Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Dixième jour
Souffrances de la très Sainte Vierge dans la fuite en Egypte
Après la cérémonie de la Purification de Marie et de la Présentation de son Fils au temple, la sainte Famille retourna à Nazareth. Or, Hérode, roi des Juifs, ayant appris des Mages la naissance d'un nouveau prince, et déjà instruit par la voie publique de ce qui s'était passé au temple quand le divin Enfant y avait été présenté, il n'en fallut pas davantage à ce roi soupçonneux pour craindre que ce rejeton de David ne lui enlevât la couronne. Il prit donc, sans délai, des mesures pour affermir son trône, qu'il jugea en péril, et il forma le dessein de mettre à mort le nouveau-né. Misérable orgueil humain! La Mère et le nourricier de Jésus n'étaient occupés, dans leur chétive demeure, qu'à contempler le Fils de Dieu qui croissait en grâce chaque jour. Contents de leur état en vue de Dieu, ils travaillaient et dormaient en paix. Une nuit, entre autres, dans laquelle, plus fatigué qu'à l'ordinaire, Joseph dormait profondément, un Ange lui dit à l'oreille de se lever promptement et de fuir en Egypte, avec son épouse et le divin Enfant, attendu qu'Hérode cherche à faire mourir Jésus. Docile à la voix de l'Ange, Joseph, étonné, va réveiller Marie et lui communique l'ordre du Ciel. Tendre Mère! quelle triste nouvelle! dans quelle fâcheuse situation elle se trouve! faible, délicate, avec un tendre nourrisson et un époux âgé et fatigué, que fera-t-elle? Ah! je la vois dans une véritable agonie; son cœur tombe en défaillance en pensant au danger que court le divin Enfant!.. Mais à quoi servent les délais? elle se prépare à exécuter au plus tôt les ordres du Ciel. Elle s'approche en tremblant du berceau où l'Enfant Jésus dormait paisiblement; elle le lève, le prend entre ses bras, l'enveloppe promptement de ses langes, le couvre de son mieux pour le défendre des injures de l'air rigoureux de la saison; et sans tarder davantage, sans dire adieu à ses voisins et à ses amis, sans dire un seul mot, ne portant aucune provision, mais seulement quelques hardes, elle part dans le silence de la nuit, sous la protection des ténèbres, appuyée du côté gauche sur le bon vieillard Joseph, et de sa main droite pressant l'Enfant Jésus sur son cœur. C'est en soupirant, qu'elle part et fuit en Egypte. Au moindre bruit qu'elle entend, elle frémit, son cœur palpite, son sang se glace dans ses veines, elle craint que les émissaires du roi inhumain ne viennent dans l'ombre arracher son Fils de son sein, et le massacrer. Si l'on considère ensuite la longueur et la difficulté du chemin, que n'eut pas à souffrir cette Vierge sainte! Il lui a fallu marcher pendant trente jours au moins; traverser des déserts; gravir des montagnes, et passer dans des forêts inhabitées. Pendant combien de jours n'aura-t-elle eu pour toute nourriture que des herbes crues et des racines sauvages? combien en aura-t-elle passé sans boire ni manger? combien de nuits, dans cette saison froide, a-t-elle dû passer couchée sur la pierre? Mais quel Surcroît de douleur pour elle de sentir l'Enfant Jésus souvent tout glacé, malgré les soins qu'elle prenait de le couvrir, de le presser sur son sein, et de l'échauffer par ses soupirs enflammés! combien de fois pour apaiser ses pleurs, lui aura-t-elle donné, en l'allaitant, son cœur fondant de douleurs? O souffrances universelles! ô peines incompréhensibles!
Colloque
O Vierge affligée! que votre exemple me confond. Dans un âge si tendre, vous fuyez en Egypte avec tant de peines, foulant aux pieds les aises et les plaisirs du monde; modèle accompli de résignation, d'obéissance, de charité, de confiance en Dieu; tandis que non-seulement je ne fuis pas le danger d'offenser Dieu, mais encore je m'y expose souvent de propos délibéré, m'abandonnant à ma présomption, à ma négligence, à mon esprit d'indépendance, à mon orgueil! O Mère de miséricorde! rendez-moi semblable à vous, je vous en supplie; daignez aussi m'accorder votre puissant secours dans le voyage terrible que je fais maintenant vers l'Eternité. Faites que j'évite les dangers de l'Egypte de ce monde, afin que je partage un jour votre bonheur dans la céleste Jérusalem.
Auguste mais pauvre Pèlerine, vous fuyez en Egypte avec Jésus et Joseph, et vous n'avez pour guide que l'amour divin, et pour compagne que la peine.
Exemple
Un jeune novice de l'Ordre de Saint Dominique, vaincu par la tentation, voulait s'enfuir secrètement. Mais avant d'exécuter son projet, il prit à sa main un morceau du pain de communauté, qui lui répugnait singulièrement. Il va devant une image de Notre Dame des Douleurs, qui tenait son Fils mort entre ses bras, et lui dit: « O Consolatrice de tous les affligés, voyez vous-même si ce pain est nourrissant, et s'il n'est pas plutôt capable de rendre malade! Je désirerais de tout mon cœur embrasser la vie religieuse, mais j'avoue franchement que je ne m'en sens pas le courage. Ne m'en veuillez donc pas si je laisse votre habit à vos pieds, mais je n'ai plus la force de le porter ». En même temps, il commençait à se dépouiller de sa robe de laine; mais en ce moment, Notre Dame des Douleurs eut pitié de ce malheureux: elle étendit miraculeusement la main droite, et lui dit de lui donner ce pain dont il ne savait pas se nourrir, à l'instant elle le trempe dans le sang qui sortait des plaies du Sauveur, et le lui rend avec ordre d'en manger sur le champ. Le novice obéit aussitôt, et non seulement il le trouva excellent, mais en le mangeant il se sentit le cœur tellement fortifié, que dans la suite il supporta constamment et avec joie toutes les rigueurs de la vie religieuse. ( March. Diar. Mar. tom. 2. sem. 65. )
Pratique: S'abstenir aujourd'hui, en l'honneur de Notre Dame des Douleurs, de quelque plaisir permis.
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Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Neuvième jour
Glaive qui perça le cœur de Marie, dans la prophétie de Syméon
Jérusalem renfermait, à cette époque, un juste nomme Syméon, plus charge de mérites que d'années, quoiqu'il fût d'un âge avancé. Pendant que Marie et Joseph entraient dans le temple, Syméon y arrive au moment même où ils présentaient le Messie nouveau-né. Eclairé d'une lumière supérieure, il regarde la mère, il admire le divin Enfant avec des yeux étincelants et d'un visage enflammé, il prend Jésus dans ses bras, le presse sur son cœur, et dans une douce extase, il bénit Dieu d'une si haute faveur, et lui fend de vives et solennelles actions de grâces d'avoir exaucé ses longs désirs à ce sujet. Ensuite, s'adressant à Marie, par l'inspiration du Saint-Esprit, il lui fait cette célèbre prédiction: « Cet enfant est pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs en Israël, et pour être en butte à la contradiction des hommes ». Qui pourrait exprimer la douloureuse impression que fit cette triste prophétie sur le cœur maternel de Marie? Malgré les lumières qu'elle avait déjà reçues, elle vit alors encore plus clairement se dérouler à son esprit le sombre tableau des souffrances que son Fils devait endurer; elle connut plus que jamais qu'entre toutes les mères elle était la seule qui rachetait son premier-né pour peu de temps, puisqu'il était destiné aux douleurs, aux opprobres et aux supplices. Dès lors, au sentiment de Saint Jérôme, l'âme de Marie eut à subir un martyre plus dur que celui de tous les martyrs ensembles; martyre qui, selon Saint Bernard, dura trente-trois ans, pendant lesquels Marie vécut en mourant sans cesse, parce que son cœur souffrait une douleur pire que la mort, sans remède et sans adoucissement. Comme les eaux des fleuves, en entrant dans l'Océan, deviennent salées et amères, les consolations de Marie, depuis ce jour mémorable, se changeaient pour elle en violentes amertumes. De là, elle ne pouvait arrêter ses yeux sur l'admirable humanité du Sauveur, sans penser aussitôt aux mépris, aux tortures, à la croix qui l'attendaient. Déjà Marie croyait voir les blessures de ses pieds, de ses mains et de son côté toutes couvertes de sang!... Mère infortunée, ce ne fut pas seulement pendant la vie de son Fils qu'elle souffrit ce dur martyre, la plaie que lui fit la prophétie de Syméon ne se ferma jamais tant qu'elle vécut: « Cette douleur dit-elle un jour à Sainte Brigitte, affligea mon cœur jusqu'au moment où je fus élevée en corps et en âme dans le Ciel ». O glaive douloureux! O peine sans égale!
O mère affligée! quel cœur ne se fondra pas de douleur et de componction en considérant le vôtre percé du glaive que lui annonça Syméon! Ah! quel cruel martyre pour vous, de penser que votre divin Fils, après une vie entière de souffrances, après une mort cruelle et ignominieuse, serait encore déchiré et crucifié de nouveau, avec plus d'impiété que jamais, par les monstrueux péchés des hommes! Non de semblables tortures n'étaient point faites pour votre beau cœur; elles me convenaient bien mieux à moi qui suis coupable de fautes graves! Vous savez d'ailleurs que j'ai lancé contre vous, non pas un seul glaive, mais cent, mais mille traits meurtriers, autant de fois que j'ai eu le malheur de pécher. Purifiez maintenant, par votre douloureux martyre, tout mes sentiments impurs; blessez si profondément la dureté de mon cœur, qu'il soit pénétré de la plus vive douleur d'avoir renouvelé, par mes péchés, la dure Passion de Jésus, et d'avoir de nouveau percé son cœur adorable.
Glaive tranchant de Syméon qui du même coup blessâtes deux cœurs, frappez le mien avant que la triste prédiction s'accomplisse.
Exemple
Sainte Brigitte rapporte, que faisant oraison dans l'Eglise de Sainte Marie Majeure à Rome, le jour de la Purification de la très Sainte Vierge, elle eût la vision suivante: Elle crut voir dans le Ciel un temple très majestueux. Auprès de l'autel se trouvait un vénérable vieillard, c'était Syméon, tout préoccupé de recevoir le Sauveur dans ses bras. De la porte du temple, s'avançait gravement la très Sainte Vierge, tenant son divin Fils, précédée, accompagnée et suivie d'innombrables légions d'Anges. Au milieu d'eux, et immédiatement devant Marie, était un Ange plus éclatant que les autres, tenant à la main une épée toute teinte de sang, qui ressemblait parfaitement au glaive annoncé à la très Sainte Vierge par Syméon. A mesure que le cortège s'avançait, les voûtes du temple retentissaient d'une douce mélodie, et les Esprits bienheureux chantaient d'un ton ravissant: « Voilà la gloire que Marie reçoit dans le Ciel, en récompense du glaive de douleur dont elle a été blessée pendant la Passion de son Fils ».
Pratique: Réciter, quand l'horloge sonne, un Ave en l'honneur des douleurs de Marie.
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Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Huitième Jour
Humiliation de la Très Sainte Vierge dans sa Purification
Comme la très-Sainte Vierge était la mère de Dieu, et qu'elle avait conçu son divin maitre, non comme les femmes ordinaires, mais par la seule vertu du St-Esprit, il s'en suivait évidemment qu'elle n'était point sujette à la double loi de la Purification et du rachat, que Dieu avait donnée dans l'Exode et le Lévitique. Cependant Marie, oubliant les motifs qui l'en dispensaient, voulut paraître une mère ordinaire, et se soumit à la purification, qui supposait qu'elle en avait besoin, et à la présentation de son Fils, cérémonie d'offrande et de rachat, indispensable pour tout autre. Cette Vierge incomparable accomplit ainsi la volonté suprême du Père Eternel, qui avait prescrit l'abaissement de la Mère de Dieu, et l'humiliation de son Fils. O vertu sans pareille! qui confond l'orgueil humain. Oui, cette Vierge, qui n'avait eu rien tant à cœur que sa pureté sans tache, qui pour la conserver aurait renoncé volontiers à la maternité divine; qui fut plus jalouse de cette vertu que de toute autre, au point qu'elle mérita précisément par là d'attirer du Ciel et de concevoir dans son sein le Verbe éternel, suivant ce mot d'un père: Elle plut par son humilité, mais elle conçut par sa virginité. Cette Vierge très sainte et sans tache, ne craint pas, dans ce Mystère, de paraître impure comme les autres mères aux yeux des hommes, quoique dans la réalité elle soit au milieu des femmes du monde, comme le lis entre les épines. Elle savait très-bien que sa pureté surpassait infiniment celle de toutes les autres créatures de la terre; elle n'ignorait pas même, dit Saint Antoine, qu'elle était plus pure que les Anges eux-mêmes, or, jugez de là, qu'elle fut son humiliation en ce moment; quelle rougeur pudique colorait son modeste visage, et combien lui était sensible le jugement que le monde portait d'elle sur ce point d'après les apparences. Mais non contente de cette héroïque humilité, Marie y joignit encore une patience admirable. Suivant la coutume en pareil cas, les mères juives, pour remplir la loi, offraient un agneau en holocauste, et une colombe pu une tourterelle en sacrifice expiatoire. Si elles étaient pauvres, elles pouvaient substituer la tourterelle ou la colombe à l'agneau. Or, la sainte Mère de Dieu ayant, par son héroïque charité, répandu généreusement dans le sein des pauvres les riches dons des Mages, ne put pas. offrir l'agneau à Dieu, elle se contenta de présenter à sa place deux tourterelles gémissantes, ou deux innocentes colombes, symboles touchants de ses humbles soupirs et de sa pureté sans tache. Ce fut encore là, pour cette Vierge sainte, un sujet réel d'humiliations infiniment méritoire.
Vierge sainte, j'admire votre humble maintien et la modeste rougeur que vous montrâtes dans le temple, pour m'apprendre et à mépriser les vains jugements du monde, quand il s'agit de remplir la loi de Dieu, et à faire courageusement les bonnes œuvres, qui bien qu'elles ne soient pas commandées, sont néanmoins agréables au Ciel et salutaire à mon âme. Je vous en remercie de tout mon cœur, et je vous prie aussi de m'obtenir une si belle vertu, et la grâce d'être délivré de tout sentiment d'orgueil et d'ambition, si contraire au caractère et à la qualité de votre Fils, que j'estime au-dessus de tous les biens.
Soupir à Marie
Quelle confusion pour Marie d'être confondue dans le temple avec les mères juives! Qu'un si grand exemple nous api prenne à pratiquer l'humilité!
Plusieurs années après l'Assomption de la très-Sainte Vierge, Saint Jean l'Evangéliste avait un ardent désir de la revoir. Il pria Dieu dans cette vue avec tant de ferveur et de persévérance, qu'il mérita d'être exaucé. Le Sauveur et la très Sainte Vierge lui apparurent, s'entretenant des douleurs qu'ils avaient souffertes l'un et l'autre pendant la douloureuse Passion du Sauveur. Jean entendit ensuite que la très Sainte Vierge pria son divin Fils d'accorder quelque grâce particulière à ceux qui s'occuperaient souvent de ses douleurs avec dévotion. Le Seigneur lui répondit qu'il accorderait quatre faveurs signalées à. ceux qui le prieraient en mémoire des douleurs de sa sainte Mère, Premièrement, une parfaite douleur de leurs péchés avant la mort; secondement, une assistance particulière à l'article de la mort; troisièmement, de graver dans leurs cœurs les mystères de la sainte Passion, et de leur en donner une grande récompense dans le Ciel; enfin, une faculté très étendue à sa très sainte Mère d'obtenir en leur faveur quelque grâce que ce pût être. (Diari. di Mac. tom. 2. Serm. nella selt. 5. )
Pratique: Réciter les sept courtes prières à Notre Dame des Douleurs.
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Le Mois de la Vierge des Douleurs
Septième jour
Douleur de la très Sainte Vierge, à la Circoncision de son divin Fils
Le huitième jour de la naissance miraculeuse du Fils de Dieu était arrivé, et il était temps, suivant l'ancienne loi, de remplir la cérémonie de la circoncision qui obligeait tous les enfants hébreux. C'était un signe de servitude et de péché. Le Saint des saints, le Roi des rois, le Dieu infiniment pur par sa nature ne pouvait y être tenu. La très Sainte Vierge le savait mieux que personne; mais elle savait aussi que le Père Éternel, en envoyant son Fils sur la terre, voulut qu'il se soumît à la loi, quoiqu'il n'y fût point obligé. En conséquence, Marie se décida à faire circoncire l'Enfant Jésus; elle surmonta la pénible appréhension de cette douloureuse cérémonie, et de même qu'autrefois Séphora considéra Moïse sur les eaux du Nil; de même que la mère des Macchabées fut témoin de leur supplice, Marie, avec plus de fermeté encore, voulut assister à l'accomplissement de ce Mystère, et remplir ce devoir si pénible à son cœur. O Mère désolée! les larmes, les sanglots de votre divin Fils pendant cette douloureuse cérémonie; la vue des prémices de son sang adorable qu'il répand pour le salut du monde; quel glaive de douleur pour votre tendresse maternelle! Mais, suivant la remarque de Saint Bonaventure, la très Sainte Vierge dut pleurer d'autant plus qu'elle voyait clairement que notre divin Sauveur souffrait davantage que les autres enfants, à raison de sa pleine intelligence et de sa connaissance surhumaine; par surcroît, Marie réfléchissait encore que le Créateur des Anges, qui s'était déjà immensément humilié en prenant la nature humaine, se confondait encore plus en se revêtant actuellement de l'apparence d'un pécheur. Cette Mère affligée dut donc recueillir précieusement ce divin sang, et s'adressant au Saint Esprit, qui avait opéré la divine Incarnation, elle dut lui dire, comme autrefois Séphora à son époux: « Ah! divin Esprit, vous êtes pour moi un, époux de sang! » Il me semble l'entendre; dire ensuite à Jésus souffrant: « O Fils adorable! à peine êtes-vous né, que vous fondez en larmes et que vous versez votre sang pour expier les péchés des hommes! »: Voilà, chrétiens, ce qu'il en coûta au Fils et à la Mère, pour accomplir une loi de Dieu.
Vierge affligée, je ne puis penser à la douleur que vous ressentîtes en assistant à la circoncision de votre tendre Fils, sans en être touché et y compatir. O combien vous eûtes le cœur déchiré en voyant l'Enfant Jésus blessé, sangloter, gémir et verser si tôt son précieux sang! Comment votre cœur put-il résister lorsque Jésus souffrant tournait vers vous ses yeux mouillés de larmes, lorsqu'il vous tendait ses mains tremblantes, et qu'il se pressait à votre cou comme pour vous demander secours et soulagement dans sa souffrance? Je vous plains, ô Mère de douleur! et en même temps je me confonds en pensant que ce sang divin fut dès lors répandu pour moi, tout indigne pécheur que je suis. Hélas! par ce torrent de larmes que vous versâtes dans ce Mystère, obtenez-moi la grâce d'opposer à mes appétits déréglés, le fer d'une mortification continuelle.
J'admire, dans la circoncision de Jésus, les deux sacrifices de deux cœurs pleins d'amour: le Sauveur offre son sang, et Marie ses larmes.
Exemple
Un bon religieux, tourmenté de scrupules, implorait sans cesse le secours de Notre Dame des Douleurs. Arrivé à l'heure de la mort, il en était tellement accablé qu'il en gémissait encore davantage que des souffrances de son agonie. Pendant ce combat, la très Sainte Vierge lui apparut, et lui dit, avec un doux sourire: Ah! mon fils, après m'avoir si souvent consolée dans mes douleurs, ne deviez-vous pas espérer que je vous consolerais dans vos dernières peines. Prenez courage, et ne craignez point. Ces paroles remplirent le religieux de joie, et il expira paisiblement.
Pratique: Compatir pendant un quart-d'heure aux Douleurs de la très-Sainte Vierge.
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Sixième jour
Excès des souffrances de Marie en voyant naître si douloureusement l'Enfant Jésus
Le Sauveur du monde naquit enfin dans un vil réduit, pendant le silence de la nuit; cette heureuse naissance semblait présager à Marie une joie ineffable: son cœur ne pouvait suffire au bonheur. de voir son Fils tant désire, de toucher ses divins membres, et de l'avoir mis au monde sans douleurs. De plus, à la douceur céleste qu'il lui avait procurée pendant qu'il fut renfermé dans son sein, succédèrent les tendres regards de son divin Fils, dont la beauté ravissait les cœurs des hommes; le gracieux sourire de ses lèvres empourprées, qui répandait la douceur du paradis; la perfection de son corps adorable. Combien Marie fut heureuse de le nourrir de son lait virginal, de lui prodiguer les plus tendres caresses, et de le voir honoré si sincèrement et avec tant d'ardeur par les bergers. Mais, d'un autre côté, quelle douleur pour elle de voir ce Dieu que le ciel et la terre ne peuvent contenir, couché dans une crèche, sur la paille, et la tête sur une pierre mal couverte de haillons? Quel spectacle pour son cœur maternel, de considérer ce divin enfant renfermé-dans de pauvres langes, au milieu de deux brutes, dans une grotte froide, à demi-ouverte, exposée aux injures de l'air, et dans la nuit de l'hiver le plus rigoureux! A cette vue et aux pleurs du divin nouveau-né, cette mère désolée ne devait-elle pas s'écrier comme elle le révéla à Sainte Brigitte: « Hélas! ô mon Fils! vous souffrez plutôt de mes peines que des vôtres! » Une autre source d'affliction pour la très Sainte Vierge, ce fut tout ce qu'une lumière prophétique lui fit prévoir dans l'avenir, touchant son divin Fils. Ces vues affligeantes répandirent l'amertume sur les délices qu'elle goûtait en pressant le divin enfant sur son cœur. Souvent, au rapport de Sainte Brigitte, la très Sainte Vierge faisait entendre cette douce plainte: « Ah! mon cher Fils, maintenant vous reposez dans les bras de ma tendresse et de mon amour, mais le temps viendra où vous serez cloué sur les bras durs d'une ignominieuse croix. Maintenant je vous donne des baisers sincères, et un jour à venir vous recevrez le baiser sacrilège du traître Judas. A présent je vous nourris de mon lait, et à votre mort on vous désaltérera avec un breuvage amer. Maintenant je vous couvre de langes pauvres mais blancs, et je vous entoure de douces bandelettes, un jour, hélas! on vous revêtira d'un haillon de pourpre, et on vous liera cruellement avec des cordes et des chaînes! O mon Dieu! si je vous vois dormir doucement dans mes bras, je pense aussitôt à ce cruel moment où du haut de la croix je recevrai de nouveau votre corps mort tout déchiré et couvert de plaies! » Et en parlant ainsi, Marie donne un libre cours à ses soupirs et à ses larmes; et l'Enfant Jésus, dans les bras de sa tendre Mère, loin de la placer dans un paradis terrestre de joie, devient au contraire pour elle un faisceau de myrrhe et d'amertume.
Colloque
O Vierge sainte! comment n'avez-vous pas cessé de souffrir à cet heureux moment auquel vous mîtes au monde le Fils de Dieu? En cet instant vous fûtes au faîte des grandeurs humaines et célestes; vous reçûtes, à juste titre, les félicitations des bergers accourus à la crèche; les Anges descendus dans l'étable vous portèrent envie, et tout le Paradis vous admira et vous reconnut pour sa Souveraine et sa Reine bien-aimée. Mais hélas! dans une si grande élévation, ô Mère affligée! vous êtes réduite à soupirer et à beaucoup pleurer. Comment, en effet, auriez-vous pu retenir vos larmes, en voyant un enfant si beau en proie à tant de besoins; vêtu si pauvrement et sans avoir moyen de le soulager; en entendant ses cris et en considérant ses pleurs sans pouvoir les sécher? De quel glaive de douleur votre cœur maternel ne fut-il pas percé? O que je vous plains! Ah! si du moins je pouvais vous offrir mon cœur pour servir de berceau à votre divin Fils! Que je le ferais volontiers! Mais vous savez combien ce cœur est plein de vices, vous savez qu'il est encore plus souillé que l'étable de Bethléem. Obtenez-moi, ô très-sainte Mère! la grâce de le purifier auparavant par une vraie pénitence; ensuite prenez-le, servez-vous-en comme il vous plaira, et ne me le rendez-plus, puisqu'il est de mon plus grand intérêt de ne l'avoir pas, pourvu qu'il soit entre vos mains sacrées.
L'Enfant Jésus étant sur le foin, je pleure de joie et de douleur tout ensemble; mon cœur est partagé entre l'allégresse et la peine.
Le Bienheureux Jacques-Philippe de Faenza, de l'Ordre des Servites, reçut, dès son enfance, beaucoup de faveurs de Notre Dame des Douleurs. A l'âge de deux ans, il fut atteint du mal caduc, mais à peine son père l'eût-il consacré par, vœu à Notre Dame des Douleurs, qu'il recouvra la santé. Lorsqu'il eut atteint l'âge de neuf ans, il prit le saint habit; dans l'Ordre des Servites, et vécut dans la pratique des plus éclatantes vertus. Il eut une dévotion particulière à Notre Dame des Douleurs, et en son honneur, il passa sa vie toute entière dans les, soupirs et les larmes. Mais la très Sainte Vierge, qui rend toujours au centuple ce qu'on fait pour elle, lui obtint, en récompense, la grâce de jouir, quelques jours avant sa mort, des saintes joies du Paradis: il les passa dans une douce extase d'amour divin, au bout de laquelle il rendit paisiblement l'esprit entre les mains de sa grande Protectrice. (Arcang. Giani in Annal. Serv.)
Pratique: Réciter les Litanies des douleurs de Marie.
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Neuvaine des malades à Saint José Maria Escrivá de Balaguer
Saint
José Maria Escriva de Balaguer
Fondateur de l'Opus Dei
1902-1975
Fête le 26 juin
Extrait du bref apostolique de béatification du Vénérable Serviteur de Dieu Josémaria Escrivá, prêtre, fondateur de l’Opus Dei: « Le fondateur de l’Opus Dei a rappelé que, par suite de l’universalité de l’appel à la pleine union au Christ, toute activité humaine peut devenir un lieu de rencontre avec Dieu. […] Il fut un authentique maître de vie chrétienne et il sut atteindre les sommets de la contemplation par une prière continuelle, une mortification constante, un effort quotidien pour accomplir son travail avec une docilité exemplaire aux motions du Saint-Esprit, afin de servir l’Église comme l’Église veut être servie ».
Un foyer lumineux et joyeux
José Maria Escrivá de Balaguer est né à Barbastro (Espagne) le 9 janvier 1902. Il était le second des six enfants de José Escrivá et Maria Dolorès Albás. Ses parents, fervents catholiques, l’ont fait baptiser quatre jours plus tard, le 13 janvier. Ils lui ont transmis, grâce à leur vie exemplaire, les fondements de la foi et les vertus chrétiennes: l’amour de la confession et de la communion fréquente, le recours confiant à la prière, la dévotion à la très Sainte Vierge, et l’aide aux plus nécessiteux. Le bienheureux José Maria, un enfant gai, éveillé et naturel, espiègle, bon élève, intelligent et observateur, aimait beaucoup sa mère et avait une grande confiance, pleine d’amitié, en son père, qui l’invitait à s’épancher librement et qui répondait à ses questions avec affection et avec prudence. Très tôt le Seigneur commence à tremper l’âme de José Maria dans la forge de la souffrance : ses trois petites sœurs meurent entre 1910 et 1913 et, en 1914, la famille se trouve ruinée. En 1915, les Escrivá déménagent à Logroño où le père a trouvé un emploi lui permettant de subvenir modestement aux besoins des siens. L’hiver 1917-18 a lieu un fait qui aura une influence décisive sur le futur de José Maria Escrivá: pendant les vacances de Noël, une abondante chute de neige recouvrit la ville. Un jour il voit par terre les traces gelées de pieds sur la neige: les pas d’un carme qui marchait pieds nus. Il se demande alors: « Si d’autres font tant de sacrifices par amour de Dieu et du prochain, ne serais-je pas capable de lui offrir quelque chose? » Une inquiétude divine pointe alors dans son cœur. Je commençai à pressentir l’Amour, à me rendre compte que le cœur me demandait quelque chose de grand, qui relevait de l’ordre de l’amour. Sans savoir encore avec précision ce que Dieu lui demande, il décide de devenir prêtre, pensant ainsi qu’il sera plus disponible pour accomplir la volonté divine.
L’ordination sacerdotale
Après son baccalauréat, il entame des études ecclésiastiques au séminaire de Logroño, puis, en 1920, il rentre dans celui de Saragosse. Il achèvera la formation préalable à la prêtrise dans l’Université pontificale de cette ville. C’est aussi à Saragosse, capitale de l’Aragon, qu’il poursuit des études de droit, sur le conseil de son père et avec l’accord de ses supérieurs ecclésiastiques. Il sait se fait aimer de ses camarades par son caractère généreux et enjoué, sa simplicité et sa sérénité. Le soin qu’il apporte à sa vie de piété, tout comme son respect des normes disciplinaires du séminaire et le sérieux de ses études, font de lui un exemple pour tous les séminaristes. En 1922, alors qu’il n’avait que vingt ans, l’archevêque de Saragosse le nomme inspecteur du séminaire. Durant cette période, il passe beaucoup d’heures à prier devant le Saint-Sacrement, enracinant profondément sa vie intérieure dans l’Eucharistie, et il se rend tous les jours à la basilique du Pilier pour demander à la Sainte Vierge de lui montrer ce que Dieu veut de lui: « Depuis que j’ai pressenti l’amour de Dieu, disait-il le 2 octobre 1968, j’ai cherché, dans ma petitesse, à réaliser ce qu’il attendait de ce pauvre instrument. […] Et dans ces désirs ardents, je priais, je priais, j’étais continuellement en prière. Je ne cessais de répéter: Domine, ut sit! Domine, ut videam! comme le pauvre aveugle de l’Évangile qui implore, car Dieu peut tout. Seigneur, que je voie! Seigneur, que cela soit! Et je répétais aussi, […] plein de confiance en ma Mère du ciel: Domina, ut sit! Domina, ut videam! La très Sainte Vierge m’a toujours aidé à découvrir les souhaits de son Fils ». Le 27 novembre 1924 don José Escrivá meurt subitement, victime d’une syncope. Le 28 mars 1925, José Maria est ordonné prêtre par monseigneur Miguel de los Santos Diaz Gómara, dans l’église du séminaire Saint-Charles, à Saragosse. Deux jours plus tard, il célèbre sa première messe solennelle à la sainte chapelle du Pilier. Le 31 de ce mois-là, il part pour Perdiguera, petit village, où il a été nommé régent auxiliaire de la paroisse. En avril 1927, avec l’agrément de son archevêque, il s’installe à Madrid pour préparer un doctorat en droit civil qu’on ne pouvait obtenir, à l’époque, qu’à l’université Centrale de la capitale de l’Espagne. C’est là que son élan apostolique le met vite en contact avec des gens de tout bord: étudiants, artistes, ouvriers, intellectuels, prêtres. Et il se dépense sans relâche au service des enfants, des malades et des pauvres des bidonvilles. En même temps, il subvient aussi aux besoins de sa mère, de sa sœur et de son frère, en donnant des petits cours de droit. C’est une époque de grande pénurie, que toute sa famille endure dans la dignité et avec beaucoup de courage. Le Seigneur le bénit avec d’abondantes grâces extraordinaires qui ont trouvé un terrain fertile dans son âme généreuse, et pu ainsi produire de nombreux fruits au service de l’Église et des âmes.
Fondation de l’Opus Dei
C’est le 2 octobre 1928 que naît l’Opus Dei. Le bienheureux José Maria fait alors une retraite spirituelle. Il médite à partir des notes qu’il a prises les années précédentes des motions intérieures dont Dieu l’a gratifié quand, soudain, il voit c’est toujours ce terme qu’il emploiera pour décrire son expérience de fondateur la mission que le Seigneur veut lui confier: ouvrir dans l’Église un nouveau chemin à caractère de vocation, destiné à répandre la recherche de la sainteté et la réalisation de l’apostolat à partir de la sanctification du travail ordinaire, en plein dans le monde, sans changer d’état. Quelques mois plus tard, le 14 février 1930, le Seigneur lui fait comprendre que l’Opus Dei doit aussi s’étendre aux femmes. À partir de ce moment, le bienheureux José Maria se livre, corps et âme, à l’accomplissement de sa mission de fondateur: promouvoir chez les hommes et les femmes de tous les milieux sociaux, un engagement personnel de suivre le Christ, d’aimer le prochain, de rechercher de la sainteté dans la vie quotidienne. Il ne se prend ni pour un innovateur ni pour un réformateur, car il est convaincu que Jésus-Christ est la nouveauté éternelle et que le Saint-Esprit rajeunit continuellement l’Église, au service de laquelle Dieu à suscité l’Opus Dei. Sachant que la tâche qui lui a été confiée est de portée surnaturelle, il pose comme fondations de son travail sa prière, sa pénitence, sa joyeuse conscience de la filiation divine, son travail inlassable. Des gens de toutes les conditions sociales commencent alors à le suivre, en particulier des groupes d’étudiants, chez qui il éveille un élan sincère de servir leurs frères, en les faisant brûler du désir de mettre le Christ au cœur de toutes les activités humaines moyennant un travail sanctifié, sanctifiant et sanctificateur. Voilà l’objectif qu’il assignera aux initiatives des fidèles de l’Opus Dei: élever vers Dieu, à l’aide de la grâce, toutes les réalités créées, afin que le Christ règne en tous et en tout; connaître Jésus-Christ; le faire connaître; le porter partout. On peut ainsi comprendre qu’il ait pu s’écrier : Les chemins divins de la terre se sont ouverts.
Expansion apostolique
En 1933, il promeut une académie universitaire parce qu’il est convaincu que le monde de la science et de la culture est un point névralgique pour l’évangélisation de toute la société. En 1934 il publie, sous le titre de Considérations spirituelles, la première édition de Chemin, livre de spiritualité tiré à plus de quatre millions et demi d’exemplaires avec 372 éditions en 44 langues. L’Opus Dei fait ses premiers pas lorsque la guerre civile d’Espagne éclate, en 1936. Madrid est ravagé par la violence antireligieuse, mais malgré le danger José Maria s’adonne de façon héroïque à la prière, à la pénitence et à l’apostolat. C’est une période de souffrance pour l’Église, mais ce sont aussi des années de croissance spirituelle et apostolique, de raffermissement de l’espérance. En 1939, à la fin du conflit, le fondateur de l’Opus Dei peut donner un nouvel élan à son travail apostolique dans toute la péninsule. Il mobilise en particulier beaucoup d’étudiants pour qu’ils portent le Christ dans tous les milieux et fassent ainsi connaître la grandeur de leur vocation chrétienne. Sa renommée de sainteté se répand alors: beaucoup d’évêques l’invitent à prêcher des retraites au clergé et aux laïcs des organisations catholiques. Les supérieurs de différents ordres religieux le sollicitent aussi dans ce sens et il accepte toujours. Sa mère, qui avait tant aidé les activités apostoliques de l’Opus Dei, meurt en 1941 alors qu’il prêche une retraite à des prêtres, à Lérida. Le Seigneur permet aussi que de dures incompréhensions s’abattent sur lui. L’évêque de Madrid, monseigneur Eijo y Garay, l’assure de son appui le plus sincère et accorde à l’Opus Dei sa première approbation canonique. Le bienheureux Josémaria endure ces difficultés dans la prière et la bonne humeur, conscient que tous ceux qui veulent vivre dans le Christ avec piété seront persécutés (2 Tm 3, 12), et il demande à ses enfants spirituels de s’efforcer de pardonner et d’oublier les offenses: Se taire, prier, travailler, sourire. En 1943, il reçoit une nouvelle grâce à caractère de fondation pendant qu’il célèbre la sainte messe: la Société sacerdotale de la Sainte-Croix voit le jour dans l’Opus Dei. Les prêtres qui proviennent des fidèles laïcs de l’Opus Dei pourront y être incardinés. L’appartenance plénière des fidèles laïcs et des prêtres à l’Opus Dei, ainsi que la coopération organique des uns et des autres à ses activités apostoliques est un trait propre au charisme de fondation, que l’Église a confirmé en 1982, lorsqu’elle a déterminé sa configuration juridique définitive en tant que prélature personnelle. Le 25 juin 1944, trois ingénieurs reçoivent l’ordination sacerdotale. Parmi eux se trouve Álvaro del Portillo, futur successeur du fondateur à la tête de l’Opus Dei. Depuis lors, le bienheureux José Maria a conduit à la prêtrise près d’un millier de laïcs de l’Opus Dei. La Société sacerdotale de la Sainte-Croix, intrinsèquement unie à l’Opus Dei, assure aussi, en pleine harmonie avec les pasteurs des Églises locales, des activités de formation spirituelle pour les prêtres diocésains et pour les candidats au sacerdoce. Les prêtres diocésains peuvent faire aussi partie de la Société sacerdotale de la Sainte-Croix, sans que cela affecte leur appartenance au clergé de leur diocèse respectif.
Esprit romain et universel
À la fin de la guerre mondiale, le bienheureux José Maria commence à préparer le travail apostolique ailleurs qu’en Espagne, puisque, insistait-il, Jésus veut que son Œuvre ait, dès le premier instant, un cœur universel, catholique. En 1946, il s’installe à Rome, afin d’y préparer la reconnaissance pontificale de l’Opus Dei. Le 24 février 1947, Pie XII lui accorde le « decretum laudis » et, le 16 juin 1950, l’approbation définitive. À partir de cette date des hommes et des femmes non catholiques, voire non chrétiens, peuvent être admis comme coopérateurs de l’Opus Dei. Ils aident toutes les activités apostoliques avec leur travail, leur aumône et leur prière. Le siège central de l’Opus Dei se trouve à Rome, afin de souligner de façon tangible ce qui informe tout son travail : servir l’Église comme l’Église veut être servie, dans une étroite adhésion au siège de Pierre et à la hiérarchie ecclésiastique. À plusieurs reprises, Pie XII et Jean XXIII lui montrent leur affection et leur estime; Paul VI écrit au fondateur en 1964 cette définition de l’Opus Dei: « Une expression vivante de la jeunesse pérenne de l’Église ». Cette période de la vie du fondateur est aussi marquée par toute une série d’épreuves: à sa santé détériorée par tant de souffrances (pendant presque dix ans, il a souffert d’une grave forme de diabète dont il a été miraculeusement guéri en 1954), viennent s’ajouter l’absence de moyens matériels et les difficultés inhérentes à l’expansion de l’apostolat dans le monde entier. Cependant, il est toujours rayonnant, parce qu’il sait que la vraie vertu n’est pas triste et antipathique, mais aimablement joyeuse. Sa bonne humeur permanente est un témoignage continuel de son attachement inconditionnel à la volonté de Dieu. Le monde est tout petit lorsque l’Amour est grand: le désir d’inonder la terre de la lumière du Christ le pousse à répondre à l’appel de nombreux évêques qui, partout dans le monde, réclament l’aide des apostolats de l’Opus Dei à l’évangélisation. Des projets très variés voient alors le jour: des écoles de formation professionnelle, des centres de qualification pour paysans, des universités, des écoles, des hôpitaux et des dispensaires, etc. Ces activités, une mer sans rivages, aimait-il dire, sont le fruit de l’initiative de chrétiens courants qui souhaitent répondre aux besoins d’un endroit déterminé, avec une mentalité laïque et un sens professionnel. Elles sont ouvertes à des personnes de toute race, de toute religion et de toute condition sociale, puisque leur identité chrétienne est toujours compatible avec un profond respect de la liberté des consciences. Dès que Jean XXIII annonce qu’il convoque un concile œcuménique, le bienheureux José Maria se met à prier et à faire prier pour l’heureux aboutissement de cette grande initiative qu’est le concile œcuménique Vatican II, comme il l’écrit dans une lettre en 1962. Le magistère solennel de l’Église va alors confirmer des aspects fondamentaux de l’esprit de l’Opus Dei: l’appel universel à la sainteté; le travail professionnel en tant que moyen de sainteté et d’apostolat; la valeur et les limites légitimes de la liberté du chrétien dans les affaires temporelles, la sainte messe comme centre et racine de la vie intérieure, etc. Le bienheureux José Maria rencontre de nombreux pères conciliaires et beaucoup d’experts qui voient en lui un authentique précurseur de beaucoup de lignes maîtresses de Vatican II. Profondément identifié à la doctrine conciliaire, il promeut sa mise en pratique, avec empressement, à travers les activités de formation de l’Opus Dei partout dans le monde.
Sainteté au milieu du monde
De loin, là-bas, à l’horizon, il semble que le ciel rejoigne la terre. N’oublie pas que c’est dans ton cœur d’enfant de Dieu que la terre et le ciel se rejoignent vraiment,. La prédication du bienheureux José Maria souligne constamment la primauté de la vie intérieure sur toute activité d’organisation: Ces crises mondiales sont des crises de saints, a-t-il écrit dans Chemin. La sainteté demande toujours que la prière, le travail et l’apostolat fusionnent dans ce qu’il appelle l’unité de vie, dont sa conduite personnelle est le meilleur témoignage. Il était profondément convaincu que pour atteindre la sainteté dans le travail, il faut s’efforcer d’être une âme de prière, une âme de vie intérieure profonde. Lorsqu’on vit de la sorte, tout est prière, tout peut et doit nous conduire à Dieu, si nous alimentons ce rapport continuel avec lui, du matin au soir. Tout travail peut être prière, et tout travail, devenu prière, est apostolat. La racine de la prodigieuse efficacité de son ministère se trouve dans cette ardente vie intérieure qui fait du bienheureux José Maria un contemplatif au milieu du monde: une vie intérieure nourrie de la prière et des sacrements, qui se traduit par son amour passionné de l’Eucharistie, par la profondeur avec laquelle il vit la messe, comme le centre et la racine de sa propre vie, par sa tendre dévotion envers la Sainte Vierge, saint Joseph et les saints anges gardiens; par sa fidélité à l’Église et au pape.
Sa rencontre définitive avec la Très Sainte Trinité
Les dernières années de sa vie, le fondateur de l’Opus Dei entreprend des voyages de catéchèse dans de nombreux pays d’Europe et d’Amérique latine: partout il tient de nombreuses réunions de formation, simples et familiales, même si fréquemment des milliers de personnes se déplacent pour l’écouter. Il y parle de Dieu, des sacrements, des dévotions chrétiennes, de la sanctification du travail, d’amour de l’Église et du pape. Le 28 mars 1975, il célèbre son jubilé sacerdotal. Ce jour-là, sa prière est comme une synthèse de toute sa vie: Au bout de ces cinquante ans, je suis comme un enfant qui balbutie; je commence, je recommence dans ma lutte intérieure de chaque jour. Et ainsi, jusqu’à la fin des jours qu’il me reste à vivre : recommençant sans cesse. Le 26 juin 1975, à midi, le bienheureux José Maria décède dans la pièce où il travaille, des suites d’un arrêt cardiaque, aux pieds d’un tableau de la très Sainte Vierge qui a reçu son dernier regard. À ce moment-là, l’Opus Dei est présent dans les cinq continents, il compte plus de 60 000 fidèles, de 80 nationalités. Les ouvrages spirituels de monseigneur Escriva (Chemin, Saint Rosaire, Entretiens avec monseigneur Escriva, Quand le Christ passe, Amis de Dieu, Aimer l’Église, Chemin de Croix, Sillon, Forge) sont diffusés à des millions d’exemplaires. Après son décès, un grand nombre de fidèles demandent au pape d’ouvrir sa cause de canonisation. Le 17 mai 1992, à Rome, sa sainteté le pape Jean Paul II a béatifié José Maria Escriva, au cours d’une cérémonie qui a réuni une grande foule. Le 21 septembre 2001, la congrégation ordinaire des cardinaux et des évêques membres de la congrégation pour les causes des saints, confirme, à l’unanimité, le caractère miraculeux d’une guérison et son attribution au bienheureux José Maria. Le souverain pontife assiste à la lecture du décret sur le miracle qui a lieu le 20 décembre 2001. Le 26 février 2002, Jean Paul II préside le consistoire ordinaire publique des cardinaux et, après avoir entendu les cardinaux, les archevêques et les évêques présents, il décide que la cérémonie de canonisation du bienheureux José Maria a eu lieu le 6 octobre 2002.
Texte extrait du site du Saint Siège www.vatican.va
Neuvaine des malades à Saint José Maria Escrivá de Balaguer
Premier jour
Dieu nous aime
Réflexion
Pensées de Saint José Maria Escriva
« Il faut se convaincre que Dieu est continuellement près de nous. Nous vivons comme si le Seigneur était loin, là-haut, où brillent les étoiles, et nous ne voyons pas qu’il est aussi toujours à nos côtés. Et il est là, comme un Père aimant. Il aime chacun de nous plus que toutes les mères du monde ne peuvent aimer leurs enfants. Il nous aide, nous inspire, nous bénit… et nous pardonne. Que de fois n’avons-nous pas déridé nos parents, en leur disant, après une espièglerie: je ne le ferai plus! Peut-être le jour même sommes-nous retombés. Et notre père, avec une dureté feinte dans la voix et le visage sévère, nous a réprimandés…, alors même que son coeur était attendri; il connaissait notre faiblesse, et pensait: pauvre enfant, comme il s’efforce de bien faire! Il faut nous en pénétrer, nous en saturer: le Seigneur, qui est à la fois près de nous et dans les cieux, est un Père et vraiment un Père pour nous ». (Chemin, n° 267).
« Ne t'attriste pas s’il te semble que le Seigneur t'abandonne: cherche-le avec plus d’attachement. Il ne te laisse pas seul, Lui, l'Amour ». (Forge, n° 250).
« Si des contrariétés se présentent, sois sûr qu'elles sont une preuve de l'amour paternel du Seigneur pour toi ». (Forge, n.815).
« Enfant. Malade. Ces deux mots, n’êtes-vous pas tentés de les écrire en majuscules? En effet, pour une âme éprise, les enfants et les malades, c’est Lui ». (Chemin, n° 419).
Intentions
Prière du malade: Que Dieu, notre Seigneur, m’accorde la grâce de voir, sous le vivant éclairage de la foi, qu’Il est toujours près de moi, comme un Père aimant qui ne me quitte jamais; qu’il me fasse comprendre qu’il est l’Amour et qu’il veut mon bien plus que personne d’autre au monde. Qu’il m’aide aussi à avoir confiance en Jésus-Christ, notre divin Médecin, qui peut m’accorder la santé du corps, si telle est sa sainte volonté, ainsi que la paix de l’âme.
Prière pour le malade: Veuille Dieu notre Seigneur accorder à son fils/sa fille…… la grâce de souffrir dans la confiance et plein(e) de foi, dans l’assurance qu’Il est toujours à ses côtés, pour l’aider, avec l’immense tendresse d’un Père; et lui accorder la guérison et un total recouvrement de sa santé, si telle est sa sainte volonté.
Prière à saint José Maria Escriva
Ô Dieu, par la médiation de Marie, tu as concédé d’innombrables grâces à saint José Maria, prêtre, en le choisissant comme¨instrument très fidèle pour fonder l’Opus Dei, chemin de sanctification dans le travail professionnel et l’accomplissement des devoirs ordinaires du chrétien: fais que je sache, moi aussi, convertir tous les instants et toutes les circonstances de ma vie en occasions de t’aimer et de servir, avec joie et simplicité, l’Église, le Souverain Pontife et les âmes, éclairant les chemins de la terre avec la lumière de la foi et de l’amour. Accorde-moi, par l’intercession de saint José Maria, la faveur que je te demande (….). Amen.
Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire au Père.
Deuxième jour
Jésus est notre Ami
Réflexion
Pensées de Saint José Maria Escriva
« Jésus est ton ami. L’Ami. Avec un coeur de chair comme le tien. Avec des yeux pleins de bonté, qui ont versé des larmes pour Lazare… Et il t’aime, toi, autant que Lazare ». (Chemin, n° 422).
« Tu cherches la compagnie d’amis qui, par leur conversation et leur affection, par leur amitié, te rendent plus supportable l’exil d’ici bas, bien que les amis trahissent parfois. Cela ne me paraît pas mal. Mais… que ne recherches-tu, chaque jour plus intensément, la compagnie, la conversation du grand Ami qui ne trahit jamais? » (Chemin,n°88).
« Avec toi, Jésus, que la souffrance est douce, et lumineuse l’obscurité! » (Chemin, n° 229)
« Voici Jésus cloué sur la Croix… Tant de tourments n’étaient pas nécessaires. Il aurait pu éviter cette amertume…Mais Il a voulu souffrir tout cela pour toi et pour moi. Quant à nous, ne saurions-nous pas nous correspondre? » (Chemin de Croix, XI, n°1).
Intentions
Prière du malade: Que la Très Sainte Vierge Marie et Saint Joseph m’obtiennent la grâce d’éprouver la tendresse, la consolation et la joie de l’amitié du Christ, en me faisant penser à ce qu’Il nous dit: « Je vous ai appelés mes amis ». Et que cette amitié me rende plus douces l’acceptation et l’offrande de mes souffrances à Dieu, durant le temps qu’Il a disposé pour moi, en pensant à l’amour avec lequel Jésus voulut subir sa Passion par amour pour moi.
Prière pour le malade: Que, par l’intercession de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, Dieu accorde à son fils/sa fille… la grâce d’éprouver la tendresse, la consolation et la joie de la divine amitié de Jésus, afin qu’il lui soit plus doux d’accepter et d’offrir à Dieu ses souffrances, en pensant à l’amour avec lequel le Christ souffrit pour nous et pour qu’il/qu’elle ne doute pas que Jésus lui accordera la santé si tel est le mieux pour son âme.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Troisième jour
Dieu écoute la prière des malades
Réflexion
Pensées de Saint José Maria Escriva
« Après celle du prêtre et des vierges consacrées, la prière la plus agréable à Dieu est celle des enfants et des malades ». (Chemin, n° 98).
« C’est Jésus qui parle: « Et moi je vous dis: demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira ». Prie. Quelle affaire humaine pourrait t’offrir plus de garanties de succès ? (Chemin, n° 96)
« Prier: c'est la voie pour couper court aux maux dont nous souffrons » (Forge n°76).
« Nous devons avoir une foi ferme en celui qui nous sauve, en ce Médecin divin qui a été justement envoyé pour nous guérir ; croire avec d’autant plus de force que notre maladie est grave, voire sans espoir ». (Amis de Dieu, n° 193).
« Reprends ceci avec une ferme espérance: « Seigneur, vois, je suis malade; Seigneur, Toi qui, par amour, es mort sur la Croix pour moi, viens me guérir ». Aie confiance, j'insiste: persévère, fais appel à son Cœur très aimant. Comme aux lépreux de l'Evangile, Il te rendra la santé ». (Forge, n° 213).
Intentions
Prière du malade: Qu’avec la grâce de l’Esprit Saint, j’aie de plus en plus de foi en ma prière, avec l’assurance que Dieu m’écoute toujours, lui qui est attentif aux prières humbles et persévérantes de ses enfants et qui ne cesse jamais de nous accorder les grâces les plus convenables pour notre sanctification et notre salut. Et que, ayant demandé à Jésus ma guérison, ma foi ne défaille pas si, pour mon bien, il ne me l’accordait pas.
Prière pour le malade: Que l’Esprit Saint aide.... à avoir beaucoup de foi en sa prière. Qu’il/qu’elle y trouve la paix et l’assurance, convaincu(e) que Notre Seigneur a promis d’écouter et d’exaucer nos prières, toujours prêt à nous donner ce qui nous convient le plus. Qu’il/qu’elle ne cesse de demander, avec une grande foi, en s’appuyant aussi sur l’intercession de la Sainte Vierge Marie, la grâce de sa guérison, si c’était le mieux pour lui/elle.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Quatrième jour
Dieu nous aide à demeurer dans la joie
Réflexion
Pensées de Saint José Maria Escriva
« Ta joie ne doit pas être une joie physiologique, pour ainsi dire, d’animal bien portant, mais une joie surnaturelle, découlant de l’abandon de tout et de toi-même dans les bras aimants de Dieu, notre Père ». (Chemin, n° 659).
« L'amour authentique porte avec lui la joie: une joie dont les racines sont en forme de croix (Forge, n° 28).
« Je te veux heureux sur terre. Tu ne le seras pas, si tu ne perds pas cette peur de la souffrance. Car, tant que nous « cheminons », c’est dans la souffrance que se trouve précisément le bonheur (Chemin, n° 217).
Intentions
Prière du malade: Que Dieu m’accorde la grâce de jouir de la splendeur de la joie chrétienne que Jésus nous offre, comme un fruit de l’Esprit Saint, lorsque nous accueillons les souffrances, les maladies et les contrariétés de la vie dans un abandon total dans les bras de Dieu Notre Père; qu’il m’aide à comprendre que la joie découle de l’amour et que l’amour devient authentique, comme l’or purifié au creuset, dans les épreuves et sur la Croix.
Prière pour le malade: Que Dieu accorde à son fils/sa fille... le don de la joie chrétienne que l’Esprit Saint communique aux âmes qui s’abandonnent filialement dans les bras de Dieu leur Père et que l’expérience de cette joie l’aide à comprendre qu’il n’y a pas de plus grand bonheur que celui de beaucoup aimer, en imitant l’amour total avec lequel le Christ embrassa la Croix pour nous.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Cinquième jour
Dieu bénit ceux qui acceptent sa Volonté
Réflexion
Pensées de Saint José Maria Escriva
« De la pleine acceptation de la Volonté de Dieu découle nécessairement la joie et la paix: le bonheur sur la Croix. On voit alors que le joug du Christ est doux et que son fardeau n’est pas accablant ». (Chemin, n° 758).
« Jésus souffre pour accomplir la Volonté du Père… Et tu veux, toi aussi, accomplir la très sainte Volonté de Dieu en suivant les pas du Maître. À quoi bon te plaindre si la souffrance devient ta compagne de route? » (Chemin, n° 213)
« Tu es dans une grande tribulation? Tu as des contradictions? Très lentement, comme en la savourant, dis cette prière vigoureuse et virile: « Que la juste, que l’aimable volonté de Dieu soit faite, accomplie, louée et éternellement exaltée par-dessus toutes choses. Amen ». Je t’assure que tu trouveras la paix (Chemin, n° 691).
« Jésus, ce que tu « voudras », je l’aime ». (Chemin, n° 773).
Intentions
Prière du malade: Qu’avec le secours de la Très Sainte Vierge, je sache accepter avec amour, la Volonté de Dieu, en disant comme Marie « qu’il me soit fait », un « fiat », plein de foi et d’amour et que je n’oublie jamais que la Volonté de Dieu est toujours une caresse du Ciel, même quand nous ne la comprenons pas, qu’elle est notre vrai bien et qu’ainsi la prière la plus parfaite consiste à dire: « Que ta Volonté soit faite, sur la terre comme au Ciel ».
Prière pour le malade: Que la Très Sainte Vierge aide son fils/sa fille... à accepter, avec beaucoup de foi et d’amour, la sainte Volonté de Dieu et que, comme un fruit de cette acceptation, il/elle trouve la paix et savoure la vérité des paroles de Jésus: « Mon joug est doux et mon fardeau léger ».
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Sixième jour
Jésus nous apprend à faire de notre souffrance un acte d’amour
Réflexion
Pensées de saint José Maria Escriva
« Dans la maladie, offre tes souffrances avec amour, elles deviendront alors un encens qui monte en l'honneur de Dieu et qui te sanctifie » (Forge, n° 791).
« La voie de l’amour c’est le Sacrifice » (Forge, n° 768)
« Avec toi, Jésus, que la souffrance est douce, et lumineuse l’obscurité! » (Chemin, n.229)
« Vois comme (Jésus) embrasse avec amour la Croix. Apprends cela de lui. Jésus porte la Croix pour toi : toi, porte-la pour Jésus. Mais ne la porte pas en la traînant... Porte-la d’aplomb, car ta Croix, si tu la portes ainsi, ne sera plus une Croix quelconque: ce sera... la Sainte Croix. Ne te résigne pas à la Croix. Il y a peu de générosité dans le mot résignation. Aime la Croix. Lorsque tu l’aimeras vraiment, ta Croix sera... une Croix, sans Croix. Et, comme lui, tu trouveras sûrement Marie sur le chemin ». (Saint Rosaire, 4ème mystère douloureux)
Intentions
Prière du malade: Que Dieu notre Seigneur me fasse comprendre que la douleur, la souffrance et la maladie ne sont pas un châtiment, mais une sainte participation à la Croix du Christ, de sorte que je sache aimer la Croix comme il l’aima, que j’apprenne à l’étreindre et à l’offrir à Dieu sans me révolter, sans me plaindre. Et qu’en même temps, je ne cesse de prier pour demander au Seigneur, avec foi, la grâce de ma guérison toujours uni(e) à sa Volonté.
Prière pour le malade: Que Dieu notre Seigneur aide..... à comprendre que la maladie et la souffrance ne sont pas un châtiment mais une sainte manière de partager la Croix du Christ et de l’étreindre avec l’amour dont il se chargea de ce bois jusqu’au Calvaire. Et qu’en même temps, nous ne cessions de prier avec foi et humilité pour que Dieu daigne guérir… de sa maladie.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Septième jour
Dieu nous aide à donner la joie aux autres
Réflexion
Pensées de Saint José Maria
« N’oublie pas qu’il est parfois nécessaire d’avoir des visages souriants près de soi » (Sillon, n° 57)
« Évite avec soin tout ce qui pourrait blesser le coeur des autres » (Sillon, n° 807).
« Tu dois te décider à suivre le chemin du don de soi: la Croix sur tes épaules, un sourire aux lèvres, une lumière dans ton âme » (Chemin de Croix, 2ème station, n° 3)
« Tout ce qui te préoccupe à présent tient dans un sourire, esquissé par amour de Dieu » (Sillon, n° 89).
« Fais en sorte, là où tu te trouves, qu’il y ait cette « bonne humeur », cette joie, fruit de la vie intérieure » (Forge, n° 151).
Intentions
Prière du malade: Que Dieu notre Seigneur m’accorde, tant que je serai malade, un coeur capable de mettre mes souffrances de côté et m’occuper affectueusement des besoins et des soucis des autres; qu’il m’accorde la bonne humeur et du coeur pour être attentif aux autres et donner de l’optimisme à tous ceux qui m’entourent et m’aident : mes parents, mes soignants, les amis qui viennent me voir, etc.
Prière pour le malade: Que Dieu notre Seigneur aide..., tant qu’il/qu’elle sera malade, à endurer de grand coeur ses souffrances, de sorte, qu’en les mettant de côté, il/elle puisse être une source continuelle de lumière et de joie pour les autres, par l’exemple de sa générosité et de son dévouement aussi bien que par le rayonnement de son sourire, de sa bonne humeur, de sa foi et de son amour.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Huitième jour
Jésus nous invite à être ses collaborateurs
Réflexion
Pensées de Saint José Maria
« Penses–y à l'heure de la douleur ou de l'expiation: la Croix est le signe du Christ Rédempteur. Elle a cessé d'être le symbole du mal pour devenir le signe de la victoire » (Forge, n° 782).
« Si la volonté de Dieu permettait que le coup de griffe de l’épreuve nous atteigne, pensons qu’il estime que nous sommes prêts pour nous associer plus étroitement à sa Croix rédemptrice ». (Amis de Dieu, n° 124).
« Si tu sais que ces souffrances, physiques ou morales, sont purification et mérite, bénis-les ». (Chemin, n° 219).
« N’est-il pas vrai que, dès que tu cesses d’avoir peur de la Croix, de ce que les gens appellent croix, que tu mets de la bonne volonté à accepter la Volonté divine, tu es heureux, et que tous tes soucis disparaissent, toutes tes souffrances physiques ou morales? Douce et aimable est, en vérité, la Croix de Jésus. Avec elle, nulle peine n’a d’importance: seule compte la joie de se savoir co-rédempteur avec lui ». (Chemin de Croix, 2ème station).
Intentions
Prière du malade: Que Jésus m’aide à le remercier pour la Croix qu’il m’envoie et à l’apprécier pour ce qu’elle est: un acte de confiance de Dieu en moi. Que je comprenne que notre Seigneur, en me confiant la Croix, la croix de ma maladie, me donne la chance formidable de me purifier, me sanctifier, d’être son collaborateur/sa collaboratrice pour le salut du monde. Et, de ce fait, que je voie que la souffrance est un trésor que je peux offrir pour le bien spirituel de mes parents, mes amis, pour la Sainte Église, pour les pécheurs éloignés de Dieu, pour ceux qui souffrent et pour tant d’autres.
Prière pour le malade: Que Jésus aide... à réaliser que la Croix, la souffrance qui découle de la maladie, peut devenir un grand trésor divin et saint dès qu’il est uni, avec foi et amour, au Sacrifice rédempteur du Christ: pour la purification et la sanctification de son âme tout comme pour le bien de l’Église et le monde, pour le salut de nombreux parents, amis, pécheurs éloignés de Dieu, de personnes qui souffrent et de tant d’autres.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Neuvième jour
Marie, notre Mère, est près de nous
Réflexion
Pensées de Saint José Maria
« Ô Ma Mère! Les mamans d’ici-bas ont un faible pour l'enfant le plus démuni, le plus malade, le moins doué, le petit handicapé. Ô Notre-Dame! Je sais que vous êtes plus maternelle que toutes les mamans de ce monde ensemble... Et puisque je suis votre fils, et que je suis si faible, si malade... » (Forge, n° 234).
« Si j'étais lépreux, ma mère m'embrasserait: sans nulle crainte, ni aucun dégoût, elle poserait ses lèvres sur mes plaies. Et la très sainte Vierge, alors! Sachant que nous avons la lèpre, que nous sommes couverts de plaies, écrions-nous: « ô Mère! » Et la protection de notre Mère sera comme un baiser sur nos plaies, qui nous apporte la guérison (Forge, n° 190).
« Aie, tous les jours, recours à la Très Sainte Vierge, et confie-toi pleinement à elle. Ton âme et ta vie en seront réconfortées. Elle te fera partager les trésors qu’elle garde en son coeur, car « on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à sa protection ait été abandonné « . (Sillon, n° 768).
« Le Saint Rosaire. Les joies, les douleurs et les gloires de la vie de la Sainte Vierge tressent une couronne de louanges, reprises sans cesse par les anges et les saints du Ciel..., et par ceux qui aiment notre Mère ici-bas, sur la terre. Pratique quotidiennement cette sainte dévotion et diffuse-la (Forge, n° 621).
Intentions
Prière du malade: Que Dieu notre Seigneur m’accorde une dévotion de plus en plus grande pour Notre Dame, ma très Sainte Mère, avec une confiance absolue en son intercession et en ses soins maternels. Qu’il me fasse aussi comprendre que, pour avoir les grâces que je lui demande, la sanctification de la souffrance voire la guérison de ma maladie et ma récupération totale, le chemin le plus doux et le plus sûr est le recours à la médiation de Sainte Marie, moyennant la dévotion qu’Elle aime le plus: la récitation quotidienne du chapelet.
Prière pour le malade: Que Dieu notre Seigneur aide ... à se réfugier, avec une totale confiance, dans les bras de la Sainte Vierge, Mère de Dieu et notre Mère. Qu’il/qu’elle se sente protégé(e) par sa tendresse maternelle. Qu’il/qu’elle n’oublie jamais d’avoir recours à son intercession pour lui demander la sanctification de la souffrance, la guérison de sa maladie et son rapide rétablissement. Qu’il/qu’elle prenne l’habitude sainte et inébranlable de dire tous les jours le chapelet.
Dire la prière à saint José Maria Escriva
Imprimatur
« Nous accordons l’imprimatur à la « Neuvaine des Malades à Saint José Maria Escriva » du père Franciso Faus, souhaitant vivement qu’elle produise des fruits spirituels abondants ».
Avec l’accord et le sceau de notre Curie, le 12 juillet 2006
+ D. Fernando Antonio Figueiredo
Évêque diocèsain de Santo Amaro (São Paulo, Brésil)
Nous serions reconnaissants à toute personne ayant obtenu des grâces par l’intercession de saint José Maria Escriva d’en faire part à la:
Prélature de l’Opus Dei
Bureau pour les Causes des saints
7, rue Dufrénoy, 75116 Paris
e-mail ocs@opusdei.fr
Pour plus d’information sur Saint Josémaria et sur l’Opus Dei:
www.josemariaescriva.info www.opusdei.org
Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici
Voir aussi: http://imagessaintes.canalblog.com/tag/Saint%20Jos%C3%A9-Maria%20Escriva%20de%20Balaguer
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Cinquième jour
Souffrances de la Très Sainte Vierge pendant le voyage de Nazareth à Bethléem
Suivant les décrets éternels, le Sauveur du monde devait naître à Bethléem. Par une disposition du Ciel, César Auguste, pour étaler la pompe de sa grandeur et recevoir partout un tribut de vasselage, fit une loi qui obligeait tous les habitants de l'Empire romain de se rendre chacun dans le lieu de sa naissance pour s'y faire inscrire et y payer le tribut qui était d'un demi sicle, comme on le voit au chapitre 30 de l'Exode. A peine Cirinus, intendant de la Syrie, eû-t-il publié cette ordonnance, que la très Sainte Vierge et Saint Joseph se disposèrent à se rendre à Bethléem, d'où sortait la famille de David, à laquelle ils appartenaient tous les deux, et où, suivant d'autres, ils avaient pris naissance. Saint Jean Chrysostome, Saint Bernard et autres Pères, disent qu'ils y allèrent à pied, bien qu'il y eût, de Nazareth à Bethléem, trois journées de chemin, par une route montueuse. Hélas! que ne dut pas souffrir la très Sainte Vierge dans ce voyage? la saison était très froide; le chemin long et pénible; les auberges où ils s'arrêtaient, pauvres et mal agencées; Marie était d'un tempérament faible et délicat, et de plus, à la fin du neuvième mois de sa grossesse. Il est vrai que le céleste enfant qu'elle portait ne la chargeait point. Au contraire, dit Saint Bernard, il la soulageait: cependant, la seule pensée de pouvoir augmenter les peines de son divin maître, la remplissait de crainte et la tourmentait. Ah! Vierge sainte, quelle patience héroïque vous montrâtes dans ce voyage si long et si difficile! Enfin, les saints voyageurs arrivés à Bethléem ne tardèrent pas à exécuter la loi impériale. De là, ils cherchèrent un asile pour s'abriter et se remettre de leurs fatigues. Mais comme la ville était encombrée d'une foule d'étrangers, ils ne trouvèrent nulle part à se loger, et se virent forcés, à la nuit tombante, de se réfugier dans une grotte en forme de cabane, servant d'étable pour les bœufs et les bêtes de somme, tout auprès de Bethléem. En ce moment, la très Sainte Vierge adora profondément les desseins de la Providence, et se soumit de tout son cœur à toutes les peines d'une si triste situation. Mais quand elle pensait à son divin Fils, ô mon Dieu! qui pourrait exprimer sa douleur, de le voir réduit à naître dans un lieu si méprisable et si abject.
Colloque
O très-Sainte Vierge! qui pourrait n'être pas touché de compassion, en pensant à Ce que vous souffrîtes lorsque vous voyant si près de donner naissance au Sauveur du monde, vous fûtes obligée de quitter le repos et les habitudes de votre auguste séjour de Nazareth y pour vous exposer à un long et pénible voyage, dans la rigueur de l'hiver étant si mal pourvue de tout ce qui vous était nécessaire? Quelles douleurs n'éprouvâtes-vous pas dans ces trois jours, sur ces rochers escarpés, sur ces montagnes nébuleuses, au milieu de ces glaces amoncelées? Si du moins vous aviez trouvé des logements commodes et propres à votre situation! S'il eût été au pouvoir de Joseph d'alléger vos souffrances! Mais hélas! les peines de ce fidèle époux aggravaient encore les vôtres! O Vierge affligée, que je vous plains! De grâce, par tout ce que vous eûtes à souffrir, obtenez-moi de porter toujours Jésus dans mon cœur pendant cette vie mortelle , comme vous le portâtes alors dans votre sein virginal.
O Vierge sainte! qui, par soumission à la volonté du Ciel, parcourûtes des chemins si pénibles, obtenez-moi la grâce de faire toujours la Volonté de Dieu.
Exemple
Philippe VI, roi de France, eut toujours une dévotion particulière à Notre Dame des Douleurs. Or, un jour étant avec toute son armée, environné de nombreuses phalanges ennemies, et ne pouvant ni agir, ni fuir, il implora avec une grande confiance le secours de sa protectrice. Use sentit tout-à-coup rempli d'une ardeur martiale qui se communiqua bientôt à ses soldats. Il fondit avec courage sur ses ennemis, les défit et les mit en fuite. Le pieux vainqueur voulut, comme il était juste, attribuer tout l'honneur de cette glorieuse journée à Notre Dame des Douleurs. A son retour à Paris, il se rendit à l'église de Notre Dame, et fit hommage de ses armes sur l'autel de la très Sainte Vierge, comme à l'auteur de sa grande victoire. ( Calend. Marian. 25. Augusti. )
Pratique: Faire l'aumône à sept pauvres, ou, si on ne le peut, dire sept Pater et sept Ave.
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Le Bienheureux Jean Duns Scot
Bienheureux Jean Duns Scot
1266-1308
Fête le 8 novembre
Le Bienheureux Jean Duns Scot est né en Irlande en l'an 1266. Les conseils et les exemples d'un oncle Franciscain éveillèrent en lui sa vocation religieuse. Il fut ordonné Prêtre en 1291 à Northampton. Il étudia, puis enseigna successivement à Paris, à Oxford et à Cambridge, et enfin revint à Paris. Partout son génie et son savoir lui acquirent une autorité. Mais il dut quitter la France pour Cologne, où son renom de science et l'autorité le suivit. Il mourut le 8 novembre 1308. Il a été béatifié par le Vénérable Jean Paul II le 20 mars 1993. Jean Duns Scot demeure l'un des théologiens les plus accrédités par l'Eglise. Il est d'ailleurs le seul dont une thèse, longtemps contestée, devint l'objet d'une définition dogmatique et fut reconnue comme Dogme de Foi. Il s'agit d'une Conception de la Très Sainte Vierge Marie, qu'il avait proclamée exemptée du péché originel. Or cette thèse du Bienheureux Docteur n'est qu'un corollaire de sa Doctrine foncière, dans laquelle il a syncrétisé les enseignements de la Révélation évangélique sur ce que nous appelons « le motif de l'Incarnation ». A savoir: l'universelle Primauté du Verbe incarné Notre Seigneur Jésus-Christ. Il a, en effet, conclu l'enseignement des apôtres, en particulier de Saint Paul et de Saint Jean que la Trinité Sainte a constitué l'Homme-Dieu et l'artisan de toute l'oeuvre divine, comme son suprême adorateur. Il est donc médiateur, et de l'adoption des enfants de Dieu et de la création et de la révélation et aussi du Salut du genre humain. La sainteté de sa vie est non moins reconnue que son génie doctrinal. Son culte a été approuvé par l'Eglise. Il est vénéré dans toute la Chrétienté, notamment à Cologne et à Lourdes. C'est l'extension de son culte à l'Eglise universelle que sollicite notre humble prière: n'hésitons pas à la présenter à Dieu, ni à réclamer l'intercession du Bienheureux Jean Duns Scot auprès de Celui qu'il a si magnifiquement glorifié. De nombreuses grâces ont été obtenues par son intercession et des faveurs miraculeuses ont étés retenues pour son procès de Canonisation. N'hésitons pas à recourir à lui.
Prière pour solliciter la Canonisation du Bienheureux Jean Duns Scot
O Dieu qui avez gratifié d'une telle Sagesse le Bienheureux Frère Jean, notre Frère et notre Maître, qu'il a su reconnaître et proclamer de Votre bien-aimé Fils Jésus, la primauté universelle sur Votre Oeuvre, et par conséquence l'Immaculée Conception de Sa Mère Marie, daignez accorder à vos serviteurs qui très humblement vous en supplient, de voir enfin Votre Eglise professer la doctrine et vénérer la Sainteté du Bienheureux Jean, à la Gloire de Votre Nom, Vous qui vivez avec ce même Fils et le Saint Esprit, pour les siècles et les siècles. Amen.
Permis d'Imprimer
Paris, 31 novembre 1956
P. Girard, V.G.
Les personnes qui penseraient avoir ainsi obtenu de son patronage quelques faveurs signalées, sont priées d'en avertir
La Curie Généralice des Frères Mineurs
25 Via Santa Maria Mediatrice
00165 Roma Italia
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Chemin de Croix médité avec Jean Paul II
Chemin de Croix
Méditations du Vénérable Jean Paul II
Le Vendredi-Saint de l'An 2000, année sainte
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
« Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ». (Mt 16, 24)
Depuis vingt siècles, l'Église se rassemble en cette soirée, pour se rappeler et pour revivre les événements de l'ultime étape du chemin terrestre du Fils de Dieu. Aujourd'hui, comme chaque année, l'Église qui est à Rome se réunit au Colisée, pour se mettre à la suite de Jésus qui, « portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit: le Crâne, ou Calvaire, en hébreu: Golgotha » (Jean 19, 17). Nous nous trouvons ici, convaincus que le chemin de croix du Fils de Dieu ne fut pas le simple fait de marcher vers le lieu de son supplice. Nous croyons que chaque pas du Condamné, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles, et aussi ce qu'ont vécu et accompli ceux qui ont pris part à ce drame, nous parlent continuellement. C’est aussi dans sa souffrance et dans sa mort que le Christ nous révèle la vérité sur Dieu et sur l'homme. En cette année jubilaire, nous voulons réfléchir avec une intensité particulière sur le contenu de cet événement, afin qu'il parle avec une force nouvelle à nos esprits et à nos cœurs, et qu’il devienne pour nous source de la grâce d'une authentique participation. Participer signifie avoir part. Que veut dire avoir part à la croix du Christ ? Cela veut dire faire l'expérience dans l'Esprit Saint de l'amour que la croix du Christ cache en elle. Cela veut dire reconnaître, à la lumière de cet amour, sa propre croix. Cela veut dire la prendre sur ses épaules et, toujours en vertu de cet amour, marcher... Marcher tout au long de la vie, en imitant Celui qui « endura une croix, dont il méprisa l'infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12, 2).
Prions
Seigneur Jésus Christ, remplis nos cœurs de la lumière de ton Esprit, afin que, te suivant sur ton ultime chemin, nous connaissions le prix de notre rédemption et devenions dignes de participer aux fruits de ta passion, de ta mort et de ta résurrection. Amen.
Première station
Jésus est condamné à mort
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Es-tu le roi des Juifs ? » (Jean 18, 33). « Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici » (Jean 18, 36). Pilate ajouta : « Alors, tu es roi? » Jésus répondit: « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ». Pilate répliqua: « Qu'est-ce que la vérité? ». À ce point, le Procureur romain considéra l'interrogatoire comme terminé. Il alla chez les Juifs et leur dit: « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jean 18, 37- 38). Le drame de Pilate se cache dans la question: « Qu'est-ce que la vérité? » Ce n'était pas une question philosophique sur la nature de la vérité, mais une question existentielle sur son rapport à la vérité. C'était une tentative de se dérober à la voix de sa conscience qui lui ordonnait de reconnaître la vérité et de la suivre. L'homme qui ne se laisse pas conduire par la vérité se dispose même à émettre une sentence de condamnation à l'égard d'un innocent. Les accusateurs devinent cette faiblesse de Pilate et c'est pourquoi ils ne cèdent pas. Avec détermination ils réclament la mort en croix. Les demi-mesures auxquelles Pilate a recours ne l'aident pas. La peine cruelle de la flagellation infligée à l'Accusé n'est pas suffisante. Quand le Procureur présente à la foule Jésus flagellé et couronné d'épines, il semble chercher une parole qui, à son avis, devrait faire céder l'intransigeance de la foule. Montrant Jésus, il dit: « Ecce homo! Voici l'homme! » Mais la réponse est: « Crucifie-le, crucifie-le! » Pilate cherche alors à discuter: « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jean 19, 5-6). Il est toujours plus convaincu que l'Accusé est innocent, mais cela ne lui suffit pas pour émettre une sentence d'acquittement. Les accusateurs recourent à l'ultime argument: « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur » (Jean 19, 12). La menace est claire. Devinant le danger, Pilate cède définitivement et émet la sentence. Mais non sans faire le geste lâche de se laver les mains: « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme; cela vous regarde! » (Mt 27, 24). C'est de cette façon que Jésus a été condamné à la mort sur une croix, Lui le Fils du Dieu vivant, le Rédempteur du monde. Tout au long des siècles, la négation de la vérité a engendré souffrance et mort. Ce sont les innocents qui paient le prix de l'hypocrisie humaine. Les demi-mesures ne sont pas suffisantes. Il ne suffit pas non plus de se laver les mains. La responsabilité pour le sang du juste demeure. C'est pour cela que le Christ a prié avec tant de ferveur pour ses disciples de tous les temps: « Père, consacre-les par la vérité: ta parole est vérité » (Jean 17, 17).
Prière
Ô Christ, toi qui as accepté une condamnation injuste, accorde-nous, ainsi qu’à tous les hommes de notre temps, la grâce d'être fidèles à la vérité; ne permets pas que le poids de la responsabilité pour la souffrance des innocents retombe sur nous et sur ceux qui viendront après nous. À toi, Jésus, juste Juge, l’honneur et la gloire pour les siècles sans fin. Amen.
Pater noster, qui es in cælis: sanctificetur nomen tuum; adveniat regnum tuum; fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra. Panem nostrum cotidianum da nobis hodie; et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris; et ne nos inducas in tentationem; sed libera nos a malo. Amen.
Notre Père, qui êtes aux Cieux, que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne arrivé, que Votre Volonté soit accomplie sur la terre comme au Ciel, donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Amen.
Stabat mater dolorosa,
iuxta crucem lacrimosa,
dum pendebat Filius.
Debout, la Mère douloureuse,
près de la Croix était en larmes,
devant son Fils suspendu.
Jésus est chargé de sa croix
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
La croix. Instrument de mort infamante. Il n'était pas licite de condamner à la mort de la croix un citoyen romain: c'était trop humiliant. Le moment où Jésus de Nazareth s'est chargé de la croix pour la porter sur le Calvaire marque un tournant dans l'histoire de la croix. Signe d'une mort infamante, réservée à la catégorie la plus basse des hommes, la croix devient une clé. Désormais, avec l'aide de cette clé, l'homme ouvrira la porte des profondeurs du mystère de Dieu. Par le geste du Christ qui accepte la croix, instrument de son dépouillement, les hommes sauront que Dieu est amour. Amour sans limites: « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » (Jean 3, 16). Cette vérité sur Dieu s'est révélée par la croix. Ne pouvait-elle pas se révéler d'une autre façon ? Peut-être que oui. Toutefois Dieu a choisi la croix. Le Père a choisi la croix pour son Fils, et le Fils l'a prise sur ses épaules, il l'a portée sur le Calvaire et sur elle il a offert sa vie. « Sur la croix il y a la souffrance, sur la croix il y a le salut, sur la croix il y a une leçon d'amour. Ô Dieu, celui qui une fois t'a compris ne désire rien d'autre, ne cherche rien d'autre » (Chant polonais de Carême). La Croix est signe d'un amour sans limites!
Prière
Ô Christ, toi qui acceptes la croix de la main des hommes, pour en faire le signe de l'amour salvifique de Dieu pour l'homme, accorde-nous, ainsi qu'à tous les hommes de notre temps, la grâce de la foi en cet amour infini, afin que, en transmettant au nouveau millénaire le signe de la croix, nous soyons des témoins authentiques de la Rédemption. À toi, Jésus, prêtre et victime, la louange et la gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Cuius animam gementem,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.
Dans son âme qui gémissait,
toute
brisée, endolorie,
le glaive était enfoncé.
Troisième station
Jésus tombe pour la première fois
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Dieu a pris sur lui nos péchés à nous tous » (Isaïe 53, 6). « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous » (Isaïe 53, 6) Jésus tombe sous la croix. Cela arrivera par trois fois sur le chemin relativement bref de la « Via Dolorosa ». Il tombe d'épuisement. Le corps ensanglanté par la flagellation, la tête couronnée d'épines. Tout cela fait que les forces lui manquent. Il tombe, et la croix de tout son poids l'écrase contre terre. Il faut revenir aux paroles du prophète qui, des siècles auparavant, entrevoit cette chute. C'est comme s'il la contemplait de ses propres yeux: devant le Serviteur du Seigneur à terre sous le poids de la croix, il montre la vraie cause de sa chute: « Dieu a pris sur lui nos péchés à nous tous ». Ce sont les péchés qui ont écrasé contre terre le divin Condamné. Ce sont eux qui ont déterminé le poids de la croix qu'il portait sur ses épaules. Ce sont les péchés qui ont provoqué sa chute. Le Christ péniblement se relève pour reprendre le chemin. Les soldats qui l'escortent cherchent à le stimuler par des cris et des coups. Après un moment le cortège repart. Jésus tombe et se relève. C’est ainsi que le Rédempteur du monde s'adresse sans prononcer un mot à tous ceux qui tombent. Il les exhorte à se relever. « Dans son corps, il a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris » (1 Pierre 2, 24).
Prière
Ô Christ, toi qui es tombé sous le poids de nos fautes et qui t'es relevé pour notre justification, nous t’en prions, aide-nous, ainsi que tous ceux qui sont écrasés par le péché, à nous remettre debout et à reprendre le chemin. Donne-nous la force de l'Esprit, pour porter avec Toi la croix de notre faiblesse. À toi, Jésus, écrasé sous le poids de nos fautes, notre louange et notre amour pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
O quam tristis et afflicta,
fuit illa benedicta,
mater Unigeniti !
Qu'elle était triste et affligée,
la
Mère entre toutes bénie,
la Mère du Fils unique !
Quatrième station
Jésus rencontre sa mère
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin » (Luc 1, 30-33). Marie se remémorait de ces paroles. Elle y revenait souvent dans le secret de son cœur. Quand, sur le chemin de la croix, elle rencontra son Fils, peut-être justement ces paroles lui revinrent-elles à l'esprit. Avec une force particulière. « Il régnera... Et son règne n'aura pas de fin... », avait dit le messager céleste. Maintenant, alors qu'elle voit son Fils, condamné à mort, porter la croix sur laquelle il devra mourir, elle pourrait se demander humainement parlant : Comment donc ces paroles peuvent-elles se réaliser ? De quelle façon régnera-t-il sur la maison de David ? Et comment se pourra-t-il que son règne n'ait pas de fin ? Humainement parlant, ces questions peuvent se comprendre. Cependant Marie se souvient qu'alors, après avoir entendu l’annonce de l’ange, elle avait répondu: « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Luc 1, 38). Maintenant elle voit que cette parole se réalise comme parole de la croix. Parce qu'elle est mère, Marie souffre profondément. Toutefois, maintenant aussi elle répond comme elle avait répondu alors à l'Annonciation: « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». De cette façon, elle prend maternellement dans ses bras la croix avec le divin Condamné. Sur le chemin de la croix, Marie se manifeste comme Mère du Rédempteur du monde. « Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente » (Lamentations de Jérémie 1, 12). C'est la Mère des Douleurs qui parle, la Servante qui obéit jusqu'au bout, la Mère du Rédempteur du monde.
Prière
Ô Marie, toi qui as parcouru le chemin de la croix avec ton Fils, déchirée de douleur dans ton cœur de mère, mais te souvenant toujours de ton fiat et intimement convaincue que Celui à qui rien n'est impossible saurait réaliser ses promesses, implore pour nous et pour les hommes des générations futures la grâce de l'abandon à l'amour de Dieu. Fais que, face à la souffrance, au refus, à l'épreuve, même prolongée et violente, nous ne doutions jamais de son amour. À Jésus, ton Fils, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quæ mærebat et dolebat,
pia mater, cum videbat
Nati pœnas incliti.
Qu'elle
avait mal, qu'elle souffrait
la tendre Mère, en contemplant
son divin Fils tourmenté !
Cinquième station
Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Ils réquisitionnèrent Simon » (Marc 15, 21). Les soldats romains firent ainsi, craignant que le Condamné épuisé ne parvienne pas à porter la croix jusqu’au Golgotha. Ils n’auraient pas pu exécuter la sentence de crucifixion portée sur lui. Ils cherchaient un homme qui l’aidât à porter la croix. Leur regard se posa sur Simon. Ils le réquisitionnèrent pour le charger de ce poids. On peut imaginer qu’il ne fut pas d’accord et qu’il s’y opposa. Porter avec un condamné sa croix pouvait être considéré comme une offense à la dignité d’un homme libre. Bien qu’à contrecœur, Simon prit la croix pour aider Jésus. Dans un chant de Carême résonnent ces paroles: « Sous le poids de la croix, Jésus accueille le Cyrénéen ». Ce sont des paroles qui laissent entrevoir un changement total de perspective : le divin Condamné apparaît comme quelqu’un qui, en un certain sens, «fait don» de la croix. N’est-ce pas lui qui a dit: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi » (Matthieu 10, 38)? Simon reçoit un don. Il en est devenu « digne ». Ce qui aux yeux de la foule pouvait offenser sa dignité lui a, au contraire, conféré une nouvelle dignité dans la perspective de la Rédemption. Le Fils de Dieu l’a fait participer d’une manière singulière à son œuvre salvifique. Simon en est-il conscient? L’évangéliste Marc identifie Simon de Cyrène comme étant le « père d’Alexandre et de Rufus » (15, 21). Si les fils de Simon de Cyrène étaient connus de la première communauté chrétienne, on peut penser que lui aussi, précisément tandis qu’il portait la croix, a cru au Christ. Il passa librement de la contrainte à la disponibilité, comme s’il avait été intimement touché par ces paroles: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi ». Alors qu’il portait la croix, il fut introduit à la connaissance de l’évangile de la croix. Depuis lors, cet évangile parle à de nombreuses personnes, innombrables Cyrénéens appelés au cours de l’histoire à porter la croix avec Jésus.
Prière
Ô Christ, qui as conféré à Simon de Cyrène la dignité de porter ta croix, accueille-nous aussi sous son poids, accueille tous les hommes et donne à chacun la grâce de la disponibilité. Fais que nous ne détournions pas notre regard de ceux qui sont accablés par la croix de la maladie, de la solitude, de la faim, de l’injustice. Fais que, portant les poids les uns des autres, nous devenions témoins de l’évangile de la croix, des témoins véritablement crédibles de toi, qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quis est homo qui non fleret,
matrem Christi si videret
in tanto supplicio ?
Quel est celui qui sans pleurer,
pourrait voir la Mère du Christ
dans un supplice pareil ?
Sixième station
Véronique essuie le visage de Jésus
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
Véronique ne figure pas dans les Évangiles. Ce nom n’y est pas mentionné, bien qu’il y ait celui de différentes femmes qui apparaissent aux côtés de Jésus. Il se peut donc que le nom exprime plutôt ce que fit cette femme. En effet, selon la tradition, sur le chemin du Calvaire une femme se fraya un chemin parmi les soldats qui escortaient Jésus et, avec un voile, elle essuya la sueur et le sang du visage du Seigneur. Ce visage resta imprimé sur le voile; un reflet fidèle - une «icône véritable». C’est à cela qu’on lierait le nom même de Véronique. S’il en est ainsi, ce nom, qui rend mémorable le geste accompli par cette femme, renferme en même temps la plus profonde vérité sur elle. Un jour, suscitant les critiques de l’assistance, Jésus prit la défense d’une femme pécheresse qui avait versé sur ses pieds de l’huile parfumée et qui les avait essuyés avec ses cheveux. À l’objection qui lui fut faite alors, il répondit: « Pourquoi tourmenter cette femme? C’est une action charitable qu’elle a faite à mon égard [...]. Si elle a versé ce parfum sur mon corps, c’est en vue de mon ensevelissement » (Matthieu 26, 10. 12). On pourrait aussi appliquer ces paroles à Véronique. Ainsi est manifestée la portée profonde de cet événement. Le Rédempteur du monde donne à Véronique une image authentique de son visage. Le voile sur lequel reste imprimé le visage du Christ devient un message pour nous. Il dit en un sens: Voilà comment toute action bonne, tout geste de véritable amour envers le prochain renforce en celui qui l’accomplit la ressemblance avec le Rédempteur du monde. Les actes d’amour ne passent pas. Tout geste de bonté, de compréhension, de service, laisse dans le cœur de l’homme un signe indélébile, qui le rend toujours plus semblable à Celui qui « se dépouilla lui-même, en prenant la condition de serviteur » (Philippiens 2, 7). Ainsi se forme l’identité de l’homme, son vrai nom.
Prière
Seigneur Jésus Christ, Toi qui as accepté le geste désintéressé d’amour d’une femme et qui en retour as fait en sorte que les générations s’en souviennent avec le nom de ton visage, fais que nos actions, et celles de tous ceux qui viendront après nous, nous rendent semblables à toi et laissent au monde le reflet de ton amour infini. À toi, Jésus, splendeur de la gloire du Père, louange et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quis non posset contristari
Christi matrem contemplari,
dolentem cum Filio?
Qui pourrait sans souffrir comme elle
contempler la Mère du Christ,
douloureuse avec son Fils?
Septième station
Jésus tombe une deuxième fois
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple » (Psaume 21 [22], 7). Ces paroles du psaume viennent à l’esprit tandis que nous regardons Jésus qui, pour la deuxième fois, tombe sous la croix. Voici que, dans la poussière de la terre, gît le Condamné. Écrasé sous le poids de la croix. Ses forces l’abandonnent toujours davantage. Mais, à grand peine, il se relève pour continuer son chemin. Que signifie pour nous, hommes pécheurs, cette deuxième chute ? Plus encore que la première, elle semble nous exhorter à nous relever, à nous relever une nouvelle fois sur notre chemin de croix. Cyprian Norwid a écrit: « Non pas derrière nous-mêmes avec la croix du Sauveur, mais derrière le Sauveur avec notre croix ». Maxime brève mais qui en dit long. Elle explique en quel sens le christianisme est la religion de la croix. Elle laisse entendre que tout homme rencontre ici-bas le Christ qui porte la croix et qui tombe sous son poids. À son tour, sur le chemin du Calvaire, le Christ rencontre tout homme et, tombant sous le poids de la croix, il ne cesse d’annoncer la Bonne Nouvelle. Depuis deux mille ans, l’évangile de la croix parle à l’homme. Depuis vingt siècles, le Christ qui se relève de la chute rencontre l’homme qui tombe. Tout au long de ces deux millénaires, beaucoup en ont fait l’expérience: tomber ne signifie pas la fin du chemin. En rencontrant le Sauveur, ils se sont sentis rassurés par Lui: « Ma grâce te suffit: ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12, 9). Ils se sont relevés réconfortés et ils ont transmis au monde la parole de l’espérance qui jaillit de la croix. Aujourd’hui, une fois franchi le seuil du nouveau millénaire, nous sommes appelés à approfondir le contenu de cette rencontre. Il faut que notre génération transmette aux siècles futurs la bonne nouvelle de notre relèvement dans le Christ.
Prière
Seigneur Jésus Christ, toi qui tombes sous le poids du péché de l’homme et qui te relèves pour le prendre sur toi et l’effacer, donne-nous, à nous hommes faibles, la force de porter la croix de chaque jour et de nous relever de nos chutes, pour transmettre aux générations qui viendront l’Évangile de ta puissance salvifique. À toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, la louange et la gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Pro peccatis suæ gentis,
vidit Iesum in tormentis,
et flagellis subditum.
Pour
les péchés de tout son peuple
elle le vit dans ses tourments,
subissant les coups de fouet.
Huitième station
Jésus console les femmes de Jérusalem
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
« Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants! Voici venir des jours où l’on dira: « Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité! » Alors on dira aux montagnes: « Tombez sur nous », et aux collines: « Cachez-nous ». Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » (Luc 23, 28-31).Ce sont là les paroles de Jésus aux femmes de Jérusalem qui pleuraient, exprimant ainsi leur compassion pour le Condamné. « Ne pleurez pas sur moi! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants! » À ce moment-là, il était certainement difficile de comprendre le sens de ces paroles. Elles contenaient une prophétie, qui devait se vérifier rapidement. Peu avant, Jésus avait pleuré sur Jérusalem, annonçant l’horrible sort qui la frapperait. Maintenant, il semble se référer à cette prédiction: « Pleurez sur vos enfants... » Pleurez, parce qu’ils seront, eux précisément, témoins et participants de la destruction de Jérusalem, de cette Jérusalem qui « n’a pas reconnu le moment où Dieu la visitait » (Luc 19, 44). Si, tandis que nous suivons Jésus sur le chemin de la croix, s’éveille en nos cœurs la compassion pour sa souffrance, nous ne pouvons pas oublier cet avertissement. « Si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec? » Pour notre génération, qui est au tournant d’un millénaire, plutôt que de pleurer sur le Christ martyrisé, c’est l’heure de «reconnaître le temps où elle est visitée». Déjà resplendit l’aurore de la Résurrection. « C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Colossiens 6, 2). À chacun de nous, le Christ adresse ces paroles de l’Apocalypse: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. Le vainqueur, je le ferai siéger près de moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, je suis allé siéger près de mon Père sur son Trône » (3, 20-21).
Prière
Ô Christ, toi qui es venu en ce monde pour visiter tous ceux qui attendent le salut, fais que notre génération reconnaisse le temps où elle est visitée et qu’elle ait part aux fruits de ta Rédemption. Ne permets pas qu’il faille pleurer sur nous et sur les hommes du nouveau siècle parce que nous avons repoussé la main du Père miséricordieux. À toi, Jésus, né de la Vierge Fille de Sion, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Tui Nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
pœnas mecum divide.
Ton enfant n'était que blessures,
lui qui daigna souffrir pour moi;
donne-moi part à ses peines.
Neuvième station
Jésus tombe pour la troisième fois
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
Voilà de nouveau le Christ tombé à terre sous le poids de la croix. La foule, curieuse, regarde s’il aura encore la force de se relever. Saint Paul écrit: « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Philippiens 2, 6-8). Voilà précisément ce que semble exprimer la troisième chute: le dépouillement, la kénose, du Fils de Dieu, l’humiliation sous la croix. Jésus avait dit à ses disciples qu’il était venu non pour être servi mais pour servir (Matthieu 20, 28). Au Cénacle, en s’abaissant jusqu’à terre et en leur lavant les pieds, il avait d’une certaine manière voulu les habituer à cette humiliation de sa personne. En tombant à terre pour la troisième fois sur le chemin de la croix, il nous crie encore à pleine voix son mystère. Écoutons sa voix! Ce Condamné, qui succombe sous le poids de la croix tout près du lieu de son supplice, nous dit: « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jean 8, 12). Ne soyons pas troublés à la vue d’un Condamné qui tombe à terre, épuisé sous la croix. Cette manifestation extérieure de la mort qui s’approche cache la lumière de la vie.
Prière
Seigneur Jésus Christ, toi qui, par ton humiliation sous la croix, as révélé au monde le prix de sa rédemption, donne aux hommes du troisième millénaire la lumière de la foi, afin que, reconnaissant en toi le Serviteur souffrant de Dieu et de l’homme, ils aient le courage de suivre le même chemin qui, par la croix et le dépouillement, conduit à la vie éternelle. À toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Eia, mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.
Daigne,
ô Mère, source d'amour,
me faire éprouver tes souffrances
pour que je pleure avec toi.
Dixième station
Jésus est dépouillé de ses vêtements, abreuvé de vinaigre et de fiel
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Il en goûta, mais ne voulut pas boire » (Matthieu 27, 34). Il ne veut pas de calmants, qui auraient obscurci sa conscience durant l’agonie. Il voulait agoniser sur la croix en toute conscience, en accomplissant la mission reçue de son Père. C’était contraire aux méthodes en usage chez les soldats chargés de l’exécution. Chargés de clouer le condamné sur la croix, ils cherchaient à diminuer sa sensibilité et sa conscience. Dans le cas du Christ, il ne pouvait en être ainsi. Jésus sait que sa mort en croix doit être un sacrifice d’expiation. C’est pourquoi il veut garder sa conscience éveillée jusqu’à la fin. Privé de celle-ci, il n’aurait pas pu, de façon totalement libre, accepter la pleine mesure de sa souffrance. Il doit monter sur la croix pour offrir le sacrifice de la Nouvelle Alliance. Il est Prêtre. Il doit entrer, par son propre sang, dans les demeures éternelles, après avoir accompli la rédemption du monde (Hébreux 9, 12). Conscience et liberté: telles sont les caractéristiques imprescriptibles d’un agir pleinement humain. Le monde connaît tant de moyens pour affaiblir la volonté en obscurcissant la conscience! Il faut les protéger jalousement contre toutes les violences! Même l’effort légitime pour atténuer la souffrance doit toujours se faire dans le respect de la dignité humaine. Il faut comprendre profondément le sacrifice du Christ, il faut s’unir à lui pour ne pas céder, pour ne pas permettre que la vie et la mort perdent leur valeur.
Prière
Seigneur Jésus, Toi qui, avec un entier dévouement, as accepté de mourir sur la croix pour nous sauver, fais que nous ayons part, ainsi que tous les hommes du monde, à ton sacrifice sur la croix, afin que notre existence comme nos actions expriment notre participation libre et consciente à ton œuvre de salut. À toi, Jésus, Prêtre et Victime, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Fac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.
Fais
qu'en mon coeur brûle un grand feu
pour mieux aimer le Christ mon dieu
et que je puisse lui plaire.
Onzième station
Jésus est cloué sur la croix
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
« Ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os » (Psaume 21 (22), 17-18). Les paroles du prophète s’accomplissent. L’exécution commence. Les coups des bourreaux écrasent les pieds et les mains du Condamné sur le bois de la croix. Dans le creux des mains, les clous sont fixés avec violence. Ces clous maintiendront le condamné suspendu dans les tourments inexprimables de l’agonie. Dans son corps, comme dans son esprit très sensible, le Christ souffre d’une manière indicible. Avec lui, on crucifie deux vrais malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. La prophétie s’accomplit: « Il a été compté avec les pécheurs » (Isaïe 53, 12). Quand les bourreaux dresseront la croix, alors commencera une agonie qui durera trois heures. Il faut que s’accomplisse aussi cette parole: « Moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jean 12, 32). Qu’est-ce qui « attire » chez ce Condamné en agonie sur la croix? Il est certain que l’image d’une souffrance aussi intense éveille la compassion. Mais la compassion ne suffit pas pour inciter à lier sa propre vie à Celui qui est cloué à la Croix. Comment expliquer que, de génération en génération, cette terrible vision ait pu attirer des foules innombrables de personnes qui ont fait de la croix la caractéristique de leur foi? D’hommes et de femmes qui, au cours des siècles, ont vécu et ont donné leur vie en regardant ce signe? Du haut de la croix le Christ attire par la puissance de l’amour, de l’Amour divin, qui ne s’est pas soustrait au don total de soi; de l’Amour infini, qui a élevé de terre sur l’arbre de la croix le poids du corps du Christ, pour compenser le poids de l’antique faute; de l’Amour sans limites, qui a comblé tout le manque d’amour et qui a permis à l’homme de se réfugier à nouveau dans les bras du Père miséricordieux. Que le Christ élevé sur la croix nous attire, nous, hommes et femmes du nouveau millénaire! À l’ombre de la croix, évivons dans l’amour comme le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire » (Ephésiens 5, 2).
Prière
Christ élevé, Amour crucifié, remplis nos cœurs de ton amour, afin que nous reconnaissions dans ta Croix le signe de notre rédemption et que, attirés par tes blessures, nous vivions et mourions avec toi, qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Sancta mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
cordi meo valide.
Ô
sainte Mère, daigne donc
graver les plaies du Crucifié
profondément dans mon coeur.
Douzième station
Jésus meurt sur la croix
Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem
tuam redemisti mundum.
« Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Au plus vif de la Passion, le Christ n’oublie pas l’homme, et en particulier il n’oublie pas ceux qui sont la cause directe de sa souffrance. Il sait que l’homme, plus que toute autre créature, a besoin d’amour; qu’il a besoin de la miséricorde qui, en cet instant, se répand sur le monde. « Amen, je te le déclare: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Luc 23, 43). Jésus répond ainsi à la demande du malfaiteur suspendu à sa droite: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne » (Luc 23, 42). La promesse d’une nouvelle vie. Tel est le premier effet de la passion et de la mort imminente du Christ. Une parole d’espérance pour l’homme. Au pied de la croix se tenait sa Mère, et près d’elle le disciple, Jean l’évangéliste. Jésus dit: « Femme, voici ton fils! », et au disciple: « Voici ta mère! » (Jean 19, 26-27). « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 27). C’est son testament pour les personnes les plus chères à son cœur. Son testament pour l’Église. En mourant, Jésus veut que l’amour maternel de Marie embrasse tous ceux pour qui Il donne sa vie, l’humanité entière. Aussitôt après, Jésus s’écrie: « J’ai soif » (Jean 19, 28). Parole où transparaît la terrible soif qui brûle tout son corps. C’est la seule parole qui manifeste directement sa souffrance physique. Puis Jésus ajoute: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Matthieu 27, 46; Psaume 21 (22), 2). Il prie avec les paroles du psaume. Malgré sa teneur, la phrase met en évidence son union profonde avec son Père. Dans les derniers instants de sa vie sur la terre, Jésus se tourne vers son Père. Désormais, le dialogue ne se déroulera plus qu’entre le Fils qui meurt et le Père qui accepte son sacrifice d’amour. Quand arrive la neuvième heure, Jésus s’écrie: « Tout est accompli! » (Jean 19, 30). Voici l’heure où s’accomplit l’œuvre de la rédemption. La mission pour laquelle il est venu sur la terre a atteint son but. Le reste appartient au Père: « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46). Ayant dit cela, il expira. « Le rideau du Temple se déchira en deux... » (Luc 27, 51). Le « Saint des Saints » du Temple de Jérusalem s’ouvre au moment même où y entre le Prêtre de la Nouvelle et Éternelle Alliance.
Prière
Seigneur Jésus Christ, Toi qui, au moment de l’agonie, n’es pas resté indifférent au sort de l’homme et qui, dans ton dernier souffle as confié avec amour à la miséricorde du Père les hommes et les femmes de tous les temps avec leurs faiblesses et leurs péchés, remplis-nous, nous-mêmes et les générations futures, de ton Esprit d’amour, afin que notre indifférence ne rende pas vaine en nous les fruits de ta mort. A toi, Jésus crucifié, sagesse et puissance de Dieu, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Vidit suum dulcem Natum
morientem desolatum,
dum emisit spiritum.
Elle
vit son enfant très cher
mourir dans la désolation,
alors qu'il rendait l'esprit.
Treizième station
Jésus est descendu de la croix et confié à sa Mère
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
O quam tristis et afflicta,
fuit illa benedicta,
Mater Unigeniti.
Qu’elle
était triste et affligée,
la Mère entre toutes bénie,
la Mère du Fils unique!
On a remis entre les mains de la Mère le corps sans vie de son Fils. Les Évangiles ne disent pas ce qu’elle a éprouvé en cet instant. C’est comme si les Évangélistes, par ce silence, voulaient respecter sa douleur, ses sentiments et ses souvenirs. Ou simplement comme s’ils ne s’estimaient pas capables de les exprimer. C’est seulement la dévotion séculaire qui a conservé l’image de la «Pietà», fixant ainsi dans la mémoire du peuple chrétien l’expression la plus douloureuse de cet ineffable lien d’amour, né dans le cœur de la Mère le jour de l’Annonciation et mûri dans l’attente de la naissance de son divin Fils. Cet amour s’est révélé dans la grotte de Bethléem, il a déjà été soumis à l’épreuve durant la présentation au Temple, il s’est approfondi en même temps que les événements conservés et médités dans son cœur (Luc 1, 37). Maintenant, ce lien étroit d’amour doit se transformer en une union qui dépasse les frontières de la vie et de la mort. Et il en sera ainsi tout au long des siècles: les hommes s’arrêtent auprès de la statue de la Pietà de Michel-Ange, s’agenouillent devant l’image de la Bienfaitrice Douloureuse (Smetna Dobrodziejka) dans l’église des Franciscains à Cracovie, devant la Mère des Sept Douleurs, Patronne de la Slovaquie, et ils la vénèrent dans de nombreux sanctuaires à travers le monde entier. Ils apprennent ainsi le difficile amour qui ne se dérobe pas devant la souffrance, mais qui s’abandonne avec confiance à la tendresse de Dieu, à qui rien n’est impossible (Luc 1, 37).
Prière
Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita dulcedo et spes nostra salve. Ad te clamamus... illos tuos misericordes oculos ad nos converte et Iesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
Obtiens-nous la grâce de la foi, de l’espérance et de la charité, afin que, comme toi, nous sachions nous aussi persévérer au pied de la croix jusqu’à notre dernier souffle. À ton Fils, Jésus, notre Sauveur, avec le Père et avec l’Esprit Saint, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Fac me vere tecum flere,
Crucifixo condolere,
donec ego vixero.
Que
vraiment je pleure avec toi,
qu'avec le Christ en Croix je souffre,
chacun des jours de ma vie!
Quatorzième station
Le corps de Jésus est mis au tombeau
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
« Il a été crucifié, est mort et a été enseveli... » Le corps sans vie du Christ a été déposé dans le tombeau. Pourtant, la pierre du tombeau n’est pas le sceau définitif de son œuvre. Le dernier mot n’appartient pas au mensonge, à la haine et à l’abus de pouvoir. Le dernier mot sera prononcé par l’Amour, qui est plus fort que la mort. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jean 12, 24). Le tombeau est la dernière étape de la mort du Christ au cours de toute sa vie terrestre; c’est le signe de son sacrifice suprême pour nous et pour notre salut. Très vite, désormais, ce tombeau deviendra la première annonce de louange et d’exaltation du Fils de Dieu dans la gloire du Père. «Il a été crucifié, est mort et a été enseveli,(...) le troisième jour est ressuscité des morts ». Avec la mise au tombeau du corps sans vie de Jésus, au pied du Golgotha, l’Église commence la veillée du Samedi saint. Marie conserve et médite au fond de son cœur la passion de son Fils; les femmes se donnent rendez-vous le lendemain matin après le sabbat, pour oindre le corps du Christ avec des aromates; les disciples se rassemblent, en se cachant au Cénacle, jusqu’à ce que le sabbat soit passé. Cette veillée s’achèvera avec la rencontre près du tombeau, le tombeau vide du Sauveur. Alors le tombeau, témoin muet de la résurrection, parlera. La pierre roulée, l’intérieur vide, les bandelettes à terre, voilà ce que verra Jean, arrivé au tombeau avec Pierre: « Il vit et il crut » (Jean 20, 8). Et avec lui l’Église crut, elle qui, depuis ce moment-là, ne se lasse pas de transmettre au monde cette vérité fondamentale de sa foi: « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité » (1 Corinthiens 15, 20). Le tombeau vide est le signe de la victoire définitive de la vérité sur le mensonge, du bien sur le mal, de la miséricorde sur le péché, de la vie sur la mort. Le tombeau vide est le signe de l’espérance qui « ne trompe pas » (Romains 5, 5). « Par notre espérance, nous avons déjà l’immortalité » (Sagesse 3, 4).
Prière
Seigneur Jésus Christ, toi qui, dans la puissance de l’Esprit Saint, as été conduit par le Père des ténèbres de la mort à la lumière d’une vie nouvelle dans la gloire, fais que le signe du tombeau vide nous parle, à nous et aux générations futures, et qu’il devienne source de foi vive, de charité généreuse et de ferme espérance. À toi, Jésus, présence cachée et victorieuse dans l’histoire du monde, honneur et gloire pour les siècles. Amen.
Pater noster, qui es in cælis...
Quando corpus morietur,
fax ut animæ donetur
paradisi gloria. Amen.
Au
moment où mon corps mourra,
fais qu'à mon âme soit donnée
la gloire du Paradis. Amen.
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Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!
Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!
Quelques jours après son élection, le Vénérable Jean Paul II désire vénérer les deux Patrons de l'Italie, Saint François d'Assise et Sainte Catherine de Sienne. Le 5 novembre 1978, il se rend à Assise. Dans son discoures prononcé depuis la Loggia du Couvent des Franciscains, il s'adresse à Saint François.
Toi qui a si bien rapproché le Christ de ton époque, aide-nous à rapprocher le Christ de notre époque, de notre temps difficile et critique! Aide-nous! Notre temps a soif du Christ, bien que beaucoup, actuellement, ne s'en rendent pas compte. Nous arrivons bientôt à l'an deux mille après le Christ. Est-ce que ce ne sera pas un temps qui nous préparera à une renaissance du Christ, à un nouvel Avent? Chaque jour, dans la Prière Eucharistique, nous exprimons notre attente, tournée vers Lui seul, notre Rédempteur et Sauveur, vers Lui qui est l'accomplissement de l'histoire de l'homme et du monde. Aide-nous, Saint François d'Assise, à rapprocher le Christ de l'Eglise et du monde d'aujourd'hui! Toi qui as porté dans ton cœur les vicissitudes de tes contemporains, aide-nous à embrasser, avec un cœur tout proche du Cœur du Rédempteur, les soucis des hommes de notre époque: les difficiles problèmes sociaux, économiques, politiques, les problèmes de la culture et de la civilisation contemporaines, toutes les souffrances de l'homme d'aujourd'hui, ses doutes, ses négations, ses déviations, ses tensions, ses complexes, ses inquiétudes... Aide-nous à traduire tout cela en un langage évangélique simple et porteur de fruits. Aide-nous à tout résoudre en référence à l'Evangile, afin que le Christ Lui-même puisse être « le Chemin, la Vérité, la Vie » pour l'homme de notre temps. Voilà ce que te demande, ô Saint fils de l'Eglise, ô fils de la terre Italienne, le Pape Jean Paul II, fils de la terre Polonaise. Il espère que tu ne lui refusera pas, mais que tu l'aideras, toi qui as toujours été bon et t'es toujours empressé d'aider tous ceux qui se sont adressés à toi. Amen.
Extrait du livre « Les Prières de Jean Paul II », Editions Bayard, 2003
L'étonnant secret des âmes du Purgatoire
L'étonnant secret des âmes du Purgatoire
Maria Simma et Soeur Emmanuel Maillard
Voici une vidéo à écouter et réécouter, sur l'actualité des âmes du Purgatoire et de l'importance à prier pour elles.
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Quatrième jour
Trouble de la très Sainte Vierge à l'occasion des peines que sa miraculeuse grossesse donnait à Saint Joseph
La très Sainte Vierge, devenue Mère du Verbe incarné par l'opération du Saint Esprit, retourna à Nazareth auprès du Patriarche Saint Joseph. Son terme approchait visiblement. Son vertueux époux en fut d'autant plus étonné, qu'il ignorait les secrets des conseils divins; il ne savait pas que le fruit renfermé dans le sein virginal de son épouse était l'œuvre du Saint Esprit; il était, par conséquent, dans des angoisses extraordinaires, et son cœur était accablé d'inquiétude et de douleur. En proie à la plus cruelle perplexité, il n'ose soupçonner ua crime dans la très Sainte Vierge; il connaissait trop sa délicatesse et sa vertu pour en avoir la pensée. La pureté des sentiments de Marie, la sévérité de sa conduite, rassurent Saint Joseph, et il trouve dans la sublime vertu de cette belle âme, la plus solide garantie qu'elle n'a point violé la fidélité qu'elle lui a promise. Mais, suivant Saint Basile, Saint Bernard et d'autres Pères de l'Eglise, le juste Joseph, au milieu de ses peines, attribuait ce qu'il voyait dans sa chaste épouse à une cause surnaturelle et miraculeuse, et sous ce point de vue, il s'estimait indigne d'être dans la compagnie d'une personne si privilégiée et si sainte, et il pensait à s'en éloigner secrètement et sans bruit. Marie s'aperçut très-bien des inquiétudes et en même temps du respect de Joseph, qui, bien que rarement, lui manifestait ses sentiments par quelques paroles d'humilité. O mon Dieu! qui pourrait exprimer le tourment de cette Vierge sainte de ne pouvoir consoler Joseph comme elle l'aurait voulu, en lui dévoilant le mystère de l'Incarnation du Verbe. Pendant ces tristes jours, que de soupirs douloureux s'échappaient de son cœur oppressé! Au commencement, Joseph garda le silence avec elle par respect, et ne lui fit aucune question sur ce mystère. De son côté, la très Sainte Vierge ne lui en disait rien, parce que l'humilité lui fermait la bouche et lui faisait cacher sa dignité ineffable; elle savait d'ailleurs que les grands dons de Dieu ne doivent se publier que quand Dieu lui-même le veut: ainsi son humilité d'une part, et de l'autre, le respect de Joseph, furent deux glaives qui déchirèrent son tendre cœur. Oh! qui pourrait exprimer les doux colloques de Marie avec Jésus renfermé dans son sein, au sujet de cette profonde affliction; avec quelle ardeur devait-elle le supplier d'abréger le temps de cette épreuve pour son cher Joseph? et nous, hélas! combien devons-nous et l'admirer et compatir à sa peine? combien surtout devons-nous rougir à la vue de l'exemple d'humilité, de silence et de charité qu'elle nous donne?
Vierge affligée, à peine êtes-vous devenue Mère de Dieu, que les peines viennent accabler votre beau cœur. O que je vous plains! Mais en même temps, combien je me réjouis devoir que le Ciel, touché de votre affliction, envoie un Ange à Joseph pour dissiper ses craintes, en lui annonçant le mystère de l'Incarnation, et vous rend à tous les deux votre tranquillité. Ah! ma très sainte Mère, jetez sur moi un regard de compassion, et par le mérite de la douleur que je viens de méditer, préservez-moi de tout fâcheux accident, ou bien, faites que je le supporte avec une sainte résignation, afin que je partage ensuite vos consolations éternelles dans le Ciel.
O Marie! quelle fut votre douleur en voyant le trouble de Joseph pendant que le secret du Ciel lui demeura caché!
Exemple
On lit dans les lettres édifiantes des missions de la Compagnie de Jésus, qu'un jeune Indien gardait dans sa chambre une statue de Notre Dame des Douleurs, qui avait un glaive fixé sur le cœur. Un jour, poussé par une violente passion, il résolut de la satisfaire à tout prix; mais en sortant de sa chambre dans cette intention, il entendit tout à coup une voix miraculeuse qui lui dit: « Arrête, où vas-tu? » il se retourna et vit la statue de Notre Dame des Douleurs étendre le bras, ôter le glaive de dessus son cœur, et pendant qu'il avait les yeux fixés sur ce prodige, il entendit ces paroles: « Allons, prends ce glaive et frappe-moi plutôt que de blesser mon Fils par ton péché ». A ces mots, le jeune homme, stupéfait et contrit, se prosterne à terre, et demande avec un torrent de larmes pardon de sa faute à Dieu et à la très-Sainte Vierge, formant la sincère résolution de n'y plus retomber.
Pratique: Réciter le Stabat Mater.
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