La Semaine Sainte avec Darwin Ramos
La Semaine Sainte avec Darwin Ramos
Lundi de Pâques
Mort, où est ta victoire ?
Évangile selon Saint Matthieu (5, 1-12)
« Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés ».
Lundi 24 septembre 2012
Le corps de Darwin vient d’être amené par les services funèbres et nous faisons monter le petit cercueil blanc dans la chapelle de la Fondation qui se trouve à l’étage. Un groupe d’enfants venus des différents foyers suit avec gravita la petite procession et s’installe calmement dans l’oratoire en attendant. Les frères et sœurs de Darwin sont là, presque au complet, quelque compagnons d’infortune de la rue se sont joints aussi. La maman, très digne, les yeux rougis par la tristesse, est assise sur un chaise à l’arrière. Le papa, lui, n’est pas venu.
Deux membres du personnel des pompes funèbres installent en silence le cercueil sur le côté droit, tandis qu’un autre dépose quelques gerbes de fleurs à ses pieds. Celui qui semble diriger les opérations ouvre la partie haute du cercueil et essuie religieusement la vitre qui va permettre à chacun de venir voir une dernière fois le corps de Darwin. Puis ils sortent sans un mot.
Je m’avance le premier et prends un petit temps de recueillement en silence. Je regarde ce visage qui est bien celui de notre petit protégé sans déjà plus lui ressembler. Le maquillage excessif destiné à redonner un peu de couleurs à ses joues casse définitivement tout effet de similitude. L’exposition du corps sert d’ailleurs justement à faire le deuil. Darwin n’est plus là.
Quelques enfants s’approchent et m’entourent en scrutant l’intérieur du cercueil, puis c’est au tour de la famille.
Tout le journée, des enfants par petits groupes provenant des différents foyers convergent vers la chapelle pour prier et se relayer autour de leur frère parti trop vite. Un cahier a été déposé à la sortie et chacun prend le temps de mettre un petit mot, un hommage.
L’émotion est évidemment palpable, mais il règne une atmosphère apaisée au naturel que seuls les enfants savent garder en toute circonstances. Jimmy est un enfant de onze ans, abandonné par sa maman sur un marché de la ville. Il a été recueilli par la Fondation deux ans auparavant. C’est un garçon très sensible qui déborde de joie malgré la blessure terrible de son coeur. Il s’approche de moi et me dit :
- Mon Père, ça vous dérangerait de venir avec moi pour vous Darwin ? Je n’ai jamais vu de mort et j’ai un peu peur.
- Mais bien sûr, viens avec moi.
Nous nous approchons, Jimmy se tient devant moi et s’accroche à mes deux avant-bras. Il inspecte le cercueil en silence puis lève la tête vers moi et me dit :
- Il y a une vitre.
- Eh bien oui, comme ça, tu peux le voir.
- Mais comment voulez-vous qu’il respire ?
L’innocence de l’enfance venait encore nous surprendre !
Je le regarde sans rien dire. N’a-t-il pas raison finalement ? Il a bien sûr compris le corps de Darwin était mort, mais garde aussi l’intuition que son âme reste vivante.
« Mort où est ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton dard venimeux ? La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Co 15, 55).
Entre alors Maria, suivie de tous ces jeunes garçons qui ont partagé les dernières années de leurs vies avec Darwin dans le foyer « Notre Dame de Guadalupe ». Un par un ils s’approchent et se recueillent. Estin est là près du cercueil. Étonnamment il a gardé son sourire et pose longuement son regard sur son ami. Il m’aperçoit ensuite près de la porte et s’avance vers moi. Il me serre très fort dans ses bras sans quitter son sourire lumineux et, à ma grande surprise, prononce distinctement deux mots en tagalog :
- Darwin, langit.
« Darwin, le ciel », deux mots sans fioritures comme s’il délivrait un message. Puis il semble scruter ma réaction pour s’assurer que j’ai bien compris. Je le prends à mon tour dans mes bras et laisse couler mes larmes.
- Oh oui, Estin, je n’en ai pas le moindre doute.
Mardi 25 septembre
La Messe d’enterrement est prévue à quatorze heures dans la paroisse du quartier. Il reste encore une demi-heure avant le début de la célébration mais déjà tout le monde s’affaire. La chorale guidée par les bénévoles répète les chants et les enfants prennent place. Quelques rangs devant ont été réservés pour les enfants du foyer « Notre Dame de Guadalupe ».
Je les aperçois à l’entrée de l’église. Ils tiennent tous à la main un ballon blanc. Les quatre plus grands : Ome, Rex, Keith et Giosue se tiennent prêt car ce sont eux qui porteront le cercueil jusque devant l’autel.
La messe est simple et belle. L’atmosphère au cimetière quant à elle, est surprenante avec ces dizaines d’enfants éparpillés sur les tombes alentour pour être au plus près du caveau ou le petit cercueil blanc est descendu. Les chants et prières s’élèvent comme ce bouquet de ballons que les enfants laissent s’envoler à la fin de la célébration avec le secret espoir que Darwin puisse les attraper de là-haut.
Quelques temps après, je suis de retour à l’hôpital pour signer quelques papiers, formalités administratives afin de clore le dossier. Je cherche avant tout la chapelle de l’hôpital pour me recueillir quelques instants en repensant à cet étonnant combat mené par un jeune garçon sans force. À ma grande stupéfaction, je la trouve située juste au-dessus de cette petite officine où Darwin a passé sa « Semaine Sainte ».
Tout au long de son combat spirituel, lorsqu’il fixait le plafond, les yeux de Darwin étaient en fait rivés sur le Tabernacle.
Son agonie était un coeur à Coeur.
Abba Père,
Écoute nos coeurs, Seigneur, quand nous nous sentons désemparés, quand règne en nous la confusion, que ton amour nous ouvre le bras et nous enveloppe de ta paix.
Seigneur, quand tout espoir nous quitte, quand nos fardeaux sont trop lourds et que nous n’en pouvons plus, étends vers nos tes bras et guéris-nous, console-nous.
Nous te demandons humblement ton Esprit d’amour.
Rappelle-nous que nous ne sommes jamais seuls dans la vie, accompagne-nous comme tu l’as fait avec Darwin, quand il était encore parmi nous. Fais que nous n’oublions jamais tout ce que Darwin a souffert, sa douleur et son chagrin, afin que comme lui, nous sachions porter nos problèmes avec un coeur plein de foi et le sourire aux lèvres.
Nous te présentons nos soucis et tout ce qui nous tient à coeur…. Et nous demandons pour cela l’intercession de notre cher Darwin et sa prière.
Et nous prions afin que notre Bienheureuse Mère du Ciel serre doucement notre frère Darwin dans ses bras, pour l’emmener dans la demeure céleste de notre Abba, Père. Amen.
Gaines Rosario, Layforce – Archidiocèse de Manille
Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.
Ouverture de la Cause de Béatification de Darwin
Le 28 août 2019, le diocèse de Cubao, dans la région de Manille, a ouvert officiellement la cause en béatification de Darwin.
En mars 2019, la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, a donné le feu vert au diocèse de Cubao pour l’ouverture de l’enquête diocésaine. Mgr Ongtioco a cependant reconnu que le procès en béatification devrait être long. Un tribunal ecclésiastique a été nommé afin de procéder à l’audition des témoins. Le procès en vue de la reconnaissance de l’héroïcité des vertus de Darwin est en cours.
Le père Danilo Flores, promoteur de justice, confie que l’équipe d’enquête formée par l’évêque de Cubao est chargée de vérifier si le jeune Philippin « a une réputation de sainteté et qu’il peut être déclaré comme tel ».
Le père Flores ajoute que Darwin est reconnu pour une certaine sainteté qui n’est pas commune pour la jeunesse, que ce soit aux Philippines ou dans le monde. « Il a quelque chose que nous devrons découvrir, et cela devrait se faire par étapes », confie-t-il. « Avant tout, s’il est au Ciel, nous devons prouver qu’il peut être un modèle, surtout pour la jeunesse ».
Le prêtre dominicain Thomas de Gabory, postulateur pour la cause de béatification, raconte avoir rencontré Darwin Ramos avant sa mort, en 2012. « Il était comme vous et moi, un simple adolescent », explique le religieux. « En apparence, il ressemblait aux autres jeunes, mais son cœur était profondément donné à Jésus Christ. »
Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.
Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).
Pour plus d’infos, relations de grâces
Facebook : @DarwinRamosAssociation
La Semaine Sainte avec Darwin Ramos
La Semaine Sainte avec Darwin Ramos
Veillée pascale et Dimanche de la Résurrection
Evangile selon Saint Jean (20, 1-9)
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Dimanche 23 septembre 2012
J’ai l’impression de revivre exactement la même scène que dimanche dernier. Il est minuit, je m’habille à toute vitesse, j’attrape mon petit sac à dos et enfourche ma moto pour rejoindre l’hôpital au plus vite. Alexandra, une jeune volontaire française qui donne toute son énergie et son coeur au service des enfants de la Fondation, vient de m’appeler. C’est elle qui veillait sur Darwin cette nuit et les médecins ont subitement demandé à me parler. Une urgence ont-ils dit.
Je déboule dans la petite salle de soins intensifs et le médecin de garde, une jeune femme douce et délicate s’approche de moi.
- Mon Père, nous aimerions savoir si vous nous autorisez à être agressifs en cas de réanimation ?
Le vocabulaire qu’elle emploie me surprend un peu.
- Pardon, je vous comprends mal. De quel réanimation parlez-vous ?
- Darwin ne va pas bien et son coeur peut lâcher à tout moment. Puisque vous êtes le gardien légal du patient, j’ai besoin de vos recommandations au sujet de la réanimation.
- Mais je croyais que l’assistance respiratoire allait lui permettre de tenir encore longtemps !
Elle sent dans le ton de ma voix que je suis un peu perdu et reprend plus calmement :
- Nous l’espérions effectivement, mais le corps de Darwin semble ne plus avoir la force de se battre. L’évolution de sa maladie touche à sa fin malheureusement. Le taux de carbone a considérablement augmenté ces dernières heures et votre garçon est en train de s’empoisonner.
Je n’arrive pas à retenir mes larmes et reste sans voix.
- Mon Père, s’il vous plaît, pour la réanimation…
- Oui, pardon. Faites ce qui sera nécessaire, mais ne vous acharnez pas, je vous en supplie.
J’entre dans la petite salle où Randy continue de pomper consciencieusement sur la petite poire pour accompagner la respiration de Darwin. Il est resté toute la soirée pour assister Alexandra alors qu’il avait déjà veillé l’après-midi. Je lis sur son visage attristé qu’il a bien compris la gravité du moment qu’il est en train de vivre.
Je m’approche de Darwin qui est dans un état de semi-coma. Toutes sortes de câbles relient son corps à des engins perfectionnés dont je ne connais pas l’utilité mais le petit retentissement régulier de l’alarme, qui fait penser aux sonars d’un sous-marin, me rassure, comme s’il était une preuve tangible que son coeur bat encore. Darwin ouvre par moment les yeux mais ne semble pas me reconnaître. Le regard encore embué par les larmes, j’ouvre ma sacoche pour prendre mon étole, l’eau bénite et mon petit rituel et commencer à réciter la prière des agonisants. J’ai du mal à articuler les mots que je prononce entre deux sanglots. Dans cette petite salle, où sont pourtant entassés quatre autres enfants malades et leurs parents, le silence est saisissant. Tout le monde, malades et médecins, semble se joindre à cette dernière supplication.
« … à l’heure où tu quitteras cette vie, que la Vierge et tous les saints viennent au devant de toi. Que Jésus-Christ te délivre, Lui qui a bien voulu mourir en croix pour toi ».
À peine la prière achevée, je me tourne vers Alexandra et lui demande de prévenir Gloria, la directrice-adjointe de la Fondation, Joseph bien sûr et Maria, la responsable de son foyer. Il faut vite les informer que Darwin est en train de nous quitter.
Au cours des heures qui passent, ils arrivent tous un par un dans cette petite pièce. Tous ceux qui l’ont accompagné ces derniers mois sont là, il ne manque plus que la famille de Darwin, mais l’assistante sociale est déjà en route pour aller les chercher. Tous montrent une dignité impressionnante et viennent dire quelques mots à l’oreille de Darwin. Souvent un simple merci.
Le jour commence à poindre. Épuisé par cette longue veille, je m’assieds à côté de Darwin sur une chaise en plastique tandis que Gloria prend la poire en caoutchouc et reste debout à pomper méthodiquement. Elle semble tenir sa vie au bout des doigts. Le médecin de garde vient parfois vérifier les engins électroniques et ajuste le rythme d’écoulement des poches de Dextrose. Je pose ma main sur le coeur de Darwin et sens ce battement faible mais régulier qui le raccroche encore à la vie. J’ai l’impression qu’à chaque pulsation, mon petit protégé m’appelle, qu’il se manifeste à moi. Ces petites vibrations lointaines sont le dernier pont qui nous relie. Nous restons ainsi de longues minutes à le regarder vivre ses derniers moments.
Tout à coup plus rien.
Je le sens, son coeur s’est arrêté. Je fais signe au médecin qui ajustait encore la perfusion. Elle prend calmement son stéthoscope et vérifie mécaniquement le pouls du jeune patient. Puis dans un mouvement soudain grimpe sur le lit, et agenouillée près du jeune garçon se met à lui faire un massage cardiaque tout en demandant l’assistance des infirmiers. Tandis que Gloria continue de pomper, je m’écarte du lit pour leur laisser la place et ne retiens plus mes larmes qui coulent sans discontinuer.
Après quelques minutes d’agitation, l’équipe médicale s’arrête un instant. Le coeur semble avoir repris. Le médecin fait glisser son stéthoscope le long du thorax. Mais affichant une moue dubitative, elle fait à nouveau signe aux infirmiers et recommence le massage cardiaque.
D’interminables minutes se passent pendant lesquelles l’équipe médicale se relaie pour tenter de réanimer ce corps sans vie.
Du bout du lit, je regarde fixement le visage de Darwin et murmure à voix basse :
- Tu t’es bien battu, mon bonhomme. Allez, cas-y maintenant, pars. Il t’attendent là-haut.
Je fais un geste discret de la tête au médecin qui guettait mon signal. Elle touche aussitôt sans un mot le bras de l’infirmier affairé à masser avec énergie. Ce dernier s’arrête aussitôt et descend du petit lit. C’est fini, Darwin nous a quittés.
Nous sommes un dimanche matin, il est 5h30, aube du jour où les Chrétiens se rassemblent pour fêter la résurrection du Christ. Darwin vient d’achever sa longue semaine sainte.
« Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître » (Mt 25, 21).
L’équipe médicale s’empresse en silence de débrancher les engins électroniques et le corps est recouvert d’un drap. Je ne me résigne pas à m’écarter de cet petit lit comme si le temps venait de s’arrêter. Mais il faut consentir à l’accompagner, dans la prière.
En sortant de l’hôpital, je suis envahi par une image d’une douceur surnaturellement apaisante : Darwin se blottit dans les bras de la Vierge Marie tout en me regardant avec un immense sourire. « Bahala na siya. À Elle de s’occuper de toi ».
Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.
Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Le petit Philippin maître de joie
Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.
En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.
Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.
Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.
Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).
Pour plus d’infos, relations de grâces
Facebook : @DarwinRamosAssociation
La Semaine Sainte avec Darwin Ramos
La Semaine Sainte avec Darwin Ramos
Samedi Saint
Le grand silence
Livre d’Isaïe (53, 1-12)
Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ? Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. (...) Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. (…) À cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu’il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.
Samedi 22 septembre 2012
Tous les samedis, je consacre la matinée aux chiffonniers de la grande décharge de Manille, la tristement célèbre Smokey Mountain. Des milliers de familles y survivent en fouillant les déchets de la ville qui y son déversés sans discontinuer par les bennes à ordures sur un terrain d’à peu près sept hectares. Avec un groupe de volontaires et quelques adolescents, anciens enfants des rues, nous organisons des activités avec les enfants délaissés et je leur donne ensuite une leçon de catéchisme. Ils profitent ensuite d’un repas préparé par la Fondation. C’est un lieu apocalyptique, comme un enfer sur terre, où règne pourtant une joie indescriptible. Au coeur d’une misère terrible, les enfants et leurs parents gardent de larges sourires, résistant courageusement au malheur.
Je me souviens d’ailleurs que Maria, la responsable du foyer « Notre Dame de Guadalupe », avait organisé une visite des familles de la décharge avec tous les jeunes de son centre. Il n’était pas facile de faire rouler le petit fauteuil roulant dans les ruelles du bidonville, mais la journée fut inoubliable. Enfants des rues et enfants chiffonniers avaient joué ensemble et les rires faisaient oublier un temps la misère ambiante. Le jeune garçon myopathe était très impressionné par cette rencontre et les visages de ses nouveaux amis habitaient souvent sa prière.
Encore ému des mots que Darwin m’a écrit la veille, j’ai hâte de le retrouver. Mais il me faut attendre l’après-midi pour filer à l’hôpital et passer à nouveau un peu de temps auprès de notre patient. En arrivant, je trouve pourtant la petite officine vide et bien rangée. Le lit a disparu et son jeune occupant aussi. Il n’y a plus aucune trace du petit capharnaüm qui régnait les jours précédents dans cette chambre improvisée. Voyant mon étonnement, l’infirmier m’indique que Darwin a été transféré en soins intensifs, quelques mètres plus loin. Je m’empresse de rejoindre la salle en question, inquiet de ce changement inattendu. À l’entrée, je trouve Joseph, son fidèle aide-soignant, qui ma rassure en me disant que la décision a été prise le matin afin de prévenir toute complication puisqu’ils ont ici tout le matériel nécessaire en cas de problème. Les médecins ne sont pas pessimistes, me dit-il, mais le taux de carbone présent dans le sang qui s’était bien stabilisé les premiers jours à tendance à remonter. Il faut donc le surveiller de près pour éviter que cela ne devienne dangereux.
Partiellement rassuré, je jette un coup d’oeil à l’intérieur et aperçois Darwin éveillé sur son lit. Il ne remarque pas ma présence et scrute le plafond tandis que Randy, un grand gaillard qui a passé les dix dernières années à la Fondation, appuie inlassablement et régulièrement la petite pompe qui assiste le souffle du malade.
Je m’assieds à côté du lit et salue Darwin qui me répond par un simple regard et un petit sourire discret. Il n’a pas l’air de souffrir, son visage est apaisé et sa respiration régulière, mais il ne semble vouloir ni parler, ni écrire. Il est là, allongé devant moi, plongé dans un silence qu’il gardera toute la journée. Il se tourne parfois vers moi, et ferme aussi de temps en temps les yeux pour se reposer.
Le Samedi Saint, c’est la mise au tombeau du Christ. L’Église célèbre ce jour sombre en vivant un grand silence. Les autels sont nus, les statues recouvertes, les tabernacles sont vides. La liturgie elle-même se tait et aucune messe n’est célébrée.
Darwin poursuit son triduum. Il est au coeur de l’étape silencieuse de son pèlerinage.
Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.
Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Le petit Philippin maître de joie
Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.
En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.
Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.
Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorifi cation sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.
Imprimatur
Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao
(22 novembre 2018).
Pour plus d’infos, relations de grâces
Facebook : @DarwinRamosAssociation
Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos
Enfant des rues, pauvre et maître de Joie
(1994-2012)
Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 à Doña Marta Maternity Hospital, à Pasay City, dans le Sud de Manille (Philippines). Il passe les premières années de sa vie avec sa famille dans un bidonville de Pasay City. Darwin est le deuxième enfant d’une famille très pauvre qui en compte neuf. Sa mère fait des lessives pour nourrir toute la famille, mais son père sombre dans l’alcool. Afin d’aider sa famille, Darwin commence à trier les déchets, avec sa petite sœur Marimar qui a 2 ans de moins que lui. Les journées consistent à fouiller les poubelles pour récupérer les petits bouts de plastique afin de les revendre pour quelques pesos. L’urgence étant de se nourrir, aller à l’école est impossible.
Les débuts de la maladie
Darwin a environ 6 ans lorsque les premiers symptômes de ce qui sera diagnostiqué plus tard comme une myopathie de Duchenne apparaissent. Cela commence par une faiblesse musculaire au niveau des jambes : sa mère observe que Darwin chute de plus en plus souvent. Progressivement, Darwin ne peut plus se tenir debout et ses forces diminuent.
La pauvreté
L’immense pauvreté contraint la famille à quitter le bidonville pour vivre sur les trottoirs. Le père profite de la maladie de Darwin et, sans scrupule, il le dépose tous les matins à la station de métro Libertad pour mendier en apitoyant les passants. Malgré la terrible honte ressentie, Darwin gagne de l’argent, mais son père en récupère une grosse partie pour acheter de l’alcool. Darwin ne dit rien tant qu’il sait qu’une partie suffisante est utilisée pour nourrir ses frères et sœurs.
L’accueil à l’association ANAK-Tnk
En 2006, une équipe d’éducateurs de rue de l’association ANAK-Tnk (Tulay ng Kabataan, « un pont pour les enfants » en Tagalog, association qui accueille les enfants des rues de Manille) rencontre Darwin à la station de métro Libertad. L’enfant, qui ne peut plus se tenir debout mais peut encore utiliser ses mains et se tenir assis sans aide, accepte d’aller vivre à la Fondation. À l’association ANAK-Tnk, Darwin est accueilli dans une maison avec des garçons et des filles en situation de handicap.
La vie spirituelle
Darwin est un enfant totalement rempli de Dieu. Nul ne sait d’où cela vient, puisqu’il n’a probablement rien reçu de sa famille. À l’association ANAK-Tnk, il découvre la foi catholique. Le 23 décembre 2006, il est baptisé au Sanctuaire Notre-Dame d’EDSA (appelé couramment par les Philippins EDSA Shrine et construit sur les lieux de la révolution philippine de 1986). Un an après, il reçoit la première communion et la confirmation des mains de Mgr Broderick Pabillo, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Manille.
La mission
Darwin subit des crises d’asphyxie fréquentes qui nécessitent de nombreuses hospitalisations. Malgré cela, le personnel de l’association ANAK-Tnk et les autres enfants sont édifiés par la façon dont Darwin vit malgré sa maladie. Il répète constamment « Merci » (action de grâces) et « Je t’aime » (amour de Charité). Il ne se plaint jamais et sourit en permanence même dans les moments difficiles. Il est attentif à chacun et apporte son soutien aux autres enfants de l’association ANAK-Tnk quand ils vivent des épreuves ou des coups durs. Quand il parle de sa maladie, il ne parle jamais de sa myopathie mais de ce qu’il appelle sa mission : « Il ne parlait pas de sa maladie mais de la mission que le Christ lui avait donnée. Il a passé sa vie à dire merci et je t’aime » (un témoin).
Il prend l’habitude d’offrir ses souffrances. Un jour, il dit au prêtre de l’association ANAK-Tnk : « Vous savez, mon Père, je crois que Jésus veut que je tienne jusqu’au bout, comme lui ». Darwin développe une relation personnelle et une profonde intimité avec le Christ. Pas un jour ne passe sans que le jeune garçon ne prenne du temps pour prier et se confier à Jésus. Un aide-soignant de l’association témoigne : « Un jour, alors que Darwin était fiévreux, il a insisté pour être sorti de son lit et rejoindre les enfants de la Maison pour la prière du soir. C’était Jésus avant tout ». Sa vie est illuminée par son attachement au Christ.
La Semaine Sainte de Darwin
Le dimanche 16 septembre 2012, Darwin a de plus en plus de difficultés pour respirer. L’infirmier de l’association ANAK-Tnk décide de le conduire aux urgences de l’hôpital PCMC (Philippine Children’s Medical Center à Quezon City). Quand le prêtre de l’association arrive à ses côtés, Darwin commence d’abord par s’excuser de lui créer des soucis. Cherchant son souffle, il ajoute péniblement : « Mon Père, un immense merci pour tout ». Le lendemain, Darwin est intubé. Il n’est plus capable de parler, mais il est encore possible de lire sur ses lèvres pour le comprendre. Il peut aussi écrire sur un petit cahier. Commence alors « la Semaine Sainte de Darwin » à l’image de la Passion du Christ :
Le Jeudi, Darwin fait l’expérience d’un combat spirituel :
Darwin : « Il faut prier »
Prêtre : « Entendu Darwin, mais pourquoi ressens-tu le besoin de prier ? »
Darwin : « Parce que je me bats »
Prêtre : « Tu te bats contre la maladie ? »
Darwin : « Je me bats contre le démon »
Il reçoit alors l’onction des malades.
Le Vendredi, Darwin semble en paix et montre un large sourire. Il écrit péniblement ses deux dernières phrases sur un cahier : « Un immense merci » et « Je suis très heureux » comme le signe d’une bataille gagnée. C’est un véritable résumé de sa vie, un testament spirituel, car la vie de Darwin n’était que Joie et action de grâces. Darwin, intimement uni avec le Seigneur dans ses souffrances, partage déjà cette Joie de la victoire.
Le Samedi, Darwin entre dans un grand silence mais garde toute sa conscience.
Il meurt le Dimanche 23 septembre 2012 à l’hôpital (dans le diocèse de Cubao) : il est 5h30 du matin, le soleil se lève, au moment où le Christ ressuscité sort du tombeau.
Les funérailles
La messe de funérailles est célébrée dans une église comble, en présence de tous les enfants de l’association ANAK-Tnk habillés en blanc. Darwin est enterré dans le cimetière de Pasay City où de nombreuses personnes continuent de venir se recueillir aujourd’hui pour demander des grâces par son intercession.
Sa cause de béatification a été ouverte publiquement par Mgr Honesto Ongtioco en la cathédrale de l'Immaculée Conception de Cubao le 28 août 2019.
Le message de Darwin Ramos
Darwin Ramos n’a rien fait d’extraordinaire. C’est dans l’ordinaire de sa vie qu’il a vécu la simplissime voie de la sainteté. Il a connu la pauvreté des rues de Manille et les souffrances d’une maladie dégénérative, mais sa vie a été totalement illuminée par son attachement au Christ. Jeune, pauvre et malade, il a vécu dans la Joie.
Son testament spirituel tient en deux phrases minuscules, pourtant d’une immense richesse. Alors qu’il sait qu’il va mourir, Darwin écrit : « Un immense merci. Je suis très heureux. » Ce n’est pas un merci de politesse, mais c’est un remerciement profond d’action de grâces. Il en est de même lorsqu’il écrit qu’il est heureux quelques heures avant sa mort : il a vécu tellement en union avec le Christ qu’il a atteint le niveau le plus profond de la Joie. Il a trouvé sa Joie dans celle du Christ.
Darwin est aujourd’hui un maître de Joie pour les jeunes, les pauvres et les malades. Il n’a rien fait d’extraordinaire ; il est pour nous un exemple extraordinaire.
Un maître de Joie pour tous les jeunes
Darwin est mort très jeune, à l’âge de 17 ans. Mais chaque jour de sa vie fut intense. Et sa courte vie fut fructueuse.
Il avait la générosité de l’enfance. Tout petit, il mendiait pour nourrir sa famille. Il savait bien que son père prenait une large part de ce qu’il gagnait pour acheter de l’alcool. Darwin ne s’en plaignait jamais. Même s’il avait honte, il acceptait de tendre la main parce qu’il savait que ce qu’il restait suffisait à nourrir ses frères et sœurs. Cela faisait sa Joie.
Plus grand, les amitiés étaient très importantes. Les enfants de l’association ANAK-Tnk étaient ses amis, et ceux de son centre étaient ses frères, comme une famille. Il s’agissait de vraies amitiés ancrées dans la fidélité et la charité, pas des amitiés virtuelles des réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram, pourtant si prisées aux Philippines. Ses amis témoignent encore aujourd’hui de la façon dont Darwin les a marqués et édifiés. Il avait toujours une attention à chacun et savait les réconforter lorsqu’ils en avaient besoin. Il savait transmettre sa Joie car il la puisait dans les profondeurs de sa vie spirituelle.
Les enfants disent toujours : « Quand je serai grand, je deviendrai… ». Ils disent alors le métier qui les rendrait heureux plus tard. Mais le bonheur n’est pas dans l’avenir. La Joie n’est pas un rêve. Darwin n’a pas reporté au lendemain la Joie de sa vie. Il l’a vécue dans le moment présent, dans le quotidien. Il a vécu la Joie extraordinaire de l’ordinaire.
Les jeunes du monde entier sont capables d’une vie belle et grande. Darwin en est un exemple extraordinaire : il vécut la vertu de charité, l’amour de Dieu pour les hommes.
Un maître de Joie pour tous les pauvres
La famille Ramos est très pauvre. Au moment de la naissance de Darwin, ses parents habitent un bidonville misérable de Manille. Mais très vite, à cause de la pauvreté grandissante, ils sont contraints d’aller vivre dans la rue. Darwin devient alors un enfant des rues qui trie les poubelles pour récupérer de la nourriture et revendre le bois, les métaux et le plastique dur. Puis il est forcé par son père à mendier à la station de métro Libertad.
Très souvent, il ressent la faim. Mais il comprend que « l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4). En expérimentant la faim et le manque, il apprend à se laisser remplir de Dieu. Ceux qui ont tout n’ont plus besoin de rien, ils en viennent à oublier Dieu. Ils ont l’impression de se suffire à eux-mêmes. Mais ceux qui n’ont rien ont besoin de tout, ils ont toujours une place libre pour Dieu dans leur cœur. Darwin dévora Dieu par amour, pour en nourrir chaque partie de son corps.
La misère déshumanise. Mais la pauvreté, parfois, permet de laisser à Dieu sa juste place. Car le pauvre ne se laisse pas encombrer par ce qui peut faire obstacle à Dieu.
Les pauvres du monde entier sont capables de Dieu. Darwin en est un exemple extraordinaire : il vécut la vertu de foi, il mettait toute sa confiance en Dieu.
Un maître de Joie pour tous les malades
Dès l’âge de 6 ans, la mère de Darwin constate qu’il chute de plus en plus souvent. Les premiers symptômes de ce qui se révèlera être une myopathie apparaissent. Darwin est atteint de cette maladie dégénérative qui atteint les muscles et se retrouve rapidement en fauteuil roulant. Pire, il souffre de fréquentes crises d’asphyxie. Il souffre beaucoup. Mais Darwin reste dans la Joie.
Le plus simple serait de dire que Darwin reste dans la joie malgré sa maladie et malgré ses souffrances. Mais non ! En vérité, ce n’est pas « malgré » la maladie, mais « dans » et « par » sa maladie que Darwin trouve la Joie. C’est dans ses souffrances qu’il rencontre le Christ. Darwin prend l’habitude d’offrir ses souffrances. Il dit : « Je crois que Jésus veut que je tienne jusqu’au bout, comme lui. » Darwin vit tellement uni au Christ qu’il en arrive à mettre ses pas dans ceux du Christ sur le chemin de la Croix, et à porter la Croix du Christ sur ses propres épaules comme Simon de Cyrène. Darwin vit jusque dans sa chair les paroles si mystérieuses du Nouveau Testament : « Réjouissez-vous de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (1P 4, 13).
Darwin ne parle jamais de sa maladie mais toujours de sa « mission ». Il vit sa maladie comme une mission confiée par le Christ pour témoigner de sa Joie dans les épreuves et les souffrances.
Darwin est tellement configuré au Christ souffrant que la dernière semaine de sa vie est à l’image de la Passion du Christ. Sa Semaine Sainte commence par un dimanche où il est hospitalisé en urgence : c’est comme un dimanche des Rameaux, le nom de famille Ramos venant de l’espagnol « rameaux ». Son Jeudi Saint est marqué par un combat spirituel contre le diable. Son Vendredi Saint est dominé par un large sourire révélant la Joie de la victoire. Son Samedi Saint est silencieux, comme celui de la Vierge Marie qui attend. Il meurt un dimanche matin, au lever du soleil, au moment où le Christ ressuscite le matin de Pâques, lui, le Soleil de Justice.
Les malades du monde entier sont capables de vivre de la Joie du Christ et d’espérer la vie après la mort. Darwin en est un exemple extraordinaire : il vécut la vertu d’espérance, il était tout tendu vers Dieu.
Darwin est donc un maître de Joie. Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle joie. Il ne s’agit pas de la joie éphémère de partager un moment entre amis ou de la joie de recevoir un cadeau. C’est plus profond que cela. Il ne s’agit même pas de la joie de donner, plus profonde que celle de recevoir. C’est encore plus profond que cela. Il s’agit de la Joie spirituelle, la joie la plus profonde et la plus vraie qui soit, car elle est la Joie du Christ lui-même. Voilà pourquoi Darwin est un maître de Joie, car sa Joie n’est autre que celle du Christ. La vie de Darwin est comme un dimanche de Laetare en plein Carême : un moment de Joie dans un temps d’épreuves.
Prière pour demander la béatification de Darwin Ramos
« Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afin que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. »
Imprimatur, Mgr Honesto Ongtioco (en),
évêque de Cubao (Philippines),
le 22 novembre 2018.
Relations de grâces et plus d'infos
La Servante de Dieu Chiara Corbella Petrillo
La Servante de Dieu Chiara Corbella Petrillo
1984-2012
Chiara Corbella naît à Rome le 9 Janvier 1984. Avec sa sœur Elisa, de deux ans son aînée, elle grandit dans une famille qui lui apprend à s’approcher de la foi depuis toute petite. Grâce à sa mère Maria Anselma, à partir de l’âge de cinq ans, Chiara fréquente une communauté du Renouveau dans l’Esprit. Ce parcours, où elle apprend à s’adresser à Jésus comme à un ami, lui enseigne surtout à partager la foi avec ses frères en chemin. Avec les années, grandit en elle une certaine autonomie qui la rend plus déterminée dans ses choix. Son tempérament est tranquille, non rebelle, et se révèle dans le service auprès des autres.
Ses fiançailles avec Enrico
Durant l’été 2002, Chiara passe des vacances en Croatie avec quelques amies du lycée. Vu que sa sœur est à Medjugorje (en Bosnie Herzégovine), et qu’elle s’en trouve proche, elle pense la rejoindre. C’est là que, le 2 août, elle rencontre Enrico Petrillo, un garçon romain de vingt-trois ans, qui est en pèlerinage avec sa communauté de prière du Renouveau charismatique. Chiara, qui a dix-huit ans et n’a jamais été fiancée, a l’intuition de se trouver devant son futur mari.
De retour à Rome, les deux jeunes se fréquentent, se connaissent et se fiancent. C’est une relation, pour certains aspects, tout à fait ordinaire, marquée de disputes, de ruptures et de réconciliations. Pendant les six années de leurs fiançailles, le Seigneur met à dure épreuve la foi de Chiara et les valeurs en lesquelles elle pense croire. Si bien qu’elle parlera de cette période comme celle la plus difficile qu’elle a eu à affronter, plus dure que celle de la maladie.
« Après 4 années, nos fiançailles ont commencé à chanceler jusqu’au point que nous nous sommes quittés – a écrit Chiara dans ses notes personnelles –. Dans ces moments de souffrance et de révolte contre le Seigneur, car je pensais qu’Il n’écoutait pas mes prières, j’ai participé à un Cours Vocationnel (NDLR : semaine de réflexion et de discernement sur sa propre vocation) à Assise, et là j’ai retrouvé la force de croire en Lui. J’ai essayé à nouveau de fréquenter Enrico et nous avons commencé à nous faire aider par un Père spirituel, mais les fiançailles n’ont pas marché ! Jusqu’au moment où j’ai compris que le Seigneur ne voulait rien m’enlever mais au contraire qu’Il me donnait tout, et que Lui seul savait avec qui je devais partager ma vie ; de mon côté, en fait, je n’avais encore rien compris ! »
Le mariage, la naissance de Maria Grazia Letizia et de Davide Giovanni
Ayant dépassé les peurs, Chiara et Enrico se marient à Assise le 21 septembre 2008. celui qui célèbre leur mariage, c’est le père Vito, frère mineur (franciscain) et guide spirituel des deux fiancés. De retour de leur voyage de noces, Chiara découvre qu’elle est enceinte. Les écographies montrent cependant une grave malformation. On diagnostique à l’enfant, à qui sera donné le nom de Maria Grazia Letizia, une encéphalite. Chiara et Enrico choisissent de poursuivre la grossesse et la petite fille, qui naît le 10 juin 2009, meurt une demi d’heure plus tard. Quelques jours plus tard, ses funérailles sont vécus avec la même paix qui avait accompagné les mois d’attente pour la naissance et qui se communique aussi aux personnes présentes, à qui est donnée la grâce de faire l’expérience de quelque chose de la vie éternelle.
Quelques mois après, Chiara est de nouveau enceinte. On diagnostique malheureusement à ce petit enfant, qui sera nommé Davide Giovanni, une grave malformation viscérale au bassin et l’absence des membres inférieurs. Lui aussi mourra peu après sa naissance, le 24 juin 2010. Ses funérailles seront vécus comme une fête.
« Au cours de notre mariage – écrit Chiara dans ses notes personnelles –, le Seigneur a voulu nous donner deux enfants spéciaux : Maria Grazia Letizia et Davide Giovanni, mais Il nous a demandé de les accompagner seulement jusqu’à leur naissance. Il nous a permis de les embrasser, de les baptiser et de les remettre dans les mains du Père dans une sérénité et une joie bouleversante ».
Francesco et le dragon
Il n’y a pas de relation entre les deux pathologies des enfants, ce qu’ont démontré les résultats des tests génétiques auxquels Chiara et Enrico se soumettent, en cédant à la pression de la part d’amis et de la famille. Surtout que le troisième enfant du couple, Francesco, est parfaitement sain ! Cette grossesse arrive peu après la naissance au Ciel de Davide Giovanni. Une semaine après avoir découvert d’être enceinte, Chiara s’aperçoit d’avoir une lésion à la langue. Après avoir compris qu’il s’agit d’un cancer, le 16 mars 2011, Chiara doit faire face, pendant sa grossesse, à la première des deux phases d’une intervention pour enlever la tumeur sur la langue. Pour la deuxième phase de l’opération, il faut attendre que Francesco soit né. Ayant eu la confirmation qu’il s’agit d’un carcinome à la langue, qu’elle appellera le dragon, Chiara choisit de reporter les soins pour ne pas faire de mal au bébé qu’elle porte dans son ventre. Elle choisit même le médecin qui la suit en fonction du temps qu’il lui accorde avant de déclencher l’accouchement.
« Pour la plupart des médecins – écrit Chiara -, Francesco n’était qu’un fœtus de sept mois. Et celle qui devait être sauvée, c’était moi ! Mais moi, je n’avais aucune intention de mettre en danger la vie de Francesco pour des statistiques, en rien certaines, qui voulaient me démontrer que je devais faire naître mon fils prématurément afin de pouvoir m’opérer ».
Francesco Petrillo naît le 30 mai 2011. Finalement, le 3 juin, Chiara, qui se trouve déjà à l’hôpital, fait face à la deuxième phase de l’intervention commencée en mars. De retour à la maison, elle commence, dès que possible, la chimiothérapie et la radiothérapie, mais le cancer est désormais étendu aux ganglions lymphatiques, aux poumons, au foie et jusqu’à son œil droit, que Chiara couvrira avec un bandeau pour limiter les difficultés visuelles.
La naissance au Ciel
La photo de Chiara souriante, avec son bandeau, est extraordinaire si l’on considère qu’elle a été prise en avril 2012, dix jours après avoir découvert qu’elle était une malade en phase terminale. Dans les semaines suivantes, Chiara vit avec son mari à l’écart, loin de Rome, dans la maison de famille à côté de la mer, et elle se prépare à la rencontre avec son Epoux. Soutenus par les sacrements célébrés chaque jour par le père Vito, qui partage avec eux ce temps intense, Chiara et Enrico sont plus que jamais forts de la fidélité de Dieu, qui les a toujours accompagnés dans une joie mystérieuse.
Chiara meurt à midi, le 13 juin 2012, après avoir salué sa famille et ses amis, un par un, et après avoir dit à tous : Je t’aime.
Ses funérailles sont célébrées à Rome, le 16 juin 2012, dans l’église Santa Francesca Romana all’Ardeatino. Les personnes présentes sont très nombreuses. Le cardinal Agostino Vallini, présent à la célébration, déclare : « ce que Dieu a préparé au travers de Chiara, c’est quelque chose que nous ne pouvons pas perdre ». Comme pour les funérailles de ses deux enfants, cette célébration devient aussi le témoignage chrétien du début d’une nouvelle vie. Chiara est inhumée au cimetière Verano de Rome.
Ouverture de la cause de Béatification de Chiara Corbella Petrillo
Le 13 juin 2017, le temps d’attente dont l’Eglise a besoin pour vérifier si l’enthousiasme qui accompagnait les funérailles de Chiara Corbella Petrillo, et l’intérêt suscité par la façon dont elle a vécu sa brève et intense existence, ont été remplies un feu de paille ou de feu allumé par l’Esprit de Dieu pour réchauffer et éclairer la vie de ses enfants. La cause de béatification de Chiara Corbella Petrillo a été ouverte le 21 septembre 2018 dans le diocèse de Rome.
Le bien qui continue de recevoir les nombreux fidèles qui, de la manière la plus inattendue, viennent à connaître le témoignage chrétien de Chiara sont un signe clair de sa réputation de sainteté. Pour cela, nous nous préparons, en contact étroit avec le vicariat de Rome, à ouvrir la cause de la béatification et de la canonisation de Chiara.
« La chose importante dans la vie n’est pas de faire quelque chose mais de naître et de se laisser aimer ». (Chiara Corbella Petrillo)
« … le Seigneur le dit, la vérité, en chacun de nous. Et il n’y a aucune possibilité de malentendu » (Chiara Corbella Petrillo)
« Le but de notre vie est d’aimer et d’être toujours prêt à apprendre à aimer les autres comme Dieu seul peut vous l’enseigner. » (Chiara Corbella Petrillo)
Lettre de Chiara Petrillo à son fils Francesco
« Si Dieu t’enlève quelque chose, c’est pour te donner davantage »
écrite une semaine avant sa mort
« Nous sommes nés un jour, et nous ne mourrons plus jamais. Quoi que tu fasses dans la vie, ne te décourage jamais, mon enfant : si Dieu t’enlève quelque chose, c’est pour te donner davantage. Il est beau d’avoir des exemples de vie qui te rappellent qu’on peut atteindre le maximum de bonheur, déjà sur cette Terre, en laissant Dieu nous conduire. L’Amour est la seule chose qui compte. Le but de notre vie sur terre est le paradis, et donner sa vie par amour est quelque chose de si beau. Je m’en vais au Ciel m’occuper de Maria et de David ; toi, tu restes avec Papa. De là-haut, je prierai pour vous. Francesco, le Seigneur t’a voulu depuis toujours et Il te montrera la route à suivre si tu Lui ouvres ton cœur. Fais-Lui confiance, cela en vaut la peine. Chiara, ta maman. »
« Ô Vierge Marie, accueille aujourd’hui mon désir de me consacrer à Toi »
Prière que récitaient chaque jour Chiara et Enrico Petrillo
« Ô Vierge Marie, Toi qui es ma Mère, qui m’aime tant de la part de Dieu, accueille aujourd’hui mon désir de me consacrer à Toi. Je Te donne toute ma personne et toute ma vie, je Te donne mon corps, mes pensées et ce qui m’est cher, ma capacité profonde d’aimer et de connaître la vérité. Tout ce que j’ai est à Toi et T’appartient. Je Te le donne pour pouvoir ainsi appartenir totalement au Christ, Vie de ma vie. Avec confiance et amour je Te le répète : Étoile du Matin qui me mènes vers Jésus, Totus Tuus. Amen. »
Prière pour demander la Béatification de Chiara Corbella Petrillo
« Dieu infiniment bon, qui, dans ta grande miséricorde, as choisi Chiara comme ta fille bien-aimée et qui l’as guidée avec sagesse sur le chemin de l’Evangile, en lui enseignant, à travers Marie, à prendre soin de ton Fils avec un amour passionné et à Le suivre comme épouse et mère sur le chemin de la croix avec une confiance inébranlable, fais que la lumière de l’Evangile du Christ, qui resplendit en Chiara, ravive la certitude de la vie éternelle dans l’âme de nos frères. Par son intercession, accorde-nous la grâce que nous te demandons… et, si c’est ta volonté, fais que Chiara soit proclamée bienheureuse, pour notre bien et la gloire de ton Nom. Par le Christ Notre Seigneur. Amen. »
Avec approbation ecclésiastique
Les personnes qui recevraient des grâces sont invitée à le faire savoir à la Postulation générale
Pour plus d’information
Site de la cause de béatification de Chiara Corbello Petrillo
www.chiaracorbellapetrillo.it/fr/
Bibliographie : « Nous sommes nés et ne mourrons jamais plus : l'histoire de Chiara Corbella Petrillo » Cristiana Paccini et Simone Troisi, aux Editions Artège, Paris, 2015.
Téléchargez le texte de ces prières (pdf) en cliquant ici
Neuvaine avec le Père Joseph Kentenich
Neuvaine avec le Père Joseph Kentenich
Le Père Joseph Kentenich
1885-1968
Le Père Joseph Kentenich est le fondateur d'un mouvement de renouveau religieux. Des aptitudes exceptionnelles de cœur et d'esprit, des grâces insignes aussi, lui ont permis d'assumer une très grande mission.
Il fut appelé à devenir le père d'une famille spirituelle de grande expansion. Avec patience et abnégation, avec amour et fidélité, il se dépensa au service de tous les membres des communautés qu'il formait avec un art exceptionnel de direction.
Tel un prophète, il propagea avec enthousiasme les vérités divines, et, au milieu des confusions de l'époque, il fraya la route à d'innombrables hommes de tous les continents. Homme de Dieu, sous l'impulsion de l'Esprit Saint, il travailla sans relâche et souffrit saintement pour sa mission dans l'Église. Héraut de la Sainte Mère de Dieu, c'est à son image qu'il voulut modeler « l'homme nouveau dans la Communauté nouvelle ».
Le Père Kentenich naquit le 18 novembre 1885 à Gymnich, près de Cologne, en Allemagne. Il reçut de sa mère un très grand amour pour la Vierge Marie. A l'âge de 9 ans, il se consacrait totalement à la Mère de Dieu. Il reçut sa formation Théologique chez les Pères Pallotins, à Limbourg. C'est dans cette même ville qu'il fut ordonné Prêtre en 1910.
Il fut d'abord professeur au Petit Séminaire d'Ehrenpreis, puis, de 1912 à 1919, directeur spirituel au Petit Séminaire des Pères Pallotins de Schœnstätt, près de Vallendar, sur le Rhin. Son charisme d'éducation se manifesta dès les premières années de son sacerdoce. Il savait toucher ses élèves et les enthousiasmer pour les grandes causes.
Avec quelques-un de ses élèves, le 18 octobre 1914, le Père Kentenich posait le premier jalon de la fondation de l'œuvre de Schoenstatt, dans un acte de Foi et de confiance en la Providence Divine. Dans la vieille chapelle de Saint Michel, il scella avec la Mère de Dieu une alliance qu'il se plaisait à appeler « Alliance d'amour ». En effet, profondément convaincu de l'Amour de Marie pour tous les hommes, il la supplia, par la prière et le sacrifice de se laisser toucher pour que cette petite chapelle devienne un lieu privilégié de grâces et qu'elle puisse y attirer des multitudes d'hommes et de les instruire en vue de l'œuvre du Royaume de Dieu.
L'allocution qu'il prononça en cette circonstance est considérée comme l'Acte de Fondation du Mouvement de Schoenstatt.
Les jeunes qui dirigeait le Père comprirent d'emblée ses intentions et témoignèrent de leur esprit de sacrifice pendant les dures années de la première guerre mondiale. Quelques uns d'entre eux, au milieu des dangers du front, firent le sacrifice de leur vie pour servir la cause de Schoenstatt. Parmi ces derniers, le Serviteur de Dieu Joseph Engling se distingua particulièrement: il tomba près de Cambrai, dans le nord de la France. Son procès de Béatification est en cours.
Conduit par la Divine Providence, conscient de la mission que le Seigneur lui confiait et doué d'un talent extraordinaire d'organisateur, le Père Kentenich commença en 1919, la fondation de son œuvre multiforme et internationales de communautés sacerdotales et laïques. A partir de 1926, il jetait les bases de plusieurs instituts séculiers. Il fut pour tous le Père conscient de sa responsabilité, qui savait unir les siens dans l'amour de la Mère Trois Fois Admirable de Schoenstatt et de son sanctuaire.
Au cours des dernières décennies, ce « sanctuaire des origines » fut reproduit, dans le même style, dans les mêmes dimensions, en de nombreuses régions d'Europe et autres continents. Ainsi naquirent dans le monde entier des centres de Schoenstatt et à partir desquels, le mouvement du Renouveau s'enracina dans bien des pays.
De 1914 à 1945, le Père Kentenich fut détenu à la prison de la Gestapo de Coblence, puis déporté au camp de concentration de Dachau. Ferme dans la souffrance et animé d'une joyeuse résignation, il supporta les rigueurs et les périls du camp : il y fut pour tous un soutien. Même dans les situations les plus périlleuses, il travaillait sans relâche pour son œuvre, tout en exerçant une grande prudence.
Sain de corps et d'esprit, imprégné d'une Foi agissante, il revint à Schoenstatt dès la fin de la guerre et se consacra sans tarder à son œuvre. A partir de 1947, il entreprit des voyages en Afrique et en Amérique pour y répandre et y affermir les communautés de la Famille de Schoenstatt.
De 1946 à 1965, c'est par l'Église que le Fondateur et son œuvre furent mis à rude épreuve. Le Père Kentenich dut se séparer de sa fondation et s'exiler durant 14 ans à Milwaukee, aux États Unis. Longue période de silence pendant laquelle il supporta avec courage les incompréhension et les calomnies. Son amour pour l'Église et sa fidélité à son œuvre triomphèrent de l'épreuve.
Il considéra comme le plus grand cadeau de la Mère de Dieu son retour dans la famille de Schoenstatt, rendant grâce à Dieu pour les siens qui avaient gardé en l'Église et en lui-même une inébranlable fidélité. Au cours des trois dernières années de sa vie, malgré son âge avancé, le Père Kentenich travailla avec zèle au perfectionnement interne de son œuvre. Par de nombreuses conférences, il prit une position claire et nette face à la confusion de certaines doctrines théologiques ainsi qu'à une crise d'autorité dans l'Église. Il était le conseiller de plus d'un personnage influent. Son enseignement confirmait les siens dans la fidélité à la tradition et au Magistère de l'Église et favorisait l'ouverture à un aggiornamento. Il prenait particulièrement à cœur l'affermissement de la Foi de ses disciples aux réalités surnaturelles et voulait les mettre « avec Marie sur les voies des temps nouveaux dans une joyeuse espérance et la certitude de la victoire ».
Le Père Kentenich mourut subitement après avoir célébré l'Eucharistie, le 15 septembre 1868, en la Fête le Notre Dame des Sept Douleurs. Son corps repose dans la sacristie de l'église de l'Adoration, à Berg-Schoenstatt, à l'endroit même où il remet son âme entre les mains du Père.
Préface
Toute sa vie, le Père Kentenich a su s'attirer la confiance d'innombrables amis. Ils percevaient en lui un homme proche de Dieu et bénéficiaient de sa bonté et de sa sagesse. Joseph Kentenich leur offrait aide et conseil dans leurs besoins spirituels autant que matériels. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'après sa mort, beaucoup continuent de s'adresser à lui et de lui faire confiance puisqu'il se trouve maintenant pleinement en Dieu.
Dans la lumière de Dieu, il est à même de connaître nos besoins et il continue sa mission avec un autre mode de présence. Il est toujours le père qui se préoccupe de sa Famille de Schoenstatt et de tous ceux qui sollicitent son aide. Son amour le pousse à intercéder pour nous auprès du Père de l'Amour qui l'écoute et lui accorde ce qui est le mieux pour notre bien.
La présente Neuvaine que nous allons faire avec le Père Kentenich, sous forme de prière à nos intentions, va nous conduire, chaque jour, à une rencontre spirituelle avec le Fondateur de Schoenstatt: elle nous invite à la réflexion et à l'imitation de sa vie et veut affermir notre confiance.
En plus des textes à lire et à méditer, on peut réciter chaque jour une prière pour la Béatification du Père Kentenich.
Sachons enfin qu'auprès de la tombe du Fondateur, beaucoup prient aux intentions de tous ceux qui font cette Neuvaine. Aujourd'hui, un flot ininterrompu de chrétiens viennent prier sur sa tombe, confiants en son intercession. Innombrables en effet furent ceux qui trouvèrent en lui un guide et un père et qui, persuadés de la sainteté de sa vie, prient pour sa prochaine Canonisation.
Prière à Dieu le Père pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Père Éternel, Vous avez fait vivre de la Bonne Nouvelle de Votre Fils Votre Serviteur, le Père Joseph Kentenich. Il nous l'a fait connaître: nous sommes Vos enfants. O Père attirez à Vous nos cœurs comme Vous avez attiré le sien afin que nous fassions avec amour ce qui Vous plaît. Disposez de nous selon Votre Volonté et donnez-nous la grâce d'être prêts à accepter la Croix dans notre vie. Par l'intercession du Père Joseph Kentenich, mettez en nous une infinie confiance en Vous. Père de Miséricorde, guidés par Votre main, faites que nous cheminions ici-bas paisiblement et courageusement jusqu'à la plénitude de la perfection. Nous voulons chanter éternellement les louanges de Votre amour infini. O Père très Bon, accordez à tous les hommes de connaître clairement le sens et le but de leur vie: le retour vers Vous. Par l'intercession du Père Joseph Kentenich, multipliez les guérisons et les miracles de conversions intérieure. Écoutez nos prières. Daignez bientôt accorder à Votre Serviteur l'honneur des autels pour que se révèle Votre Amour Paternel et que s'affermisse chez les hommes la Foi en Votre Amour et la confiance en Votre Miséricorde. Amen.
Premier jour
Témoin de l'Amour
« Comme le Père M'a aimé, Moi aussi Je vous ai aimée. Demeurez en Mon Amour » (Jean 19: 5)
« Ce que Je vous commande, c'est de vous aimer les un les autres ». (Jean 15: 17)
A une époque où « par suite de l'iniquité, l'amour se refroidit chez un grand nombre » (Matthieu 24: 12), Dieu nous a donné un homme qui aima beaucoup. Son intimité avec Dieu se reflétait nettement dans ses paroles et dans ses actes. Son être tout entier était pénétré de Dieu. Tous ceux qui ont eu des contacts avec lui ont pu le constater. Il ne refusait rien à l'Amour éternel: que ce soit au camp de concentration ou en exil, sa fidélité fut à toute épreuve. Cet amour de Dieu le poussait à se donner totalement aux autres. Il recevait tous ceux qui l'approchaient, avec amour, respect, intuition, cordialité. Sans se ménager, il leur consacrait sa force et son temps. Il était disponible à tous: aux prêtres qui demandaient conseil, aux laïcs qui le consultaient, à celui qui avait besoin de consolation dans la souffrance ou de lumière pour sa conscience. Sa patience était inlassable. Il n'acceptait les cadeaux que pour faire plaisir à d'autres. Celui qui rencontrait le Père Kentenich découvrait en lui la bonté et la Miséricorde de Dieu, l'image du Bon Pasteur qui donne sa vie pour les siens. C'est ainsi qu'il rapprochait de Dieu tous ceux qui le consultaient.
Réflexion
Nous sommes sur terre pour aimer Dieu. Il nous a aimés le premier et nous attire à Lui dans un Amour éternel. Il veut notre cœur, notre volonté, nos actions, notre prière. Où que nous soyons, nous avons à être témoins d'un grand amour. Sachons transmettre d'amour désintéressé, serviable, indulgent, qui pardonne, l'amour qui se penche sur le faible pour l'aider, sur les cœurs pour les unir.
Aujourd'hui, je réciterai souvent la prière suivante: O Seigneur, augmente mon amour pour toi ».
Aujourd'hui, pour témoigner de mon amour de Dieu, je serai spécialement attentif à venir en aide aux autres.
Mon Seigneur et mon Dieu, détruisez ce qui m'enchaîne dans mon élan vers Vous. Tout ce qui paralyse ou pourrai amoindrir l'amour que j'ai pour vous; mais donnez-moi tout ce qui peut faire jaillir l'amour que j'ai pour vous, et ce moi misérable, ôtez-le, si cela gène l'amour que j'ai pour vous! (D'après le Père Kentenich)
Réciter la prière pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Deuxième jour
En alliance avec la Mère Trois Fois Admirable
« Je conclurai avec eux une alliance pacifique, ce sera avec eux une alliance perpétuelle. Je les établirai, Je les multiplierai et J'établirai Mon Sanctuaire au milieu d'eux à jamais. Je ferai Ma demeure au-dessus d'eux et Je serai leur Dieu et ils seront Mon peuple ». (Ézéchiel 37: 27-26).
Dès sa plus tendre enfance, le Père Kentenich aima la Mère de Dieu. Il se donna à Elle dès l'âge de neuf ans dans une consécration qui fut décisive pour toute sa vie religieuse. Il avouait que Marie était sa seule éducatrice et son seul guide. Ce fut Elle qui le conduisit avec fermeté à travers toutes les crises spirituelles de ses années d'études. Elle lui fit don de la lumière et de la force pour sa mission de Fondateur. « Tout ce que je suis, répondait-il sans cesse, tout ce qui se fait à Schoenstatt, je le dois à la Mère de Dieu ». Comme elle le fut pour la vie du Fondateur, la consécration à Marie fut le principe et le fondement solide de la vie des communautés qu'il a fondées. Le 18 octobre 1914, dans la Chapelle Saint Michel à Schoenstatt, le Père Kentenich scella une Alliance d'amour avec la Mère de Dieu, la Mère Trois Fois Admirable. La Vierge répondit à l'offrande du Père Kentenich par un amour réciproque. Elle combla toutes ses espérances et, dans cette petite chapelle, elle établit son « Trône de Grâces » vers lequel elle attira d'innombrables cœurs pour les relier plus intimement à Dieu. Schoenstatt devint ainsi un lieu de pèlerinages, centre d'un Mouvement universel de renouveau religieux et moral. Le Père Kentenich était persuadé que l'offrande de sa personne à la Mère de Dieu était le gage sacré de fidélité à l'alliance baptismale, car Marie nous aide à demeurer fermes dans la Foi et à mener une vie Chrétienne. C'est pourquoi, avec une ténacité et un enthousiasme sans pareils, le Père Kentenich annonçait le message de l'Alliance d'amour avec la Mère Trois Fois Admirable. Animé d'une Foi inébranlable, « l'allié de la Mère de Dieu » remit entre ses mains sa vie et son honneur en des heures difficiles et décisives de sa vie comme de l'histoire de Schoenstatt. Il la servit jour après jour avec une inlassable fidélité.
Réflexion
Dieu Trinité veut nous donner la vie éternelle. C'est pour cela que par le Baptême Il a scellé une alliance avec nous, mais Il exige fidélité à cette promesse baptismale. Si, par l'Alliance d'amour, nous sommes liés à la Mère de Dieu, celle-ci nous aide dans la lutte contre les puissances du mal qui veulent nous séparer du Christ. Dans les crises actuelles de la Foi, elle est pour nous un guide sûr. Sa préoccupation majeure est de nous faire parvenir à la vie éternelle. « Servus Mariae nunquam peribit » (Un serviteur de Marie ne saurait périr), peut-on lire en latin sur le cadre illuminé qui entoure l'image de la Mère Trois Fois Admirable.
Que l'alliance de mon Baptême demeure toujours solide.
Dans toutes les circonstances, ai-je confiance en la fidélité de la Mère de Dieu, mon Alliée?
Aujourd'hui, je renouvelle mon alliance baptismale et mon alliance d'amour avec la Mère de Dieu, et j'implore la grâce de la fidélité.
« A l'alliance d'amour qui demeure fidèle ne périra jamais: ma conviction est telle ». (Adapté d'après des poèmes écrits en camp de concentration par le Père Kentenich).
Réciter la prière pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Troisième jour
L'apôtre des magnificences de Marie
« Quelle est celle-ci qui surgit comme l'aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, redoutable comme des bataillons? » (Cantique des Cantiques 6: 10)
« Voici ta Mère »: ces paroles de Jésus furent pour le Père Kentenich tout un programme de vie spirituelle. Partout où il enseignait, il parlait de la Mère de Dieu et proclamait ses magnificences. Il allumait dans les cœurs une grande émotion et un enthousiasme débordant, il parlait de la beauté de l'Immaculée, de la bonté et de la sagesse de la Mère, de la grandeur de celle qui accompagna et assista le Christ, de la dignité de la Reine. Il désignait Marie comme « celle qui vient à bout de toutes les hérésies » et comme guide éprouvé dans les controverses spirituelles de notre temps. Parce qu'il accumulait les expériences de son pouvoir et de son amour, il demeurait serein dans toutes les difficultés. Ses paroles comme ses actes étaient un vibrant appel à mettre en Marie une confiance sans limites. On retrouvait manifestement dans sa vie le reflet des traits fondamentaux de Marie: son abandon total au Père surtout, dans la Foi, l'espérance et l'amour, sa fidélité, contre vents et marées, au Rédempteur et à son œuvre, sa pureté et sa transparence, son amour serviable et désintéressé. Au cours des nombreuses années de son ministère sacerdotal, il s'efforça toujours de former les siens à l'image de Marie et de placer ses fidèles au service personnel de la Reine des Apôtres. « Comme une armée rangée en ordre de bataille » pour la lutte en faveur du Royaume de Dieu.
Réflexion
La Très Sainte Vierge Marie a été merveilleusement favorisée par Dieu. Son être tout entier est d'une parfaite harmonie. Elle est notre Mère, notre Reine. Si nous nous abandonnons à Elle, Dieu agit en nous par l'image idéale de « l'homme nouveau ». Elle supplée à nos faiblesses et nous n'implorons jamais en vain sa toute puissance suppliante.
Quelle est ma prière préférée à Marie?
Qu'est-ce qui m'attire le plus en Marier, Mère de Dieu?
Aujourd'hui, tout au moins sur un point, j'essaie de suivre son exemple.
Rendez-nous pareil à Votre image, tout à fait comme Vous: pas à pas à Votre suite en ce pèlerinage de la vie avec Vous. Vous dont le Cœur si doux déborde de dignité, de force et de simplicité, venez en nous semer la concorde, et la joie et l'amour. (Adapté d'après un poème du Père Kentenich).
Réciter la prière pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Quatrième jour
Guidé par le Père
« Mon rempart, mon refuge, mon Dieu en qui je me fie! » (Psaume 91: 2)
« Envoyez Votre Lumière et Votre Vérité: qu'elles soient mon guide et me ramènent vers Votre Montagne Sainte vers Vos demeures » (Psaume 43: 3)
Le Père Kentenich demeurait inébranlable dans les remous du doute et de l'incrédulité de notre époque. Il était pénétré de la certitude que Dieu est Père et qu'Il conduit les évènements du monde et le destin de chacun de nous. Pour le Père Kentenich, tout laissait transparaitre Dieu aussi bien pour donner un sens aux événement importants de l'histoire du monde que dans les menus faits de la vie quotidienne. Inlassablement, il cherchait à découvrir les plans de la Providence: « l'oreille collée au Cœur de Dieu et les doigts sur le pouls du monde ». Ses projets personnels ne comptaient pas quand Dieu lui indiquait la route à suivre. Il marchait simplement, avec confiance, malgré les obscurités et les souffrances. Quand il percevait clairement la Volonté du Père, il l'accomplissait, même s'il devait affronter les pires difficultés. Avec un sens éclairé de la Foi, il conduisait les siens en toute sécurité au milieu des tempêtes soulevées au cours des cinquante années de l'histoire de sa fondation. Par un labeur patient et méticuleux, il apprit à ses fidèles que Dieu dirige avec amour le destin de ses enfants: pour celui qui aime « tout concourt au bien », même le péché et la mort. Même les plus rudes coups du sort ne purent ébranler sa Foi profonde en l'amour attentionné du Père. Dans le tourbillon du temps ce fut un roc solide. Par son joyeux message de Foi, à la recherche de Dieu, le véritable chemin qui conduit au Cœur du Père.
Réflexion
Dieu est Père. Dieu est bon. Tout ce qu'Il fait est bon. Il m'a conduit jusqu'à présent. Bien que le sens de sa conduite me soit encore caché, Il en connait le but et m'indique le chemin. Son Amour s'étend sur moi.
Est-ce que je crois vraiment que Dieu est Père, qu'Il m'aime et me conduit personnellement?
En quelles circonstances m'a-t-Il montré Son Amour d'une manière spéciale?
Est-ce que je découvre aussi l'Amour du Père dans les heures sombres de mon passé?
Aujourd'hui, je vais être attentif aux signes qu'Il me donne.
Dans les ténèbres, dans la nuit, avec Vous je chemine, car Votre Amour toujours me suit et me domine ». (Père Kentenich)
Réciter la prière pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Cinquième jour
Instrument dans la main de Dieu
« Cet homme m'est un instrument de choix pour porter Mon Nom devant les païens, les rois et les enfants d'Israël. Moi-même en effet Je lui montrerai tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon Nom » (Ac. 9: 15-16)
Le Père Kentenich était appelé par Dieu à fonder un mouvement universel. Profondément disponible pour la réalisation des plans Divins, il se mettait sans réserves entre les mains du Père, se soumettant à Sa Volonté, comme l'instrument est soumis à son maître. Marie était pour lui l'exemple de la parfaite disponibilité à Dieu. Il ne reculait devant aucune tâche. Avec fougue et sans crainte, il fonçait dès qu'il était convaincu que Dieu attendait quelque chose de lui. Jamais il n'aurait voulu modifier les plans de Dieu. Parce qu'il s'en remettait entièrement au Seigneur, ce fut dans une paix inaltérable et la certitude de la victoire qu'il put réaliser de grandes œuvres. En prison, on lui offrait la possibilité d'être exempté du camp de concentration, mais il décida d'aller librement à Dachau, profondément convaincu d'un dessein providentiel: « Si Dieu veut que je fasse cela, disait-il, Il me donnera la force de le réaliser. Là aussi je serai à Son service! » Et, au camp de concentration, Dieu fit de lui le soutien et le conseiller de beaucoup de ses compagnons de captivité. Il lui donna même le courage de fonder deux nouvelles branches de ses Communautés, durant ce temps. Jusqu'à la fin de sa vie, il fit montre d'une grande docilité qui le rendait capable de répondre au moindre désir de Dieu. Le Seigneur marqua de son sceau cette vie de totale dépendance en rappelant à Lui, dans la Patrie éternelle, son Serviteur le Père Kentenich, alors qu'il venait de célébrer la Sainte Messe dans l'église de l'Adoration.
Réflexion
Dieu me veut aussi à son service et, par mon intermédiaire, il veut agir dans mon milieu de vie. Il a besoin de moi et me prépare pour la mission qu'Il m'a confiée si je m'en remets entièrement à Lui. Il me donne les forces nécessaires pour réaliser tout ce qu'Il attend de moi.
Suis-je un instrument docile entre les mains de Dieu?
M'est-il arrivé parfois de m'opposer à Lui?
Aujourd'hui, je cherche une occasion de faire quelque chose pour la cause de Dieu et pour Son Royaume.
Réciter la prière pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Sixième jour
Fidèle à la Mission
« Va vers tous ceux à qui Je t'enverrai et tout ce que Je t'ordonnerai, dis-le. N'aie aucune frayeur devant eux, car Je suis avec toi pour te protéger ». (Jérémie 1: 7-8).
Pour le Père Kentenich, sa mission fut une grâce, mais aussi un lourd fardeau. L'Esprit de Dieu alluma en lui un ardent amour et un courage à toute épreuve. Il était choisi pour porter ce feu au monde et l'enflammer pour Dieu. Il annonçait comme une réconfortante vérité cette Bonne Nouvelle d'un Dieu qui aime chaque homme d'un amour unique. Le Père Kentenich était doué du charisme d'éducateur. Il fut pour beaucoup un Père diligent, extrêmement bon et sage, qui transmettait l'amour de Dieu largement offert et manifesté. Au cours de sa longue vie sacerdotale, il put admirer en bien des âmes et reconnaître la claire signification d'un noble amour humain propice à la naissance et au développement d'un solide et fervent amour de Dieu. Sa mission fut d'instaurer une méthode pédagogique qui tienne compte de cette connaissance, qui favorise et utilise ce qu'il y a de naturellement bon pour la formation religieuse. « La grâce présuppose la nature ». Le Père Kentenich découvrait en Marie la grande Éducatrice des peuples. Il était convaincu que le maintien du Christianisme dépendait de la fidélité à la Mère de Dieu. Si le Père Kentenich ne laisse que peu d'ouvrages imprimés, en revanche, il grava dans le cœur de beaucoup d'hommes d'ineffaçables empreintes. Sa préoccupation majeure était de réaliser concrètement les inspirations divines. Pour qu'elles prennent corps, rien ne lui paraissait trop pénible. Ses principaux objectifs étaient constamment présents à son esprit, aussi bien dans les services rendus à des particuliers que dans d'innombrables conférences et voyages à travers le monde. Son activité, notamment le caractère marial de sa mission, lui valut souvent l'opposition de l'opinion publique car il allait à contre-courant des fluctuations de la pensée moderne. Loin de se laisser déconcerter, il encaissa toutes les attaques, les fausses interprétations, voire les calomnies, et dirigea les siens avec énergie vers le but voulu par Dieu. L'histoire de l'œuvre de Schoenstatt en est la preuve.
Réflexion
A moi aussi Dieu a donné une mission à remplir autour de moi, mission de grâce et de responsabilité. Nul ne peut l'accomplir à ma place car cette mission m'est personnelle. Ma formation humaine et spirituelle, mon travail professionnel, mon service auprès des hommes, tout cela fait partie de ma mission. La fidélité à cette mission sera parfois cause d'opposition de la part de mon entourage.
Est-ce que je connais bien ma mission personnelle?
Comment supporter les difficultés inhérentes à cette mission personnelle?
Est-ce que je m'efforce de me rendre indépendant face aux opinions du jour?
Aujourd'hui, je réfléchis à la grâce et à la charge de ma mission.
« Retirez-nous toute volonté personnelle, et faites de nous les instruments de Votre Bonté, et mettez en nous un cœur pur et fidèle, et permettez-nous d'accomplir Votre Volonté ». (Père Kentenich)
Réciter la prière à Dieu le Père pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Septième jour
Fondateur de grandes œuvres
« Je te fais père d'une multitude de peuples. Je te rendrai extrêmement fécond, de toi Je ferai des peuples et des rois sortiront de toi » (Genèse 17: 5-7)
Par l'intermédiaire du Père Kentenich, Dieu a donné à l'Église un immense Mouvement de renouveau. L'œuvre qu'Il commença au Petit Séminaire de Schoenstatt, par une congrégation mariale d'étudiants, comprend aujourd'hui des communautés ouverte aux Prêtres et aux laïcs, aux jeunes, aux hommes, aux femmes, aux familles. A partir des communautés types de Schoenstatt, le Père Kentenich étendit le mouvement dans quatre continents. L'œuvre devenait ainsi mondiale et l'unité du Mouvement était garantie par l'amour de la Mère et Reine Trois Fois Admirable de Schoenstatt, le lien entre les différents sanctuaires et la fidélité au Père Fondateur. Former des « hommes nouveaux » dans une « communauté nouvelle », tel fut le but essentiel du Père Kentenich. But vers lequel il aspirait avec ardeur et de toutes ses forces. Toutes les communautés qu'il fonda sont constituées en groupes spécifiques sous une direction autonome. Il est clair et bien entendu que, dans tous ces groupes indépendants et aux objectifs précis, doivent s'épanouir des hommes d'esprit marial, remplis de zèle apostolique. Ils visent la famille idéale dont le trait d'union est un amour respectueux et où chacun se consacre de tout cœur à une seule grande mission: le renouveau marial et religieux du monde. Jusque dans les dernières années de sa vie, le Père Kentenich dispensa largement son amour de Père et de Fondateur aux diverses communautés. Celles-ci s'affermirent d'une manière inespérée et se rapprochèrent de plus en plus. La Fondation ne formait plus qu'une grande famille, ceci malgré la corruption de l'époque, la contradiction et l'instinct grégaire: une époque où tant d'hommes étaient profondément déracinés.
Réflexion
Nous sommes tous appelés à devenir des « hommes nouveaux », une « nouvelle communauté », une « nouvelle création » (Galates 6:15) et à servir la « nouvelle communauté », c'est à dire la petite communauté dans laquelle nous vivons et la grande famille du peuple de Dieu. Notre vie a un but sublime. Dieu veut se servir de nous pour ses œuvres. Nos limites ne sont pas des obstacles si nous les reconnaissons et si nous nous confions en la force de Dieu.
Que puis-je faire pour la communauté dans laquelle je me trouve?
Est-ce que j'aspire à un amour magnanime et serviable?
Aujourd'hui je serai attentif à combler les désirs du prochain.
« Mettez en nous l'Esprit de Force de notre Sauveur pour faire de nous l'amorce d'un monde meilleur » (Père Kentenich).
Réciter la prière à Dieu le Père pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Huitième jour
Éprouvé par la souffrance
« Au jour de l'épreuve il fut trouvé fidèle, c'est pourquoi Dieu lui promit par serment de bénir toutes les nations en sa descendance » (Sir. 44 : 20-21).
Avant d'appeler ses prophètes, Dieu leur faisait ressentir leur impuissance. Sa grâce peut alors se répandre dans le vase purifié par la souffrance. Le Père Kentenich dut aussi faire l'expérience de son impuissance physique et spirituelle dans une mesure que Dieu attend de ses préférés. Confiant en sa grâce, le Fondateur allait à la rencontre de la Croix. Alors qu'il était prisonnier politique, il fit cette prière: « Si Vous voulez mes forces, ma vie, me voici: adsum! Si Vous voulez que mes forces spirituelles diminuent progressivement: me voici! » Rien ne le faisait douter de l'Amour du Père. Sa conviction le poussait à dire: « Sans doute, c'est la voie actuelle qui est la meilleure pour moi. S'il n'en était pas ainsi, Dieu ne me laisserait pas m'y engager ». Il souffrit pour son Œuvre et pour les siens à la manière du Christ, qui disait de Lui-même: « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). Il supporta la douloureuse confrontation avec l'Église, car il reconnaissait que Dieu le voulait ainsi. Dans les heures les plus sombres, il ne cherchait aucun soutien humain: il se confiait uniquement à Dieu et à la Très Sainte Vierge. Pour lui, la souffrance était précieuse: quelque chose qu'il pouvait offrir au Père éternel pour le développement de sa Fondation et pour qu'elle puisse accomplir sa mission dans les siècles à venir, pour le bien du monde. A cause de sa fidélité, le Seigneur le bénit ainsi que son œuvre.
Réflexion
La Croix se présente souvent dans ma vie comme une sombre énigme. Elle me tourmente d'autant plus que j'en saisis moins le sens. La solution est dans la Foi; derrière toute souffrance, la Foi perçoit la présence du Père éternel, le Père de l'Amour infini qui veut purifier son enfant pour se donner davantage à Lui. Celui qui aime croit que la « voie de la Croix » est le chemin du Salut. Le Christ est à la recherche d',hommes qui veuillent bien porter la Croix avec Lui afin que Sa Grâce triomphe dans les âmes.
Dans ma vie, quelle est mon attitude face à la Croix? Dans les difficultés que je rencontre?
Les expériences douloureuses ont-elles été pour moi source de bénédictions?
Suis-je décidé à ce que Dieu dispose également de moi dans la souffrance et à accepter la Croix pour le bien des autres? Chaque épreuve est un signe de Dieu.
Aujourd'hui je vais accepter toutes les petites contrariétés comme un signe de l'Amour de Dieu.
« Père, vous ne m'enverriez ni la Croix ni les épreuves, si par ailleurs Vous n'offriez aussi des forces toutes neuves pour les supporter » (Père Kentenich).
Réciter la prière à Dieu le Père pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Neuvième jour
« Il aimait l'Église »
« Je sais, ô mon Dieu que Vous sondez les cœurs et que Vous Vous plaisez à la droiture, c'est d'un cœur droit que j'ai engagé tout cela, et, à cette heure, j'ai vu avec joie Votre peuple, ici présent, s'engager envers Vous » (1 Ch 29: 17).
Le Père Kentenich aimait l'Église et, en Prêtre zélé, se mit totalement à son service. Il vit arriver sur le peuple de Dieu les crises inhérentes à son développement. Mais prévoyant, il envisageait les moyens pour y faire face à longue échéance. Témoin du renouveau dans l'Église, il sur en donner le signal de façon claire et en baliser l'itinéraire. Grâce à son Œuvre, il put mettre à la disposition de l'Église des groupes de chrétiens bien formés et bien préparés: communautés sacerdotales qui dirigent le Mouvement de renouveau ou travaillent avec zèle à la direction spirituelle dans les diocèses; cercles de laïcs ayant pleine conscience de leur mission en vue du renouveau de l'Église et qui entendent la réaliser en communion avec l'autorité ecclésiastique. Fidèle au Saint Siège, le Père Kentenich était attaché à tous les enseignements concernant la Foi et les transmettait par tous les moyens. A l'instar d'autres fondateur de grandes communautés, animé d'un charisme insigne, parce qu'il ouvrait les voies d'une vie nouvelle, il eut à souffrir dans l'Église, il supporta en silence la tension entre la hiérarchie et sa mission charismatique. Les grandes missions doivent être testées, il le savait bien! Elles doivent se modeler à la suite du Christ. Confiant en la fidélité de Dieu, le Père Kentenich espérait qu'il ne laisserait jamais périr, son œuvre.
Réflexion
Aujourd'hui encore, le penchant à la critique et l'instabilité dans la Foi dominent dans bien des milieux. Acculés aux opinions les plus contradictoires, beaucoup n'entendent plus la voix de la Vérité et se laissent détourner de la fidélité à l'Église et au Saint Père.
Est-ce que je fais confiance à l'opinion publique, à n'importe quelle presse, quelle radio, ou au représentant du Christ?
Ai-je le courage d'affirmer mes convictions?
Aujourd'hui, je récite le Credo.
« Je veux écouter l'Église: elle doit toujours me trouver ferme dans la Foi et docile à ses enseignements ».
« Avec la plus grande fermeté, nous croyons au Message de l'éternelle Vérité. Nous inclinant avec courage et lucide docilité et nous mettant vite à l'ouvrage pour Le suivre sans hésiter ». (Père Kentenich).
Réciter la prière pour la Glorification du Père Joseph Kentenich
Nous prions tous ceux qui ont bénéficié de l'aide du Père Kentenich de consigner par écrit comment leur prière fut exaucée et d'en adresser le témoignage à:
Secrétariat Père Kentenich
Berg Schoenstatt 7
56779 Vallendar (Allemagne)
Sœurs de Marie de Schoenstatt
Foyer de Schoenstatt
Thun Saint Martin
F- 59141 Iwuy (France)
Téléchargez le texte de la Neuvaine au P. Kentenich (pdf) en cliquant ici
Cette Neuvaine a été publiée sur Images Saintes le 30 avril 2010. Mise à jour le 21 juin 2018
Le Serviteur de Dieu Joachim de Flore
Le Serviteur de Dieu Joachim de Flore
1130-1202
Joachim de Fiore est né à Celico (Cv) vers 1130. Dès son enfance, il manifesta un esprit de prière et aimait se retirer dans des lieux déserts et dans les grottes des falaises de la région de Sila. Quand il commença ses études, il se rendit en Terre Sainte où il écrivit son amour pour les Saintes Écritures. En 1177 il fut été élu abbé et su conjuguer la charge de son abbatiat avec l'étude de la Parole de Dieu. En 1182 il se rendit Casamari puis à Veroli, où il obtint du Pape l’approbation pour son prestigieux commentaire de l'Apocalypse. En 1189, il se retire à Sila, où il fonde la congrégation Florense. Le pape Célestin III en approuva la Règle le 25 avril 1196, puis dans la région de la Calabre, ensuite il multiplie les fondations. Homme de sainte vie, doté de l'esprit de prophétie, il sut conjuguer son caractère fort par obéissance à l'Église à laquelle il soumit tous ses désirs et tous ses écrits. Il mourut le 30 mars 1202, après avoir affronté les rigueurs de l'hiver de la région de Sila. À sa mort, il fut inhumé à Canale près de Pietrafitta. Son corps a été transféré à l'abbaye de San Giovanni de Fiore vers 1226 ou il se trouve actuellement.
Prière
Dieu éternel et tout-Puissant, nous t’en supplions, daigne glorifier ton Serviteur Joachim de Fiore, Abbé Florense, qui méditait sur les Ecritures et su parler de Toi-même en aimant Ta présence Trinitaire dans l'histoire des hommes. Humblement, nous t’en supplions, accordons-nous par son intercession, de contempler déjà sur cette terre ton mystère afin de jouir dans le ciel de la béatitude qu'il a annoncé prophétiquement. Nous Te le demandons pour Christ, Seigneur. Amen.
(Avec Approbation Ecclésiastique)
Pour toute informations, communiquer les grâces reçues, et obtenir du matériel sur le Serviteur de Dieu, contacter :
Vice Postulazione “Servo di Dio Gioacchino da Fiore"
Palazzo Arcivescovile - Piazza Parrasio, 16 - 87100 Cosenza
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La Servante de Dieu Dora del Hoyo
La Servante de Dieu Dora del Hoyo
Numéraire auxiliaire de l'Opus Dei
1914-2004
Dora del Hoyo Alonso naquit à Boca de Huérgano (León, Espagne) le 11 janvier 1914. Dès son enfance, ses parents, chrétiens exemplaires, l'ont éduquée pour qu'elle soit une bonne fille de Dieu.
Elle a demandé l'admission dans l'Opus Dei à Bilbao, le 147 mars 1946. dès le premier moment, elle a su répondre avec fidélité à l'appel divin. La dévotion eucharistique – la Sainte Messe était le centre et la racine de sa vie intérieure –, un amour tendre envers la Très Sainte Vierge et Saint Joseph et le recours confiant à son ange gardien étaient les traits caractéristiques de sa vie intérieure. Le 27 décembre 1946, sur l'invitation de Saint José Maria, elle s'est installée à Rome, où elle a vécut jusqu'à la fin de sa vie.
Elle a su découvrir la valeur sanctifiante et apostolique cachée derrière toute activité, si ordinaire soit-elle, en alliant l'esprit de service et la compétence professionnelle. De Rome, elle a participé à la formation de femmes venant du monde entier, contribuant ainsi au travail apostolique de l'Opus Dei dans tous les milieux de la société. Rappelée à Dieu le 140 janvier 2004, elle repose dans la crypte de l'église prélatrice de Sainte Marie de la Paix, près de Saint José Maria et du Bienheureux Alvaro del Portillo, 75, viale Bruno Buozzi, à Rome. Sa cause de béatification a été ouverte en 2012.
Prière pour demander sa glorification
(Pour la dévotion privée)
Seigneur, Toi qui as appelé Dora à réaliser le même travail que celui de la Bienheureuse Vierge Marie au foyer de Nazareth, aide-moi à Te trouver dans mes activités quotidiennes et à créer autour de moi une ambiance de vie de famille chaleureuse comme elle a su le faire, par son travail joyeux et sacrifié, selon les enseignements de Saint José Maria. Glorifie Ta servante Dora et accorde-moi par son intercession la faveur que je Te demande... Amen.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.
Conformément aux Décrets du Pape Urbain VIII, nous déclarons ne prétendre en rien le jugement de l'autorité ecclésiastique, et n'en destiner en aucune façon cette prière au culte publique.
Nous serions reconnaissants à toutes personnes ayant obtenu des grâces par son intercession d'en faire part à la Prélature de l'Opus Dei, Bureau pour les Causes des Saints, 7, rue Dufrénoy, 75116 Paris. (Mail : osc@opusdei.fr)
Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici
Le Vénérable Isidore Zorzano
Le Vénérable Isidore Zorzano
1902-1943
Isidore Zorzano naquit à Buenos Aires, en Argentine, le 13 septembre 1902. Trois ans après, sa famille revint en Espagne et s’installa à Logroño. Au lycée, il fut l’ami de Josémaria Escriva. Adolescent, il intensifia sa pratique religieuse et chercha l’aide de quelques prêtres pour le conseiller sur sa vie chrétienne. Très investi dans les œuvres de miséricorde, il était toujours disposé à aider les gens. Ingénieur industriel en 1927, il travailla dans le chantier naval de Cadiz. Plus tard, il fut embauché dans la Compagnie des Chemins de fer Andalous, à Malaga où il était aussi professeur à l’École industrielle. C’est à cette période de sa vie qu’Isidoro commença à sentir une profonde inquiétude spirituelle.
En 1930, Josémaria Escriva, ordonné prêtre en 1925, lui exposa le message de l’Opus Dei : chercher la sainteté et faire de l’apostolat à travers son travail professionnel et avec l’accomplissement des devoirs ordinaires. Ce panorama répondant à ses aspirations, Isidore décida de faire partie de l’Opus Dei. Pour cultiver sa vie de prière, il se levait de bonne heure pour assister à la Messe et communier. Il prêtait main forte à des œuvres d’assistance sociale. Son sens de la justice, son esprit de service et sa proximité étaient appréciés de ceux qui étaient sous sa direction. Durant la Guerre Civile espagnole, il secourut de nombreuses personnes en les ravitaillant, en leur procurant son aide spirituelle.
Il réussit à ce que les membres de l’Opus Dei, dispersés par le conflit, soient toujours en contact avec saint Josémaria et unis entre eux. Dans ces circonstances-là, son amour de l’Eucharistie était manifeste. En dépit des restrictions, il fournissait à saint Josémaria et à d’autres prêtres, le pain et le vin pour qu’ils arrivent à dire leur Messe dans la clandestinité. Il gardait les hosties pour porter la communion aux réfugiés et facilitait à ses connaissances l’assistance à la célébration eucharistique. Pour porter secours à tous ces gens, il se servait de son passe-droit argentin, condition d’étranger, très précairement étayée par un extrait de naissance à Buenos Aires. Il aurait pu être arrêté et exécuté à tout moment.
À la fin de la guerre, Isidore travailla dans la Compagnie Nationale des Chemins de fer de l’Ouest. Saint Josémaria lui confia la gestion des œuvres d’apostolat de l’Opus Dei. Il s’y attacha avec une grande disponibilité, beaucoup d’humilité et sans perdre la paix devant les difficultés financières. Isidore qui méditait profondément la vie du Christ, avait un attachement filial envers la Sainte Vierge et montrait combien il aimait Dieu en servant les autres et en prenant soin des petites choses. Au début de l’année 1943 il fut atteint d’une lymphogranulomatose maligne, dont il endura les souffrances avec force d’âme et en s’abandonnant à la volonté de Dieu. Il décéda, en odeur de sainteté, le 15 juillet, à quarante ans. Enterré au cimetière de La Almudena, à Madrid, sa dépouille fut transférée en 2009 à la paroisse San Alberto Magno, à Madrid, où il repose désormais.
La Cause de Béatification d'Isidore Zorzano a été ouverte à Madrid entre 1948 et 1961. elle a été déposée, au terme de sa phase diocésaine, auprès de la Curie Romaine le 25 mars 2006 ou elle est en cours d'instruction. Le 21 décembre 2016, le Pape François a signé le décret sur l'héroïcité de ses vertus par lequel le serviteur de Dieu Isidore Zorzano est déclaré vénérable.
Prière pour demander la glorification du Vénérable Isidore Zorzano
(Pour la dévotion privée)
Dieu tout puissant, qui as comblé ton serviteur Isidoro d'abondant trésors de grâce dans l'exercice de ses devoirs professionnels au milieu du monde, fais que je sache moi aussi sanctifier mon travail ordinaire et apporter la lumière du Christ à mes amis et à mes collègues. Daigne glorifier ton serviteur Isidoro et accorde-moi, par son intercession, la faveur que je te demande (...). Amen.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père
Conformément aux décrets du pape Urbain VIII, nous déclarons ne prétendre anticiper en rien le jugement de l'autorité ecclésiastique, et ne destiner en aucune façon cette prière au culte public.
Les personnes qui obtiendraient des grâces par l'intercession du Vénérable Isidore Zorzano
sont invitées à le signaler auprès de l'Opus Dei,
sur leur site internet :
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Les Serviteurs de Dieu Alberto Michelotti et Carlo Grisolia
Les Serviteurs de Dieu Alberto Michelotti et Carlo Grisolia
Alberto Michelotti et Carlo Grisolia sont deux garçons de Gênes qui ont vécu l'un et l'autre, une histoire d'amitié, ouverte et alimentée par l'objectif commun d'apporter à tous le don de l'idéal évangélique d'un monde uni, choisissant la voie de « devenir saints ensemble ». En 1980, Chiara Lubich disait aux jeunes du Mouvement des Focolari : « Je vous exhorte à devenir saints, de grands saints, bien vite. Je suis sûre de vous donner ainsi le bonheur en pleines mains ». Alberto et Carlo, deux jeunes italiens, décédés brusquement la même année, à peine quarante jours séparant le départ de l’un de celui de l’autre, ont accueilli pleinement cette invitation.
Alberto Michelotti
(1958-1980)
Alberto était un garçon intelligent et très talentueux, responsable d'un groupe de jeunes du Mouvement des Focolari à Gênes. Il aimait se mettre à la dernière place pour servir. Les lettres qu'il a laissées, disent sa grande capacité dans l'art d'aimer tous ceux qu'il rencontrait, et révèlent son secret : « Lentement ma vie est en train de changer : il y a « quelqu'un » qui entre de plus en plus dans ma journée, C'est Jésus. Certains jour, je cours à travers la ville, dans une église quand à lieu la dernière messe de la journée : là, je me retrouve avec « Lui » dans l'Eucharistie ; pour y parvenir, je quitte l'université, en sautant d'un bus à l'autre. Soudainement, je pense : « Alberto, il y a un mois, tu n'aurais fait cela pour personne, pas même pour ta petite amie ». Amoureux de la montagnes, il tombe le 18 août 1980 au cours d'une ascension d'un couloir de glace des Alpes Maritimes.
Carlo Grisolia
(1960-1980)
Carlo est né le 29 Décembre 1960. diplômé en agronomie, il vivait dans le même quartier d'Alberto, avec qui il a partagé l'expérience du Mouvement des Focolari. Le lendemain de la mort d'Albert, alors qu'il faisait son service militaire, une tumeur maligne cancéreuse fut diagnostiquée. Avec son caractère extraverti, et son amour pour Dieu, il commença son relais (40 jours) « pour voir Jésus », pendant lequel Carlo dit souvent que « Alberto est là avec lui » pour le soutenir, et « garde Jésus au milieu », comme toujours. Avant de mourir, Carlo avait dit à ses amis rassemblés autour de lui : «Je suis à la fin. Je voulais vous dire de toujours être prêts à donner votre vie les uns pour les autres. J'offre ma vie pour vous tous, mais surtout pour l'humanité souffrante, pour les enfants de mon quartier, de ma paroisse, et pour un monde uni ». Il achève à son tour son plongeon en Dieu le 29 Septembre 1980.
25 ans après leur « départ » pour le ciel, le cardinal Bertone, alors évêque de Gênes, a annoncé qu’un procès en béatification de Carlo et Alberto sera ouvert avec cette particularité : pour la première fois, on voudrait établir si les deux jeunes sont parvenus ensemble à la sainteté en incarnant par leurs vies la phrase de Jésus : « Là où deux ou plus sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20).
Prière
Seigneur Jésus, crucifié et abandonné, qui, dans les mystères de ta vie, de ta mort et de ta résurrection, manifeste ton amour infini pour tous les hommes ; nous t'en prions, fais qu'a l'exemple d'Albert et Charles, nous grandissions dans l'amitié avec toi et entre nous, de manière à ce que croisse en nous la plénitude de la vie chrétienne. Accorde-nous, par leur intercession, les grâces que nous te demandons (...) mais, surtout, d'apporter les fruits de la vie éternelle à tous ceux qui nous sont confié. Amen
+ Tarcisio card. Bertone,
Archevêque de Gênes
Les personnes qui ont obtenus des grâces, par l'intercession des Serviteurs de Dieu et Carlo Alberto, sont priées d'en avertir la postulation pour la cause de Béatification :
Avv. Emilio Artiglieri,
via Goito 24/7 A
16122 GENOVA
Où à:
« Comitato Alberto Michelotti e Carlo Grisolia »,
via Palestro 3/3
16122 GENOVA
Site internet de la Postulation
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Pour approfondir
Documentaire
"Ensemble on peut tout ! Sur les traces de d'Alberto et de Carlo"