12 décembre 2021

Neuvaine au Saint Enfant Jésus

Neuvaine au Saint Enfant Jésus

du 16 au 24 décembre

 

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Histoire

 

En 1628, une princesse allemande apporta aux Pères Carmes déchaussés de Prague une statuette de l'Enfant Jésus, en leur disant : « Honorez bien cet Enfant Jésus, et rien ne vous manquera ».

Les religieux qui étaient alors fort éprouvés, placèrent la statue dans leur chapelle et lui rendirent hommage. Dès ce moment, des bénédictions de tous genres affluèrent sur le couvent. Les champs des pères, auparavant frappés de stérilité, produisirent, cette année-là, d'abondantes récoltes. Le même fait se renouvela bien des fois dans la suite, malgré les gelées, la grêle ou les orages qui ravageaient les champs voisins. Des ressources suffisantes arrivèrent aux religieux pour pourvoir à leur entretien et continuer la construction de l'église ou du monastère. En outre, la providence envoya d'excellents novices, heureusement doués pour les aptitudes et la vertu, qui devinrent les plus fervents adorateurs de l'Enfant Jésus.

Chose remarquable : dès que la dévotion à l’Enfant Jésus se relâchait, aussitôt les bénédictions se retiraient et les calamités revenaient. Mais si les pieux exercices reprenaient, la paix rentrait dans la communauté et avec elle la prospérité.

À vous aussi nous disons : « Honorez bien cet Enfant Jésus et rien ne vous manquera ».

 

Introduction

 

Cette dévotion a trois siècles. Tous ceux qui approchent de la statue miraculeuse de l’Enfant Jésus et prient avec foi devant elle, obtiennent assistance dans les périls, consolation dans les tristesses, secours dans la pauvreté, soulagement dans les angoisses, lumière dans les ténèbres (spirituelles ou corporelles), grâces dans les aridités, santé dans les maladies, espérance aux heures de découragement. L'Enfant Jésus apporte un remède et procure la guérison à tous les maux que nous pouvons rencontrer. C'est encore lui qui met la paix dans les familles, termine les procès, délivre les prisonniers et sauve les condamnés à mort, bénit les unions stériles. Ajoutons qu'Il est surtout le céleste médecin des enfants, qu'Il donne aussi le succès aux examens, de l'ouvrage ou un emploi à ceux qui en manquent.

Il fait du bien à tous. C'est principalement à la suite de pieuses neuvaines qu’Il est prodigue de ses bienfaits. Puissent ces quelques pages Le faire connaître et aimer de plus en plus.

 

Enfant Jésus du Carmel de Bordeaux (1)

 

Prières quotidiennes

 

Prière au saint Enfant Jésus de Prague

du père Cyrille, son fidèle serviteur.

 

Ô Saint Enfant Jésus, j'ai recours à vous. Je vous en prie par votre sainte Mère, assistez-moi dans cette nécessité (On expose ici l'objet de sa demande), car je crois fermement que votre divinité peut me secourir. J'espère avec confiance obtenir votre sainte grâce. Je vous aime de tout mon cœur et de toutes les forces de mon âme. Je me repens sincèrement de mes péchés, et je vous supplie, ô bon Jésus, de me donner la force d'en triompher. Je prends la résolution de ne plus jamais vous offenser et je viens m'offrir à vous dans la disposition de tout souffrir plutôt que de vous déplaire. Désormais je veux vous servir avec fidélité. Pour l'amour de vous, ô divin enfant, j'aimerai mon prochain comme moi-même. Enfant plein de puissance, ô Jésus, je vous en conjure de nouveau, assistez-moi dans cette circonstance (nommez-la), et faites-moi la grâce de vous posséder éternellement dans le ciel avec Marie et Joseph, et de vous y adorer à jamais avec les saints anges. Ainsi soit-il.

 

Litanies du Saint Nom de Jésus

 

Seigneur, ayez pitié de nous,

Jésus-Christ, ayez pitié de nous,

Seigneur, ayez pitié de nous,

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.


Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous,

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous,

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous,

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous,

Jésus, fils du Dieu vivant, ayez pitié de nous,

Jésus, splendeur du Père, ayez pitié de nous,

Jésus, pur éclat de la lumière éternelle, ayez pitié de nous,

Jésus, roi de gloire, ayez pitié de nous,

Jésus, soleil de justice, ayez pitié de nous,

Jésus, fils de la Vierge Marie, ayez pitié de nous,

Jésus aimable, ayez pitié de nous,

Jésus admirable, ayez pitié de nous,

Jésus, Dieu fort, ayez pitié de nous,

Jésus, Père du siècle à venir, ayez pitié de nous,

Jésus, ange du grand conseil, ayez pitié de nous,

Jésus, très puissant, ayez pitié de nous,

Jésus, très patient, ayez pitié de nous,

Jésus, très obéissant, ayez pitié de nous,

Jésus, doux et humble de cœur, ayez pitié de nous,

Jésus, qui chérissez la chasteté, ayez pitié de nous,

Jésus, qui nous honorez de votre amour, ayez pitié de nous,

Jésus, Dieu de paix, ayez pitié de nous,

Jésus, auteur de la vie, ayez pitié de nous,

Jésus, modèle des vertus, ayez pitié de nous,

Jésus, notre Dieu, ayez pitié de nous,

Jésus, notre refuge, ayez pitié de nous,

Jésus, père des pauvres, ayez pitié de nous,

Jésus, trésor des fidèles, ayez pitié de nous,

Jésus, bon pasteur, ayez pitié de nous,

Jésus, vraie lumière, ayez pitié de nous,

Jésus, Sagesse éternelle, ayez pitié de nous,

Jésus, bonté infinie, ayez pitié de nous,

Jésus, notre voie et notre vie, ayez pitié de nous,

Jésus, joie des anges, ayez pitié de nous,

Jésus, roi des patriarches, ayez pitié de nous,

Jésus, maître des apôtres, ayez pitié de nous,

Jésus, force des martyrs, ayez pitié de nous,

Jésus, lumière des confesseurs, ayez pitié de nous,

Jésus, pureté des vierges, ayez pitié de nous,

Jésus, couronne de tous les saints, ayez pitié de nous,

Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Jésus

Soyez-nous propice, exaucez-nous, Jésus


De tout mal, délivrez-nous, Jésus

De tout péché, délivrez-nous, Jésus

De votre colère, délivrez-nous, Jésus

Des embûches du démon, délivrez-nous, Jésus

De l'esprit de fornication, délivrez-nous, Jésus

De la mort éternelle, délivrez-nous, Jésus

Du mépris de vos divines inspirations, délivrez-nous, Jésus

Par le mystère de votre sainte Incarnation, délivrez-nous, Jésus

Par votre nativité, délivrez-nous, Jésus

Par votre enfance, délivrez-nous, Jésus

Par votre vie toute divine, délivrez-nous, Jésus

Par vos travaux, délivrez-nous, Jésus

Par votre agonie et par votre passion, délivrez-nous, Jésus

Par votre croix et par votre abandon, délivrez-nous, Jésus

Par vos langueurs, délivrez-nous, Jésus

Par votre mort et par votre sépulture, délivrez-nous, Jésus

Par votre résurrection, délivrez-nous, Jésus

Par votre ascension, délivrez-nous, Jésus

Par vos joies, délivrez-nous, Jésus

Par votre gloire, délivrez-nous, Jésus


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Jésus

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Jésus

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Jésus

 

Que le nom du Seigneur soit béni,

maintenant et dans tous les siècles.


Prions

 

Seigneur Jésus-Christ, qui avez dit : Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez, et l'on vous ouvrira; faites-nous, s'il vous plaît, la grâce de concevoir l'affection de votre amour divin, afin que nous vous aimions de tout notre cœur, en vous confessant de bouche et d'action, et que jamais nous ne cessions de vous louer. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen.

 

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Premier jour

La naissance de Jésus

 

Je me représente l'Enfant Jésus dans la grotte de Bethléem, enveloppé de pauvres langes, couché sur la paille dans une crèche, entre deux animaux qui le réchauffent de leur haleine... Qu'il est pauvre, qu'il est petit, qu'il est faible et impuissant !

Cependant, Marie et Joseph l'adorent à genoux comme leur Seigneur. Des chœurs d'anges chantent dans les airs sa gloire. La nuit qui le voit naître brille comme le jour, et une étoile miraculeuse annonce sa naissance.

Ma foi de chrétien me dit que cet enfant est mon Créateur, le Tout-Puissant, l’Éternel, l'Infini ; c'est mon Dieu qui vient de se faire homme pour moi. Il a pris un corps et une âme semblables à mon corps et à mon âme, au sein de la Vierge Marie, par un miracle du Saint-Esprit. Sa sainte Mère vient de le mettre au monde. Saint Joseph lui servira de père et de gardien. Il grandira en âge et en sagesse. Il travaillera comme ouvrier à la sueur de son front jusqu’à l'âge de trente ans. Enfin, après avoir, durant trois années, prêché son évangile, fait d'éclatants miracles et établi son Église, Il donnera sa vie pour moi sur la croix, prenant sur lui mes péchés et leur châtiment.

Celui qui croira en lui et aura pratiqué sa doctrine, sera sauvé; celui qui aura refusé de croire, sera perdu pour l'éternité.

 

Acte de foi

 

Mon Jésus, je crois à votre parole : Elle est la vérité même. Vous connaissez toutes choses. Je crois comme certaines toutes les vérités que vous avez enseignées à vos apôtres et confiées à votre Église pour qu'elle me les enseigne à son tour.

Je crois en particulier que vous êtes le Fils unique de Dieu, et Dieu vous-même avec le Père et le Saint Esprit; que vous vous êtes fait homme et avez souffert la mort pour nous racheter de l'enfer. Je crois que Marie est votre mère bénie, qu'elle a toujours été sans péché, et qu'elle est toujours demeurée vierge.

Seigneur Jésus, à cause de votre parole, je crois au ciel, à l'enfer, au purgatoire, à votre présence réelle dans le Saint-Sacrement.

Je crois aussi qu'il est juste et profitable d'honorer la Sainte Vierge et les saints, ainsi que leurs images et surtout les vôtres, ô mon Rédempteur ; je veux particulièrement honorer celle qui vous représente dans votre enfance. Divin Enfant Jésus, conservez et augmentez toujours en moi le don inestimable de la foi. Sainte Marie, Mère de Dieu et ma mère, priez pour moi afin que je ne m'expose pas à perdre la foi en des compagnies ou des lectures imprudentes, et que je conforme toujours ma vie à ma croyance.

 

Prières quotidiennes

 

Deuxième jour

Le Nom de Jésus

 

Le huitième jour après Sa naissance, l'Enfant fut circoncis, et on Lui donna le nom de Jésus... Ce nom sacré fait toute mon espérance…

Le péché m'avait fermé le ciel, mais le Fils de Dieu est descendu sur la terre et a lavé dans son sang divin tous les péchés du monde. Aujourd'hui, petit enfant, Il en répand les premières gouttes sous le couteau de la circoncision. C'est à cause de ce sang répandu que son Père céleste veut qu'aussitôt on lui impose le nom le plus glorieux qui se puisse trouver: le nom adorable de Jésus qui signifie Sauveur. Grâce à ce sang et à ce Nom, tous les hommes de bonne volonté seront sauvés.

Par le nom de Jésus je puis obtenir toutes grâces : le pardon de mes péchés et des secours pour n'y plus retomber, l'amitié de Dieu, le ciel et même les biens de ce monde, s'ils ne sont pas nuisibles à mon salut. Il suffit que je demande tout cela à Dieu avec persévérance et par le nom de Jésus, Son Fils. C'est notre Seigneur lui-même qui l'a déclaré dans l’évangile : « Tout ce que vous demanderez à mon Père en Mon Nom, Il Vous l'accordera ».

Rien n’est impossible à celui qui invoque le saint Nom de Jésus

 

Acte d’Espérance

 

Dieu de bonté, j'espère fermement surmonter toutes les difficultés de la vie présente et parvenir au bonheur éternel, avec le secours de votre grâce, que vous m'avez promise et qu'a méritée pour moi Jésus-Christ, mon Sauveur.

Même si tous les maux et toutes les peines venaient à fondre sur moi, Vous êtes assez bon et assez puissant pour m’en délivrer, si je vous le demande.

Même si j'avais commis tous les crimes de la terre, Votre miséricorde est si grande, ô mon Dieu, qu'elle pardonnerait encore volontiers à mon repentir, à cause du sang de mon Rédempteur.

Seigneur Jésus, même si j’avais tous les défauts et tous les vices, je me corrigerai certainement avec l'appui de votre saint Nom.

Sainte Marie, Mère de Dieu et ma mère, si une folle présomption venait à m'emporter, retenez-moi par la crainte du Seigneur ; et quand le découragement tentera de m'abattre, relevez mon âme par une confiance sans borne dans le Père des cieux, en Jésus-Christ, mon Sauveur, et en vous ma bonne mère, que je ne veux jamais cesser de prier.

 

Histoire

 

En 1650, un noble gentilhomme, habitant la ville de Prague, était tourmenté de la crainte imaginaire de perdre la haute position qu'il occupait dans l’état. Sa peine devint si grande que, pour échapper à la disgrâce dont il se croyait à tort menacé, il résolut de mettre fin à ses jours. Déjà il avait fait les funestes préparatifs, lorsque le père Cyrille vint frapper à la porte de sa demeure. Le père réussit à lui inspirer confiance en la puissance de l'Enfant Jésus, et l'amena aux pieds de la statue miraculeuse dans la chapelle des Carmes déchaussés. À peine le malheureux eut-il remarqué l'air de bonté et de douceur que respire la sainte image, qu'il fondit en larmes ; son cœur se dilata et le sombre désespoir fut dissipé. Il se confessa, communia et se vit pour toujours délivré de ses mortelles angoisses.

Vous même, lorsque vous serez accablé sous le poids de vos peines, allez à l'Enfant Jésus, à son Image miraculeuse, recourez à son saint Nom et il vous soulagera.

 

Prières quotidiennes

 

Troisième jour

La visite des bergers

 

Je vois les bergers, avertis par les anges, accourir, durant cette nuit brillante, à la grotte solitaire de Bethléem. Ils y pénètrent avec un religieux respect et s'agenouillent autour de la crèche. Avec quelle attention amoureuse, ils contemplent le divin Enfant qui sourit à leurs hommages! Ils Lui disent au moins du cœur: “ Vous êtes vraiment le Messie promis, le Sauveur d'Israël. ” C'étaient des gens simples, mais craignant Dieu et chers à son cœur.

Ces bergers me prêchent le plus grand de mes devoirs: celui d'aimer Dieu. Depuis toujours Il pense à moi avec amour; c'est par amour qu'il m'a créé. D'ailleurs Dieu m'a aimé le premier, afin de me faire jouir de son propre bonheur durant l'éternité. Son amour pour moi a été si loin qu'Il m'a donné son Fils unique et l'a livré à la mort de la croix pour l'expiation de mes péchés. De son côté Dieu le Fils m'a aimé jusqu'à s'anéantir et embrasser la pauvreté, les mépris, les supplices pour toucher mon cœur et m'attirer à Lui. Que me demande-t-il en retour? Que je l'aime et que j'aime son Père de tout mon cœur, de toutes mes forces, plus que moi-même, plus que ma vie, plus que mes proches et mes amis, mes biens ou mon plaisir…

Est-ce ainsi que j'aime Dieu ?

 

Acte d’amour de Dieu

 

O Dieu ! Qui êtes la bonté et la beauté mêmes, la douceur, la sagesse, la puissance et la science, je vous aime et vous estime au-dessus de tout à cause de vous-même. Je vous aime aussi pour les bienfaits sans nombre dont vous m'avez comblé et que je reçois encore à tous les instants de votre inépuisable bonté. Nul bien ne m'arrive qui ne soit de vous. Tant de fois vous m'avez pardonné au lieu de me précipiter dans les flammes éternelles! Seigneur, je suis très heureux de ce que, dans votre royaume, vous jouissez d'une gloire et d'une félicité infinie. Je désire que, sur la terre, toutes les créatures vous aiment, vous louent et vous servent d'une manière parfaite, comme vous le méritez.

Mon Dieu, je veux tout ce que vous voulez, comme vous le voulez et quand vous le voulez.

Saint Enfant Jésus, je vous aime de tout mon cœur ; je regarde votre amitié et celle de votre Père comme mon bien le plus précieux, et je préfère tout sacrifier plutôt que de la perdre. Celui qui pèche n'aime pas, il reste dans la mort et l'inimitié de Dieu.

Sainte Mère de Jésus-Christ, priez pour moi afin que je ne commette pas le péché mortel, que je ne demeure point dans la mort du péché, mais que je vive toujours dans l'amour de mon Dieu. Ô Marie, vous m'aimez comme votre enfant, je veux toujours vous aimer comme ma mère. Obtenez-moi surtout le véritable amour de Votre Fils.

 

Histoire

 

En 1733, un ecclésiastique de Prague s'était chargé de l'éducation de son neveu, devenu orphelin. Sollicitudes incessantes, sacrifices, admonitions, il n'épargna rien pour le former et l'instruire. Peines inutiles. Le neveu ne répondit en rien au dévouement de son oncle. Après deux ans d'études, il ne savait rien et ne pensait qu'à s'amuser. Notre abbé était au désespoir. Il alla célébrer plusieurs fois la sainte messe à l'autel de l'Enfant Jésus miraculeux pour cet enfant revêche, et le décida à réciter tous les jours, devant la sainte image, cette prière : « Écoutez, mon Jésus, les soupirs de mon cœur: pour la vertu, l'étude, inspirez-moi l'ardeur ». Le divin Sauveur se laissa toucher et changea le cœur de l'incorrigible jeune homme, qui devint la consolation de son oncle, tant par sa ferveur que par son application au travail. Il se corrigea si bien que, quelques années après il quittait tout pour suivre Jésus-Christ dans l'ordre des frères prêcheurs.

Demandons le don du divin amour à l'Enfant Jésus. Il en a apporté le feu sur la terre et Il voudrait en enflammer tous les cœurs. Efforçons-nous de l'aimer et de le faire aimer.

 

Prières quotidiennes

 

Quatrième jour

Les présents des Mages

 

Je vois les rois mages quitter leur pays, et guidés par une étoile merveilleuse, venir en Judée pour y adorer le messie nouveau-né, et lui offrir leurs présents.

L'étoile s'arrête au-dessus de la grotte de Bethléem... Eh quoi ! Serait-ce là la demeure du nouveau roi ?... Oui, c'est là ! Ce nouveau roi aime la pauvreté et l'humiliation. Éclairés par la foi, les rois mages pénètrent dans l'étable et reconnaissent leur Créateur dans ce petit enfant couché sur la paille. Je les vois se prosterner, ouvrir leurs trésors et lui présenter de l'or comme à leur roi, de l'encens comme à leur Dieu, de la myrrhe comme au Fils de l'homme qui subira la mort et la sépulture.

À l'exemple des mages, j'offrirai aussi de l'or à Jésus : l’or de mon cœur, mon amour ; je lui présenterai de l'encens : ma prière ; de la myrrhe : des œuvres de pénitence. Mais Jésus veut que je l'aime aussi dans le prochain, et que je lui porte des présents dans la personne des malheureux : car les pauvres, les petits, les faibles, les infirmes, c'est Jésus souffrant. Je dois leur venir en aide autant que je le puis par mes aumônes, mes services, mes conseils, mes prières, pour l'amour de notre Seigneur qui a dit : « Ce que vous aurez fait pour le moindre des miens, Je le tiendrai comme fait à Moi-même ».

Est-ce ainsi que j'ai pratiqué la charité ?

 

Acte de charité pour le prochain

 

Mon Dieu, j'aime mon prochain, c'est-à-dire tous les hommes, comme moi-même, pour l'amour de vous. Comment ne les aimerais-je pas ? Vous les avez créés à votre ressemblance; vous les destinez à devenir vos enfants et les habitants de votre royaume. Pour tous, votre Fils Jésus-Christ est mort sur la croix. Vous voulez le salut de tous. À tous aussi je souhaite tous les biens.

Ô mon Dieu, puissent les pécheurs, les ennemis de votre Église se convertir et mourir dans votre amour. Ah ! Que j'ai compassion de ceux qui vivent dans votre disgrâce et se laissent traîner par les démons dans l'abîme du feu éternel ! Pardonnez à tous, comme vous m'avez pardonné si souvent mes offenses.

Seigneur, je pardonne aussi volontiers à tous ceux qui m'ont offensé. Ô Jésus ! Je veux, en proportion de ma situation et de ma fortune, pratiquer envers mon prochain les œuvres corporelles et spirituelles de miséricorde, et, comme vous, mon Sauveur, passer en ce monde en faisant le bien.

Sainte Vierge Marie, qui avez aimé les hommes jusqu'à laisser mourir pour eux votre très cher Fils dans le supplice de la croix, Vous qui ne repoussez personne, pas même les plus coupables qui ont recours à vous : Obtenez-moi le véritable amour du prochain et répandez l'esprit de charité, de douceur et d'union sur toute la terre.

 

Histoire

 

En 1872, une famille pauvre de Prague est réduite à la dernière misère. Le père est sans ouvrage, la mère est clouée sur son lit par la maladie, les enfants demandent du pain en pleurant et n'en reçoivent point. Le propriétaire inhumain vient de quitter la maison, la menace à la bouche : « Demain, Vous serez jetés à la rue si le dernier terme n'est pas payé ! » Déjà le petit mobilier a presque entièrement disparu. Pauvres gens ! Que fera le malheureux père ? Il sort et va droit dans l'église de Sainte-Marie de la Victoire se jeter aux pieds du saint Enfant Jésus miraculeux. Là, il laisse échapper un torrent de larmes qu'il ne sait plus retenir. Doux et compatissant Jésus, n'écouterez-vous pas de telles larmes ?

Le 30 janvier, un membre de la société de Saint-Vincent de Paul apporte un faible secours, mais il comprend tout de suite que c'est tout à fait insuffisant pour les besoins de cette famille. Ce bon samaritain a une inspiration. Il écrit une lettre recommandée au comte C. de R. pour l'intéresser en faveur de ses protégés ; Vous entendez, une lettre recommandée à l'Enfant Jésus. Vraiment elle était bien recommandée, car le noble comte s'empressa de faire parvenir un secours considérable. La famille était sauvée. Elle remercia ses trois bienfaiteurs: le membre charitable de Saint-Vincent de Paul, le riche généreux, et vous surtout, ô miséricordieux Enfant Jésus, qui savez inspirer aux hommes une si vraie compassion pour les misères de leurs frères.

Vous même, pendant cette neuvaine, faites ou promettez de faire une aumône en l’honneur de l’Enfant Jésus.

 

Prières quotidiennes

 

Cinquième jour

La Présentation au Temple

 

Je vois Joseph et Marie, le quarantième jour après la Nativité, porter l'Enfant Jésus au temple de Jérusalem. Marie, par les mains du prêtre, présente son enfant au Seigneur, et reconnaît par là que ce très cher Fils qu'elle aime plus que sa vie, appartient tout d'abord au Père céleste et qu'il peut le lui reprendre si tel est son bon plaisir.

L'Enfant Jésus, de son côté, offre le sacrifice de sa vie à son Père pour réparer son honneur outragé et opérer notre salut. Dieu accepte cette offrande du Fils et de la mère, mais pour un temps Il rend à Marie son enfant, qu'elle rachète en donnant deux tourterelles, selon les prescriptions de la loi de Moïse.

Je dois aussi m'offrir au Seigneur avec tout ce qui m'appartient, car tout est à lui ; à chaque instant il me conserve avec tout ce que je possède, et c'est son droit de tout me reprendre quand il lui plaira. Je suis sous sa dépendance continuelle et entière. Reconnaître tout cela, c'est l'adorer. Il est de toute convenance que j'adore mon Créateur le matin à mon lever, le soir avant de prendre mon repos. Une obligation grave m'est faite d’aller l'adorer à l'église les dimanches en assistant à la messe.

Est-ce ainsi que j'ai adoré Dieu ?

 

Acte d’adoration

 

Mon Dieu, je reconnais votre excellence au-dessus de tout ce qui existe et de tout ce qui est possible. Vous seul, êtes infini en puissance, en sagesse, en bonté, en sainteté. Vous seul, Seigneur, existez par vous-même et de toute éternité, tandis que tout le reste n'existe que par vous et depuis un temps ; et rien ne peut subsister sans vous. Je me prosterne à vos pieds et vous adore. Je vous reconnais pour mon Créateur et mon souverain maître; Vous avez sur moi droit de vie et de mort. Je suis votre pauvre serviteur obligé de vous servir, de vous louer et d'implorer votre secours.

Mon Dieu, je me soumets de tout cœur à votre volonté; car vous servir, ô grand roi, c'est régner. Ô majesté infinie, mes hommages sont tout à fait insuffisants, je le reconnais; mais je vous offre surtout l'honneur infini qu'il vous rend au saint sacrifice de la messe, où il s'immole pour votre gloire à toutes les heures du jour, dans l'univers entier.

Sainte Mère de Dieu, je vous honore par-dessus tous les anges et les saints ; priez pour moi afin que je ne vous oublie jamais et que je sois toujours fidèle, comme vous, à rendre à mon Créateur les hommages qui lui sont dus.

 

Histoire

 

Les jeunes missionnaires de Bordeaux avaient élevé récemment une chapelle au Saint Enfant Jésus miraculeux de Prague. Dans le voisinage de cette chapelle, vivait un vieux militaire, excellent cœur, mais franc-maçon. Un jour, il vint se plaindre au directeur de l’école apostolique que chaque nuit, à la même heure, il entendait frapper un coup vigoureux sur la cloison de sa chambre. « Ma femme, ajouta-t-il, entend de même ; j'ai invité des amis, anciens soldats comme moi ; ils ont monté la garde dans le corridor, et, eux aussi, ont entendu, à l'heure marquée, le coup mystérieux. Et voilà déjà plusieurs années que ce bruit se renouvelle ainsi tous les jours ». Le père alla bénir la maison, mais le bruit continua de se faire entendre.

Le père fut rappelé près du vieux militaire dont l'état de santé devenait inquiétant. Pendant qu'il s'y rendait pour essayer de ramener cette âme à Dieu, les enfants de l’école allèrent prier à la chapelle de l'Enfant Jésus. A la fin de l’entretien, le Père dit au malade : « Pour retrouver la paix, il faudrait vous confesser. - Je ne dis pas non. - Il ne faudrait pas trop remettre. - Il y a si longtemps que je ne l'ai fait ! - Ce n'est pas difficile. Me promettez-vous que vous vous confesserez ? - Je vous le promets, foi de vieux soldat, et sur l'honneur ». Quelques jours après, en effet, pendant que les élèves priaient encore pour lui dans la chapelle de l'Enfant Jésus, M. T... s'exécutait avec la simplicité d'un enfant. Après la confession, il embrassa le père avec larmes, en disant : « Oh ! Que je suis heureux maintenant ! » Et il avoua que les coups donnés sur la cloison avaient cessé depuis le jour où il s'était engagé à confesser ses fautes. Il put encore aller communier dans la chapelle. L'Enfant Jésus acheva Son œuvre en lui accordant une dernière grâce, la plus précieuse de toutes: quelques semaines plus tard, M. T. fit une sainte mort, après avoir reçu avec édification les derniers sacrements.

Vous même, au moins un jour de votre neuvaine, allez entendre ou faites dire la messe à l'autel de l'Enfant Jésus. Le temps du saint sacrifice est de tous, le plus favorable pour adresser une demande au ciel.

 

Prières quotidiennes

 

Sixième jour

La fuite en Égypte

 

Le roi Hérode veut faire mourir l'Enfant Jésus. Comme il ne le connaît pas, le cruel ordonne le massacre de tous les enfants de Bethléem et des environs, âgés de moins de deux ans. Joseph et Marie, avertis par un ange, se sauvent durant la nuit et sont obligés d'emporter notre Seigneur en Égypte. Sept ans après, Hérode étant mort, ils le ramènent en Judée et vont demeurer à Nazareth.

Dieu éprouve ceux qu'il aime. Il aurait pu faire mourir Hérode, ou le mettre dans l'impossibilité de nuire au divin Enfant. Il a préféré laisser agir cet impie selon sa malice, afin de nous apprendre que les justes doivent souffrir persécution et que ce n'est que par beaucoup de tribulations qu'ils arrivent au ciel.

J'aurai donc des épreuves. Que faire alors ? Comme Marie et Joseph, avoir patience et courage, rester fidèle à mes devoirs et prier. Dieu finira par me délivrer, et Il récompensera éternellement les peines supportées pour son amour en cette courte vie.

Comment jusqu’ici ai-je pratiqué la patience ?

 

Acte de patience

 

Très patient Jésus, je m'efforcerai de supporter avec patience, pour votre amour tout ce que vous m'enverrez de dur et de fâcheux en cette vie. Jamais je ne murmurerai contre votre aimable providence qui dispose tout pour mon plus grand bien. Si je suis moins favorisé que d'autres, je ne laisserai pas aller mon cœur à l'irritation ni à la tristesse, sûr de voir ma résignation récompensée. Votre équité est parfaite, et elle saura me faire meilleure part sinon ici-bas, certainement là-haut. Seigneur, quand la voie de vos commandements me paraîtra rude et que je me verrai poursuivi par les tentations, je veux rester fidèle à mon devoir, et me détourner tout de suite du mal. Si je suis tourmenté par les démons ou persécuté par les hommes, comme vous l'avez été, Saint Enfant Jésus, je supporterai leurs coups avec constance, jusqu'à ce qu'il vous plaise de me délivrer. Dans la souffrance, les travaux, les ennuis, les revers, je porterai courageusement la croix avec mon Sauveur afin de partager sa gloire et son bonheur durant l'éternité.

Seigneur, si vous jugez bon de me reprendre ceux qui me sont chers, ou mes biens, ou les honneurs de ce monde, je veux dire avec votre divin Fils au jardin des oliviers : « Père, s'il est possible, que cela n'arrive pas; cependant que votre volonté se fasse et non la mienne ». Ou bien avec votre serviteur Job : « Le Seigneur me les avait donnés, le Seigneur me les a ôtés : que son saint Nom soit béni ».

Ô Mère la plus douloureuse et la plus éprouvée ! La plus patiente et la plus courageuse des Vierges ! La patience m'est très nécessaire, priez pour moi afin qu'elle ne m'abandonne jamais et que je ne perde point la couronne qui doit en être la récompense.

 

Histoire

 

Notre famille était depuis plusieurs mois livrée aux plus vives angoisses ; les épreuves se succédaient les unes aux autres. Nous avions cependant multiplié nos neuvaines et nos exercices pieux à divers saints, et pas la moindre lueur d'espoir durant ces sombres journées ! Que de larmes versées dans le secret! Que de nuits passées sans sommeil ! Notre situation devint si désespérée que Dieu seul pouvait nous aider. C'est alors que nous apprîmes que la statue du Saint Enfant Jésus miraculeux de Prague allait être bénite solennellement et inaugurée dans l'église des pères Carmes de Gand. Nous reprîmes confiance. Il nous semblait qu'en tel jour le divin Enfant serait prodigue de ses bienfaits. Nous le suppliâmes, en assistant à cette cérémonie, de nous donner, un état prospère et la paix pour notre maison. Nous fûmes exaucés au-delà de toute espérance. Par un revirement soudain, notre demeure, qui était un foyer de douleur, est devenu un séjour de joie et de tranquillité. Nous sommes heureux et ne pouvons assez bénir l'Enfant Jésus de nous avoir délivrés de nos peines. Aussi promettons-nous de ne L'oublier jamais.

Vous même vous aussi, espérez contre toute espérance ; l'Enfant Jésus, touché de votre confiance, saura faire pour vous ce qui vous paraît difficile ou impossible.

 

Prières quotidiennes

 

Septième jour

La maison de Nazareth

 

Je me représente la sainte famille dans l'humble demeure de Nazareth après le retour d’Égypte. Jésus a dépassé la septième année: qu’il est beau, modeste et doux ! Tous les jours il grandit en grâce et en sagesse. Avec quelle piété il prie le matin, le soir avant et après les repas! Tantôt il est à l'atelier réjouissant saint Joseph de sa présence, tantôt il est à la maison prêtant déjà son aide à sa sainte mère dans les petits travaux du ménage; tantôt il va prendre part aux jeux des compagnons de son âge, qui sont ravis de sa douceur. Après les jours d'exil et d'alarmes, quelles joies pour Marie et Joseph ! Qui dira les transports de leur reconnaissance ? Cependant leur joie n'est pas sans douleur ! Ils savent que ce cher enfant doit subir un jour une cruelle passion. Ainsi par un mystère ineffable ils jouissent et souffrent à la fois.

Dieu compatit à la faiblesse de l'homme ; Il fait succéder les joies aux douleurs. Au temps de la prospérité je ne dois pas nourrir une confiance démesurée ; il faut surtout alors que je pratique le devoir de la reconnaissance. Dieu aime et attend qu'on Le remercie de ses bienfaits. Or ses bienfaits sont de tous les jours et de tous les instants, je ne dois donc laisser passer aucun jour sans lui rendre des actions de grâce.

Comment me suis-je acquitté de ce devoir de la reconnaissance envers Dieu ?

 

Acte de reconnaissance

 

Seigneur, que vous rendrai-je pour tous vos bienfaits? Vous m'avez tiré du néant: mon âme immortelle, cette intelligence dont je suis si fier, ma raison, ce corps si admirablement constitué avec ses membres et ses organes divers: c’est vous qui me les avez donnés, qui me les conservez et me donnez puissance de m'en servir... Si vous me retiriez l'usage de tel membre ou de tel sens, je serais beaucoup moins heureux. Le ciel étoilé, la terre avec ses plantes, ses fleurs et ses fruits, les animaux qui la peuplent, les merveilles qu'elle renferme, c'est pour mon utilité ou pour mon agrément que vous les avez formés. Le vêtement qui me couvre, l'air que je respire, la nourriture qui me soutient, sont des dons de votre bonté. Si souvent vous m'avez délivré ou préservé de maladies ou d'accidents fâcheux !... Ces mille facilités de la vie réalisées par les progrès de l'homme ne sont-elles pas dues au jeu admirable de votre providence ?

Que vous rendrai-je, Seigneur, pour tous vos bienfaits dans l'ordre spirituel? Par la grâce du saint baptême, vous avez communiqué à mon âme votre propre vie; je suis devenu votre enfant bien-aimé l'enfant de Votre Église, votre héritier pour l'éternité. Éducation chrétienne, sacrements, sainte messe, Parole de Dieu, bons exemples, assistance des saints anges, lumières intérieures, salutaires excitations au bien: ce sont autant de grâces précieuses et incessantes de votre amour. Ingrat, j'ai répondu à vos bontés par mes offenses... Vous avez pardonné à mon cœur repentant et humilié. Si vous m'aviez frappé de mort pendant que j'étais votre ennemi, je serais maintenant enseveli dans l'enfer ! Vous avez eu pitié de moi. Merci, mon Dieu, merci ! Je vous offre en remerciement les louanges de l'Enfant Jésus avec celles de la sainte Vierge, des anges et des saints. Je vous présente surtout le sacrifice que ce divin Fils fait de lui-même à votre majesté dans la sainte messe, et j'ai un extrême contentement de ce que par cette offrande il vous paie parfaitement de tous vos bienfaits.

Marie que la bonté de Jésus m'a donnée pour mère, combien je vous remercie de votre protection maternelle! Continuez à prier pour votre enfant afin qu'il ne devienne jamais ingrat et infidèle à son Dieu.

 

Histoire

 

Depuis fort longtemps, une personne sollicitait une faveur spirituelle et temporelle ardemment désirée. Elle s'était adressée dans le courant de l'année dernière à la Madone de Pompéi et à beaucoup d'autres sanctuaires, lorsqu'on lui remit au commencement de cette année (1893), une image du Saint Enfant Jésus de Prague. Elle commença une heureuse neuvaine en son honneur, et le neuvième jour elle était complètement exaucée. Elle ne sait comment exprimer sa reconnaissance.

Vous même vous le voyez, Dieu veut distribuer ses grâces par le moyen de l'image du Saint Enfant Jésus de Prague. Priez donc avec confiance devant cette image miraculeuse.

 

Prières quotidiennes

 

Huitième jour

L’Enfant Jésus perdu et retrouvé

 

Je vois l'Enfant Jésus à l'âge de douze ans se rendant avec ses parents et d'autres habitants de Nazareth en pèlerinage au temple de Jérusalem. Je le contemple priant dans le temple avec eux! Je vois de nouveau les pèlerins, après avoir satisfait leur dévotion, se réunir pour le retour : la sainte Vierge s'avance avec le groupe des femmes saint Joseph avec celui des hommes. Les enfants accompagnent indifféremment leur père ou leur mère. Au soir de la première journée de marche, Joseph et Marie se rejoignent, mais l'Enfant Jésus n'est pas avec eux. Où est-il ? Il a disparu. Tous les voyageurs sont interrogés : personne ne l'a vu. Je me représente la grande désolation des parents, désolation cependant contenue dans les bornes de la soumission à la volonté de Dieu. Ils reprennent aussitôt le chemin de Jérusalem et cherchent avec persévérance, pleins d'angoisses et d'ardents désirs, leur très cher Fils, le trésor de leur vie. Enfin le troisième jour, ils le retrouvent dans le temple assis au milieu des docteurs de la loi, qu'Il interroge et étonne par la sagesse de ses réponses.

La perte de Jésus fut pour Joseph et Marie une épreuve voulue par la providence: Ils n'étaient pas répréhensibles. Mais moi, n'ai-je pas perdu Jésus par ma faute ? Oui, lorsque je me suis rendu coupable d'un péché mortel.

En perdant Jésus, j'ai perdu Dieu pour l'éternité, j'ai tout perdu ! Ô le plus grand de tous les malheurs ! Quand ce malheur m'est arrivé, ai-je aussitôt cherché Jésus par mon repentir et mes prières ? Lorsque lui-même est venu frapper à la porte de mon cœur, demandant à y rentrer, n'ai-je pas, cruel, refusé de lui ouvrir ? Qu'il est doux cependant de le retrouver dans une sincère confession !

 

Acte de contrition

 

Mon Dieu, que j'ai été coupable en commettant le péché mortel ! Coupable envers moi-même puisque par là j'ai ôté à mon âme la vie surnaturelle, une vie divine, la vie éternelle, je n'ai plus voulu être enfant de Dieu et je me suis fait esclave de Satan, mon ennemi implacable; j'ai rejeté le ciel et j'ai choisi l'enfer. Coupable envers mon aimable Sauveur : car, par mon péché, ô Jésus, j’ai causé votre mort, je vous ai crucifié avec les Juifs ; disciple infidèle, J'ai manqué aux promesses de mon baptême. Coupable envers votre divinité, ô mon Créateur : j’ai violé les lois que, comme législateur suprême, vous avez posées. J'ai dit, sinon par mes paroles, du moins par ma conduite : Je ne vous servirai pas, bien que vous ayez un droit absolu aux services de votre créature... Je vous ai déshonoré, ô Dieu adorable et trois fois saint ! Je vous ai outragé en face, sous votre regard, puisque Vous êtes partout présent. Voilà comment j'ai payé d'ingratitude le Dieu d'amour et de bonté. Est-il possible, Seigneur que je vous aie mis en balance avec un vain plaisir, une vile satisfaction ! Et j'ai préféré ce vain plaisir, cette boue immonde à l'Infini, au Bien suprême. Je devrais vous aimer de tout mon cœur ; or je me suis fait votre ennemi en commettant ce que savais vous déplaire souverainement.

Combien je rougis maintenant d'avoir été si criminel! Que je voudrais être mort avant de vous avoir offensé! Que je voudrais mourir plutôt que de vous outrager de nouveau! Je me repens de tout mon cœur. J'ai en haine toutes mes iniquités. Pardonnez-les-moi, Seigneur, par les mérites du Sang de mon Rédempteur. Pour tous les biens du monde, je ne voudrais plus les commettre.

Sainte Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheur, afin que Dieu me pardonne et que je ne l’offense plus.

 

Histoire

 

Un malheureux fils méprisait l'autorité de son père et résistait à ses ordres. Il s'obstina dans son péché et résolut de quitter le toit paternel et de renier sa religion. Son père et ses frères profondément affligés firent dire pour lui plusieurs messes à l'autel de l'Enfant Jésus. Qu'arriva-t-il ? Souvent Dieu blesse le corps pour sauver l'âme. Le fils désobéissant fut subitement frappé d'un mal incurable à la jambe. Les médecins consultés déclarèrent qu'il avait à choisir entre l'amputation du membre malade ou la mort. Alors le malheureux commença de rentrer en lui-même ; il reconnut ses torts, demanda pardon à Dieu et aux hommes, et accepta la mort en expiation de ses péchés. Après avoir reçu pieusement les derniers sacrements, il rendit son âme à Dieu.

Vous même, il sera bon de vous confesser et de communier un jour de la neuvaine ou du moins de vous engager à le faire, si vous êtes exaucé.

 

Prières quotidiennes

 

Neuvième jour

Soumission à l’Enfant Jésus

 

Je vois l'Enfant Jésus quitter le temple de Jérusalem et retourner avec ses parents à Nazareth. Il demeure avec eux jusqu'à l’âge de trente ans, et il leur était soumis. L'Enfant Jésus abandonne pendant trois jours ses parents, pour m'enseigner qu'il faut d'abord obéir à Dieu, et, au besoin, pour exécuter ses ordres, laisser tout, même ce qu'on a de plus cher. Il retourne ensuite avec ses parents et il leur est soumis, pour m'apprendre que je dois néanmoins obéissance à mon père et à ma mère ainsi qu'aux supérieurs, parce qu'ils tiennent la place de Dieu. Les écouter, c'est aussi écouter le Père des cieux ; mépriser leur autorité, c'est mépriser le Créateur. De leur côté, les parents et les supérieurs doivent imiter la bonté du Père céleste et ne rien commander qui soit contraire à sa volonté, à ses lois, aux lois de son Église, à la justice, à la raison.

Il coûte extrêmement à notre nature de se soumettre; mais si un Dieu s'est fait enfant et a obéi pendant trente années à l'homme, sa créature, comment pourrais-je refuser d'obéir à mes semblables en vue de Dieu ?

 

Acte d’obéissance

 

Mon Dieu, je reconnais que vous êtes le Maître suprême, à qui tous doivent le plus profond respect et obéissance entière en toutes choses. Comme votre divin Fils à son entrée en ce monde, je viens vous dire: Seigneur, me voici pour faire votre volonté et observer vos commandements. Dieu très sage, je reconnais aussi que vous avez donné une part de votre autorité aux parents et aux supérieurs, et qu'ils ont le droit de me commander en votre nom. Je suis prêt à obéir à leurs ordres pour l'amour de vous... Loin de moi, Seigneur, de résister à aucun de mes supérieurs. Quand même ils seraient remplis de défauts, ils sont cependant toujours dignes de respect et d'obéissance à cause de vous.

Saint Enfant Jésus, qui avez voulu subir la circoncision et vous rendre au temple pour montrer votre exacte obéissance aux lois religieuses, établies au nom de Dieu par Moïse, je veux aussi observer avec fidélité les commandements de la sainte Église que vous avez fondée ; je veux croire tout ce qu'elle ordonne de croire et pratiquer, tout ce qu'elle prescrit : pour le jeûne et l'abstinence, l'assistance à la messe, l'usage des sacrements. Ô divin roi, dès votre naissance, vous avez obéi aux ordonnances de l'empereur Auguste en vous faisant inscrire sur les registres publics; je veux aussi pour votre amour être soumis à l'autorité civile et à ses lois. Comme vous, très doux Jésus, je travaillerai et serai soumis à mes maîtres.

Ô mon Créateur, qui avez été obéissant jusqu'à la mort, jusqu'à mourir sur une croix par obéissance, rendez-moi soumis et obéissant à votre exemple afin que je partage un jour votre gloire.

Grande reine de l'univers, ô Marie, vous qui avez été la plus humble et la plus obéissante de toutes les créatures, priez pour moi afin que je ne m'écarte jamais de la voie sûre de l’obéissance.

 

Histoire

 

Une dame de Bruxelles avait obtenu, après huit années d’ardentes supplications, une charmante petite fille. Mais au huitième mois de sa naissance, l'enfant fut sur le point de mourir, atteinte d'une méningite très grave. Elle gisait inerte, comme un cadavre dans son berceau. Les soins de trois médecins ne parvinrent pas à la ranimer. La mère commença une neuvaine au Saint Enfant Jésus de Prague, en union avec une communauté de Carmélites établie aux environs. Cependant la petite ne donnait toujours aucun signe de vie. Mais une mère espère contre toute espérance. Celle-ci continua de supplier l'Enfant Jésus. Après plusieurs jours, de faibles lueurs de vie apparurent, mais suivis bientôt de présages certains de mort. Un matin, survint une dernière crise ; tout semble fini, l'enfant expire. La pauvre mère affolée par la douleur, se sauve loin de ce berceau et court une dernière fois à la chapelle des Carmélites demander à l'Enfant Jésus la vie de sa fille qui se meurt, qui, peut-être, est déjà morte. À son retour, tremblante sur le seuil béni ! En effet, cette fois l'enfant était sauvée. Quatre ans se sont passés depuis ; la petite a grandi et se porte à merveille.

 

Vous même, persévérez à prier l'Enfant Jésus ; si c'est nécessaire, renouvelez plusieurs fois cette neuvaine. Il finira par vous exaucer dès que vous ne demanderez rien qui déplaise à son Père céleste.

 

Prières quotidiennes

 

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Prière indulgenciée au saint Enfant Jésus

 

Très aimable Jésus-Christ, notre Seigneur qui vous êtes fait enfant pour nous et avez voulu naître dans une grotte pour nous délivrer des ténèbres du péché, nous attirer à vous et nous enflammer de votre saint amour ; nous vous adorons comme notre Créateur et Rédempteur ; nous vous reconnaissons et nous vous voulons pour notre roi et Seigneur, et nous vous offrons comme tribut toutes les affections de notre pauvre cœur.

Bien-Aimé Jésus, notre Dieu et Seigneur, daignez accepter cette offrande, et pour qu'elle mérite d'être agrée par vous, pardonnez-nous nos péchés, éclairez-nous, enflammez-nous de ce feu sacré que vous êtes venu apporter dans le monde pour l'allumer dans nos cœurs.

Qu'ainsi notre âme devienne un sacrifice perpétuel qui brûle en votre honneur ; qu'elle cherche toujours votre plus grande gloire ici-bas, afin qu'un jour elle puisse jouir de vos charmes infinis dans le ciel. Ainsi soit-il.

 

Jésus Roi d'Amour

 

Téléchargez le texte de cette neuvaine (pdf) en cliquant ici

 


05 janvier 2012

Petit Office de l'Enfant Jésus

Petit Office de l'Enfant Jésus

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Invitatoire

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

 

Prélude

 

L'Enfant-Jésus

 

Venez a moi, je sais que vous portez dans l'exil du monde de lourds fardeaux, venez tous, je vous soulagerai. Je veux être l'hôte et le confident de vos âmes, pour adoucir vos tristesses et guérir toutes vos douleurs , pour entendre vos prières, vous donner la paix, vous bénir et vous consoler.

 

V. Seigneur, ouvrez mes lèvres,

R. Et ma bouche publiera Votre louange.

 

Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut!

Allons jusqu'à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le!

Oui, le grand Dieu, c'est le Seigneur, le grand roi au-dessus de tous les dieux:

il tient en main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à lui;

à lui la mer, c'est lui qui l'a faite, et les terres, car ses mains les ont pétries.

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits.

Oui, il est notre Dieu; nous sommes le peuple qu'il conduit, le troupeau guidé par sa main. Aujourd'hui écouterez-vous sa parole?

« Ne fermez pas votre coeur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi,

où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit.

« Quarante ans leur génération m'a déçu, et j'ai dit: « Ce peuple a le cœur égaré, il n'a pas connu mes chemins.

Dans ma colère, j'en ai fait le serment: Jamais ils n'entreront dans mon repos ».

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Prions

 

Dieu tout-puissant et éternel, faites, nous Vous en conjurons, que, en cherchant à honorer Votre très Sainte Enfance, nous devenions participants des dons éternels que Vous nous avez promis, Vous qui vivez et régnez pour les siècles et les siècles. Amen.

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Office des Lectures

L'Incarnation du Fils de Dieu

 

Le Verbe a été fait chair, et il a habité parmi nous, plein de grâce et de vérité. (Jean 4, 4 4.)

Je vous salue, Marie, comblée de grâces...

 

V. O Dieu, venez a mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.

V. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,

R. Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Psaume 88

 

J'ai fait alliance avec ceux que j'ai choisis : j'ai juré à mon serviteur David de lui préparer une race éternelle.

Je fonderai pour lui un trône qui durera à jamais.

Seigneur, vos merveilles sont annoncées dans les cieux, et vos promesses dans l'assemblée des Saints.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

V. Voici que vous concevrez et enfanterez un fils et vous lui donnerez le nom de Jésus.

R. Il sera grand.

 

Il m'invoquera et me dira : Vous êtes mon Père, vous êtes mon Dieu, vous êtes mon salut.

Je l'établirai mon premier-né, au-dessus de tous les rois de la terre.

Je lui conserverai à jamais ma miséricorde, et je serai fidèle à l'alliance que j'ai faite avec lui.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

V. Il sera grand, et on l'appellera le Fils du Très-Haut.

R. Dieu est en nous.

 

Psaume 45

 

Un fleuve de joie a inondé la cité de Dieu; le Seigneur a sanctifié son tabernacle.

Le Seigneur est au milieu de la Cité sainte; elle ne sera point ébranlée, la protection de Dieu se lève sur elle avant l'aurore.

Le Dieu des armées est avec nous; le Dieu de Jacob est notre appui.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

V. Dieu est en vous... Vous êtes vraiment le Dieu caché,

R. O Dieu d'Israël, notre Sauveur.

 

La Parole de Dieu

Livre d'Isaïe 11 : 1-10

 

Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l'esprit du Seigneur: esprit de sagesse et de discernement,esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur, qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas d'après les apparences, il ne tranchera pas d'après ce qu'il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays. Comme un bâton, sa parole frappera le pays, le souffle de ses lèvres fera mourir le méchant. Justice est la ceinture de ses hanches ; fidélité, le baudrier de ses reins. Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble,un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse auront même pâturage, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra, sur le trou de la vipère l'enfant étendra la main. Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples,les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.

 

Prions

 

O Dieu, qui avez daigné choisir le sein virginal de Marie pour y faire Votre demeure, faites, nous Vous en supplions, que, étant assistés de la protection de cette très aimable Vierge, Votre Mère et la nôtre, nous puissions avec joie célébrer la mémoire des grâces que Votre Incarnation nous a méritées. Vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Laudes

Jésus est né et adoré par les Anges et par les bergers

 

Elle enfanta son Fils premier-né, et l'ayant enveloppé de langes, elle le coucha dans une crèche.

Et le Seigneur dit : « Que tous les Anges de Dieu l'adorent ». (Hebreux 1, 6.)

Et les Bergers avertis par les Anges vinrent eux mêmes en toute hâte. (Luc. 2, 16.)

Je vous salue, Marie...

 

V. Dieu, venez, a mon aide.

R. Seigneur, bâtez-vous de me secourir.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

Au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Psaume 97

 

Chantez au Seigneur un nouveau cantique, car il a opéré des merveilles.

C'est sa droite, c'est son bras divin qui a opéré le salut.

Le Seigneur a fait connaître le salut qu'il avait promis : i! a révélé sa justice devant les nations.

Il s'est souvenu de sa miséricorde et des inviolables promesses qu'il a faites à Israël.

Toutes les contrées de la terre ont vu le saint qui vient de notre Dieu.

Que toute la terre le célèbre avec allégresse; chantez, peuples, réjouissez-vous, soyez dans la jubilation.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

Au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Un petit Enfant nous est né, un Fils nous a été donné. Il sera appelé l'Admirable, le Prince de la paix.

 

Psaumes 96, 148, 99

 

Une nuée est autour de lui et l'obscurité l'environne.

Adorez-le, vous tous qui êtes ses Anges.

Louez-le, ô vous qui habitez les cieux, louez-le, et que vos louanges soient entendues dans les hauteurs de Dieu.

Louez-le, saintes Intelligences, ô Trônes, ô Dominations, louez-le.

Peuples de la terre, célébrez aussi le Seigneur, servez-le dans des transports de joie.

Paraissez en sa présence dans l'émotion d'une vive allégresse.

Sachez que le Seigneur est le seul Dieu ; c'est lui qui nous a créés.

Nous sommes son peuple, il nous nourrit comme ses brebis.

Entrez dans sa maison, en chantant des hymnes.

Louez son nom, car il est plein de douceur.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Cantique de Zacharie

 

Antienne : Marie conservait toutes ces choses et les repassait au fond de son âme.

 

+ Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui visite et rachète son peuple.

Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur,

comme il l'avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens :

salut qui nous arrache à l'ennemi, à la main de tous nos oppresseurs,

amour qu'il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte,

serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte,

afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.

Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins

pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,

grâce à la tendresse, à l'amour de notre Dieu, quand nous visite l'astre d'en haut,

pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort,

pour conduire nos pas au chemin de la paix.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Marie conservait toutes ces choses et les repassait au fond de son âme.

 

Prions

 

Faites, nous vous en conjurons, Seigneur, que la nouvelle naissance, selon la chair de votre Fils unique, nous délivre de l'ancienne servitude qui retenait nos âmes captives sous le joug du péché; par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit -il.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Prime

Jésus est circoncis

 

Le huitième jour, auquel l'Enfant devait être Circoncis, étant arrivé, il fut nommé Jésus. (Luc. 2, 21.)

Je vous salue, Marie...

 

V. O Dieu, venez à mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir. Gloire au Père...

 

Antienne : Quand les huit Jours au terme desquels devait avoir lieu la Circoncision de l'Enfant furent écoulés, on lui donna le nom de Jésus.

 

Psaume 43

 

Vous êtes mon Roi et mon Dieu; c'est vous qui ordonnez le salut de Jacob.

C'est par vous seul que nous pourrons abattre nos ennemis, c'est en votre Nom que nous pourrons fouler aux pieds ceux qui s'élèvent contre nous.

Tous les jours nous nous glorifierons dans notre Dieu, et nous célébrerons son Nom dans tous les siècles.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Quand les huit Jours au terme desquels devait avoir lieu la Circoncision de l'Enfant furent écoulés, on lui donna le nom de Jésus.

 

La Parole de Dieu

Lettre de Saint Paul Apôtre aux Romains (8 : 3-4)

 

Quand Dieu a envoyé son propre Fils dans notre condition humaine de pécheurs pour vaincre le péché, il a fait ce que la loi de Moïse ne pouvait pas faire à cause de la faiblesse humaine : il a détruit le péché dans l'homme charnel. Il voulait ainsi que les exigences de la Loi se réalisent en nous, qui ne vivons pas sous l'emprise de la chair mais de l'Esprit.

 

Prions

 

O Dieu, qui avez fait de votre Fils unique le Sauveur du genre humain, et qui avez voulu que, en cette qualité, il fût appelé Jésus, faites que, après avoir honoré par le dégagement des sens sa Circoncision et son saint Nom sur la terre, nous méritions de le voir face à face dans le ciel; par le même Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Tierce

L'enfant Jésus adoré par les Mages

 

Où est le Roi des Juifs nouvellement né? Nous avons vu son Etoile en Orient. (Matthieu 11,8.)

Je vous salue, Marie, etc.

 

V. O Dieu, venez à mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.

Gloire au Père...

 

Antienne : Voici que des Mages vinrent du fond de l'Orient à Jérusalem, et ils demandèrent : Où est le Roi des Juifs, qui vient de naître?

 

Psaume 74

 

Les rois de la mer et les lies éloignées lui présenteront des offrandes : les rois d'Arabie et de Saba lui apporteront des présents.

Tous les rois de la terre l'adoreront, toutes les nations lui seront soumises.

Il vivra, et on lui donnera de l'or de l'Arabie, et on l'adorera pour lui-même: et les jours seront employés à le bénir.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Voici que des Mages vinrent du fond de l'Orient à Jérusalem, et ils demandèrent : Où est le Roi des Juifs, qui vient de naître?

 

La Parole de Dieu

Livre de l'Apocalypse 15 : 4

 

Qui ne te craindrait, Seigneur ? A ton nom qui ne rendrait gloire ? Seul tu es saint ! Toutes les nations viendront se prosterner devant toi, car voici manifestés tes jugements !

 

Prions

 

O Dieu, qui illuminez toutes les nations, donnez, aux peuples qui croient en Vous la jouissance perpétuelle de la paix, et répandez dans nos cœurs cette brillante lumière que Votre Fils a versée dans l'âme des Saints Rois Mages. Par ce même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Sexte

L'Enfant-Jésus est présenté au Temple

 

Ils le portèrent à Jérusalem, selon la loi de Moïse, pour le présenter au temple. (Luc 2, 22).

Je vous salue, Marie, etc.

 

V. O Dieu, venez à mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.

Gloire au Père.

 

Antienne : Dieu lui donnera le trône de David, son père.

 

Psaume 39

 

Vous n'avez pas voulu de sacrifices ni d'offrandes; mais vous m'avez formé un corps.

Vous n'avez pas demandé d'holocauste pour le péché, et j'ai dit alors : Voici que je viens.

Il est écrit de moi, dans tout le livre, que je ferai votre volonté; oui, mon Dieu, je l'ai voulu et j'ai placé votre loi au milieu de mon cœur.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Dieu lui donnera le trône de David, son père.

 

La Parole de Dieu

Lettre aux Hébreux 10 : 5-7

 

En entrant dans le monde, le Christ dit, d'après le Psaume :Tu n'as pas voulu de sacrifices ni d'offrandes,mais tu m'as fait un corps. Tu n'as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour le péché; alors, je t'ai dit : Me voici, mon Dieu,je suis venu pour faire ta volonté, car c'est bien de moi que parle l'Écriture.

 

Prions

 

Dieu puissant et éternel, nous adressons nos humbles prières à Votre Auguste Majesté; afin que de même que Votre Fils nous a été présenté revêtu de notre chair mortelle, ainsi nous puissions nous mêmes Vous être présentés avec des cœurs qui participent à sa pureté. Par ce même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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L'enfant Jésus s'enfuit en Egypte

 

Levez-vous, prenez l'Enfant et sa Mère et fuyez en Egypte, car Hérode cherchera l'Enfant pour le faire mourir. (Matthieu 2, 4 3).

Je vous salue, Marie...

 

V. O Dieu, venez a mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.

Gloire au Père.

 

Psaume 2

 

Antienne : Dès lors, Joseph s'étant levé, prit l'Enfant et la Mère, et se retira en Egypte.

 

Pourquoi les nations ont-elles frémi de courroux? Pourquoi les peuples ont-ils formé de vains complots?Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur et son Christ.

Brisons, ont-ils dit, le joug du Seigneur et de son Christ, rejetons-les loin de nous.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Dès lors, Joseph s'étant levé, prit l'Enfant et la Mère, et se retira en Egypte.

 

La Parole de Dieu

Livre d'Isaïe 4 : 2-3

 

En ce jour-là,le Germe que fera pousser le Seigneur sera l'honneur et la gloire des rescapés d'Israël, le Fruit de la terre sera leur fierté et leur couronne. Alors, ceux qui seront restés dans Sion,les survivants de Jérusalem,seront appelés saints :tous seront inscrits dans Jérusalem, et ils vivront.

 

Prions

 

Seigneur Jésus, qui avez mieux aimé conserver Votre vie par une fuite humiliante pour un Dieu que par les miracles de Votre puissance, faites que, marchant sur vos traces, nous ne concevions point de pensées orgueilleuses; mais que, fermement attachés à Votre esprit d'humilité, nous vivions de Votre vie, et méritions d'entrer avec Vous dans les tabernacles éternels. Vous qui vivez et régnez avec le Père, dans l'unité du Saint Esprit, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Vêpres

L'enfant Jésus sort d'Egypte et Revient dans la maison de Nazareth

 

N'est-ce pas là le Fils du charpentier? Sa Mère ne se nomme-t-elle pas Marie? (Matthieu 13, 55).

Je vous salue, Marie...

 

V. O Dieu, venez à mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.

Gloire au Père.

 

Psaume 67

 

Antienne : L'ange du Seigneur apparut en Egypte a Joseph pendant son sommeil, et lui dit de retourner dans la terre d'Israël.

 

Vous avez transporté votre vigne de la terre d'Egypte.

Son ombrage a couvert les montagnes, et ses branches ont passé la hauteur des cèdres.

Seigneur, lorsque vous marchiez vous-même devant votre peuple au milieu des sables du désert,

La terre s'est émue, les cieux répandirent leurs influences à la voix du Dieu du Sinaï, à l'aspect du Dieu de Jacob.

O Dieu, votre peuple a vu votre marche; il a vu la marche de mon Dieu, de mon Roi, qui habite dans le Saint des saints.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : L'ange du Seigneur apparut en Egypte a Joseph pendant son sommeil, et lui dit de retourner dans la terre d'Israël.

 

Psaume 113

 

Antienne : Le Seigneur habita dans la petite ville de Nazareth.

 

Lorsque Israël sortit de l'Egypte, et Jacob du milieu d'un peuple barbare,

La Judée devint le sanctuaire de Dieu, et Israël fut le peuple de sa puissance.

La terre s'est émue devant la face du Seigneur, à l'aspect du Dieu de Jacob.

Gloire au Père, etc.

 

Antienne : Le Seigneur habita dans la petite ville de Nazareth.

 

La Parole de Dieu

Livre de Jérémie 31 : 7-8

 

Poussez des cris de joie pour Jacob,acclamez la première des nations !Faites résonner vos louanges et criez tous :« Seigneur, sauve ton peuple,le reste d'Israël ! » Voici que je les fais revenir du pays du Nord,et que je les rassemble des extrémités du monde. Il y a même parmi eux l'aveugle et le boiteux,la femme enceinte et la jeune accouchée; c'est une grande assemblée qui revient. Ils étaient partis dans les larmes,dans les consolations je les ramène ; je vais les conduire aux eaux courantes par un bon chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné. Parole du Seigneur.

 

Cantique de Marie

 

Antienne : Le Seigneur s'est rappelé de son amour, sa fidélité en faveur d'Israël.

 

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent;

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.

Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour,

de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Le Seigneur s'est rappelé de son amour, sa fidélité en faveur d'Israël.

 

Prions

 

O Dieu qui, pour faire accomplir à Votre Fils les antiques prophéties, l'avez rappelé de la terre d'exil dans la patrie de Votre peuple; faites-nous la grâce de mépriser les chaînes dans lesquelles le monde cherche à nous retenir captifs, et d'entrer ainsi dans la liberté de vos vrais enfants. Faites aussi que ce Fils adorable, après avoir pris extérieurement sur Lui toutes nos faiblesses; nous change et nous réforme intérieurement par Son Divin Esprit pour le temps et l'éternité: ô Vous, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Complies

L'Enfant Jésus, à l'âge de 12 ans, se montre le Temple au milieu des Docteurs

 

Quand il était âgé de douze ans, ils le conduisirent a Jérusalem, au temps de la fête... et il se sépara d'eux... et il fut retrouvé dans le temple... mais, retournant avec eux, et il leur était soumis, (Luc. 2. 42, 51.)

Je vous salue, Marie, etc.

 

V. O Dieu, notre Sauveur, convertissez-nous.

R. Et détournez de nous votre juste colère.

V. O Dieu, venez à mon aide.

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.

Gloire au Père, etc.

 

Psaume 48

 

Antienne : Tous ceux qui l'entendaient, étaient étonnés de sa prudence et de la sagesse de ses réponses.

 

Ecoutez nations, écoutez les paroles de ma bouche.

Ma bouche vous dira les paroles de la sagesse: et la méditation de mon cœur vous enseignera la prudence.

Je prêterai l'oreille à l'inspiration, et j'expliquerai ma pensée dans mes cantiques.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit,

au Dieu qui est, qui était et qui vient, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Antienne : Tous ceux qui l'entendaient, étaient étonnés de sa prudence et de la sagesse de ses réponses.

 

La Parole de Dieu

Livre de l'Apocalypse 22 : 4-5

 

Les serviteurs de Dieu lui rendront un culte ; ils verront son visage, et son nom sera écrit sur leur front. La nuit n'existera plus, ils n'auront plus besoin de la lumière d'une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils régneront pour les siècles des siècles.

 

Cantique de Syméon

 

Antienne : J'ai vu de mes yeux le Sauveur : Lumière des peuples.

 

Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël.

Gloire au Père...

 

Antienne : J'ai vu de mes yeux le Sauveur : Lumière des peuples.

 

Prions

 

O Dieu qui avez rendu admirable la sainte Enfance de votre Fils par ses étonnantes questions et ses sages réponses au milieu des docteurs, versez, s'il vous plaît, en nous votre esprit de sagesse : et, puisque vous avez voulu que sur la terre il fût soumis à ses créatures, formez nos cœurs à l'humilité et à une filiale soumission envers Vous: par le même Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

V. Le Verbe s'est fait chair,

R. Il a habité parmi nous.

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Téléchargez le texte du Petit Office de l'Enfant Jésus (pdf) en cliquant ici

24 décembre 2011

L'Année de l'Enfant Jésus

L'Année de l'Enfant Jésus

Méditations et considérations pour le vingt-cinquième jour de chaque mois

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Une année avec l'Enfant Jésus

 

Mes très chers frères et sœurs, comme vous le savez très certainement, l'une de mes missions d'Images Saintes est de remettre au goût du jour d'anciennes pratiques de dévotions. Entre autres, depuis les débuts du site, qui fêtera ses 7 ans d'existence en février prochain, nous avons eu une certaine attention à publier et traduire quasiment tout ce qui peut exister sur la dévotion à l'Enfant Jésus, il manquait tout de même quelque chose concernant la dévotion du 25e jour de chaque mois, qui est une des dévotions majeures demandée par le Seigneur. Je vous invite donc, cette année, à vous plonger, avec moi, dans la méditation et la contemplation de la Naissance et de l'Enfance du Seigneur. Ensembles, nous prierons les uns pour les autres, pour nos famille, pour nos pays, pour l'Eglise et pour le monde, que le Seigneur nous bénisse et nous garde tous et toutes.

Pour ce faire, vous recevrez chaque mois des méditations extraites du rarissime livre, « L'Année de l'Enfant Jésus », (de Mgr Fliche, publié en 1866, chez Casterman). Afin de se plonger plus efficacement dans la célébration du 25e jour des mois a venir, je vous invite à prier une neuvaine (qui vous sera envoyée dès le mois prochain), vous pouvez dès à présent me faire passer vos intentions de prières qui seront jointes à l'envoi de la prochaine Newsletter, afin d'être confiées à la prière des abonnés. Afin de permettre une bonne rédaction des newsletters, je vous serai gré reconnaissant de bien vouloir m'envoyer vos intentions de prières avant le 12 de chaque mois. Mon adresse e-mail est franck.monvoisin@laposte.net Les pratiques de dévotions vous seront indiquées avec chaque newsletter.

Vous remerciant de votre fidélité à Images Saintes, je vous souhaite un Saint et Joyeux Noël et de joyeuses fêtes de fin d'années. Mes très chers frères et sœurs, soyez assurés de toutes mes plus fraternelles et religieuses salutations, et de toutes mes prières, à Jésus, par Marie.

 

F.M.

 

Le 25e jour de chaque mois

 

On doit s'y préparer par la neuvaine du 16 au 25, communier et passer cette journée dans la prière. « Ce jour, dit la Vénérable sœur Marguerite du Saint Sacrement, est précieux par les grâces que le Divin Enfant daigne répandre. Ces grâces sont un reflet de celles qu'Il répandit sur les âmes qui furent dignes de l'approcher ».

 

Fêtons le 25e jour de chaque mois

Anniversaire de l'Incarnation et de la Naissance du Sauveur Jésus

 

La Servante de Dieu, Marguerite Nérucci, Capucine, avait une grande dévotion à l'Enfant-Jésus qui la favorisa de fréquentes apparitions. Il lui dit un jour : « Si tu veux Me faire plaisir, honore Ma Sainte Enfance et, autant que tu le pourras, efforce-toi de la faire honorer ». Empressée d'accomplir ce Divin Commandement, Marguerite fit tout ce qu'elle put, surtout auprès de ses sœurs, pour inspirer la piété et l'amour envers la Divine Enfance de Jésus. En mémoire de la Naissance du Sauveur, elle se préparait par une pieuse Neuvaine, à célébrer le 25e jour de chaque mois. Imitons cette fervente religieuse et dans les mérites de la Sainte Enfance de Jésus, nous puiserons pour notre chère Patrie, miséricorde et conversion, et pour nous, de vrais trésors de faveurs spirituelles et temporelles. Le Divin Enfant, ne disait-il pas à son apôtre, la Vénérable Marguerite du Saint Sacrement : « Hâte-toi, Ma fille, de prier pour ce peuple coupable ; c'est dans les mérites de Ma Sainte Enfance que tu trouveras Grâce et Miséricorde pour ta patrie. Tout ce qu'on Me demandera par les mérites de Ma Sainte Enfance, sera accordé ». Ce sont les paroles de l'Enfant Jésus Lui-même, et combien elles sont consolantes pour nos âmes !

Prenons la résolution de prier, de tout notre cœur, la Neuvaine préparatoire au 25 ; elle commence le 16. Que le 25 de chaque mois soit pour nous un jour de fête. Dès la veille, préparons notre âme à la réception du Divin Enfant Jésus, dans la Sainte Eucharistie, récitons l'Office du Divin Roi, Sa Couronne, Ses Litanies, allons Le visiter à l'église : c'est là que nous obtiendrons, par les mérites de Sa Sainte Enfance, les grâces dont nous avons besoin. Nous doutons fort qu'une âme qui s'est bien préparée au 25 n'obtienne pas, dans le courant d'une ou plusieurs Neuvaines, ce qu'elle sollicite, surtout si elle les fait avec confiance, persévérance et abandon à la Volonté de Dieu. Et, à l'heure de la mort, si nous Lui avons été fidèles, l'Enfant Jésus nous accueillera avec amour dans la Maison de Son Père.

Un religieux se trouvait malade et sur le point d'entrer en agonie. Tout à coup, un éclair de joie illumine son visage. On lui demande ce qui avait rendu le sourire à ses lèvres et la suavité à ses regards : « Comment voulez-vous que ne me sente pas heureux, répondit-il, c'est demain le grand jour où le Fils de Dieu s'est montré aux hommes sous les traits d'un enfant (c'était la veille de Noël) pour les sauver de la mort éternelle. Mon Ange Gardien m'a révélé que j'irai jouir demain de la gloire du Paradis, en récompense de la dévotion que j'ai toujours eue pour la Naissance du Sauveur et Sa Sainte Enfance. En effet, le lendemain, jour de Noël, ce saint religieux rendit à Dieu son âme bienheureuse.

Honorons le Saint Enfant Jésus en fêtant régulièrement Sa Neuvaine mensuelle et en fêtant le 25e jour de chaque mois, et sur nous se réalisera la promesse royale qu'il a faite au Vénérable Père Cyrille de la Mère de Dieu, Carme de Prague : « Plus vous M'honorerez, plus Je vous exaucerai ».

 

Extrait de « L'Enfant Jésus de Prague », de l'Abbé Michel Koller, Prieuré N.D. Du Pointet, 1999

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Introduction

 

L'exercice pour le vingt-cinquième jour de chaque mois a pour but de rappeler le souvenir sacré de l'Incarnation et de la Nativité de notre divin Sauveur, arrivées l'une le 25 mars, et l'autre le 25 décembre. C'est comme un Avent d'un jour, et qui était beaucoup en usage autrefois. Dès la veille on s'unit à la tendre piété de Marie et aux ardents désirs des anciens Patriarches pour demander l'avènement du Fils de Dieu en nous et dans les âmes qui ne le connaissent point, ou qui l'aiment avec trop peu de ferveur. On s'exerce, comme dans l'Avent véritable, à l'humilité et à la mortification. On fait en sorte même, sur l'exemple 3e plusieurs saints, de passer en prières, s'il est possible, la première partie de la nuit qui va suivre; ce qui serait une œuvre fort agréable à l'Enfant Jésus.

Réciter les Matines du Petit office de la Sainte-Enfance, lire attentivement quelques points des Méditations ou Considérations sur la Nativité de Notre-Seigneur; se recommander à la sainte Vierge, à saint Gabriel, à saint Joseph, aux saints Anges, aux saints Pasteurs, aux saints Mages, aux autres Saints consacrés à la divine Enfance; vers minuit, se prosterner et adorer le Verbe naissant; s'anéantir en sa présence, s'offrir en oblation de tout soi-même à ce doux Rédempteur et à son aimable Mère; enfin, ne se retirer pour prendre du repos, qu'après avoir récité Laudes du même Petit office: voilà ce qui pourrait être, comme autrefois, pratiqué avec ferveur. Mais il n'y a rien là d'obligation assurément.

Le lendemain, on communierait autant qu'on en aurait la facilité; on ferait la méditation marquée; on achèverait les autres parties du Petit office; on visiterait la chapelle de l'Enfant-Jésus ou l'autel du Saint-Sacrement; on passerait tout le jour en communication avec Jésus, Marie, Joseph: « En l'honneur des services que la sainte Vierge a rendus au divin Enfant, dit un vieil auteur, chacun doit tâcher de le servir, ce jour-là, en ses membres, qui sont les pauvres et les affligés. En souvenir des louanges de la multitude des Esprits célestes, qui furent entendus par les Pasteurs, on ferait bien d'assister à une grand Messe ou à d'autres offices de l'Eglise, qui sont les louanges de Dieu chantées sur la terre, comme on les chante au ciel. En mémoire des saints Bergers, qui méritèrent par leur retraite solitaire, et leur exacte vigilance, d'être avertis de la naissance du Fils de Dieu, de le voir et de le connaître, on pourra s'exercer au silence une partie du jour, en veillant sur soi et sur ses passions, qui sont le troupeau que nous avons à conduire. En l'honneur du voyage des Mages divinement conduits à Bethléem, ou fera, s'il est loisible, quelque petit pèlerinage en un lieu de dévotion consacré à la sainte Vierge, afin de la vénérer comme Mère de Dieu qui a mis le saint Enfant Jésus au monde avec une parfaite pureté, qui l'a élevé et nourri avec une charité incomparable... »

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Vingt-cinq décembre

 

Prélude: « Un petit Enfant nous est né, et un Fils nous a été donné, et il s'appellera Emmanuel ou Dieu avec nous ». (Isaïe. 9, 6 ; Matthieu 4, 23).

 

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (2 : 1-20)

 

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre, ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime ». Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux: « Allons jusqu'à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître ». Ils se hâtèrent d'y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur. Les bergers repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.

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I Le mystère de la naissance du Fils de Dieu dans l'étable

 

1° Considérons et adorons le divin Enfant, qui veut naître hors de son pays, afin de souffrir, en naissant, les incommodités qui sont dues aux pécheurs, dont il prend la place. Il se prive de la maison de sa sainte Mère, du secours de ses parents, des consolations de ses amis, et enfin de toutes les douceurs que l'on sent à être chez soi et dans un lieu connu. Les maximes qu'il suit sont toutes contraires aux nôtres. Nous ne voulons jamais que le bonheur et le repos; Jésus est privé de toute joie temporelle dès le premier moment de sa vie. Nous cherchons une demeure certaine et assurée, où nous lâchons de nous établir comme dans une espèce de paradis terrestre; Jésus se considérant comme le premier homme chassé du jardin de délices, ne veut avoir aucune demeure stable, aucune habitation qui lui appartienne en propre. Il n'aura pas même, en venant au monde, une couchette, où il puisse être bercé a la façon des autres enfants, pour apaiser ses peines, soulager ses membres captifs et se concilier les douceurs du sommeil. Apprenons ce qui nous est dû à tous, en sa seule Personne, et sachons entrer en défiance de cette grande et malheureuse inclination qui nous porte sans cesse à ne nous procurer, s'il était possible, que du repos et de la félicité sur la terre. Plus une âme apprend à s'affermir dans l'esprit de pénitence et de renoncement, plus elle se dégage des affections sensuelles et de tout attachement au monde, plus elle est pure devant Dieu. Proposons-nous de nous sevrer, du moins pendant quelques jours, du bien-être que nous trouvons dans nos maisons, en souvenir des immenses privations du Fils de Dieu pour nous; et gardons-nous d'arrêter nos cœurs aux choses et aux vanités d'ici-bas, comme si nous n'étions pas pèlerins et étrangers dans la vallée de larmes, et appelés à de plus hautes destinées, et à une plus sainte demeure surtout, qui est la maison de Dieu dans les cieux.

2° Comparons la naissance éternelle de Notre Seigneur avec sa naissance temporelle. Dans la première, il naît au sein des splendeurs de la Divinité, Dieu de Dieu, lumière de lumière; dans la seconde, il naît au sein des ombres de ce monde, pendant une des plus longues et des plus profondes nuits d'hiver, et précisément à minuit, qui est l'heure du plus grand éloignement du soleil, pour nous apprendre que l'homme pécheur, dont il tient, comme nous avons dit, la place, est un fruit d'ignorance et de ténèbres. Vous étiez autrefois ténèbres, dit saint Paul parlant des chrétiens avant leur régénération, mais vous êtes maintenant lumière en Jésus-Christ. Portons, alors avec le Sauveur naissant, la confusion de notre bassesse et de notre dégradation, des ténèbres de notre ignorance et de nos ignominies aux yeux du Seigneur; et comprenons que par nous-mêmes et sans le Fils adorable de Dieu, nous serions privés de toute lumière soit du corps, soit de l'esprit.

A la première naissance, le Verbe est ineffablement produit au centre de toutes les grandeurs et de toutes les beautés des cieux, dont il ne peut pas être séparé, car là est le trône immuable de sa gloire, de son règne éternel et de son bonheur infini. Â la seconde naissance, au contraire, il vient au monde dans une étable d'emprunt, comme le plus pauvre et le dernier des hommes; et peu après, il se dérobe à la connaissance des siens, il fuit loin de son pays et de la grotte même de Bethléem où il était caché, parce qu'il est chargé de nos iniquités déjà, parce que nous sommes condamnés au bannissement et à la douleur sur la terre, que l'inquiétude et la crainte nous environnent de toutes parts, et que, dans notre condition de coupables, nous ne pouvons nous attendre qu'à de durs châtiments ou à de cruelles persécutions. O divin Enfant, vous avez voulu partager le trouble, les dangers, l'instabilité de notre exil présent, afin de nous acquérir la paix que nous ne trouverons jamais hors de vous. Soyez notre secours, notre lieu de refuge et notre asile assuré!

Dans la première naissance, il est nécessairement infini, tout-puissant, indépendant, se suffisant à lui-même, immortel, possédant toute sagesse et toute majesté; dans la seconde, il est volontairement petit et faible, soumis a sa sainte Mère, indigent, sujet à la souffrance, même à la mort, privé devant les hommes de l'usage de sa force, de sa science, de sa dignité et de sa justice, de sa vertu divine, en un mot, qui n'a pas de bornes, puisqu'elle s'étend de l'une à l'autre éternité. Ah ! quelle horreur ne devons-nous pas concevoir du péché, quand nous le voyons, d'une part, tellement opposé à Dieu, qu'il nous sépare à jamais de son amour; et que, de l'autre part, il réduit Dieu lui-même à tous les excès de l'humiliation et de la douleur à cause de nos crimes. Apprends, ô mon âme, que tu ne vaincras ce redoutable ennemi qu'avec les armes qui ont été employées par le divin Enfant-Jésus pour le terrasser en te rachetant. Il faut donc te résoudre, quoi qu'il t'en coûte, à aimer l'abaissement, la dépendance d'autrui, la privation, la mortification, la croix.

3° Adorons toutes les grandeurs divines et humaines de ce saint et céleste Emmanuel. Il est le vrai Dieu et la vie éternelle, il est un avec son Père,'il en exprime la ressemblance incréée, dit l'Apôtre, et toutes les perfections incompréhensibles à toute créature; il en est, au degré le plus sublime, l'honneur et la louange; avec lui, il est infini, avec lui, il est le seul Dieu, il est toutes choses!... mais il est tout a la fois Médiateur, Rédempteur, Prêtre, Victime, Epoux, Père, Frère, Chef, Docteur, Législateur, Roi, Juge, Pasteur; il possède tous les titres et tontes les qualités humaines qui le rendent aimable et précieux à nos âmes. Quel trésor nous est donc accordé en sa naissance aujourd'hui, par la libéralité de Dieu le Père, par la charité de ce Fils unique, par la miraculeuse opération du Saint Esprit et la fécondité de la Vierge-Mère I Qui ne méprisera toutes choses, pour le posséder, cet inestimable Trésor? Qui ne vendra toutes choses pour l'obtenir? O chrétien, renonce à toutes les prétentions de la terre et porte tout ton cœur au ciel; que ta reconnaissance envers la Trinité adorable, que ta piété envers Jésus et Marie correspondent à une si grande largesse ! Que peux-tu moins faire que de te donner tout entier, pour reconnaître un don si grand et si ineffable?

 

Prière

 

O Dieu, qui portez dans votre sainte Nativité l'ignominie de notre péché d'origine, et qui, étant le Fila unique de Dieu, souffrez les rebuts et les peines qui sont dus aux coupables enfants d'Adam; qui, sans prononcer une parole, nous instruisez, par la virginité de votre sainte Mère, de la sanctification! que vous voulez nous mériter par le bois de la crèche, image de Celui de la croix, de la Rédemption que vous nous apportez; par votre naissance à Bethléem, qui signifie la maison du pain, des désirs qui vous consument de nous nourrir de votre Corps adorable, ce Pain vivant descendu des cieux; faites-nous comprendre les secrets de votre admirable humilité, et rendez-nous de telle sorte enfants en vous, que nous puissions être avec vous les héritiers du Père éternel, avec lequel vous vivez et régnez aux siècles des siècles. Amen.

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II Le Mystère de la Nativité du Fils de Dieu

 

Prélude : « Aujourd'hui la bonté et l'humanité de notre Dieu Sauveur est apparue ». (Tite 3, 4.)

 

1° Adorons le saint Enfant Jésus qui choisit pour sa naissance, le temps où un édit de l'empereur Auguste, venait d'être publié, lequel obligeait Joseph, comme tous les autres chefs de famille, à aller se faire inscrire au pays originaire de ses ancêtres. De celte manière, le Fils de Dieu accomplit les Ecritures, et fait servir à ses desseins l'autorité même des princes de ce monde. Adorons sa puissance dans la conduite des événements, et dans les dispositions qu'il imprime à toute créature, pour en faire ce qu'il veut. Soumettons-nous a sa douce et attentive Providence avec un profond respect; et considérons la sagesse merveilleuse qui lui fait celer sa naissance, aussi bien a ceux qui habitent Bethléem, qu'a ceux qu'il a laissés à Nazareth. Grâce, en effet, aux précautions qu'a prises son humilité, quand il vient a nous, on n'a pu connaître à Nazareth la pureté miraculeuse de la très-sainte Vierge, car les parentes et les voisines de Marie, pour parler comme l'Evangile, (Luc 1, 58.) n'étaient point auprès d'elle, pour rendre témoignage du divin enfantement, ainsi qu'il était arrivé pour Elisabeth, an moment de la naissance de Jean-Baptiste. A Nazareth encore, on ne saura rien des prodiges que Dieu opérait à l'apparition de son Verbe ici bas; rien de la joie des Anges qui remplirent l'air de leurs cantiques; rien de l'avertissement donné aux Pasteurs et de la céleste illumination qui frappa leurs yeux; rien du voyage des Mages qui venaient porter leurs trésors et abaisser leurs couronnes devant la crèche...

Mais Bethléem elle-même reste dans l'ignorance des bontés du Seigneur, parce qu'elle n'a vu que des étrangers en Joseph et Marie, et que son indifférence et son mépris ont forcé le divin Enfant à prendre naissance loin de ses murs dans une grotte abandonnée. Si donc elle a entendu quelque chose du récit des Bergers, ce n'a été qu'avec un esprit dissipé, qui ne pouvait appeler la bénédiction d'En-Haut: et du reste, la Sainte Famille a si peu séjourné dans la pauvre étable que l'impression devait s'en effacer bientôt du cœur de ce peuple endurci depuis longtemps, comme le reste de la nation. Les Juifs n'étaient plus dignes d'être instruits des secrets de Dieu... C'est à nous que le Père céleste voulait les révéler dans son amour. Sachons, en nous montrant ses vrais adorateurs, recueillir, comme il convient, les inestimables grâces qui découlent pour nous de la Nativité de son Fils...

Adorons encore le saint Enfant Jésus qui naît dans l'obéissance aux rois de la terre, honorant en eux le souverain pouvoir de son Père, dont les princes sont les images, et nous apprenant a ne jamais contredire orgueilleusement ni éluder, sans motif légitime, leurs ordonnances, de peur de retarder l'œuvre de Dieu dans nos cœurs. Méditons avec soin les maximes du céleste Enfant: sa sagesse et son humilité nous feront triompher de nos vaines convoitises.

3° Adorons ce divin Sauveur qui prend naissance dans un pays étranger, pour que nous nous considérions partout comme des étrangers en ce monde, et que nous portions nos désirs uniquement vers le ciel, qui est la vraie demeure des enfants de Dieu. Accomplissons de cœur ce qui a été dit à Abraham: « Quittez votre pays, vos parents, votre père, et vous en allez dans la terre que je vous montrerai ». (Genèse 2, 1.)

4° Adorons Jésus qui est, avant de naître, rebuté de toute la ville de Bethléem, où personne ne vent lui donner un abri. Ni les riches, ni les pauvres parmi le peuple, ni Tes parents que Joseph et Marie devaient avoir encore dans cette cité de David, ne sont touchés de compassion à la vue dé cette jeune femme près de son terme, quoiqu'elle soit la plus modeste, la plus douce, la plus aimable et la plus humble qui ait jamais été. Le Fils de Dieu chargé de nos crimes souffre en paix ces dédains insultants; il est notre représentant devant le juste courroux de son Père, et, comme nous sommes indignes d'être accueillis et supportés en ce monde, il consent à être traité comme nous le méritons. Puis, il naît dans une étable, au milieu des animaux, dans la saison la plus rigoureuse de l'hiver, à l'heure la plus obscure et la plus sombre de la nuit... Quelles leçons pour les pécheurs!... Hâtons-nous de reconnaître en la personne de l'Enfant Jésus humilié quel est le rang qui nous appartient et que nous devons nous assigner ici-bas; entrons dans ses abaissements et dans son profond amour de la pénitence et de la pauvreté.

5° Adorons l'ordre admirable établi par le Père dans le mystère d'un Dieu fait homme. Le Père ne s'incarne pas lui-même, afin que le Rédempteur puisse traiter des intérêts de notre salut avec le Principe éternel, la Source divinement autoritaire et immuable dont il découle; et afin que le Père qui renferme en soi toute beauté et toute fécondité, puisse nous créer de nouveau par son Fils et dans son Fils à son image, en conservant sa propriété divine et son inénarrable tendresse de Père. Si le Père se fût fait créature et qu'il fût né lui-même d'une fille des hommes, n'aurait-il point paru ne plus revêtir, en quelque sorte, les qualités personnelles qui nous font dire de lui, d'après la révélation, qu'il est uniquement Principe sans principe, engendrant et non engendré, donnant et non donné lui-même? De même il n'envoie pas au secours de l'humanité déchue son Saint-Esprit, mais son Verbe, pour que ce Verbe qui voulait se rendre semblable à nous jusqu'à naître au monde comme nous, pût joindre à sa manifestation dans le temps son éternelle nature de Fils naissant et engendré ineffablement dans les splendeurs de son Père; ce que la révélation n'attribue point au Saint-Esprit. Par ce moyen, toutes les divines propriétés aussi bien que les relations des trois Personnes ensemble telles qu'elles nous ont été enseignées par le Verbe lui-même, demeurent entières; et la grâce que nous en recevons est plus riche et plus abondante.

La raison en est sensible: Jésus-Christ s'est incarné pour que nous soyons tous, dit l'Ecriture, les enfants du Très-Haut. Or, dans le corps qu'il a pris de la Vierge Marie, il est seul Fils de Dieu: mais ce corps envisagé dans le sens mystique de l'Eglise et formé de tous les membres qui la composent, acquiert, par son Chef, avec les trois Personnes divines, d'incomparables privilèges que l'Incarnation d'une autre Personne que celle du Verbe n'aurait pas produits, ce semble... Et comment cela? C'est qu'en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, nous devenons non-seulement nous-mêmes les fils de Dieu, mais les frères de Dieu, mais les vivants sanctuaires du Saint-Esprit, éclairés et gouvernés par sa lumière et par sa grâce! Bénissons donc avec transport la charité infinie de Dieu qui se montre si magnifique à notre égard, dans le choix de la seconde Personne de son adorable Trinité pour opérer notre Rédemption. Louons la Sagesse auguste qui répare les ruines de notre fol orgueil; la puissance sans bornes par laquelle tout avait été fait admirablement, mais est plus admirablement rétabli encore; louons le Verbe éternel qui se fait notre salut, qui s'est appelé la Voie, la Vérité, la Vie; la voie que nous avons à suivre, la vérité que nous avons à écouter, la vie que nous avons à pratiquer, si nous voulons corriger nos erreurs et nous résoudre à être saints et parfaits comme est saint et parfait le Père qui est dans les cieux. Louons, en un mot, le Fils de Dieu qui se fait Fils de l'homme, et sachons apprécier avec une grande reconnaissance l'étendue et la beauté de la grâce chrétienne qu'il nous a méritée.

6° Adorons le mode dont le Seigneur s'est servi pour cette Incarnation: la virginité miraculeusement unie a la maternité. Il voulait nous donner en ce monde l'image de sa puissance créatrice dans son éternelle sainteté, et pénétrer toute la masse du genre humain d'un levain de pureté si admirable, que nous puissions mettre en oubli désormais les souillures de notre première origine. Réjouissons-nous de ces précieuses illuminations répandues parmi nos ténèbres, appliquons-nous cette céleste incorruption qui vient remplacer la lèpre universelle du péché dont nous étions infectés; et honorons la Très Sainte Vierge dans son étroite alliance avec les trois divines Personnes.

7° Adorons l'unité de la Personne du Très Saint Enfant avec ses deux natures, la nature divine et la nature humaine; ineffable invention qui demandait toute la sagesse, toute la bonté, toute la puissance d'un Dieu; chef-d'œuvre incompréhensible du Père, qui trouve avec délices dans son Fils incarné l'assemblage et la gloire de toutes les divines perfections... Aimons et glorifions le Père avec le Fils; et dans le Fils, adorons, particulièrement à cette heure, l'humanité qui ne vit que par le Verbe. Elle est, cette Humanité, le modèle et l'exemplaire des élus: c'est elle qui leur communique, par pure grâce, l'éminente dignité d'enfants de Dieu, et qui les fait vivre de sa vie. Admirons alors comment le don que les saints font d'eux-mêmes à Jésus, et leur union avec lui ne leur est pas moins, nécessaire dans les voies de la grâce pour l'accomplissement du salut en eux, que l'union de la nature divine à la nature humaine était nécessaire à Jésus pour accomplir sa mission de Rédempteur... Oh! renonçons de tout notre cœur aux œuvres d'Adam et à nos propres œuvres, puisque autrement nous ne pourrions appartenir à un tel Sauveur et à un tel chef.

8° Adorons l'âme et le corps de ce divin Enfant, toutes ses facultés intérieures et extérieures, tous ses sens et l'usage qu'il en fait, la communion du Verbe avec tout ce petit corps dont il a pris possession avec le sang qui coule dans ses veines, avec ses artères, ses nerfs, ses organes, tous ses membres. Adorons son entendement avec toute la science et toutes les connaissances dont il est Capable; il n'en a pas moins, au moment de sa naissance dans l'humble étable, qu'il n'en aura au dernier jour du monde, quand il descendra dans l'appareil de sa gloire, pour juger les anges et les hommes. Adorons l'étendue de son amour envers Dieu et envers nous qui sommes ses enfants. Adorons toutes les vertus et toutes les richesses inconnues de son âme; bénissons Dieu de nous l'avoir donné avec une bonté sans mesure, et donnons-nous, à notre tour et de tout notre cœur, à ce Roi si parfait et si divinement auguste.

9° Adorons le divin Enfant dans cette incommunicable Majesté qui résulte de ses titres de Fils de Dieu, d'égal à Dieu, ne faisant qu'un avec son Père. Adorons la mutuelle relation qui est et qui sera éternellement entre eux. Adorons ses qualités et ses fonctions humaines de Médiateur, de Rédempteur, de Prêtre, de Victime, d'Epoux, de Père, de Frère; de Chef, de Docteur, de Législateur, de Juge, et toutes celles qui nous sont inconnues... Entrons dans l'exercice des devoirs qu'elles demandent toutes de notre reconnaissance et de notre piété . Adorons la gloire qu'il possède comme Verbe de Dieu, et ce qu'il rend à son Père par l'effet de cette gloire, et ce qu'il en reçoit pour lui et pour nous. Adorons la privation volontaire qu'il porte de ce même état de gloire dans les souffrances de son corps et de son âme... et que cette réflexion nous apprenne encore une fois à ne faire aucun fond sur les vaines félicités de cette vie, et à embrasser tous les jours, avec notre Maître, le sacrifice et le renoncement. Adorons ses premières pensées qui n'ont pas seulement été dirigées vers la croix en méprisant l'ignominie, comme s'exprime saint Paul, et comme s'était exprimé avant lui le Prophète; mais qui ont été pleines d'adoration, de gratitude, d'amour infini, de conformité aux desseins de Dieu, de zèle pour sa gloire, d'obéissance jusqu'à la mort et à la mort subie sur le Calvaire. Méditons l'esprit de son oblation si sainte et si parfaite; et prenons-y la part qu'il lui plaît de nous donner.

10° Adorons les effusions de grâce que le divin Enfant faisait couler de son cœur sur ceux de Marie et de Joseph en naissant, et imaginons-nous le bonheur de cette tendre et gracieuse Mère et de ce père adoptif si humble, si pur, si dévoué. Demandons quelque chose de l'amoureuse vénération qu'ils témoignaient à Jésus, et qui devait surpasser même celle des anges.

 

Prière

 

Divin Jésus, je vous adore dans votre crèche; je vous adore aussi entre les bras de votre sainte Mère. O saint Enfant, ô Fils de Dieu, ô Fils de Marie! Que j'aime à me représenter les désirs que vous avez de notre salut, en même temps que vous prodiguez vos grâces et vos tendresses à votre Mère; car je me dis que c'est par elle que vous voulez répandre sur nous vos bienfaits. Oh! rendez-nous dignes de mériter vos faveurs, ôtez de nous tout ce qui vous déplaît, entrez dans notre cœur par votre amour, régnez-y toujours par votre grâce; faites-en le lieu de votre repos, divin Sauveur, demeurez-y toujours avec nous. Au nom de Marie, mais au nom de Joseph aussi, soyez-nous Jésus maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

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III La gloire de l'âme du Saint Enfant Jésus à Sa Naissance

 

Prélude : « En ces jours, Dieu nous parle par son Fils... qui est la splendeur de sa gloire et l'empreinte de sa substance ». (Hébreux 1, 2-3).

 

1° Adorons le saint Enfant Jésus possédant la béatitude dès le premier instant de sa vie. Il est rempli de toute lumière de la gloire; il contemple la face de son Père; il pénètre tous les mystères de ses deux naissances, de sa naissance temporelle et de sa naissance éternelle; il est participant de tous les secrets de Dieu; et Dieu par les visions qu'il lui communique de son Essence, est uni d'une incomparable manière avec sa sainte âme. Divin Enfant, nous adorons la plénitude de la Divinité qui habile en vous. (Colossiens 2, 9). Vous êtes rempli de Dieu par votre union personnelle avec lui, par la nature du Verbe, qui réside en vous corporellement, (Colossiens 2, 9), et par la grâce sanctifiante, qui est répandue en vous par le Saint-Esprit avec toute la surexcellence qui vous est due comme au Fils de Dieu, et au Chef des anges et des hommes. Mais vous en êtes également rempli par la vision de l'Essence divine, dans laquelle Dieu forme avec votre entendement la plus étroite union qu'il formera jamais avec aucun esprit. Ah ! je me réjouis de tout mon cœur de ce que, naissant dans nos misères, vous ne perdez rien de votre science dans ce silence d'enfant; de l'abondance de votre joie au milieu de ces larmes et de ces douleurs; des ineffables délices que vous trouvez en Dieu et par la vue et par l'amour, parmi ces afflictions intérieures que vous cause le poids de nos péchés.

2° Adorons le divin Enfant, qui est tout ensemble dans la gloire du ciel et dans l'obscurité de la terre; qui éclaire et gouverne les anges et est conduit par une Vierge; qui règne, avec son Père dans l'éternité et est assujetti à sa Mère dons l'exil passager de ce monde; qui repose au sein d'une lumière inaccessible et n'a qu'une crèche pour berceau; qui porte dans son âme la source de toute immortalité et destine son corps aux supplices. Adorons cet accord admirable de la félicité et de la souffrance, par lequel il ajoute aux richesses de sa gloire incréée d'autres richesses très précieuses, qui sont celles de ses abaissements. Il est tout ensemble, ce Rédempteur sacré, et un Roi de gloire et un Roi qui meurt pour son peuple; il est le Saint des saints, et il est fait péché pour nous; il est le béni de son Père, et il est devenu malédiction pour les hommes. O merveille ! c'est le plus sublime honneur que l'homme soit le vrai Fils de Dieu: mais cet honneur n'est-il pas plus inestimable encore, lorsque le Verbe, étant aussi Fils de l'homme, est en même temps et infiniment grand et infiniment petit?

 

Prière

 

O Jésus ! nous vous adorons, enrichissant vos célestes splendeurs de nos ignominies, révélant votre puissance par votre infirmité et trouvant moyen de vous agrandir vous-même, en quelque sorte,, par notre bassesse. Nous vous adorons, ennoblissant le genre humain de la gloire de votre âme qui subsiste en Dieu; et nous vous bénissons de ce qu'en vous faisant Enfant, et en naissant d'une mère, vous élevez l'humanité à la participation même de votre nature divine. Apprenez-nous à faire avec vous l'abnégation de toute grandeur pendant cette vie, à ne rechercher ni la distinction, ni les honneurs, ni les vains plaisirs pendant que nous sommes sur la terre; ni même les visions saintes et les connaissances extraordinaires, ni les célestes consolations, ni les communications de Dieu et des anges: car dans votre Enfance et en toute votre vie vous vous êtes conduit, ô mon aimable Maître! comme si vous n'eussiez été qu'un homme voyageur, et toujours vous avez préféré la croix aux jouissances, et le travail au repos... Et comment ne nous confierions-nous pas en la doctrine que vous nous avez enseignée, quand nous savons que non-seulement comme Dieu, mais comme Homme aussi, vous nous avez dit les choses que vous connaissiez de la plus parfaite science, et ne nous avez attesté que ce que vous aviez vu en votre Père ?...

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VI L'adoration de Jésus nouveau né à la Crèche par les bergers

 

Prélude: « Qu'avez-vous, ô bergers? dites-le-nous... Nous avons vu le saint Enfant; et nous avons entendu dans les airs les chœurs des anges qui louaient le Seigneur ». (Office de Noël, à Laudes.)

 

1° Adorons le divin Enfant Jésus qui se manifeste aux pauvres et aux simples, et non aux grands et aux sages d'Israël: « Je vous bénis et je vous remercie, mon Dieu, Roi du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, et les avez révélées aux petits » (Matthieu 11, 25.) Aimons l'humilité du Fils de Dieu et apprécions les secrets de sa Sainte Enfance dans l'ordre de notre salut. S'il découvre sa naissance d'abord à des pasteurs, comme il découvrira à des pêcheurs ses autres mystères, c'est afin que nous nous rendions petits et humbles devant lui toujours. Autrement, nous ne saurions avoir part, dit-il, à sa céleste transfiguration...

2° Adorons le divin Enfant qui, entre tous les pauvres et les simples, choisit de préférence les bergers, comme si cette condition semblait, a ses yeux, au-dessus de celles des autres hommes. Jacob, Moïse, David et bien d'autres patriarches exerçaient l'office de pasteurs quand il les élevait si haut par sa grâce, jusqu'à les rendre ou ses aïeux selon la chair, ou ses images, ou comme ses ombres figuratives dans l'ancienne loi. Que de précieux moyens, du reste, ont les bergers de se rendre agréables aux yeux du Seigneur! Ce sont bien les cœurs les plus éloignés par leurs habitudes de vie, de nos habitudes d'orgueil; et lorsqu'ils sont vertueux, ils peuvent s'entretenir aisément dans la pensée si douce de la présence de Dieu, et le recueillement si paisible d'une prière attentive et persévérante. La solitude qui se fait autour d'eux leur donne l'intelligence des grandeurs de Dieu dans les merveilles de la nature ; et le magnifique mouvement des cieux dont ils sont les témoins les plus rapprochés, en quelque sorte, ne saurait que. les élevée, par de fervents désirs, de plus en plus vers l'éternel bonheur. D'autre part, quel n'est pas le mérite de leur dure existence, en étant exposés, le jour et la nuit, aux injures de l'air, brûlés par la chaleur et par le froid, comme disait Job! (Job 24, 19). De plus, le soin que prennent les bergers dé ces dociles animaux qui leur sont confiés, leur apprend de bonne heure a être aimants et bons d'ordinaire; et les agneaux et les brebis pourraient en rendre de touchants témoignages, s'ils savaient répondre par la parole aux tendres sollicitudes de leurs diligents gardiens. Enfin, ces hommes sont humbles, simples et patients. Pour tous ces motifs, les divines complaisances que Jésus leur a montrées dans sa crèche, sont un précieux encouragement pour nous. Nous voyons quelles sont les dispositions que nous devons revêtir à ses yeux, si nous voulons acquérir la connaissance de ses mystères. Renonçons à notre esprit, invoquons celui de Dieu, et nous deviendrons tels qu'étaient les saints Bergers, quand ils furent appelés au berceau de l'Emmanuel.

3° Considérons que les Pasteurs n'ont pas été choisis de Dieu seulement pour les vertus que nous venons d'expliquer: mais aussi pour le zèle qu'ils apportaient à veiller assidûment sur leurs troupeaux, soit en les éloignant de tout désordre, soit en les préservant de tout dommage et de tout péril. Le saint Enfant aime ceux qui écartent de leurs âmes jusqu'à l'apparence du péché, qui s'occupent avec une scrupuleuse fidélité des obligations qu'ils ont à remplir, et des différentes charges que sa Providence leur a assignées. Examinons si nous apportons cette vive ardeur à nous acquitter des devoirs de notre vocation, et croyons que nous ne serons bénis du Sauveur qu'en proportion des efforts de notre piété généreuse et dévouée.

4° Adorons le saint Enfant-Jésus qui convoque à lui ces Pasteurs des champs, comme les images des pasteurs de son Eglise, à qui surtout il a été dit: « Heureux ceux que le Seigneur trouvera veillant » (Luc. 4 2. 37). Oui, heureux sont-ils ces ministres du Dieu trois fois saint, qui prêchent avec ferveur l'Evangile de paix, qui gardent les âmes rachetées du sang de Jésus-Christ, comme un trésor plus riche et plus précieux que l'or et les diamants (Ps. 118, 127.); une grande récompense leur est réservée dans le ciel : mais dès ce monde, c'est à eux d'abord que Dieu communique ses lumières et les dons les plus secrets de son cœur. Je ne vous appellerai plus mes serviteurs, disait-il à ses apôtres, mais mes amis. (Joan, 15, 15.) Adorons donc l'amour que le Fils de Dieu témoigne aux prêtres, aux évêques, comme aux pieux fidèles qui travaillent au salut de leurs frères, et animons-nous du zèle et de la vigilance qui nous rendra chers nous-mêmes, sous ce rapport, au divin Enfant.

5° Adorons les saintes intentions de l'Enfant Dieu, en envoyant son ange aux pasteurs. S'il était né dans la ville ou dans un palais, les pauvres auraient à peine eu accès auprès de lui; mais il a voulu naître hors de la ville et dans une étable, afin de s'exposer aux regards et à l'amour des plus petits surtout d'entre son peuple. Méditons avec attendrissement sur cette divine conduite, pleine de sagesse, d'humilité, de charité.

6° Adorons encore les pensées du saint Enfant qui fait donner pour signe de son apparition au monde, qu'on le trouvera enveloppé de langes et couché dans une crèche. Nous ne saurions trop nous représenter combien il redoute, pour ainsi parler, l'éclat et les richesses, combien il chérit la douceur et l'humilité. Les anéantissements, la petitesse, la pénitence, la pauvreté, voilà la vraie marque de la naissance de Jésus-Christ dans les âmes.

7° Honorons les Saints anges qui chantent les louanges de Dieu sur l'étable, et annoncent la paix au monde. Unissons-nous à leur joie, aux adorations qu'ils rendent a Jésus Enfant, à la charité qu'ils témoignent pour les pécheurs, en les voyant recouverts des divines miséricordes, aux sentiments de dévotion, d'amour, de religieux esclavage, dont ils nous donnent l'exemple envers la sainte Crèche.

8° Honorons les saints Pasteurs remplis d'une ferveur divine après la céleste vision, et qui s'en vont en diligence voir le saint Enfant. Entrons dans le respect amoureux qu'ils lui Tendent, et dans la joie dont leur cœur est inondé. Offrons-nous avec eux à Jésus, en le reconnaissant pour notre Messie, notre Sauveur et notre Dieu. Comme eux aussi, rendons nos plus dévotes révérences a la très-sainte Vierge et à saint Joseph.

9° Enfin, adorons Jésus produisant les premiers effets de sa Sainte Enfance sur les âmes des Bergers, effets admirables d'anéantissement de la vieille créature, de séparation complète du monde, de parfaite conversion vers Dieu, d'esprit de prière et d'oraison, de pureté, de simplicité, d'innocence et d'amour. Demandons-lui, par le mérite des saints Pasteurs eux-mêmes, et surtout au nom de Joseph et Marie qui avaient reçu de lui bien d'autres grâces encore, de retracer en nous quelque chose, au moins de ces dispositions si désirables.

 

Prière

 

Seigneur, Dieu tout-puissant, qui avez voulu qu'une grande joie fût apportée aux Bergers, quand les anges leur annonçaient la naissance de votre Fils unique en ce monde, faites, nous vous en supplions, que nous soyons rendus dignes d'adorer avec humilité, avec amour, avec foi, comme ces saints Pasteurs, notre Rédempteur béni, d'être rangés par eux au nombre des brebis de son troupeau, et par eux encore conduits à votre bercail éternel. Mais vous avez associé, par ce divin avènement du Verbe, la terre au ciel, ô mon Dieu, faites aussi que par les mérites de vos anges qui ont été les hérauts de cette grande miséricorde, dans leurs cantiques sacrés, nous soyons remplis des dons de paix qu'ils ont promis de votre part aux cœurs droits, pour être réunis, un jour, à leurs radieuses milices dans la gloire où vous vivez et régnez, Père, Fils et Saint-Esprit, aux siècles des siècles. Ainsi soit-il!

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06 janvier 2011

Litanies des Saints de l'enfance de Jésus et des Enfants Martyrs

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Litanies des Saints de l'enfance de Jésus et des Enfants Martyrs


Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, écoutez-nous.

Jésus, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

Sainte Vierge des Vierges, priez pour nous.

Saint Michel, priez pour nous.

Saint Gabriel, messager de l'Incarnation, priez pour nous.

Saint Raphaël, priez pour nous.

Saints Anges et Archanges, priez tous pour nous.

Saints ordres des Esprits bienheureux, priez tous pour nous.

Saint Abraham, priez pour nous

Saint David, priez pour nous.

Saint Isaïe, priez pour nous.

Saint Jean-Baptiste, priez pour nous.

Saint Joseph, priez pour nous.

Saint Joachim, priez pour nous.

Saint Zacharie, priez pour nous.

Saints Patriarches et Saints Prophètes, priez tous pour nous.

Saints Pasteurs, priez pour nous.

Saints Rois Mages, priez pour nous.

Saint Syméon, priez pour nous.

Saints Innocents, priez pour nous.

Saint Celse d'Antioche, priez pour nous.

Saint Celse de Milan, priez pour nous.

Saint Modeste, priez pour nous.

Saint Ammon, priez pour nous.

Saint Pergentin, priez pour nous.

Saint Laurentin, priez pour nous.

Saint Claude, priez pour nous.

Saint Hypace, priez pour nous.

Saint Paul, priez pour nous.

Saint Denis, priez pour nous.

Saint Sancie, priez pour nous.

Saint Cyr, priez pour nous.

Saint Pelage, priez pour nous.

Saint Just, priez pour nous.

Saint Pasteur, priez pour nous.

Saint Rufin, priez pour nous.

Saint Sylvain, priez pour nous.

Saint Vitalic, priez pour nous.

Saint Crescent, priez pour nous.

Saint Flocel, priez pour nous.

Saint Paulin, priez pour nous.

Saint Barulas, priez pour nous.

Saints Enfants Martyrs, priez tous pour nous.

Saint Luc, Évangéliste privilégié de la sainte Enfance, priez pour nous.

Saint Léon, priez pour nous.

Saint Jean Chrysostôme, priez pour nous.

Saint Augustin, priez pour nous.

Saint Jérôme, priez pour nous.

Saint Antoine de Padoue, priez pour nous.

Saint François, priez pour nous.

Saint Laurent-Justinien, priez pour nous.

Saint Thomas de Villeneuve, priez pour nous.

Saint Stanislas Kotska, priez pour nous.

Saints Pontifes et saints Confesseurs, priez pour nous.

Sainte Anne, aïeule de Jésus, priez pour nous.

Sainte Élisabeth, priez pour nous.

Sainte Anne prophétesse, priez pour nous.

Sainte Agnès, priez pour nous.

Sainte Eulalie, priez pour nous.

Sainte Eutropie, priez pour nous.

Sainte Aquiline, priez pour nous.

Sainte Émérentienne, priez pour nous.

Sainte Seconde, priez pour nous.

Sainte Julie, priez pour nous.

Sainte Basilisse, priez pour nous.

Sainte Paule, priez pour nous.

Sainte Eustochie, priez pour nous.

Sainte Hélène, priez pour nous.

Sainte Thérèse, priez pour nous.

Sainte Gertrude, priez pour nous.

Sainte Catherine, priez pour nous.

Sainte Rose de Lima, priez pour nous.

Saintes Vierges et saintes Veuves, priez toutes pour nous.

Saints amis de l'enfant Jésus , priez pour nous.

Saints et Saintes de Dieu, intercédez pour nous.


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.


Prions


O Dieu, qui, par un effet admirable de votre grâce, en fortifiant la foi et la constance de l'âge le plus tendre contre les perfides caresses de l'ennemi du salut et les menaces effroyables de sa cruauté, avez donné à de petits enfants la force de supporter les supplices et de triompher des tyrans, accordez-nous, s'il vous plaît, par leur intercession, l'obéissance à vos préceptes et la fidélité à votre service, afin que ni les pièges secrets du démon, ni la violence de ses fureurs ne puissent jamais nous séparer de vous, qui vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Fête de l'Epiphanie

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Fête de l'Epiphanie


L'adoration des Mages


Livre d'Isaïe, chapitre 60


Lève-toi, Jérusalem, ouvre les yeux à la lumière; elle s'avance: la gloire du Seigneur a brillé sur toi. Les ténèbres enveloppent la terre, la nuit environne les peuples, et voilà que le Seigneur ton Dieu sort pour toi du sein de l'aurore; et sa gloire parait sur ton enceinte. Alors les nations marcheront à ta lumière, les rois se laisseront conduire à l'éclat de ta splendeur. Promène tes regards autour de toi. Cette foule de peuples s'avance vers toi; tes fils viendront de loin, tes filles s'élève les yeux à la lumière; elle s'avanceront à tes côtés. Dans une sorte d'étonnement mêlé d'effroi, ton cœur sera inondé de délices, quand tu verras se tourner vers toi la multitude des contrées de la mer et la force des nations. A tes cotés paraîtront les dromadaires de Madian et d'Epha; ils viendront t'offrir de Saba l'or et l'encens, avec des cantiques de louanges.

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Évangile selon Saint Matthieu, chapitre 2



Jésus étant donc né à Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, voilà que des Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, disant: « Où est celui qui est né le Roi des Juifs? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer ». Ce que le roi Hérode entendant, il se troubla et tout Jérusalem avec lui. Et assemblant tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, il leur demandait où devait naitre le Christ. Ceux-ci lui dirent: « Dans Bethléem de Juda; car il a été écrit ainsi par le prophète: « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les villes de Juda; car de toi sortira le chef qui régira Israël, mon peuple ». Alors Hérode, ayant appelé en secret les Mages, s'informa soigneusement du temps où l'étoile leur était apparue; et, les envoyant en Bethléem, il dit: « Allez, et informez-vous soigneusement de l'Enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, dites-le moi, afin que moi aussi je vienne et je l'adore ». Eux, après avoir entendu le Roi, partirent; et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu'à ce que, venant, elle s'arrêta au lieu où était l'Enfant. Or, voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une grande joie; et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l'Enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui offrirent en présents, de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et ayant reçu un avertissement dans leur sommeil de ne point retourner vers Hérode, ils revinrent dans leur pays par un autre chemin.

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Élévation sur l'Épiphanie par Fénelon


Mon Dieu, je viens à vous, et je ne me lasse point d'y venir. Je n'ai rien en moi, et je trouve tout en vous seul. O que je suis pauvre! O que vous êtes riche! Mais, qu'ai-je besoin d'être riche de mon propre fonds, puisque vous l'êtes pour moi, et que vous voulez me communiquer vos richesses? Je les adore, et je les désire; je me complais à n'être rien devant vous. Donnez-moi aujourd'hui votre esprit, pour contempler votre saint Fils Jésus adoré par les Mages; je l'adore avec eux. Ces Mages suivent l'étoile sans raisonner; eux qui sont si sages, ils cessent de l'être pour se soumettre à une lumière qui surpasse la leur. Ils comptent pour rien leurs commodités, leurs affaires, les discours du peuple. Que peut-on penser d'eux? Ils vont sans savoir où. Qu'est devenue la sagesse de ces hommes qui gouvernaient les autres? Quelle crédulité! Quelle indiscrétion! Quel zèle aveugle et fanatique! C'est ainsi qu'on devait parler contre eux, en les voyant partir; mais ils ne comptent pour rien ni le mépris des hommes, ni leur réputation foulée aux pieds, ni même le témoignage de leur propre sagesse, qui leur échappe. Ils veulent bien passer pour fous, et n'avoir pas même à leurs propres yeux de quoi se justifier. Ils entreprennent un long et pénible voyage, sans savoir ce qu'ils trouveront. Il est vrai qu'ils voient une étoile extraordinaire; mais combien y a-t-il d'autres hommes instruits du cours des astres, à qui cette étoile ne parait avoir rien de surnaturel ? Eux seuls sont éclairés et touchés par le fond du cœur : une lumière intérieure, de pure fui, les mène plus sûrement que celle de l'étoile. Après cela, il ne faut plus s'étonner s'ils adorent sans peine un pauvre enfant dans une crèche. O qu'ils sont devenus petits, ces grands de la terre! Que leur sagesse est confondue et anéantie ! Est-ce donc là, ô Mages, ce que vous êtes venus adorer du fond de l'Orient? Quoi! un enfant qui tette et qui pleure! Il me semble que je les entends répondre: « C'est la sagesse de Dieu qui aveugle la nôtre. Plus l'objet semble méprisable, plus il est digne de Dieu de nous abaisser jusqu'à l'adorer ». O Mages, il faut que vous soyez devenus vous-mêmes bien enfants, pour trouver le vrai Dieu dans l'Enfant Jésus.


Mais, qui me donnera cette sainte enfance, cette divine folie des Mages? Loin de moi la sagesse impie et maudite d'Hérode et de la ville de Jérusalem! On raisonne, on se complaît dans sa sagesse, on se rend juge des conseils de Dieu, on craint même de voir ce qu'on ne peut pas connaître. O sagesse hautaine et profane, je te crains, je t'abhorre, je ne veux plus t'écouter! il n'y a plus que l'enfance de Jésus que je prétends suivre. Que le monde insensé en dise tout ce qu'il voudra, qu'il s'en scandalise même. Malheur au monde, à cause de ses scandales! C'est l'opprobre et la folie du Sauveur que j'aime. Je ne tiens plus à rien. Nul respect humain, nulle crainte des railleries et de la censure des faux sages; les gens de bien même qui sont encore trop enfoncés par sagesse en eux mêmes, ne m'arrêteront pas. Quand je verrai l'étoile, je leur dirai, comme saint Paul aux fidèles encore trop attachés aux bienséances mondaines et à leur raison: Vous êtes sages en Jésus-Christ; et nous, nous sommes insensés en lui. Heureux dessein! mais comment l'accomplir? O vous, Seigneur, qui l'inspirez, faites que je le suive. Vous qui m'en donnez le désir, donnez-moi aussi le courage de l'exécuter. Plus d'autre lumière que celle d'en haut! Plus d'autre raison que celle de sacrifier tous mes raisonnements! Tais-toi, raison présomptueuse, je ne te puis souffrir. O Dieu, vérité éternelle, souveraine et pure, venez être l'unique raison qui m'éclaire dans les ténèbres de la foi.

The_nativity

Texte extrait du Mois de l'Enfant Jésus, du Frère Jacques Nilinse, Librairie Paul Mellier, Paris 1845

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