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30 novembre 2012

Saint Hubert de Liège

523_001

Saint Hubert de Liège

Evêque de Maëstricht et de Liège, Saint Patron des chasseurs

657-727

Fêtes le 30 mai et le 3 novembre


La noblesse, la sainteté, le zèle apostolique et le don des miracles ont rendu ce grand homme un des plus illustres prélats des premiers siècles de la monarchie française. L'Aquitaine le reconnaît pour un de ses seigneurs la plus ancienne race de nos rois, pour un de ses princes, et le pays des Ardennes, pour son apôtre. Il eut pour père Bertrand, que Molan et Baronius font duc d'Aquitaine, et que quelques autres font descendre de Clotaire 1er, roi des Francs, et pour mère Hugberne, ou Afre, sœur de Sainte Ode, femme d'une naissance proportionnée à celle de son mari. On l'éleva dans les lettres et dans tous les autres exercices d'une personne de sa qualité, et il y devint si adroit, qu'il était estimé comme un des jeunes seigneurs les plus accomplis du royaume. Lorsqu'il fut en âge de paraître à la cour, ses parents l'envoyèrent à celle de Thierry III, fils de Clovis II il s'y rendit si recommandable par sa prudence, son honnêteté et ses manières agréables, qu'il mérita d'être élevé à la dignité de comte du palais. Cette haute fonction lui fournit l'occasion de montrer la sagesse et la probité qui le distinguaient et qui relevèrent bien haut dans l'estime de ses compagnons de cour. Ici encore il fut témoin des plus beaux exemples de piété, d'abnégation et de dévouement.

Plusieurs de ces nobles soigneurs quittaient la cour, et renonçaient aux honneurs et à l'éclat du monde pour se vouer aux travaux apostoliques, ou s'enfermer dans un monastère. Mais Hubert n'imita pas d'abord ces beaux exemples de vertu qu'il avait sous les yeux. Vivant à la cour, entouré des séductions qui en font un séjour si dangereux, même pour le plus sage, sa jeunesse fut enveloppée dans les troubles de ces fréquentes révolutions qui, grâce à l'indolence des rois fainéants, bouleversèrent si souvent le trône de France, et permirent tantôt aux factions, tantôt à l'intrigue de se mettre au-dessus des lois.

Le jeune Hubert passa quelque temps à la cour de Thierry; cependant la tyrannie du ministre Ebroïn rendit odieuse la domination du maître. Les sujets se révoltèrent et en vinrent jusqu'à déposer leur roi. Celui-ci ayant remonté sur le trône quelque temps après, Hubert passa encore plusieurs années à la cour de ce roi, son protecteur. Là sa vie, sans être celle d'un prince déréglé, se ressentit néanmoins du tumulte au milieu duquel il était obligé de vivre. A la vérité on ne remarquait pas en lui des vices grossiers ni des actes bien répréhensibles mais toute sa religion se bornait à observer ce que dictent les principes de la probité naturelle. Ses vertus étaient purement humaines c'était dans le christianisme un honnête homme selon le monde. Il ne connaissait pas encore cet esprit d'humilité pratique, de mortification et de prière qui est la base du christianisme, et sans lequel le chrétien ne l'est que de nom et d'apparence.

Il aimait la chasse avec passion, et il y perdait un temps précieux qu'il aurait dû consacrer au service de Dieu. Il se livrait aveuglément aux plaisirs d'une vie mondaine, lorsque tout à coup le cruel Ebroïn s'échappe de sa prison, recouvre sa dignité de maire du palais, et en exerce tyranniquement le pouvoir. Rien ne l'empêche de suivre ses mouvements d'avarice et d'oppression contre les grands et les évêques il pille les églises et les couvents, et donne un libre cour à ses vengeances impies et cruelles. Une sorte de migration, causée par les cruautés d'Ebroïn, s'établit de la Neustrie vers l'Austrasie. Pépin de Herstal ou d'Héristal, qui exerçait dans ce dernier pays les fonctions de maire du palais sans en avoir le titre, recevait les transfuges à bras ouverts. Le jeune comte Hubert, voulant se soustraire à la tyrannie d'Ebroïn, quitta la cour du roi de Neustrie, et se retira en Austrasie, auprès de Pépin, son parent, qui l'accueillit favorablement. Il lui donna des emplois et le créa grand-maître de sa maison. Hubert dut suivre son protecteur dans les différents voyages qu'il faisait, tantôt à son château de Landen et de Jupille, et à sa terre d'Amberloux, tantôt dans les guerres qu'il avait à soutenir contre les princes, ses voisins ce qui donna à Pépin l'occasion de reconnaître le mérite et la valeur du jeune Hubert. Il voulut alors qu'il s'établît dans le pays par les liens du mariage. C'est en effet vers cette époque (682), qu'eut lieu son mariage avec Floribanne, fille de Dagobert, comte de Louvain, princesse recommandable autant par ses vertus que par ses rares qualités.

Cependant Hubert, lancé dans la dissipation de la cour, continuait à se livrer aux folles joies d'une vie mondaine. Ce n'est pas qu'il manquât, à la cour, d'avis salutaires et d'exemples édifiants de piété chrétienne. Saint Lambert y prêchait avec force les saintes maximes de la religion catholique Plectrude, femme de Pépin, pratiquait les plus héroïques vertus elle vivait, il est vrai, au sein des grandeurs mais elle avait à déplorer la vie criminelle de son mari, et tâchait de dissiper par des voyages et par son éloignement de la cour, les affronts qu'elle recevait à cause de la belle mais ambitieuse Alpaïde, mère de Charles-Martel.

Il ne fallait rien moins qu'un coup extraordinaire de la grâce pour ramener Hubert d'une vie toute mondaine à une vie plus chrétienne. Ce coup arriva. Dieu, qui avait sur lui des desseins secrets, et touché sans doute par les prières de tant de saints parents d'Hubert, l'arrêta dans la plus grande impétuosité de son aveugle passion. Il le transforma de chasseur de vils animaux, en apôtre zélé qui devait porter la lumière de l'Evangile dans ces contrées mêmes, devenues le théâtre de ses vains amusements. Ainsi, un jour de fête solennelle, que les fidèles s'assemblaient en foule dans les églises, pour y entendre la parole de Dieu et y assister aux saints mystères, ce jeune seigneur, accompagné de ses gens et précédé d'une meute de chiens, s'en alla dans la forêt d'Ardennes pour y chasser; mais Notre-Seigneur se servit de cette occasion pour lui toucher le cœur et le gagner entièrement à lui. Pendant qu'il chassait, un cerf d'une beauté remarquable se présenta devant lui, et à son grand étonnement il aperçut un crucifix entre les branches de son bois, et il entendit une voix qui lui dit: « Hubert, Hubert, jusqu'à quand poursuivrez-vous les bêtes dans les forêts? Jusques à quand cette vaine passion vous fera-t-elle oublier le salut de votre âme ? Ignorez-vous que vous êtes sur la terre pour connaître et aimer votre Créateur et ainsi le posséder dans le ciel ? Si vous ne vous convertissez au Seigneur, en embrassant une sainte vie, vous tomberez dans les abîmes de l'enfer ». Ce spectacle et cette voix le remplirent en même temps d'admiration et de frayeur il descendit de cheval, se prosterna contre terre, adora la croix de son Maître que le cerf lui présentait, et protesta qu'il abandonnerait le monde et se consacrerait entièrement aux saints exercices de la religion.

Après ces protestations, il alla trouver Saint Lambert, évêque de Maëstricht, dont les vertus et la sainteté lui étaient d'ailleurs bien connues il le choisit pour maître dans les voies du salut. Saint Lambert le reçut avec une grande bonté, le retint auprès de lui plusieurs jours, pour l'instruire plus parfaitement dans la perfection chrétienne, et pour lui parler de Dieu et des choses célestes. Quoique le miracle de la grâce eût changé le cœur d'Hubert, et qu'il aspirât aussitôt à quitter le monde et ses folles joies, des liens consacrés par la religion et la justice, l'y retinrent encore quelques années (683-685). Il lui fallait d'ailleurs encore ce temps d'épreuve pour correspondre à la grâce, pour crucifier le vieil homme, pour en détruire tous les sentiments, et pour préparer la voie à l'accomplissement des desseins que Jésus-Christ avait sur sa nouvelle conquête. Sous la direction de Saint Lambert, il fit des progrès rapides dans la vocation qu'il avait reçue du ciel. Il travaillait et priait sans cesse pour faire régner Dieu dans son âme. Il aurait volontiers fait le sacrifice de ses biens, si cela eût été possible dans le moment pour suivre saint Lambert dans le ministère de la Parole de Dieu et la sanctification des âmes.

Au moment où Hubert, ne faisant qu'obéir à l'influence de la grâce divine dans son cœur, concevait la pensée et le violent désir d'une vie plus parfaite, arriva la mort de Floribanne. Cette princesse mourut (685) en donnant le jour à Floribert, qui succéda à saint Hubert sur le siège épiscopal de Liège. Affranchi par son veuvage de l'obligation de paraître dans les assemblées des seigneurs, Hubert évitait avec soin les pompes et les jouissances de son rang. Son cœur en était déjà détaché, mais cela ne suffisait pas à son ardeur; son âme avait encore trop de points de contact avec le monde, et ce monde lui faisait mal. L'exemple et les paroles de Saint Lambert l'enflammaient tellement de l'amour divin, qu'il en vint jusqu'à former le projet d'abandonner le monde et d'embrasser la vie monastique, afin de mener une vie plus parfaite, et plus rapprochée de Dieu. Il se sentait le même courage que son maître, le même amour de Dieu, le même zèle pour le salut des âmes. Il voulut devenir son disciple. Il renonce à toutes ses dignités et dépose les insignes militaires, pour se revêtir de l'insigne sacré de la religion. Il remet au roi Thierry le collier et la ceinture de soldat il ne pense plus qu'à fouler aux pieds par quelque action généreuse, la gloire et les appâts du monde. Devenu héritier du duché d'Aquitaine par la mort de son père (688), il cède ses droits à son frère Eudon, et lui confie son fils Floribert âgé de trois ans. Il renonce ainsi aux affections les plus légitimes.

Rempli de mépris pour les richesses et les biens du monde, Hubert distribua aux pauvres ce qu'il possédait il trouvait que c'était acheter à bon compte le salut éternel de son âme, que de lui sacrifier ces périssables richesses. Il ne retint du monde qu'une haire et un corselet dont il se revêtit, pour se retirer dans la solitude. Voilà donc son sacrifice accompli et son divorce avec la vie consommé, par un de ces efforts qui vont même au-delà des prescriptions du devoir chrétien. Les mondains le poursuivent de leurs attaques et de leurs railleries mais, à l'exemple d'autres nobles contemporains, ses modèles, il ne répond aux invectives dont on l'accable, que par ces paroles « O heureux affronts que de déplaire avec Jésus-Christ ».

Hubert avait vaincu son premier ennemi, le monde, en le fuyant. Il lui avait été assez longtemps dévoué il en avait connu les attaques et les innombrables pièges il avait été victime de ses fausses hontes, de ses préjugés, de ses mensonges. C'en était trop. Maintenant il lui dénie ses prétendus droits sur lui il désobéit à ses lois il brave ses calomnies; il méprise ses faux raisonnements. Il se retire loin de son ennemi à jamais terrassé et va jouir du prix de sa victoire au sein des mystérieuses joies de la pénitence. Il avait arrêté le projet de vivre dans la retraite, à l'exemple de tant de ses contemporains et d'autres nobles compagnons de cour. Mais avant d'agir, il consulta Dieu et prit l'avis de Saint Lambert, à qui il était parfaitement soumis. Ce fut par les conseils du saint évêque qu'il se conduisit dans cette affaire. Il choisit pour séjour de sa pénitence volontaire les lieux mêmes qui avaient été le théâtre de son divertissement favori; voulant désormais expier sur les lieux, par une vie pénitente, l'attache trop violente qu'il avait eue aux plaisirs de la chasse. Il alla donc (689) fixer sa demeure dans la grande forêt d'Ardennes, dans un endroit non éloigné du monastère d'Andage (aujourd'hui Saint-Hubert), où, pendant plusieurs années, il mena la vie la plus austère. D'autres prétendent que saint Hubert se retira au monastère de Stavelot, qui est aussi dans la forêt d'Ardennes mais qu'après un certain temps d'épreuve de fidélité, profitant du privilège qu'accorde la Règle de Saint-Benoît, il put quitter cette maison, et aller mener dans une solitude complète un genre de vie plus austère.

Attentif à veiller sur lui-même et à joindre la solitude de l'âme à celle du corps, il ne craignait rien tant que de tomber dans la lâcheté et de perdre par là les avantages qu'il s'était procurés. Après avoir vaincu le monde, il travailla à se vaincre lui-même. Sachant que Dieu agrée principalement le sacrifice du cœur, et que les sacrifices qu'il avait faits jusque-là seraient défectueux et sans mérites, qu'ils seraient même un acte d'hypocrisie, s'il n'y joignait la pratique des vertus et le renoncement intérieur, il commença par s'établir solidement dans l'humilité et le mépris de soi-même il employa toute l'activité dont son âme était capable à examiner le dérèglement de ses affections, à veiller sur ses sens et sur tous les mouvements de son cœur. Dès lors, la prière, les veilles, les macérations devinrent les délices de ce héros de la pénitence. Son vêtement était plutôt un instrument de supplice, qu'un abri contre la rigueur du climat qu'il habitait. Sa nourriture, comme celle d'autres pénitents qui l'avaient précédé, consistait en un peu d'herbes et de racines l'eau pure était sa boisson. Il cherchait ainsi à briser les liens de sa prison de chair, et à se rapprocher de Dieu. Si, dans les combats incessants que le vieil homme livre au nouveau, sa pensée se reportait malgré lui au milieu des joies et des pompes d'une vie mondaine, cette voix qui l'avait une première fois appelé résonnait encore dans son coeur, et cela suffisait pour étouffer le cri de la nature.

Quoiqu'il fût caché au sein de la solitude, il ne laissa pas que d'éprouver les assauts du tentateur. On a beau fuir le monde, le démon nous suit partout, et lors même que nous nous sommes retranchés sous la protection du Très-Haut, toujours il entretient des intelligences secrètes avec cet ennemi domestique qui réside dans notre propre cœur, qui ne mourra qu'avec nous et qui cherche à lui livrer la place. C'est par son exacte vigilance sur ses sens, par ses austérités continuelles, son humilité profonde, sa confiance en Dieu et sa prière fervente que notre Saint triomphait des tentations violentes du démon. Les fréquentes attaques et les ruses nouvelles de l'ennemi du salut ne l'empêchèrent point de vivre dans la plus intime union avec Dieu, et dans une inaltérable tranquillité d'âme avantages précieux que ne manque pas d'obtenir l'homme qui est accoutumé à mortifier ses sens et à maîtriser ses passions. Cette sainte vie lui rendait comme sensible la présence de Dieu et de ses anges.

Nous apprenons de Gilles d'Orval, dans ses additions à la vie de notre Saint, composée par Anselin, chanoine de Liège, que saint Lambert, désirant qu'un si cher disciple reçût de nouveaux accroissements de grâces par les mérites des bienheureux apôtres saint Pierre et saint Paul, lui persuada de faire un voyage à Rome pour y rendre honneur à leurs cendres et y implorer, au pied de leurs tombeaux, la faveur de leur assistance et de leur protection. Hubert obéit au désir de son maître. Il quitta sa solitude, se rendit à Rome et y honora les dépouilles sacrées de ces fondateurs de la religion. Pendant qu'il y était, saint Lambert fut martyrisé pour le sujet et de la manière que nous l'avons dit en sa vie, et à la même heure un ange apparut au pape Serge 1er qui, après l'office des Matines et une longue prière, prenait un peu de sommeil, et lui présentant le bâton pastoral de ce glorieux martyr, il le pressa d'ordonner en sa place Hubert qu'il découvrirait le matin à certains signes dans l'église de Saint-Pierre. Sa Sainteté eût pu douter de cette révélation si elle n'eût été accompagnée d'un signe extérieur qui l'eût rendue indubitable; mais il en connut évidemment la vérité, lorsqu'à son réveil il trouva auprès de lui cette précieuse crosse qui avait été la marque de la vigilance et de la fermeté intrépides de ce grand martyr.

Il ne fut plus question que de trouver cet excellent homme que le ciel voulait lui donner pour successeur. On observa diligemment tous les étrangers qui entraient dans Saint-Pierre, et aux marques que l'ange avait données on le reconnut facilement. Le Pape, l'ayant fait venir devant lui, lui fit savoir le martyre de son maître et lui exposa comment Dieu lui avait révélé qu'il devait lui succéder. Il lui présenta en même temps le bâton pastoral dont il s'était servi et qu'Hubert pouvait aisément reconnaître, et l'exhorta à plier le cou sous ce fardeau que la divine Providence voulait lui imposer. Alors Hubert, se prosternant en terre, protesta de son indignité et pria instamment le souverain Pontife de l'exempter de cette obéissance. La révélation qu'il avait eue ne l'obligeait point de passer outre ce n'était peut-être que pour l'éprouver et pour voir s'il savait se tenir dans le dernier rang que la vie trop libre qu'il avait menée dans le monde lui devait faire garder jusqu'à la mort. Tandis qu'il était dans cette contestation d'humilité, l'ange de Dieu, pour confirmer son élection surnaturelle par un nouveau prodige, apporta au Pape, en sa présence, les habits pontificaux de Saint Lambert, et comme il y manquait une étole, il en présenta une de soie blanche qu'il dit avoir été envoyée au Saint par la sainte Vierge. Ces miracles lui ôtèrent tout moyen de résister et l'obligèrent enfin de se rendre. Le Pape lui conféra tous les ordres qui lui manquaient et, lui mettant ensuite en main la crosse de saint Lambert, il le consacra évêque de Tongres et de Maëstricht. On dit que, pendant cette consécration, il arriva une autre merveille saint Pierre lui apparut et lui présenta une clef d'or, comme il avait fait autrefois à saint Servais, l'un de ses prédécesseurs et celui qui avait transféré l'évêché de Tongres à Maëstricht. Dieu lui donna en même temps, par infusion, les sciences qui lui étaient nécessaires pour l'instruction de son peuple, avec la grâce des guérisons et surtout un don particulier de guérir les malheureux atteints de fureur et de rage.

Etant comblé de tant de faveurs et même de la bénédiction apostolique, il partit de Rome et se rendit au plus tôt à son siège épiscopal. Les habitants de Maëstricht n'eurent nulle peine à le recevoir, et, bien qu'ils n'eussent point contribué à son élection, reconnaissant néanmoins qu'elle venait du ciel, et que c'était pour cela que les habits pontificaux et la crosse de Saint Lambert étaient disparus et avaient été transportés à Rome, ils se soumirent avec joie à son autorité pastorale. Hubert, sachant la différence qui doit exister entre l'évoque et le peuple, s'étudia plus que jamais à donner en sa personne des exemples de toutes les vertus évangéliques. Il était humble, sobre, chaste, vigilant, modeste, retenu dans ses paroles, assidu à la prière, fervent en toutes ses actions, patient dans les injures, ennemi des délices et grand ami de la croix. Sa vie était une mortification continuelle il avait un désir extrême du martyre et ne pouvait assez exalter le bonheur de son prédécesseur d'avoir donné son sang et sa vie pour la défense de la justice et de la piété. Il était l'asile des pauvres et des affligés tous les malheureux étaient bienvenus chez lui, il les recevait comme ses enfants, il les secourait de toutes les manières qu'il lui était possible et les soutenait de sa protection enfin, il a mérité le surnom glorieux de Refuge des Veuves et de Père des orphelins.

Une des actions les plus mémorables de saint Hubert, c'est l'invention et la translation des reliques de Saint Lambert. Il fut porté à faire cette translation, d'abord par les grands miracles qui se faisaient à son tombeau, ensuite par diverses révélations. Pour être encore plus certain de la volonté de Dieu, il ordonna un jeûne général par tout son diocèse. Lorsqu'il fut certain que la divine Providence l'ordonnait ainsi, il convoqua les évêques ses voisins, savoir ceux de Cologne, de Reims, de Tournai, d'Arras, d'Amiens, de Thérouanne et d'Utrecht et, en leur présence, il fit l'ouverture du saint tombeau. Il trouva le corps du saint martyr aussi frais et aussi entier que le jour de son décès et exhalant une odeur très agréable puis, assisté de ces vénérables prélats, qui portaient tour à tour le cercueil, il fit la cérémonie de cette translation. On ne peut exprimer l'honneur avec lequel cette précieuse relique fut reçue dans toute la marche. Aussi elle fit partout de grands miracles et elle apporta à Liège une grande abondance de bénédictions. Saint Hubert fit bâtir en ce lieu une église magnifique sous le nom de la Sainte Vierge et sous celui de Saint Lambert, pour lui servir de sépulture et pour faire retentir jusqu'à la fin des siècles les cantiques de louanges que l'on donnerait à sa mémoire.

Depuis, ne pouvant demeurer séparé des dépouilles de son bienheureux maître, il transféra le siège de son évêché en ce petit bourg. Il avait déjà été transféré de Tongres à Maëstricht par saint Servais mais Dieu voulut aussi priver Maëstricht de cet honneur, pour le donner à Liège qui par ce moyen est devenue une des plus riches et des plus puissantes villes de la Belgique. Ce fut saint Hubert qui commença de la faire accroître par de nouveaux bâtiments, qui lui donna le nom et les privilèges de ville, qui en régla les poids et les mesures pour le pain, le vin et les autres marchandises, qui voulut qu'elle eût pour sceau l'image de saint Lambert, avec cette inscription : « Sancta Legia, Romanae, Ecllesiae filia », « Liège la sainte, fille de l'Eglise romaine ». Peut-être prévoyait-il dès lors que Maëstricht tomberait un jour sous la puissance des hérétiques et boirait le calice de l'infidélité qui lui serait présenté par cette femme prostituée de l'Apocalypse, et que Liège, au contraire, demeurerait constante et inébranlable dans la véritable religion, sans jamais souffrir que le Wicléfisme, le Luthéranisme, ni le Calvinisme fussent reçus au dedans de ses murs. Il y fit bâtir une seconde église en l'honneur de saint Pierre, prince des Apôtres, pour lequel il avait une extrême dévotion, et y mit quinze chanoines dont la conversation lui était très-agréable. Mais depuis elle a été donnée à des chanoines et changée en collégiale. Enfin, il ennoblit encore cette ville par la translation de Saint Théodat, l'un de ses prédécesseurs, et de Sainte Madelberte, vierge, qu'il plaça dans une même châsse, auprès de Saint Lambert. Mais rien n'égalait la tendre dévotion de notre saint évêque envers la sainte Vierge. Il l'honorait d'un culte plein d'une pieuse reconnaissance. Pendant sa résidence à Maëstricht, il allait fréquemment passer les nuits dans l'église dédiée à la très-sainte Vierge, entièrement occupé à la prier et à l'honorer.

Sa piété ne se borna pas là. Il donna publiquement des marques éclatantes de son amour affectueux pour la Mère de Dieu. Il chercha à allumer et à entretenir dans les fidèles confiés à ses soins, cette dévotion si agréable à Dieu, si nécessaire aux hommes. La première église qu'il bâtit, fut dédiée, comme nous l'avons dit, à la sainte Vierge il lui en consacra une seconde (712) au hameau d'Emal, non loin de Maëstricht. Il exigeait que ceux qui lui demandaient quelque grâce recourussent à la toute-puissante intercession de la Reine du ciel et il a voulu que la mémoire de sa dévotion envers elle fût attachée au bienfait signalé qu'il nous a légué avec son étole miraculeuse, et se perpétuât avec lui pour nous être plus sûrement transmise. Et aujourd'hui encore, le répit se donne au nom de la très sainte Trinité et de la sainte Vierge la neuvaine prescrite se fait aussi en son honneur tant il est vrai que dans tous les siècles on a toujours reconnu dans l'Eglise catholique que la sainte Vierge est remplie de toutes les grâces, qu'elle est la dispensatrice des bienfaits et des grâces que le Seigneur veut accorder aux hommes Dieu voulant que tous les bienfaits et toutes les grâces que les hommes attendent du ciel passent par les mains de Marie et soient dus à son intercession.

Ces actions si solennelles l'ont fait appeler, par quelques auteurs, le fondateur et le premier évêque de Liège, quoique en considérant cet épiscopat comme une continuation de celui de Tongres et de Maëstricht, il n'en ait été que le trentième. Dès lors, il ne pensa plus qu'à étendre la foi de Jésus-Christ dans tous les endroits de son diocèse et aux environs, en détruisant ce qui restait des superstitions du paganisme. Il parcourut pour cela la grande forêt des Ardennes et le pays du Brabant, qui avait alors d'autres limites qu'aujourd'hui, et y fit partout tant de conversions qu'il a mérité d'être appelé l'Apôtre de l'un et de l'autre. Les merveilles qu'il opérait à tous moments contribuaient beaucoup à cet heureux succès. Faisant la visite de son diocèse, il rencontra dans un village, nommé Vivoch, une femme qui, pour avoir travaillé le dimanche, avait perdu l'usage des mains; ses doigts et ses ongles s'étaient tellement serrés contre les paumes qu'il n'était pas possible de les en séparer. Il pria donc pour elle et, sur la promesse qu'elle lui fit d'avoir désormais plus de respect pour les fêtes, il commanda à ces mains de se dénouer et, par ce seul commandement, il les remit en leur premier état. La Somme étant extrêmement basse et ne pouvant commodément porter les bateaux chargés qui servaient à quelque édifice qu'il avait entrepris, il leva les yeux au ciel, qui se couvrit aussitôt de nuages, et au bout de quelques jours, les eaux avaient repris leur niveau ordinaire. Par la vertu du signe de la croix, il chassa du corps d'une femme un démon qui s'en était emparé, pour troubler une procession qu'il faisait faire dans la campagne avec les châsses des Saints. Il éteignit, par le même signe de la croix, un grand feu qui avait pris à son palais et qui le menaçait d'un embrasement général. Il délivra du naufrage, bien qu'il fût absent, plusieurs de ses disciples qui étaient déjà presque submergés en mer et qui implorèrent son assistance. Il rendit aussi la santé à quantité de malades, par ses prières et par d'autres moyens qui étaient toujours efficaces. Il apprit à son peuple à recourir aux processions et à porter les reliques des Saints pour avoir de la pluie, pour obtenir la sérénité, pour nettoyer les champs des insectes qui les gâtent et pour toutes sortes de nécessités publiques.

Jamais les prodiges que Dieu opérait par ses mains ne le firent devenir infidèle à cette profonde humilité qui le rendait si agréable devant le Seigneur. Toujours occupé de l'abîme de son néant, il rapportait à Dieu la gloire du bien qui était en lui et qu'il opérait en faveur des autres. Il ne se glorifiait que dans ses infirmités; en même temps qu'il mettait ses complaisances dans son abjection, il se réjouissait que Dieu seul fût grand dans lui et dans toutes les créatures. Au milieu des bienfaits éclatants que Dieu répandait par ses mains, il n'attendait que d'en haut le succès de son ministère. Sa ferveur, loin de diminuer, augmentait de jour en jour et se manifestait par la continuité de ses jeûnes, de ses veilles et de ses prières.

Pour donner à sa prière la force invincible dont elle était douée, Hubert n'avait pas trouvé de meilleur moyen que l'exercice continuel de cette précieuse vertu. Du lieu de son exil, il entretenait un commerce habituel avec son Père céleste. Dans toutes les circonstances de sa vie, il invoquait avec confiance son secours tout-puissant, et il en recevait tous les jours de nouvelles grâces et de nouvelles faveurs, pour prix de sa fidélité et de sa persévérance. Malgré ses nombreuses fonctions et ses courses lointaines, pour porter à son peuple le pain de la parole sainte, il savait trouver au milieu de ses fatigues, de longues heures pour la méditation et la prière; il savait unir avec un rare bonheur la vie active et la vie contemplative. Après avoir pourvu, comme son divin Maître, avec une laborieuse sollicitude, aux besoins de son peuple, il se retirait comme lui dans la solitude pour se perdre dans la contemplation de ses grâces et de ses miséricordes. Il priait tantôt sur le tombeau de saint Lambert, afin de nourrir sa piété par le souvenir du courage qui avait éclaté dans le martyre se vouant à la défense de la vérité et de la chasteté tantôt c'était dans la forêt, où la voix de son Bien-Aimé l'avait appelé, afin de déplorer le malheur de ne pas avoir aimé plus tôt cette beauté toujours ancienne et toujours nouvelle. D'autres fois, c'était dans les champs, pendant la nuit, sous la voûte du ciel, au milieu de cette nature dont chaque détail lui rappelait la grandeur et la clémence du Créateur. Tous les objets qui l'environnaient lui servaient admirablement pour élever son cœur vers son Dieu, centre unique de son amour. Son âme élevée au-dessus des sens découvrait un nouveau monde, dont les richesses et les beautés la ravissaient hors d'elle-même. Les grandeurs et les plaisirs de la terre, dont les prestiges trompeurs séduisent leurs malheureux partisans, ne lui paraissaient plus que néant les affections, les délices terrestres n'avaient plus de charmes et ne pouvaient pas même arriver jusqu'à la région élevée où l'esprit de la prière et de la méditation l'avait porté.

Pendant qu'il avait tant de douceur et d'indulgence pour les autres, il n'avait de la sévérité que pour lui-même. Un ouvrier lui ayant par hasard écrasé la main sur un pieu de bois, il souffrit cette douleur et cette peine avec une constance merveilleuse et sans en demander la guérison il répétait seulement ce verset du psaume : « Seigneur, ayez pitié de moi selon votre grande miséricorde ». Son mal lui ayant donné un peu de relâche, il s'endormit, et, pendant son sommeil, il aperçut Jésus-Christ qui, lui montrant le beau palais de l'éternité bienheureuse, lui dit : « Tu vois plusieurs demeures dans la maison de mon Père, mais voilà celle que je t'ai préparée en particulier. Dans un an, je dénouerai le lien de ta tribulation, je te délivrerai, et tu me glorifieras ». Cet avertissement lui donna de nouvelles forces pour travailler au grand ouvrage de son salut. Il redoubla ses veilles, ses prières et ses aumônes, et se rendit plus attentif à faire toutes ses actions avec perfection. Souvent il baignait le sépulcre de saint Lambert de ses larmes, et de là il passait dans l'église de Saint-Pierre, où il se prosternait contre terre devant l'autel qu'il avait consacré en l'honneur de saint Aubin. Un jour qu'il avait fait une longue prière accompagnée de larmes et entrecoupée de sanglots, il se leva en prononçant ces paroles : « Le juste sera dans une mémoire éternelle ». Ensuite, se tournant vers la paroi, en mesurant avec ses bras la grandeur de son sépulcre, il dit : « Voilà l'endroit où je serai bientôt placé ».

Cependant il fut prié par plusieurs personnes considérables du Brabant devenir chez eux faire la dédicace d'une nouvelle église. Il ne voulut pas les refuser, quoiqu'il s'aperçût bien de la proximité de sa mort, et il s'acquitta de cette fonction avec son zèle et sa piété ordinaires; mais, comme il remontait sur la rivière pour s'en retourner à Liège, la fièvre le saisit avec tant de violence, qu'il fut contraint de s'arrêter dans une de ses métairies appelée Tervueren (Fura Ducis), entre Bruxelles et Louvain. Le saint prélat, pressé des douleurs de l'agonie, vit paraître au milieu de la nuit l'ennemi des hommes qui s'efforçait de l'effrayer par des figures horribles mais il le repoussa vigoureusement en récitant le psaume: « Qui habitat in adjutorio Altissimi », et par le moyen de l'eau bénite qu'il se fit apporter par un de ses domestiques. Le jour commençant à paraître, il fit venir son fils Floribert et tous ceux de sa famille, et leur dit un dernier adieu. Ensuite, étant muni des saints sacrements de l'Eglise, il récita devant tout le monde le Symbole de la foi, et comme il voulait aussi réciter l'Oraison dominicale, à ces paroles : « Notre Père qui êtes aux cieux », il termina sa vie terrestre et mortelle pour en aller posséder une éternelle et immortelle dans le ciel, le 30 mai 727.

 

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Culte et reliques

 

Le corps de saint Hubert fut transporté à Liège, dans l'église de Saint-Pierre, où il demeura exposé quelque temps à la vénération des fidèles puis il fut déposé au lieu que le Saint avait désigné, prés de l'autel Saint-Aubin, dans l'église collégiale de Saint-Pierre, ou Dieu ne tarda pas à manifester par plusieurs miracles la sainteté de son serviteur. En 743, saint Floribert procéda à l'exaltation de ses reliques en présence d'un concours nombreux de fidèles. Le roi Carloman voulut assister à cette cérémonie avec toute sa cour. Le corps fat trouvé sans aucune altération et exhalant une agréable odeur. Plein d'admiration pour ce gage de la miséricorde divine, le roi voulut retirer lui-même de la fosse, avec l'aide des grands de sa cour, ce corps sacré et odoriférant, et le porta processionnellement dans l'église. On plaça les restes du Saint dans un nouveau cercueil, et on le déposa devant le maitre-autel, où ils furent révérés pendant quatre-vingt-deux ans. Le roi fit à cette occasion de riches présents à l'église de Saint-Pierre, et lui légua par testament des terres et de nombreux revenus. Cette exaltation eut lieu le 3 novembre on fixa à ce jour la fête de saint Hubert dans toute l'Eglise catholique.

Le 21 septembre 825, l'évêque de Liège, Walcand, ouvrit la tombe du Saint en présence de Louis le Débonnaire et d'une foule innombrable de fidèles. Le corps du saint Pontife fut retrouvé dans le même état de conservation qu'on l'avait trouvé lors de la première translation. Sa chair s'était conservée aussi intacte que le jour de son inhumation. Ce corps sacré fut ensuite transporté au milieu d'une pompe extraordinaire à l'église de Saint-Lambert, où il demeura de nouveau exposé pendant trois jours à la vénération des fidèles. Après ce temps, t'évoque remit ce précieux dépôt entre les mains des moines d'Andage, qui le transportèrent solennellement à leur monastère.

Arrivés à leur destination les moines ouvrirent le cercueil et s'assurèrent de nouveau que le corps saint y était en entier ils en ôtèrent l'étole miraculeuse, la crosse d'ivoire, une sandale, le peigne et le cornet tous deux d'ivoire; tous objets que l'on montre encore aujourd'hui, à l'exception de la sandale. La précieuse dépouille fut ensuite déposée dans une chapelle ardente de l'église, relevée par Bérégise et réparée par Walcand. A peine le corps de saint Hubert fut-il arrivé à Andage, que les peuples vinrent en foule prier sur les lieux sanctifiés par sa pénitence et par la présence de ses augustes reliques cette tendre confiance des fidèles fut récompensée par de nombreux miracles. Les guérisons éclatantes obtenues par son intercession et l'emploi de son étole miraculeuse, dans des maladies graves et pour des morsures dangereuses, attirèrent à Andage une foule de pèlerins si grande, que ce pèlerinage fnt bientôt mis au nombre des plus célèbres pèlerinages du monde chrétien. Le nom d'Andage disparut comme par enchantement devant l'amour des peuples pour le nom de Saint-Hubert.

 

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La Sainte Etole

 

La relique principale, celle qui attire surtout l'attention et le respect, c'est l'étole qui a appartenu à saint Hubert et qui opère tous les jours des effets merveilleux. Elle est renfermée dans une petite boite d'argent qui a succédé à un reliquaire d'or d'un travail admirable. D'après des documents anciens parvenus jusqu'à nous, il est constaté que la sainte étole fut employée, dès le IX° siècle, comme remède infaillible contre la rage, pourvu que le patient eût une vraie foi et qu'il observât les prescriptions ordonnées pour cette guérison. Aussi voyons-nous dès lors la coutume établie d'aller en procession à Saint-Hubert coutume contractée à l'occasion de nombreux miracles. Plus le bruit de ces prodiges se répandait au loin, plus on voyait s'accroître la foule des malheureux de tout genre qui venaient solliciter la guérison de leurs maux. L'étole du Saint était connue partout pour ses effets miraculeux. Sa vertu consiste principalement à préserver des suites du venin de la rage ceux auxquels il a été communiqué, soit par la morsure d'un animal atteint de cette terrible maladie, soit par sang, par bave, haleine, nourriture infectée, soit de toute autre manière.

La médecine n'a aucun remède certain contre la rage elle se borne à indiquer des précautions préventives pour empêcher que le virus rabique ne soit absorbé et porté dans la circulation du sang. On y va plus simplement à Saint-Hubert pour accorder infailliblement la guérison de la rage, quelle que soit la manière dont le virus soit absorbé. Voici comment s'obtient cette guérison. Dès qu'une personne se croit infectée du venin de la rage, elle se rend à Saint-Hubert si elle a été mordue à sang par un animal enragé, elle subit l'opération qu'on appelle la Taille; si elle n'a pas été mordue à sang, elle reçoit ]e Répit. Après quoi la personne retourne chez elle, accomplit une neuvaine. Elle est assurée de sa guérison.

 

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La Taille

 

Voici comment se fait l'opération de la Taille L'aumônier fait une petite incision au front de la personne qui a été mordue l'épiderme étant légèrement soulevé à l'aide d'un poinçon, il introduit dans l'incision une parcelle exiguë de t'étoffe de la sainte étole, et l'y maintient à l'aide d'un étroit bandeau de toile noire, qui doit être porté pendant neuf jours, c'est-à-dire pendant une neuvaine qui est prescrite à Saint-Hubert.

 

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La Neuvaine de Saint Hubert

 

Voici les dix articles de la neuvaine de Saint-Hubert : la personne, à qui on a inséré dans le front une parcelle de la sainte étole, doit observer les articles suivants : 1° Elle doit se confesser et communier sous la conduite et le bon avis d'un sage et prudent confesseur qui peut en dispenser 2° elle doit coucher seule en draps blancs et nets, ou bien toute vêtue lorsque les draps ne sont pas blancs 3° elle doit boire dans un verre ou autre vaisseau particulier et ne doit point baisser sa tête pour boire aux fontaines ou rivières, sans cependant s'inquiéter, encore qu'elle regarderait on se verrait dans les rivières ou miroirs 4° elle peut boire du vin rouge, clairet et blanc mêlé avec de l'eau, ou boire de l'eau pure 5° elle peut manger dn pain blanc ou autre, de la chair d'un porc mate d'un an ou plus, des chapons ou poules aussi d'un an ou plus, des poissons portant écailles, comme harengs, saurets, carpes, etc.; des œufs cuits durs; toutes ces choses doivent être mangées froides; le sel n'est point défendu 6° elle peut laver ses mains et se frotter le visage avec un linge frais, l'usage est de ne pas faire sa barbe pendant les neuf jours; 7° il ne faut pas peigner ses cheveux pendant quarante jours, la neuvaine y comprise 8° le dixième jour, il faut faire délier son bandeau par un prêtre. le faire brûler et en mettre les cendres dans la piscine 9° il faut garder tous les ans la fête de saint Hubert, qui est le troisième jour de novembre 10° et si la personne recevait de quelques animaux enragés la blessure ou morsure qui allât jusqu'au sang, elle doit faire la même abstinence l'espace de trois jours, sans qu'il soit besoin de revenir à Saint-Hubert 11° elle pourra enfin donner répit ou délai de quarante jours, à toutes personnes qui sont blessées ou mordues à sang ou autrement infectées par quelques animaux enragés.

On trouve cette neuvaine établie de temps immémorial. On l'observe depuis qu'on recourt à saint Hubert. Depuis le IXe siècle, depuis le temps de saint Hubert même, l'usage constant et établi était de pratiquer ce que cette neuvaine prescrit, pour obtenir le bienfait signalé qui a toujours été accordé à ceux qui l'ont demandé par cette pratique. N'est-il pas légitime de conclure que cette neuvaine exprime les dispositions que saint Hubert demandait de ceux qu'il guérissait pendant sa vie? Si l'observance de la neuvaine est une condition de la guérison, c'est parce que l'humilité et l'obéissance qui font embrasser des pratiques qui, loin d'avoir rien de répréhensible, ne contiennent que des actes de piété, de prudence et de pénitence, disposent l'âme à une confiance plus vive et mieux fondée, et ainsi aux bénédictions de Celui qui regarde les humbles avec amour et détourne les yeux des superbes et des dédaigneux.

 

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Le Répit

 

Le Répit consiste à assurer contre la rage les personnes mordues, ou autrement infectées par des animaux enragés, jusqu'à ce qu'elles puissent se rendre à Saint-Hubert pour y être définitivement assurées. La tradition historique fait remonter l'origine du pouvoir de donner le Répit jusqu'à Saint-Hubert. Ajoutez à cela que les faits continnels viennent confirmer tons les jours cette tradition. Les aumôniers, desservant la chapelle de Saint-Hubert et les personnes taillées peuvent seules donner ce Répit.

Les aumôniers, attachés à l'œuvre de saint Hubert, peuvent donner Répit à terme ou à vie. Les personnes taillées peuvent le donner seulement pour quarante jours, comme leur instruction le porte au n°11 mais elles peuvent le répéter de quarante en quarante jours. On a vu des personnes mordues à sang se contenter d'aller demander le Répit tous les quarante jours, pendant trente-huit ans, à une personne taillée demeurant à plusieurs lieues de leur endroit, et venir après cette époque se faire tailler à Saint-Hubert.

On accorde le Répit aux personnes mordues par un animal qui ne donne que des indices douteux d'hydrophobie, ou auxquelles la morsure n'a pas été jusqu'à faire couler le sang, on encore aux personnes qui se croient infectées du venin de la rage de quelque manière que ce soit. On l'accorde encore aux enfants qui n'ont pas fait leur première communion, et qui ne sont pas préparés à la faire, quelle que soit leur blessure. De deux enfants mordus à sang par le même animal enragé et dans les mêmes circonstances, l'un est taillé parce qu'il peut remplir les conditions de la neuvaine; l'autre, trop jeune, reçoit le Répit à terme, et jamais la confiance au Répit n'a été trompée. Avant l'expiration du terme, il doit revenir à Saint-Hubert pour être taillé, ou recourir au Répit de quarante jours. Les parents demandent le Répit pour les petits enfants cette pratique était déjà usitée dès 1550.

Enfin on donne Répit aux personnes prises de la peur. On connaît assez les tristes effets que la peur entraîne dans le corps et les désordres intellectuels qui en résultent. Le Répit ne manque jamais de remonter le moral du peureux, de bannir entièrement de son esprit la maladie de la peur et de le rassurer contre le danger de la rage quelque imminent qu'il lui paraisse. Les esprits forts pourront ne voir dans ce Répit qu'une vaine cérémonie, qu'une pratique puérile et déraisonnable, mais nous n'en pouvons rien. Les résultats obtenus tous les jours sont là debout cornue des murs inébranlables contre lesquels viennent se briser tous les raisonnements.

L'effet produit par la Sainte-Etole sur la rage déclarée, c'est que les personnes taillées ont le pouvoir, mille fois reconnu, d'arrêter, de calmer et de faire périr les animaux enragés sans en être inquiétées.

On bénit à Saint-Hubert des Clefs ou « Cornets » qu'on touche à la Sainte Etole C'est un fer conique d'environ dix centimètres de longueur et de cinq millimètres de grosseur, terminé par un espèce de sceau représentant un cornet. L'usage de ces clefs ou cornets est suffisamment indiqué dans l'lnstruction suivante : « Dès qu'on s'aperçoit qu'un animal a été mordu ou infecté par un autre, il faut faire rougir le cornet ou clef au feu et l'imprimer sur la plaie même, si cela se peut commodément, sinon sur le front jusqu'à la chair vive, et tenir ledit animal enfermé pendant neuf jours, afin que le venin ne puisse se dilater par quelques agitations immodérées. (...) Les animaux sains seront aussi marqués au front, mais il ne sera pas nécessaire de les tenir enfermés. (...) Cela fait, quelqu'un de la famille, soit pour un ou plusieurs bestiaux, commencera le même jour à réciter, pendant neuf jours consécutifs, cinq Pater et Ave, à l'honneur de Dieu, de sa glorieuse Mère et de saint Hubert. Pendant tout ce temps on donnera tous les jours audit animal, avant toute autre nourriture, un morceau de pain ou un peu d'avoine bénits par un prêtre, à l'honneur de saint Hubert ». (…) « La vertu merveilleuse de ces cornets pour les bestiaux est suffisamment constatée par l'expérience journalière, et quand même. malgré cette précaution, la rage se communiquerait à un tel animal, on voit qu'il crève sans nuire aux autres. (...) Ce serait un abus, et ces clefs seraient profanées, si on s'en servait pour marquer des hommes, ou si on les imprimait sur du bois ou autre chose, lorsqu'elles sont rougies au feu, puisqu'elles ne sont bénites que pour marquer les animaux. (...) Ce serait un abus de croire qu'elles sont profanées lorsqu'on les laisse tomber à terre, ou qu'on les touche avec la main. (…) C'est un abus criminel de se servir des cornets ou clefs de Saint-Hubert pour gagner de l'argent, ou tout autre présent. La seule intention d'en recevoir rend ces cornets inutiles, pour obtenir l'effet qu'on en espère, et par conséquent, ils sont profanés ».

C'est un fait attesté par des milliers de témoins que les animaux marqués au front de la clef de Saint-Hubert, s'ils sont mordus par d'autres animaux enragés, ne sont nullement craindre; car dans le cas même où la rage leur serait communiquée, on les voit mourir sans nuire ni aux personnes ni aux autres animaux. Afin de se préserver de la rage, on porte dévotement sur soi des objets bénits et touchés à l'Etole miraculeuse de Saint-Hubert, comme des croix, des bagues, des chapelets, médailles, etc.

 

Texte extrait des Petits Bollandistes, de l'Abbé Guérin, Volume XIII, Paris 1876

 

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30 novembre 2012

Neuvaine à Saint Hubert

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Neuvaine à Saint Hubert

 

Pratiques de dévotions pour tous les jours de la Neuvaine

 

Dire cinq fois le Notre Père, le Je Vous salue Marie, puis ajouter: « Dieu, soyez-moi propice. Seigneur, exaucez ma prière ». « Gloire, honneur, et bénédiction soit au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, à présent et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».

 

Prière à Saint Hubert

 

Très glorieux saint Hubert, Dieu fait bien voir à votre égard qu'il est admirable dans ses saints, puisque depuis tant de siècles il ne cesse de renouveler tous les jours, dans l'église où votre saint corps repose, cette merveille singulière, en guérissant et préservant du mal de rage ceux dans le front desquels on insère une parcelle de votre Etole, et qui exécutent fidèlement la neuvaine prescrite. Ce même Dieu, en punition de mes péchés, a permis que je fusse dans le cas d'avoir besoin de ce remède miraculeux; je serais en danger de périr misérablement, si vous me refusiez votre intercession dans le danger où je me trouve. Mais vous avez déjà eu la bonté de l'accorder à un si grand nombre de personnes, que cela me donne une confiance certaine de ne pas me la voir refuser. C'est pourquoi, je vous supplie, mon très saint patron, de m'obtenir, auprès de la miséricorde divine, la grâce de m'approcher pendant cette neuvaine des sacrements avec les dispositions requises, d'exécuter fidèlement les mortifications qui me seront prescrites, et d'obtenir par ce moyen une santé parfaite. Je me propose fermement de vous en témoigner ma reconnaissance pendant toute ma vie, et de vous regarder désormais comme mon patron particulier, et mon intercesseur auprès de Dieu; et même de vivre de façon que je puisse un jour parvenir à cet état de félicité où vous vous trouvez, et louer Dieu avec vous pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Premier jour

 

Prière

 

Seigneur, Dieu tout puissant, rien ne peut résister à Voire Volonté; le pécheur le plus endurci abandonne toutes les vanités du monde, renonce à toutes les affections criminelles, quitte les mauvaises habitudes les plus enracinées, et devient un tout autre homme, dès que vous avez la bonté de lui accorder Votre Grâce victorieuse. J'ai très grand besoin d'une pareille grâce pour être délivré du fardeau de mes péchés; mon cœur, affaibli par la dépravation de ses affections corrompues, a besoin de Votre secours tout-puissant pour se diriger vers Vous, ô Source de Bonté et de Sainteté! Car comment pourrais-je m'adresser à Vous pour obtenir ce que je demande, si, par mes prévarications continuelles, je Vous empêche de me l'accorder, me rendant indigne d'être exaucé. Mais comme je ne puis rien sans Vous, ô mon Dieu, je Vous supplie de me pardonner les péchés que j'ai commis contre Votre Divine Majesté, je m'en repens de tout mon cœur, et je me propose fermement de m'amender. Accordez-moi Votre Sainte Grâce à cet effet, afin qu'étant ainsi agréable à Vos yeux, je puisse obtenir l'effet de ma demande par les mérites infinis de mon Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne éternellement avec Vous et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Glorieux Saint Hubert, miroir et modèle des pénitents, dans le moment même que la voix de Dieu, qui vous exhortait d'abandonner les vanités du monde, et de vous engager dans le sentier difficile et étroit de la perfection, fut parvenue dans votre cœur, vous n'avez pas hésité de la suivre, et comme un autre Abraham, vous avez quitté vos parents et toutes les délices de la cour pour faire pénitence, et pour vous exercer dans la pratique des vertus les plus sublimes: intercédez, mon cher Patron, pour moi auprès de Dieu, afin qu'Il me donne la grâce d'être désormais plus fidèle à Sa Voix, par laquelle Il me rappelle incessamment les désordres de ma vie passée, et m'exhorte, par Ses Saintes inspirations, à changer de vie, à abandonner le vice, à pratiquer la vertu, pour que je n'aie pas le malheur d'être surpris par la Justice Divine dans l'impénitence finale; mais que j'aie le temps de pratiquer, à votre imitation, une pénitence sincère et constante pour le grand nombre de péchés dont je me sens coupable. Ces mêmes péchés, hélas! me font trembler et je crains de ne pas obtenir l'effet de ma demande auprès de Dieu; aussi très Saint Patron, je vous supplie de la vouloir appuyer par votre intercession que j'implore de tout mon cœur. Ainsi soit-il.

 

Deuxième jour

 

Prière

 

Dieu tout puissant et éternel, que Vos Jugements sont bien différents de ceux des hommes! Ceux-ci n'estiment et n'exaltent que ce qui a quelque vaine apparence d'un éclat passager; Vous au contraire, Vous Vous plaisez à exalter ceux qui se rendent les plus vils et les plus abjects pour l'amour de Vous. Pour plaire aux hommes, il faut se manifester par quelque talent trompeur; pour trouver grâce devant Vous, il faut s'ensevelir dans une sainte obscurité: les hommes oublient aisément ceux qui se cachent; et Vous les exaltez par-dessus les autres, lorsqu'ils le font pour l'amour de Vous. Je Vous confesse, ô mon Dieu, à ma confusion, que la vaine gloire et le désir d'être estimé des hommes n'a que trop occupé mon cœur jusqu'à présent; et cependant qui suis-je pour me faire tant valoir? Certes, lorsque sérieusement je rentre en moi-même, j'ai tout sujet de sentir que je suis la plus vile et la plus misérable de Vos créatures, ne voyant en moi qu'un abime de néant. Accordez-moi donc la grâce, mon Seigneur et mon Dieu, d'être toujours intimement persuadé de cette vérité: ce sera le seul moyen d'espérer Votre faveur pour la demande que je Vous fais dans cette Neuvaine que j'entreprends; car Vous êtes un Dieu qui résiste aux superbes, et qui donne Sa Grâce aux humbles. C'est aussi par cette humilité que j'aurai tout lieu d'espérer d'obtenir un jour la Gloire Céleste, dans laquelle Vous vivez et régnez pendant toute l'éternité, Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Très Saint Patron, exemple d'humilité, il ne fallait pas moins qu'un ordre exprès de la part de Dieu pour vous induire à quitter votre chère solitude, où, inconnu aux hommes, et connu de Dieu seul, vous avanciez tous les jours à grands pas dans le chemin de la perfection avec un désir ardent d'y persévérer jusqu'à la fin. Mais, lorsque Dieu, en récompense de votre fidélité, vous destina à conduire un grand troupeau dans la voie du salut cette même humilité vous fit accepter un fardeau qui vous parut si pesant, et que vous avez néanmoins porté avec tant de gloire, tant par votre propre sanctification que par le fruit et l'utilité qu'en a retirés tout votre peuple. O glorieux Saint, je vous supplie très instamment de m'obtenir par votre intercession puissante cette humilité qui me manque, sans laquelle néanmoins je sais très bien que je ne puis être agréable à Dieu, ni obtenir te que je lui demande. Cette même humilité pourra aussi me rendre plus docile que je n'ai été à la voix de mes supérieurs temporels et spirituels, auxquels Dieu m'a soumis, afin que par ce moyen je puisse obtenir un jour la béatitude éternelle destinée aux humbles de cœur et d'esprit C'est la seule récompense que je désire, ô mon saint patron, si je puis obtenir cette vertu par votre intercession, dussé-je passer tout le reste de ma vie vilipendé comme le dernier des hommes. Mon unique consolation sera de pouvoir imiter mon Sauveur Jésus-Christ, qui s'est humilié jusqu'à la mort de la croix, et d'être participant avec vous de la gloire céleste que votre humilité vous a pareillement procurée. Ainsi soit-il.

 

Troisième jour

 

Prière

 

Seigneur, Dieu tout-puissant, que vous êtes merveilleux dans vos saints! Vous ne vous contentez pas de récompenser par une Gloire éternelle la fidélité de ceux qui correspondent aux grâces que Vous leur donnez pour parvenir à la perfection, Vous faites encore servir ces mêmes Grâces au bonheur des autres, en leur accordant des faveurs extraordinaires par les mérites et l'intercession de ces Saints. Par conséquent, outre les remèdes naturels que Votre Divine Providence nous fournit contre ce grand nombre de maladies et d'infirmités auxquelles nous sommes assujettis, Votre Bonté ineffable nous en procure encore de surnaturels, tant pour le corps que pour l'âme, lorsque, pour les obtenir, nous employons l'intercession de Vos Saints. C'est donc avec une entière confiance que je m'adresse au Trône de Votre Miséricorde, pour obtenir la grâce que je Vous demande par l'intercession de Saint Hubert, que Vous avez bien voulu distinguer par tant de miracles pendant sa vie et après sa mort. Etendez aussi, Seigneur, sur moi Votre bras tout-puissant, pour me préserver de la fureur de mes désirs criminels, qui troublent si souvent le repos de mon âme, et pour anéantir la tyrannie de la chair, qui ne cesse de se révolter contre l'esprit, et qui offusque souvent la lumière de la raison. Accordez-moi cette tranquillité et cette paix intérieure qui ne peut venir que de Vous seul, afin que le tumulte de mes passions étant calmé, je puisse avancer de jour en jour dans le chemin de la vertu, et enfin parvenir à Vous louer et bénir dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Glorieux Saint Hubert, l'étole miraculeuse qui vous a été envoyée du Ciel le jour de votre consécration épiscopale, vous dut être un témoignage très assuré que cette nouvelle dignité serait suivie de grâces et de faveurs ultérieures, non seulement pour votre propre sanctification, mais aussi pour le Salut de tous ceux qui voudraient suivre votre exemple, et pratiquer vos saintes instructions; aussi Dieu, par une faveur singulière, vous a accordé spécialement le don de délivrer les possédés, de tranquilliser ceux qui, par quelque accident, se trouvaient dans quelque dérangement de l'esprit et de la raison, enfin et particulièrement ceux qui étaient infectés des animaux enragés. Et non-seulement pendant votre vie, mais aussi jusqu'à présent la Miséricorde Divine continue ses merveilles par votre intercession, et par le moyen de cette étole miraculeuse qui existe encore. Je ne puis mieux m'adresser qu'à vous, ô grand thaumaturge des Ardennes, pour obtenir l'effet de ma demande, et pour acquérir, par votre intercession auprès de Dieu, la grâce de pouvoir réprimer la fougue et l'impétuosité de mes passions déréglées, qui m'excitent continuellement au péché, afin d'être toujours préservé de toute rage et trouble d'esprit; pour que je puisse servir Dieu avec un cœur débarrassé de ces mauvais désirs, et avec une tranquillité d'esprit parfaite. Ce sera le moyen qui pourra enfin me conduire à la Gloire éternelle, pour vous y louer et adorer sans cesse, conjointement avec la Miséricorde Divine. Ainsi soit-il.

 

Quatrième jour

 

Prière

 

Dieu tout-puissant, arbitre de l'univers, vous ne punissez jamais plus rigoureusement un peuple, que lorsque vous permettez qu'il soit toujours soumis à des supérieurs et directeurs mauvais; aussi est-ce une marque singulière de votre bonté, lorsque vous lui préposez des hommes selon votre cœur. Accordez-nous donc, Seigneur Dieu, ce témoignage de votre miséricorde : remplissez ceux qui nous gouvernent de votre Saint-Esprit, éclairez-les par les rayons de votre grâce, pour qu'ils puisssent régir leur peuple selon les règles de l'équité et de la justice, et lui procurer tout ce qui peut être utile au corps et à l'âme. Accordez-moi aussi en particulier la grâce de les considérer comme tenant votre place sur la terre, de les honorer, de les aimer, de leur obéir, et d'éviter tout ce qui pourrait leur occasionner quelque déplaisir, et les troubler dans l'exercice de leur ministère. Car puisque vous avez dit vous-même dans vos saintes Ecritures, que ceux qui les écoutent vous écoutent, et que ceux qui les méprisent vous méprisent, je ne puis douter que ce ne soit un moyen infaillible de vous plaire que de leur obéir; aussi, Seigneur, ferai-je mon possible pour accomplir en cela votre sainte volonté, dans l'espoir que vous m'en accorderez la grâce, de même que celle que je vous demande par cette neuvaine, ô vous qui vivez et régnez pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

0 mon glorieux patron, saint Hubert, exemple d'un bon pasteur et pontife selon le cœur de Dieu, combien de peines et de travaux n'avez-vous pas endurés pour nourrir le troupeau que le Ciel vous avait confié par le pain fortifiant de la parole de Dieu, pour le conduire dans le chemin du salut par l'éclat attirant de la sainteté de votre vie et de la pureté de vos mœurs! Vous étiez la ressource de la veuve et de l'orphelin, la consolateur des affligés, le refuge des pauvres, le médecin miraculeux des infirmes, en un mot le père de votre peuple. Accordez-moi, je vous en supplie, votre intercession charitable auprès de Dieu , pour obtenir la grâce que je lui demande à présent, de même que celle d'écouter avec attention et de pratiquer avec fidélité les instructions salutaires de ceux qui me sont préposés pour me conduire à la voie du salut; de leur témoigner tout le respect, l'obéissance et la vénération que je leur dois ainsi qu'à tous les autres supérieurs et souverains auxquels la divine providence m'a assujetti; je vous prie aussi, ô mon saint patron, de m'obtenir .de la miséricorde divine un cœur tendre et docile aux inspirations de la grâce, pour embrasser fidèlement les moyens qu'elle m'inspire, pour me conduire à l'extirpation de mes affections criminelles et des habitudes dépravées, et à la pratique constante des vertus nécessaires pour me rendre digne d'être agrégé à votre société, pour vous adorer, vous louer et bénir pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Cinquième jour

 

Prière

 

Dieu tout puissant et Miséricordieux, en créant l'homme à Votre image et ressemblance, Vous l'avez en même temps doté de lumières suffisantes avec lesquelles, pour peu qu'il veuille réfléchir sur les misères de sa condition et sur cet ordre admirable qui règne dans toute la nature, il peut aisément reconnaître un Dieu auteur de toutes ces merveilles. Malgré ces avantages, l'homme s'aveugle tellement qu'il Vous abandonne, ô Créateur de l'univers, qu'il s'attache à la créature jusqu'à lui rendre un culte sacrilège, et l'invoquer même vainement dans ses nécessités. Mais, Seigneur Dieu, si je veux réfléchir sur ma conduite, je suis bien plus coupable que ces gens qui marchent dans les ténèbres de l'ignorance et de l'idolâtrie. Car, outre les connaissances naturelles que Vous avez déposées dans mon esprit dès ma naissance, Vous m'avez accordé des instructions suffisantes qui ne me laissent pas ignorer que Vous êtes l'objet et la fin à laquelle je devrais rapporter toutes mes pensées, mes paroles et mes actions; que ce n'est que par Vous que je puis obtenir mon salut, que tout ce que j'ai, vient de Votre bonté. Mais, Seigneur, le maudit penchant que j'ai pour le mal m'aveugle tellement, que j'agis comme si Vous ne me voyiez pas; mes inclinations déréglées m'entraînent vers la créature, que je préfère souvent au Créateur. Je suis donc souvent dans le cas de cette idolâtrie spirituelle, qui me rend d'autant plus criminel devant Vous, qu'elle est plus volontaire et moins excusable. Détournez donc de moi, Seigneur Dieu, cet aveuglement de mon esprit, corrigez cette dépravation de mon cœur, et faites-moi mépriser courageusement dans la créature tout ce qui m'éloigne de Vous, ô mon Créateur. Réglez par votre grâce puissante mes affections, pour que je devienne agréable à Vos yeux, et que je me rende digne d'obtenir la grâce que je Vous demande par Notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec Vous dans l'unité du Saint Esprit, pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Pontife selon le Cœur de Dieu, glorieux Saint Hubert, votre ardente Charité pour le Salut des âmes ne se borna point à votre évêché; les peuples de votre voisinage se trouvant encore dans les ténèbres de l'idolâtrie, votre zèle pour eux vous fit surmonter de gaité de cœur la difficulté des chemins, l'intempérie des saisons, la rigueur des climats, le danger même de votre vie, pour les instruire, les éclairer de la lumière de la Foi, et pour les associer à la communion de la Sainte Eglise. Je vous supplie, grand Saint, d'employer votre charitable intercession pour moi auprès de Dieu. Car, nonobstant la grâce que j'ai reçue de Lui d'être né et d'avoir été élevé dans la vraie Religion, je suis bien éloigné de m'être comporté selon Ses Saintes Maximes. Le dérèglement de ma volonté offusque les lumières de mon esprit, et m'égare de la route que je devrais tenir pour plaire à Dieu, et pour parvenir à mon Salut. Obtenez-moi donc, ô glorieux Saint, la grâce d'observer fidèlement la résolution que j'ai prise, d'être, à l'avenir, plus exact à veiller sur les égarements de mon esprit et sur la dépravation de mon cœur, d'aimer Dieu au-dessus de toutes choses et de faire toutes mes actions à Sa plus grande Gloire. Joignez aussi, glorieux Saint, votre intercession en faveur de la grâce que je Lui demande: car quoique j'en sois indigne, j'ai lieu de l'espérer de Sa Miséricorde Divine, qui aura plutôt égard à vos mérites qu'à mon indignité, ayant toujours accordé tant de grâces et de faveurs, à ceux qui ont eu recours à votre puissante protection. Ainsi soit-il.

 

Sixième jour

 

Prière

 

Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, l'homme s'étant volontairement précipité dans l'esclavage du démon par sa première désobéissance à Vos commandements, Votre Bonté l'a préservé de la perte inévitable de son Salut, en lui procurant un libérateur dans la personne de Votre Fils unique, qui s'étant fait homme l'a délivré de cet esclavage et lui a rouvert le chemin à la Félicité éternelle. Encore tous les jours, Dieu de Miséricorde, Vous étendez Vos bras vers ceux qui se remettent de nouveau sous la puissance de l'Enfer par les péchés les plus énormes, Vous leur octroyez, libéralement de Vous en demander la grâce, Vous leur accordez Votre secours tout-puissant pour revenir de leurs égarements et pour récupérer Votre amitié, Vous leur donnez des forces suffisantes et nécessaires pour surmonter toutes les attaques que livrent le Démon, le monde et la chair. Je suis, Seigneur, cet homme auquel Vous avez déjà accordé tant de fois Votre Protection toute-puissante, et qui est retombé tant de fois dans l'abîme d'où Vous l'aviez tiré si miséricordieusement. Je suis ce misérable pécheur qui s'est livré de nouveau aux instigations du Démon et de la concupiscence. O Seigneur, j'implore encore une fois Votre Miséricorde, je Vous promets que je ferai tout mon possible pour ne plus en abuser. Accordez-moi donc Votre secours contre les attaques des puissances des ténèbres, éloignez de moi cet ennemi juré du genre humain, brisez ses armes, humiliez son orgueil, pour qu'il ne puisse prévaloir contre mon corps ou mon âme; anéantissez tous les desseins pernicieux qu'il trame contre moi, afin que je puisse travailler avec plus de facilité au grand œuvre de mon Salut et me rendre digne de la grâce que je Vous demande à présent, comme aussi de la Gloire où Vous régnez éternellement avec le Fils et le Saint Esprit. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Mon très cher Saint Patron, entre toutes les grâces et les faveurs célestes dont Dieu vous a comblé pendant votre vie, en récompense de votre fidélité et de ce zèle ardent avec lequel vous avez travaillé à votre propre sanctification et à celle des autres, une des plus singulières est ce pouvoir miraculeux sur les démons, que vous avez exercé si souvent envers ceux qui, de votre temps, ont eu le malheur d'en ressentir les effets pernicieux. Même depuis que vous êtes dans la gloire céleste, vous continuez, par votre intercession auprès de Dieu, ce même pouvoir, et grand nombre de personnes en ont senti les effets salutaires: c'est ce qui me donne la confiance, grand Saint, d'implorer pour moi cette intercession puissante. Hélas! par mes infidélités envers Dieu, par le consentement malheureux que je donne souvent aux instigations de l'ennemi de mon Salut, je me trouve soumis à sa puissance et à sa tyrannie. Or, puisque je me trouve dans le cas de demander une grâce particulière à Dieu par votre puissante intercession, accordez-la moi en même temps pour ôter le plus grand obstacle qui pourrait m'empêcher de l'obtenir. Soyez mon bouclier contre les embûches que me dresse continuellement le démon: obtenez-moi la grâce d'être préservé de toutes les illusions infernales, qui pourraient nuire à mon corps ou à mon âme. Intercédez pour moi, glorieux Saint, afin que je n'aie pas le malheur de commettre le péché, qui seul peut lui donner sur moi un pouvoir absolu, afin que me reposant avec une conscience pure et tranquille à l'ombre de la protection divine, je puisse être en état de mépriser toute la puissance infernale, et de jouir enfin avec vous de la gloire céleste, pour y louer Dieu pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Septième jour

 

Prière

 

O Dieu, juge Souverain et équitable des vivants et des morts, Vous avez irrévocablement prononcé la sentence de mort sur tout le genre humain: Votre cher et unique Fils, Dieu comme Vous de toute éternité, n'en a pas même été exempt dès qu'Il s'est fait homme. C'est ainsi, ô juge sévère, que Vous traitez chacun selon ses mérites, que Vous jugez selon les œuvres et non selon la personne ou la dignité. Lorsque je considère ma vie passée, le peu de bonnes œuvres que j'ai faites, le nombre de péchés que j'ai commis, Seigneur, comment soutiendrais-je Votre présence, si Vous me citiez dans ce moment devant Votre Tribunal redoutable? Quelle excuse pourrais-je Vous alléguer, si Vous me remettiez devant les yeux l'abus que j'ai fait de tant de grâces que Vous m'aviez accordées? Si Vous vouliez me faire rendre compte de tout le bien que j'ai omis, et de tout le mal que j'ai fait? Quel repentir n'aurais-je point d'avoir si mal employé le temps le plus précieux de ma vie, et de Vous avoir servi avec tant de nonchalance? Puis donc que Vous m'accordez encore le temps, Dieu Miséricordieux, de satisfaire à Votre Divine Justice par une pénitence sincère, accordez-moi, je Vous en supplie, la grâce de le mieux employer que par le passé, et de m'exercer dans la pratique des vertus qui Vous seront les plus agréables, enfin d'accomplir en tout Votre Sainte Volonté, et pour qu'à la fin de ma vie je puisse paraître avec confiance devant le Trône de Votre Justice, et entendre sans appréhension une sentence qui me procure le bonheur de Vous louer et bénir toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Glorieux Saint Hubert, en considération de votre pénitence très austère, d'une vie féconde en bonnes œuvres et en mérites, et des travaux apostoliques que vous avez supportés, pour l'amour de Dieu et de votre prochain, la Miséricorde Divine a bien voulu vous donner des assurances positives de votre Salut, en vous faisant voir la demeure éternelle qui vous était destinée pour la récompense de vos travaux. Quelle consolation pour vous, grand Saint, quelle joie ineffable de voir approcher la dissolution de votre corps mortel qui devait vous unir pour toujours à Jésus-Christ! De vous voir mourir de la mort des justes, qui est plutôt un sommeil doux et pacifique, et l'entrée du bonheur éternel! Après une faveur si signalée de la Bonté Divine, je ne puis avoir qu'une confiance certaine d'obtenir par votre intercession ce que je demande à Dieu. Je vous invoque donc à ce sujet, ô mon Saint Patron; obtenez-moi, je vous en supplie, cette grâce, de même que celle de vous imiter dans votre glorieux trépas. Je l'avoue, il eût fallu imiter votre vie, pour pouvoir mourir d'une mort si sainte: c'est aussi ce que je me propose fermement de faire. Si vous vouliez bien joindre votre intercession à ma bonne volonté, cela me mettrait en état de corriger mes mauvaises habitudes, de modérer mes plaisirs dépravés, de réprimer ma délectation sensuelle, de mépriser la pompe du monde, et les instigations du démon: par ce moyen, mon âme ornée de vertus et enrichie de mérites, soutiendra avec joie la venue de son juge à l'article de la mort, et pourra espérer de jouir avec vous éternellement de la Gloire Céleste. Ainsi soit-il.

 

Huitième jour

 

Prière

 

Dieu de Miséricorde, malgré la distance infinie qui se trouve entre Votre Divinité incompréhensible et le néant misérable de la nature humaine, Votre bonté pour l'homme est si considérable, que pour un petit hommage qu'il Vous rend dans ce monde, Vous lui donnez une gloire ineffable, et Vous le mettez en possession de Vous-même en l'autre. O source inépuisable de bonté et de félicité! Cette considération a servi de puissant aiguillon à une infinité de personnes, pour abandonner le monde et toute sa pompe, pour mépriser les délices de la chair, pour résister aux attraits de la concupiscence et aux attaques réitérées de toute la puissance infernale, pour souffrir les tourments les plus cruels, et la mort même. Hélas! J'ai bien la témérité d'espérer la même gloire de Votre Bonté; mais, misérable que je suis, lorsque je considère ma vie passée, je me trouve bien éloigné d'avoir fait ce qu'il fallait pour y parvenir, dans le temps même que je devais encore me croire, trop heureux de ce que Vous voulussiez bien m'accorder une récompense si grande pour si peu de peines! Hélas! Seigneur, accordez à mon cœur endurci une sainte ardeur pour mériter Votre possession, donnez-moi un désir sincère de faire tout ce qui convient pour l'obtenir, et la grâce d'accomplir ce même désir: car je sens bien que je ne puis rien sans Vous, et qu'avec Vous je puis tout. Je Vous supplie pareillement, ô Dieu infiniment bon et aimable, de vouloir m'accorder la grâce que je Vous demande pendant cette Neuvaine, principalement si cela peut contribuer à la sanctification de mon âme et à la possession de Votre Gloire éternelle, dans laquelle Vous vivez et régnez pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons clignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Très glorieux Saint Hubert, vous jouissez à présent pour toute l'éternité du fruit de vos travaux après avoir passé le temps de votre vie passagère à renoncer à tout, à souffrir des peines et des adversités pour l'amour de Dieu et pour le Salut du prochain, et à vous élever au comble de la sainteté, par un exercice continuel dans la pratique de la vertu et de la perfection Chrétienne. Dieu vous a maintenant élevé au comble de la gloire et de la félicité éternelle: ce Dieu infiniment Bon vous accorde même actuellement des grâces et des faveurs singulières, lorsque vous employez votre intercession pour ceux qui vous invoquent dans leurs peines et leurs nécessités; c'est ce qui m'engage, grand Saint, à implorer votre protection dans la demande que je fais à Dieu pendant cette Neuvaine. J'implore cette même protection pour obtenir la grâce de vivre en sorte que je puisse aussi mériter la participation de cette gloire éternelle et ineffable que vous possédez à présent. A cet effet, ô mon Saint patron, faites-moi participant de votre zèle qui vous a déterminé à mépriser les choses terrestres, pour acquérir la joie et la Béatitude Céleste; obtenez-moi une étincelle de cette flamme pure de l'Amour Divin dont votre cœur se trouve embrasé, afin que je puisse supporter avec gaité de cœur toutes les adversités, les contradictions et les peines par lesquelles je dois nécessairement passer pour acquérir cette gloire, que Dieu n'accorde qu'à ceux qui, pour son amour, ont été les imitateurs des souffrances de son Fils unique, notre Sauveur Jésus Christ. Ainsi soit-il.

 

Neuvième jour

 

Prière

 

Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, je ne dois attribuer qu'à mes péchés cette affliction où je me trouve, et pour la délivrance de laquelle j'ai eu recours pendant ces neuf jours à Votre Bonté infinie, invoquant en ma faveur l'intercession de Votre fidèle Serviteur le Glorieux Saint Hubert, pour obtenir par ses mérites ce que je ne puis espérer de moi-même. Je Vous supplie donc de nouveau, Seigneur, de m'accorder cette grâce. Il est vrai, et je le confesse à la face du Ciel et de la terre, que j'ai très justement mérité l'affliction et la peine dans laquelle je me trouve: même, Seigneur, je dois Vous remercier de ce châtiment passager; car c'est un effet de Votre infinie Miséricorde de punir en ce monde pour pouvoir être propice en l'autre. Mais Vous connaissez aussi, Dieu Tout-Puissant, la grandeur de ma fragilité. Ma faiblesse est assez grande pour succomber sous la pesanteur de Votre bras qui me châtie, si en même temps celui de Votre Miséricorde ne me soutient efficacement pour supporter avec patience Votre châtiment paternel. Souvenez-Vous donc, grand Dieu, de ce Précieux Sang que Votre Fils unique, mon Sauveur Jésus-Christ, a répandu pour moi; et en sa considération accordez-moi cette grâce que je ne puis mériter par moi-même. Vous êtes l'unique refuge des pécheurs, j'ai tout sujet de m'adresser à Vous en cette qualité, et d'espérer néanmoins que Votre infinie Miséricorde m'accordera l'objet de ma demande, par les mérites de mon Sauveur Jésus-Christ, qui vit et règne avec Vous et le Saint Esprit dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Très Saint Pontife et fidèle Serviteur de Dieu, votre puissante intercession auprès de Sa Divine Majesté procure du soulagement à tant de personnes qui vous invoquent dans leurs afflictions et guérit tant d'infirmes qui implorent votre secours salutaire, que me trouvant dans le cas d'avoir besoin d'un Patron auprès de Dieu pour obtenir la faveur que je lui demande, je m'adresse à vous pour vous prier de vouloir vous intéresser en ma faveur auprès de sa divine Majesté. Offrez-lui donc, je vous en supplie, très Saint Patron, tout ce que vous avez souffert pour son amour, tous les soupirs et les affections pieuses de votre cœur, toutes ces ferventes exhortations par lesquelles vous gagniez les âmes à Dieu, enfin toutes vos vertus et tous vos mérites, pour suppléer à ce qui me manque, et pour pouvoir me mériter d'être exaucé auprès de Dieu. De mon côté, glorieux Saint, je ferai ce que je pourrai pour vous témoigner ma reconnaissance pendant toute ma vie: et je me propose aussi d'être, dans la suite, plus fidèle à accomplir les devoirs que m'imposent mon état et ma condition, d'imiter, autant qu'il me sera possible, la sainteté de votre vie, et les exemples de vertu que vous m'avez donnés, afin que je puisse un jour avoir le bonheur de vous être réuni dans la Gloire Céleste, et de louer, bénir et adorer conjointement avec vous ce Dieu infiniment Bon et Miséricordieux, pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

A la fin de la Neuvaine

 

Action de grâce à Dieu

 

Seigneur Dieu, source inépuisable de toute bonté, je loue et je bénis Votre Miséricorde infinie, et du fond de mon cœur je vous rends mes très humbles actions de grâces, pour ce bienfait signalé que Vous venez de m'accorder, en me garantissant du cruel mal de rage par le moyen de l'Etole miraculeuse et l'intercession du Glorieux Saint Hubert. Je voudrais seulement avoir assez de mérites, pour vous rendre mes actions de grâces avec la même ardeur et la même affection, que le pourraient faire Vos Anges et Vos Saints dans la Gloire Céleste. Mais comme la chose m'est impossible, jetez, Seigneur, un regard favorable sur ma bonne volonté, et accordez-moi, je Vous en supplie, la grâce de vivre désormais de façon que je ne mérite plus une pareille punition pour mes péchés, et d'employer le reste de la vie que Vous m'avez miséricordieusement prolongée, à Vous servir plus fidèlement que je ne l'ai fait jusqu'à présent, et à me sanctifier par l'accomplissement de Votre Sainte Loi, afin que je puisse mériter de Vous bénir et louer éternellement. Ainsi soit-il.

 

Action de grâce à la Bienheureuse Vierge Marie

 

Très Glorieuse Vierge Marie, Protectrice de tous ceux qui ont recours à Vous dans leurs peines, soit corporelles, soit spirituelles, quelles actions de grâces n'ai-je pas à Vous rendre d'avoir eu compassion d'un pauvre misérable pécheur comme moi, et de m'avoir enrichi par Votre intercession d'une parcelle de cette Etole merveilleuse, que Vous avez envoyée à votre fidèle Serviteur Saint Hubert. C'est par l'efficacité de cette intercession, que j'ai achevé heureusement ma Neuvaine, et que je me trouve délivré de tout risque et inquiétude. Quoique je ne sois pas en état de Vous en témoigner une reconnaissance convenable, néanmoins, ô Mère de Miséricorde, la volonté de le pouvoir faire ne me manquera jamais, souhaitant de tout mon cœur que l'effet pût y correspondre. Aussi, Vierge très glorieuse, comme je n'ai rien de moi-même qui puisse Vous être agréable et digne de Vous être offert pour cette faveur singulière dont je Vous suis redevable, je Vous offre Votre très Cher et unique Fils, mon Sauveur, que je viens de recevoir sur le fin de ma Neuvaine, Vous suppliant de me continuer Votre puissante Protection et de me préserver désormais du même malheur qui m'est arrivé, et de m'obtenir la grâce d'employer le reste de ma vie, que la Miséricorde Divine m'a prolongée, à me rendre digne de posséder un jour avec Vous la Gloire éternelle. Ainsi soit-il.

 

Action de grâce à Saint Hubert

 

Très Glorieux Pontife et Serviteur de Dieu, Saint Hubert, je viens d'achever heureusement ma Neuvaine; votre intercession a produit ses effets. Après Dieu et Sa Sainte Mère, c'est à vous que je suis redevable de la santé et de la tranquillité dont je jouis; sans égard à mon indignité, vous m'avez obtenu auprès de Dieu une prolongation de la vie, que j'étais en risque de perdre malheureusement, et par ce moyen j'ai encore du temps pour faire de dignes fruits de pénitence. Je souhaiterais de tout mon cœur de pouvoir accomplir en tout ceci la volonté de Dieu; mon bonheur éternel en dépend. Mais, hélas! je connais trop ma fragilité, lorsque je me trouve dans l'occasion de péché, et, dans ces circonstances critiques, j'ai souvent fait la triste expérience, que l'effet ne correspond pas toujours à la bonne volonté. C'est pourquoi, ô mon Bienheureux Patron, je vous supplie de m'en obtenir la grâce auprès de la Miséricorde Divine; tant que je respirerai, je vous en témoignerai ma juste reconnaissance. Votre bonté m'a déjà accordé tant de faveurs, j'espère que vous ne me refuserez pas encore celle-ci, qui pourra me procurer le comble du bonheur, en me procurant la gloire éternelle, dans laquelle, conjointement avec vous, je pourrai louer et bénir Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Neuvaine extraite de « Dévotion à Saint Hubert », de Dom Robert, Paris, Ed. Casterman, 1866

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29 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Trentième jour

Conclusion

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

« Vous avez sauvé une âme, dit Saint Augustin, vous avez prédestiné la vôtre ». Et le Saint Esprit nous fait cette promesse dans Isaïe: « Si vous assistez les pauvres avec effusion de cœur, et si vous remplissez de consolation l'âme affligée, le Seigneur vous tiendra toujours en repos, il remplira votre âme de ses splendeurs ». Aussi Saint Paul plaçait tout l'espoir de son salut éternel en ce qu'il procurait le salut des autres; ce qui lui faisait écrire à ses disciples de ThessaIonique: « Quelle est notre espérance et la couronne de notre gloire? N'est-ce pas vous qui l'êtes devant le Seigneur Jésus-Christ ». Or, ne pouvons-nous pas appliquer ces divers textes au zèle pour la délivrance des âmes du Purgatoire? Quand par nos efforts, par nos prières, par nos aumônes, nous aurons hâté l'entrée dans le Ciel de quelqu'une de ces âmes chéries de Dieu, ne sera-ce pas pour nous un motif puissant d'espérance? N'est-ce pas à nous que s'adressent ces paroles du Sauveur: « Heureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde »? Cette dévotion est le fruit de cette sublime charité dont parle Saint Paul: « Sur toutes choses revêtes-vous de la Charité, qui est le lien de la perfection. Quand j'aurais une foi capable de transporter les montagnes, quand je parlerais le langage des anges, si je n'ai pas la Charité, je n'ai rien ». Pesez bien ces dernières paroles: « Si je n'ai pas la Charité, je n'ai rien ». Or , si nous négligeons, si nous délaissons les âmes du Purgatoire, avons-nous la Charité? Si, après avoir lu cet ouvrage, qui, malgré ses nombreux défauts, nous donne une idée des souffrances de ces âmes, des motifs et des moyens de les soulager; si, après avoir acquis ces lumières, dont la privation nous rendait peut-être excusables, nous continuons à ne rien faire pour nos frères souffrants, pouvons-nous nous rendre le témoignage que nous avons la charité? Pouvons-nous, la main sur la conscience, nous flatter que nous aimons Dieu de toutes nos forces, que nous aimons notre prochain comme nous-mêmes? Où donc serait la preuve de cet amour, si l'œuvre la plus agréable à Dieu et la plus utile à notre prochain nous trouve insensibles; si, pouvant si aisément procurer la gloire de Dieu et le plus grand soulagement à nos frères, nous n'en faisons rien?... Mais ne nous appesantissons pas sur cette pensée; c'est sans doute inutile, puisque tous les lecteurs de cet ouvrage n'ignorent plus les immenses avantages attachés à la dévotion pour les âmes du purgatoire; l'intérêt de la gloire de Dieu, l'intérêt de ces saintes âmes, et notre propre intérêt; la Charité, la justice, la reconnaissance; tout se réunit pour faire aimer et pratiquer cette dévotion. Le peu de développement donné à ce sujet, si intéressant et si vaste, suffit pour inspirer à tout fidèle la résolution de s'occuper fréquemment de la pensée du Purgatoire, dans le double but d'y porter du soulagement et de s'instruire à la vue de ces tourments infligés par un Dieu Juste et Saint, pour la satisfaction des moindres péchés. La prière pour les morts et la méditation des peines du purgatoire doivent nous faire prendre la ferme résolution de profiter de ce temps de Miséricorde, de ces jours de propitiation que nous accorde la Bonté Divine, pour expier les peines temporelles dues à nos péchés: expiation si facile en cette vie! tandis qu'en l'autre la Justice seule régne, et exige une satisfaction entière avec la dernière rigueur; le coupable ne pouvant plus ni mériter, ni rien offrir qui puisse adoucir sou malheureux sort.

Nous seuls, nous pouvons venir à son secours; et, n'oublions pas qu'en satisfaisant pour ces âmes souffrantes, nous n'y perdons rien pour nous-mêmes, puisque par là nous nous préparons des protecteurs, des amis près de Dieu, dont il nous obtiendront les secours qui nous sont nécessaires dans cette terre d'exil et de combats. Offrons donc tous les jours, pour ces frères de l'Eglise souffrante, le Sang du Divin Rédempteur, qui est répandu encore tous les jours sur nos autels pour eux. Recourons sans cesse au moyen si efficace des indulgences que l'Eglise permet d'appliquer à ces saintes urnes: prions et faisons des bonnes œuvres avec l'intention de satisfaire pour ces membres souffrants de Jésus-Christ : oh! de quelle reconnaissance ne seront-ils pas pénétrés après leur délivrance? Notre Charité pour eux ne serat-elle pas récompensée au centuple?

Tous les motifs présentés dans cet ouvrage ne suffisent-ils pas pour faire embrasser à tout chrétien cette dévotion? hé bien! en voici un dernier à la portée de tout le monde, et qui doit lever tout doute et ne laisser aucun prétexte à l'esprit le plus opiniâtre, au cœur le plus insensible. La prière la plus digne de notre vénération, la plus agréable à Dieu, est sans doute l'Oraison Dominicale, puisque c'est Jésus-Christ lui-même qui l'a composée et l'a apprise à ses disciples. Or, voici les trois premières demandes de cette prière du Sauveur: « Que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne arrive, que Votre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ». N'entrons-nous pas dans l'esprit de ces trois demandes en priant pour les âmes du Purgatoire? En travaillant à leur obtenir quelque soulagement, à hâter le moment où elles pourront glorifier Dieu dans le Ciel, ne travaillons-nous pas à faire sanctifier Son Nom, à avancer l'époque de l'établissement de son règne dans ces àriles comblées de ses grâces, et à procurer l'accomplissement de la volonté divine? Et, si ces demandes ne sont pas une simple formule, mais nous imposent l'obligation de faire tout ce que nous pouvons pour produire ce qu'elles expriment, ne devonsnous pas en conclure que l'Oraison Dominicale contient un précepte, pour ainsi dire formel, de prier pour les âmes du Purgatoire? Du moins cette dévotion est un moyen sûr et infaillible de prouver à Dieu que nous désirons que Son Nom soit sanctifié dans ces saintes âmes, en leur procurant la gloire céleste; que Son Règne arrive pour elles, et que Sa Volonté Divine s'accomplisse, en les faisant jouir du bonheur pour lequel elles ont été créées, et en unissant par cette prière l'Eglise de la terre, l'Eglise militante avec les deux autres Eglises, souffrante et triomphante. « Qu'il est bon, qu'il est doux à des frères d'être unis », s'écrie le Psalmiste: union en Dieu, établissement de Son Règne, gloire de l'Adorable Trinité: telle est la fin de la prière pour les morts; tel est le but que nous nous proposons en la faisant; et tel est, par conséquent, un des moyens efficaces de prouver à Dieu que nous ne nous bornons pas à exprimer machinalement les désirs que contiennent les trois premières demandes du Pater, mais que nous voulons travailler réellement à procurer Sa Gloire en hâtant, par tout ce que nous faisons pour les morts, le moment où ils jouiront du bonheur éternel. Tàchons donc, chacun comme nous le pourrons, d'entrer dans l'esprit des trois premières demandes de l'Oraison Dominicale, en secourant les âmes du Purgatoire par le Saint Sacrifice de la Messe, par la prière, par les indulgences, par les bonnes œuvres: souvenons-nous qu'en travaillant pour elles, c'est pour Jésus Christ que nous travaillons, puisqu'Il nous dit: « Je vous le dis en vérité, autant de fois que vous avez rendu ces devoirs à l'un des moindres de mes frères, soit sur la terre, soit dans le lieu d'expiation, c'est à moi-même que vous les avez rendus ». Et quelle sera la récompense de cette Charité? Tressaillez, âmes touchées de compassion pour vos frères souffrants, tressaillez de joie; car voici la sentence que votre juge suprême prononcera: « Venez, vous qui êtes bénis de Mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde! »

Exemple

Nous sommes heureux de pouvoir, en finissant ce mois, offrir à la jeunesse un modèle qu'elle s'empressera sans doute de suivre: c'est l'intéressant et pieux Hyacinthe Lecudon, mort en 1819 à l'âge de 16 ans: sa vie a été publiée dans les « Souvenirs des Petits Séminaires », ouvrage dont on ne saurait assez recommander la lecture aux jeunes gens. « Le soulagement des âmes détenues dans le Purgatoire avait toujours été pour Hyacinthe une de ses plus chères dévotions; il s'en occupa dans sa dernière maladie, jusqu'à s'oublier entièrement lui-même en faveur de ces pauvres âmes. Un de ses amis étant venu le voir lui demanda s'il voulait qu'on fit pour lui des prières particulières. « Non, répondit-il, je ne crains pas la mort; mais qu'on prie pour les âmes du Purgatoire ». Un autre jour, quelques congréganistes lui apprirent qu'on avait récité pour lui l'office de la sainte Vierge: « Qu'on a grand tort! s'écria-t-il. On ferait bien mieux de prier pour les âmes du Purgatoire. Je n'y souffre pas encore; et peut-être avant que je meure pourriez-vous en délivrer quelqu'une. Il sera temps de penser à moi quand je serai à leur place ». Quelques heures avant sa mort, il entretenait encore ses amis de l'état douloureux où sont les âmes du purgatoire. En parlant des flammes qui les tourmentent et les purifient, « Je mériterais bien, d'y être précipité, disait-il, mais (en montrant avec un air de satisfaction l'image de la sainte Vierge qui était sous ses yeux) la bonne mère... ah ! elle est si bonne qu'elle me fera sauter par-dessus ». Regardez et faites selon ce modèle.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

Fin du Mois des Ames du Purgatoire

 

Téléchargez l'intégralité des méditations du Mois des Ames du Purgatoire (pdf) en cliquant ici

 

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Prochain Mois de Dévotion, le Mois de Saint Joseph, rendez-vous le 28 février 2013.

 

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28 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-neuvième jour

Le Purgatoire considéré comme motif de patience dans les maladies

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Le premier fruit, que les malades doivent tirer de la pensée du Purgatoire est la haine et la détestation du péché. Car, si l'on peut juger de l'horreur que nous devons avoir de la plus petite faute, par la grandeur de la peine que Dieu nous impose pour la punir, qui ne sait que les peines du Purgatoire sont en cela semblables à celles de l'enfer; qu'elles surpassent, non seulement tout ce que nous pouvons souffrir en cette vie; mais encore tout ce que nous pouvons penser? Rappelons-nous tout ce que nous avons médité sur ce sujet les premiers jours de ce mois, pendant l'octave des morts. Mais surtout pensons à la privation de Dieu: c'est sans doute le comble de leurs maux, tant à cause de l'amour que ces âmes Lui portent, que parce que la possession de Dieu doit être leur béatitude; c'est la où tendent leurs plus ardents souhaits, et néanmoins elles s'en voient éloignées par leur faute, avec la perte de tant de degrés de gloire qu'elles pouvaient acquérir si facilement, et dont elles se sont rendues indignes pour de si basses et si légères occasions. O péché! que tu es un cruel poison et une funeste source de maux! ô sainteté divine! que vous haïssez l'iniquité, puisque vous punissez si rigoureusement les moindres fautes dans vos amis!

Le second fruit, que les malades doivent tirer de la pensée du Purgatoire, est la patience dans leurs peines, et le désir de faire leur purgatoire en ce monde plutôt qu'en l'autre. C'est un acte de prudence d'écouter les gémissements des fidèles trépassés, et d'apprendre d'eux à ne point tomber en de semblables tourments. Comme ils ont plus de charité que le mauvais riche, ils enverraient volontiers des messagers aux malades pour les avertir charitablement, et pour les exciter à souffrir les incommodités de leur maladie avec tant de résignation et de vertu, qu'il ne leur reste rien à payer en l'autre monde. Un jour de fièvre, une tristesse d'une heure, une douleur, un ennui passager qu'ils endureront volontiers pour l'amour de Dieu, abrégera leur séjour dans le Purgatoire, parce que le temps de l'autre vie est un temps de justice, où Dieu fait payer en rigueur tout ce qu'on lui doit, au lieu que cette vie est un temps de grâce et de Miséricorde, où il se contente de peu pour le payement d'une grande dette; en sorte qu'on peut dire qu'il a mis le Purgatoire de sa douceur et de son amour dans la maladie, mais qu'il réserve celui de sa sévérité après la mort; et, ce qui est très important, les peines qu'il fait souffrir après la mort sont pures peines sans mérite, et sans aucun accroissement de grâce, tandis que, dans la maladie, un acte de patience pratiqué comme il faut, n'est pas seulement un payement ou un acquit, mais encore un profit et une acquisition qui nous apporte un trésor inestimable de grâce et de gloire. C'est pourquoi Saint Augustin avait raison de faire cette prière, que le malade doit souvent répéter: « Seigneur, purifiez-moi en cette vie, et me rendez tel que je ne sois point obligé de passer par le feu d'expiation, que je désire éviter, non tant pour m'exempter de la peine, que pour être plus tôt uni à mon souverain bien et à ma dernière fin ».

Le troisième fruit, que les malades doivent tirer de la pensée du Purgatoire, est la Charité qui les porte à offrir à Dieu leurs souffrances, pour délivrer quelqu'une de ces âmes saintes qui sont détenues dans les flammes. On ne peut douter que cette œuvre de miséricorde spirituelle ne soit fort agréable au Fils de Dieu. Le cardinal de Vitry rapporte, dans la vie de Sainte Christine, que cette admirable fille étant morte dans la fleur de son âge, se releva du cercueil, lorsqu'on disait la messe sur son corps, et qu'elle tint ce discours: « L'Ange du Seigneur m'a menée dans le Purgatoire, où j'ai vu de si horribles tourments que je croyais certainement que ce fût l'enfer. De là, il m'a conduite au trône de Jésus-Christ qui m'a donné le choix de demeurer au ciel, ou de retourner au monde pour soulager les âmes du purgatoire par mes prières et par mes souffrances; ajoutant que, si je faisais ce dernier choix, je lui ferais plaisir ». On sait les tourments incroyables qu'elle endura depuis pour plaire à son Epoux Céleste, qui mérite bien sans doute que nous suivions son inclination, en renonçant à nos propres intérêts pour le contenter. C'est aussi ce qu'ont fait plusieurs Saints, qui ont pris sur eux de satisfaire pour les membres de réalise souffrante: il serait facile de citer des traits des plus authentiques et des plus merveilleux. Mais nous aimons mieux rappeler au souvenir des lecteurs une contemporaine, dont plusieurs d'entre eux connaissent sans doute les méditations sur la passion de Jésus-Christ, la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, religieuse Augustine, en Westphalie morte en 1824. L'ouvrage intitulé: « La douloureuse passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ », d'après les méditations de cette religieuse, contient l'abrégé de sa vie: on y lit: « une grande partie de ses maladies et de ses douleurs (elle fut 20 ans continuellement souffante) provenait de ce qu'elle prenait sur elle les souffrances des autres. Elle avait donc à supporter des maladies qui lui étaient propres, des maux qu'elle prenait à autrui, certaines douleurs pour expier les fautes des autres,... et très-fréquemment des souffrances de satisfactions fort diverses pour les âmes du purgatoire ».

Résolution

Lorsque la maladie nous accablera, ou lorsque nous visiterons et consolerons des malades, appliquons-nous à trouver, dans la pensée du Purgatoire, un puissant motif de patience. En outre sans cesse mille autres occasions se présentent de pratiquer la vertu depatience; recourons donc sans cesse au même moyen, à la pensée du Purgatoire, pour rendre méritoires toutes ces pénibles circonstances de notre vie.

Prière

Pères des Miséricordes, qui avez autrefois retiré Isaac du bûcher, et Votre serviteur Loth de l'embrasement de Sodome, ayez, s'il Vous plait, mon Dieu, la même Bonté pour ces âmes qui sont privées de Votre Gloire, et qui attendent le temps où il Vous plaira de les en faire jouir. Ne différez pas plus longtemps le bonheur après lequel elles soupirent. Ne regardez pas ce qu'elles méritent, mais ce que Votre très cher Fils a souffert pour les rendre dignes du paradis. Appliquez-leur le mérite de son Précieux Sang; et, si Votre Justice exige encore d'elles quelque satisfaction, recevez par Votre Souveraine Clémence le désir que j'ai d'y satisfaire, et vengez sur moi les offenses qu'elles ont commises contre Vous. Que si mon indignité empêchait l'effet de ma demande, mettez mon âme dans un état qui Vous soit agréable, afin de hâter le bonheur de ces Saints et aimables prisonniers, dont le seul désir est de Vous aimer, de Vous voir, de Vous louer et de Vous posséder dans l'éternité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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27 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-huitième jour

Nous pouvons éviter le purgatoire en endurant en esprit de pénitence les afflictions que Dieu nous envoie

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

La Religion m'apprend que si j'ai encore à ma mort des dettes à acquitter envers la Justice Divine, je les acquitterai dans le Purgatoire, prison passagère, il est vrai, mais d'où l'on ne sort qu'après avoir satisfait jusqu'à la dernière obole; et où, en attendant une satisfaction complète, réglée par la Justice de Dieu, on endure les plus grandes souffrances. Saint Césaire d'Arles dit que la moindre peine qu'on y souffre est plus grande que la plus terrible qu'on puisse même imaginer. Il est rare qu'après la mort on ne descende dans ce lieu d'expiation. Il y a néanmoins des moyens de n'y point aller, ou du moins d'y demeurer peu de temps. Parmi ces moyens je dois mettre les afflictions. La religion m'apprend encore que, supportées avec patience et en esprit de pénitence, elles peuvent servir à acquitter dès cette vie toutes mes dettes. Dieu ne tire pas une double vengeance du même péché. Il m'envoie des afflictions dans le dessein que je lés accepte avec humilité et avec résignation comme une punition de mes iniquités; que si je me conforme à ce dessein de Miséricorde, après cette vie il exigera de moi beaucoup moins. Otez la rouille de l'argent, dit le sage (Proverbes 25.), et on en fera un vase très pur. C'est ainsi qu'il faut que mon âme soit purifiée de ses taches, avant de paraître au festin éternel du Roi des cieux. Si elle l'est aujourd'hui par le feu de la tribulation , elle n'aura pas besoin des flammes du purgatoire.

De deux maux il faut toujours choisir le moindre, dit l'auteur de l'imitation de Jésus-Christ; si vous dites que vous ne pouvez pas tout souffrir, comment, ajoute-t-il, pourrez-vous supporter les peines du purgatoire? Il est vrai que je souffre depuis bien des années; mais ces années, si je sais en profiter, valent peut-être pour moi des siècles que je passerais à souffrir dans l'autre vie. Car, à présent Dieu use toujours de clémence, il pardonne aisément; mais le jour viendra où il faudra satisfaire en toute rigueur; d'autant plus qu'il ne tenait qu'à moi, lorsque j'étais sur la terre, d'acquitter beaucoup avec peu de travail. Daignez donc, Seigneur, dirai-je souvent avec Saint Augustin, daignez effacer par tous les moyens que vous jugerez convenables tout ce qui resterait encore de souillures à mon âme, afin qu'après la mort, il ne lui reste plus rien à expier. Si je suis rempli de l'esprit du christianisme, mon âme, semblable à l'épouse sacrée, doit être dans une sainte impatience de voir le Bien-Aimé. Or, pour savoir si j'ai lieu d'espérer que je le verrai aussitôt, ou du moins bientôt après que j'aurai rendu le dernier soupir, je n'ai qu'à interroger mes afflictions. Elles me diront que, servant à me purifier toujours davantage de mes péchés, elles contribuent à me procurer le bonheur de le voir après la mort, beaucoup plus tôt que je ne l'aurais vu, si je passais aujourd'hui ma vie dans le calme et la tranquillité.

Dans quelle affliction n'est pas en cette vie une âme à qui l'on diffère la jouissance d'un bien qu'elle regarde comme sa félicité! Qu'est-ce cependant que ce bien où tendraient ses avides désirs! Fût-il question d'un trône, c'est au fond un néant. Mais je dois juger de là quelle sera la douleur aiguë de mon âme dans le Purgatoire, si j'ai le malheur d'y être détenu, quand elle se verra privée, pour un temps, de la jouissance du seul bien qui soit désirable, et qui mérite le nom de bien, de la possession de vous-même, ô mon Dieu! Souveraine Félicité, pour laquelle je suis créé. Un seul instant de délai paraîtra un siècle. Cette seule peine sera plus dure mille fois que toutes les autres. Vos Saints, lorsqu'ils étaient encore sur la terre, auraient acheté par tous les supplices le bonheur de jouir, pour quelques moments, de votre présence. O mon Sauveur! plutôt que de permettre qu'après la mort le bonheur de Vous voir me soit différé, envoyez-moi aujourd'hui toutes les souffrances que je suis capable d'endurer; je les accepte d'avance avec plaisir et avec reconnaissance; mais je Vous demande la grâce de les supporter avec cet esprit de soumission et de pénitence qui les rend méritoires à Vos yeux.

Si j'avais de Dieu, de ses grandeurs, de ses perfections une juste idée, si je comprenais bien ce que c'est que le péché, le caractère de révolte et d'ingratitude qu'il porte avec lui, loin de me plaindre de ce que je souffre, je trouverais que je souffre trop peu pour réparer, par la souffrance, autant qu'il est en moi, les outrages que j'ai faits à Dieu; pour lui rendre, par la souffrance, autant de gloire, s'il se pouvait, que je lui en ai enlevé par le péché; et je dirais avec Saint Bernard: « Toutes les afflictions sont faciles à supporter, quand je pense à mes péchés passés qui m'ont été remis ». Oui, ces péchés m'avaient mérité l'enfer: la Bonté Divine a daigné me les remettre par les mérites infinis du Sang de l'Homme-Dieu répandu pour moi: mais je dois payer les peines dues à ces péchés; la Justice Suprême l'exige, et, si je meurs sans les avoir payées, le Purgatoire sera ma demeure aussi longtemps que je n'aurai pas entièrement satisfait, car rien de souillé n'entrera dans la Céleste Jérusalem. Or les souffrances, les plus petites souffrances, sont pour moi un moyen certain d'éviter ce terrible séjour dans le lieu d'expiation; ainsi elles peuvent me donner de quoi payer en peu de temps jusqu'à la dernière obole. Ne perdons donc point le fruit de ces précieuses souffrances, et pour ne pas le perdre, pensons souvent au Purgatoire qu'elles nous feront éviter, en nous en faisant faire un sur cette terre, mille fois plus doux que celui qui nous était réservé dans l'autre vie. Disons donc avec le Sage: « Les maux que Dieu nous envoie sont moins des traits de Sa Colère que de son amour ». (Sagesse 8.) Et reconnaissons la vérité des paroles de Saint Jacques: « Mes frères, regardez comme le sujet d'une joie parfaite les diverses afflictions n qui vous arrivent ».

Résolution

Prenons la résolution de nous occuper de l'idée du Purgatoire dans nos afflictions, nos maladies, etc., afin qu'elle nous les fasse supporter chrétiennement et que nous amassion un trésor de mérites pour payer en ce monde toutes les dettes dont notre âme est accablée.

Prière

O Dieu Miséricordieux, accordez-moi la grâce de profiter de toutes les afflictions de cette vie pour faire mon Purgatoire en ce monde, « sachant quel est celui à qui j'ai cru, et tenant cette espérance au fond de mon cœur, que le moment, si court et si léger, des afflictions que nous souffrons en cette vie produira dans nous le poids éternel d'une gloire souveraine et incomparable » (Saint Paul). Faites, ô mon Dieu, que je n'oublie pas non plus cette maxime de vos saintes Ecritures: « Le Seigneur corrige celui qu'Il aime; et, en le corrigeant, Il a pour lui une vraie tendresse de père; Il le regarde comme l'objet de ses plus chers délices » (Prov. 3). Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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26 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-septième jour

La pensée du purgatoire nous prouve la folie de ceux qui ne travaillent pas à l'éviter, en expiant leurs péchés en ce monde

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Quel est celui qui pourrait sans frémir se voir exposé à la torture, aux chevalets, aux ongles de fers, aux grils ardents, aux huiles bouillantes et aux autres supplices inventés par des tyrans persécuteurs, par le génie féroce des peuples barbares, ou par les suggestions infernales des ennemis de la vérité, et de la vertu? L'horreur de ces tourments fait trembler les hommes et les porte à supplier Dieu de les en préserver: c'est la pensée de Saint Augustin. Mais parce que l'apôtre Saint Paul annonce que celui dont l'ouvrage sera brûlé ne laissera pas d'être sauvé, quoiqu'en passant par le feu, l'on s'inquiète peu d'y passer, d'y rester même un temps proportionné au peu de cas qu'on en fait rquià dicitur: ô stupide insouciance! ô aveuglement dont les suites sont si déplorables! Car enfin ce feu sera incomparablement plus insupportable que tout ce qu'on peut souffrir en ce monde. « Eh quoi! s'écrie Saint Bonaventure, vous ne sauriez maintenant endurer patiemment les moindres atteintes de la douleur; que ferez-vous donc, quels seront vos regrets, vos lamentations, quand vous vous verrez livrés à cet effroyable incendie, totalement absorbés dans cet abîme de douleurs ».

Ces réflexions toutes simples de Saint Augustin et de Saint Bonaventure conviennent encore aujourd'hui à un nombre presqu'innombrable de Fidèles, vivant, il est vrai, dans la crainte de Dieu, mais dans une crainte trop bornée à quelques égards. Ils ont peur de l'enfer, on le voit; quant au purgatoire, il ne paraît pas qu'ils en aient la moindre appréhension. Pourvu que je sois sauvé, dit-on, je ne m'inquiète pas du traitement fait à mon âme au moment de la séparation de son corps. Pesons bien tous ces termes; ils méritent attention. Quoi! vous ne vous inquiétez pas si Dieu, par un jugement rigoureux, vous exclut de sa vue béatifique pour de longues années, pour des siècles peut-être! Ah! c'est que vous ne comprenez pas encore ce qu'est un Dieu, vous n'avez pas la plus petite idée de l'empressement avec lequel l'âme, dégagée de ses liens terrestres, se portera vers son Créateur, son centre unique, sa dernière fin, son vrai tout; vous ne songez pas qu'un seul instant de la pure jouissance du Souverain-Être, au séjour de sa gloire, vaut mieux que mille ans dans un paradis terrestre. Avez-vous jamais éprouvé une seule étincelle de la divine charité dont la flamme dévore l'âme du juste en l'autre vie où elle est consommée? qu'auraient pensé les Saints du langage de ces chrétiens si insouciants sur le délai de la vision intuitive d'un Dieu en trois personnes? Ignorez-vous donc que, comme dans l'enfer la peine du dam est incomparablement plus intolérable que celle du sens, ainsi dans le purgatoire, la privation de Dieu, quoique passagère, est sans contredit plus cruelle, plus douloureuse que toutes les autres expiations de ce lieu de souffrance. La peine d'une âme faite pour posséder Dieu, et qui s'en voit repoussée, éloignée jusqu'à un terme qu'elle ignore, et qu'il n'est plus en son pouvoir de rapprocher, ne souffre aucun parallèle, parce que rien dans la nature ne ressemble au bonheur infini qu'elle voit, qu'elle touche et qui lui échappe.

Vous ne vous inquiétez pas du traitement fait à votre âme au moment de la séparation de son corps! Y pensez-vous? Si vous n'avez pas assez de foi pour pressentir l'effet du délai plus ou moins long de la félicité suprême, peut-être serez-vous plus affecté des peines sensibles qu'il faut subir dans ces prisons de la justice divine. Eu conséquence, je vous le demande: voudriez-vous, pour l'empire de l'univers, souffrir seulement pendant un jour, le feu qui dévore les réprouvés, ce feu allumé par la Colère du Dieu des vengeances contre ses ennemis: ce feu dans lequel sont rassemblés, réunis, concentrés tous les maux, toutes les espèces de tortures? Or le feu du Purgatoire est le même ou de même nature que celui de l'enfer: comment ne pas trembler à la seule pensée d'un si horrible tourment? Mais admirez la bonté de Dieu; il connaît votre insouciance, votre peu d'inquiétude sur le traitement qui sera fait à votre âme; il daigne en quelque sorte s'en inquiéter lui-même pour vous. Il sait combien il vous importe de prévenir les jugements de sa justice. Ce n'est qu'à regret que Sa Miséricorde infinie consent à porter au juste des coups si terribles. Aussi réfléchissez un instant: sans cesse ici-bas Sa Tendresse vous sollicite, vous presse d'épargner à son cœur plus que paternel la douleur de vous punir; et vous l'y forcez par votre indifférence pour son amour, par votre insensibité sur vos propres intérêts. En vain est-il plus jaloux que vous-même de hâter votre bonheur; en vain Sa Miséricorde vous fournit-elle cent moyens d'acquitter promptement vos dettes sous son règne si doux, si favorable; en vain sa grâce toujours prévenante offre-t-elle à votre discrétion l'immense trésor des mérites du Rédempteur; en vain sa sainteté incompatible avec les moindres taches de l'âme vous engage-t-elle par les avertissements de l'Esprit Sanctificateur à vous purifier de tout ce qui peut ternir l'éclat de votre innocence baptismale, à faire pénitence de vos péchés; en vain son incompréhensible bonté attache-t-elle sa gloire à vous couronner au plus tôt dans les cieux: cruel envers vous-même, vous vous refusez aux empressements d'un Dieu, et vous l'obligez, pour ainsi dire, de comprimer ou de retarder les effusions de son amour. Ah! la mort vous apprendra combien dans l'autre vie il en coûte d'avoir si mal répondu aux avances, aux promesses de l'amour le plus généreux, d'avoir négligé de satisfaire en ce monde à la Justice Divine; satisfaction qui vous est si aisée, si courte; puisqu'une larme, qu'une sincère pénitence nous fait verser, peut effacer tous nos péchés, tandis que la pénitence de l'autre vie est longue et pénible; en un mot, elle est celle des damnés. Laquelle des deux préférez-vous embrasser? Se décider pour la seconde, pour l'horrible pénitence que la justice divine exige dans le Purgatoire, n'est-ce pas une véritable folie?

Résolution

Satisfaites dès-à-présent à la Justice Divine plutôt que d'attendre à le faire dans ce douloureux séjour d'expiation. Dites avec Saint Augustin: « Mon Dieu, brûlez, coupez, tranchez, purifiez-moi en cette vie, afin que vous me pardonniez en l'autre ». Payez ici-bas par le moyen si facile des bonnes œuvres les dettes qui vous coûteront tant à acquitter dans le Purgatoire.

Prière

Les Cieux mêmes ne sont pas purs en votre présence, ô Dieu de toute sainteté! rien de souillé ne peut y entrer. Accordez-moi donc la grâce, Seigneur, de travailler à purifier mon âme par la pénitence, la soumission, la résignation dans les peines de la vie, par la pratique des bonnes œuvres: que j'évite avec le plus grand soin les moindres fautes qui pourraient me retenir dans le séjour des souffrances, afin que le moment de jouir éternellement de la vue de mon Dieu ne soit pas retardé. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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25 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-sixième jour

Quelles sont les âmes qui vont en Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

L'on entend souvent des chrétiens, peu fervents et n'ayant nulle idée du bonheur du Ciel, dire fort sérieusement: Qu'il craignent bien l'enfer, mais que, quant au Purgatoire, ils ne pensent pas à l'éviter: ils sont tout décidés à y faire quelque séjour, parce que, ajoutent-ils avec une humilité feinte, ils ne sont pas assez saints et n'ont pas envie de se donner la peine de le devenir, pour entrer tout de suite après leur mort dans le séjour de la gloire. Tous les auteurs sont d'avis qu'un pareil langage doit faire trembler sur la destinée de ceux qui le tiennent: il prouve tout au moins une indifférence bien coupable, et l'ignorance la plus impardonnable de la sainteté de Dieu et de sa haine souveraine pour le péché. Réfléchissons aujourd'hui sur la vie qu'ont menée sur la terre les âmes qui vont en purgatoire, et nous reconnaîtrons que de semblables dispositions ne sont guères propres à introduire ces chrétiens indifférents dans ce lieu d'expiation.

D'abord, nous savons tous que le nombre de ceux qui se sauvent est petit: « Il y a beaucoup d'appelés, dit le Sauveur, et peu d'élus ». C'est une vérité que l'Écriture nous marque expressément, et qu'elle nous rend sensible par des figures et des comparaisons. Il n'y eut que très-peu de personnes, dit l'Apôtre, c'est-à-dire huit, qui se sauvèrent dans l'arche. La seule famille de Loth fut préservée des flammes qui détruisirent cinq grandes villes. De la prodigieuse multitude d'Israélites qui sortirent d'Egypte pour la terre de promission, il n'y eut que Josué et Caleb qui y entrèrent. L'Écriture compare le nombre des élus à ce peu d'olives qui restent sur l'arbre après qu'on l'a secoué, à ce peu de grappes qui restent sur la vigne après la vendange, à ce peu d'épis qui échappent au moissonneur. C'est ce chemin rude et étroit où très peu de gens s'engagent, et où cependant il faut s'engager, même pour parvenir en Purgatoire; c'est cette petite porte par où il n'y a que très peu de personnes qui puissent entrer; c'est cette ville située sur la montagne, où peu ont le courage de monter. Si les âmes qui vont en Purgatoire n'ont pas fait les derniers efforts pour gravir cette montagne, ce sentier escarpé qui conduit au Ciel, du moins elles ne l'ont point fui; et, si elles s'en étaient écartées, elles y sont rentrées et ont fait des efforts pour ne plus le quitter, et surmonter les obstacles qu'elles y rencontraient. Or, est-ce là la conduite des chrétiens lâches et indifférents? Et peuvent-ils espérer avec quelque fondement partager le sort de ces âmes et être comptés au nombre des élus? qu'ils raisonnent un instant et ils comprendront leur erreur et le danger de leur indifférence.

En effet, pour se sauver il faut croire l'Évangile, se régler sur ses maximes, suivre Jésus-Christ, conformer sa vie à la sienne, imiter ses exemples; sans cela point de Salut, c'est un article de Foi: or est-ce là ce que font ces chrétiens? Pour se sauver il faut se renoncer soi-même, porter sa croix, se faire violence, haïr son âme, c'est-à-dire mortifier ses sens, ses passions, ses inclinations naturelles et sensuelles; y pensent-ils ces gens qui crient bien haut qu'ils ne veulent pas être des Saints? Ne font-ils pas le contraire? De sorte qu'une règle sure pour connaître ce que l'Évangile nous enseigne et ce que nous devons pratiquer, c'est de faire le contraire de ce que font la plupart des chrétiens, et en particulier ceux dont nous parlons; et n'est-ce pas une règle sûre pour juger qu'il y en aura peu de sauvés, c'est-à-dire qui iront en Purgatoire? Il n'y a que deux routes pour aller à Dieu, pour être sauvé. Ces deux routes sont l'innocence et la pénitence. Dès qu'on est sorti de la première, c'est sans espérance d'y pouvoir rentrer; il ne reste que la seconde, qui nous est toujours ouverte; ressource unique pour la plupart des hommes. Or les chrétiens qui ne veulent pas suivre cette dernière route; qui, sentant la nécessité de faire pénitence de leurs péchés, ne veulent pas se gêner en cette vie, et laissent à satisfaire à la justice divine dans les flammes expiatrices; ces chrétiens sontils des disciples de Jésus-Christ? Suiventils la voie qu'ont suivie les âmes du Purgatoire? Celles-ci, touchées de l'offense faite à Dieu par leurs fautes, se sont converties à lui de tout leur cœur, et ont évité le péché et toute attache au péché avec le plus grand soin; et, si elles ne sont pas entrées immédiatement après la mort dans le Ciel, c'est qu'elles n'avaient pas encore entièrement satisfait à la justice divine, ou qu'enfin, malgré leur vigilance continuelle, elles ont offensé le Très-Haut, mais plutôt par fragilité que par malice. En un mot, c'a été sur la terre de saintes âmes, occupées toute leur vie, ou du moins depuis leur conversion, à plaire en tout à leur Créateur, travaillant à imiter leur Sauveur. C'étaient des âmes fidèles, suivant la voie de la justice et de la sainteté, auxquelles on n'a pu reprocher que ce qu'il est bien difficile à l'homme d'éviter; exemptes de tout ce qui fait les grands vices, il ne leur a manqué que peu de ce qui fait les grandes vertus. Leurs péchés ont été des péchés de faiblesse plus que de volonté; ou, si ce furent des péchés griefs, ils ne sont point descendus dans le tombeau avec le pécheur; ils ont été détestés, ils ont été pleures, ils ont été lavés dans le sang de Jésus-Christ. Par conséquent, dans le purgatoire, ce sont des âmes qui n'ont plus de péchés, sur lesquelles il ne demeure que la trace, que l'ombre du péché. Ces pénitents du purgatoire, ce sont des justes qui se sont endormis du sommeil de paix; ce sont des justes dont la grâce et la charité ont formé les derniers soupirs; ce sont des âmes que Dieu aimait et dont il était aimé, lorsqu'encore sur la terre, elles faisaient de grands efforts pour obtenir le pardon de leurs fautes, et pour ne plus l'offenser.

Maintenant, chrétien lâche, vous, qui vous flattez d'aller en Purgatoire, si nous tracions votre portrait, nous fournirait-il quelque trait de ressemblance avec celui de ces saintes âmes? Vous voulez vous dispenser de faire le moindre effort pour parvenir à ce degré de justice et de sainteté, et cependant jouir de leur sort qui, quoiqu'extrèmement douloureux, doit toutefois avoir pour terme le Ciel et ses délices! Sur quoi donc fondez-vous votre espoir? vous ne pouvez, dites-vous, éviter le Purgatoire, parce que vous ne voulez pas être un saint? Mais n'est-ce pas pour devenir un saint, n'est-ce pas pour tendre à la sainteté que vous existez? N'est-ce pas pour connaître, aimer et servir Dieu, et parvenir au ciel que vous avez été créé? Jésus-Christ ne vous dit-il pas, à vous comme à tous ses disciples: « Soyez parfaits, de même que votre Père céleste est parfait »? Et vous osez proclamer, sans trembler pour votre salut, que vous ne voulez pas être un saint? Et vous vous flattez en même temps que vous irez en Purgatoire? Illusion, illusion, lâche chrétien! le Purgatoire n'est point pour vous; ce séjour des âmes chéries de Dieu, des âmes pénitentes, ne sera jamais votre séjour; mais l'enfer, oui l'enfer, s'ouvrira seul pour les contempteurs de la sainteté; pour ceux qui méprisent la perfection recommandée par Jésus-Christ à ses disciples; pour ceux qui abusent des grâces et de la Miséricorde d'un Dieu infiniment Bon; pour ceux enfin qui bravent Sa Justice et qui négligent, pour ainsi dire de propos délibéré, de l'apaiser pendant le cours de la vie, Examinez si telle n'est pas votre conduite, vous qui vous vantez niaisement de vouloir vous contenter du Purgatoire. Si vous êtes prudent, si vous voulez assurer votre Salut, ne bornez pas ainsi vos vues; rappelezvous la fin pour laquelle vous avez été créé; travaillez à parvenir au Ciel, trop heureux si votre lâcheté et votre tiédeur vous donnent entrée dans le lieu d'expiation. Enfin, méditez attentivement ces paroles des Livres Saints: « Je vous ai appelés pendant la vie, et vous n'avez pas voulu venir; je rirai et je me moquerai aussi de vous à votre mort ». (Proverbes) Répondez dès maintenant à la voix de Dieu qui vous appelle, et imitez les âmes qui n'ont mérité d'aller en purgatoire que par une vigilance soutenue et des efforts continuels.

Considération

Si la mort me frappait aujourd'hui, dans l'état de tiédeur où peut-être je languis depuis si longtemps, quel serait mon sort?... Pourrais-je me flatter d'être admis en purgatoire?... O mon âme! médite, tremble et change une bonne fois de vie, puisque tu sais que le Purgatoire même s'ouvre difficilement pour les chrétiens tièdés et lâches.

Prière

O Dieu bon et magnifique en sainteté, mon cœur est l'ouvrage de Vos mains; il est le prix de Votre Sang: les vœux et les soupirs qu'il vous adresse en ce moment au pied de Votre Croix sont l'effet de Votre Grâce; qu'est-ce qui l'empêche, ô mon Sauveur! Qu'il ne soit rempli de Votre Saint Amour? Je Vous l'offre et Vous le consacre dès cet instant; préparez-le Vous-même pour en faire une hostie digne d'être consumée à Votre Gloire par le Feu de la Charité. Otez-en tout ce qui Vous déplaît: lavez-le des taches du péché: purifiez-le de toute affection terrestre: rendez-le saint et agréable à Vos yeux, afin qu'il ne vive plus pour lui-même, mais pour Vous et de Vous qui régnez dans la gloire de Votre Père, à jamais. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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24 novembre 2012

Prière litanique pour demander une bonne mort

 

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Prière litanique pour demander une bonne mort

Cette prière a été composée par une protestante convertie et morte à l'âge de 18 ans.

 

Jésus, mon Seigneur, Dieu de Bonté et de Miséricorde, je me présente devant Vous, couvert de confusion, avec un esprit humilié et un cœur contrit; je Vous recommande ma dernière heure, et tout ce qui doit la suivre.

Quand mes pieds immobiles m'avertiront que ma course dans ce monde est près de finir, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mes mains engourdies et tremblantes ne pourront plus tenir contre mon cœur le Crucifix, et que, malgré moi, elles le laisseront tomber sur le lit de douleur, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mes yeux, obscurcis et troublés des approches de la morts, porteront leurs regards tristes et mourants vers Vous, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mes lèvres froides et tremblantes prononceront pour la dernière fois Votre Adorable Nom, Miséricordieux Jésus, ayez, pitié de moi.

Quand mes joues pâles et livides inspireront aux assistants la compassion et la terreur, et que mes cheveux baignés des sueurs de la morts, s'élevant sur ma tête, annonceront ma fin prochaine, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mes oreilles, prêtes à se fermer pour toujours aux discours des hommes, s'ouvriront pour entendre Votre Voix, qui prononcera l'arrêt irrévocable qui doit fixer mon sort pour l'éternité, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mon imagination, agitée de fantômes sombres et effrayants, sera plongée dans de tristesses mortelles; que mon esprit, troublé par la vue de mes iniquités, et par la crainte de Votre Justice, luttera contre l'Ange des ténèbres qui voudrait me dérober la vue de Vos Miséricordes et me jeter dans le désespoir, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mon faible cœur, accablé par la douleur de la maladie, sera saisi des horreurs de la mort, et épuisé des efforts qu'il aura faits contre les ennemis du Salut, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand je verserai mes dernières larmes symptômes de ma destruction, recevez-les en sacrifice d'expiation, afin que j'expire, comme une victime de la pénitence, et dans ce terrible moment, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mes parents, mes amis, assemblés autour de moi, s'attendriront sur mon état, et Vous invoqueront pour moi, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand j'aurai perdu l'usage de tous mes sens, que le monde entier aura disparu pour moi, et que je serai dans les oppressions de ma dernière agonie, et dans le travail de la mort, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand les derniers soupirs de mon cœur presseront mon âme de sortir de mon corps, acceptez-les comme venant d'une sainte impatience d'aller à Vous, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Quand mon âme, sur le bord de mes lèvres, sortira pour toujours de ce monde, et laissera mon corps pâle, glacé et sans vie, acceptez la destruction de mon être, comme un hommage que je veux rendre à Votre Majesté, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

Enfin, quand mon âme paraîtra devant Vous et qu'elle verra, pour la première fois, l'éclat de Votre Majesté, ne la rejetez pas de devant Votre Face; daignez me recevoir dans le sein de Votre Miséricorde, afin que je chante éternellement Vos louanges, Miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.

 

Prions

 

O Dieu, qui, en nous condamnant à la mort, nous en avez caché l'heure et le moment, faites que, passant dans la Justice et la Sainteté tous les jours de ma vie, je puisse mériter de sortir de ce monde, avec la paix d'une bonne conscience, et mourir dans Votre Amour; par Notre-Seigneur Jésus Christ, qui vit et régne avec Vous, dans l'unité du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

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24 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-cinquième jour

La pensée du Purgatoire nous instruit sur la grièveté du péché véniel

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

La pensée du Purgatoire doit nous préserver d'une erreur bien commune parmi les chrétiens, et cependant bien funeste et très souvent la cause de la damnation éternelle. Cette erreur consiste à n'attacher pour ainsi dire aucune importance, ou du moins très peu d'importance, aux fautes légères, au péché véniel. On traite de bagatelle ce qui cependant est une offense de Dieu aussi bien que le péché mortel, quoique moindre; et ce qui convient au péché mortel lui convient aussi, mais d'une autre manière. Nous ne nous étendrons pas ici pour prouver que souvent le peché, que nous appelons véniel, est mortel, puisque ce qui fait la différence du mortel et du véniel, en beaucoup d'occasions, c'est le plus ou moins de matière, l'attention et la connaissance plus ou moins grande, le consentement plus ou moins parfait. Supposons qu'en effet tous les péchés que nous commettons soient véniels: est-ce une raison d'être parfaitement tranquille et de dire: « Ce n'est rien, c'est une petite faute que Dieu pardonne aisément? » Chrétiens, qui tenez ce langage, je vous demanderai d'abord: Croyez-vous encore à l'Évangile? hé bien! qu'y lisez-vous? Celui qui méprise les petites fautes, dit le Sauveur, tombera peu à peu dans les grandes. Remarquez qu'il ne dit pas celui qui les commet par hasard et par fragilité, aucun saint n'est exempt de ces fautes; mais celui qui les méprise, c'est-à-dire celui qui les commet par principe et par habitude. Vous ne connaissez donc point ces deux autres textes de l'Ecriture sainte: Dieu a en horreur le pécheur et son péché. Abstenez-vous de tout ce qui a l'apparence de péché. Ces dernières paroles de l'Apôtre Saint Paul sont remarquables; il veut que nous évitions jusqu'à l'apparence du mal; il n'est pas question pour lui de distinguer entre les grandes et les petites offenses: il sait, et nous devons tous savoir, qu'il n'y a rien de petit dans ce qui a rapport à un Dieu, si grand et si parfait, et dans ce qui peut lui plaire, ou lui déplaire. Le premier et le plus grand de tous les préceptes est celui d'aimer Dieu. Or, est-il croyable qu'on ait beaucoup d'amour pour Dieu, quand on consent librement à l'offenser? quelque légères qu'on suppose ces offenses, sont-elles compatibles avec une sincère tendresse, avec un attachement réel? Non-seulement ce n'est pas avoir pour Dieu l'amour qu'il mérite que de se permettre, de propos délibéré, une multitude de fautes, sous prétexte qu'elles sont vénielles, ou réputées légères; c'est de plus manquer au respect qui lui est dû, et se rendre digne du même reproche qu'il faisait autrefois au peuple d'Israël par un de ses Prophètes: « Vous m'appelez tous les jours votre père, votre maître: où est donc le respect, la crainte filiale que le titre de père exige? où est donc la soumission, l'obéissance entière et parfaite qu'un maître a droit d'attendre de ses serviteurs ? »

Mais ne combattons aujourd'hui cette erreur que par la vue du Purgatoire. Nous y distinguons deux sortes d'habitants: les uns, après avoir péché mortellement dans le cours de leur vie, se sont convertis et ont reçu la grâce de la justification ou dans le sacrement de Pénitence, ou par la contrition parfaite avec le désir du Sacrement. La peine éternelle leur a été remise, mais ils n'ont pas expié la peine temporelle due à leurs péchés; ils l'expient dans le Purgatoire. Les autres expient des péchés véniels non effacés, ou la peine temporelle due à ces péchés. Oh! qui pourrait comprendre les tourments qu'ils endurent! Les Saints Pères ne sont-ils pas d'avis qu'il vaudrait mieux souffrir les plus cruelles maladies, les douleurs les plus aiguës pendant des siècles que de passer un jour en Purgatoire? Et vous oseriez dire que le péché véniel est peu de chose! Les peines du Purgatoire nous prouvent au contraire le fondement de l'opinion des théologiens qui trouvent, jusqu'à un certain point, dans le péché véniel, les deux caractères d'insolence et d'ingratitude qu'on remarque dans le péché mortel. De là l'embarras d'expliquer la différence qu'il y a entre l'un et l'autre. En effet, il semblerait d'abord que toute offense de Dieu, toute désobéissance à ses lois devrait exciter sa colère, son indignation, sa haine et, par conséquent, être mortelle de sa nature. Ainsi la raison, guidée par les lumières de la Foi, nous porterait plutôt à augmenter l'énormité du péché véniel, qu'à la diminuer; et le purgatoire, en nous découvrant les supplices réservés au péché véniel, nous apprend qu'ils ne diffèrent des supplices de l'enfer, réservés au péché mortel, que par leur durée. Écouterons-nous donc encore notre amour-propre, qui voudrait nous persuader que le péché véniel n'est rien d'important, et que Dieu ne peut, ni ne doit s'en tenir offensé?

La vue du Purgatoire ne nous prouve-t-elle pas d'une manière certaine que le plus léger des péchés renferme toujours un fond de malignité très odieux en lui-même; odieux à un tel degré que toutes les bonnes œuvres de l'âme qui l'a commis, que dis-je? que toutes les bonnes œuvres que pourraient faire toutes les créatures, ne plairaient pas tant à Dieu, ne le glorifieraient pas tant que ce seul péché véniel lui déplaît et le déshonore: tellement odieux que s'il ne fallait qu'un péché véniel, fût-ce le plus léger, pour tirer de l'enfer tous les démons et tous les damnés, il faudrait les abandonner à leur malheureux sort, plutôt que de commettre un simple péché véniel. Voilà ce que tous les Saints ont pensé et enseigné. Aussi avec quelle douleur, avec quelles larmes abondantes ne s'accusaient-ils pas dans le sacré Tribunal de la Réconciliation, même des fautes les plus légères, échappées à la fragilité humaine! Ayant sous les yeux la satisfaction exigée par la justice divine dans le purgatoire, avec quelle rigueur ne se punissaient-ils pas des plus petites fautes! Ils auraient mieux aimé souffrir toutes les humiliations, tous les outrages, tous les supplices imaginables, que de commettre, de propos délibéré, le moindre péché véniel. C'est qu'ils savaient combien il déplaît à Dieu, combien il s'en tient offensé! Et peut-on douter, en effet, de l'énormité du péché véniel aux yeux de Dieu, non-seulement lorsqu'on promène des regards attentifs sur les supplices du Purgatoire, mais même lorsqu'on réfléchit sur la manière terrible dont il l'a si souvent puni? Les Saints Livres nous offrent mille exemples de la vengeance éclatante que le Seigneur a tirée des fautes les plus dignes de pardon en apparence. Citons-en quelques-uns; ils sont propres à détruire en nous toute espèce de doute, d'incrédulité sur la peine due à ce que nous appelons faute légère, notre esprit ne pouvant comprendre l'infinie justice du Dieu trois fois saint. Méditons ces divers traits et tremblons. Un Israélite est surpris ramassant un peu de bois le jour du sabbat. Ce péché nous paraît sans doute bien léger. On consulte le Seigneur; il ordonne que ce malheureux soit lapidé.

Osa, voyant l'Arche du Seigneur au moment d'être renversée, y porte la main pour la soutenir. Nous serions tentés de louer son zèle; mais ce zèle paraît au Seigneur, indiscret ou trop peu respectueux: il frappe Osa, et l'étend mort au pied de l'Arche Sainte. Les Philistins renvoient cette même Arche du Seigneur aux Israélites, à qui ils l'avaient enlevée. Dès qu'elle arrive au pays des Bethsamites, ce bon peuple, ravi de revoir le gage précieux de la protection du Seigneur, se livre au plaisir de la contempler. Cette joie ne semble-t-elle pas juste? Ne provenait-elle pas d'un principe louable? On peut, il est vrai, reprocher aux Bethsamites une curiosité trop libre et trop hardie; c'en est assez: l'arrêt de mort est prononcé et exécuté contre une grande partie du peuple et des chefs. Ezéchias reçoit une ambassade du roi de Babylone. Pour témoigner aux envoyés sa satisfaction et leur faire honneur, il leur montre tous ses trésors. Il est probable qu'il entra un peu d'ostentation, ou de vaine complaisance dans cette action; que l'œil de Dieu, auquel rien n'échappe des plus secrètes pensées, aperçut ici quelque tache d'amour-propre. Mais qui de nous se croirait fort coupable, s'il était tombé en pareille faute? Cependant Dieu lui envoie le prophète Isaïe pour lui déclarer, de sa part, que tous les trésors qu'il vient d'exposer aux regards des ambassadeurs étrangers, seront transportés dans leur ville; et que ses propres enfants deviendront les esclaves du tyran de Babylone.

Un Prophète ayant reçu ordre du Seigneur de faire sa route sans se détourner ni s'arrêter nulle part, est engagé, chemin faisant, par un autre prophète, à prendre chez lui quelque nourriture. Celui-ci feint qu'un Ange lui a donné commission de l'inviter et de le conduire dans sa maison. Trompé par ce discours non suspect, il se rend à l'invitation. Qui ne croirait que Dieu lui pardonnera une désobéissance presque involontaire? Écoutez-en la punition: à peine s'est-il remis en route qu'un lion sort de la forêt et l'étrangle. Des enfants rencontrent le prophète Elisée, dont le front chauve les frappe; ils crient après lui et l'insultent. Ce sont des enfants, et il semble que l'âge doit excuser ou diminuer leur faute. Cependant deux ours fondent sur eux tout à coup et en dévorent quarante-deux. Tels sont quelques-uns des exemples rapportés par l'Écriture sainte : peuvent-ils nous laisser le moindre doute sur la sévérité avec laquelle Dieu punit le péché véniel? Et, s'il ne le punit pas en cette vie, ne le fera-t-il pas dans l'autre? Remarquez que ces exemples visibles de la Justice Divine n'ont eu lieu que pour un seul péché véniel; qu'en sera-t-il donc de la punition de ces péchés que nous multiplions pour ainsi dire à l'infini? Ne devons-nous pas dire, avec l'Évangile: « Si on traite ainsi le bois vert, que fera-t-on du bois sec? » Descendez un instant en esprit dans le lieu d'expiation, dans le Purgatoire; et demandez à ces âmes, qui sur la terre méprisaient ces petites fautes, ce qu'elles souffrent dans les flammes expiatrices et qu'elles souffriront peut-être encore longtemps pour ces prétendus riens, qu'elles reconnaissent, mais hélas! trop tard, avoir été autant d'offenses contre Dieu, dont la justice exige une sévère satisfaction.

Résolution

Il n'est pas trop tard pour nous de réfléchir sur la grièveté du moindre péché. En nous faisant un devoir de secourir les âmes du Purgatoire, le premier fruit de cette dévotion sera de nous instruire sur l'offense que nous faisons à Dieu en commettant la plus petite faute. En conséquence nous regarderons le péché le plus léger comme un très-grand mal, et nous l'éviterons avec le plus grand soin. « Celui qui craint Dieu, ne néglige rien. » (Ecclésiaste) « Peut-on appeler léger, un péché qu'on ne peut commettre sans quelque mépris de Dieu ». (Saint Eucher.)

Prière

Vierge Sainte, conçue sans péché, c'est à Vos pieds que je me jette aujourd'hui: je compte avec confiance sur Votre protection pour obtenir la grâce de concevoir la plus grande horreur du péché; qu'en méditant sans cesse la manière terrible dont Dieu le punit dans le Purgatoire, j'en reconnaisse la grièveté, et que je l'évite avec le plus grand soin. O Marie! ô ma mère! protégez-moi et secourez les toutes âmes du Purgatoire. Ainsi soit-il.

 Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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24 novembre 2012

Le Bienheureux Antoine Chevrier

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Le Bienheureux Antoine Chevrier

Prêtre, Tertiaire Franciscain, Fondateur de l'Oeuvre du Prado en faveur des enfants pauvres et de l’Association des Prêtres du Prado.

1826-1879

Fête le 3 octobre

 

Issu d’une famille de condition modeste (son père était employé de l’octroi et sa mère tissait la soie à domicile), ordonné prêtre en 1850 après un parcours classique au Petit Séminaire de l’Argentière, puis au Grand Séminaire Saint-Irénée de Lyon, Antoine Chevrier fut envoyé dans une paroisse nouvellement créée de la banlieue lyonnaise sur la rive gauche du Rhône, Saint-André de la Guillotière. Comme la Croix-Rousse et Vaise, La Guillotière était alors une commune indépendante, peuplée essentiellement d’ouvriers, réputée turbulente, dirigée par une municipalité de gauche, qui allait être, pour des raisons d’ordre public, annexée à la ville de Lyon par le décret impérial du 24 mars 1852.

Antoine Chevrier y découvrit la misère ouvrière sous toutes ses formes. Dans un sermon sur l’amour des pauvres, il n’hésitait pas à parler du "spectacle toujours de plus en plus effrayant de la misère humaine qui croit. On dirait, à mesure que les grands de la terre s’enrichissent, à mesure que les richesses se renferment dans quelques mains avides qui les recherchent, [que] la pauvreté croît, le travail diminue, les salaires ne sont pas payés. On voit de pauvres ouvriers travailler depuis l’aube du jour jusqu’à la profonde nuit et gagner à peine leur pain et celui de leurs enfants. Cependant, le travail n’est-il pas pour tous le moyen d’acheter du pain ?" (Ms IV,57,1) Le vicaire de Saint-André dénonçait les conditions inhumaines et dégradantes, dans les ateliers et les fabriques, du travail des enfants, dont on faisait "des machines à travail pour enrichir leurs maîtres" (Ms III,2,2).

Au cours de l’été 1857, Antoine Chevrier rejoignit Camille Rambaud (1822-1902), un ancien associé de M. Potton, riche soyeux de Lyon, qui, hanté par les problèmes sociaux, venait de fonder une "cité ouvrière" sur la rive gauche du Rhône destinée à reloger les victimes de l’inondation catastrophique de mai 1856. Le Père Chevrier, comme on le désigna dès lors, se consacra principalement, avec l’aide de quelques bénévoles, à l’instruction religieuse de garçons et de filles qui n’avaient fréquenté ni les écoles ni les catéchismes.

En 1860, il se sépara de Camille Rambaud et loua, puis acheta quelques années plus tard, une vaste salle de danse dénommée le Prado, dans l’un des quartiers les plus déshérités de la Guillotière. Il y prenait avec lui, pour une durée d’un peu moins de six mois, "des jeunes adolescents de chaque sexe errants et abandonnés que leur âge et leur ignorance exclu[ai]ent de la participation aux leçons de l’école et à celles de la paroisse" (Rapport de l’Académie de Lyon du 23 février 1861, A.M.L., Q3 : établissements de bienfaisance). Il les préparait à leur première communion sous la forme d’un catéchisme intensif et accéléré. L’Inspection académique du Rhône l’ayant autorisé à ouvrir une école, ils recevaient en outre un enseignement élémentaire en matière de lecture, d’écriture et de calcul. Dans ce "petit pensionnat pour les pauvres" (Ms X,15a), du 10 décembre 1860, jour où le Père Chevrier fit l’acquisition du Prado, jusqu’au 2 octobre 1879, jour de sa mort, furent accueillis de 2300 à 2400 enfants, dont les deux tiers de garçons et un tiers de filles environ.

A la différence d’autres établissements du même type, le Père Chevrier se refusait à ce que l’on fît travailler les enfants qu’il accueillait. En l’absence de tout revenu régulier, il ne voulait compter, comme il le disait, que sur la Providence et la générosité des pauvres à l’endroit de ceux qui étaient encore plus pauvres qu’eux. Si le gros œuvre de l’aménagement du Prado bénéficia du concours d’Edouard Frossard, directeur des Chantiers de la Buire, ce furent surtout les gens du peuple qui assurèrent l’existence quotidienne des enfants du Prado. Mlle Chapuis, qui était maîtresse d’atelier sur les pentes de la Croix-Rousse, a expliqué comment, dans "un assez grand nombre d’ateliers d’ourdissage ou de dévidage", "les ouvrières mettaient tous les jours un ou deux sous de côté sur leurs salaires quotidiens ; à la fin de la semaine, cela faisait une somme qu’une d’entre elles portait le dimanche au Père Chevrier" (Procès de béatification, déposition de Françoise Chapuis, art.37). De nombreux humbles gestes quotidiens de ce genre permettaient au Prado de survivre au jour le jour. Constatant qu’aucun prêtre n’était préparé sérieusement à exercer un ministère du type de celui qu’il pratiquait quotidiennement au contact des pauvres, le Père Chevrier se décida, en 1866, à fonder au Prado même une "école cléricale". La même Mlle Chapuis a raconté comment le Père Chevrier lui avait dit un jour : "Françoise, j’ai envie de faire une pépinière de prêtres qui soient élevés avec mes enfants, pour qu’ils les comprennent bien" (Procès de béatification, déposition de Françoise Chapuis, art 15). A la mort de celui-ci en 1879, cette "école cléricale" avait fourni au Prado ses quatre premiers prêtres ; elle comportait alors, avec son annexe de Limonest, une cinquantaine d’élèves ; ce fut le point de départ de l’Association des Prêtres du Prado.

On ne trouve pas dans les écrits d’Antoine Chevrier, qu’il s’agisse de ses lettres, de sa prédication, de ses commentaires de l’Evangile ou encore du Véritable Disciple, le livre qu’il a écrit pour la formation de ses prêtres, une analyse de la condition ouvrière ; mais on constate, à leur lecture, qu’il existait chez cet homme une vraie connaissance des contraintes qui pesaient alors sur les travailleurs, une réelle sympathie pour eux et une grande souffrance devant des comportements de gens d’Eglise qui les tenaient injustement à distance. Le Véritable Disciple contient une peinture cruellement lucide des moeurs ecclésiastiques du temps telles qu’elles étaient perçues par le peuple ouvrier des villes. Antoine Chevrier n’hésita pas à écrire que "Dieu envoie les révolutions" pour punir les prêtres de leur avarice et de leur attachement excessif aux biens de la terre : "C’est la première chose que font les révolutionnaires, nous dépouiller, nous rendre pauvres" ; Dieu veut "nous forcer par là à pratiquer la pauvreté, puisque nous ne voulons pas la pratiquer volontairement" (Le véritable Disciple, éd. Prado, Lyon, 1968, p.316).

Les funérailles du P. Chevrier, le lundi 6 octobre 1879, manifestèrent de façon éclatante l’estime portée au fondateur du Prado par le peuple ouvrier de la Guillotière qui avait reconnu dans cet humble prêtre l’un des siens. "Je n’ai jamais rien vu de semblable à ses funérailles, déclara l’un de ses anciens compagnons. Le corps était à l’église Saint-Louis qu’on défilait encore au Prado. Les trottoirs ne pouvaient contenir la foule sur tout le parcours. Les ouvriers dominaient, soit au défilé, soit sur les trottoirs ; presque point d’habit fin. Le P. Chevrier était le prêtre des pauvres" (Déposition de l’abbé C. Ardaine au procès de béatification, int. 27). "Toute la Guillotière était sur les trottoirs", précise un autre témoin (Déposition de Marguerite Viannay, int. 27). "Le recueillement de tout le monde était remarquable. Même les ateliers qui se trouvaient sur le parcours ont cessé de battre pendant le défilé" (Déposition de Claudius Chabert, int. 27).

Le journal lyonnais Le Progrès, alors peu enclin à sympathiser avec l’Eglise, écrivait dans son édition du jeudi 9 octobre 1879 : "Il n’est jamais trop tard pour rendre hommage à la mémoire des hommes de bien, et à quelque parti qu’ils appartiennent nous oublions les dissensions politiques pour ne plus voir en eux que le côté digne de respect et d’admiration. M. l’abbé Chevrier, fondateur de la Providence du Prado, était un de ces hommes dont le souvenir mérite de ne pas être effacé par le temps. Il a eu pitié des petits vagabonds qui couraient les rues sans être protégés contre les tentations du vice par aucune utile surveillance et a consacré toute son activité persévérante à l’éducation de ces enfants. Tel a été son but en fondant cette Providence à la Guillotière. La foule qui se pressait aux funérailles de l’abbé Chevrier et qu’on a évaluée à près de 5000 personnes (Le Nouvelliste donne le chiffre 10.000) est une juste manifestation de la reconnaissance publique. Quant à nous, qui ne sommes point suspectés de sympathie pour le clergé, nous saluons avec d’autant plus de respect que cela nous arrive rarement, la mémoire de ce prêtre qui a fait œuvre de bon citoyen".

 

Prière pour demander la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Dieu Notre Père, Vous avez choisi le Bienheureux Antoine Chevrier pour annoncer l’Evangile aux pauvres et pour former des apôtres habités par Votre Esprit. Nous Vous rendons grâce pour tout ce que Vous nous avez déjà accordé par son intercession. Le Père Chevrier nous guide pour suivre de plus près Votre Fils à travers les mystères de la Crèche, du Calvaire et du Tabernacle,nous faisant découvrir la beauté de Votre Amour. Permettez qu’il soit auprès de Vous le porteur de notre prière, afin d’obtenir de plus grandes grâces encore (en particulier…) Nous Vous en prions, Vous qui êtes vivant pour les siècles des siècles. Amen !

 

Oraison de la Messe du Bienheureux Antoine Chevrier

Prêtre du Tiers Ordre de Saint François

Pour que la Bonne Nouvelle soit annoncée aux pauvres, Vous avez appelé, Seigneur, Antoine Chevrier à se faire disciple de Votre Fils. Accordez-nous de suivre les exemples du Christ Pauvre et Crucifié, afin que nous puissions ainsi Vous glorifier. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 D'après le Missel Franciscain, Ed. Franciscaines, Paris, 2000

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24 novembre 2012

Neuvaine avec le Bienheureux Antoine Chevrier

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Neuvaine avec le Bienheureux Antoine Chevrier

 

Préface

Toute neuvaine rappelle le temps de prière des disciples et de la Vierge Marie au cénacle attendant la venue de l’Esprit Saint. La neuvaine de prière que nous vous proposons s’appuie sur le Père Antoine Chevrier, béatifié en 1986 par le Pape Jean Paul II. Ce prêtre diocésain de Lyon et fondateur du Prado est associé, au ciel avec tous les saints, à Jésus Christ lui-même « toujours vivant pour intercéder en notre faveur » (Epître aux Hébreux 7, 25). Nous pouvons donc prier le Père Antoine Chevrier, lui demander des grâces pour les gens que nous connaissons ou pour nous-mêmes. C'est aussi l’occasion de demander à Dieu qu’il nous accorde la canonisation de ce prêtre, ami du Christ et des pauvres.

Antoine Chevrier (1826-1879), tout jeune prêtre, a été nommé vicaire à la Paroisse Saint André, dans le quartier de la Guillotière. Il vivra toute son existence apostolique dans ce lieu où s’entassait une population pauvre, venant des campagnes pour chercher du travail aux portes de la grande ville. La nuit de Noël 1856, méditant devant la crèche de l’Enfant Jésus, il comprend que pour vivre son ministère, il lui faut mener une vie évangélique semblable à celle de Jésus Christ. Appelé à suivre l'Envoyé du Père de plus près, il se décide à vivre pauvrement et à travailler quotidiennement la Parole de Dieu, ce qu’il nomme « l’Étude du Saint Évangile ».

En 1860, il prend possession d’une salle de bal mal famée qui se trouve à louer. Elle est dénommée « le Prado ». Le Père Chevrier conservera cette appellation. Désormais ce lieu va lui permettre de vivre son sacerdoce dans deux orientations complémentaires, l'éducation chrétienne et humaine d'adolescents parmi les plus démunis et la formation de jeunes destinés à devenir prêtres pour évangéliser les pauvres. Il écrira lui-même un livre intitulé « Le Prêtre selon l’Evangile, ou le véritable disciple de Jésus Christ ».

Dès les origines, le Père Chevrier fut entouré de diverses personnes qui partageront le même appel missionnaire, notamment des laïcs. Quelques jeunes femmes s'engageront dans la vie consacrée. Le témoignage du Père Chevrier nous rappelle la dignité des gens qui souffrent ou qui connaissent des situations difficiles. Ils sont dans le coeur de Dieu et ont le droit de se savoir aimés et sauvés par Jésus Christ. L'apôtre de la Guillotière nous montre le chemin qui invite à connaître, aimer et à suivre de près le Sauveur. Pour cela, il ne cesse de nous faire méditer l'oeuvre de Dieu à travers l'agir de son Fils Jésus Christ, à la crèche, au calvaire et au tabernacle. Ainsi chacune de nos existences se trouve transformée de l’intérieur par l’Esprit Saint que nous communique le Christ ressuscité.

Prière pour demander la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

A dire chaque jour de la Neuvaine

Dieu Notre Père, Vous avez choisi le Bienheureux Antoine Chevrier pour annoncer l’Evangile aux pauvres et pour former des apôtres habités par Votre Esprit. Nous Vous rendons grâce pour tout ce que Vous nous avez déjà accordé par son intercession. Le Père Chevrier nous guide pour suivre de plus près Votre Fils à travers les mystères de la Crèche, du Calvaire et du Tabernacle,nous faisant découvrir la beauté de Votre Amour. Permettez qu’il soit auprès de Vous le porteur de notre prière, afin d’obtenir de plus grandes grâces encore (en particulier…) Nous Vous en prions, Vous qui êtes vivant pour les siècles des siècles. Amen !

Premier jour

Ce beau mystère de l'Incarnation qui a touché votre coeur

« Ce beau mystère de l'Incarnation qui a touché votre coeur est bien vraiment le fondement de notre zèle; de nos actions et un grand motif de nous humilier devant Dieu. C'est ce mystère qui m’a amené à demander à Dieu la pauvreté et l'humilité et qui a fait que j'ai quitté le ministère à Saint-André pour pratiquer la Sainte Pauvreté de Notre Seigneur. Je demande tous les jours à Dieu qu’il veuille bien remplir les prêtres de l'esprit de Jésus Christ et que nous ressemblions de plus en plus à Jésus notre Divin Modèle, le grand modèle des prêtres. Oh ! Si nous étions conformes à Jésus Christ notre Sauveur, que de bien, que de bonnes oeuvres se feraient dans la Sainte Église de Dieu ». (Lettre à l’abbé André Gourdon, 1865)

« Il leur dit : Venez et voyez. Ils vinrent donc et virent où Il demeurait, et ils demeurèrent avec Lui ce jour-là. C’était environ la dixième heure. » (Saint Jean 1, 39)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

 Deuxième jour

Connaître Jésus Christ c’est tout

« Connaître Jésus-Christ c’est tout. Tout est renfermé dans la connaissance de Dieu et de Notre Seigneur Jésus-Christ. La connaissance de Jésus-Christ produit nécessairement l'amour et plus nous connaissons Jésus-Christ, sa beauté, sa grandeur, ses richesses, plus notre amour grandit pour Lui et plus nous cherchons à lui plaire, et plus nous rejetons loin de nous tout ce qui ne va pas à Jésus-Christ. Dans une horloge, il y a un ressort qui fait mouvoir tous les rouages et donne l’heure. C’est Jésus-Christ qui doit être en nous ce ressort invisible, caché, et nous faire montrer toujours Jésus-Christ Lui-même. Là où est notre trésor, là aussi sera notre coeur (Mt 6,21) ». (Véritable Disciple, p. 113-117)

« Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. La lampe du corps, c’est l'oeil. Si donc ton oeil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière ». (Saint Matthieu 6, 21-22)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Troisième jour

Sentez-vous naître cette grâce en vous ?

« C'est-à-dire, sentez-vous un attrait intérieur qui vous pousse vers Jésus-Christ ? Un sentiment intérieur qui est plein d’admiration pour Jésus-Christ, pour sa beauté, sa grandeur, sa bonté infinie, qui le porte à venir à nous. Sentiment qui nous touche et nous porte à nous donner à Lui. Un petit souffle divin qui nous pousse et qui vient d'en haut, ex-alto, une petite lumière surnaturelle qui nous fait voir un peu Jésus-Christ et sa beauté infinie. Si nous sentons en nous ce souffle divin, si nous apercevons une petite lumière, si nous nous sentons attiré un tant soit peu vers Jésus-Christ, ah ! Cultivons cet attrait, faisons-le croître par la prière, l'oraison, l'étude, afin qu’il grandisse et produise des fruits ». (Véritable Disciple, p. 119)

« Jésus apprit qu'ils avaient jeté dehors l'aveugle qu'il avait guéri. Le rencontrant, il lui dit: « Crois-tu au Fils de l'homme ? » Il répondit: « Et qui est-il, Seigneur, que je croie en lui ? » Jésus lui dit: « Tu le vois, Celui qui te parle, c'est Lui ». Alors, il déclara: « Je crois, Seigneur ». et il se prosterna devant Lui ». (Saint Jean 9, 35-38)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Quatrième jour

Si un peintre se regardait toujours lui-même…

« Il faut penser davantage à Notre-Seigneur qu'à nous et à nos propres misères; si un peintre se regardait toujours lui-même au lieu de regarder son modèle, il n'arriverait jamais à le copier; c’est ce que vous avez à faire, regardez Notre-Seigneur souvent, souvent, et ne vous considérez pas trop vous-même, et alors vous aurez plus de vie; appliquez-vous à imiter Notre-Seigneur et cela sans trouble, sans peine, considérez-le avec amour et avec le désir de l'imiter, voilà tout; vos fautes, vos misères, laissez-les dans l’océan de Sa Miséricorde, quand on aime Jésus il faut peu s'inquiéter du reste ». (A Soeur Marie-Mathieu, 1873)

« Je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis, parce qu’elle a montré beaucoup d'amour. » (Saint Luc 7, 47)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Cinquième jour

Et puis il y a tant de travaux divers dans son champ!

« Mais, mon bon ami, quand on y est, ce n’est plus le temps de reculer, il faut forcer le bon Dieu à nous donner ce qu'il nous manque; et puis le bon Dieu a tant besoin d'ouvriers qu'il les prend bien un peu où il peut, il n’en trouve pas toujours comme il voudrait; sa vigne est grande; et puis il y a tant de travaux divers dans son champ! Contentons-nous du moindre, et nous serons toujours plus tranquilles sur notre sort et sur celui de ceux sur lesquels nous travaillons. Ayons toujours courage; si jamais je forme une société de décrotteurs, je vous prendrai avec moi, nous ne ferons pas mal ensemble, seulement je ne pourrai guère courir, parce que je transpire de suite, mais je resterai au coin pour garder la caisse, et vous, vous ferez les courses; en attendant, continuons notre petite mission ». (Au Père Jean-Claude Jaricot, 1877)

« Va chez toi, auprès des tiens, et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde ». (Saint Marc 5, 19)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Sixième jour

C’est là notre vie et notre amour

« Qu’il est triste de voir tout ce monde ne s'occuper que de choses étrangères à celles auxquelles nous devrions nous consacrer entièrement. Ne sommes-nous pas là pour cela et pour cela seul: connaître Jésus-Christ et Son Père et le faire connaître aux autres, n’est-ce pas assez beau et n'avons-nous pas là de quoi nous occuper toute notre vie sans aller chercher ailleurs de quoi occuper notre esprit; aussi est-ce là mon désir d’avoir des frères et des soeurs catéchistes. J’y travaille moi-même avec joie et bonheur; savoir parler de Dieu et le faire connaître aux pauvres et aux ignorants, c'est là notre vie et notre amour ». (A Soeur Véronique Lhéraud, 1873)

« Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Saint Jean 17, 3)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Septième jour

Demandons donc d'abord l'esprit de Dieu

« Comme nous avons besoin de prière! Quand nous aurons l'esprit de Dieu ça ira bien; quand nous aurons l'esprit de Dieu, les approbations ne nous manqueront pas, mais si nous n’avons pas l'esprit de Dieu, à quoi nous serviraient-elles? A rien, elles ne serviraient qu’à notre honte et à notre condamnation; demandons donc d’abord l'esprit de Dieu, que l'Esprit Saint nous communique sa Charité, son humilité surtout, sa douceur, son zèle, et tout ira bien, mais sans cela nous ne serons jamais rien et nous ne ferons jamais rien. L'esprit de Dieu, oh ! Demandons-le toujours et tous les jours, ne cessons pas de le demander, c'est là la recommandation que je vous fais à toutes et à tous, travaillons à acquérir l'esprit de Dieu et tout ira bien ». (A Soeur Véronique Lhéraud, 1877)

« Jésus ressuscité se tint au milieu d’eux et Il leur dit: « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Ayant dit cela, il souffla et leur dit: « Recevez l’Esprit Saint ». » (Saint Jean 20, 21-22)

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Huitième jour

Quels sont ceux qui ont l’esprit de Dieu ?

« Ce sont ceux qui ont prié beaucoup et qui l’ont demandé longtemps. Ce sont ceux qui ont étudié longtemps le Saint Evangile, les paroles et les actions de Notre-Seigneur, qui ont vu comment les Saints agissaient et comment ils conformaient leur vie à celle de Jésus-Christ, qui ont travaillé longtemps à réformer en eux ce qui est opposé à l'esprit de Notre-Seigneur. Celui qui a l’esprit de Dieu, il ne dit rien de lui-même, il ne fait rien de lui-même; tout ce qu'il dit, tout ce qu'il fait repose sur une parole ou une action de Jésus Christ qu’il a pris pour fondement de sa vie; Jésus Christ est sa vie, son principe, sa fin. « Ce n’est pas moi qui vis, c’est Jésus Christ en moi » (Galates 2, 20) ». (Véritable Disciple, p. 227-228)

« Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du Ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient ! » (Saint Luc 11,13).

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Neuvième jour

Comme la flamme du bois

« L'esprit de Dieu n'est ni dans une règle positive, ni dans les formes, ni dans l’extérieur, ni dans les habits, ni dans les règlements; il est en nous, quand il nous est donné. On entend ce son, mais on ne sait ni d'où il vient, ni où il va, il souffle où il veut. Il nous vient au moment où nous nous y attendons le moins. Quand nous le cherchons, nous ne le trouvons pas; quand nous ne le cherchons pas, nous le trouvons; il est indépendant de notre volonté, du moment, du temps et de l’heure; il vient quand il veut, à nous de le recevoir quand il vient. Il a la liberté d’action, et il est indépendant de nous, mais il se communique à nous quand nous y pensons le moins; il n’est pas dans le raisonnement, ni dans l’étude, ni dans les théories, ni dans les règles; il est un feu divin qui bouge toujours, qui s’élève en haut de manière irrégulière, il se montre et il disparaît, comme la flamme du bois; il faut le prendre et s’en réjouir quand il se montre… et le conserver toutes les fois qu’il se communique à nous ». (Véritable Disciple, p. 511)

« Mais lorsqu’on vous livrera, ne cherchez pas avec inquiétude comment parler et que dire: ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment, car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit de votre Père qui parlera en vous ». (Saint Matthieu 10, 19-20).

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père, prière demander pour la Canonisation du Bienheureux Antoine Chevrier

Prières

O Verbe ! O Christ

O Verbe ! O Christ ! Que Vous êtes beau ! Que Vous êtes grand ! Qui saura Vous connaître ? Qui pourra Vous comprendre ? Faites, ô Christ, que je Vous connaisse et que je Vous aime. Puisque Vous êtes la Lumière, laissez venir un rayon de cette Divine Lumière sur ma pauvre âme, afin que je puisse Vous voir et Vous comprendre. Mettez en moi une grande Foi en Vous afin que toutes Vos Paroles soient pour moi autant de lumières qui m'éclairent et me fassent aller à Vous, et Vous suivre, dans toutes les voies de la Justice et de la Vérité. O Christ ! O Verbe ! Vous êtes mon Seigneur et mon seul et unique Maître. Parlez, je veux Vous écouter et mettre Votre parole en pratique. Je veux écouter Votre Divine Parole, parce que je sais qu’elle vient du Ciel. Je veux l’écouter, la méditer, la mettre en pratique, parce que dans Votre Parole il y a la Vie, la joie, la paix et le bonheur. Parlez, Seigneur, Vous êtes mon Seigneur et mon Maître et je ne veux écouter que Vous. Amen.

« Pauvreté, que tu es belle ! »

« O pauvreté, que tu es belle ! Jésus Christ, mon Maître, t'a trouvée si belle qu'Il t'a épousée en descendant du Ciel, qu'Il a fait de toi la compagne de Sa Vie et qu'Il a voulu mourir avec toi sur la Croix. Donnez-moi, ô mon Maître, cette belle pauvreté. Que je la prenne avec joie, que je l'embrasse avec amour, pour en faire la compagne de toute ma vie et mourir avec elle sur un morceau de bois, comme mon Maître ! » (VD, p. 323).

L’origine du Prado

La Conversion de Noël 1856

« C’est en méditant la nuit de Noël sur la pauvreté et l'humilité de Notre Seigneur que j'ai résolu de tout quitter et de vivre le plus pauvrement possible. Je me disais: « Le Fils de Dieu est descendu sur la terre pour sauver les hommes et convertir les pécheurs. Et cependant que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! Les hommes continuent à se damner ». Alors, je me suis décidé à suivre Notre-Seigneur Jésus Christ de plus près, pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes, et mon désir est que vous-mêmes, vous suiviez Notre-Seigneur de près » (Antoine Chevrier).

 

Association des Prêtres du Prado

13, rue Père Chevrier – 69007 Lyon

04 78 72 41 67

Mail: ap.prado@wanadoo.fr

www.leprado.org

 

Le texte de cette neuvaine est extrait d'un livret édité par Bayard Service Édition, en collaboration avec l’Association des Prêtres du Prado en Mars 2012

 

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Téléchargez le texte de cette Neuvaine ici

23 novembre 2012

Reportage sur le Bienheureux Jacques-Désiré aval

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Le Père Laval, un paradoxe Mangarévien

Reportage

23 novembre 2012

Neuvaine au Serviteur de Dieu Benoît Daswa

 

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Le Serviteur de Dieu Benoît Daswa

Apôtre de la Vie

1946-1990

 

Neuvaine au Serviteur de Dieu Benoît Daswa

 

Introduction

 

En écrivant à l'Église en Afrique, le pape Benoît XVI a appelé à plus de saints africains: « J’encourage les Pasteurs des Églises locales à reconnaître parmi les serviteurs africains de l’Évangile, ceux qui pourraient être canonisés, selon les normes de l’Église, non seulement pour augmenter le nombre des saints africains, mais aussi pour obtenir de nouveaux intercesseurs au ciel afin qu’ils accompagnent l’Église dans son pèlerinage terrestre et intercèdent auprès de Dieu pour le continent africain. Je confie à Notre-Dame d’Afrique et aux saints de ce cher continent, l’Église qui s’y trouve ». (Exhortation Africae Munus, N°114).

Depuis l'époque de l'Église primitive, l'Afrique a été richement bénie par de nombreus grands saints, dont trois des Pères de l'Eglise, saint Augustin, saint Cyrille d'Alexandrie et Saint Cyprien. Il y a eu aussi de grandes saintes femmes de cette époque, parmi eux, Sainte Monique, mère de Saint Augustin, ainsi que de nombreux Martyrs très courageux, telles les Saintes Perpétue et Félicité. Dans une époque plus récente l'Afrique a donné à l'Eglise des saints supplémentaires saints et des martyrs remarquables, telle Sainte Joséphine Bakhita, une jeune esclave du Soudan, et les Martyrs Ougandais, Saint Charles Lwanga et ses vingt-deux compagnons.

Les Catholiques se tournent vers les Saints et les Martyrs, qui sont leurs ancêtres spéciaux dans la Foi. Ils sont en parfaite communion avec Dieu et demeurent des membres de notre famille humaine profondément préoccupés par notre bien-être. Nous pouvons donc nous approcher d'eux avec une grande confiance pour déposer nos besoins et préoccupations auprès Dieu. Le puissant exemple de leur vie est une source de courage et d'inspiration pour nous dans la vie quotidienne de notre foi. Nous aussi, comme disciples du Christ, nous devrions être heureux de partager notre foi avec les autres et ne jamais avoir peur de se lever pour elle, même au prix du sacrifice ou de la mort elle-même.

Il est important pour l'Eglise catholique d'Afrique de répondre à l'appel du Pape à plus de saints africains. Dans le diocèse de Tzaneen, Benoît Daswa a été reconnu dans sa propre durée de vie comme un Catholique exemplaire, un mari dévoué et père, un enseignant consciencieux et un principal, qui a été profondément impliqué dans vie de l'Église et de la communauté locale. Il était un homme de vérité, d'intégrité et d'une grande charité. Benoît était admiré pour son courage dans le témoignage de la Foi face à certaines croyances et pratiques culturelles qui sont y sont opposés. Après sa mort brutale, la communauté Catholique a gardé son souvenir vivant en visitant sa tombe et en y priant. Le peuple a encouragé la direction de l'Eglise locale à ouvrir une enquête sur sa vie et sa mort, en vue de sa possible canonisation comme un saint et un martyr.

L'enquête officielle canonique diocésaine sur la vie et la mort du Serviteur de Dieu, Tshimangadzo Samuel Benoît Daswa, a été achevée début 2009. Elle a été accepté par la Sacrée Congrégation pour les Causes des Saints à Rome en Novembre 2010, comme ayant satisfait à toutes les exigences légales et canoniques. Cette approbation de Rome est très encourageante pour le diocèse de Tzaneen, car elle a ouvert la voie pour que le Diocèse puisse promouvoir activement la cause de Benoît Daswa comme un martyr et possible Saint, non seulement pour l'Afrique du Sud, mais aussi pour le Continent Africain, et pour le monde entier.

Nous encourageons les gens à en apprendre davantage sur cet homme saint et courageux et d'être inspirés par son exemple dans la défense de la Foi. Pour Benoît, la vie humaine est sacrée et doit toujours être respectée et protégée. Comme apôtre de la vie, il est très pertinent pour promouvoir une véritable culture de la vie dans le monde d'aujourd'hui. Pour cette raison, nous demandons aux gens de prier pour sa béatification et de demander des faveurs par son intercession auprès de Dieu. Cette Neuvaine dédiée à Benoît Daswa est une forme puissante de prière qui peut être utilisée individuellement ou en groupes. Nous sommes convaincus que si cette neuvaine est priée avec Foi dans le Christ et dans l'Esprit Saint, que Dieu vous bénira par beaucoup de faveurs par l'intercession de Benoît Daswa. Nous encourageons tous ceux qui ont reçu des faveurs par son intercession, à nous le faire connaître. Notre sincère gratitude au Père Herman Van Dijck MSC pour son travail dans la production de la prière de cette Neuvaine.

Mgr Joao Rodrigues Noe, Diocèse de Tzaneen

Msc évêque Hugues Slattery, évêque émérite, Tzaneen

Limpopo Province, Afrique du Sud

 

Qu'est-ce qu'une neuvaine

 

Une neuvaine est une dévotion composé de prières dites pendant neuf jours consécutifs, pour obtenir des grâces spéciales ou des faveurs de Dieu. Cela a toujours été une forme populaire de prière dans l'Église. Elle suit l'exemple des neuf jours que les apôtres et Marie passèrent en prière entre l'Ascension et la Pentecôte, dans l'attente de l'effusion de l'Esprit Saint. (Actes 1,14). Pour faire une neuvaine, il faut persévérer dans la prière, en demandant une faveur au cours d'une période de neuf jours consécutifs. C'est dans l'accomplissement de l'enseignement de notre Seigneur que nous devons continuer à prier et ne jamais perdre confiance. Ceci est basé sur les paroles de Notre Seigneur: « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe la porte sera ouverte » (Luc 11 : 9-10).

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Benoît Daswa

(A réciter chaque jour à la fin de la Prière de la Neuvaine)

O Sainte Trinité, je crois que Vous demeurez en moi par mon baptême. Je Vous aime, je Vous loue et je vous adore. Je Vous rends grâce pour Votre Serviteur, Benoît, que Vous avez choisi pour qu'il témoigne jusqu'à la mort pour sa Foi en Jésus-Christ, mon Sauveur et mon Seigneur.

Père Tout-Puissant, Vous avez rempli le cœur de Votre Serviteur, Benoît, de beaucoup d'amour et de zèle pour l'avènement de Votre Royaume. Vous lui avez donné le courage et la force de défendre sa foi sans crainte, ni peur de la mort. Amour de Dieu, gardez-moi libre de toutes œuvres des ténèbres. Protègez-moi contre les mauvais esprits et les puissances du mal. Faites de moi un véritable apôtre de la vie, dans ma famille et dans la société. Que Votre lumière, Seigneur, brille sur moi et par moi.

Seigneur Jésus, par l'intercession de votre serviteur, Benoît, je Vous demande de pouvoir suivre son exemple d'être toujours prêt à pardonner dans un esprit chrétien. Vous savez tout sur mes problèmes, mes soucis et mes craintes lorsque je regarde vers l'avenir. Je tire de la force et du courage dans la vie de Votre Serviteur, Benoît. Je viens à Vous maintenant, Seigneur, et par son intercession, je demande les faveurs très spéciales (...) si elles sont conformes à Votre Volonté. Aidez-moi à toujours suivre le bon exemple de Benoît. Par la prière quotidienne et l'assiduité à l'église, Aidez-moi à Vous aimer, Seigneur, au-dessus de toutes choses et pour aimer les autres comme Vous m'aimez. Amen.

 Premier Jour

Baptisé dans le Christ

Aîné de cinq enfants, Tshimangadzo Samuel Benedict Daswa est né le 16 Juin 1946, dans le village de Mbahe près Thohoyandou. Grandissant dans les pays d'Afrique et la religion traditionnelle, il appartenait au clan de la tribu Bakali Lemba, qui se considèrent eux-mêmes comme descendants des Juifs. Ils vivent principalement dans la tribu Venda, mais on trouve également parmi les tribus Sotho du Nord et Tsonga dans la province de Limpopo, Afrique du Sud. Lycéen Tshimangadzo, il a reçu l'instruction dans la Foi catholique de son catéchiste, le Père Benoît Risimati. Il était grandement influencé par cet homme à la Foi profonde et, par conséquent, il choisi Benoît pour son baptême nom. Il fit sienne la devise de l'Ordre de Saint Benoît, « Prie et travaille », qui a inspiré sa vie de chrétien. Le 21 Avril 1963, il a été baptisé par le Père Augustin O'Brien MSC et a reçu sa première communion. Trois mois plus tard, il était confirmé par Révérend Abbé-évêque Van Hoeck OSB, Évêque du Diocèse de Pietersburg. Après avoir terminé l'école secondaire, Benoît fait une formation d'instituteur pour l'école primaire.

 Parole de Dieu

De la Lettre de Saint Paul Apôtre aux Romains (6,4-5)

Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. Car, si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne.

Approfondissement de la Foi

« Le Baptême fait vraiment entrer dans la sainteté de Dieu par l'incorporation dans Christ et de l'inhabitation de son Esprit, ce serait un contresens que de se contenter d'une vie de médiocrité, signe d'une éthique minimaliste et d'une religiosité superficielle. Demander à un catéchumène: «Veux-tu recevoir le Baptême?" signifie lui demander en même temps: « Veux-tu devenir saint? » Il veut dire mettre le caractère radical du Sermon sur la montagne: « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait » (Mt 5:48). (Novo Millenio Ineunte, Bienheureux Jean Paul II)

Réflexion: Qu'est-ce que signifie pour moi le baptême que j'ai reçu? Ai-je vraiment envie devenir Saint comme Dieu est saint?

Prière

Psaume 22 (23)

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie; j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Deuxième Jour

Un homme du travail

Fidèle à sa devise, « Prie et travaille », Benoît croyait de tout se coeur que le travail acharné était un moyen de glorifier Dieu et d'aider les gens dans la communauté. Comme directeur de l'école primaire de Nweli primaire, Benoît était entièrement consacré à l'œuvre d'éducation. Un jour, un professeur essaya de sauter sa préparation de leçon pour la semaine suivante et alla à la banque Sibasa pour retirer son salaire. Ayant remarqué son absence, Benoît monta dans sa voiture, après l'avoir poursuivi, fit arrêter le taxi et a fit revenir l'enseignant avec lui à l'école pour terminer sa préparation. Cela fait, Benoît conduisit l'enseignant à la banque.

Dans sa relation avec ses élèves, Benoît a toujours été motivé par l'amour. Il les a encouragés à faire preuve de diligence, d'indépendance et d'autonomie. Ceux qui étaient incapables de payer les frais de scolarité étaient invités à travailler dans son jardin pour gagner leurs frais de scolarité. Benoît serait rendait visite aux familles des absents pour en savoir la raison et pour voir s'il pouvait offrir de l'aide. Avec ses propres enfants, il travaillait dans son potager et plantait des arbres – fait, à l'époque, tout à fait inhabituel pour les enseignants, les directeurs d'école, ou les gens instruits en général.

Benoît à exercé une bonne intendance en utilisant judicieusement son argent. Il était le premier dans son village à construire une maison en briques avec les économies sur son salaire et de la vente des fruits et des légumes de son jardin et de son verger. Grâce à des prévisions budgétaires prudentes, il acheté une voiture, un poste de télévision et avait le téléphone, mais en raison de l'envie et de la jalousie, certains le soupçonnèrent de faire usage de zombies (soi-disant cadavres ramenés à la vie par la sorcellerie).

Parole de Dieu

Evangile selon Saint Matthieu (25, 14-15)

« C'est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités ».

Approfondissement de la Foi

« Nazareth, ô maison du «fils du charpentier», c’est ici que Nous voudrions comprendre et célébrer la loi sévère et rédemptrice du labeur humain; ici rétablir la conscience de la noblesse du travail; ici rappeler que le travail ne peut pas être une fin à lui-même, mais que sa liberté et sa noblesse lui viennent, en plus de sa valeur économique, des valeurs qui le finalisent; comme Nous voudrions enfin saluer ici tous les travailleurs du monde entier et leur montrer leur grand modèle, leur frère divin, le prophète de toutes leurs justes causes, le Christ notre Seigneur ». (Pape Paul VI, Discours à Nazareth, le 5 Janvier 1964)

Réflexion: Est-ce que je fais mon travail du mieux que je le peux? Dois-je avoir honte lorsque je fais un travail manuel?

Prière

Psaume 103

Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Revêtu de magnificence, tu as pour manteau la lumière ! Comme une tenture, tu déploies les cieux, tu élèves dans leurs eaux tes demeures ; des nuées, tu te fais un char, tu t'avances sur les ailes du vent ; tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs. Tu as donné son assise à la terre : qu'elle reste inébranlable au cours des temps. Tu l'as vêtue de l'abîme des mers : les eaux couvraient même les montagnes ; à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix. Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé. Tu leur imposes la limite à ne pas franchir : qu'elles ne reviennent jamais couvrir la terre. Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l'eau chemine au creux des montagnes ; elle abreuve les bêtes des champs : l'âne sauvage y calme sa soif ; les oiseaux séjournent près d'elle : dans le feuillage on entend leurs cris. De tes demeures tu abreuves les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes oeuvres ; tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l'homme qui travaille. De la terre il tire son pain : le vin qui réjouit le coeur de l'homme, l'huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le coeur de l'homme. Les arbres du Seigneur se rassasient, les cèdres qu'il a plantés au Liban ; c'est là que vient nicher le passereau, et la cigogne a sa maison dans les cyprès ; aux chamois, les hautes montagnes, aux marmottes, l'abri des rochers. Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher. Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s'éveillent ; le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture. Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire. L'homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu'au soir. Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur ! + Tout cela, ta sagesse l'a fait ; * la terre s'emplit de tes biens. Voici l'immensité de la mer, son grouillement innombrable d'animaux grands et petits, ses bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu'il serve à tes jeux. Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu. Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés. Tu caches ton visage : ils s'épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre. Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses oeuvres ! Il regarde la terre : elle tremble ; il touche les montagnes : elles brûlent. Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ; je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure. Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur. Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n'existent plus ! Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Troisième Jour

Un vrai père de famille

En 1980, Benoît épouse Shadi Eveline Monyai, luthérienne qui a ensuite été reçue dans la pleine communion avec l'Église catholique. Ils eurent huit enfants, le dernier étant né quatre mois après sa mort. Benoît pense qu'aider sa femme dans l'éducation des enfants et l'aider dans les tâches ménagères, faisaient partie de son engagement matrimonial. Il disait aux gens: « Vous devriez aider votre femme dans les tâches ménagères », et a enseigné à ses enfants à aider les parents à la maison. Il leur a également appris à être assidus à l'école et au travail dans son verger.

La famille se réunissait pour prier ensemble tous les soirs. Ce temps de prière familial qui comprenait la lecture de l'Écriture, ainsi que la prière en famille, était une véritable « Eglise domestique ». La famille a toujours participé aux célébrations liturgiques du dimanche. Benoît a institué le « jour des Daswa », le jour de la fête de Noël. La famille et tous leurs proches parents avaient l'habitude de passer cette journée ensemble au cours de laquelle chaque enfant recevaient cadeaux de Noël du matériel scolaire qui servant pendant l'année à venir.

Parole de Dieu

De la Lettre de Saint Paul Apôtre aux Ephésiens (5, 31-32; 6, 1-4)

« A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Église. ous, les enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, c'est cela qui est juste : Honore ton père et ta mère, c'est le premier commandement assorti d'une promesse : ainsi tu seras heureux et tu auras longue vie sur la terre. Et vous, les parents, ne poussez pas à bout vos enfants, mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur ».

Approfondissement de la Foi

« Mamans, apprenez-vous à vos petits les prières du chrétien? Les préparez-vous, en collaboration avec les prêtres, aux sacrements du premier âge: la confession, la communion, la confirmation? Les habituez-vous, s'ils sont malades, à penser aux souffrances du Christ, à invoquer l'aide de la Sainte Vierge et des saints? Récitez-vous avec eux le Rosaire en famille? Et vous, les pères, savez-vous prier avec vos enfants, avec toute la communauté familiale, au moins quelquefois? Votre exemple, accompagné de la droiture de votre pensée et de vos actes, appuyé par quelques prières communes, vaut bien une leçon de vie. C'est un acte de culte particulièrement méritoire. Vous apportez ainsi la paix entre les murs de votre foyer ». (Bienheureux Jean Paul II, Familiaris Consortio N°60).

Réflexion: Comment est ma relation avec mon conjoint, mes enfants? Devons-nous prier ensemble, en famille? Combien de fois?

Prière

Psaume 127

Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! Tu te nourriras du travail de tes mains : Heureux es-tu ! A toi, le bonheur ! Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plants d'olivier. Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. De Sion, que le Seigneur te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie, et tu verras les fils de tes fils. Paix sur Israël !

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Quatrième Jour

Un homme engagé dans la Communauté

Benoît était très respecté dans la communauté. Il était un leader naturel et le confident du chef qui l'avait choisi comme secrétaire de son conseil. Toujours guidé par ses principes chrétiens, Benoît n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait. Il était grandement respecté pour son honnêteté, son intégrité ainsi que pour sa sincérité et son humilité. Un jour, faussement accusé d'utiliser les fonds de l'école pour construire sa maison, l'innocence de Benoît et la bonne gestion ont été confirmées après que le chef avait ordonné une enquête.

Comme Benoît croyait fermement en la formation de la personnalité à travers des activités sportives, il créa, pour les jeunes, des clubs de football. Il voulait qu'ils soient occupés, disciplinés. Lors d'une sécheresse dans la région de Venda dans les années quatre-vingt, Benoît a utilisé ses contacts et toutes ses compétences de persuasion pour obtenir des fournitures et des vivres alimentaires pour les enfants de son école.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Matthieu (5: 13-16)

« Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux ».

Approfondissement de la Foi

« Pour une animation chrétienne de l'ordre temporel, dans le sens que nous avons dit, qui est celui de servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la « politique », à savoir à l'action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun ». (Bienheureux Jean Paul II, Christi Fideles Laici, N°42).

Réflexion: En quoi et comment puis-je contribuer à l'amélioration de ma Communauté? Dois-je prendre mes responsabilités publiques, politiques et civiques au sérieux?

Prière

Psaume 9

Pourquoi, Seigneur, es-tu si loin ? Pourquoi te cacher aux jours d'angoisse ? De tout mon coeur, Seigneur, je rendrai grâce, je dirai tes innombrables merveilles ; pour toi, j'exulterai, je danserai, je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut. Mes ennemis ont battu en retraite, devant ta face, ils s'écroulent et périssent. Tu as plaidé mon droit et ma cause, tu as siégé, tu as jugé avec justice. Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants, à tout jamais tu effaces leur nom. L'ennemi est achevé, ruiné pour toujours, tu as rasé des villes, leur souvenir a péri. Mais il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ; il juge le monde avec justice et gouverne les peuples avec droiture. Qu'il soit la forteresse de l'opprimé, sa forteresse aux heures d'angoisse : ils s'appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ; jamais tu n'abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent. Fêtez le Seigneur qui siège dans Sion, annoncez parmi les peuples ses exploits ! Attentif au sang versé, il se rappelle, il n'oublie pas le cri des malheureux. Pitié pour moi, Seigneur, vois le mal que m'ont fait mes adversaires, toi qui m'arraches aux portes de la mort ; et je dirai tes innombrables louanges aux portes de Sion, je danserai de joie pour ta victoire. Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu'ils creusaient ; aux filets qu'ils ont tendus, leurs pieds se sont pris. Le Seigneur s'est fait connaître : il a rendu le jugement, il prend les méchants à leur piège. Que les méchants retournent chez les morts, toutes les nations qui oublient le vrai Dieu ! Mais le pauvre n'est pas oublié pour toujours : jamais ne périt l'espoir des malheureux. Lève-toi, Seigneur : qu'un mortel ne soit pas le plus fort, que les nations soient jugées devant ta face ! Frappe-les d'épouvante, Seigneur : que les nations se reconnaissent mortelles !

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Cinquième Jour

Un homme engagé dans l'Eglise

En tant que catéchiste volontaire, Benoît Daswa aida à la création de la communauté ecclésiale, en particulier en préparant les candidats au Baptême. Il a été membre du Conseil Pastoral de la paroisse et était toujours présent aux réunions. Il a dirigeait l'office dominical, quand le prêtre ou un agent pastoral n'était pas disponible et était très impliqué dans la pastorale des jeunes, les encourageant à avoir de bonnes vies, productives, et à être fiers de leur Foi.

Benoît avait promis à sa femme qu'il commencerait à construire leur maison dès que la nouvelle Eglise de Nweli serait achevée. Cette tâche de construire la première église Catholique dans la région était un projet si cher à son cœur qu'il a non seulement aidé le prêtre avec sa propre voiture a transporter les matériaux de construction, mais, il a travaillé sans relâche sur cela et il a encouragé les autres à en faire autant. Après son achèvement, fidèle à sa promesse, il a commencé à construire sa propre maison.

Parole de Dieu

De la Lettre aux Romains (12: 5-8)

« Dans le Christ, tous, tant que nous sommes, nous formons un seul corps ; tous et chacun, nous sommes membres les uns des autres. Et selon la grâce que Dieu nous a donnée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c'est le don de prophétie, il faut se régler sur la foi ; si c'est le don de servir, il faut servir ; si l'on est fait pour enseigner, que l'on enseigne ; pour encourager, que l'on encourage. Celui qui donne, qu'il soit simple ; celui qui dirige, qu'il soit actif ; celui qui se dévoue aux malheureux, qu'il ait le sourire ».

Approfondissement de la Foi

« Entre tous les fidèles du Christ, du fait de leur régénération dans le Christ, il existe, quant à la dignité et à l’activité, une véritable égalité en vertu de laquelle tous coopèrent à l’édification du Corps du Christ, selon la condition et la fonction propre de chacun ». (Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 872).

Réflexion: Que fais-je pour l'Eglise et dans l'Eglise? Dois-je contribuer à la construction, à l'entretien de l'église et de ses services?

Prière

Psaume 131

Souviens-toi, Seigneur, de David et de sa grande soumission quand il fit au Seigneur un serment, une promesse au Puissant de Jacob : « Jamais je n'entrerai sous ma tente, et jamais ne m'étendrai sur mon lit, j'interdirai tout sommeil à mes yeux et tout répit à mes paupières, avant d'avoir trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour le Puissant de Jacob. » Voici qu'on nous l'annonce à Éphrata, nous l'avons trouvée près de Yagar. Entrons dans la demeure de Dieu, prosternons-nous aux pieds de son trône. Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l'arche de ta force ! Que tes prêtres soient vêtus de justice, que tes fidèles crient de joie ! Pour l'amour de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton messie. Le Seigneur l'a juré à David, et jamais il ne reprendra sa parole : « C'est un homme issu de toi que je placerai sur ton trône. « Si tes fils gardent mon alliance, les volontés que je leur fais connaître, leurs fils, eux aussi, à tout jamais, siègeront sur le trône dressé pour toi. » Car le Seigneur a fait choix de Sion ; elle est le séjour qu'il désire : « Voilà mon repos à tout jamais, c'est le séjour que j'avais désiré. « Je bénirai, je bénirai ses récoltes pour rassasier de pain ses pauvres. Je vêtirai de gloire ses prêtres, et ses fidèles crieront, crieront de joie. « Là, je ferai germer la force de David ; pour mon messie, j'ai allumé une lampe. Je vêtirai ses ennemis de honte, mais, sur lui, la couronne fleurira. »

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Sixième Jour

Un homme de prière et de Charité

Les gens qui connaissaient bien Benoît remarquaient qu'il était une personne qui priait constamment, tant dans sa vie quotidienne, en famille et en Église. Il avait une profonde relation personnelle avec le Christ et était guidé et renforcé par sa Foi et ce dans tous les aspects de la vie. Il avait un amour particulier et une grande préoccupation pour les malades, les personnes vulnérables et il aimait à visiter ceux qui étaient en prison. Il a donné librement ses ressources pour aider les pauvres et les nécessiteux dans son village, ainsi que pour ceux qui allaient à l'école primaire de Nweli.

Dans l'après-midi du 2 Février 1990, alors que Benoît travaillait dans son verger, sa belle soeur l'appelle en urgence, lui demandant de prendre son enfant très malade chez le médecin à Makwarela (Sibasa). Avant qu'il ne prenne la voiture, il lui dit: « Avant de partir, prions ». Sur son chemin du retour à Mbahe, sur la route, il a pris un un homme vivant dans un village voisin. L'homme portait un sac de farine de maïs et était incapable de prendre les transports publics en raison des troubles dans la région.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Matthieu (25: 35-40)

« J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! » Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? » Et le Roi leur répondra : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ».

Approfondissement de la Foi

« L'Eglise entière comme telle est directement appelée au service de la charité: «La Sainte Eglise en joignant l'agapè à la Cène eucharistique se manifestait tout entière réunie autour du Christ par le lien de la charité; ainsi en tout temps elle se fait reconnaître à ce signe d'amour; tout en se réjouissant des initiatives d'autrui, elle tient aux oeuvres charitables comme à une partie de sa mission propre et comme à un droit inaliénable. C'est pourquoi la miséricorde envers les pauvres et les faibles, les oeuvres dites de charité et de secours mutuel pour le soulagement de toutes les souffrances humaines sont en particulier honneur» ».(Bienheureux Jean Paul II, Christi Fideles Laici, N°41).

Réflexion: Est-ce que j'aide et soutiens les personnes dans le besoin? Est-ce que je prête attention aux plus pauvres et aux plus démunis dans ma communauté?

Prière

Psaume 108

Dieu de ma louange, sors de ton silence ! La bouche de l'impie, la bouche du fourbe, s'ouvrent contre moi : ils parlent de moi pour dire des mensonges ; ils me cernent de propos haineux, ils m'attaquent sans raison. Pour prix de mon amitié, ils m'accusent, moi qui ne suis que prière. Ils me rendent le mal pour le bien, ils paient mon amitié de leur haine. « Chargeons un impie de l'attaquer : qu'un accusateur se tienne à sa droite. A son procès, qu'on le déclare impie, que sa prière soit comptée comme une faute. « Que les jours de sa vie soient écourtés, qu'un autre prenne sa charge. Que ses fils deviennent orphelins, que sa femme soit veuve. « Qu'ils soient errants, vagabonds, ses fils, qu'ils mendient, expulsés de leurs ruines. Qu'un usurier saisisse tout son bien, que d'autres s'emparent du fruit de son travail. « Que nul ne lui reste fidèle, que nul n'ait pitié de ses orphelins. Que soit retranchée sa descendance, que son nom s'efface avec ses enfants. « Qu'on rappelle au Seigneur les fautes de ses pères, que les péchés de sa mère ne soient pas effacés. Que le Seigneur garde cela devant ses yeux, et retranche de la terre leur mémoire ! » Ainsi, celui qui m'accuse oublie d'être fidèle : il persécute un pauvre, un malheureux, un homme blessé à mort. Puisqu'il aime la malédiction, qu'elle entre en lui ; il refuse la bénédiction, qu'elle s'éloigne de lui ! Il a revêtu comme un manteau la malédiction, qu'elle entre en lui comme de l'eau, comme de l'huile dans ses os ! Qu'elle soit l'étoffe qui l'habille, la ceinture qui ne le quitte plus ! C'est ainsi que le Seigneur paiera mes accusateurs, ceux qui profèrent le mal contre moi. Mais toi, Seigneur Dieu, agis pour moi à cause de ton nom. Ton amour est fidèle : délivre-moi. Vois, je suis pauvre et malheureux ; au fond de moi, mon coeur est blessé. Je m'en vais comme le jour qui décline, comme l'insecte qu'on chasse. J'ai tant jeûné que mes genoux se dérobent, je suis amaigri, décharné. Et moi, on me tourne en dérision, ceux qui me voient hochent la tête. Aide-moi, Seigneur mon Dieu : sauve-moi par ton amour ! Ils connaîtront que là est ta main, que toi, Seigneur, tu agis. Ils maudissent, toi, tu bénis, ils se sont dressés, ils sont humiliés : ton serviteur est dans la joie. Qu'ils soient couverts d'infamie, mes accusateurs, et revêtus du manteau de la honte ! A pleine voix, je rendrai grâce au Seigneur, je le louerai parmi la multitude, car il se tient à la droite du pauvre pour le sauver de ceux qui le condamnent.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Septième Jour

Un témoin courageux de la Vérité

Le 25 Janvier 1990, au cours d'un violent orage, la foudre tombe plusieurs fois et brûle un certain nombre de rondavels (cases rondes) couvertes de chaume dans la région. Traditionnellement, lorsque cela se produit ce n'est pas considéré comme un phénomène naturel, mais comme l'oeuvre d'une supposée sorcière. Le chef rassembla son conseil et la communauté pour discuter de la question, dans le but de savoir qui en était responsable. Ils fut alors convenu qu'un guérisseur traditionnel serait consulté afin d' identifier la personne qui était responsable de ces incendies. Une contribution de R5 par personne a été convenue afin de payer la personne.

Benoît arriva à la réunion en retard, après que cette décision avait été prise. Son explication que la foudre est un phénomène naturel fut rejetée. Il s'était vigoureusement tenu tête contre l'accusation portées aux prétendues sorcières provoquant des coups de foudre. Lorsque la décision a été confirmée, Benoît refusa de payer la contribution, faisant valoir que sa Foi Catholique l'empêchait de prendre part à tout ce qui touche de près ou de loin à la sorcellerie.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Luc (12: 8-9)

Je vous le déclare : Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m'aura renié en face des hommes sera renié en face des anges de Dieu.

Approfondissement de la Foi

« S’appuyant sur les religions traditionnelles, la sorcellerie connaît actuellement une certaine recrudescence. Des peurs renaissent et créent des liens de sujétion paralysants. Les préoccupations concernant la santé, le bien-être, les enfants, le climat, la protection contre les esprits mauvais, conduisent de temps à autre à recourir à des pratiques des religions traditionnelles africaines qui sont en désaccord avec l’enseignement chrétien. Le problème de la « double appartenance », au christianisme et aux religions traditionnelles africaines demeure un défi. Pour l’Église qui est en Afrique, il est nécessaire, à travers une catéchèse et une inculturation profonde, de guider les personnes vers la découverte de la plénitude des valeurs de l’Évangile. Il convient de déterminer la signification profonde de ces pratiques de sorcellerie en identifiant les enjeux théologiques, sociaux et pastoraux qui sont véhiculés par ce fléau ». (Exhortation Africae Munus, Pape Benoît XVI, N°93).

Réflexion: Ai-je peur de me lever pour défendre la Foi chrétienne quand elle est ridiculisée ou attaqué au nom de la « culture traditionnelle »? Est-ce que je crois en la sorcellerie? l'ai-je parfois pratiqué?

Prière

Psaume 140

Seigneur, je t'appelle : accours vers moi ! Écoute mon appel quand je crie vers toi ! Que ma prière devant toi s'élève comme un encens, et mes mains, comme l'offrande du soir. Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche. Ne laisse pas mon coeur pencher vers le mal ni devenir complice des hommes malfaisants. Jamais je ne goûterai leurs plaisirs : que le juste me reprenne et me corrige avec bonté. Que leurs parfums, ni leurs poisons, ne touchent ma tête ! Ils font du mal : je me tiens en prière. Voici leurs juges précipités contre le roc, eux qui prenaient plaisir à m'entendre dire : « Comme un sol qu'on retourne et défonce, nos os sont dispersés à la gueule des enfers ! » Je regarde vers toi, Seigneur, mon Maître ; tu es mon refuge : épargne ma vie ! Garde-moi du filet qui m'est tendu, des embûches qu'ont dressées les malfaisants. Les impies tomberont dans leur piège ; seul, moi, je passerai.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Huitième Jour

Un véritable apôtre de la vie

Après sa ferme prise de position contre la sorcellerie lors de la réunion de la communauté, le dimanche 28 Janvier 1990, les gens ont commencé à murmurer contre lui, disant: « C'est lui qui influence peuple, comme il est un chef de file. Pourquoi refuses-t-il de brûler les sorcières? Il n'est pas d'accord avec notre croyance ».

Beaucoup pensaient de lui qu'il rabaissait leurs croyances et leurs pratiques traditionnelles, et qu'il était comme une pierre d'achoppement dans la communauté en raison de sa position constante contre la sorcellerie. Et, comme un vrai disciple de Jésus-Christ, Benoît, se tenait ferme dans sa foi catholique, certaines personnes ont dit: « Nous ferions mieux de le tuer! » Ils ont donc conspiré pour se débarrasser de lui.

Parole de Dieu

Du Livre du Deutéronome (18: 9-14)

Lorsque tu seras entré dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien, d'enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination au Seigneur; et c'est à cause de ces abominations que le Seigneur, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement au Seigneur, ton Dieu. Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins; mais à toi, le Seigneur, ton Dieu, ne le permet pas.

Approfondissement de la Foi

Il nous est demandé d'aimer et d'honorer la vie de tout homme et de toute femme, et de travailler avec constance et avec courage pour qu'en notre temps, traversé par trop de signes de mort, s'instaure enfin une nouvelle culture de la vie, fruit de la culture de la vérité et de l'amour. (Bienheureux Jean Paul II, Evangelium Vitae, N°77)

Réflexion: Est-ce que je respecte la vie des autres, des plus faibles, en particulier des bébés à naître? Est-ce que je mène une vie saine et responsable?

Prière

Psaume 26

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? Si des méchants s'avancent contre moi pour me déchirer, ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. Qu'une armée se déploie devant moi, mon coeur est sans crainte ; que la bataille s'engage contre moi, je garde confiance. J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m'attacher à son temple. Oui, il me réserve un lieu sûr au jour du malheur ; il me cache au plus secret de sa tente, il m'élève sur le roc. Maintenant je relève la tête devant mes ennemis. J'irai célébrer dans sa tente le sacrifice d'ovation ; je chanterai, je fêterai le Seigneur. Écoute, Seigneur, je t'appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! Mon coeur m'a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C'est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. N'écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu, mon salut ! Mon père et ma mère m'abandonnent ; le Seigneur me reçoit. Enseigne-moi ton chemin, Seigneur, conduis-moi par des routes sûres, malgré ceux qui me guettent. Ne me livre pas à la merci de l'adversaire : contre moi se sont levés de faux témoins qui soufflent la violence. Mais j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Neuvième Jour

un vrai témoin de la foi

Le 2 Février 1990, après avoir ramené chez lui un homme avec un sac de farine de maïs, Benoît, rentrant chez lui en voiture trouva son chemin bloqué par des troncs d'arbres disposés au travers de la route. Descendant de sa voiture pour les enlever, une foule de jeunes garçons et des hommes cachés derrière les buissons se ruèrent sur lui et lui jetèrent de grosses pierres. Blessé et saignant abondamment, il quitta sa voiture et couru à travers un terrain de football, espérant trouver de l'aide auprès d'un Shebeen à proximité (endroit où la boisson alcoolisée est vendue illégalement). En voyant une porte ouverte à la cuisine d'une rondavel il courut tout droit s'y cacher afin de sauver sa vie.

La foule qui lui courait derrière, demanda à la femme où Benoît était cacher, menaçant de la tuer si elle ne leur disait pas. Leur disant où Benoît était cacher, elle plaida: « Ne me tuez pas. Il est à l'intérieur ». Deux personnes entrèrent la foule et traînèrent Benoît dehors. En serrant l'un d'eux, Benoît supplia: « S'il vous plaît, épargnez ma vie! » Les jeunes a répondu: « OK. Suis-nous, on ne va pas te tuer ». Lui faisant confiance, Benoît sortit.

Alors que la foule encerclait maintenant le rondavel, Benoît ne pouvait plus s'échapper, voyant l'un d'entre venant vers lui armé d'une knobkerrie, il se mit à genoux et pria. Ensuite, les choses se passèrent très rapidement. L'homme fracassa la tête avec sa knobkerrie, lui écrasant le crâne. Benoît tomba au sol. De l'eau bouillante fut ensuite versée sur sa tête, ses oreilles, ses narines et autres blessures.

La Messe d'enterrement fut concélébrée le 10 Février 1990. Tous les prêtres portèrent des vêtements rouge, car ils étaient convaincus que Benoît était mort pour sa foi. C'était sa position contre la sorcellerie qui avait entraîné la mort de Benoît.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Luc (5: 1-12)

Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait : « Heureux les pauvres de coeur :le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent: ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux :ils obtiendront miséricorde ! Heureux les coeurs purs :ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix :ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :le Royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

Approfondissement de la Foi

« Car c'est la fonction de l'Eglise, guidée par l'Esprit Saint qui renouvelle et purifie son sans cesse, de faire de Dieu le Père et son Fils incarné et présent dans un sens visible. Ce résultat est obtenu principalement par le témoignage d'une foi vivante et mature, à savoir, celui formé à reconnaître lucidement les difficultés et de les maîtriser. De nombreux martyrs ont donné témoin lumineux de cette foi et continuera à le faire. Par leur exemple, ils nous ont montré, et fait en douceur pour nous, pour ainsi dire, le chemin vers l'avenir... Tout ce qui nous reste, avec la grâce de Dieu, est de suivre leurs traces ». (Constitution Pastorale Gaudium et Spes N° 21)

Réflexion: Est-ce que, comme Benoît, le courage des martyrs m'aide à vivre ma foi? Est-ce que je défends ma foi, dans la vie privée comme et dans la vie publique?

Prière

Cantique de Marie

Evangile selon Saint Luc (1: 46-55)

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés,renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur,il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères,en faveur d'Abraham et de sa race à jamais.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

 

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23 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-quatrième jour

La pensée du purgatoire, en nous donnant une idée de la sévérité de la justice divine, porte notre cœur à la pratique de toutes les vertus chrétiennes

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

II est pour le salut un écueil contre lequel on ne se précautionne pas assez; c'est celui d'une Foi languissante et inutile, d'une Foi stérile et inefficace. Or, sans parler de tant d'autres articles de la Foi, qui ne sont que dans notre esprit sans passer dans notre cœur pour en régler les mouvements et les affections, nous allons prouver, dans la méditation de ce jour, que, s'il est un dogme de la religion sur lequel on puisse, ou doive nous reprocher une contradiction coupable entre ce que nous croyons et ce que nous sommes, c'est le dogme du Purgatoire. Et, en effet, en croyant le Purgatoire, que faisons-nous? Nous reconnaissons qu'il est un lieu, séjour de douleurs et de larmes, où Dieu exerce les rigueurs de sa plus sévère justice sur des âmes qui lui sont chères, et qui ne peuvent nous être indifférentes; sur des âmes qu'il aime, et que nous devons aimer. De là si nos mœurs, si notre conduite répondaient à notre foi, que serions-nous? Nous serions d'abord des hommes de zèle et de charité pour soulager ces âmes que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire; ce point a eté l'objet de nos méditations précédentes, et sans doute elles nous ont prouvé à l'évidence combien notre indifférence pour ces frères souffrants, dont le sort est entre nos mains, serait criminelle; ainsi il est inutile de rien ajouter pour nous exciter à la compassion envers ces âmes. C'est d'un second effet que la croyance du Purgatoire doit produire en nous, que nous nous occuperons: car, la pensée de ce lieu d'expiation ne doit pas avoir pour seul résultat de nous rendre des hommes de zèle et de Charité, elle doit encore exciter notre cœur à la pratique des plus grandes et des plus sublimes vertus, en nous donnant une idée de la sévérité de la Justice de Dieu; et, par suite, elle doit nous rendre des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire.

Oui, pour nous changer en des hommes de vertu et de sainteté, en des hommes de vigilance et d'attention, il suffirait de profiter, comme nous le devons, de ce que la Foi nous enseigne du Purgatoire. Quelle leçon plus forte, plus touchante; quelle leçon plus instructive et plus persuasive Dieu pouvait-il nous donner de la haine qu'il a, et de la haine que nous devons avoir pour le péché? Notre religion entière, il est vrai, n'est qu'un enseignement continuel de la malice infinie et des suites funestes du péché; elle n'est, dans ses secours, dans ses grâces, que préservatif du péché; dans sa morale et ses conseils, que précaution contre le péché; dans ses dogmes et ses mystères, qu'anathéme et malédiction contre le péché; en sorte que, selon la remarque d'un Père, l'homme véritablement chrétien n'est qu'un homme qui déteste le péché, qui redoute le péché, qui craint le péché jusqu'à n'avoir aucune autre crainte. Cependant, de tous les articles de Foi Chrétienne, ne peut-on pas dire que celui du purgatoire est un des plus puissants et des plus efficaces pour nous défendre de la séduction du péché? A la vérité, le dogme d'une éternité malheureuse dans l'enfer a quelque chose de plus frappant au premier coup d'œil; il parle davantage aux sens et à l'amourpropre; mais le dogme du Purgatoire a plus de force pour éclairer l'esprit, pour convaincre la raison, pour faire sentir au cœur combien le péché est ennemi de Dieu, combien Dieu est ennemi du péché.

Dans l'enfer, ce sont des péchés qui laissent le pécheur sans excuse, des péchés que Dieu ne peut pardonner sans cesser, pour ainsi dire, d'être le Dieu de Justice et de Sainteté; dans le purgatoire, ce sont des péchés qui ne sont pas tant des péchés que des imperfections, des fautes légères; car l'on peut faire sur le Purgatoire la question que le Roi-Prophète faisait sur la sainte Sion: « Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle? » et répondre avec lui: « C'est celui qui marche dans l'innocence, et qui pratique la justice ». (Ps. 14.) Le Purgatoire, qui n'est que comme le portique de la céleste Jérusalem, ne sera ouvert qu'aux âmes fidèles; on n'y arrive que par la voie de la justice et de la sainteté. Vous êtes étonnés de ce que Dieu ne pardonne jamais dans l'enfer; vous devez l'être davantage de ce que Dieu punit dans le Purgatoire. Dans l'enfer ce sont des hommes ennemis de Dieu, assujettis, asservis au péché, et dont le cœur demeure fermé aux regrets de la pénitence, et ne s'ouvre qu'aux fureurs du blasphème. Dans le Purgatoire, au contraire, ce sont des âmes pénitentes, pour qui le plus grand malheur du péché est de l'avoir commis; ce sont des âmes soumises, sans plainte, sans murmure; elles baisent avec respect la main qui les frappe; loin de se révolter contre le Dieu qui les afflige, elles ne savent que louer, que bénir, qu'adorer le Dieu qui les sauve. Et cependant des jours, des années, des siècles peut-être les verront dans les larmes, dans les feux dévorants; parce que la haine du péché l'emporte dans le cœur de Dieu sur sa clémence et sur sa tendresse. Jésus-Christ les aime; il en est aimé; n'importe, il ne les recevra pas dans la plénitude de ses miséricordes, avant que la flamme qui les consume n'ait effacé jusqu'aux derniers vestiges de leurs anciennes fragilités : sa sainteté s'oppose à son amour, sa justice suspend le cours de ses bienfaits.

Ce principe de la sainteté, de la Justice infinie de Dieu, démontré si clairement par l'existence du Purgatoire, était le principe sur lequel raisonnaient les anciens pénitents, lorsqu'ils se portaient à ces austérités dont le récit épouvante notre mollesse; c'était aussi le principe sur lequel s'appuyait la primitive Église, lorsque, dans les canons de ses conciles, elle traçait des voies si pénibles, si laborieuses aux pécheurs qui voulaient revenir à Dieu par la pénitence, persuadée que Dieu punira dans l'homme tout ce qui n'aura pas été puni par l'homme, et que la satisfaction, par laquelle nous vengeons Dieu, ne peut approcher des châtiments par lesquels Dieu se venge lui-même. En effet, la foi du Purgatoire nous apprend que les plus légères offenses, les fragilités, ne trouvent point de grâce au tribunal de Dieu, dans des âmes saintes et justes, dans des âmes élues et prédestinées. Quelle conclusion pratique dois-je donc tirer de cette foi? qu'il est de mon plus grand intérêt de fuir jusqu'à l'ombre du péché. En d'autres termes, l'effet que doit produire en nous la. foi du purgatoire, si nous savons en profiter, c'est de nous changer en des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que nous voyons punis si sévèrement dans le Purgatoire. La pensée des douleurs de ces saintes âmes doit nous faire sentir la vérité de ces paroles de l'Apôtre; c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant, après avoir négligé de l'apaiser, de le satisfaire en ce monde qui est le règne de sa miséricorde, et avoir mieux aimé attendre en l'autre qui est le Règne de la Justice.

Considération

Sur la terre, c'est le règne de la Misécorde: dans le Purgatoire, c'est le règne de la Justice!.... Cette pensée bien méditée suffirait pour régler notre conduite, nous porter à la pratique de toutes les vertus et nous engager à ne rien négliger pour éviter ce terrible règne de la Justice d'un Dieu infiniment Saint.

Prière

Plus je médite sur le Purgatoire, plus je suis convaincu, ô Dieu de Sainteté, que le péché, que le moindre péché Vous déplaît infiniment et que Votre Justice exige que Vous le punissiez rigoureusement: accordez-moi la grâce de profiter de cette conviction; qu'elle me pénètre d'une juste crainte de votre sévérité, afin que jamais je ne Vous offense de propos délibéré, et que je travaille chaque jour à me purifier de plus en plus pour être sans souillure au moment de paraître devant Vous. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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22 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-troisième jour

Troisième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

 

Les indulgences

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Les âmes du Purgatoire peuvent encore être soulagées par le moyen des indulgences: « Tous les Catholiques, dit Mgr. Bouvier dans son Traité des indulgences, tous les catholiques sont unanimes sur ce point; et le théologien Sylvius, si modéré dans ses décisions, ne balance pas à dire qu'il appartient à la Foi. En effet, l'Église, dans le monde entier, accorde des indulgences applicables aux morts; elle croit donc qu'elles peuvent leur être utiles. Il ne faudrait pas d'autre raison pour nous faire admettre cet article comme indubitable: car, vouloir contester ce que l'Église croit ou pratique dans tout l'univers, serait le comble de la folie, dit Saint Augustin. Et ce que l'Église fait actuellement n'est point une innovation, elle l'a fait de tout temps, comme le prouve l'histoire ecclésiastique. Au surplus, il est de foi qu'on peut offrir pour les morts le saint sacrifice de la messe, les prières, les aumônes et autres bonnes œuvres: or l'indulgence, outre les œuvres pieuses qu'il faut faire pour la gagner, n'est que l'application des satisfactions de Jésus-Christ et des Saints; pourquoi ne pourrait-on pas la présenter à Dieu à l'intention des morts auxquels on s'intéresse? On ne peut voir aucune raison qui empêchât une telle offrande d'être propre à désarmer la justice divine. Concluons donc en toute sûreté que l'indulgence peut être appliquée aux morts ».

« Toutefois l'indulgence ne leur est pas appliquée par manière d'absolution, comme aux vivants, parce que les membres de l'église souffrante ne sont plus sous la juridiction ecclésiastique; elle leur est appliquée en forme de suffrage, c'est-à-dire, qu'en vertu de la concession faite par le Pape, le fidèle qui remplit les conditions prescrites, offre à Dieu des satisfactions suffisantes, puisées dans le trésor infini de l'Église, le prie d'y avoir égard dans sa miséricorde, et de remettre à l'âme qu'il lui recommande, la peine due à ses péchés ». Mgr. Bouvier examine ensuite s'il est plus avantageux, lorsque l'application de l'indulgence est libre, c'est-à-dire pour les vivants ou pour les morts, comme cela arrive souvent, s'il est, dis-je, plus avantageux de la gagner pour les morts que pour soi-même. Il appuie l'opinion que nous avons développée le 21e jour; il est donc d'avis qu'il est plus avantageux de la gagner pour les morts, parce qu'il y a de la générosité à préférer les intérêts du prochain, malheureux surtout, aux siens propres: et en particulier un pécheur, en s'oubliaut pour secourir son frère, fait un acte héroïque. Il prouve ensuite que nos intérêts bien entendus ne souffriront aucun préjudice réel de cette conduite; « car, dit-il, si nous perdons du côté de la peine qu'il nous faudra expier un jour, nous acquérons, par ces actes de dévouement, des mérites qui nous élèveront en gloire dans la béatitude éternelle. Or, ce surcroît de bonheur dans le Ciel l'emporte de beaucoup sur l'avantage qu'il y aurait d'être un peu moins longtemps dans le Purgatoire. En outre, les âmes dont nous aurons accéléré la délivrance, ne nous oublieront pas dans le Ciel: peut-être nous rendront-elles au centuple ce que nous leur aurons prêté. Tout nous invite donc à avoir du zèle et de la piété pour les morts, et à leur appliquer autant d'indulgences que nous le pourrons ».

Il suffit de savoir ce que c'est que les indulgences, pour en faire un saint et fidèle usage; si l'on considère que l'indulgence est une application des satisfactions de Jésus-Christ, comment ne pas s'en servir pour satisfaire pour les âmes du Purgatoire? Nous l'avons dit; il faut prier pour elles; il faut jeûner, répandre d'abondantes aumônes , etc. : mais hélas! tout ce que nous pouvons faire n'est pas grand'chose; la moindre des satisfactions de Jésus-Christ est d'une valeur infinie: voilà bien de quoi payer les dettes de ces âmes; avoir entre les mains un trésor si précieux, et n'en faire aucun usage, est-ce avoir de la charité? N'accuserait-on pas justement de cruauté une personne à qui on aurait confié, dans un temps de famine, une somme d'argent pour assister les pauvres, et qui par négligence n'en ferait aucun usage; et cette personne ne serait-elle pas grandement coupable devant Dieu et devant les hommes? quel sujet de plainte n'auraient pas les pauvres abandonnés dans un si pressant besoin? Et cette personne pourrait-elle s'excuser sur ce qu'elle n'y aurait pas fait réflexion? cependant la négligence des indulgences est quelque chose de plus cruel, et d'une conséquence bien plus considérable, puisque tous les besoins de cette vie ne sont pas comparables à ceux du purgatoire, ni les moyens de les soulager comparables aux satisfactions d'un Homme-Dieu. Cette comparaison du pieux auteur Boudon peut nous donner une idée de l'aveuglement de quantité de personnes qui, portant des objets bénits, ou associées à des confréries enrichies de nombreuses indulgences, n'en iont aucun usage. N'agissent-elles pas comme le serviteur de l'Évangile qui avait caché son talent en terre, et qui fut jeté dehors dans les ténèbres? Prenons donc garde de rendre inutile le prix du sang du Sauveur de tous les hommes: instruisons-nous des indulgences que nous pouvons gagner pour les âmes du purgatoire, et remplissons exactement les conditions requises pour les gagner. Ainsi soyons en état de grâce; faisons ce qui est prescrit, avec attention et la profonde vénération qui est due aux satisfactions de Jésus-Christ, qui, par un excès de charité incompréhensible, veut bien nous donner de quoi satisfaire à toutes les dettes dont nous sommes redevables, et dont sont redevables nos frères devenus membres de son église souffrante. O amour! ô amour de mon Dieu! que tu es peu connu, et que tu es peu estimé et aimé! s'écrie Boudon.

Résolution

Tout fidèle, touché de l'Amour de Dieu et du désir de procurer Sa Gloire, n'aura pas de peine à s'oublier entièrement et à ne penser qu'à accélérer la délivrance des âmes du Purgatoire, en travaillant à gagner pour elles, les indulgences qui leur sont applicables, chaque fois qu'il pourra les gagner. Que si la Charité qui nous anime n'est pas encore assez vive pour faire ainsi abnégation complète de nous-mêmes, rien n'empêche que nous ne suivions l'avis de Bouvier, qui nous propose de partager entre les morts et nous, et de gagner, tantôt à leur intention , et tantôt à la nôtre, les indulgences qui sont susceptibles de cette double application.

Prière

O Très Sainte Trinité, c'est à Votre Bonté infinie et à Votre libéralité sans bornes envers nous, tout indignes que nous en sommes, que nous devons attribuer la largesse avec laquelle Vous récompensez les faibles œuvres de vos serviteurs. Recevez celles que nous faisons pour gagner les indulgences en faveur de nos frères défunts, par les mérites de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, et par le Sang Précieux qu'Il a répandu pour eux; que cette satisfaction surabondante les rende participants de toutes les indulgences que les Fidèles s'efforcent de gagner. O Trinité adorable, que le Ciel et la terre Vous rendent avec moi pour ce bienfait mille actions de grâces. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

praying for the poor souls

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