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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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21 novembre 2008

Chemin de Croix

Chemin de Croix

Méditations du Frère Maximilien-Marie

Prière préparatoire

Ô Jésus, Vous êtes mon Sauveur. Je viens aujourd'hui méditer, avec votre aide, les stations de Votre Voie Douloureuse: donnez-moi, je Vous le demande avec toute la ferveur de mon âme, de mieux comprendre cet Amour qui Vous a conduit et soutenu dans la montée du Calvaire. C'est l'Amour de Votre Cœur qui Vous a porté à un tel excès de douleurs; c'est l'Amour de Votre Cœur pour les âmes des pauvres pécheurs - dont je suis - qui Vous a conduit à la mort; c'est l'Amour de Votre Cœur pour mon âme si souvent ingrate et tiède, qui Vous a élevé sur la Croix... Accordez-moi de puiser dans la contemplation de Votre Sainte Passion un renouveau de ferveur et de générosité à Votre service. Fortifiez, je Vous en prie, ma résolution de m'éloigner de tout ce qui Vous offense et ma volonté de marcher désormais dans les voies d'une plus grande fidélité. Très Sainte Vierge Marie, qui êtes devenue ma Mère au pied de la Croix, prêtez-moi vos yeux pour regarder Jésus, prêtez-moi surtout votre propre Cœur pour L'aimer et m'attacher à Lui.

Avant chaque station: Nous Vous adorons, ô Jésus, et nous Vous bénissons parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Après chaque station: Ayez pitié de nous, Seigneur; Seigneur, ayez pitié de nous. Que par la Miséricorde de Dieu les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.

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Première Station

Jésus est condamné à mort

Je Vous vois, ô Jésus, Vous que le prophète avait décrit comme "le plus beau des enfants des hommes" (PS .XLIV), dans l'état où Vous a laissé une cruelle agonie, suivie d'une nuit de mauvais traitements et d'outrages: Vous êtes là, réduit à l'impuissance en face d'une foule haineuse, et Vous Vous taisez. Votre silence, qui contraste tellement avec les cris et les blasphèmes qui montent contre Vous, impressionne d'ailleurs Pilate et le met mal à l'aise. Vous aviez dit: "Mettez-vous à mon école, car Je suis doux et humble de cœur"; cette douceur et cette humilité sont ici manifestes, en face de la violence des passions déchaînées, en face de l'arrogance et du mépris. Oui, vraiment, Vous êtes l'Agneau doux et humble que l'on conduit à l'abattoir et qui n'ouvre pas la bouche. Et lorsque tombe la sentence de condamnation, Vous Vous taisez encore. Vous ne protestez pas puisque Vous aviez déjà accepté cette sentence de mort dans le sein de l'adorable Trinité, lorsque le décret éternel décidant de l'Incarnation avait été porté... Humilité, douceur et silence de mon Dieu, je vous adore! Je veux recevoir la leçon que Vous me donnez ici: pardonnez-moi, je Vous prie, les fautes que j'ai commises contre la douceur et l'humilité; apprenez-moi à rester humblement doux, doucement humble, en face des jugements négatifs portés contre moi; enseignez-moi ce paisible silence de la foi pour accepter les contradictions, les critiques et les malveillances, et pour en faire des sacrifices que j'unirai au Vôtre.

Pater, Ave, Gloria

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Deuxième Station

Jésus est chargé de Sa Croix

Sans aucun ménagement, les soldats Vous chargent du bois du supplice: une Croix massive, lourde, rugueuse, terrible, écrasante... et Vous savez bien ce qu'elle va Vous apporter de souffrances. Pourtant, résolument, Vous l'étreignez et Vous appliquez Vos lèvres saintes sur son bois d'infamie qui Vous fera tant saigner. Vous nous montrez ainsi de quelle manière il faut recevoir et accepter les croix de chaque jour: en les embrassant! Vous nous aviez avertis: on ne peut prétendre être du nombre de Vos disciples, de Vos amis, de Vos intimes, sans avoir part à Votre Croix. Pourtant, ô mon Jésus, et malgré tous les bons désirs de mon cœur, je dois bien avouer que la souffrance et l'humiliation me répugnent, me font horreur, me donnent envie de fuir... non de les embrasser. Est-ce donc que je ne Vous aime pas? Non, mon amour pour Vous est sincère, mais il est encore faible et manque souvent de générosité. Ô mon divin Sauveur, je Vous en supplie, venez en aide à ma faiblesse et fortifiez mon cœur trop prompt à s'effrayer, trop porté à s'apitoyer sur lui-même! Faites-moi bien comprendre que tant que je me regarderai moi-même je serai prisonnier de ma faiblesse; mais si je Vous regarde Vous, ce sont Votre propre détermination, Votre courage, Votre force qui peu à peu viendront m'habiter et me transformer. Profondément. Durablement. Je ne veux plus murmurer contre les mille et une contrariétés de chaque jour; je ne veux plus regimber contre l'aiguillon de la souffrance; je veux y voir au contraire la part quotidienne de Votre Croix que Vous m'invitez à porter derrière Vous. Faites-m'en la grâce, ô Jésus!

Pater, Ave, Gloria

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Troisième Station

Jésus tombe une première fois

Il y a si peu de temps que Vous Vous êtes mis en route sur le chemin du Calvaire - Vous n'avez fait que quelques pas! - et cependant Vous tombez... Déjà! Je Vous contemple, abattu sous le poids de Votre Croix, fléchissant les genoux, courbé vers la terre... N'êtes-Vous plus Celui qui d'un seul mot, dans la synagogue, a fait se redresser la femme courbée depuis dix-huit ans. Celui aussi qui a relevé la femme adultère aux yeux de ceux qui l'accusaient et à ses propres yeux? Il ne m'est pas facile de comprendre le mystère d'un tel abaissement, la leçon contenue en cette apparente et déconcertante faiblesse. Et pourtant, Vous voulez que je Vous contemple ainsi: Vous êtes toujours le Dieu fort qui tient en Sa main la puissance de l'ouragan et la force des tempêtes; Vous êtes toujours Celui dont une seule parole a jeté à terre les soldats qui venaient Vous arrêter... Si Vous êtes tombé, c'est pour me relever de ces chutes déplorables, trop souvent répétées, qui affligent Votre divin Cœur. Vous Vous êtes, pour ainsi dire, mis à mon niveau, afin de mieux me venir en aide, afin d'entendre l'aveu de ces faiblesses qui sont miennes parce que j'ai trop compté sur mes propres forces! Vous Vous abaissez: l'infinie miséricorde se penche vers la misère pour entendre la voix du repentir et pour relever le pauvre du fumier où il croupissait (Ps.CXII).

Pater, Ave, Gloria

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Quatrième Station

Jésus rencontre Sa Très Sainte Mère

Ô Jésus, Vous paraissez parfois d'une incroyable sévérité avec Votre Mère si douce, si délicate, et dans les affections de laquelle n'entre cependant aucune ombre d'imperfection. Dès le recouvrement au Temple, lorsque Vous aviez douze ans. Vous donnez l’impression de la traiter sans ménagement; une lecture trop superficielle pourrait laisser penser que la réponse que Vous lui faites à elle-même lors des noces de Cana, ou encore celle que Vous donnez à ceux qui Vous signalent que Votre Mère Vous cherche, alors que Vous étiez en train d'enseigner, sont totalement dépourvues des prévenances de la piété filiale... En outre, si plusieurs saints Docteurs ont affirmé que Vous aviez préféré que Saint Joseph mourût avant Votre vie publique et Votre Passion, pour lui éviter des souffrances que son cœur, pourtant revêtu de qualités viriles, auraient difficilement pu supporter, il est bien difficile de comprendre - selon l'ordre naturel - que Vous ayez imposé le spectacle de telles atrocités au cœur combien plus sensible et compatissant de Marie! Mais il ne faut pas ici raisonner selon les critères habituels de la nature! Le Cœur immaculé de Marie bat à l'unisson du Vôtre. Le "Fiat" entier et splendide qu'elle a donné à l'Incarnation n'a pas été prononcé sans une compréhension de ce que serait la mission de Celui dont elle allait façonner la chair très pure, cette chair que Vous allez offrir en sacrifice sur la Croix, au bout de ce chemin. C'est parce que Vos deux Cœurs sont parfaitement unis qu'il convenait surnaturellement que Marie souffre auprès de Vous, souffre avec Vous et marche à Vos côtés dans la montée du Calvaire. Alors je puis ici comprendre que la souffrance que Vous permettez à ceux qui Vous sont plus intimes n'est pas une marque de réprobation, mais bien une marque de plus grande dilection : Vous introduisez de la sorte Vos élus dans la participation à Votre mission de Sauveur.

Pater, Ave, Gloria

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Cinquième Station

Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix

Tout ce que vous ferez à l'un de ces petits qui sont Mes frères, c'est à Moi que vous le ferez". Il ne m'est pas spontané, il ne m'est pas facile, de Vous reconnaître, ô divin Maître, caché dans ce prochain qui me dérange, qui me sollicite, qui me provoque à un geste de générosité, de compassion ou de service... qui m'invite à franchir les innombrables protections et barrières de sécurité que ma volonté de confort a édifiées pour protéger mon égoïsme plus ou moins conscient! Qu'est-ce qui pouvait permettre à Simon, réquisitionné, forcé, de voir en Vous le Sauveur, sous ces apparences d'ignominie? Humainement, rien! Qu'est-ce qui a fait de cet homme ordinaire qui revenait des champs, un modèle et un saint? Il est très probable que, dans un premier temps, il n'ait pas accepté avec joie cette tâche que les soldats lui imposaient, et qui lui paraissait répugnante. Peut-être même a-t-il maugréé? Cependant un changement s'est produit dans son âme. Je comprends que celui qui Vous contemple peut se trouver transformé au spectacle de Vos douleurs. Je comprends que celui qui vit en Votre présence, et même si celle-ci n'est pas sensible, même si celle-ci n'est pas conforme aux aspirations de la sensibilité, peut se trouver renouvelé au plus profond de lui-même et dans la manière dont il va regarder toutes choses. Faites-moi donc la grâce, ô mon Jésus, de vivre en Votre présence, pour mieux Vous reconnaître en Vos frères qui ont besoin de moi.

Pater, Ave, Gloria

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Sixième Station

Sainte Véronique essuie le visage de Jésus

Votre divin Visage est maculé, meurtri, méconnaissable. Il faut une foi peu commune pour Vous reconnaître sous ces traits d'infamie et de douleur que Vous ont donnés les mauvais traitements de la nuit et les divers supplices de la matinée. Véronique n'a pas hésité: il y avait en elle quelque chose qui parlait plus haut que ce que lui montraient ses sens. Sous le sang et les crachats, malgré les blessures et la poussière collée qui Vous défigurent, son cœur reconnaît Celui auquel elle a donné sa foi et son amour. Alors elle n'hésite pas. A-t-elle même réfléchi, pesé le pour ou le contre avant de s'élancer? Sa détermination a quelque chose de calme et de viril qui tranche avec la veulerie, la lâcheté et les reniements de ceux qui Vous entourent ou de ceux qui Vous ont abandonné. Les soldats sont saisis d'un étonnement qui n'est pas exempt de secrète admiration; ils la laissent s'approcher de Vous. Geste sans emphase mais plein d'une sobre grandeur: elle a dénoué son voile et Vous en a délicatement essuyé le visage. Elle n'a pas essayé de Vous soulager du poids physique de la Croix, ainsi que le fait Simon; elle n'a peut-être rien dit, parce que son regard et son geste en disaient plus long que toute parole, mais elle a ouvert la voie à toutes les âmes réparatrices. La foi et l'amour qui l'animaient ont été la source de son courage et les inspirateurs de son geste si délicat. C'est l'amour qui fait la réparation, et la réparation n'est rien d'autre que de l'amour. Je Vous demande, ô Jésus, la grâce de m'engager résolument dans les pas de Sainte Véronique, dans les voies de la réparation, pour Vous rendre amour pour amour.

Pater, Ave, Gloria

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Septième Station

Jésus tombe une deuxième fois

Vous tombez une nouvelle fois... Pourquoi m'en étonnerai-je? Ce sont mes péchés qui font le poids de cette Croix qui Vous écrase et qui Vous font tomber à terre; ce sont mes chutes qui sont la cause des Vôtres. Et ce n'est pas une fois, ni deux fois que je suis tombé dans le péché, mais tant de fois que je ne puis les compter. Alors il Vous a fallu Vous abaisser, encore et encore, jusqu'à cette boue où je me suis enlisé, tellement enlisé que j'ai semblé faire corps avec elle parfois! Toutefois Votre miséricordieuse patience ne s'est jamais lassée de me pardonner. Si mes chutes sont innombrables, elles ne sont pas infinies: Votre Miséricorde, elle, est infinie! Mes fautes sont abondantes, mais Votre grâce est surabondante: jamais la désolante variété de toutes mes indigences ne pourra épuiser le trésor de Vos pardons, du moins tant que je ne cesserai pas de crier vers Vous et d'implorer Votre pitié avec une vraie confiance: "Ayez pitié de moi, ô Dieu, selon Votre grande miséricorde; "Et selon la multitude de Vos bontés, effacez mon iniquité. "Lavez-moi plus amplement de mon iniquité, "Et purifiez-moi de mon péché" (Ps. L,3-4). Plus redoutable que la chute elle-même est le découragement qui vient s'insinuer ensuite et qui sape l'énergie intérieure nécessaire à mon relèvement. L'humilité qui confesse la faute commise est sœur de l'espérance; elle ouvre dans l'âme toutes les voies du pardon et de la purification. Alors je ne veux pas tant contempler "Jésus qui tombe" que "Jésus qui se relève" et qui veut ainsi me prémunir contre toute forme de découragement.

Pater, Ave, Gloria

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Huitième Station

Jésus console les filles de Jérusalem qui Le suivent

Il y a chez ces femmes qui Vous suivent, qui pleurent et qui se lamentent, une certaine forme de courage. En effet, au milieu de la foule haineuse qui Vous accable, elles montrent de façon explicite qu'elles n'approuvent pas la condamnation qui Vous frappe et les outrages qu'on Vous fait subir. On pourrait dire que c'est déjà bien et qu'elles prennent des risques en manifestant leurs sentiments à Votre endroit. Mais ce n'est pas assez, et Vous voulez le leur faire comprendre. La leçon est d'importance, puisque Vous Vous arrêtez dans cette montée du Calvaire afin de la leur donner... Leurs larmes et leurs gémissements ne procèdent encore que de leur sensibilité. Leurs sentiments n'ont pas de consistance surnaturelle et ne pénètrent pas dans la profondeur du mystère qui s'accomplit sous leurs yeux: elles n'ont pas, pas encore, les yeux et le cœur de Marie ou de Véronique. Il y a en elles un commencement d'amour que Vous voulez conduire à sa perfection surnaturelle, et c'est pour cela que Vous avez ces paroles fortes à leur adresse, et - à travers elles - à l'adresse de chacune de nos âmes: Vous ne demandez pas de nous une compassion sentimentale, mais Vous nous enseignez à pleurer nos péchés qui sont la cause de Vos douleurs; Vous voulez que notre contrition nous conduise à un véritable amendement et que le regard que nous portons sur Votre Passion nous détermine à marcher résolument dans l'exigeante voie de la sainteté que Vous nous avez tracée. Toute volonté de compassion ou de réparation qui ne s'enracine pas dans cette résolution énergique est une illusion, aussi vaine que dangereuse.

Pater, Ave, Gloria

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Neuvième Station

Jésus tombe une troisième fois

Vous êtes presque arrivé au lieu du supplice, et Vous tombez encore une fois. Quel secret enseignement m'est encore donné en cette troisième chute! Je sais bien que Votre détermination n'est en rien entamée et que Vous êtes toujours aussi ferme dans Votre volonté d'offrir à Votre Père le sacrifice parfait de satisfaction, et de dispenser à nos âmes une Rédemption surabondante. Aussi peut-on dire qu'il y a en Vous une certaine impatience d'arriver au bout de cette Passion... Mais il est des heures où malgré la volonté arrêtée qui est en nous, certaines faiblesses sont plus fortes: nous avons beau affirmer nos résolutions, nous n'en tombons pas moins! C'est peut-être l'amertume de ces fautes de faiblesse, si humiliantes, que Vous avez voulu goûter ici. Tant de fois, trop souvent, j'ai pensé, j'ai cru - sincèrement peut-être, naïvement sûrement! - que je pourrais par ma seule volonté aller jusqu'au bout de ce que je m'étais fixé. Vous me montrez ici que si ma détermination volontaire est nécessaire, elle ne doit en aucune manière être un volontarisme. Ce dernier finit toujours par être désastreux pour l'âme car, quand elle est trop sûre d'elle-même, la volonté de l'homme se fait son propre centre et son point d'appui. Insensiblement, par petites touches, elle ne s'appuie plus sur Votre grâce, mais elle se confie en sa propre force. C'est une usurpation. Ces fautes de faiblesse ou ces déconcertantes impuissances liées à la fragilité de notre nature m'apparaissent donc comme salutaires. En les permettant, Vous exercez finalement une miséricorde plus profitable qu'en nous en préservant. Vous nous maintenez ainsi dans une humilité bénéfique, dans une défiance continue de nos propres qualités et de nos vertus elles-mêmes, afin de n'avoir plus de confiance qu'en Vous, en Vous seul. Et cela est un plus grand bien pour nos âmes. Ô sublime Pédagogue, puisse-je profiter de cette nouvelle leçon et me défier ainsi toujours plus de moi-même!

Pater, Ave, Gloria

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Dixième Station

Jésus est dépouillé de Ses vêtements

Les soldats et les bourreaux sont pressés d'en finir. Sans aucun ménagement ils arrachent Vos vêtements, collés aux plaies dont Votre corps est couvert. Pourquoi avez-Vous donc voulu un tel luxe, une telle abondance de souffrances dans une telle cruauté de détails? La flagellation n'avait-elle pas été suffisante qu'il Vous faille en ressentir à nouveau toutes les atrocités? Fallait-il tant de sang si une seule goutte était suffisante pour effacer tous les péchés du monde (cf. St Thomas d'Aquin in "Adoro Te")? Fallait-il boire jusqu'à une telle lie le calice de la honte et de la dérision? Vous n'avez plus ni beauté ni éclat, plus rien pour attirer le regard; Vous êtes devenu semblable au lépreux dont on se détourne avec horreur; la compassion cède la place à un irrépressible dégoût. Déconcertante nudité de Dieu associée à un indescriptible écorchement! Vous nous avez demandé de porter la Croix à Votre suite: faudra-t-il que nous allions nous aussi jusque là? Notre nature s'effraie et se scandalise en entrevoyant tout ce qu'il pourrait nous en coûter. Car en entendant Vos paroles qui vouent Vos disciples à la Croix, nous avons en définitive eu tendance à imaginer ces croix promises, annoncées, comme des actions d'éclat où nous brillerions encore à nos propres yeux d'un rayonnement de héros! Mais Vous voulez nous dépouiller ici de ces illusions encore tellement humaines. L'écorchement de l'amour-propre est encore plus terrible que celui de la chair. Mais tant que nous n'y aurons pas consenti nous ne pourrons rien comprendre à l'Amour!

Pater, Ave, Gloria

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Onzième Station

Jésus est cloué à la Croix

Vos pieds se sont fatigués à la recherche des brebis égarées, ô divin Pasteur, et Vos mains se sont dépensées inlassablement pour semer des bienfaits de consolation et de guérison... Et les voici maintenant immobilisés et, semble-t-il, inopérants: "Il en a sauvés d'autres, et Il ne peut se sauver Lui-même!" Mais ceux qui Vous raillaient ainsi ne faisaient que montrer leur aveuglement et l'endurcissement de leurs cœurs, empêtrés dans une vision superficielle des choses et des événements. C'est au moment où Vous paraissez réduit à l'impuissance la plus radicale que Vous devenez le plus "efficace"! Si Vos pieds ne peuvent marcher, si Vos mains ne peuvent plus toucher (cf. PS. CXIII, 7), ce n'est certes pas à la façon des vaines et impuissantes idoles; un son, un cri sort de votre bouche: "Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font!" Et comme Vous l'avez tant de fois montré en Vos trois années de vie publique, Votre parole accomplit ce qu'elle exprime: le pardon divin est ici offert, donné en plénitude. Les clous qui immobilisent Vos pieds et Vos mains font jaillir le fleuve quadriforme qui arrose et féconde le nouveau Paradis à partir du nouvel Arbre de Vie: "Voici que Je fais toutes choses nouvelles!" (Apoc. XXI, 5). C'est ici le lieu de la nouvelle création plus merveilleuse encore que la première: mirabilius reformasti! Vos pas ne Vous porteront plus sur les chemins terrestres à la poursuite des misères humaines parce que désormais Vous allez attirer à Vous toutes choses; Vos mains, désormais percées, seront encore plus remplies de consolations, de bienfaits, de guérisons, de pardons et de grâces. C'est pourquoi j'approche mes lèvres de Vos Plaies sacrées, tout pénétré de reconnaissance et d'adoration.

Pater, Ave, Gloria

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Douzième Station

Jésus meurt sur la Croix

La Croix est dressée: voici l'Ostensoir où est exposée aux regards de tous les siècles "l'Hostie pure, l'Hostie Sainte, l'Hostie immaculée". Père éternel, Père d'infinie sainteté, recevez cette Hostie sans tache qui s'offre à Votre justice comme propitiation pour nos péchés, tous nos péchés, tous les péchés de la pauvre humanité! La Croix est dressée, et la divine Victime qui est immolée sur elle, est en même temps l'Avocat qui plaide devant Vous en notre faveur, par toutes les plaies de Son Corps. Son Sang, qui parle plus haut que celui d'Abel, n'appelle pas la vengeance, mais Votre indulgence et Votre pardon. Ô Père d'éternelle miséricorde, nous Vous offrons ces Plaies saintes et sacrées de Votre Fils, ces Plaies si nombreuses desquelles s'écoule en telle abondance un Sang si précieux, et nous Vous demandons de guérir par elles les blessures que le péché a faites à nos âmes. Ô Dieu dont le propre est d'avoir toujours pitié et de pardonner, accordez-moi cette grâce d'avoir sans cesse présent aux regards de mon âme cet instant solennel où se concentre d'une manière si poignante la somme de Vos bontés envers moi. C'est au pied de cette Croix où, dans un grand cri et des larmes, Votre Fils Bien-Aimé me rend la vie par Sa mort, que je peux le mieux comprendre le prix que j'ai à Vos yeux et, par conséquent, le sens que je dois donner à ma vie... Ô Croix, Vous êtes bien mon unique espérance, puisque Vous êtes recouverte du Précieux Sang de mon salut et que je trouverai toujours avec Vous le gage de mon pardon et la douceur de la paix intérieure.

Pater, Ave, Gloria

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Treizième Station

Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Très Sainte Mère

Avec des précautions si délicates qu'elles pouvaient faire penser qu'ils craignaient de le faire encore souffrir, les derniers d'entre les fidèles ont descendu de la Croix le corps exsangue et inerte de votre Jésus. Il repose maintenant sur vos genoux. Vous avez partagé toutes les intentions de Son sacrifice et tout Son souci du salut de nos âmes au cours de ces trois heures terribles d'agonie où vous êtes restée debout. Vous avez intensément vécu, dans une douloureuse extase, plus redoutable que tous les supplices de tous les martyrs de tous les temps, la communion intime au divin Rédempteur. Et le glaive s'est enfoncé si avant dans votre Cœur immaculé qu'il en semble désormais indissociable: Cœur douloureux et immaculé de Marie! La consolation de mourir en même temps que Celui qui est toute votre vie ne vous a pas été donnée; votre souffrance reste quand celle de Jésus a pris fin. Que manque-t-il donc à la Passion du Christ pour qu'il vous faille la compléter en votre vie? Ses souffrances n'ont-elles pas été surabondantes? Les douleurs insondables de Jésus n'ont-elles pas un prix infini, parce qu'il est Dieu? Que peut-on rajouter à l'infini? Quel complément peut-on apporter à la plénitude? Mais justement celui d'un retour d'amour. Jésus nous a tout donné et Il attend de nous que nous Lui rendions selon la mesure du don que nous avons reçu. Mère du bel amour, vous nous montrez ici la voie, enseignez-nous à y marcher à votre suite.

Pater, Ave, Gloria

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Quatorzième Station

Jésus est mis au tombeau

Le corps sans vie, embaumé à la hâte, enveloppé dans le linceul, est déposé sur la froide banquette de pierre. L'un après l'autre, les derniers amis se retirent. On roule la pierre: lourde meule qui prétend emprisonner le grain de blé, déjà broyé, jeté en terre. Le silence et les ténèbres enveloppent toutes choses; mais après le tremblement de terre et l'affolement des éléments au moment de la mort de leur Créateur, ce silence et ces ténèbres sont les complices d'un mystère déjà à l'œuvre au cœur de la terre. Déjà, dans les profondeurs des enfers, Adam se prosterne avec reconnaissance devant le Fils de l'homme qui lui tend la main et le relève. Déjà, les Patriarches exultent en contemplant Celui dont ils avaient entrevu le jour en tressaillant. Déjà, Saint Jean-Baptiste s'est écrié en le désignant à tous les justes de l'Ancien Testament: "Voici l'Agneau de Dieu! Voici l'Agneau immolé et vainqueur, qui ôte les péchés du monde!" Marie, silencieuse, s'en revient vers Jérusalem, soutenue par Marie-Magdeleine et par Jean. Mais a-t-elle besoin d'être soutenue? Au-delà des douleurs sans nom qui ont déferlé sur elle et l'ont brisée, son âme est habitée par une paix profonde: elle sait, elle est sûre que ce n'est pas là la fin. En ce moment, c'est elle qui soutient, seule, dans le monde, la veilleuse d'une espérance et d'une foi indicibles. Elle porte en son Cœur martyr toute l'espérance de l'Église. Notre-Dame de la Sainte Espérance, modèle de ma foi, je veux, comme Saint Jean, vous "prendre chez moi" et me mettre à l'école de votre indéfectible et paisible confiance...

Pater, Ave, Gloria

Prières finales

Ô bon et très doux Jésus! Je me prosterne à genoux en Votre présence, et je Vous prie et conjure, avec toute la ferveur de mon âme, de daigner graver en mon cœur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité, un vrai repentir de mes péchés et une volonté très ferme de m'en corriger, tandis que je considère et contemple par l'esprit Vos cinq plaies, avec une grande affliction et une grande douleur, me rappelant ces paroles que déjà le prophète David mettait sur Vos lèvres, ô bon Jésus: "Ils ont percé mes mains et mes pieds; ils ont compté tous mes os!"

Je vous salue. Marie, pleine de douleurs, Jésus crucifié est avec vous; vous êtes digne de compassion entre toutes les femmes, et digne de compassion est Jésus, le fruit de vos entrailles. Sainte Marie, mère de Jésus crucifié, c'est nous qui avons attaché à la Croix votre divin Fils, obtenez-nous des larmes de repentir et d'amour, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Cœur de Jésus, j'ai confiance en Vous et je Vous aime!

Notre-Dame de Compassion, priez pour, nous!

Notre-Dame de Consolation, priez pour, nous!

Notre-Dame de France, priez pour, nous!

Notre-Dame de Paris, priez pour, nous!

Téléchargez le texte du Chemin de Croix (pdf) en cliquant ici

 

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20 novembre 2008

Neuvaine à Sainte Jeanne d'Arc

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Sainte Jeanne d'Arc

Vierge, Libératrice de la France

1412-1431

Fête le 30 mai


Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses: combien Dieu aime la France et comme il est vrai qu'Il Se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses. Jeanne d'Arc naquit à Domrémy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Avé, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle approchait souvent du tribunal de la pénitence et de la Sainte Communion; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était "une bonne fille, aimant et craignant Dieu", priant beaucoup Jésus et Marie. Son curé put dire d'elle: "Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse." La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés; la situation du roi Charles VII était désespérée. Mais Dieu Se souvint de Son peuple, et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il Se servit d'une humble fille des champs. Jeanne avait treize ans quand l'Archange saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que Dieu voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent; l'Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, que Dieu donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien. Jusqu'ici la vie de Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims. Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre: elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes. L'Église a réhabilité sa mémoire et l'a élevée au rang des Saintes. Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.


Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

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Neuvaine à Sainte Jeanne d'Arc


Réciter, après chaque journée, la prière suivante : Sainte Jeanne d'Arc, ton martyre est la grande victoire de Dieu sur nos ennemis. Intercède, du Royaume des Cieux, pour que nous soyons préservés des guerres contre notre pays et des assauts contre notre foi. Que la France se souvienne qu'elle est la Fille Aînée de l'Eglise. Seigneur, nous te rendons grâce car Tu as béni notre pays en nous donnant Jeanne d'Arc. Suscite encore de nombreuses vocations pour garder intacte la mission apostolique de la France. Amen. Réciter : 1 Pater, 1 Ave et 1 Gloria. 

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Premier jour


Jeanne, le Seigneur a chargé l'Archange Saint Michel de t'apparaître et de t'annoncer ta mission de sauver le Royaume de France. Jeanne, ton grand désir de servir Dieu et de tout faire pour lui plaire, te font prononcer le « fiat » malgré tes craintes de ne pas être digne et capable d'accomplir cette mission. Le ciel t'a donné une épée pour combattre, et les voix de Sainte Catherine et de Sainte Marguerite pour te guider. Intercède pour que nous puissions toujours répondre à notre vocation.

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Deuxième jour


Jeanne, tu rends visite au Dauphin de France. Tu lui révèles qu'il est le véritable héritier de France, et fils de roi, qu'il sera couronné à Reims et que tu es venue pour l'aider à accomplir ce désir du Ciel. Tu livres ensuite de nombreuses batailles contre les Anglais, et tu en sors toujours victorieuse. Tu livres également bataille au péché dans ton propre camp et tu demandes à tes soldats de retrouver l'état de grâce. Intercède maintenant pour que notre pays se souvienne de son baptême et retrouve le chemin des sacrements.

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Troisième jour


La semaine de Pâques de cette année 1430, alors que tu te trouves dans un fossé de Melun, les voix de Saintes Catherine et Marguerite t'annoncent que tu seras faite prisonnière avant la fête de la Saint Jean et que Dieu te viendra en aide durant cette épreuve. Tu es alors envahie d'angoisse et tentée de ne pas te soumettre à la volonté divine afin de sauver ta vie. Prie pour nous, afin que nous fassions toujours la volonté de Dieu, et non la nôtre.

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Quatrième jour


C'est le 26 Mai, après une rude bataille, que tu es prise par un archer du camp adverse. Tu es ainsi arrêtée et accusée par l'inquisition d'hérésie et d'idolâtrie. Malgré tes craintes et tes peurs, tu te laisses emprisonner. Tu gardes confiance en tes voix, et tu demandes leur intercession afin de répondre aux questions qui te sont posées. Demande à Dieu, pour nous, le courage et l'audace d'affirmer notre foi.

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Cinquième jour


Tu es torturée moralement, assaillie par de nombreux et interminables interrogatoires, abandonnée et trahie de tous, y compris du Roi, traitée comme une prisonnière de guerre, menacée corporellement par les gardiens de ta cellule, accusée de nombreuses fautes que tu n'as pas commises, sans avocat. Toujours docile aux conseils de tes voix, tu réponds sans crainte à tout ce que l'on te demande. Intercède pour que nous ayons toujours recours à la prière dans nos difficultés.

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Sixième jour


Tous tes accusateurs s'acharnent pour te faire faillir, pour te faire contredire les faits que tu relates ; ils t'accusent, te menacent de tortures physiques, te harcèlent sans cesse durant des heures ; en vain, tu as toujours réponse à toutes les questions, jusqu'au jour, où, n'en pouvant plus, effrayée par la mort, tu renies tout. Puis, par la grâce de Dieu, tu acceptes avec courage le martyre et reviens sur tes reniements. Malgré la reconnaissance de certains de tes juges de l'intervention divine dans ta conduite, tu es condamnée à mort par le supplice du feu. Prie pour que la France relève la face et se souvienne de ses promesses faites à Dieu.

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Septième jour


Jeanne, tu es surnaturellement soutenue par le Ciel, mais tu n'échappes pas aux angoisses provoquées par la sentence. Tu aurais préféré « être décapitée sept fois plutôt que brûlée et réduite en cendres ». Sur le bûcher, une fois liée, tu demandes pardon aux anglais et à tous tes ennemis, pour les batailles livrées contre eux, et, d'une voix haute et claire, tu pardonnes à tous ceux qui t'ont condamnée. « Mes Saintes ne m'ont pas trompée, ma mission était de Dieu. Saint Michel, Sainte Marguerite et Sainte Catherine, vous tous, mes frères et sœurs du Paradis, venez à mon aide... ». Au milieu des flammes, tu regardes la croix qui t'est présentée, et tu prononces le Nom de Jésus avant de mourir. Sois notre modèle dans l'obéissance, dans la confiance en Dieu, et la persévérance dans notre mission

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Huitième jour


Alors que le bourreau éteint le brasier afin que tous voient le cadavre défiguré de celle qui les a fait trembler, il écarte les cendres et le miracle apparaît devant leurs yeux effrayés : Ton cœur est là, rempli d'un sang vermeil et semblant vivre encore ! Du soufre et de l'huile sont alors répandus dessus, le feu reprend puis s'éteint à nouveau, le laissant toujours intact. Inquiet de ce miracle et craignant l'émotion du peuple, le cardinal d'Angleterre ordonne que tes os, tes cendres et surtout ton cœur soient jetés immédiatement dans la Seine. Le bourreau dit alors : « J'ai grand peur d'être damné pour avoir brûlé une sainte ». Des cris s'élèvent dans la foule : « Nous sommes tous perdus car une sainte a été brûlée ! ». Aide-nous à servir Dieu et à ne chercher que la gloire du Ciel.

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Neuvième Jour


Après ta mort, mourut la prospérité des anglais en France. Depuis le bûcher de Rouen, ils ne connurent que déceptions et défaites. A leur grande honte et confusion, ils furent rejetés de tous les pays qu'ils avaient conquis. Tous ceux qui avaient jugé avec mauvaise foi la Pucelle trouvèrent la mort peu de temps après la sienne. L'évêque Cauchon, enrichi par le Roi d'Angleterre, mourut subitement ; il fut excommunié par le Pape et ses os furent jetés aux bêtes féroces. Ainsi s'accomplit la prédiction faite à Jeanne, en sa prison, par ses voix : « Tu auras secours. Tu seras délivrée par une grande victoire. Prends tout en gré. Ne te soucie pas de ton martyre. Tu viendras enfin au Royaume du Paradis ». Que la résurrection soit le seul but de notre vie. Sois présente à nos côtés et contribue encore à la sanctification de notre pays.

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20 novembre 2008

Saint Joseph de Copertino

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Saint Joseph de Copertino

1603-1663

Fête le 18 août

La vie de Joseph de Cupertino est assurément l’une des plus extraordinaires et des plus déroutantes de l’hagiographie, mais que son procès de canonisation se soit déroulé sous les yeux des Lumières, suffit à garantir que l’Eglise s’est posé toutes les questions qu’on était en droit d’attendre en pareil cas. Le père de Joseph Désa, un menuisier de grande vertu, avait si peu d’entendement dans les affaires que sa femme, pour se protéger des agents de justice, dut se cacher dans une étable où elle accoucha (17 juin 1603). L’enfant fut baptisé à Notre-Dame-des-Neiges de Cupertino (diocèse de Nardo), petite ville du royaume de Naples, entre Brindes et Otrante, où il vécut toute son enfance sous la conduite énergique de sa mère, Françoise Zanara. Si, comme le disent les actes de sa canonisation, dès sa plus tendre enfance, à l’âge de cinq ans, il donna de tels signes de sainteté que, pour être déjà vénéré comme un homme parfait, l’âge seul lui manquait, il n’en n’était pas moins extrêmement maladroit, manuellement et intellectuellement. Atteint d’une étrange maladie, il attribua sa guérison à la Sainte Vierge et, résolu à consacrer sa vie à Dieu, il s’imposa de grandes mortifications. A dix-sept ans, comme deux de ses oncles étaient franciscains conventuels, il se présenta dans leur Ordre où il fut refusé pour insuffisance intellectuelle. Les Capucins l’acceptèrent comme frère convers mais, en extase continuelle, il se montra si malhabile dans les travaux qu’ils le congédiairent pour manque d’esprit, d’aptitude et de santé. Sa mère qui était fort humiliée et ne voulait plus s’occuper de lui, réussit à fléchir son frère, Jean Donato, qui était franciscain conventuel et l’on reçut Joseph, sous l’habit du Tiers-Ordre, au couvent de Grottella où il fut chargé de s’occuper de la mule. Or, Joseph, toujours joyeux, fit preuve de tant d’obéissance et d’humilité, de tant de piété et de pénitence, que ses supérieurs décidèrent de le recevoir comme clerc. Au mois de juin 1625, à Altamura, il reçut l’habit de l’Ordre. Il arriva péniblement à lire et à mal écrire mais jamais à apprendre. Le 3 janvier 1627, l’évêque de Narto, Jérôme de Franchis, qui lui faisait passer l’examen d’admission aux ordres, ouvrit la Bible au hasard et lui fit expliquer le passage Beatus venter qui te portavit (heureux le sein qui t’a porté) ; à la surprise générale, Joseph fit un superbe commentaire et l’évêque, le jour même, lui conféra les ordres mineurs puis le sous-diaconat (27 février) et le diaconat (20 mars). L’année suvante, l’examen pour le sacerdoce, fait par le sévère évêque de Castro, Jean-Baptiste Deti, se passa à Bogiardo. Joseph était accompagné de jeunes moines savants dont les premiers firent si vive impression sur l’évêque qu’il admit indistinctement tous les candidats ; Joseph fut admis au sacerdoce qu’il reçut le 4 mars 1628, et devint ainsi le patron des candidats aux examens. Lors d’un voyage qu’il fit sur l’ordre de ses supérieurs pour visiter les couvents du royaume de Naples, il se fit un peu trop remarquer par un vicaire général qui le dénonça à l’inquisition napolitaine. Déclaré innocent du crime d’imposture dont on l’accusait, il venait de célébrer la messe à Saint-Grégoire-l’Arménien, il fut ravi en extase. Les inquisiteurs l’envoyèrent à Rome, près du général de son Ordre qui, après avoir montré beaucoup de méfiance, fut si persuadé de sa sainteté qu’il voulut le présenter au pape Urbain VIII. Lorsque Joseph se prosterna pour baiser le pied du Pape, considérant qu’il était devant le vicaire du Christ, il entra en extase et fut transporté jusqu’au plafond de la salle d’audience ; Urbain VIII se tourna vers le père général et lui dit : Si frère Joseph mourait sous notre pontificat, nous voulons servir de témoin à son procés de canonisation pour déposer du prodige dont nous venons d’être témoin. Joseph eut fort voulu qu’on le renvoyât dans son couvent de Grottella, mais on l’envoya au couvent d’Assise où il eut fort à souffrir du dédain du gardien (supérieur). Il perdit alors toutes les consolations divines qu’ils connaissaient depuis l’enfance et fut assailli de terribles tentations. Averti, le général de l’Ordre le fit revenir à Rome où il retrouva plus abondamment les consolations divines. Pour avoir assisté à une extase de Joseph, Jean-Frédéric, duc de Brunswick et de Hanovre, abjura le protestantisme. Au prince Casimir de Pologne, second fils de Sigismond III, qu’Innocent X avait fait cardinal et qui lui demandait s’il devait recevoir les ordres, Joseph répondit : Ne le faites pas, vous seriez obligé de rentrer dans le monde ; Dieu ne tardera pas à vous faire connaître sa volonté ; en effet, le frère aîné du prince mourut et Casimir fut élu roi de Pologne. De retour au couvent d’Assise où les esprits avaient changé, il fut reçu triomphalement par les religieux et les notables de la ville ; lorsqu’il entra dans l’église, voyant une image de la Vierge de Grottella, il s’écria : O ma Mère, vous m’avez accompagné jusqu’ici ! puis, en extase, il s’éleva jusqu’à l’image. En 1653, on parvint à prévenir contre Joseph Innocent X qui chargea l’inquisiteur de Pérouse, Vincent-Marie Pellegrini de le tenir enfermé au couvent des capucins de Petra-Rubea, puis dans celui de Fossombre. Au matin du 7 janvier 1655, alors que les sacristains cherchaient les ornements sacerdotaux pour qu’il célébrât la messe, il leur commanda de prendre les ornements noirs car le Pape venait de mourir. Le nouveau pape, Alexandre VII Chigi le fit libérer et conduire au couvent d’Osimo, dans la Marche d’Ancône, où il mourut, un peu avant minuit, le mardi 18 septembre 1663. Il fut béatifié par Benoît XIV, en 1753, et canonisé par Clément XIII, le 16 juillet 1767.

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Prière pour les examens

O bienheureux Joseph de Cupertino, qui aimez à vous montrer favorable envers vos dévoués serviteurs, je viens implorer votre aide pour cet examen que je dois subir. Malgré mon travail, ma bonne volonté, je crains de me laisser troubler et de ne pouvoir répondre convenablement. Rappelez-vous que vous vous êtes trouvé dans la même difficulté et que par l’obéissance et la puissante protection de votre père spirituel vous en êtes sorti heureusement. Faites de même à mon égard. Accordez-moi l’assurance dans mes réponses, donnez à mon intelligence la promptitude et la vivacité. Je vous le demande pour l’amour de Jésus, de Marie et de saint François dont vous fûtes l’enfant et le serviteur fidèle. En vous je me confie, très saint Patron des examens, et je suis convaincu que mon espoir ne sera pas trompé.

Prière

Je suis mort au monde et ma vie est cachée en Dieu avec le Christ.

Le Seigneur a conduit le juste par les voies droites

- Et lui a montré le royaume de Dieu.

O Dieu, qui avez voulu attirer toute chose à votre Fils unique, Jésus-Christ, faites que, par les mérites et à l’exemple de votre séraphique confesseur Joseph de Cupertino, nous élevant au-dessus de toutes les cupidités terrestres, nous mérition d’arriver à celui qui, avec vous et le Saint-Esprit, vit et règne dans les siècles des siècles. - Amen.

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Prière à Saint Joseph de Copertino pour les examens

Ô Bienheureux Joseph de Copertino, qui aimez à vous montrer favorable envers vos dévoués serviteurs, je viens implorer votre aide pour cet examen que je dois subir. Malgré mon travail, ma bonne volonté, je crains de me laisser troubler et de ne pouvoir répondre convenablement. Rappelez-vous que vous vous êtes trouvé dans la même difficulté et que par l’obéissance et la puissante protection de votre père spirituel vous en êtes sorti heureusement. Faites de même à mon égard. Accordez-moi l’assurance dans mes réponses, donnez à mon intelligence la promptitude et la vivacité. Je vous le demande pour l’amour de Jésus, de Marie et de saint François dont vous fûtes l’enfant et le serviteur fidèle. En vous je me confie, très saint Patron des examens, et je suis convaincu que mon espoir ne sera pas trompé.

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20 novembre 2008

Un Mois avec nos amies les âmes du Purgatoire (2e partie)

Un mois avec nos amies les âmes du Purgatoire (2e partie)

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Quinzième jour

L’oubli des morts


Il dénote une grande insensibilité

Un pauvre appelé Lazare, couvert d’ulcères et de haillons, gisait à la porte d’un homme riche et opulent ; il demandait peu : les miettes seulement qui tombaient de la table du riche. Mais celui – ci les refusait impitoyablement. Quelle insensibilité, quelle dureté ! Faut –il s’étonner si ce mauvais riche, après sa mort, descendit en enfer, pendant que Lazare montait dans le sein d’Abraham ? Le souvenir de nos parents défunts est sans cesse présent à notre esprit et à nos cœurs. La maison que nous habitons, le nom que nous portons, les biens dont nous jouissons, tout nous rappelle leur image. Pourtant ils ne crient pas, leur tombe est muette, mais l’Eglise, leur mère commune, ne nous dit –elle pas sans cesse : « Ayez pitié de vos morts. Laissez tomber de votre table quelques miettes pour apaiser leur faim, quelques gouttes pour étancher leur soif. Méchant serviteur, ne dois –tu pas prendre pitié de ton frère ? » Quoi donc, il a vécu, il a travaillé pour vous dans sa vie, et maintenant qu’il vous demande quelques miettes de l’héritage qu’il vous a laissé, vous les lui refusez ?... Si comme le mauvais riche, nous sommes insensibles aux cris de détresse de nos frères, Dieu sera insensible aux nôtres. Comment pourrait – il nous accueillir en son sein ?


Il révèle une noire ingratitude

Un officier de Pharaon ayant encouru la disgrâce du roi fut jeté en prison avec Joseph. Homme doux et compatissant, Joseph se lia d’amitié avec son compagnon d’infortune, adoucit son chagrin, interpréta ses songes et lui donna l’assurance d’un prompt rétablissement. Pour toute récompense de ses services, il lui demanda seulement de se souvenir de lui auprès du roi. Hélas ! Cet ingrat, enivré des douceurs de ses nouvelles prospérités, oublia entièrement son bienfaiteur, et l’infortuné Joseph languit encore deux années dans les fers. Ce cruel oubli n’est – il pas révoltant ? Et comment pouvez – vous oublier vous – même tant de parents, tant de bienfaiteurs dont vous avez reçu la vie, dont vous possédez les biens, à qui vous devez votre fortune, votre réussite ? Naguère, quand ils vous disaient adieu, et vous priaient de ne pas les oublier, vous répondiez en pleurant. Mais le temps a séché vos larmes et vous les avez bientôt oubliés. Vous n’avez plus pour eux ni regret, ni tendresse ni reconnaissance. Vous vous repaissez, comme l’officier de Pharaon, du bien – être qu’ils vous ont acquis, à la sueur de leur front, et vous lez laissez gémir comme Joseph, dans la prison du purgatoire. Où sont donc votre foi, votre conscience, votre cœur, votre mémoire ?  «  Seigneur, Seigneur, réparez cet étrange oubli, et donnez à nos frères souffrants et abandonnés le repos et la gloire éternelle. »


Exemple

Chaganus, ayant mis en fuite l’armée de Maurice, exigea de l’empereur une somme d’argent considérable pour le rachat des nombreux prisonniers qu’il avait faits. Maurice refusa. Le vainqueur demanda alors une somme moins forte qui ne lui fut pas accordée. Après avoir réduit à bien peu de choses la rançon qu’il désirait sans pouvoir l’obtenir, le barbare irrité fit couper la tête à tous les soldats impériaux qu’il avait eus en son pouvoir. Peu de jours après, Maurice eut une épouvantable vision. Il vit une multitude d’esclaves qui portaient des chaînes pesantes. Ces infortunés, avec des accents horribles, criaient vengeance contre lui. Le Juge Souverain, irrité, lui disait : « Aimes – tu mieux être puni en monde ou en l’autre ? » « Ah Seigneur ! Je préfère être châtié en ce monde. » répondit l’empereur consterné. « Et bien, en punition de ta cruauté envers ces pauvres soldats, dont tu n’as pas voulu sauver la vie, lorsque tu le pouvais à si peu de frais, l’un d’eux t’enlèvera ta couronne, ta réputation et ta vie, et toute ta famille te suivra dans ta chute ! » En effet, peu de jours après, l’armée s’insurgea et proclama Phocas empereur. Maurice, fugitif, s’enfuit sur un petit navire ; mais ce fut en vain. Les partisans de Phocas se saisirent de lui, et le chargèrent de chaînes. Ce malheureux père eut la douleur de voir massacrer ses cinq fils et il mourut lui – même ignominieusement. Âme chrétienne, qui lisez ces lignes, pensez – y : ce ne sont pas de pauvres soldats, ce sont vos propres frères, vos chers parents qui gémissent, devenus prisonniers aimants de la Justice Divine. Dieu miséricordieux vous demande pour leur rachat une prière, une communion, une aumône. Serez – vous assez dur ou assez insensible pour les refuser ?


Prions


Comment pourrais – je oublier, Seigneur, ces âmes auxquelles la mienne était liée par les liens de l’affection et de la parenté ? Comment pourrais – je abandonner dans leurs cruelles souffrances ces êtres chéris, qui m’ont donné pendant leur vie des preuves si nombreuses d’une affection toute tendre et dévouée ? Tous les jours de ma vie et jusqu’à mon dernier soupir, je prierai pour eux. O Jésus, soyez leur propice. Appelez vos enfants et nos frères dans la Cité Sainte. Qu’ils reposent dans la paix éternelle !

Seizième Jour

Premier motif de soulager les âmes du purgatoire : la gloire de Dieu


Cette dévotion glorifie Dieu

Le premier motif qui doit nous engager à hâter par tous les moyens possibles la délivrance des saintes âmes du purgatoire, est la gloire qui en revient à Dieu. En effet, rien ne glorifie le Très – Haut, ne fait bénir son nom, ne dilate son cœur paternel, rien ne contribue davantage à l’accomplissement de Sa Volonté adorable, que le soulagement des morts. Comprenons – le bien, en leur ouvrant le Ciel, nous donnons à Dieu des voix pour Le louer, des cœurs pour L’aimer et Le bénir ; nous lui donnons des âmes qui vont se consumer au pied du trône de son éternité, dans les ardeurs d’un amour si pur, si parfait et si grand, qu’il ne nous est pas même donné de le comprendre dans le lieu de notre exil. « Il n’est rien de plus agréable à Dieu, disait Saint Augustin, que le soulagement et la délivrance des fidèles trépassés. » « C’est, ajoutait Bourdaloue, un apostolat plus beau, plus grand et plus méritoire, que la conversion des pécheurs, des infidèles, des païens. » Hâtons – nous donc de satisfaire aux droits de la Justice Divine pour procurer cette Glorification. Ces âmes feront pour nous dans le Ciel ce que nous faisons si mal dans ce monde. Ce sont des voix pures, angéliques, qui diront pour nous ce cantique de la patrie que nous ne pouvons pas chanter sur une terre étrangère. C’est par leurs chants de triomphe que nous glorifierons le Dieu de toute gloire et de toute majesté. Et ce Dieu, qui a promis de ne point laisser sans récompense un verre d’eau froide, donné à un pauvre en Son Nom, comblera de largesses ceux qui se dévouent pour Lui donner des âmes qu’Il aime tendrement.


Elle réjouit Ses Saints

Souvenons – nous qu’en délivrant ces âmes par nos actes d’amour, non seulement nous glorifions Dieu, mais nous réjouissons le Ciel tout entier. L’entrée d’un nouvel élu dans cette belle patrie est une fête de famille pour tous ses heureux habitants ; chacun d’eux l’accueille et le félicite avec une joie fraternelle. Marie, la Mère de Miséricorde, la Consolatrice de l’Eglise Souffrante tressaille d’une sainte allégresse, s’unit à Jésus pour déposer sur son front la couronne de gloire et d’immortalité promise aux vainqueurs. Son Ange Gardien et son Saint Patron le saluent avec une joie ineffable et le félicitent de sa délivrance et de son bonheur. Toute la Cour Céleste, qui se réjouit à la conversion d’ un pécheur, se réjouit davantage encore en voyant augmenter le nombre des élus ; elle entonne de nouvelles hymnes à la gloire de l’Agneau Divin dont la grâce, victorieuse de la faiblesse humaine, élève les fils d’Adam sur les trônes des anges déchus. Attachons – nous à une dévotion si agréable à Dieu et à tous ses amis. Prêtons l’oreille, non plus aux gémissements des âmes du purgatoire, mais aux pressantes invitations de Jésus – Christ, de la Sainte Vierge et des Saints qui nous supplient d’introduire près d’eux, dans la Cité du Bonheur, nos frères qui pleurent dans le purgatoire. Rendons ces orphelins à leur Père qui est au Ciel, ces pauvres exilés à leur Patrie Éternelle Un jour bientôt, nous irons les rejoindre et partager leur félicité.


Exemple

Il est raconté au Livre de Daniel, que le roi de Perse, Darius, avait fait une loi dont la violation comportait la peine d’être exposé aux lions et dévoré par eux. Le prophète Daniel, adorateur du vrai Dieu, ne pouvant se soumettre à cette loi païenne, fut accusé comme violateur de la volonté royale. Le roi qui aimait Daniel fur désolé de savoir qu’il venait d’être accusé d’un crime le faisant condamner à la fosse aux lions. Mais pour ne pas se mettre en opposition avec la loi qu’il venait de porter, il consentit à ce que le prophète fut précipité dans cette épouvantable fosse. Cependant en le laissant partir, il lui dit : « Daniel, Serviteur de Dieu, va tranquille ; ce que je ne puis pas faire moi, sans blesser ma justice, j’ai confiance que le Dieu que tu adores le fera, et Il te délivrera dans Sa Miséricorde. » EN effet, Dieu veilla miraculeusement sur Daniel. Il ferma d’abord la gueule des lions qui, au lieu d’être ses bourreaux, étaient devenus ses gardiens. Ensuite, il envoya son Ange pour lui porter à manger. Voilà l’image de ce qui arrive aux âmes du purgatoire. Dieu, en les voyant entachées de péchés, endettées envers Sa Justice, ne peut pas les admettre dans Son Royaume, Il est obligé de les laisser aller dans la prison de l’expiation, et Il leur dit : « Allez avec confiance, car ce que Je ne puis pas faire à cause de Ma Justice, vous âmes chrétiennes, vous le ferez, vous serez les ministres de Ma Miséricorde, vous êtes constituées libératrices du purgatoire, comme Moïse fut libérateur du peuple Israël en Égypte. A vous de soulager et délivrer ces pauvres prisonnières ; à vous de leur porter la nourriture spirituelle qu’elles attendent avec impatience. » Quelle noble et sainte mission !


Prions


O Dieu infiniment Bon et infiniment Aimable, oubliez, je vous en supplie, les droits de Votre Justice pour ne Vous souvenir que de ceux de Votre Miséricorde ; exercez – la dans toute son étendue sur ces âmes qui Vous sont si chères. Ouvrez leur Votre sein Paternel et permettez leur de Vous glorifier dans le Ciel par leurs actions de grâce et leurs éternelles louanges. Douce Marie, Saintes et Saints du Ciel, intercédez pour elles. O Jésus, soyez leur propice. Montrez leur Votre Face dans la Jérusalem céleste ! Qu’elles reposent en paix.

Dix septième jour

Deuxième motif : l’amour de Notre Seigneur


Combien Il aime les âmes du purgatoire

Considérez que NSJC a pour les âmes du purgatoire, comme pour toutes les âmes rachetées au prix de son sang, un amour infini. Chacune peut dire : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi » Et s’il y a des mesures et des degrés dans l’infini, Il doit les aimer plus que nous, parce – que confirmées en grâce,  ne pouvant plus pécher, elles ne L’offenseront jamais plus, et parce -qu’elles Le bénissent et Le chérissent plus tendrement que nous. Oui, n’en doutons pas, les yeux et le cœur du Miséricordieux Jésus, sont sans cesse attachés sur ces martyrs d’outre – tombe, sur nos frères les morts. Loin de les oublier, de les délaisser dans les souffrances, on peut dire qu’Il souffre en quelque sorte en eux. Il souffre comme Rédempteur dans ces âmes qu’Il a rachetées par tant de sacrifices ; comme Père, comme Époux, comme Chef, dans les membres de Son Corps Mystique. Leurs douleurs lui rappellent Ses propres douleurs, leur amour appelle Son Amour. S’Il pouvait mourir, Il mourrait encore pour payer leurs dettes et leur ouvrir la porte du Paradis ; et pour retenir la force de Son Amour, il faut toute la Sagesse et toute la Miséricordieuse Justice d’un Dieu qui a horreur de la moindre tâche. Ayons les sentiments du Cœur de NSJC. Comme Lui, aimons nos frères de l’Eglise Souffrante, aimons les tendrement à cause de leur sainteté et de la durée de leurs tourments. Aimons – les comme nous – même pour l’amour de Dieu. Alors, nous prendrons une large part à leurs peines et nous leur tendrons une main secourable.


Combien Notre Seigneur désire que nous soulagions les âmes du purgatoire

Notre Seigneur Jésus Christ ne peut pas délivrer lui – même les âmes du purgatoire ; la Justice Divine s’y oppose, mais du Tabernacle, où l’Amour le rend captif, il incite tous les fidèles de la terre à prier pour elles, à faire descendre le rafraîchissement et la paix dans le lieu de l’expiation. Il dit un jour à Ste Gertrude : « Toutes les fois que vous délivrez une prisonnière, cela m’est aussi agréable que si vous me rachetiez moi – même de la captivité, et je saurai bien vous en récompenser. » A l’autel où il s’immole, Il ne veut pas que Son Sacrifice soit offert une seule fois, sans que le prêtre et les assistants aient un souvenir pour l’Eglise Souffrante. Enfin, Il réunit en un seul trésor tous Ses Mérites, tous ceux de sa Divine Mère et des saints et Il demande à tous les fidèles d’y puiser à pleines mains, afin d’acquitter les âmes du purgatoire ; la Justice Divine s’y oppose mais du Tabernacle, Il s’écrie : « Rendez moi mes enfants, délivrez les par la prière, par le St Sacrifice, par les indulgences ; hâtez le moment où il Me sera donné de les couronner dans la gloire et de les inonder d’un torrent de délices. » Pour exciter notre charité, Il ne cesse de nous répéter ce qu’Il disait à Ses disciples en leur parlant des pauvres : « Tout ce que vous ferez pour le moindre d’entre eux, je le regarderai comme fait à Moi – même. » Et Il nous récompensera un jour, comme si Lui – même eût été délivré. Chers amis, quel puissant motif, pour nous enflammer de zèle en faveur d’une œuvre si grande, si facile à accomplir ! Quelle joie de pouvoir si aisément satisfaire les désirs brûlants du Cœur de NSJC. Le Divin Sauveur dit un jour à la Vénérable Marie Lataste :  « Vous ne sauriez rien faire de plus agréable à Dieu que de venir au secours de ces âmes » Parmi les âmes du purgatoire ne sont pas assez recommandées à la prière des fidèles. Et cependant combien sont grands et nombreux les bienfaits que nous devons aux prêtres ! La plupart des biens et des bénédictions de la religion nous arrivent par le prêtre. Du berceau jusqu’à la tombe, il est pour nous le distributeur de grâces, le consolateur, le soutien, le conseiller. NS lui disait un jour : « Ma fille, priez beaucoup, beaucoup pour mes prêtres, car on ne prie pas assez pour eux ; les fidèles oublient trop qu’il est de leur devoir de prier pour les prêtres, qui sont leurs pères par rapport à leur salut. » Plus grande est la dignité d’une personne, plus grande aussi sa responsabilité, plus le jugement sera sévère. Voilà pourquoi, nombre de prêtres doivent aussi passer par le purgatoire. Prions donc pour leur libération, afin que parvenus dans la gloire du Paradis, ils soient nos intercesseurs puissants auprès de Dieu !


Exemple

Dans une lettre écrite à une dame du monde, le Père Lacordaire racontait qu’un paysan de Pologne venant à mourir, fut placé par la Justice Divine dans les flammes de l’expiation. Sa pieuse épouse ne cessait de prier pour le repos de son âme. Ne croyant pas ses prières assez efficaces, elle désira s’adresser au Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ et faire célébrer le Saint Sacrifice de la Messe en son honneur, pour la délivrance de celui qu’elle pleurait. Mais elle était pauvre et ne possédait pas le modeste honoraire qu’il est d’usage d’offrir pour la célébration de l’office divin. Elle se présenta devant un riche personnage qui était philosophe, incrédule, et lui exposa humblement l’objet de sa demande. Celui – ci se laissant attendrir lui donna l’offrande qu’elle sollicitait. La veuve aussitôt fit célébrer la Sainte Messe, à la Chapelle du Sacré – Cœur, pour la délivrance de son cher époux, et y assista avec toute la ferveur possible. Dieu permit que quelques jours après, le paysan défunt apparut au riche bienfaiteur : « Je vous remercie, lui dit – il, de l’aumône que vous avez faite pour l’offrande du Divin Sacrifice : cette oblation a délivré mon âme du purgatoire où elle était détenue, et maintenant en reconnaissance de votre charité, je viens de la part du Seigneur vous annoncer que votre mort est prochaine, et que vous devez vous réconcilier avec Lui. » Et ce riche incrédule se convertit et mourut en effet dans les sentiments les plus chrétiens. Amour, reconnaissance au Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ !


Prions


O Jésus, plein de Miséricorde et de bonté, Vous qui avez tant aimé les hommes, qui les justifiez par la foi, les glorifiez par la grâce, je vous en prie, par la vertu de la blessure de Votre Côté Sacré, ouvert par la lance sur la croix, délivrez les trépassés du feu du purgatoire et rendez les dignes de la gloire de vos saints. Soyez leur propice Ô Jésus. Appelez vos enfants et nos frères au séjour Éternel Qu’ils reposent en paix.

Dix huitième jour

Troisième motif : l’amour de Marie


Elle console les âmes du purgatoire

Marie ne se contente pas d’encourager et de consoler ses chers enfants de la terre, elle est aussi la Consolatrice de ceux que la Justice et l’Amour retiennent dans le lieu de l’expiation. Quelle mère voyant son enfant tombé dans un brasier ardent et pouvant le secourir, ne volerait pas à son secours ? Et Marie, la plus aimante des mères, resterait insensible aux tortures de ses enfants tombés dans les flammes expiatrices de la Justice Divine ? Oh non, mille fois non ! Pleine de compassion pour eux, elle s’occupe de les soulager. Il n’y a pas de peine dans cette sombre prison qu’elle n’adoucisse ; il n’y a pas d’heure pendant laquelle elle ne verse sur ce feu purificateur, une pluie rafraîchissante. « Oh, comme Marie est bonne, s’écrie St Vincent Ferrier, pour ces âmes captives qui gémissent dans le purgatoire ! Par son entremise, elles sont à chaque instant soulagées et secourues. » La Ste Vierge disait à Ste Brigitte : « Je suis la mère de tous ceux qui sont au purgatoire, et toutes les peines qui sont infligées aux morts, pour l’expiation de leurs fautes, sont allégées par mes prières. » Heureux sont les vrais enfants de Marie. Sa protection ne les accompagne pas seulement en ce monde, mais elle va les chercher pour consoler leurs misères invisibles, impalpables, qu’on pourrait appeler misères d’outre – tombe. Que cette pensée est douce et consolante. Qu’il est agréable d’espérer l’assistance de la Ste Vierge à notre heure dernière, de savoir qu’elle viendra nous visiter, nous consoler, si malheureusement nous tombons dans l’abîme du purgatoire. Quel puissant motif de l’aimer tendrement en ce monde ! O Marie ! Mère de Miséricorde ! Consolatrice des affligés, préservez – nous, délivrez – nous du purgatoire.


Elle les délivre

La Très Ste Vierge ne se borne pas à visiter, à soulager les âmes captives, elle les délivre par son intercession. Pour hâter la fin de leurs peines, elle inspire aux vivants de les aider de leurs suffrages, et elle supplie son Divin Fils de les admettre dans le séjour de la Paix. Or, ce que Marie demande, elle l’obtient toujours. Aussi combien d’âmes oubliées ou insuffisamment secourues gémiraient pendant des siècles dans ce lieu d’indicibles tourments si la Vierge clémente ne hâtait l’heure de leur délivrance ! Combien s’envolent dans le Ciel sur les ailes de son amour, surtout lorsque l’Eglise célèbre ses touchantes solennités. Gerson assurait que le jour où elle monta au Paradis, une multitude d’âmes qui étaient en purgatoire furent délivrées par son intercession. St Louis – Marie Grignon de Montfort, lui, affirmait qu’à ce moment – là, la joie dans le Ciel augmentait de moitié ! C’est aussi une pieuse croyance que tous les samedis et les jours de ses fêtes, cette Bonne Mère descend dans le lieu de la Justice Divine pour en retirer un grand nombre de prisonnières dont elle a obtenu la grâce, heureuse d’emmener ses enfants avec elle pour les associer au bonheur de sa famille du Ciel. Oui, il y a là – haut un nombre incalculable de bienheureux qui doivent leur délivrance du purgatoire à l’Auguste Reine du Ciel. Âmes chrétiennes, priez tous les jours Marie en faveur de vos chers défunts, demandez – lui leur soulagement. A cette fin, offrez – lui de temps à autres quelque mortification, une communion, une visite à la chapelle où elle est spécialement honorée. La Mère de Dieu déclara à Ste Brigitte : « Je suis la mère de toutes les âmes du purgatoire et toutes les peines qu’elles ont méritées sont à toute heure plus ou moins adoucies par mon intercession. » Les dévots de Marie ne sont pas malheureux en purgatoire, ils ne sont pas abandonnés ; Marie est puissante pour les secourir ; mais nous devons la prier, surtout en récitant le Rosaire. St Alphonse de Liguori disait : « Si nous désirons secourir efficacement les âmes du purgatoire, nous devons toujours les recommander dans nos prières à la Très Ste Vierge, et surtout offrir pour elles le chapelet ou le Rosaire par lequel elles sont soulagées. » Bonne Mère, ayez pitié de mes frères souffrants, procurez – leur le repos éternel. Souvenez – vous qu’ils sont vos enfants et que vous êtes toujours leur mère.

Exemple

Une sainte religieuse avait donné pendant quelques temps ses soins à une pauvre fille qui était dans un état déplorable tant pour l’âme que pour le corps. Après avoir menée une vie scandaleuse, elle avait été frappée d’une maladie honteuse qui la rendait un objet de dégoût et de mépris pour tout le monde. L’infection qu’elle répandait autour d’elle était telle que ses voisines l’avait contrainte de chercher un gîte dans une vieille masure isolée. Son caractère était si acariâtre que, seule notre religieuse, surmontant le dégoût qu’elle lui inspirait, venait comme un ange du Ciel de quoi supporter sa malheureuse existence. Toutefois, ses services n’étaient payés que par des injures. Lorsque la Sœur lui parlait de Dieu, cette créature ne répondait que par des blasphèmes. Un jour, survint une crise épouvantable, et l’infortunée malade mourut presque subitement. Sur le point de paraître devant le Souverain Juge, elle se souvint des miséricordes de Marie, qu’elle avait quelquefois invoquée dans sa jeunesse, et elle lui dit : « O vous qui n’abandonnez pas ceux que tout le monde repousse, Mère pleine de tendresse, venez à mon secours ! Si vous mes laissez, je suis perdue ! » Et Marie vint au secours de la pécheresse, lui inspira des actes de repentir et la préserva de l’enfer. Le lendemain, on trouva le cadavre hideux étendu par terre, et chacun de s’écrier que l’âme était réprouvée. La sœur en était elle – même si convaincue, qu’elle l’effaça de son souvenir. Cependant, un jour, celle qu’elle croyait damnée, lui apparut par la permission de Dieu, et lui dit : « Vous qui priez pour tout le monde, m’oubliez – vous ? » « Quoi ? s’écria la sainte religieuse, vous ? en purgatoire ??? »  La pauvre pécheresse lui raconta le miracle de salut qui s’était opéré en elle, à son agonie, la suppliant de prier la Ste Vierge de la délivrer du purgatoire comme elle l’avait préservée de l’enfer. La Sœur pria Marie de tout cœur et bientôt, elle apprit par une seconde apparition que ses supplications étaient exaucées, que la Bonne Mère avait ouvert la porte du Ciel à cette âme pénitente. Merci Marie, pour votre bonté.

Prions


Nous vous saluons, Ô Reine de Miséricorde, notre Vie, notre Douceur, notre Espérance, non seulement dans cette vallée de larmes, mais aussi dans le lieu d’expiation, nous vous saluons. Nous crions vers Vous, consolatrice des affligés ; nous soupirons et gémissons, pour nos frères souffrants du purgatoire. Tournez vers eux, ô notre Avocate, vos regards miséricordieux. Faites – leur voir Jésus, le fruit de vos entrailles. C’est ce que nous vous demandons instamment pour eux, ô Reine pieuse et douce Vierge Marie.

Dix neuvième jour

Quatrième motif : la reconnaissance des défunts


Dans le purgatoire

C’est une opinion bien reçue parmi les théologiens, que les âmes souffrantes intercèdent même dans le purgatoire pour ceux qui les assistent. Elles ne peuvent rien obtenir pour elles – même et leurs prières sont sans fruit, quand elles demandent la fin de leurs tourments ; mais il n’en n’est pas de même des prières qu’elles font pour leurs bienfaiteurs. Ces supplications sont dans l’ordre de la Providence, elles touchent le Cœur de Dieu, et ne sont point accompagnées des défauts qui rendent les nôtres trop souvent infructueuses. Ces bonnes âmes sont pures et saintes, chéries du Seigneur et toujours parfaitement unies à lui. Elles prient sans distractions, avec ferveur, avec persévérance, et leur crédit est si grand que, si l’expérience de chaque jour n’était là pour en rendre témoignage, à peine pourrait – on le croire. Il y a donc tout à gagner pour nous à échanger ainsi nos prières contre celles de nos frères les morts, et le meilleur moyen d’obtenir de Dieu ce que nous sollicitons, c’est de les intéresser à notre cause, en leur confiant et en offrant pour eux, à cette intention, nos bonnes œuvres, le Saint Sacrifice de la Messe, et toutes le indulgences que nous pouvons leur appliquer. Prions donc souvent, prions beaucoup pour les âmes bénies et reconnaissantes du purgatoire, et elles prieront efficacement pour nous ! Elles offriront à Dieu pour nous tout le mérite de leurs indicibles souffrances. C’est une occupation sainte et salutaire que la pensée des morts, nous dit l’Ecriture.


Dans le Ciel

Le Ciel est la patrie de la reconnaissance, et délivrées par nos actes d’amour et nos prières, les âmes nous resteront attachées par les liens d’une gratitude éternelle. Pourront – elles nous oublier lorsque nous les auront mises en possession des richesses éternelles ? Lorsque nous leur aurons rendu leur place au banquet de l’Agneau, où elles pourront enfin manger le pain des Anges dont elles sont affamées ? Non, assurément, elles ne nous oublierons jamais : elles seront attentives à tous nos besoins, elles veillerons sur nous comme d’autres anges gardiens. Du haut de leurs trônes, elles jetteront les yeux sur nos périls et sur nos maux, supplieront Dieu sans cesse de nous épargner les épreuves, d’éloigner de nous toutes les tentations et les dangers, et uniront leurs supplications aux nôtres, pour faire une sainte violence au Cœur de Dieu. Quel soulagement dans nos peines ! Quels auxiliaires précieux ! A notre agonie, quels consolateurs et quels soutiens ! Quels avocats puissants au Jour redoutable de la Rencontre avec Dieu ! Et si nous allons dans le purgatoire, ces âmes que nous aurons délivrées, ne viendront – elles pas à leur tour nous visiter, nous consoler, jusqu’à ce que nous soyons parvenues auprès d’elles, dans les splendeurs de la béatitude éternelle ? Mon Dieu, que d’avantages, que de consolations de toutes sortes dans la dévotion aux fidèles trépassés ! Heureux donc et bienheureux ceux qui prient pour les morts ! « Tout ce que nous leur donnons par charité, disait St Ambroise, se change en grâces, et après notre mort, nous en trouvons le mérite cent fois doublé. »


Exemple

Une personne pieuse et digne de foi a écrit les lignes suivantes, qui sont une preuve de l’efficacité des prières des âmes du purgatoire : « Je désirais le rétablissement de ma pauvre santé bien compromise, et je m’étais adressée à Notre – Dame de Lourdes, à L’Enfant Jésus, à St Joseph, sans rien obtenir. Ce n’est qu’après avoir supplié les saintes âmes du purgatoire de prier pour moi, que j’ai été exaucée. Je leur avais donné jusqu’à Noël, leur promettant des prières et des messes, si à cette époque je pouvais remplir mes devoirs religieux et reprendre mes occupations. Bénies et remerciées soient ces chères protectrices : je suis radicalement guérie ! Aussi, me suis – je empressée d’accomplir ce que je leur avais promis. Vous voyez combien le Bon Dieu désire la délivrance des âmes captives du purgatoire, puisqu’Il force pour ainsi dire à recourir à elles, à prier pour elles, pour obtenir une foule de grâces qu’Il veut faire passer par leurs mains. Quant à moi, je suis convaincue de cette vérité car j’affirme que toutes les faveurs que Dieu m’accorde, je les dois à la prière de mes bonnes amies du purgatoire. Avec elles, je ne désespère de rien, j’espère même contre toute espérance. » Instruisez – vous par cet exemple, et soyez convaincus que vous pourrez tout obtenir par l’entremise de vos frères les morts.

Prions


Saintes âmes du purgatoire, je prie le Seigneur Jésus qui est mort pour vous, d’avoir pitié de vos douleurs. Puisse – t – il, par l’aspersion de Son Sang, vous rafraîchir au milieu de vos tourments ! A votre tour, âmes charitables, daignez intercéder pour moi. Vos prières seront entendues, car vous êtes dans la grâce. Demandez donc pour moi les faveurs spirituelles et temporelles qui me sont le plus nécessaire ; demandez que je fasse une sainte mort et que je sois un jour au Ciel avec vous.

Vingtième jour

Premier moyen de soulager les âmes du purgatoire : la prière


Moyen facile

Après avoir étudié les motifs qui nous pressent de soulager les âmes du purgatoire, examinons maintenant les moyens les plus efficaces de leur venir en aide. Le premier de ces moyens est la prière ; il est à la portée de tous, des pauvres et des riches, des faibles comme des forts, des petits enfants comme des vieillards ; personne ne peut alléguer de motifs raisonnables pour s’en dispenser. Vous ne pouvez pas faire pénitence par le jeûne ? Vous ne pouvez pas faire beaucoup la charité ? Priez alors, priez souvent pour vos frères les trépassés ; priez le matin, priez le soir ; priez le jour, priez même la nuit. Qui donc ne peut la faire, cette charité de la prière qui rachète la douleur ? Qui ne peut trouver dans son cœur un cri de supplication pour ces incomparables misères ? Qui, parmi nous, pleurant la mort des siens, ne peut supplier Dieu ? Nous verrions souffrir un saint, un ami, un parent qu’une prière pourrait soulager et rendre heureux, et nous ne la ferions pas ? Prions pour des frères malheureux ! C’est non seulement aisé et facile, mais consolant et agréable ! Il est si doux de parler de ceux qu’on aime, de s’occuper de ceux que l’on chérit ! Prenez la résolution de ne laisser passer aucun jour sans prier pour vos parents qui ne sont plus. Offrez en leur faveur la peine que vous causent les distractions, ou l’aridité de votre cœur pendant ce saint exercice. Du moins, répétez souvent ces courtes invocations : « Doux Jésus, soyez leur propice ! Seigneur, donnez leur le repos éternel ! Mon Dieu, qu’ils reposent en paix ! »


Moyen efficace

« La prière, c’est la clé d’or qui ouvre le Ciel » disait St Augustin. Plus puissante que toutes choses, elle jaillit du cœur de l’homme, s’élève sur l’aile des anges, monte jusqu’au trône de Dieu, va droit à Son Cœur, Le touche, L’attendrit, fait taire la Justice pour ne plus laisser parler que l’Amour. Vaincue par la prière, la Justice Divine cède, fléchit, pardonne et revêtue du pardon, la prière descend du trône de Dieu dans l’abîme ; là, elle s’épanche sur ces pauvres âmes qui attendent l’heure de la délivrance, éteint le feu purificateur qui les embrase, et brisant à jamais les liens de leur captivité, les rend à la liberté et au bonheur. La prière pour les morts ne connaît pas d’obstacles, pas de distances, pas de durée ; le Ciel s’ouvre devant elle, l’abîme se ferme derrière elle, elle obtient tout, elle triomphe de tout. Et St Thomas assurait que Dieu accueille avec plus de ferveur la prière pour les morts que celle que nous lui adressons pour les vivants. Le Divin Sauveur l’a révélé à Ste Gertrude en ces termes : « Ma tendresse acceptera un pas, un brin de paille ramassé par terre, une parole, un salut, une prière pour les pécheurs ou pour les justes, pourvu qu’on y joigne la bonne intention. » Faisons souvent des actes d’amour pour Dieu : ces actes intérieurs ont une valeur inexprimable comme le déclarait le Père Faber dans son livre : Tout pour Jésus. Chaque acte d’amour mérite la vie éternelle. Or il est aisé de dire et de penser : « Mon Dieu et mon Père, je Vous aime… Je veux Vous aimer… » De tels actes d’amour procurent secours et soulagement aux âmes par tous ces moyens. Nous obtiendrons ainsi des biens ineffables et notre récompense sera éternelle. « Il n’est pas d’occupation plus pieuse et plus sainte que de prier pour les fidèles trépassés. » affirmait St Augustin. L'Église a consacré le psaume De Profundis comme prière spéciale pour les défunts, et Elle nous engage à le réciter souvent à leur intention. Les paroles de ce psaume sont en effet autant de voix qui expriment tour à tour, d’une manière vive et saisissante la douleur, la résignation, l’amour, l’espérance des pauvres âmes qui brûlent dans les profondeurs de l’abîme. Prenons la résolution de la réciter à la fin de notre prière habituelle.

Exemples

Sur le point de mourir, Ste Monique appela près de son lit son fils Augustin : « Mon enfant, lui dit – elle, je meurs contente, j’ai obtenu de mon Dieu ce que j’ai désiré pendant toute ma vie. Oh oui ! Je meurs contente ! Mon fils, mon cher Augustin, quand j’aurai rendu mon dernier soupir, n’oubliez pas dans vos prières, n’oubliez pas à l’autel celle qui a été doublement votre mère. Souvenez vous toujours de l’âme de Monique. » Augustin, attendri, ne put répondre que par ses larmes, et sa mère expira dans la joie du Seigneur. Pendant les vingt années qu’il vécut encore, il ne cessa de prier et de célébrer la messe pour le repos de celle qui l’avait tant aimé. Il fit plus : il demanda instamment à tous les prêtres de sa connaissance, à tous ceux qui liraient ses ouvrages dans la suite des siècles, de se souvenir, au saint autel, de Monique sa mère, afin, ajoute – t –il que cette multitude de supplications lui ouvre la porte du Ciel. Un des exemples les plus touchants de l’efficacité de la prière pour les défunts est rapporté dans les Actes du martyre de Sainte Perpétue, cette sainte d’Afrique qui subit la mort pour le Christ au commencement du troisième siècle. Pendant que Perpétue était en prison, elle eut une vision : elle vit son jeune frère Dinocrate, mort à sept ans, sortir d’un lieu ténébreux et s’approcher d’un puits rempli d’eau jusqu’au bord. Mais ce bord était trop haut pour la taille de l’enfant qui n’y pouvait puiser, et tout triste, il regardait sa sœur. Celle – ci comprit que Dinocrate souffrait pour expier des fautes commises sur la terre. Elle offrit alors ses souffrances et ses prières pour cette jeune âme. Peu après, Perpétue fut favorisée d’une nouvelle vision : elle revit Dinocrate. Mais cette fois – ci, il était tout joyeux, il puisait avec plaisir l’eau du puits mystérieux, dont le bord s’était abaissé à sa portée ; et les ténèbres avaient fait place autour de lui à une lumière éclatante. Il venait donc d’être délivré de sa peine par les prières et les souffrances offertes par sa sœur Perpétue, et il jouissait du bonheur du Ciel symbolisé par le breuvage vers lequel il avait aspiré dans le purgatoire et dont il pouvait maintenant étancher sa soif. L’image de cette vision se trouve exprimée par l’Eglise, lorsqu’elle demande à Dieu d’accorder aux âmes des défunts « le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix ». A l’exemple de St Augustin, prions beaucoup, prions sans cesse et toujours pour nos chers parents défunts. Et si notre mère est décédée, ne l’oublions jamais ! Même si elle est au Ciel, nos prières lui seront bienfaisantes dans son intercession près de Dieu pour nos intentions.


Prions


Seigneur Jésus qui avez dit : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira » je vous prie, je vous implore, par les mérites de vos saintes plaies et par votre grande Miséricorde, d’avoir pitié des pauvres âmes qui gémissent dans le purgatoire. Ne rejetez pas, doux et tendre Sauveur, mes prières ; entendez mes gémissements et ouvrez à mes amis, à mes parents infortunés, les portes du Céleste Séjour. Que la lumière qui ne s’éteint pas luise sur eux ! Qu’ils reposent dans la paix éternelle !

Vingt et unième jour

Second moyen de soulager les âmes du purgatoire : la charité


La charité corporelle

La charité est une des vérités qui nous sont le plus souvent et le plus fortement recommandées dans l’Evangile. Elle possède même, d’après St Thomas, une puissance de satisfaction plus grande que la prière ; ou plutôt elle double la force de nos prières et en assure le succès. L’ange disait à Tobie : « La charité sauve de la mort ; c’est elle qui efface les péchés ; elle retire l’âme des ténèbres, lui fait trouver grâce devant Dieu et lui assure la Vie Éternelle» Quel moyen plus efficace pour soulager les âmes souffrantes ? Si en leur nom, nous exerçons la charité, les cris de reconnaissance des pauvres montent vers Dieu et triomphent de tout auprès de Lui. C’est une douce rosée qui tombe dans les flammes du purgatoire et en tempère les ardeurs. Le denier qui donne le pain du moment à un misérable de ce monde, donne peut – être à une âme délivrée une place éternelle, à la table du Seigneur. Soyons donc miséricordieux autant que nous pouvons l’être ; si nous avons beaucoup, donnons beaucoup ; si nous avons peu, donnons peu, mais donnons de bon cœur. « Heureux, s’écriait le psalmiste, celui qui comprend la douleur du pauvre et du délaissé : le Seigneur le délivrera au jour mauvais, Il l’assistera sur son lit d’angoisse et le récompensera éternellement. » A l’œuvre donc, secourez les affligés de la terre, et vous soulagerez en même temps ceux qui pleurent. Mettez l’obole de la veuve dans la main du pauvre ; les captifs deviendront libres.

La charité spirituelle

Si les biens nous manquent, si l’argent nous fait défaut, il nous reste la charité spirituelle qui fait du bien à l’âme et au cœur qui souffrent et gémissent. « Elle surpasse, suivant l’expression de St Thomas, la charité corporelle, comme l’esprit surpasse le corps » Les misères spirituelles sont bien plus nombreuses et plus déplorables que les misères corporelles. Or, la Divine Bonté permette que rejaillissent sur nos frères aimés du purgatoire les mérites que nous pouvons obtenir ainsi. Donc pour eux, soignons les pauvres malades. Pour eux, veillons au chevet des agonisants. Pour eux, protégeons les orphelins. Pour eux, consolons les veuves. Pour eux, essuyons les larmes de ceux qui pleurent. Ainsi notre charité diminuera les souffrances de ce monde, qui est un purgatoire de l’autre vie. Qu’est – ce - qui nous arrête quand il s’agit du soulagement et de la délivrance de ces chères âmes ? Qu’est – ce – qui pourrait nous servir d’excuse si nous les oublions, quand il nous est si facile de leur venir en aide ? Et qui viendra un jour à notre aide, si nous ne faisons rien pour les autres ??

Exemple

A Bologne, en Italie, une veuve avait un fils unique qui avait coutume de jouer sur la place publique avec les enfants de son âge. Un jour, un étranger troubla ses jeux, avec un mauvais vouloir évident. L’enfant lui cria de rester tranquille. L’inconnu, vexé, tira son épée et le transperça. Saisi de crainte, et surpris par la violence du geste imprévu qu’il venait d’effectuer, son épée sanglante à la main, il se mit à courir et se précipita dans une maison pour s’y cacher. Or, il se trouve que c’était la maison de l’enfant assassiné… Il arriva dans l’appartement de la veuve qu’il ne connaissait pas. A la vue de cet homme, de cette épée couverte de sang, elle demeura interdite. Mais entendant l’étranger lui demander « Au nom de Dieu » asile contre ceux qui le poursuivaient, elle promit de le cacher et de ne le point le livrer. Cependant, les gendarmes apprenant qu’il était entré dans cette maison, le cherchèrent partout, sans le trouver. Comme ils allaient repartir, ils demandèrent à la dame si elle savait que son fils avait été tué par cet assassin… A ces paroles, la mère tomba évanouie. Quand elle revint à elle, on crut qu’il serait impossible de la sauver, tant ce coup l’avait abattue. Mais s’en remettant en la Divine Providence, elle retrouva une grande énergie et résolut de pardonner au meurtrier de son fils, et plus encore, de le traiter avec charité. Elle alla à la cachette de l’assassin, ne lui fit pas de reproche, lui remit une bourse et lui indiqua une issue discrète, au bout de laquelle l’attendait un cheval sellé, prêt à partir. Sur ce, elle se mit en prière pour l’âme de son fils. A peine s’était – elle agenouillée, les bras en croix, devant un crucifix, pour supplier Jésus de prendre pitié de l’âme de son enfant, que son fils lui apparut, le visage heureux, rayonnant comme le soleil, et lui dit : « Chère Maman, ne pleure pas ! Il ne faut pas me plaindre, mais envier mon sort. Car la charité chrétienne dont tu as fait preuve envers mon meurtrier, m’a tiré immédiatement du purgatoire. La Justice Divine m’avait condamné à de longues années de souffrance, mais ton pardon a terminé, en un instant, toute mon expiation, et je suis auprès de Dieu où je resterai pour l’éternité. » Puis il disparut, laissant sa mère dans la joie, malgré son chagrin.

Prions


Confiant en vos paroles, O mon Sauveur, je ne verrai plus désormais que votre Personne adorable, cachée sous celle du mendiant qui implorera ma pitié. Je pratiquerai la charité à celui qui me la demandera comme si je devais la faire à Vous – même. Mais ma charité ne se bornera pas aux vivants. Je veux qu’elle s’étende jusqu’aux morts et que celle que je ferai pour les pauvres de la terre serve aux pauvres du purgatoire et attire sur eux l’effusion de Votre Miséricorde. Doux Jésus, donnez leur le repos éternel !


Vingt deuxième jour

Troisième moyen de soulager les âmes du purgatoire : la Ste communion


Communion sacramentelle

Quand nous avons le bonheur de communier, nous sommes unis à Notre Seigneur Jésus Christ d’une manière si intime que chacun de nous peut s’écrier avec l’Apôtre : « Non, ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus – Christ qui vit en moi » Alors notre chair devient sa propre chair, son cœur fait palpiter le nôtre, son sang coule dans nos veines, sa divinité réside en nous, Il regarde avec nos yeux, Il dilate notre cœur. Dans cet heureux instant envié des anges, même sans parole, il nous est facile de parler à Dieu, pour lui dire avec plus de confiance encore que le roi prophète : « O Dieu protecteur des affligés, jetez les yeux sur moi, vous y verrez la face de votre Christ : ce n’est plus moi qui parle et qui prie : c’est Jésus, Votre propre Fils, qui parle et prie pour moi ; c’est lui qui demande pour moi la délivrance de ma mère, la délivrance des pauvres âmes abandonnées. Je suis sûr, ô Père Miséricordieux, qui vous ne rejetterez pas ces justes supplications car le visage, les larmes, le sang de Jésus – Christ ont une voix toute - puissante pour apaiser Votre Justice et obtenir le pardon. » Communions souvent pour ces âmes tant aimées qui n’ont plus le bonheur de participer au Banquet Eucharistique. Avec quelle ardeur elles attendent que nous répandions sur elles la rosée rafraîchissante et libératrice du Sang du Christ. Bientôt l’éternelle communion commencera pour elles et elles iront contempler dans le Ciel, le Sauveur, Pain de Vie, l’adoreront, le béniront et le loueront sans fin.


Communion spirituelle

Si vous ne pouvez pas faire souvent la communion sacramentelle, c’est – à – dire recevoir réellement Notre – Seigneur Jésus – Christ dans votre cœur à la Messe, faites du moins la communion spirituelle. Elle consiste dans un désir ardent de s’unir au Divin Sauveur et de recevoir son esprit et ses grâces. C’est une pratique si salutaire aux vivants et aux morts que St Alphonse de Liguori allait jusqu’à dire qu’on peut en tirer autant et plus de fruit si on la fait avec ferveur, que de la communion sacramentelle faite avec tiédeur. Elle a en outre, cet avantage qu’on peut la faire tous les jours, à tous les moments du jour et de la nuit, et en tout lieu, soit profane soit sacré. C’est un moyen simple, facile, puissant de soulager nos chers défunts. Faites donc cette communion spirituelle à chaque visite du Saint – Sacrement. Voici la formule que vous pouvez employer : « Mon Jésus ! Je vous crois ici présent ; je vous aime, je vous désire, je m’unis d’esprit et de cœur, en attendant que je puisse vous recevoir réellement. Bénissez – moi, bénissez aussi les pauvres âmes si souffrantes du purgatoire. Oui, Seigneur, appelez vos enfants et nos frères au repos éternel et que la lumière qui ne s’éteint plus luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix ! »


Exemple

Louis de Bois, célèbre maître de la vie spirituelle et homme d’une remarquable sagesse, rapporte qu’un pieux serviteur de Dieu, qu’il connaissait et aimait, fut visité par une âme du purgatoire, et que celle – ci lui fit voir tout ce qu’elle endurait de tourments. Elle était punie pour avoir reçu la Divine Eucharistie avec une préparation insuffisante, et beaucoup de tiédeur. C’est pourquoi la Divine Justice l’avait condamné au supplice d’un feu dévorant qui la consumait.  « Je vous demande, vous qui avez été mon ami intime et fidèle, et qui devez l’être encore, de communier une fois en mon nom et de le faire avec toute l’ardeur et toute la charité dont vous êtes capable. Je suis sûre que cette fervente communion suffira pour ma délivrance et que par ce moyen seront compensées mes coupables froideurs. » Celui – ci s’empressa de participer à la Sainte Messe et de communier pieusement pour le repos de l’âme de son ami. Après l’action de grâces, l’âme lui apparut de nouveau, parée d’une lumière incomparable, heureuse et pleine de reconnaissance. « Soyez béni, ô le meilleur des amis,  votre communion m’a délivrée et je vais voir face – à – face mon Adorable Maître. » Rappelons le conseil de St Bonaventure : « Que la charité vous porte à communier, car il n’y a rien de plus efficace pour le repos éternel des défunts. »


Prions


Vous retenez, ô mon Dieu, les âmes de mes proches dans votre Justice, mais vous voulez qu’en mangeant le Pain des Anges, je puisse leur ouvrir le Paradis. Soyez donc béni, Père Miséricordieux, et je promets que désormais je communierai souvent en faveur de ces saintes âmes du purgatoire. Vous ne verrez plus ainsi en moi que Votre Fils, et ma voix, couverte par la sienne, parviendra ainsi jusqu’à vous et m’obtiendra plus sûrement la grâce que je sollicite. O Jésus, soyez propice à nos chers défunts. Qu’ils reposent en paix !

Vingt troisième jour

Quatrième moyen de soulager les âmes du purgatoire : le sacrifice de la Messe


Il est offert par Jésus Christ

De tous les moyens que nous avons indiqués jusqu’ici, pour le soulagement des âmes du purgatoire, aucun n’est aussi puissant, aussi efficace que le Saint Sacrifice de la Messe : c’est un article bien consolant de notre foi. La raison en est que toute l’efficacité du Divin Sacrifice vient de ce qu’il est offert en la personne et au nom de Notre – Seigneur Jésus – Christ. A l’autel comme au calvaire, même victime, même sacrificateur, et par conséquent même efficacité. Là, Jésus – Hostie offre à son Père tout ce qu’Il est et tout ce qu’il a. Il offre toute l’Eglise Militante et toute l’Eglise Souffrante. Quelle joie dans ce royaume des pleurs, pour ces âmes victimes de la Justice Divine lorsque Jésus les embrasse et les offre toutes à son Père ! Et le Père reçoit l’oblation du Fils ; à travers les flammes expiatrices, il reconnaît en elles, même dans leur disgrâce, les traits de ce Fils adorable, et Il pardonne en considération des mérites de cet Agneau sans tache. Comment se fait – il qu’en un moment si solennel toutes ces âmes ne soient pas délivrées ? Nous ne le savons pas, nous ne pouvons pénétrer les secrets de l'infinie Justice et Sainteté de Dieu. Mais il est certain que toutes sont soulagées. Un saint docteur de l’Eglise affirme même qu’après chaque messe beaucoup d’âmes quittent le purgatoire et s’envolent vers le Paradis. A Rome dans un monastère, une peinture représente St Bernard disant la messe et des âmes qui sortent du purgatoire et montent au Ciel à mesure que le Sacrifice continue. Pourquoi pensons – nous si peu à ces grâces exceptionnelles ? Dans la plupart des familles chrétiennes, on fait célébrer une messe de huitaine et des messes anniversaires chaque année. Y pensez – vous ?


Nous l’offrons avec Lui

Si vos ressources ne vous permettent pas de faire célébrer souvent des messes, n’oubliez pas que vous pouvez les offrir vous – même d’une certaine manière, en y assistant avec dévotion, en unissant vos prières à celle du prêtre, à celle de Notre – Seigneur. Oui, quand vous êtes là, près de l’autel, vous disposez des mérites de l’Agneau sans tache, vous pouvez les appliquer à tous ceux qui vous sont chers, et de même que Marie et Joseph réglaient les actes et les démarches de l’Enfant – Dieu, vous exercez une autorité sur Jésus – Eucharistie, vous devenez le maître, le distributeur de ses mérites. Vous pouvez donc prendre son Sang Divin et le répandre à profusion sur les âmes bénies du purgatoire. Vous pouvez leur appliquer le fruit du Sacrifice, ainsi que la part qui vous revient de droit, de toutes les messes qui se disent dans l’univers. C’est là un trésor auquel nous ne pensons pas assez ; un trésor avec lequel nous pouvons solder la rançon de nos parents et de nos amis et leur ouvrir la porte du Ciel. Nous sommes coupables d’exiger un moyen si facile et si efficace de mettre un terme aux tourments de ces chères âmes qui nous demandent par les mérites du Sauveur, de penser à elles, au St Sacrifice, pendant le Mémento des morts.


Exemple

Le St Curé d’Ars racontait un jour, dans son catéchisme, à ses paroissiens, le trait suivant : «  Mes enfants, un bon prêtre avait eu le malheur de perdre un ami qu’il chérissait tendrement, aussi priait – il beaucoup pour le repos de son âme. Un jour, Dieu lui fit connaître qu’il était en purgatoire et qu’il souffrait horriblement. Ce saint prêtre ne crut rien faire de mieux que d’offrir le Saint Sacrifice de la messe pour son cher défunt. Au moment de la Consécration, il prit l’Hostie entre ses doigts et dit : ‘Père Saint et Éternel, faisons un échange, vous tenez l’âme de mon ami qui est en purgatoire, et moi je tiens le Corps de Votre Fils qui est entre mes mains. Eh bien, Père Bon et Miséricordieux, délivrez mon ami et je Vous offre Votre Fils avec tous les mérites de sa mort et de sa passion’. Sa demande fut exaucée, en effet au moment de l’élévation, il vit l’âme de son ami toute rayonnante de gloire, qui montait au Ciel. Dieu avait accepté l’échange. Eh bien, mes enfants, ajoutait le curé d’Ars, quand nous voulons délivrer du purgatoire une âme qui nous est chère, faisons de même. Offrons à Dieu, par le Saint – Sacrifice Son Fils bien aimé avec tous les mérites de sa mort et de sa passion. Il ne pourra rien nous refuser. » Suivons le conseil du Saint Curé d’Ars. Autre exemple – des messes pour les défunts… Ste Élisabeth, reine du Portugal, venait de perdre sa fille Constance, reine de Castille. Elle se rendait à Santarem. Comme elle passait près d’un bois, un ermite en sortit et se mit à courir derrière le cortège royal, criant qu’il voulait parler à la reine. Les gardes le repoussaient mais la reine l’ayant entendu, ordonna qu’on le lui amenât. Il lui expliqua que plusieurs fois, pendant qu’il priait dans son ermitage, la reine Constance lui était apparue et l’avait conjuré de faire savoir à sa mère qu’elle gémissait dans le purgatoire et qu’il fallait dire la messe pour elle tous les jours, pendant un an… L’ermite se retira et l’on ne le revit plus… Les courtisans qui l’avaient entendu s’en moquaient et le traitait de visionnaire, de fou et même d'intrigant. La reine Élisabeth trouva qu’il était plus sage de faire ce qui lui était demandé par cet homme si peu ordinaire. « Après tout, se dit – elle, faire dire des messes pour notre chère fille défunte est dans la logique chrétienne. » Le Père Ferdinand Mendez, réputé pour sa piété, fut chargé de célébrer les 365 messes pour le soulagement de l’âme de Constance… Sainte Élisabeth priait pour sa fille ; mais elle avait complètement oublié la consigne, donnée à ce bon prêtre… Un jour, Constance apparut à sa mère, vêtue de blanc, éclatante de lumière, et lui dit ; « Maintenant, je m’envole vers la béatitude éternelle ! » Le lendemain Élisabeth alla à l’église pour remercier le Bon Dieu de la délivrance de sa fille. Le père Mendez l’y aperçut et vint lui dire qu’il venait de terminer la veille, la série des 365 messes… Juste au moment de l’apparition de sa fille délivrée… Élisabeth se souvint de l’ermite !

Prions


Aussi coupables que soient à vos yeux les âmes du purgatoire, laissez vous apaiser Ô Dieu de miséricorde et pardonnez leur en voyant le Sang Précieux de Votre Fils répandu chaque jour sur l’autel pour les laver de leurs souillures. Écoutez la voix de ce Sang Adorable qui ne crie pas pour demander vengeance, mais grâce et miséricorde. O Jésus, Agneau sans tache qui effacez les péchés du monde, soyez propice à mes frères défunts. Qu’ils soient délivrés et qu’ils reposent en paix près de Vous !

Vingt quatrième jour

Cinquième moyen : la souffrance


Souffrance volontaire

« Soulageons les âmes du purgatoire, disait St Jean Chrysostome, soulageons – les par tout ce qui nous peine. Car Dieu a soin d’appliquer aux morts les mérites des vivants. » La souffrance ! C’est la grande satisfaction que le Seigneur demande à leur amour débiteur de Sa Justice. Nous souffrons donc pour eux afin qu’ils souffrent moins. Si nous avions une fois plus vive, une charité plus ardente, quelles mortifications ne nous imposerions – nous pas pour soulager et délivrer des parents, des amis qui nous ont tant aimés et qui souffrent maintenant d’une manière si horrible ? La pénitence, le jeûne, les austérités seraient nos exercices ordinaires. Mais au moins ayons le courage d’accomplir quelques légers sacrifices : celui d’un plaisir, d’une affection dangereuse, d’une lecture mauvaise, sacrifice d’une habitude coupable, d’un objet de luxe ou de pure vanité. « Choisissez la meilleure victime, disait le Père Félix, choisissez la surtout au fond de votre cœur pour ceux que vous aimez le plus, sacrifiez ce que vous avez de plus cher ; sacrifiez – vous vous – même et que le prix du sacrifice personnel devienne le rachat de la souffrance paternelle. » Ces âmes bienheureuses s’élèvent vers le Ciel sur les ailes de nos sacrifices, de nos austérités, de nos souffrances. Elles s’envolent triomphantes et elles nous remercient de notre générosité et quand elles seront dans la gloire, elles nous rendrons surabondamment ce que nous aurons fait pour elles. Quel sujet de consolation et d’espérance ! O Jésus crucifié, faites nous comprendre le prix de la souffrance !


Souffrance involontaire

Mais si la souffrance volontaire déconcerte notre courage, la Providence nous impose des souffrances plus méritoires pour nous et pour nos défunts parce – qu’elles ne sont pas de notre choix. Ce sont les afflictions, les peines de l’esprit, du cœur et du corps, inévitables en ce monde. Nous le savons, on en trouve partout, dans tous les états, dans toutes les conditions. Notre vie sur la terre est un combat de tous les jours, un long et pénible martyre. Devons – nous nous en plaindre ? Non, puisque toutes nos peines peuvent devenir un moyen de salut pour nous et pour les autres. Puisque nous pouvons nous en servir pour soulager les plus cruelles de toutes les douleurs, celles que subissent les saintes âmes du purgatoire. Avec cette croix que la Providence jette sur nos épaules, avec cette épine qui ensanglante notre cœur, avec une larme, avec un soupir, avec un acte de résignation, nous pouvons soulager ces grandes misères du purgatoire et sécher les pleurs de nos parents aimés. Courage donc, endurons un peu de froid, nous rafraîchirons des victimes qui brûlent au milieu du feu de la colère de Dieu. Souffrons un peu de chaleur, nous changerons les ardeurs de ce feu en une douce rosée. Supportons une incommodité, nous arracherons des âmes au plus profond des abîmes. Acceptons une fatigue, une lassitude, nous les porterons sur des trônes de gloire dans le Ciel : pour nous un moment de peine, pour elles une éternité de bonheur !


Exemple

Un malade, rapportait St Antonin, était en proie aux plus excessives souffrances et demandait à Dieu avec des larmes, la délivrance de ses maux. Un ange lui apparut et lui dit : « Le Seigneur m’envoie vers vous pour vous donner le choix d’une année de souffrances sur la terre ou un seul jour dans le purgatoire. » Le malade n’hésita pas. Un seul jour dans le purgatoire, se dit – il, je verrai du moins un terme à mes douleurs. Il expira aussitôt et son âme fut précipitée dans l’abîme de l’expiation. Alors l’ange, compatissant, vint s’offrir à lui pour le consoler. A cette vue, le malheureux poussa une clameur déchirante, semblable à un rugissement et s’écria : « Ange séducteur, vous m’avez trompé ! Vous m’avez assuré que je ne serai qu’un jour dans le purgatoire et voilà déjà 20 ans que je suis livré aux plus affreux supplices ! » « Détrompez vous ; à peine quelques minutes se sont écoulées depuis votre trépas, et votre cadavre n’est pas encore froid sur votre lit de mort. » lui répondit l’Ange. « Alors obtenez que je retourne sur la terre pour y souffrir pendant un an, tout ce qu’il plaira à Dieu » Sa demande lui ayant été accordée, le malade incitait tous ceux qui venaient le voir à accepter de bon cœur toutes les peines de ce monde, plutôt que de s’exposer aux tourments de l’autre. « La patience dans les peines, disait – il souvent, est la clé d’or du Paradis. Profitons en donc pour offrir nos souffrances. » Et il mourut au terme de l’année, comme convenu…


Prions


Soyez béni, O mon Dieu, qui avez bien voulu que les souffrances et les peines dont ma vie est semée, deviennent pour moi une source abondante de mérites, et un moyen de satisfaire à Votre Justice pour les âmes qui me sont chères. Désormais, loin de me plaindre de la pesanteur de mes croix, je les supporterai avec patience et résignation, et vous abaisserez sur moi et sur mes parents défunts, un regard de miséricorde. O Jésus, soyez leur propice ! Appelez près de vous vos enfants et nos frères, qu’ils reposent en paix !

Vingt cinquième jour

Sixième moyen, le chemin de croix


C’est le chemin du Ciel pour les vivants

Cette dévotion si grande pour les souvenirs qu’elle réveille, si précieuse pour les avantages qu’elle procure, est le moyen le plus efficace pour vaincre nos passions et la route la plus sûre pour arriver rapidement au sommet de la perfection. A chaque pas du chemin de croix, nous comprenons ce qui a causé tant de douleurs à NSJC. Nous devons craindre de pécher pour ne pas renouveler les souffrances de Sa Passion et chercher l’esprit d’immolation et de pénitence pour devenir semblable, le zèle du salut des âmes, l’amour de l’humilité et de la pureté, le pardon des injures, la patience dans les épreuves et le renoncement au monde. Si vous voulez croître dans la foi, disait St Bonaventure, attirer à vous grâces sur grâces, et devenir semblable, non seulement aux anges mais au Fils de Dieu, livrez vous souvent à cet exercice : le Chemin de la Croix, et vous prendrez le chemin royal qui conduit au Paradis. Il n’y a pas de méthode plus sûre pour avancer dans la vertu et pour imiter le divin exemple qui est montré dans la voie du Calvaire. Faites souvent le chemin de croix, à l’exemple de la Ste Vierge, des premiers disciples, des saints et chaque fois, vous vous sentirez meilleur, plus chrétien, plus près du Ciel, dans le Cœur de Jésus.


C’est le chemin du Ciel pour les morts

Le chemin de croix est aussi une pratique très salutaire à nos chers défunts. En suivant Jésus dans la voie du calvaire, nous recueillons chacune des gouttes de son Précieux Sang, chacun des mérites de son précieux martyre et nous les offrons à la Justice de Dieu pour éteindre la dette des âmes du purgatoire ; c’est un soupir de joie, de soulagement. Le chemin de croix est surtout salutaire aux morts à cause des précieuses indulgences qui y sont attachées et qui sont toutes applicables aux défunts. Elles sont si nombreuses que nous ne pouvons les préciser ainsi que l’enseigne Benoît XIV, et il suffit pour les gagner d’être en état de grâce. On peut accomplir cet exercice plusieurs fois dans la même journée. Si vous désirez soulager et délivrer beaucoup d’âmes du purgatoire, pratiquez pour elles cette dévotion. Vous trouverez sur cette voie douloureuse, consacrée par les souffrances et la mort de NSJC, la consolation dont votre cœur a besoin pour supportez les pertes des personnes que vous pleurez encore et le moyen de leur ouvrir le Ciel. Quel trésor pour vous et pour vos chers absents ! Prenez donc aujourd’hui la résolution de faire le chemin de croix chaque semaine, jour mémorable, qui parle si bien à notre reconnaissance.


Exemple

Une Mission avait lieu dans une petite paroisse ; les paroissiens venaient en foule entendre la parole de Dieu et solliciter son pardon. Trois hommes seulement refusaient avec obstination d’en profiter. Ils avaient juré de ne pas mettre les pieds à l’église et s’étaient surtout promis de ne pas se confesser. La femme de l’un d’eux vint en parler à l’un des missionnaires. « Avez-vous des enfants ? lui demanda l’homme de Dieu. « J’en ai deux, jeunes encore » « Eh bien, amenez les à l’église, faîtes dévotement avec eux le Chemin de Croix pour les âmes les plus délaissées du purgatoire ; demandez par l’entremise de ces âmes que vous aurez soulagées, la conversion de votre époux, et je vous assure que vous l’obtiendrez. Car l’expérience m’a appris deux choses : que l’exercice du Chemin de Croix est le moyen le plus efficace pour soulager nos défunts et pour obtenir par leur intercession les secours dont nous avons besoin. » Chaque jour à midi, l’épouse venait s’agenouiller au pied du Tabernacle avec ses deux jeunes enfants et faisait avec eux le Chemin de Croix. A chaque station, les enfants disaient du fond du cœur : « O Jésus, donnez le repos aux morts et convertissez mon père ! » La veille de la clôture de la Mission, le pécheur s’agenouillait aux pieds du prêtre, et le lendemain, il recevait joyeux aux côtés de son épouse, le Sauveur Notre Seigneur Jésus Christ. Après la messe, il pressait sur son cœur et bénissait ses deux enfants. O Chemin précieux de la Croix ! Utile à tous mais surtout aux pécheurs et aux âmes souffrantes du purgatoire !

Prions


O Marie, Mère des douleurs ! Vous qui avez si souvent médité le Mystère de la Passion de votre Divin Fils, vous qui avez parcouru la première les lieux consacrés par ses douleurs, enseignez nous à méditer et à pratiquer comme vous cette sainte et salutaire dévotion. Faites que nous y trouvions des grâces de conversion pour les pécheurs, de persévérance pour les justes, de consolation pour les âmes du purgatoire. Doux Jésus, donnez à ces âmes bénies le repos éternel.

Vingt sixième jour

Septième moyen : les indulgences


Combien elles sont précieuses

Nos péchés sont si nombreux et si graves, nos réparations si légères, que nous nous acquitterions difficilement en ce monde de la peine temporelle due à nos iniquités, si l’Eglise ne suppléait à notre faiblesse en ouvrant le trésor des indulgences. Trésor immense, inépuisable, qui se compose des mérites surabondants de NSJC, de la bienheureuse Vierge Marie et des Saints. La clé en est confiée au Souverain Pontife. Après la Ste Messe et la Ste Communion, il n’y a rien de plus admirable, de plus riche, soit pour les vivants soit pour les morts. C’est si l’ont peut ainsi parler, le dernier effort de la Miséricorde Divine pour le salut des âmes. Par les indulgences qui sont nombreuses, faciles à gagner, à la portée de tout le monde, nous avons le moyen de contenter la Justice Divine, de racheter des âmes qui nous sont chères et qui expient dans les flammes, les fautes et les torts de leur vie passée. Nous pouvons considérer cette multitude d’indulgences que l’Eglise nous prodigue avec tant de libéralité, comme une pluie merveilleuse qui devient le rafraîchissement de ceux qui sont altérés, la consolation de ceux qui pleurent, le bonheur béatifique de ceux qui sont en captivité. Admirable et paternelle invention ! Quel trésor ! Empressons nous donc d’acquérir ces richesses spirituelles, plus précieuses que l’or, plus abondantes, plus multipliées que jamais. Gagnons en beaucoup, gagnons en souvent. Quel encouragement dans cette pensée : c’est pour mes parents bien – aimés ; c’est pour elle ; c’est pour lui ; c’est pour l’âme la plus délaissée ; c’est pour l’âme qui souffre le plus ; ils seront secourus ceux que j’aime et que je pleure !


Comment il faut les gagner

Trois conditions sont requises pour gagner les indulgences : D’abord il faut être en état de grâce. Dieu veut qu’avant de secourir les autres, nous fermions d’abord l’enfer sous nos pas. D’ailleurs toutes les œuvres faites en état de péché mortel sont des œuvres mortes et dépourvues de mérites. Ensuite il faut avoir l’intention, au moins générale, de gagner l’indulgence. Il est donc à propos de renouveler chaque jour à la prière du matin, le désir de gagner des indulgences attachées aux pratiques de piété que l’on peut faire dans la journée. Enfin, il faut accomplir intégralement les œuvres prescrites. Ce sont ordinairement des actes très faciles à accomplir, qui durent peu et qui sont à la portée de tous les fidèles : une courte prière, une légère offrande, une mortification, une communion… De grâce, âmes chrétiennes, ne négligez pas de procurer aux fidèles trépassés des trésors si faciles à gagner. Votre insouciance serait elle excusable aujourd’hui surtout, alors que les indulgences qui leur sont applicables sont si nombreuses et à la portée de tous ? Il dépend de vous de venir en aide à vos frères souffrants et il vous en coûte peu. Si vous gagnez pour eux une indulgence partielle, vous abrégez le temps de leur expiation ; si vous êtes assez généreuse pour en gagner une plénière, l’âme à laquelle vous l’appliquez, est probablement libérée de toute sa dette, le Ciel s’ouvre pour elle, elle s’y envole radieuse, emportant aux pieds du Seigneur la reconnaissance qu’elle voue éternellement à son bienfaiteur. « Mon fils, disait St Louis à la fin de son testament, souvenez vous de gagner les indulgences de l’Eglise ». (Nous avons la possibilité de gagner aux conditions requises une indulgence plénière lors de visites sur certains lieux de pèlerinage comme à Ste Marie des Anges près d’Assise à Collevalenza, à la Scala Santa à Rome, et au cours des années saintes, lorsque le Saint Père l’accorde)


Exemple

Un prédicateur de l’ordre de St François venait de faire un sermon sur la charité et il avait accordé à ses auditeurs 10 jours d’indulgence, selon le pouvoir qu’il avait reçu du Souverain Pontife. Une dame de condition, qui n’avait conservé de son ancien rang que la crainte d’avouer sa misère présente, vint la lui exposer secrètement. Le bon Père lui fit la même réponse qu’autrefois St Pierre au boiteux de Jérusalem : « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je vous le donne. Je vous renouvelle l’assurance que vous avez gagné 10 jours d’indulgence en assistant à ma prédication ce matin. Allez donc chez tel banquier lequel n’a guère eu souci jusqu’à présent des trésors spirituels et offrez lui en retour de l’aumône qu’il vous fera, de lui céder votre mérite, afin que les peines qui l’attendent en purgatoire en soient diminuées. J’ai tout lieu de croire qu’il vous donnera quelque secours. » La pauvre femme s’y rendit en toute simplicité et avec beaucoup de bonne foi. L’homme l’accueillit avec bonté. Il lui demanda, amusé, combien elle prétendait recevoir, en échange de ses 10 jours d’indulgences. « Autant qu’ils pèsent dans la balance ». « Eh bien, reprit le banquier, voici une balance. Écrivez sur un papier vos dix jours, et mettez le dans un des plateaux, je pose sur l’autre, une pièce… » Prodige ! Le premier plateau ne s’éleva pas, mais au contraire, enleva celui de l’argent. Étonné, le banquier ajouta une pièce, qui ne changea rien à ce poids. Il en mit cinq, dix, trente, cent, autant qu’il en fallait à la suppliante dans sa nécessité actuelle ; alors seulement les deux plateaux s’équilibrèrent. Ce fut une leçon précieuse pour lui, car il comprit enfin la valeur des intérêts célestes. Mais les pauvres âmes la comprennent bien mieux encore ; pour la plus légère indulgence, elles donneraient tout l’or du monde. A nous de leur en procurer le plus possible !


Prions


Vous connaissez mon indigence, O mon Jésus ! Et dans l’excès de votre miséricorde, vous avez voulu que je trouve dans le trésor de vos mérites et de vos satisfactions le moyen de suppléer à tout ce qui me manque. Chaque jour je viendrai puiser dans ce trésor toujours ouvert de précieuses indulgences qui acquitteront la dette de mes frères trépassés. O Jésus, soyez leur propice ! Qu’ils reposent en paix !


Vingt septième jour

Huitième moyen : l’acte héroïque de charité


Sa nature

L’acte héroïque consiste dans l’abandon, entre les mains de Marie, au profit des âmes du purgatoire, de toutes les bonnes œuvres, même de celles que d’autres feront pour nous, avant ou après notre mort. Le Pape Pie IX dans son décret du 20 novembre 1864, a recommandé cet acte à tous les fidèles et lui a accordé des indulgences spéciales. Toutes les indulgences que les fidèles gagnent, profitent aux âmes du purgatoire sans qu’on ait besoin de former l’intention de les gagner pour elles. Pie IX appelle cet acte la plus grande consolation des âmes du purgatoire. Par un tel acte, toutes nos bonnes œuvres, toutes nos souffrances, toutes nos peines, tous nos actes intérieurs, semblables à un grand fleuve intarissable, coulent vers les âmes du purgatoire. On peut donc dire que l’acte héroïque est l’œuvre de Miséricorde par excellence, l’acte de charité le plus salutaire. Il est incontestable que l’on ne perd rien en abandonnant quelque chose à Dieu. Notre – Seigneur regarde ce que nous faisons pour les âmes du purgatoire, comme si nous l’avions fait à Lui-même, comme si nous l’avions délivré d’une prison de feu, ainsi qu’Il l’a révélé à Ste Gertrude. Cet acte de charité est pour Marie aussi un grand honneur et une grande joie, parce – que nous remettons tous entre ses mains, afin qu’elle puisse délivrer ses enfants souffrants. Remarque : Bien que cet acte soit appelé parfois du nom de vœu, il n’en n’est pas un en réalité. Il n’est pas non plus nécessaire de prononcer pour le faire, une formule déterminée. Un acte de volonté et l’offrande faite du cœur suffisent pour donner droit aux indulgences et aux privilèges. D’ailleurs cet acte de volonté peut être révoqué au gré de celui qui l’a fait.


Les avantages de l’acte héroïque de charité

Cette pratique est très utile aux saintes âmes du purgatoire. Quels secours ne reçoivent elles pas tous les jours, à chaque instant du jour, de toutes nos œuvres satisfactoires, et surtout de celles qui nous seront appliquées durant notre vie, à notre mort, et après notre passage à l’éternité ? C’est une douce et continuelle rosée de suffrages et d’indulgences qui tombe sans interruption sur les âmes brûlantes du lieu de l’expiation, adoucit leur peine et les console. Cette donation héroïque n’est pas moins avantageuse pour nous. Dieu qui est si bon ne nous rendra-t-il pas au centuple tout ce que nous faisons pour ses enfants souffrants ? « Donnez et on vous donnera, et vous recevrez une mesure bonne, pressée et abondante ». La Ste Vierge à qui nous aurons confié tous nos trésors spirituels pour soulager ses enfants, ne viendra-t-elle pas à notre secours ? Cet abandon filial ne nous donnera-t-il pas droit aux largesses de sa miséricorde ? Enfin, ne pouvons nous pas compter sur la reconnaissance des âmes que nous aurons soulagées ? Aussi croit on généralement que celui qui a fait le vœu héroïque, n’a pas beaucoup à craindre le purgatoire ; Dieu lui fournira le moyen de l’éviter ou du moins il ne le laissera pas souffrir longtemps dans les flammes. Je vous conseille de faire aujourd’hui même le vœu de charité héroïque, si vous ne l’avez déjà fait. Suivez l’exemple d’un nombre très considérable de personnages illustres en dignité, en science, en sainteté. Suivez les conseils du vénéré Pie IX qui recommandait souvent le vœu héroïque et qui l’a enrichi d’indulgences.

Vingt huitième jour

Comment pouvons-nous éviter le purgatoire ?


En pensant souvent au purgatoire

La pensée du purgatoire ramène tout naturellement à notre esprit celle de la mort et du jugement, et par là -même ne peut que nous inspirer de salutaires réflexions. « Pensez à vos fins dernières, dit le St Esprit, et vous ne pécherez pas » Elle a pour second avantage d’inspirer l’esprit de pénitence et de mortification. A la vue de ces souffrances et de ces angoisses si cruelles et si longues, à la vue de ces innombrables victimes qui exhalent des plaintes, l’âme rentre en elle – même et s’écrie : « Je veux enfin expier et racheter, profiter des jours que me laisse la Miséricorde de Dieu ; je veux racheter mes péchés avec un peu de générosité et d’amour. Je veux à tout prix éviter les tourments du purgatoire. Je réussirai avec ma bonne volonté et la grâce d’En Haut ! » Si avec la grâce de Dieu, nous avions toujours cette vérité devant les yeux ! Il serait impossible que nous ne devenions pas des saints et de grands saints. La pensée constante du purgatoire retrancherait de notre vie une multitude de fautes légères, nous inspirerait la pratique des plus sublimes vertus, et à notre heure dernière, ornée de mérites, notre âme s’envolerait vers les Demeures Éternelles, sans avoir à être purifiée au purgatoire.


En priant souvent pour les âmes du purgatoire

Les Pères et les Docteurs de l’Eglise pensent que ceux qui s’intéressent vivement aux âmes du purgatoire échappent au purgatoire, ou n’y séjournent pas longtemps. Car, disent-ils, la marque la plus infaillible de prédestination est de sauver des âmes puisque Dieu a promis de nous faire le même bien que nous ferions aux autres. Bienheureux les miséricordieux, parce - qu’ils obtiendront eux -même Miséricorde. Nous ne pouvons qu’espérer la reconnaissance des âmes que nous aurons délivrées. Pourraient – elles se montrer moins sensibles et moins charitables que nous ? A l’heure de notre mort et de notre jugement, elles accourront et seront là comme des protecteurs, des témoins à décharge, pour faire pencher la balance du côté de la Miséricorde. Elles déjoueront les pièges de l’esprit infernal et nous obtiendront la plus précieuses des grâces : celle d’une sainte mort. « Je ne me souviens pas, disait St Augustin, d’avoir jamais lu que celui qui prie volontiers pour les trépassés, ait eu une mort mauvaise ou douteuse. » Quel moyen presque assuré d’éviter les rigueurs du purgatoire ! Suivons donc le conseil de l’Evangile : « Faisons – nous des amis afin qu’au moment de notre mort, ceux que nous aurons soulagés nous introduisent dans les Tabernacles Éternels » Nos frères les morts sont maintenant dans le besoin, mais pour peu que nous les aidions, ils montreront au Ciel et nous ouvrirons eux -même la porte. Délivrons les du purgatoire et ils nous empêcherons d’y tomber. Il est rapporté de Ste Catherine de Cortone, qu’à sa mort, toutes les âmes qu’elle avait contribué à délivrer vinrent la recevoir en triomphe.


Exemple

On raconte qu’une personne particulièrement amie des âmes du purgatoire avait consacré sa vie à les soulager. Etant arrivée à l’heure de sa mort, elle fut assaillie avec fureur par le démon qui la voyait sur le point de lui échapper. Il semblait que l’abîme tout entier ligué contre elle l’entourât de ses infernales cohortes. La mourante luttait depuis quelques temps au milieu des plus pénibles efforts, lorsque tout à coup elle vit entrer dans son appartement une foule de personnages inconnus, mais resplendissants de beauté, qui mirent en fuite le démon, et s’approchant de son lit, lui adressèrent des encouragements et des consolations toutes célestes. Poussant alors un profond soupir et transporté de joie, elle s’écria : « Qui êtes vous, qui êtes vous de grâce, vous qui me faites tant de bien ? » « Nous sommes des habitants du Ciel, que votre aide a conduit à la béatitude, et nous venons à notre tour et par reconnaissance, vous aider à franchir le seuil de ce lieu d’angoisses pour vous introduire dans les joies de la Sainte Cité. » A ces paroles, un sourire éclaira le visage de la mourante, ses yeux se fermèrent et elle s’endormit dans la paix du Seigneur. Son âme, blanche et pure comme une colombe, se présentant au Seigneur trouva autant de protecteurs et d’avocats qu’elle avait délivré d’âmes, et reconnue digne de la gloire, elle y entra comme en triomphe, au milieu des applaudissements et des bénédictions de tous ceux qu’elle avait tiré du purgatoire. Puissions nous avoir un jour le même bonheur ! Au profit des âmes du purgatoire, il est aussi possible d’offrir : une visite à l’église, un pèlerinage, l’usage de l’eau bénite, messes, neuvaines, prières, sacrifices, actes d’amour, humiliations, jeûnes… L’usage de l’eau bénite plaît au Divin Sauveur. Chaque fois que le prêtre impose sa bénédiction à l’eau, il agit en qualité de représentant de l’Eglise dont le Sauveur accueille toujours les prières avec complaisance, quelque soit celui pour qui l’Eglise lui adresse des prières « Quand vous prenez de l’eau bénite, faites tomber quelques gouttes à terre pour les âmes du purgatoire en faisant le signe de la croix » nous dit Maria Simma.

Prions


Ne permettez pas ô mon Dieu, que j’éloigne de mon esprit, par une fausse sensibilité, la pensée si salutaire du purgatoire. Gravez la profondément dans mon cœur comme un puissant moyen de me préserver moi – même du purgatoire et de venir en aide aux âmes qui y séjournent. Aidez moi à mettre un terme à leur exil et à leur ouvrir la porte du Ciel.


Vingt neuvième jour

Les apparitions


Dieu permet-il aux âmes du purgatoire de revenir sur la terre ?

Un des amis de St Augustin, évêque d’Usale, lui posa un jour cette question : « Que faut – il penser de ce qu’on a vu plusieurs personnes apparaître après leur mort, aller et venir dans les maisons comme auparavant ? Que faut – il penser encore de ce que, dans certains lieux où il y a des corps enterrés, on entend souvent du bruit, à une certaine heure de la nuit ? » « Je ne suis pas loin de croire, répond le grand docteur, que ces sortes d’apparitions soient fréquentes et naturelles aux morts ; car si cela dépendait d’eux, il n’y a pas de nuits où je ne devrais voir apparaître ma pieuse mère, elle qui pendant sa vie ne se séparait jamais de moi, et qui m’a suivi par terre et par mer, jusque dans les contrées les plus lointaines. Mais je suis convaincu que la Toute Puissance Divine peut leur permettre et leur permet quelquefois d’apparaître pour des raisons pleines de sagesse et que nous devons respecter. » Pourquoi Dieu en effet ne permettrait – il pas aux âmes suppliantes qui nous sont chères et qui souffrent encore, de nous parler elles – mêmes, de nous dire leurs douleurs, d’implorer notre pitié ? En fait, la Ste Écriture, la Vie de Saints, l’Histoire nous montrent des apparitions bien constatées, à toutes les époques, dans tous les pays, devant toutes sortes de témoins. Sans doute, il faut vous tenir en garde contre la crédulité trop facile de ces personnes qui pensent à chaque instant voir paraître et revenir les morts, et qui prennent pour une réalité les vains fantômes d’une imagination exaltée par la douleur ou par les souvenirs. Mais gardez vous de nier la possibilité des apparitions, puisque la raison dit que Dieu peut les autoriser et que l’expérience démontre qu’Il les a en effet autorisées plus d’une fois. Elles sont rares mais possibles.


Pourquoi Dieu le permet-Il ?

L'écriture Ste nous apprend que Samuel après sa mort, apparut à Saül pour lui adresser de justes et sévères reproches. Pour moi je ne crains pas de dire hautement qu’une des raisons qui paraissent les plus fortes pour déterminer Dieu d’accorder aux morts une semblable permission, c’est sans contredit l’ingratitude de ceux qui les oublient sur la terre, eux qui uniquement occupés à s’enrichir de leurs dépouilles, les laissent souffrir indéfiniment dans le purgatoire, sans penser à leur soulagement et à leur délivrance. Aussi ces pauvres âmes apparaissent – elles ordinairement aux vivants sous une forme et dans une attitude qui excitent la pitié et la commisération. Souvent leur visage est triste, des flammes ardentes les environnent, elles poussent de profonds soupirs, des cris plaintifs, elles exhalent des reproches. Quelquefois elles révèlent leur présence par un bruit retentissant, par des symboles extraordinaires : c’est toujours un signe matériel qui nous étonne et éveille en nous leur souvenir, en nous poussant à prier avec plus de ferveur pour leur délivrance.


Exemple

Un jeune homme, issu d’une famille chrétienne, fidèle à ses pratiques de piété, se mettait cependant peu en peine de secourir les âmes du purgatoire. Il ne priait jamais ou presque jamais pour ses parents défunts. Non content de ne pas pratiquer cette salutaire dévotion par lui – même, il en dissuadait les autres, sous prétexte d’une charité mieux placée. Pourquoi, disait – il tant s’occuper du sort des trépassés, puisqu’ils sont assurés de leur salut et qu’ils ne peuvent ni offenser Dieu ni le perdre ? Il ne croyait pas non plus aux apparitions, qu’il tournait souvent en ridicule. Pour le corriger, Dieu permit à ces âmes affligées de sortir de leur prison et d’apparaître sous des formes effrayantes à celui qui leur causait un si grand dommage. Elles l’assiégèrent en tout lieu et à toute heure, poussant des cris déchirants, remplissant ses yeux de fantômes étranges, glaçant son âme de stupeur, ne la laissant reposer ni le jour ni la nuit. Le moyen fut efficace. Le jeune homme changea entièrement de conduite et de langage. Il quitta le monde et entra dans l’ordre de St Dominique. Devenu prêtre, il voua aux âmes du purgatoire un culte si éloquent en leur faveur, qu’il inspira à beaucoup le désir de les soulager et on l’appelait amicalement : l’avocat des morts. Il l’était en effet. Jamais on entendit de raisons si fortes, si convaincantes, si nombreuses, que celles qui sortaient de sa bouche, pour prouver que la charité la plus éminente que l’on puisse exercer en ce monde envers le prochain est de prier pour les défunts. Il mourut en odeur de sainteté et son âme sans doute s’envola au Ciel, près de celles qu’il avait lui – même délivrées par ses suffrages. Imitons un si bel exemple de charité.

Prions


Mon Dieu, Vous êtes assez puissant et assez bon pour nous envoyer des messagers extraordinaires, afin de nous rappeler le souvenir et les besoins de l’Eglise Souffrante. Vous désirez que nous venions à leur aide. Soyez leur propice, Seigneur. Appelez vos enfants au séjour éternel et que la lumière qui ne s’éteint plus, luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix.


Trentième jour

Les dernières volontés des défunts


Il faut les exécuter fidèlement

Les dernières volontés des mourants sont sacrées ! Nous sommes obligés de les respecter. Le Concile de Trente recommande aux évêques de veiller attentivement à l’accomplissement des legs pieux faits par les fidèles défunts. D’autres conciles vont jusqu’à priver de la communion ceux qui s’approprient les dons des mourants ou qui diffèrent d’accomplir leurs dernières volontés. Des lois si sévères nous font assez comprendre à quel point on se rend coupable, en privant les défunts des suffrages qu’ils ont voulu s’assurer après leur mort. Malheur donc à ceux qui profitent de la substance des pauvres âmes du purgatoire ! Ils les privent du soulagement qu’elles auraient reçu, se constituent en quelque sorte leurs bourreaux et deviennent responsables de leurs souffrances. Dieu ne les absoudra pas aussi facilement, qu’ils le sachent bien, et le jour viendra où Il leur demandera un compte rigoureux des ces injustices qu’ils ne songent pas même à se reprocher. Ils seront probablement punis, même dès ce monde, par des châtiments temporels, et qui nous dira la longueur et la rigueur des peines qu’ils auront à endurer dans l’autre ? Âme chrétienne, réfléchissez ; vos parents, vos amis, vos bienfaiteurs, ne vous ont-ils pas fait en mourant de pieuses recommandations ? Ne vous ont-ils pas demandé de vive voix ou par testament, des prières et des messes ? Ne vous ont-ils pas au moins suppliés avec des larmes de penser souvent à eux devant le Seigneur ? Avez-vous justifié la confiance qu’ils avaient en vous ? Avez-vous satisfait pleinement et consciencieusement à toutes les obligations qu’ils vous ont laissées ? Si vous ne l’avez pas fait, hâtez vous donc d’acquitter cette dette sacrée de justice !


Il faut les exécuter promptement

Non seulement il faut accomplir avec fidélité les suprêmes volontés des morts mais on doit le faire le plus tôt possible, afin de ne pas priver ces âmes du soulagement que leur obtiendront soit les messes qui seront célébrées pour elles, soit les dons aux nécessiteux en prenant soin de les engager à prier pour leurs bienfaiteurs. Chaque jour de retard est une faute dont nous sommes responsables. Si nous comprenions ce que sont ces terribles expiations du purgatoire ! Au lieu de différer l’accomplissement de ce qui peut les adoucir, nous nous empresserions d’apporter de prompts et efficaces secours à ces âmes si dignes de notre compassion, et dont certaines nous ont été si chères. Que d’héritiers peu consciencieux ont de graves reproches à se faire, à cause de leur négligence à remplir les engagements sacrés qu’ils ont contractés envers leurs frères les morts ! Instruisez vous et ne donnez qu’à des personnes de confiance le soin d’exécuter vos dernières volontés. Déposez entre des mains bien sûres les sommes que vous destinez à de bonnes œuvres, ou à faire célébrer des messes pour votre délivrance, après votre décès. C’est le seul moyen d’être certain que vos volontés dernières seront accomplies, à moins que vous n’ayez le bonheur d’appartenir à une de ces familles chrétiennes qui avec la foi, ont conservé le respect dû au souvenir des morts.


Exemple

Ce trait montre à que point sont punis parfois, ceux qui n’exécutent pas les volontés dernières des mourants. Il est rapporté dans « les gestes de Charlemagne » qu’un vaillant capitaine dont tout le monde vantait la bravoure, touchait au terme de sa carrière. Il fit appeler alors un de ses parents qu’il avait souvent obligé et lui dit : « J’ai passé soixante ans au service de mon roi sans jamais acquérir autre chose que ma solde habituelle. Il ne me reste en mourant que mon fidèle cheval qui m’a rendu tant de services. Quand j’aurai rendu le dernier soupir, vous le vendrez et vous en donnerez le prix aux pauvres pour le soulagement de mon âme. »  Le parent promit. Quand le capitaine eût rendu son âme à Dieu, cet homme séduit par la beauté et les qualités du cheval, le garda pour lui sans faire aux pauvres l’aumône convenue. La moitié de l’année s’était à peine écoulée que l’âme du défunt apparut à ce parent égoïste si peu fidèle à sa promesse : « Malheureux ! Tu n’as point tenu tes engagements ! Aussi tu es la cause de tous les tourments que j’ai endurés, car mon aumône m’en aurait préservé. Et bien sache que ta conduite sera punie par une prompte mort et qu’un châtiment tout particulier t’est réservé ; tu porteras la peine due à tes propres fautes et tu souffriras à ma place toutes celles que je devrais encore souffrir pour satisfaire à la Justice Divine. » Le coupable fut accablé par cette menace et voulant mettre ordre à sa conscience, il se hâta de remplir les dernières volontés du défunt, il fit tout ce qu’il put pour éviter les foudres. Il ne put cependant éviter la mort du corps qui lui avait été annoncée et qui l’enleva aussitôt après avoir accompli les volontés du défunt. L’injustice et l’ingratitude envers les morts sont détestées de Dieu et encourent Sa Sainte Colère dans ce monde et dans l’autre. Empressons nous nous – même, de réparer nos injustices envers des défunts, si nous en avons commis.


Prions


Ne permettez pas, ô mon Dieu, qu’une coupable négligence me fasse manquer à mes devoirs de justice envers les morts. Leurs droits sont sacrés, leurs dernières volontés seront également sacrées pour moi. Je satisferai pleinement à toutes les obligations qu’ils m’ont laissées, et si je puis, je vais accomplir dès maintenant celles que j’ai pu négliger, par mon empressement, par mes prières, pour hâter l’heure de leur délivrance. Jésus Miséricordieux ; Marie, reine du purgatoire, soyez leur propice et qu’ils reposent dans la paix du Ciel.


Exemple à méditer…

Un homme avait trois amis et deux surtout qu’il aimait d’un amour de prédilection. Un jour, il fut accusé devant la justice d’un grand crime bien qu’il fût innocent. Qui de vous, dit il à ses amis, veut m’accompagner jusqu’au Tribunal et protester énergiquement en faveur de mon innocence ? Le premier s’excusa prétextant des occupations. Le second l’accompagna jusqu’à la porte du tribunal, il s’y arrêta et revint bientôt chez lui tremblant, redoutant la colère du juge. Le troisième, celui sur lequel l’accusé comptait le moins, entra, parla en sa faveur, attesta son honorabilité et son innocence avec une telle conviction que le juge lui rendit non seulement la liberté mais lui accorda réparations. En ce monde, l’homme a trois amis. Quand Dieu l’appelle, à l’heure de la mort pour le juger : - l’argent, son ami de prédilection, ne va pas avec lui, il l’abandonne complètement et ne lui sert plus à rien - ses parents, et ses proches l’accompagnent jusqu’à la tombe, lui jettent un peu d’eau bénite au dernier adieu, et retournent tranquillement chez eux - ses bonnes œuvres, le troisième ami, celui dont il s’est peut être le moins préoccupé durant sa vie. C’est tout le bien qu’il aura accompli pour l’amour de Dieu. Seules ses bonnes œuvres lui restent fidèles, l’accompagnent devant le Seigneur, le précèdent, parlent en sa faveur et obtiennent pour lui Pardon et Miséricorde. Âmes chrétiennes, dans votre testament, n’hésitez pas à effectuer des dons pour des œuvres d’église et vous aurez des amis dévoués qui vous ouvriront les portes du Ciel.

Quelques « révélations » sur le purgatoire

Avant d’accéder au Paradis, les âmes des élus passent en moyenne 30 à 40 ans dans le purgatoire. Après la mort, chaque âme subit le jugement particulier. En un instant défilent devant elles tous les détails de sa vie terrestre. A moins d’une rare préparation et si elle est morte en amitié avec Dieu, elle se sauvera d’elle –même dans ce lieu de purification… En effet, elle ne peut accepter le face à face avec la Majesté Divine si elle n’est pas absolument pure ou purifiée. Lors du jugement particulier, certains ne voient que St Michel et leur Ange Gardien, mais c’est déjà un morceau du Ciel si merveilleux… Et l’impatience de jouir enfin de la vision de Dieu et de son Paradis se transforme en un véritable martyre. Il est certain que dans le purgatoire, les âmes gardent une forme humaine ; et les parties du corps humain qui ont été souillées par des péchés non expiés, deviennent incandescentes dans le feu de la purification. Au fur et à mesure de leur purification, les âmes du purgatoire s’élèvent dans des lieux moins douloureux. Il existe trois étages dans le purgatoire et à l’intérieur de chacun, de nombreux degrés. Le purgatoire inférieur ou grand purgatoire est très proche de l’Enfer. La différence avec l’Enfer est que l’âme ne se révolte pas contre Dieu, elle ne désespère pas et ne souhaite pas son malheur aux autres… Au contraire elle remercie Dieu de l’avoir sauvée, malgré ses fautes et elle prie pour que ses proches se convertissent. Pendant cet éventuel séjour dans le grand purgatoire, les âmes des élus ne peuvent pas profiter des soulagements que leur offrent leurs parents ou amis de la terre (sauf au « jour des morts »). Par contre dans le purgatoire ordinaire, les âmes profitent des rafraîchissements offerts par la terre mais à la condition expresse, que de leur vivant, elles aient été elles – même charitables envers les pauvres âmes du purgatoire… Justice oblige…

Offrez des messes pour les âmes du purgatoire

A Cologne, deux dominicains étaient réunis par une grande piété et une égale dévotion aux âmes du purgatoire. Ils vinrent à se promettre que le premier qui mourrait serait secouru par l’autre, de deux Messes par semaine, toute une année. Un jour, l’un des deux, le bienheureux Suzo, apprit que son ami venait de mourir. Il s’empressa de beaucoup prier pour lui, de s’imposer de grandes pénitences, mais il avait totalement oublié les Messes promises… Un matin où Suzo priait à la chapelle, il vit tout à coup son ami lui apparaître ; le cher défunt lui reprocha son infidélité… Suzo cherchait à s’excuser en lui rappelant les nombreuses prières et les bonnes œuvres qu’il avait faites pour lui. Mais le défunt s’écria : « Oh non non ! Cela n’est rien comparé à la Sainte Messe pour éteindre les flammes qui me brûlent ! »… Et il disparut. Suzo, très impressionné, se promit de réparer cet oubli au plus vite. Il alerta plusieurs prêtres pour l’aider à soulager son cher défunt par de nombreuses messes. Au bout de quelques jours de ce charitable secours, le défunt apparut à Suzo environné d’une grande lumière, le visage rayonnant de bonheur et lui dit : « Je vous remercie, mon fidèle ami, de la délivrance que je vous dois. Grâces aux Saintes Messes qui ont été dites pour moi, je suis sorti du purgatoire et je monte au Ciel où je verrai, face à face le Bon Dieu que nous avons adoré si souvent ensemble. » Et il disparut. Grâce à cet évènement et jusqu’à sa mort, le bienheureux Suzo offrit le St Sacrifice de la Messe avec une ferveur renouvelée en faveur des âmes du purgatoire. Faisons dire des Messes… Offrons à Dieu le sang de Jésus… St Jean Chrysostome recommandait cette pieuse pratique : « Ayez dans votre maison à une place apparente, une boîte où chacun puisse y déposer l’obole des morts. Employez ces offrandes à faire dire des messes pour vos défunts. »

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20 novembre 2008

Un Mois avec nos amies les âmes du Purgatoire (1e partie)

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Un Mois avec nos amies les âmes du Purgatoire
les connaître, les prier, les délivrer

Pourquoi des lectures et des prières pendant un mois ? Soulager les morts et être utile aux vivants, tel est le double but que nous avons voulu atteindre en composant ce petit opuscule. On sait bien dans le monde chrétien, que la prière des vivants est utile aux morts, mais on ne sait pas assez que les suffrages pour les morts sont utiles aux vivants. Oui, la puissance et la gratitude des saintes âmes du purgatoire sont trop peu connues et appréciées, et l’on ne se préoccupe pas assez de recourir à leur intercession. Et pourtant, leur crédit est si grand que si l’expérience de chaque jour n’était là pour en rendre témoignage, à peine pourrait-on le croire. A la vérité, ces âmes bénies ne peuvent plus gagner de mérites, mais elles ont la faculté de faire valoir leurs mérites antérieurs en notre faveur. Elles ne peuvent rien obtenir pour elles -même mais les prières qu’elles font pour nous et les souffrances qu’elles endurent touchent vivement le Cœur de Dieu. Et si elles peuvent déjà nous être grandement utiles pendant qu’elles sont dans le lieu de l’expiation, que ne feront-elles pas pour nous lorsqu’elles seront au Ciel ! Comme elles seront reconnaissantes envers leurs bienfaiteurs ! Aussi, le plus grand nombre des théologiens, entre autre les saints Liguori, Bellarmin, Suarez… enseignent que l’on peut légitimement et très utilement invoquer les âmes du purgatoire, pour obtenir de Dieu les grâces et les faveurs dont on a besoin, soit pour l’âme, soit pour le corps. Ste Thérèse avait coutume de dire que tout ce qu’elle demandait à Dieu par l’intermédiaire des fidèles trépassés, elle l’obtenait. « Quand je veux obtenir sûrement une grâce, disait Ste Catherine de Bologne, j’ai recours à ces âmes souffrantes, afin qu’elles présentent ma requête au Seigneur, et la grâce est toujours accordée. » Elle assurait même qu’elle avait reçu par leur entremise bien des faveurs qui ne lui avaient pas été accordées par l’intercession des Saints. Il y a notamment certaines faveurs temporelles qui semblent être plus particulièrement réservées à ces âmes : la guérison d’une maladie grave, la préservation d’un danger physique, moral ou spirituel, le mariage et l’entente dans les foyers, trouver un travail… Dieu, sachant combien les hommes attachent de prix à ces biens de second ordre, les a mis, pour ainsi dire, à la disposition des âmes souffrantes, afin de nous inciter par là à leur procurer les plus abondants suffrages. Il y a donc tout à gagner pour nous à échanger ainsi nos prières contre celles de nos frères les morts. Admirable don de la Providence et mystère de la Communion des Saints ! En même temps que nous les soulageons par nos prières et que nous les délivrons du purgatoire, ils offrent à Dieu pour nous, leurs mérites acquis sur la terre et nous recevons ainsi, des bénédictions spirituelles et temporelles. Que d’avantages, que de consolations de toutes sortes dans la pratique de la charité chrétienne à l’égard des membres de l’Eglise souffrante ! Connaître les âmes du purgatoire, les délivrer, les prier : voilà les trois raisons de ce livret. Qui pourrait affirmer qu’il n’y a personne de sa famille ou de ses proches au purgatoire ? Vous pouvez commencer ces lectures et prières, soit : début novembre pour le mois qui leur est concerné, soit : le 25 novembre pour terminer le plus grand jour de la libération des âmes du purgatoire : Noël, soit : à partir du moment où vous recevrez ce livre, soit : au décès d’une personne aimée, soit : lorsque vous vous y sentirez appelé…


Abbé Berlioux

Prières à dire chaque jour suivies d'une dizaine de chapelet


Litanies pour les âmes du purgatoire


Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus – Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus – Christ, écoutez nous
Jésus – Christ, exaucez nous
Père Céleste qui êtes Dieu, ayez pitié des âmes du purgatoire
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié des âmes du purgatoire
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié des âmes du purgatoire
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié des âmes du purgatoire
Sainte Marie, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Mère de Dieu, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Vierge des vierges, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Michel, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les Anges et les Archanges, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les chœurs des Esprits Bienheureux, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Patriarches et prophètes, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Jean - Baptiste, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Joseph, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Pierre, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Jean, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Apôtres et Évangélistes, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Étienne, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Laurent, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Martyrs, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Grégoire, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Ambroise, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Augustin, priez pour les âmes du purgatoire
Saint Jérôme, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Pontifes et Confesseurs, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Docteurs, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Prêtres et Lévites, priez pour les âmes du purgatoire
Tous les saints Moines et Ermites, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Marie - Madeleine, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Catherine, priez pour les âmes du purgatoire
Sainte Barbe, priez pour les âmes du purgatoire
Toutes les saintes Vierges et Veuves, priez pour les âmes du purgatoire
Toutes les saints de Dieu, priez pour les âmes du purgatoire
Soyez leur propice, pardonnez leur, Seigneur
Soyez leur propice, exaucez nous, Seigneur
De tout mal, délivrez les, Seigneur
De votre colère, délivrez les, Seigneur
De la sévérité de votre justice, délivrez les, Seigneur
Du ver rongeur de la conscience, délivrez les, Seigneur
Des ténèbres effroyables, délivrez les, Seigneur
De leurs pleurs et gémissements, délivrez les, Seigneur
Par votre Incarnation, délivrez les, Seigneur
Par votre Sainte Nativité, délivrez les, Seigneur
Par votre Nom très doux, délivrez les, Seigneur
Par votre Baptême et votre Saint Jeûne, délivrez les, Seigneur
Par votre profonde humilité, délivrez les, Seigneur
Par votre grande obéissance, délivrez les, Seigneur
Par votre amour infini, délivrez les, Seigneur
Par vos angoisses et vos souffrances, délivrez les, Seigneur
Par votre sueur de sang, délivrez les, Seigneur
Par vos liens et vos chaînes, délivrez les, Seigneur
Par votre couronne d’épines, délivrez les, Seigneur
Par vos très saintes plaies, délivrez les, Seigneur
Par votre Croix et votre passion, délivrez les, Seigneur
Par votre mort ignominieuse, délivrez les, Seigneur
Par votre sainte Résurrection, délivrez les, Seigneur
Par votre admirable Ascension, délivrez les, Seigneur
Par l’avènement du Saint Esprit Consolateur, délivrez les, Seigneur
Tout pécheur que nous sommes, nous vous en prions, écoutez- nous
Vous qui avez pardonné à la pécheresse et exaucé le Bon Larron, nous vous en prions,…
Vous qui sauvez par votre Grâce, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de délivrer nos parents, amis et bienfaiteurs des flammes expiatrices, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de délivrer tous les fidèles trépassés de leurs souffrances, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de prendre en pitié ceux qui n’ont point en ce monde d’intercesseurs particuliers, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de faire grâce à tous et de les délivrer de leurs peines, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise d’exaucer leurs désirs, nous vous en prions,…
Qu’il vous plaise de les admettre au Ciel parmi les élus, nous vous en prions,…
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez leur le repos
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez leur le repos
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez leur le repos éternel
Jésus – Christ, écoutez nous
Jésus – Christ, exaucez nous
Seigneur, écoutez ma prière
Et que ma supplication parvienne jusqu’à Vous.


Credo

Je crois en Dieu le Père Tout Puissant….


De Profundis

Des profondeurs de l’abîme, j’ai crié vers Vous, Seigneur : écoutez ma prière. Que Vos oreilles soient attentives à la voix de ma supplication, si vous tenez compte de nos iniquités, Seigneur, Seigneur, qui pourra subsister devant Vous ? Mais Vous êtes plein de miséricorde, et j’espère en Vous Seigneur, à cause de Votre Loi. Mon âme s’est appuyée sur Votre Parole, mon âme a mis toute sa confiance dans le Seigneur. Depuis le matin jusqu’au soir, Israël espère dans le Seigneur ; car dans le Seigneur est la Miséricorde et une abondante rédemption. C’est Lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités. Donnez- leur Seigneur le repos éternel Et que la lumière éternelle les éclaire.


Salve Regina

Salut, ô Reine, notre vie, notre consolation, notre espoir, salut. Enfants d'Ève, nous crions vers vous. Vers vous, nous soupirons gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô vous, notre avocate, tournez vers nous, vos regards compatissants, et après l’exil de cette terre, obtenez nous de contempler Jésus, le fruit béni de vos entrailles, ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.

Priez pour nous, Sainte Mère de Dieu,

afin que nous soyons dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ


Prière pour les âmes du Purgatoire


Seigneur Jésus, prenez en pitié les âmes détenues en purgatoire, pour le salut desquelles Vous avez daigné prendre notre nature humaine et subir la mort la plus douloureuse. Ayez pitié de leurs aspirations brûlantes à vous voir, ayez pitié de leurs larmes de repentir, et par la vertu de Votre Passion, remettez leur les peines encourues par leurs offenses. Très doux Jésus, que Votre Sang descende sur ces chères âmes ! Qu’il abrège leur temps d’expiation et qu’elles puissent bientôt être appelées auprès de Vous dans l'éternel bonheur ! Amen.

Premier jour


Prière


Seigneur, exaucez les prières que nous vous adresserons chaque jour de ce mois pour la consolation de nos frères les morts, et procurez leur un lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix ! Écoutez aussi la prière que ces âmes du purgatoire vous adresserons pour nous, afin que nous obtenions désormais, par leur entremise, les grâces que nous vous aurons demandées.


Motifs de sanctifier ce mois

L’origine du mois des morts remonte jusqu’à la loi ancienne, jusqu’au peuple d’Israël. Ce peuple, en effet, qui seul possédait alors le véritable esprit de Dieu, ne se contentait pas de proclamer dans ses livres inspirés que c’était une simple et salutaire pensée de prier pour les morts, mais il voulut encore régler le temps et la durée de cette prière. C’est pourquoi il fut établi que le deuil ne serait achevé, dans chaque famille, que lorsque chaque mort aurait été pleuré pendant un mois entier. Ainsi, après le trépas du patriarche Jacob, ses fils le pleurèrent et firent des prières pendant trente jours. Encouragés par une pratique si ancienne et si autorisée, la piété des fidèles a consacré un mois entier au soulagement des âmes du purgatoire. Et comme l’Eglise célèbre la commémoration de tous les fidèles trépassés le deuxième jour de novembre, ce mois a semblé le plus convenable pour cette dévotion. Le mois des âmes du purgatoire, recommandés par les Souverains Pontifes, enrichi de faveurs spirituelles, est célébré publiquement par un grand nombre de communautés religieuses et de paroisses chrétiennes. Saluez avec bonheur l’aurore de ce mois qui répond admirablement aux besoins de votre cœur. Il va nous rappeler les souvenirs les plus tendres de la famille, les promesses les plus sacrées, les adieux les plus touchants. Il va développer votre compassion en faveur de frères et d’amis qui doivent vous être d’autant plus chers, qu’ils sont souffrants et malheureux. Oui, la dignité de ces âmes infortunées, la rigueur de leurs peines, leur impuissance à se secourir elles – mêmes, la Gloire de Dieu, votre intérêt personnel enfin, tout vous presse de les visiter et de leur venir en aide, chaque jour de ce mois. C’est par excellence le mois de la charité et de la reconnaissance, le mois des vivants et des morts, le mois véritablement libérateur ! Enthousiasmée par ces motifs, une Sainte s’écriait en commençant les exercices du mois de novembre : « vidons le purgatoire ! » Ayez à cœur de soulager beaucoup d’âmes du purgatoire pendant ce mois de bénédictions qui leur est consacré ! N’oubliez pas ce devoir.


Moyen de bien le sanctifier

Pour bien célébrer le mois des morts, prenez aujourd’hui les résolutions suivantes, auxquelles vous serez fermement fidèle. Chaque jour, dès le matin, offrez à Dieu pour les âmes du purgatoire, les mérites de vos travaux, de vos souffrances, tout pour le soulagement de vos parents défunts. Ayez une heure fixe dans la journée pour lire attentivement votre mois des âmes du purgatoire. Cette lecture éclairera votre esprit, attendrira votre cœur : ne l’omettez jamais. Allez quelquefois au cimetière déposer sur la tombe de tous ceux qui vous ont été chers, vos prières qui les consoleront. Il fait bon prier ! Chaque semaine, consacrez un jour plus spécial aux âmes du purgatoire, le mercredi par ex, et assistez à la Messe à cette intention. Dans le courant du mois, faites célébrer des messes, confessez vous et communiez avec ferveur. Oui, faîtes cela, et à la fin du mois, vous aurez envoyé vers l’Eglise triomphante du Ciel un grand nombre de vos frères qui gémissent et pleurent dans les flammes purifiantes de l’Eglise souffrante. Quel sujet de consolation ! Quel gage d’espérance ! « Allons, levez – vous, disait St Bernard,  volez au secours des âmes des défunts, appelez sur elles la clémence divine par vos participations aux messes, implorez la miséricorde divine par vos pénitences et intercédez par vos prières ».


Exemple

Voici comment une personne digne de foi raconte sa guérison extraordinaire, obtenue par l’entremise des âmes du purgatoire, durant le mois de novembre : « J’étais depuis plusieurs années, atteinte d’une cruelle maladie qui faisait de mon corps un squelette, de ma vie un martyre, et me conduisait vers la tombe. J’avais consulté plusieurs médecins spécialistes ; mais tous les remèdes qu’ils me prescrivaient, après quelques rares instants de soulagement, me laissaient plus faible et plus oppressée. Ne pouvant rien obtenir des ressources de la médecine, j’ai laissé de côté tous les médicaments et j’ai eu recours aux âmes du purgatoire qui comprennent bien le mystère de la souffrance. Le mois de novembre, qui leur est spécialement consacré, allait commencer. Je pris la résolution de le célébrer avec toute la ferveur possible. Mes parents et les personnes ferventes de ma connaissance unirent leurs prières aux miennes. Chaque soir, assemblés dans ma chambre au pied d’une statue de St Joseph, nous demandions avec confiance deux choses : la délivrance des âmes du purgatoire et ma guérison. Vers la fin de la première semaine, j’éprouvais une amélioration sensible, et chose admirable, le jour de la clôture du mois, j’étais à l’église. Ma guérison était complète. Il ne restait plus trace de la maladie qui m’avait torturée si longtemps et qui, au dire même des médecins, était incurable. Ils ont été singulièrement surpris d’apprendre que j’avais échappé à la mort. Grâces soient rendues aux saintes âmes du purgatoire dont la protection s’est manifestée d’une manière si visible à mon égard ! » Que de faveurs nous obtiendrons aussi si nous prions pendant un bon mois pour les saintes âmes du purgatoire ! Courage donc et confiance !

Prions


Dieu bon et miséricordieux, daignez exaucer les prières ferventes que nous vous adresserons durant ce mois de bénédictions. Nous en consacrerons tous les jours et toutes les heures au soulagement et à la délivrance de ces âmes captives qui crient vers vous et vers nous du fond de leurs ténèbres. Seigneur, appelez vos enfants et nos frères au repos éternel, et que la lumière qui ne s’éteint plus, luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix.


Dîtes ensuite chaque jour: une dizaine de chapelet, les litanies des fidèles défunts, le Credo, le Salve Regina, la prière pour les âmes du purgatoire, le De Profundis.


Deuxième Jour

Le Purgatoire


Qu’est-ce - que le purgatoire ?

La foi nous apprend que le purgatoire, comme l’étymologie de ce mot l’indique, est un lieu de douleur et d’expiation, où la Justice divine achève de purifier les âmes pas assez pures pour être admises au Ciel. Ce n’est pas le Paradis, où rien de souillé ne peut pénétrer ; ce n’est pas l’Enfer où il n’y a plus de Rédemption ; c’est un lieu intermédiaire entre le séjour des joies infinies et le séjour des infinies douleurs. Il tient de l’enfer par la rigueur de ses supplices, il tient du Ciel par la sainteté de ceux qui y gémissent. C’est un feu dévorant mais qui purifie ; c’est un séjour de larmes, mais ce n’est pas le lieu des « pleurs éternels » dont parle l’Evangile. Le travail de purification terminé, Dieu appellera près de Lui, ces âmes affranchies par la souffrance, pour les associer à son propre bonheur. Le purgatoire est donc une peine temporaire, et il n’existera plus après le Jugement dernier. Tel est le purgatoire. C’est là que souffrent et gémissent la plupart des âmes qui ont terminé leur pèlerinage d’ici-bas. Car l’entrée immédiate dans le Paradis n’est la privilège que d’un petit nombre. C’est là que certains de nos parents, de nos bienfaiteurs, de nos amis sont peut-être encore. C’est là que nous – même serons vraisemblablement un jour ! Et peut – être bientôt ! Et qui pourrait se flatter de mourir assez pur pour ne rien avoir à expier ? Il importe donc de bien connaître l’état de ces pauvres âmes pour compatir à leurs douleurs et pour mériter d’être soulagés à notre tour !


Pourquoi le purgatoire ?

Lorsqu’une âme paraît devant le Souverain Juge, si elle est exempte de toute souillure, Jésus lui ouvre le Ciel et lui décerne la couronne promise aux justes. Mais, si cette âme ne porte sur la robe de son innocence que quelques légères souillures, que deviendra – t – elle ? Où ira – t –elle ? Que deviendront tant d’autres âmes pas assez pures pour monter au Ciel, pas assez obscures pour choisir l’enfer ? Ne verront – elles donc jamais la face de Dieu ? Bénissons le Seigneur qui a trouvé le moyen de concilier les droits de sa Justice et de sa Miséricorde, en plaçant le purgatoire comme un jalon entre le Ciel et l’enfer. Là, ces âmes s’épurent comme l’or dans le creuset. Là, s’effacent la rouille et les traces du péché. Aussi Tertullien, faisant allusion aux souffrances qu’on y endure, les appelle les tourments de la Miséricorde. Considérez donc que le Purgatoire a sa raison d’être. Oui, il est nécessaire pour compléter la pénitence que nous n’aurons pas faite en ce monde pour satisfaire à la Justice divine, et mériter par l’expiation, une immense gloire. C’est une invention de la bénignité du Sauveur, que nous pourrions appeler un huitième sacrement, le ‘sacrement du feu’, pour les âmes auxquelles les sacrements véritables de l’Eglise, n’ont pas suffi à conférer une pureté parfaite. Gloire donc à la Miséricorde divine qui sauve par le purgatoire ceux que nous avons aimés, et nous fournit les moyens d’abréger leurs souffrances et de leur ouvrir le Ciel.


Exemple

Un prêtre prêchant sur le purgatoire, terminait ainsi son instruction : « Ces derniers jours, j’ai reçu la nouvelle que mon père venait de mourir. Etant éloigné de ma famille, cette nouvelle m’a brisé le cœur. Je n’ai pas eu le bonheur de l’embrasser pour la dernière fois ; je n’ai pas pu lui fermer les yeux de ma main qu’il aimait tant à baiser lorsqu’elle reçut l’onction du sacerdoce. Dans la peine que je ressens, dans la douleur qui m’accable, l’unique consolation que j’éprouve, c’est de pouvoir le recommander à vos prières à vous tous qui êtes si bons et si indulgents pour moi. Lorsque dans cette pensée, je monte à l’autel, afin d’offrir le saint sacrifice pour le repos de l’âme de mon père, il me semble que je ne l’ai pas perdu ; il me semble enfin que ma prière adoucit, abrège ses peines, le délivre du purgatoire et lui ouvre le Ciel, où il m’a donné rendez – vous dans la maison de Dieu. C’est une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts ! Oh que le purgatoire est bien une invention de la Miséricorde de Dieu ! »


Prions


J’adore, ô mon Dieu, vos éternels décrets ; je confesse que le purgatoire, en conciliant votre Justice et votre Miséricorde, est une œuvre de votre Amour. Faites, Seigneur, que j’évite par la pénitence, ce lieu de peines et de privations, et que ma prière obtienne de votre indulgence paternelle, la fin de l’exil de ces âmes souffrantes qui vous appellent avec tant d’ardeur. Ô Jésus, soyez leur propice ! Appelez vos enfants et nos frères au repos éternel, et que la lumière qui ne s’éteint plus luise sur eux. Qu’ils reposent en paix !

Troisième jour

Existence du purgatoire


La Parole de Dieu


L’existence du Purgatoire n’est pas seulement une pieuse croyance, que nous sommes libres d’accepter ou de rejeter, c’est un dogme formel enseigné par la foi et que nous devons professer sous peine d’anathème. C’est une sainte et salutaire pensée, dit l’Ancien Testament, de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés. Les Juifs étaient tellement convaincus de cette vérité qu’ils avaient dans leur rituel une prière spéciale, que le chef de famille devait faire, pour la délivrance des trépassés, avant de se mettre à table. Jésus – Christ lui – même enseignait : « Réglez vos comptes avec votre adversaire pendant que vous êtes dans la vie ; car autrement votre adversaire vous remettra entre les mains du juge, et le juge vous livrera à son ministre qui vous jettera dans une prison, d’où vous ne sortirez que lorsque vous aurez payé votre dette jusqu’à la dernière obole ». Or cet adversaire, disait St Augustin, c’est Dieu lui – même, l’ennemi irréconciliable du péché. Ce juge inexorable, c’est Jésus – Christ qui s’appelle dans l’Ecriture, le juge des vivants et des morts. Enfin, cette prison redoutable, c’est le purgatoire d’où l’on ne peut sortir qu’après avoir entièrement satisfait à la Justice divine, après avoir éliminé tous les ténèbres qui nous obscurcissent. Jésus ne s’est pas contenté de graver dans nos cœurs le souvenir du purgatoire. Il nous a donné l’exemple en descendant dans les limbes après sa mort. Il a entraîné dans la joie immense du Ciel ouvert à jamais, les âmes qui attendaient là depuis la chute d’Adam, cette chute qui avait fermé l’accès du Paradis. Mon Dieu, je crois au purgatoire, j’adore l’équité de vos jugements, même dans les rigueurs de votre Justice !


L’enseignement de l’Eglise

La foi de l’Eglise n’est pas moins explicite. Voici comment l’a formulé le Concile de Trente : « Qu’il soit anathème celui qui affirmerait que, après avoir reçu la grâce de la justification, tout pécheur obtient tellement la rémission de sa faute et l’acquittement de la peine éternelle, qu’il ne lui reste aucune dette temporelle à payer, ou en ce monde ou en l’autre, dans le purgatoire, avant que lui soit ouverte l’entrée du Royaume des Cieux ». Tous les docteurs grecs et latins, tous les peuples anciens et modernes, ont professé la même croyance. D’après ce point de foi, l’Eglise, mère tendre et compatissante, prie tous les jours au cours de la messe pour les âmes du purgatoire. Elle recommande à ses enfants d’offrir souvent à Dieu, prières, sacrifices, souffrances et messes pour la délivrance de leurs frères décédés. Enfin, elle a un solennel anniversaire, où elle appelle la chrétienté entière au secours des fidèles trépassés. Il est consolant de penser qu’après notre mort, l’Eglise priera pour nous, Elle invitera tous ses fidèles à demander à Dieu notre délivrance, Elle ne cessera de prier que lorsqu’elle nous aura introduit dans le sein de l’Eglise triomphante. Notre Église catholique est comme une bonne mère, elle connaît la faiblesse de ses enfants !


Exemple

Judas Macchabée, cet homme de foi et de cœur, à qui le Seigneur avait confié le soin de défendre Israël et sa loi, Jérusalem et son temple, venait de remporter une grande victoire et de mettre en fuite les ennemis de Dieu et de sa patrie. Le premier mouvement de ce guerrier aussi pieux que brave fut de ployer le genou pour rendre grâce au Dieu des armées. Puis se relevant avec les siens, il vit autour de lui les corps de ses compagnons d’armes qui étaient morts, ensevelis dans leur triomphe. Pénétré alors d’un sain respect pour les restes inanimés de ces braves, Judas les recueillit avec soin pour les déposer dans le sépulcre de leurs pères. Enfin, songeant aux âmes de ces martyrs de la religion et de la patrie, il fit faire une collecte et envoya à Jérusalem douze mille drachmes d’argent, afin d’obtenir un sacrifice pour les péchés des morts. Car il pensait avec sagesse et piété à la résurrection, considérant que ceux qui étaient endormis dans la foi avaient en réserve une récompense précieuse. Voilà ce qui se passait il y a plus de deux mille ans, et confirmant toutes ces choses à la fois graves et touchantes, l’Esprit de Dieu répétait par la bouche de l’historien sacré : « C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés. »

Prions


Enfant soumis de votre Église, je crois fermement, ô mon Dieu, à l’existence du purgatoire. J’y crois parce – que votre Esprit de vérité l’a révélé, parce – que vos saints et vos docteurs l’enseignent. Augmentez ma foi afin que grandisse ma charité envers les âmes captives. Soyez leur propice, ô Jésus ! Seigneur, appelez vos enfants et nos frères au repos éternel, et que la lumière qui ne s’éteint plus, luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix !

Quatrième jour

Existence du purgatoire


Témoignage de notre raison

D’accord avec la foi, la raison proclame aussi l’existence du purgatoire ; sa voix nous parle comme l’Eglise et les Écritures Elle nous dit d’abord que Dieu, étant la sainteté même, rien d’impur ne peut entrer dans son Royaume ; qu’il y a une éternelle, une invincible répulsion entre le moindre mal et le bien par excellence, et qu’une âme, ne fut – elle souillée que d’une légère tache, est indigne de s’unir à Lui tant qu’elle ne sera pas purifiée. Car pour la première fois, elle introduirait le péché dans le Ciel. « Seigneur, s’écrie le Roi Prophète, qui habitera votre tabernacle et qui se reposera sur votre montagne sainte ? Celui – là seul qui est sans péché, et qui possède la perfection de la Justice. » La raison nous dit encore que Dieu, étant infiniment Juste, exige une réparation, Il ne peut pas davantage laisser sans purification le plus léger péché, qu’Il ne peut laisser sans récompense le plus petit acte de vertu. Donc, celui qui n’aura pas réparé ses fautes en ce monde, les réparera infailliblement dans l’autre. Les satisfactions que nous n’aurons pas rendues à la Justice de Dieu pendant cette vie, la Justice de Dieu se les rendra elle – même après notre mort. Et où se les rendra – t – elle ? Dans le purgatoire. Prouvons notre foi au dogme du purgatoire par une tendre charité pour les âmes qui en subissent les rigueurs, et en évitant des fautes légères qui peuvent nous y conduire nous – même. Que celui qui est juste devienne plus juste encore, et que celui qui est saint devienne encore plus saint.


Témoignage de notre cœur

« Il n’y a pas de dogme catholique qui n’ait ses racines dans les profondeurs du cœur humain » disait Joseph de Maistre. C’est pourquoi nous somme naturellement enclins à embrasser certaines vérités révélées. De ce nombre est le purgatoire. Les impies eux – même, qui ont abjuré toute croyance, tout sentiment religieux, avouent avec sincérité, qu’ils ne peuvent, en ces graves circonstances, retenir des prières secrètes qui s’échappent de leur cœur, pour des personnes auxquelles de tendres liens les unissent étroitement. Preuve évidente que c’est là un sentiment imprimé dans le cœur de l’homme par le Doigt de Dieu. Aussi le retrouve – t – on dans tous les pays et chez tous les peuples du monde. Qu’y a-t-il en effet de plus suave au cœur que cette croyance et ce culte pieux, qui nous rattachent à la mémoire et aux souffrances des morts ? Oui, nous avons besoin de croire qu’il existe au – delà des rives du temps, un lieu d’expiation, qui n’est pas l’enfer, mais la Voie du Ciel. Nous avons besoin de croire, et nous devons croire, que nos parents et amis qui sont emprisonnés, sont soulagés par nos prières et nos bonnes œuvres, qu’ils nous voient et nous entendent. Nous avons besoin de croire que nous – même, un jour, nous serons soulagés à notre tour. Cette pensée est douce et consolante !


Exemple

Un jeune Écossais, luthérien, avait un frère unique, qu’il aimait tendrement. Une apoplexie foudroyante le lui enleva subitement au milieu d’une fête mondaine, où l’on ne s’attendait guère à une aussi lugubre catastrophe. A partir de ce moment, il fut en proie à une angoisse profonde et incessante. Il pensait constamment à ce passage si brusque d’un festin au redoutable jugement de Dieu. Il craignait que son frère ne fut pas trouvé assez pur pour entrer immédiatement au Ciel. Sa religion protestante ne lui enseignait pas de lieu purificateur entre les parvis célestes et les profondeurs de l’abîme. Pour se distraire, on lui ordonna de voyager et il vint en France. Il y rencontra un prêtre et lui fit part de son chagrin : « Mon ami, lui dit l’homme de Dieu, il est nécessaire pour tout homme d’expier ses péchés, même dans l’au – delà. Notre foi catholique nous dit qu’il y a entre le Ciel et l’enfer, un lieu intermédiaire, où les âmes achèvent de se purifier, et où nous pouvons les secourir par nos prières. » Il accepta l’enseignement de l’Eglise catholique, qui lui demandait de prier pour son frère, afin qu’il entre dans le bonheur éternel tant il est vrai que la croyance au purgatoire est un besoin du cœur humain !


Prions


Mon Dieu, que mes prières, mes sacrifices, mes souffrances servent à toucher votre bonté et à hâter l’instant de la délivrance des âmes de nos chers défunts. Soyez béni, ô mon Jésus, pour vos consolations ! Appelez nos frères dans ce séjour éternel ! Qu’ils reposent en paix.

Cinquième jour

Souffrances du purgatoire, peine du feu


Feu véritable

La grande Tradition de l’Eglise nous dit que les âmes ne sont admises dans le séjour de la gloire qu’après avoir été purifiées par le feu. Évidemment, ce n’est pas celui de l’enfer qui ne s’éteindra jamais ; c’est donc celui qui fera ressentir ses rigueurs en purgatoire. Telle est l’affirmation unanime de tous les grands docteurs de l’Eglise. Saint Augustin et Saint Thomas appelaient cela : le supplice du feu ! Ce seul mot fait frémir. Etre tout entier dans le feu, dans un feu actif, pénétrant, qui atteint l’intime même de l’être, quel cruel supplice ! Le feu matériel n’agit que sur le corps, et combien ses effets sont horribles ! Qui pourrait soutenir un charbon ardent sur sa main, une seule minute ? Mais le feu du purgatoire agit sur l’âme elle-même ; il atteint l’intelligence, la mémoire, la sensibilité : toutes les facultés en sont saisies et pénétrées. Devant ce supplice que nous pouvons à peine imaginer et que nous avons si souvent mérité par nos fautes journalières, posons nous cette question: qui parmi nous pourra habiter dans ce feu dévorant ? Mon Dieu, préservez nous du feu du purgatoire ! C’est le souffle de la Justice de Dieu qui l’allume et l’entretient. Il n’agit pas comme élément, mais comme instrument de la puissance divine, il purifie les âmes sans les détruire. Le feu de ce monde n’est rien comparé à celui du purgatoire. Le feu de ce monde est un don de la Providence, celui du purgatoire est une création de Sa Justice. « Non, disait St Thomas, les fournaises les plus ardentes, les feux les plus cuisants auxquels on condamnait les martyrs, ne sont qu’une ombre légère, en comparaison des flammes dévorantes qu’on souffre au purgatoire ». « Ce feu, ajoutait un Saint Père, est égal en tout à celui de l’enfer, moins la durée. Les peines de cette vie quelles qu’elles soient, ne peuvent entrer en comparaison avec celles du purgatoire. Qui serait donc assez inhumain pour ne pas écouter les cris déchirants de ces êtres infortunés, qui du fond de leur prison où ils brûlent nuit et jour, implorent notre assistance ? Si vous étiez à leur place et que tout le monde eût pour vous aussi peu de charité que vous en avez pour eux, comment qualifieriez vous une pareille cruauté ? Réfléchissez sérieusement et prenez des résolutions en conséquence. »


Exemples

Le vénérable Stanislas Kostka, Jésuite polonais, vit apparaître une âme du purgatoire, toute enveloppée de flammes et poussant des cris lamentables. Il lui demanda si ce feu était comparable à celui de la terre. L’âme lui répondit que le feu de la terre, à côté de celui du purgatoire, était un doux zéphyr. Mais le bon religieux, ayant de la peine à le croire, lui dit qu’il voudrait bien en sentir l’ardeur, si cela était possible. « Ah ! lui répondit l’âme du purgatoire, un homme encore vivant n’est pas capable d’en sentir même une petite partie. Cependant, pour vous convaincre, étendez la main vers moi et vous en aurez une idée. » Stanislas étendit la main sur laquelle le défunt laissa tomber une goutte de sueur. La douleur fut si vive que le vénérable Stanislas poussa un grand cri et tomba sans connaissance, comme s’il allait mourir. Aussitôt les religieux accoururent ; quand il fut revenu à lui, ils s’informèrent de la cause de ce mal subit et du cri… Au récit de l’évènement, ils furent tous remplis de crainte, et prirent la résolution de multiplier leurs pénitences, de fuir les plaisirs du monde et de raconter partout ce prodige, afin d’éviter aux fidèles le terrible feu du purgatoire ! Saint Stanislas Kostka vécut encore un an, toujours en proie aux plus vives douleurs de sa plaie qui ne se ferma pas… Le Père Ferdinand de Castille rapporte cet autre fait qui se réalisa dans le couvent St Dominique, à Zamora, en Espagne. Dans ce couvent vivait un Dominicain très vertueux, uni d’amitié avec père Franciscain non moins saint. S’entretenant souvent des mystères de l’au – delà, ils s’étaient promis de ne pas s’oublier après la mort. Ce fut le Franciscain qui mourut le premier. Peu de temps après sa mort, il apparut au Dominicain. Après l’avoir salué affectueusement, il lui apprit qu’il lui restait beaucoup à souffrir pour des choses légères qu’il n’avait pas expiées… Pour exciter son ami à travailler à sa délivrance, il lui fit voir les flammes dont il était dévoré. « Rien sur la terre, lui dit – il, ne peut vous donner une idée de l’ardeur de ce feu. En voulez – vous une preuve ? » Il posa sa main sur une table et elle s’y enfonça profondément. Cette table, témoin du feu du purgatoire, est toujours conservée à Zamora, province de Léon en Espagne. Écoutez ce que Ste Catherine de Gènes nous disait dans sa biographie : « De ce Divin Amour, je vois jaillir de l’âme certains rayons et flammes brûlantes, si pénétrants et si forts, qu’ils sembleraient capables de réduire au néant non seulement le corps, mais l’âme elle – même s’il était possible. Ces rayons opèrent de deux manières : l’une est de purifier, l’autre d’anéantir. » Telle est l’effet du feu dans les choses matérielles. Il y a cette différence que l’âme ne peut s’anéantir en Dieu, mais uniquement dans son être propre. Plus elle se purifie, plus aussi elle s’anéantit en elle – même et pour finir elle est toute purifiée en Dieu. L’or, purifié à vingt – quatre carats, ne se consume plus, quel que soit le feu par où il passe. Ce qui peut être consumé en lui, ce n’est que sa propre imperfection. Ainsi s’opère dans l’âme, le Feu Divin. Dieu la maintient dans le feu jusqu’à ce que toute imperfection soit consumée. Il la conduit à la pureté totale de vingt-quatre carats, chaque âme cependant selon son degré. Quand elle est purifiée, elle reste toute entière en Dieu, sans rien en elle qui lui soit propre, et son être est Dieu. Une fois que Dieu a ramené à Lui l’âme purifiée, celle – ci, n’ayant plus rien à consumer, ne peut plus souffrir. Dans cet état de pureté, l’âme ne peut plus sentir que le Feu du Divin Amour de la Vie Éternelle, sans rien de pénible.

Prions


O mon Dieu, combien je redoute votre feu divin, quand je me rappelle ma vie sensuelle, mes innombrables péchés, le peu que j’ai fait pour vous ! Ayez pitié de moi, Seigneur ! Mais ayez aussi pitié des âmes de mes frères, qui m’ont précédé dans l’éternité, et qui sont maintenant sous l’empire de votre Justice. O Jésus, soyez - leur propice, et placez - les près de vous, au séjour de la gloire ! Qu’ils reposent en paix !


Sixième jour

Peine du dam


Privation de Dieu

La principale peine du purgatoire n’est pas celle du feu, si terrible soit – elle. Une peine plus grande est celle que les théologiens appellent la peine du dam. En ce monde,  nous ne comprenons pas l’intensité de ce supplice de privation de Dieu parce – que nous ne le voyons pas directement, nous ne l’aimons pas de tout notre cœur, nous ne pensons pas souvent à Lui. Mais les âmes du purgatoire ont entrevu Dieu au jour du Jugement, et « un grand spectacle, selon l’expression de St Ambroise, s’est offert à leurs regards. »  Dieu s’est découvert à elles avec toutes ses perfections adorables. Il a imprimé si vivement son image dans leur esprit, il les a tellement investies de l’éclat de Sa Majesté Infinie, qu’elles pensent continuellement à Lui et L’aiment d’un amour pur et sans mélange. Cet amour insatiable, cette privation, cette faim, cette soif de Dieu les accablent et les torturent. Elles sont sans cesse mourantes sans mourir, expirantes sans expirer, et l’Eglise appelle avec raison cet état, une mort : « Seigneur, dit-elle, délivrez-les de la mort ». Pour vous faire une idée de ce supplice, supposez un homme qui se meurt faute d’air. Voyez quelle oppression, quels efforts il fait pour respirer ! Comme sa poitrine se soulève, se gonfle ! C’est une lutte affreuse entre la vie et la mort. Mais qu’est-ce qu’un peu d’air en comparaison de Dieu ? Qu’est – ce – que mourir à tout moment, privé de Dieu, qui est la respiration de l’âme ? Quelle faim vivante, quelle douloureuse agonie ! Oh, Seigneur, délivrez les de cette mort perpétuelle, montrez leur votre face adorable. O Père qui êtes aux Cieux, attirez près de vous vos enfants exilés !


Privation du Ciel

L’âme dans le purgatoire, est exilée non de sa patrie de la terre, mais de sa patrie véritable, le Ciel. Elle a entrevu de loin les splendeurs de cette patrie bienheureuse, quand au sortir de cette vallée de larmes, elle parut devant Jésus – Christ qui fait la joie et le bonheur des élus. Elle l’a pressentie, lorsque condamnée au purgatoire, elle s’est rappelée cette invitation, adressée aux âmes justes : « venez, les bénis de mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde. » Elle en a aperçu, elle en a entrevu toutes les magnificences. Or ne pouvoir se lancer vers cette patrie tant désirée, attendre un jour, des années, des siècles avant de se plonger au torrent de ses voluptés, mon Dieu, quel exil ! Quelle cruelle attente ! Aussi qu’elles sont attendrissantes les souffrances de cette âme infortunée, « pauvre exilée, quand donc verrai-je ma patrie, ma famille qui est aux cieux ? Pauvre orpheline, quand serai-je réunie à mes parents, à mes frères, à mes sœurs qui sont dans la gloire et me tendent les mains ? Quand me sera – t – il donné de m’unir à Jésus, mon céleste époux ? O portes éternelles, ouvrez – vous, ouvrez – vous ! » Mais hélas ! Une voix mystérieuse lui répondit : « pas encore, plus tard ! » Âmes, vous pouvez les ouvrir, ces portes. Ne savez vous pas que la prière, les aumônes, sont les clés d’or qui ouvrent le Ciel ? Priez et donnez beaucoup, et ces âmes exilées du purgatoire monteront dans la patrie bienheureuse, pour y chanter éternellement les miséricordes du Seigneur.

Exemple


Quand les enfants d’Israël, emmenés captifs loin de la patrie, ne voyaient plus que les rivages de l’Euphrate, ils s’asseyaient, tristes, sur cette terre étrangère, et ils pleuraient au souvenir de Jérusalem absente : il n’y avait ni paroles de joie, ni cantiques d’allégresse, leurs harpes, suspendues aux saules du rivage, étaient silencieuses. "Enfants d’Israël, pourquoi pleurez-vous ?" leur demandaient les Babyloniens. "C’est que nous nous souvenons de Sion, notre patrie ! Nous nous souvenons et nous regrettons !" "Mais, fils exilés de Sion, si vous chantiez pour calme votre douleur et distraire votre tristesse !... Chantez quelques uns des cantiques de la patrie ! Chantez le chant national ! Chantez !" "L’exilé peut-il chanter les hymnes de la patrie sur les rives étrangères ? Loin d’elle on se souvient, on regrette, on soupire, on pleure, et on attend dans les larmes, la consolation du retour. O Jérusalem ! Que notre langue s’attache à notre palais, si nous devions t’oublier un jour !" Les âmes de nos frères sont retenues par la Justice, loin de la Patrie que leur amour appelle. Au bord de l’abime où l’expiation les condamne à un douloureux exil, elles s’arrêtent sur ces rivages mille fois plus désolés que ceux de la terre. Là, en pensant à la céleste patrie, elles se prennent elles aussi à pleurer son absence. Mais leurs larmes diffèrent des nôtres, comme le ciel diffère de la terre et le temps de l’éternité. L’homme, à moins d’être malade, à l’instinct naturel de manger. S’il venait à ne plus manger tout en étant préservé de la maladie et de la mort, sentirait sa faim grandir continuellement, puisque son instinct ne diminuerait jamais. Supposons qu’il existerait au monde un seul pain capable d’enlever la faim à toute créature, l’homme resterait dans un tourment intolérable de ne pouvoir le posséder, sa faim ne passant pas. Supposons aussi que la seule vue de ce pain suffirait pour être rassasié, son instinct le pousserait au seul désir de le voir afin d’être contenté. Mais il apprendrait avec certitude, que jamais il ne serait donné de voir ce pain, à ce moment là alors, ce serait pour lui l’enfer. Il serait dans l’état des âmes damnées qui sont privées de toute espérance de voir Dieu, Pain Véritable, leur vrai Sauveur. Mais les âmes du purgatoire ont l’espérance de contempler le pain et de s’en rassasier pleinement. Par suite, elles souffrent la faim et restent dans leur tourment aussi longtemps qu’elles ne peuvent se rassasier de ce pain, Jésus-Christ, vrai Dieu Sauveur, notre Amour.


Prions


Dieu miséricordieux, Dieu si Saint, Dieu si juste, laissez-vous fléchir par l’amour de ces saintes âmes. Ne vous dérobez pas plus longtemps à l’ardeur de leurs désirs, ne les repoussez plus : ouvrez leur votre sein et laissez-les se perdre et s’abîmer en vous. O Jésus ! Appelez vos enfants et nos frères au bonheur éternel et que la lumière qui ne s’éteint plus, luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix !

Septième jour

La peine du remord


Le mal qu’il fallait éviter

Les tourments dont nous venons de parler ne sont pas les seuls qui torturent les âmes retenues dans le lieu d’expiation. Elles éprouvent encore la tristesse, la désolation, les regrets amers, les reproches cuisants de la conscience coupable, mille fois plus insupportables pour elles que les plus fortes douleurs du feu matériel qui les fait souffrir sans les consumer. "En enfer, dit l’Evangile, le ver qui ronge les réprouvés ne meurt jamais". Dans cette cité du purgatoire, il mourra certainement un jour ; mais tant qu’il est vivant, il mord cruellement et déchire d’une manière affreuse les victimes infortunées dont il est devenu le bourreau. Ah ! Elle est terrible la lutte d’une âme aux prises avec le remords ! Du fond de son lieu de souffrance, cette âme captive jette un regard douloureux sur toute son existence d’ici-bas, et à la lueur des flammes qui l’enveloppent, elle voit distinctement tout le mal qu’elle a commis et qu’elle pouvait facilement éviter avec la grâce de Dieu et dont elle ne s’est jamais confessée. Elle découvre des milliers de fautes inaperçues jusqu’alors, ou qu’elle jugeait sans gravité du fait du manque de confession et d’examen de conscience. Forcée de se reconnaître coupable, tandis qu’il n’aurait tenu qu’à elle de faire l’effort d’aimer plus et d’être juste en tout, cette pauvre me s’afflige profondément et s’écrie dans le délire de sa douleur : "mon Dieu, vous êtes juste, et vos jugements sont équitables. Je suis seul l’auteur de ma souffrance. Ah, si je pouvais recommencer ma vie sur terre, comme je vous servirais, Seigneur, et avec quel soin je me préserverais du purgatoire". Regrets vains et stériles. Hélas ! C’est trop tard ! Instruisons-nous, âmes de foi, fuyons le péché, faisons pénitence ici-bas, afin d’éviter cet aiguillon douloureux, ce ver rongeur du purgatoire. Mon Dieu ! Frappez, brûlez, broyez en ce monde, pourvu que vous nous épargnez dans l’autre le bien qu’il fallait pratiquer. Ce qui augmente encore la peine de cette âme exilée, c’est la vue de tout le bien qu’elle pouvait pratiquer et qu’elle a souvent omis ; de tous les bienfaits qu’elle a reçus de la bonté de Dieu et dont elle n’a pas toujours fait un saint usage. En effet, que pouvait de plus le Seigneur pour lui faire porter des fruits de salut ? Il l’avait nourrie de ses sacrements, fortifiée par sa grâce, encouragée par l’exemple des bons. Aidée de tant de secours, elle devait parcourir à pas de géant la carrière de la sainteté et arriver, comme tant d’autres, à la plus haute perfection. Mais, malgré tout, elle s’est arrêtée souvent dans la voie, souvent elle a marché avec lenteur. Ah ! Si elle avait été généreuse pour s’infliger quelques pénitences, quelques mortifications ; si même elle avait accepté avec résignation les peines inévitables de la vie, elle aurait fait son purgatoire sur la terre, et éventuellement elle jouirait de la vision béatifique. Et maintenant, elle endure par sa faute, et sans mérite, des peines incomparablement plus grandes. Au lieu d’une couronne de gloire qu’elle pourrait avoir dans le Ciel, elle est torturée par une couronne de flammes en purgatoire. Oh ! que ce souvenir est affligeant. Âmes, n’avons-nous pas, nous aussi fait peu de bien ? Avons-nous prié pour le soulagement de nos parents défunts ? Prenons la résolution de faire mieux à l’avenir, avec l’aide de Dieu et le secours de Marie.

Exemple


Gerson, chancelier de l’Université de Paris, aussi distingué par ses vertus que par son éloquence, rapporte dans un de ses ouvrages, qu’une pauvre mère, oubliée depuis longtemps par son enfant, re4ut de Dieu la permission de lui apparaître pour lui dire de ses peines et solliciter des prières. "Mon fils, s’écria-t-elle, mon cher fils ! Pense un peu à ta pauvre mère qui souffre tant. Considère les affreux supplices au milieu desquels la Justice de Dieu me fait expier les autres de ma vie mortelle. Le plus insupportable de tous est le remords, le regret d’avoir si peu aimé Dieu qui m’avait accordé tant de grâces. Quoi ! Avoir offensé un Dieu si grand, si saint, si juste, si éclairé, un Père si tendre, un bienfaiteur si généreux ! Ah ! Cette pensée m’accable et me tue à chaque instant ; ce ver rongeur est comme un poignard aigu qui me transperce sans pouvoir me donner la mort. Qui me torture jour et nuit et m’arrache des larmes de sang. Néanmoins, je suis forcée de m’écrier, en frappant sans cesse la poitrine : mon Dieu, vous êtes juste et équitable ; si je souffre cruellement, c’est par ma faute, ma très grande faute ! O mon fils, si tu m’aimes encore, aie pitié de moi, arrache ce poignard, délivre-moi de ce ver rongeur, ouvre-moi le ciel. Je te demande encore, mon cher enfant, de servir Dieu mieux que ta mère, de mourir la contrition dans le cœur !" Fidèle à ces avertissements, l’enfant pria beaucoup pour sa mère et mourut lui-même en sainteté.

Prions


Faites-moi la grâce, ô mon Dieu ! De devenir saint et parfait, comme vous le désirez. Les âmes du purgatoire, pour s’être un peu négligées, en sont sévèrement punies par les regrets qui les déchirent sans relâche. Apaisez leurs remords, Seigneur, en leur pardonnant leurs fautes. Car, il est trop aigu le glaive qui les transperce. O, Jésus ! Soyez-leur propice ! Appelez vos enfants et nos frères au sein de la gloire ! Qu’ils reposent en paix !

Huitième jour

Durée des peines du purgatoire


Quelle est cette durée ?

L'Église n’a rien défini sur la durée des peines du purgatoire, mais elle nous montre assez ce qu’elle en pense, en célébrant des messes anniversaires, des trentains pour le repos de l’âme des défunts. Elle croit donc que l’expiation peut donc être longue et peut même se prolonger pendant des siècles. C’est aussi le sentiment des saints Pères. Le cardinal Bellarmin disait que pour certaines âmes, la durée des peines du purgatoire, d’après des révélations très dignes de foi, pourrait se prolonger jusqu’au Jour du Jugement Dernier, si l’Eglise ne venait pas à leur secours. Hélas ! Il y en a qui y gémissent depuis de longues années. Qui nous dira la mesure de temps et de peine qu’il faut pour expier nos péchés ? Pour enlever la rouille que laissent à l’âme les suites de nos péchés et lui rendre l’éclat de la beauté des Anges ! O insondable mystère des jugements de Dieu… Combien la durée n’ajoute – t –elle pas à la rigueur des peines ! Souffrir horriblement et longtemps… Attendre… Attendre indéfiniment… Quelle douleur, quel martyre pour ces âmes ! Ajoutez que l’intensité des maux qu’elles endurent leur fait paraître les moments comme des mois, et les mois comme des siècles. Seigneur, abrégez ces souffrances, mettez un terme à l’intensité, à la durée des douleurs de nos amies, de nos sœurs, de celles surtout qui doivent rester le plus longtemps dans ce lieu d’expiation.


Quelles en sont les causes ?

Ne nous étonnons pas de la terrible durée des supplices du purgatoire. Une des plus saintes religieuses de la Visitation, sœur Marie – Denise, que toutes les histoires de cet ordre reconnaissent comme ayant été favorisée de grâces extraordinaires pour le soulagement des morts, disait que plusieurs causes rendaient inévitable la longue durée des peines de ce lieu d’expiation : la véritable pureté que l’âme doit avoir avant de posséder Dieu, la multitude de nos péchés véniels, le peu de regret que nous avons et le peu de pénitence que nous faisons pour nos péchés confessés, l’impuissance absolue où sont les âmes des défunts de se soulager elles – mêmes, l’oubli, l’étrange oubli des morts, notre coupable négligence à les soulager. Ces réflexions sont sérieuses et malheureusement trop fondées. Donc à l’avenir, ne soyons pas pressés de canoniser nos chers défunts. Nous avons tant besoin de les croire dans le lieu de la paix et de la béatitude, que nous nous hâtons de nous dire que certainement ils y sont parvenus. Alors, nous cessons de prier pour eux. Voyez les saints, comme ils pensaient et agissaient autrement. Toute leur vie, ils priaient pour ceux que le trépas leur avait ravis. Faisons de même. Nous ne saurions tenir un doigt dans le feu pendant une minute, sans pousser des cris de détresse. Pourquoi souffririons – nous  que des âmes que nous avons tant aimées, soient plongées dans le feu dévorant du purgatoire, des années entières, par notre négligence ? Ce serait trop cruel !  Âmes aimées, non, jamais nous ne vous oublierons ! Jésus, Marie, Joseph, aidez nous à prier !


Exemples

Un homme enfermé depuis des années dans une prison, las de souffrir, s’adressa à une femme puissante. Elle avait assez de crédit et la main assez forte pour briser les fers du prisonnier et mettre fin à ses souffrances. Voici en quels termes, le malheureux lui adressait sa supplique : « Madame, le 25 de ce mois de mars 1760, il y aura cent mille heures que je souffre, et il me restera deux cents mille heures à souffrir encore. O Madame, soyez touchée d’un si long et si douloureux martyre ! » Le cœur de cette femme se trouva – t – il assez dur pour résister à cette éloquence ? Je l’ignore ; mais il me semble qu’on ne peut mettre davantage en si peu de mots : il y a cent mille heures que je souffre, et il m’en reste deux cents mille à souffrir. Il les avait donc comptées !... Dans un monastère, deux Pères étaient d’un très grand zèle pour leur sanctification et pour le soulagement des âmes du purgatoire. Ils s’étaient promis qu’après la mort du premier d’entre eux, l’autre dirait la messe du lendemain pour le défunt… L’un des deux Pères mourut. Son confrère ne manqua pas de dire la messe promise, dès le matin suivant. Sa messe terminée, pendant son action de grâce, le Père vit soudain apparaître son ami défunt, rayonnant de bonheur et de gloire… Puis l’âme glorieuse prit un visage sévère pour dire à son ami : « Mon frère, où donc est votre promesse ? Vous mériteriez que Dieu n’ait pas beaucoup de pitié de vous ! Ne m’avez – vous pas laissé en purgatoire plus d’une année, sans dire la messe promise ? » - «  Vous me surprenez ! s’écria le moine, votre corps n’est pas encore enseveli ! Vous avez quitté notre monde il y a quelques heures et je viens juste de terminer la Messe promise !?... » Alors, l’âme du défunt dit avec un douloureux soupir : « Oh !!! qu’ elles sont épouvantables les souffrances du purgatoire… Je vole au Ciel où je supplierai le bon Dieu de vous rendre ce que vous venez de faire pour moi. Car cette Messe m’était nécessaire pour quitter le purgatoire, dans les délais les plus courts. » C’est ainsi que les âmes bénies du purgatoire calculent la durée de leurs souffrances. Mais ce n’est ni par heure ni par jour qu’elles comptent, c’est par années, par siècles peut – être. Et ces années, et ces siècles leur paraissent éternels. Mon Seigneur, pardon et miséricorde ! Par les mérites de Vos Saintes Plaies, délivrez les âmes de nos défunts !


Prions


Saisi d’effroi à la pensée de redoutables tourments, longs et intenses, endurées par les âmes du purgatoire, je tombe à vos Pieds, ô mon Dieu. Et plein de compassion pour ces prisonnières infortunées, je viens vous supplier, au nom de Jésus – Christ, de jeter sur elles un regard de miséricorde et de mettre un terme à leur martyre ! O Marie ! Douce consolatrice des affligés, soyez leur propice ! Délivrez vos enfants de la captivité ! Qu’ils reposent en paix près de vous, dans le Ciel !


Neuvième jour

Impuissance des âmes du purgatoire


Impuissance de leurs souffrances

Considérez qu’à la mort cesse tout mérite, parce – que l’âme n’a plus son libre choix entre le bien et le mal. Le purgatoire est cette nuit dont parle Jésus – Christ, durant laquelle nul ne peut agir ; ceux qui y gémissent sont comme ce fermier de l’Evangile auquel le père de famille ne permet plus de cultiver son champ. Voilà pourquoi nos chers défunts ne peuvent rien pour adoucir leurs souffrances. Leur résignation parfaite, leur amour pour Dieu, la grandeur de leurs tourments, n’en abrègeront pas d’un instant la durée. La plus petite des souffrances du purgatoire leur aurait acquis sur la terre un poids immense de gloire céleste ; dans ce lieu d’expiation, ces souffrances sont stériles pour eux, stériles pour le Ciel ; elles sont simplement l’acquis d’une dette. Hélas, souffrir pendant des siècles, peut-être sans profit pour elles – même ! Combien cette pensée est désolante pour ces âmes et combien n’ajoute – t – elle pas à leurs tourments ! Aussi est – ce de nous qu’elles attendent secours et soulagement. Oui, nous sommes la ressource des morts, nous sommes leur providence libératrice. Le Ciel les console, nous, nous les soulageons ; le Ciel les encourage, nous, nous les délivrons : les saints leur ouvrent leurs bras pour les y recevoir, nous, nous les introduisons dans le séjour du bonheur. Telle est notre puissance, tel est notre devoir. Y pensons – nous ?


Impuissance de leurs prières

Les âmes du purgatoire sont aussi impuissantes à se soulager par leurs prières que par leurs souffrances. C’est en vain que du fond de leurs brûlants abîmes, elles font monter vers Dieu le cri de leur douleur, c’est en vain qu’elles essaient de fléchir sa Justice et qu’elles lui disent avec David : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez – vous abandonnée ? Je crie vers vous pendant le jour, et vous ne m’exaucez pas. La nuit, je gémis et personne ne me répond. Souvenez – vous, Seigneur, de Votre Miséricorde. Rompez les liens qui me retiennent loin de Vous, délivrez – moi des tourments que j’endure. Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! » Au Purgatoire, le temps de la Miséricorde n’est plus. Le règne de la Justice a commencé. Les supplications réitérées n’ont aucune efficacité. Lorsque la dette aura été entièrement acquittée par la souffrance, l’âme s’envolera dans le Ciel. Mais si les prières n’ont aucun crédit pour eux, les nôtres sont toutes puissantes sur le cœur de Dieu. A mesure qu’elles montent vers le Ciel, la miséricorde descend dans le purgatoire en torrents de grâces, de pardon, de liberté et de gloire. C’est par la prière que Marthe et Marie obtinrent la résurrection de Lazare. C’est par elle aussi que nous obtiendrons la délivrance de nos parents défunts. Oh ! Prions de tout cœur, prions sans cesse pour eux. Disons souvent : « Bon et Miséricordieux Jésus, donnez leur le repos éternel. O Marie, Mère et consolatrice des affligés, hâtez vous de les secourir ! Saints et saintes du Paradis, intercédez pour eux ! »


Exemple

Le Sauveur traversant la Judée, rencontra un jour un homme qui était paralytique, et qui attendait tristement assis près de la piscine de Siloé. Certains jours, l’ange descendait dans la piscine, en remuait l’eau, et le premier malade qui pouvait ensuite s’y laver, était guéri. Il y avait cependant bien longtemps que le pauvre paralytique de l’évangile était là, attendant toujours sans jamais pouvoir descendre à temps. Touché de compassion, le doux Sauveur s’approche de lui et lui demande avec bonté pourquoi il ne va pas se laver avec les autres. « Seigneur, répond ce malheureux, c’est que je suis perclus de tous mes membres et incapable de tout mouvement, et je n’ai personne pour me jeter le premier dans la piscine salutaire. Ma guérison tant désirée ne dépend pas de moi, pauvre paralytique, il me faut un ami généreux, qui me prête son aide et me donne la main ! » Tel est le triste sort des saintes âmes du purgatoire ; elles restent presque immobiles dans les flammes, incapables par elles – même de se secourir, incapables de se jeter dans la piscine salutaire du Sang Précieux de Jésus qui a sauvé le monde. Elles attendent qu’un ami secourable les y plonge. Soyez cet ami charitable, l’ange libérateur des pauvres paralytiques du purgatoire !


Prions


Mon Dieu, je vous recommande ces pauvres âmes qu’une nuit terrible enveloppe aujourd’hui dans ses ombres. Hélas ! Elles ne peuvent plus rien. Permettez moi d’être leur médiateur et de m’interposer entre votre Justice et elles. Je vous en supplie, abrégez leur douloureux exil ! O Jésus, soyez leur propice ! Appelez vers Vous vos enfants et nos frères ! Qu’ils reposent en paix.

Dixième jour

Les deux chemins qui conduisent en purgatoire


Le chemin des fautes mortelles

De par sa nature, le péché mortel conduit plus loin que le purgatoire : il précipite dans l’abîme de l’enfer. Les âmes, obscurcies par le mal qui a fini par les pénétrer, s’engouffrent vers les ténèbres. Elles ne supportent pas la lumière de Dieu qui leur apparaît au moment de la mort. Mais si le pécheur se repend et se confesse, le pardon du Seigneur descend sur lui par la grâce sacramentelle. Qu’arrive – t – il alors ? Les fautes sont pardonnées, l’amitié de Dieu est rendue. Il reste la peine faite au Bon Dieu qu’il faut expier : ou en ce monde par la pénitence, la prière, les messes… ou dans l’autre, par les souffrances du purgatoire. Après de longues années d’égarement, quel effroyable, quel long purgatoire l’attend ! Quelle énorme dette il devra solder à la Justice Divine ! Il est vrai que la pénitence sacramentelle réduit notre dette. Mais elle est ordinairement si légère, et faite avec si peu de ferveur ! Il est vrai aussi que les mortifications et les indulgences peuvent nous préserver ou nous délivrer du purgatoire. Mais il y a si peu de chrétiens qui se mortifient et qui jeûnent. Ceux qui sont les plus coupables sont précisément ceux qui font le moins de pénitences… Enfin, combien n’ont pas la contrition suffisante pour gagner des indulgences ! Qu’il y en a peu qui évitent cet effroyable abîme ! Tant de péchés et si peu d’expiation ! Si notre vie passée a été ternie par des fautes graves, cette considération doit nous faire réfléchir et nous arracher des désirs de pénitence. Elle doit aussi nous inciter à prier pour les âmes les plus coupables de ce lieu d’expiation. O mon Dieu ! Pénétrez mon esprit d’une crainte salutaire, à la pensée de vos redoutables jugements.


Le chemin des fautes vénielles

Est-ce que vous faites pénitence ? Chrétiens, que vous soyez innocents ou que vous ayez conservés la pureté de votre baptême, comme saint Louis, combien n’avez-vous pas à vous reprocher de fautes vénielles qui vous constituent débiteurs envers Dieu ? En vérité, ces fautes sont innombrables. Votre vie n’est peut – être qu’un tissu de péchés véniels. Ainsi que de pensées inutiles, de paroles oiseuses ! Que de jugements téméraires, de distractions, de médisances ! Que de vanités, de temps perdu inutilement ! N’offensez vous pas Dieu très souvent, tous les jours, sous le futile prétexte que vos fautes ne sont que légères ? Ne vous rendez vous pas souvent coupables de certaines fautes vénielles qu’on pourrait appeler graves parce – qu’elles avoisinent le péché mortel ? Faites – vous pénitence ? Or si votre vie est pleine de dettes et vide de satisfactions, il est bien évident que vous êtes dans la seconde voie qui conduit directement en purgatoire. Alors, que de jours, que de mois, que d’années, vous aurez à gémir dans ce terrible lieu d’expiation. Que votre purgatoire sera long et rigoureux ! Réfléchissez sérieusement et dîtes – vous : « Je veux enfin régler mes comptes avec Dieu, je veux profiter du temps que me laisse sa Miséricorde pour satisfaire à sa Justice ; je veux acquitter les dettes qu’il est si facile de solder avec un peu de générosité et d’amour. Âmes du purgatoire, venez à mon aide. Demandez – moi l’esprit de pénitence, je demanderai pour vous soulagement et consolation. »


Exemple

En 1848, vivait à Londres une veuve de 29 ans, qui était fort riche et passablement mondaine. Parmi les habitués qui fréquentaient sa demeure, on remarquait un jeune lord d’une conduite peu édifiante. Un soir, près de minuit, cette dame lisait un roman pour appeler le sommeil. A peine venait – elle d’éteindre la lumière, qu’apparut une lumière étrange, venant du côté de la porte et se répandant dans la chambre en augmentant d’intensité. Étonnée, inquiète, elle vit la porte s’ouvrir lentement, laissant apparaître le jeune lord, complice de ses désordres. Avant qu’elle n’ait pu proférer une parole, il était à ses côtés ; il la saisissait au poignet lui disant :  « Il y a un enfer où l’on brûle, sache – le… » La douleur que la malheureuse ressentit au poignet était si aiguë qu’elle s’évanouit. Revenue à elle une demi – heure après, elle appela sa femme de chambre. Celle – ci, en entrant dans la pièce, sentit une forte odeur d’objets brûlés… Elle constata que sa maîtresse avait au poignet une brûlure qui laissait apparaître l’os ; et cette plaie montrait l’empreinte d’une main d’homme. Elle remarqua encore que de la porte au lit, et du lit à la porte, le tapis portait les marques de pas d’homme et que, à l’endroit des pas, le tissu du tapis était calciné de part en part ! Le jour suivant, la dame apprit que le jeune lord était mort, cette nuit – là même…


Prions


Que de fautes, ô mon Dieu, je me permets à moi – même sans regrets, comme si c’était autant de bagatelles ! Ah, si je pensais aux comptes que j’en rendrai un jour à Votre Justice, combien je serais plus vigilant. Daignez soutenir ma faiblesse et ranimer mon courage languissant. Daignez aussi faire miséricorde à mes frères de l’Eglise triomphante. Qu’ils reposent en paix !

Onzième jour

Sainteté des âmes du purgatoire


Elles aiment Dieu

« Toute âme, disait Ste Catherine de Gênes, dès qu’elle est en purgatoire, se trouve élevée à un état de perfection et d’union divine qui pourrait servir de modèle aux plus grands saints d’ici – bas. » Il y a là, en effet, une multitude d’âmes prédestinées qui ont triomphé de leurs passions, qui ont vaincu le monde et le démon, qui ont pratiqué les vertus les plus héroïques et sont sorties de ce lieu d’exil chargées de mérites. Elles brilleraient comme des étoiles aux firmaments, si la robe de leur innocence n’avait été ternie par quelques grains de la poussière de la terre. Oui, ce sont des âmes belles, saintes, mortes à toutes imperfections. La moins précieuse vaut mieux que tout l’univers physique. Elles aiment leur Dieu, souverainement, totalement. Cet amour leur fait aimer leurs souffrances et la justice qui les retient dans le lieu de l’expiation. Leur ouvrirait – on les portes du Ciel, qu’elles préféreraient rester dans les flammes purificatrices plutôt que de rentrer dans la gloire avec de légères imperfections. Elles ne peuvent assez remercier leur Bien – Aimé de leur avoir préparé un lieu d’expiation pour leur permettre d’acquérir cet éclat de beauté qui convient à ses épouses. Et mieux que Job, au milieu de leurs douleurs, elles redisent sans cesse : « Que le Saint Nom de Dieu soit béni ! » Soyez donc compatissant pour ces saintes âmes, puisqu’elles ont, plus que jamais, besoin de notre assistance. Un jour, les rôles changeront, elles deviendront nos protections dans le Ciel, nos médiatrices auprès de Dieu, et alors, elles nous rendront avec bonheur, ce que nous aurons fait pour elles, au jour de leur affliction.


Elles sont aimées de Dieu

« Si Dieu, dit un auteur, nous aime, nous, pauvres pécheurs, si imparfaits, si dépourvus de vertus et de mérites, combien plus il aime ces saintes âmes du purgatoire, elles qui sont à lui pour toujours, et en qui Il voit resplendir la beauté de ses élus. » Elles lui sont infiniment plus chères. Ce sont Ses épouses, Ses enfants chéris, les héritières de Sa gloire, appelées à le bénir éternellement dans le Ciel. Toutes sont des pierres vivantes destinées à l’édifice de la divine Jérusalem, et que le ciseau du divin sculpteur achève de tailler et de polir, avant de les faire entrer dans la place qu’Il leur a destinée de toute éternité. Il les aime tendrement, Il les contemple avec amour, Il désire vivement s’unir à elles. Son Cœur Paternel souffre de leur triste exil, mais Sa justice qui a ses droits aussi bien que Sa bonté, les retient dans la prison jusqu’à ce qu’elles aient payé toutes leurs dettes. Aussi, quelle joie pour ce Père bon et tendre, si un ami, un médiateur, s’interposant entre le châtiment et la faute, vient désarmer sa rigueur et la réconcilier avec l’enfant de son amour !  Que de raisons d’aimer ces âmes bénies, et d’exercer largement la miséricorde envers elles ! Elles sont si dignes de notre affection ! Quand nous faisons l’aumône à un pauvre, nous ne savons pas s’il le mérite, s’il n’en sera pas plus coupable, plus ingrat. Mais ici, nous travaillons à coup sûr. La terre où nous semons est invariablement fidèle : pour chaque grain qu’on y jette, le Ciel récolte un fruit, et nous une bénédiction.


Exemple

Ste Gertrude, dans un ravissement, vit l’âme d’une religieuse qui avait passé sa vie dans l’exercice des plus grandes vertus. Elle se tenait en présence de Notre – Seigneur, revêtue des insignes de la charité, mais n’osant porter ses regards sur la face adorable du Sauveur. Elle demeurait les yeux baissés, dans l’attitude d’un criminel, témoignant par ses gestes, l’envie de s’éloigner du divin Maître. Gertrude, étonnée d’une conduite aussi étrange voulut en connaître la raison : « Dieu de bonté, dit –elle, pourquoi ne recevez – vous pas cette âme auprès de vous ? » A ces mots, Notre – Seigneur étendit les bras avec amour, comme pour attirer cette âme vers Lui ; mais celle – ci s’en alla dans une respectueuse humilité. La Sainte, de plus en plus surprise, demanda à l’âme de la religieuse pourquoi elle fuyait ainsi les embrassements d’un aussi tendre époux : « Parce – que je ne suis pas encore purifiée des souillures que mes fautes m’ont laissées et si Dieu m’accordait dans l’état où je suis, la libre entrée du Ciel, je n’y consentirais pas, quelque brillante que je paraisse à ses yeux, je sais que je ne suis point encore une épouse digne de mon Sauveur. » Ainsi ces saintes âmes endurent leurs souffrances de très bon cœur, dans une résignation parfaite. Elles sont tellement transformées en Dieu, qu’elles ne voudraient pas, quand elles le pourraient, se soustraire à la moindre partie de leurs tourments. Elles les acceptent avec une joie qui grandit toujours à mesure qu’elles se rapprochent du terme de leur expiation. Qu’elles sont dignes de notre amour, de nos sympathies, de toute notre charité !


Prions


Ô Dieu, qui pardonnez aux pécheurs et qui voulez le salut de tous les hommes, jetez un regard de bonté sur les âmes du purgatoire. Elles sont vos épouses, vos enfants de prédilection ; elles vous ont aimé tendrement et servi courageusement. Montrez – leur votre divine Face. Ô Jésus, soyez – leur propice ! Seigneur, appelez vos enfants et nos sœurs au séjour éternel, et que la lumière qui ne s’éteint pas, luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix !

Douzième jour

État des âmes du purgatoire vis-à-vis de nous


Elles nous sont unies par les liens de la charité

Souvenez – vous que nous somme unies à ces saintes âmes par les anneaux d’une chaîne spirituelle et toute divine. Comme nous, elles ont été créées à l’image de Dieu, rachetées par le sang de Jésus – Christ, régénérées par les eaux du baptême, et nous pouvons dire en vérité que le même sein, celui de l’Eglise, nous a portés : que nous sommes enfants de la même mère. Comme nous aussi, et peut – être à côté de nous, elles ont pris place à la table des Anges et elles ont reçu ce gage sacré de la vie éternelle. Elles ont emporté dans le monde futur les mêmes espérances qui adoucissent maintenant les amertumes de notre pèlerinage. Membres du même corps, héritières du même royaume, elles seront un jour nos compagnes d’éternité. Mais entre elles et nous, il y a cette différence, qu’elles sont malheureuses, captives, prisonnières, martyres, impuissantes à se secourir elles – même, et qu’elles attendent de nous aide et consolation. Nous leur devons assistance. Ne sont – ce pas les droits incontestables à notre compassion et à notre amour ? Si les enfants d’une même famille s’aiment tendrement entre eux, si les peines de l’un deviennent les peines de tous, ne doit – il pas en être de même des enfants de l’Eglise ? Où serait notre charité, si nous n’aimions pas ces pauvres âmes, abîmées dans la douleur ? Serait – il possible qu’étant homme, et surtout chrétien, nous fussions insensibles à leurs maux ? Aimons – les comme nous – même, aimons – les comme Jésus – Christ nous a aimés. Alors nous les soulagerons,  nous les délivrerons. « Mes petits enfants, écrivait l’apôtre St Jean, peu de temps avant de mourir, n’aimons pas seulement en paroles, mais véritablement en le prouvant par des actes. »


Elles nous sont unies par les liens de la fraternité

Parmi ces voix qui appellent, ne retrouvez – vous pas la voix d’un frère, d’une sœur, d’un enfant chéri, d’un époux, d’une épouse bien – aimée, que l’amour avait unis et que la mort a séparés, la voix d’un père, d’une mère dont le sang coule dans nos veines ? Ce cri du sans, cette voix de la famille, que vous dit – elle ? « Viens, viens à mon secours : il y a si longtemps que je t’appelle, je n’ai que toi et tu ne viens pas. Viens donc avec ton cœur, avec ta prière, avec tes bonnes œuvres, avec ton dévouement ; viens m’arracher à ces brûlants abîmes, viens me donner le Ciel, Dieu, l'éternité, viens ! » Comment résister à ce cri de détresse ? Savons – nous si nous n’avons pas contribué à augmenter le purgatoire de ceux qui nous ont tant aimés ?


Exemple

En 1864, un artiste juif, converti pendant un sermon sur l’Eucharistie, avait quitté le monde après avoir reçu le baptême et s’était retiré dans un ordre religieux très austère ; il passait chaque jour plusieurs heures à adorer le Saint – Sacrement, et dans ses effusions de ferveur, il demandait à Jésus – Christ surtout la conversion de sa mère qu’il entourait de la plus filiale tendresse. Il ne l’obtint point cependant, sa mère mourut. Pénétré d’une amère douleur, ce bon fils va se prosterner devant le Tabernacle, et donnant libre cours à ses plaintes : « Seigneur, disait – il, je vous dois tout il est vrai, mais que vous ai – je refusé ? Ma jeunesse, mes espérances dans le monde, le bien – être, les joies de la famille, un repos peut – être légitime, j’ai tout sacrifié dès que vous m’avez appelé. Mon sang, je l’eusse donné de même. Et Vous, Seigneur, Vous l'éternelle Bonté, qui avez promis de rendre au centuple, vous m’avez refusé l’âme de ma mère ! Mon Dieu, je succombe à ce martyre, le murmure va s’exhaler de mes lèvres. » Les sanglots étouffaient ce pauvre cœur. Tout à coup une voix mystérieuse frappe ses oreilles et dit : « Homme de peu de foi, ta mère est sauvée. Sache que la prière a tout pouvoir auprès de Moi, j’ai recueilli toutes celles que tu m’as adressées pour ta mère, et ma Providence lui en a tenu compte, à son heure dernière. Au moment où elle expirait, je me suis présenté à elle, et à ma vue elle s’est écriée : Mon Seigneur et mon Dieu ! Relève donc ton courage : ta mère a évité la damnation et tes supplications ferventes délivreront bientôt son âme de la prison du purgatoire. » Le père Hermann apprit bientôt, par une seconde apparition, que sa mère montait au ciel. Prions beaucoup pour nos parents défunts !

Prions


Miséricorde, Seigneur, pour les âmes auxquelles vous m’avez uni par des liens si doux, si étroits, et que vous me faisiez un devoir d’aimer. Oui, Miséricorde pour les âmes de mes parents, de mes bienfaiteurs, de mes amis. Seigneur, laissez vous fléchir par les prières et les larmes que je vous offre par elles. O Jésus ! O Marie ! Soyez leur propice ! Appelez vos enfants et nos frères dans le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix.


Treizième jour

Les âmes délaissées


Délaissées par leurs amis

Considérez qu’il y a au purgatoire des âmes entièrement délaissées, auxquelles personne ne s’intéresse, et qui souffrent sans consolations. L'Église, il est vrai, n’oublie aucun de ses enfants et les âmes dont nous parlons ont droit comme les autres aux prières que cette tendre Mère adresse tous les jours au Seigneur en faveur des défunts ; mais à part ces prières communes, il ne leur vient de la terre aucun secours particulier. Elles sont abandonnées de leurs amis qui leur avaient promis et juré une affection impérissable. Mais comme cette affection était purement humaine et souvent égoïste, elle s’est éteinte avec le dernier son de la cloche. Quel surcroît d’affliction ne cause pas à ces pauvres prisonnières ce délaissement si inattendu ! Écoutez ces justes reproches qu’elles adressent à ceux qui ont si tôt oublié les devoirs de l’amitié : « Ayez donc pitié de nous, vous du moins qui êtes nos amis. Nous vous avons donné tant de gages de notre affection et de notre dévouement, à vous qui nous aimiez si tendrement ! Vous aviez promis, à notre heure dernière, en nous disant adieu, que vous ne nous oublieriez jamais ! Et vous ne pensez plus à nous : pas une prière, pas une aumône, pas une larme, pas un soupir. Parce – que nous sommes loin des yeux, vous nous avez bannies de votre cœur. » O inconstance des affections humaines qui s’en vont, comme dit Bossuet, avec les années et les intérêts ! Ces reproches ne s’adressent – ils pas à vous ? Pensez –vous quelque fois aux amis de votre enfance, de votre jeunesse, que la mort vous a ravis ? « Ces chers morts, nous les oublions beaucoup trop, disait St François de Sales, et pourtant ils nous ont tant aimés pendant leur vie ! » Craignons d’être délaissé à notre tour, car il est écrit que celui qui oublie sera oublié.


Délaissées par leurs parents

Délaissées de leurs amis, ces pauvres âmes dont nous parlons le sont aussi de leurs parents, soit qu’ils n’existent plus en ce monde, soit qu’ils aient abjuré tout sentiment de charité et de reconnaissance. Oui, leur père, mère, frères, sœurs, ou héritiers les ont abandonnées. Où qu’elles portent leurs regards, elles ne rencontrent que l’oubli, le délaissement. L’oubli sur toute vie qu’aucune parole ne rappelle plus ; l’oubli sur leur nom que personne ne prononce ; l’oubli sur leur tombeau qui ne reçoit ni visite ni prière ; l’oubli sur leurs souffrances d’outre – tombe que personne ne cherche à soulager ; l’oubli partout et toujours. Pauvres âmes ! Qui sait combien dureront leurs douleurs, leur séjour dans ce terrible purgatoire où elles ne reçoivent aucun secours ? Comme ce cruel isolement doit ajouter à leurs souffrances ! Elles ont le droit de s’écrier avec le Prophète : « Mes proches se sont éloignés de moi et ma famille m’a jetée dans l’oubli ; mon père et ma mère m’ont abandonnée, je suis devenue pour eux tous comme un vase brisé qu’on laisse de côté et auquel personne ne pense plus. » Comme Jésus, abandonné de tout le monde au jardin de Gethsémani, elles peuvent dire : « J’ai cherché un consolateur et je n’en ai point trouvé ! » Priez souvent, allez à la Messe en semaine pour les morts les plus délaissés. Devenez leur père, leur mère, leur frère, leur sœur, leur ami. Est – il une œuvre plus digne de votre zèle, et de votre charité ? Un jour, ils prieront pour vous, si, ce qui est probable, vos parents et vos héritiers vous oublient et vous délaissent.


Exemple

Dans une paroisse de campagne, un crime affreux était venu consterner les cœurs. Un jeune homme, endurci par ces passions qui rendent le cœur féroce avait eu la cruauté de conspirer avec un infâme, l’assassinat de sa propre mère. Ces deux bourreaux l’avaient jeté dans une mare d’eau boueuse. La pauvre mère se débattait dans les flots et tendaient les bras vers ses assassins. L’étranger, de sa main barbare, repoussait la malheureuse femme, qui essayait de se rattacher à la rive. Mais le fils, tout scélérat qu’il était, quand il vit sa mère tendre vers lui ces bras qui l’avaient porté, fut vaincu par la nature et sa férocité tomba. Il lui tendit la main pour la retirer de l’abîme, mais son complice la repoussa et la plongea dans la mort. Le purgatoire est comme un lac invisible où des amis, des proches, des parents nous tendent les bras pour que nous les secourions. Peut – être avons-nous participé à les plonger dans cet effroyable supplice. Et pendant que nous poursuivons follement nos plaisirs, ils souffrent et nous appellent. Ne les délivrerons – nous pas ? Saintes âmes ! Nous serons votre famille, vos amis, vos sauveurs. Et un jour, vous viendrez aussi à notre aide.


Prions


O Jésus ! Abandonné de tout le monde et même de vos apôtres, dans le jardin de Gethsémani, ayez pitié de toutes les saintes âmes du purgatoire, en particulier de celles qui ne reçoivent ni prières ni consolations de la part des vivants . Soyez leur consolateur, leur libérateur. O Jésus, appelez enfin ces enfants délaissés au sein de leur famille du Ciel. Qu’ils reposent en paix.

Quatorzième jour

Soulagement des âmes du purgatoire


Nous pouvons les soulager

« Nous croyons, définit le Concile de Trente, que les âmes détenues en purgatoire sont soulagées par les suffrages des fidèles. » C’est ainsi que dans sa magnifique et divine unité, l’Eglise comprend les chrétiens de tous les temps et de tous les états. La charité qui les unit et rend commun leurs biens spirituels, ne s’étend pas seulement aux vivants, elle passe au – delà du tombeau avec ceux qui sont morts dans la paix du Seigneur. « La charité, disait St Paul, n’est pas comme la foi et l’espérance, qui s’éteignent pour nous, à notre dernier soupir, elle survit à la mort et ne périt jamais. » Ainsi les justes, après leur trépas, ne sont pas séparés de l’Eglise, ni retranchés de la communion des saints, ils sont toujours nos frères, nos amis, notre prochain. Comme les anges et les élus du Ciel, nous pouvons aussi délivrer ces âmes de leur prison. Bien plus, les anges et les saints ne le peuvent que par leurs prières, et nous le pouvons, nous, par toutes sortes d’actes d’amour, de bonnes intentions, de prières et de charité. « Dieu nous a donné une telle puissance sur le sort de ces âmes, dit le père Faber, qu’il semble plus dépendre de la terre que du Ciel. Telle est la consolante doctrine de l’Eglise ! Telle est la touchante économie de la Communion des Saints. » Quelle joie pour vous qui pleurez un père, une mère, un époux, un enfant ! Consolez vous, vous pouvez encore leur donner des preuves de votre amour, de votre dévouement ; vous pouvez être leur ange libérateur. Hâtez vous donc, venez briser leurs chaînes, venez solder leurs dettes, afin que ces chères âmes puissent s’envoler dans le sein de l’Eglise Triomphante.


Nous pouvons les soulager

Non seulement nous pouvons, mais encore nous devons venir au secours de ces âmes malheureuses. Nous le devons à Dieu. Père bon et tendre, il les aime comme ses épouses et désire vivement leur ouvrir la porte du Ciel, mais sa justice s’y oppose. Alors, Il se tourne vers nous et nous supplie de les aider ; Il nous en fournit les moyens et regarde comme fait à Lui – même ce que nous ferons pour la plus coupable et la plus souffrante d’entre elles. Nous le devons à ces pauvres exilées. Quelques unes, ou un grand nombre peut – être, souffrent en purgatoire par notre faute, par suite de notre négligence, de nos mauvais conseils, de nos scandales. Et nous ne ferions rien pour les soulager ! Et nous oserions dire : je suis innocent des larmes de sang répandues par ce juste ! Enfin nous le devons à nous – même. N’oublions pas que nous aurons besoin un jour, peut-être bientôt, qu’on exerce envers nous, la charité que nous pouvons maintenant exercer envers les autres. « Tout ce que la piété nous inspire de faire pour nos défunts, disait St Ambroise, se change en œuvres méritoires pour nous et à la fin de notre vie, nous recevrons au centuple ce que nous aurons donné. » Interrogez votre conscience. Avez – vous bien compris et pratiqué jusqu’à ce jour, cet important devoir ? Pensez – vous souvent, pensez – vous chaque jour aux âmes souffrantes du purgatoire ? Ayez donc à l’avenir cette charité que Dieu commande et bénit ; cette charité qui ouvre le Ciel à celui qui l’exerce et à celui qui en est l’objet ; cette charité qui est le ‘passeport’ du chrétien pour l’autre monde.

Exemple

Catherine de Cortone était issue d’une famille ducale. Petite enfant, sa piété et sa ferveur étaient celles d’un ange. Elle n’avait pas encore atteint sa huitième année lorsqu’elle perdit son père. Un jour, il lui apparut tout enveloppé des flammes du purgatoire. « Ma fille, lui dit – il, je serai dans le feu jusqu’à ce que tu aies fait pénitence pour moi. » Le cœur empli de compassion, Catherine s’éleva avec un courage viril au-dessus de la faiblesse de son âge. Elle préluda dès ce jour à ces austérités étonnantes qui ont fait d’elle un prodige de pénitence. Ses larmes, ses prières, ses mortifications eurent bientôt désarmé la Justice Divine et acquitté la dette paternelle. Son père, rayonnant de l’éclat des bienheureux, lui apparut de nouveau et lui adressa ces paroles : « Dieu a accepté tes actes d’amour, tes prières, ma fille ; je vais jouir de la Gloire. Continue toute ta vie de t’immoler en victime pour le salut des âmes souffrantes, c’est la Volonté Divine. » L’héroïque vierge fut fidèle à sa mission sublime. Toute sa vie, elle pria et pratiqua des austérités effrayantes pour le soulagement des morts. Ses pieuses compagnes voulurent l’engager à diminuer un peu ses pénitences. Elle répondit par ses remarquables paroles qui trahissent tout le secret de sa vie : « Quand on a vu comme moi ce que sont le purgatoire et l’enfer, on n’en fera jamais trop pour tirer les âmes de l’un et les préserver de l’autre. Je ne dois donc pas m’épargner, parce – que je me suis offerte en sacrifice pour elles. » Et nous aussi, nous avons la mission et le devoir de secourir les âmes que Jésus a rachetées ; ne l’oublions jamais.

Prions


Soyez béni, Ô mon Dieu, d’avoir bien voulu me confier le soulagement de ces âmes que vous aimez et qui ont tant de titres à ma compassion. Qu’il m’est doux de pouvoir essuyer leurs larmes et leur ouvrir le Ciel ! Rappelez-moi souvent ce grand devoir de la charité et aidez-moi à l’accomplir. O Jésus, soyez propice à nos chers défunts. Appelez vos enfants et nos frères au Bonheur Éternel, et que la lumière qui ne s’éteint plus luise sur eux ! Qu’ils reposent en paix.

Suite du Mois des Ames du Purgatoire

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20 novembre 2008

Litanies de Notre Dame de la Salette

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Litanies de Notre Dame de la Salette


Seigneur, ayez pitié de nous

O Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.


Notre Dame de la Salette, Réconciliatrice des pécheurs, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Guérison des malades, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Soutien des justes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Consolatrice des affligés, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui êtes apparue à de pauvres enfants des Alpes pour nous donner de graves avertissements, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui versiez des larmes en songeant aux péchés des hommes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui nous avez fait entendre les menaces du Seigneur, afin que nous nous convertissions, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui par vos supplications retenez le bras du Seigneur irrité contre nous, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui avez dit : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils », priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui priez continuellement votre divin Fils, afin qu'il nous fasse miséricorde, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui avez tant de peine à cause de nos péchés, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui méritez toute notre reconnaissance, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui après avoir donné vos avertissements aux enfants de la Montagne, leur avez dit : « Et bien, mes enfants vous le ferez passer à tout mon peuple », priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez annoncé aux hommes des châtiments terribles, s'ils ne se convertissent pas, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui leur annoncez la miséricorde et le pardon, s'ils reviennent à Dieu, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui promettez des grâces abondantes, si l'on fait pénitence, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont l'Apparition miraculeuse a retenti dans les deux mondes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont les prodiges s'étendent en tous pays, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont le culte s'accroît chaque jour, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont les bienfaits ravissent tous vos enfants, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qu'on invoque pas en vain, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez fait jaillir à vos pieds une eau miraculeuse, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui, à l'exemple de Jésus, rendez la vue aux aveugles, le mouvement aux paralytiques, la santé aux malades, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui consolez toutes les infortunes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui êtes apparue resplendissante de clarté, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui portiez sur la poitrine le Crucifix et les instruments de la Passion, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui nous avez averti de sanctifier le jour du seigneur, si nous voulons éviter des châtiments terribles, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez dit que le travail du dimanche et le blasphème excitent particulièrement la colère de Dieu, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui nous avez reproché de ne point garder les jeunes et abstinences de l'Eglise, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui nous avez annoncé les fléaux de Dieu, si l'on continuait à violer ses commandements, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez recommandé la prière du matin et du soir, priez pour nous

Par votre puissante protection, délivrez-nous des maux qui nous menacent, O Marie !

Pauvres pécheurs que nous sommes, convertissez-nous, O Marie !

Dans l'accomplissement de nos devoirs, aidez-nous, O Marie !

Dans la solide piété, affermissez-nous, O Marie !

Dans la pratique continuelle de toutes les vertus, encouragez-nous, O Marie !

Dans nos joies, soyez avec nous, O Marie !

Dans nos douleurs, soutenez-nous, O Marie !

Dans tous les événements de la vie, obtenez-nous une soumission entière à la volonté de Dieu, O Marie !


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.


Notre Dame de la Salette, priez pour nous

afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ


Prions


O Dieu, qui ne cessez de nous montrer combien la dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie vous est agréable, par les prodiges multipliés que nous obtiennent son intercession, faites-nous la grâce d'être toujours fidèles aux enseignements qu'Elle nous donne, afin qu'après avoir observé vos commandements dans cette vie, nous ayons le bonheur de vous posséder pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.


Indulgence de 40 jours, Mgr de Bruillard, 15 janvier 1853

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Téléchargez le texte des Litanies de Notre Dame de la Salette (pdf) en cliquant ici

20 novembre 2008

Neuvaine à Notre Dame de la Salette

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Notre Dame de la Salette

Apparition en 1846

Fête le 19 septembre

Le 19 septembre 1846, l'auguste Vierge Marie apparaissait dans le diocèse de Grenoble, sur la montagne de La Salette qui domine le village de La Salette de plus de 2500 pieds. Comme témoins de Son apparition, Marie choisit deux petits bergers qui ne se connaissent que depuis la veille: Maximin Giraud âgé de onze ans et Mélanie Calvat âgée de quatorze ans. Maximin a raconté l'apparition comme suit: «Il est midi. Assis au sommet de la montagne, Mélanie et moi faisons notre frugal repas... quand tout à coup, Mélanie s'arrête, son bâton lui échappe des mains. Effrayée, elle se tourne vers moi en disant: 'Vois-tu là-bas cette grande lumière? -- Oui, je la vois.' «Cette lumière devant laquelle celle du soleil semble pâlir, paraît s'entr'ouvrir, et nous distinguons dans son intérieur la forme d'une Dame encore plus brillante... Quoiqu'à une distance de vingt mètres environ, nous entendons une voix douce disant: 'Avancez, Mes enfants, n'ayez pas peur. Je suis ici pour vous annoncer une grande nouvelle.' La crainte respectueuse qui nous avait tenus en arrêt s'évanouit, nous courons à Elle. La belle Dame S'avance aussi, et suspendue en face de nous, à dix centimètres du sol, commence ainsi Son discours: «Si Mon peuple ne veut pas se soumettre, Je suis forcée de laisser aller le bras de Mon Fils. Il est si lourd et si pesant que Je ne puis le retenir. Depuis si longtemps que Je souffre pour vous autres; si Je veux que Mon Fils ne vous abandonne pas, Je suis chargée de Le prier sans cesse et vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, vous ne pourrez récompenser la peine que J'ai prise pour vous! J'ai donné six jours pour travailler, Je Me suis réservé le septième et on ne veut pas Me l'accorder; c'est cela qui appesantit tant le bras de Mon Fils. Aussi ceux qui mènent les charrettes ne savent plus jurer sans y mettre le nom de Mon Fils: ce sont ces deux choses qui appesantissent tant Son bras. Si la récolte se gâte ce n'est qu'à cause de vous autres... Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les bras des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront mauvaises et les raisins pourriront.' «Puis, continue Maximin, Elle nous demanda: ‘Faites-vous bien vos prières Mes enfants?' Tous les deux nous répondîmes d'une seule voix: ‘Non, madame, pas guère. -- Ah! Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous n'aurez pas le temps, récitez au moins un Pater et un Ave Maria, et si vous en avez le temps, il faut en dire davantage... Il ne va que quelques femmes âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche, tout l'été, et l'hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe rien que pour se moquer de la religion. Le Carême, ils vont à la boucherie comme les chiens...» Elle termina Son discours par ces mots prononcés en français: «Eh bien! Mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple!' «Immobiles comme des statues, les yeux fixés sur la belle Dame, nous La voyions glisser sur la cime de l'herbe sans la faire fléchir... Là, en notre présence, Elle S'éleva insensiblement, resta quelques minutes entre le ciel et la terre, à une hauteur de deux mètres. Puis, la tête et le corps se confondirent avec la lumière qui L'encadrait. Nous ne vîmes plus qu'un globe de feu s'élever dans le firmament...» Les prophéties de la Vierge ne tardèrent pas à se réaliser à la lettre. En 1848, la disette des pommes de terre fit baisser la population de l'Irlande de huit millions à cinq millions. La rareté et la cherté des vivres causèrent la mort de plus de cent cinquante mille personnes en France, et plus d'un million dans toute l'Europe. Le tzar de Russie augmenta alors du tiers le traitement de ses fonctionnaires. En 1851, la maladie du 'pictin' se déclara, occasionnant d'énormes pertes de blé. En 1852, la maladie des noyers détruisit toute la récolte des noix. On situe à la même époque l'arrivée du phylloxéra, insecte qui cause encore de grands ravages dans les vignobles de France. En 1854, la 'suette' provoqua la mort subite de soixante-quinze mille enfants en France. Un froid glacial les saisissait et les faisait expirer au bout de deux heures. Notre Mère du ciel est venue pleurer des larmes de corédemptrice sur les hauteurs dénudées de la terre dans le but de fléchir la colère de Dieu, de prier pour la conversion des pécheurs et d'attendrir nos coeurs endurcis. Impuissant devant l'endurcissement de Jérusalem, Son Fils pleura sur elle et sur ses enfants. Marie pleure aussi sur Son peuple et sur le monde, demandant que les hommes avouent leurs égarements et qu'ils réparent leurs torts. À cette condition seulement, le monde pourrait encore obtenir la Miséricorde de Dieu.

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Neuvaine à Notre Dame de la Salette


Prières à dire chaque jour:

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Souvenez-vous à Notre Dame de la Salette


Souvenez-Vous, ô Notre-Dame de La Salette, véritable Mère de Douleurs, des larmes que Vous avez versées pour moi sur le Calvaire et dans Votre miséricordieuse Apparition ; souvenez-Vous aussi de la peine que Vous prenez toujours pour moi afin de me soustraire aux coups de la justice de Dieu ; et voyez si, après avoir tant fait pour Votre enfant, Vous pouvez maintenant l’abandonner. Ranimé par cette consolante pensée, je viens me jeter à Vos pieds, malgré mes infidélités et mes ingratitudes. Ne repoussez pas ma prière, ô Vierge Réconciliatrice, mais convertissez-moi, faites-moi la grâce d’aimer Jésus par-dessus tout, et de Vous consoler Vous-même par une vie sainte pour que je puisse un jour Vous voir au Ciel. Ainsi soit-il.


Je Vous salue Marie, pleine de douleurs, Jésus crucifié est avec Vous ; Vous êtes digne de compassion entre toutes les femmes et digne de compassion est Jésus, le fruit de Vos entrailles. Sainte Marie, Mère de Jésus crucifié, obtenez-nous des larmes, à nous qui avons crucifié Votre Fils, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il. (Répéter trois fois)


V. Notre-Dame de La Salette, Réconciliatrice des Pécheurs,

R. priez sans cesse pour nous qui avons recours à Vous.


Mon Jésus, Miséricorde !

Doux Cœur de Marie, soyez mon salut.

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Litanies de Notre Dame de la Salette


Seigneur, ayez pitié de nous

O Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.


Notre Dame de la Salette, Réconciliatrice des pécheurs, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Guérison des malades, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Soutien des justes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Consolatrice des affligés, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui êtes apparue à de pauvres enfants des Alpes pour nous donner de graves avertissements, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui versiez des larmes en songeant aux péchés des hommes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui nous avez fait entendre les menaces du Seigneur, afin que nous nous convertissions, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui par vos supplications retenez le bras du Seigneur irrité contre nous, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui avez dit : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils », priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui priez continuellement votre divin Fils, afin qu'il nous fasse miséricorde, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui avez tant de peine à cause de nos péchés, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui méritez toute notre reconnaissance, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, qui après avoir donné vos avertissements aux enfants de la Montagne, leur avez dit : « Et bien, mes enfants vous le ferez passer à tout mon peuple », priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez annoncé aux hommes des châtiments terribles, s'ils ne se convertissent pas, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui leur annoncez la miséricorde et le pardon, s'ils reviennent à Dieu, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui promettez des grâces abondantes, si l'on fait pénitence, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont l'Apparition miraculeuse a retenti dans les deux mondes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont les prodiges s'étendent en tous pays, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont le culte s'accroît chaque jour, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous dont les bienfaits ravissent tous vos enfants, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qu'on invoque pas en vain --> priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez fait jaillir à vos pieds une eau miraculeuse, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui, à l'exemple de Jésus, rendez la vue aux aveugles, le mouvement aux paralytiques, la santé aux malades, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui consolez toutes les infortunes, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui êtes apparue resplendissante de clarté, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui portiez sur la poitrine le Crucifix et les instruments de la Passion, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui nous avez averti de sanctifier le jour du seigneur, si nous voulons éviter des châtiments terribles, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez dit que le travail du dimanche et le blasphème excitent particulièrement la colère de Dieu, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui nous avez reproché de ne point garder les jeunes et abstinences de l'Eglise, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui nous avez annoncé les fléaux de Dieu, si l'on continuait à violer ses commandements, priez pour nous

Notre Dame de la Salette, Vous qui avez recommandé la prière du matin et du soir, priez pour nous

Par votre puissante protection, délivrez-nous des maux qui nous menacent, O Marie !

Pauvres pécheurs que nous sommes, convertissez-nous, O Marie !

Dans l'accomplissement de nos devoirs, aidez-nous, O Marie !

Dans la solide piété, affermissez-nous, O Marie !

Dans la pratique continuelle de toutes les vertus, encouragez-nous, O Marie !

Dans nos joies, soyez avec nous, O Marie !

Dans nos douleurs, soutenez-nous, O Marie !

Dans tous les événements de la vie, obtenez-nous une soumission entière à la volonté de Dieu, O Marie !


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.


Notre Dame de la Salette, priez pour nous

afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ


Prions


O Dieu, qui ne cessez de nous montrer combien la dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie vous est agréable, par les prodiges multipliés que nous obtiennent son intercession, faites-nous la grâce d'être toujours fidèles aux enseignements qu'Elle nous donne, afin qu'après avoir observé vos commandements dans cette vie, nous ayons le bonheur de vous posséder pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.


Indulgence de 40 jours, Mgr de Bruillard, 15 janvier 1853


Premier jour

En me prosternant à Vos pieds, ô ma tendre Mère, pour Vous demander (désigner ici la grâce), je ne puis oublier que Vous êtes descendue du Ciel sur la montagne de La Salette, pour me rappeler avant tout mes devoirs de chrétien, et que je n’obtiendrai la faveur qui fait l’objet de ma neuvaine qu’autant que je serai parfaitement rentré en grâce, par une bonne confession, avec Votre divin Fils, et que je travaillerai de tout cœur à me corriger de mes défauts. Ô Vierge Réconciliatrice des pécheurs, obtenez-moi cette grâce des grâces, car avec elle tout le reste m’arrivera par surcroît. Encouragé par tant de miracles qu’obtiennent ceux qui Vous invoquent sous le vocable de Notre-Dame de La Salette, je viens à Vous ; gravez chaque jour dans mon cœur quelques-uns des enseignements de Votre miséricordieuse Apparition.


Deuxième jour

Ô ma Mère, pourquoi pleurez-Vous tristement assise sur le rocher de cette profonde solitude ? – Mon enfant, c’est pour t’apprendre à réfléchir et à pleurer tes péchés. La terre de ton âme est dans la désolation, parce que tu ne fuis pas assez le monde, parce que tu ne médites pas les grandes vérités de la Foi, tes fins dernières et les épouvantables conséquences de ta légèreté, dans cette vie et en l’autre ! Retire-toi donc souvent dans la solitude, et là, Mon Fils parlera à ton cœur ; Il t’inspirera quelque résolution qui assurera ton salut. – Ô Mère, que de motifs n’ai-je pas de mêler mes larmes à Vos larmes ! C’en est fait, j’ai assez résisté à l’appel de Jésus ; aidez-moi désormais à ne penser, ne parler, à n’agir en tout que conformément à Son divin Cœur.

Pratique : se préparer à faire au plus tôt une bonne confession.


Troisième jour

Que veut dire, ô ma Mère, cette grande Croix lumineuse sur Votre poitrine ? Pourquoi ce torrent de larmes qui tombent de Vos yeux sur le divin Crucifié ? – Mon enfant, n’as-tu jamais, par le péché mortel, outragé, crucifié ton Sauveur et ton Dieu ? Ne vois-tu pas la Croix, ce signe adorable du salut, renversée et bannie de toute part ? N’y a-t-il pas de quoi verser des larmes de sang en face de pareilles impiétés ? Hâte-toi de désarmer le bras irrité de Mon Fils ; ne laisse pas retomber Son Sang divin sur toi et les tiens. Tremble qu’il ne t’abandonne. Regarde, étudie, adore, remercie Jésus en Croix. Il est le remède à tous les maux, le modèle de toutes les vertus. Porte-Le sur ta poitrine et surtout dans ton cœur. À Son tour, Il te portera au Ciel.

Pratique : porter sans honte une Croix sur soi.


Quatrième jour

Les témoins de Votre Apparition, bonne Mère, me disent à l’envi la simplicité de Votre costume, la modestie de Votre regard, une robe vulgaire, un simple fichu, un humble tablier, une coiffure qui cache Vos oreilles et Vos cheveux ; Votre attention à rendre Votre face angélique invisible au petit garçon ! Pouviez-Vous condamner plus fortement l’orgueil, le luxe et la sensualité qui font tant de victimes en cette vie et en l’autre ? Aidez-moi, ô Mère, à vivre d’une vie toute intérieure, à me cacher aux yeux du monde, ou à n’y paraître que pour y semer la bonne odeur de Jésus-Christ. Faites-moi bien comprendre que je ne puis avoir le cœur pur qu’en pratiquant la modestie, l’humilité, la mortification et la fuite du monde.

Pratique : la simplicité dans son costume.


Cinquième jour


Vous avez pleuré tout le temps que Vous avez parlé à La Salette, dit la bergère, et Vos larmes devenaient plus abondantes, suivant les crimes que Vous aviez à nous reprocher : la révolte contre Dieu et Son Église, le blasphème, le méprise des lois de la pénitence et des avertissements surnaturels, l’ingratitude pour Votre amour et Vos bienfaits ! Continuez, ô Mère, ces larmes bienfaisantes, mais pour amollir nos cœur, pour nous obtenir des larmes d’une vraie pénitence. Et pour Vous prouver la sincérité de la mienne, je veux dès ce jour combattre autour de moi tous ces grands crimes que Vous nous reprochez.

Pratique : s’associer à l’Archiconfrérie de Notre-Dame de La Salette.


Sixième jour

Fais-tu bien ta prière, Mon enfant ? Il faut bien la faire matin et soir. Tu sais ce que Mon Fils dit de la prière dans Son Évangile : Il faut toujours prier et ne pas cesser, car sans Moi, sans la grâce, vous ne pouvez rien faire de méritoire. Or, la grâce n’est accordée qu’à la prière. Demandez donc en Mon Nom, avec un cœur droit et pur, avec confiance, soumission et persévérance, et vous recevrez même les miracles les plus grands et les plus nombreux. La prière est la clef des trésors du Ciel ; le cri de votre misère monte vers Dieu et la miséricorde en descend aussitôt. Si donc tu veux être un saint, sois une âme de prière. Moi-même Je prie sans cesse pour vous dans le Ciel. – Ô ma Mère, c’en est assez… jamais je n’oublierai ce besoin du cœur, ce bonheur de la vie.


Pratique : faire, au moins le soir, la prière en famille.


Septième jour


Est-il possible, ô ma Mère, que la malice de l’homme puisse aller jusqu’à faire servir à sa perte ce que l’amour infini de Dieu a établi pour son salut et son plus grand bonheur ? C’est cependant ce que Vous nous reprochez dans Votre Apparition : ils ne vont à la Messe que pour se moquer de la religion ! Hélas, combien de chrétiens qui, comme les Juifs au jour de la Passion du Sauveur, ne daignent même pas mettre le pied à l’église et puiser le salut aux sources des Sacrements ! – Loin de moi, ô ma Mère, l’affreux malheur d’un sacrilège ! C’est dans toute la sincérité de mon âme que je me confesserai toujours. C’est avec un filial empressement et un saint respect que souvent j’assisterai à la Messe et y communierai.

Pratique : souvent s’approcher des Sacrements et assister à la Messe.


Huitième jour

Comme Votre Apparition me révèle les secrets de Votre Cœur maternel, ô Marie ! Comme elle augmente et affermit ma confiance en Vous. Miséricordieuse Mère, rien ne Vous rebute pour gagner le cœur de Vos enfants et les ramener à Dieu ! Et ceux que ne peut attirer Votre ravissante beauté, Vous les contraignez de se rendre, par Vos larmes, par Vos menaces, et au besoin, par Vos châtiments ! Mais encore ici avec quels ménagements ! Si Vous frappez d’une main, Vous retenez de l’autre ! Votre œil maternel et inquiet nous poursuit jusque dans nos égarements et dans les moindres détails de notre vie, pour y découvrir et récompenser le moindre bon sentiment. Qui n’aimerait une telle Mère ! Qui n’aurait une aveugle confiance en Elle ! Qui ne chercherait à La faire aimer et à La glorifier !

Pratique : espérer en la protection de Marie, même contre toute espérance.


Neuvième jour


Me voici déjà au dernier jour de ma neuvaine, ô ma bonne Mère, et je n’ai qu’à peine effleuré les enseignements de Votre Apparition ! Il fait si bon Vous contempler et répandre son cœur à Vos pieds ! Ils sont si rapides les instants qu’on passe auprès de Vous ! Mais je Vous entends me dire comme aux bergers extasiés en Votre présence : eh bien, Mon enfant, tu le feras passer à tout Mon peuple. Fais donc comprendre à ceux qui t’entourent la nécessité, les pratiques et les douceurs du service de Dieu, résumées dans Mon Apparition. Comme Moi, ta Mère, brûle d’un saint zèle pour la gloire de Dieu, pour l’édification et le salut de tes frères. Le Ciel en est le prix !


Pratique : faire le chemin de la Croix pour les âmes du Purgatoire.

Téléchargez le texte de la Neuvaine à Notre Dame de la Salette (pdf) en cliquant ici

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Message de Notre Dame de la Salette,

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19 novembre 2008

Neuvaine à Saint Augustin

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Saint Augustin

Évêque d'Hippone, Père et Docteur de l'Église
354-430

Fête le 28 août

Saint Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la terre et l'un des plus grands Saints dont Dieu ait orné Son Église. Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer. Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre; c'est bien à son sujet qu'on peut dire: "Dieu est admirable dans Ses Saints!" Augustin naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort. A l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu: "Le fils de tant de larmes ne saurait périr!" avait dit un prêtre vénérable à la mère désolée. Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Moniques des Augustins modernes. C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient. Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle. Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques. Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la charité qui les anime; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes. Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

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Neuvaine à Saint Augustin

Premier jour

Tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi.

Seigneur, Tu es notre créateur et notre Père. Tu nous as tous faits à ta ressemblance et nous sommes égaux en dignité devant Toi. C’est pourquoi Tu nous appelles, Tu nous invites à partager avec Toi la vie qui ne finira pas, où il n’y aura plus ni larmes ni souffrance ni mort. Écoute notre prière comme tu as écouté ton ami Augustin en son temps, nous lui demandons de Te la présenter : prends pitié de nos frères et sœurs souffrant en Algérie.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Deuxième jour

Aime et fais ce que tu veux ! Tu te tais, tais-toi par amour, tu cries, crie par amour ; tu corriges, corrige par amour, tu pardonnes, pardonne par amour.

Notre ancêtre dans la foi, Augustin de Tagaste, l’actuelle Souq Ahras nous a dit : « Les bons usent du monde pour jouir de Dieu ; les méchants au contraire veulent user de Dieu pour jouir du monde. » Ô Seigneur de toute bonté, Toi qui nous a appris par ton Fils que Tu es le Dieu d’amour, voici que nous t’adressons notre prière par ton serviteur Augustin : prends pitié des femmes et des hommes d’Algérie, afin qu’ils vivent non pas en ennemis les uns des autres mais en frères solidaires qui ont en partage les richesses qui viennent de Toi.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Troisième jour

O Seigneur, notre Dieu, protège-nous et porte-nous ! Tu porteras, toi, oui, tu porteras, toi, les tout petits et jusqu’aux vieillards chenus, c’est toi qui les porteras !

Dieu créateur, Tu es l’auteur de toutes choses, et Tu as mis en nous le désir du bien et de la justice. Prêtes l’oreille à notre cri, entends nos demandes pour nos frères et sœurs d’Algérie qui endurent l’injustice et qui aspirent au règne de la charité : voici que nous les confions, pour te les présenter, au grand frère Augustin, étudiant en son temps à Madaure, près de l’actuelle M’Daourouch.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Quatrième jour

Tu remets les péchés, quand on avoue ; tu exauces le gémissement du captif entravé ; tu dégages des liens que nous nous sommes faits.

Ô Dieu de miséricorde et de pardon, Tu connais nos besoins et Tu sais combien nous sommes faibles. Guide nous et enseigne nous tes voies, elles mènent à la vérité et à la vraie vie, Toi qui est le chemin, la vérité et la vie. Nous te le demandons aussi pour nos frères et sœurs d’Algérie par l’intercession de leur ancêtre Augustin dont le cœur contrit T’a touché en son temps : qu’ils obtiennent aussi ton pardon par Ton Fils bien aimé Jésus Christ.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Cinquième jour

Donne-moi les forces pour chercher, toi qui as permis qu’on te trouve et qui me donnes l’espérance de te trouver encore davantage. Ma force et ma faiblesse sont devant toi, soutiens l’une, guéries l’autre.

Te connaître et connaître Celui que Tu as envoyé, conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie, pour nous arracher au pouvoir du mal, et nous rétablir dans ton amitié, voilà la vraie lumière qui dissipe les ténèbres. Éclaire nous ainsi que nos frères et sœurs d’Algérie par l’intercession d’Augustin, le pasteur que Tu as donné en son temps à tes brebis de Numidie.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Sixième jour

Par une femme la mort, par une femme la vie ; par Ève, la ruine, par Marie, le salut.

Elle est pure, elle est belle celle qui t’a donné son « fiat » librement et en toute humilité pour la réalisation de tes desseins. Apprend-nous à accomplir ta volonté comme Marie, purifie nos intentions par le feu de Ton Esprit. Car Tu ne refuses pas l’Esprit Saint à ceux qui te le demandent, Dieu de gloire, dont la gloire est l’homme libéré du péché et debout devant ta face. Répands Ton Esprit sur l’Algérie aussi, nous te le demandons par l’intercession d’Augustin, le docteur que tu as donné à ton Église en son temps.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Septième jour

Ceux-là sont tes serviteurs, mes frères, dont tu as voulu que, tes fils, ils fussent mes seigneurs et que tu m’as enjoint de servir, si je veux avec toi vivre de toi.

Père bon, nous sommes tous tes enfants, mais c’est librement que Tu nous proposes d’accepter cet état. Tu n’as pas empêché l’enfant prodigue de te quitter, mais Tu as fêté son retour. Tu attends ainsi que nous revenions tous vers Toi, pour goûter ensemble le repos du septième jour auprès de Toi. Augustin nous y encourage et nous a montré que la cité de Dieu se construit durant notre pèlerinage sur terre : que par son intercession notre prière monte vers Toi, pour nous et pour tes enfants d’Algérie.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie 

Huitième jour

Sur ta vie, ce n’est pas possible que le fils de telles larmes soit perdu.

Gloire et louange à Toi Seigneur, en ce jour que l’Eglise a consacré à Monique la mère dévouée d’Augustin qu’elle poursuivit jusqu’aux pieds de ton Saint évêque Ambroise, à Milan. Par sa prière constante et incessante elle l’a enfanté, pour ainsi dire, une seconde fois dans les eaux du baptême. Prends pitié, Dieu grand et charitable de toutes les mamans et de toutes les femmes d’Algérie, nous te le demandons par l’intercession d’Augustin, de sa mère et de tous les saints d’Afrique.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

Neuvième jour

C’était toi que je cherchais. Et toi, tu étais et au-dedans du plus profond et au dessus du plus haut de mon être.

Gloire et louange à Toi Seigneur, en ce jour, où notre frère dans la foi Augustin, est retourné à Toi, à Hippone l’actuelle ville de Annaba. Malgré les difficultés de l’heure il n’a pas hésité à répéter avec confiance : « La captivité passe. Voici venir l’éternité. » Il était plein de reconnaissance envers Toi, car tu ne l’as pas oublié lorsqu’il était égaré et loin de toi. Par son intercession, nous te demandons aujourd’hui d’entendre notre supplication : que nos frères et sœurs d’Algérie obtiennent la paix en cherchant à mieux Te connaître, T’aimer et Te servir, toi le seul vrai Dieu.

Notre-Père, Je Vous Salue Marie

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15 novembre 2008

Sainte Aldegonde de Maubeuge

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Sainte Aldegonde

Abbesse à Maubeuge

+ 684

Fête le 30 janvier

Aldegonde, née vers 630 à Cousolre, fille de Walbert et de Bertilie, consacra sa virginité à Dieu, sous l'influence de sa soeur, Waudru qui était abbesse de Mons en Belgique.  Ses parents voulaient la marier à un riche Seigneur. Mais elle voulait se consacrer à Dieu. Elle s'enfuit et fonda un ermitage au bord de la Sambre. D'autres jeunes filles vinrent partager sa vie de prière. L'ermitage devint rapidement un important chapitre de chanoinesses, à l'origine du monastère de Maubeuge. Elle reçut maintes visions célestes. Aldegonde mourut le 30 janvier 684. On l'invoque contre les maux dont elle eut à souffrir: maux de tête, fièvres, cancer du sein.

Prière à Sainte Aldegonde

Avec une grande confiance, nous vous adressons cette prière. Donnez-nous de vivre notre Foi avec Espérance et Charité pour que nous soyons plus généreux et plus rayonnants. Préservez-nous de cette grave maladie qu'est le cancer, et de ce mal plus grand qu'est le péché. Rendez-nous forts dans les épreuves. Veillez sur nos familles et nos malades. Faites naître dans le cœur de nos jeunes des vocations religieuses et sacerdotales. Aidez-nous à découvrir la Mission que Dieu nous a confiée ici-bas et à servir Notre Seigneur de notre mieux. Amen !

Sainte Aldegonde, priez pour nous !

Voir aussi: http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2008/06/10/9518243.html

15 novembre 2008

Sainte Hélène

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Sainte Hélène

249-329

Fête le 18 août

Née vers 249, à Drépane (Derpanum) en Bithynie (devenue Hélénopolis), Hélène, de condition modeste était, selon saint Ambroise, fille d'auberge avant que le tribun militaire Constance Chlore qui ne pouvait l'épouser, en fît sa concubine et l’associa à sa glorieuse destinée. Quand Dioclétien fit de Constance Chlore le César des Gaules (293), il lui imposa de répudier Hélène pour qu’il épousât Théodora, file de Maximien Hercule. A la mort de Constance Chlore (306), ses fidèles de l’armée de Bretatgne acclamèrent comme leur empereur son fils, Constantin, qu’il avait eu avec Hélène qui fut, dès lors, comblée d'honneur et reçut le titre d'Augusta et un palais à Trêves. Eusèbe qui affirme qu'elle devint chrétienne après la conversion de Constantin, souligne la piété d'Hélène, ses prières dans les églises, sa charité pour les pauvres et les prisonniers. Entrée à Rome avec son fils, elle reçut le titre de Nobilissima Femina et la résidence impériale du Sessorium, près du Latran. Après que Constantin eut battu l’empereur d’Orient, Licinius (324), Hélène, proclamée Augusta, investie du droit de battre monnaie à son effigie et de porter le diadème, entreprit un pèlerinage en Palestine (326) et visita les lieux saints où elle aurait découvert les reliques de la vraie croix ; on lui doit la construction des basiliques du Mont des Oliviers et de Bethléem. Elle commença par visiter les Lieux saints ; l’Esprit lui souffla de chercher le bois de la croix. Elle s’approcha du Golgotha et dit : « Voici le lieu du combat; où est la victoire ? Je cherche l’étendard du salut et ne le vois pas. » Elle creuse donc le sol, en rejette au loin les décombres. Voici qu’elle trouve pêle-mêle trois gibets sur lesquels la ruine s’était abattue et que l’ennemi avait cachés. Mais le triomphe du Christ peut-il rester dans l’oubli ? Troublée, Hélène hésite, elle hésite comme une femme. Mue par l’Esprit-Saint, elle se rappelle alors que deux larrons furent crucifiés avec le Seigneur. Elle cherche don c le croix du milieu. Mais, peut-être, dans la chute, ont-elles été confondues et interverties. Elle revient à la lecture de l’Evangile et voit que la croix du milieu portait l’inscription : « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». Par là fut terminée la démonstration de la vérité et, grâce au titre, fut reconnue la croix du salut. (Saint Ambroise) L’impératrice Hélène mourut pieusement vers 329, à Nicomédie et sa dépouille, d'abord déposée à Constantinople, fut déposée à Rome dans un mausolée magnifique que Constantin fit construire sur la via Lavicana. Le sarcophage de sainte Hélène est aujourd'hui au musée du Vatican. Le moine Altmannus raconte que, vers 840, un de ses confrères de l'abbaye de Hautvillers (Marne) qui était allé en pèlerinage à Rome y déroba le tronc embaumé de sainte Hélène, exposé dans l'église des saints Marcellin et Pierre, près du mausolée de porphyre, et le rapporta dans son abbaye où, dès lors, on célébra, le 7 février, la fête de la translation des reliques de sainte Hélène. Quand, en 1791, les révolutionnaires détruisirent la châsse de sainte Hélène, un moine déroba les reliques pour les confier au curé de Ceffonds qui, avant de mourir, les légua aux Chevaliers du Saint-Sépulcre, prétendument fondés par sainte Hélène, lesquels les déposèrent dans leur église parisienne de Saint-Leu-Saint-Gilles où ils se réunissent. Elle est invoquée pour ramener les personnes


Prière à Sainte Hélène


Grande Sainte Hélène, vous qui avez traversé les montagnes de Judée pour aller chercher la Vraie Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ que vous avez trouvée. Ramenez le(la) moi comme vous avez ramené la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.

3 Pater, 3 Ave.


Je prie Balthazar, Gaspard et Melchior qui ont rendu visite à Notre Seigneur Jésus-Christ, de faire en sorte...


3 Pater, 1 Ave, (matin et soir pendant 9 jours)

15 novembre 2008

Neuvaine à Saint Georges

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Saint Georges

+ en 303

Fête le 23 avril

Au 4ème siècle, tous les sujets de l'empereur Dioclétien sont instamment invités à offrir des sacrifices aux dieux de l'empire. Cet ordre est tout spécialement appliqué aux militaires, car il est le signe de leur fidélité aux ordres impériaux. A Lydda, en Palestine, un officier, originaire de Cappadoce, refuse. Il est exécuté pour refus d'obéissance. La popularité de son culte sera telle que la piété populaire ne pourra se contenter des maigres données de l'histoire. On le fait couper en morceaux, jeter dans un puits, avaler du plomb fondu, brûler dans un taureau de bronze chauffé à blanc, donner en nourriture à des oiseaux de proie. Chaque fois, saint Georges ressuscite et en profite pour multiplier les miracles. A ces fiorutures morbides, s'ajoute au 11ème siècle, la légende de la lutte victorieuse de saint Georges contre un dragon malveillant qui symbolise le démon. Ce dont on est sûr, c'est qu'au 4ème siècle, l'empereur Constantin lui fait édifier une église à Constantinople. Cent ans après, on en compte une quarantaine en Egypte. On les voit s'élever en Gaule, à Ravenne, en Germanie. En France, 81 localités se sont placées sous sa protection et portent son nom. On ne compte pas avec précision le millier d'églises dont il est le titulaire. Il est le patron céleste de l'Angleterre et de l'Ethiopie. On a voulu nier son existence. L'absence de précisions ne font pas disparaître la mémoire de ce martyr de Palestine.

Neuvaine à Saint Georges


Sur ton cheval blanc, ô Saint Georges tu chevauches à travers nuits et brouillards en quête du dragon noir. Inlassablement tu chemines sur les routes trompeuses pour délivrer ceux qui, sans recours et sans fortune, sont au Léviathan enchaînés. Saint Georges, je te prie, délivre-moi du monstre des abîmes ; viens en hâte à mon secours ; fortifie mon bras maigre et débile pour que j'avance sans crainte sur les chemins de la vie. Et, libre de mes chaînes, que je puisse retrouver bonne fortune sans souci, lumineux cavalier, monté sur ton destrier blanc ; que cela me donne chance et bon espoir, succès et toute joie. Par Jésus notre divin Sauveur et notre Dieu qui vit et règne avec le Père dans la communion de l'Esprit-Saint. Amen !


Prière à Saint Georges


Ô saint Georges, patron des cavaliers hardis, paladin de seize ans, héros terrible et juste. Toi qui la lance au poing sur ton cheval robuste veille, cuirassier d'or au seuil du Paradis. Puissions-nous, chênes verts frappés par la cognée, mourir, mourir resplendissants sous le soleil vermeil. Heureux le cavalier qui dort son fier sommeil sur l'herbe verte un soir de bataille gagnée. Et saint Georges, patron des cavaliers hardis, paladin de seize ans, héros terrible et juste tenant la lance au poing sur son cheval robuste et tout cuirassé d'or l'accueille au Paradis. Amen !

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Voir aussi: http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2008/06/01/9403937.html

15 novembre 2008

Sainte Catherine

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Sainte Catherine d'Alexandrie

vierge et martyre

+ au 4ème siècle

Fête le 25 novembre

« Je suis la descendante de l’illustre roi Costos. On m’appelle Catherine. J’ai étudié les langues, exploré toute la science des philosophes et des poètes. Mais j’ai compris : ce ne sont que vanités ! Alors j’ai suivi mon Seigneur Jésus-Christ. Je n’épouserai que mon Dieu ! » (de la Passion de Sainte Catherine)


L'une des plus célèbres martyres des premiers siècles. La plus jolie et la plus savante des jeunes filles de tout l'Empire.  Elle était mystiquement fiancée à la Sagesse éternelle. Son inspiration  lui fit écarter avec succès les objections contre la Foi des philosophes chargés de la convaincre de la stupidité  du Christianisme.  Sa légende a masqué son existence historique, recouverte de broderies fabuleuses. Ainsi peut-être le récit de son martyre qui la fait mourir déchiquetée par quatre roues armées de pointes. Très populaire au Moyen Age, elle fut l'une des " voix " de Sainte Jeanne d'Arc. Son culte reste très vivant au monastère situé au pied du Mont-Sinaï où des anges l'auraient portée.

Prière à Sainte Catherine

Béni soit mon Dieu, mon Protecteur. Bénis soient tous les saints qui sont là. Bénie soit Sainte Catherine qui protège les mères de famille et les femmes enceintes. Donne-leur joie et bonheur. Éloigne d'elles le mal, afin de bien mettre au monde leurs enfants et qu'elles les guident dans la vie. Sainte Catherine, j'ai besoin de ton aide, de l'harmonie et de la Paix pour agir avec les forces du bien pour le progrès du monde. Sainte Catherine, accorde-moi (exposer votre demande). Merci Sainte Catherine, Merci, Merci !

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15 novembre 2008

Le rituel du Baptême des enfants avortés et morts nés

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Le rituel du Baptême des enfants avortés et morts nés

Révélation privée de Jésus à Marie, une mère de famille allemande, demandant à tous, hommes, femmes, jeunes gens et jeunes filles, de procéder au Baptême des Bébés avortés selon le rituel très précis que le Seigneur a prescrit.


Prière préliminaire :


Deux invocations du Psaume 32 (V.11 et 19)


" Le plan du Seigneur subsiste à jamais, les desseins de Son Cœur d'âge en âge... pour délivrer leur âme de la mort et pour le faire vivre au temps de la famine "


Récitation du Credo : " Je crois en Dieu... )


Projection de l'eau bénite aux 4 points cardinaux, en prononçant la formule du Baptême, car Dieu répand l'eau bénite sur la tête des enfants et donne à chacun un nom.


Le Sacrement de Baptême :


" Vous tous, mort-nés en ce jour (ou en cette nuit) ; " Vous tous, qui avez été tués dans le sein de votre mère ; " Vous tous, qui serez tués, Afin que par Jésus-Christ vous ayez la Vie éternelle, je vous baptise (le Saint du jour)au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit "


Prières terminales :


" Je t'ai appelé par ton nom, tu es à Moi." (Isaïe, 43,1) " Chantez au Seigneur un chant nouveau, car Il a fait des merveilles." (Psaume 97,1) " L'Amour du Seigneur, sans fin je le chante." (Psaume 88,1) Alléluia! Alléluia! Alléluia! Ô Amour, Amour infini de Dieu. Alléluia! Alléluia! Alléluia!


Puis réciter : 1 Pater, 1 Ave Maria, 1 Gloria.


C'est une mesure de Justice, car les innocents attendent dans l'obscure prison des limbes ( MARIE dixit ), que le Baptême leur ouvre le Paradis.

Téléchargez le Texte du Rituel du Baptême des Enfants avortés et morts nés (pdf), en cliquant ici

14 novembre 2008

Le Serviteur de Dieu Philibert Vrau

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Le Serviteur de Dieu Philibert Vrau

1829-1905

« Je remercie Dieu de m'avoir permis de le connaître et de l'aimer. Je Lui rends grâce de tous ses bienfaits. Je meurs dans son amour et j'espère le bénir et le louer éternellement. »

« Je le prie pour tous les hommes qui sont sur terre et pour tous ceux qui y paraîtront jusqu'à la fin des siècles. Que la Sainte Église s'étende par tous l'univers et que le règne du Christ arrive. Amen. Amen. » (Mon testament).

Philibert Vrau, grand industriel lillois, très soucieux du sort matériel, moral et spirituel de son personnel fut très ouvert à tous. Il mit son énergie au service de Dieu et de l'Eglise. Très engagé dans les oeuvres eucharistiques, il organisa à Lille le premier congrès eucharistique international. Il joua un rôle important dans la construction des nouvelles églises de Lille. Conscient de l'importance de l'instruction, il développa l'enseignement Catholique par la fondation d'écoles primaires, de patronages, de l'ICAM et de l'université Catholique de Lille. Il fut le très actif président régional des Conférences de Saint Vincent de Paul. A la fin de sa vie, il fonda et développa dans toute la France une oeuvre pionnière d'Action Catholique. Célibataire par choix, il distribua ses grands revenus au service du bien et vécu comme un pauvre. Autour de son cercueil, une voix s'élevait déjà: c'est un saint.

Prière pour demander la glorification de Philibert Vrau

Très Sainte Trinité, pour l'Amour que Vous a prodigué Philibert Vrau, en particulier dans la Sainte Eucharistie, et pour le zèle qu'il a dépensé à Votre service, accordez-nous la grâce que nous demandons par son intercession.

Ceux qui obtiennent des grâces sont priés d'informer

Mr Xavier Théry

1030 rue d'Ypres

59118 Wanbrechies

Tel 03 20 78 83 49

www.philibert-vrau.com

Téléchargez la prière pour la glorification de Philibert Vrau (pdf) en cliquant ici

Biographie de Philibert Vrau,

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13 novembre 2008

Rosaire des Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ ou de la Miséricorde

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Rosaire des Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ

ou de la Miséricorde

Ce chapelet commence par les prières suivantes : O Jésus, divin Rédempteur, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier. Amen.

Dieu saint, Dieu fort, Dieu immor­tel, ayez pitié de nous et du monde entier. Amen.

Grâce et miséricorde, ô mon Jésus, dans les dangers présents ; couvrez-nous de votre Sang très précieux. Amen.

0 Père éternel, soyez-nous miséricordieux par le Sang de Jésus-Christ votre Fils unique ; soyez-nous miséricordieux, nous vous en conjurons. Amen. Amen.

Sur les gros grains : Père éternel, je vous offre les Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pour guérir celles de nos âmes.


Sur les petits grains : Mon Jésus, pardon et miséricorde. Par les mérites de vos Saintes Plaies.


En terminant le Chapelet on répète trois fois: Père Éternel, je vous offre les Plaies...

Origine de ce Rosaire

L’humble converse de la Visitation de Chambéry, sœur Marie-Marthe Chambon, morte en odeur de sainteté le 21 mars 1907, fait foi d’avoir reçu les deux invocations avec promesse magnifiques des lèvres mêmes de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Promesses

« J'accorderai tout ce qu'on me demandera avec l'invocation de Mes Saintes Plaies. I1 faut en diffuser la dévotion. »

« En vérité, cette prière n’est pas de la terre mais du Ciel... et peut tout obtenir. »

« Mes Saintes Plaies soutiennent le mon­de... demandez-moi de les aimer cons­tamment, parce qu’elles sont des sources de grâces. Il faut les invoquer souvent, vous attirer le prochain et en imprimer la dévotion dans les âmes. »

« Quand vous avez à souffrir des peines, apportez-les promptement dans Mes Plaies et elles seront adoucies. »

« Il faut répéter souvent près des malades cette aspiration : Mon Jésus, pardon et miséricorde... Cette prière soulagera le corps et l'âme. »

« Et le pécheur qui dira: Père Éternel, je vous offre les Plaies..., obtiendra la conversion. »

« Mes Plaies abriteront les vôtres. »

« I1 n'y aura pas de mort pour l'âme qui expirera dans mes Plaies;  elles donnent la vraie vie. »

« A chaque parole du Chapelet de la Mi­séricorde que vous prononcerez, je laisserai tomber une goutte de mon sang sur l'âme d'un pécheur. »

« L'âme qui aura honoré mes Saintes Plaies et les aura offertes au Père Éternel pour les âmes du Purgatoire sera accompagnée par la Sainte Vierge et par les Anges à l'heure de la mort ; et Moi, rayonnant de gloire, je la recevrai pour la couronner. »

« Les Saintes Plaies sont le Trésor des Trésors pour les âmes du Purgatoire. »

« La dévotion à Mes Plaies est le remède à ces temps d'iniquité. »

« De mes Plaies sortent des fruits de Sain­teté. En les méditant, vous trouverez tou­jours un nouvel aliment d'amour. »

« Ma fille, si tu plonges tes actions dans Mes Saintes Plaies, elles acquerront de la valeur ; vos moindres actions, recouvertes de mon Sang, satisferont mon Cœur. »

Nihil obstat et Imprimatur

Card. Zuccarelli

12 novembre 2008

Litanies de Sainte Alphonsine de Gazinet

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Litanies de Sainte Alphonsine de Gazinet

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous

Sainte Marie, femme bénie entre toutes les femmes, priez pour nous

Sainte Alphonsine de Gazinet, priez pour nous

Sainte Alphonsine, notre avocate, priez pour nous

Sainte Alphonsine, notre patronne, priez pour nous

Sainte Alphonsine, mère adoptive de l'Eglise Gallicane, priez pour nous

Sainte Alphonsine, modèle de pureté, priez pour nous

Sainte Alphonsine, exemple d'humilité, priez pour nous

Sainte Alphonsine, miroir d'obéissance, priez pour nous

Sainte Alphonsine, modèle d'épouse, priez pour nous

Sainte Alphonsine, à l'inépuisable patience, priez pour nous

Sainte Alphonsine, étonnante de force, priez pour nous

Sainte Alphonsine, héroïne du sacrifice, priez pour nous

Sainte Alphonsine, au pardon généreux, priez pour nous

Sainte Alphonsine, âme mystique, priez pour nous

Sainte Alphonsine, bienfaitrice des pauvres, priez pour nous

Sainte Alphonsine, soumise à la Divine Vocation,

Sainte Alphonsine, première Diaconesse de l'Eglise Gallicane, priez pour nous

Sainte Alphonsine, miracle de mortification, priez pour nous

Sainte Alphonsine, adoratrice de Jésus-Crucifié, priez pour nous

Sainte Alphonsine, orgueil de l'Eglise Gallicane, priez pour nous

Sainte Alphonsine, perle précieuse de Gazinet, priez pour nous

Sainte Alphonsine, au pouvoir d'intercession très puissant, priez pour nous

Sainte Alphonsine, astre bienfaisant des errants, priez pour nous

Sainte Alphonsine, réconfort assuré des affligés, priez pour nous

Sainte Alphonsine, sainte de l'impossible, priez pour nous

Sainte Alphonsine, notre Bonne Maman, priez pour nous


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.


Sainte Alphonsine de Gazinet, priez pour nous

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus Christ.


Prions


O Dieu très Clément, qui as rendu célèbre Sainte Alphonsine par la faveur de prodiges continuels, fais que, par ses mérites, nous obtenions toutes les grâces, qu'avec Foi nous Te demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Téléchargez le texte des Litanies de Sainte Alphonsine de Gazinet (pdf) en cliquant ici

 

Toutes personnes ayant reçu des faveurs par l'intercession de Sainte Alphonsine de Gazinet ou désirant des informations, peut s'adresser auprès du

Père Raphaël Steck

Mission Gallicane d'Alsace

9, rue de Colmar

67118 GEISPOLSHEIM 

E-mail: raphaelsteck@gallican.org

www.gallicanalsace.org

12 novembre 2008

Sainte Alphonsine de Gazinet

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Sainte Alphonsine de Gazinet

1836-1923

Fête le 27 novembre


A Gazinet, commune de Gironde, résidait une dame au curieux destin. Elle était dotée par le Ciel de dons étranges: voyance, guérison. A ces dons s'ajoute une science certaine du reboutage, de la phytothérapie. Profondément mystique, elle passait des heures en prière et faisait accompagner ses actes de messes et de neuvaines. Elle est née le 15 Juillet 1836 à l'Ile d'Oleron, son nom de jeune fille est Anne, Alphonsine, Hortense Renolleau; elle a épousé Eugène Mathieu mais les gens de la région l'ont surnommée la Bonne Maman. Sur sa propriété, elle a fait bâtir une église et l'a dédiée à Saint Louis. Chaque année, elle organise à ses frais un pèlerinage au sanctuaire marial du Puy en Velay, dans la Haute-Loire. Elle l'offre aux jeunes filles de Cestas-Gazinet. En 1913 elle y remarqué Monseigneur Louis-Marie-François Giraud, en visite au sanctuaire. La rencontre entre la vieille dame et le jeune évêque gallican sera déterminante et riche de nombreux fruits pour l'avenir. Elle adoptera, au sens propre comme au figuré l'évêque de "La Mine". A partir de 1914 elle met à sa disposition l'église Saint Louis. Elle meurt en odeur de sainteté le 27 novembre 1923. Dans les années 50, le patriarche Jalbert-Ville, après avoir réunis de nombreux témoignage, la porte sur les autels et elle deviendra pour nous tous Sainte Alphonsine de Gazinet. En 1980, une partie des reliques de Sainte Alphonsine fut déposée dans un prieuré à Lavardac, le reste reposant dans le tombeau situé dans le cimetière de Cestas (33). Enfin le 9 juin 2003, les reliques conservées à Lavardac furent transférées dans l'oratoire de la Mission d'Alsace où elles sont conservées dans une chasse peinte à la main. Vous pouvez vénérer un reliquaire de notre Bonne Maman dans chacune des paroisses gallicanes.


Texte extrait du site www.gallicanalsace.org


Prière de Sainte Alphonsine de Gazinet


"A tes enfants éprouvés par les difficultés et les pièges de ce monde cruel, accorde, Seigneur notre Dieu, les oasis de repos, de détente et de protection qui furent de tout temps les dons secrets de Ta Providence. Ceux qui partirent un jour sous ton inspiration du lieu appelé "les eaux amères" campèrent sous Ta conduite et celle de Ton serviteur Moïse dans ce lieu cent quarante fois béni où ils trouvèrent douze sources d'eau claire et soixante-douze palmiers. Ainsi Ton Église, Seigneur Jésus-Christ, fut fondée par la prédication des douze Apôtres et des soixante-douze exorcistes que le Seigneur envoya deux à deux au devant des besoins humains. Par le Nom cent quarante quatre fois béni d'Elohim et par les 36 couples d'exorcistes qui l'utilisèrent efficacement contre les serpents et contre les scorpions du domaine infernal, sauve-moi Seigneur et prends pitié de moi. Que ce Nom privilégié d'Elohim agisse une fois de plus... Place devant mes pas, Seigneur, cet oasis de Ta Providence, désaltère-moi de son eau limpide et nourris-moi du fruit de ses palmiers. Permets-moi, Seigneur, de trouver là ton refuge, loin des difficultés, des épreuves et des tentations. Je Te le demande par le secours de Ta Grâce en Ton Nom infiniment Saint, Toi Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et l'Esprit-Saint dans les siècles des siècles. Amen.


Prière à Sainte Alphonsine de Gazinet


Bienheureuse Sainte Alphonsine, humble servante de Jésus, nous te remercions de tout le bien que tu nous as fait, à nous et aux nôtres; nous te demandons de continuer à nous éclairer et à nous protéger dans la tâche aride que nous avons acceptée de toi pour protéger l'Oeuvre que tu nous as confiée. Prie Jésus, afin que les prières aient dans nos mains le même pouvoir qu'elles eurent dans les tiennes, pour la plus grande gloire de Dieu et le soulagement de nos maladies physiques et morales. Prie le Dieu tout-puissant qu'Il nous donne les Lumières de Son Saint Esprit, afin que nous devenions légion, pour repousser au plus profond des abîmes, les esprits ténébreux, et que les fluides lumineux des bons Anges soient toujours entre nous et nos ennemis. Amen.


Voyez la merveilles!

Elle a laissé carte blanche à son Seigneur!

Qui pourra délimiter en sa vie ce qui est d'elle

et ce qui est de son Seigneur bien-aimé.

Célébrez le Seigneur parce qu'Il est Bon:

parce que Sa Miséricorde est éternelle.

Alléluia, Alléluia.


Que Sainte Alphonsine unisse sa prière à la mienne, et que sa présence rassurante et bienveillante illuminée de la Gloire Céleste me mette sous la protection de la Divine Providence. Au nom de la Trinité Sainte et Éternelle: Père, Fils et Esprit Saint, Dieu Unique et Bienfaisant. Amen. Alléluia!


Neuvaine à Sainte Alphonsine de Gazinet


Bienheureuse Alphonsine, humble servante de Jésus, nous te remercions de tout le bien que tu nous as fait, à nous, aux nôtres; nous te demandons de continuer à nous éclairer et à nous protéger dans la tâche aride que nous avons acceptée de toi pour perpétrer l'œuvre que tu nous as confiée. Prie Jésus, afin que les prières aient dans nos mains le même pouvoir qu'elles eurent dans les tiennes, pour la plus grande gloire de Dieu et le soulagement de nos maladies physiques et morales.


Prie le Dieu Tout-Puissant qu'Il nous donne les Lumières de Son Saint-Esprit, afin que nous devenions légions, pour repousser au plus profond des abîmes, les esprits ténébreux, et que les fluides lumineux des bons Anges soient toujours entre nous et nos ennemis. Amen. Voyez la merveille! Elle a laissé carte blanche à son Seigneur! Qui pourra délimiter en sa vie ce qui est d'elle et ce qui est de son Seigneur bien-aimé. Célébrez le Seigneur parce qu'Il est bon; parce que Sa Miséricorde est éternelle. Alléluia, Alléluia.


Que Sainte Alphonsine unisse sa prière à la mienne, et que sa présence rassurante et bienveillante illuminée de la gloire céleste me mette sous la protection de la Providence Divine. Au Nom de la Trinité Sainte et Éternelle: Père, Fils et Esprit Saint, Dieu unique et et Bienfaisant. Amen. Alléluia!


Remerciements au Père Raphaël Steck pour les documents fournis

 

Toutes personnes ayant reçu des faveurs par l'intercession de Sainte Alphonsine de Gazinet, peut les signaler auprès du

Père Raphaël Steck

Mission Gallicane d'Alsace

9, rue de Colmar

F-67118 GEISPOLSHEIM


E-mail: raphaelsteck@gallican.org


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12 novembre 2008

Neuvaine pour la fête de la Présentation de Marie

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La Présentation de Marie au Temple

Fête le 21 novembre

Les parents qui aiment vraiment Dieu Lui ont, de tout temps, consacré leurs enfants, avant et après leur naissance. Parmi les Juifs, existait de plus l'usage de consacrer quelques fois à Dieu les enfants en bas âge; on les amenait au Temple, où avait lieu la cérémonie de la consécration, puis ils habitaient dans les dépendances du Temple et servaient les prêtres et les lévites dans leurs fonctions. Nous avons des exemples de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres saints personnages. Il y avait aussi des appartements pour les femmes dévouées au service divin. L'Évangile ne nous apprend rien de l'enfance de Marie; Son titre de Mère de Dieu efface tout le reste. Mais la tradition est plus explicite; elle nous apprend que la Sainte Vierge, dans Son enfance, fut solennellement offerte à Dieu dans Son Temple. Cette présentation est le sujet de la fête qu'on célèbre aujourd'hui. Ce sacrifice de Marie enfant renferme toutes les conditions du plus parfait sacrifice: il a été prompt, généreux, joyeux, sans retour, sans réserve. Combien il dut être agréable au Seigneur! Marie n'avait que trois ans, mais dans son âme la Trinité prenait déjà toutes Ses complaisances, et Dieu marquait le jour prochain où Elle ajouterait à tant d'autres gloires l'auréole incomparable de la maternité divine. Où mieux que loin du monde, dans l'enceinte du temple, Marie se fût-Elle préparée à Sa mission? Douze années de recueillement, de prière, de contemplation, telle fut la préparation de l'Élue de Dieu. Voici, d'après saint Jérôme, comment se divisait la journée de Marie au Temple: Depuis l'aurore jusqu'à 9 heures du matin, Elle priait; de 9 heures à 3 heures Elle s'appliquait au travail des mains; ensuite Elle se remettait à la prière, jusqu'au moment où arrivait l'ange qui Lui apportait Sa nourriture. Elle était toujours la première aux veilles, la plus appliquée à l'étude, la plus fervente dans le chant des psaumes, la plus zélée dans les oeuvres de charité, la plus pure parmi les vierges ses compagnes, la plus parfaite dans la pratique de toutes les vertus. Marie, au jour de Sa Présentation, nous apparaît comme le porte-étendard de la virginité chrétienne. Après Elle viendront des légions innombrables de vierges consacrées au Seigneur, dans le monde ou à l'ombre des autels; Marie sera leur éternel modèle, leur patronne dévouée, leur guide sûr dans les voies de la perfection.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

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L'Évangile ne nous apprend rien de l'enfance de Marie. Son titre de Mère de Dieu efface tout le reste. Mais la tradition est plus explicite ; elle nous apprend que la Sainte Vierge, dans Son enfance, fut solennellement offerte à Dieu dans Son Temple. Cette présentation est le sujet de la fête qu'on célèbre le 21 novembre. Cette offrande de Marie enfant renferme toutes les conditions du plus parfait sacrifice : il a été prompt, généreux, joyeux, sans retour, sans réserve. Combien il dut être agréable au Seigneur ! Marie n'avait que trois ans, mais dans son âme la Trinité prenait déjà toutes ses complaisances, et Dieu marquait le jour prochain où elle ajouterait à tant d'autres gloires l'auréole incomparable de la maternité divine. Où mieux que loin du monde, dans l'enceinte du temple, Marie se fût-Elle préparée à Sa mission ? Douze années de recueillement, de prière, de contemplation, telle fut la préparation de l'Élue de Dieu.

(Source: Communion Marie Reine de la Paix)

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Neuvaine pour la fête de la Présentation de Marie

du 12 au 21 novembre


Cette neuvaine s’adresse particulièrement aux parents qui souhaitent présenter leur(s) enfant(s) à Dieu afin d’appeler sur eux la bénédiction.
 Durant la neuvaine il est bon de se confesser si possible et de vivre au moins une communion eucharistique à l’intention de votre (vos) enfant(s).

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen !

Prions


Seigneur aujourd’hui, comme Anne et Joachim les parents de Marie, humblement mais joyeusement nous te présentons : _______________ (dire le ou les prénoms de vos enfants) Merci pour le cadeau de la vie ! Accorde Seigneur à notre (nos) enfant(s) toutes tes faveurs et tes bénédictions. Viens Seigneur réaliser pleinement tes plans dans la vie de notre (nos) enfants. Nous parents, nous savons que la meilleure chose pour notre (nos) enfants c’est la pleine réalisation de ta Sainte Volonté dans sa (leurs) vie(s). Amen !

Antienne


" O Jésus, vivant en Marie, venez et vivez dans votre serviteur, en votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance, en la perfection de vos voies, en la vérité de vos vertus, en la communion de vos divins mystères, dominez toute puissance adverse, en votre Esprit, à la gloire du Père."

(Texte écrit par Jean-Jacques Olier)

Magnificat

(Luc 1, 46-55)


"Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur, Il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais."


Prions

Un Notre Père, un Je vous Salue Marie.

Votre prière libre... (prière au choix)


Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen !

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Prières

Marie s'exerçait au Temple à l'exercice de la prêtrise, offrant les victimes à Dieu et offrant en foi Jésus-Christ, sous autant de figures qu'il y avait d'hosties, voyant en attente le sacrifice de celui qui devait sauver le monde et qui, en même temps serait le prêtre, la victime et le temple de son propre et divin sacrifice. Que volontiers elle offrait ces victimes, avec quel amour faisait-elle ces fonctions, n'ayant rien de plus aimable que la vue de Jésus-Christ, le tenant toujours dans ses mains en esprit pour le sacrifier à Dieu ! O Prêtre saint et admirable, prêtre invisible, prêtre d'esprit, prêtre divin vivant en terre et faisant ses saintes fonctions sans être vue des hommes, mais honorée seulement des esprits bienheureux et chérie de Dieu même. (Jean-Jacques Olier).

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O Jésus, vivant en Marie, venez et vivez dans votre serviteur, en votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance, en la perfection de vos voies, en la vérité de vos vertus, en la communion de vos divins mystères, dominez toute puissance adverse, en votre Esprit, à la gloire du Père. (Jean-Jacques Olier).

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O Marie, enfant chérie de Dieu, que ne puis-je vous offrir et vous consacrer les premières années de ma vie, comme vous vous êtes offerte et consacrée au Seigneur dans le Temple ! mais, hélas ! ces premières années sont déjà bien loin de moi ! J'ai employé un temps si précieux à servir le monde et vous ai oubliée en écoutant la voix de mes passions. Toutefois il vaut mieux commencer tard à vous servir que de rester toujours rebelle. Je viens donc aujourd'hui m'offrir tout entier à votre service, et consacrer à mon Créateur, par votre entremise bénie, le peu de jours qu'il me reste encore à passer sur la terre. Je vous donne mon esprit, pour qu'il s'occupe de vous sans cesse, et mon cœur, pour vous aimer à jamais. Accueillez, ô Vierge Sainte, l'offrande d'un pauvre pécheur ; je vous en conjure par le souvenir des ineffables consolations que vous avez ressenties en vous offrant à Dieu dans le Temple. Soutenez ma faiblesse, et par votre intercession puissante obtenez-moi de Jésus la grâce de lui être fidèle. ainsi qu'à vous, jusqu'à la mort, afin qu'après vous avoir servie de tout mon cœur pendant la vie, je participe à la gloire et au bonheur éternel des élus. Amen. (Saint Alphonse-Marie de Ligori.)

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Je vous salue Marie, dans votre Présentation ! comme une pure Hostie de l'Abandon. O Vierge et Mère, par ce mystère donnez-moi la dévotion. (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.)

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Ouvrez-vous, sanctuaire, portes éternelles ! Voici le temple qu'on présente au temple, le sanctuaire au sanctuaire, l'arche véritable où repose le Seigneur effectivement à l'arche figurative où il ne repose qu'en image. (Bossuet)

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O mon Dieu, que j'eusse bien désiré de me pouvoir vivement représenter la consolation et suavité de ce voyage depuis la maison de Joachim jusque au Temple de Jérusalem ! Quel contentement  témoignait cette petite Infante voyant l'heure venue qu'elle avait tant désirée ! Ceux qui allaient au Temple pour y adorer et offrir leurs présents à la divine Majesté chantaient tout au long de leur voyage ; et pour cet effet le royal prophète David avait composé tout exprès un psaume que la Sainte Eglise nous fait dire tous les jours au divin office. Il commence par ces mots : Bienheureux sont ceux, Seigneur qui marchent en ta voie sans macule (Psaume CXVIII), sans tache de péché ; en ta voie, c'est-à-dire en l'observance de tes commandements. Les bienheureux saint Joachim et sainte Anne chantaient donc ce cantique au long du chemin, et notre glorieuse Dame et maîtresse avec eux. O Dieu, quelle mélodie ! ô qu'elle l'entonna mille fois plus gracieusement que ne firent jamais les anges ; de quoi ils furent tellement étonnés que, troupe à troupe, ils venaient pour écouter cette céleste harmonie et, les cieux ouverts, ils se penchaient sur les balustres de la Jérusalem céleste pour regarder et admirer cette très aimable Pouponne. J'ai voulu dire ceci en passant à fin de vous bailler sujet de vous entretenir le reste de cette journée à considérer la suavité de ce voyage ; afin de vous émouvoir à écouter ce divin cantique que notre glorieuse Princesse entonne si mélodieusement, et ce avec les oreilles de votre dévotion, car le très heureux saint Bernard dit que la dévotion est l'oreille de l'âme. (Saint François de Sales.)

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Il (Dieu) la (Marie) séquestre du monde et la consacre à son Temple, pour marque et figure qu'elle sera bientôt consacrée au service d'un temple plus auguste et plus sacré que celui-ci. Là, en sa solitude, il la garde, il l'environne de sa puissance, il l'anime de son esprit, il l'entretient de sa parole, il l'élève de sa grâce, il l'éclaire de ses lumières, il l'embrase de ses ardeurs, il la visite par ses anges, en attendant que lui-même la visite par ses anges, en attendant que lui-même la visite par sa propre personne ; et il rend sa solitude si occupée, sa contemplation si élevée, sa conversation si céleste, que les anges l'admirent et la révèrent comme une personne plus divine qu'humaine. Aussi, Dieu est, et agit en elle, plus qu'elle-même. Elle n'a aucune pensée que par sa grâce, aucun mouvement que par son Esprit, aucune action que par son amour. Le cours de sa vie est un mouvement perpétuel qui, sans intermission, sans relaxation, tend à celui qui est la vie du Père et qui sera bientôt sa vie, et s'appelle absolument la vie dans les Ecritures (S. Jean XIV 6). Ce terme approche et le Seigneur est avec elle, la remplit de soi-même et l'établit en une grâce si rare, qu'elle ne convient qu'à elle ; car cette Vierge, cachée en un coin de la Judée, inconnue à l'univers, fait un chœur à part dans l'ordre de la grâce, tant elle est singulière. (Le cardinal Pierre de Bérulle.)

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Notice sur la Fête de la Présentation de Marie

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7 novembre 2008

Litanies de la Bienheureuse Marie d'Oignies

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Bienheureuse Marie d'Oignies

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Fête le 23 juin

Marie appartenait à une famille aisée de Nivelles en Belgique. Elle ressent très jeune l'appel à une vie consacrée, mais ses parents la marient à 14 ans. A cette époque, c'était difficile d'en discuter. Pour son bonheur, son époux, Jean, partage sa soif d'absolu. Tous deux vivront comme frère et soeur. Ce n'est pas suffisant : ils distribuent leurs richesses et se dévouent auprès des lépreux. Ce n'est pas encore assez: Jean et Marie se séparent, à grand chagrin sans doute mais pour eux c'est la volonté de Dieu. Ils méneront chacun de leur côté la vie contemplative et apostolique. Marie se retire dans un ermitage du prieuré Saint Nicolas d'Oignies, près de Namur. Des disciples se rassemblent autour d'elle. Parmi eux, Jacques de Viry, son futur biographe, qui deviendra un ardent prédicateur et l'évêque de Saint Jean d'Acre. Tout en pratiquant une ascèse digne des Pères du Désert, elle éprouve des extases mystiques et des visions évangéliques. Marie sert ses compagnons et continue de soigner les lépreux. Elle fait partie de ces béguines, nombreuses dans le Nord, mais aussi en Provence, en Catalogne, en Sicile, qui vivent dans le monde, y menant une vie de consacrées.

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Litanies de la Bienheureuse Marie d'Oignies

Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous.
Christ, exaucez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, priez, pour nous.
Bienheureuse Marie d'Oignies, priez pour nous.
Prévenue du don de piété dès votre enfance
Bienheureuse Marie d'Oignies, Convertie à Dieu par la méditation de la passion du Sauveur,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui joigniez à l'innocence les rigueur de la pénitence,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui faisiez des miracles par la ferveur de vos prières,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui affligiez votre corps par le travail, les veilles les jeûnes,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui disposiez toutes vos paroles et vos actions dans la crainte du Seigneur,

Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui puissiez, dans cette crainte l'esprit d'humilité de silence et de pauvreté.
Bienheureuse Marie d'Oignies, Pleine de compassion envers les pécheurs et de charité pour leur conversion,
Éclairée des lumières célestes et honorée de la vue de l'Enfant Jésus,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Supérieure aux tribulations par l'esprit de force et aux douleurs par la patience. Guidée dans toutes vos démarches par la sagesse et la prudence.
Bienheureuse Marie d'Oignies, Douée de la connaissance des coeurs et du discernement des esprits,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Favorisée du don de la science des saints,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui languissiez dans, l'ardeur de posséder Dieu,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui ne supportiez l'ennui de cette vie que par la force du pain divin,
En qui cette chair adorable faisait endurer les peines et les travaux de chaque jour,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui dans vos extases. goûtiez les joies du ciel et les délices de l'amour divin
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui avez souffert d'extrêmes douleur dans tout votre corps.
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui vous êtes préparée à la mort en vous abandonnant humblement à la volonté de Dieu.
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui recevant I'Extrême?Onction. avec vu Jésus?Christ vous fortifier par sa croix.
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui ne pouvant plus rien prendre, receviez néanmoins sans peine le Sacrement du Corps de Notre?Seigneur.

Bienheureuse Marie d'Oignies, De qui le visage semblait alors lancer des rayons de lumière,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui vous écriiez dans cet état : ô mon Roi et mon Seigneur, que vous êtes beau et admirable !
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui apaisiez les douleurs de la mort en chantant le cantique de la Vierge Marie,
Bienheureuse Marie d'Oignies, Qui avez rendu votre âme à Dieu dans la paix et la joie,

Glorieuse Sainte Marie d'Oignies, priez pour nous.
Afin qu'à votre exemple nous ne nous attachions pas aux plaisirs ni aux richesses du monde, priez pour nous.
Afin que nous marchions fidèlement dans la charité envers Dieu et dans, l'attente de Jésus Christ, priez pour nous.
Afin que le Saint Sacrement de l'Autel nous soit toujours une source de vie, priez pour nous.
Afin que nous y puisions lumière et force pour éviter le mal, priez pour nous.
Afin que Dieu protège son Eglise contre les blasphèmes et les violences de ses ennemis, priez pour nous.
Afin qu'il pourvoie son peuple de saints prédicateurs et confesseurs comme vous l'avez obtenu dans la personne du bienheureux Jacques de Vitry, priez pour nous.
Afin que comme vous nous ayons une bonne mort, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

Sainte Marie d'Oignies, priez pour nous.
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ

Prions

Glorieuse Marie. Par les miracles éclatant que le Seigneur a opérés dans les maladies tant de l'âme que de corps, vous avez fait voir les effets puissants de votre intercession : maintenant priez encore pour ceux qui honorent vos reliques, suppliez le Seigneur de leur accordez la grâce d 'imiter vos vertus, afin qu'un jour ils jouissent avec vous du bonheur éternel. Amen.

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Téléchargez les Litanies de la Bienheureuse Marie d'Oignies (pdf) en cliquant ici

6 novembre 2008

A Théophane Vénard

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A Théophane Vénard

Prêtre des Missions Etrangères martyrisé au Tonkin à l'âge de 31 ans.

Tous les Elus célèbrent tes louanges

O Théophane! Angélique Martyr

Et je le sais, dans les Saintes Phalanges

Le Séraphim aspire à te servir!...

Ne pouvant pas, exilée sur la terre

Mêler ma voix à celle des Elus,

Je veux aussi sur la rive étrangère

Prendre ma lyre et chanter tes vertus...

Ton court exil fut comme un doux cantique

Dont les accents savaient toucher les coeurs

Et pour Jésus, ton âme poétique

A chaque instant faisait naître des fleurs.

En t'élevant vers la Céleste sphère

Ton chant d'adieu fut encor printanier

Tu murmurais: « Moi, petit éphémère

« dans le beau Ciel, je m'en vais le premier!... »

Heureux Martyr, à l'heure du supplice

Tu savourais le bonheur de souffrir

Souffrir pour Dieu te semblait un délice.

En souriant, tu sus vivre et mourir...

A ton bourreau, tu t'empressas de dire

Lorqu'il t'offrit d'abréger ton tourment:

« Plus durera mon douloureux martyre

« Mieux ça vaudra, plus je serai content !!! »

Lys virginal, au printemps de ta vie

Le Roi du Ciel entendit ton désir,

Je vois en toi: la fleur épanouie

Que le Seigneur cueillit pour son plaisir...

Et maintenant tu n'es plus exilée

Les Bienheureux admirent ta splendeur.

Rose d'amour. La Vierge Immaculée,

De ton parfum respire la fraîcheur.

Soldat du Christ, ah! Prête-moi tes armes

Pour les pécheurs, je voudrais ici-bas

Lutter, souffrir à l'ombre de tes palmes,

Protège-moi, viens soutenir mon bras.

Je veux pour eux ne cessant pas la guerre

Prendre d'assaut le Royaume de Dieu

Car le Seigneur apporta sur la terre

Non pas la paix, mais le Glaive et le Feu !...

Je l'aime aussi, cette plage infidèle

Qui fut l'objet de ton ardent amour

Avec bonheur, je volerais vers elle

Si le Bon Dieu m'y appelait un jour...

Mais à ses yeux, il n'est pas de distances

Tout l'univers devant Lui n'est qu'un point

Mon faible amour, mes petites souffrances

Bénies par Lui, Le font aimer au loin !...

Ah! si j'étais une fleur printanière

Que le Seigneur voudrait bientôt cueillir

Descends du Ciel à mon heure dernière

Je t'en conjure, ô Bienheureux Martyr!

De ton amour aux virginales flammes

Viens m'embraser en ce séjour mortel

Et je pourrai voler avec les âmes

Qui formeront ton cortège éternel !...

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, Docteur de l'Eglise

(Oeuvres complètes, Ed. du Cerf/ Desclée de Brouwer)

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