La Vénérable Montse Grases
La Vénérable Montse Grases
Jeune laïque de l'Opus Dei
1941-1959
En pleine jeunesse, Montse a perçu l’appel de Dieu à le servir dans la vie ordinaire. Elle a transmis à ses amis et à ses parents la paix de la proximité de Dieu, manifestée de façon exemplaire à l’occasion de la dure maladie qui l’a conduite à la mort. Après le premier cycle de ses études secondaires, elle a suivi les cours de l'École professionnelle féminine du Conseil régional de Barcelone. En 1957, elle a senti dans son âme que le Seigneur l'appelait à suivre dans l'Opus Dei un chemin de sanctification pour vivre en plénitude la vie chrétienne dans le monde : après avoir pris les conseils opportuns, elle a demandé l'admission dans l'Œuvre. Sa lutte pour atteindre la sainteté se caractérisait en particulier par son amour de la très Sainte Humanité du Christ, sa piété eucharistique, sa dévotion envers la Sainte Vierge, ainsi que par une profonde humilité et un grand effort pour servir les autres. Elle a su trouver Dieu, en accomplissant par amour ses devoirs d'étude et de travail, ainsi que dans les petites choses de chaque jour. En juin 1958, on lui diagnostiqua un cancer des os à une jambe. Ce sera la cause d'intenses douleurs supportées avec une sérénité et une force d'âme héroïques. Pendant sa maladie, elle continua d'approcher de Dieu bon nombre de ses amies et de ses camarades, grâce à sa joie contagieuse, qu'elle n'a jamais perdue, et à une capacité d'amitié qui naissait d'un zèle véritable pour les âmes. Elle est décédée le Jeudi Saint, 26 mars 1959. Par un décret daté du 27 avril 2016, Montse Grases a été déclarée vénérable par le Pape François.
Prière pour demander la glorification de Montse Grases
Pour la dévotion privée
Seigneur, toi qui as concédé à ta servante Montserrat la grâce d'un don serein et joyeux à ta divine volonté, vécu avec une simplicité admirable au milieu du monde, fais que je sache t'offrir avec amour toute mon activité quotidienne et la transformer en un service chrétien des autres. Daigne glorifier ta servante et accorde-moi par son intercession la faveur que je te demande....Amen.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père
Si vous avez reçu des grâces par l'intercession de la Servante de Dieu Montse Grases, merci d'en faire parvenir le témoignage à
Prélature de l'Opus Dei
Région de France
7, rue Dufrenoy
75116 Paris
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Les Enfants Martyrs des Lucs sur Boulogne
Le Massacre des Lucs sur Boulogne
28 février 1794
En 1793, les Vendéens s'insurgeaient contre le gouvernement révolutionnaire, persécuteur des Prêtres et de la Religion. Pendant près d'un an, ils tinrent tête aux Armées de la Convention qui, pour en finir, organisa les Colonnes Infernales, avec mission de mettre la Vendée à feu et à sang. Le massacre des Lucs, à la date du 28 février 1794, est l'un des épisodes les plus tragiques de cette histoire.
Les Lucs formaient en ce temps-là deux paroisses : le Grand Luc, 2050 habitants, et le Petit Luc, 100 habitants. Les Bleus s'avancèrent sur deux colonnes parties, l'une de Mormaison, l'autre de Legé. « Sur leur passage, tout flambe : villages, étables, barges, paillers. Tout est détruit. On compte des victimes en près de 60 hameaux. Le Curé du Petit Luc, l'Abbé Voyneau, est horriblement massacré dans le chemin de la Malnaie ; les bleus lui arrachent, dit-on, la langue et le cœur qu'ils écrasent sur les pierres du chemin ».
« A l'approche des bandits, de nombreux paroissiens se sont réfugiés dans l'église du Petit Luc, des vieillards, des femmes avec leurs enfants. Ils se préparent à la mort en récitant le Chapelet. Qui dira la ferveur de cette invocation suprême : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.... »
« Les assassins arrivent. Sans un mouvement de pitié, ils déchargent leurs fusils sur la foule agenouillée, ils s'acharnent sur les mourants à coups de baïonnettes... Puis, satisfaits, n'ayant plus rien à tuer, ils s'en vont vers les landes de Launay. Parvenus à quelque distance, ils aperçoivent le clocher du Petit Luc. Ils tirent dessus à coups de canon. Le clocher s'effondre, écrasant de sa masse le monceau des victimes encore pantelantes... » (Abbé Auguste Billaud).
En 1863, on découvrit, sous les décombres de l'église, les ossements de ces martyrs enlacés de leurs scapulaires et de leurs chapelets. Un témoin oculaire, l'Abbé Barbedette, Curé du Grand Luc « en ce temps de persécution la plus atroce » a dressé le long martyrologe de ses fidèles. Il a recueilli 563 noms dont 458 nous ont été conservés. Parmi ces morts, beaucoup d'enfants. La Liste suivante ne comprend que ceux de 7 ans et au-dessous. « Les Lucs, a-t-on dit, avec leurs 110 martyrs en fleurs, sont le Bethléem de la Vendée ».
Liste des enfants martyrs des Lucs
Marie-Modeste AIRIAU, de la Ricoulière, 5 ans et 7mois,
Thomas AIRIAU, de Villeneuve, 10 mois,
Joseph ARCHAMBAUD, de Puyberne, 20 mois,
Agathe ARNAUD de Belleville (tuée au Lucs ) 4 ans et demi,
Etienne BERIAU, de l’Erzandière.15 jours,
Marie-Madeleine BERIAU, de Roblin, 2 ans et 11 mois,
Jeanne BERIAU, du Petit-Luc, 4 ans,
Marie BERNARD, de la Jarrie, 3 ans,
Céleste BOISSELEAU, de la Grézaudière, 6 ans,
Pierre BOISSELEAU, de la Gaconnière, 6ans et demi,
François BOSSIS, du bourg du Grand-Luc, 7 mois,
Joseph BOSSIS, son frère, 23 mois,
Louis BOSSIS, autre frère, 5 ans,
Pierre BOUET, de la Surie, 27 mois,
Louis BOURON, de Bourgneuf, 3 mois,
Madeleine BOURON, sa cousine, de Bourgneuf, 3 ans,
Marie CHARUAU, de la Guyonnière, 2 ans,
Marie-Madeleine CHARUAU, sa sœur, 4ans et 3 mois,
Jean CHARRIER, de la Devinière, 3 ans,
Marie DAVIAUD, de l’Erzandière, 1 mois,
Pierre DAVIAUD, son frère, 5 ans et 8 mois,
Jeanne DAVIAUD, au Petit-Luc, 2 ans et 11 mois,
Pierre DAVIAUD, son frère, 4 ans et 10 mois,
Louis EPIARD, du Chef-du-Pont, 5 ans et 10 mois,
Jean-François ERCEAU, de la Sorinière, 27 mois,
Pierre FETIVEAU, de la Gaconnière, 27 mois,
N…FETIVEAU, son frère, 3 mois,
Jeanne FEVRE, du Chef-du-Pont, 5 ans et demi,
Suzanne FORGEAU, de la Sorinière, 20 mois,
Rose-Aimée FORT, du Champ-Dolent, 31 mois,
Pierre-René FORT, son frère, 5 ans et 9 mois,
Marie-Anne FOURNIER, bourg du Grand-Luc, 30 mois,
Jacques FOURNIER, son frère, 5 ans et 5 mois,
Marie GARREAU, de la Cornetière, 7 ans,
Marie-Anne GAUTRET, de la Guénière,7 ans,
Pierre GEAI, des Temples ; 25 mois,
Jean GIRARD, du Chef-du-Pont, 1 an,
Marie-Jeanne GIRARD, sa sœur, 4 ans et 2 mois,
Pierre GIRARD, leur frère, 6 ans et 4 mois,
Pierre GOUIN, des Temples, 1 an,
Louis GRALEPOIS, de la Grézaudière, 13 mois,
Jeanne GRALEPOIS, de la Bretonnière, 5 ans,
Pierre GRATON, du Puy, 3 ans et 4 mois,
Jeanne GRIS, de la Cernetière, 5 mois,
Pierre GRIS, son frère, 5 ans,
Lubin GUILLET, du Bourg du Grand-Luc, 6 ans,
Marie GUITET, de l’Erzandière, 4 ans et demi,
Marie HERMOUET, du bourg du Grand-Luc, 5 mois,
Louis HIOU, de Bourgneuf, 2 ans et 11 mois,
Marie-Anne JOLI, de la Bromière, 27 mois,
Marie MALARD, du Marchais, 4 ans,
Jean MALIDIN, de la Primaudière, 18 mois,
Marie MALIDIN, sa sœur, 3 ans et 11 mois,
Jeanne MALIDIN, de la Bruère, 3 ans,
Rose MALIDIN, sa sœur, 6 ans et 2 mois,
Joseph MANDIN, du bourg du Grand-Luc, 23 mois,
Louis MANDIN, son frère, 5 ans et 9 mois,
Véronique MARTIN, de la Moricière, 1 an,
Marie-Françoise MARTIN, du Petit-Luc, 2 ans,
Louise MARTIN, sa sœur, 5 ans et 4 mois,
Rosalie MARTIN, de la Guénière, 2 ans et 10 mois,
Louise MARTIN, sa sœur, 5 ans et 3 mois,
Rosalie MARTINEAU, de Bourgneuf, 2 ans et 11 mois,
Jean MIGNEN, de la Sorinière, 1 an,
Louise MINAUD, du Brégeon, 15 jours,
Louise-Marie MINAUD, sa sœur, 15 mois,
Jean MINAUD, leur frère, 5 ans et 3 mois,
Pierre MINAUD, autre frère, 6 ans et 11 mois,
Jeanne MINAUD, de la Davière, 15 mois,
André MINAUD, son frère, 4 ans et 2 mois,
Véronique MINAUD, leur sœur, 6 ans et 8 mois,
Pierre MINAUD, leur cousin de la Davière, 4 ans,
Louise MINAUD, de l’Ethelière, 33 mois,
Marie-Anne MINAUD, sa sœur, 6 ans et 11 mois,
Anne MORILLEAU, de la Primaudière, 2 ans
Céleste MORILLEAU, sa sœur, 6 ans et 5 mois,
Jean PERROCHEAU, du Retail, 5 ans et 3 mois,
Pierre POGU, de la Pellerinière, 22 mois,
Jean POGU, son frère, 5 ans,
Rose PREVIT, de Villeneuve, 10 mois,
Marie PREVIT, sa sœur, 6 ans,
Rose REMAUD, de Bourgneuf, 4 ans et 11 mois,
Marie REMAUD, de la Grande-Métairie, 4 ans et demi,
Pierre RENAUD, de la Nouette, 18 mois,
Catherine RENAUD, sa sœur, 3 ans et demi,
Jeanne RENAUD, leur cousine, de la Nouette, 4 ans,
Marie-Anne RENAUD, de la Petite-Brosse, 4 ans,
Pierre RENAUD, son frère, 6 ans et demi,
Marie RICOULEAU, de la Bromière, 22 mois,
Jeanne ROBIN, de la Retardière, 5 ans,
Marie-Anne RORTAIS, de la Guyonnière, 4 ans,
Jeanne ROUSSEAU, de la Gaconnière, 23 mois,
Jean ROUSSEAU, son frère, 3 ans et 11 mois,
Louis ROUSSEAU, autre frère, 7 ans,
Victoire ROUSSEAU, cousine, de la Gaconnière, 11 mois,
Jeanne ROUSSEAU, sœur de Victoire, 4 ans,
Jeanne SAVARIAU, de la Sorinière, 5 ans et 10 mois,
Pierre SIMONEAU, de la Moricière, 6 mois,
Jean SIMONEAU, son frère, 4 ans et 10 mois,
Jacques SIMONEAU, de la Bugelière, 18 mois,
Joseph, SIMONEAU, cousine, de la Bugelière, 8 mois,
Henri SORET, du Petit-Luc, 2 ans,
Jacques SORIN, de la Bromière, 5 mois,
Jean SORIN, son frère, 3 ans et 3 mois,
Madeleine TENET, du Chef-du-Pont, 7 ans,
Louis VRIGNAUD, de la Ricoulière, 23 mois,
Marie-Jeanne VRIGNAUD, de la Cornetière, 3 ans,
Jean-Baptiste VRIGNAUD, son frère, 4 ans et 5 mois.
En 1947, Son Eminence, Monseigneur Cazaux, Evêque de Luçon, commença le procès de Béatification de ces petits enfants et Monsieur l'Abbé Prouteau, Curé des Lucs, actif promoteur de la Cause, en porta les pièces à Rome. Les grandes personnes ne pourront, hélas ! Prétendre aux honneurs de la glorification officielle par l'Eglise, faute de document précis nous révélant leurs attitude en face de la mort. Pour les petits enfants, évidemment la question de l'acceptation du Martyre ne se pose pas. Il suffira de prouver qu'ils furent immolés en haine de la religion : démonstration relativement facile, semble-t-il, car les persécuteurs ont pris soin d'avouer eux-mêmes leur haine antireligieuse. Aussi se sont-ils vantés d'avoir pu « décalotter à peu de frais, toute une nichée de calottins qui brandissaient leur insignes du fanatisme ». (C'est-à-dire, évidemment, leurs chapelets et leurs Sacrés Sœurs). En juin 1960, le Bienheureux Pape Jean XXIII appelait sur le Séminaire des Herbiers « l'intercession des jeunes martyrs ». Prions-les nous aussi et demandons à Dieu le succès de leur cause, unique en son espèce dans les annales de la Sainteté.
Prière pour demander leur Béatification
Seigneur Jésus, qui avez couronné de l’auréole des martyrs les petits enfants de Bethléem immolés à votre place par Hérode, daignez nous accorder la Glorification des petits enfants des Lucs, victimes de l’impiété révolutionnaire. N’est-ce pas en haine de votre nom qu’ils furent eux aussi massacrés, nouveaux Saints Innocents de cette paroisse justement surnommée le Béthléem de la Vendée ? Nous Vous supplions donc, ô Divin Ami des enfants, d'exaucer les prières que nous adressons à ces petits anges, afin que, bientôt, la Sainte Eglise puisse les donner pour modèles aux petits enfants de chez nous. Nous Vous demandons encore, ô Jésus, que l'exemple de leur mort nous apprenne l'amour de Votre Sacré Cœur et la vraie dévotion au Rosaire et que leur céleste protection nous aide à montrer dans toutes les actes de notre vie une fidélité chrétienne digne de nos pères. Amen.
Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous !
Notre-Dame du Petit-Luc, Reine des Martyrs, priez pour nous !
Conformément aux décrets d'Urbain VIII, nous déclarons qu'en donnant aux Victimes des Lucs, le titre de Martyrs, nous n'avons voulu prévenir, aucunement, le jugement officiel de l'Eglise.
Nihil Obstat
Luçon, le 22 décembre 1961
+ Ch. Massé, V.G.
Imprimatur
Luçon, le 22 décembre 1961
+ A.M. Cazaux, Evêque de Luçon.
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La Servante de Dieu Nellie Organ
La Servante de Dieu Nellie Organ
La Petite Violette du Saint Sacrement
1903-1908
Née en Irlande, le 24 août 1903, la petite Nellie fut amenée malade au Couvent du Bon Pasteur de Corkle 11 mai 1907. Les religieuses furent d'abord frappées par l'intelligence déjà très développée de l'enfant et de ses extraordinaires dispositions pour les choses de Dieu. Un mystérieux instinct de grâce l'attirait tout spécialement vers la Divine Eucharistie et la Sainte Passion de Jésus. Elle demandait souvent à la Sœur infirmière de la porter près du Saint Sacrement, surtout les jours d'exposition, et de s'approcher d'elle après ses communions. A l'église, elle se tenait comme un ange, les mains jointes et les yeux fixés sur l'Hostie.
Le Divin Maître entendit le désir de cette âme angélique et ne sût résister à ses ardents appels. Monseigneur l'Evêque de Cork lui donna le Sacrement de Confirmation, et le 6 décembre 1907, premier vendredi du mois, à l'âge de quatre ans et trois mois, Nellie, portée dans les bras de son infirmière, reçut dans la Chapelle du Couvent, avec une ferveur tout a fait singulière, le Dieu de sa Première Communion. Une clarté de joie céleste illumina son visage ravagé par la souffrance et tous les témoins de cette scène en furent dans le ravissement.
Fortifiée souvent par visite sacramentelle du « Dieu Saint », elle communia trente deux fois en moins de deux mois. La petite enfant supporta, avec une patience héroïque et sans plainte, les plus terribles souffrances, immobile dans son petit lit, et pressant toujours son crucifix contre son cœur. Chaque fois qu'elle recevait le Pain des Anges, sa figure se transfigurait, et elle demeurait en action de grâces pendant plusieurs heures. Avec une maturité bien au dessus de son âge, elle exhortait ceux qui souffraient autour d'elle à se souvenir de la Passion du Sauveur, disant qu'Il avait bien d'avantage souffert pour nous.
Des grâces de guérisons et de consolations furent sollicitées et obtenues par ses innocentes et victorieuses prières. Le 2 février 1908, après une agonie, pendant laquelle l'enfant semblait, là l'extrémité de son lit, une vision que fixaient ses yeux grands ouverts, la petite Nellie rendit son âme à Dieu, et comme elle l'avait souvent répété, « prit son vol vers le Paradis ».
Pendant l'année qui suivit, les élèves eurent la pensée de faire une Neuvaine à leur petite Nellie, pour lui demander d'obtenir un « miracle » : celui d'inspirer le Souverain Pontife d'accorder le bienfait de la Communion aux toute petits enfant du monde entier. Quelques mois plus tard, Sa Sainteté Pie X publiait le Décret « Quam Singulari », prescrivant la Communion à tous les enfants qui jouissent de l'usage de la raison. Informé de tout ce qui s'était passé, par une adresse de remerciement, composée par les élèves du Bon Pasteur de Cork, le Saint Père a daigné, dans une lettre-autographe, leur envoyer la Bénédiction Apostolique, le 21 novembre 1910, écrivant de son auguste main que « Nellie encore enfant, a été appelée au Paradis ».
On rapporte des guérisons soudaines, des grâces extraordinaires accordées par l'intercession de la Petite Nellie, au point que sa réputation de Sainteté se répand partout comme le parfum de la « Petite Violette du Saint Sacrement », et que l'on envisage d'introduire sa cause de béatification auprès du Saint Siège.
Bénédiction de Sa Sainteté Pie X
« Que Dieu remplisse de toute bénédiction le cher Prêtre Marie-Eugène Prévost et tous ceux qui, à son exemple, recommandent la fréquente Communion aux petits garçons et aux petites filles, leur proposant pour monde la Petite Nellie ».
Le 4 juin 1912,
Pie X, Pape.
Prière pour demander la glorification de la Petite Nellie
Seigneur Jésus qui avez dit : « Laissez venir à Moi les petits enfants », nous Vous rendons grâce de ce que Vous avez daigné prévenir de Votre Douceur, l'âme de la Petite Nellie, en lui inspirant une grande dévotion à Votre Sainte Passion et un véhément désir de Vous recevoir dans la Divine Eucharistie, en Vous donnant Vous-même en communion dès sa plus tendre enfance et en la favorisant d'une dévotion toute filiale envers Votre Mère Immaculée. Puissent, ô Divin Ami des enfants, tous Vos desseins d'Amour et de Miséricorde sur Votre petite Servante s'accomplir pour Votre plus grande Gloire et pour l'édification des petites enfants du monde entier. Ainsi soit-il.
Imprimatur
Albertus Lepidi, O.P., S.A. Magister
Imprimatur
Joseph Ceppetelli. Patr. Const. Vicesgerens.
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Le Serviteur de Dieu Guy de Fontgalland
Guy de Fontgalland
1913-1925
Cet enfant prédestiné mourut dans sa 12e année à Paris, le 22 janvier 1925. Il eût trois grandes dévotions : la dévotion au Petit Jésus, à la Sainte Vierge et au Pape. Le matin de sa première communion, à sept ans, le Petit Jésus lui dit : « Tu ne seras jamais Prêtre comme tu le désires ; tu seras Mon ange ; Je viendrais bientôt ». Deux ans plus tard, Notre Dame de Lourdes l'avertit qu'Elle viendrait le chercher un samedi, pour l'emmener au Ciel tout droit. Guy mourut un samedi, et aussitôt après sa mort, accorda de grandes grâces.
Les trois dévotions de Guy
Le Petit Jésus
« Jésus et moi nous nous aimons tellement ! »
« Je voudrais faire aimer le Petit Jésus dans le monde entier ».
« Quand Il est dans mon cœur, Il me parle ; je l'écoute et je le savoure ».
« A l'élévation je le fixe et lui demande des grâces ; c'est mon moment ! »
« Je ne veux être remarqué par personne ; je ne veux être regardé que par le Petit Jésus ! »
« Maman... Je l'aime le Petit Jésus, dis-le lui pour moi ; ça me fatigue de parler ».
« O Jésus, je t'aime... maman ! » (Sa dernière parole)
La Sainte Vierge
« Ma Maman du Ciel est plus bonne que toutes les mamans réunies ».
« La Sainte Vierge m'aime tant qu'elle va venir me prendre pour me mener au Ciel tout droit... Elle me l'a promis à Lourdes ».
« Que j'ai appris de choses en récitant lentement l'Avé Maria ! »
« Que serait-il arrivé si la Sainte Vierge n'avait pas dit oui le jour de l'Annonciation ? »
« Le plus joli mot qu'on puisse dire à Dieu, c'est oui ».
Le Saint Père
« Demandez de communier très tôt. Dites que vous avez envie du Petit Jésus... Et puis le Pape l'a dit : « Il faut, il faut... »
« Oh ! Le Saint Père, je l'aime... Peu m'importe son nom, c'est le Pape, je l'aime ! »
« Je construirai un avion. Je l'offrirai au Pape pour qu'il puisse se promener autour du Vatican ».
« Quand j'irai le voir, je lui dirai : Saint Pape, je vous aime bien ».
Prière à Jésus, ami des enfants, pour obtenir des grâces par l'intercession de Guy de Fontgalland
O Jésus qui jadis, en Galilée, avez donné comme modèle à Vos disciple un tout petit enfant, faites-nous aimer l'Eucharistie, la Sainte Vierge, et le Pape, comme les aimaient le petit Guy... Et puisqu'il Vous plaît de toujours confondre la force par la faiblesse, glorifiez-Vous en glorifiant cet enfant, ami de « son Petit Jésus, de sa Maman du Ciel et du Saint Père ». Nous Vous supplions donc, ô Jésus, d'exaucer toutes les prières adressées à Guy, afin que la Sainte Eglise, refaisant Votre geste Divin de Galilée puisse un jour nous donner comme modèle ce tout petit communiant de sept ans. Ainsi soit-il.
Imprimatur
Lugduni die 1 octobris 1928,
A. Rouche, V.G.
Quiconque reçoit des grâces, est prié de le signaler auprès de l'Association
"Les Amis du petit Guy de Fontgalland."
3 passage de la fontaine
94800 Villejuif (France)
E-mail amisdeguy-defontgalland@neuf.fr
Biographie plus détaillée de Guy de Fontgalland,
cliquer sur le lien suivant:
http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/lirarticle-83937-881069.html
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Neuvaine à Sainte Agnès
Sainte Agnès de Rome
Vierge et Martyre
+ 290-303
Fête le 21 janvier
Sa naissance et ses premières vertus
Sainte Agnès naquit à Rome de parents distingua aux yeux du monde, parce qu'ils étaient nobles et riches; mais plus illustres encore devant Dieu, parce qu'ils étaient chrétiens. Au baptême, ils donnèrent à leur enfant le nom d'Agnès. Et, dit Saint Ambroise, « son nom seul est une louange ». En grec, il signifie « chaste » et, en latin, il veut dire « brebis », Sainte Agnès, en effet, a toujours été une petite brebis chaste, qui a préféré souffrir un cruel Martyre et mourir plutôt que de perdre sa virginité. Dès le berceau elle conçut, sous la douce inspiration de sa mère, un brûlant amour pour Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dès lors aussi elle l'appelait son Bien-Aimé, son Divin Epoux, et la méditation de ses souffrances faisait son aliment le plus ordinaire. Aussi devint-elle bientôt un modèle d'obéissance à ses parents, un ange de pureté, un chérubin d'amour divin, une petite fiancée noblement fière et jalouse de conserver son cœur uniquement à son Fiancé. A l'exemple du Divin Enfant, elle croissait en sagesse et en grâce, et la beauté de son âme, se reflétant au dehors, donnait à ses traits extérieurs une harmonie ravissante qui excitait l'admiration. La religion et la piété étaient si aimables et si gracieux en elle, qu'elle commença dès lors à attirer beaucoup de personnes à la vertu. Elle en convertit même plusieurs de son sexe à la Foi catholique. Vérifiant ainsi elle-même ce que la Sainte Ecriture à dit de la Très Sainte Vierge Marie: « D'autres vierges viendront à sa suite se donner au Roi » (Psaume 44).
Elle refuse la main de Procope pour se conserver à son Divin Epoux
Cependant le démon fut jaloux de Notre Seigneur Jésus-Christ. II aurait voulu, lui, posséder l'âme d'Agnès si fidèle à son Sauveur. Comme un lion rugissant, rôdant autour d'elle pour la dévorer, il résolut de lui ravir son innocence et sa Foi, lorsque Sainte Agnès approcha de sa treizième année, il voulut, comme pour bien d'autres jeunes personnes, se servir de la beauté de son corps, pour lui faire perdre celle de son âme. Dans ce but il alluma un violent amour pour Agnès dans le cœur de Procope, fils du gouverneur de Rome. Ce jeune seigneur, voyant qu'Agnès était noble, intelligente et belle, crut qu'il ne se mésallierait pas en la prenant pour épouse, et il mit tout en œuvre pour obtenir sa main virginale. D'abord il la demanda à ses parents, qui, connaissant les goûts de leur angélique enfant, ne se hâtèrent pas de répondre. Ensuite, il chargea plusieurs personnes de faire connaître sa passion à Agnès, qui, inspirée d'en Haut, sut confondre leur sagesse toute humaine bien que captieuse. Enfin, il fit en sorte de rencontrer lui-même Agnès pour lui ouvrir son cœur, lui découvrir son amour et lui faire personnellement sa demande. Après lui avoir dit tout ce que sa passion lui mit à la bouche et lui avoir supplié de ne pas refuser son alliance, il lui offrit les riches présents qu'il avait apportés pour achever de la convaincre. Mais Agnès, fiancée à Jésus lui répondit avec une fermeté toute chrétienne :
« Retire-toi, tison d'enfer, aiguillon de péché, pierre de scandale et appât de mort ! Ne pense pas que je sois jamais infidèle à mon Divin Epoux, à qui je me suis tellement unie, que mon âme ne vit que de son amour. Ne flatte pas non plus ta pensée qu'il y ait quelque mérite en toi qui te puisse justement faire prétendre à être son, rival; car il possède six qualités qui le rendent incomparable et uniquement digne d'amour; il est noble, il est beau, il est sage, il est riche, il est bon, il est puissant. Si tu veux avoir son extraction, il reconnaît un Dieu pour son Père, qui l'a produit sans mère, et la Mère qui l'a mis au monde n'a pas moins été Vierge pour avoir eu ce Fils. Il est si beau, que sa splendeur surpasse la clarté du soleil et de tous les astres, et que les deux mêmes sont ravis dans l'admiration de sa beauté, et disent, dans leur langage, qu'ils ne sont que ténèbres à son égard. Il est si sage et m'a tellement captivée de son amour, que je ne puis penser à d'autre qu'à lui. Et maintenant, que je parle de son excellence, je sens un si grand plaisir que, quoique je t'aie en horreur, je suis bien aise de te voir pour te le pouvoir dire. Il est si riche qu'il m'a donné un trésor qui vaut mieux que tout l'empire romain, et que personne ne le voit qui ne soit comblé de richesses. Que te dirai-je de sa bonté qui n'a point de mesure ! Pour la faire paraître avec plus d'éclat, il m'a marquée de son Sang. Il m'a donné sa foi et sa parole qu'il ne m'abandonne jamais. Il m'a prise pour son épouse, il m'a donné de belles robes et des joyaux d'un prix inestimable. Il est si puissant qu'il ne peut-être vaincu par toutes les forces du ciel et de la terre. Les malades sont guéris par le parfum céleste qui s'échappe de sa personne, et les morts reviennent en vie par l'éclat de sa voix. C'est pourquoi je suis toute à lui. Je l'aime plus que mon âme et que ma vie même, et je serais très heureuse de pouvoir mourir pour lui. Quand je l'aime, je suis chaste ; quand je m'approche de lui, je suis pure, et quand je l'embrasse, je suie vierge. Cela étant ainsi, vois si je puis l'abandonner dans l'espoir de quelques récompenses ou par la crainte de quelques peines ».
Ainsi devraient parler toutes celles qui, se sachant appelées par une vocation toute divine à un état plus parfait, sont cependant encore exposées aux dangers et aux illusions du monde.
Elle est condamnée au lieu infâme, mais elle met sa confiance en Dieu : ses cheveux croissent par miracle
En entendant la réponse d'Agnès, Procope crut qu'elle était éprise d'amour pour quelque autre grand seigneur, et que, étant enivrée de cette passion, elle parlait en frénétique, appelant celui qu'elle aimait son Dieu, son âme et sa vie. Et il devint si jaloux qu'il en tomba malade au lit. Le gouverneur de Rome, son père, fit venir Agnès pour lui persuader d'épouser son fils, l'assurant qu'il était le meilleur parti qu'elle pût souhaiter. Mais Agnès fût inébranlable. Elle lui dit même que pour tous les biens du monde elle ne changerait point l'Epoux qu'elle avait déjà pris. Alors il voulut savoir quel pouvait être celui qu'elle aimait tant, et quelqu'un lui dit : « Seigneur, cette fille est chrétienne ! Elle a été, dès le berceau nourrie en l'art magique, auquel s'appliquent fort les chrétiens, ainsi qu'on le voit par ce qu'ils font tous les jours. Soyez. assuré que cet Epoux dont elle parle, n'est autre que le Dieu des chrétiens ». Cette nouvelle Causa beaucoup de joie au gouverneur, car il y entrevit de suite un moyen de se venger d'Agnès. Le refus d'épouser Procope ne pouvait pas être fini ; car Agnès était noble ; mais elle était chrétienne, et ce nom pouvait servir à Symphrone pour la faire souffrir.
Il la fit donc comparaître de nouveau devant son tribunal, où il voulut d'abord la gagner par de belles et de douces paroles. Et, comme il vit que les promesses ne pouvaient pas détacher le cœur d'Agnès de son Divin Epoux, il prit le ton de la menace et lui dit: « Marie-toi, ô Agnès, ou, si tu veux être vierge, sacrifie à la déesse Vesta et sers-la toute ta vie comme le font toute les autres filles romaines, sinon je te châtierai comme tu le mérites et te ferai conduire en un lieu où tu souffriras toutes sortes d'indignités, sans pouvoir te retirer des mains de ceux qui te tiendront une fois ». La sainte fille lui répondit: « Ne vous échauffez pas d'avantage, ô gouverneur; car il n'y a rien au monde capable de me faire quitter l'Epoux que j'ai choisi. Je refuse le mariage de votre fils, et je ne me laisserai pas abuser jusqu'au point d'adorer des statues insensibles, qui n'ont ni oreilles, ni langue, ni vie. Vous me menacez de me faire traîner en un lieu infâme, pour y exposer ma pureté; c'est ce que je ne crains pas; parce que j'ai avec moi l'un des innombrables serviteurs de mon Epoux, un ange par qui je suis gardée et qui prendra merveilleusement ma défense. Et mon Seigneur Jésus, que vous ne connaissez pas, m'environne de toutes parts, comme un mur, que l'on ne saurait forcer ».
Cette réponse mit l'inique juge en une telle fureur qu'il ordonna qu'Agnès fût dépouillée de tous ses vêtements et traînée toute nue jusqu'au lieu infâme, auquel il l'aurait destinée. Il voulut de plus qu'une trompette allât devant elle, criant que c'était Agnès, la sorcière, la chrétienne, que le gouverneur avait condamnée aux maisons d'infâmie pour avoir blasphémé contre les dieux, afin que ceux qui en voudraient abuser puissent y aller librement. C'était ainsi que les païens vengeaient leurs dieux, faisant voir par là que ces dieux étaient impurs et malhonnêtes. Or, les filles et les femmes chrétiennes estimaient ce supplice plus horrible que les autres tourments et la mort même; car elles aimaient mieux, dans leur estime de la sainte vertu, être exposées aux griffes des lions qu'à des regards et à des mains impudiques. Dieu, cependant, souffrait cette impiété pour faire triompher les âmes pures, qui ne sont jamais abandonnées dans les tentations, si elles prient, et pour faire éclater sa Miséricorde sur elle. Des bourreaux donc se jetèrent sur Agnès et la dépouillèrent de ses vêtements; mais en un instant, ses cheveux grandirent par miracle, en si grande quantité qu'elle en eut assez pour cacher tous ses membres. De sorte que son corps ne pût être vu, ni servir de spectacle aux yeux sensuels de ses bourreaux. Lorsqu'elle fut contrainte d'entrer dans le lieu infâme, elle y trouva un ange pour la défendre et une robe plus blanche que la neige pour la couvrir, et même le lieu fut éclairé d'une brillante lumière. De quoi la sainte fille étant toute consolée et transportée de l'amour de son chaste Epoux, elle se mit en prière pour rendre grâce à celui qui avait fait tant de prodiges pour la sauver.
Un Ange la défend dans le lieu infâme et la venge de Procope
Défendue par un ange et par une clarté céleste, la chasteté d'Agnès ne fut point souillée, elle conserva intact et intègre son corps, son esprit et son cœur. De jeunes hommes lascifs entrèrent, il est vrai, dans la chambre où elle était enfermée; mais, tout étonnés de ce qu'ils voyaient, ils en sortaient chastes et convertis. Cependant Procope, plus impur et plus audacieux que les autres, voulut accomplir son abominable dessein. Il entra dans la chambre, et, sans voir ce qu'il y avait d'admirable, il voulut attaquer Agnès et lui faire violence. Mais Agnès fit une prompte et fervente prière, et l'Ange qui la gardait, frappant Procope au cœur, le renversa raide mort. Le bruit s'en répandit aussitôt dans toute la ville, et Symphrone au désespoir accourut au lieu où gisait le corps de son fils. Le voyant sans vie, il adressa la parole à Agnès avec rage et fureur. Il l'appela sorcière et enchanteresse, furie sortie des enfers, monstre né pour la désolation de ses jours, lui demandant avec imprécations pourquoi elle lui avait ravi son fils, comme si celui qui fait un tel outrage ne méritait pas la mort.
Agnès reçut ces injures avec douceur et répondit avec calme et réserve: « Je n'ai point ôté la vie à votre fils ; son effronterie et sa témérité ont seules causé sa mort. Ceux qui sont entrés ici avant lui en sont sortis librement, parce que, voyant cette chambre pleine de clarté, ils ont rendu au grand Roi du Ciel, l'honneur qui lui est dû. Ils ont su que, quand j'ai été dépouillée, il m'a revêtue; que, quand j'ai été seule et abandonnée, il m'a préservée de mes persécuteurs, et qu'il a conservé ma virginité, que je lui ai consacrée dès le berceau. Mais votre fils, transporté de fureur, sans avoir de respect pour mon Dieu, a voulu me souiller. C'est pourquoi l'Ange qui me garde la fait mourir misérablement ». Le démon le cède donc aux fidèles serviteurs de Dieu, puisqu'il a été vaincu par une jeune fille de treize ans, abandonnée de la terre et soutenue seulement par son courage et par la grâce; puisque, au milieu d'un abîme de corruption, la virginité a trouvé un asile sûr, et que ce lieu infâme est devenu un paradis de chastes plaisirs, un séjour angélique, un temple du vrai Dieu. Oui ! une église bâtie dans ce lieu perpétue encore le souvenir de l'illustre victoire remportée par une jeune vierge chrétienne.
Elle ressuscite Procope
Alors, le gouverneur lui dit d'une voix plus modérée: « Je te prie donc de rendre la vie à mon fils, afin que chacun connaisse que tu ne la lui as pas ôtée par des charmes et des magies ». La sainte lui répondit: « Sans doute que votre aveuglement vous rend indigne de cette faveur; mais, afin que la gloire de mon Epoux en soit mieux reconnue, et que toute la ville de Rome sache le bonheur de ceux qui le servent avec fidélité, sortez de cette chambre, vous et votre suite, tandis que je ferai ma prière pouf obtenir de lui ce que vous demandez ». Symphrone étant sorti, Agnès se jeta à terre, et, les joues baignées de larmes, elle pria son Bien-Aimé de rendre la vie à Procope. Pendant qu'elle priait, un Ange descendit du Ciel et ressuscita le jeune homme, qui, sortant aussitôt de la maison, se mit à crier: « Il n'est point d'autre Dieu au ciel, ni sur la terre, en la mer, ni dans les abîmes, que le Dieu adoré par les chrétiens. Lui seul doit être adoré. Les idoles ne sont que des esprits trompeurs, qui nous abusent pour nous traîner en enfer ». Mais à ses discours les pontifes idolâtres s'écrièrent: « Que la chrétienne meure! » Et le gouverneur qui avait vu de si grandes merveilles et qui tenait maintenant Agnès en haute estime, eût bien voulu la sauver. Cependant, à la manière des juges timides et lâches, qui, connaissant la vérité, n'osent pas la défendre, il céda à la fureur populaire et à la peur. Il se retira, en simulant la pitié, et chargea son lieutenant Aspase d'expédier cette cause.
Le feu l'épargne mais le bourreau l'immole
Aspase fit comparaître Agnès, puis, ayant fait allumer un grand feu, il la fit jeter dedans. Mais Dieu ne permit pas que celle qui n'avait jamais été brûlée par le feu de la concupiscence fut consumée par le feu matériel. Les flammes se divisèrent, laissant Agnès saine et sauve, et, tournant leur fureur contre les idoles, elles en réduisirent plusieurs en cendres. Pour Agnès, toute pénétrée de reconnaissance et de joie, elle se tourna vers son Divin Epoux et lui dit: « Mon Dieu! je loue et glorifie votre Saint nom de ce que, par la vertu de Jésus-Christ votre Fils unique, j'ai vaincu la violence des tyrans et passé par le chemin de l'impureté sans être souillée. Pour comble de merveilles, je vois que votre Ange adoucit l'ardeur de ce feu, et que les bourreaux, qui me tourmentent, éprouvent eux-mêmes la violence de cet élément. Béni soit votre saint nom, ô Seigneur, puisque je vois déjà ce que je désirais, je jouis de ce que j'espérais, je tiens entre mes bras ce que j'aimais. Mon cœur, ma langue, mes entrailles, mon âme vous louent vous glorifient. Je vais à vous, ô vrai Dieu éternel, qui régnez avec votre Fils unique Jésus Christ dans les siècles des siècles ».
A peine eût-elle achevé sa prière que le feu s'éteignit au point de ne pas même laisser de vestiges. Néanmoins, Aspase, pour apaiser le tumulte populaire, lui fit donner un coup d'épée dans la gorge (Que l'infidélité et le péché rendent cruel!) Il sortit de cette plaie une telle abondance de sang que le corps de la vierge en fut tout inondé. Quand le bourreau leva l'épée pour la frapper, il trembla et changea de couleur, comme s'il eût été lui-même condamné à mort, tandis qu'Agnès attendit le coup avec calme et résignation. Elle dit même au bourreau: « Que fais-tu ? Qu'attends-tu ? qui te retient ? Fais mourir ce corps qui peut être vu des yeux des hommes, dont je ne veux pas être regardée, et que mon âme aille rejoindre mon Dieu! Que ce Seigneur, qui m'a élue pour son épouse et auquel je veux plaire, me veuille, par sa bonté, recevoir entre ses bras! » C'est ainsi que, le 21 janvier 305, au sein des plus grandes tribulations, elle remporta la double couronne du martyre et de la virginité. « Avant de recevoir le coup, dit Saint Ambroise, elle s'enferme de ses vêtements. Elle est morte et sa pudeur veille encore. Elle est tombée à genoux, et sa main voile son visage ». Son âme environnée de lumière s'élança comme une colombe à travers les airs, et un groupe d'anges l'accompagna dans ce sentier lumineux. O Vierge bienheureuse, noble habitante des Cieux, Priez pour nous !
Sa sépulture et le martyre de Sainte Emérentienne
Les chrétiens déposèrent le chaste corps d'Agnès dans une terre de l'un de ses parents, au-delà de la porte de Numa, aujourd'hui sainte Agnès extra muros (Hors des Murs), non avec des pleurs et des sanglots, mais avec une grande allégresse et une grande dévotion. Les gentils en furent indignés. Ils se jetèrent sur les chrétiens, qu'ils maltraitèrent, entre autres une sœur de lait et compagne d'Agnès, Sainte Emérentienne, jeune vierge, qui, n'étant encore que catéchumène, fut martyrisée et baptisée ainsi dans son sang. Son corps fut placé auprès de celui d'Agnès, et l'église célèbre sa fête le 23 janvier, qui fut aussi le jour de son martyre. Pour permettre aux chrétiens d'aller honorer le sépulcre d'Agnès et de l'invoquer plus efficacement, Dieu épouvanta les infidèles par des tremblements de terre, par des éclairs, et par des tonnerres, qui, tombant sur eux, en firent mourir plusieurs et mirent les autres en fuite; en sorte que les fidèles demeurèrent maîtres de la place. Quant aux parents de la sainte, ils ne cessèrent, ni nuit ni jour, de faire leur dévotion en ce lieu. C'était une consolation pour eux.
Elle apparaît à ses parents et à Sainte Constance
Huit jours après le martyre d'Agnès, ses parents en prières sur son tombeau virent une grande multitude de vierges parées de robes de drap d'or recouvertes de pierres précieuses couronnées de guirlandes, de perles et de beaux diamants. Au milieu d'elles s'avançait Sainte Agnès triomphante et glorieuse, avec un agneau plus blanc que la neige sur son bras. La Sainte s'arrêta et pria ses compagnes de s'arrêter aussi ; puis, se tournant vers ses parents, elle leur dit : « Mes chers parents, ne me pleurez plus comme morte, réjouissez-vous plutôt avec moi de ce que j'ai acquis dans le Ciel la couronne de gloire en une si sainte compagnie, et ce que je possède celui, que vivant sur la terre j'aimais de tout mon cœur et de toute mon âme ». Ensuite elle se tut et passa outre avec le choeur de vierge dont elle était accompagnée. Cette révélation fut si célèbre que toute la ville en fut informée. L'Eglise en fait mémoire par une fête particulière, qui se célèbre le 28 janvier, et que l'on appelle Sainte Agnès Secundo.
Quelques années plus tard, Constance, fille de l'empereur Constantin, couverte de plaies des pieds jusqu'à la tête, ayant entendu parler de cette vision par ceux même qui l'avaient vue, voulut prier elle aussi au Sépulcre de la Sainte pour y être guérie. Et là, bien qu'elle ne fût pas encore Chrétienne, elle la pria avec beaucoup de confiance et de ferveur de lui obtenir sa guérison. Elle venait à peine de commencer à prier lorsqu'elle fut surprise par un doux sommeil. Pendant ce repos, la Bienheureuse Agnès lui apparut et lui dit : « Constance ! N'oubliez pas votre nom, embrassez immédiatement la Foi de Jésus-Christ par qui toute vos plaies seront dès ce moment parfaitement guéries. Vous ne sentirez plus la mauvaise odeur de votre corps, la douleur de vos plaies de nous tourmentera plus, et vous serez délivrée de la crainte d'autres nouvelles maladies. Souvenez-vous de ce que vous étiez et de ce que vous êtes maintenant: reconnaissez Notre Seigneur Jésus-Christ et remerciez-le de ses bienfaits ». Constance, à ces paroles, s'éveilla et se trouva parfaitement guérie. En reconnaissance de ce bienfait, elle fit faire un superbe sépulcre pour les ornemente de la Sainte, et bâtir une magnifique église, pour lui rendre les honneurs dues à ses mérites, et oh le peuple accourt toujours depuis en grand nombre. Même elle voulut suivre l'exemple de Sainte Agnès et demeurer toujours vierge. De concert avec plusieurs autres jeunes filles, elle fit profession de l'angélique vertu et reçoit aujourd'hui au Ciel la récompense de son sacrifice.
Bénédiction de deux agneaux le jour de la fête de Sainte Agnès, manières de la représenter
A l'église, où furent déposées les reliques de sainte Agnès, et qui fut bâtie par Constance, s'appelle aujourd'hui Sainte Agnès extra muros et elle est un titre de Cardinal. Chaque année il s'y fait une gracieuse et touchante cérémonie. A la fête de sainte Agnès, l'abbé de Saint Pierre-aux-Liens y bénit deux agneaux blancs à la grand'messe, après laquelle on les porte au Pape, qui leur donne aussi sa bénédiction. Ils sont ensuite portés dans un monastère de religieuses qui les élèvent avec soin. La laine de ces petits agneaux sert à tisser les Palliums, que le Pape envoie, comme signe de puissance et de juridiction, à tous les archevêques du monde catholique. Ainsi cet ornement de laine blanche que, à certaines grandes fêtes, ces prélats doivent porter sur leurs épaules à l'instar du Bon Pasteur qui porte sa brebis, et que le Pape prend sur l'autel même de Saint Pierre, va porter jusqu'aux extrémités du monde, dans une union symbolique, le sentiment de la puissance suprême de Pierre et celui de la douceur virginale d'Agnès.
On représente Sainte Agnès de différentes manières: 1° debout avec un diadème sur la tête et un livre à la main. A ses pieds sont un glaive et la flamme d'un bûcher qui indiquent les deux genres de tourmente qu'elle eut à souffrir. Vêtements riches ; 2° debout tenant une couronne; 3° A genoux et tenant un petit agneau sur un livre; 4° A genoux et près d'elle un agneau; 5° tenant une branche de lys; 6° défendue par un Ange dans le lieu publia, où elle a été exposée. L'ange frappe un jeune homme de mort; 7° recouverte de sa chevelure comme d'un manteau ; 8° brûlée vive; 9° enfin, à Notre-Dame de lourdes de Montréal, on voit une magnifique statue de la Sainte de trois pieds de hauteur. Sainte Agnès y est debout. Elle porte une robe de drap d'or recouverte d'un manteau empourpré de sang. Sur son bras gauche, dont la main est cachée dans les replis de son manteau, elle porte un petit agneau plus blanc que la neige, et, dans la main droite, la palme de son martyre. Ses longs cheveux ondulés, flottant sur ses épaules, rappellent le miracle dont nous avons parlé, et la tête élevée et radieuse de la Sainte ainsi que ses regard, perdus dans les cieux expriment un bonheur ineffable. Sur sa tête, une couronne de lys et de roses rappellent à la fois sa pureté virginale et son martyre. Enfin, on invoque Sainte Agnès contre les périls de la mer. Et son nom, étant au canon de la Sainte Messe, elle y est tous les jours invoquée par le Prêtre au nom de toute l'église.
Sainte Agnès, priez pour nous.
Neuvaine préparatoire à la Fête de Sainte Agnès
Premier jour
Vocation de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès était noble, riche et belle. Le fils du gouverneur lui demandait sa main. Elle aurait pu devenir l'une des plus grandes dames, de la ville de Rome. Maie elle méprisa tous ces avantages terrestres. Elle se sentait appelée à une vie plus parfaite. Une voix intérieure lui disait dans l'âme que le baptême est le plus grand titre de noblesse, que la grâce sanctifiante est le plus riche trésor et que Notre Seigneur Jésus-Christ chérit surtout les âmes virginales. Elle eût le courage de suivre cette inspiration, et se donna à son Dieu par le vœu de chasteté qu'elle fit au berceau. Elle dit à Procope : « Retire-toi, appât de mort, parce que je suis engagée à un autre amant ».
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, priez pour nous.
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Vierge des vierges, priez pour nous.
Mère du Christ, priez pour nous.
Mère de la divine grâce, priez pour nous.
Mère très pure, priez pour nous.
Mère très chaste, priez pour nous.
Mère toujours vierge, priez pour nous.
Mère sans tache, priez pour nous.
Mère aimable, priez pour nous.
Mère admirable, priez pour nous.
Mère du bon conseil, priez pour nous.
Mère du Créateur, priez pour nous.
Mère du Sauveur, priez pour nous.
Vierge très prudente, priez pour nous.
Vierge vénérable, priez pour nous.
Vierge digne de louange, priez pour nous.
Vierge puissante, priez pour nous.
Vierge clémente, priez pour nous.
Vierge fidèle, priez pour nous.
Miroir de justice, priez pour nous.
Trône de la sagesse, priez pour nous.
Cause de notre joie, priez pour nous.
Vase spirituel, priez pour nous.
Vase d'honneur, priez pour nous.
Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
Rose mystique, priez pour nous.
Tour de David, priez pour nous.
Tour d'ivoire, priez pour nous.
Maison d'or, priez pour nous.
Arche d'alliance, priez pour nous.
Porte du ciel, priez pour nous.
Étoile du matin, priez pour nous.
Salut des infirmes, priez pour nous.
Refuge des pécheurs, priez pour nous.
Consolatrice des affligés, priez pour nous.
Secours des Chrétiens, priez pour nous.
Reine des Anges, priez pour nous.
Reine des Patriarches, priez pour nous.
Reine des Prophètes, priez pour nous.
Reine des Apôtres, priez pour nous.
Reine des Martyrs, priez pour nous.
Reine des Confesseurs, priez pour nous.
Reine des Vierges, priez pour nous.
Reine de tous les Saints, priez pour nous.
Reine conçue sans le péché originel, priez pour nous.
Reine élevée au ciel, priez pour nous.
Reine du Très saint Rosaire, priez pour nous.
Reine de la Paix, priez pour nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
V/. Vous êtes devenue Mère, ô Vierge Sainte, vous êtes demeurée sans tâche,
R/. Mère de Dieu, intercédez pour nous.
Prions : O Dieu, qui en rendant féconde la Virginité de la Bienheureuse Marie, avez assuré au genre humain le salut éternel, faites-nous éprouver, s'il vous plaît, combien est puissante auprès de vous l'intercession de celle par laquelle nous avons reçu l'auteur de la vie, notre Seigneur Jésus Christ votre Fils. Ainsi soit-il.
Réciter ensuite 3 je Vous salue Marie, 3 fois l'invocation : « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Et 3 fois l'invocation : « Sainte Agnès, priez pour nous ».
Deuxième jour
Fidélité de sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès, s'étant fiancée à Notre Seigneur Jésus-Christ, eût beaucoup à combattre pour lui demeurer fidèle. Procope, ses amis, son père firent des instances pour détacher son cœur de son Divin Epoux. On lui fit promesses et menaces. Mais, se rappelant son vœu et le bonheur qu'elle en éprouvait, elle répondit: « Jésus a entouré ma main droite et mon cou de pierres précieuses, il a mis à mes oreilles des boucles d'un prix inestimable ». Lui seul possédera ma main, son joug seul reposera sur mes épaules, et mes oreilles n'aimeront que sa voix.
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Troisième jour
Constance de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès, s'étant fiancée à Notre Seigneur Jésus-Christ, eût beaucoup à souffrir pour lui conserver son corps, son esprit et son cœur. Elle fut citée devant les tribunaux, menacée, dépouillée, traînée en un lieu infâme, jetée dans le feu, égorgée et tuée. Mais, se rappelant son vœu, elle dit : « Il a posé un signe sur ma figure, afin que je n'aie jamais d'autre amant que Lui ». Jamais mon visage ne servira à m'attirer d'autres regards. Je n'aimerai que lui.
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Quatrième jour
Pureté de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès avait fait vœu de chasteté, dès son berceau. Elle avait promis à son Divin Epoux de n'avoir jamais de pensée et désir que pour lui et de ne faire jamais que des actions capables de lui paire. Et voilà, que malgré sa modestie, des bourreaux lui enlèvent ses vêtements. Dieu, qui voit sa honte et sa peine, fait en un instant croître ses longs cheveux et lui envoie son Ange pour la garder, et sa lumière pour l'éclairer. Et elle s'écrie dans sa reconnaissance : « Le Seigneur m'a revêtue d'un manteau brodé d'or, il m'a parée de joyaux magnifiques ». Toujours je m'environnerai de son amour et n'aimerai que lui.
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Cinquième jour
Piété de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès, étant chrétienne et fiancée au Divin époux des âmes pures, se voit en proie à la persécution la plus brutale,et abandonnée de la terre. Un juge inique veut lui faire abandonner son Dieu, lui faire adorer les fausses divinités, mais elle pense à son Ange et s'écrie: « J'adore le Christ dont la Mère est Vierge. Car, lorsque je l'aime, je suis chaste ; lorsque je le touche, je suis pure ; lorsque je l'embrasse, je suis vierge. Il m'a donné du miel et du lait et son Sang a décoré mes joues. Rien au monde ne saurait me faire quitter l'Epoux, que j'ai choisi ». Je ne savourai jamais que miel de ses délices, le lait de ses consolations.
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Sixième jour
Charité de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès défendue par un Ange, voit à ses pieds le cadavre de Procope. Elle prie baignée de larmes et il est ressuscité. Elle voit ses parents éplorés sur son tombeau ; elle descend du Ciel et les console en disant : « Ne me pleurez pas, mais réjouissez-vous plutôt, j'ai acquis une couronne de gloire, je possède Celui que j'aimais de tout mon cœur ». Constance l'invoque dans ses souffrances et elle est guérie. Agnès a gardé sa Foi a son Jésus seul, à Lui seul elle s'est donnée entièrement.
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Septième jour
Courage de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès, âgée de treize ans, abandonnée de la terre, mais plaçant toute sa confiance en son Divin Epoux, refuse la main d'un prince, résiste au gouverneur, confond Aspase et défie le bourreau. Jésus était sa force, son ange l'aidait, et elle, dans le transport de son allégresse, elle disait : « Quand j'ai été dépouillée, il m'a revêtue ; quand j'ai été seule et abandonnée, il m'a conservée ».
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Huitième jour
Prédication de sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès, fiancée à Notre Seigneur Jésus Christ, lui amène encore Emérentienne et d'autres épouses virginales. Elle apprend à Procope qu'il est noble, qu'il est beau, qu'il est sage, qu'il est riche, qu'a est bon, qu'il est puissant Et elle dit à Constance. « N'oubliez pas votre vœu, embrassez constamment la Foi de Jésus-Christ, par qui tontes vos plaies seront à l'instant parfaitement guéries, à qui je suis fiancé et que les Anges servent, et dont la lune et le soleil admirent la beauté.
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Neuvième jour
Gloire de Sainte Agnès
La Bienheureuse Agnès, fiancée à Notre Seigneur Jésus-Christ, persécutée par les bourreaux, mais défendue de leurs mains impures, et gardée par les Anges, monte au Ciel escortée d'esprits glorieux. Elle revient avec un choeur de Vierges richement parées et dit: « Mon seigneur Jésus-Christ m'a gagée de son anneau, et comme une épouse il m'a couronnée. réjouissez-vous avec moi; car je vois ce que j'ai désiré: je tiens ce que j'ai espéré; je suis unie dans les Cieux à celui que sur la terre j'ai tant aimé ».
Et aujourd'hui heureuse avec son Divin Epoux, elle chante à Jésus l'Hymne des vierges que nous dirons avec elle:
O Jésus, couronne des Vierges, conçu par cette mère qui seule enfanta sans cesser d'être vierge, écoutez avec bonté nos soupirs. Vous qui marchez parmi les lys, environné des choeurs des Vierges, époux éclatant de gloire, et qui récompensez vos épouses, Les vierges vous suivent partout où vous allez; elles vous accompagnent en chantant vos louanges et en faisant entendre de mélodieux accords. Nous vous supplions humblement de donner à nos sens la vertu d'ignorer toujours ce qui peut blesser et corrompre la sainte pureté.
Puissance, honneur, louange, gloire à Dieu le Père, et au Fils, et au Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Parée de votre gloire et de votre beauté.
Apprêtez-vous à combattre, à vaincre et a régner.
Priez pour nous, sainte Agnès,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Oraison
Dieu tout puissant et éternel, qui vous servez, de la faiblesse des petits pour confondre la force des grands: soyez-nous propice et permettez que, célébrant la fête de la bienheureuse Agnès, votre vierge et votre martyre, nous sentions sa protection auprès de vous. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Et à Marie, Reine des vierges, nous dirons avec sainte Agnès les Litanies de la Sainte Vierge
Biographie et Neuvaine extraites de "Petite vie de Sainte Agnès, Vierge et Martyre", Abbé Moreau, Imprimerie de l'Institution des Sourds Muets, Montréal, 1886
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Neuvaine à la Bienheureuse Imelda Lambertini
Vie de la Bienheureuse Imelda Lambertini
Vierge de l'ordre de Saint-Dominique
Par le Vénérable Père Marie-Jean-Joseph Lataste
Lu et approuvé
le 14 octobre 1865,
Frère Auguste Martin O.P., Maître en Théologie Sacrée des Frères Précheurs.
Frère J.M. Monsabré O.P.
Imprimatur
Frère E.C. Minjard O.P.
Provincial de la Province de France.
Dédicace
C'est à vous que je dédie plus particulièrement ce petit livre, chers petits enfants, qui vous préparez à la première communion, vous que le Sauveur Jésus aimait tant! vous qu'il a tant honorés en la personne d'une de vos compagnes, la petite Imelda; vous enfin qu'il va honorer bientôt d'une grâce presque semblable, en se donnant à vous! Toute communion n'est-elle donc pas un miracle?.. Je n'ose vous souhaiter la mort de notre petite sainte, si belle et si heureuse qu'elle soit! Que diraient vos mères !.. Du moins, je vous souhaite sa vie. Vivez de telle sorte que le bon Sauveur puisse nous dire de vous ce qu'il disait à ses disciples au temps de son passage sur la terre. « Si vous ne devenez semblables à ces petits enfants, vous n'aurez point d'entrée au royaume des cieux ». C'est à vous que je dédie ce petit livre, mais c'est aussi à vos mères, à vos grandes sœurs, à tous vos parents enfin, à toutes les familles chrétiennes. Dieu veuille à cette lecture, retremper leurs âmes dans les souvenirs de leur première communion, elles exciter à vous accompagner bientôt à la sainte table, et y recevoir enfin du Dieu de l'Eucharistie le baiser de la réconciliation et de l'amour.
« Achevée en peu de jours, sa vie a rempli beaucoup d'années parce qu'elle a beaucoup aimé ».
Il n'est peut-être pas de vie plus angélique ni de mort plus sainte à la fois et plus merveilleuse que celle de la Bienheureuse Imelda, de l'ordre de Saint Dominique. Sa jeunesse, sa douce piété, sa pureté surtout et son amour pour l'Époux des Vierges auraient dû, semble-t-il, en faire la patronne obligée de toutes les congrégations de jeunes filles. Il en est ainsi, dit-on, en Italie et en Espagne; là on la propose pour modèle à toutes les jeunes personnes, particulièrement à l'époque de la première communion; mais dans notre patrie elle n'est pas connue; en dehors de l'ordre des Frères Prêcheurs, où elle est spécialement honorée (1) et où elle a toujours compté de fidèles dévots, il n'est peut-être pas en France un seul cœur qui se tourne quelquefois vers elle et recoure à son aimable intercession. Puissent les quelques lignes qui vont suivre la faire connaître et aimer d'un grand nombre d'âmes! Puissent-elles surtout les porter à l'imiter! Puisse enfin notre Bienheureuse obtenir à tous ceux qui les liront, comme à celui qui les a écrites, un peu de ce sublime amour qui consuma sa vie sitôt écoulée et si bien remplie!
I
Notre angélique docteur, saint Thomas, un des interprètes les plus éclairés des choses divines, nous enseigne dans ses écrits, que la perfection de la vie chrétienne est toute dans la charité, et il semble que Dieu ait voulu confirmer cette vérité dans les merveilles opérées par lui en la bienheureuse Imelda: une enfant de douze ans à peine, qui, par une charité tout exceptionnelle, est devenue une sainte et a mérité d'être mise sur nos autels! D'une pureté tout angélique, elle a beaucoup aimé, comme Madeleine(2)! Elle a beaucoup aimé! Voilà toute sa vie; voilà comment en peu de jours elle a vécu de longues années.
Issue de la noble famille des Lambertini de Bologne, Imelda donna dès sa jeunesse des signes d'une piété rare et d'une maturité précoce. Il est de ces enfants merveilleux qu'on croirait des Anges prêtés un instant à la terre pour l'édifier et la réjouir; ils inspirent à ceux qui les approchent un respect involontaire; ils attirent à eux tous les cœurs; mais leur vie est courte, et leur fin prématurée n'étonne pas. Chacun répète en versant des larmes et des fleurs sur leur tombe: « Cette âme était trop pure pour la terre, elle n'était pas faite pour nous! »
Telle fut notre Bienheureuse. Elle était encore tout enfant, et déjà Ton remarquait en elle quelque chose de surnaturel, une délicatesse extrême, une pudeur instinctive et gracieuse, qui jetaient dans l'admiration tous ceux qui avaient le bonheur de la voir de près. Venait-elle à pleurer, au lieu des contes dont on amuse d'ordinaire les enfants, on n'avait qu'à s'entretenir devant elle de choses pieuses, qu'à prononcer les Noms bénis de Jésus et de Marie pour ramener le sourire sur ses lèvres et sécher à l'instant tous ses pleurs. A peine sortie de l'enfance, elle s'était construit de ses propres mains un petit oratoire où, fuyant les jeux ordinaires de son âge, elle récitait gravement les psaumes de David et d'autres dévotes prières. Toutes les séductions du monde, toutes les splendeurs de la maison de son père n'inspirèrent que du dédain à notre jeune vierge; et, dès qu'elle eut commencé à les connaître, dès l'âge de dix ans, elle résolut de s'en séparer au plus vite et d'embrasser pour l'amour de Jésus la pauvreté, l'obéissance et la chasteté dans une maison religieuse où elle pût être toute à lui.
Elle obtint de ses pieux parents d'être placée au couvent de Sainte Marie Madeleine, à Valdipietra, près Bologne, et d'y revêtir, selon la coutume du temps, l'habit de notre saint Ordre, en attendant le jour où, plus capable de mesurer la portée de ses engagements, elle pourrait enfin être admise à prononcer solennellement des vœux qu'elle avait déjà prononcés irrévocablement dans son cœur.
La plus jeune et la plus inexpérimentée de toutes, elle fut bientôt pour toutes un sujet d'édification autant que d'étonnement. Il n'était pas de point si difficile dans la règle qu'elle n'accomplît avec une scrupuleuse exactitude, pas de si rudes combats à livrer à sa volonté et à ses affections personnelles qu'elle n'en sortît toujours victorieuse, pas de pénitence si austère qu'elle ne voulût l'infliger à son petit corps. S'il faut en croire la tradition, (elle si pure pourtant !) elle pratiqua la mortification corporelle à l'égal de ces femmes longtemps criminelles, célèbres depuis par leurs pénitences expiatoires. Eh! pourquoi donc? Parce que, dit un vieil auteur, quand on porte au cœur un ardent amour, il faut qu'il éclate et se fasse jour en quelque manière. Comme la jeune Agnès, elle eût été bien heureuse de donner sa vie pour l'amour de Dieu; ne le pouvant pas, du moins elle a voulu châtier son corps pour se consoler dans les souffrances de n'être pas, elle aussi, martyre de Jésus-Christ.
En peu de temps elle devint un type si accompli des vertus religieuses, que ses sœurs, les plus anciennes elles-mêmes, n'hésitèrent pas à la prendre pour leur modèle. Toutes l'aimaient de cet amour irrésistible qu'engendre dans les âmes pures une véritable vertu. Elle se faisait remarquer surtout par son assiduité à l'oraison, son amour filial pour la Reine des anges et sa dévotion extraordinaire envers la très-sainte Eucharistie. Elle n'avait pas de plus grand bonheur que de passer des heures entières auprès de l'adorable Sacrement de nos autels; elle y goûtait en son cœur la vérité de ces paroles du Prophète : Que vos tabernacles sont aimables, Seigneur, Dieu des vertus!.. Qu'ils sont doux vos autels, mon Seigneur et mon Dieu! Comme un seul jour passé dans votre sanctuaire vaut mieux que mille sous les tentes des pécheurs!.. Chaque jour, pendant le saint sacrifice, elle demeurait absorbée dans la méditation de ce mystère ineffable; son amour alors se trahissait par des larmes, et la violence de ses désirs arrachait à son âme virginale de chastes soupirs qu'elle essayait en vain d'étouffer. Mais c'était surtout au moment de la sainte communion, quand ses compagnes allaient s'asseoir au céleste banquet, intérieurement. Dans ses récréations, indifférente à tout ce qui se passait autour d'elle, une seule question la préoccupait, et elle ne cessait de la poser à ses compagnes, naïve enfant qu'elle était : Oh! je vous en prie, disait elle avec une ingénuité tout angélique, expliquez-moi comment on peut recevoir Jésus dans son cœur et ne pas mourir !..
Cependant les supérieurs, moins attentifs à la piété, à la modestie, à la sagesse précoce de la jeune vierge qu'à sa jeunesse même, ne jugèrent pas devoir l'admettre encore à la sainte Table, car c'était alors l'usage dans ces pays de ne pas faire la première communion avant l'âge de quatorze ans. Imelda dut se résigner et attendre.
Oh! qui pourra bien dire ce qu'elle a souffert! Quel tourment, s'écrie le vieil auteur espagnol que je citais tout à l'heure, quel tourment, quand on aime et quand on aime Dieu, de désirer l'union, et de ne voir jamais son désir assouvi!.. Aimer Dieu! soupirer après lui, aspirer à le recevoir dans son cœur, à l'étreindre des bras de son âme, et Favoir toujours sous les yeux, et ne l'avoir jamais à soi!.. Quel supplice! Et toutefois, heureux, ô mon Dieu, ceux qui ont ainsi votre amour pour bourreau, continue notre pieux auteur (3), et qu'il serait à désirer que tous les mortels, et moi avec eux, fussions torturés en cette manière. Il dit ailleurs: Sainte Thérèse appelle l'amour divin enfer, suivant ces paroles sacrées: L'amour est fort comme la mort, l'amour est dur comme l'enfer, Fortis est ut mors dilectio, dura sicut infernus œmulatio(C. C. VIII, 6.); mais mille fois heureux, Seigneur, celui qui recevrait ainsi de votre main le coup mortel, et se verrait précipité dans ce divin enfer doit il n'espérerait plus, ou pour mieux dire, d'où il ne craindrait plus de sortir jamais!
II
Imelda fut donc réduite à attendre. Mais on ne saurait voir longtemps ses espérances frustrées, quand une fois, ô mon Dieu, on s'est mis d'un cœur sincère à la recherche de votre amour; car il n'y a devant vous acception d'âge ni de personne, et l'amour seul est de quelque poids à vos yeux. C'est ce que vous nous avez déclaré vous-même par la bouche du Sage : Ceux qui m'aiment sont aimés de moi, avez-vous dit; et ceux qui me cherchent dès le matin me trouveront infailliblement. Cette parole divine ne pouvait faillir, et celui qui se plaît parmi les lis ne tarda pas de se rendre aux désirs de la pieuse enfant.
C'était le jour de l'Ascension, 12 mai 1333, notre petite sainte avait alors douze ans, presque l'âge de Marie quand elle reçut en son cœur la visite du Fils de Dieu. Ses compagnes, heureuses et recueillies, allaient, chacune à son tour, prendre leur place à la table des anges. Imelda seule ne s'y rendit pas. Agenouillée devant sa petite stalle, elle pleurait d'envie en songeant à leur bonheur. Jamais prières plus ferventes, ni larmes plus brûlantes et plus pressées n'avaient accompagné des désirs plus impatients. Les yeux levés au ciel, ses deux petites mains croisées sous son scapulaire blanc, et comprimant sa poitrine comme pour modérer la violence des battements de son cœur qui semblait près de se rompre, elle pressait entre ses doigts l'image de Jésus crucifié qui ne la quittait jamais, et lui disait doucement avec l'âme sainte des Cantiques: « Venez, ô le Bien-Aimé de mon âme! Descendez dans ce jardin qui est tout à vous, et cueillez-en les fruits. Ou cessez d'abaisser vers moi vos regards, ou laissez mon âme s'envoler sur vos traces. Entraînez-moi après-vous, que je coure à l'odeur de vos parfums! Vous m'êtes, ô mon Bien-Aimé, comme un bouquet de myrrhe; votre image bénie reposera toujours sur mon sein; mais que ne puis-je faire davantage et moi aussi vous donner asile aujourd'hui, et vous faire fête dans mon cœur! Venez, Seigneur Jésus, venez, car je languis d'amour et me meurs du désir de votre adorable présence!.. »
Mais Jésus ne venait pas; et sachant que tout est possible à une prière opiniâtre, elle ne cessait de l'importuner, pour ainsi dire, de ses cris; son cœur trop plein débordait en ces amoureuses plaintes, C'est ce même auteur pieux qui nous les a transmises; nous les traduirons dans toute leur naïve et aimable simplicité: « Eh quoi! vous plaît-il donc, ô mon Roi, que votre petite servante brûle et se consume toujours ainsi en d'inefficaces désirs? Pardonnez à ma hardiesse, Seigneur; mais je ne vois pas pourquoi, seule, je suis ainsi rejetée de vous? pourquoi, seule, privée de vous presser sur mes lèvres? pourquoi seule enfin, toujours éloignée de votre banquet nuptial! On me dit que je suis une enfant, que je suis trop petite; mais n'avez-vous pas dit à vos Apôtres: « Laissez venir à « moi les petits enfants et ne les empêchez pas d'approcher de moi? » Que je suis trop petite! Mais est-ce bien là une raison? C'est donc en vain que vous vous êtes fait petit vous-même, si leur âge vous est un motif pour vous refuser aux enfants comme moi, même quand ils vous aiment et vous désirent tant! On me dit encore ce que vous répondîtes autrefois à l'un de vos plus aimants serviteurs: « Croîs, et tu me mangeras(4)! Mais, Seigneur, je sais aussi ce que vous répondit la pauvre Cananéenne, que les petits chiens se nourrissent des miettes de pain qui tombent de la table de leur maître. Eh bien! quoique très indigne, n'obtiendrai-je pas comme eux, Seigneur, une miette de votre table somptueuse et royale? Une miette, une seule miette de votre Pain sacré suffirait à votre petite esclave pour rassasier la faim qui la dévore. Accordez-la-moi, Seigneur! Accordez-la-moi, ô le Roi de mon âme, ou bien... vous le voyez, je dépéris, je me meurs! Vous eûtes pitié de la foule qui vous suivait, et elle ne vous avait suivi que trois jours cependant, vous ne voulûtes pas la laisser partir affamée, de peur qu'elle ne tombât en défaillance le long du chemin; vous fîtes un nouveau miracle pour la rassasier; et vous n'auriez pas pitié, Seigneur, de cette pauvre enfant qui est à vous, à vous tout entière et sans réserve; elle qui depuis tant d'années court après vous, soupirant et se mourant du désir de s'asseoir à votre banquet sacré? Vous répandez vos biens à profusion sur toute créature; toutes attendent de vous leur nourriture, et vous la leur donnez à propos; vous ouvrez vos mains, et tous les êtres sont inondés de vos bienfaits: même aux petits des corbeaux vous donnez leur pâture; et moi, vous me laisseriez mourir de faim!.. Non, cela n'est pas possible; cela répugne à votre bonté. Non, vous avez promis d'accorder tout à la foi et à la persévérance, vous ne me refuserez pas aujourd'hui. Ou donnez-moi de ce Pain dont mon âme est affamée, ou bien laissez-moi mourir enfin; car j'ai hâte d'être unie à vous, et si ce n'est dans l'Eucharistie, que ce soit au moins dans la mort! Venez donc, venez donc, ô Jésus! ou donnez-moi les ailes de la colombe, que je m'envole et que j'aille enfin me reposer en vous! »
Ainsi gémissait la jeune vierge. Elle demandait l'une ou l'autre de ces grâces, elle les obtint toutes deux. Comme elle pleurait et priait encore, tout à coup, est-ce un rêve? une hostie miraculeuse se détache du saint ciboire, traverse la grille du chœur, et, voltigeant en l'air, s'arrête au niveau de son front. Les religieuses, émues d'un tel spectacle, n'osent d'abord en croire leurs yeux; mais l'illusion bientôt n'est plus possible: le miracle persévère; une clarté subite se répand dans l'église, accompagnée d'une suave odeur; et comme une main invisible et puissante retient le Pain mystique suspendu devant la jeune enfant. Triomphante et timide à la fois, elle demeure partagée entre la joie de se sentir si près de Celui qu'elle aime et la douleur de ne pouvoir s'unir à Lui. On eût dit un ange en adoration plutôt qu'une simple mortelle. Son confesseur, averti de ce prodige, accourt, et voyant dans ce fait une manifestation non équivoque de la volonté divine, recueille respectueusement la sainte Hostie sur une patène et en communie la trop heureuse enfant...
III
Enfin ses vœux sont accomplis! et, comme si elle n'eût pu dans un corps mortel supporter une telle joie, elle s'affaisse sur elle-même, abîmée dans une contemplation profonde : ainsi la fleur s'incline sous les gouttes de la rosée du ciel, trop frêle pour en soutenir le poids. Les mains toujours croisées sur la poitrine, les yeux doucement fermés, Imelda paraissait livrée à un délicieux sommeil. Comme les heures devaient s'écouler rapides dans cette extase de l'amour! A voir ses lèvres mi-closes, décolorées, mais éclairées d'un sourire tout céleste et comme agitées d'un frémissement léger, on eût cru les entendre murmurer ces paroles du Cantique: « Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à Lui! Il m'a introduite dans ses celliers, il m'a enivrée de son amour... J'ai trouvé Celui que mon cœur aime; je l'ai trouvé, je le tiens, et ne le laisserai pas aller! » Longtemps ses sœurs l'admirèrent en silence. Elles ne se lassaient pas de la regarder, de la voir, de la voir encore, ni de louer Dieu au fond de leur cœur, parce qu'il est bon, et que sa miséricorde s'étend à tous les siècles. Toutefois l'office achevé, la voyant toujours immobile et prosternée, elles ne peuvent se défendre d'une vague inquiétude. On l'appelle; on la prie, on la supplie, on lui commande de se relever; elle, toujours si prompte en obéissance, cette fois n'obéit pas; elle n'a pas entendu...; on la touche, elle n'a pas senti...; on la relève..., elle était morte!....
Morte! Morte à douze ans!.. Morte d'amour, et d'amour pour son Dieu! au jour et à l'heure de sa première communion! O l'heureuse mort! Trop heureuse enfant! ) Avec des sens moins imparfaits et 'moins grossiers que les nôtres, on eût pu voir son âme, comme une légère vapeur, s'élever dans les airs à la suite du Sauveur, en ce jour de son Ascension glorieuse, et les Anges auxquels elle allait être à jamais réunie, accourir sur ses pas et, fêtant sa bienvenue, chanter comme autrefois à l'Assomption de leur Reine: « Quelle est celle-là qui s'élève à travers le désert comme un nuage d'encens? Elle s'avance comme l'aurore à son lever, belle et douce comme l'astre des nuits, radieuse comme le soleil... Quelle est celle-là qui s'élève ainsi du désert, tout environnée de délices, et appuyée sur son Bien-Aimé ?.. — C'est notre petite sœur, disaient les Anges (5). Venez, petite enfant, chère au cœur de Jésus, pure comme la colombe, douce comme le miel, quasi mel data, Imelda, petite sœur, venez! venez recevoir la couronne qui? vous est préparée! »
Comme Marie, elle avait rendu son dernier soupir dans un suprême élan d'amour. La charité, comme la mort, a ses victimes. L'amour est fort comme la mort. Oh! comment pouvons-nous si souvent recevoir Jésus dans nos cœurs et ne pas mourir! En 1566, les Dominicaines quittèrent leur couvent de Valdipietra pour s'établir à Bologne même. C'est dans leur église que reposent aujourd'hui les restes précieux de la bienheureuse Imelda Lambertini. Un des descendants de cette illustre famille, le cardinal Lambertini, depuis pape sous le nom de Benoît XIV, restaura et embellit de ses propres deniers l'église de nos Dominicaines de Bologne, alors qu'il occupait le siège archiépiscopal de cette ville; il y fit élever une chapelle et un autel en l'honneur de notre jeune sainte, sa parente; d'autres membres de sa famille, pour honorer sa mémoire, firent graver en 1591, sur la pierre de son sépulcre, le trait miraculeux qui termina sa vie et que nous venons de raconter.
Petite Sœur Imelda, priez pour nous!
Notes
(1) Sur l'examen des pièces du procès de béatification, le pape Léon XII, après avoir consulté la Sacrée Congrégation des Rites, a approuvé son culte et autorisé l'ordre des Frères-Prêcheurs à réciter son office et à célébrer la sainte messe en C son honneur. Sa fête a été fixée au 46 septembre.
(2) Il semble que Dieu l'ait prédestinée dès le berceau à cette vie toute d'amour. Madeleine fut son premier nom, celui qui lui fut donné au baptême et le seul sous lequel elle fut connue avant son entrée en religion. Dans le cloître on l'a nommée Imelda, sans doute à cause de sa douceur et de son extrême amabilité: Imelda, c'est-à-dire donnée au monde comme du miel, quasi mel data, ? suivant l'étymologie d'un pieux et savant religieux Ç f du Carmel, un de ses plus ardents dévots.
(3) Un de nos Pères espagnols, du couvent de Bénavarre (Aragon), auteur d'un « Abrégé de la Vie très-prodigieuse de la Bienheureuse Imelda de Lambertini, Vierge de l'Ordre de Saint-Dominique ».
(4) Cresce, et manducabis me. (Saint Augustin, Confessions.)
(5) Soror nostra parva. (Cant. C, vin, 8.)
Neuvaine à la Bienheureuse Imelda Lambertini
Vierge de l'Ordre de Saint Dominique
Pour se préparer à recevoir dignement la Sainte Eucharistie
particulièrement au jour de la Première Communion
D'après un vieux manuscrit espagnol, composé par une religieuse espagnole à l'époque de la Béatification de la Bienheureuse Imelda
Tous les jours de la Neuvaine
Après avoir fait le signe de la croix, un acte fervent de contrition, et un acte de charité, on dira l'oraison suivante:
Seigneur, incompréhensible dans vos voies, Dieu éternel, mon très-aimable Père, en qui je crois, en qui j'espère, et que j'aime de tout mon cœur pardessus toutes choses, prosterné en votre divine présence, je vous adore, vous bénis et vous loue, pour votre Être ineffable , pour vos perfections infinies, et parce que vous vous montrez toujours admirable dans vos Saints. Je vous rends honneur, louange et gloire de ce que, parmi vos autres créatures, vous avez daigné choisir votre très fidèle et très chère Épouse, la Bienheureuse Imelda, pour servir de modèle à toutes les âmes amantes de votre Fils Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie. Je vous supplie de m'accorder, par sa puissante intercession et par les mérites du même Jésus-Christ, mon Rédempteur, le pardon de tous mes péchés; et pour fruit de cette sainte neuvaine, le remède à mes maux, l'amendement de ma vie et l'imitation de ses vertus; afin que, mourant comme Elle en votre sainte grâce, je puisse vous aimer et vous bénir éternellement avec Elle dans le ciel. Ainsi soit-il.
On ajoutera à cette oraison commune une oraison propre à chaque jour, ainsi qu'il est marqué plus loin. Après l'oraison propre on récitera trois Pater, trois Ave et trois Gloria, dans le but d'obtenir de Dieu la grâce spéciale qu'on lui demande dans cette neuvaine, et on les récitera de la manière suivante:
Petite Imelda, puisque votre amour attira Jésus en votre âme, obtenez-nous la même flamme; puissions-nous enfin l'aimer sans retour!
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.
Si petite encore, de la charité, vous eûtes vraiment la science, vous qu'une sainte impatience unit à Jésus pour l'éternité!
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.
Enfant, vous l'aimiez comme un séraphin; Il vint, et d'extase ravie en ses bras vous cherchiez la vie: vous eûtes la mort.. mais l'amour sans fin!
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.
Priez pour nous, Bienheureuse Imelda.
Pour que nous devenions dignes des promesses du Christ.
Jésus Christ, Notre Seigneur, qui reçûtes au ciel la Bienheureuse Vierge Imelda blessée du feu d'une ardente charité et nourrie miraculeusement de l'Hostie immaculée, accordez-nous, par son intercession, d'approcher avec la même ferveur de la Table sainte; faites que nous désirions comme elle la dissolution de notre corps; et qu'affranchis des liens de la terre, nous méritions d'être unis à vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
On terminera par les oraisons suivantes qui seront récitées chaque jour.
A Notre Seigneur Jésus Christ
Mon Seigneur Jésus-Christ, qui dans le sacrement de l'Eucharistie êtes vraiment l'Aimant des âmes aimantes, vous qui avez dit que vos délices sont d'être avec les enfants des hommes et qui l'avez bien prouvé dans votre petite Épouse la bienheureuse Imelda, puisque, ne pouvant supporter les retards que les créatures mettaient à son union à vous dans le sacrement de l'autel, vous opérâtes cette merveille inouïe, que, vous donnant miraculeusement à elle, vous l'avez affranchie des liens de la terre et transportée dans vos bras au sein de l'éternelle béatitude où personne plus ne la pourra séparer de votre chaste et ineffable union; nous vous supplions, par les complaisances que vous avez daigné prendre en une si pure créature, de nous donner, au moment de vous recevoir, ces mêmes dispositions et ces mêmes sentiments qui vous la rendirent si chère, afin que nous aussi nous r devenions participants un jour des délices de votre Amour dans la gloire sans fin. Ainsi soit-il.
A la Très Sainte Vierge du Rosaire
Et vous, ô très-aimable Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Souveraine, Notre Dame du Très Saint Rosaire, par la joie que vous reçûtes le jour où votre divin Fils vous présenta dans ses bras l'âme si gracieuse de sa petite amante Imelda, nous vous supplions de nous obtenir de sa divine Majesté les grâces que nous lui demandons par cette neuvaine, et aussi la conversion des pauvres pécheurs, la force nécessaire aux agonisants et le repos des âmes du purgatoire. Ainsi soit-il.
On pourra terminer par un cantique à la bienheureuse Imelda. Ainsi se fera la neuvaine de chaque jour.
Oraisons propre
Premier jour
Pour demander à Dieu une parfaite correspondance à sa grâce et une grande fidélité à ses commandements
O ma Protectrice, bienheureuse Imelda, parfait modèle des servantes de Dieu, épouse très fidèle de l'Agneau sans tâche, mon Seigneur Jésus-Christ, exemplaire nouveau au sein de son Église et gloire de la Famille Dominicaine, je vous vénère et vous aime de tout mon cœur. Attiré par la très suave odeur de votre très éminente sainteté, j'ai recours à vous; à vous qui avez toujours conservé dans votre âme bénie la candeur de l'innocence baptismale, sans la souiller jamais, à vous qui fûtes si parfaite dans l'observance des commandements de Dieu. Je désire ardemment imiter vos exemples, et par là me rendre digne de votre gracieuse intercession auprès du Tout-Puissant. Demandez-lui pour moi une parfaite correspondance à sa grâce, une grande fidélité à ses commandements, et qu'en outre de la faveur toute spéciale que je lui demande par votre entremise, durant cette neuvaine, il m'accorde encore de mourir saintement, afin de le contempler et de jouir de Lui éternellement dans le ciel. Ainsi soit-il.
Deuxième jour
Pour obtenir le don d'une parfaite obéissance
O très obéissante Vierge et ma sœur bien-aimée, Bienheureuse Imelda, digne fille du Dieu de majesté, vous qui, inclinant l'oreille intérieure de votre âme à la douce voix de sa divine inspiration, lui obéîtes si fidèlement, faisant en toutes choses sa Très Sainte Volonté avec la plus parfaite abnégation de la vôtre, l'unissant en tout et partout à celle du Seigneur! par cette admirable conformité vous parvîntes à une si grande perfection que vous eûtes la force de demeurer longtemps privée du Pain des élus, malgré votre ardent désir, pour condescendre au bon plaisir de vos supérieures et au jugement de vos directeurs. Je vous supplie humblement de prier pour moi sa divine Majesté, qu'elle daigne m'accorder et la grâce de vous imiter dans cette vertu comme en toutes les autres, et la faveur spéciale que je lui demande dans cette neuvaine, par votre intercession; afin qu'accomplissant en tout et toujours sa Très Sainte Volonté sur la terre, j'aille un jour l'accomplir mieux encore avec les Bienheureux dans le ciel. Ainsi soit-il.
Troisième jour
Pour demander l'esprit de la pauvreté et le détachement des choses d'ici-bas
O ma très aimable sœur et vénérée protectrice, Bienheureuse Imelda, fidèle imitatrice de la pauvreté de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour l'amour duquel vous renonçâtes parfaitement à toutes choses, le suivant en nudité d'esprit, et de telle manière que hors de Lui vous n'aimiez rien, vous ne possédiez rien, méritant par là d'être son Épouse choisie et privilégiée, enrichie de l'abondance de ses dons, prévenue de ses plus douces bénédictions et de ses grâces les plus signalées; je vous supplie d'intercéder pour moi auprès du Tout-Puissant; qu'il m'accorde la faveur spéciale que je lui demande dans cette neuvaine; mais surtout qu'il éloigne de mon cœur toute affection aux choses terrestres, afin que l'aimant uniquement et par-dessus toutes choses, durant le temps qui me reste à vivre sur la terre, j'obtienne le bonheur de mourir dans son amitié et dans sa grâce, pour le louer et le bénir éternellement dans la gloire. Ainsi soit-il.
Pour demander le don d'une inaltérable chasteté
O très chaste et très pure Vierge, mon avocate, Bienheureuse Imelda, par votre virginité angélique digne Épouse de l'Agneau sans tache, temple vivant et demeure de l'Esprit-Saint par votre très pure chasteté; terre vierge qui, fécondée par la rosée de la grâce divine, produisîtes des fruits abondants de justice et de sainteté; étoile resplendissante qui embellissez le ciel Dominicain: je vous supplie par cette vertu et toutes celles que vous avez si bien pratiquées, par toutes les grâces dont vous orna votre céleste Epoux, de m'obtenir de sa divine Majesté le pardon de mes péchés, la pratique de la plus inviolable chasteté, la victoire sur toutes les tentations qui lui sont contraires, et qu'en outre de la faveur spéciale que je demande dans cette neuvaine, il m'accorde, après une vie sainte et pure, l'heureuse mort des justes et le bonheur de le voir et de le louer éternellement dans le ciel. Ainsi soit-il.
Cinquième jour
Pour demander l'esprit de pénitence et de mortification
Ma très pénitente et très innocente protectrice, Bienheureuse Imelda, exemplaire vivant de toutes les vertus, qui sûtes unir la rigueur de la plus austère pénitence à une innocence merveilleuse d'âge et de mœurs; qui portâtes dans votre petit corps virginal la mortification de votre Époux souffrant, Jésus-Christ, par les rudes coups dont vous le maltraitiez: je vous supplie de m'obtenir de Dieu un véritable esprit de mortification, qui m'aide à dompter mes passions et' rende mon âme plus libre pour les choses du ciel. Qu'il m'accorde encore la faveur particulière que je désire obtenir, si tel est son bon plaisir, en cette neuvaine, et surtout la grâce singulière de faire durant la vie et à la mort de dignes fruits de pénitence, pour jouir éternellement de sa divine présence dans le ciel. Ainsi soit-il.
Pour demander à Dieu la sainte humilité
O ma très humble sœur et ma puissante avocate, Bienheureuse Imelda, trésor très-riche de sainteté enfoui dans le champ de votre humilité héroïque, jardin fermé, mais délicieux par les fruits divins que vous cachiez dans le secret de votre cœur; puits abondant des eaux vives de la grâce et des dons les plus parfaits, profond de la profondeur même de votre abaissement; vous fûtes, par cette vertu, semblable au grain de sénevé de l'Évangile, car votre humilité mérita que le Tout-Puissant fît en vous de grandes choses, vous élevant miraculeusement de cette terre au séjour des Saints: je vous supplie instamment de m'obtenir de la divine Majesté la véritable humilité de cœur, la faveur spéciale que j'attends de cette neuvaine, et particulièrement la grâce qu'il a promise aux humbles, afin que le servant fidèlement dans cette grande vertu durant la vie, j'obtienne, après la mort, de le voir et de jouir de Lui pour toujours dans l'éternelle félicité. Ainsi soit-il.
Septième jour
Pour demander la patience et la résignation dans les épreuves de la vie
Ma très douce avocate, Bienheureuse Imelda, modèle admirable de résignation et de patience dans la dure impossibilité où vous fûtes longtemps, malgré vos ardents désirs, de vous unir à votre Époux Jésus-Christ dans le sacrement de l'Amour; vous le souffrîtes sans ouvrir la bouche pour vous plaindre, imitant en cela le Prophète royal et Jésus lui-même, dans leurs grandes afflictions; par la très-haute perfection de cette patience où vous conservâtes inaltérable la paix intérieure de votre âme, inaltérable la suavité de votre cœur, effet visible de la parfaite union de votre volonté à celle du bon Maître, je vous supplie de m'obtenir de sa Majesté la faveur que je lui demande dans cette neuvaine, mais particulièrement la patience dans les adversités, la conformité à sa très-sainte volonté dans tous les accidents de la vie, et enfin de mourir dans sa grâce et de jouir de Lui pour toujours dans la béatitude éternelle. Ainsi soit-il.
Huitième jour
Pour demander à Dieu l'amour du prochain
Ma très douce et très aimable Patronne, Bienheureuse Imelda, parfait modèle de la plus douce et de la plus héroïque charité envers le prochain; charité précoce, puisque, dès vos plus tendres années, ne sachant pas encore parler, vous aviez déjà cette compassion pour les pauvres qui fit de vous plus tard la consolatrice des affligés, l'aide des misérables, le refuge de tous les nécessiteux; je vous supplie, avec toute l'ardeur dont je suis capable, d'exercer envers moi votre brûlante charité en m'obtenant de Dieu une charité semblable; une charité à toute épreuve, comme la vôtre, large, immense, inépuisable, que rien ne rebute, que rien ne fatigue, que rien n'arrête; une charité compatissante à toutes les infortunes et qui, puisant sa source au cœur même de Jésus-Christ, s'étende aussi à tous les hommes, sans distinction d'âge, ni de condition, ni de race, ni de pays, ni de religion même, les aimant tous comme moi-même et pour Dieu seul; aimant les bons pour qu'ils soient meilleurs, les méchants pour qu'ils se convertissent et qu'ils vivent; une charité en un mot comme la veut et l'aime Jésus: bonne, patiente, point envieuse ni téméraire, ni précipitée; sans orgueil, sans ambition; ne cherchant point ses propres intérêts; qui ne se pique et ne s'aigrit point; qui ne pense point le mal; qui ne se réjouit pas de l'injustice, mais se réjouit de la vérité; qui supporte tout, qui croit tout, espère tout, souffre tout. Priez Dieu qu'il m'accorde encore, avec la faveur particulière que je lui demande en cette neuvaine, la grâce d'une sainte mort et le salut éternel de mon âme. Ainsi soit-il.
Neuvième jour
Pour demander un ardent amour de Dieu
Ma très dévote, très fervente et très aimante avocate, Bienheureuse Imelda, très digne Épouse de l'Agneau immaculé de Dieu, qui efface les péchés du monde, sainte demeure où réside l'Esprit-Saint avec ses dons les plus précieux, aimée et favorisée de Dieu; choisie entre mille pour être les délices du Créateur; fournaise sacrée de la divine charité dont vous embrasez ceux qui contemplent dévotement votre heureux trépas; moi le plus humble de vos dévots, je me mets à présent et pour toujours à l'ombre de votre tout aimable protection. Je vous supplie, gracieuse Imelda, qu'en outre de la singulière faveur que j'ai demandée par votre intercession durant cette neuvaine, vous m'obteniez de la divine Majesté la grâce spéciale de vous imiter dans toutes les vertus que vous avez pratiquées, mais principalement dans votre ardente charité pour Lui. Que je l'aime! Que je l'aime beaucoup! Que je l'aime toujours davantage! Que je l'aime par-dessus tout et par-dessus moi-même! de tout mon cœur, de toute mon âme, de toutes mes forces! Dans quelques jours il va se donner à moi en nourriture! Il va se donner tout à moi, sans réserve! Oh! que je me donne à Lui sans réserve aussi! A Lui dès cette heure! A lui pour toujours! A la vie, à la mort; pour le temps et pour l'éternité! Et si je ne puis mourir, comme vous, dans ses bras et sur son cœur, du moins que ma vie entière s'use et se consume pour Lui! Que ce soit là, ma bien-aimée petite sœur Imelda, le fruit particulier de la dévotion avec laquelle je vous ai vénérée en cette neuvaine et que je vous ai vouée pour toujours! Que ce me soit le moyen de me préparer dès maintenant, par une sainte vie, à la mort qui approche, afin que, mourant embrasé du plus ardent amour pour Dieu, je passe enfin de cet exil à la Patrie où je pourrai le voir et le bénir avec vous toute l'éternité. Ainsi soit-il.
Elans d'amour de Saint Alphonse de Liguori
Pouvant servir de préparation ou d'action de grâce à la Sainte Communion
Mon doux Jésus! vous seul me suffisez. O mon amour! ne permettez pas que je me sépare jamais de vous. Qui suis-je donc, Seigneur, que vous mettez tant de soins à rechercher mon amour? Eh! qui pourrais-je aimer, si je ne vous aimais pas, ô mon doux Jésus? Me voici, Seigneur; disposez de moi selon votre bon plaisir. Donnez-moi votre amour, c'est tout ce que je vous demande. Faites que je sois entièrement à vous avant que je meure. Père éternel, pour l'amour de Jésus-Christ, ayez pitié de moi. Mon Dieu, je ne veux que vous et rien de plus; mon doux Jésus! que ne puis-je me sacrifier pour vous qui vous êtes sacrifié pour moi! Si je venais à mourir en état de péché, je ne pourrais plus vous aimer. Maintenant que je le puis encore, je veux vous aimer autant que je le pourrai. Je vous consacre tout ce qui me reste de vie. Je veux ce que vous voulez, et rien que ce que vous voulez. Faites, ô mon Dieu, que je vous voie apaisé contre moi, la première fois que je vous verrai. Vous ne m'abandonnerez pas; je ne vous laisserai jamais. Nous ne cesserons de nous aimer, ô mon Dieu, dans cette vie et dans l'autre. Mon ingratitude serait trop noire, si, après tant de grâces, je ne vous aimais beaucoup. Vous vous êtes donné tout à moi; je me donne tout entière à vous. Vous qui aimez qui vous aime, je vous aime, aimez-moi donc aussi. Si je ne vous aime pas assez, donnez-moi l'amour que vous désirez de moi. Vous m'avez obligée à vous aimer; donnez-moi la force de tout surmonter pour vous plaire. Recevez l'amour d'une âme qui vous a donné tant de déplaisirs. Faites-moi connaître, ô mon Dieu! quel bien infini vous êtes, afin que je puisse vous aimer autant que je le dois. Je veux vous aimer beaucoup en cette vie, pour pouvoir vous aimer beaucoup dans l'autre. J'espère, ô Dieu éternel! vous aimer éternellement. Que ne vous ai-je toujours aimé ! Que ne suis-je morte avant de vous avoir offensé! Je vous consacre ma volonté, ma liberté; disposez de moi selon votre bon plaisir. Je veux que mon unique contentement soit de vous contenter, ô bonté infinie! O mon Dieu! je me réjouis de votre béatitude infinie! Vous êtes tout-puissant, rendez-moi sainte. Vous m'avez cherchée lorsque je vous fuyais; vous m'avez aimée quand je dédaignais votre amour: ne m'abandonnez pas maintenant que je vous aime et que je vous cherche. Qu'aujourd'hui soit le jour où je me donne tout à vous! Infligez-moi toutes sortes de châtiments; mais ne me privez pas de la faculté de pouvoir vous aimer. Je vous remercie de ce que vous me donnez le temps de vous aimer. Je vous aime, ô mon doux Jésus! je vous aime; et j'espère terminer ma vie en répétant encore: Je vous aime, je vous aime. Je veux vous aimer sans réserve, et faire tout ce que je connaîtrai pouvoir vous plaire. Je préfère à tous les applaudissements du monde le bonheur de vous plaire. Je suis prête à éprouver toutes les peines, pourvu que je vous aime, ô mon Dieu. Oh! puissé-je mourir pour vous, ô mon Dieu! qui êtes mort pour moi! Oh! que ne puis-je faire que tout le monde vous aime comme vous le méritez! O volonté de mou Dieu, vous êtes mon amour! O Dieu d'amour! donnez-moi votre amour. O Marie! attirez-moi tout à Dieu. O ma Mère, faites que j'aie recours à vous. C'est à vous qu'il appartient de me conduire à la sainteté: c'est aussi ce que j'espère de vous. Vivent Jésus notre amour, et Marie notre espérance! Ainsi soit-il.
Efficacité de l'intercession de la Bienheureuse Imelda Lambertini
Le jour de l'Épiphanie, au moment où l'on termine l'impression de cette Vie, il me vient du fond de la Mésopotamie une lettre qui m'est adressée par un de mes bons frères du noviciat, un juif converti, aujourd'hui ardent apôtre en nos missions de Mossoul, le R. P. Jean-Baptiste Lévy. Cette lettre se rattache de trop près à la gloire de notre Bienheureuse et de nos missionnaires pour que je puisse résister au désir d'en donner ici un extrait, bien assuré d'avance qu'il sera lu par tous avec le plus vif intérêt.
Mossoul, 3 décembre 1865.
Bien-aimé frère, père et ami, Le choléra a sévi ici aussi. Nous avons, pourra gloire de Dieu, été les sauveurs de la ville. Le chef politique et le chef religieux, musulmans, sont venus nous remercier, ainsi que les principaux habitants de toutes les sectes. Secours religieux aux catholiques, à tous force morale, ainsi que secours médicaux et pécuniaires, ont été donnés par la mission, motus proprio, car ici, chacun est pour soi et Dieu pour tous. Par la force même des choses, les missionnaires étaient devenus tout à la fois prêtres, médecins, apothicaires, sœurs d'hôpital; nous étions tout. Nous nous étions partagé la ville en quartiers, et nous allions chez tous les malades, accompagnés d'hommes de la police, car il fallait des gardes autour de nos chevaux pour nous préserver de la foule, qui nous aurait arraché les habits sans cette précaution. On nous traquait nuit et jour, sans nous laisser de relâche. Il fallait nous voir dans les rues suivis d'un cortège de suppliants; tous nous bénissaient, les Juifs, les Musulmans, les Arabes, les hérétiques Jacobites ou Arméniens, les Catholiques Syriens et Chaldéens. Tous nous appelaient les Envoyés de Dieu. Les Musulmans, dans leur admiration pour ce dévouement, s'écriaient: « Ce ne sont pas des chrétiens!... Ce sont des Musulmans, fils du Prophète! » Car ces pauvres gens ne peuvent s'imaginer que, pour l'amour de Jésus, on puisse sacrifier sa vie au service des Musulmans! A ce sujet, je vous dirai que, depuis ma venue ici, j'ai inculqué aux enfants des écoles la dévotion à notre petite sainte Imelda. Son image est à l'école. On la prie; on l'aime; et elle fait des prodiges. En particulier, pendant le choléra, une fille nommée Madjouda (la glorieuse), âgée de dix ans, ma pénitente, est atteinte du choléra. On m'appelle; j'y vais. Je lui donne des remèdes pour le corps et pour l'âme. Enfin son mal s'aggrave; elle entre dans la période algide. Que faire? Elle n'a pas fait sa première communion! Elle se rappelle Imelda; elle veut communier le jour de sa mort. Comme les vomissements avaient cessé, je la prépare. Elle s'unit à la bienheureuse Imelda; elle reçoit la sainte communion, les indulgences, etc.. puis elle ferme les yeux! On la croit morte; on pleure! Mais son cœur est encore chaud; il est nuit; on attend le lendemain pour l'enterrer. Le matin, la petite s'éveille et dit à ses parents: « La sainte Vierge veut que je devienne une sainte ! Elle m'a dit: « Sois guérie ! » On crie au prodige. Mais le lendemain, voilà que le corps de la petite fille enfle; elle souffre de grandes et insupportables douleurs. On croit qu'elle va mourir. J'arrive, je ne la reconnais pas, tellement elle est enflée et changée par la fièvre tvphoïde. Je lui demande ce qu'elle veut... Elle me répond: « Jésus! » Je la confesse; elle communie... Sur le champ la fièvre a disparu. Elle redevint maigre comme le choléra l'avait laissée; elle se lève et va se promener au soleil dans la cour de la maison. Aussi la dévotion à notre chère sainte a bien augmenté; et la fille a reçu, à la place du nom de Madjouda, celui plus glorieux d'Imelda, qui j veut dire en arabe un être tendre, jeune (tener en latin). Vous voyez que notre union continue; le même esprit nous anime : pendant que vous écrivez la vie d'Imelda, je la communique à de bonnes petites âmes arabes, portant dans leurs cœurs pour Jésus et Marie les ardeurs du soleil brûlant qui dessèche leurs déserts. J'ai annoncé votre petit livre, car vous me l'avez promis. Je veux le traduire en arabe; peut-être sera-t-il imprimé à Mossoul... Quelle gloire!... A Dieu! Rappelez-moi au souvenir de tous, et croyez-moi pour la vie,
Votre fidèle ami et frère
Frère J.B. Levy, Missionnaire Apostolique des Frères Précheurs.
Le Vénérable Marie-Jean Joseph Lataste
Fondateur des Dominicaines de Béthanie
1832-1869
Alcide Lataste est né à Cadillac sur Garonne, en Gironde, dans le Diocèse de Bordeaux, le 5 septembre 1832, après une jeunesse remplie de dévouement au sein de la Société de Saint Vincent de Paul, pour laquelle il fonda des Conférences locales, il entra, en 1857, dans l'Ordre des Frères Précheurs, plus communément appelés Dominicains, où il prit le nom de Père Marie-Jean-Joseph. En 1864, il prêcha une retraite aux détenues de la Centrale de Cadillac, actuellement, le Château des Ducs d'Epernon, et, pendant ces jours, il découvrit en elles les merveilleux effets de la Miséricorde et, en certaines, il discerna un réel appel à se donner au Seigneur dans la vie consacrée. C'est dans cette prison, devant le Seigneur exposé, qu'il reçut l'inspiration de fonder une nouvelle famille religieuse dans laquelle toutes les Soeurs, quel que soit leur passé, les unes converties, les autres religieuses, seraient unies dans un même amour et une même consécration, témoignant ainsi que « pour se donner à nous, Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, mais ce que nous sommes ». Le Père Marie-Jean-Joseph Lataste est entré dans la Vie à Frâsne-le-Château, en Haite Saône. Il repose actuellement dans la maison généralice, qui se trouve à Saint Sulpice de Favière, où il est entouré de la vénération de ses Filles. La décret autorisant sa Béatification a été signé le 27 juin 2010.
Pour approfondir
« Ces femmes qui étaient mes sœurs » Jean-Marie Gueulette, aux Editions du Cerf. « Le Précheur de la Miséricorde », de Jean-Marie Gueulette, aux Editions du Cerf. « Marie-Madeleine a encore quelque chose a dire », de sœur Emmanuelle-Marie, aux Editions du Cerf/ Nouvelles Cité. « Le Message du Père Lataste et les Dominicaines de Béthanie », de Monseigneur Gérard Daucourt, aux Ed. Le Livre Ouvert.
Prière du Père Lataste
O mon Jésus, que je Vous aime! Donnez-Vous à mois et donnez-moi à Vous! Identifiez-moi à Vous: que ma volonté soit la Vôtre! Incorporez-moi à Vous, que je ne vive qu'en Vous et pour Vous! Que je dépense pour Vous tout ce que j'ai reçu de Vous, sans en rien garder pour moi-même! Que je meure à tout pour Vous! Que je Vous gagne des âmes! Des âmes, ô mon Jésus, des âmes!
Relations des grâces
Dominicaines de Béthanie
91 910 Saint Sulpice de Favières
www.dominicainesdebethanie.org
Cette Neuvaine a été publiée à Paris, chez Poussielgue et fils, 27, rue Cassette, 1906.
Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici
Neuvaine au Serviteur de Dieu Guy de Fontgalland
Le Serviteur de Dieu Guy de Fontgalland
L’Ange de Jésus
1913-1925
Guy de Fontgalland est né à Paris, 6 rue de la Bienfaisance le 30 novembre 1913. Son père était avocat, sa mère s'occupait du foyer. Il a été baptisé et consacré à Marie le 7 décembre 1913 en l'église Saint Augustin. Il avait un petit frère: Marc, de trois ans plus jeune que lui et qu'il aimait beaucoup. La famille, l'école, le jeu constituaient l'univers qui remplissait sa vie d'enfant. Il est mort à Paris, dans sa chambre de la rue Vital, le 24 janvier 1925, frappé par la diphtérie....Il venait d'avoir onze ans.... Dès sa mort consommée, les êtres proches: parents,camarades,professeurs furent profondément marqués par sa disparition et mesurèrent l'immense vide que constituait désormais son absence. On vient de toute la France, puis du monde entier se recueillir sur sa tombe...où des milliers de prières allaient s'élever comme des mains tendues vers le ciel... On encourage Madame de Fontgalland a écrire une biographie de soixante cinq pages sur son fils...publiée à quatre cent ,puis quatre mille ,puis quatre-vingt quinze mille exemplaires...elle fut traduite ensuite en treize langues !... De tous les continents, des prélats, des prêtres,des théologiens,des scientifiques, des hommes de lettres, des intellectuels, des gens simples, des enfants, des parents, des familles entières, des religieux et des religieuses, des laïcs écrivent pour révéler les grâces qu'ils ont obtenues et qu'ils attribuent à l'intercession de Guy. Les guérisons se multiplient: guérisons physiques mais aussi conversions... Des dizaines et dizaines de jeunes avouent qu'ils doivent à Guy d'avoir répondu à leur vocation religieuse ou sacerdotale... En octobre 1931, à l'occasion de l'inauguration de la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro, l'épiscopat brésilien et plus de cinq cent prêtres demandent la béatification de l'enfant. Au total six cent cinquante mille signatures furent envoyées à Rome ou à Paris entre 1926 et1931! En juin 1932 un tribunal diocésain fut constitué par l'archevêque de Paris pour instruire la cause de Guy. Cinq ans plus tard, le 8 février 1937, le dossier de l’enquête (1804 pages !) fut envoyé à Rome à la Sacrée Congrégation des Rites. Entre-temps, en mars 1936, on exhuma le corps de Guy pour le placer dans la chapelle Sainte Paule à Valence pour veiller sur la vocation des séminaristes. La décision négative de la Congrégation des Rites fut d'abord connue officieusement en novembre 1941, puis officiellement le 18 novembre 1947...soit dix ans après l’enquête! La décision parut dans les Acta Apostolicae Sedis des 28 janvier-27 février 1948 (page 43.)... « la cause était écartée et devait le rester ». Mais Guy rayonne toujours... Aujourd'hui il reste très connu en Asie, au Japon, au Sri-Lanka (où c'est un prénom assez courant) et en Amérique du Sud.
Neuvaine à Guy de Fontgalland
Prière de la Neuvaine
(à dire chaque jour)
Ô cher petit Guy de Fontgalland qui avez été si sensible à la misère, et qui écoutez toutes les prières qui vous sont adressées avec confiance, soyez mon intercesseur avec Marie, votre « Maman du Ciel », auprès du « Petit Jésus » que vous avez tant adoré, et soyez mon puissant protecteur durant ma vie terrestre. Daignez, je vous en supplie, écouter favorablement la requête que je confie à votre puissante intercession: insufflez-moi votre amour simple et ardent pour la Sainte Eucharistie et pour l’Église, donnez-moi d’être capable de dire, comme vous un « oui » inconditionnel à Dieu, et aidez-moi à toujours refuser de prononcer le moindre mensonge. Priez pour que j’ai toujours la grâce de suivre les inspirations de mon Ange gardien, pour, qu'ainsi, je puisse marcher tous les jours, sur le chemin de la perfection. Instillez en moi la force de pouvoir faire, à votre exemple, des petits sacrifices quotidiens que j'offrirai comme des preuves d’amour à Jésus. Obtenez-moi aussi, Ô cher petit Guy de Fontgalland, la grâce temporelle que je désire tant (dire maintenant les grâces que vous désirez). Je vous en supplie, Seigneur Jésus, de m’accorder cette grâce par l’intercession de Votre petit serviteur, Guy de Fontgalland, à qui Vous avez révélé: « Je ferai de toi un Ange », je fais la promesse de lui rendre les hommages qui lui sont dus en témoignant autour de moi des miracles obtenus par sa puissante intercession et en faisant célébrer une Messe d’action de grâces en son honneur dans les délais les plus brefs. Amen.
Premier jour
O petit Guy de Fontgalland, qui avez partagé vos bonheurs avec les malheureux et ajouté la noblesse à la charité en les secourant, donnant en plus de l'argent de poche qui venait de vos parents, une poignée de main qui venait de vous, soyez mon protecteur sur cette terre. Vous qui avez plaidé pour les autres, comme votre père avocat, mais devant Dieu dont vous contemplez la face et qui avez obtenu nombre de grâces et de guérisons, soyez mon intercesseur au Ciel.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Deuxième jour
O Guy de Fontgalland, Petit lys si pur, qui avez manifesté pour vous et pour les autres une pudeur excessive qui était un appel à la véritable pureté, que vous avez conservée dans la prière, la confession et la mortification et par l'examen quotidien de votre conscience en compagnie de votre petit frère, afin que l'innocence ne se confonde pas avec l'ignorance, apprenez-moi la pénitence.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Troisième jour
O Guy de Fontgalland, parfait croisé de l'Eucharistie, qui avez ardemment prié et communié, aimé le Saint-Père et qui avez accompli chaque jour de petits sacrifices pour l'amour de Jésus, comme autant de pétales jetés sur le chemin de la Sainte-Table où vous avez conduit à votre suite les plus jeunes, de même que vous avez escorté le Petit Jésus en procession du Saint-Sacrement, faites de moi un apôtre de la communion.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Quatrième jour
O Guy de Fontgalland, ange missionnaire, qui avez souhaité, avant l'âge de raison, imiter Jésus en tout, jusqu'à retirer vos gants puisqu'Il n'en portait pas, qui avez désiré L'aimer toujours plus que tout et résolu, pour le prouver, de tout quitter pour Lui et devenir son prêtre. Vous qui avez regretté de ne pas connaître le latin pour mieux suivre la messe, qui avez imaginé fabriquer un avion pour évangéliser le monde et qui avez suscité tant de conversions et de vocations, depuis que Jésus fit de vous son Ange, donnez-moi une semblable confiance en la Sainte Église.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Cinquième jour
O Guy de Fontgalland, Garçon loyal et franc, qui avez refusé le moindre mensonge, au point de révéler de vous-même vos fautes et de faire la leçon aux petits et aux grands, mais qui avez refusé aussi de dénoncer les autres ou même d'en dire du mal et qui avez gardé le secret de votre fin prochaine pour ne pas attrister vos proches, donnez-moi un tel esprit de vérité qui distingue celle qui ne fait pas plaisir de celle qui fait mal.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Sixième jour
O Guy de Fontgalland, petit serviteur de Dieu, qui avez accepté de mourir jeune pour mieux vous unir à Lui, répondant à son annonciation par un simple « oui », que vous trouvez le plus beau mot qu'on puisse dire à Dieu, et qui avez attendu l'agonie et affronté la mort avec l'espérance de joyeuses retrouvailles. Vous qui vous êtes détaché des choses de ce monde, qui vous émerveillait pourtant à l'exemple de votre savant aïeul, pour vous évader en Jésus dans le paradis, inspirez-moi un pareil abandon à sa volonté.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Septième jour
Cher petit Guy, qui avait suivi précocement la petite voie de Thérèse sur laquelle son parfum de sainteté guida vos pas, et qui avez gravi à genoux le chemin de Croix de la grotte de Lourdes où votre Maman du Ciel promit de vous emmener là-haut tout droit. Vous qui avez détesté qu'on vous remarque pour n'être regardé que par Dieu et qui avez combattu la prétention par la simplicité et la colère par la douceur, faites-moi suivre vos traces sur le chemin de l'humilité.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Huitième jour
O Guy de Fontgalland, fils très aimant de Notre-Dame, qui avez eu le péché en horreur parce que c'est à cause de lui que Jésus a tant souffert pour nous et sa Mère tant pleuré, qui avez souffert volontiers par amour de Lui et qui avez promis à votre mère de lui envoyer du Ciel des croix qu'elle devrait pareillement supporter, enseignez-moi le sacrifice.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Neuvième jour
O Guy de Fontgalland, ange de Jésus, qui avez vécu dans son intimité dès votre plus jeune âge et causé avec Lui comme à un ami, que vous avez écouté et savouré, soyez mon messager. Vous qui avez protégé les plus faibles sans vous défendre vous-même, qui avez été souvent incompris et parfois moqué et qui avez pardonné sans garder rancune, soyez mon ange-gardien.
Notre Père... Je vous salue Marie...
Prière pour obtenir la béatification de Guy de Fontgalland
Seigneur, qui êtes Vous-Même, la gloire et la récompense de Vos serviteurs, Faites-nous la Grâce de tout espérer de Votre bonté et de l'intercession efficace de Celui dont Vous avez fait un de Vos Anges au Ciel, le petit Guy de Fontgalland. Accordez-nous la (grâce ou la guérison) que nous le supplions de demander pour nous, Afin que nous puissions, comblés de Vos dons, Vous louer de tout notre cœur, Et Vous bénir le reste de nos jours. Glorifiez-Vous, Ô Père infiniment bon, en Glorifiant cet enfant afin que la Sainte Église puisse un jour nous donner comme Modèle ce tout petit communiant de 7 ans. Nous Vous en prions par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Prières extrait du site: http//lepeupledelapaix.forumactif.com
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Rosaire avec la Vénérable Anne de Guigné
La Vénérable Anne de Guigné
1911-1922
Anne de Guigné naquit le 25 avril 1911, à Annecy-le-Vieux et mourut à Cannes le 14 janvier 1922. La mort de son père, tombé à la tête de ses chasseurs en 1915, fut à 4 ans, le principe de sa « conversion ». Cette enfant d'intelligence vive, de volonté ardente, facilement violente, désobéissante et jalouse, acquit rapidement une douceur et une abnégation peu ordinaires. Sa première communion, à 6 ans, acheva de la transformer. Extérieurement, ce fut la plus simple et la plus aimable des enfants: effacée et modeste, toute à ses petits devoirs et à ses jeux. Intérieurement, Dieu opérait en son âme des merveilles. Son humilité, sa douceur, son obéissance, son amour du sacrifice, son exquise et universelle Charité atteignirent un éclat remarquable. Sa manière de communier remuait les cœurs, et plusieurs fois on la vit comme transfigurée. Sa pureté était rayonnante et sa bonté sans limites. Devant la réputation de sainteté de la petite fille, l'évêque d'Annecy initia son procès en béatification, dès le 21 janvier 1932. Toutefois, les études menées à Rome n'aboutirent pas très vite, le cas d'une toute jeune sainte, non martyre, ne s'étant jamais encore posé. Le procès en vue de la reconnaissance de l'héroïcité des vertus d'Anne fut conclu en 1981, elle était proclamée Vénérable le 3 mars 1990, par le Pape Jean Paul II. Sa fête (locale) a été fixée au 14 janvier.
Rosaire avec la Vénérable Anne de Guigné
Mystère Joyeux
Premier Mystère Joyeux
L'Annonciation
« Pour la gloire de Dieu »
Marie, Vous avez accueilli la parole de l'Ange avec confiance. Vous êtes devenue le « Tabernacle » vivant du Fils de Dieu fait homme : apprenez-nous l'amour et le respect de la vie qui commence.
Deuxième Mystère joyeux
La Visitation
« Je demande au Petit Jésus d'aller le voir »
Pleine de grâce et comblée de gloire, Vous avez visité Elisabeth. Avec Jean, elle a reconnu Jésus, le Fruit de Votre Sein. Donnez-nous de reconnaître Jésus, Seigneur vivant au cœur de nos familles.
Troisième Mystère Joyeux
La Nativité de Jésus
« O Marie, déposez un instant Jésus dans mes bras »
Pleins de confiance et d'espérance, agenouillés près de la Sainte Famille, nous désirons recevoir l'Enfant Jésus au creux de nos bras. O Marie, veillez sur chacun des enfants de nos familles.
Quatrième Mystère Joyeux
La Présentation de Jésus au Temple
« J'irai à l'Autel de Dieu »
Marie, avec Joseph, Votre Chaste Epoux, Vous présentiez Votre Enfant au Père, rendant ainsi toutes grâces. Donnez aux parents le courage de présenter à Dieu leurs enfants pour que s'accomplisse Sa Volonté.
Cinquième Mystère Joyeux
Le Recouvrement de Jésus au Temple
« O Marie, que je désire recevoir Votre Fils »
Seigneur Jésus, Vous connaissez la tristesse des parents qui perdent un enfant. Daignez les réconforter par Votre Parole et donnez-leur pour guide Marie, Mère de Tendresse et de Compassion.
Mystères Lumineux
Premier Mystère Lumineux
Le Baptême de Jésus
« Jésus me dit qu'Il m'aime beaucoup plus que je ne l'aime »
Par le Baptême nous devenons semblables au Christ et capables d'aimer de Charité. O Marie, que nos familles soient fidèles à cet amour, unies au Christ et à Son Eglise.
Deuxième Mystère Lumineux
Les Noces de Cana
« On peut tout demander à Jésus »
Marie, dans Votre Sainte Innocence, Vous avez requis de Votre Divin Fils un signe. Que la même Foi, le même amour de nos frères et la même audace guident toutes nos prières adressées à Jésus.
Troisième Mystère Lumineux
La Prédication du Royaume
« Je veux prier pour me convertir »
Seigneur Jésus, Vous avez annoncé et ouvert le Royaume de Dieu. Convertissez nos cœurs pour l'accueillir aujourd'hui ; et faites de nous les témoins zélés du Monde Nouveau où Dieu sera tout en tous.
Quatrième Mystère Lumineux
La Transfiguration de Jésus
« Je veux que, pour Jésus, mon cœur soit tout pur comme un lys »
Votre Visage, ô Christ, rayon de Votre Divinité ! Votre habit de lumière, splendeur de Votre Gloire ! Purifiez nos cœurs pour nous préparer à Vous voir tel que Vous êtes. Revêtissez-nous de Votre Grâce pour Vous suivre fidèlement.
Cinquième Mystère Lumineux
L'Institution de l'Eucharistie
« Je remercie le Petit Jésus de ce qu'Il veut bien venir dans mon coeur »
O merveille de grâce ! Ma bouche Vous chante, ô Pain Vivant descendu du Ciel. Que nos cœurs soient prêts à Vous recevoir en communiant au Saint Sacrement de Votre Corps et de Votre Sang.
Mystères Douloureux
Premier Mystère Douloureux
L'Agonie de Jésus
« Invoque ton Bon Ange »
Seigneur Jésus, Vous êtes entré seul dans Votre Agonie. Donnez-nous la force de veiller et de prier pour tous ceux qui souffrent seuls l'angoisse de la mort.
Deuxième Mystère Douloureux
La Flagellation de Jésus
« Que je suis heureuse ! Je veux bien souffrir encore »
Le blasphème, les moqueries et les persécutions Vous frappent encore en Votre Corps qui est l'Eglise. Venez au secours de Vos frères qui souffrent en Votre Nom.
Troisième Mystère Douloureux
Le Couronnement d'épines
« Pour devenir meilleure, je veux faire un sacrifice »
Pour tous ceux qu'accablent le poids des jours, la solitude, la tristesse et l'ennui. Que cette couronne de douleur devienne couronne de gloire pour la vie éternelle.
Quatrième Mystère Douloureux
Le Portement de la Croix
« Si le Bon Dieu le veut, Il me donnera bien la force »
Qu'elle est lourde à porter cette croix... Donnez force et courage à ceux qui marchent à Votre suite sur ce chemin d'humilité et de pardon.
Cinquième Mystère Douloureux
La Crucifixion
« Mon Bon Jésus, je veux tout ce que Vous voulez »
Mystères Glorieux
Premier Mystère Glorieux
La Résurrection de Jésus
« Je veux que Jésus vive et grandisse en moi »
Quel beau matin, unique matin sans fin ! Jésus, Vous nous appelez par notre nom et nous attirez à Vous. Faites-nous vivre en Votre présence dans la joie profonde jusqu'au jour ou nous Vous contemplerons face à Face.
Deuxième Mystère Glorieux
L'Ascension de Jésus
« Puis-je aller avec les Anges ? »
Les yeux levés vers Vous, ô Christ, nous prenons force pour vivre dans la Foi. Venez au secours de notre peu de Foi pour que nos familles rayonnent au cœur du monde.
Troisième Mystère Glorieux
La Pentecôte
« L'Esprit réside dans l'âme des justes »
Esprit Saint, Vous avez recréé l'âme de Vos fils. Que Votre Souffle nous guide pour témoigner de notre Baptême et inviter les hommes à Vous suivre.
Quatrième Mystère Glorieux
L'Assomption de Marie
« Maman Chérie, je Vous aime ! »
O Marie, Mère de Dieu et Mère des hommes, Vous Vous en êtes allée en Paradis. Veillez sur Vos enfants, de Votre regard plein de tendre compassion et accordez-nous, Etoile de la Mer, Votre secours quotidien.
Cinquième Mystère Glorieux
Le Couronnement de Marie
« O Marie, ma bonne Mère ! »
O Marie, Vous avez reçu la couronne de Gloire de Votre Divin Fils pour avoir été la plus humble des créatures. Guidez les familles sur ce chemin de la Sainteté que l'esprit d'enfance.
Prière pour demander la glorification d'Anne de Guigné
Mon Dieu, nous Vous remercions des grâces spirituelles dont il Vous a plu de combler Votre petite Servante Anne de Guigné, et nous Vous demandons, pour Votre Gloire et pour notre Salut, de daigner glorifier cette enfant qui n'a vécu que pour Vous sur la terre, et de nous accorder par son intercession (....) Si cela est conforme à Votre Sainte Volonté. Amen.
Imprimatur
Paris, 10 avril 1972
E. Berrar, V.E.
Renseignements et relations de grâces
Association les Amis d'Anne de Guigné
14, avenue Hoche
75008 Paris
E-mail: aag5@hotmail.fr
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Neuvaine à Saint Ghislain
Saint Ghislain
Abbé, Evangélisateur et Thaumaturge
+ vers 681-685
Fête le 9 octobre
Le nom de saint Ghislain est, sans contredit, un des plus illustres entre tous ceux des apôtres étrangers qui vinrent prêcher la Foi dans la Gaule Belgique. Il reçut le jour dans l'Attique, de parents nobles selon le monde et également distingués par leur vertu. Tous les auteurs sont d'accord sur le lieu de sa naissance, et quoique son nom paraisse plutôt d'origine franque que grecque, ils disent qu'il faut supposer ou que saint Ghislain le changea quand il arriva dans ce pays, ou bien qu'il descendait d'un de ces Francs qui, pendant les invasions barbares, s'établirent dans la Grèce, où ils avaient été envoyés comme ambassadeurs par les premiers chefs mérovingiens. Son heureux naturel lui fit faire de bonne heure de rapides progrès dans les études, et plus encore dans la piété, vers laquelle le portait son coeur innocent. Il paraît que plus tard on l'envoya suivre les cours d'Athènes qui, bien que déchue de son ancienne splendeur, était toujours la mère des arts et des belles-lettres dans la contrée. Le jeune étudiant y continua les beaux exemples qu'avaient donnés, quelques siècles auparavant, saint Grégoire de Nazianze et saint Basile. Comme eux il savait pratiquer la vertu malgré les séductions qui l'environnaient, et vivre d'une manière irréprochable au milieu de jeunes gens livrés au vice. Ne trouvant auprès des docteurs de ces écoles, au lieu de la vérité qu'il cherchait, qu'une sagesse toute terrestre, il résolut de s'attacher uniquement à Dieu et embrassa la vie religieuse dans un monastère de l'Ordre de Saint-Basile. On reçut avec joie ce jeune disciple qui portait l'innocence empreinte sur le front et dont toute la conduite annonçait un homme rempli de l'esprit de Dieu. Saint Ghislain eut promptement justifié cette haute opinion qu'on avait de son mérite: à peine fut-il admis dans la communauté, qu'on vit briller en lui les plus belles qualités unies aux plus rares vertus. D'une foi vive et inébranlable, d'une humilité qui le portait à se mettre au-dessous de tous ses frères, il était toujours disposé à leur rendre les services de la plus affectueuse charité. Ses paroles respiraient l'amour de Dieu, et tous ceux qui l'approchaient trouvaient dans sa personne un charme innocent qui les attachait et les enflammait d'ardeur pour l'imiter. Aussi le nouveau religieux faisait-il la consolation de ses frères dans le monastère. Lui-même remerciait sans cesse la Providence qui lui avait inspiré la pensée salutaire d'embrasser un si saint état. Il trouvait ce que son coeur avait souvent demandé à Dieu, une vie réglée et conforme en tout à Ses volontés adorables. Semblable à une industrieuse abeille, il cachait dans son coeur le miel composé des plus précieuses vertus, et offrait dans toute sa conduite d'admirables exemples d'obéissance et d'humilité. Ce doux parfum qui embaumait son âme lui permettait de dire comme le Roi-prophète : "Vos paroles sont douces à ma bouche, Seigneur, elles sont plus douces que le miel et son rayon". Une sainteté si éminente, dans un âge encore peu avancé, fit impression sur l'esprit des supérieurs, qui ne pouvaient douter que Dieu n'eût sur le jeune Ghislain de grands desseins. Ils jugèrent qu'il était digne d'être promu au sacerdoce, auquel, malgré toutes les résistances de son humilité, il dut se préparer. Des auteurs pensent même qu'il fut placé, quelques années plus tard, sur le siége épiscopal d'Athènes.
On peut voir dans
les "Acta Sanctorum Belgii", la discussion de cette
particularité de la vie de saint Ghislain sur laquelle les critiques
sont fort partagés. Les raisons qu'apporte le docte J. Ghesquière,
qui croit que saint Ghislain n'était point évêque, sont
incontestablement très-fortes; d'un autre côté, des auteurs d'un
grand poids soutiennent l'opinion contraire, et c'est celle de toutes
les Eglises qui font l'Office du Saint de temps immémorial. S'ils ne
peuvent répondre à toutes les questions qui leur sont faites, ne
semble-t-il pas qu'il serait bien difficile aussi de renverser les
raisons et la tradition sur lesquelles ils s'appuient? Quoi qu'il en
soit de cette circonstance de sa vie sur laquelle les hagiographes ne
s'accordent pas, saint Ghislain ne gouverna pas longtemps cette
église. Un jour qu'il était en prière, une vision lui fit
connaître qu'il devait aller à Rome rendre ses hommages aux saints
Apôtres. Il ne paraît pas que cette révélation lui eût indiqué
dès lors le pays de Hainaut où il vint ensuite. Plein de confiance
en Dieu et de soumission à Sa volonté, il se hâta d'obéir à cet
ordre du Ciel; et ayant pris avec lui un certain nombre de ses
disciples, il se dirigea vers Rome avec les sentiments d'un digne
pèlerin. Arrivé à Rome, prosterné au pied du tombeau des apôtres
saint Pierre et saint Paul, il leur rendit tous les témoignages du
plus filial attachement. C'est là que le Seigneur lui manifesta de
nouveau Sa volonté, en lui disant de passer les Alpes et les autres
pays au nord de ces montagnes, jusqu'à ce qu'il rencontrât une
province appelée Hainaut, où il fixerait sa demeure. Soumis aux
desseins de Dieu, le saint Apôtre renvoya alors dans leur pays tous
les disciples qui l'avaient accompagné, à la réserve de Lambert et
Bellère, avec qui il se dirigea vers les lieux que le Seigneur lui
avait indiqués. En arrivant dans les contrées voisines du Hainaut,
saint Ghislain entendit prononcer le nom d'un serviteur de Dieu dont
l'éloge était sur toutes les lèvres. C'était saint Amand, alors
évêque de Maastricht, homme admirable par les travaux qu'il avait
déjà accomplis et les nombreux monastères qu'il fondait en tous
lieux. Frappé de tout ce qu'on disait de lui, saint Ghislain se
dirigea avec ses disciples vers ce saint évêque, qu'il trouva dans
sa ville épiscopale. Après avoir conversé ensemble et s'être
édifiés et encouragés mutuellement, saint Ghislain se retira et
alla dans le Hainaut commencer un monastère à l'endroit où l'on
voit aujourd'hui la ville qui porte son nom. Ce lieu était alors
appelé Ursidongus, Ursidongue (retraite de l'ours ou de l'ourse).
Ses vertus attirèrent bientôt auprès de lui des habitants du pays,
à qui il enseignait les principes de la vie Chrétienne. On ne
pouvait assez admirer sa profonde humilité, son inaltérable
douceur, sa prière presque continuelle, et son infatigable ardeur au
travail. Déjà plusieurs personnes, touchées de sa sainteté,
voulaient s'attacher à lui et vivre sous sa conduite: tous se
réjouissaient en voyant s'élever dans la contrée un monastère qui
serait dirigé par cet homme de Dieu. Sa réputation ne tarda pas à
parvenir jusqu'aux oreilles de saint Aubert, évêque de Cambrai,
dont ce lieu dépendait. Aubert voulut connaître le pieux étranger
qui instruisait et édifiait ainsi ses ouailles. Il le fit prier de
venir auprès de lui. Saint Ghislain, dont les désirs étaient
prévenus par cette demande, eut hâte de se rendre près du
vénérable évêque. S'étant mis en route, il arriva le soir dans
un village appelé Roisin, entre les villes actuelles de
Saint-Ghislain et du Quesnoy. Là, après avoir cherché quelque
temps, il trouva un homme de bien qui s'empressa de lui donner
l'hospitalité. Le matin, au moment où il se disposait à continuer
sa route, son hôte lui dit: « Mon Père, je reconnais que vos
oeuvres sont agréables à Dieu; je vous supplie donc de vouloir bien
revenir chez moi lorsque vous aurez terminé votre visite auprès de
l'évêque ». Cette demande, où se révélait la piété de
cet homme simple et droit, fut accueillie de saint Ghislain avec
joie. Dieu plus tard la récompensera par une guérison inespérée.
Arrivé à Cambrai, saint Ghislain fut présenté à saint Aubert qui
lui adressa ces paroles: « Mon frère, dites-moi qui vous êtes
et quelle est votre dignité? » « Je suis Grec de nation,
répondit saint Ghislain, et Chrétien par le caractère: je suis né,
j'ai été baptisé et élevé à Athènes. C'est de cette ville que,
par l'ordre de Dieu, je suis venu d'abord à Rome, puis vers ce pays.
Dans un lieu placé sur la rivière de Haine et qu'on appelle
Ursidongus, j'ai entrepris de construire, en l'honneur de Dieu, un
oratoire dédié à saint Pierre et à saint Paul, et votre bonté a
prévenu l'intention que j'avais de me rendre auprès de vous, pour
vous demander la permission d'achever cette oeuvre que j'avais
commencée ». Ces paroles si sages firent impression sur le
coeur du saint évêque de Cambrai, qui se sentit aussitôt pénétré
de respect et d'affection pour le vertueux étranger. Il l'encouragea
beaucoup dans son entreprise, et lui promit qu'il irait le visiter et
bénir son oratoire aussitôt qu'il serait achevé. Comblé de joie
par cette promesse, saint Ghislain se mit en chemin pour revenir à
Ursidongus. Selon la parole qu'il avait donnée, il s'arrêta à
Roisin chez l'hôte charitable qui l'avait reçu à son passage; mais
cet homme, dont l'épouse commençait à ressentir les douleurs de
l'enfantement, chercha dans le voisinage et procura à l'homme de
Dieu une habitation plus convenable pour y passer la nuit. A peine
était-il rentré dans sa demeure, qu'il accourut tout éperdu auprès
de saint Ghislain: « Serviteur de Dieu, s'écrie-t-il, venez au
secours de mon épouse qui va mourir; daignez prier Dieu pour elle ».
Touché jusqu'au fond de l'âme par cette voix suppliante, le Saint
lui répondit avec bonté: « Cessez de vous livrer à la
tristesse, car quand vous rentrerez chez vous, vous trouverez votre
épouse en pleine santé, et elle vous aura donné un fils ».
Le Saint lui donna sa ceinture pour être placée en forme de
baudrier autour du corps de la mère (de là, dit-on, le nom de
Baudry que portèrent tous les aînés de cette noble famille de
Roisin). La parole de l'homme de Dieu eut sur-le-champ son
accomplissement; ce qui causa une joie inexprimable dans toute la
famille et le village. Le Saint baptisa lui-même l'enfant, et le
père, afin de témoigner sa reconnaissance, donna une partie de ses
biens pour l'achèvement de l'église de Saint-Pierre et de
Saint-Paul dans le nouveau monastère.
Revenu auprès de
ses disciples, saint Ghislain acheva avec joie les travaux si
heureusement commencés. Puis, quand tout fut préparé pour la
consécration, il envoya un message au vénérable évêque de
Cambrai. « Père, lui disait-il, le temps approche où, comme
vous l'avez promis à votre serviteur, vous daignerez venir donner
votre bénédiction à son oeuvre ». Saint Aubert, accompagné
de saint Amand, qui avait repris sa vie apostolique, se rendit avec
lui à Ursidongus. Ce lieu prit dès lors le nom de Cella ou La
Celle. Tous furent reçus avec le plus profond respect par saint
Ghislain et les disciples réunis auprès de lui. Au milieu d'un
immense concours de peuple accouru pour assister à la cérémonie,
ils consacrèrent à Dieu, sous les auspices de saint Pierre et de
saint Paul, cette nouvelle maison de prière, autour de laquelle
s'éleva dans la suite la ville de Saint-Ghislain. Parmi les nombreux
assistants présents à cette solennité, on remarquait surtout le
comte Mauger, époux de sainte Waudru, qui prit alors la résolution
de se séparer du siècle pour s'attacher uniquement au service de
Dieu - le futur saint Vincent de Soignies. Le Bienheureux Ghislain,
témoin de cette conversion éclatante, l'encouragea de toutes les
manières. Il fut aussi quelque temps après d'un grand secours à
sainte Waudru pour l'exécution d'un semblable dessein. Cette sainte
femme, qui nourrissait en son coeur le désir de vivre dans le
silence et la prière, et qui n'avait pas été étrangère à la
détermination de son époux, profita de la facilité que lui offrait
sa retraite pour se réfugier elle-même dans quelque solitude. Saint
Ghislain lui donna les moyens d'accomplir cette résolution, et ses
sages conseils, en même temps qu'ils firent avancer sainte Waudru
dans la pratique des plus sublimes vertus, augmentèrent encore dans
le coeur d'Aldegonde, sa soeur, le désir de l'imiter. Ce bonheur fut
en effet accordé à cette Sainte quelque temps après, quand elle
alla bâtir le monastère de Maubeuge, où elle se renferma avec les
filles de sainte Waudru.
On ne connaît
point le détail des rapports qu'eurent ensemble jusqu'à la fin de
leur vie ces saintes âmes, si ce n'est par quelques faits détachés
qui montrent combien Dieu se plaisait à répandre sur elles Ses
faveurs. Les auteurs qui citent la révélation, dans laquelle sainte
Aldegonde aperçut l'âme du bienheureux Amand, s'envolant au Ciel
sous la forme d'un beau vieillard environné d'une multitude joyeuse
et triomphante, ajoutent qu'elle rapporta cette vision à sa soeur
sainte Waudru et à saint Ghislain. Celui-ci lui dit alors: « Si
vous avez mérité de voir le Dieu du Ciel couronner Son serviteur
Amand, c'est pour votre bien; car sachez que la fin de votre vie
approche. Demandez au Seigneur de vous envoyer quelque infirmité qui
achève de vous purifier, et vous prépare à recevoir la récompense
dont jouit déjà le bienheureux Amand ». Jusque dans la plus
extrême vieillesse, saint Ghislain allait de temps en temps
converser de choses spirituelles avec la vénérable sainte Waudru;
et lorsque les infirmités de l'âge ne permirent plus à l'un et à
l'autre de faire tout le trajet qui séparait les monastères de
Celle et de Mons, ils bâtirent, d'un commun accord, un petit
oratoire en l'honneur du saint martyr Quentin, dans un lieu appelé
Quaregnon. C'est là qu'ils se rendirent quelquefois à l'exemple de
saint Benoit et de sa soeur sainte Scholastique, dont ils
reproduisaient parfaitement la conduite et la sainteté. Telle fut la
vie de saint Ghislain, ornée de toutes sortes de vertus. Il répandit
dans toute la contrée la bonne odeur de Jésus-Christ et se montra
son véritable disciple par sa charité envers les pauvres, son amour
pour Dieu, et par l'accomplissement fidèle de tous les devoirs de la
vie religieuse. Il mourut en paix dans un âge avancé, et fut
enterré par ses disciples dans l'église de son monastère. On peint
fréquemment près de lui une ourse avec son ourson: nous avons
indiqué la raison de cette caractéristique.
Culte et
reliques
Son corps reposa
dans l'église de son monastère, jusqu'à l'époque où Charlemagne
chargea l'abbé Eléfaut d'en construire une autre plus spacieuse et
plus magnifique. Halitgaire, évêque de Cambrai, la consacra, l'ais
818, sous le règne de Louis le Débonnaire. Le corps saint y fut
alors porté et bientôt après oublié cause des invasions des
Normands et du découragement général qui abattait tous les
esprits. Le monastère lui-même resta en ruine jusqu'à ce que, en
929, un aveugle, averti pendant son sommeil, se rendit auprès de ces
décombres pour prier et y recouvra la vue. Il fit faire aussitôt
des recherches pour retrouver les reliques du Saint dont le culte
reçut une nouvelle extension. En 933, le monastère fut relevé,
mais 5 ans plus tard un incendie le réduisit encore en ruines :
heureusement les reliques furent épargnées.
Ces reliques furent
portées le 22 septembre 1023 à la consécration de l'église de
Saint-André, du Cateau, faite par l'évêque Gérard de Florines ;
en 1030, à la consécration de la cathédrale de Cambrai; en 1063, à
celle de l'église du monastère de Saint-Sépulcre, sous le
bienheureux Liébert, et en 1070 à celle de l'église des apôtres
saints Pierre et Paul, à Hasnon. Tous ces faits prouvent d'une
manière éclatante le respect et la dévotion que l'on avait au
11ième siècle pour ce grand serviteur de Dieu. On en trouve
d'autres témoignages dans les siècles suivants : en 1101, la 6
juin, les reliques de saint Ghislain sont portées à Maubeuge pour
assister à la translation solennelle de celles de sainte Aldegonde ;
en 1180, elles sont placées dans une nouvelle châsse par Roger,
évêque de Cambrai ; en 1491, le 15 janvier, l'évèque de Cambrai,
Henri de Berghes, les visite et en sépare un bras pour être
présenté à la vénération publique. Ce bras ayant disparu dans
les guerres du 16ième siècle, l'archevêque de Cambrai, Louis de
Berlaymont, le remplaca, en 1588, par l'autre bras qui fut exposé à
la piété des lidèles. En 1626, le jour de Saint-Luc, François
Vander-Burgh, aussi archevêque de Cambrai, plaça dans une nouvelle
châsse, préparée à cet effet, une grande partie des reliques de
saint Ghislain, et en 1628, le jour de Saint-Jean l'évangéliste,
l'abbé de Crespin mit la tête du Saint dans une fierte
particulière.
Enfin, une
confrérie, appelée confrérie de la Charité, fut érigée en
l'onneur de saint Ghislain, confirmée en 1120 par Burchard, évêque
de Cambrai. On l'appela plus tard la confrérie de Saint-Ghislain.
Beaucoup de seigneurs et de personnes nobles voulurent en faire
partie, entre autres Philippe IV, roi d'Espagne, et son épouse. Les
élèves du collège du Lys, en l'université de Louvain, avaient
adopté saint Ghislain pour leur patron et célébraient chaque année
sa fête avec solennité. Aujourd'hui encore, dans l'église
métropolitaine de Cambrai, il existe une confrérie de
Saint-Ghislain que la piété des fidèles a rendue célèbre.
Peut-être quelques documents authentiques permettraient-ils de la
rattacher à celle qui fut confirmée en 1120 par l'évêque
Burchard. Avant la révolution de 1793, elle appartenait à la
paroisse de Saint-Nicolas; mais cette église avant été détruite,
les reliques du Saint ainsi que l'association furent transportées à
la métropole. Cette confrérie est double; l'une est
particulièrement destinée aux jeunes enfants, l'autre aux grandes
personnes. Ces enfants, quelque temps après leur naissance, sont
apportés dans l'église par leurs parents et recommandés à la
protection du Saint, afin qu'il les délivre des maladies et des
dangers auxquels ils sont exposés à cet âge. Si quelques-uns
d'entre eux meurent dans les premières années de l'enfance,
l'association fait chanter une Messe dite « des Anges ».
Quant aux grandes personnes, qui se mettent aussi dans cette
confrérie afin d'être délivrées d'accidents et surtout de
certaines maladies, comme le mal caduc et autres semblables, leur
nombre est aussi très-considérable. A la mort de chaque associé on
fait célébrer une Messe pour le repos de son âme. De plus, le
mercredi de chaque semaine, on chante un salut en l'honneur du saint
patron, et le second dimanche d'octobre, sa Fête est célébrée
avec solennité. Pendant l'octave qui la suit, une foule de pèlerins
de la ville et des villages voisins viennent rendre leurs hommages à
leur digne protecteur et se recommander à sa puissante intercession.
Le village de
Roisin est devenu un lieu de pèlerinage à saint Ghislain pour les
femmes dont les couches approchent. Elles y vont même quelquefois
après, quand elles ont été heureusement délivrées. La ville de
Saint-Ghislain est aussi un lieu de pèlerinage très-fréquenté.
Les pauvres mères qui craignent pour la vie de leurs chers
nourrissons, les portent à Saint-Ghislain. Le prêtre récite sur
eux l'Evangile, leur fait toucher les reliques du Saint, et souvent,
après ce pieux voyage, les hideuses convulsions et les frayeurs
naturelles aux jeunes enfants, surtout à l'époque de la première
dentition, se trouvent apaisées: touchant bienfait de la divine
clémence qui récompense la foi naïve des mères par le Salut de
leurs enfants!
Texte extrait des Petits Bollandistes Volume 12
Neuvaine à Saint Ghislain
Premier
jour
Saint
Ghislain qui, pour apporter à nos pères tes lumières de
l'Evangile, avez quitté votre patrie et êtes venu planter la Croix
de Jésus-Christ dans les sombres forêts, encore païennes, des
Gaules, écoutez l'humble prière de vos serviteurs qui mettent en
vous leur confiance. Donnez-nous l'esprit de Foi. Ne permettez pas
que jamais nous nous laissions envahir par l'indifférence ou le
respect humain. Ecartez de nous tout ce qui pourrait devenir un
danger pour nos croyances. Que, fiers de notre glorieux nom de
Chrétiens, nous ne rougissions jamais de nous montrer zélés
disciples du Christ et ardents défenseurs de la Sainte Eglise.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Deuxième jour
Saint
Ghislain, qui, avant d'entreprendre vos courses apostoliques, avez
voulu retremper votre foi auprès du représentant de Jésus-Christ
sur la terre; Saint Amand, évêque de Maastricht, sous la direction
duquel vous avez voulu organiser votre entreprise; Saint Pierre et
Saint Paul, colonnes de Notre Mère la Sainte Eglise, auxquels vous
avez voulu dédier votre premier sanctuaire; inspirez-nous le plus
grand respect pour la Parole de Jésus-Christ; rendez-nous dociles à
la voix de nos évêques; pénétrez-nous de respect pour tous ceux
que la Providence a chargés du soin de nos âmes.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Troisième jour
Saint
Ghislain, qui, dans l'exercice de votre mission apostolique, avez
connu les épreuves de la persécution et de la calomnie; donnez-nous
la grâce du courage et de la résignation Chrétienne aux jours de
l'épreuve. Ne permettez pas que l'esprit du mal profite de notre
trouble pour nous écarter des voies de la charité. Saint Aubert,
Evêque de Cambrai, qui avez soutenu Saint Ghislain contre la
méchanceté de ses ennemis, soyez le défenseur de notre faiblesse
maintenant et surtout à l'heure de notre mort.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Quatrième jour
Saint
Ghislain, qui avez été inspiré de remettre votre baudrier au
châtelain de Roisin pour arracher miraculeusement sa vertueuse
épouse au danger d'une mort imminente, exaucez toute mère qui vous
invoque à son heure critique. Et puisqe votre baudrier sauva en même
temps le nouveau-né, sauvez encore nos petits enfants, menacés de
convulsions et autres maux de leur âge. L'expérience nous a appris
que votre miraculeux pouvoir s'étend aussi à toute personne
souffrant de maladies nerveuses. Soulagez tous ceux qui ont recours à
vous dans leurs douleurs.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Cinquième
jour
Saint
Ghislain, qui, en sauvant du péril de mort la châtelaine et
l'enfant de Roisin, avez appris aux mères Chrétiennes à mettre
leur confiance en la divine Providence, inspirez le sentiment de la
sublimité de leur vocation à celles auxquelles vous réservez les
honneurs de la maternité. Faites-leur comprendre qu'en trahissant
leurs devoirs, elle contrecarrent les desseins de Dieu; elles
méprisent les honneurs d'une coopération à l'oeuvre divine de la
création; elles foulent aux pieds le sang de Jésus-Christ, elles
restreignent les fruits de la Rédemption, elles se préparent
d'inévitables et terribles châtiments sur terre et dans l'éternité.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Sixième
jour
Saint
Ghislain, qui, en rendant la vie à l'enfant de Roisin, l'avez
associé, avec sa famille, à votre gloire immortelle; faites
comprendre à nos mères qu'une situation n'est jamais désespérée
mais que la divine Providence se joue des prévisions humaines et
peut, si Elle le veut, nous faire trouver la prospérité là où
nous n'attendions que l'épreuve. Donnez à ces vaillantes victimes
du devoir, la grâce d'un saint abandon entre les mains de Dieu. Ne
permettez pas qu'égarées par de fausses maximes, elles s'obstinent
à se préparer les plus amères désillusions en disposant en dehors
de Dieu, d'un avenir qui n'appartient qu'à Lui.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Septième
jour
Saint
Ghislain, dont le zèle se répandit autour de vous par la parole et
par l'action : prédicateur zélé, ouvrier apostolique, fondateur
d'abbayes, faites-nous partager votre amour pour le bien. Faites de
nous des apôtres, dans nos familles, au sein de notre entourage,
près de ceux que la Providence a mis sous notre direction.
Rendez-nous fidèles à notre vocation et aidez-nous à réaliser
tout ce que Dieu attend de notre bonne volonté.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Huitième
jour
Saint
Ghislain, dont la reconnaissance fut si vive à l'égard du Seigneur
si hospitalier de Roisin, remplissez-nous de pareille gratitude
envers nos bienfaiteurs. Accordez-nous la grâce, pleine de
consolations, d'une charité sans borne et s'étendant à toutes les
misères d'ici-bas. "C'est à ce signe qu'on reconnaîtra si
vous êtes véritablement mes disciples", dit Notre
Seigneur, "si vous vous aimez les uns les autres".
Rendez-nous surtout charitables envers ceux qui souffrent comme vous
avez eu pitié de nos pères plongés dans les ténèbres du
paganisme.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Neuvième
jour
Saint
Ghislain, dont le célèbre miracle de Roisin provoqua la confiance
des femmes Chrétiennes qui implorent le secours du Ciel en prévision
d'un évènement dont l'attente les glace d'effroi, calmez ces
appréhensions exagérées par l'esprit mauvais. Bénissez leur
confiant abandon en la puissance de votre intercession; exaucez leurs
voeux; comblez-les de vos faveurs pour que celui ou celle dont elles
attendent la délivrance, deviennent après avoir été l'objet de
leur consolation ici-bas, le motif de leur gloire dans le Ciel.
Ainsi-soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père
Consécration des enfants par leurs parents
Seigneur
Jésus, qui lorsque vous étiez sur la terre, attiriez à vous les
petits pour les bénir et qui avez promis le Ciel à ceux qui leur
ressemblent, nous vous consacrons aujourd'hui nos enfants, afin
qu'étant vôtres avant d'être à nous, Vous nous aidiez à les
rendre forts de corps et d'âme pour Votre gloire et notre
consolation.
Saint
Ghislain, protégez-nous. (trois fois)
Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Amen.
Saint Ghislain bénissez nos enfants; accordez-leur la santé du corps, la pureté de l'âme, l'innocence du coeur.
Téléchargez le texte de ces prières (pdf) en cliquant ici
« François et la Joie de l'Evangile »
« François et la Joie de l'Evangile »
Un spectacle qu'il faut ne surtout pas manquer
Le samedi 11 décembre à
20 heures 30
à l'église Saint Ferdinand de Bordeaux
« François et la joie de l'évangile », est un spectacle monté par la troupe « Laudato Si » et joué avec 20/30 jeunes de la Fraternité Franciscaine de Cholet. C'est un mystère religieux, comme ceux qui étaient joués sur les parvis des églises au Moyen Age, par lequel nous souhaitons partager notre découverte de l'actualité évangélique de Sait François d'Assise.
Pendant 1h30, ces différents tableaux, joués en mime, avec l'accompagnement de chanteurs et de musiciens, permettent à toutes les générations de mettre leurs pas dans ceux de François, des fêtes de sa jeunesse à sa vie de fraternité et de pauvreté. Nous sommes tous invités à découvrir comment sa simplicité et son amour du Christ ont transformé ceux qu'ils rencontrait sur son chemin: bourgeois et brigands, le Sultan au milieu des Croisades, le fameux loup de gubbio...
Ce mystère a été joué de nombreuses fois en France, sur les parvis des basiliques d'Assise et de Padoue en Italie, lors du rassemblement de la Famille Franciscaine à Lourdes en octobre 2009 et du chapitre des familles à Cholet en 2010. En août 2011, il sera donné aux JMJ à Madrid.
Ce spectacle joyeux se déguste (sans limite) à tout âge, n'hésitez pas à venir avec de jeunes enfants. L'entrée est libre, une participation aux frais est seulement demandée.
Renseignements
Les Franciscains de Cholet
Couvent saint François
57, rue Pasteur
49300 CHOLET
Tél : 02 41 62
06 37
franciscainscholet@laposte.net