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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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31 mai 2011

Le Mois du Précieux Sang de Jésus

 Le Mois du Précieux Sang de Jésus

Saint Gaspard de Buffalo

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Premier jour

Les victoires que Jésus-Christ a remportées par l'effusion de son précieux sang

 

Vaincue et enchaînée par l'ennemi infernal, la malheureuse humanité gémissait dans les ombres de la mort; d'elle-même elle ne pouvait se relever du triste état où elle était tombée, ni vaincre l'horrible ennemi qui, au moyen du péché, l'avait rendue son esclave; ce n'était donc que du ciel que les pauvres mortels attendaient ce puissant vainqueur de l'enfer et de la mort qui seul pouvait les délivrer, lorsqu'enfin les temps étant accomplis, Jésus parut dans le monde pour triompher de toutes les puissances des ténèbres, et arracher la misérable humanité au joug tyrannique qui l'opprimait. Et comment y est-il parvenu? Ah! ne le sais-je pas? mon Jésus, cette victoire, vous ne la devez qu'à l'effusion de votre très-précieux sang, dont vous avez répandu les prémices huit jours après votre naissance, pour le verser plus lard jusqu'à la dernière goutte sur l'autel de la croix; c'est par là que vous avez triomphé de l'enfer et de toutes les puissances des ténèbres.

 

Considérez en outre, ô mon âme, comment Jésus avec ce sang nous a armés pour le combat. Notre vie sur la terre est une guerre continuelle. Nous avons à combattre contre un monde trompeur qui, avec ses vanités et ses illusions, cherche à nous séduire et nous faire tomber dans ses lacs; nous avons à vaincre une chair rebelle qui fait à l'esprit une guerre incessante; nous avons à terrasser un dragon infernal qui, pareil à un lion furieux, cherche toujours à nous dévorer. Gomment donc pourrons-nous vaincre ces ennemis si puissants et si terribles, comment chaque jour remporter d'aussi difficiles victoires, à moins de nous être prémunis de ce sang précieux, ce sang qui nous rendrait terribles à l'enfer tout entier déchaîné contre nous? Comprenons la nécessité de réveiller en nos cœurs une fervente dévotion envers le gage de notre Rédemption et la cause de nos victoires, et de mettre en lui la plus vire confiance du triomphe. « Par ce signe tu vaincras », fut-il dit au grand empereur Constantin, lequel, par la vertu du signe adorable de la croix, devait dissiper les innombrables armées de ses ennemis. Eh bien, nous aussi, nous saurons vaincre par la vertu de cette croix très-sainte, arrosée du sang de l'Agneau immaculé; nous célébrerons les plus glorieux triomphes sur tous nos ennemis; et il nous arrivera ce qui est dit dans l'Apocalypse 12, 11: « Ils ont vaincu le dragon par le sang de l'Agneau ».

 

Colloque

 

O Jésus tout-puissant, qui avez complètement triomphé du dragon mauvais, qui l'avez enchaîne par l'effusion de votre Très Précieux Sang, et qui avez encore préparé pour nous de puissantes armes pour les combats continuels de cette misérable vie; quelle confiance vous réveillez aujourd'hui dans nos cœurs assurés du triomphe et à l'épreuve de la crainte! Vous êtes le bras tout-puissant de votre divin Père, qui nous donne la victoire en vertu des mérites de votre sang répandu pour nous; c'est là que nous devons prendre de la force et du courage pour vaincre le dragon infernal dont on triomphe par vous. Oh! qu'on est bien tout auprès de votre croix! quel bonheur d'arroser son âme de votre sang divin, de l'y plonger tout entière! C'est lui qui nous fortifie dans les tentations, et nous fait acquérir cette couronne de gloire immortelle que votre amour nous tient prête dans le ciel.

 

Exemple

 

On connaît ce trait de la vie de saint Edmond, qui, tenté et tourmenté par le démon, s'arma courageusement, pour combattre, des mérites du sang de Jésus-Christ, et ayant adjuré le démon, au nom de la Passion et du sang de Jésus-Christ, de confesser ce qu'il craignait le plus, celui-ci lui répondit: « Ce que tu viens de nommer, c'est-à-dire le Sang Très Précieux de Jésus-Christ ». Tant est vraie cette assertion de saint Jean Chrysostôme, que ce sang tout-puissant met en fuite les démons. (Vie de saint Edmond).

 

Prière jaculatoire : Père éternel, je vous offre le sang de Jésus Christ pour le rachat de mes péchés et les besoins de votre Eglise.

 

Indulgence : Le souverain pontife Pie VII a accordé cent jours d'indulgence à gagner, chaque fois qu'on récitera la prière ci-dessus; c'est ce qui résulte du rescrit déposé aux archives des Pères Passionnistes, à Rome.

gaspar

Saint Gaspard de Buffalo

1786-1837

Fête le 28 décembre

 

Gaspard del Bufalo naquit à Rome le 6 janvier 1786: il eut pour père Antoine del Bufalo, et pour mère Annunziata Quartieroni. Atteint de la petite vérole à deux ans, il courut le danger de perdre la vue; mais sa pieuse mère l'ayant recommandé à Saint François Xavier, il fut préservé de ce malheur. A mesure qu'il croissait en âge, il croissait de même en piété, grâces aux tendres soins de son excellente mère, qui faisait pénétrer doucement et par degré dans son jeune cœur les saintes maximes de la foi. Jouer à la chapelle était l'amusement habituel de son enfance: souvent il demeurait en prières devant son petit autel, ou y répétait les cérémonies qu'il avait vu célébrer à l'église. Il montra dès sa première enfance une inclination particulière pour la prédication: une chaise dominant d'autres chaises était sa tribune, sa mère seule était tout son auditoire. On le voyait souvent à l'église del Gesu à servir la messe, et prier devant l'autel de saint François-Xavier. A l'âge de six ans il s'approcha pour la première fois du tribunal de la pénitence: il eût pour confesseur Mgr Marchetti, qui l'admit à la Sainte Table à peine âgé de onze ans. Un ne saurait se faire une idée de sa ferveur, lorsqu'il allait se nourrir du Pain des anges. Pour être plus recueilli, il aimait à se retirer dans un coin de la chapelle de la sainte Vierge dans cette même église del Gesu. Ce fut aussi dans cet âge encore si tendre qu'il embrassa quelques pratiques d'une dure pénitence: il se fit un cilice de morceaux de fer-blanc percés de trous, dont les aspérités déchiraient ses reins délicats: il trouva même le moyen d'ajouter à cette cruelle ceinture une chaîne de fer; mais il ne put se livrer long-temps à ces rigueurs, car le sang dont son linge était mouillé lui fit bientôt craindre que sa mère ne connût son secret. Il montra dès sa première enfance une grande dévotion envers la sainte Vierge. Souvent il lui arriva, par amour pour elle, de se priver de son déjeuner, et de le donner aux pauvres. Sa mère s'en étant aperçue voulut plusieurs fois lui faire servir un second déjeuner, mais le jeune Gaspard le refusait avec un joyeux sourire, ajoutant que ce serait lui ôter tout mérite auprès de la Madone. Il n'était pas rare de le rencontrer vers le soir chantant les Litanies de la Vierge, à genoux devant quelques-unes de ces saintes images, qui sont exposées dans les rues à la vénération publique. Il se fit associer à différentes confréries pour accroître de plus en plus dans son cœur son tendre amour envers Marie.

Il fut le modèle de la congrégation de Saint Louis de Gonzague, dont il suivait exactement les pieux exercices avec son frère Louis del Bufalo; il se rendait avec le même zèle aux instructions du catéchisme pour y apprendre d'abord les éléments de la doctrine chrétienne, et puis pour les enseigner aux autres. L'heure à laquelle sa famille avait coutume de prendre ses repas l'obligeait quelquefois à se priver du dîner pour ne pas manquer au catéchisme, et lorsque sa mère lui en témoignait son chagrin: « Oh! chère mère, répondait-il en riant, je mangerai ce soir ». Dans ces réunions de catéchistes il s'essaya de bonne heure à la prédication: un jour, ayant prêché dans l'église de sainte Ursule, Mgr Cadolini, alors Barnabite, ne put s'empêcher, après l'avoir entendu, d'en faire le plus grand éloge au chanoine Horace, directeur de cette église, lui prédisant que ce jeune homme deviendrait un prédicateur distingué. Gaspard fit de même de rares progrès dans ses études, à la grande satisfaction de ses maîtres. Bientôt la crainte des dangers du monde lui inspira la pensée d'entrer chez les religieux de saint Sylvestre. Il s'ouvrit de son projet à l'un de ses camarades d'étude; ils allèrent ensemble trouver le supérieur, l'abbé Bartolotti. Dès que la mère de Gaspard en fut informée, elle courut s'en plaindre à ce religieux, et fit tous ses efforts pour détourner son fils d'un tel projet: elle y réussit sans peine, car aussitôt Gaspard, plein qu'il était de docilité, dit à son ami que Dieu sans doute ne l'appelait pas à cette carrière, qu'il était bien jeune encore, et qu'il aurait bien le temps d'y penser.

Ses études n'étaient pas encore achevées lorsqu'il eut la douleur de perdre son frère Louis. Cette perte cependant ne put pas affaiblir dans son cœur le vif désir qu'il avait de se consacrer à Dieu dans l'état ecclésiastique. Plus zélé, au contraire, à étudier sa vocation, il se mit à fréquenter l'hospice de Sainte-Galle, où depuis 1806 les pauvres trouvaient un asile: là il se joignait à la pieuse société des prêtres qui s'y consacrent à l'instruction de ces pauvres âmes. Tous ses soins et toutes ses sollicitudes se portèrent vers les bonnes œuvres dont il ranima l'esprit et la pratique. De concert avec don Gaetano Bonanni, aujourd'hui évêque de Norcia, et Mgr Antoine Santelli, il ouvrit l'oratoire nocturne de Santa Maria in Vineis, près de Saint Nicolas in carcere Tulliano; il n'épargna rien pour l'établissement et la prospérité de ce pieux asile, dans lequel il fonda plus tard la congrégation des frères de Saint-François-Xavier. Pour se former de plus en plus à la prédication , il suivit, n'étant encore que simple clerc, le cours d'éloquence sacrée de Mgr Bacolo, ainsi que les conférences de l'Ecriture sainte de Mgr Marchetli, dont il eut la gloire de continuer les leçons dans l'église del Gesu, à la grande satisfaction de tous, bien qu'il ne fût encore que diacre. Il fut ordonné prêtre en 1808, le jour de la fête de saint Ignace. L'anniversaire de ce beau jour de sa vie excitait les sentiments de la plus tendre dévotion dans son cœur, et il le célébrait par des prières plus particulières; il disait la messe avec une grande ferveur, observant avec une fidélité scrupuleuse les moindres cérémonies, dont il avait fait une étude minutieuse; il ne dédaignait pas de remplir l'office de maître de cérémonies dans l'église de Saint Marc, dont il avait été nommé chanoine. Toujours exact à se rendre au chœur, il y récitait l'office divin avec beaucoup de recueillement et de piété.

A l'époque malheureuse de l'invasion française, il suivit le sort de ses confrères, et, quoique d'un naturel très-timide, d'une complexion délicate, et même d'une santé, très faible, il se sépara courageusement de sa famille, et quitta Rome au mois de juin 1810 pour prendre le chemin de l'exil. Il se retira d'abord à Plaisance, où il demeura jusqu'en décembre. Là, il fut atteint d'une maladie mortelle, dont il ne guérit que par une sorte de miracle; il lui en resta cependant jusqu'à la fin de sa vie une agitation nerveuse et une altération dans les humeurs, qui se manifestait plus ou moins clans toutes les parties de son corps; il eut encore à souffrir très-fréquemment dans le cours de sa vie de vives douleurs d'estomac, qu'il supporta toujours d'un visage riant, bien qu'il en ressentît quelquefois une grande oppression. Il quitta Plaisance pour se rendre à Bologne. Ce fut là qu'au mois de novembre 1811 il reçut la triste nouvelle de la mort de sa mère bien-aimée, décédée le 20 octobre. Cette perte déchira profondément son cœur, mais il en fit à Dieu le sacrifice. Il s'occupait à Bologne à faire tout le bien possible, particulièrement en prêchant dans les chapelles privées. Bientôt un nouveau décret de l'Empereur ayant prescrit la réclusion des déportés, Gaspard fut jeté avec quelques autres de ses compagnons d'exil dans la prison de Saint Jean in Monte. La mauvaise soupe qu'on a coutume dé donner aux prisonniers fut pour lui comme une exquise nourriture. Gai, joyeux de souffrir pour la gloire du divin Rédempteur, il animait, il encourageait ses compagnons, et quelquefois les invitait à chanter avec lui. Il introduisit même dans cette prison des conférences sur la morale, qui remplissaient une partie de ses journées. Il changea plusieurs fois de prison: de Bologne il fut transféré à Imola, et de là dans la forteresse de Lugo. Il y souffrit plus que partout ailleurs; la plus cruelle de ses privations fut, sans contredit, la nécessité à laquelle il fut condamné, ainsi que les autres prisonniers, de s'abstenir, pendant trois mois de suite, de la célébration de la sainte messe. Il leur était également défendu d'écrire, et ils étaient soumis à la surveillance la plus rigoureuse. Gaspard ne perdit point sa tranquillité d'âme: retiré dans un coin de la prison, il s'y livrait tout entier à la prière et à l'étude, et il n'en sortait que pour se rendre aux conférences de morale et pour prendre ses repas. Le premier dimanche d'octobre i8i3, il obtint enfin la permission de célébrer la sainte messe: il en éprouva une joie indicible. Au mois de décembre suivant, il fut encore envoyé à Bologne, de là à Florence pour être encore transféré ailleurs, mais le gouvernement français étant tombé, il recouvra sa liberté et se rendit à Rome. Il y reprit immédiatement les bonnes œuvres qu'il avait été forcé d'abandonner, il redoubla d'efforts et de zèle pour le bien, relevant les pieuses institutions et en fondant de nouvelles. Il nourrissait au fond de son cœur la pensée de se retirer du monde, et de se consacrer plus particulièrement à Dieu dans la compagnie de Jésus, qui allait se rétablir. En effet, il se présenta avec le jeune Charles Odescalchi, le même qui depuis a renoncé à la dignité de cardinal pour aller finir ses jours chez les Pères Jésuites. Ses désirs cependant ne purent pas se réaliser: reconnaissant que Dieu l'appelait à l'exercice des missions, enflammé d'un zèle ardent pour la sanctification du clergé et des fidèles, il se livra tout entier au ministère apostolique, sans penser à aucun autre genre de vie. Ce fut à partir de ce moment qu'il réunit tous ses efforts pour fonder une congrégation de prêtres à Saint Félix de Janus, dans le diocèse de Spolete. S'y étant rendu pour prêcher une mission, il trouva les Pères Passionnistes déjà disposés à céder leur maison: un sieur Bélisaire Crystaldi, protecteur plein de zèle et de fermeté de toutes les bonnes œuvres, s'employa pour obtenir un rescrit favorable de la Congrégation de la Réforme.

Le jour de la fête de sainte Anne, en 1815, Gaspard alla recevoir la bénédiction apostolique du pape Pie VII avec Mgr Bonanni, et la nuit même il partit pour Janus, afin d'y préparer toutes choses. Le 15 août de la même année, ses nouveaux compagnons étant allés le rejoindre, l'installation se fît à la suite de trois jours de pieux exercices, couronnés par une communion générale et par un Te Deum en présence d'un immense concours de fidèles. Ce fut là le commencement de la Congrégation des Missions, sous le titre du Précieux Sang. Gaspard revint ensuite à Rome pour y chercher de nouveaux coopérateurs, sans succès cependant: il se démit de son canonicat, et se remit pour tout le reste à la volonté de Dieu. Cependant il continuait à se consacrer aux Missions; il en entreprit quelques-unes par ordre de Pie VII, d'autres sur l'invitation des évêques ou de leurs vicaires, s'aidant comme il pouvait, prenant çà et là les coopérateurs que Dieu lui envoyait. Il alla deux fois à Bénévent et à Frosinone, une fois à Civitavecchia, Rieti, Ancône, Baguaja, Nettuno, Arci, Cori, Sermonette, Loretto, Recanati, Montesano, Civita-Nuova: deux fois à Norma, à Giulianello, Roua, Massima, Noura, Fabriano, Matellica, San Severino, San Elpidio: trois fois à Forlimpopoli, deux fois à Meldola, Mont-Canin, Castelfidato, San Quirico, Sassaferrato, Gualdstadino et autres pays. Outre ces Missions innombrables, il donna plusieurs retraites dans des villes, villages, communautés religieuses, séminaires, aux employés, militaires, prisonniers. Dans les premières années de son apostolat, il lui arrivait de prêcher jusqu'à dix, douze et seize fois par jour. Sa manière de parler était respectueuse, franche, noble, pleine de dignité et de fermeté. Au jugement des hommes les plus instruits, personne ne lui était comparable dans le genre apostolique, dans ses Conférences aux ecclésiastiques et aux nobles. Des digressions soudaines auxquelles il se laissait aller, loin de nuire à sa parole, lui donnaient plus de grâce, et produisaient un plus puissant effet sur son auditoire. Il avait soin de varier les exercices de ses Missions, toujours conformes à l'esprit de l'Eglise, et à la pratique des plus ilIustres Missionnaires, les deux Segneri, le Père Pinamonti, le bienheureux Alphonse de Liguori; le bienheureux Léonard de Port-Maurice.

Il n'épargnait rien pour exalter la gloire du Précieux Sang, dont il répandit partout la dévotion d'une manière admirable. En tous les lieux où il passait, il s'efforçait de raviver et d'établir les pieuses institutions, parmi lesquelles il avait surtout à cœur la confrérie de Saint-François Xavier, l'oratoire nocturne pour les hommes, et pour les jeunes gens l'association de Saint Louis de Gonzague; l'association des Filles de Marie pour les jeunes filles, et celles des Sœurs de la Charité pour les femmes. C'est par l'établissement de toutes ces pieuses confréries qu'il s'efforçait de perpétuer le fruit des Missions. Il fondait dans le même but, partout où il le pouvait, l'association des Apôtres, composée des prêtres les plus zélés, à chacun desquels il assignait des attributions particulières. Son ministère fut accompagné de bénédictions extraordinaires, particulièrement dans les Marches et dans la Romagne, où il opéra d'importantes et durables conversions, Quoique les devoirs de ce ministère apostolique l'appelassent sans cesse d'un lieu à un autre, soit pour y prêcher, soit pour y célébrer quelque cérémonie, ou y établir quelque pieuse confrérie; il ne laissait pas d'entendre les confessions, particulièrement des hommes, qui se pressaient en foule autour de son confessionnal. Pour qui y prenait garde, c'était une chose vraiment remarquable que ce naturel, cette facilité avec laquelle il passait d'une chose à l'autre, comme s'il n'avait rien fait. Cependant, au milieu de tant d'occupations, il ne perdait pas de vue la Congrégation qu'il songeait à établir, et dont il attribuait la pensée à son guide spirituel, Mgr Albertini.

Le plus grand désir de Gaspard eût été de voir des maisons de Missionnaires et de retraites établies dans tous les pays de la catholicité, le clergé ramené à une vie de retraite, de prière et d'étude, se livrer ensuite au saint ministère, et le calice de la rédemption à la main, se répandre par toute la terre, appliquant à toutes les âmes les mérites du sang de Jésus Christ, et les portant à leur sanctification; il fit pour cela d'incroyables efforts, tant il aurait voulu allumer dans tous les cœurs le feu de l'amour divin. Il ne put pas obtenir cependant tout ce qu'il voulait. Ayant toutefois réussi à rassembler quelques nouveaux coopérateurs, il établit, en décembre 1819, une seconde maison de Missionnaires à Piévetorium, diocèse de Camerino, et une troisième à Albano, au mois de mars 1821. Dans la suite, voyant combien la province maritime manquait de moyens d'instruction, il réunit un petit nombre de compagnons, et, avec l'aide et l'approbation du Pape Pie VII, il ouvrit trois maisons à Frosinone, Terracine, Sonniiio et Sermonette, et Vallecoria. Plus tard encore, il en fonda de nouvelles à Bénévent, Rimini, Césène, Pennabili et Népi; il fit des règlements appropriés au clergé séculier; il voulut que les maisons de résidence des Missionnaires fussent en même temps des maisons de retraites pour les différentes classes d'hommes qui voudraient y passer quelques jours dans de pieux exercices. Il assigna quelques maisons pour les jeunes ecclésiastiques, afin qu'en s'y livrant à l'étude et à la prière, ils pussent se préparer à l'exercice du saint ministère. Il voulut encore que dans toutes les églises de l'Institut, ses prêtres annonçassent régulièrement la parole de Dieu, écoutassent les confessions des fidèles, et y célébrassent tous les saints offices. Il ordonna que chaque jour il y fût célébré de bonne heure une messe suivie de la récitation du chapelet en l'honneur du précieux sang; le soir, les réunions de l'oratoire pour les hommes; le jeudi la visite au saint Sacrement; le vendredi le chemin de la croix; le samedi la méditation de la vie de la sainte Vierge; le dimanche le catéchisme; les jours de fêtes un sermon: le dernier dimanche du mois un jour de retraite comme préparatoire à la mort, avec communion générale, instruction et méditation dans l'après-midi. Il voulut faire honorer Marie d'une manière toute spéciale dans le mois qui lui est consacré. Il établit la dévotion du précieux sang pour le mois de juin, ainsi que celle du carnaval sanctifié, les saints exercices pour le peuple durant le mois de mars, la neuvaine pour la fête de l'Assomption, et pour la fête de Saint François Xavier; il ne cessa de recommander les œuvres pies, dont nous avons déjà parlé, l'instruction des militaires, des prisonniers, et le soin des malades dans les hôpitaux. Il serait impossible de dire quelles furent ses préoccupations, sa sollicitude, ses fatigues, les contradictions et les peines qu'il eut à souffrir de tous côtés pour l'heureux établissement de sa congrégation. Toujours plein de courage et de confiance à la protection divine, il ne se reposa que lorsqu'il eut conduit à bonne fin cette œuvre, qu'il appelait l'œuvre de Dieu, l'œuvre miraculeuse.

Enfin, exténué par une suite de fatigues non interrompues, oppressé par une toux convulsive, il toucha au dernier jour de sa vie, et mourut paisiblement à Rome, muni de tous les sacrements, le 28 décembre 1837, à deux heures de l'après midi. II avait un extérieur agréable, une taille ordinaire, une complexion un peu grasse; les traits de son visage étaient réguliers, sa physionomie aimable et pleine de noblesse, ses manières affables; il était modeste dans son maintien, posé dans sa démarche, propre dans sa personne, aimant la solitude, ennemi de la paresse, désirant faire beaucoup sans le laisser paraître, ne cherchant en toute chose que les intérêts de la gloire de Dieu. Sa dépouille mortelle fut transportée à Albano pour y être ensevelie. Son corps demeura exposé dans l'église de Saint-Paul, auprès de la maison de ses fils bien-aimés, et après trois services solennels, qui furent célébrés en présence d'un immense concours de fidèles, il fut enseveli le 3 janvier 1838 dansla chapelle de Saint-Jérôme, où il repose encore aujourd'hui. Béatifié par le Pape Saint Pie X en 1904, Gaspard del Bufalo a été canonisé par le Vénérable Pie XII le 12 juin 1954.

DMOblong

 

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30 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Trente-et-unième jour

L'Assomption de Notre Dame de la Salette

 

Nous voici en présence des dernières circonstances de l'apparition: or, pendant que la divine Vierge s'élevait en l'air, Elle a regardé le ciel, ensuite la terre du côté de Rome, et puis, Elle a disparu peu à peu aux yeux des enfants, pour remonter au séjour glorieux d'où Elle était descendue. Etudions aujourd'hui, avec les yeux de la foi et les sentiments de la piété, ces deux derniers regards de notre Mère, dont l'un va au ciel et l'autre à Rome. 1° Premier regard de Notre-Dame de la Salette, vers l'Italie, du côté de Rome: L'Italie, Rome, quels mots, quels souvenirs! Quel appel touchant à nos pensées et à nos sentiments! Rome, la nouvelle Jérusalem de la terre; Rome, la tête et le cœur de l'Eglise, le centre de la vérité, le foyer de la vie catholique! La source intarissable de cette eau surnaturelle qui étanche la soif de l'esprit et du cœur, et qui jaillit jusqu'à la vie éternelle!... Dans ce regard inexprimable de Marie vers notre Rome, et les pleurs qui ont deux fois rempli ses yeux, il y avait sans doute des larmes sur les malheurs qui menaçaient de la rendre veuve de son pontife ; des larmes sur les œuvres sacrilèges qui pourraient la livrer aux mains impies des méchants!.., Mais aussi, que de tendresse ineffable, que de forte consolation, que d'amour protecteur et maternel dans ce même regard sur la ville de son Fils et sur le front de son pontife! Et ce regard maternel, Marie le devait à Pie IX, qui l'a proclamée Vierge immaculée. Ah! nous aussi, à l'exemple de Marie, et des yeux du cœur éclairés par la foi, regardons Rome avec une filiale tendresse, et offrons à l'Eglise mère, dans l'effusion de notre cœur, le serment du Prophète: « Que je m'oublie moi-même, si jamais je pouvais l'oublier, si je pouvais jamais te devenir infidèle! » 2° Après ce premier regard d'amour, Marie regarde le ciel, où Elle va remonter... Le ciel! Oh! quel mot consolant pour les âmes! Le ciel, notre patrie! le ciel, notre espérance! Le ciel, l'objet, le terme de tous nos vœux, de tous nos efforts! l'aspiration de tout notre être, de toute notre existence! le ciel, pour lequel nous avons été créés, pour lequel nous avons tout reçu de sa libéralité infinie! le ciel, où la bonne Mère nous attend, et Dieu lui-même, pour nous faire partager un incompréhensible bonheur! Richesses, plaisirs, honneurs, vous n'êtes rien à côté du ciel! Vous pouvez être aux mondains l'incessante pâture de l'illusion; vous pouvez jeter à leur faim insatiable quelques miettes empoisonnées! mais comme vous disparaissez et devenez méprisables à mes yeux, placés à l'horizon du ciel!... Non, je le sens aujourd'hui en voyant monter ma Mère au ciel, vous n'êtes pas faits pour moi! je suis trop grand pour descendre jusqu'à vous; vous êtes trop bas pour monter jusqu'à moi, destiné à une gloire et à une félicité infinies! Et il ne faut pas vous plaindre de mon indifférence et de mon mépris ; Jésus vous a ainsi traités, méprisant tout de la terre, richesses, royauté, honneurs; et Marie imite aujourd'hui son exemple, ne voulant emporter au ciel rien de la terre, pas même les roses dont Elle avait fait à ses pieds une couronne virginale! Tels sont la portée et le sens des deux derniers regards de Notre Dame de la Salette, au moment de prendre son essor, au sommet des Alpes, dans la nuée lumineuse de sa gloire; en face de ces deux regards de notre Mère, âme chrétienne, il nous faut estimer ce que Dieu nous a faits, c'est-à-dire, un citoyen du ciel, un frère des saints, un noble membre de la famille de l'Eglise, dont les pensées et les sentiments doivent monter et monter sans cesse, jusqu'à ce qu'il aille vivre là-haut éternellement de lumière et d'amour, d'inaltérable lumière et de parfait amour.

 

Réflexions

 

On pourrait appeler l'assomption de Notre Dame de la Salette, la voie du ciel : elle nous est indiquée par toutes les circonstances qui accompagnent cette assomption. 1° Marie, pour s'élever au ciel, n'est pas restée au fond du vallon de l'apparition; Elle a gravi l'éminence voisine, un lieu plus élevé qui domine le plateau de la montagne: cet acte de notre Mère est un enseignement: Elle a voulu, en montant Elle-même, nous apprendre à nous élever au-dessus des basses régions de la terre, vers le ciel, offert à nos désirs, promis à nos aspirations et à nos efforts. 2° Aux termes du récit, la Vierge se balançait doucement dans les airs comme un globe de feu, au moment de l'assomption: il résulte de ces paroles, que le corps très pur de Marie, semblable à un astre resplendissant, se mouvait dans une atmosphère lumineuse: cette clarté brillante était le rejaillissement de son âme glorifiée: « la beauté du corps, dit saint Augustin, dérive de la clarté de son âme ». Marie se propose ici figure et modèle de l'âme innocente et pure, qui, au moment de quitter la vie, secouant ses blanches ailes, trouve sans effort une puissance d'essor suffisante à la ravir au ciel... 3° La Vierge disparaît peu à peu aux regards attentifs des deux bergers. Cette disparition progressive contient encore un enseignement salutaire: il faut voir dans cette circonstance, l'image de ce détachement commandé, par lequel nous devons successivement nous déprendre de tout ce qui est corruptible et passager; faire disparaître de notre esprit la fausse appréciation des choses terrestres; en détruire l'illusion trompeuse et l'amour fallacieux dans notre cœur; devenir, en un mot, selon la belle expression de saint Paul, des hommes spirituels, qui s'envolent à l'éternel séjour, où il ne peut rien entrer que de pur; et vers lequel ne peut monter, dit saint Ambroise, que ce qui est dégagé de tout poids étranger!... 4° Marie, en disparaissant, disent les bergers, laissait après Elle, dans l'espace, une traînée lumineuse. Il faut voir ici l'emblème du doux et pur éclat des vertus chrétiennes que nous devons laisser après nous à ceux qui nous survivent; c'est-à-dire, un sillon de lumière qui leur montre le chemin de la vraie gloire, de la vraie fortune, de la vraie félicité, par lequel ils devront nous suivre, et venir nous rejoindre au ciel!... 5° Enfin il est raconté qu'en voyant Marie s'élever et disparaître complètement, les bergers s'élancent, pour retenir, disent-ils, quelque chose de ce qui s'échappe du corps et des pieds de la Vierge; mais tout s'évanouit dans l'espace, et ils ne saisissent que le vide!... Ames chrétiennes, pourrons-nous vous proposer, à la fin de ce mois béni, une image plus fidèle, une figure plus saisissante du néant de la vie, et du vide de toutes choses humaines et créées?... Oui, comme la vie est courte! comme le temps passe rapidement! comme tout s'évanouit dans le vide, ne laissant ici-bas que l'empreinte presque effacée d'avance d'un vague souvenir! et où allons-nous? à l'éternité!... Nous traversons le temps avec ses affaires, ses rares joies, ses nombreuses tristesses, et nous arriverons là, à ce terme inévitable de toute vie, l'éternité!... « L'éternité, terme sans terme, disent les Pères; fin qui est un commencement, et un commencement sans fin!... »

 

Consécration à Notre Dame de la Salette pour la clôture du Mois de Marie

 

On raconte, ô Notre Dame de la Salette, qu'un pieux pèlerin de la Terre Sainte, après avoir visité avec une ardente dévotion tous les lieux consacrés par les souffrances de Notre Seigneur, étant arrivé enfin au Calvaire, y expira d'émotion et d'amour... Quel doux trépas, quelle mort bienheureuse et digne d'envie!... Ah! si l'émotion et l'amour ne me peuvent ôter la vie, qu'ici, du moins, à vos pieds, à cette heure, tout ce qui est terrestre en moi, tout ce qui est trop humain, meure, expire, pour ne plus revivre jamais; que toutes mes ardeurs prennent leur cours, leur élan vers le ciel où est mon aimable Jésus, et où vous êtes, vous aussi, ô ma douce Mère! c'est la résolution de mon âme, l'offrande de mon cœur, à cette heure dernière de votre mois béni, qui va nous clore ses charmes et ses grâces!… Mais ici, ô bonne Dame de la Salette, il se présente à ma mémoire un consolant souvenir. Après votre disparition, les petits bergers des Alpes se disaient dans leur ignorante naïveté: « Si nous avions su que ce fût une grande sainte, nous lui aurions dit de nous mener avec Elle !... » Ah! ce que ne savaient pas ces pauvres enfants, moi je le sais: je sais que vous êtes bien plus qu'une grande sainte, la plus sainte des créatures, je sais que vous êtes la Reine de tous les saints! je vous dis donc aujourd'hui, dans toute l'ardeur de mon âme: « Menez-moi avec vous, ô ma tendre Mère, menez-moi avec vous! » Je n'ose vous dire: « Prenez-moi au ciel »; j'en suis encore si indigne, j'ai tant à réparer, à expier!... mais, prenez au moins mes pensées, prenez mes sentiments, faites-les monter jusqu'à vous! prenez mes désirs, prenez mes aspirations, prenez toutes mes facultés d'aimer, de connaître, de vouloir et d'agir: attirez-moi par l'odeur de vos parfums; prenez mon cœur, tout mon cœur, pour le donner à Jésus, sans réserve et sans retour! et quand je serai assez purifié, quand j'aurai assez réparé, assez expié: oh! alors menez-moi avec vous, prenez-moi avec vous; faites-moi entrer avec vous au paradis, afin qu'avec vous, j'adore, je loue, j'aime éternellement votre divin Fils, voyant la lumière dans la lumière de Dieu même, et m'enivrant à son cœur, sous l'aile de votre protection maternelle, du torrent de ses ineffables délices. Ainsi soit-il.

 

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Fin du Mois de Marie

Prochain Mois de Dévotion, le Mois du Précieux Sang

Rendez-vous le 31 mai

29 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Trentième jour

L'apostolat de la dévotion à Notre Dame de la Salette

« Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple! »

 

« A la fin de son discours, disent les bergers, la Sainte Vierge nous a dit en français: « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple », puis, Elle a passé le ruisseau, ne touchant que le bout de l'herbe, glissant sur sa cime sans la faire plier, comme si Elle était suspendue, et qu'on l'eût poussée... et à quelques pas du ruisseau, sans se retourner vers nous, Elle nous a dit encore: « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple... » Ces dernières paroles du discours de la Sainte Vierge, avant de remonter au ciel, nous rappellent Notre-Seigneur Jésus Christ donnant à ses apôtres mission d'évangéliser le monde: « Allez, leur dit-il, enseignez toutes les nations!... » Voici sur une haute montagne, Marie, la Mère de Jésus; Elle a, là, sous ses yeux, deux bergers, ses apôtres à Elle. Elle vient de leur confier son message, et puis, Elle semble leur dire: « Maintenant, moi, je vais à Celui qui m'a envoyée; mais vous, mes apôtres, allez par toute la terre, allez annoncer ma bonne nouvelle, allez publier une seconde fois la loi oubliée de mon Fils; allez préparer un règne nouveau de sa Mère ». On ne peut pas lire ces paroles et leur commentaire naturel, sans se trouver face à face avec l'apostolat de Notre-Dame de la Salette, et le zèle de sa dévotion: l'apparition de Marie sur la sainte Montagne n'est en effet qu'une mission toute d'apostolat et de zèle: si Elle descend parmi nous, c'est pour réclamer le respect de Dieu, la soumission aux commandements et aux lois de l'Eglise, si méconnus par les hommes. C'est pour revendiquer les âmes qui appartiennent à son Fils, et qui se laissent posséder par un autre que le véritable Maître; c'est pour procurer la gloire de Dieu par la conversion et la réparation: en un mot, le discours de la Sainte Vierge est en quelque sorte tout brûlant de zèle; il en inspire les premières paroles, il en anime toutes les parties, il le couronne par la plus solennelle recommandation; entendez Marie, s'efforçant, ce semble, de souffler au cœur de deux pauvres bergers l'apostolat de sa dévotion, vous le ferez passer à tout mon peuple!... Et ce n'est pas assez d'une fois, pour son cœur dévoré de cette sainte flamme; avant de les quitter, Elle redit avec une nouvelle solennité, une ardeur nouvelle: « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple!... » Quelle insistance maternelle, quelle recommandation pressante!... On croirait entendre ici comme un écho lointain des protestations d'amour trois fois demandées à l'apôtre infidèle, pour écarter du cœur de Jésus les angoisses douloureuses de l'hésitation et du doute!... Et une explication importante de ces paroles, c'est que, interrogés sur ce qu'ils avaient compris par ces mots, tout mon peuple, les enfants ont répondu: « Nous avons pensé que c'était tout le monde !... » Il ne suffit donc pas de faire passer le message de la Salette au plus grand nombre, mais à tous sans exception; il s'agit de le porter de royaume en royaume, de province en province, de ville en ville, de bourgade en bourgade, jusqu'au dernier membre du peuple de Marie, caché au fond de la montagne la plus reculée... Il y a, il est vrai, dans le monde, et dans son peuple, des cœurs assez mauvais pour avoir voulu effacer leurs noms du cœur de Dieu ou de sa divine Mère; mais une mère est toujours mère, et Marie bien plus que toute autre: Elle veut donc, cette Mère toujours bonne, toujours miséricordieuse, que le bienfait de son message arrive même aux plus coupables, pour que la grâce surabonde là où le péché a surabondé.

 

Réflexions

 

Il en est du véritable apostolat comme de la charité, qui en est le principe. 1° II se nourrit d'abord lui-même. 2° Il excite, il propage ensuite, l'action étant sa vie. 1° La vie d'union est la nourriture la plus substantielle qui puisse être donnée à l'âme: or, Notre-Seigneur est ici, comme toujours, notre parfait modèle: le divin enfant de Marie s'est donné à sa Mère; Il s'est soumis à son autorité; Il a confié à son cœur son enfance, son adolescence, tout lui-même; il faut, à son exemple, nous consacrer à Marie, nous livrer à sa charité maternelle, nous remettre entièrement à sa direction, vouloir ce qu'Elle veut, faire ce qui plaît à son cœur, n'ambitionner, en un mot, autre chose que de l'établir notre maîtresse souveraine. Jésus a souffert en outre pour Marie au Calvaire; et cette souffrance a été portée à un tel degré d'union, qu'un saint évêque appelle Marie le seul ouvrage de l'incarnation et de la rédemption. La souffrance pourra donc être la condition des enfants de Notre-Dame de la Salette, Mère apparue inondée de larmes; ils la trouveront dans le chemin de la vie, tantôt sous un nom, tantôt sous un antre, assise à leurs côtés comme une compagne assidue, dans celte vallée de larmes; souvent elle viendra d'elle-même les visiter; quelquefois ils l'auront appelée par leur conduite peu chrétienne, ou par leurs œuvres coupables: mais souffrir devra être la voie aimée de toutes les âmes associées à l'œuvre réparatrice de la Sainte Vierge, sur la montagne de la Salette. 2° Le zèle excite et propage, l'action étant sa vie; c'est-à-dire qu'il nous faut glorifier Notre Dame de la Salette, ne pas nous lasser de la faire connaître, aimer et servir dans le monde; c'est la volonté formelle de notre Mère: « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à mon peuple ». Suivant donc notre influence personnelle et notre position sociale, il ne faut craindre dans l'exercice de cet apostolat, ni les hommes qui nous condamneront, ni l'enfer qui nous suscitera des embarras et des peines; travaillons sans défaillance à glorifier notre Mère; répandons parmi les âmes droites et simples ce qui est de nature à faire aimer, à propager son culte, livres, images, objets divers de piété; parlons d'Elle aux pauvres, aux malades, aux affligés; ne craignons pas surtout de porter son nom aux pécheurs; inspirons à tous la pratique des saintes neuvaines de prières, de la communion à ses fêtes, de la visite à ses sanctuaires, surtout de l'étude des grands enseignements de son apparition, pour les faire passer dans la vie des âmes de tous les enfants de cette Mère universelle; à ce zèle pour son honneur, Elle a promis le ciel: « Ceux qui me font connaître! dit l'Ecclésiaste, auront la vie éternelle ».

 

Guérisons extraordinaires, entre autres de Melle de Rochas, de Versailles, en l'année 1866


 

« Versailles, 11 septembre 1866, me trouvant à la Salette en pèlerinage, je fus témoin de quelques prodiges que je m'empresse de vous transmettre et que vous devez peut-être connaître déjà. Ce fut d'abord la guérison subite d'une main contractée par une névralgie. Le même jour, c'était un dimanche, une paralytique de soixante-huit à soixante-dix ans, est venue en actions de grâces de Clermont-Ferrand; elle avait gravi à pied la sainte Montagne. Son état de paralysie avait duré neuf mois. Une jeune fille de seize ans, de Belmont en Aveyron, atteinte de chlorose, fièvre pernicieuse et affection nerveuse, et qui était en agonie, puisqu'on attendait son dernier soupir, s'est levée le septième jour ou plutôt la septième nuit d'une neuvaine faite à son intention. Son état de santé est des plus satisfaisants depuis cette époque, 16 juillet 1866; elle est aussi venue ce même dimanche remercier Notre Dame de la Salette de la grâce qu'elle avait reçue. Quelques jours avant, Mlle Rochas de Versailles, paroisse Notre-Dame, rue Hoche, 21, qui depuis quatre ans gardait sa chambre (vous connaissiez, du reste sa situation, puisque vous l'avez vue l'année dernière), a été aussi instantanément guérie. Prise d'une paralysie générale, il fallait la lever, la coucher, la transporter, elle ne pouvait se mouvoir. Ses jambes étaient repliées l'une dans l'autre, et ses genoux fixés contre la poitrine. Elle avait le bras gauche paralysé, et la bouche affreusement contractée, ne pouvait proférer une parole sans lui faire éprouver d'horribles douleurs. Son estomac ne pouvait plus supporter la plus légère nourriture. Une position semblable était de nature à exciter la compassion de tous ceux qui la voyaient. Elle fit une neuvaine à Notre Dame de la Salette, à laquelle nous nous associâmes de grand cœur. Le huitième jour, réduite à l'agonie, abandonnée complètement des médecins, on ne devait plus s'attendre qu'à son dernier soupir. Après avoir reçu le saint Viatique, elle s'endort profondément pendant une heure et demie. A son réveil, elle se lève sur son séant, se voit redressée, parle avec la plus grande facilité et constate sa guérison. Elle s'endort de nouveau pendant trente heures, après lesquelles, sur des instances réitérées de sa part, elle obtient enfin la permission de se lever et marche sans aucun secours. Le pied droit était resté encore quelque peu contracté, elle s'appuyait de la cheville pour s'aider à marcher. J'allai la voir et lui conseillai de se rendre le jour même à l'église pour remercier Notre Dame de la Salette. A onze heures, comme elle assistait à la sainte messe qu'elle avait entendue à genoux, et au commencement du dernier Evangile, son pied craque, se redresse. Elle se rend à la chapelle dédiée à la Sainte Vierge, d'un pas ferme et assuré, témoigner de sa reconnaissance. Aujourd'hui, elle se porte à merveille, il ne lui est resté aucun vestige de cette cruelle maladie. Gloire et amour à Notre-Dame de la Salette ». (Journal de Muret.)

 

Prière

 

O très digne Vierge Marie, bonne Mère de la Salette; imitant votre divin Fils qui répète jusqu'à trois fois le commandement de la charité fraternelle, vous donnez deux fois sur la montagne, à vos deux petits apôtres, le commandement de l'apostolat et du zèle! Ainsi nous faites-vous entendre combien ce vocable nouveau vous est cher, combien vous avez à cœur que tout votre peuple connaisse votre message et se convertisse! Mais, ce que vous avez dit aux bergers des Alpes, qui de nous pourrait ne pas l'entendre comme dit à lui-même? Vous saviez bien que ces deux pauvres enfants ne pourraient seuls se faire entendre de tout votre peuple, et vous vouliez que nous fussions tous, leurs auxiliaires et vos apôtres! O tendre Mère, nous voici aujourd'hui, vous offrant, dans la mesure d'influence qui nous est départie, nos cœurs et nos voix; nos cœurs, où vos enseignements trouveront écho; nos voix, pour les communiquer à toutes les âmes que notre zèle dévoué pourra conquérir à votre culte et à votre dévotion, jusqu'au jour de l'éternelle vie promise à ceux qui vous font connaître. Ainsi soit-il.

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28 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-neuvième jour

Le devoir de la prière

« Faites-vous bien votre prière, mes enfants? » « Ah! pas guère, Madame! »

 

La Sainte Vierge semble vouloir couronner ses reproches et ses avertissements à la Salette, par la recommandation de prier, et de bien prier... Ecoutons tout d'abord cette douce voix, ces accents maternels, au milieu de ces âpres montagnes: « Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? » « Oh! non, madame, pas guère! » « Ah ! mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin; quand vous n'aurez pas le temps, dites seulement un Pater et un Ave, Maria... et quand vous aurez le temps,vous en direz davantage !... » La piété ne sait ici qu'admirer davantage, ou de la demande de la Mère de Dieu, qui parle avec une condescendance si maternelle à de pauvres petits bergers, ou de la réponse de deux enfants ignorants et grossiers, et où respirent une naïveté et une simplicité si touchantes: « Notre prière, ah ! nous ne la faisons pas guère, madame ». Humbles pâtres des Alpes, c'est sans doute la première fois que votre bouche s'ouvre à la langue de la France; et vos premières paroles ne sont pas éloquentes... Mais, rassurez-vous; si votre langue a été barbare, votre cœur innocent a exprimé des sentiments qui remplissent nos âmes d'émotions et de piété!... Nous venons aujourd'hui, pieux fidèles, vous tenir le langage de Notre-Dame de la Salette. touchant la prière: ou plutôt, ce n'est pas nous, c'est la Mère de Dieu qui vous le dit, parce qu'Elle sait combien est funeste la négligence de ce devoir: Oui, il faut prier : Notre-Seigneur dans l'Evangile, et les apôtres dans leurs Épîtres répètent sans cesse: « Veillez et priez... » « priez en tout temps... » « il faut toujours prier, et ne jamais cesser... » « soyez assidus à la prière, et le jour et la nuit ». Voici, en outre, les similitudes et les comparaisons touchantes dont se servait saint Jean Chrysostome, pour expliquer cette vérité au peuple d'Antioche: « Vous n'ignorez pas, disait-il, l'usage des nerfs de notre corps; ils servent à unir les différentes parties, à les lier ensemble, à donner au corps le mouvement et la force pour agir; que l'on coupe ces nerfs, cette a belle harmonie est rompue, et le corps s'affaisse sur lui-même! Voilà les effets de la a prière à l'égard de l'âme; elle la soutient, lui conserve la vie et la fait marcher dans les vertus; mais, cessez-la, et l'âme perd ses forces, sa vigueur et sa vie!... Voyez encore un arbre, dit-il, qui vient à manquer d'eau; ses racines ne peuvent plus tirer de la terre le suc nécessaire; il languit, ses fruits tombent, ses feuilles se dessèchent, il meurt!... Ainsi en est-il de l'âme qui abandonne la prière; elle devient cet arbre stérile que Jésus-Christ a maudit, et a qui doit être arraché et jeté au feu! » Il faut remarquer que Notre Dame de la Salette demande particulièrement la prière du matin et du soir: nous comprenons cette recommandation spéciale. Il y a dans chacune de nos journées un instant du jour où nous renaissons à la vie: c'est celui du réveil; à ce moment, Dieu nous rend à nous-mêmes, à nos devoirs, à nos pensées; eh bien! là se représente dans toute sa vérité, dans toute sa force, le devoir de chercher le Seigneur, de lui rendre le culte qui lui est dû à tant de titres: d'autant mieux que le cœur élevé à Dieu par la prière, à ce premier instant du jour, est comme une horloge bien réglée; c'est une impulsion donnée, un mouvement qui continue de soi-même, c'est une route ouverte, à suivre fidèlement; mais si, le matin, l'aiguille ne marque pas l'heure de Dieu, que seront et que peuvent être les autres heures du jour, dans les tristesses de la vie, et les luttes de la vertu?... Et le soir, quand le combat est passé, et que les ennemis sont en fuite, ne faut-il pas remercier Dieu, qui donne la victoire? chaque jour n'est-il pas un don du ciel? il faut rendre grâces pour les bienfaits reçus, et en demander d'autres. Le repos de la nuit nous est nécessaire, car le lendemain le combat recommence: demandons à Dieu ce repos; et puisque notre ennemi ne dort pas, prions le ciel de veiller sur nous.

 

Réflexions

 

1° En nous recommandant le pieux devoir de la prière quotidienne, en signalant à notre attention le prix d'un Pater et d'un Ave, Notre Dame de la Salette a voulu nous pénétrer vivement d'un sentiment profond de respect et de confiance pour la prière, cette grande ressource du chrétien: cependant, on se fait dans le monde des illusions étranges: chacun croit avoir des raisons suffisantes de manquer à ses prières: l'un allègue une excuse, et l'autre, de vains prétextes: mais si nous cherchons un peu au fond de toutes ces excuses, savez-vous ce qu'on y trouve? la paresse spirituelle , l'indifférence pour Dieu, une négligence complète de son salut... Du temps, on en a pour toutes créatures, et pour toutes choses humaines, mais on ne trouve pas quelques minutes à donner à Dieu, notre Père et notre Sauveur!... que d'ingratitude! que d'humiliations, que de mépris nous imposons au cœur de Dieu!... Sommes-nous de ces chrétiens ingrats, lâches et aveugles? 2° La prière doit suivre immédiatement noire lever, avant même de quitter nos appartements: une prière remise à plus tard est souvent une prière manquée. Il importe grandement de la faire avec convenance et piété, c'est-à-dire, à genoux, devant une image ou un crucifix, et non en allant et venant d'un lieu à un autre lieu et à une autre affaire: la posture doit être toujours respectueuse; la prière étant une conversation de l'âme avec Dieu, ce n'est point le moment de chercher ses aises et commodités. Efforçons-nous surtout de comprendre, dans nos prières, les paroles que nous prononçons: Oh! que de chrétiens méritent ici le reproche que Notre-Seigneur adressait aux juifs: « Ce peuple m'honore du bout des lèvres, mais son cœur est loin de moi!... » Enfin ce n'est pas assez de s'acquitter soi-même de la prière du matin et du soir; il faut encore veiller à ce que les personnes qui dépendent de nous remplissent ce devoir: c'est là une obligation grave pour les pères et les mères, et les maîtres: être négligent à cet égard, c'est abdiquer son titre de mère chrétienne, et assumer une grande responsabilité devant Dieu. 3° A un époque où la foi était plus vive, dans le bon vieux temps de nos pères, existait un usage bien touchant, bien religieux, semence féconde de bénédictions: les familles se réunissaient pour faire en commun la prière du soir: pourquoi ne pas revenir à cette ancienne et pieuse coutume? on transforme aisément la plus modeste chambre en une sorte d'oratoire, en y plaçant quelques objets bénits, une statue de la Sainte Vierge,l'image de la première communion d'un enfant, la croix embrassée par un père vénéré, à son heure dernière: devant ces précieux symboles, l'enfant, le serviteur regardent Dieu lui-même dans la personne de leurs parents et de leurs maîtres; on se sent plus respectueux et plus soumis ; le souvenir de nos chers défunts revient chaque jour à la prière; et en les préservant du triste oubli, la prière perpétue tout à la fois dans la famille leur mémoire et leurs exemples. Tous donc, vivants et morts, ont leur part, dans la pieuse coutume de la prière en commun; puisse une heureuse expérience l'apprendre à un grand nombre de familles chrétiennes; aussi bien Notre-Seigneur semble avoir voulu encourager cette sainte pratique, en nous disant: « Lorsque deux ou trois personnes se réuniront en mon nom pour prier, je me trouverai au milieu d'elles ».

 

Guérison miraculeuse de H. Evelin

 

La relation suivante renferme, non-seulement un fait miraculeux, une grâce des plus touchantes, mais elle confirme, de la manière la plus explicite, les preuves de l'apparition elle-même. On remarquera, en effet, dans quels termes et pour quel objet fut sollicité le prodige à la suite duquel s'est opérée la guérison inespérée de M. Evelin. Tombé malade le 18 octobre 1857, au séminaire de Paris, M. l'abbé Evelin revint à Nantes le 30 du même mois au sein de sa famille pour y être soigné. Une bronchite jointe à un mal d'estomac, parut d'abord être la cause de son mal; mais bientôt apparurent les symptômes d'une fièvre dangereuse qui au bout de quelques jours le conduisit aux portes du tombeau. Tous les secours humains furent successivement employés mais sans aucun résultat. La situation du malade paraissant s'aggraver de jour en jour, on le prépara à recevoir les derniers sacrements qu'il reçut avec tous les sentiments de la foi la plus vive, de la piété la plus tendre et la plus affectueuse. Peu après la cérémonie, le délire un instant suspendu recommença et devint permanent, il paraissait assiégé des plus désespérantes imaginations, que la vue de son père et de sa mère ne pouvait désormais calmer. La pensée de la mort lui causait de plus en plus de nouvelles terreurs; chaque fois que la religieuse assise à son chevet lui présentait le crucifix ou la vraie croix, la connaissance revenait aussitôt, et le malade faisait à Dieu le sacrifice entier de sa vie avec la plus parfaite soumission. Puis, dès qu'on cessait de l'occuper par de pieuses pensées, le délire revenait avec de cruelles angoisses qui épouvantaient le mourant. Dans un de ces moments lucides qui accompagnaient toujours ses pieuses méditations, la vie du malade se porta avec inquiétude sur sa tendre mère assise à son chevet. « Maman, lui dit-il, nous allons nous séparer; hélas! ma pauvre mère, en éprouveras-tu trop de peine? » « Oh! mon enfant, lui répondit cette mère courageuse; tu sais que nous sommes tous de bons chrétiens; eh bien! nous ne voulons tous que la volonté de Dieu ». « O mon Dieu! que je suis soulagé! murmura le jeune homme; c'était celle pensée qui me préoccupait; maintenant je suis tranquille ». Le lendemain matin, une crise affreuse annonçait sa fin prochaine. Sur le soir, le bruit des cloches se fit entendre; elles annonçaient le retour de Monseigneur l'évêque qui arrivait de Rennes. La pensée de la pauvre mère se tourna aussitôt vers le prélat, et par un mouvement précipité, elle se lève pour aller prier Sa Grandeur devenir prier auprès de ce cher fils et le bénir. « Oh! vous voilà, Monseigneur, s'écria-t-il, que je suis content ». Le prélat lui parle avec la plus touchante affection; le jeune homme reconnaît les ecclésiastiques qui l'accompagnent; il reçoit avec la plus vive reconnaissance, les bénédictions du premier pasteur, puis le délire revint plus terrible encore. « Monseigneur, mon fils vivra-t-il, demande à Sa Grandeur la pauvre mère! » « Madame, votre enfant est bien mal, je crois que Dieu veut vous en demander le sacrifice ». Elle ne put qu'incliner la tête; pour cette digne mère, tout était dit. Voyant cet état désespéré, un ecclésiastique de la famille demanda au père du malade, s'il ne pensait pas faire un vœu à Notre Dame de la Salette et à promettre un voyage sur la sainte Montagne. Celui-ci accueillit cette pensée comme venant du ciel. Il fit part aussitôt de ce pieux des sein à sa femme en présence du confesseur de son fils. « Tout secours humain étant impuissant, je demande à la Sainte Vierge la guérison de mon enfant, et si Dieu écoute ma prière, nous irons tous les trois la remercier sur la sainte Montagne, et je ferai une offrande à ce sanctuaire ». On rentra dans la chambre du malade où le vœu fut prononcé à genoux, au pied du lit. Vers le soir, veille de la fête de la Présentation, on s'aperçut avec effroi que le malade entrait en agonie. Le médecin et le confesseur furent appelés. Interrogé par la famille, le docteur répondit que tout espoir était désormais inutile; il avait constaté un épanchement au cerveau; le mourant était livré aux angoisses d'une cruelle agonie. Le pauvre père accablé de douleur, ne pouvait se résigner à abandonner tout espoir, il voulut renouveler, de concert avec son épouse, le vœu prononcé déjà la veille, et demanda la guérison de son fils en témoignage du fait de l'apparition de la Sainte Vierge sur la montagne de la Salette. Effectivement, reprit le confesseur du malade qui ne le quittait pas, vous demandez un miracle en ce moment, et vous le demandez avec soumission à la volonté de Dieu, pour sa gloire et comme attestation du fait miraculeux de la Salette. Le vœu fut renouvelé à ces conditions avec beaucoup de foi et de confiance. Quelques instants après, on l'entendit s'écrier: « Ah, le ciel! qu'il est beau! j'y serai donc bientôt! quel bonheur d'aller au ciel! » Puis il renouvelait le sacrifice de tout ce qu'il avait de plus cher; « c'est bien peu, disait-il, pourquoi ne puis-je pas donner davantage ». Dans cette matinée, il n'eut point de délire, et la vie le soutint jusqu'à une heure et demie. Ce moment était attendu avec une grande anxiété; c'était l'heure du redoublement de la fièvre. Effectivement il baissa d'une manière sensible; ses yeux perdirent la vie, ses traits fortement tirés et contractés annonçaient l'agonie, et le râle recommençait; son pouls et sa respiration s'arrêtaient par moments. On se mit à genoux pour réciter les prières; arrivé à l'oraison: « Partez, âme chrétienne », on s'arrêta un moment; le pouls ne se faisait plus sentir, il ne donnait plus signe de vie. On commença dès lors les litanies de la Sainte Vierge. Peu après, comme sortant d'un profond sommeil, le malade ouvrit les yeux et regarda autour de lui les personnes qui l'environnaient; le délire avait cessé; la vie semblait ranimer ce corps épuisé; on avait du reste espoir que le lendemain, jour de la fête de la Présentation, il serait sauvé. Le sommeil vint enfin au malade. Son père n'eut plus de doute sur sa guérison; la protection de Marie apparaissait d'une manière trop visible. En s'éveillant, il dit à son père en lui tendant les bras: « O mon bon père! comme je suis content de vous voir! Oh! comme je sens que de grandes choses se sont passées en moi! Je ne sais d'où je viens! que d'actions de grâces à rendre! Je suis guéri ». L'émotion du malade était extrême et ses larmes coulaient en abondance. Ce jour-là, les messes furent dites en actions de grâces dans les séminaires. L'eau de la Salette à qui il devait sa conservation avait pour lui un goût inexprimable; il la savourait avec délices, et en demandait souvent. Ces premiers jours furent, de la part du malade, une hymne continuelle d'actions de grâces. La guérison fut complète; la Sainte Vierge ne permit pas qu'il lui restât la plus légère trace de maladie. Il put bientôt après reprendre ses études et poursuivre sa carrière avec une santé parfaitement rétablie. (Journal de Muret.)

 

Prière

 

O Marie, vous dont toute la vie sur la terre ne fut qu'une admirable et continuelle prière; vous qui, dans le ciel, comme vous nous l'apprenez à la Salette, vous êtes chargée de prier sans cesse pour nous; enseignez-nous à prier, à prier sans cesse, à prier en union avec vous; pourrions-nous ne pas unir notre voix suppliante à la voix de la céleste Mère qui se fait, dans l'éternelle gloire, notre avocate auprès de son divin Fils: Vous, notre avocate! l'Eglise nous le disait, et nous le croyions, et nous étions touchés ; mais voilà que vous êtes venue nous l'apprendre vous-même sur la sainte Montagne. Oh! bonne Mère, nous en sommes tout émus, tout attendris de reconnaissance: et unis à vous, nous voulons prier, prier sans cesse, prier pour nous, pour nos familles, pour l'Eglise, pour la France et pour les pauvres pécheurs. Ainsi soit-il.

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27 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-huitième jour

La loi d'abstinence

« Et le carême, ils vont à la boucherie comme des chiens! »

 

Les termes de ce reproche de Notre Dame de la Salette, et de la comparaison qui l'accompagne, paraissent tout d'abord étranges et vulgaires: il faut se souvenir que le langage prophétique admet ces locutions vives et énergiques; on trouve ces sortes d'expressions, et de plus dures encore, dans la bouche des prophètes, des apôtres et de Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, voulant flétrir et stigmatiser le vice. Au reste, ces mots abandonnés: « Ils vont à la boucherie comme des chiens », ont ici un sens voulu et de circonstance. Du haut de sa montagne, Marie voit les lois de l'abstinence partout méconnues et méprisées; son cœur si doux, si tendre, si bon, s'indigne en ce moment : Elle compare les lâches chrétiens dont la vie se traîne dans les sens, à ces vils animaux qui se jettent instinctivement sur leur proie; par une expression sévère, Elle flétrit leur conduite, et nous rappelle tous à l'observance plus exacte des lois de l'Eglise. La première et la plus ancienne loi que Dieu ait imposée à l'homme, est celle de l'abstinence. A peine admis au paradis terrestre, Adam reçut la défense de toucher au fruit d'un arbre qui lui fut désigné ; fidèle à l'observation de cette loi, il nous eût transmis son innocence première, et il n'eût pas été besoin, pour la réparer, que l'Eglise nous imposât de nouvelles abstinences: mais, par la chute du premier homme, la chair s'est soulevée contre l'Esprit; et par un juste châtiment de notre révolte, les jeûnes et les abstinences nous sont devenus nécessaires; et tels sont le fondement et l'origine du précepte de l'abstinence. Ils ignorent donc la première page de l'histoire humaine, et la condition de notre nature déchue, les,hommes qui osent affirmer que l'abstinence est bien inutile en elle-même, et surtout arbitraire de la part de l'Eglise. La loi de l'abstinence a pour fondement la loi naturelle, qui demande réparation de la première chute, et pour justification de sa pratique et de son institution parmi nous, la parole de Jésus-Christ disant à l'Eglise: « Qui vous écoute, m'écoute, qui vous méprise, me méprise; et celui qui me méprise, méprise Celui qui m'a envoyé ». L'autorité de l'Eglise n'est donc ici autre que l'autorité même de Dieu. Après ces justes observations, qu'elles sont malheureuses et méprisables ces locutions irréligieuses si répandues dans le monde: « La viande ne damne pas; elle n'est pas plus mauvaise un jour que l'autre!... » Que ces paroles sont injurieuses à Dieu, humiliantes pour l'Eglise , et qu'elles accusent d'ignorance et peu de foi chez les personnes qui les profèrent!... Non, assurément, la viande ne damne pas; ce qui damne, c'est la désobéissance qui fait manger la viande un jour défendu; ce qui est mauvais, c'est la violation d'une loi qui n'existe pas pour les autres jours, c'est la révolte contre l'autorité légitime de l'Eglise. Adam, en mangeant du fruit défendu, ne fut pas souillé par le fruit qu'il mangea, très bon en lui-même, mais par sa désobéissance à la loi de Dieu; de même, ce n'est pas ici la viande qui souille l'homme, c'est l'intention et l'esprit de révolte avec lesquels il agit: en un mot, il ne s'agit, dans ce précepte de l'abstinence, ni de viande, ni de jours, ni de goût; il s'agit du cœur qui pèche en refusant de se soumettre à un commandement obligatoire et facile. Il n'y a qu'un homme superficiel et ignorant qui puisse regarder cette institution comme inutile: respectons-la donc nous-mêmes, du fond de notre cœur; laissons rire ceux à qui plaisent ces sortes de dérisions impies, et accomplissons sans murmurer des commandements si simples, si sages et si utiles à nos âmes.

 

Réflexions

 

1° Outre le motif général qui détermine son institution, la loi de l'abstinence repose sur de sages et pieuses raisons. Son application, qui revient toutes les semaines, aux Carêmes, Vigiles et Quatre Temps de l'année, est destinée à rappeler incessamment au souvenir des chrétiens, la Passion, les souffrances, la mort de leur Sauveur, et la nécessité toujours pressante de la pénitence; elle est en quelque sorte la pratique publique de la pénitence des premiers chrétiens; aussi, combien cette seule observation du maigre aux jours prescrits, empêche l'âme de sortir des idées religieuses. 2° Les Vies des Pères et les écrits des docteurs renferment des pensées pieuses et des comparaisons touchantes, pour exprimer l'excellence et les avantages spirituels de l'abstinence. Les athlètes du paganisme, disent-ils, se préparaient au combat par une diète sévère, et par l'abstension de certaines nourritures, des semaines entières; pourquoi les athlètes du christianisme n'imiteraient-ils pas cet exemple?... Un général, qui veut faire le siège d'une ville, commence par lui couper l'eau et les vivres: faites de même à l'égard de votre corps, si vous voulez le dompter. Saint Jean Climaque ajoute: « L'abstinence et le jeune sont la circoncision des délectations du palais, des aiguillons de la chair, l'extirpation des mauvaises habitudes, la purification de l'oraison, le gardien de l'esprit, le principe de la componction, le protecteur de l'humilité et de l'obéissance, la santé du corps, la tranquillité de l'âme, la rémission des péchés, la porte du paradis!... » Et enfin, qui ne serait rempli d'un saint désir d'abstinence à cette comparaison de saint Vincent Ferrier: « Avant de s'envoler vers d'autres contrées, lorsqu'est venu l'automne, certains oiseaux sont obligés de s'abstenir presque totalement de nourriture, afin de devenir plus légers au vol... Il en est de même de notre esprit, c'est par l'abstinence qu'il se prépare et s'élève vers les régions célestes; et le jeûne est le char que l'on monte pour arriver jusqu'à Dieu!... »

 

Pratique : Résolutions généreuses et pratiques: 1° Observer soi-même, et faire accepter dans sa famille, dans la mesure de notre influence, et dans toute sa rigueur loyalement catholique, le précepte de l'abstinence. Que dire de ces tristes familles, pourtant si nombreuses, qui usent d'aliments gras toute l'année, sans distinction de jours?... Quelle éducation pour les enfants, quel exemple pour des serviteurs!... Ah! c'est bien à ces familles que s'appliquent ces paroles humiliantes, mais bien méritées, de Notre Dame de la Salette: « Il vont à la boucherie comme des chiens!... » 2° Différer, autant que possible, les voyages qui nous exposent à la violation prochaine du précepte, par le mauvais vouloir ou les exigences d'un service public dans les hôtelleries: évitons, par de sages précautions, de nous asseoir à la table d'un parent ou d'un ami, un jour d'abstinence. Oh! qu'il est à craindre que cette parole de l'Evangile ne se vérifie pour un grand nombre: « Vous avez rougi de moi devant les hommes; à mon tour, je rougirai de vous au dernier jour, devant mon Père et les élus; et je vous dirai: « Retirez-vous, je ne vous connais pas!... »

 

Guérison extraordinaire

 

Le prodige éclatant que nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs a servi de fondement à l'établissement du culte de Notre-Dame de la Salette, dans la ville de Muret, un des premiers sanctuaires élevés en l'honneur de la Vierge des Alpes. Gabrielle Dorbes, pauvre orpheline de vingt-six ans, épuisée depuis quatre ans par la souffrance, entra vers la lin de l'hiver 1854, à l'hospice de Muret, sa ville natale. Là, elle demeura deux années courbée, torturée, usée, déformée par l'horrible mal. Elle était couverte de plaies, et ses souffrances étaient inouïes. Tous ses membres étaient retirés, racornis; ses genoux repliés et fixés contre sa poitrine. Dans toute position où on la plaçait, elle restait clouée, immobile. La paralysie était presque générale: elle provenait d'une affection de la moelle épinière; la main gauche seule se mouvait encore. L'estomac ne pouvait plus supporter que quelques gouttes d'eau; par moments sa tête s'égarait; elle perdait le sentiment et délirait. Les médecins de Muret et de Toulouse l'avaient condamnée depuis longtemps. Témoins de si cruelles souffrances et ne pouvant la soulager, ils désiraient voir terminer pour elle cette longue et douloureuse agonie. Gabrielle désirait aussi mourir, mais, âme pieuse, elle gardait la résignation dans ses douleurs. La supérieure de l'hospice qui, avait reçu de grandes grâces de Notre Dame Réconciliatrice, était en possession d'un petit flacon d'eau de la Salette, et la destinant à Gabrielle, elle avait prié cette bonne Mère de guérir cette chère malade pour le bien du pays, la gloire et l'extension de son culte, dût-elle rester infirme toute sa vie. La délicatesse de cette demande toute chrétienne ne peut passer inaperçue, puisque la guérison était sollicitée pour l'avantage général et spirituel du prochain. Une neuvaine fut dès lors décidée, et cependant il est évident que du côté de la malade, il n'y eut aucun empressement; elle n'avait aucun désir de conserver la vie. Elle céda seulement à la pensée qui lui fut communiquée, que sa soumission tournerait à la plus grande gloire de Dieu et à l'honneur de la Sainte Vierge. Celait le 23 mai 1855. La neuvaine devait commencer le soir. L'aumônier était venu porter le saint Viatique à la pauvre agonisante. Sur la demande qu'elle lui fit, s'il fallait attendre qu'elle eût communié pour prendre cette eau. « Non, mon enfant, buvez cette eau de la Sainte Vierge quand vous voudrez ». Et le prêtre, en s'en allant, lui mit le flacon dans sa main gauche, le seul membre qui ne fût pas entièrement paralysé. Gabrielle, restée seule, boit l'eau de la Salette, disant: « Pour la gloire de la Sainte Vierge, que la sainte volonté de Dieu soit faite! » Puis avec les dernières gouttes, elle se frotte légèrement le bras droit. Ce bras était insensible, inerte, gonflé, et la main déjà couverte de taches noires gangreneuses. Gabrielle, eu buvant, fut saisie d'une émotion indicible. Son cœur battait violemment dans sa poitrine. Quelques minutes après, elle cesse de se frictionner; tout à coup, elle éprouve comme si on lui remuait le bras sous la couverture ! Elle sent comme quelqu'un qui lui disait: « Tire ton bras ». Je tire brusquement mon bras, dit-elle, et me sentant guérie, mon premier mouvement est de faire le signe de la croix; mais voilà qu'au lieu de dire: « Au nom du Père... » sans le vouloir, j'ai dit: « O Marie conçue sans péché! Dès lors j'ai compris tout de suite que la Sainte Vierge m'avait guérie ». Gabrielle, délivrée de toute angoisse, s'amuse à faire exécuter à ce bras affranchi tous les mouvements et toutes les évolutions, comme pour s'assurer de la réalité du miracle. Mais par un sentiment de timidité singulière, elle garda jusqu'au soir le secret de sa guérison; et quand une des sœurs vint lui dire: « Gabrielle, nous allons à la chapelle commencer la neuvaine », elle répondit: « Après la prière, venez, ma sœur, je vous ferai voir quelque chose ». La religieuse avait soupçonné dès ce moment que le miracle était accompli. À son retour, la malade lui présente son bras, l'agite devant elle. La sœur tombe à genoux, fond en larmes et en prières. Toutes les sœurs accourent à la nouvelle du miracle. La jeune fille demande à se lever et sent ses jambes s'allonger sans peine. Elle se dresse, s'habille elle-même, descend de son lit et marche. Un bien-être inexprimable qu'elle n'avait pas connu depuis six années, a succédé à son état de martyre. Elle se sent appétit, elle se lève, s'habille, déjeune et dîne fort bien; et dès le lendemain, elle reprenait sa couture. Faible d'abord, elle sent ses forces revenir avec une rapidité inouïe. Cependant, exception frappante! une de ses jambes semblait demeurer débile; elle ne peut marcher que sur la pointe du pied ; on se rappelle les termes du vœu de la supérieure... Ceci durait depuis trois semaines, la guérison étant d'ailleurs générale et parfaite, lorsque Gabrielle dit à la supérieure: « Ma mère, il faut bien que la Sainte Vierge finisse sa guérison ». « Mais, nous n'avons plus d'eau, mon enfant ». « Eh bien! la médaille de la Salette, n'est-ce point la même chose? » Et le soir, en se couchant, Gabrielle applique sa médaille sur le genou avec la même foi naïve et profonde qui avait obtenu le premier miracle. Le lendemain (c'était un samedi), elle allait à la messe sans éprouver ni faiblesse ni embarras. Quelques jours après, elle suivait la procession de la Fête-Dieu. « Sans doute, dit-elle, en me laissant boiter, la Sainte Vierge avait voulu éprouver notre foi et notre confiance ». (Journal de Muret.)

 

Prière

 

O Notre Dame de la Salette! vous nous faites entendre, dans votre apparition, des paroles sévères pour les chrétiens qui n'observent pas la loi de l'abstinence: hélas! quel aveuglement était le nôtre! et c'est vous, ô Marie, qui venez dessiller nos yeux sur la sainte Montagne, bénie par votre présence, sanctifiée par vos larmes, illustrée par vos reproches et vos menaces. Oh ! notre mère, nous n'oublierons jamais tant de condescendance maternelle, et désormais votre voix retentira toujours au fond de notre cœur. Nous revenons tous aujourd'hui à l'observation fidèle, constante, généreuse de l'abstinence; pourrions-nous refuser à votre divin Fils ce léger sacrifice? Notre salut lui coûte bien plus cher, à lui qui, pour nous ouvrir le ciel, a bu jusqu'à la lie le calice des humiliations et des souffrances!... C'en est donc fait, nous prenons, pour nous et pour les nôtres, la résolution de garder fidèlement ce précepte de l'Eglise, et si jamais nous étions exposés à le transgresser encore, nous vous en conjurons, ô bonne Mère, parlez à notre âme, rappelez-nous la colère de Dieu, vos larmes sur la sainte Montagne, et rendez-nous, par votre intercession, toujours vainqueurs de la tentation et du péché. Ainsi soit-il.

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26 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-septième jour

Le blasphème du Saint Nom de Dieu

« Ceux qui mènent les chars ne savent plus jurer, sans mettre le Nom de mon Fils!... »

 

Un autre reproche que la Très Sainte Vierge nous a adressé dans son discours à la Salette, est relatif au blasphème du saint Nom de Dieu. Prenant un langage simple, pour être mieux comprise par les deux petits bergers, elle leur dit: « Ceux qui mènent les charrettes ne savent plus jurer sans mettre le Nom de mon Fils au milieu, ce sont là les deux choses [le blasphème et la profanation du Dimanche), qui appesantissent tant le bras de mon Fils!.. » 1° Quelles sont donc, et la nature du Nom de Dieu, et la malice du blasphème? Le Nom de Dieu est un nom grand, un nom saint, un nom redoutable: au ciel, le Nom de Dieu est l'objet incessant des cantiques des anges et des séraphins: dans l'enfer, il est le désespoir des réprouvés: sur la terre, il fait la consolation et l'espérance des justes; il est aussi l'épouvante et la terreur du pécheur: enfin, pour rendre à ce Nom adorable un culte perpétuel, l'Eglise le place incessamment sur les lèvres de ses enfants et de ses ministres, par ces paroles du saint roi David, devenues pour nous une formule de prières: « Que le saint Nom du Seigneur soit béni, maintenant, et dans tous les siècles des siècles ». Ajoutons avec Origène que le Nom de Dieu n'est pas moins cher à Dieu que son être propre; d'où il suit qu'autant il a d'intérêt à défendre sa gloire, autant doit-il en avoir pour faire respecter son saint Nom. Et si nous en cherchons la raison, Tertullien nous la donne en ces termes: « C'est que, dit-il, le Nom de Dieu comprend tout son être, toute sa nature, toutes ses perfections: dans le Nom de Dieu sont renfermées, la Justice par essence, la Sagesse incréée, la toute-puissance, la toute-science, la vérité, la miséricorde, la bonté!.. » blasphémer donc ce Nom ineffable, c'est attaquer Dieu à la fois dans toutes ses perfections, dans tout son être ; c'est enfin, suivant la parole de nos saints livres, lever une main sacrilège contre son Seigneur et son Maître, déclarer la guerre au Tout-Puissant, et l'anéantir, autant qu'il est en nous de le faire. (Enseignements de la Reine du ciel.) 2° Le saint Nom de Dieu est blasphémé par la généralité des hommes. Remarquons bien que le blasphème ne consiste pas seulement dans ces imprécations auxquelles on mêle le Nom de Dieu: à cette prévarication appartiennent encore les attaques contre les mystères de la religion, les sarcasmes, les plaisanteries graves, les facéties sacrilèges dirigées contre lès sacrements, les cérémonies, les ministres de l'Eglise; en un mot, blasphémer, c'est parler d'une manière injurieuse, non-seulement de Dieu, mais encore des choses qui lui sont dévouées: or, cette iniquité est devenue de nos jours presque générale; la voix des blasphémateurs couvre celle des adorateurs; et il ne monte presque plus de la terre que des clameurs impies: ouvrons la plupart des livres qui se publient, lisez les journaux les plus répandus; vous n'entendez que négation des dogmes chrétiens, que mépris de nos croyances, qu'attaques contre la divinité de Jésus-Christ, l'Eglise ou ses ministres. La société moderne se trouve donc, il faut bien le reconnaître avec douleur, comme inondée de blasphèmes contre Dieu: on dirait que le démon met tout en œuvre pour entraîner le peuple chrétien à répéter le cri sacrilège des juifs, au moment où Pilate leur montra le Christ: « Tolle, tolle; qu'il disparaisse, qu'il meure, ce Dieu qui nous importune, nous, nos intérêts, nos opinions et nos plaisirs: nous ne voulons plus qu'il règne sur nous!.. » Notre Dame de la Salette avait donc grandement raison de se plaindre sur la montagne des blasphèmes si multiplié; dans le monde, et qui, comme une lèpre honteuse, défigurent tout le corps social; voilà bien ce qui rend le bras de Dieu si pesant, que la Vierge, toute puissante par ses prières, ne peut plus le retenir. Pleurons, gémissons avec Elle sur un désordre devenu si général, conjurons-la d'écarter par son intercession les malheurs et les fléaux dont nous menace un Dieu justement irrité de tant de crimes; ou si sa justice frappe le blasphémateur impénitent, ne nous étonnons pas de ses rigueurs, car Dieu ne peut avoir, après tout, une majesté vaine, méprisée et impuissante.

 

Réflexions

 

1° Ingratitude du blasphémateur. Nous lisons au chapitre 10 de l'Evangile selon saint Jean, qu'un jour des Juifs méchants et endurcis prirent des pierres pour lapider Notre Seigneur. Ce divin Maître leur dit: « Je vous ai instruits de la doctrine du salut, j'ai guéri vos malades, j'ai délivré vos possédés, j'ai multiplié les miracles au milieu de vous: pour laquelle de ces bonnes œuvres voulez-vous me lapider?.. » Empruntant ce langage de Jésus Christ, n'aurions-nous pas le droit de dire aux malheureux blasphémateurs: « Enfants ingrats et dénaturés, pourquoi maudissez-vous le Nom de votre Dieu? est-ce parce qu'il vous a créés? est-ce parce qu'il vous a élevés au-dessus de tous les êtres de la création, et qu'il vous a placés ici comme le roi de l'univers? maudissez-vous son Nom, parce qu'il vous donne la pluie, la chaleur, la rosée qui font germer, croître et mûrir la moisson? maudissez-vous son Nom, parce qu'il vous a rachetés sur la croix, et établis les héritiers de sa gloire? est-ce parce que dans la sainte communion, il vous a nourris de sa chair et de son sang adorables? est-ce parce que dans le ciel, il vous a préparé une couronne éclatante, un trône glorieux, un bonheur immense et éternel? Répondez, malheureux blasphémateurs, répondez à cette voix de votre Dieu! pour lequel est-ce de tous ces bienfaits innombrables que vous maudissez son saint Nom? » « O insensés, s'écrie saint Jean Chrysostome, votre bouche ingrate blasphème celui qui veille sur vous? devez-vous donc être le seul, ô notre Dieu, vous, notre premier et meilleur ami, pour qui l'amour et les bienfaits multipliés ne recueilleront de notre part qu'indifférence, mépris, insultes et malédictions!.. » 2° Zèle des enfants de Notre Dame de la Salette à réparer le blasphème et à louer le saint Nom de Dieu: Les blasphémateurs sont les échos volontaires de l'enfer, et ils ont perdu la foi, les enfants ingrats qui traitent de la sorte leur divin Père; et ce qui ajoute à la tristesse des âmes chrétiennes, c'est qu'après les reproches amers de la Sainte Vierge sur la montagne, il reste encore dans notre malheureuse patrie tant de blasphémateurs! Pour nous, enfants privilégiés de la Salette, devenons aujourd'hui ses apôtres: montrons par notre zèle contre le blasphème, par notre respect profond de ce Nom sacré, qu'à nos yeux, ce Nom rappelle tout ce qui peut exciter l'amour le plus tendre; montrons un cœur ému, devant des blasphèmes proférés en notre présence; demandons pardon pour nos frères coupables, et écrions-nous aussitôt en réparation: « Mon Dieu, mon Dieu... »

 

Pratique : Mettons tout en œuvre autour de nous, conseils, bonté, prières, pour prévenir où diminuer le blasphème auprès de nos parents, amis ou serviteurs. Ne mêlons jamais nous-mêmes ce nom trois fois saint à nos discours, inutilement et sans piété...

 

Guérison obtenue par l'intercession de Notre Dame de la Salette, en faveur d'un brigadier eu garnison à Metz

 

Jean Lacoume, brigadier et cantinier en garnison à Metz, était malade depuis dix mois, d'une fièvre qui lui arrivait régulièrement tous les trois jours, et qu'aucun des remèdes usités en pareil cas n'avaient jamais réussi ni à diminuer, ni à couper; au contraire, sous leur action, le mal augmentait, et le pauvre militaire languissait, miné par la maladie; tout le côté gauche du corps était horriblement douloureux au moindre mouvement; de ce même côté, une grosseur et une plaie étaient apparues sur la poitrine. Dernièrement, se trouvant chez un honorable commerçant de la ville, celui-ci fut touché de sa triste situation, et lui dit: « Mon ami, croyez-vous en Dieu? et savez-vous que la Sainte Vierge est toute-puissante auprès de son divin Fils! » « J'ai la foi, affirme le brave brigadier ». « Eh bien alors, faites un pèlerinage au sanctuaire du hameau de Villers-l'Orme; depuis déjà deux ans, les pieux malades y vont en foule implorer Notre-Dame de la Salette... allez-y aussi, vous guérirez ». Le bon militaire accepte avec joie ce conseil, il fait vœu de se traîner pendant neuf jours à cette chapelle; et vendredi, 8 juin 1860, il se met en route: sa faiblesse est effrayante, un camarade le soutient; sa poitrine est haletante. Arrivé à Saint Julien, ses douleurs sont si vives qu'il croit y succomber; mais sa confiance en Marie le ranime, et à force de luttes, de temps et de courage, le pèlerin arrive aux pieds de la statue bénie de Notre Dame de la Salette. Il y prie avec ferveur, implore sa guérison, et revient à Metz avec les mêmes souffrances; le lendemain, il recommence; c'était le jour où devait se faire sentir cette fièvre si rebelle depuis dix mois et quelques jours; mais, ô bonheur! malgré les nouvelles fatigues et les nouvelles tortures éprouvées pendant le second et pénible voyage, l'accès ne se produit pas, et depuis ce jour mémorable la fièvre disparut sans retour. Il lui est resté pendant les neufs jours de ses pèlerinages, faits par la pluie et la tempête, toutes ses souffrances du côté malade, ses insomnies, ses maux extérieurs de la poitrine; mais à la neuvième station, il en était parfaitement guéri et n'avait plus aucune trace de mal ni de faiblesse. Il faisait deux lieues pour se rendre au sanctuaire en une heure moins dix minutes, et en revenait avec la même promptitude. Le dimanche 17 juin, voulant rendre un hommage public à la Sainte Vierge, il est allé de nouveau au sanctuaire, et y a suspendu, en présence des habitants émus et joyeux, un bel ex voto signé de sa main. Puissent tous les infirmes de corps et d'âme avoir Une pareille confiance en la Vierge de la Salette, l'auguste Reine des cieux, et connaître le chemin de son sanctuaire qu'elle bénit chaque jour par de nombreux bienfaits. (Journal de Muret).

 

Prière

 

O bonne Vierge de la Salette, que votre apparition miraculeuse deviendrait pour nous une grâce précieuse, si elle nous laissait profondément gravés dans le cœur, un respect profond et un amour ardent pour le Nom de Dieu, et le Nom de votre divin Fils! que nous serions heureux, si l'horreur du blasphème nous inspirait pour Jésus, cette dévotion vive et tendre qui s'attache à son doux souvenir, comme à la beauté parfaite, au bien suprême! Et pourquoi n'en serait-il pas ainsi, ô Mère si affectueuse et si bonne, quand vos enfants vous le demandent de tout cœur, par votre protection maternelle, et par les entrailles de la charité de Jésus-Christ? Ah! laissez-nous donc emporter d'ici la douce confiance que vous exaucerez ce pieux désir, pour la plus grande gloire de notre Dieu, et celle de notre céleste Mère. Ainsi soit-il.

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25 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-sixième jour

Le respect du lieu Saint

« Et puis, ils vont l'hiver à la messe, rien que pour rire et se moquer de la religion »

 

L'apparition de Notre-Dame de la Salette semble destinée à révéler une à une toutes les douleurs présentes de l'Eglise: Elle se plaint aujourd'hui de nos irrévérences dans le lieu saint, en un langage simple et abandonné, mais où respirent une grande tristesse et une amertume profonde: On travaille le Dimanche tout l'été; et puis on va, l'hiver, à la messe, mais rien que pour rire et se moquer de la religion! Le défaut de respect dans le lieu saint, l'irrévérence dans nos églises, sont particulièrement injurieux à Dieu; efforçons-nous de comprendre la malice spéciale de ce reproche de notre Mère sur la montagne. Dieu est immense; c'est-à-dire que, par sa nature, il est substantiellement présent en tous lieux; le ciel est le trône principal de sa gloire, l'œil de sa justice éclaire les enfers, sa puissance et sa majesté infinies remplissent les vastes espaces de la terre et des mers. L'univers entier est donc le temple de Dieu, étant, dit saint Cyprien, répandu tout entier dans tous les lieux: qui pourrait donc, s'écrie Salomon, se croire capable de bâtir à notre Dieu une maison digne de sa majesté?... Cependant, nous savons par l'enseignement de l'Eglise que Dieu habite d'une manière particulière les temples que nous lui avons consacrés: oui, depuis que le Verbe divin, l'adorable Jésus a daigné paraître sur la terre revêtu de notre nature, nous laisser dans l'auguste Eucharistie son corps et son sang, réellement contenus sous les espèces sacrées du sacrement, l'autel de nos églises n'a pas moins d'avantages que l'autel du ciel. La victime que nous immolons est l'Agneau de Dieu même: le pain reçu à la table sainte est la nourriture immortelle des anges et des bienheureux: le vin que nous y buvons est ce breuvage nouveau dont on s'enivre dans le royaume du Père céleste: le cantique sacré que nous chantons dans nos temples est celui que l'harmonie céleste fait sans cesse retentir autour du trône de l'Agneau: nos églises enfin sont ces nouveaux cieux que le Prophète promettait aux hommes: Jésus-Christ les habite corporellement, voilé sous les espèces sacrées de la divine Eucharistie: et saint Jean Chrysostome n'hésiste pas à les appeler un ciel en raccourci, un vrai paradis... Il nous faudrait donc répéter dans nos églises, les paroles que prononça le patriarche Jacob. Au sortir du sommeil mystérieux du désert, durant lequel le Seigneur se manifesta clairement à lui, il s'écria, dans un moment d'admiration et de frayeur: « Le Seigneur est vraiment ici, et je ne le savais pas ». Le Seigneur est vraiment dans nos temples; c'est un dogme que sa divine parole et ses prodiges ineffables attestent également! Mais que de chrétiens l'ignorent ou semblent ne le pas croire! Les irrévérences que l'on y voit commettre, les dissipations et quelquefois les scandales dont on y est le témoin affligé ne semblent-ils pas le démontrer? Vit-on jamais les chrétiens se comporter avec moins de respect dans le temple du Seigneur, que dans ces temps irréligieux auxquels nous sommes réservés? On n'ose rappeler ici les malheureux infidèles des déserts, honteusement courbés dans leurs temples devant des idoles de bois ou de pierre, pour des hommages qui n'appartiennent qu'au vrai Dieu! Cependant, au récit des voyageurs et de nos missionnaires, leurs adorations superstitieuses, leur maintien respectueux durant des sacrifices coupables, pourraient faire honte et servir de leçon à bon nombre de catholiques, dans nos églises et nos cérémonies religieuses?... C'est ce désordre scandaleux que veut réprimer Notre Dame de la Salette, par ces paroles: On vient à l'église pour rire et se moquer! Qui ne voudra reconnaître aujourd'hui la justice de ce reproche, et réparer les humiliations, soulager la douleur qu'il cause au cœur de Dieu?...

 

Réflexions

 

Les dispositions nécessaires pour plaire à Dieu dans son temple, sont: 1° Un saint respect, une attention soutenue par l'idée de sa divine présence. Le roi Salomon nous déclare de la part de Dieu, qu'en entrant dans le temple du Seigneur, nous devons considérer la sainteté du lieu où nous posons le pied. Et Dieu lui-même ordonne de ne paraître dans son temple qu'avec une religieuse terreur; et tout cela, dit-il, parce que je suis le Seigneur. Le saint roi nous affirme en outre qu'après la consécration du temple, le Seigneur en prit aussitôt possession, et que sa majesté le remplit à un tel degré, que les prêtres eux-mêmes n'y pouvaient plus entrer. Noble et fidèle image de nos églises: les ombres et les figures ont passé, pour faire place à la vérité; le Seigneur est vraiment ici; il remplit ce lieu de l'éclat de sa majesté; les Puissances célestes environnent l'autel qui lui sert de trône, et le tabernacle qui est son sanctuaire; et confondues toutes dans un saint respect, Elles l'adorent en tremblant: écrions-nous donc, avec le Prophète, en entrant dans nos temples: « Que ce lieu est terrible et vénérable! c'est bien vraiment ici la maison de Dieu et la porte du ciel »... 2° La seconde disposition à apporter dans nos temples, est une disposition de prière et d'adoration. Le Fils de Dieu a pris soin de nous l'apprendre lui-même; Ma maison, dit-il, est une maison de prière. Du fond de cette retraite sainte, que son amour pour nous lui a fait choisir, Jésus consulte nos besoins, écoute nos prières, et porte nos vœux au pied du trône de son Père: là! il faut parler incessamment ses plaies sacrées, ce sang répandu pour nos péchés, cet état d'abaissement où sa tendresse pour des ingrats a réduit sa majesté... Mais nous, apportons-nous avec confiance nos vœux au pied de l'autel? venons-nous à l'église y confesser humblement nos misères, et y exposer nos besoins? Ah! nous craignons trop d'être rebutés, et nous avons oublié ces pensées consolantes du Prophète: « Que les yeux du Seigneur sont toujours ouverts, et ses oreilles toujours attentives dans son temple ». Mais, ces adorateurs sincères de la majesté de Dieu, qui nous donnera de les distinguer dans cette foule qui remplit nos églises? Sont-ce ces hommes que nous voyons à peine fléchir un genou au moment où Dieu descend sur l'autel; ces hommes couverts de péchés, et qui semblent vouloir refuser à Dieu le moindre des hommages, tandis que les esprits célestes descendent et lui font cortège?... Et ces autres chrétiens que la coutume, le respect humain, ou le désœuvrement seul rassemblent à l'église, ou n'y paraissent que pour y étaler le faste et les vanités du siècle? Comme si le Dieu qui réside ici n'était pas un Dieu dépouillé, couronné d'épines et crucifié pour nos péchés!... Et enfin, ils n'adorent pas mieux le Seigneur, ceux qui ne cherchent dans l'église que des sujets de distraction; ceux dont les conversations et les rires troublent la célébration des saints mystères et la prédication de la parole divine! La place de ces pécheurs n'est point à l'église, dit l'apôtre saint Jean. Loin, loin de ces murs sacrés ces sectateurs des démons, ces adorateurs des idoles, ces fils du mensonge et de la vanité (Apocalypse 22 : 15).

 

Pratique: Examiner aujourd'hui, sans illusions, quelles dispositions habituelles nous accompagnent à l'Eglise; y venir et nous y comporter désormais en tous sentiments de respect, de prière, de maintien religieux, qui pourront servir à notre bien et à l'édification du prochain.

 

Relation d'une guérison adressée à Mgr le cardinal Gousset, à sa demande, le 29 mai 1854

 

Monseigneur, Nous nous trouvons singulièrement honorées de la demande que vous voulez bien nous adresser. Votre Emiuence désire que nous lui donnions des détails circonstanciés sur la guérison instantanée de notre sœur Alix. Il est d'autant plus juste de satisfaire Votre Eminence que, plus que personne, elle a contribué à cette guérison. C'est vous, Monseigneur, qui avez inspiré à notre sœur malade de faire une neuvaine à Notre Dame de la Salette, et votre bienveillante parole a été regardée comme une expression de la volonté de Dieu, en même temps que l'accent paternel de votre voix a mis dans son âme une confiance telle, qu'à dater de ce moment, elle a cru fermement à une prochaine guérison. La neuvaine fut donc commencée le samedi 6 mai, deux jours, Monseigneur, après votre bienfaisante visite. Cependant le mal ne paraissait rien perdre de son intensité, la fièvre était aussi forte que précédemment; les sueurs abondantes qui, depuis vingt-et-un mois épuisaient ses forces, étaient toujours les mêmes; les douleurs qu'elle éprouvait au côté, à la poitrine, n'avaient rien perdu de leur force. Malgré la violence du mal, notre malade ne perdait rien de sa confiance. Souvent elle disait: « C'est Monseigneur qui m'a dit de prier et d'espérer; c'est Dieu qui a inspiré Son Eminence: oui, je serai guérie ». Une circonstance qu'il nous est permis de regarder comme providentielle vint encore fortifier ce sentiment de foi et d'espérance. Une de nos sœurs, que nous envoyions à Versailles, pour aider à nos mères du Grand-Champ, fut assez heureuse pour voyager depuis Epernay jusqu'à Paris, en la compagnie du Révérend Père Sibillat, missionnaire de Notre-Dame de la Salette. Chemin faisant, il lui rapporta la relation d'une guérison qui venait d'être opérée par la confiance en Marie. A son retour, la sœur s'empressa de nous la communiquer ainsi qu'à la malade, ce qui lui inspira un nouveau degré de confiance. La nuit du samedi au dimanche fut semblable à toutes celles qui l'avaient précédée depuis six ans, c'est-à-dire depuis qu'elle ne quittait plus son lit; mêmes douleurs, même insomnie, fièvre aussi forte; mais la neuvaine n'était pas finie, elle ne devait se terminer que le lendemain. Le dimanche de grand matin, M. l'aumônier lui porta la sainte communion; elle ressentait encore une douleur au côté gauche. Cela néanmoins ne l'empêcha pas de se dire intérieurement qu'elle était guérie. Elle récita le Memorare, suivi d'une invocation; ensuite elle prit une cuillerée de l'eau miraculeuse, après quoi elle éprouva un frémissement intérieur dont elle ne sut pas se rendre compte. A l'instant même toute douleur disparut. Elle se leva, s'habilla, prit un potage et sortit de sa chambre pour venir nous dire elle-même qu'elle était guérie. Ne nous trouvant pas, elle nous attendit une demi-heure dans le jardin, accompagnée de plusieurs de nos sœurs, à qui déjà elle avait fait part de sa joie... A peine pouvions-nous croire à ce que nous voyions, le fait était cependant sous nos yeux, nous dûmes le croire. Huit jours après, elle partait pour la campagne; c'est de là qu'elle nous écrit qu'elle va parfaitement bien. Si vous le permettez, Monseigneur, notre sœur à son retour, aura l'honneur d'aller réclamer de Votre Eminence une nouvelle bénédiction. Cette bénédiction, Monseigneur, je la demande moi-même pour notre petite communauté, et en particulier pour celle qui a l'honneur d'être... (Journal de Muret).

 

 

Prière

 

O divine Marie, si bien identifiée autrefois au Calvaire avec l'adorable Victime de la Croix! Vous, qui êtes demeurée en sa présence, immobile de foi, de compassion et d'amour! faites que, pendant les saints mystères, nous soyons pénétrés à l'église, de la foi la plus vive, et de la piété la plus tendre! Ah! s'il nous était donné de voir et de sentir la présence de notre Jésus sous les adorables espèces, comme vous avez senti vous-même la présence divine sous le poids de ses ignominies et de ses douleurs! Oh! qu'une messe, une seule messe, nous serait bien et bonheur à notre cœur, et qu'amère serait à notre âme la pensée des irrévérences commises dans le saint lieu! Daignez, ô Mère de Jésus, et notre Mère aussi, daignez nous obtenir cette grâce! donnez à nos yeux, selon l'expression du Prophète, une fontaine de larmes, pour faire amende honorable à Jésus hostie, et assister désormais au sacrifice des autels, pleins de respectueuse tendresse, et comme tout imprégnés du souvenir du Calvaire et du ciel. Ainsi soit-il.

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24 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-cinquième jour

« Quelques femmes seulement viennent à la Messe!... »

 

La troisième profanation du Dimanche et des fêtes consiste en ce que ces jours ne sont pas suffisamment consacrés au service de Dieu, aux œuvres de religion et de piété: et par service de Dieu, œuvres de religion, il faut entendre ici principalement, et comme obligation grave et rigoureuse, l'assistance au saint sacrifice de la messe, le Dimanche et fêtes réservées. Et d'abord, apprenons, de la bouche même de saint Augustin, la grandeur et l'excellence du sacrifice de la messe: « Or, dit ce grand Docteur, il y a eu, pour le Fils de Dieu, trois chutes admirables: la première, du ciel dans la crèche; la seconde, de la crèche sur la croix; la troisième, de la croix sur l'autel!... et cette troisième chute, continue-t-il, était nécessaire: oui, sans doute, pour expier nos péchés, il eût suffi d'une seule larme de l'Homme-Dieu; mais pour mériter notre amour, pour conquérir les cœurs, il fallait la mort de Jésus-Christ renouvelée sur l'autel!... Le Calvaire est trop reculé dans le lointain des âges; un Dieu mort sur la croix il y a dix-huit siècles, tout cela ne parle assez éloquemment ni à mes yeux ni à mon cœur: il faut à mes yeux le spectacle d'un Calvaire toujours debout; à mon cœur le langage d'un sacrifice tous les jours renouvelé!... » Et Bossuet, résumant ce passage de son modèle et de son maître, dit excellemment: « Non, le Calvaire n'est pas seulement à Jérusalem, perdu au milieu des montagnes de la Judée; il est encore ici, dans l'enceinte même de nos églises; et la croix toujours debout du Calvaire, c'est la table de l'autel, toujours ouverte au sacrifice de la victime sainte!... » On ne peut pas dire, d'une parole plus haute et dans un plus beau langage, la grandeur, l'excellence du sacrifice de nos autels: et oui, vraiment, le sacrifice de la messe est le plus auguste des sacrifices; mais ce sacrifice est-il toujours glorieux à l'Eglise, consolant pour son sacerdoce? Est-il surtout compris, apprécié, fréquenté par les fidèles, pour le salut desquels il est offert depuis tant de siècles, en tout lieu où se dresse un autel? Hélas! il faut le dire avec douleur et à la confusion des catholiques, l'assistance à la messe le Dimanche et les fêtes, est aujourd'hui omise et abandonnée par le grand nombre: à la ville, les affaires, les relations, l'irréligion des uns, l'indifférence des autres négligent ce devoir, quand elles ne le couvrent pas de ridicule, de petitesse, de mépris! A la campagne, on prétexte les intérêts, les voyages, les achats renvoyés au dimanche, pour ne pas perdre un temps indispensable aux travaux des champs, et on n'assiste pas à la messe; et au milieu de ces populations, autrefois simples et religieuses, l'âme attristée du prêtre doit compter par centaines le nombre des absents aux offices des paroisses. Seraient-ils donc venus ou prêts à paraître, les temps désolés où il nous faudrait accepter à la lettre les paroles amères de Notre-Dame de la Salette: « Il ne va plus que quelques femmes âgées à la messe ! » Si ce malheur menace la religion, il faut replacer sur les lèvres de l'Eglise, pour le pleurer suffisamment, ces accents de tristesse des prophètes: « Les voies de Sion pleurent parce qu'on ne vient plus à ses solennités »; ou bien encore ce cri douloureux qui s'échappe comme une plainte amère du cœur de Jésus-Christ parlant de son sacrifice: « Quelle utilité de répandre mon sang sur la table des autels! La consolation des prêtres anciens ne m'est pas même laissée: ils devaient et ils pouvaient répandre sur le peuple le sang des victimes; et moi, je ne le puis faire, car on ne vient pas même à mon sacrifice! »

 

Réflexions

 

Troisième profanation du Saint Jour. 1° Parmi les œuvres recommandées pour la sanctification du Dimanche, la principale, la seule qui s'impose sous obligation grave c'est l'assistance à la messe; il importe donc de placer la messe du Dimanche au premier rang de nos affaires, avant toutes les autres. 2° La paresse, la lâcheté, une indisposition légère nous font souvent des illusions trop faciles pour nous dispenser de ce devoir; de bonne foi, un argent à retirer, une invitation à accepter ne nous feraient-elles pas secouer ces vaines excuses d'une volonté mauvaise? Faisons donc au moins pour Dieu ce que nous ferions pour un intérêt matériel, pour une fête, une partie de plaisir peut-être!... 3° Aux chefs de maisons, d'un personnel nombreux et d'un service multiplié et difficile, nous proposons l'exemple des maîtres profondément chrétiens: ces maîtres disposent toutes choses, et distribuent les personnes et les œuvres, de manière à faciliter à tous l'audition de la messe, à l'une des diverses heures assignées aux offices de la paroisse; cette pratique est bien chrétienne et utile à tous; la joie, le bonheur des bons serviteurs, c'est l'assistance aux offices; il ne les en faut priver que pour des raisons graves et légitimes; le service général dût-il en souffrir quelque peu, cette condescendance est pour nous un devoir rigoureux, et ils nous le rendront eux-mêmes, dans les jours de la semaine, par un travail plus consciencieux. 4° Que les pères et les mères portent ici une attention sérieuse : ils comprendront qu'ils seraient vraiment heureux, si leurs enfants, leurs serviteurs assistaient aux offices; ils ne doivent point oublier surtout que la condition du succès, c'est l'exemple, et que le plus sûr moyen de les y porter, c'est d'y assister eux-mêmes. 5° Aux personnes pieuses ou plus chrétiennes, nous conseillons mieux pour une sanctification convenable du dimanche; par exemple, venir à l'église, entendre la parole de Dieu: il ne serait pas digne d'une âme bonne, de mépriser la parole de Dieu ou de négliger de la recueillir; assister aux vêpres de la paroisse pour y chanter en commun les louanges de Dieu qui sont comme un écho lointain des chants de la patrie; s'appliquer enfin, d'une manière plus spéciale, à la prière, à l'étude des devoirs de la vie chrétienne, aux œuvres de charité et de miséricorde. C'est la violation de tous ces devoirs qui a tiré du cœur de notre Mère, sur la montagne, ce reproche d'ingratitude: « Je me suis réservée le septième jour, et on ne veut pas me l'accorder ». Attachons-nous désormais à la sanctification du Dimanche et des fêtes; ne perdons plus ces jours précieux et pour l'âme et pour le corps; et malgré les misères inséparables de la vie, nos années s'écouleront heureuses jusqu'à notre entrée dans l'éternelle aurore du dernier jour du Seigneur, le jour du grand repos, dans la vie bienheureuse.

 

Guérison miraculeuse

 

Mademoiselle B., âgée de 27 ans, née à St-A. (Isère), vivait avec sa vieille mère infirme, et sa sœur qui nourrissait du travail de ses mains et sa mère et notre malade; cette famille était peu favorisée des dons de la fortune. Il y a environ dix ans que cette jeune personne éprouva une grande frayeur; on la renversa sur un cadavre. La forte émotion qu'elle ressentit attaqua si vivement son système nerveux, que sa jambe droite se raccourcit de six pouces, se replia au genou, se fixa dans cette position, et la cuisse du même côté s'atrophia. Les médecins de la localité et des environs ne purent la guérir. Elle entra dans l'hôpital de Lyon, mais vainement; les docteurs de cet établissement, après l'avoir soumise à toutes sortes d'essais, la déclarèrent incurable et renoncèrent à tout espoir de guérison. Les regards de la jeune fille se portèrent dès lors vers la puissance et la bonté de Marie, en qui elle mit toute sa confiance. Elle voulut aller en pèlerinage à la sainte Montagne et y fit une neuvaine; un léger soulagement qu'elle en ressentit lui fit prendre la détermination de revenir une seconde fois implorer la Mère des miséricordes, eu offrant pour son autel une nappe brodée de ses mains. Ce modeste ouvrage lui coûta une année entière de travail; et après avoir ramassé quelques sous pour faire son voyage, elle alla à la Salette, attachée sur un mulet. Elle y rencontra la bonne et charitable M... de Valence, qui compatit à sa triste position, et s'établit généreusement sa gardienne. Sa neuvaine terminée, notre infirme fit son humble offrande à l'autel de Marie. Pauvre fille! à quelle rude épreuve cette bonne Mère a voulu mettre la foi et la confiance de sa fidèle servante. Sa demande ne fut pas exaucée. Elle veut commencer une autre neuvaine, mais ses ressources pécuniaires sont épuisées. N'osant confier son chagrin à personne, des larmes s'échappent de ses yeux; elle s'efforce de les cacher, mais l'œil de la vigilante M... les surprend; celle-ci obtient l'aveu du motif qui les cause. Elle court en avertir le Révérend Père supérieur et intéresse en faveur de sa protégée quelques dames pieuses et charitables. La malade, pleine de joie et sentant sa confiance grandir, commence une seconde neuvaine. Trois jours après, elle éprouve une augmentation de douleurs. Sa dévouée gardienne redouble ses soins et ses attentions, la fait coucher, et après s'être assurée qu'elle n'avait plus besoin de son secours, elle la quitte pour aller prier et assister à une prédication qui tous les jours avait lieu dans le ravin de l'apparition, à onze heures. Cependant le moment approchait dans lequel la céleste Consolatrice voulait récompenser la confiance inébranlable de sa servante, exaucer ses ferventes prières, et manifester une fois de plus sa miséricorde envers ceux qui viennent lui offrir leurs vœux sur la sainte Montagne. Marie inspire à notre malade le désir d'assister à la prédication qui va commencer et lui aide à quitter sa couche. Mademoiselle B. cède à cette inspiration; et prenant ses deux béquilles, arrive presque furtivement, en passant le long du monument de l'assomption, à la hauteur de la troisième croix du Calvaire. Le sermon finit; la cloche de l'église tinte son premier coup de l'Angélus; notre infirme jette un cri; au second coup, elle en pousse un autre ; au troisième, un nouveau, et en même temps tombe raide à terre sur le petit sentier. Tous les assistants s'émeuvent, s'agitent. On l'entoure ; les uns la croient morte, les autres pensent qu'elle est prise d'une attaque d'épilepsie. M... reconnut à ses habits noirs sa protégée; elle accourt, monte aussi rapidement que son émotion le lui permet, écarte la foule, soulève la malade, et demande de l'eau de la fontaine comme un dernier espoir de la rappeler à la vie. Un jeune prêtre descend de suite pour puiser un peu d'eau. Tout cela n'est causé que par le travail invisible de la main de Marie, qui rétablissait les diverses parties du corps dans leur état normal. Les nerfs raccourcis se détendent, la jambe repliée s'allonge, la cuisse atrophiée reprend ses chairs, et Mademoiselle B. se lève sur son séant, sans faire jouer les jointures de ses membres, semblable à un bloc d'une seule pierre. Elle oublie les béquilles sur le gazon, descend à la fontaine au grand étonnement de toute l'assemblée, boit de l'eau, remonte, fend la foule qui s'empresse autour d'elle. Elle entre dans l'église, se précipite aux pieds de Marie, devant l'autel, où elle se répand en actions de grâces. Mademoiselle B. est demeurée neuf jours après pour faire une neuvaine d'actions de grâces. Ses béquilles sont demeurées exposées près de la fontaine aux regards de tous les pèlerins; elles augmentent le nombre déjà assez grand de pareils trophées que Marie garde dans son sanctuaire comme autant de preuves de sa puissance sans bornes et de sa bonté sans limites. (Journal de Muret.)

 

Prière

 

Très Sainte Vierge Marie, Mère immaculée de l'Agneau sans tache, Mère de douleur et d'amour, vous apparaissez sur la montagne de la Salette pour faire entendre à tout votre peuple, par la bouche de deux enfants, les plaintes et les menaces de votre divin Fils: rendez-nous désormais plus attentifs à vos avis salutaires, et obtenez-nous la grâce d'être fidèles à la résolution d'observer chrétiennement la loi de Dieu, et de sanctifier, en toutes œuvres de religion et de piété, le Dimanche et les fêles ; non, nous ne voulons plus entendre cette plainte amère de votre cœur: « J'ai demandé le septième jour, et on ne veut pas me l'accorder »! Prosternés à vos pieds, vos enfants vous le consacrent sans réserve: daignez, ô bonne Mère, agréer notre résolution; offrez-la vous-même à Jésus-Christ, et réconciliez-nous avec votre divin Fils ; nous vous le demandons par nos prières, par le repentir de nos profanations passées, et par les larmes que vous ont fait répandre nos péchés. Ainsi soit-il.

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23 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-quatrième jour

Œuvres serviles, travail du dimanche

« Je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder... »

 

Dieu a donné à l'homme six jours dans la semaine pour se livrer au travail qui lui procure fit vie du corps: Il s'est réservé le septième, afin que l'homme, créé à son image, l'imite dans son repos divin, comme il l'imite dans le travail. Mais l'homme, aveuglé par l'intérêt, ne prend conseil que de sa malice et de son ingratitude; il se détourne de Dieu, il oublie son âme, pour ce qu'il croit être ses intérêts : et ainsi, il se matérialise, il s'attache à la |erre qui passe, et ne lève plus son regard -vers le ciel qui est sa véritable patrie. Jetons en effet les yeux autour de nous, et nous ne verrons pas, sans une affliction profonde, que le jour du Seigneur est en tout lieu profané par un travail continuel. Dans les grandes Villes, la plupart des usines et des fabriques conservent, le Dimanche, la physionomie de la semaine; les comptoirs, les manufactures sont ouverts comme les autres jours; l'étalage des marchandises invite les passants à acheter; les charrois de commerce circulent de toutes parts, à travers les rues encombrées; les artisans, les ouvriers et les ouvrières poursuivent le travail dans la nuit du Dimanche, et osent encore le reprendre dans la matinée du jour consacré à Dieu: et dans les ateliers eux-mêmes, que de fois l'on entend retentir les instruments du travail, au moment où la cloche appelle les fidèles à la prière. Ce scandale n'est pas seulement dans les villes; il a aussi envahi les campagnes: le laboureur, autrefois si religieux et si bon, arrose de ses sueurs, le Dimanche comme les autres jours, le champ qu'il cultive; il pousse quelquefois le mépris des lois de Dieu, jusqu'à contraindre ses ouvriers, ses domestiques et ses enfants, à partager son travail ; et combien d'autres exigent impérieusement, pour le Dimanche, un travail qui mettra un artisan, un ouvrier dans la nécessité de violer la loi du saint repos: en un mot, les transgressions du troisième précepte sont en tout lieu devenues si communes, si générales, que la loi demeure sans action, et l'opinion trop souvent sans critique: et nos dimanches et nos fêtes se passent de la sorte, dans un mépris public du précepte, qui humilie Dieu, et blesse profondément le sentiment religieux des populations catholiques. En présence de ces transgressions aussi multipliées qu'audacieuses, pouvons-nous être surpris d'entendre la Sainte Vierge, sur la montagne de la Salette, placer la violation du Dimanche au nombre des crimes qui irritent le plus son divin Fils, et qui peuvent nous attirer de grands malheurs? Pouvons-nous être surpris des paroles que la lecture du secret des deux bergers a fait tomber des lèvres de notre vénéré pape et pontife, Pie IX: « Ce sont des fléaux qui menacent la France, dit-il; hélas! elle est bien coupable !... » Oui, elle est bien coupable, cette France où le travail profanateur du Dimanche met au rang des jours ordinaires de l'homme, le jour saint et sacré réservé au Seigneur !... O vous tous donc qui entendez aujourd'hui les plaintes et l'appel de Notre Dame de la Salette, joignez ici vos prières à ses prières, vos larmes à ses larmes, pour désarmer la colère d'un Dieu trop offensé; écoutez à cette heure ce que vous demande par ma bouche la Vierge des Alpes; soyez scrupuleux pour respecter la loi du Dimanche et des fêtes; servez-vous de l'influence que l'âge, la position, l'autorité, l'amitié peuvent vous donner autour de vous, pour obtenir toute réforme en ce point fondamental: et, enfants de Notre Dame de la Salette, soyons en union de prières à notre très-miséricordieuse Mère, pour ramener tous nos frères coupables au respect et à la pratique de la sainte loi du repos.

 

Réflexions

 

Deuxième profanation du saint jour. 1° Ne nous permettons jamais de travailler le Dimanche, sans des raisons graves et pressantes, et après avoir d'ailleurs entendu la messe, et obtenu la permission de notre pasteur légitime. 2° Prenons toutes précautions à l'avance, combinons toutes affaires, pour ne pas nous placer, par notre faute ou par défaut de prévoyance, dans la triste nécessité de travailler les jours réservés: et ici, point d'illusions; une nécessité cesse d'être véritable, si cette nécessité est notre œuvre, ou si nous l'avons créée. 3° Soyons aussi scrupuleux sur le travail que nous pourrions imposer aux autres, que sur celui que nous ferions nous-mêmes; évitons toutes exigences de service qui imposeraient le travail du Dimanche. 4° Pour vous, artisans et ouvrières, ne soyez point faciles à admettre les prétextes du travail, les jours défendus: ces prétextes sont souvent vains et futiles, quand ils ne sont pas coupables; la crainte de déplaire n'est pas une raison suffisante à excuser votre complicité; des personnes chrétiennes, de votre état et condition, savent repousser ces exigences, et ne pas prolonger un travail défendu, au delà des limites assignées par la loi de Dieu; vous n'en jouirez' souvent, auprès des personnes qui ont essuyé ces honnêtes refus, que d'une meilleure confiance et d'une plus haute estime; voulez-vous d'ailleurs vous affranchir de toutes pressions et de toutes illusions d'intérêt? suivez notre conseil : si une sérieuse nécessité s'impose à votre volonté, donnez aux pauvres le prix d'un travail accompli le jour défendu. Telles sont, âmes chrétiennes, les réformes à accepter et les règles à suivre, pour éviter toute profanation du Dimanche et des fêtes réservées. Oh ! puissions-nous les accepter toutes: « Si vous entendez la voix du Seigneur votre Dieu, disent nos saints livres, ah ! gardez vous d'endurcir vos cœurs!... » Voilà bientôt vingt ans, que nous avons entendu sur une montagne les échos de cette grande voix: c'était la parole de notre céleste et miséricordieuse Mère, la Vierge des Alpes, venant tout exprès du ciel nous porter les plaintes et les menaces de son divin Fils!... Malheur à nous, si, méprisant les avertissements de notre Reine, si, insensibles aux prières et aux larmes de notre Mère, nous négligions la sanctification des jours consacrés au Seigneur!... Répondons plutôt, âmes chrétiennes, à l'appel de Marie, et méritons un jour la récompense promise à l'observation fidèle de la loi de Dieu.

 

Guérison miraculeuse de Sœur Euphrasie

 

Rapport adressé à l'évêché d'Angers, relativement à la guérison de sœur Euphrasie, à l'hospice général de cette ville. Le 30 novembre 1853, a paru devant nous Augustin-Pierre Jaubert, vicaire-général et supérieur de la congrégation de la Charité de Sainte-Marie, Jeanne Pilais, dite en religion sœur Euphrasie, qui, sous la foi du serment, nous a déclaré les faits suivants : « Le 6 du mois d'août 1852, je fus prise de fièvres et de sueurs continuelles, accompagnées d'une toux sèche et opiniâtre. Le médecin crut d'abord que c'étaient des fièvres intermittentes. Voyant que cet état ne s'améliorait pas, il m'ausculta et découvrit une affection au sommet du poumon droit et augura de là que j'étais atteinte d'une phtisie pulmonaire. Le 6 novembre, je fus prise de vomissements et de douleurs déchirantes dans la poitrine et dans le dos. Je ne pouvais garder aucune espèce de nourriture, pas même le liquide; cette diète sévère à laquelle je me vis condamnée, n'apporta aucune amélioration à ma position. Après ce laps de temps, j'éprouvai une faim dévorante qui me faisait saisir avec avidité tout ce que l'on me présentait, encore je ne pouvais parvenir à la satisfaire. Cette voracité ne contribuait qu'à augmenter mes souffrances et mes vomissements continuels; et à chaque moment, des défaillances me faisaient croire que je touchais au terme de ma vie. Au début de la maladie, je complais sur les secours de la médecine, mais en vain. Depuis six mois, voyant que leurs prescriptions n'aboutissaient à rien, les médecins m'avaient entièrement abandonnée. Dès lors, je me confiai à Dieu et me résignai à la mort. Le 4 novembre 1833, je reçus la visite de M. le curé de Vernoil, qui me raconta son voyage à la Salette. Il m'engagea à faire une neuvaine et me promit de m'envoyer de l'eau de la fontaine miraculeuse. Je lui répondis que je ne pouvais me résoudre à demander à la Sainte Vierge une chose que je ne désirais pas; il me persuada que je le devais, non par attachement à la vie, mais pour la gloire de Dieu et de la Sainte Vierge. Il ajoutait que j'étais jeune et que je pourrais me rendre utile à la congrégation. Je le lui promis faiblement. Depuis le 1er novembre, mon âme était livrée à une violente tempête; rien ne pouvait calmer les frayeurs dont j'étais continuellement agitée; je remettais de jour en jour à commencer ma neuvaine, lorsque mon directeur m'ordonna de ne plus retarder; d'après un ordre si positif, je la commençai le 21 novembre, et je pris avec beaucoup de confiance quelques gouttes d'eau de la sainte Montagne. Dès le premier jour, mes dispositions morales changèrent d'une manière surprenante. Une voix intérieure semblait me dire que j'allais être guérie par l'intercession de la Sainte Vierge. Tout le temps de la neuvaine s'est passé dans la plus douce confiance en Celle qu'on n'invoque jamais en vain. Le dernier jour de la neuvaine et de ma maladie en même temps, jour désiré, j'eus le bonheur de recevoir la sainte communion que monsieur l'aumônier me porta à quatre heures du matin. A sept heures, toute la communauté assistait au saint sacrifice de la messe, et fit la communion à mon intention. Toute la matinée s'est passée avec des douleurs excessives; mais la voix intérieure qui s'était fait entendre les jours précédents, était encore plus forte et me disait que je serais guérie. Nos sœurs, à qui je faisais part de mes sentiments de confiance, ne le croyaient pas. Vers midi, il s'est passé quelque chose de si extraordinaire dans tout mon être, qu'il m'est impossible de le rendre. Revenue un peu de l'impression causée par un sentiment subit et général, je me connus parfaitement guérie. J'ai voulu aussitôt témoigner à cette bonne Mère toute la reconnaissance dont mon âme était remplie; c'était même trop peu pour mon cœur, j'aurais souhaité que tout le monde le sût pour m'aider à remercier ma souveraine Bienfaitrice. Notre mère générale ce jour-là était absente. Il me tardait de lui annoncer la faveur insigne que j'avais reçue. A son arrivée, qui eut lieu à six heures du soir, elle s'empressa de venir me voir. « Ma mère, m'écriai-je aussitôt, la Sainte Vierge m'a guérie: permettez-moi d'assister demain à la messe et d'y faire la sainte communion ». « Oui, me dit-elle, si vous vous en sentez la force, je ne veux pas m'opposer à vos désirs ». La nuit se passa très-bien. Deux de nos sœurs vinrent le matin m'aider à faire mes petits préparatifs; j'aurais pu me passer de leur bienveillante attention et m'y rendre seule. Le bonheur et la joie que j'avais éprouvés le jour précédent, ne firent qu'augmenter pendant le saint sacrifice où j'assistai pour la première fois depuis seize mois. Depuis ce jour, j'ai suivi tous les exercices de la communauté et ne me suis plus ressentie de mon indisposition. Le 16 février 1854, la sœur s'est présentée de nouveau à nous; elle a déclaré qu'aucun accident de son ancienne maladie n'avait reparu depuis sa guérison; que sa santé était constamment bonne, et qu'elle pouvait vaquer, comme autrefois, à toutes ses fonctions. La présente relation, signée de plusieurs témoins, entre autres, la supérieure de l'hospice et les sœurs, M. l'aumônier, l'abbé Juret, M. Charles, aumônier du Calvaire, M. Jaubert, vicaire-général.

 

Prière

 

O Notre Dame de la Salette! profondément touchés de vos enseignements salutaires, et des refus impies que tant de prévaricateurs osent faire à votre Fils, nous éprouvons le besoin de soulager nos cœurs à vos pieds, et de nous écrier, dans l'amertume de notre douleur compatissante: « Qu'ils sont coupables ceux de nos frères qui violent le saint jour du Dimanche, et oublient si fort ce qu'ils doivent à leur Sauveur!... » Et ce qui ajoute à leur malheur, c'est de fermer l'oreille à votre voix si douce et si auguste, c'est de continuer à braver la justice divine, en méprisant la loi de Dieu!... Cependant, ô bonne et tendre Mère, ayez encore compassion de ceux qui n'ont pas pitié d'eux-mêmes: par un effort suprême de votre charité, ouvrez leurs yeux coupables; sauvez-les, et sauvez-nous nous-mêmes: c'est votre propre cœur qui vous le demande par notre bouche; car c'est de votre cœur qu'est sorti l'avertissement qui nous inspire cette prière, voulant désormais, en faveur de tous nos frères malheureux, faire de chaque dimanche, un jour entier de dévotion et de saintes œuvres. Ainsi soit-il.

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23 mai 2011

Vers les îles et villes de verre

Vers les Iles et Villes de Verre

 

Voici la dernière vidéo que je viens de réaliser... En fait, c'est une déclaration d'amour à ma région, la Bretagne...

 

 

22 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-troisième jour

La profanation du dimanche

« Je vous ai donné six jours pour travailler; je me suis réservé le septième ; on ne veut pas me l'accorder! »

 

Dans son discours sur la montagne, la Sainte Vierge assigne pour première cause, à la justice irritée de son Fils, la profanation du dimanche; on n'en est point surpris, cette profanation étant la violation de la loi de Dieu, dans un point fondamental, qui a reçu la consécration de sa parole et de son exemple. Après avoir formé le monde en six jours, le Créateur bénit et sanctifia le septième; il cessa toute œuvre, et rentra dans son repos éternel. Pour conserver le souvenir de ce jour à jamais mémorable, Il voulut que ce même jour fût sanctifié par les créatures raisonnables qui habiteraient la terre: « Souvenez-vous, a-t-il dit, de sanctifier le jour du repos; vous travaillerez durant six jours... mais le septième est le jour du repos consacré au Seigneur votre Dieu... » La profanation du Dimanche est, pour ainsi parler, la violation de la religion tout entière: deux cultes constituent la religion; le culte intérieur, qui en est l'essence et le fondement, et le culte extérieur, qui soutient et nourrit le premier: négliger le culte extérieur, ou, ce qui est la même chose, ne pas sanctifier le Dimanche, c'est négliger le culte intérieur qui s'y rattache nécessairement; c'est négliger par conséquent la religion tout entière. Et c'est là qu'en arrivent bientôt ceux qui ne sanctifient pas le jour du Seigneur; leur âme devient tous les jours vide et froide comme leurs œuvres; d'une part on oublie les vérités éternelles, la prière, les sacrements, c'est-à-dire toutes les règles du devoir; d'autre part, les mauvais penchants se développent, parce qu'ils manquent de loi et de frein; alors les passions se déchaînent, les scandales abondent, les crimes se multiplient; et les iniquités des hommes arrivant à leur comble, appellent sur la terre la malédiction divine. C'est parce que, depuis un certain nombre d'années, la loi du Dimanche est presque généralement méconnue, oubliée parmi nous, que nous avons vu tour à tour, la peste avec ses horreurs, la famine et ses tortures, les inondations avec leurs désastres, la guerre et ses calamités, les révolutions et leurs ravages; avec un peu de foi, il est impossible de ne pas voir que la main de Dieu nous a châtiés, qu'elle nous châtie encore; et ces châtiments, comme l'a annoncé la Reine du Ciel à la Salette, continueront à fondre sur nous plus nombreux et plus terribles, si l'on ne revient pas à la sanctification du jour du Seigneur! Dieu pourra différer encore la vengeance; c'est pour donner lieu au repentir: mais quand l'iniquité persévère, la colère divine finit par éclater; et si l'on pouvait découvrir la source de ces fléaux qui ravagent les campagnes, on reconnaîtrait qu'ils découlent pour la plupart de la violation du Dimanche; que ceux qui s'en rendent coupables, perdent souvent en quelques heures le fruit de plusieurs années passées dans la profanation de ce saint jour. Les prétendus sages de la science attribuent ces fléaux et ces malheurs à des causes naturelles; mais, ces causes, qui les détermine, qui les fait mouvoir, si ce n'est Celui seul qui a créé et gouverne l'univers? Ne pas le reconnaître, c'est obstinément s'aveugler soi-même, et irriter de plus en plus la justice céleste. Descendue donc du ciel pour nous inviter à la pénitence, notre miséricordieuse Mère commence par nous signaler à la Salette celle de nos transgressions qui irrite le plus son Fils: Elle s'en plaint amèrement au monde, en ces termes: « Je vous ai donné, dit-Elle aux bergers, six jours pour travailler; je me suis réservé le septième; et l'on ne veut pas me l'accorder! » On vient de le voir, ces paroles nous révèlent un désordre bien universel, une plaie bien profonde et bien funeste: c'est à nous, enfants de la Salette, qu'il appartient d'étudier la profondeur du mal, et d'appeler par des vœux ardents, la conversion de ceux que le céleste message de la Mère de Dieu n'a pu encore ni toucher ni guérir.

 

Réflexions

 

Les Dimanches et les fêtes, réservés à Dieu, sont profanés de trois manières différentes: 1° Parce qu'au lien d'être des jours saints, ils sont des jours spécialement donnés au péché; 2° Parce qu'ils sont, pour un grand nombre, des jours d'affaires, de négoce ou de travail; 3° Parce qu'ils ne sont pas suffisamment consacrés à l'assistance à la messe, et aux œuvres de religion. Méditons successivement chacune de ces transgressions pour bien entendre et pousser les reproches de Notre Dame de la Salette, sur la montagne.

 

Première profanation. 1° Les Dimanches et les fêtes sont profanés, parce qu'au lieu d'être, des jours saints, ils sont des jours spécialement donnés donnés au péché: L'homme délivré, à des jours déterminés, de la préoccupation des affaires et des fatigues de ses travaux, doit s'attacher, dit le catéchisme Romain, à adorer Dieu d'esprit et de cœur, et à lui témoigner sa reconnaissance, sa soumission et son amour: et si c'est là pour nous une obligation, qui ne comprend que nous devons éviter avec un grand soin le péché mortel, qui nous fait perdre l'amitié de Dieu ? D'ailleurs, si Dieu a voulu, dans sa bonté, nous interdire les œuvres serviles, ces mêmes jours, non qu'elles sont mauvaises en elles-mêmes, mais qu'elles nous empêcheraient de nous appliquer convenablement au culte de Dieu; combien plus il doit nous défendre de nous abandonner en ces jours au péché mortel, par lequel nous brisons tous les liens qui nous unissent à Dieu, et nous nous rangeons sous l'étendard de ses ennemis ». Or, comment la plupart des bonnes peuvent-ils appeler, de nos jours, les Dimanches et les fêtes? jours de désordres, d'habitudes mauvaises, de chutes, de transgressions; jours du démon, puisqu'en nous abandonnant au péché mortel, c'est lui que nous serons. 2° Au témoignage de saint Jean Chrysostôme le péché mortel commis le Dimanche et les fêtes, sans avoir une malice spéciale, fait à Dieu une injure particulière, à raison de la sainteté de ces jours. « En effet, dit saint Jean Chrysostôme, les péchés graves que nous commettons le Dimanche, sont comme une barrière que nous opposons aux dons célestes que Dieu avait dessein de répandre sur nous; nous arrêtons ainsi, par notre propre malice, l'effusion de ses miséricordes. Ah! si nous pouvions connaître, dit-il, la bonté et la libéralité de Dieu. Il étend continuellement les bras, pour recevoir ses enfants prodigues qui veulent revenir à Lui. Il a toujours les mains pleines de fleurs, c'est-à-dire pleines de grâces pour venir au secours de ceux qu'il chérit: et si telle est la conduite qu'il tient en tout temps, ne la tiendra-t-il pas, à plus forte raison, les Dimanches et les jours de fêtes ? » Mais comment pouvons-nous espérer continue ce grand Docteur, ces faveurs de la miséricorde de Dieu, si dans ces jours saints, au lieu de payer au Seigneur notre dette de gratitude et d'amour, nous secouons le joug tout aimable de sa loi, et si nous ajoutons de nouveaux anneaux à la chaîne déjà si longue de nos péchés et de nos ingratitudes? Comprenons donc bien ce que nous devons à Dieu, ce que nous nous devons à nous-mêmes, pour ne pas commettre, le Dimanche et les jours de fête, des fautes graves et mortelles. Mais est-ce bien là, âmes pieuses, la conduite ordinaire et commune des chrétiens? Que voyons-nous, le Dimanche, dans nos cités, sinon plaisirs, faste, pompes mondaines? et il n'est pas besoin d'aller dans les grandes villes; dans nos campagnes, et jusque dans les petites bourgades, ne suffit-il pas le dimanche de jeter un regard autour de soi pour demeurer convaincus que la grande affaire n'est pas la prière et le service de Dieu, mais bien la vanité, les cherches dangereuses; que ce jour sacré, en un mot, est bien moins à Dieu qu'au péché.

 

Pratique: Eviter avec plus de soin, le Dimanche et les fêtes, les fautes graves; vaquer soi-même aux exercices et œuvres de la piété. Mère ou maîtresse de maison, éloigner ses enfants ou ses serviteurs de toutes occasions porteuses de pêché, et leur faciliter la prière et le service de Dieu.

 

Guérison miraculeuse, vœu, deux conversions obtenues par l'intercession de Notre Dame de la Salette

 

Vers la fin du mois de mars de l'année qui vient de s'écouler (1866), dans une modeste chambre, au deuxième étage, dans une ville du Midi, se passait une scène des plus touchantes. Un jeune enfant âgé de neuf ans, fils unique, gisait sur un lit de douleur, en proie a une longue et douloureuse agonie. Il était onze heures du soir. A son chevet, le père et la mère contemplaient, les yeux baignés de larmes, le spectacle déchirant d'un fils qui allait être pour jamais ravi à leur affection. Une fluxion de poitrine déclarée mortelle presque à son début, eût bientôt dégénéré en une phtysie pulmonaire, parvenue rapidement à sa dernière période. Tous les moyens indiqués par la science avaient été employés; aucun n'avait réussi a améliorer la situation du petit malade, dont les souffrances aiguës excitaient la commisération de ceux qui entouraient. On prépara cette jeune âme a recevoir les derniers sacrements, et on jugea même à propos de lui faire faire la première communion ce qu'il fit avec une piété toute angélique. Su se plut dans cette âme tendre et délicate, et voulut en faire l'instrument qu'il fit servir à ses desseins pour ramener dans la voie du bien deux âmes qui s'en étaient écartées. La mésintelligence à la suite de quelques affaires domestiques et personnelles avait séparé déjà depuis longtemps l'époux et l'épouse et les membres des deux familles, que cette circonstance seule avait réunis ce jour-là. Arrive un jour de détresse et de deuil, où le cœur-trop longtemps comprimé s'effraie de sa solitude; il a besoin de partager avec un autre lui-même le trop plein de la douleur qui l'oppresse. En présence de la mort, image triste, frappante, mais pourtant bien salutaire; sur le point de voir se rompre les liens d'une existence qui nous est chère, et qui semble seule nous attacher à la vie; les divisions cessent, les passions se calment, les haines trop longtemps nourries s'apaisent; on oublie, on pardonne, on sent le besoin d'être miséricordieux parce qu'on a besoin soi-même d'obtenir miséricorde. Du reste, comment auraient-ils pu être heureux, les infortunés? leur union n'avait pas été bénie et consacrée par l'Eglise. Notre petit moribond, dans les desseins de Dieu avait été choisi pour être l'instrument d'une conversion. Le médecin qui, pendant sa longue maladie, lui avait donné des soins aussi actifs qu'intelligents, avait déclaré dans sa dernière visite, il y avait peu d'heures, que désormais tout espoir était perdu, et que probablement le lendemain l'enfant aurait cessé de vivre. Un second médecin est aussitôt appelé, mais en vain; il confirme ce que son prédécesseur avait dit: « Madame, ajouta-t-il, il n'est plus temps, c'est auprès d'un cadavre que je me vois en ce moment; résignez-vous, Dieu vous en demande le sacrifice ». Cependant, au milieu de cette situation désespérante, il se fait comme un trait de lumière; les deux infortunés se communiquent mutuellement leurs intentions. Emus, fondant en larmes, ils tombent à genoux élevant leurs regards suppliants vers le ciel. Il n'en faut pas davantage, Dieu a tout compris; il ne veut pas frapper le pécheur qui revient à lui dans toute la sincérité de son cœur. C'est l'âme qui lui a tant coûté, qu'il a rachetée au prix de son sang; c'est sur cette âme privilégiée de son amour, qu'il a hâte de déverser tous les trésors de sa tendresse. Ce sera par Marie, par celle qui est appelée à juste titre Réconciliatrice des pécheurs, que le prodige s'accomplira. Ayant entendu parler des grâces nombreuses obtenues par l'intercession de Notre-Dame de la Salette, ils commencent dans ce moment même une neuvaine en son honneur; le père s'engage à aller chaque jour faire une visite à son sanctuaire, tandis que la mère, veillant au chevet de son enfant, s'unirait à lui en récitant les mêmes prières. Ils font vœu à la Sainte Vierge que si l'enfant leur était rendu, aussitôt ils feraient bénir leur union et se montreraient exacts observateurs des devoirs religieux qu'ils avaient négligés jusqu'à ce jour. A peine la promesse est-elle faite, que l'enfant s'endort du sommeil le plus paisible, la nuit se passe meilleure que de coutume; le lendemain une amélioration sensible se manifeste, et ainsi progressivement, chaque jour; le mieux s'accroît jusqu'au neuvième jour, où la guérison est complète. Il alla aussitôt témoigner sa reconnaissance à la bonne Mère, accompagné de ses parents qui remplirent leur promesse. Le dimanche suivant, tous trois agenouillés à la table sainte, édifiaient les assistants qui avaient eu déjà connaissance de ce fait. Gloire et amour à Notre-Dame de la Salette! (Sanctuaire de Nîmes).

 

Prière

 

Nous le reconnaissons aujourd'hui, ô Vierge de la Salette; un douloureux spectacle s'offre à tous les yeux, dans cette France dont vous êtes la patronne. Le jour du Seigneur ne diffère trop souvent des autres que par des amusements profanes: O Mère, ne vous joignez pas à votre Fils, pour nous châtier et nous punir: laissez-vous loucher par nos regrets et nos résolutions, et détournez encore le courroux du Seigneur; touchés alors de tant de compassion, nous redeviendrons chrétiens; nous ferons retentir nos églises des louanges de Dieu; nous y joindrons les vôtres, et notre cœur Vous proclamera notre libératrice; et après avoir accompli avec bonheur un devoir sacré sur la terre, nous verrons naître ce dimanche éternel, où, dans le sein de Dieu, nous chanterons, avec les anges et les saints, les grandes miséricordes du Seigneur, et votre secours maternel qui nous aura sauvés. Ainsi soit-il.

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21 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-deuxième jour

La Sainte Vierge à la Salette, martyre de ses souffrances

« Depuis le temps que je souffre pour vous! »

 

Nous avons apprécié le discours de la Sainte Vierge, dans son ensemble, par les considérations générales qui précèdent; il faut maintenant méditer, une à une, les phrases qui le composent ; elles sont pleines d'enseignements salutaires et pratiques. Après la prédiction des fléaux, les premières paroles de Marie sur la montagne sont les suivantes: Depuis le temps que je souffre pour vous! Ce premier cri de l'âme de Marie exprime à la fois, une douleur arrière, et un doux reproche: « Depuis le temps que je souffre!... » Comme on sent palpiter sous ces mots un cœur gros de soupirs et de souffrances! La phrase est en quelque sorte incomplète, comme la douleur qu'elle cache est inexprimable; elle est brève, contenue, comme la parole qui, bien méditée, veut noblement exprimer une grande pensée: c'est en un mot l'accent plaintif d'un cœur souffrant et trop longtemps contenu, qui veut d'un seul cri laisser échapper tous les gémissements et toute l'amertume d'une grande douleur; depuis le temps que je souffre!... Ces paroles expriment aussi un doux reproche: Marie semble nous dire: « Mes enfants, je sais souffrir! cette science, mon cœur l'a chèrement acquise au Calvaire, au pied de la croix de mon Fils!... Mais, voilà bientôt 2 000 ans que je souffre pour vous!... et le monde n'y songe pas... il a même l'air de ne pas s'en douter!... et une longue souffrance, méconnue ou méprisée est bien douloureuse!... Ne viendront-ils donc jamais les jours où mes amertumes seront comprises?... Ah! mes enfants, je veux bien souffrir encore pour vous; une Mère ne se lasse pas de souffrir : mais, n'abusez pas de mon cœur; n'épuisez pas sa bonté maternelle; je le vois, je le sens, ce cœur n'y pourra plus tenir, s'il n'est aidé désormais de la commisération des hommes, par la conversion de leurs âmes!... Est-ce trop vous demander, depuis le temps que je souffre pour vous?... » Et ne pensons pas que cette douleur de Notre Dame de la Salette soit une douleur médiocre; elle est, au contraire, immense, et touche à la magnanimité du martyre!... Deux conditions en effet peuvent adoucir la souffrance; la durée, si elle est courte; le motif, s'il doit en résulter un bien, une consolation : or, tous ces adoucissements de la douleur sont ici refusés à la Sainte Vierge; pas de condition de courte durée; entendez-la sur la montagne: « Je souffre, dit-elle, depuis si longtemps... Pas de soulagement venu du motif »; Elle souffre inutilement... Marie avait au Calvaire, pour supporter le poids de ses douleurs, l'espérance du salut des hommes; aujourd'hui, cette espérance Consolatrice est déçue; les hommes s'égarent, se perdent, n'observant ni les lois de Dieu, ni celles de l'Eglise; aujourd'hui, après deux mille ans de maternelle patience, l'attente est vaine, et la Vierge de la Salette est réduite à jeter, aux échos des Alpes, ce cri prophétique de l'amour trompé de Jésus Christ, aux échos du Calvaire: « A quoi donc a servi toute l'effusion du sang de mon Fils!... » Or, cette douleur de l'âme trompée en si hautes espérances, est un vrai martyre: il y a le martyre matériel, qui tue le corps; il y en a un autre non moins réel, mais plus beau, plus noble, plus élevé, c'est le martyre moral qui épuise, et inutilement, la vie du cœur, l'amour!...

 

Réflexions

 

Le fruit pratique de la lecture de ce jour se tire de la réponse à cette question: Pour qui souffre la Sainte Vierge à la Salette? Marie, la grande affligée de la Salette, répond elle-même pour vous: Depuis le temps que je souffre pour vous! Or, ces mots : pour vous, ont un sens général et un sens personnel: 1° Au sens général, ces mots: pour vous, signifient pour l'humanité tout entière; oui, ici encore la montagne de la Salette se dresse à côté du Calvaire, et en renouvelle les grandes scènes: au Calvaire, l'apôtre Jean était debout au pied de la Croix, et en sa seule personne, disent les Pères, était représentée l'humanité elle même; un spectacle analogue se déroule à nos yeux au sommet des Alpes: Marie daigne se montrer à la terre, deux enfants seulement sont admis à la contempler; mais ces deux pauvres pâtres représentent tous les hommes; et c'est à l'humanité tout entière, en leur humble personne, que s'adresse le discours de la Sainte Vierge. Et alors, Marie souffre sur la montagne, pour les familles, pour les villes et les bourgades, pour les royaumes et les empires, pour tous les peuples, pour toutes les nations. L'apparition de la Salette a donc un caractère d'universalité qui embrasse la création elle-même; elle demande donc, de tous les hommes, une réparation publique, universelle, pour la grande douleur qu'elle révèle; douleur non pas seulement ici vaste comme la mer, selon le mot du Prophète, mais immense, étendue comme le monde, cause première et générale, par ses iniquités, des longues souffrances de Notre Dame de la Salette. 2° Au sens particulier, ces paroles: « Je souffre pour vous! » s'appliquent à nous personnellement; à nous, riches ou pauvres, jeunes ou vieux; à nous, personnes du monde, religieuses, prêtres... Or, quelle émotion profonde, quelle impression de regret et de douleur éveille dans notre âme la méditation de ces simples mots: Marie, ma Mère, souffre pour moi! En voyant, en effet, Jésus sur la croix, je m'humilie et je me dis à moi-même: Suis-je innocent de cette mort?... A la montagne de la Salette, sur le nouveau Calvaire, qui de nous osera dire: « O Marie, ô ma Mère, je suis innocent.. ce n'est pas moi qui vous fais souffrir!... »

 

Pratique : Nous corriger de nos propres péchés, qui ajoutent aux souffrances de la Sainte Vierge; compatir, d'esprit et de cœur, à ces mêmes souffrances ; réciter aujourd'hui en réparation la belle prière, Stabat Mater...

 

Guérison miraculeuse et établissement de la dévotion à Notre Dame de la Salette, à Gargas (Haute-Garonne)

 

« Monsieur le curé de Villenouville nous donne les détails suivants : J'ai été naguère l'heureux témoin, dit-il, d'une cérémonie bien attendrissante; je ne puis résister au besoin d'en promulguer les détails intéressants. La confrérie de Notre-Dame de la Salette, établie déjà depuis plusieurs années dans l'église de Saint Exupère, à Toulouse, où elle produit tant de fruits de sanctification, a été érigée canoniquement dans une modeste église de la campagne, le premier dimanche de septembre. C'était en l'année 1864, à Gargas, canton de Fronton (Haute Garonne). L'idée de cette érection a été inspirée par un sentiment de reconnaissance envers l'auguste Marie qui se plaît à semer en tous lieux ses bienfaits. Un jeune adolescent, nommé Félix Ratier, avait depuis quelque temps au pied une plaie qui s'envenimait tous les jours, au point que sa famille désolée craignait qu'il n'y succombât. Tous les efforts de la science avaient semblé jusqu'à ce jour impuissants pour remédier à un mal si violent et déjà invétéré. Le médecin, un soir, sortit de la maison du jeune malade, n'emportant avec lui aucune espérance. Sa première question, quand il revint le lendemain, fut celle-ci: « Félix est-il mort? » « Oh non! il n'était pas mort, le candide enfant; il était sur le point de recouvrer la santé la plus parfaite et de convier ses parents consolés au banquet du bonheur ». Que s'était-il donc passé? le voici: Monsieur l'abbé Sauceron, curé de Gargas, avait sollicité la faveur de demeurer seul quelques instants avec le malade. Il reçut la confession de ce pauvre enfant qui, un moment auparavant, pouvait à peine prononcer une parole. Il mit dans ses mains défaillantes une médaille de Notre Dame de la Salette: « Voilà, mon fils, lui dit le vénérable pasteur, ta Mère du ciel, elle te sauvera ». En effet, la plaie prit pendant la nuit même un aspect des plus satisfaisants, et bientôt elle fut complètement cicatrisée. O tendre enfant que la Sainte Vierge a guéri, grandis en sagesse à mesure que tu croîtras en âge; et que ton jeune cœur brûle toujours pour ta bienfaitrice et de gratitude et d'amour. La paroisse entière de Gargas a voulu s'associer à la famille de l'adolescent rendu à la santé, ainsi qu'au pasteur brûlant de zèle pour Marie, afin d'élever un monument destiné à perpétuer le souvenir de ses maternelles bontés. Le dimanche matin, le pain eucharistique a été distribué pendant la messe solennelle à un peuple nombreux et profondément recueilli. Plusieurs membres du clergé venus des villes voisines, rehaussaient par leur présence cette fête de famille. Le soir, une magnifique procession, que complétait le concours prodigieux des paroisses environnantes, sortit de l'église pour aller à travers les rues, tapissées de feuillage et bordées d'arbres sur lesquels flottaient au gré du vent de gracieuses oriflammes aux couleurs de Marie, auprès d'un berceau de verdure, dans lequel reposait la statue de Notre Dame de la Salette conversant avec les deux bergers. Les prêtres et le peuple ont entonné en plein air l'Avé, Maris Stella, que répétaient les échos d'alentour. Ainsi se termina cette mémorable journée, qui laissera dans tous les cœurs de profonds souvenirs. (Journal de Muret).

 

Prière

 

O Vierge de la Salette, à quelles scènes douloureuses et non interrompues nous fait assister votre apparition sur la montagne!... O profond et touchant mystère!... Dieu ne vous a-t-il donc choisi pour sa Mère, que pour faire de vous une illustre victime, destinée à la douleur!.. Vous souffrez au berceau de Jésus, voyant un Dieu pleurer et se plaindre ; vous vous abreuvez trente-trois ans à la coupe de ses humiliations!... Le dernier jour venu, vous montez au Calvaire avec votre Fils, par un chemin couvert de son sang, pour consommer avec lui le dernier sacrifice!... Et voici que je vous trouve encore aujourd'hui, au sommet de cette montagne de la France, le front humilié, des yeux inclinés vers la terre, un visage couvert de larmes, des accents plaintifs, une posture suppliante, et un cœur attristé de toutes les douleurs d'une mère!... Que d'afflictions!... Que de maux!... Et c'est nous qui sommes la cause de ce martyre!... O tendre Mère, à cette triste pensée notre cœur se brise, notre âme-est dans la tristesse!... Pardonnez encore, pardonnez vos malheureux enfants; ils se convertiront, ils feront pénitence, ils mourront contrits et repentants, voulant vivre éternellement avec vous, au ciel, sans douleurs, dans le séjour de la paix. Ainsi soit-il.

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20 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

Mois de Notre Dame de la Salette

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Vingt-et-unième jour

Les malheurs et fléaux annoncés à la Salette

 

Sur la montagne de la Salette, la Reine du ciel a fait entendre, au nom de Dieu, ces paroles effrayantes: « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd que je ne puis le retenir... Les semences ne germeront pas ou tomberont en poussière ; les récoltes périront... Il viendra une grande famine... Les petits enfants, malades et tremblants, mourront entre les mains de ceux qui les tiendront, et les autres feront leur pénitence par la faim... » et autres calamités qui peuvent affliger les familles et la société coupables. Tels sont les châtiments dont le Seigneur menace, dans le discours de sa Mère sur la montagne, les hommes prévaricateurs : il est vrai que pour se rassurer contre ces vengeances de la justice céleste, certains chrétiens prétendent que Dieu ne sera point aussi sévère qu'on veut le faire entendre dans les prédictions de la Salette. Déjà cependant bien des gouttes amères de ce vase mystérieux de la colère divine se sont répandues sur le monde. Pourrait-on méconnaître les fléaux annoncés par la Sainte Vierge, devant les calamités de toute sorte qui sont venues nous assaillir de nos jours?... Peut-on nier ceux qui nous affligent, les fléaux de la nature et leurs ravages, la guerre avec ses désastres, la disette avec ses angoisses, la peste avec ses terreurs! et tous ces malheurs réalisés ne sont-ils pas la preuve de ceux qui nous attendent encore? Et que Dieu appelle les fléaux de la nature, les éléments du monde matériel et physique à être les instruments de sa justice, il n'y a rien là qui nous doive étonner ou surprendre: Dieu a établi un rapport étroit entre l'ordre moral et l'ordre physique de l'univers; le désastre du monde moral, le péché entraîne le désordre de la nature, la révolte des éléments eux-mêmes: La création matérielle a une fin suprême; cette fin suprême c'est Dieu lui-même; et l'homme a été distingué des autres êtres visibles, pour faire monter jusqu'à Dieu la gloire qu'il attend des créatures sans intelligence : il doit en quelque sorte prêter à tous les êtres créés sa voix pour qu'ils bénissent Dieu, son esprit pour qu'ils le connaissent, sa liberté pour le servir et l'adorer : le cœur de l'homme, enfin, a été placé au sein de la création, comme un autel sacré qui doit résumer toute la nature, pour la faire remonter vers Dieu en parfums de pur amour... Mais si l'homme, investi de cette fonction sublime, de ce sacerdoce d'élévation à Dieu, loin de rattacher la création au Créateur, rompt, brise la chaîne merveilleuse par laquelle la terre tient; au ciel alors, cette même création prend en une sorte de détestation secrète l'homme prévaricateur; alors, elle ne lui refuse pas seulement son service, mais elle s'arme contre lui, pour venger le Créateur méprisé: le soleil retire sa chaleur vivifiante; une pluie bienfaisante ne fertilise plus les campagnes; la terre n'ouvre aux semences qu'un sein stérile; les fléaux se déchaînent, les saisons se bouleversent, les tempêtes se multiplient sur les mers, les fleuves franchissent leurs rives, et viennent ravir aux hommes coupables leurs plus magnifiques espérances; et n'est-ce pas justice, que les créatures, détournées par des ingrats de la noble fin qui leur a été assignée par le Créateur, ne servent plus qu'à les punir de leurs ingratitudes?...

 

Réflexions

 

1° Quelle est la cause première et générale des fléaux et des malheurs publics? Il n'y a jamais qu'une cause des maux qui désolent l'humanité, le péché... Aussi Notre Dame de la Salette assigne-t-elle dans son discours, comme cause unique des calamités qui nous menacent, les péchés des chrétiens, les iniquités des peuples : il n'en saurait être autrement, le péché étant la violation des lois de Dieu, une opposition à sa volonté souveraine, une révolte audacieuse contre sa volonté, une sorte de tentative, pour détruire son existence!... Or, il n'est que deux moyens d'offrir à Dieu outragé une indispensable réparation, la pénitence ou le châtiment, une satisfaction volontaire ou une satisfaction forcée!... « La peine, dit Bossuet, rectifie le désordre; qu'on pèche, c'est le désordre; qu'on soit puni quand on pèche, c'est la règle; et Dieu, c'est la règle parfaite et nullement courbe; et tout ce qui n'y convient pas y est brisé, et sentira l'effort de l'invincible et immuable rectitude de la règle!... » Nous l'avons déjà observé, Jésus-Christ nous apparaît au jardin des Oliviers tenant dans ses mains le calice de la passion, et les peuples anciens viennent déposer sur sa tête divine, le poids de leurs iniquités... Représentons-nous aujourd'hui la Sainte Vierge portant dans ses mains maternelles, sur la montagne de la Salette, la coupe des iniquités des peuples nouveaux... Quel mal personnel avons-nous déposé dans cette coupe des colères nouvelles?... Quelle est notre part de responsabilité, dans les châtiments dont nous menace Notre-Dame de la Salette?... 2° Dans quels sentiments faut-il assister au spectacle des calamités publiques? Dans des sentiments de foi et de conversion: 1° La foi, qui croit à l'action divine de la Providence dans le gouvernement de ce monde, et non à la fatalité d'un hasard divinisé, distributeur aveugle des biens et des maux de la vie: la foi, qui se tait dans l'épreuve, qui ne murmure pas dans le malheur, et respecte la main de Dieu, se rendant à elle-même solennelle justice au milieu des peuples: il importe peu d'ailleurs de ne pas reconnaître les châtiments de Dieu; l'insouciance publique n'empêche pas la colère divine de frapper, et nous, de ressentir ses coups redoutables; que peuvent les négations des hommes, contre les volontés de Dieu?... 2° Conversion : « Si les hommes se convertissent, est-il dit dans le discours de la Sainte Vierge, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé... » Le sens moral et pratique de ces paroles est celui-ci: pour les pécheurs convertis, la miséricorde divine tire le bien du mal; et les fléaux et les malheurs publics chrétiennement acceptés, sont changés en trésors d'expiation, de grâces et de mérites, pour l'heure de la grande moisson, dans les greniers du Père céleste...

 

Pratique : Reconnaître que les calamités publiques ont pour cause le péché. S'appliquer à aimer, ou du moins à supporter avec patience les maux et les croix de la vie; réciter aujourd'hui une bonne prière, pour la cessation des malheurs présents.

 

Conversion de deux juifs

(Deuxième partie)

 

Notre famille, le jour même où on nous remit entre ses mains, nous avertit que le soir même nous partirions pour Mulhouse. Cet ordre nous désespéra, car nous savions tout ce que nous allions avoir à souffrir au milieu d'une population composée de juifs et de protestants. Alors nous allâmes à Fourvières avec notre bon père spirituel, et nous fîmes vœu d'aller en pèlerinage à Notre Dame de la Salette, si nous étions bientôt délivrés de la persécution des juifs, ou au moins, si nous restions toujours inébranlables dans notre foi. Nous arrivâmes à Mulhouse, où pendant un mois la fureur judaïque chercha à nous ébranler dans notre croyance. On nous avait défendu d'aller chez le curé, et on exerçait vis-à-vis de sous la surveillance la plus active pour empêcher toute démarche ou visite de nature à nous affermir dans notre foi. Nous nous tournâmes alors vers Notre Dame de la Salette, nous la priâmes de nous couvrir de son manteau; et en dépit de tous les juifs, nous allâmes presque tous les jours chez M. le curé. On nous avait fait une défense formelle d'écrire quelque lettre que ce fut, et chaque jour, cinq, six lettres que nous jetions nous-mêmes à la poste, étaient expédiées; mais nous avions encore d'autres assauts à supporter. Les juifs avaient ordonné au rabbin de chercher à nous ramener dans le chemin que nous avions abandonné; et à toutes les heures, il nous fallait répondre à des questions captieuses qui nous étaient adressées. Notre Dame de la Salette répondit pour nous: une voix nous disait au fond de notre cœur, ces paroles du Seigneur: « Ne pensez pas à ce que vous direz à vos ennemis; lorsque l'heure arrivera, le Saint Esprit vous soufflera ce que vous devrez dire ». Et en effet, nous pûmes répondre à toutes les objections qu'on nous fit, et avec l'aide de Dieu, nous pûmes convaincre le rabbin de son ignorance et de sa mauvaise foi. Après un mois d'épreuves, notre famille, voyant que notre foi était inébranlable, nous envoya à Paris pour faire notre droit. Nous aurions bien désiré pouvoir entrer au séminaire, c'était là que nous portait notre cœur; mais nous ne le pouvions pas à cause de noire famille. Arrivés à Paris, la persécution recommença. On voulait nous faire entrer de force dans un pensionnat juif: nous refusâmes; et choisissant une pension bourgeoise convenable, nous déclarâmes que nous n'en sortirions qu'accompagnés par la gendarmerie. Cette décision souleva une fureur générale parmi les juifs de Lyon, et notre famille mit tout en œuvre pour en venir à ses fins. Notre tuteur vint à Paris, et, pendant huit jours, il fit tous ses efforts auprès des autorités pour obtenir contre nous un mandat d'arrêt; il nous refusa son consentement pour prendre nos inscriptions de droit et nous retrancha tout moyen de subsistance. Notre position était critique; mais nous nous reposâmes en Dieu; nous rappelâmes à Notre Dame de la Salette le vœu que nous avions fait, et aussitôt elle nous exauça. Le procureur impérial de Paris et le préfet de police nous prirent sous leur protection; le ministre de l'instruction publique nous permit de prendre nos inscriptions sans l'autorisation de notre famille; les Pères Ratisbonne nous donnèrent ce qui nous était nécessaire pour vivre. En vain, les juifs essayèrent-ils encore de nous persécuter, Notre Dame de la Salette s'était mise entre eux et nous, et un grand calme succéda à une grande tempête. Notre famille voyant l'inutilité de ses efforts, nous a abandonnés, et aujourd'hui, libres de toute inquiétude, nous pouvons sans crainte prier et aimer; nous allons entrer au séminaire, où depuis un an notre cœur nous porte. Mais avant de nous retirer du monde, ô Marie! ô notre Mère chérie! nous voulons accomplir le vœu que nous avons fait aux pieds de vos saints autels; c'est du haut de la Salette que j'écris ces quelques lignes pour votre gloire. Puisse la sainte Montagne qui a vu couler vos larmes, être bientôt témoin du concours universel de vos enfants! Vous nous avez sauvés dans les jours de tribulation, aujourd'hui nous vous consacrons nos cœurs; présentez-les à votre Fils adorable pour qu'il les enivre de son divin amour. Et maintenant, avant de terminer, ô notre Mère! nous vous promettons de venir vous vénérer une seconde fois, dans ce béni sanctuaire, à la conversion du premier membre de notre famille. Intercédez pour elle, Jésus le fruit béni de vos entrailles, et répétez-lui souvent ces paroles qu'il prononça dans le feu brûlant de son amour: « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ». Marie-Joseph Lémann. Marie-Augustin Lémann. (Journal de Muret).

 

Prière

 

O Notre Dame de la Salette, vous nous annoncez du haut de votre montagne, les fléaux qui nous menacent! O Mère toute miséricordieuse, apprenez-nous aujourd'hui cette grande leçon, qui est toute la science de. l'homme, que nous ne sommes rien par nous-mêmes, et que nous sommes tout par Dieu; abaissez-nous donc sous la main toute-puissante de votre divin Fils, et faites-nous connaître notre néant, nos faiblesses, nos péchés!... Dociles à vos conseils, nous voulons désormais obéir. Roi des rois, dominateur des maîtres du monde, Jésus est notre maître, notre Rédempteur, notre Père; et son empire est le plus ancien, le plus juste, le plus vénérable!... Mais vous, ô bonne Mère, priez pour vos enfants rebelles: unies à vos larmes, vos prières toucheront votre Fils irrité; fermez les trésors de la céleste colère, et soutenez ce bras redoutable, jusqu'à l'heure de l'entière miséricorde. Ainsi soit-il.

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19 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Deuxième partie

Le Discours de la Sainte Vierge aux bergers

ou les enseignements de la Salette

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Vingtième jour

Discours de la Sainte Vierge aux bergers de la Salette

 

Nous touchons ici au cœur même du mystère de la Salette, c'est-à-dire, aux enseignements salutaires de cette grande apparition : ces enseignements sont contenus dans le discours de la Sainte Vierge aux bergers, et qu'il nous tant maintenant méditer et bien comprendre. Et d'abord, les enfants furent tout à coup comme enveloppés d'un manteau de lumière... Ce ne fut cependant que graduellement que la Sainte Vierge se découvrit à leurs yeux: ils virent les mains, puis la tête, puis distinctement toute la personne qui leur apparaissait. Le globe lumineux avait environ six à huit mètres de diamètre. La Sainte Vierge était environnée de-deux lumières différentes; une première, immédiatement autour de son corps glorieux, qui scintillait; une seconde lumière immobile; c'est dans celle-ci que se trouvaient les deux enfants, pendant le discours. « Nous étions, disent-ils, si près de la belle Dame, qu'une personne n'aurait pas pu passer entre Elle et nous!... » La Sainte Vierge était d'une belle et très-haute taille : sa voix ressemblait à une douce harmonie: ses paroles arrivaient à l'intelligence des enfants d'une manière en quelque sorte mystérieuse. Maximin a dit ce mot remarquable: « Pendant « que la belle Dame nous parlait, il semblait que nous mangions ses paroles... » Il était ébloui par l'éclat extraordinaire de ses traits célestes; il n'a pu apercevoir que le brillant diadème qu'elle portait, et la partie inférieure du visage: Mélanie, au contraire, regardait la Sainte Vierge en face. En général, Mélanie a été plus impressionnée: il semblerait même qu'elle ait été plus favorisée que le petit garçon, qui paraissait moins attentif; et cette différence ne doit pas étonner; Dieu et sa Mère ont toujours eu des faveurs, des révélations plus intimes pour la simplicité, la candeur, l'innocence des natures plus pures!... « Or, disent les bergers, la grande Dame s'est levée, a croisé ses bras, et nous a dit : Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur; je suis ici pour vous conter une grande nouvelle!... Et nous n'avons plus eu peur... puis, nous nous sommes avancés, et nous avons passé le ruisseau; et la Dame s'est avancée vers nous autres, à quelques pas de la pierre sur laquelle Elle était assise, à l'endroit où nous étions endormis... Elle était entre nous deux, et nous a dit son discours, en pleurant tout le temps qu'Elle nous a parlé... »

 

Réflexions

 

Voici aujourd'hui, sous nos regards, un grand spectacle sur la montagne: c'est la Sainte Vierge, prononçant un discours! Méditons ce discours, tout contribue à le rendre remarquable: 1° La qualité de Celle qui parle: D'institution et dans l'histoire, les prophètes sont les organes des volontés divines: aujourd'hui, c'est la Mère de Dieu! Dieu, donnant la parole à sa Mère!... Dieu, se faisant de sa Mère un prophète des temps nouveaux; ce choix est étrange, et le signe de temps mauvais. 2° La rareté des discours de la Sainte Vierge: Les pieuses annales de l'Eglise parlent des apparitions particulières et publiques de Marie; l'éloge de ses vertus, de ses prérogatives a épuisé l'éloquence des Pères et des Docteurs... Nulle histoire, nul Docteur ne nous cite le plus petit fragment d'un de ses discours!... Ce n'est pourtant pas ignorance de l'art de la parole, à Celle qui a vécu trente ans à l'école de l'oracle divin, et s'était fait en son cœur un trésor de toutes ses paroles. Quelle gloire donc, quelle auréole d'exceptionnelle grandeur pour l'œuvre de la Salette de recevoir, d'entendre et de posséder le discours complet, unique, de la Mère de Dieu!... 3° Les circonstances qui accompagnent ce discours, les larmes: Le calme, la possession de soi-même, sont des conditions favorables à la parole: or, voici un orateur qui pleure avant, pendant et après son discours!... Ce discours doit être grave, solennel; et Celle qui le prononce, douloureusement pénétrée de son importance!... Ecoutons cette grande parole!... Et si être éloquent, c'est dire son âme, quelle éloquence touchante va nous venir de la Vierge qui vient nous dire, au milieu des larmes, son cœur de Mère de Dieu, et de Mère des hommes. 4° Le lieu où ce discours se prononcé: C'est une montagne... Il semble qu'à l'exemple de son Fils, Marie ait voulu, Elle aussi, avoir son discours sur la montagne... Discours d'autant plus admirable, qu'il arrive à la terre, tout préparé dans le ciel, en conseil de Jésus et de Marie!... C'est une montagne élevée: son message s'adressant à tous les hommes, la Sainte Vierge veut en quelque sorte être aperçue, être entendue du monde entier: Elle veut que, de ces deux bergers, ses apôtres à Elle, comme des apôtres de son Fils, l'on pût dire: « Toute terre a entendu leur voix ; et leurs paroles ont retenti, jusqu'aux extrémités de la terre... »

 

Pratique : Lire aujourd'hui, avec une attention d'estime et de respect, le discours de la Sainte Vierge... l'appliquer demain au détail de sa vie personnelle, dans une méditation pratique; et dans la mesure possible de son action, répandre et propager autour de soi les enseignements qu'il renferme...

 

Conversion de deux juifs, par la protection de Notre Dame de la Salette

(Première partie)

 

Nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs, le texte même de cette intéressante relation, avec toutes les circonstances remarquables de la conversion de ces deux jeunes israélites à la foi catholique, signée par les deux convertis, et écrite par l'un d'eux. « Mon très-Révérend Père, Puisqu'il est d'usage que ceux qui ont obtenu quelque grâce par l'intercession de Notre Dame de la Salette, déposent à ses pieds un gage de leur amour, nous ne croyons pas pouvoir témoigner d'une manière plus efficace notre reconnaissance à notre Mère, qu'en obéissant à votre saint désir. Je vous écris toutes les grâces que cette bonne Mère nous a obtenues, depuis que nous avons eu le bonheur de la connaître et de l'aimer. Je vous donne ces faibles détails de son amour immense pour la glorification de son saint nom et pour l'édification des âmes pieuses. Je les écris tout simplement et tels qu'ils nous sont arrivés: ils sont la copie fidèle des sentiments qui nous animent. Après que Dieu m'eut envoyé l'heureuse maladie qui nous dessilla les yeux, nous résolûmes, d'un commun accord, de suivre cette voie de la vérité que son amour nous traçait; et, dès lors, nous nous mîmes avec ardeur à étudier l'ancienne et la nouvelle loi. La lumière ne tarda pas à se lever devant nous vive et radieuse; et, alors, déposant tout sentiment d'amour-propre ou de crainte, nous jurâmes un éternel amour à Jésus et à Marie. Nous avions entendu parler du miracle de la Salette; et touchés, nous demandâmes à une personne de notre connaissance de nous prêter l'ouvrage qui nous donnerait des détails sur la miraculeuse apparition de la Sainte Vierge. Nous le lûmes, non-seulement avec intérêt, mais aussi avec foi et avec piété; et bientôt, obéissant à la voix de notre cœur, nous nous procurâmes un petit flacon d'eau de la Salette. Nous étions alors au lycée de Lyon, où nous terminions notre cours de philosophie; nous ne pouvions, sans être bientôt découverts, nous occuper de notre instruction religieuse; nous nous mimes alors sous la protection de Notre Dame de la Salette, et presque tous les jours, en entrant à l'étude, nous faisions le signe de la croix avec une goutte d'eau de la source miraculeuse. Nous ne fûmes pas trompés dans notre espérance: pendant un an, nous travaillâmes sur les Evangiles et sur la Bible, et, quoique exposés aux regards d'une trentaine de condisciples, jamais aucun ne nous surprit. Nous espérions recevoir le baptême pendant les vacances; mais notre famille nous envoya à Mulhouse, en Alsace, passer quelques jours chez notre grand père. Comme nous ne pouvions rester deux mois sans voir un prêtre, notre bon père spirituel nous donna une lettre pour le curé de Mulhouse. Mais la difficulté était de se rendre chez lui sans être aperçus par quelque juif. Il n'y a à Mulhouse, au sein d'une population de trente mille âmes, qu'une église catholique; et connus par les trois mille juifs qui l'entourent, nous courions grand risque d'être surpris. Mais notre petit flacon nous suivait toujours; nous invoquâmes Marie, et presque tous les jours, nous pûmes sans crainte d'être remarqués, nous rendre auprès du vénérable curé. Nous revînmes encore six mois au lycée, puis arriva le moment de nos examens du baccalauréat. Nous nous mimes encore sous la protection de Notre Dame de la Salette; nos succès dépassèrent nos espérances, nous fûmes reçus bacheliers. Libres de toute inquiétude, et assez instruits en matière de religion, nous nous disposâmes alors à recevoir le saint baptême, et ce fut avec un sentiment d'ineffable bonheur que nous sentîmes l'eau régénératrice couler sur nos fronts. Nous nous relevâmes enfants de l'Eglise; une seule pensée nous serrait le cœur: il fallait rentrer au milieu du peuple juif et cacher notre amour pour Jésus jusqu'à notre majorité. Nous nous recommandâmes de nouveau à Notre Dame de la Salette; tous les jours, nous allions à Fourvières ou à Saint Nizier; tous les jours, nous faisions nos prières dans notre chambre; nous faisions la sainte Communion tous les dimanches, et jamais on ne le remarqua. Six mois se passèrent ainsi; notre famille parut cependant s'inquiéter à cause du changement qui s'était opéré en nous. Nous n'allions plus au théâtre, ni dans les assemblées publiques; on s'en étonnait. Un jour, ayant surpris notre petit flacon, on nous demanda ce qu'il renfermait; nous répondîmes que c'était un collyre destiné à fortifier nos yeux; en effet, elle avait bien contribué à fortifier en nous les yeux de la foi. Au bout de six mois, il plut à Dieu de découvrir notre bonheur. Notre famille apprit un jour que nous étions chrétiens: les explications eurent lieu, et bientôt une scène violente s'éleva entre nos parents et nous. L'autorité vint nous arracher des mains furieuses qui menaçaient notre vie ; nous espérions être émancipés, mais la synagogue nous réclama à grands cris; tout le conseil de famille était contre nous, et nous dûmes rentrer au sein de notre famille, qu'animait une haine sourde et concentrée. Comme l'autorité veillait sur nous, et qu'on ne pouvait renouveler les scènes précédentes, on s'y prit d'une autre manière et on résolut de nous attaquer dans notre foi. (Journal de Muret.)

 

Prière

 

Heureuse montagne de la Salette, à vous je puis aujourd'hui appliquer les paroles du prophète, disant : Montagnes, collines d'Israël, vous avez, à la voix du Seigneur, bondi comme les brebis et les agneaux du désert! Oui! il me semble qu'au jour de l'apparition, au son de la voix de la Mère de Dieu, aux premières paroles de son discours, vous avez tressailli jusqu'en vos fondements, d'une allégresse ineffable!... Mont béni, collines privilégiées, prêtez-moi aujourd'hui tous les échos de vos profonds abîmes, et qu'ils aillent de montagne en montagne, comme autant d'apôtres, porter à tous les peuples le message de la Mère de Dieu, étendre jusqu'aux extrémités de la terre le royaume de Notre-Dame de la Salette; Marie a quelque droit de vous demander cet office de propagation, car, quand Dieu préparait vos abîmes, Elle était là, disposant avec Lui toutes choses. Et vous, ô ma Mère, du haut du ciel commandez aux anges qui faisaient cortège à votre apparition, de prendre sur leurs ailes votre divin message, de porter partout la grande nouvelle que vous venez nous conter; et fécondant d'une rosée céleste, dans tous les cœurs, la semence de votre discours, donnez pour nos âmes à chacune des paroles qui le composent, une vertu de bénédiction, de grâce, de miséricorde, de salut. Ainsi soit-il.

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18 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

Mois de Notre Dame de la Salette

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Dix-neuvième jour

Le diadème de Notre Dame de la Salette

 

Le dernier détail de costume de la Sainte Vierge est ainsi décrit par les bergers: Elle portait une couronne autour de son bonnet avec des roses; c'est-à-dire une coiffure lumineuse, en forme de diadème. Marie avait, sur la montagne, des pleurs sur son visage, une croix, des chaînes sur sa poitrine, tous les instruments de la passion entrelacés de guirlandes de roses, et un diadème si brillant sur la tête, que les enfants ne pouvaient la considérer longtemps. Pourquoi qu'elle nous éblouissait, disent-ils: c'est-à-dire que nous trouvons réunies et symbolisées sur le cœur et sur le front de Notre Dame de la Salette, toutes les extrémités de la douleur et de la gloire!... Quel contraste ! et comment expliquer ce mystère?... Les instruments de la passion et les roses, la croix et un diadème, tout cela s'explique par ces mots: Marie est Reine, mais Elle est aussi Mère: Reine, Elle a l'éclat des majestés royales , et Elle les éclipse toutes par sa magnificence: Mère, Elle souffre de l'abandon de ses enfants; Elle pleure la mort spirituelle du monde. Tel est donc le sort étrange de Notre Dame de la Salette, Elle doit pleurer dans la gloire... Elle est éminemment cette grande Reine que l'Apôtre vit dans le ciel, revêtue de gloire, mais poussant des cris plaintifs, pour donner le jour et une vie nouvelle aux nombreux enfants de la famille humaine, qu'Elle semble porter encore une seconde fois dans son sein, sur la sainte Montagne! Il est en outre écrit au chapitre douzième de l'Apocalypse : Et un grand signe apparut dans le ciel; une femme qui avait pour manteau le soleil, et la lune à ses pieds, et portait sur sa tête une couronne de douze étoiles... Le diadème de Notre Dame de la Salette paraît être l'expression réalisée de ce texte; sous cette couronne lumineuse en effet, Marie semble se lever, sur le sommet des Alpes, comme un nouveau soleil de grâce et de miséricorde : les rayons de ce diadème sont démesurément prolongés, comme pour éclairer plus au loin toutes les ténèbres du monde, et atteindre, par une lumière plus étendue et plus vive tous les cœurs froids, indifférents, ou assis à l'ombre de la mort du péché. Enfin , Marie nous montre un front couronné sur la montagne, pour ne pas paraître abdiquer, sous la parure douloureuse des instruments de la passion, la royauté, dont le diadème résume la gloire, la grandeur et les prérogatives. Marie est Reine, et Reine choisie de Dieu, qui, selon l'expression de nos saints livres, plaça lui-même le diadème royal sur sa tête, et la fit régner. Elle est Reine de la terre: depuis dix-huit siècles, le monde est à ses pieds ; les rois et les peuples la reconnaissent pour souveraine, et lui consacrent leur royaume; il n'est pas de temple où Elle n'ait un autel, et il n'est pas de ville, pas de hameau où Elle n'ait un temple; et en toutes contrées, civilisées ou sauvages, l'encens fume en son honneur!... Elle est Reine du ciel: son trône est le premier, après celui de Dieu; Elle y résume en sa seule vie, toutes les œuvres, tous les mérites, tous les martyrs, toutes les vertus : mais aussi, là, que de gloire pour cette Reine! Les élus sont couronnés eux-mêmes; c'est une assemblée de rois, faisant cour au Roi des rois: or, il me semble voir toutes ces têtes couronnées s'incliner devant Dieu, et se tourner ensuite vers la noble Reine, pour lui rendre hommage, disant: « Régnez sur nous, ô Marie, régnez, Dieu l'a voulu!... » Il y a plus, l'apparition de la Salette nous révèle une certaine royauté de Marie sur Dieu: nous avons ici la parole de la Vierge Elle-même: « Je suis forcée, dit-elle, de laisser aller le bras de mon Fils! »... Marie est donc, si nous osons le dire, Reine de Dieu lui-même, pouvant retenir son bras et calmer sa colère!... Quelle main a jamais porté un tel sceptre; et quelle couronne peut être comparée au diadème de notre Mère?... Et que la critique ou les esprits délicats ne nous parlent pas des formes étranges de ce diadème: le modèle en a été pris sur le Calvaire, qui a inspiré Notre Dame de la Salette, dans tous les détails de sa parure: non, ce diadème n'a pas les formes ordinaires, pas plus que la couronne d'épines ne ressemble à la couronne des rois; Dieu et sa Mère n'ont rien à emprunter aux hommes; ils ont leurs modèles à eux et leurs formes personnelles: et cependant, la couronne d'épines n'en est pas moins demeurée la couronne incomparable parmi toutes les couronnes, comme le diadème de notre Mère restera sans imitation et sans exemple... les rois et les reines peuvent se parer de diamants; qui leur donnera jamais de se faire une couronne des rayons du soleil et de la lumière du ciel?... Que la critique se taise donc, et que tous les diadèmes de la terre s'inclinent et s'abaissent devant le diadème de Notre-Dame de la Salette.

 

Réflexions

 

Le diadème de Notre-Dame de la Salette nous révèle: Une douce figure de Marie. Une extension consolante de sa royauté. 1° Esther trouva grâce et miséricorde devant le grand roi, au-dessus de toutes les femmes; et il plaça le diadème royal sur sa tête, et il la fit régner. Mais Esther, au milieu des splendeurs du trône, versait des pleurs sur le sort de son peuple: elle voyait, dans un avenir prochain, le sang de sa nation cruellement répandu: elle entendait des cris plaintifs; la mort des siens était toujours présente à ses yeux: elle pleurait donc sur le trône; et quel plaisir a-ton à porter un sceptre qu'il faut arroser de ses larmes?... Notre Dame de la Salette est l'Esther véritable de la loi nouvelle; mais, plus douce, plus modeste, plus belle encore que la première : elle a plu au Seigneur parmi toutes les vierges d'Israël, et il a posé un diadème sur sa tête!... Mais comment la nouvelle Esther pourrait-elle se réjouir?... Elle voit du haut de sa montagne, tant de maux dans le monde! on n'y connaît plus les commandements de son Fils! on y méprise les lois de son Eglise, et Elle voit les âmes de ses enfants s'en aller à la mort, et son cœur maternel croit entendre déjà leurs cris et leurs gémissements, dans les abîmes de la damnation!... Faut-il s'étonner qu'Elle souffre, qu'Elle pleure!... Ames chrétiennes, n'osons pas nous réjouir, quand notre Mère est dans de si grandes tristesses!... Régnons par la foi, par la charité; et posons sur notre front un diadème de vertu qui consolera ses souffrances. 2° Le diadème est, en second lieu, le signe de l'extension de la royauté, et comme l'aurore d'un règne nouveau de la Sainte Vierge. Les siècles s'en vont, portant tous devant la postérité, un mot qui les qualifie et qui résume leur histoire. Le siècle présent pourra bien s'appeler le siècle de Marie: il a vu la proclamation du dogme de sa Conception immaculée, les apparitions se multiplier sur nos montagnes et au fond des déserts, et les statues de la Vierge se dresser à côté de la croix, le long des chemins et sur nos églises: il semble vraiment que la Sainte Vierge veuille, de nos jours, affirmer sa royauté; et son apparition à la Salette en est l'expression la plus sensible. Invité à se laisser proclamer roi, Jésus a fui au désert: mais le moment de sa divine royauté étant venu, Il accepta une couronne d'épines; et à ce signe étrange II fut reconnu roi, et il attira tout à lui. Nous retrouvons toujours le Calvaire, sur la montagne de la Salette: Marie nous apparaît sur cette cime bénie, couronnée d'un diadème, comme si le moment de la proclamation de sa royauté universelle était venu!... Et il était venu, en effet, le temps de sa royauté, et Elle aussi a tout attiré à sa montagne; quelle dévotion a trouvé dans le monde, des hommages plus sympathiques, et s'est ouvert, en peu d'années, des sanctuaires plus nombreux, que la dévotion à Notre Dame de la Salette?...

 

Pratique : Le culte de Notre-Dame de la Salette a une triple extension, en nous-mêmes, dans nos familles et dans le monde; prendre aujourd'hui la résolution de contribuer, par nos paroles et nos prières, à toutes ces formes du règne nouveau de Marie, par la propagation de cette dévotion.

 

Histoire

 

Hospice de Séez (Orne), 26 octobre 1866


Mon Révérend Père, A l'hospice de Séez, la dévotion à Notre-Dame de la Salette a été récompensée par une faveur dont nous n'étions pas dignes. Voici le fait : A la fin de l'année on portait à l'hospice une jeune personne, atteinte des plus graves infirmités. Vers la fin de février, c'est-à-dire plus de deux mois avant son entrée à l'hospice, notre malade ne pouvait plus marcher; on la levait et la couchait comme un enfant, et, pendant les quelques heures qu'à certains jours elle passait dans un fauteuil, elle s'évanouissait, tant sa faiblesse était devenue grande. Arrivée à l'hospice, elle reçut .les soins dévoués et intelligents d'un des docteurs de l'établissement, mais la nouvelle médication ne fut pas plus heureuse que les précédentes; tous les remèdes n'avaient d'autre résultat que de faire souffrir notre jeune fille et n'amélioraient en rien sa position. Au reste, elle sollicitait vivement la faveur de mettre sa confiance en Dieu seul, et ce n'était que par obéissance qu'elle consentait encore à faire quelque remède. Elle se préparait à mourir, car elle n'osait plus demander à Dieu sa guérison. « J'ai fait un grand nombre de neuvaines, me disait-elle: il y a à peine deux mois, on a beaucoup prié pour moi, le bon Dieu ne veut pas que je guérisse, que sa sainte volonté soit faite ». L'anniversaire de l'apparition de la Très-Sainte Vierge à la Salette approchait, nous étions au mois d'août; elle se rappela que déjà une fois Notre Dame de la Salette avait fait en sa faveur une merveille, et qu'à l'âge de six ans (il y a aujourd'hui quinze ans) elle avait été miraculeusement guérie d'une tumeur blanche au bras gauche lorsque le médecin parlait de faire l'amputation. Le mardi 18, huitième jour de la neuvaine, la malade se rendait à la chapelle comme les jours précédents, s'aidant de ses deux béquilles et suivie d'une personne, dans la crainte de quelque accident. Pendant la messe elle se trouve plus malade que d'habitude; j'eus plus de mal à la faire communier, car ce jour-là elle restait raide, immobile sur son fauteuil. Je n'y fis que médiocrement attention, je ne m'étonnais pas de la voir plus souffrante, je n'aurais pas même été surpris de la voir mourir. Immédiatement après la communion, elle tomba dans un état bien extraordinaire; elle n'a plus rien vu, rien entendu, elle ne s'est point aperçue que la messe était finie. Toute l'assistance s'était retirée, même une trentaine d'enfants qui étaient derrière elle, et dont le bruit la gênait passablement les jours précédents. Quelques personnes remarquèrent qu'elle était très-pâle et qu'elle avait la tête plus penchée que d'habitude sur l'épaule. Toutefois elles ne jugèrent point à propos de la troubler, car elles la croyaient en prières, et elles se retirèrent la laissant dans son profond recueillement; cependant le vide s'était fait dans notre chapelle et il ne restait plus que deux ou trois vieillards de l'hospice et moi qui faisais mon action de grâces, sans soupçonner aucunement ce qui se passait à quelques pas derrière moi, au pied de l'autel que nous avions élevé à Marie au milieu de notre chœur. Notre malade a senti qu'on la poussait, mais elle n'a pu faire aucun mouvement. Alors la main invisible qui l'avait poussée l'a mise à genoux, à genoux sur le pavé. Elle a senti qu'on lui pliait les jambes et qu'on la mettait à deux genoux sur le degré de pierre qui se trouvait devant elle. Elle est restée dans cette nouvelle position quelques instants sans se rendre compte d'elle-même, dans le même état extraordinaire qui durait depuis la communion, c'est-à-dire depuis à peu près un quart-d'heure. Tout à coup, elle s'est levée et est venue me trouver dans le sanctuaire. En l'apercevant à côté de moi, je crus voir un fantôme. « Je suis guérie, me dit-elle ». Et moi j'étais tellement stupéfait que je ne puis lui dire que ces mots: « Eh bien! mon enfant, allez remercier le bon Dieu », et je continuai mon action de grâces sans m'occuper d'elle. Elle était en effet guérie, et quelques instants après, elle apportait elle-même au pied de l'autel de la bonne Mère ses deux béquilles, qui demeureront là pour redire à tous les bontés et les miséricordes de Marie. Dans la matinée, un des médecins de l'établissement, celui dont elle avait suivi en dernier lieu les prescriptions, vint faire sa visite accoutumée; notre jeune personne courut très gaiement à sa rencontre pour lui donner des nouvelles de sa santé. Il arrivait fort à propos pour constater le fait. « Oh! mademoiselle, s'écria-t-il, comme la Vierge va vite ». Elle va vite, en effet, et ses divins remèdes font passer instantanément de l'affliction à la joie, de la paralysie à l'agilité, de l'épuisement, de l'anéantissement à la force, de la maladie à la santé, de la mort à la vie. Gloire, amour et reconnaissance à cette divine Vierge! A peine quelques instants s'étaient-ils écoulés que l'on voyait accourir à l'hospice une foule de personnes, avides de voir de leurs yeux le changement extraordinaire qui venait subitement de s'opérer. On connaît beaucoup dans la ville celle qui venait d'être l'objet d'une si grande et si magnifique faveur, et le fait de la guérison n'en est que plus éclatant et plus incontestable. Que les incrédules sourient s'ils le veulent; qu'ils cherchent dans leur science et leur orgueil à amoindrir la puissante et si consolante intervention de Dieu! Pour nous, qui ne croyons pas que la foi humilie la science et la raison, nous nous écrierons avec amour: « Gloire à Celui dont la bonté et la puissance sont sans limites, amour et reconnaissance à Marie, notre miséricordieuse et compatissante Mère ». (Godbout, aumônier de l'hôpital, Annales de Notre Dame de la Salette.)

 

Prière

 

O Marie, nous vous proclamons sans peine Reine universelle: votre royauté éclate au ciel, qui vous fait une couronne de ses étoiles, et un vêtement de son soleil: elle s'affirme surtout sur la terre par les grâces nombreuses et vraiment royales qui s'échappent de votre cœur dans le cœur de vos enfants! Quelle mère vous peut égaler en faveurs et bontés maternelles?... Voici donc d'humbles sujets à vos pieds, venant se placer aujourd'hui sous la protection de votre sceptre, et vous proposer une royauté nouvelle, la royauté de leurs âmes. Cet empire spirituel n'est pas soumis; affirmant toujours les promesses de sa fidélité, il n'est constant que dans sa rébellion à la voix de votre Fils et aux inspirations de sa grâce!... O bonne Mère, levez-vous, daignez avancer; touchez de votre sceptre les confins de ce royaume de nos âmes, et régnez sur elles! Ce règne nouveau ne vous a pas été à grand honneur; il s'efforcera désormais de vous donner beaucoup d'amour, voulant commencer ici-bas, par votre protection, la vie bienheureuse de l'âme unie à Dieu, et qui se consommera avec vous au ciel, dans le cœur de votre divin Fils. Ainsi soit-il.

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18 mai 2011

Neuvaine à la Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie

Neuvaine à la Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie

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Qu'est-ce que la Flamme d'Amour?

 

Un cadeau précieux de son Coeur Immaculé

 

La dévotion à la Flamme d’Amour du Cœur Immaculé de Marie trouve son origine dans les révélations faites par le Seigneur Jésus et la Vierge Marie à Élisabeth Kindelmann, mère de six enfants de la Hongrie, pays de l'Europe de l’Est, entre les années 1961 et 1981. Élisabeth est décédée le 11 avril 1985. C’est par elle que la Vierge Marie a remis entre nos mains un nouveau moyen: La Flamme d’Amour de son Cœur Immaculé. Ses révélations et celles de Jésus ne s'adressant pas seulement à la Hongrie, mais au monde entier par l'intermédiaire du Saint-Père. Ces révélations ont été transcrites par Mme kindelmann dans son journal spirituel rédigé à la main entre les années 1961 et 1981, à la demande du Seigneur Jésus. L'évêque du lieu a transmis la demande de la Sainte Vierge au Vatican, à la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la foi, pour l'examen d'usage. En attendant le jugement de Rome, nous voulons faire connaître partout, verbalement et par écrit, la volonté de notre Mère du Ciel.

 

La Flamme d'Amour et son mystère

 

La Vierge Marie désire que la dévotion à la Flamme d'Amour de son Coeur Immaculé se répande dans le monde entier afin que le plus grand nombre de ses enfants puisse répondre à sa demande. Par la Flamme d’Amour, nous sommes tous invités à prendre part à l'Œuvre du Salut en aveuglant Satan, source de tout mal, et aider ainsi le Seigneur Jésus et la Vierge Marie à sauver les âmes. Voilà ce que la Flamme d'Amour veut accomplir! Donc, la Sainte Vierge, durant la période de temps qui va de 1961 à 1981, demande et supplie sans cesse. Elle supplie doucement, mais de façon décidée. « Vous me demandez? C’est moi qui vous demande! Vous pleurez? Moi, je sanglote! » (12 mai 1974)

 

Le don de grâce que nous offre la Vierge Marie

 

« J’aimerais mettre entre vos mains un nouvel instrument… c’est la Flamme d’Amour de mon Cœur… Avec cette Flamme pleine de grâces que de mon Coeur je vous donne, allumez tous les coeurs en la faisant passer de coeur en coeur. Son éclat aveuglera Satan. Voilà le feu d’amour d’union que j’ai obtenu du Père céleste par les mérites des plaies de mon saint Fils ». (13 avril 1962) « Nous éteindrons le feu par le feu: le feu de la haine par le feu de l’amour! » (6 décembre 1964) « Ma Flamme d’Amour est devenue si incandescente que c’est non seulement sa lumière mais aussi sa chaleur que je veux répandre sur vous avec toute sa force. Ma Flamme d’Amour est si grande que je ne peux la retenir plus longtemps au dedans de moi; avec une force explosive elle bondit vers vous. Mon amour qui se répand fera éclater la haine satanique qui contamine le monde, afin que le plus grand nombre d’âmes se sauvent de la damnation ». (19 octobre 1962) « Je veux que non seulement vous veniez à connaître mon nom, mais aussi la Flamme d’Amour de mon Cœur maternel qui fait des miracles au fond des cœurs… » (19 octobre 1962) « J’étends l’effet de grâce de la Flamme d’Amour de mon Cœur sur tous les peuples et toutes les nations, non seulement sur ceux qui vivent en la sainte mère l’Église, mais sur toutes les âmes marquées du signe de la Croix bénite de mon saint Fils, et aussi sur les non baptisés! » (16 septembre 1963)

 

Les moyens de mettre à l'oeuvre l'effet de grâce de la Flamme d'Amour

 

Plusieurs moyens nous sont donnés pour mettre à l'oeuvre la puissance de l'effet de grâce de la Flamme d'Amour. La Vierge Marie à Élisabeth Kindelmann: « À la prière par laquelle vous m’honorez, l’Ave Maria, ajoutez cette demande, de la manière suivante: « Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous étes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, répandez l’effet de grâce de votre Flamme d’Amour sur toute l’humanité, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen ». L’évêque compétent demanda à Élisabeth: « Pourquoi devrions-nous réciter le très ancien Ave Maria d’une façon différente? » Le 2 février 1982, le Seigneur répondit: « C’est exclusivement grâce aux suppliques efficaces de la Très Sainte Vierge que la Très Sainte Trinité accorda l’effusion de la Flamme d’Amour. Par elle, demandez dans la prière avec laquelle vous saluez ma Mère très sainte: « répandez l’effet de grâce de votre Flamme d’Amour sur toute l’humanité, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.” Afin que, par son action, l’humanité se convertisse ». La Très Sainte Vierge: « Je ne veux pas changer la prière par laquelle vous m’honorez; par cette supplique, je veux plutôt secouer l’humanité. Celle-ci n’est pas une nouvelle formule de prière, elle doit être une supplique constante ». (Octobre 1962) « Quand quelqu’un fait de l’adoration réparatrice ou fait une visite au Saint Sacrement, tant que cela dure, Satan perd sa domination sur les âmes de la paroisse. Lorsqu’il est aveugle, il cesse de régner sur les âmes ». (6-7 novembre 1962) « Si vous assistez à la sainte Messe sans obligation, et que vous êtes en état de grâce devant Dieu, je répandrai la Flamme d’Amour de mon Cœur et j’aveuglerai Satan durant ce temps-là. Mes grâces s’écouleront abondamment sur les âmes pour lesquelles vous offrez cette sainte Messe. La participation à la sainte Messe est ce qui aide le plus à aveugler Satan ». (22 novembre 1962) « Tout au long de la journée aussi, offrez vos travaux pour la gloire de Dieu! Cette offrande, faite en état de grâce, aide aussi à aveugler Satan. Vivez en conformité avec mes grâces afin que Satan soit aveuglé toujours davantage et dans un rayon d’action toujours plus grand. Si vous mettez à profit les abondantes grâces que je vous offre, elles rendront meilleures une multitude d’âmes ». (30 novembre 1962) « Ma petite, vous devez considérer le jeudi et le vendredi comme deux grands jours de grâce. Ces jours-là, ceux qui offrent réparation à mon saint Fils recevront une grande grâce. Durant les heures de réparation, le pouvoir de Satan s’affaiblit dans la mesure où les âmes réparatrices supplient pour les pécheurs... » (29 septembre 1962) Que nous demandent le Seigneur Jésus et Marie très sainte? Conversion, renouveau spirituel, application à atteindre la sainteté de vie, le zèle pour le salut des âmes.

 

La Flamme d’Amour de la Sainte Vierge et les mourants

 

La Vierge Marie: « Lorsque la Flamme d’Amour de mon Cœur s’allumera sur la terre, son effet de grâce se répandra aussi sur les mourants. Satan sera aveuglé et, avec l’aide de votre prière durant votre veillée nocturne, la terrible lutte des mourants contre Satan prendra fin, et sous la douce lumière de ma Flamme d’Amour, même le pécheur le plus endurci se convertira ». (12 septembre 1963) « Je demande qu’on organise dans chaque paroisse la sainte veillée nocturne par laquelle je veux sauver les âmes des mourants, de telle manière qu’aucune minute ne passe sans que quelqu’un fasse oraison de vigile! » (9 juillet 1965)

 

Demande de la Sainte Vierge à tous ses enfants

 

« À la prière par laquelle vous m’honorez, l’Ave Maria, ajoutez cette demande, de la manière suivante: « Je vous salue, Marie, pleine de grâce... priez pour nous pauvres pécheurs, répandez l’effet de grâce de votre Flamme d’Amour sur toute l’humanité, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen ». Celle-ci n’est pas une nouvelle formule de prière, elle doit être une supplique constante ». (Octobre 1962 et 2 février 1982) « Voilà l’instrument que je mets entre vos mains. Par la lumière de ma Flamme d’Amour, Satan restera aveugle ». (9 juillet 1965)

 

La Flamme d’Amour de la Sainte Vierge et les âmes du purgatoire

 

La Vierge Marie: « Ma Flamme d’Amour que je désire répandre sur vous dans une mesure de plus en plus grande s’étend aussi aux âmes du purgatoire ». « Dans les familles qui observent régulièrement l’Heure sainte de réparation en famille les jeudis ou les vendredis, si quelqu’un vient à mourir, après un seul jour de jeûne strict observé par un membre de la famille, le défunt est libéré du purgatoire ». (Comprenons: s’il est mort en état de grâce.) (24 septembre 1963) « Celui qui jeûne au pain et à l’eau le lundi libérera chaque fois une âme sacerdotale du lieu de souffrance. Celui qui pratique cela recevra aussi la grâce d’être libéré du lieu des peines moins de huit jours après sa mort ». (Ordre du jour du lundi)


Nouveaux privilèges pour ceux qui gardent un jeûne strict les lundis

 

« Les prêtres qui observent le jeûne du lundi, à chacune des saintes Messes qu’ils célébreront cette semaine-là, libéreront au moment de la Consécration d’innombrables âmes du purgatoire. Les personnes consacrées à Dieu et les laïcs qui gardent le jeûne du lundi libéreront au cours de cette semaine-là, chaque fois qu’ils communient et au moment de recevoir le Corps sacré du Seigneur, une foule d’âmes du purgatoire ». (15 août 1980) « Si à quelque moment que ce soit, en invoquant ma Flamme d’Amour, vous récitez en mon honneur trois Ave Maria, chaque fois une âme sera libérée du purgatoire. Les âmes souffrantes doivent sentir aussi l’effet de grâce de la Flamme d’Amour de mon Cœur maternel ». (13 octobre 1962)

 

Vénération des saintes plaies

 

La Vierge Marie: « Vénérez publiquement les cinq plaies sacrées de mon saint Fils: que ce ne soit pas une dévotion particulière, mais une vénération publique ». En ce qui concerne la vénération des cinq plaies, les paroles du Seigneur Jésus coïncident avec celles de la Vierge Marie: Le Seigneur Jésus: « En honneur de mes cinq plaies sacrées, faites cinq fois de suite le signe de la Croix tout en vous recommandant par mes saintes plaies à la miséricorde du Père céleste... » (13 avril 1962) Manière habituelle de se signer cinq fois: En nous signant: «Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen », nous embrassons la Croix, ou à tout le moins spirituellement, chacune des saintes plaies de Jésus lorsque nous disons cette invocation: « Mon Jésus, par les mérites de tes saintes plaies, pardonne-nous et prends pitié de nous! » « Père éternel, je Vous offre les saintes plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ pour que Vous guérissiez les plaies de nos âmes! »

 

La Flamme d’Amour de la sainte Mère et les familles

 

La Sainte Vierge dit que le renouveau spirituel doit partir des familles: « Par ma Flamme d’Amour, je veux raviver une fois de plus l’amour dans les foyers; je veux garder unies les familles en danger d’éclatement ». (8 août 1962) À cette fin, elle demande: Réparation : «Je te demande, ma fille, d’offrir à mon saint Fils une réparation très spéciale les jeudis et les vendredis. Que cette réparation se fasse en famille. Commencez cette heure que vous passerez dans vos foyers à faire réparation par une lecture spirituelle, et poursuivez avec la récitation du saint Rosaire ou d’autres prières, dans une ambiance pleine de recueillement et de ferveur. Récitez-le au moins à deux ou trois, car là où deux ou trois se réunissent, là est mon saint Fils. En commençant, faites le signe de la Croix cinq fois, et tandis que vous le faites, offrez-vous au Père éternel par les plaies de mon saint Fils. Faites de même en terminant. Signez-vous de cette manière aussi en vous levant et en vous couchant, et même durant le jour, car cela vous rapprochera du Père éternel par l’intermédiaire de mon saint Fils, et votre cœur sera rempli de grâces ». (13 avril 1962) Message de Jésus aux pères de famille: « Fais parvenir ma demande au Saint-Père, parce que c’est par son intermédiaire que Je désire accorder ma bénédiction porteuse de grandes grâces. Que l’on donne à chaque occasion une bénédiction spéciale à ces pères qui, en cette grande œuvre de la création, collaborent avec Moi et acceptent ma sainte volonté. Cette bénédiction est unique et ne peut être donnée qu’aux pères de famille. À la naissance de chaque enfant, Je répands des grâces extraordinaires sur ces familles ». (1er mars 1964)

 

Demande de la Sainte Vierge au Saint-Père

 

« Je prie le Saint-Père de fixer pour vous la fête de la Flamme d’Amour au 2 février, fête de la Chandeleur. Je ne veux pas une fête spéciale ». (1er août 1962)

 

Demande de Jésus à ses prêtres et aux âmes qui Lui sont consacrées

 

« Convertissez-vous à Moi et sacrifiez-vous sur l’autel sacré du recueillement et du martyre intérieur! Vous voulez constater que telle est ma volonté. Satan ne peut empêcher ce martyre intérieur. Cette lutte au fond des âmes produit des fruits abondants comme un martyre enduré pour Moi. Embrasez la terre par vos ardents désirs! Brûlez le péché par vos sacrifices qui brûlent du pur amour. Ne croyez pas que cela soit impossible. Ayez seulement confiance en Moi ». (7 août 1962) « Là où Je vous ai mis, vous devez être prêts, fermes et remplis d’un esprit de sacrifice… Prenez donc sur vous la Croix que J’ai embrassée Moi aussi et offrez-vous donc vous-mêmes en victime comme Je l’ai fait, sinon vous n’aurez pas la vie éternelle! » (4 octobre 1962) Que demande le Seigneur Jésus à ses prêtres bien-aimés? Qu’ils donnent le bon exemple (22 décembre 1963); qu’ils suivent les inspirations du Seigneur et en fassent voir l’importance aux âmes (1er janvier 1964); qu’ils secouent les âmes languissantes et suscitent de la vaillance dans les âmes (17 avril 1962); qu’ils fassent bon usage de leur temps (19 octobre 1964); qu’ils se laissent guider par la grâce divine à une vie sacrifiée et apostolique (23 novembre 1962); qu’ils fassent adoration et y incitent les fidèles aussi (25 juillet 1963). « Demande à mes fils d’envoyer les âmes à ma Mère bien-aimée, et qu’ils ne prononcent aucune homélie sans exhorter les fidèles à avoir une profonde dévotion envers elle… » (17 avril 1962) « Alors que J’étais suspendu à la Croix, J’ai crié d’une voix forte: J’ai soif! C’est cela que Je vous crie aujourd’hui encore, spécialement aux âmes qui Me sont consacrées ». (18 août 1964)

 

La Flamme d’Amour de la Sainte Vierge et les pécheurs

 

Dans ces messages, la sainte cause du salut des âmes occupe une place centrale, parce que l’essence et la fin de l’action de la Flamme d’Amour est le salut des âmes, leur retour à Dieu et leur renouveau. Le Seigneur Jésus: « Ayons donc une seule pensée: le salut des âmes ». (17 mai 1963) « Oh! avec quelle ardeur Je désire les pécheurs! » (15 août 1964) «Aucune âme que J’ai confiée au soin de mes prêtres ne devrait se damner! » (6 août 1962) C’est pourquoi Il nous intime: « Prenez tous part à mon œuvre de Rédemption! » Et Il indique aussi l’instrument céleste: « L’enfer avale ces âmes créées à l’image et à la ressemblance de mon Père céleste et qui tombent entre les griffes de Satan. La Flamme d’Amour de ma Mère peut calmer la douleur de mon Cœur. » (26 juillet 1963) La Sainte Vierge dit aussi: « Je veux que pas une seule âme ne se damne. Désirez-le vous aussi avec moi! C’est pourquoi je dépose entre vos mains ce faisceau de lumière qu’est la Flamme d’Amour de mon Cœur ». (15 janvier 1964) Mais cela dépend aussi de nous: « Satan est en train de balayer les âmes de façon vertigineuse. Pourquoi ne vous efforcez-vous pas d’empêcher cela de toutes vos forces? » (14 mai 1962) Elle ajoute: « Il faut vous dédier à aveugler Satan. Les forces conjuguées du monde entier sont nécessaires afin de réussir cela. N’attendez pas, parce qu’un jour vous aurez à répondre du travail qui vous a été confié, du sort d’une multitude d’âmes… Car Satan sera aveuglé dans la mesure où vous travaillerez contre lui. » (27 novembre 1963) Les moyens de sauver les âmes: Le Seigneur Jésus: « Sacrifice, oraison! Voilà votre instrument! » (22 - 23 juillet 1963) Toutes sortes de sacrifices: supporter avec patience les souffrances corporelles et spirituelles, les unir à la Passion de Jésus (24 mai 1963), et aussi le jeûne, veiller une partie de la nuit, etc. Chacun, selon ses possibilités, peut les pratiquer en tout moment et en tous lieux. Même avec l’offrande du travail que nous allons effectuer durant le jour, nous pouvons sauver des âmes (30 novembre 1962). La douleur de nos péchés féconde aussi les âmes (15 août 1964). Même le désir du salut des âmes contribue à aveugler Satan (30 novembre 1962), parce que le vouloir de l’âme est déjà de l’amour (15 septembre 1962). La Sainte Vierge: « Plus nombreuses seront les âmes sacrifiées et celles qui veillent en prière, plus grande sera la force de ma Flamme d’Amour sur la terre… Parce que c’est dans la force du sacrifice et de la prière que se brise la flambée de la haine infernale ». (6 décembre 1964) « J’appuierai votre travail par des miracles jamais vus auparavant, et que la réparation à mon saint Fils va accomplir imperceptiblement, doucement et silencieusement ». (1er août 1962) Et le Seigneur Jésus: « Si vous Me demandez des âmes, pourrais-Je rejeter votre demande? Non! Car alors Je travaillerais contre mon œuvre de Salut. J’écoute toujours votre prière persévérante ». (24 juin 1963)

 

Ce qu'est la Flamme d'Amour

 

Élisabeth demanda un jour: « Qu'est-ce donc que La Flamme d'Amour? » Jésus répondit: « La Flamme d'Amour de ma Mère est pour vous ce qu'était l'arche pour Noé ». Et la Bienheureuse Vierge Marie d'ajouter: « La Flamme d'Amour de mon Coeur Immaculé est Jésus-Christ lui-même! » Remercions le Seigneur du plus profond du coeur et avec beaucoup de gratitude pour ce cadeau d’une portée exceptionnelle qu'est la Flamme d'Amour, car un tel flot de grâces n’a encore jamais été donné depuis que le Verbe s’est fait Chair, tel que la Vierge Marie l’a affirmé à Élisabeth.

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Neuvaine à la Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie


Introduction

 

Cette Neuvaine a été commencée par le prêtre d’une paroisse de Guayaquil, Équateur, avant la fête de la Chandeleur de 1993. Les Groupes de Prière de la Flamme d'Amour sont invités à vivre la Présence de Marie, en faisant cette neuvaine en leurs différents Cénacles de Prière, et si possible qu’elle soit ininterrompue: qu’en arrivant à chaque localité, elle soit commencée par un groupe et continuée par un autre. Que ces 9 jours soient des jours de jeûne continu: en se portant volontaires, chacun le fait un jour. Et ainsi notre Bienheureuse Mère voit notre union à nous tous qui sommes engagés envers Elle en tentant d’obéir à ses conseils et ses Messages Célestes, pour obtenir par son intercession la conversion des âmes et la plus profonde intimité avec Dieu. Le temps est court. Marie nous incite à nous joindre sans délai à la grande campagne de salut des âmes, prêts à combattre Satan, l’ennemi de Notre Mère. Qu’on fasse connaître la neuvaine de la Flamme d'Amour du cœur Immaculé de Marie, qu’elle soit diffusée et implantée dans le monde entier!

 

Le Mouvement de la Flamme d'Amour

 

Avec permission de l’ordinaire, Acapulco

 

Rafael Bello Ruiz

Services Diocésains

Acapulco, Gro., Mex.

Acapulco Le 21 mai 1993

 

Mouvement de la Flamme d'Amour

Salina Cruz #39,

06760 México, D.F.

 

Bien chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

 

J’ai reçu avec plaisir l’exemplaire de la Neuvaine de la Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie. Après l’avoir lu, je l’ai remis au groupe responsable de la diffusion du Saint Rosaire dans tout l’archidiocèse. J’espère que la lecture de cette Neuvaine, durant le mois de Marie et en tout temps, aidera les fidèles chrétiens à accroître leur amour envers la Très Sainte Vierge et leurs désirs de l’imiter. Je vous serai reconnaissant si vous vouliez bien m’en faire parvenir trois exemplaires. Que tous les fidèles qui appartiennent à ce Mouvement de la Flamme d'Amour reçoivent ma bénédiction, de votre serviteur en Jésus-Christ.

 

Rafael Bello Ruiz

Archevêque d’Acapulco

 

Prières pour chaque jour

 

Chaque jour, en commençant les prières de cette Neuvaine, allumons une chandelle et faisons cinq fois le signe de la croix en nous offrant au Père Éternel par les Plaies de Jésus. Demandons les grâces dont nous avons besoin, aux intentions de notre Mère Marie, spécialement l’effusion de l'Esprit Saint sur l'humanité entière pour obtenir la paix en nous et dans le monde entier; et pour le salut de toutes ces âmes que nous connaissons et qui blasphèment contre Dieu. Gardons silence pour reconnaître nos fautes devant Dieu et lui demander pardon.

 

Acte de contrition

 

Jésus mon Seigneur et mon Rédempteur, j’ai le regret de tous les péchés que j’ai commis jusqu’à maintenant, je le regrette de tout mon cœur parce que par eux j’ai offensé un Dieu si bon. Je me propose fermement de ne plus recommencer et j’espère avec une ferme confiance que par Votre infinie Miséricorde, Vous m’accorderez le pardon de mes péchés et que Vous me conduirez à la vie éternelle. Amen.

 

Prière ou chant à l'Esprit Saint

 

Esprit Saint, viens, viens, Esprit Saint viens, viens,

Esprit Saint viens, viens, au nom du Seigneur.

Accompagne-moi, illumine-moi toute ma vie,

accompagne-moi, illumine-moi

Esprit Saint viens, viens.

 

Prière finales pour chaque jour

 

Rosaire de la Flamme d'Amour

 

Réciter la dizaine du Mystère correspondant avec l’oraison jaculatoire de la Flamme d'Amour : « O notre Mère, répandez l'effet de grâce de Votre Flamme d'Amour sur toute l'humanité ».

 

Prière à Jésus

 

Ô mon Jésus, que nos pieds cheminent ensemble, que nos mains rassemblent dans l’unité, que nos cœurs battent au même rythme, que nos âmes soient en harmonie, que nos pensées soient à l’unisson, que nos oreilles écoutent ensemble le silence, que nos regards se fondent l’un dans l’autre, et que nos lèvres supplient ensemble le Père éternel, pour obtenir miséricorde. Amen.

 

Consécration au cœur Immaculé de Marie

 

O Coeur Immaculé de Marie, plein de bonté, montrez-nous Votre Amour. Que la Flamme d’Amour de Votre Coeur, ô Marie, descende sur tous les hommes. Nous Vous aimons de tout notre être. Mettez dans nos coeurs le véritable amour pour qu’ainsi nous ayons une continuelle dévotion envers Vous. O Marie, qui avez un Coeur doux et humble, rappelez-Vous de nous quand nous sommes dans le péché. Par le moyen de votre Coeur Immaculé et Maternel, guérissez-nous de toutes nos infirmités spirituelles. Faites que nous puissions toujours voir la bonté de Votre Coeur Maternel et que nous puissions nous convertir par Votre Flamme d’Amour. Amen.

 

Premier jour

Marie, comblée de grâce

 

La vraie grandeur de l’homme est de recevoir la vie de Dieu qui est la grâce. Nous l’avons reçue au Baptême, et si nous l’avons perdue par le péché, nous la recouvrons par la confession et la fortifions par l’Eucharistie. La Vierge Marie a été comblée de grâce dès le premier instant de son existence. C’est pour cela que l’ange la salua: « Comblée de grâce », plus que tous les Saints et que tous les anges.

 

Ô Mère, Vous qui êtes comblée de Grâce, répandez en nous les grâces dont nos âmes ont tant besoin, pour que nous soyons dignes de voir Dieu.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Très Sainte Vierge dit: « Prends cette Flamme pleine de grâces que de mon Cœur Je vous donne, allume ton cœur avec elle et passe-la à d’autres. Ce sera le miracle du feu d’Amour qui, en se changeant en un incendie, par son éclat aveuglera Satan, et nous sauverons beaucoup d’âmes ».

 

Moment de réflexion : Comment augmenter la grâce reçue au baptême? Comment retrouver la grâce reçue au baptême? Quel est le plus grand don que vous avez reçu au baptême?

 

Prière finales pour tous les jours : Une dizaine du Rosaire de la Flamme d’Amour. Prière à Jésus. Consécration au Cœur Immaculé de Marie.

 

Pratique du jour : Si vous avez senti la douleur de vos péchés, repentez-vous et demandez pardon au Seigneur de tout votre cœur.

 

Deuxième jour

Marie, modèle de vertu

 

La meilleure manière d’honorer le Cœur Immaculé de Marie est de nous efforcer d’imiter ses vertus et surtout sa Foi, son Humilité, sa Pureté et son Amour pour Dieu et pour les Humains. La Vierge Marie cherche à aider ses enfants à transformer leurs vies. Dieu nous invite à l’imiter parce qu’Elle est Sa Fille de prédilection, celle qui est pleine de vertus.

 

Ô Mère, priez pour notre foi, notre humilité et spécialement pour que nous atteignons la perfection dans l’amour de Dieu et du prochain.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Très Sainte Vierge dit: « Fais attention ma petite, le malin veut arracher la principale richesse de ton âme: il veut briser ton humilité. Il sait que seule une âme humble peut représenter notre cause, c’est pourquoi sois sur tes gardes et demeure effacée dans l’humilité. Ton humilité sera si grande qu’elle irradiera bonté et amour sur tous ceux que tu fréquentes ».

 

Moment de réflexion : Quelle est la vertu que vous admirez le plus en Marie et pourquoi? Comment imiter Marie en notre vie de chaque jour?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique du jour : Faire de nombreux actes d’humilité et de soumission à la volonté Divine. (Par exemple: en ne se louant pas, en ne parlant pas de soi et en n’attirant pas l’attention des autres sur soi)

 

Troisième jour

Marie, notre Avocate

 

Marie est l’Échelle mystérieuse, Dieu l’a constituée Trésorière de ses grâces, et aux dires des Saints docteurs, aucune faveur ne descend sur la terre si ce n’est par les mains de Marie. Au milieu de nos souffrances, de nos angoisses et de nos misères, ayons recours à Marie. Elle présentera nos suppliques au Seigneur et nous obtiendra de si nombreux et de si grands bienfaits qu’ils nous consoleront dans nos peines, soulageront nos souffrances, sècheront nos larmes et nous donneront le courage nécessaire pour vaincre les tentations et obtenir le salut éternel. Accourons au Seigneur par l’intermédiaire de Marie, notre avocate.

 

Ô Mère, nous Vous en supplions, intercédez devant Dieu trine et un, pour chacun de nos besoins (Garder le silence quelques secondes pour présenter ses intentions à notre Mère)

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Très Sainte Vierge dit: « Tournez-vous vers moi et ayez recours à mon intercession. Je veux et je peux vous aider, mais j’ai besoin de vos prières et de vos sacrifices. Dieu veuille que je voie votre bonne volonté et votre décision de vous mettre en marche! Ne remettez plus à plus tard, vous avez déjà perdu trop de temps, le malin travaille avec beaucoup plus de succès et de détermination que vous et cela me chagrine beaucoup. Mission sublime, propager la Flamme d'Amour ».

 

Moment de réflexion : Quel est le rôle que Marie votre vie et pourquoi? Pourquoi donne-t-on à Marie le titre d’Auxiliatrice? Penser à une grâce spéciale que vous avez reçu par l'intercession de la Vierge Marie.

 

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Accomplir un sacrifice pour le salut d’un grand pécheur.

 

Quatrième jour

Le silence de Marie

 

La Vierge observait ce qui se passait autour d’elle et conservait tout au fond de son cœur. Marie, la Femme discrète et de peu de paroles de l’Evangile, gardait et accomplissait la parole de son Fils Jésus.

 

Ô Mère, enseignez-nous comment garder Votre silence au plus profond de nos cœurs, pour pouvoir écouter la voix de Dieu.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Très Sainte Vierge dit: « Je désire que tu apprennes à garder mon silence. Et ne te surprends pas que je te dise cela autant de fois. Sais-tu, qui est le véritable sage? Celui qui garde silence. La véritable sagesse mûrit dans le terreau du silence et ne peut prendre racine que dans le silence. Tu verras que les rares paroles produisent un bon fruit abondant dans les âmes. Sache rester continuellement silencieuse parce que c’est seulement ainsi que la voix de Dieu continuera à se faire entendre en toi. Sache te taire, et ne te louange pas toi-même. Répare par le silence les paroles vides et insensées de nombre de mes enfants ».

 

Moment de réflexion : Comment atteindre la paix intérieure? Comment imiter Marie en sa vie de silence et de solitude? Que signifie accepter la Volonté de Dieu?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Garder le silence, comme Marie.

 

Cinquième jour

Marie, Modèle de prière

 

Marie, inspirée par l’Esprit Saint, loue le Père Eternel en chantant le Magnificat. C’est une prière d’adoration, de louange et de remerciement. Marie a été la grande priante. Elle prie à la maison et à la Synagogue. Elle récite quotidiennement les prières rituelles et entretient une relation amicale avec Dieu dans l’intimité. La Vierge est un guide sûr, sur les chemin diffíciles de la prière. L’homme a besoin de prier, pour s’unir à Dieu, Fontaine divine, pour pouvoir se remplir des grâces nécessaires pour son vécu de chaque jour. Il faut sans cesse prier sans défaillance.

 

Ô Mère, recevez nos humbles prières et présentez-les au Ciel en réparation de tous nos péchés et de ceux du monde entier.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Très Sainte Vierge dit: « Je te demande, ma fille, d’offrir, les Jeudis et Vendredis, à mon Divin Fils une réparation très spéciale. La manière de la faire est l’Heure Sainte de Réparation en famille. Cette heure que vous passerez en famille en faisant réparation, commencez-la par une lecture spirituelle et continuez par la récitation du Saint Rosaire ou d’autres prières en un atmosphère plein de recueillement et de ferveur. Faites-le au moins à deux ou trois, parce que là où deux ou trois sont réunis, mon Divin Fils est là. En commençant, signez-vous cinq fois et en le faisant, offrez-vous par les Plaies de mon Divin Fils au Père Éternel ».

 

Moment de réflexion : Est-il possible de prier et de travailler en même temps? Quelle est la prière du silence? Avez-vous, chez vous, un endroit et un moment pour permettre la rencontre de votre famille avec Jésus?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Faire une visite au Saint Sacrement présent dans le Tabernacle de nos églises.

 

Sixième jour

Marie, remplie de l'Esprit Saint

 

Les disciples attendaient que s’accomplisse la promesse de Jésus. Il était retourné vers son Père pour leur envoyer le Consolateur, qui les consolerait et leur rappellerait les enseignements reçues. En compagnie de Marie la Mère de Jésus et d’autres femmes, ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. Apparurent des langues de feu qui se posèrent sur chacun d’eux.

 

Mère, Vous qui êtes chargée de distribuer les dons de l‘Esprit Saint, nous Vous en supplions, accordez-nous le don de la Flamme d'Amour qui jaillit de Votre Coeur Immaculé: que par la force de Votre Amour elle change notre vie.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La voyante Élisabeth Kindelman écrit, en faisant référence à la très Sainte Vierge: « Elle me parla beaucoup du temps de grâce et de l’esprit d’amour, qui sera très semblable à la première Pentecôte, et qui inondera la terre de sa force. Ce sera le grand miracle qui attirera l’attention de toute l’humanité. Tout cela sera une effusion de grâces par l’action de la Flamme d'Amour de la Très Sainte Vierge ».

 

Moment de réflexion : Quelle est la Mission de l’Esprit Saint dans l’Église et comment agit-il dans la sanctification personnelle. Quelle est l'action de l’Esprit Saint en Marie. Comment vivre notre engagement de chrétiens qui a pris naissance au baptême et que l'on a affirmé lors de notre confirmation?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : En commençant chaque action grande ou petite, offrez-la à l’Esprit Saint et demandez-lui de vous accorder un de ses dons.

 

Septième jour

Marie, Modèle de pureté

 

Marie, l’Élue de Dieu, parce que pure de pensée, de parole et d’action. Jésus nous demande à tous d’être purs. « Soyez saints comme Mon Père est Saint! » La sainteté consiste à être purs de cœur, mais pour cela Il nous faut garder pures nos pensées. Saint Paul a exigé de nous la pureté, en nous rappelant que nous sommes les temples de l’Esprit Saint. La chasteté doit être une attitude de respect chrétien avec lequel nous soignons nos corps consacrés à Dieu par le Baptême. Les Saints accouraient à Marie notre Mère pour se maintenir dans la pureté.

 

Bénie soit Votre Pureté, qu’elle le soit éternellement, car un Dieu trouve une joie complète en Votre si gracieuse Beauté. À Vous, Reine du Ciel, Sainte Vierge Marie, je Vous offre à partir d’aujourd’hui mon âme, ma vie, mon cœur. Regardez-moi avec Miséricorde, ne m’abandonnez pas, ô ma mère.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

« Vis très saintement car toutes ces grâces que tu reçois de moi te donneront davantage de force pour éviter le péché ».

 

Moment de réflexion : La pureté conservée et pureté retrouvée. Malgré le fait que la chair se rebelle, que le démon se déchaîne et que le monde se moque de nous, pourquoi et à quelle fin devons-nous apprendre à nous maîtriser et devenir des saints ?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Le matin, s'unir intensément aux Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie, et renouveler cette union durant le jour.

 

Huitième jour

Marie et la Flamme d'Amour

 

Moïse, choisi par le Seigneur pour être le guide de son peuple, faisait paître son troupeau au pied du mont Horeb; soudain, ses yeux discernèrent un fait étonnant: un buisson qui brûlait constamment sans se consumer. Plein d’admiration, il s’approche davantage pour le contempler, mais une voix mystérieuse l’arrête en lui disant: « Moïse, enlève les sandales de tes pieds car la terre que tu foules est Sacrée ». La voix qui lui parlait n’est autre que celle de Dieu, qui se cachait dans le buisson pour parler à Moïse. Nous aussi approchons-nous avec respect, humilité et amour d’un autre buisson ardent: le Cœur Immaculé de Marie, car il est Saint le lieu où nous nous trouvons. Le Cœur de Marie brûle d’amour pour Dieu et pour le prochain. Le Seigneur, Celui qui est, s’est caché dans ce buisson de l’Horeb et le Verbe de Dieu s’est aussi caché dans le sein virginal et Immaculé de Marie.

 

Mère de Dieu et notre Mère, sauvez-nous par la Flamme d'Amour de Votre Cœur Immaculé.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

« Depuis que le Verbe de Dieu s’est fait homme Je n’ai pas entrepris un Mouvement plus grand que celui de la Flamme d'Amour de mon Cœur, qui vient vers vous. Jusqu’à maintenant, il n’y a rien eu qui aveugle autant Satan, et il dépend de vous que vous ne le rejetiez pas, car cela entrainerait une grande ruine ».

 

Moment de réflexion : Que pouvez-vous faire pour essayer de vous perfectionner dans l’amour? Quel est votre engagement envers Marie pour propager la Flamme d'Amour?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Comme Marie, aimons Dieu et ayons un véritable amour du prochain.

 

Neuvième jour

Marie, notre perpétuel Secours

(Si l'on accomplit la Neuvaine à tout moment de l'année)

 

Appeler sans cesse à notre Secours Marie, par le Saint Rosaire, l’arme la plus puissante. La supplier par la Flamme d'Amour de Son cœur Immaculé, de brûler la haine. Que son feu d’Amour transforme ces enfants endurcis en âmes fidèles et en enfants de Dieu; arrachons ces âmes des griffes de Satan, par nos humbles prières.

 

Ô Mère, qu’aucune âme ne se damne. Sauvez-nous par la Flamme d'Amour de Votre Cœur Immaculé!

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Sainte Vierge dit: « ...Mon amour qui se répand, fera exploser la haine satanique qui contamine le monde, afin qu’un plus grand nombre d’âmes échappent à la damnation... Ma Flamme aveuglera Satan, dans la mesure même où vous la propagerez dans le monde entier.

 

Moment de réflexion : Comment consoler le Cœur de Marie? Quel sacrifice faire pour le salut des âmes?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Faire aujourd'hui une visite spéciale au Saint Sacrement pour tous ceux qui l’oublient, qui ne l’aiment pas et qui l’offensent. Pour obtenir les grâces que vous désirez, si cela est conforme à la Volonté de Dieu, il conviendra de communier lors de l’un des jours de la Neuvaine.

 

Neuvième jour

Marie et la Chandeleur

Si la Neuvaine se termine le 2 de février

 

L’Église a reconnu dans l’office Divin et à la Messe tous les points de vue qu’offre la fête de la Chandeleur aussi ancienne que source de consolation, et néanmoins, il importe de considérer plus encore la partie concernant la bénédiction des chandelles, la procession et le rite. L’Église évoque, en les bénissant, la prière de Syméon. Elle désire que ceux qui utilisent les chandelles et louangent Dieu, soient bénis et entendus. Elle évoque l’attitude du vieillard Syméon qui prit dans ses bras Jésus, Lumière du monde, et demande que les fidèles brûlants des flammes de la charité méritent d’entrer au Ciel; elle prie pour que la lumière de la grâce chasse les ténèbres et l’aveuglement des vices et que, tout comme Syméon reconnut le Rédempteur par la Lumière de l'Esprit Saint, nous reconnaissions par cette même lumière le Seigneur et le servions fidèlement. Ce geste est si vénéré que les bons chrétiens ont l’habitude de garder les chandelles bénites ce jour-là et de les allumer quand le temps s’assombrit ou dans les tempêtes ou les malheurs, pour les conjurer, et aussi quand quelqu’un entre en agonie. La procession des chandelles est d’origine très ancienne et fut célébrée en grandes pompes avec l'autorisation du Pape Gelesio et restaurée au VIIe Siècle par Serge 1er, comme l’indique l’Ordo Romain.

 

Des Messages de la Flamme d'Amour

 

La Très Sainte Vierge dit: « Demande au Saint Père de fixer la Fête de la Flamme d'Amour de Mon Cœur le 2 février, fête de la Chandeleur. Remettez-vous les uns aux autres la chandelle allumée que vous avez reçue au cours de cette cérémonie, apportez-la à la maison et commencez la prière en famille. Si votre ferveur ne décline pas, je me consolerai ».

 

Moment de réflexion : Quelle est la signification de la Chandeleur pour l’Église? Comment augmenter la présence de Marie dans les foyers? Par la Consécration des foyers aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie ?

 

Prières finales pour tous les jours

 

Pratique : Faire aujourd'hui une visite spéciale au Saint Sacrement pour tous ceux qui l’oublient, qui ne l’aiment pas et qui l’offensent. Pour obtenir les grâces que vous désirez, si cela est conforme à la Volonté de Dieu, il conviendra de communier lors de l’un des jours de la Neuvaine.

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Le Mouvement international Flamme d'Amour du Coeur Immaculé de Marie et sa mission

 

Conformément au désir de la Sainte Vierge Marie de propager et de faire connaître la flamme d'Amour de son Coeur Immaculé dans le monde entier, le Mouvement Flamme d'Amour a vu le jour dans plusieurs pays du monde, notamment dans les Amériques, l'Afrique et quelques pays d'Europe.


Comment se définit le Mouvement et quel est sa mission dans l'Église?


Le Mouvement Flamme d’Amour est un mouvement marial catholique inspiré par la Très Sainte Vierge Marie, et qui, sous la direction de l’Église, veut collaborer au salut de tous les hommes. La mission du Mouvement est d’évangéliser, spécialement dans les familles, avec la Flamme d’Amour du Cœur Immaculé de Marie, vivant et répandant son message, pour que l’Amour du Père Éternel et du Cœur Sacré de Jésus enflamme tous les cœurs. Bien que la dévotion de la Flamme d'Amour soit connue dans de nombreux pays à travers le monde, actuellement, le Mouvement est répandu d'une manière officielle dans une dizaine de pays des Amériques, de l'Afrique et en Hongrie. La structure interne du mouvement est formé de plusieurs échelons de responsabilité en commençant par le coordinateur international qui se trouve au sommet de la structure et par le guide spirituel international. Le coordinateur international est chargé des relations avec la hiérarchie de l'Église, maintenir l'unité au sein du Mouvement, nommer les coordinateurs nationaux, etc. Il est secondé par un assistant international. Le guide spirituel international, quant à lui, conseille et accompagne spirituellement les adhérents au Mouvement.


Dans chaque pays où le Mouvement est établi, un coordinateur national est nommé. Il doit veiller au bon fonctionnement du Mouvement dans le pays, notamment les relations avec l'Église, promouvoir la vie spirituelle du Mouvement centrée sur la Sainte Eucharistie, garder la pureté du message de la Flamme d'Amour, promouvoir l'unité, approuver les publications, nommer les coordinateurs diocésains, etc. Les coordinateurs diocésains sont chargés de maintenir les contacts avec les guides de cénacles de prière, organiser les retraites et les activités diverses, participer au conseil diocésain des laïcs, etc. Au Canada, c'est en 1998 que le Mouvement a pris naissance à travers deux groupes de prières principaux à Longueuil et à Montréal, dans la province de Québec. Dans chaque pays où le Mouvement est implanté, il adopte la forme juridique et légale correspondant à la loi sur les regroupements ou associations et les lois fiscales du pays. Au Canada, le Mouvement s'est formé à travers un organisme à but non lucratif connu sous le nom de "La Flamme d'Amour du Cœur Immaculé de Marie inc".


Au niveau international, les dirigeants du Mouvement se réunissent tous les trois ans dans un pays différent pour débattre des sujets d'ordre interne au Mouvement et pour maintenir l'unité dans la diversité des langues et cultures, selon ce que l'Esprit peut inspirer. Actuellement, le Mouvement met la touche finale aux préparatifs requis pour présenter au Saint-Siège son projet de statuts internes pour fins d'approbation et de reconnaissance du Mouvement comme association privée de fidèles.


Renseignements

 

Mouvement de la Flamme d'Amour du cœur Immaculé de Marie
C.P. Jacques-Cartier, B.P. 21111
Longueuil (Québec)
Canada J4J 5J4

www.laflammedamour.org

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Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

17 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

Mois de Notre Dame de la Salette

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Dix-huitième jour

Les chaines de Notre Dame de la Salette

 

La vierge des Alpes portait deux chaînes, disent les bergers: l'une, tenant de près au crucifix; l'autre, plus large et plus lourde, posée tout autour de son humble fichu... Les annales religieuses devront le constater; l'apparition de la Salette est la reproduction fidèle, détaillée, complète du drame douloureux du Calvaire: après la croix, le marteau, les tenailles, voici les chaînes de la passion. Les auteurs ont fait remarquer diverses significations de ces chaînes. La piété en découvre deux principales, humblement indiquées en cette méditation: Les chaînes sur la poitrine de la Sainte Vierge, sont: Un souvenir de la Passion de son Fils... Le monument d'un noble dévouement pour les hommes. 1° Toutes les circonstances de la passion de Jésus ont laissé dans le cœur de sa Mère, des souvenirs ineffaçables: dans cette confusion de toutes les douleurs amassées sur la tête de son Fils, Marie n'a pas oublié qu'il fut tout d'abord enchaîné, au jardin de Gethsémani; qu'il fut attaché au poteau de la flagellation; qu'il dut suivre les rues de Jérusalem, et gravir, chargé de chaînes, la route du Calvaire: Elle sait surtout que, débarrassées de ces chaînes pour être clouées à la croix, ses mains adorables furent trouvées couvertes de blessures profondes et sanglantes!... La Mère d'un Fils ainsi traité a voulu reproduire en son corps ces empreintes et ces douleurs vénérables; venant en outre renouveler sous nos yeux, pour la faire revivre dans nos cœurs, la grande scène de notre Rédemption, Elle n'a pas voulu nous apparaître autrement que le divin Sauveur; c'est-à-dire, sous l'étreinte de lourdes chaînes, brisant son cœur de Mère, comme elles avaient étreint autrefois les mains innocentes de son Fils. Les chaînes donc de Notre Dame de la Salette rappellent un double souvenir: les douleurs venues à Jésus de ce genre de tourment, et les humiliations de l'Homme-Dieu, mené au supplice, comme le dernier, le plus méprisable, le plus abandonné et le plus coupable des esclaves!... Et on comprend qu'une Mère ait voulu, dans une apparition solennelle, se parer de ces livrées d'un Fils, réputé et fait esclave pour tous!... 2° Ces mêmes chaînes sont en second lieu le monument de son amour généreux, de son noble dévouement pour les hommes. La charité inspire des dévouements admirables; il ne suffit pas à son zèle de soulager la misère et la souffrance; elle aspire quelquefois à prendre la place d'un malheureux captif; telle est, dans l'histoire, la charité des saints que nous voyons descendre dans les cachots, se charger des chaînes d'un prisonnier pour lui donner leur propre liberté. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus libres; ou plutôt, considéré au point de vue religieux, le monde est une sorte de bagne immense, où se meuvent tristement, chargés des chaînes du péché, les esclaves innombrables du démon: ces vieilles chaînes, la miséricorde divine les avait brisées une première fois; et nous étions libres... Mais cette couronne de liberté, tous les fronts n'ont pas su la porter, et les chaînes de la plus dure captivité pèsent encore sur le plus grand nombre des âmes!... Qui nous obtiendra une liberté nouvelle?... Levons les yeux vers les montagnes de la Salette, voici descendre des Alpes la Mère du vrai Libérateur: Elle vient visiter la terre, prison immense où gémissent tant d'âmes coupables, et pour elles toutes, se constituer esclave, comme son divin Fils!... Contemplez bien cette grande apparition: la Mère des hommes se faisant captive pour tous ses enfants! La Mère de Dieu, offrant en otage en quelque sorte, à la justice divine, sa poitrine chargée des chaînes de tous les pécheurs, pour obtenir la liberté de toutes les âmes!... Quelle noble figure; quel touchant spectacle! et qui parmi nous voudrait rendre inefficaces et inutiles, une intervention si haute, un amour si tendre, un dévouement si généreux!...

 

Réflexions

 

Deux chaînes apparaissent sur la poitrine de la Vierge de la Salette: de pieux commentaires se sont plu à voir dans ces deux chaînes, la double figure des âmes justes, et des âmes pécheresses. Une première chaîne d'or, moins lourde et plus délicate, tenait de près au crucifix: elle reposait immédiatement sur le cœur de la Vierge. Voilà bien la place privilégiée des âmes justes; Marie les attire doucement sur son sein, comme Jésus attira sur son cœur l'apôtre de l'innocence: ces âmes savent que les cœurs de Jésus et de Marie sont remplis de grâces et de parfums, célestes; et elles courent toutes à la source de ces grâces, et à l'odeur de ces parfums. Elles entendent toujours la voix de l'Epoux; elles font partout cortège à l'Epouse; et leur conversation, leur vie, sont tout entières dans ces deux cœurs, en attendant d'être dans le ciel. Heureuses ces âmes! Jésus les presse sur son cœur, et Marie les baise avec amour! Ah! qui nous donnera de tenir par ces doux liens, à cette chaîne mystérieuse de Notre Dame de la Salette?... L'innocence, la chasteté, la charité, la justice que cette douce Mère est venue nous prêcher sur sa montagne! Ces âmes, toutefois, ne doivent pas arrêter à elles-mêmes leur bonheur; vouloir dormir seules, sur le cœur de Jésus, le sommeil des justes: mais, à l'exemple de Marie, en voyant des frères qui se perdent, des pécheurs qui s'obstinent, il faut s'efforcer de les convertir; et si les efforts sont inutiles, offrons au céleste Epoux les gémissements mystérieux de l'amour contristé et compatissant. Mais quelle est cette autre chaîne, plus large, plus pesante, que nous découvrons sur le cœur de la Vierge des Alpes?... Ce sont les âmes coupables de tous les pécheurs!... Oh! que cette chaîne est lourde à Marie!... qu'elle pèse à son cœur de Mère!... Elle voit autour d'Elle tant de maux: ses enfants vont à la mort; l'abîme s'ouvre toujours plus profond sous leurs pas: le bras de Dieu est levé sur leurs têtes, et le jour des vengeances arrive ; et son intercession ne peut plus l'arrêter!... Quelle mère ne voudrait cacher sous ses vêtements une chaîne, figure de tant de malheurs pour ses enfants!... Notons toutefois la position de cette chaîne, sur la poitrine de Marie. « Une seconde chaîne, disent les enfants a de l'apparition, courait tout autour du fichu de la grande Dame... » Cette chaîne touchait donc encore une région du cœur de Marie: c'est-à-dire que les pécheurs qu'Elle représente, s'ils n'ont pas une demeure dans le cœur de la Sainte Vierge, ils n'en sont pas complètement exclus, et qu'il reste toujours ouvert à leur repentir!... Il est cependant dur et cruel à cette douce Mère, d'avoir des enfants attachés à son cœur, selon l'expression du Sage, par une chaîne de ténèbres! Qui donc ôtera à Marie cette chaîne douloureuse?... Il est écrit, au chapitre vingt-huitième de Jérémie, qu'un prophète vint détacher et briser la chaîne qui le tenait captif. C'est à nous, enfants de Marie, d'ôter la chaîne pesante, attachée par les pécheurs au cœur de notre Mère, et de la briser sous les coups de la pénitence et de la mortification.

 

Pratique : Examiner attentivement aujourd'hui si nous sommes les libres enfants de Dieu, ou les esclaves du péché... briser, ici-même, aux pieds, de Marie, s'il y a lieu, la chaîne de notre captivité.. prendre la résolution de réciter souvent, pour la conversion des âmes, cette invocation: Notre Dame de la Salette, Réconciliatrice des pécheurs, priez pour nous.

 

Guérison obtenue sur la sainte Montagne en juillet 1866

 

Vourles (Rhône), le 12 octobre 1866

 

Mon Très Révérend Père, Permettez-moi de vous faire connaître le bienfait que Notre Dame de la Salette m'a accordé sur la sainte Montagne, pendant les heureux moments d'un pèlerinage que j'y ai accompli dans le courant du mois de juillet dernier. Depuis trois ans, j'étais atteinte d'une gastralgie qui avait résisté à toutes les prescriptions des médecins. La moindre nourriture que je prenais m'occasionnait des douleurs d'estomac très aiguës et de violents maux de tête accompagnés de vomissements journaliers. Ayant obtenu de ma supérieure la faveur d'aller visiter le vénéré sanctuaire de la Salette, je m'y rendis avec pleine confiance d'y recouvrer la santé, si la miséricordieuse Marie le jugeait utile pour la gloire de son divin Fils et le salut de son humble servante. Je ne fus point trompée dans mon attente, mon Révérend Père. Après en avoir gravi à pied les flancs escarpés, j'arrivai bien fatiguée au sommet de la sainte Montagne, et je dus en arrivant payer cette pénible ascension par des vomissements nouveaux et prolongés. Mais, grâces en soient mille fois rendues à Notre-Dame de la Salette, ce sont les derniers que j'ai éprouvés. En vain ma sœur et une religieuse qui m'accompagnaient me recommandèrent avec instances de ne point aller boire à la fontaine miraculeuse, dans l'état de délabrement et de transpiration où je me trouvais ; ne prenant conseil que de ma confiance, je me rendis à ce lieu sanctifié par la présence et les pleurs de la Mère de Dieu. Je me désaltérai à longs traits à cette source si féconde en prodiges et en guérisons de toute espèce. Toutefois, quoique à dater de ce moment les vomissements aient cessé, je n'étais point entièrement guérie encore. Le bon Dieu le voulait ainsi, sans doute, pour exercer ma foi et pour m'exciter à demander avec un redoublement de ferveur et de confiance le parfait rétablissement de ma sauté. Je ne devais pas être trompée dans mon attente. Continuant donc avec toute la ferveur dont j'étais capable à solliciter le cœur si compatissant de Notre-Dame de la Salette en ma faveur, j'arrivai au jour fixé pour notre départ. Avant de prendre congé de cette terre bénie, j'entendis la sainte messe et fis la sainte Communion. Soyez en mille lois béni, ô mon Dieu! C'était le moment que vous aviez fixé pour glorifier la toute puissante bonté de Marie en faveur de la plus humble de vos enfants. Pendant que, recueillie en moi-même, j'adorais le divin Jésus qui venait de descendre dans mon cœur, j'éprouvai un sentiment que je ne saurais définir et qui fut pour moi comme un avertissement intérieur que j'étais guérie. En effet, à partir de ce moment, qui demeurera toujours profondément gravé dans mon souvenir, je n'ai plus rien ressenti de mes anciennes souffrances. Aidez-moi, mon Révérend Père, à rendre grâces à Dieu et à son immaculée Mère. Je vous prie d'agréer l'assurance de mon plus profond respect. M. A..., religieuse de la Sainte Famille. (Annales de la Salette).

 

Prière

 

O Marie, notre piété filiale vous aperçoit encore, à la distance de dix-huit siècles, cachée en un coin du Calvaire, et regardant passer Jésus, chargé de l'instrument de sa mort; il succombe sous ce fardeau trop pesant!... Mais, quel était ce fardeau? Ah! ce n'était point celui de la croix; c'était la chaîne des iniquités innombrables du monde! Elle était si lourde, qu'un Dieu lui-même ne pouvait pas la porter; trois fois ses genoux fléchirent, et II tomba la face contre terre! C'est la même chaîne qui vous accable, ô Marie, et voilà pourquoi vous nous apparaissez, sur la montagne de la Salette, désolée, pleurante, assise et comme abattue par une douleur immense que vous ne pouvez plus porter!... Oh très-douce Mère! voici vos enfants, vaincus à leur tour par le spectacle de cette douleur; ils sont tous là, à vos pieds, venant détacher de votre cœur, par le repentir, ces chaînes douloureuses, vous les rendre plus légères par la .prière, la pénitence, l'expiation, les effacer même et les purifier ici-bas, dans l'amertume et l'abondance de leurs larmes, pour vivre avec vous dans la gloire et l'amour éternel de votre Fils. Ainsi soit-il.

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16 mai 2011

Neuvaine au Serviteur de Dieu Guy de Fontgalland

 

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Le Serviteur de Dieu Guy de Fontgalland

L’Ange de Jésus

1913-1925

 

Guy de Fontgalland est né à Paris, 6 rue de la Bienfaisance le 30 novembre 1913. Son père était avocat, sa mère s'occupait du foyer. Il a été baptisé et consacré à Marie le 7 décembre 1913 en l'église Saint Augustin. Il avait un petit frère: Marc, de trois ans plus jeune que lui et qu'il aimait beaucoup. La famille, l'école, le jeu constituaient l'univers qui remplissait sa vie d'enfant. Il est mort à Paris, dans sa chambre de la rue Vital, le 24 janvier 1925, frappé par la diphtérie....Il venait d'avoir onze ans.... Dès sa mort consommée, les êtres proches: parents,camarades,professeurs furent profondément marqués par sa disparition et mesurèrent l'immense vide que constituait désormais son absence. On vient de toute la France, puis du monde entier se recueillir sur sa tombe...où des milliers de prières allaient s'élever comme des mains tendues vers le ciel... On encourage Madame de Fontgalland a écrire une biographie de soixante cinq pages sur son fils...publiée à quatre cent ,puis quatre mille ,puis quatre-vingt quinze mille exemplaires...elle fut traduite ensuite en treize langues !... De tous les continents, des prélats, des prêtres,des théologiens,des scientifiques, des hommes de lettres, des intellectuels, des gens simples, des enfants, des parents, des familles entières, des religieux et des religieuses, des laïcs écrivent pour révéler les grâces qu'ils ont obtenues et qu'ils attribuent à l'intercession de Guy. Les guérisons se multiplient: guérisons physiques mais aussi conversions... Des dizaines et dizaines de jeunes avouent qu'ils doivent à Guy d'avoir répondu à leur vocation religieuse ou sacerdotale... En octobre 1931, à l'occasion de l'inauguration de la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro, l'épiscopat brésilien et plus de cinq cent prêtres demandent la béatification de l'enfant. Au total six cent cinquante mille signatures furent envoyées à Rome ou à Paris entre 1926 et1931! En juin 1932 un tribunal diocésain fut constitué par l'archevêque de Paris pour instruire la cause de Guy. Cinq ans plus tard, le 8 février 1937, le dossier de l’enquête (1804 pages !) fut envoyé à Rome à la Sacrée Congrégation des Rites. Entre-temps, en mars 1936, on exhuma le corps de Guy pour le placer dans la chapelle Sainte Paule à Valence pour veiller sur la vocation des séminaristes. La décision négative de la Congrégation des Rites fut d'abord connue officieusement en novembre 1941, puis officiellement le 18 novembre 1947...soit dix ans après l’enquête! La décision parut dans les Acta Apostolicae Sedis des 28 janvier-27 février 1948 (page 43.)... « la cause était écartée et devait le rester ». Mais Guy rayonne toujours... Aujourd'hui il reste très connu en Asie, au Japon, au Sri-Lanka (où c'est un prénom assez courant) et en Amérique du Sud.

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Neuvaine à Guy de Fontgalland

Prière de la Neuvaine

(à dire chaque jour)


Ô cher petit Guy de Fontgalland qui avez été si sensible à la misère, et qui écoutez toutes les prières qui vous sont adressées avec confiance, soyez mon intercesseur avec Marie, votre « Maman du Ciel », auprès du « Petit Jésus » que vous avez tant adoré, et soyez mon puissant protecteur durant ma vie terrestre. Daignez, je vous en supplie, écouter favorablement la requête que je confie à votre puissante intercession: insufflez-moi votre amour simple et ardent pour la Sainte Eucharistie et pour l’Église, donnez-moi d’être capable de dire, comme vous un « oui » inconditionnel à Dieu, et aidez-moi à toujours refuser de prononcer le moindre mensonge. Priez pour que j’ai toujours la grâce de suivre les inspirations de mon Ange gardien, pour, qu'ainsi, je puisse marcher tous les jours, sur le chemin de la perfection. Instillez en moi la force de pouvoir faire, à votre exemple, des petits sacrifices quotidiens que j'offrirai comme des preuves d’amour à Jésus. Obtenez-moi aussi, Ô cher petit Guy de Fontgalland, la grâce temporelle que je désire tant (dire maintenant les grâces que vous désirez). Je vous en supplie, Seigneur Jésus, de m’accorder cette grâce par l’intercession de Votre petit serviteur, Guy de Fontgalland, à qui Vous avez révélé: « Je ferai de toi un Ange », je fais la promesse de lui rendre les hommages qui lui sont dus en témoignant autour de moi des miracles obtenus par sa puissante intercession et en faisant célébrer une Messe d’action de grâces en son honneur dans les délais les plus brefs. Amen.

 

Premier jour

O petit Guy de Fontgalland, qui avez partagé vos bonheurs avec les malheureux et ajouté la noblesse à la charité en les secourant, donnant en plus de l'argent de poche qui venait de vos parents, une poignée de main qui venait de vous, soyez mon protecteur sur cette terre. Vous qui avez plaidé pour les autres, comme votre père avocat, mais devant Dieu dont vous contemplez la face et qui avez obtenu nombre de grâces et de guérisons, soyez mon intercesseur au Ciel.

 

Notre Père... Je vous salue Marie...


Deuxième jour


O Guy de Fontgalland, Petit lys si pur, qui avez manifesté pour vous et pour les autres une pudeur excessive qui était un appel à la véritable pureté, que vous avez conservée dans la prière, la confession et la mortification et par l'examen quotidien de votre conscience en compagnie de votre petit frère, afin que l'innocence ne se confonde pas avec l'ignorance, apprenez-moi la pénitence.

 

Notre Père... Je vous salue Marie...


Troisième jour


O Guy de Fontgalland, parfait croisé de l'Eucharistie, qui avez ardemment prié et communié, aimé le Saint-Père et qui avez accompli chaque jour de petits sacrifices pour l'amour de Jésus, comme autant de pétales jetés sur le chemin de la Sainte-Table où vous avez conduit à votre suite les plus jeunes, de même que vous avez escorté le Petit Jésus en procession du Saint-Sacrement, faites de moi un apôtre de la communion.

 

Notre Père... Je vous salue Marie...

Quatrième jour

 

O Guy de Fontgalland, ange missionnaire, qui avez souhaité, avant l'âge de raison, imiter Jésus en tout, jusqu'à retirer vos gants puisqu'Il n'en portait pas, qui avez désiré L'aimer toujours plus que tout et résolu, pour le prouver, de tout quitter pour Lui et devenir son prêtre. Vous qui avez regretté de ne pas connaître le latin pour mieux suivre la messe, qui avez imaginé fabriquer un avion pour évangéliser le monde et qui avez suscité tant de conversions et de vocations, depuis que Jésus fit de vous son Ange, donnez-moi une semblable confiance en la Sainte Église.

 

Notre Père... Je vous salue Marie...


Cinquième jour

 

O Guy de Fontgalland, Garçon loyal et franc, qui avez refusé le moindre mensonge, au point de révéler de vous-même vos fautes et de faire la leçon aux petits et aux grands, mais qui avez refusé aussi de dénoncer les autres ou même d'en dire du mal et qui avez gardé le secret de votre fin prochaine pour ne pas attrister vos proches, donnez-moi un tel esprit de vérité qui distingue celle qui ne fait pas plaisir de celle qui fait mal.</