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sanctification des mois
25 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-sixième jour

Quelles sont les âmes qui vont en Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

L'on entend souvent des chrétiens, peu fervents et n'ayant nulle idée du bonheur du Ciel, dire fort sérieusement: Qu'il craignent bien l'enfer, mais que, quant au Purgatoire, ils ne pensent pas à l'éviter: ils sont tout décidés à y faire quelque séjour, parce que, ajoutent-ils avec une humilité feinte, ils ne sont pas assez saints et n'ont pas envie de se donner la peine de le devenir, pour entrer tout de suite après leur mort dans le séjour de la gloire. Tous les auteurs sont d'avis qu'un pareil langage doit faire trembler sur la destinée de ceux qui le tiennent: il prouve tout au moins une indifférence bien coupable, et l'ignorance la plus impardonnable de la sainteté de Dieu et de sa haine souveraine pour le péché. Réfléchissons aujourd'hui sur la vie qu'ont menée sur la terre les âmes qui vont en purgatoire, et nous reconnaîtrons que de semblables dispositions ne sont guères propres à introduire ces chrétiens indifférents dans ce lieu d'expiation.

D'abord, nous savons tous que le nombre de ceux qui se sauvent est petit: « Il y a beaucoup d'appelés, dit le Sauveur, et peu d'élus ». C'est une vérité que l'Écriture nous marque expressément, et qu'elle nous rend sensible par des figures et des comparaisons. Il n'y eut que très-peu de personnes, dit l'Apôtre, c'est-à-dire huit, qui se sauvèrent dans l'arche. La seule famille de Loth fut préservée des flammes qui détruisirent cinq grandes villes. De la prodigieuse multitude d'Israélites qui sortirent d'Egypte pour la terre de promission, il n'y eut que Josué et Caleb qui y entrèrent. L'Écriture compare le nombre des élus à ce peu d'olives qui restent sur l'arbre après qu'on l'a secoué, à ce peu de grappes qui restent sur la vigne après la vendange, à ce peu d'épis qui échappent au moissonneur. C'est ce chemin rude et étroit où très peu de gens s'engagent, et où cependant il faut s'engager, même pour parvenir en Purgatoire; c'est cette petite porte par où il n'y a que très peu de personnes qui puissent entrer; c'est cette ville située sur la montagne, où peu ont le courage de monter. Si les âmes qui vont en Purgatoire n'ont pas fait les derniers efforts pour gravir cette montagne, ce sentier escarpé qui conduit au Ciel, du moins elles ne l'ont point fui; et, si elles s'en étaient écartées, elles y sont rentrées et ont fait des efforts pour ne plus le quitter, et surmonter les obstacles qu'elles y rencontraient. Or, est-ce là la conduite des chrétiens lâches et indifférents? Et peuvent-ils espérer avec quelque fondement partager le sort de ces âmes et être comptés au nombre des élus? qu'ils raisonnent un instant et ils comprendront leur erreur et le danger de leur indifférence.

En effet, pour se sauver il faut croire l'Évangile, se régler sur ses maximes, suivre Jésus-Christ, conformer sa vie à la sienne, imiter ses exemples; sans cela point de Salut, c'est un article de Foi: or est-ce là ce que font ces chrétiens? Pour se sauver il faut se renoncer soi-même, porter sa croix, se faire violence, haïr son âme, c'est-à-dire mortifier ses sens, ses passions, ses inclinations naturelles et sensuelles; y pensent-ils ces gens qui crient bien haut qu'ils ne veulent pas être des Saints? Ne font-ils pas le contraire? De sorte qu'une règle sure pour connaître ce que l'Évangile nous enseigne et ce que nous devons pratiquer, c'est de faire le contraire de ce que font la plupart des chrétiens, et en particulier ceux dont nous parlons; et n'est-ce pas une règle sûre pour juger qu'il y en aura peu de sauvés, c'est-à-dire qui iront en Purgatoire? Il n'y a que deux routes pour aller à Dieu, pour être sauvé. Ces deux routes sont l'innocence et la pénitence. Dès qu'on est sorti de la première, c'est sans espérance d'y pouvoir rentrer; il ne reste que la seconde, qui nous est toujours ouverte; ressource unique pour la plupart des hommes. Or les chrétiens qui ne veulent pas suivre cette dernière route; qui, sentant la nécessité de faire pénitence de leurs péchés, ne veulent pas se gêner en cette vie, et laissent à satisfaire à la justice divine dans les flammes expiatrices; ces chrétiens sontils des disciples de Jésus-Christ? Suiventils la voie qu'ont suivie les âmes du Purgatoire? Celles-ci, touchées de l'offense faite à Dieu par leurs fautes, se sont converties à lui de tout leur cœur, et ont évité le péché et toute attache au péché avec le plus grand soin; et, si elles ne sont pas entrées immédiatement après la mort dans le Ciel, c'est qu'elles n'avaient pas encore entièrement satisfait à la justice divine, ou qu'enfin, malgré leur vigilance continuelle, elles ont offensé le Très-Haut, mais plutôt par fragilité que par malice. En un mot, c'a été sur la terre de saintes âmes, occupées toute leur vie, ou du moins depuis leur conversion, à plaire en tout à leur Créateur, travaillant à imiter leur Sauveur. C'étaient des âmes fidèles, suivant la voie de la justice et de la sainteté, auxquelles on n'a pu reprocher que ce qu'il est bien difficile à l'homme d'éviter; exemptes de tout ce qui fait les grands vices, il ne leur a manqué que peu de ce qui fait les grandes vertus. Leurs péchés ont été des péchés de faiblesse plus que de volonté; ou, si ce furent des péchés griefs, ils ne sont point descendus dans le tombeau avec le pécheur; ils ont été détestés, ils ont été pleures, ils ont été lavés dans le sang de Jésus-Christ. Par conséquent, dans le purgatoire, ce sont des âmes qui n'ont plus de péchés, sur lesquelles il ne demeure que la trace, que l'ombre du péché. Ces pénitents du purgatoire, ce sont des justes qui se sont endormis du sommeil de paix; ce sont des justes dont la grâce et la charité ont formé les derniers soupirs; ce sont des âmes que Dieu aimait et dont il était aimé, lorsqu'encore sur la terre, elles faisaient de grands efforts pour obtenir le pardon de leurs fautes, et pour ne plus l'offenser.

Maintenant, chrétien lâche, vous, qui vous flattez d'aller en Purgatoire, si nous tracions votre portrait, nous fournirait-il quelque trait de ressemblance avec celui de ces saintes âmes? Vous voulez vous dispenser de faire le moindre effort pour parvenir à ce degré de justice et de sainteté, et cependant jouir de leur sort qui, quoiqu'extrèmement douloureux, doit toutefois avoir pour terme le Ciel et ses délices! Sur quoi donc fondez-vous votre espoir? vous ne pouvez, dites-vous, éviter le Purgatoire, parce que vous ne voulez pas être un saint? Mais n'est-ce pas pour devenir un saint, n'est-ce pas pour tendre à la sainteté que vous existez? N'est-ce pas pour connaître, aimer et servir Dieu, et parvenir au ciel que vous avez été créé? Jésus-Christ ne vous dit-il pas, à vous comme à tous ses disciples: « Soyez parfaits, de même que votre Père céleste est parfait »? Et vous osez proclamer, sans trembler pour votre salut, que vous ne voulez pas être un saint? Et vous vous flattez en même temps que vous irez en Purgatoire? Illusion, illusion, lâche chrétien! le Purgatoire n'est point pour vous; ce séjour des âmes chéries de Dieu, des âmes pénitentes, ne sera jamais votre séjour; mais l'enfer, oui l'enfer, s'ouvrira seul pour les contempteurs de la sainteté; pour ceux qui méprisent la perfection recommandée par Jésus-Christ à ses disciples; pour ceux qui abusent des grâces et de la Miséricorde d'un Dieu infiniment Bon; pour ceux enfin qui bravent Sa Justice et qui négligent, pour ainsi dire de propos délibéré, de l'apaiser pendant le cours de la vie, Examinez si telle n'est pas votre conduite, vous qui vous vantez niaisement de vouloir vous contenter du Purgatoire. Si vous êtes prudent, si vous voulez assurer votre Salut, ne bornez pas ainsi vos vues; rappelezvous la fin pour laquelle vous avez été créé; travaillez à parvenir au Ciel, trop heureux si votre lâcheté et votre tiédeur vous donnent entrée dans le lieu d'expiation. Enfin, méditez attentivement ces paroles des Livres Saints: « Je vous ai appelés pendant la vie, et vous n'avez pas voulu venir; je rirai et je me moquerai aussi de vous à votre mort ». (Proverbes) Répondez dès maintenant à la voix de Dieu qui vous appelle, et imitez les âmes qui n'ont mérité d'aller en purgatoire que par une vigilance soutenue et des efforts continuels.

Considération

Si la mort me frappait aujourd'hui, dans l'état de tiédeur où peut-être je languis depuis si longtemps, quel serait mon sort?... Pourrais-je me flatter d'être admis en purgatoire?... O mon âme! médite, tremble et change une bonne fois de vie, puisque tu sais que le Purgatoire même s'ouvre difficilement pour les chrétiens tièdés et lâches.

Prière

O Dieu bon et magnifique en sainteté, mon cœur est l'ouvrage de Vos mains; il est le prix de Votre Sang: les vœux et les soupirs qu'il vous adresse en ce moment au pied de Votre Croix sont l'effet de Votre Grâce; qu'est-ce qui l'empêche, ô mon Sauveur! Qu'il ne soit rempli de Votre Saint Amour? Je Vous l'offre et Vous le consacre dès cet instant; préparez-le Vous-même pour en faire une hostie digne d'être consumée à Votre Gloire par le Feu de la Charité. Otez-en tout ce qui Vous déplaît: lavez-le des taches du péché: purifiez-le de toute affection terrestre: rendez-le saint et agréable à Vos yeux, afin qu'il ne vive plus pour lui-même, mais pour Vous et de Vous qui régnez dans la gloire de Votre Père, à jamais. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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24 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-cinquième jour

La pensée du Purgatoire nous instruit sur la grièveté du péché véniel

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

La pensée du Purgatoire doit nous préserver d'une erreur bien commune parmi les chrétiens, et cependant bien funeste et très souvent la cause de la damnation éternelle. Cette erreur consiste à n'attacher pour ainsi dire aucune importance, ou du moins très peu d'importance, aux fautes légères, au péché véniel. On traite de bagatelle ce qui cependant est une offense de Dieu aussi bien que le péché mortel, quoique moindre; et ce qui convient au péché mortel lui convient aussi, mais d'une autre manière. Nous ne nous étendrons pas ici pour prouver que souvent le peché, que nous appelons véniel, est mortel, puisque ce qui fait la différence du mortel et du véniel, en beaucoup d'occasions, c'est le plus ou moins de matière, l'attention et la connaissance plus ou moins grande, le consentement plus ou moins parfait. Supposons qu'en effet tous les péchés que nous commettons soient véniels: est-ce une raison d'être parfaitement tranquille et de dire: « Ce n'est rien, c'est une petite faute que Dieu pardonne aisément? » Chrétiens, qui tenez ce langage, je vous demanderai d'abord: Croyez-vous encore à l'Évangile? hé bien! qu'y lisez-vous? Celui qui méprise les petites fautes, dit le Sauveur, tombera peu à peu dans les grandes. Remarquez qu'il ne dit pas celui qui les commet par hasard et par fragilité, aucun saint n'est exempt de ces fautes; mais celui qui les méprise, c'est-à-dire celui qui les commet par principe et par habitude. Vous ne connaissez donc point ces deux autres textes de l'Ecriture sainte: Dieu a en horreur le pécheur et son péché. Abstenez-vous de tout ce qui a l'apparence de péché. Ces dernières paroles de l'Apôtre Saint Paul sont remarquables; il veut que nous évitions jusqu'à l'apparence du mal; il n'est pas question pour lui de distinguer entre les grandes et les petites offenses: il sait, et nous devons tous savoir, qu'il n'y a rien de petit dans ce qui a rapport à un Dieu, si grand et si parfait, et dans ce qui peut lui plaire, ou lui déplaire. Le premier et le plus grand de tous les préceptes est celui d'aimer Dieu. Or, est-il croyable qu'on ait beaucoup d'amour pour Dieu, quand on consent librement à l'offenser? quelque légères qu'on suppose ces offenses, sont-elles compatibles avec une sincère tendresse, avec un attachement réel? Non-seulement ce n'est pas avoir pour Dieu l'amour qu'il mérite que de se permettre, de propos délibéré, une multitude de fautes, sous prétexte qu'elles sont vénielles, ou réputées légères; c'est de plus manquer au respect qui lui est dû, et se rendre digne du même reproche qu'il faisait autrefois au peuple d'Israël par un de ses Prophètes: « Vous m'appelez tous les jours votre père, votre maître: où est donc le respect, la crainte filiale que le titre de père exige? où est donc la soumission, l'obéissance entière et parfaite qu'un maître a droit d'attendre de ses serviteurs ? »

Mais ne combattons aujourd'hui cette erreur que par la vue du Purgatoire. Nous y distinguons deux sortes d'habitants: les uns, après avoir péché mortellement dans le cours de leur vie, se sont convertis et ont reçu la grâce de la justification ou dans le sacrement de Pénitence, ou par la contrition parfaite avec le désir du Sacrement. La peine éternelle leur a été remise, mais ils n'ont pas expié la peine temporelle due à leurs péchés; ils l'expient dans le Purgatoire. Les autres expient des péchés véniels non effacés, ou la peine temporelle due à ces péchés. Oh! qui pourrait comprendre les tourments qu'ils endurent! Les Saints Pères ne sont-ils pas d'avis qu'il vaudrait mieux souffrir les plus cruelles maladies, les douleurs les plus aiguës pendant des siècles que de passer un jour en Purgatoire? Et vous oseriez dire que le péché véniel est peu de chose! Les peines du Purgatoire nous prouvent au contraire le fondement de l'opinion des théologiens qui trouvent, jusqu'à un certain point, dans le péché véniel, les deux caractères d'insolence et d'ingratitude qu'on remarque dans le péché mortel. De là l'embarras d'expliquer la différence qu'il y a entre l'un et l'autre. En effet, il semblerait d'abord que toute offense de Dieu, toute désobéissance à ses lois devrait exciter sa colère, son indignation, sa haine et, par conséquent, être mortelle de sa nature. Ainsi la raison, guidée par les lumières de la Foi, nous porterait plutôt à augmenter l'énormité du péché véniel, qu'à la diminuer; et le purgatoire, en nous découvrant les supplices réservés au péché véniel, nous apprend qu'ils ne diffèrent des supplices de l'enfer, réservés au péché mortel, que par leur durée. Écouterons-nous donc encore notre amour-propre, qui voudrait nous persuader que le péché véniel n'est rien d'important, et que Dieu ne peut, ni ne doit s'en tenir offensé?

La vue du Purgatoire ne nous prouve-t-elle pas d'une manière certaine que le plus léger des péchés renferme toujours un fond de malignité très odieux en lui-même; odieux à un tel degré que toutes les bonnes œuvres de l'âme qui l'a commis, que dis-je? que toutes les bonnes œuvres que pourraient faire toutes les créatures, ne plairaient pas tant à Dieu, ne le glorifieraient pas tant que ce seul péché véniel lui déplaît et le déshonore: tellement odieux que s'il ne fallait qu'un péché véniel, fût-ce le plus léger, pour tirer de l'enfer tous les démons et tous les damnés, il faudrait les abandonner à leur malheureux sort, plutôt que de commettre un simple péché véniel. Voilà ce que tous les Saints ont pensé et enseigné. Aussi avec quelle douleur, avec quelles larmes abondantes ne s'accusaient-ils pas dans le sacré Tribunal de la Réconciliation, même des fautes les plus légères, échappées à la fragilité humaine! Ayant sous les yeux la satisfaction exigée par la justice divine dans le purgatoire, avec quelle rigueur ne se punissaient-ils pas des plus petites fautes! Ils auraient mieux aimé souffrir toutes les humiliations, tous les outrages, tous les supplices imaginables, que de commettre, de propos délibéré, le moindre péché véniel. C'est qu'ils savaient combien il déplaît à Dieu, combien il s'en tient offensé! Et peut-on douter, en effet, de l'énormité du péché véniel aux yeux de Dieu, non-seulement lorsqu'on promène des regards attentifs sur les supplices du Purgatoire, mais même lorsqu'on réfléchit sur la manière terrible dont il l'a si souvent puni? Les Saints Livres nous offrent mille exemples de la vengeance éclatante que le Seigneur a tirée des fautes les plus dignes de pardon en apparence. Citons-en quelques-uns; ils sont propres à détruire en nous toute espèce de doute, d'incrédulité sur la peine due à ce que nous appelons faute légère, notre esprit ne pouvant comprendre l'infinie justice du Dieu trois fois saint. Méditons ces divers traits et tremblons. Un Israélite est surpris ramassant un peu de bois le jour du sabbat. Ce péché nous paraît sans doute bien léger. On consulte le Seigneur; il ordonne que ce malheureux soit lapidé.

Osa, voyant l'Arche du Seigneur au moment d'être renversée, y porte la main pour la soutenir. Nous serions tentés de louer son zèle; mais ce zèle paraît au Seigneur, indiscret ou trop peu respectueux: il frappe Osa, et l'étend mort au pied de l'Arche Sainte. Les Philistins renvoient cette même Arche du Seigneur aux Israélites, à qui ils l'avaient enlevée. Dès qu'elle arrive au pays des Bethsamites, ce bon peuple, ravi de revoir le gage précieux de la protection du Seigneur, se livre au plaisir de la contempler. Cette joie ne semble-t-elle pas juste? Ne provenait-elle pas d'un principe louable? On peut, il est vrai, reprocher aux Bethsamites une curiosité trop libre et trop hardie; c'en est assez: l'arrêt de mort est prononcé et exécuté contre une grande partie du peuple et des chefs. Ezéchias reçoit une ambassade du roi de Babylone. Pour témoigner aux envoyés sa satisfaction et leur faire honneur, il leur montre tous ses trésors. Il est probable qu'il entra un peu d'ostentation, ou de vaine complaisance dans cette action; que l'œil de Dieu, auquel rien n'échappe des plus secrètes pensées, aperçut ici quelque tache d'amour-propre. Mais qui de nous se croirait fort coupable, s'il était tombé en pareille faute? Cependant Dieu lui envoie le prophète Isaïe pour lui déclarer, de sa part, que tous les trésors qu'il vient d'exposer aux regards des ambassadeurs étrangers, seront transportés dans leur ville; et que ses propres enfants deviendront les esclaves du tyran de Babylone.

Un Prophète ayant reçu ordre du Seigneur de faire sa route sans se détourner ni s'arrêter nulle part, est engagé, chemin faisant, par un autre prophète, à prendre chez lui quelque nourriture. Celui-ci feint qu'un Ange lui a donné commission de l'inviter et de le conduire dans sa maison. Trompé par ce discours non suspect, il se rend à l'invitation. Qui ne croirait que Dieu lui pardonnera une désobéissance presque involontaire? Écoutez-en la punition: à peine s'est-il remis en route qu'un lion sort de la forêt et l'étrangle. Des enfants rencontrent le prophète Elisée, dont le front chauve les frappe; ils crient après lui et l'insultent. Ce sont des enfants, et il semble que l'âge doit excuser ou diminuer leur faute. Cependant deux ours fondent sur eux tout à coup et en dévorent quarante-deux. Tels sont quelques-uns des exemples rapportés par l'Écriture sainte : peuvent-ils nous laisser le moindre doute sur la sévérité avec laquelle Dieu punit le péché véniel? Et, s'il ne le punit pas en cette vie, ne le fera-t-il pas dans l'autre? Remarquez que ces exemples visibles de la Justice Divine n'ont eu lieu que pour un seul péché véniel; qu'en sera-t-il donc de la punition de ces péchés que nous multiplions pour ainsi dire à l'infini? Ne devons-nous pas dire, avec l'Évangile: « Si on traite ainsi le bois vert, que fera-t-on du bois sec? » Descendez un instant en esprit dans le lieu d'expiation, dans le Purgatoire; et demandez à ces âmes, qui sur la terre méprisaient ces petites fautes, ce qu'elles souffrent dans les flammes expiatrices et qu'elles souffriront peut-être encore longtemps pour ces prétendus riens, qu'elles reconnaissent, mais hélas! trop tard, avoir été autant d'offenses contre Dieu, dont la justice exige une sévère satisfaction.

Résolution

Il n'est pas trop tard pour nous de réfléchir sur la grièveté du moindre péché. En nous faisant un devoir de secourir les âmes du Purgatoire, le premier fruit de cette dévotion sera de nous instruire sur l'offense que nous faisons à Dieu en commettant la plus petite faute. En conséquence nous regarderons le péché le plus léger comme un très-grand mal, et nous l'éviterons avec le plus grand soin. « Celui qui craint Dieu, ne néglige rien. » (Ecclésiaste) « Peut-on appeler léger, un péché qu'on ne peut commettre sans quelque mépris de Dieu ». (Saint Eucher.)

Prière

Vierge Sainte, conçue sans péché, c'est à Vos pieds que je me jette aujourd'hui: je compte avec confiance sur Votre protection pour obtenir la grâce de concevoir la plus grande horreur du péché; qu'en méditant sans cesse la manière terrible dont Dieu le punit dans le Purgatoire, j'en reconnaisse la grièveté, et que je l'évite avec le plus grand soin. O Marie! ô ma mère! protégez-moi et secourez les toutes âmes du Purgatoire. Ainsi soit-il.

 Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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23 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-quatrième jour

La pensée du purgatoire, en nous donnant une idée de la sévérité de la justice divine, porte notre cœur à la pratique de toutes les vertus chrétiennes

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

II est pour le salut un écueil contre lequel on ne se précautionne pas assez; c'est celui d'une Foi languissante et inutile, d'une Foi stérile et inefficace. Or, sans parler de tant d'autres articles de la Foi, qui ne sont que dans notre esprit sans passer dans notre cœur pour en régler les mouvements et les affections, nous allons prouver, dans la méditation de ce jour, que, s'il est un dogme de la religion sur lequel on puisse, ou doive nous reprocher une contradiction coupable entre ce que nous croyons et ce que nous sommes, c'est le dogme du Purgatoire. Et, en effet, en croyant le Purgatoire, que faisons-nous? Nous reconnaissons qu'il est un lieu, séjour de douleurs et de larmes, où Dieu exerce les rigueurs de sa plus sévère justice sur des âmes qui lui sont chères, et qui ne peuvent nous être indifférentes; sur des âmes qu'il aime, et que nous devons aimer. De là si nos mœurs, si notre conduite répondaient à notre foi, que serions-nous? Nous serions d'abord des hommes de zèle et de charité pour soulager ces âmes que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire; ce point a eté l'objet de nos méditations précédentes, et sans doute elles nous ont prouvé à l'évidence combien notre indifférence pour ces frères souffrants, dont le sort est entre nos mains, serait criminelle; ainsi il est inutile de rien ajouter pour nous exciter à la compassion envers ces âmes. C'est d'un second effet que la croyance du Purgatoire doit produire en nous, que nous nous occuperons: car, la pensée de ce lieu d'expiation ne doit pas avoir pour seul résultat de nous rendre des hommes de zèle et de Charité, elle doit encore exciter notre cœur à la pratique des plus grandes et des plus sublimes vertus, en nous donnant une idée de la sévérité de la Justice de Dieu; et, par suite, elle doit nous rendre des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que Dieu punit si sévèrement dans le Purgatoire.

Oui, pour nous changer en des hommes de vertu et de sainteté, en des hommes de vigilance et d'attention, il suffirait de profiter, comme nous le devons, de ce que la Foi nous enseigne du Purgatoire. Quelle leçon plus forte, plus touchante; quelle leçon plus instructive et plus persuasive Dieu pouvait-il nous donner de la haine qu'il a, et de la haine que nous devons avoir pour le péché? Notre religion entière, il est vrai, n'est qu'un enseignement continuel de la malice infinie et des suites funestes du péché; elle n'est, dans ses secours, dans ses grâces, que préservatif du péché; dans sa morale et ses conseils, que précaution contre le péché; dans ses dogmes et ses mystères, qu'anathéme et malédiction contre le péché; en sorte que, selon la remarque d'un Père, l'homme véritablement chrétien n'est qu'un homme qui déteste le péché, qui redoute le péché, qui craint le péché jusqu'à n'avoir aucune autre crainte. Cependant, de tous les articles de Foi Chrétienne, ne peut-on pas dire que celui du purgatoire est un des plus puissants et des plus efficaces pour nous défendre de la séduction du péché? A la vérité, le dogme d'une éternité malheureuse dans l'enfer a quelque chose de plus frappant au premier coup d'œil; il parle davantage aux sens et à l'amourpropre; mais le dogme du Purgatoire a plus de force pour éclairer l'esprit, pour convaincre la raison, pour faire sentir au cœur combien le péché est ennemi de Dieu, combien Dieu est ennemi du péché.

Dans l'enfer, ce sont des péchés qui laissent le pécheur sans excuse, des péchés que Dieu ne peut pardonner sans cesser, pour ainsi dire, d'être le Dieu de Justice et de Sainteté; dans le purgatoire, ce sont des péchés qui ne sont pas tant des péchés que des imperfections, des fautes légères; car l'on peut faire sur le Purgatoire la question que le Roi-Prophète faisait sur la sainte Sion: « Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle? » et répondre avec lui: « C'est celui qui marche dans l'innocence, et qui pratique la justice ». (Ps. 14.) Le Purgatoire, qui n'est que comme le portique de la céleste Jérusalem, ne sera ouvert qu'aux âmes fidèles; on n'y arrive que par la voie de la justice et de la sainteté. Vous êtes étonnés de ce que Dieu ne pardonne jamais dans l'enfer; vous devez l'être davantage de ce que Dieu punit dans le Purgatoire. Dans l'enfer ce sont des hommes ennemis de Dieu, assujettis, asservis au péché, et dont le cœur demeure fermé aux regrets de la pénitence, et ne s'ouvre qu'aux fureurs du blasphème. Dans le Purgatoire, au contraire, ce sont des âmes pénitentes, pour qui le plus grand malheur du péché est de l'avoir commis; ce sont des âmes soumises, sans plainte, sans murmure; elles baisent avec respect la main qui les frappe; loin de se révolter contre le Dieu qui les afflige, elles ne savent que louer, que bénir, qu'adorer le Dieu qui les sauve. Et cependant des jours, des années, des siècles peut-être les verront dans les larmes, dans les feux dévorants; parce que la haine du péché l'emporte dans le cœur de Dieu sur sa clémence et sur sa tendresse. Jésus-Christ les aime; il en est aimé; n'importe, il ne les recevra pas dans la plénitude de ses miséricordes, avant que la flamme qui les consume n'ait effacé jusqu'aux derniers vestiges de leurs anciennes fragilités : sa sainteté s'oppose à son amour, sa justice suspend le cours de ses bienfaits.

Ce principe de la sainteté, de la Justice infinie de Dieu, démontré si clairement par l'existence du Purgatoire, était le principe sur lequel raisonnaient les anciens pénitents, lorsqu'ils se portaient à ces austérités dont le récit épouvante notre mollesse; c'était aussi le principe sur lequel s'appuyait la primitive Église, lorsque, dans les canons de ses conciles, elle traçait des voies si pénibles, si laborieuses aux pécheurs qui voulaient revenir à Dieu par la pénitence, persuadée que Dieu punira dans l'homme tout ce qui n'aura pas été puni par l'homme, et que la satisfaction, par laquelle nous vengeons Dieu, ne peut approcher des châtiments par lesquels Dieu se venge lui-même. En effet, la foi du Purgatoire nous apprend que les plus légères offenses, les fragilités, ne trouvent point de grâce au tribunal de Dieu, dans des âmes saintes et justes, dans des âmes élues et prédestinées. Quelle conclusion pratique dois-je donc tirer de cette foi? qu'il est de mon plus grand intérêt de fuir jusqu'à l'ombre du péché. En d'autres termes, l'effet que doit produire en nous la. foi du purgatoire, si nous savons en profiter, c'est de nous changer en des hommes de vertu et de sainteté pour éviter ces péchés que nous voyons punis si sévèrement dans le Purgatoire. La pensée des douleurs de ces saintes âmes doit nous faire sentir la vérité de ces paroles de l'Apôtre; c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant, après avoir négligé de l'apaiser, de le satisfaire en ce monde qui est le règne de sa miséricorde, et avoir mieux aimé attendre en l'autre qui est le Règne de la Justice.

Considération

Sur la terre, c'est le règne de la Misécorde: dans le Purgatoire, c'est le règne de la Justice!.... Cette pensée bien méditée suffirait pour régler notre conduite, nous porter à la pratique de toutes les vertus et nous engager à ne rien négliger pour éviter ce terrible règne de la Justice d'un Dieu infiniment Saint.

Prière

Plus je médite sur le Purgatoire, plus je suis convaincu, ô Dieu de Sainteté, que le péché, que le moindre péché Vous déplaît infiniment et que Votre Justice exige que Vous le punissiez rigoureusement: accordez-moi la grâce de profiter de cette conviction; qu'elle me pénètre d'une juste crainte de votre sévérité, afin que jamais je ne Vous offense de propos délibéré, et que je travaille chaque jour à me purifier de plus en plus pour être sans souillure au moment de paraître devant Vous. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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22 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-troisième jour

Troisième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

 

Les indulgences

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Les âmes du Purgatoire peuvent encore être soulagées par le moyen des indulgences: « Tous les Catholiques, dit Mgr. Bouvier dans son Traité des indulgences, tous les catholiques sont unanimes sur ce point; et le théologien Sylvius, si modéré dans ses décisions, ne balance pas à dire qu'il appartient à la Foi. En effet, l'Église, dans le monde entier, accorde des indulgences applicables aux morts; elle croit donc qu'elles peuvent leur être utiles. Il ne faudrait pas d'autre raison pour nous faire admettre cet article comme indubitable: car, vouloir contester ce que l'Église croit ou pratique dans tout l'univers, serait le comble de la folie, dit Saint Augustin. Et ce que l'Église fait actuellement n'est point une innovation, elle l'a fait de tout temps, comme le prouve l'histoire ecclésiastique. Au surplus, il est de foi qu'on peut offrir pour les morts le saint sacrifice de la messe, les prières, les aumônes et autres bonnes œuvres: or l'indulgence, outre les œuvres pieuses qu'il faut faire pour la gagner, n'est que l'application des satisfactions de Jésus-Christ et des Saints; pourquoi ne pourrait-on pas la présenter à Dieu à l'intention des morts auxquels on s'intéresse? On ne peut voir aucune raison qui empêchât une telle offrande d'être propre à désarmer la justice divine. Concluons donc en toute sûreté que l'indulgence peut être appliquée aux morts ».

« Toutefois l'indulgence ne leur est pas appliquée par manière d'absolution, comme aux vivants, parce que les membres de l'église souffrante ne sont plus sous la juridiction ecclésiastique; elle leur est appliquée en forme de suffrage, c'est-à-dire, qu'en vertu de la concession faite par le Pape, le fidèle qui remplit les conditions prescrites, offre à Dieu des satisfactions suffisantes, puisées dans le trésor infini de l'Église, le prie d'y avoir égard dans sa miséricorde, et de remettre à l'âme qu'il lui recommande, la peine due à ses péchés ». Mgr. Bouvier examine ensuite s'il est plus avantageux, lorsque l'application de l'indulgence est libre, c'est-à-dire pour les vivants ou pour les morts, comme cela arrive souvent, s'il est, dis-je, plus avantageux de la gagner pour les morts que pour soi-même. Il appuie l'opinion que nous avons développée le 21e jour; il est donc d'avis qu'il est plus avantageux de la gagner pour les morts, parce qu'il y a de la générosité à préférer les intérêts du prochain, malheureux surtout, aux siens propres: et en particulier un pécheur, en s'oubliaut pour secourir son frère, fait un acte héroïque. Il prouve ensuite que nos intérêts bien entendus ne souffriront aucun préjudice réel de cette conduite; « car, dit-il, si nous perdons du côté de la peine qu'il nous faudra expier un jour, nous acquérons, par ces actes de dévouement, des mérites qui nous élèveront en gloire dans la béatitude éternelle. Or, ce surcroît de bonheur dans le Ciel l'emporte de beaucoup sur l'avantage qu'il y aurait d'être un peu moins longtemps dans le Purgatoire. En outre, les âmes dont nous aurons accéléré la délivrance, ne nous oublieront pas dans le Ciel: peut-être nous rendront-elles au centuple ce que nous leur aurons prêté. Tout nous invite donc à avoir du zèle et de la piété pour les morts, et à leur appliquer autant d'indulgences que nous le pourrons ».

Il suffit de savoir ce que c'est que les indulgences, pour en faire un saint et fidèle usage; si l'on considère que l'indulgence est une application des satisfactions de Jésus-Christ, comment ne pas s'en servir pour satisfaire pour les âmes du Purgatoire? Nous l'avons dit; il faut prier pour elles; il faut jeûner, répandre d'abondantes aumônes , etc. : mais hélas! tout ce que nous pouvons faire n'est pas grand'chose; la moindre des satisfactions de Jésus-Christ est d'une valeur infinie: voilà bien de quoi payer les dettes de ces âmes; avoir entre les mains un trésor si précieux, et n'en faire aucun usage, est-ce avoir de la charité? N'accuserait-on pas justement de cruauté une personne à qui on aurait confié, dans un temps de famine, une somme d'argent pour assister les pauvres, et qui par négligence n'en ferait aucun usage; et cette personne ne serait-elle pas grandement coupable devant Dieu et devant les hommes? quel sujet de plainte n'auraient pas les pauvres abandonnés dans un si pressant besoin? Et cette personne pourrait-elle s'excuser sur ce qu'elle n'y aurait pas fait réflexion? cependant la négligence des indulgences est quelque chose de plus cruel, et d'une conséquence bien plus considérable, puisque tous les besoins de cette vie ne sont pas comparables à ceux du purgatoire, ni les moyens de les soulager comparables aux satisfactions d'un Homme-Dieu. Cette comparaison du pieux auteur Boudon peut nous donner une idée de l'aveuglement de quantité de personnes qui, portant des objets bénits, ou associées à des confréries enrichies de nombreuses indulgences, n'en iont aucun usage. N'agissent-elles pas comme le serviteur de l'Évangile qui avait caché son talent en terre, et qui fut jeté dehors dans les ténèbres? Prenons donc garde de rendre inutile le prix du sang du Sauveur de tous les hommes: instruisons-nous des indulgences que nous pouvons gagner pour les âmes du purgatoire, et remplissons exactement les conditions requises pour les gagner. Ainsi soyons en état de grâce; faisons ce qui est prescrit, avec attention et la profonde vénération qui est due aux satisfactions de Jésus-Christ, qui, par un excès de charité incompréhensible, veut bien nous donner de quoi satisfaire à toutes les dettes dont nous sommes redevables, et dont sont redevables nos frères devenus membres de son église souffrante. O amour! ô amour de mon Dieu! que tu es peu connu, et que tu es peu estimé et aimé! s'écrie Boudon.

Résolution

Tout fidèle, touché de l'Amour de Dieu et du désir de procurer Sa Gloire, n'aura pas de peine à s'oublier entièrement et à ne penser qu'à accélérer la délivrance des âmes du Purgatoire, en travaillant à gagner pour elles, les indulgences qui leur sont applicables, chaque fois qu'il pourra les gagner. Que si la Charité qui nous anime n'est pas encore assez vive pour faire ainsi abnégation complète de nous-mêmes, rien n'empêche que nous ne suivions l'avis de Bouvier, qui nous propose de partager entre les morts et nous, et de gagner, tantôt à leur intention , et tantôt à la nôtre, les indulgences qui sont susceptibles de cette double application.

Prière

O Très Sainte Trinité, c'est à Votre Bonté infinie et à Votre libéralité sans bornes envers nous, tout indignes que nous en sommes, que nous devons attribuer la largesse avec laquelle Vous récompensez les faibles œuvres de vos serviteurs. Recevez celles que nous faisons pour gagner les indulgences en faveur de nos frères défunts, par les mérites de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, et par le Sang Précieux qu'Il a répandu pour eux; que cette satisfaction surabondante les rende participants de toutes les indulgences que les Fidèles s'efforcent de gagner. O Trinité adorable, que le Ciel et la terre Vous rendent avec moi pour ce bienfait mille actions de grâces. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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21 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-deuxième jour

II faut s'adresser spécialement à la Sainte Vierge en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

En proposant hier comme une excellente résolution de faire l'abandon à Dieu du fruit de toutes nos bonnes œuvres en faveur des membres de l'église souffrante, nous avons conseillé de remettre en même temps la disposition de cette application entre les mains de la sainte Vierge. Nous ajoutons aujourd'hui qu'il faut souvent l'implorer pour le soulagement et la délivrance de ces âmes. Nous ne pouvons, en effet, douter de l'intérêt qu'elle leur porte; car n'est-elle pas la Mère de miséricorde, la consolatrice des affligés, le secours des chrétiens? Or, ces qualifications que l'Eglise lui donne, n'ontelles rapport qu'aux chrétiens, qu'aux enfants de Marie vivant danscette vallée de larmes? Ces secours, ces consolations, cette Miséricorde de la meilleure des mères ne s'étendront-ils pas sur les chrétiens en proie aux plus horribles souffrances, surtout lorsque nous invoquerons cette tendre Mère en faveur de ces âmes qu'elle chérit, elle qu'on n'invoque jamais en vain? D'ailleurs l'Église l'appelle encore la porte du ciel, janua cœli; elle s'empresse donc d'y introduire nos frères, surtout, dit un pieux auteur, ceux qui lui ont été dévoués pendant leur vie. Mais, afin que nos lecteurs soient sûrs que nous n'avançons rien de nous-méme sur ce sujet, laissons parler saint Alphonse de Liguori; voici un chapitre de son ouvrage intitulé: « Les Gloires de Marie ». « Heureux, dit-il, et trois fois heureux les serviteurs de cette Mère de Miséricorde! car sa protection, qui les accompagne pendant leur vie, les suit au delà du tombeau et jusque dans les flammes du Purgatoire. Plus elles sont à plaindre, ces âmes qui se trouvent dans l'impuissance de s'aider elles-mêmes, plus Marie redouble à leur égard de tendresse et de soin. Saint Bernardin de Sienne nous assure que « la Reine du ciel a un certain domaine sur cette prison où la justice divine épure les épouses de Jésus-Christ ». Il applique à la Vierge ces paroles de l'Écriture: « J'ai marché sur les flots de la mer », comparant aux vagues en général les peines du Purgatoire à raison qu'elles sont passagères, et aux vagues de la mer parce qu'elles en ont l'amertume. Or, Marie descend dans ces abîmes sombres et marche sur ces eaux très-amères pour venir consoler ses enfants et soulager leurs peines.

« La Sainte Vierge parlant à Sainte Brigitte, lui dit: « Je suis la Mère de toutes les âmes du Purgatoire; car les peines qu'elles souffrent pour satisfaires à la Justice Divine sont à toute heure adoucies par Mon intercession ». Le Nom seul de Marie, quand il résonne dans ce lieu de douleurs, devient un soulagement pareil à celui que procurent à un pauvre malade des paroles de consolation; et les prières de la Vierge pour ces âmes souffrantes sont comme une rosée qui descend dans les flammes et en tempère les ardeurs intolérables. C'est peu de soulager ses enfants, Marie brise encore leurs liens. Une pieuse tradition nous apprend, et Gerson l'a laissée par écrit, que le jour de sa glorieuse Assomption, le Purgatoire demeura vide. Novarin le confirme. « Des auteurs graves, dit-il, rapportent qu'au moment de Sa mort la Bienheureuse Vierge sollicita et obtint de Son Fils cette grâce d'entrer au Ciel accompagnée de toutes les âmes détenues dans le lieu d'expiation. Dès lors elle fut mise en possession du privilége de délivrer ses fidèles serviteurs des peines du Purgatoire, et par les mérites de Marie les peines de ces âmes sont non-seulement adoucies, mais encore abrégées ». Saint Pierre Damien rapporte qu'une certaine Marosie apparut après sa mort à une femme de sa connaissance et lui dit que, le jour de l'Assomption de la Vierge, elle avait été délivrée du Purgatoire avec une infinité d'autres âmes, dont le nombre excédait la population de Rome. Saint Denis le Chartreux assure que la même chose a lieu aux fêtes de la naissance et de la résurrection de Jésus-Christ, et que, dans ces jours solennels, Marie, accompagnée de plusieurs légions d'Anges, descend dans le Purgatoire et y délivre une foule d'âmes. Ce qui arrive encore, selon Novarin, dans toutes le solennités de la Sainte Vierge. Ainsi, si nous désirons soulager les âmes du Purgatoire, tâchons d'intéresser la Sainte Vierge en leur faveur par nos prières et surtout en leur appliquant le rosaire et le chapelet.

Telles sont les paroles de Saint Alphonse qui, comme on le voit, s'appuye sur une foule d'autorités. Elles n'étonneront pas ceux qui connaissent les prérogatives et le pouvoir de Marie. Il suffirait d'ailleurs de réfléchir au titre que lui donne Saint Bernard: « Libératrice des captifs »; titre que l'Église a sanctionné en instituant l'Ordre religieux de la Merci et de la Rédemption des captifs, et en établissant une Fête sous ce titre, Maria de Mercede, le 24 Septembre. Le soin principal de cet Ordre est le rachat des chrétiens qui gémissent dans l'esclavage chez les infidèles; et, en particulier, lorsqu'il fut établi, chez les Maures. Ce fut la Sainte Vierge qui inspira l'idée ds cet institut à Saint Pierre Nolasque et à Saint Raymond de Pennafort, comme on peut le voir dans l'office du 24 Septembre. Or, si Marie s'intéresse si vivement au malheureux sort des chrétiens captifs, quel ne sera pas son empressement à soulager et à délivrer ces autres captifs, mille fois plus malheureux, ces enfants chéris, qui ne peuvent plus rien par eux-mêmes? Et combien ne doitelle pas aimer qu'on s'intéresse à eux? Elle est leur Mère: or que peut-on faire de plus agréable pour une mère, que de témoigner de l'affection pour ses enfants et surtout pour ses enfants abandonnés, qu'on tâche de soulager? Non; sa tendresse ne pourra résister à nos ferventes prières, et son pouvoir sur le cœur de son divin Fils nous est un sûr garant de ce qu'elle obtiendra en faveur de ces âmes souffrantes. Et considérons encore ici que notre intérêt se trouve toujours lié à celui des Ames du purgatoire; en travaillant pour elles nous travaillons pour nous; car Marie, en exauçant les prières que nous lui adressons pour les morts, nous récompensera de cette piété, en nous comblant de faveurs; elle nous rendra au centuple ce que nous aurons fait pour ses enfants qui gémissent dans le lieu d'expiation; et même, selon Saint Alphonse de Liguori, « si nous lui rendons un culte spécial, nous pouvons espérer que notre âme, après sa mort, ira au ciel sans passer par les flammes du Purgatoire », ou du moins Marie, cette Mère de Miséricorde, s'intéressera plus particulièrement à nous, et nous en recevrons des secours extraordinaires. Après avoir invoqué Marie, adressons-nous aussi avec confiance aux Anges Gardiens et aux Saints, patrons des âmes du Purgatoire; le désir qu'ils ont de voir ces âmes chéries soulagées redoublera, s'il est possible, leur empressement à offrir nos prières au Dieu de bonté, et à intercéder eux-mêmes pour hâter leur délivrance.

Résolution

Il est sans doute inutile d'engager le lecteur à prendre la résolution d'implorer tous les jours Marie en faveur des âmes du Purgatoire: la dévotion à cette divine Mère de miséricorde est trop chère à tous les Fidèles pour que tous n'aient pas recours à son immense crédit auprès de Son Fils, Jésus-Christ, qui ne peut refuser d'exaucer nos prières présentées par Marie pour le soulagement de nos frères souffrants.

Prière, ou le Salve Regina, pour les morts

Nous Vous saluons, ô Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, non-seulement dans cette vallée de larmes, mais aussi dans le lieu d'expiation: nous Vous saluons! Nous crions vers Vous, consolatrice des affligés, nous soupirons et gémissons pour nos frères souffrants dans le Purgatoire. Tournez vers eux, ô notre Avocate! Vos regards Miséricordieux; faites-leur voir Jésus, le fruit béni de Votre sein. C'est ce que nous Vous demandons instamment pour eux, ô Vierge débonnaire! ô pieuse! ô douce Vierge Marie!

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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20 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Vingt-et-unième jour

Cession de nos bonnes œuvres en faveur des âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Remarquons d'abord qu'il y a trois choses dans les bonnes œuvres: elles sont méritoires; c'est-à-dire qu'elles méritent un degré de gloire; elles sont impètratoires, en ce qu'elles obtiennent quelque Grâce de Dieu; elles sont satisfactoires; parce qu'elles satisfont pour nos péchés. Or, en tant qu'elles sont méritoires, nous n'en pouvons faire part à personne; car le mérite est personnel. C'est, à proprement parler, en tant qu'elles sont satisfactoires que nous pouvons les offrir pour les autres: c'est donc en ce sens que nous pouvons en faire un transport, une cession; et, en ce cas, toute la satisfaction appartient à ceux en faveur desquels nous nous en privons. C'est donc de cette manière que nous pouvons offrir toutes nos bonnes œuvres, nos souffrances, etc., etc., pour les âmes du Purgatoire. Nous avons vu hier que toutes nos bonnes œuvres peuvent être des moyens de soulager les morts, et qu'ainsi Ton peut en mille circonstances venir à leur secours, sans rien faire d'extraordinaire. Nous allons aujourd'hui méditer une excellente résolution que nous proposons aux âmes jalouses de témoigner à Dieu leur parfait dévouement. Elle consiste à lui offrir généralement tous les mérites expiatoires ou satisfactoires de la vie, en faveur des défunts. Nous conseillons en outre d'en laisser l'application à la Sainte Vierge; car personne ne peut plus saintement en disposer, puisqu'elle le fera toujours pour la plus grande Gloire de Dieu, qui doit être la fin de toutes nos œuvres. Ce sera, de plus, un témoignage du véritable amour que l'on a pour elle, puisqu'on lui remet tout ce qu'on a, et tout ce qu'on peut lui donner, l'honorant ainsi, non-seulement par quelques actions particulières, mais par toutes généralement.

Ne craignons pas de nuire à nos intérêts, par ce transport général de nos bonnes œuvres. Quelqu'accumulées que puissent être les dettes dont nous nous croyons chargés envers la Justice Divine, quel risque courons-nous, en cédant à Dieu nos propres intérêts et nos droits les plus légitimes? Les péchés sans doute crient pénitence; mais la charité crie encore plus haut en faveur des âmes souffrantes. Le transport que nous faisons du fruit de nos travaux et de nos œuvres, par le motif d'une Charité sublime, n'est-il pas incomparablement plus estimable en lui-même et plus méritoire devant Dieu, que tout ce que nous pourrions entreprendre par le motif de notre intérêt personnel. Il est vrai que l'on se prive des satisfactions pour ses propres péchés, mais cet acte héroïque de charité nous est même plus utile que si nous nous réservions nos satisfactions, et a plus de force auprès de Dieu, qui est la charité même, pour nous acquitter de nos dettes. « Donnez, dit Jésus-Christ, et il vous sera donné ». Mais de quelle mesure se servira-t-on? Nous serons traités comme nous aurons traité les autres: si nous donnons peu, il nous sera donné peu; si nous donnons tout, tout nous sera donné. Le chrétien assez généreux pour consacrer à la Gloire de Dieu tout le trésor de mérites qu'il pourra amasser pendant le cours de sa vie, en l'abondonnant aux nécessités pressantes de ses frères défunts, ne recevra-t-il pas au jour du jugement une mesure surabondante, si pleine qu'elle se répandra par dessus, comme s'exprime l'Écriture?

Mais, dit-on, la charité bien ordonnée commence par soi-même. Rien de plus vrai, lorsqu'il est question du Salut. Chacun est tenu d'employer à cette importante et unique affaire tout ce qu'il a reçu de talents et de grâces. A quelque prix que ce soit, il faut qu'il se sauve, malgré la chute de l'univers entier. Mais s'agit-il de soulager et de secourir au plus tôt les amis de Dieu, nos frères souffrants, en leur faisant part des biens spirituels dont nous ne pouvons nous-mêmes recueillir les avantages qu'après la mort; fallût-il nous dépouiller en leur faveur de toutes nos acquisitions en ce genre; au fond et en dernière analyse, qu'est-ce qu'une pareille cession opérée, dirigée par des vues si nobles et si pures? L'acte seul de cette cession n'est-il pas d'une plus grande valeur que tout ce qu'on cède? N'est-ce pas une action de pure Charité, et ainsi plus agréable à Dieu, et plus méritoire que si l'on avait en vue ses propres intérêts? On ne peut donc se dépouiller ainsi, sans être aussitôt revêtu de richesses beaucoup plus précieuses et inaliénables. C'est pour Dieu, et conséquemment à Dieu, que l'on cède tout, que l'on donne tout. Or, en donnant tout à Dieu, est-il permis de penser qu'on court aucun risque de perdre? Donner à Dieu, c'est toujours un prêt saintement usuraire, dont Dieu Lui-même se fait caution en nous disant: « Donnez et il vous sera donné ». Puisse une si sainte usure tenter la pieuse avarice de tous les fidèles?

Ne craignons donc pas de négliger nos intérêts spirituels en faisant ce Sacrifice, puisqu'au contraire c'est un moyen d'augmenter beaucoup le mérite de nos bonnes œuvres, et ainsi d'arriver à une plus grande gloire dans le Ciel. Même plus on est grand pécheur, plus cet abandon semble devoir être héroïque, parce qu'alors on donne tout son nécessaire. Si le juste ne peut exercer une plus grande Charité, à plus forte raison le pécheur qui, malgré les nombreuses satisfactions qu'exigent ses péchés, vient au secours de son prochain, ne s'occupe que de ces âmes qui, ne pouvant plus mériter, sont dans la souffrance et dans l'éloignement de Dieu: il ne se réserve rien, il consacre tout à la Gloire de ce Maître si bon, si magnifique; un tel sacrifice ne doit-il pas l'emporter sur tous les sacrifices des vertus subordonnées à la charité, telle que la pénitence? Car ce sacrifice, cet acte de pure charité, n'a-t-il pas principalement Dieu en vue? Heureux donc les chrétiens qui, dans un parfait oubli de tout intérêt propre, ne se regardent plus, n'envisagent que Dieu seul et son unique gloire; qui ont, pour tout intérêt, le seul intérêt de Dieu! Ils ne pensent, ils ne se soucient, ils ne cherchent, ils ne veulent et dans le ciel et sur la terre, dans le temps et dans l'éternité, que Dieu seul; il leur su Hit que la donation de toutes leurs bonnes œuvres le glorifie hautement; car pour un seul degré de sa gloire il n'y a rien qu'ils ne fussent prêts à faire et à souffrir; et, en contribuant d'une manière si abondante à la délivrance des âmes du Purgatoire, ils savent que c'est lui procurer la plus haute gloire qu'on lui puisse rendre. Comme il y a différents degrés de Charité, ceux qui n'en ont pas une si étendue peuvent offrir toutes leurs bonnes œuvres pour une année, pour un mois, pour une semaine, pour un jour, et réitérer quelquefois la même offrande. Et, si notre désintéressement n'est pas assez complet pour abandonner à la disposition de la Sainte Vierge le choix des âmes auxquelles il lui plaira d'appliquer nos suffrages, rien n'empêche que l'on ne prie en particulier pour les personnes envers lesquelles l'on est plus obligé; l'on peut s'adresser à cette Mère de miséricorde, afin qu'elle leur fasse part de nos satisfactions. Mais la perfection de ce sacrifice fait tout laisser entre les mains de Dieu; les inclinations de la nature, les intérêts de la chair et du sang, tout cède à la pure gloire de Dieu.

Résolution

Le désir que nous avons de soulager les âmes du Purgatoire, doit nous faire adopter avec empressement le moyen que nous venons de méditer, puisqu'il est appuyé sur tous les motifs que nous avons énumérés les 11e, 12e et 13e jours. Mais, comme nous savons que nos œuvres sont si souvent nulles à cause de notre tiédeur, adressons à Dieu de tout notre cœur la prière suivante pour obtenir de sa miséricorde de saints intercesseurs en faveur de nos frères souffrants.

Prière

Esprit-Saint, Vous avez suscité, à différentes époques, des ordres religieux de tous genres, propres à subvenir à tous les besoins de l'Eglise militante: ô Père des lumières, pénétrés de compassion et de zèle pour les morts, nous Vous conjurons de susciter également, en faveur de l'Eglise souffrante, un nouvel ordre, dont le but principal soit de s'occuper jour et nuit du soulagement et de la délivrance des âmes du Purgatoire; dont l'intention invariablement appliquée aux morts dirige les opérations tant du ministère que de la dévotion, comme jeûnes, veilles, oraisons, prédications, etc., etc. Vous seul, Esprit Créateur, pouvez inspirer l'exécution d'un pareil établissement si propre à procurer la plus grande gloire de Dieu, et après lequel mon cœur ne cessera de soupirer. Ainsi soit-il.

Offrande

Père Eternel, nous Vous offrons le très Précieux Sang qui coula pour nous de la Plaie de la main droite de Jésus, et, par les mérites et la vertu de ce Sang Précieux, nous supplions Votre Divine Majesté de nous accorder Sa sainte bénédiction, afin que par elle nous puissions être protégés contre nos ennemis et être délivrés de tous les maux: que la bénédiction du Dieu tout-puissant, du Père, du Fils et du Saint Esprit descende sur nous et y demeure toujours. Ainsi soit-il. Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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Pour recevoir chaque jour les méditations du Mois des Ames du Purgatoire ainsi que des prières et pour être tenu au courant de mises à jour du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes

19 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

 

Vingtième jour

Deuxième moyen propre à secourir les âmes du purgatoire

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Prières, jeûnes, aumônes, etc.

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

La coutume de prier pour les morts n'est pas nouvelle; les Pères les plus anciens en font mention. Voici comment Saint Augustin en parle dans un de ses sermons: « Nos pères nous ont laissé cette tradition, qui est observée dans toute l'Eglise, c'est qu'il y ait un temps, lorsqu'on offre le Sacrifice, où l'on prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang de Jésus-Christ. L'on prie alors expressément pour les morts, et l'on ne peut douter qu'ils n'en retirent du soulagement; ce n'est point inutilement que l'Église prie pour eux ». Toutes les paroles de Saint Augustin sont dignes d'être remarquées. 1°. Il nous apprend l'antiquité de la tradition: on n'en connaît point le commencement; par conséquent, selon les principes de Saint Augustin, c'est une tradition qui vient des Apôtres. 2°. Cette tradition est suivie par toute l'Eglise: la prière pour les morts est enseignée et pratiquée dans toute l'Église. Or l'Église, qui est la colonne et le fondement de la Vérité, ne peut enseigner, ni pratiquer que ce qu'elle a reçu de Jésus-Christ. et des Apôtres. 3°. On prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Il faut être mort dans le sein de l'Église, être un de ses membres et lui appartenir pour avoir part à ses prières. 4°. On ne peut pas dire qu'une si sainte et si ancienne pratique soit inutile; elle est d'un grand fruit pour les morts; et c'est pour cela que la piété chrétienne doit nous engager à procurer aux morts un secours que le Seigneur a laissé en notre pouvoir et qui leur est d'une grande utilité. Mais si nous nous étendons sur ce passage de Saint Augustin, ce n'est que pour l'édification des Fidèles et nullement pour leur instruction: ils connaissent l'utilité de la prière pour les morts, et même en se faisant un de leurs devoirs essentiels d'offrir tous les jours avec l'Église le Saint Sacrifice pour eux, ils savent que, si c'est là un moyen sûr de les soulager, ils ont encore bien d'autres moyens qu'ils peuvent mettre en usage pour venir puissamment au secours des âmes du Purgatoire. C'est ainsi qu'après le Sacrifice de l'Autel, ils attachent le plus haut prix à tout ce qui tient à ce Divin Holocauste, la Communion sacramentelle et spirituelle, les visites au Saint Sacrement, l'oblation de l'Adorable Victime, même hors le temps et le lieu où elle est solennellement immolée. Ces pratiques, aussi salutaires que douces et consolantes, tiendront le premier rang parmi les dévotions qu'une piété éclairée doit se proposer, parce qu'elles sont conformes à l'esprit dans lequel le Sauveur du monde institua cet auguste Sacrement. Sa présence réelle au milieu de nous, jusqu'à la consommation des siècles, n'annonce-t-elle pas clairement le désir, l'empressement où Il est de s'unir à nous et de faire droit à nos humbles requêtes. L'Eucharistie est proprement le siége, le trône de Son Amour. C'est donc dans le secret de Sa Face, ou dans le silence de Son Sanctuaire, et quand vous le possédez au-dedans de vous-mêmes que vous devez Lui confier le vif intérêt que vous prenez à ces morts, qui lui sont encore infiniment plus chers qu'à vous. Pourrait-Il vous refuser leur soulagement, leur délivrance lorsque vous les Lui recommandez dans des moments si précieux, Lui qui se donne à vous avec tant de générosité, lui qui se plaît à vous voir attendris, pleins de charité et de compassion pour des âmes qu'il chérit: ce n'est plus vous qui priez, c'est Jésus-Christ qui prie, qui gémit en vous, qui implore la clémence d'un juge qui ne cherche qu'à être apaisé. Communiez donc pour les morts; visitez souvent le Dieu Eucharistique; adressez-vous sans cesse à Son Divin Cœur; il est impossible que ce ne soit un moyen efficace pour adoucir les peines de ces âmes rachetées par le Sang Adorable de ce même Dieu Eucharistique.

Nous ne parlerons pas des autres prières, des Offices de l'Église pour les morts, des Psaumes, du Pater, de l'Ave et du Chapelet :ce sont autant de moyens excellents de soulager nos frères souffrants, pourvu que toute prière quelconque soit faite avec les sentiments de piété, d'attention, de dévotion, de compassion qui doivent accompagner toutes les prières, et en particulier celles pour les morts; autrement ce serait vouloir, par de nouveaux péchés, satisfaire pour les péchés de nos frères. La prière nous offre sans doute des moyens nombreux d'intercéder près de Dieu pour les âmes du Purgatoire, et ce serait manquer à ce qu'on doit aux morts que de les priver d'un secours aussi afficace que celui du Sacrifice et de la prière; mais ce serait bien peu connaître les secours que nous pouvons leur procurer que de les borner ainsi; car la Bonté et la Miséricorde de Dieu sont si étendues qu'Il reçoit, comme satisfactions pour le compte de ces âmes, toutes les bonnes œuvres, tous les actes de vertu que pratique un chrétien. Tout ce que nous pouvons faire d'agréable à Dieu nous sert à payer leurs dettes, pourvu que nous soyons en état de grâce: parce qu'alors toutes nos bonnes œuvres sont vivantes, fructifient et satisfont pour nous et pour elles; en un mot, elles sont méritoires, salutaires et efficaces, si elles partent d'un cœur bon, pur, innocent, qui soit dans un état d'amitié avec Dieu. Ainsi l'aumône, le jeûne, la mortification, l'abstinence, la pratique des vertus chrétiennes, etc., etc., tout cela peut et doit être offert à Dieu, comme des œuvres satisfactoires, en faveur des morts. En dressant notre intention pour en faire cette application, l'aumône, tout en rachetant nos péchés, rachète aussi ceux de ces âmes. Si vous n'avez pas le moyen de faire des aumônes, dirigez à cette fin les bons services que vous rendez au prochain, vos travaux, vos occupations; offrez-les à Dieu pour en appliquer tout le mérite à ces âmes. Jeûnez, si vous pouvez; sinon privezvous de quelque chose, de quelque plaisir, de quelque divertissement; jeûnez en vous abstenant de paroles inutiles, médisantes, etc., etc., offrez vos peines, vos afflictions, vos maladies, les maux que vous endurez en cette vie, en les acceptant avec résignation; appliquez-en le mérite aux âmes du Purgatoire, et remerciez la Providence de ce qu'elle vous met à même d'ouvrir le Ciel à tant d'âmes auxquelles vous pouvez apporter quelque soulagement par votre généreux sacrifice. Pourriez-vous avoir une plus belle occasion de glorifier le Seigneur, puisque, par là, vous procurez à vos frères la possession du ciel? Ce que Saint Jacques dit de la Charité envers les orphelins et les veuves, avec quel fondement de vérité ne pouvons-nous pas le dire de cette dévotion envers les âmes du purgatoire? « La religion pure et sans tache aux yeux de Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, et à se conserver pur de la corruption du siècle présent ». « La Charité, dirons-nous avec Saint Pierre, aux fidèles qui pratiquent cette dévotion, La charité couvre beaucoup de péchés. Ceux qui souffrent selon la Volonté de Dieu, persévérant dans les bonnes œuvres, remettent leurs âmes entre les mains de Celui qui est leur Créateur et qui leur sera fidèle ».

Considération

Il n'est donc pas pour ainsi dire de moment en notre vie, où nous ne puissions secourir les âmes du Purgatoire, si nous avons soin de nous conserver en état de grâce, et d'offrir, à cette intention, toutes nos actions à Dieu. Ainsi ce n'est pas seulement au Saint Sacrifice de la Messe, au pied du Trône du Dieu Eucharistique, ou lorsque nous prions avec ferveur, que nous exerçons cette Charité sublime; nous remplissons même ce devoir en offrant nos bonnes œuvres quelconques, le plus petit acte de vertu, que cette considération influe sur toute notre conduite, et que la pensée du soulagement que nous pouvons si aisément apporter à ces saintes âmes, soit pour nous un motif de ne perdre jamais l'amitié de Dieu.

Oraison de l'Eglise

O Dieu qui pardonnez aux pécheurs, et qui aimez le Salut des hommes, nous supplions Votre Bonté d'accorder à tous ceux qui sont nos frères par le lien d'une société particulière, à nos proches et à nos bienfaiteurs, qui sont sortis de ce monde, qu'étant aidés par l'intercession de la Bienheureuse Marie toujours Vierge, et de tous les Saints, ils soient admis avec eux à la participation de la béatitude éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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18 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

 

Dix-neuvième jour

Premier moyen propre à soulager les âmes du purgatoire

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Le Saint Sacrifice de la Messe

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Les moyens que nous avons de secourir les âmes qui souffrent dans le Purgatoire, et qui sont propres à leur procurer du soulagement dans leurs peines, et même à les en délivrer, peuvent se diviser en trois classes : 1° Le Saint Sacrifice de la Messe, que l'on offre ou que l'on fait offrir à ce dessein; sacrifice qui, étant en partie institué pour cette fin, est d'une efficacité merveilleuse. 2° Les prières, les jeûnes, les aumônes et toutes les œuvres pénibles qui étant satisfactoires peuvent être offertes pour le soulagement de ces âmes souffrantes. 3° Les indulgences qui leur sont applicables, et que nous pouvons gagner si facilement.

Nous allons aujourd'hui faire quelques réflexions sur le Sacrifice de l'Autel, considéré comme Sacrifice d'expiation, ayant la vertu de satisfaire à la Justice Divine quand il est offert pour les morts. Ce que nous en avons dit prouve l'efficacité de ce sacrifice, qui ne perd rien de son mérite par l'état de péché où se trouve celui qui l'offre. C'est donc avec raison que saint Grégoire s'écrie : « Le Sacrifice non sanglant de l'autel est un remède souverain pour soulager les morts ». Et nous pourrions ici imiter la conduite de ce prophète qui, envoyé de Dieu à un roi insensible aux misères de son peuple, s'adressa, non à ce prince, mais à un autel, en s'écriant: « Autel, Autel! » où l'on immole tous les jours la Victime Sainte; Victime de propitiation et d'expiation pour les vivants et pour les morts. Ouvrez tous les livres de religion: vous y verrez qu'on doit fonder et établir ses espérances, principalement sur l'adorable Sacrifice de la messe. Lui seul peut opérer par lui-même, indépendamment des dispositions du Prêtre ou des assistants, l'heureux effet que nous désirons. Il ne faut que penser au mérite que doit avoir aux yeux du Père Céleste l'immolation réelle, quoique mystique, de Son Fils unique et consubstantiel: cette pensée jointe à une Foi vive nous inspirera une confiance sans bornes, et nous nous empresserons de satisfaire l'ardeur avec laquelle toutes les âmes du Purgatoire attendent que le Sang de l'Agneau sans tâche coule pour elles sur les autels. Elles éprouvent, elles sentent la vertu qu'il a, ce Sang Précieux, de calmer leurs tourments, d'apaiser, d'éteindre les flammes auxquelles elles sont en proie. L'on ne sera donc pas surpris de lire ce que raconte le Bienheureux Henri Suso, qu'un religieux mort lui apparaissant se plaignit à lui de ce qu'il en était délaissé; et comme Suso lui répondit qu'il offrait tous les jours ses prières pour lui; il faut du Sang de Jésus, lui répliqua-t-il, voulant parler du Sacrifice de la Messe. De tout temps, l'Église l'a offert pour les morts; la Foi nous enseigne cette vérité. A tous les sacrifices nous faisons mémoire des Fidèles « qui nous ont précédés avec le signe de la Foi, et qui dorment dans le sommeil de la paix ». Mais, outre cette mention journalière et générale de toutes les âmes du Purgatoire dans le Mémento pour les morts flu canon de la Messe, l'Église désire encore que ce Sacrifice expiatoire soit offert pour les défunts à leur décès; et dans tous les temps, excepté certaines fêtes, elle permet que l'on dise des Messes pour les morts, au gré des Fidèles qui les demandent. Et quoique, à toutes les Messes auxquelles l'on assiste, l'on doive prier et offrir le Sacrifice pour les morts, du moins lorsqu'on est arrivé à la partie où l'Eglise les recommande, c'est surtout aux Messes de requiem qu'il faut joindre ses vœux à ceux de l'Église et se pénétrer de zèle et de compassion pour la délivrance de ces Ames souffrantes. Il faut dire avec le prêtre ces paroles touchantes : « Seigneur , accordez le repos éternel à vos serviteurs. Ouvrez-leur ce beau séjour de lumière où vous ferez leur éternelle félicité. Dieu de Miséricorde, pardonnez à des enfants que vous chérissez et sur lesquels vous n'exercez que malgré vous les rigueurs de votre justice: absolve, etc., etc ». En un mot, récitez avec une charitable instance et avec une Foi vive les prières que l'Eglise adresse au Seigneur pour ses enfants décédés.

Que les pauvres ne craignent pas d'être privés des fruits du Sacrifice expiatoire, parce qu'ils n'ont pas le moyen de le faire offrir. C'est pour tous les morts qu'il est offert chaque jour dans tout l'univers. Le Père commun en applique le mérite à tous ses enfants. C'est un trésor que l'Église répand sur tous les Fidèles souffrants: en vertu de la Communion des Saints, les prières pour les morts sont communes; ce qui ne profite pas aux réprouvés profite aux Fidèles décédés dans la paix. Combien de mauvais riches dans les enfers, pour qui on réclame en vain une goutte de rafaîchissement! C'est sur les pauvres qu'elle retombera; c'est sur eux que se répandront les soulagements inutilement sollicités pour des morts qui ont abusé des trésors de la terre. Le juste distributeur de tous les dons sait rendre à chacun ce qui lui est dû : il a pourvu à tout. Si votre père, votre mère, vos enfants µ, vos héritiers manquent de moyens ou de volonté pour faire offrir pour vous le Saint Sacrifice, le Seigneur ne vous abandonnera pas; Il vous prendra sous Sa protection; Il vous appliquera le fruit de tant de sacrifices perdus pour des riches réprouvés: « Mon père et ma mère m'ont abandonné, mais le Seigneur m'a recueilli ». (Psaume 26). Ces réflexions doivent nous faire sentir l'avantage que nous avons sur celui qui meurt au sein d'une église schismatique, où l'on ne prie point pour les morts. Oh! véritablement cette église n'est pas la véritable, car elle n'a point pour eux le cœur et les entrailles d'une vraie mère. Dès qu'ils ont disparu de la terre, elle les perd de vue, elle les oublie, elle les abandonne à la Justice de Dieu et à leur destinée. L'Église catholique, au contraire, mère toujours sensible et tendre, toujours inquiète sur le sort de ses enfants, les suit de cœur et d'esprit après leur mort. Elle s'efforce de toucher et de fléchir le Dieu de Bonté par des Sacrifices sans cesse renouvelés. Elle fait couler sur eux le Sang de l'Agneau qui, comme une rosée rafraîchissante, tempère l'ardeur des flammes qui les purifient. Elle paye leurs dettes en offrant à Dieu pour eux la surabondance des satisfactions et des mérites infinis de Jésus-Christ, notre rédempteur.

Or, ou nous ne sommes plus enfants de cette tendre mère, nous ne sommes plus dignes de réclamer ce beau titre, ou nous devons entrer dans ses sentiments et ses vœux, et nous joindre à elle pour offrir la victime sainte pour la délivrance des âmes du purgatoire. C'est le moyen par excellence de venir à leur secours, puisque c'est Jésus-Christ lui-même que nous offrons à Dieu, c'est-à-dire ce sacrifice seul agréable aux yeux de Dieu, seul expiatoire et propitiatoire, ce Sang répandu pour la rédemption du genre humain, et par la vertu duquel la Justice Divine peut être satisfaite. De là ce zèle et cet empressement des mourants à demander qu'après leur mort on se souvienne d'eux dans les prières et surtout dans le sacrifice de la messe. Rien n'est plus édifiant que d'entendre les derniers vœux de Sainte Monique, mère de Saint Augustin. Elle ne demande point d'être enterrée somptueusement, mais seulement « qu'on se souvienne d'elle au Saint Autel, au mystère duquel elle avait assisté tous les jours de sa vie, et d'où elle savait qu'on dispense la Victime Sainte, dont le Sang a effacé l'arrêt porté contre nous ». Monique assistait tous les jours au Sacrifice de l'Église, elle connaissait le mérite et le prix de ce sacrifice. Elle demande qu'on se souvienne d'elle au Saint Autel. Les vœux de Monique étaient trop justes pour n'être pas exaucés; et Saint Augustin rapporte que, selon la sainte coutume, le corps de Monique étant encore auprès de la fosse, et avant qu'il y fût descendu, l'on offrit pour elle le Sacrifice de notre Rédemption: preuve évidente que c'est une dévotion sainte, solide et des mieux appuyée que de prier pour les morts, et surtout d'offrir pour leur soulagement le Sacrifice de l'Agneau sans tache.

Résolution

Combien de fois n'avons-nous pas assisté au Saint Sacrifice de la Messe, sans même penser aux âmes du Purgatoire, sans nous joindre au Prêtre intercédant pour elles? Ne retombons plus dans cette négligence, dans cette faute qui dénote une insensibilité ou une ignorance bien coupable. A chaque Messe, et particulièrement aux messes pour les morts, unissons-nous avec ferveur au Prêtre, à l'Église priant pour les membres souffrants de Jésus-Christ, qui lui-même offrira cette prière à Son Père Eternel, et en obtiendra certainement quelque soulagement pour ces âmes prédestinées.

Offrande du saint Sacrifice pour le soulagement des âmes du Purgatoire

Prosterné humblement devant Vous, Souverain Créateur de l'univers, je viens Vous offrir Votre Divin Fils pour les fidèles morts dans Votre Grâce, mais qui payent encore à Votre Justice les péchés qu'ils n'ont pas expiés pendant leur vie. Ce sont entre autres des parents, des amis, des bienfaiteurs, qu'un juste devoir m'ordonne de secourir. Et quel secours plus efficace puis-je leur procurer, ô mon Dieu, que de Vous offrir, pour leur délivrance, le Sang du Sauveur de tous les hommes. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Exemple

La vie de Saint Charles Borromée nous fournit la preuve de sa vive Charité pour les morts et, en particulier, de sa sollicitude à faire offrir pour eux le Saint Sacrifice. La peste, qui depuis si longtemps ravageait Milan, ayant cessé, ce grand et charitable Prélat crut que plusieurs de ceux qui en étaient morts, à Milan et dans la province, n'avaient peut-être laissé personne qui priât Dieu pour eux. Mu d'une Charité véritablement paternelle, il fit celébrer trois Offices solennels pour le repos de leurs âmes, l'un à la cathédrale où tout le Clergé assista, et les deux autres en deux églises collégiales; on fit la même chose dans toutes les paroisses, dans tous les chapitres, et dans toutes les églises des religieux, et chaque Prêtre dit en son particulier une Messe à cette intention. Il adressa une lettre pastorale à son peuple pour l'exhorter de se trouver, autant qu'il le pourrait, à tous ees services, et de soulager ces pauvres âmes par leurs prières, leurs aumônes, la visite des églises, et par toutes sortes de bonnes œuvres. Et, afin de les y animer davantage, il y décrivit combien les tourments du Purgatoire sont rigoureux et incompréhensibles.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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17 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Dix-huitième jour

Quels sont les différents moyens de soulager les morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Le Dieu de bonté et de Miséricorde a établi une alliance de prières et de bonnes œuvres entre tous les membres de Son Eglise, dans le Ciel, sur la terre et dans le Purgatoire: c'est la Communion des Saints que proclame le Symbole des Apôtres. En vertu de cette union nous pouvons soulager nos frères souffrants dans le Purgatoire; le Seigneur a pour agréable tout ce que nous faisons en leur faveur, il l'accepte comme une dette payée; il est satisfait, il se relâche des droits de Sa Justice en voyant la Charité qui nous anime pour demander grâce les uns pour les autres. C'est un bon père que l'amour filial désarme en faveur d'un enfant coupable, lorsqu'il est sollicité par ses autres enfants. Économie admirable de la justice et de la clémence divine! Justifia et fax oscuJatœ sunt. Le grand-prêtre Aaron, voyant que Dieu, irrité contre son peuple, avait fait sortir des entrailles de la terre un feu dévorant qui en avait fait périr plus de quatorze mille, courut au milieu du peuple, que le feu continuait d'embraser, offrit l'encens à Dieu, et, se tenant debout entre les morts et les vivants, il pria pour le peuple et la plaie cessa. Exemple admirable qui doit exciter notre zèle et notre piété, puisque les lumières de la Foi nous montrent une multitude innombrable d'âmes dans le Purgatoire qui n'ont ni Sacrifice, ni Prêtre, ni Autel pour offrir l'encens à Dieu. Sur la terre un pécheur peut, avec la grâce du Seigneur, secouer et briser les fers dont le péché l'accable: mais les âmes du Purgatoire ne peuvent rien ni par elles-mêmes, ni par le secours de la Grâce; elles ont besoin de notre ministère pour sortir de leur prison; c'est à nous de les délier, de les élargir. Les laisserions nous dans un si grand besoin sans nous empresser de les en tirer? songeons que leurs chaînes sont de feu, et que, par conséquent, il n'y a point de temps à perdre pour les leur ôter. D'ailleurs ne serait-ce pas la plus grande cruauté, la plus insigne ingratitude de notre part, de ne pas répondre aux vues miséricordieuses de notre Père Céleste, à qui Sa Justice ne permet plus de pardonner à ces âmes, mais qui nous donne le pouvoir de satisfaire pour elles? Oh quel pouvoir! Le mépriserions-nous!

Nous contribuons en deux manières à la délivrance des âmes du purgatoire; par voie d'intercession et par voie de satisfaction. La première manière renferme le saint sacrifice de la messe et la prière : car tout le corps mystique de l'Église peut réunir son intercession commune en faveur des morts, et il le fait dans le saint sacrifice de la messe. Chaque membre de l'Église peut aussi employer séparément son intercession pour les morts; et c'est ce qui arrive lorsque quelqu'un en particulier adresse pour eux des prières au Père des miséricordes. La seconde manière de soulager les morts, c'est-à-dire par voie de satisfaction , renferme le jeûne et l'aumône. Par le jeûne , et par tout ce qu'on appelle les pénitences afflictives, nous pouvons diminuer la peine que doivent les morts à la justice divine; et par l'aumône, nons pouvons la racheter, cette peine. Cependant , ces compensations ne sont acceptées de Dieu que par manière de suffrage, ainsi que s'exprime l'Église, parce qu'il n'y a pas de proportion entre les peines qu'impose aux morts la justice divine, et celles qu'elle accepte en échange de la part des vivants. La justice divine ne condamne les hommes en ce monde qu'à de légères peines : Maintenant il ne punit pas les crimes dans sa sévérité (Job). Dans l'autre vie, Dieu exerce sa justice avec la dernière rigueur : Je vous dis en vérité, vous ne sortirez point de là que vous n'ayez payé jusqu'à la dernière obole. (Matt.) C'est donc toujours une grâce quand le Seigneur reçoit les peines de cette vie pour compenser les peines de l'autre vie. Il n'a pas coutume de rejeter cette compensation; mais il est en droit de le faire. Il ne nous reste donc que de prier avec instance qu'il veuille bien ne la point refuser.

Voilà pourquoi les Saintes Écritures ne nous disent rien de plus, sinon de prier pour les morts: tout ce que nous faisons pour eux se doit rapporter là. Ainsi jeûnons, mortifions notre chair, donnons l'aumône, mais prions toujours en même temps la Miséricorde du Seigneur, afin qu'elle daigne agréer ces offrandes, si inférieures aux dettes dont nous sollicitons la remise pour nos frères. Unissons encore et nos offrandes et nos prières au Sang de Jésus Christ qui demande beaucoup plus efficacement que nous. Une des vertus de ce Sang Adorable est d'ouvrir les prisons à tant d'âmes enchaînées que dévore une soif ardente de voir Dieu, et que l'impuissance de se délivrer par elles-mêmes retient dans les fers. C'est Vous qui, par le Sang de Votre Alliance, avez fait sortir les captifs du fond du lac qui était sans eau. (Cf. Zacharie) N'oublions pas que, quoique les Fidèles condamnés au Purgatoire soient morts dans la Grâce, il s'en trouve néanmoins parmi eux qui ont négligé de prier pour les morts, et qui, par rapport à eux-mêmes, ont mieux aimé remettre après la mort à satisfaire pour leurs péchés, que d'y satisfaire pendant la vie. Par cette conduite ils ont mérité que le Seigneur leur refuse la Grâce qu'Il accorde aux autres, en considération de nos prières. Si nous voulons donc soulager ces morts, il faut prier pour eux avec plus d'instance, parce qu'ils sont bien plus indignes d'avoir part aux trésors de Miséricorde que Dieu dispense dans le Purgatoire, que les âmes qui furent autrefois et plus miséricordieuses envers les autres et plus précautionnées pour elles-mêmes.

Résolution

Puisque l'intérêt de Dieu, celui des âmes souffrantes et le nôtre nous font une obligation de prier pour les morts, prenons la résolution de nous éclairer sur la manière de remplir avec le plus de fruit cet important devoir. Pensons souvent à cette qualité de sauveurs que Dieu daigne nous accorder, et usons de ce pouvoir qui nous procurera d'abondantes bénédictions, en même temps qu'il apportera d'indicibles soulagements aux âmes du purgatoire.

Prière

Je Vous rends mille actions de grâce, ô mon Dieu, de nous avoir accordé le pouvoir de soulager nos frères souffrants par des moyens si faciles. Nous ne pouvons mieux exprimer notre reconnaissance, Seigneur, qu'en faisant usage de ce pouvoir; qu'en exerçant la qualité glorieuse de sauveurs, que Vous daignez nous faire partager avec Votre Sivin Fils, par les seuls mérites duquel nos œuvres peuvent vous être agréables et apporter du soulagement aux âmes du Purgatoire. Gloire à Dieu et à Jésus-Christ pour tous les bienfaits dont est comblée la Sainte Eglise! Ainsi soit-il.

Exemple

Nous n'avons jusqu'à présent rapporté aucune des nombreuses révélations concernant le Purgatoire que racontent des écrivains respectables; mais nous lisons dans la vie de Saint Thomas d'Aquin un fait rapporté par un auteur contemporain, et qui ne peut étonner dans la vie d'un Saint comblé de tant de faveurs extraordinaires; nous allons le copier parce qu'il est extrêmement propre à nous prouver combien nous pouvons aisément soulager les âmes du purgatoire, si nous sommes persévérants à intercéder pour elles. Un jour que Saint Thomas répandait dans l'oraison son âme devant Dieu, avec autant de confiance que d'humilité, sa sœur, morte depuis peu abbesse de Sainte Marie de Capoue, lui apparut pour lui apprendre qu'elle était en Purgatoire, et le prier de l'aider par ses sacrifices à satisfaire à la Justice de Dieu. Le Saint le fit; il ajouta plusieurs mortifications aux prières qu'il offrit et qu'il fit offrir pour elle. Après quelques jours sa sœur se montrant à lui une seconde fois, l'assura qu'elle était déjà dans la Gloire, et le remercia de ce qu'il avait fait pour lui en avancer la possession. Il lui demanda quel était l'état de ses deux frères déjà morts. Elle lui répondit qu'un des deux était en Paradis, et l'autre encore dans le Purgatoire. Saint Thomas demeura d'autant plus consolé, qu'il y avait longtemps que l'incertitude du Salut de ses frères affligeait sensiblement son cœur. Depuis leur mort il n'avait cessé de solliciter la Divine Bonté de lui faire connaître quel était l'état de ces âmes, pour lesquelles il offrait tous les jours les Saints Mystères. Dieu voulut bien marquer, par une double faveur, combien ses prières et sa Charité Lui étaient agréables, puisqu'il lui avait déjà accordé le salut d'un de ses frères, et qu'il lui envoyait sa sœur pour l'en assurer. Cette sœur, qui lui apparut, était la même qui, s'étant chargée de le détourner d'entrer en Religion, fut persuadée par son frère d'y entrer elle-même. Ainsi la Charité fraternelle de Saint Thomas procura un double avantage à sa sœur en l'arrachant pendant sa vie aux vanités du siècle, et en abrégeant les peines du Purgatoire après sa mort.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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16 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Dix-septième jour

Piété envers les morts, toute chrétienne et cependant inutile

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Continuons à méditer les défauts qui empêchent que notre piété envers les morts leur soit d'aucun profit. Celui qui va nous occuper aujourd'hui est le plus commun et le plus déplorable: car quoi de plus triste que d'employer inutilement les moyens qu'indique la religion, de faire sans fruit des œuvres saintes? Piété chrétienne dans le fond, et néanmoins inutile devant Dieu; ce sont deux caractères difficiles en apparence à accorder, et qui se trouvent cependant dans tous ceux qui, en priant pour les morts, sont eux-mêmes dans un état de mort, c'est-à-dire dans la disgrâce et dans la haine de Dieu. Car, dans ce funeste et malheureux état de péché mortel, en vain le pécheur rend aux âmes du purgatoire des devoirs chrétiens, en vain prie-t-il et intercède t-il pour elles, en vain fait-il des largesses aux pauvres, en vain pratique-t-il tout ce que le zèle d'une dévotion particulière peut lui suggérer: ces âmes souffrantes ne tireront jamais de lui aucun secours. Tandis que Dieu vous regarde, à cause de votre état de péché, comme son ennemi, vous êtes incapable de les soulager: toutes vos prières sont réprouvées, toutes vos aumônes perdues, tous vos jeûnes, toutes vos pénitences de nul effet: le péché, dont votre conscience est chargée, anéantit la vertu de toutes vos œuvres; et comment serait-il possible que ce que vous faites fût de quelque valeur pour ces saintes âmes, puisqu'il n'est de nul prix pour vous-même? Le moyen que vous fussiez en état d'acquitter leurs dettes auprès de la justice divine, puisqu'il est certain que pour vous-même, Dieu, sans déroger à sa miséricorde, ne reçoit rien alors de vous en payement? Secourir une âme dans le Purgatoire, c'est lui transporter le fruit des bonnes œuvres qu'on pratique, et le lui céder: ainsi pour pouvoir, dans l'état de péché mortel, la soulager, il faudrait que, dans cet état, les bonnes œuvres eussent quelque mérite devant Dieu. Or, il est de foi qu'elles n'en ont aucun, parce que, sans la grâce et la charité, ce sont des œuvres mortes, et qui n'ont pas le principe de la vie, et si elles sont mortes pour le pécheur qui les pratique, faut-il s'étonner qu'elles le soient encore plus pour ceux auxquels il prétend les appliquer?

Il faut toutefois excepter le Sacrifice de la Messe, dont le mérite ne dépend point de la sainteté de celui qui l'offre, beaucoup moins de celui qui le fait offrir, mais qui est uniquement attaché à la personne de Jésus-Christ et au prix de Son Sang: il s'ensuit qu'un pécheur, dans l'état même de son désordre, peut contribuer au repos des âmes du Purgatoire en faisant offrir pour elles ce Sacrifice, dont une des principales qualités est d'être souverainement propitiatoire pour les vivants et pour les morts. Il le peut, et il le doit avec d'autant plus de raison que ce Sacrifice est le seul moyen que Dieu lui laisse de suppléer à l'impuissance où il se trouve de secourir autrement ces âmes prédestinées: car Dieu alors regarde l'Hostie qu'on Lui présente, qui est Jésus-Christ, et non point celui par le ministère ou les soins duquel on la Lui présente, qui est le pécheur. Mais, du reste, il est toujours vrai que le pécheur, en agissant par lui-même, ne peut rien faire qui soit profitable aux morts.

Si nous avons un vrai désir de soulager les âmes du purgatoire, nous devons, avant tout, commencer par nous mettre en état de grâce: c'est là l'essentiel, puisqu'autrement, malgré la meilleure volonté, malgré nos prières et nos bonnes œuvres, nous ne leur serons d'aucun secours. C'est aussi là le fondement de cette dévotion, si solennelle dans l'Église, qui consiste à se purifier par le sacrement de Pénitence et par la participation du corps de Jésus Christ, pour se disposer à secourir utilement et infailliblement les âmes du purgatoire, le jour de la commémoration des morts. De tout temps dans le christianisme on a prié pour les morts, mais Dieu réservait à ces derniers temps cette excellente pratique de se sanctifier pour les morts. Autrefois dans l'ancienne loi l'on observait quelque chose de semblable; et Saint Paul, en écrivant aux Corinthiens, fait mention d'une espèce de baptême dont les Juifs avaient coutume d'user pour le soulagement des morts. Mais ce que pratiquaient les Juifs, n'étaient que la figure, et la vérité devait s'accomplir en nous. Lavez-vous, nous dit le prophète Isaïe, purifiez-vous; cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien; venez ensuite, et soutenez devant moi la cause de ces âmes pour qui vous vous intéressez: c'est alors que je vous écouterai, que j'accepterai vos oblations, que je me laisserai fléchir par vos prières. Saint François-Xavier nous dit la même chose dans une de ses lettres: « Vous pensez à vos frères qui souffrent dans un autre monde, vous avez la religieuse ambition de les soulager; mais pensez d'abord à vous-mêmes: Dieu n'écoute point celui qui se présente à lui avec une conscience souillée; avant d'entreprendre de soustraire des âmes aux peines du purgatoire, commencez par délivrer les vôtres de l'enfer ». Cet avertissement nous regarde tous, et pour peu que tout ce que nous avons médité jusqu'à ce jour, sur l'état des âmes de l'Église souffrante et sur les motifs de les secourir, ait laissé en nous quelqu'impression, nous nous ferons un devoir de rentrer en grâce avec Dieu et d'éviter les souillures du péché, pour pouvoir agir efficacement en leur faveur. Car par là nous glorifierons Dieu, par là nous ne perdrons pas le fruit de nos bonnes œuvres et nous consolerons nos frères dans leur affliction; par là aussi nous attirerons sur nous les grâces du salut les plus abondantes.

Considération

Tout se lie dans notre Divine Religion. Pour travailler efficacement au soulagement des âmes du Purgatoire, notre premier devoir est de nous purifier. Cette obligation doit nons rendre encore plus chère cette dévotion, puisque, indirectement, elle nous procure un si grand avantage. N'oublions jamais les principes médités en ce jour. Examinons-nous soigneusement, lavonsnous, si c'est nécessaire, dans les eaux salutaires de la pénitence, avant de songer à satisfaire pour ces âmes souffrantes et à les délivrer.

Prière

O mon Saint Ange gardien, c'est à vous que je m'adresse aujourd'hui pour vous demander de me rappeler souvent à l'esprit que, si je veux satisfaire mon vif désir de secourir les âmes du Purgatoire, je dois être en état de grâce, puisqu'autrement tout ce que je ferais pour elles serait sans effet: ajoutez ce motif à tous ceux que vous m'inspirez, afin que je sois de plus en plus attentif et empressé à rentrer dans cet état, si, ce qu'à Dieu ne plaise, le péché m'en avait fait sortir. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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15 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Seizième jour

Défauts qui rendent infructueuse notre piété envers les morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Notre Charité doit être sans doute maintenant instruite et éclairée par les méditations faites jusqu'à ce jour, sur la nécessité de soulager les membres de l'Église souffrante, et nous sommes déterminés à remplir ce devoir que nous n'avons peut-être que trop négligé: occupons-nous donc aujourd'hui des moyens convenables et efficaces de le remplir: car l'on peut avancer avec un grand évêque, qui fut autrefois une des lumières de l'Église de France, Saint Sidoine Apollinaire, que dans le monde même chrétien, il y a peu de personnes qui, selon les principes et les règles de la religion, aient pour les morts une solide et vraie Charité. Et, en effet, on en voit peu qui contribuent réellement à soulager leurs peines; peu qui se servant des moyens que nous fournit le christianisme, leur procurent les secours dont ils ont besoin et dont ils pourraient profiter. On ne laisse pas cependant, à en juger par les apparences, d'avoir pour les morts de la piété; mais il arrive que ce qu'on appelle piété pour les morts, est une piété stérile et infructueuse; ou une piété d'ostentation; ou une piété mondaine et païenne, qui n'agit point par les vues de la Foi; ou, enfin, une piété qui, toute chrétienne qu'elle est, ne produit que des œuvres mortes, c'est-à-dire des œuvres sans mérite, parce qu'elles ne sont pas faites en état de grâce. L'on peut appeler piété stérile et infructueuse pour les morts, celle qui ne consiste qu'en de vains regrets, qu'en d'inutiles lamentations, qu'en des cris lugubres. « Nous voyons, dit Saint Bernard, des morts pleurer d'autres morts; nous voyons des hommes vivants, mais tout mondains et par là morts devant Dieu, pleurer sincèrement et amèrement la mort de ceux qui leur ont été chers pendant la vie: mais que nous paraît-il de tout cela? beaucoup de pleurs et peu de prières, peu de charité, peu de de bonnes œuvres; des gémissements, niais de nul effet; des excès de désolation sans aucun fruit. Ceux qui pleurent de la sorte, méritent bien eux-mêmes d'être pleurés ».

Et, en effet, de quel secours peut être à une âme l'excès de votre douleur? Tous ces témoignages d'une affection outrée et sans mesure seront-ils capables d'adoucir sa peine; et pensez-vous que ce feu purifiant, dont elle ressent les vives atteintes, puisse s'éteindre par les larmes qui coulent de vos yeux? « Ah! mon frère, écrivait Saint Ambroise à un seigneur distingué, pour le consoler sur la perte qu'il avait faite d'une sœur qu'il aimait uniquement, réglez-vous jusque dans votre douleur. Toute violente qu'elle est soyez équitable et chrétien. Dieu vous a ôté une sœur, qui vous était plus chère que vous-même: priez pour elle et pleurez sur vous. Pleurez sur vous, parce que vous êtes un pécheur encore exposé aux tentations et aux dangers de cette vie; et priez pour elle afin de la délivrer des souffrances de l'autre. Voilà le zèle que vous devez avoir : car voilà ce qui peut lui servir, et de quoi elle vous sera éternellement redevable ». Appliquons-nous à nous-mêmes ces paroles de Saint Ambroise: nous éviterons par là le danger de n'avoir pour les morts qu'une piété stérile et infructueuse. Rien de plus commun aussi qu'une piété d'ostentation pour les morts, c'est-à-dire une piété qui se borne à l'extérieur des devoirs funèbres, aux cérémonies d'un deuil, à l'appareil d'un convoi, à tout ce qui peut briller aux yeux des hommes; aimant ce faux éclat jusque dans les choses les plus saintes, tels que sont les services de l'Église, où souvent il y a plus de pompe que de religion. Non pas toutefois qu'on veuille condamner tout ce ce qui se pratique extérieurement dans les funérailles, car l'abus qu'on en fait n'empêche pas que ce ne soient de saints devoirs dans leur origine et dans l'intention de l'Église, qui les a institués; mais l'on veut seulement dire que ce n'est pas à cela que doit se borner toute notre piété envers les morts; que, si nous en demeurons là, nous ne faisons rien pour eux; que, comme l'a très bien remarqué Saint Augustin, tout ce soin d'une honorable sépulture est plutôt une consolation pour les vivants qu'un soulagement pour les morts; solatia vivorum, non subsidia mortuorum; qu'une âme dans le purgatoire nous est incomparablement plus obligée des bonnes œuvres et des aumônes, dont nous lui appliquons le fruit, que de toute la dépense et de toute la magnificence de ses obsèques; qu'une communion faite pour elle lui marque bien mieux notre reconnaissance, que les plus riches et les plus superbes monuments; et qu'il y a, au reste, une espèce d'iniquité, ou même d'infidélité, à n'épargner rien quand il s'agit de l'inhumation d'un corps, qui n'est dans le tombeau que pourriture, tandis qu'on néglige de secourir une âme qui est l'épouse de Jésus Christ et l'héritière du Ciel.

Parlerons-nous encore d'une autre espèce de piété pour les morts, de cette piété toute mondaine et toute païenne, qui, n'ayant pour objet que la chair et le sang, n'agit pas dans les vues de la foi? Elle n'inspire pour les morts que des sentiments naturels, que des sentiments peu soumis à Dieu, que des sentiments qui montrent bien qu'au lieu d'aimer la créature pour Dieu, l'on n'aime Dieu, ou plutôt l'on n'a recours à Dieu que pour la créature. Ah! mes frères, disait saint Paul aux Thessaloniciens, à Dieu ne plaise que je vous laisse ignorer ce qui concerne les morts, et la conduite que vous devez tenir à leur égard. Je veux que vous te sachiez , afin que vous ne vous attristiez pas, comme tes nations infidèles, qui n'ont nulle espérance dans l'avenir. Prenez garde, dit saint Jean Chrisostôme en expliquant ce passage: il ne leur défendait pas de pleurer la mort de ceux qu'ils avaient aimés et dû aimer pendant la vie; mais il leur défendait de pleurer comme les païens qui, n'étant pas éclairés des lumières de la vraie religion, confondent là-dessus la piété avec la sensibilité, le devoir avec la tendresse, ce qui doit être de Dieu avec ce qui est purement de l'homme. La Foi seule nous apprend à en faire le discernement; et réglant en nous l'un par l'autre, elle nous fait concevoir pour les morts des sentiments chrétiens et raisonnables. Ce sera aussi la Foi qui, les jours suivants, nous apprendra quels sont les seuls moyens convenables et efficaces, propres à apporter du soulagement aux âmes du purgatoire; la prière, le Saint Sacrifice, les bonnes œuvres : en un mot, tout ce que la vraie piété pratique pour plaire à Dieu, et obtenir ses faveurs pour les vivants et pour les morts.

Résolution

Retranchons de notre piété pour les morts tout ce qu'il y a d'humain, tout ce qui peut la rendre infructueuse: que la Foi seule nous anime et soit le mobile de tout ce que nous faisons pour leur soulagement. Quel désagrément, et pour nous et pour les morts auxquels nous nous intéressons, si des sentiments peu chrétiens nous faisaient perdre le fruit des soins que nous nous donnons pour marquer notre amour envers ceux que nous avons chéris sur la terre!

Prière

Seigneur, mon Dieu, je Vous demande instamment la grâce d'être guidé par une Foi vive dans tout ce que je ferai pour le soulagement des âmes du Purgatoire: ne permettez pas que des motifs indignes d'un chrétien fassent de ces œuvres des œuvres mortes, sans mérite pour moi et sans aucun effet pour mes frères souffrants. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Âmes du Purgatoire.

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14 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quinzième jour

Nous devons secourir tous les morts, même ceux que nous croyons déjà dans le ciel

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Quoique convaincus de l'importance et de l'efficacité de la prière pour les morts, nous admettons souvent un préjugé bien funeste pour certaines âmes. On les néglige parce qu'on les considérait comme saintes, comme vivant toujours dans la Grâce de Dieu; on les croit donc dans le Ciel, et par conséquent on les oublie, on ne leur porte aucun secours. Ce n'est pas que le souvenir de ces vertueuses âmes soit effacé: au contraire, on ne cesse d'en parler avec de nouveaux éloges, et on se fait gloire d'avoir eu part à leur intimité. Mais il semble que l'admiration même tarisse toutes les sources de la compassion qu'elles méritent. Il semble que l'excellence même de leurs qualités et la réputation avantageuse dont elles jouissent, empêchent tout le monde de songer à leurs besoins pressants. Ainsi se hâte-t-on de les placer au Ciel, quelquefois longtemps avant qu'elles n'y soient: car, qui ne sait que Dieu découvre dans les plus grandes âmes ce que ni l'homme ni l'ange ne soupçonnent même pas? Dieu seul connaît la mesure des grâces dont il les favorise, et celle de leur fidélité à y correspondre: Dieu est le seul témoin et le juste appréciateur de leurs combats et de leurs victoires: Dieu seul voit la hauteur du rang qu'il leur destine dans Son Royaume, et les conditions auxquelles elles doivent y atteindre. Quelle âme plus héroïque, plus consommée en Dieu, que celle d'un P. La colombière, jésuite? Cependant ne se vit-elle pas arrêtée au moment de prendre possession de sa couronne, suivant la révélation qu'en eut sa pénitente, la principale institutrice de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus? Quelqu'éminentes qu'aient donc paru les vertus de ceux ou de celles que la mort nous enlève, soyons persuadés que nous ne saurions leur témoigner un amour plus tendre et plus généreux qu'en nous occupant vivement du passage, toujours inquiétant, du temps à l'éternité. Et, du reste, nous ne devons pas craindre de perdre le fruit de nos vœux et de nos prières en faveur de ces âmes, déjà peut-être introduites au lieu du repos éternel: les besoins de l'église souffrante ne sont-ils pas immenses? Abandonnons au Seigneur l'application de nos œuvres satisfactoires; si l'âme pour laquelle nous prions n'a pas besoin de nos secours, ils ne seront pas perdus, ils seront appliqués à d'autres infortunés.

Le préjugé que nous combattons aujourd'hui provient de la fausse idée que les hommes se forment de la sainteté; ils ne connaissent pas la pureté nécessaire pour paraître devant Dieu. Pour peu qu'ils voulussent y réfléchir, ils se convaincraient de la vérité de l'opinion de tous les Saints sur la rareté prodigieuse des âmes assez éprouvées, assez saintes pour passer sans délai de cette vallée de larmes à la Céleste Patrie, dans les tabernacles du Dieu vivant. Ils comprendraient même en tremblant que le nombre des âmes jugées dignes d'aller en Purgatoire est très petit. Si l'on s'en tient cependant à l'opinion presque générale des chrétiens, ne semble-t-il pas, au contraire, que le Purgatoire est le partage ou la destinée du plus grand nombre des mourants? C'est qu'ils s'aveuglent sur les obligations que nous impose le titre de disciples de Jésus-Christ, c'est-à-dire disciples de l'Homme-Dieu, pauvre, humble, doux, pénitent, mortifié, méprisé, etc., etc. Qu'ils examinent en particulier chaque vertu absolument nécessaire pour être sauvé. Sur la Charité seule, que de prévarications imperceptibles à une foule de gens d'esprit, de gens éclairés? Savent-ils que quelquefois le silence même est très-criminel? Pénètrent-ils jamais les vrais motifs de tant d'omissions à l'égard du prochain? Aperçoivent-ils tout le danger d'une médisance fine? Soupçonnent-ils seulement les suites d'une légère raillerie? Touchant l'intérêt, la cupidité, l'ambition, ils s'autorisent des moindres prétextes; une raison tant soit peu spécieuse les détermine aussitôt. Quant à la vanité, et souvent une vanité aussi étrange que puérile, qui pourrait en calculer au juste les délits? Et la sensualité, et l'oisiveté: quel amas, quelle immensité de dettes on accumule! Multiplier continuellement les fautes légères de toute espèce, et n'y prendre pas garde; se laisser aller à tous ses goûts, ses penchants, ses caprices, sans autre considération que celle de ne pas enfreindre ou violer les préceptes quant à l'essentiel; ne songer qu'aux douceurs de la vie et jamais à la pénitence; ne se priver de rien, ne se gêner en rien; n'avoir jamais aucun sacrifice à faire; substituer souvent sa santé au devoir, son amusement aux affaires, le jeu aux bonnes œuvres; se réjouir tant que l'on peut, réfléchir sur son âme le moins que l'on peut; toujours voir le présent, rarement l'avenir; éloigner l'idée de la mort; prier néanmoins, mais comment? assister aux offices, entendre la Parole de Dieu, approcher des Sacrements, faire des lectures pieuses, mais comment et avec quel fruit? Ainsi vit-on; ainsi meurt-on communément; et voilà, ce semble, bien des classes de fidèles, réputés bons, que nous présente ce petit tableau: fidèles irréprochables aux yeux d'un monde, je ne dis pas profane, mais chrétien même. Que d'illusions détruites sur ces prétendus saints, si Dieu nous ouvrait les yeux, comme il les ouvrit au Cardinal Aubert, devenu Pape sous le nom d'Innocent VI. Un jour qu'il s'entretenait avec un solitaire, tout à coup Dieu fit voir à l'un et à l'autre, qu'au moment même où ils conversaient ensemble, les âmes tombaient en foule dans l'enfer; qu'un très petit nombre allait en Purgatoire et que trois seulement avaient le bonheur d'entrer dans le Ciel.

Défendons-nous toutefois d'une autre préjugé qui nous ferait considérer comme réprouvées certaines âmes qui, pendant leur vie mortelle, nous ont paru vicieuses et coupables. Jugement terrible que l'exemple de Jacob pleurant son fils Joseph, qu'il croyait dévoré par une bête féroce, devrait nous empêcher de porter: car, de même que Joseph respirait encore et gémissait dans la captivité, en attendant le sort le plus glorieux que Dieu lui préparait, cette âme, que vous croyez frappée d'une mort éternelle, est peut-être une âme prédestinée; elle languit dans le Purgatoire et Dieu lui destine une place dans le Ciel. Prions donc pour tous les morts, aussi bien pour les pécheurs morts dans la communion de l'Église, que pour les justes que nous croyons jouir déjà de la gloire céleste. Les secrets du cœur humain nous sont trop inconnus pour faire de ces exceptions, et priver par là de nos secours des âmes qui en ont peut-être le plus grand besoin.

Considération

Que la méditation de ce jour n'ait pas pour seul résultat de détruire en nous ce préjugé, si nous l'avrons pour certaines âmes; qu'elle nous fasse en outre rentrer en nous-mêmes; et prenons la ferme résolution de travailler à entrer sans délai après notre mort dans le ciel, de peur qu'à l'exemple de tant de chrétiens tièdes, qui ne visent qu'au purgatoire, nous ne soyons engloutis comme eux dans les abîmes éternels de l'enfer.

Prière

Saints Anges gardiens de toutes ces âmes qui souffrent encore dans le Purgatoire, et que leurs frères de l'Eglise militante croyent faussement jouir du bonheur éternel, dissipez ce funeste préjugé; inspirez-nous de nous intéresser efficacement à leur triste sort, et joignez-vous à nous pour obtenir du Dieu des Miséricordes que nos satisfactions leur ouvrent incessamment les portes du Ciel, afin que, par leur intercession rendue plus vive par leur reconnaissance, elles nous obtiennent la grâce de les rejoindre à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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13 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quatorzième jour

Autres motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

L'intérêt de la majesté du Roi des rois, que nous ne pouvons glorifier avec plus d'assurance de Lui plaire et de contenter Son désir, qu'en peuplant le Ciel de nouveaux hôtes; l'intérêt du prochain que nous tirons de la captivité la plus pénible, pour le faire aussitôt jouir du bonheur céleste; notre intérêt personnel, c'est-à-dire celui de notre sûreté au milieu des innombrables ennemis du Salut; celui de notre prospérité même sur la terre; celui d'une prompte délivrance du lieu d'exil, destiné à purifier les âmes, et de l'accélération de notre couronnement dans le Royaume des Cieux; enfin la Charité, la justice, la reconnaissance: tels sont les motifs, aussi touchants que sublimes, qui ont été l'objet de nos méditations les jours précédents. Ils ont dû nous prouver combien cette dévotion est propre à glorifier Dieu et, en outre, combien elle est utile au prochain et à nous-mêmes. Nous allons aujourd'hui méditer deux nouveaux caractères qui la distinguent, et qui nous feront comprendre qu'elle est fondée sur les lumières de la raison, et qu'elle est consolante. Nous verrons par là que les hérétiques, en attaquant, dans leur rage contre l'Église Catholique, la prière pour les morts, n'ont pas seulement foulé aux pieds la Foi et l'enseignement de l'Église universelle, et la tradition de tous les siècles, mais qu'ils ont même méprisé les lumières que la raison seule fournit pour établir cette vérité.

En effet, le simple bon sens, sans science, sans érudition, suffit pour montrer combien la prière pour les morts est raisonnable. Qu'on demande à un chrétien ce que devient l'âme au moment de la mort? Lui, qui reconnnaîl un Dieu Juste, qui adore un Dieu Miséricordieux et néanmoins un Dieu ennemi de toute iniquité, incapable par son essence et par sa nature de laisser entrer dans son royaume rien d'infecté par la contagion du péché, il ne placera pas l'âme encore souillée à côté de celle qui est pure, la faiblesse avec le courage, les œuvres de la fragile humanité avec les œuvres chrétiennes. Cependant, il ne sera pas assez injuste pour fermer à jamais l'entrée du ciel à ces âmes, à la vérité encore souillées, mais qui brillèrent par la pureté de la foi, la vivacité de l'espérance et l'ardeur de la charité. Non, il n'enveloppera pas dans un même sort la surprise et la malice, la faiblesse et le crime, l'homme de bien souillé de quelques tâches légères et le scélérat noyé dans son iniquité. L'un sera purifié, et l'autre sera réprouvé. Point de chrétien, tant soit peu sensé, qui ne raisonne ainsi. De là vient que de tous les dogmes de l'Église catholique il n'y en a guère de plus répandu, de plus généralement reconnu, par ses adversaires mêmes, que le dogme du Purgatoire. La connaissance d'un Dieu Juste et Saint a réuni les religions les plus ennemies, les plus opposées dans la croyance d'un Purgatoire, c'est-à-dire d'un lieu où l'âme se purifie entièrement avant de jouir de la récompense éternelle. Mais les prières des Fidèles ont-elles entrée dans ce rigoureux séjour? car c'est là une condition essentiellement requise pour que ces prières soient raisonnables. Laissons encore de côté les preuves de la tradition et des Pères en faveur de cette vérité, et raisonnons. Nos prières portées dans un lieu où règne la justice d'un Dieu offensé, mais en même temps ami des âmes qu'il châtie, mais en même temps disposé à la miséricorde et à la clémence; nos prières, dis-je, seront-elles rejetées si elles sont faites avec ferveur pour le soulagement et la délivrance de ces âmes captives? Ce Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres, de nous aider les uns les autres, de prier les uns pour les autres: ce Dieu qui veut que tous les chrétiens soient liés ensemble par la prière et par les saintes œuvres, comme les membres d'un seul et même corps; ce Dieu qui, au témoignage de l'Écriture, exauce si efficacement les prières des vivants pour d'autres vivants, méprisera-t-il des vœux purs et ardents en faveur de nos frères morts? Non, le Dieu de la Charité ne rejetera pas l'œuvre de la plus grande, de la plus excellente Charité; car c'est encore là un des caractères de la prière pour les morts; les méditations faites jusqu'à ce jour le prouvent suffisamment, et nous dispensent de nous étendre sur ce point. Développons plutôt un instant le second caractère de la dévotion envers les âmes du purgatoire, qui nous la montrera pleine de consolation.

En effet, quelles sont les réflexions que peut et que doit m'inspirer la prière pour les morts? Elle m'apprend que je dois mourir aussi un jour, et elle m'apprend en même temps que je suis immortel. Elle m'avertit que mes frères ne sont plus et qu'ils sont encore; qu'ils ne vivent plus en ce monde, mais qu'ils vivent au-delà du monde. Comme eux, j'ai une âme immortelle, comme eux, j'ai des droits à la jouissance du ciel; quelques jours d'une vie terrestre ne sont que le commencement de mon être. Bientôt les illusions d'un monde fugitif disparaîtront sans retour; des biens solides et permanents doivent en prendre la place. Cette grande vérité s'altère et s'oublie dans le tumulte des passions, dans le tourbillon des affaires; la prière pour les morts me la rappelle: elle me montre tout à la fois ce que je suis, ce que je serai un jour, ce que je serai toujours. Actuellement je prie pour mes frères, un jour ils prieront pour moi. Plus saints que moi, plus puissants que moi, ils prieront avec plus de succès, avec plus d'efficacité que moi; et la faveur dont ils jouiront auprès de Dieu, ils l'emploieront pour moi. Quelle idée consolante! quel motif de prier pour les morts! Ce sont des amis, selon l'expression du Sauveur du monde, qui m'ouvriront les tabernacles éternels. Et sur la terre, ce que je vois faire à l'Église de Dieu pour ses enfants morts dans sa communion, elle le fera un jour pour moi : je jouirai aussi de ses bienfaits, surtout si je m'occupe avec elle de ses membres souffrants. Mes parents et mes amis m'oublieront aussitôt que j'aurai disparu de dessus la terre; ne m'oubliassent-ils pas, bientôt ils disparaîtront eux-mêmes. L'Eglise du Dieu vivant vivra toujours et ne m'oubliera jamais. La mémoire de l'impie périra , mais la mienne subsistera: l'Eglise ne perdra jamais de vue une âme qu'elle a adoptée et qui lui a été fidèle. Mon père et ma mère m'ont abandonné; mais le Seigneur, l'épouse du Seigneur, la sainte Église, m'a recueilli (Ps. 26). Telles sont les réflexions que -nous devons faire en priant pour les morts; et nous devons les considérer comme un motif bien puissant de pratiquer cette dévotion déclarée par l'Esprit de Dieu sainte et salutaire.

Instruction

Jusqu'à présent peut-être nous n'avions regardé la prière pour les morts que comme quelque chose de triste, uniquement propre à nous donner des idées lugubres; et c'était peut-être ce qui nous la faisait négliger. Les réflexions précédentes nous la feront sans doute considérer sous un autre aspect, et nous inspireront la résolution de ne plus négliger cette œuvre de la plus éminente charité, et pour notre prochain et pour nousmêmes.

Prière

O Dieu de bonté, je me joins à la Sainte Eglise, à cette tendre mère, et je Vous implore de concert avec elle pour tous ces enfants chéris que le lieu d'expiation achève de purifier, et auxquels personne ne s'intéresse directement. Rendez, Seigneur, plus efficaces les prières que nous Vous adressons pour ces âmes privées de tout secours: faites-les participer abondamment aux mérites infinis du Sang Précieux de notre Divin Sauveur, Jésus, le Christ, notre Seigneur Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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12 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Treizième jour

Suite des motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

3° Notre propre intérêt

Si les deux motifs que nous avons médités les jours précédents, ne suffisent pas pour nous exciter à travailler à procurer la Gloire de Dieu et la délivrance des âmes souffrantes ; si nous sommes de ces hommes qui n'aiment qu'eux-mêmes, et qui n'ont égard qu'à leur intérêt personnel, ce troisième motif ne nous laissera aucun doute sur les avantages de cette dévotion. En effet, quel intérêt plus grand pour nous que de contribuer à la délivrance d'une âme du Purgatoire ? Quel avantage que de pouvoir dire : Il y a une âme dans le Ciel qui m'est en partie redevable de son bonheur, une âme que j'ai mise en possession de sa béatitude, une âme spécialement engagée à prier pour moi ! Ne peut-on pas compter cet avantage parmi les grâces du Salut, et peut-être parmi les marques de la prédestination ? Si Dieu, par une révélation expresse, me faisait aujourd'hui connaître dans le séjour bienheureux une âme que j'eusse tirée du purgatoire, et qu'il me la désignât en particulier, avec quelle foi ne l'invoquerais-je pas ? Avec quelle confiance n'aurais-je pas recours à elle ? Avec quelle ferveur ne lui recommanderais-je pas mon salut éternel ? Or, il ne tient qu'à nous d'avoir cette consolation : car s'il y a en effet quelqu'une de ces âmes fidèles dont nous ayons avancé le bonheur, quoique nous ne la connaissions pas, elle nous connaît bien; et nous pouvons toujours en espérer du secours, comme d'une âme qui nous est acquise, dont nous avons été en quelque sorte les libérateurs, et qui, par conséquent, ne nous oubliera jamais. Non, elle ne fera certainement pas comme cet officier de Pharaon, qui, dès qu'il fut sorti de sa captivité, ne se souvint plus de Joseph, ni des étroites obligations qu'il lui avait. Il n'est pas nécessaire que nous disions à cette âme glorieuse ce que Joseph dit à cet homme ingrat : « Ame sainte, à qui, tout pécheur que je suis, j'ai pu procurer la liberté et la félicité dont vous jouissez, souvenez-vous de moi dans le lieu de votre repos, et usez envers moi de miséricorde, comme j'en ai usé envers vous : soyez touchée de mon état, comme je l'ai été du vôtre, et engagez Dieu par vos prières à me tirer de l'esclavage de mon péché, comme je l'ai engagé par les miennes à vous tirer du lieu de vos souffrances ». Il serait inutile de lui tenir ce langage, puisqu'étant sainte et bienheureuse, elle est désormais incapable de manquer à aucun devoir.

Mais, d'un autre côté, savons-nous ce qui nous arrivera, si nous n'avons pas ce zèle pour les âmes du Purgatoire ? C'est qu'on nous traitera un jour comme nous aurons traité les autres ; c'est que Dieu permettra qu'on nous abandonne, comme nous aurons abandonné les autres. Vérité si constante, que dans la pensée d'un savant théologien, un chrétien qui n'aurait jamais prié avec l'Église pour les âmes du Purgatoire, par une juste punition de Dieu, serait lui-même incapable de profiter dans le Purgatoire des prières que l'Eglise offrirait pour lui ; et, quoique cette opinion ne soit pas absolument reçue, au moins est-elle plus probable en ce sens que si, par la vertu des prières de l'Eglise, il y a des grâces pour les âmes du Purgatoire, nul n'y doit moins prétendre, ni n'en serait exclu avec plus de raison, que celui qui, pendant sa vie, aura négligé de prier pour les âmes de ses frères. En outre Dieu permettra que nos amis, nos parents, nos survivants les plus chers et les plus intimes ne songent plus à nous, dès qu'ils cesseront de nous voir, et qu'ils nous effacent de leur mémoire, comme nous aurons effacé de nos cœurs ceux qui nous avaient précédé en l'autre monde. Or, quelle perte irréparable pour nous que celle de la reconnaissance infinie des âmes dont nous aurions accéléré le bonheur par l'application de nos mérites ! Oui ! reconnaissance infinie, puisqu'elle serait en quelque sorte proportionnée au bien immense que nous leur aurions procuré. Jouir plus tôt d'un Dieu; cet avantage se peut-il comprendre ou exprimer ? Et l'âme qui nous en serait redevable abandonnerait-elle la nôtre à la merci des dangers sans nombre dont nous sommes sans cesse menacés ? Oh ! Comme elle veillerait sur nous du haut des Cieux, comme elle s'empresserait de présenter nos vœux et nos prières devant le trône de l'Éternel ! Comme elle solliciterait en notre faveur Ses grâces les plus abondantes et les plus précieuses ! Contribuer de tout son pouvoir à la prompte transmigration des âmes du lieu de leur exil dans la cité permanente du Roi des Cieux, c'est donc travailler pour ses propres intérêts, opérer efficacement son Salut, l'assurer même, autant qu'il est possible. Donnez et il vous sera donné, dit Jésus-Christ ; ainsi, si vous donnez vos soins à ces pauvres âmes, la Divine Providence prendra soin de vous ; si vous les négligez, on vous négligera. C'est ce que l'on voit tous les jours : Dieu, par un juste Jugement, permet qu'on oublie ceux qui ont oublié les âmes des défunts. L'Ecrivain Sacré a donc raison de dire : « C'est une sainte et salutaire pensée que de prier pour les morts ».

Instruction

Si nous sommes encore trop imparfaits, trop charnels en quelque sorte, pour que les deux premiers motifs fassent impression sur nous, ce troisième nous fera sans doute réfléchir. La prière pour les morts est sainte et salutaire ! Ces deux qualités nous prouvent les avantages de tous genres attachés à la dévotion pour les âmes du Purgatoire : nous ne serons donc pas assez ennemis de nous-mêmes pour la négliger plus longtemps.

Prière

O Dieu Tout Puissant ! Vous avez daigné permettre, dans Votre infinie Bonté, que les œuvres de Miséricorde méritent, à ceux qui les exercent, les grâces les plus abondantes : mille actions de grâces Vous soient rendues de nous avoir donné un moyen si salutaire de travailler à notre Salut, en nous intéressant aux âmes du Purgatoire. Accordez-nous d'être fidèles à pratiquer cette dévotion, ne doutant pas qu'elle ne nous soit très profitable. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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11 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Douzième jour

Motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

2° L'intérêt de ces âmes

On ne peut se figurer une misère pareille à celle d'une âme qui, d'une part, souffre des maux dont notre imagination ne pourrait se former la plus petite idée, des maux qui du Purgatoire lui feraient un enfer, si l'espérance ne la soutenait; et qui, d'autre part, est dans une entière impuissance de s'en délivrer, et même de se procurer le moindre soulagement. Tel est l'état des âmes du purgatoire : en existe-t-il de plus digne de compassion ? Aussi il se rencontrerait difficilement un cœur assez dur pour n'en être pas touché, s'il le comprenait ou si seulement il voulait y réfléchir. En effet, quelle impression n'éprouveriez-vous pas, si Dieu faisait paraître devant vous une de ces âmes affligées, et que vous fussiez témoin de leurs tourments ? si vous entendiez leurs gémissements et leurs plaintes, et si, du fond de leurs cachots, elles poussaient jusqu'à vous ce cri lamentable: « Miseremini mei !!! » Ayez pitié de moi !!! » Il est certain que plus une personne est pauvre, plus nous sommes obligés de la secourir. Or, qui est plus pauvre que celui qui n'a rien, qui doit beaucoup, et qui n'a aucun moyen de travailler, de gagner ou de demander; et qui cependant doit satisfaire jusqu'au dernier denier, en souffrant des tourments inexprimables jusqu'à ce qu'il ait satisfait. Méditons un instant cet état extrême de misère et de pauvreté, et nous aurons une idée de l'état de délaissement des âmes du Purgatoire et du besoin extrême qu'elles ont qu'on vienne à leur secours. Nous comprendrons aussi pourquoi Saint Thomas enseigne que les prières offertes pour les morts sont mieux reçues que celles que l'on fait pour les vivants, parce qu'ils ne peuvent s'aider.

Il y a une obligation étroite, et la Loi de Dieu le commande, d'assister ceux qui sont dans la dernière nécessité. Cette Loi est générale, et s'étend sur les personnes étrangères et inconnues : mais il y en a dans les flammes purifiantes qui sont de notre connaissance, envers lesquelles nous avons peut-être des obligations, ou qui ne sont dans ces flammes qu'à cause de nous : il y a de nos amis, de nos parents, des frères, des pères et des mères qui se voient au milieu des tourments, délaissés de ceux qui leur doivent leur existence, leur fortune, etc.; quelle douleur pour eux, parmi de si grandes peines, de ne recevoir aucun secours de tant de personnes que les liens formés par la parenté ou l'amitié leur faisaient considérer comme d'autres eux-mêmes ? Voyez quelle différence entre la conduite que nous tenons à leur égard depuis leur mort, et celle que nous tenions de leur vivant : au moindre petit mal qu'ils éprouvaient nous travaillions à les soulager ; aucune peine ne nous coûtait : si nous avions vu une étincelle les atteindre, nous eussions aussitôt volé pour l'éteindre : si la maladie violente qui a tranché leurs jours eût dégénéré en une longue infirmité, s'ils languissaient encore sur leur lit de douleur, oserions-nous leur refuser quelques veilles, quelques assiduités ? Et maintenant, misérables et aveugles que nous sommes, nous les abandonnons, malgré la facilité de les secourir, dans des supplices qui ne se comprennent point ! Partout si une maison brûle on y court de tous côtés ; on voit une agitation générale, et cela pour empêcher que du bois, que des meubles ne brûlent ; et des âmes créées à l'image de Dieu, et des personnes pour qui nous devons avoir la plus grande considération, elles ont beau crier, appeler au secours, l'on ne fait rien pour elles ; on les oublie, on les néglige, quoiqu'on soit convaincu qu'elles peuvent avoir le plus grand besoin d'être secourues !!!

Faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fit. Or, réfléchissez un instant et supposez-vous mort en état de grâce : le souverain juge a trouvé votre conscience exempte ou purifiée de tout délit assez grave pour vous faire encourir son indignation ; mais d'anciennes fautes trop légèrement expiées, une vie un peu sensuelle, des passions encore vives, plusieurs omissions inexcusables, etc., vous empêchent de posséder l'héritage céleste, d'ici à un terme connu de Dieu seul, et peut-être éloigné. Vous voilà donc réduit à une captivité extrêmement douloureuse, vos pensées se portent vers la terre, où bientôt votre souvenir sera entièrement effacé. Vous y voyez tous les hommes remplis d'eux-mêmes, et occupés du présent, comme s'il n'y avait point d'avenir. Oh ! si vous le pouviez, que ne feriez-vous pas pour intéresser leur insensibilité, pour toucher leur cœur, pour solliciter des prières, des bonnes œuvres propres à soulager vos maux ? Vous sentiriez alors tout le prix de cette Divine Charité qui est l'âme du Christianisme, l'espoir des malheureux, la ressource et le lien des deux mondes. Eh bien ! Cette Charité admirable que vous ne cesseriez d'implorer dans la cruelle extrémité où il est à propos de vous contempler vous-même d'avance, cette Charité si sainte, si active, si compatissante, ne vous parle-t-elle pas au fond du cœur pour tant d'âmes souffrantes dont vous pouvez, à certains égards, être le sauveur ? Dieu Lui-même ne vous dit-il pas : « Ce que vous ferez au moindre des miens, je le réputerai fait à moi-même ? » Ne parlons plus de parents, d'amis, etc. ; oublions, s'il se peut, tous les égards humains, tous les intérêts de la chair et du sang ; ne voyons ici que Dieu qui nous presse, nous sollicite, et veut être l'objet de la Charité qu'Il nous inspire. Secourons ses enfants, ses élus qui n'ont plus d'autre ressource que nos mérites qui, unis à ceux de Jésus-Christ, sont tout-puissants auprès de Dieu pour la délivrance des âmes du Purgatoire. Notre Divin Sauveur ne promet-il pas le bonheur éternel à ceux qui nourrissent ceux qui ont faim, vêtissent ceux qui sont nus ? Et pourquoi ? parce que les services qu'on rend aux pauvres, aux malheureux, c'est à Jésus-Christ qu'on les rend. Or, si ce Dieu de bonté daigne se substituer à nos frères souffrants en cette vie ; à plus forte raison se substitue-t-il à ceux qui souffrent dans l'autre, et qui sont même les principaux membres de Son Corps mystique. Tous les autres motifs, quelque justes, quelque beaux, quelqu'importants qu'ils nous semblent, ne sont-ils pas moins forts que celui-ci ? Eh ! que sommes-nous donc, s'il ne détermine pas nos volontés à faire les plus grands efforts pour le soulagement de tant de justes, dans lesquels nous savons que Jésus-Christ souffre, en nous laissant le pouvoir de le soulager ?

Instruction

Habituons-nous à voir Jésus-Christ dans chaque membre de l'église souffrante. Que ne doit pas produire en nous cette pensée : « Je peux soulager Jésus-Christ souffrant !!!... » Elle réveillera sans doute notre Foi, et nous fera prendre la résolution de ne négliger aucun moyen de secourir les âmes du purgatoire, qui peuvent être soulagées et délivrées par nous avant le terme fixé par Dieu.

Prière

Oui, Seigneur, c'est Vous-même que j'aurai intention de secourir en secourant les âmes du Purgatoire : je Vous demande la grâce de ne perdre jamais de vue cette pensée qui redouble mon zèle et mon empressement à soulager mes frères souffrants. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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10 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Onzième jour

Motifs qui doivent vous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

1° L'intérêt de Dieu

Entre les motifs nombreux que la raison et la religion fournissent à l'envi pour prouver la nécessité, l'importance et les avantages de la dévotion pour les âmes du Purgatoire, il n'en est certainement pas de plus propre à faire impression sur des cœurs Chrétiens, que celui que nous allons méditer aujourd'hui. En effet, l'intérêt de Dieu ! Réfléchissons, un instant sur le sens de ces mots : l'intérêt de Dieu ! C'est-à-dire : il s'agit de procurer à Dieu un accroissement de gloire, et peut-être un des plus grands qu'il puisse recevoir. En faut-il davantage pour nous faire embrasser avec ardeur cette dévotion ?.... Nous sommes heureux de pouvoir prendre pour guide sur ce sujet le grand orateur, Bourdaloue, qui développe ce point avec la solidité et la profondeur qui le caractérisent. Négliger les âmes du purgatoire, c'est n'avoir nul zèle pour Dieu, qui, trouvant sa gloire dans la délivrance de ces âmes justes, veut se la procurer par nous, membres de son Eglise militante, et il a droit de s'en prendre à nous, quand il en est frustré. Nous avons quelquefois, il est vrai, du zèle pour Dieu; mais notre ignorance, aussi grossière qu'inexcusable dans les choses de Dieu, fait que nous n'appliquons pas ce zèle aux véritables sujets où l'intérêt de Dieu est engagé. Or, pour concevoir jusqu'à quel point il est engagé relativement aux âmes du Purgatoire, écoutons le célèbre Pierre de Blois, qui, fondé sur la plus solide théologie, nous enseigne que la dévotion pour le soulagement des âmes du Purgatoire et pour leur délivrance, est une espèce de zèle qui, par rapport à son objet, ne le cède pas à celui de la conversion des païens et le surpasse même en quelque sorte. Pourquoi ? parce que les âmes du Purgatoire étant des âmes saintes et prédestinées, des âmes confirmées en grâces, elles sont incomparablement plus nobles devant Dieu que celles des païens, elles sont pins aimées et plus chéries de Dieu que celles des païens, elles sont actuellement dans un état bien plus propre à glorifier Dieu que celles des païens. Jésus-Christ lui-même a voulu nous servir de modèle et nous a donné dans sa personne l'idée de cette dévotion ou de ce zèle pour les âmes du purgatoire : ce fut lorsqu'il descendit aux enfers, c'est-à-dire, dans cette prison, où, selon l'Écriture, les âmes des anciens Patriarches étaient retenues; il les y consola par sa présence et les en tira par sa puissance. Aussi saint Pierre ne nous parle de cette descente aux enfers que comme d'une mission divine qu'y fit le Sauveur du monde : Jésus-Christ, dit-il, alla prêcher aux esprits qui étaient retenus en prison. Il ne tient qu'à nous d'imiter ainsi Jésus-Christ, nous pouvons, sans descendre dans ces prisons souterraines, délivrer des âmes aussi parfaites et aussi saintes ; et, en le faisant comme lui, en vue de la gloire qui doit en revenir à Dieu, de quelque condition que nous soyons, nous participons à cet esprit apostolique dont il a été la source.

Mais voici une pensée de l'abbé Rupert encore plus touchante. L'on sait que les âmes, qui souffrent dans le Purgatoire, y sont dans un état de violence, parce qu'elles y sont privées de la vue de Dieu ; la chose est évidente ; mais a-t-on jamais réfléchi que le purgatoire fût un état de violence pour Dieu même ? cette pensée nous étonne peut-être ; du moins l'intérêt de Dieu ne nous permet pas de la considérer avec indifférence: méditons-la avec attention. En quoi consiste cet état de violence par rapport à Dieu ? Le voici : c'est que dans le Purgatoire Dieu voit des âmes qu'Il aime d'un Amour sincère, d'un Amour tendre et Paternel, et auxquelles néanmoins Il ne peut faire aucun bien ; des âmes remplies de mérite, de sainteté, de vertu, et qu'il ne peut toutefois encore récompenser ; des âmes qui sont ses élues et ses épouses, et qu'il est forcé de frapper et de punir. Est-il rien de plus opposé aux inclinations d'un Dieu si miséricordieux et si charitable ? Or, nous pouvons faire cesser cette violence en délivrant ces âmes de leur prison, et en leur ouvrant par nos prières le Ciel qui leur est fermé. C'est là qu'elles se réuniront à Dieu; c'est là que Son Amour pour elles agira dans toute son étendue. Tandis qu'elles sont dans le Purgatoire, cet Amour de Dieu est comme un torrent de délices prêt à les inonder, mais arrêté par l'obstacle d'un péché dont la dette n'est pas encore acquittée. Que ferons-nous ? Nous lèverons l'obstacle en satisfaisant pour elles. Car Dieu s'est mis dans une espèce d'impuissance de leur faire du bien, puisque dans l'ordre surnaturel, il n'a que deux sortes de biens : les biens de la grâce et les biens de la gloire. Or, du moment que ces âmes prédestinées sont sorties de ce monde, il n'y a plus de grâce pour elles, parce qu'elles ne sont plus en état de mériter ; et Il ne peut pas encore leur donner la Gloire, parce qu'elles ne sont pas suffisamment épurées pour la posséder. La Bonté Divine cependant ne les a pas abandonnées : elle s'est lié les mains, mais elle nous a donné le pouvoir de les lui délier en intercédant, en satisfaisant pour elles. Dieu semble nous dire : c'est par vous que ces âmes affligées recevront du soulagement dans leurs souffrances ; c'est par vous que, malgré les lois de Ma Justice rigoureuse, elles éprouveront les effets de Ma Miséricorde. Ainsi quand, usant de ce pouvoir, nous délivrons par nos prières une de ces âmes, non-seulement nous procurons à Dieu une gloire très pure, mais nous Lui donnons une joie très sensible; non-seulement nous faisons triompher Sa Bonté, mais nous nous conformons aux dispositions secrètes de Sa Justice, puisque la Justice que Dieu exerce envers les âmes du Purgatoire n'est, pour ainsi dire, qu'une Justice forcée, une justice aisée à fléchir, et qui ne demande qu'un intercesseur pour l'apaiser. Dieu seul, s'écrie Boudon, dans son excellent opuscule intitulé, la Gloire de la Sainte Trinité dans les âmes du Purgatoire, Dieu seul, l'intérêt de Dieu seul, de sa gloire, c'est le grand motif qui doit nous presser de soulager les âmes du Purgatoire. Quel moyen en effet plus propre à procurer Sa gloire, puisque leur délivrance les met dans le Ciel, où Dieu est parfaitement connu, aimé et glorifie. C'est donc contribuer de la manière la plus parfaite à Sa plus grande Gloire que de coopérer à la délivrance des âmes du Purgatoire, pour les faire entrer dans le Paradis.

Instruction

Que toutes les personnes zélées pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire que tous les vrais Chrétiens fassent réflexion sur cette vérité ; et si une Sainte Thérèse et d'autres Saints ont protesté qu'ils auraient voulu souffrir tous les tourments imaginables pour un seul degré de la Gloire de Dieu, que ne doit-on pas faire, que ne doit-on pas souffrir pour la délivrance des âmes qui sont dans les flammes purifiantes ? puisque c'est la voie pour Lui en faire rendre des millions de degrés ; et cela non pour un moment, mais pour toute l'éternité.

Prière

Tout à Votre plus grande Gloire, ô mon Dieu, telle sera toujours ma devise, et puisque je suis convaincu que c'est travailler efficacement à procurer cette Gloire que de secourir les âmes du Purgatoire, je Vous demande, ô Dieu Miséricordieux, la grâce de m'intéresser toute ma vie à ces âmes, afin qu'elles Vous glorifient et qu'elles m'aident à Vous glorifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

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9 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Dixième jour

La pensée du purgatoire doit nous inspirer plus de consolation que d'appréhension

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Après avoir médité les jours précédents sur l'état de souffrance et les diverses peines des âmes du purgatoire, pour nous former une juste idée de cette portion de l'Église de Jésus-Christ, méditons aujourd'hui les réflexions de Saint François de Sales, dont l'opinion était que de la pensée du Purgatoire nous pouvions tirer plus de consolation que d'appréhension. La plupart de ceux, disait-il, qui craignent tant le purgatoire, le font en vue de leur intérêt et de l'amour qu'ils ont pour eux-mêmes, plus que pour l'intérêt de Dieu. Il est vrai que les tourments en sont si grands, que les plus extrêmes douleurs de cette vie n'y peuvent être comparées; mais aussi les satisfactions intérieures y sont telles, qu'il n'y a point de prospérité ni de contentement sur la terre qui les puissent égaler, quoiqu'elles soient encore infiniment inférieures aux délices du paradis : car, autres sont les biens que Dieu donne pour la consolation des captifs, dit saint Augustin; autres ceux qu'il a réservés pour faire la félicité de ses enfants.

Les âmes dans le purgatoire sont dans une continuelle union avec Dieu. 2. Elles y sont parfaitement soumises à sa volonté, ou, pour mieux dire, leur volonté est tellement transformée en celle de Dieu, qu'elles ne peuvent vouloir que ce que Dieu veut, en sorte que, si le paradis leur était ouvert, elles se précipiteraient en enfer plutôt que de paraître devant Dieu avec les souillures qu'elles voient encore en elles. 3. Elles s'y purifient volontairement et amoureusement, parce que tel est le bon plaisir divin. 4. Elles veulent y être en la façon qu'il plaît à Dieu et pour autant de temps qu'il lui plaira. 5. Elles sont impeccables, et ne peuvent avoir le moindre mouvement d'impatience, ni commettre la moindre imperfection. 6. Elles aiment Dieu plus qu'elles-mêmes et que toutes choses, d'un amour accompli, pur et désintéressé. 7. Elles y sont consolées par les Anges. 8. Elles y sont assurées de leur Salut, dans une espérance qui ne peut être confondue dans son attente. 9. Leur amertume très grande est dans une paix très profonde. 10. Si c'est une espèce d'enfer quant à la douleur, c'est un paradis quant à la douceur que répand la Charité dans leur cœur ; charité plus forte que la mort et plus puissante que l'enfer. 11. Heureux état plus désirable que redoutable, puisque ces flammes sont flammes d'amour et de charité ! 12. Redoutables néanmoins, puisqu'elles retardent la fin de toute consommation, qui consiste à voir Dieu et à l'aimer, et, par cette vue et cet amour, le louer et le glorifier dans toute l'étendue de l'éternité.

Si cela est ainsi, me dit-on, pourquoi tant recommander les âmes du purgatoire ? C'est que, reprend Saint François de Sales, malgré ces avantages, l'état de ces âmes est fort douloureux, et vraiment digne de notre compassion ; et d'ailleurs c'est que la gloire qu'elles rendront à Dieu dans le Ciel est retardée. Ces deux motifs doivent nous engager à leur procurer une prompte délivrance par nos prières, nos jeûnes, nos aumônes et toutes sortes de bonnes œuvres, mais particulièrement par l'offrande du Sacrifice de la Sainte Messe. Ainsi, d'une part, lorsqu'on réfléchit sur les tourments divers, sur les intolérables supplices du purgatoire, on y découvre bien des rapports avec l'affreuse demeure des réprouvés ; souffrances, privation, éloignement de l'Être infiniment parfait, infiniment aimable, c'est-à-dire la peine du dam, n'en est-ce pas assez pour se tracer l'image trop sensible du plus grand des maux ? N'est-on pas forcé de reconnaître tous les caractères d'un enfer passager ? D'autre part, en considérant la manière paisible dont ces âmes saintes se sentent purifier de plus en plus par les souffrances; la sérénité inaltérable, l'inexprimable douceur de leur acquiescement à la volonté suprême, les bénédictions continuelles qu'elles donnent aux coups les plus rigoureux de la main adorable dont la pesanteur les accable : en remarquant surtout leur charité consommée, peut-on s'y méprendre et ne pas voir qu'il n'y a en ce lieu que des élus, des prédestinés, les vrais amis du bon Dieu, ses enfants, les héritiers de son royaume, et bientôt, si nous le voulons, les heureux possesseurs de son essence et de toute sa gloire ? Ne semble-t il pas même que déjà ces âmes goûtent le repos éternel, tant elles sont calmes au milieu des flammes expiatrices ? si elles ne contemplent pas encore face à face le Saint des Saints, du moins la visite, la société de Ses Anges, les consolations admirables qu'elles en reçoivent, enfin la certitude de leur future félicité, les animent, les soutiennent, les établissent dans une paix profonde. Cependant, quelqu'assurées qu'elles soient de plaire au Seigneur et d'en jouir à jamais, leur douleur actuelle est extrême; et ne perdons pas de vue que nous pouvons les secourir, les soulager, abréger le temps de leur prison, et même les en délivrer.

Ces vérités sont sanctionnées par l'Église dans la prière pour les âmes du purgatoire qu'elle a insérée dans le canon de la messe, après la consécration. Le prêtre dit : « Souvenez-Vous aussi, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes N. N. qui, marqués du sceau de la Foi, ont fini leur vie mortelle, pour s'endormir du sommeil de paix. Nous Vous supplions, Seigneur, de leur accorder par Votre Miséricorde, à eux et à tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, le lieu de rafraîchissement, de Lumière et de Paix, par le même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il ». Remarquez ces expressions, tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, n'est-ce pas indiquer une des prérogatives du paradis ? Mais en même temps elle demande pour ces âmes le lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix, parce que c'est aussi une espèce d'enfer pour ces âmes, à cause des ardeurs des expiations qu'elles souffrent, des ténèbres où elles sont et des agitations qu'elles éprouvent. Ainsi cette prière de l'Église nous démontre tout à la fois et l'état des âmes dans le purgatoire et le soin qu'à son exemple nous devons avoir de les recommander au Seigneur. Enfin l'exemple de notre Divin Sauveur nous aide à concevoir les vérités que nous avons méditées aujourd'hui. Non-seulement Il était assuré de Sa Gloire, mais Sa Très Sainte Ame en jouissait dès le premier moment de Sa bienheureuse création, et cependant cette jouissance dans sa suprême partie, a-t-elle empêché les peines inouïes de Sa Douloureuse Passion ? De même l'assurance d'aller un jour dans le Ciel donne aux âmes du Purgatoire des consolations indicibles, mais elle n'empêche pourtant pas qu'elles ne souffrent d'une manière inexplicable.

Instruction

La lecture de ce jour doit nous inspirer le désir d'acquérir les dispositions de ces saintes âmes, dans toutes nos tribulations, dans toutes les croix que le bon Dieu nous envoie pour expier nos péchés, pour nous donner occasion de faire notre Purgatoire en ce monde. En priant pour elles, demandons-leur de nous obtenir ces dispositions, afin que nous puissions expier entièrement nos fautes par une résignation parfaite à la Volonté Divine, même dans les circonstances les plus pénibles, et par la pratique de toutes les vertus.

Prière

O Dieu de bonté, qui n'avez pas permis que la mort me surprit dans mon péché, faites qu'en priant pour votre Eglise souffrante, j'apprenne à ne vivre et à ne souffrir que pour Vous : que toujours soumis à Votre Sainte Volonté, je repose aussi en Jésus Christ, dans toutes les tribulations de la vie, afin qu'entièrement purifié à l'heure de la mort, j'aille rejoindre les âmes que j'aurai aidé à délivrer des souffrances du Purgatoire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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8 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Neuvième jour

Sur la durée des souffrances du purgatoire et l'oubli des vivants à l'égard des morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Qu'il est redoutable, ô mon Dieu, ce feu vengeur et surnaturel allumé dans le Purgatoire pour suppléer à la pénitence que n'ont pas faite les pécheurs convertis, et pour faire expier aux justes les péchés même les plus légers dont ils se sont rendus coupables ! Mais si, revenant sur les méditations précédentes, je jette un coup d'œil sur les regrets que fait éprouver aux âmes du Purgatoire l'abus des grâces sans nombre qu'elles ont reçues, et des moyens de sanctification qui leur ont été prodigués ; si on joint à ce tableau la vue des péchés qu'elles ont commis ou fait commettre ; si on y joint surtout, ô mon Dieu, ce ver rongeur, ce tourment de l'amour qu'elles ont pour vous, et qui leur fait désirer si ardemment de s'unir à Vous, sans pouvoir l'obtenir : quelles souffrances peuvent être comparées à celles d'une âme du Purgatoire ? Il n'en est pas sur la terre, nous disent les Saints Docteurs, et cependant on peut encore y ajouter la longueur du temps que durent ces peines, et l'oubli dont nous nous rendons coupables envers elles.

I. Combien de temps doivent durer les souffrances des âmes du Purgatoire ? C'est le secret de la Divinité. Vous seul, ô mon Dieu, pouvez connaître la juste proportion qu'il doit y avoir entre les dettes que nous avons contractées envers Vous et la ferveur que nous avons mise à les payer. L'enseignement de votre Eglise ne nous apprend rien sur cela ; mais sa conduite toujours sage, toujours dirigée par Vous, a de quoi nous effrayer. Dès les premiers siècles, elle voulait qu'on fit des prières, qu'on chantât des Psaumes, qu'on offrît le Saint Sacrifice de la Messe, le troisième, le neuvième, le quarantième jour; qu'on fit même l'anniversaire et qu'on le répétât plusieurs fois... O vous qui gémissez depuis longtemps dans un lit de douleur, dites-nous s'ils passent vite les moments de souffrance ; dites-nous combien elle paraît longue la nuit qui vous laisse en proie aux gémissements et aux larmes. Il n'est pas jusques au sommeil paisible qu'on voit goûter aux autres qui ne fasse sentir plus vivement la peine d'en être privé On compte les heures, on attend le jour avec impatience, et quand il est arrivé, que de nouveaux genres d'inquiétudes et de tourments semblent se donner rendez-vous autour du malade !... Mille soucis, mille préoccupations l'agitent, les jours lui paraissent des années, et les années des siècles Que sera-ce donc dans le purgatoire, ô mon Dieu ! Où les maux sont si cruels ! Que sera-ce d'y rester plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années, et même plusieurs siècles ! Or, l'Église permet les anniversaires séculaires, et elle nous fait entendre par-là qu'il y a des pécheurs qui, en compensation des peines de l'enfer qu'ils ont méritées par leurs péchés, feront pénitence dans le Purgatoire pendant plusieurs siècles, et même jusques à la fin du monde. Justice infinie de mon Dieu, que vous êtes redoutable, et que nous sommes aveugles d'y penser si peu ! A quoi pensons-nous donc, et que peut-il y avoir qui soit plus digne de notre attention, qui demande de notre part plus de prévoyance ? Réveillez, Seigneur, toute mon attention sur ces vérités importantes et pratiques ; faites que je les médite pour moi, qui puis encore les mettre à profit, et pour les âmes du Purgatoire que je puis soulager, et que j'ai trop oubliées jusqu'à présent : oubli que je dois me reprocher, pour l'éviter à l'avenir.

II. Les âmes du Purgatoire savent, comme nous et mieux que nous, la facilité que nous avons de les soulager et d'abréger le temps de leurs souffrances ; elles voient de temps en temps des compagnes de leur malheur, qui sont délivrées par les prières des vivants, par le Saint Sacrifice de la Messe, par toutes sortes de bonnes œuvres. Quel redoublement de peines elles doivent éprouver en voyant qu'on les oublie ! Ecoutons le langage que leur prête l'Église dans ses offices : « Ayez pitié de nous, vous qui êtes nos amis, parce que la main redoutable du Tout-Puissant nous a frappés; vous nous avez donné tant de marques d'attachement, d'intérêt et de tendresse pendant la vie, ne vous resterait-il aucun sentiment de compassion après notre mort, dans le moment où nous en aurions plus besoin ?... Ayez pitié de nous, vous qui par vos conseils, vos exemples, vos négligences à veiller sur notre conduite, avez contribué à prolonger nos souffrances dans ce lieu d'expiation !... Ayez pitié de nous, vous qui partagiez nos plus douces jouissances, nos fêtes brillantes, nos repas somptueux, ces plaisirs frivoles, s'ils n'étaient pas criminels, dont nous expions ici les fausses et coupables délices !... Ayez pitié de nous, vous qui habitez nos maisons, qui possédez nos champs ! Pourriez-vous nous oublier, tandis qu'il vous est impossible d'ouvrir les yeux, de faire un pas, d'entretenir une conversation sans que notre nom et nos bienfaits se présentent à vous ?.... Ayez pitié de nous, vous qui avez hérité de notre fortune, et que nous avons spécialement chargés, par des legs et des fondations, de faire acquitter le saint sacrifice de la messe, et de distribuer des aumônes aux pauvres, pour obtenir le repos après lequel nous soupirons! comment ne rougissez-vous pas de nous oublier, de nous refuser une si petite portion des biens que nous vous avons laissés... Ayez pitié de nous, vous qui pleurez encore notre mort, qui nous érigiez des monuments couverts d'éloges fastueux ! Eh! que nous importent aujourd'hui ces vains arrangements de mots, ces monuments de marbre et d'airain ? Ni vos larmes, fruit de la sensibilité, ni vos pompes funèbres, inspirées par l'amour propre, ni vos éloges mensongers, ne peuvent nous être utiles et soulager nos maux : quelques prières ferventes, quelques larmes de pénitence, quelques aumônes versées dans le sein des pauvres, mais principalement le saint sacrifice de la messe que vous feriez offrir pour nous, voilà ce qu'il nous faut, voilà ce qui nous consolerait, voilà ce qui adoucirait nos douleurs, voilà ce qui abrégerait le temps de nos souffrances ». Ai-je pensé, ô mon Dieu ! Que les âmes qui m'adressent un langage si touchant sont celles de mes parents, de mes amis, de mes bienfaiteurs, de ce père et de cette mère qui m'étaient si chers ?.... Ai-je pensé que c'est tel N. ou tel N. morts depuis longtemps peut-être, dont j'habite la maison, dont je possède les biens, et envers lesquels j'use de prescriptions pour me délivrer des obligations qui m'ont été imposées ? Ai-je pensé que c'est l'âme de tel N. mort depuis peu, que j'aimais, que j'aime encore, qui cherche à remuer mon cœur, à réveiller ma foi, à invoquer ma générosité ? Pourrais-je négliger encore les sacrifices qu'ils me demandent ? Non, Seigneur, je ne serai pas insensible à ces tendres reproches....

Résolutions

Je Vous remercie, ô mon Dieu, de m'avoir rappelé des obligations qu'il est si facile de perdre de vue : cette Octave des morts a fait sur moi une vive impression. Pendant le reste de ce mois de Novembre, en m'instruisant de plus en plus sur la Charité envers les morts, je continuerai à offrir mes prières, mes communions, le Saint Sacrifice de la Messe auquel j'assisterai, les indulgences que je gagnerai, et généralement toutes les bonnes œuvres que je ferai, pour le soulagement des âmes du purgatoire. Tous les Lundis je prierai spécialement pour elles. Le premier Lundi de chaque mois surtout, je redoublerai de zèle et de ferveur pour obtenir leur délivrance. J'assisterai au Saint Sacrifice de la Messe à cette intention; je relirai une des méditations propres à me rappeler cet important devoir, et la résolution que je prends de le remplir avec plus de fidélité. J'y trouverai le double avantage que je me suis promis pendant cette Octave, celui de soulager mes frères, et celui de me préserver, du moins en partie, des souffrances que j'éprouverais dans ce séjour de douleur, si je n'avais pas fait une sévère pénitence de mes péchés.

Prière

Bénissez, ô mon Dieu, les saintes et salutaires dispositions que Vous m'inspirez. Et Vous, Vierge Sainte, Mère des affligés, obtenez-moi la grâce de les avoir sans cesse devant les yeux. Mon bon Ange gardien, donnez-moi de temps en temps quelques-uns de ces avertissements intérieurs qui sont si intimes, si touchants, si efficaces quand on s'y rend attentif. Mon Saint Patron, Saints et Saintes du paradis, veillez sur nous, priez pour nous, afin que nous profitions de vos leçons et de vos exemples. Ames souffrantes dans le Purgatoire, qui pouvez obtenir pour nous de nouvelles grâces et de nouvelles faveurs, quoique vos prières soient devenues sans mérite et sans force pour vous, priez pour nous au milieu de vos peines; nous travaillerons sans relâche à les abréger, et à vous ouvrir les portes du ciel où nous avons la confiance que vous nous restituerez au centuple tout ce que nous aurons fait pour vous. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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7 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Huitième jour

Sur la peine qu'on endure dans le purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Le péché souille l'âme qui le commande, et le corps qui l'exécute. Il doit donc être puni dans l'âme et dans le corps, et c'est là, ô mon Dieu, ce qui s'accomplit par Votre Justice dans le Purgatoire. L'âme spirituelle souffrira, par un effet de Votre Puissance infinie, des peines sensibles, pour expier les fautes qu'elle aura commises dans les sens qui lui auront servi d'organes . « Celui dont les œuvres auront été imparfaites sera sauvé, dit le grand Apôtre; mais il sera sauvé comme par le feu ». Et les Pères de l'Église, interprétant ce passage, entendent par ce feu celui qui purifie les justes dans le Purgatoire, et nous enseignent que les tourments qu'on y endure surpassent tout ce qu'on peut souffrir de plus rigoureux ici-bas. Je vais, Seigneur, descendre par la Foi dans ces brasiers ardents, où mes amis et mes parents gémissent peut-être, afin de compatir aux souffrances de ceux qui les habitent, et de concevoir l'horreur que je dois avoir pour le péché qui vous a contraint de les créer.

I. Le feu de ce monde, ô mon Dieu, a été allumé par Votre Miséricorde afin de servir à nos besoins, et cependant nous le regardons, avec raison, comme le plus rigoureux de tous les supplices. Quelle doit donc être la rigueur du feu allumé par Votre Justice, afin de punir nos offenses et de réparer l'injure faite à Votre grandeur infinie, par le péché ? Oui, ce feu surnaturel aura des qualités bien différentes de celui que nous voyons sur la terre. Ce sera un feu qui agira sous Votre Divine influence, et qui participera en quelque sorte de Votre Puissance, de Votre Justice, de Votre Sainteté. La violence de la douleur nous empêche quelquefois de la sentir dans toute son étendue, parce qu'elle nous fait perdre la connaissance ; un feu ardent se détruit bientôt lui-même, et il ne lui faut pas longtemps pour ôter à ceux qu'il consume le sentiment et la vie ; mais il n'en sera pas ainsi de celui du Purgatoire : ce feu participera de Votre Puissance, il ne se consumera point lui-même. Son activité est toujours égale, et le sentiment de la douleur qu'il produit ne s'affaiblit point en se prolongeant. Il participe encore de Votre Justice; il découvre dans l'âme jusqu'aux moindres souillures, et ne laisse rien sans châtiment; il punit dans la langue les paroles coupables qu'elle a prononcées, dans les yeux, tous les regards qui les ont profanés, dans les oreilles, tout ce qu'elles ont écouté de contraire à Votre Loi. Oh ! Combien l'âme, tourmentée par ce feu terrible, regrette de n'avoir pas réduit son corps en servitude par une mortification générale ! Comme elle se reproche d'avoir accordé à ses sens tout ce qui pouvait les satisfaire, au lieu de s'en servir pour pratiquer une pénitence par laquelle il lui était si aisé de se purifier ! Je n'attendrai pas, ô mon Dieu, d'éprouver moi-même un si redoutable châtiment, pour réparer les fautes que j'ai commises par toutes les portes de mon âme. Je me mortifierai dans mes paroles, dans toute ma conduite, je ne me servirai plus de mes sens que pour Votre Gloire et pour l'accomplissement de Votre Volonté. Soutenez-moi, Seigneur, car ma faiblesse est incapable de tout sans Votre Grâce. Je Vous offre, pour l'expiation de mes offenses, et pour le soulagement des âmes qui se purifient dans les flammes, ces légers sacrifices que je suis résolu de m'imposer.

II. Ce qu'il y a peut-être de plus terrible, ô mon Dieu, dans le feu du Purgatoire, c'est l'intelligence et le discernement que Vous lui donnez pour reprocher à l'âme les fautes qui l'ont éloignée de Vous. Ce feu vengeur de Votre Sainteté outragée distingue le nombre, les circonstances de toutes les infidélités qui ont été commises ; il rappelle à l'esprit toutes les pensées déréglées, au cœur toutes les affections coupables; il porte avec lui une lumière pénétrante qui montre à découvert tout ce qu'il y a d'affreux dans le péché, et en fait sentir toute la confusion. Alors, l'âme est déchirée tout à la fois par le désir ardent qui la porte à s'élancer vers Vous, et le sentiment de son indignité qui l'accable de honte. Elle ne regarde plus comme de petites choses ces fautes qu'elle excusait avec tant de facilité, et si elle voulait encore se justifier sur la légèreté de la matière, sur sa jeunesse, sur le peu de temps qu'elle a passé sur la terre, le feu vengeur lui répondrait : « Tu n'en as été que plus coupable en refusant à ton Dieu, pendant ce peu de jours, des sacrifices si légers, qui devaient te procurer le bonheur de Lui être uni pour l'éternité ». Du moins, Seigneur, si l'on pouvait se dire au milieu de ces terribles souffrances, ce que les Martyrs se disaient autrefois dans les supplices, ce que le chrétien infirme peut encore se dire aujourd'hui sur son lit de douleur : « Les peines que j'endure me rendent plus agréable aux yeux de Dieu ; je lui donne des témoignages de mon amour ; je deviens semblable à Jésus-Christ, et mes souffrances unies aux Siennes seront toutes récompensées par une gloire infinie ». Mais on ne peut plus tenir ce langage, quand on est entré dans le règne de Votre Justice. Les peines sont alors sans aucun mérite, parce qu'elles ne sont plus volontaires, et que Jésus-Christ ne souffre plus avec nous. Cependant, Seigneur, Votre Miséricorde Vous porte à désirer de trouver quelqu'un qui arrête Votre bras, en satisfaisant pour ces âmes que Vous ne frappez qu'à regret. Eh bien ! Me voici prêt à embrasser tous les moyens que votre bonté me présente pour les soulager : les bonnes œuvres, les prières, les Sacrements, les indulgences, les occasions de souffrir que Votre Providence me ménage, et toutes les privations que je pourrai m'imposer.

Prière

O Marie, Vous que l'Église appelle avec tant de raison la Consolatrice des affligés et le Salut des infirmes, venez au secours de ces âmes souffrantes, et daignez employer en leur faveur Votre puissante intercession. Saint Alphonse m'apprend que Votre Nom suffit pour leur procurer de la consolation lorsqu'il retentit dans le lieu de leurs douleurs, et que Vos prières sont comme une douce rosée qui descend dans les flammes pour en tempérer les ardeurs. J'invoquerai donc souvent Votre Nom, Auguste Marie, je ne me lasserai point d'implorer Votre bonté pour moi et pour ces âmes affligées, je mettrai entre Vos mains tout ce que je ferai pour leur soulagement. Mes péchés me rendent indigne d'obtenir les grâces que je sollicite, mais Vos Vertus et vos glorieux privilèges Vous donnent tout pouvoir auprès de Votre Fils, et je serai toujours exaucé en vous prenant pour mon appui. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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6 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Septième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue des bienfaits de Dieu

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

J'adore, ô mon Dieu, l'équité de Vos jugements, qui éclate dans Vos châtiments aussi bien que dans Vos récompenses. Vous ne laisserez aucune de nos œuvres sans la punir ou la couronner dans la vie future. Tous nos pas, toutes nos paroles seront comptés : un verre d'eau donné pour l'amour de Vous aura une gloire éternelle pour récompense, et toutes nos infidélités nous seront reprochées. Ce n'est pas seulement sur les péchés que nous avons commis que Vous exercerez Votre Jugement. Vous nous rappellerez le souvenir des grâces que Vous nous aurez accordées, et Vous nous demanderez compte des fruits qu'elles auront produits en nous. Les Saints conserveront dans le Ciel ce précieux souvenir, ils seront pénétrés d'un transport éternel d'amour et de reconnaissance, en considérant Vos Miséricordes. On conservera aussi dans le Purgatoire la mémoire de Vos bienfaits; mais cette vue, si douce pour les Bienheureux, ne sera qu'un sujet de regret et de douleur pour les âmes qui auront abusé de Vos Dons précieux. Je vais, ô mon Dieu ! Méditer devant vous l'étendue de cette souffrance, afin de me l'épargner à moi-même, et de soulager les âmes qui l'éprouvent en ce moment.

I. On méditera dans le Purgatoire, et l'on méditera sans distraction, sur les faveurs qu'on aura reçues de Dieu, et sur l'ingratitude avec laquelle on les aura méprisées. Toutes les grâces reviendront à la pensée ; on comprendra alors combien l'on s'est rendu coupable, en dédaignant les trésors de la Divine Bonté. Il me semble entendre, ô mon Dieu, la voix d'une âme qui fut autrefois l'objet de Votre Prédilection, et qui gémit sur l'abus des grâces intérieures qui lui ont été prodiguées. « Que sont devenus, s'écrie-t-elle dans sa douleur, ces temps heureux, où Dieu me parlait au cœur, comme un tendre père parle à l'enfant qu'il aime. Avec quelle bonté Il m'invitait à Lui donner mon amour, à m'occuper de Lui, à retrancher ce défaut, à lui faire ce sacrifice ! » J'entendais ces inspirations et je reconnaissais la voix de Sa Grâce; mais j'ai endurci mon cœur, et j'ai refusé de ré pondre à Ses desseins. A quoi ont servi tant de remords qui m'ont reproché mes fautes ? Tant de bons désirs, de saints attraits que l'Esprit Saint a formés en moi ? Je versais quelques larmes; je prenais des résolutions aux pieds du Seigneur, et je les oubliais presque aussitôt pour suivre mes penchants, sans être arrêté par la crainte de Lui déplaire. Combien de fois ne m'a-t-Il pas invité à me livrer au saint exercice de l'oraison, pour entendre ses leçons, lui exposer mes besoins, puiser dans le trésor de Ses Grâces ! Je me suis rendu tous ces secours inutiles, par mon peu de ferveur; je n'ai pas voulu répondre à l'Amour de mon Dieu, et maintenant je ne sens plus que le poids de Son indignation... » C'est ainsi que la connaissance des bienfaits de Dieu, qui doit faire notre bonheur dans le Ciel, devient dans le Purgatoire le tourment des âmes qui n'ont pas voulu y correspondre. Prévenons ce tourment en disant à Dieu du fond de notre cœur : « Dieu de bonté, qui exercez depuis si longtemps sur moi Votre Clémence, Vous me faites la grâce de reconnaître mon portrait dans ce tableau que Votre Lumière me découvre. Et moi aussi j'ai souvent endurci mon cœur contre la voix de Votre Grâce. Attendrai-je, pour réparer ce malheur, le temps où les remords seront sans fruit, et les satisfactions sans mérite. Non, mon Dieu, je veux m'appliquer dès ce moment, par mon repentir, ma reconnaissance et ma fidélité à Votre Grâce, à réparer l'abus que j'ai fait de Vos Dons. Pénétrez mon cœur du souvenir de Vos bienfaits et de mon ingratitude. Conservez-y toujours ce double sentiment, pour me servir d'aiguillon dans Votre service, et faites que je sois sans cesse occupé sur la terre à Vous témoigner ma reconnaissance, pour que je puisse encore chanter Vos Miséricordes dans l'éternité ».

II. On considérera dans le Purgatoire toutes les grâces qu'on aura reçues durant la vie ; grâces intérieures, qui n'auront été aperçues que par le cœur, ou plutôt, ô mon Dieu ! Qui n'auront été bien connues jusqu'alors que par Votre Miséricorde infinie; car qui peut savoir tout ce que Vous opérez dans une âme que Vous voulez attirer à Vous ? Grâces extérieures : c'est ce qui me reste à considérer en Votre présence, afin de mieux comprendre les regrets qu'on se prépare quand on ne profite pas de Vos Dons. Quelle longue suite de bienfaits se présente à ma pensée, Divin Jésus ! Lorsque je me représente les moyens que Vous avez établis pour nous appliquer les mérites de Votre Précieux Sang ! A peine m'aviez-Vous accordé le bienfait de l'existence que Vous m'avez rendu par le baptême l'enfant de Dieu et de l'Église, Votre frère, Votre membre, et le cohéritier de Votre Gloire; des parents chrétiens, des maîtres zélés ont dirigé mes pas dans la voie de Vos commandements. Vous m'avez donné dès ma jeunesse un confesseur charitable, dont les avis auraient dû opérer en moi les plus heureux effets ; Vous me prodiguiez des instructions qui auraient produit des fruits au centuple dans une terre moins ingrate ; la voix de Vos ministres, de saintes lectures, des exemples édifiants, des conseils salutaires me pressaient continuellement de Vous servir avec plus de fidélité, et j'ai résisté à toutes ces invitations. Combien de communions qui devaient enrichir mon âme des vertus renfermées dans Votre Cœur Adorable, et qui me sont devenues inutiles par mon peu de préparation et de recueillement ! Vous me conduisiez dans la retraite pour me faire entendre Votre voix avec plus de force; tantôt Vous me ménagiez des occasions de me recueillir, et Vous communiquiez à ceux que Vous m'aviez donnés pour guides des lumières plus pénétrantes sur mes besoins, un zèle ardent pour me retirer de ma langueur; et moi, je me dérobais à leur vigilance, afin de me perdre plus aisément; j'arrêtais Votre main bienfaisante, en persévérant dans ce défaut qui Vous fermait mon cœur. Où serais-je, ô mon Dieu, si Votre Bonté n'avait surpassé ma malice ; ces flammes dévorantes auraient-elles suffi pour me faire expier mon ingratitude, si Vous m'aviez retiré, comme je le méritais, les grâces qui m'ont retenu sur le bord de l'abîme éternel ? Ah ! comment ai-je pu Vous aimer si peu, Vous qui ne cessiez de me combler des marques de Votre Bonté et de Votre Miséricorde ? Comment ai-je pu, pour une légère satisfaction, pour ne pas m'imposer un peu de contrainte, un faible sacrifice, consentir à Vous déplaire et me mettre dans la nécessité de demeurer éloigné de Vous ! Tels sont, dans le Purgatoire, les regrets d'une âme juste qui n'a pas toujours été fidèle aux grâces dont Dieu l'a comblée. Mais il faudrait aimer comme elle pour concevoir la douleur que ces remords lui font éprouver.

Prière

Faites-moi sentir, Seigneur, autant que j'en suis capable, cet amour qui pénétrera nos cœurs, lorsque nous connaîtrons Vos perfections adorables dans la vie future, afin que je puisse aussi gémir, comme je le dois, sur les ingratitudes dont je me suis rendu coupable envers Vous. Il me sera doux de pleurer maintenant l'abus de Vos bienfaits et de l'expier en portant Votre Croix, parce que ma pénitence unie à la Vôtre me rendra plus agréable à Vos yeux, et plus digne de Vos récompenses. Aidez-moi donc à prévenir des regrets stériles, par un repentir efficace, et purifiez-moi entièrement dans ce monde par la mortification, par l'amour, par la reconnaissance, afin que je ne sois point séparé de Vous quand je sortirai de cet exil, et que les effets de Votre Miséricorde ne soient jamais le sujet de ma condamnation. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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