Le Mois de la Passion
Le Mois de la Passion
ou la Science du Crucifix
Dix-neuvième jour
Nos péchés mêmes contribuent à exciter notre confiance
I. Mon âme, déteste tes péchés, comme les plus grands maux du monde ; mais n’en sois pas effrayée : ce sont des monstres qui n’ont plus de dents ; la Miséricorde Divine les a désarmés : elle les fera servir à ton bonheur et à ton triomphe. s’il est glorieux à Dieu de pardonner et d’user de Miséricorde, les péchés tournent à sa gloire ; ils sont pendant ta vie la source d’une sainte pénitence ; à ta mort ils feront éclater la Miséricorde de ton Sauveur, comme les péchés d’un voleur pénitent la firent éclater sur la Croix.
II. Les larmes que versait Saint Pierre étaient aussi précieuse que le péché qui faisaient couler était affreux. Rien de plus honteux que les désordres de Madeleine, et rien de plus agréable à Jésus-Chris que la pénitence qu’ils excitèrent, que les larmes qu’ils firent répandre. Ô bonté admirable de Dieu ! Ce qui devrait nous perdre, ce qui nous attirait sa haine et sa malédiction, elle le fait servir à nous sauver, et à nous attirer à son amour et à ses grâces. Il n’appartient qu’aux grands médecins de changer le poison en bons remèdes ; il n’appartient qu’à Dieu de tirer la gloire du milieu de la honte, d’extraire la douceur de l’amertume même, et de faire sortir la lumière du sein des ténèbres les plus épaisses.
III. Si notre premier père n’avait pas péché, le Fils de Dieu ne se serait pas fait homme pour sauver le genre humain. Heureuse faute qui a procuré tant de gloire à Dieu et aux hommes une si grande abondance de Miséricorde ! Heureux aussi tous les péchés, les péchés les plus détestables, quand ils sont amèrement pleurés et lavés dans le Sang de l’Agneau ! Un pécheur pénitent est plus cher et plus agréable à Dieu par son humble pénitence qu’il ne lui était odieux pour tous ses péchés. Ô mon âme, que tu dois d’amour à ton Dieu, que tu lui dois de confiance de vouloir tirer sa gloire des injures que tu lui as faites, et d’employer à ton Salut les péchés qui doivent d’attirer sa colère et t’entraîner dans l’enfer !
IV. Ah ! Que toutes les étoiles du firmament soient autant de langues, pour annoncer les Miséricordes de Dieu ans tous les siècles ; que les Anges se joignent à moi, et suppléent à ma faiblesse, pour m’aider à rendre grâce à Son infinie Bonté qui a désarmé Sa Justice, qui en mettant mes péchés sous mes pieds les fait servir à mon élévation.
Texte extrait du Mois de la Passion ou la Science du Crucifix, aux Editions Saint Jean
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