Le Bienheureux Jean Duns Scot
Bienheureux Jean Duns Scot
1266-1308
Fête le 8 novembre
Le Bienheureux Jean Duns Scot est né en Irlande en l'an 1266. Les conseils et les exemples d'un oncle Franciscain éveillèrent en lui sa vocation religieuse. Il fut ordonné Prêtre en 1291 à Northampton. Il étudia, puis enseigna successivement à Paris, à Oxford et à Cambridge, et enfin revint à Paris. Partout son génie et son savoir lui acquirent une autorité. Mais il dut quitter la France pour Cologne, où son renom de science et l'autorité le suivit. Il mourut le 8 novembre 1308. Il a été béatifié par le Vénérable Jean Paul II le 20 mars 1993. Jean Duns Scot demeure l'un des théologiens les plus accrédités par l'Eglise. Il est d'ailleurs le seul dont une thèse, longtemps contestée, devint l'objet d'une définition dogmatique et fut reconnue comme Dogme de Foi. Il s'agit d'une Conception de la Très Sainte Vierge Marie, qu'il avait proclamée exemptée du péché originel. Or cette thèse du Bienheureux Docteur n'est qu'un corollaire de sa Doctrine foncière, dans laquelle il a syncrétisé les enseignements de la Révélation évangélique sur ce que nous appelons « le motif de l'Incarnation ». A savoir: l'universelle Primauté du Verbe incarné Notre Seigneur Jésus-Christ. Il a, en effet, conclu l'enseignement des apôtres, en particulier de Saint Paul et de Saint Jean que la Trinité Sainte a constitué l'Homme-Dieu et l'artisan de toute l'oeuvre divine, comme son suprême adorateur. Il est donc médiateur, et de l'adoption des enfants de Dieu et de la création et de la révélation et aussi du Salut du genre humain. La sainteté de sa vie est non moins reconnue que son génie doctrinal. Son culte a été approuvé par l'Eglise. Il est vénéré dans toute la Chrétienté, notamment à Cologne et à Lourdes. C'est l'extension de son culte à l'Eglise universelle que sollicite notre humble prière: n'hésitons pas à la présenter à Dieu, ni à réclamer l'intercession du Bienheureux Jean Duns Scot auprès de Celui qu'il a si magnifiquement glorifié. De nombreuses grâces ont été obtenues par son intercession et des faveurs miraculeuses ont étés retenues pour son procès de Canonisation. N'hésitons pas à recourir à lui.
Prière pour solliciter la Canonisation du Bienheureux Jean Duns Scot
O Dieu qui avez gratifié d'une telle Sagesse le Bienheureux Frère Jean, notre Frère et notre Maître, qu'il a su reconnaître et proclamer de Votre bien-aimé Fils Jésus, la primauté universelle sur Votre Oeuvre, et par conséquence l'Immaculée Conception de Sa Mère Marie, daignez accorder à vos serviteurs qui très humblement vous en supplient, de voir enfin Votre Eglise professer la doctrine et vénérer la Sainteté du Bienheureux Jean, à la Gloire de Votre Nom, Vous qui vivez avec ce même Fils et le Saint Esprit, pour les siècles et les siècles. Amen.
Permis d'Imprimer
Paris, 31 novembre 1956
P. Girard, V.G.
Les personnes qui penseraient avoir ainsi obtenu de son patronage quelques faveurs signalées, sont priées d'en avertir
La Curie Généralice des Frères Mineurs
25 Via Santa Maria Mediatrice
00165 Roma Italia
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Chemin de Croix médité avec Jean Paul II
Chemin de Croix
Méditations du Vénérable Jean Paul II
Le Vendredi-Saint de l'An 2000, année sainte
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
« Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ». (Mt 16, 24)
Depuis vingt siècles, l'Église se rassemble en cette soirée, pour se rappeler et pour revivre les événements de l'ultime étape du chemin terrestre du Fils de Dieu. Aujourd'hui, comme chaque année, l'Église qui est à Rome se réunit au Colisée, pour se mettre à la suite de Jésus qui, « portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit: le Crâne, ou Calvaire, en hébreu: Golgotha » (Jean 19, 17). Nous nous trouvons ici, convaincus que le chemin de croix du Fils de Dieu ne fut pas le simple fait de marcher vers le lieu de son supplice. Nous croyons que chaque pas du Condamné, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles, et aussi ce qu'ont vécu et accompli ceux qui ont pris part à ce drame, nous parlent continuellement. C’est aussi dans sa souffrance et dans sa mort que le Christ nous révèle la vérité sur Dieu et sur l'homme. En cette année jubilaire, nous voulons réfléchir avec une intensité particulière sur le contenu de cet événement, afin qu'il parle avec une force nouvelle à nos esprits et à nos cœurs, et qu’il devienne pour nous source de la grâce d'une authentique participation. Participer signifie avoir part. Que veut dire avoir part à la croix du Christ ? Cela veut dire faire l'expérience dans l'Esprit Saint de l'amour que la croix du Christ cache en elle. Cela veut dire reconnaître, à la lumière de cet amour, sa propre croix. Cela veut dire la prendre sur ses épaules et, toujours en vertu de cet amour, marcher... Marcher tout au long de la vie, en imitant Celui qui « endura une croix, dont il méprisa l'infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12, 2).
Prions
Seigneur Jésus Christ, remplis nos cœurs de la lumière de ton Esprit, afin que, te suivant sur ton ultime chemin, nous connaissions le prix de notre rédemption et devenions dignes de participer aux fruits de ta passion, de ta mort et de ta résurrection. Amen.
Première station
Jésus est condamné à mort
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Es-tu le roi des Juifs ? » (Jean 18, 33). « Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici » (Jean 18, 36). Pilate ajouta : « Alors, tu es roi? » Jésus répondit: « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ». Pilate répliqua: « Qu'est-ce que la vérité? ». À ce point, le Procureur romain considéra l'interrogatoire comme terminé. Il alla chez les Juifs et leur dit: « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jean 18, 37- 38). Le drame de Pilate se cache dans la question: « Qu'est-ce que la vérité? » Ce n'était pas une question philosophique sur la nature de la vérité, mais une question existentielle sur son rapport à la vérité. C'était une tentative de se dérober à la voix de sa conscience qui lui ordonnait de reconnaître la vérité et de la suivre. L'homme qui ne se laisse pas conduire par la vérité se dispose même à émettre une sentence de condamnation à l'égard d'un innocent. Les accusateurs devinent cette faiblesse de Pilate et c'est pourquoi ils ne cèdent pas. Avec détermination ils réclament la mort en croix. Les demi-mesures auxquelles Pilate a recours ne l'aident pas. La peine cruelle de la flagellation infligée à l'Accusé n'est pas suffisante. Quand le Procureur présente à la foule Jésus flagellé et couronné d'épines, il semble chercher une parole qui, à son avis, devrait faire céder l'intransigeance de la foule. Montrant Jésus, il dit: « Ecce homo! Voici l'homme! » Mais la réponse est: « Crucifie-le, crucifie-le! » Pilate cherche alors à discuter: « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jean 19, 5-6). Il est toujours plus convaincu que l'Accusé est innocent, mais cela ne lui suffit pas pour émettre une sentence d'acquittement. Les accusateurs recourent à l'ultime argument: « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur » (Jean 19, 12). La menace est claire. Devinant le danger, Pilate cède définitivement et émet la sentence. Mais non sans faire le geste lâche de se laver les mains: « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme; cela vous regarde! » (Mt 27, 24). C'est de cette façon que Jésus a été condamné à la mort sur une croix, Lui le Fils du Dieu vivant, le Rédempteur du monde. Tout au long des siècles, la négation de la vérité a engendré souffrance et mort. Ce sont les innocents qui paient le prix de l'hypocrisie humaine. Les demi-mesures ne sont pas suffisantes. Il ne suffit pas non plus de se laver les mains. La responsabilité pour le sang du juste demeure. C'est pour cela que le Christ a prié avec tant de ferveur pour ses disciples de tous les temps: « Père, consacre-les par la vérité: ta parole est vérité » (Jean 17, 17).
Prière
Ô Christ, toi qui as accepté une condamnation injuste, accorde-nous, ainsi qu’à tous les hommes de notre temps, la grâce d'être fidèles à la vérité; ne permets pas que le poids de la responsabilité pour la souffrance des innocents retombe sur nous et sur ceux qui viendront après nous. À toi, Jésus, juste Juge, l’honneur et la gloire pour les siècles sans fin. Amen.
Pater noster, qui es in cælis: sanctificetur nomen tuum; adveniat regnum tuum; fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra. Panem nostrum cotidianum da nobis hodie; et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris; et ne nos inducas in tentationem; sed libera nos a malo. Amen.
Notre Père, qui êtes aux Cieux, que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne arrivé, que Votre Volonté soit accomplie sur la terre comme au Ciel, donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Amen.
Stabat mater dolorosa,
iuxta crucem lacrimosa,
dum pendebat Filius.
Debout, la Mère douloureuse,
près de la Croix était en larmes,
devant son Fils suspendu.
Jésus est chargé de sa croix
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
La croix. Instrument de mort infamante. Il n'était pas licite de condamner à la mort de la croix un citoyen romain: c'était trop humiliant. Le moment où Jésus de Nazareth s'est chargé de la croix pour la porter sur le Calvaire marque un tournant dans l'histoire de la croix. Signe d'une mort infamante, réservée à la catégorie la plus basse des hommes, la croix devient une clé. Désormais, avec l'aide de cette clé, l'homme ouvrira la porte des profondeurs du mystère de Dieu. Par le geste du Christ qui accepte la croix, instrument de son dépouillement, les hommes sauront que Dieu est amour. Amour sans limites: « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » (Jean 3, 16). Cette vérité sur Dieu s'est révélée par la croix. Ne pouvait-elle pas se révéler d'une autre façon ? Peut-être que oui. Toutefois Dieu a choisi la croix. Le Père a choisi la croix pour son Fils, et le Fils l'a prise sur ses épaules, il l'a portée sur le Calvaire et sur elle il a offert sa vie. « Sur la croix il y a la souffrance, sur la croix il y a le salut, sur la croix il y a une leçon d'amour. Ô Dieu, celui qui une fois t'a compris ne désire rien d'autre, ne cherche rien d'autre » (Chant polonais de Carême). La Croix est signe d'un amour sans limites!
Prière
Ô Christ, toi qui acceptes la croix de la main des hommes, pour en faire le signe de l'amour salvifique de Dieu pour l'homme, accorde-nous, ainsi qu'à tous les hommes de notre temps, la grâce de la foi en cet amour infini, afin que, en transmettant au nouveau millénaire le signe de la croix, nous soyons des témoins authentiques de la Rédemption. À toi, Jésus, prêtre et victime, la louange et la gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Cuius animam gementem,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.
Dans son âme qui gémissait,
toute
brisée, endolorie,
le glaive était enfoncé.
Troisième station
Jésus tombe pour la première fois
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Dieu a pris sur lui nos péchés à nous tous » (Isaïe 53, 6). « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous » (Isaïe 53, 6) Jésus tombe sous la croix. Cela arrivera par trois fois sur le chemin relativement bref de la « Via Dolorosa ». Il tombe d'épuisement. Le corps ensanglanté par la flagellation, la tête couronnée d'épines. Tout cela fait que les forces lui manquent. Il tombe, et la croix de tout son poids l'écrase contre terre. Il faut revenir aux paroles du prophète qui, des siècles auparavant, entrevoit cette chute. C'est comme s'il la contemplait de ses propres yeux: devant le Serviteur du Seigneur à terre sous le poids de la croix, il montre la vraie cause de sa chute: « Dieu a pris sur lui nos péchés à nous tous ». Ce sont les péchés qui ont écrasé contre terre le divin Condamné. Ce sont eux qui ont déterminé le poids de la croix qu'il portait sur ses épaules. Ce sont les péchés qui ont provoqué sa chute. Le Christ péniblement se relève pour reprendre le chemin. Les soldats qui l'escortent cherchent à le stimuler par des cris et des coups. Après un moment le cortège repart. Jésus tombe et se relève. C’est ainsi que le Rédempteur du monde s'adresse sans prononcer un mot à tous ceux qui tombent. Il les exhorte à se relever. « Dans son corps, il a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris » (1 Pierre 2, 24).
Prière
Ô Christ, toi qui es tombé sous le poids de nos fautes et qui t'es relevé pour notre justification, nous t’en prions, aide-nous, ainsi que tous ceux qui sont écrasés par le péché, à nous remettre debout et à reprendre le chemin. Donne-nous la force de l'Esprit, pour porter avec Toi la croix de notre faiblesse. À toi, Jésus, écrasé sous le poids de nos fautes, notre louange et notre amour pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
O quam tristis et afflicta,
fuit illa benedicta,
mater Unigeniti !
Qu'elle était triste et affligée,
la
Mère entre toutes bénie,
la Mère du Fils unique !
Quatrième station
Jésus rencontre sa mère
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin » (Luc 1, 30-33). Marie se remémorait de ces paroles. Elle y revenait souvent dans le secret de son cœur. Quand, sur le chemin de la croix, elle rencontra son Fils, peut-être justement ces paroles lui revinrent-elles à l'esprit. Avec une force particulière. « Il régnera... Et son règne n'aura pas de fin... », avait dit le messager céleste. Maintenant, alors qu'elle voit son Fils, condamné à mort, porter la croix sur laquelle il devra mourir, elle pourrait se demander humainement parlant : Comment donc ces paroles peuvent-elles se réaliser ? De quelle façon régnera-t-il sur la maison de David ? Et comment se pourra-t-il que son règne n'ait pas de fin ? Humainement parlant, ces questions peuvent se comprendre. Cependant Marie se souvient qu'alors, après avoir entendu l’annonce de l’ange, elle avait répondu: « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Luc 1, 38). Maintenant elle voit que cette parole se réalise comme parole de la croix. Parce qu'elle est mère, Marie souffre profondément. Toutefois, maintenant aussi elle répond comme elle avait répondu alors à l'Annonciation: « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». De cette façon, elle prend maternellement dans ses bras la croix avec le divin Condamné. Sur le chemin de la croix, Marie se manifeste comme Mère du Rédempteur du monde. « Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente » (Lamentations de Jérémie 1, 12). C'est la Mère des Douleurs qui parle, la Servante qui obéit jusqu'au bout, la Mère du Rédempteur du monde.
Prière
Ô Marie, toi qui as parcouru le chemin de la croix avec ton Fils, déchirée de douleur dans ton cœur de mère, mais te souvenant toujours de ton fiat et intimement convaincue que Celui à qui rien n'est impossible saurait réaliser ses promesses, implore pour nous et pour les hommes des générations futures la grâce de l'abandon à l'amour de Dieu. Fais que, face à la souffrance, au refus, à l'épreuve, même prolongée et violente, nous ne doutions jamais de son amour. À Jésus, ton Fils, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quæ mærebat et dolebat,
pia mater, cum videbat
Nati pœnas incliti.
Qu'elle
avait mal, qu'elle souffrait
la tendre Mère, en contemplant
son divin Fils tourmenté !
Cinquième station
Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Ils réquisitionnèrent Simon » (Marc 15, 21). Les soldats romains firent ainsi, craignant que le Condamné épuisé ne parvienne pas à porter la croix jusqu’au Golgotha. Ils n’auraient pas pu exécuter la sentence de crucifixion portée sur lui. Ils cherchaient un homme qui l’aidât à porter la croix. Leur regard se posa sur Simon. Ils le réquisitionnèrent pour le charger de ce poids. On peut imaginer qu’il ne fut pas d’accord et qu’il s’y opposa. Porter avec un condamné sa croix pouvait être considéré comme une offense à la dignité d’un homme libre. Bien qu’à contrecœur, Simon prit la croix pour aider Jésus. Dans un chant de Carême résonnent ces paroles: « Sous le poids de la croix, Jésus accueille le Cyrénéen ». Ce sont des paroles qui laissent entrevoir un changement total de perspective : le divin Condamné apparaît comme quelqu’un qui, en un certain sens, «fait don» de la croix. N’est-ce pas lui qui a dit: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi » (Matthieu 10, 38)? Simon reçoit un don. Il en est devenu « digne ». Ce qui aux yeux de la foule pouvait offenser sa dignité lui a, au contraire, conféré une nouvelle dignité dans la perspective de la Rédemption. Le Fils de Dieu l’a fait participer d’une manière singulière à son œuvre salvifique. Simon en est-il conscient? L’évangéliste Marc identifie Simon de Cyrène comme étant le « père d’Alexandre et de Rufus » (15, 21). Si les fils de Simon de Cyrène étaient connus de la première communauté chrétienne, on peut penser que lui aussi, précisément tandis qu’il portait la croix, a cru au Christ. Il passa librement de la contrainte à la disponibilité, comme s’il avait été intimement touché par ces paroles: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi ». Alors qu’il portait la croix, il fut introduit à la connaissance de l’évangile de la croix. Depuis lors, cet évangile parle à de nombreuses personnes, innombrables Cyrénéens appelés au cours de l’histoire à porter la croix avec Jésus.
Prière
Ô Christ, qui as conféré à Simon de Cyrène la dignité de porter ta croix, accueille-nous aussi sous son poids, accueille tous les hommes et donne à chacun la grâce de la disponibilité. Fais que nous ne détournions pas notre regard de ceux qui sont accablés par la croix de la maladie, de la solitude, de la faim, de l’injustice. Fais que, portant les poids les uns des autres, nous devenions témoins de l’évangile de la croix, des témoins véritablement crédibles de toi, qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quis est homo qui non fleret,
matrem Christi si videret
in tanto supplicio ?
Quel est celui qui sans pleurer,
pourrait voir la Mère du Christ
dans un supplice pareil ?
Sixième station
Véronique essuie le visage de Jésus
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
Véronique ne figure pas dans les Évangiles. Ce nom n’y est pas mentionné, bien qu’il y ait celui de différentes femmes qui apparaissent aux côtés de Jésus. Il se peut donc que le nom exprime plutôt ce que fit cette femme. En effet, selon la tradition, sur le chemin du Calvaire une femme se fraya un chemin parmi les soldats qui escortaient Jésus et, avec un voile, elle essuya la sueur et le sang du visage du Seigneur. Ce visage resta imprimé sur le voile; un reflet fidèle - une «icône véritable». C’est à cela qu’on lierait le nom même de Véronique. S’il en est ainsi, ce nom, qui rend mémorable le geste accompli par cette femme, renferme en même temps la plus profonde vérité sur elle. Un jour, suscitant les critiques de l’assistance, Jésus prit la défense d’une femme pécheresse qui avait versé sur ses pieds de l’huile parfumée et qui les avait essuyés avec ses cheveux. À l’objection qui lui fut faite alors, il répondit: « Pourquoi tourmenter cette femme? C’est une action charitable qu’elle a faite à mon égard [...]. Si elle a versé ce parfum sur mon corps, c’est en vue de mon ensevelissement » (Matthieu 26, 10. 12). On pourrait aussi appliquer ces paroles à Véronique. Ainsi est manifestée la portée profonde de cet événement. Le Rédempteur du monde donne à Véronique une image authentique de son visage. Le voile sur lequel reste imprimé le visage du Christ devient un message pour nous. Il dit en un sens: Voilà comment toute action bonne, tout geste de véritable amour envers le prochain renforce en celui qui l’accomplit la ressemblance avec le Rédempteur du monde. Les actes d’amour ne passent pas. Tout geste de bonté, de compréhension, de service, laisse dans le cœur de l’homme un signe indélébile, qui le rend toujours plus semblable à Celui qui « se dépouilla lui-même, en prenant la condition de serviteur » (Philippiens 2, 7). Ainsi se forme l’identité de l’homme, son vrai nom.
Prière
Seigneur Jésus Christ, Toi qui as accepté le geste désintéressé d’amour d’une femme et qui en retour as fait en sorte que les générations s’en souviennent avec le nom de ton visage, fais que nos actions, et celles de tous ceux qui viendront après nous, nous rendent semblables à toi et laissent au monde le reflet de ton amour infini. À toi, Jésus, splendeur de la gloire du Père, louange et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quis non posset contristari
Christi matrem contemplari,
dolentem cum Filio?
Qui pourrait sans souffrir comme elle
contempler la Mère du Christ,
douloureuse avec son Fils?
Septième station
Jésus tombe une deuxième fois
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple » (Psaume 21 [22], 7). Ces paroles du psaume viennent à l’esprit tandis que nous regardons Jésus qui, pour la deuxième fois, tombe sous la croix. Voici que, dans la poussière de la terre, gît le Condamné. Écrasé sous le poids de la croix. Ses forces l’abandonnent toujours davantage. Mais, à grand peine, il se relève pour continuer son chemin. Que signifie pour nous, hommes pécheurs, cette deuxième chute ? Plus encore que la première, elle semble nous exhorter à nous relever, à nous relever une nouvelle fois sur notre chemin de croix. Cyprian Norwid a écrit: « Non pas derrière nous-mêmes avec la croix du Sauveur, mais derrière le Sauveur avec notre croix ». Maxime brève mais qui en dit long. Elle explique en quel sens le christianisme est la religion de la croix. Elle laisse entendre que tout homme rencontre ici-bas le Christ qui porte la croix et qui tombe sous son poids. À son tour, sur le chemin du Calvaire, le Christ rencontre tout homme et, tombant sous le poids de la croix, il ne cesse d’annoncer la Bonne Nouvelle. Depuis deux mille ans, l’évangile de la croix parle à l’homme. Depuis vingt siècles, le Christ qui se relève de la chute rencontre l’homme qui tombe. Tout au long de ces deux millénaires, beaucoup en ont fait l’expérience: tomber ne signifie pas la fin du chemin. En rencontrant le Sauveur, ils se sont sentis rassurés par Lui: « Ma grâce te suffit: ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12, 9). Ils se sont relevés réconfortés et ils ont transmis au monde la parole de l’espérance qui jaillit de la croix. Aujourd’hui, une fois franchi le seuil du nouveau millénaire, nous sommes appelés à approfondir le contenu de cette rencontre. Il faut que notre génération transmette aux siècles futurs la bonne nouvelle de notre relèvement dans le Christ.
Prière
Seigneur Jésus Christ, toi qui tombes sous le poids du péché de l’homme et qui te relèves pour le prendre sur toi et l’effacer, donne-nous, à nous hommes faibles, la force de porter la croix de chaque jour et de nous relever de nos chutes, pour transmettre aux générations qui viendront l’Évangile de ta puissance salvifique. À toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, la louange et la gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Pro peccatis suæ gentis,
vidit Iesum in tormentis,
et flagellis subditum.
Pour
les péchés de tout son peuple
elle le vit dans ses tourments,
subissant les coups de fouet.
Huitième station
Jésus console les femmes de Jérusalem
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
« Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants! Voici venir des jours où l’on dira: « Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité! » Alors on dira aux montagnes: « Tombez sur nous », et aux collines: « Cachez-nous ». Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » (Luc 23, 28-31).Ce sont là les paroles de Jésus aux femmes de Jérusalem qui pleuraient, exprimant ainsi leur compassion pour le Condamné. « Ne pleurez pas sur moi! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants! » À ce moment-là, il était certainement difficile de comprendre le sens de ces paroles. Elles contenaient une prophétie, qui devait se vérifier rapidement. Peu avant, Jésus avait pleuré sur Jérusalem, annonçant l’horrible sort qui la frapperait. Maintenant, il semble se référer à cette prédiction: « Pleurez sur vos enfants... » Pleurez, parce qu’ils seront, eux précisément, témoins et participants de la destruction de Jérusalem, de cette Jérusalem qui « n’a pas reconnu le moment où Dieu la visitait » (Luc 19, 44). Si, tandis que nous suivons Jésus sur le chemin de la croix, s’éveille en nos cœurs la compassion pour sa souffrance, nous ne pouvons pas oublier cet avertissement. « Si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec? » Pour notre génération, qui est au tournant d’un millénaire, plutôt que de pleurer sur le Christ martyrisé, c’est l’heure de «reconnaître le temps où elle est visitée». Déjà resplendit l’aurore de la Résurrection. « C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Colossiens 6, 2). À chacun de nous, le Christ adresse ces paroles de l’Apocalypse: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. Le vainqueur, je le ferai siéger près de moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, je suis allé siéger près de mon Père sur son Trône » (3, 20-21).
Prière
Ô Christ, toi qui es venu en ce monde pour visiter tous ceux qui attendent le salut, fais que notre génération reconnaisse le temps où elle est visitée et qu’elle ait part aux fruits de ta Rédemption. Ne permets pas qu’il faille pleurer sur nous et sur les hommes du nouveau siècle parce que nous avons repoussé la main du Père miséricordieux. À toi, Jésus, né de la Vierge Fille de Sion, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Tui Nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
pœnas mecum divide.
Ton enfant n'était que blessures,
lui qui daigna souffrir pour moi;
donne-moi part à ses peines.
Neuvième station
Jésus tombe pour la troisième fois
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
Voilà de nouveau le Christ tombé à terre sous le poids de la croix. La foule, curieuse, regarde s’il aura encore la force de se relever. Saint Paul écrit: « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Philippiens 2, 6-8). Voilà précisément ce que semble exprimer la troisième chute: le dépouillement, la kénose, du Fils de Dieu, l’humiliation sous la croix. Jésus avait dit à ses disciples qu’il était venu non pour être servi mais pour servir (Matthieu 20, 28). Au Cénacle, en s’abaissant jusqu’à terre et en leur lavant les pieds, il avait d’une certaine manière voulu les habituer à cette humiliation de sa personne. En tombant à terre pour la troisième fois sur le chemin de la croix, il nous crie encore à pleine voix son mystère. Écoutons sa voix! Ce Condamné, qui succombe sous le poids de la croix tout près du lieu de son supplice, nous dit: « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jean 8, 12). Ne soyons pas troublés à la vue d’un Condamné qui tombe à terre, épuisé sous la croix. Cette manifestation extérieure de la mort qui s’approche cache la lumière de la vie.
Prière
Seigneur Jésus Christ, toi qui, par ton humiliation sous la croix, as révélé au monde le prix de sa rédemption, donne aux hommes du troisième millénaire la lumière de la foi, afin que, reconnaissant en toi le Serviteur souffrant de Dieu et de l’homme, ils aient le courage de suivre le même chemin qui, par la croix et le dépouillement, conduit à la vie éternelle. À toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Eia, mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.
Daigne,
ô Mère, source d'amour,
me faire éprouver tes souffrances
pour que je pleure avec toi.
Dixième station
Jésus est dépouillé de ses vêtements, abreuvé de vinaigre et de fiel
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Il en goûta, mais ne voulut pas boire » (Matthieu 27, 34). Il ne veut pas de calmants, qui auraient obscurci sa conscience durant l’agonie. Il voulait agoniser sur la croix en toute conscience, en accomplissant la mission reçue de son Père. C’était contraire aux méthodes en usage chez les soldats chargés de l’exécution. Chargés de clouer le condamné sur la croix, ils cherchaient à diminuer sa sensibilité et sa conscience. Dans le cas du Christ, il ne pouvait en être ainsi. Jésus sait que sa mort en croix doit être un sacrifice d’expiation. C’est pourquoi il veut garder sa conscience éveillée jusqu’à la fin. Privé de celle-ci, il n’aurait pas pu, de façon totalement libre, accepter la pleine mesure de sa souffrance. Il doit monter sur la croix pour offrir le sacrifice de la Nouvelle Alliance. Il est Prêtre. Il doit entrer, par son propre sang, dans les demeures éternelles, après avoir accompli la rédemption du monde (Hébreux 9, 12). Conscience et liberté: telles sont les caractéristiques imprescriptibles d’un agir pleinement humain. Le monde connaît tant de moyens pour affaiblir la volonté en obscurcissant la conscience! Il faut les protéger jalousement contre toutes les violences! Même l’effort légitime pour atténuer la souffrance doit toujours se faire dans le respect de la dignité humaine. Il faut comprendre profondément le sacrifice du Christ, il faut s’unir à lui pour ne pas céder, pour ne pas permettre que la vie et la mort perdent leur valeur.
Prière
Seigneur Jésus, Toi qui, avec un entier dévouement, as accepté de mourir sur la croix pour nous sauver, fais que nous ayons part, ainsi que tous les hommes du monde, à ton sacrifice sur la croix, afin que notre existence comme nos actions expriment notre participation libre et consciente à ton œuvre de salut. À toi, Jésus, Prêtre et Victime, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Fac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.
Fais
qu'en mon coeur brûle un grand feu
pour mieux aimer le Christ mon dieu
et que je puisse lui plaire.
Onzième station
Jésus est cloué sur la croix
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
« Ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os » (Psaume 21 (22), 17-18). Les paroles du prophète s’accomplissent. L’exécution commence. Les coups des bourreaux écrasent les pieds et les mains du Condamné sur le bois de la croix. Dans le creux des mains, les clous sont fixés avec violence. Ces clous maintiendront le condamné suspendu dans les tourments inexprimables de l’agonie. Dans son corps, comme dans son esprit très sensible, le Christ souffre d’une manière indicible. Avec lui, on crucifie deux vrais malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. La prophétie s’accomplit: « Il a été compté avec les pécheurs » (Isaïe 53, 12). Quand les bourreaux dresseront la croix, alors commencera une agonie qui durera trois heures. Il faut que s’accomplisse aussi cette parole: « Moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jean 12, 32). Qu’est-ce qui « attire » chez ce Condamné en agonie sur la croix? Il est certain que l’image d’une souffrance aussi intense éveille la compassion. Mais la compassion ne suffit pas pour inciter à lier sa propre vie à Celui qui est cloué à la Croix. Comment expliquer que, de génération en génération, cette terrible vision ait pu attirer des foules innombrables de personnes qui ont fait de la croix la caractéristique de leur foi? D’hommes et de femmes qui, au cours des siècles, ont vécu et ont donné leur vie en regardant ce signe? Du haut de la croix le Christ attire par la puissance de l’amour, de l’Amour divin, qui ne s’est pas soustrait au don total de soi; de l’Amour infini, qui a élevé de terre sur l’arbre de la croix le poids du corps du Christ, pour compenser le poids de l’antique faute; de l’Amour sans limites, qui a comblé tout le manque d’amour et qui a permis à l’homme de se réfugier à nouveau dans les bras du Père miséricordieux. Que le Christ élevé sur la croix nous attire, nous, hommes et femmes du nouveau millénaire! À l’ombre de la croix, évivons dans l’amour comme le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire » (Ephésiens 5, 2).
Prière
Christ élevé, Amour crucifié, remplis nos cœurs de ton amour, afin que nous reconnaissions dans ta Croix le signe de notre rédemption et que, attirés par tes blessures, nous vivions et mourions avec toi, qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Sancta mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
cordi meo valide.
Ô
sainte Mère, daigne donc
graver les plaies du Crucifié
profondément dans mon coeur.
Douzième station
Jésus meurt sur la croix
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Au plus vif de la Passion, le Christ n’oublie pas l’homme, et en particulier il n’oublie pas ceux qui sont la cause directe de sa souffrance. Il sait que l’homme, plus que toute autre créature, a besoin d’amour; qu’il a besoin de la miséricorde qui, en cet instant, se répand sur le monde. « Amen, je te le déclare: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Luc 23, 43). Jésus répond ainsi à la demande du malfaiteur suspendu à sa droite: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne » (Luc 23, 42). La promesse d’une nouvelle vie. Tel est le premier effet de la passion et de la mort imminente du Christ. Une parole d’espérance pour l’homme. Au pied de la croix se tenait sa Mère, et près d’elle le disciple, Jean l’évangéliste. Jésus dit: « Femme, voici ton fils! », et au disciple: « Voici ta mère! » (Jean 19, 26-27). « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 27). C’est son testament pour les personnes les plus chères à son cœur. Son testament pour l’Église. En mourant, Jésus veut que l’amour maternel de Marie embrasse tous ceux pour qui Il donne sa vie, l’humanité entière. Aussitôt après, Jésus s’écrie: « J’ai soif » (Jean 19, 28). Parole où transparaît la terrible soif qui brûle tout son corps. C’est la seule parole qui manifeste directement sa souffrance physique. Puis Jésus ajoute: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Matthieu 27, 46; Psaume 21 (22), 2). Il prie avec les paroles du psaume. Malgré sa teneur, la phrase met en évidence son union profonde avec son Père. Dans les derniers instants de sa vie sur la terre, Jésus se tourne vers son Père. Désormais, le dialogue ne se déroulera plus qu’entre le Fils qui meurt et le Père qui accepte son sacrifice d’amour. Quand arrive la neuvième heure, Jésus s’écrie: « Tout est accompli! » (Jean 19, 30). Voici l’heure où s’accomplit l’œuvre de la rédemption. La mission pour laquelle il est venu sur la terre a atteint son but. Le reste appartient au Père: « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46). Ayant dit cela, il expira. « Le rideau du Temple se déchira en deux... » (Luc 27, 51). Le « Saint des Saints » du Temple de Jérusalem s’ouvre au moment même où y entre le Prêtre de la Nouvelle et Éternelle Alliance.
Prière
Seigneur Jésus Christ, Toi qui, au moment de l’agonie, n’es pas resté indifférent au sort de l’homme et qui, dans ton dernier souffle as confié avec amour à la miséricorde du Père les hommes et les femmes de tous les temps avec leurs faiblesses et leurs péchés, remplis-nous, nous-mêmes et les générations futures, de ton Esprit d’amour, afin que notre indifférence ne rende pas vaine en nous les fruits de ta mort. A toi, Jésus crucifié, sagesse et puissance de Dieu, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Vidit suum dulcem Natum
morientem desolatum,
dum emisit spiritum.
Elle
vit son enfant très cher
mourir dans la désolation,
alors qu'il rendait l'esprit.
Treizième station
Jésus est descendu de la croix et confié à sa Mère
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
O quam tristis et afflicta,
fuit illa benedicta,
Mater Unigeniti.
Qu’elle
était triste et affligée,
la Mère entre toutes bénie,
la Mère du Fils unique!
On a remis entre les mains de la Mère le corps sans vie de son Fils. Les Évangiles ne disent pas ce qu’elle a éprouvé en cet instant. C’est comme si les Évangélistes, par ce silence, voulaient respecter sa douleur, ses sentiments et ses souvenirs. Ou simplement comme s’ils ne s’estimaient pas capables de les exprimer. C’est seulement la dévotion séculaire qui a conservé l’image de la «Pietà», fixant ainsi dans la mémoire du peuple chrétien l’expression la plus douloureuse de cet ineffable lien d’amour, né dans le cœur de la Mère le jour de l’Annonciation et mûri dans l’attente de la naissance de son divin Fils. Cet amour s’est révélé dans la grotte de Bethléem, il a déjà été soumis à l’épreuve durant la présentation au Temple, il s’est approfondi en même temps que les événements conservés et médités dans son cœur (Luc 1, 37). Maintenant, ce lien étroit d’amour doit se transformer en une union qui dépasse les frontières de la vie et de la mort. Et il en sera ainsi tout au long des siècles: les hommes s’arrêtent auprès de la statue de la Pietà de Michel-Ange, s’agenouillent devant l’image de la Bienfaitrice Douloureuse (Smetna Dobrodziejka) dans l’église des Franciscains à Cracovie, devant la Mère des Sept Douleurs, Patronne de la Slovaquie, et ils la vénèrent dans de nombreux sanctuaires à travers le monde entier. Ils apprennent ainsi le difficile amour qui ne se dérobe pas devant la souffrance, mais qui s’abandonne avec confiance à la tendresse de Dieu, à qui rien n’est impossible (Luc 1, 37).
Prière
Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita dulcedo et spes nostra salve. Ad te clamamus... illos tuos misericordes oculos ad nos converte et Iesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Obtiens-nous la grâce de la foi, de l’espérance et de la charité, afin que, comme toi, nous sachions nous aussi persévérer au pied de la croix jusqu’à notre dernier souffle. À ton Fils, Jésus, notre Sauveur, avec le Père et avec l’Esprit Saint, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Fac me vere tecum flere,
Crucifixo condolere,
donec ego vixero.
Que
vraiment je pleure avec toi,
qu'avec le Christ en Croix je souffre,
chacun des jours de ma vie!
Quatorzième station
Le corps de Jésus est mis au tombeau
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
« Il a été crucifié, est mort et a été enseveli... » Le corps sans vie du Christ a été déposé dans le tombeau. Pourtant, la pierre du tombeau n’est pas le sceau définitif de son œuvre. Le dernier mot n’appartient pas au mensonge, à la haine et à l’abus de pouvoir. Le dernier mot sera prononcé par l’Amour, qui est plus fort que la mort. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jean 12, 24). Le tombeau est la dernière étape de la mort du Christ au cours de toute sa vie terrestre; c’est le signe de son sacrifice suprême pour nous et pour notre salut. Très vite, désormais, ce tombeau deviendra la première annonce de louange et d’exaltation du Fils de Dieu dans la gloire du Père. «Il a été crucifié, est mort et a été enseveli,(...) le troisième jour est ressuscité des morts ». Avec la mise au tombeau du corps sans vie de Jésus, au pied du Golgotha, l’Église commence la veillée du Samedi saint. Marie conserve et médite au fond de son cœur la passion de son Fils; les femmes se donnent rendez-vous le lendemain matin après le sabbat, pour oindre le corps du Christ avec des aromates; les disciples se rassemblent, en se cachant au Cénacle, jusqu’à ce que le sabbat soit passé. Cette veillée s’achèvera avec la rencontre près du tombeau, le tombeau vide du Sauveur. Alors le tombeau, témoin muet de la résurrection, parlera. La pierre roulée, l’intérieur vide, les bandelettes à terre, voilà ce que verra Jean, arrivé au tombeau avec Pierre: « Il vit et il crut » (Jean 20, 8). Et avec lui l’Église crut, elle qui, depuis ce moment-là, ne se lasse pas de transmettre au monde cette vérité fondamentale de sa foi: « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité » (1 Corinthiens 15, 20). Le tombeau vide est le signe de la victoire définitive de la vérité sur le mensonge, du bien sur le mal, de la miséricorde sur le péché, de la vie sur la mort. Le tombeau vide est le signe de l’espérance qui « ne trompe pas » (Romains 5, 5). « Par notre espérance, nous avons déjà l’immortalité » (Sagesse 3, 4).
Prière
Seigneur Jésus Christ, toi qui, dans la puissance de l’Esprit Saint, as été conduit par le Père des ténèbres de la mort à la lumière d’une vie nouvelle dans la gloire, fais que le signe du tombeau vide nous parle, à nous et aux générations futures, et qu’il devienne source de foi vive, de charité généreuse et de ferme espérance. À toi, Jésus, présence cachée et victorieuse dans l’histoire du monde, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quando corpus morietur,
fax ut animæ donetur
paradisi gloria. Amen.
Au
moment où mon corps mourra,
fais qu'à mon âme soit donnée
la gloire du Paradis. Amen.
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Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!
Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!
Quelques jours après son élection, le Vénérable Jean Paul II désire vénérer les deux Patrons de l'Italie, Saint François d'Assise et Sainte Catherine de Sienne. Le 5 novembre 1978, il se rend à Assise. Dans son discoures prononcé depuis la Loggia du Couvent des Franciscains, il s'adresse à Saint François.
Toi qui a si bien rapproché le Christ de ton époque, aide-nous à rapprocher le Christ de notre époque, de notre temps difficile et critique! Aide-nous! Notre temps a soif du Christ, bien que beaucoup, actuellement, ne s'en rendent pas compte. Nous arrivons bientôt à l'an deux mille après le Christ. Est-ce que ce ne sera pas un temps qui nous préparera à une renaissance du Christ, à un nouvel Avent? Chaque jour, dans la Prière Eucharistique, nous exprimons notre attente, tournée vers Lui seul, notre Rédempteur et Sauveur, vers Lui qui est l'accomplissement de l'histoire de l'homme et du monde. Aide-nous, Saint François d'Assise, à rapprocher le Christ de l'Eglise et du monde d'aujourd'hui! Toi qui as porté dans ton cœur les vicissitudes de tes contemporains, aide-nous à embrasser, avec un cœur tout proche du Cœur du Rédempteur, les soucis des hommes de notre époque: les difficiles problèmes sociaux, économiques, politiques, les problèmes de la culture et de la civilisation contemporaines, toutes les souffrances de l'homme d'aujourd'hui, ses doutes, ses négations, ses déviations, ses tensions, ses complexes, ses inquiétudes... Aide-nous à traduire tout cela en un langage évangélique simple et porteur de fruits. Aide-nous à tout résoudre en référence à l'Evangile, afin que le Christ Lui-même puisse être « le Chemin, la Vérité, la Vie » pour l'homme de notre temps. Voilà ce que te demande, ô Saint fils de l'Eglise, ô fils de la terre Italienne, le Pape Jean Paul II, fils de la terre Polonaise. Il espère que tu ne lui refusera pas, mais que tu l'aideras, toi qui as toujours été bon et t'es toujours empressé d'aider tous ceux qui se sont adressés à toi. Amen.
Extrait du livre « Les Prières de Jean Paul II », Editions Bayard, 2003
La Dévotion à la Sainte Face de Notre Seigneur
La Dévotion à la Sainte Face de Notre Seigneur
« O Dieu notre protecteur, regardez et jetez les yeux sur la Face de Votre Christ » (Psaume 83)
La Dévotion à la Sainte Face a pour but principal de rendre à la Face adorable de Jésus-Christ, défigurée dans la Passion, des hommages particuliers de respect et d'amour; de réparer les blasphèmes et la violation du dimanche, qui l'outragent de nouveau; enfin, d'obtenir de Dieu la conversion des blasphémateurs et des profanateurs du Saint Jour. Cette touchante dévotion que le Seigneur semble avoir Lui-même institué le jour de sa mort, en imprimant miraculeusement Ses Traits ensanglantés sur le Voile de Véronique, a toujours été connue et pratiquée dans l'Eglise. Le Saint Voile, conservé précieusement à Rome dans la Basilique Vaticane, y est entouré d'honneurs et de marques de confiance. Plusieurs fois par an, on l'expose à la vénération des fidèles. Les Souverains Pontifes ont accordé de nombreuses Indulgences à ceux qui visitent pieusement cette Relique insigne. Plusieurs Saints et Saintes se sont distingués par leur piété envers la Divine Face, et en ont retiré toutes sortes de fruits de grâce pour le salut; nous citerons entre autre le Saint Roi David, Saint Augustin, Saint Bernard, Sainte Gertrude, Sainte Mechtilde, et de nos jours, parmi les personnes mortes en odeur de Sainteté, la Soeur Marie de Saint Pierre, Carmélite de Tours, la Mère Marie-Thérèse, fondatrice de la Congrégation de l'Adoration Réparatrice, enfin le Vénérable Monsieur Dupont, l'infatigable propagateur du Culte de la Sainte Face. Cette dévotion a pris en ces derniers temps un développement considérable, c'est un souffle de l'Esprit Saint qui semble passer sur tout l'univers Catholique, c'est un remède providentiel offert au monde pour combattre les ravages de l'impiété et se prémunir contre les fléaux de la Divine Justice. Les magnifiques et consolantes promesses de Notre Seigneur, confirmées par une heureuse expérience montrent combien la Dévotion à la Sainte Face est agréable à Dieu et utile à tous les Chrétiens. Que de succès dans les affaires, que de lumières surnaturelles, que de conversions inespérées, que de grâces de choix obtenues par ce moyen! En particulier, que de guérisons opérées par la vertu de l'huile qui brûle à Tours devant la Vénérable Image. Il est a remarquer que Notre Seigneur, en aucune autre partie de Son Corps Adorable, n'a souffert autant de mauvais traitements, d'outrages et d'ignominies qu'en Son aimable Visage. Aucune circonstance de la Passion n'a été aussi clairement annoncée par les Prophètes, ni aussi minutieusement rapportée par les Evangélistes. Tous ces détails n'ont pas été consignés dans l'Ecriture sans un dessein particulier de Dieu. Ils nous exhortent éloquemment à donner, entre les différents mystères de la Douloureuse Passion du Rédempteur, une place à part aux humiliations et aux douleurs de Sa Très Sainte Face. Chrétiens, qui avez à cœur la gloire de Dieu et le salut du prochain, avec une confiance absolue, priez devant l'Image de la Face sanglante et humiliée de Votre Sauveur. En réparation de toutes les impiétés du monde, offrez au Père adorable cette Face avec Ses tristesses, Ses larmes, Ses meurtrissures, Ses plaies, Son Sang, Ses ignominies. Par là, vous apaiserez la colère de Dieu, vous obtiendrez la conversion de vos frères égarés, vous contribuerez puissamment au triomphe de l'Eglise et au Salut de la France (et du monde entier), et vous participerez aux magnifiques récompenses que promet Notre Seigneur.
Promesses faites par Notre Seigneur Jésus-Christ en faveur de tous ceux qui honoreront Sa Sainte Face
Ils recevront en eux, par l'impression de mon humanité, un vif éclat de ma divinité, et ils en seront éclairés au fond de l'âme, de sorte que, par la ressemblance de mon Visage, ils brilleront que beaucoup d'autres dans la vie éternelle ». (Sainte Gertrude, Insinuations, Livre 4, chapitre 7)
Sainte Mechtilde demandant un jour à Notre Seigneur que ceux qui célèbrent la mémoire de Sa Douce Face ne soient jamais privés de Son aimable compagnie, il répondit: « Pas un d'eux ne doit être séparé de Moi ». (Sainte Mechtilde, De la Grâce Spirit. Livre 1, chapitre 13)
« Notre Seigneur, dit la Soeur Marie de Saint Pierre, m'a promis d'imprimer dans les âmes de ceux qui honorent Sa Très Sainte Face les traits de Sa Divine ressemblance ». (21 janvier 1847) « L'image de cette Face adorable est comme le cachet de la divinité qui a la vertu de réimprimer, dans les âmes qui s'appliquent à Elle, l'image de Dieu ». (6 novembre 1845).
« Par ma Sainte Face, vous ferez des prodiges ». (27 octobre 1845)
« Vous obtiendrez par le dévotion à l'Image de Ma Sainte Face le Salut de beaucoup de pécheurs. Par cette offrande, rien ne vous sera refusé. Si vous saviez combien la vue de Ma Face est agréable à Mon Père! » (22 novembre 1846).
« De même que dans un Royale, on se procure tout ce qu'on peut désirer avec une pièce de monnaie marquée à l'effigie du Prince, ainsi, avec la pièce de monnaie marquée à l'effigie du Prince, ainsi, avec la Pièce précieuse de ma Sainte Humanité, qui est Ma Face Adorable, vous obtiendrez dans le Royaume des Cieux tout ce que vous voudrez ». (29 octobre 1845)
« Selon le soin que vous aurez de réparer Mon Portrait, défiguré par les blasphémateurs, de même J'aurai soin du vôtre, qui a été défiguré par le péché; J'y réimprimerai Mon Image et Je rendrai aussi beau qu'il était au sortir des fonts du Baptême ». (3 novembre 1845)
« Notre Seigneur m'a promis, dit encore Soeur Marie de Saint Pierre, que ceux qui défendraient Sa cause en cette oeuvre de Réparation, par paroles, par prières ou par écrits, qu'Il défendrait leur cause devant Son Père; à leur mort, Il essuiera la Face de leur âme en effaçant les traces du péché et leur rendra leur beauté primitive ». (12 mars 1846)
Prière de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus à la Sainte Face
O Jésus, qui dans votre cruelle passion êtes devenu "l'opprobre des hommes et l'homme de douleurs", je vénère votre divin visage, sur lequel brillaient la beauté et la douceur de la divinité, maintenant devenu pour moi comme le visage d'un "lépreux"! Mais sous ces traits défigurés je reconnais votre amour infini, et je me consume du désir de vous aimer et de vous faire aimer de tous les hommes. Les larmes qui coulèrent si abondamment de vos yeux m'apparaissent comme des perles précieuses que j'aime à recueillir afin d'acheter avec leur valeur infinie les âmes des pauvres pécheurs. O Jésus, dont le visage est la seule beauté qui ravit mon coeur, j'accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de votre regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de votre bouche; mais je vous supplie d'imprimer en moi votre divine ressemblance, de m'embraser de votre amour, afin qu'il me consume rapidement, et que j'arrive bientôt à voir votre glorieux visage dans le Ciel. Ainsi soit-il.
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La Servante de Dieu Mère Julienne du Rosaire
La Servante de Dieu Mère Julienne du Rosaire
23 mai 1911 - 6 janvier 1995
Mère Julienne du Rosaire, née Julienne Dallaire (1911-1995), fille de Gaudiose Dallaire et d’Alexina Faucher, a fondé la Congrégation des Dominicaines Missionnaires Adoratrices en 1945. Née à Québec le 23 mai 1911, dans la paroisse Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, Julienne Dallaire entre à l'âge de 29 ans chez les Dominicaines de l'Enfant-Jésus, au Petit Séminaire de Québec, mais la maladie la contraint à quitter la communauté. Le chanoine Cyrille Labrecque (1883-1977), vicaire à la cathédrale Notre-Dame-de-Québec, discerne dans la vie de sa dirigée l’appel à fonder une nouvelle communauté religieuse. Julienne Dallaire et trois compagnes s'installent donc à Beauport en 1945, dans une maison de l'avenue du Moulin (aujourd’hui avenue des Cascades). En 1952, sur les hauteurs de Beauport, l’apport de généreux bienfaiteurs leur permet de construire un couvent, le Cénacle du Cœur Eucharistique. Mère Julienne du Rosaire y finira ses jours. En octobre 2004, le cardinal Marc Ouellet décrète l’ouverture de l’enquête préliminaire en vue de sa béatification. Lors du Congrès eucharistique, il a annoncé que le procès diocésain s’ouvrira en septembre 2008.
Prière pour demander des grâces par l'intercession de la Servante de Dieu Mère Julienne du Rosaire
Seigneur
Jésus, Vous avez confié à Mère Julienne du Rosaire la mission de
faire connaître au monde l'immense Amour avec lequel Vous vous donnez à
nous dans l'Eucharistie, pour glorifier la Sainte-Trinité. À sa
prière, faites que notre vie devienne, au souffle de l'Esprit, une
pure offrande, un don de soi par amour, afin que par Vous, avec Vous et en Vous, nous adorions le Père en esprit et en vérité.
Accordez-nous aussi, par son intercession, cette faveur... que nous
sollicitons de Votre Coeur Eucharistique, avec confiance et abandon à Votre Volonté, pour la gloire de la Trinité.
Amour
et gloire à la Trinité par le Coeur Eucharistique de Jésus!
On
peut communiquer avec les Dominicaines Missionnaires Adoratrices
au
131, rue des Dominicaines, Québec, G1E 6S8 (418-661-9221 –
edcenacle@qc.aira.com
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Chemin de Croix Eucharistique
Chemin de Croix Eucharistique
Texte de Saint Pierre-Julien Eymard
Première
station
Jésus est condamné à mort
O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Jésus est condamné par les siens, par ceux-là mêmes qu'Il a comblés de ses faveurs. On Le condamne comme séditieux, Lui la Bonté même; comme blasphémateur, Lui la Sainteté même; comme ambitieux, Lui qui s'est fait le dernier de tous. On le condamne à la mort de la Croix comme le dernier des esclaves. Jésus accepte avec amour cette sentence de mort: c'est pour souffrir et pour mourir qu'Il est venu ici-bas, et pour nous apprendre à faire l'un et l'autre. Jésus est encore condamné à mort en son Eucharistie. Dans ses grâces d'abord, dont on ne veut pas; dans son amour, qu'on méconnaît; dans son état sacramentel, par l'incrédule qui le nie, par l'horrible sacrilège. Par la communion indigne, le mauvais chrétien vend Jésus-Christ au démon, le livre à ses passions, le met aux pieds du démon, roi de son cœur; il le crucifie dans son corps de péché. Jésus est plus maltraité par les mauvais chrétiens que par les Juifs: à Jérusalem, Il ne fut condamné qu'une fois, et au Saint Sacrement, tous les jours et en milliers de lieux, et par un nombre épouvantable de juges iniques. Et cependant Jésus se laisse insulter, mépriser, condamner: Il continue toujours Sa vie sacramentelle, afin de nous montrer que son amour pour nous est sans condition ni réserve, qu'Il est plus grand que notre ingratitude. O Jésus, pardon, mille fois pardon pour tous les sacrilèges! S'il m'était arrivé d'en commettre jamais, je veux passer ma vie à les réparer, et Vous aimer et Vous honorer pour ceux qui Vous méprisent; faites-moi la grâce de mourir avec Vous!
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus est chargé de sa Croix
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
A Jérusalem, les Juifs imposent à Jésus une lourde et ignominieuse Croix: c'était alors l'instrument de supplice des derniers des hommes. Jésus reçoit cette Croix accablante avec joie; Il la reçoit avec empressement, la baise avec amour et la porte avec douceur. Il veut par là nous l'adoucir, nous l'alléger, nous la rendre douce et aimable, et la déifier dans Son Sang. Au divin sacrement de l'autel, les mauvais chrétiens imposent à Jésus une Croix bien plus lourde, bien plus ignominieuse pour Son Cœur. Cette Croix, ce sont leurs irrévérences dans le saint lieu, leur esprit si dissipé, leur cœur si froid en sa présence, leur dévotion si tiède. Quelle Croix humiliante pour Jésus que d'avoir des enfants si peu respectueux, des disciples si misérables! En Son Sacrement encore, Jésus porte mes croix; Il les met sur Son Cœur pour les sanctifier; Il les couvre de son amour, de ses baisers, pour me les rendre aimables; mais Il veut que je les porte pour Lui, que je les Lui offre; Il veut bien recevoir les épanchements de ma douleur, souffrir que je pleure sur mes croix, que je Lui demande secours et consolation. Oh! qu'elle devient légère la croix qui passe par l'Eucharistie! Qu'elle sort belle et radieuse du Cœur de Jésus! Comme il fait bon la recevoir de Ses mains, la baiser après Lui! C'est donc là que j'irai me réfugier dans mes peines; là que j'irai me consoler et me fortifier; là que j'irai apprendre à souffrir et à aimer! Pardon, Seigneur, pardon pour ceux qui Vous traitent sans respect dans Votre Sacrement d'Amour; pardon pour mes indifférences, mes oublis en votre présence: je veux Vous aimer, je Vous aime de tout mon cœur!
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus tombe une première fois
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Jésus avait été si épuisé de sang dans les trois heures de Son Agonie et sous les coups de la flagellation, si affaibli par la nuit cruelle qu'Il passa en la garde de ses ennemis, qu'après quelques moments de marche, Il tombe accablé sous le poids de sa Croix. Que de fois Jésus-Eucharistie tombe à terre dans les saintes parcelles, sans qu'on s'en doute! Mais ce qui le fait tomber de douleur, c'est la vue du premier péché mortel qui souilla mon âme! Ah! qu'elle est encore plus douloureuse la chute que fait Jésus dans un jeune cœur qui le reçoit indignement au jour de sa première communion! Il tombe sur ce cœur de glace, que le Feu de Son Amour ne peut fondre; sur cet esprit orgueilleux et dissimulé, sans pouvoir le toucher; dans ce corps qui n'est qu'un tombeau. Hélas! faut-il traiter ainsi Jésus la première fois qu'Il vient à nous si plein d'Amour? O Jésus! merci de l'Amour que Vous m'avez témoigné à ma Première Communion: jamais je ne l'oublierai; je suis à Vous, tout à Vous, puisque Vous êtes tout à moi: faites de moi ce qu'il Vous plaira.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus rencontre Sa Sainte Mère
O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Marie
accompagne Jésus sur la route du Calvaire: elle y endure un
véritable martyre dans son âme; mais quand on aime, on veut
compatir. Ah! aujourd'hui, le Cœur eucharistique de Jésus rencontre
sur le chemin de ses douleurs, au milieu de ses ennemis, les enfants
de Son Amour, les épouses de Son Cœur, les ministres de ses grâces,
qui, bien loin de le consoler comme Marie, s'unissent à ses
bourreaux pour l'humilier, le blasphémer, le renier! Que de renégats
et d'apostats abandonnent le service et l'amour de l'Eucharistie dès
que ce service demande un sacrifice ou un acte de foi pratique! O
Jésus, mon bon Sauveur, je veux Vous suivre humilié, insulté,
maltraité, avec Marie ma Mère, et Vous dédommager par mon amour!
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Cinquième
station
Le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Jésus s'affaissait de plus en plus sous Son fardeau; les Juifs, qui voulaient le faire mourir sur la Croix, pour mettre le comble à Ses humiliations, sollicitèrent Simon de Cyrène de prendre la Croix de Jésus. Celui ci s'y refusait, et il fallut le contraindre à se charger de cet instrument qui lui paraissait plein d'ignominie: il se soumit, et mérita que Jésus touchât son cœur et le convertît. En Son Sacrement, Jésus appelle les hommes à Lui, et presque personne ne répond à ses invitations: Il les convie à Son Banquet Eucharistique, et l'on a mille prétextes pour refuser de s'y rendre. L'âme ingrate et infidèle refuse la grâce de Jésus-Christ, le don le plus excellent de Son Amour; et Jésus reste seul, abandonné, les mains pleines de grâces dont on ne veut pas: on a peur de son amour! Au lieu des respects qui Lui sont dus, Jésus ne reçoit, la plupart du temps, que des irrévérences. On rougit de le rencontrer dans les rues; on le fuit dès qu'on l'aperçoit; on n'ose pas Lui donner les témoignages extérieurs de sa foi. Divin Sauveur, est-ce possible? Hélas! il n'est que trop vrai, et je sens les reproches que m'adresse ma conscience. Oui, souvent, attaché à ce qui me plaisait, j'ai refusé d'entendre Votre appel; souvent, pour ne pas être obligé de me corriger, j'ai rejeté l'invitation à Votre Table dont Vous m'honoriez dans Votre Amour: je le regrette du fond du cœur. Je comprends qu'il vaut mieux tout laisser que de manquer par sa faute une communion, la plus grande et la plus aimable de Vos grâces. Oubliez le passé, bon Sauveur, et recevez et gardez Vous-même mes résolutions pour l'avenir.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Une pieuse femme essuie la Face de Jésus
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Le
Sauveur n'a plus une Face humaine: les bourreaux l'ont couverte de
sang, de boue, de crachats! Lui, la splendeur de Dieu, Il est
méconnaissable, et, Son Visage Divin est couvert de souillures. La
pieuse Véronique brave les soldats: sous les crachats, elle a
reconnu son Sauveur et son Dieu, et, mue de compassion, elle essuie
ce Visage auguste. Jésus la récompense en imprimant ses traits sur
le linge dont elle essuie Sa Face adorable. Divin Jésus, vous êtes
bien outragé, bien insulté, bien profané dans Votre adorable
Sacrement et où sont les Véroniques compatissantes qui viennent
réparer ces abominations? Ah! on est attristé, épouvanté que tant
de sacrilèges soient commis si facilement contre le Sacrement
auguste: on dirait que Jésus-Christ n'est plus parmi nous qu'un
étranger indifférent, méprisable même! Il est vrai qu'Il voile Sa
Face sous le nuage d'espèces bien faibles, bien humbles: c'est pour
que notre amour y découvre par la Foi ses traits divins. Seigneur,
je crois que Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, et j'adore
sous le voile eucharistique Votre Face adorable, pleine de gloire et
de majesté; daignez, Seigneur, imprimer Vos traits dans mon cœur,
pour que je porte partout avec moi Jésus, et Jésus-Eucharistie.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Septième
station
Jésus tombe une deuxième fois
O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Malgré l'aide de Simon, Jésus succombe une seconde fois à sa faiblesse: c'est pour Lui l'occasion de nouvelles souffrances; Ses genoux, Ses mains sont déchirés par ces chutes sur un chemin ardu, et les mauvais traitements de ses bourreaux redoublent avec leur rage. Oh! que le secours de l'homme est nul sans celui de Jésus-Christ! et que de chutes se prépare celui qui s'appuie sur les hommes! Que de fois aujourd'hui le Dieu de l'Eucharistie tombe par la communion dans des coeurs lâches et tièdes qui le reçoivent sans préparation, le gardent sans piété, le laissent aller sans un acte d'amour et de reconnaissance! Aussi Jésus reste-t-Il stérile en nous, à cause de notre tiédeur. Qui oserait recevoir un grand de la terre avec aussi peu de soins qu'on reçoit tous les jours le Roi du ciel? Divin Sauveur, je Vous fais amende honorable pour toutes mes communions tièdes et faites sans dévotion. Que de fois déjà Vous êtes venu en moi! Je Vous en remercie, et je veux Vous être fidèle à l'avenir: accordez-moi Votre Amour, il suffit!
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus
console les pieuses femmes désolées
O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
C'était la Mission du Sauveur aux jours de Sa vie mortelle, de consoler les affligés et les persécutés. Il veut y être fidèle dans le moment même de Ses plus grandes souffrances; Il s'oublie Lui-même, et essuie les larmes des pieuses femmes qui pleuraient sur ses douleurs et sur sa Passion: quelle Bonté! En Son Divin Sacrement, Jésus n'a presque jamais personne pour le consoler de l'abandon des siens, des crimes dont il est l'objet. Il est là, seul, les jours et les nuits. Ah! si Ses yeux pouvaient pleurer, que de larmes ils répandraient sur l'ingratitude et l'abandon des siens! Si Son Cœur pouvait encore souffrir, quels tourments Il endurerait de Se voir ainsi délaissé, même de ses amis! Malgré cela, dès que nous venons à Lui, Il nous accueille avec Bonté, écoute nos plaintes, le récit souvent bien long et bien égoïste de nos misères, et Il s'oublie Lui-même pour nous consoler, nous refaire. Divin Sauveur, pourquoi ai-je recours si souvent aux consolations des hommes au lieu de m'adresser à Vous? Je sens que cela blesse Votre Cœur jaloux de mon cœur; soyez en Votre Eucharistie mon unique consolation, mon seul confident: une parole, un regard de votre bonté me suffisent. Que je Vous aime de tout mon cœur, et faites de moi tout ce qu'Il vous plaira !
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus tombe pour la troisième fois
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Quelles souffrances dans cette troisième chute de Jésus! Il reste écrasé sous le poids de Sa Croix, et les mauvais traitements de ses bourreaux peuvent à peine le relever. Jésus veut tomber une troisième fois avant d'être élevé sur la Croix, comme pour témoigner qu'Il regrette de ne pouvoir faire le tour de la terre chargé de Sa Croix. Jésus viendra une dernière fois en moi en viatique avant que je quitte, moi aussi, cette terre d'exil. Ah! Seigneur, accordez-moi cette grâce, la plus précieuse de toutes, et le complément de toutes celles de ma vie! Mais que je Vous reçoive bien à cette dernière communion si pleine d'amour! Quelle chute épouvantable que celle de Jésus tombant, pour la dernière fois dans le cœur d'un mourant qui, à tous ses péchés passés, ajoute le crime du sacrilège, reçoit indignement Celui qui va le juger, et profane ainsi le viatique de son Salut! En quel douloureux état doit se trouver Jésus dans un cœur qui le déteste, dans un esprit qui le méprise, dans un corps de péché livré au démon! Hélas! c'est l'enfer de Jésus sur la terre! Mais quel sera le jugement de ces malheureux? On tremble d'y penser. Seigneur, pardon, pardon pour eux: nous Vous prions pour tous les moribonds; accordez-leur de mourir dans Vos bras après Vous avoir bien reçu en viatique.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus est dépouillé de Ses vêtements
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce
que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Qu'Il doit souffrir dans ce dépouillement cruel et impitoyable! On Lui arrache ses vêtements collés à Ses Plaies, on les rouvre, on le déchire! Qu'Il doit souffrir dans sa modestie, d'être traité comme on rougirait de le faire d'un misérable et d'un esclave; qui meurent au moins dans le suaire qui doit les ensevelir! Jésus est encore dépouillé de ses vêtements en son état sacramentel. Non content de le voir dépouillé, par Son Amour pour nous, de la gloire de Sa Divinité, de la beauté de Son Humanité, ses ennemis le dépouillent de l'honneur de Son Culte, pillent Ses églises, profanent Ses vases sacrés et Ses Tabernacles, Le jettent à terre: Il est livré à leur merci sacrilège, Lui, le Roi et le Sauveur des hommes, comme au jour de Son crucifiement. En se laissant ainsi dépouiller en l'Eucharistie, Jésus veut nous réduire à l'état de pauvres volontaires, qui ne tiennent plus à rien, pour nous revêtir de Sa vie et de Ses vertus. O Jésus-Eucharistie, soyez mon unique bien!
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Onzième
station
Jésus est cloué sur la Croix
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Quels
tourments que ceux qu'endure Jésus quand on Le crucifie! Sans un
miracle de Sa puissance, Il n'eut pu les supporter sans mourir. Mais
au Calvaire, Jésus est attaché à un bois innocent et pur: dans la
communion indigne, le pécheur crucifie Jésus en son corps de péché,
comme si l'on attachait un corps vivant à un cadavre en
décomposition. Sur le Calvaire, Il est crucifié par ses ennemis
déclarés; ici, par ses enfants qui Le crucifient dans l'hypocrisie
de la dévotion. Sur le Calvaire, Il n'est crucifié qu'une fois;
ici, c'est tous les jours et par des milliers de chrétiens. O Divin
Sauveur, je Vous demande pardon des immortifications de mes sens:
Vous les expiez bien cruellement! Vous voulez, par Votre Eucharistie,
crucifier ma nature, immoler sans cesse le vieil homme, et m'unir à
Votre vie crucifiée et ressuscitée: faites, Seigneur, que je me
livre tout à Vous sans réserve ni condition.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus expire sur la Croix
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Jésus
meurt pour nous racheter; sa dernière grâce est le pardon accordé
à ses bourreaux; le dernier don de son amour, sa divine Mère; son
dernier désir, la soif de souffrir; son dernier acte, l'abandon de
son âme et de sa vie entre les mains de son Père. En la divine
Eucharistie, Jésus continue l'amour qu'il me témoigna à sa mort;
tous les matins, on s'immole au Saint Sacrifice, et il vient perdre
en ceux qui le reçoivent son existence sacramentelle: dans le coeur
du pécheur, il meurt pour sa condamnation. De son hostie, il m'offre
les grâces de ma rédemption, le prix de mon salut. Mais pour que je
puisse y participer, il veut que je meure avec lui et pour lui.
Faites-moi cette grâce, Ô mon Dieu, de mourir au péché et à
moi-même, et de ne plus vivre que pour vous aimer en votre
Eucharistie.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Treizième station
Jésus est remis à Sa Mère
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Jésus
est déposé de la Croix et remis à Sa Divine Mère, qui Le reçoit
entre Ses bras et sur Son Cœur, et l'offre à Dieu comme la Victime
de notre Salut. C'est à nous maintenant d'offrir Jésus Victime à
l'Autel et dans nos coeurs, pour nous et pour les nôtres. Il est à
nous: Dieu le Père nous le donne; il se donne Lui-même pour que
nous le fassions valoir. Quel malheur que ce Prix infini demeure
infructueux entre nos mains par suite de notre indifférence!
Offrons-Le en union avec Marie, et prions cette Bonne Mère de
l'offrir avec nous.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Jésus est mis dans le Sépulcre
O
Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,
Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.
Jésus
veut subir l'humiliation du tombeau, et Il est abandonné à la garde
de ses ennemis: Il est encore leur prisonnier. Mais c'est en
l'Eucharistie que Jésus est vraiment enseveli; au lieu d'y rester
trois jours, il y reste toujours, et c'est nous qu'Il convie à le
garder. Il est notre Prisonnier d'Amour. Le corporal l'enveloppe
comme un suaire! La lampe brille devant Son Autel comme devant les
tombeaux; autour de Lui règne un silence de mort. En venant en notre
cœur par la Communion, Jésus veut encore s'ensevelir en nous;
préparons Lui une sépulture honorable, neuve, blanche, qui ne soit
pas occupée par les affections terrestres; embaumons-le du parfum de
nos vertus. Venons, pour ceux qui ne viennent pas, l'honorer,
l'adorer en Son Tabernacle, le consoler dans Sa prison, et
demandons-Lui la grâce du recueillement et de la mort au monde, pour
mener une vie cachée en l'Eucharistie.
Notre
Père, Je vous salue Marie, Gloire...
Saint Pierre-Julien Eymard
Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement et des Servantes du Saint-Sacrement
1811-1868
Saint Pierre-Julien Eymard est né à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le Tabernacle "pour y prier plus près de Jésus et L'écouter". Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné. Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus. Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre. Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa Mère céleste lui révéla, à Fourvières, sa vraie vocation, celle de fonder une Congrégation du très Saint-Sacrement. Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses oeuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie. Épuisé de fatigues, il mourut prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes oeuvres eucharistiques de notre temps. Le Pape Pie XI l'a béatifié le 3 août 1925.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints, Tours, Mame, 1950
Téléchargez le texte du Chemin de Croix Eucharistique(pdf) en cliquant ici
Bienheureux Antonio Neirotti de Rivoli
Bienheureux Antonio Neirotti de Rivoli
1423-1460
Né à Rivoli, près de Turin vers 1423, Antonio Neirotti entre chez les Dominicains, où il reçoit l'habit au couvent de San Marco de Florence des mains de Saint Antonin, qui sera le futur archevêque de la ville. Il s'embarque dans un périlleux voyage en direction de la Sicile, car la route était fréquentée par les pirates. Le départ se passe bien, mais par contre, sur le trajet du retour,, il est capturé avant d'arriver à Naples. En 1458 et le religieux fut vendu comme esclave à Tunis. Là-bas, les Sarrasins, le forcent à abjurer sa Foi et à se marier. Mais, Antonio fit un songe ou il se vit comme mort, et le Seigneur l'invita à se repentir. Le Jeudi Saint de l'année 1460, il reprit l'habit Dominicain, et professa publiquement sa foi au Christ devant le sultan. Ce geste lui valu la palme du martyre. Après que son corps fut acheté par des marchands de Gênes, Amédée de Savoie le fit porter à Rivoli, où il se trouve encore de nos jours.
Prière
O Dieu, qui, dans votre Miséricorde, avez rappelé le Bienheureux Antonio à la lumière de Votre Vérité et qui en avez fait un martyr admirable, permettez que par son intercession, nous puissions être toujours fermes dans la foi et vaillants à faire le bien. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.