Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Images Saintes
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Images Saintes
  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
jubile vincentien
8 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

539_001

Neuvième jour

Gratitude de Saint Vincent

 

Ce serait manquer à l'un des plus justes devoirs du chrétien, que de se rendre ingrats et méconnaissant des bienfaits reçus, soit à l'égard de Dieu qui en est la principale source, soit à l'égard du prochain dont la divine bonté se sert quelquefois comme d'un canal pour faire découler sur nous diverses sortes de biens.

Or, Vincent était autant éloigné de ce vice, que son cœur se sentait porté par son inclination naturelle et encore plus par le mouvement de la grâce, à la vertu de reconnaissance, tant envers Dieu qu'envers le prochain. Il disait sur ce sujet qu'il n'y avait rien qui avait tant d'efficace pour gagner le cœur de Dieu que de lui offrir un cœur reconnaissant de ses dons et de ses bienfaits ; et dans ce sentiment il avait coutume de remercier Dieu souvent de tous les biens que sa bonté infinie communique incessamment à toutes sortes de créatures, et qu'il a communiqués dès le commencement du monde, comme aussi de toutes les bonnes œuvres et actions de vertu qui ont été pratiquées par le mouvement de sa grâce ; et il conviait les autres à faire de même: et descendant plus au particulier, il invitait souvent les siens à rendre à Dieu de très fréquentes actions de grâces pour la protection et. pour le progrès qu'il daignait donner à son Église et aux principales parties dont elle est composée, surtout aux prélats, aux pasteurs et aux autres ouvriers ecclésiastiques qui travaillaient pour sa conservation et son avancement. Il avait aussi grand soin de remercier Dieu de tous les fruits que faisaient dans l'Église les compagnies et congrégations bien réglées. Et pour ce qui regardait la sienne, on ne saurait assez expliquer avec quels sentiments de reconnaissance il remerciait la divine bonté pour toutes les bénédictions qu'elle versait sur toutes les fonctions auxquelles les siens s'appliquent; comme sur les missions, les exercices des ordinants, les retraites, les conférences, les séminaires et autres services qu'ils rendent à l'Eglise. Il remerciait encore souvent Dieu, pour les assistances qu'on rendait aux pauvres, pour la promotion des bons ecclésiastiques aux charges et dignités de l'Eglise, pour les heureux succès que sa divine boulé donnait aux bons desseins du Roi, pour les victoires remportées soit par sa Majesté, soit par les autres princes et états chrétiens, sur les infidèles hérétiques et schismatiques : et généralement de tous les événements avantageux à la gloire de Dieu et au bien de la religion catholique. C'étaient là les plus ordinaires sujets de sa reconnaissance envers Dieu, laquelle lui semblant trop chétive, il invitait toutes les personnes de piété et les communautés entières, et principalement la sienne, à en louer et glorifier Dieu avec lui, et à offrir leurs sacrifices et prières à cette intention.

On lui a souvent ouï dire qu'il fallait employer autant de temps à remercier Dieu de ses bienfaits, qu'on en employait pour les lui demander ; et il se plaignait avec un grand ressentiment de l'ingratitude extrême des hommes envers leur Père céleste, rapportant sur ce sujet la plainte que Jésus-Christ même en a faite dans l'Évangile, lorsque ayant guéri dix lépreux il n'y en eut qu'un qui se rendit reconnaissant de ce bienfait : et, pour cela, il exhortait incessamment les siens à la pratique de cette vertu, dont le défaut, comme il disait, nous rend indignes de recevoir aucune faveur de Dieu et des hommes.

On ne sait pas de quelle grâce particulière à son égard il remerciait Dieu, parce qu'il n'en parlait jamais, son humilité lui faisant tenir les dons qu'il recevait du Ciel sous le sceau du silence, mais il avait cette coutume tous les ans au jour de son baptême de prier tous ceux de sa communauté, de lui aider à remercier Dieu de ce qu'il avait tant d'années que sa bonté le supportait sur la terre. Nous pourrons juger de la reconnaissance qu'il avait pour les hommes, qui était inconcevable, quelle pouvait être celle qu'il avait pour Dieu; et cela d'autant plus que, recevant les bienfaits des hommes comme lui étant départis de la main libérale du Seigneur, son intention était de lui rapporter les remerciements qu'il leur rendait.

Pour ce qui est de sa gratitude envers les hommes, elle était si grande, qu'il en rendait des témoignages particuliers, non-seulement pour les bienfaits signalés et les services considérables qu'il recevait, mais même pour les moindres choses que l'on faisait pour lui, ce qui provenait de sa profonde humilité qui lui faisait croire que rien ne lui était dû, et que chacun lui faisait plus d'honneur et de grâce qu'il ne méritait ; de sorte qu'il trouvait sujet de remerciement en des choses où les personnes les plus reconnaissantes n'en eussent pu apercevoir. Dans cette esprit de gratitude, il disait à ceux qui l'approchaient, quoique ce ne fût que par manière de visite, ou pour lui rendre le moindre devoir, aux uns : « Je vous remercie de ce que vous ne méprisez point la vieillesse » ; à d'autres : « de ce que vous supportez un misérable pécheur » ; à quelque autre : « de ce que vous m'avez enseigné une chose que je ne savais pas », ou « de la charité que Dieu vous donne pour moi » ; ou bien : « de la patience que vous avez exercée à m'entendre » ; et il faisait ces remerciements jusqu'aux moindres des frères et même à celui qui était plus ordinairement auprès de sa personne dans ses maladies, le remerciant des plus petits services, comme de lui allumer une lampe, lui apporter un livre, ouvrir ou fermer une porte, etc., témoignant faire état des moindres choses et de les recevoir avec esprit de reconnaissance; ce qui faisait qu'un chacun prenait plaisir à lui rendre quelque sorte de service. — Il en usait de même dans les voyages, pour les moindres assistances qu'on lui rendait, comme de lui aidera monter à cheval ou autres semblables, dont il faisait plusieurs remerciements avec une grande cordialité et d'une manière fort gracieuse même aux enfants, ajoutant souvent aux paroles quelque rétribution ; et il était si exact en cette reconnaissance, que si celui qui l'accompagnait dans ses voyages ne remerciait pas assez, ou le faisait froidement, il l'en avertissait comme d'une faute.

Ce vénérable Prêtre, qui en toutes choses imitait Notre Seigneur, l'a imité particulièrement en ceci, de tenir fait à sa personne ce qui l'était air moindre des siens ; et pour cela il remerciait et récompensait ceux qui rendaient quelque bon office au frère qui avait le bonheur de l'accompagner, comme de ce qui était fait à lui-même.

Il était si reconnaissant, que quand il avait reçu assistance ou faveur de quelqu'un pour sa compagnie, il ne manquait pas de le publier partout, et de l'appeler protecteur, bienfaiteur et lui donner d'autres titres semblables, exhortant ses enfants à le recommander à Notre Seigneur et lui témoignant toujours aux rencontres le souvenir de ce bienfait.

Un Prêtre de la Mission étant mort en Lorraine dans une maison des Révérends Pères Jésuites, qui le firent enterrer honorablement, Vincent fit faire pour cela une conférence à sa communauté sur la reconnaissance, afin d'exciter ses enfants à prier Dieu pour ces bons Pères et pour lui demander la grâce et les occasions de reconnaître ce bienfait, comme il l'a reconnu en son particulier dans toutes les manières possibles ; prenant toujours le parti de cette Sainte Compagnie, lorsqu'il s'est élevé des persécutions contre elle, tâchant d'en détourner les calomnies, publiant les vertus qu'elle pratique et les grands biens qu'elle fait.

Il avait surtout une grande reconnaissance envers les fondateurs des maisons de sa congrégation, en sorte qu'il ne mettait point de bornes dans tous les témoignages de gratitude qu'il pouvait leur rendre. Écrivant sur ce sujet à l'un de ses Prêtres : « Nous ne saurions, lui dit-il, avoir jamais assez de reconnaissance et de gratitude pour nos fondateurs » ; on peut juger par ces quelques mots extraits de sa lettre, de quels sentiments il était animé à leur égard, et combien il désirait que ses enfants les partageassent. Nous n'aurions jamais fait, si nous voulions rapporter jusqu'où Saint Vincent a excellé dans cette vertu, nous nous contenterons de ce que nous en avons dit.

 

Fleurs Spirituelles

 

« La reconnaissance pour les grâces reçues est un des,moyens les plus efficaces pour en obtenir de nouvelles ». (Saint Vincent De Paul).

« Les bienfaits innombrables que Dieu nous accorde, et ceux qu'il nous promet, méritent bien que nous n'agissions jamais pour notre propre gloire et que toutes nos actions soient faites pour la gloire de Dieu ». (Saint Vincent De Paul).

« Dès que Dieu a commencé à répandre ses bienfaits sur une créature, il ne cesse pas de la favoriser tant qu'elle ne s'en rend pas indigne ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Soyez aujourd'hui très fidèles aux inspirations de la grâce, en reconnaissance des bienfaits que vous avez reçus de Dieu. Priez pour les personnes qui manquent de remercier le Seigneur des grâces reçues.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

Publicité
7 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

93875528_o

Huitième jour

Prudence de Saint Vincent De Paul

 

Nous joignons la prudence à la simplicité, parce que Notre Seigneur Jésus-Christ les a mises ensemble dans son Evangile lorsqu'il instruisait ses apôtres et en leur personne tous les fidèles, et particulièrement ceux qui devaient être employés à la conduite des autres ; parce que ces deux vertus ont une telle connexion ensemble que l'une sans l'autre, comme dit Saint Augustin, n'est que peu ou point du tout profitable.

Mais avant que de produire des exemples de sa prudence, il ne sera pas hors de propos que nous l'entendions parler lui-même de cette vertu, et nous en tracer les traits, tels que l'Esprit-Saint les avait tracés dans son âme.

C'est dans un entretien qu'il fit un jour aux siens sur ce sujet, où il leur parla de la prudence en ces termes : « C'est le propre de cette vertu de régler et de conduire les paroles et les actions; c'est elle qui fuit parler sagement et à propos, et qui fait qu'on s'entretient avec circonspection et jugement des choses bonnes de leur nature et en leurs circonstances , et qui fait supprimer et retenir dans le silence celles qui sont contre Dieu , ou qui nuisent au prochain, ou qui tendent à la propre louange, ou à quelque autre mauvaise fin. Cette même vertu nous fait agir avec considération, maturité, et par un bon motif, en tout ce que nous faisons, non seulement quant à la substance de l'action, mais aussi quant aux conséquences, en sorte que le prudent agit comme il faut, quand il faut, et pour la fin qu'il faut ; l'imprudent au contraire, n'a pas la manière, ni le temps, ni les motifs convenables, et c'est là son défaut; au lieu que le prudent, agissant discrètement, fait toutes choses, avec poids, nombre et mesure. La prudence et la simplicité, tendent à même fin, qui est de bien parler et de bien faire dans la vue de Dieu ; et comme l'une ne peut être sans l'autre, notre Seigneur les a recommandées toutes deux ensemble. La prudence dont je parle est celle que Jésus Christ conseille dans l'Évangile, qui nous fait choisir les moyens propres pour arriver à la fin qu'il nous propose; laquelle étant toute divine, il faut que ses moyens y aient du rapport et de la proportion. Or, nous pouvons choisir les moyens proportionnés à la fin que nous nous proposons, en deux manières: ou par notre seul raisonnement, qui est souvent bien faible ; ou bien par les maximes de la foi que Jésus nous a enseignées, qui sont toujours infaillibles, et que nous pouvons employer sans aucune crainte de nous tromper ; c'est pourquoi la vraie prudence assujettit notre jugement à ces maximes, et nous donne pour règle inviolable de juger toujours de toutes choses comme notre Seigneur en a jugé, en sorte que dans les occasions nous nous demandions à nous-mêmes, comment Notre Seigneur Jésus-Christ a-t-il jugé de telle et de telle chose ? Et comment s'est-il comporté en telle et telle rencontre ? Qu'a-t-il dit, qu'a-t-il fait sur tel ou tel sujet ! Et qu'ainsi nous ajustions toute notre conduite selon ses maximes et ses exemples. Prenons donc cette résolution, Messieurs, et marchons en assurance, dans ce chemin royal dans lequel Jésus sera notre guide et notre conducteur, et souvenons-nous de ce qu'il a dit, que le ciel et la terre passeront, mais que ses paroles et ses vérités ne passeront jamais. Bénissons Notre Seigneur, mes frères, et tâchons de penser et de juger comme lui, et de faire ce qu'il a recommandé par ses paroles et par ses exemples. Entrons dans son esprit, pour entrer en ses opérations; ce n'est pas tout de faire le bien , mais il le faut bien faire à l'imitation de Notre Seigneur duquel il est dit : Qu'il a bien fait toutes choses. Non, ce n'est pas assez de jeûner, d'observer les règles, de s'occuper aux fonctions de son état, mais il le faut faire dans l'esprit de Jésus-Christ, c'est-à-dire avec perfection, pour les fins et avec les circonstances que lui-même les a faites. La prudence chrétienne donc consiste à juger, parler et opérer, comme la sagesse éternelle de Dieu, revêtue de notre chair, a jugé, parlé et opéré ».

Voilà quels étaient les sentiments de Vincent touchant la vertu de prudence, et voici quel a été l'usage qu'il en a fait : 1° Lorsqu'il était question de délibérer de quelque affaire, ou de donner quelque conseil ou résolution, avant que d'ouvrir la bouche pour parler, et même avant que de s'appliquer à penser aux choses qu'on lui proposait, il élevait toujours son esprit à Dieu pour implorer sa lumière et sa grâce ? On lui voyait ordinairement alors les yeux levés vers le ciel, et puis les tenant quelques temps fermés, comme consultant Dieu en lui-même, avant que de répondre : que s'il s'agissait de quelque affaire de conséquence, il voulait toujours qu'on prit du temps pour la recommander à Dieu, et pour invoquer le secours du Saint Esprit, et comme il s'appuyait uniquement sur la sagesse divine, et non sur sa prudence particulière aussi recevait-il du ciel les grâces et les lumières qui lui faisaient quelquefois découvrir des choses, que le seul esprit humain n'eût jamais pu pénétrer. Il disait à ce propos, que « là où la prudence humaine déchéait et ne voyait goutte, là commençait à poindre la lumière de la sagesse divine ».

Il était extrêmement retenu et circonspect en ses paroles, non-seulement pour ne rien dire ni répondre qui pût causer aucun ombrage ou défiance, ou qui donnât sujet de peine à personne, mais même pour ne rien avancer qui ne fût mûrement considéré et digéré en son esprit: et il y a sujet de croire que c'est pour cela qu'il causait peu et fort posément.

Il disait que c'était un effet de prudence et de sagesse, non-seulement de parler bien, et de dire de bonnes choses, mais aussi de les dire à propos, eu sorte qu'elles fussent bien reçues et qu'elles profitassent à ceux à qui l'on parlait. Que Notre Seigneur en avait donné l'exemple en plusieurs rencontres et particulièrement parlant à la samaritaine il prit occasion de l'eau qu'elle venait puiser, pour lui parler de la grâce et lui inspirer le désir d'une parfaite conversion.

Enfin Vincent a fait paraître la pureté et solidité de sa prudence et de sa sagesse, en ce qu'il a toujours cherché de suivre et d'accomplir en toutes choses la très sainte volonté de Dieu, par préférence à tout le reste, et sans avoir aucun égard aux intérêts temporels, qu'il méprisait et foulait aux pieds quand il s'agissait du service et de la gloire de Dieu. C'était le grand et unique principe sur lequel il fondait ses résolutions et par lequel il exécutait fidèlement ce qu'il avait résolu, préférant souverainement et incomparablement la volonté de l'Éternel, et ce qui regardait sa gloire et son service, à toute autre chose, sans en excepter aucune.

 

Fleurs Spirituelles

 

« La prudence est nécessaire pour être circonspect à agir, et pour savoir s'accommoder aux dispositions de chacun; elle s'unit fort Lien avec la simplicité. (Saint Vincent De Paul).

Ce Saint qui avait la vertu de simplicité dans un si haut degré, réglait tellement ses actions par la prudence et la charité du prochain, qu'il réussissait dans tout ce qu'il entreprenait. Il passait pour un des hommes les plus sages de son siècle, ce qui faisait qu'on le consultait comme un oracle, et qu'on se faisait une loi de suivre ses conseils. Il n'y a rien de plus contraire au succès des affaires que la précipitation: les délais sont ordinairement plus avantageux que nuisibles.

Pratique : Soyez aujourd'hui très circonspects dans vos paroles et dans vos actions. Priez pour les personnes qui manquent de circonspection en ces deux choses.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

6 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

gonzalez-carbonell

Septième jour

Simplicité de Saint Vincent

 

La simplicité est d'autant plus estimable entre ceux qui font profession de suivre les maximes de Jésus-Christ, qu'elle est moins estimée parmi les sectateurs de la vaine et fausse sagesse du monde.

Saint Vincent disait que la simplicité nous fait aller droit à Dieu, droit à la vérité, sans faste, sans biaisement, sans déguisement, et sans aucune vue de propre intérêt ni de respect humain ; il pratiquait parfaitement ce qu'il disait, en sorte qu'il y a sujet de croire que cette vertu de simplicité qu'il possédait à un très excellent degré, a grandement contribué aux heureux succès de ses saintes entreprises, attirant sur lui la bénédiction de Dieu et l'approbation des hommes, parce qu'il n'y a rien qui plaît tant à Dieu et a gagné davantage l'affection de toutes sortes de personnes, que la droiture et la simplicité dans le cœur, dans la vie et dans les paroles.

Or, comme il avait une estime particulière pour cette vertu, il tâchait aussi de l'insinuer dans l'esprit des siens, auxquels parlant un jour sur ce que Jésus-Christ recommandait à' ses disciples d'être simples comme des colombes, il leur dit : « Ce divin Sauveur, envoyant ses Apôtres pour prêcher son évangile par tout le monde, leur recommande particulièrement cette vertu de simplicité comme une des plus importantes et nécessaires pour attirer en eux les grâces du Ciel, et pour disposer les cœurs des habitants de la terre à les écouter et à les croire ; or, ce n'est pas seulement à ses apôtres qu'il parlait, mais généralement à tous ceux que sa providence destinait pour prêcher l'évangile et travailler à la conversion des âmes, et par conséquent, c'est à nous que Jésus-Christ parlait, et qu'il recommandait cette vertu de simplicité, laquelle est si agréable à Dieu, que son bon plaisir est de s'entretenir avec les simples de cœur. Pensez, mes frères, quelle consolation et quel bonheur pour ceux qui sont du nombre de ses véritables simples, lesquels sont assurés, par la paroles de Dieu, que son bon plaisir est de demeurer et s'entretenir avec eux.

Or, pour bien connaître l'excellence de cette vertu, il faut savoir qu'elle nous approche de Dieu, et qu'elle nous rend semblables à Dieu, dans la conformité qu'elle nous fait avoir avec lui, en tant qu'il est un être simple et qu'il a une essence très pure, qui n'admet aucune composition ; si bien que ce que Dieu est par essence, c'est cela même que nous devons tâcher d'être par vertu, autant que notre faiblesse et misère en sont capables. Il faut avoir un cœur simple, un esprit simple, une intention simple, une opération simple, parler simplement, agir bonnement, sans user d'aucun déguisement ni artifice, ne regardant que Dieu auquel seul nous désirons plaire.

La simplicité donc comprend non seulement la vérité et la pureté d'intention, mais elle a encore une certaine propriété d'éloigner de nous toute tromperie, ruse et duplicité; et comme c'est principalement dans les paroles que cette vertu se fait paraître, elle nous oblige de déclarer les choses par notre langue comme nous les avons dans le cœur, parlant et déclarant simplement ce que nous avons à dire, et avec une pure intention de plaire à Dieu. Ce n'est pas toutefois que la simplicité nous oblige de découvrir toutes nos pensées, car cette vertu est discrète, et n'est jamais contraire à la prudence, qui nous fait discerner ce qui est bon n dire, d'avec ce qui ne l'est pas, et nous fait connaître quand il se faut taire aussi bien que quand il faut parler.

Pour ce qui est de la simplicité qui regarde les actions, elle a cela de propre qu'elle fait agir bonnement, droitement et toujours en vue de Dieu, soit dans les affaires, ou dans les emplois et exercices de piété, à l'exclusion de toutes sortes d'hypocrisies, d'artifices et de vaines prétentions. Une personne, par exemple, qui fait un présent à une autre, feignant que c'est par affection, et néanmoins fait ce présent afin que l'autre lui donne une autre chose plus considérable, quoique selon le monde cela semble permis, c'est toutefois contre la vertu de simplicité qui ne peut souffrir qu'on témoigne une chose et qu'on en regarde une autre ; car, comme cette vertu nous fait parler selon nos sentiments intérieurs, elle nous fait aussi agir de même dans une franchise et droiture chrétienne, et le tout pour Dieu, qui est l'unique fin qu'elle prétend; d'où il faut inférer que cette vertu de simplicité n'est pas dans les personnes, qui par respect humain, veulent paraître autres qu'elles ne sont, qui font des actions bonnes extérieurement pour être estimées vertueuses ».

Nous avons rapporté un peu au long ce discours que Vincent a fait aux siens de cette vertu, parce que nous avons cru ne pouvoir mieux représenter sa simplicité que par ses propres paroles; car, il était tel qu'il voulait persuader aux autres de devenir; et celui qui entendait ses paroles, pouvait connaître son cœur, qu'il portait toujours sur ses lèvres. De sorte que l'on peut dire avec vérité qu'il possédait cette vertu à un tel degré, par le secours de la grâce de Notre Seigneur, que les puissances de son âme en étaient toutes remplies, et que ce qu'il disait et faisait, provenait de cette source, conformant toujours son extérieur à son intérieur, et ses actions à ses intentions, qui tendaient toutes à ce qui était le plus parfait. Sa fidélité à la pratique de cette vertu s'est fait voir en toutes rencontres, jusqu'aux moindres choses. Entre plusieurs exemples, on a souvent remarqué que la grande quantité d'affaires auxquelles il était continuellement appliqué, lui en faisant oublier de fois à autres quelques petites, comme de parler à quelqu'un, de répondre à une lettre, ou de faire quelque autre chose qu'on lui avait recommandée, il aimait mieux avouer franchement ses défauts, quoiqu'il lui en dût arriver de la confusion, que les couvrir, par quelque excuse ou artifice d'esprit. Il disait qu'il s'était toujours bien trouvé de déclarer les choses telles qu'elles étaient, parce que Dieu y donne sa bénédiction.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Les réflexions continuelles sur ses défauts, ne plaisent pas aux yeux de Dieu, elles ne servent qu'à contenter notre misérable amour propre ; marchez simplement ». (Saint François de Sales).

« Les âmes simples fuient les détours qui éloignent de Dieu. Dieu nous préserve de louer, de flatter, ou de faire quelque chose pour nous attirer la bienveillance ou la protection de quelqu'un. Ces motifs sont bas, trop vils et trop éloignés de l'esprit de Jésus Christ, à l'amour de qui nous devons principalement rapporter tout ce que nous faisons. Telles doivent être nos maximes : faire tout pour l'amour de Dieu, et ne point désirer l'estime des hommes : travailler à leur salut, sans se mettre en peine de ce qu'ils diront. (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Dans les rapports qu'on a avec le prochain, agir avec droiture et franchise, comme on croit devoir le faire devant Dieu. Priez pour les personnes qui manquent de simplicité.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

5 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

93875614_o

Sixième jour

De l'obéissance de Saint Vincent

 

Nous ne pouvons mieux faire en parlant de l'obéissance de Vincent, que de rapporter les sentiments qu'il avait de cette vertu, lesquels il a déclarés en plusieurs rencontres, mais particulièrement dans les avis salutaires qu'il a donnés à ce sujet à ses chères filles, les religieuses du premier monastère de la Visitation de Paris.

Elles ont témoigné que ce grand Serviteur de Dieu, qui a été leur premier père spirituel, entre toutes les vertus, leur recommandait souvent celle de l'obéissance, et l'exactitude à la règle jusqu'aux moindres observances ; qu'il avait une affection toute particulière pour bien établir ces vertus dans leur communauté, et leur disait que ces vertus étaient celles, qui étant pratiquées avec persévérance faisaient la religion ; que pour s'y exciter il était nécessaire d'en conférer souvent ensemble et de s'entretenir sur leur excellence et leur beauté ; et qu'il fallait s'y affectionner dans la vue du plaisir que Dieu prend dans les âmes religieuses qui s'y rendent fidèles ; et parce que celui qui est leur Divin Epoux aimait tellement ces vertus que le moindre retardement à l'obéissance lui était désagréable ; qu'une âme vraiment religieuse ayant voué cette vertu à la face de l'Eglise, doit se rendre soigneuse d'accomplir ce qu'elle a promis, et que si l'on se relâche dans une petite chose, on se relâche bientôt dans une plus grande ; que tout le bien de la créature consistait en l'accomplissement de la volonté de Dieu, et que cette volonté se trouvait particulièrement dans la fidèle pratique de l'obéissance, et en l'exacte observance de la régularité ; qu'on ne pouvait rendre un service plus agréable à Dieu, qu'en pratiquant l'obéissance par laquelle il accomplit ses desseins sur nous, que sa pure gloire s'y trouve avec l'anéantissement de l'amour-propre et de tous ses intérêts, qui est ce à quoi nous devons principalement prétendre, et que cette pratique mettait l'âme dans la vraie et parfaite liberté des enfants de Dieu.

Il recommandait fort de renoncer à son propre jugement et de le mortifier pour le soumettre à celui de ses supérieurs, et disait que l'obéissance ne consistait pas à faire présentement ce qu'on nous ordonne, mais à se tenir dans une entière disposition de faire tout ce qu'on nous pourrait commander en toutes sortes d'occasions : qu'il fallait regarder ses supérieurs comme tenant la place de Jésus-Christ sur la terre, et leur rendre en cette considération, un très-grand respect ; que de murmurer contre eux était une espèce d'apostasie intérieure ; car, comme l'apostasie extérieure se commet en quittant l'habit et la religion, et se désunissant de son corps, aussi l'apostasie intérieure se fait quand on se désunit des supérieurs, les contredisant en son esprit, et s'attachant à des sentiments particuliers et contraires aux leurs ; ce qui est le plus grand de tous les maux qui arrivent dans une communauté ; que l'âme religieuse évitait ce malheur quand elle se tenait dans une sainte indifférence, et qu'elle se laissait conduire par ses supérieurs.

Il disait encore, sur le sujet de l'obéissance, qu'il fallait pour fondement de la vraie soumission qu'on doit avoir dans une communauté, considérer attentivement les choses suivantes :

1° La qualité des supérieurs, qui tiennent sur la terre la place de Jésus-Christ à notre égard ; 2° La peine qu'ils ont, et la sollicitude qu'ils prennent pour nous conduire à la perfection ; passant quelquefois les nuits entières en veilles, et ayant souvent le cœur plein d'angoisses, pendant que les inférieurs jouissent à leur aise de la paix et de tranquillité que leur apportent le soin et le travail de ceux qui les conduisent, dont la peine est d'autant plus grande qu'ils ont sujet d'appréhender le compte qu'ils sont obligés d'en rendre à Dieu ; 3° La récompense promise aux âmes vraiment obéissantes même dès cette vie ; car outre les grâces que mérite cette vertu, Dieu se plaît à faire la volonté de ceux qui pour l'amour de lui, soumettent leur volonté à celle de leurs Supérieurs ; 4° La punition que doivent appréhender ceux qui ne veulent pas obéir, dont Dieu a fait voir un exemple bien terrible, dans le châtiment que sa justice a exercé sur Coré, Dathan et Abiron, pour avoir méprisé Moïse leur supérieur, et pour avoir par ce mépris offensé grièvement Dieu qui a dit, parlant aux supérieurs qu'il a établis dans son Eglise : que celui qui vous écoute, m'écoute ; et que celui qui vous méprise me méprise ; 5° L'exemple de l'obéissance que Jésus-Christ est venu donner aux hommes, ayant mieux aimé mourir, que de manquer à obéir, et certes, ce serait une dureté de cœur bien grande, de voir un Dieu obéissant jusqu'à la mort pour notre sujet, et nous, chétives et misérables créatures, refuser de nous assujettir pour l'amour de Lui.

Il ajoutait, pour pratiquer parfaitement celte vertu, qu'il fallait obéir : 1° Volontairement, faisant plier notre volonté sous la volonté des Supérieurs ; 2° Simplement, pour l'amour de Dieu, et sans jamais permettre à noire entendement, de rechercher ou examiner pourquoi nos supérieurs nous ordonnent telle ou telle chose ; 3°Promptement, sans user d'aucun retardement, quand il est question d'exécuter ce qui est commandé ; 4° Humblement, sans prétendre ni désirer de tirer aucune louange ou estime de l'obéissance qu'on rend ; 5° Courageusement, ne désistant pas et ne s'arrêtant pas pour les difficultés, mais les surmontant avec force et générosité ; 6° Gaiement, exécutant ce qui est commandé avec agrément, et sans témoigner aucune répugnance ; 7° Avec persévérance, à l'imitation de Jésus-Christ qui s'est rendu obéissant jusqu'à la mort.

Or, il ne faut pas considérer ce que Vincent disait ou enseignait, comme des leçons d'un maître, ou des exhortations d'un prédicateur, qui ne fait pas quelquefois ce qu'il enseigne aux autres, mais comme les pures expressions des sentiments les plus sincères de son cœur, et comme de véritables témoignages de ce qu'il pratiquait lui-même avec une merveilleuse humilité ; car quoiqu'il fût envoyé avec les siens par les Evêques avec plein pouvoir pour travailler dans les paroisses de leurs diocèses, il ne voulait toutefois rien faire qu'avec le consentement et sous le bon plaisir des Curés, ce qu'il observait inviolablement, aussi bien dans les plus petits villages comme dans les autres lieux plus considérables.

Saint Vincent de Paul était toujours le premier à tous les exercices de la communauté, par amour pour la règle. Il ne manquait pas de se mettre à genoux en entrant dans sa chambre et avant d'en sortir, parce que c'était un point de règle, quoiqu'il ne pût le faire les dernières années de sa vie qu'avec beaucoup de peine, à cause du mal qu'il avait aux jambes.

 

Fleurs Spirituelles

 

« L'obéissance est sans doute plus méritoire que toutes les austérités. Quelle austérité plus grande que de tenir sa volonté continuellement soumise et obéissante ? » (Sainte Catherine de Bologne).

« Une simple goutte de parfaite obéissance vaut un million de fois plus qu'un vase entier de la plus sublime contemplation ». Sainte Marie Madeleine de Pazzi).

Pratique : Efforcez-vous aujourd'hui d'obéir avec soumission de volonté et de jugement, pour l'amour de Jésus-Christ. Priez pour les personnes obéissantes.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

4 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

323_001

Cinquième jour

Sentiments de Vincent sur l'humilité

 

Quoique Vincent prit occasion de s'humilier en toutes rencontres, comme nous l'avons dit hier, et qu'on puisse bien dire que toutes sortes de choses lui servaient de matière pour pratiquer l'humilité, il avait néanmoins deux principaux motifs qui étaient comme les deux pivots sur lesquels roulaient tous les sentiments qu'il avait de cette vertu et toutes les pratiques qu'il en faisait et conseillait aux autres.

Le premier était la grande connaissance et les vues toutes singulières qu'il avait des infinies perfections de Dieu, et des défauts des créatures, qui lui donnaient pour sujet de tenir pour injustice, de ne se pas humilier toujours et en toutes choses, attendu la condition misérable de l'homme et la grandeur et sainteté infinie de Dieu.

Voici en quels termes il en parla un jour aux siens : en vérité, Messieurs et mes frères, si un chacun de nous veut s'étudier à se bien connaître, il y trouvera qu'il est très juste et très raisonnable de se mépriser soi-même. Car si d'un côté, nous considérons sérieusement la corruption de notre nature, la légèreté de notre esprit, les ténèbres de notre entendement, les dérèglements de notre volonté, et l'impureté de nos affections ; si ailleurs, si nous pesons bien au poids du sanctuaire nos œuvres et nos productions, nous trouverons que le tout est très digne de mépris. Mais quoi ! Me dites-vous, mettez-vous de ce nombre les prédications que nous avons faites, les confessions que nous avons entendues, les peines et les soins que nous avons pris pour le prochain et pour le service de notre Seigneur ? Oui, Messieurs, si l'on repasse sur ses meilleurs actions, on est surpris d'y voir qu'en la plupart on s'y est mal conduit quant à la manière, et souvent quant à la fin; et que, de quelque façon qu'on les regarde, il y peut avoir autant de mal que de bien, car, dites-moi je vous prie, que peut-on attendre de la faiblesse de l'homme ? Qu'est-ce que peut produire le néant, et que peut faire le péché ? Et qu'avons-nous de nous-mêmes autre chose, sinon le néant et le péché ? Tenons donc pour certain qu'en tout et partout nous sommes dignes de rebut, et toujours très méprisable, à cause de l'opposition que nous avons par nous-mêmes à la sainteté et aux autres perfections de Dieu, à la vie de Jésus-Christ et aux opérations de sa grâce ; et ce qui nous persuade davantage de cette vérité, est la pente naturelle et continuelle que nous avons au mal, notre impuissance au bien, et l'expérience que nous avons tous que lors même que nous pensons avoir bien réussi en quelque action, ou bien rencontré en nos avis, il arrive tout le contraire, et Dieu permet souvent que nous sommes méprisés. Si donc nous nous étudions à nous bien connaître, nous trouverons qu'en tout ce que nous pensons, faisons et disons, soit en la substance ou dans les circonstances, nous sommes pleins et environnés de sujets de confusions et de mépris: et si nous ne voulons point nous flatter, nous nous verrons non seulement plus méchants que les autres hommes, mais pires en quelque façon que les démons de l'enfer, car si ces malins esprits avaient en leur disposition les grâces et les moyens qui nous sont donnés pour devenir meilleurs, ils en feraient mille et mille fois plus d'usage que nous n'en faisons.

Le second motif était l'exemple et les paroles de Jésus qu'il avait toujours en vue, et qu'il exposait aux yeux d'un chacun. Rapportant un jour sur ce sujet, dans un discours qu'il fit aux siens, ces paroles de Jésus Christ apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur : et ces autres, celui qui s'humiliera sera exalté, et celui qui s'élèvera sera abaissé, il ajouta ce qui suit: Qu'est-ce que la vie de ce divin Sauveur, sinon une vie d'humiliations continuelles, une vie active et passive ? Il l'a tellement aimée, cette humiliation, qu'il ne l'a jamais quittée pendant sa vie, et même après sa mort, il a voulu que l'Eglise nous ait représenté sa personne divine par la figure du Crucifix, afin de paraître à nos yeux dans un état d'ignominie, comme ayant été pendu pour ainsi dire comme un criminel, et comme ayant souffert pour nous, la mort la plus honteuse et la plus affreuse qu'on ait pu s'imaginer. Pourquoi cela ? C'est par ce qu'il connaissait l'excellence des humiliations et la malice du péché contraire qui non-seulement aggrave les autres péchés, mais qui rend vicieuses les œuvres qui de soi ne sont pas mauvaises, et qui peut infecter et corrompre celles qui sont bonnes, même les plus saintes.

Retenons donc bien cette vérité, Messieurs, et qu'un chacun la grave bien avant dans son cœur, et qu'il dise, parlant à soi-même: quoique j'eusse toutes les vertus, si toutefois je n'ai pas l'humilité, je me trompe, et pensant être vertueux je ne suis qu'un superbe pharisien et un religieux abominable. Ô Sauveur Jésus-Christ, répandez sur nos cœurs ces divines lumières dont votre sainte âme était remplie et qui vous ont fait préférer l'outrage à la louange ! Embrasez nos cœurs de ces affections saintes qui brûlaient et consumaient le vôtre et qui vous ont fait chercher la gloire de votre père céleste dans votre propre confusion. Faites par votre grâce que nous commencions dès maintenant à rejeter tout ce qui ne va pas à votre honneur et à notre mépris, tout ce qui ressent la vanité, l'ostentation et la propre estime : que nous renoncions une bonne fois pour toutes à l'applaudissement des hommes abusés et trompeurs, et à la vaine imagination du bon succès de nos œuvres : enfin, mon Sauveur, que nous apprenions à être véritablement humbles de cœur par votre grâce et vos exemples.

J'ai fait diverses fois, disait-il un jour, la visite en quelques maisons de religieuses, et j'ai souvent demandé à plusieurs d'entre elles pour quelle vertu elles avaient le plus d'estime, ou d'attrait; je le demandais même à celles que je savais avoir plus d'éloignement pour les humiliations ; mais à peine entre vingt en ai-je trouvé une, qui ne me dit que c'était pour l'humilité, tant il est vrai que chacun trouve cette vertu belle et aimable. D'où vient donc qu'il y en a si peu qui l'embrasse et encore moins qui la possède ? C'est qu'on se contente de la considérer, et on ne prend pas la peine de l'acquérir : elle est ravissante dans la spéculation, mais dans la pratique elle a un visage désagréable à la nature, et ses exercices nous déplaisent, parce qu'ils nous portent à choisir toujours le plus bas lieu, à nous mettre au-dessous des autres et même des moindres, à souffrir les calomnies, chercher le mépris, aimer l'abjection, qui sont choses pour lesquelles naturellement nous avons de l'aversion.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Voici un des meilleurs moyens d'acquérir l'humilité, c'est de graver profondément dans son esprit cette maxime : Chacun n'est réellement que ce qu'il est devant Dieu, il n'est rien de plus ». (L'auteur de l'imitation).

« L'humilité, pour être véritable, doit être toujours accompagnée de la charité, c'est-à-dire que nous devons aimer, chercher et accepter les humiliations, pour plaire à Dieu et pour ressembler à Jésus Christ ». (Saint François de Sales).

Pratique : Cherchez aujourd'hui la dernière place et le rebut des autres, vous persuadant avec tout cela que vous avez encore plus que vous ne méritez à cause de vos péchés. Priez pour les âmes qui aspirent au troisième degré d'humilité.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

Publicité
3 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Icon, France, Vincent and boy

Quatrième jour

Humilité de Saint Vincent

 

C'est une vérité prononcée par la bouche du Fils de Dieu, que celui qui s'élève sera humilié et au contraire, que celui qui s'humilie sera exalté : cela s'est vérifié eu la personne de Vincent, lequel a été exalté par les grandes choses que Dieu a faites en lui et par lui d'autant qu'il s'est humilié ; et plus il s'est profondément abaissé, Dieu a pris plaisir de l'élever davantage, et de répandre plus abondamment ses bénédictions sur lui, et sur ses saintes entreprises.

Il est vrai que l'on peut dire de ce Saint homme après sa mort ce que plusieurs en ont dit durant sa vie, qu'il n'a jamais été bien connu au monde tel qu'il était en effet, quelque estime qu'on ait eue pour lui : car, bien qu'il ait toujours passé pour un homme fort humble, l'opinion commune toutefois n'a jamais regardé son humilité comme la disposition principale qui a attire sur lui toutes les grâces et les bénédictions dont il a été comblé et comme le fondement et la racine de toutes les grandes œuvres qu'il a faites. Ceux qui en ont jugé plus favorablement ont estimé que c'était son zèle qui le portait à les entreprendre, et que sa prudence les lui faisait conduire heureusement à chef ; mais quoique ces deux vertus fussent excellentes en lui, et qu'elles aient beaucoup contribué aux grands biens qu'il a opérés, il faut néanmoins avouer que c'est sa profonde humilité qui a attiré sur lui cette plénitude de lumières et de grâces, par la vertu desquelles tout a prospéré entre ses mains et sous sa conduite. Mais pour parler encore mieux, nous pouvons dire que son zèle le portait à s'humilier sans cesse ; il répétait continuellement en lui-même cette leçon d'humilité qu'il avait apprise de son divin Maître, disant en son cœur : « Je ne suis pas un homme, mais un pauvre ver de terre, qui rampe ne sachant où il va, mais qui cherche seulement à se cacher en vous, ô mon Dieu ! Qui êtes tout mon désir. Je suis un pauvre aveugle qui ne saurait avancer un pas dans le bien si vous ne me tendez la main de votre miséricorde pour me conduire ».

Il qualifiait sa Congrégation de petite, très petite et chétive Compagnie : il ne pouvait souffrir qu'on dit aucune chose à sa louange, disant qu'il ne demandait rien pour elle à Dieu, sinon qu'il eût pour agréable de lui donner la vertu d'humilité.

Son humilité était si sincère, qu'on la pouvait lire sur son front, sur ses yeux, et sur toute la posture de son corps, et reconnaître par son extérieur que ses humiliations et abaissements venaient du fond de son cœur, où cette vertu était si profondément gravée, qu'il croyait ne pas mériter l'usage d'aucune créature, non pas même de celles qui servent à conserver la vie, et encore moins des autres qui peuvent être utiles ou nécessaires pour avancer la gloire de Dieu.

C'était sa coutume en toutes rencontres, et devant toutes sortes de personnes, même de la plus haute qualité, et surtout quand on témoignait quelque estime de lui, et qu'on lui voulait rendre quelque honneur, de dire et publier qu'il n'était que le fils d'un pauvre paysan et qu'il avait gardé les troupeaux ; ce qu'il prenait aussi plaisir de déclarer aux pauvres, afin qu'ils le considérassent comme ayant été de leur condition ; sur ce sujet, il arriva un jour qu'un homme de village étant venu à Saint-Lazare demander Vincent et le portier lui ayant dit qu'il était empêché pour lors avec quelques Seigneurs, ce bon homme répliqua : « Ce n'est donc plus Monsieur Vincent, parce que lui-même m'a dit qu'il n'était que le fils d'un simple paysan comme moi ? » — Accompagnant un jour un ecclésiastique à la porte de Saint-Lazare, une pauvre femme se mit à crier, lui disant : « Monseigneur, donnez-moi l'aumône » ; à quoi Vincent lui répondit : « O ma pauvre femme, vous me connaissez bien mal, car je ne suis qu'un porcher et le fîls d'un pauvre villageois ». Une autre l'ayant encore rencontré à la porte comme il conduisait quelques personnes de condition et pour le convier de lui donner l'aumône plus volontiers, lui ayant dit qu'elle avait été servante de Mme sa Mère, il lui répondit aussitôt devant tous ceux qui étaient présents : « Ma bonne femme, vous me prenez pour un autre : ma mère n'a jamais eu de servante, ayant elle-même servi, et étant la femme et moi le fils d'un paysan ».

Ayant été une fois visité par son neveu, lequel était venu exprès pour cela de la ville de Dax à Paris, le portier du collège des Bons Enfants, où il demeurait pour lors, l'ayant averti que son neveu demandait à le voir, il ressentit le premier mouvement de quelque peine pour son arrivée, et dit qu'on le lui amenât à sa chambre ; néanmoins son humilité lui fit aussitôt changer de sentiment, et prendre la résolution d'aller lui-même le recevoir en bas : voici en quels termes Mr de Saint-Martin, chanoine de la ville de Dax, qui demeurait pour lors en ce collège, en rendit témoignage : « Je ne puis passer sous silence un acte de vertu de Mr Vincent, dont je suis témoin à l'occasion d'un de ses neveux. C'est qu'ayant donné charge à l'un des siens de l'aller prendre dans la rue où il était, habillé à la mode des paysans de ce pays, pour le mener à sa chambre, ce bon serviteur de Dieu eut un mouvement extraordinaire de se surmonter comme il le fit; car, descendant de sa chambre, il alla lui-même jusqu'à la rue, où, ayant trouvé son neveu, il l'embrassa, le baisa et le prit par la main, puis l'ayant conduit dans la cour, fit descendre tous les Messieurs de la Compagnie, auxquels il dit que c'était là le plus honnête homme de sa famille, et les lui fit saluer tous. Il lui fit faire la même civilité aux autres personnes de condition qui venaient le visiter ; et aux premiers exercices spirituels qu'il fit après, il s'accusa publiquement en pleine assemblée d'avoir eu quelque honte à l'arrivée de son neveu, et de l'avoir voulu faire monter secrètement à sa chambre, parce qu'il était paysan et mal habillé.

Mais non content de parler de la sorte il a toujours tâché par ses exemples d'insinuer cet esprit d'humilité dans sa Compagnie dès ses premiers commencements. Quand il pensait lui être arrivé quelque chose qui ne fut pas tout-à-fait de bon exemple aux siens, il ne manquait pas à chaque fois de s'en humilier et de leur en demander pardon ; ce qu'il faisait même pour les choses secrètes, comme pour les mouvements d'impatience qui n'avaient point paru au-dehors, pour quelques paroles moins douces dites à quelque particulier, et pour les moindres manquements faits par inadvertance ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Une personne humble, quoiqu'elle soit humiliée, s'humilie encore davantage, lorsqu'elle est couverte de mépris ; se réjouit de ce qu'on la méprise, lorsqu'elle est employée à des offices bas et abjects ; reconnaît qu'elle est encore plus honorée qu'elle le mérite, et s'en acquitte avec plaisir ; elle n'abhorre et ne fuit que les charges distinguées et les honneurs ». (Sainte Jeanne-Françoise de Chantal).

« On fait une chose beaucoup plus utile pour sa perfection chaque fois qu'on ne s'excuse pas lorsqu'on est repris, que si l'on entendait avec des dispositions saintes dix sermons. Une marque qu'on n'ambitionne pas l'estime des créatures, c'est quand on agit ainsi ; en s'accoutumant à ne pas se justifier dans de telles circonstances, on parvient à entendre parler de soi, comme si c'était une personne étrangère ». (Sainte Thérèse d'Avila).

 

Pratique : Ne dites rien aujourd'hui qui puisse tourner à votre avantage, et ne laissez passer aucune occasion de vous humilier. Priez pour les religieuses qui craignent les humiliations.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

2 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Icon, Poland, Cabuchet design

Troisième jour

Espérance et confiance en Dieu de Saint Vincent

 

Si la foi de Vincent a été grande, son espérance en Dieu n'a pas été moins parfaite, et l'on peut dire en quelque façon de lui, qu'à l'imitation du père des Croyants, il a souvent espéré contre l'espérance même, c'est-à-dire, qu'il a porté son espérance en Dieu, lorsque, selon toutes les apparences humaines, il y avait moins sujet d'espérer, et comme sa foi étant simple et pure ne s'appuyait que sur la seule vérité de Dieu, aussi, son espérance étant toute élevée au-dessus des sentiments et des raisonnements de la nature, ne regardait que la seule miséricorde et bonté de Dieu.

Quand il était question d'entreprendre quelque affaire pour le service de Dieu, après avoir invoqué sa lumière et reconnu sa volonté, il en espérait tout le succès de la conduite et de la protection de son infinie bonté; et quoique, pour suivre les ordres de la Providence, il employât les moyens humains nécessaires et convenables, il n'y mettait pas pourtant son appui, mais uniquement sur l'assistance qu'il attendait de Dieu. Quand il était une fois engagé de cette façon-là, il espérait tout de Dieu, pour lui et pour les siens ; et si quelques-uns d'entre eux par défaut de confiance, venaient à lui représenter qu'il n'y avait aucune apparence qu'on pût réussir, ou bien qu'il serait très difficile et presque impossible de suffire à ce qu'on entreprenait ; il leur répondait ordinairement : « Laissons faire notre Seigneur, c'est son ouvrage ; et comme il lui a plu le commencer, tenons pour certain qu'il l'achèvera en la manière qui lui sera la plus agréable » ; ou bien il les encourageait, leur disant : « Ayez bon courage, confiez-vous à Notre Seigneur qui sera notre premier et notre second dans le travail commencé, à l'entreprise duquel il nous a appelés ».

Écrivant un jour à un Supérieur d'une des maisons de sa Congrégation : « Je compatis, lui dit-il, à vos travaux qui sont grands et qui croissent quand vos forces diminuent ; c'est le bon Dieu qui fait cela, et sans doute qu'il ne vous laissera pas une si grande surcharge sur les bras sans vous aider à la soutenir ; mais il sera lui-même votre force et votre récompense. Croyez-moi, trois font plus que dix quand Notre Seigneur y met la main; et il la met toujours quand il nous a été les moyens humains et qu'il nous engage dans la nécessité de faire quelque chose qui excède nos forces ».

Or, pour mieux disposer les siens à cette parfaite confiance en Dieu à laquelle il les excitait souvent, il les portait à concevoir une très grande défiance d'eux-mêmes, et à se persuader qu'ils ne pouvaient rien par eux-mêmes, sinon tout gâter dans les ouvrages et desseins de Dieu, afin qu'étant bien convaincus de leur insuffisance, ils eussent à se tenir dans une plus entière et parfaite dépendance de la conduite de Dieu et de l'opération de sa grâce ; et que, pour cet effet, ils eussent incessamment recours à lui par la prière. Voyant un jour quelques-uns des siens qui se laissaient un peu trop abattre et décourager par le sentiment qu'ils avaient de leurs imperfections : « Nous avons, leur dit-il pour les encourager, le germe de la toute-puissance en nous, qui nous doit être un grand motif d'espérer et de mettre notre confiance en Dieu, nonobstant toutes nos pauvretés. Non, il ne faut pas vous étonner de voir des misères en vous, car chacun en a sa bonne part : il est bon de les connaître, mais non pas de s'en affliger démesurément : il est bon même d'en détourner la pensée quand elle nous porte au découragement, et de redoubler notre confiance en Dieu et noire abandon entre ses mains paternelles.

Le véritable Missionnaire, dit-il, ne doit point se mettre en peine pour les biens de ce monde, mais, jeter tous ses soins en la providence du Seigneur, tenant pour certain que, pendant qu'il sera bien établi en la charité, et bien fondé en cette confiance, il sera toujours sous la protection de Dieu, et par conséquent aucun mal ne lui arrivera et qu'aucun bien ne lui manquera, lors même qu'il pensera que selon les apparences tout va être perdu. Je ne dis pas ceci par mon propre esprit, c'est l'écriture sainte qui nous l'enseigne, et qui dit que : Celui qui loge à l'enseigne de la confiance en Dieu, sera toujours favorisé d'une spéciale protection de sa part, et en cet état, il doit tenir pour certain qu'il ne lui arrivera aucun mal, parce que toutes choses coopèrent à son bien, et qu'aucun bien ne lui manquera, d'autant que Dieu lui-même se donnant à lui, il porte avec soi les biens nécessaires tant pour le corps que pour l'âme, et ainsi, mes frères, vous devez espérer que pendant que vous demeurerez fermes en cette confiance, non seulement vous serez préservés de tous maux et de tous fâcheux accidents, mais aussi comblés de toutes sortes de biens ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Celui qui se met entièrement dans les bras de la Providence, et s'abandonne à sa conduite, va en carosse, sans sentir la pesanteur des croix dont il est chargé ; celui qui agit différemment va à pied et se fatigue beaucoup ». (Saint Basile).

« Le poids de la Croix se fait sentir à celui qui la traîne et non à celui qui l'embrasse ». (Sainte Thérèse d'Avila).

« Voici de quoi consoler les âmes qui sont dans les sécheresses, et celles qui sont tentées : un seul propos de ne pas pécher, fait en ce temps, pèse plus dans les balances du Seigneur, que mille actes de vertus faits avec beaucoup de ferveur dans le temps des consolations ». (Saint Jean d'Avila).

 

Pratique : S'il vous arrive de tomber aujourd'hui dans quelque faute, relevez-vous courageusement, sans vous laisser abattre, car le découragement ne remédie à rien, dit Sainte Thérèse. Priez pour les âmes qui manquent de courage à se vaincre, et de confiance en Dieu.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

Icon, USA, WA, Federal Way

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

1 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Icon, Spain, Madrid, Vincent de Paul

Deuxième jour

Foi de Saint Vincent De Paul

 

Puisque la foi est le fondement des autres vertus, et que la fermeté de l'édifice spirituel dépend principalement de cette mystique base, ayant à faire voir les plus excellentes vertus dans la personne de Vincent, nous commencerons par la foi que ce sage architecte avait posée pour fondement de toutes ses pratiques vertueuses et sur laquelle il s'appuyait en tout ce qu'il entreprenait et faisait pour le service de Dieu.

Comme les arbres qui sont battus des vents et ébranlés par les orages, jettent les plus profondes racines et s'affermissent davantage par ces agitations ; de même on peut dire que Dieu voulant rendre plus ferme et plus parfaite la foi de Vincent, a permis qu'elle ait été au commencement exposée à la violence de plusieurs tentations, et que son fidèle serviteur ait ressenti diverses attaques contre cette vertu. Il en est pourtant toujours demeuré victorieux par le secours de sa grâce, et sa foi s'est trouvée plutôt affermie et fortifiée, qu'affaiblie par toutes ces épreuves, desquelles Dieu s'est servi pour le perfectionner ; de sorte qu'après toutes ces bourrasques il est devenu non-seulement plus fort, mais plus éclairé dans les vérités de la foi, comme lui-même l'a déclaré en quelque rencontre, les possédant et les goûtant d'une manière aussi parfaite qu'elle se peut en cette vie.

Or, un des plus souverains remèdes qu'il employa pour fortifier sa foi, et la mettre à l'abri de la violence de ces tentations, fut d'écrire et signer sa profession de de foi et la porter sur son cœur ayant supplié Notre Seigneur d'agréer la résolution qu'il avait prise que toutes les fois qu'il porterait lu main sur son cœur, particulièrement quand il serait tenté, cela serait une marque et un témoignage qu'il renonçait à la tentation, et un renouvellement de la protestation qu'il avait faite de persévérer jusqu'à la mort dans la foi de l'Eglise.

Sa foi était non seulement forte, mais aussi pure et simple, étant appuyée non sur les connaissances acquises par l'étude ou par l'expérience, mais uniquement sur la première vérité qui est Dieu, et sur l'autorité de son église. La foi de Vincent ne tenait pas ses lumières renfermées dans son esprit, mais elle les communiquait au-dehors d'autant plus libéralement qu'elle était animée d'une plus parfaite charité.

Sa foi lui fit préférer l'instruction des pauvres à celle des riches ; il manifestait surtout son zèle à faire des catéchismes et instructions dans les lieux qu'il jugeait en avoir plus de besoin, comme dans les villages et parmi les pauvres qui sont ordinairement les moins instruits des vérités de la foi. Il ne se contentait pas encore de le faire par lui-même, il y excitait et portait tous ceux qu'il estimait capables de cet office de charité ; et il n'a point cessé qu'il n'ait enfin établi une congrégation toute dédiée à la culture de cette divine plante de la foi dans les terres les plus stériles.

On peut dire que la foi de Vincent fut non seulement pure, simple et ferme, mais qu'il en avait une plénitude : vu qu'elle éclairait son esprit, remplissait son cœur et animait ses actions, ses paroles, ses affections et ses pensées, il le faisait agir en tout et partout selon les vérités et les maximes de Jésus Christ ; en telle sorte que ce que la plupart des chrétiens font ordinairement, ou par des mouvements naturels, ou par des raisonnements humains, il le faisait par des principes de foi, laquelle était, selon la parole d'un prophète comme une lampe allumée qu'il tenait toujours en main pour se conduire, et pour dresser tons ses pas dans les sentiers de la justice. C'était sans doute un don très particulier qu'il avait reçu de Dieu, de savoir appliquer les lumières de la foi à toutes sortes d'occasions et de rencontres, et d'en faire d'excellentes pratiques dans les affaires mêmes purement temporelles et séculières, ne les entreprenant que par des motifs que la foi lui inspirait, ne s'y conduisant que par ses lumières et les référant toujours à des fins surnaturelles qu'elle lui proposait. Et non-seulement il se conduisait par cet esprit de foi, en toutes ses affaires et entreprises, mais il l'inspirait autant qu'il pouvait aux autres personnes, et particulièrement à celles qui étaient sous sa conduite, au sujet de quoi Mademoiselle Legras, fondatrice et première supérieure des filles de la charité, lui ayant un jour témoigné quelque petit empressement d'esprit touchant ce charitable institut duquel il était le père, il fit la réponse suivante : « Je vous vois toujours un peu dans les sentiments humains, pensant, que tout est perdu dès lors que vous me voyez malade. O femme de peu de foi ! Que n'avez-vous plus de confiance et d'acquiescement à la conduite et à l'exemple de Jésus Christ ! Ce Sauveur du monde se rapportait à Dieu son père pour l'état de toute l'Eglise, et vous, pour une poignée de filles que sa providence a notoirement suscitées et assemblées, vous pensez qu'il vous manquera ! Allez, Mademoiselle, humiliez-vous beaucoup devant Dieu ! ».

Il disait souvent que le peu d'avancement à la vertu, et le défaut de progrès dans les affaires de Dieu, provenait de ce qu'on ne s'établissait pas assez sur les lumières de la foi, et qu'on s'appuyait trop sur les raisons humaines : « Non, non, dit-il un jour, il n'y a que les vérités éternelles qui soient capables de nous remplir le cœur, et de nous conduire avec assurance. Croyez moi, il ne faut que s'appuyer sur Dieu, ou solidement et fortement sur quelqu'une de ses perfections, comme sa bonté, sa providence, sa vérité, son immensité, etc. Il ne faut, dis-je, que se bien établir sur ces fondements divins, pour devenir parfait en peu de temps ».

Il tenait encore cette maxime de ne pas considérer les choses dans le seul extérieur et selon leur apparence, mais selon ce qu'elles pouvaient être en Dieu et selon Dieu ; « Je ne dois pas considérer, disait-il, un pauvre paysan ou une pauvre femme selon leur extérieur, ni selon ce qu'il paraît de la portée de leur esprit, d'autant que bien souvent ils n'ont presque pas la figure ni l'esprit de personnes raisonnables, tant ils sont grossiers et terrestres. Mais tournez la médaille, et vous verrez par les lumières de la foi, que le Fils de Dieu a voulu être pauvre, qu'il est représenté par ces pauvres ; qu'il n'avait presque pas la figure d'un homme, en sa passion, et qu'il passait pour fou dans l'esprit des gentils, et pour pierre de scandale dans celui des Juifs ; et avec tout cela il se qualifie l'évangéliste des pauvres. O Dieu ! Qu'il fait beau voir les pauvres, si nous les considérons en Dieu, et dans l'estime que Jésus Christ en a faite! mais si nous les regardons selon les sentiments de la chair et de l'esprit mondain, ils paraîtront méprisables ».

Enfin, pour connaître combien grande et parfaite fut la foi de Vincent, il faut jeter les yeux sur toutes ses autres vertus, puisqu'elle en est comme la racine selon le sentiment de Saint Ambroise, et l'on pourra juger qu'elle a été la vigueur et la perfection de cette mystique racine, en considérant la multitude et l'excellence des fruits qu'elle a produits.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Il y a une espèce de simplicité qui fuit que la personne ferme les yeux à tous les sentiments de la nature, et aux raisons humaines, et les tient toujours fixés sur les maximes de la foi, pour en faire constamment la règle de sa conduite. Dans toutes ses actions, ses paroles, ses pensées, ses affaires, en tout temps, en tous lieux elle consulte la foi, et ne fait rien que selon ce qu'elle dicte ». (Saint Vincent De Paul).

« Il est absolument nécessaire pour sa propre sanctification et pour être très utile au salut des autres de s'accoutumer à suivre en tout la belle lumière de la foi, toujours accompagnée d'une onction qui se répand dans les cœurs. Cela est très certain, il n'y a que les vérités éternelles qui soient capables de remplir notre cœur et de nous conduire par la voie sûre. Croyez-moi, il suffit de bien s'établir sur ces fondements pour arriver en peu de temps à la perfection et à pouvoir faire de grandes choses ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Voir toujours dans les pauvres, la personne de notre Seigneur Jésus-Christ et dans cette vue, les traiter avec compassion, douceur, cordialité, respect et dévotion. Priez pour les personnes qui soignent les malades.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

Icon, USA, WA, Federal Way

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul

chaque jour pendant le mois de juillet dans votre boite mail,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

30 juin 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Icon, USA, WA, Federal Way

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Ou lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Par une religieuse de Saint Vincent de Paul

 

Notice sur la vie de Saint Vincent de Paul

 

Naissance et premières années de Saint Vincent de Paul

 

Ce fut l'an 1576, le mardi d'après Pâques, que Vincent De Paul prit naissance, dans le petit village de Pouy près de Dax. 1l naquit de parents dépourvus des biens de la fortune, et vivant de leur travail : en cela, il semble que Dieu ait voulu poser et établir sur cette humble et pauvre extraction, le premier fondement de l'édifice des vertus qu'il voulait élever en l'âme de son fidèle serviteur ; car comme a fort bien dit Saint Augustin, celui qui veut devenir grand devant Dieu doit commencer par une très profonde démission de lui-même, et plus il prétend élever l'édifice de ses vertus, plus il doit creuser les fondements de son Humilité. Et en effet, parmi les emplois les plus considérables auxquels Dieu destina ensuite Vincent De Paul, et au milieu des plus grands honneurs, qu'on rendait à sa vertu, son entretien le plus ordinaire était de la bassesse de sa naissance ; et on lui entendait souvent répéter en telles rencontres, qu'il n'était que le fils d'un pauvre paysan, qu'il avait gardé les pourceaux, etc. Oh ! que c'est une marque d'une vertu bien solide, que de conserver l'amour de son abjection, avilissement et mépris, au milieu des applaudissements et des louanges ! et que Saint Bernard a eu grande raison de dire que c'est une vertu bien rare que l'humilité honorée! et qu'il y en a peu qui arrivent à ce degré de perfection, que de rechercher les mépris lorsqu'ils sont poursuivis des honneurs !

Dès ses plus jeunes années, Vincent avait le cœur fort tendre sur les misères de son prochain, et était très prompt à les secourir autant qu'il était en lui de sorte qu'il pouvait dire avec cet ancien patriarche, que la miséricorde était née avec lui, et qu'il avait toujours eu une inclination particulière à exercer cette vertu ; on a remarqué que dans un âge où les autres enfants n'ont point encore le sentiment de cette tendre pitié, Vincent pouvait déjà servir d'exemple à beaucoup : il donnait tout ce qu'il pouvait aux pauvres ; et lorsque son père l'envoyait au moulin quérir la farine, s'il rencontrait des malheureux en son chemin, il ouvrait le sac et leur en donnait des poignées, quand il n'avait autre moyen de les secourir : de quoi son père, qui était homme de bien, témoignait n'être pas fâché. Et une autre fois, à l'âge de douze ans, ayant peu à peu amassé jusqu'à trente sous de ce qu'il avait pu gagner, qu'il estimait beaucoup en cet âge et en ce pays-là où l'argent était fort rare, et qu'il gardait bien chèrement, ayant néanmoins rencontré un pauvre qui paraissait dans une grande indulgence, étant touché d'un sentiment de compassion, il lui donna tout son petit trésor, sans s'en réserver aucune chose. Certes, si l'on veut faire quelque attention à l'attache naturelle que les jeunes enfants ont aux choses qui les accommodent et qui leur plaisent, on pourra juger que ce fut là un effet particulier des premières grâces que Dieu avait mises en cet enfant de bénédiction; et de là on pouvait présager ce grand et parfait détachement des créatures, et ce degré éminent de charité où Dieu le voulait élever.

Toutes ces bonnes dispositions d'esprit du jeune Vincent et ces inclinations au bien, firent résoudre son père de faire quelque petit effort, selon l'étendue fort médiocre de ses facultés, pour l'entretenir aux études, et à cette effet, il le mit en pension chez les pères Cordeliers de Dax. Ce fut environ l'an 1588, qu'il commença ses études par les premiers rudiments de la langue latine ; où il se comporta de telle sorte et fit un tel progrès, que quatre ans après Mr de Commet l'aîné, avocat de la ville de Dax et juge de Pouy, ayant appris des pères Cordeliers les bonnes qualités de ce jeune écolier, conçut une affection toute particulière pour lui, et l'ayant retiré du couvent, le reçut en sa maison pour être précepteur de ses enfants, afin que, prenant soin de leur instruction et conduite, il eut moyen, sans être davantage à charge à son père, de continuer ses études : ce qu'il fit avec un très grand profit, ayant employé neuf ans à étudier en la ville de Dax au bout desquels Mr de Commet, qui était une personne de mérite et de piété, étant très satisfait du service que le jeune Vincent lui avait rendu en la personne de ses enfants, et de l'édification que toute sa famille avait reçue de sa vertu et sage conduite, qui surpassait de beaucoup son âge, jugea qu'il ne fallait pas laisser cette lampe sous le boisseau, et qu'il serait avantageux à l'Eglise, de l'élever sur le chandelier ; et pour cette raison, il porta Vincent De Paul, qui avait grand respect pour lui, et qui le regardait comme son second père, à s'offrir à Dieu pour le servir dans l'état ecclésiastique, et lui fit prendre la tonsure et les quatre ordres qu'on appelle mineurs, le 20 décembre 1599, étant alors âgé de 20 ans. — Il fut promu au saint ordre de prêtrise le 23 septembre 1600. On n'a pu savoir en quel lieu, ni même en quel temps il célébra sa première messe ; mais on a ouï dire qu'il avait un telle appréhension de la majesté de cette action toute divine, qu'il en tremblait, et, n'ayant pas le courage de la célébrer publiquement, il choisit plutôt de la dire à l'écart dans une chapelle retirée, assisté seulement d'un prêtre et d'un servant.

Ce fut enfin l'an 1625 que ce fidèle serviteur de Dieu, après avoir vogué plusieurs années sur la mer orageuse du monde, aborda par une conduite toute particulière de la divine Providence, en la retraite du Collège des Bons Enfants, comme en un port assuré, pour y commencer une vie toute apostolique, et en renonçant absolument aux honneurs, aux dignités et aux autres biens du monde, y faire une profession particulière de travailler à sa propre perfection et au salut des peuples, dans la pratique des vertus que Jésus-Christ a enseignées, et dont il a laissé de si beaux exemples.

Ce fut en ce lieu qu'il jeta les premiers fondements de la Congrégation de la Mission, toute dédiée comme celle des premiers disciples de Jésus Christ à suivre ce grand et premier Missionnaire venu du ciel, et à travailler au même ouvrage auquel il s'est employé pendant le temps de sa vie mortelle.

Or, pour mieux pénétrer dans les desseins de Dieu, touchant cette nouvelle institution de la Congrégation de la Mission, il est nécessaire de bien connaître quel a été celui duquel sa Providence infiniment sage en toutes ses conduites, a voulu se servir, pour en être le premier instituteur et comment il lui a donné toutes les qualités du corps et de l'esprit convenables pour bien réussir dans une entreprise si importante à sa gloire et au bien de son Eglise. Il est vrai qu'il ne sera pas aisé de représenter ce que ce grand Serviteur de Dieu s'est toujours efforcé de cacher autant qu'il lui a été possible sous le voile d'une très profonde humilité, c'est pourquoi nous ne pouvons dire que ce que la charité ou l'obéissance l'ont obligé de produire au dehors, dont néanmoins la principale partie, qui était toute intérieure et spirituelle, nous est inconnue : et partant, nous en présenterons dans le jour suivant une ébauche, laquelle quoique fort imparfaite et grossière, ne laissera pas de donner quelques lumières, pour mieux concevoir tout ce que nous avons à rapporter dans la suite de ce mois, du grand Saint Vincent De Paul !

 

239_001

Premier jour

Les dispositions de corps et d'esprit de Saint Vincent et les qualités de sa conduite

 

Pour ce qui est du corps, Vincent était d'une taille moyenne et bien proportionnée ; il avait la tête un peu chauve et assez grosse, mais bien faite par une juste proportion au reste du corps ; le front large et majestueux, le visage ni trop plein, ni trop maigre ; son regard était doux, sa vue pénétrante, son ouïe subtile, son port grave, et sa gravité bénigne ; sa contenance simple et naïve, son abord fort affable, et son naturel grandement bon et aimable.

Il était d'un tempérament bilieux et sanguin et d'une complexion assez forte et robuste ; ce qui n'empêchait pas pourtant qu'il fut plus sensible qu'il ne semblait aux impressions de l'air, et ensuite fort sujet aux atteintes de la fièvre.

Il avait l'esprit grand, posé, circonspect, capable de grandes choses, et difficile à surprendre. Il n'entrait pas légèrement dans la connaissance des affaires ; mais lorsqu'il s'y appliquait sérieusement, il les pénétrait jusqu'à la moelle, il en découvrait toutes les circonstances petites et grandes, il en prévoyait les inconvénients et les suites, et néanmoins de peur de se tromper, il n'en portait point jugement d'abord, s'il n'était pressé de le faire, et il ne déterminait rien qu'il n'eût balancé les raisons pour et contre, étant même bien aise d'en concerter encore avec d'autres : lorsqu'il lui fallait dire son avis, ou prendre quelque résolution, il développait la question avec tant d'ordre et de clarté, qu'il étonnait les plus experts, surtout dans les matières spirituelles et ecclésiastiques. Il ne s'empressait jamais dans les affaires, et ne se troublait point par leur multitude, ni pour les difficultés qui s'y rencontraient; mais avec une présence et une force d'esprit infatigable, il les entreprenait et s'y appliquait avec ordre et lumière, et en portait le poids et la peine avec patience et tranquillité. Quand il était question de traiter d'affaires, il écoutait volontiers les autres, sans interrompre jamais aucun pendant qu'il parlait ; et néanmoins il supportait sans peine qu'on l'interrompît, s'arrêtant tout court, et puis reprenait le fil de son discours. Lorsqu'il donnait son avis sur quelque chose, il ne s'étendait pas beaucoup en discours, mais déclarait ses pensées en bons termes, ayant une certaine éloquence naturelle, non-seulement pour s'expliquer nettement et solidement, mais aussi pour toucher et persuader avec des paroles fort affectives, ceux qui l'écoutaient, quand il s'agissait de les porter au bien. Il faisait en tous ses discours un juste mélange de la prudence et de la simplicité, il disait sincèrement les choses comme il les pensait, et néanmoins il savait fort bien se taire sur celles où il voyait quelque inconvénient de parler; il se tenait toujours présent à lui-même, et attentif à ne rien dire ni écrire de mal digéré, ou qui témoignât aucune aigreur, mésestime ou défaut de charité envers qui que ce fût.

Son esprit était fort éloigné des changements, nouveautés et singularités, et tenait pour maxime, quand les choses étaient bien, de ne les pas changer facilement, sous prétexte de les mettre mieux. 1l se défiait de toutes sortes de propositions nouvelles et extraordinaires, spéculatives ou de pratique, et se tenait ferme aux usages et sentiments communs, surtout en fait de religion.

Il avait le cœur fort tendre, noble et généreux, libéral, et facile à concevoir de l'affection pour ce qu'il voyait être vraiment bon et selon Dieu ; et néanmoins il avait un empire absolu sur tous ses mouvements, et tenait ses passions si sujettes à la raison, qu'à peine pouvait-on s'apercevoir qu'il en eût.

Enfin, quoique l'on ne puisse pas dire qu'il n'eût point de défauts, l'Ecriture sainte y contredisant, et les apôtres mêmes ni les autres saints n'en ayant pas été exempts, il est pourtant véritable qu'il ne s'est guère vu d'hommes en ce siècle exposés comme lui à toutes sortes d'occasions, d'affaires et de personnes, en qui on ait trouvé moins à redire, Dieu lui ayant fait la grâce de se posséder toujours à un tel point que rien ne le surprenait, et il avait si bien en vue Notre Seigneur Jésus Christ qu'il moulait tout ce qu'il avait à dire ou à faire sur ce divin Original. C'est sur ce principe qu'il s'est comporté avec tant de circonspection et de retenue envers les plus grands, et avec tant d'affabilité et de bonté envers les plus petits, que sa vie et sa conduite ont toujours été non-seulement sans reproche, mais aussi dans une approbation universelle et publique.

Vincent avait tellement pris à cœur la pratique de l'humilité et de l'avilissement de soi-même, qu'à l'ouïr parler il semblait qu'il ne voyait en lui que vice et péché ; il souhaitait qu'on l'aidât à remercier Dieu, non tant des grâces singulières que sa libéralité lui communiquait, que de la patience que sa divine miséricorde exerçait envers lui, le supportant, comme il disait ordinairement, en ses abominations et infidélités. Ce n'est pas que, dans le secret de son cœur, il ne fût plein de reconnaissance des grandes faveurs et des dons excellents qu'il recevait de la main de Dieu; mais il n'en parlait point, craignant de s'attribuer aucun bien, et regardant toutes ces grâces comme des biens de Dieu dont il se jugeait très indigne, et lesquels, quoiqu'ils fussent en lui, n'étaient pas pourtant de lui ni à lui, mais uniquement de Dieu et à Dieu : de sorte qu'à l'exemple du grand Apôtre, il ne faisait parade que de ses faiblesses et de ses infirmités, et cachait soigneusement tout le reste : au contraire, fermant les yeux à la faiblesse et aux défauts des autres, particulièrement de ceux de la conduite desquels il n'était pas chargé, il manifestait volontiers le bien qu'il reconnaissait en eux, non pour le leur attribuer, sais pour en glorifier Dieu, qui est le souverain auteur de tout bien. Il disait : « qu'il y avait des personnes qui pensent toujours bien de leur prochain, autant que la vraie charité le leur peut permettre, et qui ne peuvent voir la vertu sans la louer, ni les personnes vertueuses sans les aimer ». C'est ainsi qu'il le pratiquait lui-même, toujours néanmoins avec grande prudence et discrétion : car pour les siens, il ne les louait que très rarement en leur présence, et seulement quand il le jugeait expédient pour la gloire de Dieu et pour leur plus grand bien ; mais pour les autres personnes vertueuses, il se conjouissait volontiers avec elles des grâces qu'elles recevaient de Dieu et du bon usage qu'elles en faisaient, et en parlait quand il le jugeait convenable pour les encourager à la persévérance dans le bien.

Enfin, pour exprimer en peu de paroles ce que nous dirons plus amplement dans la suite de ce mois, touchant les vertus de Vincent, il s'était proposé Jésus comme l'unique exemplaire de sa vie, et il avait si bien imprimé son image dans son esprit, et possédait si parfaitement ses maximes, qu'il ne parlait, ne pensait, ni n'opérait, qu'à son imitation et par sa conduite. La vie de ce divin Sauveur et la doctrine de son Evangile étaient la seule règle de sa vie et de ses actions; c'étaient toute la morale et toute la politique selon lesquelles il se réglait soi-même et toutes les affaires qui passaient par ses mains ; c'était en un mot, l'unique fondement sur lequel il élevait son édifice spirituel : de sorte que l'on peut dire avec vérité qu'il nous a laissé, sans y penser, un tableau raccourci des perfections de son âme, et marqué sa divise particulière dans ces belles paroles qu'il dit un jour de l'abondance de son cœur : « Rien ne me plaît qu'en Jésus Christ ! » De cette source procédaient la fermeté et la constance inébranlables qu'il avait dans le bien, lesquelles ne fléchissaient jamais par aucune considération ni de respect humain, ni de propre intérêt, et qui le tenaient toujours disposé à soutenir toutes les contradictions, souffrir toutes les persécutions, et, comme dit le Sage, agoniser jusqu'à la mort pour la défense de la justice et de la vérité. C'est ce qu'il déclara encore, sur la fin de sa vie, en ces termes bien remarquables : « Qui dit doctrine de Jésus-Christ, dit un rocher inébranlable ; il dit des vérités éternelles qui sont suivies infailliblement de leurs effets; de sorte que le Ciel renverserait plutôt que la doctrine de Jésus-Christ vint à manquer ».

Vincent n'avait pas seulement rempli son cœur et son esprit de ses maximes et vérités évangéliques, mais il s'étudiait, en toutes occasions, à les répandre dans les esprits et dans les cœurs des autres, et particulièrement de ceux de sa Compagnie ; voici comment il leur parlait un jour sur ce sujet : « Il faut, dit-il, que la compagnie se donne à Dieu pour se nourrir de cette ambroisie du Ciel, pour vivre de la manière que notre Seigneur a vécu, et pour tourner toutes nos conduites vers lui, et les mouler sur les siennes ». Il a mis pour première maxime, de chercher toujours la gloire de Dieu, et sa justice toujours et avant toute autre chose. Oh ! Que cela est beau, de chercher premièrement le règne de Dieu en nous, et le procurer à autrui ! Une compagnie qui serait dans cette maxime d'avancer de plus en plus la gloire de Dieu, combien avancerait-elle aussi son propre bonheur ? Quel sujet n'aurait-elle pas d'espérer que tout lui tournerait en bien ? S'il plaisait à Dieu nous faire cette grâce, notre bonheur serait incomparable. Si, dans le monde, quand on entreprend un voyage, on prend garde si l'on est dans le droit chemin, combien plus ceux qui font profession de suivre Jésus dans la pratique des maximes évangéliques (particulièrement de celle-ci, par laquelle ils nous ordonne de chercher en toutes choses la gloire de Dieu) doivent-ils prendre garde ce qu'ils font, et se demander : Pourquoi fais-tu ceci ou cela ? Est-ce pour te satisfaire ? Est-ce parce que tu as aversion à d'autres choses ? Est-ce pour complaire à quelque chétive créature ? mais plutôt n'est-ce pas pour accomplir le bon plaisir de Dieu et chercher sa justice ? Quelle vie ! Quelle vie serait celle-là ? Serait-ce une vie humaine ? Non, elle serait une vie tout angélique, puisque c'est purement pour l'amour de Dieu que je ferais tout ce que je ferais, et que je laisserais à faire tout ce que je ne ferais pas. — Quand on ajoute à cela la pratique de faire en toutes choses la volonté de Dieu, qui doit être comme l'âme de la compagnie et une des pratiques qu'elle doit avoir bien avant dans le cœur, c'est pour nous donner à un chacun en particulier un moyen de perfection, facile, excellent et infaillible, et qui fait que nos actions ne sont pas actions humaines, ni même seulement angéliques, mais en quelque façon divines, puisqu'elles se font en Dieu et par le mouvement de son esprit et de sa grâce. Quelle vie ! Quelle vie serait celle des missionnaires ! Quelle compagnie si elle s'établissait bien là dedans !

Vincent ajoutait encore à cela deux maximes très importantes, qu'il possédait parfaitement dans son cœur, et qu'il s'efforçait particulièrement d'imprimer, dans le cœur des siens.

La première était de ne pas se contenter d'avoir un amour affectif envers Dieu, et de concevoir de grands sentiments de sa bonté et de grands désirs de sa gloire, mais de rendre cet amour effectif, et, comme a dit Saint Grégoire, en donner des preuves par les œuvres ; au sujet de quoi parlant un jour à ceux de sa communauté, il leur dit :

« Aimons Dieu, mes frères, aimons Dieu ; mais que ce soit aux dépens de nos bras, que ce soit à la sueur de nos visages ; car bien souvent, tant d'actes d'amour de Dieu, de complaisance, de bienveillance, et autres affections semblables et pratiques intérieures d'un cœur tendre, quoique très bonnes et très désirables, sont néanmoins très suspectes quand on n'en vient point à la pratique de l'amour effectif. En cela, dit Notre Seigneur, mon père est glorifié que vous rapportiez beaucoup de fruit. Et c'est en quoi nous devons bien prendre garde; car il y en a plusieurs qui, pour avoir l'extérieur bien composé et l'intérieur rempli de grands sentiments de Dieu, s'arrêtent à cela ; et quand ce vient au fait, et qu'ils se trouvent dans les occasions d'agir, ils demeurent court. Ils se flattent de leur imagination échauffée, ils se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison, ils en parlent même comme des anges ; mais au sortir de là, est-il question de travailler pour Dieu, de souffrir, de se mortifier, d'instruire les pauvres, d'aller chercher les brebis égarées, d'aimer qui leur manque quelque chose, d'agréer les maladies, ou quelque autre disgrâce, hélas ! Il n'y a plus personne, le courage leur manque. Et cependant, il n'y a que nos œuvres qui nous accompagnent en l'autre vie ; faisons donc, ajoutait-il, réflexion à cela, d'autant plus qu'en ce siècle il y en a plusieurs qui semblent vertueux, et qui en effet le sont, qui néanmoins inclinent à une voie douce et molle plutôt qu'à une dévotion laborieuse et solide. L'Eglise est comparée à une grande moisson qui requiert des ouvriers, mais des ouvriers qui travaillent. Il n'y a rien de plus conforme à l'Evangile qui d'amasser d'un côté des lumières et des forces pour son âme dans l'oraison, dans la lecture et la solitude, et d'aller ensuite faire part aux hommes de cette nourriture spirituelle ; c'est faire comme notre Seigneur a fait, et après lui ses apôtres ; c'est joindre l'office de Marthe et de Marie ; c'est imiter la colombe qui digère à moitié la pâture qu'elle a prise, et puis met le reste par son bec dans celui de ses petits pour les nourrir. Voilà comme nous devons témoigner à Dieu par nos œuvres que nous l'aimons ».

La seconde maxime de ce grand Serviteur de Dieu, était de regarder Jésus-Christ dans les autres pour exciter plus efficacement son cœur à leur rendre tous les devoirs de la charité. Il regardait ce divin Sauveur comme pontife et chef de l'église dans notre saint père le Pape, comme évêque et prince des pasteurs dans les évêques, docteur dans les docteurs, prêtre dans les prêtres, religieux dans les religieux, souverain et puissant dans les rois, noble dans les gentils-hommes, juge et très-sage politique dans les magistrats, gouverneurs et autres officiers : et le royaume de Dieu étant comparé dans l'Evangile à un marchand, il le considérait comme tel dans les hommes de trafic, ouvrier dans les artisans, pauvre dans les pauvres, infirme et agonisant dans les malades et mourants ; et considérant ainsi Jésus-Christ en tous ces états, et en chaque état voyant une image de ce souverain Seigneur, qui reluisait en la personne de son prochain, il s'excitait par cette vue à honorer, respecter, aimer et servir un chacun en notre Seigneur, et notre Seigneur en un chacun, conviant les siens et ceux auxquels il en parlait d'entrer dans cette maxime, et de s'en servir pour rendre leur charité plus constante, et plus parfaite envers le prochain.

Voilà un petit crayon en général de l'esprit de Vincent, dont il a lui-même tracé de sa propre main la plus grande partie, sans y penser, et même contre son dessein, qui était toujours de se cacher, et de couvrir les dons et les vertus qu'il avait reçus du voile du silence et de l'humilité : mais Dieu a voulu qu'il se soit innocemment trompé, et en quelque façon trahi lui-même pour mieux faire connaître les grâces et les excellentes qualités qu'il avait abondamment versées dans son âme, afin de le rendre un digne instrument de sa gloire, et se servir de lui dans les grandes choses qu'il voulait opérer, par son moyen, pour le plus grand bien de son Eglise ; et pour recueillir en peu de paroles ce qui a été dit de la conduite de Vincent, on peut dire avec vérité, qu'elle a été :

1° Sainte, ayant eu uniquement Dieu pour objet : qu'elle allait à Dieu, qu'elle y menait les autres, et lui rapportait toutes choses comme à leur dernière fin. 2° Humble, se défiant de ses propres lumières, prenant conseil dans ses doutes, et se confiant à l'esprit de Jésus-Christ, comme à son guide et à son docteur. 3e Douce en sa manière d'agir, condescendant aux faiblesses, et s'accommodant aux forces, à l'inclination, à l'état des personnes. 4° Ferme pour l'accomplissement des volontés de Dieu, et pour ce qui concernait l'avancement spirituel des siens et le bon ordre des communautés, sans se rebuter par les contradictions ni se laisser abattre par les difficultés. 5° Droite, pour ne pas éviter, ni se détourner des voies de Dieu, par aucun respect humain. 6° Simple, rejetant tout artifice, duplicité, feinte et toute prudence de la chair. 7° Prudente dans le choix des moyens propres pour parvenir à la fin unique qu'il se proposait en tout, qui était l'accomplissement de ce qu'il connaissait être le plus agréable à Dieu, prenant garde, dans l'emploi de ces moyens, et en tout ce qu'il faisait, de ne choquer ni contrister personne, autant que cela pouvait dépendre de lui, et évitant judicieusement les obstacles, ou les surmontant par sa patience et par ses prières. 8° Secrète, pour ne divulguer les affaires avant le temps, ni les communiquer à d'autres qu'à ceux auxquels il était expédient d'en parler. Il disait sur ce sujet : « Que le démon se jouait des bonnes œuvres découvertes et divulguées sans nécessité, et qu'elles étaient comme des mines éventées qui demeurent sans effet ». 9° Réservée et circonspecte, pour ne s'engager pas trop à la légère, et pour ne rien précipiter ni trop s'avancer. 10° Enfin désintéressée, ne cherchant ni honneur, ni propre satisfaction, ni aucun bien périssable, mais uniquement, à l'imitation de son divin maître, la seule gloire de Dieu, le salut et la sanctification des âmes.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Faites fidèlement à tout moment ce que le Seigneur voudra de vous, et laissez à Dieu de penser à autre chose : Je vous assure qu'en vivant ainsi, vous éprouverez une grande paix ». (Sainte Jeanne-Françoise de Chantal).

« Les œuvres de Dieu se font presque toujours peu à peu, et ont leur commencement et leur progrès. On ne doit pas prétendre faire tout en une seule fois à la hâte, ni penser que tout est perdu, si l'on ne devient pas parfait tout-à-coup. Il faut toujours marcher, mais sans s'inquiéter ; prier beaucoup le Seigneur, et se servir des moyens suggérés par l'esprit de Dieu, sans avoir aucun égard aux fausses règles du siècle. (Saint Vincent De paul).

 

Pratique : A l'exemple de Saint Vincent De Paul, tâchez aujourd'hui de faire vos différentes actions le plus parfaitement possible. Priez pour les Sœurs servantes des Pauvres.

 

Téléchargez cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

548_001

Pour recevoir chaque jour les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul dans notre boite mail

pendant le mois de juillet,

abonnez-vous à le Newsletter d'Images Saintes

19 juin 2017

Film Monsieur Vincent

24474

Monsieur Vincent

 

Curé et précepteur, Vincent de Paul entreprend de venir en aide aux miséreux. Alors qu'il prend ses fonctions dans sa nouvelle paroisse, une terrible épidémie de peste s'abat sur la région. Dévoué jusqu'au sacrifice à la cause qu'il défend, Vincent de Paul sera canonisé.

Un film de Maurice Cloche, sorti en 1947, avec Pierre Fresnay

(Noir et blanc, 1h54)

 

 

Ce film est disponible en vidéo à la demande sur toutes les bonnes plateformes de VOD,

ainsi qu'en DVD chez Studio Canal que vous pourrez trouver assez facilement auprès de vos distributeurs habituels.

 

15 juin 2017

Le Jubilé des 400 ans du Charisme de Saint Vincent De Paul

239_001

Le 400e anniversaire du charisme vincentien

Réflexion de P. Maloney

 

Saint Vincent a toujours regardé 1617 comme étant l’anniversaire de sa Famille. Même si  ses trois principales fondations avaient trois dates de naissance juridiques bien distinctes – les Confraternités de la Charité en 1617, la Congrégation de la Mission en 1625, et les Filles de la Charité en 1633 – Vincent a constamment regardé 1617 comme étant l’année où tout a commencé. Il eut deux expériences cette année-là qui ont transformé sa vie.

La première a eu lieu à Gannes-Folleville, au nord de Paris. En accompagnant Madame de Gondi alors qu’elle rendait visite à des employés sur la propriété de sa famille, il fut appelé  au chevet d’un paysan mourant qui avait la réputation d’être saint. Vincent l’encouragea à faire une confession générale. Le paysan s’épancha auprès de Vincent et confessa de choquants péchés qu’il avait retenus en lui depuis des années. Quand il reçut l’absolution, il se sentit libéré et empli de joie. Il appela sa famille, ses voisins et Madame de Gondi elle- même et leur raconta son histoire.

Trois jours plus tard, il mourut. Grâce à l’aide de Madame de Gondi, Vincent organisa rapidement une mission populaire pour ceux vivant dans cette région, en mettant l’accent sur l’importance d’une confession générale. Les gens s’y pressèrent. Le 25 janvier 1617, il fit un sermon à Folleville qui fut puissant et facile à saisir. Après cela, les confessions furent si nombreuses qu’il fallut chercher de nouveaux prêtres pour les entendre. En repensant à son “premier sermon de la Mission”, plus de 40 ans plus tard, il considéra cet événement comme étant le début de la Congrégation de la Mission.

Plus tard cette année-là, il devint Pasteur à Châtillon-sur-Chalaronne dans le Sud-Ouest de la France. Là-bas, autour du mois d’août 1617, il eut une deuxième expérience qui changea sa vie. Ayant appris que les membres d’une famille de sa paroisse étaient assez malades, il fit appel à ses paroissiens dans son sermon afin de les aider. Plus tard ce jour-là, il rencontra de nombreuses femmes qui revenaient de la maison des malades. Il se rendit compte que la charité devait être mieux organisée. Il se demanda alors : « Ces femmes ne pourraient-elles pas être rassemblées et encouragées à se consacrer à Dieu pour  servir  ces  pauvres  malades ? ». En y repensant des décennies plus tard, il considéra cette question comme l’appel de Dieu à fonder les Confraternités des Charités, dont il écrivit la première Règle quelques mois plus tard, et les Filles de la Charité dont l’existence juridique remonte à 16 années plus tard.

Mission (Folleville) et Charité (Châtillon) étaient au cœur de l’action de Vincent envers les pauvres. Il a exhorté ses disciples à servir les pauvres “spirituellement et corporellement” à travers “la parole et le travail” et il a apporté de grandes compétences d’organisation à la tâche.

Depuis 1617, plus de 300 branches ont germé sur l’arbre de la Famille Vincentienne. Certaines de ses branches sont de minuscules pousses. D’autres, comme la Société de saint Vincent de Paul, avec 800 000 membres dans 150 pays sont des branches robustes. Chacune a ses propres nuances dans la spiritualité. Cette diversité est saine et enrichissante. Cependant, au milieu de cette diversité, les branches de la Famille partagent également une riche spiritualité en commun. Cinq éléments en ressortent. C’est une spiritualité qui :

1) Qui mêle la prière à l’action

Écrivant à un prêtre de la Congrégation de la Mission en 1657, saint Vincent présentait comme « deux vertus centrales de Jésus, sa relation filiale avec le Père et sa charité envers son prochain. » il estimait la combinaison de la prière et de l’action comme étant indispensables.

donnez-moi quelqu’un qui prie”, s’exclamait Saint Vincent, “et il sera capable de tout ! En même temps, il déclara, “Aimons Dieu, mes frères et sœurs, aimons Dieu mais que ce soit à  la force de nos bras et à la sueur de notre front!”

De quelle manière pourrions-nous mieux intégrer la prière et l’action tandis que nous servons les pauvres?

2) Qui est entièrement christocentrique

A plusieurs reprises, Vincent a mis l’accent sur la centralité du Christ. En écrivant les  règles pour les différents groupes qu’il fonda, il les exhorta tous à voir le visage de Dieu dans celui des pauvres. Il les encouragea à méditer sur les “mystères” de Jésus : les événements  de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. Il dit à son ami de longue date, le Père Portail : “Rappelez-vous, nous vivons en Jésus-Christ au travers de la mort de Jésus Christ et nous mourons en Jésus-Christ au travers de la vie de Jésus-Christ. Notre vie doit être cachée en Jésus-Christ et emplie de Jésus-Christ. Pour mourir comme Jésus-Christ, nous devons vivre comme Jésus-Christ.”

Comment entrer davantage dans la vision de la foi qui a permis à Vincent de voir le visage du Christ dans celui des pauvres?

3) Qui rend la simplicité centrale

Vincent a declaré explicitement que la simplicité était “[son] évangile”. Il l’a appelée “la vertu  que  j’aime   le  plus.”               Il  a  souligné  deux  aspects  de  la  simplicité    en  particulier, particulièrement: la simplicité du discours et la simplicité dans le style de vie. Il a exhorté toutes ses fondations initiales – les Confraternités de la Charité, la Congrégation de la Mission et les Filles de la Charité – à faire de la simplicité une valeur centrale dans leurs vies.

Comment pouvons-nous apprendre à parler et à vivre plus simplement tandis que nous servons les pauvres?

4) Qui est fondée sur l’humilité

Il n’est pas de vertu à propos de laquelle Vincent ait parlé de manière plus éloquente qu’au sujet de l’humilité. Il a déclare qu’elle était “la fondation de toute perfection évangélique, le cœur de toute vie spirituelle.” Il voulait que nous regardions les plus défavorisés comme étant “nos Seigneurs et nos Maîtres”. Il insista sur l’écoute “du plus petit de nos frères et sœurs” et nous exhorta à collaborer les uns avec les autres.

Comment pouvons-nous être plus à l’écoute des pauvres, tandis que nous discernons  leurs besoins?

5) Qui s’exprime dans la charité créatrice

L’une des citations les plus citées de Vincent est “L’amour est créatif, même à l’infini.” Le contexte de cette déclaration est différent de celui que nous imaginons habituellement. Quand Vincent utilisa cette phrase, il parlait de la créativité de Jésus dans l’institution de l’Eucharistie. Pourtant la phrase est facilement applicable à Vincent lui-même et à ses disciples. En réponse aux événements, Vincent manifesta une liberté remarquable. Il conçut de nouvelles solutions et créa de nouvelles institutions afin de faire face aux problèmes récurrents des personnes marginalisées et abandonnées.

De quelles manières pourrions-nous être plus inventifs alors que nous servons les pauvres?

Vincent identifia les cinq éléments mentionnés plus haut comme étant essentiels à une spiritualité saine. Il était profondément convaincu de leur importance. En fait, il a été jusqu’à déclarer que sans l’un d’entre eux, nous cesserions d’exister en tant que Famille.

 

Présentation de la célébration du 400e anniversaire du charisme vincentien en 2017

 

Chers responsables et membres de la Famille Vincentienne,

 

Comme il a été annoncé en janvier lors de notre réunion internationale de la Famille Vincentienne à Rome, l’année 2017 marque le 400e anniversaire de la naissance du charisme vincentien.

La Commission de la Collaboration de la Famille Vincentienne, après avoir reçu l’approbation du Comité Exécutif de la Famille Vincentienne ainsi qu’un accueil enthousiaste des délégués à Rome, vous présente maintenant l’Initiative Mondiale de notre Famille Vincentienne pour la célébration de cette année.

Une note spéciale aux responsables internationaux: Prière de veiller à ce que le plan de travail de votre branche soit envoyé, avant le 1er octobre 2016 au P. Joe Agostino, CM à l’adresse email vfo@famvin.org.

Que le Seigneur bénisse tous nos efforts pour accueillir l’étranger parmi nous.

Fr. Greg Gay

 

400th-stranger-facebook-FR

« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli… »

Une initiative mondiale de la Famille Vincentienne pour célébrer le 400e anniversaire du charisme vincentien en 2017.

En 2017, nous célébrons le 400e anniversaire de la naissance du charisme vincentien. C’était en 1617, alors qu’il prêchait dans l’église paroissiale de Châtillon, que Vincent a exhorté sa congrégation à assumer la responsabilité d’une famille pauvre de la paroisse qui était gravement malade et avait besoin de nourriture et de réconfort. La famille a été sauvée grâce à la réponse massive à cet appel à l’action et Vincent a par la suite compris que, pour être efficace, la charité doit être bien organisée – un événement qui a changé le monde au cours des 400 dernières années.

Cette histoire rend également vivante un texte de l’Évangile au cœur de la vocation vincentienne que nous partageons – Matthieu 25, 35 : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ». En tendant la main et en aidant les étrangers parmi nous, nous démontrons notre solidarité avec cet événement de Châtillon et notre unité dans notre vocation vincentienne – nous reproduisons l’exemple du Bon Samaritain dans notre communauté.

Qui sont les étrangers parmi nous aujourd’hui ? La réponse est tellement variée – les réfugiés fuyant l’oppression et la pauvreté, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays en raison de la guerre civile, les migrants en quête d’une nouvelle vie, les sans-abris, ceux qui affrontent seuls une maladie physique ou mentale, ceux qui souffrent de la discrimination peut-être à cause de leur foi ou de leur race ou de leur couleur, les personnes solitaires et vulnérables, jeunes et vieux. Beaucoup de ces personnes et de ces problèmes sont déjà des zones familières d’action pour les membres de la Famille Vincentienne à l’échelle mondiale. Cependant, pouvons-nous faire davantage ? Y a-t-il de nouvelles pauvretés émergentes auxquelles nous sommes appelés à répondre ?

Pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance du charisme vincentien, les responsables internationaux de la Famille Vincentienne aimeraient inviter tous les membres de la Famille Vincentienne dans le monde entier à examiner comment nous pourrions mieux accueillir les étrangers dans nos communautés en faisant d’eux le centre du 400e anniversaire du charisme vincentien.

L’année d’accueil de l’étranger se déroulera du 1er janvier au 31 décembre 2017. Il sera lancé officiellement par le P. Gregory Gay, Supérieur Général de la Congrégation de la Mission, le 15 mai 2016, en la fête de la Pentecôte.

Cette date est particulièrement importante pour notre Famille Vincentienne. Elle marque aussi la fin de l’Année de la Collaboration, avec le lancement d’un appel à l’action et une invitation à découvrir des moyens concrets pour rejoindre les étrangers dans notre milieu. Elle nous relie aussi plus profondément avec l’Eglise universelle qui, sous la direction du Pape François, célèbre le Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde.

A partir du 15 mai 2016, les responsables internationaux de la Famille Vincentienne se chargeront de l’élaboration d’un processus de réflexion et de consultation avec leur branche particulière de la Famille, dans une étroite collaboration avec leurs organismes régionaux et nationaux. Ils sont invités à se concentrer sur les questions suivantes :

  • Qui sont les étrangers parmi nous ?

  • Comment les soutenons-nous actuellement ?

  • Quels sont les nouveaux besoins qui émergent ?

  • Comment pourrions-nous répondre à ces besoins ?

  • Se pourrait-il que nous soyons les étrangers ayant besoin d’accueil ?

Cette consultation et les idées nouvelles qu’elle suscitera permettra à chaque branche de la Famille Vincentienne d’élaborer, d’ici octobre 2016, un plan de travail à exécuter en 2017. Ces plans de travail seront ensuite transmis à la Commission de la Collaboration de la Famille Vincentienne qui coordonnera et soutiendra ces activités à l’échelle mondiale grâce à la production de matériaux de réflexion et de célébration, ainsi que la promotion de l’Année et des activités réalisées sur le site web FamVin.org. La Commission se chargera également d’élaborer un rapport final sur les résultats et l’impact de cette initiative d’ici mi-2018 afin que nous puissions évaluer le résultat de nos actions à l’échelle mondiale.

Lorsque la Famille Vincentienne a des liens étroits sur le terrain, nous encourageons la Famille à collaborer à l’échelle locale, régionale, nationale ou internationale. Comme Vincent de Paul lui-même l’a reconnu, nous sommes meilleurs et plus efficaces lorsque nous travaillons ensemble.

Accueillir les étrangers parmi nous doit également être considéré comme une invitation à tous ceux qui partagent (ou pourraient être intéressés à) nos valeurs vincentiennes, notre mission ou notre spiritualité. Les personnes que nous servons actuellement sont aussi capables d’accueillir des étrangers que nous – si nous les invitons à le faire. Cela ne dépend pas de la puissance ou de la richesse ou de la hiérarchie. C’est une occasion pour tous et pour chacun de faire partie de notre famille et de participer à nos célébrations au cours de l’année.

 

logo-400-FR-03

Le Logo des 400 ans du charisme vincentien

 

 

Le Père Alexis Cerquera Trujillo, nous a partagé le logo qu’il a préparé pour les « 400 ans du charisme vincentien.

 

Explication du logo

 

Il est construit à partir d’une figure basique : le cercle… (le monde, l’histoire, la vie… etc) Ce cercle est défini par différentes lignes qui s’organisent d’une manière « rayonnante » en différentes couleurs (rouge, vert, bleue)…

Ces lignes ou ces traits, symbolisent les congrégations, les groupes, les associations qui ont été fondés à partir du charisme vincentien. Ils  symbolisent aussi la société avec ses imperfections et ses joies, ses espérances et ses fatigues…

Ce cercle fait un lien entre deux étoiles qui rappellent les deux «lieux théologiques » où Vincent de Paul a vu la trace de Dieu dans sa vie et que par ses propres paroles sont devenus des événements majeurs : Gannes-Folleville et Châtillon-les-Dombes.

Les étoiles : leur place rappelle la situation géographique sur le territoire français. Elles sont liées par une croix de lumière qui  rappelle la résurrection et la pentecôte.

La croix nous rappelle qu’elle est signe d’un Esprit toujours nouveau qui nous habite et nous invite à vivre comme famille vincentienne dans notre monde, raison par laquelle le visage de Vincent se trouve dans le croisement de la croix.

 

Textes extraits du site famvin

 

A l'occasion du Jubilé des 400 ans du Charisme de Saint Vincent de Paul,

je vous invite à prier, pendant le mois de Juillet le Mois de Saint Vincent de Paul,

rendez-vous le 30 juin prochain

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Saint Vincent de Paul,

et toutes les prochaines publications,

Abonnez-vous à la newsletter d'Images Saintes

Publicité
<< < 1 2
Publicité
Publicité