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vierge marie
4 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Cinquième jour

Invocation

 

Allons au Père par le Fils ; allons au Fils par la Mère. Telle est la volonté de Dieu qui a voulu nous avoir tout entiers par Marie : Quia sic est voluntas Dei qui totum nos habere voluit per Mariam. (Saint Bernard).

Mère de Jésus, Marie est toute-puissante pour nous secourir ; mais elle est aussi toute bienveillante, car elle est notre Mère. Elle est bonne, car elle est Mère ; elle est forte, car elle est Reine.

Enfant d'une Mère si tendre, soldat d'une Reine si grande, voulez-vous vous assurer sa protection maternelle et royale ? enrôlez-vous dans son armée, revêtez son armure, et apprenez à manier ses armes.

L'armée de Marie, c'est la Congrégation. On s'y engage par une consécration spéciale à son service et par la promesse de défendre son honneur et ses intérêts contre les attaques de l'impiété et de la licence. Les mécréants et les libertins se sont ligués contre la foi et la vertu. À cette vue les enfants de Dieu se sont unis sous l'invocation de la Vierge immaculée, de la Vierge-Mère, de la Reine des Anges, et la Congrégation s'est formée. Vous comprenez dès lors pourquoi l'impiété honore la Congrégation des poursuites de sa haine et de sa fureur. Mais comprenez aussi ce mot d'un grand Saint des temps modernes : « Quand un laïque me demande ce qu'il doit faire pour être sauvé, je ne puis lui conseiller un moyen plus utile et plus sûr que d'entrer dans la Congrégation. La Congrégation est un moyen qui renferme tous les autres, même les plus infaillibles, pour le salut éternel ». (Saint Alphonse de Liguori).

Faites-vous inscrire sur les registres de l'Archiconfrérie du très Saint et Immaculé Cœur de Marie, établie à Notre Dame des Victoires de Paris pour la conversion des pécheurs. Par cette inscription vous se rez en union de prière avec les vingt millions d'associés de cette ligue pacifique. Ajoutez la récitation d'un Ave Maria, quand ce ne serait que celui de votre prière du matin ou du soir, aux intentions de l'Archiconfrérie : vous avez rempli toutes les obligations qu'elle propose à ses membres.

 

Vierge Noire de Chartres 2-003

 

Notre Dame de Chartres depuis Louis XIII

 

Le fils d’Henri le Grand, Louis XIII, dès les premiers jours de son règne vint lui-même à Chartres mettre sa personne et sa couronne sous la protection de la Vierge. Il préludait ainsi à l'acte solennel qui devait consacrer la France à Marie dans l'église de Notre Dame de Paris.

Comme autrefois Isabelle, et comme Blanche de Castille, Anne d'Autriche descend dans la grotte vénérée pour demander un fils à la Vierge Mère. Enfin, après vingt-deux ans de stérilité, elle donna le jour à un enfant qui sera Louis XIV.

La France doit donc à Notre Dame de Chartres trois de ses rois : Louis le Lion, saint Louis et Louis le Grand.

Louis XIV ne fut pas ingrat. Ce fut à l'assistance de Celle qui est terrible comme une armée rangée en bataille qu'il attribuait les victoires remportées par ses grands capitaines, et plusieurs fois il fit le pèlerinage de Chartres pour vénérer sa puissante Protectrice et sa Mère bien aimée.

Vinrent les jours de désolation. On ne sait pas comment la cathédrale de Notre Dame de Chartres a pu traverser à peu près intacte cet ouragan destructeur que la Révolution avait déchaîné sur tous les monuments sacrés. Quoi qu'il en soit, Marie n'a point abandonné la cité de ses prédilections. Elle le fit bien voir lorsqu'en 1832 le choléra y commença ses ravages. En quelques jours, cent soixante personnes avaient succombé. Le dimanche 26 août, on porta en procession la chasse qui contient le voile vénéré. Deux particuliers se permirent d'insulter à la piété des fidèles. Ils se riaient aussi du choléra ; mais, soudainement saisis par le fléau, ils expirèrent dans des contorsions affreuses. Ils furent les dernières victimes ; à partir de la procession, pas un habitant ne mourut du choléra.

De tous ces faits et de mille autres que nous passons sous silence, ne serait-il pas permis d'inférer que Notre Dame de Chartres peut se dire aussi Notre Dame de France ? Chartres est comme la capitale de notre auguste Reine, et ce temple, cette merveille de l'art, cette épopée lapidaire, pour emprunter l'expression d'un orateur de ce siècle, est son palais.

Mais à l'exemple des reines de la terre, la Reine du Ciel aime à visiter les provinces de son royaume, et partout elle a des palais, des sanctuaires privilégiés qu'elle honore de sa faveur plus spéciale. Nous la suivrons dans quelques-uns de ces lieux bénis.

 

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3 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Quatrième jour

Vénération

 

Marie est la Mère de Jésus, elle est notre Mère. Elle est la Mère de Jésus, et Jésus, tout grand, tout Dieu qu'il est, l'a honorée comme sa Mère. Elle est notre Mère : une Mère a droit à l'hommage de ses enfants.

Jésus honore Marie comme sa Mère. Pour elle, et pour elle seule, il a fait plus que pour le monde entier. Des trente-trois ans passés sur cette terre, trente sont consacrés à Marie ; trois suffiront pour le reste du genre humain. Il est vrai que tout le temps consacré à Marie nous est par là même, consacré Achevant la perfection de sa Mère, Jésus nous formait une mère.

Jésus honore Marie comme sa Mère. Il veut qu'entre Elle et Lui tout soit commun. Et d'abord, s'il n'est de salut qu'en Jésus et par Jésus, je ne vois pas qu'on puisse séparer Marie de Jésus. Nul ne sera sauvé, s'il ne croit en Jésus-Christ, s'il ne croit que Jésus-Christ est vraiment Dieu et vraiment homme. Mais si vous ne croyez pas que Marie est vraiment la Mère d'un fils qui est Dieu et homme, si vous ne croyez pas que le Fils unique de Dieu s'est incarné et a été conçu dans le sein de la Vierge Marie et qu'il est né de cette Mère très pure, vous ne croyez pas au Verbe fait chair, au Dieu fait homme, vous ne croyez pas à Jésus-Christ. Aussi, dans le Symbole, la foi à la maternité divine de Marie est-elle inséparable de la foi à l'incarnation : Credo... in Jesum Christum Filium ejus (Dei Patris) unicum... qui... natus ex Maria Virgine.

Faut-il s'étonner ensuite des honneurs que Jésus se plaît à partager avec sa Mère ? Indiquons-en quelques-uns.

Jésus immaculé et impeccable par nature, Marie immaculée et impeccable par grâce ; Jésus vierge, Marie vierge ; Jésus transpercé par la lance extérieure, Marie transpercée par le glaive intérieur. Jésus, incorruptible dans le tombeau, ressuscite le troisième jour par sa propre vertu ; Marie, préservée de la corruption du sépulcre, ressuscite le troisième jour par la vertu de son divin Fils. Jésus monte au ciel en corps et en âme, Marie y monte également.

L'Église, voulant vénérer dans Marie et la Mère de Jésus et notre Mère, ne la sépare pas de son Fils.

Elle encourage également l'invocation du nom sacré de Jésus et du saint nom de Marie.

On trouverait difficilement un temple sans une chapelle, un autel ou du moins une image de Marie.

À chaque fête en l'honneur du Fils répond une fête en l'honneur de la Mère. Si nous célébrons l'Incarnation du Verbe, c'est-à-dire la Conception de Jésus, nous célébrons la Conception de Marie ; nous honorons la Nativité de Jésus et celle de Marie ; nous fêtons les saints Noms de Jésus et de Marie, la Présentation de Jésus et celle de Marie, la Passion du Fils et la Compassion de la Mère, la Résurrection et l'Ascension de Jésus, et l'Assomption de Marie, le sacré Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie.

À l'exemple de Jésus, à l'exemple de l'Église, vénérons Marie. Osez, vous resterez toujours au-dessous de ce que vous devez ; jamais vos efforts, jamais vos excès ne répondront à la dignité de votre Mère, de la Mère de Jésus : Quantum potes tantum aude, quia major omni laude, nec laudare sufficis. Si quelque âme étroite et chagrine se scandalise de vos audaces, répondez que si cet honneur, si cet éloge semble excessif pour Marie, il ne l'est pas pour son Fils : Si Mariæ non congruit, congruit Filio ejus.

 

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Les Protestants et Notre Dame de Chartres

 

En 1568, au plus fort des guerres de religion, Condé avec les Huguenots vint assiéger la cité de Marie. Mettant toute leur confiance en la Vierge Mère les habitants placèrent sa statue sur chacune des portes, avec cette inscription : Carnu tum tutela, défense des Chartrains. Les hérétiques ouvrirent le feu contre la porte drouaise, et ce fut sur l'image de Marie que ces impies dirigèrent leurs coups ; mais sans pouvoir l'atteindre. Cependant un pan de mur s'écroule. Les soldats de la cité font tête à l'ennemi, la population se presse dans la grotte aux pieds de la Vierge Mère. Tout à coup, sans qu'on pût savoir pour quelle raison, au lieu de profiter de la brèche, les Huguenots se retirent et lèvent le siège. Les Chartrains reconnurent dans cette retraite inexplicable, le secours de Notre Dame et, pour perpétuer le souvenir de leur reconnaissance, ils construisirent devant le pan de muraille abattu par le canon huguenot, une chapelle en l'honneur de Notre Dame de la Brèche.

Enfin, grâce à l'énergie de la France catholique, Henri IV a compris que jamais il ne sera roi français s'il n'est le roi très chrétien. Il se fit instruire et abjura l'hérésie, et ce fut à Notre Dame de Chartres, sur le jubé de la splendide cathédrale, qu'il voulut recevoir le sacre royal.

C'est donc aux pieds de Notre Dame de Chartres que sont tombés les trois ennemis les plus redoutables de la France.

Là s'arrêtèrent les derniers païens envahisseurs du sol français, les Normands de Rollon qui, repoussés devant Chartres par le bras de Marie, ne tardèrent pas à se faire chrétiens.

Là, foudroyés par Marie, les Anglais furent forcés d'accorder une paix sans laquelle la France devenait anglaise, et plus tard peut-être protestante.

Là, repoussés par l'image de Marie, les protestants voient leurs espérances et leurs prétentions déçues par le sacre de Henri IV devenu le roi très chrétien.

Nous ne sommes pas au terme des faveurs de Notre Dame de Chartres.

 

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2 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Troisième jour

Culte de Marie

 

Trois mots résument le culte que nous devons à Marie : 1° imitation ; 2° vénération ; 3° invocation.

 

Imitation

 

Imitons Marie : elle est la Mère de Jésus, elle est notre Mère.

Dieu s'est fait homme, Dieu s'est fait semblable à nous, afin qu'il nous fût possible de l'imiter et de lui devenir semblables. Mais si Jésus est homme comme nous, il est Dieu cependant ; sa perfection est humaine, sans doute, mais en même temps elle est divine. Le modèle est désespérant. Abaissez un peu vos regards, arrêtez-les sur Marie. Comme vous, Marie est une simple créature ; imitez la, vous serez néanmoins semblable à Jésus.

Car il est une loi de la nature en vertu de laquelle, généralement, le fils ressemble à son père et à sa mère. Considérez Jésus. Comme Dieu, il est l'image consubstantielle du Père, le reflet, la splendeur de sa gloire. Comme homme, il est l'image de sa mère. Mais ici l'ordre même demande que la règle soit renversée. C'est au plus parfait de servir de type et non au moins parfait. Marie donc a dû d'avance être modelée sur le type de Jésus, et ainsi à son entrée dans le monde, Jésus, quoique incomparablement plus parfait, s'est trouvé semblable à sa Mère, qui, de son côté, pour devenir de plus en plus semblable à son Fils, n'a cessé, à partir de la naissance de l'Enfant divin de contempler ce modèle achevé, d'en étudier, d'en comparer, d'en conserver tous les traits, et de les reproduire dans sa vie : Maria autem conservabat omnia verba hæc, conferens in corde suo. Donc imitons Marie, Mère de Jésus, elle est semblable à Jésus. Ressemblons à la Mère, nous ressemblerons au Fils.

Elle est aussi notre Mère. Imitons-la, si nous voulons qu'en nous elle reconnaisse ses enfants. Imitons-la, afin de ressembler à son premier-né, si nous voulons qu'en nous elle retrouve les frères de Jésus.

 

Vierge Noire de Chartres

 

Les Rois et Notre Dame de Chartres

 

On ne s'étonnera pas si Notre Dame de Chartres jouit désormais d'une célébrité toujours croissante. Parmi les rois de France, il en est peu qui ne soient venus lui rendre hommage. Nommons d'abord Eudes, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier.

Louis VI dit le Gros (1118) était en guerre avec Thibaut IV. Chartres obéissait à son ennemi, mais le Roi n'osa pas attaquer la cité de Marie. Il pouvait y entrer en vainqueur, il se présenta en pèlerin et il se prosterna aux pieds de l'antique statue.

Le vainqueur de Bouvines, Philippe Auguste, qui devait cette victoire à la protection de Marie, eut bientôt à remercier N. D. de Chartres d'une faveur non moins insigne. Philippe n'avait pas d'héritier, Isabelle son épouse vint à Chartres. Elle y priait devant l'image de la Vierge-Mère, quand soudain quatre cierges s'allumèrent d'eux-mêmes. (Guillaume le Breton.) Elle eut un fils qui régna sous le nom de Louis VIII dit le Lion.

L'épouse de Louis le Lion, Blanche de Castille, elle aussi, était frappée de stérilité. Elle vint prier dans la grotte et Dieu lui donna plusieurs fils. L'aîné fut saint Louis. Chartres le verra deux fois prosterné aux pieds de l'image de Celle qui était doublement sa mère : sa mère comme chrétien, sa mère par le miracle de sa naissance.

Les Français et les Flamands étaient aux prises à Mons-en-Puelle (17 août 1304). Philippe le Bel, vivement pressé par l'ennemi, invoque Notre Dame de Chartres, et il échappe à la mort. Pour accomplir le vœu qu'il avait fait au moment du danger, il vint à Chartres monté sur le même cheval de guerre et revêtu des mêmes armes qu'au jour de la bataille et il fit hommage de l'armure et du coursier à Celle qui lui avait donné la victoire.

Vingt-quatre ans après (23 août 1328), Philippe de Valois remportait encore sur les mêmes ennemis une victoire insigne au Mont-Cassel. Là encore la valeur des Flamands forçait le roi français à invoquer Marie. Le vainqueur fit hommage de son triomphe à Notre Dame de Paris, mais le témoignage de sa reconnaissance lui eût paru incomplet s'il ne fût venu en renouveler l'expression aux pieds de Notre Dame de Chartres.

Le roi Jean se rendit trois fois à Chartres, portant l'humble bâton du pèlerin. Mais l'heure de l'épreuve avait sonné pour la France ; la funeste bataille de Poitiers la livra aux Anglais.

Le Dauphin, qui fut depuis Charles V le Sage, fait pieds nus, le pèlerinage de Chartres ; Marie va se montrer.

Partout victorieux jusque-là, l'anglais Édouard III arrive devant Chartres (1360). Les habitants s'adressent à la Vierge sainte. Soudain un terrible orage éclate sur le camp des Anglais. Les tentes sont culbutées, les armes et les bagages sont emportés par les eaux, d'énormes grêlons tombent sur l'armée. Déjà mille hommes d'armes et six mille chevaux avaient péri. Édouard alors se tourne vers la cathédrale, il se met à genoux et s'adressant à Notre Dame de Chartres il fait vœu d'accorder la paix à la France. À l'instant l'ouragan s'apaise. Peu après la paix était signée à Brétigny, près de Chartres.

Notre Dame de Chartres avait déjà donné à la France deux rois, Louis VIII le Lion et Louis IX le Saint, elle va prendre sous sa haute protection une branche de la famille de saint Louis qui doit un jour élever au plus haut degré le royaume très chrétien.

C'était sous Charles VI : un jour on vit entrer à Chartres cent chevaliers qui, tenant chacun à la main, non le glaive, mais un cierge allumé, vinrent se présenter à la porte de la cathédrale. Louis de Bourbon, comte de Vendôme, pieds nus, suivait humblement ce brillant cortège. Arrivé à la porte royale, le prince se met à genoux sur les degrés, il raconte comment Marie l'a délivré des mains de Jacques, son frère, qui le retenait dans une rude captivité. Puis il se lève, il se rend devant l'image de la Vierge Marie et il se déclare son homme-lige. C'est de cette branche illustre que sortiront les rois dont Henri IV sera le premier.

Louis XII, François Ier, François II, Charles IX, Henri III, firent le pèlerinage de Chartres. Mais l'action doit répondre à la prière. Ces rois oublièrent que leur premier devoir était de maintenir la royauté du Fils de Marie. Louis XII se heurta contre le Pape ; il mourut sans postérité. Les trois autres par leur négligence laissent l'hérésie se glisser, en France. Sous Henri III elle marchera la tête levée, menaçant également la religion et la royauté. Heureusement Notre Dame de Chartres veillait.

 

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1 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Deuxième jour

Grandeur de Marie

 

La grandeur de Marie doit se mesurer d'après la grâce dont Dieu l'a prévenue, d'après sa fidélité à correspondre à cette grâce, d'après la gloire dont Dieu a récompensé sa fidélité.

La grâce dont Dieu a prévenu Marie peut se réduire à un triple chef : 1 ° prédestination à la maternité divine : cette grâce est le fondement et la raison de tous les autres privilèges qui distingueront Marie du reste de la création ; 2° préservation du péché originel : conséquence de la précédente ; 3° naissance miraculeuse, comme s'il fallait que tout fut extraordinaire dans celle qui, sans cesser d'être vierge, devait être la Mère du Fils de Dieu.

La vertu de Marie, sa correspondance à la grâce se montre surtout en trois circonstances :

1° au jour de sa présentation au Temple, lorsqu'à l'âge de trois ans elle se consacre à Dieu et que par ce don de sa personne et de sa vie, elle répond si pleinement au bienfait miraculeux de sa naissance ;

2° au jour de l'Annonciation, lorsque, par l'acceptation des charges et des douleurs attachées à l'honneur de la maternité divine, elle correspond au privilège de sa Conception immaculée, pour l'étendre d'une certaine façon au genre humain tout entier, qui, s'il n'est pas, comme elle, préservé du péché originel, pourra du moins en être délivré par Celui qu'elle va donner au monde ;

3° au jour de sa Purification, lorsqu'elle présente son divin Fils au Père céleste, et que, le sacrifiant déjà pour le salut du monde, elle répond généreusement à la grâce singulière de la maternité divine.

Dieu ne peut pas se laisser vaincre en générosité : sa dignité s'accorde avec sa bonté pour le lui défendre. Dieu ne peut pas laisser son œuvre inachevée : la sagesse et l'honneur ne le lui permettent pas. Par sa grâce, il a posé le principe de la grandeur de Marie ; par sa vertu, Marie a répondu à la grâce ; par la gloire, Dieu va couronner le chef-d'œuvre de la grâce et de la vertu.

À l'honneur de la maternité divine Marie a répondu en rendant au Père céleste son divin Fils par le sacrifice commencé au jour de la Purification et consommé sur la croix. Jésus mourant donne à sa Mère pour fils tous les élus représentés par le disciple bien-aimé. Première gloire de Marie : la maternité universelle.

Préservée du péché originel en vue de la maternité divine, Marie a accepté tous les sacrifices attachés à ce glorieux privilège et à cette incomparable dignité ; Dieu ne permettra pas que le corps immaculé qui fut le temple vivant du Verbe incarné demeure dans le tombeau. Seconde gloire de Marie : sa glorieuse Assomption.

Reconnaissant le miracle de sa naissance, Marie s'est présentée au Temple pour y consacrer à Dieu sa personne et sa vie : aussi est-ce en toute vérité que, ré pondant à l'ange, elle se déclare la servante du Seigneur ; Dieu récompense une si généreuse humilité en la couronnant reine de la terre et des cieux. Troisième gloire de Marie : la royauté universelle.

De cette triple considération sur la grandeur de Marie, je déduis une triple conclusion, une triple application pratique :

1° Sans Dieu nous ne pouvons rien ; sans sa grâce, il n'est ni vertu ni grandeur ;

2° Mais sans nous, sans la vertu, sans un effort généreux et constant de notre part pour correspondre aux avances divines, la grâce demeure comme impuissante à nous sanctifier et à nous sauver. C'est la pensée de saint Augustin : Dieu a bien pu nous créer sans nous, mais il ne nous sauvera pas sans nous et malgré nous ;

3° Dieu doit à sa sagesse et à sa justice d'achever ce qu'il a commencé en nous et ce que nous avons poursuivi avec son secours ; il se doit et il nous doit de couronner son œuvre et la nôtre, sa grâce et notre vertu, par une gloire qui surpasse et la grâce même la plus singulière et la vertu même la plus héroïque.

Nous avons rappelé les titres de la grandeur de Marie, nous avons par là montré les droits de Marie à un culte spécial et supérieur qu'on nomme le culte d'hyperdulie ; nous dirons comment on peut lui rendre ce culte.

 

Voile de Marie de Chartres

 

Le voile de Marie

 

Huit siècles sont écoulés. Il parait que Marie ne cessa point durant ce long temps de manifester à Chartres sa puissance et sa bonté, car en 876, le roi de France, Charles le Chauve, prit à l'église de Notre Dame d'Aix-la-Chapelle une des deux tuniques de la sainte Vierge que Charlemagne y avait déposées, et en fit don à Notre Dame de Chartres.

Cette distinction semble prouver qu'alors aucun autre sanctuaire en France n'était plus digne de recevoir un trésor aussi précieux. Cette tunique est plutôt un voile. Les femmes en Orient portaient, au lieu de chemise, une longue pièce de toile qui couvrait la tête, se croisait sur la poitrine, se repliait sous les bras et enveloppait toute la partie supérieure du corps. Le voile qui se conserve à Chartres est long de quatre aunes et demie. C'est un tissu de lin et de soie d'un blanc jaunâtre. Ce vêtement est doublement vénérable ; d'abord il a été en contact avec le corps virginal de Marie, et, d'après la tradition, la Bienheureuse Vierge l'a porté pendant tout le temps que le divin Enfant demeura dans son sein.

Selon Nicéphore Callixte (Hist. eccl., liv. XIV, c. II, et liv. XV, c. XIV) ce voile fut laissé d'une amie par la Vierge mourante. Puis il tomba aux mains d'un Juif de Galilée. Vers le cinquième siècle, deux frères nommés Candidus et Galbius l'obtinrent de ce Juif. Voulant s'assurer la conservation de ce trésor, ils le tinrent soigneusement caché ; mais le secret fut trahi par des miracles. Pour recevoir dignement une pareille relique, l'empereur Léon dit le Grand ou l'Ancien, fit construire un temple magnifique.

En 810 l'empereur Nicéphore et l'impératrice Irène l'offrirent à Charlemagne avec un autre vêtement de la sainte Vierge. Le pieux empereur les déposa dans sa chère église de Notre Dame d'Aix-la-Chapelle, d'où le voile dont nous venons de parler fut transféré par Charles le Chauve à Notre Dame de Chartres.

Vint l'époque des invasions normandes. Un jour, c'était en 911, Chartres vit avec effroi le terrible Rollon campé sous ses murs. La bataille s'engage ; déjà les Normands sont vainqueurs. Mais au plus fort de la mêlée parait l'évêque de Chartres. Revêtu des habits pontificaux, il tient une lance à la main. À cette lance est suspendue une bannière d'un genre nouveau ; c'est le voile de la Vierge Marie. À cette vue, Rollon se sent saisi d'une frayeur que jusque-là il ne connaissait pas ; les Normands se retirent, mais en bon ordre, montrant qu'ils cèdent plutôt à un ascendant surnaturel qu'à la valeur des adversaires.

Les Chartrains, pénétrés de reconnaissance, élevèrent une chapelle à leur libératrice dans le ravin même qu'avait occupé l'armée ennemie. Ce lieu depuis s'appela Valrollon, par corruption Vauroux.

 

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30 avril 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

Marie Reine de France

 

Premier jour

Honneur à Marie

 

Dieu seul a droit à nos adorations ; car seul il est grand, seul il est le Très-Haut, seul il est le Créateur, seul il est le Seigneur souverain. Or l'adoration est l'acte par lequel nous reconnaissons l'excellence et la majesté suprême, l'autorité et la domination souveraine.

Entre Dieu et l'homme il n'est qu'un médiateur, le Dieu-Homme, Jésus-Christ, en qui et par qui nous devons être sauvés. Toutefois Dieu aime à jeter sur ses œuvres un reflet de sa grandeur ; et souvent, pour agir au dehors, le Créateur se plaît à employer sa créature.

À son tour le médiateur et le Sauveur unique exerce sa médiation et distribue les moyens de salut, qui sont sa doctrine et sa grâce, par le ministère de certains hommes choisis : tels furent les Apôtres, aujourd'hui remplacés par le Pape et par les Évêques secondés par les prêtres.

Vous honorez Dieu, vous l'aimez : honorez-le, aimez-le dans ceux qu'il honore et qu'il aime ; honorez-le, aimez- le dans ceux qui représentent sa puissance et sa bonté. Le mépris des envoyés du prince et de ses amis rejaillirait sur sa personne même. Aussi Jésus-Christ dit à ceux qu'il envoie : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; celui qui vous méprise, me méprise ; celui qui me méprise, méprise celui qui m'a envoyé moi-même, mon Père qui est aux cieux ».

Si nous devons honorer l'œuvre et l'image de Dieu jusque dans l'homme mortel et pécheur, si nous devons honorer le caractère de représentant et d'envoyé divin jusque dans la personne des parents, des princes, des prêtres imparfaits et même coupables, quel respect ne devons-nous pas à ceux que la grâce et la gloire ont confirmés pour toujours dans l'amitié divine ?

Honneur aux Saints : pour eux et par eux Dieu a fait de grandes choses, et, à leur tour, par Dieu et pour Dieu, au nom et pour la gloire de Dieu, ils ont fait de grandes choses. Honneur et amour aux Saints : Dieu les honore et les aime ; ils honorent Dieu et ils l'aiment.

Mais si entre les créatures distinguées par la sainteté, c'est-à-dire par l'union irrévocable à Dieu, il s'en rencontre une que Dieu ait appelée à un rang supérieur, qui ait répondu au choix divin avec une fidélité plus parfaite, et qui, en conséquence, ait été élevée au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu, quel honneur ne lui devons-nous pas !

Cette créature existe. Prédestinée de toute éternité pour être la Mère du Dieu fait homme, Marie a été prévenue d'une grâce qui l'élève au-dessus de tous les anges et de tous les hommes pris ensemble ; à cette grâce suréminente elle a répondu avec une fidélité qui met sa vertu au-dessus de toutes les vertus humaines et angéliques ; enfin la gloire dont Dieu a couronné sa fidélité à la grâce dont il l'avait prévenue, en fait la reine des anges et des saints.

Mais si Marie l'emporte sur tous les saints en grâce, en vertu et en gloire, parce qu'elle devait être et qu'elle est la Mère du Dieu fait homme, c'est aussi parce qu'elle devait être, et qu'elle est, en effet, la mère de tous les enfants de Dieu, de tous les élus.

Donc honneur et amour à Marie : Dieu l'honore et l'aime comme sa Mère. Honneur et amour à Marie : elle a honoré Dieu, elle l'a aimé, elle l'honore et l'aime plus que tous les Saints et tous les anges ensemble. Honneur et amour à Marie : elle est notre mère ; elle peut et elle veut nous faire plus de bien que tous les anges réunis. Honneur et amour à Marie : après le culte dû à Dieu et à Jésus-Christ son Fils unique, il n'est pas de culte plus légitime et plus salutaire que celui qui est dû à Marie, Mère de Dieu et notre Mère.

 

Virgini Pariturae

 

Notre Dame de Chartres

 

Autrefois, dans le pays des Carnutes , au milieu d'une immense foret, s'élevait une colline couverte d'un bois sacré qui ombrageait une vaste grotte. Là était le centre religieux des Gaules. Or, cent ans avant la naissance de Jésus-Christ, il se célébra une grande fête en ce lieu. Sur l'autel de la grotte on avait placé une statue représentant une jeune fille qui portait dans ses bras un enfant nouveau-né. Au pied de la statue on lisait ces mots : « Virgini parituræ - À la Vierge qui doit être mère ». Le roi des Carnutes avec les guerriers assistait à cette solennité. Le grand prêtre leur adressa un discours dans lequel il annonça la naissance d'un personnage extraordinaire qui devait sauver le mon de. Il n'est rien en ceci qui doive sur prendre. La croyance à la Vierge, Mère du Sauveur universel, se retrouve chez tous les peuples païens. Le roi des Carnutes, que la légende désigne sous le nom latin de Priscus, fut tellement touché de ce discours qu'il consacra son royaume à la Mère future du Sauveur. Les assistants lui consacrèrent leurs personnes.

Quarante-six ans après la naissance de Jésus-Christ, trois envoyés de saint Pierre, Savinien, Potentien et Altinus, arrivaient en ce pays. À la vue de la statue et de l'inscription prophétique Virgini parituræ, ils furent heureusement surpris. Ils annoncèrent aux Carnutes Celui dont ils honoraient déjà la Mère depuis un siècle et de mi. La grotte fut consacrée à Marie. C'est là qu'aujourd'hui s'élève la splendide cathédrale de Notre Dame de Chartres. Ainsi, avant mème d'exister, Marie avait pris possession de la Gaule qui devait être un jour la France.

 

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23 mars 2022

Consécration de la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie

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Consécration de la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie

 

La liturgie débutera ce vendredi 25 mars, en la solennité de l'Annonciation du Seigneur, à 17 heures (heure de Rome), tandis que la consécration aura lieu vers 18h30. Le Saint-Père a demandé à tous les évêques et prêtres du monde de se joindre à lui dans cette prière. Une célébration que vous pourrez suivre en direct ICI

 

Acte de Consécration de la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie

 

Voici le texte de la prière de consécration et de remise de l'humanité, et en particulier de la Russie et de l'Ukraine, au Cœur Immaculé de Marie, que le Pape François prononcera à la fin de la liturgie de pénitence dans la basilique Saint-Pierre, l'après-midi du vendredi 25 mars, fête de l'Annonciation.

 

Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.

Mais nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire.

Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.

C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.

Reçois donc, ô Mère, notre supplique.

Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.

Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.

Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.

Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.

Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.

Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.

Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.

Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.

Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Coeur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.

Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.

Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.

Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.

 

"à la fin, mon Cœur Immaculé triomphera"

(La Vierge Marie à Fatima, le 13 juillet 1917)

 

29 novembre 2021

L’Immaculée Conception Franciscaine

L’Immaculée Conception Franciscaine

 

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« À la Religion Sacrée de Saint François,

Nous devons de pouvoir proclamer à pleine voix

le blason de l'Immaculée.

Et La voir ainsi proclamée

est sa gloire principale :

Marie, Vous êtes conçue

sans péché le péché originel ».

 

Marie est couronnée de douze étoiles, la lune sous ses pieds et le serpent écrasé sous son talon. Mais il y a une chose, particulière, que l’on ne trouve pas sur les autres représentations de l'Immaculée, c'est l'Enfant qu’elle porte dans ses bras brandit une lance féroce qu’il enfonce la tête du serpent, lance qui est ornée d’une croix.

Quel ensemble parfait et éminemment biblique ! Une femme en inimitié parfaite et perpétuelle avec le serpent et une guerre déclarée entre leur descendance, cette dernière figurant dans l'attitude avec laquelle l'enfant prend la lance pour défendre sa mère, empêchant le venin de toucher la plante des pieds maternels délicate (Genèse). Sur la tête de la Femme, une couronne de douze étoiles, avec la lune sous ses pieds ( Apocalypse ).

On ne peut pas faire plus clair que cette représentation. C'était l'argument graphique, mais décisif, exercé dans la lutte séculaire, particulièrement animée au XIIIe siècle et par la suite, autour du mystère de l'Immaculée Conception, qui a opposé des docteurs et de théologiens de renommée universelle : les maculistes, ceux qui étaient contre face à aux immaculistes, qui défendaient la pureté originelle et de la conception immaculée de la Mère de Dieu.

Cette pieuse opinion, ainsi qu’on l’appelait, de se prononcer en faveur de l'exemption de la tâche originelle dès le premier instant de l’existence de Marie, trouva de l'opposition chez quelques saints. Le doux Docteur Saint Bernard, qui prodigua tant de louanges à Marie, reprocha aux chanoines de Lyon dans une lettre collective d'avoir prêté serment de défendre la pureté originelle de la Mère de Dieu par ces mots : « Qu'avez-vous fait ? Cette solennité n'est pas recommandée par la liturgie de l'Église, ni approuvée par la Tradition. La jeune fille est si élevée en dignité qu'elle n'a pas besoin de ce que vous défendez ».

L’atmosphère formée par le conduite de saint Bernard favorisait les maculistes, qui se réfugièrent, comme un bastion inexpugnable pour eux, dans l’universalité de la rédemption : tous furent rachetés, puis tous péchèrent. Malgré cela, la sentence pieuse exigeait de grands développements. Il n’y avait pas de titres académiques à la Sorbonne sans le serment préalable de défendre le privilège marial.

Les docteurs franciscains Jean Duns Scott et Raymond Lulle se jetèrent dans la mêlée et brisèrent les arguments contraires, ne niant pas l'universalité de la Rédemption, mais en faisant une distinction entre une rédemption libératrice et rédemptrice, en incluant Marie dans cette dernière et l'exemptant de celle-ci. Sans aucun doute, vaut-il mieux prévenir la tache que la nettoyer après l’avoir contractée. L'Église a fait sienne cette distinction dans la Bulle Ineffabilis ainsi que dans la Liturgie.

En l'état, la pieuse opinion l'emporta. De ces disputes jaillissait la lumière et les fidèles se sont inclinés avec révérence devant la doctrine immaculiste, de sorte que lors du Concile de Bâle, au XV siècle, un décret dogmatique disciplinaire fut publié, en raison du général de l'ordre franciscain P. Perqueri, copié en partie dans la Bulle dogmatique de 1854, affirmant que la doctrine qui exempte la Vierge Marie de toute culpabilité actuelle et originelle est conforme au culte ecclésiastique et à la doctrine catholique, et doit donc être crue par tous.

Des circonstances particulières empêchèrent sa définition en tant que dogme, Dieu réservant cette gloire au pape Pie IX, qui, après avoir consulté les évêques, les rois, les princes et les supérieurs des ordres religieux, plaça, le 8 décembre 1854, sur les temples de Marie de l'Immaculée. En rappelant le glorieux anniversaire, nous devons nous unir à ceux qui dans l’histoire, ont chanté le refrain franciscain avec un enthousiasme sans égal :

 

« O Marie, Vous êtes conçue,

sans le péché originel ».

 

(D'après un texte provenant du site de Franciscains de Valencia, traduit de l'Espagnol par mes soins)

 

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29 novembre 2021

L’Immaculée Conception Franciscaine

L’Immaculée Conception Franciscaine

 

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« À la Religion Sacrée de Saint François,

Nous devons de pouvoir proclamer à pleine voix

le blason de l'Immaculée.

Et La voir ainsi proclamée

est sa gloire principale :

Marie, Vous êtes conçue

sans péché le péché originel ».

 

Marie est couronnée de douze étoiles, la lune sous ses pieds et le serpent écrasé sous son talon. Mais il y a une chose, particulière, que l’on ne trouve pas sur les autres représentations de l'Immaculée, c'est l'Enfant qu’elle porte dans ses bras brandit une lance féroce qu’il enfonce la tête du serpent, lance qui est ornée d’une croix.

Quel ensemble parfait et éminemment biblique ! Une femme en inimitié parfaite et perpétuelle avec le serpent et une guerre déclarée entre leur descendance, cette dernière figurant dans l'attitude avec laquelle l'enfant prend la lance pour défendre sa mère, empêchant le venin de toucher la plante des pieds maternels délicate (Genèse). Sur la tête de la Femme, une couronne de douze étoiles, avec la lune sous ses pieds ( Apocalypse ).

On ne peut pas faire plus clair que cette représentation. C'était l'argument graphique, mais décisif, exercé dans la lutte séculaire, particulièrement animée au XIIIe siècle et par la suite, autour du mystère de l'Immaculée Conception, qui a opposé des docteurs et de théologiens de renommée universelle : les maculistes, ceux qui étaient contre face à aux immaculistes, qui défendaient la pureté originelle et de la conception immaculée de la Mère de Dieu.

Cette pieuse opinion, ainsi qu’on l’appelait, de se prononcer en faveur de l'exemption de la tâche originelle dès le premier instant de l’existence de Marie, trouva de l'opposition chez quelques saints. Le doux Docteur Saint Bernard, qui prodigua tant de louanges à Marie, reprocha aux chanoines de Lyon dans une lettre collective d'avoir prêté serment de défendre la pureté originelle de la Mère de Dieu par ces mots : « Qu'avez-vous fait ? Cette solennité n'est pas recommandée par la liturgie de l'Église, ni approuvée par la Tradition. La jeune fille est si élevée en dignité qu'elle n'a pas besoin de ce que vous défendez ».

L’atmosphère formée par le conduite de saint Bernard favorisait les maculistes, qui se réfugièrent, comme un bastion inexpugnable pour eux, dans l’universalité de la rédemption : tous furent rachetés, puis tous péchèrent. Malgré cela, la sentence pieuse exigeait de grands développements. Il n’y avait pas de titres académiques à la Sorbonne sans le serment préalable de défendre le privilège marial.

Les docteurs franciscains Jean Duns Scott et Raymond Lulle se jetèrent dans la mêlée et brisèrent les arguments contraires, ne niant pas l'universalité de la Rédemption, mais en faisant une distinction entre une rédemption libératrice et rédemptrice, en incluant Marie dans cette dernière et l'exemptant de celle-ci. Sans aucun doute, vaut-il mieux prévenir la tache que la nettoyer après l’avoir contractée. L'Église a fait sienne cette distinction dans la Bulle Ineffabilis ainsi que dans la Liturgie.

En l'état, la pieuse opinion l'emporta. De ces disputes jaillissait la lumière et les fidèles se sont inclinés avec révérence devant la doctrine immaculiste, de sorte que lors du Concile de Bâle, au XV siècle, un décret dogmatique disciplinaire fut publié, en raison du général de l'ordre franciscain P. Perqueri, copié en partie dans la Bulle dogmatique de 1854, affirmant que la doctrine qui exempte la Vierge Marie de toute culpabilité actuelle et originelle est conforme au culte ecclésiastique et à la doctrine catholique, et doit donc être crue par tous.

Des circonstances particulières empêchèrent sa définition en tant que dogme, Dieu réservant cette gloire au pape Pie IX, qui, après avoir consulté les évêques, les rois, les princes et les supérieurs des ordres religieux, plaça, le 8 décembre 1854, sur les temples de Marie de l'Immaculée. En rappelant le glorieux anniversaire, nous devons nous unir à ceux qui dans l’histoire, ont chanté le refrain franciscain avec un enthousiasme sans égal :

 

« O Marie, Vous êtes conçue,

sans le péché originel ».

 

(D'après un texte provenant du site de Franciscains de Valencia, traduit de l'Espagnol par mes soins)

 

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12 novembre 2021

Neuvaine de la Présentation de la Vierge Marie

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Neuvaine de la Présentation de la Vierge

(Du 13 au 21 novembre)

 

La tradition des chrétiens d'Orient rattacha un "souvenir" relaté dans les évangiles "apocryphes" : le souvenir de l'entrée et de l'offrande de Marie, au Temple, dès sa petite enfance, pour y être préparée à sa destinée de Mère du Messie, jusqu'à son mariage avec Joseph, à Nazareth.

Le Protévangile de Jacques (ch. 6-10) raconte, depuis le IIème siècle au moins, l’histoire suivante : Marie, née miraculeusement de Joachim et Anne est menée dans le Temple, selon leur promesse, à l'âge de trois ans, pour s'y préparer au rôle qu'on lui pressent dans la rédemption d'Israël. Le texte dit qu'elle dansa ce jour-là, et ne se retourna pas en arrière.

Elle resta dans le Temple, nourrie par un ange, jusqu'à sa majorité (12 ans), âge auquel elle fut accordée en mariage à Joseph.

Elle s'occupait de tisser le voile du Temple, et telle est peut-être l'origine de la légende, car les sources juives relatent que des femmes étaient engagées spécialement pour le tissage des 13 tentures utilisées dans le Temple

L’apparition de cette fête est aussi liée à la dédicace d'une basilique en l’honneur de Sainte Marie. L’édifice fut voulu par Elie, évêque de Jérusalem et fut achevé aux frais de l'empereur Justinien (527-565) à côté de la zone du temple de Jérusalem, là où la Vierge aurait passé son enfance consacrée au service divin. Cette Eglise fut dédiée le 21 novembre 543, et fut dite Nouvelle Eglise, pour la distinguer de l’ancienne, dédiée à la nativité de Marie, la Probatique.

La fête fut introduite en Occident au IXème siècle par les moines d'Orient réfugiés en Italie méridionale pendant la conquête musulmane.

Au XIVème siècle, Philippe de Mézières, ambassadeur du roi de Chypre était témoin de la solennité en Orient ; il composa une messe de la Présentation de Marie et la soumit au pape Grégoire XI à Avignon le 21 novembre 1372.

En 1472, le pape Sixte IV étendit la fête liturgique de la "Présentation de Marie dans le temple" à toute l’Église Occidentale.

Depuis le concile Vatican II, on parle de la mémoire liturgique de la Présentation de Marie.

Que cette neuvaine nous fasse revivre les toutes premières années de la Vierge Marie. Ces neuf journées de prières que nous lui adresserons seront un temps fort pendant lequel nous intercéderons pour les enfants et les jeunes.

 

Prières quotidiennes

 

Je crois en Dieu

 

Prière à l’Esprit Saint

 

O Eternel vivant dans le temps, ô Esprit vivant dans la chair, ô Jésus vivant en Marie, viens aussi vivre en moi: ta force dans ma faiblesse, ton amour dans mon péché, ton Esprit dans ma pesanteur, ta fidélité dans mon inconstance, ta vérité dans mon mensonge.

Viens grandir en moi comme tu as grandi en Marie. Viens au monde par moi comme tu es venu au monde par elle: dans la puissance de l'Esprit, pour le bonheur de l'humanité et pour la gloire du Père. Amen. (Georges Madore, s.m.m)

 

Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père

 

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Premier jour

Marie est présentée au Seigneur

 

Psaume 45, 11-15 : « Ecoute, ma fille, regarde et prête l'oreille, Oublie ton peuple et la maison de ton père ; Laisse le roi désirer ta beauté, Car il est ton seigneur ; prosterne-toi devant lui. Et la fille de Tyr, les plus riches des peuples, Te flatteront par des présents. Elle est toute magnificence, la fille du roi, au milieu du palais ; Son vêtement est tissu d'or. Elle est conduite au roi, vêtue d'habits diaprés ; A sa suite, des vierges, ses compagnes, te sont présentées. »

Quelques jours après le commencement de l’Avent, l’Eglise célèbre la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple (21 Novembre). Il est juste que, au début du temps de préparation à Noël, notre pensée se porte vers la Mère de Dieu, dont l’humble et silencieuse attente doit être le modèle de notre propre attente pendant l’Avent. Plus nous nous rapprocherons de Marie pas notre prière, notre docilité, notre pureté, plus se formera en nous Celui qui va naître.

L’Église rappelle non sans raison, cet évènement marial, non pour attirer l'attention sur un geste symbolique, mais pour voir dans la profondeur de ce mystère qui commence à prendre forme, la nature et la vie d'une femme qui se consacrera totalement au Seigneur.

« Lorsque la petite fille eut trois ans, Joachim dit : Appelez les filles d’Hébreux de race pure, et qu’elles prennent chacune un flambeau, un flambeau qui ne s’éteindra pas. L’enfant ne devra pas retourner en arrière et son cœur ne se fixera pas hors du Temple du Seigneur. Elles obéirent à cet ordre et elles montèrent ensemble au Temple du Seigneur. Le prêtre accueillit l’enfant et la prit dans ses bras. Il la bénit, en disant : Il a glorifié ton nom, le Seigneur, dans toutes les générations. C’est en toi qu’aux derniers jours il révélera la Rédemption qu’il accorde aux fils d’Israël ! Il fit asseoir l’enfant sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur Dieu fit descendre sa grâce sur elle. Debout sur ses pieds, elle se mit à danser. Elle fut chère à toute la maison d’Israël. Les parents redescendirent du Temple, ils étaient remplis d’admiration, ils louaient Dieu l’enfant ne s’était pas retournée en arrière. Marie demeurait dans le Temple du Seigneur, semblable à une colombe, et la main d’un Ange la nourrissait. » (Protévangile de Jacques)

Tous ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en l’honneur de la Vierge Marie : Les anges se réjouissent avec nous de sa Présentation, ils en glorifient le Fils de Dieu. (Père Ollier)

 

Prières quotidiennes

 

Deuxième jour

Marie est accueillie par Dieu

 

Zacharie 2, 14-17 : « Chante et réjouis-toi, fille de Sion ; voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi – oracle du Seigneur. Ce jour-là, des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur ; elles seront pour moi un peuple, et j’habiterai au milieu de toi. Alors tu sauras que le Seigneur de l’univers m’a envoyé vers toi. Le Seigneur prendra possession de Juda, son domaine sur la terre sainte ; il choisira de nouveau Jérusalem. Que tout être de chair fasse silence devant le Seigneur, car il se réveille et sort de sa Demeure sainte. »

Marie de Nazareth n’avait encore que trois ans, mais son âme était déjà la merveille de la sainteté. Où mieux que loin du monde, dans l’enceinte du Temple, Marie se fût-elle préparée à sa mission ? Ce sacrifice de Marie enfant renferme toutes les conditions du plus parfait sacrifice : il a été prompt, généreux, joyeux, sans retour, sans réserve.

Cette fête établit ainsi un lien entre le Temple ancien de pierre, et l’Arche de la Nouvelle Alliance, le sein très pur de la Vierge, sur laquelle descendra bientôt la shekinah, la gloire du Dieu vivant.

« Dieu séquestre Marie du monde et la consacre à son Temple, pour signifier qu'elle sera bientôt consacrée au service d'un temple plus auguste et plus sacré que celui-ci. Là, en sa solitude, il la garde, il l'environne de sa puissance, il l'anime de son esprit, il l'entretient de sa parole, il l'élève de sa grâce, il l'éclaire de ses lumières, il l'embrase de ses ardeurs, il la visite par ses anges, en attendant que lui-même la visite par ses anges, en attendant que lui-même la visite par sa propre personne.

Il rend sa solitude si occupée, sa contemplation si élevée, sa conversation si céleste, que les anges l'admirent et la révèrent comme une personne plus divine qu'humaine. Aussi, Dieu est, et agit en elle, plus qu'elle-même. Elle n'a aucune pensée que par sa grâce, aucun mouvement que par son Esprit, aucune action que par son amour.

Le cours de sa vie est un mouvement perpétuel qui, sans intermission, sans relaxation, tend à celui qui est la vie du Père et qui sera bientôt sa vie. Ce terme approche et le Seigneur est avec elle, la remplit de soi-même et l'établit en une grâce si rare, qu'elle ne convient qu'à elle ; car cette Vierge, cachée en un coin de la Judée, inconnue à l'univers, fait un chœur à part dans l'ordre de la grâce, tant elle est singulière. » (Cardinal Pierre de Bérulle).

 

Prières quotidiennes

 

Troisième jour

Marie est présentée par ses parents

 

Mt 12, 46-50 : « Comme Jésus parlait encore à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu'un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus répondit à cet homme : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. »

Seigneur aujourd’hui, comme Anne et Joachim les parents de Marie, humblement mais joyeusement nous te présentons : ____ (dire le ou les prénoms de vos enfants).

Merci pour le cadeau de la vie ! Accorde Seigneur à notre (nos) enfant(s) toutes tes faveurs et tes bénédictions. Viens Seigneur réaliser pleinement tes plans dans la vie de notre (nos) enfants.

Nous parents, nous savons que la meilleure chose pour notre (nos) enfants c’est la pleine réalisation de ta Sainte Volonté dans sa (leurs) vie(s). Amen !

Que Sainte Anne et Saint Joachim, qui ont eu l’inestimable privilège de présenter leur fille au Seigneur dans le Temple de Jérusalem comme une offrande pure et sainte, nous garde dans l’action de grâce envers le Seigneur.

Benoît XVI en évoquant la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie au Temple, souligne : «Marie a su réaliser la volonté du Père Céleste. Que Marie nous aide à insérer dans notre vie le plan divin du salut. »

 

Prières quotidiennes

 

Quatrième jour

Marie, offrande pure

 

Ezekiel 43,27 : « Lorsque ces jours seront accomplis, dès le huitième jour et à l'avenir les sacrificateurs offriront sur l'autel vos holocaustes et vos sacrifices d'actions de grâces. Et je vous serai favorable, dit le Seigneur, l'Eternel.

Ce texte a symboliquement pour objet la Mère de Dieu elle-même, offrande parfaite et pure faite au temple vivant.

Marie est l'oblate par excellence. Elle est la première à venir au Temple de l'Esprit. Elle est l'exemple toujours actuelle et vivante d'une vie qui s'est faite de la contemplation et non de supplice. De joie et non de souffrance. De joie et non de privation. Marie est le pilier de la sacralité, parce que co-rédemptrice du genre humain.

Au jour de sa Présentation, Marie nous apparaît également comme le porte-étendard de la virginité chrétienne. Après elle viendront des légions innombrables de vierges consacrées au Seigneur, dans le monde ou à l’ombre des autels ; Marie sera leur éternel modèle, leur patronne dévouée, leur guide sûr dans les voies de la perfection.

« O Marie, enfant chérie de Dieu, que ne puis-je vous offrir et vous consacrer les premières années de ma vie, comme vous vous êtes offerte et consacrée au Seigneur dans le Temple ! Mais, hélas ! ces premières années sont déjà bien loin de moi ! J’ai employé un temps si précieux à servir le monde et vous ai oubliée en écoutant la voix de mes passions. Toutefois il vaut mieux commencer tard à vous servir que de rester toujours rebelle. Je viens donc aujourd’hui m’offrir tout entier à votre service, et consacrer à mon Créateur, par votre entremise bénie, le peu de jours qu’il me reste encore à passer sur la terre. Je vous donne mon esprit, pour qu’il s’occupe de vous sans cesse, et mon cœur, pour vous aimer à jamais. Accueillez, ô Vierge Sainte, l’offrande d’un pauvre pécheur ; je vous en conjure par le souvenir des ineffables consolations que vous avez ressenties en vous offrant à Dieu dans le Temple. Soutenez ma faiblesse, et par votre intercession puissante, obtenez-moi de Jésus la grâce de lui être fidèle, ainsi qu’à vous, jusqu’à la mort, afin qu’après vous avoir servie de tout mon cœur pendant la vie, je participe à la gloire et au bonheur éternel des élus. Amen. » (Saint Alphonse-Marie de Liguori)

 

Prières quotidiennes

 

Cinquième jour

Marie, préparée dans le Temple

 

Hébreux 9, 6-8 : « Les choses étant ainsi disposées, les prêtres entrent continuellement dans la première tente quand ils célèbrent le culte. Mais dans la deuxième tente, une fois par an, le grand prêtre entre seul, et il ne le fait pas sans offrir du sang pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises par ignorance. L’Esprit Saint montre ainsi que le chemin du sanctuaire n’a pas encore été manifesté tant que la première tente reste debout. »

Douze années de recueillement, de prière, de contemplation, telle fut la préparation de l’Elue de Dieu.

La piété populaire et la spiritualité mariale furent marquées par le récit du Protévangile de jacques, car ce récit soulignait bien la disponibilité de la Vierge Marie, à l'égard de la volonté divine. Voici, d’après saint Jérôme, comment se divisait la journée de Marie au Temple. Depuis l’aurore jusqu’à 9 heures du matin, Marie priait. De 9 heures à 3 heures, elle s’appliquait au travail des mains. Ensuite, Marie se remettait à la prière, jusqu’au moment où arrivait sa nourriture.

« Ouvrez-vous, sanctuaire, portes éternelles ! Voici le temple qu'on présente au temple, le sanctuaire au sanctuaire, l'arche véritable où repose le Seigneur effectivement à l'arche figurative où il ne repose qu'en image. » (Bossuet)

 

Prières quotidiennes

 

Sixième jour

Marie, Temple saint de Dieu

 

1 Corinthiens 3, 16-17 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. »

Derrière l’imagination du récit apocryphe, on aperçoit un message clair, qui est celui de la fête de la Présentation: le cœur de Marie fut, depuis toujours, et entièrement dédié à Dieu seul. Marie est la Très Sainte. La petite enfant séparée du monde et introduite au Temple pour y demeurer évoque l’idée d’une vie séparée, consacrée, « présentée au Temple », une vie d’intimité avec Dieu : « Aujourd’hui la Toute Pure et toute sainte entre dans le Saint des Saints ». Il est évident que l’Église fait ici une allusion spéciale à la virginité, mais toute vie humaine, dans des mesures diverses, peut être une vie « présentée au Temple », une vie sainte et pure avec Dieu.

« O mon Dieu, que j'eusse bien désiré de me pouvoir vivement représenter la consolation et suavité de ce voyage depuis la maison de Joachim jusque au Temple de Jérusalem ! Quel contentement  témoignait cette petite Infante voyant l'heure venue qu'elle avait tant désirée ! Ceux qui allaient au Temple pour y adorer et offrir leurs présents à la divine Majesté chantaient tout au long de leur voyage ; et pour cet effet le royal prophète David avait composé tout exprès un psaume que la Sainte Eglise nous fait dire tous les jours au divin office. Il commence par ces mots : (Psaume 118) : «  Heureux les hommes intègres dans leurs voies qui marchent suivant la loi du Seigneur ! Heureux ceux qui gardent ses exigences, ils le cherchent de tout cœur ! Jamais ils ne commettent d'injustice, ils marchent dans ses voies. Toi, tu promulgues des préceptes à observer entièrement. Puissent mes voies s'affermir à observer tes commandements ! »

Marcher en ta voie, c'est-à-dire en l'observance de tes commandements. Les bienheureux saint Joachim et sainte Anne chantaient donc ce cantique au long du chemin, et notre glorieuse Dame et maîtresse avec eux.

O Dieu, quelle mélodie ! O qu'elle l'entonna mille fois plus gracieusement que ne firent jamais les anges ; de quoi ils furent tellement étonnés que, troupe à troupe, ils venaient pour écouter cette céleste harmonie et, les cieux ouverts, ils se penchaient sur les balustres de la Jérusalem céleste pour regarder et admirer cette très aimable Pouponne. J'ai voulu dire ceci en passant à fin de vous bailler sujet de vous entretenir le reste de cette journée à considérer la suavité de ce voyage ; afin de vous émouvoir à écouter ce divin cantique que notre glorieuse Princesse entonne si mélodieusement, et ce avec les oreilles de votre dévotion, car le très heureux saint Bernard dit que la dévotion est l'oreille de l'âme. » (Saint François de Sales).

 

Prières quotidiennes

 

Septième jour

Marie, sainte hostie

 

1 Corinthiens 6, 19-20 : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »

Que Marie, pro génitrice et protectrice du genre humain, soulève les cœurs accablés, redonne lumière et espérance aux malades et aux nécessiteux. Qu'elle remplisse les monastères de saintes vocations. Qu'elle encourage les jeunes à sentir le charme et la candeur à laquelle le Seigneur les appelle.

« Je vous salue Marie, dans votre Présentation ! Comme une pure Hostie de l'Abandon. O Vierge et Mère, par ce mystère donnez-moi la dévotion. » (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort).

 

Prières quotidiennes

 

Huitième jour

Marie, Jérusalem céleste

 

Ap 21,23 : « La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau. »

La Vierge est le véritable Temple où Dieu établira sa demeure au moment de l’Annonciation, préfigurant ainsi la Jérusalem céleste dont l’Agneau qui demeure en son milieu, est l’unique flambeau.

Il y a comparaison entre le Temple de pierre et le Temple vivant : " Le Temple très pur du Sauveur… est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l’Esprit divin ". Marie, qui portera le Dieu-Homme dans son sein, est un temple plus sacré que le sanctuaire de Jérusalem ; il convenait que ces deux temples se rencontrent, mais ici c’est le temple vivant qui sanctifie le temple bâti. La supériorité du temple vivant sur le temple de pierre est vraie d’une manière spéciale de Marie, parce qu’elle était l’instrument de l’Incarnation. Mais, d’une manière plus générale, cela est vrai de tout homme uni à Dieu

« O Jésus, vivant en Marie, venez et vivez dans votre serviteur, en votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance, en la perfection de vos voies, en la vérité de vos vertus, en la communion de vos divins mystères, dominez toute puissance adverse, en votre Esprit, à la gloire du Père. » (Jean-Jacques Olier).

 

Prières quotidiennes

 

Neuvième jour

Marie, modèle de l’Église

 

Luc 1, 46-55 : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur, Il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais. »

Marie est le modèle de l’Eglise, qui comme elle, se consacre au service de son Dieu par un don total de tout son être.

Si notre âme est un temple où Dieu veut demeurer, il convient que Marie y soit " présentée " : il faut que nous ouvrions notre âme à Marie, afin qu’elle vive dans ce temple, – notre temple personnel.

Puisque l’Eglise entière, puisque toute l’assemblée des fidèles est le corps du Christ et le Temple de Dieu, considérons la fête d’aujourd’hui comme la Présentation de Marie dans ce Temple, – la sainte Eglise universelle. Ce Temple qu’est l’Eglise catholique rend aujourd’hui hommage à ce Temple qu’est Marie.

Si notre âme est temple où Dieu veut demeurer, il est bon que Marie y soit «présentée» et que nous ouvrions à Marie notre âme, notre temple personnel. Et puisque l’Église entière, toute l’assemblée des fidèles, est corps du Christ et Temple de Dieu, prenons la fête d’aujourd’hui comme la Présentation de Marie dans ce Temple, la sainte Eglise universelle, l’Eglise catholique qui rend aujourd’hui hommage à Marie.

« Marie s'exerçait au Temple à l'exercice de la prêtrise, offrant les victimes à Dieu et offrant en foi Jésus-Christ, sous autant de figures qu'il y avait d'hosties, voyant en attente le sacrifice de celui qui devait sauver le monde et qui, en même temps serait le prêtre, la victime et le temple de son propre et divin sacrifice. Que volontiers elle offrait ces victimes, avec quel amour faisait-elle ces fonctions, n'ayant rien de plus aimable que la vue de Jésus-Christ, le tenant toujours dans ses mains en esprit pour le sacrifier à Dieu ! O Prêtre saint et admirable, prêtre invisible, prêtre d'esprit, prêtre divin vivant en terre et faisant ses saintes fonctions sans être vue des hommes, mais honorée seulement des esprits bienheureux et chérie de Dieu même. » (Jean-Jacques Olier).

 

Prières quotidiennes

 

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Litanies de Marie Enfant

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Saint-Esprit, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Sainte Marie Enfant, Fille de Dieu le Père, priez pour nous.

Sainte Marie Enfant, Siège de la Sagesse éternelle, priez pour nous.

Sainte Marie Enfant, Epouse du Saint Esprit, priez pour nous.

Sainte Marie Enfant, en qui le Verbe incarné voit Sa Mère,

Sainte Marie Enfant, créée dans la Pensée Divine avant les siècles,

Sainte Marie Enfant, qui avez été conçue sans péchés,

Sainte Marie Enfant, fille bénie d'Anne et de Joachim,

Sainte Marie Enfant, honneur et jubilation de votre mère,

Sainte Marie Enfant, plus belle qu'Adam et Eve au premier jour de l'innocence,

Sainte Marie Enfant, plus gracieuse que les Anges,

Sainte Marie Enfant, dont les Choeurs célestes ont célébré la naissance,

Sainte Marie Enfant, dont le Nom a du être apporté du Ciel,

Sainte Marie Enfant, dont le Nom est plein de douceur et d'harmonie,

Sainte Marie Enfant, dont les mères apprennent le Nom à leurs enfants,

Sainte Marie Enfant, dont le Nom signifie Etoile de la mer,

Sainte Marie Enfant, dont le Nom calme les flots des passions,

Sainte Marie Enfant, dont le Nom relève le courage abattu,

Sainte Marie Enfant, dont le Nom est la terreur de l'Enfer,

Sainte Marie Enfant, noble descendante des Patriarches,

Sainte Marie Enfant, qu'on chantée les Prophètes,

Sainte Marie Enfant, tige miraculeuse de Jessé,

Sainte Marie Enfant, magnifique lys des vallons,

Sainte Marie Enfant, blanche colombe des cantiques,

Sainte Marie Enfant, myrrhe aux suaves parfums,

Sainte Marie Enfant, vigne odorante du printemps,

Sainte Marie Enfant, porte mystérieuse réservée au passage du Libérateur,

Sainte Marie Enfant, plus brillante que l'aurore,

Sainte Marie Enfant, aurore même du Soleil de Justice,

Sainte Marie Enfant, plus pure que l'étoile du matin,

Sainte Marie Enfant, rosée qui rafraîchit la terre,

Sainte Marie Enfant, qui conversiez avec Dieu avant même d'avoir l'usage de la parole,

Sainte Marie Enfant, qui Vous êtes présentée au Temple à l'âge de trois ans,

Sainte Marie Enfant, modèle de la vie intérieure,

Sainte Marie Enfant, modèle de silence,

Sainte Marie Enfant, modèle d'humilité,

Sainte Marie Enfant, modèle de simplicité,

Sainte Marie Enfant, modèle d'obéissance,

Sainte Marie Enfant, modèle d'application au travail,

Sainte Marie Enfant, modèle de l'enfance,

Sainte Marie Enfant, qui, la première, avez fait le vœu de virginité,

Sainte Marie Enfant, qui avez soupiré après la venue du Messie,

Sainte Marie Enfant, qui demandiez à Dieu de servir la vierge qui concevrait l'Emmanuel,

 

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

 

Marie Enfant, priez pour nous,

Afin que nous soyons dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Prions

O Dieu qui avez enrichi de tous les trésors de Votre Grâce la Saint Enfance de la glorieuse Vierge Marie, que nous honorons avec une piété toute filiale, accordez-nous de devenir nous-mêmes semblables aux petits enfants, afin d'entrer un jour dans le Royaume des Cieux qui leur a été promis. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

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30 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Trente-et-unième et dernier jour

 

Lecture

 

La Providence permet que les âmes choisies soient exercées par les événements, les choses et les personnes de leur entourage, tel un métal rugueux que l’ouvrier torture avec sa lime pour en enlever les aspérités et le polir. Au noviciat des Sœurs Dorothées, à Tuy, la Maîtresse des novices, sous les dehors assez frustres de la petite sœur Lucie avait reconnu une âme de bonne trempe et, en toute conscience, elle l’avait burinée. La jeune novice, comprenant que c'était pour son bien, avait accepté d’être menée parfois un peu rudement, pour devenir une bonne religieuse. Elle avait essuyé des larmes versées en secret et offertes généreusement en sacrifice, puisque telle était la volonté de Dieu. Elle s’entraînait au don total d'elle-même et cela depuis le premier jour. À la maison elle avait été formée à une vie assez dure, au lever matinal et à une activité continuelle, tout le long du jour. Elle était naturellement vaillante et la pensée qu'elle travaillait pour Dieu décuplait son énergie.

Dans sa nouvelle maison de Pontevedra, en Galice, où elle est placée, comme sœur converse, la Mère Supérieure continue d’assouplir sa nature. Pour exercer la patience de la Sœur et former sa volonté, la Supérieure semble prendre un malin plaisir à contrecarrer Lucie dans ses goûts, mais celle-ci garde toujours son vertueux sourire et la plus complète égalité d’humeur. Elle est entrée complètement dans l'esprit de sacrifice et elle accepte tout, car elle a compris que le chemin de la sainteté est rude, montant et malaisé. Avant d’arriver à l'éternel Thabor de l’extase sans fin, il faut passer par le chemin ensanglanté du Calvaire. Saint Vincent de Paul nous le dit : « La perfection de l’amour ne consiste pas dans les extases mais dans la conformité de notre volonté avec la volonté de Dieu ; à n’avoir avec lui qu’un même vouloir et un même non-vouloir ». La jeune sœur, Marie des Douleurs, puisqu'il faut l’appeler par son nom de Religieuse, sait que la volonté de Dieu se manifeste par la volonté des Supérieures. En obéissant à sa Supérieure elle obéit à Dieu lui-même.

Un jour, sa Supérieure, ayant remarqué sur son visage une expression quelque peu étrange, lui demanda brusquement :

« Qu’avez-vous donc, ma sœur ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ? La jeune sœur, un peu surprise et comme sortant d’un songe, lui répondit : Il me semblait que Notre Dame me parlait. - Voulez-vous vous taire, ma Sœur, et vous dépêcher d'aller au travail ». Et pour achever de dissiper son rêve elle secoua assez fort le bras de la sœur. Celle-ci, obéissant aussitôt, s’arracha à sa contemplation et se remit au travail, pour faire la volonté de Dieu, puisque c’est la marque la plus sûre de notre amour pour Dieu. L’extase, Dieu nous la promet dans l’Eternité, si nous sommes fidèles à accomplir sa volonté sainte, chaque jour ici-bas.

Sœur Marie des Douleurs a connu, à la Cova d’Iria, les incomparables splendeurs de l’Apparition de Notre Dame, mais à son tour, elle doit gagner le ciel, comme chacun des mortels de ce bas monde, La voyante de Lourdes fit un jour cette réponse à une personne la félicitant d’avoir vu la Sainte Vierge et par conséquent d'être sûre d’aller au ciel : « Oui, répondit Bernadette, j'irai au ciel, à condition que j'aille droit mon chemin, tout comme vous. Il faut que je me le gagne ».

Sœur Marie des Douleurs, même après avoir joui de la vision de Notre Dame, doit opérer son salut avec « crainte et tremblement » et elle aussi, se dépouillant de toute pensée de présomption, doit reprendre à son compte l’expression pittoresque du dialecte bigourdan : « Le ciel, il faut que je me le gagne ! »

Elle est retournée au Portugal en 1946 (où elle a fait une visite incognito à Fátima) et en mars 1948, après réception de l'autorisation spéciale du pape à être relevée de ses vœux perpétuels, elle entra aux Carmel de Sainte Thérèse à Coïmbra, où elle résida jusqu'à sa mort. Elle a fait sa profession en tant que Carmélite déchaussée, le 31 mai 1949, prenant le nom de Sœur Maria Lucia de Jésus et du Cœur Immaculé.

En raison des Constitutions de la communauté, Lucia ne devait « converser aussi peu que possible avec des personnes venant de l'extérieur, même avec leurs plus proches parents, à moins que leur conversation soit spirituelle, et même alors, il devrait être très rare et aussi brève que possible » et « n'avoir aucune discussion sur les affaires de ce monde, ni même parler de celles-ci… ». Cela a conduit certaines personnes, comme le Père Gruner des Croisés Fátima, à croire en une conspiration pour cacher le message de Fátima et contraindre Lúcia au silence.

Elle est revenue à Fátima, à l'occasion de quatre pèlerinages réalisés par un pape, toujours un 13 mai. Tout d'abord Paul VI en 1967, puis Jean-Paul II en 1982 (en action de grâces pour avoir échappé à la tentative d'assassinat l'année précédente), puis en 1991, et enfin en 2000, quand ses cousins Jacinta et Francisco ont été béatifiés. Le 16 mai 2000, elle est retournée à Fatima pour visiter l'église paroissiale.

Lucia est morte à l'âge de 97 ans le 13 février 2005, de problèmes cardio-respiratoires, en raison de son âge avancé. Sa Cause de béatification est en cours d’instruction.


Réflexions


Nous voguons, tous, sur l’océan du monde. Notre frêle esquif est porté sur les flots agités parfois par la tempête des tentations. Nous devons le bien conduire, afin d'éviter les écueils dangereux sur lesquels il pourrait se briser et ne pas l’exposer à le voir s’enliser dans les bancs de sable sournoisement cachés sous les flots.

On compare ainsi, souvent, la vie du chrétien à un voyage sur le vaste océan du monde. Nous allons examiner les conditions qu’il faut remplir pour que notre bateau arrive au port éternel sain et sauf.

Pour bien tenir la mer, la première condition est que le bateau soit parfaitement étanche, sans quoi il ne tarderait pas à faire eau et à s’enfoncer dans les flots. Le chrétien doit de même garder son âme étanche et close, fermée aux invasions du mal. Il la défendra contre toutes les curiosités malsaines des yeux, des oreilles. Il veillera particulièrement sur le sens du toucher répandu sur tout le corps et par là même si dangereux. C’est par les sens que l’âme est submergée.

Le bateau est muni d’une boussole, petit cadran dont l'aiguille aimantée s’oriente toujours vers le nord. C’est ce point de repère qui aide le pilote à suivre sa route sûrement. Le chrétien possède cette boussole incomparable qui s’appelle la Foi. C’est par la foi que s'oriente la vie chrétienne vers l’Eternité qu’il faut gagner. C’est la grande et importante affaire, comme nous le recommande le Christ dans l'Evangile : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » (Mt., 16, 26). Vivons de la foi « comme le juste en vit » (Rm. 1, 17). Que cet esprit de foi pénètre toutes nos pensées, nos paroles, nos actes, nos désirs, pour ne jamais perdre de vue le Ciel. Dans tout ce que nous faisons, « mettons un peu d’éternité » (P. Corneille).

Le bateau doit être muni d’un gouvernail, organe indispensable pour guider sa marche et garder la bonne direction vers le port.

Le gouvernail du chrétien c’est l’obéissance aux Commandements, à la Morale, aux Devoirs d'état, aux Règlements particuliers des Institutions religieuses, pour les membres de ces Communautés. Saint Vincent de Paul dit que l’obéissance est « le gouvernail des communautés ».

Pour pouvoir naviguer sur l’océan et gagner le port, le bateau doit être muni de voiles sur lesquelles souffle la brise, ou bien posséder un moyen mécanique de propulsion qui agit sur les hélices et fait marcher le bateau. Ainsi notre âme possède la mystique propulsion de l'Esprit Saint qui souffle sur elle, pour la faire avancer. Ne contrarions pas les inspirations de la grâce, non seulement ne résistons pas, mais ouvrons largement notre âme à ces motions surnaturelles de l'Esprit de Dieu. Ainsi nous collaborerons avec lui généreusement pour nous élancer vers le port éternel.

Chrétiens, nous avons, à la portée de notre main, les provisions de voyage qui entretiendront nos forces, le viatique de l’Eucharistie, le « Pain vivant descendu du Ciel » (Jn. 6, 41). Jésus lui-même, avec son corps, son sang, son Âme et sa Divinité, sous les voiles de l’hostie. C’est à nous de nous en nourrir le plus souvent possible, pendant la vie, et de recevoir le « saint Viatique » pour la dernière escale.

Chaque jour, l'officier de quart fait le point. Au moyen de calculs, il détermine la position du bateau. C’est la vérification journalière, nécessaire pour surveiller si la marche s’effectue dans la bonne direction. Le chrétien doit aussi faire le point, dans un examen de conscience attentif, aussi fréquent que possible, et se demander : « Où en suis-je de mes résolutions, de mon progrès dans la vertu ? N’ai-je pas dévié de la route ? » S'il constate qu’il a quelque peu dévié de sa route il se remettra sans délai sur la bonne voie.

Sur tous les bateaux, un appareil de télégraphie sans fil permet de se tenir en communication constante avec la patrie, avec ceux qui nous sont chers pour leur envoyer des messages et en recevoir. Ainsi nous avons à notre disposition, sur le plan surnaturel, des ondes qui nous relient à la Patrie Céleste, ce sont les ondes mystérieuses de la prière, qui nous font communiquer avec Dieu, avec la Vierge Marie, avec les Saints, avec les nôtres qui nous ont précédé dans la maison du Père.

La nuit, il y a l'étoile qui sert de guide pour l’orientation du bateau. Le chrétien a aussi et surtout Marie, l’« Etoile de la mer ». S. Bernard écrit : « Vous qui flottez au milieu des orages et des tempêtes, tenez les yeux fixés sur cette étoile, pour ne point périr dans la tourmente, regardez l'étoile appelée Marie. En la suivant vous ne vous égarez pas ; en la priant vous ne désespérez pas ; en la contemplant vous n’errez pas… Si Elle vous est propice, vous parvenez au port » (Homélie de l'Evangile : Missus est).

Un jour, après avoir vogué plus ou moins longtemps sur cette mer du monde, après avoir prié Marie, avec notre rosaire, et dit avec piété des milliers de fois : « Sainte Marie, priez pour nous, pauvres pécheurs,… à l'heure de notre mort », quand cette heure aura sonné, nous serons déjà entrés dans le port de l’éternité, guidés par l’« Etoile de la mer », Marie toute puissante et toute bonne.

Notre Dame de Fatima, douce et lumineuse Etoile de la Mer, guidez notre frêle esquif sur le vaste océan du monde et conduisez-le au port du salut éternel. Amen !


(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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Fin du mois de Marie de Notre Dame de Fatima

 

Prochain mois de dévotion : le Mois de Saint Dominiquerendez-vous le 30 juillet

 

 

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29 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Lucia

 

Trentième jour


Lecture


Lucie entra au pensionnat de l’« Asile de Vilar », à Porto. Mais ce ne fut pas, pour cette pauvre enfant de la campagne habituée à la vie simple des gens de son pays, une existence bien enviable. La Directrice avait voulu être agréable à Monseigneur de Leiria en prenant la « sauvageonne » sous sa protection maternelle. Néanmoins, on ne pouvait pas, du jour au lendemain, transformer la paysanne en citadine : Aussi l’on devine sans peine que les jeunes pensionnaires, espiègles comme on l’est à cet âge, se moquaient un peu de cette fille des champs rustaude dans ses manières, dans son langage et dans ses habits. Cependant, sous cette écorce rude, battait un petit cœur sensible. L’enfant se contentait de souffrir en silence et d’offrir à Dieu ce chapelet de sacrifices, à longueur de journée. C'était l'entraînement au don total d’elle-même qu’elle avait résolu de faire, en se consacrant à Dieu, dans la vie religieuse. Quelques mois passèrent pendant lesquels Lucie apprit à écrire à peu près correctement et orna son esprit des notions essentielles pour se guider convenablement dans la vie qu’elle voulait embrasser.

L’Evêque de Leiria, mis au courant de son ardent désir de vie religieuse, la fit entrer dans l’Institut des Sœurs Dorothées de Tuy, en Galice, pour y effectuer pendant deux ans son postulat. Ce temps de probation s’écoula à la satisfaction générale. Au bout de ce temps, elle fit son noviciat à la fin duquel, le 3 octobre 1928, Lucie faisait sa profession religieuse. Quand elle eut seize ans, elle prononça ses saints vœux, et on la plaça, comme Sœur converse, au collège de Notre Dame des Douleurs, à Pontevedra, en Galice, à une cinquantaine de kilomètres de Tuy. Elle s’éloignait de plus en plus de son pays et, au lieu de passer sa vie dans la méditation et la contemplation, comme les Sœurs de chœur, elle la passera au service du prochain, dans le dur travail manuel quotidien arrosé de sueurs et parfois de larmes.

Lucie désirait l'isolement et la solitude, loin des consolations humaines, même celles très pures de la Cova d'Iria. Plus jamais elle ne saura rien de Fatima, ni des triomphes de Notre Dame, ni de l’enthousiasme des pèlerinages, ni des miracles accomplis dans ce lieu privilégié de Marie.

Elle s’est offerte en holocauste et à consenti à toutes les séparations. Auprès du tabernacle, elle épanchera son cœur plein d'amour, puis elle ira au dur labeur auquel on l’a destinée. Tantôt c’est à la cuisine derrière ses fourneaux ; tantôt au lavoir; tantôt à la basse-cour. Partout, elle remplit son office avec un zèle des plus attentifs, on pourrait dire avec ferveur, parce que telle était pour elle la volonté d'En Haut. Faire en tout la volonté de Dieu, c’est la pierre de touche de la vraie piété. C’est bien à tort que certaines personnes s’imaginent que la ferveur est affaire de sentiment. Si, dans leurs exercices de piété, elles ne rencontrent pas de douceur sensible, elles sont complètement déroutées et croient n'avoir plus de ferveur. C’est là une profonde erreur : la ferveur n’est pas affaire de sentiment, mais affaire de volonté, et l’âme qui n’a pas d'autre désir que celui de faire la volonté de Dieu est une âme fervente entre toutes. Lucie voulait faire la volonté de Dieu, dans l’emploi qu’elle remplissait, au couvent de Pontevedra. Elle le remplissait chaque jour de son mieux, sans désirer autre chose que de bien accomplir son devoir. Notre-Seigneur n’a-t-il pas dit que « Sa nourriture était de faire la volonté de celui qui l'avait envoyé et d'accomplir son œuvre ? » (Jn. 4, 34).

« Ce ne sont pas ceux qui disent : « Seigneur, Seigneur », qui entreront dans le royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les Cieux » (Mt. 7, 21).

Ainsi, l’humble petite sœur converse, hier confidente de Notre Dame, en accomplissant son devoir commandé par l’obéissance, pensait qu’elle aimait Dieu de toute la ferveur dont elle était capable. Suivant l'expression de Saint François de Sales, elle ne cherchait pas « les consolations de Dieu, mais le Dieu des consolations ». Elle aurait plu à Saint Vincent, lui qui, dans son langage énergique, recommande d'aimer Dieu « au dépend de nos bras et à la sueur de nos visages ».


Réflexions


Nous serons jugés par Dieu, avant tout, sur notre devoir de chaque jour, que quelqu'un a nommé le « terrible quotidien ». Il est, en effet, terrible, parce qu’il est toujours semblable à celui de la veille et à tous les autres quotidiens, avec les mêmes situations la même monotonie. C’est ce quotidien, ce sont ces mille riens, ces actions communes, obscures et sans gloire, que la Providence nous demande d’accomplir pour faire la. volonté divine, et avec lesquelles nous achèterons le ciel.

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, dans sa « Petite voie de l’enfance spirituelle », enseigne à ne rien négliger, ni la plus modeste action, ni la plus simple prière ni le plus petit acte de vertu. « Parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup. » (Mt. 25, 21).

De quelle façon accomplir parfaitement notre quotidien :


En travaillant, sous le regard de Dieu.


« Marche en ma présence, disait Dieu à Abraham, et tu seras parfait » (Gn. 17, 1). Quand on a la foi, est-il difficile de voir Dieu présent partout et témoin de toutes nos actions ? « Dieu n’est pas loin de chacun de nous, dit l’Apôtre aux Athéniens dans son discours sur l’Acropole, car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Ac. 18, 28). Travaillons sous son regard, pour lui être agréable, sans nous préoccuper des autres, « ne faisant pas seulement le service sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais en serviteurs du Christ qui font de bon cœur la volonté de Dieu. » (Ep. 6, 6).

 

En nous donnant entièrement à l’action présente,

 

sans nous laisser distraire par la pensée de celle qui va suivre. Il y en a qui vivent toujours en avant, n'étant jamais à l’action présente. « À chaque jour suffit son mal et sa fatigue » (Mt., 6, 34). « Fais ce que tu fais », disait un Ancien, c’est-à-dire applique-toi tout entier à l’action présente. L’Imitation nous dit : « Celui-là fait beaucoup qui aime beaucoup, celui-là fait beaucoup qui fait bien ce qu’il fait ». Songeons que nous tissons, chaque jour, le vêtement de notre éternité. Il sera fait de la chaîne et de la trame de chacune de nos journées. Ce qui faisait dire à Bossuet : « Il n’y a rien qui soit plus à vil prix que le royaume de Dieu, quand on l’achète, et rien qui ne soit plus précieux, quand on le possède ».


En considérant chaque journée comme la dernière.


Il y en a une qui sera la dernière, parce que nous pouvons être frappés soudainement, ou que la maladie, qui sera la dernière, nous aura arrachés à notre travail. Si, chaque matin, nous offrions à Dieu la journée qui commence, avec l'intention de la bien employer pour Dieu, nous aurions, à la fin de nos jours, gagné un trésor de mérites pour acheter notre part de ciel, au lieu de traîner, sans profit pour l’âme, une existence misérable.

Tant vaut l’amour, tant vaut l’action.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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28 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-neuvième jour

 

Lecture


Lorsque la Mère Supérieure de l’ « Asile de Vilar », à Porto, vit entrer dans le parloir Lucie, accompagnée par la dame de Leiria, elle laissa échapper cette réflexion : « C’est une petite sauvage que vous m’amenez madame ? »

En effet, tout plaidait contre la pauvre enfant : ses lèvres grossières. Sa grande bouche, son allure paysanne, Elle n'avait rien de reluisant pour plaire à une Directrice de pensionnat, Cependant, ses grands yeux noirs laissaient percer une vive intelligence. La Supérieure fit ses réserves à Monseigneur pour accepter la jeune fille ; elle ne voulait pas, en recevant une telle campagnarde, s’exposer à compromet discipline de l'établissement.

L’Evêque la tranquillisa : « C’est une âme simple, mais nullement sotte ». À force d’insistance de l’Evêque, la Supérieure finit par céder, non sans regret. Décidément, c'était une fille des champs affreusement rustique !… Cependant, on ne pouvait la renvoyer, l'affaire était trop engagée. La Sœur essaya de limiter les dégâts et fit comparaître Lucie. Elle lui fit la leçon :

« Dorénavant, ma petite, quand on vous demandera comment vous appelez-vous, vous répondrez : Marie des Douleurs. - « Oui, madame la Directrice, répondit Lucie avec une inclination de tête. - Quand on vous demandera de quel pays vous êtes, vous répondrez : je demeure près de Lisbonne. - Oui, madame. - Au sujet des événements de Fatima, vous ne direz rien à personne, vous ne poserez aucune question, vous ne répondrez rien si on vous interroge, vous ferez l’ignorante sur toutes choses. - Oui, ma Sœur, répondit l’enfant. - Maintenant, il est bien entendu que vous ne sortirez jamais de la maison, comme les autres jeunes filles, et sans dire pourquoi. C’est bien entendu ? - Je comprends, madame la Directrice », acquiesça Lucie.

Ces observations étaient faites sur un ton qui n’admettait pas de réplique. Les réponses de Lucie étaient aussi l'expression d’une volonté bien décidée. La jeune fille garderait l’anonymat, ainsi qu’elle l'avait promis. Personne ne connaîtrait sa véritable identité. Pour elle, cela n'avait aucune importance. Notre Dame saurait bien la reconnaître, Elle avait médité les paroles de l’Imitation : « Il vaut mieux être caché et prendre soin de son âme, que de faire des miracles ». (Liv. I, ch. XX, v. 6). « Dans le silence et le repos, l’âme pieuse fait de grands progrès » (Ibid.). « Si je m’abaisse, si je m’anéantis.., si je rentre dans la poussière dont j'ai été formé, votre grâce s’approchera de moi, et votre lumière sera près de mon cœur ». (Imit., liv. III, c. VIII, 1).

La voyante de Fatima fera au Pensionnat l’apprentissage de la vie religieuse, qu’elle conçoit déjà comme le don total de soi-même, dans la solitude, dans le silence et l’oubli du monde. Ces sentiments d’humilité étaient profondément sincères. Dès sa plus tendre enfance, elle avait été formée de l’école de pauvres gens de la campagne, simples dans leurs goûts et dans leurs désirs. Au moment des Apparitions, lorsqu'elle se demandait si elles étaient bien réelles, le sentiment d’humilité dominait tous les autres, au fond de son cœur. Elle pensait : « Non, ce n’est pas possible que ce soit vrai, que la Sainte Vierge se manifeste réellement, il faut être un saint pour La voir. Ce doit être une illusion de mes sens, ou bien une sorcellerie, ou bien une manigance du démon ».

Ces sentiments devaient plaire à la Très Sainte Vierge. Elle-même n’a-t-elle pas chanté, lorsque l’Ange vient lui annoncer qu'Elle avait été choisie pour être la Mère du Sauveur : « Mon âme glorifie le Seigneur... parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Il a dissipé ceux qui s’enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur ; il a renversé de leur trône les potentats, et il a élevé les petits ». (Lc, 1, 48-51-52).

C’est parce que Notre Dame a « jeté les yeux sur la bassesse de sa servante », qu’elle l’a vue petite et humble, qu’elle l’a élevée jusqu’à ELLE.


Réflexions

 

L’orgueil est la grande malfaisance de l’humanité, la source de toutes les misères morales et la racine de tous les vices. L’orgueil est le péché originel des anges rebelles, irrémissible pour eux. Il est aussi le péché originel de l’homme : « Mangez de ce fruit de l’Arbre de la Science du Bien et du Mal, avait dit à Adam et Eve le démon tentateur, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu ». (Gen. 3, 5). Devenir semblable à Dieu, « connaître le bien et le mal », quel orgueil !.. C’est pourquoi Jésus, pour réparer cet orgueil, a été le grand humilié.


1° Raisons d’être humbles.


Ce sont nos faiblesses. Que sommes-nous en effet ? De pauvres êtres bien faibles dans tous les ordres physique, moral et spirituel.

a) Faiblesse physique. Les forces physiques sont variables chez les hommes et limitées. En avançant en âge, elles diminuent. La vieillesse apporte les disgrâces. Les sens perdent peu à peu de leur acuité. Les muscles mollissent. L’homme s’en va par lambeaux.

b) Faiblesse morale. Le poète a dit avec raison : « L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ! » Par la faute originelle, l’homme a perdu les magnifiques prérogatives du Paradis terrestre. L’humanité a hérité ainsi d’une nature déchue, remplie de désirs malsains, de mouvements désordonnés et d’appels de la sensualité.

La lutte est déchaînée entre les bas instincts et la raison, entre la chair et l'esprit. Or, le vainqueur n’est pas toujours l'esprit.

c) Faiblesse spirituelle. On la constate dans l’intelligence. Quel labeur pour dissiper les ténèbres de notre ignorance ! Elle se fait sentir dans notre cœur. S’il sent en lui une généreuse ardeur, c’est moins pour la vertu et le bien que pour des objets chétifs et coupables.

La même faiblesse affecte notre volonté. Au moindre obstacle, celle-ci se dérobe; un rien la trouble ; une sollicitation du mal la déconcerte.


2° Bienfait de l'humilité.


« L’humilité n’entraîne pas la démission de l'esprit et ne supprime pas son travail ; mais, sans nier la puissance de la raison, elle nous en montre les limites, et nous facilite ainsi l’acquisition de la vérité ». (2e Conf., Carême. Chan. Chevrot). « Connais-toi, toi-même », disait l’adage antique. L’homme humble cherche à se connaître et acquiert la juste notion de ce qu’il est et de ce qu’il peut faire. « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Cor. 4, 7).

Notre Dame de Fatima, obtenez-nous de votre Divin Fils la grâce de mesurer l'étendue de notre misère, pour ne jamais céder à la tentation du démon de l’orgueil.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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27 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-huitième jour

Lecture

 

L’unique survivante des confidents de Notre Dame, à Fatima, après avoir été interrogée, devant Dieu, par son directeur de conscience, se sentit appelée à une vie plus parfaite, Le cloître l’attirait. Ayant été admise dans l'intimité du ciel, elle ne pouvait se contenter des mesquineries de la terre. Ses oreilles, encore pleines des harmonies paradisiaques, supportaient mal les bruits tumultueux du monde. Elle voulait répondre à la bonté divine qui lui avait tant donné, par le don total d’elle-même à Dieu.

L’Evêque de Leiria, mis au courant de la chose, pensa qu’il était d’abord nécessaire de faire l’éducation de l’heureuse privilégiée. Il était bon également de soustraire Lucie aux nombreux curieux, tournant autour d’elle, l’accablant de questions indiscrètes et la fatiguant. Elle-même d’ailleurs désirait le calme et l’oubli, pour se consacrer totalement à la méditation et à la prière, Notre Dame l’avait choisie, malgré son indignité, pour être l'instrument de Dieu. L'œuvre était suffisamment lancée, elle n’avait plus besoin de secours humain. Lucie pouvait maintenant s’en aller, disparaître et mourir au monde.

Lucie venait de prendre la résolution de ne plus jamais retourner à la Cova d’Iria. Elle s’offrait en holocauste.

L’Evêque approuva hautement l’enfant et lui fit promettre qu’elle ne dirait à personne l’endroit où elle irait chercher la solitude de la vie religieuse. Ainsi son existence même serait ignorée de tous.

« Ma chère enfant, lui dit paternellement l’Evêque, l’on va vous mettre dans un pensionnat pour vous faire donner l'instruction qui vous manque. Vous y serez fort bien, mais promettez-moi que vous ne parlerez à aucune de vos petites compagnes, ni à aucune autre personne, pas même aux religieuses du pensionnat, des apparitions de Fatima ? - À personne, Monseigneur, je le promets ! - Encore une question, mon enfant. Promettez-moi que vous ne dévoilerez à personne votre véritable identité. Désormais, vous ne serez plus Lucie mais Marie. - Oui, Monseigneur, je vous le promets », répondit Lucie, avec une grande assurance.

Ce dialogue avait lieu dans le salon du presbytère, où l’Evêque avait convoqué Lucie.

Les préparatifs du départ furent faits à la maison, dans le plus grand secret. On eut tôt fait de rassembler les quelques bardes de la petite. Une dernière fois Lucie voulut passer à la Cova d’Iria avec Marie-Rose, et s’agenouiller près du bosquet d’yeuses où Notre Dame lui était apparue. En songeant que c'était la dernière fois qu’elle venait dans cet endroit si cher que jamais plus elle ne reverrait ces lieux bénis, un sanglot jaillit de sa poitrine oppressée et d’abondantes larmes coulèrent sur ses joues. C'était, pour la petite fille, son Agonie du Jardin des Oliviers. Elle voulut aller s’agenouiller auprès de la tombe de ses deux petits compagnons morts depuis cinq ans. « Eux, pensait-elle, ne connaissent pas ma tristesse, puisqu'ils jouissent maintenant du bonheur de contempler éternellement Notre Dame ! » Ensuite, elle se rendit à l'église, où elle avait été baptisée et où elle avait fait la première Communion, Elle pria de tout son cœur la Sainte Vierge de lui faire la grâce de se donner complètement au Bon Dieu. Ensuite, la mère et la fille rentrèrent à la maison.

Marie-Rose avait préparé un bon souper, puisqu’on allait passer la nuit en voyage, pour se rendre à Leiria. Elle amenait Lucie chez une dame, chargée par l’Evêque d'accompagner la jeune fille, à Porto, à l’« Asile de Vilar », pour y faire son éducation.

Un voisin complaisant offrit d'amener Marie-Rose et sa fille dans sa carriole, et l’on partit au clair de lune. Il fallait passer par:la Cova d'lria. Lucie descendit avec sa mère, se mit à genoux devant une image de la Vierge qu’éclairait faiblement une petite lampe à huile, et récita son chapelet, versant des larmes cuisantes. Les trois voyageurs repartirent enfin vers Leiria où l’on arriva trop tôt au gré de Marie-Rose, Un dernier embrassement de la pauvre mère, qui remit Lucie entre les mains de la dame et repartit vers Aljustrel. Sur la ligne du Nord, le train emportait Lucie, pauvre petite désolée en compagnie d’une étrangère, par Coïmbra, Aveiro jusqu’à Porto. La pauvre enfant endurait au fond du cœur son agonie, mais, généreuse, elle disait avec Jésus : « Que votre volonté soit faite et non la mienne ».

Le sacrifice était accompli.

Réflexions

La confidente de Notre Dame de Fatima répond généreusement à l’appel de Dieu, D’emblée, elle se donne à Lui sans espoir de retour, dans le sacrifice et l'oubli total d’elle-même. Tout chrétien a la vocation du ciel, mais il y a plusieurs voies pour y aller. À chacun de savoir prendre celle que le Bon Dieu lui a tracée.

Dans la vocation religieuse, deux éléments entrent en jeu, il y a la part de Dieu qui appelle, mais il y a surtout la part du sujet qui généreusement répond : « Me voici, Seigneur, pour faire votre volonté sainte » (He. 10, 9) ; La vocation religieuse est un honneur que Dieu propose mais qu’il n’impose pas.

Conditions à remplir pour la femme dans toutes les vocations

Chacun est appelé par Dieu dans tel ou tel genre de vie qui doit être pour lui la voie du salut. Dans la vie religieuse, dans le célibat, dans le mariage, il faut pratiquer généreusement, pour la femme chrétienne, trois choses : le sacrifice, l’oubli de soi et le don total de soi-même.

a) Sacrifice. - La femme, par sa nature même, est physiologiquement taillée pour souffrir. Qu’elle soit mère selon la nature ou selon la grâce, elle subit la sentence : « Tu enfanteras dans la douleur » (Gen. 3, 16). Dans tous les états de vie, la femme doit s'attendre à être associée aux souffrances de la plus pure des Mères. Elle doit s’entraîner de bonne heure au renoncement de soi, de ses aises, de sa liberté et à la pratique de la douceur, de la patience et du support. Son programme doit être : « Tout souffrir. Ne rien faire souffrir ».

b) Oubli de soi. - L’homme, suivant une définition, serait « égocentriste », c’est-à-dire : ramenant tout à lui, centre universel ; la femme, au contraire, serait « altérocentriste », c’est-à-dire : sortant d’elle-même, s’oubliant, pour se porter vers.les autres. (L'âme de la femme, par G. Lombroso.) La femme doit être une fleur, humble violette cachée, dont le parfum décèle sa présence, une fleur abritée, loin des chemins dont la poussière pourrait ternir l'éclat et les pas des passants l’offenser.

c) Don de soi. - L’Imitation rapporte ces paroles de Jésus à l’âme fidèle : « Tout ce que tu peux me donner hors de toi ne m'est rien, parce que ce n’est pas ton don que je veux, c’est TOI » (Liv. IV, c. VIII, n° 1- 2). Se donner soi-même, c’est offrir son intelligence son Cœur, sa volonté, son temps, sa peine, son dévouement, son amabilité, sa serviabilité. « La femme qui n’a personne pour se passionner et agir, qui na pas de malheureux à soulager... qui ne trouve pas d'emploi à son instinct altruiste, qui n’est pas institutrice ou Sœur de Charité, celle-la s’aigrit et se déforme physiquement et moralement » (Op. cit., G. Lombroso).

Lucie s’est donnée à Jésus par Notre Dame, dans l'esprit de sacrifice et l’oubli d'elle-même. Elle avait quinze ans quand elle a accepté de vivre ignorée. Elle approche aujourd’hui de la cinquantaine et elle n’est jamais revenue à Fatima.

 

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26 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-septième jour


Lecture

 

La Très Sainte Vierge Marie, dans sa bonté miséricordieuse, vient au secours de ses enfants au moment de l’épreuve, pour les encourager et continuer son rôle de Médiatrice qui est de donner Jésus aux âmes et les âmes à Jésus. Elle apparaît aux enfants de Fatima, au moment où l’Église du Portugal traverse une épreuve très douloureuse. Satan a trouvé là des suppôts, pour son œuvre de destruction contre la Religion. La révolution est maîtresse du pays. Le culte catholique, même dans ce qu’il a de plus sommaire, est à peine toléré. Le costume religieux des ordres d'hommes et de femmes est complètement prohibé, ainsi que le port de la Soutane pour le clergé séculier. Tout traitement rémunérateur pour les prêtres n’existant plus, beaucoup, pour vivre, ont été obligés d'exercer une profession. Certains choisirent le professorat, d’autres le barreau, quelques-uns firent du négoce. Cette atmosphère du monde fut cause de pénibles désertions.

Ce fut aussi, à cette époque troublée pour la France, que la Très Sainte Vierge Marie se manifesta à une jeune Sœur de Saint-Vincent de Paul, Catherine Labouré, dans la chapelle de la Maison-Mère des Filles de Charité, de la rue du Bac, à Paris, sous la forme de la Médaille miraculeuse. La Sainte Vierge voulait charger d’une mission Sœur Catherine, en lui disant : « qu’elle serait contredite, mais qu’elle aurait la grâce ; que des malheurs allaient fondre sur la France, que le trône serait renversé, que le monde entier serait bouleversé par des malheurs de toutes sortes. Mais qu’on vienne près de l'autel. Là, les grâces seraient répandues sur tous et le calme se rétablirait ».

La Providence qui sait tirer le bien du mal permet ces remous dans la société pour secouer les chrétiens trop facilement enclins à s'endormir et pour susciter des âmes d’apôtres.

Fatima devait devenir, sous l’impulsion de Notre Dame, le centre dynamique de l’Apostolat collectif du Portugal. Le Pape Pie XI venait de créer le mouvement d’ « Action Catholique du Laïcat dans l’Église, sous l’impulsion et la direction de la hiérarchie catholique ». Certes, tout chrétien doit être un apôtre. Il récite tous les jours son « Pater » et il demande au Père dans les cieux que « son règne arrive », qu'il s’étende de plus en plus, chaque jour, sur les âmes. Il doit donc exercer cet apostolat. Jusqu'ici, on pensait que l’apostolat individuel était suffisant, Il ne l’est plus aujourd’hui, où les exigences sont profondes. L’apostolat de franc-tireur, outre qu’il est laissé un peu au caprice, par son isolement, perd de son efficacité. L’action concertée est plus décisive. La formule moderne est le travail en équipe. Dans l'Action Catholique, chaque chrétien est à sa place, collant au réel, et l’effort collectif produit le maximum de rendement. C’est ce que Notre Dame à fait réaliser, à Fatima, sous la haute direction du Cardinal Cerejeira, patriarche de Lisbonne, avec là collaboration de tout l’épiscopat portugais. Ainsi que l’écrivait, dans les « Novidades » de Lisbonne, un éditorialiste éminent : « Fatima est comme l’Autel vivant de l'Action catholique, le centre de l’apostolat collectif du Portugal sous l’impulsion de la hiérarchie ecclésiastique ». Tous les mouvements catholiques de la jeunesse féminine et de la jeunesse masculine tiennent. À tour de rôle leurs assises à Fatima et les responsables repartent dans leurs diocèses respectifs avec les directives précises pour l'action.

La vie de l’Église est une vie sociale qui comprend la vie de la famille, la vie du milieu professionnel, par groupements et par états, Cette vie est soumise aux lois essentielles de toute vie : la loi de défense contre les obstacles qui empêchent son développement spirituel et la loi de conquête, non pas sur le plan politique, mais sur le plan religieux. La société a perdu le « sens de Dieu » et s’en va à la dérive, comme le pilote d’un bateau ou le conducteur d’automobile qui a perdu le sens de la direction. Ils vont se jeter contre l’obstacle. Il est de toute urgence de redonner le sens de Dieu à la société et d’instaurer partout son règne.

Notre Dame de Fatima a très opportunément rappelé, non seulement au Portugal qui était en train de se perdre et qu'Elle a sauvé, mais au monde entier, qu’il est nécessaire de revenir à l'esprit du Christ, seul et unique moyen de mettre de l’ordre partout et de voir enfin régner la paix parmi les hommes, puisque la paix n’est pas autre chose que la tranquillité dans l'ordre.


Réflexions


Notre Dame de Fatima a désiré que ce coin de terre de la Cova d’Iria, hier ignoré, devienne un centre marial d’apostolat. Dans la mesure de nos petits moyens, dans le cadre de l'Action catholique, porte-pierre de la Rédemption, soyons des apôtres.

Nécessité de l’apostolat. - À l’école de la Mère de Dieu, pratiquons l’apostolat. N’aimons pas Dieu égoïstement, mais avec tous ceux que nous entraînerons. Quand on a au cœur une grande idée, on cherche à la faire partager par d’autres. Or, y a-t-il plus grande idée que celle de Dieu, de la Religion, de l’Eucharistie, de la Croix ? Ne ferons-nous rien pour que le règne du Christ s’étende sur la terre ? Mgr Besson, à la cathédrale de Fribourg, le 31 juillet 1932, dénonçait le « plus grand scandale des temps modernes. Après vingt siècles de christianisme, un milliard d'êtres humains, c’est-à-dire les deux tiers de l’humanité, ignorent encore le mystère de la Rédemption ! » Même aujourd’hui, en France, combien d’êtres humains, dans nos villes, ne sont pas baptisés, vivent en païens, se marient en païens et meurent en païens ?

Moyens d'apostolat. - Nous pouvons et nous devons exercer l’apostolat de bien des manières, dans tous les champs d’activité où la divine Providence nous a placés, dans la famille et au dehors, soit dans la rue, soit à l'atelier ou au bureau, soit au milieu de nos délassements.

a) Apostolat par la prière. Celui-ci est à la portée de chacun. Dans le silence. de la solitude, on peut prier, surtout « pour ceux qui en ont le plus besoin », c’est-à-dire les pauvres pécheurs. Il a été révélé à une sainte âme que sainte Thérèse, au XVe siècle, ramena à Dieu, par ses prières, autant de pécheurs que saint François-Xavier, à cette même époque, par ses prédications.

b) Apostolat par la bonne parole. Cet apostolat est efficace pour éclairer une âme plongée dans les ténèbres de l’ignorance, pour lui rappeler son devoir et la remettre dans le devoir. La diffusion de la bonne presse, des bons livres est un excellent moyen d’apostolat pour combattre la mauvaise presse. On a dit que si saint Paul pouvait revenir, il « se ferait journaliste ».

c) Enfin, l’apostolat irrésistible et conquérant demeure toujours celui du bon exemple. « Les paroles touchent, dit un proverbe latin, mais les exemples entraînent ». L’Action Catholique, si chère à Pie XI, est faite de tous ces moyens d’apostolat, mais surtout d’apostolat du bon exemple, dans le milieu social où l’on vit. Ainsi, dit le Pape, « est pénétré le milieu par le milieu ». L’ouvrier chrétien redonnera le Christ à l’atelier ou au bureau ; l’agriculteur, aux campagnes ; le professeur et l’étudiant, au monde universitaire.

Tout à Jésus par Notre Dame !

 

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25 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-sixième jour


Lecture

 

L’une des preuves les plus convaincantes de l’authenticité des Apparitions, ce sont les miracles. Ils sont la signature de Dieu et attestent fermement la réalité d’une intervention céleste qui les a produit.

Ainsi, à la Grotte de Lourdes, peu de jours après que Bernadette, sur les indications de l’Apparition, eut creusé avec ses doigts la terre d’où jaillit la source miraculeuse, le carrier Bouriette, aveugle par accident, recouvre la vue en y lavant ses yeux. Depuis ce jour-là, le miracle, peut-on dire, s’est installé aux Piscines et n’a pas cessé jusqu’à ce jour de répandre ses bienfaits sur les malades ou infirmes venant se faire plonger dans l’eau miraculeuse qui n’a jamais cessé de couler depuis bientôt cent ans.

Pendant toute la matinée, sous la direction d’un prêtre, les fidèles ne cessent de faire monter leurs supplications vers Notre Dame et le rosaire est égrené par des centaines de fidèles. Cependant, l’après-midi, vers quatre heures, une grande procession du Sacrement se déroule sur l’Esplanade et l’officiant, ordinairement un Evêque, passe devant les malades alignés des deux côtés de l'Esplanade du Rosaire et trace sur chacun d’eux avec l’ostensoir un signe de croix. Le miracle commence, le matin, sous les auspices de la Divine Mère, se continue, le soir, sous la bénédiction toute puissante de son Divin Fils.

Aujourd’hui, ceux qui sont guéris, suivant la discipline de l’Autorité épiscopale, gardent une sage discrétion et vont se présenter au Bureau des Constatations où siègent en permanence les médecins bénévoles qui sont admis sur présentation de leur carte d'identité, à quelque pays qu’ils appartiennent et sans discrimination de religion. Les examens du malade avant et après la guérison sont très serrés. De certaines maladies d’origine nerveuse, les guérisons ne sont pas retenues. La constatation définitive du cas de guérison n’est proclamée que l’année suivante. C’est assez dire que les miracles sont entourés de toutes les garanties scientifiques.

On m'a demandé : « Avez-vous vu des miracles à Fatima ? » Personnellement, non. Me poserait-on la même question pour Lourdes, je répondrais de la même façon. Je viens de dire pourquoi. Depuis une quarantaine d’années on a interdit toute manifestation extérieure. À certains égards, l’action de grâces de tout un peuple qui chantait le « Magnificat » avec une émotion mal contenue était saisissante. Je n’oublierai jamais la guérison miraculeuse de Michel Gargam et la manifestation de joie et de reconnaissance des soixante mille pèlerins présents à la procession du Saint Sacrement.

Maintenant, à la question : « Y a-t-il des miracles à Fatima ? » je répondrai par une affirmation catégorique : Il y a des miracles à Fatima dûment constatés et enregistrés comme tels, par l’Autorité ecclésiastique. Seulement, entre Fatima et Lourdes, il y a une différence, non pas que la puissance et la miséricorde de Notre Dame s’exerce avec moins d’attention et d’amour à la Cova d'Iria. Lourdes existe depuis près d’un siècle. Fatima date d’une vingtaine d’années officiellement. On a cependant mis sur pied à Fatima une organisation pour la constatation des guérisons. Cependant, les plus grands miracles, ce sont les résurrections d’âmes qui s’opèrent dans le secret des consciences. J’en sais un bien émouvant parmi tant d’autres. Combien d’âmes, en effet, ont trouvé dans la piscine morale de la confession, à Fatima, cette guérison inespérée que, seule, Notre Dame de Fatima pouvait obtenir de la bonté miséricordieuse de son Divin Fils !

Plusieurs malades ont trouvé leur guérison corporelle, sinon à Fatima, pendant le grand pèlerinage du 13 mai, du moins à leur retour, à la maison. Témoin, cette pauvre femme phtisique, mère de trois enfants, crachant les poumons. Elle priait Notre Dame d’avoir pitié des pauvres petits orphelins qu’elle allait laisser. On lui avait donné les derniers sacrements. Ses yeux étaient déjà vitreux. On l’a emportée sur une voiture. En arrivant à la maison, après un acte de foi, elle était guérie, La radioscopie montrait ses poumons absolument sains. Ce fut un beau miracle de Notre Dame de Fatima, obtenu par la grande foi de cette humble chrétienne.

Aux malades qui venaient lui demander leur guérison, Jésus, pendant sa vie mortelle, leur demandait de croire. Au lépreux, il dit : « Lève-toi, va ; ta foi l’a sauvé » (Lc. 17, 19.) À l’hémorroïsse : « Ayez confiance, ma fille, votre foi vous a guérie » (Matt. 9, 22). À la Cananéenne : « O femme, votre foi est grande ; qu’il vous soit fait selon votre désir. Et sa fille fut guérie à l’heure même » (Matt. 15, 28). La foi à la puissance de Notre Dame de Fatima a produit et continue à produire des miracles.


Réflexions


Il devait, arriver pour Fatima qu’on ferait les mêmes attaques, les mêmes critiques, les mêmes objections les plus rebattues, contre les faits extraordinaires qui s’y passent, Toutes ces réunions de milliers de pèlerins, sans aucun souci d'hygiène, peuvent apporter des bactéries et des microbes et engendrer de dangereuses maladies. La presse du Portugal entonnera-t-elle le leitmotiv : « Faut-il fermer Fatima ? » de la même façon qu'il y a trente ans, la presse française : « Faut-il fermer Lourdes ? » L’hygiène n’est qu'un prétexte, a osé écrire courageusement le docteur Fleuret, président éminent du Bureau des Constatations de Lourdes. « Ce que l’on cherche à atteindre en Lourdes, comme en Fatima, c’est le but surnaturel. C’est l'effet miraculeux que, de plus en plus, les foules immenses viennent y Chercher, et cette [hygiène] n’est qu’un tremplin pour les esprits irréligieux, en vue de supprimer un fait religieux positif, palpable, viable, tangible, qui gène leur philosophie... En vérité, ce qu’il faut bien reconnaître, c’est l’existence à Lourdes (comme à Fatima) d’une force, d’une puissance qui dépasse nos connaissances humaines et notre pauvre science encore si bornée, malgré notre orgueil ». Quand le peuple voit guérir dans ces lieux de pèlerinage : Lourdes on Fatima, des maux implacables dont la médecine n’a jamais pu triompher, il salue l’action visible de Dieu. Voilà le pourquoi des miracles de Fatima, comme de Lourdes : ils fortifient la foi du chrétien.

Nous avons donné le témoignage de la science dans la personne du docteur Fleuret, de la Faculté de Bordeaux, s’inclinant humblement devant la puissance de Dieu qui seule explique le miracle. On nous objectera que d’autres savants refusent de s’incliner devant cette transcendance divine, et expliquent ces guérisons de façon naturelle. Les incroyants qui cherchent à échapper au miracle tombent dans des contradictions flagrantes. Ainsi, en présence de maladies réputées incurables, ils ont affirmé qu’il n’y a pas de remède. Si l’une de ces maladies est guérie à Lourdes, ils se retranchent derrière des possibilités de guérison que la nature peut faire surgir, Ailleurs, ils ont prétendu que l’hypnose et l’auto-suggestion n’ont d'action que sur les troubles fonctionnels et nullement sur les troubles organiques. Mais si, par l'effet du miracle, un organe lésé est guéri, ils affirment que le magnétisme des foules et l'enthousiasme de la foi, Pour eux « hypnose en commun », peut avoir un retentissement sur les organes et avoir raison des troubles organiques. Ces gens-là, qui nous reprochent à nous, croyants, notre dogmatisme parce que nous croyons aux dogmes de notre foi chrétienne, sont les plus dogmatiques. Leur dogme philosophique est le suivant : « Il n’y a pas de miracles à Lourdes, ou à Fatima, Parce que. il ne peut pas y en avoir ».

Remercions Notre Dame de Fatima d’avoir aidé notre faiblesse par de nouveaux miracles qui fortifient notre foi chrétienne.


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24 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-cinquième jour


Lecture


On ne peut imaginer ce qu’est le pèlerinage de Fatima, le jour anniversaire de l’Apparition de Notre Dame, le 13 mai. Il n’est pas possible d'établir une comparaison avec Lourdes. Les pèlerinages à Lourdes se succèdent de façon ininterrompue, pendant toute l’année ; tandis qu’à Fatima, c’est surtout le 13 mai qu'a lieu le pèlerinage officiel présidé par le Cardinal Patriarche, accompagné des évêques et archevêques du Portugal et de la plupart des prêtres. Certainement, les foules sont difficiles à évaluer et il est plausible d’exagérer. Cependant, d’après des renseignements puisés aux bonnes sources et sur le témoignage des photographies, l’on aurait atteint le chiffre de un million pour celui de mai 1951.

Déjà, avant l'aurore, se sont formés des groupes disséminés dans toute l'étendue de la Combe. Après avoir assisté, la veille, au Salut du Très Saint Sacrement, les pèlerins ont passé une bonne partie de la nuit en prières. Chercher un asile dans un hôtel, il n’y faut pas songer. Il n’y a pas d’hôtels, puisque, en dehors de cette date, il y a peu de passagers, ni de touristes, D'ailleurs où pourrait-on loger des milliers d'étrangers ? Lourdes est organisé et facile d'accès. Les trains circulent dans plusieurs directions. Il y a de bonnes routes et des services d’autocars, des hôtels et des pensions de famille pour recevoir des milliers de voyageurs. Fatima est loin de partout et d’accès difficile. C’est pourquoi c’est un lieu de pèlerinage, de pénitence. On se couche où l’on peut, dans les voitures, sur l'herbe, à la belle étoile. Ici, on se sent près du ciel, il n’y a pas de fatigue et personne ne se plaint. Les automobiles déversent sans désemparer des pèlerins, cornent, klaxonnent et repartent pour de nouvelles fournées. Chacun est un peu moulu de fatigue, mais heureux de fouler enfin cette terre bénie.

Quand le soleil commence à dorer la Cova d’Iria et à illuminer peu à peu de ses rayons tout le paysage, la foule s’éveille, s’ébroue et laisse ses yeux s’emplir de la douce vision. Les pèlerins se dirigent alors vers les confessionnaux, vers la chapelle de l’hôpital, sous les arcades et dans les chapelles latérales de la basilique. Des groupes homogènes d'hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards vont vers les endroits où la piété les sollicite. De tous côtés, l’on voit des confesseurs installés, les uns sur un banc, sur une chaise, d’autres sur les marches de la basilique, Sans arrêt, de nombreux prêtres revêtus du surplis et de l’étole, tenant en mains un ciboire, distribuent aux groupes agenouillés la Sainte Communion, pendant des heures. C’est un mouvement ininterrompu de communiants qui s’agenouillent, se lèvent, pour faire la place à de nouveaux arrivants, cela, discrètement, sans une parole d’impatience ou de réclamation. Chacun finit par trouver une place, par s’installer avec l’aide charitable d’autrui, s’agenouille et adore en silence l’Hôte Divin reçu dans la communion. Après quoi, l’on prend une légère collation. C’est une nouvelle arrivée de pèlerins. L’on dirait des vagues de l’océan qui déferlent à l’envi et ce sont des vagues de têtes humaines.

Près de la chapelle des Apparitions, à l'endroit même où s’est produit le miracle de céleste clarté et de mélodieuse harmonie, des centaines et des centaines de pèlerins à genoux, les bras en croix et les mains enguirlandées du chapelet, récitent leurs prières et invoquent Notre Dame du Rosaire.

Les uns, pour accomplir une promesse, offrent des cierges allumés ou des objets en or ou en argent. D’autres font toucher aux arbustes du bosquet sacré des médailles, des images et des chapelets.

La foule est si dense qu’il n’est pas possible de bouger. Toutes les classes sociales sont ici réunies. Ensemble, les provinces du Portugal voisinent dans une fraternité évangélique.

Voici les gens du Haut et du Bas Minho, aux visages allègres et gracieux ; ceux du Tras-os-Montes, plus graves et mélancoliques ; ceux du Douro, plus rudes et trapus ; ceux des deux Beira, au regard franc et énergique ; ceux de l’Estremadure, plus vifs, au teint bronzé, tenant de la race arabe ; ceux de l’Alemtejo, terre brûlée par le soleil, où le blé pousse dru ; ceux de l’Algarve, par moitié de couleur mauresque et blanche.

Ils viennent des villes, des campagnes, des montagnes, de la plaine, du voisinage de la mer où se trouvent tous les pêcheurs de la côte portugaise. Mais quoique d’origine fort disparate, ici, ils ne forment qu’un même cœur et une même âme pour aimer Notre Dame, Jésus et leur pays.

Bientôt commence la messe pontificale avec toute la pompe liturgique. Les séminaristes font les cérémonies et exécutent les chants liturgiques. L'office est célébré en plein air, sous un grand baldaquin, devant une esplanade littéralement noire de pèlerins.

C’est la messe des malades. Les uns sont étendus sur des brancards, d’autres moins impotents sont assis sur des chaises ou des bancs, dans un grand silence. Ensuite, comme à Lourdes, le Saint Sacrement est porté devant les malades et la foule répète les acclamations faites par un prêtre, à haute voix : « Seigneur, nous vous adorons !... Seigneur, nous croyons en vous... nous espérons en vous... nous vous aimons !... »

Les mêmes scènes évangéliques se renouvellent, sous les pas de Jésus, comme autrefois, lorsque les malades, les infirmes venaient lui demander leur guérison. « Seigneur, faites que je voie, que j’entende…, que je marche... » « Notre Dame de Fatima, convertissez les pécheurs ! »

Tous les malades ne sont pas guéris, sans doute ; mais ils repartent réconfortés d’avoir été tout près de l’endroit céleste où Notre Dame est descendue, un jour, du ciel. Ils emportent chez eux un sentiment plus ardent de foi et un renouveau de charité chrétienne.


Réflexion


Sur la terre bénie qu’a visitée la Très Sainte Vierge, à Fatima, il y a comme un parfum de charité fraternelle qui semble se fixer pour toujours, afin que le miracle se perpétue. Cette charité émane du Ciboire, fontaine d'amour, que, pendant des heures, portent les prêtres qui communient les pèlerins pressés autour d’eux. « Dieu est amour... et si Dieu nous a tellement aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres » (1 Jn. 4, 9-11). Jusqu’à la venue du Christ, l’homme trop souvent était un loup pour l’homme et, seule, la loi du talion (œil pour œil, dent pour dent) réglait les rapports des hommes entre eux. Depuis que le Christ est venu, il nous a apporté son exquise bonté, il a « répandu son amour parmi les hommes et il nous a sauvés par sa miséricorde ». (Ti. 20, 4.) Cet amour de fraternité, ni Rome, ni Athènes, dans leur prétendue haute civilisation, ne la connaissaient pas, puisque on admettait que les deux tiers de la population restent dans l’esclavage pour le service de l’autre tiers ; que le père ait droit de vie et de mort sur ses enfants ; que les vieux soient supprimés comme bouches inutiles ; qu’un esclave soit dépecé par son maître pour le jeter en pâture à des murènes. C’est le Christ qui a prêché la sainte liberté des enfants de Dieu et il a donné cet amour fraternel comme un signe devant les païens, pour que les chrétiens soient reconnus comme ses disciples.

Il y a dans les pèlerinages beaucoup de gênes à s'imposer, soit dans les piétinements inévitables, les compressions de la foule, les intempéries, le vent, la pluie. Or, chacun fait preuve d’une évidente bonne volonté. Personne ne s’impatiente, ne se fâche, ne murmure. Une véritable charité chrétienne règne sur cette terre bénie. Ici, l’on se sent réellement frères dans le Christ. C’est la même allégresse libératrice qui fit tressaillir la terre durant la nuit de Noël, allégresse qui dilate maintenant les cœurs jusque-là comprimés par la crainte. Les visages sont épanouis et traduisent la joie intérieure des pèlerins.

C’est le Christ qui, par son enseignement et son exemple, nous a arrachés aux étreintes de la chair et nous a enseigné à dépasser notre nature (1 Pi. ch. 4), à tuer le vieil homme et à avoir un « ardent amour les uns pour les autres, car l’amour couvre une multitude de péchés ». (id., 4, 8).

Notre Dame de Fatima nous rappelle cette grande leçon de charité chrétienne. Elle se manifeste comme la Mère toute aimable et toute bonne, la Cause de notre joie et la Grande Consolatrice.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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23 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-quatrième jour


Lecture


La Vierge Marie n’est pas descendue à Fatima pour y recevoir exclusivement des hommages de la part des fidèles. Elle a voulu surtout faire de ce coin de l’Estramadure, comme de celui de Lourdes, un lieu où son Divin Fils serait glorifié par la prière et la prière eucharistique. La Divine Mère continue son ministère Sacré qui est de nous donner Jésus. Elle a commencé dans la nuit de Noël et Elle le terminera seulement à la fin des temps. La liturgie chrétienne chante aux « Saluts du Très Saint-Sacrement » « Nous vous saluons, vrai Corps, né de la Vierge Marie... »

La grande préoccupation de Notre Dame, c’est Jésus. Dans la prière qu'Elle à enseignée aux trois petits voyants, le 13 octobre, Elle leur recommande de réciter le chapelet, tous les jours, en intercalant l’invocation : « O mon Jésus, pardonnez-nous ! »

Notre Dame de Lourdes a dit à Bernadette : Je veux qu’il se bâtisse ici une chapelle ». Pourquoi une chapelle? N’est-ce pas afin que Jésus y fut adoré dans son Eucharistie ?

À Fatima, Elle n’a rien demandé de semblable sans doute, mais le peuple chrétien ne sépare pas le culte de Marie du culte eucharistique. Aussi son premier geste est d’édifier une chapelle, au lieu même des Apparitions de Notre Dame. Chapelle rustique, si l’on veut, faite de planches, mais après que l'Autorité ecclésiastique aura reconnu l’authenticité miraculeuse des Apparitions, le premier acte du culte sera la célébration de la Messe, Un peu plus tard, on élèvera une vraie chapelle, celle des « Pénitents », en attendant la grande Basilique, où des centaines de prêtres viendront célébrer le saint sacrifice et où les fidèles par milliers viendront communier à l’Hostie adorable.

Marie, à Bethléem, nous a donné Jésus ; Marie, à Fatima, comme à Lourdes, nous donne Jésus-Hostie.

Par Marie, à Bethléem, c’est le mystère de la chair prise par le Fils de l’Homme ; par Marie, à Fatima, comme à Lourdes, c’est le mystère de la chair du Fils de Dieu devenue l’aliment de l’homme.

Par Marie, à Bethléem, c’est Jésus qui prend une seule fois la forme d’un homme ; par Marie, à Fatima, comme à Lourdes, c’est Jésus qui s’incarne autant de fois sous la forme de milliers de cœurs qui viennent le recevoir.

Mais si Marie donne Jésus à des milliers de chrétiens, Notre Dame donne des milliers de chrétiens à Jésus, pour l’adorer dans son Eucharistie, pour le supplier, pour lui être agréable.

Ces multitudes, il les plaignait, « brebis errantes sans pasteur pour les conduire » (Matt. 9, 36). Il les appelait : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai » (Matt. 9, 28). Il guérissait leurs malades, leurs infirmes, ressuscitait leurs morts, il évangélisait leurs pauvres. (Lc. 8, 22 et suiv.).

À Fatima, comme à Lourdes, c’est Notre Dame qui présente à Jésus-Hostie ces foules errantes, parfois sans pasteur, fatiguées du poids de la vie, aveugles par ignorance religieuse, sourdes à la voix de Dieu, lépreuses du péché, mortes à la vie de la grâce. Elle les lui présente afin qu'il les guérisse, qu’il les alimente du pain des forts, le pain mystérieux de l’Eucharistie.

Si Notre Dame n’était pas venue dans ce coin béni, combien de pauvres pécheurs n’auraient entendu la « Bonne Nouvelle », n'auraient trouvé le pardon de leurs fautes ?

Nous aimons notre bonne Mère du Ciel et nous voulons lui témoigner notre amour. Or, la meilleure manière de faire plaisir à une mère, c’est de témoigner de l’affection à son enfant, et la dévotion envers sa Très Sainte Eucharistie est le grand témoignage d'amour que Jésus attend de nous. En assistant au saint sacrifice de la messe, en participant à la manducation de la Divine Victime, à la communion, nous serons sûrs d’être agréables à Notre Dame et à son Divin Fils.


Réflexions


L’Eucharistie est le centre radieux du culte catholique. Tout est organisé dans l’Église en fonction de l’Eucharistie. Pourquoi ces somptueuses cathédrales que la foi de nos aïeux ont élevées sur notre sol ? Sinon pour abriter un autel où la messe sera célébrée ; et sur cet autel, un tabernacle contiendra les saintes Espèces pour être distribuées aux fidèles. Par la Sainte Eucharistie, Jésus a voulu demeurer au milieu des hommes jusqu’à la fin des temps, pour être leur consolation leur force et leur appui.

Bienfait de l'Eucharistie. - C’est la petite hostie que reçoit tous les matins, à la Sainte Messe, la Religieuse, qui la soutient dans son œuvre de charité auprès des malades et des Pauvres, au chevet dés moribonds. C’est elle qui donne au missionnaire le courage et la force de porter, au delà des mers, la lumière de l'Evangile aux peuples plongés dans l’idolâtrie. C’est elle qui fortifie la jeunesse des deux sexes, au milieu des sollicitations du mal de plus en plus effrontées ; c’est elle qui aide les parents à accomplir leur devoir, en illuminant leur vie des splendeurs du sacrifice.

2° Jésus notre nourriture. - Jésus a manifesté sa volonté de demeurer au milieu des hommes : « Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Matt. 28, 20). Sous quelle forme, va-t-il se cacher ? Son choix est fait déjà, lorsqu'il expose son projet à ses auditeurs, dans la Synagogue de Capharnaüm. C’est Lui-même qui sera la nourriture de ceux qui viendront le manger, sous la forme du pain. C’est Sa chair et son sang cachés sous les espèces du pain et du vin, s'ils veulent avoir la « vie pleine et abondante » (Jn. 6). Un an après, le soir du Jeudi-Saint, Jésus réalise sa promesse, À la fin du repas, il prononce sur le pain et sur le vin ces paroles : « Ceci est mon corps. ceci est mon sang » (Matt. 26, 26-27.) Jésus commence à la Cène le Saint Sacrifice qu'il terminera sur le Calvaire, et il donne aux Apôtres et à leurs successeurs le pouvoir de renouveler son geste jusqu’à la fin des temps (1 Cor. 11, 26).

Nos devoirs envers l’Eucharistie :

a) Sentiment de foi. Nous devons croire à la Présence réelle, parce Dieu est Tout-Puissant et qu’Il réalise ce qu’il veut. Comme Il est la Vérité, Il n’a pas voulu nous tromper et Il n’a pas pu se tromper. « Mon Sauveur, s’écriait Bossuet, vous n’étiez pas venu troubler des hommes par de grands mots qui n’aboutiraient à rien » (Médit. sur l'Evangile, 35e jour).

b) Sentiment d’humilité. Nous reconnaîtrons notre misère, non pas comme un prétexte pour voiler notre respect humain et nous éloigner de la communion, mais, comme le centurion, pour demander à Jésus de dire la parole qui nous guérira.

c) Sentiment d'amour. « Lorsque vous célébrez, ou que vous assistez au Sacrifice de la Messe, il doit vous paraître aussi grand, aussi nouveau, aussi digne d'amour que si, ce jour-là même, Jésus descendait pour la première fois dans le sein de la Vierge, se faisant homme, ou que, sur la Croix, il souffrit et mourut pour le salut des hommes ». (Imit., livr. IV, ch. II).

Enfin, en passant devant une église, nous entrerons pour faire notre visite au Divin Prisonnier de nos tabernacles. N’est-il pas juste que nous fassions au Grand Ami notre visite de convenance, d’amour et de reconnaissance ?

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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22 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-troisième jour

Lecture


Nous avons relaté la parodie sacrilège qui eut lieu à Santarem où, à travers les rues de la ville, on promena les ex-votos dérobés au petit oratoire de la Cova d'Iria, offerts par les pèlerins au début des Apparitions. En même temps, les journaux anticléricaux faisaient campagne contre les Apparitions, ridiculisant le clergé, les pèlerins et Notre Dame.

Le Démon, furieux de voir s'élever un nouveau sanctuaire en l’honneur de Marie, se servait de ses suppôts les plus exaltés pour l’empêcher par les moyens les plus violents.

Le 6 mars 1922, un bandit fit éclater une bombe dans l’ermitage et la toiture fut arrachée. Heureusement, il n’y eut seulement des dégâts matériels, et on n’eut pas à déplorer mort d'homme. Mais à quelles aventures serait-on conduits, sinon avec la complicité des autorités locales, du moins avec leur faiblesse déplorable pour réprimer les désordres ? Cet attentat perpétré contre la Très Sainte Vierge, à l’endroit même où Elle était apparue, fit frémir d’indignation le cœur des catholiques.

Une protestation immédiate fut faite auprès de l’Autorité ecclésiastique, qui, non seulement s’associa à la réprobation de tous les gens honnêtes, mais permit de faire une procession de réparation pour laver l’affront de la parodie de Santarem et du sacrilège coup de force contre l’ermitage. Cette procession fut un digne hommage à l'adresse de Notre Dame par le concours de plusieurs centaines de pèlerins qui demandaient pardon avec larmes, pour les profanateurs aveuglés par la haine, On fit la promesse solennelle d'aimer encore un peu plus Notre Dame et de se faire l’apôtre de son culte, puisque le Démon cherchait à l’interdire, Malheureusement, les pouvoirs publics servaient la passion des ennemis de Fatima. Le pèlerinage du 13 mai 1923 fut interdit par le Gouverneur civil de Santarem, et l’on vit ce pénible spectacle des braves de la Garde Républicaine, à la Cova d’Iria, honteux d’être là pour maintenir un ordre que de pacifiques pèlerins ne songeaient nullement à troubler.

L’année suivante, on plaça un autel dans l’ermitage rétabli, et une messe de réparation fut célébrée, le 13 mai, devant une assistance fort recueillie, Cette fois, la Garde Républicaine ne fut pas en service commandé. Mais, comme un pèlerinage était organisé pour le 13 octobre, le Gouvernement, intimidé par, les amis prétendus de l’ordre, et sous la pression de hautes influences, fit preuve de la même faiblesse endémique et le prohiba.

À la Cova d’Iria, sur une propriété privée, les catholiques, avec l’assentiment de l'Autorité ecclésiastique, élevèrent la Chapelle des Pénitents. C'était un nouveau geste de réparation à l’adresse de Marie. Plus les attaques se multipliaient envers Notre Dame, plus les hommages envers Elle lui témoignaient l’amour de ses fidèles serviteurs. L’offense exigeait la réparation.

Aujourd’hui, le pèlerin est saisi d’admiration à la vue de la belle basilique qui se dresse au milieu de l’Esplanade de Fatima, en l’honneur de Notre Dame. Un ouragan de persécution, d’incrédulité et d'impiété sacrilège s'était abattu sur cette terre, Il a été conjuré et le soleil de l'espérance brille dans le ciel du Portugal. Jésus avait annoncé que son Eglise subirait beaucoup d’épreuves : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous clibler comme le froment ; mais j'ai prié Pour toi, afin que ta foi ne défaille point » (Lc, 22, 31 et suiv.). Aussi autant l’offense fut abondante, autant la réparation fut grande. « Où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom. 5, 20).

L’hymne des Vêpres de l'office de Notre Dame jaillit instinct et monte du cœur aux lèvres : « Sanctuaire céleste de Fatima, heureuse vision de paix, construit de pierres vivantes, tu t'élèves jusqu'aux astres, et, comme une épouse, tu es entourée de nues d’anges. Tu es comblée de la grâce de l’Epoux. Tu es la plus belle des Reines unie au Christ, ô brillante cité du ciel ».


Réflexions


La première manifestation publique du culte à la Cova d’Iria fut une procession de réparation, pour expier la parodie sacrilège de Santarem et l'attentat perpétré contre le petit ermitage.

Notre Dame a dit aux enfants cette nécessité de l’expiation : « Demandez pardon de vos péchés et priez Jésus qu’il pardonne aux pécheurs repentants ».

Depuis que le péché est entré dans le monde, l’harmonie était rompue entre la créature et le Créateur.

Dès le commencement, les hommes ont senti que la Divinité était justement courroucée. Pour l4apaiser, ils ont essayé de lui offrir des victimes en sacrifice, mais il était « impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. Alors j'ai dit : « Voici que je viens, Ô Dieu, pour faire votre volonté ». (He., 10, 5 et suiv.). « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’oblation du Corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes » (He. 10, 10). Le Christ-Jésus a été le Pontife idéal, Pontife, en latin, veut dire : Pontum fecit, celui qui fait le pont. Il a ainsi fait le pont entre l’homme et Dieu, Aussi, l’offense faite à Dieu par le péché a été expiée par le sang du Christ. « Sans effusion du sang il n’y a pas de pardon » (He, 9, 22). Mais, diront certains, pour la Réparation, était-il nécessaire que le Christ verse son sang et meure.

Non, ce n’était pas nécessaire, Il lui aurait suffi de dire à son Père : « En considération de l’amour que vous me portez, pardonnez à l'humanité coupable ». Le Christ n’a pas voulu le faire, parce qu’il n’a pas voulu exciper de son titre de Fils de Dieu, mais se soumettre à la loi commune de la « réparation par la souffrance ». Dans tous les domaines, avec une rigueur inexorable, tout désordre, de quelque nature qu'il soit, physique ou moral, pour être réparé, exige de la souffrance ou de l'effort, qui est aussi de la souffrance.

Ainsi, le chirurgien qui enlève une superfétation dans un corps, qui remet en place un membre disloqué, fait souffrir le patient. Même « les rémissions du cœur se font par la souffrance ». Et parce que le péché est pensé par l’esprit et commis par le corps, il fallait que le Christ souffre, et dans son Corps et dans la religion intime de son Cœur, pour que la réparation soit complète.

Le Christ a souffert dans son Corps. Le récit de la Passion nous rappelle par le détail toutes les atrocités inventées par la méchanceté de ses bourreaux. Mais Jésus a souffert dans son Cœur. Nous le voyons au Jardin des Oliviers, dans cette vision horrible des péchés du monde déferlant vers son Père comme un fleuve d’immondices. Il lit dans l’avenir l’inutilité, pour beaucoup, de toutes ses souffrances et il pense alors : « Est-ce bien la peine de souffrir puisque ce sera après comme avant ? »Alors, il s’écrie : « Ô mon Père, s’il était possible d’éloigner de moi ce calice d’amertume ? Cependant que Votre Volonté soit faite et non pas la mienne ! » (Lc. 22, 42). Comme son cœur devait souffrir pour jeter cette exclamation désolée !

Nous sommes des pécheurs et nous avons tant à expier. Comme les frères de Joseph, prisonniers de celui qu'ils avaient vendu et dont ils attendaient un juste châtiment, disons : « Nous méritons de souffrir parce que nous avons péché » (Gn. 42, 22). Cette souffrance supportée avec résignation est la pénitence demandée par Notre Dame de Fatima pour obtenir le pardon de nos péchés.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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21 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-deuxième jour

Lecture


Au début des Apparitions de Fatima, l’autorité ecclésiastique se tint sur une grande réserve. Prudence fort louable. Au moment où se produisirent les événements de Lourdes, en 1858, le curé de la paroisse, l'abbé Peyramale, pendant plusieurs mois, refusa de croire à ce qu'on venait lui raconter sur les Apparitions de la grotte de Massabielle. Le curé d’Aljustrel ne fut pas plus crédule que celui de Lourdes et ne demanda pas même à voir Lucie. Bien plus, il défendit formellement aux pères des trois petits voyants de les accompagner à la Cova d’Iria. « Je ne crois pas un instant, disait-il, que vos enfants aient vu la Sainte Vierge. Ce sont là pures imaginations et nous ne voulons pas nous laisser tromper par ces fantaisies, ni laisser induire personne en erreur ».

L’Evêque de Leiria, mis au courant de cette question, recommanda au clergé une grande prudence et défendit aux curés de son diocèse de se mêler aux curieux allant à Fatima. Il ajoutait : « Si dans tout cela il n’y a aucun fondement sérieux, tout croulera de soi-même; attendons avec patience, nous serons toujours à temps, au moment voulu, d’examiner la chose d’un peu plus près ». La réserve la plus complète était le meilleur parti à prendre.

En attendant, les fervents de Fatima pouvaient aller et venir en toute liberté et jeter leur obole, au pied des petits chênes verts, où s’était montrée l’Apparition. Cet argent servait à payer les frais de construction du petit ermitage fait de planches et d’une toiture couverte de tuiles. C'était un abri pour les pèlerins, plutôt qu’une chapelle.

Tout ceci, le clergé l’observait de loin et ne prenait parti ni pour ni contre. Cependant, sous la haute vigilance du Cardinal Patriarche de Lisbonne, l’autorité diocésaine ne tenait pas les yeux obstinément fermés et faisait discrètement une enquête très serrée.

Les faits de Fatima étaient judicieusement observés et la conviction sur la véracité des Apparitions commençait à se faire jour dans les esprits. L'autorité ecclésiastique permit d’abord d’élever un autel provisoire, en avant de l’ermitage primitif, et, le 13 octobre 1921, de célébrer la première messe, à la Cova d’Iria, en plein air.

Peu à peu, l’autorisation fut accordée d’accomplir certains actes du culte, comme de donner la bénédiction avec la custode à l’occasion de certaines réunions de piété.

Le 3 mai 1922 s’ouvrait le procès canonique des Apparitions de Notre Dame aux trois enfants d’Aljustrel, devant l’Officialité diocésaine de Leiria. Il faudra cependant attendre cinq ans avant d’obtenir un acte officiel de l'Autorité ecclésiastique. Mais, pour la plus grande gloire de Notre Dame, les événements vont se précipiter.

Le 13 mai de cette même année, l'Autorité diocésaine autorise la première procession religieuse de réparation. L’année d’après, le pèlerinage ne peut avoir lieu parce que le Gouvernement l’interdit et envoie des troupes à Fatima pour refouler les pèlerins. En 1924, le 13 mai, l’Evêque de Leiria permit la célébration de la messe, dans l’intérieur de l’ermitage. Trois ans après, le même Evêque venait bénir la chapelle des Pénitents, élevée à Fatima, et présider le premier pèlerinage diocésain, le 13 mai 1927.

Un mois plus tard, le 26 juin, il érigeait le chemin de croix établi entre Leiria et Fatima. En 1928, le 13 mai, l’Archevêque d’Evora, assisté par son suffragant, l’Evêque de Leiria, posait solennellement la première pierre de la nouvelle basilique qui s'élève aujourd’hui sur l’Esplanade, en honneur de Notre Dame.

Le 13 octobre 1928, eut lieu le Grand Pèlerinage national où l’on a compté une assistance de trois mille fidèles. Deux ans après, le 13 octobre, l'Evêque de Leiria faisait paraître une Lettre pastorale sur « Le culte de Notre Dame de Fatima ».

Enfin, le 13 mai 1931, eut lieu le Grand Pèlerinage de l'Episcopat portugais, sous la haute présidence du Cardinal Patriarche et du Nonce Apostolique, La sage prudence de l’Église avait permis le magnifique triomphe de Notre Dame de Fatima. La piété des fidèles, un moment contenue, put se donner un libre cours et fut encore plus éclatante.

Depuis ce jour, la Reine du Ciel n’a pas cessé de répandre d’abondantes grâces, de plus en plus nombreuses, sur le clergé et les fidèles du Portugal, à cause de leur foi profonde et de leur filiale soumission à l’Église du Christ, phare d’éternelle Vérité.


Réflexions

 

En face des manifestations extraordinaires que le peuple d’instinct qualifie de miraculeuses, l’Église se montre toujours réservée. Cette attitude prudente est conditionnée par son infaillibilité même, L’Église ne peut s’exposer volontairement à l'erreur, devant être le flambeau de la vérité.

C’est la raison pour laquelle elle s’environne de toutes les garanties humaines. Elle établit des commissions d’enquête, instruit les procès canoniques, et, après un examen minutieux, tire les conclusions sans appel.

L'autorité religieuse de la province d’Estramadure et celle du patriarcat de Lisbonne furent très sages d’entourer les événements de Fatima de toute la prudence possible, L'Eglise doit, non seulement éviter l’erreur, mais même l’équivoque. Quand cette haute Autorité s’est prononcée, inclinons-nous devant sa décision, docilement et sans discussion, sur ce qu’elle propose à notre croyance. Ainsi pensait l’auteur du Génie du Christianisme quand il écrivait : « Je meurs le plus incrédule des hommes et le plus croyant des catholiques ». Ceux qui refusent à admettre la parole de l’Église, en l’accusant d’enchaîner l'esprit humain, devraient se rappeler la parole d’un autre écrivain : « Cette épouvantable juridiction de l’Église sur les intelligences ne sort pas des limites du Symbole des Apôtres ; le cercle, comme on le voit, n’est pas immense et l’esprit humain a de quoi s’exercer dans ce périmètre » (Du Pape, J. De Maistre). Il ne s’agit pas d’ailleurs, dans l’authentification du fait des Apparitions à la Cova d’Iria, d’une définition doctrinale, L’on peut demeurer catholique, sans croire à Fatima. Sans doute, celui qui voudrait discuter la réalité des Apparitions après la décision de l’autorité ecclésiastique, celui-là ne serait pas un catholique fervent, mais on ne pourrait le traiter d’hérétique. On jugerait tout différemment celui qui prétendrait qu’à Fatima, même par une permission spéciale de Dieu, Notre Dame n’a pu apparaître, Dans ce cas, l’on serait hérétique, puisque l’on se refuserait à admettre le premier article du Symbole : « Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant ». L’Evêque de Leiria, ni d’ailleurs le curé d’Aljustrel, ne mettaient en doute la possibilité des Apparitions de Notre Dame, à la Cova d’Iria, ils se demandaient seulement si Lucie, François et Jacinthe avaient réellement vu la Sainte Vierge.

Chrétiens, aimons l’Église catholique, aimons sa hiérarchie toujours prudente et circonspecte. Nous n’avons qu’à gagner à être dociles à sa voix, puisque nous avons la divine assurance que le Christ l’assiste et qu’il est avec elle « jusqu’à la consommation des siècles » (Mc. 15, 15).

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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20 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-et-unième jour

Lecture


Trois dures épreuves vinrent s’abattre sur le cœur de Lucie et achevèrent de jeter le trouble, parmi les esprits, autour des événements de la Cova d’iria.

L’année qui suivit les Apparitions, le 5 avril 1918, mourait le jeune François Marto d’une broncho-pneumonie, Trois mois plus tard, c’était le tour du père de Lucie, Antonio dos Santos, et, le 20 février 1920, à l’hôpital de Dona Estephania de Lisbonne, la petite Jacinthe Marto mourait des suites d’une pneumonie. Pour certains esprits, ce fut une sorte de scandale.

Ainsi, dans l’espace de quelques mois, mouraient deux des trois voyants de l’Apparition de Notre Dame de Fatima et le père de la troisième, les uns après les autres ! Est-ce que Notre Dame n’aurait pas dû l’empêcher ?

Comment fallait-il interpréter ces catastrophes en série et si rapides ? Deux autres sœurs de François, Florinde et Thérèse, ne tardèrent pas à suivre leur frère dans la tombe, En vingt-sept mois, leur mère, Olympia, avait perdu quatre enfants, Qu'est-ce que tous ces événements pouvaient bien signifier ? Le père Marto, tout résigné à la volonté de Dieu, gardait un profond silence et, tandis que les autres faisaient des interprétations fâcheuses, son esprit de foi lui ouvrait de mystérieuses clartés sur ce qui était arrivé.

La mère Olympia, chaque fois qu’on rappelait quelques-unes de ces tristesses, faisait sur elle-même un signe de croix pour conjurer de nouveaux malheurs. « Voilà le beau travail de nos enfants, à la Cova d'Iria, soupirait-elle, de la malchance et de la ruine ». De son côté, Marie-Rose, voyant disparaître son mari et les deux petits compagnons de sa fille, croyait que viendrait bientôt le tour de Lucie, le sien et celui dOlympe.

Ceux qui ne croyaient pas à la réalité des Apparitions enregistraient avec satisfaction les événements, allant à l’encontre du désir des croyants, Les croyants cherchaient des motifs transcendants et surnaturels pour expliquer ces deuils. Dieu, disaient-ils, est le Maître de la vie et de la mort et ses desseins demeurent impénétrables à la pauvre et bien courte intelligence humaine. Mais les esprits sectaires continuaient à voir partout des manœuvres cléricales. Certains, avec une logique infernale, prétendaient qu'on faisait disparaître les enfants, de peur qu’à force d’être interrogés ils finissent par avouer qu’on leur avait fait représenter à la « Cova d’Iria » une comédie infâme.

Quand l’incroyance, jointe au sectarisme, cherche à donner des raisons pour justifier son attitude, elle interprète les faits naturellement explicables de telle façon qu’elle sombre dans le ridicule !

Lucie éprouvait un immense découragement, en voyant partir pour le ciel ses chers petits compagnons, François et Jacinthe. Avec eux, elle avait vécu des heures si consolantes, elle échangeait tant de douces confidences ! Parmi toutes, il y avait celles du grand secret que leur avait confié l’Apparition. Ensemble, ils avaient vu et entendu Notre Dame, ils en devisaient entre eux dans l'intimité, car personne au monde en dehors d’eux n’en pouvait rien connaître.

Et maintenant, François et Jacinthe étaient partis pour l’Eternité, tous les deux, et elle restait seule à porter le poids de cette confidence de Notre Dame. Elle était finie à tout jamais, cette bonne amitié ! Oh ! qu'elle a été de courte durée ! Quelle tristesse et quelle désolation, de se trouver maintenant toute seule dans cette vallée de larmes !

« Ô Notre Dame de Fatima, s’écriait-elle, alors, dans une ardente prière, prenez-moi tout de suite, et réalisez mon désir d’aller retrouver mes deux compagnons, dans le ciel, près de vous ! » Qui ne comprendrait de tels accents !…

François et Jacinthe avaient terminé leur mission sur la terre, Lucie devait la continuer toute seule. La divine Providence nous mène au but qu’Elle nous a tracé « suavement mais fortement ». (Sg. 8, 1).

À chacun de se laisser conduire docilement par Elle, comme le recommandait saint Vincent qui ne voulait pas « enjamber » sur la Divine Providence, mais toujours la « côtoyer ».

Au ciel, nous saurons tout, nous comprendrons tout ce qui nous paraissait incompréhensible sur la terre. Déjà, au soir de la vie, lorsqu'on embrasse le passé du regard, on se rend compte qu'il a mieux valu que tel événement soit allé, ce jour-là, à l'encontre de nos désirs. Au ciel, nous aurons l'explication de toutes les énigmes, de toutes les incompréhensions et de tous les étonnements d’ici-bas.


Réflexions


Toutes ces épreuves, qui s’abattent sur ces deux familles des petits voyants de Fatima, ne sont qu’une conséquence du péché originel. Le chrétien, loin de se révolter, doit faire bon usage des épreuves, pour la réparation des péchés. Même pardonnés au tribunal de la Pénitence, ils ont contracté une punition temporelle à expier dans cette vie ou dans l’autre. De là, découle la nécessité de la pénitence.

Dans la Bible, c’est le thème habituel des prophètes. « Jéhovah déteste les pécheurs, et il est miséricordieux à l'égard de ceux qui font pénitence » (Eccl., 12, 23). Le prophète Jonas parcourt la ville de Ninive en criant : « Si vous ne faites pénitence, dans quarante jours la ville sera détruite ». Le peuple et le roi revêtent des vêtements grossiers et se couvrent de cendres. Ils jeûnent et Dieu leur pardonne (Jonas, ch. 3). La pénitence les a sauvés.

Dans le Nouveau Testament, saint Jean-Baptiste prêche la pénitence par sa personne, ses vêtements, sa frugalité et ses discours : « Faites pénitence, voici que le royaume de Dieu est proche » (Matt. 3, 32 ; 4, 7). Saint Paul aux Corinthiens a peur d’avoir « à pleurer sur plusieurs pécheurs qui n’auront pas fait pénitence de leurs fautes ». (2 Cor. 12, 21).

Notre Seigneur prêche le renoncement. Jésus a surtout montré l’exemple, en portant la croix, en souffrant et mourant pour expier les péchés du monde. Ses disciples doivent aussi souffrir, et « compléter dans leur chair ce qui manque à la Passion du Christ » (Col. 1, 24).

Les Saints ont été des pénitents volontaires à un degré héroïque. Sainte Catherine Labouré n’a pas été canonisée parce qu’elle a vu la Très Sainte Vierge, mais parce qu’elle a héroïquement pratiqué toutes les vertus et cela suppose beaucoup de sacrifices.

La vie chrétienne réclame aussi la pratique de l'acceptation de la souffrance qui nous vient des épreuves. Cette pénitence nous aide à acquérir la sainteté. Pour aller au ciel, il faut avoir l’âme pure, dégagée de toutes les scories. Pour cela, il faut tuer la nature par la lutte contre soi-même, par la mortification, œuvre de pénitence. Le Maître divin nous conseille les grands moyens : « Si la main est une occasion de chute, ou ton pied, ou ton œil, coupe-le, arrache-le » (Matt. 18, 8). Notre-Seigneur ne dit pas ferme l'œil, garotte ta main... mais « arrache, coupe », car « il vaut mieux être mutilé que d’être jeté, avec tous ses membres, dans le feu éternel » (Ibid.)

La Raison, elle-même, nous montre l'efficacité de la pénitence. C’est un entraînement moral, comme la gymnastique est un fortifiant pour les muscles. Le sport fait réaliser des performances étonnantes. De même, dans l'ordre moral, le chrétien qui s’entraîne journellement à la mortification des yeux, des oreilles, de la sensualité, de l’imagination, en se privant de certaines satisfactions même permises, finit par acquérir une maîtrise incontestable sur la nature.

Notre Dame de Fatima, priez pour nous, pauvres pécheurs, et aidez-nous à supporter chrétiennement les épreuves de la vie.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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