Le Mois des âmes du Purgatoire
Le Mois des âmes du Purgatoire
Sixième jour
Les souvenirs de l'offense
Prélude : Une morne et insupportable tristesse s'est emparée des âmes captives. Leur mémoire est comme un aiguillon perçant.
Méditation
Une autre considération accroît la douleur des âmes du purgatoire, c'est le motif de leur exclusion temporaire du ciel. Elles savent que la seule cause de leur disgrâce est l'offense d'un Dieu digne d'un amour infini, d’un Dieu à qui elles devaient une reconnaissance et des devoirs infinis, d'un Dieu qu'elles aiment par-dessus toutes choses, au milieu même de leurs tourments.
Cette pensée doit être le plus cruel de leurs bourreaux. Il eût dépendu d'elles de ne pas s'éloigner de Dieu qui voulait les recevoir immédiatement après la mort dans son paradis, si elles n'en eussent pas elle-mêmes fermé la porte !… « Où est notre Dieu, se disent-elles, ce Dieu si aimable qui, maintenant irrité contre nous, se venge de notre ingratitude en nous cachant son visage, en nous bannissant de sa présence, en nous tenant dans une prison horrible où nous brûlons du même feu que nos ennemis dans l'enfer ! »
Ce qui augmente encore la douleur de ces reproches de la conscience, c'est quand on considère ces faux biens, les biens passagers et souvent honteux qu'on a préférés aux biens purs, solides et éternels.
Faut-il donc que, pour un rien, ô mon âme, tu renonces à tant de degrés de gloire que tu perds sans espérance peut-être de les regagner jamais ; tu t'exposes gaiement à gémir de longues années dans les flammes du purgatoire, tandis que tu pourrais acquérir tant de droits à une gloire plus prompte ?
Résolution : Nous rappeler souvent les douleurs de l'attente dans le purgatoire pour nous animer dans la pratique de la perfection.
Bouquet spirituel : « Vois comme il est dur et amer pour toi d'avoir abandonné le Seigneur, ton Dieu ». (Isaïe).
Exemple
Le tribut des défunts
Dans le couvent de Sainte Catherine, à Naples, on avait la pieuse habitude de terminer la journée par la récitation des vêpres propres des morts, au dortoir. Or, il arriva une fois que les religieuses ayant passé toute la journée, jusqu'à la dernière heure, occupées à un travail pressé, allèrent se reposer sans payer aux défunts leur tribut accoutumé.
Lorsqu'elles furent endormies, des anges, en même nombre que les religieuses parurent dans le dortoir et, s'étant placés sur deux rangs, chantèrent avec une céleste mélodie l'office qu'elles avaient remis. Une des sœurs, qui seule veillait à cette heure, la vénérable Paule de Sainte Thérèse, croyant entendre la psalmodie de ses sœurs, quitta vite sa cellule pour unir sa voix à la leur.
Mais quel ne fut pas son étonnement lorsqu'elle vit ces esprits célestes psalmodiant les vêpres des morts, afin que les âmes du purgatoire ne fussent pas privées des secours attachés à cet office !
La servante de Dieu sentit depuis lors sa charité s'accroître pour ces saintes âmes : et lorsqu'elle eut fait part à ses compagnes de ce fait merveilleux, elles formèrent la résolution de ne jamais plus omettre par leur faute la récitation de cet office. (Vie de la vénérable Paule).
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