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7 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

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Huitième jour

Doute de saint Joseph

 

Saint Joseph avait donc laissé Marie à Jutta, où elle resta jusqu’à la naissance de Jean-Baptiste. C’est alors trois mois qu‘elle demeura auprès de sa cousine Elisabeth, qu‘elle ne voulut quitter qu‘après la naissance de son Fils, mais avant sa circoncision. Joseph vint à sa rencontre jusqu’à moitié chemin, probablement jusqu'à Dothan, où, en allant chez Elisabeth, ils s’étaient arrêtés chez un ami du père de Joseph«Vraisemblablement aussi, elle fut accompagnée jusque-là par des parents de Zacharie ou par des amis de Nazareth qui se trouvaient avoir le même voyage à faire.

Mais Joseph, en revenant à Nazareth avec Marie, s’aperçut qu'elle était enceinte. Il fut alors assailli par toutes sortes d’inquiétudes et de doutes, car il ne connaissait pas l’ambassade de l’Ange près de Marie. Aussitôt après son mariage, il était allé à Bethléem pour quelques affaires de famille ; Marie, pendant ce temps, s’était rendue à Nazareth avec ses parents et quelques compagnes. La Salutation angélique avait eu lieu avant le retour de Joseph à Nazareth. Marie, dans Sa timide humilité, avait gardé pour elle le secret de Dieu.

Joseph, plein de trouble et d’inquiétude, n’en faisait rien connaître au dehors, mais luttait en silence contre ses doutes. La sainte Vierge, qui avait prévu cela d’avance, était grave et pensive. Ce qui augmentait encore l’anxiété de Joseph.

Quand ils furent arrivés à Nazareth, la sainte Vierge n’alla pas tout de suite dans, sa maison avec saint Joseph, et demeura deux jours dans une famille alliée à la sienne. C‘étaient les parents du disciple Parménas, qui alors n’était pas né, et qui fut plus tard l’un des sept diacres dans la première communauté des chrétiens à Jérusalem.

Ces gens étaient alliés à la sainte famille : la mère était sœur du troisième époux de Marie de Cléophas, qui fut le père de Siméon, évêque de Jérusalem. Ils avaient une maison et un jardin à Nazareth ; ils étaient aussi alliés à la sainte famille, du côté d’Elisabeth. La sainte Vierge resta quelque temps chez eux avant de revenir dans la maison de Joseph : mais l’inquiétude de celui-ci augmentait à tel point, que, lorsque Marie voulut revenir auprès de lui, il forma le projet de la quitter et de s’enfuir secrètement Pendant qu‘il roulait ce dessein dans son esprit, un Ange lui apparut en songe et le consola, en lui disant:  « Joseph, fils de David, ne craignez point de retenir Marie votre épouse, car ce qui est né en elle est l’œuvre du Saint Esprit. Elle enfantera un Fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus, parce que c’est lui qui rachètera son peuple de ses péchés ».

Joseph, à son réveil, fit Ce que l’Ange lui avait ordonné, et ne pensa plus quitter Marie, son épouse.

 

Considération

Saint Joseph d’après Isidore des Iles

 

Isidore d’Isolanis, ou des Iles, que l’on peut appeler le prophète de Saint Joseph, et qui fut au XVIe siècle l’une des illustration du saint et savant Ordre de Saint Dominique, écrivit dès cette époque un ouvrage spécial et considérable sur le Saint Patriarche. Il l’intitula la Somme des Dons de saint Joseph, et le dédia à Adrien VI, en des termes que nous aimons à reproduire, parce qu’ils conviennent, sous beaucoup de rapport, à notre temps et notre immortel Pie IX :

« Très Saint Père, disait-il, l’Italie attendait votre avènement au milieu des larmes. Secouée par les orages des factions, inondée du sang des fidèles, pleurant ses citoyens exilés, gémissant à la vie des maisons monastiques spoliées, affligée de la dispersion des Religieux réduits à la mendicité, elle vous supplie de jeter d’en haut un regard sur tant de maux, et elle désire ardemment de contempler la sainteté, la prudence, la piété et la sagesse de votre pontificat ; car c’est son avènement qui changera en joie notre tristesse.

« Nous y voyons la puissance de Dieu accompagner votre venue, et la sainteté de vos vertus couvrir la terre comme d’une nuée ; mais en même temps, ce n’est pas légèrement que je crois que la paix sera rendue à l’Italie par les saintes prières à Saint Joseph. Je vous supplie donc instamment, très saint père de la société humaine, Abraham par la foi, Moïse par la direction, David par l’onction, Pierre par l’autorité, d’ordonner que, par votre empire, votre commandement et votre loi, l’Église universelle célèbre en l’honneur de Saint Joseph des jours de fête annuels, solennels, joyeux, avec une observance exacte, un profond respect et une vénération apostolique. Par ces grands honneurs, l’empire de l’Église militante recevra une grande puissance d’en-haut ; et quand elle aura recouvré la paix, elle pourra répandre l’eau du Saint Baptême sur les nations barbares et prêcher à tous les peuples le nom du Christ. Par les prières aussi de l’Epoux de la Reine des Cieux, de celui qui a reçu le nom divin, la belle Asie, abandonnant Mahomet, pourra se courber sous votre sceptre, et Jérusalem le vénérer, elle qui a crucifié Jésus notre Seigneur, ce Maître qui a fait trembler dans le Ciel l’armée des Anges devant sa divinité… »

Mais dans l’accomplissement de cette prévision du pieux enfant de Saint Dominique, qu’il n’a pas été donné à Adrien VI et à ses successeurs de pouvoir réaliser, n’a-t-il point été réservé à notre grand Pie IX, qui semble appelé à faire tout ce que l’on peut faire pour la gloire de saint Joseph ? C’est lui, assurément, qu’il a entrevu dans ces paroles que nous trouvons dans le corps de l’ouvrage :

« Le Saint Esprit, dit-il, ne cessera point d’agir sur les cœurs des fidèles jusqu’à ce que l’Eglise universelle honore avec transport le divin Joseph d’une vénération nouvelle, fonde des monastères, érige des églises et des autels en son honneur, multiplie ses fêtes et les fasse célébrer plus solennellement. Le Seigneur enverra sa lumière jusque dans le plus intime des intelligences et des cœurs. De grands hommes scruteront les dons intérieurs de Dieu cachés en saint Joseph, et ils trouveront en lui un trésor d‘un ineffable prix, tel qu’ils n'en ont point trouvé et qu’ils n’en trouveront point dans les Saints ni de l‘ancienne ni de la nouvelle alliance. Bénissez donc, ô peuples, saint Joseph, afin que vous soyez remplis de bénédictions ; car quiconque le bénira sera rempli des plus abondantes bénédictions.

Oui, Jésus Christ, pour la gloire de son propre nom, a destiné saint Joseph à être le Patron particulier et principal de tout l’empire de l’Eglise militante. C’est pourquoi, avant le jour du jugement, tous les peuples connaîtront, vénéreront et adoreront le nom du Seigneur et les dons magnifiques que Dieu a faits à saint Joseph, dons qu’il a voulu laisser presque cachés pendant une longue suite de temps.

La Fête de saint Joseph sera donc un jour célébrée comme une fête principale et vénérable. Le Vicaire de Jésus Christ sur la terre, obéissant à l’impulsion du Saint Esprit, commandera que la Fête du Père adoptif du Christ, de l'Epoux de la Reine du monde, de l’homme très-éminent en sainteté, soit célébrée dans toutes les contrées de l’Eglise militante, orthodoxe et catholique. Et ainsi celui qui dans le ciel a toujours été au premier rang, ne sera point à un rang inférieur sur la terre ».

Et nous, que penserons-nous de ces paroles, après le décret de Pie IX en date du 8 décembre 1870, lequel confère à saint Joseph le titre de Patron de l’Église catholique, et ordonne que sa Fête sera désormais célébrée sous le rite double de première classe ? Qu’en penserons-nous encore après son décret du 7 juillet dernier, qui décerne à saint Joseph, dans le Culte public ecclésiastique, toutes et chacune des prérogatives qui sont particulières aux saints patrons ? N’est-il pas incontestablement le Pontife annoncé et attendu par les Saints comme devant mettre le Comble à la gloire sur terre de saint Joseph ? Que Dieu lui donne d’accomplir toutes ses destinées, que Marie le sauve, que Joseph le délivre de tous ses ennemis !

 

Pratique

Saint Nom de Joseph

 

Après les très Saints Noms de Jésus et de Marie, il n’est pas de nom plus digne de nos louanges que celui de Joseph. Aussi de pieux fidèles ont voulu honorer notre glorieux Patriarche par la récitation de cinq Psaumes dont les lettres initiales composent ce sainte nom. Ce sont les Psaumes Jubilate Deo… servite ; Omnes gentes ; Soepè expugnaverunt ; Exultate Deo et fundamenta, auxquels ont ajoute une Hymne commençant par ces mots : Dei qui gratiam, avec les verset et oraison convenable.

L’Église a tellement approuvé cette pratique, que le Souverain Pontife Pie VII, en 1809, a attaché à la récitation en latin de ces Psaumes, Hymne, Verset et Oraison, une Indulgence de sept ans et sept quarantaines chaque fois, et une indulgence plénière une fois le mois, quand ont les récite tous les jours. En 1815, le même souverain Pontife a concédé cette Indulgence plénière pour le 3e Dimanche après Pâques, si on les récite souvent dans le cours de l’année.

L’on pourrait aussi réciter six Gloria Patri, mais sans gagner d’indulgence, en l’honneur des six lettres qui forment le nom de Joseph.

En 1804, Pie VII avait aussi accordé l’Indulgence d’un an à chaque fois que l’on réciterait l’Hymne Quicumque sanus vivere.

 

Retrouvez le texte de ces Psaumes en cliquant ICI

 

Invocations

Jésus, Marie, Joseph

 

Jésus, Fils éternel de Dieu le Père, et dans le temps, de Marie et de Joseph ; Marie , douce Mère de Jésus et des hommes; Joseph, Père de Jésus et le nôtre, je vous offre, après Dieu, mon cœur et toutes ses affections, mon esprit et toutes ses facultés, ma vie, son passé, son présent, son avenir et sa fin. Elle s’avance, cette vie, et je pressens déjà cette fin. ô Jésus, recevant le dernier soupir de Joseph ; Marie, lui rendant les derniers devoirs ; Joseph, expirant entre les bras de Jésus et de Marie, assistez-moi toujours, mais surtout à l’heure de la mort, en ce moment redoutable de l’agonie, où j’aurai a faire le grand passage du temps à l’éternité. Puissé-je le faire en votre sainte compagnie !

C’est l’unique grâce que je vous demande en ce moment, afin qu'après vous être resté uni pendant la vie, je puisse, sous vos auspices, m’endormir dans la paix du Seigneur et la confiance d’une bonne et sainte mort. C’est dans ces sentiments et pour gagner, avec tous vos fidèles serviteurs, les Indulgences que Pie VII y a attachées (400 jours à chaque invocation que l’on peut séparer), que je ne cesserai de vous adresser les précieuses invocations :

 

Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie,

Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi toujours, surtout à l’agonie,

Jésus, Marie, Joseph, donnez-moi de mourir en votre compagnie.

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

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Téléchargez le texte de cette méditation (PDF) en cliquant ici

 

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6 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

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Septième jour

La Visitation

 

Quelques jours après l’Annonciation de l’Ange à Marie, saint Joseph revint à Nazareth et fit certains arrangements dans la maison pour pouvoir exercer son métier ; car il n‘avait pas encore été à demeure à Nazareth, où il avait passé à peine deux jours. Il ne savait rien de l’Incarnation de Dieu dans Marie. Elle était la Mère du Seigneur, mais elle était aussi sa servante et gardait humblement son secret. La sainte Vierge, lorsqu’elle sentit que le Verbe s‘était fait chair en elle, éprouva un grand désir d’aller tout de suite à Jutta, près d’Hébron, visiter sa cousine Elisabeth, que l’Ange lui avait dit être enceinte depuis six mois. Comme on approchait du temps où Joseph devait se rendre à Jérusalem pour la Fête de Pâques, elle désira l’accompagner pour aller assister Elisabeth pendant sa grossesse. Joseph se mit donc en route pour Jutta avec la sainte Vierge.

Leur route se dirigeait vers le midi. Ils avaient avec eux un âne sur lequel Marie montait de temps en temps ; il portait quelques effets, entre autres un sac appartenant à Joseph, où se trouvait une longue robe brune de la sainte Vierge avec une espèce de capuchon. On l’attacha sur le cou de l’âne. Marie mettait cet habit quand elle allait au Temple ou a la synagogue. En voyage elle portait une tunique de laine brune, une robe grise avec une ceinture par-dessus, et une coiffe tirant sur le jaune.

Ils voyageaient assez vite. Ils traversèrent d’abord la plaine d’Esdrelon, dans la direction du midi, puis gravirent une hauteur pour entrer dans la ville de Dothan, où ils s’arrêtèrent chez un ami du père de Joseph. C’était un homme assez riche, originaire de Bethléem. Le père de Joseph l’appelait son frère, quoiqu’il ne le fût pas, mais il descendait de David par un homme qui était aussi roi, et qui s’appelait Ela, ou Eldoa, ou Eldad. Cet endroit était très commerçant.

Une fois ils passèrent la nuit sous un hangar; puis, comme ils étaient encore à douze lieues de la demeure de Zacharie, ils s’arrêtèrent un soir dans un bois sous une cabane de branchages, toute recouverte de feuillage vert avec de belles fleurs blanches. On trouve souvent dans ce pays, au bord de ces routes, des cabanes de verdure ou même des bâtiments plus solides dans lesquels les voyageurs peuvent passer la nuit ou Se rafraîchir et apprêter les aliments qu’ils ont avec eux. Une famille du voisinage a la surveillance de plusieurs abris de ce genre et fournit plusieurs choses nécessaires, moyennant une modique rétribution.

De Jérusalem ils n’allèrent pas tout droit à Jutta, mais ils firent un détour vers le levant pour voyager plus solitairement. Ils contournèrent une petite ville à deux lieues d‘Emmaüs, et prirent alors des chemins que Jésus suivit souvent pendant ses années de prédication. Ils eurent ensuite deux montagnes à franchir, entre lesquelles on les vit une fois se reposer, manger du pain et mêler dans leur eau des gouttes de baume qu’ils avaient recueilli pendant le voyage. Le pays ici était très montagneux. Ils passèrent devant des rochers qui étaient plus larges par le haut que par le bas ; on voyait aussi là de grandes cavernes dans lesquelles étaient toutes sortes de pierres singulières. Les vallées étaient très fertiles.

Leur chemin les conduisit encore a travers des bois, des landes, des prés et des champs, dans lesquels se faisait remarquer particulièrement une plante qui avait de jolies petites feuilles vertes et des grappes de fleurs, formées de neuf clochettes roses fermées.

La maison de Zacharie était sur une colline isolée. Il y avait à l‘entour des groupes de maisons. Un ruisseau assez fort descendait de la montagne.

Ce devait être le moment où Zacharie revenait chez lui de Jérusalem après les Fêtes de Pâques,et Elisabeth, poussée par un désir inquiet, s’en alla assez loin de sa maison sur la route de Jérusalem. Zacharie fut bien étonné, et effrayé de la rencontrer à une si grande distance de chez elle dans la position où elle se trouvait. Elle lui dit qu’elle avait le coeur très agité et qu'elle était poursuivie par la pensée que sa cousine Marie de Nazareth venait la voir. Zacharie chercha à lui faire perdre cette idée ; il lui fit entendre par signes, et en écrivant sur une tablette, combien, il était peu vraisemblable qu’une nouvelle mariée entreprit en ce moment un si grand voyage. Ils revinrent ensemble à la maison.

Elisabeth ne pouvait renoncer à son espérance, car elle avait appris en songe qu’une femme de son sang était devenue la Mère du Messie promis. Elle avait pensé alors à Marie, avait conçu un ardent désir de la voir, et l’avait vue en esprit venant vers elle. Elle avait préparé dans sa maison, a droite de l‘entrée, une petite chambre avec des sièges. C’était là qu’elle était assise le lendemain, toujours dans l'attente, et regardant si Marie arrivait. Bientôt elle se leva, et s‘en alla sur la route au-devant d'elle.

Elisabeth était une femme âgée, de grande taille ; elle avait le visage petit et de jolis traits ; sa tête était enveloppée. Elle ne connaissait la sainte Vierge que de réputation. Marie, la voyant de loin, connut que c‘était elle, et s’en alla en toute hâte à sa rencontre, précédant saint Joseph, qui discrètement resta en arrière. Marie fut bientôt parmi les maisons voisines dont les habitants, frappés de sa merveilleuse beauté, et émus d’une certaine dignité surnaturelle qui était dans toute ; sa personne, se retirèrent respectueusement quand elle rencontra. Elisabeth. Elles se saluèrent amicalement en se tendant la main. En ce moment parut un point lumineux dans la sainte Vierge, et comme un rayon de lumière qui partait de là vers Elisabeth, et dont celle-ci reçut une impression merveilleuse. Elles ne s‘arrêtèrent pas en présence des hommes; mais, se tenant par le bras, elles gagnèrent la maison par la cour placée en avant : à la porte de la maison, Elisabeth souhaita encore la bienvenue à Marie, et elles entrèrent.

Joseph, qui conduisait l’âne, arriva dans la cour, remit l’animal a un serviteur et alla chercher Zacharie, dans une salle ouverte sur le côté de la maison. Il salua avec beaucoup d’humilité le vieux prêtre ; Celui-ci l’embrassa cordialement et s’entretint avec lui au moyen de la tablette sur laquelle il écrivait, car il était muet depuis que l’Ange lui avait apparu dans le Temple.

Marie et Elisabeth, entrées par la porte de la maison, se trouvèrent dans une salle qui me parut servir de cuisine. Ici elles se prirent par le bras. Marie salua Elisabeth très amicalement, et elles appuyèrent leurs joues l’une contre l’autre. Alors quelque chose de lumineux rayonna de Marie jusque dans l’intérieur d’Elisabeth ; celle-ci en fut tout illuminée, son cœur fut agité d’une sainte allégresse et profondément ému. Elle se retira un peu en arrière en élevant la main, et pleine d’humilité, de joie et d’enthousiasme, elle s’écria : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. D’où me vient ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ? Voici qu’aussitôt que la voix de votre salutation est parvenue à mes oreilles, l’enfant que je porte a tressailli de joie dans mon sein. Vous êtes heureuse d’avoir cru : ce qui vous a été dit par le Seigneur s’accomplira ».

Après ces dernières paroles, elle conduisit Marie dans la petite chambre préparée pour elle, afin qu’elle pût s‘asseoir et se reposer des fatigues de son voyage. Il n’y avait que deux pas à faire jusque là. Mais Marie quitta le bras d’Elisabeth qu’elle avait pris, croisa ses mains sur sa poitrine, et commença son admirable cantique. Et Elisabeth répétait tout le Magnificat avec un semblable mouvement d’inspiration. Après quoi elles s’assirent sur des sièges très-bas. Il y avait sur une petite table, peu élevée aussi, un petit verre placé devant elles.

Dans l’après-midi du même jour, Joseph et Zacharie restèrent ensemble, s’entretenant de la venue prochaine du Messie et de l‘accomplissement des prophéties. Zacharie était un grand et beau vieillard habillé en prêtre ; il répondait toujours par signes ou en écrivant sur une tablette. Ils s‘assirent sur le côté de la maison dans une salle ouverte qui avait vue sur le jardin. Marie et Elisabeth étaient aussi assises dans le jardin, sur un tapis, sans un grand arbre, derrière lequel était une fontaine d’où l’eau sortait quand on retirait un fosset. Il y avait tout autour du gazon, des fleurs et des arbres avec de petites prunes jaunes. Elles mangèrent ensemble des fruits et de petits pains tirés de la besace de Joseph. Quelle simplicité et quelle frugalité touchante ! Il y avait dans la maison deux servantes et deux serviteurs, qui allaient et venaient. Ils apprêtèrent sous un arbre une table avec des aliments. Zacharie et Joseph vinrent et mangèrent quelque chose. Joseph voulait revenir tout de suite à Nazareth ; mais il restera huit jours. Il ne sait rien de l’état de grossesse de la sainte Vierge. Marie et Elisabeth se taisaient la-dessus. Il y avait dans leur intérieur comme une entente secrète et profonde de l’une à l’autre.

Plusieurs fois le jour, spécialement avant les repas, quand tous étaient ensemble, les saintes femmes disaient des espèces de litanies. Joseph priait avec elles, et l’on vit ensuite apparaître une croix entre elles. Il n'y avait pourtant pas encore de croix : c’étaient comme si deux croix se fussent visitées.

Le soir enfin ils mangèrent tous ensemble, et restèrent assis jusque vers minuit, près d’une lampe, sous l’arbre du jardin. Puis Joseph et Zacharie se retirèrent seuls dans un oratoire, tandis que Marie et Elisabeth étaient dans leur petite chambre. Elles se tenaient debout, vis-à-vis l'une de l’autre, comme ravies en extase, et disaient ensemble le Magnificat.

Le lendemain, Zacharie conduisit saint Joseph dans un autre jardin séparé de la maison. Zacharie était en toutes choses plein d’ordre et de ponctualité. Ce jardin était abondant en beaux arbres et produisait des fruits de toute espèce ; il était très bien tenu ; il était traversé par une allée en berceau, sous laquelle on était à l’ombre ; à l’extrémité du jardin, se trouvait cachée une petite maison de plaisance dont la porte était sur le côté. Dans le haut de cette maison, étaient des ouvertures fermées avec des châssis ; il s’y trouvait un lit de repos en nattes, recouvert de mousse ou d’autres herbes. Il y avait aussi là deux figures blanches de la grandeur d’un enfant, qui paraissaient ressembler à Zacharie et à Elisabeth, seulement beaucoup plus jeunes.

Cependant, Marie et Elisabeth s’occupaient de concert dans la maison. La sainte Vierge prenait part à tous les soins du ménage ; elle préparait toute sorte d’effets peur l‘enfant qu’on attendait. Elles travaillaient ensemble ; elles tricotaient une grande couverture pour le lit d’Elisabeth lorsqu’elle serait accouchée. Les femmes juives se servaient de couvertures de ce genre : il y avait au milieu une espèce de poche, disposée de façon que l‘accouchée pût s’envelopper tout entière avec son enfant ; elle s’emmaillotait là-dedans, soutenue par des coussins, et pouvait à volonté se mettre sur son séant ou rester couchée. Sur le bord de cette couverture étaient des fleurs et des sentences brodées à l’aiguille. Marie et Elisabeth préparaient aussi toutes sortes d’objets qui devaient être donnés aux pauvres à la naissance de l’enfant.

Pour sainte Anne, pendant l‘absence de la sainte famille, elle envoya souvent sa servante dans la maison de Nazareth pour voir si tout y était en ordre ; elle y alla aussi une fois elle-même.

Le surlendemain, Zacharie est allé avec Joseph se promener dans les champs. Sa maison est isolée sur une colline : c’est la plus belle maison qu’il y ait dans la contrée ; d’autres sont dispersées tout autour. Marie, qui est un peu fatiguée, est restée seule avec Elisabeth à la maison.

La nuit suivante, Zacharie et Joseph la passèrent dans le jardin situé à quelque distance de la maison, tantôt dormant dans la petite maison qui est là, tantôt priant en plein air. Au point du jour, ils reviennent à la maison de Zacharie, que n’avaient point quittée Elisabeth et la sainte Vierge. Tous les matins et tous les soirs, elles répétaient ensemble le cantique Magnificat, dicté par le Saint Esprit à Marie après la salutation d’Elisabeth.

Le jour suivant, Elisabeth et la sainte Vierge se rendirent elles-mêmes au jardin éloigné de la maison de Zacharie. Elles avaient des fruits et des petits pains dans des corbeilles, et voulaient passer la nuit dans cet endroit. Quand Joseph et Zacharie y vinrent plus tard, la sainte Vierge alla à leur rencontre. Zacharie avait sa petite tablette, mais il faisait trop sombre pour qu'il pût écrire, et Marie, poussée intérieurement par le Saint Esprit, lui dit qu’il parlerait bientôt, et qu’il pouvait laisser la sa tablette, parce qu’il serait bientôt en état de s’entretenir avec Joseph et de prier avec lui.

Puis les quatre saints personnages passèrent la nuit dans le jardin : ils s’assirent et mangèrent un peu, marchèrent ensuite deux à deux, s’entretenant ou priant, et entrèrent alternativement dans la petite maison pour y prendre du repos. Après le sabbat, Joseph doit retourner à Nazareth, et Zacharie l’accompagnent à quelque distance. Il faisait ce jour-là un magnifique clair de lune et le ciel était très pur..

La nuit d’avant le sabbat, la sainte Vierge reposa dans sa petite chambre, étendue sur le côté et la tête appuyée sur le bras ; elle était enveloppée dans une pièce d‘étoffe blanche, depuis la fête jusqu’aux pieds. Cependant, sous son cœur, brillait une gloire lumineuse en forme de poire qu’entourait une petite flamme d’un état indescriptible. Dans Elisabeth brillait une gloire moins éclatante, mais plus grande et d’une forme circulaire : la lumière qu’elle répandait était moins vive.

Mais le sabbat était commencé, et on le célèbre dans une chambre particulière de la maison de Zacharie, que l’on éclaira avec une lampe allumée exprès. Zacharie, Joseph et six autres hommes, qui étaient probablement des gens de l‘endroit, priaient debout sous la lampe autour d'un coffre sur lequel étaient des rouleaux écrits. Ils avaient des linges qui pendaient par dessus la tête, mais ne faisaient pas, en priant, toutes les contorsions que font les juifs actuels, quoique souvent ils baissassent la tête et levassent les bras en l’air. Marie, Elisabeth et deux autres femmes se tenaient à part derrière une cloison grillée, d’où elles voyaient dans l'oratoire; elles étaient tout enveloppées jusque par-dessus la tête dans des manteaux de prière.

Pendant toute la journée du sabbat, Zacharie resta avec le même habit qu‘il avait mis au commencement du sabbat. Il avait une longue robe blanche avec des manches qui n’étaient pas très larges ; il portait une large ceinturé qui faisait plusieurs tours, et sur laquelle il y avait des lettres. A cette robe était attaché une espèce de capuchon, qui pendait en plis sur les épaules comme un voile rejeté en arrière. Quand, dans la journée du samedi, il faisait quelque chose on allait quelque part, il relevait cette robe par dessus une épaule ; il l’attachait de l’autre côté, sous le bras, à l‘aide de la ceinture. Il montra ce jour-là à Joseph son manteau de prêtre, qui était très beau. Il était très lourd, de couleur blanche et pourpre, et attaché sur la poitrine par trois fermoirs.

Le soir, le sabbat étant fini, ils mangèrent de nouveau. Ils prirent leur repas ensemble dans le jardin près de la maison. Ils mangèrent des feuilles vertes qu’ils trempaient dans une sauce. Il y avait aussi sur la table des assiettes avec de petits fruits, et d’autres plats, où était, sans doute, du miel, qu’ils prenaient avec des espèces de spatules en corne.

Plus tard, au clair de la lune, par une belle nuit étoilée, Joseph se mit en voyage, accompagné de Zacharie. Joseph avait avec lui un petit paquet où étaient des pains et une petite cruche, et un bâton recourbé par en haut. Ils avaient tous deux des manteaux de voyage qui recouvraient la tête. Les deux femmes les accompagnèrent a une petite distance, et s‘en revinrent seules par une nuit d’une beauté remarquable.

Marie et Elisabeth rentrèrent a la maison dans la chambre de Marie. Il y avait là une lampe allumée, selon ce qui se faisait toujours lorsqu’elle priait et allait se coucher. Les deux femmes se tinrent vis-à-vis l’une de l’autre, et récitèrent le Magnificat.

Cependant Joseph continua sa route et rentra à Nazareth. Il ne parait pas qu’il ait été à Jérusalem, mais il semble s’être rendu directement chez lui. La servante d’Anne prend soin de son ménage, et va et vient d‘une maison à l’autre. A cela près, Joseph resta seul.

A Jutta, Zacharie est aussi de retour, et Marie et Elisabeth y partagent leur temps entre la prière et les différents travaux de la maison. Vers le soir, elles se promènent dans le jardin, où il y avait une fontaine, ce qui n’est pas commun dans le pays. Elles allaient souvent aussi, dans la soirée, quand la chaleur était passée, se promener dans les environs, car ta maison de Zacharie était isolée et entourée de champs. Ordinairement elles se couchaient vers neuf heures, et se levaient toujours avant le soleil.

 

Considération

Saint Joseph d’après saint Bernardin de Sienne

 

Saint Bernardin, dit de Sienne, parce que, né près de cette ville, il en fit son séjour habituel, fut la lumière, comme l’avait prédit de lui saint Vincent Ferrier, et le restaurateur de l’ordre de Saint François, et l’un des plus saints et des plus illustres prédicateurs de son temps. Il nous a laissé sur saint Joseph un Sermon, dont nous donnons ici l'abrégé.

« Quand Dieu appelle, dit-il, un homme à quelque dignité ou a quelque sublime ministère, il le dote avec munificence de toutes les qualités nécessaires pour accomplir dignement la mission qu’il lui impose. C’est une loi générale de l’économie de sa grâce, qu'il a très particulièrement suivie à l’égard de saint Joseph. L’ayant choisi de toute éternité pour être le Père nourricier de Notre Seigneur Jésus Christ et le digne Epoux de la Reine des Anges, il l’a enrichi, avec une libéralité toute divine, de la sainteté et des vertus requises pour une si haute dignité et un si sublime ministère.

La première grâce que Dieu a donnée à Joseph est celle que demandait le titre d’Epoux de la Vierge et le privilège de vivre dans sa société. Mais pour qu’il fût à la hauteur de cette dignité, le Saint Esprit pouvait il ne pas lui donner une âme souverainement ressemblante à celle de Marie pour l’opération des vertus ? Aussi est-il incontestable que saint Joseph a été très pur dans sa virginité, très profond dans son humilité, très ardent dans sa charité, très parfait dans sa sollicitude pour la Vierge son épouse, qui n’a pas peu contribué, du reste, à le rendre encore plus parfait par le contact journalier dans lequel il vécut si longtemps avec elle.

La seconde grâce que Dieu, accorda à saint Joseph fut celle que demandait son titre de Père nourricier du Sauveur, dans la société duquel il devait vivre pendant de longues années. Ce fut avec une libéralité toute divine que le Très-Haut répandit Cette grâce dans son âme, et Joseph la révéla au dehors par la pureté surangélique avec laquelle il traita la personne de l’Homme-Dieu, par la fidélité avec laquelle il le servit, et enfin par l’amour dont il l’aima.

Quelle ne fut pas, en effet,la pureté d’esprit, d’âme, de cœur et de corps, avec laquelle saint Joseph traita le Verbe incarné dans les rapports si intimes, si immédiats, si assidus, qu’il eut avec lui, durant les trente ans qu’il passa en sa compagnie, ne se séparant jamais ni du Fils ni de la Mère, mais les entourant constamment de ses soins, soit dans leur maisonnette de Nazareth, soit en Egypte, soit dans leurs diverses pérégrinations !

Quelle ne fut pas encore la fidélité avec laquelle il servit le Verbe incarné, voyant sans cesse le Verbe dans le Christ enfant, grandissant, homme fait, et ne sortant jamais de l’indicible étonnement que lui causait la pensée que le Fils de Dieu avait daigné se faire son fils, et l’avait choisi pour le nourrir, le porter, le gouverner, veiller à toutes les nécessités de sa vie, et le soustraire à la haine de ses persécuteurs !

Enfin, quelle ne fut pas l'ardente charité qu’il lui voua et lui témoigna, quand, comme un père, il tenait le divin Enfant dans ses bras, il lui apprenait à parler, il lui apprenait à marcher, il échangeait avec lui d'aimantes caresses et de ces si amoureux embrassements auxquels un tel père pouvait se livrer avec un tel fils ! Et ce fils, soit enfant, soit adulte, ne lui fit-il pas savourer d‘indicibles délices, en lui imprimant au cœur d’ineffables sentiments de sa divinité ? La grâce de l’Enfant-Dieu agissait sur l’âme de Joseph par toutes les voies extérieures, par son regard, par son filial sourire, par ses paroles, par ses divines caresses.

La troisième grâce enfin que Dieu accorda à Joseph est celle d‘une mission spéciale dans son Eglise. Car si toute l’Eglise est redevable à la Vierge-Mère parce qu’elle lui a donné le Christ ; certes, c’est à Joseph, après la Vierge, qu’elle doit le plus de reconnaissance et de vénération, puisque l’on peut dire qu’après Dieu, c’est de lui que nous tenons Jésus et Marie.

Et maintenant, si nous passons à l’époque et aux circonstances de sa mort, comme il n’est pas douteux qu’elle arriva avant le baptême de Notre Seigneur, qui pourrait dire les encouragements, les consolations, les promesses, les illustrations intérieures, les sentiments embrasés, les révélations des biens éternels qu’il reçut, à ses derniers moments, de sa très sainte Epou se et du très doux Fils de Dieu, Jésus !

Je le laisse à contempler et à méditer aux âmes pieuses, et, élevant mes pensées au ciel, j’y découvre le faite de la gloire de Joseph. On ne peut douter, en effet, que Jésus-Christ, qui, pendant sa vie mortelle, non content d’avoir admis Joseph à une intime familiarité, lui rendait encore le respect et l’obéissance qu'un fils doit à son père, ne lui ait conservé dans le ciel ses sublimes prérogatives, qu’il ne les ait même admirablement augmentées et perfectionnées.

Si, d’ailleurs, le Dieu Sauveur a voulu, pour satisfaire sa piété filiale, glorifier le corps aussi bien que l’âme de la très sainte Vierge au jour de son Assomption, l’on peut et l’on doit croire pieusement qu’il n’en a pas moins fait pour Joseph, si grand entre tous les Saints, et qu’il l’a ressuscité glorieux, le jour où, après s’être ressuscité lui-même, il en tira tant d’autres de la poussière des tombeaux. Et ainsi cette sainte famille qui avait été unie sur la terre dans les souffrances de la vie et dans les liens de l'amour et de la grâce, règne maintenant en corps et en âme dans l’amour et dans la gloire des cieux ».

 

Pratique

Un Jour de Saint Joseph

 

Les serviteurs de saint Joseph, non contents de lui consacrer un mois dans l’année, ont encore pris la pieuse habitude de lui offrir un jour par semaine, à l’imitation de ce qui s'est fait pour le Sacré Cœur et la très sainte Vierge. Ce jour est le mercredi, et surtout le premier mercredi du mois. Nous voyons dans la Vie de plusieurs Saints qu’ils étaient fidèles à cette pieuse pratique, que Dieu a souvent récompensée en leur accordant de bien précieuses faveurs.

Les Souverains Pontifes, d‘ailleurs, ont approuvé et ene0uragé cette dévotion en accordant des Indulgences plus considérables aux hommages que l’on rend, le mercredi, à l’angélique Epoux de Marie. C’est ainsi, par exemple, que l’on peut gagner une Indulgence plénière, un mercredi par mois, dans l’Archiconfrérie de Saint Joseph de Paris, et dans celles de Beauvais et de Lourdoueix, deux mercredis par mois et tous les mercredis du mois de mars.

Mais que doit-on pour sanctifier ce mercredi ? Chacun peut suivre, à ce sujet, son attrait particulier ; mais tous comprendront qu‘il convient surtout de sanctifier ce jour par la méditation, l’assistance à la sainte messe, la réception des sacrements, et l’accomplissement de quelques bonnes œuvres particulières en l’honneur de saint Joseph.

 

Prière

Tirée de Saint Bernardin

 

Glorieux saint Joseph, que le Seigneur a choisi de toute éternité pour être le Père nourricier de Notre Seigneur Jésus Christ et le véritable Epoux de la Reine des Anges en vous constituant le fidèle gardien de ses deux principaux trésors, son Fils et sa Mère, et qu’il a enrichi avec une libéralité toute divine de la perfection, de la sainteté et de toutes les vertus requises pour une si haute dignité et un si sublime ministère, nous vous témoignons, avec toute l‘Eglise. notre vénération et notre reconnaissance pour la tendre sollicitude dont vous avez entouré la naissance, l’enfance et l’adolescence de notre doux Jésus, et nous recourons à votre grand crédit auprès de celui qui vous rendait sur la terre le respect et l’obéissance qu‘un fils doit à son père, et qui, loin de vous les refuser dans le ciel, ne peut que vous les rendre avec plus de perfection, pour l’avantage de vos élus. Souvenez-vous donc de nous, ô bienheureux Joseph, et, par le suffrage de vos prières, intercédez pour nous auprès de votre Fils adoptif. Rendez-nous aussi propice la bienheureuse Vierge, votre épouse et mère de celui qui, avec le Père et le Saint Esprit, vit et règne dans les siècles des siècles. ainsi soit-il.

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

 

 

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5 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

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Sixième jour

Annonciation

Quelque temps après son mariage, la sainte Vierge était restée seule dans la maison de Joseph, à Nazareth. Joseph était parti avec deux ânes, soit pour rapporter quelque chose dont il avait hérité, soit pour prendre les instruments de son métier. Le second mari d’Anne et d’autres personnes avaient été le matin dans la maison, mais ils étaient repartis.

Outre la sainte Vierge et deux jeunes femmes de son âge, qui avaient été sans doute ses compagnes au Temple, il y avait dans la maison sainte Anne avec cette veuve, sa parente, qui était à son service, et qui, plus tard, l’accompagna à Bethléem, après la naissance de Jésus. Sainte Anne avait tout remis à neuf dans la maison. Dans la journée, les quatre femmes allèrent et vinrent dans l’intérieur de la maison, puis se promenèrent ensemble dans la cour. Vers le soir, elles rentrèrent et prièrent debout autour d’une petite table ronde ; après quoi elles mangèrent des herbes qui avaient été apportées. Elles se séparèrent ensuite. Sainte Anne alla encore çà et là dans la maison comme une mère de famille occupée de son ménage. Les deux jeunes personnes allèrent dans leurs chambres séparées, et Marie aussi se retira dans la sienne.

La chambre de la sainte Vierge était sur le derrière de la maison, près du foyer. On y montait par trois marches ; car le sol de cette partie de la maison était plus élevé que le reste et sur un fond de rocher. Vis-à-vis la porte, la chambre était ronde, et dans cette partie circulaire, qui était séparée par une cloison a hauteur d‘homme, se trouvait roulé le lit de la sainte Vierge. Les parois de la chambre étaient revêtues jusqu’à une certaine hauteur d’une espèce de travail de marqueterie faite avec des morceaux de bois de différentes couleurs. Le plafond de la chambre était formé par quelques solives parallèles, dont les intervalles étaient remplis par un clayonnage orné de figures d’étoiles.

La sainte Vierge, en entrant, se revêtit, derrière la cloison de son lit, d‘une longue robe de laine blanche avec une large ceinture, et se couvrit la tête d‘un voile d’un blanc jaunâtre. Pendant ce temps, la servante entra avec une lumière, alluma une lampe à plusieurs bras qui était suspendue au plafond, et se retira. La sainte Vierge prit alors une petite table basse qui était contre le mur, et la mit au milieu de la chambre. Appuyée au mur, elle ne se composait que d‘une planchette mobile repliée sur deux pieds. Marie la releva horizontalement et ramena en avant un troisième pied pour la soutenir. Le côté de la table qui reposait sur ce troisième pied était rond. La petite table était recouverte d’un tapis rouge et bleu au milieu duquel était brodée une figure, qui pouvait être une lettre ou un ornement. Un rouleau de parchemin écrit était sur cette table.

La sainte Vierge l’ayant dressée, entre la place de son lit et la porte, à un endroit où le sol était recouvert d'un tapis, plaça devant un petit coussin rond pour s’y agenouiller. Elle se mit alors à genoux, les deux mains appuyées sur la table. La porte de la chambre était devant elle à droite ; elle tournait le dos à sa couche.

Marie baissa son voile sur son visage et joignit les mains devant sa poitrine, mais sans croiser les doigts. Elle pria longtemps ainsi avec ardeur, le visage tourné vers le ciel ; elle appelait la rédemption, la venue du roi promis au peuple d’Israël, et elle demandait aussi à avoir quelque part à sa mission. Elle resta longtemps à genoux, ravie en extase ; puis elle pencha la tête sur sa poitrine.

Alors, du plafond de la chambre descendit à sa droite, en ligne un peu oblique, une telle masse de lumière, que l’on ne pouvait en supporter la vue. Dans cette lumière était un jeune homme resplendissant, avec des cheveux blonds flottants, qui descendit devant elle à travers les airs : c’était l’ange Gabriel. Il lui parla, et ses paroles sortirent de sa bouche comme des lettres de feu. Marie tourna un peu sa tête voilée vers le côté droit. Cependant, dans sa modestie, elle ne regarda pas. L‘Ange continua à parler. Marie tourna le visage de son côté, comme pour obéir à un ordre, souleva un peu son voile, et répondit. L’Ange parla encore. Marie releva tout à fait son voile, regarda l’Ange et prononça les paroles sacrées : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ».

La sainte Vierge était dans un ravissement profond. La chambre était pleine de lumière. On ne vit plus la lueur de la lampe qui brûlait ; on ne vit plus le plafond de la chambre. Le ciel parut ouvert. Il y avait au dessus de l’Ange une voie lumineuse, et à l’extrémité de ce fleuve de lumière une figure de la sainte Trinité : c’était comme un triangle lumineux dont les rayons se pénétraient réciproquement. On y reconnaissait ce que l’on ne peut qu’adorer, mais jamais exprimer : Dieu tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint Esprit, et cependant un seul Dieu tout-puissant.

Quand la sainte Vierge eut dit : « Qu’il me soit fait selon votre parole », on vit une apparition ailée du Saint-Esprit, qui cependant ne ressemblait pas entièrement à la représentation ordinaire sous forme de colombe. La tête avait quelque chose du visage humain ; la lumière se répandait des deux côtés comme des ailes, et il en partit comme trois courants lumineux vers le côté droit de la sainte Vierge, Où ils se réunirent.

Quand cette lumière pénétra son côté droit, la sainte Vierge devint elle-même lumineuse et comme diaphane : il semblait que ce qu‘elle avait d‘opaque en elle se retirât devant cette lumière comme la nuit devant le jour. Elle était dans ce moment tellement inondée de lumière, que rien en elle ne paraissait plus obscur ni opaque : elle était resplendissante et comme illuminée tout entière.

Après cela l’Ange disparut, et la voie lumineuse dont il était sorti se retira : c’était comme si le ciel aspirait et faisait rentrer en lui ce fleuve de lumière. Il parut en remontant laisser tomber sur la sainte Vierge plusieurs boutons de roses blanches, chacun avec une petite feuille verte.

Mais en ce moment apparut dans la chambre de Marie un horrible serpent. Ce serpent était à peu près de la longueur d’un enfant ; sa tête était large et plate ; il avait à la hauteur de la poitrine deux courtes pattes membraneuses, armées de griffes semblables à des ailes de chauves souris, sur lesquelles il se traînait. Il était tacheté de diverses couleurs d’un aspect repoussant, et rappelait le serpent du paradis, mais avec quelque chose de plus difforme et de plus horrible. Quand l’Ange disparut de la chambre de la sainte Vierge, il marcha sur la tête de ce monstre devant la porte, et l‘on entendit un cri si affreux, que l’on en frissonnait. L’on vit ensuite paraître trois esprits qui frappèrent ce hideux reptile et le chassèrent hors de la maison.

Après la disparition de l’Ange, la sainte Vierge entra dans un profond ravissement, et, toute recueillie en elle-même, elle contemplait et adorait l’incarnation du Sauveur en elle, où il était comme un petit corps humain lumineux, complètement formé et pourvu de tous ses membres. Ici, à Nazareth, c‘est tout autre chose qu’à Jérusalem : à Jérusalem, les femmes doivent rester dans le vestibule ; elles ne peuvent pas entrer dans le Temple ; les prêtres seuls ont accès dans le sanctuaire ; mais à Nazareth, c’est une Vierge qui est elle-même le temple ; le Saint des saints est en elle, le grand prêtre est en elle, et elle est seule près de lui. Combien cela est touchant, merveilleux, et pourtant simple et naturel ! Les paroles de David dans le Ps. 45 sont accomplies : « Le Très-Haut a sanctifié son tabernacle ; Dieu est au milieu de lui, il ne sera pas ébranlé ».

Il était à peu près minuit quand s’accomplit ce mystère. Au bout de quelque temps, sainte Anne entra chez Marie avec les autres femmes. Un mouvement merveilleux dans la nature les avait éveillées : une nuée lumineuse avait paru au-dessus de la maison. Quand elles virent la sainte Vierge à genoux au-dessous de la lampe, ravie en extase dans sa prière, elles s’éloignèrent respectueusement.

Au bout de quelque temps, la sainte Vierge se releva et s’approcha de son petit autel, qui était contre le mur ; elle alluma la lampe et pria debout. Des rouleaux écrits étaient devant elle sur un pupitre élevé. Elle se mit ensuite sur sa couche vers le matin.

Cependant Anne avait reçu une connaissance intérieure de ce qui s’accomplissait. La sainte Vierge aussi savait qu’elle avait conçu le Messie, le Fils du Très-Haut ; elle voyait des yeux de l’esprit tout ce qui se passait en elle, mais elle ne savait pas encore que le trône de David, son père, que Dieu devait lui donner, était un trône surnaturel ; elle ne savait pas encore que la maison de Jacob, sur laquelle, d’après les paroles de Gabriel, il devait régner éternellement, était l’Eglise, la société de l‘humanité régénérée. Elle croyait que le Rédempteur serait un saint roi qui purifierait son peuple et le rendrait victorieux de l‘enfer ; elle ne savait pas encore que ce Roi, pour racheter les hommes, mourrait de la mort la plus cruelle et la plus ignominieuse.

Mais pourquoi le Rédempteur devait-il rester neuf mois dans le sein de sa mère et naître enfant ? Pourquoi n’avait-il pas voulu naître homme fait comme notre premier père, se montrer dans toute sa beauté comme Adam sortant des mains du Créateur ? Ce que l’on en peut comprendre, c’est qu’il a voulu sanctifier de nouveau la conception et la naissance des hommes, qui avaient été si dégradées par le péché originel. Si Marie devint sa mère et s’il ne vint pas plus tôt, c’est qu’elle seule était, ce que jamais créature ne fut avant elle ni sera après elle, le pur vase de grâce que Dieu avait promis aux hommes, et dans lequel il devait se faire homme, pour payer les dettes de l’humanité au moyen des mérites surabondants de sa Passion. La sainte Vierge était la fleur parfaitement pure de la race humaine, écluse dans la plénitude des temps. Tous les enfants de Dieu parmi les hommes, tous ceux qui, depuis le commencement, avaient travaillé à l’œuvre de leur sanctification, ont contribué à sa venue. Elle était le seul or pur de la terre ; elle seule était la portion pure et sans tache de la chair et du sang de l’humanité tout entière, qui, préparée, épurée, recueillie, consacrée à travers toutes les générations de ses ancêtres, conduite, protégée et fortifiée sens le régime de la loi de Moïse, se produisait enfin comme la plénitude de la grâce. Elle était prédestinée dans l‘éternité, et elle a ' paru dans le temps comme Mère de l’Eternel.

 

Considération

Saint Joseph d'après Gerson

 

Gerson, le dévot chancelier de l‘Université de Paris, fut une des grandes figures de ce moyen-âge tant maltraité par la mauvaise foi et surtout par l‘ignorance mais qui n’en restera pas moins l’âge de la vraie vie des peuples, parce qu'il fut l'âge de la vie divine descendue sur la terre et passée dans les mœurs particulières et publiques. On l’appela, de son temps, le docteur très chrétien, comme il l’était en effet. Il se distingua surtout par sa dévotion et son amour pour saint Joseph. Il lui consacra un admirable poème qu’il intitula Josephina. Il eût été heureux de voir sa Fête partout solennisée, et il composa une sorte d’Office en vue de l’établissement de cette Fête. Il écrivit plusieurs lettres dans ce but, et, en 1413, il fit une Exhortation spéciale au duc de Barry a ce sujet. Il en parla aussi au Concile de Constance, et, le 8 septembre 1416, il fit dans ce Concile un magnifique Sermon sur le saint Patriarche. C’est dans ce Sermon qu‘il préconisa l’opinion qui tient que saint Joseph a été sanctifié dès le sein de sa mère. Ses ennemis attaquèrent ce Sermon sur quelques points relatifs à la politique ; mais personne n’ayant réclamé contre celui-ci, il s’ensuit que la doctrine de Gerson est devenue pour ainsi dire celle de ce Concile, composé de 4 Patriarches, 47 Archevêques, 160 Evêques et 564 abbés et docteurs. Voici la substance de ce Sermon :

« C’est de Jacob que fut engendré Joseph, l’Epoux de Marie, Mère de Jésus », nous dit l‘Evangile ; et par ces paroles il met en évidence deux grands principes de notre foi : le premier, que Jésus, qui est appelé le Christ, étant né de Marie, Marie est Mère de Dieu, puisque le Christ est Dieu ; le second, que Joseph étant l’Epoux de Marie, en est aussi le chef, puisque le chef de la femme, c’est l’homme, dit l’Apôtre.

Mais de ces deux principes en découlent deux autres qui s’en déduisent naturellement : le premier, que Marie dut, de toute convenance, briller d’une telle pureté, qu’après celle de Dieu, comme dit saint Anselme, l'on ne peut en concevoir de plus grande ; le second, que Joseph dut, de toute convenance aussi, jouir d’une semblable prérogative, pour que la ressemblance et le rapport d‘un tel époux avec une telle épouse fussent plus parfaits. D'où vient que de même que louer Marie. c’est louer le Christ, son Fils ; louer aussi Joseph, c’est louer à la fois Jésus et Marie. Ce qui explique aussi pourquoi la sainte Ecriture ne donne pas plus de détails sur les louanges, les dignités et les excellences, les vertus, les œuvres et les actions de Marie et de Joseph, parce que le monde, si vaste qu‘il soit, ne contiendrait pas tous les livres qu‘on pourrait écrire sur ce sujet.

Recueillons, toutefois, de ces principes quatre considérations qui priment toutes les autres :

La première, qui regarde la noblesse de l’origine de Marie et de Joseph, noblesse qui s‘étend à l’un comme à l’autre. Car, comme Marie était issue de la race royale de David, ainsi en fut-il de Joseph, époux de Marie, que nous lisons dans l’Evangile être issu également de la maison de David.

La deuxième, qui concerne la sanctification de l’un et de l’autre. Car, si Marie fut sanctifiée dès le sein de sa mère, ou peut l'admettre aussi, par une pieuse croyance, de Joseph, son virginal époux, quoique cette sanctification n'ait pas en lieu de la même manière, Marie ayant été tellement prévenue de la grâce, qu’elle ne fut jamais soumise à la tache originelle, et Joseph n’ayant été sanctifié dans le sein de sa mère qu‘après sa conception et par le baptême du Saint Esprit, comme Jean-Baptiste et plusieurs autres.

La troisième, qui a trait à la répression du foyer de la concupiscence en l‘un et en l‘autre. Car, de même que Marie ne ressentit point la concupiscence originelle et ne fut point exposée à brûler de l’ardeur des vices, ainsi peut-on l’entendre pieusement de Joseph, son virginal époux, à partir surtout du moment qu‘il fut uni à Marie par les liens du plus saint mariage.

Enfin la quatrième, relative aux diverses naissances du Christ par rapport à Joseph et à Marie. L’on peut distinguer, en effet, en Jésus-Christ trois naissances : l’éternelle, la corporelle et la spirituelle.

Pour l’éternelle, c’est celle par laquelle il est engendré de son Père de toute éternité. A celle-ci, ni Marie ni Joseph n’ont en aucune part.

Pour la corporelle, c’est celle qu'il a prise dans le sein de Marie par la seule opération du Saint-Esprit. A celle-là, il n’y a bien que Marie qui y ait directement contribué, mais en faisant de Joseph, son époux, le père putatif et légal, le père d’adoption et de droit, de Notre-Seigneur.

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

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4 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

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Cinquième jour

Avant l’Annonciation

 

Quand les noces furent finies, Antre revint à Nazareth, et Marie partit aussi en compagnie de plusieurs vierges qui avaient quitté le Temple en même temps qu’elle, et lui firent la conduite. Le premier endroit où l’on s’arrêta pour passer la nuit fut encore l’école des Lévites de Bethoron. Marie fit le voyage à pied. Joseph, après les noces, était allé à Bethléem pour régler quelques affaires de famille. Ce ne fut que plus tard qu’il se rendit a Nazareth.

Pour Anne, son second mari, la sainte Vierge, et quelques-unes de ses compagnes, ils revinrent en Galilée dans la propriété de sainte Anne, qui était à peu près à une lieue de Nazareth. Sainte Anne arrangea pour la sainte famille la petite maison de Nazareth, qui lui appartenait aussi, et la sainte Vierge resta auprès d'elle pendant l‘absence de saint Joseph.

Il y eut alors dans la maison de sainte Aune une fête à laquelle assistèrent son second mari, six hôtes, sans compter les habitués de la maison et quelques enfants rassemblés avec Joseph et Marie, autour d‘une table sur laquelle étaient des verres.

La sainte Vierge avait un manteau bariolé, avec des fleurs rouges, bleues et blanches, comme on en voit sur d’anciennes chasubles. Elle portait un voile transparent et par-dessus un autre voile noir. Cette fête paraissait se rattacher aux fêtes du mariage.

Après cette fête, Marie et Joseph partirent pour Nazareth, Où ils allaient habiter maintenant, et où sainte Anne ne tarda pas à les suivre. Elle leur porta, en y allant, différents objets, et traversa pour y arriver une plaine et un petit bois qui se trouvent devant une hauteur. La maison de saint Joseph n’était pas loin de la porte de la ville; elle n’était pas aussi grande que la maison de sainte Anne. Un puits quadrangulaire, auquel on descendait par quelques marches, était dans le voisinage, et il y avait devant la maison une petite cour carrée. A sen arrivée, Anne remit à la sainte Vierge ce qu’elle avait apporté avec elle ; mais quand elle repartit, Marie pleura beaucoup et accompagna quelque temps sa mère, qui revenait chez elle. Cependant saint Joseph se tenait sur le devant de la maison, dans un endroit retiré.

Il y eut aussi, après la naissance du Sauveur, dans la grotte de Bethléem, une fête commémorative du mariage de la sainte Vierge et de saint Joseph, que nous allons rapporter tout de suite ici. Joseph commença par faire avec deux vieux bergers divers arrangements dans la grotte de la Crèche. Ensuite les bergers y apportèrent des guirlandes de feuilles et de fleurs, pour faire les préparatifs de cette fête touchante. Eliud, le second mari d’Anne, y assista ainsi que la servante de. celle-ci. Ils avaient amené deux ânes. Vraisemblablement, ils étaient allés jusqu’à une certaine distance à la rencontre des domestiques d’Anne, qui venaient de Nazareth avec ces bêtes de somme, avaient renvoyé ceux-ci à Nazareth avec leurs paquets, et conduit eux-mêmes les animaux à Bethléem.

Joseph avait profité de l’absence de la sainte Vierge, qui était alors dans la grotte de Maraha, pour orner, avec l’aide des bergers, la grotte de la Crèche, où il voulait célébrer la fête commémorative de son mariage. Quand tout fut préparé, il alla prendre la sainte Vierge avec l’Enfant Jésus et sainte Anne, et les conduisit dans la grotte de la Crèche, où étaient déjà rassemblés Eliud, la servante et les deux vieux bergers. Tous témoignèrent la joie la plus touchante, lorsque la sainte Vierge apporta l’Enfant-Jésus dans la grotte de la Crèche. La voûte et les parois de la grotte étaient ornées de guirlandes de fleurs. Dans le milieu était préparée une table pour le repas. Quelques belles couvertures laissées par les rois mages étaient étendues sur le sol, sur les parois et sur la table. Sur celle-ci était dressée une pyramide de feuillage qui s’élevait jusqu’à l’ouverture pratiquée dans la voûte. A l‘extrémité, se tenait sur une branche une colombe qui était, sans doute, artificielle. Et toute la grotte était remplie d’une lumière éclatante. On avait placé sur un petit siège le berceau de l’Enfant-Jésus, qui s'y tenait assis. Marie et Joseph, ayant des couronnes de fleurs sur la tête, étaient à ses côtés et buvaient dans la même coupe. Outre les parents, les vieux bergers étaient présents. On chanta.des psaumes et des cantiques, et l’on fit joyeusement un petit repas. Et des chœurs d’Anges parurent dans la grotte. Tous étaient émus et pleins de ferveur.

Cette dernière fête étant finie, la sainte Vierge retourna à la grotte de Maraha avec l’Enfant-Jésus et sainte Anne.

 

Considération

Saint Joseph d’après Pierre d’Ailly

 

Le cardinal Pierre d’Ailly, un des hommes les plus considérables de son temps, et que Bossuet a appelé la lumière du Concile de Constance, est le premier qui nous apparaisse, dans la suite des âges, homme ayant traité, à titre spécial, de la gloire et des louanges de saint Joseph. C‘est ce qu’il a fait en composant les Leçons de la Fête de saint Joseph pour le Bréviaire des Carmes. Ce n’est donc point dans une occasion particulière et de circonstance, mais bien dans une sorte de monument authentique et durable, qu’il a exposé, avec les sentiments de sa propre dévotion, le témoignage aussi de l’antique Tradition et de la croyance de l’Eglise, à son époque, sur le saint Patriarche. Voici ce qu’il dit :

« Si nous cherchons dans l’Evangile les titres de gloire de saint Joseph, nous en trouverons, avec l’Eglise, notre mère, douze principaux.

Le premier, c’est qu‘il était de noble et royale origine, puisqu’il descendait de David.

Le deuxième, qu’il était du même sang que Jésus et Marie, le mariage ne pouvant se contracter chez les Juifs qu’en famille, et Joseph étant conséquemment parent de Marie et de Jésus.

Le troisième, qu’il fut l’Epoux de la Mère de Dieu et de celle qui nous a donné le Verbe fait chair, Dieu avec nous.

Le quatrième, qu’il fut vierge comme elle, puisque, si Marie fut épouse.et vierge, ce ne put être qu’en vertu du vœu de virginité qu’elle ne contracta que du consentement de son salut Epoux, qui avait fait lui-même le sien de son côté.

Le cinquième, qu’il fut attaché à la garde et au service de la Mère et de l’Enfant. Ce qui se fit pour que l‘enfantement de la Vierge fût caché au démon, pour que Joseph fût le témoin de sa chasteté et la mit elle-même à l’abri du soupçon d’infamie et de la rigueur de la loi qui l’aurait condamnée connue adultère, et enfin pour qu’il nourrit la Mère et l‘Enfant, et les entourât de ses soins assidus.

Le sixième, qu’il fut le confident des divers secrets, et particulièrement du mystère de l’Incarnation que l’Ange lui révéla, lorsqu’il lui dit : « Joseph, fils de David, ne craignez point de garder Marie, votre épouse ; car ce qui est né en elle est l’œuvre du Saint Esprit » ; et du mystère de la Rédemption qui lui fut également révélé par l’Ange, lorsqu’il lui dit : « Elle enfantera un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus, parce que c‘est lui qui rachètera le peuple de ses péchés ».

Le septième titre d’honneur que l’Evangile décerne h saint Joseph, c’est qu’il était un homme juste, c’est-a-dire possédant la foi, l’espérance et toutes les autres vertus, selon ce que la sainte Ecriture entend lorsqu’elle emploie le mot de justice dans son sens général. Mais Joseph fut encore juste, parce qu’il fut justifié par la foi, comme Abraham, son père. Abraham a cru à la parole de Dieu, et sa foi lui fut imputée a justice. Joseph a cru que le Messie naîtrait, non de l’homme, mais d’une mère Vierge, par l’opération du Saint Esprit ; et cette foi l‘ayant justifié, c’est en toute vérité qu‘il fut appelé juste.

Le huitième, c’est qu’il donna le nom à Jésus, nom imposé de Dieu de tonte éternité, révélé par l‘Ange dans le temps, et désigné solennellement aux hommes par saint Joseph lui-même.

Le neuvième, qu’il fut le principal coopérateur dans les grands mystères de notre foi, dans celui de la naissance du Sauveur, dont il eut toute la sollicitude; dans celui de la circoncision, oh commença la Passion de Jésus pour nous, et la compassion de Joseph pour Jésus ; dans ceux de l’adoration des Mages, de la présentation au Temple, et les autres de sa vie cachée.

Le dixième, qu‘il-eut la connaissance des oracles des Prophètes, non seulement de l’Ancien, mais du Nouveau Testament, Zacharie, Siméon, et les autres.

Le onzième, qu’il fut favorisé de la visite et du colloque des Anges, et particulièrement lorsque l’Ange vint le tirer de s‘en doute et de son hésitation au sujet de la sainte Vierge, l’avertir de fuir en Egypte, lui donner l’ordre d’en revenir, après la mort d’Hérode, et lui suggérer de ne point aller demeurer en Judée, mais en Galilée, dans la crainte d‘Archélaüs.

Le douzième, qu’il eut pour inférieurs Jésus et Marie : Marie, la Mère de Dieu, la Reine du ciel, la Souveraine des Anges, et Jésus, le Fils de Dieu, le Roi des rois, au nom de qui tout genou fléchit dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. De Marie, qui peut en douter ? puisque l‘homme est le chef de la femme et que l’épouse est sous la domination de l’époux. Du Fils. Est-ce que l’Evangile ne dit pas qu’il leur était soumis ? A qui soumis ? À Marie et à Joseph. Ô merveilleuse et étonnante nouveauté ! Ô prodigieuse et admirable humilité ! Le maître se soumet au serviteur, et Dieu se met au-dessous de l’homme ».

 

Pratiques

Neuvaines et Triduum

 

Le nombre neuf a cela de particulier avec le nombre trois, que, chez tous les peuples, il a t0ujours été regardé comme mystique et sacré. N’est-ce point parce qu’il se réfère aux trois personnes de la sainte Trinité, en ce sens qu‘il est le nombre trois multiplié par lui-même ? Quoi qu’il en soit, la Neuvaine, ou suite de pieux exercices, tels que bonnes œuvres, messes, stations, prières particulières, observées pendant neuf jours consécutifs, a toujours été pratiquée dans l’Eglise comme l’un des moyens les plus efficaces pour obtenir de Dieu, le plus souvent par l’intercession des Saints, des grâces plus importantes. Voulez-vous donc obtenir quelque faveur particulière de saint Joseph, recourez à la Neuvaine, que vous pratiquerez selon le mode que vous aurez arrêté avec vous-même et avec lui.

Le Triduum est un diminutif de la Neuvaine; il ne dure que trois jours, soit parce qu’on n'a pas le temps ou la dévotion de le faire durer davantage, soit parce qu’en ne lui consacrant que ce temps, l‘on veut le passer dans une plus grande ferveur ou des exercices de piété plus sérieux et plus soutenus.

Il y a 300 jours d’indulgence attachés à chacun des neuf jours qui précèdent la Fête de saint Joseph du 19 mars, et celle de son Patronage, le 3° dimanche après Pâques.

 

Prière

Tirée du Cardinal Pierre d’Ailly

 

Seigneur Jésus, qui, engendré de Dieu dans l’éternité, vous êtes humilié à ce point de prendre, dans le temps, un corps et une âme comme les nôtres, en associant à l’humble vierge Marie, votre mère, saint Joseph, également resplendissant des gloires de la virginité et de l’humilité, soyez à jamais remercié d‘avoir ainsi agrandi et exalté votre petit et obscur serviteur, et de l‘avoir, par cette union ineffable, merveilleusement enrichi des plus sublimes vertus et des plus insignes honneurs. Ah ! Nous vous en supplions par les exemples, les mérites et les prières de ce saint Patriarche, accordez-nous, avec une grande pureté de corps et d’esprit, la véritable vertu d’humilité, et avec cette véritable et sincère humilité, une réelle augmentation de foi, d‘espérance, de charité et de toutes les autres vertus qui nous sont si nécessaires dans les malheureux temps que nous traversons. En sorte que, par les mérites continuels de saint Joseph, nous puissions obtenir et partager avec lui les célestes récompenses que vous nous promettez, ô vous, Seigneur Jésus, qui vivez et régnez avec Dieu le Père, en l‘unité, du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.

Nous vous le demandons, ô Jésus, Fils de Marie, Épouse de Joseph, par la toute-puissante médiation de celui dont vous avez daigné vous faire le Fils, en le faisant votre Père.

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

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3 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

 

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Quatrième jour

Mariage de saint Joseph

 

Les noces de Marie et de Joseph, qui durèrent sept à huit jours, furent célébrées à Jérusalem, dans une maison près de la montagne de Sion, qu‘on louait souvent pour de semblables occasions. Outre les maîtresses et les compagnes de Marie à l‘école du Temple, il y avait beaucoup de parents d‘Anne et de Joachim, entre autres une famille de Gophna avec deux filles. Les noces furent solennelles et somptueuses. Beaucoup d’agneaux furent immolés et offerts en sacrifice. L‘habit nuptial de la sainte Vierge était si remarquable et si beau, que les femmes qui avaient assisté au mariage aimaient encore à en parler bien des années après.

Voici quel était ce vêtement de fiancée de Marie. Elle avait une robe de dessous en laine sans manches ; les bras étaient enveloppés de bandelettes de laine blanche. Elle mit à son cou une espèce de collerette tombant sur la poitrine et ornée de perles. Elle revêtit ensuite une robe très ample, ouverte par devant avec de larges manches. Cette robe était fond bleu, semée de grandes roses rouges, blanches et jaunes, entremêlées de feuilles vertes, comme les riches chasubles des anciens temps. Le bord inférieur était garni de franges et de houppes, et elle se rattachait par le haut au collet blanc qui couvrait le cou. Sur cette large robe on plaça un scapulaire semblable à celui que portent plusieurs ordres religieux, et entre autres les Carmes. Il était en soie blanche avec des fleurs d’or, large d’une demi-aune et couvert sur la poitrine de perles et de pierres brillantes ; il descendait jusqu’au bas de la robe et recouvrait l’ouverture qui était par devant. Sur le dos pendait une bande semblable, et de plus courtes et plus minces sur les épaules et les bras. Ces quatre bandes formaient une croix autour du cou. Les larges manches sur lesquelles retombaient les parties du scapulaire qui couvraient les épaules étaient rattachées au milieu du bras et de l’avant-bras par des bracelets larges de deux doigts et sur lesquels des lettres étaient gravées. Par-dessus tout cela, elle portait un manteau bleu de ciel qui avait la forme d’un grand drap. Outre ce manteau, les femmes juives portaient encore dans certaines occasions une espèce de manteau de deuil à manches. Le manteau de Marie était assujetti sur la poitrine par un fermoir au-dessus duquel une fraise brodée comme avec des plumes ou de la bourre de soie entourait son cou. Le manteau retombait sur les épaules, revenait en avant des deux côtés et se terminait en queue. Les bords étaient brodés de fleurs d'or.

La chevelure de la sainte Vierge était arrangée avec beaucoup d’art : elle formait une raie au milieu de la tête et se partageait en un grand nombre de filets non tressés qui, liés transversalement avec des cordons de soie blanche et des perles, formaient un grand réseau tombant sur les épaules et descendant jusqu’au milieu du manteau. Elle portait immédiatement sur les cheveux une guirlande de soie ou de laine blanche qui aboutissait en haut par trois rubans a une espèce de bourrelet de même étoffe. Là-dessus reposait une couronne fermée, enrichie de pierres précieuses et large à peu près comme la main, et sur le devant de cette couronne se trouvaient trois perles placées l‘une au-dessus de l’autre, et une autre perle de chaque côté.

Les vierges du Temple arrangèrent la chevelure de Marie : plusieurs d’entre elles s’y employèrent, et cela se fit plus vite qu’on ne pourrait le croire. Anne avait apporté l’habit de noces, et Marie, dans son humilité, ne voulait pas consentir à s’en revêtir après les fiançailles. Ses cheveux furent rattachés autour de sa tête, on lui mit un voile blanc qui pendait jusqu’au-dessous des épaules, et la couronne fut placée sur ce voile.

La sainte Vierge avait une chevelure abondante d’un blond doré, des sourcils noirs et élevés ; de grands yeux habituellement baissés avec de longs cils noirs, un nez d’une-belle forme et un peu allongé, une bouche noble et gracieuse, un menton effilé ; sa taille était de moyenne grandeur ; elle marchait revêtue de son riche costume avec beaucoup de grâce, de décence et de gravité. Elle mit ensuite pour ses noces un autre habit moins magnifique, Elle portait cet habit rayé à Cana. et dans d’autres occasions solennelles. Elle mettait quelquefois sa robe de noces pour aller au Temple. Il y avait des gens riches qui changeaient trois ou quatre fois d‘habits pour leur mariage, Dans ces habits de parade, Marie rappelait un peu certaines femmes illustres d’une époque postérieure, par exemple, l'impératrice sainte Hélène, et même sainte Cunégonde, quoiqu’elle s’en distinguât par le manteau dans lequel s’enveloppaient ordinairement les femmes juives, et qui ressemblait davantage à celui des dames romaines. Il y avait à Sion, dans le voisinage du cénacle, un certain nombre de femmes qui apprêtaient de belles étoffes de toute espèce.

Quant à saint Joseph, il avait pour habit nuptial une longue robe fort ample, de couleur grise, fermée de haut en bas par des agrafes, ou plutôt par des glands. Les larges manches de cette robe étaient aussi fermées sur le côté par des agrafes, relevées au poignet, et garnies de poches à l’intérieur. Autour du cou il avait une fraise brunâtre, ou plutôt une large étole, et sur la poitrine retombaient deux bandes d‘étoffe blanche, assez semblables aux rabats des prêtres, mais beaucoup plus longues.

Nous ne dirons rien des circonstances du mariage de la sainte Vierge et de saint Joseph, du festin nuptial et de tout le reste de la tête ; mais nous ne pouvons pas passer sous silence ce qui regarde l’anneau nuptial de la sainte Vierge, si célèbre dans l’Église. Cet anneau n’était ni d‘or, ni d’argent, ni d‘autre métal, mais d’une matière brunâtre et chatoyante. Ce n’était pas un petit cercle mince ; il était assez épais, et large d’un doigt. Il paraissait uni, bien que l’on y vit de petits triangles réguliers qui paraissaient enchâssés, et qui supportaient des lettres. De l’un de ses côtés, celui que l’on mettait à l’intérieur, il ne présentait aucun dessin. Cet anneau avait une signification mystérieuse, et il fut conservé plus tard dans une belle église, sous plusieurs serrures. Les personnes pieuses, avant de se marier, lui font toucher leur anneau nuptial.

Ajoutons ici que le saint Époux de Marie, qui avait aussi les cheveux blonds, était grand, grave, avec une singulière expression de douceur, calme, mesuré en toutes choses. Il avait d’excellentes manières et conservait un cachet de distinction jusque dans les rapports les plus familiers. Il avait enfin dans toute sa personne quelque chose qui annonçait une extrême bonté et l’empressement à rendre service.

 

Considération

Saint Joseph dans le moyen-âge

 

Après l’ère des persécutions commence celle des hérésies, qui, attaquant l’une après l’autre les vérités saintes, les dégagent peu à peu de toutes ombres et les font briller à la fin aux yeux des hommes dans tout l’éclat de leur pureté. Déjà la divinité de Notre Seigneur a été affirmée contre Arius, celle du Saint Esprit contre Macédonius, la maternité divine de Marie contre Nestorius, les deux natures et les deux volontés en Jésus-Christ contre les Eutychiens et les Monothélites, le culte des Saints et des Images contre les Iconoclastes et autres, et l’Eglise, ayant ainsi formulé les principaux points de son enseignement, put se livrer avec plus d‘expansion aux développements de son dogme et de son culte.

C’est alors aussi que le dogme chrétien sur saint Joseph commence à se produire comme timidement d‘abord, mais en s'accentuant de jour en jour et de siècle en siècle. Les Pères des premiers âges, les Cyprien, les Grégoire de Nazianze, les Hilaire de Poitiers, les Ambroise, les Jérôme, les Augustin, les Chrysostome, ne font mention de saint Joseph qu’en exposant le mystère de l’Incarnation, mais toujours en exaltant sa justice suréminente, sa virginité associée à celle de Marie, sa grande dignité de Père putatif du Sauveur. Ils n‘en parlent qu‘en passant, mais ils n’en affirment que plus fortement la tradition de l'Eghse. Viennent ensuite le vénérable Bède, saint Pierre Damien, saint Anselme, saint Bernard, saint Bonaventure, qui publient bien plus haut les louanges de saint Joseph, et enfin saint Thomas d‘Aquin, qui, partant de ce point que « plus une chose approche de son principe, plus elle participe à l‘effet de ce principe », en conclut « que si la bienheureuse Vierge participe davantage à la grâce du Christ, c’est parce qu‘elle eut des rapports plus directs avec le Christ ». D’où Suarez et les autres théologiens ont conclu à leur tour que « nul, après la Vierge, n’ayant plus approché du Christ, source de la grâce, et de la Vierge, canal universel de la grâce, que Joseph, nul aussi, après la Vierge, n‘a plus participé a la grâce du Christ que Joseph ». Et c’est sans doute pour tirer les dernières conséquences de son principe que le Docteur angélique a déclaré que « s’il a été donné à certains bienheureux de nous venir en aide dans certaines nécessités, saint Joseph a reçu le pouvoir de nous assister en toutes et de nous couvrir tous de sa paternelle protection ».

Et cependant son culte aussi s’établit, et la peinture murale et sur verre, la sculpture et la statuaire aidant, se développe d’âge en âge. Les Bollandistes se sont même demandé, sans oser se prononcer, si son nom ne figurait pas dans le Martyrologe dit de saint Jérôme, mais traduit et abrégé par lui d'Eusèbe de Césarée, qui vivait au VI° siècle. Quoi qu'il en soit, ils assurent que le culte de saint Joseph fut en honneur, dès les premiers temps, dans les laures ou agrégations anachorétiques de Jérusalem, a Antioche, en Syrie, dans toute l’Église d‘0rient, quoiqu’il ne se soit propagé que plus tard dans l’Eglise d‘Occident. Et ne sont-ce point les Carmes de Syrie qui nous l’auront apporté à la suite des Croisades ? Ce qui porterait a le croire, c’est que l’ordre des Carmes fut le premier à honorer singulièrement saint Joseph. Mais une fois qu’il eut commencé, il fut bien vite suivi par les Franciscains, les Dominicains, les Jésuites, et différentes Eglises particulières en Belgique, en France, en Espagne, en Allemagne, et en Italie.

A partir aussi de cette époque, le culte de saint Joseph commence a se propager, et sa dévotion devient populaire. Ce ne fut cependant qu'au commencement du XVIIe siècle que le Pape Grégoire XV permit sa Fête dans toute l’Eglise. Urbain VIII, allant plus loin que son prédécesseur, ordonna que cette Fête serait de précepte. Son décret, du reste, n’eut son plein effet que sous le pontificat d’lnnocent X, son successeur.

C'est dès lors aussi que l’on s‘empressa de lui ériger partout des églises, des chapelles, des oratoires, et de former sous son patronage diverses Confréries, comme celle des Jeûnes Filles, à Avignon, que l’on croit avoir été établie par Grégoire XV lui-même ; des Écoliers et des Gens mariés, en Belgique ; des Artisans, à Sainte Marie de la Rotonde à Rome. L’Eglise favorise, d’ailleurs, ces associations, en leur accordant de précieuses Indulgences, et le ciel lui-même, pour accroître la dévotion des peuples envers le glorieux saint Joseph, intervient par de nombreux miracles rapportés par les auteurs du temps et qui ne vont plus, pour ainsi dire, discontinuer dans l’Eglise.

Qu’il est donc beau, dès les premières fleurs qu‘il donne, le lys de la dévotion à saint Joseph ! Mais maintenant qu’il est éclos, il ne cessera plus de s’épanouir jusqu’à ce qu‘il ait atteint sa dernière efflorescence à la consommation des siècles. Heureux ceux qu‘il attirera à lui et qui accourront à l’odeur de ses incomparables parfums !

Et vous tous, glorieux Pontifes et éminents Docteurs, plus profonds théologiens et plus pieux auteurs, orateurs sacrés et apologistes chrétiens, succédez-vous les uns aux autres pour faire resplendir ce beau lys, dans la suite des âges, de tout l’éclat de ses fleurs si propres à parfumer tous les cœurs de la bonne odeur de toutes les vertus.

 

Pratique

Mois de saint Joseph

 

C’est le nom que prend le mois de mars, que beaucoup de fidèles consacrent aujourd’hui à notre saint Patriarche, parce que c’est dans ce mois, le 19, que tombe sa Fête principale. Née en Italie, cette dévotion s’est développée sous le regard et les bénédictions du successeur de saint Pierre, et répandue ensuite dans toute l’Eglise. Encouragée par les Souverains Pontifes et par les Evêques, adoptée par toutes les âmes fidèles désireuses de plaire à Jésus et à Marie, confirmée par d’éclatants miracles, elle est bientôt devenue pour ceux qui la pratiquent une source inépuisable de grâces et de consolations.

Mais qu‘y a-t-il à faire pour pratiquer cette dévotion ? Rien autre chose que de rendre, chaque jour du mois, des hommages particuliers à saint Joseph. Moyennant cela, l’on peut gagner les mêmes Indulgences que pendant le mois de Marie, c’est-à-dire l’Indulgence de 300 jours pour chaque jour du mois, et l‘Indulgence plénière une fois dans le mois, au jour que l‘on choisit, pourvu que, s’étant confessé et ayant fait la sainte communion, l’on prie selon les intentions ordinaires.

Ainsi l’a décrété le Pape Pie IX, si zélé pour la gloire de saint Joseph, dans son bref du 27 avril 1865, disposant en outre que ces Indulgences pouvaient être appliquées aux âmes du Purgatoire.

 

Prière

Souvenez-vous à saint Joseph

 

Bon saint Joseph, que j‘éprouve de consolation de penser que si depuis longtemps les pieux dévots de Marie, qui sont aussi les vôtres, ont accoutumé de lui redire chaque jour, et chaque jour avec une nouvelle confiance, leur Souvenez-vous, il leur est venu également au cœur de vous adresser la même prière, au souvenir de vos bontés pour nous et de votre immense puissance auprès de celui qui a bien voulu se faire votre Fils. Et voilà que l’Eglise, pour les récompenser de leur dévotion, a fixé elle-même les paroles de cette prière et a attaché à sa récitation de précieuses Indulgences (300 jours, une fois par jour, applicables aux défunts, 26 juin 1863). C’est donc avec cette sainte Eglise, notre mère, avec le Pape Pie IX, avec tous vos fidèles serviteurs, et dans l’intention de gagner ces Indulgences, que je vous dis moi-même :

« Souvenez-vous , ô très chaste Epoux de la vierge Marie, saint Joseph, mon aimable protecteur, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont invoqué votre protection et imploré votre secours, soit resté sans consolation. Plein de confiance en votre pouvoir, je viens en votre présence et me recommande à vous avec ferveur. Ah ! ne dédaignez pas mes prières, ô vous qui êtes appelé Père du Rédempteur, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Ainsi soit-il ».

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

 

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2 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

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Troisième jour

Fiançailles de Marie et de Joseph

 

La sainte Vierge vivait dans le Temple avec plusieurs autres vierges, sous la surveillance de pieuses maîtresses. Ces vierges s’occupaient de broderies et d’ouvrages du même genre pour les tentures du Temple et les vêtements sacerdotaux ; elles étaient aussi chargées de nettoyer ces vêtements et d‘autres objets servant au culte divin. Elles avaient de petites cellules d‘où elles avaient vue sur l’intérieur du Temple et où elles priaient et méditaient. Quand elles étaient arrivées à l’âge mobile, on les mariait. Leurs parents les avaient entièrement données à Dieu, en les conduisant au Temple, et il y avait chez les plus pieux d'entre les Israélites un pressentiment secret que de l’un de ces mariages sortirait un jour le Libérateur promis.

La sainte Vierge ayant quatorze ans et devant bientôt sortir du temple pour se marier, avec sept autres jeunes filles, sainte Aune vint la visiter. Joachim ne vivait plus, et Anne, par ordre de Dieu, avait pris un autre mari. Quand on annonça à Marie qu’elle devait quitter le Temple et se marier, profondément émue, elle déclara au prêtre qu’elle désirait ne pas quitter le Temple, qu’elle s’était consacrée à Dieu seul et n’avait pas de goût pour le mariage ; mais on lui répondit qu’elle devait prendre un époux.

Elle entra ensuite dans son oratoire et pria Dieu avec ferveur. Puis, se trouvant très altérée, elle descendit avec sa petite Cruche pour puiser de l‘eau a une fontaine ou à un réservoir ; et là, sans apparition visible, elle entendit une voix qui la consola et la fortifia, tout en lui faisant connaître qu’elle devait consentir à se marier. Ce ne fut pas là l’Annonciation, car elle eut lieu plus tard à Nazareth. Cependant apparut dans le Temple un prêtre très vieux, qui ne pouvait plus marcher : ce devait être le grand prêtre. Il fut porté par d’autres prêtres dans le Saint des Saints, et pendant qu’il allumait un sacrifice d’encens, il lisait des prières sur un rouleau de parchemin placé sur une espèce de pupitre. Puis il fut ravi en esprit. Il eut une apparition, et son doigt fut placé sur le passage suivant du prophète Isaïe, qui se trouvait écrit sur le rouleau : « Une branche sortira de la racine de Jessé, et une fleur naîtra de sa racine » (Isaïe, 11, 1). Quand le vieux prêtre revint à lui, il lut ce passage et y reconnut une prescription divine.

On envoya ensuite des messagers de tous les côtés dans le pays, et on convoqua au Temple tous les hommes de la race de David qui n‘étaient pas mariés. Lorsque plusieurs d’entre eux se furent rassemblés dans le Temple, en habits de fête, ou leur présenta la sainte Vierge, et il se trouvait parmi eux un jeune homme très pieux de la contrée de Bethléem. Ce jeune homme avait demandé à Dieu avec une grande ferveur l’accomplissement de la promesse, et il conçut dans son cœur un grand désir de devenir l’Époux de Marie. Quant à Marie, elle revint dans sa cellule et versa de saintes larmes, ne pouvant pas s’imaginer qu’elle ne dût pas rester vierge.

Alors le grand prêtre, obéissant à une impulsion intérieure qu‘il avait reçue, présenta des branches à chacun des assistants, et leur enjoignit de marquer chacun une branche de leur nom et de la tenir à la main pendant la prière et le sacrifice. Quand ils eurent fait ce qui leur avait été dit, on leur reprit les branches, qui furent mises sur un autel devant le Saint des Saints, et il leur fut annoncé que celui d’entre eux dont la branche fleurirait était désigné par le Seigneur pour devenir l’Époux de Marie de Nazareth.

Pendant que les branches étaient devant le Saint des Saints, on continua le sacrifice et la prière. Durant ce temps, le jeune homme dont nous venons de parler cria vers Dieu, les bras étendus, dans une salle du Temple, et versa des larmes brûlantes, lorsque, après le temps fixé, on leur rendit les branches en leur annonçant qu’aucun d’entre eux n’était désigné par Dieu comme devant être le fiancé de cette vierge. Ces hommes furent alors renvoyés chez eux, et ce jeune homme se retira sur le mont Carmel, auprès des anachorètes qui vivaient là depuis le temps d’Élie ; il y vécut aussi depuis lors, priant continuellement pour l'accomplissement de la promesse.

Cependant les prêtres du Temple cherchèrent de nouveau dans les registres des familles s’il n‘existait pas quelque descendant de David qu’on eût oublié. Comme ils y trouvèrent l‘indication de six frères de Bethléem, dont l’un était inconnu et absent depuis longtemps, ils s‘enquirent du séjour de Joseph et le découvrirent à peu de distance de Samarie, dans un lieu situé près d’une petite rivière, où il habitait au bord de l’eau, travaillant pour un maître charpentier.

Sur l’ordre du grand prêtre, Joseph vint à Jérusalem et se présenta au Temple. On lui fit, à lui aussi, tenir une branche à la main pendant qu’on priait et qu’on offrait un sacrifice ; comme il se disposait à la poser sur l’autel devant le Saint des Saints, il en sortit une fleur blanche semblable à un lys, et une apparition lumineuse descendit sur lui : c’était comme s’il eût reçu le Saint-Esprit. On comprit alors que Joseph était l’homme désigné par Dieu pour être le fiancé de la sainte Vierge, et les prêtres le présentèrent à Marie en présence de sa mère. Marie, résignée à la volonté de Dieu, l’accepte humblement pour son fiancé, car elle savait que tout est possible à Dieu, qui avait reçu son vœu de n'appartenir qu’à lui.

 

Considération

Saint Joseph dans les temps apostoliques

 

Que saint Joseph soit mort avant la Passion de Notre Seigneur, et même avant son Baptême et sa Vie publique, personne n’en doute. Notre-Seigneur n‘avait plus besoin de lui, ni pour pourvoir à sa subsistance, ni pour évangéliser les Juifs, déjà trop portés à ne voir en lui que le fils du charpentier. Il convenait dès lors de le faire disparaître de la scène du monde et de le soustraire aux regards des hommes, pour lesquels il aurait pu être une occasion de pensées injurieuses à Notre-Seigneur.

Que saint Joseph soit ressuscité et que son corps, loin de subir la corruption du tombeau, soit maintenant glorifié dans le ciel avec ceux de son divin Fils et de son Épouse Immaculée, c’est ce qui parait également hors de doute, d‘autant plus que nous ne possédons point de lui des Reliques proprement dites, mais seulement l’anneau qu’il donna à la sainte Vierge lors de leur saint mariage, des fragments du manteau dans lequel il reçut et porta l’Enfant Dieu, et les pierres que l’on détache de son tombeau resté en grande vénération, quoique vide, à Jérusalem.

Mais s‘il fallait, pour quelque temps au moins, comme effacer saint Joseph dans le souvenir des hommes, ne croyons pas que, de son côté, Notre Seigneur le mette en oubli. Ne lisons-nous pas, en effet, qu’il se fit un devoir de rendre hommage a sa mémoire toutes les fois qu‘il en eut l’occasion, en visitant les lieux où saint Joseph avait séjourné ? N’en aura-t-il pas, d’ailleurs, souvent parlé à ses Apôtres, soit dans ces circonstances, soit dans mille autres, pour le recommander particulièrement à leur vénération ?

Et la très sainte Vierge, qui aimait dans saint Joseph I’Epoux vraiment digne d’elle et le Père choisi de Jésus, comment supposer qu'elle ne leur ait pas fait ses recommandations à son sujet, dans les jours, par exemple, qu’elle a passés avec eux après l'Ascension de son divin Fils au ciel ? Comment. croire qu’en leur donnant ses conseils pour la constitution de l’Église de tous les temps, elle ne leur ait pas inculqué l’estime dans laquelle ils devaient le tenir et le culte que les fidèles auraient à lui rendre dans la suite des âges ?

Et les Apôtres, dont plusieurs avaient dû connaître plus particulièrement saint Joseph, comment n’auraient-ils pas vénéré sa mémoire ? Si, pour ne pas offusquer la foi naissante des premiers fidèles, ils devaient faire de son culte une sorte de question réservée, en étaient-ils moins imprégnés du parfum de cette douce mémoire ? S’ils ne lui rendaient point un culte public et solennel, ne l’honoraient-ils point en leur particulier comme l’auguste Père nourricier de leur Dieu et le très-digne Époux de sa sainte Mère ? S’ils ne l’invoquaient point ostensiblement, ne lui rendaient-ils point leurs hommages en secret, et ne recouraient-ils point à lui dans leurs nécessités particulières ?

Mais ils vont partir pour aller annoncer au monde la bonne nouvelle ; et de même qu’ils ont déposé en germe, comme on l'a dit, dans leur Symbole, le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, ils y ont consigné également la substance de la divine doctrine sur saint Joseph et les premières origines du culte qui devait lui être rendu plus tard. C‘est ce qu’ils ont fait dans leur troisième article, ainsi formulé : Qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la vierge Marie. Oui, qui a été conçu du Saint Esprit, parce que, « quoique Marie eût épousé Joseph, c’est avant qu’ils eussent été ensemble qu’elle se trouva enceinte par l’opération du Saint-Esprit ». Qui est né de la vierge Marie, parce que « Joseph ne l'avait point connue, lorsqu’elle enfanta son Fils premier-né, à qui il donna le nom de Jésus ».

Elles ont, en effet, un sens bien profond, ces paroles de notre Symbole. Inspirés par le Saint Esprit, les Apôtres y ont renfermé toute la divine doctrine sur le mystère de l’Incarnation, ses suites, ses conséquences et ses corollaires pour la sainte Vierge et saint Joseph. Instruits par eux, les fidèles, dans la première ébullition de leur foi, accueillent et professent cette doctrine dans toute sa teneur, et confessent, sans se préoccuper de celui qui peut être appelé le Père de Jésus, que le Fils de Dieu, en se faisant homme, a été conçu par l’opération du Saint Esprit, et est né de la vierge Marie. Mais, le dogme une fois admis, si l’on demande comment cela a pu se faire, puisqu‘il y avait la, visible et incontesté, un Époux de la Mère et un Père de l’Enfant, c’est alors que la foi, continuant de projeter ses splendeurs sur la personne de saint Joseph, le montre à tous les âges comme le virginal protecteur de l’opération du Saint Esprit et de la maternité de la Vierge qui a conçu et enfanté sans cesser d’être vierge.

Et voilà bien cet ineffable mystère de l’Incarnation, qui n’a pu s’opérer que sous le voile du mariage que la Vierge-Mère avait contracté avec saint Joseph, et en vertu duquel elle a donné Joseph pour père réputé et légal à Jésus; qui nous montre la maternité de Marie appelant la paternité de Joseph, puisque l’on ne peut affirmer l’une sans supposer l’autre ; et qui, pour peu que l’on pénètre dans sa méditation, nous met aussitôt en présence de la personne de Joseph, devenue nécessaire et indispensable dans le plan divin.

Pour les Pères apostoliques, marchant sur les traces des Apôtres, ils ne parleront de Joseph qu‘en expliquant cet article du Symbole et exposant le texte sacré. Les fresques, d’ailleurs, des Catacombes ne le représenteront que dans les mystères de la Naissance de Jésus, de la Présentation au Temple, de la fuite en Égypte, de la sainte enfance du Sauveur. Le temps n’est pas encore venu d’en faire davantage pour le saint Patriarche.

 

Pratique

La Dévotion des sept Dimanches

 

La dévotion des sept Dimanches consacrés à honorer plus particulièrement les douleurs et les allégresses de saint Joseph n'est pas toute nouvelle dans l’Église., et les fidèles serviteurs du saint Patriarche, encouragés par les faveurs dont le ciel les récompensait, la pratiquaient bien avant que les Souverains Pontifes l’aient enrichie des plus précieuses Indulgences. Grégoire XVI avait accordé, en date du 22 janvier 1836, 300 jours à la récitation, pendant sept Dimanches consécutifs, dans le courant de l’année, de la prière connue sous le nom des Sept Allégresses et des Sept Douleurs de saint Joseph, et le septième Dimanche une Indulgence plénière. Mais le saint pontife Pie IX a appliqué, le 1er février 1847, l’Indulgence plénière à chaque Dimanche ; et le 22 mars de la même année, il a étendu ces Indulgences à tous ceux qui, ne sachant point lire ou n’ayant pas la prière susdite, réciteraient ces mêmes Dimanches sept Pater, Ace, Gloria, etc., en remplissant les conditions d’usage pour gagner les Indulgences plénières.

Quoiqu’il n’y ait aucune époque déterminée dans l‘année pour gagner ces Indulgences, il semble cependant que l‘on peut choisir de préférence les Dimanches qui précèdent les Fêtes de saint Joseph, ou bien quelques circonstances particulières dans lesquelles on a besoin de grâces plus abondantes. Puis, comme ces Indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire, l’on peut encore recourir à cette dévotion après la mort d’un parent ou d’un ami, pour les soulager dans leurs peines, et alléger sa propre douleur.

N’oublions pas surtout de remplir ces pratiques pendant sept Dimanches consécutifs. Une interruption, même involontaire, obligerait de recommencer.

 

Prière

communément appelée efficace

 

Me voici prosterné à vos pieds, ô bienheureux saint Joseph, pour vous adresser la prière connue depuis longtemps sous le nom d’efficace, parce que vous l’avez toujours écoutée et exaucée, et qu’elle a toujours obtenu son effet auprès de vous. Confiant dans vos bontés et certain que vous ne voudrez pas qu’elle soit moins efficace pour moi que pour tant d’autres, je vous l’adresse en ce moment en union avec le Pape Pie VII, qui l’a indulgenciée pour les prêtres (une année à chaque récitation, 23 septembre 1802) ; avec Pie IX, qui l’a indulgenciée pour tous les fidèles (100 jours chaque fois, 3 février 1863) ; avec tous les associés du saint Cordon, qui en ont fait leur prière propre et particulière ; avec tous vos fidèles serviteurs qui sont si heureux d’en recueillir tous les jours les salutaires effets, et je vous dis avec eux tous :

« Ô saint Joseph, père et protecteur des vierges, gardien fidèle à qui Dieu confia Jésus, l’innocence même, et Marie, la Vierge des vierges, ah ! Je vous en supplie et vous en conjure par Jésus et Marie, par ce double dépôt qui vous fut si cher, faites que, préservé de toute souillure, pur de cœur et chaste de corps, je serve constamment Jésus et Marie dans une chasteté parfaite. Ainsi soit-il ».

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

 

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1 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

 

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Deuxième jour

Jeunesse de saint Joseph

 

Joseph, dont le père s’appelait Jacob, était le troisième de six frères. Ses parents habitaient en avant de Bethléem un vaste édifice qui avait été autrefois la maison paternelle de David, dont le père, Isa ou Jessé, était possesseur. A l’époque de Joseph, il ne restait plus guère que les gros murs de l’ancienne construction. Sa position était charmante, surtout a cause des cours d’eau qui l'entouraient.

Devant la maison, il y avait, comme devant les maisons de l’ancienne Rome, une cour antérieure entourée de galeries couvertes. Il y avait dans ces galeries des figures semblables à des têtes de vieillards. D’un côté de la cour se trouvait une fontaine sous un petit édifice en pierre. L’eau sortait par des têtes d‘animaux. La maison d‘habitation n‘avait pas de fenêtres au rez-de-chaussée, mais il y avait plus haut des ouvertures rondes. Autour de la maison régnait une large galerie, aux quatre coins de laquelle se trouvaient de petites tours semblables à de grosses colonnes, qui se terminaient par des espèces de coupoles surmontées de petits drapeaux. Par les ouvertures de ces coupoles, où conduisaient des escaliers pratiqués dans les tourelles, on pouvait voir de loin sans être vu soi-même. Il y avait de semblables tourelles sur le palais de David à Jérusalem, et ce fut de la coupole de ces tourelles qu'il arrêta un regard coupable sur Élisabeth. Dans le haut de la maison, cette galerie régnait autour d’un étage peu élevé, dont la toiture plate supportait une construction terminée par une autre tourelle. Joseph et ses frères habitaient dans le haut, ainsi qu’un vieux Juif qui leur servait de précepteur. Ils couchaient autour d’une chambre placée au centre de l’étage qui dominait la galerie. Leurs lits, consistant en couvertures qu’on roulait contre le mur pendant le jour, étaient séparés par des nattes qu’on pouvait enlever. Leurs parents, qui ne paraissaient ni bons ni mauvais, ne s’occupaient guère de leurs enfants et avaient peu de rapports avec eux.

Joseph était d’un naturel fort différent de celui de ses frères. Il avait beaucoup d’intelligence et apprenait très bien ; mais il était simple, paisible, pieux et sans ambition. Ses frères lui faisaient toutes. sortes de malices et le rudoyaient de temps en temps. Ces enfants avaient de petits jardins divisés en compartiments ; à l’entrée de ces jardins se trouvaient sur des piliers, dans des espèces de niches, des figures semblables à des enfants emmaillotés, comme on en voyait dans les oratoires de sainte Anne et de la sainte Vierge ; seulement, chez Marie. cette figure tenait un objet assez semblable à un calice, d’où quelque chose sortait en serpentant. Les figures de la maison dont il est ici question ressemblaient seulement à des enfants au maillot avec des visages tout ronds et entourés de rayons. Il y avait des figures de ce genre dans les ornements du temple de Jérusalem, et l’on en rencontrait jusqu’en Égypte, où elles avaient souvent de petits bonnets sur la tête. Parmi les figures que Rachel déroba à son père Laban, il y en avait de semblables, quoique plus petites ; mais la plupart étaient d‘une autre forme. Il y avait aussi chez les Juifs de ces figures couchées dans de petits coffres ou de petites corbeilles. Peut-être qu’elles représentaient Moïse enfant, flottant sur le Nil, et que l’emmaillotage pouvait indiquer les forts liens dans lesquels la loi enchaînait le peuple israélite. Ils avaient de ces petites figures comme nous avons des Enfants-Jésus.

Dans les jardins des enfants, se trouvaient des herbes, des buissons et des arbustes. Les frères de Joseph allaient souvent en secret dans son jardin. pour y faire des dégâts. Ils le faisaient beaucoup souffrir. Pour lui, on le voyait souvent, sous les galeries de la cour, prier à genoux et les bras étendus ; ses frères se glissaient alors près de lui et le frappaient dans le des. Une fois, pendant qu‘il était ainsi à genoux, l'un d’entre eux le frappa par derrière ; et comme il ne paraissait pas s‘en apercevoir, l‘autre recommença si souvent, que le pauvre Joseph tomba en avant sur les dalles. C‘est qu’il avait été ravi en extase pendant son oraison. Quand il revint à lui, il ne se mit pas en colère, il ne pensa pas à se venger, mais il chercha un coin reculé pour y continuer sa prière.

Aux murs extérieurs de la maison étaient adossés de petits logements où demeuraient deux femmes d‘un âge mûr, qui allaient toujours voilées et paraissaient faire partie des gens de la maison, car on les voyait souvent entrer et sortir pour des commissions de toute espèce. Elles portaient l‘eau, lavaient, balayaient, fermaient les ouvertures des fenêtres avec des grilles qu’elles mettaient devant, roulaient les lits contre les murs et mettaient devant des espèces de paravents en nattes. Les frères de Joseph parlaient souvent à ces femmes, les aidaient dans leurs travaux, ou plaisantaient avec elles. Joseph n’agissait pas ainsi : il restait toujours réservé et aimait à être seul.

Les parents de Joseph n’étaient pas très satisfaits de lui : ils auraient voulu qu’il employât ses talents à se faire une position dans le monde ; mais il n’avait aucune inclination de ce côté. Ils le trouvaient trop simple et trop calme : il n’aimait qu’à prier et à travailler tranquillement de ses mains. A une époque où il pouvait bien avoir douze ans, on le vit souvent, pour se dérober aux taquineries continuelles de ses frères, s‘en aller de l’autre côté de Bethléem, non loin de ce qui fut plus tard la grotte de la Crèche, et passer quelque temps près de pieuses femmes qui appartenaient à une petite communauté d’Esséniens. Elles demeuraient contre une carrière pratiquée dans la colline sur laquelle se trouve Bethléem, et habitaient là des chambres creusées dans le roc ; elles cultivaient de petits jardins voisins de leur demeure, et instruisaient des enfants d’autres Esséniens. Souvent, pendant qu’elles récitaient des prières écrites sur un rouleau, à la lueur d’une lampe suspendue à la paroi du rocher, le petit Joseph cherchait auprès d‘elles un refuge contre les persécutions de ses frères et priait avec elles. Il s’arrêtait aussi quelquefois dans des grottes, dont l'une fut plus tard le lieu de naissance de Notre-Seigneur. Il y priait seul ou s‘exerçait à façonner de petites pièces de bois. Un vieux charpentier avait son atelier dans le voisinage des Esséniens, Joseph allait souvent chez lui et apprenait peu à peu son métier ; il y réussissait d’autant mieux qu’il avait appris un peu de géométrie avec s’en précepteur.

L’inimitié de ses frères lui rendit à la fin impossible la demeure dans la maison paternelle. Alors un ami de Bethléem, qui n’était séparé de l‘habitation de son père que par un petit ruisseau, lui donna des habits avec lesquels il se déguisa, et quitta la maison pendant la nuit pour aller ailleurs gagner sa vie à l’aide de son métier de charpentier. Il pouvait avoir alors dix-huit à vingt ans.

Il travailla d‘abord chez un charpentier, près de Lebonah. Ce fut la qu‘à vrai dire, il apprit son métier. La demeure de son maître était contre de vieux murs qui conduisaient de la ville à un château en ruines, le long d’une crête de montagne. Beaucoup de pauvres gens habitaient là dans la muraille, et Joseph, entre deux grands murs où le jour pénétrait par des ouvertures pratiquées en haut, y façonnait de longues barres de bois. C’étaient des cadres dans lesquels on faisait entrer des cloisons en clayonnage. Son maître était un pauvre homme qui ne faisait guère que des ouvrages grossiers et de peu de valeur.

Joseph était pieux, bon et simple ; tout le monde l’aimait. Il rendait, avec une parfaite humilité, toutes sortes de services à son maître, ramassait des copeaux, rassemblait des morceaux de bois et les rapportait sur ses épaules. Plus tard, il passa une fois en cet endroit avec la sainte Vierge, et dut visiter avec elle son ancien atelier.

Ses parents crurent d‘abord qu’il avait été enlevé par des bandits. Plus tard ses frères découvrirent où il était et lui firent de vifs reproches ; car ils avaient honte de la basse condition à laquelle il s’était réduit. Il y resta par humilité; seulement il quitta ce lieu , et travailla dans la suite à Thanath (Thanach), près de Megiddo, au bord d’une petite rivière (le Kison) qui se jette dans la mer. Cet endroit n’est pas loin d’Apheké, ville natale de l’apôtre saint Thomas. Il vécut la chez un maître assez riche ; en y faisait des travaux plus soignés.

Plus tard encore, à Tibériade, il travailla pour un autre maître. Il demeurait seul dans une maison au bord de l’eau. Il pouvait avoir alors trente-trois ans. Ses parents étaient morts depuis longtemps à Bethléem. Deux de ses frères habitaient encore à Bethléem, les autres étaient dispersés. Leur maison paternelle avait passé en d'autres mains, et la famille était promptement tombée en déchéance.

Joseph était très pieux et priait ardemment pour la venue du Messie. Il était occupé à arranger auprès de sa demeure un oratoire où il pût prier dans une plus grande solitude, lorsqu’un Ange lui apparut et lui dit de cesser ce travail ; car, de même qu‘autrefois Dieu avait confié au patriarche Joseph l’administration des, blés de l’Égypte, de même le grenier qui renfermait la moisson du salut allait être confié à sa garde.

Joseph, dans son humilité, ne comprit pas ces paroles et continua à prier avec ferveur, jusqu’au moment où il fut appelé à se rendre au Temple de Jérusalem pour y devenir, en vertu d’une prescription d’en haut, l’Époux de la sainte Vierge. Il ne parait pas qu‘il fût marié antérieurement. Il vivait très retiré et évitait la société des femmes.

 

Considération

Saint Joseph d'après l’Évangile

 

Si le Saint Esprit a dit, au livre de Tobie (12, 7), qu’il est bon de tenir caché le secret du Roi et honorable de révéler et de confesser les œuvres du Très-Haut, l’Évangile aussi, qui est sa parole la plus substantielle, nous racontera bien les merveilles de l‘Incarnation du Fils de Dieu, mais ne trahira pas le secret dont le Seigneur a voulu envelopper son glorieux Père nourricier. Il ne parlera donc du saint Patriarche qu’autant qu’il sera besoin pour l’exposition du grand mystère. Pour ce qui le concerne personnellement, à peine s‘il fera allusion. Et toutefois ce qu'il en laissera voir en dira plus que l’esprit humain ne pourra jamais comprendre et que tous les docteurs ne pourront jamais expliquer.

L’évangile d’abord n’a qu’un mot pour exprimer sa sainteté. Comme Joseph, dit-il, était un homme juste, cùm esset justus. Mais comme ce mot, pris ainsi absolument, implique la réunion et la perfection de toutes les vertus, il n’y a plus rien à ajouter après ce mot, qui écarte jusqu’à la moindre objection que l‘on pourrait élever contre une sainteté au-dessus de toutes les atteintes. Il était juste, juste à tous égards, juste sous tous les rapports, juste au point que la moindre obscurité ne pouvait planer sur sa justice, juste comme Dieu se le devait à lui-même pour faire de Joseph un digne Époux de Marie et un non moins digne Père nourricier de Jésus. Comprenne maintenant qui pourra quelle était la justice de Joseph et quelle est la signification de cette parole de l’Évangile : Comme il était juste.

C’est encore d’un mot qu’il exprime la dignité et les grandeurs de saint Joseph. Il l’appelle l’Époux de Marie, de laquelle est né Jésus, virum Mariæ, de quâ natus est Jesus.

L’Époux de Marie ! Simple parole qui transporte tant de suite Joseph à une hauteur de dignité, et en même temps de vertu, de sainteté et de perfection, qui dépasse toutes les conceptions. Car si Marie a été la plus privilégiée de toutes les créatures, et, comme Mère de Dieu, bien élevée au-dessus de tout ce qu’il y a de plus parfait sur la terre et dans le ciel, il faut bien que Joseph, destiné a être l’Époux de Marie, ait été enrichi de dons, de qualités et de vertus semblables en tout point a ceux de Marie, et soit, après elle, l'être le plus privilégié du ciel et de la terre. Et c’est de Marie qu’est né Jésus ! Dont Joseph devient conséquemment le Père, légalement, en droit, aux yeux des hommes et aux yeux même de Dieu, qui lui communiqué, sauf la génération qu’il ne partage qu’avec l’Immaculée Vierge, tous les autres éléments de la paternité, et non-seulement le titre, mais le naturel, l’amour, l’autorité, les fonctions, les devoirs, et tous les droits d’un véritable père.

Aussi est-ce en cette double qualité d’Époux de Marie et de Père de Jésus que l’Évangile lui attribue, que saint Joseph pourvoit a la naissance de l’Enfant Dieu à Bethléem ; lui impose le nom dans sa Circoncision ; le porte ensuite à Jérusalem pour sa Présentation au Temple ; conduit l’Enfant et la Mère en Égypte pour les soustraire à la colère d‘Hérode ; les nourrit de son travail et de ses sueurs durant les rigueurs de l‘exil, et les ramène enfin à Nazareth, où il reste le chef et le pourvoyeur de la sainte famille jusqu‘à la fin de ses jours.

Mais à Nazareth, Jésus, fils de Marie et de Joseph, leur était soumis, et erat subditus illis. Oui, fils de Marie et de Joseph, parce que ces derniers mots sont dits de Jésus immédiatement après que ses parents l’ayant retrouvé dans le Temple, Marie lui eut dit : « Mon fils, pourquoi en avez-vous agi ainsi avec nous ? Voilà que votre père et moi, vous cherchions bien affligés ». Ecce pater tuus et ego quærebamus te. L’Evangéliste avait déjà dit, du reste, à propos du Cantique du saint vieillard Siméon, que « son père et sa mère étaient dans l‘admiration de ce qui se disait de lui ». Et crut pater ejus et mater mirantes super his quœ dicebantur de illo.

Admirable simplicité du récit évangélique qui, dans sa sublime brièveté, montre, dès le principe, à l’Église saint Joseph tel qu’il est en réalité, le saint Époux de Marie, le vrai Père, quoique d‘adoption, de Jésus, et conséquemment de tous les chrétiens, ces autres enfants de Marie qu’il a également adoptés ! Puis, en énonçant si clairement ses relations avec les trois divines Personnes, avec le Père, qui l’a associé à sa divine paternité, avec le Fils, dont il fut le père sur la terre, avec le Saint Esprit, qui l’a constitué ici-bas l’époux de Marie, avec la Mère Immaculée, qui lui a donné sa part dans l’enfantement et la conservation de son divin Fils, comme il établit merveilleusement les fondements du culte que les générations futures auront a lui rendre dans la suite des âges, en reconnaissant qu’il jouit dans le ciel des mêmes dignités et des mêmes prérogatives qu’il posséda sur la terre ! Et voilà bien ce qui ressort, en effet, du texte sacré.

Maintenant donc que les Pères de l’Église, les Docteurs, les Saints, les auteurs ascétiques, s‘emploient à l’envi, et les uns après les autres, à exalter les louanges du saint Patriarche, ils ne feront jamais que développer ce fond inépuisable de lumière que le Saint Esprit a concentré dans quelques paroles. Tout ce qu’ils diront, selon la pensée d’un pieux auteur, sera contenu dans ce qu’il a dit, mais ils n’arriveront jamais à dire pleinement tout ce qu’il a dit en si peu de mots dans l’Évangile.

 

Pratique

Culte Perpétuel de saint Joseph

 

Le Culte Perpétuel de saint Joseph consiste à réunir un nombre suffisant de personnes, 365 au moins, pour pouvoir offrir chaque jour de l’année un tribut de prières et d’hommages a saint Joseph. Mais pour rendre ce pieux exercice plus facile, soit à établir, soit à maintenir, dans les paroisses et communautés, le Pape Pie IX a approuvé de réduire à trente le nombre des associés, de manière qu’en choisissant chacun leur jour dans le mois, ils puissent consacrer à saint Joseph tous les jours de chaque mois, et par conséquent tous les jours de l’année.

Il convient, ce jour-là : 1° d'entendre la sainte messe et d'y communier en l’honneur de saint Joseph ; 2° de penser davantage à lui et de réciter, à l’intention de ses douleurs et de ses allégresses, sept Pater, Ave et Gloria ; 3° de faire quelque bonne œuvre à sa gloire ; 4° de finir la journée par une visite au Saint Sacrement et l’offrande de son propre cœur à saint Joseph.

Saint Pie IX a enrichi cette pratique de nombreuses Indulgences, d‘abord, de sept ans et de sept quarantaines chaque jour où l‘on s‘acquittera de quelqu‘une des pratiques énoncées plus haut, et ensuite, d‘Indulgences plénières : 1° le jour de l‘inscription ; 2° le jour choisi pour les pratiques du Culte Perpétuel ; 3°aux trois principales Fêtes de saint Joseph ; 4° aux fêtes de l’Immaculée Conception, de la Purification, de l'Annonciation, de l‘Assomption et de la Nativité de la très sainte Vierge ; 5° un jour chaque mois ; 6° à l’article de la mort. Toutes les messes dites pour les âmes des Associés défunts jouissent, en leur faveur, des Indulgences de l'autel privilégié.

 

Offrande de la journée

Attribuée à sainte Madeleine de Pazzi

 

Bénie soit la sainte et indivisible Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, que nous bénirons et confesserons à jamais pour les grandes miséricordes dont ils ont usé envers nous !

Bénie soit la Sainte et très auguste Trinité de la terre, Jésus, Marie, Joseph, que nous louerons et glorifierons à toujours, en reconnaissance des grâces qu’il leur a plu de nous faire et de nous obtenir de Dieu !

Oui, ô adorable et glorieuse Trinité du ciel, qui nous avez donné sur la terre l’admirable Trinité de Jésus, Marie, Joseph, et qui l’avez prévenue des bénédictions de votre douceur, en établissant Jésus comme la source, Marie comme la fontaine, et Joseph comme le canal de l’eau qui coule de votre paradis pour arroser et fertiliser la terre desséchée de nos cœurs, faites-nous la grâce de pouvoir puiser à cette source par leur entremise, et participer ensuite en abondance à leurs bénédictions et à leurs mérites, afin qu’après avoir honoré d’un saint culte cette Trinité sur la terre, nous puissions être admis un jour dans le ciel en leur éternelle et bienheureuse compagnie, où il nous sera permis de jouir à jamais de la Trinité parfaite, en vivant toujours en elle, la louant sans mesure, la bénissant sans cesse, et répétant dans les siècles des siècles :

Bénie soit à jamais la très sainte et très adorable Trinité, du Père, du Fils et du Saint Esprit !

Bénie soit à jamais la très sainte et très auguste Trinité de Jésus, Marie et Joseph !

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

 

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28 février 2019

Le Mois de Saint Joseph

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Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

 

Premier jour

Généalogie de Saint Joseph

Saint Joseph, le Saint parmi les saints, et qui a tellement accompli toute justice, qu’il a été trouvé digne de devenir l’Époux de l’Immaculée Vierge Marie et le Père nourricier du Fils de Dieu fait homme, descendait de la race royale de David, et était cousin germain de saint Joachim, le bienheureux père de sa sainte Épouse, ainsi que le supposent et le constatent les deux généalogies qu’ont données de Notre-Seigneur saint Matthieu et saint Luc.

Le grand-père, en effet, de saint Joseph, descendait de David par Salomon et s’appelait Mathan. Mathan eut deux fils, Joses et Jacob, père de saint Joseph. Mais, Mathan étant mort, sa veuve épousa en secondes noces un nommé Lévi, qui descendait de David par Nathan, et en eut Mathat, père d’Héli, ou Joachim, père lui-même de la sainte Vierge. Joachim et Joseph étaient donc cousins germains du côté maternel.

Voici, du reste, comment cette généalogie fut montrée à Anne-Catherine Emmerich. À partir de David, elle vit l’arbre généalogique du Sauveur se séparer en deux rameaux distincts. Le rameau de droite commençait à Salomon et finissait à Jacob, père de Joseph, époux de Marie. Sur ce rameau étaient les figures de tous les parents de saint Joseph, nommés dans l’Évangile, et qui descendaient ainsi de David par Salomon. Ce rameau avait une signification plus élevée que l’autre ; il sortait presque en entier de la bouche du roi prophète, et était complètement blanc, sans mélange d’aucune couleur. Les figures placées à côté de ce rameau s’élevaient tentes au-dessus des figures correspondantes de l’autre rameau. Toutes avaient à la main une tige longue comme le bras, avec des fleurs palmées à l’entour ; la tige se terminait par une clochette blanche, avec cinq étamines jaunâtres, desquelles tombait une poussière singulièrement fine. Trois membres de ce rameau, avant le milieu en commençant par le haut, étaient détachés, noircis, et semblaient complètement morts. Les fleurs variaient pour la grandeur, la force et la grâce ; celle de saint Joseph était sans une seule tache, et ses feuilles étaient parfaitement fraîches : il avait la plus belle de toutes les fleurs. En plus d’un endroit de ce rameau, les rejetons se trouvaient très écartés. Ces rameaux se touchaient quelquefois, et se croisaient vers leur extrémité. La signification de ce rameau était haute et mystérieuse ; il était plus spirituel et moins charnel que l’autre ; il tenait plus de Salomon. Mais ce sont des choses qu’il est difficile d’expliquer.

Le rameau de gauche allait de Nathan, fils de David, à Héli. Héli était le véritable nom de saint Joachim ; il ne reçut qu’assez tard le nom de Joachim, de même qu’Abraham porta d’abord le nom d’Abram. Tout ce rameau était plus bas que l’autre ; il était coloré, il avait çà et là des taches, puis il retrouvait son éclat resplendissant de rouge, de jaune, de blanc, mais jamais de bleu. Les figures étaient plus petites que celles de l’autre rameau ; elles avaient à côté d‘elles des branches d’arbuste avec des feuilles dentelées. d‘un vert jaunâtre, et au sommet, un bouton rouge, de la couleur de celui de l’églantine. De ces boutons, les uns étaient encore frais, et les autres étaient fanés. Le bouton n‘était pas un bouton à fleur, mais un bouton à fruit, un ovaire, et il était touj0urs fermé. Aux branches se rattachait un double rang de petits rameaux du côté où pendaient des feuilles dentelées.

Les deux lignes se croisaient trois ou quatre générations avant Héli ou Joachim, et aboutissaient l’une et l‘autre à la sainte Vierge. Et c’est a l'endroit où elles se croisaient que le sang de Marie commençait à briller dans le rayon.

Mais c’eût été peu pour les desseins de Dieu sur notre saint Patriarche de le faire descendre d'une si longue suite de Bois et de saints personnages, s‘il ne l'eût appelé en même temps à une sainteté suréminente. et quine fût point au-dessous de sa future dignité d’Époux de la Vierge-Mère et de Père réputé et légal de Jésus. Si sa sainteté ne pouvait égaler celle de Marie, dont aucune autre ne peut approcher, elle devait venir immédiatement après. Saint Joseph devait être la plus sainte créature après l’Immaculée Mère.

Aussi, s’il fut conçu dans le péché comme tous les enfants d’Adam, ne parait-il pas douteux qu’il fut purifié de la tache originelle et sanctifié dès le sein de sa mère, comme Jean-Baptiste et plusieurs autres.

L’on tient même généralement que ce glorieux privilège lui fut accordé le septième mois après sa conception, et le deuxième avant sa naissance. Il est donc à croire qu‘il naquit, comme Marie, plein de grâce et singulièrement orné de toutes les vertus.

Le huitième jour après sa naissance, il fut circoncis et reçut le nom de Joseph, nom qui signifie accroissement, augmentation, et dont il devait accomplir la la lettre la signification, non-seulement parce que Dieu allait toujours l’augmenter de ses dons, mais parce que lui-même augmenterait toujours de vertus en vertus, et que, plus tard, d’ailleurs, sa gloire irait toujours en augmentant dans l’Église.

 

Considération

Saint Joseph dans les desseins de Dieu

 

Les temps arrêtés dans les desseins de Dieu pour la Rédemption du genre humain sont accomplis, et le Fils de Dieu va se faire homme pour venir racheter les hommes. Mais du moment qu’il se fait homme, il lui faut une Mère. Quelle sera cette Mère ? Mère du Sauveur des hommes, elle doit être prise d’entre les homme ; mais aussi Mère de Dieu, elle doit approcher de Dieu aussi près qu’il peut l’être donné à la créature. Que fera donc Dieu pour elle ? Pour elle il épuisera en quelque sorte tous les trésors de son infinie munificence, en lui communiquant de sa divinité tout ce qu’il peut en conférer à une simple créature. Comment cela ? En la formant toute sainte, toute pure, mille fois plus pure que les Anges, pure comme lui, dont elle deviendra, d’ailleurs, la Mère par la seule opération du Saint Esprit.

Mais ce n'est pas tout, et il faut, dans l’ordre humain, que le voile du mariage vienne ombrager de ses plis protecteurs l’ineffable mystère. Il faut, dans cet ordre humain, un Époux à cette Vierge Mère, un Père à cet Enfant Dieu ; à la Vierge-Mère, un Époux qui-vénère tellement sa virginité, que Dieu seul puisse être l’auteur de sa maternité ; à l’Enfant Dieu, un Père d’adoption qui, sauf la génération, aura éminemment tous les autres attributs de la paternité. Et quel sera le mortel que Dieu choisira, non pas entre mille, ni entre dix 'mille, mais entre tous les hommes, pour l’élever à cette double et incomparable dignité ? Dieu l’a dit, ce sera Joseph, qu’il fera assez saint et assez pur pour qu’il puisse confier à sa virginité la garde de la virginité de Marie, et assez accompli en toute perfection pour qu'il puisse se décharger sur lui du soin de l’humanité de son divin Fils.

Gloire donc, honneur, louange et bénédiction à l’homme béni entre tous les hommes, comme Marie fut la femme bénie entre toutes les femmes. Car si toutes les générations appellent Marie bienheureuse, parce que le Seigneur a fait pour elle de grandes choses, elles peuvent bien appeler aussi Joseph bienheureux, puisque le Seigneur a fait pour lui des choses également grandes.

Mais comment Dieu introduira-t-il dans le monde cet homme si singulièrement privilégié ? Ce sera sans doute avec splendeur et avec éclat, comme pour le recommander davantage à la vénération des autres hommes ? Loin de là. Il le fera en silence, sans bruit, sans commotion, de la manière dont il opère toutes ses grandes œuvres. Puis, il le tiendra en réserve dans le plus secret de son éternel sanctuaire, jusqu’au jour, jusqu‘au moment, nous ne dirons pas où il aura besoin, mais où il voudra se servir de lui : tout l’Ancien Testament sera plein de Jésus et de Marie, mais sans s’occuper de Joseph, ni dans ses promesses, ni dans ses figures, ni dans ses prophéties, qui, d‘accord avec la tradition des peuples, supposeront toujours une Vierge-Mère. Enfin, quand le moment sera venu de le montrer à la terre, l‘on ne connaîtra rien, ni de sa naissance, ni de son enfance, ni de son adolescence, et il grandira dans une obscurité telle, que l‘on aura peine à le découvrir lorsqu‘il faudra le trouver pour le donner pour époux à Marie. Les Prêtres qui procéderont à leurs épousailles ne le soupçonneront même pas d’abord, et Dieu sera obligé de faire un miracle pour le leur désigner.

Mais les saintes épousailles ont été célébrées, et quelques jours après s’opère, à l’insu de Joseph, dans le sein de Marie, son épouse, l’ineffable mystère. Un Ange vient bientôt l’en avertir, et, à partir de ce moment, il est tout entier à la Mère et à l’Enfant, qui n’ont plus qu’à se reposer sur lui de leurs sollicitudes de chaque jour. C’est ainsi que, fidèle à sa sublime mission, il s’occupe de la naissance de Jésus à Bethléem, de sa Circoncision, de sa manifestation aux Mages, de sa Présentation au temple, de sa fuite en Égypte, de son séjour dans la terre étrangère, de son retour à Nazareth. Quand enfin l’Enfant est devenu grand et a atteint l’âge de l’homme parfait, sa mission étant remplie, Dieu le retire de la terre aussi silencieusement qu’il l’y a mis, et sans que sa mort fasse le moindre bruit, pour le cacher de nouveau dans le secret de sa face, Jusqu’à ce qu’il lui plaise de le glorifier d'une manière plus éclatante à la fin des temps.

Ô profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles, et que ses voies sont impénétrables ! Que ses pensées sont élevées au-dessus de nos pensées, et que ses manières d‘agir sont différentes des nôtres ! De même qu’il abaisse ceux qui s’élèvent, il élève ceux qui s’abaissent, et il travaille pour eux d’autant plus en secret qu'il veut les honorer davantage. Il les tient d’abord d’autant plus cachés, qu‘il les réserve pour la suite à de plus hautes destinées. Ainsi en a-t-il été de saint Joseph. Ainsi en est-il de chacun de nous, toutes les fois que nous répondons aux desseins de Dieu sur nous.

 

Pratique

Fêtes de Saint Joseph

 

La première des Pratiques par lesquelles nous devons nous empresser de mériter la protection de saint Joseph est naturellement la célébration des Fêtes que l’Église. lui a consacrées, et qui constitue pour tous les fidèles la base du culte que tous ont à lui rendre, mais que doivent surtout lui rendre ceux qui font gloire de l’honorer plus particulièrement, et qui ont à cœur de lui plaire davantage, sans même songer à l’intéresser plus efficacement en leur faveur. Les vrais serviteurs de saint Joseph n’ont d'autre préoccupation , en célébrant ses Fêtes, que de suivre les inspirations de leur foi, de leur dévotion, et de leur amour. Des enfants qui fêtent un père s‘oublient eux-mêmes pour ne penser qu’à lui.

Ces Fêtes sont sa solennité principale, la grande Fête du 19 mars, que le Pape Pie IX, si glorieusement régnant, en proclamant saint Joseph Patron de l’Église Catholique, vient d’élever au rite double de première classe, la mettant ainsi au rang de nos plus grandes solennités ; celle de son Patronage, que, par décret du 10 septembre 1847, il a fixée pour toute l’Église au 3e Dimanche après Pâques ; et celle de ses Épousailles avec la très sainte Vierge, qui se célèbre le 23 janvier.

Des Indulgences plénières sont attachées à ces trois Fêtes dans toutes les Confréries et Associations en l’honneur de saint Joseph, et même dans beaucoup d’autres.

Les pieux dévots au saint Patriarche honorent aussi sa Fuite en Égypte, le 28 décembre ; son Retour d’Égypte en Galilée, le 7 janvier, et son bienheureux Trépas, le 20 juillet.

 

Oraison dédicatoire

Tirée de saint François de sales

 

Très sainte Mère de Dieu, vaisseau d’incomparable élection, élection de la souveraine dilection, vous êtes la plus aimable, la plus aimante, et la plus aimée de toutes les créatures. Mais, ô Mère toute triomphante, qui peut jeter les yeux sur votre Majesté sans voir à votre droite celui que votre Fils voulut si souvent, pour l‘amour de vous, honorer du titre de Père, vous l’ayant uni par le lien céleste d‘un mariage tout virginal, afin qu’il fût votre secours et coadjuteur en la charge de la conduite et éducation de sa divine enfance ?

On mettait jadis les lampes de l’ancien temple sur des fleurs de lys d’or. Ô Marie et Joseph, pair sans pair, lys sacrés d’incomparable beauté, entre lesquels le Bien-Aimé se repaît et repaît tous ses amants, hélas ! vous le savez, si j'ai composé cet écrit, c’est dans la seule fin de vous glorifier de mon mieux l‘un et l‘autre, ainsi que votre divin Fils. Où puis-je alors mieux le colloquer que parmi vos lys, lys entre lesquels le soleil de justice, splendeur et candeur de la lumière éternelle, s’est si souvent récréé, qu’il y a pratiqué les délices de l’ineffable dilection de son Cœur envers nous ?

C‘est donc a vos pieds que je le dépose, ô Mère bien-aimée du Bien-Aimé, ô Époux bien-aimé de la Bien-Aimée, en vous offrant en même temps mon âme avec toutes ses facultés, mon corps avec tous ses sens, tout ce que j’ai, tout ce que je suis, tout ce que je serai à jamais. Je vous le consacre et vous le dédie, dans l’espérance qu’à cause de l’hommage que nous vous faisons de tout nous-mêmes, vous nous prendrez tous, auteur et pieux lecteurs, sous votre singulière protection, dont vous nous ombragerez pendant la vie, dont vous nous couvrirez surtout à l’heure de la mort, et que vous daignerez nous continuer pendant l’interminable cours de la bienheureuse éternité.

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

 

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29 décembre 2018

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

 

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Fête de la Sainte Famille

Dimanche

Jésus et sa mère

 

Jésus offrit son coeur à Marie en disant : « Ô Mère très aimée, voici Mon coeur dans la surabondance de sa joie totale. Voici, en lui, cette plénitude de divine tendresse qui depuis toujours m’a fait te préférer à toute créature, te créer, te sanctifier, te choisi pour Ma Mère. En lui, la parfaite douceur et bénignité avec lesquelles Je t’ai caressée, alors que petit enfant tu Me réchauffais sur ton sein et que Tu m’allaitais. En lui, l’entière fidélité de Ma filiale affection qui t’obéissait en tout comme un fils à sa mère, alors que Je régissais le Ciel... » (Héraut de l’Amour Divin V-XXXI, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Prie le Seigneur de t’introduire à l’école d’amour où tu apprendras à connaître et à aimer Jésus : Ô Dieu d’amour, ouvre-moi dès maintenant l’école d’amour afin que là je reçoive ton très très cher enseignement, et par toi j’aie une âme non seulement bonne, mais en vérité sainte et parfaite » (Exercices V).

 

Parole de Dieu : « Les bergers trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une crèche » (Luc 2, 16).

 

Dans ma vie

 

Saint Joseph, absent des Litanies des Saints dans les Exercices n’apparaît qu’une fois dans le Héraut de l’Amour Divin. En une fête de l’Annonciation, « lorsque le Bienheureux Joseph à qui la Vierge a été fiancée, tous les Saints inclinent la tête en son honneur, tandis que leurs regards affectueux lui sourient, pleins de joie pour sa dignité (Héraut IV-XII, 5). Nous qui avons la chance de le vénérer non seulement comme Époux de Marie, mais aussi comme « Protecteur de la Sainte Eglise », n’oublions pas le rôle éminent du « Patriarche du Silence » dans la « garde des mystères du salut ».

 

Résolution : Je cherche à rendre service autour de moi, en famille ou en paroisse. Je me rends disponible pour les autres en les faisant passer avant mes petits impératifs.

 

Avant l’Epihanie

 

Lundi

Ferveur eucharistique

 

Le Seigneur vient de montrer à Gertrude comment la gloire de l’âme s’accroît par la fréquente réception de l’Eucharistie ; aussi soupire-t-elle : « Combien me dépasseront dans la gloire les prêtres qui communient tous les jours ! » Il lui explique alors qu’une ferveur plus grande et la pureté de la préparation compensent une participation moins fréquente au banquet eucharistique. Et que le prêtre qui célèbre les Saints Mystères avec routine ne peut prétendre à la même récompense… La qualité de désir et d’amour de Dieu peut donner à une communion spirituelle la même grâce que par le Sacrement » (cf Héraut de l’Amour Divin III-XXXVI-XXXVIII).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Chaque fois qu’un homme contemple, avec désir et dévotion, l’Hostie où se cache sacramentellement le Corps du Christ, chaque fois il augmente ses mérites pour le Ciel. En effet, quand il verra Dieu dans l’éternité, il goûtera des délices particulières pour toutes les fois où il aura ainsi contemplé le Corps du Christ, ou seulement souhaité le voir » (Héraut de l’Amour Divin IV-XXV, 8).

 

Parole de Dieu : « Je poserai sur toi la force de mon regard » (Psaume 31, 8 Vg).

 

Dans ma vie

 

Au XIIIe siècle, l’exposition du Saint Sacrement n’est pas pratiquée. C’est à la Messe, à la Consécration lors de l’élévation, que Sainte Gertrude regarde l’Hostie et le Calice. Jésus lui explique la puissance de son regard « qui efface toutes les taches de l’âme et la rend plus blanche que neige. Comme la chaleur du soleil amollit la cire, il attendrit l’âme, la disposant ainsi à recevoir les dons spirituels. Son regard suscite en elle la floraison d’une variété de vertus, comme le soleil rend féconde la terre... » Avec pleine confiance exposons-nous à ce regard en adorant le Saint Sacrement.

 

Résolution : Je décide d’aller dans une église prier Jésus au tabernacle où, bien que caché, Il est réellement présent. Je le remercie de tous les bienfaits dont Il me comble.

 

Sainte Marie, Mère de Dieu

Mardi

Mère de Jésus, Mère de Dieu

 

Lors du chant d’un répons de Noël, « le Seigneur se rappela la condescendance pleine d’amour qui l’avait fait descendre du sein du Père et entrer, par les entrailles d’une Vierge inviolée, en notre misérable exil. Comme liquéfié d’amour à ce souvenir, il fixa sur la Vierge, sa Mère, un regard souriant, doux comme la plus affectueuse caresse et capable de la faire tressaillir jusqu’au plus profond d’elle-même. Puis il lui donna un baiser très doux qui renouvela pour elle, comme en les répétant, toutes les joies dont Sa très Sainte Humanité l’avait comblée sur terre » (Héraut IV-III, 3).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Le sein immaculé de la Vierge glorieuse apparut alors, aussi transparent qu’un cristal très pur à travers lequel ses entrailles, traversées de part en part et toutes remplies de la divinité, en rayonnaient l’éclat. On voyait le tout petit enfant, en son printemps, Lui, l’Unique du Père, trouver ses délices à puiser avidement la vie au coeur de la Vierge sa Mère » (Héraut IV-III, 4).

 

Parole de Dieu : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé Son Fils ; Il est né d’une femme » (Galates 4, 4).

 

Dans ma vie

 

« Très doux ami, daignez souhaiter la nouvelle année à votre chère communauté. – Renouvelez votre esprit et votre pensée, répond le Seigneur. Et Gertrude : « Que votre bonté, ô très miséricordieux, n’oublie pas en ce jour de Votre Circoncision, de retrancher nos défauts à toutes. - Que l’observance de votre règle vous serve de circoncision !… Si quelqu’un, en ce jour de l’An, s’applique à désavouer par une authentique contrition du coeur ses manquements, Je serai pour lui comme un maître très bon qui prend son élève préféré pour lui apprendre à lire » (Héraut de l’Amour Divin IV-V, 3). Bonne année avec l’Evangile pour règle !

 

Résolution : Je vais à la Messe, si possible en famille, pour offrir mon année au Seigneur par les mains de la Mère de Dieu fêtée aujourd’hui.

 

Mercredi

L’ultime appel

 

Gertrude parle de la mort comme du « jour de la vocation ». Elle entend Jésus appeler Sainte Mechtilde, le jour de sa mort, avec les mots mêmes de la grâce spéciale par laquelle Il lui avait fait le don insigne de son coeur ; ses derniers moments furent donc vécus comme un mémorial de sa vocation. Sainte Gertrude relate la mort de son abbesse, Dame Gertrude, comme la fête de la rencontre : « Voici que maintenant je vais te posséder dans le baiser de ma tendresse, lui dit Jésus avant de la présenter au Père. Et aussitôt son âme s’élève dans une jubilation d’incomparable suavité » (Héraut de l’Amour Divin V-I, 23).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Lorsque je vois à l’agonie des êtres qui se sont plu parfois à penser à moi ou ont accompli quelques œuvre méritoire, fût-ce à l’approche de la mort, je me révèle à eux dans tout l’attrait de ma tendre bonté, de sorte que, du fond du coeur, ils se repentent de m’avoir offensé et c’est ce repentir qui les sauve » (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 29).

 

Parole de Dieu : « La preuve que Dieu nous aimes, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous » (Romains 5, 8).

 

Dans ma vie

 

En digne fille de Saint Benoît, Gertrude, sans nulle crainte ni tristesse, « a chaque jour la mort devant les yeux » ; elle la perçoit comme l’accomplissement dynamique de son amour du Christ. Dans le livre V du Héraut, recueil de témoignages sur des défunts, elle parle souvent de la nécessité d’une ultime purification ; le Purgatoire, pour elle, n’a rien d’un lieu de torture ! « L’âme, en effet, y attend avec joie sa consommation. Elle ressemble à une jeune fille qui, en voyant dans les mains de sa mère les bijoux qui doivent la parer le lendemain, se réjouit dans l’attente de ce jour.

 

Résolution : J’imite Sainte Gertrude qui aidait les âmes du Purgatoire autant par son intercession que par des bonnes œuvres. Je récite la Prière « Âme du Christ », en disant consciemment « à ma mort, appelle-moi ! » :

 

« Âme du Christ, sanctifie-moi, Corps du Christ, sauve-moi, Sang du Christ, enivre-moi, Eau du côté du Christ, lave-moi, Passion du Christ, fortifie-moi. Ô bon Jésus, exauce-moi. Dans tes blessures, cache-moi. Ne permets pas que je sois séparé de toi. De l’ennemi défends-moi. À ma mort appelle-moi. Ordonne-moi de venir à toi, Pour qu’avec tes saints je te loue, Dans les siècles des siècles, Amen ».

 

Jeudi

La mort de Gertrude

 

Gertrude, pour se préparer à la mort, a pris l’habitude de se retirer le vendredi, à l’heure de None, pour s’approprier la prière des agonisants. « Un vendredi, le Seigneur lui fait voir à l’avance – en une sorte d’extase spirituelle – combien sera béni son passage hors de ce monde lorsqu’il daignera lui faire entendre son appel ». La Sainte Vierge, tous les Saints des Litanies viennent à son devant et, en guise de présents, la comblent avec bienveillance de leurs vertus… Enfin, « le Roi de gloire s’incline lui-même avec une inestimable tendresse comme pour lui donner un baiser... » (Héraut de l’Amour Divin V-XXXII, 8).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« À l’heure de ma mort, secours-moi par toutes les entrailles de Ta Miséricorde, et réjouis-moi d’une grande joie, en me montrant Ton Visage, Seigneur. Au jour du jugement, que mon âme n’ait pas à redouter une parole de reproche ; mais fais-moi entendre Ta voix glorieuse : Venez les bénis de Mon Père » (Exercices III).

 

Parole de Dieu : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l’avenir…. » (Romains, 3, 35, 38).

 

Dans ma vie

 

Une confiance totale en « la libéralité et la tendresse du Seigneur » accompagne la sainte liberté de Gertrude. Elle a l’assurance que « l’amour divin consumera toutes ses forces et que la mort ne triomphera d’elle que par la même violence d’amour qui causa celle de Jésus ». Sa foi pressent la joie de la vie éternelle comme le prolongement absolut de « l’étreinte eucharistique ». N’ayons donc peur que de ce qui peut nous séparer de Dieu ! Regardons, écoutons Jésus, le Fils unique du Père, né à Bethléem pour nous le faire connaître.

 

Résolution : je passe cette journée dans la prière et la Charité. J’aide donc de tout mon coeur la première personne qui me demande un service en suivant ce conseil de l’Evangile repris par Saint Benoît : « à quiconque demande de faire un mille, fais en deux ! ».

 

Vendredi

Pourquoi le Héraut ?

 

Que motif poussa Gertrude à révéler à autrui la confidence de ses « fréquent entretiens avec le Seigneur de Majesté » et des grâces insignes reçues ? « Elle se jugeait complètement indigne des dons de Dieu qu’elle ne pouvait en aucune manière les croire accordés pour elle seule, mais pour le profit des autres » répond sa biographe. « Je t’ai donnée pour être la lumière des nations et pour être mon salut jusqu’aux extrémités du monde » dit le Seigneur à Gertrude pour l’encourager à rédiger le Livre II du Héraut.

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Un jour, en méditant, Gertrude prit conscience de sa misère intérieure… Elle se demandait comment il lui serait possible de plaire à Dieu qui voyait en elle toutes ses souillures ; et là où elle ne se découvrait qu’une tache, le divin et pénétrant regard en apercevait une infinité. Elle fut divinement consolée par cette réponse : « L’amour rend aimable ! » (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 30).

 

Parole de Dieu : « Celui sur qui Je jette les yeux, c’est le pauvre et le coeur contrit » (Isaïe 66, 2).

 

Dans ma vie

 

Pour aller à Jésus, passion par le « pont » qu’est Gertrude, puisque c’est le désir du Seigneur. Gertrude n’a rien d’un gourou, sa doctrine est celle de l’Evangile. Lisons-là : par elle nous entendons la voix du Fils, doux et humble de coeur, nous respirons le parfum du bien-aimé. « Si quelqu’un vient à moi d’un coeur humilié, et, par amour de mon amour fait (du héraut) sa lecture, Je lui montrerai en détail dans mon coeur les passages qui lui seront utiles » a promis Jésus à Gertrude. Essayez donc !

 

Résolution : je choisis, selon mon attrait, mon âge et mon état, l’un des exercices de Sainte Gertrude ; je le fais en m’arrêtant là ou cela fait « tilt » et je prie la Sainte « pour goûter la joie de la présence et l’action du Seigneur en moi ». (Retrouvez le texte de ces exercices en cliquant ICI).

 

Samedi

Quelques noms du Seigneur

 

« Il m’est bon, mon bien-aimé de m’attacher à Vous seul ». La prenant dans ses bras, le Seigneur lui dit : « Il m’est doux aussi, toujours, ma bien-aimée, de m’attacher à toi ». Puis elle dit de toute l’ardeur de son désir : « Toute infirme et vile créature, je Vous salue mon très aimant Seigneur ». Et le Seigneur : « Je te salue à mon tour, ma très aimante ». Gertrude comprit alors que si une âme dit à Dieu : « Mon bien-aimé, mon très doux, mon très aimant » et autres titres semblables dans un élan de vive dévotion, Dieu lui répondra dans les mêmes termes. (Héraut de l’Amour Divin III-XXIX, 1-2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Vous êtes Fleur printanière de la Beauté Première,

Ô frère d’infinie tendresse,

Adolescent d’infinie beauté,

Compagnon de gaieté infinie,

Hôte d’infinie munificence,

Diacre d’infinie courtoisie ». (Héraut de l’Amour Divin III-LXV).

 

Parole de Dieu : « Du lever du soleil à son coucher, loué soit le Nom du Seigneur » (Psaume 112, 3).

 

Dans ma vie

 

Jésus est apparu pour la première fois à Gertrude sous l’aspect séduisant d’un adolescent de 16 ans, plein de charme. À cet adolescent très beau, « d’une jeunesse printanière, florissante », elle donne par la suite ces doux noms : « Ô Ami des hommes, Très aimant Sauveur, Ô très doux Amant, Perle vivifiante de divine noblesse, Fleur jamais fanée d’humaine beauté... » Le 3 janvier, nous avons fait mémoire du Saint Nom de Jésus, célébration remise à l’honneur par Saint Jean Paul II. Aimons répéter le Nom de Jésus que lui donna Marie et qu’explicita l’ange à Joseph : « car c’est Lui qui sauvera son peuple de ses péchés ».

 

Résolution : Je récite aujourd’hui les Litanies du Saint Nom de Jésus. Si je n’ai pas sous la main ou trouver, je m’en formule moi-même : « Jésus ma joie, mon amour, désir de mon coeur... » et je les prie, si possible devant la crèche.

 

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Epiphanie du Seigneur

Dimanche

 

En cette fête solennelle, Gertrude offre sur le modèle de l’offrande des rois, en guise de myrrhe le Corps du Christ avec toutes les souffrances de Sa Passion, pour effacer les péchés de tous, depuis Adam jusqu’au dernier des hommes. En place d’encens, l’âme du Christ, pleine de dévotion, pour suppléer aux négligences de tout l’univers. En guise d’or, la très parfaite divinité du Christ, avec les délices dont elle jouit, pour suppléer aux négligences de toutes les créatures. Le Seigneur lui apparaît alors présentant cette offrande, comme des étrennes, à la toujours adorable Trinité (Héraut de l’Amour Divin IV-VI, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Se prosternant ils l’adorèrent et ouvrant leurs trésors… Stimulée par l’exemple des mages, Gertrude se leva dans la ferveur de son esprit et se prosterna avec une très humble dévotion aux pieds très Saints du Seigneur Jésus, l’adorant au nom de toute ce qu’il y a au Ciel, sur terre et dans les enfers » (Héraut de l’Amour Divin IV-VI, 3).

 

Parole de Dieu : « Les rois de Tarsis et des îles emporteront des présents : tous les rois se prosterneront devant Lui » (Psaume 71, 10).

 

Dans ma vie

 

Gertrude en offrant comme présents le corps, l’âme et la divinité du Christ accomplit exactement ce que demande la prière sur les offrandes de cette fête : « Regarde les dons de Ton Eglise, qui ne T’offre plus ni l’or, ni l’encens, ni la myrrhe, mais celui que ces présents révélaient, qui s’immole et se donne en nourriture : Jésus, le Christ ». Une fois de plus, admirons sa sage théologie spirituelle puisée dans la liturgie. Selon un noël : Élevons la pensée, à Dieu qui a conduit nos pas cette journée, voici venir la nuit… Offrons nos corps, nos âmes à notre créateur.

 

Résolution : En l’anniversaire de la naissance de Sainte Gertrude, le 6 janvier 1256, confions-lui tous nos désirs et requêtes ; son intercession si grande à tout pouvoir pour nous combler par le coeur de Jésus !

 

Textes extraits du Hors Série de Parole et Prière « Mon Avent avec Sainte Gertrude de Hefta » publié en 2014

 

Fin de l’Avent avec Sainte Getrude de Hefta

 

Pour approfondir

Vous pouvez consulter les écrits de Sainte Gertrude, en ligne, sur les liens suivants :

 

Le Héraut de l’Amour Divin, en cliquant ICI

Les Exercices de Sainte Gertrude, en cliquant ICI

 

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Téléchargez le texte des méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

Téléchargez l’intégralité des méditations de l’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta (pdf) en cliquant ici

 

Rendez-vous le 28 février pour le Mois de Saint Joseph...

 

22 décembre 2018

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

 

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Quatrième Semaine de l’Avent

 

Quatrième Dimanche de l’Avent

« Voici la servante du Seigneur »

 

En entendant cette réponse dans l’Evangile de l’Annonciation, Gertrude salue avec ferveur la Vierge Marie pour la joie de son don total. Celle-ci lui répond avec douceur et affection : « À qui me rappellera avec dévotion cette joie, je ferai expérimenter ce qui est demandé dans l’hymne de la Fête d’aujourd’hui : « Monstra te esse Matrem, Montre que Tu es Mère » (Hymne Ave Maris Stella). Je me montrerai en vérité la Mère du Roi et de son suppliant : du Roi, par ma puissance de suppliant, par la profusion de ma tendre et salutaire miséricorde » Héraut de l’Amour Divin IV-XII, 8).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

Durant la Messe, Gertrude voit la glorieuse Mère ornée de l’éclat des principales vertus par lesquelles elle avait plu au Seigneur : la première, sa pureté attrayante ; la seconde, son humilité féconde ; la troisième, ses fervents désirs ; la quatrième, sa lumineuse connaissance ; la cinquième, son amour inextinguible ; la sixième, sa joie souveraine ; la septième, sa joie inaltérable » (Héraut de l’Amour Divin IV-XII, 6).

 

Parole de Dieu : « Tu seras une couronne de splendeur dans la main du Seigneur » (Isaïe 62, 3).

 

Dans ma vie

 

« Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’hommes ? » le verbe présent montre la résolution de Marie, la profondeur de son propos de virginité. Certes, elle était fiancée à Joseph mais avec la décision de ne pas connaître d’homme, au sens biblique du verbe qui désigne l’amour conjugal. En renonçant aux joies de la maternité par sa virginité, Marie ne s’était-elle pas interdit à tout jamais d’être la mère du Messie ? Le mystère du renoncement peut être le nôtre, « car rien n’est impossible à Dieu ». Pensons-y lors des détachements qui nous attendent sur le chemin de Bethléem, puis de Jérusalem.

 

Résolution : Je médite dans mon coeur l’évangile de l’Annonciation (Luc 1, 26-38) pour découvrir le poids du mystère caché sous les mots. Je rends visite en famille, si c’est possible, à un malade ou à un proche isolé.

 

Lundi

Une veille de Noël

 

Durant les Psaumes de Matines, Gertrude « tend tout son désir vers Dieu, souhaitant qu’en la glorieuse et très douce Nativité de Jésus, tous ses exercices, aussi bien corporels que spirituels, soient un chant de suprême louange à la toujours adorable Trinité. Au signal de Laudes, le Seigneur lui dit : « De même que la cloche annonce la fête de Ma Nativité, ainsi, je t’accorde que tout en cette fête : chants, lectures, prières, méditations et même les exercices corporels, tout enfin, résonne à la louange de la Sainte Trinité en union avec mon amour et désir » (Héraut de l’Amour Divin IV-I, 6).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

En une vigile de Noël, « Gertrude, le coeur gros, que, retenue par la maladie, elle n’avait pu acquitter pendant l’Avent ni dévotions (particulières), ni prières (supplémentaires) pour les offrir à la Vierge Marie. Instruite par l’Esprit Saint, elle lui offrit pour suppléer à toutes ses négligences, le coeur de Jésus, dont la noblesse et la douceur sont infinies » (Héraut IV-I, 16).

 

Parole de Dieu : « Ce soir vous saurez que c’est Dieu qui vous a fait sortir du pays d’Egypte, et au matin vous verrez sa gloire » (Exode 16, 7).

 

Dans ma vie

 

Dans ce chapitre, Gertrude se prépare, d’office en office, à la grande vigile de la nuit de Noël. Comme dans le Seigneur on ne peut rien faire, elle lui demande de préparer son coeur à son bon plaisir. Entouré de tous les choeurs des anges, il préside le Chapitre où est chanté le martyrologe de Noël ; à l’annonce : Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, est né en Bethléem de Judée, ils se prosternent jusqu’à terre pour l’adorer. Suit alors un chapitre des couples ou chacune purifie son coeur de ses manquements extérieurs au bien commun… Confions à la ferveur des notre Noël familial à Sainte Gertrude.

 

Résolution : Prenons le temps en famille d’une vraie prière de Noël et de pardon mutuels ; préparons l’évangile de la Messe en demandant la grâce d’être des artisans de paix.

 

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Mardi

Saint jour de Noël

Noël avec Sainte Gertrude

 

Le jour de Votre très sainte Nativité, je Vous pris dans la crèche, tendre nouveau-né et Vous pressai sur ma poitrine… L’année suivante, je Vous reçus du girons de la Vierge Mère sous la forme d’un enfançon infiniment tendre et délicat… Comme votre Mère s’apprêtait à Vous emmailloter, je demandai à être enveloppée avec Vous. Je compris que Vous étiez enveloppé dans le lange tout blanc de l’innocence, lié de la bandelette d’or de la Charité et que, pour être enveloppée et liée avec Vous, il me fallait m’efforcer sans cesse à la pureté de coeur et aux œuvres de Charité » (Héraut de l’Amour Divin II-XVI, 4-5)

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Si quelqu’un désire recevoir le Seigneur comme hôte ; il doit lui consigner la clé de sa propre volonté, s’en remettant complètement à son bon plaisir et faisant une confiance absolue à sa douce bénignité pour opérer son salut en toutes choses (Héraut de l’Amour Divin IV-XXIII, 10).

 

Parole de Dieu : « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 11-12).

 

Dans ma vie

 

Gertrude désire faire de son coeur une hôtellerie au Seigneur ; ce dernier lui demande alors la clé de sa liberté, à savoir sa volonté propre. Tous les détachements, petits et grands, consentis durant l’Avent nous ont préparé à la grâce de Noël ; grâce de Foi au Verbe fait chair qui doit resplendir dans notre vie (Collecte de la Messe de l’aurore). À la communion, prenons le temps de faire de nos coeurs un berceau pour recevoir Celui qui vient comme nourriture s’assimiler sa créature. Selon la bonne théologie du noël dans une pauvre étable. Oh ! Oh ! qu’il est beau ! qu’il est beau !

 

Voeu de Noël : « Ah ! Si seulement nos coeurs pouvaient devenir crèche ! Dieu une fois encore sur cette terre deviendrait enfant ! » (Angelus Silesius).

 

Octave de la Nativité

 

Mercredi

Fête de Saint Etienne

Se préparer à la mort

 

Voici un dialogue du Seigneur avec Gertrude qui, en grande faiblesse, lui demande « si elle ne va pas bientôt payer sa dette à la nature ». « Lorsque tu fais l’expérience de la maladie, il convient, de ne rien négliger des préparatifs que tu souhaites faire avant de mourir. - Et comment pourrai-je connaître à l’avance cette heure tant désirée où Vous viendrez me faire sortir de la prison de ce corps ? - J’enverrai deux anges munis de trompettes d’or pour chanter suavement à tes oreilles : Voici l’époux qui vient, allez au-devant de Lui » (Héraut de l’Amour Divin V-XXIV, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Quelle en sera le coursier ? - Tu seras emportée par la puissance du désir divin que Mon amour le plus profond dirigera vers toi… - et en guise de selle ? - la confiance plénière qui te fait attendre tout bien de Mon extrême bonté. - Et la bride ? - L’amour très fervent qui te fait aspirer de tout ton coeur à mes étreintes… Et voilà ce qui fait mes délices : jamais esprit humain n’imaginera un bonheur aussi grand que celui que Je prépare à mes élus » (Héraut de l’Amour Divin V-XXIV, 1).

 

Parole de Dieu : « Tout rempli de l’Esprit Saint, Etienne fixa son regard vers le ciel ; il vit alors la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu » (Actes des Apôtres 7, 55).

 

Dans ma vie

 

Chaque année, ne sommes-nous pas étonnés de fêter, le lendemain de Noël, le martyre d’Etienne ? Mais l’Incarnation n’est-elle pas le commencement de la Rédemption ? Expliquent les uns. D’autres : Etienne « à vu les cieux ouvert et la gloire de Dieu » dont Noël est la première manifestation sur terre. Une autre réponse vient des anciens qui appellent la mort dies natalis : « la naissance au Ciel ». La vie sur terre n’est donc qu’un temps de gestation par rapport à la vie éternelle. La mort d’Etienne nous fait regarder le but : l’ouverture des cieux, l’entrée dans la béatitude éternelle.

 

Résolution : Je n’attends pas pour ranger le petit désordre occasionné par les fêtes de Noël ; je mets aussi de l’ordre dans mes affaires, afin d’être prêt !

 

Jeudi

Saint Jean l’Evangéliste

 

« Jean apparut à Gertrude avec des vêtements ambrés, entièrement brochés d’aigles d’or. En effet, durant sa vie mortelle il s’était élevé bien au-dessus de lui-même par la contemplation, tout en s’efforçant de descendre plus au creux de la vallée de l’humilité par un vif sentiment de sa bassesse. Sous les aigles d’or apparut comme un reflet rouge, parce qu’il s’efforçait de commencer sa contemplation par le souvenir de la Passion, le coeur attendrit d’une intime compassion. Sur chaque épuale, il portait un lys d’or, symbole de ses prérogatives de disciples que Jésus aimait et de gardien de la Vierge » (Héraut de l’Amour Divin IV-IV, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Ma mission fut de manifester à la jeune Eglise, par une seule parole, le Verbe incréé de Dieu le Père, capable de satisfaire l’intelligence du genre humain jusqu’à la fin du monde. Quant à la douce éloquence des battements du coeur de Jésus (sur lequel j’ai reposé à la Cène) elle est réservée aux temps actuels pour que le monde, vieilli et engourdi dans son amour pour Dieu, retrouve sa ferveur » (Héraut de l’Amour Divin IV-IV, 4).

 

Parole de Dieu : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4, 8).

 

Dans ma vie

 

Bien avant Sainte Marguerite-Marie, qui eut sa première apparition du Sacré Coeur le 27 décembre 1673, Sainte Gertrude aime s’élancer vers le Coeur de Jésus et y reposer. Jésus lui enseigne que Son Coeur est pour une moniale ce que l’Église est au monastère : le saint des saints, »la cassette sacrée et sans pareille de la divinité ». Il l’invite à venir « se dénicher dans le creux du rocher », la Plaie de Son Côté sacré. Il lui demande de faire passer toutes ses prières par Son Divin Coeur. À l’école de Saint Jean et de Sainte Gertrude, découvrons avec éblouissement que Dieu n’est qu’amour.

 

Résolution : Proposée par Jésus Lui-même en la fête de Saint Jean : « Que tout homme récite chaque jour un Notre Père avec l’attachement et l’affection que ressentit son coeur lorsque Je lui enseignais cette prière ».

 

Vendredi

L’ange gardien de Gertrude

 

Gertrude désire reconnaître, dans le choeur des Anges, l’Ange député à sa garde. « Et voici qu’apparut un prince très brillant, paré d’ornements merveilleux, incomparables. Il se tenait par derrière entre Dieu et l’âme. Un de ses bras entourait le Seigneur, l’autre l’âme, avec un souverain respect et une très délicate tendresse… Elle lui offrit alors de brèves oraisons qu’elle avait spécialement préparées en son honneur. Il les reçut avec une grande joie et les offrit, sous la forme de roses merveilleusement belles, à la toujours vénérable Trinité (Héraut de l’Amour Divin IV-LIII, 2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

Les Anges disaient : Avec une joie ineffable, nous sommes attentifs, jour et nuit, à te garder avec sollicitude. Nous veillons à ce que tu ne perde rien de ce qui sied à te parer dans l’attente de l’époux… Nous te servirons avec dévouement en tout ce que tu feras. Nous te ferons constamment aller de l’avant et te stimulerons toujours d’avantage » (Héraut de l’Amour Divin IV-LIII, 2,3).

 

Parole de Dieu : « Il a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies » (Psaume 90, 11).

 

Dans ma vie

 

Le jour de Noël, nous avons chanté : Mille anges divins, mille séraphins, volent alentour de ce grand Dieu d’amour », pensons à prier les Anges. Durant la nuit de Noël, en grande foule, il ont proclamé : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux ! » Avons-nous le coeur assez pur pour les entendre, pour les voir ? Qu’importe, la Foi nous assure de leur présence à la Messe dans laquelle l’Église a introduit leur cantique de louanges, le Gloria. Demandons-leur une grâce d’adoration, d’émerveillement devant le Divin Enfant : Toi seul es Saint, Toi seul est Seigneur, Toi seul est le Très-Haut, Jésus-Christ !

 

Résolution : Prenons le temps de reprendre quelques vieux Noëls, en commençant par ceux qui parlent des anges : Bergers écoutez les musique ; En cette nuit ; Les Anges dans nos campagnes...

 

Samedi

La prière d’action de grâces

 

« Fixe-toi, de temps en temps, un jour, pendant lequel tu puisses, sans entrave, vaquer à la louange divine, afin de suppléer à toute la louange et à l’action de grâces que tu as négligée de rendre à ton Dieu pour les jours de ta vie, pour tous ses bienfaits ». Ainsi commence le sixième des Exercices de Sainte Gertrude où, selon Dom Guéranger, « la Sainte unit les accents du remerciement le plus humble et le plus tendre, à ceux de la louange la plus haute et la plus triomphante… Sans attendre l’heure de son entrée au Ciel pour s’unir au concept des créatures glorifiées ».

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Daigne insérer toute l’oeuvre et tout le travail de ma vie dans l’oeuvre de vie de ta vivante dilection afin que toute l’éternité de mon âme te glorifie et que toute ma vie te serve infatigablement, que mon esprit tressaille en toi, mon Dieu et mon salut, que toutes mes pensées et mes œuvres te soient louanges et actions de grâces » (Exercices IV).

 

Parole de Dieu : « Soyez vigilants à la prière ; tenez-y vous vigilants dans l’action de grâce » (Colossiens 4, 2).

 

Dans ma vie

 

La Foi devrait nous conduire au mystère de l’Incarnation comme Sainte Gertrude, à l’admiration, à l a louange d’amour, dont le Magnificat est un modèle indépassable. La liturgie nous y conduit sûrement, elle qui, chaque soir, clôture les Vêpres avec le Cantique de Marie. Le Chant du Magnificat, mémorial de la Miséricorde Divine, deux fois mentionnée, rend présent, réactualise, d’une certaine manière, la Miséricorde que Dieu manifeste depuis la Création, et dont l’Enfant de la Crèche est l’incarnation.

 

Résolution : J’insère dans la prière du soir le Magnificat. Je lis le récit de la Visitation (Luc 1, 39-56) en famille, à trois voix : lecteur, Elisabeth, Marie. Et je propose à tous l’effort de ne pas « râler » jusqu’à l’Epiphanie.

 

Textes extraits du Hors Série de Parole et Prière « Mon Avent avec Sainte Gertrude de Hefta » publié en 2014

 

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15 décembre 2018

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

 

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Troisième Semaine de l’Avent

 

Troisième Dimanche de l’Avent

Un dimanche de Gaudete

 

Comme Gertrude, souffrante, ne peut assister à la messe, un troisième dimanche d’Avent, le Seigneur lui propose de lui chanter Lui-même la messe ! « Il entonne à haute voix avec tous les saints l’introït Gaudete… Puis il poursuit d’une voix claire Kyrie eleison. Deux anges conduisent alors l’âme de Gertrude en présence de Dieu le Père. Tombant sur sa face elle se prosterne dans l’adoration. Au premier Kyrie le Père lui accorde la pleine rémission de ses péchés de fragilité ; au second Kyrie elle reçoit le pardon de ses fautes d’ignorance. Puis les anges la conduisent au Fils pour les Christe... » (Missa 2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Lorsqu’elle eut communié, le chantre des chantres – Jésus entonna d’une voix pénétrante : Ecce quod concupivi : Voici ce que j’ai désiré... Ô douceur inestimable de la condescendance d’un Dieu. Il désire avec tant de passion trouver sa joie dans l’âme humaine qu’il juge toute la douleur de sa sainte Passion et de sa mort compensée par son union avec une seule (âme)... » (Missa 14).

 

Parole de Dieu : « Réjouissez-vous sans cesse… N’entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière » (Philippiens 4, 4,6).

 

Dans ma vie

 

Gertrude vit si intensément le conseil de Saint Benoît : « Que notre âme concorde avec notre voix » que c’est au rythme de la mélodie grégorienne des Christe du Kyrie qu’elle connaît, ce même dimanche, la grâce d’échanges d’amour entre son coeur et celui de Jésus : « Cela se faisait par une sorte de merveilleux influx de Dieu en l’âme et d’un reflux de l’âme en Dieu ; par les notes descendantes, le coeur divin s’écoulait dans l’âme avec une ineffable délectation, et, par les notes ascendantes, l’âme refluait vers Dieu, dans une immense joie ».

 

Résolution : À la messe, je m’applique à comprendre ce que je chante : je renouvelle mon attention aux chants de l’ordinaire, pour prier en vérité la supplication du « Seigneur prends pitié », la louange du « Gloire à Dieu », l’acclamation « Saint, Saint, Saint ».

 

Lundi

Sainte Gertrude faisait-elle oraison ?

 

À plusieurs reprises, Gertrude rapporte une grâce obtenue lors d’un temps d’oraison, une fois même durant la nuit. Quand elle le peut, elle aime après les matines, « s’adonner plus à loisir à l’oraison ». « Elle éprouve souvent tant d’ennui en compagnie des créatures que, fréquemment, se retirant soudain, elle se rend, l’âme pleine de ferveur, au lieu de son oraison, disant : « Mon Seigneur ! Voici que toute créature m’est à charge ; je ne veux plus d’autres compagnie et entretien qu’avec Vous seul. Je viens à Vous, unique et suprême bien, joie de mon coeur et de mon âme » (Héraut de l’Amour Divin III-XLVII, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

Consigne de Jésus pour un chrétien cultivé : « Qu’il s’efforce, chaque jour, pendant au moins une heure, de s’abstraire de toute occupation extérieure pour se recueillir intérieurement, tournant vers Moi son attention et cherchant à connaître Ma Volonté. Puis, qu’il suive l’inspiration : soit de Me louer, soit de rendre grâces, soit de prier pour les pécheurs… avec une grande ferveur, pendant le temps fixé » (Héraut de l’Amour Divin III-LXXIII, 12).

 

Parole de Dieu : « Au matin, à la nuit noire, Jésus se leva, sortit et s’en alla dans un endroit désert, et là il priait ». (Marc 1, 35).

 

Dans ma vie

 

Bien avant que Thérèse d’Avila ne nous entretienne de l’oraison, le Héraut de l’Amour Divin nous familiarise avec la prière personnelle, fréquente, de Gertrude. Pour elle, l’oraison est un libre échange, un coeur à coeur très simple avec le Seigneur Jésus. Elle lui confie des intentions, intercède pour autrui… et, ce qu’elle préfère, loue sa beauté, son amour, s’abandonne à sa tendresse et à son bon vouloir, au gré de la liturgie. Prendre un temps d’action de grâce à la fin de la messe est un excellent moyen de « faire oraison » sans le savoir ! Faisons de même pour devenir des âmes d’oraison.

 

Résolution : Sans attendre demain, je prends aujourd’hui même, un moment de prière en silence. Si c’est la première fois, j’implore l’assistance de Sainte Gertrude et je lui demande que cela devienne une de mes joies et de mes priorités spirituelles.

 

Mardi

Travail ou prière ?

 

Gertrude parle au Seigneur d’une sœur cuisinière illettrée qui s’afflige de ne pouvoir vaquer à l’oraison à cause des soucis de son emploi. Il lui répond : « Je n’attends pas d’elle qu’elle Me serve une heure par joue, mais que, pendant toute la journée, elle soit sans cesse en Ma présence ! Et cela en accomplissant continuellement tous ses travaux pour Ma gloire, dans l’esprit même où elle voudrait vaquer à la prière. Qu’elle y ajoute le désir que soient spirituellement entraînés à m’aimer davantage, et affermis dans le bien, ceux qui bénéficient de son travail » (Héraut de l’Amour Divin III-LXXIII, 14).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Toutes les fois que cette sœur cuisinière agira ainsi, elle semblera assaisonner tous les plats qui sont, pour ainsi dire, ses travaux et ses labeurs, d’un sel, à mon goût, d’une exquise saveur ». « J’agréerai comme une suprême démonstration d’amour chaque fois que tu chercheras à rassasier ton coeur de divines méditations, tes yeux de saintes lectures, tes mains de travaux continuels... » (Héraut de l’Amour Divin IV-XLIV, 1).

 

Parole de Dieu : « Que vous mangiez, que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites-le pour la gloire de Dieu ». (1 Corinthiens 10, 31).

 

Dans ma vie

 

À l’époque de Sainte Gertrude, les moniales lettrées s’adonnent plus au labeur de la prière liturgiques qu’aux gros travaux manuels, confiés au sœurs converses – telle cette cuisinière. L’unique nécessaire est, pour chacune, de n’agir que « pour la gloire de Dieu » et de désirer le salut du prochain. Plusieurs fois le Héraut de l’Amour Divin met sous nos yeux un travail en communauté. Jésus fait à Gertrude cet éloge d’une sœur défunte : « Bien que cardiaque, elle ne se dispensait pas des travaux communautaires ; elle travaillait au-delà de ses forces, ne faisant ni grandes plaintes, ni grands éclats, à ce propos ».

 

Résolution : Souvent dans la journée, je renouvelle mon intention de faire mon devoir d’état « pour la gloire de Dieu » surtout ce qui est le moins plaisant. Je l’offre aux intentions du Saint Père dont c’est la devise ignacienne.

 

Mercredi

O Sapientia !

 

Le Seigneur interroge Gertrude : « Ne m’arrive-t-il pas de t’envoyer des épreuves qui ne sont pas faites pour toi ? » - « Nullement mon Dieu, mais je le confesse et le confesserai jusqu’à mon dernier souffle : qu’il s’agisse du corps ou de l’âme, tant de la prospérité que de l’adversité, Vous m’avez gouvernée d’une manière si constamment parfaite qu’on ne pourrait l’attendre d’aucune sagesse d’aucun temps, depuis le commencement du monde jusqu’à la fin, sinon de Vous, mon Dieu, infiniment doux, unique Sagesse incréée » Héraut de l’Amour Divin III-LXX, 2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Ô Sagesse éclatant de Dieu : la malice du diable n’a pu entraver aucune de tes œuvres magnifiques ; l’ignorance et toute la perversité humaine ont été impuissantes à changer tes miséricordieux conseils ; la grandeur de nos crimes n’a pu prévaloir contre la grandeur de ta miséricorde, l’immensité de ton amour, la plénitude de ta bonté » (Exercices VIII).

 

Parole de Dieu : « La Sagesse s’étend avec force d’un bout du monde à l’autre et elle gouverne l’univers pour son bien ». (Livre de la Sagesse 8, 1).

 

Dans ma vie

 

Aujourd’hui l’Evangile de la généalogie de Jésus ouvre, à la messe, les derniers jours préparant à Noël. Le Messie n’est pas tombé du ciel, il est issu d’une longue histoire tourmentée où, durant des siècles, les malheur a côtoyé la joie. La sagesse et la fidélité de Dieu ont donc défié les temps et les générations. Chaque jour, à Vêpres, le Magnificat est précédé d’une grande antienne Ô : elle implore de Dieu, invoque sous un titre biblique la venue du Messie. Ce soir : Ô Sagesse du Très-Haut… Viens nous enseigner le chemin de la prudence !

 

Résolution : Je ménage dans mon emploi du temps des moments de calme et de silence pour faire le point sur le mystère de la Nativité. Je récite la prière Louange au Verbe Incarné :

« Sois béni pour avoir pris notre humanité, ce qui m’a appelée en la société de ta divinité.

Sois béni pour cet exil de 33 ans que Tu as enduré pour moi, afin de ramener mon âme qui était perdue, à la fontaine de la vie éternelle.

Sois béni par tous les travaux, les douleurs et les sueurs par lesquels Tu as sanctifié toute mes angoisses, mes souffrances et mes maladies.

Sois béni par ton abondante dilection par laquelle Tu es devenu de mon âme la précieuse rédemption.

Sois béni par toutes et chacune des gouttes de Ton précieux Sang, par lesquelles Tu as donné la vie à mon âme, et Tu m’as rachetée à un si haut prix » (Exercice VI).

 

Jeudi

Garde du coeur

 

Gertrude se demande pourquoi certains retirent de l’Office une abondante nourriture spirituelle alors que d’autres demeurent dans l’aridité. Elle reçoit de Dieu cette lumière : « Le coeur a été créé par Dieu pour contenir la joie spirituelle comme un vase contient de l’eau. Mais si, dans ce vase, d’imperceptibles trous laissent s’échapper l’eau, à la fin, il peut être complètement vide. Il en est de même pour la joie spirituelle, si elle s’écoule par la vue, l’ouïe et les autres sens laissés libres d’agir à leur gré, elle finit par se perdre et le coeur reste vide de toute joie en Dieu » (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 36).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Si quelqu’un a envie d’un regard ou d’une parole inutile ou de peu de profit, et qu’il y cède sur le champ, la joie spirituelle tenue pour rien s’écoule comme l’eau. Au contraire, s’il s’efforce de se contenir pour l’amour de Dieu, la joie croît en son coeur au point qu’à peine peut-il en supporter l’excès » (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 36).

 

Parole de Dieu : « J'ai dit à Dieu : « C’est toi mon Seigneur, mon bonheur n’est en aucune idole de la terre » (Psaume 15, 2).

 

Dans ma vie

 

« Quand l’homme a appris à se dominer en semblables occasions, conclut Gertrude, la joie divine lui devient familière et plus grand aura été l’effort de sa discipline, plus savoureuses seront les délices qu’il découvrira en Dieu ». Qui n’aspire à devenir « Seigneur lui-même » ? Sainte Gertrude nous en apprend le chemin par la garde du coeur et la vigilance, le premier degré d’humilité de la Règle des moines. Comment y arriver ? En vivant sous le regard de Dieu, en renonçant à notre volonté propre, en demandant constamment « Que Ta Volonté soit faite », répond Saint Benoît.

 

Résolution : Je médite le Notre Père et répète souvent dans la journée sa deuxième demande : « Que Ton règne vienne ! » Le règne de la Sagesse incarnée, le règne de l’Enfant Dieu.

 

Vendredi

Sainteté de Gertrude

 

Un religieux, surpris d’apprendre du Seigneur que ce qu’il préfère en Gertrude est « la liberté du coeur », car elle ne supporte rien qui contredise sa conscience, s’étonne : « Je pensais que votre grâce avait fait parvenir à son âme une très haute connaissance spirituelle et à un amour d’une éminente ferveur ». Et le Seigneur de répondre : « Il en est bien ainsi, mais la voie en est cette grâce de liberté qui la conduit sans détour au sommet de la perfection, puisque ainsi, à tout moment, elle est disponible à l’action de mes dons, ne permettant à jamais à son coeur de s’attacher à quoi que ce soit qui me fasse obstacle » (Héraut de l’Amour Divin I-XI, 7).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Elle est à chaque heure marchant devant Moi avec une attention constante à connaître le bon plaisir de mon coeur. Dès que ma volonté lui apparaît, elle s’emploie de tout son effort à l’accomplir pour revenir aussitôt en quête d’un autre de mes désirs, prête à lui obéir fidèlement. Ainsi toute sa vie se tourne à ma louange et à ma gloire » (Héraut de l’Amour Divin V-XI, 9).

 

Parole de Dieu : « Celui qui se penche sur la Loi parfaite de la liberté (la Parole de Dieu) et s’y tient attaché, trouve son bonheur en la pratiquant » (Jacques 1, 25).

 

Dans ma vie

 

Si rien ne plaît tant au Seigneur que « la liberté de coeur », veillons en cette fin d’Avent à respecter les priorités : Dieu premier servi. Mais comment discerner ce qui est Dieu et ce qui est du monde ? Par les dons du Saint Esprit : ils libèrent les vertus théologales de leur conditionnement humain (la raison) et fortifient les vertus cardinales. Conduits par l’Esprit de Dieu, notre Foi verra plus clair, notre désir de Dieu sera plus joyeux et ardent, notre Charité plus amoureuse et attentive. Là où est l’Esprit, en effet, là est la liberté (2 Corinthiens 3, 17).

 

Résolution : Je fais dans la journée un acte vraiment libre, c’est à dire, fait consciemment pour Jésus seul, un acte d’amour gratuit, vu de Dieu seul.

 

Samedi

En la fête de l’Annonciation

 

En la vigile de l’Annonciation, Gertrude voit le Seigneur Jésus siéger au chapitre, à la première place, avec la Vierge Marie. Il accueille avec une indicible bonté et douceur chaque sœur qui entre. À la lecture du martyrologe qui annonce la fête de Sa Mère, « il se tourne vers Elle, la salue avec beaucoup de tendresse d’une inclination de tête. Il renouvelle en Elle la joie suave ressentie le jour où la divinité que rien ne peut contenir, prenant chair en Elle, daigna s’unir à notre nature humaine dans son sein virginal » (Héraut de l’Amour Divin IV-XII, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Je vous rends grâces, Créateur des étoiles, qui avez revêtu de clarté les luminaires du ciel, et paré de teintes variées les fleurs printanières. Que la Vierge bénie, rose qui sans épine s’épanouit, lys blanc immaculé, en qui fleurit surabondance de vertus, en perpétuelle médiatrice comble notre indigence » (Héraut de l’Amour Divin II-XVI, 6).

 

Parole de Dieu : « Croissez comme la rose… Fleurissez en fleurs, comme le lys, donnez votre parfum… bénissez le Seigneur » (Ben Sirac 39, 17-19).

 

Dans ma vie

 

Gertrude est moderne en sa dévotion à Marie : elle ne la sépare jamais de Jésus, le fruit béni de ses entrailles. Aussi, un jour d’Annonciation, est-elle peinée de ce que le prédicateur n’a magnifié que la Sainte Vierge, sans faire mention de l’Incarnation du Seigneur. Le Seigneur lui explique que ce n’est pas le diminuer que d’honorer Celle qui est à la source de son exaltation. Nous voyons dans ce passage que Sainte Gertrude connaissait la première partie de la Salutation Angélique. Ailleurs elle prie un certain nombre d’Ave pour honorer Marie ; par exemple 66, autant que d’années vécues !

 

Résolution : Aimons le Je Vous salue Marie ; prions-le quand nous avons un petit creux dans la journée. Prenons conscience de qui viennent ces paroles : de l’Ange Gabriel puis d’Elisabeth dans la première partie, la seule connue de Gertrude.

 

Textes extraits du Hors Série de Parole et Prière « Mon Avent avec Sainte Gertrude de Hefta » publié en 2014

 

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8 décembre 2018

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

 

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Deuxième Semaine de l’Avent

 

Deuxième Dimanche de l’Avent

Jésus parle de la Messe

 

Ecoutons Jésus entretenir Gertrude de la grandeur inouïe du Sacrement de l’amour qu’est l’Eucharistie : « Je mets mes délices à être avec les enfants des hommes et c’est avec un grand sentiment d’amour que Je leur ai laissé ce Sacrement à accomplir et à soigneusement répéter en mémoire de Moi, M’étant d’ailleurs obligé par lui, à demeurer avec les fidèles jusqu’à la fin du monde » (Héraut de l’Amour Divin III-LXXVII, 1). « La rigueur de Ma justice s’est laissé enfermer dans la douceur de Ma Miséricorde, car c’est celle-ci que, dans ce Sacrement visible, j’aime présenter à tous les hommes » (Héraut de l’Amour Divin III-XVIII, 13).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Avant de communier, Gertrude dit au Seigneur : « O Seigneur, qu’allez-Vous me donner ? » Il répondit : « Tout Moi-même avec l’entière vertu de Ma divinité, comme au jour où m’engendra la Vierge, Ma Mère » (Héraut de l’Amour Divin III-XXXVI, 1).

 

Parole de Dieu : « Je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël : tu comptes beaucoup à Mes yeux, tu as du prix et je T’aime » (Isaïe 43, 3,4).

 

Dans ma vie

 

Nous ignorons à quel rythme communiait Sainte Gertrude, mais nous savons qu’elle s’y préparait plusieurs jours à l’avance. Parfois la maladie l’en empêche ; elle fait alors la « communion spirituelle ». « Fût-ce une préparation de 1000 ans ». Jamais nous ne serons dignes de communier, reconnaît-elle avec réalisme. « Pas de meilleure préparation à la communion que l’assistance à la Messe » dit-elle encore. « Le regard de miséricorde du Seigneur assure une préparation convenable ». Préparons les chemins du Seigneur, préparons-nous à bien communier en confiant notre indignité à l’Agneau de Dieu.

 

Résolution : Je soigne mon action de grâces à la messe : je la fais à genoux. Si j’ai perdu l’habitude de la faire, je demande à Sainte Gertrude de m’aider. Je demande conseil à un prêtre et je cherche dans un missel les prières après la communion.

 

Lundi

Intercession de Marie

 

Un 2 février, on chantait l’antienne : « Toi demeurée vierge après l’enfantement, intercède pour nous ». Aux mots « intercède pour nous », Gertrude voit la Bienheureuse Vierge Marie balayer de son manteau les souillures du coeur et de l’âme de toute la communauté, puis les déposer dans un coin et se placer elle-même devant, comme pour les dérober aux regards de la justice divine… Puis la Vierge de grâce offrir par un baiser au Roi des rois son Fils, tel un présent, la dévotion de toute la communauté unie à sa propre dévotion parfaitement pure (Héraut de l’Amour Divin IX-IX, 3).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Je vous loue, Seigneur, par la douce mélodie de votre coeur dans l’innocence de cette virginité parfaite, en laquelle, Vierge, elle vous a conçu, Vierge elle vous mit au monde, virginité qui demeura inviolée en elle, même après qu’elle eût enfantée… Je vous loue, de cette humilité toute paisible par laquelle la Vierge dans tache a été, chaque jour, digne de vous recevoir... » (Héraut de l’Amour Divin III-XLVI, 2-3).

 

Parole de Dieu : « Tu es toute belle, ma bien-aimée, et sans tache aucune » (Cantique des Cantiques 4, 7).

 

Dans ma vie

 

Sainte Gertrude, qui vénérait tant la pureté éclatante de Marie, ne connaissait pas la Fête de l’Immaculée Conception. Saint Bernard, qu’elle lisait et qu’elle citait, refusait d’enseigner ce privilège marial que la théologie ne pouvait expliquer. Nous qui, depuis 1854, savons que c’est en vue de l’incarnation-rédemption de Son Fils que Dieu a préservé la Vierge Marie de la tache originelle et de tout péché (collecte du 8 décembre), intensifions notre prière à l’Immaculée. Demandons à son Coeur Immaculé la grâce d’un coeur qui se purifie par l’humilité, la lucidité de ses fautes, la vérité, l’adoration.

 

Résolution : Je décide d’aller à la Messe aujourd’hui pour fêter Marie Immaculée, je l’invoque plusieurs fois dans la journée à l’aide des litanies qui louent sa pureté : Mère très pure, Reine des vierges, Reine conçue sans péché...

 

Mardi

La rencontre avec Jésus (Suite)

 

« Les entretiens fréquents qu’elle a avec le Seigneur de majesté ont pour effet de l’enfoncer davantage dans l’humilité » écrit son chroniqueur. Jésus lui-même y veille : « Je t’exclus par moment de mes secrets pour le maintien de l’humilité ; afin que dans ma possession tu découvres ce que tu es par moi et, dans l’indigence, tu reconnaisses ce que tu es par toi-même » (Héraut de l’Amour Divin I-XVI, 1). Gertrude se tient d’ailleurs pour totalement indigne de la moindre grâce. « Considérant la misère multiforme de ses déficiences, elle se jette, avec le pus grand mépris d’elle-même, dans la profonde vallée de l’humilité qui lui est familière » (Héraut de l’Amour Divin III-XXVI, 2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Le souvenir de toutes ses fautes passées la jetait dans une telle confusion qu’elle ne cherchait qu’à se cacher à jamais, et voilà que le Seigneur s’inclinait vers elle avec révérence… : « Je ne puis absolument pas m’empêcher de rejoindre celle qui, par les cordes solides de l’humilité, tire jusqu’à elle mon coeur divin ». (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 39).

 

Parole de Dieu : « Seigneur, je n’ai pas le coeur fier, ni le regard hautain. Je n’ai pas pris un chemin de grandeur » (Psaume 130, 1).

 

Dans ma vie

 

À Hefta, Gertrude vit sous la Règle de Saint Benoît où le chapitre le plus long concerne l’humilité, vertu monastique par excellence. Chacun des douze degrés d’humilité peut être illustré avec des passages du Héraut de l’Amour Divin. Depuis sa rencontre avec Jésus ressuscité, Gertrude vit une transfiguration de tout son être ; unie à Jésus « doux et humble de coeur », elle réagit sans cesse avec humilité. L’Amour du Christ la purifie et, à son image, elle rayonne les vertus évangéliques de douceur et d’humilité ; vertus d’Avent, vertus du mystère de l’Incarnation célébrée à Noël.

 

Résolution : Je choisis de poser un acte d’humilité dans le sens contraire de la pente de mon orgueil : ne pas répondre, ne pas vouloir avoir toujours raison, laisser parler l’autre en premier...bref céder !

 

Mercredi

La rencontre avec Jésus (Suite)

 

Une vision de l’arbre de la Charité dont bénéficia Gertrude nous apprend que « ses fruits sont les bonnes œuvres, sa floraison, les bonnes intentions, et le feuillage étincelant, les saintes pensées » à l’égard du prochain. Gertrude excelle à prier pour ses sœurs et ceux, nombreux, qui se recommandent à sa prière (Héraut de l’Amour Divin III XV, 1). Jésus lui apprend la délicatesse dans la correction fraternelle ; Il lui explique qu’il ne faut pas « mépriser son prochain à cause de ses défauts, ni dévoiler ses travers, ni le condamner intérieurement avec dureté et encore moins le noircir à l’occasion par quelques médisances » (Héraut de l’Amour Divin III-LXXIV, 2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Il ne suffit pas à l’homme de vaincre son jugement pour prendre la résolution de faire du bien à son ennemi ; il doit aussi chercher les occasions de passer à la pratique pour faire du bien à ceux qui nous persécutent… La Charité envers les ennemis ne doit pas être séparée de la douceur de goûter Dieu qui rend prêt à subir la mort pour le Christ » (Héraut de l’Amour Divin, II-I, 2).

 

Parole de Dieu : « La Charité ne tient pas compte du mal. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Corinthiens 13, 6-7).

 

Dans ma vie

 

La perfection de la Charité fraternelle, à savoir l’amour des ennemis, a priori semble difficile, voire impossible. Et que dire du support des injures, des injustices ? Pourtant ce sont des exigences de l’Evangile, celles du discours sur la montagne de Matthieu 5-7. Certes, ni le mal, ni la violence ne sont injustifiables. Jésus explique qu’il ne souffrirait aucun mal s’il ne pouvait le faire servir au salut éternel (cf Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 22). Il apprend à Sainte Gertrude de ne pas s’en prendre aux persécuteurs, mais de jeter sur eux un regard de compassion. Pour nous, c’est le commencement de la paix de Noël.

 

Résolution : J’aborde avec un sourire tous ceux que je rencontre dans la journée, amis comme ennemis ! Je relis 1 Corinthiens 13, 4-7 en remplaçant par mon prénom le terme Charité : un bel examen de conscience !

 

Jeudi

La rencontre avec Jésus (Suite)

 

Un jour, alors que Gertrude prie pour ceux qui ont causé de grands dommages et déprédations au monastère, le Seigneur aimant et miséricordieux lui apparaît avec un bras malade, tordu. Il lui dit : « Considère quelle douleur m’infligerait celui qui frapperait à coups de poing sur mon bras. Me causent une telle douleur ceux qui publient mes méfaits et le mal de leurs persécuteurs, en oubliant que ces ennemis sont aussi mes membres. Au contraire, ceux qui implorent ma clémence pour leur conversion oignent mon bras des plus doux onguents » (Héraut de l’Amour Divin III-LXVII, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Quelle raison, Dieu d’infinie tendresse, peut justifier que des personnes si indignes soient appelées votre bras ? » - « Ils sont membres de l’Église dont je suis la tête… Contraint par ma propre tendresse d’en prendre soin, je souhaite, d’un incroyable désir, qu’ils reviennent à moi par la pénitence » (Héraut de l’Amour Divin III-LXVII, 2).

 

Parole de Dieu : « Garde ta langue du mal ; fais-le bien, recherche la paix et poursuis-la » (Psaume 32, 15).

 

Dans ma vie

 

« Le Royaume des cieux subit la violence – dit Jésus dans l’Evangile de ce deuxième jeudi de l’Avent – et des vents violents cherchent à s’en emparer ». La prière de l’homme et de l’Église est la seule « violence » recommandée par l’Evangile. Issue de l’amour, elle hâte l’avènement du Royaume et du « Prince de la Paix » ; miséricorde incarnée, sa mission sera de faire miséricorde et de pardonner. Non seulement l’amour couvre la multitude des péchés, mais, selon l’enseignement de Sainte Gertrude, « l’amour rend l’aimé aimable ».

 

Résolution : En priant la Vierge Marie, je médite les mystères de l’enfance de Jésus, Reine de la Paix, l’arrêt de toutes les guerres et violences injustes dans le monde. Je cherche à devenir un artisan de paix.

 

Vendredi

Abandon dans la maladie

 

Tout en lui manifestant un tendre amour, Gertrude, si souvent et depuis si longtemps malade, demande, une nuit, au Seigneur pourquoi il est indifférents de vivre ou de mourir. Il lui répond : « Lorsque l’époux conduit l’épouse à sa roseraie pour y cueillir des roses afin de les tresser, celle-ci prend tant de plaisir au doux entretien de l’époux qu’elle ne s’enquiert nullement des sortes de roses qu’il a l’intention de cueillir ; promptement et sans autre réflexion, elle dispose dans la guirlande chaque rose que l’époux choisit (Héraut de l’Amour Divin III-LVI, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Ainsi conclu le Seigneur, l’âme fidèle, dont toute la joie est de faire ma volonté et de s’y conduire comme en une roseraie, est à coup sûr indifférente au jeu de mon bon plaisir, pouvant lui rendre la santé ou mettre un terme à sa vie d’ici-bas ; car dans la plénitude d’une absolue confiance, elle s’est tout abandonnée à la conduite paternelle » (Héraut de l’Amour Divin III-LVI, 1).

 

Parole de Dieu : « Pour moi, certes, la vie c’est le Christ, et mourir représente un gain. Cependant… j’hésite à faire un choix » (Philippiens 1, 21-22).

 

Dans ma vie

 

Gertrude demande souvent au Seigneur la guérison ou du moins la force de pouvoir assister à l’office ; mais elle est toujours prête à acquiescer à son bon vouloir. Si, le plus souvent, Jésus juge meilleur pour elle et pour les autres de ne pas atténuer ses épreuves, presque à chaque fois il la console en lui manifestant le bien qu’est l’offrande de ses souffrances pour autrui et en la faisant reposer tendrement sur son coeur. Demandons-lui de ne pas permettre « que la fatigue nous abatte, alors que nous attendons la venue bienheureuse de celui qui nous rendra les forces et la santé » (Collecte du 2e mercredi).

 

Résolution : J’offre toutes les fatigues de la journée pour les malades et je demande pour eux et pour moi une grâce d’abandon à la volonté de Dieu.

 

Samedi

L’attention du coeur

 

La nuit de la fête des 11 000 Vierges, alors qu’on lisait la parabole des Vierges Sages et qu’on la méditait dans plusieurs répons, eut lieu ce dialogue avec le Seigneur : « Où est ta lampe ? » Gertrude répondit : « Voici, Seigneur, que je vous présente mon coeur en guise de lampe ». Le Seigneur : « Je le remplirai jusqu’au bord de l’huile de mon Divin Coeur ». Mais elle : « Et quelle en sera la mèche ? » Le Seigneur : « Cette mèche qui luira doucement pour moi sera cette attention aimante qui te fait tendre tout droit vers moi en toute tes actions » (Héraut de l’Amour Divin IV-LIV, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Bien que l’homme par fragilité de nature omette parfois de tendre son attention vers Dieu, celui-ci pourtant, dans sa bonté miséricordieuse, ne néglige pas de tenir toutes nos œuvres pour dignes d’une récompense éternelle, pourvu seulement que nous ne détournions pas délibérément de lui, et que nous nous repentions souvent de tout ce que nous reproche notre conscience » (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 34).

 

Parole de Dieu : « Voici l’Epoux ! Sortez à sa rencontre… Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces ». (Matthieu 25, 6-10).

 

Dans ma vie

 

Dans notre attente de la venue de l’Epoux, retenons la leçon de vigilance de cet évangile lu en la fête de Sainte Lucie. Sommes-nous de ces veilleurs qui, selon la collecte d’hier, « vont à sa rencontre avec des lampes allumées » ? Cette parabole, Jésus l’explique donc lui-même à Sainte Gertrude. La vigilance n’est pas seulement un état physique, celui de ne pas céder au sommeil, puisque les dix vierges se sont endormies. C’est un état de l’âme, attentive à son Dieu toujours en train de venir ; la disponibilité intérieure permanente, « l’attention aimante d’un coeur toujours prêt.

 

Résolution :Pour être prêt, je pense à mon attitude de chrétien. Suis-je fidèle à faire de petites prières à Dieu, un acte quotidien d’humilité ? Je prépare l’évangile de demain pour être plus attentif lors de sa proclamation.

 

Textes extraits du Hors Série de Parole et Prière « Mon Avent avec Sainte Gertrude de Hefta » publié en 2014

 

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1 décembre 2018

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

L’Avent avec Sainte Gertrude de Hefta

 

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Première Semaine de l’Avent

 

Premier Dimanche de l’Avent

 Amour de la Parole de Dieu

 

Le premier fruit de ce l’on appelle « la conversion » de Sainte Gertrude est un ardent amour de la Sainte Ecriture. Depuis ce jour de grâce, elle scrute avec avidité la Parole de Dieu. Elle la traduit du latin, langue de la Liturgie, pour ses sœurs, la fait sienne inlassablement à l’Office, la rumine dans sa lectio divina quotidienne ; elle l’utilise abondamment, notamment dans ses Exercices. Faisons nôtre sa manière d’intérioriser le refrain du Psaume 79, Psaume responsorial de ce Premier Dimanche de l’Avent.

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« De grâce, montre-moi ta face, et fais-moi voir ta beauté. Elle est douce et gracieuse, cette face, sur laquelle rayonne la très belle aurore de ta divinité. Sur tes joues je lis, d’un rouge merveilleux, l’Alpha et l’Oméga. En tes yeux brille d’une clarté inextinguible l’immense éternité. Là le salut de Dieu m’éclaire comme une lampe. Là s’unissent admirablement la vérité lumineuse et la charité gracieuse » (Exercice 5)

 

Parole de Dieu : « Dieu Sabaoth, fais-nous revenir ! Que brille Ta Face et nous serons sauvés ! » (Psaume 79, 4).

 

Dans ma vie

 

Aimons-nous les Psaumes ? Les prions-nous le matin et le soir ? Chaque dimanche, le Psaume responsorial est destiné à susciter la prière dans le prolongement de la Première Lecture. « Les deux grands sentiments de l’Avent, le besoin de rédemption et le désir ardent du Christ, trouvent une expression dans le Psaume 79 ; c’est pourquoi il est le chant d’Avent de l’Eglise » (Dom Pius Paschi). Le Psalmiste a connu « le pain des larmes » ; il mendie le sourire du Bon Pasteur. Qu’est-ce, en effet, qu’un visage qui s’illumine, sinon un visage qui sourit de bonté ?

 

Résolution : Je cherche au milieu de ma Bible le Psaume 79, je le relis, mieux, le médite. Je choisis un verset comme prière spontanée pour cette première semaine d’Avent.

 

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Lundi

Rencontre de Jésus

 

Quel Avent maussade pour Gertrude que celui de ses 25 ans ! Elle ne fait alors l’oraison « qu’avec tiédeur » et trouve « insupportable » le joug de la vie monastique. Mais quelle radieuse clôture du temps de Noël ! Le 27 janvier 1281 est en effet, le « lundi sauveur » où elle rencontre Jésus ressuscité. Après Complies, à la tombée de la nuit, elle gagne le dortoir selon l’usage ; elle salue une ancienne lorsque « en relevant la tête, elle voit, debout devant elle, un jeune homme plein de charme et de distinction, d’environ 16 ans. Son visage est infiniment séduisant ; il lui demande d’une voix douce : « Bientôt viendra ton salut. Pourquoi te consumer de tristesse ? » (Héraut de l’Amour Divin II, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Louange, gratitude à Votre Miséricorde, ô mon Créateur et Rédempteur, qui avez mis un tel soin à courber ma nuque rebelle sous la suavité de votre joug, à ménager à ma faiblesse le remède adouci, le mieux adapté. Dès lors, pacifiée par une joie spirituelle toute nouvelle, j’ai commencé à progresser dans la douceur de vos parfums »(Héraut de l’Amour Divin II, 1-2).

 

Parole de Dieu : Ne crains pas car Je t’ai racheté ; Je t’ai appelé par ton nom : tu es à Moi » (Isaïe 43, 3).

 

Dans ma vie

 

À l’origine de la conversion de Gertrude à la vie intérieure, il y a donc une grâce exceptionnelle : la visite gratuite du « plus beau des enfants des hommes ». En pleine tentation d’acédie, elle n’est pas repliée sur elle-même ; fidèle, coûte que coûte, à l’oraison, elle reste attentive à ses sœurs. Les premiers mots que Jésus lui adresse sont ceux d’un répons d’Avent, inspiré des Prophètes Michée et Isaïe. Le lieu par excellence où nous pouvons rencontrer le Seigneur est la Parole de Dieu, célébrée, méditée, goûtée dans la liturgie.

 

Résolution : Dès aujourd’hui, je m’efforce de lancer souvent vers Jésus le verset du Psaume 79 choisi hier comme invocation pour débuter l’Avent. Si je me sens tiède, je demande à Sainte Gertrude de m’aider.

 

Mardi

Suite de la rencontre avec Jésus

 

Ecoutons Gertrude raconter elle-même la suite de sa rencontre avec Jésus ressuscité dont les mains portent les stigmates de la Passion. « je regardai, et je vis entre moi et lui, une haie d’une longueur sans fin. Le sommet de cette haie semblait renforcé d’une garniture d'épines très épaisse, de sorte que nulle part ne s’offrait à moi de passage pour rejoindre cet adolescent. Comme je me tenais hésitante, brûlante de désirs et presque défaillante, soudain, sans aucun effort, il me souleva et le plaça près de lui ; et sur sa main, je reconnus alors les joyaux brillants de ces cicatrices par lesquelles toutes dettes ont été annulées » (Héraut de l’Amour Divin, II 1, 2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« De quelle manière, dans la profondeur de Votre bonté et de Votre douceur, Vous m’avez visitée, aucune parole venant de moi n’est capable de le dire. Donnez-moi d’offrir en gratitude sur l’autel de mon coeur un sacrifice de joie, qui nous obtienne de connaître cette union qui est douceur et cette douceur qui est union, qui m’était complètement inconnue avant cette heure » (Héraut de l’Amour Divin II-1,2).

 

Parole de Dieu : « Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait de la Parole… si du moins vous avez goûté combien le Seigneur est bon » (1 Pierre 2, 2-3).

 

Dans ma vie

 

Ce qui est arrivé à Gertrude peut m’arriver aussi, si je n’ai déjà fait dans la Foi, l’expérience décisive d’une visite de Jésus. Il est à la porte et frappe sans cesse, mais suis-je en état de l’entendre, de le reconnaître ? S’il parle dans l’Ecriture, dans la Liturgie, Il nous visite aussi dans les rencontres quotidiennes, dans le devoir d’état bien faut, avec amour, il ne tient qu’à moi de me tenir libre, de rester éveillé pour le rencontrer à l’heure de Son bon plaisir. Demandons à l’Esprit Saint la grâce d’être vigilants dans la prière, attentifs et prévenants envers nos proches.

 

Résolution : Je réfléchis à un petit détail concret de mon devoir d’état à améliorer et je décide de le faire consciemment pour Jésus.

 

Mercredi

Conversion

 

Pourquoi parler de « conversion » de Gertrude à propos de la visite dont Jésus l’a gratifiée après 20 ans de vie monastique ? Gertrude, sans doute orpheline, n’avait que 5 ans quand elle entra à l’école du cloître d’Hefta. À 25 ans, elle n’était ni une mécréante, ni une grande pécheresse ! Mais adonnée aux joies intellectuelles des sciences profanes de son époque, elle n’avait pas encore pris conscience de la proximité de Dieu, de la vraie vie intérieure, spirituelle. À partir de cette grâce ; elle ne recherche plus que la vie d’union avec Jésus, se laisse conduire par Celui qui, de l’intérieur, la « tourne » vers Lui.

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Grâces vous soient rendues, Sauveur et Lumière de mon âme, pour cette grâce exceptionnelle par laquelle Vous avez introduit mon âme à la connaissance et à la contemplation du fond intime de mon coeur dont, jusqu’alors je n’avais pas plus souci – si j’ose dire – que du fond de mes pieds » (Héraut de l’Amour Divin II-II, 1).

 

Parole de Dieu : « Convertis-moi et que je me convertisse, car Tu es le Seigneur, mon Dieu » (Jérémie 31, 18.

 

Dans ma vie

 

On peut vivre plusieurs conversions dans sa vie. Une première forme en est la prise de conscience de ce qui peut nous séparer de Dieu : le péché, l’infidélité à notre conscience, l’inattention à la présence de Dieu en nous et dans les autres, les négligences volontaires… Gertrude confesse que « la grâce d’une plus vive lumière de connaissance et d’attrait vers le suave amour de la bonté de Jésus fut bien plus efficace pour la convertir qu’une peine sévère ». En Avent, l’esprit de pénitence nous pousse au recueillement, à la docilité au Saint Esprit, dans les petites choses.

 

Résolution : J’essaie, chaque soir, de remercier Jésus pour mes petites fidélités conscientes à la grâce ; je lui demande pardon pour mes infidélités, lâchetés, dérobades.

 

Jeudi

Présence de Dieu

 

Assise auprès du vivier, Gertrude « contemple, ravie, les charmes de ce lieu : la pureté du cours d’eau, les arbustes verdoyants, le libre vol des oiseaux et des colombes, mais surtout le repos secret d’une retraite solitaire ». Que manque-t-il pour que soit parfaite la joie de cet instant ? « La présence d’une amitié familière, tendre et attentive, qui partage ma solitude » se dit-elle. Elle y pense toute la journée et avant de se coucher elle se recueille à genoux : alors « mon coeur de boue sentit Votre présence et Votre venue » (Héraut de l’Amour Divin II-II, 1-2).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Avec une merveilleuse condescendance et une douceur incommensurable, Vous m’avez manifesté Votre présence, qui m’a donné part à Votre connaissance et à Votre Amour, et m’a appris à me recueillir au plus profond de mon être jusqu’alors bien inconnu de moi. Vos touches secrètes ont commencé d’agir en moi... » (Héraut de l’Amour Divin II-XXIII, 5).

 

Parole de Dieu : Si quelqu’un M’aime, il gardera Ma Parole ; Mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure » (Jean 14, 23).

 

Dans ma vie

 

N’oublions jamais que les délices de la Sagesse, qui va s’incarner à Noël, sont d’être avec les enfants des hommes (Proverbes 8, 31). Jésus n’a qu’un désir : vivre auprès de nous comme Il a vécu avec Sainte Gertrude. « Comme un ami, comme un époux avec son épouse ». Le péché est un obstacle à l’esprit d’Avent, esprit de recueillement, d’attente et de désir ; si « le péché retarde le salut, la grâce, la propitiation divine l’accélère » (Collecte de ce jour). Désirons la venue du Sauveur, hâtons-la par une vie droite, une vie donnée aux autres dans le désir de Dieu.

 

Résolution : Je décide de purifier plus souvent mon coeur de mes fautes. Je choisis, et inscris sur mon agenda, une date pour recevoir le pardon de Dieu à travers le Sacrement de Réconciliation.

 

Vendredi

Ne rien préférer à l’Office Divin

 

L’office des Heures est la principale prière de Gertrude. « Son assiduité à la prière et aux veilles apparaît en ceci : elle ne manquait jamais l’heure habituelle de la prière, à moins que la maladie ne la retînt au lit, ou que, pour la gloire de Dieu, elle ne travaillât au salut du prochain (Héraut de l’Amour Divin I-X, 6). Ses Exercices témoignent de son amour des Psaumes, abondamment cités ; ils contiennent de nombreuses prières et élans du coeur de sa composition. Si sa préférence va à la louange, elle intercède souvent, auprès du Coeur de Jésus, pour autrui, ses sœurs, les pécheurs...

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Dans la prière, elle demande à quoi servent les prières qui ne portent aucun fruit. Il répond : « Ne t’étonnes pas de ne constater matériellement aucun fruit de tes prières dont mon éternelle Sagesse dispose pour un meilleur profit. Plus souvent on prie pour quelqu’un, plus grande sera sa béatitude car aucune prière sincère ne reste sans fruit, encore que les hommes en ignorent le mode » (Héraut de l’Amour Divin III-XXX, 24).

 

Parole de Dieu : « Vers Toi, Seigneur, j’élève mon âme ; en Toi je me confie » (Psaume 21, 1).

 

Dans ma vie

 

N’hésitons pas à persévérer dans nos prières de demandes, même si les résultats ne sont pas tangibles. Si Jésus diffère parfois l’exaucement des prières de Gertrude, Il lui affirme à plusieurs reprises que, dans le dessein de Dieu, elles sont utiles et source de grâces pour le prochain comme pour elle-même. Choisissons bien nos prières en ce temps de préparation à Noël, car Jésus aime exaucer nos demandes, même si c’est à sa manière ! En Avent, l’Église propose chaque jour, à la Messe, une collecte différente : pensons à nous approprier la prière de quelques unes d’entre elles.

 

Résolution : Je cherche dans un missel les prières de la liturgie d’aujourd’hui ou je trouve une prière de supplication et je la prie, le matin et le soir, aux intentions de l’Église, de notre Pape François, de mes proches, des chrétiens persécutés.

 

Samedi

Salut à Marie

 

Un jour, la Vierge Marie apparaît à Gertrude sous le symbole d’un lys éclatant de blancheur, composé de trois pétales, représentant la Sainte Trinité. Elle lui révèle alors le pouvoir de l’invocation « Lys blanc de la Trinité et Rose éclatante de beauté céleste », sur chaque Personne divine. Et de promettre : « Au moment de la mort de quiconque me salue ainsi, je me montrerai dans l’éclat d’une si grande beauté que ma vue le consolera et lui communiquera les joies célestes ». Depuis ce jour, Gertrude résolut de saluer la bienheureuse Vierge Marie, ou ses images, avec la prière ci-dessous » (Héraut de l’Amour Divin III-XX, 1).

 

À l’école de Sainte Gertrude

 

« Je vous salue, Lys blanc de la resplendissante et toujours tranquille Trinité, rose éclatante de beauté céleste. De vous le Roi du Ciel a voulu naître ; de votre lait Il a voulu se nourrir. Veuillez nourrir nos âmes des effluves divine » (Héraut de l’Amour Divin III-XX, 1).

 

Parole de Dieu : « Je suis la Mère du Bel Amour. En moi est toute grâce de voie et de vérité, en moi toute espérance de vie et de force » (1 Pierre 2, 2-3).

 

Dans ma vie

 

La prière du Rosaire n’existe pas encore au XIIIe siècle. Sinon, que de commentaires nous en aurait laissé Sainte Gertrude, vu sa dévotion à la Vierge Marie ! Jésus l’invite Lui-même à méditer sur sa beauté à l’heure de l’oraison. « Tiens-toi auprès de Ma Mère siégeant à mon côté et applique-toi à la louer ». Gertrude prie alors la Reine du Ciel « de lui obtenir un coeur orné de mille vertus où Dieu se plaise à demeurer ». Imitons sa prière pour qu’à l’intercession de Sa Mère, Jésus, en ce temps d’Avent, visite notre coeur et en fasse sa demeure.

 

Résolution : En ce samedi d’Avent, je vénère doublement Marie. Je la prie sur une dizaine de Je vous salue marie, et je dis la prière : « O Dieu, Trinité Sainte, Fontaine d’éternelle Lumière, par Votre Divine Toute-Puissance soutenez-moi ; par Votre Divine Sagesse conduisez-moi ; par Votre Divine Bonté faites-moi selon Votre Coeur ».

 

Textes extraits du Hors Série de Parole et Prière « Mon Avent avec Sainte Gertrude de Hefta » publié en 2014

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31 mai 2018

Le mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Trente-et-unième jour

Notre Dame du Bon Conseil, triomphante dans les Cieux

 

Le corps virginal qui avait fourni au Verbe fait chair sa substance humaine, qui par un prodige inouï l'avait conçu et l'avait enfanté sans douleur et sans rien perdre de son intégrité, dont l'âme, par une merveille, plus insigne encore, avait été préservée de la tache originelle et de toute espèce de péché, dont la mort enfin n'avait été qu'un pur effet d'amour, devait-il, pouvait-il subir la corruption du tombeau ? Non certes, « le corps sacré de notre Mère, dit Bossuet, le trône de la chasteté, le temple de la sagesse incarnée, l'organe du Saint-Esprit et le siège de la vertu du Très-Haut n'a pas dû demeurer dans le tombeau ; et le triomphe de Marie serait imparfait, s'il s'accomplissait sans sa sainte chair qui a été comme la source de sa gloire ».

Non, non, la croyance des siècles, les glorieuses solennités de l'Eglise, les enseignements de tous les saints Pères, les traditions antiques de toute la catholicité, attestent, sous le nom d'Assomption de la glorieuse Vierge Marie, le double triomphe de son corps virginal et de son âme immaculée, et toutes les voix catholiques, tous les âges, répètent avec transport les hymnes prophétiques de l’ancienne loi. « Levez-vous, Seigneur, et entrez dans Votre repos, Vous et l'arche que Vous avez sanctifiée. Quelle est celle qui monte à travers le désert, belle de toutes les vertus, semblable à une vapeur transparente composée des arômes de la myrrhe, de l'encens, et de toute espèce de parfums ». - « Venez du Liban, ô épouse chérie, venez et vous serez couronnée. Les hauteurs d'Amana, de Sanir et d'Hermon, toutes les vertus les plus élevées des hiérarchies célestes seront votre couronne : venez, venez. C'est elle, elle vient, elle monte du désert, comblée de délices, appuyée sur son bien-aimé ».

Lui-même l'a conduite par la main ; avec Lui elle a franchi toutes les hauteurs célestes. Son trône est près du trône de son Fils. Elle est reine, reine de toutes les hiérarchies angéliques, reine de tous les saints. Seule, elle forme, dit Gerson, la première hiérarchie du ciel, n'ayant au-dessus d'elle que Dieu, l'unique, l'infini, le maître souverain du ciel et de la terre ; et le Salomon des cieux lui a répété ce que celui de la terre avait dit à Bethsabée sa mère : « Demandez, ô ma mère, et rien ne vous sera refusé ! » Quelle gloire ! Quel triomphe ! Réjouissons-nous dans toute l'allégresse de nos coeurs, Enfants de la Mère du Bon Conseil. Celle que nous aimons est l'objet de ce triomphe incomparable, triomphe que nous partagerons un jour, nous en avons pour garantie l'image du Bon Conseil, portraits de la Reine du ciel et de son divin Fils, qu’Elle-même nous a envoyée des cieux !

 

Exemple

 

On lit le fait suivant dans le livre intitulé la Vierge Mère du Bon Conseil par Mgr Dillon : « Le 4 septembre 1796, il arriva que le maître de la boulangerie de Compatri, appartenant au prince de Borghèse, eut l'occasion de blanchir sa demeure. Tandis qu'il s'y préparait une image de Notre Dame du Bon Conseil, gravée sur du papier commun, se détacha du mur et tomba dans le bois destiné au feu. On la jeta par inadvertance dans le four avec le bois. Toute la masse s'enflamma ; au bout de quelque temps, quand on supposa que le bois était suffisamment consumé pour avoir chauffé le four, le boulanger regarda à l'intérieur, et à son grand étonnement vit un morceau de papier intact parmi les cendres enflammées. Son premier mouvement fut de le mêler de nouveau avec les matières embrasées. Cependant il fut encore plus surpris de voir tous ses efforts inutiles. Il le retira donc du four et reconnut l'image de la Madone du Bon Conseil, mêlée involontairement au bois. Sa surprise et celle de toutes les personnes qui entendirent parler du miracle, est plus aisée à imaginer qu'à décrire. L'image fut immédiatement placée avec vénération dans la chapelle du cimetière du Vatican où on la voit encore. Il y a pourtant un léger indice de brûlure aux extrémités, et quelques étincelles semblent avoir été projetées sur les figures de Jésus et de Marie. Les pieux Romains continuent à visiter cette image qui repose maintenant sous un tabernacle, et à y prier pour les morts. En mémoire du miracle, ils l'appellent : « La Libératrice des âmes du Purgatoire ». En effet, les pauvres âmes ont bien à remercier N.-D. qui opéra ce prodige en leur faveur ».

 

Prière

 

Ô Vierge du Bon Conseil, qui par un miracle touchant, avez procuré tant de prières à vos enfants retenus en Purgatoire, vous nous montrez par là qu'aucun de nos besoins n'échappe à votre vigilance maternelle. Votre sollicitude, qui nous accompagne pendant notre exil, nous suit au tribunal de notre Juge suprême et ne nous quitte pas dans les flammes expiatrices. Vous inspirez à vos enfants de la terre de prier pour ces pauvres âmes prisonnières de la divine justice, d'offrir pour elles leurs expiations et leurs bonnes oeuvres, et hâter ainsi le moment de leur délivrance. Ô Mère du Bon Conseil, du sein de votre gloire incomparable, prenez pitié de tous nos Frères défunts et en particulier des membres de la Pieuse Union. Ayez aussi pitié de nous, quand notre heure sera venue et faites qu’ayant été miséricordieux à l’égard de nos frères souffrants, nous soyons à notre tour, traités avec miséricorde. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

Fin du Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

 

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29 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Trentième jour

Notre Dame du Bon Conseil, consolatrice des pauvres

 

Pour supporter avec patience les privations inhérentes à son état, le pauvre a besoin d'un soutien ; pour triompher des préjugés vulgaires et se glorifier de sa pauvreté comme d'un titre de noblesse, il a besoin d'exemples. Eh bien ! ce soutien et ces exemples, la Mère du Bon Conseil les offre. Marie naît d'une famille illustre par le nombre et la gloire des ancêtres, mais privée des biens de la fortune. Épouse d’un simple artisan, ouvrière elle-même, elle doit, au moment de la Nativité de son Fils, se retirer dans une grotte affreuse ; l'héritier de David et de Salomon a une crèche pour berceau. Au jour de la Présentation, la fille des Rois offre le sacrifice des pauvres. Qui dira les privations endurées en Égypte ? Rentrée à Nazareth, la Sainte Famille retrouve la pauvreté, l’obscurité, le travail : les voisins ne voient en Marie que la femme d'un charpentier. Quand Jésus sort du silence et de la solitude pour faire entendre aux foules l’Évangile du salut, Marie se tient à l'écart ; elle ne veut pas, semble-t-il, opposer à la doctrine du Fils la simplicité de la Mère : ce Jésus, n'est-Il pas le Fils du charpentier Joseph et de cette femme qui s'appelle Marie ?….

Marie ne paraît ni chez Simon le Lépreux, ni au banquet de Lazare ressuscité, ni à l'entrée triomphante, ni dans aucune manifestation de la vie publique de Jésus, la Passion exceptée. Nous la voyons cependant aux Noces de Cana. Savez-vous pourquoi ? Parce que les invités et les époux sont pauvres.

La pauvreté de Marie ! Quelle source de consolation pour les déshérités d’ici bas ! Quelle pure et suave clarté elle répand sur le délaissement et sur l'oubli auxquels ils sont voués ! Puisque tout homme sent le besoin de se rapprocher de son pareil, Marie doit entourer les pauvres d'une prédilection manifeste. Qu'ils sachent donc puiser dans la détresse de leur Mère un nouveau motif de l'aimer et de la supplier !

Ô vous qui gémissez sous les dures étreintes de la pauvreté, jetez des profondeurs de votre misère, un regard confiant sur la Reine du Ciel. Vous êtes les sujets de Notre Dame du Bon Conseil, ses clients aimés, ses fils de prédilection. Notre Dame du Bon Conseil vous soutiendra, vous guidera, vous consolera. Elle fera comprendre aux riches vos droits et leurs devoirs, leur inspirant de nourrir votre faim des restes de leur superflu. Vous recevrez, par elle, avec patience dans les tribulations, l'intelligence, peut-être même l'amour de votre éminente dignité, et vous tiendrez à rester ce que vous êtes, les confidents du Sauveur, les premiers ministres de Son royaume spirituel.

 

Exemple

 

On écrit de Paris, le 5 février 1892 : « J'étais en butte, depuis deux ans, aux tracasseries de plusieurs membres de ma famille. Ils me réclamaient, à la suite d'un héritage, tout, ce que la loi et la volonté du défunt m'avaient donné. Pendant un demi-siècle, j'avais sué sang et eau pour m'assurer une vieillesse, sinon opulente, du moins paisible et sûre ; et voilà qu’on essayait de m'enlever mes petites économies et de m'envoyer à l’hôpital. J'avais beau exposer ma situation, raisonner mon droit, aller d'avocat à notaire, de maire à avoué, aucune réponse ne me contentait, il me semblait entendre toujours sur le seuil de ma porte, les huissiers et les gendarmes. Si mon état avait duré quelques jours de plus, assurément je perdais la tête. Par bonheur la Providence me fit rencontrer un ecclésiastique fort dévot à Notre Dame du Bon Conseil. Ce digne prêtre me donna une Image de cette Madone et me dit de ne m’inspirer désormais que de ses réponses. Je me mis résolument à I'oeuvre. J’interrogeai chaque matin la divine Conseillère, et ses réponses furent si promptes, si sages, si fidèles que le calme me revint. Ma tactique apprise à l'école de Celle qui est terrible comme une armée rangée en bataille, déconcerte mes ennemis, eux autrefois si insupportables, si accablants, si avides ; eux qui me harcelaient de leurs attaques et de leurs menaces finissent par me laisser tranquille et je puis jouir en paix des derniers restes de ma vie.

 

Prière

 

Ô Marie, Mère du Bon Conseil, nous vous choisissons comme notre protectrice spéciale dans le difficile pèlerinage de cette vie. Nous vous prenons pour arbitre et souveraine dans nos maisons, nos familles et nos intérêts. Rappelez-vous, ô Mère, que pour vous honorer de plus en plus, nous nous sommes unis dans votre Pieuse Union. Délivrez-nous de tous les dangers, consolez-nous dans nos malheurs, défendez-nous contre les embûches de nos ennemis, préservez-nous du péché et assistez-nous à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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28 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-neuvième jour

Notre Dame du Bon Conseil, modèle de sacrifice

 

Chez nous les impressions nouvelles affaiblissent ou chassent les anciennes ; les chagrins mêmes, s'ils arrivent en foule, se neutralisent les uns les autres jusqu'à un certain point, les grandes affections envahissent ou absorbent les affections légères. Chez Marie, pas de confusion possible. Son esprit transmettait clairement à son exquise sensibilité les nuances des douleurs les plus délicates et les plus multiples. Le glaive de la prophétie de Siméon faisait briller à ses yeux toutes les circonstances les plus douloureuses du supplice de Jésus ; Elle les voyait, les sentait, les souffrait. Et Marie acceptait la douleur avec une générosité d'autant plus gracieuse que cette générosité naissait spontanément, sans effort, de l'abondance du coeur. En Elle, pas de rébellion ; la grandeur de son union avec Dieu écartait tout délai, tout calcul, tout combat. Jésus lui présentait une coupe d’amertume, pouvait-elle lutter avec son Fils. Même un instant ? L'admettre, serait admettre que Marie eût pu déchoir passagèrement de sa perfection et perdre de son intégrité. Marie n'a plus de volonté, ou plutôt sa volonté est pour jamais dans les profondeurs de la volonté divine.

Quelle magnifique leçon, et quels salutaires conseils pour nous ! – Le monde étant plein de Dieu, il semble qu'il ne devrait pas y avoir de douleur ici-bas, car près de Dieu, le bonheur seul peut exister. Et pourtant, sur cette terre, le malheur est réel ; chaque âme est un sanctuaire de secrète affliction. Pour quelques-uns le chagrin est récent, chez d'autres il est ancien ; chez un grand nombre, il ne finira qu’avec la mort. Comment agirons-nous sous les coups de la souffrance ? Nous tiendrons-nous, comme Marie, dans le silence et dans la paix ? Oui, si nous le pouvons.

Mais si cette héroïque résignation dépasse nos forces, nous imiterons l'image du Bon conseil, nous prendrons Jésus dans nos bras le demandant à sa tendre Mère et nous reposerons notre tête fatiguée sur la sienne, tandis que notre coeur déchiré et sanglant, pressera le sien du reste de ses forces. Alors cette ineffable étreinte nous transformera. Nous regarderons notre douleur en face, loin de la maudire, nous l'aimerons, nous lui dirons d'être pour nous un second Ange gardien qui nous défende contre le découragement, une ombre de Dieu qui empêche les rayons du monde de dessécher en nous les sources de la prière, afin que le soir de la vie arrivé, nous trouvions l'éternelle félicité, dans l'éternel repos.

 

Exemple

 

« Gloire et reconnaissance à Notre Dame du Bon Conseil, écrit une Associée de la Pieuse Union. Mon amie, Louise Dallin, souffrait le martyre. Une dysenterie implacable l'avait tellement épuisée que le médecin croyait à une mort prochaine. Que faire ? Implorer Celle que les générations appellent le Salut des infirmes. J'avais maintes fois constaté l'efficacité des images de Notre Dame du Bon Conseil ; c'était donc à elle qu'il fallait remettre le soin de soulager ou de guérir notre malade. Pleine de confiance, j'aborde le mari désolé : « Monsieur, lui dis-je, j'apporte le salut de votre femme ; vous l'aurez ce salut, mais à une condition : il faut réciter trois Ave Maria et trois invocations à N.-D. du Bon Conseil, ensuite faire avaler cette image à votre malade ». Le mari, indifférent en matière de religion, mais honnête et raisonnable, se met à genoux et fait les prières indiquées. Sa femme invoque, elle aussi, la Mère du Bon Conseil ; puis, avec un accent de piété et de foi qui m'ébranle : « Sainte Vierge, s'écrie-t-elle, ce que vous voulez, vous le pouvez ; veuillez donc me guérir ; mon intérieur est totalement délabré, mais quand même vous pouvez encore me sauver ». Ce que ni le docteur, ni les remèdes n'avaient obtenu, Marie l’accorda. Le lendemain, la malade se levait ; elle était complètement guérie ».

 

Prière

 

Ô Vierge Marie, Mère du Bon Conseil, qui doucement attirée par votre gracieux Enfant, inclinez modestement la tête vers Lui pour répondre aux désirs de Son amour ; apprenez-nous à correspondre aux attraits de la grâce de Dieu et aux inspirations de vos bons conseils. Colombe très pure, votre coeur lut toujours en Dieu, vos pensées turent toujours de Dieu, vos yeux et vos oreilles n'eurent qu'un seul but : voir et entendre Dieu. Pour Lui plaire vous avez accepté avec joie les sacrifices les plus difficiles ; pour Lui obéir vous avez enduré avec une admirable patience les souffrances les plus cruelles, pour Lui être fidèle vous avez voulu vous soumettre aux plus dures humiliations. Ô Mère, aidez-nous à vous imiter ! Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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27 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-huitième jour

Notre Dame du Bon Conseil, modèle de sacrifice

 

De même que dès le premier instant de sa vie humaine Jésus fut Victime, de même à partir de ce moment Marie fut Sacrificateur. Cette fonction de sacrificateur, et cet esprit de sacrifice nous sont dévoilés clairement chez Marie à partir du jour de la présentation de Jésus au temple. A cette heure solennelle, Marie présente au Père céleste son Fils divin en holocauste. Dès alors elle offre son corps, son sang, ses prières, ses mérites, ses vertus, ses travaux, ses souffrances, ses abaissements ; en un mot, elle offre le même sacrifice qui s'achèvera, trente trois ans plus tard, sur le Golgotha.

Marie prend dans le temple une attitude de prêtresse. Sur l'autel de son coeur, plus encore que dans ses bras, elle offre à la justice divine l'adorable Victime et consent à perdre un jour son Enfant pour le rachat du monde. Marie s'abîme dans l'immense holocauste du Christ et s’y unit intimement. Elle joint son coeur à celui du Sauveur et s’immole avec son Fils pour le salut de l'humanité ! N'est-il pas touchant que Jésus ne consente à Se laisser immoler que par les mains de Sa Mère ? Mais dans cette offrande, Dieu le Père posa Sa main sur la tête de l'Enfant Rédempteur, et la Mère eut la consolation pleine d'amertume de voir son Fils grandir pour l'immolation sanglante du Calvaire.

Siméon ne se contenta pas d'exalter la grandeur et l'excellence du Sauveur, d'attester Son humanité, Sa divinité, Sa mort en Sauveur et la place d’honneur qu'il occupe dans la famille humaine comme centre de l'histoire du monde ; il adresse aussi à Marie ces paroles expressives : « Votre âme à vous sera transpercée d'un glaive de douleur ».

Marie aura donc à accompagner de ses souffrances et de son sacrifice la carrière douloureuse, toute d'immolation de son Fils, avant de reprendre sous la croix son rôle de prêtresse... Toute sa vie est une vie de sacrifices continuels ; un martyre ininterrompu. Un glaive doit transpercer son coeur. Cette parole terrible lui met sur les yeux le lugubre tableau du soir de la Vie de son Fils. Qu'elle se trouve, selon le corps, à Bethléem, en Égypte, à Nazareth, son esprit contemple sans cesse la scène sanglante du Calvaire, et ne se détache pas du Golgotha. Dès cet instant, elle ne perd plus le souvenir de la passion du Messie. Mais de même que Jésus a mérité par Ses abaissements et Ses souffrances une exaltation magnifique, ainsi Marie a conquis au prix de ses douleurs et de son sacrifice l’honneur de devenir la Mère de l'Église et de tous les élus. Qu’elles sont belles les deux Victimes, la Mère et le Fils, dans l'image du Bon Conseil ! Marie devait tenir ainsi Jésus en l'offrant dans son coeur au Père éternel.

 

Exemples

 

Une maladie foudroyante surprend un saint prêtre au milieu de son apostolat en faveur de la dévotion du Bon Conseil, et le met sur les bords de la tombe. Le pieux serviteur de Marie ne craint pas la mort ; au contraire, il l'appelle de ses voeux, il parle de l'éternité avec une allégresse rayonnante comme s’il goûtait déjà le bonheur du paradis : « Je suis tout entier à la joie de mourir dit-il en souriant». La bonne Mère du Bon Conseil fortement sollicitée par les amis du malade, impose un sacrifice à son dévoué serviteur qui ne sera supportable pour lui qu'à la condition de servir encore sa tendre Mère... Elle le guérit !

Une famille chrétienne de Béziers se réunit chaque soir, devant l'Image de Notre Dame du Bon Conseil. C’est là que se fait la prière, c'est là que le coeur se dilate et que l’âme s’élève. Sous le regard maternel de la Vierge, tout s'achève, se purifie, se transforme ; comme la joie, la tristesse apporte sa lumière et son parfum, l'épreuve, chrétiennement acceptée, trouve en elle des éléments féconds de consolation et d'espérance. Il semble à cette famille que les Anges ravis par le Ciel à son amour vivent encore, agitant leurs ailes pour avertir de leur présence et faire souvenir de leur bonheur. Que de familles trouveraient la même consolation dans leur résignation, devant la Sainte Image de Notre Dame du Bon Conseil !

 

Prière

 

Brillante étoile du paradis, Mère du Bon Conseil, quel est celui, qui parmi les dangers et les larmes de cet exil, ne vous offre le tribut de ses hommages, de son amour et de sa fidélité ? Le culte de votre Image n'a d'autres bornes que celles du monde. Comme le petit enfant tend les mains vers sa mère, comme l'exilé soupire vers la patrie et le matelot vers le port, ainsi le coeur de l'homme se porte vers vous avec tout l'élan du plus vif amour. Oui, ô Mère du Bon Conseil, aimable et tendre Mère, nous vous aimons ! Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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26 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-septième jour

Notre Dame du Bon Conseil, Consolatrice du peuple chrétien

 

Le doux et universel rayonnement qu’exerce la présence de Marie au milieu des chrétiens ne doit pas nous étonner, puisque l'ombre de ses traits, aperçue dans le lointain des siècles à venir, faisait tressaillir d'aise et palpiter d'espérance les malheureux des anciens jours.

Rappelons-nous l'histoire de Jacob. Jacob, poursuivi par la colère d'Esaü, cherche un refuge près de Laban, dans la ville de Charres. Son âme ne s'abîme ni dans la haine, ni dans le désespoir ; elle ne fléchit ni ne rompt sous le poids de l'infortune. Qui donc le soutient ?... Un soir, dans la solitude il a vu une échelle immense, dressée entre le ciel et la terre, avec Dieu au sommet, et des anges qui en montent et descendent les degrés. Cette échelle est la figure de Marie.

Le même Patriarche était seul sur la rive du Jourdain, brisé de fatigue, tremblant de peur. Une vision mystérieuse et prophétique vint alors réveiller son courage. Il luttait contre un inconnu qui ne pouvait le terrasser, lui touche le nerf de la jambe, et aussitôt ce nerf se dessécha. Vaincu par et procédé extraordinaire, Jacob s'écria : « Laissez-moi maintenant, car voici l'aurore ». - « Comment t'appelle-t-on ? répartit le lutteur ». - « Je me nomme Jacob ». - « Désormais tu te nommeras Israël, Fort contre Dieu ». Cette aurore naissante, dont les premiers feux apportent au lutteur la force et la consolation, c'est encore l'image de Marie.

Enfin, sur le point d'aller où sont allés ses pères, Jacob s'attriste. N'a-t-il point laissé ses enfants en Égypte ? Mais il regarde la tête de sa couche et le sommet de la verge qui se trouve dans la main de Joseph, et voilà qu'aussitôt un rayon de joie vient éclairer son front ; cette verge, c'est Marie au sommet de laquelle Jésus s'épanouit comme une fleur. Si l'ombre de la figure de Marie soulageait les patriarches de l’Ancien Testament, si sa présence relevait l'abattement des premiers chrétiens, imaginez la puissance de consolation que la Reine du ciel doit avoir maintenant. « Salut ! S'écrie saint Jean Damascène, ô vous qui dissipez toutes les inquiétudes. Salut ! Ô vous qui guérissez tous les maux du coeur ».

Marie, d'après saint Epiphane, est la Vierge à plusieurs yeux. Dès qu’elle nous voit dans le besoin, elle se hâte de nous secourir. « Vos deux mamelles, lui dit l’Époux du Cantique des Cantiques… » Que signifient ces deux mamelles ? La miséricorde et la clémence de la Mère du Bon Conseil. N'est-ce pas là, en effet que ses enfants vont sucer le lait qui adoucit leurs peines ? Souffrances de l'âme, souffrances du corps trouvent leur soulagement et leur guérison devant la salutaire Image du Bon Conseil.

 

Exemples

 

Un père de famille avait perdu la raison. Les siens l'entouraient d'abord des soins les plus délicats, mais voyant que leur dévouement n'améliorait en rien le sort de ce malheureux, ils le prirent en dégoût. Sa femme cependant eut recours à la Mère du Bon Conseil ; elle lui promit un tableau magnifique si le pauvre fou recouvrait la santé. Quelques heures après, la grâce était obtenue.

« J'étais, depuis trois ans, affligé d'une terrible infirmité, écrit un associé, le mal caduc, quand un de mes amis me prêta l'histoire de la translation de l'Image de la Sainte Vierge de Scutarie à Genazzano. J'y lus avec bonheur que Marie se plaisait en quelque sorte à guérir les malheureux épileptiques. Aussitôt l'espérance réjouit mon âme. Je me mis à invoquer la Madone et à lui promettre, en reconnaissance de ma guérison, un pèlerinage à son pieux sanctuaire. Cette promesse m'établit dans la joie, dans la confiance et dans la paix. Toutes les fois que je sentais venir le danger, je priais Marie et sa main écartait le mal. Trente-sept ans se sont écoulés depuis, et les crises ne sont plus revenues. La guérison fut donc complète ! Aussi, mon coeur n'est pas ingrat, il chante Marie, il la prie, il l'aime, il pousse tout le monde à l'invoquer ».

 

Prière

 

Ô Mère très douce du Bon Conseil, nous espérons toujours en vous, et dans nos peines et nos inquiétudes nous resterons attachés à votre dévotion comme à l'ancre de notre salut. Hâtez votre miséricorde, ô Marie, faites-nous savourer les fruits de la confiance que nous avons placée en vous. Nous bénirons en cette vie et en l'autre cette admirable dévotion qui vous fait appeler notre douce espérance et le plus cher asile de tous les malheureux. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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25 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

 

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Vingt-sixième jour

 

Notre Dame du Bon Conseil, Consolatrice du peuple chrétien

 

 

 

Non seulement Marie assiste de ses conseils l'Eglise naissante, qu'elle ne doit jamais abandonner, mais aussi elle la fortifie, la console et lui assure une glorieuse immortalité. La Passion de son divin Fils ne doit pas finir au Calvaire. Là elle ne fait que commencer, pour se perpétuer dans les frères du Verbe incarné, sur tous les points du globe, jusqu’à la fin des siècles.

 

Le ferme et courageux diacre Étienne est arrêté jugé, condamné à mort. Marie ne l'abandonne pas plus qu'elle n'avait abandonné son fils montant au Calvaire. Descendue au fond de la vallée de Josaphat, non loin du torrent du Cédron, où le jeune diacre doit être lapidé, la douce Vierge, accompagnée de saint Jean, se met à genoux et les prières de la Reine des martyrs obtiennent la palme de la victoire au premier des martyrs.

 

Le feu de la persécution s'allume de plus en plus : les apôtres ont besoin de conseils, les fidèles de consolations. Marie se fait toute à tous ; l'Eglise de Jérusalem est une famille dont elle est la mère. Autour d'elle se réunissent ses enfants ; chacun lui expose ses douleurs et ses craintes. Nul ne la quitte sans être éclairé et consolé. Heureux entretiens ! Dont une heure s'achèterait au prix d'une vie de quatre-vingts ans.

 

Ce que saint Augustin dit de sa bonne mère, doit à plus forte raison se dire de Marie : « Elle était, ô mon Dieu ! La servante de vos serviteurs, elle prenait soin d'eux, comme si tous avaient été ses fils, et elle se prêtait à leurs désirs comme si de tous elle avait été la fille ». La mission de consoler l'Eglise, de l'encourager, de la protéger, ne finit pas avec la vie mortelle de la sainte Vierge. Impérissable comme la parole qui en est le titre, elle durera autant que les siècles.

 

Voilà votre enfant, lui dit le Sauveur mourant. Tant que cet enfant voyagera dans la terre d'exil, exposé aux attaques du prince de la cité du mal, il aura besoin de vous ; vous lui tiendrez lieu de Mère. Notre Dame du Bon Conseil n'a jamais failli à ce divin mandat et sa fidélité à le remplir est écrite dans toutes les pages de l'histoire. Saluons donc notre divine Mère, devant sa douce Image du Bon Conseil, saluons-la avec tout l’amour de nos coeurs comme la suprême consolatrice du peuple chrétien.

 

 

 

Exemple

 

 

 

Au commencement du siècle dernier, Don Étienne Rodota, prêtre du rite grec et albanais de nation, alla visiter Notre Dame de Genazzano. Ses dévotions terminées il se rendit à Rome enflammé d'un tel amour pour la Mère du Bon Conseil qu'il résolut de propager son culte en tous lieux et principalement en Calabre. San Benedetto Ullana, qui fut le premier théâtre de son apostolat, en constata bientôt les résultats glorieux et féconds. Le pays changea complètement. On y vit fleurir la paix, croître la charité, régner les vertus sociales et chrétiennes. Des temples magnifiques s'élevèrent en l'honneur de Notre Dame du Bon Conseil et ces temples furent le centre des manifestations de la miséricorde puissante de Marie. Mais Don Étienne rêvait une grande entreprise ; il voulait ériger à San Benedetto un collège pontifical avec un évêque du rite grec comme président. Il partit donc pour Rome et se remit en pèlerin sur le chemin de Genazzano. Il célébra la messe devant la Sainte Image dévoilée à ses yeux. C’est alors qu'il la vit changeant gracieusement de couleur, devenir vermeille et fleurie comme une rose ; c'est alors aussi qu'il entendit une voix lui dire intérieurement : « Prenez courage, comme votre demande tend à la gloire et à l'honneur de mon Fils, elle sera exaucée ». Don Étienne mourut chargé de mérites, riche de vertus. Peu après un collège pontifical s'élevait à San Benedetto, et Don Samuel, frère de Don Étienne, était nommé premier évêque président grec, avec le titre d'archevêque de Borea. De ce collège partirent, comme d'une ruche parfumée, des essaims de jeunes apôtres qui répandirent à travers les colonies albanaises la dévotion envers la Très Sainte Mère du Bon Conseil.

 

 

 

Prière

 

 

 

Ô très aimable Mère du Bon Conseil, souvenez-vous de votre peuple, de vos serviteurs fidèles qui tendent humblement vers vous leurs mains suppliantes : voyez nos dangers et nos besoins et secourez-nous ! Avec le puissant secours de votre protection, nous recouvrons nous-mêmes, nos familles, nos biens, notre patrie. Ne dédaignez pas, ô Mère très Miséricordieuse, les prières que nous vous adressons dans nos besoins, mais délivrez-nous de tous les dangers ; préservez-nous des châtiments que nous méritons et gardez-nous toujours sous votre patronage, ô Vierge glorieuse et bénie en tous les siècles. Ainsi soit-il.

 

 

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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24 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-cinquième jour

Notre Dame du Bon Conseil, Refuge des Pécheurs

 

Quel que soit notre état, quelle que soit notre situation, tous, qui que nous soyons, nous avons besoin de la grâce du Bon Conseil. Aurions-nous roulé jusqu'au dernier abîme de la dégradation morale, le Bon Conseil nous en retirera et nous transportera sur les sommets de la perfection. Voulez-vous, au sortir de cette vie de périls et de luttes, entrer dans le temple de la gloire céleste, vous devez marcher à la lumière et à la suite du Bon Conseil, vous laisser aller à son souffle suave et fort, enfin vivre et persévérer dans la vertu, conformément à ses divines inspirations. C'est à lui que les chrétiens attribuent tout ce qu’ils font de bien ici-bas, à lui que les habitants du ciel rapportent leur félicité.

Contemplons ces bienheureux, qui plongés dans les célestes délices goûtent maintenant et goûteront toujours les joies du Paradis ; qui les a guidés ? Qui les a soutenus ? le Bon Conseil. Et puisque Dieu a voulu que Marie fût la Mère, et la dispensatrice du Bon Conseil, c'est donc Elle qui dépeuple l'enfer et peuple le ciel, c’est Elle qui fait les saints !

Faisons donc monter nos prières vers la Mère du Bon Conseil ; supplions-la d'illuminer notre esprit et de fortifier notre coeur. Et que ne fera-t-elle point pour nous, pauvres pécheurs, quand nous irons à Elle avec piété et lui demanderons de nous conduire, par la grâce du Bon Conseil à la gloire du Paradis ? Que peut-elle refuser à ses fidèles serviteurs dont l'amour persévérant se tourne chaque jour vers elle et réclame son appui ?

Allons nous jeter devant son aimable Image. Porte du ciel, elle s'ouvrira gracieuse et belle pour nous laisser entrer dans les splendeurs du temple éternel. Bannissons toute crainte. Marie, nous repousser !... Marie, fermer l'oreille à nos supplications… mais vous n'y pensez pas ! Invoquons-la sans cesse, sous son beau titre de Mère du Bon Conseil, et nous obtiendrons certainement le double bienfait d'une vie chrétienne et d'une sainte mort. Sa bonté ouvrira devant notre indigence et notre misère le trésor et la source inépuisables de ses maternelles inspirations.

 

Exemple

 

Nous continuons le récit dont nous avons lu hier la première partie : « Le surlendemain de cette triste mort, je suis appelé près de l'autre malade. Mêmes blasphèmes, mais moins affreux à l'endroit de la Sainte Vierge. Je combats pendant trois heures et suis à bout de forces et de raisonnements, quand je songe à une médaille de Notre Dame du Bon Conseil que je porte sur moi. Je la saisis et l'offre au malade... Il regarde, la prend, la tourne et retourne : « elle est tout de même belle votre bonne Vierge, me dit-il, mettez-la sur la cheminée ». J'insiste, pour qu'il se la laisse mettre au cou. « S'il n’y a que cela pour vous faire plaisir, je veux bien, prenez un cordon qui se trouve au fond du deuxième tiroir de la commode ». Je m'empresse d'ouvrir le tiroir, je trouve effectivement le cordon et je lui passe la médaille. « Vous n'allez pas me confesser..., j'en ai assez, dit-il ». Il était une heure de l’après-midi, je le quitte pour aller prendre un peu de nourriture. En route, je rencontre un groupe d'enfants en train de jouer : la pensée me vint de les emmener avec moi à l'église faire une neuvaine pour la conversion du malade. Ils m'accompagnent volontiers et nous prions ensemble la bonne Mère… Une heure après j'étais à la porte de la maison du malade ; je rencontre là une douzaine de personnes me regardant d'un air qui voulait dire : « Vous n'allez rien obtenir ». J'approche du malade : « Eh bien ! Lui dis-je, que devenez-vous ? » « Ce n'est pas tout cela, me répondit-il avec énergie, je veux me confesser, êtes-vous prêt ? Je ne puis résister à votre bonne Vierge ! » Je le confesse, lui donne l’Extrême-Onction, et un quart d'heure après, il meurt doucement, en embrassant sa médaille après m'avoir prié de recommander à sa belle-mère de mettre la médaille miraculeuse avec lui dans son cercueil.

 

Prière

 

Ô Mère du Bon Conseil ! Un pécheur si horrible et si affreux soit-il, ne saurait vous effrayer. Quiconque vous frappe de ses soupirs et de ses gémissements, quiconque, le coeur contrit, implore votre assistance n'est jamais abandonné. Montrez votre miséricorde, prouvez qu'on a raison de vous proclamer la Mère de tous les malheureux. Vous nous voyez à vos pieds, là, devant votre Image. Ayez pitié de notre détresse ; accordez-nous les remèdes qui doivent nous guérir et nous sauver. Constituez-vous notre gardienne durant toute notre vie, afin qu'après vous avoir aimée et servie sur la terre, nous puissions vous aimer dans l'éternelle joie du ciel. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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