12 décembre 2021

Neuvaine au Saint Enfant Jésus

Neuvaine au Saint Enfant Jésus

du 16 au 24 décembre

 

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Histoire

 

En 1628, une princesse allemande apporta aux Pères Carmes déchaussés de Prague une statuette de l'Enfant Jésus, en leur disant : « Honorez bien cet Enfant Jésus, et rien ne vous manquera ».

Les religieux qui étaient alors fort éprouvés, placèrent la statue dans leur chapelle et lui rendirent hommage. Dès ce moment, des bénédictions de tous genres affluèrent sur le couvent. Les champs des pères, auparavant frappés de stérilité, produisirent, cette année-là, d'abondantes récoltes. Le même fait se renouvela bien des fois dans la suite, malgré les gelées, la grêle ou les orages qui ravageaient les champs voisins. Des ressources suffisantes arrivèrent aux religieux pour pourvoir à leur entretien et continuer la construction de l'église ou du monastère. En outre, la providence envoya d'excellents novices, heureusement doués pour les aptitudes et la vertu, qui devinrent les plus fervents adorateurs de l'Enfant Jésus.

Chose remarquable : dès que la dévotion à l’Enfant Jésus se relâchait, aussitôt les bénédictions se retiraient et les calamités revenaient. Mais si les pieux exercices reprenaient, la paix rentrait dans la communauté et avec elle la prospérité.

À vous aussi nous disons : « Honorez bien cet Enfant Jésus et rien ne vous manquera ».

 

Introduction

 

Cette dévotion a trois siècles. Tous ceux qui approchent de la statue miraculeuse de l’Enfant Jésus et prient avec foi devant elle, obtiennent assistance dans les périls, consolation dans les tristesses, secours dans la pauvreté, soulagement dans les angoisses, lumière dans les ténèbres (spirituelles ou corporelles), grâces dans les aridités, santé dans les maladies, espérance aux heures de découragement. L'Enfant Jésus apporte un remède et procure la guérison à tous les maux que nous pouvons rencontrer. C'est encore lui qui met la paix dans les familles, termine les procès, délivre les prisonniers et sauve les condamnés à mort, bénit les unions stériles. Ajoutons qu'Il est surtout le céleste médecin des enfants, qu'Il donne aussi le succès aux examens, de l'ouvrage ou un emploi à ceux qui en manquent.

Il fait du bien à tous. C'est principalement à la suite de pieuses neuvaines qu’Il est prodigue de ses bienfaits. Puissent ces quelques pages Le faire connaître et aimer de plus en plus.

 

Enfant Jésus du Carmel de Bordeaux (1)

 

Prières quotidiennes

 

Prière au saint Enfant Jésus de Prague

du père Cyrille, son fidèle serviteur.

 

Ô Saint Enfant Jésus, j'ai recours à vous. Je vous en prie par votre sainte Mère, assistez-moi dans cette nécessité (On expose ici l'objet de sa demande), car je crois fermement que votre divinité peut me secourir. J'espère avec confiance obtenir votre sainte grâce. Je vous aime de tout mon cœur et de toutes les forces de mon âme. Je me repens sincèrement de mes péchés, et je vous supplie, ô bon Jésus, de me donner la force d'en triompher. Je prends la résolution de ne plus jamais vous offenser et je viens m'offrir à vous dans la disposition de tout souffrir plutôt que de vous déplaire. Désormais je veux vous servir avec fidélité. Pour l'amour de vous, ô divin enfant, j'aimerai mon prochain comme moi-même. Enfant plein de puissance, ô Jésus, je vous en conjure de nouveau, assistez-moi dans cette circonstance (nommez-la), et faites-moi la grâce de vous posséder éternellement dans le ciel avec Marie et Joseph, et de vous y adorer à jamais avec les saints anges. Ainsi soit-il.

 

Litanies du Saint Nom de Jésus

 

Seigneur, ayez pitié de nous,

Jésus-Christ, ayez pitié de nous,

Seigneur, ayez pitié de nous,

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.


Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous,

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous,

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous,

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous,

Jésus, fils du Dieu vivant, ayez pitié de nous,

Jésus, splendeur du Père, ayez pitié de nous,

Jésus, pur éclat de la lumière éternelle, ayez pitié de nous,

Jésus, roi de gloire, ayez pitié de nous,

Jésus, soleil de justice, ayez pitié de nous,

Jésus, fils de la Vierge Marie, ayez pitié de nous,

Jésus aimable, ayez pitié de nous,

Jésus admirable, ayez pitié de nous,

Jésus, Dieu fort, ayez pitié de nous,

Jésus, Père du siècle à venir, ayez pitié de nous,

Jésus, ange du grand conseil, ayez pitié de nous,

Jésus, très puissant, ayez pitié de nous,

Jésus, très patient, ayez pitié de nous,

Jésus, très obéissant, ayez pitié de nous,

Jésus, doux et humble de cœur, ayez pitié de nous,

Jésus, qui chérissez la chasteté, ayez pitié de nous,

Jésus, qui nous honorez de votre amour, ayez pitié de nous,

Jésus, Dieu de paix, ayez pitié de nous,

Jésus, auteur de la vie, ayez pitié de nous,

Jésus, modèle des vertus, ayez pitié de nous,

Jésus, notre Dieu, ayez pitié de nous,

Jésus, notre refuge, ayez pitié de nous,

Jésus, père des pauvres, ayez pitié de nous,

Jésus, trésor des fidèles, ayez pitié de nous,

Jésus, bon pasteur, ayez pitié de nous,

Jésus, vraie lumière, ayez pitié de nous,

Jésus, Sagesse éternelle, ayez pitié de nous,

Jésus, bonté infinie, ayez pitié de nous,

Jésus, notre voie et notre vie, ayez pitié de nous,

Jésus, joie des anges, ayez pitié de nous,

Jésus, roi des patriarches, ayez pitié de nous,

Jésus, maître des apôtres, ayez pitié de nous,

Jésus, force des martyrs, ayez pitié de nous,

Jésus, lumière des confesseurs, ayez pitié de nous,

Jésus, pureté des vierges, ayez pitié de nous,

Jésus, couronne de tous les saints, ayez pitié de nous,

Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Jésus

Soyez-nous propice, exaucez-nous, Jésus


De tout mal, délivrez-nous, Jésus

De tout péché, délivrez-nous, Jésus

De votre colère, délivrez-nous, Jésus

Des embûches du démon, délivrez-nous, Jésus

De l'esprit de fornication, délivrez-nous, Jésus

De la mort éternelle, délivrez-nous, Jésus

Du mépris de vos divines inspirations, délivrez-nous, Jésus

Par le mystère de votre sainte Incarnation, délivrez-nous, Jésus

Par votre nativité, délivrez-nous, Jésus

Par votre enfance, délivrez-nous, Jésus

Par votre vie toute divine, délivrez-nous, Jésus

Par vos travaux, délivrez-nous, Jésus

Par votre agonie et par votre passion, délivrez-nous, Jésus

Par votre croix et par votre abandon, délivrez-nous, Jésus

Par vos langueurs, délivrez-nous, Jésus

Par votre mort et par votre sépulture, délivrez-nous, Jésus

Par votre résurrection, délivrez-nous, Jésus

Par votre ascension, délivrez-nous, Jésus

Par vos joies, délivrez-nous, Jésus

Par votre gloire, délivrez-nous, Jésus


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Jésus

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Jésus

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Jésus

 

Que le nom du Seigneur soit béni,

maintenant et dans tous les siècles.


Prions

 

Seigneur Jésus-Christ, qui avez dit : Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez, et l'on vous ouvrira; faites-nous, s'il vous plaît, la grâce de concevoir l'affection de votre amour divin, afin que nous vous aimions de tout notre cœur, en vous confessant de bouche et d'action, et que jamais nous ne cessions de vous louer. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen.

 

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Premier jour

La naissance de Jésus

 

Je me représente l'Enfant Jésus dans la grotte de Bethléem, enveloppé de pauvres langes, couché sur la paille dans une crèche, entre deux animaux qui le réchauffent de leur haleine... Qu'il est pauvre, qu'il est petit, qu'il est faible et impuissant !

Cependant, Marie et Joseph l'adorent à genoux comme leur Seigneur. Des chœurs d'anges chantent dans les airs sa gloire. La nuit qui le voit naître brille comme le jour, et une étoile miraculeuse annonce sa naissance.

Ma foi de chrétien me dit que cet enfant est mon Créateur, le Tout-Puissant, l’Éternel, l'Infini ; c'est mon Dieu qui vient de se faire homme pour moi. Il a pris un corps et une âme semblables à mon corps et à mon âme, au sein de la Vierge Marie, par un miracle du Saint-Esprit. Sa sainte Mère vient de le mettre au monde. Saint Joseph lui servira de père et de gardien. Il grandira en âge et en sagesse. Il travaillera comme ouvrier à la sueur de son front jusqu’à l'âge de trente ans. Enfin, après avoir, durant trois années, prêché son évangile, fait d'éclatants miracles et établi son Église, Il donnera sa vie pour moi sur la croix, prenant sur lui mes péchés et leur châtiment.

Celui qui croira en lui et aura pratiqué sa doctrine, sera sauvé; celui qui aura refusé de croire, sera perdu pour l'éternité.

 

Acte de foi

 

Mon Jésus, je crois à votre parole : Elle est la vérité même. Vous connaissez toutes choses. Je crois comme certaines toutes les vérités que vous avez enseignées à vos apôtres et confiées à votre Église pour qu'elle me les enseigne à son tour.

Je crois en particulier que vous êtes le Fils unique de Dieu, et Dieu vous-même avec le Père et le Saint Esprit; que vous vous êtes fait homme et avez souffert la mort pour nous racheter de l'enfer. Je crois que Marie est votre mère bénie, qu'elle a toujours été sans péché, et qu'elle est toujours demeurée vierge.

Seigneur Jésus, à cause de votre parole, je crois au ciel, à l'enfer, au purgatoire, à votre présence réelle dans le Saint-Sacrement.

Je crois aussi qu'il est juste et profitable d'honorer la Sainte Vierge et les saints, ainsi que leurs images et surtout les vôtres, ô mon Rédempteur ; je veux particulièrement honorer celle qui vous représente dans votre enfance. Divin Enfant Jésus, conservez et augmentez toujours en moi le don inestimable de la foi. Sainte Marie, Mère de Dieu et ma mère, priez pour moi afin que je ne m'expose pas à perdre la foi en des compagnies ou des lectures imprudentes, et que je conforme toujours ma vie à ma croyance.

 

Prières quotidiennes

 

Deuxième jour

Le Nom de Jésus

 

Le huitième jour après Sa naissance, l'Enfant fut circoncis, et on Lui donna le nom de Jésus... Ce nom sacré fait toute mon espérance…

Le péché m'avait fermé le ciel, mais le Fils de Dieu est descendu sur la terre et a lavé dans son sang divin tous les péchés du monde. Aujourd'hui, petit enfant, Il en répand les premières gouttes sous le couteau de la circoncision. C'est à cause de ce sang répandu que son Père céleste veut qu'aussitôt on lui impose le nom le plus glorieux qui se puisse trouver: le nom adorable de Jésus qui signifie Sauveur. Grâce à ce sang et à ce Nom, tous les hommes de bonne volonté seront sauvés.

Par le nom de Jésus je puis obtenir toutes grâces : le pardon de mes péchés et des secours pour n'y plus retomber, l'amitié de Dieu, le ciel et même les biens de ce monde, s'ils ne sont pas nuisibles à mon salut. Il suffit que je demande tout cela à Dieu avec persévérance et par le nom de Jésus, Son Fils. C'est notre Seigneur lui-même qui l'a déclaré dans l’évangile : « Tout ce que vous demanderez à mon Père en Mon Nom, Il Vous l'accordera ».

Rien n’est impossible à celui qui invoque le saint Nom de Jésus

 

Acte d’Espérance

 

Dieu de bonté, j'espère fermement surmonter toutes les difficultés de la vie présente et parvenir au bonheur éternel, avec le secours de votre grâce, que vous m'avez promise et qu'a méritée pour moi Jésus-Christ, mon Sauveur.

Même si tous les maux et toutes les peines venaient à fondre sur moi, Vous êtes assez bon et assez puissant pour m’en délivrer, si je vous le demande.

Même si j'avais commis tous les crimes de la terre, Votre miséricorde est si grande, ô mon Dieu, qu'elle pardonnerait encore volontiers à mon repentir, à cause du sang de mon Rédempteur.

Seigneur Jésus, même si j’avais tous les défauts et tous les vices, je me corrigerai certainement avec l'appui de votre saint Nom.

Sainte Marie, Mère de Dieu et ma mère, si une folle présomption venait à m'emporter, retenez-moi par la crainte du Seigneur ; et quand le découragement tentera de m'abattre, relevez mon âme par une confiance sans borne dans le Père des cieux, en Jésus-Christ, mon Sauveur, et en vous ma bonne mère, que je ne veux jamais cesser de prier.

 

Histoire

 

En 1650, un noble gentilhomme, habitant la ville de Prague, était tourmenté de la crainte imaginaire de perdre la haute position qu'il occupait dans l’état. Sa peine devint si grande que, pour échapper à la disgrâce dont il se croyait à tort menacé, il résolut de mettre fin à ses jours. Déjà il avait fait les funestes préparatifs, lorsque le père Cyrille vint frapper à la porte de sa demeure. Le père réussit à lui inspirer confiance en la puissance de l'Enfant Jésus, et l'amena aux pieds de la statue miraculeuse dans la chapelle des Carmes déchaussés. À peine le malheureux eut-il remarqué l'air de bonté et de douceur que respire la sainte image, qu'il fondit en larmes ; son cœur se dilata et le sombre désespoir fut dissipé. Il se confessa, communia et se vit pour toujours délivré de ses mortelles angoisses.

Vous même, lorsque vous serez accablé sous le poids de vos peines, allez à l'Enfant Jésus, à son Image miraculeuse, recourez à son saint Nom et il vous soulagera.

 

Prières quotidiennes

 

Troisième jour

La visite des bergers

 

Je vois les bergers, avertis par les anges, accourir, durant cette nuit brillante, à la grotte solitaire de Bethléem. Ils y pénètrent avec un religieux respect et s'agenouillent autour de la crèche. Avec quelle attention amoureuse, ils contemplent le divin Enfant qui sourit à leurs hommages! Ils Lui disent au moins du cœur: “ Vous êtes vraiment le Messie promis, le Sauveur d'Israël. ” C'étaient des gens simples, mais craignant Dieu et chers à son cœur.

Ces bergers me prêchent le plus grand de mes devoirs: celui d'aimer Dieu. Depuis toujours Il pense à moi avec amour; c'est par amour qu'il m'a créé. D'ailleurs Dieu m'a aimé le premier, afin de me faire jouir de son propre bonheur durant l'éternité. Son amour pour moi a été si loin qu'Il m'a donné son Fils unique et l'a livré à la mort de la croix pour l'expiation de mes péchés. De son côté Dieu le Fils m'a aimé jusqu'à s'anéantir et embrasser la pauvreté, les mépris, les supplices pour toucher mon cœur et m'attirer à Lui. Que me demande-t-il en retour? Que je l'aime et que j'aime son Père de tout mon cœur, de toutes mes forces, plus que moi-même, plus que ma vie, plus que mes proches et mes amis, mes biens ou mon plaisir…

Est-ce ainsi que j'aime Dieu ?

 

Acte d’amour de Dieu

 

O Dieu ! Qui êtes la bonté et la beauté mêmes, la douceur, la sagesse, la puissance et la science, je vous aime et vous estime au-dessus de tout à cause de vous-même. Je vous aime aussi pour les bienfaits sans nombre dont vous m'avez comblé et que je reçois encore à tous les instants de votre inépuisable bonté. Nul bien ne m'arrive qui ne soit de vous. Tant de fois vous m'avez pardonné au lieu de me précipiter dans les flammes éternelles! Seigneur, je suis très heureux de ce que, dans votre royaume, vous jouissez d'une gloire et d'une félicité infinie. Je désire que, sur la terre, toutes les créatures vous aiment, vous louent et vous servent d'une manière parfaite, comme vous le méritez.

Mon Dieu, je veux tout ce que vous voulez, comme vous le voulez et quand vous le voulez.

Saint Enfant Jésus, je vous aime de tout mon cœur ; je regarde votre amitié et celle de votre Père comme mon bien le plus précieux, et je préfère tout sacrifier plutôt que de la perdre. Celui qui pèche n'aime pas, il reste dans la mort et l'inimitié de Dieu.

Sainte Mère de Jésus-Christ, priez pour moi afin que je ne commette pas le péché mortel, que je ne demeure point dans la mort du péché, mais que je vive toujours dans l'amour de mon Dieu. Ô Marie, vous m'aimez comme votre enfant, je veux toujours vous aimer comme ma mère. Obtenez-moi surtout le véritable amour de Votre Fils.

 

Histoire

 

En 1733, un ecclésiastique de Prague s'était chargé de l'éducation de son neveu, devenu orphelin. Sollicitudes incessantes, sacrifices, admonitions, il n'épargna rien pour le former et l'instruire. Peines inutiles. Le neveu ne répondit en rien au dévouement de son oncle. Après deux ans d'études, il ne savait rien et ne pensait qu'à s'amuser. Notre abbé était au désespoir. Il alla célébrer plusieurs fois la sainte messe à l'autel de l'Enfant Jésus miraculeux pour cet enfant revêche, et le décida à réciter tous les jours, devant la sainte image, cette prière : « Écoutez, mon Jésus, les soupirs de mon cœur: pour la vertu, l'étude, inspirez-moi l'ardeur ». Le divin Sauveur se laissa toucher et changea le cœur de l'incorrigible jeune homme, qui devint la consolation de son oncle, tant par sa ferveur que par son application au travail. Il se corrigea si bien que, quelques années après il quittait tout pour suivre Jésus-Christ dans l'ordre des frères prêcheurs.

Demandons le don du divin amour à l'Enfant Jésus. Il en a apporté le feu sur la terre et Il voudrait en enflammer tous les cœurs. Efforçons-nous de l'aimer et de le faire aimer.

 

Prières quotidiennes

 

Quatrième jour

Les présents des Mages

 

Je vois les rois mages quitter leur pays, et guidés par une étoile merveilleuse, venir en Judée pour y adorer le messie nouveau-né, et lui offrir leurs présents.

L'étoile s'arrête au-dessus de la grotte de Bethléem... Eh quoi ! Serait-ce là la demeure du nouveau roi ?... Oui, c'est là ! Ce nouveau roi aime la pauvreté et l'humiliation. Éclairés par la foi, les rois mages pénètrent dans l'étable et reconnaissent leur Créateur dans ce petit enfant couché sur la paille. Je les vois se prosterner, ouvrir leurs trésors et lui présenter de l'or comme à leur roi, de l'encens comme à leur Dieu, de la myrrhe comme au Fils de l'homme qui subira la mort et la sépulture.

À l'exemple des mages, j'offrirai aussi de l'or à Jésus : l’or de mon cœur, mon amour ; je lui présenterai de l'encens : ma prière ; de la myrrhe : des œuvres de pénitence. Mais Jésus veut que je l'aime aussi dans le prochain, et que je lui porte des présents dans la personne des malheureux : car les pauvres, les petits, les faibles, les infirmes, c'est Jésus souffrant. Je dois leur venir en aide autant que je le puis par mes aumônes, mes services, mes conseils, mes prières, pour l'amour de notre Seigneur qui a dit : « Ce que vous aurez fait pour le moindre des miens, Je le tiendrai comme fait à Moi-même ».

Est-ce ainsi que j'ai pratiqué la charité ?

 

Acte de charité pour le prochain

 

Mon Dieu, j'aime mon prochain, c'est-à-dire tous les hommes, comme moi-même, pour l'amour de vous. Comment ne les aimerais-je pas ? Vous les avez créés à votre ressemblance; vous les destinez à devenir vos enfants et les habitants de votre royaume. Pour tous, votre Fils Jésus-Christ est mort sur la croix. Vous voulez le salut de tous. À tous aussi je souhaite tous les biens.

Ô mon Dieu, puissent les pécheurs, les ennemis de votre Église se convertir et mourir dans votre amour. Ah ! Que j'ai compassion de ceux qui vivent dans votre disgrâce et se laissent traîner par les démons dans l'abîme du feu éternel ! Pardonnez à tous, comme vous m'avez pardonné si souvent mes offenses.

Seigneur, je pardonne aussi volontiers à tous ceux qui m'ont offensé. Ô Jésus ! Je veux, en proportion de ma situation et de ma fortune, pratiquer envers mon prochain les œuvres corporelles et spirituelles de miséricorde, et, comme vous, mon Sauveur, passer en ce monde en faisant le bien.

Sainte Vierge Marie, qui avez aimé les hommes jusqu'à laisser mourir pour eux votre très cher Fils dans le supplice de la croix, Vous qui ne repoussez personne, pas même les plus coupables qui ont recours à vous : Obtenez-moi le véritable amour du prochain et répandez l'esprit de charité, de douceur et d'union sur toute la terre.

 

Histoire

 

En 1872, une famille pauvre de Prague est réduite à la dernière misère. Le père est sans ouvrage, la mère est clouée sur son lit par la maladie, les enfants demandent du pain en pleurant et n'en reçoivent point. Le propriétaire inhumain vient de quitter la maison, la menace à la bouche : « Demain, Vous serez jetés à la rue si le dernier terme n'est pas payé ! » Déjà le petit mobilier a presque entièrement disparu. Pauvres gens ! Que fera le malheureux père ? Il sort et va droit dans l'église de Sainte-Marie de la Victoire se jeter aux pieds du saint Enfant Jésus miraculeux. Là, il laisse échapper un torrent de larmes qu'il ne sait plus retenir. Doux et compatissant Jésus, n'écouterez-vous pas de telles larmes ?

Le 30 janvier, un membre de la société de Saint-Vincent de Paul apporte un faible secours, mais il comprend tout de suite que c'est tout à fait insuffisant pour les besoins de cette famille. Ce bon samaritain a une inspiration. Il écrit une lettre recommandée au comte C. de R. pour l'intéresser en faveur de ses protégés ; Vous entendez, une lettre recommandée à l'Enfant Jésus. Vraiment elle était bien recommandée, car le noble comte s'empressa de faire parvenir un secours considérable. La famille était sauvée. Elle remercia ses trois bienfaiteurs: le membre charitable de Saint-Vincent de Paul, le riche généreux, et vous surtout, ô miséricordieux Enfant Jésus, qui savez inspirer aux hommes une si vraie compassion pour les misères de leurs frères.

Vous même, pendant cette neuvaine, faites ou promettez de faire une aumône en l’honneur de l’Enfant Jésus.

 

Prières quotidiennes

 

Cinquième jour

La Présentation au Temple

 

Je vois Joseph et Marie, le quarantième jour après la Nativité, porter l'Enfant Jésus au temple de Jérusalem. Marie, par les mains du prêtre, présente son enfant au Seigneur, et reconnaît par là que ce très cher Fils qu'elle aime plus que sa vie, appartient tout d'abord au Père céleste et qu'il peut le lui reprendre si tel est son bon plaisir.

L'Enfant Jésus, de son côté, offre le sacrifice de sa vie à son Père pour réparer son honneur outragé et opérer notre salut. Dieu accepte cette offrande du Fils et de la mère, mais pour un temps Il rend à Marie son enfant, qu'elle rachète en donnant deux tourterelles, selon les prescriptions de la loi de Moïse.

Je dois aussi m'offrir au Seigneur avec tout ce qui m'appartient, car tout est à lui ; à chaque instant il me conserve avec tout ce que je possède, et c'est son droit de tout me reprendre quand il lui plaira. Je suis sous sa dépendance continuelle et entière. Reconnaître tout cela, c'est l'adorer. Il est de toute convenance que j'adore mon Créateur le matin à mon lever, le soir avant de prendre mon repos. Une obligation grave m'est faite d’aller l'adorer à l'église les dimanches en assistant à la messe.

Est-ce ainsi que j'ai adoré Dieu ?

 

Acte d’adoration

 

Mon Dieu, je reconnais votre excellence au-dessus de tout ce qui existe et de tout ce qui est possible. Vous seul, êtes infini en puissance, en sagesse, en bonté, en sainteté. Vous seul, Seigneur, existez par vous-même et de toute éternité, tandis que tout le reste n'existe que par vous et depuis un temps ; et rien ne peut subsister sans vous. Je me prosterne à vos pieds et vous adore. Je vous reconnais pour mon Créateur et mon souverain maître; Vous avez sur moi droit de vie et de mort. Je suis votre pauvre serviteur obligé de vous servir, de vous louer et d'implorer votre secours.

Mon Dieu, je me soumets de tout cœur à votre volonté; car vous servir, ô grand roi, c'est régner. Ô majesté infinie, mes hommages sont tout à fait insuffisants, je le reconnais; mais je vous offre surtout l'honneur infini qu'il vous rend au saint sacrifice de la messe, où il s'immole pour votre gloire à toutes les heures du jour, dans l'univers entier.

Sainte Mère de Dieu, je vous honore par-dessus tous les anges et les saints ; priez pour moi afin que je ne vous oublie jamais et que je sois toujours fidèle, comme vous, à rendre à mon Créateur les hommages qui lui sont dus.

 

Histoire

 

Les jeunes missionnaires de Bordeaux avaient élevé récemment une chapelle au Saint Enfant Jésus miraculeux de Prague. Dans le voisinage de cette chapelle, vivait un vieux militaire, excellent cœur, mais franc-maçon. Un jour, il vint se plaindre au directeur de l’école apostolique que chaque nuit, à la même heure, il entendait frapper un coup vigoureux sur la cloison de sa chambre. « Ma femme, ajouta-t-il, entend de même ; j'ai invité des amis, anciens soldats comme moi ; ils ont monté la garde dans le corridor, et, eux aussi, ont entendu, à l'heure marquée, le coup mystérieux. Et voilà déjà plusieurs années que ce bruit se renouvelle ainsi tous les jours ». Le père alla bénir la maison, mais le bruit continua de se faire entendre.

Le père fut rappelé près du vieux militaire dont l'état de santé devenait inquiétant. Pendant qu'il s'y rendait pour essayer de ramener cette âme à Dieu, les enfants de l’école allèrent prier à la chapelle de l'Enfant Jésus. A la fin de l’entretien, le Père dit au malade : « Pour retrouver la paix, il faudrait vous confesser. - Je ne dis pas non. - Il ne faudrait pas trop remettre. - Il y a si longtemps que je ne l'ai fait ! - Ce n'est pas difficile. Me promettez-vous que vous vous confesserez ? - Je vous le promets, foi de vieux soldat, et sur l'honneur ». Quelques jours après, en effet, pendant que les élèves priaient encore pour lui dans la chapelle de l'Enfant Jésus, M. T... s'exécutait avec la simplicité d'un enfant. Après la confession, il embrassa le père avec larmes, en disant : « Oh ! Que je suis heureux maintenant ! » Et il avoua que les coups donnés sur la cloison avaient cessé depuis le jour où il s'était engagé à confesser ses fautes. Il put encore aller communier dans la chapelle. L'Enfant Jésus acheva Son œuvre en lui accordant une dernière grâce, la plus précieuse de toutes: quelques semaines plus tard, M. T. fit une sainte mort, après avoir reçu avec édification les derniers sacrements.

Vous même, au moins un jour de votre neuvaine, allez entendre ou faites dire la messe à l'autel de l'Enfant Jésus. Le temps du saint sacrifice est de tous, le plus favorable pour adresser une demande au ciel.

 

Prières quotidiennes

 

Sixième jour

La fuite en Égypte

 

Le roi Hérode veut faire mourir l'Enfant Jésus. Comme il ne le connaît pas, le cruel ordonne le massacre de tous les enfants de Bethléem et des environs, âgés de moins de deux ans. Joseph et Marie, avertis par un ange, se sauvent durant la nuit et sont obligés d'emporter notre Seigneur en Égypte. Sept ans après, Hérode étant mort, ils le ramènent en Judée et vont demeurer à Nazareth.

Dieu éprouve ceux qu'il aime. Il aurait pu faire mourir Hérode, ou le mettre dans l'impossibilité de nuire au divin Enfant. Il a préféré laisser agir cet impie selon sa malice, afin de nous apprendre que les justes doivent souffrir persécution et que ce n'est que par beaucoup de tribulations qu'ils arrivent au ciel.

J'aurai donc des épreuves. Que faire alors ? Comme Marie et Joseph, avoir patience et courage, rester fidèle à mes devoirs et prier. Dieu finira par me délivrer, et Il récompensera éternellement les peines supportées pour son amour en cette courte vie.

Comment jusqu’ici ai-je pratiqué la patience ?

 

Acte de patience

 

Très patient Jésus, je m'efforcerai de supporter avec patience, pour votre amour tout ce que vous m'enverrez de dur et de fâcheux en cette vie. Jamais je ne murmurerai contre votre aimable providence qui dispose tout pour mon plus grand bien. Si je suis moins favorisé que d'autres, je ne laisserai pas aller mon cœur à l'irritation ni à la tristesse, sûr de voir ma résignation récompensée. Votre équité est parfaite, et elle saura me faire meilleure part sinon ici-bas, certainement là-haut. Seigneur, quand la voie de vos commandements me paraîtra rude et que je me verrai poursuivi par les tentations, je veux rester fidèle à mon devoir, et me détourner tout de suite du mal. Si je suis tourmenté par les démons ou persécuté par les hommes, comme vous l'avez été, Saint Enfant Jésus, je supporterai leurs coups avec constance, jusqu'à ce qu'il vous plaise de me délivrer. Dans la souffrance, les travaux, les ennuis, les revers, je porterai courageusement la croix avec mon Sauveur afin de partager sa gloire et son bonheur durant l'éternité.

Seigneur, si vous jugez bon de me reprendre ceux qui me sont chers, ou mes biens, ou les honneurs de ce monde, je veux dire avec votre divin Fils au jardin des oliviers : « Père, s'il est possible, que cela n'arrive pas; cependant que votre volonté se fasse et non la mienne ». Ou bien avec votre serviteur Job : « Le Seigneur me les avait donnés, le Seigneur me les a ôtés : que son saint Nom soit béni ».

Ô Mère la plus douloureuse et la plus éprouvée ! La plus patiente et la plus courageuse des Vierges ! La patience m'est très nécessaire, priez pour moi afin qu'elle ne m'abandonne jamais et que je ne perde point la couronne qui doit en être la récompense.

 

Histoire

 

Notre famille était depuis plusieurs mois livrée aux plus vives angoisses ; les épreuves se succédaient les unes aux autres. Nous avions cependant multiplié nos neuvaines et nos exercices pieux à divers saints, et pas la moindre lueur d'espoir durant ces sombres journées ! Que de larmes versées dans le secret! Que de nuits passées sans sommeil ! Notre situation devint si désespérée que Dieu seul pouvait nous aider. C'est alors que nous apprîmes que la statue du Saint Enfant Jésus miraculeux de Prague allait être bénite solennellement et inaugurée dans l'église des pères Carmes de Gand. Nous reprîmes confiance. Il nous semblait qu'en tel jour le divin Enfant serait prodigue de ses bienfaits. Nous le suppliâmes, en assistant à cette cérémonie, de nous donner, un état prospère et la paix pour notre maison. Nous fûmes exaucés au-delà de toute espérance. Par un revirement soudain, notre demeure, qui était un foyer de douleur, est devenu un séjour de joie et de tranquillité. Nous sommes heureux et ne pouvons assez bénir l'Enfant Jésus de nous avoir délivrés de nos peines. Aussi promettons-nous de ne L'oublier jamais.

Vous même vous aussi, espérez contre toute espérance ; l'Enfant Jésus, touché de votre confiance, saura faire pour vous ce qui vous paraît difficile ou impossible.

 

Prières quotidiennes

 

Septième jour

La maison de Nazareth

 

Je me représente la sainte famille dans l'humble demeure de Nazareth après le retour d’Égypte. Jésus a dépassé la septième année: qu’il est beau, modeste et doux ! Tous les jours il grandit en grâce et en sagesse. Avec quelle piété il prie le matin, le soir avant et après les repas! Tantôt il est à l'atelier réjouissant saint Joseph de sa présence, tantôt il est à la maison prêtant déjà son aide à sa sainte mère dans les petits travaux du ménage; tantôt il va prendre part aux jeux des compagnons de son âge, qui sont ravis de sa douceur. Après les jours d'exil et d'alarmes, quelles joies pour Marie et Joseph ! Qui dira les transports de leur reconnaissance ? Cependant leur joie n'est pas sans douleur ! Ils savent que ce cher enfant doit subir un jour une cruelle passion. Ainsi par un mystère ineffable ils jouissent et souffrent à la fois.

Dieu compatit à la faiblesse de l'homme ; Il fait succéder les joies aux douleurs. Au temps de la prospérité je ne dois pas nourrir une confiance démesurée ; il faut surtout alors que je pratique le devoir de la reconnaissance. Dieu aime et attend qu'on Le remercie de ses bienfaits. Or ses bienfaits sont de tous les jours et de tous les instants, je ne dois donc laisser passer aucun jour sans lui rendre des actions de grâce.

Comment me suis-je acquitté de ce devoir de la reconnaissance envers Dieu ?

 

Acte de reconnaissance

 

Seigneur, que vous rendrai-je pour tous vos bienfaits? Vous m'avez tiré du néant: mon âme immortelle, cette intelligence dont je suis si fier, ma raison, ce corps si admirablement constitué avec ses membres et ses organes divers: c’est vous qui me les avez donnés, qui me les conservez et me donnez puissance de m'en servir... Si vous me retiriez l'usage de tel membre ou de tel sens, je serais beaucoup moins heureux. Le ciel étoilé, la terre avec ses plantes, ses fleurs et ses fruits, les animaux qui la peuplent, les merveilles qu'elle renferme, c'est pour mon utilité ou pour mon agrément que vous les avez formés. Le vêtement qui me couvre, l'air que je respire, la nourriture qui me soutient, sont des dons de votre bonté. Si souvent vous m'avez délivré ou préservé de maladies ou d'accidents fâcheux !... Ces mille facilités de la vie réalisées par les progrès de l'homme ne sont-elles pas dues au jeu admirable de votre providence ?

Que vous rendrai-je, Seigneur, pour tous vos bienfaits dans l'ordre spirituel? Par la grâce du saint baptême, vous avez communiqué à mon âme votre propre vie; je suis devenu votre enfant bien-aimé l'enfant de Votre Église, votre héritier pour l'éternité. Éducation chrétienne, sacrements, sainte messe, Parole de Dieu, bons exemples, assistance des saints anges, lumières intérieures, salutaires excitations au bien: ce sont autant de grâces précieuses et incessantes de votre amour. Ingrat, j'ai répondu à vos bontés par mes offenses... Vous avez pardonné à mon cœur repentant et humilié. Si vous m'aviez frappé de mort pendant que j'étais votre ennemi, je serais maintenant enseveli dans l'enfer ! Vous avez eu pitié de moi. Merci, mon Dieu, merci ! Je vous offre en remerciement les louanges de l'Enfant Jésus avec celles de la sainte Vierge, des anges et des saints. Je vous présente surtout le sacrifice que ce divin Fils fait de lui-même à votre majesté dans la sainte messe, et j'ai un extrême contentement de ce que par cette offrande il vous paie parfaitement de tous vos bienfaits.

Marie que la bonté de Jésus m'a donnée pour mère, combien je vous remercie de votre protection maternelle! Continuez à prier pour votre enfant afin qu'il ne devienne jamais ingrat et infidèle à son Dieu.

 

Histoire

 

Depuis fort longtemps, une personne sollicitait une faveur spirituelle et temporelle ardemment désirée. Elle s'était adressée dans le courant de l'année dernière à la Madone de Pompéi et à beaucoup d'autres sanctuaires, lorsqu'on lui remit au commencement de cette année (1893), une image du Saint Enfant Jésus de Prague. Elle commença une heureuse neuvaine en son honneur, et le neuvième jour elle était complètement exaucée. Elle ne sait comment exprimer sa reconnaissance.

Vous même vous le voyez, Dieu veut distribuer ses grâces par le moyen de l'image du Saint Enfant Jésus de Prague. Priez donc avec confiance devant cette image miraculeuse.

 

Prières quotidiennes

 

Huitième jour

L’Enfant Jésus perdu et retrouvé

 

Je vois l'Enfant Jésus à l'âge de douze ans se rendant avec ses parents et d'autres habitants de Nazareth en pèlerinage au temple de Jérusalem. Je le contemple priant dans le temple avec eux! Je vois de nouveau les pèlerins, après avoir satisfait leur dévotion, se réunir pour le retour : la sainte Vierge s'avance avec le groupe des femmes saint Joseph avec celui des hommes. Les enfants accompagnent indifféremment leur père ou leur mère. Au soir de la première journée de marche, Joseph et Marie se rejoignent, mais l'Enfant Jésus n'est pas avec eux. Où est-il ? Il a disparu. Tous les voyageurs sont interrogés : personne ne l'a vu. Je me représente la grande désolation des parents, désolation cependant contenue dans les bornes de la soumission à la volonté de Dieu. Ils reprennent aussitôt le chemin de Jérusalem et cherchent avec persévérance, pleins d'angoisses et d'ardents désirs, leur très cher Fils, le trésor de leur vie. Enfin le troisième jour, ils le retrouvent dans le temple assis au milieu des docteurs de la loi, qu'Il interroge et étonne par la sagesse de ses réponses.

La perte de Jésus fut pour Joseph et Marie une épreuve voulue par la providence: Ils n'étaient pas répréhensibles. Mais moi, n'ai-je pas perdu Jésus par ma faute ? Oui, lorsque je me suis rendu coupable d'un péché mortel.

En perdant Jésus, j'ai perdu Dieu pour l'éternité, j'ai tout perdu ! Ô le plus grand de tous les malheurs ! Quand ce malheur m'est arrivé, ai-je aussitôt cherché Jésus par mon repentir et mes prières ? Lorsque lui-même est venu frapper à la porte de mon cœur, demandant à y rentrer, n'ai-je pas, cruel, refusé de lui ouvrir ? Qu'il est doux cependant de le retrouver dans une sincère confession !

 

Acte de contrition

 

Mon Dieu, que j'ai été coupable en commettant le péché mortel ! Coupable envers moi-même puisque par là j'ai ôté à mon âme la vie surnaturelle, une vie divine, la vie éternelle, je n'ai plus voulu être enfant de Dieu et je me suis fait esclave de Satan, mon ennemi implacable; j'ai rejeté le ciel et j'ai choisi l'enfer. Coupable envers mon aimable Sauveur : car, par mon péché, ô Jésus, j’ai causé votre mort, je vous ai crucifié avec les Juifs ; disciple infidèle, J'ai manqué aux promesses de mon baptême. Coupable envers votre divinité, ô mon Créateur : j’ai violé les lois que, comme législateur suprême, vous avez posées. J'ai dit, sinon par mes paroles, du moins par ma conduite : Je ne vous servirai pas, bien que vous ayez un droit absolu aux services de votre créature... Je vous ai déshonoré, ô Dieu adorable et trois fois saint ! Je vous ai outragé en face, sous votre regard, puisque Vous êtes partout présent. Voilà comment j'ai payé d'ingratitude le Dieu d'amour et de bonté. Est-il possible, Seigneur que je vous aie mis en balance avec un vain plaisir, une vile satisfaction ! Et j'ai préféré ce vain plaisir, cette boue immonde à l'Infini, au Bien suprême. Je devrais vous aimer de tout mon cœur ; or je me suis fait votre ennemi en commettant ce que savais vous déplaire souverainement.

Combien je rougis maintenant d'avoir été si criminel! Que je voudrais être mort avant de vous avoir offensé! Que je voudrais mourir plutôt que de vous outrager de nouveau! Je me repens de tout mon cœur. J'ai en haine toutes mes iniquités. Pardonnez-les-moi, Seigneur, par les mérites du Sang de mon Rédempteur. Pour tous les biens du monde, je ne voudrais plus les commettre.

Sainte Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheur, afin que Dieu me pardonne et que je ne l’offense plus.

 

Histoire

 

Un malheureux fils méprisait l'autorité de son père et résistait à ses ordres. Il s'obstina dans son péché et résolut de quitter le toit paternel et de renier sa religion. Son père et ses frères profondément affligés firent dire pour lui plusieurs messes à l'autel de l'Enfant Jésus. Qu'arriva-t-il ? Souvent Dieu blesse le corps pour sauver l'âme. Le fils désobéissant fut subitement frappé d'un mal incurable à la jambe. Les médecins consultés déclarèrent qu'il avait à choisir entre l'amputation du membre malade ou la mort. Alors le malheureux commença de rentrer en lui-même ; il reconnut ses torts, demanda pardon à Dieu et aux hommes, et accepta la mort en expiation de ses péchés. Après avoir reçu pieusement les derniers sacrements, il rendit son âme à Dieu.

Vous même, il sera bon de vous confesser et de communier un jour de la neuvaine ou du moins de vous engager à le faire, si vous êtes exaucé.

 

Prières quotidiennes

 

Neuvième jour

Soumission à l’Enfant Jésus

 

Je vois l'Enfant Jésus quitter le temple de Jérusalem et retourner avec ses parents à Nazareth. Il demeure avec eux jusqu'à l’âge de trente ans, et il leur était soumis. L'Enfant Jésus abandonne pendant trois jours ses parents, pour m'enseigner qu'il faut d'abord obéir à Dieu, et, au besoin, pour exécuter ses ordres, laisser tout, même ce qu'on a de plus cher. Il retourne ensuite avec ses parents et il leur est soumis, pour m'apprendre que je dois néanmoins obéissance à mon père et à ma mère ainsi qu'aux supérieurs, parce qu'ils tiennent la place de Dieu. Les écouter, c'est aussi écouter le Père des cieux ; mépriser leur autorité, c'est mépriser le Créateur. De leur côté, les parents et les supérieurs doivent imiter la bonté du Père céleste et ne rien commander qui soit contraire à sa volonté, à ses lois, aux lois de son Église, à la justice, à la raison.

Il coûte extrêmement à notre nature de se soumettre; mais si un Dieu s'est fait enfant et a obéi pendant trente années à l'homme, sa créature, comment pourrais-je refuser d'obéir à mes semblables en vue de Dieu ?

 

Acte d’obéissance

 

Mon Dieu, je reconnais que vous êtes le Maître suprême, à qui tous doivent le plus profond respect et obéissance entière en toutes choses. Comme votre divin Fils à son entrée en ce monde, je viens vous dire: Seigneur, me voici pour faire votre volonté et observer vos commandements. Dieu très sage, je reconnais aussi que vous avez donné une part de votre autorité aux parents et aux supérieurs, et qu'ils ont le droit de me commander en votre nom. Je suis prêt à obéir à leurs ordres pour l'amour de vous... Loin de moi, Seigneur, de résister à aucun de mes supérieurs. Quand même ils seraient remplis de défauts, ils sont cependant toujours dignes de respect et d'obéissance à cause de vous.

Saint Enfant Jésus, qui avez voulu subir la circoncision et vous rendre au temple pour montrer votre exacte obéissance aux lois religieuses, établies au nom de Dieu par Moïse, je veux aussi observer avec fidélité les commandements de la sainte Église que vous avez fondée ; je veux croire tout ce qu'elle ordonne de croire et pratiquer, tout ce qu'elle prescrit : pour le jeûne et l'abstinence, l'assistance à la messe, l'usage des sacrements. Ô divin roi, dès votre naissance, vous avez obéi aux ordonnances de l'empereur Auguste en vous faisant inscrire sur les registres publics; je veux aussi pour votre amour être soumis à l'autorité civile et à ses lois. Comme vous, très doux Jésus, je travaillerai et serai soumis à mes maîtres.

Ô mon Créateur, qui avez été obéissant jusqu'à la mort, jusqu'à mourir sur une croix par obéissance, rendez-moi soumis et obéissant à votre exemple afin que je partage un jour votre gloire.

Grande reine de l'univers, ô Marie, vous qui avez été la plus humble et la plus obéissante de toutes les créatures, priez pour moi afin que je ne m'écarte jamais de la voie sûre de l’obéissance.

 

Histoire

 

Une dame de Bruxelles avait obtenu, après huit années d’ardentes supplications, une charmante petite fille. Mais au huitième mois de sa naissance, l'enfant fut sur le point de mourir, atteinte d'une méningite très grave. Elle gisait inerte, comme un cadavre dans son berceau. Les soins de trois médecins ne parvinrent pas à la ranimer. La mère commença une neuvaine au Saint Enfant Jésus de Prague, en union avec une communauté de Carmélites établie aux environs. Cependant la petite ne donnait toujours aucun signe de vie. Mais une mère espère contre toute espérance. Celle-ci continua de supplier l'Enfant Jésus. Après plusieurs jours, de faibles lueurs de vie apparurent, mais suivis bientôt de présages certains de mort. Un matin, survint une dernière crise ; tout semble fini, l'enfant expire. La pauvre mère affolée par la douleur, se sauve loin de ce berceau et court une dernière fois à la chapelle des Carmélites demander à l'Enfant Jésus la vie de sa fille qui se meurt, qui, peut-être, est déjà morte. À son retour, tremblante sur le seuil béni ! En effet, cette fois l'enfant était sauvée. Quatre ans se sont passés depuis ; la petite a grandi et se porte à merveille.

 

Vous même, persévérez à prier l'Enfant Jésus ; si c'est nécessaire, renouvelez plusieurs fois cette neuvaine. Il finira par vous exaucer dès que vous ne demanderez rien qui déplaise à son Père céleste.

 

Prières quotidiennes

 

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Prière indulgenciée au saint Enfant Jésus

 

Très aimable Jésus-Christ, notre Seigneur qui vous êtes fait enfant pour nous et avez voulu naître dans une grotte pour nous délivrer des ténèbres du péché, nous attirer à vous et nous enflammer de votre saint amour ; nous vous adorons comme notre Créateur et Rédempteur ; nous vous reconnaissons et nous vous voulons pour notre roi et Seigneur, et nous vous offrons comme tribut toutes les affections de notre pauvre cœur.

Bien-Aimé Jésus, notre Dieu et Seigneur, daignez accepter cette offrande, et pour qu'elle mérite d'être agrée par vous, pardonnez-nous nos péchés, éclairez-nous, enflammez-nous de ce feu sacré que vous êtes venu apporter dans le monde pour l'allumer dans nos cœurs.

Qu'ainsi notre âme devienne un sacrifice perpétuel qui brûle en votre honneur ; qu'elle cherche toujours votre plus grande gloire ici-bas, afin qu'un jour elle puisse jouir de vos charmes infinis dans le ciel. Ainsi soit-il.

 

Jésus Roi d'Amour

 

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30 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Trente-et-unième et dernier jour

Les reliques

31 Octobre

 

Prélude : Vénérons, en union avec tous les dévots serviteurs de saint François, les reliques de notre séraphique Père, et envoyons de loin nos hommages à ces précieux restes, dans l'église où le pape Grégoire IX les a fait placer.

 

Réflexions

 

Le zèle de Grégoire IX pour le culte de saint François le porta à faire bâtir une magnifique église et d'y transférer le corps de son séraphique ami. Ce précieux dépôt reposait honorablement dans l'église de saint Georges, mais il convenait de remettre le Père entre les mains de ses enfants.

Or, quand on voulut choisir, à Assise, un emplacement pour bâtir une église et un couvent, il ne s'en trouva point de plus propice que l'endroit appelé « la Colline d'enfer », où l'on exécutait les criminels, près des murs de la ville, au-dessus d'un profond précipice. Ce fut l'accomplissement du désir prophétique de saint François, qui avait demandé d'y être enterré comme étant le lieu le plus vil.

Le nom de « Colline d'enfer » fut changé par le pape même en celui de « Colline de paradis ». On creusa aussitôt les fondations de l'église sur le penchant de la colline, et Grégoire IX en posa la première pierre avant son départ, en présence des cardinaux et d'une immense multitude, transportée de joie. Il assigna, pour couvrir les frais de la construction, la plus considérable partie des revenus de la vallée de Spolète.

Dès que la crypte de cette église, qui est l'une des merveilles du monde chrétien, fut achevée, sans plus tarder, en 1230, au milieu d'un immense concours et de fêtes magnifiques, la translation des reliques de saint François y fut opérée.

Cinq ans plus tard, en 1235, cette belle église étant complètement terminée, le saint Pape Grégoire IX, malgré ses quatre-vingt-quatorze ans, revint à Assise pour la consacrer de ses propres mains, le 25 avril, dimanche de Quasimodo. Ce fut une grande solennité. Ce monument gigantesque et charmant tout à la fois, se compose de trois églises superposées : l'une, qui est la crypte inférieure, où repose le corps de saint François, est peu étendue la seconde et la troisième, qui servaient au culte public, et qui ont été profanées en 1871, par la révolution italienne, avaient été décorées par les plus illustres peintres du moyen âge.

 

Pratique : Prendre la résolution de répandre, par tous les moyens en son pouvoir, le culte et la dévotion de saint François d'Assise.

Invocation : Saint François d'Assise, notre bon père, priez pour vos enfants !

 

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Le trésor d'Assise

 

Dans l'église souterraine de la basilique de saint François, à Assise, on vénère le corps sacré du saint, dont on aperçoit la chasse en pierre, à travers une puissante grille de fer, au-dessus d'un autel où l'on peut célébrer la Messe. Des lampes sans nombre brûlaient jadis devant la sainte relique ; mais, depuis l'invasion piémontaise, qui a dépouillé la basilique et le grand couvent des Frères Mineurs, il n'en reste plus qu'une, triste et solitaire. Les ossements sacrés du corps de saint François, reconnus et vérifiés en 1821, par une commission spéciale sur l'ordre du Pape Pie VII, reposent tout entiers dans cette châsse. Les reliques du Saint que l'on donne aux fidèles, sont des parcelles de la vénérable poussière qui fut jadis sa chair, ses vêtements, les clous de ses Stigmates et les suaires dans lesquels le Saint fut enseveli.

Dans le Trésor, on voit le plus ancien portrait connu de saint François, dont il est question plus haut, ainsi que l'original de la Règle des Frères Mineurs, et celui de la bénédiction donnée à Frère Léon, tracés tous deux de la main même du Saint. Là on vénère encore deux tuniques portées par saint François, dont l'une, chose remarquable, est en laine blanche et a été tissée par sainte Claire et sa sœur sainte Agnès, de la laine du pauvre petit agneau que le Père François leur avait donné ; il mettait, paraît-il, cette blanche tunique les jours de grande fête. Là se conservent également des reliques qui rappellent ses Stigmates ; entre autres la feuille de parchemin, teinte de son sang et destinée à couvrir la plaie de son côté ; et la paire de sandales en étoupe, que la bonne sainte Claire, touchée des souffrances de son admirable Père, lui confectionna tout exprès pour atténuer les poignantes douleurs des Stigmates sanglants de ses pieds. (Le séraphique saint François, par Monseigneur de Ségur).

 

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Fin du Mois de Saint François d’Assise

 

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Prochain Mois de dévotion, le Mois des Bergers

rendez-vous le 30 novembre

 

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29 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

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Trentième jour

La canonisation

30 Octobre

 

Prélude : Entourons avec amour les premiers autels où l'on honore notre bien-aimé Père d'un culte liturgique.

 

Réflexions

 

Cependant, la voix de l’Église manquait à ce concert d’universelles louanges en l'honneur du séraphin d'Assise. De toutes parts, on sollicitait le Souverain Pontife de se rendre aux vœux de l'Italie et de la chrétienté tout entière. Le Pape d'alors était ce cardinal Hugolin, devenu Grégoire IX, qui avait été l'ami, le protecteur de François, ainsi que le témoin de sa vie merveilleuse et crucifiée.

D'autre part, les vertus du séraphique Père étaient si éclatantes, si publiques ; les miracles qui s'étaient opérés et qui s'opéraient chaque jour encore à son tombeau, étaient si nombreux, si beaux, si avérés. que les informations ne furent ni difficiles ni longues. Le Pape en confia l'examen juridique aux cardinaux et prélats qu'il savait le moins favorables à une canonisation aussi prompte ; et lorsque tout fut fini et mûrement discuté en plein consistoire, la canonisation fut résolue à l'unanimité.

Cette canonisation fut si solennelle, que saint Bonaventure s'excuse d'en rapporter toutes les circonstances, parce que le récit en serait trop long. Notre piété filiale est heureuse d'en noter quatre principales :

1° Le Pape, avec toute sa cour, vint exprès à Assise pour la cérémonie, fit le panégyrique du bienheureux Père, et en publia dans les termes les plus touchants diverses particularités qu'une étroite amitié avec le bon saint lui avait apprises.

2° La solennité fut faite dans le lieu même où reposait le corps du saint, ce que l'on n'avait point encore vu jusque-là.

3° Les miracles avec leurs preuves furent lus publiquement, ce qui n'était point d'usage jusqu'alors, car on se contentait de les examiner et de les approuver dans un consistoire secret. Ces merveilles étaient énumérées publiquement par un cardinal, en présence du Pape et de toute sa cour. La plupart des personnes, sur qui elles avaient été opérées, se trouvaient présentes, les attestaient tout haut et disaient : « C'est à moi que cela est arrivé », et elles en montraient les marques. On vit se renouveler alors ce que pratiquait saint Augustin pour les miracles des reliques de saint Etienne, premier martyr : il en faisait lire, dans ses sermons, les mémoires authentiques, produisant aux yeux de ses auditeurs ceux qui en avaient été l'objet et qui étaient bien connus. À Assise, comme à Hippone, la lecture et le spectacle remplissaient de joie le cœur des fidèles, affermissaient leur foi, animaient leur confiance. Tout le monde glorifiait Dieu et lui rendait des actions de grâces.

4° François était déclaré saint, deux ans seulement après sa mort, sur le témoignage d'une infinité de témoins et de plusieurs cardinaux, qui l'avaient vu et connu, et qui ne pouvaient douter de sa sainteté, ni de ses miracles. Aussi, ce fut au milieu de l'émotion générale que l'on entendit Grégoire IX s'écrier, les yeux et les mains levés au ciel : « À la gloire de Dieu tout-puissant, Père, et Fils et Saint Esprit ; à la gloire de la bienheureuse vierge Marie, et des saints apôtres Pierre et Paul, et à l'honneur de l’Église romaine, Nous avons résolu, de l'avis de nos Frères les cardinaux et des autres prélats, d'inscrire au catalogue des saints le bienheureux Père François, que Dieu a glorifié dans le ciel, et que nous révérons sur la terre ».

 

Pratique : Former la résolution de célébrer, chaque année, la fête et le mois de saint François d'Assise.

Invocation : Saint François, grand thaumaturge, priez pour nous !

 

Fioretti

La bulle de canonisation

 

La bulle de la canonisation de saint François, qui avait été dressée à Pérouse, fut expédiée le 19 juillet, trois jours après la cérémonie. Le Pape y admire la providence de Dieu sur son Eglise, le soin qu'il prend de lui envoyer des ouvriers dans tous les temps, et le bien qu'il lui a fait par son serviteur, le bienheureux François, homme selon cœur. Puis, le Saint Père expose, par des figures de l'Ecriture sainte, sa vocation, sa conversion, la générosité de son dépouillement, et sa pauvreté extrême, ses austérités rigoureuses, sa conformité avec Jésus crucifié, son assiduité à la prière, sa vie contemplative et active tout ensemble, le grand fruit de ses travaux, ses victoires remportées sur les ennemis du salut, la science et la sagesse qui l'élevaient au-dessus des savants. Ensuite, il s'exprime ainsi : « Quoique le grand éclat de sa sainteté suffi se pour faire croire qu'il est dans l’Église triomphante, néanmoins l’Église militante ne l'aurait pas encore déclaré saint, parce qu'elle ne juge point de ce qui n'est pas de son ressort. Mais Dieu ayant honoré de plusieurs grands miracles dont nous sommes pleinement informés, une vie si notoirement sainte, et qui nous est si bien connue par les liaisons intimes qu'il avait avec nous, lorsque nous étions dans un moindre rang, de l'avis et du consentement de nos Frères, Nous avons résolu de le mettre au catalogue des saints, ayant cette confiance que, par la miséricorde de Nous, et le troupeau qui nous est confié, serons aidés par ses suffrages, et que nous aurons au Ciel pour protecteur, celui que nous avions pour ami sur la terre ». À la fin de la bulle, le Pape ordonne que la fête de saint François soit solennisée le quatrième d’octobre, jour de sa bienheureuse mort, et recommande aux fidèles de la célébrer en glorifiant Dieu, et en invoquant le saint avec une humble confiance. (La vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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28 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-neuvième jour

La gloire manifestée

 

Prélude : Pressons-nous, avec la foule des premiers pèlerins d'Assise, autour du sépulcre glorieux de notre bien-aimé Père, et unissons la ferveur de nos supplications à celles qui lui furent adressées, dès le premier jour de son ensevelissement.

 

Réflexions

 

Comme nous l'avons médité hier, arrivé à Assise, le corps de saint François fut inhumé en grande pompe ; dans l'église de saint Georges.

bon et cher saint, nous écrierons-nous avec Monseigneur de Ségur devant ce glorieux tombeau, ô bon et cher saint, véritablement incomparable en votre mort comme en votre vie, priez pour nous dans les splendeurs séraphiques de votre gloire, afin que, recevant par vous les miséricordes du Seigneur notre Dieu, nous puissions vous contempler un jour avec lui, et vous bénir, vous aimer, jouir de lui avec vous, pendant toute l'éternité !

Notre Seigneur ne voulut point tarder à faire éclater la sainteté et la gloire de son grand serviteur Le jour même de l'inhumation triomphale de saint François, les miracles commencèrent, et quels miracles ! Une jeune fille d'Assise qui, au vu et au su de toute la ville, avait la tête monstrueusement retournée et adhérente à l'épaule, s'approcha du tombeau du Bienheureux, y posa la tête, et aussitôt sa difformité disparut : la tête se trouva remise dans son état normal, à la grande stupéfaction et joie d'une infinité de spectateurs.

Un autre habitant d'Assise, aveugle depuis cinq ans et qui avait beaucoup aimé saint François, un femme nommée Sibilia et un homme de Spello, tous deux également aveugles depuis plusieurs années, recouvrèrent subitement la vue, de la même manière.

Un enfant tombé de très haut et tout brisé était depuis trois jours sans mouvement et sans vie. Sa mère, ayant fait vœu, s'il en revenait, de le porter au tombeau du glorieux François et d'y faire une offrande, le pauvre petit se trouva soudainement vivant et guéri.

Un autre enfant ne prenait plus rien depuis huit jours ; il avait les yeux fermés et la chair toute noire, si bien qu'on le jugeait mort ; sa mère, tout en larmes, n'en cessait pas moins d'invoquer le Saint : tout d'un coup, l'enfant ouvre les yeux ; sa chair redevient blanche et vive... Saint François l'avait rendu à la vie. Et comme on lui demandait qui l'avait guéri, il répondit : « C'est le Frère François, en me donnant sa bénédiction ».

Un malade, nommé Mancino, qui était à toute extrémité et abandonné des médecins, murmura le nom de François, et aussitôt il se trouva en parfaite santé.

Un jeune garçon muet et presque sans langue avait été recueilli, pour l'amour de Dieu, chez un homme fort pieux, nommé Marc. Un jour, celui-ci dit à sa femme : « Oh ! que si le bon saint François voulait, il pourrait bien remédier au mal de ce pauvre infirme ! Tous les jours, j'entends dire qu'il fait des miracles : celui de donner à un muet l'usage de la parole ne serait pas un des moindres. Si cela arrive, je fais vœu de le mener au tombeau du Saint, de l'adopter pour mon fils et de lui fournir, tant que je vivrai, les choses dont il aura besoin ». Il n'avait pas achevé que le muet s'écria d'une voix pleine : « Vive saint François ! » et regardant fixement : « Le voilà, dit-il, qui retourne au ciel. Il est venu me faire parler ! »

 

Pratique : Se renouveler dans la confiance en la puissante intercession de saint François d'Assise et l'invoquer avec un filial abandon dans toutes les nécessités temporelles et spirituelles.

Invocation : Saint François, notre bon père, ayez pitié de vos enfants.

 

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Témoignage de saint Bonaventure

 

Dieu manifesta sa puissance, en honorant son serviteur de prodiges éclatants, après la mort comme durant la vie. Des aveugles, des sourds, des muets, des boiteux, des paralytiques, des hydropiques, des lépreux, des possédés, ont éprouvé la vertu des mérites du saint. À son invocation, dans les naufrages, dans la captivité, dans toute sorte de maladies, de nécessités et de périls, on s'est senti puissamment secouru. Beaucoup de morts ont été ressuscités. Parmi ces miracles, il y en eut plusieurs que Dieu fit pour confirmer la vérité des stigmates. (Légende de saint François, par saint Bonaventure).

 

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27 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-huitième jour

Les funérailles

 

Prélude : Suivons les funérailles de notre bienheureux Père et mêlons nos chants à ceux qui les transforment en un véritable triomphe.

 

Réflexions

 

Dès que la nouvelle de la mort du saint fut répandue, et qu'on entendit parler de ses stigmates, le peuple accourut en foule pour les voir. Chacun voulait les considérer de ses propres yeux, et avoir la satisfaction de s'assurer par lui-même d'un événement qui faisait la joie publique. On permit à un très grand nombre d'habitants d'Assise d'approcher, de voir et de baiser les saints stigmates.

L'un d'entre eux, nommé Jérôme, homme de guerre et lettré, sage et de grande réputation, ayant de la peine à croire cette merveille, l'examina plus hardi- ment et plus curieusement que les autres, en présence des Frères et de plusieurs personnes de la ville. Il toucha de ses mains les pieds, les mains et le côté du corps saint, fit mouvoir les clous, et s'assura si bien de la vérité du fait, qu'il en fut depuis un témoin très zélé, et en déposa avec serment sur les saints Evangiles. C'était, dit ingénieusement saint Bonaventure, comme l'apôtre saint Thomas, qui d'incrédule devint fidèle, en mettant ses mains dans les plaies du Sauveur, afin que sa foi, précédée d'incrédulité, affermît notre foi et nous empêchât de devenir incrédules.

Les Frères, qui avaient assisté au décès du bienheureux patriarche, passèrent le reste de la nuit à chanter les louanges de Dieu autour du corps, avec une multitude d'autres personnes qui survinrent ; et cela se fit de telle manière qu'il semblait, dit un biographe, qu'on fût à une fête d'esprits célestes plutôt qu'aux funérailles d'un homme. Le lendemain matin, qui était le dimanche, le saint corps fut porté à Assise, au chant des hymnes et des cantiques, sur les épaules des principaux de la ville, et des premiers d'entre les Frères Mineurs, les autres ayant une branche ou un cierge à la main.

Après avoir passé à Saint-Damien, on se remit en marche pour Assise, où François fut inhumé, dans l'église de Saint Georges, avec tout le respect possible. C'est là qu'il avait commencé à étudier dans son enfance, et qu'il avait prêché la première fois : ce fut là aussi son premier lieu de repos. Visitons notre bienheureux Père dans son sépulcre, et, comme les saintes femmes au sépulcre de Celui dont François fut une si vivante image, aimons à l'entourer du parfum de nos vertus.

 

Pratique : Concourir volontiers aux funérailles des pauvres.

Invocation : Saint François, honoré de Dieu et des hommes, assistez-nous dans l'exil où nous gémissons.

 

Lamentations de Sainte Claire

 

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Les derniers adieux de sainte Claire

 

Quand le convoi passa à Saint-Damien, où Claire était avec ses filles, on s'y arrêta un peu, pour leur donner la consolation de voir et de baiser les stigmates. En admirant un tel prodige, et en gémissant d'être privées d'un tel Père, elles se souvinrent de la promesse qu'il leur avait faite dans sa dernière maladie, qu'elles le verraient avant leur mort. Claire s'efforça de tirer le clou d'une de ses mains, ce qu'elle croyait pouvoir faire, parce que la tête s'élevait dans la paume de la main au-dessus du reste de la chair ; mais il lui fut impossible d'y réussir. Elle trempa seulement un linge dans le sang qui en sortit, et elle prit la mesure du corps, dont elle se servit pour faire à la tribune, du côté des religieuses, une niche proportionnée, où l'on plaça l'image du saint. Ces pieuses vierges auraient bien souhaité qu'on leur eut permis de le considérer plus longtemps, mais on se remit en marche pour Assise, où il fut inhumé dans l'église de Saint Georges. (Vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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26 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-septième jour

Bienheureuse mort

 

Prélude : Entourons la couche suprême de notre Père et préparons-nous à assister au merveilleux spectacle de sa sainte mort.

 

Réflexions

 

Après avoir dicté son testament, le saint fit venir frère Léon, son confesseur, et frère Ange, auxquels il ordonna de chanter en sa présence le cantique du Soleil, parce que la mort était tout proche. C'est un cantique composé par le bienheureux Patriarche, où il rendait gloire à Dieu pour toutes ses créatures et aussi pour la mort. Assuré par une révélation qu'elle le ferait passer à la vie éternelle, son approche le remplissait de joie : il le témoignait en faisant chanter les louanges du Seigneur.

Le cantique fini, il mit ses bras l'un sur l'autre en forme de croix, signe salutaire qu'il avait toujours aimé, dit saint Bonaventure; et, les étendant sur ses Frères qui étaient autour de lui, il donna pour la dernière fois sa bénédiction aux absents et aux présents, au nom et par la vertu de Jésus crucifié. Ensuite, il prononça, avec une douceur ineffable, ces paroles : « Adieu, mes enfants, je vous dis adieu à tous ; je vous laisse dans la crainte du Seigneur, demeurez-y toujours. Le temps de l'épreuve et de la tribulation approche : heureux ceux qui persévéreront dans le bien qu'ils ont commencé. Pour moi, je vais à Dieu avec un grand empressement, et je vous recommande tous à sa grâce ». Il fit apporter le livre des Evangiles, et demanda qu'on lui lût l'Evangile de saint Jean, à l'endroit où commence l'histoire de la Passion de Notre-Seigneur, par ces paroles : « Ante diem festum Pasc, avant la fête de Pâques ».

Cette lecture achevée, il commença lui-même à réciter, du mieux qu'il put le psaume 141 : « Voce mea ad Dominum clamavi, j'ai élevé ma voix vers le Seigneur », et il le continua jusqu'au dernier verset : « Me expectant justi, donec retribuas mihi ; les justes sont dans l'attente de la récompense que vous me donnerez ».

Enfin, tous les mystères de la grâce étant accomplis en cet homme si aimé de Dieu, sa très sainte âme, tout absorbée dans la charité divine, fut délivrée des liens du corps et il s'endormit dans le saint baiser du Seigneur. C'était un samedi soir, le 4e d'octobre, la 45e année de son âge, la 20e de sa conversion, la 18e de l'institution de son ordre et la 3e commencée depuis l'impression des sacrés stigmates. On mit le corps sur la terre nue, et on l'y laissa quelque temps, comme il l'avait ordonné. Il fut lavé ensuite et revêtu de la tunique apportée de Rome par Jacqueline de Septisoles. Cette pieuse veuve eut alors la consolation de contempler et de baiser les plaies du saint qu'elle avait tant révéré. Elle en fut si transportée qu'après lui avoir fait faire de magnifiques funérailles, elle régla ses affaires, renonça au monde et passa le reste de sa vie en veilles et en prières auprès du sépulcre de son Père spirituel.

Au même instant, le frère Augustin d'Assise, provincial de la terre de Labour, homme juste et saint, qui était malade à l'extrémité, et ne parlait plus, s'écria tout à coup : « Attendez-moi, mon Père, attendez-moi ; je m'en vais avec vous ». Les Frères surpris lui demandèrent à qui il parlait : « Eh quoi ! leur dit-il d'un ton ferme, ne voyez-vous pas François notre Père qui va au Ciel ? » À l'instant, son âme se détacha de son corps et suivit celle de son Père.

 

Pratique : Recommander souvent sa mort à Saint François d'Assise.

Invocation : Saint François, modèle d'une sainte mort, rendez ma mort semblable à la vôtre.

 

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Fioretti

Le corps de saint François

 

Après sa mort, le corps de saint François était un objet admirable. On voyait dans ses mains et dans ses pieds des clous noirs comme du fer, merveilleusement formés de sa chair, par une vertu divine, et tellement adhérents à la chair, que, quand on les poussait d'un côté ils avançaient de l'autre, ainsi que des nerfs durs et tout d'une pièce. Rien n'empêchait de voir la plaie de son côté, qu'il cachait avec tant de soin pendant sa vie, cette plaie que la main de l'homme n'avait point faite, et qui ressemblait à l'ouverture du côté du Sauveur, d'où sortit le Sacrement de notre Rédemption et celui de notre régénération : sa couleur rouge et ses bords repliés en rond la faisaient paraître comme une très belle rose. La chair du saint, qui était naturellement brune, devint extraordinairement blanche ; elle représentait les robes blanchies dans le sang de l'agneau, dont les saints sont revêtus. Ses membres étaient flexibles et maniables comme ceux d'un petit enfant : signe évident de l'innocence et de la candeur de son âme. La blancheur de sa chair, relevée par le noir des clous aux pieds et aux mains, et par la plaie du côté, qui était comme une rose rouge toute fraîche, présentait aux yeux une variété de couleurs si belle et si charmante, qu'elle ne causait pas moins de plaisir que d'admiration à ceux qui la regardaient. Enfin, son corps était l'image de la Passion de Jésus-Christ par les plaies qu'il portait, et de la Résurrection glorieuse par les qualités qu'il avait reçues. (Description, par Saint Bonaventure).

 

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25 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-sixième jour

Le Testament

 

Prélude : Écoutons pieusement les dernières volontés que notre bienheureux Père dicte à frère Ange, un de ses compagnons, avant de mourir.

 

Testament de Saint François

 

Le Seigneur m'a fait la grâce, à moi frère François, de commencer ainsi à faire pénitence. Lorsque j'étais dans l'état du péché, il me semblait fort, amer de voir les lépreux : mais le Seigneur lui-même m'ayant amené parmi eux, j'exerçai la miséricorde à leur égard, et en les quittant, je sentis que ce qui m'avait paru si amer, s'était changé en douceur pour mon âme et pour mon corps.

Après cela, je demeurai peu dans le siècle, j'en sortis, et Notre Seigneur me donna une telle foi dans l’Église où il est, que je l'adorais simplement en disant : « Nous vous adorons, ô très saint Seigneur Jésus-Christ, ici et dans toutes vos églises qui sont par toute la terre, et nous vous bénissons d'avoir racheté le monde par votre sainte Croix ».

Il me donna aussi et me donne encore tant de foi aux prêtres qui vivent selon la forme de la sainte Eglise romaine, à cause de leur caractère, que, s'ils venaient à me persécuter, ce serait à eux-mêmes que je voudrais avoir recours : et quand j'aurais autant de sagesse que Salomon en a eu, si je trouvais des prêtres pauvres selon le monde, je ne voudrais pas, contre leur volonté, prêcher dans les églises où ils demeurent. Je veux les craindre, les aimer, les honorer, eux et tous les autres, comme mes maîtres. Je ne veux point considérer en eux le péché, parce qu'en eux je vois le Fils de Dieu, et par là ils sont mes maîtres.

Ce qui fait que j'en use ainsi, c'est qu'en ce monde je ne vois rien de sensible du même Fils de Dieu, le Très-Haut, que son très saint corps et son très saint sang, qu'ils reçoivent, et qu'eux seuls administrent aux autres. Or, je veux que ces très saints Mystères soient honorés et révérés par-dessus toutes choses : et qu'on les mette dans des endroits où ils puissent être précieusement conservés. Partout où je trouverai en des lieux indécents les très saints noms et les très saintes paroles du Fils de Dieu, je veux les en ôter et je prie qu'on les en ôte, pour les placer en quelque endroit honnête.

Nous devons respecter encore tous les théologiens, et ceux qui nous dispensent la très sainte parole de Dieu, comme des ministres qui nous donnent l'esprit et la vie.

Après que le Seigneur m'eut chargé de la conduite des Frères, personne ne m'enseigna ce qu'il fallait que je fisse, mais le Très-Haut lui-même me révéla que je devais vivre selon la forme du saint Evangile. Je la fis écrire en peu de paroles simples, et notre saint Père le Pape me la confirma.

Ceux qui venaient pour embrasser ce genre de vie donnaient aux pauvres tout ce qu'ils pouvaient avoir. Ils se contentaient d'une seule tunique, couverte de pièces en dedans et en dehors s'ils voulaient, avec une ceinture de corde et des caleçons ; et nous ne voulions rien davantage.

Nous, qui sommes clercs, disions l'office comme les autres clercs, les laïques disaient le Pater noster. Nous demeurions fort volontiers dans les églises pauvres et abandonnées, nous as des gens simples et soumis à tout le monde.

Je travaillais de mes mains, et je veux travailler ; je veux fermement aussi que tous les autres Frères s'appliquent à quelque travail honnête : ceux qui ne savent point travailler, qu'ils apprennent, non par la désir d'être récompensés de ce qu'ils feront mais pour bon exemple, et pour fuir l'oisiveté. Si l'on ne nous récompense point de notre travail, ayons recours à la table du Seigneur, demandant l'aumône de porte en porte. Il m'a révélé que nous devions nous servir de cette manière de saluer : « Le Seigneur vous donne sa paix ».

Que les Frères prennent bien garde de ne recevoir, en aucune manière, ni église, ni maisons, ni tout ce que l'on bâtit pour eux, si cela n'est conforme à la sainte pauvreté que nous avons promise dans la règle ; et que toujours ils demeurent comme hôtes étrangers et voyageurs. Je défends étroitement, par obéissance, à tous les Frères, quelque part qu'ils se trouvent, d'avoir la hardiesse de demander aucune lettre en cour de Rome, par eux- mêmes, ou par une personne interposée, ni pour une église, ni pour un autre lieu, ni sous prétexte de prédication, même pour la sûreté de leurs personnes, en cas de persécution.

Mais, quand ils ne seront pas reçus dans un endroit, qu'ils s'enfuient dans un autre pour y faire pénitence avec la bénédiction de Dieu. Je veux absolument obéir au ministre-général de cette Fraternité, et au gardien qu'il lui plaira de me donner ; et je veux être tellement lié entre ses mains, que je ne puisse ni aller, ni faire contre sa volonté, parce qu'il est mon maître.

Bien que je sois simple et inférieur, je veux pourtant avoir toujours un clerc qui me dise l'office, comme il est marqué dans la règle. Que tous les autres Frères soient tenus de même d'obéir à leurs gardiens et de faire l'office selon la règle. S'il s'en trouvait quelques-uns qui ne fissent pas l'office selon la règle, ou qui voulussent y faire des changements, ou qui ne fussent pas catholiques ; que tous les Frères, quelque pari qu'ils soient et s'ils en trouvent un de ceux-là, soient tenus, par obéissance, de le mener au custode le plus proche du lieu où ils l'auront trouvé ; et que le custode soit tenu, par en obéissance, de le garder nuit et jour comme un prisonnier, sorte qu'on ne puisse le lui enlever, jusqu'à ce qu'il le remette en propre personne entre les mains de son ministre ; que le ministre soit tenu étroitement, par obéissance, de le faire conduire par des Frères qui soient en état de le garder nuit et jour comme un prisonnier, jusqu'à ce qu'ils le représentent au cardinal d’Ostie, qui est maître, protecteur et correcteur de cette fraternité.

Que les Frères ne disent point : c'est ici une autre règle ; car c'est un mémorial, un avertissement, une exhortation, et mon testament, que moi, frère François, votre très petit serviteur, j'adresse à vous, mes Frères, qui êtes bénis de Dieu, afin que nous observions mieux d'une manière catholique la règle que nous avons promis au Seigneur de garder. Que le ministre-général, et tous les autres ministres et custodes soient tenus, par obéissance, de ne rien ajouter à ces paroles et d'en rien retrancher. Qu'ils aient toujours avec eux cet écrit joint à la règle, et que dans tous les chapitres qu'ils tiendront, lorsqu'ils liront la règle, ils lisent aussi ces paroles.

Je défends encore absolument par obéissance à tous mes frères clercs et laïques, de mettre gloses à la règle et à cet écrit, en disant : C'est ainsi qu'il doit les entendre. Mais, comme le Seigneur m'a fait la grâce de le dicter purement et simplement, entendez-les de même, purement et simplement, et sans glose, et les mettez en pratique jusqu'à la fin par de saintes actions. Quiconque observera ces choses, soit rempli au Ciel de la bénédiction du Père céleste le Très-Haut et sur la terre, de la bénédiction de son Fils bien-aimé, et du très saint Esprit consolateur, avec l'assistance de toutes les Vertus célestes et de tous les saints ; et moi, frère François, votre très petit serviteur en Notre Seigneur, je vous confirme tout autant que je puis cette très sainte bénédiction au dedans et au dehors. Ainsi soit-il.

 

Pratique : Baiser avec respect ces dernières paroles de notre bien-aimé Père.

Invocation : Saint François, notre Père, priez pour vos enfants.

 

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24 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-cinquième jour

La fin approche

 

Prélude : Hâtons-nous de recueillir les derniers exemples de notre Père mourant.

 

Réflexions

 

Au printemps de l'an 1226, frère Elie fit transporter son bienheureux Père d'Assise à Sienne, dans l'espoir qu'un climat plus doux soulagerait ses souffrances. Mais, elles ne firent qu'empirer, et, voyant ses fils dans la douleur, le bon Patriarche leur disait :

« Mes chers enfants, ne vous ennuyez pas de la peine que vous prenez à cause de moi, car Notre Seigneur vous récompensera, en cette vie et en l'autre, de tout ce que vous faites pour son petit serviteur ». L'un d'eux, lui ayant demandé un mémorial de sa volonté et de sa bénédiction suprême, François dit à frère Benoît de Pirato : « Ecrivez, prêtre de Dieu, comment je bénis tous mes frères qui sont dans mon Ordre et qui y seront jusqu'à la fin du monde. Mon infirmité m'empêchant de parler longuement, je fais connaître en peu de mots ma volonté et mon intention à tous nos frères présents et futurs, comme la bénédiction et le testament dont ils devront garder le souvenir. Que les frères s'aiment les uns les autres, comme je les ai aimés et je les aime. Qu'ils chérissent toujours Notre Dame, la Pauvreté, et ne s'écartent pas de ses lois. Qu'ils soient toujours fidèles et soumis aux prélats et aux clercs de la sainte Eglise romaine ; qu'ils soient bénis et gardés du Père, du Fils et du St-Esprit. Amen ».

Le voyant près de sa fin, frère Elie fit reporter le saint à Assise, où le bon Père lui donna cette ample bénédiction : « Mon fils, je te bénis en tout et par-dessus tout. De même que sous ta main le Très-Haut a augmenté le nombre de mes frères et de mes enfants, ainsi je les bénis tous avec toi et en toi ; que Dieu, le souverain Seigneur de toutes choses, te bénisse dans le ciel et sur la terre. Pour moi, je te bénis autant et plus que je ne le puis ; mais que Celui qui peut tout fasse en toi ce que je ne puis. Je prie Dieu qu'il se souvienne de ton travail et de tes œuvres, et qu'il te donne part à la récompense des justes ; que tu trouves toutes les bénédictions que tu souhaites, et que ce que tu demandes dignement s'accomplisse ».

Comme il voulait mourir au berceau de son ordre, il se fit porter à Sainte Marie des Anges, et, en route, bénit avec larmes sa chère ville d'Assise : « Sois bénie de Dieu, ville fidèle à Dieu, parce que beaucoup d'âmes seront sauvées en toi et par toi. Les serviteurs du Très-Haut habiteront en grand nombre ton enceinte, et, parmi tes habitants, beaucoup de justes seront choisis pour le royaume éternel ».

 

Pratique :S'attacher à regarder dans les choses de ce monde le côté par lequel elles se rapportent à l'ordre surnaturel.

Invocation : Saint François, modèle des cours, apprenez-nous à aimer comme il faut les choses de ce monde.

 

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Les adieux à ses chères Filles

 

François, avant de quitter Assise, avait écrit une touchante lettre d'adieux à sainte Claire. Quand il fut arrivé à Notre Dame des Anges, le portier vint l'avertir que la dame Jacqueline de Septisoles venait d'arriver, et lui demanda si on la laisserait entrer dans le couvent, car il avait expressément défendu, par une constitution, de souffrir qu'aucune femme entrât dans les maisons de son Ordre, et il le faisait observer fort exactement à Sainte Marie des Anges. Mais, il répondit que cette dame ne devait pas être comprise dans la loi, puisque son logis étant toujours ouvert aux Frères Mineurs, il était juste qu'ils lui donnassent entrée dans leur couvent. On l'introduisit donc avec ses deux fils ; elle vint se mettre à ses pieds, comme on représente Marie-Madeleine au pied de la Croix ; elle baisa et arrosa de ses larmes les précieuses plaies ; elle fit aussi la fonction de Marthe, et rendit au serviteur de Jésus-Christ tous les services dont elle fut capable. Le mercredi matin, elle voulait renvoyer ses gens, parce qu'elle croyait qu'il ne mourrait pas sitôt ; il l'en empêcha, l'assurant qu'il ne lui restait pas plus de quatre jours à vivre : « Après quoi, lui dit-il, vous me rendrez les derniers devoirs, et vous pourrez vous en retourner avec tout votre monde ». (Vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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23 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-quatrième jour

La souffrance et l'amour

 

Prélude : Serrons-nous autour de notre père, qui va bientôt nous quitter.

 

Réflexions

 

Depuis sa stigmatisation jusqu'à sa mort, dit l'auteur de l’Histoire populaire de saint François, sa vie peut se résumer en deux mots : la souffrance et l'amour. Quand il revint à Sainte Marie des Anges, pâle, défait, cachant en vain les blessures sacrées de ses mains et de ses pieds, ses frères crurent voir un vivant crucifix. Malgré sa langueur et les douleurs incessantes que lui causaient ses plaies, le zèle du salut des âmes le fit bientôt sortir de cette retraite, et pendant une partie de l'hiver de 1224 à 1225, il allait ou plutôt il se faisait porter de ville en ville à travers l'Ombrie, guérissant les infirmes du corps et de l'âme, poursuivi de la vénération des peuples, et se bornant souvent, pour toute prédication, à répéter, d'une voix affaiblie, mais toute brûlante d'une divine charité : « Jésus-Christ, mon amour, a été crucifié ».

Dans son humilité, il croyait n'avoir rien fait pour Dieu et pour le prochain ; il se regardait comme un serviteur inutile et disait à ses frères : « Commençons, mes frères, à servir Dieu Notre Seigneur, car jusqu'ici nous avons fait bien peu de chose ». Depuis plusieurs années déjà, il avait ré- signé ses fonctions et son titre de supérieur général des Frères Mineurs, que ses infirmités rendaient trop pesants pour lui. En conférant son autorité au frère Pierre de Catane d'abord, et ensuite au frère Elie, il leur avait dit, avec cette simplicité céleste, qui lui venait directement du cœur doux et humble du Sauveur : « Mon père et mon très cher frère, je vous reconnais pour mon père et mon seigneur : je confie à vos soins la garde de mon âme, et je vous promets humblement tout respect et toute obéissance comme à mon vrai ministre. Je vous prie et je vous conjure, par le Dieu vivant et véritable, de vouloir bien confier à un de nos compagnons la charge de me commander et de prendre soin de moi : je lui obéirai inviolablement en tout comme à vous- même ; car, à cause du grand profit et du mérite de l'obéissance, je désire avoir toujours avec moi mon supérieur et être sans cesse en sa présence ». Et, comme il avait dit, il fit jusqu'à sa fin.

Son amour pour son Sauveur Jésus-Christ semblait croître avec ses souffrances ; ses ravissements étaient continuels ; sa vue achevait de s'éteindre dans les larmes brûlantes que lui arrachait la Passion de Notre Seigneur, et son bien-aimé se montrait également si plein d'amour pour lui, qu'il semblait jouir sans interruption de sa présence. Il communiait fréquemment et avec tant de dévotion qu'on le voyait devenir semblable à un homme enivré après avoir reçu l'Agneau sans tache, et souvent son action de grâce s'achevait en une ardente extase.

Sa tendresse pour ses frères, sa miséricorde pour les pécheurs, étaient sans bornes. Plus il participait aux souffrances et à la sainteté de Jésus-Christ, plus il participait aussi à sa bonté : la lettre, adressée par lui au frère Elie, et lui donnant des conseils pour le gouvernement de l'ordre, est un monument admirable de cette charité toute divine.

Sur les instances de frère Elie, le saint consentit enfin à se reposer. On le transporta dans une cellule très pauvre, près de Saint Damien, où sainte Claire et ses sœurs lui préparaient de leurs mains les remèdes indiqués par les médecins. Il y demeura pendant quarante jours avec les frères Massee, Ruffin, Léon et Ange de Rieti, ses ordinaires compagnons. Puis il revint à Sainte Marie-des-Anges, où il resta languissant et malade pendant toute la fin de l'année 1225. Ses frères, voyant ses forces décliner et sachant qu'ils allaient le perdre prochainement, le contemplaient avec une vénération et un amour toujours croissants. « Oh ! s'écrie l'un d'entre eux, Thomas de Celano, son premier historien, comme il leur apparaissait beau, splendide et glorieux, dans l'innocence de sa vie, dans la simplicité de ses paroles, dans la pureté de son cœur, dans son ardent amour de Dieu et de ses frères ! » Sa patience était inaltérable, et il répondait à ceux qui lui demandaient comment il pouvait supporter d'un cœur et d'un visage joyeux les douleurs cuisantes de ses yeux et de tout son corps : « La gloire que j'attends est telle, que toute peine, toute maladie, toute humiliation, toute persécution, toute mortification devient pour moi une cause de joie ». C'est pourquoi, dit saint Bonaventure, il ne considérait pas ses souffrances comme des peines, mais il les appelait ses sœurs.

 

Pratique : Invoquer saint François dans les maladies, pour les supporter avec résignation et d'une manière méritoire.

Invocation : Saint François, modèle de patience, aidez et soulagez les pauvres malades.

 

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L'heureuse aventure

 

Vers la fin de 1225, il profita d'un court moment de convalescence, pour se faire transporter en quelques endroits de l'Ombrie et des provinces voisines, afin d'y gagner encore des âmes à Dieu. C'est dans cette dernière course apostolique qu'il guérit à Bagnolo, en Toscane, un petit enfant de quatre ans atteint d'une maladie mortelle. Quand il l'eut guéri, il s'écria, dit-on, en rendant grâces à Dieu : « O buona ventura ! O l'heureuse aventure ! » L'enfant, qui s'appelait Jean, en garda le nom : il devint plus tard saint Bonaventure. (Histoire populaire de saint François d'Assise, par le marquis de Ségur).

 

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22 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

19

 

Vingt-troisième jour

Les stigmates sacrés

 

Prélude : Recueillons-nous pour contempler ce grand prodige.

 

Réflexions

 

C'était sur le mont Alverne. Un ange l'avait averti de se disposer, avec humilité et patience, à recevoir un don spécial de Dieu. Pendant qu'il persévérait dans la prière, il se mit à méditer pieusement sur la Passion du Sauveur et sur son infinie charité. La ferveur de la dévotion s'accroissait tellement en lui, qu'il demeurait entièrement transformé en Jésus-Christ par l'amour et la compassion. Il était dans toute l'ardeur de cette divine contemplation, quand soudain il vit descendre, du haut des cieux, un séraphin qui avait six ailes éclatantes et toutes de feu. Il se précipitait d'un vol rapide vers lui ; et bientôt le saint put voir, entre ses ailes, la figure d'un homme crucifié. Ses ailes étaient disposées de telle sorte qu'il en avait deux sur la tête, deux autres lui servaient à voler, et les deux dernières lui couvraient tout le corps.

À la vue de ce séraphin, saint François demeura saisi d'étonnement ; une joie mêlée de tristesse et de douleur se répandit dans son âme. La douce contemplation du Christ, qui lui apparaissait si familièrement et qui daignait jeter sur lui de si tendrez regards, le remplissait de joie ; mais le douloureux spectacle de son crucifiement le pénétrait de compassion, et il en avait le cœur transpercé comme d'un glaive. Il admirait surtout profondément que l'infinité des souffrances du Sauveur parût sous la forme d'un séraphin, sachant bien qu'elle ne s'accorde pas avec l'état de gloire et d'immortalité. Mais bientôt le séraphin lui-même lui apprit que Dieu l'avait permis ainsi, pour lui faire connaître que ce n'était pas par le martyre de la chair, mais par l'embrasement de l'amour, qu'il devait être transformé tout entier en une parfaite ressemblance avec Jésus-Christ crucifié.

Après un long et mystérieux entretien, l'admirable vision disparut, laissant dans le cœur du saint une ardeur excessive et la flamme de l'amour divin, et sur son corps l'image merveilleuse et les traces de la Passion du Sauveur, Alors, ses pieds et ses mains furent transpercés par des clous semblables à ceux qu'il avait vus dans les mains et les pieds du Christ qui venait de lui apparaître. Les têtes de ces clous, qui étaient rondes et noires, se trouvaient dans le creux des mains et au-dessus des pieds, et les pointes ressortaient du côté opposé, recourbées et rivées de manière qu'on aurait pu sans peine y passer le doigt comme dans un anneau. Au côté droit du saint, apparut aussi une plaie rouge, comme s'il eut été transpercé d'une lance, et souvent elle jetait un sang sacré qui trempait sa tunique et ce qu'il portait sur les reins.

Il mit un tel soin à cacher ces blessures que ses frères les ignorèrent longtemps. Seulement, ils remarquèrent qu'il ne découvrait plus ni les pieds ni les mains, et qu'il ne pouvait même plus poser à terre la plante des pieds.  

Le saint pape Alexandre, dit saint Bonaventure, prêchant au peuple, affirma devant un auditoire considérable de frères où j'étais moi-même, que ces saints stigmates, il les avait vus de ses propres yeux durant la vie du saint. Enfin, à sa mort, plus de cinquante frères, la vierge de Dieu très pieuse, Claire, avec ses sœurs, et d'innombrables séculiers les virent également, et la plupart d'entre eux les baisèrent avec vénération, et les touchèrent de leurs mains, afin que rien ne manquât à la force du témoignage.

 

Pratique : Vénérer souvent, avec une ardente et affectueuse dévotion, les cinq plaies de Jésus crucifié.

Invocation : Saint François, image fidèle de Jésus crucifié, imprimez profondément, dans nos âmes, les plaies du Sauveur.

 

00 Christ Séraphin

 

Fioretti

L'entretien mystérieux

 

Dans cette apparition séraphique, le Christ lui-même daigna communiquer à saint François des choses secrètes et mystérieuses qu'il ne voulut jamais rapporter dans sa vie ; ce ne fut qu'après sa mort qu'il en fit la révélation. Or, voici quelles furent les paroles du Christ : « Sais-tu, disait-il au saint, le prodige que je viens d'opérer en toi ? Pour que tu sois mon gonfalonier, je t'ai donné les stigmates, qui sont les marques de ma Passion. Et, de même que, le jour de ma mort, je suis descendu aux Limbes, et qu'en vertu de mes plaies, j'en ai retiré toutes les âmes qui s'y trouvaient pour les introduire au Paradis, quand tu auras quitté la terre, tous les ans, le jour de l'anniversaire de ta mort, je t'accorde aussi de pouvoir descendre au Purgatoire, et, en vertu des stigmates, d'en retirer toutes les âmes de tes trois ordres, des Mineurs, des Sœurs et des Continents, et même de tous les autres qui auront eu pour toi une grande dévotion et que tu trouveras dans ce lieu d'expiation. Tu les introduiras toi-même au Paradis ; et c'est ainsi qu'après m'avoir été conforme pendant ta vie, tu le seras encore après ta mort ». (Considérations sur les stigmates de saint François, traduites par l'abbé Riche).

 

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