Le Mois des Étrennes Spirituelles
Le Mois des Étrennes Spirituelles
Vingt-neuvième étrenne spirituelle
29 Janvier
Le froment et le vin : la dévotion à l'Eucharistie
Offrande
Quand le prophète Zacharie se demandait : « Qu'y a-t-il de bon dans le Seigneur et qu'y a-t-il de beau en lui ? » il réunissait dans sa réponse les deux symboles que je vous offre en ce jour : « Le froment des élus et le vin qui fait germer les vierges ! » C'est pourquoi, ô mon Die, je veux vivre et mourir dans l'amour de votre divine Eucharistie.
Méditation
Jésus-Christ habite dans nos églises, il réside sur nos autels, comme un roi dans son palais, élevé sur un trône pour être visité de ses sujets et pour en recevoir les hommages dus à sa majesté royale. C'est là que son amour les appelle tous, les plus petits comme les plus grands, pour leur faire ressentir les effets de sa magnificence et de ses divines libéralités, pour leur faire part des dons qu'il a puisés dans le sein de son Père, et pour leur faire éprouver combien il est avantageux d'aborder souvent un Maître si rempli de tendresse et de bonté pour ses serviteurs.
Qui ne gémirait, ô mon Jésus, de voir les souverains de la terre environnés d'une si grande foule, leurs palais si fréquentés, leur cour si nombreuse, pendant que vos églises sont désertes, vos autels abandonnés et votre personne sacrée bien souvent toute seule, sans aucun adorateur ! Quelle confusion pour des chrétiens qui vous reconnaissent pour leur Dieu ! Ah ! ne permettez pas, mon adorable Maître, que je sois du nombre de ceux qui vous abandonnent de la sorte, mais bien de ceux qui, à l'exemple du Prophète, ne soupirent qu'après vos tabernacles et n'ont de joie qu'au pied de vos autels.
Mais, notre divin Sauveur ne se cache point seulement dans son Sacrement adorable pour y recevoir nos adorations et nos visites, il y est surtout pour se donner à nous dans la sainte communion.
C'est dans la communion eucharistique que son amour infini se donne sans réserve : il nous y donne tout lui-même : son corps, son sang, son âme, ses grâces, ses mérites, sa divinité même. N'est-ce pas là un Dieu qui, dans les transports de son amour, se rend prodigue de lui-même ? Où est donc le cœur, tout ingrat et endurci qu'il puisse être, qui ne s'attendrisse aux approches de ce Dieu d'amour ?
Ô mon Dieu, mon Jésus, mon époux, mon amour, mon bien- aimé, mon unique, que je ne goûte que vous, que je ne me plaise qu'avec vous, que rien ne m'attire que vous ! Vous êtes tout à moi, que je sois à vous, et que mon cœur ne fasse qu'un seul et même cœur avec le vôtre ! Je veux m'approcher souvent de votre table sainte, avec une foi vive, une humilité profonde, un fervent amour, un total abandon de moi-même et un ardent désir d'être tout couronné en vous.
Pratique : prouver sa reconnaissance envers Jésus-Christ par l'assiduité à la Visite au Saint Sacrement et par la fréquentation de la sainte Table.
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Le Mois des Étrennes Spirituelles
Le Mois des Étrennes Spirituelles
Vingt-huitième étrenne spirituelle
28 Janvier
De l'argent épuré : le respect et amour de la parole de Dieu
Offrande
« La parole du Seigneur, dit le Psalmiste, est comme l'argent éprouvé sept fois ». Je veux aimer, respecter, écouter, méditer votre parole, ô mon Dieu. Agréez donc mon offrande et, m'ayant révélé la vertu de cette divine parole, apprenez-moi les dispositions avec lesquelles il me faut l'écouter.
Méditation
Cette parole, dit Jésus-Christ, est une semence ; la terre où elle doit être jetée est notre cœur. Voyons donc dans quel état est notre cœur pour recevoir cette divine semence.
1° Il est peut-être comme un chemin battu, ouvert à tout le monde, et où la semence ne saurait germer, parce que les passants la foulent aux pieds ou que les oiseaux l'enlèvent. C'est-à-dire, notre cœur est peut-être endurci, et, dès lors, hors d'état d'être touché de la parole de Dieu, parce qu'il est ouvert à toutes les créatures, rempli de toutes sortes d'affections, imbu des maximes du monde et même sujet à quelque mauvaise habitude. Voilà pourquoi la divine semence, ainsi méprisée, est bientôt enlevée.
2° Peut-être encore notre cœur est-il comme cette terre pierreuse où la semence germe d'abord et pousse au-dehors ; mais elle ne peut y prendre de profondes racines, à cause des pierres qui s'y rencontrent, et elle ne tarde pas à être entièrement desséchée par l'ardeur du soleil. Hélas ! que ce malheur est fréquent ! On reçoit la parole de Dieu sans répugnance, souvent même avec joie, et cependant elle ne fait sur l'âme que de très légères impressions : à peine si elles arrivent à la superficie du cœur. Un levain d'amour-propre, une inclination secrète, une affection cachée, l'attache à sa propre volonté et à son propre jugement, sont comme autant de pierres qui empêchent cette divine semence de pénétrer bien avant dans l'âme. Voilà pourquoi cette semence, se desséchant bientôt, tant d'âmes chrétiennes quittent, aux premières difficultés et aux moindres tentations, le bien qu'elles avaient commencé sous l'impression de la parole de Dieu.
3° Peut-être aussi notre cœur est-il comme cette terre remplie de ronces et d'épines, où la semence jette des racines, et s'élève jusqu'à former l'épi ; mais, comme les épines croissent et montent en même temps, elles finissent par l'étouffer et l'empêchent de porter du fruit. Voilà comment les sollicitudes de cette vie, l'illusion des richesses, les désirs sans nombre de la convoitise étouffent, même dans les âmes qui semblaient plus ferventes, la parole de Dieu, et empêchent les fruits qu'elle leur avait fait produire de devenir des fruits de vie, et d'arriver par la persévérance à leur parfaite maturité.
4° Peut-être enfin notre cour est-il comme une bonne terre, qui produit d'excellents fruits avec abondance, et ainsi, il représente, selon saint Thomas, ces âmes fidèles qui, recevant de bonne heure la parole de Dieu avec de grands sentiments de dévotion, la gardent également dans l'adversité et dans la prospérité, et persévèrent dans ces sentiments jusqu'à la mort.
Pratique : Prendre la résolution de profiter mieux à l'avenir des instructions renfermées dans la parabole de l'Evangile que nous venons de méditer et pour cela avoir souvent devant les yeux ces paroles de saint Augustin : « Celui qui écoute avec négligence la parole de Dieu n'est pas moins coupable que celui qui, par sa négligence aussi, laisse tomber à terre le corps de Jésus-Christ ».
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Vingt-septième étrenne spirituelle
27 Janvier
Un aigle : la fidélité à la méditation
Offrande
Ô Jean, vous vous étiez reposé au Cénacle dans le cœur de votre divin Maître. C'est le nid d'aigle que vous aviez choisi ; mais, sortant de votre repos, vous avez pu dire, comme David : « J'ai dormi, et puis je me suis levé ». L'aigle s'est élancé de son nid, et, déployant ses ailes, il est allé se perdre dans les secrets ineffables de la Divinité. De loin, mais à votre suite, je veux m'élever, comme l'aigle, dans les hauteurs de l'oraison : elles reposent des fatigues de la vie et détachent des liens de la terre.
Méditation
Une âme sérieusement chrétienne regarde la méditation comme un exercice honorable et comme une faveur insigne que Dieu lui fait de la souffrir en sa présence et de l'honorer de sa conversation.
Elle y a recours dans ses tentations, dans ses prières, dans ses faiblesses, comme à un remède souverain, à un asile sûr, à une source féconde de toute sorte de biens. Aussi, va-t-elle à la méditation avec joie et n'en souffre la privation qu'avec douleur.
Elle est bien aise de la prolonger dans certaines occasions solennelles, au pied du Saint-Sacrement exposé, par exemple, ou dans ses jours d'abattement et de souffrance.
Avec les saints, elle la regarde comme la nourriture de l'âme, et, quand elle ne peut pas la faire à l'heure accoutumée, elle s'ingénie à la faire dans un autre moment de la journée, ainsi que les saints docteurs nous le recommandent.
Outre le temps que son règlement marque pour la méditation, elle suit le conseil de l'apôtre, qui nous recommande de faire toutes nos actions en esprit d'oraison, c'est-à-dire avec l'élévation du cœur à Dieu, en sa sainte présence et dans le but de lui plaire.
Voulant nous montrer les grands fruits de la méditation et de l'oraison, pendant qu'il priait sur le Tabor, Jésus-Christ fut transfiguré.
Oh ! qu'ils sont grands en effet les avantages qu'une âme pieuse retire de l'oraison ! Là est tout le secret de sa transformation, du changement et des progrès qu'on s'étonne parfois de voir en elle ! C'est là qu'elle apprend à être plus recueillie et plus unie à Dieu, à agir avec plus de pureté dans ses intentions, à concevoir plus d'horreur pour le péché, à conserver plus de respect pour les choses saintes, à traiter le prochain avec plus de charité, à se renoncer davantage elle-même, à s'éloigner du monde avec plus d'aversion. En un mot, c'est là qu'elle apprend à fuir le vice et à pratiquer la vertu.
Pratique : prendre la résolution énergique et persévérante d'adopter la pratique de la méditation et de ne jamais l'abandonner durant tout le reste de sa vie.
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Vingt-sixième étrenne spirituelle
26 Janvier
Un lys entre les épines : la résistance aux tentations
Offrande
L'âme sainte est un lys, mais un lys entouré d'épines. Et en effet, dit saint Bernard, quelle est l'âme, unie à une chair mortelle, qui ne demeure au milieu des épines, qui n'ait à souffrir les tentations et l'épreuve ? Mais, ô mon Dieu, pourquoi me plaindrais-je des épines ? C'est parmi elles que fleurit le lys que je vous offre.
Méditation
Cette vie n'est qu'une tentation et une guerre continuelles. Aussi les âmes chrétiennes s'y attendent, et elles s'en consolent en songeant que c'est la conduite ordinaire dont Dieu se sert pour affermir les vertus et qu'il emploie vis-à-vis des âmes qui lui sont chères.
Elles ne se laissent donc point abattre par la violence ni par la longueur de la tentation, bien persuadées qu'elles ont Dieu pour témoin de leur combat, que son secours ne leur manquera pas et qu'il prendra lui-même soin de les récompenser.
Elles ne donnent pas à la tentation le temps de se fortifier, elles luttent dès le début, et elles ne cessent point de la combattre qu'elles n'aient remporté une victoire complète.
Elles s'humilient toujours dans les tentations, les regardant comme un effet de la corruption de la chair et comme un juste châtiment de leurs péchés.
Sachant que l'artifice ordinaire du démon, quand il veut faire tomber une âme dans de grands crimes, est de commencer par de légères attaques, elles se défient de toutes les attaques, toutes petites qu'elles soient, et les combattent avec autant de soin que si elles étaient plus considérables.
Enfin, elles ne négligent aucun des remèdes que les saints ont employés contre les tentations : défiance de soi-même, confiance en Dieu, union à Notre-Seigneur, recours à la Sainte Vierge, et surtout vigilance et prière.
Il est certaines tentations plus fréquentes et plus dangereuses, contre lesquelles il est à propos de se prémunir plus particulièrement, en employant les moyens suivants :
1° Dans les tentations contre la foi, il faut tout d'abord ôter à son esprit la liberté de raisonner et de discuter avec le démon, puis, faire des actes de foi contraires au doute qu'il nous inspire, se confier en Dieu qui est la vérité infaillible, et le prier d'affermir la foi en notre âme.
2° Dans les tentations contre l'espérance, il faut songer à la bonté infinie de Dieu, à son désir de nous sauver et à ses promesses de nous recevoir quand nous reviendrons sincèrement à lui.
3° Dans les tentations d'impureté, fuyez d'abord tout ce qui peut les causer, priez pour obtenir la grâce de Dieu, faites quelque mortification, occupez-vous de quelque sainte pensée et tout de la passion de Notre Seigneur.
4° Dans les tentations contre le prochain, excitons-nous à l'aimer et à lui faire du bien dans la pensée que tous les chrétiens sont frères, enfants de l’Église et membres de Jésus-Christ.
5° Dans les tentations d'orgueil et de vanité, ayons soin de pratiquer quelques actions humiliantes, considérant qu'à Dieu seul revient tout honneur et toute gloire, et que, pour nous, nous ne méritons que du mépris.
6° Dans les tentations contre l'obéissance, rappelons-nous la sécurité dans laquelle vivent les vrais obéissants et que rien n'est agréable à Dieu comme le sacrifice de la volonté propre.
7° Enfin, pour suivre l'exemple des saints, servons-nous des remèdes suivants : de la pauvreté contre l'amour des richesses, de la prière contre la tristesse, de l'abstinence et du jeûne contre la gourmandise, de la fidélité au règlement de vie contre la tiédeur, de la retraite et de la solitude contre le désir de paraître dans le monde.
Pratique : se rappeler souvent la grande recommandation de Notre Seigneur contre la tentation : « Veillez et priez ! »
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Le Mois des Étrennes Spirituelles
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Vingt-cinquième étrenne spirituelle
25 Janvier
Une parure de perles : la vertu de pureté
Offrande
Dans l'office d'une de ses vierges les plus illustres, l’Église chante cette belle antienne qu'elle emprunte aux paroles de la sainte : « Le Seigneur a entouré ma main et mon cou de pierres précieuses, et il a attaché à mes oreilles des perles inestimables ». Que sont ces perles, ô mon Dieu, sinon les trésors de pureté dont il vous a plu d'orner l'âme de vos vierges ? C'est cette parure que je veux vous offrir, puisqu'elle vous plaît si fort.
Méditation
Une âme chrétienne regarde la pureté comme une vertu toute divine, qui fait que l'âme qui la conserve est un ange et que celle qui la perd est un démon. L'Ecriture et les saints nous apprennent que la pureté ravit le cœur de Dieu qui regarde les âmes pures comme ses épouses, les comble de grâces et de faveurs, et leur réserve ses plus intimes communications.
Dès lors, elle les considère comme une glace de miroir bien polie, mais que le moindre souffle peut ternir. comme une belle fleur, mais si délicate, qu’un rien la flétrit comme un cristal précieux d'un éclat infini, mais qui est extrêmement fragile.
Elle a extrême horreur pour tout ce qui choque cette vertu, ne pouvant souffrir même l'ombre et l'apparence d'une impureté.
Elle en évite les occasions, même les plus éloignées, pour se bien garder d'un poison qui est très subtil.
Elle se tient toujours en garde, à cause de la fragilité de sa chair, même après une longue pratique de la vertu.
Elle veille sur ses sens, sur ses liaisons, sur son imagination, sur son cœur et sur toutes ses facultés.
Voici d'ailleurs les moyens indiqués par les saints pour conserver la pureté :
1° l'humilité, qu'ils appellent la gardienne de la chasteté, et qui éloigne l'impureté, laquelle est ordinairement la punition de l'orgueil ;
2° éviter tout excès dans le boire et le manger, et y observer les règles de la tempérance ;
3° aimer le travail et fuir l'oisiveté qui prédispose aux assauts de la chair ;
4° être fidèle à l'oraison qui attire la grâce et remplit l'âme de saintes pensées ;
5° aimer la solitude et fuir les spectacles et les sociétés mondaines, où la voix de Jésus ne se fait plus entendre.
6° embrasser avec courage les jeûnes et les mortifications indispensables à la garde de la pureté ;
7° avoir une dévotion spéciale à la Sainte Vierge, mère, modèle et gardienne de la pureté ;
8° fréquenter les Sacrements de Pénitence et d'Eucharistie où l'âme se retrempe et se nourrit.
Pratique : l’emprunter aux moyens qui viennent d'être suggérés et se proposer d'y être fidèles, coûte que coûte.
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Vingt-quatrième étrenne spirituelle
24 Janvier
Un rameau d'olivier : la vigilance sur les paroles
Offrande
Lorsque, après le déluge, la colombe revint vers l'Arche, elle portait dans son bec une branche d'olivier, et le patriarche y vit un signe de l'apaisement de la colère de Dieu. Effectivement, suivant saint Ambroise, l'olivier est l'emblème de la miséricorde, parce que l'huile, qui provient de ses fruits, est un remède pour nos blessures ; et, suivant saint Augustin, il désigne également la paix, parce que l'huile est le symbole de l'onction de la charité, et qu'il n'y a pas de paix sans amour. Je vous offre donc, ô mon Dieu, ce même rameau d'olivier, désireux que je suis de conserver la paix dans mon intérieur par ma vigilance à ne point la perdre par le trop parler, et la paix, avec mon prochain par ma charité dans les conversations.
Méditation
La vigilance dans les paroles demande qu'on ne parle ni trop ni trop peu.
Elle ne permet pas qu’on interrompe ceux qui parlent, ni qu'on prévienne par une réponse précipitée ceux qui nous interrogent.
Elle veut qu'on règle si bien le ton de la voix, qu'il ne soit ni trop haut ni trop bas, aigre ni doucereux, rude ni efféminé, brusque ni languissant, grossier ni affecté.
Elle ne souffre pas non plus qu'on se serve d'un ton léger, ricaneur, persifleur, pédant, impérieux, méprisant, blessant, passionné.
Elle condamne les paroles de mensonge, de raillerie, de mépris, de bouffonnerie, de flatterie, de vanité, et toutes les autres qui peuvent blesser la bienséance ou faire justement de la peine à ceux avec qui l'on converse.
Elle regarde comme peu convenable à un chrétien, spécialement voué à la piété, de s'entretenir continuellement des nouvelles du monde, de ce qui se dit en ville, ou de s'amuser à discourir de modes, de robes, de toilette, d'équipage, etc.
Elle fait que, dans le désir d'écouter et d'apprendre, on ne s'empresse pas de dire son avis sur les sujets qui se présentent, comme si l'on était plus capable d'en juger que les autres ; et, lorsqu'on le dit, c'est toujours avec simplicité. Mais, si les choses sont douteuses, on n'en parle jamais d'une manière décisive ; ni sur un ton trop hardi et tranchant.
Elle évite toute espèce de contestations et de disputes, et elle aime mieux se laisser vaincre en cédant avec douceur que d'être victorieuse en disputant avec opiniâtreté. Enfin, comme elle sait qu'on s'observe dans toutes ses paroles elle empêche de dire jamais rien qui puisse choquer la bienséance ou dont le prochain ne soit édifié.
Pratique : se rappeler souvent cette parole de l'apôtre saint Jacques : « Celui qui ne pèche pas par la langue, celui-là est un homme parfait ».
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Vingt-troisième étrenne spirituelle
23 Janvier
Une fleur des déserts : la vertu de patience
Offrande
L'âme chrétienne aime le désert. C'est là que vous la conduisez, Seigneur, pour parler à son cœur. Or, la solitude du chrétien, c'est sa conscience. C'est là que je veux me réfugier, pour y jouir de la paix intérieure et vous en offrir les fleurs solitaires.
Méditation
Quand on est doué d'une véritable patience, on souffre en paix et sans trouble toutes les afflictions qui se présentent. Pour en arriver là, il faut modérer la tristesse et toutes les autres passions qui se soulèvent naturellement aux approches et aux premières atteintes du mal, afin que, quelque émotion qu'on ressente au dedans de soi-même, le cœur ne soit jamais troublé.
L'âme patiente règle tellement son extérieur qu'on ne voit rien, dans ses paroles, dans ses gestes, dans ses actions, qui marque de l'emportement, de la précipitation, de l'aigreur.
Elle se conserve dans cet état de paix, au milieu de ses plus grands maux, extérieurs ou intérieurs, du corps ou de l'esprit, elle se possède toujours également.
Elle ne se contente pas de souffrir sans murmure et sans ressentiment, ce qui est le premier degré de la patience qu'elle sait être d'obligation, mais elle tâche encore de souffrir avec amour et avec joie, ce qui met le comble à cette vertu.
Elle regarde tous les maux qui lui peuvent survenir avec une résolution constante de mourir plutôt que de rien faire pour les éviter et ce qui pourrait déplaire à Dieu.
S'il lui arrive quelquefois de pleurer, de gémir, de soupirer, c'est toujours avec modération, sans excès et dans une grande tranquillité de cœur. Elle ne se flatte d'ailleurs point aisément de la pensée qu'elle est patiente, parce qu'elle n'ignore pas que souvent on s'y trompe, et que très-souvent on attribue à la patience ce qui n'est que de l'insensibilité, ou l'effet d'une passion qui étouffe le sentiment de la douleur.
Elle a pour la patience tout l'amour et toute l'estime que demande une vertu que l'apôtre proclame être le premier effet de la charité et que saint Jacques nous recommande comme la consommation de toutes les vertus.
Mon Dieu, combien la patience nous deviendrait aimable, si nous pouvions croire avec les saints, qu'elle nous fait vos imitateurs et qu'elle nous rend semblables à votre divin Fils ! Ouvrez donc nos yeux sur ces grands avantages, et ne souffrez pas qu'ayant le bonheur d'être vos enfants, et d'être dévoués particulièrement à votre service, nous négligions la pratique d'une vertu que vous nous recommandez comme notre Maître et dont vous nous donnez l'exemple comme notre Père.
Pratique : baiser souvent la croix dans les tentations d'impatience et y contempler Notre-Seigneur s'y proposant comme modèle de patience.
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Le Mois des Étrennes Spirituelles
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Vingt-deuxième étrenne spirituelle
22 Janvier
Un agneau : La bonté et la douceur
Offrande
Jésus, votre précurseur vous a appelé un agneau, et la douceur de ce petit animal symbolise bien votre mansuétude. Souffrez que je vous offre, moi aussi, la douceur de l'agneau.
Méditation
Pour imiter la charité tendre et compatissante de Notre Seigneur, il faut s'attendrir sur les besoins du prochain et se laisser toucher de compassion quand on le voit dans la misère. Il faut s'attrister avec lui dans ses afflictions ; à l'exemple de l'apôtre, mêler nos larmes aux siennes, lui témoigner le désir que nous avons de le soulager.
Quand quelques personnes s'adressent à nous dans leurs peines, il faut les recevoir charitablement, avec un visage ouvert et avec les témoignages d'une charité sincère, au lieu de les contrister, comme nous sommes si portés à le faire, par notre mauvaise humeur, par un air triste, par un extérieur trop sévère, au lieu de les rebuter par une manière d'agir hautaine et fière. Il faut en particulier donner un libre accès aux pauvres et aux humbles que le monde méprise, tâchant, selon l'avis de saint Paul, de « complaire à tous en tout ce qui est bon ».
Quand nous parlons aux personnes sur qui nous croyons avoir quelque avantage ou quelque autorité, nous le faisons trop ordinairement d'une manière sèche, d'un ton impérieux, avec l'air d'un maître dur et emporté qui parle à son esclave plutôt qu'avec l'air d'un chrétien qui parle à son frère. Il faut descendre de notre vaine et prétendue grandeur pour nous accommoder au prochain et pour nous faire, à l'exemple de saint Paul, petit avec les petits, pauvre avec les pauvres, infirme avec les infirmes, comme ignorant avec les ignorants, en un mot, tout à tous pour les gagner tous à Jésus-Christ.
Mais, pour pratiquer exactement cette bonté, si indispensable aux véritables chrétiens, il faut chercher à acquérir la douceur chrétienne, qui en est la source et le fondement.
Les âmes qui ont la douceur chrétienne répriment si bien tous les mouvements de la colère, qu'elles ne s'y laissent jamais aller, pas même par surprise.
Elles ne donnent aucune marque d'impatience ni d'emportement, elles ne s'arrêtent point à ces ombrages ni à ces soupçons qui engendrent le dépit et le chagrin, et elles ne donnent nul accès à tous ces mouvements qui portent dans le cour le fiel et l'amertume.
Elles ne sont point comme ces esprits délicats et susceptibles qui se ſont une peine de tout, ni de ces esprits aigres qui pour un rien se laissent aller à la froideur, à la bouderie, à l'aversion, et quelquefois même au ressenti- ment et à la vengeance.
Elles n'usent jamais de réparties brusques et piquantes, et encore moins de reproches et de menaces.
Elles pardonnent aisément et se réconcilient sans peine.
Elles évitent le plus possible les contentions et les disputes, elles défèrent volontiers aux sentiments des autres et ne les contredisent jamais, ou, si quelquefois elles sont obligées de le faire, c'est toujours avec la plus grande douceur.
Elles ne parlent jamais rudement, pas même quand elles doivent corriger et reprendre, à moins qu'elles n'aient vu que la douceur est inutile ; et encore, dans ces circonstances, leur réprimande est toujours tempérée par tant de douceur qu'elle se ressent plus de la bonté d'un père que de la sévérité d'un maître.
En un mot, elles sont civiles, affables, complaisantes, polies, officieuses, et, si elles ont de la dureté et de la rigueur, ce n'est que pour elles-mêmes.
Pratique : prendre pour règle celle que Dieu nous a donnée par son apôtre : « Étant les élus de Dieu, revêtez-vous de tendresse, d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de modestie et de patience ».
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Vingt-et-unième étrenne spirituelle
21 Janvier
Une brebis : la vertu d'obéissance
Offrande
Ce qui distingue surtout la brebis, c'est qu'elle est bonne, douce, obéissante et docile. Elle va où on la mène. Aussi est-elle habituellement, dans le langage de vos saintes Ecritures, le symbole de l'âme docile à la loi. C'est pourquoi je vous l'offre, ô mon Dieu, comme le gage de mes saints désirs par rapport à la précieuse vertu d'obéissance.
Méditation
Une âme vertueuse a pour l'obéissance toute l'estime et tout l'amour que mérite une vertu si excellente, si utile et si nécessaire.
Elle estime avec les saints que cette vertu comprend en abrégé toutes les vertus ; qu'elle en est la mère, la source et la gardienne ; qu'elle est cette voie sûre, ce chemin royal que Jésus-Christ nous a tracé par son exemple, hors duquel il n'y a point de salut.
Elle est persuadée de son utilité, dans la pensée que le vrai obéissant est toujours en paix, toujours victorieux, qu'il est com- me imprenable et en état de paraître à tout moment et sans crainte au jugement de Dieu ; qu'elle a, par le moyen de cette vertu, l'avantage d'être unie à Jésus-Christ de l'alliance la plus étroite qui se puisse contracter en ce monde.
Elle la croit d'une nécessité indispensable et d'une obligation essentielle, considérant qu'il est essentiel à la créature d'obéir ; qu'il n'y a point de chrétien qui puisse s'en dispenser, après que Notre Seigneur lui-même s'y est assujetti ; que, sans l'obéissance, les prières, les grâces et toutes les bonnes œuvres ne peuvent être agréables à Dieu ; qu'elle seule, en un mot, peut nous faire éviter l'enfer et gagner le paradis.
Dans la pratique, cette vertu consiste :
1° à obéir à Dieu, en nous abandonnant à sa Providence, en nous conformant à sa volonté et en suivant ses lois ;
2° à obéir à l’Église et aux supérieurs ecclésiastiques ;
3° à obéir à nos supérieurs temporels et aux lois de l’État ;
4° à obéir au directeur de sa conscience, en suivant ses avis et ses ordres ;
5° à obéir aux règlements des œuvres auxquelles on appartient, ne s'en dispensant jamais sans nécessité ;
6º à obéir au prochain, considérant tous nos frères comme des supérieurs, et prévenant même leurs désirs ;
7° à obéir à toutes les créatures, subissant leur joug, comme d'instruments dont Dieu se sert pour l'accomplissement de ses desseins.
Pour être parfaite, l'obéissance doit être universelle.
Il faut obéir en tout temps, en tous lieux, en toutes choses.
Elle doit être gaie, sans tristesse, sans murmure, sans contrainte.
Elle doit être pure, dégagée de tout respect humain, de crainte servile et de considération d'intérêt.
Elle doit être prompte, allant même au-devant des commandements.
Elle doit être toujours prête à voir, à entendre, à dire et à faire tout ce qu'on veut.
Elle doit être aveugle, obéissant également à tous les supérieurs, sans faire aucune différence entre eux, sans raisonner, sans remise, sans contestation.
Pratique : ne regarder jamais que Dieu dans la personne de nos supérieurs et l'expression de sa volonté dans celle de leurs commandements.
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Vingtième étrenne spirituelle
20 Janvier
Du bois vert : la haine du péché.
Offrande
Seigneur, vous vous êtes comparé vous-même au bois vert maltraité à cause de nos péchés, souffrez que je vous emprunte ce bois sacré, afin de vous le présenter comme un symbole de mon horreur pour le péché qui vous a valu un si cruel traitement.
Méditation
Un chrétien digne de ce nom regarde le péché comme l'ennemi irréconciliable de Dieu et le cruel meurtrier de Jésus-Christ.
Il le hait comme étant la cause de ce déluge de misères dont toute la terre a été inondée depuis la désobéissance du premier homme.
Il le fuit comme le plus grand de tous les maux, et comme le seul qui peut nous perdre pour une éternité, et que nous devons par conséquent craindre plus que les maladies les plus aiguës, que les roues et les gibets, que la mort la plus cruelle.
Il est prêt à tout perdre et à tout souffrir plutôt que de le commettre, et il en fuit comme la peste toutes les occasions. Il lui déclare pour toujours et sans relâche une guerre mortelle, il le poursuit avec la même ardeur que les ennemis les plus emportés poursuivent leurs ennemis partout où ils les rencontrent.
Il va l'attaquer jusque dans sa source par le crucifiement de sa chair avec toutes ses convoitises qui en sont le funeste principe. Il le combat même dans ses effets, que les saints appellent les restes du péché, faisant tous ses efforts pour détruire les habitudes qu'il en a contractées, pour effacer les idées qui lui en restent et pour en effacer jusqu'au moindre souvenir.
Bien plus, un chrétien vraiment pieux éprouve aussi une grande haine et une profonde aversion pour le péché véniel.
Il a grand soin d'éviter les petits mensonges, les moindres railleries, les plus légères médisances et tous ces péchés véniels auxquels on se laisse aller si aisément dans la conversation.
Il s'y croit d'autant plus obligé que souvent ce qui ne paraît aux yeux des hommes que péché véniel ne laisse pas devant Dieu d'être péché mortel.
Il craint les péchés véniels parce qu'ils disposent toujours aux mortels et que celui qui néglige les petites fautes ne sera pas longtemps sans tomber dans les plus grandes.
Il comprend bien que, quand même ses distractions dans la prière, ses négligences de tout genre, ne seraient que légers et ne le disposeraient point au péché mortel, il doit néanmoins les détester parce qu'elles contristent l’Esprit saint, arrêtent le cours de ses grâces et parce qu'un seul péché véniel est souvent la première source de la réprobation.
Il considère que Dieu a souvent châtié en ce monde le péché véniel par la mort, et le châtie en l'autre par des peines terribles, qui surpassent infiniment toutes celles de cette vie.
Enfin, il hait assez le péché véniel pour en insinuer la haine aux autres, pour n'applaudir jamais à leurs défauts et pour leur faire éviter les moindres dérèglements.
Pratique : adopter cette règle de conduite que les saints nous ont donnée : « C'est pour nous une règle de vertu, de nous abstenir des moindres fautes ».
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