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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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30 décembre 2013

Neuvaine à Notre Dame du Puy 2/4

Neuvaine à Notre Dame du Puy

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Quatrième jour

Les reliques conservées à Notre Dame du Puy

 

Il semblerait, selon les raisonnements de l'esprit humain, que là où se montre la Très Sainte Vierge, toute autre dévotion inférieure devrait disparaître ; car, quelle peut être la gloire des serviteurs de Dieu devant la splendeur de sa Mère? Tout éclat étranger ne doit-il pas s'éclipser devant la radieuse Image de celle qui est en même temps la reine des hommes et la maîtresse des anges ? Cependant la Sainte Vierge ne prétend pas s'attirer ces hommages exclusifs, et comme à Rocamadour elle s'est plu à s'associer le grand Solitaire qui a donné son nom au rocher où elle a suspendu son temple, ainsi, sur la montagne d'Anis, elle a voulu partager la vénération dont elle est l'objet avec les apôtres, les martyrs, les vierges et les confesseurs, dont elle a réuni autour d'elle les restes précieux. C'est que, par cette conduite, Marie a prétendu, 1° confirmer la Foi de la Sainte Église, 2° rehausser son honneur aux yeux des mortels, 3° nous apprendre à fouler aux pieds les vaines inquiétudes de la jalousie : nouveaux sujets d'études religieuses et de profondes méditations.

 

Marie, en s'associant les reliques des serviteurs de Dieu, confirme la foi de la sainte Église

 

On sait avec quelle rage les hérétiques, dans ces derniers temps comme dans les siècles plus anciens, se sont déchaînés contre les reliques sacrées des héros de la religion catholique. Détruire leurs autels, abattre leurs temples, profaner leurs ossements, disperser aux vents la poussière de leurs restes consumés par les flammes, tels ont été les exploits surtout des derniers et prétendus réformateurs. Insensés ! Ils ne voyaient donc pas qu'ils agissaient contre l'Écriture Sainte, dont ils prétendaient rappeler la pureté, contre l'enseignement général de tous les docteurs qui ne sauraient se confondre ainsi dans une même illusion, contre l'histoire de tous les siècles qui renverse leurs coupables nouveautés, contre la sentence de tous les Conciles qui se réunissent dans une seule et même décision, contre le sentiment même de la raison qui les condamne d'extravagance et de folie !

Et certes, les livres sacrés ne nous disent-ils pas que Joseph ordonna de transporter ses ossements dans la Terre promise, et que Moïse exécuta religieusement sa volonté ; que Josias détruisant l'idolâtrie, respecta le tombeau d'un prophète du Seigneur et défendit de remuer ses cendres : que le cadavre d'Élisée rappela un mort à la vie par la seule puissance de son attouchement ; que le manteau d'Élie servit au même prophète à diviser les eaux du Jourdain ; que l'hémorroïsse, dans l'Évangile, recouvra la santé en portant la main sur la frange des vêtements du Sauveur ; que les linges qui avaient été à l'usage de saint Pierre dissipaient toutes les maladies, et que les infirmités disparaissaient même sous la vertu de son ombre ?

Tous les docteurs des premiers siècles n'ont-ils pas tenu le même langage ? Saint Athanase ne loue-t-il pas Saint Antoine de sa dévotion à porter, dans les grandes solennités, le manteau de Saint Paul Ermite ? Saint Basile ne déclare-t-il pas que les corps des martyrs sont comme des tours qui protègent les villes et les provinces ? Saint Grégoire de Nysse ne témoigne-t-il point que les restes vénérables de Saint Théodore étaient placés avec honneur dans un lieu auguste et sacré ? Saint Grégoire de Naziance ne reproche-t-il pas à l'Apostat Julien de mépriser les reliques des martyrs, tandis qu'il admirait le bûcher d'un Hercule victime de la vengeance d'une femme ? Mais, sans accumuler les citations, qu'il nous suffise de recueillir ce témoignage solennel du grand Saint Ambroise, lorsqu'il disait : « J'honore, dans la chair des martyrs, les cicatrices endurées pour le nom de Jésus-Christ ; j'honore des cendres consacrées par la confession du Seigneur ; j'honore dans ces cendres les semences de l'éternité ; j'honore ce corps qui m'a montré à aimer mon Dieu, qui m'a appris à ne pas craindre la mort. Eh ! Pourquoi les fidèles n'honoreraient-ils pas ce corps que les démons révèrent, et qu'après avoir affligé dans le supplice, ils glorifient dans le sépulcre ? J'honore ce corps que Jésus-Christ a honoré par le glaive et qui règne dans le ciel avec Jésus-Christ ».

Parlerai-je des faits de l'histoire ? Montrerai-je la chaire de Saint Jacques conservée précieusement dans son église de Jérusalem ? Dirai-je comment les ossements de Saint Ignace furent transportés de Rome à Antioche, où ils se gardaient comme un trésor inestimable ; comment le même honneur fut rendu aux reliques de Saint Polycarpe, estimées plus précieuses que l'or et que les pierreries ; comment le grand Constantin enrichit Constantinople des restes de Saint André, de Saint Luc et de Saint Timothée ? Mais tous les doutes ne s'évanouissent-ils pas surtout devant la pompeuse translation de Saint Babylas au milieu des chants du peuple fidèle ; devant les innombrables miracles opérés au moment de l'invention du corps de Saint Etienne, et dont le grand Augustin nous a conservé de si frappants souvenirs, devant tant d'autres prodiges qui ont illustré les tombeaux des Gervais et des Protais, des Martin, des Geneviève, des Janvier, des Népomucène, prodiges si évidents qu'ils ont arraché de la bouche de Luther lui-même cet aveu solennel : « Qui peut disconvenir que Dieu ne fasse encore aujourd'hui par Ses Saints, auprès de leurs tombeaux et en présence de leurs reliques, des merveilles qui paraissent aux yeux de tout le monde ? »

Ajoutez à ces autorités déjà si respectables les décisions des Conciles anciens et nouveaux : partout vous retrouverez les mêmes usages et la même doctrine. Dès le quatrième siècle, le Concile de Gangres prononce anathème contre ceux qui avaient en horreur les lieux consacrés par la présence des martyrs. Celui de Carthage, terni en 368, confirme la pratique d'honorer les vraies reliques, en ordonnant de détruire les autels qui en renfermaient de fausses ou de douteuses. En Espagne, le Concile de Brague prescrit, en 675, le respect et la vénération avec lesquels on doit porter les châsses des serviteurs de Dieu. Celui de Mayence, en Allemagne, célébré en 813, ordonne, d'un côté, de solenniser la fête des saints dont les corps reposent dans la paroisse, et défend, de l'autre, de les transférer sans la permission de l'évêque. « Oui, dit le second Concile général de Nicée (787), notre Sauveur Jésus Christ nous a laissé les reliques de ses saints comme des fontaines salutaires d'où découlent en mille manières ses bienfaits ». C'est d'après ces témoignages irréfragables que le Concile de Trente a déclaré que les Corps saints doivent être vénérés comme les temples vivants de Jésus Christ, et condamné ceux qui oseraient soutenir qu'il n'est pas permis de rendre aux reliques un hommage religieux. Pouvait-il, après de tels antécédents, donner une décision différente ?

Et quand la foi se tairait, la raison ne parlerait-elle pas assez haut pour nous faire comprendre que, comme les enfants se plaisent à honorer les cendres de leurs pères, comme l'on conserve avec respect, dans l'or quelquefois, et dans les pierreries, le cœur des héros qui ont arraché leur patrie à la ruine et à l'esclavage, comme l'on va même jusqu'à garder avec un soin presque scrupuleux les objets souvent les plus simples qui n'ont d'autre mérite que d'avoir appartenu à des hommes célèbres et à d'illustres génies, ainsi la religion peut, sans blesser la raison, présenter à la vénération de ses disciples les cilices du solitaire, les chaînes du confesseur, les grils de fer du martyr, et à plus juste titre encore ces membres généreux que la pénitence a consumés ou qu'a déchirés le fer sanglant du bourreau. C'est pour rappeler, c'est pour maintenir, c'est pour propager ces hautes vérités, ces enseignements catholiques, que Marie a recueilli dans son temple tant de pieux trésors et de précieuses reliques. elle nous apprend par cette sage conduite que les vœux des âmes infidèles aux principes de la véritable église ne sauraient lui être agréables, et que nos prières, pour être exaucées, doivent partir d'un cœur soumis sans réserve à cette divine et infaillible autorité.

 

Marie, en s'associant les reliques des Saints, rehausse son honneur aux yeux de tous les mortels

 

Car, s'il est vrai qu'il n'y a rien qui fasse mieux ressortir les beautés d'un ouvrage que les contrastes, et la perfection des principaux traits d'un tableau que l'adroite disposition de ses ombres, ne peut-on pas dire que les Saints, malgré tous leurs mérites, ne semblent placés près de la Vierge-Mère que pour relever davantage l'éclat de ses privilèges et la splendeur de ses vertus ? Quelle différence, en effet, n'y a-t-il pas entre le cœur de Marie et le cœur des Saints, même les plus excellents ? On peut, comme dit saint Bernard, trouver ailleurs sur la terre des femmes qui, ou soient demeurées vierges, ou aient vécu dans l'humilité, ou se soient distinguées par la douceur, ou aient pratiqué la Charité et la Miséricorde ; mais quelle autre femme a jamais joint les joies de la maternité à l'honneur de la virginité ? N'est-ce pas là une grâce qui lui a été tellement particulière que personne ne l'a obtenue avant elle, et qu'après elle personne n'aura le bonheur de la posséder. Et sans parler même de cette haute et mystérieuse vocation, pour nous borner a ce qui lui a été plus personnel et plus intime, n'est-elle pas cette Vierge accomplie qui a surpassé toutes celles qui l'avaient précédée ou qui pourront la suivre dans la glorieuse carrière de la sainteté ? En elle, les vertus qui paraissaient communes n'ont-elles pas pris par leur perfection un caractère tout spécial et tout singulier ? On a vu des âmes pures ravir par leur modestie l'admiration de l'univers ; mais quelle pureté pourrait être mise en parallèle avec ce lys éclatant en blancheur que n'a jamais flétri la tache même la plus légère ? On a vu de grands Saints unir l'abondance des mérites aux abaissements de l'humilité ; mais quelle humilité oserait entrer en comparaison avec les anéantissements héroïques de cette incomparable reine, qui, tandis que Dieu l'élève jusqu'au Ciel, s'enfonce elle-même jusque dans l'abîme ? On a vu des cœurs embrasés pour Dieu de l'amour le plus vif et le plus ardent. mais que leur amour paraîtra faible, si on le rapproche de ce feu sacré qui dévorait celui de Marie, et dont la douce violence rompit enfin les chaînes qui attachaient à un corps mortel une âme incapable de supporter plus longtemps, loin de Jésus, les rigueurs d'une vie importune !

Venez donc, illustres serviteurs de Dieu, venez, par vos imperfections même, donner un nouvel éclat à l'admirable perfection de Votre Auguste Souveraine ; venez en même temps vous ranger autour d'elle pour lui offrir les hommages légitimement dus à sa grandeur ; venez, en vous courbant vous-mêmes devant elle, nous apprendre le recueillement et la ferveur que nous devons porter dans son sanctuaire ; venez enfin reconnaître, en présence de ses autels, que les dons spirituels qui ont orné votre vie et préparé votre gloire sont des effets de sa miséricorde et de sa tendresse pour vous ; venez jeter en quelque sorte à ses pieds, comme les vieillards dont il est parlé dans l'Apocalypse, ces palmes et ces couronnes que vous n'avez conquises que par son assistance maternelle. Mais permettez-nous en même temps de nous joindre à vous pour remercier, pour prier, pour vénérer, pour aimer celle qui est notre mère aussi bien que la vôtre. Soutenues de vos prières, nos prières seront plus ferventes; confondus avec vos hommages, nos hommages seront plus dignes de sa grandeur ; unis à vos actions de grâces, nos remerciements mériteront davantage d'être agréés ; échauffé par votre amour, notre amour sera moins glacé et moins languissant. Vous nous présenterez à cette puissante protectrice, vous qui êtes si particulièrement ses amis qu'elle partage son temple avec vous, et le pouvoir que vous exercez auprès d'elle nous préparera une aimable réception et d'abondantes faveurs.

 

Marie en s'associant les reliques des Saints, nous apprend à fouler aux pieds les vaines inquiétudes de la jalousie

 

La jalousie ne saurait entrer dans son cœur virginal, où règne la plus excellente charité ; elle voit sans peine les pieux fidèles passer de son autel à ceux des saints qui l'environnent, et quelquefois même, se prosterner devant leurs reliques avant que de saluer sa glorieuse image. C'est que la gloire de Dieu et le salut des hommes, sont le premier vœu et comme le premier besoin de son âme. Hélas ! Que ces sentiments sont rares aujourd'hui sur la terre ! Depuis que par l'envie du démon, le péché est entré dam le monde, les hommes ont été remplis de jalousie, et, par suite, d'un esprit de contention, de ruse, de malignité, de murmure, de médisance, d'outrages, de révolte, de dureté. C'est la jalousie qui arma la main du premier des homicides, et le poussa à répandre le sang de son frère ; c'est la jalousie qui inspira aux Pharisiens une haine injuste contre le Sauveur, et l'horrible pensée du déicide ; c'est la jalousie qui suscita à Paul des émules, jusque dans le ministère sacré de la prédication évangélique. La jalousie est une passion qui dessèche l'âme et le corps, un poison qui se glisse jusque dans les os pour les corrompre, une souillure qui couvre le front de rougeur, une source de meurtres et d'homicides, un désordre qui exclut du royaume de Dieu. L'envieux ne jouit pas tant de son propre bonheur qu'il n'est affligé de celui d'autrui ; il semble que le bien fait au prochain soit une perte pour lui, et qu'il souffre un tort quand le prochain obtient un succès. Les noirs soupçons fatiguent son cœur, il épie un regard, un geste, une parole pour surprendre un témoignage souvent imaginaire d'une prétendue préférence ; il n'est pas heureux, et il ne permet pas aux autres de l'être; parents, amis, enfants, épouse, tous ces êtres dont il devrait faire le bonheur, il les trouble, il les afflige, il les désespère par ses plaintes et par ses murmures. Que de péchés naissent de cette source empoisonnée ! De combien de péchés n'a-t-elle pas été pour moi le principe !

Daignez, ô mon Dieu, me préserver de retomber jamais sous l'empire de cette funeste passion, et comme elle vient ordinairement d'un grand fond d'orgueil qui porte l'âme à chercher la prédilection et à craindre le mépris, inspirez-moi cette profonde et salutaire humilité qui a été le fondement de tous les mérites et de tous les privilèges de la Très Sainte Vierge. Elle vous a plu par sa pureté, mais c'est par son humilité qu'elle a mérité de vous concevoir dans ses chastes entrailles. Une fois bien établi dans cette vertu, je ne m'offenserai plus de voir les autres plus favorisés que moi, puisque j'aimerai à me tenir à la dernière place, dans l'intime conviction de mon néant et de ma misère. Mais de quelle grâce n'ai-je pas besoin pour vaincre l'amour-propre qui me domine ? C'est à vous, ô Vierge très-humble, que j'ai recours, et c'est par vous que j'espère obtenir cette précieuse faveur qui assurera mon repos sur la terre, et mon salut dans la vie future.

 

Prière de saint Jean de Damas

 

Je vous salue, Marie, dont le nom semble indiquer l'abondance infinie des louanges que vous méritez. Car quelque innombrables que soient les éloges que l'on puisse faire de vous, jamais on ne parviendra à exprimer ce qui convient à votre dignité. Je vous salue, grande reine, qui avez obtenu de dominer, par l'autorité maternelle, le dominateur de l'univers ; assurer que tout vous est soumis, ce n'est pas s'éloigner beaucoup de la vérité.

Je vous salue, buisson environné de flammes, qui ne portent aucun préjudice et aucune atteinte à sa tige miraculeuse ; ainsi inaccessible au péché, vous avez, par votre enfantement divin, rouvert aux mortels l'accès du royaume céleste. Je vous salue, arche sacrée, sanctuaire construit parla main de Dieu, où le créateur du siècle nouveau a déposé ses trésors, et d'où est sorti Jésus le nouveau Noé qui a rempli de sainteté le monde de ces derniers temps. Je vous salue, tige sacrée, rameau planté par le Seigneur lui-même, vous qui seule féconde entre toutes les vierges, avez fait sans aucun secours humain germer comme une belle Fleur, un fils tout-puissant qui est le maître de l'univers. Je vous salue, urne fabriquée de l'or le plus pur, vase séparé de tout autre vase, d'où le monde entier reçoit le don de la manne céleste, je veux dire le pain de vie, cuit aux saintes ardeurs de la divinité. Je vous salue, tabernacle élevé par la puissance de Dieu, nouvelle création, Ciel nouveau mille fois supérieur à la voûte du firmament, d'où est sorti le Très-Haut pour habiter en personne avec les hommes, et d'où a découlé sur la terre, l'éternelle propitiation. Je vous salue encensoir d'or, mais d'un or tout spirituel, qui portant en vous un charbon divin, exhalez les doux parfums de l'esprit et dissipez l'odeur infecte de la corruption mondaine...

Je vous salue, temple du Seigneur, séjour de pureté, vous dont David a dit : « Seigneur, votre temple est saint et admirable par sa justice » ; vous à qui Jésus-Christ a emprunté le tabernacle de son corps pour faire des mortels le tabernacle du Dieu vivant. Je vous salue, source expiatrice, fontaine abondante en eaux célestes, ruisseau qui roulez des flots de sainteté, et d'où surgit le Saint des saints, qui efface les péchés du genre humain. Je vous salue, lieu ineffable où repose le Seigneur, terre que ses pieds ont doucement foulée, qui avez attaché à un lieu, en le revêtant de la chair, celui qui était libre de tout lieu, qui avez rendu composé celui qui était simple, temporel celui qui était éternel, borné celui qui ne connaissait point de bornes...

Je vous salue, porte tournée à l'orient, d'où s'élance le soleil levant de la vie, dont les rayons diminuent pour l'homme le triste couchant de la mort. Je vous salue, trône glorieux dont le faîte s'élève jusqu'aux nues, siège animé, où prend place le roi du ciel, et où il goûte un repos plus doux que dans les célestes intelligences elles-mêmes. Je vous salue, vrai chérubin, âme embrasée d'ardeurs, riche en sentiments divins qui sont comme autant d'yeux pour vous, centre de clarté, qui lancez des traits multipliés de grâce, et dont la libéralité transmet aux hommes la lumière qui ne se couche jamais.

Je vous salue, mère étrangère aux douceurs du mariage, seule immaculée parmi les mères, qui avez obtenu les joies de la maternité , en conservant les privilèges de la virginité ; prodige singulier, prodige nouveau qui surpasse tous les miracles. Je vous salue, vierge féconde, seule mère parmi les vierges, qui avez gardé le trésor de la virginité en recevant les consolations de la maternité, merveille qui, parla grandeur de l'étonnement qu'elle inspire, éclipse toutes les autres merveilles. Je vous salue, sceau royal, qui avez formé de votre substance le roi de l'univers qui naît de vous dans un petit corps semblable à celui de sa mère; car c'est une loi invariable, que telle est la mère, tel doit être le fils. Je vous salue, livre scellé, étranger à toutes les pensées des passions, où se laisse entrevoir, mais seulement à l'œil virginal, celui qui est l'arbitre de la loi divine. Je vous salue, volume pur et incorruptible, où est gravé le nouveau mystère, où le verbe exempt de toute forme a pris un corps dessiné d'après la forme et les couleurs humaines, en se rendant semblable à nous sous tous les rapports, excepté sous celui du péché.

Je vous salue, fontaine scellée, source d'innocence d'où a découlé, sans porter atteinte aux sceaux de la virginité, Jésus le ruisseau de la vie, qui par la participation de ses biens, nous a rappelés à l'immortalité et ramenés à ce paradis qui ne vieillit jamais. Je vous salue, jardin fermé, bosquet fertile, mais où la virginité n'a jamais donné aucun accès, et dont l'odeur est comme celle d'un champ en plein rapport, qu'a béni le Seigneur à qui vous avez communiqué la vie. Je vous salue, rose incorruptible, dont le parfum est si suave qu'on ne saurait en exprimer la douceur ; le Seigneur l'a senti, et il est venu se reposer en elle, il a germé d'elle comme une fleur qui a réduit au néant la vaine odeur du monde... Je vous salue, ô lys, dont le Fils Jésus revêt de splendeur les lys de nos campagnes, ô parterre odoriférant, où ce divin Sauveur a, sans culture et sans travail mortel, revêtu cette robe éclatante qui fait pâlir les ornements d'un Salomon. Je vous salue, céleste aromate dont les gouttes embaumées exhalent une odeur si douce à celui qui a dit dans le Cantique des Cantiques : « Mon nard a donné son odeur ».

Je vous salue, fille auguste, jeune prêtresse du Dieu vivant, dont la pureté excite les désirs, et dont la parure attire l'admiration du Seigneur, comme il le témoigne dans le même livre par ces paroles : « Que vos pas sont beaux, que votre chaussure est brillante, fille d'Aminadab ». Je vous salue, illustre sœur, amour suprême de ce noble frère dont vous partagez le titre et la beauté, et qui vous dit encore: « Vous avez blessé mon cœur, ô ma sœur, ô mon épouse, vous avez blessé mon cœur ». Je vous salue, chaste épouse, dont l'Esprit-Saint a présidé les noces, et dont l'époux est Jésus-Christ même qui chante dans les Cantique des Cantiques : « Vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et il ri y a point de tache en vous; venez, ô mon épouse, venez du Liban ».

Je vous salue, or très pur, éprouvé par le feu du Saint Esprit dans le creuset du siècle, et que la rouille de la malice n'a jamais souillé, or mystérieux dont se composaient le chandelier, la table et tous les autres objets qui, selon les prescriptions de la loi, faits de ce précieux métal, représentaient, dans un sens allégorique et nullement ambigu, votre personne sacrée sous des noms divers et multipliés. Je vous salue, bois incorruptible, qui n'avez jamais admis en vous de vers rongeur, vous qui avez fourni la matière pour élever à Dieu un tribunal et un autel spirituels formés, non d'un bois impérissable, mais de votre sein immaculé. Je vous salue, pourpre royale, qui de votre sang virginal avez tissé un vêtement écarlate au Dieu qui a dit : « Les plis de votre Me sont comme la pourpre qui a été liée et teinte dans les canaux du roi ; que vous êtes belle ! que vous êtes aimable ! » Je vous salue, lien fortement filé, qui renfermez dans vos nœuds les hautes pensées et les sentiments sublimes, qui ne mollissez jamais, et jamais ne cédez aux attaques de la séduction... ; pourpre sacrée, or précieux qui se confondent dans un même tissu, pour former l'éphod du Pontife suprême des vertus célestes... Je vous salue, nuée légère, qui, comme à l'autel, avez caché le pain de vie, et sur laquelle s'est assis le Seigneur, ainsi qu'Isaïe l'a prophétisé. Je vous salue, vierge sans tache, honneur de la sainte intégrité, qui avez enfanté le Verbe Immaculé, et fait luire la splendeur de la virginité qui abrège la durée du monde, en multipliant les élus. Je vous salue, modèle de pureté, qui pouvez seule vous glorifier d'avoir un cœur sans souillure, montagne vraiment agréable à Dieu, du haut de laquelle est communiqué au nouvel Israël une sainteté plus excellente et plus durable que l'ancienne.

Je vous salue, toison de Gédéon, symbole de victoire, de laquelle a coulé en figure la rosée immortelle, qui a tenu ce langage : « Ayez confiance, j'ai vaincu le monde... » Je vous salue, nuée lumineuse, qui couvra de l'ombre de votre intercession le nouvel Israël dans la solitude de cette vie, et du fond de laquelle ont retenti les décrets de la grâce... Je vous salue, chandelier d'or, vase solide de la virginité, dont l'inspiration du Saint-Esprit est la mèche mystérieuse, et dont l'huile est le corps sacré emprunté à votre chair immaculée, heureuse combinaison d'où procède la lumière qui ne connaît pas de couchant, et qui allumé par votre saint ministère a brillé sur les peuples assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour les conduire à la vie éternelle. Je vous salue, pleine de grâce ; que peut-il y avoir, et quant au nom et quant à la réalité, de plus consolant, de plus gracieux que vous, par qui est venu au monde Jésus-Christ la joie immortelle, le remède à la tristesse attirée par Adam sur nos têtes. Je vous salue, paradis de délices, jardin plus fortuné que l'Éden, où a germé la plante verdoyante de toute vertu, et brillé l'arbre de la vie ; car c'est par le saint commerce que vous avez eu avec Dieu, que nous sommes rappelés à la vie primitive, malgré les menaces du glaive flamboyant dont parle l'Écriture, et qui cède et fuit devant vous. Je vous salue, cité du grand Roi, pour emprunter les oracles de David, cité célèbre et glorieuse, où s'ouvre le palais des cieux, où les habitants de la terre inscrits comme citoyens, tressaillent d'une joie perpétuelle, et dont l'esprit enfin et la langue de tous font de grandes et admirables peintures en Jésus-Christ duquel vous m'obtiendrez grâce pour la faute que j'ai commise en osant, malgré ma misère et mon peu de talent pour la parole, essayer de chanter vos louanges innombrables. A lui soit, comme il convient, gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

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Cinquième jour

Les sanctuaires qui environnent l'Eglise de Notre Dame du Puy

 

La Très Sainte Vierge a recueilli dans son temple les reliques précieuses d'un grand nombre de Saints avec lesquels elle s'est plu à partager les hommages des peuples ; elle a fait plus encore : elle a groupé autour de son sanctuaire une multitude de pieux établissements qui l'environnent comme les rayons d'un centre glorieux, et que du sommet de son rocher elle semble dominer par Sa hauteur de sa position et protéger par l'étendue de ses regards. Les uns sont des paroisses confiées au clergé séculier qui s'y acquitte avec zèle du ministère pastoral; les autres sont des édifices religieux affectés à certaines confréries qui s'y rassemblent pour prier et pour entendre la parole de Dieu ; quelques-uns sont des communautés religieuses qui se sanctifient elles-mêmes et quelquefois sanctifient les autres avec elles. Tous méritent notre respect et peuvent offrir à notre esprit d'utiles sujets de méditation.

 

Respect dû aux églises paroissiales

 

Tous les temples élevés à la gloire de Dieu méritent un profond respect de notre part, selon cette parole de l'Écriture : « Tremblez en approchant de mon sanctuaire », « car le temple est le séjour de la gloire du Seigneur » ; « c'est la maison de prière », où s'établit un saint commerce entre le Créateur et ses créatures; c'est le lieu destiné au sacrifice, où s'immole sur l'autel la même victime qui a répandu sur la croix son sang adorable pour le salut de l'univers.

Mais l'église paroissiale doit avoir pour nous des souvenirs encore plus précieux : c'est là que, dès notre entrée dans la vie, nous avons été présentés sur les fonds sacrés du baptême, où l'eau sainte de la régénération, en effaçant le péché de notre origine, a gravé dans notre âme le caractère auguste d'enfants de Dieu ; c'est là que notre langue, commençant à peine à bégayer, se formait à prononcer les noms si doux de Jésus et de Marie, que notre esprit s'éclairait par des instructions simples et profondes de la lumière de la foi et que notre cœur, prévenu parles heureuses impressions de la grâce, commençait à ressentir déjà les délicieux élans de la charité ; c'est là que chaque dimanche le ministre choisi du ciel comme notre pasteur, célèbre pour nous, ainsi que pour toute la famille dont il est le père commun, l'adorable mystère du Saint Autel, et nous adresse, du haut de la chaire évangélique, des leçons familières et des conseils proportionnés à nos besoins présents; c'est là que, pour la première fois, il nous a été donné de nous asseoir au banquet divin et de goûter cette nourriture céleste que chaque année encore nous devons venir recevoir au pied du même autel, comme la brebis fidèle retourne avec empressement au bercail qui l'a vue naître ; c'est là que, réunis souvent avec nos frères dans une aimable et solennelle assemblée, nous aimons à chanter, d'une seule voix et dans un même chœur, les louanges du Dieu bienfaisant qui se plaît à répandre sur nous de douces et d'abondantes faveurs ; c'est là que se sanctifient, par la bénédiction du prêtre, les religieuses alliances qui donneront bientôt à l'Église des enfants nouveaux et de nouveaux défenseurs; c'est de là que le divin Sauveur enverra un jour ses ministres pour nous assister dans nos derniers combats, quand notre âme, accablée par la maladie, luttera péniblement avec la mort sur un lit de douleurs ; ou plutôt c'est de là qu'il sortira lui-même pour nous visiter sur notre triste couche et pour nous fortifier par sa présence au milieu des pénibles angoisses du trépas ; c'est là enfin qu'après notre dernier soupir seront portés nos restes inanimés, que l'eau sainte effacera les souillures légères échappées à notre faiblesse, et que les supplications de nos proches et de nos amis seront rendues plus efficaces par l'autorité de l'Église et la bénédiction de ses prêtres.

La paroisse ! N'est-ce pas le point de réunion des habitants d'une même contrée, l'école sacrée de l'enfance et de la vieillesse, le centre de la véritable civilisation ? La paroisse ! N'est-ce pas la flèche qui domine le château du riche comme la cabane du pauvre, qui, par le son mystérieux de sa cloche, rappelle à l'un et à l'autre la pensée d'un Dieu, que leur dérobent trop souvent les préoccupations et les intérêts de la terre, qui, par l'aspect du champ de repos, consacré par les prières de la religion, remet souvent sous leurs yeux l'idée si salutaire et si frappante de leur fin dernière ? La paroisse! n'est-ce pas là que la vie du chrétien prend son origine, reçoit ses développements, ranime ses forces, et, vaincue par l'âge ou les infirmités, vient enfin terminer sa course ?

Ne serait-ce donc pas tomber dans un grand désordre, que de passer sa vie dans l'éloignement continuel de ce bercail préparé à nos besoins spirituels, de méconnaître le pasteur légitime envoyé pour nous conduire dans les voies du salut, d'ignorer, je ne dis pas seulement ses conseils, mais jusqu'au son même de sa voix, de ne jamais édifier nos frères par notre présence dans l'assemblée des enfants de Dieu ? Mais aussi ne serait-ce pas un désordre également condamnable de venir dans ce lieu vénérable sans modestie et sans retenue, d'assister aux saints offices sans joindre nos voix aux accords des prêtres et des fidèles, de nous tenir dans le sanctuaire sans recueillement et sans piété, de n'apporter aux pieds des autels que des yeux égarés, des ornements mondains, une langue immortifiée, un esprit distrait, un cœur glacé et insensible ? N'ai-je,pas eu le malheur de me rendre coupable de ces excès ? pourrais-je m'y laisser encore aller à l'avenir ? Non, mon Dieu, et pour arrêter ma légèreté, je n'entrerai jamais dans ces églises qui doivent m'être si chères, sans répéter ces paroles du Prophète : « Que ce lieu est terrible! Oui, c'est vraiment ici la maison de Dieu et la porte du ciel. Oui, le Seigneur est véritablement dans ce lieu et je n'y pensais pas ».

 

Zèle empressé à s'enrôler dans les confréries

 

Plus un pays est pieux, plus les confréries s'y multiplient ; plus les confréries se multiplient dans un pays, et. plus la dévotion s'y propage. C'est là un fait incontestable démontré par l'expérience et dont la ville du Puy offre elle-même un grand exemple. Là, il n'est presque pas d'état et de condition qui n'ait son association particulière : c'est tantôt la congrégation des domestiques, tantôt celle des jeunes personnes, tantôt des réunions de pénitents, tantôt des assemblées d'artisans et d'ouvrières; chacun a son patron, chacun a ses exercices et ses jours de fête, et ce que l'on remarque dans ce pays de foi, on le voit s'accomplir de même dans les villes les plus dissipées, dans les campagnes les plus étrangères à la religion. Si dans les villages livrés à l'indifférence, si dans les grandes cités dévorées par les passions, il se trouve encore quelques âmes dans lesquelles la dévotion ne soit pas entièrement éteinte, c'est uniquement aux pieuses congrégations et surtout aux confréries de la Très Sainte Vierge que l'on est redevable de ce phénomène religieux. Aussi cet usage des associations chrétiennes a-t-il été de tout temps cher à l'Église et.à ses enfants. Dès les premiers siècles, Tertullien en traçait ainsi la forme et le réglement:

« Nous nous réunissons en assemblée et en congrégation, afin de faire à Dieu une sainte violence et de lui arracher ses grâces à force de prières ; car cette contrainte lui est agréable.... Nous nous formons en un même corps par le dévouement intime à une même croyance, par l'unité d'une même règle, par le sceau d'une même espérance.... Nos réunions sont consacrées à nourrir notre foi des paroles révélées, à ranimer notre espoir, à fixer en Dieu notre confiance, à inculquer dans notre âme la sainte discipline et à digérer les préceptes du Seigneur. Nous ajoutons à ces pratiques des exhortations, des châtiments, des censures divines. Si quelqu'un pèche assez grièvement pour mériter d'être séparé de la communication de la prière, retranché du corps des fidèles et privé de tout commerce avec les saints, nous regardons cette sentence comme un terrible préjugé de la condamnation future. La présidence appartient aux plus anciens et aux plus vertueux. Tous les mois, chacun des membres dépose une modique offrande, quand il le veut ou s'il le veut, pourvu qu'il en ait le moyen. Ce sont là comme les dépôts de la piété. A cette vue, les païens s'écrient: « Voyez comme ils s'aiment les uns les autres » (car pour eux ils se poursuivent d'une haine mutuelle) ; « voyez comme ils sont prêts à sacrifier leur vie pour leurs frères » (car pour eux ils sont disposés plutôt à donner la mort à leurs semblables). Si nous nous réunissons dans des repas de Charité, c'est pour confondre nos efforts dans un soin égal à garder la modestie et la pudeur; nous nous nourrissons bien moins d'aliments matériels que de vérité et de vertu ; nous ne blessons personne; nous ne causons à personne de déplaisir. Certes, quand des hommes probes, honnêtes, pieux et chastes se réunissent, leur assemblée doit être appelée non une faction, mais un sénat ».

Que les ennemis des confréries chrétiennes lisent attentivement ce passage, et ils ne manqueront pas de sentir l'injustice de leurs censures et de leurs attaques; que les âmes pieuses s'appliquent aussi à les méditer, et elles se sentiront portées plus vivement à s'engager dans ces saintes congrégations fondées sur la pratique des premiers serviteurs de Jésus-Christ, encouragées par les faveurs de l'Église, autorisées par l'exemple de tous les saints, et réclamées par notre propre intérêt, puisque c'est là souvent que nous trouverons des supérieurs vigilants pour nous avertir de nos défauts, des frères charitables pour nous animer par le spectacle de leurs vertus, des prédications touchantes pour dissiper nos langueurs, des fêtes pompeuses pour stimuler notre lâcheté, une espèce de nécessité d'approcher à certaines époques de ces sacrements salutaires sans lesquels nous tomberions bientôt de défaillance.

Mais aimons surtout les confréries de Marie; elles ont fait dans tous les temps les délices et la sécurité de ses enfants. Heureuse l'âme qui durant toute sa vie est demeurée unie par des liens sacrés à la Très Sainte Vierge ! Elle pourra dire, comme le fameux Juste-Lipse, au moment de la mort : « Ma plus grande consolation dans cet instant, c'est d'avoir été de la congrégation de la Vierge Mère de Dieu ». Elle pourra s'écrier comme lui avec une tendre confiance : « O Mère de mon Dieu, assistez votre serviteur qui est maintenant aux prises avec toute l'éternité ; ne m'abandonnez pas à cette heure, d'où dépend pour jamais le salut de mon âme ». Elle ne saurait abandonner,dans ce dernier passage, ceux qui ne l'ont jamais abandonnée durant les jours de leur vie mortelle.

 

Profonde estime pour les Ordres religieux

 

On sait avec quel acharnement le fanatisme et l'impiété ont déchaîné leur rage contre cette sainte milice, qui se sépare du monde pour vaquer avec plus de liberté à la pratique de la perfection et à la sanctification des âmes. C'est un crime à leurs yeux que d'embrasser la pratique des conseils évangéliques; les théâtres, les lieux de plaisirs et de débauches ne leur sembleront mériter aucun blâme ; tous leurs anathèmes seront pour les hommes humbles et modestes, pour les vierges pures et timides, qui n'ont en vue que la gloire de Dieu et leur salut éternel.

Mais en attaquant ces antiques et vénérables institutions ne va-t-on pas directement contre l'exemple et les leçons du Fils de Dieu ? Jésus-Christ, par sa pauvreté, son obéissance, sa chasteté, n'a-t-il point consacré en sa personne le triple vœu qui fait l'essence de la vocation religieuse ? ne les a-t-il pas promulgués solennellement, quand il a dit : « Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il se renonce soi-même... Il en est qui se sont rendus étrangers au mariage pour le royaume des cieux; mais tous ne comprennent pas cette parole »... « Si vous voulez être parfait, allez, vendez tout ce que vous possédez, donnez-le aux pauvres, et venez et suivez-moi ».

Ces oracles divins n'ont-ils pas été, dès le commencement, entendus par tant de pieux solitaires et de fervents cénobites qui remplirent de leurs vertus encore plus que de leur multitude, les déserts de la Thébaïde et de l'Egypte? Saint Augustin n'a-t-il pas transformé en monastère son palais épiscopal ? Quelle admirable variété de costumes et de règlements dans ces troupes choisies qui s'avancent à la suite des Benoît, des Dominique, des François, des Bruno, des Jean de Matha, des Thérèse, des Jean de Dieu, des François de Sales, des Vincent de Paul, des Jean-Baptiste de la Salle ! Les hommes ne marchent pas seuls dans cette pénible carrière ; les femmes, malgré la faiblesse de leur sexe, les jeunes filles, malgré la légèreté de leur âge, les accompagnent et quelquefois les dépassent.

Mais ces admirables sociétés ne sont pas seulement utiles aux sujets qui les composent ; c'est de leur sein que découlent les bénédictions du Ciel, et la civilisation du monde ; leurs prières seules auraient dû suffire pour les recommander à l'intérêt des nations, qui sans elles auraient disparu souvent devant le souffle de la colère du Seigneur. Mais que d'autres bienfaits ! Et comment en retracer ici le tableau ? les malades soulagés dans leurs souffrances, les enfants recueillis dans leur abandon, les jeunes gens formés à la science et à la vertu par une éducation religieuse, les vieillards assistés dans leur décrépitude, les captifs arrachés à l'esclavage, les ignorants instruits, les mystères de la loi défendus, les sacrements administrés, les sauvages appelés à l'Évangile ; et puis les marais desséchés, les montagnes défrichées, les monuments élevés, les arts développés, les marbres richement sculptés, la peinture perfectionnée, les manuscrits propagés, les langues anciennes conservées, l'histoire confirmée, les ouvrages anciens promulgués, la poésie même cultivée avec un succès capable de le disputer presque aux chefs-d'œuvre de l'antiquité, voilà ce qu'ont fait, pour la société, pour la famille, pour les talents, ceux que l'ingratitude d'un siècle de prétendues lumières poursuit aujourd'hui de ses dédains et de. sa haine.

Gardons-nous bien de partager sa folie et son impiété. Si Dieu dans sa miséricorde nous appelle à braver les mépris du fanatisme, en nous donnant à lui sans réserve, ne nous rendons pas indignes, par nos résistances ou notre faiblesse, d'une si précieuse faveur ; si sa volonté, au contraire, nous retient dans la poussière d'un monde corrupteur, admirons dans des âmes plus courageuses que nous, un détachement que nous n'avons pas le courage de pratiquer; environnons de notre estime et de nos éloges, et ceux qui prient dans la solitude, et ceux qui travaillent dans le monde au bien public ; aidons-les dans leurs besoins, soutenons-les dans leurs combats, vengeons-les avec force et avec prudence des calomnies dont on les accable, et n'oublions jamais que quand des hommes pervertis ont voulu saper la religion dans, ses fondements, ils ont commencé par ébranler et détruire ces ordres religieux, qui sont comme les plus solides boulevards élevés de la main de Dieu pour la défense de son église.

 

Prière de Thomas A Kempis

 

O rejeton vraiment insigne, noblement issu de l'illustre tige des patriarches, glorieusement produit de la race sacerdotale, dignement émané du digne sang des pontifes, prédit par le chœur véridique des prophètes, sorti de la souche distinguée des rois, vous remontez jusqu'à David par la ligne d'une origine directe ; l'éclat de votre naissance a jeté sur la célèbre tribu de Juda, un nouveau reflet de lumière, et fait éprouver au peuple d'Israël un vif sentiment de bonheur. Élu d'avance et d'une manière singulière parmi le peuple élu de Dieu, favorisé de parents saints, religieux et agréables au Seigneur, vous vous êtes, par une disposition de la providence divine, levé sur la terre comme une aurore qui porte avec elle la sérénité. O heureuse Marie, ô vierge sans tache, digne de toute louange et de tout honneur, vous méritez d'être entourée de l'affection et du respect de tous. O diamant radieux des vierges, c'est vous qui, dès le commencement et avant tous les siècles, avez été prédestinée de Dieu pour enfanter dans le temps prescrit le Rédempteur du monde ; c'est vous que les patriarches ont désirée, les prophètes annoncée, la multitude des rois et des justes adoptée, le peuple dévot en Israël longtemps attendue ; c'est vous qui avez enfin été, par la miséricorde de Dieu, produite à la vue du monde languissant. O vierge sacrée, ô très illustre Marie, quel éclat, quelle louanges, s'attachent à votre nom sur toute la terre ! non, du couchant à l'aurore, il n'est pas une contrée, soit parmi les Juifs et les Gentils, soit parmi les Grecs et les Latins, soit parmi les Romains et les enfants de la Germanie, où votre nom n'ait été prêché avec l'Évangile de Jésus-Christ, et tous les jours encore il est prêché cet auguste nom dans toutes les églises de Dieu, dans les chapelles et dans les cloîtres, dans les champs et dans les forêts dédiés au Seigneur ; il est prêché par les petits et par les grands, par les prêtres et par les docteurs, ainsi que par les orateurs des divers ordres, qui tous ambitionnent également l'avantage de vous exalter et de vous glorifier. Car vous élever jusqu'aux astres des cieux, et proclamer à haute voix la supériorité de votre sainteté et de vos attraits sur la dignité même angélique ; c'est pour les âmes des justes un ardent besoin et une joie délicieuse. Le chant, la prière, la méditation, la célébration de vos solennités saintes, ne sauraient les fatiguer, tant l'amour a de force, tant la dévotion a de douceur ! C'est l'accomplissement de cette parole de la Sagesse : « Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif ». Louange et gloire au Dieu Très-Haut, qui vous accorde dans ce monde, ô Marie, des grâces si étendues préférablement aux autres filles des hommes, et qui maintenant a fixé votre place près du trône de son Fils au royaume céleste, dans un lieu dont la hauteur domine les chœurs des anges et des saints, dans un lieu magnifique qui, préparé pour vous de toute éternité, doit être le séjour durable d'une félicité sans terme.

O vierge souverainement vénérable, ô Marie, mère et fille du roi éternel, que toute bouche vous bénisse, que tout honneur, que tout hommage vous soient rendus ; vous possédez au plus haut degré la blancheur de la virginité, la profondeur de l'humilité, la ferveur de la charité, la douceur de la patience, la plénitude de la miséricorde, la dévotion de l'oraison, la pureté de la méditation, la sublimité de la contemplation, la tendresse de la compassion, la prudence du conseil, la puissance de la protection ; vous êtes le palais de Dieu, la porte du ciel, le paradis de délices, le puits de grâce, la gloire des anges, la joie des hommes, la règle des mœurs, la splendeur des vertus, le flambeau de la vie, l'espoir des indigents, le salut des infirmes, la mère des orphelins. O vierge des vierges, pleine de charmes et de suavité, étincelante comme l'étoile, vermeille comme la rose, brillante comme la perle, éclatante comme le soleil et la lune au ciel et sur la terre ; ô vierge douce et innocente comme la jeune brebis, simple comme la colombe, prudente comme la noble princesse, active comme l'humble servante. O sainte racine, cèdre élevé, vigne féconde, figuier d'une ravissante douceur, palmier d'une admirable étendue ; en vous se trouvent tous les biens, par vous nous sont données les éternelles récompenses. C'est donc près de vous que tous pendant le temps de notre vie nous devons nous réfugier, comme des enfants dans le sein de leur mère, comme des orphelins dans la maison de leur père, afin que vos glorieux mérites et vos prières nous garantissent de tous les maux. Ainsi soit-il.

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30 décembre 2013

Neuvaine à Notre Dame du Puy 3/4

Neuvaine à Notre Dame du Puy

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Sixième jour

Le noble épiscopat, le vénérable Chapitre et les glorieuses alliances de Notre Dame du Puy

 

Honorer les évêques, unir nos voix à celles des pieux chanoines qui chantent tous les jours les louanges de la Très Sainte Vierge, nous glorifier d'appartenir à cette auguste Reine par les nœuds d'une sainte alliance, ce sont là trois grandes leçons que nous donne encore Marie dans son sanctuaire, et que nous devons, pour le bien de notre âme, recueillir avec autant de docilité que d'empressement.

 

Honneur aux évêques

 

Marie a été par les Apôtres honorée comme la Mère de Dieu; mais les Apôtres, à leur tour, ont reçu de Marie, malgré, sa haute dignité, les hommages justement dus au caractère épiscopal dont ils étaient revêtus. C'est que l'évêque, appelé de Dieu, comme le grand-prêtre Aaron, est le représentant de Jésus Christ sur la terre ; il parle au nom du Très-Haut, dont il est te prédicateur ; il a été placé par l'Esprit Saint pour gouverner l'Eglise que le Sauveur a acquise par son sang ; l'écouter, c'est écouter Jésus-Christ; le mépriser, c'est mépriser le Divin Maître et le Père céleste qui l'a envoyé ; il offre le sacrifice, et sa prière apaise la colère céleste ; il impose les mains, et le divin Esprit descend sur les fidèles, et de saints ministres sont consacrés, et de nouveaux prélats s'élèvent pour continuer et perpétuer le pouvoir auguste de l'apostolat. Âme du grand corps de son église, c'est lui qui porte, de toutes parts, soit par lui-même, soit par ses délégués, le mouvement et la vie ; il instruit par la langue des docteurs ; il régénère par la main qui verse sur les fonds sacrés l'eau purifiante du baptême ; il assiste par les pasteurs inférieurs les indigents et les malades ; il bénit par leur ministère la légitimité des unions chrétiennes ; il siège en la personne des confesseurs au saint tribunal, et prononce par leur bouche les paroles de la réconciliation ; car le prêtre ne peut rien que par l'évêque, dont il tient la place et dont il exerce l'autorité dans la mesure qui lui est confiée. A l'évêque a été donnée par le Fils de Dieu cette noble et solennelle mission : « Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie : les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et retenus à ceux à qui vous les retiendrez ». L'Église, enfin agitée par les attaques de l'hérésie ou par les scandales du déréglement, veut-elle prononcer des décisions infaillibles ou frapper de ses anathèmes les prévaricateurs, c'est l'évêque seul qui peut s'asseoir dans l'assemblée des juges suprêmes de la vérité, ou lancer sur les coupables les foudres vengeresses qui les séparent du nombre des fidèles et les livrent au pouvoir de l'enfer. Honneur donc aux évêques ! Regardons-les comme nos pères ; écoutons-les comme nos docteurs, suivons-les comme nos guides, obéissons à leur voix comme à la voix de nos pasteurs. Honneur aux évêques ! Ne rougissons pas de nous agenouiller à leurs pieds, de baiser avec respect l'anneau sacré qui brille à leur doigt comme un gage précieux de leur alliance avec l'église qu'ils doivent gouverner, et de recevoir religieusement par leurs mains les bénédictions célestes dont ils sont les dispensateurs.

Honneur aux évêques ! Quelque élevés que nous soyons, quelque savants que nous prétendions être, n'allons pas, en matière de foi et de doctrine, présumer de nos propres lumières jusqu'à préférer nos vues et nos idées personnelles aux graves enseignements qu'ils font entendre du haut de leurs chaires apostoliques ; souvenons-nous que, hommes du monde ou membres du clergé, nous avons une même obligation d'aller puiser à ces sources salutaires les leçons que nous devons étudier pour nous-mêmes ou communiquer aux autres. Honneur aux évêques ! Soyons soumis à leurs ordres, en rendant à Dieu, par l'obéissance a leurs commandements, ce que nous devons à Dieu, comme nous rendons à César, par notre déférence aux décisions des magistrats, ce que nous devons à César. Honneur aux évêques ! Gardons-nous bien de toucher, par les égarements d'une langue criminelle, les oints et les christs du Seigneur ; ayons toujours devant les yeux cet oracle du Saint-Esprit : « Vous ne parlerez pas mal de ceux qui sont comme les dieux de la terre, et vous ne maudirez pas le prince de votre peuple ». Bien loin de les blâmer, de les tourner en ridicule, de les condamner, nous nous plairons à relever leurs vertus, à exalter leur zèle, à publier leurs bonnes œuvres. Honneur aux évêques ! S'il est dit, à l'égard des plus petits et des plus simples disciples du Sauveur : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés », nous éviterons avec soin esprit jeune encore, d'un esprit ignorant, d'un esprit souvent borné, les actes et les démarches de ceux que notre Seigneur a placés sur son tribunal spirituel pour porter des sentences qui descendent et partent du ciel.

Honneur aux évêques ! Gémissons sur l'épouvantable désordre dont nous sommes tous les jours témoins dans le malheureux siècle où nous vivons; gémissons de voir nos dignes prélats continuellement insultés par des feuilles impies et mensongères, attaqués par d'ignobles pamphlets, maltraités par les prétendus interprètes des lois, réformés dans leur enseignement doctrinal par des autorités séculières, critiqués même, et souvent avec amertume, par de faux frères, ou plutôt par des enfants égarés, qui ne craignent pas de joindre leur voix à celle des ennemis de la religion pour outrager ceux que leur devoir serait de respecter et de défendre. Honneur aux évêques ! Et certes ne méritent-ils pas nos hommages par leur science et par leur piété, aussi bien que par leur dignité et leur caractère ?

 

Union de prières avec les Chanoines qui récitent le Saint Office

 

L'Église désirerait que ses enfants pussent être jour et nuit en oraison devant la majesté infinie de Dieu ; mais les devoirs de la société sont pour la plupart des fidèles un obstacle à cette adoration perpétuelle. Comment, en effet, les chefs de maison, les mères de famille, les magistrats, les hommes d'étude, les artisans, les ouvriers pourraient-ils, sans manquer à leurs obligations, se rendre plusieurs fois par jour dans le temple saint pour ne s'occuper que des louanges spirituelles de la Divinité ? C'est pour suppléer à cette absence involontaire de la plus grande partie des chrétiens, que les Chapitres ont été établis, afin que les membres qui les composent viennent du moins, aux heures marquées, offrir au Seigneur de pieuses supplications, d'abord pour eux-mêmes, et ensuite pour leurs frères exposés par la nécessité des circonstances à la dissipation et aux pièges innombrables du monde. Mais en donnant ainsi aux personnes appelées à vivre dans le siècle des représentants devant le Seigneur, l'Église n'a pas prétendu les exempter de tout exercice de religion et de piété. Bien loin de là, elle a encouragé par ses indulgences et par ses grâces le zèle des âmes pieuses pour l'oraison et pour la prière. Elle avait bien compris que le Bréviaire, tel qu'il est récité par les chanoines et les religieux, était une charge trop pesante pour être imposé, pour être proposé même aux simples fidèles. Aussi, afin de ne pas effrayer la tiédeur ou surcharger la faiblesse, a-t-elle, dans sa prudente sollicitude, imaginé de rédiger un Petit Office consacré à la louange de Marie, et qui, par sa brièveté, peut être à la portée de tous, comme il devait être au goût de tous par l'auguste objet qu'il avait en vue.

Composé d'abord, à ce que l'on croit, par le Bienheureux Pierre Damien, cardinal et évêque d'Ostie, sur l'ordre du pape Grégoire VII, prescrit aux prêtres par Urbain II dans le Concile de Clermont pour le succès de la croisade, recommandé spécialement par Pie V à ceux qui sont obligés de dire le Saint Bréviaire, adopté dans un grand nombre de communautés religieuses, récité par une multitude de grands serviteurs et d'illustres servantes de Dieu, tel qu'un Saint Louis, roi de France ; une Sainte Élisabeth, reine de Pologne ; un Saint Charles, cardinal et archevêque de Milan ; un Saint Vincent Ferrier ; une Sainte Brigitte ; une Sainte Catherine de Suède, sa fille, et tant d'autres qu'il serait trop long de citer, le Petit Office de Marie fait encore aujourd'hui la consolation de plus d'une âme fidèle, dont la plus douce joie est de s'acquitter en sa présence de cet acte de religion. Avons-nous pour ce pieux exercice la même dévotion que ces fervents chrétiens, dont plusieurs vivaient comme nous, et peut-être plus que nous, au milieu du monde ? N'avons-nous pas cru que les occupations de notre état ne nous laissaient pas le loisir d'embrasser une pratique que des rois et des princes savaient allier avec les embarras de la plus haute position sociale ? Si quelquefois nous avons entrepris de le réciter, au moins à certains jours plus spécialement consacrés à la Très Sainte Vierge, n'avons-nous pas quitté peut-être bientôt, par légèreté et par inconstance de caractère, la résolution que nous avions formée dans le moment de la ferveur ? Enfin, quand nous avons eu le bonheur de pouvoir offrir à Marie cet hommage de fidélité, ne nous en sommes-nous pas acquittés avec dégoût, avec dissipation, avec froideur, avec précipitation, sans penser presque aux paroles qui coulaient sur nos lèvres, sans presque éprouver aucun des sentiments exprimés dans les psaumes par le Prophète, et dans les prières qui les accompagnent par l'Église, qui les a si sagement disposées pour l'édification et la sanctification de ses enfants ?

 

Sainte hardiesse à ne pas rougir des nœuds qui nous lient à Marie

 

C'était pour les communautés que Notre Dame du Puy honorait de son alliance, une distinction et une gloire, de posséder le droit de s'asseoir dans le chœur de sa basilique, parmi les ministres dévoués à son culte. Les princes eux-mêmes et les monarques, ainsi que nous l'avons vu, s'estimaient heureux de pouvoir partager leurs places et leurs vêtements ; ils se dépouillaient avec joie des ornements de la royauté pour se couvrir de l'humble livrée de la Vierge de Nazareth; décorés de ces marques d'un pieux esclavage, ils ne croyaient pas descendre de leur dignité ; ils pensaient au contraire monter à une dignité plus sublime ; servir Marie leur paraissait un plus grand honneur que de dominer sur les provinces d'un vaste empire ; servir Dieu, c'est régner; c'est encore régner que de servir la Mère de Dieu.

Mais, hélas ! À quels excès de déréglement ne conduisent pas la fausseté de l'opinion et la faiblesse du caractère ? N'arrive-t-il pas souvent que, aveuglé par les raisonnements trompeurs du monde, on regarde comme une bassesse de porter les marques du dévouement pour celle que les anges se font gloire de révérer et de servir ? N'en vient-on pas jusqu'à rougir de célébrer ses fêtes, de communier dans les jours de ses mystères, de tenir à la main la couronne de prières établie en son honneur, de la saluer trois fois le jour, au son de la cloche qui nous rappelle la visite de l'envoyé céleste, de recourir à elle dans les tentations et dans les périls, de montrer en un mot qu'on la regarde comme sa souveraine et comme sa mère ? N'est-on pas assez lâches, dans certaines circonstances, pour ne pas prendre sa défense devant les impies qui l'outragent, ou les mondains qui la tournent en ridicule. ? Ne laisse-t-on pas même quelquefois des enfants et des inférieurs manquer au respect qui lui est dû, sans avoir le courage de faire entendre un mot de réprimande et de reproche ?

Eh ! Quoi ? est-ce donc un sujet d'humiliation de servir celle que Dieu a prédestinée de toute éternité pour être la Mère de son propre Fils! est-ce donc se dégrader que de faire profession d'une juste vénération pour cette créature privilégiée, qui dans le ciel est élevée au-dessus des hommes et des séraphins ? Quoi ! l'on recherche avec ardeur les emplois qui approchent des grands et des puissants du monde, on se glorifie de les posséder, on en porte les marques distinctives avec un orgueil poussé quelquefois jusqu'à la folie ; et quand il s'agit non plus d'une princesse mortelle ou d'une reine selon le monde, mais d'une reine céleste et d'une immortelle princesse, on se laisse dominer par le sentiment absurde d'une coupable honte! Mais reste-t-il donc dans ces âmes pusillanimes quelques sentiments de foi et de raison ? Où est la foi, si l'on ne croit pas à la grandeur de cette Vierge-Mère ? Et si l'on croit à sa grandeur, et qu'on rougisse de lui appartenir, où est la raison, où est la sagesse, où est le bon sens ?

O Marie, je crois à votre grandeur, car mon cœur n'a pas perdu la foi ; ô Marie, votre grandeur à laquelle je crois, me fait comprendre la gloire qui se trouve à vivre fidèle à votre service, car mon esprit jouit de sa raison toute entière. O Marie, fondé sur la foi et sur la raison, je veux donc à jamais me faire gloire d'être votre sujet, votre serviteur, votre enfant ; recevez-moi, a ce triple titre, sous votre puissante protection, et faites que mon courage à soutenir vos intérêts, m'assure, avec le secours de vos prières, les bénédictions de Dieu sur la terre, et dans le ciel une couronne impérissable.

 

Prière d'un anonyme dans Alcuin

 

Que toute créature exalte la Mère du Créateur ! que le Ciel et la terre s'inclinent devant son auguste majesté, avec tout ce qu'ils renferment ; que les enfants de l'Église exaltent leur mère; que ceux qui ont été rachetés par le Seigneur lui disent : « O reine du monde, nous élevons vers vous tout à la fois et nos mains, et nos yeux, et notre esprit ; nous fléchissons les genoux devant la gloire de votre grandeur, nous courbons la tête en votre présence, et nous dirigeons vers vous dans le ciel des prières pleines de soupirs ! Ne dédaignez d'abaisser du sommet de l'Olympe ces yeux avec lesquels vous contemplez la gloire incompréhensible de la lumière éternelle, sur les supplications de vos serviteurs jetés, loin de leur sublime patrie, dans la corruption du monde. Voici que pécheurs nous sommes debout devant ce juge terrible, dont la main redoutable fait brandir sur nos têtes le glaive de sa colère, et qui pourra la détourner de nous ? » Personne, ô bonne maîtresse, ne saurait être plus propre à opposer sa main à l'épée du Seigneur, que vous, créature bien-aimée de Dieu, qui la première avez communiqué à la terre la miséricorde céleste. Ouvrez donc, ô mère de clémence, la porte de votre tendre cœur aux gémissements et aux vœux des enfants d'Adam, qui de toutes les parties de l'univers viennent chercher, à l'ombre de votre protection, un abri contre la terreur des divines vengeances. Les yeux baignés de larmes, le cœur pénétré de dévotion, nous vous supplions à grands cris d'adoucir à notre égard l'indignation qu'ont allumée dans votre Fils la gravité de nos offenses, et de nous concilier par vos prières la grâce que nous avons perdue par notre ingratitude. C'est par ses plaies que nous avons été guéris ; c'est à lui que nous venons encore demander remède, parce que nos cicatrices se sont envenimées et corrompues, et qu'il n'y a rien de sain en nous. Regardez, auguste princesse, et voyez les douleurs et les blessures de notre âme ; car nous vous avons révélé notre cœur avec confiance, nous savons que votre bonté est inappréciable, et que vous êtes véritablement la mère de miséricorde, puisque vous qui avez d'un pied toujours sûr traversé les routes glissantes de ce monde immonde, et qui durant les jours de cette vie au milieu des pécheurs avez brillé devant Dieu d'une telle sainteté, que seule vous avez mérité d'approcher du trône de l'éternel monarque, vous n'avez pas cependant horreur du pécheur même le plus corrompu, vous ne le méprisez pas, s'il soupire vers vous, et demande votre intervention avec un cœur pénitent. Votre pieuse main le retire du gouffre du désespoir, votre souffle lui inspire le doux remède de l'espérance, et quoiqu'il ait mérité le dédain du monde entier, vous l'embrassez avec un amour maternel, vous le réchauffez dans votre sein, et vous ne l'abandonnez pas dans sa misère que vous ne l'aviez fait rentrer en grâce avec le juge redoutable de l'univers...

On a dit de vous, ô Mère de Dieu, des choses admirables, mais il y a encore place à de nouvelles louanges; mais quand il s'agit de vous louer, toute langue ne fait que balbutier. Car il n'est point de langage, point de discours chez aucune nation vivant sous le ciel, qui puisse expliquer pleinement l'étendue de votre gloire. O grande, ô pieuse, ô très aimable Marie ! Vous ne sauriez même être nommée sans échauffer l'âme, ni rappelée à la pensée sans réjouir le cœur de ceux qui vous aiment ; jamais vous n'entrez dans la mémoire du pieux chrétien sans y répandre la douceur que la libéralité divine vous a rendue comme naturelle. Et maintenant nous Tous suivons, ô grande reine, en poussant vers vous ce cri de tout notre cœur : aidez notre faiblesse, enlevez notre opprobre. Voyez-vous cette tunique de peau qui nous environne ? C'est la tunique d'Ève notre mère, cette tunique qu'elle nous a transmise dès le commencement, lorsqu'elle a revêtu la chair de ses enfants de sa confusion, comme d'un double habillement. Car notre terre a reçu de sa main la semence d'une double misère ; elle a conçu et enfanté pour nous les épines et les ronces ; de l'iniquité dans notre âme, des calamités dans notre corps; elle a communiqué la mort à l'une et à l'autre. O malheureux héritage, ô cruelle infirmité de la chair humaine, jusqu'à quand te souffrirons-nous ? tu as fait courber profondément nos épaules, car tu es un fardeau bien lourd, et nous t'avons trop longtemps portée. Hélas ! Combien tu nous as abaissés au dessous des anges, en nous rendant semblables aux animaux sans raison ! Quelle force tu as déployée, toi qui n'a pu être guérie que par la mort du Fils de Dieu ! Combien tu t'es élevée au-dessus de nous, lorsque dans ta folie tu as prétendu t'élever jusqu'à celui qui est au-dessus de tout ! Et qui donc nous délivrera de la corruption de cette peau vile et misérable ? Ce sera la grâce de notre Sauveur, de votre Fils, ô Marie, de ce Fils, qui pour nous décharger de nos infirmités, s'est fait infirme volontairement lui-même, et qui, pour devenir la mort de notre mort, a malgré son innocence subi la mort pour les pécheurs. Et qui a, pour parler en notre faveur au cœur de notre Seigneur Jésus-Christ, autant de qualités que vous, ô bienheureuse Marie, qui vous reposez avec tant de suavité, au midi éternel dans les embrassements de votre Fils bien-aimée, et jouissez dans la plénitude de la joie de ses familiers entretiens ? Parlez, ô grande reine, car votre Fils vous écoute, invoquez sur nous le nom de sa bonté, afin que nous soyons guéris de la lèpre du corps et de l'esprit ; faites-nous rejeter ce venin homicide, qu'Ève a distillé des restes de son fruit maudit pour nous en composer un funeste breuvage. Ah ! plût à Dieu que dans son ivresse elle eût seule épuisé ce calice, ou plutôt qu'elle l'eût répandu tout entier. Que par vos prières, ô nouvelle Ève, notre joug tombe en pourriture devant l'onction de la miséricorde de Dieu ; que notre jeunesse se renouvelle comme celle de l'aigle, afin que devenus des hommes nouveaux, unis à de nouveaux citoyens, nous chantions d'une nouvelle voix un cantique nouveau dans ce lieu où toutes choses sont nouvelles, célébrant le jubilé éternel au son des cymbales de la jubilation. Qu'elle soit ôtée de nos yeux la nuée grossière qui les couvre, afin que contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous soyons absorbés par l'Esprit du Seigneur dans la mer immense de la divine lumière, et que liés à notre Dieu par les chaînes de la charité, nous ne fassions plus avec lui qu'un même esprit ; que cette grâce, ô Marie, nous soit accordée par votre Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la louange, la gloire et l'action de grâces dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.

 

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Septième jour

Les privilèges accordés aux pèlerins de Notre Dame du Puy

 

Je ne m'arrêterai pas ici à considérer les privilèges temporels dont jouissaient les serviteurs de Marie fidèles à la visiter dans son église du Puy. Mais, à la vue de ces grâces spirituelles accordées avec tant de profusion à cette auguste Basilique, nous pourrons nous appliquer à méditer sur cette multitude d'indulgences, et souvent d'indulgences plénières, que l'Église, dans sa tendre condescendance, se plaît à accorder à ses enfants. Trois pensées serviront à nous occuper utilement : 1° la vérité des indulgences ; 2° l'utilité des indulgences ; 3° la facilité des indulgences. N'est-il pas juste de travailler à obtenir des faveurs certaines dans leur existence, avantageuses dans leurs effets, faciles dans leur acquisition ? Sachons réfléchir et décider.

 

Vérité des indulgences

 

Personne n'ignore que l'indulgence est la rémission de la peine temporelle due aux péchés, et que, comme le péché est effacé par l'absolution, ainsi est remise par l'indulgence la peine temporelle que le pénitent a méritée par les fautes vénielles dont il s'est rendu coupable, ou qui lui reste à acquitter, par une espèce de commutation, à la place des tourments éternels dont il s'était rendu digne par les offenses mortelles de sa vie précédente. Or, cette pratique des indulgences est tellement fondée sur la vérité, qu'elle a commencé avec l'Église et s'est avec elle perpétuée jusqu'à nos jours. Les Apôtres nous en ont donné le premier exemple, et l'on sait que saint Paul, après avoir, par une juste rigueur, retranché du corps des fidèles l'incestueux de Corinthe, consentit, par une douceur tout évangélique, à user d'indulgence à son égard, de peur qu'accablé sous le poids de la tristesse, il ne tombât dans l'abîme du désespoir. La sévérité des pénitences publiques imposées aux coupables n'empêcha pas les premiers pasteurs de se montrer indulgents envers les pénitents dont la contrition paraissait plus vive et la ferveur plus ardente. Du fond de leurs prisons ou du pied même de l'échafaud sur lequel ils allaient expirer, les confesseurs et les martyrs demandaient grâce pour certains pécheurs, et priaient les évêques de les réconcilier, en considération du mérite de leurs souffrances, dont ils désiraient leur faire l'application. Cette faveur ne leur était pas refusée, et l'on était convaincu qu'en vertu de l'union qui existe entre tous les membres de la grande famille, dont Jésus-Christ est le chef, les biens spirituels étaient tellement communs, que la surabondance des grâces qui se trouvait dans les plus parfaits pouvait être légitimement communiquée aux plus misérables. La cessation des persécutions put bien mettre un terme à l'intercession des martyrs, puisqu'il n'y avait plus d'épreuves ni de combats, mais elle ne tarit point la source de ces bénédictions spirituelles qui sortent du trésor inépuisable où Dieu aime à réunir, avec les mérites infinis de Jésus-Christ, les mérites, bien inférieurs sans doute, mais cependant encore très précieux, de ses serviteurs et de sa divine Mère. Aussi ce pieux usage s'est-il toujours conservé, malgré les efforts des hérétiques pour le renverser, et le saint Concile de Trente a-t-il décidé, avec son autorité infaillible, que « le pouvoir d'accorder les indulgences a été donné par Jésus-Christ à son Église... et que ce serait s'exposer à l'anathème que d'oser disputer à l'Église le droit de les accorder ».

Et certes, l'Église n'est-elle pas investie par Jésus-Christ même de l'autorité la plus absolue sur les consciences ? Le Sauveur n'a-t-il pas dit aux Apôtres, et par eux à leurs successeurs : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera également délié devant le trône de Dieu » ? Qui pourrait croire que l'Église aurait assez de puissance pour fermer les portes de l'enfer et n'en aurait pas une assez grande pour ouvrir celles du purgatoire ? Est-il donc moins facile de payer à la justice de Dieu la dette légère d'une peine temporelle que d'arracher de ses mains vengeresses une âme exposée à d'éternels supplices ? Pierre, et celui qui le remplace sur la terre, n'ont-ils pas reçu les clefs du royaume céleste ? et comment pourraient-ils en ouvrir l'entrée, s'il ne leur avait pas été donné de lever l'obstacle des peines temporelles qui en excluent encore les âmes déjà réconciliées, mais non encore entièrement quittes envers la justice de Dieu ?

Et ne dites pas que l'Église peut bien avoir le pouvoir de délier les vivants, mais qu'elle ne saurait exercer son autorité sur les morts, qui ne sont plus en sa dépendance ; car, d'après les enseignements de la foi, autre est la manière dont elle procède à l'égard des chrétiens qui sont encore sur la terre, et autre celle dont elle use par rapport aux défunts qui sont déjà entrés dans la vie future : elle absout les premiers, elle intercède pour les seconds ; envers les uns, elle déploie l'autorité de juge ; envers les autres, elle emploie la prière de suppliant ; elle décharge ceux-là de toute obligation, en dédommageant cependant, par une offrande proportionnée, la justice suprême ; mais pour ceux-ci, elle se contente de les racheter en comptant au Seigneur, jusqu'à la dernière obole, la solde de la dette qu'ils avaient contractée envers lui. Les vivants sont délivrés par sentence, les morts sont par rançon rendus à la liberté. Ainsi l'Église, en accordant aux uns et aux autres les célestes faveurs dont elle est la dispensatrice, ne fait qu'accomplir le ministère de justice et de charité dont l'a chargé dès le commencement son divin et tout-puissant fondateur.

 

Utilité des indulgences

 

Qui peut dire : « Mon cœur est sans tache ; je suis pur de tout péché ? » Qui oserait, après avoir eu le malheur d'offenser Dieu, se rendre le consolant témoignage qu'il a non seulement obtenu le pardon de ses fautes, mais encore satisfait à toutes les exigences de la rigueur d'un Dieu justement irrité ? Que de grands pécheurs qui ne pourraient même acquitter pendant toute leur vie les dettes immenses qu'ils ont contractées par leurs énormes et innombrables désordres ! Si la sainte Épouse de Jésus-Christ n'excédait pas les bornes de l'équité, lorsque, dans les premiers siècles, elle condamnait les impudiques et les adultères, même pour une seule chute, à de longues années d'humiliations et d'austérités, comment seraient-ils capables d'atteindre l'indispensable proportion de la pénitence, ces malheureux qui ont passé leur vie tout entière dans la fange et l'infamie des passions ? Mais que les plus grands coupables ne se laissent point abattre ; qu'ils renaissent à la confiance ; qu'ils jettent un regard d'espérance sur la généreuse, mais prudente libéralité de leur mère. Loin de nous la pensée de croire qu'elle vienne, par une indulgence insensée, détruire dans les âmes l'esprit de mortification et de sacrifice. Elle ne prétend pas, par une fausse douceur, mettre des coussins sous les coudes du pénitent ; elle veut seulement le soulager dans sa faiblesse, l'aider dans ses efforts, suppléer à son impuissance, comme si elle lui disait : « Je connais la grandeur de vos fautes ; je sais combien rude devrait être votre pénitence ; mais je n'ignore pas non plus la faiblesse de votre nature. Travaillez selon vos forces ; priez, veillez, jeûnez, ne ménagez point votre corps ; réduisez-le en servitude ; domptez, avec les passions charnelles, les déréglements de votre cœur et les attachements pervers de votre volonté. Quand vous en serez là, c'est-à-dire quand vous ferez de votre part tout ce qui dépendra de vous pour rapprocher Dieu et désarmer sa colère, comptez sur moi ; je n'abandonne pas les âmes qui se livrent sans ménagement au martyre intérieur de la mortification. Payez de vos dettes ce que vous êtes capable de payer par vous-même, et ce qui surpasserait réellement vos forces, je m'engage à l'acquitter en tout ou en partie à votre place. Voici des indulgences plus restreintes, en voici de plus étendues; tantôt ce sont des cinquante, des cent, des mille jours de rémission que je vous présente ; tantôt des trois, des sept, des dix années que je mets à votre disposition ; quelquefois des pardons pleins et entiers, des jubilés grands et solennels, où comme dans l'ancienne loi, chacun est délivré de toutes ses dettes, rendu à la liberté, et rétabli dans la possession de tous ses biens ».

Tel est le langage de l'Église, qui, placée entre Dieu et le pécheur, ménage également les intérêts de l'un et de l'autre, et sauve le pénitent en réparant, avec une sage proportion, les outrages faits à la majesté de Dieu et en achevant de purifier les âmes coupables, mais vraiment contrites. Voyez comme elle leur offre en même temps de nouveaux et efficaces moyens de sanctification ; car cette remise de la peine due aux péchés, elle ne l'accorde pas gratuitement; elle veut qu'on y arrive par des prières et par des bonnes œuvres. Réciter certaines oraisons, visiter des églises, se prosterner devant de pieuses images ou les porter avec respect, répandre des aumônes dans le sein des pauvres, jeûner à certains jours marqués, honorer la croix et la passion du Sauveur, s'approcher dévotement des sacrements de la réconciliation et de l'Eucharistie, en un mot, honorer Dieu, soulager le prochain , se sanctifier soi-même, tels sont les suppléments réclamés de nous pour tenir place des pénitences plus austères dont nous étions comptables à la vengeance du Seigneur. Et les ennemis de l'Église ont dit qu'en accordant des indulgences, elle favorisait le relâchement et tendait à éteindre l'esprit de la vraie pénitence ! Quelle extravagance et quelle folie ! L'expérience n'est-elle pas là pour réfuter, par d'incontestables exemples, ces inventions et ces calomnies de l'erreur.

 

Facilité des indulgences

 

C'est bien à ce sujet que l'on peut appliquer cet oracle de Dieu par la bouche de Moïse : « Le commandement que je vous fais aujourd'hui n'est pas au-dessus de vous, ni loin de vous, ni place au plus haut des cieux, de peur que vous ne disiez : « Oui d'entre nous pourra monter au ciel et nous l'apporter, afin que nous l'entendions et que nous le mettions en pratique ? Il n'est pas au-delà de la mer pour vous donner occasion de dire : « Qui de nous pourra traverser l'Océan et l'apporter jusqu'à nous, afin que nous puissions l'entendre et le pratiquer ; il est près de vous, dans votre bouche, dans votre cœur afin que vous l'accomplissiez ». Et en effet les pieuses pratiques dont nous venons de parier ne sont-elles pas aussi faciles que salutaires ? Quoi de plus aisé que de repasser les grains d'un chapelet en répétant la Salutation de l'ange ? Que peut-il en coûter pour glorifier dans de saintes litanies les noms sacrés de Jésus et de Marie ? Est-ce un grand et pénible sacrifice que de faire par des actes courts, mais fervents, une profession sincère de la foi, de l'espérance et de l'amour ? Faut-il un grand héroïsme pour passer un quart-d'heure dans l'exercice de l'oraison ? Serait-ce un lourd fardeau que de porter sur soi l'image de la Très Sainte Vierge ? Une légère aumône donnée à l'indigence et au malheur serait-elle au-dessus de nos ressources et de nos moyens ? Enfants de ces illustres pèlerins qui traversaient les flots irrités et les terres infidèles pour aller se prosterner dans les lieux consacrés par la vie et par la mort du Sauveur, regarderions-nous comme impossible de parcourir dans une église voisine de notre demeure la voie sacrée de la croix ? Avons-nous besoin d'un grand courage pour aller nous prosterner aux pieds d'un prêtre plein de miséricorde et de charité, pour lui faire, sous le sceau d'un secret inviolable, l'humble aveu de nos fautes, et obtenir par cet acte d'humiliation, et surtout par un profond repentir, le pardon des péchés qui ont souillé notre conscience ? Pourrait-il enfin se faire que notre cœur redoutât comme une peine ce qui doit être pour un chrétien le principe de la joie et du bonheur ; qu'il ne se décidât qu'avec répugnance à venir se présenter an banquet divin et se nourrir du pain des anges ? Non, il n'est rien dans ces recommandations de l'Église qui soit rude et difficile, tout est à la portée des âmes mêmes les plus simples et les moins avancées dans la perfection, il ne faut pour les accomplir que la bonne volonté et le désir de posséder plutôt Dieu dans son royaume. Quoi ! Seigneur, vous mettez sous mes yeux et entre mes mains des moyens si certains, si décisifs, si faciles, pour m'acquitter envers vous de toutes les dettes que j'ai eu le malheur d'accumuler depuis que je suis dans le monde, et je serais assez misérable, assez faible, assez coupable pour refuser de m'en prévaloir ! Ne permettez pas que je tombe dans ce nouveau désordre qui me serait peut-être plus funeste que tous ceux dans lesquels je me suis précipité jusqu'à ce jour, et si j'ai souvent violé les préceptes de votre loi, ne me laissez pas, par un excès d'ingratitude, rejeter avec mépris les secours que vous me présentez pour réparer les funestes effets de mes anciennes passions.

 

Prière de Saint André de Jérusalem

 

Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Je vous salue, instrument de joie, qui, après avoir détruit la condamnation infernale, l'a remplacée parle bonheur de la justification. Je vous salue, vierge vraiment bénie, illustre princesse, temple auguste de la divine splendeur, palais du grand roi élevé par la main du tout-puissant, couche nuptiale où le Fils de Dieu a contracté avec la nature humaine une admirable alliance, créature prédestinée avant que de naître, réconciliation de Dieu avec l'homme, trésor de la vie immortelle, ciel plus élevé que le firmament, et où le soleil de la gloire a fixé son domicile ; lieu capable de contenir le Très-Haut, qui ne saurait être contenu que dans vous seule; terre sainte et virginale, de laquelle a été tiré l'Adam nouveau, pour le rachat de l'ancien....

Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, le Seigneur qui a dit : « Que la lumière soit, que le firmament se forme », le Seigneur qui a produit ensuite tous les autres prodiges de cette admirable création....

Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Oui, vous êtes vraiment bénie, car le Seigneur vous a bénie comme son tabernacle, lorsque vous avez porté dans votre sein Jésus-Christ, plein de la gloire de son Père; Jésus-Christ, Dieu et homme tout ensemble; Jésus-Christ, avec les deux natures dont il se compose et qui forment la perfection de son être.

Vous êtes bénie entre toutes les femmes, vous qui avez renfermé dans le sanctuaire inviolable de votre virginité le céleste trésor en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.... Vous êtes vraiment bénie, vous qui, seule entre toutes les mères, avez été préparée pour mère à votre Créateur, sans que la fécondité maternelle portât aucune atteinte à l'éclat de votre virginité.... Vous êtes vraiment bénie vous qui, seule, avez eu l'honneur de donner la vie à Jésus notre Sauveur, le fruit béni de vos entrailles ; vous par qui toutes les nations font entendre ce cri d'allégresse : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » ; et encore : « Béni est pour l'éternité le nom de sa gloire ; sa gloire remplira toute la terre ».

Vous êtes bénie entre toutes tes femmes, vous que toutes les générations appellent bienheureuse, que les rois comblent de louanges, que les princes vénèrent, dont les riches du peuple sollicitent par leurs prières un regard, à la suite de laquelle le chœur des vierges, dont les unes suivent et les autres précèdent, s'efforce d'entrer dans le temple du Maître de l'univers. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, vous qu'Isaïe d'un œil éclairé par la lumière céleste, a nommé Vierge et Prophétesse.... ; qu'il a clairement représentée sous la figure d'un livre dont les feuillets sont fermés par un sceau divin. Vous êtes vraiment bénie, vous qu'Ézéchiel a annoncée comme l'Orient, comme la porte close par laquelle Dieu seul doit passer, et qui après son passage doit rester close comme auparavant. Vous êtes seule véritablement-bénie, vous que Daniel, cet homme de désirs, a vue sous la figure d'une grande montagne, que l'admirable Habacuc a contemplée sous l'emblème d'une colline ombragée, et que David, votre aïeul, a célébrée, dans ses chants prophétiques, comme la montagne de Dieu, la montagne grasse, la montagne fertile, la montagne où il a plu au Seigneur d'habiter. Vous êtes bénie entre toutes tes femmes, vous que Zacharie, dans ses divines et claires visions, a considérée sous l'image d'un chandelier d'or, où brillent sept lampes et sept tuyaux du même métal, symbole des sept dons du divin Esprit qui l'illuminent de toutes parts....

Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni ; ce fruit, dis-je, qui, mangé par Adam, notre premier père, lui a fait heureusement rejeter l'ancien et trompeur aliment que la ruse du démon lui avait fait avaler ; ce fruit d'où découle ce goût suave qui ôte au bois son amertume et s'infiltre dans la nature humaine pour la purifier ; ce fruit qui, au désert, a fait jaillir du rocher, pour abreuver Israël dans sa course errante, des sources qui se débordaient comme des fleuves, a ramené à la douceur les eaux de Mara, et fait pleuvoir un pain céleste, nouveau genre de nourriture que n'a pas produit le sein de la terre entrouverte par la charrue. Béni ce fruit qui, par le ministère d'Élisée, a rendu potables et fécondes, en vertu du mélange d'un sel mystérieux, des eaux stériles et amères. Béni ce fruit qui, comme une grappe choisie de raisin, après avoir germé dans le sein incorruptible d'une vierge, et donné une fleur odorante, s'est colorée en prenant sa maturité. Béni ce fruit d'où naissent les fontaines de cette eau qui jaillit jusqu'à la vie éternelle, ce fruit qui forme le pain de vie, je veux dire le corps du Seigneur, et nous fournit le breuvage salutaire du calice de l'immortalité. Béni ce fruit dont toute langue célèbre la sainteté dans le ciel, sur la terre et dans les enfers.... Oui, ô Marie! vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni.

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30 décembre 2013

Neuvaine à Notre-Dame du Puy 4/4

Neuvaine à Notre-Dame du Puy

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Huitième jour

Les honneurs rendus à Marie dans son église du Puy

 

Les papes et les évêques, les princes et les rois, les grands et les petits, les nationaux et les étrangers, des chrétiens de tout âge, de tout sexe, de toute condition, se sont empressés, depuis plusieurs siècles, d'honorer Marie dans la sainte basilique qu'elle a choisie pour sa demeure, soit en lui faisant de pieuses visites, soit en lui présentant de riches offrandes, mais toujours en déposant à ses pieds les sentiments d'un respect profond et d'un entier dévouement. C'est que Marie est digne des hommages de l'univers : 1° par sa dignité ; 2° par ses prérogatives ; 3° par sa sainteté. Serait-il possible de méditer ces vérités et de rester indifférent à son égard ?

 

Honneur dû à Marie à cause de sa dignité

 

Marie est la Mère de Dieu ! Quelle grandeur peut être comparée à ce titre auguste ? S'il est vrai, comme le dit saint Eucher, que « tel est le fils, telle également est la mère », et que, selon le langage d'un ancien auteur, « la chair de Marie est la chair de Jésus-Christ », qui pourrait exprimer la hauteur de cette sublime vocation ? Qu'il nous suffise de méditer cette parole du grand saint Grégoire : « Si vous voulez connaître la Très Sainte Vierge et vous former une idée de sa qualité et de sa grandeur, jetez les yeux sur son Fils, et l'excellence de l'un vous mettra en état de comprendre l'excellence de l'autre ». Les peuples n'honorent pas seulement les rois, ils étendent leurs hommages jusqu'à la noble princesse qui leur a donné le jour ; la splendeur du diadème fait rejaillir son éclat sur le sein qui les a portés et sur les mamelles qui les ont nourris. Marie a nourri Jésus, le Roi des rois ; elle a porté dans ses chastes entrailles le Monarque de l'univers, les rayons de la Divinité ne doivent-ils pas resplendir sur elle ? ne doit-elle pas partager jusqu'à un certain point les hommages que les nations rendent au Maître tout-puissant qu'elle a le droit d'appeler son fils ?

Oui, le Fils de Dieu est son fils ! Et, dans le jour de sa naissance, elle a pu lui dire ce que le Père éternel lui disait avant tous les siècles : « Vous êtes mon Fils, et je vous ai engendré aujourd'hui ». Le Fils de Dieu est son fils ! Et longtemps avant l'accomplissement de ce grand mystère, le Prophète l'avait annoncé par cet oracle solennel : « Voici qu'une vierge concevra et qu'elle enfantera un fils qui sera nommé Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous ». Le Fils de Dieu est son fils ! Et un des plus illustres Archanges sera chargé de lui révéler ce divin secret ; il lui dira : « L'esprit-Saint surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre, c'est pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu ». Le Fils de Dieu est son fils ! Et sainte Élisabeth, éclairée d'une lumière surnaturelle, reconnaîtra l'excellence de sa dignité, en s'écriant : « Et d'où me vient ce bonheur, que la Mère de mon Seigneur daigne venir à moi ? » Le Fils de Dieu est son fils ! Et tous les Pères de l'Église s'accorderont dès le commencement dans cette doctrine si bien exprimée par cette parole de saint Grégoire de Naziance : « Si quelqu'un ne croit pas que la sainte Vierge Marie est Mère de Dieu, il est hors de la Divinité ». Le Fils de Dieu est son fils ! Et le Concile général d'Ephèse, assemblé dans la cause de Nestorius, fulminera contre lui et ses sectateurs cette terrible sentence : « Si quelqu'un ne confesse pas que l'Emmanuël est Dieu véritable, et par conséquent que la Vierge Marie est Mère de Dieu, parce qu'elle a engendré corporellement Dieu qui s'est fait chair, qu'il soit anathème ». Le Fils de Dieu est son fils ! Et l'Église, dans le Symbole de sa foi, fera solennellement répéter à ses enfants que « le Verbe éternel s'est incarné de la Vierge Marie par l'opération de l'Esprit Saint ». Le Fils de Dieu est son Fils ! Et tous les jours, et plusieurs fois le jour, elle placera sur nos lèvres cette glorieuse invocation : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous ».

Mère de Dieu ! Quel titre ! Quelle dignité ! Quelle sublime exaltation ! Qu'au nom de Mère de Dieu, le ciel s'incline, la terre se prosterne, l'enfer frémisse jusqu'au fond de ses abîmes. Et comment donc l'hérésie a-t-elle osé disputer à cette auguste Mère de si légitimes hommages ? ne serait-ce pas un crime que de laisser sans honneur celle que Dieu a daigné élever à une place si éminente ? Les mépris déversés sur la Mère, ne retomberaient-ils pas nécessairement sur le Fils ? Le Fils n'est-il pas glorifié par la gloire que le chrétien fidèle rend à sa Mère ?

 

Honneur dû à Marie à cause de ses prérogatives

 

Sans doute la Mère de Dieu devait bien recevoir de son divin Fils des privilèges capables de la distinguer des autres créatures ; aussi des merveilles particulières éclateront-elles dans sa conception, dans sa vie, dans sa mort, dans sa résurrection, dans son triomphe après son trépas.

1° Merveilles dans sa conception immaculée et sans tache. Tous les hommes, frappés en Adam apporteront avec eux à leur entrée dans le monde la souillure originelle ; quelques âmes privilégiées seront, il est vrai, sanctifiées dès le sein maternel ; mais quoique purifiées avant leur naissance, elles auront, dans le temps qui s'est écoulé entre leur conception et leur réconciliation miraculeuse, subi la loi commune du péché, et courbé la tête sous le joug du démon. Marie seule n'a jamais été sujette de l'enfer ; seule elle a pu dès le commencement de son existence entendre cette parole du Seigneur: Vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et il n'y a pas de tâche en vous ; seule comme le disent les saints docteurs, « elle n'a pas été infectée par le souffle venimeux du dragon infernal ; seule elle a toujours été dans la lumière et jamais dans les ténèbres ; seule elle peut être appelée un paradis où le serpent n'a jamais eu d'entrée ; seule parmi les enfants d'Adam elle a participé à sa chair sans participer à ses souillures, et certes, qui pourrait le croire, le Fils de Dieu eût-il voulu naître d'une vierge que le péché originel aurait un moment déshonorée ». Que l'on célèbre donc la nativité de quelques saints personnages que Dieu a daigné appeler à lui avant leur apparition sur la terre ; pour Marie ce ne sera pas seulement sa naissance que nous fêterons avec une pieuse joie, ce sera surtout sa conception immaculée que nous honorerons avec l'Église dans le sentiment d'une juste admiration et d'une allégresse religieuse.

2° Merveilles dans sa vie, exemption de tout péché même véniel. L'homme quelque saint, quelque parfait qu'il soit, s'il n'est prévenu d'une grâce singulière de Dieu, ne saurait passer un temps considérable, et à plus forte raison tout le temps de son existence, sans tomber dans quelqu'une de ces fautes légères, de ces petites imperfections qui échappent nécessairement à la faiblesse humaine. Le plus juste, dit le Sage, pèche sept fois le jour. C'est une vérité dont ne nous convainc que trop notre propre et malheureuse expérience, mais pour Marie l'Église croit, selon la décision d'un concile général, que jamais la moindre faute n'est entrée dans son cœur, que jamais elle n'a cédé à la plus légère imperfection. La gloire du Fils demandait que sa Mère fût toujours intacte, et le démon ne pouvait avoir rien de commun avec celle que des liens si nobles et si étroits attachaient à la Divinité.

3° Merveilles dans sa mort, causée non par la maladie, mais par l'amour. Les hommes finissent ordinairement par suite d'infirmités ou par affaiblissement de l'âge. S'ils ont le bonheur d'être fidèles au service de Dieu, ils peuvent mourir dans les sentiments, dans les transports de l'amour ; mais l'amour n'est pas la cause de leur trépas, ce n'est pas en eux la violence de l'amour qui arrache du corps une âme incapable de rester plus longtemps séparée de l'objet de sa tendresse ; mais Marie, qui n'avait pas péché en Adam, ne connaissait pas les douleurs de la maladie ; l'âge ne pouvait la faire courber sous son poids ; il fallait pour mettre un terme à sa vie un autre principe de séparation et de rupture entre l'âme qui vivifiait le corps, et le corps qui retenait l'âme captive. Ce grand principe ce sera l'amour, amour qui, né avec elle, s'est toujours accru durant les longues années de son exil sur la terre ; amour dont la violence est devenue si impérieuse qu'elle ne peut plus y résister davantage; amour qui a frappé enfin la victime et brisé les nœuds pénibles qui l'attachaient encore à ce monde périssable. Marie rend son dernier soupir, et ce dernier soupir n'est en elle qu'un acte plus ardent d'amour et de charité.

4° Merveilles après son trépas dans sa résurrection anticipée. Il n'a été, il ne sera donné à aucun des élus de reprendre, avant le jour du dernier jugement sa dépouille mortelle ; alors seulement est fixée pour le genre humain cette grande résurrection qui réunira chaque âme au corps, qu'elle avait animé durant la vie. Mais Marie a partagé la gloire de son divin Fils ; comme lui, victorieuse de la mort, elle s'est hâtée de sortir radieuse de sa sépulture ; elle est ce sanctuaire du Très-haut auquel Dieu n'a pas laissé ressentir la corruption du tombeau. Les reliques des saints sont répandus de toutes parts dans l'Église, chaque pays, chaque contrée a conservé les membres et les ossements de ceux qui les ont sanctifiés par leur zèle ou édifiés par leurs vertus. Marie est la seule dont le corps ne parait nulle part, dont on chercherait en vain les ossements précieux : serait-ce que les chrétiens, fidèles à conserver les moindres restes des confesseurs et des martyrs, auraient, par une coupable négligence, laissé perdre les restes bien plus sacrés de la Mère du Rédempteur ? n'est-ce pas plutôt que cette chaire virginale transportée d'avance dans le ciel, ne saurait plus se retrouver sur la terre ? Le tombeau de Marie n'est-il pas vide comme celui du Sauveur, et ce vide même n'est-il pas comme un témoin qui dépose en faveur de sa résurrection glorieuse et anticipée ?

5° Merveilles dans le triomphe qui lui est accordée au plus haut des deux. Portée sur les ailes des anges, elle s'est élancée vers le séjour de la félicité ; les esprits bienheureux se sont empressés de voler à sa rencontre ; de saints cantiques ont retenti autour d'elle : « Ouvrez vous, Portes éternelles, laissez entrer la Mère du roi des rois ». Princes de la sainte cité, demandez-vous avec étonnement : « Quelle est celle-ci qui s'avance du désert, inondée de délices et appuyée sur son bien-aimé ? » Car Jésus lui-même s'est levé pour aller à la rencontre de sa Mère, et la présenter au Père éternel, qui pose sur sa tête la couronne immortelle ; un siège éclatant de lumière a été placé pour elle à la droite du Dieu qu'elle a enfanté ; elle s'assoit sur ce trône éblouissant de splendeur, et commence, pour ne jamais le voir finir, Ce règne de bonheur et de gloire que le souverain juge lui a préparé comme la récompense de ses sacrifices.

O Marie, si je n'ai pas comme vous été conçu dans l'innocence, j'ai du moins été dès les premiers instants de ma vie rétablie dans cette innocence parla grâce du saint baptême. Que je ne l'ai-je conservée aussi bien que vous par la fidélité à éviter les moindres fautes ? Que n'ai-je travaillé à exciter dans mon cœur ce saint amour qui me préparerait aux consolations d'une sainte mort ? et ne puis-je pas comme vous me mettre en état de mériter, sinon immédiatement après mon trépas, du moins à la fin des siècles, la grâce de ressusciter îla gloire ? Ne puis-je pas me rendre digne, eu marchant sur vos traces, de m'asseoir à vos côtés dans le royaume éternel, et de partager à jamais les délices qui inondent votre cœur ?

 

Honneur dû à Marie à cause de son éminente sainteté

 

La sainteté, c'est aux yeux de Dieu le plus grand titre à son estime. Quand une pieuse femme s'écrie en parlant du Sauveur : « Bienheureux le sein qui vous a porté, et les mamelles qui vous ont nourri » ; le Sauveur répond : « Bien plus heureux ceux qui écoutent ma parole, et qui la mettent en pratique ». Être mère de Dieu, c'est beaucoup, c'est beaucoup de ressusciter dans la splendeur, d'être exalté au plus haut des cieux; mais tous les titres et tous les privilèges s'éclipsent devant l'éclat radieux de la sainteté. Et où trouver une sainteté comparable à celle de Marie ? Sainteté pure dans son principe, entière dans son étendue, inébranlable dans sa fermeté.

1° Sainteté pure dans son principe. Les vertus de Marie ne prenaient pas leur source dans la vanité, dans le goût, dans le caprice du moment, dans l'intérêt personnel; son intention toujours droite n'avait que Dieu en vue dans toutes ses actions, dans toutes ses paroles, dans toutes ses pensées, dans toutes ses affections : L'idée de Dieu, pouvait-elle dire avec le Prophète, est toujours présente à mon esprit ; la volonté de Dieu faisait la règle et le but de toutes ses démarches.

2° Sainteté entière dans son étendue. Il n'est pas une vertu qu'elle n'ait pratiquée ; et dans chacune de ces vertus il n'est pas un degré de perfection qu'elle n'ait atteint, autant qu'il est possible à une créature. Les autres saints ont eu chacun quelque vertu favorite dans laquelle, sans négliger le reste, ils paraissaient exceller d'une manière particulière; c'était dans les Apôtres, le zèle ; dans les Martyrs, le courage; dans les Anachorètes, l'austérité ; c'était dans un Saint François de Sales, la douceur ; dans un Saint Vincent de Paul, l'humilité ; dans une Sainte Thérèse, la patience ; dans un Saint François Xavier, l'ardeur de la Charité; encore n'avaient-ils dans ces vertus de prédilection pu monter que quelques-unes de ces marches mystérieuses qui conduisent au sommet de la perfection ; mais dans Marie se trouve réuni par une heureuse alliance le chœur aimable de toutes les vertus ; mais Marie a, par rapport à chacune de ces vertus, franchi jusqu'à la dernière ligne , jusqu'à la dernière barrière qui sépare le créateur d'une perfection consommée.

3° Sainteté inébranlable dans sa fermeté. Rien de plus commun que de voir les âmes chrétiennes se démentir dans les engagements qu'elles ont contractés avec Dieu. Pleines de courage dans un moment de ferveur, elles ne montrent souvent, quelques instants après, que tiédeur et indifférence ; elles passent avec une déplorable facilité de la piété à l'oubli de la religion, de la vertu au vice, de la table de Jésus-Christ à la table du démon. Mais Marie avait compris que l'assurance du salut ne se trouve que dans la persévérance, et malgré la longueur de sa vie, elle ne s'est jamais laissée aller au moindre relâchement; toujours fidèle, toujours exacte, toujours vigilante, elle se fortifiait chaque jour davantage par le bon usage des grâces célestes, et par la sainte habitude de la docilité aux inspirations intérieures.

Hélas ! Que mes dispositions ont été jusqu'à présent éloignées de celle de Marie ? Que de défaut d'intention pure dans mes démarches ! Que de recherches de moi-même et de mes intérêts personnels ! Combien a été petit le nombre de mes vertus ! Combien ces vertus si rares ont-elles encore été imparfaites ! Que de légèreté dans ma conduite et d'inconstance dans mes résolutions! En sera-t-il toujours de même ? Ne prendrais-je pas enfin une détermination inébranlable d'être à Dieu sans réserve et pour toujours: je le souhaite je le désire, mais est-il vrai que je le veuille sincèrement ? O Marie, soutenez ma faiblesse, et fortifiez ma volonté chancelante. J'ai mis en vous ma confiance; non, je ne serai pas confondu.

 

Prière de Thomas A Kempis

 

Je viens, ô Vierge sainte, avec humilité et révérence, avec confiance et dévotion me présenter devant vous, portant sur mes lèvres la Salutation de Gabriel que je veux vous offrir en suppliant... Le ciel se réjouit, la terre entière est dans le ravissement quand je dis : « Je vous salue, Marie ». Satan fuit, l'enfer tremble, quand je dis : « Je vous salue, Marie ». La tristesse s'éloigne, la joie revient quand je dis : « Je vous salue, Marie ». La tiédeur s'évanouit, le cœur se fond d'amour, quand je dis : « Je vous salue, Marie ». La dévotion croît, la componction prend naissance, l'espérance se dilate, la consolation augmente, quand je dis : « Je vous salue, Marie ». L'âme se ranime, la volonté malade se fortifie dans le bien, quand je dis : « Je vous salue, Marie ». Car telle est la suavité de cette Salutation bénite qu'aucune parole humaine ne saurait l'expliquer ; c'est un abîme toujours plus profond que nulle créature ne peut sonder. Aussi fléchissant de nouveau les genoux devant vous, ô Vierge très sainte, me fais-je un bonheur de répéter : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce »...

Oh ! Plût au Ciel, que pour satisfaire au désir que j'éprouve de vous honorer, de vous saluer avec toutes les forces de mon cœur, tous mes membres soient changés en autant de langues, et ces langues en voix de feu, pour que je trouve le moyen de vous glorifier éternellement, ô Mère de mon Dieu ! Plût au Ciel que je puisse, pour tant de péchés par lesquels je vous ai contristée en offensant grièvement votre Fils, vous offrir cette douce Salutation de l'archange, comme une pure et sainte victime d'oraison, destinée à expier tous mes déréglements ! plût au ciel, puisque ma vie est si fragile et si passagère, que, pour tous mes excès et mes négligences, pour toutes mes pensées vaines, immondes et perverses, tous les esprits bienheureux et toutes les âmes des justes vous disent, ô très pieuse Vierge, et vous redisent mille et mille fois, dans les sentiments d'une dévotion pure et d'une ardente prière, cette première Salutation que l'auguste Trinité a voulu vous faire adresser par son ange...

Et maintenant, prosterné en votre présence, je veux, s'il était possible, vous offrir avec une bouche d'or, cette Salutation angélique, qui, instituée et réglée par le Saint Esprit, convient si bien à la grandeur de votre dignité et de votre sainteté. Cette prière est petite par le nombre des mois, mais profonde par le sens des mystères ; courte en paroles, mais étendue en vertu ; plus douce que le miel, et plus précieuse que l'or, digne d'être continuellement ruminée dans la bouche du cœur, d'être souvent lue et répétée par des lèvres pures... mais malheur aux âmes dégoûtées ; malheur à ceux qui prient sans recueillement et sans piété, qui ne pèsent point ces paroles d'or, qui ne sentent pas le goût de ce breuvage délicieux, qui tant de fois disent : « Je vous salue, Marie », sans attention et sans respect.

Ô très Douce Marie, gardez-moi de cette grave négligence, de cette funeste lâcheté, et accordez-moi le pardon des fautes que j'ai commises à cet égard; à l'avenir je serai plus dévot, plus fervent et plus attentif en disant : « Je vous salue, Marie », soit au chœur, soit dans ma cellule, soit dans le jardin, soit dans la campagne, soit dans tout autre lieu. Et maintenant que vous demanderai-je, ô ma très chère maîtresse, et que puis-je vous demander de mieux, de plus utile, de plus nécessaire pour moi indigne pécheur, que de trouver grâce devant vous et devant votre Fils bien-aimé ? J'implore donc la grâce de Dieu par votre intervention et votre libéralité, ô vous, qui, selon le témoignage de l'ange, avez trouvé auprès de Dieu la plénitude de la grâce. Aucune demande ne saurait m'être plus chère, et il n'est rien dont j'aie un plus pressant besoin que la grâce et la miséricorde de Dieu. La grâce de Dieu me suffit, quand même tout le reste me serait refusée, car que sont sans elle tons mes efforts ? et qu'y a-t-il d'impossible, quand elle m'aide de son assistance ? J'ai dans mon âme beaucoup d'infirmités diverses ; mais la grâce divine est un remède bien efficace contre toutes les passions ; si elle daigne se communiquer à nous, il n'en est pas qu'elle ne dompte. J'ai aussi une grande indigence de science et de sagesse spirituelle ; mais la grâce divine est la souveraine maîtresse, qui enseigne la discipline céleste, dont les leçons suffisent pour me donner en un moment toutes les instructions nécessaires ; car faire au-delà du nécessaire quelque demande, ou vouloir acquérir quelque connaissance au-delà de ce qui est permis, c'est un excès dont nous éloigne la grâce qui nous avertit de nous humilier sous sa puissance, et de nous contenter de sa possession. Obtenez-moi donc, ô Marie, ô vierge clémente, obtenez-moi cette grâce qui est si noble et si précieuse, que je ne dois raisonnablement rien demander ou rien désirer autre chose que la grâce pour la' grâce elle-même.

 

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Neuvième jour

Les miracles opérés par Notre Dame du Puy

 

Le pouvoir de faire des miracles est une faveur que Dieu accorde quelquefois à ses amis, plutôt pour manifester sa puissance et faire impression sur le cœur des peuples qui en sont témoins, que pour l'avantage et l'utilité des thaumaturges qui les opèrent. S'il en résulte quelquefois pour eux un peu d'honneur aux yeux des hommes, il ne leur en revient cependant pas plus de mérites que des actions les plus ordinaires et les plus communes. C'est ce qui nous explique pourquoi nous ne trouvons dans la vie de la Très Sainte Vierge le récit d'aucun prodige, quoiqu'en sa qualité de Mère de Dieu elle semble avoir eu plus de droit que toute autre à la communication de la puissance divine. Mais si elle n'en a pas fait durant les jours de son pèlerinage, combien ne les a-t-elle pas multipliés depuis son exaltation dans la gloire, quoique cependant elle paraisse dans quelques circonstances fermer l'oreille à la prière de ceux qui réclament les secours de sa merveilleuse autorité! De là trois sujets de réflexion : 1° Marie n'a pas fait de miracles durant sa vie, et c'est pour nous apprendre l'humilité ; 2° Marie a fait depuis sa bienheureuse mort et elle fait encore tous les jours de grands, de nombreux miracles, et c'est pour nous exciter à la confiance ; 3° Marie refuse quelquefois de faire des miracles que semble réclamer une piété véritable, et c'est pour punir ou corriger notre présomption.

 

Marie n'a pas fait de miracles durant sa vie, et c'est une leçon d'humilité qu'elle nous donne

 

Les Apôtres exercent sur la nature un pouvoir comme absolu ; ils guérissent les malades, ils redressent les boiteux, ils fortifient les paralytiques, ils ressuscitent les morts; le démon lui-même cède à leur empire et quitte à leur parole les corps des possédés qu'il tourmentait. Marie, du moins l'histoire de l'Évangile garde sur ce point un silence qui nous porte à le penser, Marie ne fait rien de semblable. Aux noces de Cana, elle ne soulage pas par elle-même l'indigence des nouveaux époux ; elle ne commande pas aux éléments ; elle se contente d'adresser à son Fils une simple prière. L'obscurité dont elle s'enveloppe en cette occasion, elle aime à s'y plonger de plus en plus durant tout le reste de sa vie. Dieu, qui la regardait avec tant d'amour, se plaît à favoriser lui-même le choix qu'elle a fait d'une profonde humilité, et à environner toutes ses actions de mystérieuses ténèbres. Cependant qui pourrait douter que si Marie eût sollicité quelques grâces merveilleuses, elle n'eût été infailliblement exaucée? Mère de son Dieu, aurait-elle pu souffrir de sa part un triste et pénible refus ? Mais la vie cachée est la sublime vocation à laquelle elle est appelée par la Providence ; elle ne veut, elle ne désire d'autre avantage sur la terre que d'être ignorée, méconnue, méprisée même du monde. Il faut donc que l'humilité soit un trésor bien précieux, puisque la Très Sainte Vierge, si éclairée des lumières d'en haut, l'a préférée à la grâce même des miracles; il faut qu'elle ait une bien grande valeur devant le Fils de Dieu, puisque après l'avoir embrassée lui-même en s'anéantissant jusqu'à la croix, il a voulu en orner sa Mère comme du bijou le plus riche, comme de la plus brillante parure. Il faut surtout qu'elle soit aussi nécessaire que pénible à l'homme, puisque le maître de la vraie sagesse a pris de si étonnants moyens pour nous engager à la pratiquer, et nous a fourni, pour nous servir de règle et d'encouragement dans cette difficile carrière, de si admirables exemples.

Mais ces exemples admirables, qui s'applique à les retracer dans sa conduite ? Ne semble-t-il pas, au contraire, que la principale étude, je ne dis pas seulement des mondains, mais des chrétiens eux-mêmes, soit de paraître et de briller aux yeux de leurs semblables ? On en cherche avec ardeur toutes les occasions; on s'efforce de mettre au jour les talents que l'on peut avoir reçus de la nature; on proclame ses bonnes œuvres; on aime à manifester, à exagérer même ses vertus ; que dis-je ! On se glorifie souvent des avantages les moins propres à nourrir la vanité, si la vanité savait être raisonnable; on exalte sa naissance, comme s'il avait dépendu de nous de naître dans un palais plutôt que dans une chaumière ; on étale avec faste ses richesses, comme si les richesses pouvaient augmenter ou accroître notre mérite ; on est flatté de rouler dans un équipage brillant et d'être escorté par de nombreux serviteurs, comme si cette pompe extérieure ne nous était pas étrangère ; on en vient même jusqu'à se complaire dans l'éclat des vêtements et dans le clinquant de la parure, comme si c'était un grand honneur de cacher les misères de l'humanité sous le produit des plantes ou sous la dépouille des animaux. Ainsi l'orgueil va-t-il chercher son aliment jusque dans les objets non-seulement les plus indifférents, mais encore les plus propres à le renverser et à le confondre.

Oh ! Que bien plus sage est l'âme fidèle à imiter le soin de Marie à demeurer dans l'obscurité ! Pénétrée de la connaissance de sa misère, elle ne court pas après les applaudissements et les éloges ; elle n'expose pas le trésor de ses mérites et de ses vertus à la rapacité du brigand infernal en les étalant aux yeux du monde. Prudente et sage, elle les renferme précieusement dans le secret de son cœur, comme dans un coffre impénétrable, où ses richesses se conservent en assurance sous la garde de l'humilité. Le Sauveur l'a dit : « Celui qui s'abaisse sera élevé » ; elle estime heureuse d'être au dernier rang sur la terre, dans l'espérance d'occuper au ciel un rang distingué parmi les élus.

 

Marie a fait depuis sa bienheureuse mort et fait encore tous les jours de grands, de nombreux miracles, et c'est un motif de confiance qu'elle nous présente

 

Quelle est dans le monde la province, la ville, je dirai presque la famille, où ne se conserve le souvenir de quelques prodiges de miséricorde opérés par la puissante bonté de cette douce et tendre Mère ? Ces innombrables pèlerinages où pendent de toutes parts des tableaux commémoratifs, de riches offrandes, des cœurs d'or et de vermeil, ne sont-ils pas comme des témoins toujours subsistants des grâces accordées par la Très Sainte Vierge à des âmes reconnaissantes ? Prodiges temporels : ce sont des maladies guéries, des périls évités, des affaires conduites à une heureuse fin, des familles consolées, des rejetons accordés à des mariages stériles, des enfants rendus à la tendresse maternelle, des morts arrachés au tombeau. Prodiges spirituels : ce sont des pécheurs convertis, des âmes tièdes ranimées, des tentations vaincues, des passions domptées, des vertus acquises, des mérites accumulés. Prodiges perpétuels ; les autres Saints semblent avoir un temps de splendeur après lequel ils disparaissent pour faire place à leurs successeurs : les Grégoire thaumaturge, les Gervais et les Protais, les Martin de Tours, les Geneviève de Paris et tant d'autres qui, avant ou après eux, ont étonné le monde par l'exercice d'une puissance merveilleuse, ne jettent plus aujourd'hui le même éclat. Mais le pouvoir de Marie est toujours le même; je me trompe : il va tous les jours prenant de nouveaux accroissements, et nous pouvons dire, sans crainte d'être démentis, que jamais il ne s'est déployé d'une manière aussi sensible, aussi manifeste, aussi étendue qu'à notre époque.

Heureux donc ceux qui placent en Marie leur Confiance ! Oui, il est bon de se confier en Marie, plutôt que de se reposer sur la protection des hommes, d'espérer en elle, plutôt que de mettre dans les princes du siècle son espérance. Si la maladie m'étend sur un lit de douleur, si la pauvreté me fait sentir ses privations, si le danger menace des personnes qui me sont chères, c'est à Marie que je m'adresserai pour obtenir, pourvu que telle soit la volonté de Dieu, et que ces grâces séculières ne nuisent point à mon salut, le remède dans mes souffrances, le soulagement dans ma pauvreté, la conservation des objets légitimes de mon amour. Je lui dirai : « Celui que vous aimez est malade » ; « guérissez-moi, ô ma reine ! Car le trouble et l'angoisse ont pénétré jusqu'à mes os ». Et puis : « Je suis pauvre et réduit à la mendicité ; « souvenez-vous de mon indigence ». Et encore : « les périls nous ont environnés ; détournez de nous la colère du Seigneur ». Si les passions se révoltent dans mon cœur comme des bêtes farouches, si les tentations s'élèvent comme d'impétueuses tempêtes, si la faiblesse, comme un épuisement intérieur en moi, m'expose à de tristes chutes, c'est encore vers Marie que je tournerai mes regards avec d'autant plus de sécurité que je saurai plus certainement que mes demandes ne peuvent manquer de lui plaire. Je lui dirai : « O ma Mère ! Une bête cruelle menace de me mettre en pièces ; ne permettez pas que mes ennemis puissent dire : « Nous l'avons dévoré ». Jeté dans la haute mer par les vents tumultueux qui agitent mon cœur, j'ai été presque submergé dans les flots et par la violence de l'orage. Délivrez-moi des profondes eaux ; ne souffrez pas que je disparaisse englouti dans l'abîme. Atteint d'une maladie de langueur, mon esprit est tombé en défaillance ; vivifiez-moi dans votre miséricorde. Si enfin, ce qu'à Dieu ne plaise, le péché s'emparait de mon cœur et me donnait un coup mortel, je ne me livrerais pas au désespoir ; je me souviendrais que Marie est le refuge des âmes égarées ; je la prierais avec une nouvelle ardeur ; je m'écrierais du fond de ma misère : O Vierge clémente ! Qui avez arraché tant d'infortunés aux tourments futurs, ayez pitié de moi et daignez, vous en avez le pouvoir, me ressusciter par votre puissante intercession ; n'abandonnez pas mon âme à l'enfer ; retirez-la des mains du prince cruel qui y domine. Ah ! Déjà, si vous n'étiez souvent venue à mon aide, cette âme coupable n'aurait eu d'autre habitation que les cachots éternels. O Mère du Dieu des vertus ! convertissez-moi encore aujourd'hui ; convertissez-moi, ô vous qui avez donné le salut au monde, et par un heureux changement, assurez-moi le bonheur d'être un jour avec vous dans le paradis.

 

Marie cependant refuse quelquefois de faire des miracles que semble réclamer une piété véritable

 

Et d'où vient qu'elle s'abstient dans certaines circonstances d'opérer les œuvres merveilleuses que l'on sollicite auprès d'elle ? Serait-ce la puissance qui lui ferait défaut ? Non sans doute, car en sa qualité de Mère de Dieu, elle peut tout obtenir de celui qu'elle a mis au monde. Serait-ce la bonté qui lui manquerait ? Non sans doute, car elle est notre mère, et ne saurait sans de graves et imposantes raisons ne pas faire droit à nos requêtes. Mais prenons y garde ; on demande quelquefois ce que l'on ne devrait pas demander, et dans les demandes même légitimes, non-seulement on ne prend pas les moyens pour assurer l'effet de ses désirs, mais on fait même souvent ce qui peut mettre obstacle au succès : dans le premier cas, c'est irréfléxion ; dans le second, c'est témérité ; dans le troisième, c'est dérision.

1° Demandes irréfléchies. On prie pour arriver aux honneurs, et peut-être les honneurs nous enfleraient ; on prie pour avoir des richesses, et peut-être les richesses nous séduiraient ; on prie pour réussir dans un établissement projeté, et peut-être cet établissement nous pervertirait ; on prie pour recouvrer la santé, et peut-être la santé nous perdrait ; on prie pour la vie d'un enfant encore dans l'âge de l'innocence, et peut-être, si sa vie était prolongée, aurait-il le malheur de tomber dans la réprobation. L'on ne voit pas ces inconvénients et ces dangers ; Marie les voit et les apprécie ; comment pourrait-elle, en exauçant des vœux inconsidérés, faire le malheur de ceux qui l'invoquent ?

2° Demandes téméraires. Ce que l'on réclame peut être juste et conforme à la volonté de Dieu, mais on ne s'applique nullement à aider la grâce qui n'opère rien sans nous. Ainsi l'on demande la conversion, mais on ne rentre pas en soi-même, on n'examine pas sa conscience, on ne va que rarement se présenter au saint tribunal, on ne s'excite point au repentir et à la ferme résolution de renoncer au péché. Croyons-nous que Marie soit obligée de tout faire, tandis que nous languirons dans une coupable oisiveté ? Ainsi l'on voudrait obtenir la faveur insigne de la dévotion, mais on ne s'adonne que faiblement à la prière, on ne se fait pas une habitude de l'oraison, on n'assiste que de loin en loin et sans esprit intérieur à la sainte messe, on n'approche du banquet divin qu'avec dégoût et à de longs intervalles. Oserions-nous le penser ? Marie montrerait-elle pour notre sanctification plus de zèle et d'ardeur que nous n'en montrons nous-mêmes : travaillons selon nos forces, et la protection de la Très Sainte Vierge ne nous manquera jamais.

3° Demandes dérisoires. On sollicite une grâce, et on emploie tous les moyens pour y mettre obstacle ; on fait des vœux pour garder la belle vertu de modestie, mais en même temps on donne toute liberté à ses regards, on se nourrit de lectures romanesques et de feuilletons licencieux, on se jette dans des sociétés dangereuses, on se permet des conversations libres et familières, on ouvre son cœur à toutes les impressions de la volupté : quelle moquerie dans une semblable prière ! On voudrait que Marie accordât le détachement du monde, et cependant on suit ses maximes, on fréquente ses assemblées, on se livre à ses plaisirs, on assiste à ses spectacles, on prend une part active à ses danses et à ses folies : est-ce là une prière ? n'est-ce pas plutôt une insultante risée ? On invoque Marie pour avoir la charité, et l'on nourrit dans son cœur les sentiments de la haine ; la douceur, et l'on se livre sans résistance à l'emportement ; l'humilité, et l'on ne respire que l'orgueil ; la justice, et l'on ne s'occupe qu'à s'enrichir par des voies iniques ; le détachement, et l'on n'a d'autres pensées que celles de l'intérêt. Arrêtons-nous, c'est assez de dérision et d'outrages; si nous avons ainsi prié, gardons-nous bien de nous plaindre ; le droit de se plaindre appartient à Marie, et non pas à nous. Sachons-nous réformer, sachons prier avec les dispositions convenables, et nous verrons se réaliser pour nous cette parole de Saint Bernard, que jamais une grâce n'a été en vain demandée à cette Vierge également bonne et puissante, mais non moins sage et discrète dans la distribution de ses faveurs.

 

Autre prière de Thomas à Kempis

 

O Vierge fervente et toujours pure, ô Mère de Dieu, ô Marie, qui surabondez d'ineffables délices que l'esprit humain ne peut ni exprimer, ni comprendre ; me voici, moi, votre pauvre serviteur, prosterné, le cœur rempli de pieuses affections et la tête humblement courbée, devant le trône glorieux où vous êtes, dans le royaume céleste, assise au dessus des anges, et que vous avez mérité, ô très digne Mère de Dieu, par une humilité plus profonde que celle de toutes les filles de Jérusalem.

Je sais, ô Mère privilégiée, que je ne suis pas digne de lever vers vous mes regards impurs, trop souvent hélas ! Souillés par la concupiscence de la chair, par la concupiscence des yeux, et par l'orgueil de la vie... Mais encouragé par la multitude de votre miséricorde, je nourris la bonne et ferme espérance d'obtenir promptement la grâce d'une pleine réconciliation par votre bonté à vous révéler à moi et à intercéder en ma faveur... C'est appuyé sur votre clémence et votre mansuétude, que je viens me réfugier sous votre protection, là où les infirmes reçoivent la force, et les captifs la délivrance; soyez donc miséricordieuse envers moi ; soyez à mon cœur une bonne mère, afin que par une heureuse expérience j'éprouve maintenant que vous êtes la consolatrice de tous, et le soulagement fidèle de ceux qui vous servent et espèrent en vous.

Mais ce que je vous demande encore, ô Marie, ô glorieuse Mère de Dieu, c'est de ne pas vous lasser depuis ce moment jusqu'à ma dernière heure, de fixer sur moi un regard serein et propice ; recevez-moi sous votre garde, et étendez sur moi vos bras saints et maternels dans tous les lieux où je marcherai, surtout quand viendra ce dernier jour dont j'ignore l'époque, et cette heure si redoutable de la mort à laquelle je ne saurais échapper ; ô reine clémente, ma confiance salutaire dans toutes mes angoisses, mais principalement à cet instant suprême, souvenez-vous alors de moi, assistez-moi à la fin de la vie, et consolez mon âme tremblante. Protégez-la contre la malice des esprits immondes ; qu'ils n'osent pas s'approcher de moi ; honorez-moi de votre aimable présence ; que la multitude des anges et des saints viennent avec vous me visiter. Travaillez par vos prières très pures à apaiser, avant que je quitte la lumière, la face divine de votre Fils que j'ai si souvent et si grièvement offensé par mes péchés ; après quoi recevez cette pauvre âme au moment où elle quittera cet exil pour le grand voyage, et introduisez la par les portes du Ciel dans les délicieuses demeures du paradis. Placez-moi près de vous, et parlez pour moi à votre Fils, faites entendre pour moi à ce roi de tous les siècles une bonne et douce parole, vous qui avez reçu le glorieux salut de la bouche de Gabriel...

Agréez donc la prière que votre serviteur répand maintenant devant vous; regardez-moi, ô vierge Marie, très miséricordieuse Mère de Jésus, qui vous a aimée par-dessus toutes les créatures, et souvenez-vous toujours de moi. Si quelquefois je vous oublie, c'est, vous le savez, avec un vrai déplaisir ; pour vous, veuillez ne pas me mettre en oubli, vous qui avez enfanté la miséricorde.

Il me faut, ô vierge Marie, il me faut déjà prendre congé de vous ; je vous salue les genoux en terre, j'incline dévotement mon front en votre présence ; les mains jointes, je vous offre mes actions de grâce ; et afin que vous écoutiez favorablement et que vous exauciez ma prière, j'honorerai encore votre face par une respectueuse salutation : « Je vous salue, Marie pleine grâce, le Seigneur est avec vous, vous fille bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de vos entrailles Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

 

Neuvaine extraite du livre « Les Gloires de Notre Dame du Puy », Père Caillau, Paris, Librairie Camus, 1846

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Téléchargez l'intégralité des méditations et prières de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

12 décembre 2013

Grande neuvaine de Noël

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Grande neuvaine de Noël

Du 16 au 24 décembre

 

à offrir en cadeau d’anniversaire à Notre Seigneur Jésus pour la Fête de Sa Nativité

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Premier jour

16 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Petit Enfant adorable, Ô Jésus, je Vous offre l'amour de Votre Très Sainte Mère, Notre-Dame du Magnificat, et Son bonheur chaque fois qu'Elle prononçait Votre doux Nom. Recevez la pure joie de Son âme immaculée lorsque, pour la première fois, Vous Lui avez donné Son doux titre de « Maman ». Ô Mère du Verbe incarné, enseignez-moi à aimer comme Vous le Nom de Jésus que Vous prononcez avec tant d'amour et de respect.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Doux et aimable Enfant-Jésus, je Vous reconnais et je Vous adore comme mon Seigneur et mon Sauveur. Je Vous aime, Dieu fait enfant pour moi ! Je Vous aime, mon amour, ma vie, mon tout ! Amen !

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Deuxième jour

17 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Ô Saint Enfant-Jésus, je Vous aime par Votre Sainte Mère et je Vous offre Vos perfections, Votre gloire, la joie de Marie Immaculée à Bethléem, puis à Nazareth, Son amour et Sa vie parfaite ainsi que Son dévouement pour Saint Joseph. Donnez-nous d'être des âmes apostoliques vivant sous Son regard et marchant dans la petite voie d'enfance de Sainte Thérèse. À chaque instant, je désire penser à Vous, respirer, travailler pour Votre amour. Ô petit Enfant-Jésus, donnez-moi Votre petit Cœur Adorable pour Vous aimer et aimer, comme Vous, Votre Mère Immaculée.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Ô Dieu fait Enfant pour moi, je Vous aime par-dessus toutes choses, et en toutes choses, de tout mon cœur, parce que Vous méritez d'être aimé infiniment. Donnez-moi Votre amour, donnez-moi Votre grâce, je ne veux rien de plus, Vous seul me suffisez, mon Jésus, ma vie, mon tout. Saint Enfant-Jésus, Bonté infinie, je veux Vous aimer autant que Vous le méritez ! Amen !

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Troisième jour

18 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Enfant-Jésus, Verbe incarné, cachez-nous sous le manteau protecteur de Votre Sainte Mère. Enfant-Jésus, Roi des cœurs, Trésor de la Sainte Famille, rendez la paix aux foyers éprouvés, transformez-les en véritables foyers de Nazareth de l'Amour Infini. Enfant-Jésus, lumière et consolation de toutes les âmes, attirez-nous à Votre Cœur Adorable, livrez-nous à l'Amour Eternel. En nous, trouvez toujours la tendresse et la joie qui Vous enveloppaient dans la pauvre grotte-étable de Bethléem.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Divin Enfant-Jésus, faites -Vous aimer de moi et de tout le monde ! Vous êtes si digne d'amour. Mon Jésus, Ô doux Enfant, attachez-moi à Vous par les chaînes de Votre amour, et je veux Vous aimer éternellement. Enfant-Jésus, infiniment aimable, que toujours je sois à Vous et que toujours Vous soyez à moi, que je Vous aime toujours et que Vous m'aimiez toujours. Amen ! 

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Quatrième

19 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Petit Enfant-Jésus, Christ Roi d'amour, Dieu Tout-Puissant, dont le Cœur est rempli de tendresse infinie pour les hommes, nous sommes à Vous. Soyez le souverain Maître de nos âmes. Ô Jésus, Amour Infini, embrasez nos cœurs de Vos flammes d'amour, et faites de nous de dociles enfants, humbles serviteurs, toujours heureux de Vous servir par notre vie apostolique. Nous Vous proclamons Roi des rois et Seigneur des seigneurs, nous Vous consacrons l'univers, l'Église et les nations, et, nous confiant en Votre Miséricorde inlassable, nous Vous prions de régner sur le monde par l'amour et de nous associer un jour à Votre gloire dans le Ciel.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Divin Enfant-Jésus, donnez-moi cet amour dont Vous aime éternellement Votre Père, et comme IL est en Vous et une même chose avec Vous, qu'ainsi je sois en Vous par un véritable amour et que je sois une même chose avec Vous par une parfaite union de ma volonté à la Vôtre. Sainte Trinité, je Vous offre la Très Sainte Vierge Marie, l’Immaculée Conception, digne Ostensoir de Jésus, et les perfections de l'Enfant Divin de la sainte crèche. Père Eternel, Amour Infini, acceptez l'amour de l'Enfant-Jésus et de Sa Très Sainte Mère pour suppléer au mien. Amen !

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Cinquième jour

20 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Ô Saint Enfant-Jésus qui avez été la joie de Votre Sainte Mère et du glorieux Saint Joseph, durant Votre enfance et Votre vie à Nazareth, Vous qui avez sanctifié Saint Jean-Baptiste, Vous qui êtes devenu la lumière des premiers adorateurs de la crèche, la consolation des justes du Temple, daignez nous partager Votre grâce et nous attirer à Votre Cœur tout aimant. Revêtez nos âmes des vertus d'humilité et de charité qui Vous sont si chères et rendez nous chaque jour Vos humbles frères et sœurs, apôtres de l'Amour Infini.

 

Une dizaine de chapelet, Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Ô petit Enfant-Jésus, je Vous aime par le Cœur très pur de Votre douce Mère. Jésus-Enfant, nous Vous offrons notre cœur rempli d'amour, nos petits sacrifices et notre prière quotidienne. Nous Vous offrons ces dons comme jadis les saints rois mages, par les mains de Votre Mère Immaculée. Ô Bonté Infinie, me voici prête à souffrir toutes les croix que Vous m'enverrez; mon Jésus, car je veux Vous aimer le mieux possible. Amen !

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Sixième jour

21 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Seigneur Jésus, Lumière du monde, qui durant Votre vie sur terre, avez rendu aux hommes un si excellent témoignage de Dieu, Auteur de la vie et Lumière incréée, aidez-nous à observer Ses Commandements, à demeurer sans taches et sans reproches jusqu'à Votre manifestation qui fera paraître Dieu, Votre Père, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, seul immortel, qui habite une lumière inaccessible que nul n'a vue, ni ne verra jamais, à qui soient honneur et puissance éternels.

 

Une dizaine de chapelet, Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Jésus, Enfant-Dieu, écartez de nous Hérode et tous les ennemis qui cherchent à perdre nos âmes. Ô Marie Immaculée, donnez à notre âme Votre Divin Enfant-Jésus, faites-Le vivre pleinement en nous avec le Père et le Saint- Esprit. Petit Jésus, si aimable et si aimant, prenez possession de mon âme, je Vous la donne sans réserve, Vous êtes et Vous serez à jamais mon unique amour. Amen !

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Septième jour

22 décembre

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Ô Jésus, Lumière du monde, je suis complètement Vôtre : une petite âme d'amour qui Vous suit de Bethléem au Calvaire et au Cénacle, victime et hostie qui, sans fin, Vous dit et Vous redit : - « Magnificat ! Amour Infini, je Vous aime par Marie ! ». Soyez ma communion perpétuelle sur terre et offrez-moi sans fin à Notre-Dame de la Lumière.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Saint Enfant-Jésus, mon Espérance, remplissez-nous de confiance en Vos mérites. Enfant-Jésus, Sagesse Éternelle, enseignez-nous la science qui demeure pour l'éternité et cette infinie charité qui Vous a fait Vous incarner en nouveau-né. Saint Enfant-Jésus, qui avez embrassé la pauvreté, détachez-nous des biens terrestres, afin que nous devenions dignes d'obtenir Votre saint Amour et de Vous posséder. Amen !

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Huitième jour

23 décembre 

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Ô très doux Jésus, Lumière éternelle, Source de l'Amour Infini, Sanctuaire de la Divinité, associez-nous à Votre béatitude. Daignez exaucer les prières de Votre Mère et unir tous les apôtres en un seul cœur. Ô Jésus, Charité éternelle, embrasez nos cœurs, cachez-nous en Votre Cœur et faites de nous d'angéliques témoins de la Lumière.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Saint Enfant-Jésus, notre force, adoucissez les épreuves de Vos enfants, fortifiez-les par la grâce. Jésus, Lumière du monde, soyez connu et aimé de tous les cœurs. Jésus, Lumière des cœurs, éclairez les pécheurs, faites-leur comprendre ce que Vous avez fait par amour pour eux et combien Vous désirez leur salut. Jésus, Lumière des âmes, renouvelez le temps des miracles en faveur du monde en détresse. Amen !

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Neuvième jour

24 décembre 

 

Ô Bébé Jésus, naissez dans mon cœur ! Enfant-Jésus, Soleil d'amour, dissipez les orages de l'erreur et les guerres et faites luire l'arc-en-ciel Divin, signez une alliance nouvelle avec Vos enfants ; par les souffrances de Votre Passion à venir nous Vous le demandons. Petit Enfant-Jésus, commandez et l'on Vous obéira.

 

Une dizaine de chapelet, 1 Je Vous salue St Joseph et 1 Gloire au Père.

 

Priez pour nous, Ô Sainte Mère de Dieu, afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre doux Sauveur Enfant, Jésus de Bethléem, Rédempteur du monde.

 

Prions

 

Par Votre puissance dans l'étable de Bethléem, accordez-nous la grâce de comprendre, d'aimer et de vivre les enseignements de la pauvreté que Vous nous avez prêchée tant de fois par Vos Divins exemples. Associez-nous intimement au grand mystère de Noël afin que nous puissions imiter Vos saintes vertus, unies à celles de la Vierge Marie et de St Joseph, pour notre salut et celui des âmes, par les mérites infinis de Votre pauvreté, dans le dépouillement total, le dénuement complet de Votre Nativité dans la paille de la mangeoire de la grotte-étable.

 

Invocation

 

Jésus, Lumière des cœurs, Auteur de la lumière, suscitez des thaumaturges à Votre Église pour affermir la foi des fidèles. Soyez notre libérateur, le soutien et la joie de Vos enfants Apôtres de l'Ordre de la Mère de Dieu. Guidez et fortifiez le Vicaire du Christ sur terre, notre Pape Benoît XVI, en ces temps orageux. Amen !

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Téléchargez le texte de la Neuvaine de Noël (pdf) en cliquant ici

 

Remerciements au Père Pierre-Marie Pottier, qui m'a envoyé cette neuvaine.

 

24 novembre 2013

Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception 2013

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Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception

Bénie et encouragée par Sa Sainteté le Pape François

Du 30 novembre au 8 décembre 2013

 

1° Chaque jour une dizaine de Chapelet, suivie de 3 fois l'invocation : « O Marie, conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à Vous ». 2° Une Communion le jour du 8 décembre ou un jour de l'octave. Confession recommandée. Lorsque la fête de l'Immaculée Conception a lieu un Dimanche, la Messe pour la Fête de l'Immaculée Conception sera célébrée le lundi. Comme en cette année 2013, le 8 Décembre est un Dimanche, la Messe de Solennité de Notre-Dame est fixée au lundi 9 Décembre 2013.

 

Prière de la Neuvaine

 

O Marie conçue sans péché, Servante du Seigneur, soyez bénie d’avoir rendu visite à votre cousine Elisabeth, nous montrant ainsi la voie du service et de la charité. Mère des Pauvres, apprenez-nous le don de nous-mêmes et la gratuité de nos actes, pour servir, avec l’aide de votre Fils Jésus, ceux que la vie a blessés ou défavorisés. Cœur Immaculé de Marie, ouvrez notre cœur et notre intelligence à l’Esprit Saint, afin de vivre de l’Amour du Père, et de répondre aux besoins des faibles et des petits que la Providence met sur notre route. Vierge Sainte, que votre affection maternelle protège notre Pape François, soutienne l’Eglise et anime tous les hommes de bienveillance et de compassion envers ceux qui souffrent dans leur âme ou leur corps. Amen.

 

Imprimatur du Vicaire Episcopal de Paris, 28 mai 2013

 

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

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17 octobre 2013

Neuvaine à Sainte Jeanne d'Arc

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Sainte Jeanne d'Arc

Patronne et libératrice de la France

1412-1431

Fête le 30 mai

 

Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses: combien Dieu aime la France et comme il est vrai qu'Il Se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses. Jeanne d'Arc naquit à Domremy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412 ; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus ; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle approchait souvent du tribunal de la pénitence et de la Sainte Communion ; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était « une bonne fille, aimant et craignant Dieu », priant beaucoup Jésus et Marie. Son curé put dire d'elle : « Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse ». La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés ; la situation du roi Charles VII était désespérée. Mais Dieu se souvint de Son peuple, et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il Se servit d'une humble fille des champs. Jeanne avait treize ans quand l'Archange saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que Dieu voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent ; l'Archange protecteur de la France était accompagné de Sainte Catherine et de Sainte Marguerite, que Dieu donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien. Jusqu'ici la vie de Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère ; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée ; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est délivrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille. Quelques mois plus tard, le roi était sacré à Reims. Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre : elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son cœur ne fut pas touché par les flammes. L'Église a réhabilité sa mémoire et l'a élevée au rang des Saintes. Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.

 

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

 

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Neuvaine à Sainte Jeanne d'Arc

 

Prière quotidienne

 

Sainte Jeanne d'Arc, votre martyre est la grande victoire de Dieu sur nos ennemis. Intercédez, du Royaume des Cieux, pour que nous soyons préservés des guerres contre notre Pays et des assauts contre notre Foi. Que la France se souvienne qu'elle est la fille aînée de l'Eglise.

 

Prions

 

Seigneur, nous Vous rendons grâce car Vous avez béni notre pays en nous donnant Sainte Jeanne d'Arc : suscitez encore de nombreuses vocations pour garder intacte la mission apostolique de la France. Nous Vous le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Réciter ensuite un Notre Père, un Je Vous salue Marie et un Gloire au Père

 

Premier jour

 

Jeanne, le Seigneur a chargé l'Archange Saint Michel de vous apparaître et de vous annoncer votre mission de sauver le Royaume de France. Jeanne, votre grand désir de servir Dieu et de tout faire pour lui plaire, vous font prononcer le « Fiat » malgré vos craintes de ne pas être digne et capable d'accomplir cette mission. Le Ciel vous a donné une épée pour combattre et les voix de Sainte Catherine et de Sainte Marguerite pour vous guider. Intercédez pour que nous puissions toujours répondre à notre vocation. Amen.

 

Deuxième jour

 

Jeanne, vous rendez visite au Dauphin de France. Vous lui révélez qu'il est le véritable héritier de France, et fils de Roi, qu'il sera couronné à Reims et que vous êtes venue l'aider à accomplir ce désir du Ciel. Vous livrez ensuite de nombreuses batailles contre les Anglais, et vous en sortez toujours victorieuse. Vous livrez également bataille au péché dans votre propre camp et vous demandez à vos soldats de retrouver l'état de grâce. Intercédez maintenant pour que notre pays se souvienne de son baptême et retrouve le chemin des Sacrements. Amen.

 

Troisième jour

 

La semaine de Pâques de cette année 1430, alors que vous vous trouvez dans un fossé de Melun, les voix des Saintes Catherine et Marguerite vous annoncent que vous serez faite prisonnière avant la Fête de Saint Jean et que Dieu vous viendra en aide durant cette épreuve. Vous êtes alors envahie d'angoisse et tentée de ne pas vous soumettre à la Volonté du Seigneur afin de sauver votre vie. Priez pour nous afin que nous fassions toujours la Volonté de Dieu et non la nôtre. Amen.

 

Quatrième jour

 

C'est le 26 mai, après une rude bataille, que vous êtes prise par un archer du camp adverse. Vous êtes ainsi arrêtée et accusée par l'Inquisition d'hérésie et d'idolâtrie. Malgré vos craintes et vos peurs, vous vous laissez emprisonner. Vous gardez confiance en vos voix, et vous demandez leur intercession afin de répondre aux questions qui vous sont posées. Demandez à Dieu, pour nous, le courage et d'audace d'affirmer notre Foi. Amen.

 

Cinquième jour

 

Vous êtes torturée moralement, assaillie par de nombreux et interminables interrogatoires, abandonnée et trahie de tous, y compris du Roi, traitée comme une prisonnière de guerre, menacée corporellement par les gardiens de la cellule, accusée de nombreuses fautes que vous n'avez pas commises, sans avocat. Toujours docile aux conseils de vos voix, vous répondez sans crainte à ce que l'on vous demande. Intercédez pour que nous ayons toujours recours à la prière dans nos difficultés. Amen.

 

Sixième jour

 

Tous vos accusateurs s'acharnent pour vous faire faillir, pour vous faire contredire les faits que vous relatez ; ils vous accusent, vous menacent de tortures physiques, vous harcèlent des heures durant ; en vain, vous avez toujours réponse à toutes les questions, jusqu'au jour, où, n'en pouvant plus, effrayée par la mort, vous reniez tout. Puis, par la grâce de Dieu, vous acceptez avec courage le martyre et revenez sur nos reniements. Malgré la reconnaissance de certains de vos juges de l'intervention divine dans votre conduite, vous êtes condamnée à mort par le supplice du feu. Priez pour que la France relève la face et se souvienne de ses promesses faites à Dieu. Amen.

 

Septième jour

 

Jeanne, vous êtes surnaturellement soutenue par le Ciel, mais vous n'échappez pas aux angoisses provoquées par la sentence. Vous auriez préféré « être décapitée sept fois plutôt que brûlée et réduite en cendres ». Sur le bûcher, une fois liée, vous demandez pardon aux Anglais et à tous vos ennemis, pour les batailles livrées contre eux, et, d'une voix haute et claire, vous pardonnez à ceux qui vous ont condamnée. « Mes Saintes ne m'ont pas trompée, ma mission était de Dieu. Saint Michel, Sainte Marguerite et Sainte Catherine, vous tous, mes frères et sœurs du Paradis, venez à mon aide... » Au milieu des flammes, vous regardez la croix qui vous est présentée et vous prononcez le Nom de Jésus avant de mourir. Soyez notre modèle dans l'obéissance, dans la confiance en Dieu et la persévérance dans notre mission. Amen.

 

Huitième jour

 

Alors que le bourreau éteint le brasier afin que tous voient le cadavre défiguré de celle qui les a fait trembler, il écarte les cendres et le miracle apparaît devant leurs yeux effrayés : votre cœur est là, rempli d'un sang vermeil et semblant vivre encore ! Du souffre et de l'huile sont alors répandus dessus, le feu reprend puis s'éteint à nouveau, le laissant toujours intact. Inquiet de ce miracle et craignant l'émotion du peuple, le Cardinal d'Angleterre ordonne que vos os, vos cendres et surtout votre cœur soient jetés immédiatement dans la Seine. Le bourreau dit alors : « J'ai grand peur d'être damné pour avoir brûlé une sainte ». Des cris s'élèvent dans la foule : « Nous sommes tous perdus car une sainte a été brûlée ! ». Aidez-nous à servir Dieu et à ne chercher que la gloire du Ciel. Amen.

 

Neuvième jour

 

Après votre mort, mourut la prospérité des Anglais en France. Depuis le bûcher de Rouen, ils ne connurent que déceptions et défaites. A leur grande honte et confusion, ils furent rejetés de tous les pays qu'ils avaient conquis. Tous ceux qui avaient jugé avec mauvaise fois la Pucelle trouvèrent la mort peu de temps après la sienne. L'évêque Cauchon, enrichi par le Roi d'Angleterre, mourut subitement ; il fut excommunié par le Pape et ses os furent jetés aux bêtes féroces. Ainsi s'accomplit la prédiction faite à Jeanne, en sa prison, par ses voix : « Vous aurez secours, vous serez délivrée par une brande victoire. Prenez tout en gré. Ne vous souciez pas de votre martyre. Vous viendrez enfin au Royaume du Paradis ». Que la Résurrection soit le seul but de notre vie. Soyez présente à nos côtés et contribuez encore à la sanctification de notre pays. Amen.

 

Liens

 

Pour approfondir sur la vie de Sainte Jeanne d'Arc, visitez l'excellent et très complet site : www.stejeannedarc.net

Le Neuvaine est extraite du site de l'association universelle des Amis de Jeanne d'Arc : www.amis-jeanne-darc.org sur lequel vous trouverez d'autres prières et textes.

 

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18 septembre 2013

Neuvaine en l'honneur de Saint Michel Archange et des 9 Choeurs des Anges

Neuvaine en l'honneur de Saint Michel Archange et des 9 Choeurs des Anges

Du 21 au 29 septembre

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Existence des Anges

 

Dire qu'il y a des Anges, c'est exprimer une vérité qui fait plaisir à tout le monde ; mais ce n'est rien apprendre à personne, pas même aux petits enfants à qui les mères, dont le cœur est toujours si bien inspiré, font, en quelque sorte, sucer avec leur lait cette croyance salutaire, et à qui elles ne manquent point de délier la langue en leur faisant balbutier le plus tôt possible les admirables paroles de la Salutation angélique, disant : « Ainsi parlait un Ange ». L'Église, cette autre mère, si soucieuse du bien de ses enfants et si sévère à l'endroit de tout ce qui pourrait offrir la plus légère ombre d'erreur, autorise et permet que l'on mette des images et des représentations d'Anges sous les yeux du premier âge, qui reconnaît sans peine, à leurs blanches ailes, les amis et les gardiens de son berceau. On ne se croirait pas chrétien si l'on ne mettait son repos du soir sous la protection des saints Anges, et si, le matin, on négligeait de réclamer leur assistance et leur secours pour la journée qui commence.

Tout nous ramène aux saints Anges. Le catéchisme, ce petit livre qui n'est certainement pas sans autorité, a son chapitre spécial des Anges, qu'un homme de beaucoup d'intelligence et de vertu appelait le chapitre de ses meilleurs amis. A côté du catéchisme vient tout naturellement se placer un autre petit livre dont l'importance surpasse encore la simplicité, c'est l'abrégé de l'histoire sainte, qui montre, pour ainsi dire, à son frontispice un Ange placé à la porte du paradis terrestre, pour ôter à nos premiers parents, chassés par leur désobéissance de ces lieux de délices, l'espérance d'y pouvoir jamais rentrer ; qui indique et fait voir dans le sacrifice d'Abraham l'Ange protecteur et sauveur du jeune Isaac ; qui transporte subitement dans la capitale des Pharaons, et permet d'en parcourir les rues, successivement éclairées, au milieu de la plus profonde nuit, par le glaive étincelant de l'Ange exterminateur; qui rappelle et rend présents plusieurs autres faits non moins authentiques, après lesquels l'existence des Anges n'est pas même une question.

L'Ancien et le Nouveau Testament sont pleins d'Anges. Vous qui aimez cette lecture sublime et grave, dites : « n'est-il pas vrai que vous ne pouvez presque ni jeter les yeux sur une de ces pages, ni tourner une de ces feuilles, sans y rencontrer des Anges, sans les voir, en quelque sorte, voltiger sous vos regards; tant il y est souvent question de ces intelligences célestes, tant il y en a ! » Nous avons déjà fait des citations, et nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de les multiplier davantage. On ne peut pas, d'ailleurs, tout citer ; mais Moïse, Josué, David, Salomon, Daniel et Tobie en ont rempli leurs récits et leurs chants. Jésus-Christ, comme nous le voyons dans son saint Évangile, en parlait très souvent. Les Actes des Apôtres les nomment plusieurs fois, et l'Apocalypse, cette admirable vision de l'île de Patmos, n'est pas autre chose qu'un long et merveilleux entretien entre le Disciple bien-aimé et les Anges de Dieu. Pourquoi les hommes ne se mettraient-ils pas, eux aussi, en rapport avec ces charitables et bienveillants esprits ?

La croyance aux Saints Anges est universelle, et je ne sais pas si, sans tenir compte des rationalistes et des philosophes modernes, elle rencontra jamais d'autres contradicteurs insensés que les Sadducéens. Pauvres aveugles ! Ils niaient ce qu'admettaient généralement tous les peuples anciens, malgré les profondes ténèbres du paganisme, à l'ombre desquelles ils étaient tristement assis. Il y a des Anges, disaient-ils tous. Ils le disaient autrement que nous ; mais il est aisé de voir que ce n'est entre eux et nous qu'une différence de nom. Les uns, et c'était le plus grand nombre, les appelaient génies, les autres les désignaient sous la qualification vague d'esprits ; mais tous avaient la même idée que nous quant à leur existence, qui seule nous préoccupe dans ce chapitre ; tous voulaient dire et disaient réellement que l'existence des Anges était pour eux comme pour nous chose indubitable et certaine. Rien de plus facile que de s'en convaincre.

Hésiode, ce poète historien d'une date si reculée, ne se contente pas d'affirmer qu'il y a des génies ou des Anges ; mais il se fait un devoir d'ajouter que c'est là une tradition universellement reconnue et professée. Quels que soient les divers systèmes sur le génie familier de Socrate, le grand Tertullien nous rapporte que Platon, se faisant l'écho de son maître, admet solennellement l'existence des Anges. Saint Cyprien nous assure que ce dogme entrait dans la profession de foi obligée de tous les auteurs païens, et il rapporte ces paroles du célèbre Hostanes : On ne peut pas voir Dieu tel qu'il est ; mais il est certain que des esprits ou des Anges entourent son trône. Ammonius, dans son commentaire sur les catégories d'Aristote, met en scène Socrate et Timée. Socrate demande : « Qu'est-ce que Dieu ? » Timée répond : « Je sais ce qu'il n'est pas, mais je ne sais pas ce qu'il est ; car il n'a ni corps ni couleur, et il n'est pas non plus un génie ou Ange ».

Regrettons maintenant que les bornes resserrées et sévères d'une lecture qui doit être abrégée et courte, ne nous permettent pas de placer ici des citations de quelques Pères de l'Église. Ils ont beaucoup écrit sur les Saints Anges ; mais c'était évidemment moins pour prouver leur existence, dont personne ne doutait, que pour engager les hommes, en vue de leurs intérêts les plus chers, à établir de fréquents et intimes rapports avec ces puissants ministres du Ciel et ces généreux amis de la terre. Cependant, si vous tenez à interroger vos pères dans la Foi, donnez-vous cette douce et innocente satisfaction ; ils vous diront non-seulement qu'il y a des Anges, mais encore que, dociles et prompts sous la main de Dieu qui les dirige, ils ne cessent point de vous faire du bien, et qu'ils méritent toute votre reconnaissance et tout votre amour.

Il est doux de croire à ce qui est bon, aimable et généreux ; et les Anges sont si généreux, si aimables et si bons ! Il est facile de croire aux Saints Anges, quand, après des autorités nombreuses et puissantes, on entend Jésus-Christ, leur roi et leur maître, proclamer hautement leur existence; quand tous les peuples qui couvrent la surface du globe, tous, ou peu s'en faut, s'accordent sur ce point ; quand toutes les générations passées, se redressant dans leurs tombeaux, nous crient énergiquement : « Nous avons cru aux saints Anges ». Nous y croyons tous ; mais ce n'est pas assez de croire et de dire qu'il y a des Anges, laissons-nous heureusement influencer par eux ; et, sous leurs auspices salutaires, épurons notre foi, sanctifions nos âmes et élevons nos cœurs jusqu'au plus haut des cieux, où pour la première fois il fut dit : « Il y a des Anges ».

 

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Hiérarchies des Anges

 

Le nombre des Anges est considérable. David s'écrie à la vue de l'arche sainte : « Elle est comme le char de Dieu, plus forte que dix mille chariots de guerre, parce que des milliers d'Anges, l'oeil toujours ouvert, veillent à sa conservation ». Daniel déclare qu'il aperçut un million d'Anges qui servaient l'Éternel, et mille millions qui se tenaient respectueusement debout devant lui. Saint Jean dit qu'il avait déjà vu beaucoup d'Anges, mais que, regardant encore, il en vit des milliers de millions autour du trône de Dieu. Dieu seul a le secret de leur nombre. Ils sont tous saints ; mais, selon la pensée de Saint Thomas, ils ne le sont pas tous au même degré ; et c'est cette variété de perfections qui a donné lieu au classement que les Pères de l'Église et les auteurs ascétiques en ont fait, s'appuyant tous soigneusement sur l'infaillible autorité de l'Écriture Sainte.

La Genèse parle de Chérubins ; Isaïe, de Séraphins. Daniel et Tobie, d'Anges et d'Archanges. Saint Paul, de Trônes, de Principautés, de Puissances, de Vertus et de Dominations : c'est de là qu'est venue la locution si connue des neuf Chœurs des Anges, desquels on a formé encore trois catégories ou classes qui se composent, d'après le sentiment commun, la première : des Trônes, des Chérubins, et des Séraphins ; la seconde, des Principautés, des Puissances et des Dominations ; la troisième, des Vertus, des Archanges et des Anges. Il y a donc trois hiérarchies distinctes, avec des attributs et des fonctions également bien distincts. Cependant tout s'explique et tout édifie. Reprenons.

Les Trônes, dont le nom signifie paix inaltérable et repos parfait, élévation et sublimité, se pressent tellement autour de Dieu qu'ils paraissent le porter ; ou, comme dit saint Bernard, ils forment le siège sur lequel Dieu brille de tout l'éclat de sa gloire. Cassien, Isidore de Péluse, Hugues de Saint-Victor et Pierre Lombard ont rendu la même idée avec des expressions toutes semblables de force et d'énergie.

Le nom de Chérubin exprime profusion de sagesse et de science ; et la chose est si parfaitement d'accord avec le nom, que les Chérubins, semblables à des réservoirs trop pleins, répandent continuellement autour d'eux une prodigieuse abondance de science et de sagesse. Ils en ont la plénitude, dit Saint Grégoire.

Les Séraphins doivent leur nom au feu qui les embrase et qu'ils communiquent aux autres. Saint Grégoire les nomme ardents ou brûlants, et saint Bernard, cherchant à se rendre compte d'une merveille si étonnante, nous livre ces réflexions : ils sont tellement unis à Dieu qu'il n'y a point d'espace entre eux et lui : l'amour de Dieu les brûle d'autant plus ardemment qu'ils sont plus près de son foyer, qu'ils s'y alimentent et s'y nourrissent.

Dieu a imprimé très spécialement dans les Principautés le cachet de sa majesté suprême. Cette distinction les fait respecter de tous les autres esprits, et leur vaut le privilège de présider dans tous leurs conseils. Heureuse serait la terre si elle imitait le ciel, si les Principautés présidaient aussi dans les conseils des hommes !

Que dire des Puissances ? Dieu les chargea d'une façon toute particulière de résister aux esprits mauvais, de les combattre et de les vaincre pour les empêcher de nous faire du mal et de ruiner notre salut. Est-il rien de plus propre à toucher le cœur des hommes ? Cependant, il faut bien en convenir, il y a des hommes qui n'y pensent pas, il y a des hommes qui vivent et meurent sans seulement songer à tant de bonté et d'amour. Veillons à ne pas être de ce nombre.

Les Dominations jouissent d'un pouvoir surprenant, et Saint Bernard, dans son livre de la Considération, nous les représente exerçant le commandement et distribuant au nom de Dieu les ordres et les emplois. Jamais elles ne rencontrent ni opposition ni résistance. Il est vrai que dans ces admirables hiérarchies des cieux, ceux qui dominent et commandent sont plus doux et plus humbles, plus prévenants et plus simples que les autres. Bel exemple pour la terre.

Les Vertus sont douées de force, de courage et d'énergie. Ce sont les Vertus qui forment les armées du Seigneur, ces redoutables Sabaoth de l'Ecriture. Saint Bernard leur attribue, toujours sous les ordres et la volonté de Dieu, les miracles et les prodiges, tous les événements et tous les faits qui ne peuvent trouver leur explication que dans une raison supérieure et surnaturelle. C'est surtout dans les cœurs que les Vertus aimeraient à faire des miracles. Il n'y aurait qu'à les en prier ou seulement qu'à leur permettre d'agir.

Les Archanges tiennent le milieu entre les Vertus et les Anges. Dieu leur confia toujours les missions les plus importantes et les plus sublimes. C'est Michel qui découvre au prophète Daniel les secrets les plus impénétrables et les plus cachés. Et, quand les temps marqués pour la rédemption des hommes sont accomplis, Gabriel reçoit de Dieu l'ordre d'en apporter la nouvelle à l'heureuse Vierge destinée à y concourir.

Viennent enfin les Anges, qui terminent glorieusement cette longue et brillante série d'esprits bienheureux. Anges ou envoyés, c'est la même chose, nous dit saint Paul. Dieu envoie les Anges sur la terre dans des vues toutes pleines de miséricorde et d'amour, et ils y viennent, eux, avec le dévouement le plus généreux et le plus complet, véritablement heureux et assez payés de leur zèle, si, nous trouvant dociles à leurs inspirations et franchement disposés à les seconder, ils peuvent nous faire pratiquer toutes les vertus, gagner beaucoup de mérites et conquérir glorieusement le ciel. Désirons-le comme ils le désirent, et prions. Prions les Anges en tout temps et à toute heure, si à toute heure et en tout temps nous sentons le besoin de leur protection et de leur assistance.

La société à laquelle nous appartenons est elle atteinte ou seulement menacée d'une calamité ou de quelque fléau, appelons sur elle la faveur des Archanges. Éprouvons-nous quelque faiblesse, allons aussitôt nous refaire et nous fortifier auprès des Vertus. Pour rompre avec les habitudes nuisibles et redresser les penchants vicieux, défions-nous de nous-mêmes, mais ayons pleine et entière confiance dans les Dominations. Que les mauvais esprits trouvent toujours notre cœur gardé et défendu par les Puissances, devant lesquelles ils tremblent et fuient. Dans nos perplexités et dans nos doutes, consultons les Principautés, dont le plaisir, comme le privilège, est d'éclairer la lampe du bon conseil. Si nous désirons posséder la plus précieuse des sciences, celle qui vient d'en haut et constitue la véritable sagesse, demandons-la aux Chérubins. Si nous aspirons, comme cela doit être, à nous élever jusqu'à l'amour parfait, empruntons leurs puissantes ailes aux Séraphins. Si, las des agitations de cette pauvre et triste vie, nous soupirons après le calme et la paix, reposons-nous en esprit sur les Trônes, et nous aurons infailliblement le bonheur de régner avec tous les saints Anges dans le séjour même de Dieu.

(Extrait du « Mois ds Saints Anges, ou les Anges plus connus et mieux honorés », M. Lassalle, Librairie Catholique de Périsse Frères, Paris, 1849)

 

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Neuvaine en l'honneur de Saint Michel Archange et des 9 Choeurs des Anges

 

Chaque jour

 

Réciter le Confiteor ou « Je confesse à Dieu :

 

Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères que j'ai péché, en pensée, en paroles, par action et par omission. Oui, j'ai vraiment péché. C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les Anges et tous les Saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

 

Puis dire cette prière et la prière du jour :

 

Saint Michel Archange, rempli de la Sagesse de Dieu, fort dans le combat, venez à mon aide, soutenez-moi dans les difficultés, les épreuves, quand je souffre, quand je doute, quand je pleure. Obtenez-moi le courage, la force, la volonté, pour ne pas me laisser abattre. Saint Michel Archange, soyez mon défenseur et mon protecteur contre les forces du Mal. Me confiant en l'intercession du Bienheureux Archange Saint Michel, je Vous supplie, Seigneur, Père, Fils et Saint Esprit, de m'accorder la grâce...

 

Finir chaque jour en récitant un Notre Père, un je Vous salue Marie, suivis de l'invocation : « Saint Michel Archange, priez pour nous et défendez-nous ».

 

Premier Jour

En l’honneur des Séraphins

 

Prince très Glorieux de la Milice Céleste, Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat contre les princes et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants répandus dans l'air. Venez au secours des hommes que Dieu a faits à l'image de Sa propre Nature, et rachetés à grand prix de la tyrannie du démon. Ainsi soit-il.

 

Deuxième Jour

En l’honneur des Chérubins

 

Saint Michel, Prince de la Milice des Anges, je vous invoque, exaucez-moi. Je vous supplie de prendre mon âme, au dernier jour, sous votre très sainte garde et de la conduire au lieu de rafraîchissement, de la paix et du repos, où les âmes des saints attendent dans la joie ineffable le jugement à venir et la gloire de la résurrection glorieuse. Que je parle ou me taise, que je veille, que je marche ou me repose, gardez-moi dans l'accomplissement de toutes mes œuvres, dans tous les actes de ma vie. Préservez-moi des tentations des démons et des peines de l'enfer. Ainsi soit-il.

 

Troisième Jour

En l’honneur des Trônes

 

Grand défenseur du peuple chrétien, Saint Michel Archange, pour remplir dignement la mission qui vous a été confiée de défendre l'Église, terrassez l'hérésie, exterminez les schismes et confondez l'incrédulité. Multipliez vos victoires sur les monstres infernaux qui veulent détruire notre Foi. Que l'Église de Jésus-Christ accueille de nouveaux fidèles et s'agrège des royaumes entiers afin qu'elle puisse peupler le Ciel d'âmes élues, pour la plus grande Gloire du Divin Rédempteur, à qui vous-même devez vos triomphes, vos mérites et votre éternelle félicité. Ainsi soit-il.

 

Quatrième Jour

En l’honneur des Dominations

 

Ô vous, qui êtes le prince et le Porte-Étendard des bons Anges, assistez-moi toujours dans votre bonté et sauvez-moi. Des légions de l'ange des ténèbres préservez-moi, afin que, sous votre conduite, je partage la lumière des bons Anges. Devant le trône du Juge Suprême, soyez mon défenseur, plaidez ma cause et conjurez la colère du Juste Vengeur. Que, par vous, à mes travaux, à mon repos, à mes jours et à mes nuits soit donnée la prospérité; que ma pensée soit toujours prête pour les œuvres de Dieu. Ainsi soit-il.

 

Cinquième Jour

En l’honneur des Puissances

 

Saint Michel Archange, vous que la sainte Église vénère comme son gardien et protecteur, à vous le Seigneur a confié la mission d'introduire dans la Céleste Félicité les âmes rachetées. Priez donc le Dieu de paix d'écraser Satan sous nos pieds afin qu'il ne puisse plus retenir les hommes dans ses chaînes et nuire à l'Église. présentez au Très-Haut nos prières, afin que, sans tarder, le Seigneur nous fasse Miséricorde. Vous-même, saisissez le dragon, l'antique serpent, qui est le diable et Satan, et jetez-le enchaîné dans l'abîme, pour qu'il ne séduise plus les nations. Ainsi soit-il.

 

Sixième Jour

En l’honneur des Vertus

 

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au jour du redoutable jugement. prince très glorieux, souvenez-vous de nous, partout et toujours. Quand vous combattiez le dragon, on entendit dans le ciel la voix de ceux qui disaient : « Salut, honneur et gloire au Dieu Tout-Puissant ! » La mer se souleva, la terre trembla, quand vous descendîtes du Ciel, venez au secours du peuple de Dieu. Ainsi soit-il.

 

Septième Jour

En l’honneur des Principautés

 

Ô Saint Michel, Prince trois fois saint de la Milice sacrée, chargé par Dieu d'organiser et conduire les phalanges angéliques, très digne de tout culte, de toute louange et de tout éloge : éclairez mes sens intérieurs, fortifiez mon pauvre cœur agité par les tempêtes de cette vie, élevez vers les hauteurs de la céleste sagesse mon esprit incliné vers les choses de la terre; affermissez mes pas chancelants et ne permettez pas que j'abandonne le sentier qui conduit aux Cieux; guérissez les plaies de mon âme ; faites disparaître la trace de toutes les souffrances qu'engendrent en moi mes misères et mes malheurs. Ainsi soit-il.

 

Huitième Jour

En l’honneur des Archanges

 

Archange Saint Michel, qui avez pour mission de recueillir nos prières, de diriger nos combats et de peser nos âmes, je rends hommage à votre beauté, – si semblable à celle de Dieu, qu'après son Verbe éternel aucun autre esprit céleste ne vous est comparable, – à votre pouvoir sans limites en faveur de ceux qui vous sont dévots; à votre volonté, harmonieusement unie à celle du Cœur Sacré de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, pour le bien de l'homme. Défendez-moi contre les ennemis de mon âme et de mon corps. rendez-moi sensible au réconfort de votre assistance invisible et les effets de votre vigilante tendresse. Ainsi soit-il.

 

Neuvième Jour

En l’honneur des Anges

 

Glorieux Archange Saint Michel, grand zélateur de la gloire de Dieu et protecteur de l'Église universelle, vous à qui le Tout-Puissant a confié la mission de recevoir les âmes à la sortie du corps pour les présenter au très juste Juge; daignez me secourir dans mon dernier combat. Accompagné de mon bon Ange gardien, venez à mon aide et chassez loin de moi tous les esprits infernaux. Ne permettez pas qu'ils m'épouvantent alors. Fortifiez-moi dans la Foi, l'Espérance et la Charité, afin que mon âme, portée par vous à son juge, soit introduite aussitôt au lieu du repos, pour y régner éternellement avec son Rédempteur, dans la société des Esprits bienheureux. Ainsi soit-il.

 

Vous pouvez retrouver cette Neuvaine dans l'excellent livre « Priez avec les Archanges », de Thierry Fourchaud, Editions la Bonne Nouvelle, 2013 (Pour se le procurer cliquer ici)

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29 août 2013

Neuvaine préparatoire à la Fête de la Nativité de la Vierge Marie

Neuvaine préparatoire à la Fête de la Nativité de la Vierge Marie

Nativité de Marie

La Fête de la Nativité de la Vierge Marie

Le 8 septembre

 

Tout est miracle dans l’histoire de la Sainte Vierge ; Sa naissance ne fait point exception, et, bien que pauvre et vulgaire aux yeux du monde, elle apparaît aux yeux de la foi entourée des plus éclatantes merveilles. Aussi est-ce avec raison que l’Église s’écrie en ce jour : « Votre naissance, ô Marie, Mère de Dieu, a rempli tout le monde de consolation et d’allégresse, parce que le Soleil de justice, Jésus-Christ, notre Dieu, est né de Vous, Lui qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés et nous a comblés de bénédictions ; Lui, qui, ayant ruiné l’empire de la mort, nous a introduits dans la vie éternelle ». Cette Fête, en effet, doit être une réjouissance universelle ; ce n’est pas un heureux présage pour une ville ou pour un peuple, mais pour l’humanité tout entière.

Joachim et Anne, Ses parents, étaient de la race de David, de laquelle devait naître le Sauveur promis au monde ; mais ils étaient avancés en âge et n’avaient point d’enfants ; donc nulle espérance humaine pour eux de donner naissance au Rédempteur attendu. Dieu, qui aime à confondre les calculs des hommes et les prévisions naturelles, jugea autrement et renouvela pour Joachim et Anne la merveille dont l’Ancien Testament nous rapporte plusieurs exemples. Les deux vieillards reçurent l’annonce des desseins de Dieu, et au temps marqué Marie paraissait au monde. Toute pure, toute immaculée avait été Sa conception, toute pure et toute privilégiée fut Sa naissance.

Quelle joie ce jour-là dans la maison de Joachim ! Quelles félicitations de la part des amies de la vertueuse Anne ! Figurons-nous combien devait être ravissante cette enfant de bénédiction, sanctifiée dès le premier instant de Sa vie, et dont les facultés n’avaient pas connu un seul instant le sommeil ni l’imperfection ! Les Saints ne tarissent pas d’éloges sur la naissance de Marie : « Avant la naissance de Marie, disent-ils, le monde était enseveli dans les ténèbres du péché ; avec Elle paraît l’Aurore qui annonce le Soleil de Justice. Parfaite dès Sa naissance, Marie ne fit que croître chaque jour en vertus... »

Astre toujours progressant en lumière, si beau dès Son apparition, qu’il devait être éblouissant au terme de Sa course ! Quel bonheur pour les élus de contempler au Ciel les merveilles opérées par Dieu en Marie ! En attendant, unissons-nous à l’Église qui L’honore aujourd’hui sous cent titres différents dans une multitude de sanctuaires vénérés.

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Une homélie de Saint Jean Damascène

« Venez, toutes les nations ; venez, hommes de toute race, de toute langue, de tout âge, de toute dignité. Avec allégresse, fêtons la nativité de l’allégresse du monde entier ! Si même les païens honorent l’anniversaire de leur roi..., que devrions-nous faire, nous, pour honorer celui de la Mère de Dieu, par qui toute l’humanité a été transformée, par qui la peine d’Eve, notre première mère, a été changée en joie ? Eve, en effet, a entendu la sentence de Dieu : « Tu enfanteras dans la peine » (Gn 3,16) ; et Marie : « Réjouis-toi, toi qui es pleine de grâce... Le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28). Que toute la création soit en fête et chante le saint enfantement d’une sainte femme, car elle a mis au monde un trésor impérissable. Par elle, la Parole créatrice de Dieu s’est unie à la création entière, et nous fêtons la fin de la stérilité humaine, la fin de l’infirmité qui nous empêchait de posséder le bien. La nature a cédé le pas à la grâce. Comme la Vierge Mère de Dieu devait naître d’Anne, la stérile, la nature est restée sans fruit jusqu’à ce que la grâce ait porté le sien. Il fallait qu’elle ouvre le sein de sa mère, celle qui allait enfanter « le Premier-né de toute créature », en qui « tout subsiste » (Col 1,15.17). Joachim et Anne, couple bienheureux ! Toute la création vous est redevable ; par vous, elle a offert au Créateur le meilleur de ses dons : une mère digne de vénération, la seule mère digne de celui qui l’a créée ».

 

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Neuvaine préparatoire à la Fête de la Nativité de la Vierge Marie

Du 31 août au 8 septembre

 

Invocation au Saint Esprit

 

Venez, Esprit-Saint, remplissez les coeurs de vos fidèles, et allumez en eux le feu de votre amour.»

 

Envoyez votre Esprit-Saint, et tout sera créé.
Et vous renouvellerez la face de la terre.

 

Oraison

 

Ô Dieu, qui avez instruit les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous en ce même Esprit le goût du bien, et la grâce de jouir toujours de ses divines consolations. Par le Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 

Prière

 

O Très Sainte Vierge Marie, élue et destinée dès l'éternité à être la Mère du Fils unique du Père ; ô Vous qui avez été prédite par les Patriarches et désirée par toutes les Nations ; Sanctuaire et Temple vivant de l'Esprit Saint ; soleil sans tache à cause de Votre Conception Immaculée ; Souveraine du Ciel et de la Terre, Reine des Anges : humblement prosternés à Vos pieds, nous Vous rendons l'hommage de notre vénération, et nous nous réjouissons de l'anniversaire solennel de Votre Bienheureuse Naissance, Vous suppliant, de fond de notre cœur, de daigner, dans Votre Bonté, venir prendre en nos âmes une naissance spirituelle, afin qu'éprises de Votre Douceur de Votre Amabilité, elles vivent toujours unies à Votre très Doux et très Aimable Cœur.

 

1. Et maintenant, nous Vous adresserons neuf fois la Salutation Angélique, en l'honneur des neuf mois qui précédèrent Votre naissance, Vous rappelant d'abord avec bonheur qu'issue de la race royale de David, Vous avez été mise au monde par Sainte Anne, Votre Bienheureuse mère. Je Vous salue Marie...

2. Nous Vous saluons, ô Céleste Petite, Colombe éblouissante de pureté, qui en dépit du dragon infernal, avez été conçue sans la tâche originelle. Je Vous salue Marie...

3. Nous Vous saluons, Aurore toute resplendissante, qui, Messagère du Divin Soleil de Justice, avez apporté à la terre les premiers rayons de la lumière. Je Vous salue Marie...

4. Nous Vous saluons, ô Enfant d'élection, qui, semblable à un soleil pur de toute tache, avez apparu au monde au milieu de la plus sombre nuit du péché. Je Vous salue Marie...

5. Nous Vous saluons, ô Lune radieuse de beauté, qui avez éclairé le monde, enveloppé des ténèbres les plus épaisses du paganisme. Je Vous salue Marie...

6. Nous Vous saluons, ô guerrière invincible, qui seule, aussi forte qu'une armée entière, avez mis en fuite tout l'enfer. Je Vous salue Marie...

7. Nous Vous saluons, ô belle âme de Marie, possédée par Dieu dès l'éternité. Je Vous salue Marie...

8. Nous Vous saluons, ô Enfant si chère ; nous vénérons Votre saint et petit corps, les langes sacrés dont Vous avez été enveloppée, le saint berceau où Vous avez reposé, et nous bénissons le moment où Vous avez apparu au monde. Je Vous salue Marie...

9. Enfin, nous Vous saluons, ô très aimée Petite, ornée de toutes les Vertus dans un degré incomparablement plus élevé que tous les autres Saints : aussi, digne Mère du Sauveur, devenue féconde par l'Opération du Saint Esprit, Vous avez enfanté le Verbe Incarné. Je Vous salue Marie...

 

Prière

 

O très gracieuse Enfant, qui par Votre heureuse naissance, avez consolé le monde, réjoui le Ciel et terrifié l'Enfer, Vous qui avez apporté aide et secours à ceux qui étaient tombés, force et courage aux affligés, santé aux infirmes, allégresse à tous, nous Vous supplions avec l'affection la plus tendre, de renaître spirituellement dans nos âmes par Votre Sainte Dilection ; renouvelez notre esprit dans Votre service, ravivez dans nos cœurs le Feu de Votre Amour, et faites fleurir en nous les vertus qui peuvent nous rendre de plus en plus agréables à Vos yeux très purs. O Marie, soyez-nous Marie, en nous faisant ressentir les effets salutaires de Votre très Doux Nom. Que l'invocation de ce Nom béni soit notre consolation dans les épreuves, notre espérance dans les dangers, notre bouclier dans les tentations, notre respiration au moment de la mort. Que le Nom de Marie soit un miel pour notre bouche, une mélodie pour nos oreilles, une jubilation pour notre cœur. Ainsi soit-il.

 

V. Votre Naissance, ô Virginale Mère de Dieu,

R. a apporté la joie au monde entier.

 

Oraison

 

Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le Corps et l'âme de Marie Enfant pour la rendre digne d'être la Mère de Votre Fils, faites que, par les vertus et l'intercession de Celle dont nous vénérons de toute l'affection de notre cœur la très Sainte Enfance, nous soyons délivrés de toute souillure de l'esprit et du corps, et que nous puissions parfaitement imiter son humilité, son obéissance et sa Charité. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, qui vit et règne avec Vous dans l'Unité du Saint Esprit, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Extrait du livre « Marie enfant, ou la Santissima Bambina » de Suzanne Foccart, Tours, Alfred Mame, 1910.

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16 août 2013

Neuvaine à l'Enfant Jésus pour la guérison de notre enfance

Neuvaine à l'Enfant Jésus pour la guérison de notre enfance

 « Voici que je fais toute chose nouvelle » (Apocalypse 21,5).

 

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Explication

 

Notre enfance est le lit où nous avons appris, à travers la tendresse et aussi les orages, l'amour et ses contours. Mais il nous faut souvent plus que la vie d'enfant, pour quitter cette couche et nous tenir debout. Il reste en nous des « plis » souffrants, qui à l'âge d'être grand, nous gardent prisonnier de notre passé. Cette enfance humaine, Jésus l'a épousée pour qu'en chacun de nous, un enfant de lumière, libre de ses anciennes captivités, puisse enfin célébrer le don de la vie. Dans chacune de ces blessures, Dieu fait homme, peut semer une graine, d'un amour plus profond. Regardez les aveugles, ils développent des sens inconnus, c'est par leur cécité que le nouveau se fait. Oui, seul Dieu fait toute chose nouvelle. Confions à l'Enfant Jésus tous les déboires de nos enfances, les errances de l'amour, pour qu'Il y invente des trésors inconnus. A son école, dans la maison de la Sainte Famille, laissons le réinventer l'amour en nous. Il n y a pas de temps pour l'Esprit Saint, le Consolateur que Jésus nous envoie, il peut en un instant restaurer notre cœur.

 

Chaque jour


A la fin chaque jour, prière de Léonce de Grandmaison, puis un Notre Père, un Je vous Salue Marie, un Gloire au Père. Finir avec l'invocation: « Enfant Jésus Roi d'amour, j'ai confiance en toi ».

 

Prière du Père Léonce de Grandmaison

Sainte Marie, Mère de Dieu, Garde-moi un cœur d’enfant


Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source ; obtenez-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses ; un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux qui n'oublie aucun bienfait et ne tienne rancune d'aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s'effacer dans un autre cœur devant Votre Divin Fils ; un cœur grand et indomptable, qu'aucune ingratitude ne ferme, qu'aucune indifférence ne lasse ; un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de Son Amour et dont la plaie ne guérisse qu'au Ciel.

 

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Premier jour


L'Esprit-Saint recouvre le Sein de Marie, Dieu fait homme est ici, sur terre, dans ce sein virginal. Enfant Jésus, venez au moment de ma conception dans le sein de ma mère. Je Vous présente mon père et ma mère en cet instant unique. Vous en connaissez toutes les circonstances. Innocentez en mon âme, toute trace de refus de la vie et de désolation. D'un divin baiser, embrassez et mon père et ma mère, et que cette eau nouvelle, rafraîchisse tout sur son passage.


Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute ce que vous connaissez de votre conception : circonstances difficiles, venue inattendue, conception dans la violence, dans l'infidélité, dans la colère... après une fausse couche, un avortement...


Deuxième jour


Enfant Jésus, petit embryon, Vous êtes devenu fœtus dans le Sein de Marie. Les trésors de la mère appartiennent à l'enfant, ces trésors sont à moi. Visitez ma gestation dans le sein de ma mère. Que la beauté de Votre croissance, irradie ses rayons jusque sur mon petit être. Mois après mois, caressez, consolez, apaisez mon petit être. C'est dans Vos bras d'Amour, que je désire me déployer, sur chacune de mes plaies posez Vos mains transpercées.


Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute toutes les circonstances que vous connaissez de votre temps dans le sein de votre maman : circonstances familiales (refus de cette grossesse, isolement....) de santé (risque de fausses couches, maladies, accidents) et tout ce qui revient a votre mémoire.


Troisième jour

 

Enfant Jésus, il y eu pour Vous, un jour, une date, ou du sein de Marie Vous êtes sorti, c'est Votre anniversaire. En Votre naissance virginale, point de souffrance. Je Vous consacre ma naissance. Recouvrez-là, je Vous en supplie, de la paix de Noël. Que toute mémoire de douleur amère, que tout traumatisme dû aux circonstances de ma naissance, soient visités et apaisés. Visitez en moi, toutes les émotions de ces heures. Souffle divin réveillez en mon âme, l’amour de la vie.

 

Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute des circonstances de votre naissance : naissance par césarienne, forceps, avance, retard, cordon autour du cou, souffrance maternelle, paternelle...


Quatrième jour


Marie tient son bébé dans ses bras, elle l'allaite, le berce et saint Joseph veille sur l'enfant et sa mère. Depuis toujours, il devait en être ainsi, mais le pêché a rompu l'harmonie de la vie. Enfant Jésus, je Vous consacre les premiers mois de ma vie jusqu'à ce que je marche. Souvenez-Vous de tout pour moi : mes premières perceptions dans les bras de ma mère, de la voix de mon père. Visitez aussi ces premiers contacts avec la nourriture et l'environnement. Visitez-moi dans mon berceau et dans mes attentes déçues quand la solitude et la peur se sont fait sentir. Visitez, je Vous en supplie, les premières expériences du manque en mon âme et mon corps.


Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute ce que vous connaissez de vos premiers mois : allaitement, sevrage, bébé en garde, séparations, père absent, frère ou sœur aîné jaloux...

 

Cinquième jour


Vous voici sur Vos jambes, Vous trottez dans la maison de Nazareth sous les yeux émerveillés de Joseph et Marie. Leur voix sont autant de caresses sur Votre enfance en croissance. Paix et sécurité sont les remparts de ce foyer. Enfant Jésus, je Vous consacre mes premiers pas et toute la relation qui grandit avec mes parents. Visitez mes premiers élans vers plus d'autonomie, marche, propreté, langage... Visitez tous les échanges, plaisirs et déplaisirs. Visitez ce que je vois, ce que je touche, ce que je sens... les premières sensations du petit enfant debout.


Temps de prière et silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute de que vous connaissez de vos trois premières années : accidents, retard, isolement, changements dans la famille (déménagements, décès, emplois..), maladies...

 

Sixième jour

 

Enfant Jésus, Vous parlez maintenant, presque comme un grand. Vous regardez Joseph et combien il est grand, Vous regardez Marie, et combien Elle est Belle. Vous le savez, Vous êtes un petit homme, alors avec Joseph Vous apprend à travailler à cette identité humaine, et Adam enfin se réjouit de se voir bientôt pleinement restauré. Enfant Jésus, je Vous consacre tous mes regards vers mon père et ma mère, je Vous consacre mon identité, masculine ou féminine. Visitez je Vous en supplie, tous les troubles de ma personnalité, afin que je devienne pleinement ce que je suis.


Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute : faire mémoire de la place de votre père et de votre mère, proches, lointains.. qui a l'autorité... Faire mémoire aussi de vos souffrances identitaires présentes dans votre vie adulte, leurs conséquences dans votre vie relationnelle. Difficultés sentimentales, (soumission/domination), célibat forcé, blocages, échecs, mésestime, dévalorisation...


Septième jour

 

Enfant Jésus, Vous avez maintenant 12 ans. Après avoir quitté Vos parents au Temple de Jérusalem, pour accomplir la mission que le père Vous a confiée, Vous redescendez à Nazareth, grandissant dans la sagesse et dans l'obéissance. Je Vous consacre ma propre adolescence et tous les tourments intérieurs de cette nuit de l’âme. Me séparer, grandir, savoir qui je suis, sont autant de chemins que parfois je cherche encore dans ma vie. Certains dérapages dans cette conduite délicate ont laissé des traces profondes. Visitez, je Vous en supplie, tous les détours de mon adolescence, quand grandir m'a fait peur, que je me sentais désarmé, vulnérable, et lorsque j'ai emprunté, des chemins de traverse. Je sais qu'en Vous, il n est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse.


Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute toutes les inquiétudes, les peurs, les dérives de notre adolescence. Faire mémoire de toutes les circonstances douloureuses, divorces, pertes, hontes, histoires avec nos camarades, professeurs...


Huitième jour

 

Enfant Jésus, Vous voici prêt pour partir en mission, équipé de l'amour pour un autre voyage. Vous avez préféré rester encore quelques temps avec Marie, peut être pour nous laisser le temps de devenir grands. Vous savez comme pour nous, il est long et douloureux ce chemin pour quitter, la terre de nos parents. Bien longtemps, en nous, elle pleure et gémit. Plus tard, Vous direz que Vous êtes venu non pas amener la paix, mais l'épée (Cf. Mt 10, 34), quelle étrange parole ! Mais cette épée sépare en mon âme, l'ancien du nouveau, car Vous le dites, si le grain de blé ne tombe à terre, il ne peut porter du fruit. Il m'arrive, encore aujourd'hui d'avancer avec mon passé devant moi, quelle impasse ! Mes pieds se traînent, mon âme est lourde. Enfant Jésus, je Vous en supplie, venez avec Votre épée, couper les liens mauvais qui me retiennent et défendre les bons. Je Vous consacre ce temps, tremplin de ma vie adulte. Achevez ce qui doit être achevé, sauvez ce qui doit être sauvé, restaurez ce qui doit être restauré.


Temps de prière silencieuse et d’accueil : Nommer à voix haute et faire mémoire de ce passage à l'âge adulte : les choix de cette époque, sentimentaux, orientation professionnelle, rencontre, vie de foi... toutes les événements et sentiments qui ont animé cette période de notre vie.


Neuvième jour

Consécration de toute notre enfance

passer de l'infantilisme à l'esprit d'enfance


Enfant Jésus, Vous nous dites que seuls ceux qui deviennent des petits entrent dans le Royaume. Je désire laisser derrière moi, tout ce qui s'est grandit en moi pour devenir fort selon l'esprit de ce monde. J'ai eu si peur, j'ai eu si mal, mais je voulais tant vivre, que j'ai trouvé, de-ci, de-là, des armes lourdes pour me défendre. Mais je vois aujourd'hui hui qu'elles sont un rempart qui m'empêche d'être libre, et Vos rayons d'Amour, sur ses pierres, se heurtent. Je dépose à Vos pieds, toutes ces armes et leur utilité. Je n'en n'ai plus besoin, car je sais que Vous êtes là, et que Votre Sainte Innocence, est le meilleur des boucliers. Je désire devenir un enfant de Votre Lumière, un enfant de Dieu au cœur de ce monde. A partir de ce jour, je Vous livre sans retenue mon passé, à partir de ce jour, mon passé est passé, et porté dans Vos bras d'amour, je m'élance, confiant, comme un enfant blotti sur le sein de sa mère, vers le Royaume des cieux. Merci de m'avoir conduit de mon père de la terre vers mon Père du ciel. Enfant Jésus, je Vous consacre tout ce temps qu'il me reste sur la terre, faites en un Noël de chaque jour, pour qu'au soir de cette vie, je naisse sans douleur, au Ciel de mon éternité. Amen.


Neuvaine écrite par Myriam Fourchaud. Cette prière est écrite avec le « vouvoiement », mais vous pouvez aussi utiliser le « tutoiement », selon votre cœur. (Source de la neuvaine : www.mariereine.com).

 

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7 août 2013

Neuvaine à Sainte Hildegarde de Bingen

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Sainte Hildegarde de Bingen

Docteur de l'Eglise

1098-1179

Fête le 17 septembre

 

Hildegarde naît en 1098 à Bermersheim près d’Alzey. La date exacte de sa naissance n’est pas connue, contrairement à ce que disent certains sites d’astrologie ou comme le prétend Wikipedia. Elle est la dixième enfant d’une famille appartenant à la haute noblesse franque. Vers 1112, elle entre au couvent de Jutta de Sponheim, dépendant du monastère bénédictin du Disibodenberg. Hildegarde va donc être très tôt imprégnée du rythme de vie bénédictin alternant prière et travail, étude et lecture spirituelle, vie communautaire et solitude. Jutta meurt en 1136 et Hildegarde est élue abbesse du couvent à la tête d’une petite communauté qui s’était développée peu à peu, au fil des années. Jusqu’à sa 41ème année, Hildegarde s’applique aux tâches quotidiennes d’un couvent, enrichit ses connaissances et se dote d’une profonde culture. Bien que n'étant pas instruite, comme elle le dit elle-même – elle n’avait pas reçu un enseignement réel des disciplines classiques telle que la grammaire – Hildegarde possédait néanmoins de vastes connaissances de la Bible, en théologie, en philosophie et en sciences naturelles. C’est surtout la richesse des Écritures qu’elle découvre dans la liturgie et la Règle de Saint Benoît comme dans les Lectures des Pères de l’Église et des Pères du désert qui vont devenir pour elle une source intarissable d’inspiration et constituer la base de son œuvre entière.

En 1141, elle fait sa première rencontre avec la Lumière qui la foudroie comme un éclair et transforme soudainement sa vie, jusqu’alors effacée : « Et voici que, dans la 43ème année du cours de ma vie temporelle, alors que, dans une grande crainte et une tremblante attention, j’étais attachée à une céleste vision, j’ai vu une très grande clarté, dans laquelle se fit entendre une voix venant du ciel et disant : « Fragile être humain, cendre de cendre et pourriture de pourriture, dis et écris ce que tu vois et entends…. Ecris cela, non pas en te fondant sur toi-même, ni en te fondant sur un autre humain, mais en te fondant sur la volonté de celui qui sait, qui voit et qui dispose toutes choses dans les secrets de ses mystères. Et à nouveau, j’entendis une voix du ciel qui me disait : « Proclame donc ces merveilles, écris les choses que tu as ainsi apprises et dis-les. Et il arriva, en l’année 1141 de l’Incarnation de Jésus Christ, Fils de Dieu, alors que j’étais âgée de 42 ans et 7 mois, qu’une lumière de feu d’un éclat extraordinaire, venant du ciel ouvert, traversa tout mon cerveau et enflamma tout mon cœur et toute ma poitrine, comme le fait la flamme, non pas celle qui brûle, mais celle qui réchauffe, tout comme le soleil réchauffe un objet sur lequel il pose ses rayons. Et voici que, tout à coup, je pouvais savourer la connaissance du contenu des Livres, c’est à-dire du Psautier, des Evangiles et des autres livres, aussi bien de l’Ancien Testament que du Nouveau, et cela sans connaître la traduction des mots de leur texte, ni la division en syllabes, sans avoir non plus la connaissance des cas ou des temps. » Scivias : Commencement de la première partie du livre « Connais les voies ».

Le passage de la Lumière en elle ainsi que les dons appropriés à cette apparition ont valu à Hildegarde de Bingen son nom de visionnaire et de prophétesse. De 1141 à 1151, elle travaille alors à sa première œuvre de théologie «Scivias » qui retrace l’Histoire Sainte depuis la création de l’univers et de l’homme jusqu’à la rédemption et l’accomplissement de la fin des temps, en passant par la naissance et le développement de l’Église. L’histoire éternelle de Dieu et de l’homme, de l’éloignement au retour de l’homme vers son Créateur y est racontée de manière unique. Hildegarde essaie de décrire, sans cesse par de nouvelles images, le Mystère de Dieu. Dans le récit, ses visions sont toutes composées de la même manière (1. la vision, 2. l’explication, 3. le sens théologique et spirituel). En 1147/48, lors d’un synode à Trêves, le pape Eugène III reconnaît l’origine divine des écrits d’Hildegarde.

En 1150, Hildegarde s’installe avec 20 religieuses dans un nouveau monastère qu’elle fonde sur le Rupertsberg près de Bingen, sur les hauteurs du Rhin. En 1158, elle rédige des traités de médecine et de science « pour rendre les hommes attentifs aux moyens de guérison que Dieu a placés dans la nature. Elle manifeste ainsi par ses écrits la vivacité culturelle des monastères féminins du Moyen-Age ». Le livre « Causae et curae »  décrit plus de 50 maladies et leurs remèdes. « Le Physica » ou « Livre des subtilités des créatures divines » propose 2000 traitements issus des 3 règnes : animal, végétal et minéral. « Les arbres, les plantes, les animaux et même les pierres précieuses, toute la création recèle de forces secrètes qu’aucun homme ne peut connaître à moins que Dieu ne les lui ait révélées. » « Ces remèdes m’ont été indiqués par Dieu. Et l’homme sera libéré des maladies, sauf si cela est contraire à la volonté de Dieu. » De 1158 à 1173, elle rédige son deuxième ouvrage de théologie, «Liber Vitae Meritorum», « Le Livre des Mérites de la Vie », et écrit son «Liber Divinorum Operum», « le Livre des œuvres divines ». De 1158 à 1170, elle entreprend 4 voyages missionnaires (dont le dernier à plus de 70 ans) pour parler de Dieu aux hommes et pour rétablir la paix, l’unité dans l’Eglise. Elle prêche en public à plusieurs endroits, entre autres à Mayence, Wurtzbourg, Bamberg, Trêves, Metz et Cologne, appelant le peuple et le clergé à la pénitence et à la conversion du cœur.

En 1165, Hildegarde fonde un second cloître à Eibingen au-dessus de la ville actuelle de Rüdesheim, en face du Rupertsberg. En 1174/75, le moine Gottfried entame la «Vita» d’Hildegarde. Le 17 Septembre 1179, Hildegarde meurt au Rupertsberg, à l’âge de 81 ans. On a vu apparaître dans le ciel deux arcs qui s’entrecroisaient. A leur point d’intersection a grandi une croix lumineuse. Ce phénomène a été observé par plusieurs personnes au-dessus du Rupertsberg. Entre 1180 et 1190, le moine Theoderich achève le récit de la vie d’Hildegarde entamé par Gottfried. Entre 1223 et 1237, la procédure de canonisation d’Hildegarde est interrompue pour des raisons inconnues. Son nom a été introduit au martyrologe romain au XVe siècle. Longtemps vénérée comme une sainte par ses partisans, son culte a été étendu à l'Eglise Universelle en mai 2012 par Benoît XVI qui l'a proclamée Docteur de l'Eglise le 7 octobre 2012.

Bibliographie : « Sainte Hildegarde, Docteur de l'Eglise, sa vie, son message, ses visions, sa médecine, ses prières... », de Thierry Fourchaud, aux Editions La Bonne Nouvelle.

 

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Neuvaine à Sainte Hildegarde de Bingen

 

O Sainte Hildegarde, Dieu vous a révélé bien des mystères de l'univers. aidez-nous à découvrir dans la création toute la bienveillance du Père qui nous aime d'un Amour infini. Vous qui avez cultivé avec sagesse les arcanes de la théologie, de la médecine et des arts, nous vous prions pour les scientifiques, les médecins, les chercheurs, les artistes, intercédez auprès du Seigneur pour qu’ils reconnaissent l’origine divine dans tout ce qu’ils découvrent. Vous la Prophétesse de Germanie qui avez proclamé avec force et ardeur la vérité de Dieu, aidez-nous à être témoin, en Eglise, de cette vérité. Vous qui aviez le don de guérison, nous vous confions les maladies de l’âme et du corps. Aidez les plus souffrants à se tourner vers le Christ pour obtenir leur guérison pour la vie éternelle. Vous qui avez aimé et servi Dieu jusqu’à la mort, soutenez-nous dans notre chemin de foi ; que notre charité se fasse toujours plus ardente, et que l’amour de Dieu nous anime toujours. Amen.

 

1 Notre Père, 10 Je vous salue Marie, 1 Gloria

 

Sainte Hildegarde, priez pour nous !

 

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1 juillet 2013

Neuvaine Perpétuelle à Notre Dame de Knock

Neuvaine Perpétuelle à Notre Dame de Knock

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L'histoire de Knock

 

Le jeudi 21 août 1879, vers 8 heures du soir, la Bienheureuse Vierge Marie, accompagnée de Saint Joseph et de Saint Jean l'Évangéliste sont apparus sur le mur extérieur sud de l'église de Knock, une petite bourgade située dans le Comté de Mayo, en Irlande. A côté d'eux et un peu à droite se trouvait un autel avec une croix et la figure d'un agneau, autour de laquelle les anges planaient. L'apparition fut silencieuse, pas une parole ne fut prononcée par les célestes Visiteurs. Il y eut 15 témoins officiels à l'apparition, jeunes et adultes, qui furent témoins de l'apparition qui durant pendant deux heures sous une pluie battante et qui récitèrent le Rosaire. Deux commissions d'enquête, en 1879 et en 1936, ont conclu que leurs témoignages étaient dignes de confiance et satisfaisants.

Aujourd'hui, Notre Dame de Knock compte parmi les plus grands sanctuaires mariaux du monde, après avoir bénéficié de la pleine approbation de l'Église, depuis de nombreuses années. Il a reçu les privilèges de quatre papes et le privilège le plus récent a été la visite de Sa Sainteté du Bienheureux Jean-Paul II, le 30 Septembre, 1979.

 

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Neuvaine à Notre Dame de Knock

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.

 

Rendons gloire au Père tout-puissant,

à son fils Jésus-Christ le Seigneur,

à l'Esprit qui habite en nos cœurs,

maintenant et pour toujours. Amen.

 

Notre Dame de Knock, Reine de l'Irlande, Vous avez donné espoir à Votre peuple dans un moment de détresse et l'avez réconforté dans son chagrin. Vous avez inspiré d'innombrables pèlerins à prier avec confiance Votre Divin Fils, et se souvenir de sa promesse: « Demandez et vous recevrez, Cherchez et vous trouverez ». Aidez-moi à me souvenir que nous sommes tous des pèlerins en route vers le paradis. Remplissez-moi d'amour et de souci pour mes frères et sœurs dans le Christ, en particulier pour tous ceux qui vivent avec et autour de moi. Confortez-moi quand je suis malade, déprimé ou solitaire. Apprenez-moi comment prendre part toujours plus pieusement à la sainte messe et enfin, priez pour moi maintenant, et à l'heure de ma mort.

 

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donnez-nous la Paix, Seigneur.

 

Saint Joseph, choisi par Dieu pour être l'époux de Marie, le Protecteur de la Sainte Famille, le gardien de l'Eglise. Protégez toutes les familles dans leur travail et les loisirs et la gardez-nous pendant notre pèlerinage sur les chemins de la vie.

 

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donnez-nous la Paix, Seigneur.


Saint Jean, Disciple bien-aimé du Seigneur, Prêtre fidèle, Enseignant de la Parole de Dieu, Aidez-nous à toujours être affamé de la Parole de Dieu, à être fidèles à la messe et à nous aimer les uns les autres.

 

Notre Dame de Knock, priez pour nous.

Refuge des pécheurs, priez pour nous.

Reine de l'Assomption, priez pour nous.

Reine du Rosaire, priez pour nous.

Mère de Nazareth, priez pour nous.

Reine des Vierges, priez pour nous.

Secours des chrétiens, priez pour nous.

Santé des malades, priez pour nous.

Reine de la Paix, priez pour nous.

Notre-Dame, Reine et Mère, priez pour nous.

Notre-Dame, Mère de l'Eglise, priez pour nous.


(Ici, Présenter ses propres intentions particulières)


Avec les Anges et les Saints, prions.

 

Rendons gloire au Père tout-puissant,

à son fils Jésus-Christ le Seigneur,

à l'Esprit qui habite en nos cœurs,

maintenant et pour toujours. Amen.

 

Instruction : La Neuvaine publique nationale a lieu chaque année au sanctuaire de Knock du 14 au 22 Août. Le Rosaire et la participation à la Sainte Messe et la réception de la communion est recommandée chaque jour de Neuvaine. La Neuvaine perpétuelle se récite à un jour fixe chaque semaine.

 

Imprimatur: +Michael Neary, Archbishop of Tuam

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9 mai 2013

Neuvaine au Saint Esprit

 

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Neuvaine au Saint-Esprit

Elle commence le jeudi de l’Ascension jusqu'à la fête de Pentecôte

Prions-là d'un seul cœur !

 


Préparons nos cœurs pour accueillir la puissance du Saint-Esprit avec dans toute notre vie ! Crainte de Dieu, piété, science, force, conseil, intelligence et sagesse sont les 7 dons de l’Esprit Saint que nous demandons avec foi et confiance. L’idéal est de prendre du temps chaque jour dans la louange, l’adoration et le chant en langues pour accueillir la Gloire de Dieu et le baptême dans le Saint-Esprit à Pentecôte ! Ajoutons aussi chaque jour la petite prière, le Veni Creator, un Notre Père et un Je vous Salue Marie.


Prière du Veni Creator

 

Venez, Esprit Créateur nous visiter,

Venez éclairer l'âme de vos fils :

Emplissez nos cœurs de grâce et de lumière,

Vous qui avez créé toute chose avec Amour.

Vous le Don, l'envoyé du Dieu Très Haut,

Vous Vous êtes fait pour nous le Défenseur;

Vous êtes l'Amour, le Feu, la source vive,

Force et douceur de la grâce du Seigneur.

Donnez-nous les sept dons de Votre Amour,

Vous le doigt qui œuvrez au Nom du Père;

Vous dont Il nous promit le règne et la venue,

Vous qui inspirez nos langues pour chanter.

Mettez en nous Votre clarté, embrasez-nous,

En nos cœurs, répands l'amour du Père ;

Venez fortifier nos corps dans leur faiblesse,

Et donnez-nous Votre vigueur éternelle.

Chassez au loin l'ennemi qui nous menace,

Hâtez-Vous de nous donner la paix;

Afin que nous marchions sous Votre conduite,

Et que nos vies soient lavées de tout péché.

Faites-nous voir le Visage du Très-Haut,

Et révélez-nous celui du Fils ;

Et Vous l'Esprit commun qui les rassemble, Venez en nos cœurs,

Qu'à jamais nous croyions en Vous.

Gloire à Dieu notre Père dans les cieux,

Gloire au Fils qui monte des Enfers ;

Gloire à l'Esprit de Force et de Sagesse,

Dans tous les siècles des siècles. Amen!


Premier jour

Prière à l’Esprit sanctificateur

 

Esprit Saint sanctificateur, je me prosterne devant Vous et je Vous adore dans le plus profond désir de mon âme. Je Vous remercie de toutes les grâces que Vous m'avez faites jusqu’à ce jour, et je Vous demande pardon d’y avoir si mal correspondu. Esprit-Saint, donnez-moi l’amour de la prière et de toutes les vertus que Vous voulez voir fructifier en moi. Ô Père des pauvres, ô dispensateur des dons célestes, exaucez mon humble prière.

 

Deuxième jour

Prière pour obtenir le don de Crainte


Esprit-Saint, Esprit d’Amour et de Vérité, Source adorable de toute perfection, je Vous adore et je Vous remercie de tous les bienfaits dont Vous m’avez comblé. Que de fois, par le passé, je Vous ai contristé et chassé de mon cœur ! Pardon ! Donnez-moi la crainte filiale et qu’elle me pénètre d’un profond respect pour Dieu et pour les choses de Dieu. Que la crainte filiale me fasse éviter les plus petites fautes de peur de déplaire à mon Père du Ciel.


Troisième jour

Prière pour obtenir le don de Piété

 

Esprit-Saint, Abîme de Bonté et de Douceur, je Vous adore et Vous remercie de toutes les grâces que Vous m’avez accordées, spécialement de m’avoir revêtu de la sublime dignité d’enfant de Dieu. Malheureusement, je n’ai pas toujours vécu d’une manière digne de ce grand privilège. Daignez Saint-Esprit m’envoyer le véritable esprit des enfants de Dieu : l’esprit de Piété, qui me donne, pour Dieu, des sentiments de filial amour et de douce confiance, et, pour le prochain, un cœur tendre et compatissant.

 

Quatrième jour

Prière pour obtenir le don de Science


Esprit-Saint, Dieu de Lumière et d’Amour, je Vous adore et Vous remercie de tous Vos bienfaits, spécialement de m’avoir donné une intelligence pour Vous connaître et un cœur pour Vous aimer. Réveillez Seigneur en moi le don de Science, avec lui je ne verrai dans les choses créées que des moyens d’aller à Dieu. Je n’en userai que pour qu’elles me conduisent à Lui, et je m’en abstiendrai, si elles doivent m’en détourner. Alors, je serai indifférent à la richesse ou à la pauvreté, à l’honneur ou au mépris, à la santé ou à la maladie, à une vie longue ou à une vie courte ; je n’aimerai et ne chercherai en toute chose que l’adorable volonté de mon Père.


Cinquième jour

Prière pour obtenir le don de Force

 

Esprit-Saint, Dieu tout-puissant, qui avez si merveilleusement transformé les Apôtres en les rendant, de faibles et timides qu’ils étaient, tellement forts et intrépides qu’aucune puissance créée ne put jamais les ébranler ; me voici humblement prosterné(e) devant Vous, moi qui suis une si faible créature. Ô Esprit-Saint, c’est en Vous seul que j’espère, c’est de Vous seul que j’attends mon Salut. Communiquez-moi, s’il Vous plaît, Votre Don de Force qui me rende invincible sur Jésus, le rocher qui me sauve. Alors, je ne craindrai plus mes ennemis, et Vous me ferez la grâce de les vaincre entièrement et toujours.

 

Sixième jour

Prière pour obtenir le don de Conseil

 

Esprit-Saint, qui, dans Votre Amour infini, voulez être mon guide dans les sentiers de cette vie, afin de me conduire sûrement, je Vous adore et Vous remercie des conseils précieux que Vous m’avez donnés jusqu’à ce jour. Malheureusement j’ai préféré trop souvent me laisser conduire par l’ange des ténèbres, par mes sens et mes passions. Ayez pitié de moi et pardonnez-moi ! Me voici, aujourd’hui, résolu de Vous suivre partout, Saint-Esprit, où il Vous plaira de me conduire. Que Votre Don de Conseil me dirige pas à pas, afin que je ne m’écarte jamais de la voie que Vous m’avez tracée.

 

Septième jour

Prière pour obtenir le don d’Intelligence


Esprit-Saint, qui Vous plaisez à faire briller Votre Lumière sur les âmes humbles, droites et pures, tandis que Vous la refusez aux orgueilleux. Oh ! Je Vous en supplie, par les mérites de Jésus-Christ et par l’intercession toute-puissante de Votre chère épouse, la Vierge Marie, daignez me pardonner tous mes péchés, en détachant entièrement mon cœur des mauvaises affections terrestres. Faites briller sur mon âme, malgré mon indignité, les célestes rayons du don d’Intelligence, afin qu’elle découvre les beautés cachées des vérités de la foi.


Huitième jour

Prière pour obtenir le don de Sagesse


Esprit-Saint, qui, par Votre Don admirable de Sagesse, élevez les âmes à la plus haute sainteté, en les unissant étroitement à Vous. Aujourd’hui, éclairé de Votre Divine Lumière, je reconnais mes égarements, je les déplore du fond de mon cœur et les déteste sincèrement. Quelle que soit mon indignité, envoyez-moi, s’il Vous plaît, la Divine Sagesse. Elle seule m’apprendra à ne plus goûter que Dieu et les choses de Dieu, à juger toutes les choses d’après le rapport qu’elles ont avec Lui. Dieu seul sera l’objet de tous mes soupirs, de tout mon amour. Oui, je L’aimerai, ce seul et unique Bien, Bien suprême et éternel.

 

Neuvième jour

Prière à Marie, épouse chérie du Saint-Esprit

 

O Marie, très digne Épouse du Saint-Esprit et Mère bien-aimée de mon âme, Vous qui, dès le premier moment de Votre existence, avez été ornée des Dons du Saint-Esprit et les avez fait admirablement fructifier par une fidélité constante et un amour toujours croissant, daignez jeter un regard de compassion sur Votre enfant si pauvre, si indigne, prosterné ici à Vos pieds. Je suis résolu à me donner à Dieu sans réserve.

 

O Marie, qui, par Vos ardents désirs et Vos prières ferventes, avez autrefois attiré le Saint-Esprit sur les apôtres, priez-Le aussi pour moi. Par les mérites de Vos sept douleurs, obtenez-moi les sept dons du Saint-Esprit, ainsi que la grâce d’y correspondre fidèlement.

Obtenez-moi le don de Crainte, qui me fasse pleurer le reste de ma vie les péchés que j’ai commis, et éviter désormais tout ce qui déplaît à Dieu.

Obtenez-moi le don de Piété, qui me pénètre, à l’égard du Père céleste, d’une tendre confiance et d’un filial amour ; qu’il me fasse trouver, par sa douce onction, le joug du Seigneur léger et suave.

Obtenez-moi le don de Science, qui m’élève vers Dieu par le moyen des créatures, et m’apprenne l’art difficile d’en user ou de m’en abstenir selon la volonté de Dieu.

Obtenez-moi le don de Force, qui me rende capable de vaincre toutes les tentations du démon, d’accomplir toujours parfaitement mes devoirs et de louer chaque jour de cette vie.

Obtenez-moi le don de Conseil, qui me fasse choisir constamment les moyens les mieux appropriés et me fasse discerner, dans les occasions difficiles, ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu.

Obtenez-moi le don d’Intelligence, qui me découvre la splendeur des vérités et des mystères de notre Sainte Religion.

Obtenez-moi, enfin, le don de Sagesse, qui me fasse connaître le vrai bonheur, porter sur toute chose un jugement sain, goûter Dieu et Sa très sainte volonté en tout.


Ô Vierge fidèle, faites que je ne perde plus jamais ces dons si précieux ; mais qu’à Votre exemple, je les conserve et les fasse fructifier jusqu’à la mort. Faites, enfin, ô douce Mère, qu’après m’être laissé diriger en cette vie par le Saint-Esprit, j’aie le bonheur d’être introduit par Lui dans le ciel, pour aimer et louer à jamais, en union avec Vous, l’adorable Trinité Sainte, à qui soient rendus tout honneur et toute gloire.

 

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Acte de consécration au Saint-Esprit


En présence du ciel et de la terre remplis de ta gloire et à genoux devant ta majesté divine, je m'offre corps et âme à Vous éternel Esprit de Dieu. J'adore l'éclat de Votre Pureté, l'intégrité inaltérable de Votre Justice et la Puissance de Votre Amour. Vous êtes la Force et la Lumière de mon âme ; par Vous, je vis, je pense et j'agis. Puissé-je ne jamais pécher contre Vous, ni Vous contrister en résistant à la grâce ! Guidez mes pensées ; faites que j'entende toujours Votre voix et que j'obéisse à Vos suaves inspirations. Je m'attache à Vous, je me donne à Vous et je supplie Votre Miséricorde de veiller sur ma faiblesse. Prosterné aux pieds de Notre-Seigneur Jésus-Christ, crucifié, contemplant Ses Plaies, plein de confiance dans Son Sang Précieux, adorant Son Côté ouvert et Son Cœur brisé, je Vous supplie, Esprit adorable, soutien de ma fragilité, de me préserver de toute faute, et si je tombe, de m'accorder le pardon.

Faites-moi la grâce, ô Esprit-Saint, Esprit du Père et du Fils, de Vous dire toujours et partout : « Parlez Seigneur, votre serviteur écoute! »

Esprit de sagesse, présidez à toutes mes pensées, paroles et actions, depuis l'heure présente jusqu'à celle de ma mort.

Esprit d'intelligence, éclairez-moi, enseignez-moi.

Esprit de conseil, dirigez mon inexpérience.

Esprit de force, fortifiez ma faiblesse.

Esprit de science, dissipez mon ignorance.

Esprit de piété, faites-moi persévérer dans la bonne voie.

Esprit de crainte, délivrez-moi de tout mal.

Esprit de paix, donnez-moi Votre Paix.

Divin Esprit-Saint, rendez-moi fidèle dans le service de Dieu.

Donnez-moi la force d'agir, dans toutes les occasions, avec Vos fruits; amour, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance, douceur, et maîtrise de soi.

Puisque Vous êtes ma vie, Esprit-Saint, faites-moi agir selon Votre Cœur toujours! Amen!


D'après une Neuvaine inspirée d’un texte de saint Alphonse de Ligori écrite par Thierry Fourchaud
 

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20 janvier 2013

Neuvaine à Notre Dame de Lourdes 2013

Neuvaine à Notre Dame de Lourdes 2013

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Neuvaine à Notre Dame de Lourdes

Du 2 au 10 février 2013


O Marie, Vous qui êtes apparue à Sainte Bernadette dans le creux du rocher, dans le froid et l’ombre de l’hiver, Vous apportiez la chaleur d’une présence, l’amitié d’un sourire, la lumière et la beauté de la grâce. Dans le creux de nos vies souvent obscures, dans le creux de ce monde où le Mal est puissant, apportez l’espérance, redonnez la confiance. Vous qui avez dit à Sainte Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception » : venez en aide aux pécheurs que nous sommes. Donnez-nous le courage de la conversion, l’humilité de la pénitence et la persévérance de la prière. Nous Vous confions tous ceux que nous portons dans notre cœur et, particulièrement, les malades et les désespérés, Vous qui êtes «Notre-Dame du Bon Secours». Vous qui avez guidé Bernadette à la découverte de la source, guidez-nous vers Celui qui est la source de la vie éternelle, Celui qui nous a donné l’Esprit Saint pour que nous osions dire : Notre Père qui êtes aux cieux...


Chaque jour de la Neuvaine

 

1- la prière de neuvaine,

2- Une dizaine de chapelet, suivie de ces trois invocation :

« Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous ! »,

« Sainte Bernadette, priez pour nous ! »,

« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous ».

3- Une communion le jour du 11 février ou un jour de l’octave.

4- Confession recommandée.

 

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10 janvier 2013

Neuvaine perpétuelle en l'honneur de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse

Neuvaine perpétuelle en l'honneur de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse

La Neuvaine perpétuelle se récite à un jour fixe de la semaine

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La Médaille Miraculeuse

 

« Ses pieds reposaient sur un globe blanc... J'ai vu des bagues à ses doigts ... Sur chaque anneau se trouvaient des pierres précieuses ... Les pierreries étaient plus ou moins grosses et les rayons qui en sortaient étaient proportionnellement plus ou moins éclatants ». Catherine entend une voix intérieure: « Ces rayons sont le symbole des grâces que Je répands sur ceux qui Me, les demandent. Les pierres sans rayons symbolisent les grâces que l'on oublie de me demander ». Un tableau un peu ovale se forma autour de la Sainte Vierge, sur lequel on lisait en lettres d'or ces paroles: « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». La voix dit encore: « Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront indulgenciée recevront de grandes grâces, surtout en la portant autour du cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance ».

Catherine continue: Le tableau parut se retourner, et je vis au dos de la médaille: un grand M surmontée d'une barre et d'une croix; sous le M se trouvaient les Cœurs de Jésus et de Marie, l'un couronné d'épines, l'autre transpercé d' une épée. L'avant de la médaille représente Marie debout sur la terre, son pied écrasant la tête du serpent, et ses mains étendues vers tous ceux qui demandent son aide. Elle est entourée d'une prière elle contenant l'un de ses titres les plus précieux: « Ô Marie conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à Vous ». Les rayons de lumière de ses mains symbolisent les grâces qu'elle désire accorder à ceux qui portent la Médaille et qui l'invoquent avec confiance. La médaille a été réalisée selon les demandes de Notre-Dame. Elle a été distribué librement et dans un court laps de temps a été porté par des millions de personnes. S'en sont suivies des merveilles innombrables. La santé a été retrouvée, la maladie bannie, la bénédiction accordée.

 

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Exercices de la Neuvaine


Hymne à Marie Immaculée

 

O Marie Immaculée, vos louanges, nous chantons, Vous régnez désormais dans toute sa splendeur avec Jésus, notre Roi.

Refrain : Ave, Ave, Ave Maria! Ave, Ave, Maria!

Votre nom est notre force, vos vertus notre lumière, votre amour notre consolation, votre souvenir notre espérance.

 

Prière d'ouverture


Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.


Venez, Esprit Saint, remplissez le cœurs de vos fidèles, et allumez en eux le Feu de Votre Amour.

Envoyez Votre Esprit, et tout sera créé.

Et Vous renouvellerez la face de la terre.


Prions le Seigneur


O Dieu qui avez instruit les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit, accordez-nous par ce même Esprit de goûter ce qui est bien et de bénéficier sans cesse de ses divines inspirations. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur. Amen.


O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. (X3)

 

Prière


Seigneur Jésus-Christ, qui avez glorifié par d'innombrables miracles la Bienheureuse Vierge Marie, immaculée dès le premier instant de sa conception, faites que tous ceux qui implorent avec confiance sa protection sur la terre, puissent jouir éternellement de votre présence dans le ciel, Vous qui vivez et régnez avec le Père dans l'unité du Saint Esprit, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

O Seigneur Jésus-Christ, qui pour accomplir vos plus grandes œuvres, avez choisi les choses faibles du monde, afin que nulle chair ne se glorifie dans vos yeux, et qui, pour une croyance mieux et plus largement diffusée dans l'Immaculée Conception de votre Mère, avez souhaité que la Médaille Miraculeuse soit manifestée à Sainte Catherine Labouré, permettez, nous vous en supplions, que remplis d'une profonde humilité, nous glorifions ce mystère par nos parole et nos actions. Amen.

 

Souvenez-vous à la Vierge Marie


Souvenez-vous,
ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre intercession, ait été abandonné. Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j'accours, je viens à vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement, et daignez les exaucer. Amen.

 

Prière de la Neuvaine


O Vierge Immaculée, Mère de Notre-Seigneur Jésus et notre Mère, pénétrés de la plus vive confiance en ton intercession toute-puissante et infaillible, qui se manifeste de façon toute spéciale par le biais de la Médaille Miraculeuse, nous vos enfants avec amour et confiance nous Vous supplions de nous obtenir les grâces et les faveurs que nous demandons en cette neuvaine, si elles sont utile au bien de nos âmes immortelles ainsi et pour le bien des âmes pour lesquelles nous prions. (Ici présenter nos demandes) Vous savez, ô Marie, combien de fois nos âmes ont été les sanctuaires de Votre Divin Fils qui hait l'iniquité. Obtenez-nous une haine profonde du péché et la pureté du cœur qui nous unira à Dieu, afin que chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actes puissent contribuer à sa plus grande gloire. Obtenez-nous aussi un esprit de prière et de mortification, afin que nous puissions récupérer par la pénitence que nous avons perdu par le péché et enfin parvenir à cette demeure bénie dans laquelle vous demeurez comme Reine des anges et des hommes. Amen.

 

Acte de Consécration à Notre Dame de la Médaille Miraculeuse


O Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, nous nous consacrons à Vous sous vocable de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse. Faites que cette médaille devienne pour chacun de nous le signe de votre amour que vous avez pour chacun d'entre nous et un mémorial constant de nos devoirs envers Vous. En la portant toujours, faites que nous soyons bénis par votre protection bienveillante et conservés dans la grâce de Votre Divin Fils. O Vierge puissante, Mère de notre Sauveur, gardez-nous près de Vous à chaque instant de notre vie. Obtenez pour nous, qui sommes vos enfants, la grâce d'une bonne mort, afin qu'unis a vous, nous puissions jouir de la béatitude du ciel pour l'éternité des siècle sans fin. Amen.

 

O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. (X3)

 

Bénédiction du Très Saint Sacrement

 

Tantum ergo, Sacramentum

Veneremur cernui :

Et antiquum documentum,

Novo cedat ritui :

Praestet fides suplementum,

Sensuum defectui.

Genitori, Genitoque,

Laus et jubilatio :

Salus, honor, virtus quoque,

Sit et benedictio :

Procedenti abutroque,

Comparsit laudatio.

 

Adorons donc, proternés

Un si grand Sacrement ;

Que l’ancien rite

cède la place à ce nouveau mystère :

que la foi supplée à la faiblesse de nos sens.

Qu’au Père et au Fils

soient honneur et louange, salut,

gloire, puissance et bénédiction :

même hommage à Celui qui

procède de l’un et de l’autre.

 

Prions

 

Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, Vous nous avez laissé le mémorial de votre passion ; donnez-nous de vénérer d’un si grand amour les mystères de votre corps et de votre sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de la rédemption. Vous qui vivez et régnez pour les siècles des siècles. R. Ainsi-soit-il.

 

Louanges de Dieu

 

Béni soit Dieu.

Béni soit son saint nom.

Béni soit Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme.

Béni soit le Nom de Jésus.

Béni soit son Sacré-Cœur.

Béni soit Son sang précieux.

Béni soit Jésus au Très Saint Sacrement de l'autel.

Béni soit l'Esprit Saint, Paraclet.

Béni soit le Mère de Dieu, la Très Sainte Vierge Marie.

Bénie soit sa Sainte et Immaculée Conception.

Bénie soit sa glorieuse Assomption.

Béni soit le Nom de Marie, Vierge et Mère.

Béni soit Saint Joseph, son très chaste époux.

Béni soit Dieu dans ses anges et dans ses saints.

 

Qu'en tous temps et en tous lieux, soit adoré, loué, et aimé le Cœur de Jésus dans le Très Saint Sacrement avec un amour et une affection reconnaissante dans tous les tabernacles du monde, et ce jusqu'à la fin des temps. Amen.

 

O Marie, conçue sans péché, priez pour nous, priez pour nous, o Marie, conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous.

 

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30 novembre 2012

Saint Hubert de Liège

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Saint Hubert de Liège

Evêque de Maëstricht et de Liège, Saint Patron des chasseurs

657-727

Fêtes le 30 mai et le 3 novembre


La noblesse, la sainteté, le zèle apostolique et le don des miracles ont rendu ce grand homme un des plus illustres prélats des premiers siècles de la monarchie française. L'Aquitaine le reconnaît pour un de ses seigneurs la plus ancienne race de nos rois, pour un de ses princes, et le pays des Ardennes, pour son apôtre. Il eut pour père Bertrand, que Molan et Baronius font duc d'Aquitaine, et que quelques autres font descendre de Clotaire 1er, roi des Francs, et pour mère Hugberne, ou Afre, sœur de Sainte Ode, femme d'une naissance proportionnée à celle de son mari. On l'éleva dans les lettres et dans tous les autres exercices d'une personne de sa qualité, et il y devint si adroit, qu'il était estimé comme un des jeunes seigneurs les plus accomplis du royaume. Lorsqu'il fut en âge de paraître à la cour, ses parents l'envoyèrent à celle de Thierry III, fils de Clovis II il s'y rendit si recommandable par sa prudence, son honnêteté et ses manières agréables, qu'il mérita d'être élevé à la dignité de comte du palais. Cette haute fonction lui fournit l'occasion de montrer la sagesse et la probité qui le distinguaient et qui relevèrent bien haut dans l'estime de ses compagnons de cour. Ici encore il fut témoin des plus beaux exemples de piété, d'abnégation et de dévouement.

Plusieurs de ces nobles soigneurs quittaient la cour, et renonçaient aux honneurs et à l'éclat du monde pour se vouer aux travaux apostoliques, ou s'enfermer dans un monastère. Mais Hubert n'imita pas d'abord ces beaux exemples de vertu qu'il avait sous les yeux. Vivant à la cour, entouré des séductions qui en font un séjour si dangereux, même pour le plus sage, sa jeunesse fut enveloppée dans les troubles de ces fréquentes révolutions qui, grâce à l'indolence des rois fainéants, bouleversèrent si souvent le trône de France, et permirent tantôt aux factions, tantôt à l'intrigue de se mettre au-dessus des lois.

Le jeune Hubert passa quelque temps à la cour de Thierry; cependant la tyrannie du ministre Ebroïn rendit odieuse la domination du maître. Les sujets se révoltèrent et en vinrent jusqu'à déposer leur roi. Celui-ci ayant remonté sur le trône quelque temps après, Hubert passa encore plusieurs années à la cour de ce roi, son protecteur. Là sa vie, sans être celle d'un prince déréglé, se ressentit néanmoins du tumulte au milieu duquel il était obligé de vivre. A la vérité on ne remarquait pas en lui des vices grossiers ni des actes bien répréhensibles mais toute sa religion se bornait à observer ce que dictent les principes de la probité naturelle. Ses vertus étaient purement humaines c'était dans le christianisme un honnête homme selon le monde. Il ne connaissait pas encore cet esprit d'humilité pratique, de mortification et de prière qui est la base du christianisme, et sans lequel le chrétien ne l'est que de nom et d'apparence.

Il aimait la chasse avec passion, et il y perdait un temps précieux qu'il aurait dû consacrer au service de Dieu. Il se livrait aveuglément aux plaisirs d'une vie mondaine, lorsque tout à coup le cruel Ebroïn s'échappe de sa prison, recouvre sa dignité de maire du palais, et en exerce tyranniquement le pouvoir. Rien ne l'empêche de suivre ses mouvements d'avarice et d'oppression contre les grands et les évêques il pille les églises et les couvents, et donne un libre cour à ses vengeances impies et cruelles. Une sorte de migration, causée par les cruautés d'Ebroïn, s'établit de la Neustrie vers l'Austrasie. Pépin de Herstal ou d'Héristal, qui exerçait dans ce dernier pays les fonctions de maire du palais sans en avoir le titre, recevait les transfuges à bras ouverts. Le jeune comte Hubert, voulant se soustraire à la tyrannie d'Ebroïn, quitta la cour du roi de Neustrie, et se retira en Austrasie, auprès de Pépin, son parent, qui l'accueillit favorablement. Il lui donna des emplois et le créa grand-maître de sa maison. Hubert dut suivre son protecteur dans les différents voyages qu'il faisait, tantôt à son château de Landen et de Jupille, et à sa terre d'Amberloux, tantôt dans les guerres qu'il avait à soutenir contre les princes, ses voisins ce qui donna à Pépin l'occasion de reconnaître le mérite et la valeur du jeune Hubert. Il voulut alors qu'il s'établît dans le pays par les liens du mariage. C'est en effet vers cette époque (682), qu'eut lieu son mariage avec Floribanne, fille de Dagobert, comte de Louvain, princesse recommandable autant par ses vertus que par ses rares qualités.

Cependant Hubert, lancé dans la dissipation de la cour, continuait à se livrer aux folles joies d'une vie mondaine. Ce n'est pas qu'il manquât, à la cour, d'avis salutaires et d'exemples édifiants de piété chrétienne. Saint Lambert y prêchait avec force les saintes maximes de la religion catholique Plectrude, femme de Pépin, pratiquait les plus héroïques vertus elle vivait, il est vrai, au sein des grandeurs mais elle avait à déplorer la vie criminelle de son mari, et tâchait de dissiper par des voyages et par son éloignement de la cour, les affronts qu'elle recevait à cause de la belle mais ambitieuse Alpaïde, mère de Charles-Martel.

Il ne fallait rien moins qu'un coup extraordinaire de la grâce pour ramener Hubert d'une vie toute mondaine à une vie plus chrétienne. Ce coup arriva. Dieu, qui avait sur lui des desseins secrets, et touché sans doute par les prières de tant de saints parents d'Hubert, l'arrêta dans la plus grande impétuosité de son aveugle passion. Il le transforma de chasseur de vils animaux, en apôtre zélé qui devait porter la lumière de l'Evangile dans ces contrées mêmes, devenues le théâtre de ses vains amusements. Ainsi, un jour de fête solennelle, que les fidèles s'assemblaient en foule dans les églises, pour y entendre la parole de Dieu et y assister aux saints mystères, ce jeune seigneur, accompagné de ses gens et précédé d'une meute de chiens, s'en alla dans la forêt d'Ardennes pour y chasser; mais Notre-Seigneur se servit de cette occasion pour lui toucher le cœur et le gagner entièrement à lui. Pendant qu'il chassait, un cerf d'une beauté remarquable se présenta devant lui, et à son grand étonnement il aperçut un crucifix entre les branches de son bois, et il entendit une voix qui lui dit: « Hubert, Hubert, jusqu'à quand poursuivrez-vous les bêtes dans les forêts? Jusques à quand cette vaine passion vous fera-t-elle oublier le salut de votre âme ? Ignorez-vous que vous êtes sur la terre pour connaître et aimer votre Créateur et ainsi le posséder dans le ciel ? Si vous ne vous convertissez au Seigneur, en embrassant une sainte vie, vous tomberez dans les abîmes de l'enfer ». Ce spectacle et cette voix le remplirent en même temps d'admiration et de frayeur il descendit de cheval, se prosterna contre terre, adora la croix de son Maître que le cerf lui présentait, et protesta qu'il abandonnerait le monde et se consacrerait entièrement aux saints exercices de la religion.

Après ces protestations, il alla trouver Saint Lambert, évêque de Maëstricht, dont les vertus et la sainteté lui étaient d'ailleurs bien connues il le choisit pour maître dans les voies du salut. Saint Lambert le reçut avec une grande bonté, le retint auprès de lui plusieurs jours, pour l'instruire plus parfaitement dans la perfection chrétienne, et pour lui parler de Dieu et des choses célestes. Quoique le miracle de la grâce eût changé le cœur d'Hubert, et qu'il aspirât aussitôt à quitter le monde et ses folles joies, des liens consacrés par la religion et la justice, l'y retinrent encore quelques années (683-685). Il lui fallait d'ailleurs encore ce temps d'épreuve pour correspondre à la grâce, pour crucifier le vieil homme, pour en détruire tous les sentiments, et pour préparer la voie à l'accomplissement des desseins que Jésus-Christ avait sur sa nouvelle conquête. Sous la direction de Saint Lambert, il fit des progrès rapides dans la vocation qu'il avait reçue du ciel. Il travaillait et priait sans cesse pour faire régner Dieu dans son âme. Il aurait volontiers fait le sacrifice de ses biens, si cela eût été possible dans le moment pour suivre saint Lambert dans le ministère de la Parole de Dieu et la sanctification des âmes.

Au moment où Hubert, ne faisant qu'obéir à l'influence de la grâce divine dans son cœur, concevait la pensée et le violent désir d'une vie plus parfaite, arriva la mort de Floribanne. Cette princesse mourut (685) en donnant le jour à Floribert, qui succéda à saint Hubert sur le siège épiscopal de Liège. Affranchi par son veuvage de l'obligation de paraître dans les assemblées des seigneurs, Hubert évitait avec soin les pompes et les jouissances de son rang. Son cœur en était déjà détaché, mais cela ne suffisait pas à son ardeur; son âme avait encore trop de points de contact avec le monde, et ce monde lui faisait mal. L'exemple et les paroles de Saint Lambert l'enflammaient tellement de l'amour divin, qu'il en vint jusqu'à former le projet d'abandonner le monde et d'embrasser la vie monastique, afin de mener une vie plus parfaite, et plus rapprochée de Dieu. Il se sentait le même courage que son maître, le même amour de Dieu, le même zèle pour le salut des âmes. Il voulut devenir son disciple. Il renonce à toutes ses dignités et dépose les insignes militaires, pour se revêtir de l'insigne sacré de la religion. Il remet au roi Thierry le collier et la ceinture de soldat il ne pense plus qu'à fouler aux pieds par quelque action généreuse, la gloire et les appâts du monde. Devenu héritier du duché d'Aquitaine par la mort de son père (688), il cède ses droits à son frère Eudon, et lui confie son fils Floribert âgé de trois ans. Il renonce ainsi aux affections les plus légitimes.

Rempli de mépris pour les richesses et les biens du monde, Hubert distribua aux pauvres ce qu'il possédait il trouvait que c'était acheter à bon compte le salut éternel de son âme, que de lui sacrifier ces périssables richesses. Il ne retint du monde qu'une haire et un corselet dont il se revêtit, pour se retirer dans la solitude. Voilà donc son sacrifice accompli et son divorce avec la vie consommé, par un de ces efforts qui vont même au-delà des prescriptions du devoir chrétien. Les mondains le poursuivent de leurs attaques et de leurs railleries mais, à l'exemple d'autres nobles contemporains, ses modèles, il ne répond aux invectives dont on l'accable, que par ces paroles « O heureux affronts que de déplaire avec Jésus-Christ ».

Hubert avait vaincu son premier ennemi, le monde, en le fuyant. Il lui avait été assez longtemps dévoué il en avait connu les attaques et les innombrables pièges il avait été victime de ses fausses hontes, de ses préjugés, de ses mensonges. C'en était trop. Maintenant il lui dénie ses prétendus droits sur lui il désobéit à ses lois il brave ses calomnies; il méprise ses faux raisonnements. Il se retire loin de son ennemi à jamais terrassé et va jouir du prix de sa victoire au sein des mystérieuses joies de la pénitence. Il avait arrêté le projet de vivre dans la retraite, à l'exemple de tant de ses contemporains et d'autres nobles compagnons de cour. Mais avant d'agir, il consulta Dieu et prit l'avis de Saint Lambert, à qui il était parfaitement soumis. Ce fut par les conseils du saint évêque qu'il se conduisit dans cette affaire. Il choisit pour séjour de sa pénitence volontaire les lieux mêmes qui avaient été le théâtre de son divertissement favori; voulant désormais expier sur les lieux, par une vie pénitente, l'attache trop violente qu'il avait eue aux plaisirs de la chasse. Il alla donc (689) fixer sa demeure dans la grande forêt d'Ardennes, dans un endroit non éloigné du monastère d'Andage (aujourd'hui Saint-Hubert), où, pendant plusieurs années, il mena la vie la plus austère. D'autres prétendent que saint Hubert se retira au monastère de Stavelot, qui est aussi dans la forêt d'Ardennes mais qu'après un certain temps d'épreuve de fidélité, profitant du privilège qu'accorde la Règle de Saint-Benoît, il put quitter cette maison, et aller mener dans une solitude complète un genre de vie plus austère.

Attentif à veiller sur lui-même et à joindre la solitude de l'âme à celle du corps, il ne craignait rien tant que de tomber dans la lâcheté et de perdre par là les avantages qu'il s'était procurés. Après avoir vaincu le monde, il travailla à se vaincre lui-même. Sachant que Dieu agrée principalement le sacrifice du cœur, et que les sacrifices qu'il avait faits jusque-là seraient défectueux et sans mérites, qu'ils seraient même un acte d'hypocrisie, s'il n'y joignait la pratique des vertus et le renoncement intérieur, il commença par s'établir solidement dans l'humilité et le mépris de soi-même il employa toute l'activité dont son âme était capable à examiner le dérèglement de ses affections, à veiller sur ses sens et sur tous les mouvements de son cœur. Dès lors, la prière, les veilles, les macérations devinrent les délices de ce héros de la pénitence. Son vêtement était plutôt un instrument de supplice, qu'un abri contre la rigueur du climat qu'il habitait. Sa nourriture, comme celle d'autres pénitents qui l'avaient précédé, consistait en un peu d'herbes et de racines l'eau pure était sa boisson. Il cherchait ainsi à briser les liens de sa prison de chair, et à se rapprocher de Dieu. Si, dans les combats incessants que le vieil homme livre au nouveau, sa pensée se reportait malgré lui au milieu des joies et des pompes d'une vie mondaine, cette voix qui l'avait une première fois appelé résonnait encore dans son coeur, et cela suffisait pour étouffer le cri de la nature.

Quoiqu'il fût caché au sein de la solitude, il ne laissa pas que d'éprouver les assauts du tentateur. On a beau fuir le monde, le démon nous suit partout, et lors même que nous nous sommes retranchés sous la protection du Très-Haut, toujours il entretient des intelligences secrètes avec cet ennemi domestique qui réside dans notre propre cœur, qui ne mourra qu'avec nous et qui cherche à lui livrer la place. C'est par son exacte vigilance sur ses sens, par ses austérités continuelles, son humilité profonde, sa confiance en Dieu et sa prière fervente que notre Saint triomphait des tentations violentes du démon. Les fréquentes attaques et les ruses nouvelles de l'ennemi du salut ne l'empêchèrent point de vivre dans la plus intime union avec Dieu, et dans une inaltérable tranquillité d'âme avantages précieux que ne manque pas d'obtenir l'homme qui est accoutumé à mortifier ses sens et à maîtriser ses passions. Cette sainte vie lui rendait comme sensible la présence de Dieu et de ses anges.

Nous apprenons de Gilles d'Orval, dans ses additions à la vie de notre Saint, composée par Anselin, chanoine de Liège, que saint Lambert, désirant qu'un si cher disciple reçût de nouveaux accroissements de grâces par les mérites des bienheureux apôtres saint Pierre et saint Paul, lui persuada de faire un voyage à Rome pour y rendre honneur à leurs cendres et y implorer, au pied de leurs tombeaux, la faveur de leur assistance et de leur protection. Hubert obéit au désir de son maître. Il quitta sa solitude, se rendit à Rome et y honora les dépouilles sacrées de ces fondateurs de la religion. Pendant qu'il y était, saint Lambert fut martyrisé pour le sujet et de la manière que nous l'avons dit en sa vie, et à la même heure un ange apparut au pape Serge 1er qui, après l'office des Matines et une longue prière, prenait un peu de sommeil, et lui présentant le bâton pastoral de ce glorieux martyr, il le pressa d'ordonner en sa place Hubert qu'il découvrirait le matin à certains signes dans l'église de Saint-Pierre. Sa Sainteté eût pu douter de cette révélation si elle n'eût été accompagnée d'un signe extérieur qui l'eût rendue indubitable; mais il en connut évidemment la vérité, lorsqu'à son réveil il trouva auprès de lui cette précieuse crosse qui avait été la marque de la vigilance et de la fermeté intrépides de ce grand martyr.

Il ne fut plus question que de trouver cet excellent homme que le ciel voulait lui donner pour successeur. On observa diligemment tous les étrangers qui entraient dans Saint-Pierre, et aux marques que l'ange avait données on le reconnut facilement. Le Pape, l'ayant fait venir devant lui, lui fit savoir le martyre de son maître et lui exposa comment Dieu lui avait révélé qu'il devait lui succéder. Il lui présenta en même temps le bâton pastoral dont il s'était servi et qu'Hubert pouvait aisément reconnaître, et l'exhorta à plier le cou sous ce fardeau que la divine Providence voulait lui imposer. Alors Hubert, se prosternant en terre, protesta de son indignité et pria instamment le souverain Pontife de l'exempter de cette obéissance. La révélation qu'il avait eue ne l'obligeait point de passer outre ce n'était peut-être que pour l'éprouver et pour voir s'il savait se tenir dans le dernier rang que la vie trop libre qu'il avait menée dans le monde lui devait faire garder jusqu'à la mort. Tandis qu'il était dans cette contestation d'humilité, l'ange de Dieu, pour confirmer son élection surnaturelle par un nouveau prodige, apporta au Pape, en sa présence, les habits pontificaux de Saint Lambert, et comme il y manquait une étole, il en présenta une de soie blanche qu'il dit avoir été envoyée au Saint par la sainte Vierge. Ces miracles lui ôtèrent tout moyen de résister et l'obligèrent enfin de se rendre. Le Pape lui conféra tous les ordres qui lui manquaient et, lui mettant ensuite en main la crosse de saint Lambert, il le consacra évêque de Tongres et de Maëstricht. On dit que, pendant cette consécration, il arriva une autre merveille saint Pierre lui apparut et lui présenta une clef d'or, comme il avait fait autrefois à saint Servais, l'un de ses prédécesseurs et celui qui avait transféré l'évêché de Tongres à Maëstricht. Dieu lui donna en même temps, par infusion, les sciences qui lui étaient nécessaires pour l'instruction de son peuple, avec la grâce des guérisons et surtout un don particulier de guérir les malheureux atteints de fureur et de rage.

Etant comblé de tant de faveurs et même de la bénédiction apostolique, il partit de Rome et se rendit au plus tôt à son siège épiscopal. Les habitants de Maëstricht n'eurent nulle peine à le recevoir, et, bien qu'ils n'eussent point contribué à son élection, reconnaissant néanmoins qu'elle venait du ciel, et que c'était pour cela que les habits pontificaux et la crosse de Saint Lambert étaient disparus et avaient été transportés à Rome, ils se soumirent avec joie à son autorité pastorale. Hubert, sachant la différence qui doit exister entre l'évoque et le peuple, s'étudia plus que jamais à donner en sa personne des exemples de toutes les vertus évangéliques. Il était humble, sobre, chaste, vigilant, modeste, retenu dans ses paroles, assidu à la prière, fervent en toutes ses actions, patient dans les injures, ennemi des délices et grand ami de la croix. Sa vie était une mortification continuelle il avait un désir extrême du martyre et ne pouvait assez exalter le bonheur de son prédécesseur d'avoir donné son sang et sa vie pour la défense de la justice et de la piété. Il était l'asile des pauvres et des affligés tous les malheureux étaient bienvenus chez lui, il les recevait comme ses enfants, il les secourait de toutes les manières qu'il lui était possible et les soutenait de sa protection enfin, il a mérité le surnom glorieux de Refuge des Veuves et de Père des orphelins.

Une des actions les plus mémorables de saint Hubert, c'est l'invention et la translation des reliques de Saint Lambert. Il fut porté à faire cette translation, d'abord par les grands miracles qui se faisaient à son tombeau, ensuite par diverses révélations. Pour être encore plus certain de la volonté de Dieu, il ordonna un jeûne général par tout son diocèse. Lorsqu'il fut certain que la divine Providence l'ordonnait ainsi, il convoqua les évêques ses voisins, savoir ceux de Cologne, de Reims, de Tournai, d'Arras, d'Amiens, de Thérouanne et d'Utrecht et, en leur présence, il fit l'ouverture du saint tombeau. Il trouva le corps du saint martyr aussi frais et aussi entier que le jour de son décès et exhalant une odeur très agréable puis, assisté de ces vénérables prélats, qui portaient tour à tour le cercueil, il fit la cérémonie de cette translation. On ne peut exprimer l'honneur avec lequel cette précieuse relique fut reçue dans toute la marche. Aussi elle fit partout de grands miracles et elle apporta à Liège une grande abondance de bénédictions. Saint Hubert fit bâtir en ce lieu une église magnifique sous le nom de la Sainte Vierge et sous celui de Saint Lambert, pour lui servir de sépulture et pour faire retentir jusqu'à la fin des siècles les cantiques de louanges que l'on donnerait à sa mémoire.

Depuis, ne pouvant demeurer séparé des dépouilles de son bienheureux maître, il transféra le siège de son évêché en ce petit bourg. Il avait déjà été transféré de Tongres à Maëstricht par saint Servais mais Dieu voulut aussi priver Maëstricht de cet honneur, pour le donner à Liège qui par ce moyen est devenue une des plus riches et des plus puissantes villes de la Belgique. Ce fut saint Hubert qui commença de la faire accroître par de nouveaux bâtiments, qui lui donna le nom et les privilèges de ville, qui en régla les poids et les mesures pour le pain, le vin et les autres marchandises, qui voulut qu'elle eût pour sceau l'image de saint Lambert, avec cette inscription : « Sancta Legia, Romanae, Ecllesiae filia », « Liège la sainte, fille de l'Eglise romaine ». Peut-être prévoyait-il dès lors que Maëstricht tomberait un jour sous la puissance des hérétiques et boirait le calice de l'infidélité qui lui serait présenté par cette femme prostituée de l'Apocalypse, et que Liège, au contraire, demeurerait constante et inébranlable dans la véritable religion, sans jamais souffrir que le Wicléfisme, le Luthéranisme, ni le Calvinisme fussent reçus au dedans de ses murs. Il y fit bâtir une seconde église en l'honneur de saint Pierre, prince des Apôtres, pour lequel il avait une extrême dévotion, et y mit quinze chanoines dont la conversation lui était très-agréable. Mais depuis elle a été donnée à des chanoines et changée en collégiale. Enfin, il ennoblit encore cette ville par la translation de Saint Théodat, l'un de ses prédécesseurs, et de Sainte Madelberte, vierge, qu'il plaça dans une même châsse, auprès de Saint Lambert. Mais rien n'égalait la tendre dévotion de notre saint évêque envers la sainte Vierge. Il l'honorait d'un culte plein d'une pieuse reconnaissance. Pendant sa résidence à Maëstricht, il allait fréquemment passer les nuits dans l'église dédiée à la très-sainte Vierge, entièrement occupé à la prier et à l'honorer.

Sa piété ne se borna pas là. Il donna publiquement des marques éclatantes de son amour affectueux pour la Mère de Dieu. Il chercha à allumer et à entretenir dans les fidèles confiés à ses soins, cette dévotion si agréable à Dieu, si nécessaire aux hommes. La première église qu'il bâtit, fut dédiée, comme nous l'avons dit, à la sainte Vierge il lui en consacra une seconde (712) au hameau d'Emal, non loin de Maëstricht. Il exigeait que ceux qui lui demandaient quelque grâce recourussent à la toute-puissante intercession de la Reine du ciel et il a voulu que la mémoire de sa dévotion envers elle fût attachée au bienfait signalé qu'il nous a légué avec son étole miraculeuse, et se perpétuât avec lui pour nous être plus sûrement transmise. Et aujourd'hui encore, le répit se donne au nom de la très sainte Trinité et de la sainte Vierge la neuvaine prescrite se fait aussi en son honneur tant il est vrai que dans tous les siècles on a toujours reconnu dans l'Eglise catholique que la sainte Vierge est remplie de toutes les grâces, qu'elle est la dispensatrice des bienfaits et des grâces que le Seigneur veut accorder aux hommes Dieu voulant que tous les bienfaits et toutes les grâces que les hommes attendent du ciel passent par les mains de Marie et soient dus à son intercession.

Ces actions si solennelles l'ont fait appeler, par quelques auteurs, le fondateur et le premier évêque de Liège, quoique en considérant cet épiscopat comme une continuation de celui de Tongres et de Maëstricht, il n'en ait été que le trentième. Dès lors, il ne pensa plus qu'à étendre la foi de Jésus-Christ dans tous les endroits de son diocèse et aux environs, en détruisant ce qui restait des superstitions du paganisme. Il parcourut pour cela la grande forêt des Ardennes et le pays du Brabant, qui avait alors d'autres limites qu'aujourd'hui, et y fit partout tant de conversions qu'il a mérité d'être appelé l'Apôtre de l'un et de l'autre. Les merveilles qu'il opérait à tous moments contribuaient beaucoup à cet heureux succès. Faisant la visite de son diocèse, il rencontra dans un village, nommé Vivoch, une femme qui, pour avoir travaillé le dimanche, avait perdu l'usage des mains; ses doigts et ses ongles s'étaient tellement serrés contre les paumes qu'il n'était pas possible de les en séparer. Il pria donc pour elle et, sur la promesse qu'elle lui fit d'avoir désormais plus de respect pour les fêtes, il commanda à ces mains de se dénouer et, par ce seul commandement, il les remit en leur premier état. La Somme étant extrêmement basse et ne pouvant commodément porter les bateaux chargés qui servaient à quelque édifice qu'il avait entrepris, il leva les yeux au ciel, qui se couvrit aussitôt de nuages, et au bout de quelques jours, les eaux avaient repris leur niveau ordinaire. Par la vertu du signe de la croix, il chassa du corps d'une femme un démon qui s'en était emparé, pour troubler une procession qu'il faisait faire dans la campagne avec les châsses des Saints. Il éteignit, par le même signe de la croix, un grand feu qui avait pris à son palais et qui le menaçait d'un embrasement général. Il délivra du naufrage, bien qu'il fût absent, plusieurs de ses disciples qui étaient déjà presque submergés en mer et qui implorèrent son assistance. Il rendit aussi la santé à quantité de malades, par ses prières et par d'autres moyens qui étaient toujours efficaces. Il apprit à son peuple à recourir aux processions et à porter les reliques des Saints pour avoir de la pluie, pour obtenir la sérénité, pour nettoyer les champs des insectes qui les gâtent et pour toutes sortes de nécessités publiques.

Jamais les prodiges que Dieu opérait par ses mains ne le firent devenir infidèle à cette profonde humilité qui le rendait si agréable devant le Seigneur. Toujours occupé de l'abîme de son néant, il rapportait à Dieu la gloire du bien qui était en lui et qu'il opérait en faveur des autres. Il ne se glorifiait que dans ses infirmités; en même temps qu'il mettait ses complaisances dans son abjection, il se réjouissait que Dieu seul fût grand dans lui et dans toutes les créatures. Au milieu des bienfaits éclatants que Dieu répandait par ses mains, il n'attendait que d'en haut le succès de son ministère. Sa ferveur, loin de diminuer, augmentait de jour en jour et se manifestait par la continuité de ses jeûnes, de ses veilles et de ses prières.

Pour donner à sa prière la force invincible dont elle était douée, Hubert n'avait pas trouvé de meilleur moyen que l'exercice continuel de cette précieuse vertu. Du lieu de son exil, il entretenait un commerce habituel avec son Père céleste. Dans toutes les circonstances de sa vie, il invoquait avec confiance son secours tout-puissant, et il en recevait tous les jours de nouvelles grâces et de nouvelles faveurs, pour prix de sa fidélité et de sa persévérance. Malgré ses nombreuses fonctions et ses courses lointaines, pour porter à son peuple le pain de la parole sainte, il savait trouver au milieu de ses fatigues, de longues heures pour la méditation et la prière; il savait unir avec un rare bonheur la vie active et la vie contemplative. Après avoir pourvu, comme son divin Maître, avec une laborieuse sollicitude, aux besoins de son peuple, il se retirait comme lui dans la solitude pour se perdre dans la contemplation de ses grâces et de ses miséricordes. Il priait tantôt sur le tombeau de saint Lambert, afin de nourrir sa piété par le souvenir du courage qui avait éclaté dans le martyre se vouant à la défense de la vérité et de la chasteté tantôt c'était dans la forêt, où la voix de son Bien-Aimé l'avait appelé, afin de déplorer le malheur de ne pas avoir aimé plus tôt cette beauté toujours ancienne et toujours nouvelle. D'autres fois, c'était dans les champs, pendant la nuit, sous la voûte du ciel, au milieu de cette nature dont chaque détail lui rappelait la grandeur et la clémence du Créateur. Tous les objets qui l'environnaient lui servaient admirablement pour élever son cœur vers son Dieu, centre unique de son amour. Son âme élevée au-dessus des sens découvrait un nouveau monde, dont les richesses et les beautés la ravissaient hors d'elle-même. Les grandeurs et les plaisirs de la terre, dont les prestiges trompeurs séduisent leurs malheureux partisans, ne lui paraissaient plus que néant les affections, les délices terrestres n'avaient plus de charmes et ne pouvaient pas même arriver jusqu'à la région élevée où l'esprit de la prière et de la méditation l'avait porté.

Pendant qu'il avait tant de douceur et d'indulgence pour les autres, il n'avait de la sévérité que pour lui-même. Un ouvrier lui ayant par hasard écrasé la main sur un pieu de bois, il souffrit cette douleur et cette peine avec une constance merveilleuse et sans en demander la guérison il répétait seulement ce verset du psaume : « Seigneur, ayez pitié de moi selon votre grande miséricorde ». Son mal lui ayant donné un peu de relâche, il s'endormit, et, pendant son sommeil, il aperçut Jésus-Christ qui, lui montrant le beau palais de l'éternité bienheureuse, lui dit : « Tu vois plusieurs demeures dans la maison de mon Père, mais voilà celle que je t'ai préparée en particulier. Dans un an, je dénouerai le lien de ta tribulation, je te délivrerai, et tu me glorifieras ». Cet avertissement lui donna de nouvelles forces pour travailler au grand ouvrage de son salut. Il redoubla ses veilles, ses prières et ses aumônes, et se rendit plus attentif à faire toutes ses actions avec perfection. Souvent il baignait le sépulcre de saint Lambert de ses larmes, et de là il passait dans l'église de Saint-Pierre, où il se prosternait contre terre devant l'autel qu'il avait consacré en l'honneur de saint Aubin. Un jour qu'il avait fait une longue prière accompagnée de larmes et entrecoupée de sanglots, il se leva en prononçant ces paroles : « Le juste sera dans une mémoire éternelle ». Ensuite, se tournant vers la paroi, en mesurant avec ses bras la grandeur de son sépulcre, il dit : « Voilà l'endroit où je serai bientôt placé ».

Cependant il fut prié par plusieurs personnes considérables du Brabant devenir chez eux faire la dédicace d'une nouvelle église. Il ne voulut pas les refuser, quoiqu'il s'aperçût bien de la proximité de sa mort, et il s'acquitta de cette fonction avec son zèle et sa piété ordinaires; mais, comme il remontait sur la rivière pour s'en retourner à Liège, la fièvre le saisit avec tant de violence, qu'il fut contraint de s'arrêter dans une de ses métairies appelée Tervueren (Fura Ducis), entre Bruxelles et Louvain. Le saint prélat, pressé des douleurs de l'agonie, vit paraître au milieu de la nuit l'ennemi des hommes qui s'efforçait de l'effrayer par des figures horribles mais il le repoussa vigoureusement en récitant le psaume: « Qui habitat in adjutorio Altissimi », et par le moyen de l'eau bénite qu'il se fit apporter par un de ses domestiques. Le jour commençant à paraître, il fit venir son fils Floribert et tous ceux de sa famille, et leur dit un dernier adieu. Ensuite, étant muni des saints sacrements de l'Eglise, il récita devant tout le monde le Symbole de la foi, et comme il voulait aussi réciter l'Oraison dominicale, à ces paroles : « Notre Père qui êtes aux cieux », il termina sa vie terrestre et mortelle pour en aller posséder une éternelle et immortelle dans le ciel, le 30 mai 727.

 

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Culte et reliques

 

Le corps de saint Hubert fut transporté à Liège, dans l'église de Saint-Pierre, où il demeura exposé quelque temps à la vénération des fidèles puis il fut déposé au lieu que le Saint avait désigné, prés de l'autel Saint-Aubin, dans l'église collégiale de Saint-Pierre, ou Dieu ne tarda pas à manifester par plusieurs miracles la sainteté de son serviteur. En 743, saint Floribert procéda à l'exaltation de ses reliques en présence d'un concours nombreux de fidèles. Le roi Carloman voulut assister à cette cérémonie avec toute sa cour. Le corps fat trouvé sans aucune altération et exhalant une agréable odeur. Plein d'admiration pour ce gage de la miséricorde divine, le roi voulut retirer lui-même de la fosse, avec l'aide des grands de sa cour, ce corps sacré et odoriférant, et le porta processionnellement dans l'église. On plaça les restes du Saint dans un nouveau cercueil, et on le déposa devant le maitre-autel, où ils furent révérés pendant quatre-vingt-deux ans. Le roi fit à cette occasion de riches présents à l'église de Saint-Pierre, et lui légua par testament des terres et de nombreux revenus. Cette exaltation eut lieu le 3 novembre on fixa à ce jour la fête de saint Hubert dans toute l'Eglise catholique.

Le 21 septembre 825, l'évêque de Liège, Walcand, ouvrit la tombe du Saint en présence de Louis le Débonnaire et d'une foule innombrable de fidèles. Le corps du saint Pontife fut retrouvé dans le même état de conservation qu'on l'avait trouvé lors de la première translation. Sa chair s'était conservée aussi intacte que le jour de son inhumation. Ce corps sacré fut ensuite transporté au milieu d'une pompe extraordinaire à l'église de Saint-Lambert, où il demeura de nouveau exposé pendant trois jours à la vénération des fidèles. Après ce temps, t'évoque remit ce précieux dépôt entre les mains des moines d'Andage, qui le transportèrent solennellement à leur monastère.

Arrivés à leur destination les moines ouvrirent le cercueil et s'assurèrent de nouveau que le corps saint y était en entier ils en ôtèrent l'étole miraculeuse, la crosse d'ivoire, une sandale, le peigne et le cornet tous deux d'ivoire; tous objets que l'on montre encore aujourd'hui, à l'exception de la sandale. La précieuse dépouille fut ensuite déposée dans une chapelle ardente de l'église, relevée par Bérégise et réparée par Walcand. A peine le corps de saint Hubert fut-il arrivé à Andage, que les peuples vinrent en foule prier sur les lieux sanctifiés par sa pénitence et par la présence de ses augustes reliques cette tendre confiance des fidèles fut récompensée par de nombreux miracles. Les guérisons éclatantes obtenues par son intercession et l'emploi de son étole miraculeuse, dans des maladies graves et pour des morsures dangereuses, attirèrent à Andage une foule de pèlerins si grande, que ce pèlerinage fnt bientôt mis au nombre des plus célèbres pèlerinages du monde chrétien. Le nom d'Andage disparut comme par enchantement devant l'amour des peuples pour le nom de Saint-Hubert.

 

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La Sainte Etole

 

La relique principale, celle qui attire surtout l'attention et le respect, c'est l'étole qui a appartenu à saint Hubert et qui opère tous les jours des effets merveilleux. Elle est renfermée dans une petite boite d'argent qui a succédé à un reliquaire d'or d'un travail admirable. D'après des documents anciens parvenus jusqu'à nous, il est constaté que la sainte étole fut employée, dès le IX° siècle, comme remède infaillible contre la rage, pourvu que le patient eût une vraie foi et qu'il observât les prescriptions ordonnées pour cette guérison. Aussi voyons-nous dès lors la coutume établie d'aller en procession à Saint-Hubert coutume contractée à l'occasion de nombreux miracles. Plus le bruit de ces prodiges se répandait au loin, plus on voyait s'accroître la foule des malheureux de tout genre qui venaient solliciter la guérison de leurs maux. L'étole du Saint était connue partout pour ses effets miraculeux. Sa vertu consiste principalement à préserver des suites du venin de la rage ceux auxquels il a été communiqué, soit par la morsure d'un animal atteint de cette terrible maladie, soit par sang, par bave, haleine, nourriture infectée, soit de toute autre manière.

La médecine n'a aucun remède certain contre la rage elle se borne à indiquer des précautions préventives pour empêcher que le virus rabique ne soit absorbé et porté dans la circulation du sang. On y va plus simplement à Saint-Hubert pour accorder infailliblement la guérison de la rage, quelle que soit la manière dont le virus soit absorbé. Voici comment s'obtient cette guérison. Dès qu'une personne se croit infectée du venin de la rage, elle se rend à Saint-Hubert si elle a été mordue à sang par un animal enragé, elle subit l'opération qu'on appelle la Taille; si elle n'a pas été mordue à sang, elle reçoit ]e Répit. Après quoi la personne retourne chez elle, accomplit une neuvaine. Elle est assurée de sa guérison.

 

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La Taille

 

Voici comment se fait l'opération de la Taille L'aumônier fait une petite incision au front de la personne qui a été mordue l'épiderme étant légèrement soulevé à l'aide d'un poinçon, il introduit dans l'incision une parcelle exiguë de t'étoffe de la sainte étole, et l'y maintient à l'aide d'un étroit bandeau de toile noire, qui doit être porté pendant neuf jours, c'est-à-dire pendant une neuvaine qui est prescrite à Saint-Hubert.

 

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La Neuvaine de Saint Hubert

 

Voici les dix articles de la neuvaine de Saint-Hubert : la personne, à qui on a inséré dans le front une parcelle de la sainte étole, doit observer les articles suivants : 1° Elle doit se confesser et communier sous la conduite et le bon avis d'un sage et prudent confesseur qui peut en dispenser 2° elle doit coucher seule en draps blancs et nets, ou bien toute vêtue lorsque les draps ne sont pas blancs 3° elle doit boire dans un verre ou autre vaisseau particulier et ne doit point baisser sa tête pour boire aux fontaines ou rivières, sans cependant s'inquiéter, encore qu'elle regarderait on se verrait dans les rivières ou miroirs 4° elle peut boire du vin rouge, clairet et blanc mêlé avec de l'eau, ou boire de l'eau pure 5° elle peut manger dn pain blanc ou autre, de la chair d'un porc mate d'un an ou plus, des chapons ou poules aussi d'un an ou plus, des poissons portant écailles, comme harengs, saurets, carpes, etc.; des œufs cuits durs; toutes ces choses doivent être mangées froides; le sel n'est point défendu 6° elle peut laver ses mains et se frotter le visage avec un linge frais, l'usage est de ne pas faire sa barbe pendant les neuf jours; 7° il ne faut pas peigner ses cheveux pendant quarante jours, la neuvaine y comprise 8° le dixième jour, il faut faire délier son bandeau par un prêtre. le faire brûler et en mettre les cendres dans la piscine 9° il faut garder tous les ans la fête de saint Hubert, qui est le troisième jour de novembre 10° et si la personne recevait de quelques animaux enragés la blessure ou morsure qui allât jusqu'au sang, elle doit faire la même abstinence l'espace de trois jours, sans qu'il soit besoin de revenir à Saint-Hubert 11° elle pourra enfin donner répit ou délai de quarante jours, à toutes personnes qui sont blessées ou mordues à sang ou autrement infectées par quelques animaux enragés.

On trouve cette neuvaine établie de temps immémorial. On l'observe depuis qu'on recourt à saint Hubert. Depuis le IXe siècle, depuis le temps de saint Hubert même, l'usage constant et établi était de pratiquer ce que cette neuvaine prescrit, pour obtenir le bienfait signalé qui a toujours été accordé à ceux qui l'ont demandé par cette pratique. N'est-il pas légitime de conclure que cette neuvaine exprime les dispositions que saint Hubert demandait de ceux qu'il guérissait pendant sa vie? Si l'observance de la neuvaine est une condition de la guérison, c'est parce que l'humilité et l'obéissance qui font embrasser des pratiques qui, loin d'avoir rien de répréhensible, ne contiennent que des actes de piété, de prudence et de pénitence, disposent l'âme à une confiance plus vive et mieux fondée, et ainsi aux bénédictions de Celui qui regarde les humbles avec amour et détourne les yeux des superbes et des dédaigneux.

 

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Le Répit

 

Le Répit consiste à assurer contre la rage les personnes mordues, ou autrement infectées par des animaux enragés, jusqu'à ce qu'elles puissent se rendre à Saint-Hubert pour y être définitivement assurées. La tradition historique fait remonter l'origine du pouvoir de donner le Répit jusqu'à Saint-Hubert. Ajoutez à cela que les faits continnels viennent confirmer tons les jours cette tradition. Les aumôniers, desservant la chapelle de Saint-Hubert et les personnes taillées peuvent seules donner ce Répit.

Les aumôniers, attachés à l'œuvre de saint Hubert, peuvent donner Répit à terme ou à vie. Les personnes taillées peuvent le donner seulement pour quarante jours, comme leur instruction le porte au n°11 mais elles peuvent le répéter de quarante en quarante jours. On a vu des personnes mordues à sang se contenter d'aller demander le Répit tous les quarante jours, pendant trente-huit ans, à une personne taillée demeurant à plusieurs lieues de leur endroit, et venir après cette époque se faire tailler à Saint-Hubert.

On accorde le Répit aux personnes mordues par un animal qui ne donne que des indices douteux d'hydrophobie, ou auxquelles la morsure n'a pas été jusqu'à faire couler le sang, on encore aux personnes qui se croient infectées du venin de la rage de quelque manière que ce soit. On l'accorde encore aux enfants qui n'ont pas fait leur première communion, et qui ne sont pas préparés à la faire, quelle que soit leur blessure. De deux enfants mordus à sang par le même animal enragé et dans les mêmes circonstances, l'un est taillé parce qu'il peut remplir les conditions de la neuvaine; l'autre, trop jeune, reçoit le Répit à terme, et jamais la confiance au Répit n'a été trompée. Avant l'expiration du terme, il doit revenir à Saint-Hubert pour être taillé, ou recourir au Répit de quarante jours. Les parents demandent le Répit pour les petits enfants cette pratique était déjà usitée dès 1550.

Enfin on donne Répit aux personnes prises de la peur. On connaît assez les tristes effets que la peur entraîne dans le corps et les désordres intellectuels qui en résultent. Le Répit ne manque jamais de remonter le moral du peureux, de bannir entièrement de son esprit la maladie de la peur et de le rassurer contre le danger de la rage quelque imminent qu'il lui paraisse. Les esprits forts pourront ne voir dans ce Répit qu'une vaine cérémonie, qu'une pratique puérile et déraisonnable, mais nous n'en pouvons rien. Les résultats obtenus tous les jours sont là debout cornue des murs inébranlables contre lesquels viennent se briser tous les raisonnements.

L'effet produit par la Sainte-Etole sur la rage déclarée, c'est que les personnes taillées ont le pouvoir, mille fois reconnu, d'arrêter, de calmer et de faire périr les animaux enragés sans en être inquiétées.

On bénit à Saint-Hubert des Clefs ou « Cornets » qu'on touche à la Sainte Etole C'est un fer conique d'environ dix centimètres de longueur et de cinq millimètres de grosseur, terminé par un espèce de sceau représentant un cornet. L'usage de ces clefs ou cornets est suffisamment indiqué dans l'lnstruction suivante : « Dès qu'on s'aperçoit qu'un animal a été mordu ou infecté par un autre, il faut faire rougir le cornet ou clef au feu et l'imprimer sur la plaie même, si cela se peut commodément, sinon sur le front jusqu'à la chair vive, et tenir ledit animal enfermé pendant neuf jours, afin que le venin ne puisse se dilater par quelques agitations immodérées. (...) Les animaux sains seront aussi marqués au front, mais il ne sera pas nécessaire de les tenir enfermés. (...) Cela fait, quelqu'un de la famille, soit pour un ou plusieurs bestiaux, commencera le même jour à réciter, pendant neuf jours consécutifs, cinq Pater et Ave, à l'honneur de Dieu, de sa glorieuse Mère et de saint Hubert. Pendant tout ce temps on donnera tous les jours audit animal, avant toute autre nourriture, un morceau de pain ou un peu d'avoine bénits par un prêtre, à l'honneur de saint Hubert ». (…) « La vertu merveilleuse de ces cornets pour les bestiaux est suffisamment constatée par l'expérience journalière, et quand même. malgré cette précaution, la rage se communiquerait à un tel animal, on voit qu'il crève sans nuire aux autres. (...) Ce serait un abus, et ces clefs seraient profanées, si on s'en servait pour marquer des hommes, ou si on les imprimait sur du bois ou autre chose, lorsqu'elles sont rougies au feu, puisqu'elles ne sont bénites que pour marquer les animaux. (...) Ce serait un abus de croire qu'elles sont profanées lorsqu'on les laisse tomber à terre, ou qu'on les touche avec la main. (…) C'est un abus criminel de se servir des cornets ou clefs de Saint-Hubert pour gagner de l'argent, ou tout autre présent. La seule intention d'en recevoir rend ces cornets inutiles, pour obtenir l'effet qu'on en espère, et par conséquent, ils sont profanés ».

C'est un fait attesté par des milliers de témoins que les animaux marqués au front de la clef de Saint-Hubert, s'ils sont mordus par d'autres animaux enragés, ne sont nullement craindre; car dans le cas même où la rage leur serait communiquée, on les voit mourir sans nuire ni aux personnes ni aux autres animaux. Afin de se préserver de la rage, on porte dévotement sur soi des objets bénits et touchés à l'Etole miraculeuse de Saint-Hubert, comme des croix, des bagues, des chapelets, médailles, etc.

 

Texte extrait des Petits Bollandistes, de l'Abbé Guérin, Volume XIII, Paris 1876

 

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30 novembre 2012

Neuvaine à Saint Hubert

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Neuvaine à Saint Hubert

 

Pratiques de dévotions pour tous les jours de la Neuvaine

 

Dire cinq fois le Notre Père, le Je Vous salue Marie, puis ajouter: « Dieu, soyez-moi propice. Seigneur, exaucez ma prière ». « Gloire, honneur, et bénédiction soit au Père, au Fils, et au Saint-Esprit, à présent et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».

 

Prière à Saint Hubert

 

Très glorieux saint Hubert, Dieu fait bien voir à votre égard qu'il est admirable dans ses saints, puisque depuis tant de siècles il ne cesse de renouveler tous les jours, dans l'église où votre saint corps repose, cette merveille singulière, en guérissant et préservant du mal de rage ceux dans le front desquels on insère une parcelle de votre Etole, et qui exécutent fidèlement la neuvaine prescrite. Ce même Dieu, en punition de mes péchés, a permis que je fusse dans le cas d'avoir besoin de ce remède miraculeux; je serais en danger de périr misérablement, si vous me refusiez votre intercession dans le danger où je me trouve. Mais vous avez déjà eu la bonté de l'accorder à un si grand nombre de personnes, que cela me donne une confiance certaine de ne pas me la voir refuser. C'est pourquoi, je vous supplie, mon très saint patron, de m'obtenir, auprès de la miséricorde divine, la grâce de m'approcher pendant cette neuvaine des sacrements avec les dispositions requises, d'exécuter fidèlement les mortifications qui me seront prescrites, et d'obtenir par ce moyen une santé parfaite. Je me propose fermement de vous en témoigner ma reconnaissance pendant toute ma vie, et de vous regarder désormais comme mon patron particulier, et mon intercesseur auprès de Dieu; et même de vivre de façon que je puisse un jour parvenir à cet état de félicité où vous vous trouvez, et louer Dieu avec vous pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Premier jour

 

Prière

 

Seigneur, Dieu tout puissant, rien ne peut résister à Voire Volonté; le pécheur le plus endurci abandonne toutes les vanités du monde, renonce à toutes les affections criminelles, quitte les mauvaises habitudes les plus enracinées, et devient un tout autre homme, dès que vous avez la bonté de lui accorder Votre Grâce victorieuse. J'ai très grand besoin d'une pareille grâce pour être délivré du fardeau de mes péchés; mon cœur, affaibli par la dépravation de ses affections corrompues, a besoin de Votre secours tout-puissant pour se diriger vers Vous, ô Source de Bonté et de Sainteté! Car comment pourrais-je m'adresser à Vous pour obtenir ce que je demande, si, par mes prévarications continuelles, je Vous empêche de me l'accorder, me rendant indigne d'être exaucé. Mais comme je ne puis rien sans Vous, ô mon Dieu, je Vous supplie de me pardonner les péchés que j'ai commis contre Votre Divine Majesté, je m'en repens de tout mon cœur, et je me propose fermement de m'amender. Accordez-moi Votre Sainte Grâce à cet effet, afin qu'étant ainsi agréable à Vos yeux, je puisse obtenir l'effet de ma demande par les mérites infinis de mon Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne éternellement avec Vous et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Glorieux Saint Hubert, miroir et modèle des pénitents, dans le moment même que la voix de Dieu, qui vous exhortait d'abandonner les vanités du monde, et de vous engager dans le sentier difficile et étroit de la perfection, fut parvenue dans votre cœur, vous n'avez pas hésité de la suivre, et comme un autre Abraham, vous avez quitté vos parents et toutes les délices de la cour pour faire pénitence, et pour vous exercer dans la pratique des vertus les plus sublimes: intercédez, mon cher Patron, pour moi auprès de Dieu, afin qu'Il me donne la grâce d'être désormais plus fidèle à Sa Voix, par laquelle Il me rappelle incessamment les désordres de ma vie passée, et m'exhorte, par Ses Saintes inspirations, à changer de vie, à abandonner le vice, à pratiquer la vertu, pour que je n'aie pas le malheur d'être surpris par la Justice Divine dans l'impénitence finale; mais que j'aie le temps de pratiquer, à votre imitation, une pénitence sincère et constante pour le grand nombre de péchés dont je me sens coupable. Ces mêmes péchés, hélas! me font trembler et je crains de ne pas obtenir l'effet de ma demande auprès de Dieu; aussi très Saint Patron, je vous supplie de la vouloir appuyer par votre intercession que j'implore de tout mon cœur. Ainsi soit-il.

 

Deuxième jour

 

Prière

 

Dieu tout puissant et éternel, que Vos Jugements sont bien différents de ceux des hommes! Ceux-ci n'estiment et n'exaltent que ce qui a quelque vaine apparence d'un éclat passager; Vous au contraire, Vous Vous plaisez à exalter ceux qui se rendent les plus vils et les plus abjects pour l'amour de Vous. Pour plaire aux hommes, il faut se manifester par quelque talent trompeur; pour trouver grâce devant Vous, il faut s'ensevelir dans une sainte obscurité: les hommes oublient aisément ceux qui se cachent; et Vous les exaltez par-dessus les autres, lorsqu'ils le font pour l'amour de Vous. Je Vous confesse, ô mon Dieu, à ma confusion, que la vaine gloire et le désir d'être estimé des hommes n'a que trop occupé mon cœur jusqu'à présent; et cependant qui suis-je pour me faire tant valoir? Certes, lorsque sérieusement je rentre en moi-même, j'ai tout sujet de sentir que je suis la plus vile et la plus misérable de Vos créatures, ne voyant en moi qu'un abime de néant. Accordez-moi donc la grâce, mon Seigneur et mon Dieu, d'être toujours intimement persuadé de cette vérité: ce sera le seul moyen d'espérer Votre faveur pour la demande que je Vous fais dans cette Neuvaine que j'entreprends; car Vous êtes un Dieu qui résiste aux superbes, et qui donne Sa Grâce aux humbles. C'est aussi par cette humilité que j'aurai tout lieu d'espérer d'obtenir un jour la Gloire Céleste, dans laquelle Vous vivez et régnez pendant toute l'éternité, Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Très Saint Patron, exemple d'humilité, il ne fallait pas moins qu'un ordre exprès de la part de Dieu pour vous induire à quitter votre chère solitude, où, inconnu aux hommes, et connu de Dieu seul, vous avanciez tous les jours à grands pas dans le chemin de la perfection avec un désir ardent d'y persévérer jusqu'à la fin. Mais, lorsque Dieu, en récompense de votre fidélité, vous destina à conduire un grand troupeau dans la voie du salut cette même humilité vous fit accepter un fardeau qui vous parut si pesant, et que vous avez néanmoins porté avec tant de gloire, tant par votre propre sanctification que par le fruit et l'utilité qu'en a retirés tout votre peuple. O glorieux Saint, je vous supplie très instamment de m'obtenir par votre intercession puissante cette humilité qui me manque, sans laquelle néanmoins je sais très bien que je ne puis être agréable à Dieu, ni obtenir te que je lui demande. Cette même humilité pourra aussi me rendre plus docile que je n'ai été à la voix de mes supérieurs temporels et spirituels, auxquels Dieu m'a soumis, afin que par ce moyen je puisse obtenir un jour la béatitude éternelle destinée aux humbles de cœur et d'esprit C'est la seule récompense que je désire, ô mon saint patron, si je puis obtenir cette vertu par votre intercession, dussé-je passer tout le reste de ma vie vilipendé comme le dernier des hommes. Mon unique consolation sera de pouvoir imiter mon Sauveur Jésus-Christ, qui s'est humilié jusqu'à la mort de la croix, et d'être participant avec vous de la gloire céleste que votre humilité vous a pareillement procurée. Ainsi soit-il.

 

Troisième jour

 

Prière

 

Seigneur, Dieu tout-puissant, que vous êtes merveilleux dans vos saints! Vous ne vous contentez pas de récompenser par une Gloire éternelle la fidélité de ceux qui correspondent aux grâces que Vous leur donnez pour parvenir à la perfection, Vous faites encore servir ces mêmes Grâces au bonheur des autres, en leur accordant des faveurs extraordinaires par les mérites et l'intercession de ces Saints. Par conséquent, outre les remèdes naturels que Votre Divine Providence nous fournit contre ce grand nombre de maladies et d'infirmités auxquelles nous sommes assujettis, Votre Bonté ineffable nous en procure encore de surnaturels, tant pour le corps que pour l'âme, lorsque, pour les obtenir, nous employons l'intercession de Vos Saints. C'est donc avec une entière confiance que je m'adresse au Trône de Votre Miséricorde, pour obtenir la grâce que je Vous demande par l'intercession de Saint Hubert, que Vous avez bien voulu distinguer par tant de miracles pendant sa vie et après sa mort. Etendez aussi, Seigneur, sur moi Votre bras tout-puissant, pour me préserver de la fureur de mes désirs criminels, qui troublent si souvent le repos de mon âme, et pour anéantir la tyrannie de la chair, qui ne cesse de se révolter contre l'esprit, et qui offusque souvent la lumière de la raison. Accordez-moi cette tranquillité et cette paix intérieure qui ne peut venir que de Vous seul, afin que le tumulte de mes passions étant calmé, je puisse avancer de jour en jour dans le chemin de la vertu, et enfin parvenir à Vous louer et bénir dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Glorieux Saint Hubert, l'étole miraculeuse qui vous a été envoyée du Ciel le jour de votre consécration épiscopale, vous dut être un témoignage très assuré que cette nouvelle dignité serait suivie de grâces et de faveurs ultérieures, non seulement pour votre propre sanctification, mais aussi pour le Salut de tous ceux qui voudraient suivre votre exemple, et pratiquer vos saintes instructions; aussi Dieu, par une faveur singulière, vous a accordé spécialement le don de délivrer les possédés, de tranquilliser ceux qui, par quelque accident, se trouvaient dans quelque dérangement de l'esprit et de la raison, enfin et particulièrement ceux qui étaient infectés des animaux enragés. Et non-seulement pendant votre vie, mais aussi jusqu'à présent la Miséricorde Divine continue ses merveilles par votre intercession, et par le moyen de cette étole miraculeuse qui existe encore. Je ne puis mieux m'adresser qu'à vous, ô grand thaumaturge des Ardennes, pour obtenir l'effet de ma demande, et pour acquérir, par votre intercession auprès de Dieu, la grâce de pouvoir réprimer la fougue et l'impétuosité de mes passions déréglées, qui m'excitent continuellement au péché, afin d'être toujours préservé de toute rage et trouble d'esprit; pour que je puisse servir Dieu avec un cœur débarrassé de ces mauvais désirs, et avec une tranquillité d'esprit parfaite. Ce sera le moyen qui pourra enfin me conduire à la Gloire éternelle, pour vous y louer et adorer sans cesse, conjointement avec la Miséricorde Divine. Ainsi soit-il.

 

Quatrième jour

 

Prière

 

Dieu tout-puissant, arbitre de l'univers, vous ne punissez jamais plus rigoureusement un peuple, que lorsque vous permettez qu'il soit toujours soumis à des supérieurs et directeurs mauvais; aussi est-ce une marque singulière de votre bonté, lorsque vous lui préposez des hommes selon votre cœur. Accordez-nous donc, Seigneur Dieu, ce témoignage de votre miséricorde : remplissez ceux qui nous gouvernent de votre Saint-Esprit, éclairez-les par les rayons de votre grâce, pour qu'ils puisssent régir leur peuple selon les règles de l'équité et de la justice, et lui procurer tout ce qui peut être utile au corps et à l'âme. Accordez-moi aussi en particulier la grâce de les considérer comme tenant votre place sur la terre, de les honorer, de les aimer, de leur obéir, et d'éviter tout ce qui pourrait leur occasionner quelque déplaisir, et les troubler dans l'exercice de leur ministère. Car puisque vous avez dit vous-même dans vos saintes Ecritures, que ceux qui les écoutent vous écoutent, et que ceux qui les méprisent vous méprisent, je ne puis douter que ce ne soit un moyen infaillible de vous plaire que de leur obéir; aussi, Seigneur, ferai-je mon possible pour accomplir en cela votre sainte volonté, dans l'espoir que vous m'en accorderez la grâce, de même que celle que je vous demande par cette neuvaine, ô vous qui vivez et régnez pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

0 mon glorieux patron, saint Hubert, exemple d'un bon pasteur et pontife selon le cœur de Dieu, combien de peines et de travaux n'avez-vous pas endurés pour nourrir le troupeau que le Ciel vous avait confié par le pain fortifiant de la parole de Dieu, pour le conduire dans le chemin du salut par l'éclat attirant de la sainteté de votre vie et de la pureté de vos mœurs! Vous étiez la ressource de la veuve et de l'orphelin, la consolateur des affligés, le refuge des pauvres, le médecin miraculeux des infirmes, en un mot le père de votre peuple. Accordez-moi, je vous en supplie, votre intercession charitable auprès de Dieu , pour obtenir la grâce que je lui demande à présent, de même que celle d'écouter avec attention et de pratiquer avec fidélité les instructions salutaires de ceux qui me sont préposés pour me conduire à la voie du salut; de leur témoigner tout le respect, l'obéissance et la vénération que je leur dois ainsi qu'à tous les autres supérieurs et souverains auxquels la divine providence m'a assujetti; je vous prie aussi, ô mon saint patron, de m'obtenir .de la miséricorde divine un cœur tendre et docile aux inspirations de la grâce, pour embrasser fidèlement les moyens qu'elle m'inspire, pour me conduire à l'extirpation de mes affections criminelles et des habitudes dépravées, et à la pratique constante des vertus nécessaires pour me rendre digne d'être agrégé à votre société, pour vous adorer, vous louer et bénir pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Cinquième jour

 

Prière

 

Dieu tout puissant et Miséricordieux, en créant l'homme à Votre image et ressemblance, Vous l'avez en même temps doté de lumières suffisantes avec lesquelles, pour peu qu'il veuille réfléchir sur les misères de sa condition et sur cet ordre admirable qui règne dans toute la nature, il peut aisément reconnaître un Dieu auteur de toutes ces merveilles. Malgré ces avantages, l'homme s'aveugle tellement qu'il Vous abandonne, ô Créateur de l'univers, qu'il s'attache à la créature jusqu'à lui rendre un culte sacrilège, et l'invoquer même vainement dans ses nécessités. Mais, Seigneur Dieu, si je veux réfléchir sur ma conduite, je suis bien plus coupable que ces gens qui marchent dans les ténèbres de l'ignorance et de l'idolâtrie. Car, outre les connaissances naturelles que Vous avez déposées dans mon esprit dès ma naissance, Vous m'avez accordé des instructions suffisantes qui ne me laissent pas ignorer que Vous êtes l'objet et la fin à laquelle je devrais rapporter toutes mes pensées, mes paroles et mes actions; que ce n'est que par Vous que je puis obtenir mon salut, que tout ce que j'ai, vient de Votre bonté. Mais, Seigneur, le maudit penchant que j'ai pour le mal m'aveugle tellement, que j'agis comme si Vous ne me voyiez pas; mes inclinations déréglées m'entraînent vers la créature, que je préfère souvent au Créateur. Je suis donc souvent dans le cas de cette idolâtrie spirituelle, qui me rend d'autant plus criminel devant Vous, qu'elle est plus volontaire et moins excusable. Détournez donc de moi, Seigneur Dieu, cet aveuglement de mon esprit, corrigez cette dépravation de mon cœur, et faites-moi mépriser courageusement dans la créature tout ce qui m'éloigne de Vous, ô mon Créateur. Réglez par votre grâce puissante mes affections, pour que je devienne agréable à Vos yeux, et que je me rende digne d'obtenir la grâce que je Vous demande par Notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec Vous dans l'unité du Saint Esprit, pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Pontife selon le Cœur de Dieu, glorieux Saint Hubert, votre ardente Charité pour le Salut des âmes ne se borna point à votre évêché; les peuples de votre voisinage se trouvant encore dans les ténèbres de l'idolâtrie, votre zèle pour eux vous fit surmonter de gaité de cœur la difficulté des chemins, l'intempérie des saisons, la rigueur des climats, le danger même de votre vie, pour les instruire, les éclairer de la lumière de la Foi, et pour les associer à la communion de la Sainte Eglise. Je vous supplie, grand Saint, d'employer votre charitable intercession pour moi auprès de Dieu. Car, nonobstant la grâce que j'ai reçue de Lui d'être né et d'avoir été élevé dans la vraie Religion, je suis bien éloigné de m'être comporté selon Ses Saintes Maximes. Le dérèglement de ma volonté offusque les lumières de mon esprit, et m'égare de la route que je devrais tenir pour plaire à Dieu, et pour parvenir à mon Salut. Obtenez-moi donc, ô glorieux Saint, la grâce d'observer fidèlement la résolution que j'ai prise, d'être, à l'avenir, plus exact à veiller sur les égarements de mon esprit et sur la dépravation de mon cœur, d'aimer Dieu au-dessus de toutes choses et de faire toutes mes actions à Sa plus grande Gloire. Joignez aussi, glorieux Saint, votre intercession en faveur de la grâce que je Lui demande: car quoique j'en sois indigne, j'ai lieu de l'espérer de Sa Miséricorde Divine, qui aura plutôt égard à vos mérites qu'à mon indignité, ayant toujours accordé tant de grâces et de faveurs, à ceux qui ont eu recours à votre puissante protection. Ainsi soit-il.

 

Sixième jour

 

Prière

 

Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, l'homme s'étant volontairement précipité dans l'esclavage du démon par sa première désobéissance à Vos commandements, Votre Bonté l'a préservé de la perte inévitable de son Salut, en lui procurant un libérateur dans la personne de Votre Fils unique, qui s'étant fait homme l'a délivré de cet esclavage et lui a rouvert le chemin à la Félicité éternelle. Encore tous les jours, Dieu de Miséricorde, Vous étendez Vos bras vers ceux qui se remettent de nouveau sous la puissance de l'Enfer par les péchés les plus énormes, Vous leur octroyez, libéralement de Vous en demander la grâce, Vous leur accordez Votre secours tout-puissant pour revenir de leurs égarements et pour récupérer Votre amitié, Vous leur donnez des forces suffisantes et nécessaires pour surmonter toutes les attaques que livrent le Démon, le monde et la chair. Je suis, Seigneur, cet homme auquel Vous avez déjà accordé tant de fois Votre Protection toute-puissante, et qui est retombé tant de fois dans l'abîme d'où Vous l'aviez tiré si miséricordieusement. Je suis ce misérable pécheur qui s'est livré de nouveau aux instigations du Démon et de la concupiscence. O Seigneur, j'implore encore une fois Votre Miséricorde, je Vous promets que je ferai tout mon possible pour ne plus en abuser. Accordez-moi donc Votre secours contre les attaques des puissances des ténèbres, éloignez de moi cet ennemi juré du genre humain, brisez ses armes, humiliez son orgueil, pour qu'il ne puisse prévaloir contre mon corps ou mon âme; anéantissez tous les desseins pernicieux qu'il trame contre moi, afin que je puisse travailler avec plus de facilité au grand œuvre de mon Salut et me rendre digne de la grâce que je Vous demande à présent, comme aussi de la Gloire où Vous régnez éternellement avec le Fils et le Saint Esprit. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Mon très cher Saint Patron, entre toutes les grâces et les faveurs célestes dont Dieu vous a comblé pendant votre vie, en récompense de votre fidélité et de ce zèle ardent avec lequel vous avez travaillé à votre propre sanctification et à celle des autres, une des plus singulières est ce pouvoir miraculeux sur les démons, que vous avez exercé si souvent envers ceux qui, de votre temps, ont eu le malheur d'en ressentir les effets pernicieux. Même depuis que vous êtes dans la gloire céleste, vous continuez, par votre intercession auprès de Dieu, ce même pouvoir, et grand nombre de personnes en ont senti les effets salutaires: c'est ce qui me donne la confiance, grand Saint, d'implorer pour moi cette intercession puissante. Hélas! par mes infidélités envers Dieu, par le consentement malheureux que je donne souvent aux instigations de l'ennemi de mon Salut, je me trouve soumis à sa puissance et à sa tyrannie. Or, puisque je me trouve dans le cas de demander une grâce particulière à Dieu par votre puissante intercession, accordez-la moi en même temps pour ôter le plus grand obstacle qui pourrait m'empêcher de l'obtenir. Soyez mon bouclier contre les embûches que me dresse continuellement le démon: obtenez-moi la grâce d'être préservé de toutes les illusions infernales, qui pourraient nuire à mon corps ou à mon âme. Intercédez pour moi, glorieux Saint, afin que je n'aie pas le malheur de commettre le péché, qui seul peut lui donner sur moi un pouvoir absolu, afin que me reposant avec une conscience pure et tranquille à l'ombre de la protection divine, je puisse être en état de mépriser toute la puissance infernale, et de jouir enfin avec vous de la gloire céleste, pour y louer Dieu pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Septième jour

 

Prière

 

O Dieu, juge Souverain et équitable des vivants et des morts, Vous avez irrévocablement prononcé la sentence de mort sur tout le genre humain: Votre cher et unique Fils, Dieu comme Vous de toute éternité, n'en a pas même été exempt dès qu'Il s'est fait homme. C'est ainsi, ô juge sévère, que Vous traitez chacun selon ses mérites, que Vous jugez selon les œuvres et non selon la personne ou la dignité. Lorsque je considère ma vie passée, le peu de bonnes œuvres que j'ai faites, le nombre de péchés que j'ai commis, Seigneur, comment soutiendrais-je Votre présence, si Vous me citiez dans ce moment devant Votre Tribunal redoutable? Quelle excuse pourrais-je Vous alléguer, si Vous me remettiez devant les yeux l'abus que j'ai fait de tant de grâces que Vous m'aviez accordées? Si Vous vouliez me faire rendre compte de tout le bien que j'ai omis, et de tout le mal que j'ai fait? Quel repentir n'aurais-je point d'avoir si mal employé le temps le plus précieux de ma vie, et de Vous avoir servi avec tant de nonchalance? Puis donc que Vous m'accordez encore le temps, Dieu Miséricordieux, de satisfaire à Votre Divine Justice par une pénitence sincère, accordez-moi, je Vous en supplie, la grâce de le mieux employer que par le passé, et de m'exercer dans la pratique des vertus qui Vous seront les plus agréables, enfin d'accomplir en tout Votre Sainte Volonté, et pour qu'à la fin de ma vie je puisse paraître avec confiance devant le Trône de Votre Justice, et entendre sans appréhension une sentence qui me procure le bonheur de Vous louer et bénir toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Glorieux Saint Hubert, en considération de votre pénitence très austère, d'une vie féconde en bonnes œuvres et en mérites, et des travaux apostoliques que vous avez supportés, pour l'amour de Dieu et de votre prochain, la Miséricorde Divine a bien voulu vous donner des assurances positives de votre Salut, en vous faisant voir la demeure éternelle qui vous était destinée pour la récompense de vos travaux. Quelle consolation pour vous, grand Saint, quelle joie ineffable de voir approcher la dissolution de votre corps mortel qui devait vous unir pour toujours à Jésus-Christ! De vous voir mourir de la mort des justes, qui est plutôt un sommeil doux et pacifique, et l'entrée du bonheur éternel! Après une faveur si signalée de la Bonté Divine, je ne puis avoir qu'une confiance certaine d'obtenir par votre intercession ce que je demande à Dieu. Je vous invoque donc à ce sujet, ô mon Saint Patron; obtenez-moi, je vous en supplie, cette grâce, de même que celle de vous imiter dans votre glorieux trépas. Je l'avoue, il eût fallu imiter votre vie, pour pouvoir mourir d'une mort si sainte: c'est aussi ce que je me propose fermement de faire. Si vous vouliez bien joindre votre intercession à ma bonne volonté, cela me mettrait en état de corriger mes mauvaises habitudes, de modérer mes plaisirs dépravés, de réprimer ma délectation sensuelle, de mépriser la pompe du monde, et les instigations du démon: par ce moyen, mon âme ornée de vertus et enrichie de mérites, soutiendra avec joie la venue de son juge à l'article de la mort, et pourra espérer de jouir avec vous éternellement de la Gloire Céleste. Ainsi soit-il.

 

Huitième jour

 

Prière

 

Dieu de Miséricorde, malgré la distance infinie qui se trouve entre Votre Divinité incompréhensible et le néant misérable de la nature humaine, Votre bonté pour l'homme est si considérable, que pour un petit hommage qu'il Vous rend dans ce monde, Vous lui donnez une gloire ineffable, et Vous le mettez en possession de Vous-même en l'autre. O source inépuisable de bonté et de félicité! Cette considération a servi de puissant aiguillon à une infinité de personnes, pour abandonner le monde et toute sa pompe, pour mépriser les délices de la chair, pour résister aux attraits de la concupiscence et aux attaques réitérées de toute la puissance infernale, pour souffrir les tourments les plus cruels, et la mort même. Hélas! J'ai bien la témérité d'espérer la même gloire de Votre Bonté; mais, misérable que je suis, lorsque je considère ma vie passée, je me trouve bien éloigné d'avoir fait ce qu'il fallait pour y parvenir, dans le temps même que je devais encore me croire, trop heureux de ce que Vous voulussiez bien m'accorder une récompense si grande pour si peu de peines! Hélas! Seigneur, accordez à mon cœur endurci une sainte ardeur pour mériter Votre possession, donnez-moi un désir sincère de faire tout ce qui convient pour l'obtenir, et la grâce d'accomplir ce même désir: car je sens bien que je ne puis rien sans Vous, et qu'avec Vous je puis tout. Je Vous supplie pareillement, ô Dieu infiniment bon et aimable, de vouloir m'accorder la grâce que je Vous demande pendant cette Neuvaine, principalement si cela peut contribuer à la sanctification de mon âme et à la possession de Votre Gloire éternelle, dans laquelle Vous vivez et régnez pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que nous soyons clignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Très glorieux Saint Hubert, vous jouissez à présent pour toute l'éternité du fruit de vos travaux après avoir passé le temps de votre vie passagère à renoncer à tout, à souffrir des peines et des adversités pour l'amour de Dieu et pour le Salut du prochain, et à vous élever au comble de la sainteté, par un exercice continuel dans la pratique de la vertu et de la perfection Chrétienne. Dieu vous a maintenant élevé au comble de la gloire et de la félicité éternelle: ce Dieu infiniment Bon vous accorde même actuellement des grâces et des faveurs singulières, lorsque vous employez votre intercession pour ceux qui vous invoquent dans leurs peines et leurs nécessités; c'est ce qui m'engage, grand Saint, à implorer votre protection dans la demande que je fais à Dieu pendant cette Neuvaine. J'implore cette même protection pour obtenir la grâce de vivre en sorte que je puisse aussi mériter la participation de cette gloire éternelle et ineffable que vous possédez à présent. A cet effet, ô mon Saint patron, faites-moi participant de votre zèle qui vous a déterminé à mépriser les choses terrestres, pour acquérir la joie et la Béatitude Céleste; obtenez-moi une étincelle de cette flamme pure de l'Amour Divin dont votre cœur se trouve embrasé, afin que je puisse supporter avec gaité de cœur toutes les adversités, les contradictions et les peines par lesquelles je dois nécessairement passer pour acquérir cette gloire, que Dieu n'accorde qu'à ceux qui, pour son amour, ont été les imitateurs des souffrances de son Fils unique, notre Sauveur Jésus Christ. Ainsi soit-il.

 

Neuvième jour

 

Prière

 

Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, je ne dois attribuer qu'à mes péchés cette affliction où je me trouve, et pour la délivrance de laquelle j'ai eu recours pendant ces neuf jours à Votre Bonté infinie, invoquant en ma faveur l'intercession de Votre fidèle Serviteur le Glorieux Saint Hubert, pour obtenir par ses mérites ce que je ne puis espérer de moi-même. Je Vous supplie donc de nouveau, Seigneur, de m'accorder cette grâce. Il est vrai, et je le confesse à la face du Ciel et de la terre, que j'ai très justement mérité l'affliction et la peine dans laquelle je me trouve: même, Seigneur, je dois Vous remercier de ce châtiment passager; car c'est un effet de Votre infinie Miséricorde de punir en ce monde pour pouvoir être propice en l'autre. Mais Vous connaissez aussi, Dieu Tout-Puissant, la grandeur de ma fragilité. Ma faiblesse est assez grande pour succomber sous la pesanteur de Votre bras qui me châtie, si en même temps celui de Votre Miséricorde ne me soutient efficacement pour supporter avec patience Votre châtiment paternel. Souvenez-Vous donc, grand Dieu, de ce Précieux Sang que Votre Fils unique, mon Sauveur Jésus-Christ, a répandu pour moi; et en sa considération accordez-moi cette grâce que je ne puis mériter par moi-même. Vous êtes l'unique refuge des pécheurs, j'ai tout sujet de m'adresser à Vous en cette qualité, et d'espérer néanmoins que Votre infinie Miséricorde m'accordera l'objet de ma demande, par les mérites de mon Sauveur Jésus-Christ, qui vit et règne avec Vous et le Saint Esprit dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Priez pour nous, Saint Hubert,

afin que soyons dignes de participer aux promesses de Jésus-Christ.

 

Très Saint Pontife et fidèle Serviteur de Dieu, votre puissante intercession auprès de Sa Divine Majesté procure du soulagement à tant de personnes qui vous invoquent dans leurs afflictions et guérit tant d'infirmes qui implorent votre secours salutaire, que me trouvant dans le cas d'avoir besoin d'un Patron auprès de Dieu pour obtenir la faveur que je lui demande, je m'adresse à vous pour vous prier de vouloir vous intéresser en ma faveur auprès de sa divine Majesté. Offrez-lui donc, je vous en supplie, très Saint Patron, tout ce que vous avez souffert pour son amour, tous les soupirs et les affections pieuses de votre cœur, toutes ces ferventes exhortations par lesquelles vous gagniez les âmes à Dieu, enfin toutes vos vertus et tous vos mérites, pour suppléer à ce qui me manque, et pour pouvoir me mériter d'être exaucé auprès de Dieu. De mon côté, glorieux Saint, je ferai ce que je pourrai pour vous témoigner ma reconnaissance pendant toute ma vie: et je me propose aussi d'être, dans la suite, plus fidèle à accomplir les devoirs que m'imposent mon état et ma condition, d'imiter, autant qu'il me sera possible, la sainteté de votre vie, et les exemples de vertu que vous m'avez donnés, afin que je puisse un jour avoir le bonheur de vous être réuni dans la Gloire Céleste, et de louer, bénir et adorer conjointement avec vous ce Dieu infiniment Bon et Miséricordieux, pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

A la fin de la Neuvaine

 

Action de grâce à Dieu

 

Seigneur Dieu, source inépuisable de toute bonté, je loue et je bénis Votre Miséricorde infinie, et du fond de mon cœur je vous rends mes très humbles actions de grâces, pour ce bienfait signalé que Vous venez de m'accorder, en me garantissant du cruel mal de rage par le moyen de l'Etole miraculeuse et l'intercession du Glorieux Saint Hubert. Je voudrais seulement avoir assez de mérites, pour vous rendre mes actions de grâces avec la même ardeur et la même affection, que le pourraient faire Vos Anges et Vos Saints dans la Gloire Céleste. Mais comme la chose m'est impossible, jetez, Seigneur, un regard favorable sur ma bonne volonté, et accordez-moi, je Vous en supplie, la grâce de vivre désormais de façon que je ne mérite plus une pareille punition pour mes péchés, et d'employer le reste de la vie que Vous m'avez miséricordieusement prolongée, à Vous servir plus fidèlement que je ne l'ai fait jusqu'à présent, et à me sanctifier par l'accomplissement de Votre Sainte Loi, afin que je puisse mériter de Vous bénir et louer éternellement. Ainsi soit-il.

 

Action de grâce à la Bienheureuse Vierge Marie

 

Très Glorieuse Vierge Marie, Protectrice de tous ceux qui ont recours à Vous dans leurs peines, soit corporelles, soit spirituelles, quelles actions de grâces n'ai-je pas à Vous rendre d'avoir eu compassion d'un pauvre misérable pécheur comme moi, et de m'avoir enrichi par Votre intercession d'une parcelle de cette Etole merveilleuse, que Vous avez envoyée à votre fidèle Serviteur Saint Hubert. C'est par l'efficacité de cette intercession, que j'ai achevé heureusement ma Neuvaine, et que je me trouve délivré de tout risque et inquiétude. Quoique je ne sois pas en état de Vous en témoigner une reconnaissance convenable, néanmoins, ô Mère de Miséricorde, la volonté de le pouvoir faire ne me manquera jamais, souhaitant de tout mon cœur que l'effet pût y correspondre. Aussi, Vierge très glorieuse, comme je n'ai rien de moi-même qui puisse Vous être agréable et digne de Vous être offert pour cette faveur singulière dont je Vous suis redevable, je Vous offre Votre très Cher et unique Fils, mon Sauveur, que je viens de recevoir sur le fin de ma Neuvaine, Vous suppliant de me continuer Votre puissante Protection et de me préserver désormais du même malheur qui m'est arrivé, et de m'obtenir la grâce d'employer le reste de ma vie, que la Miséricorde Divine m'a prolongée, à me rendre digne de posséder un jour avec Vous la Gloire éternelle. Ainsi soit-il.

 

Action de grâce à Saint Hubert

 

Très Glorieux Pontife et Serviteur de Dieu, Saint Hubert, je viens d'achever heureusement ma Neuvaine; votre intercession a produit ses effets. Après Dieu et Sa Sainte Mère, c'est à vous que je suis redevable de la santé et de la tranquillité dont je jouis; sans égard à mon indignité, vous m'avez obtenu auprès de Dieu une prolongation de la vie, que j'étais en risque de perdre malheureusement, et par ce moyen j'ai encore du temps pour faire de dignes fruits de pénitence. Je souhaiterais de tout mon cœur de pouvoir accomplir en tout ceci la volonté de Dieu; mon bonheur éternel en dépend. Mais, hélas! je connais trop ma fragilité, lorsque je me trouve dans l'occasion de péché, et, dans ces circonstances critiques, j'ai souvent fait la triste expérience, que l'effet ne correspond pas toujours à la bonne volonté. C'est pourquoi, ô mon Bienheureux Patron, je vous supplie de m'en obtenir la grâce auprès de la Miséricorde Divine; tant que je respirerai, je vous en témoignerai ma juste reconnaissance. Votre bonté m'a déjà accordé tant de faveurs, j'espère que vous ne me refuserez pas encore celle-ci, qui pourra me procurer le comble du bonheur, en me procurant la gloire éternelle, dans laquelle, conjointement avec vous, je pourrai louer et bénir Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Neuvaine extraite de « Dévotion à Saint Hubert », de Dom Robert, Paris, Ed. Casterman, 1866

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23 novembre 2012

Neuvaine au Serviteur de Dieu Benoît Daswa

 

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Le Serviteur de Dieu Benoît Daswa

Apôtre de la Vie

1946-1990

 

Neuvaine au Serviteur de Dieu Benoît Daswa

 

Introduction

 

En écrivant à l'Église en Afrique, le pape Benoît XVI a appelé à plus de saints africains: « J’encourage les Pasteurs des Églises locales à reconnaître parmi les serviteurs africains de l’Évangile, ceux qui pourraient être canonisés, selon les normes de l’Église, non seulement pour augmenter le nombre des saints africains, mais aussi pour obtenir de nouveaux intercesseurs au ciel afin qu’ils accompagnent l’Église dans son pèlerinage terrestre et intercèdent auprès de Dieu pour le continent africain. Je confie à Notre-Dame d’Afrique et aux saints de ce cher continent, l’Église qui s’y trouve ». (Exhortation Africae Munus, N°114).

Depuis l'époque de l'Église primitive, l'Afrique a été richement bénie par de nombreus grands saints, dont trois des Pères de l'Eglise, saint Augustin, saint Cyrille d'Alexandrie et Saint Cyprien. Il y a eu aussi de grandes saintes femmes de cette époque, parmi eux, Sainte Monique, mère de Saint Augustin, ainsi que de nombreux Martyrs très courageux, telles les Saintes Perpétue et Félicité. Dans une époque plus récente l'Afrique a donné à l'Eglise des saints supplémentaires saints et des martyrs remarquables, telle Sainte Joséphine Bakhita, une jeune esclave du Soudan, et les Martyrs Ougandais, Saint Charles Lwanga et ses vingt-deux compagnons.

Les Catholiques se tournent vers les Saints et les Martyrs, qui sont leurs ancêtres spéciaux dans la Foi. Ils sont en parfaite communion avec Dieu et demeurent des membres de notre famille humaine profondément préoccupés par notre bien-être. Nous pouvons donc nous approcher d'eux avec une grande confiance pour déposer nos besoins et préoccupations auprès Dieu. Le puissant exemple de leur vie est une source de courage et d'inspiration pour nous dans la vie quotidienne de notre foi. Nous aussi, comme disciples du Christ, nous devrions être heureux de partager notre foi avec les autres et ne jamais avoir peur de se lever pour elle, même au prix du sacrifice ou de la mort elle-même.

Il est important pour l'Eglise catholique d'Afrique de répondre à l'appel du Pape à plus de saints africains. Dans le diocèse de Tzaneen, Benoît Daswa a été reconnu dans sa propre durée de vie comme un Catholique exemplaire, un mari dévoué et père, un enseignant consciencieux et un principal, qui a été profondément impliqué dans vie de l'Église et de la communauté locale. Il était un homme de vérité, d'intégrité et d'une grande charité. Benoît était admiré pour son courage dans le témoignage de la Foi face à certaines croyances et pratiques culturelles qui sont y sont opposés. Après sa mort brutale, la communauté Catholique a gardé son souvenir vivant en visitant sa tombe et en y priant. Le peuple a encouragé la direction de l'Eglise locale à ouvrir une enquête sur sa vie et sa mort, en vue de sa possible canonisation comme un saint et un martyr.

L'enquête officielle canonique diocésaine sur la vie et la mort du Serviteur de Dieu, Tshimangadzo Samuel Benoît Daswa, a été achevée début 2009. Elle a été accepté par la Sacrée Congrégation pour les Causes des Saints à Rome en Novembre 2010, comme ayant satisfait à toutes les exigences légales et canoniques. Cette approbation de Rome est très encourageante pour le diocèse de Tzaneen, car elle a ouvert la voie pour que le Diocèse puisse promouvoir activement la cause de Benoît Daswa comme un martyr et possible Saint, non seulement pour l'Afrique du Sud, mais aussi pour le Continent Africain, et pour le monde entier.

Nous encourageons les gens à en apprendre davantage sur cet homme saint et courageux et d'être inspirés par son exemple dans la défense de la Foi. Pour Benoît, la vie humaine est sacrée et doit toujours être respectée et protégée. Comme apôtre de la vie, il est très pertinent pour promouvoir une véritable culture de la vie dans le monde d'aujourd'hui. Pour cette raison, nous demandons aux gens de prier pour sa béatification et de demander des faveurs par son intercession auprès de Dieu. Cette Neuvaine dédiée à Benoît Daswa est une forme puissante de prière qui peut être utilisée individuellement ou en groupes. Nous sommes convaincus que si cette neuvaine est priée avec Foi dans le Christ et dans l'Esprit Saint, que Dieu vous bénira par beaucoup de faveurs par l'intercession de Benoît Daswa. Nous encourageons tous ceux qui ont reçu des faveurs par son intercession, à nous le faire connaître. Notre sincère gratitude au Père Herman Van Dijck MSC pour son travail dans la production de la prière de cette Neuvaine.

Mgr Joao Rodrigues Noe, Diocèse de Tzaneen

Msc évêque Hugues Slattery, évêque émérite, Tzaneen

Limpopo Province, Afrique du Sud

 

Qu'est-ce qu'une neuvaine

 

Une neuvaine est une dévotion composé de prières dites pendant neuf jours consécutifs, pour obtenir des grâces spéciales ou des faveurs de Dieu. Cela a toujours été une forme populaire de prière dans l'Église. Elle suit l'exemple des neuf jours que les apôtres et Marie passèrent en prière entre l'Ascension et la Pentecôte, dans l'attente de l'effusion de l'Esprit Saint. (Actes 1,14). Pour faire une neuvaine, il faut persévérer dans la prière, en demandant une faveur au cours d'une période de neuf jours consécutifs. C'est dans l'accomplissement de l'enseignement de notre Seigneur que nous devons continuer à prier et ne jamais perdre confiance. Ceci est basé sur les paroles de Notre Seigneur: « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe la porte sera ouverte » (Luc 11 : 9-10).

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Benoît Daswa

(A réciter chaque jour à la fin de la Prière de la Neuvaine)

O Sainte Trinité, je crois que Vous demeurez en moi par mon baptême. Je Vous aime, je Vous loue et je vous adore. Je Vous rends grâce pour Votre Serviteur, Benoît, que Vous avez choisi pour qu'il témoigne jusqu'à la mort pour sa Foi en Jésus-Christ, mon Sauveur et mon Seigneur.

Père Tout-Puissant, Vous avez rempli le cœur de Votre Serviteur, Benoît, de beaucoup d'amour et de zèle pour l'avènement de Votre Royaume. Vous lui avez donné le courage et la force de défendre sa foi sans crainte, ni peur de la mort. Amour de Dieu, gardez-moi libre de toutes œuvres des ténèbres. Protègez-moi contre les mauvais esprits et les puissances du mal. Faites de moi un véritable apôtre de la vie, dans ma famille et dans la société. Que Votre lumière, Seigneur, brille sur moi et par moi.

Seigneur Jésus, par l'intercession de votre serviteur, Benoît, je Vous demande de pouvoir suivre son exemple d'être toujours prêt à pardonner dans un esprit chrétien. Vous savez tout sur mes problèmes, mes soucis et mes craintes lorsque je regarde vers l'avenir. Je tire de la force et du courage dans la vie de Votre Serviteur, Benoît. Je viens à Vous maintenant, Seigneur, et par son intercession, je demande les faveurs très spéciales (...) si elles sont conformes à Votre Volonté. Aidez-moi à toujours suivre le bon exemple de Benoît. Par la prière quotidienne et l'assiduité à l'église, Aidez-moi à Vous aimer, Seigneur, au-dessus de toutes choses et pour aimer les autres comme Vous m'aimez. Amen.

 Premier Jour

Baptisé dans le Christ

Aîné de cinq enfants, Tshimangadzo Samuel Benedict Daswa est né le 16 Juin 1946, dans le village de Mbahe près Thohoyandou. Grandissant dans les pays d'Afrique et la religion traditionnelle, il appartenait au clan de la tribu Bakali Lemba, qui se considèrent eux-mêmes comme descendants des Juifs. Ils vivent principalement dans la tribu Venda, mais on trouve également parmi les tribus Sotho du Nord et Tsonga dans la province de Limpopo, Afrique du Sud. Lycéen Tshimangadzo, il a reçu l'instruction dans la Foi catholique de son catéchiste, le Père Benoît Risimati. Il était grandement influencé par cet homme à la Foi profonde et, par conséquent, il choisi Benoît pour son baptême nom. Il fit sienne la devise de l'Ordre de Saint Benoît, « Prie et travaille », qui a inspiré sa vie de chrétien. Le 21 Avril 1963, il a été baptisé par le Père Augustin O'Brien MSC et a reçu sa première communion. Trois mois plus tard, il était confirmé par Révérend Abbé-évêque Van Hoeck OSB, Évêque du Diocèse de Pietersburg. Après avoir terminé l'école secondaire, Benoît fait une formation d'instituteur pour l'école primaire.

 Parole de Dieu

De la Lettre de Saint Paul Apôtre aux Romains (6,4-5)

Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. Car, si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne.

Approfondissement de la Foi

« Le Baptême fait vraiment entrer dans la sainteté de Dieu par l'incorporation dans Christ et de l'inhabitation de son Esprit, ce serait un contresens que de se contenter d'une vie de médiocrité, signe d'une éthique minimaliste et d'une religiosité superficielle. Demander à un catéchumène: «Veux-tu recevoir le Baptême?" signifie lui demander en même temps: « Veux-tu devenir saint? » Il veut dire mettre le caractère radical du Sermon sur la montagne: « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait » (Mt 5:48). (Novo Millenio Ineunte, Bienheureux Jean Paul II)

Réflexion: Qu'est-ce que signifie pour moi le baptême que j'ai reçu? Ai-je vraiment envie devenir Saint comme Dieu est saint?

Prière

Psaume 22 (23)

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie; j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Deuxième Jour

Un homme du travail

Fidèle à sa devise, « Prie et travaille », Benoît croyait de tout se coeur que le travail acharné était un moyen de glorifier Dieu et d'aider les gens dans la communauté. Comme directeur de l'école primaire de Nweli primaire, Benoît était entièrement consacré à l'œuvre d'éducation. Un jour, un professeur essaya de sauter sa préparation de leçon pour la semaine suivante et alla à la banque Sibasa pour retirer son salaire. Ayant remarqué son absence, Benoît monta dans sa voiture, après l'avoir poursuivi, fit arrêter le taxi et a fit revenir l'enseignant avec lui à l'école pour terminer sa préparation. Cela fait, Benoît conduisit l'enseignant à la banque.

Dans sa relation avec ses élèves, Benoît a toujours été motivé par l'amour. Il les a encouragés à faire preuve de diligence, d'indépendance et d'autonomie. Ceux qui étaient incapables de payer les frais de scolarité étaient invités à travailler dans son jardin pour gagner leurs frais de scolarité. Benoît serait rendait visite aux familles des absents pour en savoir la raison et pour voir s'il pouvait offrir de l'aide. Avec ses propres enfants, il travaillait dans son potager et plantait des arbres – fait, à l'époque, tout à fait inhabituel pour les enseignants, les directeurs d'école, ou les gens instruits en général.

Benoît à exercé une bonne intendance en utilisant judicieusement son argent. Il était le premier dans son village à construire une maison en briques avec les économies sur son salaire et de la vente des fruits et des légumes de son jardin et de son verger. Grâce à des prévisions budgétaires prudentes, il acheté une voiture, un poste de télévision et avait le téléphone, mais en raison de l'envie et de la jalousie, certains le soupçonnèrent de faire usage de zombies (soi-disant cadavres ramenés à la vie par la sorcellerie).

Parole de Dieu

Evangile selon Saint Matthieu (25, 14-15)

« C'est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités ».

Approfondissement de la Foi

« Nazareth, ô maison du «fils du charpentier», c’est ici que Nous voudrions comprendre et célébrer la loi sévère et rédemptrice du labeur humain; ici rétablir la conscience de la noblesse du travail; ici rappeler que le travail ne peut pas être une fin à lui-même, mais que sa liberté et sa noblesse lui viennent, en plus de sa valeur économique, des valeurs qui le finalisent; comme Nous voudrions enfin saluer ici tous les travailleurs du monde entier et leur montrer leur grand modèle, leur frère divin, le prophète de toutes leurs justes causes, le Christ notre Seigneur ». (Pape Paul VI, Discours à Nazareth, le 5 Janvier 1964)

Réflexion: Est-ce que je fais mon travail du mieux que je le peux? Dois-je avoir honte lorsque je fais un travail manuel?

Prière

Psaume 103

Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Revêtu de magnificence, tu as pour manteau la lumière ! Comme une tenture, tu déploies les cieux, tu élèves dans leurs eaux tes demeures ; des nuées, tu te fais un char, tu t'avances sur les ailes du vent ; tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs. Tu as donné son assise à la terre : qu'elle reste inébranlable au cours des temps. Tu l'as vêtue de l'abîme des mers : les eaux couvraient même les montagnes ; à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix. Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé. Tu leur imposes la limite à ne pas franchir : qu'elles ne reviennent jamais couvrir la terre. Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l'eau chemine au creux des montagnes ; elle abreuve les bêtes des champs : l'âne sauvage y calme sa soif ; les oiseaux séjournent près d'elle : dans le feuillage on entend leurs cris. De tes demeures tu abreuves les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes oeuvres ; tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l'homme qui travaille. De la terre il tire son pain : le vin qui réjouit le coeur de l'homme, l'huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le coeur de l'homme. Les arbres du Seigneur se rassasient, les cèdres qu'il a plantés au Liban ; c'est là que vient nicher le passereau, et la cigogne a sa maison dans les cyprès ; aux chamois, les hautes montagnes, aux marmottes, l'abri des rochers. Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher. Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s'éveillent ; le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture. Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire. L'homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu'au soir. Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur ! + Tout cela, ta sagesse l'a fait ; * la terre s'emplit de tes biens. Voici l'immensité de la mer, son grouillement innombrable d'animaux grands et petits, ses bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu'il serve à tes jeux. Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu. Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés. Tu caches ton visage : ils s'épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre. Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses oeuvres ! Il regarde la terre : elle tremble ; il touche les montagnes : elles brûlent. Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ; je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure. Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur. Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n'existent plus ! Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Troisième Jour

Un vrai père de famille

En 1980, Benoît épouse Shadi Eveline Monyai, luthérienne qui a ensuite été reçue dans la pleine communion avec l'Église catholique. Ils eurent huit enfants, le dernier étant né quatre mois après sa mort. Benoît pense qu'aider sa femme dans l'éducation des enfants et l'aider dans les tâches ménagères, faisaient partie de son engagement matrimonial. Il disait aux gens: « Vous devriez aider votre femme dans les tâches ménagères », et a enseigné à ses enfants à aider les parents à la maison. Il leur a également appris à être assidus à l'école et au travail dans son verger.

La famille se réunissait pour prier ensemble tous les soirs. Ce temps de prière familial qui comprenait la lecture de l'Écriture, ainsi que la prière en famille, était une véritable « Eglise domestique ». La famille a toujours participé aux célébrations liturgiques du dimanche. Benoît a institué le « jour des Daswa », le jour de la fête de Noël. La famille et tous leurs proches parents avaient l'habitude de passer cette journée ensemble au cours de laquelle chaque enfant recevaient cadeaux de Noël du matériel scolaire qui servant pendant l'année à venir.

Parole de Dieu

De la Lettre de Saint Paul Apôtre aux Ephésiens (5, 31-32; 6, 1-4)

« A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Église. ous, les enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, c'est cela qui est juste : Honore ton père et ta mère, c'est le premier commandement assorti d'une promesse : ainsi tu seras heureux et tu auras longue vie sur la terre. Et vous, les parents, ne poussez pas à bout vos enfants, mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur ».

Approfondissement de la Foi

« Mamans, apprenez-vous à vos petits les prières du chrétien? Les préparez-vous, en collaboration avec les prêtres, aux sacrements du premier âge: la confession, la communion, la confirmation? Les habituez-vous, s'ils sont malades, à penser aux souffrances du Christ, à invoquer l'aide de la Sainte Vierge et des saints? Récitez-vous avec eux le Rosaire en famille? Et vous, les pères, savez-vous prier avec vos enfants, avec toute la communauté familiale, au moins quelquefois? Votre exemple, accompagné de la droiture de votre pensée et de vos actes, appuyé par quelques prières communes, vaut bien une leçon de vie. C'est un acte de culte particulièrement méritoire. Vous apportez ainsi la paix entre les murs de votre foyer ». (Bienheureux Jean Paul II, Familiaris Consortio N°60).

Réflexion: Comment est ma relation avec mon conjoint, mes enfants? Devons-nous prier ensemble, en famille? Combien de fois?

Prière

Psaume 127

Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! Tu te nourriras du travail de tes mains : Heureux es-tu ! A toi, le bonheur ! Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plants d'olivier. Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. De Sion, que le Seigneur te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie, et tu verras les fils de tes fils. Paix sur Israël !

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Quatrième Jour

Un homme engagé dans la Communauté

Benoît était très respecté dans la communauté. Il était un leader naturel et le confident du chef qui l'avait choisi comme secrétaire de son conseil. Toujours guidé par ses principes chrétiens, Benoît n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait. Il était grandement respecté pour son honnêteté, son intégrité ainsi que pour sa sincérité et son humilité. Un jour, faussement accusé d'utiliser les fonds de l'école pour construire sa maison, l'innocence de Benoît et la bonne gestion ont été confirmées après que le chef avait ordonné une enquête.

Comme Benoît croyait fermement en la formation de la personnalité à travers des activités sportives, il créa, pour les jeunes, des clubs de football. Il voulait qu'ils soient occupés, disciplinés. Lors d'une sécheresse dans la région de Venda dans les années quatre-vingt, Benoît a utilisé ses contacts et toutes ses compétences de persuasion pour obtenir des fournitures et des vivres alimentaires pour les enfants de son école.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Matthieu (5: 13-16)

« Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux ».

Approfondissement de la Foi

« Pour une animation chrétienne de l'ordre temporel, dans le sens que nous avons dit, qui est celui de servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la « politique », à savoir à l'action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun ». (Bienheureux Jean Paul II, Christi Fideles Laici, N°42).

Réflexion: En quoi et comment puis-je contribuer à l'amélioration de ma Communauté? Dois-je prendre mes responsabilités publiques, politiques et civiques au sérieux?

Prière

Psaume 9

Pourquoi, Seigneur, es-tu si loin ? Pourquoi te cacher aux jours d'angoisse ? De tout mon coeur, Seigneur, je rendrai grâce, je dirai tes innombrables merveilles ; pour toi, j'exulterai, je danserai, je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut. Mes ennemis ont battu en retraite, devant ta face, ils s'écroulent et périssent. Tu as plaidé mon droit et ma cause, tu as siégé, tu as jugé avec justice. Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants, à tout jamais tu effaces leur nom. L'ennemi est achevé, ruiné pour toujours, tu as rasé des villes, leur souvenir a péri. Mais il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ; il juge le monde avec justice et gouverne les peuples avec droiture. Qu'il soit la forteresse de l'opprimé, sa forteresse aux heures d'angoisse : ils s'appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ; jamais tu n'abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent. Fêtez le Seigneur qui siège dans Sion, annoncez parmi les peuples ses exploits ! Attentif au sang versé, il se rappelle, il n'oublie pas le cri des malheureux. Pitié pour moi, Seigneur, vois le mal que m'ont fait mes adversaires, toi qui m'arraches aux portes de la mort ; et je dirai tes innombrables louanges aux portes de Sion, je danserai de joie pour ta victoire. Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu'ils creusaient ; aux filets qu'ils ont tendus, leurs pieds se sont pris. Le Seigneur s'est fait connaître : il a rendu le jugement, il prend les méchants à leur piège. Que les méchants retournent chez les morts, toutes les nations qui oublient le vrai Dieu ! Mais le pauvre n'est pas oublié pour toujours : jamais ne périt l'espoir des malheureux. Lève-toi, Seigneur : qu'un mortel ne soit pas le plus fort, que les nations soient jugées devant ta face ! Frappe-les d'épouvante, Seigneur : que les nations se reconnaissent mortelles !

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Cinquième Jour

Un homme engagé dans l'Eglise

En tant que catéchiste volontaire, Benoît Daswa aida à la création de la communauté ecclésiale, en particulier en préparant les candidats au Baptême. Il a été membre du Conseil Pastoral de la paroisse et était toujours présent aux réunions. Il a dirigeait l'office dominical, quand le prêtre ou un agent pastoral n'était pas disponible et était très impliqué dans la pastorale des jeunes, les encourageant à avoir de bonnes vies, productives, et à être fiers de leur Foi.

Benoît avait promis à sa femme qu'il commencerait à construire leur maison dès que la nouvelle Eglise de Nweli serait achevée. Cette tâche de construire la première église Catholique dans la région était un projet si cher à son cœur qu'il a non seulement aidé le prêtre avec sa propre voiture a transporter les matériaux de construction, mais, il a travaillé sans relâche sur cela et il a encouragé les autres à en faire autant. Après son achèvement, fidèle à sa promesse, il a commencé à construire sa propre maison.

Parole de Dieu

De la Lettre aux Romains (12: 5-8)

« Dans le Christ, tous, tant que nous sommes, nous formons un seul corps ; tous et chacun, nous sommes membres les uns des autres. Et selon la grâce que Dieu nous a donnée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c'est le don de prophétie, il faut se régler sur la foi ; si c'est le don de servir, il faut servir ; si l'on est fait pour enseigner, que l'on enseigne ; pour encourager, que l'on encourage. Celui qui donne, qu'il soit simple ; celui qui dirige, qu'il soit actif ; celui qui se dévoue aux malheureux, qu'il ait le sourire ».

Approfondissement de la Foi

« Entre tous les fidèles du Christ, du fait de leur régénération dans le Christ, il existe, quant à la dignité et à l’activité, une véritable égalité en vertu de laquelle tous coopèrent à l’édification du Corps du Christ, selon la condition et la fonction propre de chacun ». (Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 872).

Réflexion: Que fais-je pour l'Eglise et dans l'Eglise? Dois-je contribuer à la construction, à l'entretien de l'église et de ses services?

Prière

Psaume 131

Souviens-toi, Seigneur, de David et de sa grande soumission quand il fit au Seigneur un serment, une promesse au Puissant de Jacob : « Jamais je n'entrerai sous ma tente, et jamais ne m'étendrai sur mon lit, j'interdirai tout sommeil à mes yeux et tout répit à mes paupières, avant d'avoir trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour le Puissant de Jacob. » Voici qu'on nous l'annonce à Éphrata, nous l'avons trouvée près de Yagar. Entrons dans la demeure de Dieu, prosternons-nous aux pieds de son trône. Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l'arche de ta force ! Que tes prêtres soient vêtus de justice, que tes fidèles crient de joie ! Pour l'amour de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton messie. Le Seigneur l'a juré à David, et jamais il ne reprendra sa parole : « C'est un homme issu de toi que je placerai sur ton trône. « Si tes fils gardent mon alliance, les volontés que je leur fais connaître, leurs fils, eux aussi, à tout jamais, siègeront sur le trône dressé pour toi. » Car le Seigneur a fait choix de Sion ; elle est le séjour qu'il désire : « Voilà mon repos à tout jamais, c'est le séjour que j'avais désiré. « Je bénirai, je bénirai ses récoltes pour rassasier de pain ses pauvres. Je vêtirai de gloire ses prêtres, et ses fidèles crieront, crieront de joie. « Là, je ferai germer la force de David ; pour mon messie, j'ai allumé une lampe. Je vêtirai ses ennemis de honte, mais, sur lui, la couronne fleurira. »

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Sixième Jour

Un homme de prière et de Charité

Les gens qui connaissaient bien Benoît remarquaient qu'il était une personne qui priait constamment, tant dans sa vie quotidienne, en famille et en Église. Il avait une profonde relation personnelle avec le Christ et était guidé et renforcé par sa Foi et ce dans tous les aspects de la vie. Il avait un amour particulier et une grande préoccupation pour les malades, les personnes vulnérables et il aimait à visiter ceux qui étaient en prison. Il a donné librement ses ressources pour aider les pauvres et les nécessiteux dans son village, ainsi que pour ceux qui allaient à l'école primaire de Nweli.

Dans l'après-midi du 2 Février 1990, alors que Benoît travaillait dans son verger, sa belle soeur l'appelle en urgence, lui demandant de prendre son enfant très malade chez le médecin à Makwarela (Sibasa). Avant qu'il ne prenne la voiture, il lui dit: « Avant de partir, prions ». Sur son chemin du retour à Mbahe, sur la route, il a pris un un homme vivant dans un village voisin. L'homme portait un sac de farine de maïs et était incapable de prendre les transports publics en raison des troubles dans la région.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Matthieu (25: 35-40)

« J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! » Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? » Et le Roi leur répondra : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ».

Approfondissement de la Foi

« L'Eglise entière comme telle est directement appelée au service de la charité: «La Sainte Eglise en joignant l'agapè à la Cène eucharistique se manifestait tout entière réunie autour du Christ par le lien de la charité; ainsi en tout temps elle se fait reconnaître à ce signe d'amour; tout en se réjouissant des initiatives d'autrui, elle tient aux oeuvres charitables comme à une partie de sa mission propre et comme à un droit inaliénable. C'est pourquoi la miséricorde envers les pauvres et les faibles, les oeuvres dites de charité et de secours mutuel pour le soulagement de toutes les souffrances humaines sont en particulier honneur» ».(Bienheureux Jean Paul II, Christi Fideles Laici, N°41).

Réflexion: Est-ce que j'aide et soutiens les personnes dans le besoin? Est-ce que je prête attention aux plus pauvres et aux plus démunis dans ma communauté?

Prière

Psaume 108

Dieu de ma louange, sors de ton silence ! La bouche de l'impie, la bouche du fourbe, s'ouvrent contre moi : ils parlent de moi pour dire des mensonges ; ils me cernent de propos haineux, ils m'attaquent sans raison. Pour prix de mon amitié, ils m'accusent, moi qui ne suis que prière. Ils me rendent le mal pour le bien, ils paient mon amitié de leur haine. « Chargeons un impie de l'attaquer : qu'un accusateur se tienne à sa droite. A son procès, qu'on le déclare impie, que sa prière soit comptée comme une faute. « Que les jours de sa vie soient écourtés, qu'un autre prenne sa charge. Que ses fils deviennent orphelins, que sa femme soit veuve. « Qu'ils soient errants, vagabonds, ses fils, qu'ils mendient, expulsés de leurs ruines. Qu'un usurier saisisse tout son bien, que d'autres s'emparent du fruit de son travail. « Que nul ne lui reste fidèle, que nul n'ait pitié de ses orphelins. Que soit retranchée sa descendance, que son nom s'efface avec ses enfants. « Qu'on rappelle au Seigneur les fautes de ses pères, que les péchés de sa mère ne soient pas effacés. Que le Seigneur garde cela devant ses yeux, et retranche de la terre leur mémoire ! » Ainsi, celui qui m'accuse oublie d'être fidèle : il persécute un pauvre, un malheureux, un homme blessé à mort. Puisqu'il aime la malédiction, qu'elle entre en lui ; il refuse la bénédiction, qu'elle s'éloigne de lui ! Il a revêtu comme un manteau la malédiction, qu'elle entre en lui comme de l'eau, comme de l'huile dans ses os ! Qu'elle soit l'étoffe qui l'habille, la ceinture qui ne le quitte plus ! C'est ainsi que le Seigneur paiera mes accusateurs, ceux qui profèrent le mal contre moi. Mais toi, Seigneur Dieu, agis pour moi à cause de ton nom. Ton amour est fidèle : délivre-moi. Vois, je suis pauvre et malheureux ; au fond de moi, mon coeur est blessé. Je m'en vais comme le jour qui décline, comme l'insecte qu'on chasse. J'ai tant jeûné que mes genoux se dérobent, je suis amaigri, décharné. Et moi, on me tourne en dérision, ceux qui me voient hochent la tête. Aide-moi, Seigneur mon Dieu : sauve-moi par ton amour ! Ils connaîtront que là est ta main, que toi, Seigneur, tu agis. Ils maudissent, toi, tu bénis, ils se sont dressés, ils sont humiliés : ton serviteur est dans la joie. Qu'ils soient couverts d'infamie, mes accusateurs, et revêtus du manteau de la honte ! A pleine voix, je rendrai grâce au Seigneur, je le louerai parmi la multitude, car il se tient à la droite du pauvre pour le sauver de ceux qui le condamnent.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Septième Jour

Un témoin courageux de la Vérité

Le 25 Janvier 1990, au cours d'un violent orage, la foudre tombe plusieurs fois et brûle un certain nombre de rondavels (cases rondes) couvertes de chaume dans la région. Traditionnellement, lorsque cela se produit ce n'est pas considéré comme un phénomène naturel, mais comme l'oeuvre d'une supposée sorcière. Le chef rassembla son conseil et la communauté pour discuter de la question, dans le but de savoir qui en était responsable. Ils fut alors convenu qu'un guérisseur traditionnel serait consulté afin d' identifier la personne qui était responsable de ces incendies. Une contribution de R5 par personne a été convenue afin de payer la personne.

Benoît arriva à la réunion en retard, après que cette décision avait été prise. Son explication que la foudre est un phénomène naturel fut rejetée. Il s'était vigoureusement tenu tête contre l'accusation portées aux prétendues sorcières provoquant des coups de foudre. Lorsque la décision a été confirmée, Benoît refusa de payer la contribution, faisant valoir que sa Foi Catholique l'empêchait de prendre part à tout ce qui touche de près ou de loin à la sorcellerie.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Luc (12: 8-9)

Je vous le déclare : Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m'aura renié en face des hommes sera renié en face des anges de Dieu.

Approfondissement de la Foi

« S’appuyant sur les religions traditionnelles, la sorcellerie connaît actuellement une certaine recrudescence. Des peurs renaissent et créent des liens de sujétion paralysants. Les préoccupations concernant la santé, le bien-être, les enfants, le climat, la protection contre les esprits mauvais, conduisent de temps à autre à recourir à des pratiques des religions traditionnelles africaines qui sont en désaccord avec l’enseignement chrétien. Le problème de la « double appartenance », au christianisme et aux religions traditionnelles africaines demeure un défi. Pour l’Église qui est en Afrique, il est nécessaire, à travers une catéchèse et une inculturation profonde, de guider les personnes vers la découverte de la plénitude des valeurs de l’Évangile. Il convient de déterminer la signification profonde de ces pratiques de sorcellerie en identifiant les enjeux théologiques, sociaux et pastoraux qui sont véhiculés par ce fléau ». (Exhortation Africae Munus, Pape Benoît XVI, N°93).

Réflexion: Ai-je peur de me lever pour défendre la Foi chrétienne quand elle est ridiculisée ou attaqué au nom de la « culture traditionnelle »? Est-ce que je crois en la sorcellerie? l'ai-je parfois pratiqué?

Prière

Psaume 140

Seigneur, je t'appelle : accours vers moi ! Écoute mon appel quand je crie vers toi ! Que ma prière devant toi s'élève comme un encens, et mes mains, comme l'offrande du soir. Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche. Ne laisse pas mon coeur pencher vers le mal ni devenir complice des hommes malfaisants. Jamais je ne goûterai leurs plaisirs : que le juste me reprenne et me corrige avec bonté. Que leurs parfums, ni leurs poisons, ne touchent ma tête ! Ils font du mal : je me tiens en prière. Voici leurs juges précipités contre le roc, eux qui prenaient plaisir à m'entendre dire : « Comme un sol qu'on retourne et défonce, nos os sont dispersés à la gueule des enfers ! » Je regarde vers toi, Seigneur, mon Maître ; tu es mon refuge : épargne ma vie ! Garde-moi du filet qui m'est tendu, des embûches qu'ont dressées les malfaisants. Les impies tomberont dans leur piège ; seul, moi, je passerai.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Huitième Jour

Un véritable apôtre de la vie

Après sa ferme prise de position contre la sorcellerie lors de la réunion de la communauté, le dimanche 28 Janvier 1990, les gens ont commencé à murmurer contre lui, disant: « C'est lui qui influence peuple, comme il est un chef de file. Pourquoi refuses-t-il de brûler les sorcières? Il n'est pas d'accord avec notre croyance ».

Beaucoup pensaient de lui qu'il rabaissait leurs croyances et leurs pratiques traditionnelles, et qu'il était comme une pierre d'achoppement dans la communauté en raison de sa position constante contre la sorcellerie. Et, comme un vrai disciple de Jésus-Christ, Benoît, se tenait ferme dans sa foi catholique, certaines personnes ont dit: « Nous ferions mieux de le tuer! » Ils ont donc conspiré pour se débarrasser de lui.

Parole de Dieu

Du Livre du Deutéronome (18: 9-14)

Lorsque tu seras entré dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien, d'enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination au Seigneur; et c'est à cause de ces abominations que le Seigneur, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement au Seigneur, ton Dieu. Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins; mais à toi, le Seigneur, ton Dieu, ne le permet pas.

Approfondissement de la Foi

Il nous est demandé d'aimer et d'honorer la vie de tout homme et de toute femme, et de travailler avec constance et avec courage pour qu'en notre temps, traversé par trop de signes de mort, s'instaure enfin une nouvelle culture de la vie, fruit de la culture de la vérité et de l'amour. (Bienheureux Jean Paul II, Evangelium Vitae, N°77)

Réflexion: Est-ce que je respecte la vie des autres, des plus faibles, en particulier des bébés à naître? Est-ce que je mène une vie saine et responsable?

Prière

Psaume 26

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? Si des méchants s'avancent contre moi pour me déchirer, ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. Qu'une armée se déploie devant moi, mon coeur est sans crainte ; que la bataille s'engage contre moi, je garde confiance. J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m'attacher à son temple. Oui, il me réserve un lieu sûr au jour du malheur ; il me cache au plus secret de sa tente, il m'élève sur le roc. Maintenant je relève la tête devant mes ennemis. J'irai célébrer dans sa tente le sacrifice d'ovation ; je chanterai, je fêterai le Seigneur. Écoute, Seigneur, je t'appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! Mon coeur m'a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C'est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. N'écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu, mon salut ! Mon père et ma mère m'abandonnent ; le Seigneur me reçoit. Enseigne-moi ton chemin, Seigneur, conduis-moi par des routes sûres, malgré ceux qui me guettent. Ne me livre pas à la merci de l'adversaire : contre moi se sont levés de faux témoins qui soufflent la violence. Mais j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

Neuvième Jour

un vrai témoin de la foi

Le 2 Février 1990, après avoir ramené chez lui un homme avec un sac de farine de maïs, Benoît, rentrant chez lui en voiture trouva son chemin bloqué par des troncs d'arbres disposés au travers de la route. Descendant de sa voiture pour les enlever, une foule de jeunes garçons et des hommes cachés derrière les buissons se ruèrent sur lui et lui jetèrent de grosses pierres. Blessé et saignant abondamment, il quitta sa voiture et couru à travers un terrain de football, espérant trouver de l'aide auprès d'un Shebeen à proximité (endroit où la boisson alcoolisée est vendue illégalement). En voyant une porte ouverte à la cuisine d'une rondavel il courut tout droit s'y cacher afin de sauver sa vie.

La foule qui lui courait derrière, demanda à la femme où Benoît était cacher, menaçant de la tuer si elle ne leur disait pas. Leur disant où Benoît était cacher, elle plaida: « Ne me tuez pas. Il est à l'intérieur ». Deux personnes entrèrent la foule et traînèrent Benoît dehors. En serrant l'un d'eux, Benoît supplia: « S'il vous plaît, épargnez ma vie! » Les jeunes a répondu: « OK. Suis-nous, on ne va pas te tuer ». Lui faisant confiance, Benoît sortit.

Alors que la foule encerclait maintenant le rondavel, Benoît ne pouvait plus s'échapper, voyant l'un d'entre venant vers lui armé d'une knobkerrie, il se mit à genoux et pria. Ensuite, les choses se passèrent très rapidement. L'homme fracassa la tête avec sa knobkerrie, lui écrasant le crâne. Benoît tomba au sol. De l'eau bouillante fut ensuite versée sur sa tête, ses oreilles, ses narines et autres blessures.

La Messe d'enterrement fut concélébrée le 10 Février 1990. Tous les prêtres portèrent des vêtements rouge, car ils étaient convaincus que Benoît était mort pour sa foi. C'était sa position contre la sorcellerie qui avait entraîné la mort de Benoît.

Parole de Dieu

De l'Evangile selon Saint Luc (5: 1-12)

Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait : « Heureux les pauvres de coeur :le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent: ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux :ils obtiendront miséricorde ! Heureux les coeurs purs :ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix :ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :le Royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

Approfondissement de la Foi

« Car c'est la fonction de l'Eglise, guidée par l'Esprit Saint qui renouvelle et purifie son sans cesse, de faire de Dieu le Père et son Fils incarné et présent dans un sens visible. Ce résultat est obtenu principalement par le témoignage d'une foi vivante et mature, à savoir, celui formé à reconnaître lucidement les difficultés et de les maîtriser. De nombreux martyrs ont donné témoin lumineux de cette foi et continuera à le faire. Par leur exemple, ils nous ont montré, et fait en douceur pour nous, pour ainsi dire, le chemin vers l'avenir... Tout ce qui nous reste, avec la grâce de Dieu, est de suivre leurs traces ». (Constitution Pastorale Gaudium et Spes N° 21)

Réflexion: Est-ce que, comme Benoît, le courage des martyrs m'aide à vivre ma foi? Est-ce que je défends ma foi, dans la vie privée comme et dans la vie publique?

Prière

Cantique de Marie

Evangile selon Saint Luc (1: 46-55)

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés,renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur,il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères,en faveur d'Abraham et de sa race à jamais.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Réciter la prière pour la Béatification de Benoît Daswa.

 

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20 novembre 2012

Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception 2012

Le Triomphe de l'Immaculée

Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception

Bénie et encouragée par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

Du 30 novembre au 8 décembre 2012

 

Chaque jour: Une dizaine de chapelet, suivie de 3 fois l'invocation: « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous ». Une communion le jour du 8 décembre ou un jour de l'octave. Confession recommandée.

 

Prière de la Neuvaine

 

O Marie conçue sans péché, Chef d'oeuvre du Créateur, Miroir sans tâche de l'activité de Dieu, luttez avec nous contre le mal qui abime la Création et altère en nous l'image de Dieu.

Aidez-nous à respecter et protéger la vie de tout homme, de sa conception à sa fin. Donnez-nous de porter les fruits de Justice et de Sainteté que Dieu attend.

Mère très aimante, veillez à ce que les ressources naturelles soient exploitées avec sagesse, et leurs fruits justement partagés. Guérissez-nous de nos convoitises, de nos désirs superflus et de notre indifférence envers les plus pauvres.

Préservez-nous des calamités, des catastrophes et des guerres fratricides. Que par votre intercession, le Règne d'Amour du Christ s'étende dans tout l'univers. Amen.

 

Imprimatur du Vicaire Episcopal de Paris, 4 mai 2012

 

Pour obtenir l'image de cette Neuvaine, écrivez au

Chapelet des Enfants

5, rue de l'Université

75007 Paris

 

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14 novembre 2012

Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten

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Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten

Mystique et stigmatisée bavaroise

1882-1925

Fête le 5 octobre

 

A l'occasion de la canonisation des plusieurs Bienheureux, à Rome, le 21 octobre dernier, parmi lesquels se trouve Sainte Anna Schäffer. Nous avons pensé vous présenter cette grande mystique, qui fut aussi une grande malade, si méconnue dans nos pays francophones. A notre époque, ou la souffrance est si combattue, Anna Schäffer vient nous rappeler son importance, car la souffrance nous configure à la Croix. Que son exemple et son message soient féconds pour nous.

F.M.

 

Vie de Sainte Anna Schäffer


Au cœur de la Bavière, entre Ratisbonne et Ingolstadt, se trouve le petit village de Mindelstetten. C’est là que le 18 février 1882 naquit et fut baptisée Anna Schäffer, fille d’un menuisier du village. La famille était nombreuse et vivait dans des conditions modestes. La mère imprégnait la famille d’un esprit chrétien. L’enfant grandit et devint une jeune fille vigoureuse et pleine de santé. Elle fut une élève brillante, mais resta cependant calme, modeste et pieuse. A l’occasion de sa première communion en 1894, elle offrit sa vie en sacrifice au Sauveur. A 13 ans, elle partit vers Ratisbonne pour devenir domestique. Elle espérait gagner ainsi sa dot pour entrer dans un ordre missionnaire.

Après la mort de son père en 1896, elle fut domestique à Landshut. C’est là qu’en juin 1898, elle reçut l’appel décisif de Jésus: elle devait sous peu, et pour longtemps, beaucoup souffrir. Même si, dans son âme d’enfant, elle avait toujours un grand désir de don total, elle s’était la même année consacrée à Marie, sa première réaction fut celle de tout homme en bonne santé: frayeur et fuite. Elle fut engagée dans une maison forestière à Stammham. C’est à cet endroit, dans la buanderie, que, le 4 février 1901, commença son martyre. Alors qu’elle essayait de remettre en place le tuyau de poêle situé au-dessus de la lessiveuse et qui venait de se détacher, elle glissa et ses deux jambes tombèrent dans la lessive bouillante jusqu’au dessus des genoux. Ni à l’hôpital de Kösching (près d’Ingolstadt), où elle fut tout d’abord conduite, ni dans une clinique à Erlangen (près de Nuremberg), on ne put guérir ses blessures. En mai 1902, définitivement invalide, elle quitta enfin la clinique; à partir de ce moment, son état ne fit que se dégrader, si bien qu’elle fut obligée de garder le lit. A son infirmité vint rapidement s’ajouter une pauvreté noire. Par égards pour la famille de son frère, sa mère et elle durent quitter la maison parentale, louèrent une chambre, et durent joindre les deux bouts avec une pension d’invalidité de 9 Reichsmark. Après une période de révolte, Anna apprit à reconnaître la volonté de Dieu dans sa dure école de souffrance, et y consentit avec toujours plus de joie. La jeune fille reconnut dans son infirmité et sa pauvreté un appel d’amour du Crucifié, la mission et l’accomplissement de sa vie. Elle prit la résolution d’offrir sa vie et sa souffrance en sacrifice à Dieu, et développa un zèle étonnant pour la prière, la pénitence et l’expiation. Le curé du lieu, Karl Rieger, fut pour elle un bon directeur spirituel et lui apportait quotidiennement la Communion. Tout comme les autres habitants du village, il l’aidait également matériellement.

Plusieurs événements extraordinaires eurent lieu lors de l’automne 1910. Elles eut plusieurs visions, Anna parlait de rêves, tout d’abord de Saint François, puis du Sauveur qui était prêt à accepter son sacrifice d’expiation. Elle reçut alors les Stigmates de la Passion, mais peu de personnes eurent connaissance de ce fait. A partir de ce moment, elle se trouva fortifiée dans son service d’apostolat, promettant son intercession et consolant ceux qui le lui demandaient personnellement ou par écrit. Des demandes d’intercessions vinrent non seulement d’Allemagne, mais aussi d’Autriche, de Suisse, et même d’Amérique.

A l’occasion de la fête de Saint Marc en 1923, elle eut une extase et vécut les événements du Vendredi Saint; à partir de ce moment, son état se détériora visiblement: paralysie complète des jambes, crampes atroces à la suite de problèmes au niveau de sa moelle épinière, et cancer du rectum. Cinq semaines avant son retour vers le Père, elle chuta de son lit, la fracture du crâne qui en résulta causa des dommages cérébraux qui diminuèrent l’usage de la parole et la rendirent partiellement aveugle. Ses souffrances, durant les dernières années de sa vie, étaient telles que tous s’étonnaient qu’un être humain puisse supporter une telle torture physique.

Le matin du 5 octobre 1925, mourante, elle reçut pour la dernière fois la Sainte Communion. C’est dans celle-ci qu’elle avait en effet puisé la force de supporter ses 25 années de souffrance. Avant de quitter cette terre, elle se signa une dernière fois et pria « Jésus, je vis pour toi... » Une grande foule assista à son enterrement, le 8 octobre 1925. Le curé Rieger, lors de l’oraison funèbre, s’en tint à mentionner les nombreuses grâces obtenues au cours de cette vie de martyre, et fit allusion à la grandeur de la grâce de Dieu pour la défunte.

Depuis la mort d’Anna, sa tombe ne cesse d’être le but de nombreux pèlerins qui viennent implorer son intercession dans leurs besoins, la remercier pour l’aide qu’elle leur a accordé, et avant tout prier pour sa béatification. On compte jusqu’à présent plus de 14.000 prières exaucées. En réponse à la demande pressante des pèlerins, l’évêque de Ratisbonne, Rudolf Graber autorisa, le 26 juillet 1972, le transfert des ossements de la servante de Dieu du cimetière vers l’église paroissiale de Mindelstetten et annonça l’ouverture de son procès en béatification. Depuis lors, chaque année, à l’occasion de la fête de Sainte Anne (26 juillet), des milliers de personnes affluent vers Mindelstetten et y observent une journée de prière et d’expiation. Après que la commission de la congrégation pour les canonisations ait reconnu sans équivoque le caractère vertueux et héroïque d’Anna Schäffer, le Bienheureux Pape Jean Paul II lui conféra le 11 juillet 1995 le titre de vénérable. Le miracle nécessaire à sa béatification fut officiellement reconnu par Rome le 3 juillet 1998, et elle fut déclarée bienheureuse par le Saint Père le 7 mars 1999. Elle a été canonisée le 21 octobre 2012, par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

Le message de Sainte Anna Schäffer

La « Schreiner Nandl von Mindelstetten » (la Nandl [Anna] du menuisier de Mindelstetten), comme elle est affectueusement nommée, a été élevée par Dieu comme un signe lumineux de son amour. Elle est de ceux qui, contrairement à la médiocrité ambiante, suivent sincèrement le Christ. Elle montra l’exemple afin que les hommes fassent moins attention au bien-être terrestre qu’au salut éternel (cfr. Hb, 13, 14 et 11, 10), qu’ils fassent également le lien entre l’apostolat d’action et celui de la prière, du sacrifice et de la souffrance, qu’ils offrent discrètement un sacrifice d’expiation et qu’ils vivent un amour responsable du salut de l’âme du prochain. C’est dans cet appel pour nous que se trouve sa grandeur et son importance. Anna a compris ce que St. Jean attestait de Jésus Christ, à savoir qu’il « est la victime offerte pour nos péchés » (1 Jn., 2, 2) et elle fit sienne la parole de l’apôtre Saint Paul : « je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous, car ce qu’il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église » (Col., 1, 24). Sainte Anna Schäffer a reçu l’expiation comme un devoir chrétien, et a laissé en testament cette prière, qui rappelle le message de Fatima: « Sacré Cœur de Jésus, donnez-moi beaucoup d’âmes, particulièrement celles qui, suite au désespoir, ne peuvent plus se prendre en charge; celles qui sont proches du gouffre et qui ont le plus besoin de la grâce. Sacré Cœur de Jésus, multipliez mes souffrances et offrez-moi pour cela des âmes que je puisse sauver pour Vous! Sainte Mère des douleurs, donnez-moi toujours une soif ardente de travailler au salut des âmes immortelles, de prier et de souffrir pour elles!»

 

Neuvaine à Sainte Anna Schäffer


Seigneur, Sainte Anna Schäffer, fortifiée par Votre grâce infinie, s’est consumée en un sacrifice silencieux, dans un abandon héroïque à la Volonté de Dieu. Donnez-nous, à son image et par son intercession, de reconnaître que la prière, le sacrifice et l’expiation sont les meilleurs moyens pour nous mener au salut dans le temps et l’éternité. Donnez-nous la force d’agir à son image. Offrez par son intercession aux pécheurs, la conversion; à l’église, l’unité; aux familles et aux peuples, la paix; aux prêtres, la persévérance et la fidélité; aux jeunes, la crainte de Dieu et la pureté. Appelez les incroyants et les égarés dans Votre Royaume ! Soyez indulgent et Miséricordieux avec les âmes des morts. Écoutez notre prière et accordez-nous par l’intercession de Sainte Anna Schäffer, les grâces (...) pour lesquelles nous Vous prions avec confiance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
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Pour approfondir

Biographie de Sainte Anna Schäffer sur le site de l'Abbaye de Clairval, cliquer ICI

11 novembre 2012

Neuvaine pour le soulagement des âmes du Purgatoire

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Neuvaine pour le soulagement des âmes du Purgatoire

D'après saint Alphonse de Liguori

 

Premier jour

 

Considération

Les peines que souffrent ces âmes bénies sont très-nombreuses; mais la plus grande de toutes est la pensée qu'elles ont été la cause elles-mêmes des souffrances qu'elles endurent par les péchés qu'elles ont commis pendant leur vie.

Prière

O Jésus, mon Sauveur, que j'ai souvent mérité l'enfer! qu'elle peine serait maintenant la mienne si j'étais déjà damné, avec la pensée que j'aurais opéré moi-même à ma propre damnation? Je Vous remercie pour la patience que Vous avez eue envers moi. Mon Dieu, parce que Vous êtes d'une Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser; donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi: ayez aussi pitié des âmes bénies qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Deuxième jour

 

Considération

L'autre peine qui afflige beaucoup ces âmes bénies, c'est la vue du temps qu'elles ont perdu pendant la vie, temps par lequel elles pouvaient acquérir beaucoup de mérites pour le Paradis; tandis qu'elles ne peuvent plus remédier à cette perte, parce qu'avec le temps de la vie a fini le temps de mériter.

Prière

Ah! que je suis misérable Seigneur, moi qui vis depuis tant d'années sur cette terre, et qui ne mérite que l'enfer! je Vous remercie de ce que vous me donnez encore du temps pour remédier au mal que j'ai fait. Je m'en repens, ô mon Dieu qui êtes si bon, de Vous avoir déplu; donnez-moi Votre secours, afin que j'emploie le temps qui me reste à vivre uniquement à Vous servir et à Vous aimer: ayez pitié de moi, et ayez aussi pitié des âmes saintes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Troisième jour

 

Considération

Une autre grande peine tourmente ces âmes bénies, et cette peine est la vue épouvantable de leurs péchés, dont elles payent leur dette. Durant la vie présente, on ne connaît point toute la noirceur du péché; mais on la comprend bien dans l'autre vie, et c'est là une des plus grandes peines dont souffrent les âmes du Purgatoire.

Prière

O mon Dieu, parce que Vous êtes d'une Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées : donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi, ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. Et vous, ô Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Quatrième jour

 

Considération

La peine qui afflige encore plus ces âmes, épouses de Jésus-Christ, est de penser que les péchés qu'elles ont commis durant leur vie ont déplu à Dieu, qu'elles aiment tant. Il y a eu quelques pénitents, même sur la terre, qui sont morts de douleur en pensant qu'ils avaient offensés un Dieu si bon. Les âmes du Purgatoire savent bien mieux que nous combien Dieu est aimable, et elles l'aiment de toutes leurs forces; c'est pourquoi, lorsqu'elles pensent qu'elles l'ont offensé durant leur vie, elles en éprouvent une douleur qui surpasse toute autre douleur.

Prière

O mon Dieu, parce que Vous êtes infiniment Bon, je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées: donnez-moi la sainte persévérance, et ayez pitié de moi : ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire et qui vous aiment de tout leur cœur. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Cinquième jour

 

Considération

Une autre grande grande peine, que souffrent ces âmes bénies, est de demeurer dans ce feu pour y souffrir, sans savoir quand finiront leurs tourments. Elles savent très-bien qu'elles en seront délivrées un jour, mais l'incertitude où elles sont de ce jour, qui doit terminer leurs douleurs, est pour elles un grand tourment.

Prière

Malheur à moi, Seigneur, si Vous m'aviez envoyé en enfer, dans cette cruelle prison d'où je serais sûr de ne jamais sortir. Je Vous aime par dessus toutes choses, ô Bonté infinie, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de plutôt mourir que de retomber dans mes fautes : donnez-moi la sainte persévérance; ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Sixième jour

 

Considération

Les âmes bénies sont bien consolées par le souvenir de la Passion de Jésus-Christ et du très Saint Sacrement de l'Autel, parce qu'elles ont acquis le Salut par la Passion, et qu'elles ont reçu, et qu'elles reçoivent encore une foule de grâces par la Communion, et par le Sacrifice de la Messe; mais autant cette consolation est grande, autant elles sont tourmentées par la pensée d'avoir été ingrates durant leur vie pour les bienfaits de l'Amour de Jésus-Christ.

Prière

O mon Dieu, Vous êtes mort aussi pour moi, et Vous Vous êtes donné si souvent à moi par la Sainte Communion; et moi, je Vous ai toujours payé en retour par mon ingratitude! Mais maintenant je Vous aime par-dessus toutes choses, ô mon Souverain Bien! Et je me repens par-dessus toutes choses de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de Vous déplaire. Donnez-moi la sainte persévérance: ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Septième jour

 

Considération

Ce qui augmente les peines de ces âmes bénies, c'est le souvenir des bienfaits qu'elles ont reçus de Dieu: comme d'avoir été rendues chrétiennes, d'être nées dans des pays catholiques; d'avoir été attendues à la pénitence, et d'avoir reçu le pardon de leurs péchés; oui, sans doute, parce que tous ces dons leur font mieux reconnaître leur propre ingratitude.

Prière

Qui donc a été plus ingrat que moi, Seigneur? Vous m'avez attendu avec tant de patience, Vous m'avez pardonné souvent avec tant d'amour, et moi, après tant de promesses, j'ai recommencé à Vous offenser: ah! Ne m'envoyez point en enfer; je veux Vous aimer, et ce n'est point en ce lieu que l'on Vous aime. Je me repens, ô Bonté infinie, de Vous avoir offensé, je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser à nouveau. Donnez-moi la sainte persévérance; ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu secourez-les par Vos puissantes prières.

 

Huitième jour

 

Considération: En outre, une peine extrêmement amère pour ces âmes bénies, c'est de penser que lorsqu'elles vivaient. Dieu leur a prodigué tant de Miséricordes particulières qu'il n'a point accordées aux autres; et que, par leurs péchés, elles l'ont contraint à les condamner à l'enfer, quoiqu'il ait voulu leur pardonner et les sauver ensuite par un pur effet de sa miséricorde.

Prière

Me voici, ô mon Dieu, je suis un de ces ingrats qui, après avoir reçu tant de grâces de Vous, ai méprisé Votre Amour, et Vous ai contraint a me condamner à l'enfer. O Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses et je me repens de toute mon âme de Vous avoir offensé; je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser; donnez-moi la sainte persévérance: ayez pitié de moi; ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgaroire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Neuvième jour

 

Considération

En un mot, toutes les peines que souffrent les âmes bénies: le feu, l'ennui, l'obscurité, l'incertitude du moment où elles seront délivrées de cette prison, ces peines sont grandes; mais la plus forte douleur de ces saintes épouses est d'être loin de leur époux et privées de le voir.

Prière

O mon Dieu, comment ai-je pu vivre tant d'années loin de Vous, et privé de Votre Grâce! O Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je suis marri de tout mon cœur de Vous avoir offensé; je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées: donnez-moi la sainte persévérance, et ne permettez pas que je puisse retomber dans Votre disgrâce. Je Vous prie d'avoir pitié des saintes âmes qui souffrent dans le Purgatoire: allégez leurs peines et abrégez le temps de leur exil en les appelant bientôt au bonheur de Vous aimer Face à face dans le Paradis. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières, et priez encore pour nous, qui sommes dans le danger continuel de nous damner.

Notre Père, je Vous salue Marie

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