Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Dix-septième jour
7e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
4 octobre
Les Enfants Trouvés
Prélude. - Vénérons saint Vincent, portant dans ses bras un pauvre petit enfant qu'il a trouvé dans la rue.
Récit. - Dès que les Dames de la Charité eurent pris l'habitude de consacrer aux pauvres une partie de leur fortune, d'attirer à elles les dons de leurs amies, et de doubler les revenus de la Compagnie par ce concours, Vincent de Paul s'enhardit à leur recommander d'autres infortunés.
Il commença, en 1638, par les Enfants Trouvés.
Ces petites créatures, produit et victimes d'une débauche aussi lâche qu'effrénée, périssaient presque toutes, par l'abandon ou par l'insuffisance des soins qu'elles recevaient dans une pauvre maison où les faisaient porter les commissionnaires du Châtelet. Vincent de Paul invita ces Dames à visiter cette maison, sachant bien que ce qu'elles y verraient éveillerait en elles une grande pitié, un vif désir de supprimer un si grand mal.
Ce pieux calcul ne fut pas trompé, Dès la première vue, les Dames de la Charité prirent à leur charge douze de ces enfants qu'elles logèrent dans une maison de louage ; peu à peu, elles en admirent un plus grand nombre ; et jamais elles ne se découragèrent, malgré le surcroît considérable de dépenses que l'accroissement des besoins faisait peser sur elles. Souvent menacée de déficit, mais toujours relevée par une série d'exhortations et d'efforts qui sont restés célèbres, l'œuvre des Enfants-Trouvés finira par devenir une institution publique : elle est encore aujourd'hui un des types les plus populaires des bons services et de la charité infatigable de Vincent de Paul.
Il emploiera de la même manière les Dames de la Charité à fonder la maison des Filles de la Providence, retraite offerte à d'honnêtes filles trop exposées dans le monde.
Ces auxiliaires lui trouveront encore l'argent nécessaire à ses pauvres galériens, puis ces millions qui seront la principale assistance des provinces ravagées par la guerre, puis les premiers matériaux de l'Hôpital Général.
Pratique. - Concourir toujours par quelque aumône à toutes les bonnes œuvres, auxquelles on nous propose de nous intéresser.
Invocation. - Saint Vincent, inspirateur de la charité, inspirez-moi.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
On ne gagne à Dieu les âmes les plus obstinées dans le péché que par la douceur, par la compassion pour leurs travers, et par la sensibilité qui fait partager leurs malheurs.
On doit user de cordialité et d'affabilité avec les pauvres et les personnes les plus méprisables, et ne pas les traiter avec des manières impérieuses : la hauteur les révolte ; au lieu que, quand on est affable avec eux, ils deviennent plus dociles, et ils profitent mieux des avis qu'on leur donne.
Comme il n'y a qu'une grande nécessité qui puisse décider à donner des remèdes à un malade dans un violent accès de fièvre, ainsi on ne doit pas ordinairement reprendre quelqu'un dans le moment même où il fait une faute.
Nous ne devons jamais témoigner du ressentiment contre ceux qui nous persécutent par leurs injures, leurs calomnies, les maux qu'ils nous font, etc. ; mais nous devons continuer de les traiter avec cordialité, comme nous le faisions auparavant, ne disant d'eux que du bien, et leur rendant tous les services qu'il nous est permis de leur rendre.
On doit choisir un moment qui soit propre à la correction que l'on veut faire. On doit reprendre la première fois avec beaucoup de douceur et d'affabilité ; la seconde fois avec un peu de sévérité et de gravité, assaisonnée cependant de douceur ; la troisième fois avec zèle et fermeté, en faisant connaître aux coupables quel est le dernier remède qu'on emploiera s'ils ne se corrigent point.
La douceur supporte les défauts du prochain, et ses mauvais procédés, pour l'attirer par ces égards à la connaissance et à l'amour de Dieu.
La douceur doit être accompagnée d'une fermeté et d'une constance qui nous empêchent de condescendre à ce qui blesserait une conscience délicate. Quand nous n'avons pas à craindre ce danger, nous devons donner la préférence à la douceur, comme étant beaucoup plus puissante et plus efficace pour soumettre la volonté des hommes, que ne l'est la rigueur et la sévérité.
Il faut encourager les pécheurs et ranimer leur confiance. Le démon se sert ordinairement de la rigueur et de la dureté de certaines personnes pour porter un trouble plus violent dans les âmes.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Seizième jour
6e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
3 octobre
Dans les hôpitaux
Prélude. - Suivons notre saint visitant les hôpitaux et y faisant pénétrer, avec un rayon de joie, la paix de Jésus-Christ.
Récit. - Non content d'évangéliser les galériens avec fruit, il avait obtenu du Roi et de Richelieu le soulagement de leurs misères corporelles, par la création de deux hôpitaux, dont le régime parut à ces infortunés « le paradis ». Il se laissa donc inviter à prendre soin d'un autre hôpital, dont il semblait que les malades eussent encore plus de droit à la compassion du public ; et ici, comme en bien d'autres circonstances, de sa vie, il arriva qu'en déférant à la pensée d'autrui, il rencontra l'occasion de développer plus largement autour de lui le zèle de la charité, et de rassembler des ressources plus abondantes pour la souffrance.
L'Hôtel-Dieu de Paris n'était pas alors aussi bien administré qu'il importait aux besoins de sa nombreuse population. Une riche veuve, qui avait remarqué cette insuffisance et qui voulait contribuer de sa fortune à y remédier, pria Vincent de Paul de chercher les moyens d'assurer cette réparation.
Il ne l'entreprit qu'après s'être assuré du consentement des supérieurs, mais dès ses premiers pas on put pressentir de grands résultats. Il réunit plusieurs assemblées de dames, où l'on comptait bon nombre de présidentes, comtesses, marquises, duchesses et princesses, et il les constitua en « Compagnie des Dames de la Charité ».
Elles s'engageaient à recueillir l'argent nécessaire aux aumônes, à visiter les malades de l'hôpital, à leur parler de leurs devoirs spirituels, à leur porter un supplément de nourriture, des bouillons le matin, une collation dans l'après-midi. On ne tarda pas à voir ces femmes du monde changées en infirmières, ceintes du tablier de service, parcourir les salles, passer d'un lit à l'autre, et présenter aux infirmes les aliments substantiels, ou les « petites douceurs » préparées quelque fois par elles-mêmes, dans une chambre qu'elles avaient louée pour cet effet dans le voisinage.
Les conséquences se montrèrent bientôt dans le changement de mœurs de ces malheureux ramenés à la religion et à la vertu, comme dans l'heureuse influence de ces soins charitables sur leur santé.
Mais, ce qui n'est pas moins admirable, c'est que la « Compagnie des Dames de la Charité », créée dans le principe pour une seule œuvre, devint en peu de temps la mère et le soutien de beaucoup d'autres.
Pratique. - Visiter les hôpitaux et chercher à y exercer la Charité.
Invocation. - Saint Vincent, bienfaiteur des pauvres malades et infirmes, conservez-leur les soins des saintes filles qui se dévouent à leur soulagement, en soutenant le courage de ces servantes des pauvres.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Dieu nous envoie des peines et des afflictions pour exercer notre patience et pour nous apprendre à compatir aux maux des autres.
Dieu a coutume d'éprouver ses serviteurs, et de corriger par des châtiments ceux qu'il aime.
Les familles et les particuliers doivent regarder comme un malheur d'être toujours tranquilles, de voir tout réussir au gré de leurs désirs, et de n'avoir rien à souffrir pour l'amour de Dieu.
Jésus-Christ nous a appris, par son exemple, combien les souffrances peuvent glorifier Dieu et contribuer à nous sanctifier.
Toutes les fois qu'il nous survient quelque événement inattendu, soit des afflictions, soit des consolations spirituelles ou corporelles, nous devons tâcher de les recevoir avec égalité d'esprit, en pensant que tout vient de la main de Dieu.
Nous devons remercier et bénir Dieu, quand nous nous trouvons dans l'occasion de souffrir quelques peines, en exerçant la Charité.
Puisque l'on prend les médecines les plus amères pour recouvrer ou conserver la santé du corps, on doit recevoir volontiers les peines, quelque répugnantes qu'elles soient à la nature, et les regarder comme des remèdes très efficaces dont Dieu se sert pour purifier une âme, et pour la faire parvenir à la perfection à laquelle il l'appelle.
L'affabilité fait que nous nous supportons mutuellement, et que nous acquiesçons sans peine à ce que les autres disent ; et tandis que la charité nous unit comme les membres d'un même corps, l'affabilité perfectionne cette union divine.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Quinzième jour
5e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
2 octobre
Aumônier général des galères
Prélude. - Contemplons Saint Vincent de Paul au milieu des pauvres galériens, qui l'entourent de leur vénération et l'écoutent avec respect.
Récit. - Gondi, général des galères, voyant avec quelle bénédiction et avec quel fruit notre saint travaillait à procurer le salut des âmes sur toutes ses terres, voulut lui fournir une occasion d'étendre plus loin sa charité : il le fit nommer aumônier général des galères.
Vincent, étant venu à Marseille, y vit le spectacle le plus pitoyable qu'on puisse imaginer des criminels, doublement misérables, plus chargés du poids insupportable de leurs péchés que de la pesanteur de leurs chaînes ; accablés de misères et de peines qui leur ôtaient le soin et la pensée de leur salut, et les portaient incessamment au blasphème et au désespoir. C'était une vraie image de l'enfer, où l'on n'entendait parler de Dieu que pour le renier et le déshonorer : la mauvaise disposition de ces galériens rendait toutes leurs souffrances inutiles et sans fruit.
Étant donc touché d'un sentiment de compassion envers ces pauvres forçats, il se mit en devoir de les consoler et assister le mieux qu'il lui fut possible : et surtout il employa tout ce que la charité put lui suggérer pour adoucir leurs esprits, et les rendre par ce moyen susceptibles du bien qu'il désirait procurer à leurs âmes. Pour cet effet, il écoutait leurs plaintes avec une grande patience, compatissait à leurs peines, les embrassait, baisait leurs chaînes, et il obtint de l'administration qu'ils fussent traités plus humainement, s'insinuant ainsi dans leurs cœurs pour les gagner plus facilement à Dieu.
Les malheureux galériens de Paris étaient dans un état encore plus déplorable que ceux de Marseille, entièrement négligés pour le corps et pour l'âme. Saint Vincent loua une maison exprès pour y retirer ces pauvres forçats. Là, il leur rendit toutes sortes de bons offices, il les visitait fort souvent, les instruisait, les consolait, les disposait à faire de bonnes confessions générales, leur administrait les sacrements, et non content du soin qu'il prenait de leurs âmes, il pourvoyait encore au soulagement de leurs corps, et quelquefois il se retirait avec eux, et il y demeurait pour leur rendre plus de services et leur donner plus de consolation, ce qu'il a fait même en temps d'épidémie et de maladie contagieuse, l'amour qu'il portait à ces pauvres affligés le faisant s'oublier lui-même et sa propre conservation, pour se donner entièrement à eux. Quand il était obligé de s'absenter pour d'autres affaires, il en laissait le soin à deux bons et vertueux ecclésiastiques.
Pratique. - Se prêter aux œuvres qui ont pour but le soulagement et l'évangélisation des pauvres prisonniers.
Invocation. - Saint Vincent, qui n'avez laissé aucune misère sans vous porter à la soulager, priez pour les malheureux endurcis dans le péché.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Lorsque nous recevons avec une entière et parfaite résignation les afflictions que Dieu nous envoie, elles deviennent pour nous des faveurs et des bienfaits, puisque la conformité à la volonté de Dieu est un gain bien supérieur à tous les avantages temporels.
Les calomnies et les persécutions sont des faveurs que Dieu accorde à ceux qui le servent fidèlement : elles sont des moyens dont la Sagesse divine se sert pour sanctifier davantage les âmes, et pour les détacher de tout ce qui les empêche de s'unir à lui parfaitement.
Il y a des contradictions par tout : il suffit que deux hommes se trouvent ensemble pour qu'ils se donnent mutuellement des occasions d'exercer la patience ; et, quand même quelqu'un serait seul, il aurait encore besoin de cette vertu, tant il est vrai que notre misérable vie est pleine de croix !
Notre-Seigneur a, en quelque sorte, ennobli et sanctifié les misères humaines, en s'assujettissant à toutes, excepté l'ignorance et le péché. Il nous a appris par là à ne pas mépriser ceux qui en sont les plus accablés, et à ne pas refuser de les soulager.
Les afflictions sont le gage le plus certain que Dieu puisse nous donner de l'amour qu'il a pour nous.
Plus l'amour de Dieu s'accroît dans une âme, et plus l'amour des souffrances et des humiliations s'accroît en elle.
La marque que Dieu a de grands desseins sur une âme, c'est lorsqu'il lui envoie désolations sur désolations et peines sur peines.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Quatorzième jour
4e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
1er octobre
Les confréries de Charité
Prélude. - Le saint réunit quelques femmes de Châtillon-les-Dombes et leur proposa son dessein.
Récit. - La compassion pour les souffrances lui était venue en même temps que le zèle des âmes et du même mouvement, c'est-à-dire de la vue et du sentiment des misères publiques.
Elle lui inspira d'abord les Confréries de charité.
Ces confréries admettaient dans leur sein toutes les femmes, de bonne volonté et de tout rang, qui avaient dessein de servir les pauvres. Elles tiraient leurs ressources de quêtes faites en leur nom dans les paroisses, de dons en argent ou en nature, tels que blé, linge, meubles et ustensiles de ménage, offerts par les associées ou par leurs amies. Une trésorière avait la garde de l'argent, une garde-meuble celle du linge et autres objets qui devaient être à la disposition des malades ; un procureur tenait le contrôle des quêtes et des dons, le catalogue des membres de la confrérie, la liste des pauvres assistés. Les associées visitaient les malades, leur portaient la nourriture sou vent apprêtée par elles ou chez elles, faisaient leurs lits, leur administraient les remèdes, et ne reculaient devant aucun soin vulgaire.
Ainsi, les malades trouvaient dans « leur pauvre chambre » toute la vigilance, tous les services, qu'aurait pu leur offrir l'hôpital le mieux administré, et, ce qui valait bien plus encore, ils n'étaient pas à l'hôpital, mais dans leur domicile et dans leur famille. On leur apportait tous les remèdes corporels et spirituels, « sans séparer le mari d'avec la femme, ni la mère d'avec les enfants ».
Le succès ayant justifié l'entre prise, Vincent de Paul la renouvela dans plus de trente paroisses qui relevaient de la maison de Gondi. Les prêtres de la mission, dès leur commencement, travaillèrent, partout où ils prêchaient, à produire des confréries de Charité, comme un des meilleurs fruits de leur parole Le fondateur n'avait aspiré qu'à les former dans les campagnes, où les hôpitaux manquaient, où les aumônes étaient moins abondantes. Mais, les villes ne restèrent pas en arrière.
Pratique. - S'agréger, dans la mesure du possible à quelqu'une de ces œuvres de charité qui s'occupent du soin et de l'assistance des pauvres.
Invocation. - Saint Vincent de Paul, organisateur de la Charité, protégez ceux qui s'occupent de l'assistance des malheureux.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Notre divin Rédempteur nous disant : « Vous serez heureux quand les hommes vous persécuteront et diront de vous toute sorte de mal », c'est un bonheur bien grand d'être traité comme l'a été Jésus-Christ, notre Sauveur.
Les calomnies sont pour nous un motif de remercier Dieu et de nous réjouir quand nous n'avons pas donné occasion à ce que l'on dit contre nous. Nous sommes heureux, si Dieu nous fait la grâce de souffrir pour la justice, d’aimer le mépris et la confusion et de rendre le bien pour le mal.
Oh ! Qu'il est malheureux d'être sans croix ! Quand nous ne souffrons rien, nous ne sommes pas conformes à Jésus-Christ ; et c'est pourtant cette conformité qui est la véritable marque de notre prédestination.
Il n'y a aucun état dans le monde qui n'ait ses amertumes et ses dégoûts, et qui, par conséquent, ne nous inspire le désir d'embrasser un autre genre de vie.
Si nous pouvions voir les tribulations avec des yeux vraiment chrétiens, et si notre esprit était débarrassé de certaines maximes du monde, qui s'opposent, ainsi que de sombres nuages, aux rayons de la foi ; et qui ne laissent pas pénétrer cette lumière céleste jusqu'au fond de nos âmes nous nous estimerions très heureux d'être calomniés, d'être regardés non-seulement comme des hommes oisifs et inutiles, mais encore comme des méchants et des vicieux.
Dieu, pour procurer sa gloire, permet quelquefois que nous soyons diffamés et persécutés sans raison : Il veut en cela nous rendre semblables à son Fils, qui fut calomnié et traité de séducteur, d'ambitieux et de possédé.
Une âme toujours en repos peut être comparée à une mare d'eau sans mouvement, qui se corrompt et répand une odeur fétide ; une âme, qui est exercée par la tentation, est semblable à une eau courante, toujours claire et toujours agréable.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
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Douzième jour
2e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
29 septembre
Les Conférences des Ecclésiastiques
Prélude. - Se figurer saint Vincent, entouré de prêtres qu'il instruit.
Récit. - Une fois appelé dans cette voie, Vincent de Paul ne pouvait plus s'arrêter, puisque toute œuvre bien commencée cherche d'elle-même son perfectionnement, et qu'il avait l'habitude de se prêter à toutes celles qui venaient solliciter une direction de sa prudence et de son zèle. Aux Exercices des Ordinands, il joignit les Conférences des Ecclésiastiques.
Plusieurs prêtres, nouvelle ment ordonnés, s'étant adressés à lui pour savoir par quels moyens ils pourraient entretenir en eux la persévérance et la pratique du bien, il leur proposa de se réunir une fois par semaine à St-Lazare, pour y conférer entre eux des choses qui regardaient leur état, des vertus ecclésiastiques, des fonctions du ministère, excellent moyen, assurément, pour chacun, de ne jamais perdre le souvenir de ses obligations personnelles, de retremper sans cesse son ardeur dans le conseil et dans l'exemple, et pour tous de s'encourager et de se surveiller réciproquement, sans apparence de reproche et sans affectation d'autorité.
Les conférences, établies à St Lazare, furent bientôt remarquées par le nombre des assistants, et plus encore par les services auxquels ils s'appliquaient dans la ville et aux environs, dans les prisons et dans les hôpitaux. Richelieu, espérant y trouver de bons évêques, invita Vincent de Paul à lui désigner ceux qu'il croyait les plus dignes de l'épiscopat, l'historien remarque que le ministre écrivit leurs noms de sa main.
De Paris, l'institution passa aux provinces. Ollier, qui en avait été un des fondateurs, la porta en Auvergne et l'établit au Puy. Heureux du succès, il écrivait à la Conférence de Saint-Lazare : « Vous êtes établis comme des lumières, posées sur un grand chandelier dans la ville de Paris, pour éclairer tous les ecclésiastiques de France ».
Deux ans avant sa mort, Bossuet, élève des conférences de Saint-Lazare, dans le procès de canonisation de Vincent de Paul, protestait qu'il avait « reçu, de ce personnage, les sentiments de la piété chrétienne dans toute leur pureté, et le véritable esprit de la discipline ecclésiastique ».
Pratique. - Prier souvent pour les prêtres.
Invocation. - Saint Vincent, modèle et pasteur du clergé français, maintenez dans son sein la pureté de la foi et la ferveur de la vie ecclésiastique.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Pourvu que Dieu soit glorifié, peu importe que ce soit par le moyen de telle personne ou de telle autre. Quand nous serons dans le ciel, si Dieu nous fait la grâce d'y être admis, nous verrons que, sous l'empire de la par faite charité, il n'y a ni mien ni tien.
Les entreprises, qui se commencent par des voies simples et communes, sont plus favorisées de Dieu, que celles dans lesquelles on emploie des moyens extraordinaires et éclatants.
Le zèle du salut des âmes n'est qu'une ardente charité, un désir enflammé de les faire arriver au bonheur éternel par la fidélité au service de Dieu.
On doit toujours conserver la sainte pratique d'agir avec douceur et avec charité, soit en public, soit en particulier, lors même que l'on traite avec des pécheurs obstinés. Il ne faut jamais se servir d'invectives, de reproches, de paroles dures ; moyen si peu convenable à celui qui cherche à être utile à son prochain ; moyen qui, loin d'attirer et de gagner les âmes à Dieu, ne fait que les irriter et les en éloigner avantage.
Le salut d'une âme est quelque chose de si important, que, pour le procurer, on doit exposer non seulement ses biens, mais sa vie.
La vie d'un ouvrier évangélique a pour fondement l'abnégation de soi-même, et l'imitation de la vie de Jésus-Christ et de ses apôtres.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
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Onzième jour
1er jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
28 septembre
Les exercices des Ordinands
Prélude. - Représentons-nous saint Vincent de Paul préparant les jeunes ecclésiastiques à la réception des saints Ordres.
Récit. - Un jour qu'il s'entre tenait avec Augustin Potier, évêque de Beauvais, des mesures à prendre contre des dérèglements qui n'étaient que trop communs et trop visibles, Vincent avait conclu qu'il fallait s'attacher à former de bons prêtres pour l'avenir. L'évêque, après une longue réflexion, s'arrêta au projet de faire venir chez lui les aspirants aux ordres sacrés, de les interroger, examiner, instruire, pendant quelques jours, pour ne conserver que ceux qui lui parai traient avoir la science et les dispositions requises. Il sollicita en même temps Vincent de venir, à Beauvais, diriger ces exercices. L'essai, heureux et remarqué, fut bien vite imité. L'archevêque de Paris signifia que dorénavant les Ordinands de son diocèse seraient soumis à une épreuve semblable et il désigna les prêtres de la Congrégation de la Mission pour y procéder. L'autorité pontificale se joignit pour cet effet à celle de l'Ordinaire. Urbain VIII, par la même bulle qui établissait les Prêtres de la Mission pour le service des campagnes, leur confia spécialement le soin de diriger les exercices spirituels qui devaient précéder pendant quinze jours les ordinations.
Vincent de Paul fut par là constitué le préparateur aux ordres ecclésiastiques et le maître du clergé. En remettant sous les yeux des Ordinands, en leur expliquant toute la théologie morale, toutes les vertus, toutes les fonctions de la vie ecclésiastique, il animait à la persévérance les cœurs déjà sincèrement préparés, il corrigeait ou il éloignait ceux qui n'avaient pas les dispositions nécessaires.
Les fruits de vertus qui sortirent de là furent si complets, si frappants, que l'émulation gagna, de proche en proche, les autres diocèses. Un grand nombre d'évêques établirent chez eux les exercices des Ordinands, et de mandèrent, pour les diriger, des prêtres de la Congrégation de Vincent de Paul, Telle fut, par moments, la multiplicité des demandes, que les ouvriers manquèrent au travail. Jusqu'à l'établissement régulier des séminaires, ces exercices furent la meilleure préparation au sacerdoce.
Saint Vincent s'acquitta toujours de cette charge avec d'autant plus d'empressement qu'il ne s'y était pas porté de lui même.
Pratique. - À l'approche des Ordinations, prier pour ceux qui prêchent et pour ceux qui suivent les Exercices des Ordinands.
Invocation. - Saint Vincent, modèle du clergé, protégez le clergé français.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Les œuvres de Dieu n'ont ordinairement que des progrès peu sensibles. Lorsque Dieu nous appelle à travailler à ses œuvres, nous ne devons faire usage que de moyens suggérés par l'esprit de Jésus-Christ, et conformes aux maximes de l'Evangile, et non aux fausses maximes du monde.
La retraite et le silence sont absolument nécessaires à ceux qui font profession de travailler au salut des âmes.
Le salut des chrétiens dépend de la bonté et du zèle des prêtres. Un bon prêtre est un grand trésor.
Celui qui prêche pour se faire applaudir, louer, estimer, faire parler de soi, que fait-il autre chose qu'un sacrilège ? Eh, quoi ! N'est-ce pas un sacrilège que de se servir de la parole de Dieu pour acquérir de l'honneur et de la réputation !
Il arrive souvent que ceux qui travaillent à sauver les autres se perdent eux-mêmes : tel qui pratique le bien lorsqu'il ne s'occupe que de son salut, se néglige et s'oublie quand il est occupé au salut des autres. Saül fut digne d'être roi tant qu'il vécut dans la maison paternelle ; mais, placé sur le trône, il perdit misérablement la grâce de Dieu.
Comme c'est le propre du feu d'éclairer et d'échauffer, c'est le propre de la charité de communiquer ses lumières et son ardeur.
Celui qui travaille au salut du prochain avec plaisir et uniquement pour la gloire de Dieu, et qui se conforme en cela aux exemples de Jésus-Christ, celui-là peut être assuré que Dieu coordonnera ses travaux des plus heureux succès.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
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Dixième jour
Fête de Saint Vincent de Paul
27 septembre
Portrait
Prélude. - Unissons-nous à la ferveur avec laquelle les fils et les filles de Saint Vincent de Paul célèbrent aujourd'hui la fête de leur bien-aime père.
Portrait. - En ce jour de sa fête, contemplons les traits, étudions la physionomie physique et morale de Saint Vincent de Paul.
Vincent de Paul était d'une taille un peu au-dessus de la moyenne, bien prise et bien proportionnée. Sa tête, chauve de bonne heure, était grosse, mais en rapport juste avec le reste du corps. Il avait le front beau, large et majestueux, le nez gros, les yeux vifs et pénétrants, le visage ni trop plein, ni trop maigre, les traits fortement accentués, et composant un ensemble qui frappait le regard et s'imprimait dans la mémoire.
La plupart se trompent pour tant quant à la résultante de cette physionomie, à laquelle ils donnent un air de bonhommie qu'un respect religieux empêche seul de dire un peu niais. Cela est inspiré moins de la vérité que du désir de peindre sur ce visage cette tendre bonté, dont on pousse l'expression jusqu'à la grimace et à a caricature. Tel n'était pas, certes, l'air de saint Vincent de Paul. D'un tempérament sanguin et surtout bilieux, il était naturellement triste et mélancolique, et il lui fallait tous les efforts de la vertu pour ôter à ses traits quelque chose d'un peu dur et revêche. S'il finit par les empreindre de bonté, comme son abord et l'ensemble de sa personne, il leur laissa toujours, aussi bien qu'à son attitude, à son port, à sa démarche, de la gravité et de la noblesse.
Plus encore que de ses traits, on s'est fait trop souvent une fausse idée de son esprit. Homme d'une bonté, d'une charité merveilleuse, a-t-on dit, mais d'une intelligence médiocre ; homme d'un cœur immense, mais d'un cerveau étroit, ou plutôt chez qui le cœur semblait avoir absorbé à son profit toutes les autres facultés de l'âme.
Quand on voit tant de grandes entreprises si bien conçues et mieux encore exécutées, tant d'œuvres de toutes sortes, desquelles chacune aurait pesé à une nature puissante, menées de front sans fléchir, sans que l'une fit tort à l'autre, et conduites à leur dernier développement, tant de fondations fécondes et jetées, en quelque sorte, pour l'éternité, est-il besoin de dire que Vincent avait un esprit pénétrant,étendu, propre à tout embrasser, les grandes comme les petites choses ? Il avait surtout, dans un degré suprême, un bon sens avec lequel il aurait gouverné un royaume, avec lequel il a gouverné des affaires plus difficiles que celles des États, bon sens qu'il portait dans ses opinions, dans ses paroles, dans ses entreprises et dans toute sa conduite.
C'est ce bon sens qui le tenait toujours éloigné des routes singulières, des doctrines extrêmes, de l'esprit de changement et de nouveauté ; qui le faisait ennemi des voies obliques, du langage double, inconsidéré et indiscret ; qui lui donnait le discernement des esprits comme des doctrines et des affaires ; qui rendait sa direction si sûre, sa décision si in faillible, son action si ferme et si résolue, quand une fois il avait pris son parti. Car il était ami de la lenteur, ou plutôt ennemi de la précipitation : effet en même temps de son bon sens et de sa vertu. Il appréhendait toujours, suivant son mot ordinaire, d'enjamber sur la conduite de la Providence.
Mais, une fois assuré de la volonté de Dieu, rien n'était plus capable de l'arrêter. Il ne s'effrayait ni du nombre, ni des difficultés des affaires. Il les suivait avec une force d'esprit, une intrépidité de courage que nuls obstacles ne pouvaient ébranler, qu’ils vinssent des personnes ou des choses, de la conjuration des éléments, ou des passions humaines. Il s'y appliquait avec une sagacité pleine d'ordre et de lumière ; il en portait le poids, la peine, les lenteurs. avec un calme qui provenait d'une sainte sécurité, avec une persévérance qu'il puisait dans la certitude religieuse du succès.
Âme vraiment supérieure par son sens positif et pratique, sens dont les passions ne venaient jamais, comme chez la plupart des hommes, déranger les combinai sons, dont la vertu, au contraire, inspirait, dirigeait et menait à terme toutes les vues.
Le fondement de cette vertu - est-il besoin désormais de le redire ? - était l'humilité que nul saint n'a possédée dans le même degré que saint Vincent de Paul.
Humilité prodigieuse, qui épouvante non-seulement notre orgueil, mais notre intelligence, lorsque nous voyons cet homme admirable se mettre au-dessous de la terre et des enfers : se préférer les plus pervers, les forçats. les suppliciés, et même les démons ! Humilité pourtant qui seule explique Vincent de Paul, qui seule, par le sacrifice incessant qu'elle lui imposait de lui même, explique sa charité, prodigieuse comme elle. Il n'a été le lus charitable que parce qu'il a été le plus humble des hommes.
En ces deux vertus, il ne croyait pas qu'on pût excéder, quand il considérait Celui qui s'est anéanti et dévoué jusqu'à la mort. Car, nous le savons, dans ses pensées, dans ses paroles, dans ses actions, il ne s'inspirait que de Jésus-Christ, il ne répétait que son langage, il ne se conduisait que sur son modèle. Jésus-Christ toujours, Jésus-Christ partout, Jésus-Christ en tout et en tous ! Voilà sa doctrine, sa morale et sa politique, ce qu'il aimait à exprimer d'un mot : « Rien ne me plaît qu'en Jésus-Christ ! »
Pratique. - S'appliquer à reproduire en son âme la physionomie morale de saint Vincent de Paul.
Invocation. - Saint Vincent de Paul, priez pour nous !
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Neuvième jour
9e et dernier jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul
26 septembre
La Mission
Prélude. - Vénérons le saint fondateur, au milieu de ses disciples qu'il anime de son esprit et de ses exemples.
Récit. - Témoin du succès obtenu surtout sur ses domaines, Madame de Gondi fit les fonds nécessaires - quarante mille livres - pour organiser une maison, où vivraient en commun les prêtres qui voudraient travailler aux missions, sous la conduite de Vincent et par son beau-frère l'archevêque de Paris, elle lui fit donner la principauté du collège des Bons Enfants. Il fut stipulé que ceux qui entreraient dans la communauté renonceraient à tous bénéfices, charges et dignités de l’Église, et s'appliqueraient entièrement et purement au pauvre peuple des campagnes, allant de village en village, aux dépens de leur bourse commune, prêcher, instruire et catéchiser ces pauvres gens.
Ainsi commença, en 1625, la Congrégation de la Mission !
Ils étaient trois au début, et, quand ils partaient pour accomplir leur œuvre, comme ils n'avaient pas de serviteurs à qui remettre la garde de leur maison, ils en laissaient la clé chez un voisin digne de confiance. Ils furent bientôt cinq, puis sept, puis assez nombreux ou assez actifs, pour suffire, dans les sept premières années, à cent quarante missions.
En 1632, une bulle d'Urbain VIII les érigea en congrégation. La même année, le prieur de Saint-Lazare leur en abandonna le Prieuré, la maison et ses dépendances, ce qui doubla leurs ressources et étendit leur renommée.
Les évêques commencèrent à les appeler comme des auxiliaires indispensables. Deux d'entre eux s'étaient déjà montrés, en 1630, au diocèse de Montauban ; ils arrivent bientôt à Bordeaux, à Saintes, à Cahors, à Mende, à Saint-Flour, à Luçon, de 1631 à 1638. Partout on les réclame, on les retient comme un exemple vivant pour le clergé, comme les régénérateurs des populations, Ainsi s'expliquent les vingt-cinq succursales de Saint-Lazare fondées, en autant de diocèses, pendant la vie de saint Vincent de Paul.
Cette institution en fit naître une seconde, accessoire, dit modestement le saint fondateur, et pourtant, de son aveu même, indispensable à la conservation de la première. « Pour maintenir les peuples en bon état, et conserver les fruits des missions, il fallait faire en sorte qu'il y eût de bons ecclésiastiques parmi eux, imitant en cela les guerriers conquérants qui laissent des garnisons dans les places qu'ils ont prises, de peur de perdre ce qu'ils ont acquis avec tant de peine ».
Pratique. - Se préparer, par le recueillement et la prière, à célébrer saintement la belle fête de demain.
Invocation. - Saint Vincent, fondateur des Missionnaires Lazaristes, conservez, au sein de votre famille religieuse, l'admirable esprit dont vous l'avez animée à son berceau.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Il est indubitable qu'en travaillant à sa propre perfection, on se rend plus capable de travailler à celle des autres.
Les prédicateurs qui parlent le langage de l'Evangile, font bien plus de fruit que ceux qui remplissent leurs sermons de paroles humaines et de raisonnements philosophiques ; parce que les paroles de la foi sont toujours accompagnées d'une onction céleste qui se répand en secret dans le cœur des personnes qui les écoutent.
Des motifs tout humains, cachés sous le prétexte du zèle et de la gloire de Dieu, font souvent entreprendre des œuvres, dont Dieu n'est pas l'auteur, et que sa sagesse ne couronne d'aucun succès.
Si nous étions bien convaincus de notre incapacité, nous nous garderions bien de mettre la faux dans la moisson d'autrui avant d'y être appelés, et de nous présenter pour obtenir la préférence sur d'autres ouvriers, que Dieu peut être a choisis pour l'accomplissement de son ouvrage.
Quand on a reconnu qu'une entreprise doit procurer la gloire de Dieu, et qu'elle est conforme à sa volonté, on ne doit épargner ni peines ni dépenses pour la porter à sa perfection, soit par ses soins, soit par ceux des autres.
Un jour saint Vincent dit à sa communauté : « Je prie Dieu deux ou trois fois tous les jours qu'il nous anéantisse si nous ne sommes utiles à son service. Voudrions-nous être au monde sans plaire à Dieu, et sans procurer qu'il soit connu et aimé ?
On ne doit pas se décourager quand on ne peut pas arrêter les scandales ni détruire tous les péchés ; parce qu'on ne doit pas regarder comme peu de chose de remédier en partie à de si grands maux, et d'empêcher, avec l'ai de de Dieu, la perte d'une seule âme.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Huitième jour
8e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul
25 septembre
Missionnaire
Prélude. - Suivons l'apôtre dans les campagnes où son zèle l'appelle et l'entraîne à la poursuite des âmes.
Récit. - Vincent ne savait pas où allait le conduire cet emploi au service de M. de Gondi, emploi qui n'avait de sacerdotal que la direction spirituelle qu'il donnait à la maîtresse de la maison. Mais, en prêchant dans les campagnes qui appartenaient aux seigneurs de Gondi, il reconnut l'ignorance déplorable où languissaient les paysans.
Il conçut aussitôt la pensée de les tirer des vices qui découlaient d'un pareil état, en les instruisant par la parole, en les dirigeant dans une meilleure voie par des conseils personnels.
Voici quel fut le début de cette nouvelle carrière pour notre saint.
Étant en Picardie, l'an 1616, au château de Folleville, Vincent fut prié de confesser un paysan en danger de mort. Dieu lui inspira l'idée de faire faire une confession générale à cet homme qui avait mené en apparence une vie irréprochable, et le mourant avoua avec la plus vive contrition plusieurs péchés mortels que la honte l'avait empêché, jusqu'à l'âge de soixante ans, de confesser à son curé, comme il le confessa ensuite publiquement, dans l'excès de la joie que son aveu lui mit au cœur. Notre saint en prit occasion d'exhorter les habitants de Folleville à la confession générale. Il leur en fit voir l'importance, les moyens de la bien faire, et Dieu bénit tellement ses paroles que ces bonnes gens vinrent en foule mettre ordre à leur conscience.
Cette première mission eut lieu le jour de la conversion de saint Paul, et elle fut comme la semence des autres qu'il a faites de puis jusqu'à sa mort. Madame de Gondi fit un testament qu'elle renouvelait tous les ans, par lequel elle donnait seize mille livres, pour fonder une mission de cinq ans en cinq ans, par toutes ses terres, au lieu et en la manière que saint Vincent le jugerait à propos, et, pour employer des ter mes que notre saint employait ordinairement, « à la disposition de ce misérable ».
Pratique. - Se prêter, par tous les moyens en son pouvoir, à seconder le zèle des prédicateurs de la parole sainte dans les campagnes.
Invocation. - Saint Vincent, modèle et patron des missionnaires, renouvelez le feu du zèle dans les âmes de nos missionnaires.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
On doit traiter tous ceux qui se présentent pour faire les exercices spirituels d'une retraite, comme des hommes qui nous sont envoyés par Dieu même. On ne doit faire entre eux aucune distinction, mais traiter le riche comme le pauvre. Il faudrait même donner la préférence à ce dernier, dont l'état est plus ressemblant à la vie que Jésus-Christ a menée sur la terre.
Les principaux effets d'un véritable zèle pour le salut des âmes sont 1° d'exposer, pour les secourir, sa santé et sa vie : 2° d'éprouver la plus vive douleur à la vue des outrages que l'on fait à la Majesté divine ; 3° de corriger charitablement, et par des moyens conformes à leurs besoins, ceux qui offensent Dieu en notre présence ; 4° d'instruire les pauvres que l'on rencontre dans les endroits où l'on s'arrête pendant quelque temps.
Il faut avoir pratiqué longtemps ce qu'on veut enseigner aux autres ; par ce moyen, la parole de Dieu, qui sortira de notre bouche, produira des fruits au centuple.
Le plus petit sentiment d'envie pour le bien que font les autres, est un péché directement opposé au zèle pur et véritable.
Trois ouvriers font plus que dix, quand Dieu met la main à l'ouvrage ; et il l'y met toujours quand il nous prive des moyens humains, et qu'il nous place dans la nécessité de faire des choses au-dessus de nos forces.
Ô Messieurs, si nous avions une étincelle de ce feu sacré qui embrasait le cœur de Jésus-Christ, demeurerions-nous les bras croisés, et délaisserions-nous ceux que nous pouvons assister ?
Une marque qu'on est appelé aux fonctions ecclésiastiques , c'est de ne pas chercher à s'y introduire de soi-même et par des moyens tout humains.
Le zèle qu'accompagne l'onction de la grâce et de la charité adoucit l'amertume de la pénitence, et porte la consolation au milieu des souffrances et des travaux.
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Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Septième jour
7e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul
24 septembre
Précepteur
Prélude. - Suivons l'humble prêtre dans la maison de Gondi, où il se soustrait au luxe tumultueux, toutes les fois qu'on ne fait pas appel à ses services.
Récit. - Il n'y avait guère qu'un an que notre saint était à Clichy, lorsque Bérulle l'arracha à ses chers paysans. Ce fut un vrai déchirement pour son cœur.
« Je m'éloignai tristement de ma petite église de Clichy, écrivait-il à un de ses amis; mes yeux étaient baignés de larmes, et je bénis ces hommes et ces femmes qui venaient vers moi et que j'avais tant aimés. Mes pauvres y étaient aussi, et ceux-là me fendaient le cœur. J'arrivai à Paris avec mon petit mobilier, et je me rendis chez M. de Bérulle ».
De là, l'humble curé allait être jeté dans le grand monde. A la voix de M. de Bérulle, il accepta la charge de précepteur des enfants d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.
Nous ne pouvons mieux exposer dans quel esprit il agissait, de quelle façon il se comportait dans cette illustre famille, qu'en citant ce qu'il en a dit, à savoir, « qu'il connaissait une personne qui avait beaucoup profité pour elle et pour les autres dans la maison d'un seigneur, ayant toujours regardé et honoré Jésus-Christ en la personne de ce seigneur, et la sainte Vierge, en la personne de la dame ; que cette considération l'ayant toujours retenue dans une modestie et circonspection en toutes ses actions et ses paroles, lui avait acquis l'affection de ce seigneur, de cette dame, de tous les domestiques; et donné moyen de faire un notable fruit dans cette famille ».
Madame de Gondi ressentait une joie ineffable d'avoir en sa maison un ange tutélaire, qui attirait tous les jours de nouvelles races sur elle et sur les siens. Elle le choisit pour son directeur et ils s'appliquaient ensemble à toute sorte de bonnes œuvres : aumônes, visites des malades, protection des faibles, consolation des affligés, catéchisme des pauvres et instruction des gens de la campagne.
Pratique. - Faire en tout et partout ce qu'on sent être le plus agréable à Dieu.
Invocation. - Saint Vincent, qui vous êtes toujours appliqué à remplir pour le mieux tous les emplois divers où la Providence vous a mis, obtenez-nous de vous imiter en cette importante pratique de la véritable vertu.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Un seul acte de résignation à la volonté divine en tout ce qu'elle ordonne de contraire à nos désirs vaut plus que cent mille succès conformes à notre volonté et à nos goûts.
Un remède très puissant et très efficace pour tous les maux ; un moyen pour se corriger de toute imperfection, pour triompher de toutes les tentations,pour conserver dans son cœur une paix inaltérable, c'est la conformité à la volonté de Dieu.
La pensée de la présence de Dieu nous rend familière la pratique de faire en tout sa sainte volonté.
Dieu communique une force et une énergie toutes particulières aux paroles de ceux qui font sa volonté. Il répand des bénédictions spéciales sur les œuvres qu'ils entreprennent pour lui ; il accompagne de sa grâce leurs saintes entreprises : aussi toutes leurs actions édifient-elles beaucoup ceux qui en sont les témoins.
Celui qui sera très soumis à la volonté divine, surmontera toutes les difficultés qu'il rencontrera dans le service de Dieu : le Seigneur accomplira tous les des seins qu'il a sur lui.
Notre perfection consiste à unir tellement notre volonté à celle de Dieu, que nous ne voulions que ce qu'il veut. Celui qui conformera le plus sa volonté à celle de Dieu sera le chrétien le plus parfait.
Celui qui cherche à se soumettre à Dieu en toutes choses, est sûr que tout ce que les hommes pourront faire ou dire contre lui tournera toujours à son avantage.
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