Le Serviteur de Dieu Joseph Wresinski
Le Serviteur de Dieu Joseph Wresinski
Chemin d'unité pour tous les hommes
1917-1988
Joseph Wresinski est né à Angers le 12 février 1917, dans une misère sans nom. Grâce au courage héroïque de sa mère, il a pu réaliser sa vocation de suivre Jésus-Christ comme Prêtre, dans son amour pour les plus méprisés, les plus abandonnés es hommes. Le 14 juillet 1956, il rejoignait définitivement son peuple de rejetés, au « Camp des sans-logis » de Noisy-le-Grand, envoyé par son évêque.
Pour rendre leur honneur à toutes ces familles défigurées par la misère, il fonda avec elles et quelques amis une association, devenue le mouvement international ADT Quart Monde. Le Père Joseph est devenu la figure visible de l'espérance pour tous les plus déshérités de la terre. Le 17 octobre 1987, au Trocadéro à Paris, il inaugure solennellement, devant une foule de 100 000 personnes, la Dalle aux victimes de la misère, proclamant que celle-ci constitue une atteinte aux Droits de l'homme et qu'il est un devoir sacré de s'unir pour la vaincre. En reconnaissance de cet acte, les Nations Unies ont proclamé le 17 octobre Journée Mondiale du refus de la misère.
Le Père Joseph est retourné à Dieu le 14 février 1988. Toute sa vie, il a oeuvré dans la discrétion, prenant sur lui les souffrances de son peuple de très pauvres et travaillant à la réconciliation de tous les hommes ; il se voulait seulement l'humble Prêtre de Jésus-Christ. Or il est reconnu à présent par les plus petits, ainsi que par plusieurs grands de ce monde et à travers toutes les couches de la société, comme celui qui a parfaitement accompli la mission reçue de faire sortir les siens de l'esclavage de la honte, pour leur rendre leur place dans la famille humaine. Aussi, un peu partout depuis sa mort, à commencer par les plus pauvres, des voix se sont élevées pour demander que l'Eglise reconnaisse pleinement la sainteté du Prêtre qu'elle a donné au monde et dont un rêve essentiel était précisément de « rendre les plus pauvres à l'Eglise ».
La Cause de Béatification du Père Joseph s'est ouverte officiellement dans le Diocèse de Soissons le 19 mars 1997, et les plus abandonnés peuvent enfin se dire : « Pour nous aussi, la sainteté d'une vie entièrement donnée par amour est possible, puisque lui qui est l'un des nôtres y est bien parvenu ». Et les hommes cherchant désespérément les voies de leur unité au milieu des déchirements peuvent enfin voir un chemin concret et praticable s'ouvrir devant leurs pas : il leur suffit de s'unir autour des plus pauvres, oubliant leurs divisions, pour les servir en vérité à la suite du Père Wresinski – lequel ne faisait que suivre le Christ Jésus.
Textes et citations du Père Joseph Wresinski
Une charité pour tous les hommes
« Espoir – désespoir, soulagement – surcharge, réussite – difficulté, espérance – déception, revenir sans cesse sur ses illusions, revenir sans cesse sur ses déceptions, c'est cela lutter contre la misère. Garder envers et contre tout l'émerveillement parce qu'eux aussi sont des hommes. Parce qu'ils sont des hommes. croire qu'enfin, ils s'en tireront qu'ils pourront faire face à leurs moments qui sont aussi : chance et malchance, joie et souffrance, espoir insensé et déconvenue. Etre sûr que le miracle se produira, qu'aux jours de tension, de colère et de violence, succéderont, de plus en plus rapprochés, les jours de compréhension, d'échange et d'affection. En être certains, parce qu'ils sont des hommes, croire envers et contre tout que c'est vrai et qu'ils réaliseront leur humanité, qu'ils la réaliseront et apporteront à leurs proches, de la paix et de la joie, du bonheur et de la tendresse. Qu'ils apporteront aux autres le concours de leurs faibles bras, de leur corps usé de privation, de mutilation, de déformation. Etre convaincu qu'ils pourront communier, à plus grand qu'eux, à meilleur qu'eux, à plus beau qu'eux, croire qu'ils pourront participer à l'amour avec leur cœur si souvent déçu, bafoué, rejeté, humilié, meurtri, trahi. Et même, et pourquoi pas, être certain que leur âme pourra prier, c'est cela, lutter contre la misère. Etre déchiré par leur déchirure, blessé par leur blessure, meurtri par leur meurtrissure, anéanti par leur anéantissement, espérant dans leur espérance, aimant dans leur amour, priant dans leur prière, afin de faire face, avec eux, au malheur, de le chasser, de l'anéantir, c'est cela, détruire la misère, c'est cela. Bien au-delà des idées, des intentions et des désirs, payer le prix de la liberté et de la justice, des droits et des pouvoirs, parce que c'est introduire, dans l'humanité, une charité pour tous les hommes ».
Prière Universelle pour la journée mondiale du refus de la misère
Pour ces millions d'enfants tordus par les douleurs de la faim, n'ayant plus de sourire, voulant encore aimer. Pour ces millions de jeunes qui, sans raison de croire, ni d'exister, cherchent en vain un avenir en ce monde insensé.
Toi notre Père nous te prions envoie des ouvriers pour faire ta moisson.
Pour ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants dont le cœur à grands coups bat encore pour lutter. Dont l'esprit se révolte contre l'injuste sort qui leur fut imposé. Dont le courage exige le droit à l'inestimable dignité.
Toi notre Père nous te prions envoie des ouvriers pour faire ta moisson.
Pour ces millions d'enfants, de femmes et d'hommes qui ne veulent pas maudire mais aimer et prier, travailler et s'unir, pour que naisse une terre solidaire. Une terre, notre terre, où tout homme aurait mis le meilleur de lui-même avant que de mourir.
Toi notre Père nous te prions envoie des ouvriers pour faire ta moisson.
Pour que tous ceux qui prient trouvent écho près de Dieu et reçoivent de lui la puissance d'écarter la misère d'une humanité dont l'image est la sienne.
Toi notre Père nous te prions envoie des ouvriers pour faire ta moisson.
« Savoir, c’est d’abord avoir la conscience d’être quelqu’un, pouvoir donner une signification à ce que l’on vit, à ce que l’on fait, pouvoir s’exprimer. Savoir, c’est avoir une place dans le monde, connaître ses racines, se reconnaître d’une famille, d’un milieu. Savoir, c’est par conséquent pouvoir participer à ce qu’est et fait autrui. Savoir, c’est comprendre ce que l’on est, ce que l’on vit, pour pouvoir le partager avec d’autres, c’est faire des expériences dont on ne sorte pas humilié, mais fier ». (1979).
« C’est la question fondamentale que nous devons nous poser face au Quart Monde. Ne voulons-nous pas seulement leur donner ce qui satisfait notre besoin de justice et qui n’est que l’entresol de la charité ? La vraie équité, c’est vouloir que l’autre ait la même puissance intellectuelle et spirituelle que nous. C’est faire du Quart Monde un groupe de gens capables, à leur tour, de créer un milieu où les hommes pourront ensemble bâtir quelque chose de neuf, de différent de ce qu’ils ont vécu jusqu’ici. Avec ce peuple, nous devons créer les conditions d’une libération, c’est-à-dire lui donne les moyens d’être maître de ses analyses, de faire sa chance. Nous devons combattre avec l’arme du savoir, l’ignorance, l’indigence et la violence qui emprisonnent la condition sous-prolétarienne. Savoir, c’est comprendre ce qu’on est et ce qu’on vit. C’est avoir le pouvoir de faire des expériences dont on ne sort pas humilié mais fier. C’est pouvoir goûter au bonheur comme à une voie de libération ». (1972)
« De tous les coins du monde, les jeunes répètent la même chose : « Je suis né dans une famille pauvre, nous mangions rarement à notre faim, ma mère faisait des travaux durs et mon père était manœuvre ou chômeur. Tout jeune, j’ai dû m’occuper de mes petits frères et sœurs. L’école, ce n’était pas pour moi. Je ne sais pas lire et écrire. Je ne saurai jamais travailler. Il faut que tout le monde le sache car c’est la honte ». De tous les coins du monde que ce soit d’Asie, d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique, les jeunes du Quart Monde réclament d’être considérés. Ils veulent avoir un métier d’avenir entre les mains. Ils disent, à nous, les aînés : nous refusons la misère de nos parents ; avec vous nous voulons vivre dans un monde sans oppression et sans exploitation. Ils recherchent des femmes et des hommes en qui ils auront confiance, desquels ils apprendront la liberté, avec lesquels ils feront reculer les frontières de l’ignorance pour faire naître enfin l’homme fraternel ». (1985).
« Tant que demeure la misère au pied de nos échelles sociales, nos sociétés ne seront pas fondées dans la paix ; nos paix demeureront la paix de certains, des paix sélectives ». (1984).
« Les pauvres sont les créateurs, la source même de tous les idéaux de l’humanité, car c’est à travers l’injustice que l’humanité a découvert la justice, à travers la haine, l’amour, à travers la tyrannie, l’égalité de tous les hommes ». (1976).
« Les plus pauvres que les hommes rejettent, dès qu’on leur fait confiance, dès qu’ils prennent confiance en nous, changent tout. Les idéologies que nous avions échafaudées apparaissent faibles, nos projets sont caduques, il faut tout remettre en chantier. Et quand nous laissons le Quart Monde prendre place au coeur de nos entreprises, celles-ci prennent en effet une autre allure. Le coeur est neuf, l’esprit comprend les choses cachées, les mystères de la vie. Nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper, que les plus pauvres sont le levain au coeur du monde ». (1982).
« La misère n’est pas une provocation à la haine mais à l’amour ». (1984).
« Le temps presse. Il est temps de comprendre qu’il n’est de fête qui ne soit la fête de tous. Il est temps de vouloir que la fête nous rassemble tous. Qu’en la nuit de Noël, l’électricité soit enfin remise et qu’on puisse pour une fois éteindre la bougie. Que la menace d’être chassé ne pèse plus sur nous parce qu’enfin les retards de loyers sont payés. Il est temps que ne recommence plus la hantise de la faim des derniers jours du mois. Qu’à nouveau les logis ne soient plus comme autrefois sans feu. Sera-ce en ce temps-ci que l’homme ne sera plus au chômage non secouru, que les vestiaires gratuits n’habilleront plus les enfants, que les pauvres n’auront plus la honte d’aller mendier les abats, à la fin du marché, pour les mélanger au plat de pommes de terre ? Le temps presse... Est-il venu le temps où les pauvres n’auront plus peur et où la fête sera enfin vécue ? » (1974)
« Je suis jaloux, comme Dieu se dit jaloux dans la Bible, de ceux qui, dès leur enfance, apprirent à aimer la musique et la danse, l’art et la poésie. Je n’eus pas cette chance et toute ma vie j’en ai souffert. Pouvoir l’offrir aux plus pauvres a été mon combat ». (1987).
« La pauvreté, le dénuement matériel, l’oppression infligée par plus fort que soi, sont difficiles à supporter. Mais est proprement insoutenable le mépris, le rappel perpétuel d’être un inférieur et totalement inutile. Est intolérable d’être traité, même par ses proches, comme un homme sans dignité. On nous considère comme des moins que rien… Nous ne sommes pas des chiens pour être insultés de la sorte à la mairie… : La différence entre pauvreté et misère est là. L’homme misérable est dans une situation insupportable, tenu pour quantité négligeable ou même pis : pour un être néfaste qui n’aurait jamais dû naître, alors qu’au plus profond de lui, il sait qu’il est pourtant un homme. Vouloir la dignité, rêver d’être quelqu’un et se le voir refuser même par ceux qui ne sont pas beaucoup plus riches que soi, tel le voisin, l’épicier, le facteur …, c’est cela la misère. Et c’est ce qui marque la frontière entre pauvreté et exclusion ». (1985).
Prière pour demander la Béatification du Père Joseph Wresinski
Seigneur Jésus, Toi qui as appelé le Père Joseph du fond de la misère pour être ton humble Prêtre, Toi qui l'as envoyé jusqu'au bout du monde afin d'y chercher les plus pauvres et les plus abandonnés des hommes, nous Te confions à travers lui la cause de tous les malheureux de la terre. Nous Te demandons la grâce de sa Béatification, afin que nous puissions suivre ses traces dans la paix, l'unité et la joie d'oeuvrer ensemble pour la venue de Ton Règne, illuminés par Ta Parole : « Heureux, vous les pauvres ! » Amen.
Partout dans le monde, des chrétiens de toutes conditions recourent à la prière du Père Joseph dans leurs besoins et leurs épreuves, afin de pouvoir servir librement le Seigneur et les siens, tendant la main à plus pauvre que soi. Des grâces exceptionnelles attribuées à son intercession ont déjà été signalées. S une grâce particulière, comme une guérison inexplicable, survenait dans votre entourage suite à l'invocation du Père Joseph, vous apporteriez une aide importante à la Cause en la signalant
soit au Postulateur Romain, le Père Marc Leclerc SJ, Pontificia Università Gregoriana, Piazza della Pilotta 4, Roma (Italie).
postulation.wresinski@gmail.com
soit auprès de l'Association des Amis du Père Joseph Wresinki, c/o Bernard Jeanteur, 9 bis rue Nicolo, 75016 PARIS joseph.wresinski@aliceadsl.fr
Pour approfondir
Pages sur le Père Joseph Wresinski sur le site internet du Diocèse de Soissons : http://www.soissons.catholique.fr/l-eglise-dans-l-aisne/la-decouverte-du-diocese/pere-joseph-wresinski/presentation-2.html
Site dédié au Père Joseph Wresinki
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Le Serviteur de Dieu Michel Guérin
Le Serviteur de Dieu Michel Guérin
Premier Pasteur et fondateur de la ville de Pontmain
1801-1872
Michel Guérin, dit l’Abbé Guérin, (1801-1872) était un prêtre français du XIXe siècle, premier curé et fondateur de la paroisse de la ville de Pontmain rattachée au diocèse du Mans jusqu’à la création du diocèse de Laval en 1855. Il est né à Laval en 1801. Il devint vicaire à Saint-Ellier après son ordination. En 1840, il fut nommé premier curé d’un pauvre petit hameau : Pontmain. À son arrivée, tout était à mettre en ordre. Il décida d’abord d’agrandir l’église et d’embellir l’édifice. Tout de suite, ses nouveaux paroissiens prirent confiance en lui. L’abbé Guérin aimait particulièrement la Vierge Marie et il fit partager cette dévotion à sa paroisse. Il fonda ainsi la Confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel et du Cœur Immaculé. Il dédia aussi un autel à la Vierge Immaculée et lui consacra sa paroisse. Sa paroisse devenait très pieuse. Après la messe du dimanche, les fidèles restaient pour les vêpres et pour le chapelet. Le curé de Pontmain voulait à tout prix faire éduquer les enfants de sa paroisse dans les principes de l’Église catholique. C’est ainsi qu’en 1842, il fit bâtir une école et fit venir deux religieuses d’un village voisin. Durant la Guerre franco-allemande de 1870, l’abbé Guérin fit célébrer des messes pour les soldats de Pontmain partis combattre. Avant leur départ, il les avait consacrés à la Vierge Marie et leur avait promis qu’ils reviendraient. C’est durant ces années difficiles pour la France que la Vierge Marie se manifesta à quelques enfants, dans la soirée du 17 janvier 1871. L’abbé Guérin ne vit pas l’apparition mais fit chanter des louanges à la Vierge par le village. En 1872, l’apparition fut reconnue et pendant quelques mois, Michel Guérin s’occupa de l’accueil des pèlerins. Il mourut quelque temps après, le 29 mai, suite à une longue maladie. Samedi 1er juin, à 16h, en la basilique de Pontmain, a été ouvert le procès en béatification de l’Abbé Guérin, curé de Pontmain à l’époque de l’apparition mariale.
Prière pour obtenir l’intercession du Serviteur de Dieu Michel Guérin
Seigneur mon Dieu, Tu as choisi le prêtre Michel Guérin, pasteur au coeur brûlant, pour rassembler le petit peuple de Pontmain et en faire une communauté fervente de foi, d’espérance et d’amour. Lié à ses paroissiens à la vie et à la mort, c’est dans un attachement filial et inconditionnel à la Vierge Marie qu’il puisa l’ardeur de sa mission pastorale. Afin que grandisse dans notre Eglise la ferveur de la prière, la confiance en Dieu qui exauce en peu de temps et la dévotion envers la Vierge Marie, Mère de l’espérance, apparue à Pontmain, puisse la sainteté de l’abbé Michel Guérin être bientôt reconnue. Et, par l’intercession de ton rayonnant serviteur, accorde-nous, Père très bon, la grâce que nous te demandons maintenant avec confiance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
(Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père)
Avec la permission de Mgr Thierry Scherrer, Evêque de Laval (1 juin 2013)
Pour les grâces reçues attribuables à la prière de l’abbé Michel Guérin, merci d’en informer le Sanctuaire de Pontmain
Centre Pastoral du Sanctuaire
3 rue Notre-Dame
F-53220 Pontmain
Tél : 02 43 05 07 26
Mail : cause.michelguerin@orange.fr
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Le Serviteur de Dieu René Giraudet
Le Serviteur de Dieu René Giraudet
« Volontaire pour le Christ »
1907-1945
René Giraudet est né à Luçon le 4 décembre 1907. Il est ordonné prêtre le 19 décembre 1931 en la chapelle des missions étrangères de Paris. Il est nommé vicaire de Saint-Hilaire-de-Loulay le 5 mars 1932. Il est nommé curé de Saint-Hilaire-du-Bois le 24 janvier 1942. Devant le refus constant des Autorités allemandes d’autoriser la création en Allemagne d’une Aumônerie officielle des travailleurs français, l’abbé Rodhain, Aumônier général des Prisonniers de guerre, avec l’accord et les encouragements d’une partie de l’Episcopat de France, lance un appel aux prêtres volontaires pour partir en Allemagne comme prêtres-ouvriers clandestins. René Giraudet voit là la réalisation possible de son rêve missionnaire et le jeudi Saint 22 avril 1943, c’est le « droguiste » Giraudet qui part pour Berlin où il est accueilli par l’"ancien", l’abbé Bousquet et les responsables du mouvement d’Action Catholique. Après l’arrestation et l’expulsion de Bousquet, il devient l’Aumônier général Mouvement. La vague d’arrestation qui déferle de février à août 1944 ne l’épargne pas. Arrêté le 12 juin, et après 4 mois de prison, il est envoyé à Sachsenhausen où il retrouve la plupart des militants arrêtés, puis à Bergen-Belsen, le « mouroir ». Ce camp, ravagé par le typhus, est libéré par les Britanniques le 15 avril 1945 - parmi les membres de la Mission Vaticane envoyée sur place, René Giraudet reconnaît un confrère vendéen, l’abbé Charles Hauret - celui-ci le fait rapatrier. Arrivé à Paris le 11 juin, il rend son âme à Dieu à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre le lendemain 12 juin. Après une poignante veillée funèbre dans la chapelle de l’Aumônerie générale, rue du Cherche-midi et des obsèques solennelles aux Invalides, présidées par le Cardinal Suhard, Archevêque de Paris, René Giraudet rentre chez lui, accueillit dans sa paroisse par tout un peuple. Les funérailles, présidées par Monseigneur Cazaux, Evêque de Luçon, sont célébrées dans son église le 18 juin suivi, le même jour, par l’inhumation dans le cimetière de Chantonnay. La commémoration oeucuménique des témoins de la foi du XXème siècle qui a réuni, le dimanche 7 mai 2000, au pied du colisée, les différentes confessions chrétiennes autour du pape Jean Paul II n’était pas une canonisation. René Giraudet fait partie d’un groupe d’une cinquantaine de prêtres, religieux, séminaristes, scouts et jocistes victimes du nazisme dont la canonisation comme martyrs de la foi est en préparation depuis 1989.
Un livre pour en savoir plus :« 51 martyrs français dans le Reich nazi », de Reimund Haas et Elisabeth Tillmann, édition spéciale pour les JMJ de Cologne 2005 (Cercle d’Initiative Martyrs Français). L’action de l’abbé Giraudet à Berlin y est largement évoquée.
Dates importantes de la vie du Père Giraudet
4 décembre 1907 : naissance à Luçon
8 décembre : baptême en la cathédrale
31 août 1925 : installation de la famille à Chantonnay
1er octobre 1925 : entrée au grand séminaire Luçon
24 septembre 1929 : entrée aux Missions Etrangères de Paris
19 décembre 1931 : ordination sacerdotale à Paris
27 février 1932 : vicaire St Hilaire de Loulay
8 février 1942 : Curé à St Hilaire du bois
30 Mars 1943 : rencontre avec le Père Rodhain à Paris.
23 avril 1943, arrivée à Berlin le Vendredi Saint
11 juin 1944 arrestation « pour apostolat interdit »
11 juin 1945 rapatriement en France et mort le 12 juin 1945 à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre.
Le Message du Père René Giraudet
Sa devise comme prêtre : « Avec le Christ, je suis cloué à la croix! »
Une expression : « vendredi saint tous les jours », il invite les jeunes à associer leurs souffrances à celle du Christ sur la croix.
Un symbole : l’ostensoir fabriqué par les jeunes du STO en forme de croix scout. Chaque mois, René Giraudet expose le Saint Sacrement pour la journée de récollection avec les jeunes.
Phrases-clef : « La jeunesse n’est pas faite pour le plaisir, elle est faite pour l’héroïsme »
« Il faut avoir de l’ambition de vivre avec un idéal qui flambe et illumine son voisinage, qui flambe au loin et illumine le monde. »
L'émission « Regards, Figures de Sainteté » que je vous invite à écouter ci après, a été réalisée par RCF Vendée.
Regards Figures de Sainteté Le père René Giraudet, volontaire pour le STO en Allemagne pendant la 2nde guerre mondiale. Une émission réalisée par RCF Vendée.
Le Serviteur de Dieu Auguste Etchécopar
Le Serviteur de Dieu Auguste Etchécopar
Deuxième fondateur de la Congrégation du Sacré Cœur de Jésus de Bétharram
1830-1897
Auguste Etchécopar est né le 30 avril 1830 à Saint-Palais, charmante bourgade du pays basque français. Huitième de 14 enfants, dont beaucoup morts en bas âge, ce fils de famille catholique est très vite attiré par le sacerdoce. Ordonné prêtre le 10 juin 1854 à la cathédrale de Bayonne, et intègre la Société des Hautes Études d'Oloron où l’évêque dirige certains de ses meilleurs Prêtres. Quand cette confrérie est dissoute, le jeune abbé est admis dans la Congrégation du Sacré Cœur de Bétharram, fondée par le Père Michel Garicoïts. Il y prononce ses vœux le 24 octobre 1855. En juillet 1857, le Père Garicoïts le nomme maître des novices. Dès lors, le P. Etchécopar se dévoue totalement au service de la Congrégation, comme secrétaire et confident du fondateur d’abord, puis comme assistant général et enfin troisième Supérieur général à partir de 1874. À ce titre, il travaille s’attela à l'approbation de la Congrégation et de ses constitutions par le Saint-Siège, à la reconnaissance de la sainteté de Michel Garicoïts et au rayonnement de sa famille religieuse, en particulier, il encourage le développement de la mission d'Amérique et fonde la résidence de Bethléem en Terre Sainte, projet voulu par Dieu et relayé par la Petite Carmélite palestinienne, la Bienheureuse Sœur Marie de Jésus crucifié. À la mort du Père Etchécopar, le 13 avril 1897, ses objectifs étaient atteints, tant et si bien qu’un chapitre général le proclama deuxième fondateur de l’Institut.
Sa vocation
« A travers le cours des âges, le regard de Jésus daignait se fixer sur notre petite société ; il la tirait de son Cœur ; il l'animait de la vie de son Divin Cœur ; il lui jetait au cœur une étincelle de cet Amour infini, dont son Cœur s'est embrasé sur le sein même de son Père... et il lui disait : « Et toi aussi, petite sSociété d'hommes simples, d'hommes de néant, tu seras le sel et le flambeau de cette même terre, ou mon Père m'a envoyé, pour y souffrir et y mourir ». (Lettre du 6 novembre 1892).
« Pour ce qui me concerne, j'ai peu de choses à t'apprendre ; je suis Prêtre, je me prépare à annoncer la Parole de Dieu, à publier ses grandeurs, à prêcher Jésus-Christ crucifié, à représenter autant que me permets ma faiblesse, à copier ce divin Modèle dans ma conduite et mes œuvres, afin de prêcher plus par l'exemple que par les paroles et pour ne pas prononcer moi-même ma propre condamnation ». (Lettre du 7 novembre 1854).
« Oui, je n'en puis plus douter : le Sacerdoce est quelque chose de si sublime, de si divin que le Prêtre doit être un autre Jésus-Christ. Mais, mon Sauveur, que vous aurez un misérable représentant ! Quelle copie imparfaite, dégradée, méconnaissable de ce modèle admirable, de votre Sainteté, ô mon Dieu, de vos perfection, ô Jésus. Et cependant vous pouvez changer des pierres en enfants d'Abraham. Remplissez-moi, Seigneur, de votre Esprit. Faites revivre en moi, augmentez, dilatez cet esprit de force et de grâce que vous avez daigné m'accorder dans l'ordination... Que je corresponde à Votre grâce, que je mette ma confiance en la Sainte Vierge, votre Divine Mère ». (Cahier intime, n° 38)
Son message
Auguste Etchécopar, c'est l'homme qui vit l'aventure du Sacerdoce et de la vie religieuse à Bétharram, l'Eucharistie, la prière comme un chemin de bonheur. Auguste Etchécopar, c'est l'homme qui a pris Saint Michel Garicoïts au sérieux et a fondé sa vie sur l'Esprit qu'il a reçu comme son disciple. Auguste Etchécopar, c'est l'homme de la contemplation, ébloui par les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption sur les lieux saints de Béthléem et Jérusalem. Auguste Etchécopar, c'est l'homme de la famille, l'homme attentif à entretenir, à soigner, fortifier les liens familiaux dont il a tant reçu. Auguste Etchécopar, c'est l'homme du travail acharné pour mener à bien la mission confiée, au-delà des obstacles institutionnels, celui qui entreprend les grands voyages nécessaires sans écouter sa santé fragile. Auguste Etchécopar, c'est l'homme de la parole libre, de l'audace dans les entreprises risquées, confiant dans la Providence et obéissant à la Volonté de Dieu perçue dans la prière. Auguste Etchécopar, c'est l'homme qui a laissé, presque naturellement, l'Esprit prendre toute la place pour que sa vie d'homme traduise l'Evangile pour tous les Chrétiens. Auguste Etchécopar, c'est l'homme au visage de lumière, l'icône du Prêtre et du religieux du Sacré Cœur dont nous avons besoin aujourd'hui.
Prière pour obtenir une grâce par l'intercession du Père Auguste Etchécopar
Esprit d'Amour et de Sainteté, Vous avez mis au cœur du Père Etchécopar le désir d'imiter les sentiments du Cœur du Christ à la suite de Saint Michel Garicoïts, fondateur de la Congrégation de Bétharram. Dans sa mission de religieux Prêtre, Votre Force lui a fait déployer les richesses dont le Père l'avait comblé au service de l'Eglise et de ses frères. Donnez à tous ceux qui invoqueront son intercession, de trouver auprès de lui humilité, persévérance, fidélité, mais surtout le bonheur d'une confiance inébranlable dans l'Amour du Cœur de Dieu et la protection de Notre Dame. Amen.
Signaler les grâces reçues auprès du
Supérieur du Vicariat
Place Saint Michel Garicoïts
64800 Lestelle-Bétharram
Mail : vicariat@betharram.fr
Pour approfondir
Site de la Congrégation du Sacré Cœur de Bétharram
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Litanies des Bienheureux Martyrs des Pontons de Rochefort
Les Bienheureux Prêtres Martyrs des Pontons de Rochefort
« Fidélité et pardon »
1794-1795
Fête le 27 et le 18 août
En 1790 la Révolution exige des prêtres qu'ils prêtent serment à la "Constitution civile du clergé" qui tend, entre autre, à séparer l'Église de France de Rome (l'évêque, comme les prêtres, étant élu et ne pouvant que signifier au Pape son élection). En 1791, l'Etat considère comme suspect tous les non-jureurs et en 1792 il prévoit leur déportation à la Guyane. De plusieurs départements, on achemine vers le port de Rochefort 829 prêtres et religieux réfractaires. Bien qu'ils ne soient pas toujours maltraités sur leur passage, les conditions du voyage sont déjà pénibles et cependant, malgré les possibilités qui leur sont parfois offertes, aucun ne s'échappe. Arrivés à Rochefort, sur la Charente, et après un certain temps de détention, on les embarque sur deux "pontons"; ce sont deux anciens "négriers" ayant servi pour la traite. Mais pour les prêtres, les conditions sont encore plus affreuses qu'elles ne l'étaient pour les esclaves, car il ne s'agit plus seulement de "marchandise" humaine à conserver, mais d'ennemis à éliminer. Quant à la destination vers la Guyane, personne ne l'envisage sérieusement, car avec le blocus des côtes par les Anglais, c'est impossible. On se contente donc de jeter l'ancre au large de l'estuaire de la Charente près de l'île d'Aix et c'est là que resteront les deux pontons. Les conditions sont intenables: entassement, nourriture infecte, habits pleins de poux, épidémie de typhus, interdiction de parler latin et même de prier. Aux moqueries et mauvais traitements, ces martyrs n'opposent aucune parole de malédiction, mais répondent par le pardon et la prière pour le pays. Le bilan est de 547 morts. L'épreuve aura duré du 11 avril 1794 au 12 avril 1795. Le 1er octobre 1995 Jean Paul II en béatifie 64, les seuls pour lesquels il y a des témoignages. Dans la même cérémonie, il béatifie aussi 45 martyrs de la guerre civile espagnole (1936-1939), ainsi qu'un religieux des Écoles pies. En tout 110 bienheureux!
Les neuf résolutions
Prises par certains prêtres déportés sur les Deux-Associés
1. Ils ne se livreront point à des inquiétudes inutiles sur leur délivrance ; mais ils s'efforceront de mettre à profit le temps de leur détention, en méditant sur leurs années passées, en formant de saintes résolutions pour l'avenir afin de trouver dans la captivité de leur corps, la liberté de leur âme. Ils regarderont aussi comme un défaut de résignation à la volonté de Dieu, les moindres murmures, les plus légères impatiences, et surtout cette ardeur excessive à rechercher les nouvelles favorables, qui ne peuvent qu'introduire dans leur âme cet esprit de dissipation si contraire au recueillement continuel dans lequel ils doivent vivre, et cette soumission sans borne à la volonté de Dieu, qui doit leur ôter toute inquiétude sur l'avenir.
2. Si Dieu permet qu'ils recouvrent, en tout ou en partie, cette liberté après laquelle soupire la nature, ils éviteront de se livrer à une joie immodérée, lorsqu'ils en apprendront la nouvelle. En conservant une âme tranquille, ils montreront qu'ils ont supporté sans murmure la croix qui leur avait été imposée, et qu'ils se disposaient à la supporter plus longtemps encore, avec courage et en vrais chrétiens qui ne se laissent pas abattre par l'adversité.
3. S'il était question de leur rendre leurs effets, ils ne montreront aucune avidité à les réclamer ; mais ils feront avec modestie et dans l'exacte vérité la déclaration qui pourrait leur être demandée ; recevront, sans se plaindre, ce qui leur sera donné ; accoutumés, comme ils doivent l'être, à mépriser les biens de la terre et à se contenter de peu, à l'exemple des apôtres.
4. Ils ne satisferont point les curieux qu'ils pourraient rencontrer sur leur route ; ils ne répondront point aux vaines questions qu'ils leur feraient sur leur état passé ; ils leur laisseront entrevoir qu'ils ont supporté leurs peines avec patience, sans les leur raconter en détail, et sans montrer aucun ressentiment contre ceux qui en ont été les auteurs et les instruments.
5. Ils se comporteront avec la plus grande modération et la plus exacte sobriété dans les auberges ; ils se garderont bien de faire la comparaison, surtout devant des étrangers, des mets qu'on leur servira avec leur ancienne nourriture, et de paraître y mettre trop de jouissance : l'empressement pour la bonne chère deviendrait un grand sujet de scandale pour les fidèles qui s'attendent à retrouver dans les ministres de Jésus-Christ les imitateurs de sa pénitence.
6. Arrivés dans leur famille, ils ne montreront point trop d'empressement à raconter leurs peines ; n'en feront part qu'à leurs parents et amis, et encore avec beaucoup de prudence et de modération ; ils n'en parleront jamais en public et ne céderont point aux instances qu'on pourrait leur faire à cet égard. Ils observeront chez eux et chez les autres une égale frugalité, ne recherchant pas les repas, et s'y comportant, lorsqu'ils croiront devoir accepter les invitations qui leur seront faites, avec autant de modestie que de sobriété.
7. Ils se condamneront au silence le plus sévère et le plus absolu sur les défauts de leurs frères et les faiblesses dans lesquelles auraient pu les entraîner leur fâcheuse position, le mauvais état de leur santé et la longueur de leur peine ; ils conserveront la même charité à l'égard de tous ceux dont l'opinion religieuse serait différente de la leur ; ils éviteront tout sentiment d'aigreur ou d'animosité, se contentant de les plaindre intérieurement, et s'efforçant de les ramener à la voie de la vérité par leur douceur et leur modération.
8. Ils ne montreront aucun regret de la perte de leurs biens, aucun empressement à les recouvrer aucun ressentiment contre ceux qui les possèdent ; mais ils recevront sans murmure les secours que la nation pourra leur accorder pour leur subsistance, toujours contents du simple nécessaire, tant pour les vêtements que pour la nourriture.
9. Ils ne feront ensemble, dès à présent, qu'un cœur et qu'une âme, sans acception de personnes, et sans montrer d'éloignement pour aucun de leurs frères, sous quelque prétexte que ce soit. Ils ne se mêleront point de nouvelles politiques, se contentant de prier pour le bonheur de leur patrie et de se préparer eux-mêmes à une vie nouvelle, si Dieu permet qu'ils retournent dans leurs foyers, et à y devenir un sujet d'édification et des modèles de vertu pour les peuples, par leur éloignement du monde, leur application à la prière et leur amour pour le recueillement et la piété.
Prière récitée par les Bienheureux Prêtres Déportés
Ô Jésus-Christ, tous vos Saints nous disent que votre Cœur a été ouvert pour tous les hommes ; mais bien des prodiges de miséricorde nous disent qu'il a été spécialement ouvert pour la France. O vous qui, dans votre charité, avez pourvu à tous les besoins à venir, en faisant naître cette dévotion au sein du royaume, n'avez-vous pas voulu lui préparer une ressource assurée dans ses malheurs ; et dans le miracle que vous opérâtes, au commencement de ce siècle, en faveur d'une de nos villes qui recourut à votre Cœur sacré, n'avez-vous pas voulu nous laisser un gage de ce que nous devons en espérer si nous y recourons aussi ? Au milieu du fléau destructeur de la peste dans cette malheureuse cité, son charitable pasteur, ses pieux magistrats, vont se prosterner devant votre Cœur, au nom de toute la ville, en lui vouant un culte solennel, et aussitôt la contagion disparaît. O mon Sauveur, en feriez-vous moins pour nous ? Les tristes effets de la contagion de l'impiété et du libertinage subsisteraient-ils encore après que nous aurions réclamé la bonté infinie de votre Cœur divin ? Ah ! quand nous disons à un homme comme nous que nous comptons sur la bonté de son cœur, il ne saurait rien nous refuser. Et qu'est-ce, ô mon Sauveur, que le Cœur de l'homme le meilleur et le plus compatissant, auprès de votre Cœur ? Et nous ne nous confierions pas à la bonté de votre Cœur ! Et nous douterions que de ce Cœur d'où sont sortis tant de miracles de charité, il en sortît encore un aujourd'hui pour nous ! Oh ! non, nous n'en douterons pas... O Jésus-Christ, notre aimable Sauveur, nous nous souviendrons que votre Cœur est le sanctuaire de votre miséricorde et la source de tous les biens. Nous implorons avec la plus tendre confiance, son immense charité pour nous. Nous nous vouerons, nous nous vouons, dès ce moment, au culte de votre adorable Cœur ; tous les cœurs de ce royaume, nous les réunissons par les désirs de la charité, pour les lui offrir tous ensemble. Oui, Cœur de Jésus, nous vous offrons notre patrie tout entière et les cœurs de tous ses enfants. Ô Vierge sainte, ils sont maintenant entre vos mains ; nous vous les avons remis en nous consacrant à vous, comme à notre protectrice et à notre Mère. Aujourd'hui nous vous en supplions, offrez-les, offrez-les au Cœur de Jésus. Ah ! présentés par vous, il les recevra ; il leur pardonnera, il les bénira, il les sanctifiera, il les sauvera, et il sauvera la France tout entière ; il lui rendra la paix, il y fera revivre la foi, la piété et les mœurs ; il y fera refleurir la sainte religion. Ainsi soit-il.
Litanies des Bienheureux Martyrs des Pontons de Rochefort
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous.
Christ, exaucez-nous.
Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint, Source de Vie, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, priez pour nous.
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
Reine des Saints, priez pour nous.
Reine des Martyrs, priez pour nous.
Reine du Ciel, priez pour nous.
Reine de France, priez pour nous.
Bienheureux Jean-Baptiste Souzy, Prêtre et Vicaire Général du diocèse de La Rochelle, priez pour nous.
Bienheureux Antoine Bannassat, Prêtre de Saint-Fiel,
Bienheureux Jean-Baptiste de Bruxelles, chanoine de Saint-Léonard,
Bienheureux Florent Dumontet de Cardaillac, aumônier de la comtesse de Provence,
Bienheureux Jean-Baptiste Duverneuil, Carme de la maison d'Angoulême,
Bienheureux Pierre Gabilhaud, Prêtre de Saint-Christophe,
Bienheureux Louis-Wulphy Huppy, Prêtre du diocèse de Limoges,
Pierre Jarrige de La Morelie de Puyredon, chanoine de Saint-Yrieix,
Bienheureux Barthélemy Jarrige de La Morelie de Biars, bénédictin de l'abbaye de Lezat,
Bienheureux Jean-François Jarrige de la Morelie du Breuil, chanoine de Saint-Yrieix,
Bienheureux Joseph Juge de Saint-Martin, sulpicien, directeur de séminaire,
Bienheureux Marcel-Gaucher Labiche de Reignefort, missionnaire à Limoges,
Bienheureux Pierre-Yrieix Labrouhe de Laborderie, chanoine de Saint-Yrieix,
Bienheureux Claude-Barnabé Laurent de Mascloux, chanoine du Dorat ,
Bienheureux Jacques Lombardie, curé de Saint-Hilaire-de-Foissac,
Bienheureux Joseph Marchandon, curé de Marsac,
Bienheureux François d'Oudinot de La Boissière, chanoine du diocèse de Limoges,
Bienheureux Raymond Petiniaud de Jourgnac, vicaire général de l'évêque de Limoges,
Bienheureux Jacques Retouret, carme de la maison de Limoges,
Bienheureux Frère Paul-Jean Charles (frère Paul), moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons,
Bienheureux Frère Elie (Augustin-Joseph) Desgardin, moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons,
Bienheureux Frère Roger (Pierre-Sulpice-Christophe) Favergne, frère des Ecoles chrétiennes,
Bienheureux Joseph imbert, jésuite,
Bienheureux Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont, sulpicien, supérieur du petit séminaire d'Autun,
Bienheureux Claude Laplace, prêtre à Moulins,
Bienheureux Noël-Hilaire Le Conte, chanoine de la cathédrale de Bourges,
Bienheureux Pierre-Joseph Le Groing de La Romagère, chanoine à la cathédrale de Bourges,
Bienheureux Jean-Baptiste-Xavier Loir, Frère Mineur Capucin au Petit-Forez,
Bienheureux Frère Léon (Jean) Mopinot, frère des Ecoles chrétiennes à Moulins,
Bienheureux Philippe Papon, Prêtre de Contigny,
Bienheureux Frère Nicolas Sauvouret, Cordelier à Moulins,
Bienheureux Jean-Baptiste Vernoy de Montjournal, chanoine à Moulins,
Bienheureux Frère Louis-Armand-Joseph Adam, Cordelier à Rouen,
Bienheureux Frère Charles-Antoine-Nicolas Ancel, eudiste à Lisieux,
Bienheureux Frère Claude Beguignot, chartreux à Saint-Pierre-de-Quevilly,
Bienheureux Frère Protais (Jean) Bourdon, Frère Mineur Capucin à Sotteville,
Bienheureux Frère Louis-François Lebrun, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur,
Bienheureux Michel-Bernard Marchand, Prêtre du diocèse de Rouen,
Bienheureux Pierre-Michel Noël, prêtre du diocèse de Rouen,
Bienheureux Frère Gervais-Protais Brunel, moine cistercien de Mortagne,
Bienheureux Frère Sébastien (François) François, Frère Mineur Capucin,
Bienheureux Frère Hubert de Saint Claude (Jacques) Gagnot, carme de la maison de Nancy.
Bienheureux Frère Uldaric (Jean-Baptiste) Guillaume, frère des Ecoles chrétiennes à Nancy,
Bienheureux Frère Thomas (Jean-Georges) Rehm, dominicain au couvent de Schlestadt,
Bienheureux Frère Claude Richard, bénédictin à Moyen-Moutier,
Bienheureux Jean Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque,
Bienheureux Sébastien-Loup Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque,
Bienheureux François Hunot, chanoine de Brienon-l'Archevêque,
Bienheureux Georges-Edme René, chanoine à Vézelay,
Bienheureux Frère Lazare Tiersot, chartreux à Beaune,
Bienheureux Scipion-Jérôme Brigeat Lambert, doyen du chapitre d'Avranches,
Bienheureux Jean-Nicolas Cordier, jésuite,
Bienheureux Charles-Arnould Hanus, Prêtre et doyen du chapitre de Ligny,
Bienheureux Nicolas Tabouillot, curé de Méligny-le-Grand,
Bienheureux Antoine, dit Constant, Auriel, vicaire à Calviat et Sainte Mondane,
Bienheureux Elie Leymarie de Laroche, prieur de Coutras,
Bienheureux François Mayaudon, Chanoine à Saint-Brieuc puis à Soissons,
Bienheureux Claude Dumonet, professeur au collège de Mâcon,
Bienheureux Jean-Baptiste Laborie du Vivier, chanoine de la cathédrale de Mâcon,
Bienheureux Gabriel Pergaud, génovéfain de l'abbaye de Beaulieu,
Bienheureux Frère Michel-Louis Brulard, carme de la maison de Charenton,
Bienheureux Charles-René Collas du Bignon, sulpicien, supérieur du petit séminaire de Bourges,
Bienheureux Jacques-Morelle Dupas, vicaire à Ruffec,
Bienheureux Jean-Baptiste Ménestrel, chanoine à Remiremont,
Que par vous, nous conservions le Don de la Foi, nous vous en supplions, exaucez-nous.
Pour que nous fuyions les mauvaises compagnies, nous vous en supplions, exaucez-nous.
Pour que nous ayons horreur du blasphème,
Pour que nous sortions de la mort du péché,
Pour que, à votre exemple, nous pardonnions à nos ennemis,
Pour que nous sachions recevoir dignement les Sacrements,
Pour que les pécheurs se convertissent,
Pour que le zèle de l'honneur de Dieu nous embrase,
Pour que nous marchions fidèlement dans la Charité du Christ,
Pour que le Saint Sacrement de l'autel soit toujours la source de notre vie,
Afin que nous y puisions sans cesse lumière et force pour lutter contre le mal,
Pour que Dieu protège son Eglise contre les blasphème,
Pour que Dieu fortifie son Eglise contre les attaques et les violences de ses ennemis,
Pour que Dieu envoie à son peuple de saints Prêtres,
Pour que la France, fille aînée de l'Eglise reste fidèle à son baptême,
Afin que nous imitions votre amour envers Dieu et envers le prochain,
Afin que nous soyons justes, simples et chastes dans toutes nos actions,
Afin que nous conformions toujours notre volonté à celle de Dieu,
Afin que nous aimions Dieu dans les épreuves comme dans la prospérité,
Afin que la prospérité ne nous rende pas orgueilleux et ne nous fasse jamais oublier la Sainte Loi de Dieu,
Afin que nulle peine ou souffrance ne soit capable de nous faire perdre l'amour de Dieu,
Afin que nous obtenions le pardon de nos péchés et la délivrance de nos maux,
Afin que nous puissions toujours goûter les consolations et le secours du Seigneur,
Afin que, après une vie chrétienne, nous puissions mourir de la mort des justes,
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.
Bienheureux ceux qui seront persécutés pour la justice,
Car le Royaume des cieux est à eux.
Prions
O Dieu, qui avez donné aux Bienheureux Prêtres Martyrs des Pontons de Rochefort, dans l'extrême détresse de la déportation, la grâce de la fidélité et du pardon, nous Vous en supplions, accordez-nous, par leur intercession et à leur exemple, la grâce de demeurer toujours attachés à Votre Eglise et d'être ardents à nous réconcilier avec nos frères. Nous Vous le demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
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Le Vénérable François Gaschon
Le Vénérable François Gaschon
Né à « Molette » d’Auzelles (Puy-de-Dôme, France) le 30 août 1732
Baptisé à Auzelles le 31 août 1732
Ordonne prêtre pour le diocèse de Clermont le 18 décembre 1755
Missionnaire du diocèse
Aumônier de l’hôpital d’Ambert (1805) où il mourut le 28 novembre 1815
Proclamé Vénérable le 6 avril 1998 à Rome
Son corps repose dans la chapelle de l’hôpital d’Ambert
Prière pour obtenir la béatification du Vénérable Père François Gaschon
Dieu Notre Père, Vous qui élevez les humbles, nous Vous rendons grâce pour la vie du Vénérable Père François Gaschon. Au milieu des épreuves qu’il dut traverser, il fut parmi nous, en imitant Jésus, un modèle de Foi, d’Espérance et de Charité. Avec lui, croyant en Votre immense Bonté, nous Vous présentons, tel un enfant, ce qui nous tient plus particulièrement à coeur: (Ici on peut exprimer ses intentions). Daignez manifester sa sainteté en m’accordant par son intercession les bienfaits qui me sont nécessaires.
Notre Père...
Prière de faire parvenir les bienfaits obtenus par le Vénérable Père Gaschon,
avec vos nom et adresse, à la
Paroisse Saint Jean-François Régis
9 place du Pontel
F- 63600 Ambert (France)
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Béatification du Père Jerzy Popieluszko
Le Père Jerzy Popieluszko
1947-1984
Notre Saint Père le Pape Benoît XVI va béatifier le 6 juin 2010, en cette année sacerdotale, le serviteur de Dieu, Jerzy Popieluszko, prêtre catholique polonais né le 14septembre 1947, et assassiné à l’âge de 37 ans, le 19 octobre 1984.
L’abbé Popieluszko, jeune prêtre varsovien, curé de la paroisse saint Stanislas Kostka et aumônier du syndicat Solidarité, opposé au régime communiste, célébrait chaque dimanche des « Messes pour la Patrie », au cours desquelles il prononçait de vibrants sermons condamnant courageusement le régime en place. Ses célébrations attiraient des milliers de fidèles. Ses homélies étaient diffusées dans tout le pays et il était devenu l’un des prêtres les plus populaires de Pologne. Il avait dans son ministère pastoral un penchant pour le travail avec les enfants et les jeunes. Un complôt naquit alors contre le prêtre, mené par le KGB, en vue de le faire taire définitivement. Le vendredi 19 octobre 1984, l’abbé Popieluszko est enlevé par trois officiers de la milice (Sécurité Intérieure), près de Wloclawek avec son chauffeur. Ce dernier réussira à s’échapper de la voiture dans laquelle ils étaient emmenés, et à avertir la population. Après avoir été torturé à mort, le corps de l’ecclésiastique est lesté puis jeté dans la Vistule. Il sera découvert quelques jours plus tard. En novembre 1984, plus de 500 000 personnes se déplacèrent pour les funérailles de Jerzy Popieluszko. Le martyr du jeune prêtre aura entraîné de nombreuses conversions, et même l’éclosion de vocations sacerdotales.
Le 6 Juin 2010 un événement prophétique
La béatification d’un autre J-P polonais:
Jerzy Popieluszko, ou le courage de la Vérité, au prix du sang
Texte du Père Daniel Ange
Orléans. Mardi 29 oct. 1984. Plusieurs centaines de jeunes veillent toute la nuit dans la cathédrale, en adorant et se confessant. Après sa confession, chaque jeune reçoit un lumignon rouge allumé et le dépose sur une gigantesque croix toute illuminée, à la stupeur des passants. Le lendemain, 30, je leur donne un enseignement sur les martyrs contemporains dans les pays si proches du « bloc Est » de notre Europe, que Jean-Paul II ne cessait d’évoquer. Vers la fin, on me glisse un billet : « la radio vient d’annoncer l’assassinat du P. Popieluszko ». Disparu depuis 10 jours, nous avions offert notre veillée spécialement pour lui et je venais de le citer longuement. J’annonce donc la terrible nouvelle. Comme un seul homme, les voilà tous debout, chantant l’hymne pascale (sur la mélodie de Haendel adaptée par A. Gouzes). Spontanément, ils vont déposer leurs palmes (Nous avions comme thème de l’entrée de Jésus à Jérusalem) au pied de la grande croix verticale sur le parvis, formant une seconde croix horizontale, sur le modèle de ces grandes croix de fleurs piquetées de bougies, autour desquelles les Polonais se rassemblaient en chantant, veillant sur elles. Ces croix fleuries et lumineuses étaient les seuls moyens de s’exprimer de tout un peuple qui tombe à genoux quand on le frappe. Ce qu’on vient de revoir après la seconde tragédie de Katyn. De tout cela, j’avais été le témoin ému, en mai puis en nov 81 où je l’avais sans doute rencontré à la paroisse universitaire S.Anne où il était aumônier des services médicaux.
Cette béatification tant attendue, 25 ans après son martyre, prend une actualité saisissante. Il a été, en Pologne, la dernière victime violemment assassinée par le régime totalitaire du communisme. Or, nous voilà ici, non plus simplement menacé, mais déjà terrorisé par une idéologie anti-chrétienne virant au totalitarisme : « L'époque moderne a parlé de la libération de l'homme, de sa pleine autonomie, et donc également de sa libération de l'obéissance à Dieu. L'obéissance ne devrait plus exister, l'homme est libre, il est autonome: rien d'autre. Mais cette autonomie est un mensonge: c’est un mensonge ontologique, car l'homme n'existe pas par lui-même et pour lui-même, et c'est également un mensonge politique et pratique, car la collaboration, le partage de la liberté est nécessaire. Et si Dieu n'existe pas, si Dieu n'est pas une instance accessible à l'homme, il ne reste comme instance suprême que le consensus de la majorité qui devient le dernier mot auquel nous devons obéir. Et ce consensus - nous le savons depuis l'histoire du siècle dernier - peut également être un "consensus du mal". La soi-disant autonomie ne libère pas véritablement l'homme. L'obéissance à Dieu est la liberté, car elle est la vérité, elle est l'instance qui nous place face à toutes les instances humaines. (Dans l'histoire de l'humanité, ces paroles de Pierre et de Socrate sont le véritable phare de la libération de l'homme, qui sait voir Dieu et, au nom de Dieu, peut et doit obéir non pas tant aux hommes, mais à Lui, et se libérer ainsi du positivisme de l'obéissance humaine). Les dictatures ont toujours été contre cette obéissance à Dieu. La dictature nazie, comme la dictature marxiste, ne peuvent pas accepter un Dieu qui soit au-dessus du pouvoir idéologique; et la liberté des martyrs, qui reconnaissent Dieu, précisément dans l'obéissance au pouvoir divin, est toujours l'acte de libération à travers lequel nous parvient la liberté du Christ. Aujourd'hui, (grâce à Dieu, nous ne vivons pas sous une dictature, mais) il existe des formes subtiles de dictatures: un conformisme qui devient obligatoire, penser comme tout le monde, agir comme tout le monde, et les agressions subtiles contre l'Eglise, ainsi que celles plus ouvertes, démontrent que ce conformisme peut réellement être une véritable dictature. » Revenons au Père Popieluszko. Le beau courage qui va le caractériser se manifeste déjà jeunes et spécialement pendant ce service militaire – il a 19 ans- où les séminaristes doivent subir toutes sortes de brimades et punitions gratuites. Sachant les punitions risquées, il refuse d’enlever médaille et chapelet. Au dortoir, il prie à genoux – chose interdite. Le Vendredi : le chemin de croix, quoi qu’il en coûte. A Noël, il chante des cantiques en épluchant. Sanction : ramper sur le sol. Pendant les séances de lavage de cerveau il lit : l’Imitation de Jésus Christ. En août 80, il a 33 ans, les ouvriers des grandes aciéries de Huta Warszawa l’invitent pour célébrer la toute première messe jamais chantée dans ce que le pouvoir pensait être un fief du communisme. Il en est bouleversé : « On m’a applaudit. J’ai cru un instant qu’une célébrité marchait derrière moi. Mais non ! Ces applaudissements m’étaient bien destinés, à moi, premier prêtre à avoir jamais franchi le portail de l’aciérie. Je me suis dit alors qu’on ovationnait ainsi l’Eglise qui depuis 30 ans a frappé aux portes des usines. » Par ailleurs, il lance les grands pèlerinages nationaux d’ouvriers – par centaines de milliers – à Czestochowa, chaque 3ème dimanche de septembre.
La guerre d’un Etat contre une Nation, guerre d’un gouvernement contre le peuple
Le sinistre 13 Décembre 81, quelques mois après l’attentat de Jean-Paul II, l’état de guerre est proclamé. 6000 responsable du Syndicat Solidarnosc , de nuit, sont emprisonnés, l’armée partout déployée massivement, les réactions, comme durant les pires années où toute manifestation est violemment réprimée, noyée dans un bain de sang. Ce premier et unique syndicat dans tout l’empire est intolérable pour le régime. A la face du monde, il prouve que le christianisme est le calcium d’un peuple, et le marxisme son opium. Révolution dans l’idée même du communisme. C’est le sous- prolétariat qui se soulève contre ces apparatchiks qui se prétendent être sa voix. Le comble ! Intolérable ! Après avoir tenté quelques mois plus tôt d’ éliminer son premier défenseur, son avocat à la face du monde, ce Jean-Paul II qui ose le soutenir inconditionnellement – il faut l’éradiquer totalement, sous peine d’être contagieux pour tous les pays du bloc Est, qui se met à trembler sur ses bases. C’est alors qu’une voix va retentir. Elle va oser, clamer ce que tous pensent, mais ne peuvent dire sans risquer, au minimum des années de prison. Et quelles prisons ! Voix qui brise le mur du silence. Jerzy se fait la voix de son peuple bâillonné. Il arrache le bâillon de ses lèvres, à défaut des menottes à ses mains. Il le fait au cours des 33 messes pour la Nation qu’il va célébrer, renouant avec la tradition séculaire des « prières pour la Patrie », , le plus souvent clandestines, surtout durant les 3 siècles où la Pologne était dépecée par d’écrasants empires voisins : Russie, Allemagne, Autriche-Hongrie. 33 stations de son chemin montant au Calvaire. De mois en mois, les foules augmentent à tel point qu’il faudra les célébrer sur un balcon surmontant le porche d’entrée de l’église S. Stanislas Kotska, dominant la place noire de monde. Leur retentissement est incalculable. Surtout elles parviennent immédiatement aux oreilles de l’habitant n° 1 du Vatican… A cette voix de prophète et de Précurseur, qui ne crie pas dans le désert, tendons l’oreille. Dès février 82, où il choisit les textes à faire frémir certains ( Sg 6,1-9 ; Ps 58,2-8), il cite les évêques : « L’ Eglise se place toujours du côté de ceux qui sont privés de liberté, de ceux dont on brise les consciences. Notre douleur est celle de la Nation toute entière terrorisée par la force militaire… de tous ceux, internés, arrêtés, condamnés.. » En avril 82, de citer un poète : « Plus fort que les pierres qui pleuvent sur nous, plus fort que la main arbitraire et parjure qui s’abat sur nous, crier que notre cœur brisé dans notre poitrine ni ne se pliera, ni ne se changera. La mort est périssable, la foi… éternelle ! »
Les textes choisis sont loin d’être neutres ( Dan 3,37-45, Ps 94, Mc 13,9 ) : « on vous livrera aux Sanhédrins, vous serez battus, vous comparaîtrez… » Et de prier : « Aujourd’hui, il y a tant de familles d’orphelins de notre patrie, des enfants attendant le retour de leurs parents. « Nous te prions pour ceux qui brisent les consciences humaines, ce qui est pire encore que de tuer… Que les consciences de nos compatriotes ne soient pas asservies ! Nous te prions pour les fonctionnaires de la justice qui n’ont pas le courage de s’opposer au mensonge et qui acceptent le faux pour le vrai. Nous te confions les ouvriers qui ont donné leur sang et offert leur vie pour défendre leurs droits humains inaliénables. » Et de citer un détenu : « Ne nous laisse pas nous figer dans la colère et la rage, pardonne à nos traîtres ! » Et encore : « Ô Pologne, on t’a privé de tout, mais tu as tout, tant qu’il te reste le ciel et la terre sous les pieds ! Ta terre est frappée du glaive comme le visage de la Très sainte Madone de Jasna Gura ! » En Mai, citation d’un hymne des insurgés de 1830 prenant une actualité saisissante, les chars de l’URSS étant prêts à intervenir : « Les tours de Moscou seront ébranlées. La cloche de la liberté sonne et un sang libre est répandu ! » Mère de Dieu, porte ce sang du peuple libre devant le Trône divin ! Reine au visage balafré, nous Te présentons la demi-année d’esclavage de guerre. Une seule prière demeure : donne-nous la grâce de résister ! Vois comme l’ennemi bafoue notre âme ! » En Juin encore des textes brûlants : « La coupe déborde de sang, d’amertume et de larmes. Toujours écrasés mais fidèles dans la foi, nos cœurs ne tremblent pas à la vue des meurtres. La droiture s’effondre, la force étrangère nous écrase, elle enfonce les tempes polonaises dans la couronne de fer ! Sois Pologne ! Et libre sera la Pologne ! » Sept 82 : devant la foule où chacun tient une petite croix en main : « Il n’y a pas d’Eglise sans la croix, il n’y a ni sacrifice ni sanctification sans la croix. Celui qui vainc dans une cause juste, vainc par la croix et dans la croix. L’Eglise doit dire la vérité. L’Eglise doit défendre les souffrants. Au nom de la vérité, l’Eglise ne peut jeter un regard indifférent sur le mal et sur les peines humaines. L’Eglise avance vers la Résurrection. Il n’y a pas d’autre voie. Et c’est pourquoi les croix de notre Patrie, nos croix personnelles, celles de nos familles, doivent mener à la victoire, à la Résurrection, si nous les joignons au Christ qui a vaincu la croix. » Et de s’exclamer : « Quelle ressemblance aujourd’hui encore entre le Christ couvert de sang sur la croix et notre Patrie douloureuse ! » Oct 82 : Il ne mâche pas ses mots : « Pour demeurer libre dans l’âme, il faut vivre dans la vérité. Vivre dans la vérité, c’est donner la vérité des témoignages, c’est la revendiquer et la reconnaître dans toute situation. La vérité est immuable. On ne peut détruire la vérité par des décisions ou des décrets. L’esclavage pour nous consiste justement en ceci : que nous nous soumettions au règne du mensonge chaque jour. Nous ne protestons pas, nous nous taisons, ou bien nous faisons semblant d’y croire. Alors, nous vivons dans le mensonge. Le témoignage courageux de la vérité est un chemin qui mène directement à la liberté. L’homme qui témoigne de la vérité est un homme libre même dans des conditions extérieures d’esclavage, même dans un camp, dans une prison. Le problème essentiel pour la libération de l’homme et de la Nation est de surmonter la peur. Car la peur naît de la menace. Nous surmontons la peur, lorsque nous acceptons la souffrance ou la perte de quelque chose au nom de valeurs supérieures. Si la vérité devient pour nous une valeur pour laquelle nous acceptons de souffrir, de prendre des risques, alors nous surmontons la peur qui est la cause directe de notre esclavage. Et de citer le Cardinal Stephan Wyszynski, emprisonné pour avoir dit la Vérité : « la peur est le plus grand manquement de l’apôtre… Elle serre le cœur et rétrécit la gorge. Celui qui se tait face aux ennemis de la bonne cause, les enhardit… Forcer au silence par la peur, telle est la première tâche dans la stratégie impie… Le silence a son sens apostolique uniquement quand je ne détourne pas mon visage devant ceux qui me frappent… »
En conclusion : « Je voudrais répondre à tous ceux qui souffrent en terre polonaise et je désire m’adresser d’ici aux autorités de la République Populaire de Pologne, pour que ces larmes cessent. La société polonaise, ma Nation ne mérite pas d’être poussée aux larmes de désespoir et d’abattement. Oui, une nation qui a tellement souffert dans son passé récent, ne mérite pas que beaucoup parmi les meilleurs de ses fils et filles séjournent dans les camps et les prisons ; elle ne mérite pas que sa jeunesse soit malmenée et battue, que le crime de Caïn soit commis. Elle ne mérite pas qu’on la prive, contre sa volonté du syndicat Solidarité. Et dans la dernière de cette sinistre année, juste avant Noël : « On aurait envie d’ajouter : ne lutte pas par la contrainte. La contrainte n’est pas une preuve de force, mais de faiblesse. Celui qui n’arrive pas à vaincre par le cœur ou par la raison, essaye de vaincre par la contrainte. Mais chaque manifestation de la contrainte est une preuve d’infériorité morale. L’idée qui a besoin d’armes pour durer, meurt d’elle-même. L’idée qui ne peut se maintenir que par la contrainte est une idée dévoyée. L’idée capable de vie l’emporte par elle-même. Des millions d’hommes la suivent spontanément. La Nation comprend mieux aujourd’hui les paroles de Norwid : « Il ne faut pas s’incliner devant les circonstances et laisser les vérités derrière la porte. » Il ne faut pas s’incliner devant les circonstances…. »
1983. Année neuve. L’horizon va-t-il s’éclaircir ?
Dès Janvier : « Une nation possédant une tradition chrétienne millénaire, aspirera toujours à la pleine liberté. Car il est impossible de combattre cette aspiration par la contrainte, puisque la contrainte est la force de celui qui ne possède pas la vérité. Il est possible de plier l’homme par la contrainte, mais non pas de le rendre esclave. Un Polonais qui aime Dieu et la Patrie se relèvera de toute humiliation, car il ne s’agenouille que devant Dieu. En février, il se fait l’écho des voix bâillonnées : « Des femmes emprisonnées à Fordon écrivent : « Nous voulons la liberté, mais pas à tout prix. Pas au prix du renoncement à notre idéal, pas aux prix de la trahison envers nous-mêmes et ceux qui nous font confiance… » Puis, désigne nommément l’instigateur n° 1, caché dans les coulisses : « Satan renforce son empire sur la terre, et dans notre Patrie, le royaume du mensonge, de la haine, de la peur, si nous ne devenons pas chaque jour plus forts par la grâce de Dieu, si nous ne nous penchons pas avec douleur, avec cœur et amour sur nos frères qui souffrent innocemment dans les prisons, sur eux et sur leurs familles. » En mars, ce mot de pure splendeur : « L’amour et la Vérité, on peut les crucifier, mais il est impossible de les tuer. Là-bas, sur la croix, la Vérité et l’Amour ont triomphé du mal, de la haine, de la mort. La Nation veut que la concorde ne soit pas une capitulation, un renoncement aux idéaux, aux aspirations. » Et de se tourner vers les dirigeants : « Pour vous, frères, qui éprouvez en vos cœurs une haine de mercenaire, réfléchissez : la force ne peut vaincre, même si elle peut triompher quelque temps. » Avant de prier pour eux : « Prions pour ceux qui se vendent au service du mensonge, de l’injustice, de la contrainte : qu’ils comprennent leur humiliation ! » Des indicateurs s’infiltrent dans la foule. En avril 83, il doit donner des consignes strictes : ni cris, ni chants dehors, n’accepter ou ne donner aucun tracts. Agressés, rester de marbre. Gare aux provocateurs ! Ils veulent de la violence, pour de suite intervenir manu militari. « Là où il y a l’injustice, là où il y a la contrainte, le mensonge, la haine, le non-respect de la dignité humaine, là font défaut l’amour, le cœur, le désintéressement, le renoncement. Or sans ces valeurs, ne l’oublions pas, il est difficile de donner au travail son vrai sens, il est difficile de sortir le pays d’une crise. Mais l’amour doit aller de pair avec le courage. Et de se faire l’écho du grand Cardinal Wyszinsky, du fond de sa résidence haute-sécurité : « Malheur à la société dont les citoyens ne se conduisent pas avec courage ! Ils cessent alors d’être citoyens pour devenir de simples esclaves ! C’est le courage qui transforme les gens en citoyens, car l’homme courageux est conscient de ses droits dans la société et des devoirs qui lui incombent. Si le citoyen renonce au courage, il se nuit à lui-même, il nuit à sa personnalité humaine, à sa famille, à son groupe professionnel, à sa Nation, à l’état et à l’Eglise, même s’il est manipulé par peur et frayeur, pour le pain et d’autres avantages. Malheur aux gouvernants qui veulent conquérir le citoyen au prix de la peur et de la frayeur de l’esclave. Alors ce ne sont plus des hommes qu’ils gouvernent, mais, excusez le mot, des choses. » Mai 83, en plein mois de Marie, il se tourne vers Elle. : « Tu étais là et tu as vaincu, Toi notre Reine. Mais Tu étais là aussi et Tu souffrais, Toi notre Mère. Aujourd’hui, Tu es pour nous plus Mère que Reine. Car aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’une Mère. D’une Mère qui comprend tout, qui essuie toute larme et qui console toute peine, qui nous garde de perdre espérance. Or, notre espérance est souvent menacée quand nous voyons le prince du mal revenir en force sur nos terres polonaises. Nous avons besoin de Toi, Mère qui essuie les larmes. Car nombreuses sont nos larmes ces derniers huit mois, depuis cette nuit honteuse de décembre 1981. Oui, et nombreuses sont nos larmes et nos souffrances. Et de nouveau, nomme celui que Jésus appelle « l’ennemi » : « Satan, que Tu écrases de Ton pied, comme pris dans des convulsions de l’agonie – oh ! Que ce soit sa dernière agonie ! – nous inflige de nouvelles souffrances par ses serviteurs. Dès le premier jour, le mois de mai de cette année est devenu, à Varsovie, le temps du règne de Satan, sous la forme de la contrainte, des manifestations de force et de haine, du déferlement des mensonges et des diffamations. »En Juin : « Longtemps résonneront dans nos oreilles les paroles du Saint Père à Cracovie : « Vous devez être forts de la force de la foi. Vous devez être forts de la force de l’espoir, vous devez être forts de la force de l’amour, de l’amour qui supporte tout… La Nation en tant que communauté humaine est appelée à la victoire, à la victoire par la force de la foi, de l’espoir, de l’amour, par la force de la vérité, de la liberté, de la justice. »
Il devient maintenant l’homme à abattre, au moins à museler coûte que coûte. En Sept.83, ouverture d’une enquête pour « abus de la liberté de conscience au détriment de l’Etat ». En 6 mois, il subit 13 interrogatoires et plusieurs arrestations et détentions provisoires. Condamné, il est amnistié en 84, sous la pression populaire. Mais aucune menace ne le fait trembler : « Seule une Nation libre spirituellement et amoureuse de la vérité peut durer et créer pour l’avenir. Seule une nation saine d’esprit et consciente peut courageusement créer son avenir. On conquiert les gens le cœur ouvert et non les poings fermés. La vraie sagesse, la vraie connaissance, la vraie culture ne peuvent être enchaînés. Il n’est pas possible d’enchaîner les esprits humains. Garder sa dignité d’homme, c’est demeurer intérieurement libre même dans l’esclavage extérieur. Rester soi-même dans toutes les situations de la vie. C’est demeurer dans la vérité, même si cela devait nous coûter cher. Car dire la vérité coûte cher. Seule l’ivraie est de vil prix. Il faut payer pour le grain de la vérité. Toute chose, toute grande cause doit coûter et doit être difficile. Il n’y a que les choses petites et médiocres qui sont faciles. Déjà le poète Novalis disait : » L’homme s’appuie sur la vérité. S’il trahit la vérité, il se trahit. Celui qui trahit la vérité, se trahit lui-même. » Le mensonge avilit la dignité humaine et est l’apanage des esclaves, des pusillanimes » L’étau se resserre. Il est sous surveillance constante. Son appartement est « cambriolé ». Il doit préciser à la messe suivante qu’on y a trouvé une charge explosive, des armes… En février 84 : sa dernière année, il aborde de front le domaine de l’éducation nationale, ce qui nous concerne particulièrement en France aujourd’hui et surtout au Québec : « Nous sommes des enfants de la Nation qui, depuis plus de mille ans, chante la gloire du Dieu Unique dans la Trinité. C’est pourquoi, dans l’éducation actuelle, on ne peut se couper de ce qui a constitué la Pologne au cours de mille années. On ne doit ni le rayer, ni le déformer. Dans son travail, l’école devrait dépendre des parents. L’école ne doit pas détruire dans les âmes enfantines les valeurs qui y ont été inculquées par la famille. Le pouvoir ne doit pas imposer sa religion, ni sa conception de la vie. Il ne doit pas dicter ce que doivent et ne doivent pas croire les citoyens. Car n’est-ce pas imposer la religion athée et manquer de tolérance que de refuser une presse catholique dans un pays catholique où prolifère une presse laïque. L’une des causes de nos malheurs contemporains, matériels et moraux, est que l’on a refusé obstinément la place au Christ, notamment à l’école et au travail, dans l’éducation des enfants et des jeunes. On a menacé de sanctions pénales les enseignants qui facilitaient aux enfants la participation au catéchisme. Car celui qui brade sa foi et ses idéaux est prêt à sacrifier un homme. Nous devons faire tout notre possible pour ne pas laisser fermer la bouche ni aux enfants, ni aux jeunes, ni à la Nation. » Et se tournant vers les jeunes : « Mes chers jeunes amis, vous devez avoir en vous un cœur d’aigle et un regard d’aigle. Vous devez tremper votre âme et l’élever très haut, pour pouvoir tels les aigles survoler toute la volaille, en marche vers l’avenir de notre Patrie. Ce n’est qu’en ressemblant à des aigles que vous pourrez affronter les vents, les orages, et les tempêtes de l’Histoire, sans vous laisser mener à l’esclavage. Souvenez-vous-en ! Les aigles sont des oiseaux libres car ils volent haut dans le ciel et ne se vautrent pas à terre. Puissent tous les jeunes de nos pays occidentaux, recevoir un tel message !
Mai 84 : « La vérité est toujours liée à l’amour et l’amour est exigeant, l’amour véritable requiert des sacrifices, aussi la vérité, elle aussi, doit-elle coûter. La vérité qui ne coûte rien est un mensonge. Vivre dans la vérité, c’est être en accord avec sa conscience. La vérité unit et relie les gens. La grandeur de la vérité effraie et démasque les mensonges des médiocres et des peureux. La lutte ininterrompue pour la vérité dure depuis des siècles. La vérité est pourtant immortelle, et le mensonge périt d’une mort rapide. Ecoutons le Cardinal Wyszynski : il suffit de peu de gens parlant en vérité. Christ en a choisi un petit nombre pour proclamer sa vérité. Seuls les mots mensongers doivent être nombreux car le mot mensonge est détaillé et se monnaie : il se débite comme la marchandise sur les rayons, il doit être constamment renouvelé, il doit avoir de multiples serviteurs, qui selon un programme, l’apprendront pour aujourd’hui, pour demain, pour un mois. Pour maîtriser la technique du mensonge ainsi programmé, il faut des hommes en quantité. Il suffit de quelques uns pour proclamer la vérité. Il suffit d’un petit groupe de gens qui luttent pour la vérité pour rayonner. La condition essentielle de la libération de l’homme, pour lui permettre de vivre en vérité, est d’acquérir la vertu du courage. La lutte pour la vérité est le symbole du courage chrétien. La vertu de courage est une victoire sur la faiblesse humaine, victoire sur la peur et la crainte. Car la seule chose dont il convient d’avoir peur dans la vie est la trahison du Christ pour quelques deniers de calme éphémère. Ce n’est pas facile aujourd’hui, lorsque d’office durant les dernières décennies, sur le sol natal on a semé les graines du mensonge et de l’athéisme, on a semé les graines du laïcisme ; cette vue du monde est un produit caricatural du capitalisme et de la franc-maçonnerie du dix-neuvième siècle. On les a semées dans un pays, qui depuis plus de mille ans est solidement ancré dans le christianisme. On ne peut tromper la vie, tout comme on ne peut tromper la terre. « Malheur à la société dont les citoyens ne sont pas guidés par le courage ! Ils cessent alors d’être des citoyens, pour devenir de simples esclaves. Si le citoyen renonce à la vertu du courage, il devient esclave et se cause le plus grand des torts, à lui-même, à sa personne, mais aussi à sa famille, à son groupe professionnel, à la Nation, à l’Etat et à l’Eglise, même si la peur et la crainte lui font facilement obtenir du pain et des avantages… » Et de clore : « Prenons conscience que la Nation dépérit lorsqu’elle manque de courage, lorsqu’elle se ment à elle-même en disant que tout va bien, quand tout va mal, lorsqu’elle se contente de demi-vérités. Soyons conscients qu’en exigeant la vérité nous devons nous –mêmes vivre en vérité ; que cette conscience nous accompagne chaque jour. En exigeant la justice, soyons justes envers nos proches. En exigeant le courage, soyons chaque jour courageux. »
L’étau se resserre encore. Les menaces sont de plus en plus menaçantes. Ses amis le supplient de partir se cacher dans les forêts des Tatras, tout au Sud. Le Primat suggère de s’exiler à Rome, sous prétexte d’études. Il décline toutes ces offres. Il veut rester avec le peuple à lui confié, quelque soit les risques : « Il me faut rester toujours disponible pour mes paroissiens, jour et nuit. » Déjà rongé par la maladie, il avoue : « Oui, il m’arrive d’être fatigué. Le temps me manque pour servir tout le monde. Je ne suis jamais libre pour moi-même. Mais je ne ressens aucun découragement. » En Juin : « La justice interdit de détruire dans les âmes des enfants et des jeunes, les valeurs chrétiennes apprises par les parents, valeurs qui se sont vérifiées tout au long de notre Histoire millénaire. Rendre la justice et réclamer la justice est le devoir de tous ; déjà Platon disait : « Quand la justice se tait, les temps sont mauvais. » La justice envers soi-même oblige à filtrer honnêtement à travers sa propre raison et sa propre observation toute cette avalanche de mots propulsés par la « machine de la propagande ». L’orage gronde. La foudre se rapproche. Plusieurs « mystérieux » accidents de voitures ont failli lui coûter la vie. (Méthode déjà bien rôdée en URSS). Dans son avant dernière homélie, il se jette avec son peuple dans les bras de la Reine : « La Nation polonaise n’a pas de haine en elle et elle est capable de beaucoup pardonner, mais uniquement au prix d’un retour à la vérité. Car la vérité, et la vérité seule est la condition première de la confiance. Prions avec les mots du Saint Père qui priait ainsi, le 4 août 82 : » Mère ! Peut-être faut-il aujourd’hui plus que jamais que Tu prennes entre Tes mains maternelles le cœur et les pensées des Polonais, que Tu prennes entre Tes mains le sort de ma Nation. » Fin sept : l’ultime cri : Il se fait une dernière fois l’avocat intrépide des parents, des enfants, et des jeunes, la prunelle de ses yeux : « Les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale ne sont qu’une suite de luttes pour le monopole de l’éducation athée, de l’éducation sans Dieu, de l’extirpation de Dieu du cœur des enfants et des jeunes. Pour son travail, l’école éducatrice devrait dépendre des parents, car les enfants appartiennent aux parents. Ce n’est pas l’Etat, mais les mères qui mettent au monde les enfants. Pour cette raison, l’école ne doit pas détruire dans l’âme des enfants les valeurs que la famille leur enseigne. L’enseignant doit être pour l’élève un ami qui dit la vérité. » Enfin, il s’érige contre le projet de déchoir de sa nationalité et d’expatrier le citoyen « ne respectant pas les principes du système ». Et de s’écrier : « C’est un crime contre la Nation. Car il vise non les criminels ordinaires, mais les meilleurs fils de la Patrie, qui s’opposent courageusement à la destruction de l’esprit même de la Nation » (dont lui-même, Jerzy). Et de citer pour la toute dernière fois son maître et père, Jean-Paul II : « Tout homme a droit à sa patrie, où il est fixé depuis des générations. Personne ne peut être condamné à l’émigration. Il ne sera pas condamné à l’émigration, mais à…. l’élimination. Pure et simple. Trop c’est trop. Il fait partie de ceux qu’Hitler classait comme « pas digne de vivre ».
L’ultime cri : celui du sang !
Le 19 octobre, il célèbre sa toute dernière messe. Quel jour est-on ? Les martyrs du Canada. Dans quelle église ? celle des saints Frères Martyrs polonais ! Sans commentaire. Il y médite le Rosaire. Quels mystères ? Les … douloureux. Son ultime parole ? « Prions pour que nous soyons libres de toute peur, de l’effroi et surtout du désir de vengeance et de violence. » Sur la route de Torun, la voiture du Père Jerzy est arrêtée par des fonctionnaires en uniformes de la milice. En réalité, c’était des agents de la SB ( services de sécurité de l’Etat). Le chauffeur de la voiture est obligé de remettre les clefs de l’auto aux deux hommes et de monter dans leur véhicule. On lui met les menottes. Les deux fonctionnaires l’assomment violemment et le déposent dans le coffre de leur voiture et se sauvent. Le chauffeur du Père Jerzy réussit à sauter du véhicule, se sauve, et se met à la recherche de secours. Au bout de quelques kilomètres, le véhicule s’arrête. Le prêtre est à nouveau frappé. « Ensuite, on lui a attaché les pieds avec un sac de pierres, on lui a passé un nœud coulant autour du cou. Une des extrémités de la corde entravait les jambes repliées de la victime et à chaque mouvement, le nœud coulant étouffait le père Popieluszko » ( citation du procès). A ce moment le père est encore en vie. Les assassins décident de le noyer. Le 20 octobre, on annonce au journal télévisé du soir, l’enlèvement du Père Jerzy. Une foule s’est rassemblée à l’église Saint Stanislas Kostka pour prier. Le soir même une messe est célébrée à son intention. Jour et nuit les fidèles prient dans l’église, jusqu’au moment dramatique où la vérité éclate. Le 30 octobre : on annonce que le corps du père Popieluszko est retrouvé dans la Vistule. Sa dépouille mortelle est transportée à l’église saint Stanislas Kotska, le soir du 2 novembre. Le lendemain a lieu son enterrement, auquel participent quelques centaines de milliers de Varsoviens et des délégations venant de toute la Pologne.
Concluons : Jerzy Popieluszko est de la race des grands témoins de la Vérité. De ceux qui, au temps des idéologies totalitaires ont fait la fierté et la gloire de l’Eglise, ont sauvé son honneur. En Pologne, il se situe dans le sillage de S. Stanislaw, de Maximilien Kolbe, de s. Karolina Kotska, jeune martyre de la chasteté, des centaines de prêtres polonais tués à Dachau, sans parler des victimes de ce Katyn, dont le monde entier vient – enfin : enfin ! d’entendre parler – Russie comprise. Comme Benoît XVI, il a eu le courage des humbles. Sa témérité sa source dans son humilité. Qui a un cœur d’enfant n’a pas peur des tyrans. Mais où donc puise t-il sa force ? Comme tous les martyrs, dans l’Eucharistie. Ce n’est pas un hasard si ses cris sont lancés uniquement pendant la messe. On peut lui appliquer ce mot de splendeur lâché par notre Benoît XVI, à la messe de la Fête Dieu. Sur le parvis de S. Jean de Latran, voici 2 ans. Il retentit encore à mes oreilles : « Qui s’agenouille devant l’Eucharistie, est incapable de s’agenouiller devant une puissance de la terre, aussi puissante soit-elle. » Et le voilà glorifié à la face du monde précisément le jour où presque partout est célébré le Mystère du Corps et du Sang du Seigneur. Si le P. Jerzy Popieluszko est un entraîneur pour prêtres et évêques de ce siècle, c’est que nous sommes effectivement entrés dans les combats des temps de la fin. Jean Paul II l’affirmait déjà en 85 : « Impossible de nier dans la société actuelle l’existence de forces agissantes, d’une grande influence et marquées d’une certaine hostilité envers l’Eglise. Autant de manifestations de l’action dans notre temps du prince de ce monde et du « mystère d’iniquité ». « Je suis venu ici pour vénérer et invoquer saint Michel de bien vouloir protéger et défendre la sainte Eglise… Cette lutte contre le démon qui accompagne son image est aussi actuelle aujourd’hui qu’elle l’était alors, parce que le démon est toujours vivant et qu’il continue son action dans le monde. » Intuition confirmée par le Catéchisme de l’Eglise Catholique : « Le temps présent est le temps de l’esprit et du témoignage, mais aussi un temps encore marqué par la « détresse » ( 1 Co 7,26) et l’épreuve du mal qui n’épargne pas l’Eglise et inaugure les combats des derniers jours. C (‘est un temps d’attente et de veille. Avant l’avènement du Christ, l’Eglise doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le « mystère d’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo- messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair. »
Daniel Ange, le 13 mai 2010
Prière pour demander la glorification du Père Jerzy Popieluszko
Dieu Tout-Puissant, qui dans Votre Miséricorde, glorifiez ceux qui, sur la terre, suivent Votre exemple, nous Vous supplions, pour la gloire de Votre Nom, de glorifier la mémoire de Jerzy Popieluszko en nous accordant la grâce demandée par l'intercession de celui qui vécut et mourut pour Vous glorifier. (nommer la grâce désirée). Par Jésus Christ, Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous en l'unité du Saint Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Saint Michel Garicoïts
Saint Michel Garicoïts
Fondateur des Pères du Sacré Cœur de Bétharram
1797-1863
Fête le 14 mai
Saint Michel Garicoïts naquit à Ibarre (France), dans une pauvre ferme basque, le 15 avril 1797. Devenu Prêtre au prix de durs sacrifices, il fut à Cambo un vicaire zélé et prudent. La confiance de son évêque l'envoya à 28 ans au Grand Séminaire de Bétharram où, comme professeur puis comme Supérieur, il rétablit la discipline et la piété. Quand le Séminaire fut transféré à Bayonne, il demeura à Bétharram. Il entreprit de restaurer l'antique sanctuaire Béarnais de la Vierge et de rendre vie au pèlerinage. C'est là qu'il fonda, en 1835, une Congrégation de Missionnaires et d'Enseignants, les Pères de Bétharram, qu'il dirigea jusqu'à sa mort. Il organisa les missions, ouvrit écoles et collèges. Leur influence et l'action qu'il exerça lui-même, principalement sur le Clergé et les religieuses, déterminèrent dans toute la région un renouveau de vie Chrétienne. Il s'était fait l'apôtre de la dévotion au Sacré Cœur et à Notre Dame, de la Communion fréquente et de la fidélité au Saint Siège. Directeur éclairé d'en haut, il devint la Providence des âmes qui s'interrogeaient sur leur vocation. Dissipant les doutes et les inquiétudes, il aidait chacun à reconnaître sa voie, à s'y engager avec décision, à y persévérer avec confiance. Son mot favori était: « En avant toujours ». En 1856, il envoya ses religieux en Amérique du Sud, au secours des émigrés Basques et Béarnais. Ce fut le début de l'expansion de sa Congrégation, qui travaille aujourd'hui dans 4 continents et dans plus de 14 pays. Âme forte et cœur pur, doux et humble comme son Maître – on l'appelait le Bon Monsieur Garicoïts – héroïquement donné à Dieu et à ses frères, le Saint se dépensa jusqu'au bout sans compter. Il mourut à Bétharram, le matin du jour de l'Ascension, à l'heure même où il avait l'habitude de commencer sa journée de travail et de prière. C'était le 14 mai 1863, à trois heures du matin. Le Vénérable Pie XII l'a canonisé le 6 juillet 1947. Ses reliques sont vénérées dans le Sanctuaire Notre Dame de Bétharram, en la chapelle Saint Michel, ou elles sont enchâssées.
Prière à Saint Michel Garicoïts
O Saint Michel, parfait modèle du Chrétien, du Prêtre et de l'âme religieuse dans les diverses situations de la vie, obtenez-nous la grâce de suivre vos exemples dans la vocation où la Providence nous a engagés. Insensibles à l'attrait du plaisir, à la séduction des honneurs, au désir de l'indépendance, mais uniquement soucieux de répondre à l'appel de Dieu et rempli de son amour, vous avez avancé d'un pas toujours ferme, dans l'épreuve comme dans la joie, sur le chemin de la Sainteté. Nous voulons imiter vos vertus, votre humilité, votre dévouement aux autres, votre filiale soumission à la Divine Volonté, et reproduire ainsi en nous les traits du Sacré Cœur, dont votre cœur fut l'image fidèle. Bénissez nos désirs, soutenez nos efforts, apprenez-nous à servir comme vous le Seigneur et nos frères, comme vous « effacés et dévoués, petits, soumis, constants et toujours contents ». Ainsi soit-il.
Prière à Saint Michel Garicoïts
dite du « Me voici »
O Saint Michel, image fidèle de Jésus dans son obéissance au Père et dans son amour pour les hommes, apprenez-nous à être toujours disponibles pour faire la Volonté de Dieu et pour servir nos frères sans retard, sans réserve, sans retour, par amour. Amen.
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Pour approfondir
Site du Sanctuaire Notre Dame de Bétharram
Sanctuaire Notre Dame de Bétharram, la Chapelle Saint Michel
Neuvaine à Jésus Prêtre infiniment Miséricordieux
Neuvaine à Jésus Prêtre infiniment Miséricordieux
Extrait du journal spirituel de la Vénérable Sœur Santina Scribano
Commence le vendredi Saint et peut se faire à tous moments de l'année
Premier jour
Offrez-moi aujourd'hui toutes vos joies et vos souffrances, pour que Je puisse attirer tous mes Prêtres à Mon Saint Cœur transpercé, et plongez-les dans l'océan de Mon infinie Miséricorde.
Pater, Ave, Gloria
Mon Jésus Miséricorde
Deuxième jour
Priez, implorez, suppliez pour qu'en tous je fasse grandisse mon amour particulier pour les Prêtres, et pour Mon Œuvre Sacerdotale, ancre de salut des Prêtres
Pater, Ave, Gloria
Jésus, Miséricorde du Père, prends pitié de nous.
Troisième jour
Offrez-Vous à Moi sans interruption afin d'apaiser le Père, et, par la grande prière et par Mon Sacrifice, nous obtiendrons une grande Miséricorde sur le monde entier, en particulier sur les Prêtres.
Pater, Ave, Gloria
Jésus Prêtre infinie miséricorde, aie pitié de nous et du monde.
Quatrième jour
Aujourd'hui apportez-moi les âmes sacerdotales, plongez-les dans l'abîme de Ma Miséricorde, car Je donne par elles le Zèle pour la gloire du Père et le salut des âmes.
Pater, Ave, Gloria
Jésus, je Vous aime, que ton règne vienne.
Cinquième jour
Unissez-nous à Ma supplication au Père, afin qu'Il envoie l'Esprit Saint éclairer de sa lumière les Prêtres et faire leur comprendre ce que Mon Cœur désire par l'œuvre Sacerdotale
Pater, Ave, Gloria
Saint-Esprit, Amour Miséricordieux du Père manifesté en Jésus, donnez-nous de saints prêtres.
Sixième jour
Aujourd'hui je désire manifester à mes Prêtres le désir brûlant de Mon Cœur, l'œuvre et les trésors que je veux verser sur eux et par eux sur les âmes et sur me monde entier.
Pater, Ave, Gloria
Jésus, inondez la terre de Votre Sang, océan de miséricorde infinie, et sauvez-la.
Septième jour
Puisque vous êtes l'image vivante de Mon Cœur Miséricordieux, apportez-moi les âmes des prêtres, afin que Je puisse leur inculquer l'humilité et la docilité, pour qu'ils correspondent à Ma Divine Volonté.
Pater, Ave, Gloria
Jésus doux et humble de cœur, rendez nos cœur semblables au Vôtre.
Huitième jour
Emportés avec Moi dans le suave flot de Mon infinie Miséricorde, supplions le Père, pour qu'Il attirer sur les âmes religieuses qui se consacreront à l'œuvre et tout le nécessaire que demande leur haute mission et ce que Mon Cœur désire, en particulier: la réparation et le réconfort pour les nombreuses infidélités qu'Il subit.
Pater, Ave, Gloria
Cœur Sacré de Jésus, nous voulons Vous réconforter et Vous consoler.
Neuvième jour
Je compte sur vous pour accomplir Mes dessins de Miséricorde et d'Amour, Je répandrais sur Mes élus le feu d'amour, et ils seront des flambeaux qui éclaireront et réchaufferont le monde.
Pater, Ave, Gloria
Jésus, mon Doux Amour, enflammez mon cœur d'amour pour Vous.
La Vénérable Santina de Jésus
Sœur du Sacré Cœur de Ragusa
1917-1968
Fête le 12 mai
L'institut du Sacré-Cœur de Ragusa a été fondé en 1889 par Bienheureuse Marie Schininà (1844-1910), pour les jeunes filles qui voulaient un terrain propice à la culture de leur vocation religieuse, un lieu sûr pour permettre une formation spirituelle, et avec le grand idéal du Cœur de Jésus, la possibilité d'exprimer la générosité de leur consécration à Dieu et à leurs frères dans le besoin. Dans les premières décennies du XXe siècle, il y avait une foule d'âmes élues qui ont fait un don à l'église de leur jeunesse, jouant un rôle important en leur temps, surtout si l'on considère la condition des femmes, qui jusqu'à ce qu'au siècle milieu du XXe, en particulier dans le sud de l'Italie, était synonyme d'infériorité et de non-réalisation. Dans cette foule se trouve Sœur Maria Santina de Jésus, qui, de son nom de baptême s'appelait Emanuela Scribano, elle naquit à Ragusa le 4 décembre 1917, dans une famille digne sur le plan économique, et dans laquelle la foi chrétienne était particulièrement forte, dans sa plus jeune enfance, elle perdit sa mère, et cette perte soudaine la marqua elle pour la vie, ce qui lui donnait une envie de pleurer et d'une certaine faiblesse de caractère que sa volonté savait surmonter. Après une enfance passée en subissant la jalousie de sa belle-mère, à quinze ans, elle entendit l'appel à la vie religieuse, ce fut comme un rayon de joie qui, soudainement l'inonda entièrement, au son des Ave Maria, le soir, alors qu'elle était plongé dans ses pensées, affligée par l'état dans lequel elle se trouvait, d'orpheline incomprise. Elle-même a raconté cet épisode dans son autobiographie que son père spirituel lui obligea à écrire et qui a été publiée en 1971 sous le titre de « La Messe de Sœur Santina ». Mais elle dut attendre jusqu'en avril 1938 pour mettre en pratique sa vocation, en entrant dans l'institut du Sacré Cœur de Ragusa, accueillie par la Générale de cette époque, Sœur Caterina De Pasquale. Pendant le noviciat on décide qu'elle sera infirmière, c'est une jeune intelligent, sérieuse, remplie bonne de volonté, mais elle ne dispose pas du diplôme élémentaire, en raison des études interrompues; elle obtient le diplôme d'infirmière après un avoir assisté a des cours à Palerme. Le 27 mai 1941, elle prononce ses vœux temporaires; à l'été 1943 le front allié de la seconde guerre mondiale se déplace en Sicile et elle est tout de suite engagée pour porter secours comme infirmière dans différents hôpitaux, tâche qui va durer les années suivantes: Ragusa, Messine, Syracuse, partout elle appréciée et reconnue pour sa douceur, pour le dévouement auprès des malades et pour sa volonté obstinée de soulager les souffrances. Déjà en 1946, elle est frappé par un abcès péri-anale, dont les effets compliquent sa vie et la font terriblement souffrir a tel point point qu'en 1962, elle est confinée à un fauteuil roulant, ce qui explique pourquoi elle doit arrêter son travail, passant les six dernières années de sa vie, dans l'infirmerie de la Maison-mère des Sœurs du sacré cœur, à Ragusa, offrant quotidiennement toutes ses souffrances pour les prêtres et les âmes consacrées. Quand elle meurt le 12 Mai 1968, âgée de 51 ans, la partie inférieure de son corps est réduit à un quelques lambeaux de tissu sur les os, et sa réputation de sainteté se répandit rapidement parmi ceux qui l'avaient connue. En 1985, est ouvert le procès diocésain de béatification, qui a pris fin en 1989, se poursuivant aujourd'hui à la Congrégation pour les Causes des Saints. Sœur Santina Scribano, alors que l'enseignement supérieur privé, a laissé un nombre considérable de ses écrits, qui est examiné en profondeur à sa dimension spirituelle et mystique que l'autobiographie déjà citée, les deux volumes du « Journal spirituel » ont été imprimés, dans lesquels sont recueillies ses nombreuses notes mystiques sur l'amour pour l'humanité du Cœur de Jésus. Elle vit dans les années où l'Eglise se prépare pour le Concile, et annonce un renouveau qui implique en particulier les prêtres et personnes consacrées, elle rencontre des prêtres éclairés l'aideront à comprendre comment le Seigneur désire une intimité particulière avec elle. L'un de ces prêtres, le père Francesco Sortino, confiant en l'inspiration évoquée par le Seigneur dans son cœur pour une oeuvre sacerdotale, dans laquelle les prêtres pourraient vivre en communauté et se consacrer, enrichis par leur expérience commune, avec un plus grand dévouement, à leur ministère sacré. Le Père Sortino avait aussi vu en son âme une Œuvre semblable et il travaillait pour sa réalisation depuis 1958, de la rencontre déterminante de ces deux âmes naquit l'œuvre Sacerdotale de Bétanie dont le centre et sa partie visible furent établis par le Père sur l'île de Syracuse et qui fut rapidement reconnu comme centre de spiritualité sacerdotale, Sœur Santina de Jésus fut un soutien important par sa prière, son mysticisme, ses écrits inspirés, ses souffrance physique qui ont transformé le fauteuil et son lit de douleur, en un autel sur lequel était offert sa vie pour l'exécution de l'œuvre tant désirée, pour la sanctification des prêtres et des âmes consacrées à s'élever et s'épanouir les vocations sacerdotales.
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