01 mars 2013

Le Bienheureux Daniel Brottier et les Apprentis d'Auteuil

Le Bienheureux Daniel Brottier et les apprentis d'Auteuil

Un Documentaire de 52 mn

 

 

Daniel Brottier rêvait de donner sa vie pour l'évangélisation de l'Afrique. Il ne put rester à Saint Louis du Sénégal où il venait d'être nommé, car sa santé était trop fragile. Il se consacrera à la construction d'une cathédrale du "Souvenir Africain", à Dakar, demandant à tous ceux qui ont été en Afrique de lui payer une ou plusieurs pierres. Quand arrive la guerre de 1914-1918, il est aumônier militaire, risquant sa vie sur le front et dans les tranchées, mais toujours mystérieusement protégé. Après la guerre, l'évêque de Dakar lui révèlera qu'il l'avait mis sous la protection de Sainte Thérèse de Lisieux. Aussi, quand, en 1923, il se voit confier l'Ouvre des Orphelins Apprentis d'Auteuil (fondée le 19 mars 1866 par l'abbé Louis Roussel), il confie l'oeuvre à sainte Thérèse. La chapelle est la première dédiée à la petite sainte qui vient d'être canonisée. L'oeuvre prend une expansion extraordinaire. Il meurt d'épuisement l'année où est consacrée la cathédrale du « Souvenir Africain ». Il a été Béatifié le 25 novembre 1984 en même temps qu'Elisabeth de la Trinité.

 


10 janvier 2013

Neuvaine perpétuelle en l'honneur de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse

Neuvaine perpétuelle en l'honneur de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse

La Neuvaine perpétuelle se récite à un jour fixe de la semaine

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La Médaille Miraculeuse

 

« Ses pieds reposaient sur un globe blanc... J'ai vu des bagues à ses doigts ... Sur chaque anneau se trouvaient des pierres précieuses ... Les pierreries étaient plus ou moins grosses et les rayons qui en sortaient étaient proportionnellement plus ou moins éclatants ». Catherine entend une voix intérieure: « Ces rayons sont le symbole des grâces que Je répands sur ceux qui Me, les demandent. Les pierres sans rayons symbolisent les grâces que l'on oublie de me demander ». Un tableau un peu ovale se forma autour de la Sainte Vierge, sur lequel on lisait en lettres d'or ces paroles: « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». La voix dit encore: « Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront indulgenciée recevront de grandes grâces, surtout en la portant autour du cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance ».

Catherine continue: Le tableau parut se retourner, et je vis au dos de la médaille: un grand M surmontée d'une barre et d'une croix; sous le M se trouvaient les Cœurs de Jésus et de Marie, l'un couronné d'épines, l'autre transpercé d' une épée. L'avant de la médaille représente Marie debout sur la terre, son pied écrasant la tête du serpent, et ses mains étendues vers tous ceux qui demandent son aide. Elle est entourée d'une prière elle contenant l'un de ses titres les plus précieux: « Ô Marie conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à Vous ». Les rayons de lumière de ses mains symbolisent les grâces qu'elle désire accorder à ceux qui portent la Médaille et qui l'invoquent avec confiance. La médaille a été réalisée selon les demandes de Notre-Dame. Elle a été distribué librement et dans un court laps de temps a été porté par des millions de personnes. S'en sont suivies des merveilles innombrables. La santé a été retrouvée, la maladie bannie, la bénédiction accordée.

 

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Exercices de la Neuvaine


Hymne à Marie Immaculée

 

O Marie Immaculée, vos louanges, nous chantons, Vous régnez désormais dans toute sa splendeur avec Jésus, notre Roi.

Refrain : Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Maria!

Votre nom est notre force, vos vertus notre lumière, votre amour notre consolation, votre souvenir notre espérance.

 

Prière d'ouverture


Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.


Venez, Esprit Saint, remplissez le cœurs de vos fidèles, et allumez en eux le Feu de Votre Amour.

Envoyez Votre Esprit, et tout sera créé.

Et Vous renouvellerez la face de la terre.


Prions le Seigneur


O Dieu qui avez instruit les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit, accordez-nous par ce même Esprit de goûter ce qui est bien et de bénéficier sans cesse de ses divines inspirations. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur. Amen.


O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. (X3)

 

Prière


Seigneur Jésus-Christ, qui avez glorifié par d'innombrables miracles la Bienheureuse Vierge Marie, immaculée dès le premier instant de sa conception, faites que tous ceux qui implorent avec confiance sa protection sur la terre, puissent jouir éternellement de votre présence dans le ciel, Vous qui vivez et régnez avec le Père dans l'unité du Saint Esprit, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

O Seigneur Jésus-Christ, qui pour accomplir vos plus grandes œuvres, avez choisi les choses faibles du monde, afin que nulle chair ne se glorifie dans vos yeux, et qui, pour une croyance mieux et plus largement diffusée dans l'Immaculée Conception de votre Mère, avez souhaité que la Médaille Miraculeuse soit manifestée à Sainte Catherine Labouré, permettez, nous vous en supplions, que remplis d'une profonde humilité, nous glorifions ce mystère par nos parole et nos actions. Amen.

 

Souvenez-vous à la Vierge Marie


Souvenez-vous,
ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre intercession, ait été abandonné. Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j'accours, je viens à vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement, et daignez les exaucer. Amen.

 

Prière de la Neuvaine


O Vierge Immaculée, Mère de Notre-Seigneur Jésus et notre Mère, pénétrés de la plus vive confiance en ton intercession toute-puissante et infaillible, qui se manifeste de façon toute spéciale par le biais de la Médaille Miraculeuse, nous vos enfants avec amour et confiance nous Vous supplions de nous obtenir les grâces et les faveurs que nous demandons en cette neuvaine, si elles sont utile au bien de nos âmes immortelles ainsi et pour le bien des âmes pour lesquelles nous prions. (Ici présenter nos demandes) Vous savez, ô Marie, combien de fois nos âmes ont été les sanctuaires de Votre Divin Fils qui hait l'iniquité. Obtenez-nous une haine profonde du péché et la pureté du cœur qui nous unira à Dieu, afin que chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actes puissent contribuer à sa plus grande gloire. Obtenez-nous aussi un esprit de prière et de mortification, afin que nous puissions récupérer par la pénitence que nous avons perdu par le péché et enfin parvenir à cette demeure bénie dans laquelle vous demeurez comme Reine des anges et des hommes. Amen.

 

Acte de Consécration à Notre Dame de la Médaille Miraculeuse


O Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, nous nous consacrons à Vous sous vocable de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse. Faites que cette médaille devienne pour chacun de nous le signe de votre amour que vous avez pour chacun d'entre nous et un mémorial constant de nos devoirs envers Vous. En la portant toujours, faites que nous soyons bénis par votre protection bienveillante et conservés dans la grâce de Votre Divin Fils. O Vierge puissante, Mère de notre Sauveur, gardez-nous près de Vous à chaque instant de notre vie. Obtenez pour nous, qui sommes vos enfants, la grâce d'une bonne mort, afin qu'unis a vous, nous puissions jouir de la béatitude du ciel pour l'éternité des siècle sans fin. Amen.

 

O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. (X3)

 

Bénédiction du Très Saint Sacrement

 

Tantum ergo, Sacramentum

Veneremur cernui :

Et antiquum documentum,

Novo cedat ritui :

Praestet fides suplementum,

Sensuum defectui.

Genitori, Genitoque,

Laus et jubilatio :

Salus, honor, virtus quoque,

Sit et benedictio :

Procedenti abutroque,

Comparsit laudatio.

 

Adorons donc, proternés

Un si grand Sacrement ;

Que l’ancien rite

cède la place à ce nouveau mystère :

que la foi supplée à la faiblesse de nos sens.

Qu’au Père et au Fils

soient honneur et louange, salut,

gloire, puissance et bénédiction :

même hommage à Celui qui

procède de l’un et de l’autre.

 

Prions

 

Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, Vous nous avez laissé le mémorial de votre passion ; donnez-nous de vénérer d’un si grand amour les mystères de votre corps et de votre sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de la rédemption. Vous qui vivez et régnez pour les siècles des siècles. R. Ainsi-soit-il.

 

Louanges de Dieu

 

Béni soit Dieu.

Béni soit son saint nom.

Béni soit Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme.

Béni soit le Nom de Jésus.

Béni soit son Sacré-Cœur.

Béni soit Son sang précieux.

Béni soit Jésus au Très Saint Sacrement de l'autel.

Béni soit l'Esprit Saint, Paraclet.

Béni soit le Mère de Dieu, la Très Sainte Vierge Marie.

Bénie soit sa Sainte et Immaculée Conception.

Bénie soit sa glorieuse Assomption.

Béni soit le Nom de Marie, Vierge et Mère.

Béni soit Saint Joseph, son très chaste époux.

Béni soit Dieu dans ses anges et dans ses saints.

 

Qu'en tous temps et en tous lieux, soit adoré, loué, et aimé le Cœur de Jésus dans le Très Saint Sacrement avec un amour et une affection reconnaissante dans tous les tabernacles du monde, et ce jusqu'à la fin des temps. Amen.

 

O Marie, conçue sans péché, priez pour nous, priez pour nous, o Marie, conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous.

 

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La Servante de Dieu Élisabeth Leseur

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La Servante de Dieu Élisabeth Leseur

« Toute âme qui s'élève, élève le monde »

1866-1914


Lorsque, dans les années 1920, le frère Marie-Albert Leseur reçoit l'ordination sacerdotale, l'étonnement ne vient pas de la vocation tardive de ce Dominicain déjà âgé, mais parce que cette vocation a été obtenue, ainsi que la conversion de cet incroyant convaincu, par les prières de sa femme Elisabeth, décédée d'un cancer en 1914. Elisabeth Arrighi naît à Paris le 16 octobre 1866, première de cinq enfants. Son père, d'origine Corse, est avocat. Elisabeth hérite de lui une nature généreuse, gaie et accueillante, de sa mère une vive intelligence et une mémoire exceptionnelle. Malgré ses fréquents déménagements autour de Paris, la famille Arrighi est un pôle intellectuel où se côtoient des artistes, des savants, des philosophes. Mais, autant que ses capacités intellectuelles, se développe chez la fillette l'aspect religieux. Elle a onze ans quand elle se rend pour la première fois au catéchisme afin de préparer sa première communion: « J'étais bien embarrassée, alors j'ai fait tout bas une petite prière à la sainte Vierge et je n'ai pas tardé à me mettre à l'aise ». Elle s'examine sans découragement, mais sans complaisance: « Mon principal défaut à moi, c'est l'esprit de contradiction. Lorsqu'on dit une chose, je dis le contraire ». Elle est également taquine et très entêtée: « Je ne veux jamais avouer que j'ai tort. Je supplie le bon Dieu de m'aider pour que, lorsque j'aurai commis une faute, je l'avoue aussitôt. » Elle communie le 15 mai 1879 avec une grande joie: « Je n'étais plus seule, j'étais avec Notre-Seigneur. Je ne pouvais pas parler, j'étais trop heureuse. » J'écoutais le bon Dieu qui parlait à mon âme. Dans cette ferveur, elle change sa manière d'étudier: « Sitôt que l'on me faisait une observation, je cherchais à l'écarter; je travaillais mollement. Mon Dieu, aidez-moi à vaincre ma légèreté, à devenir sérieuse, travailleuse, attentive, dévouée. »


À vingt ans, dans les soirées mondaines, Elisabeth ne passe pas inaperçue: elle est charmante et distinguée, sa culture est étendue, son intelligence ouverte et prompte, son caractère gai. Le jeune Félix Leseur, étudiant en médecine, remarque « son joli rire, sa fraîcheur et sa franchise ; nous avions les mêmes goûts ». Le 31 juillet 1889, à 22 ans, Elisabeth l'épouse: J'ai trouvé en Félix tout ce que je désirais. Mais ce mari qu'elle aime tendrement va s'employer à détruire sa foi. Félix, au début de leur mariage, s'était déclaré « très respectueux de la foi et de la religion catholiques. Comment étais-je devenu, de sceptique, antireligieux? La neutralité est un mythe ou une duperie ». Peu à peu, il devient jaloux des croyances de sa femme. En septembre, Elisabeth souffre d'une péritonite que les médecins ne peuvent opérer et dont elle ne guérira jamais complètement. Elle se rétablit doucement et commence avec son mari une série de voyages qui les enchantent tous les deux. Il en profite alors pour l'entraîner dans un tourbillon de mondanités; d'autre part, comme elle est avide de connaître et d'accroître sa culture, Félix lui propose d'étudier le latin et le russe et lui fournit des livres « pleins de génie, certes, mais d'un génie anarchique et destructeur. En 1896 et 1897, Félix voit le succès de son œuvre détestable »: Elisabeth ne prie plus et cesse de pratiquer. Plus tard, Félix frémira devant sa responsabilité dans cette crise intérieure: « Quand je pense à quels dangers j'ai exposé Elisabeth en brisant chez elle le seul point d'appui, le seul secours qui soit! » Un jour, en lisant un livre attaquant le christianisme, Elisabeth est frappée par l'indigence du fond et la fragilité des arguments: dans une salutaire réaction, elle revient aux sources ainsi contestées, à l'Évangile. Félix est furieux, mais rien n'arrêtera plus « cette œuvre admirable de la conversion intérieure, provoquée, guidée, accompagnée par Dieu seul ». Cette foi retrouvée va inspirer toutes ses conversations: « Il ne faut pas être un génie pour défendre sa foi! » et toutes ses actions, l'organisation de sa vie, dans une discrétion et un respect absolu des convictions athées de son mari.

 

Elle fait sienne la devise dominicaine: « Orare et laborare », prier et travailler. La mort de sa sœur en 1905 et le retour de ses souffrances abdominales l'invitent à " réformer sa vie ": « Puisque je ne peux mener entièrement la vie que j'aurais rêvée, il faut que je rende meilleure et plus féconde, pour Dieu et pour les âmes, celle qui m'est destinée ». Elle demande la grâce de devenir plus tendre, plus forte, plus paisible. Son désir est d'être toute à Dieu et « en même temps, de me donner davantage à ceux que j'aime et à tous ceux que la Providence a mis ou mettra sur ma route ». Ses symptômes s'aggravant, on lui prescrit le repos et l'immobilité: « Je vais donc mener une vie de recluse qui ne me déplaît pas ». Elisabeth consacre ainsi de longs moments à la méditation, à l'oraison, à la lecture de livres de spiritualité, « sans pourtant négliger aucun devoir, sans rien perdre de son charme et de sa gaieté foncière ». En 1911, elle est opérée à la suite de la découverte d'une tumeur au sein. Elle offre cette épreuve pour la conversion de Félix: « Laissez-moi, Seigneur, déposer en votre cœur mes souffrances, mes désirs et mes prières ». Pour Elisabeth, la foi est un don de Dieu, si gratuit, si excellent qu'il doit rayonner dans toute sa vie. Ce don est accordé à chaque homme sans aucun mérite de sa part, aussi est-elle opposée à toute querelle, à toute division, à tout parti: « Moi, je suis anti-anti! » Elle réserve chaque jour, dans son emploi du temps, l'heure et demie d'oraison où elle refait ses forces: « Avant d'agir, s'établir dans la paix, fortifier sa volonté par la prière, et ensuite, se mettre à l'œuvre humblement, virilement, joyeusement ». Elle sourit aux descriptions de mortifications excessives et conseille de rechercher plutôt l'" esprit de mortification ": « Accepter les souffrances dans le secret, sans rien faire qui puisse attirer l'attention et en redoublant, au contraire, d'affabilité et de douceur ». Jamais on ne la voit inoccupée; même quand elle est alitée, elle sait utiliser ce temps en ce qu'elle nomme « la science des moments perdus ». Elle n'a pas d'enfant, mais son cœur maternel donne des conseils aux jeunes mères: « Avec vos enfants, sachez vouloir aussi complètement que vous les aimez. Tenez fermement sur un point jusqu'à ce que vous ayez obtenu un résultat, puis vous passerez à un autre point ». Sa crise de foi la rend particulièrement proche des incroyants: « Ceux qui n'ont pas traversé ces moments d'accablement ne connaissent qu'une partie de la souffrance humaine ». Elle oublie ses fatigues, ses épreuves pour aller à la recherche des âmes blessées: « Nous ne passons pas un jour sans rencontrer une détresse du corps ou de l'âme, une tristesse ou une pauvreté ». Elle s'interdit de juger: « J'ai trop compris, en me jugeant moi-même, combien les autres ont droit à l'indulgence ». Son grand désir est la conversion de Félix; pourtant, « jamais femme n'a moins importuné son mari, ne l'a moins pressé de penser comme elle ».


En juillet 1913, Elisabeth doit s'aliter: maux de tête, violents vertiges, vomissements signalent le cancer qui se généralise en elle. Elle supporte ses souffrances avec une patience et une égalité d'humeur qui forcent l'admiration de ses proches et le respect de Félix qui ne la quitte pas. Elle décline rapidement, au point qu'on la croit condamnée: « Je n'existais plus, sans une pensée, dans une sorte de coma ». Mais en août se produit une spectaculaire rémission alors qu'Elisabeth achève une neuvaine adressée à une petite Carmélite morte seize ans plus tôt, sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus. Durant cinq semaines, elle se remet à travailler, à écrire, à reprendre ses occupations. En novembre, tous les symptômes réapparaissent peu à peu. Les périodes de crise sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus rapprochées. Quand la souffrance lui laisse un peu de répit, elle s'en étonne « comme d'une chose anormale ». Les douleurs de tête provoquent des crises impressionnantes qui s'accompagnent de convulsions, de tremblements, d'angoisses et la laissent épuisée, « brisée mais courageuse, réconfortante même et enjouée le plus souvent », s'excusant des soins que son état réclame. Elle accepte tout, n'exige rien: « Personne ne fut plus facile à soigner ». Son état nauséeux justifierait des désirs de nourriture qu'elle ne formule pas. Ceux qui la visitent se trouvent plongés dans « un bain de sérénité ». Elle offre au mal qui la ronge « une résistance physique extraordinaire soutenue par une résistance morale plus grande encore ». Le 27 avril, elle tend les bras vers Félix pour un ultime adieu avant de sombrer dans un coma où on la voit encore souffrir: elle se plaint, gémit, dévorée de fièvre, torturée par la soif sans rien pouvoir absorber. Elle meurt dans les bras de son mari le 3 mai 1914. Après sa mort, son visage prend une expression souriante et sereine. Elle est enterrée le 6 mai sans que son corps ait manifesté la moindre altération. Félix, pour la première fois, se demanda alors s'il y avait quelque chose en dehors du monde matériel. Un an plus tard, il communia. Devenu dominicain et prêtre, il se dévoua à la cause d'Elisabeth et continua, à travers une abondante correspondante, l'œuvre de compassion, d'écoute et d'accueil de « cet être véritablement exceptionnel ».


Texte extrait du site www.feuetlumiere.org

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Prière composée par Élisabeth Leseur

Extraite de « Journal et Pensées de Chaque Jour », 18 juillet 1912


Mon Dieu, je dépose à vos pieds mon fardeau de souffrances, de tristesses, de renoncements: j'offre tout par le Cœur de Jésus, et demande à Votre Amour de transformer ces épreuves en joie et en sainteté pour ceux que j'aime, en grâces pour les âmes, en donc précieux pour Votre Eglise. Dans cet abîme d'accablement physique, de dégoûts et de lassitude morale, de ténèbres où Vous m'avez plongée, laissez passer une lueur de Votre triomphante clarté. Ou plutôt (car les ténèbres de Gethsémani et du Calvaire sont triomphantes), faites servir tout ce mal au bien de tous. Aidez-moi à cacher le dépouillement intérieur et la pauvreté spirituelle sous la richesse du sourire et les splendeurs de la Charité. Lorsque la Croix se fait plus lourde, mettez Votre douce main sur le fardeau posé par Vous même sur mon âme et sur tout mon corps endolori. Seigneur, je Vous adore et suis encore, toujours, votre débitrice, puisqu'en divin contre-pied à mes souffrances, Vous avez l'Eucharistie et le Ciel! Alléluia!


Imprimatur

Flum. Januario

12 augusti 1922

+ Sebastianus. Arc. Coad.


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