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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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15 janvier 2009

Chemin de Croix médité avec le Père Marie-Antoine de Lavaur

Chemin de Croix

médité avec le Père Marie-Antoine de Lavaur

Introduction

Le Chemin de la Croix est le chemin royal du Paradis; il n'y en a pas d'autre pour arriver dans la Céleste Patrie; Jésus y a marché le premier, Marie y a suivi Jésus et tous les saints sont venus à leur suite. L'Église à voulu qu'il fût après la Sainte Messe, l'exercice par excellence de la vie chrétienne; aussi le vrai Chrétien devrait-il mettre ses délices à le faire chaque jour, il ne peut, après la Messe, rien accomplir de plus glorieux pour Dieu et de plus utile à son âme; là est la source inépuisable des grâces de conversion pour les pécheurs et de persévérance pour les justes. Pour nous encourager à faire le Chemin de la Croix avec une piété et une ardeur toujours nouvelle, l'Église l'a enrichi des plus grandes indulgences plénières; toutes celles de la Terre Sainte, de Rome, de Saint Jacques de Compostelle, s'y trouvent réunies; le nombre en est si grand que L'Église ne veut pas qu'on les détermine, les grâces du Chemin de la Croix ayant, comme celles de la Passion de Jésus-Christ, le caractère de l'infini. Ces indulgences plénières sont toutes applicables aux pauvres âmes du Purgatoire; quel trésor pour payer leur rançon et leur ouvrir les portes éternelles. Deux conditions suffisent pour les gagner: 1 Etre en état de grâce, si avant de le faire on se sent coupable de quelque péché grave, il faut donc se confesser, et s'il est difficile de se confesser, il faut s'exciter à la contrition parfaite avec le désir du Sacrement de Pénitence et la ferme résolution de se confesser au plus tôt; 2 à chaque station, devant la croix canoniquement érigée, il faut méditer quelques instants sur la Passion de Jésus-Christ.

Note 1

S'il y a un empêchement de se rendre dans le lieu où sont les stations, on peut gagner les mêmes indulgences avec une croix indulgenciée dans ce but; pourvu qu'on dise un Pater et un Ave pour chaque station, suivi de 5 autres pour les Saintes Plaies et un pour le Pape.

Note 2

Au Calvaire de Bétharram, on honore la Passion tout entière, il y a à la fois le chemin de la captivité et le Chemin de la Croix; au lieu de commencer par le prétoire, les stations commencent donc par le jardin de Gethsémani et, par la suite, les sujets des stations sont différents; mais cette différence, loin de troubler l'esprit et de nuire à la contemplation, en rend les mystères de la Passion plus saisissants, la différence n'est qu'à la surface, au fond il y a l'harmonie parfaite: nous avons cherché à la mettre en relief dans les méditations suivantes; elle y est si naturelle, que ces méditations pourront servir aux pieux pèlerins pour faire le Chemin de la Croix ordinaire que pour faire celui de Bétharram.

Prière préparatoire

O mon Dieu qui avez dit par Votre Prophète: « Quel est celui qui s'arrêtera sur la montagne sainte et s'arrêtera près de l'autel du sacrifice? C'est celui qui a les mains pures et le cœur sans tâches, c'est celui dont la vie s'écoule tout entière employée à la gloire de Dieu et au service des frères ». Hélas! Seigneur, si je regarde mes mains et mon cœur, si je pèse dans la balance de Votre Justice toutes les actions de ma vie, je tremble, je m'affaisse sous le poids écrasant de ma misère et de tous mes péchés, un frisson de frayeur passe sur tout mon être, mes pieds s'arrêtent immobiles et je n'ose gravir la sainte montagne! Mais ô bonheur, j'entends deux voix qui m'appellent: votre voix, ô Jésus! l'ami des pécheurs; votre voix ô Marie, leur refuge et leur Mère, ces deux voix me parlent d'espérance et m'assurent du pardon. Oh! voix chéries que vous êtes douces à mon âme! Vous me donnez des ailes comme à la colombe pour voler sur la montagne sainte, vous me donnez des larmes comme à Madeleine pour y pleurer de repentir et d'amour. Oui, je pleure, ô Jésus, je pleure mes péchés si nombreux et si grands, je voudrais les pleurer avec les larmes de sang! O Notre Dame de Bétharram, Mère de la Sainte Espérance, Mère du Pardon, Vous qui portez toujours le rameau sauveur à l'âme qui périt, entendez mes gémissements, voyez couleur mes larmes et offrez-les à Jésus; avec mes gémissements et mes larmes offrez-lui mes résolutions et mes serments. Je le sais ô Jésus, Vous ne voulez à Votre suite dans le Chemin de la Croix que ceux qui renoncent à Satan et renoncent à eux-mêmes. Je fais à Vos pieds, en présence de Marie, des Anges et des Saints, ce double renoncement: je renonce à Satan, à ses œuvres et je m'attache à Jésus-Christ pour toujours. Vaines grandeurs du monde, je vous méprise, comme ces rois Chrétiens, qui, avant de monter au Calvaire, se dépouillèrent de leur manteau royal et de leur couronne d'or, je me dépouille de tout amour du monde et de moi-même; je ne veux ô Jésus, d'autre gloire que les humiliations, d'autres richesses que Votre Grâce et d'autres voluptés que Votre Amour. Pleurer au pieds de Votre Croix avec Marie, voilà désormais mes seules délices; je n'en veux pas d'autres jusqu'à celles que Vous me préparez dans l'éternelle Patrie que je désire et que j'attends par les mérites de Votre Sang Précieux et les Larmes et les Douleurs de ma Mère Immaculée. Ainsi soit-il.

J'offre ce même mérite pour la conversion des pécheurs et la délivrance des pauvres âmes du Purgatoire et je Vous prie, ô mon Dieu, de leur appliquer toutes les indulgences de ce Chemin de Croix. Ainsi soit-il.

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Première station

A Bétharram: Jésus à Gethsémani

Chemin de Croix ordinaire: Jésus est condamné à mort

La justice et la paix

Il ne faut jamais penser à Jésus expiant le péché à Gethsémani sans penser à Adam commettant le péché dans le Paradis terrestre. Le jardin du crime conduit directement au jardin de l'expiation. Mais Jésus, l'innocence même, n'aurait été condamné à mort, si Adam, le grand coupable, n'avait mérité la mort. Partout où il y a eu un crime, il faut une victime, voilà la justice. Ci cette victime est l'innocent mourant à la place du coupable et pour le coupable, voilà la paix et la miséricorde infinie. Il était écrit qu'un jour la justice et la paix devaient s'embrasser. Ce jour attendu depuis quatre mille ans, le voici: nous assistons à ce spectacle. Voici Jésus au Jardin des oliviers. L'olivier est le symbole de la paix, le lieu est bien choisi pour le baiser entre la justice et la paix, le dernier aura lieu sur le calvaire. Là, Jésus épuisera tout le fiel du calice de Gethsémani, là seulement, la justice sera entièrement satisfaite, la paix éternellement consommée, leur baiser sera éternel: Justitia et pax osculate sunt (Ps. 84, 11). Dans ce baiser se trouve toute l'économie du Salut, tout le nœud du grand poème de la Rédemption, et l'explication de tous les mystères du temps et de l'éternité. Fils d'Adam, le grand coupable, recueillons ce baiser de paix sur les lèvres de Jésus, le Divin Agneau. Fils d'Ève, recueillons ce baiser de paix sur les lèvres de Marie, la Vierge Immaculée. Ils boivent à notre place le fiel le plus amer du calice, à peine en reste-t-il une goutte pour le pécheur, mais cette goutte, il faut la boire: c'est justice. Bibent omnes peccatores terrae. (Ps 74, 9). Ne craignons pas, prenons en main le calice, c'est le calice du Salut. La goutte de fiel n'est qu'au bord de la coupe, au fond se trouve le miel. Oui, souffrir avec Jésus, souffrir avec Marie, c'est le miel, c'est le Ciel. Pati cum Jesu, pati cum Maria dulcis paradisus. Jouir avec Satan et les fils de Satan, c'est l'enfer! Dans leur calice orné de fleur, il y a le remords qui ronge et le feu qui dévore; il y a toute les tempêtes de l'âme, et toutes les révolutions et tous les malheurs des sociétés: Ignis et sulphur et spiritus procellarum pars calicis eorum. (Ps. 10, 7). O Jésus! O Marie! Votre calice!... Votre calice!... Je n'en veux pas d'autre!... O mon Dieu, faire votre sainte volonté, voilà mon Ciel! O qu'il est beau mon calice! Qu'il est glorieux! Qu'il est enivrant! Calix meus inebrians quam proeclarus est. (Ps. 22, 5).

Réciter après chaque station: Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père. Seigneur ayez pitié de nous et que les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Ainsi soit-il.

Chanter: Vive Jésus, vive sa Croix ou Sancta Mater.

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Deuxième station

A Bétharram: Jésus est trahi par Judas

Au Chemin de Croix ordinaire: Jésus est chargé de Sa Croix.

Les nouveaux Judas et les nouveaux Croisés

Judas est sans cœur, sans amour, il n'aime que l'argent, il fait à Jésus un baiser de traitre. Jésus, c'est le cœur, c'est l'Amour même, une seule passion Le dévore, le Salut de nos âmes; aussi, avant de mettre l'arbre du Salut sur Ses épaules, Il le couvre de ses baisers d'Amour. Y a-t-il encore des Judas sur la terre? Y a-t-il encore des amis de l'argent? Y a-t-il des traitres et des hommes sans cœur? Hélas! Qui pourrait les compter? Y a-t-il encore sur la terre de vrais amis de Jésus, de vrais fils de Jésus, de vrais chrétiens? Y a-t-il réellement des Chrétiens qui ne se contentent pas de porter ce grand nom, mais qui le sont en réalité? Y en a-t-il qui, comme Jésus, prennent la Croix, l'acceptent avec joie et la couvrent de leurs baisers d'amour? Oui, il en a. France, sois saintement fière! O Cieux réjouissez-vous! La France à eu ses glorieux croisés, et elle en a encore aujourd'hui; les Cieux les contemplent avec admiration, ils sont là, sous mes yeux. Gloire à vous, fils de la France! Gloire à vous nouveaux croisés! Oui, cette Croix va bien sur vos poitrines, elle va surtout bien sur vos cœurs, couvrez-là de vos baisers d'amour. C'est vrai, les nouveaux Judas nous trahissent, nous livrent comme le premier a trahi et livré Jésus, mais comme Jésus, ayant toujours sur le cœur et sur les lèvres le pardon, nous gardons pour eux un baiser d'amour: oui, donnons-leur franchement, Chrétiennement, le nom d'Ami comme l'a donné Jésus, mais n'oublions pas la grande leçon qui l'accompagne, adressons-là avec Jésus à nos malheureux traitres. « O mes chers amis, qu'êtes-vous venus faire ici? Et que faites-vous de cette France? Que faites-vous des enfants de cette chère France? Amice ad quid venisti? » (Math. 26, 50). Pour accomplir vos œuvres sataniques, il fallait choisir un autre séjour, vous vous êtes trompé de Patrie. La France des Croisés n'est pas votre Patrie, vous êtes des étrangers sur son sol. La France des Saints, la France de Clovis, de Charlemagne, de Saint Louis, ce sol trois fois sanctifié, trois fois illustré, trois fois béni, peut il être foulé par de nouveaux judas ? Cette patrie de la franchise peut-elle abriter la trahison? Cette France de la Charité peut-elle abriter l'égoïsme? Cette terre des lys, cette patrie de Clothilde, de Geneviève, de Jeanne d'Arc et de Vincent de Paul peut-elle devenir la patrie des impies, des impudiques et des voleurs? « Amice ad quid venisti? Mon ami, qu'êtes-vous venu faire ici? » Ah! Prions pour la conversion des nouveaux Judas, prions pour la France!... et demeurons jusqu'à la mort les vrais croisés du Christ.

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Troisième station

A Bétharram: Jésus est condamné par Caïphe

Au Chemin de la Croix ordinaire: Première chute de Jésus

Les trois condamnations et les trois chutes

La réunion de ces deux scènes de la Passion: Jésus est condamné par Caïphe et la première chute de Jésus, n'est pas fortuite, elle renferme un grand enseignement, et nous donne la clef d'un grand mystère. Vous remarquerez dans la Passion de Jésus-Christ, trois condamnations et trois chutes. Et pourquoi? Le voici: il y a trois abîmes ou est tombée l'humanité, trois abîmes où elle continue de s'engloutir, ces sont les trois concupiscences: l'orgueil, l'avarice, la volupté. Oh! Quels affreux abîmes! Quels terribles châtiments pour leurs victimes. L'orgueil, le péché de l'esprit est puni par la perte de l'intelligence; l'avarice, péché du cœur, est punie par la perte de tout amour; la volupté, péché du corps, est punie par des plaies douloureuses et les plus déchirantes douleurs. Chacun de ces trois abîmes appelle l'autre abîme: Abyssus abyssum invocat (Ps. 41, 8); et puis arrive la grande voix des cataractes de la Justice Divine: In voce cataractarum tuarum (ibid), cette grande voix qui retentit comme un tonnerre: allez maudits! Allez au fond des enfers allez brûler éternellement dans les feux vengeurs! Discedite a me maledicti in ignem aeternum. (Math 25, 41). Pendant votre vie, vous avez roulé de chutes en chutes, roulez maintenant d'abîmes en abîmes: vous avez saturé votre vie d'orgueil, d'avarice et de volupté, rassasiez-vous maintenant de souffre, de bitume et de feu! Voilà le sort malheureux et l'épouvantable sentence qui planait sur la tête de l'humanité; mais ô Jésus, ô Divin Agneau! Ô Doux Sauveur de nos âmes, l'Amour triomphe, la Justice accepte l'échange et c'est Vous qui voulez être la Victime; le Vous vois incliner les Cieux et descendre jusqu'au fond des abîmes. Pour nous délivrer des trois concupiscences, vous acceptez trois condamnations. Par Caïphe, l'orgueil Vous condamne. Par Hérode, la volupté. Par Pilate, l'avarice. Ce n'est pas assez, Vous consentez à faire trois chutes pour nous enseigner à nous relever nous mêmes et à sortir des trois abîmes. O Bonté, ô Sagesse infinie! J'étais esclave et me voici vainqueur! Et d'abord c'est toi que je foule aux pieds, maudit orgueil, toi la cause et le principe de tous les crimes: toi qui par la bouche de Caïphe prononce contre mon Jésus la première sentence, reçois ici ma première réprobation. Viens orgueilleux, viens contempler Ton Dieu dans cette première chute, regarde Le bien, le voilà tel que ton orgueil nous l'a fait! Le voilà écrasé sous la Croix, étendu dans le chemin, foulé aux pieds comme un ver de terre et la tête dans la poussière! Ose lever ton front superbe et prends garde, car les foudres du Ciel sont là et tout ce qui s'élèvera sera broyé. Humilions-nous profondément et sachons avec Jésus tomber jusqu'à terre pour être exalté avec Lui jusqu'au plus haut des Cieux!...

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Quatrième station

A Bétharram: La Flagellation de Jésus

Au Chemin de la Croix ordinaire: La rencontre de Jésus et de Sa Mère

La Mère de Douleur

Ces deux scènes de la Passion doivent-elles s'exclure? Non, il y a encore ici une harmonie parfaite. Voici ce que je lis dans les récits antiques de la Passion de Jésus-Christ: « Lorsque Notre-Seigneur subit l'ignominieux et si douloureux supplice de la Flagellation, Sa Sainte Mère, retirée dans un coin du Prétoire où la foule était admise, put Le voir de loin, lié à la colonne; Elle entendit le bruit des fouets tombant à coups redoublés sur la tendre Victime et Elle vit le sang découler de tout Son Corps meurtri et déchiré. » Ce qui est écrit dans le livre de la tradition est écrit dans le grand livre de la nature, et dans le livre plus grand encore de la Rédemption Divine. Là où se trouve l'enfant pour souffrir, là se trouve toujours, à moins d'obstacles invincibles, sa mère pour compatir et endurer dans son cœur toutes les souffrances que celui-ci endure dans son corps. Si peu que l'accès fut possible, il faut donc croire que Marie assistait à la Flagellation. Voilà le cri, la loi de la nature! Ah! C'est qu'il n'y a rien sur la terre de plus intimement uni que la mère et l'enfant. La naissance, en le séparant de sa mère, loin d'affaiblir l'union la fortifie. L'enfant entre alors dans son Cœur et rien ne saurait l'en arracher: « Les liaisons, dit le plus grand des orateurs Chrétiens, demeurent toujours si fermes qu'aussitôt que les enfants sont agités, les entrailles de la mère sont émues, de telle sorte que toutes les douleurs des enfants sont en même temps les douleurs de la mère. » Voilà la loi de la nature, elle est commune à toutes les mères, mais il est une autre loi, et celle-ci est exceptionnelle, elle ne regarde que Marie, la Mère par excellence, la plus aimante des mères, la Mère Immaculée! La grande loi de l'expiation... Marie expie pour Ève: la même part qu'Ève, la plus cruelle, le plus coupable des mères, a eu dans la prévarication, dit Saint Bernard, Marie doit l'avoir dans la Rédemption: Eva suggessit praevaricationem, Maria ingessit Redemptionnem. La flagellation n'est pas l'œuvre d'un jour ni d'une heure, dit le Saint Esprit, par la bouche du Roi-Prophète, elle date du premier péché, et elle ne finira qu'avec le dernier des crimes; l'Agneau qui est toujours immolé est toujours flagellé, écoutez Ses plaintes: Supra dorsum meum fabricaverunt peccatores, prolongaverunt iniquitpatem. (Ps. 128, 3). Ève ayant coopéré la première à la Flagellation, Marie doit, la première, en ressentir au Cœur les blessures. Toutes les blessures que Jésus reçoit dans Son Corps, Marie les reçoit dans Son Âme: Vulnera corporis Christi, vulnera cordis Mariae. Vous ne pouvez séparer ces deux Victimes: Quod Deux Conjuxit homo non separet (Math. 19, 6); liée à la même colonne pour la flagellation, elles seront, dit Saint Bernard, placées sur le même autel pour l'immolation. Car, ajoute Saint Bonaventure, s'il y a deux corps, il n'y a ici qu'une Âme et qu'un Cœur. Le Cœur vivant plutôt dans l'objet aimé que dans la poitrine de Celui qui aime, dans tout le Cœur, toute l'âme de Marie est passée en Jésus, et deux coupes d'or à la fois se remplissent pour la Rédemption. Dans la première est le Sang du corps de Jésus, dans la seconde, les Larmes de Marie, qui sont le Sang de Son Cœur. Une seule goutte suffit pour sauver tous les mondes, une seule larme suffit pour obtenir ce Salut. Mais ce qui suffit à la Justice ne suffit pas à l'Amour, et toutes les coupes d'or se remplissent toujours. O ! Sang Précieux, Sauvez-moi! O Larmes de Marie, sanctifiez-moi!

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Cinquième station

A Bétharram: Jésus couronné d'épines

Au Chemin de la Croix ordinaire: Simon le Cyrénéen porte la Croix avec Jésus

Le Roi d'Amour

Un roi porte une couronne, un roi à un trône. Voici le Roi d'Amour, Sa Couronne doit affirmer Son Amour, Son Trône doit exalter Son Amour! Jamais Couronne plus belle, jamais Trône plus beau: des épines, voilà la Couronne; une Croix voilà le Trône. Oh! Le beau trône de l'Amour! En face de Jésus, Satan, le roi de haine, a dressé son trône d'or, et placé sur son front une couronne de roses. Il faut choisir entre ces deux rois. Le Cyrénéen ne connaissait pas Jésus, aussi détournait-il sa tête; on dut le forcer à porter la Croix: Hunc angariaverunt ut tolleret Crucem Jesu. (Math. 27, 32). Mais à peine s'est-il approché de Jésus, a-t-il touché la Croix, le voilà transfiguré, le Roi d'Amour a remporté la victoire, son choix est fait, Jésus est son Roi. C'est sous son étendart qu'il vient combattre et mourir; Ses épines, Sa Croix, voilà l'unique trésor de son âme. Un jour, la france était en péril, nos vieux pères se trouvaient à Bouvines en face de légions formidables; l'amour seul remportant les victoires, Philippe Auguste, roi de France avant d'engager la terrible bataille veut un témoignage d'amour, que fait-il? Il dresse un autel au milieu du camp, il y place sa couronne et s'écrie: "Chevaliers, voilà ma couronne. Si vous connaissez un parmi vous plus digne que moi de la porter, qu'il vienne et il sera mon roi, soyez prêts à voler à ma suite et à mourir". Et tous d'agiter leur bouclier et leur lance, et de s'écrier à la foule: "Nous ne voulons pas d'autre roi que Philippe-Auguste, avec lui nous combattrons, avec lui nous mourrons", et l'ennemi fut broyé. Je vous offre le choix: voici Jésus couronné d'épines, voici Satan couronné de roses, voici Jésus vous offrant la Croix, voici Satan vous offrant les délices. O Jésus, notre choix est fait, Vous seul serez notre Roi, à Vous toujours, à Vous à la Vie, à Vous à la mort, à Vous dans le temps, à Vous dans les siècles des siècles.

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Sixième station

A Bétharram: l'Ecce Homo

Au Chemin de la Croix ordinaire: Sainte Véronique essuie la Face de Jésus

La Sainte Face

L'Ecce Homo, la Sainte Face! O touchante et et admirable harmonie ! La Face imprimée sur le suaire de Véronique n'est-elle pas celle que contemplèrent les Juifs quand Pilate leur dit, en leur montra Jésus: "Voici l'Homme! Ecce Homo!" Vous savez la réponse: "Nous ne voulons pas de cet homme! Donnez-nous Barrabas. - Que faire donc de ce Jésus? - Qu'il soit crucifié! Qu'il soit crucifié! Crucifigatur! Crucifigatur! (Math. 27, 23). Tandis que de la terre s'élèvent ces cris de blasphèmeses cris de fureur, des cieux descendent des louanges et des adorations; les anges prosternés, contemplent avec ravissement la Face de Jésus! “Voici Mon Fils Bien-aimé”, redit Marie; et ces louanges et ces adorations, ainsi que ces clameurs et ces blasphèmes continueront devant cette Face adorable, jusqu'à la fin des siècles. Le jour où l'adoration cessera et ou les blasphèmes triompheront, sera le dernier jour du monde. Ne dirait-on pas que nous approchons à grands pas de cette catastrophe suprême? Quelle ardeur pour le blasphème! Quelle tiédeur dans l'adoration! Voici donc l'heure du combat décisif, la Sainte Face de Jésus, voilà le signe de ralliement, Jésus a voulu rester invisible dans l'Eucharistie; mais Il a voulu se rendre visible par cette Sainte Face pour réunir autour d'elle tous ses soldats et par elle les confirmer dans l'amour. Il n'a pas voulu nous laisser la Face brillante qui avait ébloui les apôtres sur le Thabor, il nous a laissé la Face couverte de poussière, de sueur, la Face déchirée par les épines et ruisselante de Sang, la Face de l'Amour. Par elle il a conquis les coeurs, par elle il a conquis le monde. Des traditions respectables nous racontent cette conquête, écoutez: L'empereur Tibère entendit parler à Rome de Jésus, la lecture des Actes de Sa Vie et de Sa Mort envoyés par Pilate le touchèrent profondément; ayant appris qu'à Jérusalem se trouvait Sa Sainte Face et qu'elle y opérait de grands miracles, il veut la contempler; Véronique, accompagnée de deux disciples, vient elle-même la lui présenter; l'empereur ravi s'écrie: “Celui-ci n'est pas un homme, c'est un Dieu!” et assemblant le Sénat, il demande une place pour Jésus au milieu des dieux de l'empire. Pendant que Véronique était encore à Rome, un grand miracle s'accomplit. La Face de Jésus devint vivante sur son suaire, de nouveau elle est toute trempée de sueur et de sang. Véronique de tomber aussitôt à genoux, et, l'essuyant, d'en recueillir l'empreinte sur un second suaire. Dieu destinait ce trésor à notre France. Le premier suaire est laissé à Rome, et celui-ci nous est porté par Véronique, quand la barque fragile, sans aviron et sans voile, où l'avaient jetée les Juifs, avec Zachée son époux, aborda miraculeusement au rivage Bordelais, à peu près en même temps que celle de Marthe et de Marie-Madeleine. Voilà la France elle aussi conquise par l'Amour! O Rome! O France, toujours unies, toujours inséparables dans la tradition de l'histoire comme dans les conseils de Dieu, restez toujours inséparables, restez toujours fidèles à l'Amour. O Rome du Christ, regarde la face de ton Pontife! Voilà ton père, voilà ton roi! Respice in faciem Christi tui! (Ps. 83, 10). O France du Christ, regarde toujours la Face de Jésus, contemple, adore, tressaille, Il est ton Père, Il est ton Roi! Respice in faciem Christi tui! Malheur! Trois fois malheur si Dieu irrité entend encore monter jusqu'à la Face de Son Fils l'injure et le blasphème! O mon Dieu, par la Sainte Face de Jésus, pitié pour Rome! O mon Dieu, par la Sainte Face de Jésus, pitié pour la France!

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Septième station

A Bétharram: Jésus est condamné par Pilate

Au Chemin de la Croix ordinaire: Seconde chute de Jésus

Le temple du veau d'or

Encore ici harmonie parfaite. La seconde concupiscence de l'humanité, le second abîme où elle s'engloutit et dont la seconde chute de Jésus la délivre, c'est l'avarice; or Pilate, vous le savez, en est la vivante incarnation, ce n'est que par avarice et uniquement par la crainte de perdre une position lucrative qu'il condamne Jésus, dont il reconnaît l'innocence. L'avarice, l'égoïsme, la soif de l'or, quel abîme! Quel gouffre! Que d'âmes s'y engloutissent! Notre siècle à bati un temple: la bourse; et au milieu de ce temple il a placé le dieu qu'il veut seul adorer: le veau d'or! L'agiotage, l'injustice sous toutes ses formes, la cupidité effrénée; voilà l'encens qu'il brûle chaque jour devant son autel. “Je te donnerai de l'or, si tu te dégrades et si tu m'adores”, dit Satan! Si cadens adoraveris me! (Math. 4, 9) et le temple de Mammon se remplit, et l'encens fume, et la dégradation grandit, et les âmes se vendent. Il ne faut pas, hélas! Tout l'or de la terre pour les acheter, quelques deniers suffisent. O mon Jésus, par les mérites de cette seconde et si douloureuse chute, sortez tous vos chrétiens de ce second abîme! Sortez-en tous les Français! Ou il n'y aura bientôt plus de France! Un Chrétien, un Français ne doit-il pas être plus grand que le monde? Fouler la terre aux pieds et avec la tête et le coeur toucher au Ciel, voilà la taille du vrai Chrétien, voilà la taille du vrai Français. Assez, assez d'aorateur du Veau d'Or, assez de vils esclaves; soyons Français! Soyons Chrétiens!

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Huitième station

A Bétharram: Jésus rencontre Sa Mère

Au Chemin de la Croix ordinaire: Jésus console les filles de Jérusalem

Le Divin Consolateur

Ici encore il y a harmonie parfaite. A la tête des pieuses filles de Jérusalem qui suivent Jésus, se trouve Sa Très Sainte Mère: c'est Elle qui les précède et qui les conduit; la première, Elle est venue à la rencontre de Son Divin Fils; Jésus, dit Saint Bonaventure, voyant l'immense douleur où Elle est plongée, s'arrête, Il la regarde, et avec ce regard toute Son Ame, tout Son Coeur, entrent dans l'Ame de Marie: “Salut, ô Ma Mère”, dit Jésus, et immédiatement, une ineffable consolation inonda le Coeur de cette Mère affligée et fortifia Son corps tombé dans un spasme douloureux. Soutenue par ce regard et ce Doux Nom de Mère, Marie vole à la suite de Son Divin Agneau, Jean, Madeleine et les Saintes Femmes la suivent. A sa prière, un miracle de consolation s'opère: Jésus les voyant gémir a compassion de leur douleur: “Pourquoi pleurer sur Moi, leur dit-il, c'est sur vous et vos enfants qu'il faut pleurer. Ma Mère étant immaculée n'a pas à pleurer sur Elle, malheur aux fils du péché, qui ne pleurent pas sur eux-mêmes!” Pendant que Jésus parle ainsi, Marie prie, et immédiatement le miracle s'opère; la douleur et la faiblesse toute naturelle des filles de Jérusalem se change en contrition, en joie et en force surnaturelle. Ce miracle se renouvelle sans cesse pour toute âme affligée qui fait à la suite de Marie, avec persévérance et avec amour, le saint exercice du Chemin de la Croix. Là seulement se trouve la consolation et la paix parfaite. Malheur à celui qui la cherche au milieu du monde et des plaisirs; il est maudit, il ne trouve que déception, torture, désespoir. O Jésus, Vous seul soyez toujours notre unique et divin Consolateur.

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Neuvième station

A Bétharram: Jésus et les filles de Jérusalem

Au Chemin de la Croix ordinaire: Troisième chute de Jésus

Le Lys au milieu des épines

Arrivé presque au sommet du Calvaire, Jésus est saisi d'une immense douleur, ses genoux faiblissent et Il tombe écrasé sous la Croix; c'est la troisièle chûte. Est-ce la vue des préparatifs de Son Crucifiement qui L'afflige? Non, non! Vous savez bien combien Il le désire; ce qui L'afflige, c'est la vue du troisième abîme de perdition, et du nombre d'âme qui viennent s'y engloutir, ce troisième abîme, c'est l'impureté. O malheureux partisants des plaisirs impurs, voilà votre ouvrage! Arrêtez-vous sur ce chemin et voyez votre Victime! Vous passerez sur Mon Corps, vous dit Jésus, avant d'aller à l'abîme, et hélas, vous y passez en dansant; et après, vos danses criminelles et vos heures de honteuses volupté, vous vous réveillerez dans l'Enfer! Car, sachez-le bien, on entre au Ciel qu'avec le lys de l'innocence et ce lys ne croît que parmi les épines de la pénitence et de la mortification. Heureuses les âmes chastes et pures, qui commes les filles de Jérusalem, marchent à la suite de Jésus, à l'odeur de ces célestes Parfums: In odorem unguentorum currimus: adolescentulae dilexerunt te nimis! (Cant. 1, 3). Heureuse la Nation où fleurit les lys de la Chasteté! Le sol travaillé par des mains vigoureuses y produit au centuple, les familles y sont nombreuses et par conséquent toujours heureuses, toutes les vertus, toute les gloires, toutes les richesses en forment la couronne. Là seulement, se trouvent les intelligences élevées, les coeurs virils, les caractères fermes, les bras robustes, les sillons féconds et les drapeaux glorieux. A ces Nations, on peut dire comme à Judith triomphante: Parce que tu as aimé la Chasteté, la main de Dieu te protège et te garde, et tu seras toujours bénie, toujours heureuse. "Eo quod castitatem amaveris, manus Domini confortavit te, et ideo eris benedicta in aeternum". (Judith 15, 11). O Chasteté virginale, ô Chatesté conjugale! Ô céleste arôme! Ô charme de la vie! Ô France! Ô Nation des lys! Ô noble fille de l'Eglise, la Jérusalem de la terre soit saintement fière de tes lys, et ne les laisse plus flétrir dans tes mains criminelles! Vois le gouffre où t'a conduit le plaisir! Notre Dame de Bétharram vient au fond du gouffre t'offrir la branche du lys, prends cette branche, reviens chaste et pure. Voilà le Salut.

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Dixième station

A Bétharram: Jésus est attaché à la Croix

Au Chemin de la Croix ordinaire: Il est dépouillé de Ses vêtements

La robe nuptiale

Ces deux scènes de la Passion se suivent et n'en font qu'une. Après le dépouillement vient le crucifiement. L'homme était créé pour être assis éternellement au festin du bonheur, aux Noces de l'Agneau. Ayant perdu par sa faute la robe nuptiale, le voilà chassé de la salle du festin et cloué à la douleur. La tête d'Adam était depuis quatre mille ans, ensevelie sur la Montagne du Sacrifice, attendant le Rédempteur: le Calvaire en a pris le nom. Le Rédempteur y vient, Le voici sur la Sainte Montagne, Il s'y fait dépouiller pour revêtir l'homme tombé et Il s'y fait clouer à la Croix pour le délivrer. Fils d'Adam, prenez la robe de Jésus, c'est la robe nuptiale du festin des Noces éternelles; clouez-vous par l'amour sur la Croix avec Jésus, c'est la transfiguration de la douleur, et vous chanterez avec tous les élus, dans la salle de l'éternel festin, le cantique de la délivrance et de l'amour !!!

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Onzième station

A Bétharram: Jésus meurt sur la Croix

Au Chemin de la Croix ordinaire: Jésus est attaché sur la Croix

La Victime du Sacrifice

Nous voici à l'heure solenelle! C'est l'heure du grand sacrifice; où est la Victime? Un jour, un vieillard et un enfant gravissaient le Mont Moriah, voisin du Calvaire; le vieillard marchait accablé de tristesse. "Mon père, disait l'enfant, vous portez dans vos mains le couteau et le feu pour le sacrifice et moi j'en porte le bois, mais où est la victime?"Et le père inclinant la tête tristement et dérobant les larmes qui coulaient de ses yeux répondit: "Mon fils, Dieu y pourvoira." Arrivé au sommet de la montagne, Abraham dit, en poussant un profond soupir: "Mon fils, Dieu le veut; il faut mourir!" Il l'étreint dans ses bras, l'arrose de ses larmes, Mon fils, adieu!... Mon père, adieu! Et Isaac à genoux sur le bûcher inclinait sa tête... "Abraham! Abraham, arrête! Ne frappe pasce n'est pas ton fils qui doit mourir, c'est Mon Fils Bien-Aimé, c'est le Fils de la Vierge Immaculée! Voilà la Victime du Sacrifice!" Et Dieu, de loin, lui montre Jésus! Abraham tressaille d'amour et il L'adore! Celui qu'Abraham n'a vu, n'a adoré que de loin, le voici sous nos yeux, voici la Victime du Sacrifice! Regardez-là sur cette Croix. Voyez près de Lui Sa Mère, plus grande qu'Abraham! Tombons tous à genoux! Et remplis de douleur adorons dans la prière et dans les larmes (tomber à genoux). O Mère! Laissez-moi pleurer avec Vous!... O Madeleine, ne pleurez pas seule vos péchés!... Moi aussi, je veux pleurer et aimer avec le disciple fidèle. O Jésus ma Victime! O Jésus, mon Amour! Vous ne serez pas la seule Victime! Vous ne serez pas seul pour aimer! Voici nos coeurs, qu'ils soient tousVos victimes! Voici nos coeurs, qu'ils brûlent tous d'amour! Avant de mourir, un père bénit ses enfants, un père leur pardonne! O Jésus, bénissez-nous!... O Jésus, pardonnez-nous !...

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Douzième station

A Bétharram: Descente de la Croix

Au Chemin de la Croix ordinaire: Jésus meurt sur la Croix

Le Triomphe de la Croix

Remarquez ces mots: descente de la Croix, placés avant ceux-ci: Jésus meurt sur la Croix. Ceci paraît insolite, on ne descend jamais un crucifié de sa croix que lorsqu'il est mort; faire autrement, c'est folie! Dieu semble permettre ici cette contradiction apparente, pour nous rappeler le plus grand des miracles et le plus beau triomphe de la Croix. "Descends de la Croix, disaient les Juifs à Jésus, et nous croirons que Tu es Dieu: Si filius Dei es, descende de Cruce" (Math. 27, 40). Non, dit l'Amour infini, Il n'en descendra pas, il faut qu'Il y meure: Non, dit la Toute-Puissance infinie, Il n'en descendra pas, il faut qu'en mourant, Il triomphe. Il est mort sur la Croix. Il a triomphé par la Croix! Le Ciel, la terre, les enfers sont tombés à genoux pour l'adorer: Omne genu flectatur caelestium, terrestrium et infernorum!" (Philip. 2, 10). Toutes les Nations de la terre ont applaudi et chantent ce triomphe: "Dicite in gentibus regnavita lignoDeus!"

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Treizième station

A Bétharram et au Chemin de la Croix ordinaire: Jésus est remis à Sa Mère

La Reine des Martyrs

On place dans les mains des Martyrs l'instrument de leur supplice; voyez ce Corps inanimé dans les bras de la plus aimante, la plus Douloureuse des mères, et saluez la Reine des Martyrs. Voilà le Fruit béni de ses entrailles: qu'Il était beau dans la Crèche, les lèvres toutes humides de Son lait Maternel! Qu'Il est beau maintenant que l'Amour nous l'a mûri sur l'Arbre du Sacrifice, qu'Il est beau empourpré du Sang vermeil, et tout humide des Larmes Maternelles! Comme la branche s'incline quand son fruit est mûr pour l'offrir au voyageur altéré, ainsi s'incline Marie pour offrir Jésus à nos âmes!... O Reine des Martyrs! Quel Amour et quelle force dans l'Amour. Une femme errait un jour dans la solitude de Bersabée: Errabat in solitudine Bersabée (Gen. 21, 14). c'était une mère... Il n'y avait pas une goutte d'eau dans ce désert et son enfant mourait de soif. "Non! Non, s'écrie la mère, je ne verrai pas mourir mon enfant: Non videbo morientem puerum" (Gen. 21, 16), elle le laisse au pied d'un arbre et s'asseoit un peu plus loin pour gémir et pleurer: et sedens flevit (ibid.). Agar, c'est la mère avec son amour, mais avec sa faiblesse. Marie, c'est la Mère avec Son Amour, mais avec la force dans l'Amour!!! (Tomber à genoux) O Reine des Martyrs! Par le Corps inanimé de Jésus, notre Victime, par les Larmes que verse Votre Coeur désolé, obtenez pour tous vos enfants, l'Amour de Votre Doux Jésus, et l'amour fort jusqu'à la mort, l'amour qui fait les martyrs. O Jésus!... je baise Vos Plaies avec Marie! Je Vous presse sur mon coeur et je m'enivre du bonheur de Vous aimer, du bonheur de souffrir, de m'immoler et de mourir! Quel bonheur de Vous recevoir dans mon coeur! Que toutes Vos Plaies s'impriment dans mon âme! Consumez tout ce qu'il y a en moi qui n'est pas Vous. Par la Sainte Communion vivez toujours en moi. "Non, non, ce n'est plus moi qui veut vivre, Vous seul ô Jésus, vivez toujours en moi!"

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Quatorzième station

A Bétharram et au Chemin de la Croix ordinaire: Jésus est placé dans le Tombeau

Le glorieux Sépulcre

Le Prophète l'a dit: "Son sépulcre sera glorieux. Et in sepulcrum ejus gloriosum"(Isaïe 11, 10). Toute gloire se brise au tombeau, mais au Tombeau de Jésus toute Gloire commence! Vous dites c'est la mort, et Dieu de toute éternité a dit: C'est la Résurrection et la Vie. Ô Mort, où est ton aiguillon! Ô mort, où est ta victoire! Ô mort, Je serai ta mort! Ô mort Je briserai ton dard et te chasserai de l'empire que t'a créé le péché! Chantons la victoire du Divin Triomphateur et tressaillons d'espérance et de joie. Couvrons de nos baisers d'amour ce glorieux sépulcre! Ce n'est pas assez, allons à l'autel de la Résurrection. (Après la prière, se rendre à la Chapelle de la Résurrection) Ici, la prière ne suffit plus, il faut le chant, unissons nos voix aux voix du Ciel et de la terre, et avec toutes les générations qui la proclament Bienheureuse, félicitons la Mère de Jésus réssuscité. (chanter) Regina caeli laetare. Alléluia.

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Téléchargez le texte du Chemin de Croix avec le P. Marie-Antoine (pdf) en cliquant ici

PMA_65ans

Le Père Marie-Antoine de Lavaur

"Le Saint de Toulouse"

1825-1907

Le Père Marie-Antoine (Léon Clergue) est né à Lavaur le 23 décembre 1825. Le centenaire de sa mort a été célébré le 8 février 2007. D'une famille très chrétienne, tout enfant il n'a qu'un désir : être prêtre. Il suit sa vocation et entre au petit séminaire de l'Esquile à Toulouse à 11 ans, et poursuit sa formation théologique au Grand Séminaire. Excellent élève, déjà apôtre zélé, il fonde plusieurs associations : Confrérie du Saint-Sacrement, Confrérie des Hôpitaux, des prisons, ou celle des petits métiers. Il est ordonné prêtre le 21 septembre 1850 et aussitôt nommé vicaire à Saint-Gaudens. Sa piété, son dévouement, son amour des plus pauvres marquent un ministère qui fait époque.

C'est à Saint-Gaudens qu'il entend l'appel de Saint-François. Il revêt l'habit de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins au noviciat de Marseille le 13 juin 1855, et l'année suivante prononce ses voeux solennels. Presque aussitôt, les Supérieurs lui confient le ministère de la prédication. Il est envoyé à Toulouse dès 1857 pour fonder le couvent de la Côte Pavée, qui sera sa seule résidence durant les cinquante ans que dure son apostolat. Les nombreuses missions qu'il prêche le font nommer « l'Apôtre du Midi ». Ses prédications puissantes produisent des fruits extraordinaires, attirent les foules dans les églises et à la pratique des sacrements. Il reçoit de Dieu la grâce de convertir les pécheurs les plus invétérés.

Il sera surtout le grand ouvrier de Notre Dame de Lourdes en sa qualité de confesseur qui lit dans les âmes et ramène la paix dans les coeurs, par le grand nombre de pèlerinages qu'il y conduit, et par les cérémonies populaires qui s'y déroulent encore et dont il est l'initiateur. Aucun genre de ministère, par la parole et une multitude d'écrits, ne lui est étranger : l'apostolat des enfants et des plus pauvres pour lesquels il propage l'oeuvre du Pain de St-Antoine de Padoue, l'éveil des vocations religieuses, son combat contre le mal sous toutes ses formes, la défense des droits de l'Eglise et du chrétien, la gloire de Dieu et la dévotion à l'Immaculée Conception... Par sa vie tout entière, qui est un chant d'amour à Dieu et à Marie.

Sa vie... un sentiment fort de la présence de Dieu même au milieu des plus dures épreuves et des persécutions, un amour dévorant pour ceux qui souffrent, la dure pénitence qu'il impose à son corps, et un modèle de vie religieuse : « Je meurs dans la pratique de la pauvreté, de l'obéissance, de la chasteté ». Le Père Marie-Antoine meurt en odeur de sainteté le 8 février 1907 dans ce couvent de la Côte-Pavée qu'il a défendu jusqu'au bout du séquestre. Cinquante mille personnes assistent à ses obsèques jusqu'au cimetière de Terre-Cabade. Le 14 novembre 1935 ont lieu l'exhumation et la reconnaissance de son corps parfaitement conservé, transféré dans la chapelle du couvent. C'est là que les fidèles continuent à le prier ; ils obtiennent par son intercession de nombreuses grâces, des guérisons et de grandes faveurs.

Les différents procès en vue de sa béatification ont été remis à la Sacrée Congrégation des Rites en 1932, le décret sur ces écrits a été publié en 1945. Selon un mot de Mgr Saliège qui s'est vivement intéressé au succès de la cause, « Le P. Marie-Antoine, qui a gagné de son vivant tant de victoires et, se jouant des obstacles, est toujours arrivé à ses fins, saura obtenir le même succès auprès des hautes personnalités romaines que la confiance du Souverain Pontife a établies pour être juges dans les causes des Bienheureux et des Saints».

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Prière pour demander la béatification du Père Marie-Antoine


"Seigneur, Tu aimes manifester Ta puissance et Ta miséricorde par l'appel d'apôtres consacrés totalement à Ton Royaume. Daigne glorifier le Père Marie-Antoine, ce fils de Saint-François qui, durant plus de cinquante ans, Te fit connaître et aimer, surtout des pauvres et des éprouvés, annonça Ton message de conversion et se dépensa sans compter au service de Ton Eglise. Amen."

Vu et approuvé, Toulouse, le 8 Décembre 1968, Père J. Chansou, Vicaire Général

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Pour approfondir

Site de l'Association pour la Mémoire du Père Marie Antoine de Lavaur

http://a.p.m.a.free.fr

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