Le Mois de Saint Joseph 3/4
Le Mois de Saint Joseph
Legs pieux de ce glorieux Patriarche à ses enfants
Quinzième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse mon obéissance ».
L'obéissance est plus agréable au Seigneur que le sang des victimes. Elle est, pour celui qui la pratique, le vrai secret d'avoir la paix de l'âme. Si vous saviez combien il est doux d'obéir à Dieu, de le servir dans toute la simplicité de son cœur et de lui prouver son amour en observant les préceptes de la loi, avec quelle joie vous vous appliqueriez à accomplir ses divins commandements! Fidèle à la grâce, dans toutes les circonstances de ma vie, je disais comme Abraham: « Je suis prêt, Seigneur », comme Isaïe: « Me voici, envoyez-moi », comme Samuel: « Parlez, Seigneur votre serviteur écoute ». En entrant dans ces saintes dispositions, vous attirerez sur vous l'abondance des grâces du Très-Haut. Cette obéissance, mon enfant, doit s'étendre à tous ceux que Dieu à revêtus de son autorité sur la terre, et par-dessus tout à la Sainte Église, qu'il éclaire de son divin esprit, et qu'il a chargée de la conduite de votre âme. Jésus, qui s'est fait obéissant jusqu'à la mort, et jusqu'à la mort de la croix nous était soumis. Comprenez, mon enfant, toute la grandeur de cette parole: « Le Maître du ciel et de la terre m'obéissait comme à son père ». Il m'était soumis ; Lui, devant qui le Ciel, la terre, les enfers doivent fléchir le genou ! Quel ineffable abaissement ! Quelle leçon donnée aux chrétiens!
Pratique: A l'exemple de Saint Joseph, voyez Dieu lui-même dans la personne de vos supérieurs.
Seizième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse l'amour de la pauvreté ».
Quoique descendant des rois de Juda, je me vis obligé, sans regret, à exercer un état méprisable aux yeux des hommes, afin de me procurer les choses les plus indispensables à la vie. Mais combien j'appréciais davantage l'excellence de la pauvreté, après avoir été témoin du dénûment au milieu duquel naquit le Fils unique de Dieu, qui n'eut jamais un lieu pour reposer sa tête!... Éclairé des plus pures lumières de la foi, sachez-même, mon enfant, à l'exemple de Jésus et de Marie, apprécier les avantages de la pauvreté évangélique. C'est elle qui vous dispose a recevoir les richesses de l'amour divin, en vous délivrant d'une infinité de vaines et de frivoles sollicitudes. La pauvreté est encore un moyen très efficace pour faire des progrès dans la perfection; car, comme la cupidité est la racine de tous les maux, ainsi la pauvreté est le principe et le fondement de toutes sortes de biens. Elle garde l'humilité, elle conserve la chasteté à cause de la mortification qui en est la campagne inséparable. Elle nous aide à pratiquer l'abstinence tempérance. C'est une vertu céleste et divine, parce que dégageant l'âme de tout ce qui pourrait la retenir au milieu du monde, elle lui donne une grande facilité pour s'élever à Dieu et s'attacher uniquement à Lui.
Pratique: Souffrez en esprit de pauvreté les privations que la Providence vous ménage.
Dix-septième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse l'amour du travail ».
Quoique issu d'un sang royal, j'ai gagné mon pain à la sueur de mon front, depuis ma jeunesse jusqu'à ma mort. Mon travail était obscur, pénible, assujettissant. Chaque jour, j'endurais des fatigues nouvelles, qu'interrompaient à peine un repas frugal pris à la hâte et un court sommeil. Apprenez de mon exemple qu'il n'est d'occupation, quelque basse qu'elle soit selon les préjugés du monde, dont un Chrétien doive rougir; qu'au contraire, il a sujet de s'estimer heureux et bien honoré si son état le rapproche davantage de Jésus et de Marie; mais pour avoir une plus parfaite conformité avec eux, il faut que vous acceptiez par amour le travail auquel votre profession ou votre condition vous assujettit. La paresse ne consiste pas toujours dans cet état d'indolence qui semble la caractériser plus particulièrement; elle s'allie très-souvent avec une activité étonnante, mais cette activité, appliquée à d'autres objets, vous fait mettre de la négligence dans vos devoirs, et vous porte quelquefois à les omettre tout à fait. Pour rendre vos occupations méritoires, ayez le soin de les faire comme moi en Jésus, pour Jésus et avec Jésus. En agissant ainsi, vos œuvres les plus communes seront une source de précieux mérites.
Pratique : Remplissez vos devoirs d'état en union avec Jésus, Marie et Joseph.
Dix-huitième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma fidélité à sanctifier les actions les plus communes ».
La piété, qui vous rend agréable à Dieu et qui vous dévoue tout entier à son service, consiste à tout faire ce qu'Il veut, et a accomplir précisément, dans les temps, dans les lieux et les circonstances ou Il vous met, ce qu'Il désire de vous. C'est ainsi que je suis parvenu moi-même à un degré de vertu si élevé. J'étais toujours, il est vrai, dans la disposition de sacrifier au bon plaisir de Dieu tout ce que je pouvais avoir de plus précieux et de plus cher: mon bien et mon temps, ma liberté et ma vie; mais quand le Seigneur ne me demandait rien d'héroïque, je me contentais d'animer mes actions ordinaires d'un grand esprit de Charité, ne regardant pas le nombre et la qualité de mes œuvres, mais l'honneur qu'elles avaient de plaire à Dieu. Tout ce qui porte l'empreinte de la Volonté de Dieu et de Son bon plaisir est grand, quelque petit qu'il en soit. Si l'Amour de Dieu paraît avec plus de générosité dans les grands sacrifices, Il en montre dans les petits, continuellement réitérés, plus d'attention et de délicatesse. La vie, en général se compose de petites choses, et c'est vraiment par elles que vous vous élevez ou vous dégradez peu à peu; car elles forment les habitudes bonnes et mauvaises, d'où viennent les vertus et les vices.
Pratique: Ayez le soin, en commençant vos principales actions, de les offrir à Dieu.
Dix-neuvième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse le secret de rendre toutes vos œuvres méritoires pour le Ciel ».
Dédaignant les biens périssables de la terre, je mettais toute mon application à me faire un riche trésor de mérites dans le Ciel. J'agissais toujours selon Dieu, en Dieu et pour Dieu. Selon Dieu: je ne faisais rien contre Sa Volonté adorable, tâchant de me conformer en tout à ses moindres désirs. En Dieu: ayant le soin de me tenir en état de grâce, faisant en sorte que la grâce actuelle fût le principe de toutes mes actions. Pour Dieu: je n'agissait que par un motif surnaturel, pour la gloire de Dieu, pour plaire à Dieu, par amour pour Dieu, en la présence de Dieu ; avec beaucoup de ferveur, m'unissant alors à Jésus qui travaillait avec moi. Voulez-vous aussi, mon enfant, ne pas perdre le fruit de vos œuvres ? Rappelez-vous que sans la grâce vous ne sauriez rien faire de méritoire pour la vie éternelle. Voilà pourquoi, en commençant une action importante, vous devez vous adresser à Dieu par une fervente aspiration, pour obtenir le secours de la bien faire, vous tenant uni à Jésus-Christ par la Charité, comme les branches de la vigne à leur cep. Si votre intention est pure, votre action, quoique très-petite, sera élevée au même degré de perfection, comme l'eau qui égale toujours en remontant la hauteur de sa source.
Pratique: Ayez le soin de vous exciter à la contrition parfaite avant vos actions principales, afin de les faire en état de grâce.
Vingtième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse mon amour de le vie cachée ».
La vie chrétienne doit être une vie cachée ; le chrétien véritable doit désirer ardemment de demeurer couvert sous l'aile de Dieu, sans avoir d'autre témoin de, ses bonnes œuvres que le Souverain Juge. Fidèle à l'inspiration de la grâce, je me suis appliqué à dérober avec soin aux yeux des hommes tout ce qui aurait pu donner de l'éclat à ma personne ; je mettais mon bonheur à être inconnu et réputé pour rien. J'étais heureux de pouvoir me dévouer aux intérêts sacrés de Jésus et de Marie sans sortir de l'obscurité d'une vie humble et ignorée. Apprenez de moi, mon enfant, à vous produire le moins que vous pourrez, et vous trouverez comme moi le repos de votre âme. Éloigné du monde, je n'étais point exposé à ses discours ni sujet à ses contradictions. Dans l'étroite enceinte d'une maison pauvre où je me tenais renfermé et où je me bornais à mon travail, je n'étais pas troublé par les passions qui agitaient les autres hommes ; je jouissais tranquillement du silence et des avantages de la solitude ; si je m'entretenais avec quelqu'un, c'était avec Jésus et Marie, dont je recevais les plus saintes et les plus douces communications. Faites de même et vous direz avec un Saint: « O bienheureuse solitude! Seule béatitude! »
Pratique: Évitez, pour honorer la vie obscure de saint Joseph, de vous produire sans nécessité.
Vingt-et-unième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma discrétion dans les paroles ».
A l'école du Verbe incarné, dont toutes les paroles produisent des fruits de vie, j'appris de bonne heure à mettre une garde de circonspection sur mes lèvres et à ne rompre le silence que lorsque la gloire de Dieu ou le bien du prochain le demandaient. Quoique parfaitement instruit des mystères sacrés, je n'ai jamais entrepris de communiquer aux autres les secrets qui m'avaient été confiés. Voulez-vous, mon enfant, faire des progrès dans la vie intérieure ? Attachez-vous surtout à ne parler qu'à propos. La langue intempérante est la cause de bien des malheurs. Parlez le moins possible du prochain et de ce qui le concerne, excepté pour en dire du bien quand l'occasion s'en présente. Aimez à parler de Dieu et surtout de son amour et de sa bonté. Et cependant défiez-vous encore de vous-même sur ce point ; rendez-vous plutôt attentif à ce que les autres vous en diront, et conservez au fond de votre cœur les bonnes paroles que vous aurez entendues. Pour les autres conversations, laissez arriver seulement jusqu'à vos oreilles le bruit de leurs paroles, et tenez votre esprit uni à Dieu. Ou bien, si vous devez y prêter attention pour y répondre, ne laissez pas de donner de temps en temps quelques pensées au Ciel où réside votre Dieu.
Pratique : Soyez fidèle à garder aujourd'hui le silence pendant quelques instants.
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Le Mois de Saint Joseph 2/4
Le Mois de Saint Joseph
Legs pieux de ce glorieux Patriarche à ses enfants
Huitième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma fidélité à visiter Jésus ».
Ma pauvre maison de Nazareth était comme un petit ciel où Dieu résidait en personne. Si j'avais suivi mon attrait, je ne me serais jamais éloigné de ce séjour bien-aimé. Mais, obligé de fournir aux besoins de ma sainte famille, je savais quitter Dieu pour Dieu. Dès le point du jour, avant de me rendre à mon travail, je m'empressais d'aller offrir mes hommages au Verbe incarné ; je baisais avec respect ses petits pieds; je collais ma bouche sur son Coeur adorable. Forcé de partir, je m'arrêtais encore quelque temps debout, contemplant le berceau de Jésus. Son pieux souvenir était comme un baumerafraîchissant au milieu de mes pénibles labeurs. Quand, à la fin de la journée, je revenais le soir au milieu des miens, mon bonheur était de me reposer près du berceau du divin Enfant, en la compagnie de Marie. Le jour du Shabbat, interrompant tous mes travaux, je goûtais plus à loisir le bonheur d'être avec Jésus, de le voir, de l'entendre, de m'entretenir coeur à Coeur avec Lui. Vous le pouvez si vous le voulez, mon enfant, participer à mon bonheur. Jésus est avec vous, comme il était avec moi, dans l'adorable sacrement. Il est toujours disposé à vous recevoir, à vous entendre, à vous consoler dans vos épreuves.
Pratique: Visitez, au moins en esprit, le matin et le soir, Jésus au Très Saint Sacrement
Neuvième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse le bonheur de recevoir Jésus »
Dès que l'Ange m'eût révélé que le Verbe s'était incarné dans le sein très pur de Marie, je sentis mon coeur empressé du désir de le recevoir entre mes bras et de lui prodiguer mes adorations et mes services. A dater de ce bienheureux moment, je veillais plus attentivement sur tous mes sens, sur toutes mes affections, afin de me rendre moins indigne de toucher de mes mains et de presser sur mon coeur l'Agneau immaculé qui se plaît à reposer parmi les lys. A peine le Sauveur fut-il venu au monde, que Marie, voulant me faire partager son bonheur et préparer à la Crèche, me remit le divin Enfant; prosterné à genoux, je le reçus avec autant d'amour que de respect, et, le couvrant de mes baisers, je lui promis de me dévouer sans réserve à son adorable personne. Par la sainte Communion, il vous est donné, mon enfant, de partager mon bonheur, et de posséder Jésus aussi pleinement que moi. Tâchez de le recevoir avec foi, amour et confiance, et vous en retirerez de grands fruits de salut. Après l'adorable sacrifice de l'autel, rien ne procure autant de gloire à Dieu qu'une fervente communion. Ne ressemblez pas aux habitants de Bethléem qui refusèrent de recevoir Jésus.
Pratique: A l'exemple de Saint Joseph, prenez Maris pour modèle dans vos dispositions à la Communion.
Dixième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse les mérites infinis de Jésus-Christ ».
Pour suppléer à mon insuffisance, je prenais souvent Jésus entre mes mains, et je l'offrais à Dieu le Père pour la rédemption du monde. Marie unissait ses prières et son amour à cette oblation d'un prix infini, répétant de concert avec moi ces paroles du prophète: « Regardez Seigneur la face de votre Christ ». De toutes les prières offertes à Dieu, il n'en est pas de plus digne de lui, de plus capable de désarmer sa justice et d'attirer Sa Miséricorde que l'auguste Sacrifice de l'autel, parce que c'est un sacrifice plein de Dieu : puisque c'est un Dieu qui en est l'auteur, un Dieu qui en est la victime, un Dieu qui opère en s'immolant les plus étonnantes merveilles. Si vous êtes assuré d'obtenir tout ce que vous demanderez à Dieu, au nom de Jésus, combien plus devez-vous espérer ses grâces et ses faveurs en lui offrant Jésus-Christ lui-même! Vos prières, pour être agréables à Dieu, doivent être faites par Jésus-Christ et au nom de Jésus-Christ, par les mérites duquel elles sont sanctifiées. Jésus-Christ, votre médiateur, les présente à son Père, qui les reçoit favorablement et les exauce. Soyez donc fidèle, autant que vous le pourrez a assister à la Sainte Messe, comme vous auriez assisté au grand sacrifice du Calvaire.
Pratique: A l'exemple des âmes ferventes, unissez-vous en esprit aux Messes qui se célèbrent, dans toute l'Eglise à chaque instant du jour et de la nuit.
Onzième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma dévotion à Marie ».
Ma dévotion à Marie partait de mon esprit et de mon coeur. Elle venait de l'estime que j'avais pour la Très Sainte Vierge, honorée des plus sublimes prérogatives que Dieu puisse accorder à celle qu'il a choisie pour sa Mère, et de la haute idée que je m'étais formée de ses vertus, dont j'étais l'heureux témoin. Ma dévotion à Marie était pleine de confiance dans la plus sainte, la plus puissante et la meilleure des créatures. J'avais recours à mon angélique compagne dans toutes mes nécessités spirituelles et corporelles, avec beaucoup de simplicité, de foi et d'abandon. Ma piété envers Marie me portait à éviter les plus légères imperfections qui auraient pu contrister cette épouse immaculée. Je m'appliquais avec le plus grand soin à imiter en tout la très sainte Vierge, et à reproduire, dans le détail de ma vie, ses vertus, particulièrement sa pureté angélique, son humilité profonde, sa foi vive, son obéissance aveugle, son oraison continuelle, sa mortification universelle, sa douceur ineffable et sa sagesse suréminente. Cette dévotion sera pour vous mon enfant comme elle a été pour moi une source des grâces les plus précieuses et un gage assuré de prédestination.
Pratique: Ne passez pas un seul jour sans donner à Marie un témoignage de votre piété.
Douzième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma fidélité à saluer Marie ».
Heureux témoin de l'amour filial avec lequel Jésus se plaisait à offrir à sa divine Mère la Salutation angélique, principe de toute sa gloire et de son bonheur, je m'unissais moi-même au Verbe incarné, devenu notre Fils, pour saluer Marie. Le matin, lorsque je rencontrais mon épouse immaculée auprès du berceau du divin Enfant, j'aimais à lui répéter ces touchantes paroles qui remplissaient son âme d'une joie céleste: « Je vous salue, Marie, pleine de grâces; le Seigneurs est avec vous, devenue sa fille, son épouse, sa mère; c'est vous qui l'avez donné à la terre ; c'est vous qui m'avez procuré l'insigne honneur de partager vos sollicitudes pour ce cher Sauveur ». Et le soir, avant de me séparer de Marie, je lui redisais encore cette belle Salutation qui renouvelait au fond de son coeur la joie ineffable que lui causa Gabriel, lorsqu'il vint, de la part du Très-Haut, lui annonçant le mystère de l'incarnation du Fils de Dieu dans ses flancs très purs. Soyez heureux vous aussi, mon enfant, de saluer votre tendre Mère. Qu'il soit doux à vos lèvres, plus doux encore à votre coeur, cet Ave Maria qui vous arrive tout parfumé, comme un cantique du Ciel, répété par autant d'échos qu'il a passé de saintes âmes sur la terre.
Pratique: Saluez Marie chaque fois que vous passerez devant son image ou que vous entendrez sonner l'heure ou l'Angélus.
Treizième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon infant, je vous laisse le secours des Saints Anges ».
Le Seigneur, dont l'aimable providence veille avec tant d'amour et de sollicitude sur toutes les créatures, avait chargé les plus élevés des Anges de me conduire dans toutes mes voies. C'est un de ces Esprits célestes qui me rassura quand je voulais m'éloigner de Marie, me jugeant indigne d'habiter avec l'auguste Mère de Dieu. C'est un ange qui m'avertit de fuir en Egypte, afin de soustraire le divin Enfant aux fureurs d'Hérode. Enfin c'est encore un messager céleste qui m'engagea à revenir dans ma chère patrie, parce que ceux qui voulaient attenter à la vie de Jésus étaient morts. Soyez fidèle, mon enfant, à vivre dans une grande pureté, aimant Jésus et Marie de tout votre coeur; et les Anges se plairont avec vous ; ils vous conseilleront dans vos doutes ; ils vous fortifieront dans vos faiblesses, ils vous consoleront dans vos épreuves ; ils combattront pour vous contre les démons ; ils présenteront à Dieu vos bonnes oeuvres et vos souffrances ; enfin, après avoir assisté à votre dernière heure, il vous conduiront eux-mêmes au tribunal du Souverain Juge. Ils vous visiteront dans le purgatoire, si vous n'avez pas expié tous vos péchés.
Pratique: Invoquez votre bon Ange gardien soir et matins et dans les circonstances difficiles.
Quatorzième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant je vous laisse mon amour pour la pureté ».
Fidèle à l'inspiration du ciel, dès ma jeunesse je me consacrai à Dieu sans réserve. Cet amour de la pureté fut pour moi la source des grâces les plus précieuses. Dieu daigna me choisir entre tous pour être l'angélique époux de la Vierge immaculée. Les yeux de Marie distillaient comme une rosée virginale qui purifiait de plus en plus mon coeur où elle tombait. Ayant le bonheur de toucher si souvent de mes mains le Verbe incarné, de le presser avec autant de respect que d'amour sur mon sein, j'en recevais une vertu qui transfigurait tout mon être. C'est ainsi; mon enfant y qu'en recevant Jésus dans la sainte Communion, vous deviendrez toujours plus pur. Aimez la pureté par-dessus toutes choses, parce que, comme le dit le Sage, n'en ne lui est comparable. « Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, parce qu'ils verront Dieu ». « Ils suivront l'Agneau partout où il ira, et ils chanteront un cantique nouveau qu'aucune autre bouche ne peut chanter. Celui qui aime la pureté du coeur aura le Roi pour ami ». Ne l'oubliez pas, cette vertu est aussi fragile que belle.
Pratique: Pour conserver ce trésor si précieux, soyez fidèle à recourir souvent à Marie, à recevoir fréquemment Jésus dans la sainte Communion, à fuir l'oisiveté et les occasions dangereuses, et à marcher en la présence de Dieu.
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Le Mois de Saint Joseph 1/4
Le Mois de Saint Joseph
Legs pieux de ce glorieux Patriarche à ses enfants
Premier jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse la vertu de mon nom ».
Le Seigneur, dans son amour, révéla Lui-même à mes parents le nom que je devais porter parmi les hommes et parmi les Anges. C'est ce nom, avec celui de Marie, que Jésus a prononcé le premier et qu'Il a répété si souvent pendant les jours de Sa vie mortelle. Pour reconnaître les services que j'eus le bonheur de Lui rendre, le Divin Sauveur a bien voulu communiquer à mon nom, une vertu et une puissance qui ne le cèdent qu'à celui de Marie. Les Anges eux-mêmes, dans la splendeur des Saints, donnent un signe de respect quand ils l'entendent prononcer, et les démons prennent la fuite. Si, pendant que Jésus et Marie vivaient à Nazareth, vous aviez désiré en obtenir une grâce une faveur, vous n'auriez pu invoquer un nom plus puissant que celui de Joseph. Maintenant que je leur suis réuni dans le Ciel, je n'ai rien perdu de mon crédit auprès d'eux. Soyez donc fidèle, mon enfant, dans vos besoins et dans vos épreuves, à invoquer le nom de Joseph. Qu'il soit le premier sur vos lèvres à votre réveil avec ceux de Jésus et de Marie, afin d'obtenir la grâce de les redire en rendant le dernier soupir.
Pratique: Répétez souvent ces invocations, enrichies d'Indulgence : « Jésus, Joseph et Marie, je vous donne mon coeur mon esprit et ma vie ».
Deuxième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse le gage de ma protection spéciale à l'heure de votre mort ».
Ayant eu le bonheur de mourir entre les bras de Jésus, mon fils adoptif, et sous le regard de Marie, mon angélique Epouse, j'ai été choisi de Dieu pour être le protecteur spécial des agonisants: voilà pourquoi on m'invoque, dans l'Eglise, comme « Patron de la Bonne Mort ». Après avoir veillé sur mes enfants pendant leur vie, je redouble de sollicitude pour eux à la dernière heure, alors que l'enfer multiplie ses efforts pour saisir leur âme au redoutable passage du temps à l'éternité. Père du Souverain Juge, je dispose à mon gré des grâces les plus précieuses en faveur de ceux qui implorent mon secours en ce moment décisif. Reposez-vous, donc en paix sur moi, mon cher enfant, je redoublerai de tendresse et de vigilance pour vous à cet instant suprême; malgré le trouble de votre esprit et la violence du mal, je saurai vous faire entendre le langage du Ciel, afin de vous détacher avec moins de peine de toutes les créatures. Mon amour est mille fois plus puissant pour vous faire du bien, que la haine et la malice des esprits de ténèbres pour vous être nuisibles. Après avoir reçu votre dernier soupir, je vous présenterai moi-même au tribunal du Fils de Dieu comme un de mes fidèles serviteurs, qui n'a rien négligé pour m'honorer pendant sa vie.
Pratique: Ne vous endormez jamais avant d'avoir demandé à Jésus, par Marie et Joseph la grâce d'une bonne mort.
Troisième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse la connaissance de Jésus-Christ ».
Cette connaissance est la plus essentielle à un chrétien. Le Sauveur vous dit lui-même qu'il est la voie, la vérité et la vie Sans la voie on n'avance pas ; sans la vérité on ne connait pas ; on ne vit pas sans la vie. Jésus-Christ est la voie qui n'égare pas, la vérité qui ne trompe point, la vie qui ne finira jamais. C'est par lui que vous allez à Dieu le Père et que vous arrivez à la vie éternelle. Je ne suis parvenu à une si sublime perfection que parce que j'ai passé la plus grande partie de ma vie uniquement occupé à étudier et à connaître Jésus-Christ. Depuis le moment où j'eus jusqu'à mon dernier soupir, je ne perdis pas un seul moment de vue Celui qui voulait bien passer pour mon fils devant les hommes. Mon esprit et mon coeur en étaient continuellement occupés. Je m'estimais bienheureux d'avoir continuellement sous les yeux ces divins exemples, et de recueillir les paroles de vie qui sortaient de sa bouche adorable. Que votre principale occupation soit d'étudier ,et de connaître Jésus-Christ. En approfondissant ses mystères, vous y ferez toujours de nouvelles découvertes, et plus vous acquerrez de lumières, plus aussi vous trouverez qu'il y a de nouvelles richesses à découvrir. Les autres études ne vous serviraient de rien pour l'éternité, si elles n'étaient commandées, dirigées ou sanctifiées par celle-là.
Pratique: Méditez en esprit de foi les actions et les paroles de Jésus-Christ rapportées dans le Nouveau Testament.
Quatrième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse mon amour pour Jésus ».
Après Marie, aucun Bienheureux n'a aimé Jésus comme moi, aucun n'a vécu dans une si grande intimité avec lui et n'en a reçu tant de faveurs. Je l'aimais comme mon fils adoptif et comme mon Dieu ; je trouvais dans la personne de Jésus de quoi satisfaire la nature et la grâce, mes plus douces et mes plus saintes inclinations. Mon amour me rendait tout coeur pour n'aimer que Jésus, tout esprit pour ne penser qu'à Jésus, tout oeil pour prévoir ses besoins, tout plein de sollicitude Voulez-vous être heureux, mon enfant, voulez-vous acquérir un riche trésor pour le ciel ? aimez Jésus de tout votre coeur. Le salut est montré à la foi, il est préparé à l'espérance, mais il n'est donné qu'à la charité. La présence de Jésus, ses bienfaits continuels, les exemples de Marie, la Mère du bel amour, ravissaient de plus en plus mon coeur. Le divin Sauveur qui vous a racheté par son sang, désire infiniment que vous l'aimiez, afin que vous soyez éternellement sauvé, afin que vous l'aimiez éternellement, son amour tendant à votre salut, et votre salut à son amour. Un acte de charité parfaite suffit pour effacer tous les péchés les plus graves et sanctifier l'âme la plus dégradée.
Pratique: Faites aujourd'hui plusieurs actes d'amour de Dieu.
Cinquième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma fidélité à imiter Jésus ».
Je m'estimais très heureux de vivre dans une société intime et continuelle avec Jésus ; j'avais toujours les yeux fixés sur Lui ; je considérais non seulement en général, mais en particulier, comment il se comportait dans les diverses circonstances de la vie: quelle religion Il témoignait pour Son Père, Sa Tendresse pour Marie, Sa Charité pour le prochain, Son oubli de lui-même, son horreur du péché, Son éloignement pour la monde. Et je m'appliquais avec soin à L'imiter selon le degré de grâce que j'avais reçu. Mon enfant, afin de reproduire plus fidèlement dans votre vie les exemples de Jésus, pénétrez dans le fond de l'intérieur de ce divin modèle pour en découvrir les dispositions, pour vous conformer et régler sur tout cela votre conduite. C'est ainsi que vous agirez toujours par dépendance de Notre Seigneur, en la vertu de son esprit et la force de sa grâce. Que votre grande occupation soit donc de méditer sur la vie de Jésus-Christ pour l'imiter plus parfaitement. Demandez-vous souvent ce qu'aurait dit ou pensé le Divin Maître dans telle ou telle autre circonstance.
Pratique: Soyez fidèle à unir vos prières, vos pensées et vos actions à celles de Jésus afin de les rendre plus méritoires.
Sixième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse ma fidélité à invoquer le Nom de Jésus ».
Parmi les glorieux privilèges dont le Seigneur a daigné me favoriser, je mets en première ligne celui d'avoir été choisi pour imposer à Son Divin Fils le Nom de Jésus, le plus grand de tous les noms, qui se fait adorer au Ciel, sur la terre et au fond des enfers. Ce Nom sacré était le premier que je prononçais à mon réveil, et le dernier qui s'échappait de mes lèvres le soir, quand j'allais prendre mon repos. Au milieu de mes rudes labeurs et dans mes épreuves, je ne cessais d'invoquer le nom de Jésus ; j'aurais voulu le voir gravé dans le coeur de tous les hommes. Quand il m'était donné de presser le divin Enfant sur mon coeur de père et de recevoir ses caresses, je lui disais, les yeux pleins de larmes : « O Jésus, soyez-moi Jésus! Afin que, fidèle à la grâce, je n aie jamais le malheur de vous déplaire! » Mon enfant, qu'à l'exemple de Saint Bernard, vous trouviez aride toute nourriture spirituelle qui n'est pas assaisonnée du Nom de Jésus. Qu'un entretien ou un livre dans lequel le Nom de Jésus ne revient pas souvent soit pour vous insipide et sans attrait. Enfin, ayez toujours dans le coeur, et souvent sur les lèvres ce Nom salutaire dont les Sacrements tirent toute leur vertu, et dont le mérite infini engage le Père Céleste à exaucer toutes les prières des hommes.
Pratique: Invoquez le Nom de Jésus dès votre réveil, au commencement et à la fin de vos principales actions, et avant de vous endormir.
Septième jour
Testament du Glorieux Saint Joseph
« Mon enfant, je vous laisse le soin de de Jésus ».
Le Père éternel m'ayant confié le soin de son Fils Unique, descendu dans ce monde pour nous délivrer de la mort, je m'estimais bienheureux de le recevoir dans ma maison, de lui donner des vêtements et de nourrir du fruit de mes sueurs Celui qui a créé le Ciel et la terre. Vous pouvez, si vous le voulez, mon enfant, jouir du même bonheur, acquérir les mêmes mérites ; Jésus réside dans vos églises aussi réellement que dans ma pauvre maison de Nazareth. Il y est souvent dénué de tout. Son existence eucharistique dépend de la générosité des fidèles qui lui ouvrent un abri. Le pain et le vin offerts pour l'adorable Sacrifice contribuent à calmer la soif dont Jésus est brûlé pour le salut des hommes, en lui permettant de se donner à eux, avec ses grâces, dans la sainte communion. Les linges de l'autel sont comme les langes qui couvrirent ses membres dans la crèche de Bethléem. Enfin, vous pouvez aussi secourir le sauveur dans les pauvres qu'il a pour ainsi dire mis à sa place. C'est là le grand mystère de la charité chrétienne : mystère qui nous offre comme une nouvelle Eucharistie, où nous nourrissons Dieu dans les indigents, comme il nous nourrit de lui-même sous les espèces.
Pratique: Faites l'aumône à Jésus dans la personne du premier indigent que vous rencontrerez ou en mettant votre obole dans le tronc d'une pauvre église.
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Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Trentième jour
Conclusion
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
« Vous avez sauvé une âme, dit Saint Augustin, vous avez prédestiné la vôtre ». Et le Saint Esprit nous fait cette promesse dans Isaïe: « Si vous assistez les pauvres avec effusion de cœur, et si vous remplissez de consolation l'âme affligée, le Seigneur vous tiendra toujours en repos, il remplira votre âme de ses splendeurs ». Aussi Saint Paul plaçait tout l'espoir de son salut éternel en ce qu'il procurait le salut des autres; ce qui lui faisait écrire à ses disciples de ThessaIonique: « Quelle est notre espérance et la couronne de notre gloire? N'est-ce pas vous qui l'êtes devant le Seigneur Jésus-Christ ». Or, ne pouvons-nous pas appliquer ces divers textes au zèle pour la délivrance des âmes du Purgatoire? Quand par nos efforts, par nos prières, par nos aumônes, nous aurons hâté l'entrée dans le Ciel de quelqu'une de ces âmes chéries de Dieu, ne sera-ce pas pour nous un motif puissant d'espérance? N'est-ce pas à nous que s'adressent ces paroles du Sauveur: « Heureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde »? Cette dévotion est le fruit de cette sublime charité dont parle Saint Paul: « Sur toutes choses revêtes-vous de la Charité, qui est le lien de la perfection. Quand j'aurais une foi capable de transporter les montagnes, quand je parlerais le langage des anges, si je n'ai pas la Charité, je n'ai rien ». Pesez bien ces dernières paroles: « Si je n'ai pas la Charité, je n'ai rien ». Or , si nous négligeons, si nous délaissons les âmes du Purgatoire, avons-nous la Charité? Si, après avoir lu cet ouvrage, qui, malgré ses nombreux défauts, nous donne une idée des souffrances de ces âmes, des motifs et des moyens de les soulager; si, après avoir acquis ces lumières, dont la privation nous rendait peut-être excusables, nous continuons à ne rien faire pour nos frères souffrants, pouvons-nous nous rendre le témoignage que nous avons la charité? Pouvons-nous, la main sur la conscience, nous flatter que nous aimons Dieu de toutes nos forces, que nous aimons notre prochain comme nous-mêmes? Où donc serait la preuve de cet amour, si l'œuvre la plus agréable à Dieu et la plus utile à notre prochain nous trouve insensibles; si, pouvant si aisément procurer la gloire de Dieu et le plus grand soulagement à nos frères, nous n'en faisons rien?... Mais ne nous appesantissons pas sur cette pensée; c'est sans doute inutile, puisque tous les lecteurs de cet ouvrage n'ignorent plus les immenses avantages attachés à la dévotion pour les âmes du purgatoire; l'intérêt de la gloire de Dieu, l'intérêt de ces saintes âmes, et notre propre intérêt; la Charité, la justice, la reconnaissance; tout se réunit pour faire aimer et pratiquer cette dévotion. Le peu de développement donné à ce sujet, si intéressant et si vaste, suffit pour inspirer à tout fidèle la résolution de s'occuper fréquemment de la pensée du Purgatoire, dans le double but d'y porter du soulagement et de s'instruire à la vue de ces tourments infligés par un Dieu Juste et Saint, pour la satisfaction des moindres péchés. La prière pour les morts et la méditation des peines du purgatoire doivent nous faire prendre la ferme résolution de profiter de ce temps de Miséricorde, de ces jours de propitiation que nous accorde la Bonté Divine, pour expier les peines temporelles dues à nos péchés: expiation si facile en cette vie! tandis qu'en l'autre la Justice seule régne, et exige une satisfaction entière avec la dernière rigueur; le coupable ne pouvant plus ni mériter, ni rien offrir qui puisse adoucir sou malheureux sort.
Nous seuls, nous pouvons venir à son secours; et, n'oublions pas qu'en satisfaisant pour ces âmes souffrantes, nous n'y perdons rien pour nous-mêmes, puisque par là nous nous préparons des protecteurs, des amis près de Dieu, dont il nous obtiendront les secours qui nous sont nécessaires dans cette terre d'exil et de combats. Offrons donc tous les jours, pour ces frères de l'Eglise souffrante, le Sang du Divin Rédempteur, qui est répandu encore tous les jours sur nos autels pour eux. Recourons sans cesse au moyen si efficace des indulgences que l'Eglise permet d'appliquer à ces saintes urnes: prions et faisons des bonnes œuvres avec l'intention de satisfaire pour ces membres souffrants de Jésus-Christ : oh! de quelle reconnaissance ne seront-ils pas pénétrés après leur délivrance? Notre Charité pour eux ne serat-elle pas récompensée au centuple?
Tous les motifs présentés dans cet ouvrage ne suffisent-ils pas pour faire embrasser à tout chrétien cette dévotion? hé bien! en voici un dernier à la portée de tout le monde, et qui doit lever tout doute et ne laisser aucun prétexte à l'esprit le plus opiniâtre, au cœur le plus insensible. La prière la plus digne de notre vénération, la plus agréable à Dieu, est sans doute l'Oraison Dominicale, puisque c'est Jésus-Christ lui-même qui l'a composée et l'a apprise à ses disciples. Or, voici les trois premières demandes de cette prière du Sauveur: « Que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne arrive, que Votre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ». N'entrons-nous pas dans l'esprit de ces trois demandes en priant pour les âmes du Purgatoire? En travaillant à leur obtenir quelque soulagement, à hâter le moment où elles pourront glorifier Dieu dans le Ciel, ne travaillons-nous pas à faire sanctifier Son Nom, à avancer l'époque de l'établissement de son règne dans ces àriles comblées de ses grâces, et à procurer l'accomplissement de la volonté divine? Et, si ces demandes ne sont pas une simple formule, mais nous imposent l'obligation de faire tout ce que nous pouvons pour produire ce qu'elles expriment, ne devonsnous pas en conclure que l'Oraison Dominicale contient un précepte, pour ainsi dire formel, de prier pour les âmes du Purgatoire? Du moins cette dévotion est un moyen sûr et infaillible de prouver à Dieu que nous désirons que Son Nom soit sanctifié dans ces saintes âmes, en leur procurant la gloire céleste; que Son Règne arrive pour elles, et que Sa Volonté Divine s'accomplisse, en les faisant jouir du bonheur pour lequel elles ont été créées, et en unissant par cette prière l'Eglise de la terre, l'Eglise militante avec les deux autres Eglises, souffrante et triomphante. « Qu'il est bon, qu'il est doux à des frères d'être unis », s'écrie le Psalmiste: union en Dieu, établissement de Son Règne, gloire de l'Adorable Trinité: telle est la fin de la prière pour les morts; tel est le but que nous nous proposons en la faisant; et tel est, par conséquent, un des moyens efficaces de prouver à Dieu que nous ne nous bornons pas à exprimer machinalement les désirs que contiennent les trois premières demandes du Pater, mais que nous voulons travailler réellement à procurer Sa Gloire en hâtant, par tout ce que nous faisons pour les morts, le moment où ils jouiront du bonheur éternel. Tàchons donc, chacun comme nous le pourrons, d'entrer dans l'esprit des trois premières demandes de l'Oraison Dominicale, en secourant les âmes du Purgatoire par le Saint Sacrifice de la Messe, par la prière, par les indulgences, par les bonnes œuvres: souvenons-nous qu'en travaillant pour elles, c'est pour Jésus Christ que nous travaillons, puisqu'Il nous dit: « Je vous le dis en vérité, autant de fois que vous avez rendu ces devoirs à l'un des moindres de mes frères, soit sur la terre, soit dans le lieu d'expiation, c'est à moi-même que vous les avez rendus ». Et quelle sera la récompense de cette Charité? Tressaillez, âmes touchées de compassion pour vos frères souffrants, tressaillez de joie; car voici la sentence que votre juge suprême prononcera: « Venez, vous qui êtes bénis de Mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde! »
Exemple
Nous sommes heureux de pouvoir, en finissant ce mois, offrir à la jeunesse un modèle qu'elle s'empressera sans doute de suivre: c'est l'intéressant et pieux Hyacinthe Lecudon, mort en 1819 à l'âge de 16 ans: sa vie a été publiée dans les « Souvenirs des Petits Séminaires », ouvrage dont on ne saurait assez recommander la lecture aux jeunes gens. « Le soulagement des âmes détenues dans le Purgatoire avait toujours été pour Hyacinthe une de ses plus chères dévotions; il s'en occupa dans sa dernière maladie, jusqu'à s'oublier entièrement lui-même en faveur de ces pauvres âmes. Un de ses amis étant venu le voir lui demanda s'il voulait qu'on fit pour lui des prières particulières. « Non, répondit-il, je ne crains pas la mort; mais qu'on prie pour les âmes du Purgatoire ». Un autre jour, quelques congréganistes lui apprirent qu'on avait récité pour lui l'office de la sainte Vierge: « Qu'on a grand tort! s'écria-t-il. On ferait bien mieux de prier pour les âmes du Purgatoire. Je n'y souffre pas encore; et peut-être avant que je meure pourriez-vous en délivrer quelqu'une. Il sera temps de penser à moi quand je serai à leur place ». Quelques heures avant sa mort, il entretenait encore ses amis de l'état douloureux où sont les âmes du purgatoire. En parlant des flammes qui les tourmentent et les purifient, « Je mériterais bien, d'y être précipité, disait-il, mais (en montrant avec un air de satisfaction l'image de la sainte Vierge qui était sous ses yeux) la bonne mère... ah ! elle est si bonne qu'elle me fera sauter par-dessus ». Regardez et faites selon ce modèle.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
Fin du Mois des Ames du Purgatoire
Téléchargez l'intégralité des méditations du Mois des Ames du Purgatoire (pdf) en cliquant ici
Prochain Mois de Dévotion, le Mois de Saint Joseph, rendez-vous le 28 février 2013.
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Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Vingt-neuvième jour
Le Purgatoire considéré comme motif de patience dans les maladies
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
Le premier fruit, que les malades doivent tirer de la pensée du Purgatoire est la haine et la détestation du péché. Car, si l'on peut juger de l'horreur que nous devons avoir de la plus petite faute, par la grandeur de la peine que Dieu nous impose pour la punir, qui ne sait que les peines du Purgatoire sont en cela semblables à celles de l'enfer; qu'elles surpassent, non seulement tout ce que nous pouvons souffrir en cette vie; mais encore tout ce que nous pouvons penser? Rappelons-nous tout ce que nous avons médité sur ce sujet les premiers jours de ce mois, pendant l'octave des morts. Mais surtout pensons à la privation de Dieu: c'est sans doute le comble de leurs maux, tant à cause de l'amour que ces âmes Lui portent, que parce que la possession de Dieu doit être leur béatitude; c'est la où tendent leurs plus ardents souhaits, et néanmoins elles s'en voient éloignées par leur faute, avec la perte de tant de degrés de gloire qu'elles pouvaient acquérir si facilement, et dont elles se sont rendues indignes pour de si basses et si légères occasions. O péché! que tu es un cruel poison et une funeste source de maux! ô sainteté divine! que vous haïssez l'iniquité, puisque vous punissez si rigoureusement les moindres fautes dans vos amis!
Le second fruit, que les malades doivent tirer de la pensée du Purgatoire, est la patience dans leurs peines, et le désir de faire leur purgatoire en ce monde plutôt qu'en l'autre. C'est un acte de prudence d'écouter les gémissements des fidèles trépassés, et d'apprendre d'eux à ne point tomber en de semblables tourments. Comme ils ont plus de charité que le mauvais riche, ils enverraient volontiers des messagers aux malades pour les avertir charitablement, et pour les exciter à souffrir les incommodités de leur maladie avec tant de résignation et de vertu, qu'il ne leur reste rien à payer en l'autre monde. Un jour de fièvre, une tristesse d'une heure, une douleur, un ennui passager qu'ils endureront volontiers pour l'amour de Dieu, abrégera leur séjour dans le Purgatoire, parce que le temps de l'autre vie est un temps de justice, où Dieu fait payer en rigueur tout ce qu'on lui doit, au lieu que cette vie est un temps de grâce et de Miséricorde, où il se contente de peu pour le payement d'une grande dette; en sorte qu'on peut dire qu'il a mis le Purgatoire de sa douceur et de son amour dans la maladie, mais qu'il réserve celui de sa sévérité après la mort; et, ce qui est très important, les peines qu'il fait souffrir après la mort sont pures peines sans mérite, et sans aucun accroissement de grâce, tandis que, dans la maladie, un acte de patience pratiqué comme il faut, n'est pas seulement un payement ou un acquit, mais encore un profit et une acquisition qui nous apporte un trésor inestimable de grâce et de gloire. C'est pourquoi Saint Augustin avait raison de faire cette prière, que le malade doit souvent répéter: « Seigneur, purifiez-moi en cette vie, et me rendez tel que je ne sois point obligé de passer par le feu d'expiation, que je désire éviter, non tant pour m'exempter de la peine, que pour être plus tôt uni à mon souverain bien et à ma dernière fin ».
Le troisième fruit, que les malades doivent tirer de la pensée du Purgatoire, est la Charité qui les porte à offrir à Dieu leurs souffrances, pour délivrer quelqu'une de ces âmes saintes qui sont détenues dans les flammes. On ne peut douter que cette œuvre de miséricorde spirituelle ne soit fort agréable au Fils de Dieu. Le cardinal de Vitry rapporte, dans la vie de Sainte Christine, que cette admirable fille étant morte dans la fleur de son âge, se releva du cercueil, lorsqu'on disait la messe sur son corps, et qu'elle tint ce discours: « L'Ange du Seigneur m'a menée dans le Purgatoire, où j'ai vu de si horribles tourments que je croyais certainement que ce fût l'enfer. De là, il m'a conduite au trône de Jésus-Christ qui m'a donné le choix de demeurer au ciel, ou de retourner au monde pour soulager les âmes du purgatoire par mes prières et par mes souffrances; ajoutant que, si je faisais ce dernier choix, je lui ferais plaisir ». On sait les tourments incroyables qu'elle endura depuis pour plaire à son Epoux Céleste, qui mérite bien sans doute que nous suivions son inclination, en renonçant à nos propres intérêts pour le contenter. C'est aussi ce qu'ont fait plusieurs Saints, qui ont pris sur eux de satisfaire pour les membres de réalise souffrante: il serait facile de citer des traits des plus authentiques et des plus merveilleux. Mais nous aimons mieux rappeler au souvenir des lecteurs une contemporaine, dont plusieurs d'entre eux connaissent sans doute les méditations sur la passion de Jésus-Christ, la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, religieuse Augustine, en Westphalie morte en 1824. L'ouvrage intitulé: « La douloureuse passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ », d'après les méditations de cette religieuse, contient l'abrégé de sa vie: on y lit: « une grande partie de ses maladies et de ses douleurs (elle fut 20 ans continuellement souffante) provenait de ce qu'elle prenait sur elle les souffrances des autres. Elle avait donc à supporter des maladies qui lui étaient propres, des maux qu'elle prenait à autrui, certaines douleurs pour expier les fautes des autres,... et très-fréquemment des souffrances de satisfactions fort diverses pour les âmes du purgatoire ».
Résolution
Lorsque la maladie nous accablera, ou lorsque nous visiterons et consolerons des malades, appliquons-nous à trouver, dans la pensée du Purgatoire, un puissant motif de patience. En outre sans cesse mille autres occasions se présentent de pratiquer la vertu depatience; recourons donc sans cesse au même moyen, à la pensée du Purgatoire, pour rendre méritoires toutes ces pénibles circonstances de notre vie.
Prière
Pères des Miséricordes, qui avez autrefois retiré Isaac du bûcher, et Votre serviteur Loth de l'embrasement de Sodome, ayez, s'il Vous plait, mon Dieu, la même Bonté pour ces âmes qui sont privées de Votre Gloire, et qui attendent le temps où il Vous plaira de les en faire jouir. Ne différez pas plus longtemps le bonheur après lequel elles soupirent. Ne regardez pas ce qu'elles méritent, mais ce que Votre très cher Fils a souffert pour les rendre dignes du paradis. Appliquez-leur le mérite de son Précieux Sang; et, si Votre Justice exige encore d'elles quelque satisfaction, recevez par Votre Souveraine Clémence le désir que j'ai d'y satisfaire, et vengez sur moi les offenses qu'elles ont commises contre Vous. Que si mon indignité empêchait l'effet de ma demande, mettez mon âme dans un état qui Vous soit agréable, afin de hâter le bonheur de ces Saints et aimables prisonniers, dont le seul désir est de Vous aimer, de Vous voir, de Vous louer et de Vous posséder dans l'éternité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
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Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Vingt-huitième jour
Nous pouvons éviter le purgatoire en endurant en esprit de pénitence les afflictions que Dieu nous envoie
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
La Religion m'apprend que si j'ai encore à ma mort des dettes à acquitter envers la Justice Divine, je les acquitterai dans le Purgatoire, prison passagère, il est vrai, mais d'où l'on ne sort qu'après avoir satisfait jusqu'à la dernière obole; et où, en attendant une satisfaction complète, réglée par la Justice de Dieu, on endure les plus grandes souffrances. Saint Césaire d'Arles dit que la moindre peine qu'on y souffre est plus grande que la plus terrible qu'on puisse même imaginer. Il est rare qu'après la mort on ne descende dans ce lieu d'expiation. Il y a néanmoins des moyens de n'y point aller, ou du moins d'y demeurer peu de temps. Parmi ces moyens je dois mettre les afflictions. La religion m'apprend encore que, supportées avec patience et en esprit de pénitence, elles peuvent servir à acquitter dès cette vie toutes mes dettes. Dieu ne tire pas une double vengeance du même péché. Il m'envoie des afflictions dans le dessein que je lés accepte avec humilité et avec résignation comme une punition de mes iniquités; que si je me conforme à ce dessein de Miséricorde, après cette vie il exigera de moi beaucoup moins. Otez la rouille de l'argent, dit le sage (Proverbes 25.), et on en fera un vase très pur. C'est ainsi qu'il faut que mon âme soit purifiée de ses taches, avant de paraître au festin éternel du Roi des cieux. Si elle l'est aujourd'hui par le feu de la tribulation , elle n'aura pas besoin des flammes du purgatoire.
De deux maux il faut toujours choisir le moindre, dit l'auteur de l'imitation de Jésus-Christ; si vous dites que vous ne pouvez pas tout souffrir, comment, ajoute-t-il, pourrez-vous supporter les peines du purgatoire? Il est vrai que je souffre depuis bien des années; mais ces années, si je sais en profiter, valent peut-être pour moi des siècles que je passerais à souffrir dans l'autre vie. Car, à présent Dieu use toujours de clémence, il pardonne aisément; mais le jour viendra où il faudra satisfaire en toute rigueur; d'autant plus qu'il ne tenait qu'à moi, lorsque j'étais sur la terre, d'acquitter beaucoup avec peu de travail. Daignez donc, Seigneur, dirai-je souvent avec Saint Augustin, daignez effacer par tous les moyens que vous jugerez convenables tout ce qui resterait encore de souillures à mon âme, afin qu'après la mort, il ne lui reste plus rien à expier. Si je suis rempli de l'esprit du christianisme, mon âme, semblable à l'épouse sacrée, doit être dans une sainte impatience de voir le Bien-Aimé. Or, pour savoir si j'ai lieu d'espérer que je le verrai aussitôt, ou du moins bientôt après que j'aurai rendu le dernier soupir, je n'ai qu'à interroger mes afflictions. Elles me diront que, servant à me purifier toujours davantage de mes péchés, elles contribuent à me procurer le bonheur de le voir après la mort, beaucoup plus tôt que je ne l'aurais vu, si je passais aujourd'hui ma vie dans le calme et la tranquillité.
Dans quelle affliction n'est pas en cette vie une âme à qui l'on diffère la jouissance d'un bien qu'elle regarde comme sa félicité! Qu'est-ce cependant que ce bien où tendraient ses avides désirs! Fût-il question d'un trône, c'est au fond un néant. Mais je dois juger de là quelle sera la douleur aiguë de mon âme dans le Purgatoire, si j'ai le malheur d'y être détenu, quand elle se verra privée, pour un temps, de la jouissance du seul bien qui soit désirable, et qui mérite le nom de bien, de la possession de vous-même, ô mon Dieu! Souveraine Félicité, pour laquelle je suis créé. Un seul instant de délai paraîtra un siècle. Cette seule peine sera plus dure mille fois que toutes les autres. Vos Saints, lorsqu'ils étaient encore sur la terre, auraient acheté par tous les supplices le bonheur de jouir, pour quelques moments, de votre présence. O mon Sauveur! plutôt que de permettre qu'après la mort le bonheur de Vous voir me soit différé, envoyez-moi aujourd'hui toutes les souffrances que je suis capable d'endurer; je les accepte d'avance avec plaisir et avec reconnaissance; mais je Vous demande la grâce de les supporter avec cet esprit de soumission et de pénitence qui les rend méritoires à Vos yeux.
Si j'avais de Dieu, de ses grandeurs, de ses perfections une juste idée, si je comprenais bien ce que c'est que le péché, le caractère de révolte et d'ingratitude qu'il porte avec lui, loin de me plaindre de ce que je souffre, je trouverais que je souffre trop peu pour réparer, par la souffrance, autant qu'il est en moi, les outrages que j'ai faits à Dieu; pour lui rendre, par la souffrance, autant de gloire, s'il se pouvait, que je lui en ai enlevé par le péché; et je dirais avec Saint Bernard: « Toutes les afflictions sont faciles à supporter, quand je pense à mes péchés passés qui m'ont été remis ». Oui, ces péchés m'avaient mérité l'enfer: la Bonté Divine a daigné me les remettre par les mérites infinis du Sang de l'Homme-Dieu répandu pour moi: mais je dois payer les peines dues à ces péchés; la Justice Suprême l'exige, et, si je meurs sans les avoir payées, le Purgatoire sera ma demeure aussi longtemps que je n'aurai pas entièrement satisfait, car rien de souillé n'entrera dans la Céleste Jérusalem. Or les souffrances, les plus petites souffrances, sont pour moi un moyen certain d'éviter ce terrible séjour dans le lieu d'expiation; ainsi elles peuvent me donner de quoi payer en peu de temps jusqu'à la dernière obole. Ne perdons donc point le fruit de ces précieuses souffrances, et pour ne pas le perdre, pensons souvent au Purgatoire qu'elles nous feront éviter, en nous en faisant faire un sur cette terre, mille fois plus doux que celui qui nous était réservé dans l'autre vie. Disons donc avec le Sage: « Les maux que Dieu nous envoie sont moins des traits de Sa Colère que de son amour ». (Sagesse 8.) Et reconnaissons la vérité des paroles de Saint Jacques: « Mes frères, regardez comme le sujet d'une joie parfaite les diverses afflictions n qui vous arrivent ».
Résolution
Prenons la résolution de nous occuper de l'idée du Purgatoire dans nos afflictions, nos maladies, etc., afin qu'elle nous les fasse supporter chrétiennement et que nous amassion un trésor de mérites pour payer en ce monde toutes les dettes dont notre âme est accablée.
Prière
O Dieu Miséricordieux, accordez-moi la grâce de profiter de toutes les afflictions de cette vie pour faire mon Purgatoire en ce monde, « sachant quel est celui à qui j'ai cru, et tenant cette espérance au fond de mon cœur, que le moment, si court et si léger, des afflictions que nous souffrons en cette vie produira dans nous le poids éternel d'une gloire souveraine et incomparable » (Saint Paul). Faites, ô mon Dieu, que je n'oublie pas non plus cette maxime de vos saintes Ecritures: « Le Seigneur corrige celui qu'Il aime; et, en le corrigeant, Il a pour lui une vraie tendresse de père; Il le regarde comme l'objet de ses plus chers délices » (Prov. 3). Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
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Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Vingt-septième jour
La pensée du purgatoire nous prouve la folie de ceux qui ne travaillent pas à l'éviter, en expiant leurs péchés en ce monde
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
Quel est celui qui pourrait sans frémir se voir exposé à la torture, aux chevalets, aux ongles de fers, aux grils ardents, aux huiles bouillantes et aux autres supplices inventés par des tyrans persécuteurs, par le génie féroce des peuples barbares, ou par les suggestions infernales des ennemis de la vérité, et de la vertu? L'horreur de ces tourments fait trembler les hommes et les porte à supplier Dieu de les en préserver: c'est la pensée de Saint Augustin. Mais parce que l'apôtre Saint Paul annonce que celui dont l'ouvrage sera brûlé ne laissera pas d'être sauvé, quoiqu'en passant par le feu, l'on s'inquiète peu d'y passer, d'y rester même un temps proportionné au peu de cas qu'on en fait rquià dicitur: ô stupide insouciance! ô aveuglement dont les suites sont si déplorables! Car enfin ce feu sera incomparablement plus insupportable que tout ce qu'on peut souffrir en ce monde. « Eh quoi! s'écrie Saint Bonaventure, vous ne sauriez maintenant endurer patiemment les moindres atteintes de la douleur; que ferez-vous donc, quels seront vos regrets, vos lamentations, quand vous vous verrez livrés à cet effroyable incendie, totalement absorbés dans cet abîme de douleurs ».
Ces réflexions toutes simples de Saint Augustin et de Saint Bonaventure conviennent encore aujourd'hui à un nombre presqu'innombrable de Fidèles, vivant, il est vrai, dans la crainte de Dieu, mais dans une crainte trop bornée à quelques égards. Ils ont peur de l'enfer, on le voit; quant au purgatoire, il ne paraît pas qu'ils en aient la moindre appréhension. Pourvu que je sois sauvé, dit-on, je ne m'inquiète pas du traitement fait à mon âme au moment de la séparation de son corps. Pesons bien tous ces termes; ils méritent attention. Quoi! vous ne vous inquiétez pas si Dieu, par un jugement rigoureux, vous exclut de sa vue béatifique pour de longues années, pour des siècles peut-être! Ah! c'est que vous ne comprenez pas encore ce qu'est un Dieu, vous n'avez pas la plus petite idée de l'empressement avec lequel l'âme, dégagée de ses liens terrestres, se portera vers son Créateur, son centre unique, sa dernière fin, son vrai tout; vous ne songez pas qu'un seul instant de la pure jouissance du Souverain-Être, au séjour de sa gloire, vaut mieux que mille ans dans un paradis terrestre. Avez-vous jamais éprouvé une seule étincelle de la divine charité dont la flamme dévore l'âme du juste en l'autre vie où elle est consommée? qu'auraient pensé les Saints du langage de ces chrétiens si insouciants sur le délai de la vision intuitive d'un Dieu en trois personnes? Ignorez-vous donc que, comme dans l'enfer la peine du dam est incomparablement plus intolérable que celle du sens, ainsi dans le purgatoire, la privation de Dieu, quoique passagère, est sans contredit plus cruelle, plus douloureuse que toutes les autres expiations de ce lieu de souffrance. La peine d'une âme faite pour posséder Dieu, et qui s'en voit repoussée, éloignée jusqu'à un terme qu'elle ignore, et qu'il n'est plus en son pouvoir de rapprocher, ne souffre aucun parallèle, parce que rien dans la nature ne ressemble au bonheur infini qu'elle voit, qu'elle touche et qui lui échappe.
Vous ne vous inquiétez pas du traitement fait à votre âme au moment de la séparation de son corps! Y pensez-vous? Si vous n'avez pas assez de foi pour pressentir l'effet du délai plus ou moins long de la félicité suprême, peut-être serez-vous plus affecté des peines sensibles qu'il faut subir dans ces prisons de la justice divine. Eu conséquence, je vous le demande: voudriez-vous, pour l'empire de l'univers, souffrir seulement pendant un jour, le feu qui dévore les réprouvés, ce feu allumé par la Colère du Dieu des vengeances contre ses ennemis: ce feu dans lequel sont rassemblés, réunis, concentrés tous les maux, toutes les espèces de tortures? Or le feu du Purgatoire est le même ou de même nature que celui de l'enfer: comment ne pas trembler à la seule pensée d'un si horrible tourment? Mais admirez la bonté de Dieu; il connaît votre insouciance, votre peu d'inquiétude sur le traitement qui sera fait à votre âme; il daigne en quelque sorte s'en inquiéter lui-même pour vous. Il sait combien il vous importe de prévenir les jugements de sa justice. Ce n'est qu'à regret que Sa Miséricorde infinie consent à porter au juste des coups si terribles. Aussi réfléchissez un instant: sans cesse ici-bas Sa Tendresse vous sollicite, vous presse d'épargner à son cœur plus que paternel la douleur de vous punir; et vous l'y forcez par votre indifférence pour son amour, par votre insensibité sur vos propres intérêts. En vain est-il plus jaloux que vous-même de hâter votre bonheur; en vain Sa Miséricorde vous fournit-elle cent moyens d'acquitter promptement vos dettes sous son règne si doux, si favorable; en vain sa grâce toujours prévenante offre-t-elle à votre discrétion l'immense trésor des mérites du Rédempteur; en vain sa sainteté incompatible avec les moindres taches de l'âme vous engage-t-elle par les avertissements de l'Esprit Sanctificateur à vous purifier de tout ce qui peut ternir l'éclat de votre innocence baptismale, à faire pénitence de vos péchés; en vain son incompréhensible bonté attache-t-elle sa gloire à vous couronner au plus tôt dans les cieux: cruel envers vous-même, vous vous refusez aux empressements d'un Dieu, et vous l'obligez, pour ainsi dire, de comprimer ou de retarder les effusions de son amour. Ah! la mort vous apprendra combien dans l'autre vie il en coûte d'avoir si mal répondu aux avances, aux promesses de l'amour le plus généreux, d'avoir négligé de satisfaire en ce monde à la Justice Divine; satisfaction qui vous est si aisée, si courte; puisqu'une larme, qu'une sincère pénitence nous fait verser, peut effacer tous nos péchés, tandis que la pénitence de l'autre vie est longue et pénible; en un mot, elle est celle des damnés. Laquelle des deux préférez-vous embrasser? Se décider pour la seconde, pour l'horrible pénitence que la justice divine exige dans le Purgatoire, n'est-ce pas une véritable folie?
Résolution
Satisfaites dès-à-présent à la Justice Divine plutôt que d'attendre à le faire dans ce douloureux séjour d'expiation. Dites avec Saint Augustin: « Mon Dieu, brûlez, coupez, tranchez, purifiez-moi en cette vie, afin que vous me pardonniez en l'autre ». Payez ici-bas par le moyen si facile des bonnes œuvres les dettes qui vous coûteront tant à acquitter dans le Purgatoire.
Prière
Les Cieux mêmes ne sont pas purs en votre présence, ô Dieu de toute sainteté! rien de souillé ne peut y entrer. Accordez-moi donc la grâce, Seigneur, de travailler à purifier mon âme par la pénitence, la soumission, la résignation dans les peines de la vie, par la pratique des bonnes œuvres: que j'évite avec le plus grand soin les moindres fautes qui pourraient me retenir dans le séjour des souffrances, afin que le moment de jouir éternellement de la vue de mon Dieu ne soit pas retardé. Ainsi soit-il.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
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Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Vingt-sixième jour
Quelles sont les âmes qui vont en Purgatoire
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
L'on entend souvent des chrétiens, peu fervents et n'ayant nulle idée du bonheur du Ciel, dire fort sérieusement: Qu'il craignent bien l'enfer, mais que, quant au Purgatoire, ils ne pensent pas à l'éviter: ils sont tout décidés à y faire quelque séjour, parce que, ajoutent-ils avec une humilité feinte, ils ne sont pas assez saints et n'ont pas envie de se donner la peine de le devenir, pour entrer tout de suite après leur mort dans le séjour de la gloire. Tous les auteurs sont d'avis qu'un pareil langage doit faire trembler sur la destinée de ceux qui le tiennent: il prouve tout au moins une indifférence bien coupable, et l'ignorance la plus impardonnable de la sainteté de Dieu et de sa haine souveraine pour le péché. Réfléchissons aujourd'hui sur la vie qu'ont menée sur la terre les âmes qui vont en purgatoire, et nous reconnaîtrons que de semblables dispositions ne sont guères propres à introduire ces chrétiens indifférents dans ce lieu d'expiation.
D'abord, nous savons tous que le nombre de ceux qui se sauvent est petit: « Il y a beaucoup d'appelés, dit le Sauveur, et peu d'élus ». C'est une vérité que l'Écriture nous marque expressément, et qu'elle nous rend sensible par des figures et des comparaisons. Il n'y eut que très-peu de personnes, dit l'Apôtre, c'est-à-dire huit, qui se sauvèrent dans l'arche. La seule famille de Loth fut préservée des flammes qui détruisirent cinq grandes villes. De la prodigieuse multitude d'Israélites qui sortirent d'Egypte pour la terre de promission, il n'y eut que Josué et Caleb qui y entrèrent. L'Écriture compare le nombre des élus à ce peu d'olives qui restent sur l'arbre après qu'on l'a secoué, à ce peu de grappes qui restent sur la vigne après la vendange, à ce peu d'épis qui échappent au moissonneur. C'est ce chemin rude et étroit où très peu de gens s'engagent, et où cependant il faut s'engager, même pour parvenir en Purgatoire; c'est cette petite porte par où il n'y a que très peu de personnes qui puissent entrer; c'est cette ville située sur la montagne, où peu ont le courage de monter. Si les âmes qui vont en Purgatoire n'ont pas fait les derniers efforts pour gravir cette montagne, ce sentier escarpé qui conduit au Ciel, du moins elles ne l'ont point fui; et, si elles s'en étaient écartées, elles y sont rentrées et ont fait des efforts pour ne plus le quitter, et surmonter les obstacles qu'elles y rencontraient. Or, est-ce là la conduite des chrétiens lâches et indifférents? Et peuvent-ils espérer avec quelque fondement partager le sort de ces âmes et être comptés au nombre des élus? qu'ils raisonnent un instant et ils comprendront leur erreur et le danger de leur indifférence.
En effet, pour se sauver il faut croire l'Évangile, se régler sur ses maximes, suivre Jésus-Christ, conformer sa vie à la sienne, imiter ses exemples; sans cela point de Salut, c'est un article de Foi: or est-ce là ce que font ces chrétiens? Pour se sauver il faut se renoncer soi-même, porter sa croix, se faire violence, haïr son âme, c'est-à-dire mortifier ses sens, ses passions, ses inclinations naturelles et sensuelles; y pensent-ils ces gens qui crient bien haut qu'ils ne veulent pas être des Saints? Ne font-ils pas le contraire? De sorte qu'une règle sure pour connaître ce que l'Évangile nous enseigne et ce que nous devons pratiquer, c'est de faire le contraire de ce que font la plupart des chrétiens, et en particulier ceux dont nous parlons; et n'est-ce pas une règle sûre pour juger qu'il y en aura peu de sauvés, c'est-à-dire qui iront en Purgatoire? Il n'y a que deux routes pour aller à Dieu, pour être sauvé. Ces deux routes sont l'innocence et la pénitence. Dès qu'on est sorti de la première, c'est sans espérance d'y pouvoir rentrer; il ne reste que la seconde, qui nous est toujours ouverte; ressource unique pour la plupart des hommes. Or les chrétiens qui ne veulent pas suivre cette dernière route; qui, sentant la nécessité de faire pénitence de leurs péchés, ne veulent pas se gêner en cette vie, et laissent à satisfaire à la justice divine dans les flammes expiatrices; ces chrétiens sontils des disciples de Jésus-Christ? Suiventils la voie qu'ont suivie les âmes du Purgatoire? Celles-ci, touchées de l'offense faite à Dieu par leurs fautes, se sont converties à lui de tout leur cœur, et ont évité le péché et toute attache au péché avec le plus grand soin; et, si elles ne sont pas entrées immédiatement après la mort dans le Ciel, c'est qu'elles n'avaient pas encore entièrement satisfait à la justice divine, ou qu'enfin, malgré leur vigilance continuelle, elles ont offensé le Très-Haut, mais plutôt par fragilité que par malice. En un mot, c'a été sur la terre de saintes âmes, occupées toute leur vie, ou du moins depuis leur conversion, à plaire en tout à leur Créateur, travaillant à imiter leur Sauveur. C'étaient des âmes fidèles, suivant la voie de la justice et de la sainteté, auxquelles on n'a pu reprocher que ce qu'il est bien difficile à l'homme d'éviter; exemptes de tout ce qui fait les grands vices, il ne leur a manqué que peu de ce qui fait les grandes vertus. Leurs péchés ont été des péchés de faiblesse plus que de volonté; ou, si ce furent des péchés griefs, ils ne sont point descendus dans le tombeau avec le pécheur; ils ont été détestés, ils ont été pleures, ils ont été lavés dans le sang de Jésus-Christ. Par conséquent, dans le purgatoire, ce sont des âmes qui n'ont plus de péchés, sur lesquelles il ne demeure que la trace, que l'ombre du péché. Ces pénitents du purgatoire, ce sont des justes qui se sont endormis du sommeil de paix; ce sont des justes dont la grâce et la charité ont formé les derniers soupirs; ce sont des âmes que Dieu aimait et dont il était aimé, lorsqu'encore sur la terre, elles faisaient de grands efforts pour obtenir le pardon de leurs fautes, et pour ne plus l'offenser.
Maintenant, chrétien lâche, vous, qui vous flattez d'aller en Purgatoire, si nous tracions votre portrait, nous fournirait-il quelque trait de ressemblance avec celui de ces saintes âmes? Vous voulez vous dispenser de faire le moindre effort pour parvenir à ce degré de justice et de sainteté, et cependant jouir de leur sort qui, quoiqu'extrèmement douloureux, doit toutefois avoir pour terme le Ciel et ses délices! Sur quoi donc fondez-vous votre espoir? vous ne pouvez, dites-vous, éviter le Purgatoire, parce que vous ne voulez pas être un saint? Mais n'est-ce pas pour devenir un saint, n'est-ce pas pour tendre à la sainteté que vous existez? N'est-ce pas pour connaître, aimer et servir Dieu, et parvenir au ciel que vous avez été créé? Jésus-Christ ne vous dit-il pas, à vous comme à tous ses disciples: « Soyez parfaits, de même que votre Père céleste est parfait »? Et vous osez proclamer, sans trembler pour votre salut, que vous ne voulez pas être un saint? Et vous vous flattez en même temps que vous irez en Purgatoire? Illusion, illusion, lâche chrétien! le Purgatoire n'est point pour vous; ce séjour des âmes chéries de Dieu, des âmes pénitentes, ne sera jamais votre séjour; mais l'enfer, oui l'enfer, s'ouvrira seul pour les contempteurs de la sainteté; pour ceux qui méprisent la perfection recommandée par Jésus-Christ à ses disciples; pour ceux qui abusent des grâces et de la Miséricorde d'un Dieu infiniment Bon; pour ceux enfin qui bravent Sa Justice et qui négligent, pour ainsi dire de propos délibéré, de l'apaiser pendant le cours de la vie, Examinez si telle n'est pas votre conduite, vous qui vous vantez niaisement de vouloir vous contenter du Purgatoire. Si vous êtes prudent, si vous voulez assurer votre Salut, ne bornez pas ainsi vos vues; rappelezvous la fin pour laquelle vous avez été créé; travaillez à parvenir au Ciel, trop heureux si votre lâcheté et votre tiédeur vous donnent entrée dans le lieu d'expiation. Enfin, méditez attentivement ces paroles des Livres Saints: « Je vous ai appelés pendant la vie, et vous n'avez pas voulu venir; je rirai et je me moquerai aussi de vous à votre mort ». (Proverbes) Répondez dès maintenant à la voix de Dieu qui vous appelle, et imitez les âmes qui n'ont mérité d'aller en purgatoire que par une vigilance soutenue et des efforts continuels.
Considération
Si la mort me frappait aujourd'hui, dans l'état de tiédeur où peut-être je languis depuis si longtemps, quel serait mon sort?... Pourrais-je me flatter d'être admis en purgatoire?... O mon âme! médite, tremble et change une bonne fois de vie, puisque tu sais que le Purgatoire même s'ouvre difficilement pour les chrétiens tièdés et lâches.
Prière
O Dieu bon et magnifique en sainteté, mon cœur est l'ouvrage de Vos mains; il est le prix de Votre Sang: les vœux et les soupirs qu'il vous adresse en ce moment au pied de Votre Croix sont l'effet de Votre Grâce; qu'est-ce qui l'empêche, ô mon Sauveur! Qu'il ne soit rempli de Votre Saint Amour? Je Vous l'offre et Vous le consacre dès cet instant; préparez-le Vous-même pour en faire une hostie digne d'être consumée à Votre Gloire par le Feu de la Charité. Otez-en tout ce qui Vous déplaît: lavez-le des taches du péché: purifiez-le de toute affection terrestre: rendez-le saint et agréable à Vos yeux, afin qu'il ne vive plus pour lui-même, mais pour Vous et de Vous qui régnez dans la gloire de Votre Père, à jamais. Ainsi soit-il.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
Pour recevoir chaque jour les méditations du Mois des Ames du Purgatoire ainsi que des prières et pour être tenu au courant de mises à jour du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Vingt-cinquième jour
La pensée du Purgatoire nous instruit sur la grièveté du péché véniel
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
La pensée du Purgatoire doit nous préserver d'une erreur bien commune parmi les chrétiens, et cependant bien funeste et très souvent la cause de la damnation éternelle. Cette erreur consiste à n'attacher pour ainsi dire aucune importance, ou du moins très peu d'importance, aux fautes légères, au péché véniel. On traite de bagatelle ce qui cependant est une offense de Dieu aussi bien que le péché mortel, quoique moindre; et ce qui convient au péché mortel lui convient aussi, mais d'une autre manière. Nous ne nous étendrons pas ici pour prouver que souvent le peché, que nous appelons véniel, est mortel, puisque ce qui fait la différence du mortel et du véniel, en beaucoup d'occasions, c'est le plus ou moins de matière, l'attention et la connaissance plus ou moins grande, le consentement plus ou moins parfait. Supposons qu'en effet tous les péchés que nous commettons soient véniels: est-ce une raison d'être parfaitement tranquille et de dire: « Ce n'est rien, c'est une petite faute que Dieu pardonne aisément? » Chrétiens, qui tenez ce langage, je vous demanderai d'abord: Croyez-vous encore à l'Évangile? hé bien! qu'y lisez-vous? Celui qui méprise les petites fautes, dit le Sauveur, tombera peu à peu dans les grandes. Remarquez qu'il ne dit pas celui qui les commet par hasard et par fragilité, aucun saint n'est exempt de ces fautes; mais celui qui les méprise, c'est-à-dire celui qui les commet par principe et par habitude. Vous ne connaissez donc point ces deux autres textes de l'Ecriture sainte: Dieu a en horreur le pécheur et son péché. Abstenez-vous de tout ce qui a l'apparence de péché. Ces dernières paroles de l'Apôtre Saint Paul sont remarquables; il veut que nous évitions jusqu'à l'apparence du mal; il n'est pas question pour lui de distinguer entre les grandes et les petites offenses: il sait, et nous devons tous savoir, qu'il n'y a rien de petit dans ce qui a rapport à un Dieu, si grand et si parfait, et dans ce qui peut lui plaire, ou lui déplaire. Le premier et le plus grand de tous les préceptes est celui d'aimer Dieu. Or, est-il croyable qu'on ait beaucoup d'amour pour Dieu, quand on consent librement à l'offenser? quelque légères qu'on suppose ces offenses, sont-elles compatibles avec une sincère tendresse, avec un attachement réel? Non-seulement ce n'est pas avoir pour Dieu l'amour qu'il mérite que de se permettre, de propos délibéré, une multitude de fautes, sous prétexte qu'elles sont vénielles, ou réputées légères; c'est de plus manquer au respect qui lui est dû, et se rendre digne du même reproche qu'il faisait autrefois au peuple d'Israël par un de ses Prophètes: « Vous m'appelez tous les jours votre père, votre maître: où est donc le respect, la crainte filiale que le titre de père exige? où est donc la soumission, l'obéissance entière et parfaite qu'un maître a droit d'attendre de ses serviteurs ? »
Mais ne combattons aujourd'hui cette erreur que par la vue du Purgatoire. Nous y distinguons deux sortes d'habitants: les uns, après avoir péché mortellement dans le cours de leur vie, se sont convertis et ont reçu la grâce de la justification ou dans le sacrement de Pénitence, ou par la contrition parfaite avec le désir du Sacrement. La peine éternelle leur a été remise, mais ils n'ont pas expié la peine temporelle due à leurs péchés; ils l'expient dans le Purgatoire. Les autres expient des péchés véniels non effacés, ou la peine temporelle due à ces péchés. Oh! qui pourrait comprendre les tourments qu'ils endurent! Les Saints Pères ne sont-ils pas d'avis qu'il vaudrait mieux souffrir les plus cruelles maladies, les douleurs les plus aiguës pendant des siècles que de passer un jour en Purgatoire? Et vous oseriez dire que le péché véniel est peu de chose! Les peines du Purgatoire nous prouvent au contraire le fondement de l'opinion des théologiens qui trouvent, jusqu'à un certain point, dans le péché véniel, les deux caractères d'insolence et d'ingratitude qu'on remarque dans le péché mortel. De là l'embarras d'expliquer la différence qu'il y a entre l'un et l'autre. En effet, il semblerait d'abord que toute offense de Dieu, toute désobéissance à ses lois devrait exciter sa colère, son indignation, sa haine et, par conséquent, être mortelle de sa nature. Ainsi la raison, guidée par les lumières de la Foi, nous porterait plutôt à augmenter l'énormité du péché véniel, qu'à la diminuer; et le purgatoire, en nous découvrant les supplices réservés au péché véniel, nous apprend qu'ils ne diffèrent des supplices de l'enfer, réservés au péché mortel, que par leur durée. Écouterons-nous donc encore notre amour-propre, qui voudrait nous persuader que le péché véniel n'est rien d'important, et que Dieu ne peut, ni ne doit s'en tenir offensé?
La vue du Purgatoire ne nous prouve-t-elle pas d'une manière certaine que le plus léger des péchés renferme toujours un fond de malignité très odieux en lui-même; odieux à un tel degré que toutes les bonnes œuvres de l'âme qui l'a commis, que dis-je? que toutes les bonnes œuvres que pourraient faire toutes les créatures, ne plairaient pas tant à Dieu, ne le glorifieraient pas tant que ce seul péché véniel lui déplaît et le déshonore: tellement odieux que s'il ne fallait qu'un péché véniel, fût-ce le plus léger, pour tirer de l'enfer tous les démons et tous les damnés, il faudrait les abandonner à leur malheureux sort, plutôt que de commettre un simple péché véniel. Voilà ce que tous les Saints ont pensé et enseigné. Aussi avec quelle douleur, avec quelles larmes abondantes ne s'accusaient-ils pas dans le sacré Tribunal de la Réconciliation, même des fautes les plus légères, échappées à la fragilité humaine! Ayant sous les yeux la satisfaction exigée par la justice divine dans le purgatoire, avec quelle rigueur ne se punissaient-ils pas des plus petites fautes! Ils auraient mieux aimé souffrir toutes les humiliations, tous les outrages, tous les supplices imaginables, que de commettre, de propos délibéré, le moindre péché véniel. C'est qu'ils savaient combien il déplaît à Dieu, combien il s'en tient offensé! Et peut-on douter, en effet, de l'énormité du péché véniel aux yeux de Dieu, non-seulement lorsqu'on promène des regards attentifs sur les supplices du Purgatoire, mais même lorsqu'on réfléchit sur la manière terrible dont il l'a si souvent puni? Les Saints Livres nous offrent mille exemples de la vengeance éclatante que le Seigneur a tirée des fautes les plus dignes de pardon en apparence. Citons-en quelques-uns; ils sont propres à détruire en nous toute espèce de doute, d'incrédulité sur la peine due à ce que nous appelons faute légère, notre esprit ne pouvant comprendre l'infinie justice du Dieu trois fois saint. Méditons ces divers traits et tremblons. Un Israélite est surpris ramassant un peu de bois le jour du sabbat. Ce péché nous paraît sans doute bien léger. On consulte le Seigneur; il ordonne que ce malheureux soit lapidé.
Osa, voyant l'Arche du Seigneur au moment d'être renversée, y porte la main pour la soutenir. Nous serions tentés de louer son zèle; mais ce zèle paraît au Seigneur, indiscret ou trop peu respectueux: il frappe Osa, et l'étend mort au pied de l'Arche Sainte. Les Philistins renvoient cette même Arche du Seigneur aux Israélites, à qui ils l'avaient enlevée. Dès qu'elle arrive au pays des Bethsamites, ce bon peuple, ravi de revoir le gage précieux de la protection du Seigneur, se livre au plaisir de la contempler. Cette joie ne semble-t-elle pas juste? Ne provenait-elle pas d'un principe louable? On peut, il est vrai, reprocher aux Bethsamites une curiosité trop libre et trop hardie; c'en est assez: l'arrêt de mort est prononcé et exécuté contre une grande partie du peuple et des chefs. Ezéchias reçoit une ambassade du roi de Babylone. Pour témoigner aux envoyés sa satisfaction et leur faire honneur, il leur montre tous ses trésors. Il est probable qu'il entra un peu d'ostentation, ou de vaine complaisance dans cette action; que l'œil de Dieu, auquel rien n'échappe des plus secrètes pensées, aperçut ici quelque tache d'amour-propre. Mais qui de nous se croirait fort coupable, s'il était tombé en pareille faute? Cependant Dieu lui envoie le prophète Isaïe pour lui déclarer, de sa part, que tous les trésors qu'il vient d'exposer aux regards des ambassadeurs étrangers, seront transportés dans leur ville; et que ses propres enfants deviendront les esclaves du tyran de Babylone.
Un Prophète ayant reçu ordre du Seigneur de faire sa route sans se détourner ni s'arrêter nulle part, est engagé, chemin faisant, par un autre prophète, à prendre chez lui quelque nourriture. Celui-ci feint qu'un Ange lui a donné commission de l'inviter et de le conduire dans sa maison. Trompé par ce discours non suspect, il se rend à l'invitation. Qui ne croirait que Dieu lui pardonnera une désobéissance presque involontaire? Écoutez-en la punition: à peine s'est-il remis en route qu'un lion sort de la forêt et l'étrangle. Des enfants rencontrent le prophète Elisée, dont le front chauve les frappe; ils crient après lui et l'insultent. Ce sont des enfants, et il semble que l'âge doit excuser ou diminuer leur faute. Cependant deux ours fondent sur eux tout à coup et en dévorent quarante-deux. Tels sont quelques-uns des exemples rapportés par l'Écriture sainte : peuvent-ils nous laisser le moindre doute sur la sévérité avec laquelle Dieu punit le péché véniel? Et, s'il ne le punit pas en cette vie, ne le fera-t-il pas dans l'autre? Remarquez que ces exemples visibles de la Justice Divine n'ont eu lieu que pour un seul péché véniel; qu'en sera-t-il donc de la punition de ces péchés que nous multiplions pour ainsi dire à l'infini? Ne devons-nous pas dire, avec l'Évangile: « Si on traite ainsi le bois vert, que fera-t-on du bois sec? » Descendez un instant en esprit dans le lieu d'expiation, dans le Purgatoire; et demandez à ces âmes, qui sur la terre méprisaient ces petites fautes, ce qu'elles souffrent dans les flammes expiatrices et qu'elles souffriront peut-être encore longtemps pour ces prétendus riens, qu'elles reconnaissent, mais hélas! trop tard, avoir été autant d'offenses contre Dieu, dont la justice exige une sévère satisfaction.
Résolution
Il n'est pas trop tard pour nous de réfléchir sur la grièveté du moindre péché. En nous faisant un devoir de secourir les âmes du Purgatoire, le premier fruit de cette dévotion sera de nous instruire sur l'offense que nous faisons à Dieu en commettant la plus petite faute. En conséquence nous regarderons le péché le plus léger comme un très-grand mal, et nous l'éviterons avec le plus grand soin. « Celui qui craint Dieu, ne néglige rien. » (Ecclésiaste) « Peut-on appeler léger, un péché qu'on ne peut commettre sans quelque mépris de Dieu ». (Saint Eucher.)
Prière
Vierge Sainte, conçue sans péché, c'est à Vos pieds que je me jette aujourd'hui: je compte avec confiance sur Votre protection pour obtenir la grâce de concevoir la plus grande horreur du péché; qu'en méditant sans cesse la manière terrible dont Dieu le punit dans le Purgatoire, j'en reconnaisse la grièveté, et que je l'évite avec le plus grand soin. O Marie! ô ma mère! protégez-moi et secourez les toutes âmes du Purgatoire. Ainsi soit-il.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
Pour recevoir chaque jour les méditations du Mois des Ames du Purgatoire ainsi que des prières et pour être tenu au courant de mises à jour du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Le Mois des Âmes du Purgatoire
Vingt-quatrième jour
La pensée du purgatoire, en nous donnant une idée de la sévérité de la justice divine, porte notre cœur à la pratique de toutes les vertus chrétiennes
Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.
II est pour le salut un écueil contre lequel on ne se précautionne pas assez; c'est celui d'une Foi languissante et inutile, d'une Foi stérile et inefficace. Or, sans parler de tant d'autres articles de la Foi, qui ne sont que dans notre esprit sans passer dans notre cœur pour en régler les mouvements et les affections, nous allons prouver, dans la méditation de ce jour, que, s'il est un dogme de la religion sur lequel on puisse, ou doive nous reprocher une contradiction coupable entre ce que nous croyons et ce que nous sommes, c'est le dogme du Purgatoire. Et, en effet, en croyant le Purgatoire, que faisons-nous? Nous reconnaissons qu'il est un lieu, séjour de douleurs et de larmes, où Dieu exerce les rigueurs de sa plus sévère justice sur des âmes qui lui sont chères, et qui ne peuvent nous être indifférentes; sur des âmes qu'il aime, et que nous devons aimer. De là si nos mœurs, si notre conduite répondaient à notre foi, que serions-nous? Nous serions d'abord des hommes de zèle et de charité pour soulager ces âmes que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire; ce point a eté l'objet de nos méditations précédentes, et sans doute elles nous ont prouvé à l'évidence combien notre indifférence pour ces frères souffrants, dont le sort est entre nos mains, serait criminelle; ainsi il est inutile de rien ajouter pour nous exciter à la compassion envers ces âmes. C'est d'un second effet que la croyance du Purgatoire doit produire en nous, que nous nous occuperons: car, la pensée de ce lieu d'expiation ne doit pas avoir pour seul résultat de nous rendre des hommes de zèle et de Charité, elle doit encore exciter notre cœur à la pratique des plus grandes et des plus sublimes vertus, en nous donnant une idée de la sévérité de la Justice de Dieu; et, par suite, elle doit nous rendre des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire.
Oui, pour nous changer en des hommes de vertu et de sainteté, en des hommes de vigilance et d'attention, il suffirait de profiter, comme nous le devons, de ce que la Foi nous enseigne du Purgatoire. Quelle leçon plus forte, plus touchante; quelle leçon plus instructive et plus persuasive Dieu pouvait-il nous donner de la haine qu'il a, et de la haine que nous devons avoir pour le péché? Notre religion entière, il est vrai, n'est qu'un enseignement continuel de la malice infinie et des suites funestes du péché; elle n'est, dans ses secours, dans ses grâces, que préservatif du péché; dans sa morale et ses conseils, que précaution contre le péché; dans ses dogmes et ses mystères, qu'anathéme et malédiction contre le péché; en sorte que, selon la remarque d'un Père, l'homme véritablement chrétien n'est qu'un homme qui déteste le péché, qui redoute le péché, qui craint le péché jusqu'à n'avoir aucune autre crainte. Cependant, de tous les articles de Foi Chrétienne, ne peut-on pas dire que celui du purgatoire est un des plus puissants et des plus efficaces pour nous défendre de la séduction du péché? A la vérité, le dogme d'une éternité malheureuse dans l'enfer a quelque chose de plus frappant au premier coup d'œil; il parle davantage aux sens et à l'amourpropre; mais le dogme du Purgatoire a plus de force pour éclairer l'esprit, pour convaincre la raison, pour faire sentir au cœur combien le péché est ennemi de Dieu, combien Dieu est ennemi du péché.
Dans l'enfer, ce sont des péchés qui laissent le pécheur sans excuse, des péchés que Dieu ne peut pardonner sans cesser, pour ainsi dire, d'être le Dieu de Justice et de Sainteté; dans le purgatoire, ce sont des péchés qui ne sont pas tant des péchés que des imperfections, des fautes légères; car l'on peut faire sur le Purgatoire la question que le Roi-Prophète faisait sur la sainte Sion: « Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle? » et répondre avec lui: « C'est celui qui marche dans l'innocence, et qui pratique la justice ». (Ps. 14.) Le Purgatoire, qui n'est que comme le portique de la céleste Jérusalem, ne sera ouvert qu'aux âmes fidèles; on n'y arrive que par la voie de la justice et de la sainteté. Vous êtes étonnés de ce que Dieu ne pardonne jamais dans l'enfer; vous devez l'être davantage de ce que Dieu punit dans le Purgatoire. Dans l'enfer ce sont des hommes ennemis de Dieu, assujettis, asservis au péché, et dont le cœur demeure fermé aux regrets de la pénitence, et ne s'ouvre qu'aux fureurs du blasphème. Dans le Purgatoire, au contraire, ce sont des âmes pénitentes, pour qui le plus grand malheur du péché est de l'avoir commis; ce sont des âmes soumises, sans plainte, sans murmure; elles baisent avec respect la main qui les frappe; loin de se révolter contre le Dieu qui les afflige, elles ne savent que louer, que bénir, qu'adorer le Dieu qui les sauve. Et cependant des jours, des années, des siècles peut-être les verront dans les larmes, dans les feux dévorants; parce que la haine du péché l'emporte dans le cœur de Dieu sur sa clémence et sur sa tendresse. Jésus-Christ les aime; il en est aimé; n'importe, il ne les recevra pas dans la plénitude de ses miséricordes, avant que la flamme qui les consume n'ait effacé jusqu'aux derniers vestiges de leurs anciennes fragilités : sa sainteté s'oppose à son amour, sa justice suspend le cours de ses bienfaits.
Ce principe de la sainteté, de la Justice infinie de Dieu, démontré si clairement par l'existence du Purgatoire, était le principe sur lequel raisonnaient les anciens pénitents, lorsqu'ils se portaient à ces austérités dont le récit épouvante notre mollesse; c'était aussi le principe sur lequel s'appuyait la primitive Église, lorsque, dans les canons de ses conciles, elle traçait des voies si pénibles, si laborieuses aux pécheurs qui voulaient revenir à Dieu par la pénitence, persuadée que Dieu punira dans l'homme tout ce qui n'aura pas été puni par l'homme, et que la satisfaction, par laquelle nous vengeons Dieu, ne peut approcher des châtiments par lesquels Dieu se venge lui-même. En effet, la foi du Purgatoire nous apprend que les plus légères offenses, les fragilités, ne trouvent point de grâce au tribunal de Dieu, dans des âmes saintes et justes, dans des âmes élues et prédestinées. Quelle conclusion pratique dois-je donc tirer de cette foi? qu'il est de mon plus grand intérêt de fuir jusqu'à l'ombre du péché. En d'autres termes, l'effet que doit produire en nous la. foi du purgatoire, si nous savons en profiter, c'est de nous changer en des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que nous voyons punis si sévèrement dans le Purgatoire. La pensée des douleurs de ces saintes âmes doit nous faire sentir la vérité de ces paroles de l'Apôtre; c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant, après avoir négligé de l'apaiser, de le satisfaire en ce monde qui est le règne de sa miséricorde, et avoir mieux aimé attendre en l'autre qui est le Règne de la Justice.
Considération
Sur la terre, c'est le règne de la Misécorde: dans le Purgatoire, c'est le règne de la Justice!.... Cette pensée bien méditée suffirait pour régler notre conduite, nous porter à la pratique de toutes les vertus et nous engager à ne rien négliger pour éviter ce terrible règne de la Justice d'un Dieu infiniment Saint.
Prière
Plus je médite sur le Purgatoire, plus je suis convaincu, ô Dieu de Sainteté, que le péché, que le moindre péché Vous déplaît infiniment et que Votre Justice exige que Vous le punissiez rigoureusement: accordez-moi la grâce de profiter de cette conviction; qu'elle me pénètre d'une juste crainte de votre sévérité, afin que jamais je ne Vous offense de propos délibéré, et que je travaille chaque jour à me purifier de plus en plus pour être sans souillure au moment de paraître devant Vous. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.
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