Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil
Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil
Dix-huitième jour
Notre Dame du Bon Conseil, Vierge très prudente
Le troisième acte de la prudence, c'est de trouver les moyens aptes à atteindre la fin proposée. Notre fin, c'est la béatitude éternelle. Or pour atteindre cette béatitude, il n'existe qu'une voie, la voie des bonnes oeuvres.
La Mère de Dieu suivit cette voie, sans jamais s'en écarter. Elle s'occupa continuellement à de saintes oeuvres, se levant au milieu de la nuit et passant de la prière et des pieuses méditations aux travaux manuels. Toutes ses actions tendaient à la gloire de Dieu ; aussi pouvait-elle chanter : « Mes mains dégouttent de la myrrhe la plus précieuse, c’est-à-dire, ne connaissent ni les plaisirs, ni les délices ». Puisque la fin complète l'acte et que tout acte est vain s'il ne tend pas à Dieu, plaçons-nous sous la direction et le patronage de Marie. Près d'elle tout deviendra léger, facile, méritoire et suave.
Se souvenir du passé, ordonner le présent, prévoir l'avenir, voilà d'après un ancien, en quoi consiste la prudence. Marie s’acquitta de ces trois devoirs en perfection, alors surtout que l'Archange Gabriel la salua Mère de Dieu. Le passé s’offrit à sa mémoire pour lui rappeler la chute d'une multitude d'âmes, et ce souvenir lui faisant craindre que l'antique serpent n'essayât de la tromper, la tint dans l'hésitation et la porta à régler sa pensée. Elle songeait également à l'oracle d'Isaïe : « Voici qu'une Vierge concevra et enfantera un Fils dont le nom sera Emmanuel ».
Marie ordonnait le présent. Le discours de l'Ange, rempli de si grands événements, l'exaltait trop pour ne pas lui paraître suspect. Marie désirait être bénie entre toutes les Vierges, et on la proclamait bénie entre toutes les Femmes ! Elle, humble enfant de Nazareth, était saluée pleine de grâces par un céleste messager ! Satan ne se serait-il point transformé en Ange de lumière ? Marie prévoyait l’avenir. Elle se demandait comment elle pourrait préparer au Sauveur une couche convenable, comment la créature enfanterait le Créateur, I'oeuvre son ouvrier, la fille son père. Comment traiterait-elle son nouveau-né ? Le nourrirait-elle de son lait, ou l'adorerait-elle comme son Dieu ? Le serrerait-elle dans ses bras comme son Fils, ou l'invoquerait-elle, en le suppliant comme son Maître ?...
O Mère du Bon Conseil, éclairez notre esprit de votre douce et salutaire lumière, fortifiez notre âme et dirigez-la sans cesse de vos conseils maternels, afin que nous ayons en toute occasion et surtout dans notre conduite spirituelle, la prudence qui fait les saints.
Exemple
« Deux dames de ma connaissance, écrit un Associé de la Pieuse Union, avaient prêté à un ami pour l'établissement d’un jeune neveu une somme de 30 000 francs, dont les intérêts leur furent fidèlement servis. Cet ami vint à mourir. Jugez de la stupéfaction de ces dames lorsque l'exécuteur testamentaire les pria de rapporter à la succession et sur le champ toutes les sommes que leur ami leur avait soi-disant avancées. Elles eurent beau affirmer que ces sommes leur étaient dues et qu’il y avait une erreur manifeste, elle ne furent point écoutées ; elles se résignèrent donc, pour éviter un procès, à verser immédiatement la totalité des intérêts reçus. Que faire devant une pareille injustice ? de faibles et simples femmes obtiendraient-elles gain de cause ? En attendant, la gêne entrait dans la maison, il fallait se restreindre en tout, se passer même de domestique, chose dure pour deux personnes maladives. Par bonheur, l’une d'elles eut l'inspiration de confier ses intérêts à la Mère du Bon Conseil, elle acheta des images de la Madone et les répandit, fit brûler des cierges devant la Sainte Image et commença une neuvaine avec la plus grande ferveur. La neuvaine était à peine achevée que celui qui semblait vouloir nier la dette remboursait 3 500 francs, montant des intérêts ; par ce fait, il se reconnaissait le détenteur des 30 000 francs. Pour comprendre la grandeur de cette grâce, il faudrait connaître tous les détails délicats et multiples de l'affaire. Toujours est-il que les deux heureuses privilégiées ne cessent de publier leur reconnaissance à Notre-Dame du Bon Conseil ».
Prière
O Mère du Bon Conseil, merci de la grâce de vos conseils ; ils nous délivrent des ennuis ici-bas, nous fortifient dans les épreuves et nous procurent après les victoires de cette vie mortelle, les joies éternelles du paradis. Oh ! Que votre nom est suave et consolant, ô Mère du Bon Conseil ; attirez donc notre coeur à vous ; faites que nous vous aimions avec une filiale tendresse et que nous vous servions avec une constante fidélité. Accordez-nous enfin qu'en éprouvant la suave efficacité de vos conseils maternels, notre nonchalance ne les rende pas inutiles. Ainsi soit-il.
Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image
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