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30 avril 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Mois de Marie devant l'Image miraculeuse

de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano

Abbé Eugène Lerat

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Premier jour

Jugement de l’Église sur l'image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil

 

Au temps de la Translation de la Madone par les Anges, Paul Il occupait la Chaire de saint Pierre. Ce Pape se préoccupa fort d'un événement aussi extraordinaire, et ordonna une enquête canonique. Il envoya à Genazzano deux prélats, Gaucher de Forcalquier évêque de Gap, et Nicolas à Crucibus, évêque de l'île Fara, aujourd'hui Lésina, voisine de Scutari. Le résultat de leur enquête fut favorable, car les Papes n'ont pas cessé, depuis cette époque d'encourager la dévotion des peuples à la sainte Image. Citons Sixte IV et saint Pie V, mais surtout Urbain VIII qui vint à Genazzano implorer la Très Sainte Vierge pour la cessation de la peste qui ravageait alors l’Italie. Il fut reçu solennellement par le seigneur de la ville, un membre de la famille Colonna, qui lui adressa ces paroles : « La Reine du ciel et de la terre, la Mère de Dieu a voulu être honorée en ces lieux. L'image qu'on y vénère n'a pas été peinte par le pinceau d'un mortel, elle n'a pas non plus été apportée par la main des hommes, mais elle est, comme on le pense, l'oeuvre d'un artiste céleste. On l'a vue subitement apparaître dans ce temple, de sorte que le Latium n'a rien à envier à Lorette ».

Le 17 novembre 1682, Innocent XI fit couronner solennellement la sainte Image, voulant ainsi obtenir de la bienheureuse Vierge, aide et protection contre les Musulmans, qui menaçaient de nouveau l'Église et l'Europe. Il fut exaucé, et les Turcs essuyèrent sous les murs de Vienne une défaite qui brisa leur puissance sur terre, comme la victoire de Lépante l'avait détruite sur mer.

Les Papes Grégoire XIII, Benoît XIII, Clément XII et Benoît XIV enrichirent successivement le Sanctuaire de Genazzano de grands privilèges. A la fin du siècle dernier, sous le pontificat de Pie VI, la Sacrée Congrégation des Rites, après un mûr examen des preuves qui établissent la vérité de la miraculeuse apparition de l'Image, autorisa un office et une messe propres comme pour la translation de la sainte Maison de Nazareth à Lorette. Bon nombre d'évêques français, dans ces derniers temps, ont introduit cet office dans leurs diocèses, et naguère le Général de la Compagnie de Jésus l'obtenait pour tous ses prêtres. Pie IX avait pour la Mère du Bon Conseil une tendre dévotion. Il aimait à garder près de lui sa belle image, et c'est à elle qu'il recourait au milieu des difficultés si grandes de son long pontificat : c'est devant une image de la Madone qu'il avait célébré sa première messe, et il le rappelait souvent avec bonheur. Léon XIII, dont l'univers admire encore la sagesse, ne cessa de montrer la plus grande sympathie pour la dévotion à Notre-Dame du Bon Conseil.

 

Exemple

 

C'était pendant la captivité de Pie VII à Fontainebleau. Une famille patriarcale de nos provinces de l'est, chez laquelle le culte des Papes est héréditaire comme la foi, avait sollicité la faveur de faire bénir par le Saint-Père divers objets de piété. Le Vénérable Vieillard accueillit cette prière avec Sa paternelle bonté. Sa Sainteté daigna en outre prendre une petite Image de la Vierge Mère qu'Elle avait dans son bréviaire, la bénit et l'offrit à la personne qui s'était chargée de ce message. Celui-ci, à son retour, en fit don à la digne famille que nous venons de citer. Quelle était cette Image ?... C'était Notre-Dame du Bon Conseil. Oui ; c'était bien Elle, la divine Conseillère, qui voulait venir en France, par la main de son Pontife ; c'était bien notre chère Madone du Bon Conseil, que Pie VII venait de donner à notre Patrie, cette France où il souffrait, mais qu'il aimait d’une tendresse toute spéciale, puisque peu de temps après son élévation au Souverain Pontificat, il écrivait : « Nous sacrifierions notre vie pour ceux de nos enfants qui habitent la France... Ne vous semble-t-il pas que Léon XIII se fit l'écho de ces sentiments quand il parla de la France ou qu’il écrivit à ses Évêques ?... Quant à l’Image donnée par Pie VII, après une période de 80 ans où une seule famille la vénérait, un fac-similé fut offert au saint Évêque, Mgr Pifferi, Sacriste1 de Sa Sainteté, incomparable apôtre de Notre-Dame du Bon Conseil, qui, à plusieurs reprises, vint en France apporter aux membres de la Pieuse Union, avec ses bénédictions, les encouragements du Vicaire de Jésus-Christ. La sainte Image elle-même a été offerte, en 1903, à Sa Sainteté Pie X qui « l'agréa beaucoup à cause de sa provenance ».

 

Prière

 

Que votre incessante prière, ô Marie, garde spécialement ceux qui, durant ce mois, vous offriront leurs hommages. N'oubliez pas, au ciel, ceux qui ne vous oublieront pas sur la terre. O notre Souveraine, notre médiatrice, daignez nous recommander à votre Fils, nous réconcilier avec Lui, nous présenter à Lui. Faites, nous vous en supplions, qu'Il nous rende participants de Son bonheur, Celui qui, par votre médiation, S'est rendu participant de nos misères et de nos faiblesses. O Marie, Mère du Bon Conseil, nos délices à nous seront, pendant tout ce mois et pendant toute notre vie, d’être avec vous par la prière et par l'amour, afin de pouvoir habiter près de vous dans l’éternité de gloire. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano, disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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29 avril 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Mois de Marie devant l'Image miraculeuse

de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano

Abbé Eugène Lerat

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Veille du premier jour

Histoire de la Madone de Genazzano dite Notre Dame du Bon Conseil

 

Dans les États pontificaux, à Genazzano, l'église des religieux de Saint-Augustin possède une image miraculeuse de la Mère de Dieu, invoquée sous le titre de Notre Dame du Bon Conseil. Voici l'origine du culte rendu à cette madone. C'était une peinture à fresque, en grande vénération dans une église de Scutari, en Albanie. Vers le XVè siècle, les Turcs, s'étant rendus maîtres de cette ville, résolurent de transformer en mosquée le Sanctuaire de la Mère de Dieu. Mais ils comptaient, sans l'intervention de Celle que I'Eglise appelle si justement la Vierge puissante, qui déjoua leur projet impie en punissant d'une mort terrible les plus hardis d'entre eux. Ce que voyant, les Turcs épouvantés fermèrent l’église et se retirèrent.

En ce même temps, la divine Vierge apparut à une pieuse femme nommée Pétruccia qui habitait Genazzano. Elle l'invita à faire rebâtir le Sanctuaire élevé en son honneur par saint Marc, sous le vocable de Mère du Bon Conseil, qui menaçait ruines. Pétruccia, confiante, obéit, elle y sacrifia tout son avoir ; mais parce que sa fortune était trop modeste et que Dieu permit qu'elle ne fût pas secondée dans sa généreuse entreprise, les travaux furent laissés inachevés. C'était en 1466. Sur ces entrefaites, deux zélés serviteurs de la Madone du Bon Conseil, Georgio et de Sclavis, étaient avertis par elle-même, qu'elle devait quitter son église de Scutari. En effet, bientôt après, en leur présence, l'Image miraculeuse se détacha du mur, et, s'étant élevée dans les airs, elle commença à s'éloigner de la ville. Les deux Scutarins se mirent à sa suite, et, dès le départ, une colonne de nuages précéda leur marche pour les guider. Lorsqu'ils se trouvèrent sur les bords de la mer Adriatique, un autre prodige affermit leur confiance. L'élément humide ne fut pas pour eux un obstacle, ils marchèrent sur les flots affermis sous leurs pas et atteignirent ainsi à la suite de la sainte image les côtes de l'Italie. Arrivés à Rome, une épreuve vint affliger leur piété : la consolante Image disparut à leurs yeux sans qu'ils pussent soupçonner la direction qu'elle avait prise.

Le même jour, 25 avril 1467, fête de saint Marc, patron de Genazzano, à trois heures de l'après-midi, en présence d'une grande foule de fidèles, au moment où les religieux Augustins chantaient les vêpres, un nuage blanc, tout rayonnant d'une éclatante lumière, descend sur l'église de Sainte-Marie et s'en va comme envelopper le mur inachevé de la chapelle bâtie par Pétruccia. Bientôt le nuage s'évanouit et laisse voir la sainte image de la Madone du Bon Conseil, qui reste suspendue miraculeusement au mur, sans y être appliquée. En même temps toutes les cloches de la ville sonnent d'elles-mêmes, et saluent l'arrivée de la Reine du ciel. Le bruit du prodige se répandit bientôt dans les environs et jusqu'à Rome. Les deux Scutarins furent consolés à cette nouvelle, et s'empressèrent d'accourir à Genazzano reconnaître leur chère Madone. Le concours des fidèles, loin de diminuer, ne fit qu’augmenter de jour en jour, et leur foi ne cessa d'être récompensée par des grâces signalées et de nombreux miracles.

 

Exemple

 

Le 15 août 1864, le Saint Père Pie IX quittait Castelgondolfo, sa résidence d’été, et venait à Genazzano par la nouvelle route de Valmontone. Il descendit de voiture sur la place du Sanctuaire. Là s'étaient réunis, pour le recevoir, avec les autorités municipales, l’Évêque de Palestrine et son secrétaire, le séminaire, le général des Augustins et ses religieux. Sa Sainteté entra dans l'église, splendidement décorée. Il était dix heures. Mgr Pacca, maître de chambre, célébra la messe, et Mgr Borromeo Arese, majordome, offrit à la Vierge du Bon Conseil, au nom de Sa Sainteté, un collier enrichi de diamants et un cœur d'or. On chanta ensuite les litanies de la Sainte Vierge et le Pape récita les oraisons. Après avoir admiré et vénéré la sainte Image, la cour se retira dans la grande salle du couvent, où les évêques, le clergé et les autorités civiles furent présentés par le Cardinal Amat, évêque de Palestrine, et admis au baisement du pied. Puis, Sa Sainteté se rendit au palais Colonna. Une fois revêtu de ses ornements pontificaux, la tiare en tête, le pape se mît au balcon, et entouré du Cardinal et des évêques, il donna la bénédiction solennelle à la foule immense, agenouillée sur la place, dans les prairies, sur les collines. A une heure il rentra au couvent et déjeuna en particulier. Avant de partir, le Souverain Pontife visita en détail le Sanctuaire, se prosterna de nouveau devant la pieuse Image et récita lui-même les litanies, le peuple répondant aux invocations. Vers cinq heures, il reprit le chemin de Castelgondolfo.

 

Prière

 

Ô mon Dieu ! Auteur et source première de tout Bon Conseil, qui sauvâtes si merveilleusement des mains musulmanes l'Image de la Mère de Votre Fils unique, et qui la fîtes transporter par vos saints anges de Scutari à Genazzano, voulant que cette aimable Madone fût invoquée sous le titre de Notre Dame du Bon Conseil, accordez-nous, nous Vous en supplions, qu'en vénérant cette image si gracieuse, nous nous montrions toujours fidèles à suivre les inspirations de la divine Conseillère, et que nous puissions entourer au ciel son trône si resplendissant de gloire. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano, disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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29 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Trentième jour

Des motifs contre le désespoir à l’heure de la mort

 

I. Durant la vie humaine, l’ennemi de notre salut s’attache à nous perdre en nous inspirant une confiance présomptueuse dans la Miséricorde de Dieu : à l’heure de la mort il nous attaque par la tentation du désespoir, en nous représentant le nombre et l’énormité de nos péchés. Répondons-lui avec confiance, que nos péchés, quel qu’en soit le nombre, quelle qu’en soit l’énormité, sont propres à faire éclater en nous les richesses de la Miséricorde Divine et la vertu de la Croix du Sauveur. Cette vertu brille avec bien plus d’éclat dans la sanctification des pécheurs pénitents, que dans celle de ceux qui n’auraient pas péché. Jésus-Christ, comme il l’a dit lui-même, n’est pas venu sur la terre pour appeler les justes, mais les pécheurs ; Son Sang est le Sang de l’Agneau qui efface les péchés du monde. Quelques énormes que soient mes péchés, ce Sang précieux a encore plus de vertus pour les effacer et me sanctifier.

II. L’excellence de la Passion de Jésus-Christ serait comme obscurcie, le prix de Son Sang et la vertu de Sa Croix seraient comme éteints, s’il n’y avait eu ni pécheur à convertir, ni péché à expier. Les plus grands pécheurs, quand il se convertissent sont ceux qui contribuent le plus à sa gloire. La célébrité d’un médecin ne dépend pas du régime de santé qu’il prescrit à ceux qui se portent bien, mais de la guérison des maladies les plus compliquées et les plus désespérées. Jésus-Christ est le médecin de nos âmes ; plus je suis malade, plus Il apportera de soin à ma guérison, plus Il me prodiguera le baume de Son Sang précieux. Ah ! Avec un tel médecin, je ne puis périr, à moins que je n’aie pas recours à Lui, que je ne lui découvre pas mes plaies honteuses, ou que je ne mette pas toute ma confiance en Lui.

III. À qui le Sauveur du monde montra-t-il de la préférence, durant le cours de sa vie mortelle ? Aux pécheurs, et aux plus grands pécheurs. Il les prévenait, Il les recherchait, Il mangeait avec eux, Il en usait à leur égard avec tant d’indulgence et de bonté que ce fut un sujet de scandale pour les Pharisiens et les faux zélés. Il se représentait Lui-même sous l’image d’un bon pasteur qui abandonne son troupeau pour courir après une brebis égarée ; d’un bon père qui reçoit avec bonté un fils indigne qui revient à lui après les égarements les plus douteux ; d’un médecin zélé qui se consacre tout entier au soin des malades. Non content de recevoir les pécheurs avec bonté Il les invitait, Il les pressait de venir à Lui. « Venez à Moi, vous tous qui gémissez sous le poids de vos iniquités, et Je vous soulagerai ». Ô mon âme, le Coeur de Jésus n’a pas changé. C’est encore la même compassion pour les pécheurs, la même Miséricorde, le même zèle pour leur salut et Son Sang qui efface les péchés du monde, n’a rien perdu de ses mérites ni de sa vertu.

IV. Quand on présenta au Sauveur une femme adultère, n’aurait-on pas dit qu’Il allait la condamner à subir toute la rigueur de la Loi de Moïse ? Au contraire, Il la délivre de ses accusateurs, Il la console et comme personne ne l’a condamnée, Il ne veut pas être le premier à la condamner, Il la renvoie avec bonté, en lui recommandant de ne plus pêcher. Il vit avec plaisir à ses pieds une pécheresse publique les parfumer et les baigner de larmes. Il devint son défenseur contre ses censeurs indiscrets, et prédit que l’Evangile rendrait sa pénitence célèbre dans tous les siècles. Pleurons et aimons, à l’exemple de cette pécheresse scandaleuse ; et nos péchés, comme les siens, fussent-ils encore plus énormes, nous seront pardonnés.

V. Puis-je douter de la facilité de Jésus-Christ à pardonner les péchés, tous les péchés, et les péchés les plus énormes, lorsque je considère qu’Il a donné à Saint Pierre et à tous les ministres de Son Eglise le pouvoir de remettre tous les péchés sans en excepter un seul ? Ô Miséricorde inconcevable ! Dieu, pour obtenir ma grâce, me renvoie à Son Fils, et Son Fils me renvoie à des hommes faibles et pécheurs comme moi. Ô mon Dieu ! Pouviez-vous me rendre ma réconciliation plus facile ? Et si je me damne, ne sera-t-il pas vrai de dire que ma perte ne vient que de moi seul ? En vain dans l’enfer les réprouvés souffrent les plus affreux tourments, en vain ils poussent des cris et des hurlements ; jamais le feu qui les dévore ne consumera la tache de leurs péchés ; et sur la terre, si nous sommes pénitents, la seule parole d’un homme peut effacer tous nos péchés et éteindre tous les feux de l’enfer, en nous appliquant les mérites du Sauveur, en nous lavant dans son Sang Précieux. Ô mon Jésus ! Si de la conversion des pécheurs dépend Votre gloire, Vous avez de quoi Vous glorifier en moi. Je mets au pied de Votre Croix une vie souillée de mille et mille péchés. Puisque vous n’êtes que le Sauveur des pécheurs, soyez le mien, et que le salut de mon âme pécheresse ajoute à Votre gloire et au triomphe de Votre Croix, qui n’est enrichie que des dépouilles enlevées à l’enfer.

 

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Conclusion

Pratiques de piété qui doivent être le fruit des méditations du Mois de la Passion

 

I. Dans tout le cours de ma vie j’imiterai l’exemple de Saint Paul ; et comme cet apôtre zélé de la Croix de Jésus-Christ, je me ferai gloire de ne connaître en toutes choses que Jésus, et Jésus crucifié. Je graverai Sa croix divine dans mon coeur ; je l’imprimerai dans mon âme ; je la porterai sur mon corps ; je ne penserai qu’à elle ; je ne verrai qu’elle ; je ne parlerai que d’elle. Elle éteindra le feu de mes passions impures ; elle sera la garde de mes yeux, de ma langue et de mes oreilles ; elle me consolera dans mes afflictions ; elle me sanctifiera dans mes tentations ; elle me défendra des ennemis de mon salut ; elle soutiendra mes afflictions ; elle me rendra chaste et pur, doux et humble de coeur, elle imprimera à toutes mes actions le sacré caractère de la sainteté de Jésus-Christ.

II. Je n’adorerai pas seulement dans moi-même la croix de mon Sauveur, je l’adorerai dans tout ce qui m’environne ; je prendrai part et au bonheur de ceux qu’elle sanctifie par une vie sainte, et au malheur de ceux qui l’outragent par une vie criminelle. Quand je verrai se multiplier les enfants de Dieu par la vertu du baptême, ou les pécheurs convertis se purifier dans les eaux salutaires de la pénitence, je dirai : « Voici ceux qui ont lavé leur robe dans le Sang de l’Agneau » ; car on ne devient enfant de Dieu que par la vertu de la Croix : on ne peut être purifié de ses péchés que par le Sang précieux qui a coulé sur la Croix. Je m’efforcerai d’honorer la Croix de mon Sauveur en m’opposant au cours du péché, soit en moi-même par une vie conforme à son Saint Evangile, soit chez les autres, par mes exemples, par mes conseils, par tous les moyens qui seront en mon pouvoir ; et rien ne m’affligera plus que de voir le Seigneur renié, trahi, insulté, crucifié de nouveau par tant de péchés.

III. Dans les pauvres, dans les personnes souffrantes et affligées, j’honorerai mon Sauveur souffrant et crucifié ; je les regarderai comme ses membres et ses images vivantes : dans cette vue, je compatirai à leurs peines ; je les consolerai ; je les soulagerai, selon mon pouvoir ; me rappelant que Jésus-Christ nous a dit, qu’il regarderait comme fait à Lui-même ce qui serait au moindre des siens.

IV. Je regarderai toutes mes peines et mes afflictions comme une participation de la croix de mon Sauveur, sur laquelle je veux vivre et mourir ; je ne m’estimerai heureux qu’autant que je souffrirai avec Lui et pour Lui ; et pour que mon coeur ne cesse d’être attaché à Sa croix, j’aurai toujours dans l’esprit ces paroles divines : « Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, il faut qu’il se renonce lui-même, que tous les jours il porte sa croix et Me suive ». Pour animer ma foi et soutenir mon courage, dans le plus fort de mes peines, je méditerai souvent ces paroles de Saint Paul : « Jetez les yeux sur Jésus, l’auteur et le consommateur de notre Foi, qui, au lieu de la joie qu’Il pouvait goûter, a souffert la croix, méprisant l’ignominie, et est maintenant assis à la droite de Dieu ». Représentez-vous donc celui qui a souffert une si grande contradiction de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez pas et ne manquiez pas de courage. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’à répandre votre sang en combattant contre le péché.

V. Le plus grand soin, la plus douce consolation de ma vie sera de participer souvent et le plus dignement qu’il me sera possible aux Sacrements dans lesquels Jésus-Christ a enfermé le trésor de ses mérites, pour en faire part à ses membres ; j’y recueillerai fidèlement, et avec le respect le plus profond et le plus ardent amour, le Sang précieux qu’Il a répandu pour moi sur la croix. Chaque jour je m’unirai à Lui, comme un membre doit être uni à son chef, pour m’immoler avec Lui dans le Saint Sacrifice de l’Autel. Souvent, avec un coeur contrit et humilié, j’irai me plonger dans la piscine de la pénitence, où Son Sang qu’Il a répandu sur la croix pour effacer les péchés du monde, effacera de plus en plus les taches des mes iniquités. Souvent j’irai me présenter, avec une humble confiance à la table où Il nourrit les enfants de Dieu de Sa Chair et de Son Sang ; je le recevrai comme mon médecin qui me guérira de mes infirmités, comme mon Sauveur, comme l’Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde, et dont le Sang imprimera dans mon âme le sceau du salut. Ma mission ne sera pas une raison de m’éloigner de Lui ; elle en sera une de recourir à Lui, puisque je ne puis cesser d’être misérable que par Lui. En lui disant comme Saint Pierre : « Seigneur, éloignez-Vous de moi qui suis un pécheur » ; je ne cesserai de le tenir embrassé et de m’unir à Lui ; afin qu’Il me transforme en Lui et que je ne vive plus mais que Lui-même vive en moi comme un chef vit dans les membres qu’Il anime.

 

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Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

Téléchargez l'intégralité des méditations (pdf) en cliquant ici

 

Fin du Mois de la Passion

 

A suivre: Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

 

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28 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingt-neuvième jour

Combien notre rédemption est abondante ;

mais c’est le plus grand des malheurs d’en abuser

 

I. Pour connaître la fécondité de la rédemption de Jésus-Christ, considérons ce qui se passe dans une âme pécheresse qui retrouve la vie dans la mort de son Sauveur. Elle est tombée dans le péché, elle est coupable et ennemie de Dieu : il faut donc ou qu’elle périsse et soit condamnée à la mort éternelle, ou que Jésus-Christ meure pour elle et la régénère dans Son Sang. Car, comme disait Saint Pierre, il n’y a de salut qu’en Jésus-Christ ; il n’y a que Son Sang qui ait la vertu de nous laver de nos péchés. Que fera cette âme malheureuse entre l’espérance et la crainte ? Elle embrasse la Croix de Jésus-Christ ; Il s’offre à la mort pour elle ; Il meurt, Il offre de nouveau le sacrifice de Son Sang et cette âme est arrachée à l’enfer, qui menaçait de l’engloutir, et ses péchés sont effacés, et Dieu lui rend sa grâce et son amour.

II. Si elle est fidèle à conserver le trésor que Jésus-Christ lui a acquis au prix de Son Sang, il semble que ce Divin Sauveur peut se consoler de l’avoir rachetée aux dépens de sa vie, et qu’il lui est glorieux de jouir de sa conquête. Mais si, inconstante et volage, elle abandonne encore son Dieu, et se replonge dans ses premiers désordres, il semble alors qu’elle est sans ressource, et que son salut est désespéré. Jésus-Christ avait donné la vie pour sa réconciliation : ses nouveaux péchés ont éteint la vertu de sa mort, ils ont rendu ses mérites inutiles, ils ont anéanti le fruit de sa rédemption. Cette âme infidèle est à la veille de périr éternellement : quel parti prendra-t-elle ? Si accablée sous le poids de son iniquité, elle se prosterne devant Dieu, quel langage lui tiendra-t-elle ?

Ah ! Mon Dieu, j’ai perdu mon Sauveur : que ferai-je, si Vous ne me le donnez encore ? j’ai foulé Son Sang aux pieds : que ferai-je si Vous ne me le rendez, pour me laver et me purifier de nouveau ? Ah ! Si le sang d’Abel a demandé vengeance et s’il a été exaucé, Dieu sera-t-il sourd aux cris du Sang de Son Fils, dont le pécheur abuse indignement, et qu’il foule aux pieds toutes les fois qu’il s’abandonne au péché ?

III. Cependant, au lieu d’une éternelle malédiction, si le pécheur se reconnaît encore et fait pénitence, la mort de Jésus-Christ se ranime encore pour lui rendre la vie ; ce divin Sauveur, dont la Miséricorde est inépuisable, et dont les satisfactions sont assez abondantes pour l’expiation d’une infinité de péchés, ouvre encore ses plaies pour, y recevoir le coeur du pécheur contrit et humilié, et le laver dans Son Sang. Saint Paul parlait de nos rechutes réitérées et des conversions qui leur succèdent, lorsqu’il disait : « Il y en a qui crucifient de nouveau Jésus-Christ ». Nous le crucifions lorsque nous retombons dans le péché, parce qu’il a été attaché à la Croix en punition du péché : nous le crucifions encore, lorsque la pénitence nous fait recourir à sa croix, parce que, pour nous réconcilier avec Dieu, Il doit rouvrir Ses Plaies, Il doit encore faire couler Son Sang, et mourir, pour ainsi dire, de nouveau. C’est de quoi Il se plaint amèrement, en disant des pécheurs : « Ils ont ajouté de nouvelles douleurs à Mes douleurs ».

IV. Ainsi Jésus-Christ, à la conversion d’un pécheur auquel Il avait si souvent appliqué les mérites de Son Sang, est obligé de reprendre la qualité de Sauveur, et d’acquitter encore par l’effusion de Son Sang, les nouvelles dettes qu’il a contractées. Ô mon Jésus ! Doit s’écrier un pécheur que Dieu reçoit en grâce après tant d’infidélités, ô mon Sauveur ! Car Vous l’avez été tant de fois et Vous l’êtes encore aujourd’hui ! Sauveur ancien, Sauveur nouveau ! Ah ! Bonté ancienne, bonté nouvelle ! Vous serez toujours nouvelle à ma pensée ; votre dernier bienfait ne s’effacera jamais de ma mémoire et j’aimerais mieux mourir mille fois que de perdre par une nouvelle infidélité le fruit précieux de ma rédemption.

V. Que doit penser, que doit dire une âme à la vue des objets funestes qui ont corrompu son innocence ? Ah ! Mon Dieu, des beautés mortelles qui m’ont séduites et empoisonnées, ce vain éclat des richesses, ces faux honneurs du monde, ne sont que des fantômes propres à me séduire ; ce sont des appâts empoisonnés dont le démon et le monde se servent pour me corrompre et me perdre. Non, jamais je ne m’y laisserai prendre ; je ne serai jamais assez ingrat pour crucifier Jésus-Christ de nouveau et le contraindre à répandre encore Son Sang pour effacer mes nouvelles iniquités.

VI. Mais enfin que le pécheur d’habitude n’ait pas la présomption sacrilège de croire que plus il commettra de péchés, plus le Sang de Jésus-Christ en effacera. s’il est assez ingrat pour abuser des miséricordes divines, qu’il ne soit pas assez insensé pour croire qu’Il peut accumuler péchés sur péchés, crimes sur crimes, parce que Dieu est infiniment bon, parce que les satisfactions de Jésus-Christ sont infinies. Jésus-Christ ne sauvera pas tous ceux pour lesquels Il est mort ; Il ne sauvera que les pécheurs véritablement pénitents, et Son Sang criera vengeance contre tous ceux qui l’auront profané dans le péché et l’impénitence ; Il tombera sur eux comme Il est tombé sur les juifs impénitents et endurcis. Le Sauveur du monde ne peut être indifférent pour les hommes ; Il est établi où pour les sauver de leurs péchés, où pour les perdre dans leur impénitence. Il sauvera tous ceux qui invoqueront Son Saint Nom, qui mêleront les larmes de la pénitence au Sang Précieux qu’Il a répandu pour effacer leurs péchés, et qui auront profané dans l’habitude du péché et de l’impénitence le Sang qui devait les purifier et les sauver. Ô mon âme, n’abuse pas du Sang de Jésus-Christ ; il se répand sur toi dans les Sacrements ; n’en approche qu’avec le plus profond respect, avec un coeur vraiment pénitent et sincèrement converti. Alors ne mets pas de bornes à ta confiance et ne te désespère pas, ni pour le nombre, ni pour l’énormité de tes péchés.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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27 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingt-huitième jour

Des satisfactions de Jésus-Christ et de l’excellence de notre rédemption

 

I. Ce fut un grand mystère qu’après la mort de Jésus-Christ il sortit de Son côté du Sang et de l’Eau. c’était pour nous apprendre que le Sang du Sauveur du monde demeurait dans Son Eglise après sa mort, et qu’Il le déposait dans Ses Sacrements comme dans des trésors inépuisables. Les causes des effets naturels n’agissent pas tandis qu’elles existent : la mort de Jésus-Christ qui est ressuscité pour ne plus mourir, opère comme s’Il mourait à chaque instant. Elle est devenue pour nous une vie toujours agissante. Son Sang, lorsqu’il le répandit sur la Croix, expia les péchés passés ; il a expié ceux qui se sont commis depuis ; il expiera tous ceux qui se commettront jusqu’à la fin des siècles, si les pécheurs pénitents recourent à la Miséricorde Divine, et se plongent avec confiance dans le bain salutaire de ce Sang infiniment précieux.

II. L’Ecriture est remplie de témoignages qui prouvent que tous les péchés de tous les siècles se pardonnent par la seule vertu du Sang de Jésus-Christ. Vous tous qui avez été baptisés, dit Saint Paul, sachez que vous l’avez été dans la mort de Jésus-Christ, c’est-à-dire dans Son Sang. Il a fallu que l’Agneau sans tache fût égorgé et qu’il fit de Son Sang un bain salutaire pour effacer nos iniquités. C’est dans le Fils unique de Dieu, dit le même apôtre, que nous trouvons le prix de notre rédemption, car Il a versé pour nous tout Son Sang et c’est par le mérite de ce Sang Divin que nous recevons la rémission de nos péchés. Voilà l’Agneau de Dieu, dit Saint Jean, qui efface les péchés du monde. Il nous a aimés, et nous a lavés de Son Sang. Il n’y a pas d’autre nom, dit Saint Pierre, par lequel nous puissions être sauvés, que par le Nom de Jésus-Christ.

III. Ce serait faire outrage à la Passion de Jésus-Christ que de croire que Son Sang n’a été répandu que pour laver le péché originel, que sa vertu n’opère en nous que dans le Baptême, et que nous n’avons rien à espérer, si par de nouveaux péchés, nous avons le malheur de profaner le caractère de chrétien et d’enfants de Dieu. Non, cette vertu divine est inépuisable ; Jésus-Christ, pontife éternel, ne cesse d’offrir à Dieu son Père le Sacrifice de Sa Croix pour la rémission de tous nos péchés. Il est en même temps et notre Prêtre et notre victime ; Il ne cesse d’intercéder pour nous. Quelques pécheurs que nous ayons été ou que nous soyons encore, faisons pénitence, portons tous nos péchés au pied de la Croix ; Ses plaies nous sont toujours ouvertes et Son Sang est toujours prêt à couleur sur nous.

IV. La plus illustre preuve que Dieu est prêt à nous pardonner, en considération des mérites de Son Fils, tout nos péchés, quels qu’ils soient, c’est que Jésus-Christ a confié aux hommes même le pouvoir de les remettre, et qu’Il a établi sur la terre un tribunal de Miséricorde, sans mettre de bornes aux pouvoir qu’Il communique à ses ministres. Tout ce que vous délierez sur la terre, leur-a-t-il dit, sera délié dans le Ciel ; tous les péchés que vous remettrez seront remis. Jésus-Christ a donné aux hommes une autorité divine ; Il emploie avec des médiateurs aussi faibles et aussi pécheurs que nous avec l’ordre de nous absoudre, non pas seulement sept fois mais soixante dix fois sept fois, mais toutes les fois que nous détesteront nos péchés, que quittant sincèrement les voies de l’iniquité, nous recourrons à la Miséricorde Divine. Ô mon Dieu ! Quelle facilité vous nous donnez pour rentrer en grâce avec vous ? Quelque pécheur que je sois, je puis être absous par les paroles d’un homme ; je puis recevoir le pardon de mes péchés qu’une éternité de tourments ne pourrait expier dans l’enfer. Nous pouvons pardonner les injures qui nous sont faites ; mais qui peut pardonner les injures faites à autrui ? Dieu nous montre plus de bonté que les hommes ne peuvent en avoir les uns pour les autres ; Il donne aux hommes mêmes le pouvoir de remettre les injures que lui font continuellement les plus indignes pécheurs. Pouvait-il mieux nous prouver son estime infinie des mérites et des surabondantes satisfactions de Son Fils, notre Sauveur ?

V. Ce qui doit encore inspirer de la confiance aux plus grands pécheurs, c’est que la gloire de Jésus-Christ, notre divin Médiateur, n’est pas moins intéressée au pardon de nos péchés que notre salut même. Quand nous entrons dans les voies de la pénitence, nous mettons en valeur les mérites du Sauveur ; nous empêchons que Son sang précieux n’ait été inutilement répandu, nous lui procurons la victoire et le triomphe qu’Il a payé si cher en mourant pour nous. Les maladies désespérées font honneur au médecin qui en procure la guérison. Ainsi la pénitence fait que les péchés les plus énormes tournent le plus à la gloire du Sauveur et que l’enfant le plus prodigue devient le plus cher à son coeur.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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26 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingt-septième jour

Des effets que la grâce et l’esprit de Jésus-Christ doivent produire en nous

 

I. Pour juger de l’abondance des grâces que Dieu répand dans le monde en vue des mérites de Son Fils, pensons que les patriarches et les prophètes soupiraient sans cesse après le Messie, qu’ils le demandaient comme une rosée céleste et la plus précieuse production de la terre, qui devait y répandre le salut et la vie. Dès lors ces saints hommes par leurs désirs et la préparation de leur coeur devenaient participants des mérites du Sauveur. Pensons ensuite qu’à la naissance du Messie, les Anges, les hommes, des pauvres et des riches, des bergers et des rois, lui rendirent leurs hommages, et devinrent les prémices de l’Église qu’Il devait sanctifier par les mérites de Son Sang. Pensons enfin qu’après la mort du Sauveur, Dieu ouvrit le trésor de ses grâces, et les répandit en abondance sur tous ceux que Son Fils avait tirés de l’esclavage et rachetés au prix de Son Sang.

II. Jugeons de là que jamais Dieu n’a accordé de grâces au monde qu’en vue des mérites de Son Fils. À l’exemple des patriarches, élevons notre coeur à Jésus-Christ dès le matin, et disons-lui : « Ô mon Sauveur, répandez-vous dans mon coeur comme une douce rosée ; croissez dans mon âme comme un rejeton qui produise en elle des fruits de salut. Sans Vous mon âme est sèche et mon coeur stérile ».

III. Le soir pensons que tout ce que nous avons fait de bien durant la journée, tout ce que nous avons pratiqué des vertus, tout cela nous vient du Sang précieux répandu sur la croix. Ah ! Seigneur, devons-nous nous écrier, ce sont Vos faiblesses qui m’ont donné des forces ; ces sont Vos langueurs, c’est Votre Agonie qui l’a inspiré cette vigueur. Que les anges Vous en bénissent à jamais !

IV. Enfin, comme Jésus-Christ ne nous donne Ses grâces qu’afin que nous puissions nous vaincre nous-mêmes, que pour résister au péché et pratiquer les vertus dont Il nous a donné l’exemple ; comme, selon Saint Paul, les Juifs qui ne vivaient que dans l’attente de la loi de grâce sous laquelle nous avons le bonheur e vivre, étaient pauvres et indignes en comparaison de nous, quelle fidélité ne devons-nous pas avoir à profiter des grâces que Jésus-Christ nous a prodigués, à seconder la force qui nous inspire, à produire des actions dignes des secours dont Il nous favorise, et à nous montrer en cette occasion les dignes enfants de Dieu, les frères et les cohéritiers de Jésus-Christ !

V. La plus douce et la plus importante considération que nous puissions faire, c’est que tout ce que nous obtenons de grâces et de lumières d’en-haut, nous est donné par Jésus-Christ et en vue de ses mérites ; que ce sont les fruits précieux du Sang qu’Il a répandu pour nous ; mais que toutes ces grâces ne nous sont données que pour devenir semblables à Jésus-Christ mourant pour nous ; qu’elles doivent par conséquent nous porter à la mort intérieure et à la mortification de nos passions. C’est ce qui a fait dire à Saint Paul : « Mes frères vous êtes morts et crucifiés avec Jésus-Christ ».

VI. De même que le vieil Adam nous ayant laissé l’héritage de sa corruption, notre vie naturelle ne peut être que corrompue et déréglée : ainsi Jésus-Christ le nouvel Adam, nous ayant transmis son esprit, notre vie doit être surnaturelle comme la sienne. À son exemple nous devons être doux et humbles de coeur, patients et mortifiés, pleins de zèle et de Charité. C’est ce que Saint Paul entendait, lorsqu’il a dit que comme la malignité qui nous est venue d’Adam nous a rendus méchants et dépravés comme lui, la bénédiction qui nous vient de Jésus-Christ doit nous réformer et nous rendre bons comme Jésus-Christ ; Dieu veut que l’influence de sa grâce et la participation de son esprit produisent en nous cette divine ressemblance. Je travaille, dit Saint Paul, et ne cesse de travailler jusqu’à ce que j’ai formé Jésus-Christ en moi.

VII. La mortification est le principal trait de ressemblance avec Jésus-Christ, puisque c’est en mourant pour nous qu’Il nous a engendrés. C’est sa mort qui nous donne l’esprit et la vie. Notre vie, pour tenir de son principe, doit donc être une vie de mort et de mortification continuelle. Nous devons exprimer en nous le dépouillement et l’anéantissement du Dieu de majesté, qui, pour nous sauver et nous réformer, naît dan une étable et meurt sur une croix. Un vrai disciple de Jésus-Christ doit se renoncer soi-même et porter sa croix tous les jours. c’est ce qu’Il nous a recommandé Lui-même, avant de se laisser attacher à la Croix et d’y mourir pour nous. Ce n’est pas tant pour nous éteindre les feux de l’enfer que Jésus-Christ répandit Son Sang, que pour retracer dans nos âmes l’image de la divinité que le péché avait effacée. Ce n’est donc qu’en mourant au péché et en crucifiant les passions qui nous y entraînent, que nous pouvons être les vrais disciples de Jésus-Christ, ses frères, ses cohéritiers et ses images vivantes.

VIII. N’est-ce pas une folie digne de pitié, n’est pas une chose monstrueuse que tant de chrétiens que Jésus-Christ à régénérés dans Son Sang, étouffent son esprit divin dont Il les a remplis, et préfèrent les ténèbres à la lumière qui les environne de toute parts ? Ils sont chrétiens, et ne vivent pas mieux que des infidèles et des idolâtres. Où sont ceux dont la vie soit intérieure et spirituelle, qui mortifient leurs sens, qui attachent leurs passion déréglées à la Croix de Jésus-Christ, qui, pour ne vivre que de l’esprit de Jésus-Christ, étouffent en eux l’esprit du monde, cet esprit d’orgueil et d’impiété, de plaisir et de vanité, d’avarice et de concupiscence ?

Où sont ceux qui vivent cachés en Dieu avec Jésus-Christ et qui s’appliquent à imprimer en eux avec le Sang précieux du Sauveur l’image de la divinité ? Pécheurs, si vous avez eu le malheur de passer votre vie dans l’ensorcellement de la bagatelle, il est encore temps de rétablir en vous cette image divine que le monde et les passions ont effacée. Jésus-Christ attaché à la Croix vous tend encore les bras ; jetez-vous y avec confiance, recevez Son Sang, dans un coeur contrit et humilié. Il vous fera entendre les paroles consolantes qu’Il dit avant de mourir à un voleur pénitent, dont peut-être la vie tout entière n’avait pas été plus réglée que la vôtre.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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25 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingt-sixième jour

La participation des mérites de Jésus-Christ n’est pas la même pour tous les Chrétiens

 

I. Dans l’ordre de la grâce, comme dans celui de la nature, il y a des pauvres et des riches, il y a des misérables et des heureux. Il est des âmes tellement unies à Jésus-Christ, si soigneuses de cultiver les grâces qu’elles en reçoivent continuellement, qu’elles sont riches et abondantes en bonnes œuvres. Elle ne vivent pas, c’est Jésus-Christ qui vit en elles. C’est ce que Saint Pierre entendait, lorsqu’il disait que nous avons un homme intérieur qui est riche devant Dieu. Ce sont les richesses de Jésus-Christ même ; ce sont les mérites de Son Sang qu’Il verse dans leur sein. Aussi Saint Paul disait-il que la grâce de Jésus-Christ n’avait pas été vaine en lui, qu’il avait fait fructifier la précieuse semence de son sang. Ah ! Que nous serions riches, si, dans tout ce que nous faisons, nous n’étions animés que de l’esprit de Jésus-Christ !

II. Au contraire il y a des âmes pauvres, dénuées de tout bien, sans mérites, sans bonnes œuvres, des âmes dont l’indolence laisse enfouir les précieux talents de Jésus-Christ ; des âmes qui perdent dans la dissipation ou la débauche le fruit de tous ses mérites ; des âmes qui étouffent les inspirations ou dans les folies de la vanité ou dans l’embarras des affaires mondaines. Ces âmes sont comme la lie du peuple dans le royaume de Jésus-Christ ; elle sont le rebus et l’opprobre du royaume de Jésus-Christ, en horreur à Dieu et à ses anges, d’autant plus malheureuses que ne l’étant que par leur faute et leur négligence, elles excitent plus d’indignation que de compassion.

III. Les grands embarras qui distraient le plus du service de Dieu, les désordres corrupteurs et les plus grands péchés se trouvent plus ordinairement dans les conditions élevées et parmi les richesses que dans la médiocrité. Aussi, qui sont ceux qui sont pauvres et misérables aux yeux de Dieu ? Ce sont ordinairement les grands du monde, les riches du monde ; et ceux que Jésus-Christ enrichir de sa grâce, sont ordinairement ceux qui vivent dans une condition pauvre ou du moins médiocre et qui ne sont d’aucune considération aux yeux du monde. Le Sauveur du monde a dit qu’Il n’est venu que pour prêcher aux pauvres au moins de coeur et d’esprit. Ah ! Quelle révolution ne verrions-nous pas, si dans cette vie Dieu nous rendait justice à chacun ? Ce que le monde admire nous le verrions dans l’opprobre, et dans la gloire ce qu’il méprise. Dieu permet ce désordre apparent pour la sanctification de ses élus. Un jour viendra que les mondains seront couverts de honte, et les pauvres de Jésus-Christ, les vrais enfants de Dieu, dans la gloire qu’ils méritent.

IV. Malheur à ceux qui se laissent conduire par un autre esprit que celui de Jésus-Christ et qui mettent leur confiance en tout autre chose que dans ses mérites et la vertu de Sa Croix ! Ils sont riches des biens extérieurs qui ne peuvent contribuer à leur bonheur, et leur âme dénuée des véritables biens. Les hommes applaudissent, et Dieu les regarde avec indignation comme les dissipateurs des mérites de Son Fils, comme les désolateurs de Sa Vigne, comme les ennemis de Sa Croix. En se livrant à l’esclavage de leurs passions honteuses, ils foulent aux pieds le Sang précieux que le Sauveur a répandu pour laver leurs iniquités ; et ce qui, dans les desseins de Sa Miséricorde divine, devait assurer leur salut éternel, tourne à leur éternelle réprobation.

V. Comme les infirmités sont la suite ordinaire de la pauvreté et de l’indigence, qui verrait le fond de l’âme des mondains, ennemis de la Croix que Jésus-Christ, n’y découvrirait que plaies et ulcères, que maux invétérés, un esprit abruti, remplis de préjugés, ne faisant aucun cas de ce qui frappe les sens, et regardant comme une folie la Croix de Jésus-Christ, le service de Dieu, et le soin du salut éternel. Oh ! Que le Sage a eu raison de dire que le service de Dieu est en horreur aux impies : c’est un service d’humilité, et ils sont pétris d’orgueil ; c’est un service de mortification, et ils sont esclaves des cupidités les plus honteuses ; c’est un service de foi et de prières, et ils passent leurs jours dans la dissipation et les folles joies du monde.

VI. Cependant le Sang du Sauveur coule encore, et sollicite Miséricorde en faveur des plus grands pécheurs : qu’ils se convertissent, qu’ils fassent pénitence, et ils vivront. Les mérites de ce Sang précieux se communiquent à nous à proportion que nous avons de la Foi et de l’humilité ; comme il enrichit de plus en plus ceux qu’il a sanctifiés, il délivre de l’esclavage les plus grands pécheurs qui retournent sincèrement à Dieu ; il les purifie de toutes leurs iniquités il les sanctifie et leur assure le droit d’entrer en participation de l’héritage des enfants de Dieu. Que les pécheurs recourent donc aux plaies de Jésus-Christ, et que ceux qui ont le bonheur d’y trouver le salut, s’y attachent de plus en plus pour en être de plus en plus sanctifiés.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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24 avril 2018

Le Mois de la Passion

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ou la Science du Crucifix

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Vingt-cinquième jour

De l’estime que nous devons faire des mérites de Jésus-Christ, et ce que c’est que de prier en Son Nom

 

I. La première disposition pour bien prier est de désirer ardemment les grâces que nous demandons. Le désir étend le coeur et le rend capable de recevoir les dons célestes. Il faut encore avoir une grande idée de la toute-puissance de Dieu et croire qu’il peut infiniment plus que nous ne pouvons désirer ni lui demander. Il fait joindre à cette disposition la plus grande confiance en sa bonté et ses miséricordes infinies. Et tout cela ne suffit pas, depuis que le Fils de Dieu se faisant homme est devenu notre Sauveur et notre chef. Si dans nos prières nous nous bornons aux sentiments de confiance dans la toute-puissance et la Miséricorde de Dieu sans chercher un autre appui, nous ne serons pas exaucés. Que faut-il de plus ?

II. Voici le secret et le sûr moyen d’obtenir de Dieu tout ce que nous lui demandons. Ce n’est pas en notre nom, c’est au nom de Jésus-Christ que nous devons prier. Quand nous prions comme il faut, c’est Jésus-Christ qui prie en nous et pour nous, et ce n’est qu’en vue de ses miséricordes que nos prières peuvent être exaucées. Nous ne devons donc nous confier que dans les mérites de Jésus-Christ ; nous ne devons prier qu’en son nom, et nous tenir assurés, selon qu’Il l’a promis Lui-même, que tout ce que nous demanderons sera accordé.

III. Nous ne devons pas douter que Dieu ne soit disposé à nous exaucer si nous faisons nos prières avec un double sentiment de confiance, et dans la Miséricorde de Dieu, et dans les mérites infinis de Jésus-Christ qui ne les a acquis que pour nous en faire part. Dieu veut honorer son fils, dont l’obéissance lui a procuré tant de gloire ; pour nous obliger à mettre en Lui toute notre confiance, Il ne veut rien accorder que par Lui et à cause de Lui ; les grâces qu’Il nous fait sont une justice qu’Il lui rend ; Il veut que nous croyions qu’en nous comblant de faveurs, Il ne fit que donner à Son Fils ce qu’Il a mérité pour nous.

IV. Comme Dieu a tellement aimé le monde, qu’Il lui a donné Son Fils pour le sauver, Il aime tellement Son Fils qu’Il n’accorde rien au monde, qu’en Son Nom et en vue de Ses mérites. Il veut que nous les lui représentions sans cesse, non qu’Il puisse les oublier mais pour nous obliger à n’en perdre jamais la mémoire, et à reconnaître que notre Sauveur a payé de Son Sang toutes les grâces que nous Lui demanderons en Son Nom. Afin que, ces grâces divines, nous les estimions ce qu’elles valent. Il a voulu que Son Fils unique nous les mérite, et veut nous les accorder en proportion de ses mérites. qu’elles sont précieuses les grâces d’un Dieu, puisque le Sang d’un Homme-Dieu en est le prix ! Mais qu’elles nous sont assurées, si nous les demandons avec Foi, puisque Jésus-Christ les a payées d’avance, et que nous les demandons à Dieu autant à titre de justice que de Miséricorde.

V. Ne croyons pas qu’il nous suffise pour obtenir les grâces qui nous sont nécessaires, d’avoir été baptisés et de croire en Jésus-Christ ; il faut prier encore, et prier en Son Nom. Le baptême nous rend ses membres, la Foi nous tient unis à Lui, et la prière nous fait communiquer avec Lui et nous attire l’influence des mérites, qu’Il n’a acquis au prix de son Sang, que pour nous en faire part. Par la prière faite au nom de Jésus-Christ, nous nous unissons à Lui par de nouveaux liens, nous nous approchons de plus en plus de la source des grâces ; et cette source étant infinie, plus nous y puisons, plus nous pouvons y puiser ; plus nous recevons, plus nous pouvons espérer de recevoir et d’être inondés de ces eaux salutaires qui découlent des Plaies de notre Sauveur.

VI. Ceux qui sont fidèles à s’unir à Jésus-Christ par la prière sont spécialement les héritiers de ses mérites, étant continuellement à la source qui est ouverte à tous ceux qui veulent y puiser. C’est par où se distinguent tous les saints. On remarque en eux une sainte émulation de s’unir plus intimement à Jésus-Christ par la prière et de s’incorporer davantage à leur divin Chef. Leur compagnie est la Croix de Jésus-Christ, qu’ils portent et dans leur coeur et sur toute leur personne. Ils ne parlent que de Jésus-Christ, ils ne pensent qu’à Lui ; ils n’aiment que Lui. Il est l’objet de leur méditation pendant le jour et de leurs songes même pendant le nuit. Ils gémissent, ils s’ennuient partout où ils ne rencontrent pas quelque trace de Jésus-Christ crucifié, et quelque teinture de Son Sang. Cette parole de Jésus-Christ leur est toujours présente à l’esprit : « Priez, et ne cessez de prier ; car de tout ce que vous demanderez en Mon Nom, rien ne vous sera refusé » ; et cette autre de Saint Paul : « Il n’y a pas de damnation pour ceux qui vivent et meurent en Jésus-Christ ».

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

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23 avril 2018

Le Mois de la Passion

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ou la Science du Crucifix

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Vingt-quatrième jour

Notre entretien devrait être avec Jésus-Christ

 

I. Dieu nous a donné en Jésus-Christ un accès facile auprès de son infinie majesté qui n’habite plus une lumière inaccessible. Il nous est aisé, si nous voulons, de nous occuper des grandeurs de Jésus, qui sont les grandeurs de Dieu même, cachées sous le voile de son humanité. C’est un objet proportionné à la faiblesse de notre imagination et où nos pensées peuvent atteindre, quoi qu’elles ne puissent le comprendre. C’est de notre Dieu que nous devons nous occuper : mais Il est homme comme nous. Nos yeux, dit Saint Jean, l’ont vu, nos mains l’ont touché, nos oreilles l’ont entendu. Il ne s’agit pas d’élever avec effort nos esprits vers une majesté invisible. En pensant à un homme nous pensons à notre Dieu ; en parlant à un homme, nous parlons à notre Dieu et c’est en aimant, c’est en adorant sa sainte humanité que nous nous élevons jusqu’à l’amour et à l’adoration de sa divinité.

II. Ce qui nous rend cet accès et plus facile et plus doux, c’est que Jésus-Christ est notre frère, et qu’il ne l’est devenu que par amour pour nous. Ah ! Que cette fraternité tempère l’éclat de la redoutable majesté de Dieu ! Ah ! Que les hommes sont insensé de chercher leurs plaisirs dans les entretiens frivoles, les jeux et les vaines joies du monde ! qu’ils en trouveraient un bien plus solide et plus doux en s’entretenant avec Jésus-Christ, en méditant sur ses grandeurs et ses miséricordes, en s’élevant par lui jusqu’à la contemplation de la majesté divine qui lui est si intimement unie, et en commençant sur la terre la vie des Saints dans le Ciel.

III. Quelles consolations n’éprouverions-nous pas en nous entretenant avec Jésus-Christ, notre Sauveur et le médecin de nos âmes ! De quelle lumière ne serions-nous pas éclairés, si nous prêtions l’oreille aux instructions et aux paroles de vie qui sortent de sa bouche sacrée ! S’il trouve ses délices à être avec les enfants des hommes, quels délices ne doit-il pas faire goûter à ceux avec lesquels Il daigne s’entretenir ? Ô mon âme, si Jésus est la source de tout bien et de toute consolation ; s’il se donne à toi dans le Sacrement de Son amour ; s’Il te nourrit de Sa Chair et de Son Sang ; s’Il t’aime jusqu’à vouloir te transformer en Lui, à quoi tient-il donc que tu ne sois inondée des douceurs de Son amour ? Donne-toi donc à Lui, comme Il se donne à toi et Il vivra en toi, et tous tes délices comme les siennes, seront d’être avec Lui.

IV. Qui ne devrait pas brûler d’amour en considérant que Jésus-Christ, pour ainsi dire, de nouveau pour nous, toutes les fois que nos péchés nous sont pardonnés, et que pour éteindre les feux de l’enfer, allumés pour nous punir, nous n’avons qu’à nous plonger dans Son Sang ? Ô bonté infinie ! Ô vertu incompréhensible du Sang de l’Agneau ! Pour m’en appliquer les mérites et effacer mes péchés, il me suffit d’avoir de la Foi, de la confiance et de l’amour : il me suffit de baiser ses plaies et de mêler mes larmes avec Son Sang. Hélas ! Étant héritiers des richesses de Jésus-Christ, comment pouvons-nous désirer des richesses périssables ? Ah ! Que tout est vil, que tout est bas et indigne d’un chrétien à qui Jésus-Christ veut bien faire part de toutes ses richesses, de tous ses mérites ! Malheureux que nous sommes ! Qui est-ce qui nous a corrompus ? Comment avons-nous si honteusement dégénéré de l’esprit des premiers chrétiens et qui estimaient tout le reste indigne d’eux ?

V. Que n’avez-vous pour Jésus-Christ le même amour que Madeleine qui aima d’autant plus son divin Maître et en fut d’autant plus aimée, qu’elle avait péché d’avantage ? Nos péchés, bien loin de nous désespérer, ne sont qu’une raison de plus d’aimer Jésus-Chris et de nous confier en Lui. Que n’aimons-nous le Sauveur Jésus, comme dit Saint Paul, qui ne pouvait vivre sans Lui, à qui cette vie mortelle, était à charge parce qu’il le tenait séparé de Lui, qu’il frappait d’anathème quiconque refusait de l’aimer ? Que ne l’aimons-nous comme Saint Ignace, qui se faisait gloire de porter son nom gravée dans son coeur, et qui animait les bêtes féroces à le moudre pour devenir le froment de Jésus-Christ ? Que ne l’aimons-nous comme tant de généreux martyrs qui ont versé leur sang pour la gloire de son Nom, comme tant de confesseurs, comme tant de vierges saintes qui n’ont vécu que pour Lui et qui durant leur vie mortelle, n’ont trouvé de délices qu’à converser avec lui ?

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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22 avril 2018

Le Mois de la Passion

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Vingt-troisième jour

Considération des grandeurs de Jésus-Christ pour servir de fondement à nos espérances

 

I. Quand on approche d’un roi de la terre, on est frappé de sa majesté extérieure et de l’image de sa grandeur qui brille dans ses yeux et sur son visage ; on ne voit pas son âme, on n’y pense pas, on est occupé que de l’appareil extérieur de sa souveraineté. Cependant c’est à sa personne sacrée que se rapportent les hommages qu’on lui rend. Ainsi Dieu pour se proportionner à notre faiblesse, et nous montrer sous des traits sensibles sa souveraine majesté qui habite une lumière inaccessible, a voulu se faire homme. Ainsi, en adorant Jésus-Christ, en adorant son corps et son âme, c’est en Dieu que nous espérons ; en l’aimant c’est Dieu que nous aimons. Ô mon âme sois inséparablement unie à Jésus-Christ. Il est ton Dieu, aussi véritablement qu’il est ton sauveur et ton frère. Si la pure majesté de Dieu est trop éclatante pour la faiblesse de tes yeux, tu peux le contempler, tu peux l’adorer et l’aimer dans l’humanité de ton sauveur à laquelle elle est unie personnellement.

II. Jetons les yeux sur l’âme de Jésus-Christ, nous y découvrirons des abîmes de lumière. Comme elle est sainte de la Sainteté de Dieu même, nous y découvrirons d’inépuisables sources de grâce, une Sagesse, une Bonté, une Miséricorde, une Charité infinies. Pourquoi Dieu a-t-il déposé tant de richesses dans l’âme de son Fils, si ce n’est pour en faire part à ses fidèles adorateurs ? Ce divin Sauveur nous appelle à Lui, Il nous invite à recevoir le soulagement qu’Il veut accorder à nos misères. Il dépend de nous de puiser dans Son Coeur la Miséricorde et le pardon de nos péchés, l’amour de Dieu, la sainteté, les plus précieux gages de notre prédestination.

III. Ce que nous devons le plus admirer en Jésus-Christ, ce qui doit le plus exciter notre confiance, c’est qu’ayant mérité par sa mort toutes les grâces qui se donneront jamais, Il en est le maître et le dispensateur. C’est Lui qui fait les Saints, qui soutient les faibles, qui convertir les pécheurs. Comme il ne peut y avoir de salut que par Lui, toute notre espérance doit être renfermée dans Lui. Il est la source de toutes les grâces que le Ciel communique à la terre, et ce qui doit me rassurer contre les frayeurs que peuvent m’inspirer mes péchés, Il est l’auteur du Salut de tous ceux qui croient en Lui, et des plus grands pécheurs qui invoquent son Nom et recourent à ses Plaies pour être lavés dans son Sang.

IV. Autrefois Dieu maudissait ceux qui mettaient leur confiance dans la puissance des hommes et se reposaient sur un appui de chair ; maintenant ceux-là seuls seront bénis qui se confieront en la Chair et au Sang de Jésus-Christ, et qui mettront toute leur espérance dans les Plaies de ce Divin Sauveur. L’ordre de la Providence divine est bien changé : Dieu n’est plus jaloux qu’un homme entre en partage de sa puissance et de sa gloire. Il ne lui a pas seulement communiqué sa Sagesse et sa Puissance, comme Il l’a fait à d’autres, non pas le canal, mais la source même de tout bien et de toute sainteté. Nous devons donc adorer Jésus-Christ, nous devons à sa Sainte Humanité les mêmes hommages qu’au Dieu souverain parce qu’elle est l’humanité de Dieu même. Puisque Dieu nous a assez aimés pour nous donner son propre Fils, pour vouloir qu’Il s’immolât pour nous et portât la peine de nos péchés, nous devons mettre en Lui toute notre confiance. Si nous recourons à Lui comme au médecin de nos âmes accablées sous le poids de nos péchés, si nous invoquons avec foi son Saint Nom, si nous nous jetons entre ses bras pour lui remettre notre esprit, n’en doutons pas, Il usera de Miséricorde envers nous, Il nous recevra dans le Ciel auprès de Lui, et nous ayant affranchis de l’esclavage de l’enfer, il nous fera servir éternellement à la gloire de son triomphe.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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21 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingt-deuxième jour

Considération des grandeurs de Jésus-Christ pour servir de fondement à nos espérances

 

I. Notre confiance en Jésus-Christ notre Sauveur et notre Chef, sera d’autant plus solide, que nous serons plus pénétrés de son excellence et de sa souveraine grandeur, et de la surabondance de ses satisfactions par où Il est devenu l’Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde.

II. Jésus-Christ, cet admirable composé, qui est Dieu et Homme tout ensemble, que Dieu avait promis au monde dans son origine, a été donné au monde dans la plénitude des temps. Tous les siècles ont été faits par Lui. Les précédents ont servi à préparer son premier avènement, les suivants à préparer la gloire de cet empire éternel qu’Il doit exercer sur toutes les créatures à son dernier avènement. Avant sa naissance, Il était l’objet des vœux des patriarches et des prophètes ; à sa naissance Il a jeté dans Son Eglise des semences de salut pour se préparer un peuple de Saints ; depuis sa mort Il est dans le Ciel, élevé au-dessus de toutes les puissances, chef d’un empire et d’un règne qui n’aura jamais de fin.

III. C’est pour Jésus-Christ que toutes les choses ont été faites . Dieu n’a créé les hommes que pour que Son Fils eût des sujets sur lesquels il exerçât un empire éternel. Ô mon âme ! Ton Seigneur qui est homme comme moi est véritablement ton Dieu, ce Dieu souverain que tu dois adorer, ce Dieu puissant de qui dépendent ton être et ton salut. Il n’a pas crut que ce fût une usurpation de se dire égal à Dieu son Père. Dieu n’a dit d’aucun ange ce qu’il dit de lui : « Asseyez-vous à ma droite ; vous êtes mon Fils que j’ai engendré au jour de mon éternité ». Ô Jésus, si vous n’étiez que Dieu, je tremblerais et craindrais d’être accablé du poids de votre souveraine grandeur ; mais Vous êtes Homme-Dieu, en même temps égal à Dieu et semblable à moi. Ah ! Cette adorable égalité et cette merveilleuse ressemblance m’engagent à mettre en vous une confiance sans bornes.

IV. Jésus-Christ, uni à la nature divine, a été revêtu comme Homme du souverain pouvoir de Dieu sur toutes les créatures, Il est devenu héritier de toutes ses richesses ; le souverain des anges et des hommes, le juge des vivants et des morts. C’est par la main de Jésus-Christ que Dieu exerce sa toute-puissance, c’est par sa bouche qu’Il pardonne ce qu’Il condamne ; de Lui seul dépend notre éternelle destinée. Notre juge est notre Sauveur et notre Frère ; qu’il est facile aux plus grands pécheurs de le fléchir et d’en obtenir un arrêt de Miséricorde, puisque sa plus grande gloire consiste à pardonner, puisqu’il n’a répandu son Sang que pour effacer les péchés du monde.

V. Quoique Jésus-Christ soit égal à Dieu, Il n’en dépend pas moins de lui dans une partie de son être ; Il n’a pas été dispensé de la servitude commune : aussi lui a-t-il été obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la Croix. Obéissance véritablement glorieuse à Dieu, et infiniment plus glorieuse que ne le serait l’obéissance de toutes les créatures ensemble, puisque c’est l’obéissance d’un Homme-Dieu égal à Dieu ; obéissance qui nous est infiniment précieuse, et dont il dépend de nous de recueillir les mérites, puisque c’est comme chef du genre humain et au nom de tous les hommes qu’Il à obéi à Dieu son Père ; obéissance qui nous est imputée, si nous nous soumettons avec Jésus-Christ au souverain empire de Dieu et si nous mourons au péché, comme Il est mort pour expier nos péchés.

VI. Qu’il est étonnant, le mystère d’un Dieu fait homme ! Que les richesses qu’il procure à la nature sont merveilleuses ! l’homme y est parfaitement assujetti au souverain domaine d’un Dieu, et lui fait un digne sacrifice de lui-même, et Dieu élève l’homme jusqu’à Lui, en lui communiquant Sa Divinité même. Ô homme ! Apprends par la soumission et les anéantissements de Jésus-Christ, que le souverain domaine de Dieu est inaliénable ; mais que si tu te soumets à Lui, Il t’élève jusqu’à Lui, et qu’étant membres d’un corps dont Jésus-Christ est le chef, tu deviens participant de la nature divine, et tu entres en société des mérites de son Fils. Mon âme, soumets-toi au Seigneur, Il te pardonnera tes péchés, Il te sauvera, Il te recevra dans le sein de Sa gloire, en vue des mérites de Son Fils qui t’appartiennent.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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20 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingt-et-unième jour

Quelle doit être notre confiance en Dieu si nous considérons le don qu’Il a fait au monde de Son propre Fils

 

I. Dieu a tellement aimé le monde qu’il n’a pas fait difficulté de lui donner son propre Fils. Et quel monde ? Un monde ennemi de Dieu, un monde que ses péchés rendaient abominable à sa sainteté divine. Il a envoyé son propre Fils pour sauver ce monde rempli de pécheurs, pour se charger Lui-même de tant de péchés, et les expier, comme si tout seul Il les eût tout commis. qu’avons-nous à craindre de la colère de Dieu, après qu’il a voulu l’éteindre Lui-même dans le Sang de son propre Fils ? Si nous détestons nos péchés, si nous en faisons pénitence, qu’avons-nous à craindre d’eux, après que Jésus-Christ Lui-même a bien voulu les expier, et daigner au défaut de nos propres mérites, nous appliquer les mérites de Son Sang Précieux ?

II. Dieu a voulu que Son Fils se fit homme pour avoir une raison en lui d’aimer tous les hommes, qui en eux-mêmes n’ont rien d’aimable à ses yeux. Il aime Jésus-Chris son Fils unique ; Il l’aime profondément, Il l’aime uniquement ; et parce qu’Il est le chef du genre humain, et le premier-né d’entre les hommes, Il n’aime les hommes qu’en Lui et pour l’amour de Lui : ainsi Dieu nous aime du même amour dont Il aime son Fils, du même amour dont Il s’aime Lui-même. Tandis que nous serons unis à Jésus-Christ, comme de faibles membres sont unis à leur chef, Dieu aura pitié de nous, Il nous aimera, sinon pour nous mêmes, qui sommes si misérables, du moins en faveur de son Fils bien-aimé, qui nous fait part de ses mérites.

III. Dieu a voulu que son Fils unique devint le Sauveur du monde, pour avoir une raison de pardonner aux hommes et de les réconcilier avec Lui. Un pécheur pénitent est couvert du Sang de Jésus-Chris, il est environné de ses mérites, il est sous la sauvegarde de sa Croix. Dieu, voudra-t-il perdre ceux que Jésus-Christ a sauvés, et leur refuser une Miséricorde qui a coûté si cher à Son Fils bien-aimé ?

IV. Dieu a tellement aimé les hommes, que pour les retirer de l’abîme ou le péché les avait plongés, il a voulu que la plénitude de sa divinité en Jésus-Christ, Homme et Dieu tout ensemble ; ce Dieu si jaloux de sa gloire l’a voulu ainsi, afin que les hommes pécheurs puissent avoir en Jésus-Christ un médiateur et un Sauveur digne de Lui, afin que ce Divin Sauveur devînt le principe du Salut de tous les hommes, la source de leur sainteté, et le fondement de toutes leurs espérances.

V. Dieu ayant donné son Fils au monde, a paru l’oublier, pour n’aimer en Lui que les hommes, et ne s’occuper que de l’intérêt de leur salut ; pour les sauver de la mort éternelle, Il a porté contre Lui, dès sa naissance, un arrêt de mort ; Il a voulu que sa vie se passât à les instruire, à leur donner et les leçons et les exemples de toutes les vertus ; Il a voulu que pour gagner les hommes, et les affranchir de l’esclavage du péché, Il fût dans tout le cours de sa vie, et leur maître, et leur modèle, et leur serviteur. Jette-toi, mon âme comme la pécheresse Madeleine, aux pieds de ton Sauveur ; ne crains pas de te jeter entre ses bras, ni, à l’exemple de son Disciple bien-aimé, de te reposer sur son sein. Il n’a pas dans le séjour de sa gloire moins de Miséricorde et de bonté qu’Il n’en a montré sur la terre.

VI. Dieu ne s’est pas contenté de donner son Fils au monde, ni de lui ordonner d’employer toute sa vie à l’oeuvre de son salut ; Il l’a encore condamné à la mort pour procurer aux hommes la vie éternelle. Il l’a arrachée de son sein pour le livrer aux bourreaux ; Il a voulu qu’Il consommât son sacrifice sur l’autel de la Croix, qu’Il devînt une victime d’expiation pour nos péchés. Son Fils réduit à une agonie mortelle, lui demanda grâce pour Lui-même, et Il ne l’obtint pas. Il semble que Dieu nous ait plus aimés que Lui. Et nous aimera-t-il moins au moment où il s’agit de recueillir les précieux fruits du Sacrifice qu’Il lui a offert pour notre salut ?

VII. Jésus-Christ ayant acquis par son obéissance jusqu’à la mort de la croix des mérites infinis, Dieu son Père, à qui Il a offert pour nous le sacrifice de sa vie, nous a incorporés en Lui ; Il l’a rendu notre chef, afin qu’étant les membres de son Fils unique, nous puissions devenir en Lui et par Lui ses enfants. Par là nous sommes devenus les frères et les héritiers de Jésus-Christ. Nous avons part à ses mérites et à toutes ses richesses. Je suis misérable de mes fonds ; mais je suis riche de Jésus-Christ. Ses larmes, ses prières, ses souffrances, tous ses mérites sont à moi. Ô admirable invention de la bonté divine ! Ne pouvant faire que nous fussions tous des Dieux, elle a fait un Homme-Dieu, pour nous rendre participants des richesses de la divinité ; et Dieu, comme dit Saint Paul, en nous donnant son Fils, ne nous a-t-il pas donné toutes choses avec Lui ?

VIII. C’est le baptême et la Foi en Jésus-Christ qui nous unissent à Dieu et nous rendent ses enfants ; ce sont les Sacrement qui nous incorporent à Son Fils bien-aimé. Ô mon âme ! Puisque j’ai le bonheur d’avoir été appelé à la Foi, d’avoir été baptisé dans le Sang de Jésus-Christ ; puisque je lui appartiens et que je suis associé à ses mérites, je puis dire avec confiance que tout est à moi, que malgré mon indignité je mérite tout, qu’en Jésus-Christ et par Jésus-Christ j’obtiendrais toutes choses. Ah ! Mon Dieu, qui me donnera un million de coeurs pour vous aimer comme Vous le méritez !

IX. Ô mon Dieu ! Ô Père très aimable et très miséricordieux ! Qui me donnera un million de coeurs pour Vous rendre une partie de l’amour que Vous m’avez porté en me donnant Votre Fils ? Vous avez voulu qu’Il consacrât toute sa vie au salut des hommes. Durant tout le cours de sa vie, Il s’est moins montré leur maître que leur serviteur. Il les recherchait, Il les prévenait, Il les guérissait de leurs maladies, Il multipliait les pains pour les nourrir, Il leur lavait les pieds, Il les instruisait, Il est mort pour eux, pour eux Il s’est ressuscité et s’est élevé dans les cieux pour y préparer leurs places. Il ne les oublie pas dans le lieu de leur exil, Il leur prodigue Son Sang et Ses mérites infinis qu’Il a mis comme en dépôt dans Ses Sacrements. Ô prodige de Miséricorde et d’amour ! Les paroles me manquent, mes pensées se confondent, mon esprit demeure interdit. Ô amour ! Ô bonté ! c’est tout ce que je puis dire : tant que je vivrai, je ne cesserai d’espérer en vous.

X. Oui j’espérerai dans la Miséricorde de mon Sauveur, quand même j’aurai déjà un pied dans l’enfer. Si Dieu avait voulu me perdre m’aurait-il incorporé à son Fils ? m’aurait-il ordonné l’usage des Sacrements dont la vertu est de me transformer en Son Fils ? En me réprouvant, il réprouverait Son propre Fils ; en me perdant, Il anéantirait sa rédemption et le plus grand ouvrage de Sa Miséricorde. Non, je ne craindrai rien, tandis que je croirai en Lui, que je mettrai ma confiance en Lui, que je me tiendrai attaché à sa Croix. Non rien ne me séparera de la Charité de Jésus-Christ.

XI. Si Dieu ne nous sauve pas pour l’amour de nous qui ne méritons que les rigueurs de sa justice, Il nous sauvera pour l’amour de Son Fils qui a porté la peine de nos péchés ; Il doit une récompense à l’obéissance qu’Il lui a rendue : or cette récompense est le salut de ceux qui croient en Lui : c’est tout ce qu’Il demandait, lorsqu’il Lui offrait Son Sang et Sa Vie. Dieu ne peut nous perdre sans ruiner l’héritage que Son Fils a acquis de Son Sang, sans affaiblir la vertu de Sa Croix, sans arracher de Son Corps adorable des membres qu’Il s’est incorporé. Non, notre divin Sauveur ne peut condamner les pécheurs sans faire violence à Sa Miséricorde ; c’est un malheureux père contraint de souscrire la condamnation de son fils. Ô bonté qui m’avez donné un si bon sauveur, j’espère que Vous me le conserverez, et que vous ne permettez pas que j’en sois séparé.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

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19 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Vingtième jour

La dignité de notre âme doit nous exciter à la confiance

 

I. Considère, mon âme, la noblesse de ton origine, et conçois des sentiments qui en soient dignes. Tu es sortie du sein de Dieu ; il est ton Père et il veut que nous l’invoquions sous ce tendre nom : « Notre Père, qui êtes aux Cieux ». Or un père peut-il oublier son enfant ? Dieu nous porte dans ses entrailles, comme la plus tendre des mères ; lui-même nous assurez que s’il y avait un monde une mère assez dénaturée pour désavouer et négliger le fruit de ses entrailles, il n’est pas capable de cette insensibilité à notre égard. Quelque misérable que mes péchés m’aient rendu, il me reconnaîtra toujours pour son ouvrage et son enfant ; il découvrira toujours en moi l’image de sa divinité, et sera toujours porté à lui rendre sa beauté originelle, et à la rétablir dans les droits dont le péché l’a fait déchoir.

II. Quoique la pure bonté de Dieu soit le motif de l’amour qu’il nous porte, on peut dire qu’en nous aimant, il s’aime lui-même, que son amour pour nous n’est qu’un écoulement de l’amour qu’il a pour lui-même : nos âmes qu’il a faites à son image, sont pour ainsi dire, des portions de sa divinité : lui touchant de si près, comment ne nous aimerait-il pas ?

Le péché, il est vrai, défigure en nos âmes sa ressemblance ; mais la pénitence, sanctifiée par le Sang de Jésus-Christ, en retrace les traits effacés. Nos âmes embellies par la grâce du Sauveur du monde, sont des temples où Dieu daigne établir sa demeure, où il dit lui-même qu’il fait ses délices de converser avec nous ; ce sont de vénérables sanctuaires où habitent le Saint Esprit. Nos corps eux-mêmes sanctifiés par la sainte humanité de Jésus-Chris, et consacrés par la société qu’ils ont avec nos âmes sont des vases dédiés à la Majesté de Dieu ; on ne peut les profaner que par d’horribles sacrilèges, et Dieu, dit Saint Paul, en perdra les profanateurs.

III. Oui, sans doute, quelque indignes que nous soyons, Dieu fait grande estime de nous. Ce fut dans un conseil ineffable de trois personnes divines que nous corps furent formés et animés par le souffle divin. Faisons l’homme, dit le Seigneur, à notre image : après avoir créé le monde matériel, il voulu renfermer dans l’homme un abrégé de toutes ses merveilles. Et ce Dieu si bon voulait-il détruire et perdre ce qu’il a paru créer avec tant de complaisance ? Voit-on des mères qui jettent leurs enfants au feu ou bien qui les déchirent ? Pourquoi te troubles-tu, mon âme, à la vue de tes péchés et dans l’attente du jugement de Dieu ; quelque énormes, quelques nombreux qu’ils soient, rassure-toi, si tu les déteste sincèrement ; tu n’as à craindre que de manquer de confiance dans la Miséricorde Divine ; ton Juge est ton Dieu, ton Créateur, ton Père ; il ne veut pas perdre son ouvrage, il ne veut pas jeter au feu son enfant ; il désire plus ton salut que tu ne le désires toi-même.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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18 avril 2018

Le Mois de la Passion

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Dix-neuvième jour

Nos péchés mêmes contribuent à exciter notre confiance

 

I. Mon âme, déteste tes péchés, comme les plus grands maux du monde ; mais n’en sois pas effrayée : ce sont des monstres qui n’ont plus de dents ; la Miséricorde Divine les a désarmés : elle les fera servir à ton bonheur et à ton triomphe. s’il est glorieux à Dieu de pardonner et d’user de Miséricorde, les péchés tournent à sa gloire ; ils sont pendant ta vie la source d’une sainte pénitence ; à ta mort ils feront éclater la Miséricorde de ton Sauveur, comme les péchés d’un voleur pénitent la firent éclater sur la Croix.

II. Les larmes que versait Saint Pierre étaient aussi précieuse que le péché qui faisaient couler était affreux. Rien de plus honteux que les désordres de Madeleine, et rien de plus agréable à Jésus-Chris que la pénitence qu’ils excitèrent, que les larmes qu’ils firent répandre. Ô bonté admirable de Dieu ! Ce qui devrait nous perdre, ce qui nous attirait sa haine et sa malédiction, elle le fait servir à nous sauver, et à nous attirer à son amour et à ses grâces. Il n’appartient qu’aux grands médecins de changer le poison en bons remèdes ; il n’appartient qu’à Dieu de tirer la gloire du milieu de la honte, d’extraire la douceur de l’amertume même, et de faire sortir la lumière du sein des ténèbres les plus épaisses.

III. Si notre premier père n’avait pas péché, le Fils de Dieu ne se serait pas fait homme pour sauver le genre humain. Heureuse faute qui a procuré tant de gloire à Dieu et aux hommes une si grande abondance de Miséricorde ! Heureux aussi tous les péchés, les péchés les plus détestables, quand ils sont amèrement pleurés et lavés dans le Sang de l’Agneau ! Un pécheur pénitent est plus cher et plus agréable à Dieu par son humble pénitence qu’il ne lui était odieux pour tous ses péchés. Ô mon âme, que tu dois d’amour à ton Dieu, que tu lui dois de confiance de vouloir tirer sa gloire des injures que tu lui as faites, et d’employer à ton Salut les péchés qui doivent d’attirer sa colère et t’entraîner dans l’enfer !

IV. Ah ! Que toutes les étoiles du firmament soient autant de langues, pour annoncer les Miséricordes de Dieu ans tous les siècles ; que les Anges se joignent à moi, et suppléent à ma faiblesse, pour m’aider à rendre grâce à Son infinie Bonté qui a désarmé Sa Justice, qui en mettant mes péchés sous mes pieds les fait servir à mon élévation.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

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17 avril 2018

Le Mois de la Passion

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Dix-huitième jour

Combien la Miséricorde de Dieu envers les pécheurs doit exciter notre confiance au moment de la mort

 

I. Celui entre les mains de qui nous remettons, en mourant, notre esprit, est un Dieu dont la Miséricorde infinie a commencé son cours dès l’origine du monde, et ne l’a jamais interrompu. Dès lors le genre humain comblé de ses grâces et de ses faveurs l’a offensé, et il a eu pitié du genre humain : les hommes ont continué de l’outrager, et il n’a cessé de leur faire du bien ; les attendant à pénitence avec une patience invincible, il conserve toute leur vie, il ordonne au soleil de se lever pour les éclairer, au Ciel et à la terre de les combler de biens, afin que, s’ils périssent, leur perte ne puisse être imputée qu’à eux-mêmes et à leur impénitence volontaire. Aussi est-il dit de Dieu qu’il est riche en Miséricorde et généreux à pardonner, non un péché, mais des péchés sans nombre ; non les péchés d’un peuple, mais les péchés de toutes les nations ; non pour un tempos, mais pour tous les siècles. Ô mon âme, tu n’as à craindre que ton impénitence, et non pas la colère d’un Dieu qui est porté à te pardonner, et qui est infiniment plus miséricordieux que tu n’es pécheresse.

II. Telle est la bonté de Dieu pour les plus grands pécheurs, tandis qu’ils sont sur la terre, qu’il paraît négliger Sa souveraine Majesté, et oublier en faveur de Sa Miséricorde, les droits de Sa Justice ; Il semble rechercher toutes les occasions de leur pardonner : attraits de la grâce, remords de la conscience, invitations, menaces, afflictions, il emploie tout pour les toucher et les convertir, et s’il parvient à gagner leur coeur, il s’en fait une sorte de triomphe. Je vous assure, dit le Sauveur du monde, que les Anges de Dieu se réjouiront lorsqu’un pécheur fera pénitence. Un pécheur est une brebis perdue, que Jésus-Christ, comme un bon Pasteur, recherche jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée, en faveur de laquelle il paraît négliger le soin de tout son troupeau. Un pécheur converti est un enfant prodigue, que Dieu, le meilleur de tous les pères, reçoit avec la plus grande bonté, qu’il comble de biens, sans conserver aucun souvenir de son ingratitude et de ses désordres.

III. Quand Dieu menace les pécheurs, ce n’est pas pour les perdre ; c’est pour les convertir : le plus grand pécheur peut et doit espérer dans Ses Miséricordes, tandis qu’il a un souffle de vie. Jonas connaissait bien le coeur de Dieu, lorsqu’il refusa d’aller à Ninive lui annoncer sa ruine prochaine ; il ne doutait pas que si cette ville abominable faisait pénitence, Dieu ne lui devint propice, et ne révoquât l’arrêt qui la condamnait à une ruine entière. Les menaces et la colère de Dieu sont toujours accompagnées de Miséricordes en faveur des pécheurs contrits et humiliés.

IV. Durant le cours de ma vie criminelle, mon Dieu que j’outrageais indignement me supportais avec patience ; il attendait le retour de son enfant prodigue : loin de me rejeter, il m’a reçu avec bonté quand je suis revenu à lui ; il m’a rétabli dans tous les droits de ses enfants ; mille fois je l’ai offensé, mille fois il m’a pardonné ; il a épargné l’ouvrage de ses mains ; il m’a gardé jusque dans mes désordres, comme la prunelle de ses yeux : ses bontés passées sont un gage assuré de celles que je dois espérer au moment de ma mort : mon plus grand crime en ce moment serait de ne pas espérer en Lui. Non, il ne veut pas que je périsse, ni qu’avec moi périsse le fruit de tant de Miséricordes dont il m’a comblé dans le cours de ma vie.

V. C’est Dieu qui inspire aux mères et aux nourrices tant d’amour et de tendresse pour les petits enfants qu’elles allaitent ; c’est lui qui donne aux pères un coeur si bon pour leurs enfants, qu’on les voir sa sacrifier pour eux, et les aimer malgré les ingratitudes les plus noires et les plus honteux désordres. Que la source de tant de bonté doit être abondante ! qu’il doit être bon et miséricordieux, le coeur qui communique tant de bienfaisance à tant de millions de coeurs ! Celui que fait tous les yeux, sera-t-il aveugle ? Celui qui forme les oreilles, sera-t-il sourd ? Et celui qui forme le coeur des pères et des mères, n’aura-t-il pas l’amour de pères et de mères pour tout ce qu’il à mis au monde ?

VI. Pour le pas succomber sous le poids de nos iniquités, et pour exciter notre confiance dans les Miséricordes du Seigneur, considérons la multitude d’âmes pénitentes qui ont été dans tous les siècles d’illustres monuments de la Miséricorde Divine. La main de Dieu s’appesantissait sur le peuple des infidèles, qui, inconstant, quittait les voies de l’iniquité, pleurait et gémissait et Dieu lui faisait grâce ; ils retombaient puis tendaient les bras et Dieu les relevait ; il retombaient derechef, puis revenaient à eux et Dieu leur pardonnait après tant de rechutes et d’infidélité. Quelle bonté ! Quelle Miséricorde ! Quelle patience invincible ! l’arrêt de Ninive est prononcé ; elle fait pénitence : il est révoqué. Qu’il est beau de voir David, ce roi adultère et homicide, avouer son péché, le détester et obtenir Miséricorde ! Qu’il est beau de voir le roi Manassès tremper ses chaînes de ses larmes, et ces majestés abattues aux pieds de Dieu, triompher hautement de sa justice, et lui lier les mains, pour ainsi dire, au moment de ses plus éclatantes vengeances ! Mais ces insignes pécheurs étaient-ils assurés du pardon de leurs crimes ? Dieu n’a-t-il pas souvent dit qu’au jour et au moment que le pécheur renoncera à ses péchés et retournera à lui, ses péchés seraient jetés dans la mer, et ensevelis dans un éternel oubli ? Le plus grand pécheur peut-il être en doute de la Miséricorde de son Dieu et de sa disposition à le recevoir avec bonté, s’il considère la force des paroles qu’il adressait à son peuple infidèle pour le convertir ? Un mari disait-il, ne reçoit jamais une femme adultère ; ces sortes de plaies ne se ferment point ; et moi j’ai tout un autre coeur pour vous. Que vous m’ayez manqué de Foi, que vous ayez suivi des amants étrangers avec opprobre de mon nom, quelque jaloux que soit mon coeur, et il n’en est pas de plus jaloux ; si vous revenez à moi de bon coeur, je vous recevrai, et nous vivrons ensemble comme auparavant. Comment un pécheur, en méditant ces tendres promesses, ne se convertit-il pas ? Et comment un pécheur converti peut-il redouter la colère de son Dieu ?

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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16 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

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Dix-septième jour

De la bonté de Dieu en général pour nous exciter à la confiance

 

I. Pour accoutumer nos yeux à la lumière, et de crainte qu’ils ne soient éblouis en fixant tout à coup l’élégante Charité de Dieu qui a paru sur la Croix, tournons nos regards vers des objets qui soient plus à notre portée, et dont l’éclat soit plus tempéré ; considérons la Miséricorde et la bonté de Dieu en général : puis nous élèverons les yeux sur la Croix pour y contempler le soleil d’amour dans tout l’éclat de sa lumière dans l’excès de son ardeur.

II. Rentre en toi-même, ô mon âme, sonde les replis de ton coeur. Si tu te sentais coupable de quelque péché secret, ne les détesterais-tu pas ? N’en ferais-tu pas l’aveu sincère aux ministres que Jésus-Christ a établis pour t’absoudre ? Pour l’expier et l’effacer, épargnerais-tu tes regrets et tes larmes ? Non sans doute. Si ta conscience ne te reproche ni d’attache criminelle à laquelle tu n’aies renoncé en vue de ton salut, ni de haine secrète de ton prochain que tu n’aies étouffée, ni d’injustice que tu n’aies réparée ; si elle répond que tu aimes ton Dieu, que tu aimes ton prochain ; sois tranquille : ne redoute ni la mort, ni les jugements de Dieu ; Il ne peut te juger que dans Sa Miséricorde ; Il veut te sauver, puisqu’il t’inspire Lui-même des sentiments de pénitence et qu’Il t’accorde le secours de Ses Sacrements, qui sont les sources de Sa grâce. Les péchés sont moins la cause de damnation que la défiance qui fait mourir les pécheurs dans l’impénitence.

III. Quelques péchés que nous ayons eu le malheur de commettre dans le cours de notre vie, si, pour les effacer, nous avons mêlé nos larmes au Sang de l’Agneau, qui coule dans nos âmes par les Sacrements, ne nous figurons pas que nous allons paraître devant Dieu souillé de ces péchés : ils sont effacés, il n’en reste pas de vertige ; nous sommes revêtus de Jésus-Christ et enrichis de ses mérites. Mourir dans les Sacrements, c’est mourir dans le Sang de Jésus-Christ, et personne ne peut faire naufrage dans ce bain salutaire, à moins qu’il ne s’y plonge avec la perfidie de Judas ou l’impiété des hébreux déicides.

IV. Ne crains pas, mon âme, d’être traînée devant le tribunal de la Justice Divine : ta pénitence sanctifiée par les mérites de ton Sauveur, ayant couvert la multitude de tes péchés, la Justice de Dieu s’est changée pour toi en Miséricorde. Dieu te regarde comme un esclave dont le sont Fils, aux dépens de sa vie, a acheté la liberté, comme une conquête qu’Il a arrachée à l’enfer : ton salut intéresse sa propre gloire. Ne crains rien, Il a répandu sa colère loin de toi sur des peuples rebelles et sur des âmes qu’Il n’a pas attendues à pénitence, ou qui s’obstinent à mourir dans leurs péchés.

V. Dieu est juste, Il n’est que bonté et Miséricorde. Pleurons les péchés où notre faiblesse, et peut-être notre malice nous a entraînés ; renonçons au monde, qui nous est étranger, renonçons à tout ce qui déplaît à Dieu, nous n’aurons rien à craindre de la Justice Divine, qui n’exerce ses rigueurs que contre ceux qui sont obstinément rebelles à sa grâce ; nous lèverons tous les obstacles qui arrêtaient le cours de son infinie bonté ; et notre âme, que nous remettrons entre ses mains au sortir de la prison de son corps, passera dans le sein de Sa Miséricorde, et entrera dans la joie du Seigneur. Dieu n’est que Charité, que bonté et le propre de sa bonté est de se communiquer ; par un effet de cette bonté, il nous a communiqué son être en quelque sorte, lorsqu’il nous a tirés du néant ; par un effet de la même bonté, Il veut nous communiquer Son bonheur. Il est notre Père ; Il préfère que dans nos prières nous Lui donnions ce tendre nom redoutable de Souverain Seigneur ; et que ne fait pas un bon père pour le Salut et le bonheur e ses enfants, de ceux qui l’ont affligé par leur mauvaise conduite ?

VI. Dieu est si bon lorsqu’il proteste que la punition des pécheurs est un œuvre qui lui est comme étrangère, à laquelle il ne se porte qu’à regret, et que ses plus chers délices sont de faire du bien à tous les hommes ; Il imprime au coeur de ses saints la même inclination de bienfaisance et de Charité ; et n’avoue pour ses enfants que ceux qu’une Charité bienfaisante rend semblables à Lui. Dieu ne serait-il pas pour nous, quelque misérables que nous rendent nos péchés, ce qu’il nous ordonne d’être les uns pour les autres, bienfaisant, compatissant à nos misères, patient à supporter nos injures, disposé à nous pardonner et à nous rendre le bien pour le mal ? Serait-il moins miséricordieux que nous ne devons l’être ? Non, l’immense Charité dont il pénètre le coeur de ses Saints, n’est qu’un ruisseau qui coule de l’océan de Sa Miséricorde infinie. Ne croirions-nous pas notre salut en sûreté, s’il dépendait de la Charité de ces hommes apostoliques que Dieu emploie à la conversion des pécheurs ? Qu’avons-nous donc à craindre, si, morts au monde que nous allons quitter, la Foi nous découvre que notre Salut est entre les mains de Dieu même ?

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

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15 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Seizième jour

Le Crucifix nous enseigne à souffrir nos maux avec patience

 

I. Que disait Saint Paul aux chrétiens de son temps, pour adoucir leurs afflictions, et les animer à souffrir patiemment et constamment les persécutions ? c’est d’avoir toujours sous les yeux Jésus-Christ souffrant et mourant en croix, après n’avoir essuyé que des contradictions dans tout le cours de sa vie.

II. Jésus-Christ, chargé de nos misères et attaché à la croix, buvant le calice de Sa Passion, en a retenu pour Lui toute l’amertume. La pointe des clous et des épines dont Il a été percé, s’est émoussée, pour ainsi dire, en Lui ; les souffrances y ont perdu ce qu’elles avaient de plus amer ; et quand elles passent de Lui à nous, comme des eaux vives qui traversent une mine d’or, elles sont mêlées d’une onction secrète qui les nous les rend douces, consolantes et souvent même délicieuses.

III. Chrétiens qui souffrez, pour vous animer et vous consoler, jetez les yeux sur Jésus-Christ souffrant. Vous souffrez par nécessité, et Il a souffert par choix et par amour pour vous. Il a subi par ses souffrances la peine des péchés que vous avez commis ; ne devez-vous pas la subir avec Lui ? Le coupable doit-il être traité plus doucement que son innocente caution ? Il a souffert comme votre chef pour vous animer par son exemple ; Il a affronté volontairement les dangers et la mort, pour aplanir la rue carrière que tout homme est condamné à parcourir durant le cours de sa vie mortelle ; unissez par une soumission volontaire vos souffrances nécessaires à celles dont votre Sauveur s’est chargé par amour pour vous : c’est le seul moyen d’en adoucir l’amertume, de les sanctifier, et de les changer en semences immortelles d’un éternel bonheur.

IV. Si nous sommes affligés, dans ce monde ou par des revers de fortune, ou par l’indigence, ou par les maladies ; si nous sommes en butte à la haine, à la calomnie, aux plus injustes persécutions ; si, en voulant faire le bien, nous n’essuyons que des contradictions, nous ne recueillons que des peines qui nous semblent stériles ; qu’il nous est facile de trouver la consolation au pied de la Croix ! c’est ainsi, nous dit-elle, que votre Maître a été traité dans tout le cours de sa vie ; il a ouvert la carrière des souffrances ; pour l’aplanir et la sanctifier, il y a marché le premier et l’a arrosée de Son Sang ; quelle gloire de marcher sur ses traces ! Quel bonheur de Lui ressembler dans les traits de sa vie qui l’ont rendu votre Sauveur, et l’ont élevé au-dessus de toutes les créatures dans un rang égal à la souveraine puissance de Dieu même 

V. En quoi consiste, selon la doctrine de Saint Paul, le mystère de la prédestination des chrétiens ? Dans leur ressemblance avec Jésus-Christ ; de même que pour la perfection d’un corps il doit régner un certain ordre de conformité entre le chef et ses membres. C’est pour cela que le même Apôtre nous assure que quiconque veut vivre dans la piété, sur le modèle de Jésus-Christ souffrira persécution ; que si nous sommes ses frères et cohéritiers, c’est à condition que nous retracerons en nous l’image de sa vie crucifiée ; et que nous ne serons glorifiés avec Lui dans le Ciel qu’autant que nous aurons part sur la terre à ses souffrances.

VI. Nous plaindrions-nous du prix auquel on met notre bonheur ? Quelques tribulations que nous avons à supporter, dit Saint Paul, j’estime que les peines de cette vie ne méritent pas d’être comptées parmi quelque chose, en comparaison de la gloire future qui se manifestera un jour dans nos personnes. Dans cette vallée de misères, les souffrances sont inévitables, en quelque condition qu’on se trouve ; le plus grand nombre souffre sans consolation, sans mérite et sans espérance. Un chrétien fidèle ne soutient pas seulement ses peines et ses souffrances avec soumission, la croix de son Sauveur y répand une onction qui en adoucit l’amertume ; il y trouve un trésor qui doit être le prix d’une gloire et d’un bonheur éternel. Animé de la même foi que Saint Paul, au milieu des plus grandes tribulations, il est comblé de consolation et de joie ; et si cette joie, cette consolation ne sont pas toujours sensibles, la vertu de la Croix anime sa patience et soutient son courage.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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14 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Quinzième jour

Sur les raisons qui engagent Jésus-Christ à aimer les hommes

 

I. Dieu voulant manifester sa Miséricorde dans les hommes pécheurs avec plus d’éclat encore qu’Il n’avait manifesté Sa Justice dans les ange rebelles, s’est fait homme dans Jésus-Christ, afin qu’un Homme-Dieu consacrant et fortifiant la nature humaine, rendit les hommes participants de la nature divine et enfants de Dieu. Par là Jésus-Christ est devenu le premier-né d’entre les hommes, notre chef, notre médiateur, le dépositaire de la Miséricorde de Dieu et de sa Providence sur tous les hommes. Si le Verbe s’est fait chair en notre faveur, nous ne devons pas nous étonner de l’amour infini de Jésus-Christ pour nous. Il était de sa glorieuse destinée d’unir les hommes à son Humanité pour les associer à Sa divinité ; et pour consommer cette œuvre admirable, Il n’a rient fait de trop, en nous consacrant ses travaux et sa vie, en expiant nos péchés dans sa Chair innocente, en s’humiliant devant la Majesté de Dieu, et Lui offrant pour prix de notre réconciliation le Sacrifice de Sa vie.

II. Ô admirable invention de la Sagesse et de la Miséricorde Divine ! Si Jésus-Christ n’était qu’un homme comme nous, son amour pour nous serait borné, il ne serait d’aucun mérite ni d’aucun prix aux yeux de Dieu. Si le Verbe de Dieu ne s’était pas fait chair, il n’y aurait entre Lui et nous aucune proportion, Il ne pourrait nous aimer. Il s’est approché de nous en se faisant homme ; Il s’est rendu semblable à nous pour avoir une raison d’avoir pitié de nous, de nous aimer et de nous sauver. Il s’est u ni à notre nature en Jésus-Christ, afin que l’amour de Jésus-Christ pour nous fût véritablement divin, et que le Sacrifice qu’Il a offert pour nous fût véritablement divin, et que le sacrifice qu’Il a offert pour nous fût d’une prix infini. Ô amour étonnant et inconcevable ! Mon Dieu s’est rendu semblable à moi en se faisant homme comme moi, en s’unissant à ma faiblesse et à mes misères, afin de me rendre semblable à Lui en m’élevant par sa grâce à la participation de sa nature. Ô que je serais malheureux, si je ne renonçais pas à moi et à mes misères pour m’unir à Lui, comme Il a bien voulu renoncer à Lui-même et à Sa souveraine grandeur pour s’unir à moi !

III. L’amour de Jésus-Christ pour tous les hommes, tout ce qu’Il a fait, tout ce qu’Il a souffert pour les sauver n’est plus un mystère pour moi, dès que je crois le mystère de l’Incarnation du Verbe. Sa Miséricorde et Son Amour pour nous ont dû être sans borne, puisque Dieu en était la source, puisque c’était l’Amour et la Miséricorde de Dieu même. Les moments éternels de l’enfer sont justifiés par la Justice infinie de Dieu : les richesses de Son Amour le sont par Sa Miséricorde infinie. Ô Jésus, Vous ne pouvez ne pas avoir pitié de moi, Vous ne pouvez ne pas m’aimer quelque indigne que j’en sois ; puisque c’est pour avoir pitié de moi, pour me sauver et m’aimer que le Verbe de Dieu s’est si intimement uni à Votre Humanité. Voilà ce qui anime ma confiance, ce qui me soutient sous le poids de mes misères, et qui me fait espérer qu’en me faisant sentir Votre Amour pour moi, ce sentiment embrasera mon coeur d’un ardent amour pour Vous.

IV. Combien de raisons engagent Jésus-Christ à nous aimer ? Nous sommes son héritage, nous sommes son bien qu’Il a acquis au prix de sa vie ; et naturellement on chérit un bien a proportion de ce qu’Il a coûté. Nous étions un champ stérile, une vigne sauvage ; Il a acheté ce mauvais fonds, Il l’a défriché, Il l’a cultivé, Il l’a arrosé de ses sueurs et de son Sang. Avec quelle ardeur ne doit-Il pas désirer d’en recueillir des fruits. Nous sommes ses frères quoique élevés dans la gloire, Il ne put nous méconnaître dans notre misère. Comme Joseph, son amour le fait descendre de son trône pour nous embrasser. Nous sommes ses enfants, puisqu’Il a souffert la mort pour nous donner la vie : un père peut-il ne pas aimer ses enfants ? Peut-il oublier, peut-il négliger ceux à la faiblesse de l’âge ou les infirmités de la santé rendent ses soins plus nécessaires ? Nous sommes ses membres et Il a promis de nous garder comme la prunelle de son œil. Comment pourrais-je, ô mon Sauveur, douter de Votre Amour ? Mais si Vous m’aimez si tendrement, pourquoi Vous aimé-je si peu ?

V. Nous sommes pécheurs, il est vrai ; mais nous avons dans nos péchés même un titre pour prétendre à la Miséricorde et à l’Amour de Jésus-Christ. Il n’a pas répandu Son Sang que pour effacer nos péchés ; Il n’est notre Sauveur que parce que nous sommes pécheurs : c’est sur nos péchés, j’ose le dire, qu’est établie la gloire de Sa Croix. Il est le Bon Pasteur qui donne sa vie pour son troupeau ; et ses plus vives inquiétudes sont en faveurs de ses brebis égarées. À qui, durant sa vie mortelle, témoigna-t-Il plus d’Amour qu’aux pécheurs et aux pécheurs les plus décriés ? Il les prévenait, Il les accueillait avec bonté, Il les attachait à sa suite. Semblable à un médecin charitable qui néglige ceux qui sont sains pour avoir soin des malades, il paraissait préférer les pécheurs aux plus justes. Ô mon Sauveur, Vous renouvelez tous les jours la Miséricorde dont Vous avez usé envers la pécheresse de Samarie, la femme adultère, Madeleine, plus célèbre par son tendre amour envers Vous que par les désordres de ses premières années. Il n’y a encore sur la terre des Zachée que Vous daignez convertir, des Matthieu que vous arrachez au service du monde pour les attacher au vôtre, des Pierre qu’un regard miséricordieux fait rentrer en eux-même. Hélas ! Il est encore plus perfide que Judas que Vous prévenez, a qui Vous présentez le baiser de la paix, et qui ne cessent d’être vos ennemis et d’affliger Votre Amour par leur impénitence. Non, mon Sauveur, mes péchés, quelque énormes qu’ils soient ne me feront jamais désespérer d’avoir part à Vos Miséricordes et à Votre Amour. Plus je suis pécheur, plus j’espère en vous. Je ne veux penser à mes péchés que pour m’en humilier, pour les détester, pour mêler mes larmes avec Votre Sang, afin de les effacer.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

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13 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Quatorzième jour

Le Crucifix nous apprends combien Jésus-Christ nous aime

 

I. Écoute, mon âme, la plus belle leçon que le Crucifix puisse te donner. Il n’est pas possible, te dit-il, d’aimer d’avantage que de se livrer à la mort pour ses amis, et pour des amis qui ne connaissent pas, pour des amis qui outragent leur bienfaiteur, et se rendent complices de sa mort. Voilà l’excès ou le Fils de Dieu a porté son amour ; lors même que nous étions les ennemis de son Père, Il a répandu Son Sang pour laver nos péchés, Il offre encore tous les jours le sacrifice de sa vie pour nous réconcilier et nous sauver. Nous nous révoltions contre le Dieu de majesté : pour gagner nos coeurs, Il s’est rendu le Dieu de Charité, Il s’est revêtu de la peau des brebis qu’Il voulait sauver, et à donné Sa Vie pour le salut de son troupeau. Ô Jésus, ô véritable Pasteur, ô Sauveur de mon âme ! Aurais-je le coeur assez insensible pour n’être pas touché de Votre bonté, pour ne pas Vous rendre amour pour amour, et anéantir en moi la gloire de Votre croix et les mérites de Votre Sacrifice ?

II. Lorsque Je serai élevé de terre, disait Jésus-Christ ; lorsque Je se serai attaché à la Croix J’attirerai tout à Moi. Qui pourra résister à tant d’amour ? Le coeur des hommes étant à Moi, Je me tiendrai dédommagé du sacrifice que Je fais pour eux. Leur amour Me tiendra lieu de Mon Sang et de Ma Vie. Il m’importe assez peu de mourir, pourvu qu’ils m’aiment ; et s’il faut souffrir pour leur prouver Mon amour, qu’ils considèrent et qu’il voient s’il est une douleur pareille à celle que Je souffre. Tel est le langage que le Crucifix semble me tenir toutes les fois que j’y contemple les souffrances de mon Sauveur. Serai-je assez malheureux pour tromper ses espérances ? Non, j’attacherai mon coeur à Sa Croix, afin qu’Il détruise en moi les inclinations qui m’attachent au monde et qu’il m’attire véritablement à Lui.

III. Jésus-Christ a été établi médiateur entre Dieu et les hommes. Il a fallu, pour remplir le devoir de cette admirable méditation, qu’Il fût Dieu et homme tout ensemble ; Dieu pour réconcilier son Père avec les hommes ; homme, pour gagner les hommes à Dieu. Il fallait qu’il fût homme pour être notre caution et satisfaire pour nous à la Justice Divine, et qu’Il fût Dieu pour donner à ses satisfactions un prix infini et pour faire mourir le péché dans l’homme par l’onction de la Divinité. Toute sa vie s’est passée dans l’exercice de cette glorieuse médiation. Son amour le partageait entre Dieu et les hommes il passait les nuits dans la prière et les jours à prêcher Son Evangile, à soulager les malheureux, à convertir les pécheurs. Il ne s’est pas contenté de ménager notre réconciliation durant sa vie, il a voulu l’assurer par Sa mort, et sceller de Son Sang le traité de paix qu’Il a fait entre le Ciel et la terre.

IV. Ô mystère incompréhensible d’amour et de miséricorde ! Dieu, qui a allumé le feu de l’enfer pour punir le péché, qui ne l’a pas même pardonné à ses anges rebelles, a bien voulu devenir Lui-même le Sauveur des hommes pécheurs. Au lieu de poursuivre la juste vengeance de nos iniquités, Il s’en est chargé Lui-même. Au lieu de punir des criminels, Il s’est rendu criminel en apparence ; Il a pris nos péchés, et nous a donné Ses mérites. Pour délivrer son peuple de l’esclavage, Il s’est rendu esclave ; pour expier nos péchés, Il a souffert tous les tourments qu’ils méritaient. Ô mon âme, si ton souverain Seigneur, si ton Dieu s’est rendu dans un corps mortel semblable à toi ; s’Il a vécu, s’Il est mort pour toi que peux-tu faire de moins que de vivre et de mourir pour Lui ? Tu le devrais par gratitude, quand même tu lui serais égal en nature et en majesté. Jésus-Christ, dit Saint Paul, est mort pour tous les hommes afin que ceux à qui Il a donné la vie ne vivent pas à eux-mêmes, mais à Celui qui est mort pour les sauver.

  

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

 

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12 avril 2018

Le Mois de la Passion

Le Mois de la Passion

ou la Science du Crucifix

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Treizième jour

Des avantages que nous procure la Croix de Jésus-Christ pour aimer Dieu et en être aimés

 

I. Dieu aime Jésus-Christ d’un amour infini, c’est le même amour dont Il s’aime lui-même. Il l’aime parce qu’Il est son Fils unique, de même nature que Lui ; Il l’aime parce que comme homme Il a toujours été son serviteur fidèle, toujours soumis à Sa Volonté, et que sur la croix, Il a offert à sa Souveraine Majesté un sacrifice digne de Lui. C’est pour cela qu’Il l’a élevé au-dessus de toute créature ; qu’Il l’a fait dépositaire de sa toute-puissance et de toutes ses richesses ; qu’Il n’accorde rien au Ciel et sur la terre qu’en son nom ; que nous n’avons d’accès au Trône de Sa Miséricorde que par Sa Croix, et qu’il n’est pas d’autre nom que celui de Jésus auquel nous puissions être sauvés. Si Dieu a tant d’amour pour Son Fils, Il ne peut pas aimer tout ce qui lui appartient. Nous sommes à Jésus-Christ plus qu’à nous-mêmes, nous sommes la conquête de Son Sang ; nous sommes ses membres et une portion de sa sainte humanité. Dieu nous aime donc à proportion que la Croix nous unit à Son Fils. Ô Croix adorable, source inépuisable de Salut et de vie, je veux m’attacher à vous pour m’unir à mon Sauveur, je veux me baigner dans Son Sang et puiser dans Ses Plaies et dans son Coeur la Miséricorde et l’Amour de mon Dieu.

II. La divinité habite une lumière inaccessible, qu’aucun des hommes n’a vue et qu’aucun des hommes ne peut voir. Avant Jésus-Christ, les hommes charnels ne pouvant atteindre ni des yeux, ni de l’esprit à une majesté qui est également invisible et incompréhensible, ils se firent des dieux semblables à eux pour les adorer. Dieu dans Sa Miséricorde a envoyé sur la terre Son Fils unique, revêtu d’une forme humaine. Il a voulu qu’Il devint l’ouvrage visible du Dieu invisible, et que la plénitude de la divinité habitât en Lui substantiellement, ô prodige admirable ! Ô merveilleuse invention de la Charité de Dieu pour les hommes ! Désormais je puis adorer la créature sans crainte d’être idolâtre. Dans la personne de Jésus-Christ, c’est Dieu lui-même que j’adore : c’est Lui-même que j’aime, c’est à Lui que je me consacre et me dévoue. c’est dans Jésus-Christ que je dois chercher mon Dieu, c’est dans Lui que je dois l’aimer. Je suis en Mon Père, a-t-il dit Lui-même, et Mon Père est en Moi. Je suis aussi dans ceux que j’ai rachetés par l’impression de mon esprit, et ils sont en moi par la communication de mes mérites. Ô mon âme, quels avantages te procure la Croix de ton sauveur ! Aime Jésus crucifié et tu aimeras ton Créateur : aime le Fils qui t’a rachetée, et selon sa promesse tu seras aimée du Père qui t’a donné l’être.

III. Le Christianisme ne consiste, pas précisément à adorer un seul Dieu. Les Juifs l’adorent ; les Disciples de Mahomet l’adorent, et ils ne sont pas chrétiens. Il consiste à connaître et à adorer l’Homme-Dieu. La vie éternelle, dit Jésus-Christ à son Père, est de Vous connaître, Vous qui êtes le seul vrai Dieu, et Votre Fils unique Jésus-Christ que Vous avez envoyé. Or, de même que plus un homme est raisonnable, plus il est homme ; ainsi plus on aime Jésus-Christ, plus on est chrétien. Et comment peut-on l’aimer plus tendrement, qu’en le considérant attaché à la Croix pour notre salut ? De quoi se glorifiait le plus l’Apôtre Saint Paul ? C’est de ne savoir autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié.

IV. Il ne suffit pas de connaître Jésus-Christ pour en obtenir la vie éternelle : les démons, les réprouvés le connaîtront éternellement, et n’en serons pas moins éternellement malheureux. Il ne suffit pas de l’aimer en paroles ; il faut l’aimer d’un amour qui nous rende semblables à Lui, qui nous transforme en Lui, qui imprime sur nos corps et ans nos âmes les sacrés caractères de Sa Croix. Il faut l’aimer comme les Apôtres qui étaient comblés de joie, lorsqu’ils avaient à souffrir pour la gloire de Son Nom, qui ne connaissaient de gloire que dans la part qu’ils avaient aux humiliations de Sa Croix. Il faut l’aimer comme Saint Paul, qui ne se glorifiait que du titre de serviteur de Jésus-Christ, et qui ne consolait de ses chaînes en se regardant comme son esclave.

V. L’Amour de Jésus-Christ est un moyen facile de devenir Saint en peu de temps. Il nous rend semblables à Lui. Par une vertu propre à l’amour il nous transforme en lui ; et la sainteté, comme la prédestination consiste à ressembler à Jésus-Christ. Aimons Jésus-Christ, et bientôt nous serons chastes, patients, charitables : car nos coeurs unis au Sien seront la source de toute sainteté. Ne demandons à Dieu que l’amour de Son Fils car avec Son Fils, dit Saint Paul, Il nous donnera infailliblement toutes choses. Que tout notre richesse soit notre crucifix ; durant la vie, pour en recevoir continuellement les influences du Précieux Sang et de l’amour de Jésus-Christ ; à la mort, pour exciter notre confiance, animer notre Foi, et nous faire remettre notre âme entre les mains de notre Sauveur.

 

Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean

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