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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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10 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Onzième jour

Rencontre de deux saints

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique en extase, les yeux levés vers une vision qui l'absorbe et semble le ravir au troisième ciel.

 

Réflexions

 

C'est une merveilleuse fraternité que celle qui unit les deux grands ordres, suscités de Dieu, au XIIIe siècle, pour réformer l’Église et régénérer le monde. Cette douce union a son origine dans un fait miraculeux de la vie de notre saint patriarche.

Une nuit, tandis qu'il était en oraison, une vision se déroula devant ses yeux ravis. Au-dessus de sa tête, il vit apparaître l'image de Jésus-Christ comme suspendue en l'air. Le visage du Sauveur était empreint de colère. Dans sa main, il tenait trois flèches qu'il semblait prêt à lancer sur le monde pour le punir de son extrême perversité. Mais Marie, la reine du très Saint Rosaire, se mettant à genoux devant son fils, lui présente deux hommes, dont le zèle devait convertir les pécheurs et apaiser la colère divine. Dominique se reconnut dans l'un de ces hommes : l'autre lui était inconnu. Or, le lendemain, étant entré dans une église pour y prier, il vit cet inconnu, qui lui avait été montré, sous l'humble habit de mendiant, et, le reconnaissant pour son compagnon et son frère, il court à lui, l'embrasse, il le baigne de ses larmes et lui dit : « Vous êtes mon compagnon ; vous serez avec moi : soutenons nous l'un et l'autre, et rien ne prévaudra contre nous ». Telle fut d'après les plus graves historiens, l'origine de l'amitié qui unit François d'Assise et Dominique de Guzman, amitié qui dura autant que leur vie. Dès lors, ils n'eurent plus qu'un cœur et une âme, bien que leurs ordres soient restés séparés et que chacun d'eux travaillât de son côté à la grande tâche que lui avait assignée la Providence. Un lien de charité unit toujours les deux familles religieuses. « Créées en semble pour le service de la sainte Église, dit le Bienheureux Humbert, elles sentirent que Dieu les avait destinées de toute éternité à la même œuvre du salut des âmes ».

 

Pratique : Se garder de l'exclusivisme, auquel on est trop naturellement porté, même dans la religion, et honorer, à l'exemple des saints, toutes les familles religieuses qui travaillent, avec l'approbation de l'Église, au salut du prochain, par la prière ou par l'action.

Invocation : Séraphique saint François, Apostolique saint Dominique, priez pour nous.

 

Trait historique

L'amitié des Frères Prêcheurs et des Frères Mineurs

 

Le baiser de Dominique et de François s'est transmis de génération en génération sur les lèvres de leur postérité. Une jeune amitié unit encore aujourd'hui les Frères Prêcheurs aux Frères Mineurs. Ils se sont rencontrés dans des offices semblables sur tous les points du monde ; ils ont bâti leurs couvents aux mêmes lieux ; ils ont mendié aux mêmes portes ; leur sang répandu pour Jésus-Christ s'est mêlé mille fois dans le même sacrifice et la même gloire ; ils ont couvert de leurs livrées les épaules des princes et des princesses ; ils ont peuplé à l'envi le ciel de leurs saints ; leurs vertus, leur puissance, leur renommée, leurs besoins, se sont touchés sans cesse partout : et jamais un souffle de jalousie n'a terni le cristal sans tache de leur amitié huit fois séculaire. Ils se sont répandus ensemble dans le monde, comme s'étendent et s'entrelacent les rameaux joyeux de deux troncs pareils en âge et en force : ils se sont acquis et partagé l'affection des peuples, comme deux frères jumeaux reposent sur le sein de leur unique mère ; ils sont allés à Dieu par les mêmes chemins, comme deux parfums précieux montent à l'aise au même point du ciel. Chaque année, lorsque le temps ramène à Rome la fête de Saint Dominique, des voitures partent du couvent de Sainte Marie sur Minerve, où réside le général des Dominicains, et vont chercher au couvent d'Ara Cœli le général des Franciscains. Il arrive accompagné d'un grand nombre de ses frères. Les dominicains et les franciscains, réunis en deux lignes parallèles, se rendent au maître-autel de la Minerve, et, après s'être salués réciproquement les premiers vont au chœur, les seconds restent à l'autel pour y célébrer l'office de l'ami de leur père. Assis ensuite à la même table, ils mangent ensemble le pain qui ne leur a jamais manqué depuis six siècles ; et, le repas ter miné, le chantre des Frères mineurs et celui des Frères prêcheurs chantent de concert, au milieu du réfectoire, cette antienne : « Le séraphique François et l'apostolique Dominique nous ont enseigné votre loi, ô Seigneur ! » L'échange de ces cérémonies se fait au couvent d’Ara Cœli pour la fête de saint François ; et quelque chose de pareil a lieu par toute la terre, là où un couvent de dominicains et un couvent de franciscains s'élèvent assez proche l'un de l'autre pour permettre à leurs habitants de se donner un signe visible du pieux et héréditaire amour qui les unit. (Vie de de Saint Dominique, par le Père Lacordaire).

 

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9 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Dixième jour

Les Frères Prêcheurs

 

Prélude. – Représentons-nous le saint humblement a genouillé aux pieds du vicaire de Jésus-Christ, qui l'exhorte et l'encourage à poursuivre la grande mission de l'Apostolat.

 

Réflexion

 

Les œuvres de Dieu sont marquées d'un sceau qui ne trompe point. Dominique exposa aux pères du concile les plans de son ordre. On l'écouta comme un homme de Dieu ; mais, de graves objections se dressèrent à l'encontre. Innocent III hésitait . « Mais la nuit, cette divine conseillère des hommes, lui apporta de meilleures pensées. Comme il était plongé dans le sommeil, il lui sembla voir l'église de Saint Jean de Latran près de tomber en ruines, et Dominique appuyé contre elle qui en soutenait sur ses épaules les murailles chancelantes. C'est pourquoi, ayant fait venir l'homme de Dieu, il lui ordonna de retourner en France auprès de ses compagnons, et de s'entendre avec eux sur la règle qu'ils voulaient suivre, lui promettant de lui donner ensuite toute satisfaction. Jusque là, les ordres religieux n'avaient pas eu l'apostolat ni la science divine pour but. C'étaient de saintes républiques, où les âmes qui avaient faim et soif de la justice, en quelque rang qu'elles fussent nées, allaient chercher, dans la solitude, le travail, la prière et l'obéissance, des vertus trop pures pour le monde. Le monde les apercevait de loin, comme ces châteaux que le voyageur qui passe dans la plaine entrevoit au haut des montagnes. Dominique, choisi de Dieu pour donner à l’Église une nouvelle forme de milice, conçut le dessein d'unir ensemble la vie du cloître et la vie du siècle, le moine et le prêtre, dessein chimérique, ce semble ; mais, quelque vertu qu'on demande aux hommes, il ne faut jamais désespérer d'eux... L'ordre créé par saint Dominique n'est donc pas un ordre monastique, mais une association de « Frères », joignant la force de la vie commune à la liberté de l'action extérieure, l'apostolat à la sanctification personnelle. Le salut des âmes est son premier but, l'enseignement son moyen principal. « Allez et enseignez », répéta Dominique.

Ô sublime génie, inspiré par la foi, vous avez été, dans les des seins de la Providence, un sauveur et un réformateur pour l’Église de Dieu, à un moment terrible, où il semblait que l'enfer triompherait de sa divine constitution. Sans doute, l'assistance promise ne lui fait jamais défaut mais le chef de l’Église emploie, pour manifester cette assistance miraculeuse, des instruments qu'il façonne avec amour, et vous avez été, admirable père des Prêcheurs, un de ces instruments privilégiés qui ont la gloire de se prêter avec docilité et avec une fidèle coopération aux desseins du Maître qui les emploie !

 

Pratique : Renouveler sa foi aux promesses infaillibles qui as surent l'existence et le triomphe définitif de l’Église jusqu'à la fin des siècles.

Invocation : Saint Dominique, fondateur de l'ordre des prédicateurs, priez pour nous !

 

Trait historique

Le nom

 

Peu de temps après avoir donné une réponse favorable aux sollicitations de Dominique, le pape, ayant à lui écrire sur le même sujet, ordonna à un de ses secrétaires de faire la lettre. Quand elle fut terminée, celui-ci demanda à qui il fallait l'adresser : « Au frère Dominique et à ses compagnons », répondit Innocent III. Puis, un instant après , il ajouta : « Non, n'écrivez pas ainsi : mettez : Au frère Dominique et à ceux qui prêchent avec lui dans le pays de Toulouse ». Enfin, se reprenant une troisième fois, il dit : « Écrivez ceci : « À maître Dominique et aux Frères Prêcheurs ». Quoique ce titre n'eût pas été spécialement formulé par Honorius III dans les Bulles de confirmation, il fut cependant adopté, comme nous le verrons, et toujours conservé depuis. Dominique y tenait et le prenait en toute circonstance. Dès le mois de mai 1211, au sein de ses travaux solitaires et apostoliques en Languedoc, il apposa sur un document son cachet, sur lequel on lisait : « Sceau de Frère Dominique, prêcheur ». (Vie de Saint Dominique, traduite de l'anglais par l'abbé Chirat).

 

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8 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Neuvième jour

Le concile de Latran

 

Prélude. - Dominique est assis dans ce cénacle nouveau, où l'Église enseignante délibère, sous l'assistance du Saint Esprit, qui plane au-dessus de la vénérable assemblée.

 

Réflexion

 

Le Rosaire était institué. Dominique se recueillit encore longuement devant Dieu, dans la solitude qu'il s'était faite à Toulouse. Là, priant et méditant avec ses six premiers compagnons, il prêtait l'oreille aux bruits du dehors . Les assauts de l'hérésie albigeoise redoublaient de furie. La lutte, engagée entre celle qui a dompté dans l'univers entier toutes les hérésies et l'ennemi qui a juré de perdre les âmes par l'erreur, semblait arrivée à ce paroxysme, où les plus vaillants hésitent et où les croyants eux-mêmes se sentent comme pris de peur. Dominique écoutait, il priait avec larmes, il regardait du côté où l'étoile apparaîtrait. L'étoile apparut, comme toujours , du côté de Rome.

Un grand pape gouvernait alors l'Église, l'oeil fixé sur le monde entier, et ne négligeant aucun devoir de son immense charge. Innocent III vit la plaie profonde qui dévorait le midi de la France, et il entreprit de la guérir définitivement. Le 11 novembre 1215, il ouvrit, à Latran, ce célèbre concile, qui, avec celui de Trente, a eu le privilège d'exciter le plus la haine et les fureurs impuissantes des modernes hérétiques, parce que l'enfer vit avec rage que tout était à recommencer. Le terrain gagné, jusque dans le sein même de l'Église de Dieu, fut reconquis par celle- ci avec d'immenses avantages : les mœurs s'épurèrent, la doctrine s'affirma avec plus de netteté, la discipline resserra ses liens sacrés, l'esprit chrétien se retrempa aux sources pures. L’Église sortit, du concile de Latran, rajeunie et vivifiée.

Dominique fut appelé à prendre part aux travaux du saint concile. Quelles ne durent pas être ses émotions, en revoyant Rome ! Onze ans s'étaient écoulés depuis son premier pèlerinage au tombeau des saints Apôtres. Il se retrouvait au pied du siège apostolique, après avoir consacré de longues années à un travail pénible et solitaire. L'œuvre, dont il avait rapports la pensée de sa première entrevue avec le vicaire du Christ, n'avait point encore de vie propre. Ah ! comme son âme virile eut besoin de se retremper aux sources du zèle pour ne pas être ébranlée ! Quarante-six ans de vie déjà passés, beaucoup de travaux et de fatigues, et un si mince succès ! Ne me parlez plus d'enthousiasme humain, les plus fermes s'y briseraient. Et, quand je vois Dominique se diriger vers la salle du concile à Latran, nourrissant dans son cœur le ferme dessein d'enseigner et de réformer le monde, tandis qu'il n'a laissé derrière lui, à Toulouse, que six compagnons inconnus et sans lettres, seuls instruments dont il dispose pour accomplir son immense projet, je m'écrie qu'il y a là quelque chose de divin !

 

Pratique : Ne jamais se décourager, dans les entreprises faites en vue de la gloire de Dieu et du salut des âmes, quand elles ont reçu la sanction de l'obéissance et l'approbation divine.

Invocation : Saint Dominique, homme de cœur vraiment apostolique, priez pour nous !

 

Trait historique

Les sept étoiles

 

Toulouse possédait alors un docteur célèbre qui y occupait avec beaucoup d'éclat une chaire de théologie. Alexandre, c'était son nom, travaillant un jour, de grand matin, dans son cabinet, fut peu à peu distrait de l'étude par le sommeil, et s'endormit profondément. Pendant ce repos, il vit sept étoiles se présenter à lui, petites d'abord, mais qui, croissant en grandeur et en lumière, finissaient par éclairer la France et le monde. Éveillé par ce songe, au point du jour, il appela ses serviteurs qui avaient coutume de porter ses livres, et se rendit à son école. Au moment où il y entrait, Dominique s'offrit à lui, accompagné de ses disciples tous vêtus de la tunique blanche et de la chape noire des chanoines réguliers. Ils lui dirent qu'ils étaient des frères prêchant l'Evangile aux fidèles et aux infidèles dans le pays de Toulouse, et qu'ils souhaitaient ardemment d'entendre ses leçons. Alexandre comprit que c'étaient là les sept étoiles qu'il venait de voir en songe ; et, étant plus tard à la cour du roi d'Angleterre, lorsque déjà l'ordre des Frères Prêcheurs avait acquis une immense renommée, il raconta lui- même comment il avait eu pour écoliers les premiers enfants de cette nouvelle religion. (Vie de Saint Dominique, par le Père Lacordaire)

 

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7 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Huitième jour

Le très saint Rosaire

 

Prélude. - Marie apparaît au saint patriarche, qui reçoit, à genoux, des mains de la reine des apôtres, un beau Rosaire tout brillant de lumière.

 

Réflexions

 

L'histoire rapporte que, jusque là, pendant dix années consécutives, saint Dominique, ni par ses prières, ni par son éloquente parole, ni par ses mortifications et ses jeunes, ni par ses prodiges, ne parvenait à ramener les âmes à Dieu. C'est alors que, gémissant sur cette stérilité de son ministère apostolique, il se jeta entre les bras de Marie, et que fit-il ?

« Le saint Evangile raconte que les disciples, se groupant au tour de Jésus-Christ, lui adressèrent un jour cette parole : « Maître, apprenez- nous à prier » ; et le Maître leur dicta l'Oraison Dominicale, que nous récitons encore tous les jours. C'est cette parole que saint Dominique adressa lui-même à la très sainte Vierge : « Ô Marie, apprenez-moi comment il faut prier pour sauver et convertir les âmes ! » Marie ne resta pas sourde à la demande de son serviteur, elle lui révéla le saint Rosaire et le lui remit entre les mains pour que, de ses mains, il passa dans celles de toutes les générations chrétiennes.

« À peine, continue Mgr de la Bouillerie à qui nous empruntons cette pensée, à peine saint Dominique eut-il commencé à prêcher le Rosaire, qu'il opéra de toutes parts de merveilleux fruits de conversion ; mais ce n'était pas lui qui prêchait, c'était Marie elle-même. Le Rosaire, on peut le dire, est le glorieux et universel apostolat de Marie. Marie est la reine des apôtres, elle était au Cénacle avec Pierre. Pierre prêche du haut de sa chaire infaillible, Marie prêche avec le Rosaire. Ainsi, ce que n'avaient pu ni les prédications ni les jeunes, quelques Pater et quelques Ave l'accomplirent en très peu de temps ; et le saint Rosaire, entre les mains des fidèles, bien mieux encore que l'épée victorieuse entre celles de Simon de Montfort, mit à néant l'hérésie albigeoise ».

 

Pratique : Se renouveler dans la dévotion au très saint Rosaire.

Invocation : Saint Dominique, héraut spécial du Rosaire de la vierge Marie, priez pour nous.

 

Trait historique

À quoi l'on reconnaît les vrais disciples de saint Dominique

 

Dès ses premières années, notre bienheureux père choisit Marie pour Mère. Lorsqu'il pensait à elle, il fondait en larmes de tendresse. Jamais il ne se rassasiait d'invoquer son saint nom, et le prononçait avec tant d'affection et de ferveur, qu'il paraissait en extase par la suavité et la douceur qu'il y trouvait. Sans cesse, il célébrait les louanges de Marie et les mêlait à presque tous ses entre tiens familiers et à toutes ses prédications. Il aurait voulu allumer son amour dans tous les cours et devenir le héraut de sa gloire. Instituteur et propagateur de la dévotion au saint Rosaire, il en prêcha l'excellence avec tant de fruit, que bientôt on la vit embrassée par l’Église universelle. Aussi, plein de rage, pressé par les exorcismes faits à la sainte Baume de Marie Madeleine, le démon s'écria-t-il, le 21 septembre 1610 : « Maudite soit, ô Dominique, la dévotion que tu as eue pour la vierge Marie, mère de Dieu ! Maudits soient tes religieux ! Maudit soit ton Ordre !.… Je vous dis que Dominique est un des intimes de la vierge Marie... Et toi, grand Dieu, tu me contrains de louer Dominique, mon plus grand ennemi, car tu veux que tous sachent combien il est bon et salutaire d'aimer ta mère et de la servir avec dévotion. Ô Dominique ! j'ai pour toi une haine profonde... Oh ! que tu as eu de dévotion pour Marie ! C'est pourquoi celui qui veut être ami de la bienheureuse vierge Marie doit servir Dominique avec ferveur ». Jamais le saint ne de manda à Dieu aucune faveur qu'il ne l'obtînt par l'intercession de Marie ; elle le déclara apôtre et instituteur de son Rosaire : elle le soutint dans les épreuves, le secourut dans les périls et lui apparut souvent du haut du ciel pour le consoler, le fortifier et l'instruire. Elle le présenta à son divin fils comme un fidèle et valeureux capitaine, pour combattre, extirper tous les vices et arrêter la colère du ciel prête à éclater sur le monde. « Il fut, dit sainte Catherine de Sienne, un flambeau que Dieu donna aux hommes par l'intermédiaire de Marie, car c'est elle qui lui donna l'habit, la bonté de Dieu lui en avait confié le soin » ; et, selon saint Vincent Ferrier, « il fut le sel dont la Bienheureuse Vierge se servit pour sauver et régénérer le monde ». Enfin, notre saint patriarche, avant de mourir, priant cette mère si bonne pour les enfants qu'il allait laisser orphelins, reçut d'elle cette réponse : « Ô Dominique, mon bien-aimé, parce que tu m'as aimée plus que toi-même, je protégerai et défendrai tes enfants à l'ombre de mon manteau virginal, et tous ceux qui persévéreront dans l'observation de ta règle seront sauvés ». (Méditations sur la vie et les vertus de saint Dominique, auteur anonyme).

 

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6 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

St Dominique et les Albigeois

 

Septième jour

Vie apostolique

 

Prélude. - Représentons-nous le saint, demeurant au milieu des hérétiques, les convertissant ou les étonnant par l'austérité de sa vie et la douceur de son commerce, tandis que la guerre répand sur tout le pays l'horreur de ses carnages.

 

Réflexions

 

« Après le retour de l'évêque Diego à son diocèse, dit le bienheureux Humbert, saint Dominique, demeuré presque seul avec quelques compagnons qui ne lui étaient attachés par aucun vœu, soutint pendant dix années la ſoi catholique en divers lieux de la province de Narbonne, particulièrement à Carcassonne et à Fanjeaux. Il s'était donné tout entier au salut des âmes par l'office de la prédication, et il souffrit de grand coeur beaucoup d'affronts, d'ignominies et d'angoisses, pour le nom de Notre Seigneur Jésus Christ ».

Les pieux missionnaires vivaient réunis, allant pieds nus de village en village prêcher la vraie foi, sous la conduite du saint apôtre, qui leur donnait l'exemple de l'abnégation la plus absolue mise au service du zèle le plus pur et le plus doux. On le traitait de fou, on l'insultait, on lui crachait au visage, il demeurait impassible et radieux au milieu des opprobres, avouant, dans l'intimité, à ses amis, qu'il préférait le séjour de Carcassonne où on l'injuriait à celui de Toulouse où il était honoré.

Épris d'une sainte ambition de martyre, il enviait le sort du bienheureux Pierre de Castelnau, mis à mort pour la foi, mais, disait il, « je ne suis pas digne du martyre ! » Il s'exposa en bien des occasions à tomber dans les pièges que lui tendaient les albigeois, et, quand ceux-ci lui demandaient sa pensée à cet égard, il répondait avec une simplicité sublime : « Si je tombais entre vos mains, je vous prierais de ne pas m'ôter la vie d'un seul coup, mais peu à peu, en me coupant les membres l'un après l'autre, et, quand vous auriez fait cela, de m'arracher les yeux et de m'abandonner ensuite, afin de prolonger mes tourments et d'enrichir ma couronne ».

Ces beaux exemples enflammaient le zèle de ses compagnons, qui rivalisaient à l'envi de courage et d'ardeur apostolique : « Confiez-vous dans le Seigneur, mes bien-aimés, leur disait le saint, la victoire est à vous, puis que nos péchés sont expiés par le sang. N'est- il pas écrit : Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui apportent l'Evangile de la paix ? » Et ils s'en allaient, joyeux et ardents, les pieds ensanglantés par les ronces des chemins, le coeur fier, les lèvres frémissantes et les cantiques à la bouche.

Ah ! quelle leçon pour nous et pour notre temps ! Comme Dominique et ses premiers compagnons, il faut opposer aux attaques de l'erreur les armes d'une invincible patience, d'une profonde humilité et d'un zèle à toute épreuve. L'apostolat catholique est impossible en dehors de ces conditions.

 

Pratique : S'examiner sur les qualités de son zèle à l'endroit du service de l’Église et du salut de ses frères.

Invocation : Saint Dominique, vous qui arrosiez la terre de votre sang précieux, priez pour nous !

 

Trait historique

Le premier inquisiteur

 

La seule prérogative, dont saint Dominique se prévalut dans ses missions, était celle qui lui avait été conférée avant la croisade de Simon de Montfort contre les albigeois : elle lui donnait le pou voir de réconcilier les hérétiques à la sainte Église et de les admettre à la pénitence, office qui lui a fait donner le nom de premier inquisiteur. Mais, l'inquisition ne fut ni établie, ni constituée à cette époque. Il ne saurait entrer dans le cadre de ce pieux travail d'étudier et d'apprécier cette question encore brûlante du tribunal de l'inquisition. Mais, il nous sera bien permis du moins de citer le rapport présenté aux Cortès d'Espagne, en 1812, lors de la suppression de ce tribunal. Cette pièce, de fabrique rationaliste, libérale et espagnole, ne saurait être suspectée. On y lit : « Les premiers inquisiteurs n'opposèrent jamais à l'hérésie d'autres armes que la prière, la patience et l'instruction, et cette remarque s'applique plus particulièrement à saint Dominique, suivant le portrait que les Bollandistes, Eckart et Touron ont tracé de lui ».

 

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5 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Sixième jour

Le Prieur de Prouilhe

 

Prélude. - Représentons nous ce saint, franchissant pour la première fois le sol béni de cet humble monastère, qui deviendra le berceau de tant d'autres fondations dues à son zèle apostolique.

 

Réflexions

 

Saint Dominique, à son retour de Rome, vint se fixer à Fanjeaux, où l'éloquence de sa parole, la sainteté de sa vie, mais surtout l'aide de la très sainte Vierge, déterminèrent un grand nombre d'âmes à quitter le sentier de l'erreur. Mais, ces âmes, nouvellement converties, ne cessaient pas d'être circonvenues par les ennemis de l'Église, et ce fut pour préserver quelques jeunes filles de la perfide atteinte des sectaires albigeois, qu'en l'année 1206, saint Dominique jeta, au pied de la colline de Fanjeaux, les premiers fondements du monastère de Prouilhe, qui devait être lui-même l'origine de l'ordre des Frères Prêcheurs.

La même année, au pied des montagnes de l'Ombrie, saint François d'Assise, l'ami et le glorieux émule de saint Dominique, groupait ses premiers compagnons près de la chapelle de la Portioncule. Prouilhe et Assise, berceaux illustres que l'Église façonnait en même temps, et d'où, un jour, devaient sortir deux races d'hommes forts pour la défendre !…

Les deux choses se tiennent ; la foi et les mœurs sont solidaires. L'hérésie des Albigeois ne s'attaquait à la foi que pour corrompre plus facilement les mœurs. Dominique, ardent défenseur de la vérité, ne pouvait manquer de devenir aussi l'intrépide apôtre de la morale. De là toute la pensée de sa fondation de Prouilhe. Ses prédications se fortifieraient de l'exemple des âmes pures qui, renonçant à tout pour se sous traire aux périls de la vie du monde, viendraient, dans cet asile béni, fleurir comme des lys, répandant sur la terre infestée par les miasmes corrupteurs de l'hérésie albigeoise des parfums austères.

Telles furent les prémisses des institutions dominicaines. « Elles commencèrent, dit le père Lacordaire, par un asile en faveur de la triple faiblesse du sexe, de la naissance et de la pauvreté, comme la rédemption du monde commença dans le sein d'une vierge pauvre et fille de David. Notre Dame de Prouilhe, solitaire et modeste, attendit longtemps encore au pied des montagnes les frères et les sœurs qui devaient lui être donnés sans mesure, et porter son nom jusqu'aux extrémités de la terre. Fille aînée d'un père qui s'élevait lentement sous la direction patiente de Dieu, elle croissait elle-même en silence, honorée de l'amitié de plusieurs grands hommes, et comme bercée sur leurs genoux. Dominique, qui, après l'entrevue de Montpellier avec les légats du pape, avait quitté le titre de sous-prieur d'Osma pour prendre celui de frère Dominique, ajouta pour lors à cette humble et douce qualification celle de Prieur de Prouilhe, en sorte qu'on l'appelait le frère Dominique, prieur de Prouilhe ».

 

Pratique : Dans les tentations et les occasions périlleuses pour la pureté, faire des actes de foi.

Invocation : Saint Dominique, ivoire de chasteté, priez pour nous !

 

Trait historique

L'animal immonde

 

Dominique avait fondé, depuis peu le monastère de Notre Dame de Prouilhe, quand il vit accourir neuf dames nobles, qui, se prosternant à ses pieds, lui dirent : « Serviteur de Dieu, soyez-nous en aide ; si ce que vous avez prêché aujourd'hui est vrai, voilà bien du temps que notre esprit est aveuglé par l'erreur : car ceux que vous appelez hérétiques, et que nous appelons « bonshommes », nous avons cru en eux jusqu'à présent, et nous leur étions attachées de tout notre cœur, Maintenant nous ne savons plus que penser. Serviteur de Dieu, ayez donc pitié de nous, et priez le Seigneur votre Dieu qu'il nous fasse connaître la foi dans la quelle nous vivions, nous mourrions et nous soyons sauvées ». Ayez patience, leur répondit Dominique après une courte prière, et attendez sans crainte ; je crois que le Seigneur, qui ne veut la perte de personne, va vous montrer quel maître vous avez servi jusqu'à présent ». Tout à coup, apparaît un animal immonde, en qui s'était comme incarné l'esprit d'erreur et d'immoralité, et Dominique reprit, en les rassurant : « Vous pouvez juger à cette figure, que Dieu a fait apparaître devant vous, quel est celui que vous suiviez en suivant les hérétiques ». Ces femmes se convertirent et devinrent les premières religieuses du prieuré de Prouilhe. (Vie de saint Dominique, par le B. Humbert).

 

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4 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Cinquième jour

À Rome !

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique, humblement agenouillé, avec l'évêque d'Osma, aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ, le grand pape Innocent III.

 

Réflexions

 

Rome est le centre du monde chrétien ; rien ne s'y fait de grand et de durable, si Rome ne l'a inspiré, examiné et approuvé. Là est l'âme de l’Église, parce que là est Pierre, et que là où est Pierre, là est l’Église.

Or, en ce temps- là, Pierre s'appelait Innocent III. Poussé par l'esprit de Dieu, Dominique vint s'agenouiller devant Pierre, il l'écouta longuement, il inclina la tête sous sa bénédiction féconde, il se releva transfiguré. Le chanoine d'Osma venait d'être sacré apôtre.

Toutefois, selon l'observation d'un éloquent évêque, ce serait peu comprendre l'action dont saint Dominique vint prendre l'inspiration aux pieds d'Innocent III, que de la borner à lui seul. Quand Dieu marque au front un homme pour agir sur son Eglise, il sait très bien deux choses : que la vie de cet homme sera courte, et que son Eglise durera toujours. Alors il ajoute à cet homme la grâce de la paternité, et il revit dans ses enfants.

Ah ! contemplez maintenant comment la vie de saint Dominique, commencée à Rome près du vicaire immortel de Jésus-Christ, se prolonge à travers les siècles. Il vit, il vit, quand le génie d'un de ses fils écrit la sublime épopée où la science théologique confère avec l'intention des anges. Il vit, quand de toute part il répand sa parole et son sang dans la personne de ses fils. Il vit, quand saint Vincent Ferrier, par le nombre et l'éclat de ses miracles, étonne l'Église elle-même, habituée aux merveilles de Dieu. Il vit, parmi les blanches et virginales phalanges qui accompagnent l'Agneau, guidées par les Catherine de Sienne et les Rose de Lima. Il vit, et parce qu'il a commencé humble et pauvre, Dieu se plaît à proclamer e son nom, à relever sa gloire, à exalter sa puissance. Il vit, et par trois fois il viendra glorieusement s'asseoir sur la chaire de Pierre, cette chaire où il est venu chercher sa mission. Il vit dans le saint pontife qui donne son nom à notre admirable Pape, et qui, comme autrefois Moïse, gagne des batailles en levant les mains au ciel.

Non, dans sa tombe fermée, Dominique n'a pas enseveli la vie qu'il puisa à Rome, quand il y vint se faire bénir et sacrer chevalier de la vérité. Il vit toujours dans la parole et dans les œuvres de ses fils ; dans leur théologie, la plus sûre et la plus exacte gardienne de la vérité catholique. Il vit dans leurs exemples d'abnégation et de sainteté.

Il vit enfin dans cet ordre illustre, que la France a été si heureuse de voir rétabli par un de ses plus grands orateurs, parce que, fidèle aux traditions de son glorieux fondateur, l’Ordre Dominicain continue sa noble mission, toujours attaché à la chaire de Pierre, et par elle à l'Église, et par l'Église à Jésus-Christ.

 

Pratique : Dans tout ce qui touche de près ou de loin à la foi, s'attacher avec fermeté à la chaire de Pierre.

Invocation : Saint Dominique, docteur de vérité, priez pour nous !

 

Trait historique

La foi qu’on rapporte de Rome

 

Quand Dominique eut fixé le but de sa vie auprès du siège in faillible de la vérité, il s'en revint prêcher la vraie foi, celle qu'on enseigne à Rome, et Dieu voulut marquer d'un signe miraculeux l'intégrité de cette doctrine. « Il arriva, dit un historien de sa vie, qu'une grande conférence fut tenue à Fanjeaux, en présence d'une multitude de fidèles et d'infidèles qui y avaient été convoqués. Les catholiques avaient préparé plusieurs mémoires qui contenaient des raisons et des autorités à l'appui de leur foi ; mais, après les avoir com posés ensemble, ils préférèrent celui que le bienheureux homme de Dieu, Dominique, avait écrit, et résolurent de l'opposer au mémoire que les hérétiques présentaient de leur côté. Trois arbitres furent choisis d'un commun accord pour juger quel était le parti dont les raisons étaient les meilleures, et par conséquent la foi plus solide. Or , après beaucoup de discours, ces arbitres ne pouvaient s'entendre sur une décision ; la pensée leur vint de jeter les deux mémoires au feu, afin que, si l'un des deux était épargné par les flammes, il fût certain qu'il contenait la vraie doctrine de la foi. On allume donc un grand feu, on y jette les deux volumes : aussitôt celui des hérétiques est consumé ; l'autre, qu'avait écrit le bienheureux homme de Dieu, Dominique, non seulement demeure intact, mais il est repoussé au loin par les flammes en présence de toute l'assemblée. On le rejette au feu une seconde et une troisième fois ; autant de fois, l'évènement qui se reproduit manifeste clairement où est la vraie foi, et quelle est la sainteté de celui qui avait écrit le livre. (Vie de saint Dominique, par le B. Jourdain de Saxe).

 

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3 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

Maison de St Dominique à Toulouse-001

 

Quatrième jour

En France !

 

Prélude : Unissons-nous, en ce jour où l'Église entière honore notre saint protecteur, à toutes les prières qui lui sont adressées de toutes parts, dans les ordres religieux, dans le clergé et par les âmes pieuses.

 

Réflexions

 

Ce n'est pas sans émotion que les fidèles enfants de saint Dominique assistent à cette première entrée de leur grand patriarche sur le sol de la France. L'esprit de Dieu, qui l'assista visiblement en toute occurrence, dut donner à l'âme du futur prêcheur, un tressaillement inconnu, quand il franchit les frontières du pays natal pour fouler la terre que Dieu avait marquée et où la voix de l'inspirateur divin des apôtres allait se faire entendre à Dominique. Ainsi Jean-Baptiste tressaillit dans le sein de sa mère, lorsque Jésus se rapprocha de lui. Écoute, mon fils, quitte la maison de ton père, oublie le temps où tu es né, viens, franchis les monts, écoute la voix de l'ange qui garde la France, incline ton oreille, regarde, ceux-ci seront tes enfants, tu leur donneras la vie de l'âme, et ta lumière ardente et dévorante illuminera et embrasera pour des siècles la terre que tu foules, la terre consacrée par les desseins de la Providence à l'endroit de ta vocation apostolique.

Dominique accompagnait Diego d'Azévédo, devenu évêque d'Osma, dans une mission diplomatique à la cour du Danemark, quand il traversa le sud de la France. Il y entendit parler pour la première fois de cette effroyable hérésie manichéenne, qui, sous le nom d'hérésie des albigeois, devait répandre tant de ténèbres, de boues immondes et de terribles catastrophes dans le midi de la France. Il constata, avec la douleur d'une âme éprise du zèle pour le salut des âmes, le développement effrayant de cette hérésie dans le Languedoc. Son cœur en reçut une impression ineffaçable. Il comprit que Dieu lui dévoilait sa mission et l'œuvre qui allait devenir le but de ses immenses travaux.

« Arrivé à Toulouse, où il ne devait demeurer qu'une nuit, Dominique s'aperçut que leur hôte était hérétique... Il ne se con tenta pas de prier en secret pour son hôte infidèle ; il passa la nuit à l'entretenir, et l'éloquence imprévue de cet étranger toucha tellement le cœur de l'hérétique, qu'il revint à la foi, avant que le jour fût levé. Alors, une autre merveille s'accomplit : Dominique, ému par la conquête qu'il venait de faire à la vérité et par le triste spectacle des ravages de l'erreur, eut pour la première fois la pensée de créer un ordre consacré à la défense de l'Église par la prédication. Cette vue soudaine prit possession de lui et ne l'abandonna plus. Il quitta la France avec le secret éclairé de sa destinée future, comme si la France, jalouse de n'avoir pas produit ce grand homme, eût obtenu de Dieu qu'il ne touchât pas vainement son sol, et que ce fût elle au moins qui lui donnât le conseil décisif de sa vie ».

 

Pratique : Renouveler aujourd'hui sa consécration personnelle à saint Dominique.

Invocation : Saint Dominique, priez pour nous !

 

Trait historique

Le saint roi

 

Castiglio nous assure, dans son histoire des Frères Prêcheurs, que le but du voyage de Diego et de Dominique n'était point le Danemark, mais qu'ils se rendaient à la cour du roi de France, et que Dominique, trouvant la reine Blanche dans une grande affliction, parce qu'elle n'avait pas d'enfants, lui recommanda avec instances le pieux usage du Rosaire. Castiglio ajoute que la reine et son peuple accueillirent cette sainte dévotion avec un religieux empressement, et que l'enfant que Dieu accorda à ses ferventes prières fut le grand saint Louis. Il est probable, d'après la date de la naissance du fils de Blanche de Castille, généralement fixée en l'année 1215, que les circonstances, que nous relatons ici, doivent être rapportées à un voyage postérieur de Dominique à la cour de France. Toutefois, bien qu'il y ait évidemment confusion dans les dates, nous ne trouvons pas improbable cette touchante tradition, nous la chérissons même, et tous les cours attachés à l'Ordre de Saint Dominique doivent être émus en pensant qu'ils peuvent considérer saint Louis comme l'enfant du très saint Rosaire. (Vie de saint Dominique, par l'abbé Chirat).

 

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2 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

Osma

 

Troisième jour

Le Sacerdoce

 

Prélude. - Représentons-nous saint Dominique, au moment où il reçoit le caractère sacré du prêtre de Jésus-Christ. Les anges gardiens de son ordre futur assistent à cette ordination, qui donnait à l'Église un de ses plus parfaits ministres, l'apostolique fondateur de l'Ordre Dominicain.

 

Réflexions

 

Les sciences qu'on enseigne dans les universités ne suffisent pas à révéler la beauté des âmes et le prix du sacerdoce destiné à procurer leur salut. Mais, à l'étude de la science, Dominique joignait, nous l'avons vu, la méditation et l'amour de la prière. Jésus-Christ se révéla à lui dans ses entretiens si pieux et si intimes, que le fidèle étudiant de Valencia se plaisait à avoir avec son Maître. Il lui dévoila cette grande chose, qui est son propre sacerdoce divin, perpétué, à travers les âges et les espaces, par le sacerdoce catholique.

Le saint jeune homme fut épris d'amour pour cette beauté surnaturelle que le caractère du prêtre confère à une âme, et, sur les conseils de Diego d'Azévédo, ce prêtre vénérable que l'ordre de son pieux dirigé ne cesse de bénir, comme ayant servi d'intermédiaire et d'instrument de la grâce auprès de son bienheureux fondateur, Dominique devint prêtre, et, tout de suite, désireux de suivre son nouvel état dans toute la perfection des devoirs de la vie ecclésiastique, il embrassa, selon l'esprit de l'Église, la vie commune, favorisée à Osma par l'institution des chanoines réguliers.

Mystérieuse disposition de la Providence, qui ne juge pas comme les hommes ! Jésus, avant de commencer sa vie apostolique, se cache trente ans, dans une inaction apparente, dans la modeste boutique de Nazareth. Dominique, prêtre de Jésus-Christ, avant de s'élancer comme un géant dans sa carrière d'apôtre qui sera courte, demeure neuf ans comme enseveli dans les humbles et cal mes fonctions d'un chapitre canonial. Le Maître, voulant le faire à son image, se réservait ainsi le temps et le calme nécessaires pour former peu à peu cette belle âme, ardente et généreuse, aux grandes choses qu'il lui réservait, l'assouplissant dans les pratiques gênantes de la vie commune et lui imposant cette lente formation des âmes d'élite que la grâce aime à suivre, à l'opposé des vues et des desseins de la nature toujours impatiente. Dieu ne juge pas comme les hommes. Saint Dominique, chanoine d'Osma, en est une preuve de plus, que beaucoup peuvent méditer, en se l'appliquant.

Âmes éprises d'amour pour les choses du zèle apostolique, sachez donc imiter ce grand modèle, sachez attendre l'heure de Dieu ! Elle sonnera, quand le Maître l'aura voulu, et, si elle ne sonnait point, c'est que le Maître se serait contenté de l'intention.

 

Pratique : Modérer l'impatience dans ses désirs, même les plus saints.

Invocation : Saint Dominique, qui aviez soif du salut des âmes, priez pour nous.

 

Trait historique

Le chanoine d'Osma

 

« Dominique commença de paraître, entre les chanoines ses frères, comme un flambeau qui brûle, le premier par la sainteté, le dernier de tous par l'humilité de son cœur, répandant autour de lui une odeur de vie qui donnait la vie, et un parfum semblable à l'encens dans les jours d'été. Ses frères admirent une si sublime religion : ils l'établissent leur sous-prieur, afin que, placé plus haut, ses exemples soient plus visibles et plus puissants. Pour lui, comme un olivier qui pousse des rejetons, comme un cyprès qui grandit, il demeurait jour et nuit dans l'église, vaquant sans relâche à la prière, et se montrant à peine hors du cloître, de peur d'ôter du loisir à sa contemplation. Dieu lui avait donné une grâce de pleurer pour les pécheurs, pour les malheureux et les affligés ; il portait leurs maux dans un sanctuaire intérieur de compassion, et cet amour douloureux, lui pressant le cœur, s'échappait au dehors par des larmes. C'était sa coutume, rarement interrompue, de passer la nuit en prière, et de s'entretenir avec Dieu, sa porte fermée. Quelquefois alors, on en tendait des voix, et comme des rugissements, sortir de ses entrailles émues, qu'il ne pouvait contenir. Il y avait une demande qu'il adressait souvent et spécialement à Dieu, c'était de lui donner une vraie charité, un amour à qui rien ne coûtât pour le salut des hommes, persuadé qu'il ne serait vraiment un membre du Christ que lorsqu'il se consacrerait tout entier, selon ses forces, à gagner des âmes, à l'exemple du Sauveur de tous, le seigneur Jésus-Christ, qui s'est immolé sans réserve à notre rédemption. Il lisait un livre qui a pour titre : Conférences des Pères, lequel traite à la fois des vices et de la perfection spirituelle, et il s'efforçait , en le lisant, de connaître et de suivre tous les sentiers du bien. Ce livre, avec le secours de la grâce, l'éleva à une difficile pureté de conscience, à une abondante lumière dans la contemplation, et à un degré de perfection fort grand ». (Vie de saint Dominique, par le Bienheureux Jourdain de Saxe).

 

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1 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Deuxième jour

L'éducation

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique enfant et admirons, avec ses contemporains, cet air d'innocence et de douceur qui lui gagnait toutes les âmes, dès sa plus tendre jeunesse.

 

Réflexions

 

Rien ne devait entraver, dans cette âme prédestinée, les desseins de la Providence et les attraits de la grâce de Dieu. Nourri par sa pieuse mère, son premier âge s'écoula à l'abri de cette maison paternelle, où ses premiers regards ne devaient rencontrer que de saints exemples. Heureux enfant, il secondait de son mieux l'action de la grâce sur lui, et, tout petit, on le vit sortir souvent de son berceau trop moelleux pour se coucher par terre, comme s'il eut souffert dès lors d'avoir une couche plus douce que les plus malheureux de ses frères.

« Avant que le monde eut touché à cet enfant, il fut confié, comme Samuel, aux leçons de l'Église, en la personne d'un de ses oncles, archiprêtre d'une ville voisine de Calaroza, afin qu'une discipline salutaire prit encore possession de son tendre cœur ; et il arriva, en effet, que, posé sur ce fondement solide, il croissait en âge et en esprit, s'élevant chaque jour, par un progrès heureux, à une plus haute vertu ». Son bonheur dès lors ſut de visiter, d'embellir et d'habiter la maison de Dieu.

À quatorze ans, lorsque le cour s'éveille et que les tentations se dressent devant l'imagination de l'adolescent, il fut envoyé à l'Université de Valencia, où il devait séjourner dix ans, sans démentir un seul jour son application à l'étude et l'angélique candeur de sa vie.

Un de ses condisciples a écrit, sur le temps que Dominique consacra à ses études dans l'Université, une page qu'il faut lire et que nous allons bientôt admirer. Mais, pour caractériser cette vie de pieux étudiant, il suffirait de citer, avec Lacordaire, deux traits qui nous sont restés de ces dix années de Valencia. « Pendant une famine qui désolait l'Espagne, Dominique, non content de donner aux pauvres tout ce qu'il avait, même ses vêtements, vendit encore ses livres annotés de sa main, pour leur en distribuer le prix, et, comme on s'étonnait qu'il se privât des moyens d'étudier, il prononça cette parole, la première de lui, qui soit arrivée à sa postérité : « Pourrais-je étudier sur des peaux mortes, quand il y a des hommes qui meurent de faim ? Son exemple engagea les maîtres et les élèves de l'Université à venir abondamment au se cours des malheureux. Une autre fois, voyant une femme, dont le frère était captif chez les Maures, pleurer amèrement de ne pouvoir payer sa rançon, il lui offrit de se vendre pour le racheter : mais Dieu, qui le réservait pour la rédemption spirituelle d'un grand nombre d'hommes, ne le permit pas ».

 

Pratique : Contribuer, par tous les moyens que la Providence met à notre disposition, à l'éducation chrétienne des enfants.

Invocation : Saint Dominique, fleur éclatante dans le jardin de l’Église, priez pour nous.

 

Trait historique

L'étudiant de Valencia

 

Voici ce qu'un historien a dit des années que notre saint passa à l'université de Valencia : « L'angélique jeune homme Domini que, bien qu'il pénétrât facilement dans les choses humaines, n'en était cependant pas ravi, parce qu'il y cherchait vainement la sagesse de Dieu, qui est le Christ. Nul des philosophes, en effet, ne l'a communiquée aux hommes ; nul des princes de ce monde ne l'a connue. C'est pour quoi, de peur de consumer en d'inutiles travaux la fleur et la force de sa jeunesse, et pour éteindre la soif qui le dévorait, il alla puiser aux sources profondes de la théologie. Invoquant et priant le Christ, qui est la sagesse du Père, il ouvrit son cœur à la vraie science, ses oreilles aux doctrines des saintes Ecritures ; et cette parole divine lui parut si douce, il la reçut avec tant d'avidité et de si ardents désirs, que, pendant quatre années qu'il l'étudia, il passait des nuits presque sans sommeil, donnant à l'étude le temps du repos. Afin de boire ce fleure de la sagesse avec une chasteté plus digne encore d'elle, il fut dix ans à s'abstenir de vin. C'était une chose merveilleuse et aimable à voir que cet homme en qui le petit nombre de ses jours accusait la jeunesse, mais qui, par la maturité de sa conversation et la force de ses mœurs, révélait le vieillard. Supérieur aux plaisirs de son âge, il ne recherchait que la justice ; attentif à ne rien perdre du temps, il préférait aux courses sans but le sein de l'Église sa mère, le repos sacré de ses tabernacles, et toute sa vie s'écoulait entre une prière et un travail assidus. Dieu le récompensa de ce fervent amour avec lequel il gardait ses commandements, en lui inspirant un esprit de sagesse et d'intelligence qui lui faisait résoudre sans peine les plus difficiles questions ». (Vie de saint Dominique, par Thierry D'Arolda).

 

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