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22 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-troisième jour

Troisième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

 

Les indulgences

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Les âmes du Purgatoire peuvent encore être soulagées par le moyen des indulgences: « Tous les Catholiques, dit Mgr. Bouvier dans son Traité des indulgences, tous les catholiques sont unanimes sur ce point; et le théologien Sylvius, si modéré dans ses décisions, ne balance pas à dire qu'il appartient à la Foi. En effet, l'Église, dans le monde entier, accorde des indulgences applicables aux morts; elle croit donc qu'elles peuvent leur être utiles. Il ne faudrait pas d'autre raison pour nous faire admettre cet article comme indubitable: car, vouloir contester ce que l'Église croit ou pratique dans tout l'univers, serait le comble de la folie, dit Saint Augustin. Et ce que l'Église fait actuellement n'est point une innovation, elle l'a fait de tout temps, comme le prouve l'histoire ecclésiastique. Au surplus, il est de foi qu'on peut offrir pour les morts le saint sacrifice de la messe, les prières, les aumônes et autres bonnes œuvres: or l'indulgence, outre les œuvres pieuses qu'il faut faire pour la gagner, n'est que l'application des satisfactions de Jésus-Christ et des Saints; pourquoi ne pourrait-on pas la présenter à Dieu à l'intention des morts auxquels on s'intéresse? On ne peut voir aucune raison qui empêchât une telle offrande d'être propre à désarmer la justice divine. Concluons donc en toute sûreté que l'indulgence peut être appliquée aux morts ».

« Toutefois l'indulgence ne leur est pas appliquée par manière d'absolution, comme aux vivants, parce que les membres de l'église souffrante ne sont plus sous la juridiction ecclésiastique; elle leur est appliquée en forme de suffrage, c'est-à-dire, qu'en vertu de la concession faite par le Pape, le fidèle qui remplit les conditions prescrites, offre à Dieu des satisfactions suffisantes, puisées dans le trésor infini de l'Église, le prie d'y avoir égard dans sa miséricorde, et de remettre à l'âme qu'il lui recommande, la peine due à ses péchés ». Mgr. Bouvier examine ensuite s'il est plus avantageux, lorsque l'application de l'indulgence est libre, c'est-à-dire pour les vivants ou pour les morts, comme cela arrive souvent, s'il est, dis-je, plus avantageux de la gagner pour les morts que pour soi-même. Il appuie l'opinion que nous avons développée le 21e jour; il est donc d'avis qu'il est plus avantageux de la gagner pour les morts, parce qu'il y a de la générosité à préférer les intérêts du prochain, malheureux surtout, aux siens propres: et en particulier un pécheur, en s'oubliaut pour secourir son frère, fait un acte héroïque. Il prouve ensuite que nos intérêts bien entendus ne souffriront aucun préjudice réel de cette conduite; « car, dit-il, si nous perdons du côté de la peine qu'il nous faudra expier un jour, nous acquérons, par ces actes de dévouement, des mérites qui nous élèveront en gloire dans la béatitude éternelle. Or, ce surcroît de bonheur dans le Ciel l'emporte de beaucoup sur l'avantage qu'il y aurait d'être un peu moins longtemps dans le Purgatoire. En outre, les âmes dont nous aurons accéléré la délivrance, ne nous oublieront pas dans le Ciel: peut-être nous rendront-elles au centuple ce que nous leur aurons prêté. Tout nous invite donc à avoir du zèle et de la piété pour les morts, et à leur appliquer autant d'indulgences que nous le pourrons ».

Il suffit de savoir ce que c'est que les indulgences, pour en faire un saint et fidèle usage; si l'on considère que l'indulgence est une application des satisfactions de Jésus-Christ, comment ne pas s'en servir pour satisfaire pour les âmes du Purgatoire? Nous l'avons dit; il faut prier pour elles; il faut jeûner, répandre d'abondantes aumônes , etc. : mais hélas! tout ce que nous pouvons faire n'est pas grand'chose; la moindre des satisfactions de Jésus-Christ est d'une valeur infinie: voilà bien de quoi payer les dettes de ces âmes; avoir entre les mains un trésor si précieux, et n'en faire aucun usage, est-ce avoir de la charité? N'accuserait-on pas justement de cruauté une personne à qui on aurait confié, dans un temps de famine, une somme d'argent pour assister les pauvres, et qui par négligence n'en ferait aucun usage; et cette personne ne serait-elle pas grandement coupable devant Dieu et devant les hommes? quel sujet de plainte n'auraient pas les pauvres abandonnés dans un si pressant besoin? Et cette personne pourrait-elle s'excuser sur ce qu'elle n'y aurait pas fait réflexion? cependant la négligence des indulgences est quelque chose de plus cruel, et d'une conséquence bien plus considérable, puisque tous les besoins de cette vie ne sont pas comparables à ceux du purgatoire, ni les moyens de les soulager comparables aux satisfactions d'un Homme-Dieu. Cette comparaison du pieux auteur Boudon peut nous donner une idée de l'aveuglement de quantité de personnes qui, portant des objets bénits, ou associées à des confréries enrichies de nombreuses indulgences, n'en iont aucun usage. N'agissent-elles pas comme le serviteur de l'Évangile qui avait caché son talent en terre, et qui fut jeté dehors dans les ténèbres? Prenons donc garde de rendre inutile le prix du sang du Sauveur de tous les hommes: instruisons-nous des indulgences que nous pouvons gagner pour les âmes du purgatoire, et remplissons exactement les conditions requises pour les gagner. Ainsi soyons en état de grâce; faisons ce qui est prescrit, avec attention et la profonde vénération qui est due aux satisfactions de Jésus-Christ, qui, par un excès de charité incompréhensible, veut bien nous donner de quoi satisfaire à toutes les dettes dont nous sommes redevables, et dont sont redevables nos frères devenus membres de son église souffrante. O amour! ô amour de mon Dieu! que tu es peu connu, et que tu es peu estimé et aimé! s'écrie Boudon.

Résolution

Tout fidèle, touché de l'Amour de Dieu et du désir de procurer Sa Gloire, n'aura pas de peine à s'oublier entièrement et à ne penser qu'à accélérer la délivrance des âmes du Purgatoire, en travaillant à gagner pour elles, les indulgences qui leur sont applicables, chaque fois qu'il pourra les gagner. Que si la Charité qui nous anime n'est pas encore assez vive pour faire ainsi abnégation complète de nous-mêmes, rien n'empêche que nous ne suivions l'avis de Bouvier, qui nous propose de partager entre les morts et nous, et de gagner, tantôt à leur intention , et tantôt à la nôtre, les indulgences qui sont susceptibles de cette double application.

Prière

O Très Sainte Trinité, c'est à Votre Bonté infinie et à Votre libéralité sans bornes envers nous, tout indignes que nous en sommes, que nous devons attribuer la largesse avec laquelle Vous récompensez les faibles œuvres de vos serviteurs. Recevez celles que nous faisons pour gagner les indulgences en faveur de nos frères défunts, par les mérites de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, et par le Sang Précieux qu'Il a répandu pour eux; que cette satisfaction surabondante les rende participants de toutes les indulgences que les Fidèles s'efforcent de gagner. O Trinité adorable, que le Ciel et la terre Vous rendent avec moi pour ce bienfait mille actions de grâces. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

praying for the poor souls

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21 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-deuxième jour

II faut s'adresser spécialement à la Sainte Vierge en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

En proposant hier comme une excellente résolution de faire l'abandon à Dieu du fruit de toutes nos bonnes œuvres en faveur des membres de l'église souffrante, nous avons conseillé de remettre en même temps la disposition de cette application entre les mains de la sainte Vierge. Nous ajoutons aujourd'hui qu'il faut souvent l'implorer pour le soulagement et la délivrance de ces âmes. Nous ne pouvons, en effet, douter de l'intérêt qu'elle leur porte; car n'est-elle pas la Mère de miséricorde, la consolatrice des affligés, le secours des chrétiens? Or, ces qualifications que l'Eglise lui donne, n'ontelles rapport qu'aux chrétiens, qu'aux enfants de Marie vivant danscette vallée de larmes? Ces secours, ces consolations, cette Miséricorde de la meilleure des mères ne s'étendront-ils pas sur les chrétiens en proie aux plus horribles souffrances, surtout lorsque nous invoquerons cette tendre Mère en faveur de ces âmes qu'elle chérit, elle qu'on n'invoque jamais en vain? D'ailleurs l'Église l'appelle encore la porte du ciel, janua cœli; elle s'empresse donc d'y introduire nos frères, surtout, dit un pieux auteur, ceux qui lui ont été dévoués pendant leur vie. Mais, afin que nos lecteurs soient sûrs que nous n'avançons rien de nous-méme sur ce sujet, laissons parler saint Alphonse de Liguori; voici un chapitre de son ouvrage intitulé: « Les Gloires de Marie ». « Heureux, dit-il, et trois fois heureux les serviteurs de cette Mère de Miséricorde! car sa protection, qui les accompagne pendant leur vie, les suit au delà du tombeau et jusque dans les flammes du Purgatoire. Plus elles sont à plaindre, ces âmes qui se trouvent dans l'impuissance de s'aider elles-mêmes, plus Marie redouble à leur égard de tendresse et de soin. Saint Bernardin de Sienne nous assure que « la Reine du ciel a un certain domaine sur cette prison où la justice divine épure les épouses de Jésus-Christ ». Il applique à la Vierge ces paroles de l'Écriture: « J'ai marché sur les flots de la mer », comparant aux vagues en général les peines du Purgatoire à raison qu'elles sont passagères, et aux vagues de la mer parce qu'elles en ont l'amertume. Or, Marie descend dans ces abîmes sombres et marche sur ces eaux très-amères pour venir consoler ses enfants et soulager leurs peines.

« La Sainte Vierge parlant à Sainte Brigitte, lui dit: « Je suis la Mère de toutes les âmes du Purgatoire; car les peines qu'elles souffrent pour satisfaires à la Justice Divine sont à toute heure adoucies par Mon intercession ». Le Nom seul de Marie, quand il résonne dans ce lieu de douleurs, devient un soulagement pareil à celui que procurent à un pauvre malade des paroles de consolation; et les prières de la Vierge pour ces âmes souffrantes sont comme une rosée qui descend dans les flammes et en tempère les ardeurs intolérables. C'est peu de soulager ses enfants, Marie brise encore leurs liens. Une pieuse tradition nous apprend, et Gerson l'a laissée par écrit, que le jour de sa glorieuse Assomption, le Purgatoire demeura vide. Novarin le confirme. « Des auteurs graves, dit-il, rapportent qu'au moment de Sa mort la Bienheureuse Vierge sollicita et obtint de Son Fils cette grâce d'entrer au Ciel accompagnée de toutes les âmes détenues dans le lieu d'expiation. Dès lors elle fut mise en possession du privilége de délivrer ses fidèles serviteurs des peines du Purgatoire, et par les mérites de Marie les peines de ces âmes sont non-seulement adoucies, mais encore abrégées ». Saint Pierre Damien rapporte qu'une certaine Marosie apparut après sa mort à une femme de sa connaissance et lui dit que, le jour de l'Assomption de la Vierge, elle avait été délivrée du Purgatoire avec une infinité d'autres âmes, dont le nombre excédait la population de Rome. Saint Denis le Chartreux assure que la même chose a lieu aux fêtes de la naissance et de la résurrection de Jésus-Christ, et que, dans ces jours solennels, Marie, accompagnée de plusieurs légions d'Anges, descend dans le Purgatoire et y délivre une foule d'âmes. Ce qui arrive encore, selon Novarin, dans toutes le solennités de la Sainte Vierge. Ainsi, si nous désirons soulager les âmes du Purgatoire, tâchons d'intéresser la Sainte Vierge en leur faveur par nos prières et surtout en leur appliquant le rosaire et le chapelet.

Telles sont les paroles de Saint Alphonse qui, comme on le voit, s'appuye sur une foule d'autorités. Elles n'étonneront pas ceux qui connaissent les prérogatives et le pouvoir de Marie. Il suffirait d'ailleurs de réfléchir au titre que lui donne Saint Bernard: « Libératrice des captifs »; titre que l'Église a sanctionné en instituant l'Ordre religieux de la Merci et de la Rédemption des captifs, et en établissant une Fête sous ce titre, Maria de Mercede, le 24 Septembre. Le soin principal de cet Ordre est le rachat des chrétiens qui gémissent dans l'esclavage chez les infidèles; et, en particulier, lorsqu'il fut établi, chez les Maures. Ce fut la Sainte Vierge qui inspira l'idée ds cet institut à Saint Pierre Nolasque et à Saint Raymond de Pennafort, comme on peut le voir dans l'office du 24 Septembre. Or, si Marie s'intéresse si vivement au malheureux sort des chrétiens captifs, quel ne sera pas son empressement à soulager et à délivrer ces autres captifs, mille fois plus malheureux, ces enfants chéris, qui ne peuvent plus rien par eux-mêmes? Et combien ne doitelle pas aimer qu'on s'intéresse à eux? Elle est leur Mère: or que peut-on faire de plus agréable pour une mère, que de témoigner de l'affection pour ses enfants et surtout pour ses enfants abandonnés, qu'on tâche de soulager? Non; sa tendresse ne pourra résister à nos ferventes prières, et son pouvoir sur le cœur de son divin Fils nous est un sûr garant de ce qu'elle obtiendra en faveur de ces âmes souffrantes. Et considérons encore ici que notre intérêt se trouve toujours lié à celui des Ames du purgatoire; en travaillant pour elles nous travaillons pour nous; car Marie, en exauçant les prières que nous lui adressons pour les morts, nous récompensera de cette piété, en nous comblant de faveurs; elle nous rendra au centuple ce que nous aurons fait pour ses enfants qui gémissent dans le lieu d'expiation; et même, selon Saint Alphonse de Liguori, « si nous lui rendons un culte spécial, nous pouvons espérer que notre âme, après sa mort, ira au ciel sans passer par les flammes du Purgatoire », ou du moins Marie, cette Mère de Miséricorde, s'intéressera plus particulièrement à nous, et nous en recevrons des secours extraordinaires. Après avoir invoqué Marie, adressons-nous aussi avec confiance aux Anges Gardiens et aux Saints, patrons des âmes du Purgatoire; le désir qu'ils ont de voir ces âmes chéries soulagées redoublera, s'il est possible, leur empressement à offrir nos prières au Dieu de bonté, et à intercéder eux-mêmes pour hâter leur délivrance.

Résolution

Il est sans doute inutile d'engager le lecteur à prendre la résolution d'implorer tous les jours Marie en faveur des âmes du Purgatoire: la dévotion à cette divine Mère de miséricorde est trop chère à tous les Fidèles pour que tous n'aient pas recours à son immense crédit auprès de Son Fils, Jésus-Christ, qui ne peut refuser d'exaucer nos prières présentées par Marie pour le soulagement de nos frères souffrants.

Prière, ou le Salve Regina, pour les morts

Nous Vous saluons, ô Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, non-seulement dans cette vallée de larmes, mais aussi dans le lieu d'expiation: nous Vous saluons! Nous crions vers Vous, consolatrice des affligés, nous soupirons et gémissons pour nos frères souffrants dans le Purgatoire. Tournez vers eux, ô notre Avocate! Vos regards Miséricordieux; faites-leur voir Jésus, le fruit béni de Votre sein. C'est ce que nous Vous demandons instamment pour eux, ô Vierge débonnaire! ô pieuse! ô douce Vierge Marie!

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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20 novembre 2012

Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception 2012

Le Triomphe de l'Immaculée

Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception

Bénie et encouragée par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

Du 30 novembre au 8 décembre 2012

 

Chaque jour: Une dizaine de chapelet, suivie de 3 fois l'invocation: « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous ». Une communion le jour du 8 décembre ou un jour de l'octave. Confession recommandée.

 

Prière de la Neuvaine

 

O Marie conçue sans péché, Chef d'oeuvre du Créateur, Miroir sans tâche de l'activité de Dieu, luttez avec nous contre le mal qui abime la Création et altère en nous l'image de Dieu.

Aidez-nous à respecter et protéger la vie de tout homme, de sa conception à sa fin. Donnez-nous de porter les fruits de Justice et de Sainteté que Dieu attend.

Mère très aimante, veillez à ce que les ressources naturelles soient exploitées avec sagesse, et leurs fruits justement partagés. Guérissez-nous de nos convoitises, de nos désirs superflus et de notre indifférence envers les plus pauvres.

Préservez-nous des calamités, des catastrophes et des guerres fratricides. Que par votre intercession, le Règne d'Amour du Christ s'étende dans tout l'univers. Amen.

 

Imprimatur du Vicaire Episcopal de Paris, 4 mai 2012

 

Pour obtenir l'image de cette Neuvaine, écrivez au

Chapelet des Enfants

5, rue de l'Université

75007 Paris

 

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

20 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-et-unième jour

Cession de nos bonnes œuvres en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Remarquons d'abord qu'il y a trois choses dans les bonnes œuvres: elles sont méritoires; c'est-à-dire qu'elles méritent un degré de gloire; elles sont impètratoires, en ce qu'elles obtiennent quelque Grâce de Dieu; elles sont satisfactoires; parce qu'elles satisfont pour nos péchés. Or, en tant qu'elles sont méritoires, nous n'en pouvons faire part à personne; car le mérite est personnel. C'est, à proprement parler, en tant qu'elles sont satisfactoires que nous pouvons les offrir pour les autres: c'est donc en ce sens que nous pouvons en faire un transport, une cession; et, en ce cas, toute la satisfaction appartient à ceux en faveur desquels nous nous en privons. C'est donc de cette manière que nous pouvons offrir toutes nos bonnes œuvres, nos souffrances, etc., etc., pour les âmes du Purgatoire. Nous avons vu hier que toutes nos bonnes œuvres peuvent être des moyens de soulager les morts, et qu'ainsi Ton peut en mille circonstances venir à leur secours, sans rien faire d'extraordinaire. Nous allons aujourd'hui méditer une excellente résolution que nous proposons aux âmes jalouses de témoigner à Dieu leur parfait dévouement. Elle consiste à lui offrir généralement tous les mérites expiatoires ou satisfactoires de la vie, en faveur des défunts. Nous conseillons en outre d'en laisser l'application à la Sainte Vierge; car personne ne peut plus saintement en disposer, puisqu'elle le fera toujours pour la plus grande Gloire de Dieu, qui doit être la fin de toutes nos œuvres. Ce sera, de plus, un témoignage du véritable amour que l'on a pour elle, puisqu'on lui remet tout ce qu'on a, et tout ce qu'on peut lui donner, l'honorant ainsi, non-seulement par quelques actions particulières, mais par toutes généralement.

Ne craignons pas de nuire à nos intérêts, par ce transport général de nos bonnes œuvres. Quelqu'accumulées que puissent être les dettes dont nous nous croyons chargés envers la Justice Divine, quel risque courons-nous, en cédant à Dieu nos propres intérêts et nos droits les plus légitimes? Les péchés sans doute crient pénitence; mais la charité crie encore plus haut en faveur des âmes souffrantes. Le transport que nous faisons du fruit de nos travaux et de nos œuvres, par le motif d'une Charité sublime, n'est-il pas incomparablement plus estimable en lui-même et plus méritoire devant Dieu, que tout ce que nous pourrions entreprendre par le motif de notre intérêt personnel. Il est vrai que l'on se prive des satisfactions pour ses propres péchés, mais cet acte héroïque de charité nous est même plus utile que si nous nous réservions nos satisfactions, et a plus de force auprès de Dieu, qui est la charité même, pour nous acquitter de nos dettes. « Donnez, dit Jésus-Christ, et il vous sera donné ». Mais de quelle mesure se servira-t-on? Nous serons traités comme nous aurons traité les autres: si nous donnons peu, il nous sera donné peu; si nous donnons tout, tout nous sera donné. Le chrétien assez généreux pour consacrer à la Gloire de Dieu tout le trésor de mérites qu'il pourra amasser pendant le cours de sa vie, en l'abondonnant aux nécessités pressantes de ses frères défunts, ne recevra-t-il pas au jour du jugement une mesure surabondante, si pleine qu'elle se répandra par dessus, comme s'exprime l'Écriture?

Mais, dit-on, la charité bien ordonnée commence par soi-même. Rien de plus vrai, lorsqu'il est question du Salut. Chacun est tenu d'employer à cette importante et unique affaire tout ce qu'il a reçu de talents et de grâces. A quelque prix que ce soit, il faut qu'il se sauve, malgré la chute de l'univers entier. Mais s'agit-il de soulager et de secourir au plus tôt les amis de Dieu, nos frères souffrants, en leur faisant part des biens spirituels dont nous ne pouvons nous-mêmes recueillir les avantages qu'après la mort; fallût-il nous dépouiller en leur faveur de toutes nos acquisitions en ce genre; au fond et en dernière analyse, qu'est-ce qu'une pareille cession opérée, dirigée par des vues si nobles et si pures? L'acte seul de cette cession n'est-il pas d'une plus grande valeur que tout ce qu'on cède? N'est-ce pas une action de pure Charité, et ainsi plus agréable à Dieu, et plus méritoire que si l'on avait en vue ses propres intérêts? On ne peut donc se dépouiller ainsi, sans être aussitôt revêtu de richesses beaucoup plus précieuses et inaliénables. C'est pour Dieu, et conséquemment à Dieu, que l'on cède tout, que l'on donne tout. Or, en donnant tout à Dieu, est-il permis de penser qu'on court aucun risque de perdre? Donner à Dieu, c'est toujours un prêt saintement usuraire, dont Dieu Lui-même se fait caution en nous disant: « Donnez et il vous sera donné ». Puisse une si sainte usure tenter la pieuse avarice de tous les fidèles?

Ne craignons donc pas de négliger nos intérêts spirituels en faisant ce Sacrifice, puisqu'au contraire c'est un moyen d'augmenter beaucoup le mérite de nos bonnes œuvres, et ainsi d'arriver à une plus grande gloire dans le Ciel. Même plus on est grand pécheur, plus cet abandon semble devoir être héroïque, parce qu'alors on donne tout son nécessaire. Si le juste ne peut exercer une plus grande Charité, à plus forte raison le pécheur qui, malgré les nombreuses satisfactions qu'exigent ses péchés, vient au secours de son prochain, ne s'occupe que de ces âmes qui, ne pouvant plus mériter, sont dans la souffrance et dans l'éloignement de Dieu: il ne se réserve rien, il consacre tout à la Gloire de ce Maître si bon, si magnifique; un tel sacrifice ne doit-il pas l'emporter sur tous les sacrifices des vertus subordonnées à la charité, telle que la pénitence? Car ce sacrifice, cet acte de pure charité, n'a-t-il pas principalement Dieu en vue? Heureux donc les chrétiens qui, dans un parfait oubli de tout intérêt propre, ne se regardent plus, n'envisagent que Dieu seul et son unique gloire; qui ont, pour tout intérêt, le seul intérêt de Dieu! Ils ne pensent, ils ne se soucient, ils ne cherchent, ils ne veulent et dans le ciel et sur la terre, dans le temps et dans l'éternité, que Dieu seul; il leur su Hit que la donation de toutes leurs bonnes œuvres le glorifie hautement; car pour un seul degré de sa gloire il n'y a rien qu'ils ne fussent prêts à faire et à souffrir; et, en contribuant d'une manière si abondante à la délivrance des âmes du Purgatoire, ils savent que c'est lui procurer la plus haute gloire qu'on lui puisse rendre. Comme il y a différents degrés de Charité, ceux qui n'en ont pas une si étendue peuvent offrir toutes leurs bonnes œuvres pour une année, pour un mois, pour une semaine, pour un jour, et réitérer quelquefois la même offrande. Et, si notre désintéressement n'est pas assez complet pour abandonner à la disposition de la Sainte Vierge le choix des âmes auxquelles il lui plaira d'appliquer nos suffrages, rien n'empêche que l'on ne prie en particulier pour les personnes envers lesquelles l'on est plus obligé; l'on peut s'adresser à cette Mère de miséricorde, afin qu'elle leur fasse part de nos satisfactions. Mais la perfection de ce sacrifice fait tout laisser entre les mains de Dieu; les inclinations de la nature, les intérêts de la chair et du sang, tout cède à la pure gloire de Dieu.

Résolution

Le désir que nous avons de soulager les âmes du Purgatoire, doit nous faire adopter avec empressement le moyen que nous venons de méditer, puisqu'il est appuyé sur tous les motifs que nous avons énumérés les 11e, 12e et 13e jours. Mais, comme nous savons que nos œuvres sont si souvent nulles à cause de notre tiédeur, adressons à Dieu de tout notre cœur la prière suivante pour obtenir de sa miséricorde de saints intercesseurs en faveur de nos frères souffrants.

Prière

Esprit-Saint, Vous avez suscité, à différentes époques, des ordres religieux de tous genres, propres à subvenir à tous les besoins de l'Eglise militante: ô Père des lumières, pénétrés de compassion et de zèle pour les morts, nous Vous conjurons de susciter également, en faveur de l'Eglise souffrante, un nouvel ordre, dont le but principal soit de s'occuper jour et nuit du soulagement et de la délivrance des âmes du Purgatoire; dont l'intention invariablement appliquée aux morts dirige les opérations tant du ministère que de la dévotion, comme jeûnes, veilles, oraisons, prédications, etc., etc. Vous seul, Esprit Créateur, pouvez inspirer l'exécution d'un pareil établissement si propre à procurer la plus grande gloire de Dieu, et après lequel mon cœur ne cessera de soupirer. Ainsi soit-il.

Offrande

Père Eternel, nous Vous offrons le très Précieux Sang qui coula pour nous de la Plaie de la main droite de Jésus, et, par les mérites et la vertu de ce Sang Précieux, nous supplions Votre Divine Majesté de nous accorder Sa sainte bénédiction, afin que par elle nous puissions être protégés contre nos ennemis et être délivrés de tous les maux: que la bénédiction du Dieu tout-puissant, du Père, du Fils et du Saint Esprit descende sur nous et y demeure toujours. Ainsi soit-il. Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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19 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

 

Vingtième jour

Deuxième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

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Prières, jeûnes, aumônes, etc.

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

La coutume de prier pour les morts n'est pas nouvelle; les Pères les plus anciens en font mention. Voici comment Saint Augustin en parle dans un de ses sermons: « Nos pères nous ont laissé cette tradition, qui est observée dans toute l'Eglise, c'est qu'il y ait un temps, lorsqu'on offre le Sacrifice, où l'on prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang de Jésus-Christ. L'on prie alors expressément pour les morts, et l'on ne peut douter qu'ils n'en retirent du soulagement; ce n'est point inutilement que l'Église prie pour eux ». Toutes les paroles de Saint Augustin sont dignes d'être remarquées. 1°. Il nous apprend l'antiquité de la tradition: on n'en connaît point le commencement; par conséquent, selon les principes de Saint Augustin, c'est une tradition qui vient des Apôtres. 2°. Cette tradition est suivie par toute l'Eglise: la prière pour les morts est enseignée et pratiquée dans toute l'Église. Or l'Église, qui est la colonne et le fondement de la Vérité, ne peut enseigner, ni pratiquer que ce qu'elle a reçu de Jésus-Christ. et des Apôtres. 3°. On prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Il faut être mort dans le sein de l'Église, être un de ses membres et lui appartenir pour avoir part à ses prières. 4°. On ne peut pas dire qu'une si sainte et si ancienne pratique soit inutile; elle est d'un grand fruit pour les morts; et c'est pour cela que la piété chrétienne doit nous engager à procurer aux morts un secours que le Seigneur a laissé en notre pouvoir et qui leur est d'une grande utilité. Mais si nous nous étendons sur ce passage de Saint Augustin, ce n'est que pour l'édification des Fidèles et nullement pour leur instruction: ils connaissent l'utilité de la prière pour les morts, et même en se faisant un de leurs devoirs essentiels d'offrir tous les jours avec l'Église le Saint Sacrifice pour eux, ils savent que, si c'est là un moyen sûr de les soulager, ils ont encore bien d'autres moyens qu'ils peuvent mettre en usage pour venir puissamment au secours des âmes du Purgatoire. C'est ainsi qu'après le Sacrifice de l'Autel, ils attachent le plus haut prix à tout ce qui tient à ce Divin Holocauste, la Communion sacramentelle et spirituelle, les visites au Saint Sacrement, l'oblation de l'Adorable Victime, même hors le temps et le lieu où elle est solennellement immolée. Ces pratiques, aussi salutaires que douces et consolantes, tiendront le premier rang parmi les dévotions qu'une piété éclairée doit se proposer, parce qu'elles sont conformes à l'esprit dans lequel le Sauveur du monde institua cet auguste Sacrement. Sa présence réelle au milieu de nous, jusqu'à la consommation des siècles, n'annonce-t-elle pas clairement le désir, l'empressement où Il est de s'unir à nous et de faire droit à nos humbles requêtes. L'Eucharistie est proprement le siége, le trône de Son Amour. C'est donc dans le secret de Sa Face, ou dans le silence de Son Sanctuaire, et quand vous le possédez au-dedans de vous-mêmes que vous devez Lui confier le vif intérêt que vous prenez à ces morts, qui lui sont encore infiniment plus chers qu'à vous. Pourrait-Il vous refuser leur soulagement, leur délivrance lorsque vous les Lui recommandez dans des moments si précieux, Lui qui se donne à vous avec tant de générosité, lui qui se plaît à vous voir attendris, pleins de charité et de compassion pour des âmes qu'il chérit: ce n'est plus vous qui priez, c'est Jésus-Christ qui prie, qui gémit en vous, qui implore la clémence d'un juge qui ne cherche qu'à être apaisé. Communiez donc pour les morts; visitez souvent le Dieu Eucharistique; adressez-vous sans cesse à Son Divin Cœur; il est impossible que ce ne soit un moyen efficace pour adoucir les peines de ces âmes rachetées par le Sang Adorable de ce même Dieu Eucharistique.

Nous ne parlerons pas des autres prières, des Offices de l'Église pour les morts, des Psaumes, du Pater, de l'Ave et du Chapelet :ce sont autant de moyens excellents de soulager nos frères souffrants, pourvu que toute prière quelconque soit faite avec les sentiments de piété, d'attention, de dévotion, de compassion qui doivent accompagner toutes les prières, et en particulier celles pour les morts; autrement ce serait vouloir, par de nouveaux péchés, satisfaire pour les péchés de nos frères. La prière nous offre sans doute des moyens nombreux d'intercéder près de Dieu pour les âmes du Purgatoire, et ce serait manquer à ce qu'on doit aux morts que de les priver d'un secours aussi afficace que celui du Sacrifice et de la prière; mais ce serait bien peu connaître les secours que nous pouvons leur procurer que de les borner ainsi; car la Bonté et la Miséricorde de Dieu sont si étendues qu'Il reçoit, comme satisfactions pour le compte de ces âmes, toutes les bonnes œuvres, tous les actes de vertu que pratique un chrétien. Tout ce que nous pouvons faire d'agréable à Dieu nous sert à payer leurs dettes, pourvu que nous soyons en état de grâce: parce qu'alors toutes nos bonnes œuvres sont vivantes, fructifient et satisfont pour nous et pour elles; en un mot, elles sont méritoires, salutaires et efficaces, si elles partent d'un cœur bon, pur, innocent, qui soit dans un état d'amitié avec Dieu. Ainsi l'aumône, le jeûne, la mortification, l'abstinence, la pratique des vertus chrétiennes, etc., etc., tout cela peut et doit être offert à Dieu, comme des œuvres satisfactoires, en faveur des morts. En dressant notre intention pour en faire cette application, l'aumône, tout en rachetant nos péchés, rachète aussi ceux de ces âmes. Si vous n'avez pas le moyen de faire des aumônes, dirigez à cette fin les bons services que vous rendez au prochain, vos travaux, vos occupations; offrez-les à Dieu pour en appliquer tout le mérite à ces âmes. Jeûnez, si vous pouvez; sinon privezvous de quelque chose, de quelque plaisir, de quelque divertissement; jeûnez en vous abstenant de paroles inutiles, médisantes, etc., etc., offrez vos peines, vos afflictions, vos maladies, les maux que vous endurez en cette vie, en les acceptant avec résignation; appliquez-en le mérite aux âmes du Purgatoire, et remerciez la Providence de ce qu'elle vous met à même d'ouvrir le Ciel à tant d'âmes auxquelles vous pouvez apporter quelque soulagement par votre généreux sacrifice. Pourriez-vous avoir une plus belle occasion de glorifier le Seigneur, puisque, par là, vous procurez à vos frères la possession du ciel? Ce que Saint Jacques dit de la Charité envers les orphelins et les veuves, avec quel fondement de vérité ne pouvons-nous pas le dire de cette dévotion envers les âmes du purgatoire? « La religion pure et sans tache aux yeux de Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, et à se conserver pur de la corruption du siècle présent ». « La Charité, dirons-nous avec Saint Pierre, aux fidèles qui pratiquent cette dévotion, La charité couvre beaucoup de péchés. Ceux qui souffrent selon la Volonté de Dieu, persévérant dans les bonnes œuvres, remettent leurs âmes entre les mains de Celui qui est leur Créateur et qui leur sera fidèle ».

Considération

Il n'est donc pas pour ainsi dire de moment en notre vie, où nous ne puissions secourir les âmes du Purgatoire, si nous avons soin de nous conserver en état de grâce, et d'offrir, à cette intention, toutes nos actions à Dieu. Ainsi ce n'est pas seulement au Saint Sacrifice de la Messe, au pied du Trône du Dieu Eucharistique, ou lorsque nous prions avec ferveur, que nous exerçons cette Charité sublime; nous remplissons même ce devoir en offrant nos bonnes œuvres quelconques, le plus petit acte de vertu, que cette considération influe sur toute notre conduite, et que la pensée du soulagement que nous pouvons si aisément apporter à ces saintes âmes, soit pour nous un motif de ne perdre jamais l'amitié de Dieu.

Oraison de l'Eglise

O Dieu qui pardonnez aux pécheurs, et qui aimez le Salut des hommes, nous supplions Votre Bonté d'accorder à tous ceux qui sont nos frères par le lien d'une société particulière, à nos proches et à nos bienfaiteurs, qui sont sortis de ce monde, qu'étant aidés par l'intercession de la Bienheureuse Marie toujours Vierge, et de tous les Saints, ils soient admis avec eux à la participation de la béatitude éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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18 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

 

Dix-neuvième jour

Premier moyen propre à soulager les âmes du purgatoire

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Le Saint Sacrifice de la Messe

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Les moyens que nous avons de secourir les âmes qui souffrent dans le Purgatoire, et qui sont propres à leur procurer du soulagement dans leurs peines, et même à les en délivrer, peuvent se diviser en trois classes : 1° Le Saint Sacrifice de la Messe, que l'on offre ou que l'on fait offrir à ce dessein; sacrifice qui, étant en partie institué pour cette fin, est d'une efficacité merveilleuse. 2° Les prières, les jeûnes, les aumônes et toutes les œuvres pénibles qui étant satisfactoires peuvent être offertes pour le soulagement de ces âmes souffrantes. 3° Les indulgences qui leur sont applicables, et que nous pouvons gagner si facilement.

Nous allons aujourd'hui faire quelques réflexions sur le Sacrifice de l'Autel, considéré comme Sacrifice d'expiation, ayant la vertu de satisfaire à la Justice Divine quand il est offert pour les morts. Ce que nous en avons dit prouve l'efficacité de ce sacrifice, qui ne perd rien de son mérite par l'état de péché où se trouve celui qui l'offre. C'est donc avec raison que saint Grégoire s'écrie : « Le Sacrifice non sanglant de l'autel est un remède souverain pour soulager les morts ». Et nous pourrions ici imiter la conduite de ce prophète qui, envoyé de Dieu à un roi insensible aux misères de son peuple, s'adressa, non à ce prince, mais à un autel, en s'écriant: « Autel, Autel! » où l'on immole tous les jours la Victime Sainte; Victime de propitiation et d'expiation pour les vivants et pour les morts. Ouvrez tous les livres de religion: vous y verrez qu'on doit fonder et établir ses espérances, principalement sur l'adorable Sacrifice de la messe. Lui seul peut opérer par lui-même, indépendamment des dispositions du Prêtre ou des assistants, l'heureux effet que nous désirons. Il ne faut que penser au mérite que doit avoir aux yeux du Père Céleste l'immolation réelle, quoique mystique, de Son Fils unique et consubstantiel: cette pensée jointe à une Foi vive nous inspirera une confiance sans bornes, et nous nous empresserons de satisfaire l'ardeur avec laquelle toutes les âmes du Purgatoire attendent que le Sang de l'Agneau sans tâche coule pour elles sur les autels. Elles éprouvent, elles sentent la vertu qu'il a, ce Sang Précieux, de calmer leurs tourments, d'apaiser, d'éteindre les flammes auxquelles elles sont en proie. L'on ne sera donc pas surpris de lire ce que raconte le Bienheureux Henri Suso, qu'un religieux mort lui apparaissant se plaignit à lui de ce qu'il en était délaissé; et comme Suso lui répondit qu'il offrait tous les jours ses prières pour lui; il faut du Sang de Jésus, lui répliqua-t-il, voulant parler du Sacrifice de la Messe. De tout temps, l'Église l'a offert pour les morts; la Foi nous enseigne cette vérité. A tous les sacrifices nous faisons mémoire des Fidèles « qui nous ont précédés avec le signe de la Foi, et qui dorment dans le sommeil de la paix ». Mais, outre cette mention journalière et générale de toutes les âmes du Purgatoire dans le Mémento pour les morts flu canon de la Messe, l'Église désire encore que ce Sacrifice expiatoire soit offert pour les défunts à leur décès; et dans tous les temps, excepté certaines fêtes, elle permet que l'on dise des Messes pour les morts, au gré des Fidèles qui les demandent. Et quoique, à toutes les Messes auxquelles l'on assiste, l'on doive prier et offrir le Sacrifice pour les morts, du moins lorsqu'on est arrivé à la partie où l'Eglise les recommande, c'est surtout aux Messes de requiem qu'il faut joindre ses vœux à ceux de l'Église et se pénétrer de zèle et de compassion pour la délivrance de ces Ames souffrantes. Il faut dire avec le prêtre ces paroles touchantes : « Seigneur , accordez le repos éternel à vos serviteurs. Ouvrez-leur ce beau séjour de lumière où vous ferez leur éternelle félicité. Dieu de Miséricorde, pardonnez à des enfants que vous chérissez et sur lesquels vous n'exercez que malgré vous les rigueurs de votre justice: absolve, etc., etc ». En un mot, récitez avec une charitable instance et avec une Foi vive les prières que l'Eglise adresse au Seigneur pour ses enfants décédés.

Que les pauvres ne craignent pas d'être privés des fruits du Sacrifice expiatoire, parce qu'ils n'ont pas le moyen de le faire offrir. C'est pour tous les morts qu'il est offert chaque jour dans tout l'univers. Le Père commun en applique le mérite à tous ses enfants. C'est un trésor que l'Église répand sur tous les Fidèles souffrants: en vertu de la Communion des Saints, les prières pour les morts sont communes; ce qui ne profite pas aux réprouvés profite aux Fidèles décédés dans la paix. Combien de mauvais riches dans les enfers, pour qui on réclame en vain une goutte de rafaîchissement! C'est sur les pauvres qu'elle retombera; c'est sur eux que se répandront les soulagements inutilement sollicités pour des morts qui ont abusé des trésors de la terre. Le juste distributeur de tous les dons sait rendre à chacun ce qui lui est dû : il a pourvu à tout. Si votre père, votre mère, vos enfants µ, vos héritiers manquent de moyens ou de volonté pour faire offrir pour vous le Saint Sacrifice, le Seigneur ne vous abandonnera pas; Il vous prendra sous Sa protection; Il vous appliquera le fruit de tant de sacrifices perdus pour des riches réprouvés: « Mon père et ma mère m'ont abandonné, mais le Seigneur m'a recueilli ». (Psaume 26). Ces réflexions doivent nous faire sentir l'avantage que nous avons sur celui qui meurt au sein d'une église schismatique, où l'on ne prie point pour les morts. Oh! véritablement cette église n'est pas la véritable, car elle n'a point pour eux le cœur et les entrailles d'une vraie mère. Dès qu'ils ont disparu de la terre, elle les perd de vue, elle les oublie, elle les abandonne à la Justice de Dieu et à leur destinée. L'Église catholique, au contraire, mère toujours sensible et tendre, toujours inquiète sur le sort de ses enfants, les suit de cœur et d'esprit après leur mort. Elle s'efforce de toucher et de fléchir le Dieu de Bonté par des Sacrifices sans cesse renouvelés. Elle fait couler sur eux le Sang de l'Agneau qui, comme une rosée rafraîchissante, tempère l'ardeur des flammes qui les purifient. Elle paye leurs dettes en offrant à Dieu pour eux la surabondance des satisfactions et des mérites infinis de Jésus-Christ, notre rédempteur.

Or, ou nous ne sommes plus enfants de cette tendre mère, nous ne sommes plus dignes de réclamer ce beau titre, ou nous devons entrer dans ses sentiments et ses vœux, et nous joindre à elle pour offrir la victime sainte pour la délivrance des âmes du purgatoire. C'est le moyen par excellence de venir à leur secours, puisque c'est Jésus-Christ lui-même que nous offrons à Dieu, c'est-à-dire ce sacrifice seul agréable aux yeux de Dieu, seul expiatoire et propitiatoire, ce Sang répandu pour la rédemption du genre humain, et par la vertu duquel la Justice Divine peut être satisfaite. De là ce zèle et cet empressement des mourants à demander qu'après leur mort on se souvienne d'eux dans les prières et surtout dans le sacrifice de la messe. Rien n'est plus édifiant que d'entendre les derniers vœux de Sainte Monique, mère de Saint Augustin. Elle ne demande point d'être enterrée somptueusement, mais seulement « qu'on se souvienne d'elle au Saint Autel, au mystère duquel elle avait assisté tous les jours de sa vie, et d'où elle savait qu'on dispense la Victime Sainte, dont le Sang a effacé l'arrêt porté contre nous ». Monique assistait tous les jours au Sacrifice de l'Église, elle connaissait le mérite et le prix de ce sacrifice. Elle demande qu'on se souvienne d'elle au Saint Autel. Les vœux de Monique étaient trop justes pour n'être pas exaucés; et Saint Augustin rapporte que, selon la sainte coutume, le corps de Monique étant encore auprès de la fosse, et avant qu'il y fût descendu, l'on offrit pour elle le Sacrifice de notre Rédemption: preuve évidente que c'est une dévotion sainte, solide et des mieux appuyée que de prier pour les morts, et surtout d'offrir pour leur soulagement le Sacrifice de l'Agneau sans tache.

Résolution

Combien de fois n'avons-nous pas assisté au Saint Sacrifice de la Messe, sans même penser aux âmes du Purgatoire, sans nous joindre au Prêtre intercédant pour elles? Ne retombons plus dans cette négligence, dans cette faute qui dénote une insensibilité ou une ignorance bien coupable. A chaque Messe, et particulièrement aux messes pour les morts, unissons-nous avec ferveur au Prêtre, à l'Église priant pour les membres souffrants de Jésus-Christ, qui lui-même offrira cette prière à Son Père Eternel, et en obtiendra certainement quelque soulagement pour ces âmes prédestinées.

Offrande du saint Sacrifice pour le soulagement des âmes du Purgatoire

Prosterné humblement devant Vous, Souverain Créateur de l'univers, je viens Vous offrir Votre Divin Fils pour les fidèles morts dans Votre Grâce, mais qui payent encore à Votre Justice les péchés qu'ils n'ont pas expiés pendant leur vie. Ce sont entre autres des parents, des amis, des bienfaiteurs, qu'un juste devoir m'ordonne de secourir. Et quel secours plus efficace puis-je leur procurer, ô mon Dieu, que de Vous offrir, pour leur délivrance, le Sang du Sauveur de tous les hommes. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Exemple

La vie de Saint Charles Borromée nous fournit la preuve de sa vive Charité pour les morts et, en particulier, de sa sollicitude à faire offrir pour eux le Saint Sacrifice. La peste, qui depuis si longtemps ravageait Milan, ayant cessé, ce grand et charitable Prélat crut que plusieurs de ceux qui en étaient morts, à Milan et dans la province, n'avaient peut-être laissé personne qui priât Dieu pour eux. Mu d'une Charité véritablement paternelle, il fit celébrer trois Offices solennels pour le repos de leurs âmes, l'un à la cathédrale où tout le Clergé assista, et les deux autres en deux églises collégiales; on fit la même chose dans toutes les paroisses, dans tous les chapitres, et dans toutes les églises des religieux, et chaque Prêtre dit en son particulier une Messe à cette intention. Il adressa une lettre pastorale à son peuple pour l'exhorter de se trouver, autant qu'il le pourrait, à tous ees services, et de soulager ces pauvres âmes par leurs prières, leurs aumônes, la visite des églises, et par toutes sortes de bonnes œuvres. Et, afin de les y animer davantage, il y décrivit combien les tourments du Purgatoire sont rigoureux et incompréhensibles.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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17 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Dix-huitième jour

Quels sont les différents moyens de soulager les morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Le Dieu de bonté et de Miséricorde a établi une alliance de prières et de bonnes œuvres entre tous les membres de Son Eglise, dans le Ciel, sur la terre et dans le Purgatoire: c'est la Communion des Saints que proclame le Symbole des Apôtres. En vertu de cette union nous pouvons soulager nos frères souffrants dans le Purgatoire; le Seigneur a pour agréable tout ce que nous faisons en leur faveur, il l'accepte comme une dette payée; il est satisfait, il se relâche des droits de Sa Justice en voyant la Charité qui nous anime pour demander grâce les uns pour les autres. C'est un bon père que l'amour filial désarme en faveur d'un enfant coupable, lorsqu'il est sollicité par ses autres enfants. Économie admirable de la justice et de la clémence divine! Justifia et fax oscuJatœ sunt. Le grand-prêtre Aaron, voyant que Dieu, irrité contre son peuple, avait fait sortir des entrailles de la terre un feu dévorant qui en avait fait périr plus de quatorze mille, courut au milieu du peuple, que le feu continuait d'embraser, offrit l'encens à Dieu, et, se tenant debout entre les morts et les vivants, il pria pour le peuple et la plaie cessa. Exemple admirable qui doit exciter notre zèle et notre piété, puisque les lumières de la Foi nous montrent une multitude innombrable d'âmes dans le Purgatoire qui n'ont ni Sacrifice, ni Prêtre, ni Autel pour offrir l'encens à Dieu. Sur la terre un pécheur peut, avec la grâce du Seigneur, secouer et briser les fers dont le péché l'accable: mais les âmes du Purgatoire ne peuvent rien ni par elles-mêmes, ni par le secours de la Grâce; elles ont besoin de notre ministère pour sortir de leur prison; c'est à nous de les délier, de les élargir. Les laisserions nous dans un si grand besoin sans nous empresser de les en tirer? songeons que leurs chaînes sont de feu, et que, par conséquent, il n'y a point de temps à perdre pour les leur ôter. D'ailleurs ne serait-ce pas la plus grande cruauté, la plus insigne ingratitude de notre part, de ne pas répondre aux vues miséricordieuses de notre Père Céleste, à qui Sa Justice ne permet plus de pardonner à ces âmes, mais qui nous donne le pouvoir de satisfaire pour elles? Oh quel pouvoir! Le mépriserions-nous!

Nous contribuons en deux manières à la délivrance des âmes du purgatoire; par voie d'intercession et par voie de satisfaction. La première manière renferme le saint sacrifice de la messe et la prière : car tout le corps mystique de l'Église peut réunir son intercession commune en faveur des morts, et il le fait dans le saint sacrifice de la messe. Chaque membre de l'Église peut aussi employer séparément son intercession pour les morts; et c'est ce qui arrive lorsque quelqu'un en particulier adresse pour eux des prières au Père des miséricordes. La seconde manière de soulager les morts, c'est-à-dire par voie de satisfaction , renferme le jeûne et l'aumône. Par le jeûne , et par tout ce qu'on appelle les pénitences afflictives, nous pouvons diminuer la peine que doivent les morts à la justice divine; et par l'aumône, nons pouvons la racheter, cette peine. Cependant , ces compensations ne sont acceptées de Dieu que par manière de suffrage, ainsi que s'exprime l'Église, parce qu'il n'y a pas de proportion entre les peines qu'impose aux morts la justice divine, et celles qu'elle accepte en échange de la part des vivants. La justice divine ne condamne les hommes en ce monde qu'à de légères peines : Maintenant il ne punit pas les crimes dans sa sévérité (Job). Dans l'autre vie, Dieu exerce sa justice avec la dernière rigueur : Je vous dis en vérité, vous ne sortirez point de là que vous n'ayez payé jusqu'à la dernière obole. (Matt.) C'est donc toujours une grâce quand le Seigneur reçoit les peines de cette vie pour compenser les peines de l'autre vie. Il n'a pas coutume de rejeter cette compensation; mais il est en droit de le faire. Il ne nous reste donc que de prier avec instance qu'il veuille bien ne la point refuser.

Voilà pourquoi les Saintes Écritures ne nous disent rien de plus, sinon de prier pour les morts: tout ce que nous faisons pour eux se doit rapporter là. Ainsi jeûnons, mortifions notre chair, donnons l'aumône, mais prions toujours en même temps la Miséricorde du Seigneur, afin qu'elle daigne agréer ces offrandes, si inférieures aux dettes dont nous sollicitons la remise pour nos frères. Unissons encore et nos offrandes et nos prières au Sang de Jésus Christ qui demande beaucoup plus efficacement que nous. Une des vertus de ce Sang Adorable est d'ouvrir les prisons à tant d'âmes enchaînées que dévore une soif ardente de voir Dieu, et que l'impuissance de se délivrer par elles-mêmes retient dans les fers. C'est Vous qui, par le Sang de Votre Alliance, avez fait sortir les captifs du fond du lac qui était sans eau. (Cf. Zacharie) N'oublions pas que, quoique les Fidèles condamnés au Purgatoire soient morts dans la Grâce, il s'en trouve néanmoins parmi eux qui ont négligé de prier pour les morts, et qui, par rapport à eux-mêmes, ont mieux aimé remettre après la mort à satisfaire pour leurs péchés, que d'y satisfaire pendant la vie. Par cette conduite ils ont mérité que le Seigneur leur refuse la Grâce qu'Il accorde aux autres, en considération de nos prières. Si nous voulons donc soulager ces morts, il faut prier pour eux avec plus d'instance, parce qu'ils sont bien plus indignes d'avoir part aux trésors de Miséricorde que Dieu dispense dans le Purgatoire, que les âmes qui furent autrefois et plus miséricordieuses envers les autres et plus précautionnées pour elles-mêmes.

Résolution

Puisque l'intérêt de Dieu, celui des âmes souffrantes et le nôtre nous font une obligation de prier pour les morts, prenons la résolution de nous éclairer sur la manière de remplir avec le plus de fruit cet important devoir. Pensons souvent à cette qualité de sauveurs que Dieu daigne nous accorder, et usons de ce pouvoir qui nous procurera d'abondantes bénédictions, en même temps qu'il apportera d'indicibles soulagements aux âmes du purgatoire.

Prière

Je Vous rends mille actions de grâce, ô mon Dieu, de nous avoir accordé le pouvoir de soulager nos frères souffrants par des moyens si faciles. Nous ne pouvons mieux exprimer notre reconnaissance, Seigneur, qu'en faisant usage de ce pouvoir; qu'en exerçant la qualité glorieuse de sauveurs, que Vous daignez nous faire partager avec Votre Sivin Fils, par les seuls mérites duquel nos œuvres peuvent vous être agréables et apporter du soulagement aux âmes du Purgatoire. Gloire à Dieu et à Jésus-Christ pour tous les bienfaits dont est comblée la Sainte Eglise! Ainsi soit-il.

Exemple

Nous n'avons jusqu'à présent rapporté aucune des nombreuses révélations concernant le Purgatoire que racontent des écrivains respectables; mais nous lisons dans la vie de Saint Thomas d'Aquin un fait rapporté par un auteur contemporain, et qui ne peut étonner dans la vie d'un Saint comblé de tant de faveurs extraordinaires; nous allons le copier parce qu'il est extrêmement propre à nous prouver combien nous pouvons aisément soulager les âmes du purgatoire, si nous sommes persévérants à intercéder pour elles. Un jour que Saint Thomas répandait dans l'oraison son âme devant Dieu, avec autant de confiance que d'humilité, sa sœur, morte depuis peu abbesse de Sainte Marie de Capoue, lui apparut pour lui apprendre qu'elle était en Purgatoire, et le prier de l'aider par ses sacrifices à satisfaire à la Justice de Dieu. Le Saint le fit; il ajouta plusieurs mortifications aux prières qu'il offrit et qu'il fit offrir pour elle. Après quelques jours sa sœur se montrant à lui une seconde fois, l'assura qu'elle était déjà dans la Gloire, et le remercia de ce qu'il avait fait pour lui en avancer la possession. Il lui demanda quel était l'état de ses deux frères déjà morts. Elle lui répondit qu'un des deux était en Paradis, et l'autre encore dans le Purgatoire. Saint Thomas demeura d'autant plus consolé, qu'il y avait longtemps que l'incertitude du Salut de ses frères affligeait sensiblement son cœur. Depuis leur mort il n'avait cessé de solliciter la Divine Bonté de lui faire connaître quel était l'état de ces âmes, pour lesquelles il offrait tous les jours les Saints Mystères. Dieu voulut bien marquer, par une double faveur, combien ses prières et sa Charité Lui étaient agréables, puisqu'il lui avait déjà accordé le salut d'un de ses frères, et qu'il lui envoyait sa sœur pour l'en assurer. Cette sœur, qui lui apparut, était la même qui, s'étant chargée de le détourner d'entrer en Religion, fut persuadée par son frère d'y entrer elle-même. Ainsi la Charité fraternelle de Saint Thomas procura un double avantage à sa sœur en l'arrachant pendant sa vie aux vanités du siècle, et en abrégeant les peines du Purgatoire après sa mort.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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16 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Dix-septième jour

Piété envers les morts, toute chrétienne et cependant inutile

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Continuons à méditer les défauts qui empêchent que notre piété envers les morts leur soit d'aucun profit. Celui qui va nous occuper aujourd'hui est le plus commun et le plus déplorable: car quoi de plus triste que d'employer inutilement les moyens qu'indique la religion, de faire sans fruit des œuvres saintes? Piété chrétienne dans le fond, et néanmoins inutile devant Dieu; ce sont deux caractères difficiles en apparence à accorder, et qui se trouvent cependant dans tous ceux qui, en priant pour les morts, sont eux-mêmes dans un état de mort, c'est-à-dire dans la disgrâce et dans la haine de Dieu. Car, dans ce funeste et malheureux état de péché mortel, en vain le pécheur rend aux âmes du purgatoire des devoirs chrétiens, en vain prie-t-il et intercède t-il pour elles, en vain fait-il des largesses aux pauvres, en vain pratique-t-il tout ce que le zèle d'une dévotion particulière peut lui suggérer: ces âmes souffrantes ne tireront jamais de lui aucun secours. Tandis que Dieu vous regarde, à cause de votre état de péché, comme son ennemi, vous êtes incapable de les soulager: toutes vos prières sont réprouvées, toutes vos aumônes perdues, tous vos jeûnes, toutes vos pénitences de nul effet: le péché, dont votre conscience est chargée, anéantit la vertu de toutes vos œuvres; et comment serait-il possible que ce que vous faites fût de quelque valeur pour ces saintes âmes, puisqu'il n'est de nul prix pour vous-même? Le moyen que vous fussiez en état d'acquitter leurs dettes auprès de la justice divine, puisqu'il est certain que pour vous-même, Dieu, sans déroger à sa miséricorde, ne reçoit rien alors de vous en payement? Secourir une âme dans le Purgatoire, c'est lui transporter le fruit des bonnes œuvres qu'on pratique, et le lui céder: ainsi pour pouvoir, dans l'état de péché mortel, la soulager, il faudrait que, dans cet état, les bonnes œuvres eussent quelque mérite devant Dieu. Or, il est de foi qu'elles n'en ont aucun, parce que, sans la grâce et la charité, ce sont des œuvres mortes, et qui n'ont pas le principe de la vie, et si elles sont mortes pour le pécheur qui les pratique, faut-il s'étonner qu'elles le soient encore plus pour ceux auxquels il prétend les appliquer?

Il faut toutefois excepter le Sacrifice de la Messe, dont le mérite ne dépend point de la sainteté de celui qui l'offre, beaucoup moins de celui qui le fait offrir, mais qui est uniquement attaché à la personne de Jésus-Christ et au prix de Son Sang: il s'ensuit qu'un pécheur, dans l'état même de son désordre, peut contribuer au repos des âmes du Purgatoire en faisant offrir pour elles ce Sacrifice, dont une des principales qualités est d'être souverainement propitiatoire pour les vivants et pour les morts. Il le peut, et il le doit avec d'autant plus de raison que ce Sacrifice est le seul moyen que Dieu lui laisse de suppléer à l'impuissance où il se trouve de secourir autrement ces âmes prédestinées: car Dieu alors regarde l'Hostie qu'on Lui présente, qui est Jésus-Christ, et non point celui par le ministère ou les soins duquel on la Lui présente, qui est le pécheur. Mais, du reste, il est toujours vrai que le pécheur, en agissant par lui-même, ne peut rien faire qui soit profitable aux morts.

Si nous avons un vrai désir de soulager les âmes du purgatoire, nous devons, avant tout, commencer par nous mettre en état de grâce: c'est là l'essentiel, puisqu'autrement, malgré la meilleure volonté, malgré nos prières et nos bonnes œuvres, nous ne leur serons d'aucun secours. C'est aussi là le fondement de cette dévotion, si solennelle dans l'Église, qui consiste à se purifier par le sacrement de Pénitence et par la participation du corps de Jésus Christ, pour se disposer à secourir utilement et infailliblement les âmes du purgatoire, le jour de la commémoration des morts. De tout temps dans le christianisme on a prié pour les morts, mais Dieu réservait à ces derniers temps cette excellente pratique de se sanctifier pour les morts. Autrefois dans l'ancienne loi l'on observait quelque chose de semblable; et Saint Paul, en écrivant aux Corinthiens, fait mention d'une espèce de baptême dont les Juifs avaient coutume d'user pour le soulagement des morts. Mais ce que pratiquaient les Juifs, n'étaient que la figure, et la vérité devait s'accomplir en nous. Lavez-vous, nous dit le prophète Isaïe, purifiez-vous; cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien; venez ensuite, et soutenez devant moi la cause de ces âmes pour qui vous vous intéressez: c'est alors que je vous écouterai, que j'accepterai vos oblations, que je me laisserai fléchir par vos prières. Saint François-Xavier nous dit la même chose dans une de ses lettres: « Vous pensez à vos frères qui souffrent dans un autre monde, vous avez la religieuse ambition de les soulager; mais pensez d'abord à vous-mêmes: Dieu n'écoute point celui qui se présente à lui avec une conscience souillée; avant d'entreprendre de soustraire des âmes aux peines du purgatoire, commencez par délivrer les vôtres de l'enfer ». Cet avertissement nous regarde tous, et pour peu que tout ce que nous avons médité jusqu'à ce jour, sur l'état des âmes de l'Église souffrante et sur les motifs de les secourir, ait laissé en nous quelqu'impression, nous nous ferons un devoir de rentrer en grâce avec Dieu et d'éviter les souillures du péché, pour pouvoir agir efficacement en leur faveur. Car par là nous glorifierons Dieu, par là nous ne perdrons pas le fruit de nos bonnes œuvres et nous consolerons nos frères dans leur affliction; par là aussi nous attirerons sur nous les grâces du salut les plus abondantes.

Considération

Tout se lie dans notre Divine Religion. Pour travailler efficacement au soulagement des âmes du Purgatoire, notre premier devoir est de nous purifier. Cette obligation doit nons rendre encore plus chère cette dévotion, puisque, indirectement, elle nous procure un si grand avantage. N'oublions jamais les principes médités en ce jour. Examinons-nous soigneusement, lavonsnous, si c'est nécessaire, dans les eaux salutaires de la pénitence, avant de songer à satisfaire pour ces âmes souffrantes et à les délivrer.

Prière

O mon Saint Ange gardien, c'est à vous que je m'adresse aujourd'hui pour vous demander de me rappeler souvent à l'esprit que, si je veux satisfaire mon vif désir de secourir les âmes du Purgatoire, je dois être en état de grâce, puisqu'autrement tout ce que je ferais pour elles serait sans effet: ajoutez ce motif à tous ceux que vous m'inspirez, afin que je sois de plus en plus attentif et empressé à rentrer dans cet état, si, ce qu'à Dieu ne plaise, le péché m'en avait fait sortir. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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15 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Seizième jour

Défauts qui rendent infructueuse notre piété envers les morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Notre Charité doit être sans doute maintenant instruite et éclairée par les méditations faites jusqu'à ce jour, sur la nécessité de soulager les membres de l'Église souffrante, et nous sommes déterminés à remplir ce devoir que nous n'avons peut-être que trop négligé: occupons-nous donc aujourd'hui des moyens convenables et efficaces de le remplir: car l'on peut avancer avec un grand évêque, qui fut autrefois une des lumières de l'Église de France, Saint Sidoine Apollinaire, que dans le monde même chrétien, il y a peu de personnes qui, selon les principes et les règles de la religion, aient pour les morts une solide et vraie Charité. Et, en effet, on en voit peu qui contribuent réellement à soulager leurs peines; peu qui se servant des moyens que nous fournit le christianisme, leur procurent les secours dont ils ont besoin et dont ils pourraient profiter. On ne laisse pas cependant, à en juger par les apparences, d'avoir pour les morts de la piété; mais il arrive que ce qu'on appelle piété pour les morts, est une piété stérile et infructueuse; ou une piété d'ostentation; ou une piété mondaine et païenne, qui n'agit point par les vues de la Foi; ou, enfin, une piété qui, toute chrétienne qu'elle est, ne produit que des œuvres mortes, c'est-à-dire des œuvres sans mérite, parce qu'elles ne sont pas faites en état de grâce. L'on peut appeler piété stérile et infructueuse pour les morts, celle qui ne consiste qu'en de vains regrets, qu'en d'inutiles lamentations, qu'en des cris lugubres. « Nous voyons, dit Saint Bernard, des morts pleurer d'autres morts; nous voyons des hommes vivants, mais tout mondains et par là morts devant Dieu, pleurer sincèrement et amèrement la mort de ceux qui leur ont été chers pendant la vie: mais que nous paraît-il de tout cela? beaucoup de pleurs et peu de prières, peu de charité, peu de de bonnes œuvres; des gémissements, niais de nul effet; des excès de désolation sans aucun fruit. Ceux qui pleurent de la sorte, méritent bien eux-mêmes d'être pleurés ».

Et, en effet, de quel secours peut être à une âme l'excès de votre douleur? Tous ces témoignages d'une affection outrée et sans mesure seront-ils capables d'adoucir sa peine; et pensez-vous que ce feu purifiant, dont elle ressent les vives atteintes, puisse s'éteindre par les larmes qui coulent de vos yeux? « Ah! mon frère, écrivait Saint Ambroise à un seigneur distingué, pour le consoler sur la perte qu'il avait faite d'une sœur qu'il aimait uniquement, réglez-vous jusque dans votre douleur. Toute violente qu'elle est soyez équitable et chrétien. Dieu vous a ôté une sœur, qui vous était plus chère que vous-même: priez pour elle et pleurez sur vous. Pleurez sur vous, parce que vous êtes un pécheur encore exposé aux tentations et aux dangers de cette vie; et priez pour elle afin de la délivrer des souffrances de l'autre. Voilà le zèle que vous devez avoir : car voilà ce qui peut lui servir, et de quoi elle vous sera éternellement redevable ». Appliquons-nous à nous-mêmes ces paroles de Saint Ambroise: nous éviterons par là le danger de n'avoir pour les morts qu'une piété stérile et infructueuse. Rien de plus commun aussi qu'une piété d'ostentation pour les morts, c'est-à-dire une piété qui se borne à l'extérieur des devoirs funèbres, aux cérémonies d'un deuil, à l'appareil d'un convoi, à tout ce qui peut briller aux yeux des hommes; aimant ce faux éclat jusque dans les choses les plus saintes, tels que sont les services de l'Église, où souvent il y a plus de pompe que de religion. Non pas toutefois qu'on veuille condamner tout ce ce qui se pratique extérieurement dans les funérailles, car l'abus qu'on en fait n'empêche pas que ce ne soient de saints devoirs dans leur origine et dans l'intention de l'Église, qui les a institués; mais l'on veut seulement dire que ce n'est pas à cela que doit se borner toute notre piété envers les morts; que, si nous en demeurons là, nous ne faisons rien pour eux; que, comme l'a très bien remarqué Saint Augustin, tout ce soin d'une honorable sépulture est plutôt une consolation pour les vivants qu'un soulagement pour les morts; solatia vivorum, non subsidia mortuorum; qu'une âme dans le purgatoire nous est incomparablement plus obligée des bonnes œuvres et des aumônes, dont nous lui appliquons le fruit, que de toute la dépense et de toute la magnificence de ses obsèques; qu'une communion faite pour elle lui marque bien mieux notre reconnaissance, que les plus riches et les plus superbes monuments; et qu'il y a, au reste, une espèce d'iniquité, ou même d'infidélité, à n'épargner rien quand il s'agit de l'inhumation d'un corps, qui n'est dans le tombeau que pourriture, tandis qu'on néglige de secourir une âme qui est l'épouse de Jésus Christ et l'héritière du Ciel.

Parlerons-nous encore d'une autre espèce de piété pour les morts, de cette piété toute mondaine et toute païenne, qui, n'ayant pour objet que la chair et le sang, n'agit pas dans les vues de la foi? Elle n'inspire pour les morts que des sentiments naturels, que des sentiments peu soumis à Dieu, que des sentiments qui montrent bien qu'au lieu d'aimer la créature pour Dieu, l'on n'aime Dieu, ou plutôt l'on n'a recours à Dieu que pour la créature. Ah! mes frères, disait saint Paul aux Thessaloniciens, à Dieu ne plaise que je vous laisse ignorer ce qui concerne les morts, et la conduite que vous devez tenir à leur égard. Je veux que vous te sachiez , afin que vous ne vous attristiez pas, comme tes nations infidèles, qui n'ont nulle espérance dans l'avenir. Prenez garde, dit saint Jean Chrisostôme en expliquant ce passage: il ne leur défendait pas de pleurer la mort de ceux qu'ils avaient aimés et dû aimer pendant la vie; mais il leur défendait de pleurer comme les païens qui, n'étant pas éclairés des lumières de la vraie religion, confondent là-dessus la piété avec la sensibilité, le devoir avec la tendresse, ce qui doit être de Dieu avec ce qui est purement de l'homme. La Foi seule nous apprend à en faire le discernement; et réglant en nous l'un par l'autre, elle nous fait concevoir pour les morts des sentiments chrétiens et raisonnables. Ce sera aussi la Foi qui, les jours suivants, nous apprendra quels sont les seuls moyens convenables et efficaces, propres à apporter du soulagement aux âmes du purgatoire; la prière, le Saint Sacrifice, les bonnes œuvres : en un mot, tout ce que la vraie piété pratique pour plaire à Dieu, et obtenir ses faveurs pour les vivants et pour les morts.

Résolution

Retranchons de notre piété pour les morts tout ce qu'il y a d'humain, tout ce qui peut la rendre infructueuse: que la Foi seule nous anime et soit le mobile de tout ce que nous faisons pour leur soulagement. Quel désagrément, et pour nous et pour les morts auxquels nous nous intéressons, si des sentiments peu chrétiens nous faisaient perdre le fruit des soins que nous nous donnons pour marquer notre amour envers ceux que nous avons chéris sur la terre!

Prière

Seigneur, mon Dieu, je Vous demande instamment la grâce d'être guidé par une Foi vive dans tout ce que je ferai pour le soulagement des âmes du Purgatoire: ne permettez pas que des motifs indignes d'un chrétien fassent de ces œuvres des œuvres mortes, sans mérite pour moi et sans aucun effet pour mes frères souffrants. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Âmes du Purgatoire.

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15 novembre 2012

Prière du "Me Voici"

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Saint Michel Garicoïts

Fondateur des Pères du Sacré Coeur de Betharram et restaurateur du Sanctuaire de N.D. de Betharram

1797-1863

 

Prière du « Me Voici »

 

O Marie, nous voici! Recevez-nous et présentez-nous à Votre Divin Fils. Je Vous salue Marie...

O Jésus, nous voici! Recevez-nous des mains de Votre Sainte Mère et présentez-nous à Votre Père. Ame du Christ, sanctifiez-moi...

O Père Eternel, nous voici! Recevez-nous des mains de Votre Fils Bien-aimé. Nous nous abandonnons à Votre Amour. Oui, mon Dieu, nous voici sans réserve, maintenant et à jamais sous la conduite de Votre Esprit Saint et de nos supérieurs. Sous la protection de Jésus et de Marie, de nos Bon Anges et de nos Saints patrons. Notre Père...

 

Voir aussi: http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2010/05/23/17982476.html

15 novembre 2012

Saint Léon-Ignace Mangin et ses Compagnons

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Saint Léon-Ignace Mangin et ses Compagnons

Jésuites martyrisés pendant la révolte des Boxers

+ en 1900

Fête le 19 juin

 

L'année 1900 fut, pour les Missions Catholiques de Chine, une année sanglante. Des fanatiques, surnommés « Boxers », s'excitaient à la haine des Chrétiens et de leurs Missionnaires. Dans la mission des Jésuites Français, nommée Tche-li sud-est, en juin et juillet 1900, plus de 2000 Chrétiens Chinois donnèrent courageusement leur vie plutôt que de renier leurs Foi. Avec eux furent mis à mort cinq Jésuites: Le premier nom de la liste est celui du Père Mangin, né à Verny (Diocèse de Metz), le 31 juillet 1857. Arrivé en Chine en 1882, il fut d'abord curé de la section de Ho-Kien-Fou, puis de celle dont faisait partie Tchou-Kia-Ho, où il mourut martyr. Le 20 juillet 1900, les bandes de « Boxers », aidés par l'armée régulière, massacrèrent sans pitié hommes, femmes et enfants qui refusaient d'apostasier. Les chrétiens, qui, pour se défendre, s'étaient réfugiés dans l'église de King-Tchéou sous la conduite de leur curé et de son adjoint au village voisin de Koutcheng, le Père Paul Denn (né à Lille en 1847 et arrivé en Chine en 1882) ; les deux prêtres partagèrent le sort de leurs fidèles. Un mois auparavant, le 20 juin, au village de Ou-Y les Pères Rémi Isoré, né à Bambecque (diocèse de Lille) le 22 juillet 1852, Modeste Andlauer, né à Rosheim (diocèse de Strasbourg) en 1847, avaient été massacrés et leurs têtes suspendues aux remparts de la ville et Victor Lomüller, né en Alsace. Le 3 octobre 2000, Ils ont étés canonisés par Jean-Paul II à Rome avec cinquante-six autres martyrs morts en 1900, victimes, eux aussi, de la révolte des "Boxers", parmi eux, citons Sainte Marie-Hermine de Jésus et ses soeurs, Franciscaines Missionnaires de Marie et Saint Joseph-Marie Gambaro, Frère Mineur.

 

Prière pour obtenir des grâces par l'intercession des Saints Jésuites Martyrs

 

O Dieu, qui avez envoyé a tous les peuples des apôtres pour leur ouvrir le chemin du Ciel, Vous qui avez donné à Saint Léon-Ignace Mangin et à ses compagnons missionnaires en Chine, le courage de verser leur sang pour la Foi, daignez inspirer à Votre Eglise d'accorder à ces vaillants Martyrs, pour la Gloire de Votre Nom et la conversion du peuple Chinois, les grâces que nous Vous demandons. Ainsi soit-il.

 

Prière pour nos frères Chrétiens de Chine persécutés

 

Dieu Eternel et Tout-Puissant, consolation des affligés et Force de ceux qui souffrent, faites que nos frères de Chine obtiennent par l'intercession des Saints Martyrs, la paix dans votre service, le réconfort dans le combat, et la grâce de Vous glorifier. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

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Téléchargez le texte de ces prières (pdf) en cliquant ici

14 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quinzième jour

Nous devons secourir tous les morts, même ceux que nous croyons déjà dans le ciel

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Quoique convaincus de l'importance et de l'efficacité de la prière pour les morts, nous admettons souvent un préjugé bien funeste pour certaines âmes. On les néglige parce qu'on les considérait comme saintes, comme vivant toujours dans la Grâce de Dieu; on les croit donc dans le Ciel, et par conséquent on les oublie, on ne leur porte aucun secours. Ce n'est pas que le souvenir de ces vertueuses âmes soit effacé: au contraire, on ne cesse d'en parler avec de nouveaux éloges, et on se fait gloire d'avoir eu part à leur intimité. Mais il semble que l'admiration même tarisse toutes les sources de la compassion qu'elles méritent. Il semble que l'excellence même de leurs qualités et la réputation avantageuse dont elles jouissent, empêchent tout le monde de songer à leurs besoins pressants. Ainsi se hâte-t-on de les placer au Ciel, quelquefois longtemps avant qu'elles n'y soient: car, qui ne sait que Dieu découvre dans les plus grandes âmes ce que ni l'homme ni l'ange ne soupçonnent même pas? Dieu seul connaît la mesure des grâces dont il les favorise, et celle de leur fidélité à y correspondre: Dieu est le seul témoin et le juste appréciateur de leurs combats et de leurs victoires: Dieu seul voit la hauteur du rang qu'il leur destine dans Son Royaume, et les conditions auxquelles elles doivent y atteindre. Quelle âme plus héroïque, plus consommée en Dieu, que celle d'un P. La colombière, jésuite? Cependant ne se vit-elle pas arrêtée au moment de prendre possession de sa couronne, suivant la révélation qu'en eut sa pénitente, la principale institutrice de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus? Quelqu'éminentes qu'aient donc paru les vertus de ceux ou de celles que la mort nous enlève, soyons persuadés que nous ne saurions leur témoigner un amour plus tendre et plus généreux qu'en nous occupant vivement du passage, toujours inquiétant, du temps à l'éternité. Et, du reste, nous ne devons pas craindre de perdre le fruit de nos vœux et de nos prières en faveur de ces âmes, déjà peut-être introduites au lieu du repos éternel: les besoins de l'église souffrante ne sont-ils pas immenses? Abandonnons au Seigneur l'application de nos œuvres satisfactoires; si l'âme pour laquelle nous prions n'a pas besoin de nos secours, ils ne seront pas perdus, ils seront appliqués à d'autres infortunés.

Le préjugé que nous combattons aujourd'hui provient de la fausse idée que les hommes se forment de la sainteté; ils ne connaissent pas la pureté nécessaire pour paraître devant Dieu. Pour peu qu'ils voulussent y réfléchir, ils se convaincraient de la vérité de l'opinion de tous les Saints sur la rareté prodigieuse des âmes assez éprouvées, assez saintes pour passer sans délai de cette vallée de larmes à la Céleste Patrie, dans les tabernacles du Dieu vivant. Ils comprendraient même en tremblant que le nombre des âmes jugées dignes d'aller en Purgatoire est très petit. Si l'on s'en tient cependant à l'opinion presque générale des chrétiens, ne semble-t-il pas, au contraire, que le Purgatoire est le partage ou la destinée du plus grand nombre des mourants? C'est qu'ils s'aveuglent sur les obligations que nous impose le titre de disciples de Jésus-Christ, c'est-à-dire disciples de l'Homme-Dieu, pauvre, humble, doux, pénitent, mortifié, méprisé, etc., etc. Qu'ils examinent en particulier chaque vertu absolument nécessaire pour être sauvé. Sur la Charité seule, que de prévarications imperceptibles à une foule de gens d'esprit, de gens éclairés? Savent-ils que quelquefois le silence même est très-criminel? Pénètrent-ils jamais les vrais motifs de tant d'omissions à l'égard du prochain? Aperçoivent-ils tout le danger d'une médisance fine? Soupçonnent-ils seulement les suites d'une légère raillerie? Touchant l'intérêt, la cupidité, l'ambition, ils s'autorisent des moindres prétextes; une raison tant soit peu spécieuse les détermine aussitôt. Quant à la vanité, et souvent une vanité aussi étrange que puérile, qui pourrait en calculer au juste les délits? Et la sensualité, et l'oisiveté: quel amas, quelle immensité de dettes on accumule! Multiplier continuellement les fautes légères de toute espèce, et n'y prendre pas garde; se laisser aller à tous ses goûts, ses penchants, ses caprices, sans autre considération que celle de ne pas enfreindre ou violer les préceptes quant à l'essentiel; ne songer qu'aux douceurs de la vie et jamais à la pénitence; ne se priver de rien, ne se gêner en rien; n'avoir jamais aucun sacrifice à faire; substituer souvent sa santé au devoir, son amusement aux affaires, le jeu aux bonnes œuvres; se réjouir tant que l'on peut, réfléchir sur son âme le moins que l'on peut; toujours voir le présent, rarement l'avenir; éloigner l'idée de la mort; prier néanmoins, mais comment? assister aux offices, entendre la Parole de Dieu, approcher des Sacrements, faire des lectures pieuses, mais comment et avec quel fruit? Ainsi vit-on; ainsi meurt-on communément; et voilà, ce semble, bien des classes de fidèles, réputés bons, que nous présente ce petit tableau: fidèles irréprochables aux yeux d'un monde, je ne dis pas profane, mais chrétien même. Que d'illusions détruites sur ces prétendus saints, si Dieu nous ouvrait les yeux, comme il les ouvrit au Cardinal Aubert, devenu Pape sous le nom d'Innocent VI. Un jour qu'il s'entretenait avec un solitaire, tout à coup Dieu fit voir à l'un et à l'autre, qu'au moment même où ils conversaient ensemble, les âmes tombaient en foule dans l'enfer; qu'un très petit nombre allait en Purgatoire et que trois seulement avaient le bonheur d'entrer dans le Ciel.

Défendons-nous toutefois d'une autre préjugé qui nous ferait considérer comme réprouvées certaines âmes qui, pendant leur vie mortelle, nous ont paru vicieuses et coupables. Jugement terrible que l'exemple de Jacob pleurant son fils Joseph, qu'il croyait dévoré par une bête féroce, devrait nous empêcher de porter: car, de même que Joseph respirait encore et gémissait dans la captivité, en attendant le sort le plus glorieux que Dieu lui préparait, cette âme, que vous croyez frappée d'une mort éternelle, est peut-être une âme prédestinée; elle languit dans le Purgatoire et Dieu lui destine une place dans le Ciel. Prions donc pour tous les morts, aussi bien pour les pécheurs morts dans la communion de l'Église, que pour les justes que nous croyons jouir déjà de la gloire céleste. Les secrets du cœur humain nous sont trop inconnus pour faire de ces exceptions, et priver par là de nos secours des âmes qui en ont peut-être le plus grand besoin.

Considération

Que la méditation de ce jour n'ait pas pour seul résultat de détruire en nous ce préjugé, si nous l'avrons pour certaines âmes; qu'elle nous fasse en outre rentrer en nous-mêmes; et prenons la ferme résolution de travailler à entrer sans délai après notre mort dans le ciel, de peur qu'à l'exemple de tant de chrétiens tièdes, qui ne visent qu'au purgatoire, nous ne soyons engloutis comme eux dans les abîmes éternels de l'enfer.

Prière

Saints Anges gardiens de toutes ces âmes qui souffrent encore dans le Purgatoire, et que leurs frères de l'Eglise militante croyent faussement jouir du bonheur éternel, dissipez ce funeste préjugé; inspirez-nous de nous intéresser efficacement à leur triste sort, et joignez-vous à nous pour obtenir du Dieu des Miséricordes que nos satisfactions leur ouvrent incessamment les portes du Ciel, afin que, par leur intercession rendue plus vive par leur reconnaissance, elles nous obtiennent la grâce de les rejoindre à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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14 novembre 2012

Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten

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Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten

Mystique et stigmatisée bavaroise

1882-1925

Fête le 5 octobre

 

A l'occasion de la canonisation des plusieurs Bienheureux, à Rome, le 21 octobre dernier, parmi lesquels se trouve Sainte Anna Schäffer. Nous avons pensé vous présenter cette grande mystique, qui fut aussi une grande malade, si méconnue dans nos pays francophones. A notre époque, ou la souffrance est si combattue, Anna Schäffer vient nous rappeler son importance, car la souffrance nous configure à la Croix. Que son exemple et son message soient féconds pour nous.

F.M.

 

Vie de Sainte Anna Schäffer


Au cœur de la Bavière, entre Ratisbonne et Ingolstadt, se trouve le petit village de Mindelstetten. C’est là que le 18 février 1882 naquit et fut baptisée Anna Schäffer, fille d’un menuisier du village. La famille était nombreuse et vivait dans des conditions modestes. La mère imprégnait la famille d’un esprit chrétien. L’enfant grandit et devint une jeune fille vigoureuse et pleine de santé. Elle fut une élève brillante, mais resta cependant calme, modeste et pieuse. A l’occasion de sa première communion en 1894, elle offrit sa vie en sacrifice au Sauveur. A 13 ans, elle partit vers Ratisbonne pour devenir domestique. Elle espérait gagner ainsi sa dot pour entrer dans un ordre missionnaire.

Après la mort de son père en 1896, elle fut domestique à Landshut. C’est là qu’en juin 1898, elle reçut l’appel décisif de Jésus: elle devait sous peu, et pour longtemps, beaucoup souffrir. Même si, dans son âme d’enfant, elle avait toujours un grand désir de don total, elle s’était la même année consacrée à Marie, sa première réaction fut celle de tout homme en bonne santé: frayeur et fuite. Elle fut engagée dans une maison forestière à Stammham. C’est à cet endroit, dans la buanderie, que, le 4 février 1901, commença son martyre. Alors qu’elle essayait de remettre en place le tuyau de poêle situé au-dessus de la lessiveuse et qui venait de se détacher, elle glissa et ses deux jambes tombèrent dans la lessive bouillante jusqu’au dessus des genoux. Ni à l’hôpital de Kösching (près d’Ingolstadt), où elle fut tout d’abord conduite, ni dans une clinique à Erlangen (près de Nuremberg), on ne put guérir ses blessures. En mai 1902, définitivement invalide, elle quitta enfin la clinique; à partir de ce moment, son état ne fit que se dégrader, si bien qu’elle fut obligée de garder le lit. A son infirmité vint rapidement s’ajouter une pauvreté noire. Par égards pour la famille de son frère, sa mère et elle durent quitter la maison parentale, louèrent une chambre, et durent joindre les deux bouts avec une pension d’invalidité de 9 Reichsmark. Après une période de révolte, Anna apprit à reconnaître la volonté de Dieu dans sa dure école de souffrance, et y consentit avec toujours plus de joie. La jeune fille reconnut dans son infirmité et sa pauvreté un appel d’amour du Crucifié, la mission et l’accomplissement de sa vie. Elle prit la résolution d’offrir sa vie et sa souffrance en sacrifice à Dieu, et développa un zèle étonnant pour la prière, la pénitence et l’expiation. Le curé du lieu, Karl Rieger, fut pour elle un bon directeur spirituel et lui apportait quotidiennement la Communion. Tout comme les autres habitants du village, il l’aidait également matériellement.

Plusieurs événements extraordinaires eurent lieu lors de l’automne 1910. Elles eut plusieurs visions, Anna parlait de rêves, tout d’abord de Saint François, puis du Sauveur qui était prêt à accepter son sacrifice d’expiation. Elle reçut alors les Stigmates de la Passion, mais peu de personnes eurent connaissance de ce fait. A partir de ce moment, elle se trouva fortifiée dans son service d’apostolat, promettant son intercession et consolant ceux qui le lui demandaient personnellement ou par écrit. Des demandes d’intercessions vinrent non seulement d’Allemagne, mais aussi d’Autriche, de Suisse, et même d’Amérique.

A l’occasion de la fête de Saint Marc en 1923, elle eut une extase et vécut les événements du Vendredi Saint; à partir de ce moment, son état se détériora visiblement: paralysie complète des jambes, crampes atroces à la suite de problèmes au niveau de sa moelle épinière, et cancer du rectum. Cinq semaines avant son retour vers le Père, elle chuta de son lit, la fracture du crâne qui en résulta causa des dommages cérébraux qui diminuèrent l’usage de la parole et la rendirent partiellement aveugle. Ses souffrances, durant les dernières années de sa vie, étaient telles que tous s’étonnaient qu’un être humain puisse supporter une telle torture physique.

Le matin du 5 octobre 1925, mourante, elle reçut pour la dernière fois la Sainte Communion. C’est dans celle-ci qu’elle avait en effet puisé la force de supporter ses 25 années de souffrance. Avant de quitter cette terre, elle se signa une dernière fois et pria « Jésus, je vis pour toi... » Une grande foule assista à son enterrement, le 8 octobre 1925. Le curé Rieger, lors de l’oraison funèbre, s’en tint à mentionner les nombreuses grâces obtenues au cours de cette vie de martyre, et fit allusion à la grandeur de la grâce de Dieu pour la défunte.

Depuis la mort d’Anna, sa tombe ne cesse d’être le but de nombreux pèlerins qui viennent implorer son intercession dans leurs besoins, la remercier pour l’aide qu’elle leur a accordé, et avant tout prier pour sa béatification. On compte jusqu’à présent plus de 14.000 prières exaucées. En réponse à la demande pressante des pèlerins, l’évêque de Ratisbonne, Rudolf Graber autorisa, le 26 juillet 1972, le transfert des ossements de la servante de Dieu du cimetière vers l’église paroissiale de Mindelstetten et annonça l’ouverture de son procès en béatification. Depuis lors, chaque année, à l’occasion de la fête de Sainte Anne (26 juillet), des milliers de personnes affluent vers Mindelstetten et y observent une journée de prière et d’expiation. Après que la commission de la congrégation pour les canonisations ait reconnu sans équivoque le caractère vertueux et héroïque d’Anna Schäffer, le Bienheureux Pape Jean Paul II lui conféra le 11 juillet 1995 le titre de vénérable. Le miracle nécessaire à sa béatification fut officiellement reconnu par Rome le 3 juillet 1998, et elle fut déclarée bienheureuse par le Saint Père le 7 mars 1999. Elle a été canonisée le 21 octobre 2012, par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

Le message de Sainte Anna Schäffer

La « Schreiner Nandl von Mindelstetten » (la Nandl [Anna] du menuisier de Mindelstetten), comme elle est affectueusement nommée, a été élevée par Dieu comme un signe lumineux de son amour. Elle est de ceux qui, contrairement à la médiocrité ambiante, suivent sincèrement le Christ. Elle montra l’exemple afin que les hommes fassent moins attention au bien-être terrestre qu’au salut éternel (cfr. Hb, 13, 14 et 11, 10), qu’ils fassent également le lien entre l’apostolat d’action et celui de la prière, du sacrifice et de la souffrance, qu’ils offrent discrètement un sacrifice d’expiation et qu’ils vivent un amour responsable du salut de l’âme du prochain. C’est dans cet appel pour nous que se trouve sa grandeur et son importance. Anna a compris ce que St. Jean attestait de Jésus Christ, à savoir qu’il « est la victime offerte pour nos péchés » (1 Jn., 2, 2) et elle fit sienne la parole de l’apôtre Saint Paul : « je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous, car ce qu’il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église » (Col., 1, 24). Sainte Anna Schäffer a reçu l’expiation comme un devoir chrétien, et a laissé en testament cette prière, qui rappelle le message de Fatima: « Sacré Cœur de Jésus, donnez-moi beaucoup d’âmes, particulièrement celles qui, suite au désespoir, ne peuvent plus se prendre en charge; celles qui sont proches du gouffre et qui ont le plus besoin de la grâce. Sacré Cœur de Jésus, multipliez mes souffrances et offrez-moi pour cela des âmes que je puisse sauver pour Vous! Sainte Mère des douleurs, donnez-moi toujours une soif ardente de travailler au salut des âmes immortelles, de prier et de souffrir pour elles!»

 

Neuvaine à Sainte Anna Schäffer


Seigneur, Sainte Anna Schäffer, fortifiée par Votre grâce infinie, s’est consumée en un sacrifice silencieux, dans un abandon héroïque à la Volonté de Dieu. Donnez-nous, à son image et par son intercession, de reconnaître que la prière, le sacrifice et l’expiation sont les meilleurs moyens pour nous mener au salut dans le temps et l’éternité. Donnez-nous la force d’agir à son image. Offrez par son intercession aux pécheurs, la conversion; à l’église, l’unité; aux familles et aux peuples, la paix; aux prêtres, la persévérance et la fidélité; aux jeunes, la crainte de Dieu et la pureté. Appelez les incroyants et les égarés dans Votre Royaume ! Soyez indulgent et Miséricordieux avec les âmes des morts. Écoutez notre prière et accordez-nous par l’intercession de Sainte Anna Schäffer, les grâces (...) pour lesquelles nous Vous prions avec confiance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
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Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

 

Pour approfondir

Biographie de Sainte Anna Schäffer sur le site de l'Abbaye de Clairval, cliquer ICI

13 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quatorzième jour

Autres motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

L'intérêt de la majesté du Roi des rois, que nous ne pouvons glorifier avec plus d'assurance de Lui plaire et de contenter Son désir, qu'en peuplant le Ciel de nouveaux hôtes; l'intérêt du prochain que nous tirons de la captivité la plus pénible, pour le faire aussitôt jouir du bonheur céleste; notre intérêt personnel, c'est-à-dire celui de notre sûreté au milieu des innombrables ennemis du Salut; celui de notre prospérité même sur la terre; celui d'une prompte délivrance du lieu d'exil, destiné à purifier les âmes, et de l'accélération de notre couronnement dans le Royaume des Cieux; enfin la Charité, la justice, la reconnaissance: tels sont les motifs, aussi touchants que sublimes, qui ont été l'objet de nos méditations les jours précédents. Ils ont dû nous prouver combien cette dévotion est propre à glorifier Dieu et, en outre, combien elle est utile au prochain et à nous-mêmes. Nous allons aujourd'hui méditer deux nouveaux caractères qui la distinguent, et qui nous feront comprendre qu'elle est fondée sur les lumières de la raison, et qu'elle est consolante. Nous verrons par là que les hérétiques, en attaquant, dans leur rage contre l'Église Catholique, la prière pour les morts, n'ont pas seulement foulé aux pieds la Foi et l'enseignement de l'Église universelle, et la tradition de tous les siècles, mais qu'ils ont même méprisé les lumières que la raison seule fournit pour établir cette vérité.

En effet, le simple bon sens, sans science, sans érudition, suffit pour montrer combien la prière pour les morts est raisonnable. Qu'on demande à un chrétien ce que devient l'âme au moment de la mort? Lui, qui reconnnaîl un Dieu Juste, qui adore un Dieu Miséricordieux et néanmoins un Dieu ennemi de toute iniquité, incapable par son essence et par sa nature de laisser entrer dans son royaume rien d'infecté par la contagion du péché, il ne placera pas l'âme encore souillée à côté de celle qui est pure, la faiblesse avec le courage, les œuvres de la fragile humanité avec les œuvres chrétiennes. Cependant, il ne sera pas assez injuste pour fermer à jamais l'entrée du ciel à ces âmes, à la vérité encore souillées, mais qui brillèrent par la pureté de la foi, la vivacité de l'espérance et l'ardeur de la charité. Non, il n'enveloppera pas dans un même sort la surprise et la malice, la faiblesse et le crime, l'homme de bien souillé de quelques tâches légères et le scélérat noyé dans son iniquité. L'un sera purifié, et l'autre sera réprouvé. Point de chrétien, tant soit peu sensé, qui ne raisonne ainsi. De là vient que de tous les dogmes de l'Église catholique il n'y en a guère de plus répandu, de plus généralement reconnu, par ses adversaires mêmes, que le dogme du Purgatoire. La connaissance d'un Dieu Juste et Saint a réuni les religions les plus ennemies, les plus opposées dans la croyance d'un Purgatoire, c'est-à-dire d'un lieu où l'âme se purifie entièrement avant de jouir de la récompense éternelle. Mais les prières des Fidèles ont-elles entrée dans ce rigoureux séjour? car c'est là une condition essentiellement requise pour que ces prières soient raisonnables. Laissons encore de côté les preuves de la tradition et des Pères en faveur de cette vérité, et raisonnons. Nos prières portées dans un lieu où règne la justice d'un Dieu offensé, mais en même temps ami des âmes qu'il châtie, mais en même temps disposé à la miséricorde et à la clémence; nos prières, dis-je, seront-elles rejetées si elles sont faites avec ferveur pour le soulagement et la délivrance de ces âmes captives? Ce Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres, de nous aider les uns les autres, de prier les uns pour les autres: ce Dieu qui veut que tous les chrétiens soient liés ensemble par la prière et par les saintes œuvres, comme les membres d'un seul et même corps; ce Dieu qui, au témoignage de l'Écriture, exauce si efficacement les prières des vivants pour d'autres vivants, méprisera-t-il des vœux purs et ardents en faveur de nos frères morts? Non, le Dieu de la Charité ne rejetera pas l'œuvre de la plus grande, de la plus excellente Charité; car c'est encore là un des caractères de la prière pour les morts; les méditations faites jusqu'à ce jour le prouvent suffisamment, et nous dispensent de nous étendre sur ce point. Développons plutôt un instant le second caractère de la dévotion envers les âmes du purgatoire, qui nous la montrera pleine de consolation.

En effet, quelles sont les réflexions que peut et que doit m'inspirer la prière pour les morts? Elle m'apprend que je dois mourir aussi un jour, et elle m'apprend en même temps que je suis immortel. Elle m'avertit que mes frères ne sont plus et qu'ils sont encore; qu'ils ne vivent plus en ce monde, mais qu'ils vivent au-delà du monde. Comme eux, j'ai une âme immortelle, comme eux, j'ai des droits à la jouissance du ciel; quelques jours d'une vie terrestre ne sont que le commencement de mon être. Bientôt les illusions d'un monde fugitif disparaîtront sans retour; des biens solides et permanents doivent en prendre la place. Cette grande vérité s'altère et s'oublie dans le tumulte des passions, dans le tourbillon des affaires; la prière pour les morts me la rappelle: elle me montre tout à la fois ce que je suis, ce que je serai un jour, ce que je serai toujours. Actuellement je prie pour mes frères, un jour ils prieront pour moi. Plus saints que moi, plus puissants que moi, ils prieront avec plus de succès, avec plus d'efficacité que moi; et la faveur dont ils jouiront auprès de Dieu, ils l'emploieront pour moi. Quelle idée consolante! quel motif de prier pour les morts! Ce sont des amis, selon l'expression du Sauveur du monde, qui m'ouvriront les tabernacles éternels. Et sur la terre, ce que je vois faire à l'Église de Dieu pour ses enfants morts dans sa communion, elle le fera un jour pour moi : je jouirai aussi de ses bienfaits, surtout si je m'occupe avec elle de ses membres souffrants. Mes parents et mes amis m'oublieront aussitôt que j'aurai disparu de dessus la terre; ne m'oubliassent-ils pas, bientôt ils disparaîtront eux-mêmes. L'Eglise du Dieu vivant vivra toujours et ne m'oubliera jamais. La mémoire de l'impie périra , mais la mienne subsistera: l'Eglise ne perdra jamais de vue une âme qu'elle a adoptée et qui lui a été fidèle. Mon père et ma mère m'ont abandonné; mais le Seigneur, l'épouse du Seigneur, la sainte Église, m'a recueilli (Ps. 26). Telles sont les réflexions que -nous devons faire en priant pour les morts; et nous devons les considérer comme un motif bien puissant de pratiquer cette dévotion déclarée par l'Esprit de Dieu sainte et salutaire.

Instruction

Jusqu'à présent peut-être nous n'avions regardé la prière pour les morts que comme quelque chose de triste, uniquement propre à nous donner des idées lugubres; et c'était peut-être ce qui nous la faisait négliger. Les réflexions précédentes nous la feront sans doute considérer sous un autre aspect, et nous inspireront la résolution de ne plus négliger cette œuvre de la plus éminente charité, et pour notre prochain et pour nousmêmes.

Prière

O Dieu de bonté, je me joins à la Sainte Eglise, à cette tendre mère, et je Vous implore de concert avec elle pour tous ces enfants chéris que le lieu d'expiation achève de purifier, et auxquels personne ne s'intéresse directement. Rendez, Seigneur, plus efficaces les prières que nous Vous adressons pour ces âmes privées de tout secours: faites-les participer abondamment aux mérites infinis du Sang Précieux de notre Divin Sauveur, Jésus, le Christ, notre Seigneur Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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12 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Treizième jour

Suite des motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

3° Notre propre intérêt

Si les deux motifs que nous avons médités les jours précédents, ne suffisent pas pour nous exciter à travailler à procurer la Gloire de Dieu et la délivrance des âmes souffrantes ; si nous sommes de ces hommes qui n'aiment qu'eux-mêmes, et qui n'ont égard qu'à leur intérêt personnel, ce troisième motif ne nous laissera aucun doute sur les avantages de cette dévotion. En effet, quel intérêt plus grand pour nous que de contribuer à la délivrance d'une âme du Purgatoire ? Quel avantage que de pouvoir dire : Il y a une âme dans le Ciel qui m'est en partie redevable de son bonheur, une âme que j'ai mise en possession de sa béatitude, une âme spécialement engagée à prier pour moi ! Ne peut-on pas compter cet avantage parmi les grâces du Salut, et peut-être parmi les marques de la prédestination ? Si Dieu, par une révélation expresse, me faisait aujourd'hui connaître dans le séjour bienheureux une âme que j'eusse tirée du purgatoire, et qu'il me la désignât en particulier, avec quelle foi ne l'invoquerais-je pas ? Avec quelle confiance n'aurais-je pas recours à elle ? Avec quelle ferveur ne lui recommanderais-je pas mon salut éternel ? Or, il ne tient qu'à nous d'avoir cette consolation : car s'il y a en effet quelqu'une de ces âmes fidèles dont nous ayons avancé le bonheur, quoique nous ne la connaissions pas, elle nous connaît bien; et nous pouvons toujours en espérer du secours, comme d'une âme qui nous est acquise, dont nous avons été en quelque sorte les libérateurs, et qui, par conséquent, ne nous oubliera jamais. Non, elle ne fera certainement pas comme cet officier de Pharaon, qui, dès qu'il fut sorti de sa captivité, ne se souvint plus de Joseph, ni des étroites obligations qu'il lui avait. Il n'est pas nécessaire que nous disions à cette âme glorieuse ce que Joseph dit à cet homme ingrat : « Ame sainte, à qui, tout pécheur que je suis, j'ai pu procurer la liberté et la félicité dont vous jouissez, souvenez-vous de moi dans le lieu de votre repos, et usez envers moi de miséricorde, comme j'en ai usé envers vous : soyez touchée de mon état, comme je l'ai été du vôtre, et engagez Dieu par vos prières à me tirer de l'esclavage de mon péché, comme je l'ai engagé par les miennes à vous tirer du lieu de vos souffrances ». Il serait inutile de lui tenir ce langage, puisqu'étant sainte et bienheureuse, elle est désormais incapable de manquer à aucun devoir.

Mais, d'un autre côté, savons-nous ce qui nous arrivera, si nous n'avons pas ce zèle pour les âmes du Purgatoire ? C'est qu'on nous traitera un jour comme nous aurons traité les autres ; c'est que Dieu permettra qu'on nous abandonne, comme nous aurons abandonné les autres. Vérité si constante, que dans la pensée d'un savant théologien, un chrétien qui n'aurait jamais prié avec l'Église pour les âmes du Purgatoire, par une juste punition de Dieu, serait lui-même incapable de profiter dans le Purgatoire des prières que l'Eglise offrirait pour lui ; et, quoique cette opinion ne soit pas absolument reçue, au moins est-elle plus probable en ce sens que si, par la vertu des prières de l'Eglise, il y a des grâces pour les âmes du Purgatoire, nul n'y doit moins prétendre, ni n'en serait exclu avec plus de raison, que celui qui, pendant sa vie, aura négligé de prier pour les âmes de ses frères. En outre Dieu permettra que nos amis, nos parents, nos survivants les plus chers et les plus intimes ne songent plus à nous, dès qu'ils cesseront de nous voir, et qu'ils nous effacent de leur mémoire, comme nous aurons effacé de nos cœurs ceux qui nous avaient précédé en l'autre monde. Or, quelle perte irréparable pour nous que celle de la reconnaissance infinie des âmes dont nous aurions accéléré le bonheur par l'application de nos mérites ! Oui ! reconnaissance infinie, puisqu'elle serait en quelque sorte proportionnée au bien immense que nous leur aurions procuré. Jouir plus tôt d'un Dieu; cet avantage se peut-il comprendre ou exprimer ? Et l'âme qui nous en serait redevable abandonnerait-elle la nôtre à la merci des dangers sans nombre dont nous sommes sans cesse menacés ? Oh ! Comme elle veillerait sur nous du haut des Cieux, comme elle s'empresserait de présenter nos vœux et nos prières devant le trône de l'Éternel ! Comme elle solliciterait en notre faveur Ses grâces les plus abondantes et les plus précieuses ! Contribuer de tout son pouvoir à la prompte transmigration des âmes du lieu de leur exil dans la cité permanente du Roi des Cieux, c'est donc travailler pour ses propres intérêts, opérer efficacement son Salut, l'assurer même, autant qu'il est possible. Donnez et il vous sera donné, dit Jésus-Christ ; ainsi, si vous donnez vos soins à ces pauvres âmes, la Divine Providence prendra soin de vous ; si vous les négligez, on vous négligera. C'est ce que l'on voit tous les jours : Dieu, par un juste Jugement, permet qu'on oublie ceux qui ont oublié les âmes des défunts. L'Ecrivain Sacré a donc raison de dire : « C'est une sainte et salutaire pensée que de prier pour les morts ».

Instruction

Si nous sommes encore trop imparfaits, trop charnels en quelque sorte, pour que les deux premiers motifs fassent impression sur nous, ce troisième nous fera sans doute réfléchir. La prière pour les morts est sainte et salutaire ! Ces deux qualités nous prouvent les avantages de tous genres attachés à la dévotion pour les âmes du Purgatoire : nous ne serons donc pas assez ennemis de nous-mêmes pour la négliger plus longtemps.

Prière

O Dieu Tout Puissant ! Vous avez daigné permettre, dans Votre infinie Bonté, que les œuvres de Miséricorde méritent, à ceux qui les exercent, les grâces les plus abondantes : mille actions de grâces Vous soient rendues de nous avoir donné un moyen si salutaire de travailler à notre Salut, en nous intéressant aux âmes du Purgatoire. Accordez-nous d'être fidèles à pratiquer cette dévotion, ne doutant pas qu'elle ne nous soit très profitable. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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11 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Douzième jour

Motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

2° L'intérêt de ces âmes

On ne peut se figurer une misère pareille à celle d'une âme qui, d'une part, souffre des maux dont notre imagination ne pourrait se former la plus petite idée, des maux qui du Purgatoire lui feraient un enfer, si l'espérance ne la soutenait; et qui, d'autre part, est dans une entière impuissance de s'en délivrer, et même de se procurer le moindre soulagement. Tel est l'état des âmes du purgatoire : en existe-t-il de plus digne de compassion ? Aussi il se rencontrerait difficilement un cœur assez dur pour n'en être pas touché, s'il le comprenait ou si seulement il voulait y réfléchir. En effet, quelle impression n'éprouveriez-vous pas, si Dieu faisait paraître devant vous une de ces âmes affligées, et que vous fussiez témoin de leurs tourments ? si vous entendiez leurs gémissements et leurs plaintes, et si, du fond de leurs cachots, elles poussaient jusqu'à vous ce cri lamentable: « Miseremini mei !!! » Ayez pitié de moi !!! » Il est certain que plus une personne est pauvre, plus nous sommes obligés de la secourir. Or, qui est plus pauvre que celui qui n'a rien, qui doit beaucoup, et qui n'a aucun moyen de travailler, de gagner ou de demander; et qui cependant doit satisfaire jusqu'au dernier denier, en souffrant des tourments inexprimables jusqu'à ce qu'il ait satisfait. Méditons un instant cet état extrême de misère et de pauvreté, et nous aurons une idée de l'état de délaissement des âmes du Purgatoire et du besoin extrême qu'elles ont qu'on vienne à leur secours. Nous comprendrons aussi pourquoi Saint Thomas enseigne que les prières offertes pour les morts sont mieux reçues que celles que l'on fait pour les vivants, parce qu'ils ne peuvent s'aider.

Il y a une obligation étroite, et la Loi de Dieu le commande, d'assister ceux qui sont dans la dernière nécessité. Cette Loi est générale, et s'étend sur les personnes étrangères et inconnues : mais il y en a dans les flammes purifiantes qui sont de notre connaissance, envers lesquelles nous avons peut-être des obligations, ou qui ne sont dans ces flammes qu'à cause de nous : il y a de nos amis, de nos parents, des frères, des pères et des mères qui se voient au milieu des tourments, délaissés de ceux qui leur doivent leur existence, leur fortune, etc.; quelle douleur pour eux, parmi de si grandes peines, de ne recevoir aucun secours de tant de personnes que les liens formés par la parenté ou l'amitié leur faisaient considérer comme d'autres eux-mêmes ? Voyez quelle différence entre la conduite que nous tenons à leur égard depuis leur mort, et celle que nous tenions de leur vivant : au moindre petit mal qu'ils éprouvaient nous travaillions à les soulager ; aucune peine ne nous coûtait : si nous avions vu une étincelle les atteindre, nous eussions aussitôt volé pour l'éteindre : si la maladie violente qui a tranché leurs jours eût dégénéré en une longue infirmité, s'ils languissaient encore sur leur lit de douleur, oserions-nous leur refuser quelques veilles, quelques assiduités ? Et maintenant, misérables et aveugles que nous sommes, nous les abandonnons, malgré la facilité de les secourir, dans des supplices qui ne se comprennent point ! Partout si une maison brûle on y court de tous côtés ; on voit une agitation générale, et cela pour empêcher que du bois, que des meubles ne brûlent ; et des âmes créées à l'image de Dieu, et des personnes pour qui nous devons avoir la plus grande considération, elles ont beau crier, appeler au secours, l'on ne fait rien pour elles ; on les oublie, on les néglige, quoiqu'on soit convaincu qu'elles peuvent avoir le plus grand besoin d'être secourues !!!

Faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fit. Or, réfléchissez un instant et supposez-vous mort en état de grâce : le souverain juge a trouvé votre conscience exempte ou purifiée de tout délit assez grave pour vous faire encourir son indignation ; mais d'anciennes fautes trop légèrement expiées, une vie un peu sensuelle, des passions encore vives, plusieurs omissions inexcusables, etc., vous empêchent de posséder l'héritage céleste, d'ici à un terme connu de Dieu seul, et peut-être éloigné. Vous voilà donc réduit à une captivité extrêmement douloureuse, vos pensées se portent vers la terre, où bientôt votre souvenir sera entièrement effacé. Vous y voyez tous les hommes remplis d'eux-mêmes, et occupés du présent, comme s'il n'y avait point d'avenir. Oh ! si vous le pouviez, que ne feriez-vous pas pour intéresser leur insensibilité, pour toucher leur cœur, pour solliciter des prières, des bonnes œuvres propres à soulager vos maux ? Vous sentiriez alors tout le prix de cette Divine Charité qui est l'âme du Christianisme, l'espoir des malheureux, la ressource et le lien des deux mondes. Eh bien ! Cette Charité admirable que vous ne cesseriez d'implorer dans la cruelle extrémité où il est à propos de vous contempler vous-même d'avance, cette Charité si sainte, si active, si compatissante, ne vous parle-t-elle pas au fond du cœur pour tant d'âmes souffrantes dont vous pouvez, à certains égards, être le sauveur ? Dieu Lui-même ne vous dit-il pas : « Ce que vous ferez au moindre des miens, je le réputerai fait à moi-même ? » Ne parlons plus de parents, d'amis, etc. ; oublions, s'il se peut, tous les égards humains, tous les intérêts de la chair et du sang ; ne voyons ici que Dieu qui nous presse, nous sollicite, et veut être l'objet de la Charité qu'Il nous inspire. Secourons ses enfants, ses élus qui n'ont plus d'autre ressource que nos mérites qui, unis à ceux de Jésus-Christ, sont tout-puissants auprès de Dieu pour la délivrance des âmes du Purgatoire. Notre Divin Sauveur ne promet-il pas le bonheur éternel à ceux qui nourrissent ceux qui ont faim, vêtissent ceux qui sont nus ? Et pourquoi ? parce que les services qu'on rend aux pauvres, aux malheureux, c'est à Jésus-Christ qu'on les rend. Or, si ce Dieu de bonté daigne se substituer à nos frères souffrants en cette vie ; à plus forte raison se substitue-t-il à ceux qui souffrent dans l'autre, et qui sont même les principaux membres de Son Corps mystique. Tous les autres motifs, quelque justes, quelque beaux, quelqu'importants qu'ils nous semblent, ne sont-ils pas moins forts que celui-ci ? Eh ! que sommes-nous donc, s'il ne détermine pas nos volontés à faire les plus grands efforts pour le soulagement de tant de justes, dans lesquels nous savons que Jésus-Christ souffre, en nous laissant le pouvoir de le soulager ?

Instruction

Habituons-nous à voir Jésus-Christ dans chaque membre de l'église souffrante. Que ne doit pas produire en nous cette pensée : « Je peux soulager Jésus-Christ souffrant !!!... » Elle réveillera sans doute notre Foi, et nous fera prendre la résolution de ne négliger aucun moyen de secourir les âmes du purgatoire, qui peuvent être soulagées et délivrées par nous avant le terme fixé par Dieu.

Prière

Oui, Seigneur, c'est Vous-même que j'aurai intention de secourir en secourant les âmes du Purgatoire : je Vous demande la grâce de ne perdre jamais de vue cette pensée qui redouble mon zèle et mon empressement à soulager mes frères souffrants. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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11 novembre 2012

Neuvaine pour le soulagement des âmes du Purgatoire

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Neuvaine pour le soulagement des âmes du Purgatoire

D'après saint Alphonse de Liguori

 

Premier jour

 

Considération

Les peines que souffrent ces âmes bénies sont très-nombreuses; mais la plus grande de toutes est la pensée qu'elles ont été la cause elles-mêmes des souffrances qu'elles endurent par les péchés qu'elles ont commis pendant leur vie.

Prière

O Jésus, mon Sauveur, que j'ai souvent mérité l'enfer! qu'elle peine serait maintenant la mienne si j'étais déjà damné, avec la pensée que j'aurais opéré moi-même à ma propre damnation? Je Vous remercie pour la patience que Vous avez eue envers moi. Mon Dieu, parce que Vous êtes d'une Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser; donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi: ayez aussi pitié des âmes bénies qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Deuxième jour

 

Considération

L'autre peine qui afflige beaucoup ces âmes bénies, c'est la vue du temps qu'elles ont perdu pendant la vie, temps par lequel elles pouvaient acquérir beaucoup de mérites pour le Paradis; tandis qu'elles ne peuvent plus remédier à cette perte, parce qu'avec le temps de la vie a fini le temps de mériter.

Prière

Ah! que je suis misérable Seigneur, moi qui vis depuis tant d'années sur cette terre, et qui ne mérite que l'enfer! je Vous remercie de ce que vous me donnez encore du temps pour remédier au mal que j'ai fait. Je m'en repens, ô mon Dieu qui êtes si bon, de Vous avoir déplu; donnez-moi Votre secours, afin que j'emploie le temps qui me reste à vivre uniquement à Vous servir et à Vous aimer: ayez pitié de moi, et ayez aussi pitié des âmes saintes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Troisième jour

 

Considération

Une autre grande peine tourmente ces âmes bénies, et cette peine est la vue épouvantable de leurs péchés, dont elles payent leur dette. Durant la vie présente, on ne connaît point toute la noirceur du péché; mais on la comprend bien dans l'autre vie, et c'est là une des plus grandes peines dont souffrent les âmes du Purgatoire.

Prière

O mon Dieu, parce que Vous êtes d'une Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées : donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi, ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. Et vous, ô Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Quatrième jour

 

Considération

La peine qui afflige encore plus ces âmes, épouses de Jésus-Christ, est de penser que les péchés qu'elles ont commis durant leur vie ont déplu à Dieu, qu'elles aiment tant. Il y a eu quelques pénitents, même sur la terre, qui sont morts de douleur en pensant qu'ils avaient offensés un Dieu si bon. Les âmes du Purgatoire savent bien mieux que nous combien Dieu est aimable, et elles l'aiment de toutes leurs forces; c'est pourquoi, lorsqu'elles pensent qu'elles l'ont offensé durant leur vie, elles en éprouvent une douleur qui surpasse toute autre douleur.

Prière

O mon Dieu, parce que Vous êtes infiniment Bon, je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées: donnez-moi la sainte persévérance, et ayez pitié de moi : ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire et qui vous aiment de tout leur cœur. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Cinquième jour

 

Considération

Une autre grande grande peine, que souffrent ces âmes bénies, est de demeurer dans ce feu pour y souffrir, sans savoir quand finiront leurs tourments. Elles savent très-bien qu'elles en seront délivrées un jour, mais l'incertitude où elles sont de ce jour, qui doit terminer leurs douleurs, est pour elles un grand tourment.

Prière

Malheur à moi, Seigneur, si Vous m'aviez envoyé en enfer, dans cette cruelle prison d'où je serais sûr de ne jamais sortir. Je Vous aime par dessus toutes choses, ô Bonté infinie, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de plutôt mourir que de retomber dans mes fautes : donnez-moi la sainte persévérance; ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Sixième jour

 

Considération

Les âmes bénies sont bien consolées par le souvenir de la Passion de Jésus-Christ et du très Saint Sacrement de l'Autel, parce qu'elles ont acquis le Salut par la Passion, et qu'elles ont reçu, et qu'elles reçoivent encore une foule de grâces par la Communion, et par le Sacrifice de la Messe; mais autant cette consolation est grande, autant elles sont tourmentées par la pensée d'avoir été ingrates durant leur vie pour les bienfaits de l'Amour de Jésus-Christ.

Prière

O mon Dieu, Vous êtes mort aussi pour moi, et Vous Vous êtes donné si souvent à moi par la Sainte Communion; et moi, je Vous ai toujours payé en retour par mon ingratitude! Mais maintenant je Vous aime par-dessus toutes choses, ô mon Souverain Bien! Et je me repens par-dessus toutes choses de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de Vous déplaire. Donnez-moi la sainte persévérance: ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Septième jour

 

Considération

Ce qui augmente les peines de ces âmes bénies, c'est le souvenir des bienfaits qu'elles ont reçus de Dieu: comme d'avoir été rendues chrétiennes, d'être nées dans des pays catholiques; d'avoir été attendues à la pénitence, et d'avoir reçu le pardon de leurs péchés; oui, sans doute, parce que tous ces dons leur font mieux reconnaître leur propre ingratitude.

Prière

Qui donc a été plus ingrat que moi, Seigneur? Vous m'avez attendu avec tant de patience, Vous m'avez pardonné souvent avec tant d'amour, et moi, après tant de promesses, j'ai recommencé à Vous offenser: ah! Ne m'envoyez point en enfer; je veux Vous aimer, et ce n'est point en ce lieu que l'on Vous aime. Je me repens, ô Bonté infinie, de Vous avoir offensé, je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser à nouveau. Donnez-moi la sainte persévérance; ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu secourez-les par Vos puissantes prières.

 

Huitième jour

 

Considération: En outre, une peine extrêmement amère pour ces âmes bénies, c'est de penser que lorsqu'elles vivaient. Dieu leur a prodigué tant de Miséricordes particulières qu'il n'a point accordées aux autres; et que, par leurs péchés, elles l'ont contraint à les condamner à l'enfer, quoiqu'il ait voulu leur pardonner et les sauver ensuite par un pur effet de sa miséricorde.

Prière

Me voici, ô mon Dieu, je suis un de ces ingrats qui, après avoir reçu tant de grâces de Vous, ai méprisé Votre Amour, et Vous ai contraint a me condamner à l'enfer. O Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses et je me repens de toute mon âme de Vous avoir offensé; je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser; donnez-moi la sainte persévérance: ayez pitié de moi; ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgaroire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Neuvième jour

 

Considération

En un mot, toutes les peines que souffrent les âmes bénies: le feu, l'ennui, l'obscurité, l'incertitude du moment où elles seront délivrées de cette prison, ces peines sont grandes; mais la plus forte douleur de ces saintes épouses est d'être loin de leur époux et privées de le voir.

Prière

O mon Dieu, comment ai-je pu vivre tant d'années loin de Vous, et privé de Votre Grâce! O Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je suis marri de tout mon cœur de Vous avoir offensé; je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées: donnez-moi la sainte persévérance, et ne permettez pas que je puisse retomber dans Votre disgrâce. Je Vous prie d'avoir pitié des saintes âmes qui souffrent dans le Purgatoire: allégez leurs peines et abrégez le temps de leur exil en les appelant bientôt au bonheur de Vous aimer Face à face dans le Paradis. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières, et priez encore pour nous, qui sommes dans le danger continuel de nous damner.

Notre Père, je Vous salue Marie

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11 novembre 2012

Le De Profundis paraphrasé

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Le De Profundis paraphrasé

 

Ce psaume est souvent récité pour les morts, cette paraphrase apprendra à en bien pénétrer le sens

 

Psaume 129

 

Des profondeurs je crie vers Vous, Seigneur, écoutez mon appel.

 

Du profond abîme de mes misères et des péchés où je suis plongé, j'élève mes cris vers Vous, ô mon Dieu! Que peut une âme affligée, si ce n'est de Vous faire entendre les soupirs de son cœur, et d'implorer le secours de vos grâces?

Que votre oreille se fasse attentive au cri de ma prière.

 

Prêtez enfin une oreille à la voix de mes gémissements, ô Dieu de Bonté! refuseriez-Vous d'exaucer une humble prière qui part d'un cœur contrit et brisé de douleur?

 

Si Vous retenez les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera?

 

Je sais, ô Dieu infiniment Saint, que si Vous pesez mes iniquités dans la rigoureuse balance de Votre Justice, Vous ne jetterez sur moi que des yeux d'indignation et de colère, aussi est-ce Votre Clémence que je réclame. Hélas! si Vous ne considérez que les droits de cette Justice, qui est-ce qui pourra subsister devant Vous et soutenir Vos regards?

 

Mais près de Vous se trouve le pardon, pour que l'homme Vous craigne.

 

Vous êtes la Bonté par essence, ô mon Dieu! Votre Clémence marche toujours devant Votre Justice : Vous Vous êtes fait une Loi digne de Votre Tendresse, de faire grâce à ceux qui reviennent à Vous dans la sincérité de leur cœur.

 

J'espère le Seigneur de toute mon âme; je l'espère et j'attends Sa Parole.

 

C'est cette consolante promesse qui me rassure dans mes craintes et mes justes alarmes. A cette douce pensée, l'espérance renaît dans mon âme, et, en calmant mes agitations, elle semble me retirer de la profondeur de l'abîme où j'étais plongé, et où je me croyais sans ressource.

 

Mon âme attend le Seigneur, plus qu'un veilleur ne guette l'aurore. Plus qu'un veilleur ne guette l'aurore, attends le Seigneur, ô Israël.

 

O Israël! ô peuple chéri! établissez les fondements de votre espérance dans le Seigneur votre Dieu; que les premiers rayons de l'aurore vous annoncent Ses Miséricordes, et que jusqu'aux ombres de la nuit vous ne cessiez d'élever vos soupirs et vos vœux vers ce Dieu de Bonté, toujours plus prêt à exaucer vos prières, que vous n'êtes empressé de les Lui offrir.

 

Oui, près du Seigneur est l'amour, près de Lui abonde le rachat.

 

En vain, ô mon Dieu, adresserions-nous nos prières à des hommes mortels; en vain chercherions-nous un adoucissement à nos peines dans les bras de chair; c'est dans Vous seul que nous trouverons la Miséricorde et la compassion. Vous devez être un jour notre Juge, mais à présent Vous voulez bien encore être notre Rédempteur, et nous préparer une rédemption d'autant plus abondante, que nos misères ont été plus profondes.

 

C'est Lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.

 

Oui, quelque grand que soit l'abîme de vos misères, quelque profond que puisse être l'abîme de vos iniquités, ô Israël! recourez au Dieu de vos pères: Il soulagera vos peines, Il pardonnera vos péchés, et vous éprouverez que, comme dans vous se trouvait une abondance de crimes, dans le Seigneur votre Dieu s'est trouvée une surabondance de grâces.

 

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

 

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10 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Onzième jour

Motifs qui doivent vous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

1° L'intérêt de Dieu

Entre les motifs nombreux que la raison et la religion fournissent à l'envi pour prouver la nécessité, l'importance et les avantages de la dévotion pour les âmes du Purgatoire, il n'en est certainement pas de plus propre à faire impression sur des cœurs Chrétiens, que celui que nous allons méditer aujourd'hui. En effet, l'intérêt de Dieu ! Réfléchissons, un instant sur le sens de ces mots : l'intérêt de Dieu ! C'est-à-dire : il s'agit de procurer à Dieu un accroissement de gloire, et peut-être un des plus grands qu'il puisse recevoir. En faut-il davantage pour nous faire embrasser avec ardeur cette dévotion ?.... Nous sommes heureux de pouvoir prendre pour guide sur ce sujet le grand orateur, Bourdaloue, qui développe ce point avec la solidité et la profondeur qui le caractérisent. Négliger les âmes du purgatoire, c'est n'avoir nul zèle pour Dieu, qui, trouvant sa gloire dans la délivrance de ces âmes justes, veut se la procurer par nous, membres de son Eglise militante, et il a droit de s'en prendre à nous, quand il en est frustré. Nous avons quelquefois, il est vrai, du zèle pour Dieu; mais notre ignorance, aussi grossière qu'inexcusable dans les choses de Dieu, fait que nous n'appliquons pas ce zèle aux véritables sujets où l'intérêt de Dieu est engagé. Or, pour concevoir jusqu'à quel point il est engagé relativement aux âmes du Purgatoire, écoutons le célèbre Pierre de Blois, qui, fondé sur la plus solide théologie, nous enseigne que la dévotion pour le soulagement des âmes du Purgatoire et pour leur délivrance, est une espèce de zèle qui, par rapport à son objet, ne le cède pas à celui de la conversion des païens et le surpasse même en quelque sorte. Pourquoi ? parce que les âmes du Purgatoire étant des âmes saintes et prédestinées, des âmes confirmées en grâces, elles sont incomparablement plus nobles devant Dieu que celles des païens, elles sont pins aimées et plus chéries de Dieu que celles des païens, elles sont actuellement dans un état bien plus propre à glorifier Dieu que celles des païens. Jésus-Christ lui-même a voulu nous servir de modèle et nous a donné dans sa personne l'idée de cette dévotion ou de ce zèle pour les âmes du purgatoire : ce fut lorsqu'il descendit aux enfers, c'est-à-dire, dans cette prison, où, selon l'Écriture, les âmes des anciens Patriarches étaient retenues; il les y consola par sa présence et les en tira par sa puissance. Aussi saint Pierre ne nous parle de cette descente aux enfers que comme d'une mission divine qu'y fit le Sauveur du monde : Jésus-Christ, dit-il, alla prêcher aux esprits qui étaient retenus en prison. Il ne tient qu'à nous d'imiter ainsi Jésus-Christ, nous pouvons, sans descendre dans ces prisons souterraines, délivrer des âmes aussi parfaites et aussi saintes ; et, en le faisant comme lui, en vue de la gloire qui doit en revenir à Dieu, de quelque condition que nous soyons, nous participons à cet esprit apostolique dont il a été la source.

Mais voici une pensée de l'abbé Rupert encore plus touchante. L'on sait que les âmes, qui souffrent dans le Purgatoire, y sont dans un état de violence, parce qu'elles y sont privées de la vue de Dieu ; la chose est évidente ; mais a-t-on jamais réfléchi que le purgatoire fût un état de violence pour Dieu même ? cette pensée nous étonne peut-être ; du moins l'intérêt de Dieu ne nous permet pas de la considérer avec indifférence: méditons-la avec attention. En quoi consiste cet état de violence par rapport à Dieu ? Le voici : c'est que dans le Purgatoire Dieu voit des âmes qu'Il aime d'un Amour sincère, d'un Amour tendre et Paternel, et auxquelles néanmoins Il ne peut faire aucun bien ; des âmes remplies de mérite, de sainteté, de vertu, et qu'il ne peut toutefois encore récompenser ; des âmes qui sont ses élues et ses épouses, et qu'il est forcé de frapper et de punir. Est-il rien de plus opposé aux inclinations d'un Dieu si miséricordieux et si charitable ? Or, nous pouvons faire cesser cette violence en délivrant ces âmes de leur prison, et en leur ouvrant par nos prières le Ciel qui leur est fermé. C'est là qu'elles se réuniront à Dieu; c'est là que Son Amour pour elles agira dans toute son étendue. Tandis qu'elles sont dans le Purgatoire, cet Amour de Dieu est comme un torrent de délices prêt à les inonder, mais arrêté par l'obstacle d'un péché dont la dette n'est pas encore acquittée. Que ferons-nous ? Nous lèverons l'obstacle en satisfaisant pour elles. Car Dieu s'est mis dans une espèce d'impuissance de leur faire du bien, puisque dans l'ordre surnaturel, il n'a que deux sortes de biens : les biens de la grâce et les biens de la gloire. Or, du moment que ces âmes prédestinées sont sorties de ce monde, il n'y a plus de grâce pour elles, parce qu'elles ne sont plus en état de mériter ; et Il ne peut pas encore leur donner la Gloire, parce qu'elles ne sont pas suffisamment épurées pour la posséder. La Bonté Divine cependant ne les a pas abandonnées : elle s'est lié les mains, mais elle nous a donné le pouvoir de les lui délier en intercédant, en satisfaisant pour elles. Dieu semble nous dire : c'est par vous que ces âmes affligées recevront du soulagement dans leurs souffrances ; c'est par vous que, malgré les lois de Ma Justice rigoureuse, elles éprouveront les effets de Ma Miséricorde. Ainsi quand, usant de ce pouvoir, nous délivrons par nos prières une de ces âmes, non-seulement nous procurons à Dieu une gloire très pure, mais nous Lui donnons une joie très sensible; non-seulement nous faisons triompher Sa Bonté, mais nous nous conformons aux dispositions secrètes de Sa Justice, puisque la Justice que Dieu exerce envers les âmes du Purgatoire n'est, pour ainsi dire, qu'une Justice forcée, une justice aisée à fléchir, et qui ne demande qu'un intercesseur pour l'apaiser. Dieu seul, s'écrie Boudon, dans son excellent opuscule intitulé, la Gloire de la Sainte Trinité dans les âmes du Purgatoire, Dieu seul, l'intérêt de Dieu seul, de sa gloire, c'est le grand motif qui doit nous presser de soulager les âmes du Purgatoire. Quel moyen en effet plus propre à procurer Sa gloire, puisque leur délivrance les met dans le Ciel, où Dieu est parfaitement connu, aimé et glorifie. C'est donc contribuer de la manière la plus parfaite à Sa plus grande Gloire que de coopérer à la délivrance des âmes du Purgatoire, pour les faire entrer dans le Paradis.

Instruction

Que toutes les personnes zélées pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire que tous les vrais Chrétiens fassent réflexion sur cette vérité ; et si une Sainte Thérèse et d'autres Saints ont protesté qu'ils auraient voulu souffrir tous les tourments imaginables pour un seul degré de la Gloire de Dieu, que ne doit-on pas faire, que ne doit-on pas souffrir pour la délivrance des âmes qui sont dans les flammes purifiantes ? puisque c'est la voie pour Lui en faire rendre des millions de degrés ; et cela non pour un moment, mais pour toute l'éternité.

Prière

Tout à Votre plus grande Gloire, ô mon Dieu, telle sera toujours ma devise, et puisque je suis convaincu que c'est travailler efficacement à procurer cette Gloire que de secourir les âmes du Purgatoire, je Vous demande, ô Dieu Miséricordieux, la grâce de m'intéresser toute ma vie à ces âmes, afin qu'elles Vous glorifient et qu'elles m'aident à Vous glorifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

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Pour recevoir chaque jour les méditations du Mois des Ames du Purgatoire ainsi que des prières et pour être tenu au courant de mises à jour du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes

9 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Dixième jour

La pensée du purgatoire doit nous inspirer plus de consolation que d'appréhension

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Après avoir médité les jours précédents sur l'état de souffrance et les diverses peines des âmes du purgatoire, pour nous former une juste idée de cette portion de l'Église de Jésus-Christ, méditons aujourd'hui les réflexions de Saint François de Sales, dont l'opinion était que de la pensée du Purgatoire nous pouvions tirer plus de consolation que d'appréhension. La plupart de ceux, disait-il, qui craignent tant le purgatoire, le font en vue de leur intérêt et de l'amour qu'ils ont pour eux-mêmes, plus que pour l'intérêt de Dieu. Il est vrai que les tourments en sont si grands, que les plus extrêmes douleurs de cette vie n'y peuvent être comparées; mais aussi les satisfactions intérieures y sont telles, qu'il n'y a point de prospérité ni de contentement sur la terre qui les puissent égaler, quoiqu'elles soient encore infiniment inférieures aux délices du paradis : car, autres sont les biens que Dieu donne pour la consolation des captifs, dit saint Augustin; autres ceux qu'il a réservés pour faire la félicité de ses enfants.

Les âmes dans le purgatoire sont dans une continuelle union avec Dieu. 2. Elles y sont parfaitement soumises à sa volonté, ou, pour mieux dire, leur volonté est tellement transformée en celle de Dieu, qu'elles ne peuvent vouloir que ce que Dieu veut, en sorte que, si le paradis leur était ouvert, elles se précipiteraient en enfer plutôt que de paraître devant Dieu avec les souillures qu'elles voient encore en elles. 3. Elles s'y purifient volontairement et amoureusement, parce que tel est le bon plaisir divin. 4. Elles veulent y être en la façon qu'il plaît à Dieu et pour autant de temps qu'il lui plaira. 5. Elles sont impeccables, et ne peuvent avoir le moindre mouvement d'impatience, ni commettre la moindre imperfection. 6. Elles aiment Dieu plus qu'elles-mêmes et que toutes choses, d'un amour accompli, pur et désintéressé. 7. Elles y sont consolées par les Anges. 8. Elles y sont assurées de leur Salut, dans une espérance qui ne peut être confondue dans son attente. 9. Leur amertume très grande est dans une paix très profonde. 10. Si c'est une espèce d'enfer quant à la douleur, c'est un paradis quant à la douceur que répand la Charité dans leur cœur ; charité plus forte que la mort et plus puissante que l'enfer. 11. Heureux état plus désirable que redoutable, puisque ces flammes sont flammes d'amour et de charité ! 12. Redoutables néanmoins, puisqu'elles retardent la fin de toute consommation, qui consiste à voir Dieu et à l'aimer, et, par cette vue et cet amour, le louer et le glorifier dans toute l'étendue de l'éternité.

Si cela est ainsi, me dit-on, pourquoi tant recommander les âmes du purgatoire ? C'est que, reprend Saint François de Sales, malgré ces avantages, l'état de ces âmes est fort douloureux, et vraiment digne de notre compassion ; et d'ailleurs c'est que la gloire qu'elles rendront à Dieu dans le Ciel est retardée. Ces deux motifs doivent nous engager à leur procurer une prompte délivrance par nos prières, nos jeûnes, nos aumônes et toutes sortes de bonnes œuvres, mais particulièrement par l'offrande du Sacrifice de la Sainte Messe. Ainsi, d'une part, lorsqu'on réfléchit sur les tourments divers, sur les intolérables supplices du purgatoire, on y découvre bien des rapports avec l'affreuse demeure des réprouvés ; souffrances, privation, éloignement de l'Être infiniment parfait, infiniment aimable, c'est-à-dire la peine du dam, n'en est-ce pas assez pour se tracer l'image trop sensible du plus grand des maux ? N'est-on pas forcé de reconnaître tous les caractères d'un enfer passager ? D'autre part, en considérant la manière paisible dont ces âmes saintes se sentent purifier de plus en plus par les souffrances; la sérénité inaltérable, l'inexprimable douceur de leur acquiescement à la volonté suprême, les bénédictions continuelles qu'elles donnent aux coups les plus rigoureux de la main adorable dont la pesanteur les accable : en remarquant surtout leur charité consommée, peut-on s'y méprendre et ne pas voir qu'il n'y a en ce lieu que des élus, des prédestinés, les vrais amis du bon Dieu, ses enfants, les héritiers de son royaume, et bientôt, si nous le voulons, les heureux possesseurs de son essence et de toute sa gloire ? Ne semble-t il pas même que déjà ces âmes goûtent le repos éternel, tant elles sont calmes au milieu des flammes expiatrices ? si elles ne contemplent pas encore face à face le Saint des Saints, du moins la visite, la société de Ses Anges, les consolations admirables qu'elles en reçoivent, enfin la certitude de leur future félicité, les animent, les soutiennent, les établissent dans une paix profonde. Cependant, quelqu'assurées qu'elles soient de plaire au Seigneur et d'en jouir à jamais, leur douleur actuelle est extrême; et ne perdons pas de vue que nous pouvons les secourir, les soulager, abréger le temps de leur prison, et même les en délivrer.

Ces vérités sont sanctionnées par l'Église dans la prière pour les âmes du purgatoire qu'elle a insérée dans le canon de la messe, après la consécration. Le prêtre dit : « Souvenez-Vous aussi, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes N. N. qui, marqués du sceau de la Foi, ont fini leur vie mortelle, pour s'endormir du sommeil de paix. Nous Vous supplions, Seigneur, de leur accorder par Votre Miséricorde, à eux et à tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, le lieu de rafraîchissement, de Lumière et de Paix, par le même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il ». Remarquez ces expressions, tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, n'est-ce pas indiquer une des prérogatives du paradis ? Mais en même temps elle demande pour ces âmes le lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix, parce que c'est aussi une espèce d'enfer pour ces âmes, à cause des ardeurs des expiations qu'elles souffrent, des ténèbres où elles sont et des agitations qu'elles éprouvent. Ainsi cette prière de l'Église nous démontre tout à la fois et l'état des âmes dans le purgatoire et le soin qu'à son exemple nous devons avoir de les recommander au Seigneur. Enfin l'exemple de notre Divin Sauveur nous aide à concevoir les vérités que nous avons méditées aujourd'hui. Non-seulement Il était assuré de Sa Gloire, mais Sa Très Sainte Ame en jouissait dès le premier moment de Sa bienheureuse création, et cependant cette jouissance dans sa suprême partie, a-t-elle empêché les peines inouïes de Sa Douloureuse Passion ? De même l'assurance d'aller un jour dans le Ciel donne aux âmes du Purgatoire des consolations indicibles, mais elle n'empêche pourtant pas qu'elles ne souffrent d'une manière inexplicable.

Instruction

La lecture de ce jour doit nous inspirer le désir d'acquérir les dispositions de ces saintes âmes, dans toutes nos tribulations, dans toutes les croix que le bon Dieu nous envoie pour expier nos péchés, pour nous donner occasion de faire notre Purgatoire en ce monde. En priant pour elles, demandons-leur de nous obtenir ces dispositions, afin que nous puissions expier entièrement nos fautes par une résignation parfaite à la Volonté Divine, même dans les circonstances les plus pénibles, et par la pratique de toutes les vertus.

Prière

O Dieu de bonté, qui n'avez pas permis que la mort me surprit dans mon péché, faites qu'en priant pour votre Eglise souffrante, j'apprenne à ne vivre et à ne souffrir que pour Vous : que toujours soumis à Votre Sainte Volonté, je repose aussi en Jésus Christ, dans toutes les tribulations de la vie, afin qu'entièrement purifié à l'heure de la mort, j'aille rejoindre les âmes que j'aurai aidé à délivrer des souffrances du Purgatoire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

FlamesofMercy

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