L'Avent avec les Saints du Carmel
L'Avent avec les Saints du Carmel
Quatrième Semaine
Enseignés par saint Joseph, accueillir le don inouï de Celui qui vient
Sous le patronage de saint Joseph
Tandis que nous approchons de la nuit de Noël, la liturgie nous fait entendre les récits des événements qui ont immédiatement précédé la naissance du Sauveur. Ce dimanche, l’évangéliste Matthieu nous rapporte l’annonce reçue par saint Joseph. Cette « annonce à Joseph » nous est peut-être moins familière que celle reçue par la Vierge Marie, racontée par saint Luc, et commémorée lors de la solennité de l’Annonciation, ainsi que chaque jour, par la prière de l’Angelus. C’est pour nous l’occasion de nous laisser rejoindre, sur notre chemin d’Avent, par saint Joseph, lui que la tradition spirituelle du Carmel affectionne particulièrement.
À son sujet, sainte Thérèse d’Avila affirmait notamment : Je ne vois pas comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu’elle eut à souffrir en compagnie de l’Enfant-Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si bien assistés l’un et l’autre. Ceux qui ne trouvent pas de maître pour leur enseigner l’oraison n’ont qu’à prendre ce saint pour guide et ils ne feront pas fausse route (Livre de la Vie 6, 8). C’est donc au nom du réalisme de l’incarnation – et d’un bon sens élémentaire ! – que sainte Thérèse nous encourage à nous tourner vers saint Joseph. À la suite de sainte Thérèse, à la fin du XVIIe siècle, les Carmes déchaux instaurèrent une fête du « patronage de saint Joseph », pour célébrer leur Protecteur. Ne pourrions-nous pas nous aussi vivre cette dernière semaine de l’Avent sous le patronage de saint Joseph, en le choisissant comme guide ? Pour ce faire, commençons par nous mettre à l’écoute du récit évangélique de « l’annonce à Joseph » :
Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse (Mt 1, 18-24).
Face aux imprévus…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce est déroutante pour Joseph. Accueillir la venue du Fils de Dieu dans sa vie, cela va le conduire à renoncer à son projet personnel, ou plutôt à renoncer à la forme qu’il avait légitimement envisagée pour la réalisation de son projet personnel. Certainement, il sent dans son cœur l’appel à être époux et père. Cependant, après la visite de l’ange du Seigneur, il va recevoir de Dieu lui-même la façon dont se réaliseront ses désirs : il sera époux et père, mais d’une manière bien différente de ce qu’il avait imaginé, d’une manière encore plus belle et féconde que ce qu’il avait imaginé.
Pour ce qui nous concerne, tout au long de notre retraite, notre désir de la venue du Fils de Dieu a grandi, notre confiance en sa venue certaine s’est affermie. Mais aussi, soyons bien sûr qu’il viendra à nous de la manière qu’il voudra et non pas forcément de la manière que nous imaginons. Alors, en cette dernière semaine, il nous est bon de nous laisser enseigner par saint Joseph : pour cela, voyons comment Joseph lui-même parvient à consentir à l’inouï qui est en train de se produire dans sa vie.
D’abord, comme l’ange l’y encourage, il fait confiance à Dieu : « Ne crains pas ». Peut-être nous demandons-nous quelle pourrait bien être la peur qui menace Joseph, lui dont l’évangéliste saint Matthieu nous dit qu’il est « un homme juste » ? Sans doute celle d’un fiancé amené à renoncer à ses projets les plus chers, et même à son projet de vie. En effet, l’irruption inouïe du Fils de Dieu dans la vie de sa fiancée amène Joseph à consentir à renoncer non pas à un élément de sa vie, mais de renoncer à sa vocation profonde, ou tout au moins à l’image qu’il en avait jusque-là. C’est une plongée dans l’inconnu qui peut susciter un véritable effroi : il lui est demandé d’accepter une paternité si différente de ce qu’il avait légitimement prévu.
Nous aussi, nous pouvons connaître des remises en cause, petites et grandes, de nos projets personnels. Évidemment, il importe que nous soyons des acteurs responsables de notre vie, que nous ne nous laissions pas ballotter au gré des événements. Mais quand l’inattendu surgit dans notre vie, Joseph nous invite à ne pas craindre, à faire confiance, afin de pouvoir accueillir, même dans ce que nous n’avions pas prévu, le dessein d’amour de Dieu.
Ensuite, le messager divin demande à Joseph : « Prends chez toi Marie ton épouse ». Rendu capable d’accueillir la nouveauté du projet du Seigneur, Joseph est appelé à collaborer à l’œuvre de Dieu. En effet, « prendre chez lui » son épouse, ce n’est pas seulement accueillir celle-ci dans une maison, c’est prendre soin d’elle, veiller sur elle et sur l’Enfant qu’elle porte : Joseph sera le responsable, le gardien de la Sainte Famille, le garant de l’accomplissement de la vocation divine de Marie et de son Fils.
Nous aussi, à travers les circonstances parfois déroutantes de nos vies, nous sommes appelés à découvrir comment nous allons participer à la croissance du Royaume de Dieu en notre monde, comment nous allons soutenir nos frères et sœurs afin qu’ils grandissent dans l’accomplissement de leur propre vocation. Joseph nous montre le chemin du véritable amour du prochain : avec discrétion et discernement, prendre dans notre cœur, dans notre prière, dans la sollicitude de notre action, ce soin de la relation d’autrui avec Dieu.
Enfin, saint Matthieu nous rapporte que, une fois réveillé, « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ». Tel est Joseph qui, sans bruit, agit selon la parole du Seigneur, dans l’humilité de celui qui ne cherche pas de bonnes raisons pour accomplir sa volonté propre à la place de celle du Seigneur mais trouve sa joie à agir, dans la silencieuse confiance, selon la Parole d’un autre. Très bien ! mais nous, comment ferons-nous ce que le Seigneur attend de nous ? dans quel songe entendrons-nous la voix d’un ange qui nous dira sur quels chemins marcher ? Allons, restons éveillés ! nous ne sommes pas moins bien lotis que saint Joseph : si nous ne portons pas dans nos bras l’Enfant-Jésus comme il l’a fait, nous recevons dans nos mains le Corps eucharistique du Christ ; si nous n’entendons pas en rêve la voix des anges, nous écoutons la Parole de Dieu dans le silence de notre prière. Et cela suffit – ô combien ! – pour que nous nous levions et que nous fassions ce que le Seigneur attend de nous.
Saint Joseph dans l’iconographie carmélitaine
Pour vivre cette semaine sous le patronage de saint Joseph, nous pouvons aussi nous laisser instruire par l’iconographie carmélitaine du « patronage de saint Joseph ». Nous en voyons un exemple au centre de la façade du carmel de Saint-Joseph d’Avila, le premier carmel fondé par sainte Thérèse : la statue de saint Joseph et l’Enfant-Jésus, de Giraldo de Merlo (1574-1629). En fait, au Carmel, dès la fin du XVIe siècle, le patronage de saint Joseph a été l’occasion du développement d’une iconographie spécifique, marquée par deux nouveautés importantes dans la façon de représenter saint Joseph avec l’Enfant-Jésus.
La première nouveauté tient dans le fait que Joseph est peint ou sculpté avec les traits d’un homme jeune, et non plus ceux d’un vieillard comme dans l’iconographie inspirée par les évangiles apocryphes. Sainte Thérèse elle-même, déjà, a aimé et promu ces représentations, encore au nom du réalisme de l’Incarnation : puisque sa mission est de prendre soin d’une épouse et d’un enfant, d’affronter des circonstances difficiles, il est clair que saint Joseph devait être dans la force de l’âge pour pouvoir assumer au mieux cette responsabilité.
Ensuite, dans ces représentations iconographiques, saint Joseph ne porte pas l’Enfant dans ses bras, mais ils marchent côte à côte, la main dans la main. Joseph est ainsi celui qui apprend à marcher à cet enfant, celui qui veille sur ses premiers pas et est prêt à le relever s’il tombe, celui qui s’émerveille et se réjouit de la croissance et de l’apprentissage de l’autonomie de ce fils, celui qui sera capable de le laisser aller sur son propre chemin. Mais bien sûr, par cette image, Joseph ne nous montre pas seulement qu’il prend soin de l’enfant, il nous montre comment il vit dans la présence de Jésus : en se mettant lui-même sous la conduite de Jésus. Ainsi, il nous enseigne que, pour chacun de nous, la vie spirituelle, la communion avec Dieu, consiste essentiellement à tenir la main de Jésus et à nous laisser guider par lui, pas à pas, à travers un chemin que nous ne connaissons jamais d’avance.
Vivre dans la présence de Jésus, marcher main dans la main avec Jésus, comme saint Joseph et à son exemple, sous son patronage, faire confiance au chemin sur lequel Jésus lui-même nous conduit, ce n’est évidemment pas une jolie image bucolique. C’est le chemin de la foi, et de la foi qui témoigne de son amour par ses œuvres plus que par des grands sentiments. Comme le souligne le Pape François, en saint Joseph, nous voyons le reflet, le modèle et le patron, de « tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en "deuxième ligne" [mais qui] jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut » car il est « l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée » (Lettre apostolique Patris corde).
À ce titre, saint Joseph nous rappelle de manière lumineuse, dans l’ombre, que la sainteté à laquelle nous sommes appelés, c’est d’abord la sainteté que le Pape François a appelée « la sainteté de la porte d’à-côté » (cf. Gaudete et exsultate n. 7), c’est-à-dire la sainteté de l’humble accomplissement de notre devoir d’état, de nos engagements petits et grands ; la sainteté de l’attention aux autres, spécialement les plus petits et les plus fragiles, dans le quotidien de la vie, là où nous sommes et pas là où nous rêverions d’être ; la sainteté du courage et de la persévérance, de la créativité en temps de crise. Telle est la sainteté de la vie dans la présence de Dieu, au moyen de l’écoute patiente, croyante, de la Parole de Dieu, et de la mise en œuvre humble et déterminée des appels reçus de Dieu, comme Joseph qui, quand il se réveilla, « fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ».
Marcher main dans la main avec Jésus
Maintenant, c’est à notre tour ! Pendant cette semaine, nous pouvons notamment suivre les pistes suivantes :
- je me rends attentif aux « petits services » que je peux rendre aux personnes que je rencontre –celles qui me sont les plus proches, ou bien celles que je croise « par hasard » : en faisant pour elles ces « petits riens », je sème et récolte déjà quelque chose de la joie de Noël.
- je cherche à reconnaître les attentions dont je suis le bénéficiaire : rien de banal, chacun de ces petits gestes est l’écho de la main de Dieu, qui vient prendre soin de moi.
- face à une situation déroutante ou inattendue, je demande la grâce de reconnaître à quelle ouverture cela m’appelle peut-être. Il ne s’agit pas d’accepter des choses inacceptables, mais d’être disponible pour modifier librement le regard que je porte sur les choses, les événements, les personnes, afin de voir plus large.
Ne le sentons-nous pas ? Déjà l’Enfant de la Crèche s’approche de nous et nous tend la main : « C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse » (Préface n°2 des messes du temps de l’Avent).
Bonne préparation à Noël !
fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)
Prier chaque jour de la semaine avec saint Joseph
Lundi 19 décembre
Prier les mains vides
« Je voudrais persuader toutes les âmes qu’elles doivent porter de la dévotion à ce glorieux saint Joseph. Une longue expérience, en effet, m’a montré les grâces qu’il nous obtient de Dieu. » Sainte Thérèse d’Avila, Vie 6, 7
« Mets dans le Seigneur ta réjouissance : il t’accordera plus que les désirs de ton cœur. Remets ton sort au Seigneur, compte sur lui, il agira… » (Ps 37,4-5)
Comme un pauvre, je mendie aujourd’hui la grâce de la joie spirituelle.
Mardi 20 décembre
Devenir serviteur
« Saint Joseph va devenir un grand contemplatif du Verbe de Dieu, un contemplatif aussi de la Vierge Marie, son épouse. » Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, La Vierge Marie toute Mère.
« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! » (Lc 1,38)
Je cherche aujourd’hui à rendre service à mon prochain et en remerciant le Seigneur.
Mercredi 21 décembre
Choisir l’action de grâces
« Ma consolation fut grande. Aussi, je ne me lassais pas de rendre grâces à Dieu et à mon glorieux père saint Joseph. » Sainte Thérèse d’Ávila, Vie 30, 7
« Le juste aura sa joie dans le Seigneur et son refuge en lui ; ils s'en loueront, tous les cœurs droits. (Ps 64, 11)
Que saint Joseph m’aide à devenir plus juste devant Dieu en apprenant à rendre grâces chaque jour pour tous les dons reçus.
Jeudi 22 décembre
Développer notre intimité avec Jésus
« Marie et Joseph avaient fait l’expérience d’une vie seul à seul avec Dieu, et avaient été préparés pour leur mission particulière… Dans les chants de louange qui nous ont été transmis, s’exprime leur adoration émerveillée devant les merveilles divines. » Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, Source cachée n° 244
« Moi, je prends appui sur ton amour ; que mon cœur ait la joie de ton salut ! Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait. » (Ps 13,6)
Quels moyens ai-je pris en cet Avent pour être plus proche du Seigneur ?
Vendredi 23 décembre
Se confier à la Sainte Famille
« Quand l’épreuve sera finie / Nous en avons le doux espoir : / Près de la divine Marie, / Saint Joseph, nous irons vous voir. » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Poésie 54
« Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère. » (Mt 2, 13)
Je confie ma propre famille à la sainte famille de Nazareth.
Samedi 24 décembre
Au creux de Ses bras
« Ne vous traînez plus à ses pieds, suivez ce ‘premier élan qui vous entraîne dans ses bras. C’est là votre place.’ » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, LT 261
« Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux. » Is 66, 11-12
Le Seigneur nous invite à nous laisser aimer en cette veille de Noël : goûtons cette joie !
Téléchargez les textes de cette semaine (pdf) en cliquant ici
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Trente-deuxième jour
Conclusion du Mois de Sainte Philomène
À toutes les gloires de sainte Philomène est venue ; dans ces dernières années - années d’épreuves pour la France - s’en joindre une nouvelle non moins éclatante que les autres. La Thaumaturge du XIXe siècle a voulu être l’instigateur des pèlerinages nationaux qui se sont organisés pour la conversion de la France et la délivrance du Souverain Pontife, en commençant par celui qui a eu lieu à la Salette en 1871, C’est elle qui a présidé au mouvement religieux de notre époque, lequel va grandissant tous les jours, et voici comment.
Durant la guerre civile qui a ensanglanté la capitale, une lampe n’a cessé de briller à l’autel de sainte Philomène en l’église des Saints Gervais et Protais, qui, quoique au milieu de l’incendie et de l'émeute, a été miraculeusement préservée, et avec elle, toutes les maisons de la paroisse. Au pied de cet autel quarante fidèles, touchés des malheurs de la patrie, et de là protection manifeste que la Sainte avait accordée à leur église, promirent d’aller solennellement en pèlerinage à Ars et à la Salette, et de convoquer à cette manifestation religieuse, non-seulement la paroisse de Saint Gervais, mais encore tous les catholiques de France.
Malgré des obstacles sans nombre dont Philomène a triomphé, le pèlerinage national de 1872 a eu lieu, et il a été suivi de celui de 1873, et l’on peut bien dire que si la vierge de Mugnano a inspiré le premier pèlerinage national, elle a été la protectrice de tous ceux qui ont suivi.
Aussi le culte de sainte Philomène à Saint Gervais, qui n’était à l’origine que paroissial, a acquis un caractère d’universalité et pris une importance qui ne fait que s’accroître ; il s’est régularisé grâce aux soins et au zèle de M. l’abbé de Bussy, curé de Saint Gervais et chanoine honoraire du diocèse, et a fait sentir partout sa douce et salutaire influence. De nombreux cierges brûlent constamment autour de la statue de la Sainte et treize lampes -en mémoire des treize années mortelles de la martyre - ont été allumées pour ne plus s’éteindre. Que de consolations accordées ! que de grâces obtenues !
Pratique : Que sainte Philomène a acquis de titres à notre reconnaissance ! Combien elle est grande devant Dieu, et combien nous devons faire d’efforts pour mériter un de ses regards ! Invoquons-la sans cesse ; déposons des ex-voto à ses sanctuaires ; faisons brûler en son honneur des huiles parfumées ! Invoquons-la surtout pour la conversion de notre patrie, pour le Pontife que la chrétienté vénère ; invoquons-la pour le catholicisme qu’on martyrise. Philomène est la vierge victorieuse - virgo victrix - elle est l’inspiratrice et la protectrice des grandes œuvres. Mettons-nous sous son égide, et nous n’aurons plus rien à craindre ; l’espérance luira pour nos cœurs, et nous atteindrons le séjour céleste que Dieu réserve à ses élus.
Téléchargez l’intégralité des méditations du Mois de Sainte Philomène (pdf) en cliquant ici
Fin du Mois de Sainte Philomène
Prochain Mois de dévotion:
le Mois des âmes du Purgatoire
rendez-vous le 30 octobre
Pour recevoir les méditations du Mois des âmes du Purgatoire, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Trente-et-unième et dernier jour
Nous voici arrivés au dernier jour du Mois consacré à sainte Philomène. Nous avons pu voir cette sainte toujours secourant le malheureux, toujours versant à flots sur ses protégés les miséricordes du Seigneur et de la Vierge.
À ces traits déjà si multipliés nous eussions pu en ajouter des milliers d’autres. Car combien de prodiges la Sainte n’opère-t-elle pas de nos jours encore par sa médiation auprès du Tout-Puissant, en Italie, dans notre France, en Belgique, pays où son culte devient toujours plus florissant. Il n’est pas un lieu de pèlerinage, il n’est point un autel édifié à la Sainte où elle ne signale de temps en temps toute sa tendresse en faveur des âmes qui s’adressent à elle avec confiance.
Dites-le vous, braves anges, esprits bienheureux, gardiens de ces sanctuaires bénis qui avez été les témoins de ses bienfaits. N’est-il pas vrai que tous les maux trouvent des remèdes, et toutes les infirmités et les maladies leur guérison au pied de l’image vénérée de sainte Philomène ? Oh ! quel puissant encouragement pour nous de la prier avec foi, de l’honorer avec amour ! Grande Sainte, qui a jamais pu dire, s’il vous a invoquée avec humilité, confiance et persévérance, que vous l’ayez abandonné dans ses besoins. Oh! que les enfants des hommes célèbrent donc conjointement avec les anges les miséricordes de notre Dieu sur eux par l’entremise de Philomène !
Sainte Philomène donc ne demande qu’à nous faire du bien : nous en sommes convaincus. Mais cela suffit-il pour que nous jouissions de sa faveur ? Pas toujours ; car il faut qu’à sa bonté, à sa sollicitude, répondent non seulement notre désir d’être protégés par elle, mais encore, mais surtout la persévérance à l’honorer par un culte spécial, et qui soit conforme à la doctrine et à la pratique de notre mère la sainte Eglise. Or, ce culte de sainte Philomène doit être comme celui que nous rendons à Dieu, toujours proportion gardée selon les limites que l’ordre et les convenances réclament, rendu en esprit et en vérité, et ici le mot de saint Jean trouve heureusement son application : « N’aimons pas de paroles, mais par les œuvres ». C’est-à-dire que pour honorer dignement et avec fruit notre Sainte bien-aimée, il faut, si nous sommes pécheurs, quitter le péché et marcher dans la voie du juste, en y faisant tous les jours, à chaque instant de nouveaux pro grès. C’est-à-dire encore qu’à l’invocation de sainte Philomène, nous devons joindre l’imitation des vertus de sainte Philomène.
C’est ainsi que le saint curé d’Ars lui-même entendait le vrai culte de sainte Philomène ; il disait souvent aux empressés qui le priaient d’intervenir auprès de la Sainte pour eux, afin qu’elle les guérît de leurs infortunes : « Il faut guérir l’âme avant de guérir le corps ». Et nos dévotions pour sainte Philomène seraient-elles animées de la plus grande ferveur, le Seigneur et sa Sainte détourneront les yeux de nos prières, dédaigneront même notre culte, si nous voulons persévérer dans l’iniquité.
Une fois quittes du péché, une fois notre âme purifiée, allons avec confiance vers sainte Philomène, adressons-nous à elle dans nos besoins, et soyons convaincus à l’avance que nos espérances ne seront jamais frustrées dans ce que nous lui demanderons; car c’est ce dont il faut nous bien persuader en terminant, ou alors sainte Philomène nous obtiendra les grâces que nous sollicitons de sa bonté, ou elle nous en obtiendra de meilleures, c’est-à-dire des grâces plus conformes à ce que l’Eternel veut de nous et à nos vrais besoins.
Pour recevoir les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Trentième jour
Sainte Philomène corrige un esprit fort et le convertit
Combien de fois on rencontre de ces esprits soi-disant forts et qui sont très faibles, de ces esprits qui trouvent étrange qu’on attribue des effets merveilleux aux saintes images, et qu’on s’empresse à les honorer avec une si vive piété. Tel était l’individu dont il va être parlé et que sainte Philomène a ramené à la doctrine de vérité. Sachons profiter de la leçon pour le salut de notre âme.
Sa famille avait, en dépit de son incrédulité, une affection marquée pour notre Sainte. Elle en avait l’image dans un petit oratoire domestique, et lui rendait un culte assidu. C’était le fruit de ce qu’elle avait entendu dire à un pasteur fervent et zélé, sur les grâces sans nombre obtenues par l’intercession de sainte Philomène.
On en parlait quelquefois dans la maison. Mais croire à des miracles, et à de pareils miracles, c’était, selon cet homme, l’indice d’un bien petit esprit.
Il persistait à penser et à raisonner de la sorte, quand il lui semble un jour, en dormant, se trouver dans l’église ; et il y voit la sainte Martyre, environnée d’un grand nombre de personnes. Toutes lui demandaient quelque faveur, et toutes s’en retournaient pleinement satisfaites.
Désirant, lui aussi, voir se réaliser une chose qu’il avait fort à cœur, il s’approche et lui adresse sa prière : « Loin d’ici, loin d’ici, lui répond aussitôt la Vierge courroucée ! N’êtes-vous donc plus cet homme qui n’ajoute aucune foi aux prodiges que j’opère ? Quoi ! vous, oser me demander des grâces !... »
Ces paroles, prononcées d’un ton sévère, firent la plus vive impression sur son cœur ; et il se réveilla. Ce n’était plus le même homme. Il jugea, dès ce moment, d’une toute autre manière ; il ne cessait de pleurer son erreur, et par la tendresse de sa dévotion envers la Thaumaturge, il mérita de sa part une distinction marquée dans la distribution de ses faveurs.
Admirons et adorons Dieu dans les merveilles qu’il opère en faveur de ses élus, lors même que nous ne les comprenons pas. Nous mériterons par ce moyen d’en avoir l’intelligence, s’il plaît au Seigneur, devant qui les plus grands esprits ne sont que petitesse, ignorance et ténèbres.
Si nous réfléchissions sérieusement que les saints sont les amis de Dieu, qui tient lui-même à les honorer et les faire honorer par les prodiges de sa puissance souveraine qu’il opère le plus souvent par leur intervention ; que ce Dieu est à leur égard aussi libéral qu’il est tout-puissant ; certes ! nous ne trouverions plus rien d’incroyable de ce que la légende nous rapporte des merveilles divines dans les saints.
Que le peu que nous venons d’exposer de la protection universelle de sainte Philomène nous porte à nous confier en elle, à imiter les vertus qu’elle a pratiquées et à lui adresser avec fidélité et dévotion quelques-unes des prières qui vont être offertes dans la deuxième partie de ce livre. Le patronage de sainte Philomène est un bien si grand, que nous ne saurions jamais trop faire pour le mériter.
Pratique : Comme la mesure des faveurs de sainte Philomène sur nous sera celle de notre dévotion pour elle, empressons-nous à l’honorer de notre mieux.
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-neuvième jour
Sainte Philomène punit un incrédule
Il faut sans doute distinguer les vérités ou dogmes de foi d’avec ce qui est opinion purement humaine, le témoignage divin d’avec le témoignage humain. Mais mépriser les faits, les miracles, les révélations qui ne sont pas définitivement reçues de l’Église, par un sentiment de mépris, pour ridiculiser, c’est une faute très grave, et qui ne peut nous attirer que des châtiments de la part de Dieu, qui est jaloux de la gloire de ses saints, et qui aime à manifester par des œuvres merveilleuses le crédit dont ils jouissent auprès de lui. Le fait que nous citons doit bien suffire à le prouver.
Un homme, le plus riche et le plus puissant du lieu où il vivait, se servait de son opulence et de son crédit pour vexer et persécuter toute sa commune.
Il n’y avait personne qui n’eût à se plaindre de sa méchanceté, et quoi que l’on tentât pour le faire rentrer de gré ou de force dans le devoir, ce petit tyran avait toujours assez d’habileté pour se tirer d’affaire.
Sainte Philomène venait d’opérer dans le même endroit un miracle dont tout le peuple et un grand nombre d’étrangers avaient été témoins.
Cet homme n’avait pu l’être avec les autres, en raison d’une absence. Quand il fut de retour, il entend le récit. Mais le voilà qui crie au mensonge et à la superstition.
« Bon, bon, dirent alors dans la simplicité de leur foi les victimes de l’injustice, il s’en prend à la Sainte, nous serons vengés » ; et le bruit se répand, on ne sait comment, que le malheureux ne verra pas la fête de sainte Philomène. Le peuple, le clergé, tous le répétaient d’une commune voix.
La chose arriva, en effet, comme cela avait été prédit. Il mourut subitement, et sa mort, qui eut lieu un mois avant la fête, porta des caractères visibles et frappants d’un châtiment céleste.
C’est ainsi que le ciel punit ceux qui se rient des saints et des prodiges qu’ils opèrent. Prenons donc bien garde à nous.
Mais, me direz-vous, il faut donc, selon vous, croire absolument sous peine d’éternelle damnation tout ce qui se raconte des miracles et des apparitions des saints ? À Dieu ne plaise ! répondrai-je.
Croyez d’abord tout ce qu’enseigne et reçoit l’Église, c’est devoir ; croyez ensuite tout ce qu’elle ne repousse point, tout ce qu’elle tolère en fait de croyance humaine ; c’est humilité, c’est respect, pieux hommage que Dieu a le droit d’attendre de vous. Pour celui qui comprend combien Dieu est bon à l’excès, combien il est puissant à l'infini, celui-là n’a pas de peine à croire les choses merveilleuses.
Pratique : Ayons un profond respect pour tout ce qui concerne sainte Philomène et son culte.
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-huitième jour
Sainte Philomène rend la santé à une religieuse dangereusement malade
Qui racontera les secours que prodigue sainte Philomène aux religieuses qui sont fidèles à leurs saints engagements dans la noble et belle vocation qu’elles ont embrassée ? Le trait qui suit montre jusqu’à l’évidence combien ces âmes consacrées au Seigneur peuvent compter sur la protection de la Sainte, lorsqu’elles l’invoqueront avec instance et avec confiance dans leurs maladies ou autres causes désespérées.
Une jeune religieuse, que la discrétion ne permet pas de nommer, était dans un état voisin de la mort. Les gardes qui veillaient sur elle n’attendaient que l’instant où, dans un suprême effort, elle rendrait le dernier soupir.
Cependant on eût voulu sauver la vie de cette chère sœur à tout prix ! Voyant bien que l’espoir n’était plus, et saisie par une vive crainte qui le remplaçait, l’une des gardes vole à l’instant vers la digne supérieure.
« Ma mère, lui dit la sœur en laissant échapper de grosses larmes, venez recevoir le dernier soupir de votre fille ».
La supérieure arrive, fait prier sainte Philomène de vouloir bien, elle si bonne envers tous, s’intéresser à la position désespérante de la malade et lui obtenir le retour à la santé, s’il plaisait au Seigneur.
Une prière faite dans ces sentiments de foi et d’humilité, faite à sainte Philomène surtout, ne pouvait certes manquer d’être exaucée.
En effet, sainte Philomène, toujours si bienveillante, ne fut pas plus tôt invoquée, que la crainte à son tour fit place à l’espoir. Car, tout à coup, on voit la malade ouvrir les lèvres, on l’entend articuler quelques paroles.
Enfin, et l’Eternel le permettait ainsi pour que la guérison pût être certifiée par un témoignage imposant de plus, enfin, la nuit écoulée, l’aumônier arrive.
Il conjure la sœur malade d’unir sa prière à la prière de ses compagnes, et de se confier pleinement en Dieu sous la protection de sainte Philomène, il ajouta que la Sainte en avait tant guéri ! « Hélas ! répond à l’instant la pieuse et modeste religieuse, mais d’un ton qui accusait encore son état excessivement maladif, hélas ! ma vie est si peu de chose, et c’est un si grand bonheur pour moi de l’offrir à Dieu, en la lui sacrifiant par la mort ! » Le prêtre insiste ; la bonne sœur obéit ; elle prie sainte Philomène. Et soudain sa figure change, ses traits décomposés se rétablissent, un bien-être se fait sentir dans tous ses membres.
Sainte Philomène n’a point été insensible aux supplications qui lui ont été adressées. Oh ! Non ! car deux jours après, la malade allait à l’église rendre grâces à Dieu et à la Sainte de sa guérison.
Pratique : Comme sainte Philomène est la protectrice spéciale des personnes religieuses, elles doivent, ces personnes, lui témoigner une grande vénération. Les frères et les sœurs des écoles feront une œuvre bien agréable à Dieu et à la Sainte s’ils s'efforcent d’implanter la dévotion à sainte Philomène dans le cœur des jeunes enfants confiés à leurs soins.
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-septième jour
Sainte Philomène guérit deux dames à la prière du saint curé d'Ars
Nous empruntons les deux guérisons suivantes au délicieux ouvrage de monsieur l’abbé Garnier sur sainte Philomène. Le récit en a été fait par une dame de Chalon-sur-Saône, nommée Raymond Corcevray, qui, elle-même, est l’objet de la guérison. Elle dit donc :
« La première fois que je vis le curé d’Ars, c’était au mois de mai 1843, époque à laquelle ce bon père fut atteint d’une maladie qu’on crut mortelle. On me permit d’entrer dans sa chambre. Il fit en me voyant un geste de la main pour me bénir. J’étais très souffrante d’une affection chronique au larynx et aux bronches. Cette bénédiction me guérit à moitié.
À deux jours de là, j’assistai à une messe de trois heures du matin où M. le curé célébrait sa propre guérison et rendait grâce à sainte Philomène. Je le consultai sur mon état et il me dit : « Mon enfant, les remèdes de la terre sont inutiles ; on vous en a déjà beaucoup administré. Mais le bon Dieu veut vous guérir... Adressez-vous à sainte Philomène, déposez votre supplique sur son autel, faites-lui violence, dites-lui que si elle ne veut pas vous rendre votre voix, elle vous donne la sienne ».
Je suivis ce conseil, je courus me jeter aux pieds de la chère petite Sainte. Je m’unis de tout mon cœur au curé d’Ars. L’effet fut instantané. Il y avait deux ans que je ne parlais plus, six ans que je souffrais cruellement. En entrant chez madame Fairer où j’étais logée, je lus à haute voix quelques pages sur la confiance en la sainte Vierge... J’étais guérie. Lorsque je revis M. Vianney, il me dit : « Mon enfant, n’oubliez pas l’action de grâces, et soyez ici le jour de la fête de sainte Philomène ».
Je n’eus garde de manquer à ce cher rendez-vous. Le 10 août, j’étais derrière le bon saint pendant la messe. Je chantai à l’élévation d’une voix forte et soutenue, et lorsque l’office fut terminé, M. Vianney me félicita de ce que la petite Sainte avait achevé ma guérison, me rendant la faculté de chanter aussi bien que celle de parler. Quant à cette dernière, vous savez avec quelle prodigalité j’en use. Toutefois l’abus n’a jamais ramené ces douleurs si vives, si continuelles, que j’éprouvais avant ma guérison ».
Après avoir raconté sa propre guérison, madame Raymond parla de celle d’une amie qui, comme elle, dut la guérison d’une infirmité mentale au saint curé et à sainte Philomène. Voici en quels termes :
« J’ai une parente qui, à la suite d’une grande révolution, a eu pendant trois mois la tête complètement perdue. Les remèdes, les soins, les distractions lui furent inutilement prodigués.
Sa pauvre mère, ne sachant plus quel parti prendre, me l’amena. Elle était désespérée. Je l’adressai à notre bien-aimé saint.
« Ma bonne dame, lui dit ce saint curé, faites une neuvaine à sainte Philomène. Je prierai avec vous. Vous verrez que tout ira bien ».
Tout alla bien, en effet ; et le dernier jour de la neuvaine, il n’y avait plus chez ma jeune parente trace de la maladie.
Aujourd'hui elle est mère de cinq enfants, à la tète d’un commerce très important, qu’elle dirige avec une rare intelligence. Jamais on n’a remarqué depuis dans ses facultés le moindre-affaiblissement.
Rappelons cette belle parole du saint curé d'Ars : « Noubliez pas l’action de grâces ». Beaucoup s’adressent à Dieu et à ses saints pour solliciter leur propre guérison ou tout autre bienfait souvent temporel ; mais hélas ! que le nombre de ceux qui les remercient, après en avoir été gratifiés, est petit !
Pratique : Un moyen sûr pour que nos prières soient favorablement accueillies de sainte Philomène, c’est si nous savons employer auprès d’elle l’intervention du saint curé d’Ars. qui lui était si dévoué !
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-sixième jour
Sainte Philomène prend sa cause en main
Le ciel, qui est jaloux de la gloire des amis de Dieu, montre souvent sa puissance sur ceux qui prétendraient la leur ravir. Nous citons un fait qui prouve jusqu’à l’évidence que Dieu accorde à ses saints amis d’exercer eux-mêmes ce pouvoir sur les volontés des hommes qui s’opposent trop souvent d’une manière directe ou indirecte au culte que nous leur rendons et qu’ils ont le droit d’attendre de nous. Ce trait, du reste, nous devra faire remarquer que la grande influence du culte de sainte Philomène sur la société chrétienne à cette époque est le résultat de la puissance dont l’a revêtue l’Eternel, qui met en elle ses complaisances, et qui la glorifie sur la terre à raison de son humilité, de sa virginité et de son martyre.
Tout se disposait à Mugnano pour célébrer avec solennité l’anniversaire de la Translation de la Sainte.
Le concours était prodigieux, la joie universelle ; quand la veille de ce beau jour, vers l’heure de midi, arrive un escadron de cavalerie étrangère, avec ordre de s'arrêter dans cette petite ville, où il devait être maintenu aux frais des habitants.
C’était le fruit d’une intrigue, ourdie à Naples par la jalousie de l’enfer et par la malice de ses suppôts.
On y avait fait courir le bruit que la population de Mugnano méditait un soulèvement contre l’ordre actuel des choses, et qu’il était sur le point d’éclater. Aussi la première démarche du commandant, aussitôt après son arrivée, fut de défendre, sous des peines rigoureuses, la célébration de la fête, et particulièrement la procession, où devait être portée la statue de sainte Philomène.
Cette défense jeta tout le monde dans la consternation : habitants, étrangers, tous pénétrés de la plus amère douleur, ne pouvaient concevoir ce qui avait donné lieu à des mesures aussi impies que sévères, et ils couraient en foule épancher leur affliction aux pieds de leur sainte Protectrice.
Elle entendit leurs plaintes, et s’empressa de seconder leurs pieux désirs. Car enfin, comme dit l’Ecriture, le cœur de ceux qui gouvernent n’est-il pas entre les mains du Seigneur ? La Thaumaturge pria, et Dieu changea soudain la volonté du commandant.
L’ordre donné est révoqué ; il est permis de célébrer la fête et de faire la procession. La force militaire, envoyée dans les vues les plus hostiles, paraît n’être venue que pour ajouter une nouvelle pompe à la solennité, et faire régner partout l’ordre le plus exact. Officiers et soldats, tous dans la plus belle tenue et dans une attitude de respect, viennent se joindre au peuple et faire cortège à la sainte statue. La musique guerrière se mêle à celle de la cité ; il semble qu’il n’y ait en ce jour, à la plus grande gloire de la Sainte, qu’un cœur, qu’une âme, qu’une volonté. Et, comme si ce n’était point assez de ce premier triomphe sur de vils calomniateurs, à peine la fête terminée, le commandant déclare publiquement sa satisfaction du bon esprit qu’il avait trouvé dans la population de Mugnano. Il réprouve, comme fausse et absurde, la dénonciation faite au gouvernement. Et, pour gage de son affection et de son estime pour un peuple si religieux et si pacifique, il annonce son prochain départ.
Les troupes reprirent en effet le chemin de Naples, dès le lendemain, laissant à Mugnano la preuve évidente et palpable de ce qui est écrit : « Celui qui se confie au Seigneur n’aura rien à craindre des flèches qu’on lui décoche pendant le jour, ni des pièges qui lui sont dressés pendant la nuit. Le mal ne s’approchera point de sa personne, ni le fléau de son habitation, parce que le Seigneur a ordonné à ses Anges (et à ses Saints) de veiller sur ceux qui ont mis en lui leur confiance, et de les garder dans toutes leurs voies. Aussi les verra-t-on marcher avec assurance sur l’aspic et le basilic, et fouler sous leurs pas le lion et le dragon, sans en être mordus ».
Pratique : Ne nous rebutons pas des obstacles que l’enfer nous suscitera quand nous chercherons à propager la dévotion à sainte Philomène. Ces obstacles pourront venir de gens pieux, soi-disant bien intentionnés d’ailleurs, car le démon se sert de tous les moyens pour arriver à ses fins ; mais ayons confiance et prenons courage : le ciel couronnera nos efforts !
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-cinquième jour
Sainte Philomène multiplie les livres écrits en son honneur
Nous ne pouvons nous lasser d’admirer les attentions de sainte Philomène pour tous les objets qui la concernent. Non seulement elle a multiplié ses images, mais elle a multiplié ses livres avec des témoignages de sa bienveillance tout à fait surprenants. La merveille paraîtrait incroyable, si elle ne s’était opérée dans les mains pour ainsi dire du plus ardent serviteur de la Sainte, de Don François de Lucia. Et c’est parce que ce grand prodige s’est plusieurs fois répété que nous tenons à en rapporter quelques traits pour l’édification des dévots à sainte Philomène. Ce fut après la seconde édition de la Relation historique de sainte Philomène, ouvrage écrit avec une touchante simplicité, que ce prodige, vraiment inouï, eut lieu, d’abord à Mugnano, et ensuite à plusieurs autres endroits.
Comme les demandes, au lieu d’être adressées à Naples, où le livre avait été imprimé, se faisaient au Custode du saint Corps, à Mugnano, celui-ci fit venir de la capitale tout ce qui restait de cette seconde édition, et mit le dépôt dans sa propre maison pour être plus à portée de satisfaire les demandeurs.
Il disposa ces livres dans une grande corbeille sur cinq piles, composées chacune de quarante-cinq exemplaires, et les couvrit, à l’exception d’une seule, avec beaucoup de soin, pour qu’ils ne fussent pas endommagés parla poussière. La pile qui se trouvait en dehors était destinée à la vente journalière ; et, chose doublement étrange ! quoique depuis la fin de juin jusqu’à la mi-novembre, on ne fit qu’expédier des livres, la pile ne finissait jamais, et jamais non plus le vendeur, bien qu’étonné de cette singularité, n'eut la pensée qu’il pouvait y avoir là dedans quelque miracle.
Vers la mi-novembre, plusieurs personnes étant venues en pèlerinage au sanctuaire de notre Martyre, elles voulurent emporter des exemplaires de cette relation, et Don François les leur céda gratuitement en l’honneur de la Sainte. Il sort ensuite de chez lui, ferme la porte dont il retient la clef sur lui, et ne revient qu’à la nuit close. Le serviteur accourt lui porter de la lumière, et Don François ayant ouvert sa chambre, y entre avec lui.
Sa surprise fut extrême en voyant le plancher couvert de livres qui paraissaient avoir été jetés çà et là, de dessein formé. Ne sachant ni comment cela s’était fait, puisque la porte était fermée et qu’il n’était venu personne à la maison- ni pour quel motif, si par hasard la cause était surnaturelle, un tel accident aurait eu lieu, il hésite, il commence même à craindre que le ciel n’ait, par là, voulu lui faire connaître qu’il n’agréait pas son travail. Ce fut une pensée de son humilité. Voyons ce que lui suggéra sa prudence. Il renvoie au lendemain l'examen de ce fait singulier, et il prend garde, en attendant, à ne toucher à rien de ce qui s’est trouvé dans sa chambre.
À son lever, il considère tout avec la plus grande attention. Après s’être assuré que les piles de la corbeille étaient intactes, il compte les livres parsemés sur le plancher. Leur nombre s’élevait à soixante-deux. Convaincu alors de la réalité du prodige, que sa vertu ne lui avait même pas laissé soupçonner, il sort, ferme de nouveau la chambre, et se rend à l’église. Son intention était de fortifier son témoignage par la déposition de plusieurs autres témoins.
À mesure qu’il voyait entrer dans le temple des personnes de sa connaissance, et qui avaient vu fréquemment le dépôt en question, ainsi que la manière dont il était arrangé, il les priait d’aller chez lui, d’examiner, en se recommandant à Dieu et à la Sainte, les livres répandus sur le plancher ; de ne les toucher en aucune manière, et puis de revenir lui en dire ce qu’elles en pensaient. Tous s’accordèrent à voir un miracle dans cet événement, et il suffisait de réfléchir tant soit peu pour le croire.
1° La toile qui couvrait la corbeille était couverte de poussière et ne portait aucun indice du plus léger mouvement.
2° La pile extérieure, formée comme les autres de quarante-cinq volumes, se montait encore à dix-neuf.
3° Le nombre des exemplaires trouvés par terre était de soixante-deux.
4° Les quatre piles de la corbeille (et c’était tout ce qui restait de la seconde édition) n’avaient point été dérangées.
Que fallait-il donc en conclure ? Ce premier raisonnement fit découvrir un second miracle antérieur à celui-ci. Don François calcula le nombre de livres achetés ou distribués gratuitement, et il se trouva monter au delà de cinq cents exemplaires. Je laisse au lecteur à tirer de ce fait la conséquence qui se présente naturellement, et qui parle bien haut en faveur des merveilles contenues dans ces livres.
Notre vertueux missionnaire, vers les dix heures du soir, s’occupait avec son frère de certains ouvrages manuels, dont sainte Philomène était l’objet. Tout à coup ils entendent dans la chambre voisine, qui était celle de Don François, un grand bruit, dont l’un et l’autre sont épouvantés. Ils se regardent ; ils délibèrent ; ils hésitent; enfin, mettant leur confiance dans leur sainte Protectrice, ils vont droit au lieu d’où le bruit leur semblait être parti.
Aussitôt leurs regards les instruisirent d’un nouveau prodige de la Sainte. Encore une multiplication ; mais la disposition des livres avait quelque chose de si piquant par sa singularité, qu’elle les surprit plus encore que la multiplication elle-même. Il y en avait dont la tranche, ouverte à moitié, s’appuyait sur le plancher, sans que l’intérieur pût être sali par la poussière. D’autres se soutenaient horizontalement sur le dossier des chaises. D’autres sur les barreaux de ces mêmes chaises et sur le mur en même temps. Le tout enfin présentait quelque chose de gracieux et d’aimable, dont nos deux frères se réjouirent saintement. Il est à remarquer que c’est là un des caractères les plus saillants de la plupart des miracles de notre Sainte. Aussi, quand on a le bonheur de la connaître, il est bien difficile qu’on puisse se défendre de l’aimer.
Don François s’abstint, durant plusieurs semaines, de toucher aux livres miraculeux. Une foule de personnes put contempler à loisir ce jeu édifiant et singulier de l’admirable Thaumaturge, et rendre témoignage de la nouvelle multiplication. Il se trouva dix-neuf livres de plus, après l’examen attentif que l’on eut soin de faire ; et ces livres, en tout semblables aux autres,., furent en peu de temps distribués aux personnes pieuses et distinguées, qui s’empressèrent de toutes parts à les demander à Don François.
Ce que nous venons de dire eut lieu à Mugnano. Dieu voulut le répéter encore ailleurs. Don Alexandre Serio, chargé de distribuer quelques-uns de ces mêmes livres, n’en avait plus que six à sa disposition. Comme le débit en était grand à Naples, où ce gentilhomme habitait, l’on vint bientôt lui faire de nouvelles demandes. Recourant à son mince paquet, au lieu d’un, il en trouve deux ; et, dans chacun de ces paquets, le double de ce qu’il savait lui rester de livres.
À Monteforte, un homme, appelé Libérât Tedeschi, venait de recevoir de Mugnano dix exemplaires de la même Relation. C’était une commission qui lui avait été donnée par plusieurs de ses compatriotes. On vient les lui demander. Il court au tiroir, où il les avait enfermes sous clef, et au lieu de dix, il est étonné d’en trouver un nombre beaucoup plus grand. Il compte, et les livres s’élèvent au nombre de trente-quatre.
En 1829 se fit la cinquième multiplication. La troisième édition du même ouvrage avait été donnée au public. Don François ayant un voyage à faire dans la ville d’Ariano, et comptant de là se rendre à Lucera, prit avec soi une quarantaine d’exemplaires de cette troisième édition, et en laissa cent quarante à Mugnano.
Bientôt, dans Ariano seulement, il se vit dépouillé de tout ce qu’il avait apporté. Il écrit sur-le-champ, et on lui fait un premier envoi de cinquante autres, puis un second encore de cinquante, puis un troisième en égale quantité. Et, en lui écrivant alors de Mugnano, Don Angelo Bianco, ecclésiastique zélé, auquel Don François s’était adressé pour ces diverses expéditions, lui mandait qu’il en restait encore quarante.
Ce n’est pas tout. À son retour de Lucera, où les demandes n’en finissaient pas, Don François put en envoyer quatre-vingt-six autres exemplaires ; puis, calculant ce qui lui restait, il s’en trouva encore quatre-vingts ; ce qui fait une multiplication de deux cent trente-six volumes.
Ces quatre-vingts qui restaient furent bientôt demandés. On prenait, on envoyait. Le nombre de ces envois s’éleva, pendant une année entière, au delà de plusieurs centaines. À la fin de l’année, le fonds était encore intact, la source non épuisée. Dans une autre circonstance, Don François se trouva avec dix exemplaires seulement ; on lui en demande neuf ; il les envoie ; et puis, revenant à son dépôt, il en compte dix-neuf.
Telles sont les œuvres de Dieu pour glorifier ses Saints, dans un temps où, pour détruire le règne de Dieu lui-même, l’impiété fait circuler ses poisons dans des livres infâmes multipliés presque à l’infini... Et l’on pourrait se refuser à croire les miracles d’en-haut, tandis que l’on voit les vermisseaux d’ici-bas en opérer, j’ose le dire, de plus étonnants encore!...
Rappelons-nous d’ailleurs que tout est promis à la foi humble et confiante. Combien de semblables merveilles ne lisons-nous pas dans les Actes des Saints ? Mais qu’il suffise de rappeler à notre souvenir les miraculeuses multiplications de pains et de poissons opérées par Notre Seigneur dans l’Evangile. Que dis-je, la nature entière n’est-elle pas aux regards d’un physicien catholique, une suite non interrompue de multiplications, de créations nouvelles ? Croyons, et nous verrons de grandes choses s’accomplir ! Mais pour avoir cette foi si belle, si consolante au cœur chrétien, prions, prions beaucoup.
Pratique : Donner à lire la Vie de sainte Philomène, ou distribuer des livres qui parlent d’elle. S’imposer chaque année ; de lui faire une neuvaine au lieu de pèlerinage le plus rapproché.
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Sainte Philomène
Le Mois de Sainte Philomène
Vingt-quatrième jour
Sainte Philomène multiplie ses images pour la consolation de ses dévots
C’est une marque de l’affection bien vive que nous porte sainte Philomène que le soin qu’elle a pris de multiplier ses images. Elle a, sans aucun doute, voulu nous faire entendre par là, combien elle se trouverait satisfaite du zèle que nous apporterions à la vénérer dans ses saintes images, et à propager ces mêmes images de tout notre pouvoir.
L’évêque de Lucera, zélé dévot de notre Thaumaturge, avait plusieurs fois demandé à Don François, qu’il lui fît parvenir une bonne quantité d’images de la Sainte, afin de les répandre parmi ses diocésains.
Don François voulut les lui porter lui-même, et c’est ce qu’il fit en effet. Mais le prélat, informé de son arrivée, et brûlant d’impatience d’avoir ce qu’il désirait depuis longtemps, ne voulut pas attendre sa visite ; il lui envoie sur-le-champ un de ses prêtres, en priant Don François de remettre entre ses mains les images en question.
Celui-ci les remet à l’heure même ; il se contente, sur plusieurs centaines qu’il avait apportées, d’en réserver une quarantaine pour lui.
L’Evêque ayant reçu le paquet, se plaint de voir les saintes images en si petit nombre. Dans la persuasion que Don François en avait une quantité plus considérable, il lui dépêche au même instant un second message, pour en obtenir un second envoi.
La réponse fut, que l’on écrirait à Mugnano. Car, actuellement, ajouta le saint missionnaire, en montrant celles qui lui restaient, il m’est tout à fait impossible de satisfaire Sa Grandeur.
Quelques heures se passent. Don François voulant distribuer ses pieux présents entre certaines personnes de sa connaissance, ouvre la boîte où ses images se trouvaient. À son grand étonnement, au lieu de la quarantaine qu’il y avait laissée auparavant, il voit trois paquets, d’une centaine chacun ; don inattendu, mais précieux, que la Sainte voulait ainsi faire au zélé prélat. Don François le comprit. Il vole au palais épiscopal avec sa boîte miraculeuse.
Il raconte l’événement. Les paquets sont défaits. On confronte les premières images avec les secondes ; elles se ressemblaient parfaitement. Néanmoins il y avait, dans la qualité du papier et dans les traits de la sainte, une différence assez saillante, qui, en mettant à part le miracle, aurait fait préférer celles-ci à celles-là.
Ainsi, dit le prophète, le Seigneur exauce le désir des pauvres, et son oreille écoute la prière de leur cœur.
Pratique : Rendre chaque jour une visite à sainte Philomène devant l’une de ses images, ou aller en pèlerinage en quelque lieu où elle est spécialement honorée.
Pour recevoir les méditations du Mois de Sainte Philomène, ainsi que les prochaines neuvaines, prières :
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook