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21 septembre 2010

Le Mois de la Vierge des Douleurs

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Le Mois de la Vierge des Douleurs


Vingt-deuxième jour

Crucifiement du cœur de Marie au crucifiement de son Fils


Le cœur du divin Rédempteur étant uni au cœur de sa sainte Mère par le sang et par l'amour, il s'ensuit nécessairement que les souffrances de l'un étaient communes à l'autre. Il y a plus, Marie aimant son divin Fils beaucoup plus qu'elle ne s'aimait elle-même, elle devait ressentir les douleurs de Jésus plus vivement que si elle les avait endurées dans son propre corps. Qui pourrait donc, je ne dis pas expliquer mais seulement imaginer ses angoisses mortelles, lorsqu'arrivée à la cime du Calvaire, elle vit les Juifs dans la jubilation et la lie du peuple, se livrant aux transports d'une joie satanique, parce que le Dieu de Nazareth allait être crucifié? O Ciel! quels furent les déchirements de son cœur, en voyant étendre la croix à terre, préparer les clous, approcher les marteaux, dépouiller de nouveau l'agneau divin avec tant de violence que les plaies de tout son corps en furent toutes rouvertes; le jeter d'un seul coup sur l'instrument du supplice; en voyant Jésus se collant à la croix avec un amour infini, et comme une victime volontaire, entendant les bras et offrant volontiers ses mains et ses pieds pour être cloués? Quel spectacle pour Marie! quel océan de douleurs pour elle, comme elle le révéla à Saint Anselme! Les bourreaux étendent cruellement la main droite du Sauveur, et, ouvrant la paume, ils y placent un clou. meurtrier que l'un d'entre eux enfonce d'un coup de marteau si violent, que le fer déchire les tendons, perce les os et le bois de part en part. O atroce barbarie! O tendre Mère! le coup retentit dans son cœur déchiré, elle tombe et demeure quelque temps hors de ses sens! Le crucifiement continue, et quand il est terminé on élève la croix sur la cime du Golgotha, et en ce moment les cris de la multitude furieuse rappellent Marie de son évanouissement: elle se lève tremblante sur ses pieds, elle lève les yeux, et voit son. amour crucifié, dont le corps pose sur ses plaies, la tête baissée, n'ayant que son sang pour tout vêtement; couvert de la pâleur de la mort, et presque expirant dans les convulsions et les angoisses du supplice. Marie l'aperçoit au milieu de deux voleurs crucifiés avec lui, exprès pour mettre le comble à son ignominie. Elle voit le sang qui coule à flots de ses mains et de ses pieds cloués, sa tête qui ne peut s'appuyer sur le bois meurtrier sans que la couronne d'épines ne s'enfonce davantage dans sa tête auguste; elle voit... ô mon Dieu! elle finit par baisser les yeux, car elle ne peut plus tenir à une vue si horrible. Cependant, elle force la nature à se taire, et s'élevant au-dessus d'elle-même, du fond de l'autel secret de son cœur, elle offre à la fois au Père Eternel, la victime de son Fils sacrifié, et celle du martyre de son propre cœur.


Colloque


O sainte Mère! je suis saisi d'horreur en pensant au martyre de votre cœur sur la cime du Calvaire, auprès de la Victime si chère à votre âme, qui s'immolait pour le salut des hommes. O mon Dieu! vous voyiez les marteaux lancés dans l'air, vous en entendiez les coups redoublés, vous considériez les clous meurtriers qui attachèrent Jésus au bois infâme, le sang divin qui coulait de nouveau de ses plaies rouvertes, les convulsions, le tremblement, les angoisses de l'Agneau de Dieu, vous pûtes voir tout cela, et vous n'en mourûtes pas! Mais je comprends que le prodige qui vous soutint dans cette épreuve sans pareille, ce fut votre volonté constante, invincible et héroïque qui vous fit souscrire d'une manière admirable au décret du Père céleste, et à la volonté de son Fils pour la rédemption désirée du genre humain. Le Père adorable voulut donner son Fils unique pour le salut du monde, et vous, la mère de ce Sauveur selon son humanité, vous offrîtes ce même Fils pour la même fin. Ainsi Jésus offrait son corps adorable en holocauste, et du fond de votre cœur vous immoliez votre esprit et vous ne vous appliquiez à ne vouloir que ce qui était écrit dans le Ciel, soit sur votre Fils, soit sur vous, pour que les hommes fussent rachetés. O bonté! ô amour inexprimable! Mais, ô tendre coopératrice de notre rédemption ! puisque vous avez tant souffert pour cette grande œuvre, faites au moins que je n'en perde jamais le souvenir!


Soupir à Marie


Pourquoi la douleur vous laisse-t-elle encore la vie? O mère affligée! pourrez-vous soutenir la vue de votre Fils crucifié et mourant?


Exemple

 

Thomas Ilanus, de la province du Tyrol, fut condamné au supplice de la roue pour plusieurs crimes. Il fut assisté du Père Etienne Marie Pichier, de l'Ordre des Servites, qui le revêtit d'abord du scapulaire de Notre Dame des Douleurs, et ensuite lui donna l'indulgence plénière qui est accordée aux associés à l'article de la mort. Lorsque le bourreau eut étendu le patient sur l'échafaud, il lui donna deux coups violent sur chaque bras et trois coups sur la poitrine, sur laquelle le scapulaire était étendu comme le religieux l'avait recommandé. Mais Thomas, sans se décourager, quoique sa poitrine s'enflât, et qu'il rendît le sang par la bouche, implorait le secours de Notre Dame des Douleurs. Le bourreau continua à le frapper sans pitié, surtout aux jointures, avec une roue ferrée; Thomas, fortifié du saint scapulaire, demeurait comme impassible. Enfin on le descendit de l'échafaud, et on retendit sur un pieu à terre. Là il invoquait Jésus et Marie à l'étonnement général. car on ne voyait en lui aucun symptôme de mort. On l'attribua à un miracle éclatant de Notre Dame des Douleurs. On détacha le patient, et on le transporta sur une chaise au couvent des Servîtes, trois chirurgiens, envoyés par le tribunal le visitèrent: ils trouvèrent ses os et autres membres sans aucune lésion. Thomas rendit grâces à la très-Sainte Vierge, et y laissa les instruments du supplice et le scapulaire qu'on voit intact, malgré les chocs redoubles d'une lourde roue. (Pecoroni. Ab. et corona 7 dol. Page 125)


Pratique: Compatir à Notre Dame des Douleurs par un exercice en l'honneur du cœur affligé de Marie.

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