Le Mois du Saint Sacrement
Le Mois du Très Saint Sacrement
Quatorzième jour
Le Dimanche après l'Octave du Saint Sacrement
Troisième Dimanche après la Pentecôte
Venez Esprit Saint,
O Lumière Bienheureuse,
Venez remplir jusqu'à l'intime
le cœur de tous Vos fidèles.
Je Vous salue Marie...
Le Sauveur se plaint par la bouche du Prophète, de ce que personne ne se présente pour Lui offrir les consolations dont Il a besoin. « Je suis consumé de tristesse, nous dit-il. J'ai attendu un ami pour pleurer avec Moi, mais en vain. J'espérais un consolateur, Je ne l'ai pas trouvé ». Le même Prophète nous dit encore, en parlant toujours au nom de Jésus-Christ : « Dans la multitude des douleurs de Mon âme, vos consolation ont réjoui Mon Cœur ». Pourquoi ce langage qui semble présenter une contradiction ? Il est facile d'en donner la raison. Il y a une multitude d'enfants de Dieu indignes de ce beau titre, et qui non-seulement refusent au Cœur adorable de Jésus les consolations qu'Il réclame, mais encore remplissent ce Cœur d'amertume et de tristesse. Il y a aussi des fidèles que le Divin Sauveur honore du titre d'amis : « vous, vous êtes Mes Amis! » Ceux-là consolent Jésus et soulagent Son âme oppressée par la douleur.
N'est-ce pas un des plus beaux privilèges de l'amitié que de consoler un ami triste, n'est-ce pas encore son premier devoir ? Jésus-Christ a voulu avoir des amis. Il a dit, en parlant de Lazare : « Lazare Notre ami ». Et dans l'admirable discours de la Cène, il dit à ses Apôtres : « Maintenant Je ne vous appellerai plus Mes serviteurs, mais Mes amis ». C'est auprès d'eux qu'il viendra chercher des consolations. Voyez ce qui se passe au jardin de Gethsémani. Le Cœur de Jésus si Bon, si Tendre, si Compatissant, est tout-à-coup livré à la plus affreuse tristesse. Les Evangélistes nous disent : « Il Commença à être saisi de crainte, d'ennui, de tristesse, et d'affliction ». Dans cet état, Il vient à Ses Apôtres comme pour se consoler avec eux. Hélas ! Il les trouve endormis. Alors ce cri de douleur sortit du cœur de Jésus : « Mon âme est triste jusqu'à la mort ! » O Cœur Divin ! Ce qui Vous affligeait profondément, c'était l'ingratitude et l'endurcissement d'un grand nombre d'hommes pour lesquels le Sacrifice de Votre Vie allait devenir inutile !
Bientôt nous apercevons Jésus-Christ montant au Calvaire, chargé du bois de Sa Croix. Alors des femmes pieuses, qui pendant Ses voyages à travers la Judée et la Galilée, l'avaient suivi pour fournir de leurs propres biens à Sa nourriture et à celle des Disciples, marchent sur Ses pas, l'accompagnent jusqu'au lieu du Supplice, et lui offrent comme un dédommagement de la cruauté des bourreaux et de l'indifférence du peuple, les larmes abondantes que la piété et la compassion font couler de leurs yeux. Le Divin Sauveur les aperçoit et cherche lui-même à les consoler dans leur juste douleur. Eh bien ! Voilà nos modèles. Soyons les consolateurs de Jésus. Il est triste ; tous les jours Son Cœur adorable reçoit un grand nombre de blessures. Il cherche des amis qui pleurent avec Lui et qui consentent à partager Sa peine. Imitons les Saintes Femmes dont parle l'Évangile.
Mais que dis-je ? Dieu le Père, apercevant du haut du Ciel Son Fils unique plongé dans un océan d'amertume, n'envoya-t-Il pas un Ange, pour fortifier Son âme ? Ah ! qui refuserait d'être cet Ange ? Jésus est encore dans la solitude du Tabernacle, comme autrefois à Gethsémani. Ne soyons pas comme les Apôtres qui s'endormirent, mais soyons des Anges consolateurs. Nous le pouvons ; et si nous sommes des Amis de Jésus, si nous sommes des Siens, rien ne sera plus doux et plus consolant pour notre âme que ce ministère de consolateurs de Jésus, dans Son Divin Sacrement.
Le Cœur adorable de Jésus est triste à cause des méchants
D'où vient la tristesse ? Sentiment pénible qui semble déchirer le Cœur et qui se répand sur tout notre être, la tristesse est produite par la contradiction. Jésus-Christ a été triste, et jamais on ne verra un Cœur plus cruellement déchiré. Que voulait le Sauveur ? Il brûlait du désir de la gloire de Son Père, de la sanctification des hommes. Que veut-Il encore, et pourquoi est-Il au milieu de nous dans la Divine Eucharistie ? Il veut y glorifier son Père et sanctifier les hommes. Or, l'opposition des Juifs et des Gentils à tout ce que demandait Jésus-Christ, pendant Sa Vie mortelle, ne la rencontre-t-Il pas tous les jours dans le cœur d'un grand nombre de Chrétiens ? Si, dans le Jardin des Oliviers, Jésus fut triste d'une tristesse mortelle, parce qu'Il voyait l'inutilité de Son Sang et de Sa Mort pour le plus grand nombre des pécheurs ; du fond du Tabernacle, du haut de l'Autel, que voit-Il en jetant les yeux sur le monde ! Le même spectacle qui affligea Son Cœur la veille de Sa Mort, ne se présente-t-il pas tous les jours à Ses yeux ?
O mon Sauveur ! Ces âmes que Vous aimez tant, oui, elles se perdent en grand nombre ; tous les jours elles tombent dans l'Enfer, ces âmes pour lesquelles Vous seriez prêt à Vous immoler encore. Voilà ce qui porte la désolation dans Votre âme ! Je Vous entends, quand je suis à Vos pieds, m'adresser cette parole touchante : « O vous qui passez devant Mon Autel, arrêtez-vous et considérez s'il existe une douleur semblable à la Mienne ». Ah ! C'en est fait, j'en prends aujourd'hui la résolution ; je viendrai souvent à Vos pieds ; ce sera en qualité d'ami et pour Vous offrir des consolations.
Le Cœur de Jésus est triste à cause de Son Eglise
L'Eglise est l'épouse de Jésus-Christ, Il l'a acquise au prix des plus affreux tourments, au prix de Sa Vie et de Son Sang. On peut dire que l'Église, c'est tout pour Jésus-Christ. Ce que Son Cœur désire, c'est la Sainteté de Son Église, c'est sa gloire, ce sont ses triomphes dans le monde entier. Mais que voit Jésus-Christ dans cette même Eglise ? Hélas ! Un grand nombre d'enfants occupés à déchirer le sein de leur Mère !... Mon Dieu ! Que de révoltes, que de blasphèmes, quelle haine de la part des uns, et quelle froide et insultante indifférence de la part des autres ! Jésus-Christ entend Son Épouse qui s'écrie : « J'ai nourri des enfants, je les ai élevés ; de leur côté, ils m'ont accablée de mépris ».
Il voit tous les Trésors qu'Il a confiés à cette Épouse chérie, devenus inutiles pour plusieurs de ses enfants, les Sacrements négligés, profanés !... Il voit cette même Église devenue un objet de dérision pour un grand nombre d'hommes ; ses lois méprisées, son autorité insolemment niée ; son culte et ses cérémonies les plus augustes transformés en représentations coupables, ses temples souillés par l'impiété qui envahit leur enceinte, au mépris de toutes les saintes règles. O mon Sauveur, Votre Église fut-elle jamais haïe, persécutée, comme elle l'est aujourd'hui, par un grand nombre d'hommes que l'ingratitude la plus noire a poussés à devenir ses ennemis !
Eh bien ! Une parole sort du Divin Tabernacle : « Quand voudras-tu Me consoler ? Âme fidèle, Je t'appelle ; viens, c'est à toi que Je m'adresse. Vois Mon Cœur déchiré par la douleur, abreuvé d'amertume ; quand voudras-tu le consoler ? » Il a été écrit : « Dieu sera consolé dans Ses serviteurs ». Me voici, ô Cœur adorable de Jésus, c'est moi qui veux justifier la vérité de cet oracle. Vous serez consolé par ma dévotion envers le Divin Sacrement, par mon recueillement, par ma piété !... Comment refuserais-je de consoler par mon assiduité à Vous visiter, Votre Cœur abreuvé d'amertume, après que Vous avez voulu être Vous-même le consolateur de tous les affligés ?...
Le Cœur de Jésus est affligé par Ses amis
C'est un sentiment que nous éprouvons tous les jours. Un moment de froideur, une légère offense de la part d'un ami nous cause plus de tristesse que la fureur et la haine de nos ennemis. Quand on aime beaucoup, ou sent le besoin d'être beaucoup aimé. L'amour est jaloux. Ce sentiment de jalousie qui, dans la créature, est bien souvent une injustice, est au contraire une perfection dans Dieu. Or, d'après ces principes, il est certain que le Cœur de Jésus doit demander beaucoup à Ses fidèles amis, et surtout à certaines âmes qu'Il a prévenues d'abondantes bénédictions. Mais, parmi ces âmes admises bien souvent, peut-être tous les jours, à la participation de Ses faveurs les plus signalées, nourries continuellement de Sa Chair et de Son Sang adorables, éclairées par des Lumières que le Saint Esprit n'accorde pas indistinctement à toutes les intelligences; sollicitées à chaque instant par une voix intérieure qui les invite à une plus grande fidélité, combien affligent le Cœur de Jésus !
Ne suis-je pas la cause de Votre tristesse, Divin Sauveur ? Ces imperfections de tous les jours, ces négligences dans les choses saintes, cette dissipation dans la prière, cet état d'ennui en Votre présence, ces distractions volontaires dans le lieu saint; que sais-je ! Ô mon adorable Maître ! Mille petites vanités, mille recherches de moi-même, peut-être au pied des Saints Autels, en face de Votre Divin Tabernacle ! Oh ! Comme je me sens obligé à prendre pour moi cette plainte que Vous me faites entendre : « Vous dont j'ai fait Ma sœur, ce n'est pas assez, Mon épouse, vous avez blessé Mon Cœur. Ah ! Si Mes ennemis M'accablent d'outrages, Je les supporte; mais vous, assis à Ma table où Je vous fais manger Ma Chair et boire Mon Sang, vous, m'offenser, me déplaire ! Oh ! Non, je ne devais pas m'y attendre ! »
C'est assez, ô Jésus !... Cœur Divin, j'ai entendu Vos plaintes et Vos gémissements ; je comprends Votre tristesse et Votre douleur. C'est assez Vous avoir déplu. Désormais je veux mériter d'être compté parmi les âmes qui Vous consolent ; et si l'on me demande pourquoi je viens si souvent Vous visiter dans ce Sacrement d'Amour, je répondrai que je veux être un des consolateurs de Jésus !
Jesu cor amantissimum,
Castis amicum cordibus,
Puris amandum cordibus
In corde regnes omnium.
Cœur aimant de Jésus,
Qui aimez les cœurs purs,
Et qui êtes aimé par ceux qui ont le cœur pur,
Régnez dans tous les cœurs.
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