Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Trente-et-unième jour
31 juillet
Les Reliques
Prélude : Transportons-nous auprès du tombeau qui garde les restes sacrés de sainte Madeleine, pour les vénérer et les baiser avec amour.
Méditation
Après la mort de Madeleine, dit Raban-Maur, l’Évêque Maximin embauma avec des parfums précieux son corps vénérable, le plaça dans un superbe mausolée, et fit élever au lieu où ces restes sacrés avaient été déposés, une basilique d'une magnifique architecture. Sur son tombeau de marbre blanc, on voit gravées, d'un côté les circonstances de sa conversion chez Simon le Pharisien, de l'autre les pieux devoirs qu'elle rendit au Sauveur pour sa sépulture.
« Le corps de la bienheureuse Marie-Madeleine, ajoute le Bréviaire marseillais, dérobé aux incursions des barbares, était depuis longtemps demeuré caché, lorsque, l'an 1281, un synode fut tenu à Saint Maximin, pour en faire la recherche ; il fut convoqué par le zèle et la piété du prince Charles d'Anjou, sous la présidence de Guillaume Lelong, cardinal de la sainte Eglise romaine, et chancelier du royaume. Quatre archevêques, cinq évêques, dix abbés, un grand nombre de docteurs en théologie et d'hommes religieux y assistèrent : après avoir, selon les formes prescrites, examiné et discuté les preuves, les écrits et les monuments relatifs à cette affaire, le synode décréta solennellement que les reliques retrouvées étaient les restes véritables et authentiques de sainte Madeleine. Boniface VIII confirma ce décret, qui fut reçu avec une grande dévotion par tous les fidèles.
Ainsi Madeleine, qui autrefois avait cherché avec tant d'ardeur le corps de son Sauveur après sa résurrection, eut la gloire que son corps qui, après sa mort, avait été perdu, fut recherché avec sollicitude.
Toute la Provence se réjouit de l'invention de ce corps, qui avait été victime de la pénitence, ayant plus vécu de la vie du Sauveur qu'elle aimait, que par le souffle de sa propre existence. Le Christ nous a rendu ce corps et a comblé de gloire le deuil de son sépulcre, pour que nous y courions à l'odeur des parfums de Madeleine, et qu'en retrouvant le corps de la Pénitente, nous recevions aussi son esprit de pénitence. Il ne sert de rien en effet de célébrer l'invention de Madeleine, si, en même temps, nous n'imitons pas sa contrition.
Réjouissons-nous, puisque Madeleine est retrouvée, et retrouvons-nous dans la véritable voie, hors de laquelle le péché nous avait perdus, et, en célébrant cette solennité, n'omettons pas d'en recueillir les fruits.
La voilà donc retrouvée, la perle des reliques ; examinons de plus près le chef de la bienheureuse Madeleine, il est encore composé de tous ses os, et il inspire la pénitence. D'habitude les corps morts inspirent l'horreur, celui-ci fait naître, d'une façon admirable, l'amour et la vénération ; en effet, le plus grand miracle resplendit sur cette tête : il semble que Madeleine ait dit à la mort ce que le Christ dit autrefois à Madeleine : « Ne me touchez pas ». La mort n'a pas osé atteindre cette partie du corps, que le Sauveur consacra avec ses doigts, et qui parait encore retenir le souffle de vie ».
C'est auprès des saintes reliques de Madeleine que nous terminerons la méditation de ses vertus et de ses gloires. En échange du bonheur avec lequel nous avons contemplé, durant tout ce mois, les gloires de sa pénitence et de son amour, demandons-lui de nous inspirer le désir d'imiter ses vertus héroïques et de transformer notre âme par la mortification d'une vie pénitente.
Ô sainte amante de Jésus, donnez-nous un peu de cet amour qui a faite si grande devant Dieu, devant les anges et devant les hommes.
Résolution : Faire, au moins en esprit, le pèlerinage de la sainte Baume.
Bouquet spirituel : « Partout où l'Evangile sera prêché, on racontera d'elle, à sa gloire, ce qu'elle a fait ». (Mc 14, 9).
Fin du Mois de Sainte Marie Madeleine
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A suivre : Mois de Sainte Philomène
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Le Mois de Sainte Marie Madeleine
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Trentième jour
30 Juillet
La Mort
Prélude : Marie-Madeleine est à genoux, en extase, défaillant sous la violence de l'amour. Les Anges s'approchent pour recevoir son âme.
Méditation
« Enfin, dit le plus ancien biographe de notre sainte, l'heure approchait où la sainte âme de Madeleine devait être affranchie de sa mortelle enveloppe, l'heure où elle allait pénétrer dans les tabernacles éternels à la porte desquels elle frappait depuis si longtemps, l'heure où il lui serait donné de se réunir esprit à esprit, cœur à cœur, et pour toujours, à son Seigneur et Sauveur. Le Fils de Dieu lui apparut, et elle vit le Désiré de son âme, Jésus-Christ en personne, environné d'une multitude d’Anges, qui, dans sa miséricorde, l'appelait à lui et la conviait à la gloire du céleste royaume. « Venez, ma bien-aimée, et je vous placerai sur mon trône, car le roi, beau entre tous les enfants des hommes, est épris de votre beauté ; et Celui qui a reçu de votre piété généreuse, lorsqu'il était sur la terre, ce que réclamaient les besoins de son corps, veut que vous receviez maintenant en retour, de sa divine munificence, dans la société de ses Anges et pour toute l'éternité, les joies et les triomphes de la vie céleste ».
Mais elle, trouvant que la réunion au divin Bien-Aimé tardait trop, soupirait, disant : « Hélas ! que mon exil est prolongé ! Voilà bien des années que j'habite parmi les tristes enfants de Cédar. Il y a longtemps que mon âme est en ce monde comme en un lieu de bannissement... Qui me donnera des ailes comme à la colombe, pour voler vers mon Dieu et y trouver mon repos ?... Comme le cerf altéré soupire après les sources d'eau vive, mon âme, blessée des flèches de votre amour, soupire après vous, ô mon Dieu !... Tirez mon âme de la prison de ce corps, afin que je bénisse votre saint nom. Les justes attendent que vous placiez sur ma tête la couronne de votre justice ».
Ainsi soupirait Madeleine, empruntant les paroles sacrées du royal psalmiste. Son âme se détachait ainsi peu à peu des liens du corps. Oh ! combien cette captivité lui pesait ! Ce corps, qu'elle avait tant flatté autrefois, comme il lui était maintenant à charge ! Tant que le Christ vivait, elle pouvait employer ses sens à l'adoration et au service du Maître : ses yeux contemplaient avec amour l'humanité adorable du Sauveur, ses oreilles entendaient avec délices les harmonies qui tombaient des lèvres divines de Jésus, ses lèvres se collaient avec transport sur ses pieds sacrés, ses mains s'employaient à ce service que les Anges envient. Mais aujourd'hui, il n'est plus là ! Elle ne l'entend plus, elle ne le voit plus, elle ne peut plus le servir dans sa maison.
Comme elle a été longue l'attente ! trente ans, son divin Bien-Aimé l'a tenue loin de sa présence sensible, afin d'épurer son amour et d'accroître ses mérites. Oui, Ô sainte amante de Jésus, c'est votre doux Maître qui l'a dit : « Bienheureux ceux qui ont cru sans voir ! » Longtemps, vous avez vu des yeux de votre corps l'objet de votre amour, maintenant il vous faut croire et aimer sans voir, et, dans ce supplice de tous les jours, mériter la béatitude qu'il vous réserve.
Une dernière fois, Maximin, l’Évêque, l'ami, le guide de Madeleine, vient d'Aix sur l'ordre qu'il en a reçu du ciel. Il arrive là où la sainte martyre de l'amour divin l'attend ; il célèbre une dernière fois les saints mystères pour elle, et lui présente l'hostie.
Avec quel élan Madeleine se précipite vers l'Eucharistie. L'Eucharistie, c'est Jésus sous des voiles, et les voiles tombent !
À peine l'hostie sainte s'est-elle reposée dans le sanctuaire de son cœur, que, sous l'effort de l'amour, Marie-Madeleine expire. Ô bienheureuse mort ! Ô doux martyre !
Résolution : Demander souvent à Dieu la grâce d'une bonne mort, par l'intercession de sainte Marie-Madeleine.
Bouquet spirituel : « La part que Madeleine a choisie, ne lui sera point enlevée ». (Lc. 10, 42).
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Vingt-neuvième jour
29 juillet
La Sainte Baume
Prélude : Contempler Marie-Madeleine au désert, abîmée dans la ferveur de ses oraisons continuelles.
Méditation
« Marseille, dit Lacordaire, cet éloquent historien de la sainte qui a rétabli les frères prêcheurs à leur poste d'honneur auprès du tombeau de Madeleine, Marseille n'était pas le lieu prédestiné où Jésus-Christ attendait son ancienne et fidèle amie pour la faire jouir de cette part qu'elle avait préférée et que nul ne devait lui ravir », selon qu'il l'avait solennellement promis. Cette part, c'était la contemplation dans une solitude. La solitude existait. Dieu, qui a tout créé en vue de l'avenir, et qui n'a pas dessiné un rivage, élevé une montagne, arrosé une vallée et creusé une mer, sans savoir pour quel peuple ou quelles âmes il travaillait ; Dieu, dans la création, avait pensé à Marie-Madeleine, et lui avait fait, en un point de la terre, un asile exprès.
Au centre de roches hautes et alignées qui ressemblent à un rideau de pierre, dit ailleurs Lacordaire, l'œil découvre une habitation qui y est comme suspendue, et à ses pieds une foret dont la nouveauté le saisit. Ce n'est plus le pin maigre et odorant de la Provence, ni le chêne-vert, ni rien des ombrages que le voyageur a rencontrés sur sa route ; on dirait que, par un prodige inexplicable, le nord a jeté là toute la magnificence de sa végétation. C'est le sol et le ciel du midi avec les futaies de l'Angleterre. Tout proche, à deux pas, sur les flancs de la montagne, on retrouve la nature vraie du pays ; ce point-là seul fait exception. Et si l'on y pénètre, la forêt vous couvre aussitôt de toute sa majesté, semblable en ses profondeurs, en ses voiles et en ses silences, à ces bois sacrés que la hache des anciens ne profanait jamais. Là aussi, les siècles seuls ont accès ; seuls, ils ont exercé le droit d'abattre les vieux troncs et d'en rajeunir la sève ; seuls, ils ont régné et règnent encore, instruments d'un respect qui vient de plus haut qu'eux, et qui ajoute au saisissement du regard celui de la pensée.
Une grâce attira en cet endroit Marie-Madeleine, la même grâce qui l'avait élue pécheresse, conduite aux pieds de la croix, et rendue, aux portes de la mort, la première spectatrice de la résurrection du Fils de Dieu. Elle y vint comme elle était allée à Jésus-Christ, par la même lumière et le même mouvement.
Là, séparée des hommes qui avaient crucifié son Sauveur et le Sauveur du monde, elle n'avait plus qu'une pensée, celle de revoir l'ami divin qu'elle avait perdu. Car l'éloignement ni la mort ne rompent l'amour véritable ; il creuse l'âme d'autant plus qu'il est privé d'épanchement au dehors. Et si l'on a vu des vies se flétrir sur le tombeau d'un fils ou d'une épouse, que devrait-ce être de Marie-Madeleine, qui avait tenu les pieds du Fils de Dieu, et qui l'avait aimé par-dessus toute amitié de la nature et toute onction de la grâce ? Aussi, je ne m'étonne pas, quand la tradition me raconte que chaque jour, et sept fois par jour, elle était enlevée de sa grotte au sommet du rocher qui la couvre, pour entendre là ce que saint Paul déclare avoir entendu sans pouvoir l'exprimer.
Saints ravissements ! l'homme étranger à Dieu et à son Christ ne vous comprend pas. Attaché à la terre de tout le poids du péché, il ne sait pas ce que Dieu a d'empire sur une âme sainte, et ce qu'une âme sainte a d'empire sur son corps. Il croit à l'attraction des mondes, mais il ne croit pas à l'attraction de Dieu. Laissons- lui cette science qui flatte son orgueil, et pour nous, simples fils de l'Evangile, qui avons vu notre Dieu mourir par amour et retourner au ciel par le même amour, sachons que c'est là notre route, notre espérance, notre avenir éternel, et rendons grâces à Dieu qui nous a donné dans nos saints, ici- bas mème, des exemples de l'extase où nous jettera sa vision.
La Sainte Baume a été le Tabor de sainte Marie-Madeleine. Plus heureuse que saint Pierre, qui disait au Seigneur le jour de sa transfiguration : « Il nous est bon d'être ici, faisons-y trois tentes », Madeleine a eu cette tente, refusée au prince des Apôtres. Elle y a vécu solitaire, entre les pénitences de la grotte et les ravissements de la hauteur. Rien n'est changé là, non plus qu'au Tabor. La foi, respectueuse adoratrice de tous les grands souvenirs, habite encore les deux montagnes, et, de leur faite immaculé, elle regarde en haut le Dieu qui les visita.
Trente ans, Dieu donna ce spectacle à ses Anges pour en laisser le souvenir à tous les siècles. Trente ans, Marie-Madeleine passa de la pénitence à la gloire et de la gloire à la pénitence, réunissant dans cette alternative la double vie qu'elle avait eue, celle de pécheresse et celle d'amie de Jésus ».
Résolution : S'imposer chaque jour quelques moments de vie solitaire et pénitente.
Bouquet spirituel : « Marie a choisi la meilleure part ». (Lc 10, 42)
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Vingt-huitième jour
28 Juillet
À Marseille
Prélude : Sur l'une des places de la riche cité phocéenne, à l'endroit que la tradition montre encore, Marie-Madeleine prêche la divinité du Christ et la vraie religion.
Méditation
Cornélius à Lapide, dans son commentaire sur saint Luc, après avoir observé qu'au Cénacle, « la première en ferveur et en oraison, et pour ainsi dire le porte-enseigne, était Marie-Madeleine », ajoute : « Les saintes femmes reçurent aussi le don des langues, surtout Madeleine ; car elle aussi fut apôtre, et comme telle évangélisa et convertit les habitants de Marseille, ainsi que le portent les annales de sa vie ».
Sur quoi, un vénérable auteur marseillais, qui a très bien écrit de Marie-Madeleine, se livre aux réflexions suivantes : « Je le sais, tous ceux qui parlent de cet Apostolat ne sont pas d'accord touchant certaines circonstances de détails qui importent peu à la certitude du fait considéré en lui-même. Mais ces variantes concourent toutes à établir comme certain et indubitable l'apostolat de Marie-Madeleine dans les Gaules. Que cette femme illustre ait voulu suivre une colonne de disciples destinés à évangéliser nos provinces, ou qu'elle se soit vue obligée à fuir la Judée, à s'exposer aux dangers d'une longue navigation, jetée par les Juifs sur une barque, sans voile, sans gouvernail et sans via- tique, toujours est-il qu'on la reçut avec plusieurs autres, et notamment avec Lazare, Marthe, Maximin et Marcelle, sur les côtes de la Provence, à l'endroit où le Rhône précipite ses flots dans le sein de la Méditerranée. On peut même dire que ces deux manières de raconter le fait du voyage ne sont pas en opposition formelle l'une avec l'autre ; car il a pu être décidé dans le conseil des Apôtres et des Disciples que Madeleine suivrait dans les Gaules les hommes destinés à porter la foi aux Gentils, et néanmoins les Juifs ont pu donner un libre cours à leur fureur en agissant comme l'affirme la liturgie romaine, Dieu se servant de la malice des hommes et de leur haine du nom chrétien, pour faciliter aux missionnaires de Jésus-Christ leur arrivée au milieu d’un peuple, jusque-là plongé dans la plus profonde nuit de l'erreur.
Quoi qu'il en soit du mode voulu par la Providence pour l'exécution d'un plan digne de la miséricorde divine, aujourd'hui il est impossible à un homme qui a pris la peine d'examiner sérieusement cette question de nier l'arrivée de la pieuse colonie sur les côtes voisines d'Arles et de Marseille, de nier par conséquent l'Apostolat de Madeleine dans la Provence.
Maintenant, je me représente la fidèle amie de Jésus en face de ces peuples abrutis par les superstitions les plus révoltantes. Elle commence à parler du Sauveur ; ses paroles sont toutes de feu, son langage, qui est celui de la conviction et de l'amour, remue les cœurs et fait bientôt couler des larmes. Madeleine prêche, elle annonce, elle atteste ce qu'elle a vu de ses yeux, ce qu'elle a touché de ses mains, ce qu'elle a entendu de ses oreilles. Écoutez-la raconter l'histoire de ses larmes répandues sur les pieds sacrés du Sauveur, de ses baisers dont elle a couvert ces mêmes pieds, du parfum dont elle les a enveloppés. Un témoin qui peut ainsi se mettre en scène, et dont le langage a toute la naïveté, toute la simplicité, tout le naturel de la conviction parfaite et de l'amour ardent, ce témoin ne peut manquer de produire une impression salutaire sur les âmes auxquelles elle s'adresse.
L'apostolat de Madeleine fut par excellence l'apostolat de l'amour. L'amour n'est-il pas toujours et nécessairement apôtre ? Là où il se trouve, nous dit saint Grégoire Pape, il opère de grandes choses ; s'il n'opère pas ces grandes choses, ajoute cet illustre docteur, ne l'appelez pas amour.
Il n'est donc pas étonnant que l'Apostolat de Madeleine soit devenu célèbre par les fruits merveilleux qu'il produisit sur les cours des infidèles. La Provence en a conservé le précieux souvenir ; Marseille paraît surtout, d'après les monuments les plus remarquables, avoir été le théâtre du zèle de sainte Madeleine. Une antique chapelle qui s'élevait sur une place, non loin de l'ancienne Cathédrale, et appelée « la prédication de Marie-Madeleine », l’église souterraine de Saint-Victor, la grotte des Aygaldes, tels sont les antiques témoins vénérés par nos pères, et salués comme les trois sanctuaires honorés par la présence de l'illustre amie de Jésus ».
Résolution : Travailler, directement ou indirectement, à l'établissement et à l'extension du règne de Jésus dans les âmes.
Bouquet spirituel : « Va trouver mes frères et parle-leur ». (Jn. 20, 17).
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Vingt-septième jour
27 juillet
Le Cénacle
Prélude : Se représenter vivement la grande sainte, à genoux, abîmée dans l'oraison, attendant la venue de l'Esprit Saint.
Méditation
« Quand ils furent rentrés dans Jérusalem, dit saint Luc, ils montèrent dans le Cénacle où demeuraient Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, et Simon le Zélote, et Jude, frère de Jacques. Et tous persévéraient unanimement dans la prière, avec les femmes, avec Marie, Mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. Et ils étaient toujours dans le Temple, louant et bénissant Dieu ».
« Il est aisé, dit le père Valuy, d'imaginer les réflexions auxquelles ils se livraient. Marie, Mère de Jésus, n'avait qu'à rentrer dans son cœur pour y trouver vives et présentes les faveurs dont elle avait été comblée, les scènes auxquelles elle avait été mêlée, les instructions publiques et particulières, tombées des lèvres de son divin Fils.
Les Apôtres rappelaient à leur souvenir, avec les oracles et les détails de la vie de Jésus, ce qu'il leur avait dit touchant la prédication de son Evangile, les persécutions qui les attendaient et la récompense promise à leur fidélité. Pour Madeleine, elle avait renfermé dans son cœur, comme une abeille intelligente dans sa ruche, toutes les grâces qu'elle avait reçues, afin que savourant, au besoin, ce miel aussi exquis qu'abondant, elle pût s’exciter à la reconnaissance et à l'amour.
Tantôt, c'étaient les trois regards de Jésus sur elle qui faisaient l'objet de ses méditations : le premier, à Magdala, lorsque sa parole l'atteignit dans la foule, la transperça d'un trait vainqueur, et, en chassant les sept vices ou démons dont elle était possédée, la remplit d'autant de vertus parfaites ; le second, du haut de sa croix, quand il la vit à ses pieds, tenant compagnie à la Mère désolée et au Fils expirant dans les tortures ; le troisième, au sépulcre, lorsqu'il l'appela par son nom, Marie, et qu'en un clin d'œil il la fit passer de la douleur la plus profonde à la joie la plus vive.
Tantôt, c'était la bonté avec laquelle Jésus avait daigné accepter ses biens et ses parfums, qu'elle repassait dans son esprit. Et sans doute elle s'imaginait que, de même qu'elle conservait sur la terre quelques gouttes du sang de Jésus mêlées à ses cheveux, Jésus avait emporté dans le ciel, mêlées aux siens, quelques gouttes de son parfum, pour le faire respirer, transformé et divinisé, à toute la cour céleste, pour le lui faire respirer éternellement à elle-même dans la vie glorieuse.
Tantôt, c'étaient les grâces singulières dont Jésus l'avait gratifiée : cette pureté céleste, angélique, divine, émanée de la pureté même de Jésus, que le ciel désormais admire, que la terre révère et que l'enfer ne voit qu'avec horreur ; cette humilité qui permettait à Jésus de louer publiquement, en toute occasion, sa servante, sans craindre le moindre accès de la vanité ; cet amour, qui n'a plus rien d'humain ni de terrestre, que Jésus semble avoir puisé au plus intime de son cœur, pour le verser dans un cœur que lui-même a épuré et sanctifié ; cet apostolat exceptionnel par lequel Jésus, à peine sorti du tombeau, la chargea de porter aux Apôtres l'annonce de sa résurrection déjà accomplie et celle de son ascension future.
Pouvait-elle oublier ses entretiens avec Jésus, quand se elle se tenait à ses pieds à Béthanie, la vie rendue à Lazare son bien-aimé frère, l'étroite amitié dont l'honorait la Mère de son Dieu ? »
À ces méditations se mêlait la prière, cette prière persévérante et unanime dont parle l’Evangéliste, à laquelle Madeleine prêtait les tendres ardeurs de son âme, si puissante sur le cœur de son divin Ami.
Tant de supplications touchèrent le ciel, et, suivant qu'il leur avait été prédit, le cinquantième jour après la Résurrection, le dixième après l'Ascension, le jour même de la Pentecôte, sur les neuf heures du matin, lorsqu'ils étaient tous assemblés au même lieu, tout-à-coup un grand bruit se fit entendre du ciel, tel que celui d'un vent impétueux, et toute la maison qu'ils habitaient en fut remplie ; et ils virent comme des langues de feu séparées, qui se placèrent sur la tête de chacun d'eux. Aussitôt, ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l'Esprit Saint mettait les paroles dans leur bouche.
Résolution : Invoquer souvent l'assistance et l'inspiration du Saint Esprit, en union avec Marie-Madeleine.
Bouquet spirituel : « Ils montèrent au Cénacle, avec les saintes femmes ». (Ac. 1, 14).
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Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Vingt-sixième jour
26 juillet
Les adieux à Béthanie
Prélude : Jésus est debout. Madeleine, à genoux devant lui, le regarde avec amour, le visage baigné de larmes.
Méditation
Le jeudi qui était le quarantième jour après sa résurrection glorieuse, Jésus voulut prendre un dernier repas avec ses Apôtres. Puis, dans la matinée, il se leva avec eux et prit le chemin vers la montagne de son Ascension. Or, nous dit saint Luc, il les conduisit d'abord à Béthanie.
Cette parole de l’Evangéliste n'a point été écrite sans mystère. Il faut la peser et la faire ressortir dans la vie de Madeleine. Les plus célèbres commentateurs y ont vu un des plus beaux témoignages et comme le couronnement de l'amitié de Jésus pour Madeleine, Marthe et Lazare. « II voulait, disent-ils, leur faire ses adieux, les rendre témoins de son triomphe, les inviter à son admirable Ascension, et un moment les faire participer à sa gloire ».
C'étaient ses hôtes, ses amis, dit avec une touchante vérité le plus récent et l'un des plus pieux historiens de sainte Madeleine, les hôtes, les amis de sa sainte Mère et des saintes femmes qui le suivaient et l'assistaient; les hôtes, les amis de ses Apôtres et de ses Disciples, c'est-à-dire de tout ce qu'il avait de plus cher au monde, ou plutôt de toute son Eglise, à peu près renfermée dans ce petit troupeau. Le voyageur, accueilli avec bienveillance au milieu de sa course, ne se retire pas sans avoir pris congé de son hôte. L'ami ne part pas pour un lointain voyage sans avertir son ami. Et si ce voyageur, cet ami, après avoir été accueilli et assisté, quand tout le monde l'abandonnait, est tout à coup élevé à la dignité de roi et de triomphateur, n'invitera t-il pas ses hôtes et ses amis à la cérémonie de son couronnement et de son investiture ?
Le voilà donc au bourg de Béthanie, ajoute notre pieux hagiographe ; c'est là qu il a passé tant de jours et tant de nuits, tant d'heures, depuis l'inauguration de son apostolat ; là qu'il a voulu opérer le miracle de ses miracles, en ressuscitant Lazare ; là qu'il a accepté d’être embaumé par avance pour le jour de sa sépulture ; là qu'il s'est abrité la dernière semaine de sa vie mortelle sur la terre. Il partit de Béthanie le dimanche pour faire son entrée triomphante à Jérusalem ; le lundi, pour maudire et faire sécher le figuier stérile ; le mardi et le mercredi, pour confondre les Pharisiens par mille paraboles dirigées contre eux ; le jeudi, pour célébrer la Pâque, instituer l'Eucharistie et subir sa douloureuse Passion. C'est dans ce lieu fortuné et béni qu'il a répandu des larmes si précieuses, prononcé des discours si attendrissants, que la terre ignore, mais que le Ciel garde et conserve pour les révéler un jour. Jésus voit le tombeau de Lazare ressuscité, la maison de Simon le Lépreux à jamais illustre, le château de Marthe et de Madeleine où sa divine Mère l'attend au milieu des Saintes Femmes. Tous les habitants viennent à sa rencontre comme autrefois ceux de Jérusalem ; mais aujourd'hui plus de pleurs versés, plus de voix discordantes, plus de trahisons à redouter ; c'est dans la Jérusalem céleste, la cité de l'éternelle paix, qu'il va entrer. Tout est prêt pour le départ : Lazare, Marthe et Madeleine lui ont présenté sa Mère. Il se dirige vers le mont des Oliviers : autour de lui se presse la troupe fidèle.
Tout émue et touchée de la douceur de son amour maternel, dit saint Bonaventure, au moment du départ de son fils, sa Mère dut pencher sur lui sa tête et se reposer sur son sein. Et le Seigneur la consolait, ainsi que Madeleine et les Disciples, en disant. « Je ne vous laisserai point orphelins ; je vais et je reviens à vous, et je serai toujours avec vous ». Alors, il embrassa tendrement sa Mère et lui dit adieu, et sa Mère le pressa tendrement entre ses bras. Les Disciples, et Madeleine, et tous les autres se prosternèrent, et, les larmes aux yeux, embrassèrent ses pieds.
Les Anges considéraient, à côté de leur Reine Madeleine, l'Apôtre des Apôtres. Ici, comme partout et toujours, sa part, qui était la meilleure, fut aux pieds de son Maître ; et parce qu'il était mort en quelque façon entre ses bras qui lui servaient d'autel sur la croix, et qu'il s'échappa, pour ainsi dire, de ses bras encore, au sépulcre, lorsqu'elle cherchait à le retenir, ainsi voulut-elle que ces mêmes bras fussent comme son escabeau et son dernier échelon pour quitter la terre et mon. ter aux cieux. Cette meilleure part ne lui fut point ôtée, et les Anges en s'entre regardant purent dire : « Voilà l'amie des pieds du Sauveur, celle qui vient après notre Reine, dont le retour autrefois a causé parmi nous tant de joie... » Et ils admiraient cette sainte familiarité d'une pécheresse convertie envers Celui qu'ils n'adoraient qu'en tremblant, et ils lui portaient ineffablement envie.
Enfin, tous les mystères étant accomplis, le quarantième jour après sa résurrection, le jeudi, à midi, le Seigneur Jésus, ayant levé les mains, leur donna sa bénédiction, et, en les bénissant, il se sépara d'eux.
Résolution : Regarder souvent le ciel, pour s'encourager à poursuivre les voies difficiles de l'exil.
Bouquet spirituel : « Voulant monter au ciel, Jésus les conduisit à Béthanie ». (Luc 24, 50).
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Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Vingt-cinquième jour
25 juillet
Les quarante jours
Prélude : Marie-Madeleine attend auprès de la sainte Vierge qu'il plaise à Jésus de les favoriser d'une de ses apparitions.
Méditation
Quelle pensez-vous que dut être la vie de Madeleine durant ces quarante jours qui s'écoulèrent entre la scène du Sépulcre et l'entrée de Jésus au ciel !
Il est vraisemblable, dit saint Bonaventure, que le très doux Seigneur visitait souvent sa Mère, ses disciples et Madeleine, sa fille chérie, les réconfortant et les réjouissant, eux qui avaient été si contristés et si épouvantés de sa Passion…
N'oubliez pas, continue le saint docteur, n'oubliez pas Madeleine, l'élève chérie, l'Apôtre des Apôtres. Voyez comme, selon sa coutume, elle s'assied aux pieds de son Maître, écoute avidement ses paroles, et, si elle le peut, le sert avec joie et de tout son cœur. Qu'elle était grande alors, cette pauvre petite maison, et qu'il était délicieux d'y habiter !... Mais, le Seigneur restait peu de temps avec eux. Sans doute, ils le forcèrent à rester plus long- temps, le suppliant de ne pas s'éloigner si vite. Ne pensez-vous pas que Madeleine, assise à ses pieds, le retenait par sa robe, avec une respectueuse témérité, de peur qu'il ne s'éloignât ? Le Seigneur était revêtu de vêtements d'une blancheur éclatante, des vêtements de sa gloire. Et Madeleine le retenait, non par présomption, mais avec une sainte confiance, elle, si aimante et si aimée ; et elle ne déplaisait pas à son Maître. Car le Seigneur veut être retenu, comme il apparaît par l'exemple des deux disciples d'Emmaüs. Enfin Jésus, saluant respectueusement sa mère et ayant reçu congé d'elle, les bénissait tous et se retirait. Et eux, se prosternant, le suppliaient de revenir bientôt.
Le Seigneur Jésus, dit encore saint Bonaventure, s'arrête quelque temps avec sa Mère et ses disciples, leur parlant du royaume de Dieu ; ils écoutent en grande joie ses célestes paroles ; ils considèrent son visage plein de beauté et d'allégresse. Regardez-les placés tous à l'entour de lui, Notre Dame plus près et plus familièrement, et Madeleine toujours à ses pieds ».
Qui dira les doux entretiens de Jésus et de Madeleine durant ces apparitions ? Quelles étaient les demandes de l'élève et les réponses du Maître ? Sans doute, Madeleine recevra le Saint Esprit le jour de la Pentecôte. Mais, Jésus tient à déposer dans son âme les vérités célestes dont le divin Esprit lui donnera bientôt l'intelligence. Il y tient d'autant plus que Madeleine, solitaire au désert pendant le reste de sa vie, allait être à peu près privée de out secours spirituel, et n'aurait presque, pour se diriger, que les conseils et les enseignements reçus de son aimable Maître. Dès lors, il inspirait à Madeleine une avidité toujours croissante pour sa parole ; il en faisait pénétrer jusqu'au fond de son âme les douces insinuations ; il la formait, comme autrefois sa mère, à conserver et développer par une méditation assidue la divine semence. Parlez, ô Maître, parlez, votre servante écoute, parlez encore, parlez toujours !
L'Evangéliste a noté les reproches que Jésus fit à ses Apôtres de leur incrédulité, quand ils avaient traité de visionnaire celle qu'il leur envoya comme messagère de sa résurrection. Jusqu'à son dernier jour sur la terre, le Sauveur tient à se montrer l'ami, le défenseur, l'avocat de la pécheresse convertie. C'est la quatrième fois en effet qu'il prend sa défense : la première, ce fut pour louer ses larmes chez le Pharisien ; la seconde, pour autoriser sa contemplation à Béthanie ; la troisième, pour justifier l'effusion de ses parfums contre l'avarice de Judas ; et ici, c'est pour appuyer son témoignage, le principal entre ceux des saintes femmes députées auprès des Apôtres.
Ô Jésus ! faites-moi la grâce de mériter que vous soyez mon défenseur devant Dieu et devant les hommes, par la pureté de ma conduite et la droiture de mes intentions.
Résolution : Placer sous la protection de sainte Madeleine la résolution d’être fidèle à la pratique quotidienne de l'oraison mentale.
Bouquet spirituel : « Seigneur, demeurez avec nous ! » (Lc 24, 29).
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Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Vingt-quatrième jour
24 juillet
Apostola apostolorum
Prélude : Marie-Madeleine court, elle est sortie en toute hâte du jardin ou Jésus lui est apparu et elle se rend avec empressement auprès des Apôtres, remplir le message dont le Maître l'a chargée.
Méditation
Jésus lui dit : « Va trouver mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».
C'est la dernière parole du Sauveur à Madeleine. Désormais, l'Evangile, qui a conservé avec tant de soin les divers témoignages de l'amour de Jésus pour 'illustre pénitente de Béthanie, se tait et ne prononce plus son nom. Mais combien cette dernière parole grandit Marie-Madeleine devant notre vénération et notre piété.
Les litanies, où la dévotion traditionnelle des peuples envers la glorieuse convertie du Sauveur a inscrit les titres de sa gloire privilégiée, ont conservé religieusement le souvenir de ces dernières paroles de Jésus. Comprenant tout ce qu'il y avait de grand pour Madeleine d'avoir été honorée d'un pareil message par le divin Maître, elles ont traduit cet honneur insigne par deux mots, aussi énergiques que vrais, et elles l'appellent « apostola apostolorum, l'Apôtre des Apôtres ! »
C'est à Madeleine que Jésus confie la mission d'aller prêcher aux Apôtres le grand mystère de la Résurrection. Elle devient l'Apôtre des Apôtres, le missionnaire de ceux qui devaient convertir l'univers ! elle est chargée d'annoncer aussi la prochaine Ascension du Sauveur.
Cet apostolat de Madeleine a fixé l'attention des Pères de l’Église, qui se sont plu à établir le parallèle entre Ève messagère du mensonge et Madeleine apôtre de la vérité. Ève se nourrit la première du venin de l'aspic au jardin des délices, puis elle vint apporter à son mari cette nourriture empoisonnée. Madeleine reçut la première, au jardin funèbre de la sépulture, la foi au mystère qui confirma nos croyances et prépara notre salut, et aussitôt elle porta cette foi aux Apôtres pour la leur faire partager.
Ève répéta à Adam la fallacieuse promesse du serpent : « Vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal ». Madeleine répéta aux apôtres la parole de Jésus qui dit équivalemment : Vous serez bientôt avec moi dans le ciel comme votre Père et votre Dieu, heureux de son propre bonheur et brillants de sa propre gloire.
Ève, placée entre l'obéissance au précepte du Créateur et la séduction du fruit défendu, préfère le fruit à l'obéissance. Madeleine, placée entre Jésus dont elle savoure les douceurs et l'ordre qu'il lui donne à remplir, n'hésite pas à quitter Jésus pour obéir à Jésus.
Oh ! combien Madeleine l'emporte sur. Ève ! Ève propage le doute, la prévarication et la mort ; Madeleine propage la foi, l'obéissance et la vie.
Apôtre auprès des Apôtres eux-mêmes, Marie-Madeleine représente l’Église chargée jusqu'à la fin des temps de prêcher à ses enfants les grands mystères de la résurrection, de l'ascension et de la fraternité divine ; la foi, le ciel, la grâce.
Résolution : Faire un acte de foi, en union avec l'esprit de sainte Marie-Madeleine.
Bouquet spirituel : « Jésus dit à Madeleine : Va trouver mes frères ». (Jn 20, 17).
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Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Vingt-troisième jour
23 juillet
« Noli me tangere ! »
Prélude : Marie-Madeleine s'est jetée à genoux devant Notre-Seigneur ressuscité, et saisissant les pieds du divin Maître, elle cherche à les baiser.
Méditation
Jésus l'arrêta et lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté à mon Père ».
Deux fois, dit Lacordaire, Jésus-Christ avait laissé Madeleine le toucher, deux fois il l'en avait louée. Et maintenant, après sa résurrection, lorsque son corps est déjà transfiguré par une vie supérieure, il s'oppose aux chastes empressements de Marie.
Il ne veut pas qu'elle approche de lui ces mains qui ont autrefois embaumé ses pieds et sa tête. Pourquoi cette austérité imprévue, et comment la résurrection peut-elle restreindre l'ancienne familiarité d'une tendresse éprouvée ? C'est que Jésus n'est plus ce qu'il était, objet pour tous d'un attouchement qui encourage la foi, et d'une charité qui se prenne aux conversations de la vie. Il est entre la terre et le ciel, visible encore quelques jours, mais allant à son Père, et ce n'est plus que là, là où toute chair sera transformée comme la sienne, qu'il veut être touché et possédé par les siens. Il donne à Marie-Madeleine, en cette leçon sévère, un indice qu'il faut tendre plus haut, et que désormais Béthanie est au sein du Père qui a envoyé son Fils, et où le Fils va le rejoindre pour y préparer à ses amis le lieu de l'embrassement qui ne finit point.
Ne touchez pas le Fils de l'homme, car il n'est pas encore monté à son Père, et vous-même, Marie, vous n'y êtes pas encore montée. Vos lèvres, toutes pures qu'elles sont, tout empreintes du feu que le séraphin de la pénitence et celui de l'amour y ont laissé, ne sont pas capables de donner au corps ressuscité, au corps glorieux du Christ, les stigmates de la tendresse purifiée par la mort. Il vous faut mourir avec Jésus pour toucher de nouveau Jésus. Alors seulement, alors vous et lui, vous serez semblables ; alors vous apporterez à ses pieds le baume de la résurrection, et vous y déposerez le souffle virginal de l'immortalité reconquise.
À cette leçon, Jésus veut ajouter un nouveau témoignage de son amour de prédilection pour Madeleine. Il ne lui a point permis de le toucher. Mais, en échange, il a posé deux de ses doigts divins sur le front de sa sainte amie.
Moïse, descendant du Sinaï où il venait de converser avec Dieu, portait sur son front un double faisceau de lumière, rayon détaché de la gloire divine que le grand législateur des Hébreux avait contemplée face à face. Ainsi, au sortir de son entretien avec Jésus glorifié, Madeleine portera sur son front, telle qu'une auréole divine, une double empreinte que dix-huit siècles ne pourront effacer, et qui restera sur sa tête vénérée comme un monument authentique de la véhémence de son amour.
Aussi, quand on découvrit ses reliques au moyen-âge, on vit apparaître sur le front de Madeleine une particule de chair mobile et transparente, qui brillait sur la tempe gauche, là même où le Sauveur toucha sa sainte amie, lorsqu'il lui dit après sa résurrection : Noli me tangere !
Le langage des peuples a conservé ce souvenir, et on appelle encore aujourd'hui ce morceau de chair, miraculeusement et glorieusement conservé, le Noli me tangere.
Résolution : S'inspirer de la pensée du ciel pour pratiquer le détachement et la mortification des sens, indispensables à la vie chrétienne.
Bouquet spirituel : « Jésus dit à Madeleine : Ne me touche pas ! » (Jn 20, 17).
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Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Le Mois de Sainte Marie Madeleine
Vingt-deuxième jour
22 juillet
« Rabbouni ! »
Prélude : Marie-Madeleine à genoux devant Jésus ressuscité.
Méditation
Après avoir prévenu les deux apôtres de la disparition du corps de Jésus, Marie-Madeleine revint au tombeau, « Elle se tenait debout, en dehors du sépulcre, dit saint Jean, et elle pleurait ». Elle demeurait là par amour pour Celui dont la disparition l'affligeait si profondément, elle pleurait sous l'effort d'une douleur inconsolable. Elle aime, et son amour ne peut plus rien pour son bien-aimé, pas même entourer ses restes mortels de parfums et d'aromates. Toute seule près du tombeau vide, elle ne peut plus que pleurer.
De temps à autre, elle regarde autour d'elle pour voir si ceux qui l'ont enlevé ne reparaîtront pas. Ne voyant rien paraître, elle continue à donner un libre cours à ses larmes. Puis, tandis qu'elle pleurait ainsi, elle s'approcha encore plus près du sépulcre et s'inclina pour regarder. Ô merveille ! Deux anges, vêtus de blanc, sont assis, l'un à la tête, l'autre aux pieds, là où fut placé le corps !
Figure des anges du Testament Nouveau, des prêtres que Dieu placera désormais sur la route des âmes qui veulent retrouver la grâce et la paix, ces anges disent à Madeleine : « Femme, pourquoi pleurez-vous ? » Et la sainte amie du Sauveur, sans se troubler, pleine de confiance, devant une apparition si émouvante, répond : « Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et que j'ignore le lieu où ils l'ont mis ».
Mais un bruit de pas s'est fait entendre dans le jardin, ou peut-être, - et j'aime beaucoup cette pieuse interprétation de saint Jean Chrysostome, - les anges, au lieu de répondre à Marie-Madeleine, se sont inclinés profondément, dans l'attitude de l'adoration, devant quelqu'un que Marie n'apercevait point, et qui était soudainement apparu derrière elle.
C'était Jésus !... Mais Marie ne le reconnut point ; car le divin Sauveur, sans doute pour éprouver la foi de sa servante, avait voulu se cacher sous les habits et les apparences d'un jardinier. Marie le prit donc pour un jardinier. Vous vous trompiez, Marie, dit un pieux interprète, en le prenant pour le jardinier du pauvre et étroit jardin qui environnait le sépulcre. Jésus est le jardinier du monde, il est le jardinier de l’Église et des âmes.
Or, Jésus s'est arrêté, et Marie, qui ne l'a point reconnu, est devant lui... « Femme, pourquoi pleurez-vous ? » dit Jésus. Ô doux Maître, vous aussi, vous demandez à cette ardente amie de votre divinité pourquoi elle pleure. Vous lui demandez qui elle cherche ! Ah ! c'est que l'heure des larmes est passée, puisque votre résurrection a fait chanter l'alléluia au ciel, dans les limbes et dans l’Église de la terre, dont Madeleine fait partie. Elle ne doit plus rien chercher, puisque vous êtes devant elle !
Mais, Madeleine ne reconnaît point encore son Maître. Elle eût pu lui répondre avec les paroles que le chantre inspiré des Cantiques place sur les lèvres de l’Épouse : « J'ai cherché durant plusieurs nuits Celui que mon cœur aime ; je l'ai cherché et je ne l'ai point trouvé. Alors j'ai dit en moi-même : que ferai-je pour satisfaire l'ardent désir que j'ai de le posséder ? Je me lèverai, je ferai le tour de la ville, et je chercherai dans les rues et sur les places publiques celui qui est le bien-aimé de mon âme. Alors je me suis levée, je l'ai cherché et je ne l'ai point trouvé. Les gardes qui veillaient à la sûreté de la ville m'ont rencontrée, et je leur ai dit : N'avez-vous point vu Celui qu'aime mon âme ? »
L'impatience de son amour ne permet pas à Marie-Madeleine ce long épanchement. Dans l'excès de sa douleur, tout entière à son désir de retrouver Celui qu'elle a perdu, elle s'écrie : « Ah! si c'est vous qui l'avez enlevé, dites- moi, dites-moi où vous l'avez mis ! » Le Sauveur prend en pitié la douleur de Madeleine. « Jésus lui dit: Marie »
Qui saura jamais la douceur que le Bon Maître mit sur ses lèvres, en appelant ainsi amie éplorée. Marie !... dit-il, c'était un nom bien doux pour Jésus, le nom de sa mère ! Ce son nom seul suffit, quand on aime beaucoup, il ne faut pas de longues paroles pour s'entendre.
Madeleine l'entendit ; elle leva ses yeux humides de pleurs. Un instant lui suffit pour regarder et reconnaître Celui qui avait le secret de prononcer son nom comme le prononçait autrefois son bien-aimé visiteur de Béthanie. C'est lui. Rabbouni ! Ô mon maître !
Résolution : Chercher Jésus dans le sépulcre des divins tabernacles, en union avec Marie-Madeleine.
Bouquet spirituel : « Jésus lui dit : « Marie ! » Marie, s'étant retournée, lui dit : « Maître ». (Jean 20, 16).
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