Fête de l'Epiphanie
Fête de l'Epiphanie
L'adoration des Mages
Livre d'Isaïe, chapitre 60
Lève-toi, Jérusalem, ouvre les yeux à la lumière; elle s'avance: la gloire du Seigneur a brillé sur toi. Les ténèbres enveloppent la terre, la nuit environne les peuples, et voilà que le Seigneur ton Dieu sort pour toi du sein de l'aurore; et sa gloire parait sur ton enceinte. Alors les nations marcheront à ta lumière, les rois se laisseront conduire à l'éclat de ta splendeur. Promène tes regards autour de toi. Cette foule de peuples s'avance vers toi; tes fils viendront de loin, tes filles s'élève les yeux à la lumière; elle s'avanceront à tes côtés. Dans une sorte d'étonnement mêlé d'effroi, ton cœur sera inondé de délices, quand tu verras se tourner vers toi la multitude des contrées de la mer et la force des nations. A tes cotés paraîtront les dromadaires de Madian et d'Epha; ils viendront t'offrir de Saba l'or et l'encens, avec des cantiques de louanges.
Évangile selon Saint Matthieu, chapitre 2
Jésus étant donc né à Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, voilà que des Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, disant: « Où est celui qui est né le Roi des Juifs? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer ». Ce que le roi Hérode entendant, il se troubla et tout Jérusalem avec lui. Et assemblant tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, il leur demandait où devait naitre le Christ. Ceux-ci lui dirent: « Dans Bethléem de Juda; car il a été écrit ainsi par le prophète: « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les villes de Juda; car de toi sortira le chef qui régira Israël, mon peuple ». Alors Hérode, ayant appelé en secret les Mages, s'informa soigneusement du temps où l'étoile leur était apparue; et, les envoyant en Bethléem, il dit: « Allez, et informez-vous soigneusement de l'Enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, dites-le moi, afin que moi aussi je vienne et je l'adore ». Eux, après avoir entendu le Roi, partirent; et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu'à ce que, venant, elle s'arrêta au lieu où était l'Enfant. Or, voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une grande joie; et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l'Enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui offrirent en présents, de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et ayant reçu un avertissement dans leur sommeil de ne point retourner vers Hérode, ils revinrent dans leur pays par un autre chemin.
Élévation sur l'Épiphanie par Fénelon
Mon Dieu, je viens à vous, et je ne me lasse point d'y venir. Je n'ai rien en moi, et je trouve tout en vous seul. O que je suis pauvre! O que vous êtes riche! Mais, qu'ai-je besoin d'être riche de mon propre fonds, puisque vous l'êtes pour moi, et que vous voulez me communiquer vos richesses? Je les adore, et je les désire; je me complais à n'être rien devant vous. Donnez-moi aujourd'hui votre esprit, pour contempler votre saint Fils Jésus adoré par les Mages; je l'adore avec eux. Ces Mages suivent l'étoile sans raisonner; eux qui sont si sages, ils cessent de l'être pour se soumettre à une lumière qui surpasse la leur. Ils comptent pour rien leurs commodités, leurs affaires, les discours du peuple. Que peut-on penser d'eux? Ils vont sans savoir où. Qu'est devenue la sagesse de ces hommes qui gouvernaient les autres? Quelle crédulité! Quelle indiscrétion! Quel zèle aveugle et fanatique! C'est ainsi qu'on devait parler contre eux, en les voyant partir; mais ils ne comptent pour rien ni le mépris des hommes, ni leur réputation foulée aux pieds, ni même le témoignage de leur propre sagesse, qui leur échappe. Ils veulent bien passer pour fous, et n'avoir pas même à leurs propres yeux de quoi se justifier. Ils entreprennent un long et pénible voyage, sans savoir ce qu'ils trouveront. Il est vrai qu'ils voient une étoile extraordinaire; mais combien y a-t-il d'autres hommes instruits du cours des astres, à qui cette étoile ne parait avoir rien de surnaturel ? Eux seuls sont éclairés et touchés par le fond du cœur : une lumière intérieure, de pure fui, les mène plus sûrement que celle de l'étoile. Après cela, il ne faut plus s'étonner s'ils adorent sans peine un pauvre enfant dans une crèche. O qu'ils sont devenus petits, ces grands de la terre! Que leur sagesse est confondue et anéantie ! Est-ce donc là, ô Mages, ce que vous êtes venus adorer du fond de l'Orient? Quoi! un enfant qui tette et qui pleure! Il me semble que je les entends répondre: « C'est la sagesse de Dieu qui aveugle la nôtre. Plus l'objet semble méprisable, plus il est digne de Dieu de nous abaisser jusqu'à l'adorer ». O Mages, il faut que vous soyez devenus vous-mêmes bien enfants, pour trouver le vrai Dieu dans l'Enfant Jésus.
Mais, qui me donnera cette sainte enfance, cette divine folie des Mages? Loin de moi la sagesse impie et maudite d'Hérode et de la ville de Jérusalem! On raisonne, on se complaît dans sa sagesse, on se rend juge des conseils de Dieu, on craint même de voir ce qu'on ne peut pas connaître. O sagesse hautaine et profane, je te crains, je t'abhorre, je ne veux plus t'écouter! il n'y a plus que l'enfance de Jésus que je prétends suivre. Que le monde insensé en dise tout ce qu'il voudra, qu'il s'en scandalise même. Malheur au monde, à cause de ses scandales! C'est l'opprobre et la folie du Sauveur que j'aime. Je ne tiens plus à rien. Nul respect humain, nulle crainte des railleries et de la censure des faux sages; les gens de bien même qui sont encore trop enfoncés par sagesse en eux mêmes, ne m'arrêteront pas. Quand je verrai l'étoile, je leur dirai, comme saint Paul aux fidèles encore trop attachés aux bienséances mondaines et à leur raison: Vous êtes sages en Jésus-Christ; et nous, nous sommes insensés en lui. Heureux dessein! mais comment l'accomplir? O vous, Seigneur, qui l'inspirez, faites que je le suive. Vous qui m'en donnez le désir, donnez-moi aussi le courage de l'exécuter. Plus d'autre lumière que celle d'en haut! Plus d'autre raison que celle de sacrifier tous mes raisonnements! Tais-toi, raison présomptueuse, je ne te puis souffrir. O Dieu, vérité éternelle, souveraine et pure, venez être l'unique raison qui m'éclaire dans les ténèbres de la foi.
Texte extrait du Mois de l'Enfant Jésus, du Frère Jacques Nilinse, Librairie Paul Mellier, Paris 1845
Dimanche de l'Epiphanie
Dimanche de l'Epiphanie
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent: « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
L'Adoration des trois Mages
Extraits des révélations de Maria Valtorta
Celui qui m'avertit intérieurement me dit : "Appelle ces contemplations que tu vas avoir et que je te présenterai : "Les Évangiles de la Foi" car, pour toi et pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la Foi et de ses fruits, et vous assurer dans votre foi en Dieu. "
Je vois Bethléem, petite et toute blanche, rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des étoiles. Deux rues principales s'y coupent à angle droit, l'une venant d'au-delà du pays, c'est la route principale qui continue au delà de la ville, et l'autre qui coupe la ville dans toute sa largeur mais ne va pas plus loin. D'autres petites rues découpent ce petit pays, sans la moindre trace d'un plan d'ensemble comme nous le concevons, mais s'adaptant au terrain qui est à plusieurs niveaux, et aux maisons qui se distribuent ça et là selon les accidents du sol et les caprices des constructeurs. Tournées les unes à droite, les autres à gauche, d'autres de biais par rapport à la rue qui les borde, elles l'obligent à se présenter comme un ruban qui se déroule avec des sinuosités au lieu d'être un chemin rectiligne qui va d'un endroit à l'autre sans déviation. De temps en temps il y a une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, soit parce que, à cause des constructions qui se dressent au hasard, elle est restée une portion de travers où l'on ne peut plus rien construire. À l'endroit où il me semble que je dois particulièrement m'arrêter, il y a précisément une de ces petites places irrégulières. Elle devrait être carrée ou au moins rectangulaire. Elle s'amène comme un trapèze si bizarre qu'on dirait un triangle acutangle dévié au sommet. Le côté le plus long, la base du triangle, est un bâtiment large et bas, le plus large du pays. Du dehors, c'est une haute muraille lisse et nue sur laquelle s'ouvrent à peine deux portes cochères maintenant bien closes. À l'intérieur, au contraire, sur toute une cour carrée il y a de nombreuses fenêtres au premier étage, pendant qu'au rez-de-chaussée on voit des portiques qui entourent des cours jonchées de paille et de détritus avec des vasques pour abreuver chevaux et autres animaux. Aux rustiques colonnes des portiques il y a des anneaux pour attacher les animaux et, sur un côté, un vaste hangar pour abriter les troupeaux et les montures. Je comprends qu'il s'agit de l'auberge de Bethléem. Sur deux autres côtés de même longueur il y a des maisons et des maisonnettes les unes précédées d'un jardinet; d'autres non, parce que parmi elles il yen a qui ont la façade sur la place et d'autres à l'arrière. Sur l'autre côté plus étroit, en face le caravansérail, il y a une unique maisonnette avec un petit escalier extérieur qui donne accès au milieu de la façade aux chambres du premier étage. Elles sont toutes fermées car il fait nuit. Il n'y a personne dans les rues à cause de l'heure. Je vois qu'augmente la clarté nocturne qui tombe d'un ciel constellé d'étoiles si belles dans le ciel d'Orient, si vivantes et si grandes qu'elles paraissent toutes proches et qu'il serait facile de les rejoindre et de les toucher, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament. Je lève les yeux pour me rendre compte de la source de cette croissance de lumière. Une étoile de grandeur inhabituelle, comme une petite lune, s'avance dans le ciel de Bethléem. Les autres semblent s'éclipser et lui donner passage, comme des suivantes au service de la reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Du globe qui semble un énorme et clair saphir éclairé de l'intérieur par un soleil, part un sillage lumineux dans lequel, à la prédominance du clair saphir se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, la lueur opalescente des opales, les clartés sanguines des rubis et les doux scintillements des améthystes. Toutes les pierres précieuses de la terre sont dans ce sillage qui parcourt le ciel d'un mouvement rapide et ondulant comme s'il était vivant. Mais la couleur qui domine, c'est cette couleur qui semble pleuvoir du globe de l'étoile : la paradisiaque couleur de pâle saphir qui descend pour colorer d'argent azuré les maisons, les rues, le sol de Bethléem, berceau du Sauveur.
Ce n'est plus la pauvre cité, qui pour nous ne serait qu'une agglomération rurale. C'est une fantastique cité de contes de fées où tout est d'argent. L'eau des fontaines et des vasques est comme du diamant liquide. Avec la splendeur d'un plus vif éclat, l'étoile s'arrête au-dessus de la petite maison qui se trouve sur le côté étroit de la petite place. Ni ses habitants, ni ceux de Bethléem ne la voient parce qu'ils dorment dans les maisons fermées. Cependant l'étoile accélère les palpitations de sa lumière, et sa queue vibre et se balance davantage en décrivant des demi-cercles dans le ciel qui s'éclaire tout entier par l'effet de ce filet d'astres qu'elle entraîne, de ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles comme pour leur communiquer une parole joyeuse. La petite maison est toute baignée de ce feu liquide de perles. Le toit de la petite terrasse, le petit escalier de pierre sombre, la petite porte, tout est un bloc de pur argent saupoudré d'une poussière de diamants et de perles. Nul palais de roi n'a eu, ni n'aura un perron semblable à celui-ci fait pour recevoir les pas des anges, pour servir à la Mère qui est la Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge Immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les degrés du trône de Dieu. Mais la Vierge ne sait rien de cette féerie. Elle veille près du berceau du Fils et prie. En son âme elle possède des splendeurs qui surpassent celles dont l'étoile embellit les choses. De la rue principale s'avance un défilé : chevaux harnachés et d'autres conduits à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés. Le son des sabots fait un bruit d'eau qui ruisselle, en les heurtant, sur les pierres d'un torrent. Arrivés sur la place, tous s'arrêtent. Le défilé, sous le rayonnement de l’étoile, est d'une splendeur fantastique. Les ornements des très riches montures, les habits des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit ravivant et unissant le propre éclat des métaux, des cuirs, des soies, des gemmes, des pelages, à la clarté de l'étoile. Les yeux rayonnent et les bouches sourient parce que une autre splendeur s'est allumée en leur cœur : celle d'une joie surnaturelle.
Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leurs montures respectives qu'un serviteur conduit ailleurs et se dirigent à pied vers la maison. Là, ils se prosternent, front contre terre, baisant la poussière. Ce sont trois personnages puissants comme l'indiquent leurs très riches habits. L'un, de peau très foncée, à peine descendu d'un chameau s'enveloppe tout entier dans un magnifique vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle de métal précieux et il a à la taille une riche ceinture d'où pendent un poignard ou une épée dont la garde est ornée de gemmes. Les deux autres, descendus de deux magnifiques chevaux, sont vêtus l'un d'une étoffe rayée très belle où domine la couleur jaune. Cet habit est fait comme un long domino garni d'un capuchon et d'un cordon qui semblent faits tout d'une pièce en filigrane d'or tant ils sont ornés de broderie d'or. Le troisième porte une chemise de soie bouffante qui sort d'un large et long pantalon serré aux pieds. Il est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les couleurs dont il est orné tout entier. Sur la tête un turban retenu par une chaînette ornée de chatons de diamants. Après avoir vénéré la maison où réside le Sauveur, ils se relèvent et se rendent au caravansérail où les serviteurs ont frappé et fait ouvrir. Ici s'arrête la vision.
Elle reprend trois heures plus tard avec la scène de l'adoration des Mages à Jésus. Voilà le jour. Un beau soleil resplendit dans un ciel d'après-midi. Un serviteur des trois mages traverse la place et monte le petit escalier de la maisonnette. Il rentre. Il sort. Il retourne à l'auberge. Les trois Mages sortent, suivis chacun de son propre serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder les majestueux personnages qui passent très lentement avec solennité. Entre la venue du serviteur et celle des trois, il s'est passé un bon quart d'heure ce qui a donné aux habitants de la maisonnette le temps de se préparer à recevoir les hôtes. Ceux-ci sont encore plus richement vêtus que le soir précédent. Les soies resplendissent, les gemmes brillent, un grand panache de plumes de grand prix parsemé d'écailles encore plus précieuses étincelle sur la tête de celui qui porte le turban.
L'un des serviteurs porte un coffre tout orné de marqueteries dont les garnitures métalliques sont en or buriné. Le second porte une coupe d'un travail très fin, couvert par un couvercle tout en or ciselé. Le troisième une sorte d'amphore large et basse, en or également, avec une fermeture en forme de pyramide qui à son sommet porte un brillant. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs ont peine à les porter, spécialement celui qui est chargé du coffre. Les trois montent l'escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la route à l'arrière de la maison. On aperçoit le jardinet par derrière à travers une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s'ouvrent dans les deux autres murs, d'où regardent les propriétaires de la maison : un homme, une femme et trois ou quatre enfants entre deux âges. Marie est assise avec l'Enfant sur son sein et Joseph debout à côté. Mais elle se lève aussi et s'incline quand elle voit entrer les trois Mages. Elle est toute vêtue de blanc. Si belle dans son simple habit blanc qui la couvre de la base du cou aux pieds, des épaules aux poignets délicats, si belle avec la tête couronnée de tresses blondes, en son visage que l'émotion couvre d'un rose plus vif, en ses yeux qui sourient avec douceur, avec une bouche qui s'ouvre pour saluer : "Dieu soit avec vous." Les trois Mages en restent un instant interdits. Puis ils s'avancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s'asseoir. Eux non, ils ne s'assoient pas malgré l'invitation de Marie. Ils restent à genoux appuyés sur leurs talons. En arrière et à genoux aussi, sont les trois serviteurs. Ils sont tout de suite derrière le seuil. Ils ont posé devant eux les trois objets qu'ils portaient et ils attendent. Les trois Sages contemplent le Bébé. Il me paraît avoir de neuf mois à un an tant il est éveillé et robuste. Il repose sur le sein de sa Mère. Il sourit et jase avec une voix de petit oiseau. Il est tout vêtu de blanc, comme la Maman, avec des sandalettes minuscules aux pieds. Un petit vêtement très simple : une tunicelle d'où sortent les petits pieds remuants, les mains grassouillettes qui voudraient tout saisir, et surtout le très joli petit visage où brillent les yeux d'azur foncé, et la bouche qui fait des fossettes des deux côtés quand il rit et découvre ses premières petites dents. Les petites boucles de cheveux semblent une poussière d'or tant ils sont brillants et vaporeux.
Le plus âgé des Sages parle au nom de tous. Il explique à Marie qu'ils ont vu, une nuit du mois de décembre précédent une nouvelle étoile qui s'est allumée dans le ciel avec une inhabituelle splendeur. Jamais les cartes célestes n'avaient porté cet astre ou ne l'avaient signalé. Son nom était inconnu. Elle n'avait pas de nom. Née du sein de Dieu, elle avait fleuri pour dire aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes n'en avaient pas fait cas, car leurs âmes étaient plongées dans la boue. Ils ne levaient pas leurs regards vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu'Il trace - qu'Il en soit éternellement béni - avec les astres de feu sur la voûte des cieux. Eux l'avaient vue et s'étaient efforcés de comprendre sa voix. Renonçant de bon cœur au peu de sommeil qu'ils accordaient à leurs membres, oubliant de manger, ils s'étaient plongés dans l'étude du Zodiaque. Et les conjonctions des astres, le temps, la saison, les calculs des anciens temps et des combinaisons astronomiques leur avaient dit le nom et le secret de l'étoile. Son nom : "Messie". Son secret : "Être le Messie venu au monde". Et ils étaient partis pour l'adorer chacun à l'insu des autres. Traversant monts et déserts, vallées et fleuves, voyageant de nuit, ils étaient venus vers la Palestine car l'étoile allait dans cette direction. Et chacun, des trois points différents de la terre, s'en allait vers cette direction, et ils s'étaient trouvés ensuite ensemble au-delà de la Mer Morte. La volonté de Dieu les avait réunis là, et ensemble ils étaient allés de l'avant se comprenant, bien que chacun parlât sa langue propre, comprenant et pouvant parler les langues des pays traversés par un miracle de l'Éternel. Ensemble ils étaient allés à Jérusalem parce que le Messie devait être le Roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l'étoile s'était cachée sur le ciel de cette ville. Ils avaient senti leurs cœurs se briser de douleur et s'étaient examinés pour savoir s'ils avaient démérité de Dieu, Mais s'étant rassurés la conscience, ils étaient allés trouver le roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le Roi des Juifs qu'ils étaient venus adorer. Le roi, ayant réuni les princes des prêtres et les scribes, leur avait demandé où pouvait naître le Messie et ils avaient répondu : "A Bethléem de Juda."
Ils étaient venus vers Bethléem et l'étoile était réapparue à leurs yeux, avait quitté la Cité Sainte et le soir précédent avait augmenté de splendeurs. Le ciel était tout embrasé. Puis, l'étoile s'était arrêtée, rassemblant la lumière des autres étoiles en son rayonnement, au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c'était là que se trouvait le Divin Né. Maintenant ils l'adoraient, offrant leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui n'avait jamais cessé de bénir Dieu pour la grâce qu'Il leur avait accordée et d'aimer son Fils dont ils voyaient la sainte Humanité. Ensuite ils retourneraient rendre compte au roi Hérode parce que lui aussi désirait l'adorer. "Voici à la fois, l'or qu'il convient à un roi de posséder, voici l'encens comme il convient à un Dieu, et voici, ô Mère, voici la myrrhe parce que ton Enfant Né, qui est Dieu, est aussi un Homme et dans sa chair et sa vie d'homme il connaîtra l'amertume et la loi inévitable de la mort. Notre amour voudrait ne pas les dire, ces paroles et penser que sa chair est éternelle comme son Esprit. Mais, ô Femme, si nos cartes et surtout nos âmes ne se trompent pas, Lui, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu et pour ce motif il devra, pour sauver la terre, prendre sur Lui le mal de la terre dont un des châtiments est la mort. Cette résine est pour cette heure, pour que ses chairs saintes ne connaissent pas la pourriture de la corruption et conservent leur intégrité jusqu'à la résurrection. Qu'à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume." Pour l'instant, pour en être sanctifiés, qu'elle, sa Mère, offre son petit Enfant "à notre amour. Et en baisant ses pieds descende sur nous la bénédiction céleste." Marie, qui a surmonté l'effroi provoqué par les paroles des Sages et a caché sous un sourire la tristesse de la funèbre évocation, offre le Bébé. Elle le met sur les bras du plus ancien qui l'embrasse et reçoit ses caresses, et puis le passe aux autres. Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois. Il regarde avec curiosité l'écrin ouvert plein d'une matière jaune et brillante. Il rit en voyant que le soleil fait un arc-en-ciel en touchant le brillant du couvercle de la myrrhe. Puis les trois rendent le Bébé à sa Mère et se lèvent. Marie aussi se lève. Le plus jeune des Mages donne à son serviteur l'ordre de sortir, alors on s'incline de chaque côté. Les trois parlent encore un peu. Ils ne peuvent se décider à quitter cette maison. Des larmes d'émotion se voient dans tous les yeux. A la fin ils se dirigent vers la sortie, accompagnés de Marie et de Joseph.
Le Bébé a voulu descendre et donner sa petite main au plus ancien des trois. Il marche ainsi, une main dans la main de Marie, l'autre dans celle du Sage qui se penche pour le conduire. Jésus a le pas encore incertain de l'enfant et rit en frappant du pied la bande lumineuse que fait le soleil sur le pavé. Arrivés au seuil - il ne faut pas oublier que la pièce prenait toute la longueur de la maison - les trois personnages prennent congé en s'agenouillant une dernière fois et en baisant les pieds de Jésus. Marie, penchée sur le Bébé, prend sa petite main et la guide pour faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des Mages. C'est déjà un signe de croix tracé par les petits doigts de Jésus que guide Marie. Puis les trois descendent l'escalier. La caravane est déjà là toute prête et qui attend. Les bossettes des chevaux resplendissent au soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour voir l'insolite spectacle. Jésus rit en battant les petites mains. La Maman l'a soulevé et appuyé au large parapet qui borde le palier. Elle le tient, avec un bras sur sa poitrine pour l'empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois et tient l'étrier à chacun d'eux pendant qu'ils montent à cheval ou à chameau. Maintenant, serviteurs et maîtres, tout le monde est en selle. On donne le signal du départ. Les trois se courbent jusque sur le cou de leurs montures pour un ultime salut. Joseph s'incline. Marie aussi, et elle se met à guider la petite main de Jésus en un geste d'adieu et de bénédiction.
Méditation de Saint Pio de Pietrelcina sur l'Epiphanie
Considère, mon âme, les trois rois mages qui, entièrement donnés à leurs études astronomiques, virent apparaître dans le ciel une nouvelle étoile ; ils admirèrent dans le nouvel astre une lumière tout à la fois nouvelle et mystérieuse. Déjà instruits de ce que l’apparition d’un nouvel astre annoncerait la venue sur la terre du Messie attendu, une lumière bien plus resplendissante et merveilleuse illumine leur esprit. Le travail intérieur de la grâce les remue et les emplit de ferveur. Prêts désormais à répondre à l’appel divin, ils abandonnent tout, jusqu’au confort de leurs palais, et affrontent un voyage long, désastreux et incertain ; pendant l’une des saisons les moins favorables, ils partent à la recherche de celui qui les appellent pour se manifester à eux, pour qu’ils l’adorent, lui présentent leurs hommages comme au roi suprême du ciel et de l’univers entier. L’étoile, symbole de la foi, les meut et les guide vers celui qui les appelle intérieurement par l’impulsion de la grâce, car personne ne peut aller à lui s’il ne l’attire. Jésus appelle les pauvres et simples bergers par le moyen des anges, afin de se manifester à eux. Il appelle les savants (mages) par l’étoile de leur science, et tous, mus par l’influence intérieure de sa grâce, courent à lui pour l’adorer. Il nous appelle tous par ses inspirations divines, et se communique à nous par sa grâce. Combien de fois ne nous a–t-il pas, nous aussi, amoureusement invités ? Et nous, avec quelle rapidité avons-nous répondu ? Mon Dieu, je rougis et je me sens plein de confusion de devoir répondre à une telle question ! Que n’a-t-il entrepris pour se faire chemin de notre cœur et l’approcher du sien, ne se rebutant pas de notre misère ! Mais qu’est-ce que l’homme que tu en prennes souci ? Tu abandonnes ton palais céleste pour aller à la recherche de la brebis perdue. Tu te manifestes à elle, et par les impulsions de ta grâce tu l’appelles sans cesse, tu attires son cœur vers toi, afin qu’elle te connaisse de près, t’aime, t’adore. As-tu vraiment besoin d’elle pour être pleinement heureux dans ton paradis ? Non, c’est ta bonté ordinaire qui te pousse vers elle, c’est ton amour qui aime à se répandre et à la conquérir, pour la rendre heureuse de cette même félicité dont tu es rempli. O Jésus, nous sommes un rien laid, et c’est justement pour cela que tu nous cherches : pour nous donner ton être divin, par l’opération et la communication de ta grâce. O Jésus, qui pourra te résister ? Fais que, pauvre comme je suis, je te demande tout ce dont j’ai besoin pour te plaire, qui vienne de toi et te soit agréable. Donne –moi et conserve en moi cette foi vive qui me fasse croire et agir pour ton seul amour. Et ceci est le premier don que je te présente et, uni aux saints mages, prosterné à tes pieds, je confesse sans aucun respect humain devant le monde entier que tu es notre seul et vrai Dieu.
Les mages arrivèrent à Jérusalem et ne trouvèrent aucun signe extérieur de fête, comme ils l’auraient pensé, pour le grand avènement du nouveau roi. L’étoile qui les guidait, quand ils entrèrent dans la ville, disparut à leurs yeux. Leur foi est coulée dans un ciment solide ; ainsi ils n’hésitent pas : fermes dans leur foi, ils demandent des nouvelles du Messie né. Personne ne sait quoi leur dire. Les gens de ce monde, engouffrés dans leurs affaires, vivent dans l’obscurité et dans l’erreur ; ils n’ont nulle pensée quant à leur salut éternel, ils ne sont nullement empressés de savoir qu’il est venu, ce Messie attendu avec des soupirs par les païens, prophétisé et prédit par les prophètes. Alors, les mages, qui suivent l’impulsion de la grâce et de la ferveur, fermes dans l’espérance de trouver celui que le peuple n’a pas voulu reconnaître et a rejeté du milieu de lui, vont vers Hérode. Lui, il doit savoir où est né le vrai roi des Juifs. Mais là aussi c’est la désillusion, car lui non plus ne sait rien. Cachant sa méchanceté et la peur que ce nouveau roi, tant désiré par Jacob et ses descendants, lui conteste son trône, et simulant un sentiment de zèle religieux, il demande à savoir où les prophètes dirent que devait naître le Messie et si le temps prédit par Daniel était déjà achevé. S’en étant assuré, il le révèle aux mages, et leur recommande que, quand ils l’auraient trouvé, ils reviennent ici pour que lui-même puisse aller l’adorer et lui rendre les honneurs qui lui sont dus. Quelle ruse ! Combien d’impiété se cache-t-elle derrière ce zèle feint ! Et quelle foi que celle des mages ! Ceux-ci, ayant appris le lieu où le Messie devait être né, se remettent en route, fermes et convaincus qu’ils découvriraient celui qui, caché, appelle à lui les cœurs qui le cherchent en vérité et dans une charité ardente. A peine sortis de Jérusalem, voici que l’étoile leur apparaît à nouveau et les précède, afin qu’ils ne s’égarent pas en chemin. La foi nous guide, nous aussi ; et nous, à la suite de sa lumière, nous parcourons sûrement le chemin qui conduit à Dieu, à sa patrie, comme les saints mages, sous la garde de l’étoile, symbole de la foi, arrivent au lieu désiré. L’étoile s’arrête au-dessus de la grotte et eux, illuminés par la grâce divine, reconnaissent dans cette masure le palais du roi du ciel nouveau-né. Emus, ils entrent ; mais que leur est-il donné à voir pour qu’ils reconnaissent le roi divin, le Messie ? Quelle certitude est la leur, face à tant de pauvreté, que ce bébé tremblant qu’ils voient dans les bras d’une jeune fille, est leur Dieu ? Qu’est-ce qui le leur révèle, de telle sorte qu’ils s’abîment dans une profonde adoration devant lui ? Qu’ils montrent qu’ils sont venus de loin pour l’adorer et le vénérer, pour apporter en tribut devant lui les honneurs comme au roi des rois, alors qu’aucune cour céleste ou terrestre ne l’entoure ? Mais Jésus les a appelés pour se manifester à eux. Il les attirés à lui pour qu’ils le reconnaissent. L’émotion intérieure les fait se prosterner à terre. Les mouvements internes de la grâce révèlent à leurs âmes que ce tendre nouveau-né est Dieu et homme, qu’il est le vrai Messie. Les battements fréquents et précipités de leurs cœurs leur confirment qu’il est leur Dieu incarné. Ainsi prosternés à terre, ils humilient devant l’Eternel fait enfant, leur dignité royale. Ils le reconnaissent, l’adorent, l’aiment, lui apportent en tribut les honneurs royaux, se placent sous sa domination divine et s’offrent à lui avec tout ce qu’ils ont et qui leur appartient. Ils embrassent avec transport ces petits pieds divins, que sa gracieuse mère leur propose d’embrasser,et, après avoir épanché leurs cœurs enflammés d’amour, ils lui offrent trois présents : l’encens car ils le reconnaissent comme leur Dieu, la myrrhe car il est homme, l’or car il est roi. Avertis ensuite en songe par un ange de s’en retourner par un autre chemin dans leur pays, et ainsi de ne pas donner satisfaction à la méchanceté d’Hérode, ils s’en vont de Bethléem, mais seulement de corps, car ils laissent là leurs cœurs. Eux, brûlants de zèle pour la gloire de Dieu, transformés en apôtres, répandent dans leurs peuples par l’exemple et la parole la bonne odeur de Jésus Christ ; ils proclament les merveilles de Dieu, que leurs yeux ont vues et que leurs cœurs ont goûtées. Ils professent sans respect humain leur foi et l’espérance à venir en cet enfant, qu’il sera le Sauveur. Par ses mérites, ils participeront un jour, avec tous les disciples de l’Evangile, à sa gloire dans la bienheureuse patrie du ciel. L’amour ne souffre pas de retard, et eux, à peine revenus, ne se reposent pas de leurs fatigues, mais font connaître et aimer celui qui, par l’action de la grâce, avait conquis leurs cœurs, les emplissant de cette charité qui aime se répandre, parce que le cœur, dans sa petite masse, ne peut la contenir et aime communiquer ce qui le remplit. O Jésus, avec les saints mages nous t’adorons, avec eux nous t’offrons les trois dons de notre foi te reconnaissant et t’adorant comme notre Dieu humilié par amour pour nous, comme cet homme revêt de la fragile chair pour souffrir et mourir pour nous ; et, mettant notre espérance en tes mérites, nous sommes assurés de parvenir à la gloire éternelle. Par notre charité, nous te reconnaissons souverain d’amour de nos cœurs, priant pour que, dans ta bonté infinie, tu daignes agréer ce que tu nous as toi-même donné. Daigne transformer nos cœurs comme tu as transformé ceux des rois mages et ais encore que nos cœurs, ne pouvant contenir les ardeurs de ta charité, te proclament aux âmes de nos frères afin de les conquérir. Ton règne n’est pas loin et tu nous feras participer à ton triomphe sur terre, puis participer à ton règne au ciel. Fais que, ne pouvant contenir les dons de ta charité divine, nous prêchions par l’exemple et par les œuvres la royauté divine. Prends possession de nos cœurs dans le temps afin de la posséder dans l’éternité ; que jamais nous ne nous retirions de dessous ton sceptre : ni la vie ni la mort ne valent que nous nous séparions de toi. Que notre vie soit une vie qui puise en toi à larges gorgées d’amour, pour se répandre ensuite sur l’humanité ; qu’elle nous fasse mourir à chaque instant, afin de vivre seulement de toi, afin que tu sois répandu en nos cœurs.
Prions
Aujourd'hui, Seigneur, Vous avez révélé Votre Fils unique aux Nations, grâce à l'étoile qui les guidait; daignez nous accorder, à nous qui Vous connaissons déjà par la Foi, d'être conduits jusqu'à la claire vision de Votre splendeur. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Neuvaine aux Saints Rois Mages
Les Saints Rois Mages
S’il est un sujet qui a charmé notre enfance, et qui a été remis en honneur lors des dernières JMJ, c’est bien celui-là. Mais l’Evangile n’est pas un conte et nous fait un devoir de replacer l’épisode dans son contexte général: Jésus est venu chez les siens, pour naître, souffrir et nous racheter. La visite des Mages répond-elle à cette dynamique? Ce sera l’objet de notre méditation en ce mois de janvier où la crèche, dans bien des foyers, montre les Mages adorant le Rédempteur. Qu’en est-il exactement, selon l’Evangile, seul nécessaire, et l’apport accessoire mais éclairant de l’œuvre de Maria Valtorta, dont Pie XII recommanda la lecture, et que l’on ne peut ignorer sérieusement aujourd’hui? Les JMJ ont insisté sur l’adoration, et nous le ferons aussi, mais, c’est avant tout l’Epiphanie, la «manifestation» de Dieu au monde, à travers ces princes de la terre, qui doit primer. Car, s’il est vrai que les Mages ont noué une démarche de recherche, c’est à l’initiative d’une étoile, à l’initiative de Dieu, qui, après la manifestation aux pauvres (devant les bergers), puis aux prêtres (la Présentation au Temple), touche maintenant ceux qui représentent toutes les nations. Dieu vient à la rencontre de tous les hommes, pour les sauver, moyennant quoi, ceux-ci doivent pour le moins, l’adorer. Le récit évangélique, quoique court, demanderait bien des pages d’exposé et de réflexion; nous devrons nous limiter beaucoup.
Les circonstances
L’histoire, correctement reconstituée, nous dit que nous sommes en l’an – 4 (an 749 de Rome). Peu avant l’agonie de la République Latine, la Palestine est alors occupée par les Romains (- 63-60), qui, en – 59, laissent le pouvoir effectif au roi Hérode, dit «le Grand» («Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode…», en décembre – 5). Au moment de la naissance du Christ, la République est morte et l’Empire est enfin en paix, la «pax romana» de l’empereur Auguste (-27 + 14), tandis que Quirinius gouverne le protectorat en son nom. Après la Présentation de Jésus au Temple, ses parents décident de rester encore quelques mois à Bethléem, avant de rentrer à Nazareth, si le Père le veut. Saint Matthieu est le seul à rapporter l’histoire des Mages (II, 1-12), ce qui la met en relief, l’apôtre s’arrêtant à l’essentiel. Juif, publicain, il écrit pour les Juifs auxquels il a à cœur de montrer la messianité et la divinité de l’Enfant-roi. Le passage relaté est donc capital à cet égard.
«Nous avons vu son étoile…» L’appel des Mages
Avant d’approfondir la question, notre légitime curiosité nous presse: qui sont ces personnages, d’où viennent-ils, que représentent-ils? A l’origine, on appelle «mages», des prêtres perses ou des astrologues babyloniens ayant coutume de scruter les astres — si bien visibles dans le ciel d’Orient — pour en lire les présages. Sont-ils des souverains? On pourrait le penser à considérer leur prestige, leur voyage coûteux, la nature des présents offerts. Mais, ce serait oublier que, «Venus d’Orient», dit l’évangéliste — cet orient mythique, terres de tant de religions et de d’empires — ils pouvaient être à la fois des grands-prêtres locaux et des princes d’envergure. En tout cas, l’Evangile montre clairement que l’interrogation suscitée par l’étoile inaccoutumée leur faisait pressentir qu’elle représentait un Dieu au-delà de toutes leurs croyances ou de leur attente. La tradition indique un nombre: trois; leur donne un nom, à partir du 8e siècle: Melchior, Balthasar, Gaspard; Bède le Vénérable les fait venir d’un orient large: l’Europe, l’Asie, l’Afrique (Gaspard serait le Noir). M. Valtorta les voit arriver des Indes, des hauteurs mongoliques et des hautes terres du Nil. Quoi qu’il en soit, le sens est qu’ils représentent l’orbis terrarum, l’universalité, comme Jésus, venu à la rencontre de toute l’humanité. Quelle était cette étoile? Venus de trois horizons différents, ces princes ont l’esprit religieux. Ils sont intrigués par la présence dans le ciel d’un astre inhabituel, exceptionnel par sa taille (comme une «petite lune», précise la voyante), sa brillance, qui fait s’éclipser les étoiles voisines, sa traîne, qui fait penser à une comète, son ardeur: on la dirait vivante, son insistance: elle a un caractère invitatoire. Ils sont littéralement subjugués par son incandescence, et ils y voient un appel à quelque chose, ou à Quelqu’un qui dépasse leur science, leurs convictions. Ils pressentent que cet astre unique représente le vrai Dieu, alors que la terre n’offrait jusqu’ici que des religions polythéistes ne pouvant satisfaire les esprits exigeants. Ces trois princes étaient de ceux-là, et, sans se connaître, n’ont pas hésité à tout quitter pour aller rencontrer ce «Dieu inconnu», comme dira saint Paul, et «rendre hommage», c’est-à-dire adorer, Celui que l’étoile ne pouvait pas ne pas représenter. C’est un appel irrésistible s’adressant à de vrais sages en quête du véritable Sauveur. En effet, à l’époque antérieure, après Alexandre, tant de rois s’étaient faussement présentés en «sôter», sauveurs! Il n’en était résulté que des larmes et du sang. Là, c’est une étoile magnifique, douce, paisible, silencieuse, annonciatrice de joie et de bonheur vrais. On ne peut récuser le fait, quand on considère le caractère si concret de l’Evangile, et, surtout, le symbole de l’étoile. Partis sur des montures imposantes, richement harnachées, avec une suite adéquate, ils voyagent lentement durant des mois, bravant tous les risques, conduits et accompagnés par la grande Espérance; il se réunissent vers la Mer Morte. La langue de la Foi et de l’Amour, leur rencontre inopinée dans le même but, par un miracle de Dieu, les fait se comprendre sans difficulté, et ils finissent leur odyssée de concert. Leur seul moment d’effroi est lorsque l’étoile disparaît au-dessus de Jérusalem. Ils convergent là, d’abord, parce qu’ils recherchent un Dieu qui est aussi un Roi. Et ils savent, en visiteurs étrangers et respectueux, qu’il faut s’adresser au roi local. Les renseignements obtenus, ils retrouvent l’étoile, et «à sa vue, ils furent remplis d’une très grande joie». On les comprend.
«Ils l’adorèrent»
«Entrés dans la maison, ils trouvèrent le petit enfant avec Marie, sa mère; ils tombèrent à genoux et l’adorèrent». Jésus et ses parents ne sont plus dans la grotte. Cela tombe sous le sens. Des Bethléemites compatissants ont recueilli la sainte Famille, errante et dans la pauvreté absolue. Aux Mages aussi s’applique la parole future du Christ: «Ce n’et pas vous qui m’avez choisis, mais c’est Moi». Attirés mystérieusement par Lui, arrivés enfin à destination, ils se prosternent dès leur arrivée devant sa maison d’emprunt, se préparent dans le recueillement, envoient un messager demander l’hospitalité de Joseph, et se présentent, lentement, avec noblesse et déférence, devant le seuil de l’humble demeure. Ils sont magnifiquement vêtus, pour honorer le Dieu fait homme. Reçus par Joseph et Marie, ceux-ci se lèvent à leur arrivée. La Vierge-Mère est drapée dans un simple habit blanc, tenant l’Enfant de quelques mois sur sa poitrine. Eux se prosternent, front contre terre, et, malgré l’invitation de Marie, restent ainsi jusqu’à leur sortie, appuyés ensuite sur leurs talons. C’est dire, à travers tout cela, un respect qui nous interpelle gravement. Eux qui étaient princes, adorent et contemplent en silence, Celui que l’étoile a indiqué, l’étoile qui n’a pas menti, et qui s’est effacée devant le créateur du firmament. Il sont déjà plus que récompensés pour avoir cru au Signe. Ils sont de dignes héritiers d’Abraham, le père des croyants. Après le saint silence, l’aîné des sages explique leur démarche, disant qu’ils avaient vu une nouvelle étoile à la splendeur inusitée, qu’ils avaient interrogé leur science et consulté leurs cartes, trouvant cette réponse: le Messie-Sauveur, sorti des Juifs, était né et qu’il convenait de lui rendre les hommages qui lui sont dus. Et ils étaient partis, chacun à l’insu des autres. Les scribes d’Hérode, d’ailleurs, confirmèrent la vérité, à savoir que la prophétie du prophète Michée devait s’accomplir. «Puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe». Avec ces «détails», que l’évangéliste n’a pas mis par hasard, nous entrons dans le mystère de l’Enfant. Chacun de nous doit comprendre que les trois présents décrits par l’Evangile correspondent à leurs signification et aux paroles correspondantes des Mages. Il ne peut en être autrement. L’or est offert pour le Roi, un roi pauvre et sans assise terrestre, dont la migration en Egypte légitimera l’emploi. L’encens est pour le Dieu. La myrrhe, explique le plus âgé, est destinée au Messie souffrant et rédempteur; il le dit avec la délicatesse qui convient, pour ne point blesser la Vierge-Mère, mais elle comprend que ses dires confirment l’Ecriture et les paroles de Siméon. Ils ne demandent rien, si ce n’est, précise Maria Valtorta: «Qu’à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume». Le bon larron ne dira pas autrement. Marie, dans sa douleur contenue, acquiesce, et ne peut que confier le divin Enfant souriant à chacun des trois illustres adorateurs. Il se manifeste ainsi à eux, et par eux au monde. C’est l’Epiphanie. Leur bonheur est indicible et les récompense de leur long pèlerinage. Sensés et merveilleusement délicats, ils ne s’attardent pas; ils prennent congé de la sainte Famille, se prosternent une dernière fois en quittant la demeure, tandis que Marie tient le petit bras de Jésus comme pour les bénir. Ils enfourchent dromadaire et chameaux, se courbent encore sur l’encolure des bêtes et s’en vont aussi dignement qu’ils sont venus, le cœur rempli de joie.
«Ils repartirent par un autre chemin»
L’épisode est riche d’enseignements. L’attitude d’Israël et d’Hérode est significative d’un refus du salut offert. Jésus, pourtant annoncé et «attendu», est né dans une grotte d’une bourgade plus glaciale par le cœur que la température; un jour, Nazareth le conspuera. Hérode, iduméen et non juif, connaît peu et mal les Ecritures. Une seule chose l’intéresse: ne pas perdre son pouvoir. Il s’apprête au premier holocauste, celui des enfants de Bethléem, innocents et sans défense, prototypes de l’Agneau immolé et icônes de tous les futurs martyrs du Christ. Le tyran meurt peu après. Mais une maison a accueilli l’Errant, après les bergers; deux saints l’ont reconnu au Temple; trois sages l’adorent et résument les prophéties sur lui. Dieu est Un et Trine et se révèle aux trois pouvoirs: celui de la multitude (le sacerdoce royal), de la religion (le sacerdoce ministériel), du pouvoir politique (les responsables des nations). Ce passage d’Evangile, comme en toute la Bible, montre qu’en Orient la Royauté a toujours revêtu une résonance particulière. Mais les Mages ont compris d’instinct que celle du Sauveur n’est pas de ce monde; ils s’inclinent devant le Roi des rois, l’infiniment grand en tant que Dieu, infiniment pauvre en tant qu’homme; humbles, ils ne dédaignent pas de l’adorer. Ils sont venus pour cela. Ils pensent que leurs riches présents ne sont rien à côté de la Richesse par excellence: Dieu: «Il est le Fils unique de Dieu qui s’est dépouillé de sa gloire et qui est venu sur la terre pour mourir sur la Croix; il s’est fait pauvre pour nous révéler la gloire divine» (Jean Paul II). Leur épopée — car c’en est une — montre leur foi extraordinaire, qui a tout enduré pour ne voir le Messie qu’un instant. Leur seul moment de chagrin n’a pas été leur rude chemin, jour et nuit, mais la disparition momentanée de l’étoile, comme si leur espérance pouvait s’effondrer. Ils sont des modèles de foi pour l’humanité entière, face à l’apostasie actuelle: «L’adoration du vrai Dieu est un authentique acte de résistance contre toute forme d’idolâtrie» (J.P. II. id.) . Aujourd’hui, comme au temps des Mages, l’athéisme, le refus de Dieu, les hérésies et les sectes, la magie et la sorcellerie, le matérialisme…, sont autant de dangers pour l’âme et les sociétés. L’histoire des Mages ne s’arrête pas à l’au revoir de Bethléem. En tournant le dos à Hérode, ils le mettent face à lui-même et à ses responsabilités. Le silence de Jésus devant Pilate révèlera une situation analogue. Cet au revoir n’est pas un adieu. Quand Mathieu dit qu’ils partirent par un autre chemin, cela signifie qu’ils ne devront plus être après comme avant. La rencontre avec le Christ implique une conversion, et si l’on est déjà converti, comme semble l’être les Mages, cela incite à la sainteté. Si Pie XII a pu dire à un voyant: «Tu as vu Marie? Tu dois devenir saint!», à plus forte raison quand on a vu le Christ. La rencontre ordonne enfin au témoignage, à l’évangélisation. Transformés par la vue de l’Enfant-Dieu, les Mages ont ensuite proclamé la gloire de Dieu et, comme les bergers de la nuit de Noël, commencé à faire connaître le seul vrai Dieu, donc à évangéliser. Chaque fois que nous rencontrons Jésus, dans la communion, devant le Saint-Sacrement ou dans le prochain, nous «devons prendre un autre chemin », prendre la route de la perfection évangélique. Dans son testament spirituel aux Jeunes, Jean Paul II disait justement: «L’Eglise a besoin de témoins authentiques pour la nouvelle évangélisation… Elle a besoin de saints, les seuls qui peuvent rénover l’humanité, de saints qui recherchent passionnément la vérité». Benoît XVI ajoutera: «La seule révolution, c’est le témoignage, la sainteté». Tel est le legs des Mages. Dans l’ordre de la Providence, si leurs reliques se trouvent à Cologne, sans doute y a t-il là un signe pour notre époque. C’est bien devant leur châsse que pas moins de deux papes demandent à notre époque bouleversée, de se recentrer sur l’unique Christ, de le contempler, l’adorer, vivre de sa Vie, d’en témoigner à tout l’univers. C’est à ce prix que la Chrétienté se sauvera, et l’humanité avec, s’il est vrai que «Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde».
Texte de Bernard Balayn paru dans le Stella Maris n° 421 de janvier 2006
Neuvaine aux Saints Rois Mages
Premier jour
«Car voici, les ténèbres couvrent la terre, et l'obscurité les peuples, mais le Seigneur resplendit sur toi, et sa gloire apparaît sur toi» (Ésaïe 60.2).
O saints Rois Mages qui vous avez vécu continuellement jusqu'à ce que l'étoile de Jacob, vous permette de voir la naissance du vrai Soleil de Justice, obtenez-nous la grâce de vivre toujours dans l'espérance de voir se lever pour nous le jour de la vérité et de la béatitude du paradis.
3 Gloire au Père
Deuxième jour
« Lève les yeux et regarde autour de toi, ils sont tous rassemblés et il arrivent vers toi » :tous, ils se rassemblent, ils arrivent vers toi. » (Isaïe 60.4).
O sainte Rois mages, qui dès que vous avez vu briller miraculeusement l'étoile, avez abandonné votre pays pour aller à la recherche du nouveau-né roi des Juifs, obtenez-nous la grâce de répondre rapidement que vous aux inspirations de Dieu.
3 Gloire au Père
Troisième Jour
« Tes fils arrivent de loin, et tes filles sont portées sur les bras. » (Isaïe 60.4)
O Saints Rois Mages qui n'avez pas craint la rigueurs des saisons, l'inconfort du voyage pour trouver le Messie à peine né, obtenez-nous la grâce de ne jamais effrayer des difficultés que nous pourrons rencontrer sur les voies du Salut.
3 Gloire au Père
Quatrième Jour
« Les Nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de Ton aurore. » (Isaïe 60:3)
O Saints Rois Mages qui, abandonnés par l'étoile dans la ville de Jérusalem, avez humblement cherché toute personnes pouvant vous renseigner sur l'endroit ou se trouvait Celui qui était l'objet de vos recherches, obtenez-nous du Seigneur la grâce que de pouvoir, quand nous rencontrons des doutes, et des incertitudes, de toujours avoir recours à Lui avec confiance.
3 Gloire au Père
Cinquième Jour
« Alors tu verras, tu seras radieuse et ton coeur frémira et se dilatera. » (Isaïe 60.5)
O Saints Rois Mages, qui avez été consolé par le retour de l'étoile, votre guide, obtenez-nous du Seigneur la grâce qu'en restant fidèles à Dieu face en toutes les épreuves que nous pourrons rencontrer, nous méritions d'être consolés dans cette vie et sauvés dans l'éternité.
3 Gloire au Père
Sixième Jour
« Les trésors d'au-delà des mers afflueront vers toi avec les richesses des nations. » (Isaïe 60.5)
O Saints Mages, qui, après être entrés rempli de Foi dans l'étable de Bethléem, vous êtes prosterné en adoration devant l'Enfant Jésus, ne regardant pas sa pauvreté et sa faiblesse, obtenez-nous du Seigneur la grâce de toujours raviver notre foi quand nous entrons dans sa maison, afin que nous puissions nous présenter à Dieu avec le respect qui dû à la grandeur de sa Majesté.
3 Gloire au Père
Septième Jour
« Des foules de chameaux t'envahiront, des dromadaires de Madiane et d'Épha. Tous les gens de Saba viendront,apportant l'or et l'encens et proclamant les louanges du Seigneur. » (Isaïe 60.6)
O Saint Mages, qui, en offrant à Jésus Christ l'or, l'encens et la myrrhe, l'avez reconnu comme votre Roi et votre Dieu fait homme, obtenez-nous du Seigneur la grâce de ne nous pas nous présenter les mains vides devant Lui, afin de pouvoir lui offrir l'or de la charité, l'encens de la prière et la myrrhe, afin que nous puissions dignement l'adorer.
3 Gloire au Père
Huitième Jour
« La nation et le royaume qui ne te servent pas périront, et les nations seront exterminées. » (Isaïe 60,12)
O Saints Mages, qui avez avertis en songe par l'ange du Seigneur de ne pas retourner auprès d'Hérode et qui êtes repartis dans votre pays par une autre route, obtenez-nous du Seigneur la grâce que, après s'être nous réconcilié avec Lui dans les Saints Sacrements nous vivons loin de tout ce qui pourrait être pour nous occasion de pécher.
3 Gloire au Père
Neuvième Jour
« Debout, Jérusalem! Resplendis: elle est venue, ta lumière,et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi. » (Isaïe 60.1)
O Saints Mages, qui, attirés d'y pays lointain vers Bethléem par la splendeur de l'étoile, guides par la Fois; soyez un symbole et un modèle pour tous les hommes, afin qu'ils choisissent toujours la lumière de Christ et renoncent aux illusions de ce monde, aux plaisirs de la chair, aux tentation du démon afin de pouvoir, ainsi, mériter de contempler Dieu dans la Béatitude du Ciel.
3 Gloire au Père
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