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30 avril 2010

Le Mois de Notre Dame du Sacré Cœur

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Le Mois de Notre Dame du Sacré Cœur

Premier jour

Première Considération

Prédestination de Marie

Notre consécration au Sacré Coeur

« Toute la gloire de la fille du Roi vient de son intérieur ». (Ps. XLIT, 14)

L'amour est une grande chose, dit le pieux auteur de l'Imitation: Magnares est amor. C'est, en effet, l'amour qui est de toute éternité la vie même de Dieu; par amour le monde est créé; par amour surtout, le mystère de l'Incarnation se réalise, et c'est l'amour qu'il vient exciter parmi nous. « Si quelqu'un n'aime pas Notre-Seigneur Jésus, qu'il soit anathème! » dit saint Paul. Jésus vient donc pour aimer et pour être aimé ; il donnera son Cœur, mais en retour il demandera le nôtre; il veut être tout à nous, pour que nous soyons tout à lui... Ah! Seigneur, si personne ne doit être exclu du privilège ineffable d'être l'ami de Dieu, quelle créature privilégiée occupera la première place dans votre amour? Personne ne peut faire valoir un droit; tous les enfants des hommes sont devant vous comme des grains de poussière; les générations passées et futures sont l'œuvre de vos mains, et le bien qu'elles possèdent vient de vous. Votre choix seul, ô mon Dieu! décidera des rangs et des conditions; mais il vous faut une Mère, une Mère selon votre Cœur, une Mère que vous formerez vous-même en déployant, dans un chef-d'œuvre unique, toutes les ressources de votre sagesse, de votre puissance et de votre souveraine bonté... Cette Mère, c'est Marie. Vous l'appelâtes du néant, et elle sortit « rayonnante de gloire, sans tache et toute belle. » En l'apercevant, vous en fûtes épris, ô mon Dieu ! Cette créature, vous' l'aviez destinée à régner en souveraine sur votre Cœur sacré, et déjà elle le ravit au premier de ses regards et le blesse d'un indicible amour. Nous pouvons donc la nommer Notre-Dame du Sacré-Cœur. Dieu s'est fait une Mère digne de Lui, et comme il l'a voulue. Quelle autre pensée nous ferait mieux connaître les ineffables grandeurs de la Reine du Cœur de Jésus ? Si cette Vierge admirable n'avait eu que la prérogative de devenir la Mère de Jésus, comme tant de patriarches, de prophètes et de rois ont eu celle de figurer parmi les ancêtres du Sauveur, la gloire de Marie aurait pu être surpassée ; mais, grâce au Ciel, le Verbe incarné ne se contente pas d'une Mère selon la chair et le sang, Il la veut aussi selon son esprit et son cœur; Il ne veut pas une Mère dont la mission sera complète après avoir donné au monde un Enfant-Dieu et qui disparaîtra comme la fleur devant son fruit; Il veut une Mère qui lui soit plus inviolablement unie que la racine n'est unie à sa tige : une Mère dont II ne se séparera plus, dont Il sera toujours aimé, qui ne cessera de le produire dans les âmes, et de le présenter plein de gloire aux élus du Ciel. Il veut une Mère qui siégera à sa droite, qui régnera sur son Cœur, une Mère entre les mains de laquelle II déposera les trésors infinis de sa passion et de sa mort, et dont II se glorifiera dans tous les siècles en étendant son culte à l'univers entier. Il souhaite,qu'on puisse dire d'Elle : un Dieu lui-même est sa couronne; Elle possède sur son Cœur un pouvoir souverain ; un Dieu , son. Fils ; un Dieu, le sublime artisan de toutes les œuvres qu'Elle veut entreprendre ; un Dieu , le protecteur éternel de quiconque voudra l'honorer comme une Mère et la servir à jamais. Voilà, en un mot, la créature par excellence qu'une destinée irrévocable appelait de toute éternité pour l'attacher au Sacré-Cœur. Recueillons-nous : Dieu est admirable en ses desseins.

Lorsque la première Eve sortit revêtue d'innocence des mains de son Dieu, son premier élan d'amour fut pour l'auteur de son être. Quel cri de reconnaissance ne dut pas Réchapper de son âme pour Celui qui l'avait tirée du néant et appelée à la contemplation de ses grandeurs et de ses œuvres ! Mais que dirons-nous des sentiments de l'Eve véritable, lorsqu'au premier moment de sa conception immaculée, elle ouvrit, par un privilège spécial, les yeux de son âme au monde de la grâce avant d'ouvrir ceux de son corps à celui de la nature ! Avec quelle force son cœur si pur ne s'élança-t-il pas dans le sein de Dieu pour y trouver le digne objet de ses aspirations et de ses désirs ! Emportée sur les ailes du divin amour, selon la pensée du bienheureux Albert le Grand, Elle pénétra dans les entrailles-de la divine miséricorde et en sortit emportant avec Elle le Fils unique de Dieu. Le Verbe divin commença dès lors, dans cette Vierge prédestinée qui allait devenir sa Mère, une vie de grâce et d'amour dont l'incarnation devait bientôt nous faire soupçonner les ravissantes merveilles. Cette union mystérieuse occupa les premières années de Marie, en fit le sanctuaire de la divinité devant lequel l'Ange devait s'incliner avec respect, et où l'opération du Saint-Esprit allait faire régner le Verbe fait chair. Tel était le prélude de l'ardente dilection dont cette noble créature devait entourer, toute sa vie, le Cœur de son bien-aimé Fils, pour en être la souveraine.

Nous sommes aussi appelés, ô Marie ! à vivre pour le Cœur de Jésus; il est notre but: vers lui soupire tout notre être ; lui seul est capable d'apaiser cette soif insatiable si bien décrite par la plume de saint Augustin. Mais quelle vie est la nôtre?... Sommes-nous dignes de réjouir ce Cœur divin, de le glorifier, de régner avec lui?... O notre Mère, ô Notre-Dame du Sacré Cœur! communiquez-nous quelqu'une de vos flammes; donnez à tous vos enfants les premières leçons d'un véritable amour pour le Cœur de Jésus.

Allégorie

Après avoir créé les eaux qui devaient féconder la terre, Dieu les rassembla dans un immense abîme auquel il donna le nom de mer : Congregationes aquarum appellavit Maria. De même, après avoir laissé échapper de son sein les grâces abondantes qui devaient rehausser les Anges, justifier les patriarches, illuminer les prophètes, empourprer les martyrs, embraser les confesseurs, soutenir les Apôtres et embellir les vierges, le Très-Haut creusa un abime insondable pour les rassembler toutes, et cet abime, dit saint Bernard,,fut Marie: Congregationes gratiarum appellavit Mariam. Et comme, selon l'expression de nos saints livres, un abîme en appelle un autre, la profonde humilité de la Vierge des vierges devant tant de merveilles devint le plus sûr abri où se réfugia le Cœur de Jésus. Possédant le Cœur de son Fils et enrichie des trésors infinis qu'il renferme, nous pourrons donc la nommer Notre-Dame du Sacré-Cœur.

Histoire

La protection de Marie se manifeste visiblement pour tous les besoins de notre pauvre nature, non-seulement dans le sens spirituel, mais encore pour nos demandes temporelles. C'est bien avec raison qu'on l'invoque pour les causes difficiles, désespérées même: Notre-Dame du Sacré-Cœur obtient tout. Écoutons, pour bien nous en convaincre, le cri d'une mère reconnaissante: « Je remplis aujourd'hui un devoir bien doux à mon cœur: je viens m'acquitter d'une dette de reconnaissance envers notre bonne Mère du ciel. Notre-Dame du Sacré-Cœur désire, sans aucun doute, se faire connaître et aimer sous ce beau titre; pour moi, je reconnais en ce moment, avec toute l'effusion de mon âme, combien je dois à ce nom d'amour. Mon unique enfant était dangereusement malade; mon inquiétude était mortelle. Le médecin que je consultais avec anxiété nie disait ne pouvoir définir le mal. J'invoquai alors Notre-Dame du Sacré-Cœur, lui faisant le vœu que j'acquitte aujourd'hui. Auparavant, Marie paraissait sourde à mes prières; mais à peine l'eussé-je implorée sous ce beau titre, qu'elle m'exauça. Il n'y a pas eu sans doute de miracle dans le vrai sens du mot; la maladie a suivi son cours, mais la crise a,été favorable, et depuis mon enfant est entré en pleine convalescence. C'est à cette bonne Mère que je dois le bonheur de conserver mon enfant ; c'est Elle qui m'apporta, de la part de son divin Fils, cette douce consolation. Oh! reconnaissance et amour à Marie! Gloire et honneur à Notre-Dame du Sacré-Cœur! Puisque j'ai été exaucée, veuillez faire célébrer une neuvaine d'actions de grâces ».

En ce mois de Marie, si vous avez des intentions à confier à la prière des internautes, merci de me les envoyer à franck.monvoisin@laposte.net

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30 avril 2010

Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus 14/15

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Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus

Don Tomaselli, Salésien de Don Bosco


Quatorzième vendredi

Réparation pour nos propres péchés et ceux de notre famille


Lecture


La Sainte Écriture nous dit: « N'oublie pas les péchés que tu as commis par le passé ». Le souvenir des fautes passées ne doit pas opprimer l'âme, mais doit servir de stimulant pour recourir à Dieu avec humilité et confiance en pensant que Jésus est Père de Miséricorde. Bien que le Cœur de Jésus ait pardonné nos péchés, nous avons le devoir de réparation. Saint Paul à dit: « Ceux qui commettent un péché crucifient à nouveau Jésus ». Combien de fois avons-nous renouvelé à Jésus don crucifiement? Combien de fautes commises dans la solitude? Combien d'autres commises devant le prochain en donnant le mauvais exemple? Bien des personnes ont péché par notre faute, à notre instigation ou par notre mauvais conseil, ou même en ne faisant rien pour empêcher de commettre cette faute. Que chacun répare, en ce quatorzième Vendredi, tout mal qu'il a fait en sa vie: en pensées, en paroles, en actions et en toutes sortes d'omissions. Que l'on dise à Jésus: « Lavez avec Votre Sang mon âme, brûlez dans les flammes de Votre Cœur mes scélératesses. Il convient de même de réparer les péchés de notre famille; même quand une famille se dit chrétienne, tous ses membres ne vivent pas toujours en vrais chrétiens. En chaque famille, fatalement, l'on commet des péchés; il y en a qui manquent la Messe le dimanche; d'autres cultivent la haine ou la mauvaise habitude de blasphémer, de bougonner; il y en a peut-être qui vivent scandaleusement. Chaque famille a donc un cumul de péchés à réparer. Que les dévots du Sacré Cœur prennent l'engagement de cette réparation, chose louable, non seulement au cours des quinze vendredis, mais tout le temps. Il est recommandé aux âmes pieuses de choisir un jour fixe de la semaine pour faire la réparation de leurs péchés et de ceux de leur famille. « Une âme peut réparer pour beaucoup d'autres », disait Jésus à sa servante, Sœur Bénigne Consolata. Une mère zélée peut faire réparation un jour par semaine pour les péchés de son époux et de ses enfants; comme une fille peut faire réparation pour les fautes de ses parents et de ses frères. Dans ce jour établi pour la réparation, il fait beaucoup prier; si possible communier et accomplir quelques bonnes œuvres. Une pratique très louable est celle de faire célébrer le Saint Sacrifice de la Messe à cette intention. Le Sacré Cœur agrée tous ces actes délicats et les rend généreusement.


Bouquet spirituel: se fixer un jour par semaine pour réparer auprès du Cœur de Jésus nos péchés et ceux de notre famille.


Prière: Chaque jour de la semaine, réciter 5 Notre Père, je Vous salue Marie et Gloire au Père en réparation des intentions du Vendredi.

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Prière pour la famille

à réciter avant la Sainte Communion


O Seigneur Jésus-Christ, faites que nous imitions les exemples de Votre Sainte Famille, afin qu'à l'heure de notre mort, la Glorieuse Vierge Marie, Votre Très Sainte Mère, vienne à notre rencontre avec Saint Joseph et que nous méritions d'être reçus de Vous dans la gloire éternelle du Paradis. O Jésus plein d'Amour qui, avec les ineffables vertus et les exemples de Votre vie domestique, avez sanctifié la famille par Vous choisie sur la terre, gardez pieusement la nôtre qui, prosternée devant Vous, implore Votre protection. Assistez-la, défendez-la de tout péril, secourez-la dans ses nécessités et donnez-lui la grâce de se maintenir constamment dans l'imitation de Votre Sainte Famille, afin que, Vous servant fidèlement sur la terre, elle puisse Vous bénir au Ciel. Pardonnez tous les péchés qui, dans un moment de faiblesse, se sont commis au sein de notre famille. Marie, Mère très Douce, nous avons recours à Votre intercession, sûrs que Votre Divin Fils exaucera nos prières. Vous aussi, ô Glorieux Patriarche Saint Joseph, modèle des chers de famille, souvenez-nous de nous, avec votre puissante médiation, et offrez, par les mains de Marie, nos vœux à Jésus. Ainsi soit-il.

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27 avril 2010

Message de Marie Reine de la Paix et de la Réconciliation à Medjugorje du 25 avril 2010

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Message de Marie Reine de la Paix et de la Réconciliation à Medjugorje du 25 avril 2010

« Chers enfants, en ce temps où, d’une manière particulière, vous priez et recherchez Mon intercession, Je vous invite à prier, petits enfants, afin qu’à travers vos prières, Je puisse vous aider pour que le plus de cœurs possible s’ouvrent à Mes Messages. Priez à Mes intentions! Je suis avec vous et J’intercède auprès de Mon Fils pour chacun de vous. Merci d’avoir répondu à Mon appel ».

26 avril 2010

Litanies de Sainte Scholastique

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Sainte Scholastique

Soeur de Saint Benoît

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Fête le 10 février

La sœur du Patriarche des moines d'Occident vient nous réjouir aujourd'hui de sa douce présence; la fille du cloître apparaît sur le Cycle à côté de la martyre! toutes deux épouses de Jésus, toutes deux couronnées, parce que toutes deux ont combattu et ont remporté la palme. L'une l'a cueillie au milieu des rudes assauts de l'ennemi, dans ces heures formidables où il fallait vaincre ou mourir; l'autre a dû soutenir durant sa vie entière une lutte de chaque jour, qui s'est prolongée, pour ainsi dire, jusqu'à la dernière heure. Apolline et Scholastique sont sœurs; elles sont unies à jamais dans le cœur de leur commun Epoux. Il fallait que la grande et austère figure de Saint Benoît nous apparût adoucie par les traits angéliques de cette sœur que, dans sa profonde sagesse, la divine Providence avait placée près de lui pour être sa fidèle coopératrice. La vie des saints présente souvent de ces contrastes, comme si le Seigneur voulait nous faire entendre que bien au-dessus des régions de la chair et du sang, il est un lien pour les âmes, qui les unit et les rend fécondes, qui les tempère et les complète. Ainsi, dans la patrie céleste, les Anges des diverses hiérarchies s'unissent d'un amour mutuel dont le souverain Seigneur est le nœud, et goûtent éternellement les douceurs d'une tendresse fraternelle.

La vie de Scholastique s'est écoulée ici-bas, sans laisser d'autre trace que le gracieux souvenir de cette colombe qui, se dirigeant vers le ciel d'un vol innocent et rapide, avertit le frère que la sœur le devançait de quelques jours dans l'asile de l'éternelle félicité. C'est à peu près tout ce qui nous reste sur cette admirable Epouse du Sauveur, avec le touchant récit dans lequel saint Grégoire le Grand nous a retracé l'ineffable débat qui s'éleva entre le frère et la sœur, trois jours avant que celle-ci fût conviée aux noces du ciel. Mais que de merveilles cette scène incomparable ne nous révèle-t-elle pas! Qui ne comprendra tout aussitôt l'âme de Scholastique à la tendre naïveté de ses désirs, à sa douce et ferme confiance envers Dieu, à l'aimable facilité avec laquelle elle triomphe de son frère, en appelant Dieu même à son secours? Les anciens vantaient la mélodie des accents du cygne à sa dernière heure; la colombe du cloître bénédictin, prête à s'envoler de cette terre, ne l'emporte-t-elle pas sur le cygne en charme et en douceur? Mais où donc la timide vierge puisa-t-elle cette force qui la rendit capable de résister au vœu de son frère, en qui elle révérait son maître et son oracle? qui donc l'avertit que sa prière n'était pas téméraire, et qu'il pouvait y avoir en ce moment quelque chose de meilleur que la sévère fidélité de Benoît à la Règle sainte qu'il avait donnée, et qu'il devait soutenir par son exemple? Saint Grégoire nous répondra. Ne nous étonnons pas, dit ce grand Docteur, qu'une sœur qui désirait voir plus longtemps son frère, ait eu en ce moment plus de pouvoir que lui-même sur le cœur de Dieu; car, selon la parole de saint Jean, Dieu est amour, et il était juste que celle qui aimait davantage se montrât plus puissante que celui qui se trouva aimer moins. »

Sainte Scholastique sera donc, dans les jours où nous sommes, l'apôtre de la charité fraternelle. Elle nous animera à l'amour de nos semblables, que Dieu veut voir se réveiller en nous, en même temps que nous travaillons à revenir à lui. La solennité pascale nous conviera à un même banquet ; nous nous y nourrirons de la même victime de charité. Préparons d'avance notre robe nuptiale; car celui qui nous invite veut nous voir habiter unanimes dans sa maison.

La sainte Eglise nous fait lire aujourd'hui la narration que saint Grégoire a consacrée à la dernière entrevue du frère et de la sœur.

Du second livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand

Scholastique était sœur du vénérable Père Benoît. Consacrée au Seigneur tout-puissant dès son enfance, elle avait coutume de venir visiter son frère une fois chaque année. L'homme de Dieu descendait pour la recevoir dans une maison dépendante du monastère, non loin de la porte. Scholastique étant donc venue une fois, selon sa coutume, son vénérable frère descendit vers elle avec ses disciples. Ils passèrent tout le jour dans les louanges de Dieu et les pieux entretiens; et, quand la nuit fut venue, ils prirent ensemble leur repas. Comme ils étaient encore à table, et que le temps s'écoulait vite dans leur entretien sur les choses divines , la vierge sacrée adressa cette prière à Benoît: « Je te prie, mon frère, de ne me pas abandonner cette nuit, afin que nous puissions jusqu'au matin parler encore des joies de la vie céleste. » Le saint lui répondit: « Que dis-tu là, ma sœur? Je ne puis en aucune façon passer la nuit hors du monastère. » Dans ce moment, le ciel était si pur qu'il n'y paraissait aucun nuage. La servante de Dieu, ayant entendu le refus de son frère, appuya sur la table ses doigts entrelacés; et, cachant son visage dans ses mains, elle s'adressa au Seigneur tout-puissant. Au moment où elle releva la tête, des éclairs, un violent coup de tonnerre, une pluie à torrents, se déclarèrent tout à coup: au point que ni le vénérable Benoit, ni les frères qui étaient avec lui ne purent mettre le pied hors du lieu où ils étaient.

La pieuse servante de Dieu , pendant qu'elle avait tenu sa tête appuyée sur ses mains, avait versé sur la table un ruisseau de larmes; il n'en avait pas fallu davantage pour charger de nuages le ciel serein jusqu'à cette heure. Après la prière de la sainte, l'orage ne s'était pas fait longtemps attendre; mais cette prière et les torrents de pluie qu'elle amenait s'étaient si parfaitement rencontrés ensemble, que, au même instant où Scholastique levait sa tête de dessus la table, le tonnerre grondait déjà: en sorte qu'un même instant vit la sainte faire ce mouvement, et la pluie tomber du ciel. L'homme de Dieu, voyant que ces éclairs, ces tonnerres, cette inondation ne lui permettaient plus de rentrer au monastère, en fut contristé, et exhala ainsi ses plaintes: « Que le Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur! Que viens-tu de faire? » Elle répondit: « Je t'ai adressé une demande, et tu n'as pas voulu m'écouter: j'ai eu recours à mon Dieu, et il m'a exaucée. Maintenant sors, si tu peux, laisse-moi, et retourne à ton monastère. » Mais le saint était dans l'impossibilité de sortir de la maison, et lui qui n'avait pas voulu y rester volontairement, demeura contre son gré. Ainsi, les deux saints passèrent la nuit entière dans les veilles, et reprenant leurs pieux entretiens sur la vie spirituelle, ils se rassasièrent à loisir par l'échange des sentiments qu'ils éprouvaient.

Le lendemain, la vénérable Mère retourna à son monastère, et l'homme de Dieu reprit le chemin de son cloître. Trois jours après, étant dans sa cellule, et ayant élevé ses yeux en haut, il vit l'âme de sa sœur, qui venait de briser les liens du corps, et qui, sous la forme d'une colombe, se dirigeait vers les hauteurs mystérieuses du ciel. Ravi de joie pour la gloire dont elle était entrée en possession, il rendit grâces au Dieu tout-puissant par des hymnes et des cantiques, et annonça aux frères le trépas de Scholastique. Il les envoya aussitôt au lieu qu'elle avait habité, afin qu'ils apportassent le corps au monastère, et qu'il fût déposé dans le tombeau qu'il s'était préparé pour lui-même. Il arriva ainsi que ceux dont l'âme avait toujours été unie en Dieu ne furent point séparés par la mort, leurs corps n'ayant eu qu'un même tombeau.

Texte extrait de l'Année Liturgique de Dom Guéranger

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Litanies de Sainte Scholastique


Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Vierge des vierges,

Sainte Scholastique,

Sainte Scholastique, sœur de saint Benoît,

Sainte Scholastique, éternellement élue de Dieu,

Sainte Scholastique, prévenue de la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ,

Sainte Scholastique, consacrée à Dieu dès l'enfance,

Sainte Scholastique, vierge toujours très pure,

Sainte Scholastique, fiancée à Notre-Seigneur Jésus-Christ,

Sainte Scholastique, enseignée par le Saint-Esprit,

Sainte Scholastique, miroir d'innocence,

Sainte Scholastique, règle de perfection,

Sainte Scholastique, modèle de vertus,

Sainte Scholastique, ornement de la vie monastique,

Sainte Scholastique, patronne de vierges innombrables,

Sainte Scholastique, mère d'une infinité de religieuses,

Sainte Scholastique, imitatrice de la vie des anges,

Sainte Scholastique, pleine de foi en Dieu,

Sainte Scholastique, remplie do l'espérance des biens du ciel,

Sainte Scholastique, brûlante d'amour pour l'Époux divin,

Sainte Scholastique, rayonnante d'humilité,

Sainte Scholastique, toujours enflammée de désirs célestes.

Sainte Scholastique, amie intime de Jésus-Christ,

Sainte Scholastique, animée envers le Seigneur d'une confiance toute filiale,

Sainte Scholastique, appliquée fréquemment à l'oraison,

Sainte Scholastique, promptement exaucée,

Sainte Scholastique, comblée des grâces spirituelles,

Sainte Scholastique, honorée de la gloire de la persévérance,

Sainte Scholastique, pénétrant sous la forme d'une colombe dans le céleste sanctuaire,

Sainte Scholastique, qui habitez maintenant le paradis,

Sainte Scholastique, qui suivez l'Agneau partout où il va,

Sainte Scholastique, unie éternellement aux embrassements de l'Époux,

Sainte Scholastique, ornée de la couronne de gloire,

Sainte Scholastique, toute remplie de la divinité,

Sainte Scholastique, associée aux chœurs des anges,

Sainte Scholastique, unie pour l'éternité aux joies de votre très saint frère,

Sainte Scholastique, avocate auprès de Dieu pour ceux qui vous invoquent,

Sainte Scholastique, patronne bienfaisante de ceux qui vous imitent,

Très sainte vierge Scholastique, Pauvres pécheurs, nous vous eu supplions, exaucez-nous.

Daignez nous aider près de Dieu par vos très saintes et très puissantes prières,

Daignez nous admettre nous-mêmes au nombre de vos enfants,

Daignez exciter, développer et affermir notre dévotion envers vous,

Daignez, par vos prières, obtenir que la rosée des grâces célestes rafraîchisse l'aridité de notre cœur,

Daignez obtenir l'accomplissement de nos saints et pieux désirs,

Daignez, par votre intercession, nous réunir pour l'éternité à Jésus-Christ, l'Époux de nos âmes,

Daignez nous faire entrer avec vous, comme de pures et innocentes colombes, dans le céleste sanctuaire,

Daignez nous faire parvenir aux joies éternelles, aux embrassements de l'Époux Jésus, Daignez nous exaucer, nous vous en supplions.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau «le Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Seigneur, prenez pitié,

Jésus-Christ, prenez pitié,

Seigneur, prenez pitié.


Priez pour nous, bienheureuse Scholastique.

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.


Prions


O Dieu, qui, pour manifester l'innocence do votre Bienheureuse vierge Scholastique, avez fait entrer son âme dans le ciel sous la forme d'une colombe, accordez-nous, par ses mérites, de vivre nous-mêmes avec tant d'innocence que nous méritions de parvenir aux mêmes joies; par Jésus, le Christ notre Seigneur.

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Téléchargez le texte des Litanies de Sainte Scholastique (pdf) en cliquant ici


Notice biographique de Sainte Scholastique

cliquer sur le lien suivant:

http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/lirarticle-83937-1737687.html


17 avril 2010

Les Quinze Mardis de Saint Dominique 1/3

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Les Quinze Mardis de Saint Dominique

Vie de Saint Dominique

1170-1221

À l'origine de l'Ordre des Prêcheurs, il y a Dominique de Guzman, l'homme évangélique, ainsi que le qualifie Jourdain de Saxe dans son petit livre sur les origines de l'Ordre. Qui était-il? Pourquoi a-t-il fondé cette communauté à laquelle il a lui-même donné le nom de Frères Prêcheurs et qui, par la suite, sera désignée couramment à partir de son nom: les Dominicains? Saint Dominique ne nous a laissé aucun écrit où nous pourrions trouver une réponse à ces questions. Il nous faut donc questionner les chroniques qui nous parlent de lui et ce que l'histoire nous dit de son époque, le Moyen Âge. Alors se dessinent sous nos yeux les traits d'un homme qui n'aspire qu'à une seule chose: imiter Jésus Christ. Un homme, nous disent les témoins, qui ne parlait qu'avec Dieu ou de Dieu. En même temps, Dominique se révèle comme un homme solidaire d'un monde en plein bouleversement; un monde qu'il aime et veut embraser du feu de l'Évangile qui le consume lui-même. C'est au terme d'une longue recherche du dessein de Dieu, tel qu'il l'a lu dans les événements qui ont jalonné sa vie, que Dominique fonde l'Ordre des Prêcheurs.


Un monde bouleversé


Saint Dominique naît vers 1170 dans le bourg de Caleruega, en Espagne. La société médiévale dans laquelle il va vivre et oeuvrer pour l'Évangile est alors en pleine transition. Celle-ci est d'abord causée par l'une des plus importantes explosion démographique de l'histoire, accompagnée d'un vaste mouvement d'urbanisation. Dans le système féodal les activités telles le commerce et la politique se déroulaient autour des châteaux des seigneurs ou des abbayes. Maintenant, tout cela se déplace vers les villes qui deviennent les pôles de l'activité politique et économique, alors qu'auparavant elles n'étaient que des lieux de peuplement. Cette urbanisation fait naître, à côté de la noblesse et des clercs, une nouvelle classe sociale: la bourgeoisie. Importante par l'argent qu'elle acquiert du commerce, cette bourgeoisie marchande dirige la ville. Seigneurs locaux, souverains et gens d'Église doivent maintenant compter avec elle, parce que c'est elle qui peut fournir l'argent nécessaire au maintien des armées ou au financement des nouvelles constructions. Mais cet accroissement de la population et cette urbanisation n'apportent pas la prospérité à tous; la pauvreté est le lot commun. La majorité des gens ne dispose que du minimum pour vivre, leur situation contrastant scandaleusement avec celle de la noblesse féodale et de la bourgeoise. De plus, les épidémies et surtout les famines frappent durement les populations; des hommes libres redeviennent des serfs pour assurer leur subsistance. En même temps, l'on assiste à l'émergence d'une conscience nationale chez les Anglais, les Français, les Espagnols et les Allemands. Leurs souverains respectifs sont en train de constituer leur royaume sur cette base nationaliste. L'Église n'échappe pas à ce mouvement de transformation. Jusque là, sa vie gravitait autour des abbayes. C'étaient presque les seuls lieux où l'on pouvait recevoir une formation intellectuelle poussée, et où l'on pouvait recruter des clercs assez instruits pour en faire des évêques. Désormais, les écoles passent des abbayes aux cathédrales, donc au centre des villes. Au début, les écoles cathédrales ne dispensent qu'un enseignement théologique pour les clercs des diocèses. Mais rapidement, elles prennent de l'expansion et s'ouvrent à un plus grand nombre pour offrir un enseignement couvrant toutes les sciences de l'époque (grammaire, rhétorique, mathématiques, philosophie) et donner naissance aux universités. Au temps de saint Dominique, les plus célèbres sont celles de Bologne et Paris. À l'image des commerçants bourgeois qui s'organisent en corporations, relevant de l'autorité royale, les universités s'organisent en corporation relevant de l'autorité du pape. Malgré cela, le bas clergé, curés de paroisses et chapelains, reste majoritairement sous-instruit. Généralement, ces prêtres ne savent ni lire, ni écrire car, issus de milieux pauvres, ils n'ont pu étudier. Ayant appris par coeur les textes d'une messe et l'évangile correspondant, ils les répètent inlassablement Quand ils prêchent, ce n'est pas sur l'Évangile, mais sur un sujet de morale. Paradoxalement, I'Europe est chrétienne, mais non évangélisée. Ceux qui peuvent corriger cette situation, ce sont les évêques. Mais ils sont le plus souvent accaparés par l'administration des fiefs qui leur sont confiés par les rois. Àl'origine, ces domaines leur avaient été donnés pour assurer des revenus aux diocèses. Avec le temps, ces domaines devenant parfois très importants, les évêques se voient considérés par les souverains comme des seigneurs, au même titre qu'un comte ou un baron, et ils se mettent à agir comme tels. L'Église, en fait la papauté, appuyée par quelques évêques et parfois quelques souverains, tente de corriger cette situation. Son arme principale est la constitution de chapitres de chanoines dans les cathédrales. II s'agit de prêtres vivant en communauté autour de l'évêque dans la pauvreté. On donne à ces chapitres la Règle de saint Augustin, qui insiste beaucoup sur la vie communautaire et la pauvretéen proposant l'exemple de la vie de l'Église primitive, telle que décrite dans les Actes des Apôtres. A long terme, on espère que ces chapitres deviendront des pépinières d'évêques qui se conduiront davantage selon l'idéal évangélique que selon celui de la noblesse féodale. Mais ce travail de correction est lent et de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer de l'Église qu'elle abandonne ses richesses et retourne à la pauvreté évangélique. Ces prédicateurs vont trouver une oreille sympathique au sein d'une population pauvre, à laquelle se joint le bas-clergé. De là vont naître les grands mouvements de retour à l'Évangile, dont le mot d'ordre est: «suivre nu le Christ nu», et qui vont animer tout le XIIIème siècle. Des milliers de personnes s'attacheront à ces prédicateurs et les suivront dans leurs déplacements. Dans ces mouvements, l'orthodoxie se mêle à l'hérésie. Celle-ci n'est souvent qu'une réaction excessive devant une situation perçue comme une trahison de l'Évangile. Le plus souvent, les prédicateurs sont des laïcs ayant reçu un enseignement rudimentaire de l'Évangile. De ces mouvements de pauvreté naîtront les Ordres mendiants, tels que les Prémontrés, les Franciscains et les Dominicains.


Des écoles de Palencia au chapitre d'Osma


C'est à cette époque de bouleversements et de renouveau qu'a vécu Dominique. Après avoir reçu un début d'instruction de l'un de ses oncles archiprêtre, il est envoyé à l'université de Palencia, la première d'Espagne, pour apprendre les arts libéraux. Mais rapidement, Dominique opte pour l'étude de la théologie. Pendant ses études, il se fait remarquer par son application, passant des nuits entières à approfondir sa connaissance de la Bible. Mais ce zèle à scruter la Parole de Dieu ne le coupe pas du monde dans lequel il vit. Au cours d'une famine qui frappe toute l'Espagne, Dominique décide de vendre ses manuscrits et tout ce qu'il a afin de venir en aide aux pauvres. Il disait: «Je ne veux pas étudier sur des peaux mortes lorsque des hommes meurent de faim!» Son geste pousse de nombreux maîtres de théologie à l'imiter. La réputation de Dominique parvient bientôt à son évêque, Diègue d'Osma. Le chapitre des chanoines de sa cathédrale vient tout juste d'être réformé selon la Règle de saint Augustin. Voyant l'avantage de s'associer un tel homme pour consolider la réforme entreprise, il demande à Dominique de se faire chanoine. Celui_ci accepte, attiré par la vie de pauvreté et de prière. Les chanoines se rendent vite compte de la valeur du nouveau venu et le choisissent comme sous-prieur, ce qui en fait le bras droit de l'évêque. On remarque son humilité, sa douceur, son attention aux autres. Il ne quitte presque jamais le cloître afin de mieux s'adonner à la prière, à la méditation de l'écriture ou de textes des Pères de l'Église. Mais, alors qu'on pourrait croire que Dominique s'est coupé des femmes et des hommes de son temps, il les porte toujours dans son cœur. Il n'a plus rien à vendre pour secourir les malheureux, mais c'est à eux qu'il pense durant les nuits où une prière intense a remplacé l'étude. Durant cette prière, il ne cesse alors de demander à Dieu une charité efficace pour travailler au salut du monde. Très souvent, ces prières s'accompagnent de larmes et de gémissements: Seigneur, ayez pitié de votre peuple! Que vont devenir les pécheurs?

 

La mission au Nord


Cette sollicitude pour le salut du monde trouve bientôt à s'exercer dans des circonstances fortuites. Diègue d'Osma est chargé par le roi de Castille d'aller négocier le mariage de son fils avec une princesse du Danemark ou Norvège (“les Marques”, au moyen âge). L'évêque se met donc en route avec sa suite, dont fait partie Dominique. Ils traversent le Sud de la France où sévit l'hérésie cathare. Celle_ci, profitant des mouvements de pauvreté et de retour à l'Évangile, véhicule sous un extérieur chrétien, une doctrine dualiste opposant un Dieu bon, créateur des réalités spirituelles, et un dieu mauvais, créateur du monde matériel. Dans ce contexte, le détachement des biens de ce monde camoufle un mépris pour tout ce qui est matériel. Passant la nuit dans une auberge, Dominique apprend que son propriétaire est un cathare. Il discute alors avec lui une partie de la nuit, si bien que l'homme se convertit. L'évêque et son sous-prieur poursuivent leur route et arrivent au Danemark. Les négociations ayant favorablement abouties, ils reviennent en Espagne en faire rapport au roi qui les renvoie chercher la fiancée. Celle-ci étant morte entre temps, Diègue fait parvenir la nouvelle au roi et va à Rome avec Dominique pour rencontrer le pape.


La prédication en Languedoc


Aux Marques, I'évêque a entendu parler des Cumans, peuple païen aux moeurs barbares. Aussi, demande-t-il au pape de le relever de la charge de son diocèse afin de pouvoir aller les évangéliser avec son sous prieur. Le pape refuse et les renvoie chez eux. Sur le chemin du retour, à Montpellier,  Diègue et Dominique rencontrent les légats du pape chargés de prêcher l'Évangile et la foi contre les erreurs cathares. Les légats se plaignent à Diègue du peu de succès de leur mission. Celui_ci comprend vite que le succès des cathares leur vient de la rigueur et la pauvreté de la vie de leurs prédicateurs. Aussi, il conseille aux légats de se défaire de leurs escortes et de leurs chevaux et d'aller prêcher l'Évangile à pied, n'emportant que les livres nécessaires. Diègue joint aussitôt le geste à la parole, et part prêcher avec Dominique, accompagné par les légats. Nous sommes alors en 1206. Pendant deux ans, ils vont prêcher ainsi: à pied et sans escorte, à travers tout le Languedoc. Leur prédication connaît alors un certain succès. Un groupe de femmes cathares converties, se trouvant de ce fait sans aucun moyen de subsistance, sera rassemblé par Dominique et son évêque pour former un monastère à Prouilhe, tout près de Fanjeaux, où Dominique sera plus tard nommé curé. Ce monastère, embryon de ce qui deviendra l'Ordre des Moniales dominicaines, sert à Dominique de “quartier général” après la mort de Diègue (en Espagne) et le départ des légats missionnaires ( ils sont moines cisterciens, ils doivent rentrer à leurs communautés).


Le début de l'Ordre des Prêcheurs


De 1208 à 1213, Dominique poursuit donc seul l'oeuvre de prédication, tout en continuant de prendre soin du monastère de Prouilhe. II gagne le respect des cathares par la rigueur de sa vie, sa bonne humeur, sa vie de prière, sa pauvreté, son zèle. Sur la route, entre les villages, il marche pieds nus. Il mendie son pain et, quand on lui offre le gîte, il couche sur le sol. Lorsqu'il ne prêche pas ou n'est pas en train d'exhorter quelqu'un à la conversion, il prie et, dès qu'il est près d'une chapelle ou d'une église, il s'y rend pour célébrer l'Eucharistie ou participer à la prière liturgique. Avec le temps, quelques hommes se joignent à lui pour travailler à l'évangélisation. La petite communauté s'installe d'abord dans une maison à Fanjeaux. Puis, comme Pierre Seilhan, fils de Jean Seilhan, viguier de Toulouse (représentant du compte de Toulouse face aux capitouls) se donne à lui avec ses biens, elle se déplace à la maison de Pierre, en face de l’actuel Palais de Justice. Foulques, évêque de la ville, reconnaît officiellement la communauté avec son projet de prédication en 1215, et lui concède comme revenu une partie de la dîme des pauvres. Dans le même temps, Dominique confie les six frères qui vivent avec lui à un maître en théologie pour qu'il les instruise. Foulques de Toulouse se rend à Rome pour participer au IV Concile de Latran et Dominique l'accompagne, voulant obtenir l'approbation du pape pour un ordre qui s'appellera l'Ordre des Prêcheurs. Le pape promet l'acceptation, à la condition que Dominique et ses frères choisissent une règle déjà existante. Revenu auprès d'eux, ils adoptent à l'unanimité la Règle de saint Augustin. Dominique repart pour Rome chercher l'approbation qui lui est alors accordée. En 1217, Dominique disperse sa petite communauté. Il envoie fonder à Paris et à Bologne, les centres universitaires du temps, de même qu'en Espagne et à Rome. À partir de ce moment, les choses se précipitent. Au début, les frères de Dominique suscitent le scepticisme. Mais assez rapidement, leur pauvreté, leur attachement à la prière, leur prédication et leur vie évangélique, leur valent un accueil enthousiaste et l’éveil de vocations partout où ils vont. Par exemple, le couvent de Paris, fondé par deux ou trois frères, en compte près de cinquante à la mort de Dominique, quatre ans plus tard, sans compter ceux qui ont quitté Paris pour fonder ailleurs.


Le premier chapitre de l'Ordre


Quant à Dominique, il va de couvent en couvent pour exhorter les frères à tenir bon. Toujours il va à pied et quête son pain. Dans les couvents il n'a ni cellule ni lit et, malgré les fatigues du voyage, il passe toujours ses nuits en prière dans l'église. En 1220, il convoque le premier chapitre général de l'Ordre à Bologne en Italie, chaque couvent devant y envoyer un certain nombre de frères. Une fois qu'ils sont réunis, Dominique leur demande de choisir un autre supérieur, lui-même s'estimant indigne de cette charge ; mais les frères refusent. Ils adoptent les premières Constitutions de l'Ordre, qui règlent la vie des frères en incarnant dans des dispositions concrètes la Règle de saint Augustin. Ils prennent à ce moment des décisions importantes: l'Ordre doit abandonner ses revenus et chaque couvent doit quêter sa subsistance au jour le jour. Enfin, pour mieux répondre aux besoins de l'évangélisation, l'Ordre est divisé en provinces.


La mort de saint Dominique


Le chapitre terminé, Dominique reprend sa tournée des divers couvents. Il est aussi chargé par le pape d'une mission d'évangélisation dans le Nord de l'ltalie. Puis, à l'été 1221, usé par ses marches interminables et par ses veilles incessantes, il tombe malade à Bologne. Constatant la gravité de son état, il demande à se confesser et à recevoir la communion. Il se recommande ensuite aux frères présents, et leur affirme qu'il leur sera plus utile au ciel que sur terre. Puis il s'éteint pendant que les frères recommandent son âme à Dieu. Mort dans la cellule d'un autre, puisqu'il n'en avait dans aucun couvent, on l'enterre dans l'église, au pied de l'autel, revêtu de la tunique d'un autre. La sienne, estiment les frères, est en trop mauvais état: usée, épuisée... comme le pauvre qu'elle habillait.

Les Quinze Mardis de Saint Dominique

Qu'est-ce que la dévotion des quinze mardis?

Elle est exactement semblable à celle des quinze samedis; le jour seul est différent. Le mardi est spécialement consacré à saint Dominique, instituteur du Rosaire, et c'est l'unique raison de ce choix. Quels sont les motifs qui nous engagent à pratiquer la dévotion des quinze mardis ? 1° Saint Dominique a été donné au monde pour procurer le salut d'un grand nombre d'âmes. 2° Ce saint a toujours montré une charité très-vive à leur égard, et il s'est assujetti à des travaux incroyables pour les secourir. 3° Ses prières sont très-puissante: il avouait lui-même avoir toujours obtenu tout ce qu'il demandait. 4° Il a promis dans ses derniers moments de nous être plus utile après sa mort que pendant sa vie. 5° Il a opéré en tout temps un nombre prodigieux de miracles pour subvenir aux nécessités des personnes qui imploraient son secours.

En quel temps pratique-t-on la dévotion des quinze mardis ?

En tout temps, comme la précédente, mais plus particulièrement durant les quinze mardis avant la fête de saint Dominique. Il sera encore fort utile de l'associer à celle des quinze samedis. On gagnera par là plus d'Indulgences, on honorera mieux le bienheureux Patriarche, dont la fête se trouve dans l'intervalle, et en répétant ainsi le mardi les exercices du samedi, on est sûr d'obtenir des grâces plus abondantes.

Méthode de saint Dominique pour méditer le Rosaire

Cette méthode est celle qui fut ordinairement pratiquée par le Saint Patriarche Dominique. Elle consiste à énoncer ou verbalement ou mentalement, non-seulement avant chaque dizaine, mais encore avant chaque Ave, un point du mystère que l'on médite, et l'on s'arrête plus ou moins longtemps à la pensée ou au sentiment suggéré par cette énonciation. L'usage et l'habitude rendront cette pratique facile. Elle deviendra même, lorsqu'on le voudra, aussi courte que toute autre. Entre autres avantages, elle a celui d'empêcher les distractions, ou du moins de les rendre plus rares et moins considérables. Afin de marcher à la suite de Saint Dominique, chaque mardi, nous méditerons un mystère du Rosaire avec sa méthode.

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17 avril 2010

Les Quinze Mardis de Saint Dominique 2/3

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Les Quinze Mardis de Saint Dominique


Prières communes à chaque mardi

Prière à Saint Dominique à dire au début de chaque mardi

O Saint Prêtre de Dieu et glorieux Patriarche Saint Dominique, vous qui avez été l'ami, le fils bien-aimé et le confident de la Reine Céleste et qui avez accompli des miracles par la vertu du Saint Rosaire et qui êtes notre puissant médiateur auprès du trône de Marie et du Cœur de Jésus, considérez nos besoins et ayez pitié de l'état de misère dans lequel je me trouve. Lorsque vous étiez sur la terre, vous aviez le cœur ouvert à toutes les misères d'autrui et vous aviez la main tendue  pour les secourir; maintenant que vous êtes au Ciel, votre Charité et votre puissance ne sont pas moindre, au contraire. Priez pour moi Marie, la Mère et la Reine du Très Saint Rosaire et Son Divin Fils Jésus Christ, car j'ai l'intime confiance que par, votre intercession j'obtiendrai les grâces que je désire ardemment (formuler les grâces que l'on désire). Ainsi soit-il.

Trois Gloire au Père

Répons à saint Dominique pour les Quinze Mardis

O Lumière de l'Église, Docteur de la vérité, Rose de patience, Ivoire de chasteté, vous nous avez abreuvés gratuitement de l'eau de la sagesse; Prédicateur de la grâce, faites-nous parvenir au séjour des Bienheureux.

R. O Merveilleux espoir donné par vous à ceux qui vous pleuraient à l'heure de votre mort, lorsque vous promîtes qu'après le trépas vous viendriez en aide à vos frères.

Accomplissez, ô Père, ce que vous avez dit, en nous secourant par vos prières.

V. Vous qui vous êtes illustré par tant de miracles en faveur des malades, apportez un remède à nos âmes souffrantes, en nous secourant par vos prières.

Accomplissez, ô Père

Gloire au Père

Accomplissez, ô Père

Prions

Dieu tout-puissant, nous sommes accablés sous le poids de nos péchés; accordez-nous, s'il vous plait, d'en être délivrés par les mérites de votre Confesseur saint Dominique, notre père et notre patron. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

Litanies de Saint Dominique

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Dieu le Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

Sainte Vierge des Vierges, priez pour nous.

Saint Dominique, notre auguste père, priez pour nous.

Saint Dominique, astre de l'Eglise, priez pour nous.

Saint Dominique, lumière du monde, priez pour nous.

Saint Dominique, flambeau de la grâce, priez pour nous.

Saint Dominique, rose de patience, priez pour nous.

Saint Dominique, qui aviez soif du salut des âmes, priez pour nous.

Saint Dominique, qui étiez jaloux du martyre, priez pour nous.

Saint Dominique, grand directeur des âmes, priez pour nous.

Saint Dominique, homme évangélique, priez pour nous.

Saint Dominique, docteur de Vérité, priez pour nous.

Saint Dominique, ivoire de chasteté, priez pour nous.

Saint Dominique, homme au cœur vraiment apostolique, priez pour nous.

Saint Dominique, pauvre des biens de la fortune, priez pour nous.

Saint Dominique, riche de la pauvreté de votre vie, priez pour nous.

Saint Dominique, qu'un zèle consumait pour le Salut des pécheurs, priez pour nous.

Saint Dominique, trompette de l'Evangile, priez pour nous.

Saint Dominique, héraut du Ciel, priez pour nous.

Saint Dominique, modèle d'abstinence, priez pour nous.

Saint Dominique, sel de la terre, priez pour nous.

Saint Dominique, soleil étincelant dans le Temple de Dieu, priez pour nous.

Saint Dominique, qui étiez étayé par la Grâce Divine, priez pour nous.

Saint Dominique, qui êtes revêtu d'un manteau royal, priez pour nous.

Saint Dominique, fleur éclatante dans les jardins de l'Eglise, priez pour nous.

Saint Dominique, qui arrosiez la terre de votre sang précieux, priez pour nous.

Saint Dominique, froment recueilli dans les greniers célestes, priez pour nous.

Saint Dominique, qui resplendissez parmi les vierges, priez pour nous.

Saint Dominique, qui êtes le chef et le Père de l'Ordre des Frères Précheurs, priez pour nous.

Saint Dominique,  pour qu'à notre mort, nous soyons reçus avec vous dans le Ciel, priez pour nous.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Jésus, écoutez-nous.

Jésus, exaucez-nous.

Seigneur, exaucez ma prière

et que mon cri parvienne jusqu'à vous.

Priez pour nous, Ô Saint Dominique,

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus Christ votre Fils.

Prière finale

V. Priez pour nous, Bienheureux Père Saint-Dominique.

R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ.


Prions


Dieu tout-puissant, faites, nous Vous en supplions, que la protection du bienheureux Dominique, Votre confesseur, nous relève, nous qui sommes oppressés sous le poids de nos péchés. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.

17 avril 2010

Les Quinze Mardis de Saint Dominique 3/3

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Les Quinze Mardis de Saint Dominique


Premier Mardi

Notre-Seigneur descend du ciel et se fait homme pour racheter l'univers coupable.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique est suscité par la Providence pour sauver l'Église dans les périls imminents qui la menacent au XIIIe siècle, ce qui nous est clairement signifié par la vision d'Innocent III. Ce pape vit l'église de Saint Jean de Latran, figure de l'Église universelle, sur le point de s'écrouler par la violence d'un tremblement de terre. Il aperçut en même temps notre Saint, qui, la soutenant de ses robustes épaules, la préserva de toute catastrophe. C'est pourquoi nous chantons justement cette louange: Béni soit le Rédempteur de tous les hommes, qui, voulant pourvoir à leur salut, a envoyé au monde saint Dominique.

 

Répons de Saint Dominique

 

Premier Mystère Joyeux

L'Annonciation

 

Notre Père

 

1. La très-sainte Trinité décrète le mystère de l'Incarnation de Jésus-Christ. Je Vous salue Marie...

2. Marie est choisie pour être la Mère du Verbe qui doit revêtir la nature humaine. Je Vous salue Marie...

3. L'Ange Gabriel annonce cette heureuse nouvelle à la Vierge sainte. Je Vous salue Marie...

4. Marie est en oraison dans la solitude lorsqu'elle reçoit l'ambassadeur céleste. Je Vous salue Marie...

5. L'Ange paraît et lui dit: Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Je Vous salue Marie...

6. A ces paroles Marie est surprise et troublée. Je Vous salue Marie...

7. Et l'Ange lui dit: Marie, ne craignez pas; vous concevrez par l'opération de l'Esprit-Saint. Je Vous salue Marie...

8. Et la Vierge répond : Voici la servante du Seigneur: qu'il me soit fait selon voire parole. Je Vous salue Marie...

9. A cet instant l'Esprit de Dieu la couvre de son ombre. Je Vous salue Marie...

10. Et le Verbe fait chair habite parmi nous. Je Vous salue Marie...

 

O très sainte Vierge, je vous en conjure, faites-moi concevoir votre Fils au dedans de mon cœur comme vous l'avez conçu dans vos chastes entrailles; qu'il s'unisse étroitement a mon âme comme il s'est incarné personnellement dans notre chair. Gloire au Père

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Étudiez soigneusement votre vocation, et soyez fidèle aux desseins de Dieu.

 

Oraison finale

 

Deuxième mardi

Jésus, immédiatement après s'être incarné, répand, en qualité de Sauveur, ses bénédictions sur la maison de Zacharie.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique porte la bénédiction du Seigneur partout où il se trouve. A Toulouse il convertit à la foi catholique, par l'exemple d'une austérité admirable, des femmes hérétiques chez qui il était logé. A Orvieto, quand une grêle affreuse dévaste les vignes, il garantit celle de son hôte de ce terrible fléau par ses mérites. Plusieurs fois, chez les étrangers et chez les siens, il multiplie l'aliment et la boisson. Dans la détresse de ses frères il fait même descendre un1 pain du ciel, apporté par les anges.

 

Répons de Saint Dominique

 

Deuxième Mystère Joyeux

La Visitation

 

Notre Père...

 

1. Marie, par humilité, va visiter sa cousine sainte Elisabeth. Je Vous salue Marie...

2. En cela elle est conduite par le Saint Esprit. Je Vous salue Marie...

3. Or la Vierge traversa les montagnes en grande hâte. Je Vous salue Marie...

4. Sainte Elisabeth reçoit Marie avec une joie extrême. Je Vous salue Marie...

5. Le petit Jean-Baptiste est sanctifié dans le sein de sa mère. Je Vous salue Marie...

6. Elisabeth dit à la Vierge: Le fruit de vos entrailles est béni. Je Vous salue Marie...

7. Marie répond: Mon âme glorifie le Seigneur. Je Vous salue Marie...

8. Elisabeth s'écrie encore: D'où me vient ce bonheur d'avoir la visite de la Mère de mon Dieu? Je Vous salue Marie...

9. La maison de Zacharie est comblée de bénédictions par la présence de Jésus et de Marie. Je Vous salue Marie...

10. Marie sert sa cousine Elisabeth avec beaucoup de charité et d'humilité durant trois mois. Je Vous salue Marie...

 

Daignez me favoriser, ô très-pure Vierge, de votre sainte visite, et mon âme, sanctifiée par la présence de votre divin Fils, se réjouira avec vous en Dieu, son Sauveur. Gloire au Père...

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Sympathisez avec vos frères dans leurs joies et dans leurs peines, vous réjouissant avec ceux qui sont dans l'allégresse, et pleurant avec ceux qui pleurent.

 

Oraison finale

 

Troisième mardi

Au jour de sa naissance, Jésus apporte la paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique apporte une paix semblable entre Dieu et les pécheurs qui reviennent sincèrement. L'hérésie et le péché allument dans l'Église le feu de la discorde. Les divisions, les révolutions, les guerres, sont les fruits amers de ces racines d'iniquité. Saint Dominique contribue davantage à la réconciliation des malheureux hérétiques et des pécheurs avec la foi et la charité, par la croisade pacifique de son exemple et de sa parole, que n'ont fait les guerriers du Nord par leurs exploits éclatants. Il fait luire, entre la terre et les hauteurs célestes, l'arc en ciel étincelant du Rosaire; l'erreur disparaît, et le calme succède à la tempête.

 

Répons de Saint Dominique

 

Troisième Mystère Joyeux

La Naissance de Jésus

 

Notre Père

 

1. Marie enfante Notre-Seigneur sans préjudice de sa virginité sans tache. Je Vous salue Marie...

2. Elle Je met au monde dans une étable, et l'emmaillotte de langes bien pauvres. Je Vous salue Marie...

3. Elle admire, elle contemple avec amour le fruit béni de ses entrailles. Je Vous salue Marie...

4. Elle embrasse Jésus, elle le presse contre son cœur. Je Vous salue Marie...

5. Elle nourrit de son lait virginal l'Enfant divin. Je Vous salue Marie...

6. Elle le pose dans une crèche, préparée avec soin par le bon Joseph. Je Vous salue Marie...

7. Et le Roi du ciel est ainsi couché sur la paille, entre deux animaux. Je Vous salue Marie...

8. Les anges ont chanté dans les airs aux environs de Bethléem: « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix aux hommes de bonne volonté sur la terre ! » Je Vous salue Marie...

9. Des bergers, instruits de la merveilleuse naissance de l'Enfant divin, viennent le visiter et l'adorer. Je Vous salue Marie...

10. Les mages, conduits par une étoile, viennent aussi des pays lointains; ils adorent le Verbe incarné et lui offrent leurs présents. Je Vous salue Marie...

 

O divine Mère de Jésus, faites-moi la grâce de renaître spirituellement avec votre divin Fils, de le vénérer comme le Roi de mon âme, de l'adorer, comme les bergers et les mages, du profond de mon cœur. Gloire au Père.

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Vivez en paix avec tous les hommes, autant que cela est possible. Prévenez les divisions, travaillez à la réconciliation des ennemis.

 

Oraison finale

 

Quatrième mardi

Jésus, offert par sa mère au temple de Jérusalem, s'offre lui-même en qualité de Pontife suprême, au Père céleste, pour la rédemption du genre humain.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique veut embrasser l'esclavage pour en délivrer ses frères. Il se charge aussi des pénitences que les pécheurs méritent, et il expie leurs prévarications sur sa chair innocente. Rien ne lui aurait coûté pour sauver une âme. Volontiers il eût souffert pour le salut de l'une d'entre elles les tourments les plus atroces, jusqu'au jour du jugement. Il eût même consenti, comme sa fille sainte Catherine de Sienne, de servir de couvercle à la bouche béante de l'enfer, pourvu qu'à cette condition l'entrée de l'abîme eût été fermée pour les hommes.

 

Répons de Saint Dominique

 

Quatrième Mystère Joyeux

La Présentation de Jésus au Temple

 

Notre Père

 

1. Marie se dirige vers le Temple pour offrir à Dieu le saint Enfant. Je Vous salue Marie...

2. O exemple mémorable de soumission à la loi divine! Je Vous salue Marie...

3. La Vierge chemine vers Jérusalem par des roules incommodes. Je Vous salue Marie...

4. Elle porte son tendre enfant sur ses bras. Je Vous salue Marie...

5. Elle médite le mystère du Verbe incarné durant son chemin. Je Vous salue Marie...

6. Enfin, arrivée au Temple, elle offre Jésus aux ministres du sanctuaire. Je Vous salue Marie...

7. Elle donne cinq sicles pour racheter son enfant; elle y ajoute une colombe, l'oblation des pauvres. Je Vous salue Marie...

8. Anne la prophétesse est remplie de joie en voyant l'accomplissement des promesses du Très-Haut. Je Vous salue Marie...

9. Le saint vieillard Syméon embrasse le Sauveur avec transport. Je Vous salue Marie...

10. Il mourra content désormais, après avoir contemplé le salut d'Israël. Je Vous salue Marie...

 

Permettez-moi, Vierge sainte, d'enlacer votre enfant avec les bras de la foi et de la chante: permettez-moi de le presser amoureusement sur mon cœur et de loi consacrer toutes mes affections. Ah! puissé-je mourir avec Syméon pour aller jouir de sa douce présence et de la vôtre! Gloire au Père.

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Faites pénitence pour vos frères, et priez pour leur salut.

 

Oraison finale

 

Cinquième mardi

Jésus, perdu pendant le voyage de Jérusalem, est retrouvé dans le Temple, conférant avec les Docteurs de la Loi.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique se met en rapport avec les hérétiques, et par des entretiens fréquents, des conférences suivies, des instructions continuelles, il les convainc de leurs erreurs, les. frappe d'admiration, et les ramène à la vérité. Dieu favorise même son zèle de la grâce des miracles. Ainsi, dans une célèbre dispute qui eut lieu à Fanjeaux, le livre du Saint, renfermant les principaux points de la foi catholique contestés par les adversaires, est jeté à trois reprises différentes dans les flammes, et en sort intact, tandis que le livre des hérétiques est consumé en un clin d'œil.

 

Répons de Saint Dominique

 

Cinquième Mystère Joyeux

Recouvrement de Jésus au Temple

 

Notre Père

 

1 Marie a perdu son enfant. Je Vous salue Marie...

2. O divine Mère, quel trésor vous avez perdu. Je Vous salue Marie...

3. La Vierge recherche son enfant avec inquiétude. Je Vous salue Marie...

4 Elle parcourt, en le cherchant, toutes les rues et tous les chemins de Jérusalem. Je Vous salue Marie...

5. Elle le retrouve seulement après trois jours d'angoisses et de fatigues. Je Vous salue Marie...

6. Enfin elle le rejoint dans le Temple. Je Vous salue Marie...

7. Jésus était là au milieu des docteurs, les étonnant par sa science et la sagesse de ses réponses, bien qu'il eût à peine douze ans. Je Vous salue Marie...

8. La sainte Vierge lui dit : « Mon fils, pourquoi nous avez-vous attristés par votre absence ? » Je Vous salue Marie...

9. L'enfant Jésus revint à Nazareth avec ses parents ; et il leur était soumis. Je Vous salue Marie...

10. Et Marie conservait soigneusement dans son cœur toutes les paroles et toutes les actions de Jésus. Je Vous salue Marie...

 

O très sainte Vierge, obtenez-moi la grâce de ne perdre jamais par mes péchés la présence de mon Sauveur, et de sentir vivement son absence. Si mes infidélités, hélas! l'obligeaient à s'éloigner de moi, ah! je vous en supplie, que je ne goûte plus aucun repos ni aucun plaisir avant de l'avoir retrouvé. Gloire au Père.

 

Litanies de saint Dominique

 

Pratique: Soyez sensible aux misères spirituelles des âmes, et, pour obtenir leur conversion, employez le moyen d'une prière fervente et assidue.

 

Oraison de Saint Dominique

 

Sixième Mardi

Jésus, durant son oraison au jardin des Oliviers, est saisi d'une tristesse mortelle; une sueur d'eau et de sang, causée par la vue de nos péchés, découle de ses membres, et il recommence par trois fois sa prière, pour obtenir notre pardon.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique, témoin de l'endurcissement d'un grand nombre de pécheurs, en conçoit une douleur qui le mine lentement. Afin d'obtenir à ces âmes infortunées la grâce du repentir, il prolonge ses prières, il interrompt son sommeil, il passe les nuits en oraison. Pendant cet exercice, tantôt il a les bras étendus en forme de croix ou élevés vers le ciel, tantôt il se prosterne la face contre terre, tantôt il embrasse avec ardeur les autels sacrés. Il fait violence à Dieu. Ses vives supplications apaisent le cœur du Tout-Puissant. Sa prière est plus efficace que sa parole.

 

Répons de Saint Dominique

 

Premier Mystère Douloureux

L'Agonie de Jésus

 

Notre Père

 

1. Jésus, accompagné de trois disciples, se dirige, après la Cène, vers le jardin des Oliviers. Je Vous salue Marie...

2. Arrivé là, il se retire à l'écart, et se prosterne la face contre terre. Je Vous salue Marie...

3. Il prie avec ardeur, et sa prière persévère longtemps. Je Vous salue Marie...

4. Son âme est inondée d'une tristesse mortelle. Je Vous salue Marie...

5. Une sueur sanguinolente découle de son corps et se répand a flots sur le sol. Je Vous salue Marie...

6. « Mon Père, dit-il, non pas ma volonté, mais la vôtre! » Je Vous salue Marie...

7. « Veillez et priez, recommande-t-il à ses disciples en revenant de son oraison. Je Vous salue Marie...

8. Alors Judas s'avance avec la troupe homicide des Juifs, et il trahit son maître par un baiser. Je Vous salue Marie...

9. Les bourreaux se jettent sur Jésus, qui ne fait aucune résistance. Je Vous salue Marie...

10. Le Seigneur est cruellement garrotté, et traîné d'un juge à l'autre. Je Vous salue Marie...

 

O Marie, par la tristesse accablante de Jésus au jardin des Oliviers, par les gouttes de sang exprimées de son corps durant son agonie mortelle, donnez-moi la constance d'endurer toute espèce d'afflictions intérieures et extérieures. Oui, par votre intercession, je veux, au milieu des plus cruelles, être parfaitement résigné à la volonté divine. Gloire au Père.

 

Litanies de saint Dominique

 

Pratique: Soyez sensible aux misères spirituelles des âmes, et, pour obtenir leur conversion, employez le moyen d'une prière fervente et assidue.

 

Oraison finale

 

Septième mardi

Jésus reçoit dans sa flagellation tous les coups que nous avions mérités pour nos péchés.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique prend chaque nuit trois disciplines sanglantes avec une chaîne de fer. La première est pour ses péchés; mais ils sont bien légers. La seconde est pour les pécheurs, dont il désire vivement la conversion et le salut. La troisième est pour les âmes du purgatoire. Il veut par 1à répondre à l'amour excessif de Jésus, qui a répandu son sang pour les hommes. Notre Saint a été si constant dans cet exercice qu'il l'a pratiqué durant trente ans sans relâche, jusqu'à la fin de ses jours.

 

Répons de Saint Dominique

 

Deuxième Mystère Douloureux

La Flagellation de Jésus

 

Notre Père

 

1. Jésus est livré aux bourreaux pour être flagellé. Je Vous salue Marie...

2. On l'accuse avec une fausseté manifeste. Je Vous salue Marie...

3. Il est bientôt dépouillé de ses vêtements. Je Vous salue Marie...

4. Le voilà nu entre les mains de ces barbares. Je Vous salue Marie...

5. On l'attache à un tronçon de colonne. Je Vous salue Marie...

6. Il est d'abord frappé avec des fouets. Je Vous salue Marie...

7. Puis il est fouetté avec des verges d'épines. Je Vous salue Marie...

8. On y ajoute les chaînes et les pointes de fer. Je Vous salue Marie...

9. Le sang du Sauveur coule par terre avec abondance. Je Vous salue Marie...

10. On le délie ensuite, et il reprend ses vêtements. Je Vous salue Marie...

 

O Mère de douleur, par ces outrages affreux dont Jésus est assailli, parcelle flagellation horrible qui déchire son corps sacré, garantissez-moi, je vous en conjure, des traits de la vengeance divine, tant de fois méritée à cause de mes crimes. Ne permettez pas que le précieux sang de mon Sauveur soit versé en vain. Gloire au Père.

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Mortifiez votre chair rebelle, pour votre propre salut et pour celui des autres.

 

Oraison finale

 

Huitième mardi

Jésus est couronné d'épines par les soldats romains, eu dérision de sa royauté.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique reçoit du Sauveur la couronne d'épines par les mépris dont il est couvert. Il accepte avec résignation, avec joie, les ignominies dont les hérétiques l'abreuvent. A Carcassonne, la ville infidèle, on l'outrage, on le traite comme un insensé: il préfère cette cité à la pieuse Toulouse, qui le comble d'honneurs. Magnanimité admirable, courage héroïque, digne de toute la vénération des hommes !

 

Répons de Saint Dominique

 

Troisième Mystère Douloureux

Le Couronnement d'épines

 

Notre Père

 

1. Il vient à la pensée des soldats d'imposer h Jésus une couronne d'épines. Je Vous salue Marie...

2. Ils la préparent avec une rage et une célérité infernales. Je Vous salue Marie...

3. Puis ils l'enfoncent avec rage dans la tête du Rédempteur. Je Vous salue Marie...

4. Ce chef divin en est percé de toutes parts. Je Vous salue Marie...

5. Le sang coule. Je Vous salue Marie...

6. Le front en est couvert. Je Vous salue Marie...

7.11 se mêle aux larmes de ses yeux. Je Vous salue Marie...

8. Il descend sur ses lèvres couvertes des pâleurs de la mort. Je Vous salue Marie...

9. A ce supplice on ajoute celui de la dérision: on couvre les épaules de Jésus d'un manteau de pourpre, et on lui remet un roseau à la main. Je Vous salue Marie...

10. En cet état Pilate le montre au peuple en disant: « Voilà l'homme ». Je Vous salue Marie...

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Servez Dieu sans ostentation, mais aussi sans respect humain.

 

Oraison finale

 

Neuvième mardi

Jésus porte sa croix, chargé du poids de nos péchés sans nombre, pour nous délivrer de nos misères.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique embrasse la croix du Sauveur, et la porte avec persévérance durant toute sa vie. Il aide charitablement ceux qui trouvent de la difficulté à traîner leur propre croix. Affermi dans la voie de la perfection, notre Saint renonce à tous les biens du monde, à tous les plaisirs de la vie. Il pratique assidûment l'entière abnégation de soi-même. Il porte constamment sur son corps la mortification de Jésus Christ. Sa charité l'engage en outre à prendre le fardeau de ses frères, et à les consoler dans leurs peines; il dissipe leurs chagrins et les relève dans leur découragement.

 

Répons de Saint Dominique

 

Quatrième Mystère Douloureux

Le Portement de la croix

 

Notre Père

 

1. Sur les instances du peuple, excité par ses chefs, Jésus est condamné à être crucifié. Je Vous salue Marie...

2. On lui présente sa croix, et il l'embrasse avec amour. Je Vous salue Marie...

3. Il la met sur ses épaules déchirées, et la porte courageusement. Je Vous salue Marie...

4. Et pourtant il tombe sous son fardeau, accablé sous le poids de nos péchés. Je Vous salue Marie...

5. L'ayant reprise, il rencontre sa mère plongée dans la désolation. Je Vous salue Marie...

6. Une sainte femme essuie son visage, et l'image de sa face reste imprimée sur le linge. Je Vous salue Marie...

7. Les filles de Jérusalem le suivent en se lamentant. Jésus les console et leur dit : « Si le bois vert est ainsi traité, quel sera le sort du bois sec? » Je Vous salue Marie...

8. Personne ne veut aider à Jésus à porter sa croix. Simon de Cyrène s'y prête à peine quelques instants. Je Vous salue Marie...

9. Arrivé au pied de la colline, le Sauveur tombe encore sous le poids de son fardeau. Je Vous salue Marie...

10. Mais il se relève, reprend la croix dans un sublime effort, et arrive au sommet de la montagne. Je Vous salue Marie...

 

O mère affligée, au nom des peines endurées par votre divin Fils dans son trajet du prétoire de Pilale au Calvaire, obtenez-nous les forces et la patience dont nous avons besoin pour porter nos propres tribulations. Gloire au Père.

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Renoncez-vous vous-même, et consolez votre prochain dans ses afflictions.

 

Oraison finale

 

Dixième mardi

Jésus est crucifié réellement.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique se crucifie d'une manière spirituelle. On le voit, dès son enfance, embrasser les austérités les plus dures. Son jeûne est continuel. Son corps est ceint d'une chaîne de fer garnie de pointes aiguës. Un cilice piquant couvre ses épaules. La terre nue ou les degrés de l'autel lui servent de couche. Tout cela n'est point encore assez : une ardente soif du martyre dévore son cœur; il brûle de répandre tout son sang pour l'amour de Jésus-Christ.

 

Répons de Saint Dominique

 

Cinquième Mystère Douloureux

Jésus est crucifié

 

Notre Père

 

1. Le Sauveur des hommes, dépouillé de ses vêtements, est étendu sur la croix par les bourreaux. Je Vous salue Marie...

2. On lui perce les pieds et les mains avec des clous pour les fixer au bois douloureux. Je Vous salue Marie...

3. Puis on élève l'instrument du supplice avec sa victime, et le sang coule à grands flots de ses plaies. Je Vous salue Marie...

4. Entre le ciel et la terre, la première parole du doux Agneau est une prière pour ses ennemis. Je Vous salue Marie...

5. Il promet ensuite le paradis au bon larron. Je Vous salue Marie...

6. Il recommande saint Jean à sa mère.

7. Dans sa soif on l'abreuve de fiel et de vinaigre. Je Vous salue Marie...

8. Il s'écrie au milieu de cette détresse : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné? Je Vous salue Marie...

9. « Tout est consommé! dit-il enfin. Je Vous salue Marie...

10. Aussitôt, se recommandant à Dieu, son Père, il rend l'esprit. Je Vous salue Marie...


Parles mérites de la mort de Jésus, ô Vierge digne de toute notre compassion, obtenez-moi la grâce de mourir parfaitement an monde et à moi-même tous les jours de ma vie; obtenez-moi  de crucifier constamment cette malheureuse chair avec ses cupidités, afin d'arriver à l'éternel bonheur. Gloire au Père.

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Crucifiez votre chair avec toutes ses convoitises. Soyez toujours aux pieds du crucifix.

 

Oraison finale

 

Onzième mardi

Jésus, par sa résurrection, obtient une gloire immortelle, et cause la joie du monde entier.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique ressuscite les morts, et comble les âmes d'allégresse. C'est ainsi que notre Saint participe à l'empire de Jésus sur la mort. Avant de quitter ce monde, il rappelle trois personnes à la vie dans la seule ville de Rome. Après son trépas il en ressuscite, par ses mérites, un nombre considérable. Notre Saint, en outre, a retiré de la mort spirituelle et rendu à la vie de lu grâce, par ses travaux apostoliques, des milliers de pécheurs.

 

Répons de Saint Dominique

 

Premier Mystère Glorieux

La Résurrection de Notre Seigneur

 

Notre Père

 

1. Jésus sort du tombeau le troisième jour. Je Vous salue Marie...

2. O mort ! où est ta victoire, ton aiguillon ? tu as trouvé ton vainqueur. Je Vous salue Marie...

3. Auparavant l'âme du Sauveur était allée consoler les patriarches dans les limbes et les délivrer des ténèbres. Je Vous salue Marie...

4. Après cet acte d'autorité et de miséricorde, il ressuscite plein de gloire. Je Vous salue Marie...

5. Sa présence réjouit la bienheureuse Vierge Marie. Je Vous salue Marie...

6. Il apparaît encore à Marie-Madeleine, sous la figure d'un jardinier. Je Vous salue Marie...

7. Il se montre à l'apôtre saint Pierre, et lui donne sa bénédiction. Je Vous salue Marie...

8. Les disciples d'Emmaüs l'ont entendu sans le reconnaître; mais ils le devinent plus tard: « Nos cœurs n'étaient-ils pas enflammés, s'écriaient-ils, lorsqu'il nous parlait? » Je Vous salue Marie...

9. Il vient enfin au milieu de tous les disciples réunis au Cénacle, et il leur porte sa paix. Je Vous salue Marie...

10. L'apôtre saint Thomas était resté incrédule; mais il se rendit à la démonstration sensible des plaies du Sauveur. Je Vous salue Marie...

 

O Vierge bienheureuse, par la joie excessive dont votre cœur fut inondé à la première apparition dont Jésus favorisa votre foi et votre amour, obtenez-moi du Roi votre Fils la grâce de ressusciter à une vie nouvelle, et de ne jamais plus retomber dans la mort du péché. Gloire au Père.

 

Litanies de Saint Dominique

 

Pratique: Vivez d'une vie nouvelle, et travaillez à la conversion des pécheurs.

 

Oraison finale

 

Douzième mardi

Jésus monte au ciel, pour nous y préparer une place au festin de l'éternité.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

La place étant prête, et le festin préparé, il nous envoie son serviteur Dominique pour faire l'invitation. Ce serviteur fidèle accomplit exactement son emploi. Sa voix se fait entendre partout. Il prêche à tout venant, sur la route, dans les villes, les villages, les châteaux, et jusque dans les monastères. Sa parole est enflammée. La vérité sort de son cœur avec des flots d'amour qui ravissent le cœur des hommes.

 

Répons de Saint Dominique

 

Deuxième Mystère Glorieux

L'Ascension de Notre Seigneur

 

Notre Père

 

1. Jésus rassemble ses principaux disciples sur le mont des Oliviers. Je Vous salue Marie...

2. Et en leur présence il monte au ciel par sa propre vertu. Je Vous salue Marie...

3. Pourquoi, Seigneur, quittez-vous ainsi vos amis? « Je vais rejoindre mon Père », leur dit-il. Je Vous salue Marie...

4. « Et pourtant je resterai avec vous jusqu'à la fin des siècles ». Je Vous salue Marie...

5. « Et je vous enverrai le Saint-Esprit consolateur ».  Je Vous salue Marie...

6. Il s'élève alors dans les nues, et ses disciples le contemplent; enfin il se dérobe à leurs regards en les bénissant. Je Vous salue Marie...

7. Il entre dans le ciel; il nous en ouvre les portes. Je Vous salue Marie...

8. Il s'asseoit triomphalement à la droite de Dieu le Père. Je Vous salue Marie...

9. Plein de bonté pour les siens, il lui montre constamment ses plaies, en interpellant pour nous. Je Vous salue Marie...

10. O divin Jésus, vous êtes dans le ciel notre médiateur tout-puissant! Je Vous salue Marie...

 

O Marie, enlevez mon cœur là-haut avec votre adorable Fils. Donnez-moi, pour toutes les choses de la terre, un mépris généreux. Ah! désormais j'emploierai le reste de ma vie à contempler la gloire de Jésus dans le ciel. Gloire au Père.

 

Litanies de saint Dominique

 

Pratique: Écoutez avec attention, respect et amour, la parole de Dieu.

 

Oraison finale

 

Treizième mardi

Jésus envoie le Saint-Esprit aux apôtres, et ceux-ci portent le feu de l'amour divin par toute la terre.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Saint Dominique est un apôtre qui, par le feu du Saint-Esprit, réchauffe les cœurs refroidis des pécheurs. La Providence l'éloigné de la contrée où il a vu le jour, et sous sou impulsion il va porter le feu divin en France, en Espagne, en Italie. Il brûle de montrer aux nations barbares le flambeau de la révélation, et d'allumer dans leur poitrine les flammes du céleste amour. Dieu dispose autrement de son serviteur, mais il accomplit largement ses désirs par le moyen de ses enfants spirituels. Il lui donne une famille apostolique, et celle-ci, jusqu'à la fin des temps, sans interruption, annoncera dans toute sa pureté l'Évangile du Sauveur aux peuples de l'univers, et les formera aux sentiments d'une piété solide autant que fervente.

 

Répons de saint Dominique

 

Troisième Mystère Glorieux

La descente du Saint Esprit

 

Notre Père

 

1. Dix jours après son Ascension, Jésus envoie le Saint-Esprit sur la terre. Je Vous salue Marie...

2. O don précieux ! il apporte la consolation céleste. Je Vous salue Marie...

3. Il répand dans les âmes le feu sacré. Je Vous salue Marie...

4. Il allume dans les cœurs la flamme du saint amour. Je Vous salue Marie...

5. Il éclaire les intelligences de sa vive lumière. Je Vous salue Marie...

6. Il fortifie les hommes de la puissance d'en haut. Je Vous salue Marie...

7. Il accorde aux apôtres le don des langues. Je Vous salue Marie...

8. Il leur distribue ses largesses avec effusion. Je Vous salue Marie...

9. 0 Esprit-Saint! venez répandre vos grâces dans le cœur de vos fidèles. Je Vous salue Marie...

10. Venez, Esprit-Saint! embrasez-nous des feux du divin amour. Je Vous salue Marie...

 

Mère de Dieu, toute pénétrée de l'Esprit Saint, communiquez à mon cœur indigent quelques gouttes de la plénitude du vôtre. Que cet esprit nouveau absorbe et consume toutes les puissances de mon âme, fasse battre ma poitrine et anime ma langue. Puissé-je à l'avenir respirer uniquement pour Dieu et pour vous! Gloire au Père.

 

Litanies de saint Dominique

 

Pratique: Demandez à Dieu des hommes apostoliques qui, marchant sur les traces du bienheureux patriarche, renouvellent la face de la terre.

 

Oraison finale

 

Quatorzième mardi

Jésus exalte sa très sainte Mère au jour de l'Assomption, et l'élève en corps, et en âme jusqu'au plus haut des cieux.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Jésus et Marie font monter aux cieux saint Dominique au jour de sa mort précieuse. Une année avant son trépas, un ange, par l'ordre du Seigneur, annonce au saint l'époque de son passage à l'éternité, et lui montre les palmes et les couronnes réservées à ses travaux. Quand il expire, on voit son âme prendre la roule du séjour céleste sur une échelle radieuse, au haut de laquelle Jésus et Marie lui tendent les bras. Son corps sacré lui-même participe dans la tombe à cette immense gloire. Il exhale une odeur divine et est glorifié par une foule de prodiges éclatants.

 

Répons de saint Dominique

 

Quatrième Mystère Glorieux

L'Assomption de la très sainte Vierge

 

Notre Père

 

1. Marie a rendu le dernier soupir entre les bras de Jésus, descendu du ciel pour le recevoir. Je Vous salue Marie...

2. Alors les apôtres, miraculeusement rassemblés de tous les points de l'univers, honorent son corps d'une sépulture glorieuse. Je Vous salue Marie...

3. Mais après trois jours ce corps sacré, conservé sans corruption, est réuni à l'âme de nouveau, et la Vierge est transportée par les anges dans le ciel. Je Vous salue Marie...

4. Le Père, le Fils, et le Saint-Esprit accueillent Marie avec triomphe. Je Vous salue Marie...

5. Les séraphins et les autres anges se courbent respectueusement devant elle. Je Vous salue Marie...

6. Tout le ciel est dans un ravissement de joie ineffable. Je Vous salue Marie...

7. 0 Marie, quelle place occupez-vous dans le ciel? je vous vois assise à la droite de Jésus. Je Vous salue Marie...

8. La vous êtes l'avocate de tous les hommes. Je Vous salue Marie...

9. Vous écoutez et vous exaucez avec bonté toutes mes demandes. Je Vous salue Marie...

10. Enfants du Rosaire, réjouissons-nous d'avoir une mère si bonne. Je Vous salue Marie...

 

Faites-moi la grâce, ô glorieuse mère de mon Sauveur, de mourir d'une mort semblable à la vôtre. Je compte sur votre assistance et sur celle de Jésus à mon dernier moment. Qu'au sortir du corps, mon âme, enlevée par les saints anges, soit transportée auprès de vous pour contempler à jamais votre immortelle gloire. Gloire au Père.

 

Litanies de saint Dominique

 

Pratique: Priez pour les agonisants. Assistez les mourants au moment suprême, et suggérez-leur des sentiments chrétiens.

 

Oraison finale

 

Quinzième mardi

Jésus couronne sa très sainte Mère Reine du ciel et de la terre.

 

Prière à dire au début de chaque mardi

 

Réflexion

 

Jésus et Marie accordent à saint Dominique une part de leur domination suprême, en lui donnant un grand pouvoir sur les maladies, les misères et les afflictions de l'humanité. 11 était juste de récompenser par la puissance des miracles un homme qui avait procuré tant de gloire à Jésus et à Marie par l'établissement de la dévotion du Rosaire. Les prodiges éclatants dont Dieu favorise son serviteur depuis six siècles doivent nous inspirer une large confiance envers ce grand saint. Ayons recours à lui dans nos divers besoins : il exaucera nos demandes.

 

Répons de saint Dominique

 

Cinquième Mystère Glorieux

Le Couronnement de Marie dans le Ciel

 

Notre Père

 

1. Marie est glorieusement couronnée dans le ciel. Je Vous salue Marie...

2. A quel titre? Pour son amour, plus brûlant que celui des séraphins. Je Vous salue Marie...

3. Pour sa pureté, plus resplendissante que celle des anges. Je Vous salue Marie...

4. Pour son humilité profonde. Je Vous salue Marie...

5. Pour son obéissance parfaite. Je Vous salue Marie...

6. Pour sa sainte prudence. Je Vous salue Marie...

7. Pour sa patience admirable. Je Vous salue Marie...

8. Pour son ardente reconnaissance. Je Vous salue Marie...

9. Elle est couronnée pour sa persévérance dans toutes les vertus. Je Vous salue Marie...

10. Elle est couronnée et établie au-dessus de toutes les hiérarchies célestes, parce qu'elle est la digne Mère de Dieu. Je Vous salue Marie...

 

Oui, Vierge sainte, vous êtes notre bien-aimée Souveraine, et nous sommes heureux de vivre sous votre empire. Agréez, ô Reine de nos cœurs, cette couronne du Rosaire, offrande bien juste de notre vénération. N'abandonnez pas vos enfants. Si vous êtes favorable à nos vœux, le salut nous est assuré. Gloire au Père.

 

Litanies de saint Dominique

 

Pratique: Travaillez à l'accroissement du culte de Marie par le Rosaire. Propagez également le culte de saint Dominique, choisi de Dieu et de Marie pour établir cette belle dévotion dans la sainte Eglise.

 

Oraison finale

 

Prière à dire la fin des Quinze mardis

 

O très Saint Prêtre de Dieu, glorieux confesseur, éminent Prêcheur, Bienheureux Dominique, homme élu du Seigneur; en votre temps vous avez été entre tous l'objet de ses complaisances et de ses prédilection pour votre vie glorieuse par ses miracles et sa doctrine; et maintenant nous nous réjouissons de vous avoir auprès du Seigneur Dieu pour notre particulier intercesseur. C'est vous que je vénère par dessus tous les Saints, tous les élus de Dieu, c'est vers vous que je crie du fond de cette vallée de misère! Venez en aide, ô très bon père, venez en aide, ô très clément, je vous en prie, à mon âme pécheresse, toute privée de grâces et de vertus, chargée de misères, enveloppée des liens du vice et du péché; secourez-la dans sa détresse et dans son infortune.

 

Pour vous, homme de Dieu, la grâce divine a répandu sur votre âme bienheureuse et bénie la richesse de ses bénédictions en telle plénitude qu'elle ne vous a pas seulement élevé vous-même à la demeure du repos, au siège de la paix et à la gloire céleste; elle a, de plus, par la force entraînante de votre admirable vie, par le stimulant de vos douces exhortations, la lumière de votre suave doctrine, les appels de votre ardente prédication, amené à la même béatitude une foule innombrable d'autres âmes. Venez donc, Dominique béni, et dans votre affection paternelle, prêtez l'oreille aux voeux assidus de ma supplication. Cherchant en vous son refuge, mon âme pauvre et mendiante se prosterne à vos pieds avec toute l'humilité dont elle est capable. Languissante, elle se traîne devant vous. Mourante, elle s'efforce comme elle le peut de vous adresser ses supplication. Par la puissance de vos mérites et l'efficacité de vos bonnes prières, daignez lui rendre la vie et la santé et la combler avec surabondance de vos bénédictions. Je sais, oui je sais et je suis certain que vous le pouvez. J'ai confiance que dans votre grande Charité vous le voulez. J'espère de l'extrême familiarité que vous avez toujours eu avec Jésus-Christ, votre bien-aimé choisi entre mille, qu'il ne vous le refusera point et que vous obtiendrez de votre Seigneur et de votre ami tout ce qu'il vous plaira. Animé d'une telle façon, pourrait-il rien refuser à celui qu'il aime?

 

Oui, c'est vous qui, dans la fleur de votre jeunesse, avez voué votre virginité à la beauté de l'Epoux des vierges. Vous qui avez consacré votre âme, revêtue de la blancheur du Saint Baptême et enrichie de l'Esprit-Saint, à l'amant très chaste des vierges. Qui, façonné par une éducation divine, vous êtes livré entièrement à Dieu. Qui, instruit de bonne heure dans la discipline régulière, avez disposé dans votre cœur des routes d'ascension vers Dieu. Qui, montant toujours de vertu en vertu, avez progressé sans relâche de ce qui était bien à ce qui était mieux. Qui, une fois entré dans le chemin de la perfection, avez tout abandonné: avez suivi le Christ nu, aimant mieux amasser des tresors dans le Ciel. Qui, avec plus d'énergie encore, vous êtes renoncé vous-même et, portant virilement votre Croix, vous êtes appliqué à suivre les traces du seul véritable Guide, notre Rédempteur. Vous qui, enflammé du zèle de Dieu et d'une ardeur surnaturelle, à cause de votre Charité sans bornes et de la ferveur d'un esprit véhément, vous êtes consacré tout entier par le voeu de pauvreté perpétuelle à l'observance apostolique et à la prédication évangélique et, pour ce grand oeuvre, par une haute inspiration de la Providence, avez institué l'Ordre des Frères Précheurs. Vous qui, dans tout l'univers, avez fait briller sur la Sainte Eglise la glorieuse lumière de vos mérites et de vos exemples. Qui, délivré de la prison de la chair, êtes monté jusqu'à la Cour Céleste. Qui, enfin, dans l'ornement de votre premier vêtement d'innocence, êtes parvenu tout près du Seigneur pour y être notre avocat.

 

Oh! venez donc à mon secours, je vous en supplie, venez au secours de tous ceux qui me sont chers. O vous qui avez désiré si ardemment le salut du genre humain, venez en aide au Clergé et au peuple, aux vierges et aux femmes pieuses. Après la bienheureuse Vierge notre Reine, vous êtes ma douce espérance, ma consolation, mon refuge particulier. Soyez-moi propice et veillez à me secourir. C'est auprès de vous seul que je me réfugie; devant vous seul j'ose toujours paraître; je me prosterne à vos pieds et, suppliant, je vous invoque, ô mon patron, je vous implore, je me recommande à vous, tout abandonné. Daignez me recevoir avec bonté, me garder, me protéger, m'aider et me faire retrouver par votre intervention cette grâce de Dieu, objet de mes désirs. Que par vous il me soit fait miséricorde; que je mérite d'obtenir le remède aux maux de la vie présente et le salut de mon âme pour la vie à venir. Oui, oui, très bon maître, oh! oui, qu'il en soit ainsi, je vous supplie, illustre guide, père nourricier, Bienheureux Dominique; oui, je vous en prie, assistez-nous dans tous nos besoins; soyez pour nous vraiment un Dominique, vigilant gardien du troupeau du Seigneur. Gardez-nous toujours et ne cessez de gouverner ceux qui vous ont été confiés; rendez-nous purs et, purifiés, recommandez-nous; puis, après cet exil, présentez-nous de nouveau avec joie au Seigneur de bénédiction, à votre bien-aimé, au très puissant Fils de Dieu, Jésus-Christ, notre Sauveur, à qui seul appartient l'honneur, la louange, la gloire, en compagnie de la Bienheureuse Vierge Marie et de toute la Cour des citoyens du Ciel, dans les siècles des siècles et pour l'éternité. Ainsi soit-il.

 

(Bienheureux Jourdain de Saxe)

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Téléchargez l'intégralité des 15 mardis de Saint Dominique (pdf) en cliquant ici

17 avril 2010

Litanies des souffrances de Jésus Christ

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Litanies des souffrances de Jésus-Christ

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Dieu le Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous avez été donné par Dieu pour être la paix et la réconciliation des pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, dont l'œuvre sur la terre a été la conversion des pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui par Votre Bonté envers les pécheurs repentants, avez donné lieu de Vous regarder comme leur ami, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez enduré tant de peines sur la terre, pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez été troublé, et qui avez versé des larmes sur l'état des pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez vécu dans une humiliation continuelle, pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, homme de douleur, rassasié d'opprobres pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez souffert une cruelle agonie, jusqu'à avoir une sueur de sang pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui pendant les jours de ta chair avez souffert tant de contradictions, et dans Votre Passion avez enduré tant de supplices pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez porté sur la Croix l'iniquité de tous les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui du haut de la Croix avez prié Votre Père avec de grands cris pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez demandé miséricorde pour ceux mêmes qui vous ont crucifié, ayez pitié de nous.

Jésus, dont le sang crie de meilleures choses que celui d'Abel, ayez pitié de nous.

Jésus, qui êtes mort sur la croix pour la rédemption des pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui êtes ressuscité pour la justification des pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui êtes monté au Ciel pour aller intercéder pour les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez envoyé Votre Saint Esprit pour sanctifier les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui n'êtes pas venu sur la terre pour juger les pécheurs, mais pour les sauver, ayez pitié de nous.

Donnez-nous de sentir au fond de nos cœurs jusqu'à la fin de nos jours, la douleur de Vous avoir offensé, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par les vives douleurs que le péché Vous a causé pendant tous les jours de ta chair.

Donne-nous une véritable horreur et une haine parfaite du péché, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par l'impression douloureuse que le péché a fait sur Vous dans le jardin des Oliviers.

Donnez-nous un désir ardent d'être purifiés de toute souillure de la chair, et de l'esprit, Jésus-Christ nous Vous en supplions par les mérites de ce baptême de sang que Vous avez ardemment désiré pour le salut des pécheurs.

Donnez-nous de verser des torrents de larmes sur nos péchés, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par les ruisseaux de sang que Vous avez  tu as répandu fur le Calvaire.

Donnez-nous de crucifier le vieil homme avec ses convoitises, Jésus-Christ nous Vous en supplions par les mérites de Votre Mort douloureuse sur la Croix.

Donnez-nous de mourir au monde et au péché, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par les mérites de Votre sépulture.

Donnez-nous de ressusciter à la grâce et de devenir de nouvelles créatures formées à Votre image, Jésus-Christ nous Vous en supplions par les mérites de ta résurrection glorieuse.

Donnez-nous de vivre de la vie nouvelle, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par Votre vie nouvelle qui n'est plus sujette à la mort.

Donnez-nous de remporter la victoire sur toutes les tentations, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par la victoire entière que Vous avez remportée fur l'enfer  et sur la mort en sortant vainqueur du tombeau.

Donnez-nous d'élever nos cœurs en haut et de transporter notre conversation au Ciel, Jésus-Christ, nous Vous en supplions par les mérites de Votre Ascension glorieuse.

Donnez-nous des cœurs nouveaux et faites que nous soyons tous enseignés de Dieu, Jésus-Christ, nous Vous  en supplions par l'avènement du Saint Esprit que Vous avez répandu sur Votre Église.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

C'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé,

C'est par ses blessures que nous sommes guéris.

Prions

Conservez ô Dieu l'ouvrage de Votre Miséricorde, puisque Vous nous avez fait trouver la délivrance dans le sang de l'Agneau de Dieu et que nous avons goûté combien combien vous êtes bon  Seigneur, et comme les trésors de Votre Amour se font ouverts pour nous; maintenant que nos yeux ont vu le Salut que Vous avez préparé à la face des peuples, la lumière éclairant les nations, et la gloire de Votre peuple Israël; Faites, ô  Seigneur, que nous saisissions de toutes les capacités de notre foi le grand Salut éternel. Augmentez en nous la Foi, remplissez-nous d'espérance en Vos promesses, et allumez en nos cœurs le feu de Votre Divine Charité. Affermissez en nous tout ce que Votre grâce a déjà produit sur nous, pauvres pécheurs, faites que, main dans la main avec Vous, sur les sentiers de la vie, nous soyons introduits par Vous sur les parvis de Votre Sainteté, dans le Sanctuaire de Votre ta gloire. Ainsi soit-il.

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17 avril 2010

Litanies de Jésus-Christ

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Litanies de Jésus-Christ

pour les pécheurs repentants

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Dieu le Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Jésus, qui êtes venu chercher ceux qui étaient égarés, et sauver ceux qui étaient en danger, ayez pitié de nous.

Jésus, qui en entrant dans le monde, Vous êtes substitué à toutes ces victimes impuissantes qu'on offrait pour le péché, ayez pitié de nous.

Jésus, qui pour détruire le péché, avez revêtu une Chair semblable à la notre hormis le péché, ayez pitié de nous.

Jésus, dont les mérites seuls peuvent nous délivrer de la Condamnation, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez invité tous les pécheurs à venir vers Vous, ayez pitié de nous.

Jésus, qui par tant de paraboles avez marqué le désir que Vous avez de la conversion des pécheurs, et la joie qu'elle vous donnait, ayez pitié de nous.

Jésus, représenté sous l'emblème du Père qui reçoit avec joie son enfant prodigue, ayez pitié de nous.

Jésus, représenté à nous sous l'emblème du bon berger qui court après la brebis égarée, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous enseignez qu'il y a plus de joie au Ciel pour un seul pécheur qui se convertit, que pour quatre vingts dix neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion, ayez pitié de nous.

Jésus, qui as fait préparer les premières places du Ciel aux publicains et aux femmes de mauvaise vie qui reviendront vers Vous, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez fait d'un brigand converti le prémices de Vos Saints, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez regardé avec autant de complaisance le Publicain humilié et qui avez avez regardé avec mépris le Pharisien orgueilleux, ayez pitié de nous.

Jésus, plein de compassion et de miséricorde pour tous les pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, source et plénitude de la grâce, ayez pitié de nous.

Jésus, qui nous montre Votre grande bonté par la parabole du charitable Samaritain, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez été chercher avec tant de fatigues la femme Samaritaine, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez pardonné avec tant de bonté à la femme adultère, ayez pitié de nous.

Jésus, qui as remis tant d'iniquités, et marqué tant d'amour à la pécheresse Madeleine, ayez pitié de nous.

Jésus, qui as fait miséricorde à celui qui se disait le plus grand des pécheurs, ayez pitié de nous.

Jésus, qui de Saül le plus ardent persécuteur de ton Église avez fait le plus ardent de vos Apôtres, ayez pitié de nous.

Jésus, qui avez jeté un regard de compassion sur Pierre qui vous avait renié trois fois, ayez pitié de nous.

Vous qui nous demandez sans cesse de retourner vers Vous, convertissez-nous. Jésus-Christ, nous vous en supplions.

Vous qui nous exhortez à venir vers Vous afin de charger Votre joug sur nous. Jésus-Christ attirez-nous, nous Vous en supplions.

Vous qui demandez que nous ayons l'esprit de repentance, accordez-le nous. Jésus-Christ, nous Vous en supplions.

Vous qui nous commandez de porter de dignes fruits de repentance, produisez-les en nous. Jésus-Christ nous Vous en supplions.

Agneau de Dieu qui ôtes les péchés du monde, ayez pitié de nous.

Agneau de Dieu qui ôtes les péchés du monde, soyez-nous propice.

Agneau de Dieu qui êtes les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.

Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Prions


 

A qui irions-nous?  Sinon à Vous, ô Jésus! pour demander le pardon de nos péchés? Vous seul avez  les paroles de la vie éternelle! Vous êtes seul Sauveur donné au monde, par lequel nous puissions être sauvés! Nous voici Cher Sauveur, nous voici humblement prosternés à tes pieds avec un cœur plein de Confiance en Vos mérites. Oui pauvres pécheurs que nous sommes nous réclamons ces mérites infinis. Nous crions après Vous, nous sollicitons Vos tendres compassions. Lavez-nous, purifiez-nous par Votre Sang précieux et nous serons plus blancs que la neige. Venez ô Jésus! Vous  seul pouvez nous rendre la vie et la joie de votre Salut. Venez Dieu d'amour! Venez poser sur nos têtes cette main divine qui a été percée pour nos péchés, et donnez-nous dans de nos cœurs l'assurance du pardon de nos péchés et de notre réconciliation avec notre Père céleste. Exaucez-nous Seigneur Jésus, Vous qui vivez et régnez avec le Père dans l'unité du Saint Esprit pour les siècles et les siècles. Amen.

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11 avril 2010

Litanies de Saint Pothin

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Saint Pothin et ses compagnons

Martyrs de Lyon

(+ 177)

Fête le 2 juin

Saint Pothin fut le premier évêque de Lyon. Il venait de l’Asie, avait été formé à l’école de saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et envoyé par lui dans les Gaules.  Pothin, après avoir gagné un grand nombre d’âmes à Jésus-Christ, fut arrêté sous le règne de Marc-Aurèle. Il était âgé de quatre-vingt-dix ans, faible et tout infirme; son zèle et le désir du martyre soutenaient ses forces et son courage. Conduit au tribunal au milieu des injures de la populace païenne, il fut interrogé par le gouverneur, qui lui demanda quel était le Dieu des chrétiens: « Vous le connaîtrez si vous en êtes digne », répondit l’évêque. A ces mots, la multitude furieuse se précipite contre lui; ceux qui étaient plus près le frappèrent à coups de pieds et à coups de poings, sans aucun respect pour son âge. Le vieillard conservait à peine un souffle de vie quand il fut jeté en prison, où il expira peu après. Le récit du martyre des compagnons de saint Pothin est une des plus belles pages de l’histoire de l’Église des premiers siècles. Le diacre Sanctus supporta sans faiblir toutes les tortures, au point que son corps était devenu un amas informe d’os et de membres broyés et de chairs calcinées; au bout de quelques jours, miraculeusement guéri, il se trouva fort pour de nouveaux supplices. Il ne voulait dire à ses bourreaux ni son nom, ni sa patrie, ni sa condition; à toutes les interrogations il répondait: « Je suis chrétien! » Ce titre était tout pour lui; livré enfin aux bêtes, il fut égorgé dans l’amphithéâtre. Maturus eut à endurer les mêmes supplices que le saint diacre; il subit les verges, la chaise de fer rougie au feu, et fut enfin dévoré par les bêtes féroces. Le médecin Alexandre, qui, dans la foule des spectateurs, soutenait du geste le courage des martyrs, fut saisi et livré aux supplices. Attale, pendant qu’on le grillait sur une chaise de fer, vengeait les chrétiens des odieuses imputations dont on les chargeait indignement: « Ce ne sont pas, disait-il, les chrétiens qui mangent les hommes, c’est vous; quand à nous, nous évitons tout ce qui est mal ». On lui demanda comment S’appelait Dieu: « Dieu, dit-il, n’a pas de nom comme nous autres mortels ». Il restait encore le jeune Ponticus, âgé de quinze ans, et l’esclave Blandine, qui avaient été témoins de la mort cruelle de leurs frères; Ponticus alla le premier rejoindre les martyrs qui l’avaient devancé; Blandine, rayonnante de joie, fut torturée avec une cruauté particulière, puis livrée à un taureau, qui la lança plusieurs fois dans les airs; enfin elle eut la tête tranchée.

Litanies de Saint Pothin

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, écoutez-nous.

Jésus, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde , qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes. Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, Reine des Martyrs, priez pour nous.

Saint Pothin, priez pour nous.
Saint Pothin, notre père dans la foi,

Saint Pothin, premier anneau de la chaîne qui nous unit à l'Eglise de Jésus-Christ,

Saint Pothin, digne successeur des Apôtres

Saint Pothin, disciple fidèle de Saint Jean et de Saint Polycarpe,

Saint Pothin, embrasé du feu de la charité divine,

Saint Pothin, brûlant de zèle pour le salut des âmes,

Saint Pothin, sacrifiant tout ce que vous présente le monde pour venir éclairer un peuple idolâtre, Saint Pothin, ange de paix et de lumière pour les Gaules,

Saint Pothin, pasteur infatigable dans vos travaux,

Saint Pothin, père tendre d'un troupeau nombreux que vous enfantez à Jésus-Christ, priez pour nous.

Saint Pothin, pasteur vigilant, qui défendez et soutenez vos brebis contre la fureur des loups,

Saint Pothin, fidèle dispensateur de la parole divine,

Saint Pothin, répandant partout la bonne odeur de Jésus-Christ,

Saint Pothin, le soutien du faible au milieu des combats,

Saint Pothin, la terreur du paganisme par la vivacité de votre foi,

Saint Pothin, destructeur des idoles qu'adoraient nos pères,

Saint Pothin., intrépide confesseur de Jésus-Christ en face des tyrans,

Saint Pothin, brûlant du désir de verser votre sang pour Jésus-Christ,

Saint Pothin, copie fidèle du divin Agneau immolé pour le salut du monde, priez pour nous.

Saint Pothin, accablé d'outrages et de coups par une vile populace,

Saint Pothin, rassasié d'opprobres,

Saint Pothin, traîné inhumainement dans nos rues comme un criminel,

Saint Pothin, exposé à toute la fureur des ennemis du nom chrétien,

Saint Pothin, marquant de votre sang les traces de vos pas,

Saint Pothin, vénérable vieillard jeté au fond d'une étroite prison,

Saint Pothin, athlète invincible de Jésus-Christ au milieu de vos tourments,

Saint Pothin, encourageant vos enfants au martyre jusqu'au moment de votre mort,

Saint Pothin, consommant votre sacrifice dans les horreurs d'un noir cachot, 

Saint Pothin, digne chef des innombrables Martyrs de Lyon,

Saint Pothin, l'honneur et la gloire du diocèse de Lyon,

Saint Pothin, notre protecteur et le soutien de notre foi,

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Saint Pothin, priez pour nous,

Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions

Dieu tout-puissant, qui, par la prédication du bienheureux Pothin, notre apôtre et pontife, et par le courage invincible de sainte Blandine, vierge, et de ses compagnons martyrs, avez daigné éclairer nos pères qui étaient assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort, daignez aussi nous accorder la grâce de conserver toujours le souvenir d'un si grand bienfait, et de montrer sans cesse, par nos œuvres, la foi que nous professons. Nous vous en supplions par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

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11 avril 2010

Litanies de la Sainte Enfance de Jésus-Christ

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Litanies de la Sainte Enfance de Jésus-Christ


 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus Enfant, écoutez-nous.

Jésus Enfant, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde , qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes. Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, qui avez été enfant, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes vraiment Dieu, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes Fils du Dieu vivant, ayez pitié de nous.

 

Enfant qui êtes fils de la vierge Marie, ayez pitié de nous.

Enfant né avant l'aurore, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le Verbe fait chair, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes la sagesse de votre Père, ayez pitié de nous.

Enfant qui avez consacré la virginité de votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant fils unique de votre Père, ayez pitié de nous.

Enfant premier né de votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes l'image de votre Père, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le principe de votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes la splendeur du père, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes l'honneur de votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant égal à votre Père, ayez pitié de nous.

Enfant soumis à votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes les délices de votre Père, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes les richesses de votre mère, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le don du Père, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le présent de votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant le fruit d'une Vierge, ayez pitié de nous.

Enfant créateur de l'homme, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes la vertu de Dieu, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes notre Dieu, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes notre frère, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes voyageur dans la gloire, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes glorieux dans la voie, ayez pitié de nous.

Enfant qui avez la maturité d'un homme parfait dés le ventre de votre Mère, ayez pitié de nous.

Enfant qui avez la sagesse d'un vieillard dès votre enfance, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le père des siècles, ayez pitié de nous.

Enfant né depuis peu de jours, ayez pitié de nous.

Enfant qui étant la vie êtes nourri de lait, ayez pitié de nous.

Enfant qui étant le Verbe demeurez dans le silence, ayez pitié de nous.

Enfant qui jetez des cris enfantins dans le berceau, ayez pitié de nous.

Enfant qui tonnez du haut du ciel, ayez pitié de nous.

Enfant la terreur de l'enfer, ayez pitié de nous.

Enfant la joie du Paradis, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes terrible aux tyrans, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le désir des Mages, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes exilé du milieu de votre peuple, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes roi dans votre exil, ayez pitié de nous.

Enfant destructeur des idoles, ayez pitié de nous.

Enfant jaloux de la gloire de votre Père, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes fort dans la faiblesse, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes puissant dans la petitesse, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le trésor de la grâce, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes la source du bon amour, ayez pitié de nous.

Enfant qui rétablissez tout dans le ciel, ayez pitié de nous.

Enfant qui réparez tout sur la terre, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes le chef des anges, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes la tige des patriarches, ayez pitié de nous.

Enfant la parole des prophètes, ayez pitié de nous.

Enfant le désir des nations, ayez pitié de nous.

Enfant la joie des pasteurs, ayez pitié de nous.

Enfant la lumière des mages, ayez pitié de nous.

Enfant le salut des enfants, ayez pitié de nous.

Enfant l'attente des justes, ayez pitié de nous.

Enfant le maître des sages, ayez pitié de nous.

Enfant qui êtes les prémices de tous les saints, ayez pitié de nous.

 

Soyez-nous favorable, pardonnez-nous, Jésus enfant,

Soyez-nous favorable, exaucez-nous, Jésus enfant.

Du joug de la servitude des enfants d'Adam délivrez-nous, Jésus enfant.

De la captivité du démon, délivrez-nous.

De la malignité du siècle délivrez.

De la concupiscence de la chair délivrez.

De l'orgueil de la vie délivrez-nous, Jésus enfant.

Du désir déréglé de savoir délivrez.

De l'aveuglement de l'esprit délivrez.

De la mauvaise volonté délivrez:

De nos péchés délivrez.

Par votre Conception très pure

Par votre naissance très humble

Par vos larmes, delivrez.

Par votre Circoncision très douloureuse délivrez.

Par votre manifestation très glorieuse délivrez.

Par votre Présentation où vous vous êtes consacré à Dieu délivrez.

Par votre conversation très sainte délivrez.

Par votre vie toute divine, délivrez.

Par votre pauvreté, délivrez-nous, enfant Jésus.

Par vos souffrances délivrez-nous

Par vos voyages,

Par vos travaux délivrez-nous, Jésus enfant.

 

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, délivrez-nous, Jésus enfant.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Jésus enfant.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, délivrez-nous, Jésus enfant.

 

Esprits célestes, adorez-le.

Sion l'a entendu et a tressailli de joie.

 

Prions

 

Jésus notre Seigneur, qui avez daigné anéantir pour l'amour de nous la grandeur de votre divinité incarnée et votre humanité toute divine jusqu'à l'état et à la condition très basse de la naissance et de l'enfance, faites, s'il vous plaît, qu'en reconnaissant votre sagesse divine dans l'enfance, votre puissance dans la faiblesse, votre majesté dans la petitesse, nous vous adorions très petit sur la terre, et que nous vous contemplions tout grand que vous êtes dans le ciel, vous qui étant Dieu, Vivez et régnez avec Dieu le père, en l'unité du Saint-Esprit , durant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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11 avril 2010

Les Sept Vendredis de Notre Dame des Douleurs

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Les Sept Vendredis de Notre Dame des Douleurs

 

Depuis plusieurs siècles les Fidèles se sont empressés de pratiquer la Dévotion des sept Vendredis dans tous les lieux où elle est répandue; voulant la faire embrasser à ceux qui l'ignorent, nous chercheront, en la leur faisant connaître, de leur apprendre les principaux avantages qu'ils peuvent en retirer. Dès la semaine de la Septuagésime, ils doivent s'appliquer, tous les Vendredis Jusqu'à la fête de la Compassion, aux pieux exercices de cette dévotion, qui leur fourniront un moyen facile de satisfaire leur tendre piété pour la très Sainte Vierge en partageant ses douleurs, et un puissant secours pour se sanctifier pendant le Carême. Chacun des Vendredis dont nous avons parlé, les Fidèles doivent, autant qu'il sera possible, observer la méthode suivante: 1° Lire au commencement de la journée la méditation du Mystère; 2° Réciter le Chapelet des sept Douleurs, ou au moins sept Notre Père et sept je Vous salue Marie; 3° Visiter une chapelle ou une statue de Notre Dame des Douleurs, y réciter le Stabat, et s'ils ne le savent pas, au moins un Notre Père et un je Vous salue Marie; 4° Approcher avec ferveur des Sacrements de Pénitence et d'Eucharistie. Les Pratiques de cette dévotion peuvent servir utilement dans le courant de l'année, pour obtenir quelque grâce par l'intercession de la très-Sainte Vierge.

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Premier Vendredi

Le Glaive qui perça le cœur de Marie dans la prophétie de Syméon

 

Jérusalem renfermait, à cette époque, un juste nomme Syméon, plus charge de mérites que d'années, quoiqu'il fût d'un âge avancé. Pendant que Marie et Joseph entraient dans le temple, Syméon y arrive au moment même où ils présentaient le Messie nouveau-né. Eclairé d'une lumière supérieure, il regarde la mère, il admire le divin Enfant avec des yeux étincelants et d'un visage enflammé, il prend Jésus dans ses bras, le presse sur son cœur, et dans une douce extase, il bénit Dieu d'une si haute faveur, et lui fend de vives et solennelles actions de grâces d'avoir exaucé ses longs désirs à ce sujet. Ensuite, s'adressant à Marie, par l'inspiration du Saint-Esprit, il lui fait cette célèbre prédiction: « Cet enfant est pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs en Israël, et pour être en butte à la contradiction des hommes ». Qui pourrait exprimer la douloureuse impression que fit cette triste prophétie sur le cœur maternel de Marie? Malgré les lumières qu'elle avait déjà reçues, elle vit alors encore plus clairement se dérouler à son esprit le sombre tableau des souffrances que son Fils devait endurer; elle connut plus que jamais qu'entre toutes les mères elle était la seule qui rachetait son premier-né pour peu de temps, puisqu'il était destiné aux douleurs, aux opprobres et aux supplices. Dès lors, au sentiment de Saint Jérôme, l'âme de Marie eut à subir un martyre plus dur que celui de tous les martyrs ensembles; martyre qui, selon Saint Bernard, dura trente-trois ans, pendant lesquels Marie vécut en mourant sans cesse, parce que son cœur souffrait une douleur pire que la mort, sans remède et sans adoucissement. Comme les eaux des fleuves, en entrant dans l'Océan, deviennent salées et amères, les consolations de Marie, depuis ce jour mémorable, se changeaient pour elle en violentes amertumes. De là, elle ne pouvait arrêter ses yeux sur l'admirable humanité du Sauveur, sans penser aussitôt aux mépris, aux tortures, à la croix qui l'attendaient. Déjà Marie croyait voir les blessures de ses pieds, de ses mains et de son côté toutes couvertes de sang!... Mère infortunée, ce ne fut pas seulement pendant la vie de son Fils qu'elle souffrit ce dur martyre, la plaie que lui fit la prophétie de Syméon ne se ferma jamais tant qu'elle vécut: « Cette-douleur dit-elle un jour à Sainte Brigitte, affligea mon cœur jusqu'au moment où je fus élevée en corps et en âme dans le Ciel ». O glaive douloureux! O peine sans égale!

 

Colloque

 

O mère affligée! quel cœur ne se fondra pas de douleur et de componction en considérant le vôtre percé du glaive que lui annonça Syméon! Ah! quel cruel martyre pour vous, de penser que votre divin Fils, après une vie entière de souffrances, après une mort cruelle et ignominieuse, serait encore déchiré et crucifié de nouveau, avec plus d'impiété que jamais, par les monstrueux péchés des hommes! Non de semblables tortures n'étaient point faites pour votre beau cœur; elles me convenaient bien mieux à moi qui suis coupable de fautes graves! Vous savez d'ailleurs que j'ai lancé contre vous, non pas un seul glaive, mais cent, mais mille traits meurtriers, autant de fois que j'ai eu le malheur de pécher. Purifiez maintenant, par votre douloureux martyre, tout mes sentiments impurs; blessez si profondément la dureté de mon cœur, qu'il soit pénétré de la plus vive douleur d'avoir renouvelé, par mes péchés, la dure Passion de Jésus, et d'avoir de nouveau percé son cœur adorable.

02

Deuxième Vendredi

Souffrances de la très Sainte Vierge dans la fuite en Egypte

 

Après la cérémonie de la Purification de Marie et de la Présentation de son Fils au temple, la sainte Famille retourna à Nazareth. Or, Hérode, roi des Juifs, ayant appris des Mages la naissance d'un nouveau prince, et déjà instruit par la voie publique de ce qui s'était passé au temple quand le divin Enfant y avait été présenté, il n'en fallut pas davantage à ce roi soupçonneux pour craindre que ce rejeton de David ne lui enlevât la couronne. Il prit donc, sans délai, des mesures pour affermir son trône, qu'il jugea en péril, et il forma le dessein de mettre à mort le nouveau-né. Misérable orgueil humain! La Mère et le nourricier de Jésus n'étaient occupés, dans leur chétive demeure, qu'à contempler le Fils de Dieu qui croissait en grâce chaque jour. Contents de leur état en vue de Dieu, ils travaillaient et dormaient en paix. Une nuit, entre autres, dans laquelle, plus fatigué qu'à l'ordinaire, Joseph dormait profondément, un Ange lui dit à l'oreille de se lever promptement et de fuir en Egypte, avec son épouse et le divin Enfant, attendu qu'Hérode cherche à faire mourir Jésus. Docile à la voix de l'Ange, Joseph, étonné, va réveiller Marie et lui communique l'ordre du Ciel. Tendre Mère! quelle triste nouvelle! dans quelle fâcheuse situation elle se trouve! faible, délicate, avec un tendre nourrisson et un époux âgé et fatigué, que fera-t-elle? Ah! je la vois dans une véritable agonie; son cœur tombe en défaillance en pensant au danger que court le divin Enfant!.. Mais à quoi servent les délais? elle se prépare à exécuter au plus tôt les ordres du Ciel. Elle s'approche en tremblant du berceau où l'Enfant Jésus dormait paisiblement; elle le lève, le prend entre ses bras, l'enveloppe promptement de ses langes, le couvre de son mieux pour le défendre des injures de l'air rigoureux de la saison; et sans tarder davantage, sans dire adieu à ses voisins et à ses amis, sans dire un seul mot, ne portant aucune provision, mais seulement quelques hardes, elle part dans le silence de la nuit, sous la protection des ténèbres, appuyée du côté gauche sur le bon vieillard Joseph, et de sa main droite pressant l'Enfant Jésus sur son cœur. C'est en soupirant, qu'elle part et fuit en Egypte. Au moindre bruit qu'elle entend, elle frémit, son cœur palpite, son sang se glace dans ses veines, elle craint que les émissaires du roi inhumain ne viennent dans l'ombre arracher son Fils de son sein, et le massacrer. Si l'on considère ensuite la longueur et la difficulté du chemin, que n'eut pas à souffrir cette Vierge sainte! Il lui a fallu marcher pendant trente jours au moins; traverser des déserts; gravir des montagnes, et passer dans des forêts inhabitées. Pendant combien de jours n'aura-t-elle eu pour toute nourriture que des herbes crues et des racines sauvages? combien en aura-t-elle passé sans boire ni manger? combien de nuits, dans cette saison froide, a-t-elle dû passer couchée sur la pierre? Mais quel Surcroît de douleur pour elle de sentir l'Enfant Jésus souvent tout glacé, malgré les soins qu'elle prenait de le couvrir, de le presser sur son sein, et de l'échauffer par ses soupirs enflammés! combien de fois pour apaiser ses pleurs, lui aura-t-elle donné, en l'allaitant, son cœur fondant de douleurs? O souffrances universelles! ô peines incompréhensibles!


Colloque

 

O Vierge affligée! que votre exemple me confond. Dans un âge si tendre, vous fuyez en Egypte avec tant de peines, foulant aux pieds les aises et les plaisirs du monde; modèle accompli de résignation, d'obéissance, de charité, de confiance en Dieu; tandis que non-seulement je ne fuis pas le danger d'offenser Dieu, mais encore je m'y expose souvent de propos délibéré, m'abandonnant à ma présomption, à ma négligence, à mon esprit d'indépendance, à mon orgueil! O Mère de miséricorde! rendez-moi semblable à vous, je vous en supplie; daignez aussi m'accorder votre puissant secours dans le voyage terrible que je fais maintenant vers l'Eternité. Faites que j'évite les dangers de l'Egypte de ce monde, afin que je partage un jour votre bonheur dans la céleste Jérusalem.

03

Troisième Vendredi

Tristesse de la très Sainte Vierge lorsqu'elle perdit Jésus dans le temple

 

La sainte Famille avait demeuré sept ans en Egypte par l'ordre exprès du Seigneur, et avait beaucoup souffert dans ce long exil, lorsqu'un Ange signifia à Saint Joseph de retourner en Israël. Le retour fut plus pénible encore que n'avait été le voyage précédent. Quand il fallut fuir, l'Enfant Jésus pouvait se porter au bras; mais à l'âge de sept ans, dit Saint Bonaventure, il était trop grand pour être porté, et trop petit pour faire à pied un si long voyage. Le cœur de Marie était donc plus affligé qu'auparavant en cette circonstance, et par rapport à son cher Fils, et par la peine de Joseph devenu plus âgé. Dans la fuite, la très-Sainte Vierge éloignait son Fils de ses ennemis; en retournant en Judée, elle leur allait au-devant et conduisait Jésus à la mort; car elle savait qu'il serait un jour la victime de leur barbarie. Enfin, de retour à Nazareth, Jésus, Marie et Joseph y vécurent dans le travail et avec beaucoup de peine; ils n'en sortaient qu'aux jours de fêtes, où, suivant la loi, ils allaient au temple de Jérusalem, pour écouter les divins oracles des livres saints, participer aux sacrifices, et célébrer les solennités légales. Ils avaient toujours eu l'Enfant Jésus avec eux, et rien de fâcheux ne leur était encore arrivé dans ces voyages; mais lorsque le Sauveur eut atteint l'âge de douze ans, ils le conduisirent, selon leur coutume, à Jérusalem, pour y faire la Pâques. Ils assistèrent pieusement aux sacrifices de la solennité, pendant sept jours,dans le temple. Lorsqu'ils retournèrent à Nazareth, le divin Enfant demeura à Jérusalem sans qu'ils y fissent attention, et ils ne s'en aperçurent qu'après une journée de chemin. Quelle douleur pour Marie et pour Joseph! Ils étaient arrivés dans l'asile où ils devaient passer la nuit, et ne virent point leur bien-aimé. Jésus s'était caché ou rendu invisible à leur départ de Jérusalem. Sa tendre Mère et son fidèle gardien, par une disposition admirable de la Providence, pensèrent que Jésus s'était joint à d'autres familles de Nazareth, également venues à la fête. Mais quelles furent les angoisses de Marie quand elle vit que son divin Fils ne s'y trouvait pas! Joseph dit: nous l'avons donc perdu! que sera devenu ce cher Fils? Puis-je vivre sans lui! retournons sur le champ sur nos pas; demandons-le; cherchons-le... non, mon cœur ne pouvait être frappé plus douloureusement; allons, ne perdons pas un moment; hâtez-vous... de grâce, hâtez-vous.... En effet, Marie se met en marche quoiqu'il soit dejà nuit, elle cherche Jésus parmi les parents et les connaissances qu'elle rencontre, et retourne à Jérusalem. Ses larmes sont plus nombreuses que ses pas; ses soupirs continuels embarrassent sa respiration; et à tout instant, elle dit aux passants comme l'épouse du Cantique: « Avez-vous vu le bien-aimé de mon âme? » Mais, hors de Jérusalem comme dans Jérusalem, personne ne lui en donne des nouvelles. Elle s'écrie dans sa douleur: « Saints Anges, qui accompagnez ce Fils adorable; éléments, qui lui obéissez; soleil, qui éclairez son séjour; montrez-le-moi! Cette Vierge désolée pleure le jour et la nuit; inconsolable, son amertume va toujours croissant, elle ne peut prendre ni nourriture ni repos, parce qu'elle a perdu à la fois son Fils, son père, son époux, son trésor, son Dieu. L'esprit agité de mille lugubres pensées, le cœur déchiré par une séparation si inattendue et si douloureuse, elle se meurt: Père Eternel, ayez pitié de cette mère désolée, sa vie est en danger; de grâce faites-lui trouver son. Fils!... Mais non, elle en sera privée pendant trois jours... Elle court, elle revient, elle demande encore Jésus dans les maisons et dans les rues; peine inutile! son deuil augmente, ses angoisses n'ont plus de bornes!... Enfin, au bout du troisième jour, elle vient au temple toute éplorée, et en y entrant elle voit son divin Fils assis au milieu des Docteurs? les écoutant et leur proposant des questions sur la loi de Moïse... La douleur de Marie avait été si vive pendant ces trois jours, son cœur en avait été oppressé à un tel point, qu'en revoyant Jésus elle ne put s'empêcher de lui faire cette douce plainte: « Mon fils, pourquoi en avez-vous usé ainsi envers nous? Nous vous cherchions, votre père et moi, étant fort affligés ».

 

Colloque

 

O Vierge admirable! que de larmes vous répandîtes pendant les trois funestes jours où vous fûtes privée de votre souverain bien! Ah! combien ce cruel martyre m'apprend à connaître et à pleurer l'aveuglement et la dureté de mon cœur! Vous étiez l'innocence même, par une grâce spéciale vous étiez impeccable, et vous gardiez Jésus dans votre cœur comme sur un trône ou il prenait ses complaisances; et cependant vous pleurates amèrement jour et nuit sa perte, et vous le cherchâtes sans délai et sans relâche. Et moi, j'ai eu le malheur de le perdre volontairement tant de fois, et de le chasser de mon cœur par tant de péchés et avec une si noire ingratitude!... Toute autre perte, dit Saint Augustin, plonge les imprudents dans la tristesse, l'abattement et le désespoir... Mais bêlas! en perdant Jésus, je perds mon Dieu, et néanmoins, par une indifférence qui tient du sacrilège, je mange, tranquillement, je vis content, et j'ose goûter les douceurs du repos! Quelle folie! et qui me donnera une fontaine de larmes intarissable pour pleurer mon, âme privée de son Dieu? O sainte Mère! apprenez-moi à chercher Jésus, puisqu'en le perdant je perds tout à la fois, mon âme, mon Dieu, ma félicité, le Ciel. O Mère de miséricorde, faites que je le cherche avec ardeur et constance, de peur qu'après ne l'avoir pas cherché, maintenant que je puis le trouver, je ne le cherche en vain dans la suite. O Marie ! faites-moi trouver Jésus pendant ma vie et à l'heure de ma mort, en me faisant trouver sa grâce; mais surtout faites qu'après ma mort je retrouve Jésus dans sa gloire. Et vous, ô mon Dieu! qui voulûtes peut-être vous cacher pour que Votre tendre Mère vous retrouvât par le mérite de ses larmes, de grâce exaucez sa prière tandis que je vous adresse ces désirs du chartreux Lodolphe: « Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, que vos parents cherchèrent pendant trois jours, et qu'ils trouvèrent enfin dans le temple, faites que ma pauvre âme vous désire, qu'en vous désirant elle vous cherche, qu'en vous cherchant elle vous trouve, qu'en vous trouvant elle vous aime, qu'en vous aimant elle rachète ses péchés, et qu'en les rachetant elle n'y retombe jamais. Ainsi soit-il.

04

Quatrième vendredi

Douleur de la sainte Mère de Jésus quand elle le rencontra portant sa croix, et en l'accompagnant au Calvaire

 

A peine le faible et inique gouverneur eut-il abandonné le divin agneau à la fureur du peuple déicide, que la croix fut préparée et que le funèbre cortège se mit en marche. Tendre Mère! qui aura l'attention de vous éloigner d'un pareil spectacle? O Madeleine! Salomé! Marie de Cléophas! et vous, disciple bien-aimé, empêchez à la très Sainte Vierge de voir son Fils chargé du bois infâme, hors d'haleine, déchiré, tout sanglant, à demi mort, et de chute en chute se rendant au Calvaire..., Hélas! cette vue ne lui sera pas épargnée; rien ne l'arrête, ni sa timidité virginale, ni la multitude des assistants, ni l'horreur du supplice. Marie, en proie elle-même à des angoisses mortelles, accourt pour faire le dernier adieu à Jésus, et le voir pour la dernière fois. Il va passer, le bruit des armes, le son de la trompette funèbre se font entendre et annoncent le prochain supplice du Sauveur du monde; déjà apparaît le drapeau noir, suivi d'un peuple en délire et transporté d'une joie infernale; on voit les ennemis de Jésus applaudissant dans les groupes à leur barbare triomphe; et, au milieu de cette troupe furieuse, Marie voit son doux Jésus, elle le distingue aux cordes et aux chaînes tient il est inhumainement garrotté, à la lourde croix dont il est chargé, et aux coups que ses bourreaux féroces ne cessent de lui porter. Marie voit Jésus, mais quelle vue déchirante! quelle rencontre mortelle! Elle le voit couvert de sang de la tête aux pieds, inondé de sueur, de boue et de crachats: les yeux du Fils et de la Mère se rencontrent; Marie, les yeux fixés sur Jésus, s'élance vers lui, et lui tend les bras; mais elle ne peut ni l'atteindre, ni lui parler. Les archers la repousse avec cruauté, et la foule, la rapidité de la marche n'ont pas permis l'échange d'un seul mot entre Jésus et Marie! mais quelle expression dans leur rapide regard! quel langage ineffable entre leurs cœurs! Marie reçoit dans le sien, comme dans un miroir fidèle, toutes les douleurs et les amertumes de Jésus, qui est accablé de ses peines et de celles de sa Mère; et du cœur de Marie viennent se refléter, dans le cœur de Jésus, les douleurs de sa Mère et les siennes propres. O mon Dieu! quel cruel moment pour Jésus et pour Marie! son cœur maternel succombe à une si dure épreuve; elle pâlit et tombe en défaillance. Ah! si les femmes juives furent touchées de compassion jusqu'à ne pouvoir retenir leurs larmes, si la pieuse Véronique, n'écoutant que son émotion, courut appliquer un Suaire à Jésus, pour lui essuyer le visage, que dut éprouver le cœur de la Mère du Sauveur? Revenue un peu de sa langueur mortelle, elle lance un regard de douleur sur le chemin du Calvaire, et voit qu'un nouvel achoppement précipite à terre le Sauveur mourant sous le fardeau de la croix, et que le sang divin coule des blessures qui sont rouvertes par le choc. A cette vue, ses pleurs redoublent; et cependant, sans s'arrêter, elle porte plus loin ses pas chancelants. Pâle, languissante, ne cessant de soupirer, à l'aide des saintes femmes et du disciple chéri, elle suit son Fils, portant elle-même, suivant l'expression d'un Père, une croix meurtrière dans son cœur; et lorsqu'elle apercevait la voie douloureuse toute arrosée du sang précieux du Sauveur, qui pourrait dire les impressions qu'elle en recevait? qui pourrait imaginer ses soupirs et ses larmes?

 

Colloque

 

O Marie! quel affreux supplice pour vos yeux très-purs, de voir votre divin. Fils sur le chemin du Calvaire, meurtri, déchiré et tombant sous le poids de la croix! Ah! jetez sur moi un regard de compassion, brisez la dureté de mon cœur, afin qu'il compatisse à vos douleurs et que je conçoive une vive contrition de mes péchés, qui furent la véritable cause des souffrances de Jésus et des vôtres. Ah! puissé-je, docile à la grâce, imiter votre patience sur le chemin du Calvaire, votre fidélité inviolable à suivre Jésus souffrant, et votre générosité à mépriser les insultes de ce peuple insolent et barbare! De grâce, obtenez-moi la force de suivre l'exemple de Jésus et le vôtre, en supportant mes peines avec patience, et d'alléger à mon Sauveur le fardeau de sa croix, en renonçant aux péchés qui la lui rendirent si pesante, et qui mirent le comble à votre douleur quand vous le rencontrâtes.

05

Cinquième Vendredi

Crucifiement du cœur de Marie au crucifiement de son Fils

 

Le cœur du divin Rédempteur étant uni au cœur de sa sainte Mère par le sang et par l'amour, il s'ensuit nécessairement que les souffrances de l'un étaient communes à l'autre. Il y a plus, Marie aimant son divin Fils beaucoup plus qu'elle ne s'aimait elle-même, elle devait ressentir les douleurs de Jésus plus vivement que si elle les avait endurées dans son propre corps. Qui pourrait donc, je ne dis pas expliquer mais seulement imaginer ses angoisses mortelles, lorsqu'arrivée à la cime du Calvaire, elle vit les Juifs dans la jubilation et la lie du peuple, se livrant aux transports d'une joie satanique, parce que le Dieu de Nazareth allait être crucifié? O Ciel! quels furent les déchirements de son cœur, en voyant étendre la croix à terre, préparer les clous, approcher les marteaux, dépouiller de nouveau l'agneau divin avec tant de violence que les plaies de tout son corps en furent toutes rouvertes; le jeter d'un seul coup sur l'instrument du supplice; en voyant Jésus se collant à la croix avec un amour infini, et comme une victime volontaire, entendant les bras et offrant volontiers ses mains et ses pieds pour être cloués? Quel spectacle pour Marie! quel océan de douleurs pour elle, comme elle le révéla à Saint Anselme! Les bourreaux étendent cruellement la main droite du Sauveur, et, ouvrant la paume, ils y placent un clou. meurtrier que l'un d'entre eux enfonce d'un coup de marteau si violent, que le fer déchire les tendons, perce les os et le bois de part en part. O atroce barbarie! O tendre Mère! le coup retentit dans son cœur déchiré, elle tombe et demeure quelque temps hors de ses sens! Le crucifiement continue, et quand il est terminé on élève la croix sur la cime du Golgotha, et en ce moment les cris de la multitude furieuse rappellent Marie de son évanouissement: elle se lève tremblante sur ses pieds, elle lève les yeux, et voit son. amour crucifié, dont le corps pose sur ses plaies, la tête baissée, n'ayant que son sang pour tout vêtement; couvert de la pâleur de la mort, et presque expirant dans les convulsions et les angoisses du supplice. Marie l'aperçoit au milieu de deux voleurs crucifiés avec lui, exprès pour mettre le comble à son ignominie. Elle voit le sang qui coule à flots de ses mains et de ses pieds cloués, sa tête qui ne peut s'appuyer sur le bois meurtrier sans que la couronne d'épines ne s'enfonce davantage dans sa tête auguste; elle voit... ô mon Dieu! elle finit par baisser les yeux, car elle ne peut plus tenir à une vue si horrible. Cependant, elle force la nature à se taire, et s'élevant au-dessus d'elle-même, du fond de l'autel secret de son cœur, elle offre à la fois au Père Eternel, la victime de son Fils sacrifié, et celle du martyre de son propre cœur.

 

Colloque

 

O sainte Mère! je suis saisi d'horreur en pensant au martyre de votre cœur sur la cime du Calvaire, auprès de la Victime si chère à votre âme, qui s'immolait pour le salut des hommes. O mon Dieu! vous voyiez les marteaux lancés dans l'air, vous en entendiez les coups redoublés, vous considériez les clous meurtriers qui attachèrent Jésus au bois infâme, le sang divin qui coulait de nouveau de ses plaies rouvertes, les convulsions, le tremblement, les angoisses de l'Agneau de Dieu, vous pûtes voir tout cela, et vous n'en mourûtes pas! Mais je comprends que le prodige qui vous soutint dans cette épreuve sans pareille, ce fut votre volonté constante, invincible et héroïque qui vous fit souscrire d'une manière admirable au décret du Père céleste, et à la volonté de son Fils pour la rédemption désirée du genre humain. Le Père adorable voulut donner son Fils unique pour le salut du monde, et vous, la mère de ce Sauveur selon son humanité, vous offrîtes ce même Fils pour la même fin. Ainsi Jésus offrait son corps adorable en holocauste, et du fond de votre cœur vous immoliez votre esprit et vous ne vous appliquiez à ne vouloir que ce qui était écrit dans le Ciel, soit sur votre Fils, soit sur vous, pour que les hommes fussent rachetés. O bonté! ô amour inexprimable! Mais, ô tendre coopératrice de notre rédemption ! puisque vous avez tant souffert pour cette grande œuvre, faites au moins que je n'en perde jamais le souvenir!

06

Sixième vendredi

Gémissements de la très Sainte Vierge à la descente de la Croix

 

Joseph d'Arimathie et Nicodème, disciples secrets de Jésus, munis de la permission de Pilate, s'empressèrent de remplir eux-mêmes le pieux et charitable devoir de descendre de la croix le corps mort du Sauveur, en face de Jérusalem et sous les yeux d'un peuple nombreux, ne comptant pour rien le grave déshonneur qu'il y avait pour eux à se montrer les disciples d'un homme crucifié. Ils arrivèrent au pied de la croix, avec les outils et les échelles, pour en détacher Jésus. Ils y trouvent sa mère désolée, et impatiente de recueillir le corps de son Fils dans ses bras. Elle les pria avec larmes d'agir promptement, pour soustraire ce corps adorable à de nouveaux outrages. Les pieux disciples, les larmes aux yeux, appuient les échelles à la croix, ils y montent, ils arrachent avec force, mais respectueusement, les clous: en ce moment Marie redouble ses soupirs en voyant les bras pendants du Sauveur, sa tête sacrée tombe sur la poitrine, et enfin le corps entier sur les épaules des disciples! Anges de paix, qui pleurez amèrement, suspendez vos larmes! Hâtez-vous de venir fortifier Marie maintenant qu'elle reçoit dans son sein les membres froids de son cher Fils! O mon Dieu! quel spectacle! quels tourments! quel palpitement! quelle immense douleur! Ah! c'est ici qu'on peut dire avec raison que Marie passe d'une croix à l'autre, ou plutôt qu'elle est une croix vivante d'angoisses et de déchirements. Dans le Cénacle, le Sauveur avait dit aux Apôtres qu'il était sorti du sein de son Père pour entrer dans le monde, et qu'il allait bientôt y retourner; mais il put dire, ajuste titre, quand il fut rendu à Marie sur le Calvaire: « Je suis sorti du sein de ma Mère pour venir sur la croix, et je quitte maintenant la croix pour retourner à ma Mère ». Mais quelle douleur inexprimable pour Marie que ce retour! Elle presse, il est vrai, ces divins membres contre son cœur, mais ils sont gelés et défigurés. Au lieu d'entendre l'aimable voix de Jésus, au lieu de voir le plus beaux des enfants des hommes, et de contempler ses grâces ravissantes, elle n'a sous les yeux que des plaies sanglantes et d'horribles blessures! A la vue de ses épines qui ont percé cette tête auguste, elle s'écrie: « O cruelles épines! êtes-vous rassasiées maintenant du sang d'un Dieu? Elle sonde la profondeur des blessures et surtout de celle du divin côté, et parcourant des yeux tous ces membres déchirés », elle dit, comme autrefois Jacob affligé à l'occasion du jeune Joseph: « Hélas! une bête féroce à dévoré mon Fils! O mon Dieu! vit on jamais plus de barbarie exercée sur l'innocence même? O Père Eternel! ce n'est plus qu'un squelette et la victime de la cruelle mort; je vous offre cette adorable humanité de votre Fils, telle qu'elle est à ce moment, toute déchirée et toute sanglante! Voyez, ô Père saint! si c'est la tunique de votre Fils bienaimé! Et vous , pécheurs, approchez et voyez les suites funestes de vos péchés! Qui a blessé cette tête auguste? qui a percé ces pieds et ces mains? qui a ouvert ce sein divin? Ah! voilà le fruit de vos crimes et de vos infamies! » Suivant Saint Augustin, Marie, l'âme sur les lèvres,couvrit de ses baisers et de ses larmes le visage divin, les mains augustes et les membres ensanglantés de son divin Fils; et si, comme Saint Germain l'assure, Marie, à force de pleurer, finit par répandre des larmes de sang, il s'en suit que la Mère arrosa de ses larmes vermeilles le corps de son Fils, et que réciproquement le Fils teignit du sang de ses plaies le visage éclatant de Marie. Parmi tant d'angoisses et tant de sang, cette Mère accablée aurait voulu mourir en embrassant son Fils mort, comme Féclie, mère du saint martyr Calliope, expira en embrassant son fils crucifié. Mais Marie ne l'obtint pas, parce que la mesure des tourments que la Providence lui réservait n'était pas épuisée.

 

Colloque

 

O Sainte Mère de Dieu! quel cruel moment pour vous! Le cœur me manque en vous voyant pleurer sans la moindre consolation sur la mort de votre divin Fils! Hélas! que mes péchés l'ont défiguré! Si la justice divine a puni avec tant de rigueur un Fils qui n'avait que l'ombre et l'apparence du péché, à quoi dois-je m'attendre? Ah! tendre Mère! Mère désolée, comment pourrais-je réparer un si grand mal? que voulez-vous que je fasse? que je déteste mes fautes?je les déteste. Que je fasse pénitence? j'y suis résolu. Que je compatisse à vos souffrances? Ah! amollissez mon cœur, afin que je remplisse dignement ce devoir de religion. Enfin, par votre compassion et votre douleur à la vue de Jésus mort, ne permettez pas que, par de nouvelles fautes, j'accumule de nouvelles cruautés sur le corps de votre Fils, et de nouvelles rigueurs sur votre cœur affligé.

07

Septième vendredi

Sanglots de la très Sainte Vierge pendant la sépulture du Sauveur

 

Le pieux Joseph et le vertueux Nicodème attendaient le moment d'embaumer le corps de leur divin Maître pour le placer ensuite dans le tombeau, Mais le jour déclinait, ils voyaient que sa Mère affligée ne pouvait arrêter le cours de sa douleur, et dans la crainte qu'elle n'expirât sur son Fils mort, après un doux combat de compassion, ils lui ôtèrent respectueusement cet objet chéri, et retendirent sur un linge blanc. Marie voulut encore, suivant un grave auteur, aider à rendre ce dernier devoir. D'une main respectueuse et tremblante, elle enleva de la tête de Jésus la couronne d'épines; mais les sanglots lui rendaient la respiration pénible, elle avait peu de force pour arracher les épines, et à la vue de ces profondes plaies et des chairs déchirées de toutes parts et dans les endroits les plus sensibles, elle pleurait amèrement en fermant les yeux et la bouche de son Fils; elle essuya le sang des blessures et des plaies, et lui rangea décemment les pieds. Mais, suivant la révélation de Sainte Brigitte, malgré tous ses efforts, il lui fut impossible de plier les bras du Sauveur; Jésus voulant montrer par là qu'il les tient toujours ouverts pour recevoir les pécheurs repentants. Les disciples environnèrent le corps d'aromates, suivant l'usage des Juifs, et l'ayant enveloppé d'un suaire, ils le portèrent dans un jardin, près du Calvaire, où était un tombeau taillé à neuf dans le roc. La Providence voulut ainsi que la douloureuse Passion de Jésus-Christ commençât dans un jardin et finit dans un autre jardin. Le corps de l'Homme-Dieu, au milieu de l'abjection et de la douleur, porté sur les épaules des pieux disciples, ouvrait la marche; venait ensuite le disciple bien-aimé plongé dans la douleur, puis les Maries en pleurs, qui assistèrent jusqu'à la fin au sacrifice sanglant, et qui tour à tour se partageaient le soin de soutenir la Vierge désolée, qui, à demi-morte, voulut, d'un pas mal assuré et tremblant, accompagner son Fils au tombeau; mais quand elle vit qu'on y déposait le corps adorable de Jésus, quel coup mortel pour son cœur! Elle se jette elle-même sur ce corps divin; elle demande avec larmes qu'on lui découvre encore ce visage sacré; elle veut le voir et lui donner un dernier baiser; elle l'étend et l'enveloppe de ses propres mains, et pendant qu'elle l'adore profondément, elle sent défaillir son cœur maternel par la violence de la douleur Elle ne peut l'en séparer, et semble demander, par ses soupirs et ses sanglots, d'être ensevelie avec son Fils bien-aimé. Ce spectacle arrache les larmes des fidèles disciples et des pieuses Maries qui pleurent d'attendrissement et de compassion; Saint Jean verse des larmes encore plus abondantes que les saintes femmes; enfin, la Mère de Dieu, mourante, fait son dernier adieu, et une grosse pierre ferme le monument. Mais en ce moment, quel redoublement de sanglots! Marie embrasse étroitement cette pierre fortunée qui renferme son trésor; elle veut y laisser son cœur, ou plutôt elle voudrait renfermer le tombeau tout entier dans son cœur. Ses larmes en ce moment furent si abondantes, que, suivant Saint Bernard, on en voit encore les vestiges sur le marbre tumulaire. Au reste, son martyre devait être extrême, puisqu'il ne reçut de.. soulagement ni divin ni humain

 

Colloque

 

Mère désolée, vous confiez enfin au tombeau le corps sacré du Sauveur. Quelle cruelle séparation! Oui, c'est ici le plus dur moment de votre martyre! Votre tendresse va donc survivre à la mort douloureuse d'un Fils adoré, sans en contempler même la froide dépouille! O douleur au-dessus de toute force humaine! Si le doux Jésus, pendant sa vie, se troubla vivement au tombeau de Lazare, parce qu'il était son ami, quelle dut être l'émotion de votre cœur maternel au tombeau d'un Fils infiniment aimable, d'un Fils Homme-Dieu! Cette seule pensée attriste l'âme et la trouble, elle glace le cœur! O Vierge désolée! je ne puis vous consoler, car vous ne pouvez plus recevoir de consolation humaine; mais, par votre douleur incompréhensible, consolez vous-même mon malheureux esprit dans ses épreuves; faites-moi mériter de pleurer avec vous auprès du divin tombeau, pour que j'arrive un jour à une résurrection glorieuse et immortelle.

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Fête de la Compassion de Marie

Tristesses de la très Sainte Vierge pendant le reste de sa vie

 

La très Sainte Vierge ne pouvant plus voir sur la terre son amour crucifié, depuis sa glorieuse Ascension au Ciel. espérait qu'elle pourrait trouver quelque consolation dans la possession des instruments de la Passion de son divin Fils; elle pensait que leur vue lui aurait rappelé son bien-aimé. Elle désirait conserver ses clous et la couronne d'épines consacrés parle sang du Sauveur; mais, suivant Baronius, cela ne fut pas en son pouvoir, car les Juifs avaient la coutume d'ensevelir avec le corps des condamnés, les instruments de leur supplice, comme sujets à la même malédiction. En conséquence, les clous et les épines furent ensevelis avec Jésus-Christ; et la croix, qui n'aurait pas pu entrer dans le tombeau, fut enterrée séparément. Suivant ce même auteur et d'autres encore, la très Sainte Vierge réussit à recueillir respectueusement et à conserver un peu du sang précieux et de l'eau mystérieuse qui sortirent du côté de Jésus. Elle retint aussi de petits linges teints du divin sang, sans parler des diverses empreintes qu'en avaient conservé ses habits. Or, ayant presque toujours sous les yeux ces reliques sanglantes de la cruelle Passion de son Fils, que de soupirs et que de larmes cette vue a dû lui arracher! On peut donc affirmer, sans crainte de se tromper, que dès l'instant funeste où son divin Fils fut mis dans le tombeau, son âme fut dans une affliction continuelle; et que, non contente de renouveler ses peines par la vue de ces objets, elle parcourait, tant qu'elle vécut, les lieux consacrés par le sang de l'Homme Dieu. Cette Vierge sainte se rappelait ainsi successivement, la noire trahison de Judas, les divers tribunaux, l'horrible flagellation; elle se représentait les peines de son Fils, la malice des hommes, la justice sévère du Père céleste, la voie douloureuse teinte du divin sang; lorsqu'elle était seule, elle se rappelait sa fécondité par l'opération du St-Esprit, la longue suite des mépris et des persécutions du Verbe fait chair parmi les hommes, jusqu'au moment où il scella le testament de la Rédemption par sa mort sur la croix. Marie pesait tout et connaissait tout parfaitement. Son imagination lui retraçait les Apôtres fugitifs et dispersés dans la nuit fatale, et abandonnant leur Maître dans le danger: elle en exceptait Jean, qui suivit Jésus sans pouvoir le secourir, et Pierre qui lui fut infidèle et le renia au foyer du Vestibule. Ensuite Marie jetant au Ciel un regard qui dit tout sans prononcer un mot; et puis, baissant le front vers la terre, elle s'écriait avec tristesse: « O humanité inconsidérée! combien coûte ton crime? » Telles furent les sombres pensées qui occupèrent Marie le le plus souvent, jusqu'à ce que son divin Epoux lui lança un trait d'amour plus ardent, qui la pénétra tout entière et l'enleva à cette vie pénible et mortelle.

 

Colloque

 

Vierge sainte, votre vie fut un martyre continuel, et les puissances mêmes de votre belle âme, lui fournirent une ample moisson. Votre mémoire fut toujours frappée du souvenir déchirant de la Passion de votre divin Fils. Votre entendement vous donnait les motifs les plus forts de compatir à ses tourments. Votre volonté était occupée à la fois des actes les plus ardents d'amour et de douleur. C'est donc à juste titre qu'un diadème douloureux convient mieux à votre tête auguste, comme Reine des martyrs, parce qu'il vous rend plus semblable à Jésus, qui est le Roi des martyrs; et que le sang d'un Dieu crucifié, dont votre manteau fut arrosé sur le Calvaire, vous a orné d'une pourpre plus vive et plus éclatante que le manteau d'or que forme l'astre du jour. Je vous salue, Vierge auguste, je compatis à vos peines sur la terre, et je vous félicite en même temps de tout mon cœur, maintenant que vous régnez dans le Ciel, parce que vous n'avez pas moins de gloire dans les souffrances que dans les joies. Je vous prie, ô ma bien-aimée Reine! de m'obtenir une constance chrétienne dans l'adversité, et de me regarder toujours comme un des sujets les plus fidèles de votre empire.

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8 avril 2010

Le Chapelet de Notre Dame des Sept Douleurs

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Le Chapelet de Notre Dame des Sept Douleurs


Manière de le réciter


On doit d'abord se recueillir en se rappelant quelque circonstance des douleurs de la très Sainte Vierge, et en produisant du fond de son cœur un acte de contrition. On commence ensuite par réciter le Venez Esprit Créateur; le Notre Père et les trois je Vous salue Marie qui suivent les Septaines, se récitent pour honorer les larmes que répandit la Mère de Dieu dans ses douleurs, et afin d'obtenir, par son intercession, que nous en répandions de semblables pour nos péchés.


Acte de contrition


Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j'ai vraiment péché. C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.


Venez Esprit Créateur


Venez, Esprit Créateur, visitez l'âme de vos fidèles, emplissez de la grâce d'En-Haut les cœur que Vous avez créés. Vous que l'on nomme le Conseiller, le Don du Dieu Très Haut, Source Vive, feu, charité, invisible consécration. Vous êtes l'Esprit aux sept dons, le doigt de la main du Père, l'Esprit de vérité promis par le Père, c'est Vous qui inspirez nos paroles. Allumez en nous Votre Lumière, emplissez d'amour nos cœurs, affermissez toujours de Votre Force la faiblesse de notre corps. Repoussez l'ennemi loin de nous, donnez-nous Votre Paix sans retard, pour que, sous Votre  conduite et Votre conseil, nous évitions tout mal et toute erreur. Faites-nous connaître le Père, révélez-nous le Fils, et Vous, leur commun Esprit, faites-nous toujours croire en Vous. Gloire soit à Dieu le Père, au Fils ressuscité des morts, à l'Esprit Saint Consolateur, maintenant et dans tous les siècles. Amen.


Offrande du Chapelet


O Vierge sans tache! Mère désolée et plongée dans un océan d'amertumes et d'angoisses, je supplie très humblement votre cœur abattu et navré de douleur, de m'obtenir de votre divin Fils la grâce de contempler les mystères douloureux qui sont proposés ici dans la sainte Couronne, et d'acquérir les faveurs promises à tous ceux qui s'appliquent dévotement à ce saint exercice.

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Première Douleur

La prophétie de Syméon


Le saint vieillard Syméon ayant le bonheur de reconnaître dans l'Enfant Jésus le Sauveur du monde, et le tenant entre ses bras le jour de la présentation au temple, prédit à Marie qu'un glaive de douleur transpercerait son âme au sujet de ce divin Fils. O très-Sainte Mère! je prends part à la cruelle peine que vous fit éprouver la prophétie du saint vieillard Symèon; obtenez-moi la grâce de conserver précieusement au fond de mon cœur, à votre exemple, le souvenir de la Passion et de la mort de mon Sauveur, pour détester mes péchés qui en ont été la cause!


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs:


Je vous salue Marie, Mère pleine de douleurs, le Seigneur crucifié est avec vous. Vous êtes éplorée entre toutes les femmes, et Jésus le fruit béni de vos entrailles, est éploré. Sainte Marie, Mère de Jésus crucifié, donnez nous vos larmes, nous qui avons crucifié Votre fils, maintenant et à l’heure de notre mort! Amen. (Saint Bonaventure)

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Deuxième Douleur

La fuite en Egypte


Marie est obligée de fuir en Egypte emportant son divin Enfant. Considérez les. circonstances de ce pénible et douloureux voyage! C'est au milieu de la nuit que l'ordre en est donné... C'est vers des lieux bien éloignés que Marie va porter ses pas,,. C'est au moment d'une saison rigoureuse et dans une extrême pauvreté, que la faible Vierge va se mettre en marche. O divine Marie! je m'afflige du cruel exil que vous fit souffrir la persécution d'Hérode, pendant lequel vous éprouvâtes tant de peines, de misère et de pauvreté. Faites, ô Mère de douleurs! que je sois délivré de la persécution de mes ennemis, et qu'à votre exemple je sois pénétré de résignation et de patience dans toutes les épreuves qu'il plaira au Seigneur de m'envoyer.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Troisième Douleur

Le recouvrement de Jésus au Temple


Marie désolée, cherche pendant trois jours son divin Fils, qui, à l'âge de douze ans, était resté à Jérusalem dans le temple, au milieu des docteurs de la loi. Suivez cette bonne Mère, et, à son exemple, cherchez Jésus avec douleur et empressement. O tendre Mère! je m'unis aux excessives douleurs que vous ressentîtes en cherchant votre divin Fils, Hélas! combien de fois je l'ai perdu par ma faute, cet aimable Sauveur! Faites, ô Mère de pitié! que, par les larmes abondantes que vous avez répandues, je le retrouve une fois pour toujours ce tendre Maître, et que je ne me sépare jamais de lui.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Quatrième Douleur

Marie voit son Fils chargé de la Croix


Marie rencontre son divin Fils dans sa Passion, portant sa croix et montant au Calvaire. Quelle cruelle circonstance pour une aussi tendre Mère!.... Méditez... et compatissez. O divine Marie! je m'associe à cette profonde douleur dans laquelle vous fûtes submergée en voyant votre Fils adorable chargé de sa croix, et succombant sous cet énorme fardeau sans pouvoir le soulager! Quel affreux supplice pour une mère! Faites, ô très Sainte Vierge! que pour vous honorer dans ce mystère, je supporte avec patience et résignation les croix qui me seront imposées par la divine Providence.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Cinquième Douleur

Marie au pied de la Croix


Marie voit son adorable Fils élevé sur la croix, versant son sang pour le salut des hommes, et souffrant les tortures les plus cruelles. Placez-vous, comme elle, au pied de la croix, et associez-vous à ses douleurs. O très-douloureuse Mère! dans quel affreux supplice votre cœur a dû être plongé en voyant ce divin Fils cloué sur la croix! Combien je désire participer à vos douleurs! C'est pour l'amour de moi que ce tendre Sauveur a voulu supporter de si horribles tourments! O Reine des Martyrs! je vous supplie, par la tendresse de votre cœur, de m'obtenir la grâce de vivre crucifié au monde et à .moi-même, et de déposer au pied de la Croix de votre divin Fils toutes mes afflictions.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Sixième Douleur

Jésus, descendu de la Croix, est remis à Marie


Marie reçoit le corps de Jésus au moment où on le détache de la croix... Quel spectacle pour cette divine Mère!... Soutenez avec Marie ce dépôt sacré, et arrosez-le de vos larmes; ses blessures vous ont rendu la vie! O la plus affligée des mères! vous recevez entre vos bras le corps sacré de votre cher Fils, tout couvert de plaies et entièrement défiguré par les horreurs de la mort. Faites, ô Mère de douleurs! que je participe à vos angoisses, et que tout le feu de mes passions s'éteigne en méditant l'affreux état où mes péchés ont réduit mon Sauveur sur la croix.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Septième Douleur

Marie au Tombeau de Jésus


Marie voit mettre dans le tombeau lé Corps adorable du Sauveur; elle en est entièrement séparée... Quelle désolation: et quelles angoisses pour son cœur maternel! Offrez-vous à cette incomparable Reine des Martyrs et que votre fidélité à la servir ne s'altère jamais. O la plus affligée des mères! je m'unis aux amertumes et aux angoisses que vous éprouvâtes lorsque vous fûtes entièrement privée du corps de votre divin Fils; au moment de sa sépulture, votre âme resta alors comme ensevelie dans un océan de douleur; d'épaisses ténèbres l'enveloppèrent de toutes parts, et le glaive le plus déchirant perça d'outre en outre votre cœur maternel. Obtenez-moi, ô divine Mère, par les mérites de vos inexprimables douleurs, le pardon de toutes mes fautes, et à l'heure de ma mort, protégez-moi par votre présence, et conduisez-moi dans le séjour de la gloire.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Le Chapelet terminé, on peut réciter le Stabat Mater:


La Mère de Jésus au pied de la Croix où son Fils est attaché, sent au-dedans d'elle-même la plus vive de toutes les amertumes.

C'est là que son âme est percée du glaive de douleur, que le saint vieillard Syméon lui avait prédit.

Quelle tristesse s'empare de cette sainte Mère du Fils unique de Dieu,

Lorsqu'elle voit souffrir le plus honteux supplice à un Fils qu'elle sait être le Dieu de gloire!

Qui pourrait retenir ses larmes, en voyant la Mère de Jésus-Christ dans cet excès de douleur?

Qui pourrait demeurer insensible, en considérant cette tendre Mère souffrant avec son Fils?

Elle voit Jésus dans les tourments pour les péchés de sa nation; elle voit son corps déchiré à coups de fouets.

Ce Fils qu'elle aime uniquement, elle le voit dans la dernière agonie, abandonné de tout le monde, expirer sur une croix.

O Mère pleine d'amour! obtenez-moi la grâce de sentir les traits qui vous percent; faites, par vos prières, que je partage avec vous la douleur qui vous pénètre.

Faites que mon cœur soit embrasé de l'amour de Jésus-Christ, en sorte que je ne pense plus qu'à lui plaire.

Chaste Mère d'un Dieu attaché pour moi sur la croix, demandez-lui qu'il imprime profondément ses plaies dans mon cœur.

Daignez partager avec moi les tourments de ce Fils adorable, qui veut bien souffrir la mort pour me racheter.

Demandez-lui qu'il me fasse sincèrement compatir toute ma vie aux douleurs qu'il endure sur la croix.

Mon désir le plus ardent est de me tenir avec vous auprès de cette croix, et de l'arroser de mes larmes.

Vierge incomparable , montrez-vous sensible à mes vœux, et obtenez-moi la grâce de pleurer avec vous.

Que votre divin Fils me fasse sans cesse porter sa croix et sa mort, et qu'il grave dans ma mémoire les tourments et l'ignominie de sa Passion.

Qu'il me blesse de ses blessures, et que son amour me fasse boire, comme un vin délicieux, les amertumes de sa croix.

Que cet amour embrase mon cœur, et que votre protection puissante obtienne pour moi le salut éternel au jour du jugement.

Que la croix de votre Fils soit ma défense; que sa mort soit ma sûreté, et que sa grâce soit mon soutien.

Et quand mon corps mourra, obtenez à mon âme la gloire de la félicité, du ciel.


O vous tous, qui passez par le chemin,

Considérez et voyez s'il y a une douleur comme la mienne.


Prions


Nous vous supplions, Seigneur, que la bienheureuse Vierge Marie, votre sainte Mère, dont l'âme a été percée par un glaive de douleur au temps de votre Passion, intercède pour nous auprès de votre clémence, maintenant et à l'heure de notre mort. Vous qui vivez et régnez dans l'unité du Saint-Esprit. Amen.

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5 avril 2010

Nouveau! Chaine sur You Tube!

Nouveau

Très chers frères et soeurs,

Retrouvez des vidéos que j'ai créées sur You Tube

D'autres viendront par la suite!

Accédez à ma chaine sur You tube en cliquant sur le lien suivant:

http://www.youtube.com/user/franckiedu33?feature=mhw5

5 avril 2010

Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus 13/15

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Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus

Don Tomaselli, Salésien de Don Bosco

Treizième vendredi

Réparation des injustices

Lecture

La règle pour aimer son prochain est: ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fît. Si le monde est plein d'injustice, on le doit à la violation de ce grand précepte: on doit respecter le bien des autres sans chercher à se l'approprier injustement. Pourtant, combien de vols sont commis de cette façon. On ne peut pas les appeler des voleurs de profession; cependant, ce sont des vrais voleurs tous ceux qui font: des ventes injustes ou des achats dépréciés; qui gardent de l'argent reçu par erreur, qui négligent de payer leurs dettes, qui ne payent pas un juste salaire à l'ouvrier; qui exigent un taux d'intérêt usuraire ou qui ne rendent pas les objets trouvés. Une autre grave injustice que l'on commet en faisant perdre l'emploi à un honnête père de famille; en faisant, par de faux témoignages, condamner un innocent; ou rendre publique une faute qui était restée secrète. Les injustices du monde sont incalculables. Le Sacré Cœur de Jésus ressent les effets de tous ces manquements qui intensifient les douleurs de Sa Passion. Ce treizième Vendredi de réparation console beaucoup le Bon Jésus. Que les dévots du Sacré Cœur rivalisent de zèle pour l'honorer et lui faire amende honorable. Disons avec fois: « Vous, ô Jésus! Qui avez été victime des plus grandes injustices de l'humanité, donnez la force et la résignation à toutes les victimes de l'ambition qui ont étés emprisonnées innocemment, et à tous ceux qui pleurent la perte de leur honneur, victimes de la calomnie et de la médisance ». O Dieu infiniment Juste, faites resplendir l'innocence des opprimés. Réparons, et, s'il le faut, corrigeons notre conduite. N'avons-nous rien à nous reprocher en fait d'injustice? Il est nécessaire de réparer, de restituer ce qui ne nous appartiens pas; surtout le bon renom et l'estime du prochain. Ou restitution ou damnation! Pouvons-nous nous dire toujours justes dans nos rapports avec notre prochain? N'employons-nous pas deux poids et deux mesures? Pourquoi ne traitons-nous pas notre prochain comme-nous-même? Si tu veux le savoir, observe: te plairait-il que les autres pensent mal de toi et suspectent ta conduite? Tu ne serais pas content? Et pourquoi alors penses-tu mal des autres? Tu es injuste. Te ferait-il plaisir que quelqu'un fasse connaître, aux quatre vents, tes fautes et tes défauts? Tu ne le voudrais pas? Alors pourquoi parles-tu des autres sans scrupules en les critiquant? Pourquoi alors, traites-tu ton prochain si durement? Tu es injuste. Aimerais-tu être pris en dérision et savoir que les autres se moquent de toi? Non, certainement. Et bien, pourquoi te moques-tu du prochain? Tu es injuste. Est juste celui qui traite les autres comme il voudrait être traité lui-même.

Bouquet spirituel: Ne pas mal penser du prochain et ne lui faire aucun tort.

Prière: Chaque jour de la semaine, réciter 5 Notre Père, je Vous salue Marie et Gloire au Père en réparation des intentions du Vendredi.

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Acte de réparation

à réciter avant la Sainte Communion

O Très doux Jésus, Votre immense Amour pour les hommes est payé de tant d'ingratitude, d'oubli, de négligence et de mépris. Voilà que nous, prosternés devant Votre Autel, entendons réparer avec un amour tout particulier les injures qui, de toutes parts, viennent, par les hommes, blesser Votre Cœur aimant. Nous nous souvenons que nous-mêmes, autrefois, nous nous sommes rendus coupables de tant d'indignités et nous en éprouvons une très vive douleur. Nous implorons Votre Miséricorde, prêts à réparer avec une volontaire expiation; pas seulement les péchés commis par nous, mais de même pour ceux qui s'écartent de la voie du Salut, refusent de Vous suivre comme Pasteur et s'obstinent dans leur infidélité. En même temps que nous entendons expier le cumul de tant de déplorables délits, nous nous proposons de réparer en particulier les injustices humaines. S'il nous était possible de laver avec notre sang, tant de péchés. Et comme réparation de l'Amour Divin méconnu, nous Vous présentons quelques satisfactions que, Vous-même, avez un jour offertes sur la Croix, au Père, et que chaque jour Vous renouvelez sur les Autels. En Vous promettant, de tout notre cœur, de réparer avec l'aide de Votre Grâce, nos péchés et ceux des autres. Accueillez, nous Vous en prions, ô Jésus magnanime, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, ces hommages de réparation et veillez nous conserver très fidèles dans l'honneur du prochain en pensant que nous faisons à Vous ce que nous faisons au prochain. Amen.

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5 avril 2010

Saintes et joyeuses fêtes de Pâques

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Très chers frères et soeurs en Christ,

Amis, fidèles lecteurs du blog Images Saintes, ainsi que vous mes très chers Frères et Soeurs Orthodoxes et Protestants, avec qui nous avons conjointement célébrés ces fêtes Pascales, à tous, je vous souhaite une très sainte et très heureuse fête de Pâques. Que la joie et la paix du Christ ressuscité soit toujours dans vos cœurs et que la Gloire et l'espérance de la Résurrection vous accompagne tout au long de votre vie afin de devenir des apôtres et des témoins du Christ en ces temps troublés et difficiles.

Frères et soeurs en Christ, que le Seigneur vous bénisse!

Franck Monvoisin,

rédacteur du blog.

5 avril 2010

Dimanche de Pâques

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Dimanche de Pâques

La Résurrection du Seigneur

Extraits des révélations de la Bienheureuse Anne Catherine Emmerich

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Nuit de la Résurrection

Bientôt après je vis la tombeau du Seigneur ; tout était calme et tranquille alentour : il y avait six à sept gardes, les uns assis, les autres debout vis-à-vis et autour de la colline. Pendant toute la journée, Cassius n'avait presque pas quitté sa place dans le fossé, à l'entrée de la grotte. En ce moment il était encore là, dans la contemplation et dans l'attente, car il avait reçu de grandes grâces et de grandes lumières : il était éclairé et touché intérieurement. Il faisait nuit, les lanternes placées devant la grotte jetaient alentour une vive lueur. Je m'approchai alors en esprit du saint corps pour l'adorer. Il était enveloppé dans son linceul et entouré de lumière et reposait entre deux anges que j'avais vus constamment en adoration à la tête et aux pieds du Sauveur, depuis la mise au tombeau. Ces anges avaient l'air de prêtres ; leur posture et leurs bras croisés sur la poitrine me firent souvenir des Chérubins de l'arche d'alliance, mais je ne leur vis point d'ailes. Du reste, le saint sépulcre tout entier me rappela souvent l'arche d'alliance à différentes époques de son histoire. Peut-être cette lumière et la présence des anges étaient-elles visibles pour Cassius, car il était en contemplation prés de la porte du tombeau, comme quelqu'un qui adore le Saint Sacrement. En adorant le saint corps, je vis comme si l'âme du Seigneur, suivie des âmes délivrées des patriarches, entrait dans le tombeau à travers le rocher et leur montrait toutes les blessures de son corps sacré. En ce moment, les voiles semblèrent enlevés : je vis le corps tout couvert de plaies, c'était comme si la divinité qui y habitait eut révélé à ces âmes d'une façon mystérieuse toute l'étendue de son martyre. Il me parut transparent de manière que l'intérieur était visible ; on pouvait reconnaître dans tous leurs détails les lésions et les altérations que tant de souffrances y avaient produites, et voir jusqu'au fond de ses blessures. Les âmes étaient pénétrées d'un respect indicible mêlé de criante et de compassion. J'eus ensuite une vision mystérieuse que je ne puis pas bien expliquer ni raconter clairement. Il me sembla que l'âme de Jésus, sans avoir encore rendu la vie à son corps par une complète union, sortait pourtant du sépulcre en lui et avec lui : je crus voir les deux anges qui adoraient aux extrémités du tombeau enlever ce corps sacre, nu, meurtri, couvert de blessures, et monter ainsi jusqu'au ciel à travers les rochers qui s'ébranlaient ; Jésus semblai ; présenter son corps supplicié devant le trône de son Père céleste, au milieu de choeurs innombrables d'anges prosternés : ce fut peut-être de cette manière que les âmes de plusieurs prophètes reprirent momentanément leurs corps après la mort de Jésus et les conduisirent au temple, sans pourtant revenir à la vie réelle, car elles s'en séparèrent de nouveau sans le moindre effort. Je ne vis pas cette fois les âmes des patriarches accompagner le corps du Seigneur. Je ne me souviens pas non plus où elles restèrent jusqu'au moment où je les vis de nouveau rassemblées autour de l'âme du Seigneur. Pendant cette vision, je remarquai une secousse dans le rocher : quatre des gardes étaient allés chercher quelque chose à la ville, les trois autres tombèrent presque sans connaissance. Ils attribuèrent cela à un tremblement de terre et en méconnurent la véritable cause. Mais Cassius fut très ému : car il voyait quelque chose de ce qui se passait, quoique cela ne fût pas très clair pour lui. Toutefois, il resta à sa place, attendant dans un grand recueillement ce qui allait arriver. Pendant ce temps les soldats absents revinrent. Ma contemplation se tourna de nouveau vers les saintes femmes : elles avaient fini de préparer et d'empaqueter leurs aromates et s'étaient retirées dans leurs cellules. Toutefois elles ne s'étaient pas couchées pour dormir, mais s'appuyaient seulement sur les couvertures roulées. Eues voulaient se rendre au tombeau avant le jour. Elles avaient manifesté plusieurs fois leur inquiétude, car elles craignaient que les ennemis de Jésus ne leur tendissent des embûches lorsqu'elles sortiraient, mais la sainte Vierge, pleine d'un nouveau courage depuis que son fils lui était apparu, les tranquillisa et leur dit qu'elles pouvaient prendre quelque repos et se rendre sans crainte au tombeau, qu'il ne Leur arriverait point de mal. Alors elles se reposèrent un peu. Il était à peu près onze heures de la nuit lorsque la Sainte Vierge, poussée par l'amour et par un désir irrésistible, se leva, s'enveloppa dans un manteau gris, et quitta seule la maison. Je me demandais avec inquiétude comment on laissait cette sainte mère, si épuisée, si affligée, se risquer seule ainsi au milieu de tant de dangers. Elle alla, plongée dans la tristesse, à la maison de Caïphe, puis au palais de Pilate, ce qui l'obligeait à traverser une grande partie de la ville, et elle parcourut ainsi tout le chemin de la croix à travers les rues désertes, s'arrêtant à tous les endroits où le Sauveur avait eu quelque chose à souffrir ou quelque outrage à essuyer. Elle semblait chercher un objet perdu ; souvent elle se prosternait par terre et promenait sa main sur les pierres : après quoi elle la portait à sa bouche, comme si elle eût touche quelque chose de saint, le sang sacré du Sauveur qu'elle vénérait en y appliquant ses lèvres. L'amour produisait en elle quelque chose de surhumain : car toutes les places sanctifiées lui apparaissaient lumineuses. Elle était absorbée dans l'amour et l'adoration. Je l'accompagnai pendant tout le chemin et je ressentis et fis tout ce qu'elle ressentit et fit elle-même, selon la faible mesure de mes forces. Elle alla ainsi jusqu'au Calvaire, et comme elle en approchait, elle s'arrêta tout d'un coup. Je vis Jésus avec son corps sacré apparaître devant la sainte Vierge, précédé d'un ange, ayant à ses côtés les deux anges du tombeau, et suivi d'une troupe nombreuse d'âmes délivrées. Il ne faisait aucun mouvement et semblait planer dans la lumière qui l'entourait ; mais il en sortit une vois qui annonça à sa mère ce qu'il avait fait dans les limbes, et qui lui dit qu'il allait ressusciter et venir à elle avec son corps transfiguré ; qu'elle devait l'attendre près de la pierre où il était tombé au Calvaire. L'apparition parut se diriger du côté de la ville, st la sainte Vierge, enveloppée dans son manteau, alla s'agenouiller en priant à la place qui lui avait été, désignée. Il pouvait bien être minuit passé, car Marie était restée assez longtemps sur le chemin de la croix. Je vis alors le cortège du Sauveur suivre ce même chemin, tout le supplice de Jésus fut montré aux âmes avec ses moindres circonstances : les anges recueillaient, d'une manière mystérieuse, toutes les portions de sa substance sacrée qui avaient été arrachées de son corps. Je vis que le crucifiement, l'érection de la crois, l'ouverture du côté, la déposition et l'ensevelissement leur furent aussi montrés. La sainte Vierge de son côté contemplait tout cela en esprit et adorait, pleine d'amour. Il me sembla ensuite que le corps du Seigneur reposait de nouveau dans le tombeau, et que les anges y rejoignaient, d'uns façon mystérieuse, tout ce que les bourreaux et leurs instruments de supplice en avaient enlevé. Je le vis de nouveau resplendissant dans son linceul, avec les deux anges en adoration à la tête et aux pieds. Je ne puis exprimer comment je vis tout cela. Il y a là tant de choses, des choses si diverses et si inexprimables, que notre raison dans son état ordinaire n'y peut rien comprendre. D'ailleurs, ce qui est clair et intelligible quand la le vois, devient plus tard complètement obscur et je ne puis le rendre avec des paroles. Lorsque le ciel commença à blanchir à l'orient, je vis Madeleine, Marie, fille de Cléophas, Jeanne Chusa et Salomé quitter le Cénacle, enveloppées dans leurs manteaux. Elles portaient des aromates empaquetés, et l'une d'elles avait une lumière allumée, mais cachée sous ses vêtements. Les aromates consistaient en fleurs fraîches qui devaient être jetées sur le corps, en sucs extraits de diverses plantes, en essences et en huiles dont elles voulaient l'arroser. Je les vis se diriger timidement vers la petite porte de Nicodème.

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Résurrection du Seigneur

Je vis apparaître l'âme de Jésus comme une gloire resplendissante entre deux anges en habits de guerre (des deux anges que j'avais vus précédemment étaient en habits sacerdotaux) ; une multitude de figures lumineuses l'environnait. Pénétrant à travers le rocher, elle vint se reposer sur son corps très saint : elle sembla se pencher sur lui et se confondit tout d'un coup avec lui. Je vis alors les membres se remuer dans leurs enveloppes, et le corps vivant et resplendissant Au Seigneur uni à son âme et à sa divinité, se dégager du linceul par le côté, comme s'il sortait de la plaie faite par la lance : cette vue me rappela Eve sortant du côté d'Adam. Tout était éblouissant de lumière. Il me sembla au même moment qu'une forme monstrueuse sortait de terre au-dessous du tombeau. Elle avait une queue de serpent et une tête de dragon qu'elle levait contre Jésus ! Je crois me souvenir qu'elle avait en outre une tête humaine. Mais je vis à la main du Sauveur ressuscité un beau bâton blanc au haut duquel était un étendard flottant : il marcha sur la tête du dragon et frappa rois fois avec le bâton sur sa queue ; à chaque coup, je vis le monstre se replier davantage sur lui-même, diminuer de grosseur et disparaître : la tête du dragon était rentrée sous terre, la tête humaine paraissait encore. J'ai souvent eu cette vision lors de la résurrection, et j'ai vu un serpent pareil qui semblait en embuscade lors de la conception du Christ. Il me rappela celui du Paradis ; seulement il était encore plus horrible. Je pense que ceci se rapporte à la prophétie : “ La semence de la femme écrasera la tête du serpent. ” Tout cela me parut seulement un symbole de la victoire remportée sur la mort, car lorsque je vis le Sauveur écraser la tête du dragon, je ne vis plus de tombeau. Je vis bientôt Jésus resplendissant s'élever à travers le rocher. La terre trembla ; un ange, semblable à un guerrier, se précipita comme un éclair du ciel dans le tombeau, mit la pierre à droite et s'assit dessus. La secousse fut telle que les lanternes s'agitèrent violemment et que la flamme jaillit de tous les côtés. A cette vue, les gardes tombèrent comme atteints de paralysie ; ils restèrent étendus par terre, les membres contournés et ne donnant plus signe de vie. Cassius, ébloui d'abord par l'éclat de la lumière, revint promptement à lui et s'approcha du tombeau : il entrouvrit la porte, toucha les linges vides, et se retira dans le dessein d'annoncer à Pilate ce qui était arrivé. Toutefois il attendit encore un peu, dans l'espoir de voir quelque chose de plus ; car il avait senti le tremblement de terre, il avait vu la pierre jetée de côté, l'ange assis dessus et le tombeau vide, mais il n'avait pas aperçu Jésus. Ces premiers événements furent racontés aux disciples soit par Cassius, soit par les gardes. Au moment où l'ange entra dans le tombeau et où la terre trembla. je vis le Sauveur ressuscité apparaître à sa Mère près du Calvaire. Il était merveilleusement beau et radieux. Son vêtement, semblable à un manteau, flottait derrière lui, et semblait d'un blanc bleuâtre, comme la fumée vue au soleil. Ses blessures étaient larges et resplendissantes ; on pouvait passer le doigt dans celles des mains. Des rayons allaient du milieu des mains au bout des doigts. Les âmes des patriarches s'inclinèrent devant la Mère de Jésus à laquelle le Sauveur adressa quelques mots que j'ai oubliés pour lui dire qu'elle le reverrait. Il lui montra ses blessures, et, comme elle se prosternait à terre pour baiser ses pieds, il la prit par la main, la releva et disparut. Les lanternes brillaient prés du tombeau dans le lointain, et l'horizon blanchissait à l'orient au-dessus de Jérusalem.

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Les Saintes Femmes au Tombeau


Les saintes femmes étaient près de la petite porte de Nicodème, lorsque Notre Seigneur ressuscita ; mais elles ne virent rien des prodiges qui eurent lieu au tombeau. Elles ne savaient pas qu'on y avait mis des gardes, car elles n'y étaient pas allées la veille, à cause du sabbat. Elles se demandaient avec inquiétude : “ Qui nous ôtera la pierre de devant la porte ? ” Car dans leur empressement à honorer le corps du Seigneur, elles n'avaient pas pensé à cette pierre. Leur dessein était de verser de l'eau de nard et de l'huile odorante sur le corps de Jésus, et d'y répandre des aromates et des fleurs. N'ayant contribué en rien aux dépenses de l'embaumement de la veille dont Nicodème seul s'était chargé, elles voulaient maintenant offrir au Seigneur ce qu'elles avaient pu trouver de plus précieux, et honorer ainsi sa sépulture. Celle qui avait apporté le plus de choses était Salomé. Ce n'était pas la mère de Jean, mais une femme riche de Jérusalem, parente de saint Joseph. Elles résolurent de placer leurs aromates sur la pierre qui fermait le tombeau et d'attendre là que quelque disciple vint leur en ouvrir l'entrée. Les gardes étaient étendus par terre comme frappés d'apoplexie ; la pierre était rejetée à droite, de sorte qu'on pouvait ouvrir la porte sans peine. Je vis à travers la porte, sur la couche sépulcrale, les linges dans lesquels le corps de Jésus avait été enveloppé. Le grand linceul était à sa place, mais retombé sur lui-même et ne contenant plus que les aromates ; la bande de toile avec laquelle on l'avait serré autour du corps n'avait pas été dépliée ; et elle était déposée sur le bord antérieur du tombeau. Quant au linge dont Marie avait recouvert la tête de son fils, il était à part au lieu même où cette tête sacrée avait reposé : seulement la partie qui avait voilé la face était relevée. Je vis les saintes femmes approcher du jardin ; lorsqu'elles virent les lanternes des gardes et les soldats couches autour du tombeau, elles eurent peur et se retournèrent un peu du coté du Golgotha. Mais Madeleine, sans penser au danger, entra précipitamment dans le jardin, et Salomé la suivit à quelque distance, c'étaient elles deux qui s'étaient principalement occupées de préparer les onguents. Les deux autres femmes furent moins hardies, et s'arrêtèrent à l'entrée. Je vis Madeleine, lorsqu'elle fut près des gardes, revenir un peu effrayée vers Salomé ; puis toutes deux ensemble, passant, non sans quelque crainte, au milieu des soldats étendus par terre, entrèrent dans la grotte du sépulcre. Elles virent la pierre déplacée, mais les portes avaient été refermées, probablement par Cassius. Madeleine les ouvrit, pleine d'émotion, fixa les yeux sur la couche sépulcrale, et vit les linges où le Seigneur avait été enseveli vides, repliés et mis de côté. Le tombeau était resplendissant, et un ange était assis à droite sur la pierre. Madeleine fut toute troublée ; je ne sais pas si elle entendit les paroles de l'ange, mais je la vis sortir rapidement du jardin et courir dans la ville vers les apôtres assemblés. Je ne sais non plus si l'ange parla à Marie Salomé, qui était restée à l'entrée du sépulcre ; je la vis, tout effrayée, sortir du jardin en grande hâte aussitôt après Madeleine, rejoindre les deux autres femmes et leur annoncer ce qui venait de se passer. Tout cela se fit précipitamment et avec un sentiment d'épouvante comme en présence d'une apparition. Le récit de Salomé troubla et réjouit à la fois les autres femmes, lesquelles hésitèrent un peu avant d'entrer dans le jardin. Mais Cassius. qui avait attendu et cherché quelque temps dans les environs, espérant peut-être voir Jésus, se rendit en ce moment même vers Pilate pour lui faire son rapport. En passant près des saintes femmes, il leur dit très brièvement ce qu'il avait vu et les exhorta à s'en assurer par leurs propres yeux. Elles prirent courage et entrèrent dans le jardin. Comme elles étaient à l'entrée du sépulcre, elles virent les deux anges du tombeau en habits sacerdotaux d'une blancheur éclatante. Elles lurent saisies de frayeur se serrèrent l'une contre l'autre, et, mettant les mains devant leurs yeux, se courbèrent jusqu'à terre. Mais un des anges leur dit de n'avoir pas peur, qu'elles ne devaient plus chercher là le Crucifié, qu'il était ressuscité et plein de vie. Il leur montra la place vide, et leur ordonna de dire aux disciples ce qu'elles avaient vu et entendu. Il ajouta que Jésus les précéderait en Galilée, et qu'elles devaient se ressouvenir de ce qu'il leur avait dit : “ Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des pécheurs ; on le crucifiera, et il ressuscitera le troisième jour ”. Alors les anges disparurent. Les saintes femmes, tremblantes, mais pleines de joie, regardèrent en pleurant le tombeau et les linges, et s'en revinrent vers la ville. Mais elles étaient encore tout émues ; elles ne se pressaient pas, et s'arrêtaient de temps en temps pour voir si elle n'apercevraient pas le Seigneur, ou si Madeleine ne revenait pas. Pendant ce temps, je vis Madeleine arriver au Cénacle ; elle était comme hors d'elle-même et frappa fortement à la porte. Plusieurs disciples étaient encore couchés le long des murs, et dormaient ; quelques-uns étaient levés et s'entretenaient ensemble. Pierre et Jean lui ouvrirent. Madeleine leur dit seulement du dehors : “  On a enlevé le Seigneur du tombeau ; nous ne savons pas où on l'a mis ”. Et après ces paroles, elle s'en retourna en grande hâte vers le jardin. Pierre et Jean rentrèrent dans la maison. et dirent quelques mots aux autres disciples ; puis ils la suivirent en courant, Jean toutefois plus vite que Pierre. Je vis Madeleine rentrer dans le jardin et se diriger vers le tombeau, tout émue de sa course et de sa douleur. Elle était couverte de rosée ; son manteau était tombé de sa tête sur ses épaules, et ses longs cheveux dénoués et flottants. Comme elle était seule, elle n'osa pas d'abord descendre dans la grotte, mais elle s'arrêta un instant devant l'entrée ; elle s'agenouilla pour regarder jusque dans le tombeau à travers les portes, et comme elle rejetait en arrière ses longs y cheveux qui tombaient sur son visage, elle vit deux anges en vêtements sacerdotaux d'une blancheur éclatante, assis aux deux extrémités du tombeau, et entendit la voix de l'un d'eux qui lui disait : “ Femme, pourquoi pleures-tu ” ? Elle s'écria dans sa douleur (car elle ne voyait qu'une chose, n'avait qu'une pensée, à savoir que le corps de Jésus n'était plus là) : “ Ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis ”. Après ces paroles, ne voyant que le linceul vide, elle quitta le tombeau et se mit à chercher ça et là. Il lui semblait qu'elle allait trouver Jésus : elle pressentait confusément qu'il était près d'elle, et l'apparition même des anges ne pouvait la distraire, elle ils paraissait pas s'apercevoir que c'étaient des anges ; elle ne pouvait penser qu'à Jésus. “ Jésus n'est pas là ! où est Jésus ” ? Je la vis errer de côte et d'autre comme une personne qui aurait perdu son chemin. Sa chevelure tombait à droite et à gauche sur son visage. Une fois, elle prit tous ses cheveux à deux mains, puis elle les partagea en deux et les rejeta en arrière. C'est alors qu'en regardant autour d'elle, elle vit, à dix pas du tombeau, vers l'orient au lieu où le jardin monte vers la ville, une grande figure habillée de blanc apparaître entre les buissons, derrière un palmier, à la lueur du crépuscule, et comme elle courait de ce côté, elle entendit ces paroles : “ Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ” ? Elle crut que c'était le jardinier ; et, en effet, celui qui lui parlait avait une bêche à la main, et sur la tête un large chapeau qui semblait fait d'écorce d'arbre. J'avais vu sous cette forme le jardinier de la parabole que Jésus avait racontée aux saintes femmes, à Béthanie, peu de temps avant sa passion. Il n'était pas resplendissant de lumière, mais semblable à un homme habillé de blanc qu'on verrait à la lueur du crépuscule. A ces paroles : “ Qui cherches-tu ” ?, elle répondit aussitôt : “ Si c'est vous qui l'avez enlevé, dites-moi où il est, et j'irai le prendre ”. Et elle se mit tout de suite à regarder de nouveau autour d'elle. C'est alors que Jésus lui dit avec son son de voix ordinaire : “  Marie ” ! Elle reconnut sa voix, et aussitôt, oubliant le crucifiement, la mort et la sépulture, elle se retourna rapidement, et lui dit comme autrefois : “ Rabboni (maître !) ” ! Elle tomba à genoux et étendit ses bras vers les pieds de Jésus. Mais le Sauveur l'arrêta d'un geste, et lui dit : “ Ne me touche pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et leur Père, vers mon Dieu et leur Dieu ”. Alors il disparut. Il me fut expliqué pourquoi Jésus avait dit : “ Ne me touche pas ” ! mais je n'en ai plus un souvenir bien distinct. Je pense qu'il parla ainsi à cause de l'impétuosité de Madeleine, trop absorbée dans le sentiment qu'il vivait de la même vie qu'auparavant, et que tout était comme autrefois. Quant aux paroles de Jésus : " Je ne suis pas encore monté vers mon Père " , il me fut expliqué qu'il ne s'était pas encore présente à son Père céleste après sa résurrection, et qu'il ne l'avait pas encore remercié pour sa victoire sur la mort et pour l'oeuvre accomplie de la Rédemption. C'était comme s'il eût dit que les prémices de la joie appartenaient à Dieu, qu'elle devait d'abord se recueillir et remercier Dieu pour l'accomplissement du mystère de la Rédemption : car elle avait voulu embrasser ses pieds comme autrefois ; elle n'avait pense à rien qu'à son maître bien-aimé, et elle avait oublié, dans l'emportement de son amour, le miracle qui était sous ses yeux. Je vis Madeleine, après la disparition du Seigneur, se relever promptement, et, comme si elle avait fait un rêve, courir de nouveau au sépulcre. Là, elle vit les deux anges assis : ils lui dirent ce qu'ils avaient dit aux deux autres femmes touchant la résurrection de Jésus. Alors, sûrs du miracle et de ce qu'elle avait vu, elle se hâta de chercher ses compagnes, et elle les trouva sur le chemin qui menait au Calvaire ; elles y erraient de côté et d'autre, toutes craintives, attendant le retour de Madeleine et ayant une vague espérance de voir quelque part le Seigneur. Toute cette scène ne dura guère que deux minutes ; il pouvait être trois heures et demie du matin quand le Seigneur lui apparut, et elle était à peine sortie du jardin que Jean y entra, et Pierre un instant après lui. Jean s'arrêta à l'entrée du caveau ; se penchant en avant, il regarda par la porte entrouverte du tombeau et vit le linceul vide. Pierre arriva alors et descendit dans la grotte, jusque devant le tombeau : il y vit les linges repliés des deux côtés vers le milieu : les aromates y étaient enveloppées et la bande de toile roulée autour : le linge qui avait couvert la face était également plié et déposé à droite contre la paroi. Jean alors suivit de Pierre, vit tout cela et crut à la résurrection. Ce que Jésus leur avait dit, ce qui était dans les Ecritures devenait clair pour eux maintenant, et jusqu'alors ils ne l'avaient pas compris. Pierre prit les linges sous son manteau, et ils s'en revinrent en courant par la petite porte de Nicodème, Jean courut encore en avant de Pierre. J'ai vu le sépulcre avec eux et avec Madeleine, et chaque fois j'ai vu les deux anges assis à la tête et aux pieds, comme aussi tout le temps que le corps de Jésus fut dans le tombeau. Il me sembla que Pierre ne les vit pas. J'entendis plus tard Jean dire aux disciples d'Emmaüs que, regardant d'en haut, il avait aperçu un ange. Peut-être l'effroi que lui causa cette vue fut-il cause qu'il se laissa devancer par Pierre, et peut-être aussi n'en parle-t-il pas dans son Evangile par humilité, pour ne pas dire qu'il a vu plus que Pierre. Je vis en ce moment seulement les gardes étendus par terre se relever et reprendre leurs piques et leurs lanternes. Ces dernières, placées sur des perches à l'entrée de la grotte, avaient quelque peu éclairé l'intérieur. Les gardes, frappés de stupeur, sortirent en hâte du jardin et gagnèrent la porte de la ville. Pendant ce temps, Madeleine avait rejoint les saintes femmes, et leur racontait qu'elle avait vu la Seigneur dans le jardin, et ensuite les anges. Ses compagnes lui répondirent qu'elles avaient aussi vu les anges. Madeleine courut alors à Jérusalem, et les saintes femmes retournèrent du côté du jardin où elles croyaient peut-être trouver les deux apôtres. Je vis les gardes passer devant elles et leur adresser quelques paroles. Comme elles approchaient du jardin, Jésus leur apparut revêtu d'une longue robe blanche qui couvrait jusqu'à ses mains, et leur dit : “ Je vous salue ”.  Elles tressaillirent, tombèrent à ses pieds et semblèrent vouloir les embrasser ; toutefois je ne me rappelle pas bien distinctement cette dernière circonstance. Je vis que le Seigneur leur adressa quelques paroles, sembla leur indiquer quelque chose avec la main, et disparut. Alors elles coururent en hâte au Cénacle, et rapportèrent aux disciples qu'elles avaient vu le Seigneur et ce qu'il leur avait dit. Ceux-ci d'abord ne voulaient croire ni elles, ni Madeleine, et traitèrent tout ce qu'elles leur dirent d'imaginations de femmes jusqu'au retour de Pierre et de Jean. Comme Jean et Pierre que l'étonnement avaient rendus tout pensifs s'en revenaient, ils rencontrèrent Jacques le Mineur et Thaddée qui avaient voulu les suivre au tombeau, et qui étaient aussi très émus, car le Seigneur leur était apparu prés du Cénacle. l'avais aussi vu Jésus passer devant Pierre et Jean, et Pierre me parut l'avoir aperçu, car il sembla saisi d'une terreur subite. Je ne sais pas si Jean le reconnut. Dans ces visions relatives à la Résurrection, je vis souvent, soit à Jérusalem, soit ailleurs, le Seigneur Jésus au d'autres apparitions en présence de diverses personnes, sans remarquer que celles-ci le voient aussi. Quelquefois je vois les uns frappés d'un effroi soudain et saisis d'étonnement, tandis que les autres restent indifférents. Il me semble que je vois toujours le Seigneur, mais je remarque en même temps que les hommes ne le voyaient alors qu'à certains moments. Je vis de même continuellement les deux anges en habits sacerdotaux se tenir dans l'intérieur du sépulcre, à partir du moment où le Seigneur y fut déposé ; je vis aussi que les saintes femmes, tantôt ne les voyaient pas, quelquefois n'en voyaient qu'un, tantôt les voyaient tons doux. Les anges qui parlèrent aux femmes étaient les anges du tombeau. Un seul d'entre eux leur parla, et comme la porte n'était qu'entrouverte, elles ne virent pas l'autre. L'ange qui descendit comme un éclair, rejeta la pierre du tombeau et s'assit dessus, parut sous la figure d'un guerrier. Cassius et les gardes le virent au commencement assis sur la pierre. Les anges- qui parlèrent ensuite étaient les auges du tombeau ou l'un d'eux. Je ne me souviens plus pour quelle raison tout cela se fit ainsi : quand je le vis, je n'en fus pas surprise, car alors ces choses paraissent toutes simples et rien ne semble étrange.

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Rapport des gardes sur le tombeau

Cassius était venu trouver Pilate environ une heure après la résurrection. Le gouverneur romain était encore couché, et on fit entrer Cassius prés de lui. Il lui raconta tout ce qu'il avait vu avec une grande émotion, lui parla du rocher ébranlé, de la pierre repoussés par un ange, des linceuls restés vides : il ajouta que Jésus était certainement le Messie et le Fils de Dieu, qu'il était ressuscité et qu'il n'était plus là. Il parla encore de diverses autres choses qu'il avait vues. Pilate écouta ce récit avec une terreur secrète, mais il n'en laissa rien voir, et dit à Cassius : “ Tu es un superstitieux, tu as follement agit en allant te mettre près du tombeau du Galiléen ; ses dieux ont pris avantage sur toi, et t'ont fait voir toutes ces visions fantastiques ; je te conseille de ne pas raconter cela aux Princes des prêtres, car ils te feraient un mauvais parti ”. Il fit aussi semblant de croire que le corps de Jésus avait été dérobé par ses disciples et que les gardes racontaient la chose autrement, soit pour s'excuser et cacher leur négligence, soit pares qu'ils avaient été trompés par des sortilèges. Quand il eût parlé quelque temps sur ce ton, Cassius le quitta, et Pilate alla sacrifier à ses dieux. Quatre soldats vinrent bientôt faire le même récit à Pilate ; mais il ne s'expliqua pas avec eux et les renvoya à Caiphe. Je vis une partie de la garde dans une grande cour voisine du Temple où étaient rassemblés beaucoup de vieux Juifs. Après quelques délibérations, on prit les soldats un à un, et, à force d'argent et de menaces, on les poussa à dire que les disciples avaient enlevé le corps de Jésus pendant leur sommeil. Ils objectèrent d'abord que leurs compagnons qui étaient allés chez Pilate les contrediraient, et les Pharisiens leur promirent d'arranger la chose avec le gouverneur. ! Mais lorsque les quatre gardes arrivèrent, ils ne voulurent pas dire autrement qu'ils n'avaient fait chez Pilate. Le bruit s'était déjà répandu que Joseph d'Arimathie était sorti miraculeusement de sa prison, et comme les Pharisiens donnaient à entendre que ces soldats avaient été subornés pour laisser enlever le corps de Jésus et leur faisaient de grandes menaces, s'ils ne le représentaient pas, ceux-ci répondirent qu'il ne pouvaient pas plus représenter ce corps, que les gardes de la prison ne pouvaient représenter Joseph d'Arimathie. Ils persévérèrent dans leurs dires et parlèrent si librement du jugement inique de l'avant veille, et de la manière dont la Pâque avait été interrompue. qu'on les arrêta et qu'on les mit en prison. Les autres répandirent le bruit que Jésus avait été enlevé par ses disciples et ce mensonge fut propagé par les Pharisiens, les Sadducéens et les Hérodiens : il eut cours dans toutes les synagogues où on l'accompagna d'injures contre Jésus. Toutefois cette imposture ne réussit pas généralement, car après la résurrection de Jésus, beaucoup de justes de l'ancienne loi apparurent de nouveau à plusieurs de leurs descendants qui étaient encore capables de recevoir la grâce, et les poussèrent à se convertir à Jésus. Plusieurs disciples qui s'étaient dispersés dans le pays et dont le courage était abattu, virent aussi des apparitions semblables qui les consolèrent et les confirmèrent dans la foi. L'apparition des morts qui sortirent de leurs tombeaux après la mort de Jésus ne ressemblait en rien à la résurrection du Seigneur. Jésus ressuscita avec son corps renouvelé et glorifié, qui n'était plus sujet à la mort et avec lequel il monta au ciel sous les yeux de ses amis. Mais ces corps sortis du tombeau n'étaient que des cadavres sans mouvement, donnés un instant pour vêtement aux âmes qui les avait habités, et qu'elles replacèrent dans le sein de la terre, d'où ils ne ressusciteront comme nous tous qu'au jugement dernier. Ils étaient moins ressuscités d'entre les morts que Lazare qui vécut réellement et dut mourir une seconde fois.

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Le Christ est Ressuscité

Alléluia! Alléluia!