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29 avril 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Veille du premier jour

L'arrivée à la Grotte

 

C'est donc à Lourdes que nous allons passer ce mois de mai tant désiré et enfin revenu. Pour le soin, souvent exagéré, du corps, on se ménage dans les stations balnéaires des cures d'eau, dans les stations climatériques des cures d'air. Remercions Dieu de nous avoir inspiré la pensée, fourni le moyen, d'entreprendre aux Pyrénées, en la station mystique la plus bienfaisante du monde, la cure d'âme dont notre esprit, notre volonté, notre cœur, plus ou moins fatigués, éprouvent le besoin. Quand on arrive au sommet des montagnes, dans les coins de forêt, sur la grève des plages, aux bords des sources, après lesquels on soupirait, la première chose qu'on fait, une fois installé en sa chambre d'hôtel, c'est de respirer en toute hâte le grand air, d'écouter le rythme, de regarder l'écume, de recevoir l'embrun des vagues, de se livrer, à l'orifice des fontaines, à d'impatientes libations. De même, sitôt arrivé à Lourdes, se hâte-t-on, avec une célérité plus légitime, de venir « voir le roc sauvage, où la Vierge un jour descendit, la Vierge au radieux visage qui nous console et nous bénit ». Et, tant qu'on a le bonheur de demeurer en cette ville sainte et d'y vivre en pèlerin, on fait de la Grotte le centre principal de ses journalières activités.

Ainsi ferons-nous, si vous le voulez, chaque jour de ce mois ! La Grotte de Massabielle explique d'ailleurs tout Lourdes, comme la grotte de Bethléem révéla aux Bergers tout le mystère de Noël, comme la grotte du jardin des Oliviers initia les trois Apôtres à l'agonie du Sauveur, comme le tabernacle, façon de grotte symbolique, contient toute l'économie cultuelle de nos églises par la présence de Jésus-Hostie....

Transportons-nous donc au 11 février 1858, et apprenons aujourd'hui de Bernadette elle-même les préliminaires de la Première Apparition.

« Le jeudi gras, il faisait froid et le temps était sombre. Après notre dîner, ma mère nous dit qu'il n'y avait plus de bois dans la maison, et elle s'en chagrinait. Ma sœur Toinette et moi, pour lui faire plaisir, nous nous offrîmes à aller ramasser des branches sèches sur le bord de la rivière. Ma mère nous répondit que non, parce que le temps était trop mauvais et que nous pourrions nous exposer à tomber dans le Gave. Jeanne Abadie, notre voisine et notre amie, qui gardait son petit frère à la maison et qui avait envie de venir avec nous, alla remettre son frère chez elle, et revint un moment après, en nous disant qu'elle avait la permission de nous accompagner. Ma mère se fit prier encore, mais voyant que nous étions à trois, elle nous laissa partir. Nous prîmes tout d'abord la rue qui conduit au cimetière, à côté duquel on décharge du bois, et où l'on trouve par moments des copeaux abandonnés.

Nous n'y trouvâmes rien ce jour-là. Nous descendîmes la côte qui mène près du Gave, et arrivées au Pont-Vieux, nous nous demandâmes s'il fallait aller vers le haut ou le bas de la rivière. Nous décidâmes d'aller vers le bas ; et prenant le chemin de la forêt nous arrivâmes à la Merlasse. Là, nous entrâmes dans la prairie de M. de Lafitte par le moulin de Savy. Une fois à l'extrémité de cette prairie, presque en face de la Grotte de Massabielle, nous fûmes arrêtées par le canal du moulin que nous venions de traverser. Les eaux de ce canal n'étaient pas fortes, car le moulin ne marchait pas, mais elles étaient froides, et, pour ma part, je craignais d'y entrer. Jeanne Abadie et ma sœur, moins peureuses que moi, prirent leurs sabots à la main et passèrent le ruisseau. Cependant lorsqu'elles furent de l'autre côté, ces drôles se mirent à crier au froid, et se baissèrent sur elles-mêmes pour réchauffer leurs pieds. Tout cela augmentait ma crainte, et je sentais que, si j'entrais dans l'eau, mon asthme allait me reprendre. Alors je priai Jeanne Abadie, qui était plus grande et plus forte que moi, de venir me passer sur ses épaules. « Oh ! Ma foi, non ! Répondit Jeanne ; tu n'es qu'une mignarde et une ennuyeuse, si tu ne veux pas passer, reste où tu es ». Ces drôles, après avoir ramassé quelques morceaux de bois sous la Grotte, disparurent le long du Gave ».

La première Apparition fut donc précédée pour Bernadette d'une contrariété. Un embarras matériel lui attirait une humiliation ; elle était traitée de mignarde, d'ennuyeuse. Ces aménités de langage ne sont-elles point aussi servies par le monde aux personnes qui font profession de piété ? Mignardes, ennuyeuses même, elles peuvent l'être, et le sont, pourquoi en disconvenir ? lorsque, dépourvues de l'habileté rudimentaire qu'ont les autres pour vaincre les obstacles, elles obligent leurs parents ou leurs amis, leurs serviteurs ou leurs servantes, à leur rendre des services dont, avec un peu d'intelligence et de bonne volonté, elles devraient se passer. Mais ces personnes, méticuleuses et importunes, ne représentent point la véritable piété. La piété véritable est, au contraire, large d'esprit et d'un commerce plein de délicatesses, de réserves et de charmes. Mais voilà ! Le monde ne se donne pas la peine de distinguer, et même, lorsque, comme Bernadette, nous nous heurtons à des difficultés réelles, il fait pleuvoir sur nous ses quolibets et ses ricanements.

C'est convenu : pour n'être ni mignard, ni ennuyeux, il faut être mondain. Heureusement, les contrariétés, grandes ou petites, suscitées par le monde, sont la rançon de prochaines récompenses, même temporelles. On s'applaudit alors d'avoir été traité de mignard, d'ennuyeux... Qui sait si vos assiduités au Mois de Marie ne vont point faire décocher contre vous, flèches peu malfaisantes, ces qualificatifs ? Réjouissez- vous, ce sont les préludes obligatoires des interventions du Surnaturel.

 

Examen

 

Quelles sont nos dispositions au début de ces exercices ? Ne les regardons-nous pas comme un usage de bon ton, comme un agréable passe-temps, comme une effusion de sentimentalité religieuse, au lieu d'y voir une série de pressantes invitations à la prière, à l'effort sanctificateur ?... Apprécions-nous le bienfait de cette cure d'âme qui commence, mille fois plus que les mondains et les mondaines n'apprécient les avantages corporels de leur séjour à la montagne, dans les bois, aux villes d'eaux, durant la belle saison que l'on devrait appeler souvent la saison laide du péché ?... Sommes-nous franchement décidés à suivre, quoi qu'il en coûte, le pieux traitement, le régime de vie plus sainte, prescrit par notre confesseur : sublime spécialiste, médecin des consciences dont la santé est à refaire ou à fortifier ?... Quelles prévenances avons-nous envers nos parents, surtout s'ils, sont tristes et dans le besoin ?... Bernadette, pour faire plaisir à sa mère, s'offrit, par un jour sombre et froid, à aller ramasser des branches sèches sur le bord de la rivière.... Avons-nous confiance en Dieu qui veille sur nos destinées à chaque instant de notre vie, et qui, nous crûssions-nous abandonnés, intervient en notre faveur, si magnifiquement ?... Le 11 février 1858 était, pour les Soubirous et leur fille, une date divine qu'ils ne soupçonnaient point.... Ah ! Si nous connaissions les grandes dates de la Providence sur nous !... Leur échéance est peut-être proche... Si nous savions, par notre docilité, les préparer...

 

Prière

 

O Notre-Dame, attirez-nous à vous, comme vous avez attiré, à son insu, Bernadette à la Grotte, vous proposant de vous montrer à ses regards. Quelle surprise vous lui réserviez, tout juste quand, son asthme la rendant raisonnablement craintive, elle encourait la raillerie de ses compagnes ! Surprenez-nous, pendant ce mois, par quelqu'une de vos gâteries maternelles, que nous importeront alors les critiques dont les superficiels, les vaniteux ou les jaloux pourront nous abreuver ?...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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