14 août 2018

L'Assomption de Marie

7ecc

Quatrième Mystère Glorieux

L'Assomption de Marie

 

"Qui est celle-ci qui s'avance comme l'aurore, belle comme la lune, plus resplendissante que le soleil, plus terrible qu'une armée rangée en bataille?"

 

De la Légende Dorée de Jacques de Voragine

 

Troisièmement elle fut élevée au ciel au milieu de grands honneurs. Jésus lui-même et la milice céleste vinrent au-devant d'elle. « Qui pourrait s'imaginer, dit saint Jérôme, quelle fut la gloire dont la Reine du monde fut environnée lors de son passage ? Quel respect affectueux! Quelle multitude de légions célestes allant à sa rencontre ! Qu'ils étaient beaux les cantiques qui l’accompagnèrent jusqu'à son trône ! Quelle majesté, quelle grandeur dans les divins embrassements de son Fils qui la reçoit et l’élève au-dessus de toutes les créatures ! » « Il est à croire, dit ailleurs le même Père, gaze la milice des cieux alla en triomphe au devant de la mère de Dieu,  et qu'elle l’environna d'une immense lumière, qu'elle la conduisit en chantant ses louanges et des cantiques jusqu'au trône de Dieu. La milice de la Jérusalem céleste tressaille d'une joie ineffable : elle est fière de tant d'amour et de reconnaissance. Cette fête; qui n'arrive qu'une fois pour nous dans le cours de l’année, ne doit point avoir eu de terme dans les cieux. On croit encore que le Sauveur vint au-devant d'elle de sa personne, dans cette fête, et qu'il la fit asseoir plein de joie auprès de lui sur le trône. Autrement il n'eût point accompli ce que lui-même a ordonné par cette loi : « Honore ton père et ta mère. »

Quatrièmement: Elle fut reçue avec magnificence. » C'est le jour, dit saint Jérôme, où la mère sans souillure : la Vierge s'avança jusqu'à son trône élevé, où elle s'assit glorieuse auprès de J.-C. » Voici comment le bienheureux Gérard montre en ses homélies à quel degré de gloire et d'honneur elle fut élevée: « N.-S. J.-C. a pu seul la grandir comme il l’a fait pour qu'elle reçût de la majesté elle-même la louange et l’honneur à toujours. Elle est environnée des choeurs angéliques, entourée des troupes archangéliques, accompagnée des Trônes pleins d'allégresse, au milieu de l’enthousiasme des Dominations; les Principautés la vénèrent : les. Puissances lui applaudissent : elle est honorée parles Vertus, chantée par les Chérubins et louée par les hymnes des Séraphins. La très ineffable Trinité lui applaudit elle-même avec des transports qui n'ont point de fin, et la grâce dont elle l’inonde tout entière fait que tous ne pensent qu'à cette Reine. L'illustre compagnie des Apôtres l’élève au-dessus de toute louange, la multitude des martyrs est toute en suppliante autour d'une si grande Maîtresse: l’innombrable armée des confesseurs lui adresse des chants magnifiques, le choeur, des Vierges aux vêtements blancs célèbre sa gloire avec des accents ineffables : L'enfer lui-même hurle de rage, et les démons insolents l’acclament. » Un; clerc très dévot à la Vierge Marie voulait pour ainsi dire consoler Notre-Dame au sujet des cinq plaies de N.-S. J.-C., en: lui adressant tous les jours cette prière: « Réjouissez-vous, Mère de Dieu, Vierge immaculée; réjouissez-vous, puisqu'un ange vous apporte la joie; réjouissez-vous puisque vous avez enfanté la clarté de la lumière éternelle; réjouissez-vous, Mère; réjouissez-vous, Sainte Vierge, Mère de Dieu. Vous seule êtes la Mère-Vierge: toutes créatures vous louent: O mère de lumière, je vous en prie, ne cessez d'intercéder pour nous. » Atteint d'une grave maladie ce clerc, réduit à l’extrémité, fut troublé par- la frayeur. La sainte Vierge lui apparut et lui dit : « Mon fils, pourquoi une si grande crainte de ta part ? toi qui si souvent  m’as annoncé la réjouissance. Réjouis-toi aussi toi-même et pour te réjouir éternellement, viens avec moi. » Un soldat fort puissant et riche avait dissipé tout son bien en libéralités mal entendues. Il devint si pauvre qu'après avoir donné avec profusion, il. fut réduit à manquer des moindres choses.

Or, il avait une femme très honnête et fort dévote à la bienheureuse Vierge Marie. A l’approche d'une solennité; où il avait coutume de distribuer de grandes largesses, comme il n'avait plus rien à donner, il fut poussé par la honte et la confusion à se retirer, jusqu'à ce que cette solennité fût passée, dans un lieu désert où il pourrait soulager sa tristesse, pleurer les inconvénients de sa, position, et éviter la honte: tout à coup paraît un cheval fougueux sur lequel était monté un homme terrible qui s'approche de lui et lui demande le motif d'une tristesse si profonde. Le soldat lui ayant fait le récit détaillé de tout ce qui lui était arrivé, le cavalier lui dit : « Si tu veux te soumettre à un léger acte d'obéissance, tu auras de la gloire et des richesses en plus grande abondance que par le passé. » Il promet au, prince des ténèbres d'exécuter volontiers ce qu'il lui commandera, pourvu qu'il accomplisse à son égard ce qu'il a promis lui-même. Et le diable lui dit: « Va-t'en chez toi, cherche dans tel endroit de la maison, tu y trouveras des masses d'or et d'argent en telle quantité et tant de pierres précieuses : Mais aie soin tel jour de m'amener ici ta femme. » Sur cette promesse le soldat retourne à sa maison, et dans l’endroit désigné, il trouve tout ce qui lui avait été annoncé. Il achète aussitôt des palais, il répand des largesses, il rachète ses biens, il se procure des esclaves. Or, le jour fixé étant proche, il appela sa femme et lui dit: « Montez à cheval, car il vous faut aller avec moi en un lieu assez éloigné. » La dame tremblante et effrayée, n'osant pas aller contre ses ordres, se recommanda bien dévotement à la bienheureuse Vierge Marie et suivit son époux. Parvenus assez loin, ils rencontrèrent une église sur leur chemin; la femme descendit de son cheval et entra, pendant que son mari attendait dehors. Elle se recommandait avec dévotion à la bienheureuse Marie, quand tout à coup elle s'endormit et la glorieuse Vierge, semblable en tout à cette dame dans ses habits et dans ses manières, s'avança de l’autel; sortit et monta à cheval pendant que la - dame elle-même restait endormie dans l’église. Le mari persuadé que c'était sa femme continua son chemin.

Quand ils furent arrivés au lieu convenu, le prince des ténèbres accourut de son côté avec grand fracas. A peine s'est-il approché que tout d'un coup il frémit et tremblant de stupeur il n'osa avancer. Alors il dit au soldat: « O le plus félon des hommes, pourquoi  m’as-tu joué ainsi et pourquoi te comportes-tu de cette manière quand je t'ai comblé de bienfaits? Je t'avais bien dit de  m’amener ta femme et tu  m’as amené la mère du Seigneur. Je voulais ta femme et tu as amené Marie. Car ta femme ne cesse de me faire tort; je voulais me venger sur elle, et tu  m’as amené celle-là pour qu'elle me tourmentât et qu'elle  m’envoyât dans l’enfer. » En entendant ces paroles, cet homme était stupéfait, la crainte et l’étonnement l’empêchaient de parler. La bienheureuse Vierge Marie dit alors : « Quelle a été ta témérité, esprit méchant, d'oser nuire à une personne pleine de dévotion Pour moi ? Tu ne l’auras pas fait impunément. Voici maintenant la sentence que je lance contre toi: c'est que tu descendes en enfer, et que tu n'aies plus désormais la présomption de nuire à quiconque  m’invoquera avec dévotion. » Et le diable se retira en poussant de grands hurlements. Alors le mari, sautant à bas de son cheval, se prosterna aux pieds de la sainte Vierge, qui le réprimanda et lui ordonna de retourner vers sa femme encore endormie dans l’église et de se dépouiller de tontes les richesses du démon. Et quand il revint, il trouva sa femme qui dormait encore, la réveilla et lui raconta ce qui lui était arrivé. Revenus chez eux, ils jetèrent toutes les richesses du démon, ne cessèrent d'adresser des louanges en l’honneur de fa sainte Vierge qui leur accorda dans la suite une grande fortune.

Un homme accablé sous le poids du péché fut ravi en vision au jugement de Dieu. Et voilà que Satan vint dire : « Il n'y a rien eu cette âme qui vous appartienne en propre; elle est plutôt de mon domaine, d'ailleurs j'ai un titre authentique. » Et le Seigneur lui dit : « Où est ton titre ? » Satan reprit : « J'ai un titre; vous l’avez dicté de votre propre bouche, et vous lui avez donné une sanction éternelle. Vous avez dit en effet: « En même temps que vous en mangerez, « vous mourrez très certainement. » Comme donc il est de la race de ceux qui ont mangé le fruit défendu, à ce titre authentique il doit être condamné à mourir avec moi. » Alors le Seigneur dit : « O homme, il t'est permis de te défendre. » Or, l’homme se tut. Le démon ajouta: « D'ailleurs je l’ai par prescription, depuis trente ans je possède son âme, et il  m’a servi comme un esclave qui est ma propriété. « Cet homme continua à se taire. Le démon reprit : « Cette âme est à moi, car quand elle aurait fait quelque bien, ses mauvaises actions l’emportent incomparablement sur les bonnes. » Mais le Seigneur qui ne voulait pas porter de suite une condamnation contre ce pécheur lui assigna un délai de huit jours, afin que, ce terme expiré, il comparût devant lui et s'expliquât sur tout ce qui lui était reproché. Or, comme il s'en allait de devant le Seigneur, tout tremblant et pleurant, il rencontra une personne qui lui demanda la cause d'une tristesse aussi vive. Et comme il lui eut raconté tout en détail, l’autre lui dit : « Ne crains rien, n'appréhende rien, car sur le premier point je t'aiderai fortement. » Le pécheur lui ayant demandé comment il s'appelait, il lui fut répondu : « La Vérité est mon nom. » Il en trouva une seconde qui lui promit de l’aide sur la deuxième accusation. Il lui demanda comment elle s'appelait et il lui fut répondu : « Je suis la Justice. »

Or, le huitième jour, il comparut en jugement et le démon lui objecta le premier chef d'accusation ; la Vérité répondit : « Nous savons qu'il y a deux sortes de mort,, celle du corps et celle de l’enfer : Or, démon, ce titre que tu invoques. en ta faveur ne parle pas de la mort de l’enfer, mais de celle du corps. Ce qui est évident, puisque tout le monde subit cette sentence, c'est-à-dire que tous meurent corporellement, sans cependant que tous meurent des feux -, de l’enfer. Quant à la mort du corps, oui, elle aura toujours lieu ; mais quant à la mort de l’âme, l’arrêter a été révoqué par le sang de J.-C. » Alors le démon, voyant qu'il avait succombé sur le premier chef, se mit à lui objecter le second. Mais la Justice se présenta et répondit ainsi pour cet homme : « Quoique tu aies possédé cet homme comme ton esclave pendant nombre d'années, cependant toujours la raison voulait le contraire; toujours la raison murmurait de servir un si cruel maître. » A la troisième objection, il n'eut personne pour le défendre. Et, le Seigneur dit : « Qu'on apporte une balance et qu'on pèse les bonnes actions et toutes les mauvaises. Alors la Vérité et la Justice dirent au. pécheur : « Voici la mère de miséricorde assise auprès du Seigneur, aie recours à elle de toute ton âme et essaie de l’appeler à ton aide. » Quand il l’eut fait, la sainte Vierge Marie vint à son secours et elle mit la main sur la balance du côté où se trouvait le pet de bien; mais le diable s'efforçait de faire baisser l’autre plateau ; cependant la mère de miséricorde l’emporta et délivra le pécheur. Celui-ci, revenu alors à lui, se corrigea.

Dans la ville de Bourges, vers l’an du Seigneur 527, comme les chrétiens communiaient le jour de Pâques, un enfant juif s'approcha de l’autel avec les enfants des chrétiens et reçut comme eux le corps du Seigneur. Revenu chez lui, son père lui ayant demandé d'où il venait, l’enfant répondit qu'il avait été à l’église avec les enfants chrétiens, écoliers comme lui, et qu'il avait communié avec eux. Alors le père, rempli de fureur, prit l’enfant et le jeta dans une fournaise ardente qui se trouvait là. A l’instant la mère de Dieu se présenta à l’enfant sous les traits d'une image qu'il avait vue sur l’autel, et le protégea contre le feu dont il ne reçut aucune atteinte. Alors la mère de l’enfant rassembla par ses clameurs un grand nombre de chrétiens et, de juifs. En voyant dans la fournaise l’enfant qui n'avait éprouvé aucun accident, ils l’en retirèrent et lui demandèrent comment il avait pu en échapper. Il répondit : « C'est que cette révérende Dame qui était sur l’autel  m’a prêté du secours et a écarté de moi tout le feu. » Les chrétiens, qui comprirent que c'était de l’image de la sainte Vierge que l’enfant parlait, prirent le père. de l’enfant et le jetèrent dans la fournaise où il fut brûlé aussitôt et consumé entièrement. — Quelques moines étaient avant le jour auprès d'un fleuve et s'entretenaient de bagatelles et de discours oiseux. Et voici qu'ils entendent des rameurs qui passaient sur le fleuve avec une grande rapidité. Les moines leur dirent : « Qui êtes-vous ? » Et ils répondirent : « Nous sommes des démons, et nous portons en enfer l’âme d'Ebroïn, prévôt du roi des Francs qui a apostasié du monastère de Saint-Gall. » En entendant cela, les moines furent saisis d'une très violente peur, et s'écrièrent de toutes leurs forces: « Sainte Marie, priez pour nous. » Et les démons leur dirent : « Vous avez bien,fait d'invoquer Marie, car nous voulions vous démembrer et vous noyer, parce que nous vous trouvons à une heure indue vous livrant à des conversations déréglées. » Alors les moines rentrèrent au couvent et les démons se hâtèrent d'aller en enfer *.

Il y avait un moine fort lubrique, mais fort dévot à la bienheureuse Vierge Marie. Une nuit qu'il allait commettre son crime habituel, il passa devant un autel, salua la sainte Vierge, et sortit de l’église. Comme il voulait traverser un fleuve, il tomba dans l’eau et mourut. Or, comme les démons s'étaient saisis de son âme, vinrent des anges pour la délivrer. Les démons leur dirent : « Pourquoi êtes-vous venus ici? vous n'avez rien en cette âme. » Et aussitôt la bienheureuse Vierge Marie se présenta et les reprit de ce qu'ils avaient osé ravir l’âme du moine. Ils lui répondirent qu'ils l’avaient trouvé au moment où il finissait sa vie dans de mauvaises oeuvres. La sainte Vierge leur dit : « Ce que vous dites est faux, car je sais que s'il allait quelque part, il me saluait d'abord et à son retour, il en faisait autant; que si vous dites que l’on vous fait violence, posons la question au tribunal du souverain Juge. » Et comme on discutait devant le Seigneur, il lui plut que l’âme retournerait à son corps et ferait pénitence de ses actions. Pendant ce temps-là, les frères voyant que l’heure des matines s'écoulait sans qu'on les sonnât * cherchent le sacristain; ils vont jusqu'à ce fleuve et le trouvent noyé. Après avoir retiré le corps de l’eau, ils s'émerveillaient de cet accident, quand tout à coup le moine revint à la vie et raconta ce qui était arrivé. Il passa le reste de sa vie dans de bonnes oeuvres. — Une femme souffrait une foule d'importunités de la part du démon qui lui apparaissait visiblement sous la forme d'un homme : elle employait quantité de moyens de se préserver; tantôt c'était de l’eau bénite, tantôt une chose, tantôt une autre, sans que le démon cessât de la tourmenter. Un saint homme lui conseilla, quand le démon s'approcherait d'elle, de lever les mains et de crier aussitôt : « Sancta Maria, adjuva me. Sainte Marie, aidez-moi. » Et quand elle l’eut fait, le diable, comme s'il eût été frappé d'une pierre, s'arrêta effrayé; après quoi il dit « Qu'un mauvais diable entre dans la bouche de celui qui t'a enseigné cela. » Et aussitôt il disparut et il ne s'approcha plus d'elle dans la suite.

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Mode de l'Assomption de la Sainte Vierge Marie

Le mode de l’Assomption de la très sainte Vierge Marie est rapporté dans un sermon compilé de divers écrits des saints, qu'on lit solennellement dans plusieurs églises, et où l’on, trouve, ce qui suit : «Tout ce que j'ai pu rencontrer dans les récits des saints Pères, du monde entier, touchant le vénérable trépas de la Mère de Dieu, j'ai pris soin d'en faire mémoire en son honneur. Saint Côme, surnommé Vestitor, rapporte des choses qu'il a apprises par une relation certaine de la bouche des descendants de ceux qui en ont été les témoins. Il faut en tenir compte. Voici ses paroles :

Quand J.-C. eut décidé de faire venir auprès de soi la Mère de la vie, il lui fit annoncer par l’ange qu'il lui avait déjà envoyé, comment elle devait s'endormir, de crainte que la mort survenant inopinément ne lui apportât quelque trouble. Elle avait conjuré son fils face à face, alors qu'il était encore sur la terre avec elle, de ne lui laisser voir aucun des esprits malins. Il envoya donc en avant un ange avec ordre de lui parler ainsi : « Il est temps, ma mère, de vous prendre auprès de moi. De même que vous avez rempli la terre de joie, de même vous devez réjouir le ciel. Rendez agréables les demeures de mon Père; consolez les esprits de mes saints ; ne vous troublez pas de quitter un monde corruptible avec toutes ses vaines convoitises, puisque vous devez habiter le palais céleste. O ma Mère, que votre séparation de la chair ne vous effraie pas, puisque vous êtes appelée à une vie qui n'aura pas de fin, à une joie sans bornes, au repos de la paix, à un genre de vie sûr, à un repos qui n'aura aucun terme, à une lumière inaccessible, à un jour qui n'aura pas de soir, à,une gloire inénarrable, à moi-même votre Fils, le créateur de l’univers! Car je suis la vie éternelle, l’amour incomparable, la demeure ineffable, la lumière sans ombre, la bonté inestimable. Rendez sans crainte à la terre ce qui lui appartient.

Jamais personne ne vous ravira de ma main, puisque la terre, dans toute son étendue, est en ma main. Donnez-moi votre corps, parce que j'ai mis ma divinité dans votre sein. La mort ne tirera aucune gloire de vous, parce que vous avez engendré la vie. L'obscurité ne vous enveloppera point de ses ombres parce que vous avez mis ail monde la lumière ; vous ne subirez ni meurtrissure, ni brisure, car vous avez mérité d'être le vaisseau qui  m’a reçu. Venez à celui qui est né de vous afin de recevoir la récompense qui vous est due pour l’avoir porté dans votre sein, pour l’avoir nourri de votre lait; venez habiter avec votre Fils unique; hâtez-vous de vous réunir à lui. Je sais qu'aucun antre amour que celui de votre Fils ne vous tourmente. C'est comme vierge-mère que je vous ai présentée; je vous présente comme le mur qui soutient le monde entier, comme l’arche de ceux qui doivent être sauvés, la planche du naufragé, le bâton des faibles, l’échelle de ceux qui montent au ciel, et la protectrice des pécheurs. Alors j'amènerai auprès de vous les apôtres qui vous enseveliront de leurs mains comme si c'était des miennes. Il convient en effet que les enfants de ma lumière spirituelle, auxquels j'ai donné le Saint-Esprit, ensevelissent votre corps et me remplacent à vos admirables funérailles. » Après ce récit l’ange donne pour gage à la Vierge une palme, cueillie dans le paradis, afin de la rendre assurée de sa, victoire contre la corruption de la mort, il y ajoute des vêtements funèbres; ensuite il regagne le ciel d'où il était venu.

La Bienheureuse Vierge Marie convoqua ses amis et ses parents et leur dit : « Je vous apprends qu'aujourd'hui je dois quitter la vie temporelle; il faut donc veiller, car au trépas de tout le monde, viennent auprès du lit du mourant la vertu divine des anges et les esprits malins. » A ces mots, tous se mirent à pleurer et à dire : « Vous craignez, vous la présence des esprits; quand vous avez été digne d'être la mère de l’auteur de toutes choses, quand vous avez engendré celui qui a dépouillé l’enfer, quand vous avez mérité d'avoir un trône préparé au-dessus des chérubins et des séraphins! Que ferons-nous donc, nous autres? comment fuirons-nous? » Il y avait là une multitude de femmes qui pleuraient et lui demandaient de ne pas les laisser orphelines. Alors la sainte Vierge leur dit pour les consoler : « Si vous qui êtes les mères d'enfants soumis à la corruption, vous ne pouvez supporter d'en être séparées pour un peu de temps, comment donc moi qui suis mère et vierge ne désirerais-je pas d'aller trouver mon fils, le Fils unique de Dieu le Père? Si chacune de vous quand elle a perdu quelqu'un de ses fils, se console en celui qui survit ou dans celui qui doit naître, moi qui n'ai que ce fils, et qui reste pure, comment ne me hâterai-je pas de mettre fin à mes angoisses en allant à lui qui est la vie de tous ? »

Or, pendant que ceci se passait, saint Jean arrive et s'informe de ce qui a lieu. Quand la Vierge lui eut annoncé son départ pour le ciel, il se prosterna par terre et s'écria en pleurant : « Que sommes-nous, Seigneur, puisque vous nous réservez de si grandes tribulations ? Pourquoi plutôt ne  m’avez-vous dépouillé de, mon corps? J'aurais mieux aimé être enseveli par la mère de mon Seigneur, que d'être obligé d'assister à ses funérailles. » Alors la sainte Vierge le mena tout en pleurs dans sa chambre et lui montra la palme et les vêtements ; après quoi elle s'assit sur le lit qui avait, été préparé pour sa sépulture. Et voici qu'on entend un violent coup de tonnerre; un' tourbillon semblable à une nuée blanche se forme, et les apôtres sont déposés, comme la pluie qui tombe, devant la porte de la maison de la sainte Vierge. Ils s'étonnent de ce qui arrive, mais saint Jean vient à eux et leur révèle ce qui a été annoncé par l’ange à la sainte Vierge: comme ils pleuraient tous, saint Jean les consola. Ils essuyèrent donc leurs larmes, entrèrent, et après avoir salué la Bienheureuse Vierge avec. respect, ils l’adorèrent. Et elle dit : « Salut, les enfants de mon Fils unique. » Après avoir écouté le récit qu'ils lui firent de leur arrivée, elle leur manifesta tout. Les apôtres lui dirent : « C'est en tournant nos regards vers vous, très honorable Vierge comme vers notre maître lui-même et notre Seigneur, que nous nous consolions ; c'était là notre seule ressource d'espérer que nous vous avions pour médiatrice auprès de Dieu. » Après qu'elle eut salué Paul en l’appelant par son nom, celui-ci lui dit

« Je vous salue, reine de ma consolation ; car bien que je n'aie pas vu J.-C. dans sa chair, cependant, quand je vous vois, je suis consolé comme si je le voyais lui-même. Jusqu'à ce jour je prêchais aux nations que vous aviez engendré Dieu, maintenant j'enseignerai que vous êtes allée à lui. » Après quoi la sainte Vierge montra ce que l’ange lui avait apporté, et les avertit de ne point éteindre les lampes jusques après son trépas. Il y avait là cent vingt vierges occupées à la servir. Après quoi elle revêtit ses vêtements funèbres et en disant adieu à tous, elle place son corps sur son lit pour mourir; saint Pierre était placé à la tête, saint Jean à ses pieds, les autres apôtres autour du lit, adressant des louanges à la mère de Dieu. Alors saint Pierre prit la parole en ces termes : « Réjouissez-vous, épouse du lit céleste, candélabre à trois branches de la lumière éclante, par qui a été manifestée la clarté éternelle. »

Saint Germain, archevêque de Constantinople atteste aussi que les apôtres se rassemblèrent pour le sommeil de la très sainte Vierge, quand il dit : « O sainte Mère de Dieu, quoique vous ayez été soumise à la mort que ne saurait éviter aucune créature humaine, cependant votre oeil qui nous garde ne s'assoupira point ni ne s'endormira point : car votre trépas n'eut pas lieu sans témoins et votre sommeil est certain. Le ciel raconte la gloire de ceux qui chantèrent sur votre dépouille; la terre rend hommage à la véracité; les nuages proclament les hommages que vous en avez reçus. Les anges, célèbrent les bons offices qui vous ont été rendus, en ce que les ; apôtres se rassemblèrent auprès de vous dans Jérusalem. » Le grand Denys l’aréopagite atteste aussi la même chose en disant : « Ainsi que tu le sais bien, nous nous sommes rassemblés avec beaucoup de nos frères pour voir le corps de celle qui a reçu le Seigneur.-» Or, se trouvaient là Jacques, frère de Dieu, avec Pierre le souverain chef des Théologiens. Ensuite il sembla bon, après ce qu'on avait, vu, que tous les souverains prêtres chantassent des hymnes, selon que chacun avait en soi d'énergie, de bonté vivifiante ou de faiblesse.

Saint Cosme poursuit ainsi sa narration : « Après cela, un fort coup de tonnerre ébranla la maison entière, et un vent doux la remplit d'une odeur si suave, qu'un sommeil profond s'empara de ceux qui s'y trouvaient, à l’exception . des apôtres et de trois vierges qui portaient des flambeaux; car le Seigneur descendit avec une multitude d'anges et enleva l’âme de sa mère. Or, l’éclat de cette âme était si resplendissant qu'aucun des apôtres ne la pouvait regarder. Et le Seigneur dit à saint Pierre : « Ensevelissez le corps de ma mère avec le plus grand respect, et gardez-le soigneusement pendant trois jours, car je viendrai alors, et le transporterai dans le lieu où n'existe point la corruption; ensuite je le revêtirai d'une clarté semblable à la mienne, afin qu'il y ait union et accord entre ce qui a été reçu et ce qui' a reçu. » Saint Cosme rapporte encore un mystère étrange et merveilleux, et qui ne souffre ni investigation curieuse, ni discussion ordinaire : puisque tout ce qu'on dit de la mère de Dieu est surnaturel, admirable, redoutable, plutôt que sujet à discussion. « Car, dit-il, quand l’âme sortit de son corps, ce corps prononça ces mots : « Je vous rends grâces, Seigneur, car je suis digne de votre gloire. Souvenez-vous de moi puisque je suis votre oeuvre, et que j'ai conservé ce que vous  m’avez confié. » Quand ceux qui dormaient furent éveillés, continue saint Cosme, et qu'ils virent sans vie le corps de la Vierge, ils se livrèrent à une grande tristesse et poussèrent des gémissements. Les apôtres prirent donc le corps qu'ils portèrent au monument, en même temps que saint Pierre commença le Psaume : In exitu Israël de Aegypto. Les choeurs des anges louaient la Vierge de telle sorte que Jérusalem fut émue à l’occasion de cette grande gloire. Alors les grands-prêtres envoient une multitude de gens armés d'épées et de bâtons. — Un d'eux se rue sur le grabat, avec l’intention de jeter par terre le corps de Marie, mère de Dieu. Mais parce qu'il l’ose toucher avec impiété, il mérite d'être privé de l’usage de ses mains; elles s'arrachent toutes les deux de ses bras; et restent suspendues au lit funèbre ; en même temps, il éprouve des tourments horribles. Cependant, il implore son pardon, et promet de s'amender.

Pierre lui dit : « Tu ne pourras jamais obtenir le pardon, si tu n'embrasses le corps de celle qui a toujours été vierge, et situ ne confesses que J.-C., qui est né d'elle, est le Fils de Dieu. » Quand il l’eut fait, ses mains se rejoignirent aux coudes d'où elles avaient été arrachées. Et saint Pierre prit une datte de la palme et lui dit : « Va, rentre dans la ville, et pose-la sur les infirmes, et tous ceux qui croiront recevront la santé. » Quand les apôtres arrivèrent au champ de Gethsémani, ils y trouvèrent un sépulcre semblable au glorieux sépulcre de J.-C.; ils y déposèrent le corps avec beaucoup de respect, sans oser toucher au très saint vaisseau de Dieu, mais ils le prirent par les coins du suaire et le placèrent dans le sépulcre, qu'ils scellèrent. Pendant ce temps, les apôtres et les disciples du Seigneur restèrent autour du tombeau, selon l’ordre qu'ils en avaient reçu de leur maître. Le troisième jour, une nuée toute resplendissante l’environne, les voix angéliques se font entendre, une odeur ineffable se répand, tous sont dans une immense stupeur; alors, ils voient que le Seigneur est descendu, et qu'il transporte le corps de la Vierge avec une gloire ineffable. Les apôtres embrassèrent le sépulcre et retournèrent chez saint Jean l’évangéliste et le théologien, en le louant d'avoir été le gardien de la sainte Vierge. Or, il y eut lui des apôtres qui n'assista pas à cette solennité. Dans l’admiration oit le jetait le récit de choses si merveilleuses, il suppliait qu'on ouvrît le tombeau pour s'assurer de la vérité. Les apôtres s'y refusaient sous le prétexte que ce qu'ils lui racontaient devait suffire, dans la crainte que si les infidèles en avaient connaissance, ils publiassent que le corps avait été volé. Mais l’apôtre contristé disait : « Pourquoi me privez-vous de partager un trésor qui nous est commun, quand je suis autant que vous? » Enfin, ils ouvrirent le tombeau, où ils ne trouvèrent pas le corps, mais seulement les vêtements et le suaire.

Au livre III, chap. XL de l’Histoire Euthimiata, saint Germain, archevêque de Constantinople, dit avoir découvert, et le grand Damascène l’atteste comme: lui, que, du temps de l’empereur Marcien, l’impératrice Pulchérie, de sainte mémoire, après avoir fait bâtir à C. P. beaucoup d'églises, en éleva entre autres une admirable auprès des Blaquermes, en l’honneur de la sainte Vierge. Elle convoqua Juvénal, archevêque de Jérusalem, et d'autres évêques de la Palestine, qui restaient alors dans le capitale pour le concile qui se tint à Chalcédoine, et leur dit : « Nous avons appris que le corps de la très sainte Vierge fut enterré dans le champ de Gethsémani; nous voulons donc, pour garder cette ville, y transporter ce corps avec un respect convenable. » Or, comme Juvénal lui eut répondu que ce corps, d'après ce qu'il en avait appris dans les anciennes histoires, avait été transporté dans la gloire et qu'il n'était resté dans le tombeau que les vêtements avec le suaire, le même Juvénal envoya ces vêtements à C. P., où ils sont placés avec honneur dans l’église dont on vient de parler. » Et que personne ne pense que j'aie forgé ce récit à l’aide de mon imagination, mais j'ai raconté ce que j'ai connu par l’enseignement, et d'après lés recherches de ceux qui ont appris ces faits de leurs devanciers, par une tradition digne de toute créance. Ce qui est rapporté jusqu'ici, se trouve dans le discours dont il a été question plus haut. Or, saint Jean Damascènes:, Grec d'origine, raconte plusieurs circonstances merveilleuses au sujet de la très sainte assomption de la sainte Vierge. Il dit donc dans ses sermons :

« Aujourd'hui la très sainte Vierge est transportée dans le lit nuptial du ciel ; aujourd'hui cette arche sainte et vivante qui a porté en soi celui qui l’a créée, est placée dans un temple que n'a pas construit la main des hommes; aujourd'hui la très sainte colombe pleine d'innocence et de simplicité, s'est envolée de l’arche, c'est-à-dire de ce corps qui a reçu Dieu ; elle a trouvé où poser les pieds; aujourd'hui l’immaculée Vierge que n'ont pas souillée les passions terrestres, mais au contraire qui a été instruite par les intelligences célestes, ne s'en est pas allée dans la terre, mais appelée à juste raison, un ciel animé, elle habite dans les tabernacles célestes. Bien que votre bienheureuse âme soit séparée d'après la loi de la nature de votre glorieux corps, et que ce corps soit confié à la sépulture, cependant il ne reste pas la propriété de la mort, et il n'est pas dissous par la corruption : car dans celle qui a enfanté, la virginité est restée intacte ; dans celle qui meurt, le corps reste toujours indissoluble, et il passe à une meilleure et plus sainte vie ; la mort ne le détruit pas, car il doit même durer éternellement. De même que ce soleil éclatant, qui verse la lumière, paraît s'éclipser un instant quand il est caché par un corps sublunaire, sans pourtant perdre rien de sa lumière intarissable, de même, vous, fontaine de vraie lumière, trésor inépuisable de vie, quoique condamnée à subir la mort corporelle pour un court espace de temps, vous versez cependant sur nous avec abondance la clarté d'une lumière qui ne s'altère jamais. De là vient que votre sommeil ne doit pas recevoir le nom de mort, mais de passage, de retraite, ou mieux encore d'arrivée. En quittant votre corps, vous arrivez au ciel. Les anges et les archanges viennent au-devant, de vous : les esprits immondes redoutent votre ascension.

Bienheureuse Vierge, vous n'avez pas été enlevée au ciel, comme Elie, vous n'êtes pas montée comme Paul jusqu'au troisième ciel, mais vous avez atteint au trône royal de votre Fils. On bénit la mort des autres saints parce qu'elle démontre qu'ils sont heureux, mais cela n'existe pas chez vous. Ni votre mort, ni votre, béatitude, ni votre trépas, ni votre départ, pas même votre retraite n'ajoutent rien à la sécurité de votre bonheur; car vous êtes le principe, le moyen et la fin de tous les biens que ne saurait comprendre l’intelligence de l’homme. Votre sécurité, votre avancement réel, votre conception surnaturelle s'expliquent : vous êtes l’habitation de Dieu. Aussi avez-vous dit avec vérité que ce n'est pas à dater de votre mort, mais du moment de votre conception que toutes les générations vous béniraient. La mort ne vous a pas rendue heureuse, mais vous-même vous avez ennobli la mort; nonobstant la tristesse qui l’accompagne,-vous l’avez changée en joie. En effet si Dieu a dit : De crainte que le premier homme n'étende la main et ne cueille du fruit de l’arbre de vie et qu'il ne vive pour toujours; comment celle qui a porté la vie elle-même, la vie qui n'a pas eu de commencement, la vie qui n'aura point de fin, comment ne vivrait-elle point dans le Siècle qui doit durer toujours? Dieu autrefois a chassé du paradis les auteurs du genre humain endormis dans la mort du péché, ensevelis dans les profondeurs de la désobéissance; et qui déjà étaient gâtés par l’infection du péché ; il les a exilés; mais aujourd'hui celle qui a apporté la vie à tout le genre humain, qui a donné des preuves de son obéissance à Dieu le Père, qui a chassé toutes les impressions du vice, comment le paradis ne la recevrait-il pas ? comment le ciel joyeux ne lui ouvrirait-il pas ses portes ? Eve a prêté l’oreille au serpent; elle a avalé la coupe empoisonnée; elle se laisse allécher par la volupté ; elle enfante dans la douleur: elle est condamnée avec Adam. Mais celle qui est véritablement bienheureuse, qui prêta l’oreille à la voix de Dieu, qui. fut remplie du Saint-Esprit, qui porta la miséricorde du Père en son sein, qui conçut sans l’entremise de l’homme, qui enfanta sans douleur, comment la mort en fera-t-elle sa proie ? comment la corruption osera-t-elle quelque chose sur un corps qui a porté la vie elle-même? »

Le Damascène dit encore dans ses sermons : « Il est vrai que, dispersés par toute la terre et occupés à pêcher des hommes, jetant le filet de la parole pour les amener hors des ténèbres où ils étaient ensevelis à la table céleste et aux noces solennelles du Père, les apôtres furent rassemblés et réunis par l’ordre de Dieu, et furent apportés des confins du monde à Jérusalem, enveloppés dans une nuée comme dans un filet. En ce moment nos premiers parents Adam et Eve s'écrièrent : « Venez à nous, ô sacrée et salutaire nourriture, vous avez comblé notre joie ! » De son côté la compagnie des saints qui se trouvait corporellement présente disait : a Demeurez avec nous ; vous êtes notre consolation ; ne nous laissez pas orphelins ; vous êtes notre soutien dans nos travaux, notre rafraîchissement dans nos fatigues; c'est notre gloire de vivre ou de mourir avec vous : car la vie n'est rien pour nous, si nous sommes privés de votre présence. »

Je pense que ce furent ces paroles ou d'autres semblables que les apôtres exprimaient au milieu des sanglots de tous ceux qui composaient l’assemblée. Marie se tournant vers son fils: « Soyez vous-même, lui dit-elle, le consolateur de ceux qu'il vous a plu appeler vos frères et qui sont dans la douleur à cause de mon départ; et ajoutez bénédiction sur bénédiction à l’imposition des mains que je vais faire sur eux. » Ensuite elle étendit les mains et bénit le collège des fidèles, puis elle ajouta : « Seigneur, je remets mon esprit entre vos mains : recevez mon âme qui vous est si chère et que j'ai conservée pure. C'est à vous et non à la terre que je confie mon corps ; conservez-le entier puisqu'il vous a plu l’habiter; Transportez-moi auprès de vous, afin que là où vous êtes, vous, le fruit de mes entrailles, j'y sois et j'y habite avec vous. » Ce fut alors que les fidèles entendirent ces paroles : « Levez-vous, venez, ô ma bien-aimée, ô la plus belle des femmes ; vous êtes belle, mon amie, et il n'y a pas de tache en vous. » En entendant ces paroles, la Vierge recommande son esprit aux soins de son Fils. Alors les apôtres répandent dés torrents de larmes, et couvrent de baisers le tabernacle du Seigneur : le contact de ce sacré corps les remplit de bénédiction et de sainteté. Les maladies disparaissent, les démons s'enfuient, l’air et le ciel sont sanctifiés par la présence de son esprit qui s'élève, la terre l’est à son tour, parce que son corps y est déposé; comme aussi l’eau, par l’ablution de son corps. En effet, ce corps sacré est lavé dans une eau très limpide qui n'a pu le nettoyer, mais qui en a été sanctifiée. Ensuite le saint corps enveloppé d'un suaire blanc est placé sur un lit, les lampes resplendissent, les parfums répandent leur douce odeur, et l’air retentit du chant des hymnes angéliques. Ce fut au milieu du concert que les apôtres et les autres saints qui se trouvaient là, faisaient entendre, en chantant des cantiques divins, que l’arche du Seigneur, soutenue sur les tètes sacrées des apôtres, est amenée de la montagne à la sainte terre de Gethsémani.

Les anges la précèdent et la suivent, les autres étendent des voiles sur le précieux corps, toute l’Eglise l’accompagne. Il s'y trouva aussi des Juifs endurcis par le vieux levain de la méchanceté. On raconte encore que comme ceux qui portaient le corps sacré de la mère de Dieu descendaient de la montagne de Sion, un hébreu, un instrument du diable, poussé par un mouvement téméraire et conduit par une inspiration infernale s'approcha, en courant, du saint corps auprès duquel les anges eux-mêmes tremblaient de s'approcher, et comme un furieux, prit de ses deux mains le lit funèbre qu'il renversa à terre. Mais on dit qu'une de ses mains se sécha comme bois et tomba. C'était merveille de le voir semblable à un tronc inutile, tant que la foi n'eut changé son coeur, et ne l’eut fait repentir avec larmes de son crime. Alors ceux qui portaient le cercueil s'arrêtèrent, jusqu'à ce que le misérable mettant sa main sur le très saint corps, reçut une guérison complète à l’instant qu'il l’eut touché. De là on arrive à Gethsémani, où le saint corps est déposé dans un tombeau vénérable, après qu'il eut reçu les baisers, les embrassements, les larmes des fidèles couverts de sueur et chantant des hymnes sacrés. Mais votre âme ne fut pas laissée dans l’enfer et votre corps n'a pas été atteint par la corruption. Il convenait que le sein de la, terre ne retînt pas le sanctuaire de Dieu, la fontaine qui n'a pas été creusée, le champ vierge, la vigne qui n'avait pas reçu la rosée, l’olivier fécond. Il fut convenable que la Mère fût élevée par le Fils, afin qu'elle montât vers lui  comme il était descendu en elle, afin que celle qui a conservé sa virginité dans son enfantement n'éprouvât pas les atteintes de la corruption en son corps, et que celle qui a porté son créateur, dans son sein habitât les divins tabernacles.. Le Père l’avait prise pour épouse, elle doit être gardée dans le palais céleste : la mère doit jouir de ce qui appartient au Fils. » (Saint Jean Damascène.)

Saint Augustin s'étend aussi fort longuement dans un sermon sur la très sainte Assomption de Marie toujours vierge: « Avant, dit-il, de parler du très saint corps de celle qui toujours a été vierge, et de l’assomption de sa bienheureuse âme, nous commençons par dire que l’Ecriture ne parle pas d'elle après que le Seigneur l’eut recommandée sur la croix au disciple, si ce n'est ce que saint Luc rapporte dans les Actes des apôtres: « Ils étaient tous, dit-il, persévérants unanimement dans la prière avec Marie, mère de Jésus (Actes, I). »

Que dire donc de sa mort? Que dire de son assomption? Puisque l’Ecriture se tait, il ne faut demander à la raison que ce qui est conforme à la vérité. Que la vérité donc soit notre autorité puisque sans elle il n'y a même pas d'autorité. Nous nous basons sur la connaissance que nous avons de la condition humaine quand nous n'hésitons pas à dire qu'elle a souffert la mort temporelle; mais si nous disons qu'elle fut la pâture de la pourriture, des vers et de la cendre, il faut examiner si cet état convient à la sainteté qui la distingue et aux prérogatives qui appartiennent à cette merveilleuse habitation de Dieu. vous savons bien qu'il a été dit à notre premier père : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière. » La chair de J.-C. ne subit pas cette condamnation puisqu'elle ne fut pas soumise à la corruption, Donc elle fut exceptée de la sentence générale la nature qui fut prise de la Vierge. Le Seigneur dit aussi à la femme: « Je t'affligerai de nombreuses misères : tu enfanteras dans la douleur.» Marie a bien enduré les angoisses, puisqu'un glaive perça son âme ; cependant elle enfanta sans douleur.

Donc Marie, quoique partageant les angoisses d'Eve, ne les partagea pas en enfantant avec douleur. Donc celle qui jouit d'une prérogative immense est exceptée de la règle générale. Si donc l’on dit qu'elle a souffert la mort sans cependant que la mort l’ait retenue dans ses liens, serait-ce une impiété de dire qu'il n'ait pas voulu préserver sa mère contre les horreurs de la pourriture, quand il a voulu conserver intacte la pudeur de sa virginité? Est-ce qu'il n'appartenait pas à la bonté du Seigneur de conserver l’honneur de sa mère, lui qui était venu non pour détruire la loi, mais pour l’accomplir ? S'il -1'a honorée pendant sa vie plus que toute autre par la grâce qu'il lui fit de le concevoir, c'est donc chose pieuse de croire qu'il l’honora dans sa mort d'une préservation particulière et d'une grâce spéciale. La pourriture et les vers, c'est la honte de la condition humaine. Or, comme J.-C. est exempt de cet opprobre, Marie en est exempte aussi, puisque J.-C-. est né d'elle. Car la chair de Jésus, c'est la chair de Marie, qu'il éleva au-dessus des astres, honorant par là la nature humaine, mais plus encore celle de sa mère. Si le fils a la nature de la mère, il est de toute convenance que la mère possède la nature du Fils, non pas quant à l’unité de la personne, mais quant à l’unité de la nature corporelle. Si la grâce peut faire qu'il y ait unité sans qu'il y ait communauté de nature, à plus forte raison quand il y a unité en grâce et naissance corporelle en particulier. Il y a unité de grâce comme celle des disciples avec J.-C., selon qu'il en parle lui-même quand il dit : « Afin qu'ils soient un comme nous sommes un » et ailleurs : « Mon père, je veux qu'ils soient avec moi partout où je suis. »

Si donc J.-C. veut avoir avec soi ceux qui, réunis par la foi en lui, sont censés' ne faire qu'un avec lui, que penser, par rapport à sa mère, du lieu où elle soit digne de se trouver, sinon en présence de son Fils? Autant que je puis le comprendre, autant que je puis le croire, l’âme de Marie est, honorée par son Fils d'une prérogative plus excellente encore, puisqu'elle possède en J.-C. le corps de ce Fils qu'elle a engendré avec les caractères de la gloire. Et pourquoi ce corps ne serait-il pas le sien, puisqu'elle le conçut par lui ? S'il n'a pas été au-devant d'elle, je ne reconnais pas là son autorité. Oui, je crois que c'est par lui qu'elle a engendré; car une si grande sainteté est plus digne du ciel que de la terre. Le trône de Dieu, le lit de l’époux, la maison du Seigneur et le tabernacle de J.-C. a le droit d'être où il est lui-même. Le ciel est plus digne que la terre de conserver tin si précieux trésor. L'incorruptibilité et non la dissolution causée par la pourriture est la conséquence directe d'une si grande intégrité. Que ce très saint corps ait été abandonné aux vers comme à leur pâture, je rougirais de le penser, j'aurais honte de le dire! Les grâces incomparables qui lui ont été départies sont de nature à me faire rejeter cette pensée. Plusieurs passages de l’Écriture viennent à l’appui de ce que j'avance. La vérité a dit autrefois à ses ministres : « Où je suis, là aussi sera mon ministre.; » Si cette sentence générale regarde tous ceux qui servent J.-C. par leur croyance et leurs oeuvres, elle s'applique bien mieux encore à Marie qui, sans le moindre doute, l’a aidé par toutes ses œuvres. Elle l’a porté dans ses entrailles, elle l’a mis au monde, elle l’a nourri, elle l’a réchauffé, elle l’a couché dans la crèche, dans la fuite en Egypte elle l’a caché, elle a guidé les pas de son enfance, elle l’a suivi jusqu'à la croix. Elle ne pouvait douter qu'il fût Dieu, puisqu'elle savait l’avoir conçu non par les voies ordinaires, mais par l’aspiration divine. Elle n'hésite pas à croire à sa puissance comme à la puissance d'un dieu quand elle dit, lorsque le vin manquait: « Ils n'ont pas de vin. » Il accueillit sa demande par un miracle; elle savait qu'il le pouvait faire.

Donc, il est clair que Marie par sa foi et par ses oeuvres a aidé J.-C. Mais si elle n'est pas où J.-C. veut que soient ses ministres, où donc sera-t-elle ? Et si elle y est, serait-ce à titre égal ? Et si c'est à titre égal, où est l’égalité devant Dieu s'il ne rend à chacun selon ses mérites? Si c'est avec justice que la sainte Vierge a reçu pendant sa vie une plus grande abondance de grâ ces que les autres, pourquoi donc lui soustraire cette grâce quand elle est morte? Non certes! car si la mort de tous les saints est précaire, la mort de Marie est évidemment très précieuse. Je pense donc qu'il faut déclarer que Marie, élevée aux joies de l’éternité par la bonté de a été reçue avec plus d'honneur que les autres, puisqu'il l’a honorée de sa grâce plus que les autres : et qu'elle n'a point eu à subir après sa mort ce que les autres hommes subissent, la pourriture, les vers et la poussière, puisqu'elle a engendré son Sauveur et celui de tous les hommes. Si la divine volonté a daigné conserver intacts au milieu des flammes les vêtements des enfants, pourquoi ne garderait-elle pas, dans sa propre mère, ce qu'il a gardé dans les vêtements des autres? La miséricorde seule a voulu conserver vivant Jonas dans le ventre de la baleine, et la grâce ne conservera pas Marie contre la corruption ? Daniel fut conservé malgré la faim dévorante des lions, et Marie ne se serait pas conservée après que ses mérites l’ont élevée à une si haute dignité? Puisque dans ce que nous venons de dire, nous reconnaissons que tout a été fait contre les. lois de la nature, nous sommes certains aussi que la grâce a plus fait que la nature pour l’intégrité de Marie. Donc J.-C.; comme fils de Marie, fait qu'elle tire sa joie de lui-même dans son âme et dans son corps. Il ne la soumet pas au supplice de la corruption, puisqu'en enfantant ce divin fils, elle ne fut pas soumise à la perte de sa virginité; en sorte qu'elle est incorruptible en raison des grâces qui l’ont inondée, qu'elle vit intégralement parce qu'elle a mis au monde celui qui est la vie entière de tous. O Jésus, si j'ai parlé comme je l’ai dû, approuvez-moi, vous et les vôtres. Si j'ai parlé autrement que je ne le dois, je vous en conjure, vous et les vôtres, pardonnez-le moi. »

 

 

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Fruit du Mystère: Marie, Tu es un Pont d'Amour entre le Ciel et nous, manifeste Ta présence Maternelle en nos vies, et apprends-nous la Sainteté.

 

Page rédigée le 19 janvier 2008

Mise a jour, le 14 août 2018

 


30 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

Marie Reine Immaculée

Trente-et-unième jour

Marie, Mère admirable

 

Le Père Nieremberg raconte qu'un religieux de la Compagnie de Jésus, grand serviteur de Dieu et très dévot de à Marie, demanda à la Sainte Vierge quel nom il pourrait lui donner qui renfermât quelque chose de Ses grandeurs. Or, un jour que les élèves dont il était le Père spirituel chantait les Litanies, la Très Sainte Vierge lui apparut environnée d'une vive lumière, et lui dit que cette invocation : « Mater Admirabilis », renfermait beaucoup de ses titres, puis elle laissa ce bon religieux si content, si joyeux, si pénétré de ses ineffables grandeurs que, ravi en une douce extase, il s'écriait : « O Mère Admirable ! Mère Admirable ! » et sans cesse il répétait avec amour : « O Mère Admirable ! »

De fait, ajoute le Père Nieremberg, comment ne serait-Elle pas une Mère Admirable, Celle qui est Mère de Dieu, Mère de l’Éternel, Mère du Créateur de toutes choses, Mère du meilleur Fils qui fût jamais, d'un Fils aussi bon et aussi Saint que le Saint Esprit ; Mère de notre vie, de notre Rédempteur, Mère de l'Homme-Dieu ? Comment ne serait-Elle pas Mère Admirable, Celle qui est Mère et Vierge, plus Mère que toutes les mères sur la terre, plus Vierge que toutes les vierges ? Mère Admirable ! Elle n'a été Mère que du Fils qu'Elle a voulu, et Elle ne l'a pas voulu autre qu'un Dieu. Mère Admirable ! Bien que réellement Mère de Dieu, elle ne dédaigne pas cependant d'être la Mère des pauvres hommes. Mère Admirable ! Puisqu'Elle est Mère de Consolation, Mère des grâces, Mère de Miséricorde, Mère des vierges, Mère de toutes les vertus. Oh ! C'est avec raison qu'Elle s'appelle Mère Admirable, Celle qui l'est réellement de tant de manières et à tant de titres.

O mon aimable Rédempteur, béni, loué et remercié soit à jamais Votre Cœur Sacré qui m'a donné une Mère si grande, si élevée, si admirable !

 

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Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

 

Fin du Mois de l'Assomption

 

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Prochain Mois de Dévotion, le Mois du Rosaire, rendez-vous le 30 septembre

29 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Trentième jour

Il faut se préparer, par une Neuvaine, à la Nativité de la Sainte Vierge

 

Aujourd'hui commence la Neuvaine préparatoire à la Nativité de mon Auguste Mère. Cette Fête, dit un pieux auteur, est un jour de faveurs signalées pour tous les dévots serviteurs de Marie ; car si les reines du monde ont l'habitude de se montrer libérales au jour anniversaire de leur naissance, et d'accorder toutes les grâces qu'on leur demande, combien la Reine du Ciel et de la terre ne sera-t-Elle pas plus généreuse envers ses enfants le jour de Sa Nativité ! Chargée qu'Elle est de distribuer toutes les faveurs de Son Fils, Elle puise largement ce jour-là dans le trésor infini de Ses Miséricordes et les répand sur nous à profusion.

Je ferai donc cette neuvaine avec une dévotion toute particulière, et je pratiquerai, autant que je le pourrai, les exercices proposés pour la Neuvaine de l'Assomption. En outre, je réciterai chaque jour 30 je Vous salue Marie (3 dizaines de chapelets NDLR), en l'honneur des jours que Marie a passés dans le sein de Sainte Anne, Sa glorieuse Mère. Elle-même révéla cette pratique à Sainte Mechtilde, qui l'avait supplié de lui apprendre quel exercice elle pourrait faire pendant la Neuvaine préparatoire à la Nativité. « Ma fille, lui dit-Elle, si tu veux M'honorer particulièrement pendant cette Neuvaine, tu réciteras dévotement chaque jour trente je Vous salue Marie en l'honneur des jours que J'ai passés dans le sein de Ma mère. Je jetterais un regard de maternelle tendresse sur tous Mes serviteurs qui Me paieront ce tribut de louange en ces jours, et Je les associerai aux joies que Je ressentis à Ma Nativité ».

Je ferais pareillement une chose fort agréable au Cœur Aimable de Marie, si, pendant cette Neuvaine, je récite fréquemment en son honneur et en l'honneur de Sainte Anne la prière suivante.

 

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Prière

 

Je Vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec Vous, que Votre grâce soit avec moi. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et bénie est Sainte Anne, Votre mère, de laquelle Vous êtes née, ô Vierge Marie, sans souillure et sans péché, de Vous est né Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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28 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-neuvième jour

Paroles mémorables adressées par la Très Sainte Vierge à la Vénérable Sœur Marie de Jésus sur le respect que l'on doit aux Prêtres et spécialement au Souverain Pontife

 

« Ma Fille, Je veux te faire connaître quelle vénération et quel respect Je témoignais aux Prêtres pendant Ma vie : bien que Je fusse réellement Mère de Dieu dont ils étaient les ministres, Je me prosternais à leurs pieds, Je baisais souvent la terre qu'ils avaient foulée, et J'estimais que c'était pour Moi une heureuse fortune. Et pourtant le monde aveugle n'apprécie pas la dignité Sacerdotale, parce qu'ils confond le précieux avec le vil, et traite le Prêtre comme un homme du peuple, tellement qu'entre les deux, il ne fait aucune différence.

Eh bien ! Ma fille, il faut que tu compenses, dans la mesure de tes forces, cet égarement et cet oubli des enfants de l’Église. Saches que du Trône de Gloire où Je suis assise du Ciel, Je contemple avec vénération les Prêtres qui sont sur la terre ; toi aussi, regarde-les toujours avec autant de respect que s'ils étaient à l'Autel, s'ils portaient le Saint Sacrement dans leurs mains où s'ils le possédaient dans leur cœur ; que ce sentiment s'étende jusqu'aux ornements et aux vêtements qu'ils portent. Surtout, professe la plus grande vénération et la plus entière obéissance au Souverain Pontife, et quand tu l'entendras nommer, incline la tête comme tu le fais quand tu entends le Nom de Mon Divin Fils, ou le Mien, puisqu'il tient sur la terre la place de Jésus-Christ : Je le faisais Moi-même pendant Ma vie mortelle, lorsqu'on prononçait devant Moi le nom de Saint Pierre. Or, Je veux que tu marches en tout sur Mes traces, afin que, suivant Mon exemple, tu trouves grâce aux yeux du Très-Haut ».

Si je veux plaire au Cœur Aimable de Marie, je dois m'efforcer de mettre en pratique ces avis précieux qu'Elle a donnés à sa pieuse servante et amie.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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27 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

Marie et Jean Paul II

Vingt-huitième

Le Pape, Vicaire de Jésus-Christ, respect qu'on lui doit

 

La Sainte Église Catholique n'a qu'un chef, qui est Jésus-Christ dans le Ciel ; mais ce Divin Chef a sur la terre un représentant visible, un Vicaire, un dépositaire de sa toute-puissance spirituelle. Ce Vicaire de Jésus-Christ, ce représentant de Dieu, ce grand-prêtre de la religion Chrétienne, c'est le Pape, Évêque de Rome et successeur de Sainte Pierre. Toute monde connaît le passage de l’Évangile selon Saint Matthieu, où Jésus-Christ établit l'Apôtre Saint Pierre chef visible de l’Église et fondement de la société Chrétienne : « Je te dis que tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirais Mon Église, et les puissance de l'Enfer ne prévaudront jamais contre elle : c'est à toi que Je donnerais les clés du Royaume des Cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le Ciel ». Cette promesse n'a pas besoin de commentaire. Le Sauveur l'a confirmé, peu de jours avant Son Ascension, par ces paroles non moins claires de l’Évangile selon Saint Jean : « Pais mes agneaux, pais mes brebis ».

L’apôtre Saint Pierre a donc été choisi par Jésus-Christ pour être la pierre fondamentale de l’Église, le Pasteur des fidèles et des Évêques, le chef spirituel du peuple Chrétien et le dépositaire suprême de toute-puissance de Dieu. Non, il n'est pas possible de rejeter l'autorité de Saint Pierre sans rejeter aussi l’Évangile. Comme homme, Saint Pierre est mort ; comme Pape, il vit et vivra jusqu'à la fin du monde dans la personne des Évêques de Rome ses successeurs. Je prends donc la ferme résolution de rester toujours invariablement attaché au Saint Siège, au Souverain Pontife, Centre de l'Unité Catholique, Pasteur universel et Père spirituel de tous les vrais croyants. Je vénérerais en lui le Vicaire de Jésus-Christ même ; et puisque je connais toutes les tribulations que beaucoup de ses enfants lui font souffrir, puisque je sais combien il gémit à la vue des maux immenses qui affligent l’Église, je prendrai à ses douleurs toute la part qu'un fils rend aux malheurs de son père et de sa mère ; je m'efforcerai d'adoucir ses peines autant qu'il me sera possible, de le consoler par mon affection et surtout d'unir mes prières à celles de tant d'âmes pieuses qui ne cessent de conjurer le Seigneur, au pied des Autels, par les mérites de Son Divin Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, afin qu'il éclaire, par Sa Grâce Divine, les ennemis de l’Église Catholique et du Saint Siège, qu'Il les ramène dans la voie de la Justice et de la Vérité et qu'Il nous donne enfin a tous cette paix véritable que le monde peut bien nous promettre, mais qu'il ne pourrais jamais donner.

 

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Acte de Foi

 

Mon Dieu, je crois fermement et de toute certitude que le Pontife Romain, quand il parle ex cathedra, c'est à dire quand, remplissant l'office de Souverain Pasteur et de Docteur de tous les Chrétiens, par son autorité suprême et apostolique, il définit la Doctrine que doit garder l’Église universelle concernant la Foi et les ; et que ces définitions du Pontife Romain sont par elles-mêmes, et non par le consentement de l’Église, irréformables. Toute cela, je le crois parce que notre Mère la Sainte Église, qui nous le propose à croire, est la colonne et le fondement de la vérité, qu'elle ne s'est jamais trompée et qu'elle ne peut se tromper. (Extrait du Recueil des Indulgences).

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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26 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-septième jour

Vifs sentiments de reconnaissance envers Jésus qui nous a appelés à la vraie Foi dans le sein de l’Église Catholique

 

Oh ! Quelle actions de grâces je devrais rendre au Cœur aimant de mon Jésus, qui, dans Son infinie Miséricorde, a daigné m'appeler à la vraie Foi par le Baptême et me compter parmi les membres de la Sainte Église Catholique ! O Dieu ! Que serai-je, si j'étais né dans les ténèbres du paganisme ou de l'hérésie, et si volontairement je vivais et mourais en dehors de la véritable Église de Jésus-Christ ! Ne serais-je pas éternellement et misérablement perdu ? Sans la Foi, dit l'Apôtre Saint Paul, il est impossible de plaire à Dieu, impossible par conséquent de se sauver. « Comme au temps du déluge, il n'y eut de sauvés que ceux entrèrent dans l'Arche de Noé, tandis que tous ceux qui demeurèrent en dehors périrent misérablement ; de même, après Jésus-Christ, il n'y a de sauvés que ceux qui se trouvent dans la Barque de Pierre, c'est à dire dans la véritable Église, et tous ceux qui restent en dehors par leurs fautes seront éternellement damnés ». Telles sont paroles de Saint Cyprien ; et cette vérité, qu'en dehors de l’Église Catholique il n'y a point de Salut, a été définie par le IV e Concile de Latran : «Extra Ecclesiam nulla est salus.

Mon Jésus m'a donc fait la plus grâce qu'il pût me faire, en m'appelant à la vraie et en m'admettant dans sein de l’Église ; bien plus, les autres grâces qu'il pouvait m'accorder, eussent été, en dehors de celle-là, inutiles pour moi et de nul effet pour la vie éternelle. Oh ! Que je dois être reconnaissant à mon Divin Sauveur pour cet incomparable bienfait ! Il n'a pas agi de même à l'égard de tant d'autres, à qui il n'a pas manifesté comme à moi la vérité de religion Catholique. En effet, si je jette un coup d’œil sur l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, que de nations, que de peuples encore ensevelis dans les ténèbres de l'infidélité ! Et dans l'Europe seulement, la plus civilisée des cinq parties du monde, que de villes, que de provinces, que de royaumes gémissent sous le joug de l'hérésie ? Que de personnes des deux sexes, ayant sucé avec le lait le venin de Luther, de Calvin et des autres hérétiques persistent obstinément dans leur fausse religion et se précipitent chaque jour malheureusement dans les abîmes de l'Enfer !

En effet, s'il est de foi que tous ceux qui meurent en état de péché mortel sont damnés, ceux qui meurent dans l'hérésie volontaire se trouvant en état de péché mortel très grave, il est de foi qu'ils se damnent sans rémission. Et cette vérité est tout à fait conforme à la raison ; car Dieu, qui a enseigné aux hommes la varie religion, ne peut transiger avec une religion fausse inventée par le caprice et substituée par l'orgueil humain à celle qu'il est Lui-même venu apporter au monde. Si Dieu agissait autrement il protégeait le mensonge et récompenserait ceux qui Lui sont rebelles, ce qui répugne au bon sens. Que je suis donc obligé envers mon Seigneur de m'avoir appelé à la vraie Foi et admis au sein de l’Église dans laquelle seule on peut trouver le Salut ! Quelle consolation pour moi, de savoir qu'en vivant dans cette Église, non seulement je suis certain de pouvoir me sauver mais que je me sauverai en effet, à moins que je ne mette moi-même des empêchements à mon Salut !

Eh bien ! aujourd'hui je prends la résolution de réfléchir souvent à une faveur si grande et si inappréciable, que Dieu m'a faite sans que j'eusse méritée, et de Lui en rendre toujours les plus vives actions de grâces. Surtout je me promets de ne passer aucun jour sans prier pour l'exaltation de ma Mère la Sainte Église et pour son Chef, le Souverain Pontife, car ces prières sont souverainement agréables au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie.

Le Seigneur dit un jour à Sainte Gertrude : « Si quelqu'un un Notre Père et un je Vous salue Marie, une prière ou un Psaume, à l'intention et au nom de l’Église Universelle, Je l'accepte comme le fruit des souffrances de Ma Divine Humanité et j'en rends grâce à Mon Père. Puis Je consacre ces prières, Je les multiplie par Ma bénédiction et Je les distribue à toute l’Église, afin qu'elles contribuent à son Salut éternel ». Sainte Marie-Madeleine de Pazzi ne laissait point passer un jour sans recommander à plusieurs reprises au Seigneur la Sainte Église et le Souverain Pontife, et elle exhortait ses religieuses à en faire autant. Une fois, elle demanda à une sœur si elle avait prié ce jour-là pour la Sainte Église et pour son auguste Chef ; et sur sa réponse négative : « Oh ! Dit-elle, animée par un saint zèle, qu'est-ce qu'une épouse du Christ qui ne recommande pas l’Église à Dieu tous les jours ? » Par là elle montrait que c'est pour les épouses de Jésus une obligation particulière de le faire journellement.

 

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Offrande à Dieu le Père des Sainte Plaies de Son Fils pour les besoins de l’Église

 

O Dieu, Père éternel, humblement prosterné à vos pieds, et animé de la plus vive confiance et du plus ardent amour, je Vous offre les mérites et les Plaies Sacrées de Votre Fils unique pour les besoins pressants de la Sainte Église. O Père, tendre Père, que les entrailles de Votre Charité, de Votre Miséricorde infinie, s'émeuvent de compassion pour nous et pour cette Église, que Votre Divin Fils a fondée au prix de Son Sang. Vous voyez, ô bon Père, combien Votre Épouse est persécutée et opprimée par des fils ingrats ! Mon Dieu, à la vue de ces Plaies adorables, que je Vous offre et qui sont comme autant de bouches implorant pour nous Votre Pité et Votre Miséricorde, ne me refusez pas cette grâce si désirée. O Père chéri, ô Seigneur, déposez, oui, déposez, déposez ces traits que Vous êtes sur le point de lancer contre la terre ; calmez Votre trop juste indignation, au nom des Plaies de Jésus Votre Fils unique : je Vous les offre de nouveau, avec ses mérites et avec les Douleurs du Cœur très Pur de Marie, Mère de Jésus et notre Mère. Ainsi soit-il.

O Père éternel, par les Plaies de Jésus, accordez-nous le pardon et la grâce de ne plus Vous offenser jamais.

Une personne bien digne de foi certifie que tous ceux qui récitent avec piété cette offrande cette oraison pour les besoins de l’Église, et qui cherchent à les répandre, ; font une œuvre très agréable au Divin Cœur de Jésus.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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25 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

Sainte Enfance

Vingt-sixième jour

Œuvre de la Sainte Enfance

 

Une autre Institution merveilleuse de la Charité Chrétienne, ayant pour objet non seulement l'avantage temporel du prochain, mais surtout son bien spirituel, c'est l'OEuvre de la Sainte Enfance, ou l'association pour le rachat des enfants infidèles. C'était, chez les peuples anciens, un usage barbare d'exposer, de vendre, de tuer même leurs petits enfants, et cet usage a persévéré jusqu'à nos jours dans beaucoup de région païennes, spécialement en chine (le livre, dont ce texte est extrait a été publié en 1891 NDLR). Dans cet immense empire, tout père à le droit de tuer ses enfants en bas âge. Un père de condition misérable, qui pense ne pas pouvoir élever facilement les enfants qui lui naîtront, ou qui se trouve déjà passablement chargé de famille, fait jeter à l'eau l'enfant qui vient de naître, ou l'abandonne sur la voie publique. Dans les cités populeuses, des voitures circulent çà et là pendant la nuit pour recueillir les enfants abandonnés, puis on les jette tout pêle-mêle dans une fosse immense. Parfois, avant que passent ces voitures, les pauvres petits ont été dévorés, au moins en partie, par les chiens et les porcs qui recherchent cette proie. A Pékin, en trois années seulement, on a recueilli plus de 9 712 de ces enfants que l'on a jetés dans la fosse, et écrasés, ceux que les chiens ont dévorés, ou ceux que les parents dénaturés ont eux-mêmes noyés.

Les Missionnaires Catholiques, qui parcourent tout le monde pour sauver les âmes, regardent comme un de leurs principaux devoir d'arracher à la mort ces petites créatures abandonnées, et de les recueillir dans certaines maisons destinées à ce pieux usage, où il les baptisent, les élèvent et leur donnent l'entretien matériel et le bienfait de l'éducation. Souvent aussi les Chinois vendent leurs enfants quand ils sont un peu grands, et les offrent aux Missionnaires, pour quelques pièces de monnaie, leur disant que s'il ne les achètent pas, ces malheureux seront abandonnés, étouffés et jetés à l'eau. Les Missionnaires en recueillent autant qu'ils peuvent et, pour couvrir tant de dépenses, il s'adressent à la Charité des Catholiques Européens et demandent le concours de leurs aumônes. Cette belle œuvre de Charité, placée sous le patronage de Jésus Enfant et de Sa Divine Mère, produit les fruits les plus abondants et les plus consolants. Je ferai donc une chose agréable au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie, si je travaille à répandre l'Oeuvre de la Sainte Enfance pour venir en aide à ces malheureuses victimes.

Bien que tout enfant baptisé soit, pour ainsi dire membre-né de cette pieuse association, toutefois, en vertu d'un décret du Bienheureux Pie IX, les adultes eux-mêmes peuvent en faire partie comme agrégés et jouir des Indulgences accordées à cette œuvre. Voici quelles sont les obligations des associés : 1° l'aumône d'un sou par mois ; 2° la récitation d'un je Vous salue Marie chaque jour, avec l'invocation : « Vierge Marie et Saint Joseph, priez pour nous et pour les pauvres petits infidèles ». Il suffira d'appliquer à cette intention le je Vous salue Marie du matin et du soir. Les parents peuvent accomplir eux-mêmes ces obligations pour leurs enfants en bas âge. Les principales Indulgences attachées à l'OEuvre de la Sainte Enfance sont : 1° l'Indulgence Plénière aux Fêtes des Patrons de l'Association, c'est à dire la Présentation de la Sainte Vierge (21 novembre), des Saints Anges Gardiens (2 octobre), de Saint Vincent de Paul (27 septembre), de Saint François Xavier (3 décembre), à la condition que l'on fera une prière particulière pour le développement de l’œuvre ; 2° l'Indulgence de 40 jours pour chaque associé et pour tous ceux qui, de quelques manière, s'occuperont de l’œuvre pour l'amour du Saint Enfant Jésus et pour le Salut des âmes.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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24 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-cinquième jour

Excellence et fruits merveilleux de l'OEuvre de la Propagation de la Foi

 

C'est avec beaucoup de raison qu'on a appelé l'Oeuvre de la Propagation de la Foi une œuvre éminemment Catholique, une œuvre Divine, l'œuvre de Dieu par excellence. Oh ! Qui pourrait connaître à fond l'excellence de cette œuvre et les biens immenses qu'elle procure ! Or, chacun des associés à la Propagation de la Foi participe d'une manière spéciale à tous ces avantages. Il est bon de rappeler ici ce que disait un illustre prélat : « Tous les confrères de la Propagation de la Foi, qui persévèrent d ans cette pieuse société, coopèrent avec Jésus même au Salut du monde et deviennent en quelque sorte, sans sortir de leur maison, apôtres et missionnaires des deux mondes. Il prêchent l’Évangile, administrent le Baptême, brisent les idoles, bâtissent les églises, fondent les écoles, transforment les peuples, ouvrent le Ciel à une multitude d'âmes ; enfin, participant aux fatigues des apôtres et aux souffrances des martyrs, ils partageront un jour leur récompense ».

Or, pour être agrégé à cette pieuse Association et participer aux biens précieux qu'elle procure, il suffit de donner un sou par semaine, cinquante-deux sous par an, à celui qui est chargé de recueillir les offrandes, et de réciter chaque jour un Notre Père et et un je Vous salue Marie ; on peut même appliquer, une fois pour toutes, à cette intention le Notre Père et le je Vous salue Marie de la prière du soir ou du matin en y ajoutant chaque fois l'invocation : « Saint François Xavier, priez pour nous ». « Quand même, dit un pieux auteur, en m'associant à cette Œuvre, je ne devrais procurer que la conversion d'un seul infidèle à la religion Catholique, quel bien n'aurais-je pas fait en procurant à Dieu un véritable adorateur, et en sauvant une âme ? Quelles faveurs ne pourrais-je pas attendre, en retour, de Dieu que j'aurais ainsi glorifié ? Quelles grâces et quelles bénédictions, de cette âme par moi soustraite à la damnation éternelle ? C'est le sentiment des plus graves auteurs, que travailler avec zèle à la propagation de l'Oeuvre divine est un signe de prédestination ».

Ainsi, sans fatigue et à peu de frais, en m'associant a cette Œuvre Divine, je participe à des faveurs immenses. Je puis en outre gagner l'Indulgence Plénière deux fois par mois, et une autre Indulgence Plénière, aux Fêtes de l'Invention de la Sainte Croix (14 septembre), de l'Annonciation (25 mars), de l'Assomption (15 août), de Saint François-Xavier (3 décembre), comme aussi à l'article de la mort, en invoquant au moins de cœur le Saint Nom de Jésus. Je puis enfin gagner l'Indulgence de 100 jours, chaque fois que je réciterai le Notre Père et le je Vous salue Marie, suivis de l'invocation à Saint François Xavier, ou que j'accomplirai une œuvre quelconque de dévotion ou de Charité en faveur des missions.

 

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Oraison de Saint François-Xavier pour la conversion des infidèles

 

O Dieu éternel, créateur de toutes choses, souvenez-Vous que les âmes des infidèles que Vous avez créées à Votre image et à Votre ressemblance qu'elles sont créées. Voici, ô mon Dieu, que Jésus a subi pour elles la mort la plus cruelle. O Seigneur, veuillez, je Vous en conjure, ne plus permettre que Votre Fils soit méprisé des infidèles ; mais apaisé par les prières de Vos Saints et de l’Épouse de Votre Fils, la Sainte Église, souvenez-Vous de Votre Miséricorde, et oubliant leur idolâtrie et leur infidélité, faites qu'ils reconnaissent, eux aussi, Celui que Vous avez envoyé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, par lequel nous avons été sauvés et délivrés des enfers, et à qui gloire soit rendue dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Le Bienheureux Souverain Pontife Pie IX, par un Rescrit de sa propre main (24 mai 1847) accorda l'Indulgence de 300 jours à tous les fidèles qui réciteront dévotement et d'un cœur contrit la susdite prière.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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23 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-quatrième jour

Recommander souvent les infidèles au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie

 

Je ne laisserai point passer un jour sans demander au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie la conversion de toutes les âmes qui se trouvent encore malheureusement ensevelies dans les ténèbres de l'erreur et de l'infidélité. Oh ! Que ces prières seront agréables à mon bien-aimé Sauveur et à ma Tendre Mère ! Saint Alphonse dit que l'âme pénétrée d'un sincère amour pour Jésus et Marie voudrait leur gagner tous les cœurs.

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi, au rapport de ses historiens, désirait si ardemment la conversion et le Salut des pauvres infidèles, qu'elle portait presque envie aux oiseaux, parce qu'ils peuvent voler et se diriger à leur gré ; elle eût voulu pouvoir parcourir le monde, sans nuire à sa Profession, pour convertir les âmes à la Foi. D'autres fois elle disait : « Oh ! Qui me donnera de pénétrer chez les infidèles, au fond de l'Inde, et de prendre ces malheureux pour les instruire dans notre Foi, afin que Jésus les possède, et qu'ils possèdent Jésus ? » Pour coopérer, autant qu'elle pouvait à leurs conversion, elle appliquait à cette intention ses œuvres de religion, de nombreuses Communions et beaucoup de pénitences afflictives auxquelles elle se condamnait.

Mais non contente d'être elle-même dévorée de ce zèle, pour obtenir plus de résultat, elle tâchait de l'inspirer aux autres, surtout aux personnes placées sous sa direction. Aussi le matin, quand elle les réunissait pour le travail ou pour les autres exercices du Monastère, ne rêvant que la conversion des Indiens, elle disait : « Mes Sœurs, offrons à Dieu pour eux tout ce que nous ferons aujourd'hui ». Ou bien : « Demandons à Dieu, autant de ces âmes que nous ferons de pas dans le Monastère ». Ou bien encore : « Demandons au Seigneur autant d'âme que nous réciterons de paroles dans l'Office Divin ». Si elles cousaient : « Demandons-en autant que notre aiguille coudra de points ». Lavaient-elles le linge, Sainte Marie-Madeleine de Pazzi les exhortait à demander autant de conversions qu'elles plongeraient de fois leurs mains dans l'eau. Enfin chaque exercice lui fournissait l'occasion de renouveler ces souhaits.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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22 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-troisième jour

Trois exemples à l'appui de ce qui a été dit concernant les fruits de l'aumône

 

Le premier fait regarde Saint Grégoire le Grand. On raconte que ce Saint Pape, étant encore Abbé, fit un jour l'aumône à un Ange qui la lui demanda sous les traits d'un pauvre naufragé. Or, quelques temps après son élévation au Souverain Pontificat, il eût la visite du même Ange qui lui dit : « Le Seigneur, pour récompenser votre aumône, a voulu vous établir le Pasteur universel de Son Église et Son Vicaire sur la terre ; de plus, Il m'a commandé de demeurer près de vous pour prendre un soin particulier de vos affaires et pour obtenir de Dieu tout ce que vous désirerez ». Saint Grégoire s'humilia profondément devant Dieu et dit, en versant des larmes de tendresse : « Si, pour récompenser une petite action, Dieu m'a élevé au fait de toutes les dignités et de tous les honneurs du monde ; si, de plus, Il m'a donné l'assistance extraordinaire d'un de Ses Anges, quelle récompense n'accordera-t-Il pas, quand je ferai de plus grandes aumônes et que j'observerai Sa Sainte Loi ? »

Le Second exemple est tiré de la vie de Saint François Xavier. Ce Saint était lié intimement avec un certain Pierre Veglio, et il l'avait engagé à faire des pénitences corporelles auxquelles il ne pouvait se résigner. François Xavier s'approcha de lui et lui demanda, pour l'amour de Dieu, quelque aumône, afin de doter une jeune fille dont la vertu était en péril. Pierre lui répondit en souriant : « Père, vous venez on ne peut plus mal ; est-ce le moment de vous donner mon bien, quand je m'épuise à gagner celui des autres ? Allons, ne troublez pas plus longtemps notre jeu ; voici ma clef ; allez à ma maison et prenez ce qu'il vous faut ; je me fie à vous ». Le Saint y alla, prit 300 ducats et rendit la clef à Pierre en le remerciant. A son retour, celui-ci voulut voit ce qui manquait à sa cassette, et la trouva intacte. Dès qu'il rencontra Saint François, il se plaignit de ce qu'il n'avait pas profité de son offre. « J'en ai si bien profité, reprit le Saint, que j'ai emporté 300 ducats ». « Cela ne se peut, répliqua Pierre ; mais quoi qu'il en soit, vous m'avez fait grand peine en ne prenant rien, ou en prenant si peu. Quand je vous ai donné la clef, mon intention était que vous prissiez la moitié des 30 000 écus qui se trouvaient dans le coffre ; l'autre moitié eût suffi pour mes besoins ».

A la vue d'une telle générosité, le Saint, mû par un esprit prophétique : « Pierre, lui dit-il, Dieu a reçu votre offrande, et je vous promets de sa part que vous serez toujours ici-bas à l'abri du besoin et qu'au temps fixé pour votre mort, vous en reconnaîtrez les approches, afin de vous y préparer, lorsque le vin vous semblera amer ». Cette prédiction se réalisa, Pierre vécu encore de longues années dans la prospérité ; mais un jour qu'il mangeait avec ses amis, le vin lui parut amer. Se rappelant alors la prédiction du Saint, il fit son testament, distribua de grandes aumônes au pauvres, prit congé de ses amis et disposa tranquillement dans l'église ses propres funérailles. Sa mort fut un paisible sommeil. Il s'envola de cette terre pour recevoir la belle récompense du Seigneur qui protège les hommes charitables pendant leur vie et à l'instant de la mort et qui leur donne ensuite une éternelle félicité au sein de la gloire.

Le troisième exemple, qu'on peut lire dans la vie de la Bienheureuse Anne-Marie Taïgi, dont la cause de canonisation a été entreprise et autorisée à Rome en 1862. Cette âme fervente apprit, à la mort d'un personnage de sa connaissance, qu'il était sauvé par un sou donné à un pauvre. Importuné par ce mendiant qu'il connaissait et qu'il n'estimait ni n'aimait, il avait dû se faire violence pour s'arrêter et triompher de sa répugnance pour lui faire cette minime aumône. Dieu avait payé cet acte de vertu en ouvrant à son auteur le fleuve sacré de ses grâces célestes qui l'excitèrent à d'autres actions agréables à Dieu et très méritoires par ce fait.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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