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31 juillet 2017

Le Mois de Sainte Claire

Le Mois de Sainte Claire


Exercices pour honorer Sainte Claire pendant le mois d'août par une pauvre Clarisse

Révérende Mère Séraphine du Cœur de Jésus

 

BBI-13

Premier jour

Mystérieuse Prophétie

 

« Ne crains point, Hortulana, car de ton sein sortira une pure lumière, la joie et le salut des âmes ».

Ainsi avait été mystérieusement consolée dans un moment d'angoisse, Hortulana de Fiumi, la noble épouse du comte de Sceffi, l'heureuse mère de Claire d’Assise, lorsqu‘elle portait dans son sein l’enfant de son bonheur.

Quelle était donc cette voix mystérieuse qui avait trappe l’oreille de la noble matrone et remué délicieusement son cœur ? Était-ce la voix de l‘ange préposé à la garde de cette enfant de bénédiction ou celle d’un séraphin chargé d’en célébrer prématurément les gloires ? L’histoire ne le dit pas, mais à coup sûr, l’écho d‘une telle prophétie, si admirablement réalisée dans la suite, ne pouvait parvenir à l‘heureuse mère que par l‘entremise d‘un envoyé des cieux.

Claire sera le nom de ma fille, se dit incontinent l’heureuse Hortulana, nul autre ne saurait mieux traduire ses destinées futures et en perpétuer la gloire ! Et, comme nous le verrons, à l’heure de son baptême le nom prophétique de Claire fut donné à l’enfant.

Ainsi, avant même d’apparaître au monde, la séraphique Vierge d’Assise ; fut mystérieusement révélée Sous le doux symbole d'une pure lumière. La suite de ses considérations nous fera voir comment sa vie sut en refléter l'éclat et comment sa mort bienheureuse en fait rayonner sur les âmes la joie et les bienfaits.


Réflexions et Avis


En commençant le mois béni durant lequel nous viendrons chaque jour pour honorer Sainte Claire, tirons de cette première considération les réflexions suivantes :

Toute âme chrétienne porte en elle un reflet de l’éclat de Dieu, le Dieu de lumière, créée par lui à son image et à sa ressemblance. C‘est pourquoi, heureuses créatures et vrais enfants de Dieu, nous avons été nommés par l’Apôtre : « Enfants de lumière, filii lucis ».

Ne sommes-nous pas, en effet, d'heureux enfants de lumière, nous qui avons le bonheur d'être éclairés des rayons de la foi, d‘en espérer les promesses, d’en savourer les joies pures ?

Marchons donc aux célestes clartés qui nous illuminent, écoutant la voix du Christ qui nous dit : « Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ».

Les saints ont entendu et compris cette voix : ils ont saisi la portée de cette parole, et vraiment désireux, impatients de la voir se réaliser en eux, ils se sont élancés sur les pas du Christ, heureux de marcher après lui dans les voies lumineuses que ses vertus nous ont tracées... Ils ont quitté ainsi les ténèbres pour la lumière, le faux pour le vrai, la voie du malheur pour celle des joies pures, et, dans l'allégresse d'un bonheur indicible, ils ont trouvé dès ce monde la lumière de la vie, cette lumière divine qui jaillit de la grâce, promesse et don du Christ à tout cœur généreux !

Que l’exemple des saints nous anime ! Laissons-nous, comme eux, entraîner par la grâce... Gardons-nous de résister aux bons mouvements qu'elle nous inspire. Sa voix n‘est autre que celle de Dieu. Qu’elle nous inspire ou rappelle ses ordres, qu'elle ait le ton du reproche au de l'encouragement, quelque avis, quelque enseignement qu'elle nous donne, la grâce a droit toujours au meilleur accueil et l’une de nos grandes préoccupations devrait être d'en saisir la portée et d'en retenir jusqu'au moindre de ses ineffables accents.

Âme pieuse ne l‘avez-vous souvent entendue vous murmurer cette parole : « Quittez les œuvres de ténèbres, revêtez-vous des œuvres de lumière », renoncez au mal, au péché, même à tout ce qui en a l'apparence, et armez-vous comme un athlète intrépide pour le combat chrétien qu'exige la vertu !

Nous faire passer du mal au bien de l'imperfection a la vertu, de la tiédeur à une vie fervente, tel est l’ardent labeur de la grâce en nous. Et ce labeur, on le verra d’autant plus actif, réel et fécond que nous saurons nous-mêmes nous prêter d'avantage à son action salutaire.

Le grâce ne peut agir en nous sans une coopération active de notre part. « Celui qui nous a créés sans nous ne nous sauvera pas sans nous ». Le fond de cette parole ne semble-t-il pas la base des principaux motifs qui ont inspiré si héroïquement les saints dans l'œuvre de leur sanctification ? Sainte Claire a dû elle-même se l'appliquer bien des fois. Ses disciples l'ont méditée à leur tour, et voilà peut-être le mystérieux secret qui a semé tant de générosité sur la route frayée par la séraphique Vierge d’Assise et qui nous apparaît tout illuminée encore de l’éclat de ses vertus.


Avis des Saints

 

« Conduisez-vous donc comme des enfants de lumière. Or le fruit de la lumière consiste à marcher dans la voie de la bonté, de la justice et de la vérité ». (Saint Paul). « Dans le ciel la nuit est inconnue... Nous devons aussi faire en sorte qu’il n’y ait point de nuit pour nous ici-bas, mais qu’un jour perpétuel nous éclaire. Pour y parvenir, tâchons de conserver Dieu au milieu de nous ». (Sainte Madeleine de Pazzi). « Admirez donc comme votre âme est près de Dieu, le Dieu de lumière ». (Saint Bonaventure).


Couronne de sainte Claire

Fleur séraphique

 

Sainte Agnès, son angélique sœur, devenue la première de ses filles en religion (1198-1253).


Elle seconda admirablement la sainte Fondatrice et s'attacha surtout à imiter ses vertus. Agnès s‘était offerte comme une victime au Sauveur immolé sur la croix ; son sacrifice fut de tous les jours, de tous les instants. Elle couvrit son corps d’un rude cilice et se livra aux plus austères pénitences. Son obéissance ponctuelle, son humilité à toute épreuve, sa charité inépuisable. Une nuit, retirée dans un coin du chœur, dans le silence de l’oraison, elle tut ravie en extase, et sa sœur, Claire la vit élevée au-dessus de terre et le front brillant d’une triple couronne. Elle fut aussi favorisée de la visite de l'Enfant Jésus auquel elle avait une tendre dévotion (Auréole séraphique).

Pratique : La fidélité à la grâce correspondre fidèlement à ses inspirations. Quelque peine et quelques difficultés que vous y trouviez, ne vous récriez pas. Dites plutôt du fond du cœur : Quoi qu'il m’en coûte, ô mon Dieu, j'y serai fidèle.


Prière

 

Ô glorieuse Mère sainte Claire, douce et pure lumière, inondez-moi de vos feux, éclairez-moi de vos rayons et ranimez tout dans mon cœur. Que je marche après vous aux clartés lumineuses de l'espérance et de l’amour, dans le sentier d’une fidélité parfaite. Ainsi soit-il.

 

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31 juillet 2017

Séquence de Sainte Elisabeth de Hongrie

 Concinat Ecclesia

« Que l’Église loue »

Séquence Liturgique de Sainte Elisabeth de Hongrie

 

Interprétée par Ioculatores, Ars Choralis Coeln, Amarcord

 

Extrait de l'album "Vita S. Elisabeth",

sorti en 2007 chez le label Raum Klang.

Disponible chez tous les bons disquaires

 

La Séquence d’Elisabeth, issue d’un missel Franciscain

(Paris, Ravenne XIVe/XVe siècles)

 

Non seulement l’accent porté sur l’appartenance d’Elisabeth à l’Ordre des Franciscains indique que le poète faisait partie de l’Ordre des Frères Mineurs, mais également le début du texte, qui rappelle de façon évidente le « Concinat plebs fidelium » de la séquence de Sainte Claire. La forme mélodique suit la Séquence de la Pentecôte « Veni Creator Spiritus ». Cette séquence pleine d’entrain, fut souvent reprise dans la forme de la Messe « in honorem S. Elisabeth » du Pape Grégoire IX qui, à l’origine, ne comportait pas de séquence. Le description de la sainteté et des bonnes œuvres d’Elisabeth est suivie dans les derniers vers d’une prière fervente : « Détruis nos péchés et dirige nos pas vers les hauteurs du Ciel ».

 

Concinat Eccelsia

celebri memoria

Elisabeth hodie

quae in coeli curia

coronatur gloria

stirps regis Hungariae.

 

Que l’Église loue

de mémoire festive

Elisabeth aujourd’hui

qui dans la salle céleste

sera couronnée de la gloire de Dieu,

la souche du roi Hongrois.

 

Pro Francisci chordula

mantello, tunicula

purpuram deposuit ;

Sic fratrum discipula

minorum minicula

minima se praebuit.

 

Pour la cordelière de François,

la bure et la chemise,

elle a ôté la pourpre ;

la moindre des élèves

des Frères Mineurs

se montra la plus humble ;

 

De quorum consilio

sub Conrado studio

regulari voluit.

Tandem magisterio

multis facta lectio

stella mundo claruit.

 

Selon leurs conseils

elle voulut sous le zèle de Conrad

être disciplinée.

Enfin elle apparut après que,

du dresseur elle eût de nombreuses leçons reçu,

comme l’étoile du monde.

 

Leprosis obsequio

Languidis suffragio,

maestis fit in gaudium.

Pauperum refectio

fuit in hospitio

cunctis patens ostium.

 

Par son ardeur envers les pestiférés,

par son soutien aux faibles,

les affligés seront à la joie amenés.

Pour les pauvres une collation

était à l’auberge,

pour tous, la porte était ouverte.

 

Hospitalis domina

in tuorum agima

hospites nos elige !

Nostra dele crimina

et ad caeli culmina

pedes nostros dirige !

 

Patronne des asiles,

choisis-nous, étrangers,

dans ta suite ;

Détruis nos péchés

et guide nos pieds

vers les hauteurs du Ciel.

 

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30 juillet 2017

Le Mois de Sainte Claire

Le Mois de Sainte Claire


Exercices pour honorer Sainte Claire pendant le mois d'août par une pauvre Clarisse

Révérende Mère Séraphine du Cœur de Jésus

 

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La veille du premier jour


L’Ordre Séraphique a consacré le mois d’octobre à honorer tout particulièrement son immortel fondateur saint François d'Assise et le mois d'août à célébrer sainte Claire, cette admirable disciple du saint Patriarche, la plus parfaite imitatrice de ses vertus.

Un tel choix se motive et bien justement, par la fête principale de l'un et de l‘autre celle de saint François fixée au 4 octobre, et celle de sainte Claire au 12 août. Il convenait donc que les exercices destinés à honorer ces glorieux Élus, durant tout un mois, soient fixés pour chacun à celui qui mène leur fête.

C‘est ainsi que le mois d’août est devenu le mois de sainte Claire.

Venez donc, âmes pieuses, vous agenouiller durant ces trente jours.aux pieds de notre illustre Mère Claire d‘Assise. Venez d‘un cœur joyeux lui rendre vos hommages, méditer ses vertus, implorer son secours. Votre empressement à venir l'honorer vous méritera sa puissante intercession.

« Enfant prédestinée, Claire fut attirée à la perfection évangélique par les discours de saint François ; elle voulut, comme cet admirable serviteur de Dieu, n’avoir plus d’autre héritage que Jésus-Christ ; elle se consacra à Dieu, par les mains de son serviteur, le jour des Rameaux de l‘an 1212, et fonda, ce jour-là même, l'Ordre des Pauvres Dames qui rivalisait de ferveur et de pénitence avec celui des Frères Mineurs. Elle reçut un grand nombre de vierges, parmi lesquelles fut sa propre sœur et les saintes Filles vécurent cette vie séparée de la terre, qui aujourd‘hui encore charme et ravit tant d‘âmes. La pénitence, la ferveur, la charité de sainte Claire exaltèrent l‘admiration des temps ou elle vécut elle fut favorisée des grâces les plus éclatantes. Le miracle du Saint Sacrement à ; souvent inspiré les peintres. Ils ont représentés les farouches soldats de Frédéric II, empereur d’Allemagne, qui, pénétrant dans Assise, escaladent déjà les murs du monastère. Sainte Claire saisit la pyxide d’ivoire dans laquelle étaient renfermées les saintes espèces et marcha au devant d’eux. Épouvantés, les soldats s’enfuirent et le couvent tut délivré. Sainte Claire vécut quarante-deux ans dans son couvent ; elle y mourut saintement le 11 août 1253 ».

Telle est en résumé la vie de Claire d’Assise, l’illustre Claire de l’Ombrie, fondatrice des Pauvres Dames, devenue depuis de longs siècles l’aimable et douce Patronne des âmes généreuses.

Nos lectures de chaque jour durant ce mois la feront mieux connaître. Le récit de sa vie, les réflexions qu’elle inspire serviront de sujets à nos pieuses méditations, et la pratique de la vertu venant s’y ajouter, il est aisé de conclure qu’une merveilleuse moisson spirituelle sera l'heureux résultat produit par ces pieux exercices en l’honneur de sainte Claire.


Pratiques particulières à cet effet


1° Exposer dès ce jour dons votre oratoire l’image de sainte Claire et proposez-vous de la saluer pieusement chaque fois que vous l‘apercevrez.

2° Assistez au saint sacrifice de la Messe en l'honneur de sainte Claire et en union de l’indicible ferveur de ses sentiments pour l’adorable sacrement de l‘autel dont elle fut sur la terre l‘une des plus parfaites adoratrices.

3° Fixez une heure dans la journée pour lire avec attention le petit Mois de sainte Claire, la considération sur sa vie et les réflexions qui suivent. Vous y joindrez la récitation pieuse des Litanies de notre Sainte dont les invocations pourront utilement vous servir d’oraisons jaculatoires pendant la journée.

4° Faites chaque jour en l'honneur de sainte Claire un acte de mortification positive. L'occasion n‘en manquera pas. Qui ne peut s’imposer une légère souffrance, tout au moins une simple mais réelle privation ? Sainte Claire est allée si loin dans la pratique de la pénitence volontaire ! Oserions-nous refuser de faire en son honneur et de bon cœur un seul petit acte de mortification prévue ?...

5° Sanctifiez avec une grande ferveur le 12 août, fête de sainte Claire, en faisant ce jour-là une fervente communion. Conjurez-la de vous prendre sous sa protection spéciale et de veiller particulièrement sur vous. L'âme qu'elle protège sera comblée de ses faveurs.

6° En rendant vos devoirs à la séraphique Mère, n’oubliez pas celles de ses filles qui partagent là-haut son bonheur. Chacune est à sa plume une Fleur Séraphique, brillant à sa couronne, un diamant précieux qui en rehausse l'éclat. Nous donnons sous ce titre de couronne de Sainte Claire, le nom des premières compagnes de la Sainte, mortes en odeur de sainteté, et des autres Clarisses, vierges ou veuves, que l’Église a placées sur les autels et qu’elle présente a notre vénération. Unissez-vous à elles pour honorer plus parfaitement durant ce mois leur immortelle et glorieuse Fondatrice.


Couronne de sainte Claire

Fleur séraphique


La Bienheureuse Hortulane ou Hortulana, sa glorieuse mère, une des plus pures gloires de son Ordre et la racine bénie qui en a produit la première et la plus éclatante Fleur (XIIIe siècle).

En latin, comme en italien, le nom de Hortulana signifie « Jardinière ». Or, de quelle admirable façon il fut justifié en la vénérable Hortulane, elle qui eut l‘insigne honneur de donner à l’Église une plante choisie ! Son amour pour le Christ immolé pour nous l’avant portée, avant la naissance de Claire à faire le pèlerinage des saints Lieux. Hortulana, ravie, conservait toutes ces choses en son cœur, et sa y piété trouvait un perpétuel aliment. Après la mort de son époux, la noble matrone, en compagnie de sa plus jeune fille, la douce Béatrix, vint rejoindre au cloître ses chères aînées, Claire et Agnès, et y termina ses jours chargés de précieux mérites.

Pratique : la fidélité aux exercices de ce mois.

 

Prière


En commençant votre mois, ô douce sainte Claire, j'implore avec instance votre puissant secours. Ne le refusez pas à ma prière et à mon espoir. Daignez m’aider à sanctifier ce beau mois en préservant de tout péché mon âme si fragile et en facilitant à sa faiblesse l’accès de la vertu. Ainsi soit-il !

 

Litanies de Sainte Claire


Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Sainte Marie, Reine des vierges, priez pour nous

Sainte Claire, Claire de nom et d’effet, priez pour nous

Sainte Claire, plus claire que la lumière, priez pour nousz

Sainte Claire, éclatante de mérites, priez pour nous

Sainte Claire, clarté sans éclipse, priez pour nous

Sainte Claire, éclairée par la lumière éternelle, priez pour nous

Sainte Claire, lumière qui avez honoré le monde, priez pour nous

Sainte Claire, astre nouveau, priez pour nous

Sainte Claire, étoile conductrice, priez pour nous

Sainte Claire, nouvelle aurore, priez pour nous

Sainte Claire, vierge illustre, priez pour nous

Sainte Claire, vierge consacrée, priez pour nous

Sainte Claire, vierge prudente, priez pour nous

Sainte Claire, qui avez donné à l'Eglise une nouvelle famille, priez pour nous

Sainte Claire, image de la Mère de Jésus, priez pour nous

Sainte Claire, reflet de la splendeur céleste, priez pour nous

Sainte Claire, amie de la Croix, priez pour nous

Sainte Claire, colombe gémissante, priez pour nous

Sainte Claire, épouse de Dieu, priez pour nous

Sainte Claire, disciple de Jésus-Christ, priez pour nous

Sainte Claire, cité du Sauveur, priez pour nous

Sainte Claire, vase de pureté, priez pour nous

Sainte Claire, modèle d’obéissance, priez pour nous

Sainte Claire, exemple de patience, priez pour nous

Sainte Claire, miracle d’abstinence, priez pour nous

Sainte Claire, prodige de sainteté, priez pour nous

Sainte Claire, mère de la pauvreté, priez pour nous

Sainte Claire, fleur de virginité, priez pour nous

Sainte Claire, palme de fécondité, priez pour nous

Sainte Claire, source de charité, priez pour nous

Sainte Claire, encensoir d’oraison, priez pour nous

Sainte Claire, ornée de toutes tes vertus, priez pour nous

Sainte Claire, germe de vierges saintes, priez pour nous

Sainte Claire, plante de l'Ordre des Mineurs, priez pour nous

Sainte Claire, maîtresse ineffable, priez pour nous

Sainte Claire, victorieuse du monde et de ses vanités, priez pour nous

Sainte Claire, triomphante des démons, priez pour nous

Sainte Claire, avide de la très sainte Eucharistie, priez pour nous

Sainte Claire, émule du séraphique saint François, priez pour nous

Sainte Claire, amoureuse de la divine parole, priez pour nous


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.


Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.


V. Priez pour nous, glorieuse sainte Claire,

R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ.


Oraison


Accordez, ô Seigneur, à vos serviteurs, qui renouvellent-la mémoire de la Bienheureuse, sainte Claire, de devenir, par son intercession, participants des joies célestes et cohéritiers de Votre Fils unique, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec vous dans tous les siècles, Ainsi soit-il.

 

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30 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Paris, CM provincial house

Trente-et-unième jour

Mort de Saint Vincent De Paul

 

L'histoire sainte nous apprend que Dieu ayant appelé Moïse sur le sommet de la montagne de Nébo, il lui fit le commandement de mourir en ce lieu là, et que ce saint patriarche, se soumettant à la volonté de Dieu, mourut à la même heure, non par l'effet d'aucune maladie, mais purement par l'efficacité de son obéissance ; et il mourut, comme dit l'écriture sainte, sur la bouche du Seigneur, c'est-à-dire en recevant la mort comme une faveur toute singulière, et comme un baiser de paix de la bouche de son Seigneur et de son Dieu.

Que s'il est permis de faire quelque comparaison des grâces que Dieu fait à ses Saints et à ses plus chers serviteurs, en lui laissant le jugement de leurs mérites, nous pouvons dire que, par une miséricorde très spéciale, il a fait quelque chose de semblable en faveur de son fidèle serviteur Vincent De Paul, lequel ayant toujours vécu dans une entière et parfaite dépendance de sa volonté, est mort enfin, non tant par l'effet d'aucune fièvre ou autre maladie violente, que par une espèce d'obéissance et de soumission à cette divine volonté ; et il est mort d'une mort si paisible et si tranquille, qu'on l'eût plutôt prise pour un doux sommeil que pour une mort; en sorte que pour mieux exprimer quel a été le trépas de ce saint homme, il faut dire qu'il s'est endormi en la paix de son Seigneur, qui l'a voulu prévenir en ce dernier passage des plus désirables bénédictions de sa divine douceur, et mettre sur son chef une couronne d'un prix inestimable. C'était une récompense particulière que Dieu voulut rendre a sa fidélité et à son zèle. Il avait consumé sa vie dans les soins, dans les travaux et dans les fatigues pour son service, et il l'a terminée heureusement dans la paix et la tranquillité : il s'était volontairement privé de tout repos et de toute propre satisfaction pendant sa vie, pour procurer l'avancement du royaume de Jésus-Christ et l'accroissement de sa gloire ; et en mourant il a trouvé le véritable repos, et a commencé d'entrer dans la joie de son Seigneur. Voici plus en particulier comment tout s'est passé :

Vincent voyant que la fin de sa vie approchait, se disposait de plus en plus intérieurement à ce dernier passage, en continuant de pratiquer au fond de son âme toutes les vertus qu'il croyait les plus agréables à Dieu, et en se détachant de toutes les choses créées, autant que la charité lui pouvait permettre, pour élever et porter plus parfaitement son cœur vers ce principe de tout bien.

Le 25 Septembre, vers le midi, il s'endormit dans sa chaise; ce qui depuis quelques jours lui arrivait plus qu'à l'ordinaire, et provenait tant de ce qu'il ne pouvait prendre aucun repos la nuit, que de la grande faiblesse, qui allait toujours s'augmentant, et qui le tenait la plupart du temps comme assoupi. Il considérait cette somnolence comme l'image et l'avant-courrière de sa prochaine mort, et quelqu'un lui ayant demandé la cause de ce sommeil extraordinaire, il lui dit en souriant : « C'est que le frère vient en attendant la sœur » : appelant ainsi le sommeil le frère de la mort, à laquelle il se préparait.

Le dimanche 26 Septembre, il se fit porter à la chapelle, où il entendit la sainte messe et communia comme il faisait tous les jours, et étant de retour en sa chambre il tomba dans un assoupissement plus profond que d'habitude, de sorte que le frère qui l'assistait, voyant que cela continuait trop longtemps, l'éveilla ; et, après l'avoir fait parler, voyant qu'il retombait aussitôt dans le même assoupissement, il en avertit celui qui avait le soin de la maison, par l'ordre duquel on alla quérir le médecin; lequel étant venu dans l'après-dîner, trouva Vincent si débile, qu'il ne le jugea pas en état de recevoir aucun remède, et dit qu'il lui fallait donner l'extrême-Onction ; néanmoins, avant que de se retirer, l'ayant éveillé et excité à parler, ce vertueux malade, selon son ordinaire, lui répondit avec un visage riant et affable ; mais après quelques paroles, il demeura court, n'ayant pas la force d'achever ce qu'il voulait dire.

Un des principaux prêtres de sa Congrégation l'étant venu voir ensuite, et lui ayant demandé sa bénédiction pour tous ceux de la Compagnie, tant présents qu'absents, il fit un effort pour lever sa tête et l'accueillir avec son affabilité habituelle, et ayant commencée les paroles de la bénédiction, il en prononça plus haut plus de la moitié, et les autres tout bas. Sur le soir comme on vit qu'il s'affaiblissait de plus en plus, et qu'il semblait tendre à l'agonie on lui donna le sacrement de l'Extrême-Onction. Il passa la nuit dans une douce, tranquille et presque continuelle application à Dieu; et quand il s'assoupissait, on n'avait qu'à lui en parler pour l'éveiller, ce qu'à peine toute autre parole pouvait faire. Or, entre les dévotes aspirations qu'on lui suggérait de temps en temps, il témoigna avoir une dévotion particulière à ces paroles du Psalmiste : « Ô Dieu, venez à mon aide » ; et pour cela il répondait aussitôt : « Seigneur, hâtez-vous de me secourir » : ce qu'il continua de faire jusqu'au dernier soupir, imitant en cela la piété de ces grands Saints qui ont autrefois habité les déserts, lesquels usaient fort fréquemment de cette courte prière, par la continuelle répétition de laquelle ils avaient intention de protester leur dépendance de la souveraine puissance de Dieu, le besoin continuel qu'ils avaient de ses grâces et de ses miséricordes, leur espérance en sa bonté et l'amour filial dont leur cœur était animé, qui les portait incessamment à rechercher Dieu comme leur très bon Père, sons crainte de l'importuner, par une très grande et très-parfaite confiance en sa charité plus que paternelle.

Ce fut le lundi 27 Septembre 1660, sur les quatre heures et demie du matin, que Dieu le tira à lui, lorsque ses enfants spirituels assemblés à l'Eglise commençaient leur oraison mentale pour attirer Dieu en eux ; c'était à la même heure et au même moment qu'il avait coutume, depuis quarante ans, d'invoquer le Saint-Esprit sur lui et sur les siens, que cet Esprit adorable enleva son âme de la terre au Ciel, comme la sainteté de sa vie, son zèle pour la gloire de Dieu, sa charité pour le prochain, son humilité, sa patience et toutes ces autres vertus, dans la pratique desquelles il a persévéré jusqu'à la mort, nous donnent sujet de croire de l'infinie bonté de Dieu ; ce fidèle serviteur de sa divine Majesté ayant bien pu dire en mourant avec une humble reconnaissance de ses grâces, à l'imitation du Saint Apôtre, qu'il avait courageusement combattu, qu'il avait saintement consommé sa course, qu'il avait gardé une fidélité inviolable, et qu'il ne lui restait plus, sinon de recevoir la couronne de justice de la main de son souverain Seigneur.

Ayant rendu le dernier soupir, son visage ne changea point, il demeura dans sa douceur et sérénité ordinaires, étant dans sa chaise dans la même posture que s'il eût sommeillé. Il expira assis et tout vêtu, étant demeuré de la sorte les vingt-quatre dernières heures de vie ; ceux qui l'assistaient ayant estimé qu'en cet état il était difficile de le toucher, sans lui faire plus de mal, et sans danger d'abréger sa vie. Il est mort sans fièvre et sans accident extraordinaire, ayant cessé de vivre par une pure défaillance de la nature, comme une lampe qui s'éteint insensiblement, quand l'huile vient à lui manquer.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Une sainte vie est le chemin d'une sainte mort, et une sainte mort est le chemin de la véritable vie, de la vie éternelle, de la vie éternellement heureuse ». (Saint Ambroise).

« Seigneur, que votre volonté s'accomplisse. Heureux ceux qui, à l'heure de la mort, sont dans une parfaite conformité à la très sainte volonté de Dieu ! La mort éternelle ne pourra pas leur nuire ». (Saint François d'Assise).

Pratique : Efforcez-vous de mourir chaque jour à quelqu'une de vos satisfactions, afin d'avoir moins d'attaches à rompre à votre dernière heure. Priez pour les religieuses défuntes dans votre Congrégation.

 

Coeur de Saint Vincent

 

Fin du Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Prochain Mois de Dévotion: Mois de Sainte Claire, en suivant de celui-ci

 

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29 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Paris, Maison Mere, Death of Vincent de Paul, 2

Trentième jour

Préparation à la mort de Saint Vincent

 

Pour faire un holocauste parfait de la vie de ce saint prêtre, et afin qu'il ne restât en lui rien qui ne fut consommé en l'honneur et pour l'amour de son souverain Seigneur, il fallait que les maladies achevassent en son corps le sacrifice que les afflictions et les peines avaient commencé en son âme; c'est pourquoi Dieu voulut que, pendant le cours de sa vie, il fût sujet à diverses infirmités, et que sur la fin, il fût exercé par de grandes et douloureuses maladies, pour mettre le comble à sa patience, et donner la couronne de la vie à sa persévérance et à son amour. Parmi toutes ses douleurs, il est toujours demeuré constant dans sa manière de vie dure et austère, n'ayant jamais voulu souffrir qu'on le couchât sur un lit mollet, mais se faisant mettre sur une paillasse, pour y passer cinq ou six heures de la nuit, non tant pour y prendre du repos, que pour y trouver une nouvelle matière de souffrance. On le voyait tous les jours affaiblir et diminuer ; et cependant il ne désistait pas d'un seul moment de s'appliquer aux soins de sa Congrégation, des compagnies du dehors qu'il dirigeait, et des autres affaires dont il était chargé; il envoyait quelques uns de ses prêtres aux lieux où il ne pouvait aller, leur prescrivant ce qu'ils avaient à dire, et de quelle façon ils s'y devaient comporter; il recevait grande quantité de lettres, les lisait et y répondait. Il assemblait souvent les officiers de sa maison et ses assistants, il leur parlait à tous ensemble ou à chacun en particulier, selon qu'il était nécessaire, s'informait d'eux de l'état des affaires, et en délibérait avec eux ; il pourvoyait à tout, et donnait tous les ordres nécessaires ; il envoyait des ouvriers pour travailler aux Missions, et les assemblait pour convenir avec eux de la manière de les faire utilement et fructueusement.

Enfin parmi tous ses efforts d'agir et de pâtir, la nature devint en lui si faible, qu'il ne pouvait plus s'appliquer ni parler qu'avec grande peine; et néanmoins, dans cet abattement d'esprit et de corps, il a fait des discours d'une demi-heure et plus, avec tant de vigueur et de grâce, que ceux qui l'écoutaient en étaient tout étonnés ; et ils ont assuré depuis qu'ils ne l'avaient jamais ouï parler avec tant d'ordre et d'énergie. Et ce qui est encore digne d'admiration, c'est que parmi toutes ses angoisses si longues et si fâcheuses, il a toujours paru, tant à ceux de la maison, qu'aux personnes du dehors qui allaient le voir, avec un esprit doux, un visage riant et des paroles fort affables, de même que s'il eût été en pleine santé: que si on lui demandait des nouvelles du mal qu'il souffrait, il en parlait comme d'une chose dont il ne fallait pas faire grand cas, disant que ce n'était rien en comparaison des souffrances de Notre Seigneur, et qu'il avait bien mérité d'autres châtiments, et sur cela, il détournait adroitement le discours de ce qui le concernait, pour compatir à celui qui lui parlait, quand il le savait en quelque peine ou infirmité, comme si elle lui eût été plus sensible que ses propres douleurs.

Vincent se voyait approcher de plus en plus de sa fin, et chacun s'en apercevait aussi, quoiqu'avec des sentiments bien différents ; car les siens et tous ceux qui avaient affection pour lui appréhendaient cette séparation et concevaient un grand regret de la voir si proche ; et au contraire, ce saint vieillard, comme un autre Siméon, attendait avec joie cette dernière heure, et montrait à tous un visage fort serein ; il s'y disposait en souffrant gaîment en esprit de pénitence et d'humilité, aspirant à cette vie où il espérait posséder son Dieu, l'invoquant en son cœur, et s'unissant intérieurement à lui par une parfaite conformité à toutes ses volontés, et lui remettant son corps et son âme entre les mains, pour en disposer selon son bon plaisir, au temps et dans l'éternité. Et quoique toute sa vie eût été une continuelle préparation pour bien mourir, et que toutes ses pratiques de vertus et ses exercices de piété et de charité, qui rendaient ses journées pleines, fussent autant de pas pour avancer avec bénédiction vers cette dernière période, il s'était néanmoins dès longtemps servi d'une disposition plus particulière, ayant pris cette sainte coutume de réciter tous les jours, après l'action de grâces de la messe, les prières des agonisants et les recommandations de l'âme, se préparant ainsi par avance au départ de la sienne. Il y avait longtemps que ce fidèle serviteur, selon ce qui est dit dans l'Evangile, avait les reins ceints et la lampe allumée en main, pour aller au devant de son Seigneur quand il viendrait, et cette dernière heure lui était presque toujours présente à l'esprit : quelques années avant que son décès arrivât, il disait souvent aux siens : « Un de ces jours le misérable corps de ce vieux pécheur, sera mis en terre et sera réduit en cendres, et vous le foulerez aux pieds ».

Il remettait quelquefois aux siens devant les yeux la pensée de la mort, comme une des plus salutaires, et les exhortait à s'y préparer par de bonnes œuvres, les assurant que c'était-là le meilleur et le plus assuré moyen pour bien mourir. Il voulait pourtant que cette pensée de la mort fut animée de confiance en la bonté de Dieu, et non pas telle qu'elle ne nous causât aucun abattement ou inquiétude d'esprit: ce fut l'avis qu'il fit donner à une personne qui, ayant une vive appréhension de la mort, l'avait incessamment dans la pensée ; car il lui fit dire, que la pensée de la mort était bonne, et que Notre Seigneur l'avait conseillée et recommandée, mais qu'elle devait être modérée, et qu'il n'était pas nécessaire ni expédient que cette personne l'eût constamment présente à l'esprit ; qu'il suffisait qu'elle y pensât deux ou trois fois le jour, sans s'y arrêter néanmoins beaucoup de temps ; et même, si elle s'en trouvait inquiétée, qu'elle ne s'y arrêtât point du tout et qu'elle s'en divertît doucement.

Ce fidèle serviteur de Dieu, parmi les langueurs de sa longue maladie, attendait l'heure désirée en laquelle son divin Rédempteur viendrait le délivrer de ce corps mortel, qui retenait son âme en captivité : et l'accomplissement de son désir était différé, parce que Dieu voulait lui donner moyen de mettre le comble à ses mérites, par la continuation de l'exercice de la patience et des autres vertus qu'il pratiquait si dignement, et pour achever la couronne qui était préparée à sa fidélité.

Enfin tout cela se trouvant accompli, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, voulut lui donner la plus grande et la plus désirable de toutes, qui est celle de mourir de la mort des justes, ou, pour mieux dire, cesser de mourir dans cette vie mourante, pour commencer de vivre de la véritable vie des justes et des Saints dans la bienheureuse éternité.

 

Fleurs Spirituelles

 

« La mort est un gain, parce qu'elle change une vie imparfaite que nous avons, en une vie très parfaite que nous aurons ». (Saint Thomas d'Aquin).

« La mort n'a point d'aiguillon pour celui qui aime ardemment son Dieu. Ce n'est pas de la douleur qu'elle lui procure, mais de la joie. Il chante en mourant des cantiques d'amour. Le jour de sa mort vaut mille fois mieux pour lui que le jour de sa naissance ». (Saint Bernard).

Pratique : Faites aujourd'hui toutes vos actions comme si vous deviez bientôt après paraître devant Dieu. Priez pour les personnes qui ont la bonne habitude d'employer quelques instants pour se préparer à la mort, le jour de leur récollection du mois.

 

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28 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-neuvième jour

Patience de Vincent dans les Maladies

 

L'esprit malin, connaissant combien est grande la faiblesse de notre chair, et combien périlleux et violents sont les assauts que les hommes ressentent de ce côté là par les douleurs et les maladies, disait avec raison que l'homme exposera volontiers ses autres biens extérieurs pour sauver sa vie, et pour s'exempter des douleurs et des maladies qui sont les avant-coureurs de la mort. Et quoiqu'il eût en vain attaqué la patience du saint patriarche Job, par la perte de ses biens et de ses enfants, il se promettait encore de le vaincre, si Dieu lui permettait de l'affliger en son corps, par les maladies et les douleurs : et ce fut aussi en ce dernier et furieux choc que ce Saint homme fit éclater davantage sa vertu, supportant cette dure épreuve non-seulement avec patience, mais même avec une parfaite soumission au bon plaisir de Dieu, auquel il rendait des bénédictions et des louanges avec d'autant plus d'affection, que ses douleurs étaient plus sensibles et ses peines plus violentes.

On peut dire avec vérité que cette épreuve des douleurs et des maladies a été celle qui a donné le dernier accomplissement à la patience de Vincent, et qui a couronné toutes ses autres vertus. C'est aussi pour cet effet, qu'encore que son corps parût assez robuste, et que son tempérament, qui était fort bon, joint à sa manière de vie fort réglée, dût produire en lui une longue et parfaite santé ; Dieu a voulu toutefois qu'il ait été souvent exercé par diverses et fréquentes maladies. Cela pouvait provenir, ou des grandes peines et incommodités qu'il avait souffertes durant son esclavage, ou de la violence qu'il se faisait continuellement à lui-même, ou des travaux et fatigues des missions auxquelles il s'est employé durant une longue suite d'années, ou enfin de son application continuelle aux grandes affaires de charité et de piété qui étaient souvent fort épineuses et difficiles. Mais, de quelque cause que cela soit provenu, il est certain que ce saint homme par une conduite particulière de la divine providence, a presque toujours été dans l'exercice des infirmités ; néanmoins, quelques maladies dont il fût atteint, et quelques douleurs qu'il ressentit, il conservait toujours une paix et une liberté d'esprit si grandes, qu'on n'eut pas dit qu'il eût souffert aucun mal, si l'abattement de son corps n'eût fait voir le contraire.

Écrivant un jour sur le sujet de ses souffrances à une personne de confiance toute particulière, il lui en témoigna ses sentiments en ces termes : « Je vous ai caché, autant que j'ai pu, mon état, et n'ai pas voulu vous faire savoir mon incommodité, de peur de vous contrister : mais, ô bon Dieu ! Jusqu'à quand serons-nous si tendres, que de nous oser dire le bonheur que nous avons d'être visités de Dieu ? Plaise à Notre-Seigneur de nous rendre plus forts, et de nous faire trouver notre bon plaisir dans le sien ! »

Diverses personnes de sa maison, et même du dehors, l'ayant vu dans quelques-unes de ses souffrances, étaient dans l'étonnement de la patience et de la tranquillité qui paraissaient en lui au milieu des plus violentes douleurs ; car quoiqu'il fût sans aucun repos ni jour ni nuit, il ne sortait pas néanmoins de sa bouche une seule parole de plainte : son visage retenait la même douceur et affabilité qu'il avait en santé et son esprit exerçait continuellement une patience toute héroïque. « Plus il avançait en âge dit un très vertueux ecclésiastique qui l'a très particulièrement connu, et plus son corps s'affaiblissait et ses incommodités augmentaient, jusque-là que, quelques mois avant son heureuse fin, il se vit privé de la célébration de la sainte Messe, qui faisait auparavant toute sa joie et sa consolation. Il était réduit à demeurer dans une chaise par sa caducité, et par les grandes et continuelles douleurs qu'il ressentait ; et au milieu de ses souffrances, il voyait encore toutes sortes de personnes du dehors et du dedans ; il donnait ordre aux affaires de sa maison et de toute sa congrégation, répondant à tout venant avec autant de grâce et de sérénité que s'il n'eût ressenti aucun mal ; la même affabilité et douceur ayant toujours paru sur son visage jusqu'à la mort ».

Un prêtre lui disant un jour, qu'il semblait que ses douleurs augmentaient de jour en jour, il lui répondit : « Il est vrai que depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête je les sens augmenter ; mais, hélas ! quel compte aurai-je à rendre au tribunal de Dieu, devant qui j'ai bientôt à comparaître, si je n'en fais pas un bon usage ? »

Il ne faut pas s'étonner si ce grand serviteur de Dieu avait de tels sentiments, et s'il parlait de la sorte parmi ses plus grandes douleurs ; car il avait fait depuis longtemps une bonne provision de patience, et avait rempli son esprit et son cœur des plus parfaites maximes de cette vertu, pour les pratiquer en toutes sortes d'occasions, et particulièrement dans ses maladies. Voici ce qu'il en écrivit un jour à un des siens qui était dans cet exercice d'infirmité : « Il est vrai, lui dit-il, que la maladie nous fait voir ce que nous sommes, beaucoup mieux que la santé, et que c'est dans les souffrances que l'impatience et la mélancolie attaquent les plus résolus ; mais comme elles n'endommagent que les plus faibles, vous en avez plutôt profité qu'elles ne vous ont nui, parce que Notre Seigneur vous a fortifié en la pratique de son bon plaisir, et cette force paraît en la proposition que vous avez faite de les combattre avec courage; et j'espère, qu'elle paraîtra encore mieux dans les victoires que vous remporterez, en souffrant désormais pour l'amour de Dieu, non seulement avec patience, mais aussi avec joie et gaieté ».

En parlant un jour à ceux de sa communauté sur le même sujet : « Il faut avouer, leur dit-il, que l'état de la maladie est un état fâcheux et presque insupportable à la nature ; et néanmoins, c'est un des plus puissants moyens dont Dieu se serve pour nous remettre dans notre devoir, pour nous détacher des affections du péché, et pour nous remplir de ses dons et de ses grâces. Ô Sauveur, qui avez tant souffert, et qui êtes mort pour nous racheter, et pour nous montrer combien cet état de douleur pouvait glorifier Dieu et servir à notre sanctification ; faites-nous, s'il vous plaît, connaître le grand bien et le grand trésor qui sont cachés sous cet état de maladie. C'est par-là, Messieurs, que les âmes se purgent, et que celles qui n'ont point de vertus ont un moyen efficace d'en acquérir. On ne saurait trouver un état plus propre pour la pratiquer. C'est dans la maladie que la foi s'exerce merveilleusement ; que l'espérance y reluit avec éclat ; la résignation, l'amour de Dieu et toutes les vertus y trouvent une ample matière de s'exercer. C'est là, où l'on connaît ce que chacun porte et ce qu'il est ; c'est la jauge avec laquelle vous pouvez sonder et savoir le plus assurément quelle est la vertu d'un chacun, s'il en a beaucoup, peu ou point du tout. On ne remarque jamais mieux quel est l'homme que dans l'infirmerie ; voilà la plus sûre épreuve qu'on ait pour reconnaître les plus vertueux, et ceux qui le sont moins : ce qui nous fait voir combien il est important que nous soyons bien établis dans la manière de nous comporter comme il faut dans les maladies.

Nous avons sujet de louer Dieu de ce que, par sa bonté et miséricorde, il y a dans la compagnie des infirmes et des malades qui font de leurs langueurs et de leurs souffrances un théâtre de patience, où ils font paraître dans leur éclat toutes les vertus; nous remercierons Dieu de nous avoir donné de telles personnes. J'ai déjà dit bien des fois, et ne puis m'empêcher de le redire, que nous devons estimer que les personnes affligées de maladie dans la compagnie, en sont la bénédiction ».

Considérons que les infirmités et les afflictions viennent de la part de Dieu. La mort, la vie, la santé, la maladie, tout cela vient par l'ordre de sa Providence, et, de quelque manière que ce soit, toujours pour le bien et le salut de l'homme ; et, cependant, il y en a qui souffrent souvent avec beaucoup d'impatience leurs afflictions, et c'est une grande faute. D'autres se laissent aller au désir de changer de lieu, d'aller ici, d'aller là, en cette maison, en cette province, en son pays, sous prétexte que l'air y est meilleur. Et qu'est-ce que cela ? Ce sont gens attachés à eux-mêmes, personnes qui ne veulent rien souffrir, comme si les infirmités corporelles étaient des maux qu'il faille fuir; fuir l'état où il plaît à Dieu de nous mettre, c'est fuir son bonheur. Oui, la souffrance est un état de bonheur qui sanctifie les âmes.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Que celui qui veut vivre constamment uni à Dieu voie toujours des yeux de son cœur Jésus-Christ mourant sur la croix ; on tire des plaies du Sauveur la force nécessaire pour souffrir, non-seulement avec patience, mais encore avec joie ». (Saint Bonaventure).

« Depuis que mon Sauveur a voulu boire le calice des souffrances et de la mort, il est rempli de douceur et de consolation pour les amis de Dieu, et il n'a plus d'amertumes ». (Saint François De Sales).

Pratique : Supportez avec joie et gaieté de cœur, toutes les petites incommodités et maladies auxquelles il plaira à Dieu de vous soumettre. Priez pour les personnes malades de votre Congrégation.

 

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27 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-huitième jour

Vincent donne des règles à sa Congrégation et dit plusieurs choses très considérables sur ce sujet

 

Ce fut en l'année 1638 que Vincent ayant mis les règles et Constitutions de sa Congrégation, dans le bon ordre qu'il souhaitait, son grand âge et ses infirmités presque continuelles lui faisant prévoir qu'il ne lui restait plus guère de temps à vivre, comme il avait toujours aimé les siens pendant sa vie, il voulut leur donner des preuves signalées de cet amour, avant sa mort, en leur laissant son esprit exprimé dans ses règles et constitutions.

Comme donc la communauté de la maison de Saint-Lazare était assemblée un vendredi soir 17 Mai de la dite année, Vincent leur fit un discours fort affectif et tout paternel sur le sujet de l'observance des mêmes règles, lequel ayant été recueilli par quelqu'un qui était présent, nous en rapporterons ici quelques extraits qui feront voir de quel esprit Vincent était animé, et avec combien de prudence et de retenue, de charité et de zèle, il avait dressé ses règles pour le bien de sa Congrégation.

Il commença par les motifs que sa Congrégation avait d'aimer et de bien observer ses règles : « Il me semble, dit-il, que par la grâce de Dieu, toutes les règles de la congrégation de la Mission tendent à nous éloigner du péché, et même à éviter les imperfections, à procurer le salut des âmes, servir l'Eglise et donner gloire à Dieu, de sorte que quiconque les observera comme il faut, s'éloignera des péchés et des vices, se mettra dans l'état que Dieu demande de lui, sera utile à l'Eglise, et rendra à Notre Seigneur la gloire qu'il en attend. Quels motifs, Messieurs et mes frères, de s'exempter des vices et des péchés autant que l'infirmité humaine le peut permettre, glorifier Dieu, et faire qu'il soit aimé et servi sur la terre ! Ô Sauveur ! Quel bonheur ! Je ne puis assez le considérer ; et néanmoins elles ont de quoi porter ceux qui les pratiquent à une haute perfection ; et non seulement cela, mais encore à détruire le péché et l'imperfection dans les autres, comme ils l'auront détruit en eux-mêmes. Si donc la petite compagnie a déjà fait quelques progrès dans la vertu, et si chaque particulier est sorti de l'état du péché, et s'est avancé dans le chemin de la vertu, n'est-ce pas par l'observance des mêmes règles qu'il a fait cela ? Si, par la miséricorde de Dieu, la compagnie a produit quelque bien dans l'Eglise par le moyen des missions et par les exercices des ordinants, n'est-ce pas parce qu'elle a gardé l'ordre et l'usage que Dieu avait introduits, et qui sont prescrits par ces mêmes règles ? Oh ! Que nous avons donc grand sujet de les observer inviolablement, et que la congrégation de la Mission sera heureuse, si elle y est fidèle ».

Un autre motif qu'elle a pour cela, est que ses règles sont presque toutes tirées de l'Evangile, comme chacun le voit, et qu'elles tendent toutes à conformer notre vie à celle de Notre Seigneur ; car il est dit que ce divin Sauveur est venu, et a été envoyé de son Père pour évangéliser les pauvres, pour annoncer l'évangile aux pauvres, comme par la miséricorde de Dieu, la petite compagnie tâche de faire, laquelle a grand sujet de s'humilier et de se confondre de ce qu'il n'y en a point eu encore d'autre, que je sache, qui se soit proposé pour fin particulière et principale d'annoncer l'évangile aux pauvres, et aux pauvres les plus abandonnés. C'est là notre fin. Oui, Messieurs et mes frères, notre partage sont les pauvres. Quel bonheur de faire la même chose pour laquelle Notre Seigneur a dit qu'il était venu du Ciel en terre, et moyennant quoi, nous espérons, avec la grâce, d'aller de la terre au Ciel. Faire cela, c'est continuer l'ouvrage du Fils de Dieu, qui allait volontiers dans les lieux de la campagne chercher les pauvres. Voilà à quoi nous oblige notre règle, à servir et à aider les pauvres, que nous devons reconnaître pour nos seigneurs et pour nos maîtres.

Ô pauvres, mais bienheureuses règles, qui nous engagent à aller dans les villages, à l'exclusion des grandes villes; pour faire ce que Jésus-Christ a fait. Voyez, je vous prie, le bonheur de ceux qui les observent, de conformer ainsi leur vie et toutes leurs actions à celles du Fils de Dieu. Ô Seigneur, quel motif avons-nous en cela de bien observer ces règles qui nous conduisent à une fin si sainte et si désirable ! « Vincent ayant ainsi parlé, fit approcher les prêtres, à chacun desquels il donna un petit livre contenant les règles exprimées, qu'ils voulurent par dévotion recevoir à genoux, réservant au lendemain de distribuer les autres au reste de la communauté, parce qu'il était trop tard.

Après la distribution l'assistant de la maison se mit derechef à genoux, et lui demanda sa bénédiction au nom de toute la compagnie, qui s'était mise en une semblable posture : sur quoi Vincent s'étant lui-même prosterné, dit ces belles paroles, d'un ton de voix fort affectif, et d'une manière qui faisait bien paraître l'ardeur de son amour paternel : « Ô Seigneur ! Qui êtes la loi éternelle et la loi immuable, qui gouvernez par votre sagesse infinie tout l'univers, vous de qui les conduites des créatures, toutes les lois et toutes les règles de bien vivre sont émanées comme de leur source ; ô Seigneur ! Bénissez, s'il vous plaît, ceux à qui vous avez donné ces règles-ci, et qui les ont reçues comme procédant de vous. Donnez-leur, Seigneur, la grâce nécessaire pour les observer inviolablement, jusqu'à la mort. C'est en cette confiance et en votre nom, que tout misérable pécheur que je suis, je prononcerai les paroles de la bénédiction que je vais donner à la compagnie ».

Voilà une partie du discours que Vincent fit en cette occasion, lequel il prononça d'un ton de voix médiocre, humble, doux et dévot, et de telle sorte qu'il faisait sentir aux cœurs de tous ceux qui l'écoutaient, l'affection particulière du sien ; il leur semblait qu'ils étaient avec les Apôtres écoutant parler Notre-Seigneur, particulièrement en ce dernier sermon qu'il leur fit avant sa mort, où il leur donna aussi ses règles, en leur imposant le grand commandement de la parfaite dilection.

Vincent ne s'est pas contenté de donner seulement des règles aux Missionnaires, mais il en a encore données aux filles de la charité, dont il était le Père. Avant tout il proposa à ces vertueuses filles, pour maxime fondamentale, de se considérer comme destinées par la volonté de Dieu, pour servir Notre Seigneur Jésus-Christ corporellement et spirituellement en la personne des pauvres malades, tant hommes que femmes ou enfants, soit honteux ou nécessiteux; et pour se rendre dignes servantes d'un tel Seigneur, dans un emploi si saint, de travailler soigneusement à leur propre perfection, faisant tous leurs exercices en esprit d'humilité, de simplicité et de charité, et en union de ceux que Notre Seigneur Jésus Christ a faits sur la terre, et pour la même fin qui exclut toute vanité ou respect humain, et tout amour-propre et satisfaction de la nature.

Il leur a aussi fort particulièrement recommandé quelques autres vertus qu'il a jugées les plus nécessaires à leur état, comme l'obéissance à leurs supérieurs et à Messieurs les Curés ; l'indifférence aux lieux, aux emplois et aux personnes ; la pauvreté pour s'affectionner à vivre pauvrement, comme servantes des pauvres; et la patience pour souffrir de bon cœur, et pour l'amour de Dieu, les incommodités, contradictions, moqueries, calomnies et autres mortifications qui leur arrivent, même pour avoir bien fait ; se remettant en esprit que tout cela n'est qu'une partie de la croix que notre Seigneur veut qu'elles portent après lui sur la terre, pour mériter de vivre un jour avec lui dans le Ciel.

« Une fille de charité, disait-il, a besoin de plus de vertu que les religieuses les plus austères. Il n'y a point de religion de filles qui ait tant d'emplois qu'elles en ont : car les filles de la charité ont presque tous les emplois des religieuses, ayant premièrement à travailler à leur propre perfection, comme les religieuses carmélites et autres semblables ; secondement au soin des malades, comme les religieuses de l'hôtel-Dieu de Paris; troisièmement à l'instruction des pauvres filles, comme les Ursulines ».

Voici ce que portent quelques articles des règles particulières que Vincent a données aux Sœurs qui servent les pauvres malades dans les paroisses : « Elles considéreront qu'encore qu'elles ne soient pas dans une religion, cet état n'étant pas convenable aux emplois de leur vocation, néanmoins, parce qu'elles sont beaucoup plus exposées que les religieuses cloîtrées et grillées, n'ayant pour monastère que les maisons des malades, pour celle de quelque pauvre chambre, et bien souvent de louage; pour chapelle l'église paroissiale, pour cloître les rues de la ville, pour clôture l'obéissance, pour grille la crainte de Dieu, et pour voile la sainte modestie: pour toutes ces considérations, elles doivent avoir autant ou plus de vertu que si elles étaient professes dans un ordre religieux. C'est pourquoi elles tâcheront de se comporter en tous ces lieux-là, du moins avec autant de retenue, de récollection et d'édification que font les vraies religieuses dans leurs monastères ; et pour obtenir de Dieu cette grâce, elles doivent s'étudier à l'acquisition de toutes les vertus qui leur sont recommandées par leurs règles, et particulièrement d'une profonde humilité, d'une parfaite obéissance, d'un grand détachement des créatures ; et surtout elles useront de toutes les précautions possibles pour conserver parfaitement la pureté du corps et du cœur ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« La perfection d'une personne de communauté consiste dans une exacte obéissance à ses règles. Celle qui les observera les plus fidèlement sera sans doute la plus parfaite ». (Saint Alphonse Rodriguez).

« La prédestination des religieuses est attachée à l'amour de leur règle, et à faire ponctuellement ce qu'elles doivent en vertu de leur vocation ». (Saint François De Sales).

Pratique : Soyez aujourd'hui fidèles à la moindre des règles par amour pour Notre-Seigneur Jésus-Christ. Priez pour les religieuses qui sont les plus exactes à observer leurs règles.

 

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26 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-septième jour

Dévotion particulière de Vincent envers le très saint Sacrement de l'autel

 

Mais une des plus grandes et des plus particulières dévotions de Vincent, a été envers la très sainte Eucharistie, considérée non-seulement comme sacrifice, mais aussi comme sacrement, sous les espèces duquel le Fils de Dieu se rend réellement présent dans nos églises, et accomplit d'une manière autant véritable que merveilleuse la promesse qu'il a faite de demeurer avec nous jusqu'à la consommation des siècles. Cette dévotion s'est manifestée par le très grand respect avec lequel il se comportait dans les églises où reposait ce sacrement très adorable, et pour l'affection très grande qu'il avait pour ces saints lieux que Jésus-Christ honore de sa présence. Voici ce qu'un personnage de très grande vertu en a témoigné : « J'ai remarqué plusieurs fois, dit-il, lorsque Monsieur Vincent était en prière devant le Saint Sacrement, qu'on pouvait aisément reconnaître en son extérieur la véritable et sincère dévotion de son intérieur : il se tenait toujours prosterné à deux genoux, avec une contenance si humble, qu'il semblait qu'il se fût volontiers abaissé jusqu'au centre de la terre, pour témoigner davantage son respect envers la majesté de celui qu'il reconnaissait présent. Et certes, en considérant cette modestie respectueuse qui paraissait en son visage, ou eût pu dire qu'il voyait de ses yeux Jésus-Christ : et la composition de son extérieur était si dévote et religieuse, qu'elle était capable de réveiller la foi la plus endormie, et de donner aux plus insensibles des sentiments de piété envers cet adorable mystère ». Or, ce n'était pas seulement en offrant ses prières qu'il faisait paraître son respect et sa dévotion envers ce très saint Sacrement, mais toutes les fois qu'il se trouvait dans les églises pour quelque occasion que ce fût, il se tenait toujours dans une grande modestie ; et, autant qu'il lui était possible, il évitait de parler à personne en ces saints lieux ; que s'il se trouvait en quelque nécessité de le faire, il tâchait de faire sortir hors de l'église ceux qui lui voulaient parler ; ce qu'il observait même envers les personnes les plus qualifiées, comme les prélats, sans toutefois rien dire ou faire qui pût blesser le respect qui leur était dû.

Quand il sortait de la maison de Saint Lazare, il allait premièrement se prosterner devant Notre Seigneur au saint Sacrement, pour demander sa bénédiction; et aussitôt qu'il était de retour, il allait derechef se présenter devant lui, comme pour lui rendre compte de ce qu'il avait fait à la ville, le remercier des grâces qu'il avait reçues, et s'humilier des manquements qu'il pouvait avoir commis ; ce qu'il faisait, non par manière d'acquit, mais avec un véritable sentiment de religion et de piété, se tenant chaque fois un temps assez long devant le très saint Sacrement, avec une posture fort humble et dévote. Il a mis les siens dans cette pratique, disant qu'il était bien juste qu'on rendit ce devoir au maître de la maison.

Dans ses grandes maladies, lorsqu'il ne pouvait point marcher, ni se soutenir pour célébrer la sainte messe, il avait la dévotion de communier tous les jours, s'il ne survenait quelque empêchement insurmontable qui le privât de cette consolation ; et, dans ses communions journalières, il y apportait de si grandes dispositions, et témoignait un tel respect et une telle affection envers celui qu'il adorait et recevait dans ce sacrement, qu'il semblait être comme transporté et ravi hors de lui-même. Sur ce sujet, parlant un jour aux siens des effets que ce divin Sacrement opère en ceux qui le reçoivent avec les dispositions convenables, il leur dit : « Ne ressentez-vous pas, mes frères, ne ressentez-vous pas ce feu divin brûler dans vos poitrines, quand vous avez reçu le corps adorable de Jésus dans la communion ? » C'était de l'abondance de son cœur que sortaient ces paroles, qui faisaient assez connaître ce que, par sa propre expérience, il goûtait et ressentait en ces communions. C'était aussi ce qui le portait à exhorter un chacun de se bien disposer pour recevoir dignement et fréquemment la sainte communion du corps de Jésus-Christ ; car il n'approuvait pas qu'on s'en éloignât sans grande raison: et une personne de piété, qui prenait conseil et conduite de lui, s'étant une fois abstenue de communier, pour quelque peine intérieure qui lui était survenue, voici ce qu'il en écrivit le même jour dans un billet: « Vous avez un peu mal fait de vous être retirée de la sainte communion pour la peine intérieure que vous avez ressentie : ne voyez-vous pas que c'est une tentation, et que vous donnez, par ce moyen, prise à l'ennemi de ce très adorable Sacrement ? Pensez-vous devenir plus capable et mieux disposée de vous unir à Notre Seigneur, en vous éloignant de lui ? Oh ! Certes, si vous aviez cette pensée, vous vous tromperiez grandement, et ce serait une pure illusion ».

Comme ce dévot serviteur de Jésus-Christ était touché d'un grand ressentiment de l'excès d'amour et de charité d'un Dieu envers ses créatures, il exhortait souvent les siens de lui rendre des actions de grâces toutes particulières d'un si incompréhensible bienfait, tâchant de reconnaître cette incomparable obligation par de fréquentes adorations, humiliations et glorifications envers le Fils de Dieu, résidant en ce très saint Sacrement ; et, en se confessant même incapables d'y satisfaire, prier les saints anges de les aider à lui rendre ces justes reconnaissances.

Dans ce même sentiment, il les avertissait de s'acquitter soigneusement de tous les devoirs extérieurs de révérence envers le Saint Sacrement, reprenant ceux qu'il voyait y manquer : en quoi il était si exact, que s'il s'apercevait que quelqu'un, en passant devant le grand autel de l'église où il repose, ne fit pas la génuflexion jusqu'en terre, ou qu'il la fit trop brusquement, il l'en avertissait en particulier, ou même en public, comme il le jugeait expédient, disant qu'il ne fallait pas se présenter devant Dieu comme des marionnettes, auxquelles on fait faire des mouvements légers, et des révérences sans âme et sans esprit ; et ayant remarqué un jour, qu'un frère n'avait pas fait la génuflexion entière, il l'appela, et lui montra jusqu'où et de quelle façon il la fallait faire. Pour lui, il s'est acquitté toujours exactement de ce devoir, et a fait cette génuflexion autant qu'il l'a pu, et même au-delà, puisque souvent il avait besoin d'aide pour se relever ; et lorsque son grand âge et ses fâcheuses incommodités, ne lui permirent plus de la faire du tout, il en demandait pardon de fois à autre publiquement, devant toute sa communauté, disant que ses péchés l'avaient privé de l'usage libre de ses genoux.

Un jour après avoir parlé assez longuement sur ce sujet, il ajouta : « Je vous prie donc, Messieurs et mes frères, d'y faire grande attention, et de vous comporter en cette action de telle sorte, que la révérence intérieure prévienne et accompagne toujours l'extérieure. Dieu veut être adoré en esprit et en vérité, et tous les véritables chrétiens doivent se comporter de la sorte, à l'exemple du Fils de Dieu, lequel, se prosternant la face contre terre au jardin des Oliviers, accompagna cette dévote posture, d'une humiliation intérieure très-profonde, par respect pour la majesté souveraine de son Père.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Un ami visite souvent son ami auprès de qui il demeure, lui souhaitant le matin le bonjour, le soir une bonne nuit, saisissant de plus l'occasion de s'entretenir avec lui dans la journée. Faites de même plusieurs visites à Jésus, au très-saint Sacrement, si vos occupations le permettent. C'est surtout au pied des autels qu'on fait bien l'oraison. Dans toutes les visites que vous ferez à Notre Seigneur offrez plusieurs fois son sang précieux au Père éternel; vous éprouverez que ces visites sont très propres à faire croître en vous l'amour ». (Sainte Madeleine De Pazzi).

« Que cherchez-vous, que vous ne trouviez en Jésus-Christ ? Vous êtes malade, il est médecin. Vous êtes exilé, il est votre chef. Vous êtes dans l'affliction, il est votre roi. Vous êtes attaqué, il est votre défenseur. Vous êtes dans les ténèbres, il est votre lumière. Vous êtes orphelin, il est votre père ; il est votre époux, votre ami, votre frère ; Notre Seigneur Jésus-Christ est tout ce que vous pouvez et devez désirer qu'il soit ». (Saint Bernard).

Pratique : Dans les visites que vous rendrez aujourd'hui à Jésus au très Saint Sacrement, dites-lui avec une profonde humilité et de toute la ferveur de votre âme : « Seigneur, celle que vous aimez est malade ! » Priez pour les personnes qui ont une dévotion particulière à Jésus-Christ au très Saint Sacrement de l'autel.

 

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25 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-sixième jour

Dévotion de Vincent, et sa piété envers Dieu

 

La dévotion est une vertu par laquelle nous nous portons à toutes les choses qui regardent le culte et le service de Dieu, avec une affection toute singulière et un désir de le glorifier et honorer, qui n'a point d'autres bornes que celles qui lui sont prescrites par la charité. Et comme nous pouvons honorer et glorifier Dieu par l'exercice de toutes sortes de vertus, pour cette raison Saint Ambroise a fort bien dit que la dévotion était le fondement des autres vertus ; et Saint Augustin assure que les vraies vertus ne se peuvent trouver, sinon en ceux qui ont une véritable dévotion et piété envers Dieu.

Comme donc Vincent a excellé eu toutes sortes de vertus, ainsi que nous avons vu dans le courant de ce mois, il n'y a pas lieu de douter qu'il n'ait possédé celle-ci en un degré très excellent, et qu'il n'ait été doué d'un dévotion sincère et parfaite pour tout ce qui concernait le culte et l'honneur de Dieu.

La dévotion de ce saint homme était fondée sur une très haute estime de la grandeur infinie de Dieu, et sur un très profond respect envers sa divine Majesté. Ses humiliations merveilleuses dans toutes les actions de religion, les termes remplis d'honneur et de respect qu'il employait, quand il était question de parler de Dieu, et l'affection toute singulière avec laquelle il s'efforçait de répandre dans tous les esprits une très grande estime et reconnaissance des grandeurs et des perfections de Dieu, ont été des marques évidentes de cette sainte disposition qu'il avait dans le cœur.

« Étudions-nous, mes frères, disait-il un jour à sa communauté, à concevoir une grande, mais une très-grande estime de la majesté et de la sainteté de Dieu ; si nous avions la vue de notre esprit assez forte pour pénétrer quelque peu dans l'immensité de sa souveraine excellence, ô Jésus ! Que nous en rapporterions de hauts sentiments ! Nous pourrions bien dire, comme Saint Paul, que les yeux n'ont jamais vu, ni les oreilles ouï, ni l'esprit conçu quelque chose qui lui soit comparable. C'est un abîme de perfection, un être éternel, très saint, très pur, très parfait et infiniment glorieux ; un bien infini qui comprend tous les biens, et qui est en soi incompréhensible. Or, cette connaissance que nous avons que Dieu est infiniment élevé au-dessus de toutes connaissances et de tout entendement créé, nous doit suffire pour nous le faire estimer infiniment, pour nous anéantir en sa présence, et pour nous faire parler de sa Majesté suprême avec un grand sentiment de révérence et de soumission ; et à proportion que nous l'estimerons, nous l'aimerons aussi ; et cet amour produira en nous un désir insatiable de reconnaître ses bienfaits, et de lui procurer de vrais adorateurs ».

Il avait une aversion incroyable contre l'orgueil, à cause que ce vice ravit à Dieu l'honneur qui lui est dû, et fait que les superbes se l'attribuent avec autant de témérité que d'injustice ; et, pour cela, il lui faisait une guerre continuelle, non-seulement en lui même, mais en tous ceux qui étaient sous sa conduite. Nous rapporterons ici quelques-uns de ses sentiments, qu'il écrivit un jour à un de ses prêtres qui travaillait en mission : « Oh ! que je suis consolé, lui dit-il, de ce que vous me mandez que ce bon peuple fait bien son devoir! Car je ne saurais vous dire combien je craignais qu'il ne le fit pas. À Dieu seul en soit la gloire, et que ceux qui travaillent lui rendent fidèlement cette reconnaissance, que si leurs petits travaux ont quelque succès, et s'ils produisent quelque bon effet, c'est Dieu qui l'a fait, et c'est à lui seul à qui il en faut rendre tout l'honneur. Oh ! Monsieur, que celui-là apporterait un grand empêchement à la sanctification du nom de Dieu, et à la justification des âmes, qui s'attribuerait l'un ou l'autre, ou qui penserait y avoir quelque part ! Plaise à la bonté divine qu'il n'arrive jamais qu'aucun de la Mission admette en son esprit une telle pensée ; ce serait sans doute un grand sacrilège qu'il commettrait, et tout le corps de la congrégation se rendrait coupable du même crime, s'il se flattait de cette malheureuse opinion, que par ses emplois il convertit des peuples à Dieu, et qu'il est pour cela digne d'être estimé et considéré. Oh ! que je désire que nous gravions bien avant dans nos cœurs cette vérité, que ceux-là qui pensent être les auteurs de quelque bien ou y avoir quelque part, et qui prennent quelque complaisance en cette pensée, perdent beaucoup plus qu'ils ne gagnent en ce même bien ! »

Mais c'était principalement en la célébration publique des offices divins, que la dévotion de ce grand serviteur de Dieu paraissait, avec une édification toute singulière des assistants ; lorsqu'il pouvait assister au chœur pour chanter ou psalmodier, il le faisait avec un grand recueillement d'esprit ; en sorte qu'on le voyait comme tout ravi et élevé en Dieu. Il recommandait aussi très souvent à sa communauté de s'acquitter de ce devoir envers Dieu avec respect et sentiment de piété, d'aller posément, tenir les yeux baissés ou arrêtés sur le bréviaire, sans regarder ni d'un côté ni d'autre ; et quoiqu'il eût un cœur tout rempli de mansuétude, il ne pouvait néanmoins souffrir les moindres fautes qui se commettaient dans les offices divins ; comme au contraire il ne pouvait assez témoigner sa joie, quand on faisait cette action de la manière qu'il convient.

Comme l'église, dans ses fêtes principales, nous invite à honorer plus particulièrement les mystères dont elle solennise la mémoire, c'était en ces jours-là que Vincent faisait paraître une dévotion tout extraordinaire ; il y célébrait ordinairement la grand' messe et officiait à vêpres, mais avec une telle récollection, modestie et gravité, qu'il était aisé de connaître combien il était appliqué intérieurement à Dieu. Et quoique sa dévotion fût telle pour la célébration des grandes fêtes, elles ne paraissait pas moindre aux autres jours, pour toutes les actions qui concernait le culte et l'honneur qu'il rendait à Dieu. Il se levait régulièrement à quatre heures, comme il a été dit, quoiqu'il se couchât toujours fort tard, et qu'il passât beaucoup de nuits sans pouvoir reposer plus de deux heures, comme il l'a quelquefois lui-même avoué; et, nonobstant cela, dès le premier signal il se levait avec une telle promptitude et ferveur, que le second coup de la cloche qu'on sonnait ne le trouvait jamais en la même posture que le premier; il ne manquait pas de rendre ensuite aveu grande humilité ses premiers devoirs à Dieu.

Voici ce qui a été écrit de sa propre main, qu'il a donné à une personne de très grande qualité pour bien faire cette action : « Étant levé, j'adorerai la majesté de Dieu, et lui rendrai grâce de la gloire qu'il possède, de celle qu'il a donnée à son Fils, à la Sainte Vierge, aux Saints Anges, à mon ange gardien, à Saint Jean-Baptiste, aux Apôtres, à Saint Joseph, et à tous les saints et saintes du Paradis. Je le remercierai aussi des grâces qu'il a faites à la sainte Eglise et en particulier de celles que j'ai reçues de lui, nommément de ce qu'il m'a conservé pendant la nuit. Je lui offrirai mes pensées, mes paroles et mes actions, en l'union de celles de Jésus-Christ, et je le prierai qu'il me garde de l'offenser, et qu'il me donne la grâce d'accomplir fidèlement tout ce qu'il lui sera le plus agréable ». Après ces actes de religion et de reconnaissance, il faisait son lit, et puis il s'en allait à l'Église devant le Saint Sacrement, où nonobstant toutes ses incommodités, il arrivait ordinairement avant la demi-heure, et plus tôt que beaucoup d'autres. Il témoignait une grande joie de voir tous les matins la communauté assemblée devant Notre Seigneur et il congratulait fort les plus diligents et les plus assidus, et avait peine quand il en voyait quelques-uns traîner après les autres.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Si en parlant de bouche à Dieu, on lui parle en même temps de cœur, faisant attention que c'est à Dieu qu'on s'adresse, et entrant dans les sentiments que les paroles expriment, on fait une prière qui est tout à la fois vocale et mentale ; une telle prière est très utile ». (Sainte Thérèse).

« Une prière bien faite est très-agréable aux Anges, ce qui fait qu'ils aiment beaucoup ceux qui prient. Au contraire, une telle prière est un grand tourment pour le démon, qui s'efforce de troubler et de distraire ceux qui vaquent à ce saint exercice ». (Saint Jean Chrysostôme).

Pratique : Faites aujourd'hui toutes vos prières vocales avec beaucoup de recueillement et d'attention. Priez pour les personnes qui s'adonnent souvent au saint exercice de la prière.

 

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24 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

13 St Vincent

Vingt-cinquième jour

Paroles remarquables de Vincent, touchant la douceur qu'on doit pratiquer envers le prochain

 

Elles ont été recueillies d'un discours que ce saint homme fit un jour aux siens sur le sujet de cette vertu.

« La douceur et l'humilité, leur dit-il, sont deux sœurs germaines qui s'accordent fort bien ensemble ; nous avons pour règle de les étudier soigneusement en Jésus-Christ, qui nous dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». C'est donc une leçon du Fils de Dieu: apprenez de moi. Ô mon Sauveur, quelle parole ! mais quel bonheur d'être vos écoliers, et d'apprendre cette leçon si courte et si excellente, qu'elle nous rend tels que vous êtes ! N'aurez-vous pas la même autorité sur nous qu'ont eue autrefois les philosophes sur leurs sectateurs, lesquels s'attachaient si étroitement a leurs sentences, que c'était assez de dire : le maître l'a dit, pour ne s'en départir jamais ?

Si donc les philosophes, par leurs raisonnements, s'acquéraient tant de créance sur leurs disciples dans les choses humaines, combien plus, mes frères, la sagesse éternelle mérite-t-elle d'être crue et suivie dans les choses divines ? Que lui répondrions-nous en ce moment, s'il nous demandait compte de toutes les leçons qu'il nous a faites ? Que lui dirons-nous à la mort, quand il nous reprochera de les avoir si mal apprises ? Apprenez de moi, dit-il, d'être doux. Si c'était un Saint Paul ou un Saint Pierre qui par lui-même nous exhortât à apprendre de lui la douceur, nous pourrions nous en excuser ; mais c'est un Dieu fait homme, qui est venu nous montrer comme il faut que nous soyons faits pour être agréables à son Père : c'est le maître des maîtres que nous enseigne d'être doux. Donnez-nous part, mon Seigneur, à votre grande douceur : nous vous en prions par cette même douceur qui ne peut rien refuser.

La douceur a plusieurs actes qui se réduisent à trois principaux : et le premier de ces actes a deux offices, dont l'un est de réprimer les mouvements de la colère, les saillies du feu qui monte au visage, qui trouble l'âme, qui fait qu'on n'est plus ce qu'on était, et qu'un visage serein change de couleur, et devient noirâtre ou tout enflammé. Que fait la douceur ? Elle arrête ce changement; elle empêche celui qui la possède de se laisser aller à ces mauvais effets. Il ne laisse pourtant pas de sentir le mouvement de la passion, mais il tient ferme afin qu'elle ne l'emporte pas. Il lui pourra arriver quelque ternissure au visage, mais il se remet bientôt. Au reste, il ne faut pas s'étonner de nous voir combattus ; les mouvements de la nature préviennent ceux de la grâce, mais ceux-ci les surmontent. Il ne faut pas nous étonner des attaques, mais demander grâce pour les vaincre, étant assurés qu'encore que nous sentions quelque révolte en nous contraire à la douceur, elle a cette propriété de la réprimer. Voilà donc le premier office du premier acte, qui est beau à merveille, et si beau qu'il empêche la laideur du vice de se montrer: c'est un certain ressort dans les esprits et dans les âmes, qui non-seulement tempère l'ardeur de la colère, mais qui en étouffe les moindres sentiments.

L'autre office de ce premier acte de la douceur, consiste en ce qu'étant parfois expédient qu'on témoigne de la colère, qu'on reprenne, qu'on châtie, il fait néanmoins que les âmes qui ont cette vertu de douceur, ne font pas les choses par emportement de la nature, mais parue qu'elles pensent qu'il les faut faire : comme le Fils de Dieu qui appela saint Pierre Satan: qui disait aux Juifs : allez, hypocrites, non une fois, niais souvent ; ce mot étant répété dix ou douze fois dans un même chapitre, et en d'autres rencontres il chassa les vendeurs du temple, renversa les tables, et fit d'autres signes d'un homme courroucé. Étaient-ce des emportements de colère ? Non, il avait cette vertu au suprême degré. En nous cette vertu fait qu'on est maître de sa passion ; mais en notre Seigneur, qui n'avait que des propassions, elle lui faisait seulement avancer ou retarder les actes de la colère selon qu'il était expédient. Si donc il se montrait sévère en certaines occasions, lui qui était doux et bénin, c'était pour corriger les personnes à qui il parlait, pour donner la chasse au péché et ôter le scandale ; c'était pour édifier les âmes et pour nous donner instruction.

Voilà donc le premier acte de la douceur, qui est de réprimer les mouvements contraires dès qu'on les ressent, soit en arrêtant tout à fait la colère, soit en l'employant si bien dans la nécessite, qu'elle ne soit nullement séparée de la douceur. C'est pourquoi, Messieurs, maintenant que nous en parlons, proposons-nous, toutes les fois qu'il nous viendra quelque occasion de nous fâcher, d'arrêter tout court cet appétit, pour nous recorriger et nous élever à Dieu, lui disant : « Seigneur, qui me voyez assailli de cette tentation, délivrez-moi du mal qu'elle me suggère ».

Le second acte de la douceur est d'avoir une grande affabilité, cordialité et sérénité de visage envers les personnes qui nous abordent, en sorte qu'on leur soit à consolation. De là vient que quelques-uns, avec une façon riante et agréable, contentent tout le monde, Dieu les ayant prévenus de cette grâce, par laquelle ils semblent vous offrir leur cœur et vous demander le vôtre; au lieu que d'autres se présentent avec une mine resserrée, triste et désagréable, ce qui est contre la douceur. D'après cela , un vrai missionnaire fera bien de se composer affablement et de s'étudier à un abord si cordial et aimable, que par les signes de sa bonté il donne consolation et confiance à tous ceux qui l'approchent. Vous voyez que cette douce insinuation gagne les cœurs et les attire, selon cette parole de Notre Seigneur, que les débonnaires posséderont la terre : et, au contraire, on a fait cette remarque des personnes de condition qui sont dans l'emploi, que quand elles sont trop froides et graves, un chacun les fuit. Et comme nous devons être employés auprès des pauvres gens de la compagne, de Messieurs les ordinants, des exercitants, et de toutes sortes de personnes, il n'est pas possible que nous produisions de bons fruits, si nous sommes comme des terres sèches qui ne portent que des chardons ; il faut quelque attrait et un extérieur qui plaise, pour ne rebuter personne. Je fus consolé, il y a trois ou quatre jours, de la joie qui me parut en quelqu'un qui sortait d'ici, où il avait remarqué, disait-il, un abord doux, une ouverture de cœur et une certaine simplicité charmante (ce sont ces termes), qui l'avaient grandement touché.

Le troisième acte de la douceur est, quand on a reçu un déplaisir de quelqu'un, de n'y point arrêter son esprit, de n'en rien témoigner, ou bien de dire en l'excusant : il n'y pensait pas, il l'a fait par précipitation, un premier mouvement l'a emporté ; enfin, détourner sa pensée de l'offense prétendue. Quand une personne dit des choses fâcheuses à ces esprits doux pour les aigrir, ils n'ouvrent pas la bouche pour lui répondre, et ne font pas semblant de l'entendre.

La douceur ne nous fait pas seulement excuser les affronts et les traitements injustes que nous recevons : elle veut même qu'on traite doucement ceux qui nous les font par des paroles aimables ; et s'ils venaient à nous outrager jusqu'à nous donner un soufflet, qu'on le souffre pour Dieu ; et c'est cette vertu qui fait cela. Oui, un serviteur de Dieu qui la possède bien, quand on use de main-mise sur lui, il offre à Dieu ce rude traitement et demeure en paix.

Si le Fils de Dieu était si débonnaire en sa vie, combien plus a-t-il fait éclater sa douceur en sa passion. Ça été jusqu'à un tel point que de ne proférer aucune parole fâcheuse contre les déicides qui le couvraient d'injures et de crachats, et qui se riaient de ses douleurs. Mon ami, dit-il à Judas, qui le livrait à ses ennemis : il va même au-devant de ce traître avec cette douce parole: mon ami. Il traita tout le reste de même air : « Que cherchez-vous, leur dit-il ; me voici » ; méditons tout cela, Messieurs ; nous trouverons des actes prodigieux de douceur qui surpassent l'entendement humain. Ô Jésus, mon Dieu ! Quel exemple pour nous, qui avons entrepris de vous imiter ! Quelle leçon pour ceux qui ne veulent rien souffrir, ou s'ils souffrent, qui s'inquiètent et s'aigrissent !

Après cela, ne devons-nous pas nous affectionner à cette vertu de douceur, par laquelle non-seulement Dieu nous fera la grâce de réprimer les mouvements de la colère, de nous comporter gracieusement envers le prochain, et de rendre bien pour mal, mais encore de souffrir paisiblement les afflictions, les blessures, les tourments et la mort même, que les hommes nous pourraient causer ? Faites-nous la grâce, mon Sauveur, de profiter des peines que vous avez endurées avec tant d'amour et de douceur : plusieurs en ont profité par votre bonté, et peut-être que je suis le seul ici qui n'ai pas encore commencé à être tout ensemble doux et souffrant ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Il est nécessaire d'avoir avec tous de la douceur, et de traiter toutes sortes de personnes avec ces manières qui partent d'un cœur tendre et plein d'une charité chrétienne. D'affabilité, l'amour et l'humilité sont des vertus qui servent admirablement à gagner les cœurs des hommes, et à les animer à embrasser tout ce qui répugne le plus à la nature ». (Saint Vincent De Paul).

« Soyez toujours d'une grande douceur, et de très belle humeur au milieu de vos occupations et de vos peines, tout le monde attend de vous ce bon exemple ». (Saint François de Sales).

Pratique : Conservez-vous toujours dans une grande douceur, même parmi les contrariétés qui pourraient vous arriver. Priez pour les personnes qui travaillent à acquérir cette vertu.

 

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23 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-quatrième jour

Douceur de Saint Vincent De Paul

 

La charité est en perfection, dit le bienheureux Saint François de Sales, lorsqu'elle est non seulement patiente, mais outre cela douce et débonnaire; la douceur étant comme la fleur de cette divine vertu, qui relève d'autant plus son excellence, qu'il y a plus de difficulté à réprimer les saillies de la nature, qui se couvre souvent du manteau du zèle, pour se laisser aller plus librement aux emportements de ses passions.

Vincent était d'un naturel bilieux et d'un esprit vif, et par conséquent fort sujet à la colère ; néanmoins, il a tellement dompté cette passion, avec le secours de la grâce, par la pratique de la vertu contraire, qui est la douceur, que tant s'en faut qu'elle lui fit commettre aucune faute, que même il ne paraissait presque pas qu'il en ressentit les premières atteintes. Il est vrai que du temps qu'il était chez Madame la générale des galères, comme lui-même l'a avoué à des personnes de confiance, il se laissait quelquefois un peu aller à son tempérament bilieux et mélancolique : de quoi cette bonne dame était parfois en peine, pensant qu'il eut quelque mécontentement en sa maison ; mais comme il vit depuis que Dieu l'appelait à vivre en communauté, et que dans cet état il aurait affaire à toutes sortes de personnes de différentes complexions : « Je m'adressai, dit-il, à Dieu et le priai instamment de me changer cette humeur sèche et rebutante, et de me donner un esprit doux et bénin ; et par la grâce de Notre Seigneur, avec un peu d'attention que j'ai faite à réprimer les bouillons de la nature, j'ai un peu quitté de mon humeur noire ». Or, quoique Vincent ne parlât jamais de soi que lorsqu'il le jugeait nécessaire ou grandement utile pour l'édification de ceux avec lesquels il s'entretenait, son humilité néanmoins était telle, que souvent il en faisait après excuse, craignant d'avoir scandalisé en quelque façon ceux auxquels il avait ainsi parlé.

C'est donc de cette façon que Vincent s'est changé, et qu'il a travaillé avec le secours de la grâce divine, à acquérir cette vertu de douceur qu'il reconnaissait, et confessait n'avoir point par nature, mais l'avoir obtenue de Dieu par la prière et par l'exercice. « Aussi disait-il un jour, parlant à sa communauté, on voit quelquefois des personnes qui semblent être douées d'une grande douceur, laquelle pourtant n'est bien souvent qu'un effet de leur naturel modéré ; mais ils n'ont pas la douceur chrétienne, dont le propre exercice est de réprimer et étouffer les saillies du vice contraire. On n'est pas chaste pour ne point ressentir de mouvements deshonnètes, mais bien lorsqu'en les sentant on leur résiste ».

Mais ce n'est pas assez d'avoir acquis une vertu, il la faut conserver et cultiver ; et pour cela, il est nécessaire de s'y bien exercer, d'en faire souvent des actes, de la mettre soigneusement en pratique. C'est ce que ce fidèle serviteur de Dieu a fait comme il l'a enseigné aux siens, auxquels il ne disait rien qu'il n'eût mis le premier en exécution. Voici un petit abrégé de quelques avis qu'il leur donnait sur ce sujet, et qu'il pratiquait encore mieux lui-même.

1° Il disait que pour n'être point surpris des occasions dans lesquels on pourrait manquer a la douceur, il fallait les prévoir, et se représenter les sujets qui pouvaient vraisemblablement exciter à la colère, et former en son esprit, par avance, les actes de douceur qu'on se propose de pratiquer en toutes occasions. 2° Qu'il fallait haïr le vice de la colère, en tant qu'il déplaît à Dieu, sans pour cela se fâcher ou s'aigrir contre soi même de s'y voir sujet, « d'autant plus qu'il faut haïr ce vice et aimer la vertu contraire, non parce que celui-là nous déplaît et que celle-ci nous agrée, mais uniquement pour l'amour de Dieu, auquel cette vertu plaît et ce vice déplaît ; et, si nous faisons ainsi, la douleur que nous concevrons des fautes commises contre cette vertu, sera douce et tranquille ». 3° Que lorsqu'on se sentait ému de colère, il était expédient de cesser d'agir et même de parler, et surtout de se déterminer, jusqu'à ce que les émotions de la passion fussent apaisées : « parce que, disait-il, les actions faites dans cette agitation, n'étant pas pleinement dirigées par la raison, qui est troublée et obscurcie par la passion, quoique d'ailleurs elles semblent bonnes, ne peuvent pourtant jamais être parfaites ». 4° 1I ajoutait que, pendant cette émotion, il fallait faire effort sur soi-même pour empêcher qu'il n'en parût aucune marque sur le visage, qui est l'image de l'âme, mais le retenir et réformer par la douceur chrétienne : « Ce qui n'est point, disait-il, contre la simplicité, parce qu'on le fait, non pour paraître autre qu'on n'est pas, mais par un désir sincère que la vertu de douceur, qui est en la partie supérieure de l'âme, s'écoule sur le visage, sur la langue, et sur les actions extérieures, pour plaire à Dieu et au prochain pour l'amour de Dieu ». 5° Enfin, qu'il fallait surtout, en ce temps-là, s'étudier à retenir sa langue, et, malgré tous les bouillons de la colère et toutes les saillies du zèle qu'on pense avoir, ne dire que des paroles douces et agréables, pour gagner les hommes à Dieu. « Il ne faut quelquefois, disait-il, qu'une parole douce pour convertir un endurci; et, au contraire, une parole rude est capable de désoler une âme, et de lui causer une amertume qui pourrait lui être très nuisible ». A ce propos, on lui a ouï dire en diverses rencontres, qu'il n'avait usé que trois fois en sa vie de paroles de rudesse pour reprendre et corriger les autres, croyant avoir quelque raison d'en user de la sorte, et qu'il s'en était toujours depuis repenti, parce que cela lui avait fort mal réussi ; et qu'au contraire, il avait toujours obtenu par la douceur ce qu'il avait désiré.

Il mettait néanmoins une grande différence entre la véritable vertu de douceur et celle qui n'en a que l'apparence ; car la fausse douceur est molle, lâche, indulgente ; mais la véritable douceur n'est point opposée à la fermeté dans le bien, à laquelle même elle est plutôt jointe par cette connexion qui se trouve entre les vraies vertus. Et, à ce sujet, il disait qu'il n'y avait point de personnes plus constantes et plus fermes dans le bien, que celles qui sont douces et débonnaires, comme, au contraires, celles qui se laissent emporter à la colère et aux passions de l'appétit irascible, sont ordinairement fort inconstantes, parce qu'elles agissent très souvent par boutades et par emportements ; ce sont comme des torrents, qui n'ont de la force et de l'impétuosité que dans leurs débordements, lesquels tarissent aussitôt qu'ils se sont écoulés ; au lieu que les rivières, qui représentent les personnes débonnaires, vont sans bruit, avec tranquillité et ne tarissent jamais. Aussi était-ce une de ses grandes maximes, qu'encore qu'il fallût tenir ferme pour la fin qu'on se propose dans les bonnes entreprises, il était néanmoins expédient d'user de douceur dans les moyens qu'on employait ; alléguant à ce propos, ce que dit le Sage des conduites de la sagesse de Dieu, qui atteint fortement à ses fins, et toutefois dispose suavement les moyens pour y parvenir.

Or, quoique Vincent fût grandement affable en ses paroles, il n'était pourtant pas flatteur ; au contraire, il blâmait fort ceux-là qui se servaient des paroles d'affabilité pour s'insinuer par un esprit de flatterie dans l'affection des autres : « Soyons .affables, disait-il aux siens, mais jamais flatteurs ; car il n'y a rien de si vil ni de si indigne d'un cœur chrétien que la flatterie ; un homme vraiment vertueux n'a rien tant en horreur que ce vice ». Il tenait encore pour une autre maxime de cette vertu, de ne jamais contester contre personne, non pas même contre les vicieux, quand on était obligé de les reprendre ; mais il voulait qu'on se servit toujours de paroles douces et affables, selon que la prudence et la charité le requéraient.

Mais la douceur de Vincent excellait surtout dans les corrections et répréhensions qu'il était obligé de faire, dans lesquelles il agissait avec une telle modération et douceur d'esprit, et parlait d'une manière si suave et néanmoins si efficace, que les cœurs les plus durs en étaient amollis et ne pouvaient résister à la force de sa douceur. Il disait souvent : « Que Jésus-Christ étant la suavité éternelle des hommes et des anges, c'était par cette même vertu que nous devions faire en sorte d'aller à lui, en y conduisant les autres ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« On doit préférer dans les communautés, l'union et la paix à tout autre bien, et il faut pour cela se supporter, se prévenir et se traiter réciproquement avec douceur. Cette vertu est une source de paix, et un lien de perfection qui unit les cœurs ». (Saint Vincent De Paul).

« Résistez fidèlement à vos impatiences, en pratiquant non-seulement avec raison, mais encore contre la raison, la sainte affabilité et douceur avec tous, et surtout avec ceux qui vous causent plus d'ennui ». (Saint François de Sales).

Pratique : Ne faites aucune action, et ne dites aucune parole qui ressente l'emportement. Priez pour les personnes qui manquent de douceur dans les rapports avec le prochain.

 

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22 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Paris, rue Basfroi, Vincent with children, detail

Vingt-troisième jour

Charité de Vincent envers les Pauvres

 

Après avoir vu en général quelle était la charité de Vincent, et les exemples remarquables qu'il en a donnés en diverses rencontres, il nous la faut maintenant considérer plus en détail dans les sujets particuliers envers lesquels il l'a saintement exercée. Ceux qui se présentent les premiers sont les pauvres, qu'il a chéris avec un amour très-ardent, et pour lesquels il avait un cœur plus que paternel ; et certainement si l'on veut faire attention sur toute sa vie, particulièrement depuis le temps qu'il s'est destiné au service des autels, on trouvera qu'elle n'a été autre chose qu'un exercice continuel de charité envers les pauvres, et que ses principales œuvres et ses entreprises les plus signalées ont été pour les pauvres. C'est pour eux, qu'il a procuré la fondation de divers hôpitaux, c'est pour eux qu'il a élevé les confréries de la charité en tant de lieux, et qu'il a institué la compagnie des filles de la charité, auxquelles il a donné la qualité de Servantes des Pauvres ; c'est pour eux qu'il a fait tant d'assemblées, qu'il a obligé les siens d'entreprendre tant de voyages, et qu'il a employé ses soins, ses veilles, et tous les moyens dont il a pu aviser, pour contribuer à leur soulagement et a leur service. Enfin, on peut dire qu'il a institué la Congrégation de la Mission pour évangéliser les pauvres ; et pour ce sujet il disait souvent à ses missionnaires : « Nous sommes les prêtres des pauvres ; Dieu nous a choisis pour eux, c'est là notre point capital, le reste n'est qu'accessoire ».

En effet, il semblait que la principale affaire de ce charitable prêtre était de s'employer pour les pauvres ; c'était là, qu'il portait le plus ordinairement ses pensées, et où tendaient ses principales affections. Il portait les pauvres dans son cœur; il était vivement touché de leurs souffrances, et il avait une affliction très sensible lorsque connaissant leurs nécessités et leurs misères, il ne voyait aucun moyen de les pouvoir secourir.

Étant un jour tout saisi de douleur pour ce sujet, et parlant à l'un des siens qui l'accompagnait en ville, après quelques soupirs et exclamations sur la mauvaise saison qui menaçait en ce temps-là les pauvres de famine et de mort : « Je suis en peine, lui dit-il, pour notre compagnie, mais en vérité elle ne me touche point à l'égal des pauvres ; nous en serons quittes en allant demander du pain à nos autres maisons, si elles en ont, ou à servir de vicaires dans les paroisses ; mais pour les pauvres que feront-ils, et où est-ce qu'ils pourront aller ? J'avoue que c'est-là mon poids et ma douleur ; on m'a dit qu'aux champs les pauvres gens disent que tandis qu'ils auront des fruits ils vivront, mais qu'après cela ils n'auront qu'à faire leurs fosses, et s'enterrer tout vivants. O Dieu ! Quelle extrémité de misères ! Et le moyen d'y remédier ».

Une autre fois parlant aux siens, sur le sujet de mêmes pauvres, il fit ce raisonnement : « Dieu aime les pauvres, et par conséquent il aime ceux qui les aiment ; car lorsqu'on aime bien quelqu'un, on a de l'affection pour ses amis et ses serviteurs. Or, la petite compagnie de la Mission tâche de s'appliquer avec affection à servir les pauvres, qui sont les bien-aimés de Dieu, ainsi nous avons sujet d'espérer que, pour l'amour d'eux, Dieu nous aimera. Allons donc, mes frères, et employons-nous avec un nouvel amour à servir les pauvres et même cherchons les plus pauvres et les plus abandonnés ; reconnaissons devant Dieu que ce sont nos Seigneurs et nos maîtres, et que nous sommes indignes de leur rendre service ».

Dans une autre rencontre s'entretenant avec deux personnes ecclésiastiques de qualité, il leur dit une parole très remarquable, et qui mérite de n'être pas mise en oubli ; c'est à savoir que tous ceux qui auront aimé les pauvres pendant leur vie, n'auront à la mort aucune crainte ; qu'il en avait eu l'expérience plusieurs fois, et que pour cet effet, il avait coutume d'enseigner cette maxime dans l'esprit des personnes qu'il voyait travaillées des appréhensions de la mort, et prenait de là occasion de les exciter à l'amour des pauvres. Et parlant en l'une de ses lettres du décès d'un vertueux prêtre, il confirme la même chose. Sa mort, dit-il, a répondu à sa vie jusqu'à la fin, par un acquiescement continuel au bon plaisir de Dieu, sans avoir ressenti aucun mouvement ni aucune pensée contraire. Il avait toujours beaucoup appréhendé la mort ; mais comme il vit dès le commencement de sa maladie, qu'il envisageait sans aucune crainte et même avec plaisir, il me dit qu'assurément il en mourrait, parce que, disait-il, il m'avait ouï dire que « Dieu ôte l'appréhension de la mort à ceux qui ont volontiers exercé la charité envers les pauvres, et qui ont été travaillés de cette crainte pendant leur vie ».

Or, ce grand amour que Vincent avait pour les pauvres opérait deux effets dans son cœur : l'un était un grand sentiment de compassion de leur indigence et de leur misère, car il avait le cœur extrêmement tendre à leur égard, et l'on a remarqué que lorsqu'en disant les litanies de Jésus, il proférait ces paroles : « Jésus père des pauvres », c'était ordinairement d'un ton de voix qui témoignait l'attendrissement de son cœur : et toutes les fois qu'on lui venait parler de quelque misère ou nécessité particulière, on le voyait soupirer en fermant les yeux et haussant les épaules, comme un homme qui se sent pressé de douleur ; et son visage abattu faisait bien paraître que son cœur était navré de la compassion qu'il avait pour les souffrances des pauvres ; c'est dans ce sentiment que, parlant un jour aux siens sur le sujet de cette compassion : « Quand nous allons voir les pauvres, leur dit-il, nous devons entrer dans leurs sentiments pour souffrir avec eux, et nous mettre dans les dispositions de ce grand Apôtre, qui disait : « Je me suis fait tout à tous; en sorte que ce ne soit pas sur nous que tombe la plainte qu'a faîte autrefois le Seigneur par un prophète: J'ai attendu pour voir si quelqu'un ne compâtirait point à mes souffrances, et il ne s'en est trouvé aucun » ; et pour cela, il faut tâcher d'attendrir nos cœurs et de les rendre susceptibles des souffrances et des misères du prochain, et prier Dieu qu'il nous donne le véritable esprit de miséricorde qui est le propre esprit de Dieu; car, comme dit l'église, c'est le propre de Dieu de faire miséricorde et d'en donner l'esprit. Demandons donc à Dieu, mes frères, qu'il nous donne cet esprit de compassion, qu'il nous en remplisse, qu'il nous le conserve; en sorte que qui verra un missionnaire puisse dire : « Voilà un homme plein de miséricorde » ; pensons un peu combien nous avons besoin de miséricorde, nous qui devons l'exercer envers les autres, et porter la miséricorde en toutes sortes de lieux, et souffrir tout pour la miséricorde ».

Or, Vincent tenait cette maxime, dans les services et assistances qu'il rendait aux pauvres, d'étendre plus particulièrement ses soins sur ceux qui étaient les plus abandonnés, et pour cette raison, il s'appliquait avec une affection toute spéciale à pourvoir aux besoins des pauvres petits enfants trouvés, comme de ceux qui étaient les plus délaissés et les moins capables de s'aider : il avait un amour très tendre pour ces pauvres petites innocentes créatures, et un amour non-seulement affectif mais encore plus effectif. « N'est-ce pas le devoir des pères, disait-il un jour aux siens, sur ce sujet, de pourvoir aux nécessités de leurs enfants, et puisque Dieu nous a substitués au lieu de ceux qui les ont engendrés, afin que nous prenions soin de leur conserver la vie, et de les faire élever et instruire en la connaissance des choses de leur salut, prenons bien garde de ne nous point relâcher dans une entreprise qui lui est si agréable; car, si après que leurs mères dénaturées les ont ainsi exposés et abandonnés, nous venons à négliger le soin de leur nourriture et de leur éducation, que deviendront-ils ? Pourrons-nous consentir à les voir périr tous comme autrefois, dans cette grande ville de Paris ? »

Une personne de vertu qui connaissait particulièrement les peines que Vincent prenait pour la conservation de ces pauvres petites créatures, lors même que les Dames les plus charitables qui en avaient pris le soin perdaient presque courage, à cause de la grande dépense qu'il fallait soutenir, en a rendu le témoignage qui suit, plusieurs années avant sa mort : « Dieu sait combien de soupirs et de gémissements Monsieur Vincent a poussés vers le ciel au sujet de ces pauvres petits enfants! quelles recommandations il a faites à sa compagnie de prier Dieu pour eux ! Quels moyens il a employés, et quelles voies il a tentées pour les faire nourrir à peu de frais, et quels soins il a pris de les envoyer visiter les années passées chez leurs nourrices, en divers villages, par les filles de la charité, et en cette année 1649 par un frère de sa congrégation, lequel a employé près de six semaines à faire cette visite ».

Or, avoir charité pour les enfants, et prendre soin d'eux, c'est en quelque façon se faire enfants : et pourvoir aux besoins des enfants trouvés, c'est prendre la place de leurs parents, ou plutôt celle de Dieu même, qui a dit si la mère venait à oublier son enfant, que lui-même en prendrait soin, et qu'il ne le mettrait pas en oubli. Si notre Seigneur vivait encore parmi les hommes sur la terre, et qu'il vit des enfants abandonnés, penserions-nous qu'il voulût aussi les abandonner ? Ce serait sans doute faire injure à sa bonté infinie d'avoir une telle pensée ; et nous serions infidèles à sa grâce, si, ayant été choisis par sa providence pour procurer la conservation corporelle et spirituelle de ces pauvres enfants trouvés, nous venions à nous en lasser, et les abandonner à cause de la peine que nous y avons.

 

Fleurs Spirituelles

 

« La charité du prochain est un signe de prédestination, puisqu'elle montre que nous sommes de vrais disciples de Jésus-Christ. C'est cette divine vertu qui a porté le Sauveur à mener une vie pauvre et à mourir nu sur une croix ; c'est pourquoi, quand nous nous trouvons dans les occasions de souffrir pour la charité, nous devons en bénir Dieu ». (Saint Vincent De Paul).

« Oh ! que l'amour que le Fils de Dieu porte aux pauvres, doit être grand ! Il a choisi l'état du pauvre ; il a voulu être le père des pauvres ; il regarde comme fait expressément à lui-même, tout ce qu'on fait à ses pauvres. Il convient donc d'aimer les pauvres d'un amour tout spécial, voyant en eux la personne même de Jésus-Christ, et faisant d'eux tout le cas qu'il en faisait ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Ne laissez passer aucune occasion aujourd'hui d'exercer la charité, soit corporellement, soit spirituellement, envers les pauvres. Priez pour les plus abandonnés.

 

 

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21 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-deuxième jour

Quelques exemples remarquables de la charité de Vincent, et sa charité envers les siens

 

Pour commencer à faire voir en particulier ce que nous avons dit hier en général de la charité de Vincent, nous rapporterons ici quelques exemples de cette même vertu, que nous avons choisis entre un très grand nombre d'autres, dont la vie de ce saint homme est toute remplie.

Pendant les troubles de ce royaume, les habitants de la ville de Montmerail se trouvant en grande peine, par la crainte qu'ils avaient des mauvais traitements des soldats, et ne sachant que faire pour sauver leurs biens et pour mettre leurs personnes à couvert de leurs rapines et vexations, Vincent écrivit aux prêtres de sa Congrégation établis en ces quartiers-là, de faire ce qu'ils pourraient pour aider et soulager ces pauvres gens ; mais ces prêtres lui mandèrent qu'il y avait du danger pour eux-mêmes et qu'en faisant ils couraient risque de se perdre : à quoi Vincent fit réponse, qu'il fallait assister son prochain affligé, et que Dieu leur ayant donné les commodités qu'ils avaient, sa divine Majesté avait droit de les leur ôter quand il lui plairait ; mais qu'ils soulageassent, sans rien craindre, cette pauvre ville en tout ce qu'ils pourraient. Ce qu'ils firent, aidant ces pauvres habitants à sauver leurs biens de la main des gens de guerre, et retirant chez eux la plupart de leurs meubles, s'abandonnant ainsi à la providence de Dieu pour tout ce qui leur en pourrait arriver. Vincent, longtemps avant l'institution de sa Congrégation, fit une action de charité toute pareille à celle qui est rapportée de Saint Paulin, lequel se vendit lui-même pour racheter de l'esclavage le fils d'une pauvre veuve ; car ayant un jour trouvé sur les galères, un forçat qui avait été contraint, par ce malheur, d'abandonner sa femme et ses enfants dans une grande pauvreté, il fut tellement touché de compassion du misérable état où ils étaient réduits, qu'il se résolut de chercher et d'employer tous les moyens qu'il pourrait pour les consoler et les soulager ; et comme il n'en voyait aucun, il fut intérieurement poussé par un mouvement extraordinaire de charité, de se mettre lui-même à la place de ce pauvre homme, pour lui donner moyen, en le tirant de cette captivité, d'aller assister sa famille affligée. Il fit donc en sorte, par les adresses que sa charité lui suggéra, de faire agréer cet échange à ceux de qui cette affaire dépendait ; et s'étant mis volontairement dans cette état de captivité, il y fut attaché de la chaîne de ce pauvre homme, duquel il avait procuré la liberté ; mais au bout de quelque temps, la vertu singulière de ce charitable libérateur ayant été reconnue dans cette rude épreuve, il en fut retiré. Plusieurs ont pensé depuis, non sans apparence de vérité, que l'enflure de ses jambes lui était venue du poids et de l'incommodité de cette chaîne que l'on attache aux pieds des forçats : et un prêtre de sa congrégation ayant pris de là occasion de lui demander si ce que l'on disait de lui était véritable, qu'il s'était mis autrefois en la place d'un forçat, il détourna ce discours en souriant, sans donner aucune réponse à la demande.

Quoique cette action de charité soit fort admirable, nous pouvons dire néanmoins, par des témoignages encore plus assurés, que Vincent a fait quelque chose plus avantageux à la gloire de Dieu, employant son temps, ses soins, ses biens et sa vie, comme il fait, pour le service de tous les forçats, que d'avoir engagé sa liberté pour un seul ; car, connaissant, par sa propre expérience, leurs misères et leurs besoins, il leur a procuré des secours corporels et spirituels, en santé et en maladie, pour le présent et pour l'avenir, plus grands et plus étendus incomparablement qu'il n'aurait pu faire, s'il était toujours demeuré attaché avec eux. Mais on n'aura pas difficulté de croire qu'il ait été disposé d'engager sa liberté extérieure et de se réduire à l'esclavage, comme Saint Paulin, pour la délivrance de son prochain, si l'on considère qu'il a passé encore plus outre, et qu'à l'imitation du grand apôtre Saint Paul, il a bien voulu en quelque façon, se rendre anathème pour ses frères.

Et comme une des principales et des plus importantes leçons que Jésus-Christ ait faites à ses disciples, a été de s'entr'aimer saintement les uns les autres, c'est aussi celle que Vincent de Paul a le plus souvent répétée à ses enfants, et sur laquelle il leur a fait quantité d'entretiens, et même leur en a laisse un écrit de sa main, ce qu'il n'a fait en aucune autre matière. Il leur a dit entre plusieurs autres choses, sur le sujet de cette vertu de la charité fraternelle, qu'elle était une marque de leur prédestination, puisque c'est par elle que l'on est reconnu véritable disciple de Jésus-Christ, et un jour qu'on célébrait la fête de saint Jean l'Evangéliste, exhortant les siens à s'entr'aimer, par les paroles de l'apôtre : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », il dit que la congrégation de la Mission durerait autant de temps que la charité y régnerait. Il prononça quantité de malédictions contre celui qui détruirait la charité, et qui serait ainsi cause de la ruine de la Compagnie, ou seulement de quelque déchet de perfection, c'est-à-dire, qui par sa faute ferait qu'elle fût moins parfaite.

Il leur disait encore que la charité est l'âme des vertus et le paradis des communautés. Et parce que la médisance est la capitale ennemie de la charité, et que ce vice se fourre même quelquefois dans les compagnies les plus saintes, ce charitable père des missionnaires combattait ce vice à outrance, pour empêcher qu'il n'approchât de ses enfants, lesquels il exhortait souvent de veiller et de se tenir sur leurs gardes, pour ne lui donner aucune entrée parmi eux. Il le comparait à un loup carnassier qui désole et détruit la bergerie où il entre, assurant qu'un des plus grands maux qui puissent arriver à une compagnie, est lorsqu'il s'y trouve des gens qui médisent, murmurent et, qui n'étant jamais contents, trouvent à redire à tout. Il disait encore que celui qui prête l'oreille au médisant, n'est pas plus innocent que celui qui profère la médisance, comme enseignent les Saints Pères. Il souhaitait ardemment que Dieu inspirât cette charité dans les cœurs de tous ceux de sa Congrégation : « D'autant plus, disait-il, que par ce support mutuel les forts se soutiendront et aideront les faibles, et l'œuvre de Dieu s'accomplira ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Celui qui nous a recommandé d'aimer le prochain, nous a prescrit la manière dont nous devons l'aimer comme nous-mêmes. Voilà la règle, nous ne pouvons la transgresser sans nous rendre coupables. Il est si essentiel d'aimer ainsi notre prochain, qu'en l'aimant différemment, nous ne l'aimerions par suffisamment ». (Saint François de Sales).

« Pour avoir envers le prochain l'amour que Notre Seigneur nous commande, il faut avoir un cœur bon, charitable, complaisant, dans le temps même que nous sentons pour lui de la répugnance, à cause de quelque défaut naturel ou moral, parce que c'est l'aimer alors par rapport au Sauveur. La maxime des Saints était qu'en faisant du bien et en aimant, on ne doit jamais considérer la personne, à qui on rend service, mais celle pour qui on agit ». (Saint François de Sales).

Pratique : Ne faites et ne dites rien aujourd'hui qui puisse blesser le prochain. Priez pour les religieuses qui maintiennent la charité entre elles.

 

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20 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-et-unième jour

Charité de Vincent pour le prochain en général

 

Après le grand commandement d'aimer Dieu de tout son cœur, celui d'aimer son prochain comme soi-même suit de si près, et en est tellement inséparable, qu'on ne saurait parfaitement accomplir le premier, si l'on manque au second; et celui qui n'aimerait point son prochain ne pourrait pas dire qu'il eut un véritable amour pour Dieu, quelques sentiments de ferveur et de zèle pour sa gloire qu'il pensât avoir. Vincent était bien persuadé de cette vérité, lorsqu'il disait que ce précepte d'aimer son prochain est si fort et a un tel privilège, que quiconque l'observe accomplit la foi de Dieu, parce que tous les préceptes de cette loi se rapportent à cet amour du prochain, selon la doctrine du saint Apôtre.

Vincent parlant un jour aux siens leur dit : « Donnez-moi une personne qui borne son amour en Dieu seul, une âme, si vous voulez, élevée en contemplation, laquelle trouvant du goût dans cette manière d'aimer Dieu, qui lui paraît uniquement aimable, s'arrête à savourer cette source infinie de douceur, sans se mettre en aucune peine de son prochain ; et donnez m'en une autre qui aime Dieu de tout son cœur, et qui aime aussi son prochain, quoique rude et grossier, pour l'amour de Dieu, et qui s'emploie de tout son pouvoir pour le porter à Dieu : dites-moi, je vous prie, lequel de ces deux amours est le plus parfait et le moins intéressé ? Sans doute que c'est le second, lequel joignant l'amour de Dieu à l'amour du prochain, ou, pour mieux dire, étendant l'amour de Dieu sur le prochain, et rapportant l'amour du prochain à Dieu, accomplit la loi plus parfaitement que le premier ».

Et puis, appliquant cette doctrine à ceux de sa Congrégation : « Nous devons, leur disait-il, bien imprimer ces vérités dans nos âmes, pour conduire notre vie selon cet amour, et pour en faire les œuvres, n'y ayant personne au monde plus obligé à cela que nous le sommes, ni aucune compagnie qui doive être plus appliquée que la nôtre à l'exercice extérieur d'une vraie charité ; car notre vocation est d'aller, non en une seule paroisse, ni en un seul diocèse, mais par toute la terre, pour embraser les cœurs des hommes, et pour y faire ce qu'a fait le Fils de Dieu, lequel a dit qu'il était venu apporter un feu sur la terre, afin d'enflammer les cœurs des hommes de son amour. Il est donc vrai que nous sommes envoyés, non seulement pour aimer Dieu, mais aussi pour le faire aimer. Il ne nous suffit pas d'aimer Dieu, si notre prochain ne l'aime aussi; et nous ne saurions aimer notre prochain comme nous-mêmes, si nous ne lui procurons le bien que nous sommes obligés de nous vouloir à nous-mêmes, c'est à savoir l'amour divin qui nous unit à celui qui est notre souverain bien. Nous devons aimer notre prochain comme l'image de Dieu et l'objet de son amour, et faire en sorte que réciproquement les hommes aiment leur très-aimable Créateur, et qu'ils s'entr'aiment les uns les autres d'une charité mutuelle pour l'amour de Dieu, qui les a tant aimés que de livrer son propre Fils à la mort pour eux. Mais regardons, je vous prie, Messieurs, ce divin Sauveur comme le parfait exemple de la charité que nous devons avoir pour notre prochain : ô Jésus ! Dites-nous, s'il vous plaît, qui est-ce qui vous a fait descendre du Ciel pour venir souffrir la malédiction de la terre ? Quel excès d'amour vous a porté à vous humilier jusqu'à nous, et jusqu'au supplice infâme de la croix ? Quel excès de charité vous a fait exposer à toutes nos misères, prendre la forme du pécheur, mener une vie souffrante, et souffrir une mort honteuse? Où est-ce que l'on trouvera une charité si admirable et si excessive ? Il n'y a que le Fils de Dieu qui en soit capable, et qui ait eu un tel amour pour ses créatures, que de quitter le trône de sa gloire pour venir prendre un corps sujet aux infirmités et misères de cette vie, et pour faire les étranges démarches qu'il a fuites pour établir en nous et parmi nous par son exemple et par sa parole, la charité de Dieu et du prochain. Oui, c'est cet amour qui l'a crucifié, et qui a produit cet ouvrage merveilleux de notre rédemption. O Messieurs, si nous avions une étincelle de ce feu sacré qui embrasait le cœur de Jésus, demeurerions-nous les bras croises, et délaisserions-nous ceux que nous pouvons assister ? Non, certes ; car la vraie charité ne saurait demeurer oisive, ni nous permettre de voir nos frères et nos amis dans le besoin sans leur manifester notre amour ; et pour l'ordinaire les actions extérieures rendent témoignage de l'état intérieur. Ceux qui ont la vraie charité au dedans, la font paraître au dehors: c'est le propre du feu d'éclairer et d'échauffer, et c'est aussi le propre de l'amour de se communiquer.

Dans ce même sentiment, parlant une autre fois à ceux de sa communauté, il disait que les missionnaires seraient bien heureux s'ils devenaient pauvres pour avoir exercé la charité envers les autres; mais qu'ils ne devaient pas craindre de le devenir par cette voie, à moins que de se défier de la bonté de notre Seigneur, et de la vérité de sa parole.

Or, la charité de Vincent était si parfaite, et son cœur était tellement rempli de l'onction de cette divine vertu, que Ton peut dire en quelque façon qu'elle embaumait ceux qui avaient le bonheur de converser avec lui ; en sorte que l'on pouvait connaître qu'il était du nombre de ceux dont parlait l'apôtre Saint Paul quand il disait: Nous répandons en tous lieux la bonne odeur de Jésus-Christ. Sur quoi parlant un jour aux siens : « Chaque chose, leur dit-il, produit comme une espèce d'image de soi-même, ainsi qu'on voit dans une glace de miroir qui représente les objets tels qu'ils sont: un visage laid y parait laid, et un beau y paraît beau; de même, les bonnes ou les mauvaises qualités se répandent au dehors ; et surtout la charité, qui est d'elle-même communicative, produit la charité ; et un cœur vraiment embrasé et animé de cette vertu fait ressentir son ardeur, et tout ce qui est dans un homme charitable respire et prêche la charité ».

Enfin Vincent était l'ami de tous les bons, et avait des amis partout, dont il conservait et cultivait l'amitié, non pour être jamais à charge à personne, mais pour maintenir et fomenter cette sainte union que le Fils de Dieu a tant recommandée aux siens, et pour faire plutôt du bien que pour en recevoir. Aussi peut on dire avec vérité que jamais avaricieux n'a ménagé plus soigneusement ses biens, et les occasions de les accroître, ni ambitieux les occasions d'acquérir de nouveaux honneurs, que Vincent celles de faire du bien à son prochain, par un véritable et sincère esprit de charité. Sur quoi il ne sera pas hors de propos de produire le témoignage des religieuses de la Visitation du premier monastère de Paris, qui ont été ses filles spirituelles l'espace de trente-cinq ans. Voici en quels termes elles en ont parlé : « Ce grand serviteur de Dieu, tout ardent de son amour, voulait que chacun en brulât, et que la charité fût pratiquée en toutes les sortes qu'elle le pouvait être. Il ne pouvait souffrir que dans les communautés l'on ne se témoignât pas assez d'estime les uns aux autres, ou que l'on vint à dire quelque chose qui fût au désavantage du prochain. Il disait qu'il craignait fort la désolation des communautés, lorsque les personnes qui les composent ne se tiennent pas bien unies les unes aux autres; ce qui n'arrive jamais que par le manquement d'estime, de support et de charité ; qu'il fallait que les religieuses se regardassent les unes les autres comme les épouses de Jésus-Christ, les temples du Saint-Esprit et les images vivantes de Dieu, et que dans cette vue elles se portassent réciproquement un amour et un respect les unes aux autres ; et pour cela, ajoutent ces vertueuses servantes de Dieu, il nous exhortait particulièrement à deux choses : la première, d'avoir recours à la bonté de Dieu, qui est tout amour et charité, pour lui demander part aux lumières et aux ardeurs divines de son esprit ; la seconde, de concevoir un grand désir de notre amendement, et de travailler en effet à nous amender des défauts et manquements que nous pourrions commettre contre la vertu de charité, faisant fidèlement sur ce sujet notre examen particulier, pour corriger et ôter de nos cœurs tout ce qui pourrait, en quelque manière que ce fût, altérer l'union que nous devons avoir avec Dieu et entre nous mêmes ».

Et une autre religieuse du même ordre, dont la vertu a répandu une très-bonne odeur dans le second monastère de Paris, a laissé en mourant ce témoignage de la charité qu'elle avait reconnue en Vincent : « On peut assurer, dit-elle, avec vérité, que ce saint homme a imité au plus près la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui n'a été employée qu'à bien faire à un chacun pendant qu'il a été sur la terre ; car qui est-ce qui n'a point éprouvé la charité de Monsieur Vincent dans ses nécessités, soit pour l'âme soit pour le corps ? Trouvera-t-on aucune personne affligée, laquelle ayant eu recours à lui, s'en soit retirée jamais saris trouver quelque soulagement en ses maux ? Mais y a-t-il eu quelqu'un qui ait pu refuser de prendre confiance en lui, lorsqu'il a entrepris de lui parler et de le consoler? Et pour sa propre vie et les biens de sa congrégation, à qui est-ce qu'on peut dire qu'ils sont, sinon à ceux qui en ont besoin ? »

Il y a encore une circonstance que nous ne devons pas omettre touchant la charité dont le cœur de Vincent était rempli ; c'est qu'elle le portait non seulement à soulager les indigences et les misères du corps et de l'âme, mais aussi à épargner et sauver, autant qu'il pouvait, l'honneur et la réputation d'autrui ; et c'est une chose remarquable, qu'on ne l'a jamais entendu se plaindre de personne, quelques torts ou injures qu'il en eût reçus, et encore moins blâmer ou donner le tort à aucun quand il ne s'agissait que de seuls intérêts ; au contraire, les absents avaient partout où il se rencontrait, un avocat qui défendait toujours leur cause, et qui plaidait hautement en faveur de la charité ; en sorte que, disant toujours du bien de tous, autant qu'il le pouvait avec vérité, il ne disait et ne souffrait jamais qu'il fût dit en sa présence aucun mal de personne, et ne voulait pas même que l'on blâmât ou que l'on dit le moindre mal de ses ennemis.

 

Fleurs Spirituelles

 

« C'est surtout à l'amour qu'on a pour le prochain, qu'on connaît si l'on aime Dieu. Ces deux amours ne sont jamais séparés l'un de l'autre. On fait plus de progrès dans celui-ci, à proportion qu'on en fait davantage dans celui-là. Cette règle est sûre : voyez quel amour vous avez pour Dieu. Si le premier est parfait, le second l'est, et vous avez tout fait; mais il ne faut pas être de ceux qui disent vouloir faire beaucoup et qui ne mettent jamais la main à l'œuvre ». (Sainte Thérèse d'Avila).

« Jésus aime tant notre prochain, qu'il a donné sa vie pour lui. Ce Dieu Sauveur se réjouit, lorsque nous nous sacrifions pour faire du bien. Tous les services que nous rendons au prochain en vue de lui, et pour lui témoigner notre amour, lui sont très agréables. Ah ! Si nous comprenions bien de quelle importance est la vertu de charité envers le prochain, quel zèle n'aurions-nous pas à en faire des actes ».

Pratique : Ne laissez passer aucune occasion de rendre service au prochain, par un vrai motif de charité. Priez pour les personnes qui se dévouent au service du prochain.

 

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19 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingtième jour

Zèle de Vincent pour la gloire de Dieu et le salut des âmes (Suite)

 

C'était dans l'esprit de Jésus-Christ, et par un effet de son zèle que Vincent exhortait les siens, et les encourageait dans les travaux où ils étaient engagés pour le service de Notre Seigneur. Voici en quels termes il écrivit à l'un de ses prêtres, qu'il avait envoyé en des lieux fort éloignés où il avait beaucoup à travailler et à souffrir pour le service de Dieu : « Oh ! Monsieur, que j'ai de consolation de penser à vous, qui êtes tout à Dieu, et à votre vocation qui est vraiment apostolique ! Aimez donc cet heureux partage qui vous est échu, et qui doit attirer sur vous une infinité de grâces, pourvu que vous soyez bien fidèle à l'usage des premières. Vous aurez sans doute beaucoup à combattre; car l'esprit malin et la nature corrompue se ligueront ensemble pour s'opposer au bien que vous voulez faire ; ils vous en feront paraître les difficultés plus grandes qu'elles ne sont, et feront leurs efforts pour vous persuader que la grâce vous manquera dans le besoin, afin de vous attrister et de vous abattre; ils susciteront des hommes qui vous contrediront et persécuteront, et peut-être que ce seront ceux-là même que vous tenez pour vos meilleurs amis, et qui devraient vous soutenir et vous consoler. Si cela vous arrive, Monsieur, vous devez prendre courage, et le considérer comme un bon signe ; car vous aurez par ce moyen plus de rapport à Notre Seigneur, lequel étant accablé de douleur, s'est vu délaissé, renié et trahi par les siens, et comme abandonné par son propre Père. Oh ! que bienheureux sont ceux qui portent amoureusement leur croix en suivant un tel maître! Souvenez-vous, Monsieur, et le croyez fermement que, quelque chose qui vous arrive, vous ne serez jamais tenté au delà de vos forces, et que Dieu même sera votre appui et votre vertu, d'autant plus parfaitement, que vous n'aurez ni refuge ni confiance qu'en lui seul ».

Et écrivant à un autre des siens qu'il avait engagé en une mission fort laborieuse et difficile : « Béni soit, lui dit-il, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui vous a si suavement et si fortement inspiré la mission que vous avez entreprise pour la propagation de la foi ; et béni soit le même Seigneur qui, non-seulement est venu au monde pour racheter les âmes que vous allez instruire, mais encore pour vous mériter les grâces qui vous sont nécessaires afin de procurer leur salut et le vôtre. Puis donc que ces grâces là vous sont toutes préparées, et que le bon Dieu qui les donne ne désire rien tant que d'en faire largesse à ceux qui s'en veulent bien servir, à quoi tiendra-t-il que vous n'en soyez rempli, et que par leur vertu vous ne détruisiez en vous les restes du vieil homme, et dans ce peuple les ténèbres de l'ignorance et du péché ? Je veux espérer que, de votre côté, vous n'y épargnerez ni les travaux, ni la santé, ni la vie; c'est pour cela que vous vous êtes donné à lui, et exposé au péril d'un long voyage ; et partant il ne reste plus sinon que vous preniez une forte résolution de mettre tout de bon la main à l'œuvre. Or, pour bien commencer et pour bien réussir, souvenez-vous d'agir dans l'esprit de notre Seigneur, d'unir vos actions aux siennes, et de leur donner une fin toute noble et toute divine, les dédiant à sa plus grande gloire, moyennant quoi Dieu versera toutes sortes de bénédictions sur vous et sur vos œuvres; mais il arrivera peut-être que vous ne les verrez pas, au moins dans toute leur étendue ; car Dieu cache quelquefois à ses serviteurs les fruits de leurs travaux, pour des raisons justes ; mais il ne laisse pas d'en faire réussir de très grands. Un laboureur est longtemps avant que de voir ceux de son labour, et quelquefois il ne voit point du tout la moisson abondante que sa semence a produite. Cela même est arrivé à Saint François-Xavier, lequel n'a pas vu de son temps les fruits admirables que ses saints travaux ont produits après sa mort, ni les progrès merveilleux qu'ont eus les missions qu'il avait commencées. Cette considération doit tenir votre cœur fort au large et fort élevé en Dieu, dans la confiance que tout ira bien, quoiqu'il vous semble le contraire ».

Parlant un jour à ceux de sa communauté dans ce même esprit : « Voilà, leur dit-il, un beau champ que Dieu nous ouvre, tant à Madagascar qu'aux îles Hébrides, et ailleurs. Prions Dieu, qu'il embrase nos cœurs du désir de le servir ; donnons-nous à lui, pour en faire ce qu'il lui plaira. Saint Vincent Ferrier s'encourageait en la vue qu'il devait venir des prêtres, lesquels, par la ferveur de leur zèle, embraseraient toute la terre. Si nous ne méritons pas que Dieu nous fasse la grâce d'être ces prêtres-là, supplions-le qu'au moins il nous en fasse les images et les précurseurs ; mais, quoiqu'il en soit, tenons pour certain que nous ne serons point véritables chrétiens, jusqu'à ce que nous soyons prêts de tout perdre et de donner même notre vie pour l'amour et pour la gloire de Jésus-Christ, nous résolvant, avec le saint Apôtre, de choisir plutôt les tourments et la mort même, que d'être séparés de la charité de ce divin Jésus ».

Une autre fois, ayant fait le récit à sa communauté de quelques persécutions arrivées aux missionnaires qui étaient en Barbarie , il ajouta ensuite : « Qui sait si Dieu n'a point envoyé cette persécution pour éprouver notre fidélité ? Les marchands laissent-ils d'aller sur mer, pour les dangers qu'ils courent ; et les soldats à la guerre, à cause des plaies et de la mort même à laquelle ils s'exposent ! Et faut-il que nous laissions de faire notre office de secourir et de sauver les âmes, pour les peines et les persécutions qui s'y rencontrent ? »

Il encourageait ainsi, par l'ardeur de son zèle, ceux de sa compagnie à continuer leurs travaux pour le service de Notre Seigneur ; et comme son zèle était vraiment désintéressé, il ne se conjouissait pas seulement avec eux des bénédictions que Dieu donnait à leurs missions, dans lesquelles ils faisaient ce qu'il eût désiré faire lui-même, si son âge et ses infirmités ne l'en eussent empêché; mais il concevait aussi une sainte joie du bien que faisaient les autres communautés, et des services qu'elles rendaient à l'Église. Voici ce qu'une personne de grande vertu en a témoigné : « Monsieur Vincent s'est toujours réjoui quand il entendait les grands fruits et progrès que faisaient les autres communautés ; et, bien loin d'en concevoir aucune envie ni jalousie, il témoignait hautement l'estime qu'il en faisait ; il leur donnait de très grandes louanges, et leur rendait, dans les occasions, toutes sortes de services et d'assistances ».

Dans ce sentiment, il parlait souvent avec estime et éloge des religieux de la sainte compagnie de Jésus, louant Dieu des grandes choses qu'il a faites par eux, en toutes les parties du monde, pour la propagation de l'Évangile et pour l'établissement du royaume de Jésus Christ son Fils. Et un jour, entre autres, parlant sur ce sujet à ceux de sa communauté, par un mouvement de ce même zèle, accompagné de son humilité ordinaire, il leur dit : « Soyons, mes frères, comme ce paysan qui portait les hardes de Saint Ignace et de ses compagnons fatigués du chemin, et qui, voyant qu'ils se mettaient à genoux lorsqu'ils étaient arrivés en quelque lieu pour s'y arrêter, s'y mettait avec eux; les voyant prier, il priait de même : et comme ces saints personnages lui eurent une fois demandé qu'est-ce qu'il faisait-là ? Il leur répondit: Je prie Dieu qu'il fasse ce que vous lui demandez : je suis une pauvre bête, qui ne saurait faire oraison, je le prie qu'il vous écoute ; je voudrais lui dire ce que vous lui dites, mais je ne saurais, et ainsi je lui offre vos prières. O Messieurs et mes frères, nous devons nous considérer comme les porte-sacs de ses dignes ouvriers, comme de pauvres idiots qui ne savons rien dire, et qui sommes le rebut des autres, et comme de petits glaneurs, qui viennent après ces grands moissonneurs. Remercions Dieu de ce qu'il lui a plu agréer en cela nos petits services. Offrons-lui avec nos petites poignées les grandes moissons des autres, et soyons toujours prêts à faire ce qui est en nous pour le service de Dieu et pour l'assistance du prochain. Si Dieu a donné une si belle lumière, et fait une si grande à ce pauvre paysan, que pour cela il a mérité qu'il fut parlé de lui dans l'histoire, espérons que, faisant notre possible, comme il a fait, pour contribuer à ce que Dieu soit honoré, servi et glorifié, sa divine bonté recevra en bonne part nos oblations et nos petits travaux ».

Si Vincent a fait paraître en tant de manières l'ardeur de son zèle, il n'en a pas moins fait voir la force et la constance, persévérant dans les saintes entreprises que Dieu lui avait inspirées, nonobstant les difficultés, les oppositions, les pertes et toutes les autres plus fâcheuses traverses qui lui sont arrivées. Plus il voyait de contradictions de la part des créatures, plus il témoignait de constance et de résolution à persévérer dans ses bonnes entreprises pour la gloire de Dieu: et tant s'en faut que toutes les pertes et les oppositions le portassent au découragement, qu'au contraire il prenait de là sujet d'y animer davantage les siens.

 

Fleurs Spirituelles

 

« L'oraison est absolument nécessaire à ceux qui travaillent au salut des âmes, soit pour entretenir en eux un désir ardent de faire toujours des progrès nouveaux dans la dévotion et la ferveur, soit pour leur inspirer un zèle, un courage toujours nouveau dans les services qu'ils rendent au prochain ». (Saint Vincent De Paul).

« On doit travailler beaucoup par amour pour Dieu, sans s'occuper de l'estime des hommes. Il faut travailler à leur salut, sans faire attention à leurs discours ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Ne laissez passer aucune occasion de procurer la gloire de Dieu. Priez pour les personnes qui travaillent au salut des âmes.

 

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18 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Dix-neuvième jour

Zèle de Vincent pour la gloire de Dieu et le salut des âmes

 

Quoique Vincent se soit étudié d'imiter parfaitement Jésus-Christ en la pratique de toutes sortes de vertus, c'est en celle-ci néanmoins qu'il a excellé d'une manière particulière ayant exprimé en lui-même une vive image du zèle de ce divin Sauveur. Il pouvait bien dire à son exemple que le zèle de la maison de Dieu le dévorait, et que sa vie se consumait dans les flammes de cet ardent désir de procurer la gloire de Dieu, puisqu'il l'excitait continuellement à entreprendre et à soutenir tout, soit pour empêché que Dieu ne fût offensé, soit pour réparer les offenses commises contre sa divine majesté, ou enfin pour procurer l'avancement de son honneur et de son service. Car comme nous enseigne fort bien Saint Augustin répondant à la question qu'il s'était proposée à lui-même : Qui est celui qui est dévoré de zèle pour la maison du Seigneur ? C'est, dit ce saint docteur, celui qui désire ardemment d'empêcher que Dieu ne soit offensé, et lequel, quand il voit quelque offense contre la majesté divine, ne se donne aucun repos, mais s'emploie de tout son pouvoir, pour faire en sorte que cette offense soit réparée ; que s'il ne le peut, il gémit dans son cœur et ressent une grande peine de voir Dieu déshonoré.

Voilà quel a été Vincent, et l'on peut dire avec vérité qu'il n'a pas vécu pour lui-même, mais uniquement pour Jésus-Christ, dont l'honneur et la gloire lui étaient incomparablement plus chers que sa propre vie ; et pour ce qui est de ses œuvres, elles peuvent bien servir de preuve de son zèle, puisque tout ce qu'il a fait et entrepris n'a été que pour détruire le péché, et pour procurer que Dieu fût connu, servi, aimé et glorifié en tous lieux par toutes sortes de personnes ; c'est pour cela qu'il a tant travaillé dans les Missions, établi tant de conférences et de séminaires, assemblé tant de compagnies, en un mot qu'il a fait et souffert tant de choses pendant sa vie, laquelle il a consumée dans les flammes de son zèle. Et pour en dire quelque chose de plus particulier, le zèle de ce grand serviteur de Dieu. lui faisait surtout ressentir vivement les offenses qui se commettaient contre sa divine Majesté ; il ne se peut dire combien il en était vivement louché, quels efforts il faisait pour empêcher ces offenses et quelles pénitences il s'imposait pour les réparer après qu'elles étaient faites. Mais il s'affligeait outre mesure lorsqu'il apprenait que quelque misérable pécheur était mort dans son péché, et qu'une âme s'était perdue, voyant que cette perte était irréparable ; et lorsqu'il en parlait, et qu'il représentait combien valait une seule âme, et ce qu'elle avait coûté à Jésus-Christ, ses paroles tiraient les larmes des yeux de ceux qui l'entendaient.

Or, pour empêcher cette perte des âmes qu'il voyait être si chères à ce divin Sauveur, il n'y avait rien qu'il ne voulût faire et souffrir ; et il exhortait les siens de concevoir et de nourrir dans leurs cœurs le même zèle dont il était animé. Voici en quels termes il leur parla un jour sur le sujet de ce que souffraient les missionnaires qui étaient à Gênes au temps que la peste affligeait cette ville : « Ils souffrent, dit-il, comme il faut, par la grâce de Dieu, et en cela ils sont bien heureux de souffrir, pour rendre service à Dieu, et puis procurer le salai des âmes. Or, nous devons, Messieurs, avoir en nous une semblable disposition et un même désir de souffrir pour Dieu et pour le prochain, et de nous consumer pour cela. Oui, Messieurs et mes frères, il faut que nous soyons sans réserve à Dieu et au service du prochain ; nous devons nous dépouiller pour le revêtir, donner nos vies pour procurer son salut, nous tenir toujours prêts à tout faire et à tout souffrir pour la charité, être disposes d'aller où il plaira à Dieu pour ce sujet. Oh ! que nos confrères qui travaillent dans les pays étrangers sont savants en cette science de souffrir ! Les uns étant exposés aux dangers de la peste en servant les pestiférés; les autres parmi les périls de guerre; les autres dans les incommodités de la faim ; et tous dans les mésaises, les travaux et les souffrances; mais, nonobstant cela, ils demeurent fermes et inébranlables dans le bien qu'ils ont entrepris. Reconnaissons, Messieurs, la grâce que Dieu fait à cette pauvre et chétive Congrégation de se voir composée de telles personnes, et de tels membres si fidèles et si constants à souffrir pour le service et pour l'amour de sa divine Majesté ».

Ces paroles de Vincent font assez connaître le désir qui brûlait dans son cœur de sacrifier sa vie par le martyre, ou de l'aller consumer dans les travaux des missions; ce qu'il aurait exécuté, si ses longues infirmités le lui eussent pu permettre; et en effet, six ou sept ans avant sa mort, étant déjà âgé d'environ quatre-vingts ans, il alla encore en mission pendant le temps d'un jubilé, et il y travailla avec un très-grand fruit et une merveilleuse édification de tous ceux qui voyaient ce saint vieillard dans un âge si avancé et parmi tant d'incommodités, s'employer avec tant de zèle à catéchiser, prêcher, confesser et vaquer à d'autres semblables exercices; quoique son âge et ses indispositions presque continuelles ne lui permissent pas de continuer ce saint exercice, les affaires importantes dont il était chargé ne lui en laissant d'ailleurs pas le loisir, il ne laissait pas pourtant d'en retenir toujours l'affection dans son cœur ; et un jour, écrivant à l'un des siens, et lui déclarant ses sentiments sur ce sujet : « Oh ! que bienheureux, lui dit-il, sont ceux qui se donnent à Dieu de la bonne sorte, pour faire ce que Jésus-Christ a fait, et pour pratiquer, à son exemple, les vertus qu'il a pratiquées : la pauvreté, l'humilité, la patience, le zèle pour la gloire de Dieu, et pour le salut des âmes ! Car ainsi ils deviennent les vrais disciples d'un tel maître, ils vivent purement de son esprit, et répandent avec l'odeur de sa vie le mérite de ses actions pour la sanctification des âmes pour lesquelles il a voulu mourir ».

 

Fleurs Spirituelles

 

Quand l'amour de Dieu se rend maître d'une âme, il produit en elle un désir infatigable d'agir pour celui qu'elle aime. Quoiqu'elle fasse alors pour Dieu, quelque temps qu'elle donne à son service, il lui semble que ce n'est rien, et elle ne cesse point de s'affliger du peu qu'elle fait pour son Dieu. L'amour lui enseigne ce que Dieu mérite; elle voit à l'éclat de cette lumière, tous les défauts et toute l'imperfection de ses œuvres, elle est pénétrée de la plus vive confusion, connaissant combien il est indigne de ne pas agir d'une manière parfaite pour un si grand Dieu. En cet état elle est bien éloignée de se complaire en elle-même et de condamner les autres ». (Saint Jean Chrysostôme).

« Une personne acquiert l'amour divin par une ferme résolution d'agir et de souffrir pour Dieu, et de s'abstenir toujours de tout ce qui lui déplaît ; lorsqu'elle met ensuite cette résolution en pratique dans les diverses occasions qui se présentent, étant très fidèle dans les petites choses pour pouvoir mieux réussir dans les grandes ». (Sainte Thérèse d'Avila).

Pratique : Imposez-vous aujourd'hui quelques mortifications, dans la vue de réparer les offenses commises contre Dieu. Priez pour les Missionnaires Lazaristes.

 

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17 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Dix-huitième jour

Dévotion de Saint Vincent envers la très Sainte Vierge, Mère de Dieu et envers les autres Saints

 

Nous devons honorer, dit Saint Bernard, de toutes les plus intimes affections de notre cœur la sainte Vierge Marie, parce que tel est le bon plaisir de celui qui a voulu que par l'entremise de cette incomparable Vierge, nous eussions toutes sortes de faveurs et de grâces. Ce n'est donc pas une invention d'esprit humain, ni une production des sentiments de quelque dévotion particulière mais un ordre établi par la volonté de Dieu, que nous rendions un honneur très spécial à celle qu'il a voulu lui-même honorer jusqu'à ce point, que de la choisir pour être la Mère de son propre Fils, et pour recevoir ensuite de son divin Fils les devoirs d'une vraie et parfaite soumission et obéissance.

Toute l'église a toujours reconnu cette vérité, et a donné en tous les siècles des témoignages de son respect et de sa dévotion envers la très sainte Mère de Dieu, par la célébration de ses fêtes, par la vénération de ses images, par les prières solennelles qu'elle lui a toujours offertes et qu'elle continue de lui offrir tous les jours, par les hymnes et cantiques qu'elle chante à sa louange, et par tous les autres moyens que le Saint-Esprit lui a suggérés. Pour cet effet, tous les plus grands Saints sont entrés dans ces mêmes sentiments d'une vénération et dévotion particulière envers cette reine des Anges et des hommes ; et, par conséquent, il y a raison de croire que Vincent, qui avait une telle affection de se conformer à toutes les volontés de Dieu, et de suivre fidèlement la conduite de son église et les exemples des Saints, se sera dignement acquitté de tous les devoirs de dévotion et de piété envers cette très sainte Mère de Dieu. Aussi en a-t-il donné des preuves et laissé des marques très considérables.

Car parmi les règlements qu'il a donnés à sa Congrégation, il a mis celui-ci comme l'un des principaux, et dont il recommandait fort particulièrement l'observance aux siens : « Nous tâcherons, leur dit-il, tous, et un chacun en particulier, de nous acquitter parfaitement, Dieu aidant, du culte spécial que nous devons à la très sainte et Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, 1° en rendant tous les jours, et avec une dévotion toute particulière quelques services à cette digne Mère, notre très pieuse Dame et Maîtresse ; 2° En imitant, autant que nous le pourrons, ses vertus, et particulièrement son humilité et sa pureté; 3° en exhortant ardemment les autres, toutes les fois que nous en aurons la commodité et le pouvoir, à ce qu'ils lui rendent toujours un grand honneur et le service qu'elle mérite ».

Il a toujours recommandé et conseillé à un chacun d'avoir une spéciale dévotion à cette Reine du Ciel ; mais il l'a autant persuadé par son exemple que par ses paroles ; car il jeûnait exactement les veilles de ses fêtes, et se préparait à les célébrer par plusieurs autres mortifications et bonnes œuvres ; et par son exemple, il a introduit cette sainte pratique parmi les siens. Il ne manquait pas d'officier solennellement les jours de ses fêtes, et il le faisait avec de tels sentiments de dévotion, que l'on pouvait aisément connaître quel était son cœur à l'égard de cette très sainte Vierge. Il avait aussi une dévotion particulière de célébrer la sainte messe dans les chapelles et aux autels qui étaient dédiés en son honneur.

Comme il faisait l'ouverture des conférences et des assemblées où il se trouvait, par l'invocation du Saint-Esprit, il les terminait aussi toujours par quelque antienne et oraison en l'honneur de cette très sainte Mère de Dieu. Il portait toujours un chapelet à sa ceinture, tant pour le dire souvent, comme il faisait, que pour faire, par cette marque extérieure, une profession ouverte de sa vénération et. dévotion envers Marie et se déclarer publiquement pour l'un de ses très fidèles et très dévots serviteurs.

La dévotion de ce saint homme envers la Mère de Dieu a paru aussi grandement par les prédications qu'il a faites en son honneur dans les missions où il a travaillé, et par la pratique qu'il a introduite parmi les siens de faire de même, et d'instruire soigneusement le peuple des obligations particulières que les chrétiens ont d'honorer, servir et invoquer cette Sainte Mère et de recourir à elle dans leurs besoins et nécessités. Enfin, le grand nombre des confréries qu'il a établies et fait établir de tous côtés, pour honorer Notre Seigneur par l'exercice de la charité envers les pauvres, et qu'il a mises sous la protection spéciale de sa très sainte Mère, aussi bien que toutes les autres compagnies et assemblées de piété dont il a été l'auteur, sont des marques bien expresses, non-seulement de sa dévotion envers la très sainte Vierge, mais aussi de l'affection et du zèle qu'il avait de la répandre dans tous les cœurs.

Ayant donc été animé de cet esprit, et s'étant toujours étudié de rendre tout l'honneur et tout le service qu'il lui a été possible, à cette reine des anges et des hommes, faut-il s'étonner si tous ses travaux et toutes ses saintes entreprises ont été favorisés de si bons succès, et accompagnés de tant de bénédictions, puisqu'il s'était mis d'une façon si particulière sous la puissante protection de la Mère de Dieu.

Comme Vincent savait fort bien, et l'enseignait souvent dans les missions, que l'honneur qu'on rend, non-seulement à la Mère de Jésus-Christ, mais aussi à tous les saints, retourne à ce divin maître, dont ils sont les véritables serviteurs, il leur rendait en cette vue un grand honneur, et particulièrement aux apôtres, comme à ceux qui avaient eu le bonheur d'approcher de plus près la personne sacrée du Fils de Dieu, et de puiser dans les fontaines du Sauveur cette eau qui rejaillit jusqu'à la vie éternelle. Il les considérait et honorait comme les premiers et grands missionnaires qui avaient porté la lumière de l'Évangile par toute la terre, et travaillé avec de très-amples bénédictions à l'instruction et la conversion des peuples. Entre les apôtres, il aimait et respectait particulièrement Saint Pierre, comme celui qui avait aimé Jésus-Christ plus que tous les autres, et qui avait été par lui établi son premier vicaire sur la terre, et le chef et souverain pasteur de son Eglise. Il avait aussi une vénération et dévotion très spéciale pour saint Paul, comme pour celui qui était le maître et le docteur des gentils, et qui avait plus travaillé que les autres ; et comme il en portait le nom, il s'étudiait aussi d'en imiter les vertus.

Il a aussi fait paraître en tous temps, une dévotion particulière envers son saint ange Gardien, et il n'entrait jamais dans sa chambre, et n'en sortait point, qu'il ne le saluât et ne lui rendit quelque honneur: il a introduit cette pieuse coutume parmi les siens, de faire de même à l'égard de leurs saints anges tutélaires, lorsqu'ils entrent dans leurs chambres et qu'ils en sortent.

Or, l'intention principale de Vincent dans la dévotion qu'il avait pour les anges et les saints, était d'honorer en eux les dons de Dieu et son Saint Esprit, dont ils étaient les temples : en sorte que l'honneur qu'il leur rendait, et les prières qu'il leur offrait, avalent Dieu pour principal objet et pour dernière fin ; et tous les devoirs de piété dont il s'acquittait envers eux, n'étaient que des moyens pour rendre à sa divine Majesté une gloire plus étendue, et pour l'invoquer plus efficacement par leur intercession : suivant en cela les intentions de l'Église, auxquelles ce grand serviteur de Dieu s'étudiait toujours de conformer les siennes, se tenant fidèlement et constamment dans tous les sentiments de cette mère commune de tous les enfants de Dieu, et se soumettant en toutes choses à sa conduite qu'il reconnaissait toute sainte, comme lui étant inspirée par celui qui est l'auteur de toute sainteté.

Nous ne devons pas ici omettre la dévotion particulière qu'il avait de procurer le soulagement et la délivrance des âmes fidèles qui souffrent dans le purgatoire; il exhortait souvent les siens à ce devoir de piété, et disait qu'il faillait considérer ces chers défunts comme les membres vivants de Jésus-Christ animés par sa grâce, et assurés de participer un jour à sa gloire; et que, pour cette considération, nous étions obligés de les aimer, servir et assister de tout notre pouvoir. Pour cet effet, il priait et offrait souvent le très saint sacrifice de la messe à leur intention. Il faisait aussi prier et offrir le même sacrifice pour eux, par les autres prêtres de sa maison; et le sacristain de Saint Lazare a déclaré qu'il lui ordonnait fort souvent de faire dire des messes pour les dînes du purgatoire qui y sont détenues depuis longtemps, et qui n'ont personne qui prie particulièrement pour elles. Il établit encore pour ce même sujet, dans toutes les maisons de sa Congrégation, cette sainte pratique de dire trois fois le jour en commun le De profundis, c'est à savoir, après les deux examens particuliers qui se font avant les repas, et aux prières du soir.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Aimez Marie, aimez la toujours comme un enfant aime sa Mère, ne négligez rien pour lui être agréable, ayez toujours confiance en sa bonté et miséricorde et elle vous obtiendra le pardon de vos péchés. Aimez Marie, et elle vous mettra à l'abri de tous les dangers que vous courez sur cette terre d'exil. Aimez Marie, et elle demandera pour vous à son divin Fils, toutes les grâces dont vous avez besoin. Aimez Marie, et au moment de votre mort elle viendra vous consoler dans vos peines, et vous soutenir contre les derniers assauts des ennemis de votre salut. Aimez Marie, et un jour elle vous ouvrira les portes du ciel ».

Pratique : Soyez toujours très fidèles à vos pratiques de dévotion envers la sainte Mère de Dieu. Priez pour les personnes qui s'efforcent de propager le culte de Marie.

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16 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Dix-septième jour

Dévotion toute singulière de Vincent pour imiter Jésus-Christ et se conformer à ses exemples

 

L'amour suppose la ressemblance ou bien la produit, et fait que l'aimant tache de se transformer autant qu'il peut en la personne aimée, et de lui devenir semblable, pour lui plaire davantage, et rendre par ce moyen plus stable et plus parfaite l'union de leur amitié. C'est pour cela que le Fils de Dieu, voulant nous témoigner l'excès de son amour, a voulu se faire homme, pour se rendre semblable à nous. C'est aussi pour la même raison que ceux qui aiment vraiment Jésus-Christ doivent autant qu'il est en eux avec le secours de sa grâce, se rendre semblables à lui par l'imitation de ses divines vertus ; et plus cet amour est grand, plus aussi cette imitation doit-elle être parfaite et accomplie.

Vincent s'est étudié à imiter Jésus-Christ en sa manière de vie pauvre, cachée et commune, qui ne paraissait avoir rien de singulier pour l'extérieur et néanmoins était toute admirable, toute sainte et toute divine pour l'intérieur ; car à l'imitation de cet incomparable maître, il a mené une vie basse et commune eu apparence, ne faisant rien paraître en lui d'éclatant ni d'extraordinaire, et fuyant toute ostentation et singularité, mais il pratiquait au-dedans et dans le secret de son cœur des actions excellentes et vraiment héroïques de toutes sortes de vertus.

Il n'a pas toujours été retiré en son particulier, ni toujours exposé en public, mais, suivant l'exemple de son divin prototype, il a fait un parfait mélange de la vie active et de la contemplative ; il a été quelquefois dans la solitude avec Jésus-Christ ; il l'a aussi quittée comme lui pour aller prêcher la pénitence et pour s'employer à procurer la conversion des pécheurs et le salut des âmes.

Nous pouvons encore dire que Notre Seigneur a pratiqué la vie cachée, non tant en se séparant de la conversation des hommes, qu'en tenant couvert et ne leur manifestant pas ce qu'il avait de plus excellent et de plus divin. Il pouvait se faire connaître et honorer en tous lieux comme le vrai Fils de Dieu, il pouvait faire éclater les rayons de sa gloire aussi bien par toute la Judée comme sur le Tabor, il n'a toutefois voulu paraître à l'extérieur que le fils d'un simple charpentier, et un homme du commun. Vincent, à son exemple, faisait gloire de dire en toutes sortes de rencontres, qu'il n'était que le fils d'un pauvre paysan et recherchait de n'être tenu que pour un simple prêtre de village cachant autant qu'il pouvait aux yeux des hommes, les excellents dons de nature et de grâce qu'il avait reçus de Dieu, et qui le rendaient digne d'honneur et de vénération. Il a parfaitement imité cette vie commune et cachée de son divin maître ; et comme il connaissait par sa propre expérience le trésor de grâces qui est caché dans ce champ mystique de l'Évangile, il invitait et exhortait les autres à y participer. Voici quelques extraits de diverses lettres qu'il a écrites à une même personne qu'il conduisait par cette voie : « Honorons toujours, lui dit-il, l'état inconnu du Fils de Dieu. C'est-là notre centre ; et c'est-ce qu'il demande de nous pour le présent et pour l'avenir ; et pour toujours si sa divine Majesté ne nous fait connaître en sa manière qui ne peut tromper, qu'il veuille autre chose de nous. Honorons, dis-je, la vie commune que Notre Seigneur a mené sur la terre, son humilité, son anéantissement, et la pratique qu'il a faite de plus excellentes vertus dans cette manière de vivre. Mais honorons particulièrement ce divin Maître dans la modération de son agir. Non, il n'a pas voulu faire toujours ce qu'il a pu, pour nous apprendre à nous contenter, lorsqu'il n'est pas expédient de faire tout ce que nous pourrions faire, mais seulement ce qui est convenable à la charité, et conforme aux ordres de la divine volonté.

Oh ! Que j'estime cette généreuse résolution que vous avez prise d'imiter la vie cachée de Notre Seigneur ! Il paraît bien que cette pensée vient de Dieu, puisqu'elle est si éloignée de la chair et du sang. Tenez pour certain que c'est-là proprement l'assiette qui convient aux enfants de Dieu, et par conséquent demeurez-y ferme, et résistez courageusement à tous les sentiments contraires qui pourraient vous arriver. Assurez-vous que, par ce moyen, vous serez en l'état auquel Dieu vous demande, et que vous ferez incessamment sa sainte volonté, qui est la fin à laquelle nous tendons et à laquelle ont tendu tous les Saints ».

Vincent ne portait pas seulement les personnes particulières à cette sainte pratique, mais aussi tous ceux de sa compagnie en général, les exhortant souvent de se rendre vrais imitateurs de Jésus-Christ en sa vie commune et cachée. A ce sujet, leur expliquant un jour en quoi consistait le renoncement qu'on doit faire de soi-même, selon que Notre Seigneur l'a ordonné à tous ceux qui le veulent suivre, entre six ou sept choses qu'il leur enseigna pour le pratiquer parfaitement, il en proposa une tirée de la doctrine de Saint Basile, qui est de renoncer aux pompes. Sur quoi il fit une objection, à laquelle il fit une réponse digne de lui, qui donne assez à connaître ce qu'il pratiquait lui-même, en leur déclarant ce qu'ils devaient faire. Voici ses paroles : « Vous me direz peut-être : Nous sommes, Monsieur, de pauvres Prêtres, qui avons déjà renoncé à toutes les pompes du monde ; nous n'avons que de simples, habits, des meubles fort chétifs et rien qui ressente la vanité ou le luxe dont on fait parade dans le monde ; qu'est-il donc besoin de nous exhorter à renoncer aux pompes dont nous sommes si éloignés ? Ô Messieurs et mes frères, ne nous y trompons pas ! Quoique nous ayons de pauvres habits et de pauvres meubles, nous pouvons avec cela avoir l'esprit pompeux. Et comment cela ? Me direz-vous : par exemple, quand on s'étudie à faire de belles prédications ; quand on est bien aise que ce qu'on l'on fait, et que ce que l'on dit, soit approuvé et estimé des autres ; quand on se réjouit d'entendre ses louanges, ou que l'on publie le bien que l'on a fait, ou même que l'on y prend quelque vaine complaisance : toutes ces choses sont des marques qu'on a l'esprit pompeux ; et, pour le combattre et le terrasser, il est plus expédient quelquefois de faite moins bien une chose, quant à l'extérieur, que de se complaire de l'avoir bien faite. Il faut, avec cela, prendre bien garde de ne donner aucune entrée en notre esprit à la vanité, mais renoncer aussitôt à toutes les pensées et à tous les sentiments qui nous en viennent intérieurement aussi bien qu'aux applaudissements qui nous sont faits extérieurement. Il faut se donner à Dieu, mes frères, pour s'éloigner de la propre estime et des louanges du monde, qui font la pompe de l'esprit. Enfin, mes frères, c'est une vérité de l'Évangile, que Notre Seigneur ne se plaît rien tant que dans l'humilité du cœur, et dans la simplicité des actions ; c'est là que son esprit réside, et en vain le cherche-t-on ailleurs : si donc vous voulez le trouver, il faut renoncer à l'affection et au désir de paraître, à la pompe de l'esprit aussi bien qu'à celle du corps, et enfin à toutes les vanités et satisfactions de la vie ».

Un célèbre Docteur demandant un jour à un prêtre de la Mission, qui observait fort Vincent, quelle était sa propre et principale vertu, il lui répondit que c'était l'imitation de Jésus-Christ, parce qu'il l'avait toujours devant les yeux pour se conformer à lui ; c'était son livre et son miroir, dans lequel il se regardait en toute rencontres; et lorsqu'il se trouvait en quelque doute comment il devait faire une chose pour être parfaitement agréable à Dieu, il considérait aussitôt de quelle façon Notre Seigneur s'était comporté en pareille rencontre, ou bien ce qu'il en avait dit, ou ce qu'il en avait, signifié par ses maximes, et sans hésiter, il suivait son exemple et sa parole ; et marchant à la faveur de cette divine lumière, il foulait aux pieds le propre jugement, le respect humain, et la crainte qu'il eût pu ressentir que sa conduite ne fût improuvée par la licence de ceux qui s'efforcent de relâcher la sainte sévérité de l'Église, et d'accommoder la piété chrétienne à l'esprit du temps. « Car enfin, disait-il quelquefois, la prudence humaine se trompe et s'égare souvent du droit chemin, mais les paroles de la sagesse éternelle sont infaillibles, et ses conduites sont droites et assurées ».

C'était-là l'étude continuelle de ce saint homme, que d'imiter Jésus, non-seulement en sa manière d'agir et de parler extérieurement, mais aussi en toutes ses dispositions intérieures, en ses plus saints désirs, et en ses plus parfaites intentions: en sorte qu'en tout et partout il ne désirait et ne prétendait autre chose, sinon ce que ce divin Sauveur avait désiré et prétendu, qui était que Dieu fût de plus en plus connu, honoré, servi et glorifié, et que sa très-sa nte volonté fût entièrement et parfaitement accomplie, se tenant à tout moment disposé de faire et de souffrir ce qu'il plairait à Dieu pour des fins si nobles et si justes, étant toujours prêt à s'exposer aux travaux, aux fatigues, aux humiliations, aux peines et aux persécutions qu'il eût fallu subir et endurer pour ce sujet. De là provenait qu'il n'était jamais surpris d'aucun accident qu'il lui arrivât, quelque fâcheux qu'il pût être, ni d'aucun mauvais traitement qu'on lui pût faire, étant préparé, à l'imitation de son divin maître, lorsqu'il était question de procurer l'accroissement de la gloire de Dieu, ou de se soumettre à ses volontés, de tout faire et de tout souffrir, même de se voir dépouillé de tout ce qu'il avait de plus cher dans le monde, jusqu'à voir sa propre congrégation dissipée et détruite si tel était le bon plaisir de Dieu. A ce sujet, parlant quelquefois à ceux de sa communauté: Je prie Dieu, disait-il, deux ou trois fois tous les jours, qu'il nous anéantisse si nous ne sommes utiles à son service. Eh quoi ! mes frères, voudrions-nous être au monde sans plaire à Dieu, et sans procurer qu'il soit connu et aimé ?

Il se conformait non-seulement au désir et aux intentions du Fils de Dieu, mais même à ses déplaisirs, à ses douleurs et à ses angoisses intérieures. Oh ! qui aurait pu pénétrer dans les secrets du cœur de ce fidèle et zélé imitateur de Jésus-Christ, il l'aurait vu, comme celui de son divin maître, tout outré de douleur, dans la vue des péchés innombrables qui se commettent contre Dieu; tout rempli d'aversion contre les maximes du monde, si opposées à celles de l'Évangile ; tout pénétré des sentiments de tristesse et d'affliction pour le progrès des hérésies, et pour les grands dommages qui en arrivent à l'Église; et enfin, vivement louché de compassion sur les misères spirituelles et temporelles des peuples, et le délaissement et abandon où se trouvent tant d'âmes plongées dans les ténèbres de l'ignorance ou de l'infidélité. Oh ! combien de fois a-t-il souhaité de mourir et de donner sa vie pour remédier à tant de maux ! Mais sa vie n'ayant presque été qu'une mort continuelle, par ses mortifications et ses souffrances, on peut dire aussi qu'elle a été comme un remède plus long et plus étendu, dont Dieu a voulu se servir pour cet effet.

Il voulait que ses enfants entrassent dans ces mêmes sentiments, et qu'à l'imitation du même Jésus-Christ, ils fussent tous des hosties vivantes qui s'immolassent continuellement avec ce divin Sauveur pour le salut de tous les peuples. De quoi leur parlant un jour : « Qui voudra sauver sa vie, mes frères, leur dit-il, la perdra ; c'est Jésus-Christ qui nous le déclare et qui nous dit que l'on ne saurait faire un plus grand acte d'amour que de donner sa vie pour son ami. Eh quoi ! Pouvons-nous avoir un meilleur ami que Dieu ? et ne devons-nous pas aimer tout ce qu'il aime, et tenir pour l'amour de lui notre prochain pour notre ami ? Ne serions-nous pas indignes de jouir de l'être que Dieu nous donne, si nous refusions de l'employer pour un si digne sujet ? Certes, reconnaissant que nous tenons notre vie de sa main libérale, nous ferions injure à sa bonté, et une très grande injustice si nous refusions de l'employer et de la consumer, selon ses desseins, à l'imitation de son Fils Notre Seigneur ». Et leur parlant une fois sur le même sujet, il proféra ces paroles de l'abondance de son cœur : « Qui dit un missionnaire, dit un homme appelé de Dieu pour sauver les âmes ; car notre fin est de travailler à leur salut, à l'imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est le seul véritable Rédempteur, et qui a parfaitement rempli ce nom aimable de Jésus, c'est-à-dire Sauveur ».

Enfin, parlant dans ce même esprit à tous ceux de sa Congrégation dans l'épître qu'il leur adresse, et qu'il a mise au commencement de leurs règles ou constitutions : « Considérez, leur dit-il, ces règles et constitutions, non pas comme produites par l'esprit humain, mais plutôt comme inspirées par Dieu, de qui tout bien procède, et sans qui nous ne sommes pas capables de penser quelque chose de bon par nous-mêmes. Car que trouverez-vous dans ces règles qui ne serve à vous exciter et enflammer, soit à la fuite des vices, ou à l'acquisition des vertus, et à la pratique des maximes évangéliques ? Et ça été pour cela, que nous avons tâché autant qu'il nous a été possible, de les puiser toutes de l'esprit de Jésus-Christ, et de les tirer des actions de sa vie, comme il est aisé à voir, estimant que les personnes qui sont appelées à la continuation de la mission du même Sauveur, laquelle consiste particulièrement à évangéliser les pauvres, doivent entrer dans ses sentiments et ses maximes, être remplies de son même esprit et marcher sur ses mêmes pas ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Les quatre extrémités de la croix sont ornées de quatre perles bien précieuses. L'humilité est placée au pied de la croix ; l'obéissance occupe la droite ; la patience occupe la gauche, enfin la charité, comme la première et la reine des vertus, brille en caractères d'or au haut de la croix. Ces quatre vertus éclatent d'une manière particulière et bien frappante, dans la passion de Jésus-Christ : ce sont les quatre principaux fruits qu'il faut tirer de la méditation de Jésus Crucifié ». (Saint Bernard).

« Il ne suffit pas de faire de bonnes choses il faut de plus les bien faire à l'exemple de Jésus-Christ de qui il est écrit : Il a bien fait toutes choses. Appliquons-nous donc à faire toutes nos actions dans l'esprit de Jésus-Christ, c'est-à-dire de la manière qu'il faisait ses actions, nous proposant les mêmes fins ; autrement toutes les bonnes œuvres en elles-mêmes que nous ferons, attireront sur nous des châtiments plutôt que des récompenses ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Efforcez-vous aujourd'hui de faire toutes vos actions, même les plus indifférentes, avec les mêmes intentions qu'avait Notre Seigneur en faisant les siennes pendant qu'il était sur la terre. Priez pour les personnes qui font leurs actions avec des intentions pures.

 

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15 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Seizième jour

Attention continuelle à la présence de Dieu, et oraison de Saint Vincent

 

La grandeur et la perfection de l'amour que Vincent avait pour Dieu se sont fait connaître, non-seulement par sa soumission parfaite à toutes ses volontés, mais encore particulièrement par son attention continuelle à la présence de sa divine Majesté; car c'est le propre de l'amour que de faire désirer et rechercher le présence de la personne aimée, et de se plaire en sa compagnie, en sa vue et en ses entretiens. Or, l'application de Vincent à Dieu était telle, selon le témoignage qu'en a rendu un très vertueux prêtre qui l'a particulièrement connu et observé durant plusieurs années, qu'il était facile de juger que son esprit était continuellement attentif à la présence de Dieu: on ne le voyait jamais dissipé pour quelques sortes d'affaires et d'occupations qui lui pussent arriver, mais toujours recueilli et présent à lui-même ; et on a remarqué que pour l'ordinaire il ne rendait point de réponse à ce qu'on lui demandait, surtout si c'était quelque chose d'important, sans faire quelque petite pause, pendant laquelle il élevait son esprit à Dieu pour implorer sa lumière et sa grâce, afin de ne dire ni faire aucune chose que selon sa volonté et pour sa plus grande gloire.

Ce même ecclésiastique a déclaré qu'il l'avait vu quelquefois des heures entières tenir les yeux collés sur un Crucifix qu'il avait entre les mains, et qu'en diverses autres occasions, lorsqu'on lui apportait les nouvelles de quelques affaires fâcheuses, ou d'autres qui pouvaient lui donner quelque sujet de consolation, il paraissait en son visage une telle égalité d'esprit, qu'elle ne pouvait venir que de cette application continuelle qu'il avait à Dieu. A ce propos, on lui a souvent ouï dire, « qu'il n'y avait pas grand chose à espérer d'un homme qui n'aimait pas à s'entretenir avec Dieu, et que si l'on ne s'acquittait pas comme il fallait de ses emplois pour le service de Notre Seigneur c'était faute de se bien tenir à lui, et de lui demander le secours de sa grâce avec une parfaite confiance ».

Quand il allait ou venait par la ville, c'était dans un grand recueillement, marchant en la présence de Dieu, le louant et le priant en son cœur ; et, sur ces dernières années, lorsqu'il allait tout seul avec son compagnon dans le carrosse dont il avait été obligé de se servir, non-seulement il se tenait intérieurement recueilli, mais ordinairement il avait les yeux fermés, et le plus souvent il tirait sur lui le rideau, en sorte qu'il ne pouvait ni voir ni être vu de personne, pour se pouvoir mieux entretenir avec Dieu.

Il avait cette coutume, que toutes les fois qu'il entendait sonner l'horloge, soit les heures ou les quarts, à la maison ou à la ville, soit qu'il fût seul ou en compagnie, il se découvrait et faisait le signe de la croix, élevant son cœur à Dieu. Il disait que cette pratique était très propre pour renouveler en son esprit la présence de Dieu, et se ressouvenir des résolutions qu'on aurait prises le matin en l'oraison, et pour cela il l'a introduite parmi ceux de sa compagnie, qui en usent selon que le temps et les lieux le leur peuvent permettre.

Comme il connaissait, par sa propre expérience, les grâces et les bénédictions renfermées dans ce recueillement intérieur et dans cette attention à la présence de Dieu, il y portait les autres autant qu'il pouvait, pour les en rendre participants. Il était fort intelligent à se servir des choses naturelles et sensibles pour s'élever à Dieu ; et pour cet effet, il ne s'arrêtait pas à l'écorce, ni à la figure extérieure, ni même aux excellences particulières des êtres créés ; mais il s'en servait seulement pour passer à la considération des perfections du Créateur. Quand il voyait des campagnes couvertes de blés, ou des arbres chargés de fruits, cela lui donnait sujet d'admirer cette abondance inépuisable de biens qui est en Dieu, ou bien de bénir et louer le soin paternel de sa Providence pour fournir la nourriture et pourvoir à la conservation de ses créatures. Lorsqu'il voyait des fleurs, ou quelque autre chose belle et agréable, il en prenait occasion de penser à la perfection et beauté infinie de Dieu, et de dire en son cœur ces paroles qu'on a trouvées écrites de sa main : « Qu'est-ce qu'il y a de comparable à la beauté de Dieu, qui est le principe de toute la beauté et perfection des créatures ? N'est-ce pas de lui que les fleurs, les oiseaux, les astres, la lune et le soleil empruntent leur beauté ? » » Il dit un jour à sa communauté, qu'étant allé voir une personne malade et affligée d'un continuel mal de tête, elle souffrait cette incommodité avec une si grande patience, qu'il lui semblait voir sur son visage je ne sais quelle grâce, qui lui faisait connaître que Dieu résidait dans cette âme souffrante ; d'où il prit sujet de faire cette exclamation : « O l'heureux état que celui de souffrir pour l'amour de Dieu ! Combien est-il agréable à ses yeux, puisque son propre Fils a voulu couronner les actions héroïques de sa sainte vie d'un excès de douleurs qui l'ont fait mourir !

La pensée de la présence de Dieu nous rendra familière la pratique de faire incessamment sa volonté ; le souvenir de la divine présence s'établira peu à peu dans l'esprit, et par sa grâce se formera en habitude ; en sorte que nous serons enfin comme animés de cette divine présence. Combien pensez-vous, mes frères, qu'il y a de personnes même dans le monde, qui ne perdent presque point Dieu de vue ? Je me rencontrai ces jours passés avec une qui faisait conscience d'avoir été trois fois le jour distraite de la pensée de Dieu : ces gens-là seront nos juges, qui nous condamneront devant la majesté divine de l'oubli que nous avons pour elle, nous qui n'avons autre chose à faire qu'à l'aimer et h lui témoigner notre amour par nos regards et par nos services. Prions Notre Seigneur qu'il nous fasse la grâce de dire comme lui : ma nourriture et ma vie est de faire la volonté de Dieu ; supplions-le qu'il nous donne toujours une faim et une soif de cette justice ».

L'oraison étant comme une manne précieuse que Dieu a donnée à ses fidèles pour conserver et perfectionner la vie de leurs âmes, et comme une rosée céleste pour faire germer et croître dans leurs cœurs toutes sortes de vertus, il n'y a pas lieu de s'étonner si Vincent a fait toujours paraître une estime si particulière de ce saint exercice, et une si grande affection à le pratiquer et à le faire pratiquer aux autres.

Il ne manquait jamais tous les matins d'employer une heure à faire oraison mentale ; quelques affaires qu'il pût avoir, et en quelque lieu qu'il se rencontrât, et par préférence à toute autre bonne œuvre qui ne fût point d'obligation ou de nécessité : c'était pour consacrer à Dieu les prémices de la journée, et se disposer à passer saintement tout le reste. Il la faisait dans l'Église avec toute sa communauté ; et quelquefois, ne pouvant contenir tous les sentiments que le Saint-Esprit lui donnait, on l'entendait pousser avec ardeur des élans de son amour envers Dieu, et ses soupirs donnaient de la dévotion aux plus tièdes. Il a mis sa congrégation dans l'usage de ce saint exercice, et voulait que tous les jours chacun s'y appliquât ; il disait que les infirmes mêmes la pouvaient faire sans être incommodés, usant de la méthode qu'il leur enseignait, c'est à savoir, de s'y porter par les affections de la volonté plus que par l'application de l'entendement, se tenant doucement en la présence de Dieu, en formant des actes réitérés de résignation, de conformité à la volonté divine, de contrition de ses péchés, de patience, de confiance en la divine bonté, de remerciement de ses bienfaits, d'amour de Dieu et autres semblables.

On n'a pu découvrir quelle était l'oraison de Vincent, ni si elle était ordinaire ou extraordinaire, son humilité lui ayant toujours fait cacher les dons qu'il recevait de Dieu autant qu'il lui était possible; mais, qu'elle ait été en particulier, nous pouvons dire en général qu'elle a été assurément très parfaite, comme on le peut inférer avec raison des excellentes dispositions qu'il y apportait, et des grands fruits qu'il en retirait. Il voulait qu'on jugeât de la perfection et de la bonté de l'oraison par les dispositions qu'on y apportait, et par les fruits qu'on en retirait. Pour les dispositions, il disait qu'il n'en reconnaissait point de meilleures que l'humilité, la reconnaissance de son néant devant Dieu, la mortification des passions et des mouvements déréglés de la nature, la récollection intérieure, la droiture et simplicité de cœur, l'attention à la présence de Dieu, la dépendance entière de ses volontés, et les aspirations fréquentes vers sa bonté.

Mais s'il exhortait les autres à se mettre dans ces saintes dispositions, il s'y exerçait encore mieux lui-même, préparant ainsi continuellement son âme pour recevoir abondamment dans l'oraison les lumières et les grâces que Dieu y versait à pleines mains. Pour ce qui est des fruits qu'il recueillait dans son oraison, quoique les principaux nous soient inconnus, son humilité les lui ayant toujours fait couvrir du voile du silence, et n'a pas pu néanmoins se contenir de telle sorte, qu'il n'ait quelquefois paru comme un autre Moïse, sinon tout lumineux, au moins tout ardent de ferveur et d'amour au sortir des .communications qu'il avait eues avec sa divine Majesté, et l'on pouvait aisément juger par les paroles qu'il proférait de l'abondance de son cœur au sortir de ce saint exercice, quels étaient les effets qu'il avait produits dans son âme ; mais, outre cela, on peut dire avec vérité que toutes les actions de vertu qu'il a pratiquées durant le cours de sa vie, son humilité, sa patience, sa mortification, sa charité et généralement tout ce qu'il a fait pour la gloire et pour le service de Dieu, ont été les fruits de son oraison.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Que celui qui veut que l'oraison lui soit très utile ne fasse aucun compte des consolations spirituelles. Je sais, par expérience, qu'une âme qui commence à entrer dans cette voie avec une vraie détermination d'être reconnaissante, soit que le Seigneur lui donne ces goûts et ces tendresses, soit qu'il ne les lui donne pas, à déjà fait une grande partie du voyage ». (Sainte Thérèse d'Avila).

« L'oraison, ainsi que toute prière vocale, doit être humble, fervente, persévérante, accompagnée de résignation et de confiance, considérant qu'on est en la présence de Dieu, et qu'on parle à celui devant qui les vertus célestes tremblent, saisies de respect et de crainte ». (Sainte Madeleine de Pazzi).

Pratique : Soyez très fidèles à vous rappeler souvent la présence de Dieu. Priez pour les personnes qui s'appliquent à la vie intérieure.

 

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14 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Brazil, Caraça, ink drawing

Quinzième jour

Son union parfaite au bon plaisir de Dieu par une entière résignation et indifférence

 

Saint Vincent considérait cette pratique comme un souverain remède à tous les maux : et quand on lui demandait comment on se pourrait corriger de quelque promptitude ou impatience, ou autre imperfection, ou bien vaincre quelque tentation, ou conserver la paix du cœur parmi les pertes et les souffrances, il répondait que ce serait en se conformant à la volonté de Dieu. Mais il voulait qu'on persistât courageusement en cette sainte pratique, et qu'on eût une affection persévérante à chercher de connaître et d'accomplir en toutes choses cette sainte et divine volonté ; et il ne pouvait souffrir en cela aucune relâche ni aucune remise, souhaitant que la volonté de Dieu fut comme le propre élément de l'âme, que ce fut l'air qu'elle respirât, et le bonheur auquel elle aspirât continuellement. Lorsque Notre Seigneur voulut enseigner le moyen d'arriver à la perfection à cet homme dont il est parlé dans l'Évangile, il lui dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive ». Or, je vous demande qui est-ce qui renonce plus à soi-même, qui porte mieux la croix de la mortification, et qui suit plus parfaitement Jésus-Christ, que celui qui s'étudie à ne faire jamais sa volonté et à faire toujours celle de Dieu ? L'écriture sainte dit aussi en quelque autre lieu, que celui qui adhère à Dieu, est un même esprit avec Dieu ; or, je vous le demande, qui est-ce qui adhère plus parfaitement à Dieu, que celui qui ne fait que la volonté de Dieu même, et jamais la sienne propre ; qui ne veut et ne souhaite que ce que Dieu veut ?

Oh ! que c'est-là un moyen bien court pour acquérir en cette vie un grand trésor de grâces ! Vincent a fait paraître son affection et sa fidélité à cette sainte pratique, d'une manière que l'on peut dire lui avoir été presque singulière, en ce qu'il n'est jamais entré dans aucun emploi, et n'a jamais procuré aucun avantage temporel à sa Congrégation, sinon autant qu'il connaissait manifestement que cela était conforme à la volonté de Dieu, et qu'il y était même fortement poussé par autrui. Il a fait à la vérité, son possible pour conserver les biens temporels que la Providence divine avait donnés à sa compagnie ; parce que Dieu le voulait ainsi, mais on ne l'a jamais vu aller au devant pour lui en procurer, ni faire aucune recherche ou sollicitation pour y attirer personne; et quoiqu'il soit licite et même louable de convier les autres à se mettre dans un état auquel ils puissent mieux servir Dieu, quand cela se fait par un pur zèle de sa gloire, néanmoins la dévotion de ce saint homme était d'attendre toujours le bon plaisir de Dieu pour le suivre, et de ne le prévenir jamais, ce qui est une vertu assez rare ; et il était tellement rempli et animé de ce désir, que la volonté de Dieu fut la souveraine sur son cœur, et sur tout ce qui pouvait dépendre de lui, qu'il tenait pour maxime de ne rien épargner, ni dépense, ni peine, ni même la vie quand il était question d'accomplir cette très sainte volonté.

Il voulait que, dans les aridités spirituelles et dans les infirmités du corps, on demeurât soumis au bon plaisir de Dieu et que l'on fut content dans tous les états où il lui plairait nous mettre, et qu'on ne désirât jamais d'en sortir, sinon autant que l'on connaîtrait lui être agréable ; et il disait que, selon son sentiment, c'était la pratique la plus excellente et la plus relevée en laquelle un chrétien et même un prêtre, pût s'exercer sur la terre. Il l'avait tellement à cœur, que c'était une de ses plus grandes joies que de voir ses enfants dans cette disposition : « Dieu soit loué, dit-il, à l'un d'eux dans une lettre qu'il lui écrivit, de ce que vous êtes prêt à foire en tout et partout sa très sainte volonté, et d'aller vivre et mourir en quelque part qu'il ait agréable de vous appeler. C'est la disposition des bons serviteurs de Dieu et des hommes vraiment apostoliques qui ne tiennent à rien ; c'est la marque des vrais enfants de Dieu, qui sont toujours en liberté de répondre aux desseins d'un si digne Père. Je l'en remercie pour vous avec un grand sentiment de tendresse et de reconnaissance, ne doutant pas que votre cœur, étant ainsi préparé, ne reçoive les grâces du Ciel en abondance, pour faire beaucoup de bien sur la terre comme j'en prie sa divine bonté ».

Vincent s'était prescrit comme une règle pour demeurer conforme à la volonté de Dieu, l'une et l'autre manière: premièrement, de se tenir incessamment dans une entière soumission au bon plaisir de Dieu pour tous les accidents les plus fâcheux qu'il lui plairait ordonner ou permettre, et dans une disposition et résolution, lorsqu'ils arriveraient, de les recevoir et accepter, non-seulement avec patience et soumission, mais aussi avec affection et avec joie, étant toujours très content que la sainte volonté de Dieu s'accomplit en lui, et que tous ses ordres fussent entièrement exécutés. Et pour ce qui est des choses que Dieu laissait en sa liberté, il agissait toujours selon ce qu'il connaissait être de plus agréable à sa divine Majesté, dressant à cette fin son intention au commencement de chacune de ses actions, et disant en son cœur : Mon Dieu je vais faire ceci, ou laisser cela, parce que je crois que telle est votre volonté et que vous l'avez ainsi agréable. De temps en temps, il renouvelait cette intention, afin que toujours et en toutes choses, il accomplit fidèlement et saintement la volonté de Dieu. Il appelait cet exercice de conformité à la volonté divine le trésor du chrétien, parce qu'il contenait en éminence celui de la mortification, de l'indifférence, de l'abnégation de soi-même, de l'imitation de Jésus-Christ, de l'union avec Dieu , et généralement de toutes les vertus, qui ne sont vertus que parce qu'elles sont agréables à Dieu et conformes à sa volonté, qui est la source et la règle de toute perfection. C'est principalement, dans les afflictions et les souffrances, soit intérieures, soit extérieures, que paraît le véritable amour de Dieu et la parfaite conformité à sa volonté, lorsque le cœur humain s'unit à son bon plaisir, acquiesçant, non seulement avec patience, mais aussi avec paix et joie, à toutes les dispositions de sa bonté divine, recevant et portant amoureusement les croix qu'elle lui envoie, parce que tel est son bon plaisir.

C'est ce qui se fait par la résignation; lorsque la volonté humaine se remet et se résigne entièrement entre les mains de Dieu, faisant un effort sur toutes ses répugnances naturelles, et les soumettant parfaitement au bon plaisir de sa divine Majesté. C'est ce que Vincent a excellemment pratiqué parmi toutes les croix, et les souffrances, par lesquelles Dieu a voulu éprouver sa vertu; car, en toutes ces fâcheuses rencontres, on ne lui entendait dire autre chose, que : « Dieu soit béni » ; « le nom de Dieu soit béni » : C'était-là son refrain ordinaire, par lequel il faisait connaître la disposition de son cœur, toujours prêt et résigné à toutes les volontés divines ; et il avait une telle affection et estime pour cette vertu, qu'un jour voyant un des siens touché d'un accident fâcheux arrivé à leur congrégation, il lui dit qu'un acte de résignation et d'acquiescement au bon plaisir de Dieu, valait mieux que cent mille bons succès temporels.

Voici comme il parla un jour à sa communauté sur ce sujet : « L'indifférence est un état de vertu, qui fait que l'on est tellement détaché des créatures, et si parfaitement uni à la volonté du Créateur, qu'on est presque sans aucun désir d'une chose plutôt que d'une autre. J'ai dit que c'est un état de vertu, et non pas simplement une vertu, laquelle doit agir dans cet état ; car il faut qu'elle soit active, et que par elle le cœur se dégage des choses qui le tiennent captif, autrement ce ne serait pas une vertu ; et cette vertu est non-seulement d'une grande excellence, mais aussi d'une singulière nécessité pour l'avancement en la vie spirituelle ; et même on peut dire qu'elle est nécessaire à tous ceux qui veulent parfaitement servir Dieu; car comment pouvons-nous chercher le royaume de Dieu, et nous employer à procurer la conversion des pécheurs, et le salut des âmes, si nous sommes attachés aux aises et aux commodités de la vie présente ? Comment accomplir la volonté de Dieu, si nous suivons les mouvements de la nôtre ? Comment renoncer à nous-mêmes, selon le conseil de notre Seigneur, si nous recherchons d'être estimés et applaudis ? Comment nous détacher de tout, si nous n'avons pas le courage de quitter une chose de néant qui nous arrête ? Voyez donc combien cette sainte indifférence nous est nécessaire, et quelle est l'obligation que nous avons de nous donner à Dieu pour l'acquérir, si nous voulons nous exempter d'être esclaves de nous-mêmes, ou, pour mieux dire, d'être esclaves d'une bête, puisque celui qui se laisse mener et dominer par sa partie animale ne mérite pas d'être appelé homme, mais plutôt d'être tenu pour une bête.

L'indifférence tient de la nature du parfait amour, ou, pour mieux dire, c'est une activité de ce parfait amour, qui porte la volonté à tout ce qui est de meilleur, et qui détruit tout ce qui l'empêche ; comme le feu, qui non-seulement tend à sa sphère, mais qui consume tout ce qui le retient, et c'est en ce sens que l'indifférence, selon la pensée d'un saint, est l'origine de toutes les vertus, et la mort de tous les vices.

Ô grand Saint Pierre ! vous le disiez bien, que vous aviez tout quitté, et vous le fîtes bien voir, lorsqu'ayant reconnu votre Maître sur le rivage de la mer, et que vous entendîtes son bien-aimé disciple, qui vous dit: c'est le Seigneur, vous vous jetâtes dans l'eau pour aller à lui; vous ne teniez point au bateau, ni à votre robe, ni à votre vie, mais seulement à ce divin Sauveur, qui était votre tout. Et vous, saint Paul, grand apôtre, qui, par une grâce très spéciale, dont vous avez été prévenu dès le moment de votre conversion, avez si parfaitement pratiqué cette vertu d'indifférence, en disant: Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Ce langage marquait un changement merveilleux, et un détachement qui n'avait pu être fait que par un coup de grâce, ayant été en un instant détaché de sa loi, de sa commission, de ses prétentions, de ses sentiments, et mis dans un état si parfait, qu'il était prêt et indifférent à tout ce que Dieu voudrait de lui. Si donc ces grands saints ont tant chéri et pratiqué cette vertu d'indifférence, nous devons les imiter et les suivre ; car les missionnaires ne sont point à eux, mais à Jésus-Christ, qui veut en disposer pour faire ce qu'il fait, et pour souffrir à son exemple. De même que mon Père m'a envoyé, disait-il à ses apôtres et à ses disciples, ainsi je vous envoie, et comme on m'a persécuté on vous persécutera.

Après toutes ces considérations, ne faut-il pas vider notre cœur de toute autre affection que de celle de nous conformer à Jésus-Christ, et de toute autre volonté que de celle de l'obéissance ? Il me semble que je vous y vois tous disposés, et j'espère que Dieu vous fera cette grâce. Oui, mon Dieu, je l'espère pour moi tout le premier, qui en ai tant besoin, à cause de mes misères, et de toutes mes attaches, dont je me vois presque dans l'impuissance de me retirer, et qui me fait dire en ma vieillesse, comme David : Seigneur, ayez pitié de moi ».

Vincent n'exhortait pas seulement en général les siens à cette sainte indifférence, il y portait encore un chacun d'eux en particulier dans les occasions qui s'en présentaient.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Ne croyez pas être arrivé à la pureté que vous devez avoir, tant que vous ne serez pas constamment, entièrement et joyeusement soumis à la sainte volonté de Dieu en toutes choses, même dans celles qui répugnent le plus ». (Saint François de Sales).

« Il en est beaucoup qui disent à Dieu : « Je me donne tout à vous sans aucune réserve » ; mais il en est peu qui embrassent la pratique de cet abandon. Il consiste dans une certaine indifférence à recevoir de la main de Dieu toutes sortes d'accidents selon l'ordre de la divine Providence. (Saint François de Sales).

Pratique : Efforcez-vous aujourd'hui de vous tenir dans, une parfaite indifférence par rapport aux emplois dont on vous chargera, dans la vue d'accomplir la sainte volonté de Dieu. Priez pour les personnes qui tâchent de se conserver dans cette sainte indifférence.

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