Le Mois des Étrennes Spirituelles
Le Mois des Étrennes Spirituelles
Dix-neuvième étrenne spirituelle
19 Janvier
Une vigne taillée : L'amour de la croix
Offrande
« L'hiver est passé, le temps est venu d'émonder la vigne ». Ces paroles de l'Epouse des Cantiques, saint Bernard les interprète en disant : « L'hiver est passé, quand l'amour de Jésus-Christ succède dans notre cœur à une crainte sans amour. Il faut alors émonder la vigne. Taillez-en tout ce qui est mauvais, et votre vertu s'affermira ». Ô Jésus, l'hiver me semble passé pour mon âme, voici ma vigne, taillez-la vous-même, et émondez-la pour qu'elle produise de bons fruits !
Méditation
Venant au monde pour y faire pénitence de nos péchés, Notre Seigneur se charge, en y entrant, de la croix ; il la porte durant tout le cours de sa vie, et, quelque pesante qu'elle soit sur la fin de ses jours, il la soutient avec courage et y vient avec joie. Cet exemple nous montre l'étroite union qui doit exister entre la pénitence et l'amour de la croix !
Examinons donc si nous avons cet amour de la croix dont brûlent ordinairement ceux qui font profession d'une vraie pénitence.
Avons-nous une dévotion particulière au crucifiement de Notre Seigneur ? Prenons-nous plaisir à nous occuper de ce mystère et à rendre nos devoirs à ce divin Sauveur attaché à la croix, s'abandonnant à la justice de son Père pour nos péchés.
Avons-nous sincèrement désiré que la croix fut honorée par tout le monde ? Y avons-nous contribué par notre exemple, n'en parlant qu'avec admiration, portant toujours sur nous son image, la saluant avec un grand respect dans toutes les occasions, et faisant souvent le signe de la croix en esprit de religion ?
Notre amour pour la croix ne s'est il point borné à ces marques extérieures d'estime et d'honneur ; et, quand nous avons pu nous exercer dans la pauvreté, dans le mépris et les souffrances, toutes choses sans lesquelles cet amour ne saurait être véritable, n'avons nous point négligé de le faire ?
Quand il nous est arrivé quelque fâcheux incident, une perte de procès, la mort d'une amie, une maladie, une humiliation ; quand on nous a calomniés, qu'on nous a fait une injustice, ou que nous avons reçu quelque mauvais traitement, nous sommes-nous estimés heureux d'avoir part à la croix de Notre-Seigneur et de pouvoir boire dans son calice ?
Persuadé que la croix est le principal instrument de notre réconciliation avec Dieu, qu'elle est un remède souverain contre le péché, qu'elle est cet arbre de vie d'où découlent abondamment les grâces, les dons et les vertus, et que l'aimer est le caractère propre d'une âme pénitente, l'avons-nous désirée avec ardeur, recherchée avec empressement, embrassée avec amour, supportée avec joie ?
Loin d'entrer dans ces sentiments n'avons-nous pas tremblé et pâli souvent à ces seules approches, et n'avons-nous point été de ces âmes lâches et délicates qui, voulant faire pénitence sans rien souffrir, apportent tous leurs soins à éviter ce qui leur pourrait pro- curer quelque peine.
Nos croix ne nous ont-elles point été même un sujet de scandale, comme celle de Notre Seigneur la fût aux Juifs et aux Gentils, et n'avons nous point regardé comme une espèce de folie, de vouloir souffrir quand on peut s'en exempter ?
Enfin, au lieu d'être comme ces saints, qui mettaient tout le bonheur de cette vie dans la souffrance, n'avons-nous point été de ces ennemis de la croix, dont saint Paul ne pouvait parler qu'en pleurant ?
Pratique : à l'exemple de l'apôtre saint André, se renouveler souvent dans l'amour et le désir de la croix.
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