

Vierge puissante, priez pour nous.

 

Tous les jours du mois de Marie ne peuvent suffire à méditer en particulier chacun de ses titres de gloire. Nous la saluons aujourd'hui des noms augustes de Vierge vénérable ! Vierge digue de toute louange ! Vierge pleine de puissance ! Et en effet qui mérite plus que Marie nos hommages et notre vénération? L'ange s'est incliné de respect en sa présence, et Jésus-Christ lui-même a reconnu sa puissance en lui obéissant.

Vierge vénérable ! Vierge digne de toute louange ! Marie elle-même, dans l'effusion de sa reconnaissance, avait prédit que toutes les générations la proclameraient bienheureuse. Cette prophétie ne s'est-elle pas accomplie, et ne continue-telle pas à s'accomplir à la lettre ? Est-il un siècle qui ne soit rempli de sa gloire ? Où son culte n'ait été en honneur ? Où on ne lui ait élevé des monuments ? Où les prédicateurs les plus distingués n'aient célébré ses louanges ? Si nous voulons y prendre garde, Marie partage ce respect et cette considération dont son nom est couronné, avec toutes les vierges chrétiennes qui marchent sur ses tracés. Voyez, dans une paroisse, dans une famille, une jeune personne exemplaire, pieuse, modeste et retenue, ne se concilie-t-elle pas l'estime de tout le monde ? Ne fait-elle pas la gloire et la consolation de ses parents ? Sa seule présence imprime le respect, on n'oserait en sa présence tenir des propos libres et inconvenants. Oui, vierges chrétiennes, sachez vous respecter, et on vous respectera. Pour l'ordinaire, la femme à laquelle on manque de respect, a provoqué elle même l'effronterie des libertins, par son manque de modestie, par la liberté de ses regards ou de ses paroles.

Mais parmi les nombreux et glorieux titres de Marie, un de ceux qui nous intéressent le plus, c'est la grandeur de sa puissance, c'est le crédit sans bornes dont elle jouit auprès de Dieu. I1 nous importe de savoir selon quelle étendue de nos besoins nous pouvons faire appel à soit cœur maternel, et jusqu'à quel point nous pouvons compter sur sa protection. Or, la puissance de Marie doit se mesurer a la puissance de Dieu-même. L'Evangile nous en fournit la preuve authentique. Nous lisons que Jésus, pendant sa vie mortelle, était obéissant à Marie et à Joseph ; que c'est à la prière de sa mère, qu'il a fait son premier miracle aux noces de Cana. Mais si Jésus Christ s'est montré si empressé d'accorder à sa mère tout ce qu'elle lui demandait, lorsqu'elle était sur la terre, que pourrait-il lui refuser, maintenant qu'elle règne avec lui dans la gloire ? Salomon entouré de sa cour et voyant paraître sa mère, descendit de son trône, la fit asseoir à ses côtés et lui dit : « Parlez, ma mère, je n'ai rien à vous refuser ». Jésus Christ sera-t-il moins généreux pour la sienne, qu'il a fait asseoir à ses côtés sur un trône mille fois plus éblouissant que celui de Salomon, lorsqu'elle viendra lui demander des grâces, pour nous tous qui sommes les membres de sa grande famille ? Le saint curé d'Ars comparait la puissance de la prière de la Sainte Vierge, à la puissance de la prière de son fils. « Tout ce que le Fils demande au Père, s'écriait-il, lui est accordé. Tout ce que la Mère demande au Fils lui est pareillement accordé ». Marie a donc en main la toute-puissance de Dieu parce qu'elle peut tout demander, et que rien n'est plus agréable à Jésus-Christ que de complaire à sa Mère en faisant passer les trésors de sa grâce par ses mains divines et maternelles. Oui, quelle que soit l'étendue de nos besoins, recourons à Marie; et si nous ne sommes pas exaucés, ce sera par défaut de confiance de notre part, mais jamais par défaut de puissance du côté de la Sainte Vierge.

 

Exemple

Puissance du nom de Marie

 

Un officier supérieur, se trouvant dans l'Algérie avec sa famille, fut rapporté blessé dans sa maison à la suite d'un violent combat, et bientôt son étal parut désespéré. Son fils, qui était un des médecins de l'armée s'empressa de lui prodiguer tous les secours de son art, bornant là sa sollicitude; mais sa mère et sa sœur, qui ne quittaient pas- le chevet du malade, formaient les vœux les plus ardents pour sa conversion. En vain elles conjurèrent le jeune médecin d'avertir son père du danger où il se trouvait et de lui proposer uu prêtre; elles ne purent rien obtenir; il était retenu par le respect humain. Pendant qu'ils étaient tous tristement réunis, une douleur aiguë survient tout-à-coup au blessé et lui fait pousser les hauts cris. Les deux dames, tremblant que ce ne soit sa dernière heure, se jettent à genoux en invoquant le nom de Marie, Le jeune homme, entraîné lui-même par ce mouvement spontané, tombe à genoux et s'écrie aussi : « Marie ! Marie ! » A ce moment, les douleurs du malade s'étant calmées, il porte sur son fils un regard étonné et lui dit : « Quel nom viens-tu de prononcer ? » Aussitôt le malade découvre sa poitrine et montre à sa famille une médaille de la sainte Vierge. « Je la porte, dit-il, depuis ma première communion ; mon curé en me la donnant me fit promettre de ne jamais la quitter. Engagé bientôt après dans les armées de l'Empire, je courus de grands dangers. Un jour, dans une bataille, j'entendais siffler les balles tout autour de moi, et je voyais à chaque instant tomber un de mes compagnons. Effrayé du péril, je promis à la sainte Vierge que, si j'échappais, j'accorderais la première demande qui me serait faite en son nom. Depuis ce jour, il ne s'est présenté aucune occasion de remplir ma promesse ; mais je viens de l'entendre prononcer le nom de Marie ». « Mon fils, aurais-tu formé quelque demande ? » « Oui, s'écria le jeune homme, touché jusqu'au fond de l'âme, je vous conjure de vous Réconcilier avec Dieu, devant qui vous paraîtrez bientôt, peut être ». Les deux dames s'empressèrent de faire venir un prêtre. Le malade se confesse en versant un torrent de larmes, et il meurt quelques jours après, en donnant tous les signes de la prédestination. Quant au fils, il entra dans la compagnie de Jésus, et mourut dans les missions d'Amérique. (Mois de Marie des jeunes filles).

Pratique : Mettez aujourd'hui à l'épreuve la puissance de Marie, en lui demandant deux faveurs : une pour le prochain et l'autre pour vous. Comprenez, si vous voulez que Marie vous tire du danger, que vous ne devez pas vous y exposer volontairement.

 

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Prière

 

Accablé de besoins spirituels et temporels, et me reconnaissant indigne de comparaître devant la majesté divine, qu'il m'est doux, ô Marie, de penser que je puis implorer en ma faveur votre puissante protection. Si jusqu'à ce jour j'ai si peu obtenu, c'est que je n'ai pas assez demandé. Vous serez donc désormais, pour toujours et à jamais, ma ressource dans tous mes besoins, ma consolation dans toutes mes peines, ma force dans toutes mes tentations. Je suis certain d'être exaucé, parce que votre puissance de Reine du ciel égale votre bonté de Mère de Dieu et des hommes. Ainsi soit-il.

 

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11 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Douzième jour

Vierge prudente, priez pour nous

 

Après nous avoir fait honorer dans Marie toutes les prérogatives de sa maternité, l'Église nous la fait célébrer comme Vierge ; et présente d'abord à nos hommages la prudence qui la distingue entre toutes les filles d'Eve, même les plus parfaites. Mais en quoi consiste cette prudence de Marie, proposée tout à la fois a notre admiration et à notre imitation ? Jésus-Christ la définit en deux mots : « Veillez et priez, pour crue vous n'entriez pas en tentation ».

Veillez. Dès l'âge le plus tendre, Marie se retire dans le temple, et se soustrait ainsi aux dissipations de l'enfance et aux séductions du monde. Du temple elle passe dans l'intérieur de sa pauvre maison de Nazareth, qu'elle ne quitte que pour remplir le devoir de sa condition. L'ange la trouve en prière dans sa chambre, lorsqu'il vient lui annoncer qu'elle a été choisie pour devenir la Mère du Rédempteur. Elle est habituée à une vie si solitaire, si pleine de réserve, que « la présence de cet ange qui avait revêtu la forme d'un mortel suffit, dit saint Ambroise, pour lui inspirer une pieuse crainte ». Voilà comment Marie se tient en garde, et redoute le mal, l'ombre même du mal.

« Nous sommes tous comme de petits miroirs dans lesquels Dieu se contemple ». Cette comparaison du saint curé d'Ars, s'applique surtout aux vierges dont la pureté réfléchit tous les rayons du ciel. Mais plus ce miroir est resplendissant, plus aussi est-il fragile. Il suffit d'un souffle pour la ternir, et le moindre choc peut le mettre en pièces. Ainsi en est-il de l'aimable vertu. La vigilance, et une vigilance de tous les instants peut seule la mettre à couvert d'un funeste contact, d'une dangereuse rencontre! Telle fut la vigilance delà Sainte Vierge.

Sachez donc, vierges chrétiennes, si vous voulez marcher sur les traces de votre Reine, que la prudence, gardienne de votre vertu, consiste avant tout à redouter les occasions dangereuses et à vous en tenir éloignées. Oui, votre sûreté est dans la timidité qui vous fait redouter le danger, qui vous éloigne des tête à tête, qui vous tient constamment sous les ailes maternelles. Une mère chrétienne a toujours les yeux sur sa fille, et une fille a cessé d'être vertueuse quand elle redoute les regards de sa mère. Craignez de vous produire dans le monde ; et quand vous y êtes obligées par des devoirs, que la modestie vous suive partout et vous protège comme un rempart. Et si vous veniez à être surprises, rappelez-vous que la fuite, et une fuite précipitée peut seule vous arracher au danger ? Sur le champ de bataille de la vertu, la victoire est à celui qui tourne le dos à l'ennemi. Joseph sauva sa chasteté en laissant son manteau dans les mains d'une femme déshonorée.

Toutefois, la vigilance ne suffirait pas par elles-même, il fait y joindre la prière qui appelle le secours et fait descendre la force d'en-haut. La continence est un don de Dieu, et ce don, Dieu ne l'accorde qu'à ceux qui le désirent et le demandent. Les vierges prudentes tiennent leur lampe garnie, c'est-à-dire qu'elles portent toujours dans leur âme l'huile de la grâce sanctifiante. Autant elles fuient les fêtes mondaines, autant elles aiment les fêtes religieuses. Autant elles dédaignent l'étalage vaniteux du luxe et de la mode, autant elles veillent sur la pureté de leur robe virginale, en la purifiant souvent dans le bain de la pénitence, aussi, qu'elles sont fortes avec l'appui de la grâce qui les soutient. Que la tentation vienne les assaillir ! Elles sauront résister comme Suzanne : elles préféreront mourir plutôt que d'être souillées.

Exemple

Marie n'abandonne jamais celui qui met en elle toute sa confiance

 

Une jeune personne connue sous le nom de Marcelline Trouchin, fille unique, avait été élevée dans une si grande dévotion envers la sainte Vierge, qu'elle en obtenait tout ce qu'elle voulait. Née de parents pauvres, elle fut obligée de travailler dans un atelier de Paris pour gagner sa vie. Son père et sa mère étaient dans la même maison en qualité d'ouvriers. Marcelline faisait la consolation de ses parents, et édifiait par sa piété sincère et solide, toutes les personnes qui la connaissaient. Bien souvent des compagnes avaient voulu l'entraîner dans les plaisirs du monde, elle avait toujours su s'en garantir ; son bonheur était d'approcher des sacrements les saints jours du dimanche, de réciter son chapelet, et de faire quelques lectures sur les vertus de Marie, qu'elle s'était proposé d'imiter.

Dieu réserva à Marcelline les plus terribles épreuves, pour relever son mérite et apprendre ce que peut un enfant de Marié. Le maître qui lui donnait du travail ainsi qu'à son père et à sa mère, ne craignit point dé faire des sollicitations coupables à celle âme innocente. Marcelline eût recours à sa protectrice ; elle lui disait souvent : « Ô Marie, vous voyez mes dangers, priez pour moi, et ne permettez pas que ce cœur qui vous appartient soit souillé ». Elle se sentait de plus en plus fortifiée dans ces heureux sentiments. Cependant, le maître de Marcelline, pour se venger de la résistance qu'elle opposait à ces criminelles poursuites, la renvoya elle et ses parents de son atelier, les privant ainsi de leurs moyens d'existence. La pieuse fille ne se trouble point, elle travaille, et par ses petits gains, nourrit son père et sa mère, comptant sur la Providence et remerciant Marie de l'avoir mise à l'abri de la séduction. Dans cet intervalle, par surcroît de malheur, son père et sa mère tombent malades ; elle était obligée de les soigner et de gagner leur vie. Dans sa misère et ses souffrances, le père de Marcelline fut assez malheureux pour lui reprocher d'être la cause de leur misère. Quel coup sensible pour le cœur tendre et pieux de la jeune fille. Elle pria la sainte Vierge avec une nouvelle ferveur, et le lendemain le médecin, qui visitait sa famille, lui annonça qu'une dame irlandaise puissamment riche, mais atteinte d'une maladie contagieuse, faisait les offres les plus avantageuses à la personne qui voudrait la servir. « Ah ! répond Marcelline, j'accepte volontiers cette place pour donner du pain à mon père et à ma mère ; Dieu fera de moi ce qu'il voudra ». Non seulement Marcelline échappa à la contagion, mais la dame au service de laquelle elle s'était dévouée revint à la santé et lui témoigna sa reconnaissance par une grosse pension qui fournit abondamment à ses besoins et à tous ceux de sa famille le restant de leur vie.

Pratique : Évitez aujourd'hui toute rencontre, qui, de loin on de près, pourrait éveiller dans votre cœur une mauvaise impression. Déchirez ce livre ou celle lettre, dont la lecture peut vous inspirer de mauvaises pensées.

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Prière

 

Vierge très prudente, je ne puis vous invoquer sous ce glorieux titre, sans condamner ma légèreté et ma curiosité. Faites-moi bien comprendre que le moyen le plus sûr de ne pas être vaincu, c'est d'éviter la rencontre de l'ennemi. Celui qui aime le danger y périra. Je ne serai fort dans le combat qu'en l'évitant autant qu'il dépendra de moi. Pour me mettre à l'abri du double et funeste écueil, d'aimer à voir et à être vu, j'imiterai votre vie cachée dans le temple, j'aimerai l'intérieur de la maison, et me tiendrai toujours sous vos regards et sous ceux de ma mère. Ainsi soit-il.

São João Maria Vianney

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10 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Onzième jour

Mère admirable, priez pour nous.

Mère du Créateur, priez pour nous.

Mère du Sauveur, priez pour nous.

 

Tout est digne d'admiration dans la maternité de Marie. Sa vie dans cet état, l'orme le modèle le plus accompli que les mères chrétiennes doivent avoir sans cesse sous les yeux L'Esprit Saint avait dit : « Qui trouvera la femme forte ? C'est un trésor sans prix, que tout l'or du monde ne pourrait payer à sa juste valeur ». Cette femme forte, cette mère par excellence, c'est Marie mère du Créateur, mère du Sauveur. Admirez comme elle supporte tes charges et remplit tous les devoirs de la maternité.

Voyez-la d'abord à Bethléem, mendiant un asile pour y faire ses couches. Repoussée de toutes les auberges, elle ne trouve d'autre refuge que celui d'une étable abandonnée. Se plaint-elle de sa pauvreté ? Murmure-t-elle des rebuts indiques dont elle est l'objet ? Accuse-t-elle la Providence ? Elle s'incline amoureusement sous la main de Dieu et adore ses desseins sans les comprendre. Ô mères, qui partagez l'indigence et les privations de la sainte Vierge, non seulement ne vous plaignez pas, mais soyez heureuses de votre condition. Plus vous ressemblerez à Marie, plus ses regards reposeront sur vous avec affection.

Quarante jours après ses couches, Marie se présente au temple pour la Purification. En se soumettant à cette loi qui ne l'obligeait pas, Marie dérobe à la connaissance des hommes les nobles prérogatives de la maternité divine, et vous apprend, mères chrétiennes, que les vertus cachées, que les vertus pratiquées sous l'œil de Dieu, sont les plus solides et les plus méritoires. Et quelle consolation emportera-t-elle de cette cérémonie ? Voilà que le saint vieillard Siméon, franc jusqu'à la rudesse, lui apprend : que Jésus sera une cause de ruine comme il sera une cause de salut ; et qu'un glaive de douleur transpercera non son corps, mais son âme. Quittez maintenant le temple, ô mère de douleur ! Vous connaissez votre destinée. Emportez votre glaive, comme un blessé garde un trait mortel dans sa plaie jusqu'à ce qu'il succombe, car vous mourrez avec lui et par lui. En présence de tels oracles, Marie va-telle éclater en sanglots. Elle se soumet sans plainte aux desseins du Seigneur, apprenant aux mères qui ne savent pas supporter les épreuves de la vie qu'elles ne sont pas chrétiennes ; que l'adversité éprouve la vertu comme le feu éprouve l'or.

La pointe du glaive de douleur prédit par Siméon, ne tarde pas à s'enfoncer dans son âme. Qui pourrait comprendre les alarmes de sa tendresse pendant sa fuite en Egypte, et les privations qui s'accumulent sur sa tête pendant un exil dont le terme est inconnu ? Sa fermeté reste inébranlable. Revenue dans sa pauvre, mais chère demeure de Nazareth, la voilà tout entière aux soins de son ménage, partageant les travaux et la pauvreté de saint Joseph. Étrangère à tout ce qui se passe au dehors, elle ne vit que pour son fils et son époux. Apprenez, ô mères de famille ! À concentrer votre vie dans l'intérieur de votre maison, à faire face à tous vos devoirs, sans vous mêler des affaires des autres, sinon pour remplir à leur égard les devoirs de la charité.

Au bout de quelques années, son cher et saint époux lui est enlevé par la mort. Quelle douloureuse séparation ! Elle lui paye un légitime tribut de larmes, mais sans que sa résignation se démente un seul instant. Âgé de trente ans, Jésus quitte sa mère pour se livrer aux travaux de sa vie apostolique. Marie ne le revoit plus qu'à de rares intervalles, et apprend aux mères chrétiennes avec quelle générosité elles doivent se séparer de leurs enfants lorsque Dieu les appelle, soit à la vie religieuse, soit à l'état du mariage. Ainsi la maternité comporte-t-elle de grands devoirs, et c'est pour les avoir tous remplis à la perfection, que Marie est une mère admirable !

 

Exemple

La joie succédant à la douleur dans une mère de famille

 

Une mère de famille avait perdu, dans l'espace de vingt mois, un époux tendrement aimé et deux jeunes filles. Plongée dans une amère douleur, elle reportait toute sa tendresse sur deux fils qui lui restaient, mais qui par malheur avaient embrassé l'état militaire. Quand vint la guerre d'Italie, en 1859, les deux jeunes sous-officiers firent partie de l'expédition. Qu'on juge des angoisses de la pauvre mère ! Ses prières à la puissante Vierge étaient incessantes. Arrive la nouvelle de la bataille de Magenta. Chacun cherche à en apprendre les détails. Notre pauvre affligée ne vit plus ; elle attend une lettre de jour en jour, il n'en paraît point. Cependant elle s'aperçoit qu'on a l'air triste autour d'elle, elle pressent une catastrophe ; elle interroge, elle supplie qu'on ne lui cache rien. On lui avoue alors que ses deux enfants ont péri. A cette nouvelle, son esprit déjà surexcité, s'exalte, sa tête s'égare. Elle aperçoit une fenêtre ouverte, une horrible tentation se présente à elle. Mais non ! Marie la protège. Elle court à un oratoire voisin, et reste une heure comme abîmée sous le poids de son chagrin ; enfin elle se lève calme et résignée ; elle avait invoqué la Mère admirable, la consolatrice des affligés.

Deux jours après, elle reçoit une lettre : elle l'ouvre avec une émotion indicible : elle avait reconnu l'écriture de son fils aîné. Il lui annonce qu'il a été blessé, ainsi que son frère et qu'ils ont passé pour morts, mais que des soins dévoués et intelligents les ont mis hors de danger, et que, ne pouvant continuer la campagne, ils rentreront sous peu en France. L'heureuse mère, passant d'une extrême douleur à la joie la plus vive, se jette à genoux et se livre aux plus tendres élans de la reconnaissance envers le Seigneur, qui n'a voulu que l'éprouver comme Abraham.

Pratique : Faites aujourd'hui généreusement à Dieu le sacrifice de telle ou telle peine, que vous portez peut-être depuis longtemps sans résignation.

 

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Prière

 

Ô Marie, je ne sais ce que je dois admirer le plus, de la tendresse de voire cœur ou de la fermeté de votre âme. À votre exemple, je veux m'attacher au devoir, coûte que coûte. C'est au fond du sacrifice que se trouve la plus douce consolation. Apprenez-moi, ô mère admirable, mère du Sauveur, mère du Rédempteur, à en savourer la salutaire amertume. La place d'honneur, la place convoitée par tous les saints, c'est le pied de la croix, parce que la croix est l'échelle mystérieuse par laquelle nous devons nous élever de la terre au ciel. Ainsi soit-il.

 

notre dame du sacerdoce

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9 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Dixième jour

Mère aimable, priez pour nous

 

Deux qualités principales rendent aimable, la beauté et la bonté. Que pourrait-on imaginer de plus aimable que Marie! Elle est le chef d'œuvre des mains de Dieu. Le Père l'appelle sa fille, le Saint-Esprit son épouse, et le Fils sa mère. Nulle créature n'a été comblée de plus de grâces que Marie, et toutes les grâces sont des rayons de la gloire divine qui s'attachent à une âme. C est par ses charmes qu'elle a attiré le fils de Dieu dans son sein, et l'on peut dire que sa beauté dont les anges du ciel sont ravis, se confond avec celle de son divin fils.

Mais c'est par la bonté du cœur surtout qu'on est aimable. Le secret d'être aimé consiste à aimer beaucoup ceux dont nous voulons nous concilier l'amour. Ainsi, rien n'est plus aimable qu'une mère, et son enfant la préfère, ne fût-elle couverte que de haillons, à une reine éblouissante de diamants, parce qu'il connaît la tendresse de son cœur. Et c'est ce dernier trait, qui caractérise plus particulièrement l'amabilité de Marie. Si sa beauté éclipse celle des anges, sa bonté ne peut être surpassée que par celle du divin Rédempteur dont elle est la mère.

« Le cœur de Marie est si tendre pour nous, disait notre saint curé, que ceux de toutes les mères réunies ne sont qu'un morceau de glace auprès du sien ». En effet, quelque grand que fût l'amour qu'elle portait à son divin fils, l'amour qu elle a eu pour nous semblerait plus grand encore. Sachant que nous ne pouvions être sauvés que par le sacrifice de ce fils si cher à son cœur, elle a par amour pour nous consenti à sa mort sur la croix. Voilà pourquoi la dévotion à la sainte Vierge fait nos plus chères délices ! Voilà pourquoi dans toutes les circonstances heureuses ou malheureuses de la vie, nous sommes attirés vers ses autels pour lui confier nos joies ou nos peines. Nous savons que son cœur répondra toujours aux épanchements de notre cœur. Oh ! Qu'ils sont à plaindre ceux qui ne connaissent pas les amabilités de Marie. Leurs douleurs restent sans consolation, parce qu'ils ne savent pas les partager avec leur divine mère.

Apprenons tous de Marie à aimer pour être aimés. Aimons les pauvres qui sont les membres souffrants de Jésus-Christ, et les témoignages de compassion que nous leur donnerons, doubleront à leurs veux le mérite de notre aumône. Enfants et serviteurs, aimez vos parents et vos maîtres, servez-les avec dévouement, et l'obéissance vous deviendra douce et facile. Parents et maîtres, aimez vos enfants et vos serviteurs, et vous n'aurez pas besoin de recourir à la rigueur du commandement, parce qu'ils vous obéiront par amour plus que par crainte. Oui, qu'il est beau ! qu'il est ravissant le spectacle d'une famille où l'amour chrétien enchaîne tous les cœurs. Point de parole aigre et dure, point d'humeur acariâtre, point de plainte par derrière. C'est là le triomphe d'une mère qui règne par l'amour dans l'intérieur de sa maison; sa puissance est dans la bonté de son cœur. La piété qui ne rend pas aimable déplaît à Dieu autant qu'elle déplaît aux hommes. Les saints ont tous été des hommes aimables, parce qu'ils ont tous beaucoup aimé Dieu et les hommes.

 

Exemple

L'orpheline se consacrant à Marie

 

Une jeune espagnole, dont la sainteté devait rendre le nom célèbre, sainte Thérèse, se fil remarquer dès son enfance par sa naïve confiance envers la sainte Vierge. Elle avait douze ans, quand un coup affreux l'atteignit : elle perdit sa mère, qui mourut, laissant une famille de douze orphelins en bas âge. « J'entrevis, dit la sainte, la grandeur de la perte que je venais de faire. Dans ma douleur, je m'en allai au sanctuaire de Notre Dame, et, me jetant aux pieds de son image, je la conjurai, avec beaucoup de larmes, de me servir désormais de mère. Ce cri d'un cœur simple fut entendu ; j'avais une mère dans la Reine du ciel. Depuis ce moment, jamais je ne me suis recommandée à cette Vierge souveraine sans éprouver d'une manière visible, son tout puissant secours ». On conserve encore dans la ville d'Avila cette image dite Notre Dame de la Charité - elle est toujours l'objet de la vénération des fidèles ; ils aiment à venir s'agenouiller et à prier, en quelque sorte, à côté de la candide orpheline, devant cette même Vierge qui, touchée de ses larmes, l'adopta pour sa fille et l'abrita pour toujours sous son manteau maternel. Consacrez-vous ainsi à Marie, et vous, pauvre enfant, qui, comme Thérèse, seriez, sans mère en ce monde, confiez votre jeunesse à la tendre Mère de Jésus ! Oh ! Qu'elle sera bien gardée !

Pratiques : Appliquez-vous, pendant la journée, à plaire par votre politesse et vos bonnes manières à tous ceux avec qui vous vivez. Supportez, sans murmurer, les défauts du prochain.

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Prière

 

Mère aimable, mon cœur est blessé par votre amour. Je sens en moi le désir d'être aimé, et votre exemple m'apprend que le secret de gagner les cœurs, consiste tout entier à aimer beaucoup le prochain et surtout les pauvres et les malheureux. L'amour de Dieu et du prochain, c'est l'Évangile dans deux mots. Si vous avez été la plus aimable des mères, c'est que personne n'a mieux compris et mieux pratique que vous ce double commandement auquel se rapporte toute la loi. Faites donc passer dans mon cœur l'amour divin dont le vôtre a été embrasé ; et comme vous je serai aimé de Dieu et des hommes. Ainsi soit-il.

 

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8 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Neuvième jour

Mère très pure, priez pour nous.

Mère très chaste, priez pour nous.

Mère de pureté inviolable, priez pour nous.

Mère sans tache, priez pour nous.

 

Conçue sans péché, devenue mère sans cesser d'être vierge, Marie semble oublier toutes ses autres prérogatives pour ne s'occuper que du soin de conserver et d'accroître chaque jour, son inviolable et éclatante pureté. C'est par la pureté, c'est-à-dire par l'exemption du péché, que nous sommes agréables à Dieu. Le zèle de Marie pour la pureté se montre dans toutes les circonstances de sa vie, mais il éclate surtout dans le pieux empressement avec lequel elle se soumet à la loi de la Purification.

La loi de Moïse ordonnait que quarante jours après la naissance d'un enfant, si cet enfant était un fils, la mère se présenterait au temple pour s'y purifier ; la loi voulait encore que l'enfant nouveau-né, lorsqu'il était l'aîné de la famille, fût porté au temple pour y être offert et consacré au Seigneur. Il est évident que Marie n'était tenue à aucune de ces deux lois. Elle n'était pas tenue d'aller au temple pour s'y purifier, puisque, après comme avant son enfantement, elle était restée toujours vierge, toujours pure. Néanmoins Marie n'hésite point à obéir à une loi qui n'était pas faite pour elle ; elle se soumet, comme la dernière des femmes, à toutes les cérémonies de la Purification, quelque pénibles, quelque humiliantes qu'elles soient. Mais ô Marie ; pourquoi voiler vos grandeurs en vous assujétissant à une loi qui ne vous oblige pas ! Ne vous souvenez-vous donc plus qu'un ange est descendu du ciel pour vous annoncer que vous deviendrez mère sans cesser d'être vierge ? Ah ! Marie ne l'ignorait pas : mais plus elle se voit élevée aux yeux de Dieu, plus elle s'abaisse et et s'humilie aux yeux des hommes pour confondre notre orgueil ; plus elle a de raisons de se dispenser de la loi, plus elle la remplit avec empressement et ponctualité pour condamner notre lâcheté et nos désobéissances.

Apprenons tous de Marie, dans le doute si la loi, si le précepte nous oblige ou ne nous oblige pas, à prendre le parti le plus sûr, celui de l'observance ; apprenons de Marie, quand il s'agit des devoirs et des pratiques de la vie chrétienne, à ne pas marchander avec Dieu, à dépasser plutôt qu'à restreindre la limite de nos obligations. C'est le caractère d'une âme généreuse d'offrir plus qu'on n'exige d'elle. Si Dieu ne nous donnait que ce qu'il nous doit, que deviendrions-nous ? Apprenez en particulier, mères de famille, à devenir par votre conduite exemplaire la règle de votre maison, à faire la leçon à vos enfants et à vos domestiques par la régularité de votre vie et le fidèle accomplissement de tous vos devoirs religieux. Quand on pratique le premier ce qu’os recommande aux autres, on est assuré de rendre son autorité respectable.

Les saints docteurs n'hésitent point à dire que Marie sortit de la Purification avec un nouveau lustre de pureté, ornée et enrichie de nouveaux mérites ; comme le soleil voilé un instant parles nuages, reparaît ensuite sur l'horizon plus ardent et plus radieux. Et voilà pourquoi l'Eglise multiplie les noms pour exprimer en quelque sorte la même idée, en invoquant Marie sous les titres de Mère très pure, Mère très chaste, Mère d'une pureté inviolable, Mère incorruptible.

 

Exemple

Deux rosiers offerts à Marie

 

Un jeune apprenti parisien, fils d'une pauvre ouvrière, voyant sa mère triste et découragée par le manque total d'ouvrage, lui dit un soir du mois d'avril : « Ma mère, ayez confiance ; prions ensemble la sainte Vierge, elle nous viendra en aide. Le monsieur qui vous visite me l'a bien répété ». La pauvre femme écouta l'enfant ; quelques jours après elle avait de l'ouvrage en abondance. Le mois de mai touchant à sa fin. l'apprenti dit à sa mère : « Maman, nous n'avons pas remercié la sainte Vierge de nous avoir secourus ; venez à l'église, nous y entendrons la messe, et puis nous offrirons un petit souvenir à notre protectrice ». L'ouvrière suit l'enfant, qui. traversant avec elle le marché aux fleurs, y achète deux jolis rosiers, les paye et court les déposer à l'autel de la sainte Vierge L'enfant expliqua à sa mère surprise que, du jour où l'ouvrage était revenu, il avait résolu, de donnera Marie un gage de sa reconnaissance. Chaque matin, à l'atelier, il recevait deux sous pour acheter de quoi déjeuner. Il avait mangé du pain sec tout le mois, et, des trois francs ainsi économisés, il avait acheté les deux rosiers offerts par sa reconnaissance. On peut imiter la piété de cet enfant, en renouvelant de temps en temps les fleurs qui ornent la chapelle ou l'on fait le mois de Marie, ou en faisant quelque aumône en l'honneur de la sainte Vierge, ou bien encore en produisant quelques actes de patience, de douceur, d'humilité, d'obéissance, qui sont les fleurs dont le parfum est le plus agréable à la Reine du ciel.

Pratiques : Pour purifier de plus en plus votre âme, récitez un acte de contrition en prenant de l'eau bénite, le matin à votre lever, le soir à votre coucher. Purifiez souvent dans la journée, l'intention ou le motif qui vous fait agir.

 

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Prière

 

Mère très pure et très chaste, Mère sans souillure et sans tâche, un seul nom ne peut suffire pour exprimer votre incomparable pureté. Elle est si éclatante que je n'ose la contempler en face, tant elle me couvre de confusion. La résolution qu'elle m'inspire, c'est de purifier mon âme en la plongeant plus souvent dans le bain salutaire de la pénitence. Aidez-moi, toutes les fois que j'irai à confesse, à bien faire mon examen de conscience, mettez la sincérité sur mes lèvres, pénétrez mon cœur d'une vive componction, et faites-moi concevoir une telle horreur du péché, que je sois disposé à mourir plutôt que d'y retomber de propos délibéré. Ainsi soit il.

 

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7 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Huitième jour

Mère de la Grâce Divine, priez pour nous

Toute grâce vient de Jésus Christ, qui en est le principe et l'auteur. Or, Jésus Christ n'a pu passer neuf mois clans le sein de sa mère, sans y déposer le trésor de ses mérites, c'est pourquoi l'ange en annonçant à Marie qu'elle a été choisie pour devenir la mère de Dieu, la salue pleine de grâce.

Pour comprendre la grandeur de ce. titre, il faudrait connaître et bien comprendre le prix de la grâce. Quand Dieu a voulu créer le ciel et la terre, il n a prononcé qu'une parole ; mais quand Jésus-Christ a voulu nous mériter la grâce, il a dû verser sur l'arbre de la croix, jusqu'à la dernière goutte de sou sang. Aussi la plus petite des grâces est-elle préférable à tous les trésors de la terre. Ce n'est point avec de l'or et des domaines que nous pouvons acquérir le Ciel, mais par la pratique des bonnes œuvres et le fidèle accomplissement des commandements de Dieu et de l'Eglise. Pour expliquer le besoin que nous avons du secours de h grâce, le curé d'Ars se servait de cette comparaison. « Les commandements de Dieu, disait-il, sont les enseignements que Dieu nous donne pour suivre la route du Ciel, comme les écriteaux qu'on pose à l'entrée des rues et au commencement des chemins pour en indiquer les noms. La grâce de Dieu nous aide à marcher et nous soutient. Elle nous est nécessaire comme les béquilles a ceux qui ont mal aux jambes ». Mais si nous ne pouvons rien dans l'ordre du salut sans le secours de la grâce, la grâce aussi ne peut rien sans notre coopération, c'est-à-dire sans le concours de notre bonne volonté. Dieu nous offre le ciel et sa grâce pour y arriver ; mais à la condition que nous ferons valoir cette grâce en suivant les lumières surnaturelles qu'elle nous donne, et les bons mouvements qu'elle nous inspire. C'est comme le soleil dont les rayons versent la lumière et la chaleur sur votre terre ; sans cette lumière et cette chaleur, elle resterait à jamais frappée de stérilité. Cependant, cette lumière et cette chaleur ne suffiraient pas par elles-même pour rendre votre terre fertile ; il faut de plus que vous la travailliez et que vous l'arrosiez de vos sueurs ; c'est la correspondance à la grâce.

Il s'ensuit de là, que plus nous recevons de grâces et plus nous les mettons à profit, plus aussi nous avançons dans le chemin du ciel et nous assurons l'œuvre de notre salut. Qu'il est donc consolant pour nous d'apprendre que Marie est la mère de la divine grâce ; qu'elle en tient pour ainsi dire, le réservoir entre ses mains, et qu'elle l'ouvre à volonté. Il dépend de nous d'y puiser à toutes les heures du jour et de la nuit, dans toutes les circonstances delà vie où nous sentons le besoin que nous avons du secours d'en haut. « Dieu, dit saint Bonaventure, pouvait faire un monde plus grand, un ciel plus grand, mais il ne pouvait pas faire une mère ni plus grande ni plus riche ». Et voilà pourquoi saint Bernard, ajoute : « Que demander la grâce par l'entremise de Marie, c'est entrer dans les vues de Dieu qui veut que tout nous vienne par Marie ». Ne vous plaignez donc plus de la violence de vos tentations, de la difficulté de vos devoirs, de la grandeur des obstacles que vous rencontrez sur la route du salut ; si vous saviez, si vous vouliez recourir à Marie, elle ferait à l'instant même descendre dans votre âme une grâce tellement forte et abondante que vous vous écrieriez avec l'apôtre : « Je puis tout par la vertu de celui qui me fortifie ! »

 

Exemple

Le fruit d'un Ave Maria

 

Un saint missionnaire de nos jours raconte le fait suivant: Un pécheur âgé, dont la vie avait été fort scandaleuse, me fait prier de venir le visiter. Je me rends à son invitation, et je vois un vieillard qui se jette à mon cou en me disant : « Voici, monsieur, un pécheur abominable, sauvez-moi ». Je le rassure, puis je lui demande de me faire connaître ce qui a décidé sa conversion. « Je l'ignore absolument, mon père ». « Avez-vous suivi nos instructions ? » « Jamais ». « Vos amis vous auraient-ils encouragé ? » « Je n'en ai point, et je les eusse choisis tels qu'ils m'eussent plutôt dissuadé de revenir à Dieu ». « Vous alliez peut-être aux offices ? » « Jamais ». En ce moment mes yeux s'arrêtent sur un tableau de la sainte Vierge. « Quoi, lui dis-je, un tel tableau chez vous ? » « Oui. monsieur, reprend le vieillard ; je n'ai respecté que cela, et je me souviens que chaque jour je récite un Ave Maria devant ce tableau, pour obéir aux dernières volontés de ma mère ». « Ah ! réjouissez-vous, monsieur, m'écriai-je tout ému ; c'est à Marie et à ce faible tribut de respect que vous devrez votre conversion et le ciel ».

Pratiques : Mères chrétiennes, apprenez à vos petits enfants à réciter l'Ave Maria. Rendez toutes vos actions méritoires pour le ciel, en les commençant par cette invocation : Je vous salue, pleine de grâce.

 

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Prière

 

Marie, mère de la divine grâce, vous réapparaissez comme une fontaine intarissable où chacun vient puiser selon l'étendue de ses besoins. Les miens sont de tous les jours et de tous les instants. J'ai à éteindre le feu de mes passions, j'ai à remplir les nombreux devoirs de mon état, j'ai des vertus à pratiquer. Versez dans le vase de mon âme cette eau pare et fortifiante de la grâce qui dégoûte des vains plaisirs du monde, qui repose et délasse des luttes et des fatigues de la vie, qui donne force et courage pour persévérer jusqu'à la fin dans la voie du salut. Ainsi soit-il.

 

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6 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Septième jour

Mère de Jésus-Christ, priez pour nous.

 

En invoquant Marie, mère de Dieu, nous avons médite dans son premier acte, le mystère de l'Incarnation ; en invoquant Marie, mère de Jésus-Christ, nous allons méditer le même mystère dans la paissance du Sauveur. C'est à Bethléem que s'accomplit cet événement à jamais mémorable et qui va changer les destinées du genre humain ; transportons-nous-y par la pensée. Aucun spectacle n'est plus digne de fixer l'attention du chrétien, n'est plus propre à exciter notre amour envers Jésus-Christ et notre dévotion envers la sainte Vierge sa mère.

En ce temps-là, dit l'Evangile, on publia un édit de César Auguste pour faire le dénombrement des habitants de toute la terre. Auguste était alors empereur romain et commandait au monde entier. En vertu de cet édit, Joseph et Marie son épouse qui était enceinte, durent se transporter à Bethléem, pour s'y faire enregistrer. Or, pendant qu'ils étaient là, il arriva que le temps auquel la sainte Vierge devait accoucher, s'accomplit. Toute la ville était pleine d'étrangers. Ce fut en vain qu'ils cherchèrent un logement, personne ne voulut les recevoir; leur pauvreté les fit repousser de toutes les hôtelleries. Nulle pitié pour une femme jeune, frêle et sur le point d'accoucher. Dans leur détresse, ils cherchèrent quelque réduit abandonné, et ne rencontrèrent qu'une pauvre étable, ouverte à tous les vents, située au milieu des champs. C'est là qu'à minuit, lorsque tout est en silence dans la ville ingrate et dans la nature entière, le Fils de Dieu fait chair, quitta le sein de sa mère pour descendre dans l'humble crèche adossée au mur de l'étable. Comme Marie lavait conçu miraculeusement et sans perdre sa virginité, elle l'enfanta sans douleur et sans cesser d'être vierge.

 Pourquoi Jésus-Christ en naissant préfère t il une étable à un palais ? Pourquoi veut-il que Marie sa mère partage sa pauvreté et son dénuement ? C'est pour relever le courage des pauvres et les consoler dans leurs privations. Si les biens de la terre devaient faire notre suprême bonheur, s'ils méritaient d'exciter toutes nos convoitises, Jésus-Christ en aurait doté sa mère, la créature qu'il a le plus chérie. Il les méprise pour nous apprendre à les mépriser, et pour être en droit de nous dire avec plus d'autorité : « Bienheureux les pauvres ! » Vous tous qui vivez des sueurs de la journée, qui êtes condamnés aux privations sur la terre, en voyant que Jésus et Marie n'ont pas été mieux partagés que vous, oseriez-vous encore vous plaindre de votre condition ?

De plus Jésus a voulu naître non dans une ville, mais dans la campagne. Les premiers appelés à le visiter et à l'adorer clans la crèche où il repose, sont d'humbles et simples bergers, pauvres comme lui. Vous qui cultivez la terre et vivez dans les champs, voyez comme Jésus relève et honore votre condition ! Les rois viendront plus tard à l'étable de Bethléem, parce que personne n'est exclu du bienfait de la rédemption, mais la préférence est accordée aux habitants de la campagne. Quelquefois peut-être, en voyant l'éclat qui brille dans les villes, une certaine aisance plus apparente que réelle, avez-vous été tentés de quitter le toit qui vous a vus naître ? Croyez-moi, ne désertez pas la maison de votre père et le champ qu'il a arrosé de ses sueurs. Ce champ n'est pas épuisé, il fournira à vos besoins et à ceux de votre famille, si vous savez le féconder par votre travail et vos prières. Dans les champs, vous êtes plus rapprochés de Dieu ; tout vous parle de sa puissance, de sa providence et de sa libéralité ; tout vous dit de l'aimer et de le servir.

 

Exemple

Abjuration du Protestantisme

 

Un modeste ouvrier papetier, qui depuis plus de trente ans s'était concilié la confiance de ses maîtres et la bienveillance des nombreux ouvriers de la fabrique.de M M. Montgolfier, sollicité de rentrer dans le sein de la vraie Église, restait dans l'erreur par la crainte de ses parents ; mais touché de l'exemple de ses maîtres, il se sentait toujours attiré à cette religion qui fait pratiquer tant de bonnes œuvres. Enfin, la grâce triompha de son esprit et de son cœur. Il se rendit auprès d'une de ses respectables maîtresses, Mme St Etienne Monlgolfier, et lui dit : « Me voici franchement décidé à devenir catholique ». Cette dame aussi instruite que pieuse et prudente, après lui avoir témoigné la joie qu'elle en éprouvait, lui rappela quelques-uns des principaux articles de notre croyance que les disciples de Luther rejettent ; elle lui dit enfin que les catholiques honorent la très sainte Vierge, mère de Jésus-Christ, qu'ils la prient, qu'ils réclament sa protection auprès de Dieu. « Ah ! oui, madame, répondit-il avec un accent de conviction difficile à rendre, nous ne croyons pas à la sainte Vierge ; mais moi j'y croyais depuis plus d'un an. J'avais toujours entendu dire que Marie était le refuge des malheureux, la consolatrice des affligés ; je me mis à la prier souvent, et avec toute l'ardeur dont j'étais capable, pour qu'elle m'obtint la guérison de mes yeux, qui depuis longtemps me faisaient beaucoup souffrir, et que rien n'avait pu soulager ; je fus bientôt entièrement guéri, et depuis lors je l'invoque toujours, et je crois que c'est elle qui veut que je sois catholique ». Il a été solennellement présenté aux fonts sacrés du baptême, le 26 octobre 1843.

Pratique : Supportez aujourd'hui volontiers vos peines et vos privations, en les unissant aux peines et aux privations de Jésus et de Marie, dans l'étable de Bethléem.

 

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Prière

 

Divine Mère de Jésus-Christ, me voici à genoux devant vous, comme les bergers devant la crèche de Bethléem. Montrez-moi votre divin Fils, c'est dans vos bras que je veux l'adorer. Que votre main prenne la sienne pour me bénir ! Bénissez-moi l'un et l'autre, et je me retirerai joyeux et consolé dans le lieu de mon repos. Votre bénédiction, ô Mère de Jésus Christ, c'est le pardon de nos péchés, c'est la force dans les épreuves, c'est la douce paix au fond de lame, c'est l'union au sein de la famille, c'est le paisible sommeil à la fin de la journée, c'est l'espérance du ciel après les travaux de la vie et le bonheur dans l'éternité. Ainsi soit-il.

 

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5 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Sixième jour

Sainte Vierge des vierges, priez pour nous.

 

Après avoir salué Marie comme mère de Dieu, l'Eglise l'invoque comme vierge des vierges. Mère de Dieu et vierge des vierges ! Telle est la double couronne qui brille sur le front de Marie, et dont l'éclat merveilleux éblouit à la fois la terre et le ciel. Son titre de mère de Dieu est plus glorieux, celui de vierge des vierges est, à certains égards, plus cher à son cœur. Si pour devenir mère de Dieu elle avait dû sacrifier sa qualité de vierge, elle aurait préféré l'auréole de la virginité à la gloire de la maternité divine. Aussi, avec quelle vigilance, avec quelle sainte frayeur elle garde ce précieux trésor ! Un ange vient la saluer pleine de grâce, et devant une parole louangeuse, la pudeur de Marie se trouble et s'alarme. Quel exemple ! Quelle leçon ! Apprenons de Marie combien nous devons estimer la vertu angélique, la sainte pureté. Le lys est la fleur qui pare le mieux l'autel de la sainte Vierge. De même, ce qui pare et orne le mieux une famille, c'est la candeur et la pureté virginale des enfants. Tant qu'ils n'ont pas perdu l'innocence et la pureté, ils sont candides, affectueux, obéissants et toujours aimables. Si par le manque de vigilance de leur mère et par la suite de fréquentations dangereuses, leur âme vient à être souillée, ils deviennent aussitôt dissimulés, revêches et de mauvaise humeur. « Il n'y a rien de si beau qu'une âme pure, disait notre saint curé. Notre Seigneur en fit voir une à sainte Catherine, elle la trouva si belle, qu'elle dit : « Seigneur, si je ne savais pas qu'il n'y a qu'un Dieu, je croirais que c'en est un. L'image de Dieu se réfléchit dans une âme pure comme le soleil dans l'eau ».

Vierge des vierges ! Nous ne saurions invoquer Marie sous un nom plus cher à son cœur. Vierge des vierges : c'est à-dire la vierge par excellence, la première et la plus angélique des vierges, la vierge qui a enfanté des millions d'autres vierges. Qu'est-ce qui a peuplé et continue à peupler nos couvents, nos hôpitaux de saintes filles qui ont renoncé au mariage pour se vouer aux austérités du cloître, au service des malades et à l'éducation des petits enfants ? L'exemple de Marie, le pieux désir d'imiter sa virginité. Heureuses les âmes que Dieu a favorisées de la vocation religieuse, et qui ont la générosité d'y répondre ! A elles est réservée la gloire de suivre l'Agneau dans le ciel partout où il ira.

 Mais si tous ne sont pas appelés à l'état parfait des vierges, tous doivent garder la pureté de leur état. Qui que vous soyez, veillez donc sur vos sens, sur vos regards, sur vos conversations, sur votre cœur surtout. Marie exempte de la concupiscence a peine à supporter les regards d'un ange ; que n'avez-vous donc pas à craindre des fréquentations d'un sexe différent ! Est ce dans le monde et l'enivrement des plaisirs que vous pourrez vous conserver chaste ? Autant vaudrait dire que vous voulez marcher sur des charbons ardents sans en ressentir les ardeurs. Il n'y a que les rayons du soleil qui touchent la boue sans se salir. Non, elles ne sont pas sincères, elles se mentent à elles-mêmes comme elles mentent aux autres, les personnes qui affirment vouloir éviter le péché, lorsqu'elles ne veulent pas en fuir les occasions.

 

Exemple

La crainte du péché

 

Sur le penchant d'une colline qui longe la route d'Inspruch à Milan, une jeune fille nommée Marie, gardait son troupeau et chantait un beau cantique à la sainte Vierge, sa patronne. L'un des directeurs du grand théâtre de Milan, qui passait en ce moment sur la route, n'eut pas plus tôt entendu la voix de la jeune bergère, qu'il s'avança vers un champ de genêts pour l'entendre de plus près. Il fut ravi ; jamais il n'avait entendu une voix si douce, si agréable et si étendue tout à la fois. « Quelle belle voix, se dit-il, comme elle irait bien sur un théâtre ! » Et en parlant ainsi, il s'avance vers la jeune fille. « Voulez-vous me conduire à votre mère ? » lui dit-il. « Et mon troupeau, qui le gardera ? » Abandonnez au loup votre troupeau ; je vous le payerai cent fois, mille fois ». « Mais que voulez-vous donc à ma mère ? » « La rendre heureuse et vous tirer vous-même de la misère. Si vous voulez venir avec moi, je vous ferai la première cantatrice du théâtre de Milan, et votre fortune est assurée ». « Je ne veux point de votre fortune, car on nu peut pas faire son salut sur votre théâtre ; j'ai toujours entendu dire qu'on s'y perd soi-même en y damnant les autres ».

Le directeur voyant qu'il ne pouvait rien gagner auprès de la jeune bergère, se rendit vers la mère, qui heureuse d'avoir trouvé un moyen de sortir de la misère, pressa elle-même sa fille d'accepter la proposition qu'on lui faisait ; mais, ni les vives sollicitations de sa mère, ni les magnifiques promesses du directeur, rien ne put ébranler sa résolution, et elle refusa constamment. On lui donna la nuit pour réfléchir. Quelle triste nuit pour la pauvre enfant ! Elle la passa à prier, s'adressant tantôt à Dieu, tantôt à la sainte Vierge ; et chaque fois elle entendait au fond de sa conscience quelque chose qui lui disait : « Ne consens pas, tu quitterais Jésus pour retourner à Satan ». Le matin arrivé, la mère revint à la charge : « Es-tu enfin décidée ? » dit-elle à sa fille. « Non, ma mère, cela m'est impossible. Commandez-moi tout autre chose, et je le ferai avec plaisir ; mais je ne puis offenser mon Dieu, je ne puis sacrifier mon éternité ». « Retire-toi, dit enfin la mère en colère, va te préparer, et dans une heure nous partons ». La jeune fille passa dans une pièce voisine, et là elle prit une détermination héroïque. Ayant entendu dire que la perte des dents de devant changeait entièrement la voix, elle s'approche d'une fenêtre et se brisa deux de ces dents contre l'angle de la pierre. A son retour, le directeur s'aperçut aussitôt de l'altération de sa voix, et pénétré d'admiration pour un courage si héroïque, il renonça à son projet et exhorta la mère à ne plus persécuter une fille si digne de son estime et de son affection. Voilà le généreux sacrifice qu'a fait une jeune fille pour conserver sa pureté.

Pratique : Veillez avec soin sur votre tenue, sur vos regards et sur vos paroles, afin de ne rien dire et de ne rien écouter qui blesse la sainte modestie.

 

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Prière

 

Vierge des vierges ! Vous marchez à leur tête, vous avez la première élevé dans le monde l'étendard de la virginité. O Marie ! J'éprouve un grand désir de marcher à votre suite, pour être présenté un jour par vos mains au Roi des vierges, à l'Agneau sans tache. Je vous confie la garde de tous mes sens, de mon cœur surtout. Daignez l'approcher de votre cœur très pur, et communiquez-lui votre propre intégrité pour le rendre inviolable et impénétrable aux traits de l'ennemi du salut. Ainsi soit-il.

 

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4 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

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Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Cinquième jour

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

 

Après avoir invoqué la sainte Vierge simplement par son nom, celui de Marie, l'Eglise lui donne aussitôt son titre le plus glorieux, celui de mère de Dieu. Marie Mère de Dieu ! Quelle merveille ! Que de grandeur et de majesté renferme ce titre ; aucune créature n'en a jamais, reçu et n'en recevra jamais un pareil! Dieu, tout puissant qu'il est, ne pouvait faire Marie ni plus grande ni plus noble qu il l'a faite dans sa dignité de mère de Dieu.

Remontons à la cause de la maternité divine et méditons les circonstances qui ont accompagné l'accomplissement de ce grand mystère. En chassant Adam et Eve du paradis terrestre après leur désobéissance, Dieu, pour les consoler, leur promit un Rédempteur, et leur annonça qu'un jour naîtrait une femme dont le pied écraserait la tête du serpent qui les avait perdus. Ce Rédempteur promis, c'était son propre fils qui avait résolu de se faire homme, afin de satisfaire à la justice divine, en prenant sur lui, pour l'expier, le crime de nos premiers parents. Or, le monde attendait depuis quatre mille ans le Messie qui devait le sauver, et la femme qui, en lui donnant le jour, allait devenir la terreur du démon.

Enfin, au temps marqué par la divine miséricorde, un archange est envoyé du ciel pour choisir sur la terre celle qui devra devenir mère de Dieu on devenant la mère du Rédempteur. Où ira s'abattre le vol du céleste envoyé ? Sur les marches d'un trône ? Au seuil d'une riche maison ? Auprès d'une femme célèbre par le rang, et l'éclat de son génie ? Nullement. L'ambassadeur du Très-Haut vient frapper à la porte d'une pauvre maison du village de Nazareth ; il y trouve en prière seule avec Dieu, une jeune vierge, épouse d'un artisan appelé Joseph, à laquelle il adressa ces mots : « Je vous salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec vous vous êtes bénie entre tontes les « femmes ». Jamais une simple créature n'avait reçu un pareil salut et des éloges aussi pompeux. Aussi l'humble Marie se trouble comme un timide enfant. « Ne craignez pas, lui dit l'ange, vous avez trouvé grâce auprès de Dieu. Vous concevrez et enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et appelé le fils du Très-Haut ». Ces paroles dissipèrent le premier trouble de Marie, mais elles la jetèrent dans de nouvelles inquiétudes. « Comment voulez-vous, répondit-elle l'ange, que ce que vous m'annoncez s'accomplisse en moi, puisque je suis vierge et que j'ai résolu de l'être toujours ? « Rassurez-vous, lui dit encore l'envoyé céleste, car tout en devenant mère, vous ne perdrez point votre virginité. L'enfant que vous mettrez au monde, ne sera point un enfant ordinaire ; il sera conçu par l'opération miraculeuse du Saint-Esprit : c'est pourquoi on l'appellera le fils de Dieu ». Marie éclairée et rassurée s'incline et répond : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole ». Réponse admirable, où la foi éclate non moins que l'humilité !L'ange qui n'attendait que son consentement disparut aussitôt ; il remonta vers les cieux, sa mission était finie. Mais dans le même instant, ô prodige ineffable ! S'opérait en Marie la plus étonnante de toutes les merveilles, le plus grand de tous les mystères. Le Verbe éternel, le fils unique de Dieu venait de descendre dans son chaste sein, d'y prendre un corps et une âme semblables au nôtre sans cesser d'être Dieu, et Marie devenait véritablement mère sans cesser d'être vierge. C'est ainsi que s'accomplit pour notre salut le mystère adorable de l'Incarnation, et que la plus humble des vierges fut élevée à la sublime dignité de mère de Dieu.

Reconnaissons nous-mêmes la maternité divine de Marie, et comprenons que nos louanges seront toujours au dessous de sa dignité. Mais surtout apprenons à estimer et à aimer la modeste condition dans laquelle la Providence nous a fait naître. Le fils de Dieu n'a point choisi une reine pour être sa mère, mais une humble fille qui s'appelle la servante du Seigneur. Mieux vaut obéir que commander ; un serviteur, une servante qui aime son état et fait son devoir, est souvent plus près de Dieu et de son salut, qu'un puissant monarque assis sur son trône.

 

Exemple

Concile d'Ephèse

 

Nestorius, patriarche de Constantinople, entraîné par l'esprit d'orgueil, voulut ravir à la sainte Vierge le plus beau de ses titres, et osa prêcher publiquement que Marie ne devait pas être appelée Mère de Dieu. Tous les auditeurs frémirent en entendant un pareil blasphème. Bientôt cette nouvelle se répandit avec la célérité d'une calamité publique et arriva jusqu'aux extrémités du monde catholique. L'Afrique, avec le grand Cyrille d'Alexandrie, pousse un cri d'indignation ; l'Europe et l'Asie y répondent ; et trois cent évêques convoqués en concile, accourent à Ephèse pour venger l'outrage fait à Marie. Nestorius qui ne voulut jamais se rétracter, y fut condamné et toutes ses erreurs anathémalisées.

On ne saurait exprimer avec quel enthousiasme cette condamnation fut accueillie. Le jour où l'on devait se prononcer sur la maternité de Marie étant arrivé, tout le peuple se réunit en foule autour de l'église où les évêques étaient assemblés, et attendit depuis le matin jusqu'au soir la décision du concile. Enfin, la porte s'ouvre ; une voix s'écrie : « Anathème à Nestorius ! Marie est mère de Dieu ! » Et mille échos répondent ! « Anathème à Nestorius ! Vive Marie, Mère de Dieu ! » Jamais victoire n'excita un enthousiasme plus vif et des transports plus unanimes. Les pères du concile sont portés en triomphe, on brûle des parfums sur leur passage ; des feux et des flambeaux allumés attestent la joie universelle, et donnent à cette nuit mémorable, l'éclat du plus beau jour. Voilà Marie vengée ; que devient son blasphémateur ? Il va cacher sa honte au fond d'un désert, et par un châtiment terrible de la justice divine, il périt, la langue rongée par les vers.

 

Pratique : Soyez fidèle à la pieuse pratique de réciter l'Angélus trois fois le jour.

 

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Prière

 

Ô Marie ! Que j'aime à vous contempler tenant Jésus dans vos bras. Il est votre fils et vous êtes sa mère. Rien ne saurait me donner une plus haute idée de votre puissance et m'inspirer une plus vive confiance en votre protection. Vous commandez au Tout puissant, et le Tout-puissant vous obéit je puis donc tout obtenir par vous, parce que celui qui peut tout est votre fils, et qu'il ne saurait rien refuser à sa mère. Ainsi soit-il.

 

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3 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Quatrième jour

Sainte Marie, priez pour nous.

 

Le premier titre d'honneur que nous donnons à la très sainte Vierge, en l'invoquant, c'est son nom même de Marie, nom qui, après celui de Jésus, fait la gloire de l'Eglise et les délices de toutes les âmes pieuses. Elle le reçut de ses parents, quelques jours après sa naissance, et l'on croit pieusement qu'il fut apporté du ciel par un ange. « Ce sont les trois personnes de la sainte Trinité qui vous ont donné ce beau nom de Marie, ô Vierge sainte ! s'écrie un pieux auteur, afin qu'à ce nom vénérable tout fléchisse le genou dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ». En effet, le nom de Marie veut dire reine ou souveraine, il veut dire encore étoile de la mer, astre bienfaisant ; et la sainte Vierge a parfaitement rempli toute l'étendue de ce nom mystérieux. Elle est notre reine, elle est la reine du ciel et de la terre, la reine des anges et des hommes. Elle est aussi notre étoile, elle est, selon saint Bernard, cette étoile brillante qui nous éclaire et nous guide à travers les mille dangers dont nous sommes environnés de toutes parts sur la mer orageuse de ce monde. Elle est cet astre bienfaisant qui nous conduit au port du salut.

Voilà pourquoi il n'est presque pas de famille chrétienne, où quelqu'un des membres qui la composent ne réponde au doux et glorieux nom de Marie. La piété d'une mère tient à ce que l'une de ses enfants soit appelée Marie, afin que ce nom béni soit une protection sur sa fille, en même temps que sur elle et sur toute sa maison. Ô vous, heureuse enfant qui portez le beau nom de Marie, possédez aussi sa modestie, sa pureté, sa sainteté. Si vous portez le nom, sans aspirer aux vertus qu'il rappelle, vous le profanez, vous faites injure à Marie.

Il est deux noms de femme qui se rencontrent dans l'histoire du genre humain, et auxquels se rattachent nos destinées. Notre première mère s'appelait Eve, la seconde s'appelle Marie. La première nous a perdus, en mangeant du fruit défendu ; la seconde nous a sauvés, en nous donnant Jésus, le fruit béni de ses entrailles. Nous tenons de la première concupiscence et tous les penchants désordonnés qui nous portent au mal ; nous avons reçu de la seconde Jésus-Christ, l'auteur de la grâce avec le secours de laquelle nous pouvons toujours résister à la tentation, éviter le mal et faire le bien. Voyez maintenant de qui vous êtes enfant ! Si vous ne recherchez que les convoitises de la chair, les plaisirs, les modes, la sensualité, vous êtes enfant d'Eve ! Si au contraire, vous repoussez la vanité, si vous aimez l'intérieur de votre maison et la pratique des devoirs de votre état, si vous allez puiser aux sources de la grâce dans la fréquentation des Sacrements, vous êtes un enfant de Marie ! Choisissez : Eve vous mène à la mort, marie vous conduit à la vie. « Le cœur de Marie est si tendre pour nous, disait notre Saint Curé, que ceux de toutes les mères réunies ne sont qu'un morceau de glace auprès du sien, voyez comme la Sainte Vierge est bonne ! Son grand serviteur Saint Bernard lui disait souvent : « Je vous salue Marie.... » Un jour cette bonne Mère lui répondit : « Je te salue, mon fils Bernard... »

Exemple

Dévotion du Bienheureux Herman, pour le Nom de Marie

 

Le saint nom de Marie était autrefois en si grande vénération dans certains pays, qu'il était défendu de le porter. On aurait craint de profaner le nom de la Mère de Dieu, si on l'avait donné à d'autres personnes. Cet usage ne subsiste plus ; au contraire, c'est par dévotion pour l'auguste Vierge, et pour se mettre sous sa protection d'une manière spéciale, que tant de personnes prennent aujourd'hui le nom de Marie. Heureuses si, non contentes de porter le nom de la Reine du ciel, elfes s'efforcent d'en imiter les vertus. Le bienheureux Herman, au rapport de Surins, prononçait très fréquemment le saint nom de Marie, et en ressentait des effets prodigieux. Quand il était seul, il se prosternait contre le pavé de sa cellule, et répétait sans cesse : « Marie !... Marie !... » Un de ses amis qui était aussi fort dévot à la très sainte Vierge, l'avant rencontré dans un de ces moments qu'il consacrait à honorer le nom de son aimable Mère, lui demanda, tout surpris ce qu'il y trouvait de charmes. « Je cueille, répondit Herman, mais avec une consolation incroyable, les fruits délicieux du nom de Marie. Je le prononce, et il me semble que toutes les fleurs, que tous les parfums les plus exquis se réunissent autour de moi pour embaumer les airs, tandis qu'une certaine vertu que j'ignore remplit.mon cœur d'une joie toute céleste. Je me délasse de tous mes travaux ; j'oublie toutes les amertumes de la vie ; je voudrais ne sortir jamais de cette position, ne cesser jamais de prononcer le saint nom de Marie ».

 

Pratique : Faites une petite inclination de tête, quand vous prononcez ou entendez prononcer le saint nom de Marie.

 

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Prière

 

Ô Marie ! Votre nom seul est une prière, et la plus excellente prière que je puisse faire monter vers le trône de Dieu. Marie ! Si je sais prononcer votre nom avec amour, respect et confiance, je puis tout obtenir du ciel. Marie ! Votre nom est la terreur du démon et Fait accourir les anges à mes côtés. Marie ! Votre nom fait germer la vertu dans mon cœur, comme un rayon de soleil fait épanouir les fleurs et mûrir les moissons. Marie ! Si je meurs en prononçant votre nom hem, je serai sauvé. Je veux le prononcer souvent pendant ma vie, pour être plus assuré de ne pas l'oublier à l'heure de ma mort. Ainsi soit-il.

 

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2 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Troisième jour

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Le mystère adorable de la sainte Trinité est le fondement de notre religion, la source de tous les autres mystères et de toutes les miséricordes divines. Sans la connaissance de ce divin mystère, il est impossible d'arriver au salut. C'est pourquoi l'Eglise prend soin de nous le rappeler, et après nous avoir fait invoquer successivement le Père, le Fils et le Saint Esprit, nous fait dire : « Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous ». Mais le mystère de la sainte Trinité n'est pas seulement l'objet de notre Foi, c'est de plus le grand modèle qui est proposé à notre imitation. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois personnes distinctes, et cependant ces trois personnes sont tellement unies, qu'elles ne forment qu'un, seul et même Dieu. Voilà l'essence de la famille divine, et c'est sur ce grand modèle que doivent être formées toutes les familles chrétiennes.

Quel modèle proposé aux hommes ! Comment leur sera-t-il donné de le copier et de le reproduire ! Des splendeurs du ciel où nous venons de contempler et d'admirer la famille divine, descendons à Nazareth, et nous y trouverons le spectacle édifiant de la même et étroite union qui règne entre tous les membres de la sainte famille. Là aussi on trouve trois personnes distinctes, Jésus, Marie et Joseph ; mais ces trois personnes sont tellement unies de cœur et d'intelligence, qu'on croirait que la famille se compose d'une seule personne. Jésus obéit à Marie et à Joseph, et il ne va jamais au-delà, comme il ne reste jamais en deçà de leur volonté. Joseph gouverne et conduit la famille, mais 1'entente est si parfaite, que les trois volontés semblent renfermées dans une seule. Marie sourit à Jésus et à Joseph, et leurs trois cœurs qui s'embrassent dans une mutuelle étreinte, ne forment qu'un même cœur. Dans cette sainte famille, jamais parole plus haute l'une que l'autre, jamais aucun mouvement d'impatience ou d'humeur, chacun est à son emploi et remplit sa tache ; l'un va et l'autre vient sans choc et sans contestation ; tout s'exécute avec ensemble, et les mouvements sont tellement réglés, que le concert des cœurs et des volontés n'est jamais altéré.

Si pendant ce mois nous voulons plaire à Marie et attirer sur nous d'une manière particulière ses divines faveurs : c'est sur le patron de la sainte famille que nous devons nous composer. Toutes les familles se forment des trois éléments ; du père, de la mère et des enfants. Saint Paul compte les serviteurs parmi les membres de la famille. Enfants et domestiques, apprenez de Jésus l'obéissance ! Pères et maîtres, apprenez de Joseph la sagesse, la douceur et la fermeté du commandement ! Mères et maîtresses, apprenez de Marie 1a grâce et la bonté qui font aimer et respecter l'autorité. Ainsi la paix régnera dans la famille ; les rapports seront prévenants et affectueux, l'ordre réglera tous les mouvements, chacun remplira son emploi sans se plaindre d'être surchargé, le bonheur de chaque membre fera le bonheur de tous Hélas ! La vie de famille s'en va, chacun tire de son côté, et les enfants n'aspirent qu'à se soustraire à la tutelle de leurs parents. Revenons au grand modèle que nous présente la sainte famille. Pères et mères, vous ne pouvez pas tous léguer une grande fortune a vos enfants, mais vous les laisserez assez riches si vous leur léguez l'union et la piété. Une famille pauvre comme celle de Nazareth, où l'on vit dans la prière et l'union, dans le travail et l'économie, vaut mieux, et se trouve plus heureuse, dit l'Esprit Saint, qu'une famille opulente qui est troublée par la discorde. Ce qui prépare et consomme la ruine des familles, c'est la désunion bien plus que les mauvaises récoltes ; ce qui les rend prospères et leur assure un long avenir, c'est la concorde et l'amour mutuel de tous les membres entre eux.

 

Exemple

Enfants qui convertissent leurs parents

 

Une petite fille de treize ans dont le père était menuisier, avait été bien instruite sur la religion chez des religieuses qui faisaient l'école. Cette enfant se disposait à faire sa première communion pendant une mission qui avait lieu dans la paroisse. Elle était fort contente après avoir fait sa confession ; mais elle éprouvait un grand chagrin, parce que son père et sa mère n'assistaient pas aux instructions de la mission, et paraissaient disposés à ne pas s'approcher des sacrements. Elle fit part de son chagrin à sa maîtresse qui lui conseilla deux choses : 1° de rendre compte à ses frères et à ses sœurs devant ses parents, de ce qui se disait aux instructions ; 2° de prier le bon Dieu, par l'intercession de la Sainte Vierge, pour demander la conversion de ses parents. Elle suivit exactement l'un et l'autre conseil ; elle allait tous les jours et même plusieurs fois par jour à l'autel de la sainte Vierge, pour exposer l'objet de sa demande. Ayant fait attention que saint Joseph était représenté sur le tableau de la sainte Vierge, elle s'adressa à ce saint, et lui dit naïvement : « Mon père a le même métier que vous aviez, sur la terre, demandez au bon Dieu qu'il soit aussi sage que vous ». Au bout de quelques jours, le père dit que son voisin l'avait mené au sermon, qu'il l'avait entendu avec plaisir. La petite se lève brusquement, saule au cou de son père, et l'engage à aller se confesser. Il répondit en riant : « Oh ! Oui, je verrai. Et vous, ma mère, dit-elle, est-ce que vous n'y irez pas ? » La mère répondit brusquement : « Mêle-toi de tes affaires ». L'enfant fut déconcertée, mais non découragée : elle raconta à sa maîtresse ce qui s'était passé. Celle-ci lui dit de redoubler ses prières et ses instances, que Dieu aimait les prières des enfants. Ce dernier mot frappa notre petite fille et lui donna la pensée de mener à l'église, pour prier avec elle, son petit frère âgé de six ans, et sa sœur qui en avait cinq. Les trois enfants s'acheminent et prient ensemble. Le père va se confesser, mais la mère résiste encore, alors la petite fille met une médaille miraculeuse dans la poche de sa mère qui, s'en étant aperçue en tirant son mouchoir, fui toute bouleversée. Elle eut l'air de gronder sa fille : mais l'enfant se mit à pleurer, la mère fut attendrie, elle alla au sermon et finit par se confesser. On pourrait citer beaucoup de traits du même genre. Si les enfants savaient combien leurs prières sont efficaces, ils demanderaient et obtiendraient la conversion de toutes les personnes qui les intéressent. (Cité par Mgr Devie, évêque de Belley).

 

Pratique : Appliquez-vous pendant la journée, à ne rien dire et à ne rien faire qui puisse altérer la paix et troubler l'union dans la famille.

 

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Prière

 

Trinité sainte, un seul Dieu en trois personnes, ce que je vous demande pour moi je vous le demande pour tous ceux qui composent la famille à laquelle j'appartiens. Répandez, également sur tous, les dons de votre divine bonté, et accordez-nous de nous aimer et d'être unis, comme vous vous aimez, et comme vous ne faites qu'un, Père, Fils et Saint-Esprit. C'est par Marie, mère de la sainte famille, que nous vous demandons cette grade principale, d'où découleront toutes celles qui doivent assurer notre bonheur dans le temps et pendant l'éternité. Ainsi soit-il.

 

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1 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Deuxième jour

Père Céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

 

Ces invocations au Père, au Fils et au Saint-Esprit, sont une préparation et un nouveau prélude à la prière que nous devons adresser à la Sainte Vierge. L'Eglise, avant de mettre sur nos lèvres le nom béni de Marie, veut que nous nous présentions devant le trône des trois personnes divines pour leur rendre nos hommages et nos adorations. Il ne faut, pas confondre le culte qui est dû à Dieu, avec celui que nous rendons à la Sainte Vierge. Dieu seul doit être adoré, parce que Dieu seul est notre créateur, le principe et la fin de toutes choses. Marie est la plus excellente et la plus privilégiée des créatures, mais elle n'est pas Dieu. Les hommages que nous lui rendons, remontent à Dieu même, de qui elle emprunte sa gloire et sa puissance Les hérétiques sont donc des calomniateurs, lorsqu'ils nous accusent d'adorer la Sainte Vierge et les Saints.

 Mais si nous n'adorons pas la Sainte Vierge, en quoi consiste le culte que nous lui rendons ? Il consiste à la vénérer et à la glorifier, à cause des privilèges ineffables dont elle a été favorisée et des vertus héroïques qu'elle a pratiquées. Marie a été conçue sans péché ! Marie a été saluée pleine de grâce par l'ange Gabriel ! Marie a été élevée à la dignité sublime de mère de Dieu ! Marie enfin a été couronnée Reine du ciel et de la terre ! Pouvons-nous trop honorer et glorifier celle que Dieu a prévenue de faveurs si extraordinaires ? C'est entrer dans les vues de Dieu même, c'est nous associer à ses desseins sur Marie que de lui payer le tribut de nos louanges et de notre admiration.

Aux prérogatives qui honorent Marie, ajoutons les mérites personnels qui lui donnent un si grand crédit auprès du Seigneur. Prévenue des grâces les plus signalées, elle y a toujours coopéré avec une inviolable fidélité. Conçue sans péché, Marie a gardé son âme pure de tout péché actuel, même le plus léger. Jamais son visage ne s'est ému d'impatience, jamais ses lèvres ne fuient souillées par le mensonge ou la médisance. La première elle a élevé dans le monde l'étendard de la virginité, et sa vie tout entière s'est écoulée dans la pratique des plus héroïques vertus. Voyez-la surtout au pied de la croix, baignée du sang de son divin Fils, et s'associant généreusement par amour pour nous, à l'œuvre de notre rédemption. Quels trésors de mérites n'a-telle pas acquis ! En retour, le Seigneur a mis dans ses mains tous les trésors du ciel.

Que faisons nous donc, lorsque nous honorons et invoquons la Sainte Vierge ? Nous nous reconnaissons indignes, à cause de nos péchés, de paraître devant l'adorable Trinité, et nous nous couvrons de ses mérites pour oser lui présenter nos prières. « Lorsque nos mains ont touché des aromates, disait le saint curé d'Ars, elles embaument tout ce quelles touchent ; faisons passer nos prières par les mains de la sainte Vierge, elle les embaumera ». Il n'est rien que nous ne puissions obtenir pendant ce mois, par sa puissante intercession, si nous la prions avec confiance et persévérance. Offrons-lui le parfum de toutes les fleurs écloses clans la campagne, et nous obtiendrons en retour un temps propice à tous les fruits de la terre. Offrons lui surtout un bouquet de patience, de douceur, de dévouement et d'humilité ; car c'est par des actes de vertu non moins que par nos prières, que nous attirerons sur nous les regards et la protection de la Reine du Ciel.

Exemple

Dévouement d'une bergère à Marie

 

Saint Alphonse de Liguori raconte l'histoire d'une pauvre bergère, qui avait une si tendre affection pour la Sainte Vierge, que tout son bonheur était de se retirer dans une petite chapelle de Notre Dame située sur une montagne, où elle demeurait des heures entières à s'entretenir avec sa divine mère. Affligée de voir la statue de la Sainte Vierge sans aucun ornement, elle lui fit un manteau d'une pièce d'étoffe la plus propre qu'elle put trouver. Une autre fois elle cueillit des fleurs dans les champs voisins, dont elle forma une guirlande ; puis montant sur l'autel, elle posa la guirlande sur la tête de la statue, « Ma Mère, dit-elle ensuite à Marie, je voudrait placer sur votre front une couronne d'or et de pierres précieuses ; mais parce que je ne suis qu'une pauvre bergère, je ne puis vous donner qu'une couronne de fleurs ; acceptez-la du moins comme un gage de mon amour ». Ce simple hommage du cœur fut si agréable à la sainte Vierge, qu'elle favorisa la pieuse bergère d'un grand nombre de grâces spirituelles, et qu'au moment de sa mort, qui arriva peu de temps après, elle lui apparut tenant à la main une couronne qu'elle lui mit sur la tête, et la conduisit elle-même dans le ciel.

 

Pratiques : Pour rendre hommage à l'adorable Trinité et pour plaire à Marie, appliquez-vous pendant ce mois, à sanctifier tous les dimanches, par la cessation du travail et une grande exactitude à tous les offices de la paroisse. Récitez de temps en temps, pendant le jour, cette invocation consacrée par l'Eglise : « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ».

 

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Prière

 

Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes; je me reconnais indien de paraître devant votre face adorable. Comme un enfant coupable redoute la présence d'un père irrite, et va conjurer sa mère de lui obtenir son pardon; ainsi, Seigneur, je me présente à vous sous les auspices et la protection de Marie que vous m'avez donnée pour mère. Ayez pitié de moi à cause de ses mérites, et accordez moi la grâce de vous aimer d'autant plus que j'ai eu le malheur de vous offenser davantage. Ainsi soit-il.

 

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30 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Trente-et-unième jour

Le libérateur fidèle des âmes du Purgatoire

 

« Je crois la communion des saints : Credo communionem sanctorum ». Cette profession de foi de notre sainte Mère l'Église catholique, sert de fondement à tout ce que je vais dire de la protection de saint Joseph sur les âmes du Purgatoire. Car dès qu’il est de foi que les saints qui sont dans le ciel peuvent prier pour nous, il est hors de doute également qu’ils peuvent aider de leurs prières les âmes qui souffrent et qui gémissent dans les feux purifiants du Purgatoire, je dis qu'ils peuvent prier et.non pas qu’ils peuvent mériter : distinction à faire. Je ne parlerai pas des grandes nécessités de ces saintes âmes, ni de l'immensité de leurs peines qui, à peu près égales à celles qu’endurent les damnés dans l’enfer, ne sont adoucies que par la certitude où sont ces âmes d’être dans l’amitié de Dieu et le posséder bientôt dans le ciel. Je dis bientôt, mais ce terme ne peut être usité que relativement a l’éternité, puisqu'il est constant que certaines de ces âmes resteront dans ces feux dévorants jusqu’au jour du dernier jugement, à moins que les prières et les bonnes œuvres des fidèles n’abrègent cette durée. Voyez donc comme il importe de prier pour les âmes du purgatoire et d’intéresser en leur faveur Marie la Mère des miséricordes et saint Joseph leur doux Protecteur. Jésus-Christ dont elles sont les épouses sera satisfait de notre zèle à cet égard, et il nous comblera, dès cette vie même, de ses grâces et de ses bénédictions.

Un ancien poète à dit que Dieu logeait les bienheureux dans les Champs-Élysées, comme dans le lieu de leur félicité, afin qu'ils se souvinssent des vivants et des morts, qui n'étaient pas encore auprès d’eux, et qui pourtant leur devaient un jour tenir compagnie. Et Lucas Tudensis avance que si les saints qui étaient morts avant la passion de Jésus Christ, et qui étaient dans le sein d’Abraham ont prié tant pour ceux qui leur survivaient, que pour les justes trépassés qui en avaient besoin, il est Plus évident que ceux de la loi de grâce qui règnent au ciel avec Jésus-Christ, prient non seulement avec plus d’efficacité, que ne le faisaient ceux qui étaient privés de sa me, mais encore avec un si grand avantage, qu’il tient pour certain, qu'ils délivrent par leurs prières et leurs intercessions les uns et les autres des misères qui les accablent. C'est ce qui me fait Conclure, avec le même Docteur, qu’il est très utile de prier les saints pour nous et pour les âmes des défunts. Un texte de l’Apôtre saint Pierre confirme bien cette vérité.

On y voit que ce saint promet aux fidèles, qu’il aura soin après sa mort qu’ils puissent se Souvenir des choses qu’il leur a dites. D‘après l’interprète Calmet, on peut donner ce sens : « J’aurai soin, même après ma mort, de me souvenir de vous, pour intercéder pour vous auprès de Dieu, et lui présenter vos besoins ; c’est du reste le Sens reçu par saint Jeàn Chrysostôme, saint Piere Damien, Salméron, Bellarmin, Suarez er Gagnée. « Ce qui nous apprend, dit notre Maître de Saci, après saint Chrysostôme, à avoir beaucoup de confiance dans les prières et la charité de ces grands hommes, que la mort même ne sépare pas de nous, et qui ont dans le ciel la même charité pour nous que lorsqu’ils vivaient sur la terre ». Ce doit être la une grande consolation pour les fidèles qui peuvent prier saint Joseph pour leurs amis et parents défunts.

Certes, si l’évêque Jonas a pu écrire que saint Pierre, aujourd’hui assis sur un trône de gloire dans le ciel, ne gouverne pas moins l'Église: militante que lorsqu'il en était le chef visible, je suis autorisé à dire que saint Joseph n’est pas moins puissant pour aider les âmes du Purgatoire, qu’il ne l'était pour protéger de son vivant ceux qui s’adressaient à lui à l’effet d’obtenir des grâces du Sauveur. L'Église elle-même convaincue de cette vérité si consolante, a voulu, dit un Ancien, prier les saints avant et après le memento des morts à la Messe, pour témoigner de l’agrément qu'ils ont d’être implorés pour eux et du soin avec lequel ils négocient leur soulagement ou leur délivrance. Jugez, d’après cela, du crédit de saint Joseph qui joint le pouvoir à la volonté en faveur de ces nobles âmes. Sans doute, l'intercession des autres saints est bien utile, bien efficace, bien salutaire pour ces pauvres âmes, hélas ! Trop oubliées, surtout quand on en prie un grand nombre, car, dit Tostat, Dieu est plutôt fléchi par plusieurs qui le supplient, il les écoute plus favorablement qu'il ne le ferait d’un seul ; mais ma conviction est qu’il en est de l’intercession de saint Joseph comme de celle de la très sainte Mère de Dieu, qu'à elle seule elle vaut toutes celles des autres saints qui prient en qualité de serviteurs et d’amis, tandis que saint Joseph prie en Père. Et que pourrait refuser Notre-Seigneur aux prières de celui à qui il doit sa vie humaine en quelque sorte et auquel il fut si soumis sur la terre ? surtout dans une cause qui lui est si agréable, puisqu’il s’agit de lui rendre ses épouses qui gémissent loin de lui dans les sombres cachots du Purgatoire.

Gerson, ce Saint et savant Chancelier de Paris, comme le nomme le Père Jean Grasset, de la Compagnie de Jésus, Gerson estime que le jour où le mariage de saint Joseph avec la bienheureuse Vierge eut lieu, les saints de l’ancien Testament qui étaient aux limbes, eurent connaissance des grâces spéciales de cette solennité ; qu’ils en furent joyeux, car leur rédemption approchait. Il est à croire, ajoute cet incomparable Docteur, cet Oracle, dit encore Grasset, que plusieurs des prisonniers du purgatoire en furent délivrés et élargis, en l’honneur et faveur de ce joyeux saint et glorieux mariage. Au surplus, conclut-il, nous pouvons religieusement penser que toutes les fois que nous, pécheurs, faisons mémoire honorable de ce mariage, nous en rapportons les biens et les aumônes de grâce et de pardon , de spirituelle joie et de dévotion. C’est encore le sentiment de ce Docteur, que chaque fois que nous faisons mémoire des , fêtes de la très sainte Vierge et de saint Joseph, nous pouvons soulager les âmes du purgatoire, en leur appliquant cette bonne œuvre per modum Suffragii.

Un bon moyen pour obtenir un grand soulagement ou une prompte délivrance lorsque nous serons nous—même dans les feux purifiants du purgatoire, c’est d’assister de tout notre pouvoir ces pauvres âmes qui à ce moment y sont détenues. Une fois qu’elles seront dans le ciel où il n'y a plus d’ingratitude, où la charité est dans sa perfection, elles prieront à leur tour pour nous.

D’autre part, il importe pour nous, que nous vivions de manière à ne pas passer par le purgatoire, ou à n’y demeurer que peu de temps. « Étrange oubli de notre foi ! s’écrie le.vénérable Curé de Saint Sulpice. Nous savons que les peines du purgatoire seront le châtiment de toute parole contre la vérité, contre la charité ou l'humilité, de tout acte de sensualité et de recherche de nous-même, de toutes les saillies de l'humeur, de toutes les complaisances de la vérité, de tous les moments perdus ou mal employés, et malgré cela nous nous les permettons ! Quelle folie de s’exposer pour si peu à de si grands châtiments, et de nous permettre si facilement ce qui doit avoir pour nous des suites terribles ».

Il en coûte sans doute pour mener une vie vraiment chrétienne et qui puisse nous exempter du purgatoire. Mais que dit la prudence ? que de deux maux, il faut toujours choisir le moindre. Saint Joseph, d'ailleurs, a fort à cœur que pour que nous l’honorions dignement, nous vivions saintement. Donc serrons-nous auprès de la sainte Croix de Jésus-Christ. « Tous, il me semble, écrit Gerson, aune personne tentée, tous désirent être avec Jésus-Christ; mais peu veulent suivre la vie de Jésus-Christ... Le grand nombre des hommes charnels souhaitent de longs jours, et les voluptés de la terre; leur regard oublie le ciel, ils ne songent pas combien vite ils seront enlevés... Restez auprès du Dieu crucifié, et ne vous séparez pas de son amour; montez sur l'arbre de la croix, vous verrez Jésus qui va devant, et vous prépare l’éternelle vie. C’est la voie, marchez y. La voie de la croix est notre voie ; voie des élus, voie du petit nombre ; voie amère, voie salutaire, voie courte, voie droite ; voie de la peine, voie de la perfection. C’est, dis-je, la voie de la croix, mais elle mène à la gloire... Hors de la croix point de salut ; sans la croix, on n’arrive point au trône, si nous cherchons une autre voie, nous nous trompons et nous courons à notre perte ; en voulant fuir la croix, nous tomberons au lac où brûlent la poix et le soufre ».

Ainsi tout notre bonheur et l’espoir d’échapper au purgatoire est dans notre amour pour Dieu et notre fidélité à la Croix du Sauveur. Saint Joseph lui-même a vécu en ce monde dans le renoncement, l’esprit de sacrifice et de travail ; pas d'autre voie pour nous.

 

Exemple

 

Un religieux de saint Augustin apparut après sa mort à l’un de ses frères et lui dit : « Réjouissez-vous et ne priez plus pour moi, car Dieu m’a délivré du purgatoire à cause de la dévotion spéciale que j’ai professée toute ma vie envers le grand saint Joseph. Je vous déclare que ce saint, en qualité de père putatif de Jésus-Christ, a un grand pouvoir sur lui ». (Saint Alphonse de Liguori).


Adresse à saint Joseph en faveur des âmes du Purgatoire

 

Très saint Joseph, lorsque votre âme bénie descendit aux limbes où se trouvaient réunis tous les justes de l’ancienne loi, oh ! de quelle allégresse ils durent tressaillir. Lorsque vous parûtes au milieu d’eux, ils commencèrent à entonner le cantique de leur délivrance et bénirent mille fois votre présence qui rafraîchissait l'ardeur de leurs tourments. Père bien-aimé, il existe encore un séjour de douleurs, où des milliers d’âmes dont plusieurs qui vécurent avec nous ici-bas sont retenues' captives, loin de Dieu qu’elles ont aimé et après lequel elles soupirent. Votre Cœur qui le sait, qui les contemple, ne pourra être insensible à leurs maux qui sont extrêmes. C’est pour ces âmes que nous vous crions miséricorde ! Pitié ! Secours ! et tout spécialement pour l’âme de N. Témoignez leur, ô fidèle et puissant Protecteur, tout l’intérêt paternel et tout l’amour dont est capable votre Cœur si généreux. Et, pour nous, aidez-nous à mener une vie si pure et si pénitente, que nous méritions après notre mort d'être exemptés du purgatoire, ou de n’y faire qu'un court séjour, qui sera toujours bien long par les peines immenses et diversifiées qu’un Dieu jaloux fait souffrir à ses épouses. Ainsi soit-il.

 

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Pieux rendez-vous dans le cœur virginal de Saint Joseph

 

Il est, après le culte des sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, une dévotion qui est la plus précieuse, la plus féconde en bénédictions, la plus salutaire pour les âmes, que le ciel agrée infiniment, que l'enfer déteste souverainement, que le monde devrait embrasser fervemment. c’est celle du Cœur très-pur de saint Joseph, né sans péché parce qu’il fut sanctifié dans le sein de sa mère, après sa conception, Comme l’enseigne le bienheureux Docteur Gerson. Quand même nous n’apprendrions pas de cet incomparable Serviteur de saint Joseph, que toutes les grandeurs de cet illustre Patriarche, renfermées dans ses deux qualités d’Epoux de Marie et de Père putatif de Jésus, nous invitent à l’honorer, que les bontés de son cœur nous convient à nous confier en lui ; que sa fidélité à nous secourir nous provoque a l’invoquer souvent, il suffit d’entendre la sainte Église, notre Mère, qui nous engage à nous adresser au Cœur de saint Joseph dans toutes nos nécessités.

Nous ne devons pas craindre d’être repoussés par ce grand Saint, car puisque, d’après la Bible de la Vierge Immaculée, ce saint époux fut semblable à Marie, son auguste épouse, on peut dire de lui comme de la bienheureuse Vierge, qu’il est tout amour et toute compassion pour les hommes faibles, misérables et pécheurs.

Mais le moyen le plus puissant pour nous concilier les tendresses et la protection de saint Joseph, c’est la dévotion et le culte de son très saint Cœur, Cœur si étroitement uni au Cœur immaculé de Marie et au Cœur adorable de Jésus, qu'on peut dire qu’ils sont inséparables, et que les trois ne font qu’un. Le Seigneur, dans sa miséricorde inépuisable, nous réservait en ces jours où l’horizon s'assombrit, où le ciel semble gros de tempêtes, où le monde penche vers sa ruine, cette dévotion si belle et si consolante, comme une planche de salut dans le naufrage ; afin que par elle nous puissions éviter les périls imminents qui nous menacent, et sauver notre pauvre âme pour l'éternité.

Si nous aimons véritablement Saint Joseph pour l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ, la considération des perfections de son très saint Cœur sera peut-être le plus puissant motif pour. nous porter à l’honorer avec une sincère dévotion, et à placer en lui notre confiance. Ecoutons à ce sujet un docte et pieux chanoine.

« Après le Cœur adorable de Jésus et le Cœur immaculé de Marie, dit l'éminent écrivain, il n’est pas de Cœur plus digne de notre vénération et de notre amour que le Cœur très-pur de saint Joseph, orné de tous les dons les plus sublimes de la nature et de la grâce, créé exprès par l'adorable Trinité pour être uni par les liens aussi étroits qu’indissolubles au très saint Cœur de Marie, dont il a été aimé d’un amour particulier, et qui, après celui de Marie, a été mis en communication plus directe qu’aucun autre avec le Cœur sacré de Jésus, puisqu’en le portant si souvent dans ses bras, il a eu l'insigne privilège de presser son Cœur de fils contre son propre Cœur de père. Et d'ailleurs, quelle union ! quelles communications ! quelles correspondances ! quel échange d’indicibles sentiments entre ce Cœur et ceux de Jésus et de Marie, pendant les trente années qu'ils vécurent ensemble, Joseph étant époux et père, Marie mère et épouse, Jésus l’auguste fils de l’un et de l’autre ».

D’après ces données, ne craignons plus d’être bien dévots au très Saint Cœur du Bienheureux Joseph. Saluons-le et vénérons-le comme un Cœur cher à l’adorable Trinité, à Jésus et à Marie, aux Anges et aux Saints, et à nous, misérables pécheurs, considérons-le comme le digne sujet de nos pensées, de nos affections et de nos désirs, comme la belle et florissante école où nous voulons désormais étudier la science du saint amour. Comme le repos de l’adorable Trinité, la joie du Père, les plaisirs du Fils et les délices du Saint-Esprit ; Comme un sanctuaire de toute pureté, fermé aux créatures et ouvert à Dieu seul ; Comme un vase d’élection dont aucune souillure n’a terni le brillant éclat ; Comme une source vive de piété et de lumière qu’il recevait dans la contemplation, et qu’il communique aux âmes intérieures ; Comme une fidèle image du Véritable soleil de justice, Jésus-Christ ; comme le miroir mystique des contemplatifs et de toutes les âmes qui tendent à l’union divine ; comme la couronne des dons du ciel et un firmament parsemé des étoiles des vertus ; comme un rayon très pur de la divinité, qui fait découvrir à ceux qui le considèrent bien un monde de merveilles ; comme l’abrégé dès infinies perfections de Dieu, où nous pouvons les étudier toutes ; comme une verdoyante prairie, que le Saint Esprit lui-même a émaillée de fleurs ; comme l’ornement des Patriarches et des Prophètes, dont la gloire resplendit sur eux tous ; comme la retraite de toutes les Vertus, qui y exhalaient une odeur suave à la divinité ; comme, le véritable paradis de Dieu, toujours fermé aux démons ; comme le livre dans lequel le Fils de. Dieu lisait les volontés de son Père ; comme un foyer d’amour et de miséricorde pour tous les malheureux ; comme la clef d’or qui a le pouvoir de nous ouvrir tous les trésors célestes ; comme la solitude bénie où nous pouvons consacrer nos jours au service de Jésus-Christ ; comme un petit nid où nous devons vivre jet mourir en repos ; comme la porte de la bienheureuse félicité, par laquelle nous aurons accès auprès de Dieu ; enfin, considérons-le ainsi sous une infinité de symboles et de figures qui nous aideront à former une idée, bien imparfaite sans doute, mais digne, autant qu'il est possible à de faibles mortels, du plus grand Saint qui fut jamais après la bienheureuse Vierge, et qui nous provoquera nécessairement par une douce violence à honorer et faire honorer de toutes nos forces ce Cœur béni, conjointement avec les Cœurs de Jésus et de Marie.

Recommandons à tous la dévotion au Cœur très-pur de saint Joseph, surtout aux âmes affligées, et à celles qui éprouvent des difficultés pour la méditation et la prière. Le Cœur de saint Joseph, pour me servir d’une pensée de saint Bonaventure, était un lieu d’oraison et tout pénétré des eaux célestes de la grâce. Également aussi à tous ceux qui sont dépourvus des biens temporels et qui gémissent sous le poids des misères de la vie. Ceux-là, s’ils prient le Cœur de saint Joseph avec confiance, obtiendront toujours quelques secours même temporels de la divine et douce Providence, dont le Seigneur l’a constitué comme l’économe et le dispensateur, selon que s‘exprime saint Bonaventure.

Également, enfin, aux pauvres pécheurs, je dis pauvres, car par le péché mortel ils ont perdu la sainte grâce de Dieu, le plus précieux de tous les trésors. Oui, que ces malheureux viennent frapper. par la prière au Cœur très-miséricordieux dé saint Joseph, qui les aidera à retrouver cette grâce divine, d’un prix infini ! Car, dit encore mon très saint maître Bonaventure, par saint Joseph comme par la bienheureuse Vierge Marie, on retrouve Jésus-Christ et sa grâce, Per Joseph et Mariam invenitur Christus.

Quant à la pratique de la dévotion et du culte du Cœur de saint Joseph, un cœur chrétien, pieux et éclairé, saura toujours bien ce qu’il convient de faire. La dévotion et le culte du cœur Immaculé de la bienheureuse Vierge, proportion gardée, lui servira de direction et la doctrine de l'Église sur: le culte des saints, de règle. Mais, soit que le serviteur de saint Joseph honore le Cœur de ce grand Saint, soit qu’il s’emploie à le faire honorer par les autres, il faut qu'il s'attende à souffrir des persécutions, parce que, avons-nous dit, l'enfer abhorre souverainement la dévotion au Cœur de saint Joseph. Mais la promesse consolante que Notre-Seigneur a faite à une sainte âme, qu'il comblerait de grâces très particulières, toutes les personnes qui seraient affectionnées au Cœur très-pur de saint Joseph, doit bien encourager à cette douce et consolante dévotion.

 

Exemples

 

Je termine par deux traits à l'appui de ce qui vient d‘être dit : Le père Élie des Trois-Cœurs, atteint d'une maladie très grave à la gorge, se voyant abandonné des médecins les plus habiles, et au moment de mourir, eut la bonne inspiration de recourir au Cœur très pur de saint Joseph ; à peine sa prière était-elle terminée, qu’il se trouva immédiatement et parfaitement guéri. Plein de reconnaissance pour son glorieux Protecteur, le père Élie, avec l’autorisation de ses supérieurs, fit vœu de voyager pendant cinq ans pour propager la dévotion à saint Joseph. Mais le démon le tourmenta d’une singulière manière. En 1843 il vint à Marseille. Il quêtait alors pour faire bâtir à Rome une chapelle au chaste Époux de Marie. La nuit de Noël, comme on allait le réveiller ; pour le conduire à l’église, on trouva sa chambre fermée à clé. Après avoir longtemps frappé à la porte, qu’il n'ouvrait pas, on se mit à l’enfoncer, et on trouva le père Élie étendu par terre, sans parole et sans vie. On le transporta à l’hôpital où il demeura,plusieurs heures sans pouvoir parler. A force d'instance on put enfin obtenir quelques paroles ou plutôt quelques mots entrecoupés et à voix basse. On ne comprit autre chose, sinon que le démon, furieux de voir qu’il répandait partout la dévotion à saint Joseph, l’avait roué de coups. Son corps brisé et incapable de se mouvoir, était en proie à d’atroces douleurs. Cependant, à la longue, son mal disparut et il put recouvrer ses forces. Il ne s’en servit que pour propager avec plus d'ardeur la dévotion au Cœur de saint Joseph.

Un écrivain dévoué à la cause du bienheureux saint Joseph, s’était proposé de recommander fortement la dévotion au Cœur très-pur de ce glorieux Patriarche. Durant qu'il travaillait, son espoir en la bonté de ce très-saint Cœur semblait augmenter; mais il se vit bientôt éprouvé d’une manière bien extraordinaire. On eût dit que tous les démons conspiraient contre lui, et bouleversaient tous les éléments pour le faire souffrir et le faire se désister de son entreprise. Toutefois, comme il était rempli d’une sainte confiance dans le Cœur du bienheureux Joseph, il persévéra ; et pour s’animer, il se disait à lui-même : « Que m’adviendra-t-il après tous ces maux ? Sans aucun doute les bénédictions du Cœur de saint Joseph. Pourvu que la dévotion et le culte de ce très saint Cœur fleurissent dans l’Église pour le bien des âmes, que m’importe le reste ; j’abandonne tout entre les mains de saint Joseph, je fais ses affaires, il fera les miennes, mais de lâcher prise au démon jamais ! »

Encore une fois, soyons pleins de générosité et de courage pour répandre en tous lieux la dévotion au Cœur très doux de saint Joseph ; en retour il bénira nos chers défunts, nos parents, nos amis et nos enfants ; il bénira notre Patrie, hélas ! encore si malade !.. Jésus l’a dit : « Je comblerai de mes faveurs les âmes spécialement dévotes à saint Joseph, et qui s’efforceront de propager le culte de son Cœur, sur lequel reposais avec délices ».

 

Vivent à jamais les Saints Cœurs de Jésus, Marie et Joseph !

 

Fin du Mois du Cœur de Saint Joseph

 

Prochain mois de dévotion : le Mois de Marie de Maria d'Agreda, rendez-vous le 29 avril

 

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Téléchargez l'intégralité des méditations du Mois de Saint Joseph (pdf), en cliquant ici

29 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Trentième jour

Saint Joseph, protecteur des agonisants

 

Comme tous les hommes doivent mourir, tous ont un très grand intérêt à se préparer à la mort par les moyens que la divine Sagesse recommande dans l’Évangile, la vigilance et la prière ; et aussi à se ménager des protecteurs pour cet instant suprême et définitif, d’où dépend une éternité heureuse ou malheureuse. Ô mon Seigneur et mon Dieu, combien, hélas ! Sont surpris pour ne s’être pas précautionnés à l’avance. Certes ce n’est pas la faute de Notre Seigneur qui, non content de donner à tous tant d’avertissements salutaires, et de répéter dans l'Évangile cette grave sentence, met à la disposition de tous, les moyens de terminer saintement sa vie en mourant dans son saint amour.

Après l’assistance de Marie très sainte, que les Saints nomment la Patronne des mourants, que le très«docte Juste Lipse qualifie du beau titre de Patronne dans les périls, dans les chagrins et toutes les douleurs qui nous assiègent jusqu’à la fin de la vie, nulle protection ne nous sera plus salutaire que celle de Joseph, le Patron et l'Avocat fidèle des mourants, le Soutien et l’Appui des agonisants, le Vainqueur des démons qui attaquent alors l’âme prête à paraître devant le Juge souverain.

Certainement, saint Joseph dont le pouvoir est sans bornes auprès du Tout Puissant, son Fils adoptif, sera toujours exaucé par lui, lorsqu’il le priera pour les pauvres agonisants dont les âmes lui ont coûté tant de travaux, de fatigues, de peines. D'autre part, ce bon Saint ne pourra jamais refuser ses, secours aux moribonds qui l’invoqueront avec foi, confiance et fidélité. S’il a sauvé le Chef des persécutions du cruel Hérode, pourquoi ne s’efforcerait-il pas de soustraire les chrétiens, membres de ce divin Chef, aux attaques du démon figuré par Hérode ? C'est alors surtout, qu'ils sont en un danger si grand, si évident de périr pour jamais, et par la même de perdre les fruits précieux de la Rédemption opérée par le Christ, à laquelle saint Joseph lui-même a pris une si bonne part, qu‘il importe de prier pour eux ce Saint ! Douteriez-vous de ces choses ?

Écoutez les Docteurs : Le Christ entre en Egypte, dit Novarin, mais conduit par Joseph : sachons que si le salut nous est accordé, nous le devrons en grande partie à saint Joseph. Les Égyptiens figuraient les gentils, et Joseph leur a mené Jésus, qui est le salut de tous. Ah ! Il mérite bien d'être comparé au patriarche qui, dans la langue des Égyptiens, est appelé Sauveur du monde. Un autre interprète, Escobar, sur ces paroles de l’Évangile : « N'est-ce pas le fils de ce charpentier ?, dit : « Si le fils est charpentier, il a dû faire la porte du ciel, afin que les hommes pussent y entrer ; Joseph l’ouvrira à tous ses dévots dont il aura été en un sens ainsi le père nourricier sur la terre ». Mais voici le pieux Bernardin de Bustis qui vient couronner ces données si consolantes. Il écrit : « Le Christ possède excellemment les clés du Paradis, comme il était prédit, comme il l’a fait entendre après sa glorieuse résurrection. La clé, ici, c'est la puissance ; or, l‘une de ces clés fut donnée à la Vierge Mère de Dieu, et l’autre à Joseph, son Père nourricier, afin qu’ils puissent introduire tous leurs fidèles serviteurs dans le lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix ». Ces belles paroles sont littéralement reproduites.

Saint Joseph est donc le Protecteur certain des agonisants, parce qu’il est le meilleur des amis, qu’il sait ce que valent les âmes par ce qu’elles ont coûté à Jésus ; qu’il a reçu lui-même, dans les derniers instants de sa sainte vie, les secours les plus désirables, ainsi que les plus ineffables consolations de Jésus et de Marie ; qu’il peut obtenir ce qu’il veut à ses clients.

Saint François de Sales vint un jour à Annecy pour consacrer l'église de la Visitation. La supérieure du monastère témoigna le désir qu’une des six chapelles fût dédiée à saint Joseph. Alors une religieuse, favorisée de lumières surnaturelles, la supplia de la consacrer à saint Joseph mourant. « Dieu m'a fait connaître, dit-elle, que par la dévotion à saint Joseph expirant, il voulait, dans sa miséricorde infinie, accorder d’abondantes grâces aux agonisants ».

L’Église l’appelle le Triomphateur de l‘enfer. Il est la terreur des démons, se pourrait-il qu’il manquât alors à sa mission. Oh ! non, n’ayons aucune crainte, au contraire,‘ranimons notre confiance, son assistance nous est assurée pour notre heure dernière, il combattra avec nous et pour nous, et il nous assurera la victoire. Écoutons encore l’Église qui, dans un Hymme consacré à ce Saint, chante : « Quiconque désire terminer dans la joie le cours de sa vie, qu’il prie saint Joseph de. le couvrir de sa protection ». ô grand Saint ! dans l'incertitude où je suis de ne pouvoir vous prier à l’instant de ma mort, je vous abandonne dès à présent le soin de mon âme, conservez-la alors dans l’amitié de Notre Seigneur, défendez-la alors contre les attaques des démons, alors recevez-la dans vos bras paternels ; et comme vous avez sauvé mon Sauveur de la mort temporelle, en le portant dans vos bras en Egypte ; de même sauvez mon âme, en la guidant et la portant vous-même dans le ciel, afin que la, exempte de toute crainte de perdre Dieu, assurée de le posséder à jamais, heureuse du bonheur de Dieu même, elle vous témoigne sa reconnaissance dans l'assemblée des anges et des saints glorifiés.

Nous oublions trop, nous autres, de prier pour les pauvres agonisants, dont le nombre d'environ cent mille expirent chaque jour, quelques-uns sans doute pour la vie éternelle, mais combien, hélas ! pour l’enfer. Ah ! Cette pensée seule fait frissonner le cœur et glace d'épouvante l'âme qui a la loi. C‘est.pourtant la faire l’œuvre la plus belle, la plus grande et la plus chère à Notre Seigneur.

Par nos prières ou par nos soins, secondés de la grâce divine, nous avons converti un pécheur, c'est si grand, si noble, si divin, qu’un Apôtre ne fait pas difficulté d'avancer que, par cette œuvre seule, nous avons couvert la multitude de nos crimes. Mais ce pécheur revenu à Dieu, nous ne savons s’il persévérera, quoique Dieu nous tiendra toujours compte de notre acte miséricordieux, tandis que si, par nos prières ferventes et assidues, unies aux mérites de Jésus-Christ, a l'intercession de Marie, de saint Joseph, des bons Anges et des Saints, comme aussi par nos avis salutaires aux mourants, nous avons été assez heureux pour en faire expirer dans la grâce de Dieu, leur sort est dès lors fixé, et leur salut éternel assuré pour jamais. Quel bonheur pour ces âmes, quelle gloire pour Jésus-Christ, quel puissant motif pour nous d'espérer en sa bonté, à notre heure dernière.

Si j’insiste tant sur ce point, c’est surtout parce qu'il est des moribonds qui se trouvent absolument privés de tout. secours spirituel. Un bon livre dressé a cette fin d'aider les malades à bien mourir, est un trésor sans prix : « Le Prêtre auprès des Malades », par le père Stub, Barnabite, atteint ce but. Ils ont bien des parents et des amis, mais où sont ils ? les parents et les amis de ce monde fuient les moribonds. S’ils sont là présents, qu'y font-ils ? ils compatissent, il est vrai, au pauvre mourant qui souffre et se débat peut-être dans les étreintes de l’ange de la mort ; ils pleurent même cette personne qui leur était bien chère, mais s’occupent-ils un peu de son âme, de son éternel avenir ? lui inspirent-ils au moins une pensée de foi, de confiance en Dieu, un acte d’amour pour ce Dieu qui va être l’arbitre suprême de son sort, hélas ! non, non ! Oh ! que cette indifférence pour les pauvres mourants, est digne de larmes, digne d’un deuil universel, digne, enfin, de tous les gémissements de toute la Nature. « O pitié ! s’écriait le Saint Chancelier Gerson, vous pleurez un corps que l’on porte en terre, et vous ne pleurez pas une âme que personne n’accompagne, que ses œuvres, qui s’en va seule ou avec l'Ange gardien, ou avec le démon dans la maison de son Eternité ! et d’où elle ne reviendra plus qu’au jour des grandes assises.

Nous qui vivons encore, prévenons notre heure dernière par une vie chrétienne et sainte, et si nous avons été pécheurs criminels, par une pénitence continuelle, par les gémissements et les larmes. Gravons bien avant dans notre cœur cet avis, fruit d’une grande expérience des hommes et des choses, si pleins d'une haute philosophie, d’une. éminente sagesse, d’une piété solide et éclairée, que nous donne le même Jean Gerson, dans l’Imitation de Jésus-Christ.

Ne vous fiez point sur vos proches et Vos amis, et ne différez point à faire votre salut ; parce que les hommes vous auront bien plus tôt oublié que vous ne pensez. Il vaut bien mieux pourvoir de bonne heure à la sûreté de votre salut, et faire passer au ciel devant Vous vos bonnes œuvres, que de vous en reposer sur le soin des autres. Un temps viendra que vous souhaiterez, je ne dis pas un jour mais une seule heure pour vous corriger, et je ne sais si vous-l’obtiendrez. Âme chrétienne, considérez de quel péril et de quelle frayeur vous pouvez vous tirer, si vous vivez toujours dans la crainte et l’appréhension de la mort... La,mort emporte tous les hommes, et leur vie s’enfuit comme l’ombre. Qui se souviendra de vous après votre mort, et qui priera pour vous ? Faites, faites maintenant, mon cher frère. tout ce que Vous pouvez faire, puisque vous ne savez pas quand vous montrez, ni ce qui vous doit arriver après votre mort. Amassez des richesses immortelles, pendant que vous en avez le temps. Ne vous appliquez qu’à votre salut, et ne pensez qu’aux choses de Dieu. Faites-vous maintenant des amis, honorant les saints, et imitant leur actions, afin qu’après votre mort ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Vivez sur la terre comme un voyageur et un étranger, à qui toutes les affaires du monde sont indifférentes. Conservez votre cœur toujours libre et élevé en Dieu, parce que vous n’avez pas ici de demeure stable, offrez-lui sans cesse vos prières, vos gémissements et vos larmes, afin que votre esprit après cette vie passe heureusement au repos du ciel. Ainsi soit-il.

Ce bienheureux Docteur suivait les conseils qu’il nous donne : il vécut toujours en pèlerin qui marche vers la patrie céleste, avec cette admirable devise,qu’il répétait sans cesse : « le cœur en haut ». Longtemps avant sa sainte mort, il avait fait son testament, qu’il appelait testament du pèlerin, qui contient la substance du chapitre de l’Imitation précédemment cité. Dans une lettre aux Chartreux, pour leur demander à l’avance leurs suffrages, il leur rappelle le texte cité tout à l’heure dans l’Imitation.

Une telle préparation de toute la vie, soutenue paru ne conduite pure et sainte, disposa ce grand homme et illustre serviteur de Dieu à la plus sainte mort. Si souvent il avait prié saint Joseph de l’aider en ce redoutable passage du temps à l’éternité, il avait si bien imité cet insigne Patriarche et Protecteur dés mourants, qu’il proposait ordinairement au culte des fidèles sous cette. dernière dénomination, qu’il eut le bonheur ineffable de mourir comme saint Joseph dans un acte pur d’amour de Dieu et par l'effet de cet amour même. Ne doutez pas que saint Joseph et les saints Anges n’aient accompagné cette belle âme au paradis. C‘est le sentiment du savant et Saint cardinal Bona et de saint François de Sales, qui professaient pour Gerson une estime, je dirai un culte particulier, comme on le voit par ce qu’ils en ont écrit.

 

Exemples

 

Le bienheureux Alexis de Salo, prédicateur Capucin, d’une science et d'une piété angéliques, admirateur et surtout imitateur de Gerson, couronna une vie pleine de mérites par une mort pleine de douceur. Un peu avant d’expirer, il pria l’un de ses frères qui l'assistaient d’allumer plusieurs bougies, ceux-ci étonnés de cette demande, voulurent en savoir la raison. « C'est, répondit le bienheureux, que Notre Dame avec son époux saint Joseph devant venir me visiter dans quelques moments, il est de toute convenance qu'ils soient accueillis l’un et l'autre avec tout le respect possible ». Un instant après, on put reconnaître que déjà cette glorieuse visite avait lieu, car le moribond s‘écria plein de joie : « Voilà la Reine du ciel, voilà saint Joseph ! mettez-vous à genoux, mes Pères, pour les recevoir dignement ». Mais ce fut lui qui recueillit les premiers fruits de la présence de Marie et de Joseph, car à l’instant il rendit son âme entre leurs mains. C’était le dix-neuf mars, consacré à saint Joseph.

« J’ai beaucoup redouté la mort, disait sur son lit de douleur Mgr Douarre, évêque d’Amata; aujourd’hui je ne la crains plus. Il y a dix mois que je la considère dans ma méditation, et vingt-cinq ans que je récite journellement une prière à saint Joseph pour qu’il m'obtienne la grâce de bien mourir ».

 

Prière au Cœur de saint Joseph pour les agonisants

 

O très aimable saint Joseph, qui avez eu le bonheur ineffable de mourir dans l’exercice du plus parfait amour de Dieu, et d’avoir présents à votre mort Jésus et Marie, environnés de troupes angéliques, ayez compassion de ceux de nos frères et de celles de nos sœurs qui soutiennent, en ce moment, la lutte de la dernière agonie. Ouvrez leur votre Cœur miséricordieux, jetez sur leurs âmes un regard de bonté, recommandez-les au Sauveur. Faites les triompher de tous les ennemis spirituels dans le moment suprême et décisif, et aidez-les à mourir dans l’amitié de Jésus et de Marie. Cette grâce, ô tendre Père et fidèle Protecteur, je vous la demande pour moi quand je serai arrivé à ce même instant solennel. Alors, au souvenir du peu que je fais pour propager votre gloire et votre culte, venez m’assister et me défendre au tribunal de Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

 

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28 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

7 San Giuseppe

Vingt-neuvième jour

Le précurseur des Prêtres

 

Le Prêtre a quelques rapports avec saint Joseph ! qu'il est bon de résumer ici, pour leur montrer combien ils ont de motifs d’être dévots à ce Saint, et à quels titres ils doivent compter sur ses secours. D'abord saint Joseph a été choisi par la Providence pour être le père nourricier, le coopérateur du Christ dans l'œuvre de notre salut. Il l’a attiré du ciel par ses prières, l’a adoré .à sa naissance avec un respect infini, l’a offert au Seigneur dans le temple de Jérusalem, l’a sauvé en le délivrant des poursuites du roi Hérode, et l‘a fait croître par ses soins et ses travaux ; j'ajouterai que Joseph était un homme de prière, qu’il récitait souvent avec une piété angélique le Psautier divin de son illustre aïeul David. Je n'ai pas besoin de faire l'application de toutes ces choses aux prêtres; car il ne m'appartient pas de faire la leçon à mes maîtres, à mes pédagogues, et je me tiens pour infiniment honoré de leurs avis qui ne sont autres que ceux mêmes du Seigneur Jésus, résidant en leurs personnes pour instruire, édifier et diriger les fidèles confiés à leur paternelle sollicitude.

Saint Joseph a touché quelquefois le Sauveur en le portant dans ses bras, le reposant sur sa poitrine ; et le prêtre combien de fois ne le touche-t-il pas à l'autel, le recevant chaque jour dans son cœur ? Saint Joseph a offert au père Éternel les prémices du sang de Jésus-Christ dans la circoncision ; et le prêtre fait tous les jours la même fonction, il offre le sang du Christ pour le salut.du monde. Saint Joseph a donné l'Enfant-Dieu aux adorations des bergers et des rois-mages ; et le prêtre le donne aussi aux fidèles, non-seulement en l’offrant à leurs adorations, mais en leur distribuant son très saint Corps.

Mais c’est principalement pour la génération spirituelle des âmes, que saint Joseph devient l’exemplaire du prêtre. Ecoutez le très saint abbé Ollier : « C’est aux prêtres surtout, dans lesquels Dieu réside en sa plénitude et en sa fécondité pure et vierge, à se conduire sur le modèle du grand saint Joseph à l’égard des enfants qu’ils engendrent à Dieu. Ce grand Saint conduisait et dirigeait 1’Enfant Jésus dans l’esprit de son Père, sa douceur, sa sagesse, sa prudence, ainsi devons-nous faire de tous les membres de Jésus-Christ qui nous sont confiés et qui sont d’autres Christs, en sorte que nous devons les traiter avec le même respect, que saint Joseph traitait l’Enfant Jésus ». Saint Joseph a précédé les Apôtres et. les prêtres dans leur ministère, en portant le Christ dans l’Egypte et en y détruisant, par la même, le culte des idoles. Une ancienne tradition veut que lorsqu'il entra dans ce pays, tous ces simulacres tombèrent et furent brisés. Ce qu’on peut dire de plus vrai, selon Calmet, est que Jésus-Christ par sa présence dans l’Egypte, commença à y détruire l’empire du démon et de l'idolâtrie, qui y fut entièrement ruinée dans la suite par la prédication des Apôtres.

La Glose ordinaire de la Bible au même endroit, remarque que-saint Joseph est la figure des prédicateurs qui portent le Christ avec sa mère, c’est-à-dire la. foi du Christ et de l'Église aux gentils, après avoir laissé Hérode, c’est-à-dire les juifs infidèles, Saint Hilaire a fait la même observation, comme aussi, le père Lauret. Le Père de la Conception dit également : « Ceux qui portent le Christ, c'est-à-dire l’Évangile, dans les plages lointaines, comme Paul, ce vase d'élection, le portait aux gentils, sont Symbolisés par Joseph, le père nourricier du même Jésus-Christ qui le porta tantôt en Egypte, tantôt en Judée. Tant d'autorités prises parmi une infinité d’autres que j’ai sous les yeux, démontrent clairement que saint Joseph est le patron et le protecteur des Prêtres qui s'emploient à la prédication, des missionnaires enfin. De plus, il est également le patron et le protecteur des Préfets, parce qu’il gouverna pendant de longues années avec une incroyable sollicitude, une vigilance continuelle et une sagesse admirable, dans les circonstances les plus graves, les plus pénibles et les plus délicates, les deux plus saintes personnes qui furent jamais sur la terre, Jésus et Marie. Les Évêques donc qui ont une mission si grande et si difficile à remplir, pourront s'adresser avec confiance à saint Joseph, qui viendra à leur secours avec le plus vif empressement.

 

Exemple

 

Saint Joseph éclairé, comme il l‘est, des lumières de l’Esprit Saint, connaît parfaitement la dignité sainte, hors ligne, et divine du Prêtre et de l’Évêque, serai-je donc téméraire de dire qu’il se tiendra pour honoré d’être prié par eux et de les assister dans leurs nécessités ? On lit dans le Tableau des divines faveurs accordées à saint Joseph, par le père Binet, corrigé tout récemment par le père Jennesse aux, de la même compagnie de Jésus, ce qui suit, extrait fidèlement : Le savant Chancelier de Paris, Jean Gerson, admire un trait de la dévotion d’un chanoine de Chartres, qui est à la vérité bien remarquable. Ce pieux chanoine avait mis la main à un fort bel ouvrage sur les privilèges de saint Joseph, et sur le mariage virginal de ce glorieux Patriarche avec Notre-Dame. La mort qui rompt si souvent les projets humains, brisa ce précieux travail, et nous en ravit la moitié pour le moins. Mais afin de remédier à ce mal, qui ne fut pas imprévu au bon serviteur de Dieu, il trouva deux expédients que sa dévotion lui inspira sur la fin de sa vie. En premier lieu il fit écrire au pieux Jean Gerson, dont il avait été le disciple, et qui était une perle de bonté de son siècle. Il le suppliait très-humblement de vouloir bien, ou achever son ouvrage, ou en faire un nouveau, employant toutes les ressources de son esprit pour louer dignement le saint Époux de Notre Dame.

En second lieu, il laissa par testament à l'Église de Chartres une certaine somme, afin que les vénérables chanoines tissent tous les ans une fête solennelle en l'honneur du glorieux saint Joseph, et qu’ils se rappelassent ainsi le souvenir des rares vertus de cet admirable Patriarche, et le soin qu‘il avait en de sauver dignement Jésus et Marie. Tel fut l'objet qu'il voulut pour le repos de son âme, sachant bien que les fêtes des saints sont utiles aux défunts, lorsqu'elles sont célébrées à cette intention. Gerson composa lui-même un office, et une messe pour cette fête au commencement du quinzième siècle.

Le pieux et saint Chancelier, après avoir loué et admiré la dévotion du chanoine Henri, veut bien nous en exposer les motifs. Il avait donc choisi saint Joseph pour patron et pour avocat, parce que l’ayant de son côté, il aurait aussi sa sainte Épouse et son Fils béni, et qu’il regardait son salut comme assuré s’il était assisté de Joseph, de Marie et de Jésus. De plus, il croyait que saint Joseph était le patron des chanoines et leur modèle, cette pensée étonne d’abord : car quel rapport d'un rabot à une aumusse, d'un charpentier a un homme d’Église, aussi ne faut-il pas prendre la chose de ce biais. Mais, disait le pieux Henri, Joseph ne faisait autre chose jour et nuit que penser à Jésus et à Marie : il les servait incessamment avec une dévotion remplie d'une joie cordiale ; il n’avait d'autre objet que Jésus et Marie ; tout son emploi n'était qu’avec Jésus, pour Jésus, et à sa gloire seule... Il priait avec eux, il allait au temple avec eux; disons mieux sa maison était un temple. Notre-Dame était l’autel ; sur, son Cœur reposait Jésus-Christ, relique vivante, vrai Saint-Sacrement, où l'humanité servait de voile à la divinité...

Or, poursuivait le dévot client de l’Époux de Marie, voilà justement la vie d’un saint chanoine ; son principal emploi est de chanter jour et nuit les louanges de Jésus et de Marie, et d'offrir tous les matins un sacrifice à Dieu le Père, par les mains de la Vierge Marie, leur adorable Fils Jésus-Christ. De plus, le chanoine exemplaire n’a d’autre Vue que Jésus et Marie, il ne veut avoir de compagnie dans sa maison que Jésus et Marie. Ce qu'il a de bien il l’emploie, autant qu’il le peut, à leur honneur et à nourrir Jésus-Christ, dans la personne de ses pauvres. il use sa vie dans le temple, ne cessant d’y rendre quelque service à la majesté du grand Dieu..... Heureux donc le prêtre qui a choisi l’Époux de la Vierge pour protecteur et pour modèle ! Heureux le Pasteur des âmes, le pêcheur d’homme qui sert Jésus et Marie avec le même zèle, le même esprit de foi, le même amour dont Joseph les servait sur la terre, conclut le saint Jésuite.

 

Le Psaume du prêtre à saint Joseph

(Imité du psautier de saint Bonaventure)

 

Je bénirai en tout temps le Conservateur de mon Sauveur ;

je mettrai mon bonheur à lui témoigner toujours ma reconnaissance.

Ses louanges seront toujours dans ma bouche :

tout ce qui est en moi contribuera à sa gloire.

Mon amour pour lui ne sera rassasié

que lorsque je serai témoin de son triomphe.

Faites-en de même (semble dire le prêtre aux fidèles)

vous tous qui avez ressenti son puissant secours,

qui, par lui, avez été délivrés de tant de périls.

Il vous remplira de toutes sortes de biens :

et vous éprouverez qu‘on ne l’invoque point en vain dans les peines.

Le ciel et la terre sont remplis des grâces de sa douceur :

les œuvres de son amour sont partagées à tous les mortels.

Ainsi, de quelque côté que nous portions nos regards, ô bienheureux Joseph,

nous trouvons partout les preuves touchantes de votre amour paternel.

Souvenez-vous de nous et conduisez le Pasteur et ses brebis

aux ondes pures de la vie éternelle. Ainsi soit-il.

 

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27 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-huitième jour

Le modèle accompli des instituteurs

 

Je tiens d’autant plus à offrir saint Joseph pour protecteur aux instituteurs et aux institutrices, que leurs fonctions sont toujours très délicates, très pénibles et assez mal rétribuées. Il faut tant de qualités, tant de ressources et surtout tant de vertu pour être instituteur de l’enfance, qu’en vérité j’en suis saisi, étonné, stupéfait ! Et je crois que ce n’est pas trop que le ciel se mette avec les hommes de cœur, de talent et de foi chrétienne pour en former un qui soit accompli, au moins capable de remplir dignement cette tâche si laborieuse, si importante par les conséquences d'une portée infinie.

De quoi s'agit-il, en effet, pour l‘instituteur ? d’ébaucher, de façonner, de former des hommes. Dieu en l’appelant à cette grande, noble et périlleuse vocation, a semblé lui dire : « Prenez soin de ces enfants ; donnez-leur l’instruction et le bon exemple, nourrissez leur âme du pain de la vérité, éclairez leur intelligence et formez leur cœur ; perfectionnez mon image que j’ai gravée en eux. Leurs inclinations, leurs vertus ou leurs vices, leur influence bonne ou mauvaise sur leurs contemporains, dépendra en partie de vos soins ou de votre négligence, comme aussi des soins ou de la négligence de leurs parents. Je vous demanderai un compte d’autant plus rigoureux de ces enfants, qu’ils sont un dépôt infiniment précieux, comme aussi je vous récompenserai amplement du zèle, de la vigilance et des soins que vous. aurez employés pour eux ». Certains sont encore sous cette influence funeste que nous a léguée l’esprit philosophique du siècle dernier, que nous naissons méchants ! Sans doute nous naissons avec le germe des vices et des vertus, mais nous ne sommes alors ni méchants ni bons. Ce qui nous rend tels, plus tard, c‘est la mauvaise ou la bonne instruction et surtout l‘éducation que nos parents et nos maîtres nous donnent. D’où il suit que l’enfant élevé par des parents chrétiens et des maîtres chrétiens, sera autrement formé, plus vertueux, meilleur que l‘enfant confié à des mains impies, même simplement incapables.

Certes, je ne veux pas donner ici de préceptes aux Maîtres sages, intelligents et vertueux qui me liront ; ce serait de ma part une présomption inqualifiable, je tiens seulement à leur montrer, et aux parents, combien il importe pour les enfants qu’ils reçoivent dès leur premier âge une instruction et une éducation capables de les incliner à l’honnêteté, à la politesse, à la vertu pour toute la vie.

Quand on observe la plupart des hommes, on sent avec une peine navrante, qu’ils ne sont pas ce qu’ils auraient pu devenir, par ce que quelques uns sont devenus. Ont-ils même des qualités éminentes, nous leur voyons avec d’autant plus de regret certains défauts qui forment avec celles-ci un contraste choquant, et qui semblent appartenir moins essentiellement au fond même du caractère. Le mot : « Quel dommage ! » nous échappe en parlant de ceux que nous admirons le plus, et peut-être est-il susceptible de s’appliquer à tout le monde. Mais comment exprimer sa douleur quand on voit à côté de cela une infinité d’hommes pervers, méchants, cruels, pour n’avoir pas été bien élevés : « Ah ! quel malheur ! » dit-on, oui sans doute, c’est le plus grand des malheurs, d’autant plus qu’il est irréparable, comme je l’ai prouvé ailleurs par les Livres Saints, surtout dans mon ouvrage Femimiana.

Je dis donc aux mères, aux instituteurs et aux institutrices : « A vous le devoir de perfectionner le genre humain. En formant cet enfant, vous gouvernez peut-être le monde ; vous devenez ou sa vie morale ou sa complète corruption, selon les principes avec lesquels vous l’instruisez et vous faites l'éducation de son cœur. Voyez ce que le monde d’alors vous devra de bénédictions ou d’anathèmes, de reconnaissance ou de haine, parce qu’il aura reçu de vous, par l'esprit d'instruction et d'éducation que vous aurez légué à la postérité dans la personne de vos enfants.

C’est surtout en ce qui concerne l’instruction et l’éducation des petites filles, que j’appelle l’attention des institutrices et des mères. Les premiers éléments ont pour elles une portée immense. Ces filles deviendront mères, et à leur tour formeront des hommes, d’autres mères, qui se succéderont dans ce rôle ; mais si ces filles ont été mal instruites, mal élevées, mal dirigées, elles deviendront le supplice de leurs maris, le tourment de la famille, la honte et l’0pprobre de la société. On parle de révolutions, d'émeutes, de crimes dans l’Etat ; la femme impie, frivole, cruelle, en est la cause principale. C'est la une vérité capitale contre laquelle personne ne peut prescrire. De la femme le salut ou la perte des nations !

Instituteurs, institutrices et jeunes mères, prenez pour modèles, si vous voulez l’avoir pour protecteur, le bienheureux Joseph dans sa manière d’instruire et d'élever le saint Enfant Jésus. Faites suivant ce parfait modèle. Comme lui traitez l'enfance avec respect, amour et vigilance. Ne considérez pas les enfants selon la nature, car il arriverait que leurs défauts physiques ou moraux vous repousseraient, ralentiraient.vos soins; mais considérez-les selon la foi et la religion, comme étant les membres et les frères du Christ, les temples de l’Esprit-Saint, les héritiers de la gloire éternelle pour laquelle vous les devez préparer. Apprenez-leur à connaître, aimer et servir Dieu, leur Créateur ; Jésus, leur Sauveur. le Saint-Esprit, leur sanctificateur, et généralement tous les devoirs qu’ils ont à remplir vis-à-vis eux-mêmes et le prochain.

Croyez-le bien, votre dévouement ne sera pas sans fruit ni sans récompense. Jésus-Christ tiendra pour fait à lui-même ce que vous aurez fait à l'un de ces petits. Les parents vous béniront. si quelques-uns se montraient ingrats, car c’est souvent la récompense qui attend ces vrais Amis de l’enfance, surtout ces bons Frères des écoles chrétiennes et ces saintes Filles de la charité et autres, qui renoncent à toutes les jouissances de la famille pour instruire les enfants, dont les services d'une valeur infinie devraient être plus appréciés et mieux payés, hé bien, alors votre conscience vous rendant un bon témoignage, et Dieu qui a vu vos efforts persévérants, vous en dédommageront amplement par un moyen quelconque/ Priez saint Joseph de vous obtenir abondamment l'esprit d'un véritable instituteur de l’enfance, dont il fut doué lui-même à un si haut degré, et de vous secourir dans toutes les circonstances difficiles de l’enseignement.

On ne saurait douter de l'empressement de saint Joseph à aider les instituteurs et les institutrices de l'enfance dans leurs pénibles fonctions, quand ils l’en prient avec foi, et même alors a les guérir dans leurs maladies, s’il plaît au Seigneur. La protection de ce grand Saint n’est pas moins assurée aux petits enfants pour lesquels leurs maîtres ou maîtresses implorent son très-puissant secours.

 

Exemples

 

Un petit garçon d’un asile avait bien mal aux yeux depuis longtemps, et depuis quatre jours, il était resté sans voir la lumière, la sœur avait inspiré à ces tout jeunes enfants une tendre dévotion à l’auguste époux de Marie ; l’enfant pria .si bien saint Joseph à la maison paternelle, qu’au bout de quelques jours le mal disparut complètement à la stupéfaction des voisins et de la sœur elle-même.

Nous extrayons ce qui suit de la dévotion à saint Joseph inspirée à la jeunesse par le très Révérend père Huguet, l‘infatigable propagateur du culte de saint Joseph : Une Sœur converse était chargée d’une classe gratuite fréquentée par de petites filles pauvres. Cette bonne sœur, très dévote à saint Joseph, se faisait un devoir d’inspirer à ses élèves les sentiments qui l’animaient. Il ne se passait pas de semaine qu’elle n'eût un mot à leur dire en l'honneur du saint époux de Marie. Arriva le mois de Mars. La pieuse maîtresse, voulant bien fêter saint Joseph pendant le mois consacré à son culte, recourut à toutes sortes d’industries pour entretenir la dévotion de ses enfants. Une des industries qu'elle mit en œuvre, dès les premiers jours, ce fut de leur faire écrire de petites lettres à saint Joseph. « Vous direz, mes enfants, au bon saint Joseph, ajouta-t-elle, tout ce que vous voudrez ; que chacune réfléchisse en son particulier sur les demandes qu’elle a à lui faire, puis elle les écrira comme elle l’entendra. Quand les lettres Seront faites, vous me les remettrez, et je les déposerai cachetées au pied de sa statue, elles y resteront jusqu’à la fin du mois ». La maîtresse fut obéie, les lettres ingénieusement cachetées furent déposées sur le piédestal de la statue de saint Joseph. Le mois de mars se passa dans cette classe d'une manière exemplaire. Ensuite les lettres furent ouvertes. Rien ne peut s’imaginer de plus édifiant que ce qu’elles contenaient. En voici quelques-unes qui avaient été écrites par des enfants de dix à onze ans : « Grand saint Joseph, écrivait l’une, je vous en prie, bénissez mon père et ma mère, obtenez-leur les grâces dont ils ont besoin pour faire leur salut ». La petite fille qui écrivait cela n'avait pas dix ans. Une autre disait : « Mon glorieux protecteur, priez pour ma famille, faites y régner l’union qui était dans la vôtre. Vous savez bien que j’ai des parents qui sont un peu en désaccord; faites qu’ils s’aiment davantage et qu’ils se pardonnent mutuellement ».

Remarquons, en passant, que cette demande fut pleinement exaucée ; elle le fut avant la fin du mois. Une autre enfant écrivait a saint Joseph : « Grand protecteur des mourants, obtenez à tous mes parents, je vous en supplie, la grâce d'une bonne mort, et qu’ils reçoivent tous les derniers sacrements quand le bon Dieu viendra les chercher ». Une autre, plus jeune que la précédente : « Mon bon père saint Joseph, vous savez bien pourquoi je vous écris et ce que je désire le plus, c’est que tous mes parents fassent leurs Pâques, qu’ils servent bien le bon Dieu pour mériter d’aller le voir au ciel, mais pas encore. Faites aussi, mon bon père, que nos vers à soie aillent bien cette année, que nous ayons des pommes de terre et un peu de blé. Pour obtenir ces grâces, je chanterai tous les jours votre cantique, je dirai vos litanies, et je serai toujours votre petite servante ». La plus pauvre de ces petites, une enfant si misérable, qu’elle n'avait que des haillons pour se couvrir, avait écrit ces lignes attendrissantes : « Aimable saint Joseph, qui avez été toujours pauvre, qui avez gardé l’Enfant Jésus qui a voulu être pauvre pour nous, obtenez-moi la grâce d’aimer toujours ma pauvreté ; que mes parents l'aiment aussi, qu’ils ne murmurent point contre le bon Dieu, qui nous veut pauvres et, par conséquent, plus semblables à son divin Fils. Oh ! Que nous sommes heureux ! »

 

Recommandation des élèves à saint Joseph

 

O bienheureux Joseph, dès vos tendres années votre cœur s'est donné au Seigneur, votre âme s’est épanouie a son saint amour, se fermant à l'amour trompeur et passager des richesses de la terre. Voilà pourquoi, aimable Joseph, vous avez mérité d’être le maître et le guide particulier de Jésus, aux beaux jours de son enfance et de sa jeunesse, voilà pourquoi vous aimez tant les enfants et les jeunes gens. O très saint Joseph, la divine Providence m'a confié des enfants, et m'a chargé de travailler à leur instruction et surtout à leur éducation; daignez donc me prêter votre concours, former mon cœur aux sentiments du vôtre. Par votre sagesse suppléez à mon inexpérience. Par votre prudence, sauvez-moi de ma présomption. Enfin donnez-moi toutes les dispositions nécessaires pour contribuer de tout mon pouvoir à élever chrétiennement ces enfants. Je vous les recommande tout particulièrement, je les place dans votre Cœur vénérable, bénissez-les tous comme formant votre famille, et ne permettez jamais qu'aucun d’eux s'égare dans les voies du libertinage ou de l’impiété ; mais plutôt faites qu'ils deviennent des copies parfaites du saint Enfant Jésus, formé à votre école, quoiqu’il fût le souverain Maître des maîtres. Ainsi soit-il.

 

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26 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-septième jour

Le directeur invisible des personnes religieuses

 

Les personnes vouées à l’état religieux peuvent et doivent chanter avec David : « La part qui m'est échue est délicieuse et mon héritage est excellent ». Saint Joseph a du parler de même quand il épousa Marie Immaculée, car elle était pour lui un trésor, un héritage d’un prix infini, puisqu’elle lui a donné pour fils et pour dot un Dieu incarné. C'est le même héritage qui est donné aux âmes consacrées au Seigneur dans la sainte religion. Âmes bienheureuses, qu’elle Sachent se contenter de Dieu et estimer leur bonheur. Qu’elles lui disent avec l’abbé Thiébaut, sur le texte précité : « Lorsque je vois, Seigneur, les choix que font les esclaves insensés du monde, que je les plains ! que je me félicite ! Ils choisissent pour la part de leur héritage, l'un des fonds de terre ; l'autre, de ces cens réels ou personnels ; peu lui importe ; un autre, une charge, un emploi, une commission; ils prennent pour la part de leur calice : celui-ci les plaisirs qui enivrent ; celui-là, les honneurs qui entêtent ; cet autre, les fortunes qui éblouissent. C’est là, grand Dieu ! Le vil partage des enfants de la terre. Celui des enfants du ciel, celui que je choisis, c’est vous, Seigneur ! En qui sont les vrais plaisirs, les vrais honneurs, les vrais biens ; disposez à mon égard, comme il vous plaira, des objets présents et sensibles, j'y consens ; mais il n'en est pas ainsi de l‘héritage céleste : je vous demande absolument de me le restituer, comme je me félicite de l’avoir choisi ! Oh ! qu’il m'est avantageux, le sort qui n'est échu ! Oh ! qu’il est excellent, l’héritage qui me vient ! Oui, Seigneur ! Je me trouve si heureux de vous avoir choisi pour partage, que tout autre me parait indigne des regards d'une âme qui a le bonheur de vous posséder.

Saint Alphonse de Liguori dit que sainte Madeleine de Pazzi baisait souvent les murs de son cloître en s'écriant : « O murs, ô murs sacrés, qui me protégez contre les tentations de l’enfer ! » Et elle avait raison ; car je ne saurais mieux comparer les couvents qu’à la sainte maison de Nazareth, où habitaient comme trois religieux, Joseph, Marie et Jésus. Joseph était le supérieur qui présidait à tous les exercices de cette sainte communauté. La l'enfer n’avait pas d’accès, et dans les communautés réglées sur la maison de Joseph, les démons, ni l’esprit du monde, poison mortel pour les religieux, n'y sauraient pénétrer, moins encore y séjourner.

Par le Baptême, les âmes religieuses sont unies étroitement à l’adorable Trinité du ciel ; car la grâce les rend filles du Père, épouses du Fils et temples du Saint-Esprit; mais par la vie de communauté, ces âmes sont consacrées d’une manière toute particulière à la sainte Famille de Nazareth Jésus, Marie et Joseph, Trinité de la terre, comme la nomme Gerson, d'où il suit qu’elles ont pris l’engagement d’imiter la vie de cette sainte Famille, comme aussi, à égale proportion, elles ont le droit de compter sur la protection de Joseph, Marie et Jésus ; Joseph sera leur supérieur et directeur invisible ; il sera même leur pourvoyeur et leur seconde providence, comme il le fut jadis de la famille de Nazareth. Que c'est consolant pour les personnes religieuses ! Il est vrai, les personnes religieuses ont des épreuves à soutenir, des difficultés pénibles à la nature à surmonter pour demeurer fidèles aux moindres points de leur règle ; mais la grâce de Dieu adoucit tout, et fait aisément surmonter toutes les répugnances. Jésus-Christ l’a dit : « Mon joug est doux et mon fardeau est léger », et sa Parole s’est toujours vérifiée. Tous les bons religieux l'ont déclaré à la face du monde entier, que le service de Dieu est préférable à tous les empires. D’ailleurs, s’il faut souffrir quelque chose pour le Seigneur, n’est-ce pas un assez grand honneur ? Saint Joseph n’a-t-il pas souffert sur la terre ? Mais en souffrant en religion, on a l’avantage inappréciable de satisfaire à la divine justice, d’augmenter la somme de ses mérites pour l’éternité. Le bienheureux César de Bus consolait ainsi un de ses neveux qui trouvait un peu dure la vie claustrale : « Mon cher neveu, quand tu regardes le ciel, souviens-toi du paradis, quand tu vois le monde, souviens-toi de l’enfer, où l’on souffre éternellement sans espoir de soulagement ; quand tu vois ton couvent souviens-toi du purgatoire, où l’on souffre, mais en paix et avec la certitude d’être heureux bientôt. Dans le cloître on souffre avec Jésus, Marie et Joseph, tandis que pour l’ordinaire dans le monde on souffre avec les démons/ la différence est à peser.

 

Exemples

 

Une communauté dévouée à saint Joseph a été gardée d’une manière miraculeuse, au milieu des périls épouvantables, des tempêtes affreuses qui ont causé de grands ravages aux environs d’un couvent et qui ont respecté les servantes du glorieux saint Joseph qui demeuraient dans cet asile de paix. Le choléra a exercé de terribles ravages dans tout le pays, mais saint Joseph les et préservées d’une manière merveilleuse.

Des Ursulines, appelées à Lambesc pour y fonder un monastère, s’y rendirent, pleines de con fiance dans les promesses que leur avaient faites des personnes de piété. Ces personnes avaient plus de zèle que de ressources. car rien n'était fait, et les fondatrices ne purent pas même trouver à louer une maison convenable. Se voyant trompées dans leurs espérances, elles concertèrent ensemble leur retour, et décidèrent que le lendemain elles se remettraient en route. Mais saint Joseph leur inspira de recourir à sa protection puissante. Elles commencent, en effet, une neuvaine en son honneur, et il n’attend pas qu’elle soit achevée pour exaucer leurs prières. Le huitième jour, elles reçoivent la visite d’un prêtre qui leur donne sa maison avec une église qu’il venait de faire bâtir pour une autre destination ;

 

Prière à saint Joseph, père et protecteur des personnes religieuses

 

Très glorieux saint Joseph ! Sur la terre, dans la communauté de Nazareth, Jésus vous honora, comme Marie votre Sainte épouse, de son obéissance, de ses respects et de son amour ; il ne peut donc plus rien nous refuser au ciel où vous avez reçu la pleine récompense de vos mérites ? C’est donc avec vérité que l'un de vos plus illustres serviteurs, le vénérable Jean Gerson a pu dire de vous, pour notre consolation : « Dans le séjour des bienheureux, Joseph commande plutôt qu’il ne supplie ». Touchante parole que la conscience des chrétiens qui vous connaissent et vous prient ne cesse de confirmer tous les jours par l’évidence même de vos bienfaits à leur égard. Votre famille spirituelle de prédilection, c’est-à-dire la grande famille des personnes religieuses ressent mieux et plus ordinairement vos soins paternels. Continuez-les, ô très doux Protecteur, et plus spécialement sur l’ordre et sur la communauté, dont j'ai l’honneur inappréciable d’être le membre. Faites la éprouve aussi, votre protection, à tous les chrétiens qu vous implorent avec amour et avec confiance Ainsi soit-il.

 

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25 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-sixième jour

Le soutien ferme des vieillards

 

L'Eternel avait ordonné à son peuple de respecter les vieillards : « Levez-vous devant ceux qui ont les cheveux blancs, honorez le vieillard, et craignez votre Dieu, je suis le Seigneur ». C’est qu'en effet, la vieillesse est le symbole de la prudence et de la sagesse, ajoute saint Aignan. Les vieillards gouvernaient autrefois la république, et c’étaient eux, chez les Romains, qui composaient le sénat. Philon, parlant des Esséniens parmi les Juifs, dit qu’ils avaient pour les vieillards les mêmes égards et le même respect que des enfants bien nés ont pour leur père ? La nature seule inspirerait ce sentiment, indépendamment de la loi, et il y a peu de nations où elle ne soit en vigueur.

Cependant, aujourd’hui, soit absence d'éducation, soit absence de religion, ou même de raison, les vieillards sont bien loin d’être aussi respectés, aussi honorés, aussi considérés ! On les délaisse, oh les méprise souvent quand on ne les injurie pas, c’est que la crainte de Dieu est bannie de ce monde ou considérablement diminuée selon que s’exprime David. Pourquoi ? dit saint Bonaventure, parce que le péché souille l’âme, obscurcit l'intelligence pour qu’elle ne voie pas la vérité parfaite ; il ôte à l’intellect la vision de Dieu, et lui laisse pour trésor l’ignorance.

Cela prouve que maintenant plus que jamais les vieillards ont besoin de soutien, de consolateur, d'ami, de protecteur. David regardait le Seigneur comme pouvant lui seul lui tenir lieu de tous ces avantages ; il lui disait : « Ne me rejetez pas dans le temps de ma vieillesse, et ne m’abandonnez pas lorsque mes forces viendront à manquer ». David était dans sa soixantième année, observe saint Aignan, lorsqu’Absalon se révolta contre lui, et ses forces étaient notablement diminuées. Usé par tant de guerres et de fatigues qu’il avait eu à soutenir, dit le Maître de Saci, il sentait plus vivement le grand besoin qu’il avait que Dieu l'assistât. Il n’était donc pas en si grand danger qu’autrefois de s’appuyer sur ses propres forces, puisqu’elles commençaient à lui manquer par l'affaiblissement de son âge. C’est pourquoi il presse Dieu avec tant d’ardeur de ne le pas abandonner en un temps où le sentiment de sa faiblesse l’obligeait beaucoup d'avantage à avoir recours à lui, et surtout de ne le pas rejeter, ce qui fait la principale frayeur des justes; et ce que David craignait peut-être plus qu’un autre à cause des crimes qu’il avait commis et dont Dieu le punissait actuellement.

Que les vieillards espèrent donc beaucoup au Seigneur, d’autant plus qu’ils se verront plus oubliés ou méprisés par les hommes. Il est nécessaire de le dire à la honte de certaines familles ; chez elles ces bons vieillards ne sont traités qu’avec la dernière inhumanité ; on ne compte pas les secours dont ils ont besoin et qu’ils ont bien le droit d’attendre de ceux pour lesquels ils ont tant et si courageusement travaillé ; on est moins empressé encore de les leur procurer, quoique le bien-être dont jouissent les enfants soit le fruit de leurs sueurs et de leurs grandes économies ; mais on calcule le nombre de jours qu’ils ont peut-être encore à vivre, afin de régler d’après cette ignoble supputation les dépenses qu’on peut faire pour adoucir leur triste sort. On est bien témoin de leur faiblesse, de leurs souffrances, de leurs désirs, on comprend assez leur impuissance à s‘aider eux-mêmes, on entend leurs gémissements,on voit couler leurs larmes et on reste muet, indifférents, stoïques à leur égard. On s’étonne après cela que ces bons vieillards se plaignent de ces étranges procédés de la part de leurs enfants et qu’ils regrettent de s’être trop épargnés pour de tels monstres d'ingratitude. Peut-être, alors, ose-t-on dire qu’ils radotent, que leur cerveau étant dérangé, ils ne savent plus ce qu’ils disent. Quand encore on s’en tient là ! N'a-t-on pas vu, ne voit-on pas quelquefois ce cruel et déchirant spectacle, des petits enfants injurier, contrefaire, battre leur grand-père et leur grand-mère, qui loin d'être repris, châtiés et réprimandés par leurs parents, en sont loués, estimés, approuvés. Quelle est donc triste la situation des vieillards qui en sont là ! qu’ils sont coupables, et les enfants qui les maltraitent de la sorte, et les parents qui devant les empêcher ne le font pas ! Pauvre société que celle-ci par son indifférence pour les vieillards et les malheureux ! Ne vous en étonnez pas. Quand on n'a plus ni respect ni amour pour Dieu, et qu'on est tout matérialisé, on ne saurait plus ni respecter. ni aimer véritablement les hommes qui sont son image.

Qu’est-ce que la vieillesse ! une voix, une ombre, la réunion de toutes les misères avec la complète impuissance à s’en soulager d’une seule. Elle est en quelque sorte pire que la mort elle-même, car outre que les vieillards sont inutiles à toutes les fonctions de la Vie, quand ils sont parvenus à un certain âge, ils deviennent extrêmement à charge à eux-mêmes, sans pouvoir se secourir si une main étrangère ne vient à leur aide. Et combien de ces vieillards honnêtes, qui ont enrichis leurs enfants, peuvent à peine tirer d’eux les choses les plus nécessaires à leur entretien ? Cela est horrible, cela fait mal au cœur ! cela crie vengeance ! et le châtiment viendra. Plus donc les vieillards se voient négligés et privés des secours temporels, plus ils sentent leur force les quitter, plus ils doivent espérer sur la protection du ciel ; invoquer et prier saint Joseph, qui lui aussi devint vieux, faible et nécessiteux, ayant eu besoin des soins empressés, des distractions et des consolations de la bonne Vierge sa sainte épouse, qui la servit avec un respect, un amour, un zèle infinis jusqu’à sa mort, ce que fit aussi notre Seigneur pour tout ce qui était de sa compétence, donnant ainsi aux enfants l’exemple des égards et des soins qu’ils doivent avoir pour leurs vieux parents.

Assurément, saint Joseph qui a passé par les tribulations de la vieillesse, qui connaît la fâcheuse position des vieillards, adoucira leurs maux par l'onction de la grâce qu’il leur obtiendra, et l’espérance qu'il leur donnera d’un avenir meilleur. Mais qu'ils s’adressent surtout au Dieu des Saints, au Dieu qu’invoquait David dans la même situation. Saint Augustin faisant répondre Dieu même à David, lorsqu’il le priait de ne le pas abandonner dans le temps que ses forces seraient affaiblies, lui fait dire ces excellentes paroles que les vieillards devraient toujours avoir gravées dans le cœur : « Bien loin de craindre que je vous abandonne, lorsque vous sentez l’affaiblissement de vos forces ; que votre force au contraire s'affaiblisse de plus en plus, afin que ma divine vertu s’établisse mieux en vous, et que vous soyez en état de dire avec mon apôtre : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort, et le reste ».

Je sais que la vieillesse est environnée de tant de misères, que naturellement les jeunes gens sympathise et fort peu avec ses manières quelquefois bizarres, impolies et dures : mais il y a beaucoup de mérite à la supporter ainsi. Celui qui y arrive est bien déjà assez à plaindre sans qu'on ajoute à ses maux et qu'on augmente ses douleurs. Voyez le portrait qu'en fait Innocent Ill : « Son cœur s'afflige aussitôt, dit-il du vieillard, sa tête se baisse, son esprit languit, son haleine sent mauvais, son visage se ride, sa taille se courbe, sa vue s’obscurcit, ses narines découlent, ses cheveux tombent, son toucher est tremblant, son travail le fatigue, ses dents se pourrissent, ses oreilles cessent d'entendre ». Au moins soulageons de notre mieux les vieillards, de tant d’infortunés accidents qui les tourmentent, afin qu’ils respirent un peu avant qu’ils disparaissent de ce monde pour aller dans la solitude du tombeau et qu’ils prient pour nous et pour eux le bienheureux saint Joseph, leur modèle et protecteur spécial.

 

Exemple

 

La vénérable mère Claire-Marie de la Passion,l’une des filles spirituelles de sainte Thérèse, avait une dévotion très particulière pour saint Joseph. Elle avait dédié une chapelle à ce Saint dans l'intérieur du cloître, et elle l'ornait avec beaucoup de soin le jour de sa fête. Elle y faisait exposer une des reliques de saint Joseph qui y était processionnellement portée par les religieuses du monastère, au chant des cantiques, composés par elle-même pour cette auguste cérémonie. Enfin, elle ne négligeait aucun moyen pour augmenter la dévotion de ses sœurs envers saint Joseph. Elle eût voulu répandre l’amour et le culte de saint Joseph dans tout le monde, chrétien. Mais sa dévotion ne parut jamais avec plus d’éclat qu’à l’époque où, devenue supérieure du couvent, elle put distribuer des aumônes particulièrement le jour de la fête de saint Joseph.. Ce jour-là, elle habillait complètement un pauvre vieillard, et en secourait beaucoup d'autres. Parmi les pauvres qu’elle assistait ainsi; il arriva une année que la meilleure part échut à un charpentier. Cet homme devait une somme d’argent au monastère. Son bonheur fut qu’il s'appela Joseph, et que son métier lui donnait un trait de ressemblance avec le saint protecteur de Claire-Marie. A la vue de cette coïncidence, elle lui remit toute la dette, et sa piété alla plus loin encore, car elle fit une dot à l’une des filles de ce pauvre père, chargé d'une nombreuse famille. (Patrignani).

 

Supplication du vieillard à Saint Joseph

Tiré du recueil d'indulgence de l'Abbé Rozière

 

Vénérable Joseph, vous êtes la joie de l'enfance, le conseil de la jeunesse, le directeur de l'âge mûr, est-ce que seule la vieillesse débile n’aurait ni de droit à votre protection, ni de part à vos bienfaits ?Je ne saurais le croire, et la confiance qui entraîne vers vous tous les cœurs donne a mes pieds des ailes, à mon âme une indicible ferveur. Ah ! Vous avez aussi connu le poids des ans ; les soucis, les périls, les rudes travaux ont épuisé vos forces et brisé votre corps; le bâton du pèlerin a dû soutenir un peu vos pas mal affermis. Gloire des patriarches, une couronne de cheveux blancs a ceint votre front virginal, la sagesse a imprégné vos lèvres comme une rosée du ciel, et vos mains chargées d’œuvres se sont levées pour bénir Jésus et Marie. Oh ! Levez-les aussi sur moi ces mains vénérables, toutes pleines de faveurs et d'onctions. Voyez, bon Joseph, mes genoux ont fléchi, mon front ridé s'incline et ma voix vous implore ; bénissez-moi, mon père, bénissez le vieillard, comme Abraham, Isaac et Jacob ont béni leurs enfants. Donnez la prudence à mes démarches, la sagesse à mes paroles, la douceur à mon regard, l’autorité à mon exemple. La vie de l’homme s’enfuit comme une ombre qui passe, comme une flèche qui vole, comme l’éclair qui sillonne la nue ; accordez-moi la grâce de passer saintement mes dernières années, peut-être les dernières heures qui restent encore. Faites que semblable au palmier chargé de fruits à la moisson, je puisse offrir au souverain Juge quelques bonnes œuvres, au Maître du champ quelques beaux épis. Sous mes yeux l’éternité se déploie, sous mes pas tremblants le tombeau s’ouvre; mais je demeure sans crainte, car votre assistance, vénérable Joseph, ne me fuira pas à ces moments suprêmes. Non, vous ne cesserez pas d’être mon espérance, mon appui, ma force, jusqu’à ce jour bienheureux où la jeunesse de mon âme sera renouvelée comme celle de l'aigle, où mon corps agile triomphera dans la gloire. Ainsi soit-il.

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24 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-cinquième jour

Consolation dans la perte des personnes chères

 

Quand on veut peindre une grande et vive douleur, on emprunte le pinceau du Prophète qui nous représente la bonne et tendre Rachel se désolant, et le front couvert de deuil pleurant ses enfants.que la mort lui a ravis. Elle refuse toute consolation, dit Jérémie, sans doute parce que sa douleur est 'à son comble et qu'elle ne conçoit pas qu’il puisse y avoir au monde une peine comparable à celle que fait naître une personne chère qui meurt et qu’on ne reverra plus jamais ici-bas.

Cette prédication de Jérémie, qui est rapportée dans l'Évangile selon saint Matthieu, fait allusion au meurtre des enfants qu’Hérode lit périr par le glaive, à Bethléem et aux environs, lorsqu’il voulait envelopper dans cet horrible massacre le divin enfant Jésus, que saint Joseph put soustraire à sa haine, en sorte qu’il y en eut de massacrés dans la tribu de Benjamin, de même que dans celle de Juda. Rachel étant morte en allant dans le pays de Canaan, avait été enterrée dans le chemin qui conduit à Éphrata qui est la même que Bethléem, observe saint Aignan, évêque de Beauvais. Or, dit ce prélat, par le deuil et les lamentations de Rachel, on entend, dans un sens figuré, celles des mères de tous les enfants qui avaient péri à Bethléem et aux environs, en sorte que leurs cris avaient été entendus jusque dans Rama, comme le déclare Jérémie. Mais ce Prophète leur ordonne de la part du Seigneur, de cesser de gémir et d’essuyer leurs larmes, parce que la récompense est accordée à leurs travaux, c’est-à-dire à leur patience, et la palme du martyre au sang que leurs enfants ont répandu. C’étaient, comme le dit saint Augustin, d'innocentes victimes, qu’on devait immoler à celui qui venait condamner la méchanceté du monde, à l'Agneau sans tache, dont le sang en devait effacer les péchés. Les mères se lamentaient, tandis que l’offrande de leurs enfants pénétrait jusque dans les cieux.

Dans un ouvrage destiné à consoler des chagrins que fait éprouver la perte de personnes aimées, je ne pouvais mieux faire que d’exposer ce récit touchant des Livres Saints, qui est à la fois une puissante leçon, une grande consolation aux mères chrétiennes surtout, qui pleurent un enfant que la mort a ravi à leur tendresse. Quand c‘est un vieillard qui meurt, il semble qu'il n’est pas tant à pleurer ; il a terminé sa carrière de douleurs, de travaux et d'épreuves, dit-on, il ne souffrira plus, et quand c’est un enfant qui meurt, on a des sentiments et on tient un langage opposés : « Pauvre cher enfant, dit-on alors, ah ! fallait-il qu’il mourut si jeune, la vie paraissait lui sourire si bien, il était notre espoir, il eût fait notre bonheur, il était né lui-même pour jouir du fruit de nos économies, pour perpétuer notre race ! »

Tout cela est ainsi compris, est ainsi exprimé, et pourtant Dieu qui fait bien tout ce qu’il fait, agit avec une souveraine sagesse, une grande miséricorde, une sainte justice quand il enlève par la mort l’enfant dans le printemps de la vie et le vieillard dans la décrépitude de l’âge. Seulement on se trompe, quand on pleure l’enfant et qu’on ne pleure pas le vieillard. En voici la raison bien simple, d’après l’enseignement de la foi. Que saint Joseph qui a dû concevoir toute la peine des mères de Bethléem, qui avaient pleuré leurs enfants égorgés pour la cause de Notre-Seigneur; que saint Joseph que je propose pour protecteur aux personnes qui pleurent la mort de leurs parents, daigne leur obtenir de bien comprendre ces deux vérités : la première, c'est que plus un homme a vécu longtemps plus on devrait pleurer sa mort, car ou il a mené une vie sainte et sans tache, qu’il a honorée par de bonnes œuvres ; et il est à regretter qu’il disparaisse d’au milieu du monde dont il était l'édification, l’appui, le soutien; ou il est mort après être arrivé à cette vieillesse sans honneur, dont parle l’Ecriture, emportant avec lui dans la tombe un nom exécré, une mémoire maudite, des œuvres mauvaises, et il est aussi à pleurer, non pas de ce qu’il a quitté ce monde qu’il a souillé par le dérèglement de ses affections et de ses œuvres, mais de ce qu'il est allé subir les peines horribles de sa condamnation éternelle, et que les traces de son impiété seront ineffaçables sur la terre.

La seconde vérité qui est d'une très grande consolation, c’est que l'enfant ou toute autre personne d’une vie innocente qui meurt n’est pas à pleurer ; parce que, aimé de Dieu, Dieu l’a fait sortir d’entre les pécheurs parmi lesquels il vivait. comme s’exprime l’Oracle Sacré. « Il a été enlevé de peur que son esprit ne fût corrompu par la malice et que les apparences trompeuses ne séduisissent son âme ». Certainement ce seul motif bien pesé, mûrement considéré avec une pensée de foi chrétienne, suffirait bien pour essuyer les larmes de tant de pauvres mères qui sont si à plaindre, qu'elles pleurent sans vouloir discontinuer leurs enfants morts dans l’amitié et la grâce de Dieu; quand même pour elles ne s’offrirait pas le plus grand des motifs consolateurs, la volonté divine, qui doit toujours être adorée, acceptée et suivie avec infiniment de respect, de joie et de reconnaissance. Volonté divine ! mot, dit le pieux Gerson, qui charme les âmes saintes et leur fait goûter parmi les tristesses de l’exil les joies du Paradis. Si je dis qu’elles sont à plaindre, ces bonnes et tendres mères, c’est parce qu'elles ne conçoivent pas la grandeur du bienfait de Dieu, qui ne leur a enlevé les objets de leurs affections bien légitimes, qu’afin de les récompenser, de les couronner dans le Ciel, de leur laisser l'espérance de leur être associées pendant l‘éternité, tant est vraie cette parole de l’Esprit-Saint, dite de l'enfant moissonné par l'inflexible mort : « Ayant peu vécu, il a rempli le cours d'une longue vie. Son âme était agréable à Dieu, c’est pourquoi il s'est hâté de le tirer du milieu de l'iniquité. Les peuples voient cette conduite sans la comprendre...

Mais écoutez encore saint Aignan, évêque. de Beauvais : « L'homme terrestre qui, selon la pensée de l’Apôtre, ne goûte que les biens temporels, ne peut s’imaginer que ce soit un bien pour un jeune homme, à la fleur de son âge, et à qui le monde prépare des délices et des honneurs, souvent même une fortune brillante, qu'il devienne d’aussi bonne heure la pâture de la mort, laquelle d’une main cruelle vient moissonner des jours qui ne faisaient, pour ainsi dire, que d’éclore, et il ne comprend pas que ce puisse être un trait de la miséricorde de Dieu sur ses élus, tandis qu’un philosophe païen dit lui-même qu’on ne doit pas plus regretter celui qui meurt à la fleur de son âge, qu'on regretterait quelqu’un qui aurait commencé de bonne. heure à naviguer sur mer et qui serait entré dans le port. Tel est le raisonnement des gens du monde, qui s’affligent souvent à la mort de leurs proches ou de leurs amis, de même que les infidèles qui n’ont pas d’espérance, au lieu de se réjouir de les savoir dans le port du salut, à l’abri du naufrage, tels que ceux qui n'ayant pas encore connu les Écueils du monde, ont conservé leur innocence ».

Or, c’est à ces personnes ainsi éprouvées par la mort de leurs parents, à ces mères ainsi désolées de leurs enfants, que Dieu leur a enlevés dans son ineffable miséricorde, que le prophète Jérémie recommande de cesser leurs gémissements et d'essuyer leurs larmes. Pourquoi ? parce que leurs amis, leurs enfants sont au ciel, cachés dans le secret de la face de Dieu, comme s‘exprime David, ou que si des premiers étaient encore dans le purgatoire, ils iront bientôt goûter les joies célestes du Paradis. Au ciel les parents se reconnaissent, la famille démolie par le trépas se reconstitue, et la mère retrouve son enfant non plus faible, non plus défiguré par la langueur et la maladie, mais embelli, tout brillant d’une immortelle jeunesse. Ne vous désolez pas, écrivait un ancien docteur à une jeune veuve désolée de la mort de son mari : « Cet époux, vous le verrez plus parfait et plus beau que vous ne l’avez connu ! » Mères et épouses chrétiennes, je vous quitte en vous laissant ces dernières paroles que je vous prie de méditer attentivement sous le regard du bienheureux saint Joseph.

 

Exemple

 

Une dame restée veuve et âgée par la mort de son mari, peut nourrir un pauvre en considération de saint Joseph. Une mère qui a perdu son enfant, peut également, si elle en a la faculté, ou adopter un enfant pauvre chez elle, ou lui procure ; l’instruction, des vêtements, et pour l’amour de saint Joseph, qui en retour, satisfait de ces hommages, ne manquera jamais de consoler la personne affligée de la mort de ses proches, qui même l’en dédommagera toujours amplement même dès cette vie, comme une infinité de personnes en ont fait l’heureuse expérience. « Ma fille, dit une fois l’auguste Vierge à une âme pieuse, sachez bien que le moindre hommage offert à Joseph, mon Époux, est toujours payé au centuple sur la terre ».

 

Effusion d'un cœur affligé au Cœur très pur de Saint Joseph

 

O Cœur glorifié du bienheureux Joseph, vous voyez.les peines du mien. il ne peut se consoler des pertes qu’il et faites de personnes chéries que la mort lui a ravies, qu’en déposant dans votre Cœur béni, océan d'amour et de compassion, les chagrins qui le dévorent. Cœur à jamais fidèle, vous savez mieux que moi combien vive est la douleur causée par la disparition d’un parent, d’un ami avec lequel on était uni en Dieu. Quand vous perdîtes Jésus au temple de Jérusalem, combien dûtes vous souffrir vous-même ? Ah ! Au souvenir de cette poignante douleur, Cœur très doux, inclinez-vous vers moi, écoutez les gémissements de mon Cœur oppressé, et consolez-le en l’ouvrant à l‘espérance, en l’assurant qu'il trouvera en vous un appui, un secours, un ami, un époux, un frère, un père. Car, saint Joseph, vous êtes tout cela pour ceux qui mettent en vous leur confiance. J’espère que votre Cœur m’exaucera, et que toujours je puiserai en lui les grâces consolatrices que j’irais vainement mendier aux créatures. Ainsi soit-il.

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