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devotion des mois
14 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

En chemin 1

 

Quinzième jour

La Dispersion

 

Prélude. - Représentons-nous le saint patriarche, debout devant l'autel, et parlant à ses frères agenouillés à ses pieds pour recevoir leur obédience.

 

Réflexions

 

C'est aux pieds de Notre Dame de Prouilhe que Dominique rassemble ses premiers fils, les pères de l'ordre dominicain, pour leur distribuer le monde. Marie, la reine du très Saint Rosaire, préside à cet acte de sublime détermination, jugée imprudente et folle par les contemporains. Mais, encore une fois, la sagesse.de Dieu a des pensées que ne comprendra jamais la sagesse du monde.

Devant ce spectacle, on se reporte involontairement à treize siècles en arrière, et la pensée vient naturellement à l'esprit de comparer Dominique à Simon Pierre. Alors comme aujourd'hui, au Cénacle comme à Prouilhe, Marie préside, le représentant de Jésus-Christ est debout avec autorité, et des Apôtres reçoivent leur mission.

Bienheureux compagnons de l'homme apostolique, redites nous, vous qui les avez entendues et goûtées, les exhortations pleines de feu qui réchauffèrent votre zèle, au moment de cette dispersion, Ah ! comme il dut en coûter à votre cour de quitter ce père, d'abandonner ce doux et cher asile de Saint Romain où venaient de s'écouler de si beaux jours, les jours de votre séminaire, de votre Nazareth, de votre éducation apostolique. Mais, l'heure a sonné, la moisson est blanche, elle attend les moissonneurs. Partez donc avec la faucille d'or de votre éloquence : il ne faut pas d'autre arme. Ne demandez ni argent, ni besace, ni vêtements. Dominique vous les refuserait : il vous envoie, avec votre cœur, avec votre doctrine, avec votre amour. Cela suffit, quand Dieu est avec nous, pour sauver le monde.

La petite troupe fut donc dispersée, par le saint fondateur. Il les envoya fonder des centres de prédication à Rome, à Paris, à Bologne, en Espagne, partout où l'esprit du ciel lui inspira de choisir les premiers sièges de l'apostolat de son ordre. Harangués par leur chef, ces soldats vaillants du plus héroïque des capitaines partirent, avec une sainte ardeur et une naïve confiance, à la conquête du monde.

 

Pratique : Se confier aveuglément en la Providence, quand on est certain d'accomplir la sainte volonté de Dieu dans une entreprise humainement jugée difficile ou même impossible.

Invocation : Saint Dominique, vous que Dieu a envoyé dans le monde entier, priez pour nous !

 

Trait historique

Le départ

 

Quand Dominique eut exhorté les Frères à garder leurs vœux et à travailler de tout leur cœur à la fondation de nouveaux couvents, à la prédication et aux études, il les congédia, après les avoir bénis. Les nouveaux apôtres partirent à pied, sans argent, dénués de toutes ressources humaines, avec la mission non-seulement de prêcher, mais de fonder des couvents. Un seul d'entre eux, Jean de Navarre, refusa de se mettre en route à de telles conditions, et demanda de l'argent. Dominique, voyant un frère prêcheur qui ne se confiait pas pour vivre à la Providence, se prit à pleurer et se jeta aux pieds de cet enfant de peu de foi. Mais, comme il ne pouvait vaincre sa défiance envers Dieu, il ordonna qu'on lui remit douze deniers. Quelques cisterciens qui étaient présents témoignèrent, dit-on, leur surprise, en des termes peu mesurés, qu'on osât envoyer des hommes sans lettres et sans science, pour enseigner et prêcher ; leurs expressions étaient plus que libres, elles étaient méprisantes ; Dominique supporta ces officieuses remarques avec l'égalité d'âme qu'il montrait toujours en pareille circonstance. « Que dites-vous, mes frères, répliqua-t- il avec douceur, n'êtes vous pas un peu comme les Pharisiens ? Je sais, je suis même certain que mes enfants voyageront sains et saufs, mais qu'il n'en sera pas de mème de vous ». (Vie de saint Dominique, par divers auteurs).

 

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13 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

2

 

Quatorzième jour

Le Maître du Sacré Palais

 

Prélude. - Dans le palais du Pape, sous les yeux et avec les encouragements du vicaire infaillible de Jésus-Christ, Dominique enseigne, et ses auditeurs ravis témoignent par leur attitude de l'impression que produit sur les âmes, ce grand Prêcheur.

 

Réflexions

 

Dominique eut voulu revenir bien vite près de ses frères et commencer avec eux, cette fois avec autorité, la vie apostolique assignée à son Institut par l'organe du chef de l’Église. Mais, Dieu voulait montrer en cet homme extraordinaire le modèle des prédicateurs de l'Evangile, dont le principal devoir est d'enseigner en union et en conformité de vues avec le Saint-Siège, d'où émane toute vérité dans le monde. À la veille de la Réforme, à l'approche des prédications insurgées contre la papauté, cette leçon de la Providence est d'une importance capitale, et on a trop négligé jus qu'ici de la faire ressortir, quand on parle de Dominique ou des origines de son Ordre.

Pendant le Carême, Dominique eut souvent l'occasion de prêcher à Rome. Les succès de sa parole inspirèrent au Pape la pensée de lui confier le soin d'expliquer les Epîtres de saint Paul dans le Sacré Palais, en présence des cardinaux et de la cour pontificale. On venait de tous côtés l'entendre, et docteurs et écoliers lui donnaient le titre de Maître. Le Souverain Pontife, frappé de l'utilité de ces prédications, les érigea en institution permanente et créa l'office de Maître du Sacré Palais, conservé depuis à l'un des fils de saint Dominique.

Cette création mémorable rappellera aux siècles futurs l'apostolat de saint Dominique et la providentielle mission qu'il fut chargé d'exercer dans l’Église de Dieu, par lui-même et par sa postérité religieuse. De prédicateur et de docteur tenant au Vatican une école spirituelle, le Maître du Sacré Palais est devenu le théologien du Pape, le censeur universel des livres qui s'impriment ou s'introduisent à Rome, le seul qui ait puissance d'élever au doctorat dans l'Université Romaine, l'électeur de ceux qui prêchent devant le Saint Père dans les solennités, fonctions relevées encore par un grand nombre de privilèges honorables, et dont l'héritage s'est justement et inviolablement transmis d'un fils de saint Dominique à un autre de ses fils.

Un contemporain nous a gardé le souvenir de l'apostolat du saint pendant cette prolongation de séjour à Rome. « Nous parlions ensemble, dit Guillaume de Montferrat, du salut éternel de nos âmes et de celui de tous les hommes. Je n'avais jamais trouvé quelqu'un d'aussi parfait, ni qui fût épris d'autant d'ardeur pour le salut du monde, quoiqu'en vérité j'aie eu de fréquents rapports avec des personnages d'une éminente sainteté. Je me déterminai donc à me ranger au nombre de ses disciples, après que j'aurais étudié la théologie pendant deux ans à l'Université de Paris. Il fut ainsi arrêté entre nous et nous convînmes également, que, quand il aurait établi la discipline parmi ses Frères, nous irions ensemble convertir les païens de la Perse ou de la Grèce, et en suite ceux qui habitent les contrées méridionales ».

 

Pratique : S'examiner sur la question de savoir, si, selon les devoirs de son état particulier, on travaille de son mieux au salut des âmes.

Invocation : Saint Dominique, vous qu'un zèle ardent consumait pour le salut des pécheurs, priez pour nous !

 

Trait historique

Saint Pierre et saint Paul

 

Jour et nuit, Dominique, pendant son séjour prolongé à Rome, recommandait à Dieu ses enfants et son œuvre, surtout durant ses longues veilles dans les églises, qui étaient sa seule demeure. Il aimait d'une affection particulière celle des saints Apôtres, et c'est en priant sur leur tombeau qu'il fut honoré d'une seconde vision, dans laquelle il puisa un nouveau courage et une grande consolation. Les apôtres Pierre et Paul lui apparurent. Le premier lui donna un bâton et le second un livre, et il entendit une voix qui lui disait : « Va et prêche, car c'est à ce ministère que tu es appelé ». Il lui sembla voir en même temps ses enfants aller deux à deux par le monde annonçant la parole de Dieu . Quelques historiens ajoutent que le Saint Esprit apparut en ce moment sur sa tête en forme de langue de feu et qu'il fut alors confirmé en grâce et exempté de beaucoup de tentations. D'autres assurent que, depuis ce jour, il porta toujours sur lui le livre des Saints Evangiles et les Epitres de saint Paul. Dans tous ses voyages aussi, il se servait toujours d'un bâton, probablement en souvenir de cette vision. (Vie de saint Dominique, par le B. Humbert).

 

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12 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Treizième jour

L'ordre apostolique

 

Prélude. - Dominique, humblement agenouillé aux pieds du trône pontifical, reçoit des mains du vicaire de Jésus-Christ la bulle qui confirme son ordre et lui assigne un rang spécial dans les familles religieuses.

 

Réflexions

 

Peu d'histoires ramènent aussi puissamment que celle-ci l'attention du lecteur catholique vers la nécessité de regarder toujours, du côté de Rome et de son siège suprême, pour rester de dignes enfants de l'Église, pour y opérer le bien que la Providence peut nous appeler à faire et pour rester dans l'ordre divin, en dehors duquel il n'y a qu'erreur, révolte, égarement et perversion.

Dominique est un des plus parfaits modèles de cette soumission entière du cœur et de l'esprit à la direction du Saint Siège apostolique.

Innocent III venait de mourir ; mais, Pierre ne meurt jamais. Le saint fondateur le savait bien. Il se dirigea humblement, pour la troisième fois, vers Rome, afin de rendre compte à Honorius III de la mission que Pierre lui avait confiée par la bouche d'Innocent. Les oppositions furent vives, elles ne manquent jamais aux œuvres de Dieu, et, avec les intentions les plus droites, beaucoup d'hommes fidèles se font les instruments de l'homme ennemi pour entraver les entreprises saintes. Le vicaire de Jésus-Christ, qui reçoit de plus haut ses inspirations et à qui l'assistance spéciale est pro mise du divin fondateur de l’Église, combla Dominique des témoignages de sa bienveillance pontificale. Il confirma de son autorité suprême l'ordre Dominicain et lui assigna ainsi définitivement son rang glorieux dans ces familles religieuses , que Dieu suscite dans le cours des siècles pour aider son Eglise dans le difficile voyage qu'elle poursuit vers l'éternité.

Les trois bulles qu’Honorius III accorda à saint Dominique présentent une gradation providentielle, qui nous révèle peu à peu les rayons de cette grande lumière que l'ordre nouveau était destiné à répandre sur le monde. « Dans la grande bulle, délibérée en consistoire et signée par les Cardinaux, il n'est question en aucune manière du but de l'ordre. On le désigne simplement comme un ordre canonique sous la règle de saint Augustin ». La seconde bulle est plus claire dans sa brièveté ; elle appelle les enfants de Dominique « des champions de la foi et de vraies lumières du monde ». Enfin, le troisième diplôme les qualifie ouvertement de « Prêcheurs », les loue pour le passé de leurs travaux apostoliques, et les encourage pour l'avenir.

C'est cette troisième bulle, que nous allons lire, comme notre charte de noblesse et comme un témoignage de la sollicitude de Jésus-Christ envers l'Ordre Apostolique des Prêcheurs.

 

Pratique : Parler toujours avec respect des actes du Saint Siège et ne se départir jamais de sa piété filiale en vers le Souverain Pontife.

Invocation : Saint Dominique, vous qui avez été choisi et aimé par notre divin Sauveur, priez pour nous !

 

Trait historique

Une bulle d'Honorius III

 

« Honorius, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le Prieur et les Frères de Saint Romain, Prêcheurs dans le pays de Toulouse, salut et bénédiction apostolique.

Nous rendons de dignes actions de grâces au dispensateur de tous les dons pour celui qu'il vous a fait, et dans lequel nous espérons vous voir persévérer jusqu'à la fin. Dévorés au-dedans du feu de la charité, vous répandez au dehors un parfum célèbre qui réjouit les cœurs sains et rétablit ceux qui sont malades. Vous leur présentez, en habiles médecins, des mandragores spirituelles qui les préservent de la stérilité, c'est-à-dire la semence de la parole de Dieu, échauffée par une salutaire éloquence. Serviteurs fidèles, le talent qui vous a été confié fructifie dans vos mains, et vous le restituerez au Seigneur avec surabondance. Athlètes invincibles du Christ, vous portez le bouclier de la foi et le casque du salut, sans crainte de ceux qui peuvent tuer le corps, employant avec magnanimité contre les ennemis de la foi cette parole de Dieu qui va plus loin que le glaive le plus aigu, et laissant vos âmes en ce monde pour les retrouver dans la vie éternelle.

Mais parce que c'est la fin et non le combat qui couronne, et que la persévérance seule recueille le fruit de toutes les vertus, nous prions et exhortons sérieusement votre charité par ces lettres apostoliques, et pour la rémission de vos péchés, de vous fortifier de plus en plus dans le Seigneur, de répandre l'Evangile à temps et à contre-temps, d'accomplir enfin pleinement le devoir d'évangélistes. Si vous souffrez pour cette cause quelques tribulations, non seulement supportez-les avec égalité d'âme, mais réjouissez-vous et triomphez avec l'Apôtre d'avoir été jugés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus. Car ces légères et courtes afflictions sont en travail d'un poids immense de gloire, à qui ne sont pas comparables les maux de ce temps.

Nous vous demandons aussi, nous qui vous tenons sur notre sein comme des fils plus particulièrement aimés, d'intercéder pour nous auprès de Dieu par le sacrifice de vos prières, afin que peut-être il accorde à vos suffrages ce que nous n'obtiendrions pas par nos propres mérites ». (Bullaire de l'Ordre des Frères Prêcheurs).

 

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11 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

3

 

Douzième jour

Un Cénacle

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique, revenant de Rome avec les encouragements du grand pape Innocent III, au moment où il est reçu par les frères qui attendaient son arrivée avec une filiale impatience.

 

Réflexions

 

Ce que dut être ce retour et l'empressement des frères à recevoir leur vénérable père, le cœur seul le devine, quand ce cœur a goûté les délicatesses de la foi et les saintes affections que développe la vie religieuse ! Quels entretiens, quelles effusions, quelles ardeurs ! Dominique expose, raconte, exhorte, épanche son cœur, ouvre sa grande âme ! Ses premiers compagnons, maintenant au nombre de seize, l'écoutent dans le ravissement. C'est comme un nouveau cénacle : les âmes s'y embrasent d'un zèle apostolique, les cours s'y dévouent sans retour. De là sortiront des apôtres et des convertisseurs.

Aussi, quand le père eut invité ses enfants à délibérer sur le genre de vie qu'ils adopteraient pour se conformer aux désirs du Pape et aux sages prescriptions du concile, leur volonté se porta vers la perfection, leur piété se tourna vers l'image de la Reine des apôtres, sous le manteau de laquelle ces premiers dominicains délibérèrent à Notre Dame de Prouilhe.

Ce que fut le résultat de ces délibérations tenues, comme au Cénacle, sous l'inspiration du Saint Esprit et le regard maternel de Marie, la reine du saint Rosaire, l'histoire de l’Église l'a dit et elle le dira encore longtemps, car c'est un torrent que rien n'arrête et une source que rien ne tarit, ni les persécutions, ni les épreuves de l'homme ennemi, ni les défaillances naturelles à toute institution ici-bas.

Trois pensées dominèrent les esprits et planèrent au-dessus de cette vénérable assemblée, tenue à Notre Dame de Prouilhe : la contemplation, le travail apostolique pour le salut des âmes et l'étude spéciale de la théologie. « L'ordre des Frères Prêcheurs, diront les constitutions, est principalement et essentiellement destiné à la prédication et à l'enseignement, afin de communiquer aux âmes les fruits de la contemplation et de leur procurer le salut ».

Ô saint Ordre Dominicain, à mesure que j'avance dans l'étude de tes origines vraiment miraculeuses, mon âme s'éprend d'une admiration croissante et je voudrais communiquer à tous mes frères les convictions ardentes de mon cœur ! Du moins, laisse moi te saluer à ton berceau et redire, en présence de les premiers fondateurs réunis sous la houlette de Dominique, à Saint Romain, la grande parole de Jean XXII : « L'ordre des Frères Prêcheurs est l'ordre de la vérité ! »

 

Pratique : Seconder, toutes les fois qu'on en trouve l'occasion le ministère des Frères Prêcheurs.

Invocation : Saint Dominique, observateur très zélé des règles, priez pour nous !

 

Trait historique

Le cloître de Saint Romain

 

Aussitôt que la petite assemblée de Prouilhe eut terminé ses conférences, Dominique retourna à Toulouse, où l'attendaient de nouveaux témoignages de l'amitié de Foulques. Avec le consentement de son chapitre, il lui fit don de trois églises : Saint Romain, à Toulouse, et deux autres dont l'une était à Pamiers, et la seconde, dédiée à Notre Dame, près de Puy-Laurens. Plus tard, elles eurent chacune un couvent, mais celui de Saint Romain fut immédiatement commencé : car la maison de Pierre Cellani, où les frères avaient vécu jusque là, ne pouvait plus contenir le nombre toujours croissant des religieux. On bâtit à côté de l'église un cloître modeste, sur lequel s'ouvraient les cellules des Frères.

Ce monastère, le premier de l'ordre, fut abandonné en 1232 pour un autre plus grand et plus beau. Le couvent de Saint Romain pauvrement bâti, comme il l'était, fut bientôt terminé. Les Frères en prirent possession pendant l'été de la même année 1216. (Vie de Saint Dominique, traduite de l'anglais par l'abbé Chirat).

 

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10 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Onzième jour

Rencontre de deux saints

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique en extase, les yeux levés vers une vision qui l'absorbe et semble le ravir au troisième ciel.

 

Réflexions

 

C'est une merveilleuse fraternité que celle qui unit les deux grands ordres, suscités de Dieu, au XIIIe siècle, pour réformer l’Église et régénérer le monde. Cette douce union a son origine dans un fait miraculeux de la vie de notre saint patriarche.

Une nuit, tandis qu'il était en oraison, une vision se déroula devant ses yeux ravis. Au-dessus de sa tête, il vit apparaître l'image de Jésus-Christ comme suspendue en l'air. Le visage du Sauveur était empreint de colère. Dans sa main, il tenait trois flèches qu'il semblait prêt à lancer sur le monde pour le punir de son extrême perversité. Mais Marie, la reine du très Saint Rosaire, se mettant à genoux devant son fils, lui présente deux hommes, dont le zèle devait convertir les pécheurs et apaiser la colère divine. Dominique se reconnut dans l'un de ces hommes : l'autre lui était inconnu. Or, le lendemain, étant entré dans une église pour y prier, il vit cet inconnu, qui lui avait été montré, sous l'humble habit de mendiant, et, le reconnaissant pour son compagnon et son frère, il court à lui, l'embrasse, il le baigne de ses larmes et lui dit : « Vous êtes mon compagnon ; vous serez avec moi : soutenons nous l'un et l'autre, et rien ne prévaudra contre nous ». Telle fut d'après les plus graves historiens, l'origine de l'amitié qui unit François d'Assise et Dominique de Guzman, amitié qui dura autant que leur vie. Dès lors, ils n'eurent plus qu'un cœur et une âme, bien que leurs ordres soient restés séparés et que chacun d'eux travaillât de son côté à la grande tâche que lui avait assignée la Providence. Un lien de charité unit toujours les deux familles religieuses. « Créées en semble pour le service de la sainte Église, dit le Bienheureux Humbert, elles sentirent que Dieu les avait destinées de toute éternité à la même œuvre du salut des âmes ».

 

Pratique : Se garder de l'exclusivisme, auquel on est trop naturellement porté, même dans la religion, et honorer, à l'exemple des saints, toutes les familles religieuses qui travaillent, avec l'approbation de l'Église, au salut du prochain, par la prière ou par l'action.

Invocation : Séraphique saint François, Apostolique saint Dominique, priez pour nous.

 

Trait historique

L'amitié des Frères Prêcheurs et des Frères Mineurs

 

Le baiser de Dominique et de François s'est transmis de génération en génération sur les lèvres de leur postérité. Une jeune amitié unit encore aujourd'hui les Frères Prêcheurs aux Frères Mineurs. Ils se sont rencontrés dans des offices semblables sur tous les points du monde ; ils ont bâti leurs couvents aux mêmes lieux ; ils ont mendié aux mêmes portes ; leur sang répandu pour Jésus-Christ s'est mêlé mille fois dans le même sacrifice et la même gloire ; ils ont couvert de leurs livrées les épaules des princes et des princesses ; ils ont peuplé à l'envi le ciel de leurs saints ; leurs vertus, leur puissance, leur renommée, leurs besoins, se sont touchés sans cesse partout : et jamais un souffle de jalousie n'a terni le cristal sans tache de leur amitié huit fois séculaire. Ils se sont répandus ensemble dans le monde, comme s'étendent et s'entrelacent les rameaux joyeux de deux troncs pareils en âge et en force : ils se sont acquis et partagé l'affection des peuples, comme deux frères jumeaux reposent sur le sein de leur unique mère ; ils sont allés à Dieu par les mêmes chemins, comme deux parfums précieux montent à l'aise au même point du ciel. Chaque année, lorsque le temps ramène à Rome la fête de Saint Dominique, des voitures partent du couvent de Sainte Marie sur Minerve, où réside le général des Dominicains, et vont chercher au couvent d'Ara Cœli le général des Franciscains. Il arrive accompagné d'un grand nombre de ses frères. Les dominicains et les franciscains, réunis en deux lignes parallèles, se rendent au maître-autel de la Minerve, et, après s'être salués réciproquement les premiers vont au chœur, les seconds restent à l'autel pour y célébrer l'office de l'ami de leur père. Assis ensuite à la même table, ils mangent ensemble le pain qui ne leur a jamais manqué depuis six siècles ; et, le repas ter miné, le chantre des Frères mineurs et celui des Frères prêcheurs chantent de concert, au milieu du réfectoire, cette antienne : « Le séraphique François et l'apostolique Dominique nous ont enseigné votre loi, ô Seigneur ! » L'échange de ces cérémonies se fait au couvent d’Ara Cœli pour la fête de saint François ; et quelque chose de pareil a lieu par toute la terre, là où un couvent de dominicains et un couvent de franciscains s'élèvent assez proche l'un de l'autre pour permettre à leurs habitants de se donner un signe visible du pieux et héréditaire amour qui les unit. (Vie de de Saint Dominique, par le Père Lacordaire).

 

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9 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Dixième jour

Les Frères Prêcheurs

 

Prélude. – Représentons-nous le saint humblement a genouillé aux pieds du vicaire de Jésus-Christ, qui l'exhorte et l'encourage à poursuivre la grande mission de l'Apostolat.

 

Réflexion

 

Les œuvres de Dieu sont marquées d'un sceau qui ne trompe point. Dominique exposa aux pères du concile les plans de son ordre. On l'écouta comme un homme de Dieu ; mais, de graves objections se dressèrent à l'encontre. Innocent III hésitait . « Mais la nuit, cette divine conseillère des hommes, lui apporta de meilleures pensées. Comme il était plongé dans le sommeil, il lui sembla voir l'église de Saint Jean de Latran près de tomber en ruines, et Dominique appuyé contre elle qui en soutenait sur ses épaules les murailles chancelantes. C'est pourquoi, ayant fait venir l'homme de Dieu, il lui ordonna de retourner en France auprès de ses compagnons, et de s'entendre avec eux sur la règle qu'ils voulaient suivre, lui promettant de lui donner ensuite toute satisfaction. Jusque là, les ordres religieux n'avaient pas eu l'apostolat ni la science divine pour but. C'étaient de saintes républiques, où les âmes qui avaient faim et soif de la justice, en quelque rang qu'elles fussent nées, allaient chercher, dans la solitude, le travail, la prière et l'obéissance, des vertus trop pures pour le monde. Le monde les apercevait de loin, comme ces châteaux que le voyageur qui passe dans la plaine entrevoit au haut des montagnes. Dominique, choisi de Dieu pour donner à l’Église une nouvelle forme de milice, conçut le dessein d'unir ensemble la vie du cloître et la vie du siècle, le moine et le prêtre, dessein chimérique, ce semble ; mais, quelque vertu qu'on demande aux hommes, il ne faut jamais désespérer d'eux... L'ordre créé par saint Dominique n'est donc pas un ordre monastique, mais une association de « Frères », joignant la force de la vie commune à la liberté de l'action extérieure, l'apostolat à la sanctification personnelle. Le salut des âmes est son premier but, l'enseignement son moyen principal. « Allez et enseignez », répéta Dominique.

Ô sublime génie, inspiré par la foi, vous avez été, dans les des seins de la Providence, un sauveur et un réformateur pour l’Église de Dieu, à un moment terrible, où il semblait que l'enfer triompherait de sa divine constitution. Sans doute, l'assistance promise ne lui fait jamais défaut mais le chef de l’Église emploie, pour manifester cette assistance miraculeuse, des instruments qu'il façonne avec amour, et vous avez été, admirable père des Prêcheurs, un de ces instruments privilégiés qui ont la gloire de se prêter avec docilité et avec une fidèle coopération aux desseins du Maître qui les emploie !

 

Pratique : Renouveler sa foi aux promesses infaillibles qui as surent l'existence et le triomphe définitif de l’Église jusqu'à la fin des siècles.

Invocation : Saint Dominique, fondateur de l'ordre des prédicateurs, priez pour nous !

 

Trait historique

Le nom

 

Peu de temps après avoir donné une réponse favorable aux sollicitations de Dominique, le pape, ayant à lui écrire sur le même sujet, ordonna à un de ses secrétaires de faire la lettre. Quand elle fut terminée, celui-ci demanda à qui il fallait l'adresser : « Au frère Dominique et à ses compagnons », répondit Innocent III. Puis, un instant après , il ajouta : « Non, n'écrivez pas ainsi : mettez : Au frère Dominique et à ceux qui prêchent avec lui dans le pays de Toulouse ». Enfin, se reprenant une troisième fois, il dit : « Écrivez ceci : « À maître Dominique et aux Frères Prêcheurs ». Quoique ce titre n'eût pas été spécialement formulé par Honorius III dans les Bulles de confirmation, il fut cependant adopté, comme nous le verrons, et toujours conservé depuis. Dominique y tenait et le prenait en toute circonstance. Dès le mois de mai 1211, au sein de ses travaux solitaires et apostoliques en Languedoc, il apposa sur un document son cachet, sur lequel on lisait : « Sceau de Frère Dominique, prêcheur ». (Vie de Saint Dominique, traduite de l'anglais par l'abbé Chirat).

 

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8 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Neuvième jour

Le concile de Latran

 

Prélude. - Dominique est assis dans ce cénacle nouveau, où l'Église enseignante délibère, sous l'assistance du Saint Esprit, qui plane au-dessus de la vénérable assemblée.

 

Réflexion

 

Le Rosaire était institué. Dominique se recueillit encore longuement devant Dieu, dans la solitude qu'il s'était faite à Toulouse. Là, priant et méditant avec ses six premiers compagnons, il prêtait l'oreille aux bruits du dehors . Les assauts de l'hérésie albigeoise redoublaient de furie. La lutte, engagée entre celle qui a dompté dans l'univers entier toutes les hérésies et l'ennemi qui a juré de perdre les âmes par l'erreur, semblait arrivée à ce paroxysme, où les plus vaillants hésitent et où les croyants eux-mêmes se sentent comme pris de peur. Dominique écoutait, il priait avec larmes, il regardait du côté où l'étoile apparaîtrait. L'étoile apparut, comme toujours , du côté de Rome.

Un grand pape gouvernait alors l'Église, l'oeil fixé sur le monde entier, et ne négligeant aucun devoir de son immense charge. Innocent III vit la plaie profonde qui dévorait le midi de la France, et il entreprit de la guérir définitivement. Le 11 novembre 1215, il ouvrit, à Latran, ce célèbre concile, qui, avec celui de Trente, a eu le privilège d'exciter le plus la haine et les fureurs impuissantes des modernes hérétiques, parce que l'enfer vit avec rage que tout était à recommencer. Le terrain gagné, jusque dans le sein même de l'Église de Dieu, fut reconquis par celle- ci avec d'immenses avantages : les mœurs s'épurèrent, la doctrine s'affirma avec plus de netteté, la discipline resserra ses liens sacrés, l'esprit chrétien se retrempa aux sources pures. L’Église sortit, du concile de Latran, rajeunie et vivifiée.

Dominique fut appelé à prendre part aux travaux du saint concile. Quelles ne durent pas être ses émotions, en revoyant Rome ! Onze ans s'étaient écoulés depuis son premier pèlerinage au tombeau des saints Apôtres. Il se retrouvait au pied du siège apostolique, après avoir consacré de longues années à un travail pénible et solitaire. L'œuvre, dont il avait rapports la pensée de sa première entrevue avec le vicaire du Christ, n'avait point encore de vie propre. Ah ! comme son âme virile eut besoin de se retremper aux sources du zèle pour ne pas être ébranlée ! Quarante-six ans de vie déjà passés, beaucoup de travaux et de fatigues, et un si mince succès ! Ne me parlez plus d'enthousiasme humain, les plus fermes s'y briseraient. Et, quand je vois Dominique se diriger vers la salle du concile à Latran, nourrissant dans son cœur le ferme dessein d'enseigner et de réformer le monde, tandis qu'il n'a laissé derrière lui, à Toulouse, que six compagnons inconnus et sans lettres, seuls instruments dont il dispose pour accomplir son immense projet, je m'écrie qu'il y a là quelque chose de divin !

 

Pratique : Ne jamais se décourager, dans les entreprises faites en vue de la gloire de Dieu et du salut des âmes, quand elles ont reçu la sanction de l'obéissance et l'approbation divine.

Invocation : Saint Dominique, homme de cœur vraiment apostolique, priez pour nous !

 

Trait historique

Les sept étoiles

 

Toulouse possédait alors un docteur célèbre qui y occupait avec beaucoup d'éclat une chaire de théologie. Alexandre, c'était son nom, travaillant un jour, de grand matin, dans son cabinet, fut peu à peu distrait de l'étude par le sommeil, et s'endormit profondément. Pendant ce repos, il vit sept étoiles se présenter à lui, petites d'abord, mais qui, croissant en grandeur et en lumière, finissaient par éclairer la France et le monde. Éveillé par ce songe, au point du jour, il appela ses serviteurs qui avaient coutume de porter ses livres, et se rendit à son école. Au moment où il y entrait, Dominique s'offrit à lui, accompagné de ses disciples tous vêtus de la tunique blanche et de la chape noire des chanoines réguliers. Ils lui dirent qu'ils étaient des frères prêchant l'Evangile aux fidèles et aux infidèles dans le pays de Toulouse, et qu'ils souhaitaient ardemment d'entendre ses leçons. Alexandre comprit que c'étaient là les sept étoiles qu'il venait de voir en songe ; et, étant plus tard à la cour du roi d'Angleterre, lorsque déjà l'ordre des Frères Prêcheurs avait acquis une immense renommée, il raconta lui- même comment il avait eu pour écoliers les premiers enfants de cette nouvelle religion. (Vie de Saint Dominique, par le Père Lacordaire)

 

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7 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Huitième jour

Le très saint Rosaire

 

Prélude. - Marie apparaît au saint patriarche, qui reçoit, à genoux, des mains de la reine des apôtres, un beau Rosaire tout brillant de lumière.

 

Réflexions

 

L'histoire rapporte que, jusque là, pendant dix années consécutives, saint Dominique, ni par ses prières, ni par son éloquente parole, ni par ses mortifications et ses jeunes, ni par ses prodiges, ne parvenait à ramener les âmes à Dieu. C'est alors que, gémissant sur cette stérilité de son ministère apostolique, il se jeta entre les bras de Marie, et que fit-il ?

« Le saint Evangile raconte que les disciples, se groupant au tour de Jésus-Christ, lui adressèrent un jour cette parole : « Maître, apprenez- nous à prier » ; et le Maître leur dicta l'Oraison Dominicale, que nous récitons encore tous les jours. C'est cette parole que saint Dominique adressa lui-même à la très sainte Vierge : « Ô Marie, apprenez-moi comment il faut prier pour sauver et convertir les âmes ! » Marie ne resta pas sourde à la demande de son serviteur, elle lui révéla le saint Rosaire et le lui remit entre les mains pour que, de ses mains, il passa dans celles de toutes les générations chrétiennes.

« À peine, continue Mgr de la Bouillerie à qui nous empruntons cette pensée, à peine saint Dominique eut-il commencé à prêcher le Rosaire, qu'il opéra de toutes parts de merveilleux fruits de conversion ; mais ce n'était pas lui qui prêchait, c'était Marie elle-même. Le Rosaire, on peut le dire, est le glorieux et universel apostolat de Marie. Marie est la reine des apôtres, elle était au Cénacle avec Pierre. Pierre prêche du haut de sa chaire infaillible, Marie prêche avec le Rosaire. Ainsi, ce que n'avaient pu ni les prédications ni les jeunes, quelques Pater et quelques Ave l'accomplirent en très peu de temps ; et le saint Rosaire, entre les mains des fidèles, bien mieux encore que l'épée victorieuse entre celles de Simon de Montfort, mit à néant l'hérésie albigeoise ».

 

Pratique : Se renouveler dans la dévotion au très saint Rosaire.

Invocation : Saint Dominique, héraut spécial du Rosaire de la vierge Marie, priez pour nous.

 

Trait historique

À quoi l'on reconnaît les vrais disciples de saint Dominique

 

Dès ses premières années, notre bienheureux père choisit Marie pour Mère. Lorsqu'il pensait à elle, il fondait en larmes de tendresse. Jamais il ne se rassasiait d'invoquer son saint nom, et le prononçait avec tant d'affection et de ferveur, qu'il paraissait en extase par la suavité et la douceur qu'il y trouvait. Sans cesse, il célébrait les louanges de Marie et les mêlait à presque tous ses entre tiens familiers et à toutes ses prédications. Il aurait voulu allumer son amour dans tous les cours et devenir le héraut de sa gloire. Instituteur et propagateur de la dévotion au saint Rosaire, il en prêcha l'excellence avec tant de fruit, que bientôt on la vit embrassée par l’Église universelle. Aussi, plein de rage, pressé par les exorcismes faits à la sainte Baume de Marie Madeleine, le démon s'écria-t-il, le 21 septembre 1610 : « Maudite soit, ô Dominique, la dévotion que tu as eue pour la vierge Marie, mère de Dieu ! Maudits soient tes religieux ! Maudit soit ton Ordre !.… Je vous dis que Dominique est un des intimes de la vierge Marie... Et toi, grand Dieu, tu me contrains de louer Dominique, mon plus grand ennemi, car tu veux que tous sachent combien il est bon et salutaire d'aimer ta mère et de la servir avec dévotion. Ô Dominique ! j'ai pour toi une haine profonde... Oh ! que tu as eu de dévotion pour Marie ! C'est pourquoi celui qui veut être ami de la bienheureuse vierge Marie doit servir Dominique avec ferveur ». Jamais le saint ne de manda à Dieu aucune faveur qu'il ne l'obtînt par l'intercession de Marie ; elle le déclara apôtre et instituteur de son Rosaire : elle le soutint dans les épreuves, le secourut dans les périls et lui apparut souvent du haut du ciel pour le consoler, le fortifier et l'instruire. Elle le présenta à son divin fils comme un fidèle et valeureux capitaine, pour combattre, extirper tous les vices et arrêter la colère du ciel prête à éclater sur le monde. « Il fut, dit sainte Catherine de Sienne, un flambeau que Dieu donna aux hommes par l'intermédiaire de Marie, car c'est elle qui lui donna l'habit, la bonté de Dieu lui en avait confié le soin » ; et, selon saint Vincent Ferrier, « il fut le sel dont la Bienheureuse Vierge se servit pour sauver et régénérer le monde ». Enfin, notre saint patriarche, avant de mourir, priant cette mère si bonne pour les enfants qu'il allait laisser orphelins, reçut d'elle cette réponse : « Ô Dominique, mon bien-aimé, parce que tu m'as aimée plus que toi-même, je protégerai et défendrai tes enfants à l'ombre de mon manteau virginal, et tous ceux qui persévéreront dans l'observation de ta règle seront sauvés ». (Méditations sur la vie et les vertus de saint Dominique, auteur anonyme).

 

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6 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

St Dominique et les Albigeois

 

Septième jour

Vie apostolique

 

Prélude. - Représentons-nous le saint, demeurant au milieu des hérétiques, les convertissant ou les étonnant par l'austérité de sa vie et la douceur de son commerce, tandis que la guerre répand sur tout le pays l'horreur de ses carnages.

 

Réflexions

 

« Après le retour de l'évêque Diego à son diocèse, dit le bienheureux Humbert, saint Dominique, demeuré presque seul avec quelques compagnons qui ne lui étaient attachés par aucun vœu, soutint pendant dix années la ſoi catholique en divers lieux de la province de Narbonne, particulièrement à Carcassonne et à Fanjeaux. Il s'était donné tout entier au salut des âmes par l'office de la prédication, et il souffrit de grand coeur beaucoup d'affronts, d'ignominies et d'angoisses, pour le nom de Notre Seigneur Jésus Christ ».

Les pieux missionnaires vivaient réunis, allant pieds nus de village en village prêcher la vraie foi, sous la conduite du saint apôtre, qui leur donnait l'exemple de l'abnégation la plus absolue mise au service du zèle le plus pur et le plus doux. On le traitait de fou, on l'insultait, on lui crachait au visage, il demeurait impassible et radieux au milieu des opprobres, avouant, dans l'intimité, à ses amis, qu'il préférait le séjour de Carcassonne où on l'injuriait à celui de Toulouse où il était honoré.

Épris d'une sainte ambition de martyre, il enviait le sort du bienheureux Pierre de Castelnau, mis à mort pour la foi, mais, disait il, « je ne suis pas digne du martyre ! » Il s'exposa en bien des occasions à tomber dans les pièges que lui tendaient les albigeois, et, quand ceux-ci lui demandaient sa pensée à cet égard, il répondait avec une simplicité sublime : « Si je tombais entre vos mains, je vous prierais de ne pas m'ôter la vie d'un seul coup, mais peu à peu, en me coupant les membres l'un après l'autre, et, quand vous auriez fait cela, de m'arracher les yeux et de m'abandonner ensuite, afin de prolonger mes tourments et d'enrichir ma couronne ».

Ces beaux exemples enflammaient le zèle de ses compagnons, qui rivalisaient à l'envi de courage et d'ardeur apostolique : « Confiez-vous dans le Seigneur, mes bien-aimés, leur disait le saint, la victoire est à vous, puis que nos péchés sont expiés par le sang. N'est- il pas écrit : Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui apportent l'Evangile de la paix ? » Et ils s'en allaient, joyeux et ardents, les pieds ensanglantés par les ronces des chemins, le coeur fier, les lèvres frémissantes et les cantiques à la bouche.

Ah ! quelle leçon pour nous et pour notre temps ! Comme Dominique et ses premiers compagnons, il faut opposer aux attaques de l'erreur les armes d'une invincible patience, d'une profonde humilité et d'un zèle à toute épreuve. L'apostolat catholique est impossible en dehors de ces conditions.

 

Pratique : S'examiner sur les qualités de son zèle à l'endroit du service de l’Église et du salut de ses frères.

Invocation : Saint Dominique, vous qui arrosiez la terre de votre sang précieux, priez pour nous !

 

Trait historique

Le premier inquisiteur

 

La seule prérogative, dont saint Dominique se prévalut dans ses missions, était celle qui lui avait été conférée avant la croisade de Simon de Montfort contre les albigeois : elle lui donnait le pou voir de réconcilier les hérétiques à la sainte Église et de les admettre à la pénitence, office qui lui a fait donner le nom de premier inquisiteur. Mais, l'inquisition ne fut ni établie, ni constituée à cette époque. Il ne saurait entrer dans le cadre de ce pieux travail d'étudier et d'apprécier cette question encore brûlante du tribunal de l'inquisition. Mais, il nous sera bien permis du moins de citer le rapport présenté aux Cortès d'Espagne, en 1812, lors de la suppression de ce tribunal. Cette pièce, de fabrique rationaliste, libérale et espagnole, ne saurait être suspectée. On y lit : « Les premiers inquisiteurs n'opposèrent jamais à l'hérésie d'autres armes que la prière, la patience et l'instruction, et cette remarque s'applique plus particulièrement à saint Dominique, suivant le portrait que les Bollandistes, Eckart et Touron ont tracé de lui ».

 

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5 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Sixième jour

Le Prieur de Prouilhe

 

Prélude. - Représentons nous ce saint, franchissant pour la première fois le sol béni de cet humble monastère, qui deviendra le berceau de tant d'autres fondations dues à son zèle apostolique.

 

Réflexions

 

Saint Dominique, à son retour de Rome, vint se fixer à Fanjeaux, où l'éloquence de sa parole, la sainteté de sa vie, mais surtout l'aide de la très sainte Vierge, déterminèrent un grand nombre d'âmes à quitter le sentier de l'erreur. Mais, ces âmes, nouvellement converties, ne cessaient pas d'être circonvenues par les ennemis de l'Église, et ce fut pour préserver quelques jeunes filles de la perfide atteinte des sectaires albigeois, qu'en l'année 1206, saint Dominique jeta, au pied de la colline de Fanjeaux, les premiers fondements du monastère de Prouilhe, qui devait être lui-même l'origine de l'ordre des Frères Prêcheurs.

La même année, au pied des montagnes de l'Ombrie, saint François d'Assise, l'ami et le glorieux émule de saint Dominique, groupait ses premiers compagnons près de la chapelle de la Portioncule. Prouilhe et Assise, berceaux illustres que l'Église façonnait en même temps, et d'où, un jour, devaient sortir deux races d'hommes forts pour la défendre !…

Les deux choses se tiennent ; la foi et les mœurs sont solidaires. L'hérésie des Albigeois ne s'attaquait à la foi que pour corrompre plus facilement les mœurs. Dominique, ardent défenseur de la vérité, ne pouvait manquer de devenir aussi l'intrépide apôtre de la morale. De là toute la pensée de sa fondation de Prouilhe. Ses prédications se fortifieraient de l'exemple des âmes pures qui, renonçant à tout pour se sous traire aux périls de la vie du monde, viendraient, dans cet asile béni, fleurir comme des lys, répandant sur la terre infestée par les miasmes corrupteurs de l'hérésie albigeoise des parfums austères.

Telles furent les prémisses des institutions dominicaines. « Elles commencèrent, dit le père Lacordaire, par un asile en faveur de la triple faiblesse du sexe, de la naissance et de la pauvreté, comme la rédemption du monde commença dans le sein d'une vierge pauvre et fille de David. Notre Dame de Prouilhe, solitaire et modeste, attendit longtemps encore au pied des montagnes les frères et les sœurs qui devaient lui être donnés sans mesure, et porter son nom jusqu'aux extrémités de la terre. Fille aînée d'un père qui s'élevait lentement sous la direction patiente de Dieu, elle croissait elle-même en silence, honorée de l'amitié de plusieurs grands hommes, et comme bercée sur leurs genoux. Dominique, qui, après l'entrevue de Montpellier avec les légats du pape, avait quitté le titre de sous-prieur d'Osma pour prendre celui de frère Dominique, ajouta pour lors à cette humble et douce qualification celle de Prieur de Prouilhe, en sorte qu'on l'appelait le frère Dominique, prieur de Prouilhe ».

 

Pratique : Dans les tentations et les occasions périlleuses pour la pureté, faire des actes de foi.

Invocation : Saint Dominique, ivoire de chasteté, priez pour nous !

 

Trait historique

L'animal immonde

 

Dominique avait fondé, depuis peu le monastère de Notre Dame de Prouilhe, quand il vit accourir neuf dames nobles, qui, se prosternant à ses pieds, lui dirent : « Serviteur de Dieu, soyez-nous en aide ; si ce que vous avez prêché aujourd'hui est vrai, voilà bien du temps que notre esprit est aveuglé par l'erreur : car ceux que vous appelez hérétiques, et que nous appelons « bonshommes », nous avons cru en eux jusqu'à présent, et nous leur étions attachées de tout notre cœur, Maintenant nous ne savons plus que penser. Serviteur de Dieu, ayez donc pitié de nous, et priez le Seigneur votre Dieu qu'il nous fasse connaître la foi dans la quelle nous vivions, nous mourrions et nous soyons sauvées ». Ayez patience, leur répondit Dominique après une courte prière, et attendez sans crainte ; je crois que le Seigneur, qui ne veut la perte de personne, va vous montrer quel maître vous avez servi jusqu'à présent ». Tout à coup, apparaît un animal immonde, en qui s'était comme incarné l'esprit d'erreur et d'immoralité, et Dominique reprit, en les rassurant : « Vous pouvez juger à cette figure, que Dieu a fait apparaître devant vous, quel est celui que vous suiviez en suivant les hérétiques ». Ces femmes se convertirent et devinrent les premières religieuses du prieuré de Prouilhe. (Vie de saint Dominique, par le B. Humbert).

 

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4 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Cinquième jour

À Rome !

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique, humblement agenouillé, avec l'évêque d'Osma, aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ, le grand pape Innocent III.

 

Réflexions

 

Rome est le centre du monde chrétien ; rien ne s'y fait de grand et de durable, si Rome ne l'a inspiré, examiné et approuvé. Là est l'âme de l’Église, parce que là est Pierre, et que là où est Pierre, là est l’Église.

Or, en ce temps- là, Pierre s'appelait Innocent III. Poussé par l'esprit de Dieu, Dominique vint s'agenouiller devant Pierre, il l'écouta longuement, il inclina la tête sous sa bénédiction féconde, il se releva transfiguré. Le chanoine d'Osma venait d'être sacré apôtre.

Toutefois, selon l'observation d'un éloquent évêque, ce serait peu comprendre l'action dont saint Dominique vint prendre l'inspiration aux pieds d'Innocent III, que de la borner à lui seul. Quand Dieu marque au front un homme pour agir sur son Eglise, il sait très bien deux choses : que la vie de cet homme sera courte, et que son Eglise durera toujours. Alors il ajoute à cet homme la grâce de la paternité, et il revit dans ses enfants.

Ah ! contemplez maintenant comment la vie de saint Dominique, commencée à Rome près du vicaire immortel de Jésus-Christ, se prolonge à travers les siècles. Il vit, il vit, quand le génie d'un de ses fils écrit la sublime épopée où la science théologique confère avec l'intention des anges. Il vit, quand de toute part il répand sa parole et son sang dans la personne de ses fils. Il vit, quand saint Vincent Ferrier, par le nombre et l'éclat de ses miracles, étonne l'Église elle-même, habituée aux merveilles de Dieu. Il vit, parmi les blanches et virginales phalanges qui accompagnent l'Agneau, guidées par les Catherine de Sienne et les Rose de Lima. Il vit, et parce qu'il a commencé humble et pauvre, Dieu se plaît à proclamer e son nom, à relever sa gloire, à exalter sa puissance. Il vit, et par trois fois il viendra glorieusement s'asseoir sur la chaire de Pierre, cette chaire où il est venu chercher sa mission. Il vit dans le saint pontife qui donne son nom à notre admirable Pape, et qui, comme autrefois Moïse, gagne des batailles en levant les mains au ciel.

Non, dans sa tombe fermée, Dominique n'a pas enseveli la vie qu'il puisa à Rome, quand il y vint se faire bénir et sacrer chevalier de la vérité. Il vit toujours dans la parole et dans les œuvres de ses fils ; dans leur théologie, la plus sûre et la plus exacte gardienne de la vérité catholique. Il vit dans leurs exemples d'abnégation et de sainteté.

Il vit enfin dans cet ordre illustre, que la France a été si heureuse de voir rétabli par un de ses plus grands orateurs, parce que, fidèle aux traditions de son glorieux fondateur, l’Ordre Dominicain continue sa noble mission, toujours attaché à la chaire de Pierre, et par elle à l'Église, et par l'Église à Jésus-Christ.

 

Pratique : Dans tout ce qui touche de près ou de loin à la foi, s'attacher avec fermeté à la chaire de Pierre.

Invocation : Saint Dominique, docteur de vérité, priez pour nous !

 

Trait historique

La foi qu’on rapporte de Rome

 

Quand Dominique eut fixé le but de sa vie auprès du siège in faillible de la vérité, il s'en revint prêcher la vraie foi, celle qu'on enseigne à Rome, et Dieu voulut marquer d'un signe miraculeux l'intégrité de cette doctrine. « Il arriva, dit un historien de sa vie, qu'une grande conférence fut tenue à Fanjeaux, en présence d'une multitude de fidèles et d'infidèles qui y avaient été convoqués. Les catholiques avaient préparé plusieurs mémoires qui contenaient des raisons et des autorités à l'appui de leur foi ; mais, après les avoir com posés ensemble, ils préférèrent celui que le bienheureux homme de Dieu, Dominique, avait écrit, et résolurent de l'opposer au mémoire que les hérétiques présentaient de leur côté. Trois arbitres furent choisis d'un commun accord pour juger quel était le parti dont les raisons étaient les meilleures, et par conséquent la foi plus solide. Or , après beaucoup de discours, ces arbitres ne pouvaient s'entendre sur une décision ; la pensée leur vint de jeter les deux mémoires au feu, afin que, si l'un des deux était épargné par les flammes, il fût certain qu'il contenait la vraie doctrine de la foi. On allume donc un grand feu, on y jette les deux volumes : aussitôt celui des hérétiques est consumé ; l'autre, qu'avait écrit le bienheureux homme de Dieu, Dominique, non seulement demeure intact, mais il est repoussé au loin par les flammes en présence de toute l'assemblée. On le rejette au feu une seconde et une troisième fois ; autant de fois, l'évènement qui se reproduit manifeste clairement où est la vraie foi, et quelle est la sainteté de celui qui avait écrit le livre. (Vie de saint Dominique, par le B. Jourdain de Saxe).

 

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3 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Quatrième jour

En France !

 

Prélude : Unissons-nous, en ce jour où l'Église entière honore notre saint protecteur, à toutes les prières qui lui sont adressées de toutes parts, dans les ordres religieux, dans le clergé et par les âmes pieuses.

 

Réflexions

 

Ce n'est pas sans émotion que les fidèles enfants de saint Dominique assistent à cette première entrée de leur grand patriarche sur le sol de la France. L'esprit de Dieu, qui l'assista visiblement en toute occurrence, dut donner à l'âme du futur prêcheur, un tressaillement inconnu, quand il franchit les frontières du pays natal pour fouler la terre que Dieu avait marquée et où la voix de l'inspirateur divin des apôtres allait se faire entendre à Dominique. Ainsi Jean-Baptiste tressaillit dans le sein de sa mère, lorsque Jésus se rapprocha de lui. Écoute, mon fils, quitte la maison de ton père, oublie le temps où tu es né, viens, franchis les monts, écoute la voix de l'ange qui garde la France, incline ton oreille, regarde, ceux-ci seront tes enfants, tu leur donneras la vie de l'âme, et ta lumière ardente et dévorante illuminera et embrasera pour des siècles la terre que tu foules, la terre consacrée par les desseins de la Providence à l'endroit de ta vocation apostolique.

Dominique accompagnait Diego d'Azévédo, devenu évêque d'Osma, dans une mission diplomatique à la cour du Danemark, quand il traversa le sud de la France. Il y entendit parler pour la première fois de cette effroyable hérésie manichéenne, qui, sous le nom d'hérésie des albigeois, devait répandre tant de ténèbres, de boues immondes et de terribles catastrophes dans le midi de la France. Il constata, avec la douleur d'une âme éprise du zèle pour le salut des âmes, le développement effrayant de cette hérésie dans le Languedoc. Son cœur en reçut une impression ineffaçable. Il comprit que Dieu lui dévoilait sa mission et l'œuvre qui allait devenir le but de ses immenses travaux.

« Arrivé à Toulouse, où il ne devait demeurer qu'une nuit, Dominique s'aperçut que leur hôte était hérétique... Il ne se con tenta pas de prier en secret pour son hôte infidèle ; il passa la nuit à l'entretenir, et l'éloquence imprévue de cet étranger toucha tellement le cœur de l'hérétique, qu'il revint à la foi, avant que le jour fût levé. Alors, une autre merveille s'accomplit : Dominique, ému par la conquête qu'il venait de faire à la vérité et par le triste spectacle des ravages de l'erreur, eut pour la première fois la pensée de créer un ordre consacré à la défense de l'Église par la prédication. Cette vue soudaine prit possession de lui et ne l'abandonna plus. Il quitta la France avec le secret éclairé de sa destinée future, comme si la France, jalouse de n'avoir pas produit ce grand homme, eût obtenu de Dieu qu'il ne touchât pas vainement son sol, et que ce fût elle au moins qui lui donnât le conseil décisif de sa vie ».

 

Pratique : Renouveler aujourd'hui sa consécration personnelle à saint Dominique.

Invocation : Saint Dominique, priez pour nous !

 

Trait historique

Le saint roi

 

Castiglio nous assure, dans son histoire des Frères Prêcheurs, que le but du voyage de Diego et de Dominique n'était point le Danemark, mais qu'ils se rendaient à la cour du roi de France, et que Dominique, trouvant la reine Blanche dans une grande affliction, parce qu'elle n'avait pas d'enfants, lui recommanda avec instances le pieux usage du Rosaire. Castiglio ajoute que la reine et son peuple accueillirent cette sainte dévotion avec un religieux empressement, et que l'enfant que Dieu accorda à ses ferventes prières fut le grand saint Louis. Il est probable, d'après la date de la naissance du fils de Blanche de Castille, généralement fixée en l'année 1215, que les circonstances, que nous relatons ici, doivent être rapportées à un voyage postérieur de Dominique à la cour de France. Toutefois, bien qu'il y ait évidemment confusion dans les dates, nous ne trouvons pas improbable cette touchante tradition, nous la chérissons même, et tous les cours attachés à l'Ordre de Saint Dominique doivent être émus en pensant qu'ils peuvent considérer saint Louis comme l'enfant du très saint Rosaire. (Vie de saint Dominique, par l'abbé Chirat).

 

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2 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Troisième jour

Le Sacerdoce

 

Prélude. - Représentons-nous saint Dominique, au moment où il reçoit le caractère sacré du prêtre de Jésus-Christ. Les anges gardiens de son ordre futur assistent à cette ordination, qui donnait à l'Église un de ses plus parfaits ministres, l'apostolique fondateur de l'Ordre Dominicain.

 

Réflexions

 

Les sciences qu'on enseigne dans les universités ne suffisent pas à révéler la beauté des âmes et le prix du sacerdoce destiné à procurer leur salut. Mais, à l'étude de la science, Dominique joignait, nous l'avons vu, la méditation et l'amour de la prière. Jésus-Christ se révéla à lui dans ses entretiens si pieux et si intimes, que le fidèle étudiant de Valencia se plaisait à avoir avec son Maître. Il lui dévoila cette grande chose, qui est son propre sacerdoce divin, perpétué, à travers les âges et les espaces, par le sacerdoce catholique.

Le saint jeune homme fut épris d'amour pour cette beauté surnaturelle que le caractère du prêtre confère à une âme, et, sur les conseils de Diego d'Azévédo, ce prêtre vénérable que l'ordre de son pieux dirigé ne cesse de bénir, comme ayant servi d'intermédiaire et d'instrument de la grâce auprès de son bienheureux fondateur, Dominique devint prêtre, et, tout de suite, désireux de suivre son nouvel état dans toute la perfection des devoirs de la vie ecclésiastique, il embrassa, selon l'esprit de l'Église, la vie commune, favorisée à Osma par l'institution des chanoines réguliers.

Mystérieuse disposition de la Providence, qui ne juge pas comme les hommes ! Jésus, avant de commencer sa vie apostolique, se cache trente ans, dans une inaction apparente, dans la modeste boutique de Nazareth. Dominique, prêtre de Jésus-Christ, avant de s'élancer comme un géant dans sa carrière d'apôtre qui sera courte, demeure neuf ans comme enseveli dans les humbles et cal mes fonctions d'un chapitre canonial. Le Maître, voulant le faire à son image, se réservait ainsi le temps et le calme nécessaires pour former peu à peu cette belle âme, ardente et généreuse, aux grandes choses qu'il lui réservait, l'assouplissant dans les pratiques gênantes de la vie commune et lui imposant cette lente formation des âmes d'élite que la grâce aime à suivre, à l'opposé des vues et des desseins de la nature toujours impatiente. Dieu ne juge pas comme les hommes. Saint Dominique, chanoine d'Osma, en est une preuve de plus, que beaucoup peuvent méditer, en se l'appliquant.

Âmes éprises d'amour pour les choses du zèle apostolique, sachez donc imiter ce grand modèle, sachez attendre l'heure de Dieu ! Elle sonnera, quand le Maître l'aura voulu, et, si elle ne sonnait point, c'est que le Maître se serait contenté de l'intention.

 

Pratique : Modérer l'impatience dans ses désirs, même les plus saints.

Invocation : Saint Dominique, qui aviez soif du salut des âmes, priez pour nous.

 

Trait historique

Le chanoine d'Osma

 

« Dominique commença de paraître, entre les chanoines ses frères, comme un flambeau qui brûle, le premier par la sainteté, le dernier de tous par l'humilité de son cœur, répandant autour de lui une odeur de vie qui donnait la vie, et un parfum semblable à l'encens dans les jours d'été. Ses frères admirent une si sublime religion : ils l'établissent leur sous-prieur, afin que, placé plus haut, ses exemples soient plus visibles et plus puissants. Pour lui, comme un olivier qui pousse des rejetons, comme un cyprès qui grandit, il demeurait jour et nuit dans l'église, vaquant sans relâche à la prière, et se montrant à peine hors du cloître, de peur d'ôter du loisir à sa contemplation. Dieu lui avait donné une grâce de pleurer pour les pécheurs, pour les malheureux et les affligés ; il portait leurs maux dans un sanctuaire intérieur de compassion, et cet amour douloureux, lui pressant le cœur, s'échappait au dehors par des larmes. C'était sa coutume, rarement interrompue, de passer la nuit en prière, et de s'entretenir avec Dieu, sa porte fermée. Quelquefois alors, on en tendait des voix, et comme des rugissements, sortir de ses entrailles émues, qu'il ne pouvait contenir. Il y avait une demande qu'il adressait souvent et spécialement à Dieu, c'était de lui donner une vraie charité, un amour à qui rien ne coûtât pour le salut des hommes, persuadé qu'il ne serait vraiment un membre du Christ que lorsqu'il se consacrerait tout entier, selon ses forces, à gagner des âmes, à l'exemple du Sauveur de tous, le seigneur Jésus-Christ, qui s'est immolé sans réserve à notre rédemption. Il lisait un livre qui a pour titre : Conférences des Pères, lequel traite à la fois des vices et de la perfection spirituelle, et il s'efforçait , en le lisant, de connaître et de suivre tous les sentiers du bien. Ce livre, avec le secours de la grâce, l'éleva à une difficile pureté de conscience, à une abondante lumière dans la contemplation, et à un degré de perfection fort grand ». (Vie de saint Dominique, par le Bienheureux Jourdain de Saxe).

 

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1 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Deuxième jour

L'éducation

 

Prélude. - Représentons-nous Dominique enfant et admirons, avec ses contemporains, cet air d'innocence et de douceur qui lui gagnait toutes les âmes, dès sa plus tendre jeunesse.

 

Réflexions

 

Rien ne devait entraver, dans cette âme prédestinée, les desseins de la Providence et les attraits de la grâce de Dieu. Nourri par sa pieuse mère, son premier âge s'écoula à l'abri de cette maison paternelle, où ses premiers regards ne devaient rencontrer que de saints exemples. Heureux enfant, il secondait de son mieux l'action de la grâce sur lui, et, tout petit, on le vit sortir souvent de son berceau trop moelleux pour se coucher par terre, comme s'il eut souffert dès lors d'avoir une couche plus douce que les plus malheureux de ses frères.

« Avant que le monde eut touché à cet enfant, il fut confié, comme Samuel, aux leçons de l'Église, en la personne d'un de ses oncles, archiprêtre d'une ville voisine de Calaroza, afin qu'une discipline salutaire prit encore possession de son tendre cœur ; et il arriva, en effet, que, posé sur ce fondement solide, il croissait en âge et en esprit, s'élevant chaque jour, par un progrès heureux, à une plus haute vertu ». Son bonheur dès lors ſut de visiter, d'embellir et d'habiter la maison de Dieu.

À quatorze ans, lorsque le cour s'éveille et que les tentations se dressent devant l'imagination de l'adolescent, il fut envoyé à l'Université de Valencia, où il devait séjourner dix ans, sans démentir un seul jour son application à l'étude et l'angélique candeur de sa vie.

Un de ses condisciples a écrit, sur le temps que Dominique consacra à ses études dans l'Université, une page qu'il faut lire et que nous allons bientôt admirer. Mais, pour caractériser cette vie de pieux étudiant, il suffirait de citer, avec Lacordaire, deux traits qui nous sont restés de ces dix années de Valencia. « Pendant une famine qui désolait l'Espagne, Dominique, non content de donner aux pauvres tout ce qu'il avait, même ses vêtements, vendit encore ses livres annotés de sa main, pour leur en distribuer le prix, et, comme on s'étonnait qu'il se privât des moyens d'étudier, il prononça cette parole, la première de lui, qui soit arrivée à sa postérité : « Pourrais-je étudier sur des peaux mortes, quand il y a des hommes qui meurent de faim ? Son exemple engagea les maîtres et les élèves de l'Université à venir abondamment au se cours des malheureux. Une autre fois, voyant une femme, dont le frère était captif chez les Maures, pleurer amèrement de ne pouvoir payer sa rançon, il lui offrit de se vendre pour le racheter : mais Dieu, qui le réservait pour la rédemption spirituelle d'un grand nombre d'hommes, ne le permit pas ».

 

Pratique : Contribuer, par tous les moyens que la Providence met à notre disposition, à l'éducation chrétienne des enfants.

Invocation : Saint Dominique, fleur éclatante dans le jardin de l’Église, priez pour nous.

 

Trait historique

L'étudiant de Valencia

 

Voici ce qu'un historien a dit des années que notre saint passa à l'université de Valencia : « L'angélique jeune homme Domini que, bien qu'il pénétrât facilement dans les choses humaines, n'en était cependant pas ravi, parce qu'il y cherchait vainement la sagesse de Dieu, qui est le Christ. Nul des philosophes, en effet, ne l'a communiquée aux hommes ; nul des princes de ce monde ne l'a connue. C'est pour quoi, de peur de consumer en d'inutiles travaux la fleur et la force de sa jeunesse, et pour éteindre la soif qui le dévorait, il alla puiser aux sources profondes de la théologie. Invoquant et priant le Christ, qui est la sagesse du Père, il ouvrit son cœur à la vraie science, ses oreilles aux doctrines des saintes Ecritures ; et cette parole divine lui parut si douce, il la reçut avec tant d'avidité et de si ardents désirs, que, pendant quatre années qu'il l'étudia, il passait des nuits presque sans sommeil, donnant à l'étude le temps du repos. Afin de boire ce fleure de la sagesse avec une chasteté plus digne encore d'elle, il fut dix ans à s'abstenir de vin. C'était une chose merveilleuse et aimable à voir que cet homme en qui le petit nombre de ses jours accusait la jeunesse, mais qui, par la maturité de sa conversation et la force de ses mœurs, révélait le vieillard. Supérieur aux plaisirs de son âge, il ne recherchait que la justice ; attentif à ne rien perdre du temps, il préférait aux courses sans but le sein de l'Église sa mère, le repos sacré de ses tabernacles, et toute sa vie s'écoulait entre une prière et un travail assidus. Dieu le récompensa de ce fervent amour avec lequel il gardait ses commandements, en lui inspirant un esprit de sagesse et d'intelligence qui lui faisait résoudre sans peine les plus difficiles questions ». (Vie de saint Dominique, par Thierry D'Arolda).

 

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31 juillet 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

Caleruega

 

Premier jour

La Naissance

 

Prélude. - Transportons-nous par la pensée au château de Guzman, au moment où la naissance de Dominique, accompagnée de signes miraculeux, y apporte la joie.

 

Réflexions

 

Dominique naquit d'une famille de saints : sa mère est honorée sur les autels, ainsi que l'un de ses frères. Entre toutes ses illustrations, cette grande et noble famille des Guzman aima de préférence celle que donne la sainteté de la vie. Dieu semblait ainsi prédestiner une maison, à laquelle une gloire immortelle était réservée dans les annales de la Sainte Eglise.

Dès avant la naissance de ce fils glorieux, on sut, parmi les siens, que le Seigneur prédestinait cet enfant à de grandes choses. Un signe célèbre, immortalisé par l'écusson de l'ordre dominicain, révéla à la mère de Dominique ce que son fils serait un jour. Elle vit, en un songe mystérieux dont l'esprit de Dieu lui donna l'explication, le fruit de ses entrailles s'élancer de son sein maternel, sous la forme d'un chien qui tenait dans sa gueule une torche enflammée et se précipitait à travers le monde qu'il embrasait d'un vaste incendie. Cette vision prophétique, devenue l'emblème des Frères Prêcheurs, présageait la grande doctrine et la puissante parole du futur fondateur, que la Providence a chargé de répandre l'Évangile sur tous les points du monde.

À peine né, l'enfant fut honoré d'un nouveau miracle. La noble dame, qui le tint sur les fonds baptismaux, vit une étoile lumineuse briller sur le front de l'enfant, au moment où l'eau sainte coulait sur ce front d'un jour. Le Bienheureux Angelico de Fiesole n'a pas manqué d'immortaliser le souvenir de ce prodige, en peignant le portrait de son vénéré père.

Ô Dominique, lumière de l'Église et du monde, voyez que d'âmes baptisées effacent de leur front cette brillanté étoile que la foi et la grâce y déposèrent à leur entrée dans la vie ! Aidez de votre puissant patronage ceux qui prêchent pour raviver les flammes qui s'éteignent et rétablir les lumières sur le chandelier ! Aidez nous, nous, vos enfants, à garder intact le flambeau de la foi que tant de vents contraires font vaciller, à préserver nos âmes de la boue qu'y laissent les ténèbres du péché, quand elles souillent, même un instant, les cœurs trop faibles pour lui résister.

 

Pratique : Se renouveler dans l'esprit de foi, qui doit distinguer les vrais enfants de saint Dominique.

Invocation : Saint Dominique, lumière du monde, priez pour nous !

 

Trait historique

L'étoile mystérieuse

 

Nous avons dit plus haut qu'une étoile symbolique resplendit sur le front de Dominique enfant, pendant qu'on le baptisait. La peinture chrétienne a fixé ce souvenir dans les représentations qu'elle consacre au grand patriarche. Nous avons cité Fra Angelico il faudrait citer tous les artistes peintres et sculpteurs qui ont traité ce sujet. L'un d'eux, en plaçant la branche de lys traditionnelle entre les mains de Dominique, a fait jaillir une flamme de chaque fleur. C'est un souvenir de l'étoile du baptistère de Calaroga. Quelque vestige, en effet, en demeura toujours, depuis son baptême, sur le visage du saint, et les historiens ont remarqué, comme un trait particulier de sa physionomie, devenu d'ailleurs son caractère iconographique, qu'une certaine splendeur jaillissait de son front et attirait à lui le cœur de tous ceux qui le regardaient. Une de ses pieuses filles spirituelles, la sœur Cécile, nous a conservé une description de ce noble visage : « Sur son front, dit-elle, et entre ses sourcils resplendissait une brillante lumière qui inspirait aux hommes le respect et l'amour ».

 

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30 juillet 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Veille du premier jour

Les gloires dominicaines

 

Prélude. - S’unir, par la pensée et par le cœur, à toutes les âmes qui, en ce jour, se disposent à honorer notre glorieux patron, pendant le mois que lui consacre la piété de ses fils spirituels, afin d'accroître, par cette communion des saints, l'ardeur de notre dévotion et d'assurer le fruit de cette pratique.

 

Réflexions

 

Ce que le Père Lacordaire a dit, dans une intention plus générale, nous le dirons ici, de la postérité spirituelle de saint Dominique, plaçant ainsi nos pieuses réflexions du mois entier sous l'égide d'une parole aussi filialement dévouée à notre saint protecteur que digne de nous faire entendre la grandeur de son œuvre, pour l'avoir le mieux étudiée, méditée, comprise et traduite.

« L'histoire a raconté les travaux (des fils de saint Dominique). Des hérésies formidables s'élevèrent, des mondes nouveaux se découvrirent : mais, dans les régions de la pensée comme sur les flots de la mer, nul navigateur ne put aller plus loin que leur dévouement ou leur doctrine. Tous les rivages ont gardé la trace de leur sang, et tous les échos de son de leur voix. L'Indien, poursuivi comme une bête fauve, a trouvé un asile sous leur froc ; l’africain a encore sur son cou la marque de leurs embrassements ; le Japonais et le Chinois, séparés du reste de la terre par la coutume et l'orgueil encore plus que par le chemin, se sont assis pour entendre ces merveilleux étrangers ; le Gange les a vus communiquer aux parias la sagesse divine ; les ruines de Babylone leur ont prêté une pierre pour se reposer et songer un moment, en s'essuyant le front, aux jours anciens. Quels sables ou quelles forêts les ont ignorés ? Quelle langue est-ce qu'ils n'ont pas parlée ? Quelle plaie de l'âme ou du corps n'a senti leur main ? Et, pendant qu'ils faisaient et refaisaient le tour du monde sous tous les pavillons, leurs frères portaient la parole dans les conciles et sur les places publiques de l'Europe ; ils écrivaient de Dieu en mêlant le génie des Pères de l’Église à celui d'Aristote et de Platon, le pinceau à la plume, le ciseau du sculpteur au com pas de l'architecte, élevant sous toutes les formes ces fameuses sommes théologiques, diverses par leurs matériaux, uniques par la pensée, que notre siècle se reprend à lire et à aimer... »

Avant de mourir, Dominique promit d'aider ses enfants : l'histoire a dit les merveilles de cette assistance du père sur sa postérité, mais, nous, qui sommes les fils de ce saint, nous avons un motif spécial de nous laisser aller à la joie que donne à l'âme pieuse le tableau des bienfaits du patronage que le grand Patriarche de l'Ordre Dominicain n'a cessé d'exercer sur ses membres. Sans doute, tous les fondateurs d'Ordres vivent dans leur Institut, mais la présence perpétuelle du maître parmi les disciples, ce legs de ses lèvres mourantes, nous donne, à nous les enfants privilégiés de saint Dominique, une confiance spéciale. Ce sentiment nous accompagnera pendant tout le mois que nous allons consacrer à méditer les vertus et les gloires de sa vie.

 

Pratique : Répandre autour de soi la pratique du mois consacré à saint Dominique, et se préparer à le suivre avec une filiale dévotion, sans y manquer un seul jour.

Invocation : Saint Dominique, chef et père de l'Ordre des Frères Prêcheurs, priez pour nous !

 

Trait historique

Le Chant de Dante

 

Voici l'éloge que faisait de l'Ordre Dominicain, au XVe siècle, un des plus grands poètes chrétiens, le chantre indépendant de la Divine Comédie :

« En cette partie du monde d'où le zéphyr part et vient ouvrir les feuilles nouvelles de l'Europe ; non loin du bruit des flots qui cachent le soleil à tout homme derrière leur immensité ; est assise la Calaroga sous la protection du grand écu, où le Lion domine la Tour, et la Tour le Lion.

Là naquit l'amoureux serviteur de Dieu, le saint champion de la foi chrétienne, doux aux siens et rude aux ennemis. À peine était créée son âme, que, remplie d'une vive vertu, elle fit prophétiser sa mère. Lorsque, au sacré baptême, la foi et lui se fiancèrent ensemble, et promirent de se sauver l'un par l'autre, la marraine qui donnait pour lui le consentement vit en songe le fruit merveilleux qui devait sortir de lui et de ses héritiers. Et, pour que son nom répondit à sa nature, un ange vint le nommer du nom même du Seigneur, auquel il était tout entier. Il fut appelé Dominique : et c'est de lui que je parle comme du jardinier choisi par le Christ pour l'aider dans son jardin.

Bien parut-il qu'il était l'envoyé et l'ami du Christ, puisque son premier amour fut pour le premier conseil que donne le Christ. Souvent sa nourrice le trouva couché par terre, silencieux et éveillé, comme s'il eût dit : « Je suis venu pour cela ». Oh ! vraiment heureux père ! Oh ! vraiment pleine de grâces, sa mère ! comme le dit leur nom même de Félix et de Jeanne.

En peu de temps, non pour le vain amour du monde, mais par amour de la manne véritable, il devint grand docteur, et se mit à travailler la vigne qui blanchit et se dessèche lorsque le vigneron n'est pas digne d'elle. Il ne demanda pas de donner moins au lieu de donner plus, ni le premier bénéfice vacant, ni les dîmes qui appartiennent aux pauvres de Dieu ; mais seulement la liberté de combattre pour l'Evangile contre les erreurs du monde. (Le Paradis, chant XII, trad. du P. Lacordaire).

 

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30 avril 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Premier jour

Lecture


Dans le diocèse de Leiria, en Estramadure, entre cette capitale du district et Vila Nova de Ourem, se trouve le petit village d’Aljustrel, composé de terres modestes jadis bien ignoré jusqu’à ce que vint briller sur lui cette céleste lumière des Apparitions.

En ce matin du 13 mai 1917, trois petits enfants conduisaient au pâturage un troupeau de brebis qui appartenaient aux deux familles parentes. « Allons vers la Combe, dit l’aînée de la bande, nous ferons paître les brebis dans le champ de mon père ». Elle s’appelait Lucie Santos. Ses deux compagnon étaient frère et sœur : François et Jacinthe Marto. Lucie avait dix ans et distançait ses deux compagnons de quelques mois à peine, mais elle avait un ton d’autorité qui s’imposait.

Cependant, au lieu de prendre immédiatement la direction indiquée, enfants et brebis suivaient le sentier et faisaient monter dans l’atmosphère un nuage de poussière. C'était un dimanche. Le ciel était limpide. Le parfum des fleurs embaumait l'air. Les enfants s’assirent dans l'herbe et sortirent de leur panier quelques provisions pour déjeuner. C’était un déjeuner de pauvres avec du pain noir, du fromage et quelques olives. Ils se partagèrent le frugal menu, mais la joie ne faisait pas défaut.

Lucie, tout en mangeant, expliquait aux autres que son père allait planter des arbres pour fournir en été une ombre favorable dans ce coin dénudé. Quand ils eurent apaisé leur faim, les enfants répondirent selon leur coutume pieusement au chapelet qu'égrenait Lucie. Pour situer l'endroit où se trouvaient les enfants, précisons que c’est à la place même où s'élève le transept de la basilique nouvelle.

Le chapelet terminé, les enfants se détendirent en jouant. Leurs jouets, comme le déjeuner, étaient aussi modestes : quelques éclats de bois, de petites pierres, des mottes de terre pour bâtir une maisonnette. De temps en temps pourtant, un rapide coup d’œil sur le troupeau assurait la vigilance et, si quelque brebis s’égaillait, un cri les faisait rentrer dans l’ordre.

Les rires continuaient de fuser de plus belle, dans cette matinée ensoleillée de mai, lorsque, soudain, jaillit un éclair dans le ciel bleu. Les enfants cessent leurs jeux et se regardent tout interdits. Ils lèvent les yeux au ciel. Pas un nuage. Le firmament est d’une luminosité sereine. Que se passe-t-il ?.. Lucie scrute l'horizon. Quoique bien jeune, elle a déjà beaucoup d'expérience : « Partons, s’écrie-t-elle, il va faire orage ».

Et chacun rassemble son troupeau pour rentrer à Aljustrel par les voies les plus rapides. À peine ont-ils fait quelques pas, qu’ils sont éblouis par un second éclair, suivi presque aussitôt d’un troisième. Cette fois, ils se heurtent à une petite haie de jeunes chênes verts, appelés aussi yeuses, et là, à hauteur d'homme, au sommet de la frondaison, toute irradiée de lumière d’or, une Apparition brille à leurs yeux éblouis.

Elle a l'air d’une jeune fille de dix-huit ans. Les enfants cherchent à s’enfuir, mais l’Apparition les tranquillise : « N’ayez pas peur, mes enfants, je ne vous ferai aucun mal ». Le timbre de sa voix était d’une harmonieuse suavité, précisera plus tard Lucie, mais son visage était empreint d’une mélancolique beauté. Lucie avait déjà retrouvé tout son aplomb. Avec sa rudesse native, elle demanda brusquement à l’Apparition : « D'où venez-vous, madame ? » L’Apparition leva alors sa main droite vers le firmament azuré et répondit : « Du ciel ».

Lucie avoua plus tard qu'elle avait été pénétrée par le timbre mélodieux de cette voix céleste et elle comprit que cette mystérieuse présence ne pouvait être que celle d’une créature vraiment bonne, car, en même temps, au fond de son cœur, une mystérieuse attraction l’entraînait irrésistiblement vers Elle.

La jeune fille n’osait pas se l’avouer encore, mais d’après les images qu’elle connaissait de la Mère du Ciel, tout criait en elle : « Ne serait-ce pas la Vierge très sainte ? Oui, ce doit être Marie... Ce doit être Notre Dame ».

 

Réflexions


L'apparition de la très sainte Vierge, le 13 mai 1917, aux trois enfants de Fatima est aussi vraie que l’apparition de l’Immaculée Conception à Bernadette Soubirous, aux Roches Massabielle, le 11 février 1858. Et cela nous explique le pourquoi des violentes luttes dont Fatima, comme Lourdes, ont été le théâtre. Quel scandale dans le monde des philosophes ! Parler d’apparitions célestes, en plein XXe siècle, au moment même où la Science prétendait avoir fait table rase du surnaturel ! La consigne de l’impie est toujours la même : « Défense à Dieu de faire miracle en ce lieu ».

Les apparitions de Fatima furent une réalité et non un phénomène d’auto-suggestion, Nous le prouvons par l'examen attentif :

a) des enfants : leur tendre jeunesse est une garantie. François à huit ans ; Jacinthe, neuf ; Lucie, dix. Un enfant se suggestionne difficilement, À plus forte raison trois enfants ne peuvent se suggestionner à la fois pour voir la même chose simultanément. L'apparition n’a pas eu lieu, pendant la récitation du chapelet, mais pendant l’effervescence du jeu qui accapare l'attention de l’enfant. Comment se suggestionner en allant garder les brebis, chose qu'ils font journellement ? En quittant Aljustrel, ils vont à l'aventure. C’est Lucie qui décide sur-le-champ qu’on ira dans le champ de son père. De plus, c’est en plein jour. L’illusion est plus facile dans l’obscurité. En marchant dans un bois, la nuit, des enfants peuvent croire voir des fantômes. Mais ici, les éclairs se produisent, en plein soleil, Les enfants se précipitent pour rentrer chez eux. Tous les trois voient le même éclair, au même moment, par trois fois successives, et ils sont arrêtés devant le même bouquet d’yeuses et tous les trois entendent, en même temps, les mêmes paroles. Un seul pourrait s’illusionner peut-être, mais pas les trois à la fois, simultanément ;

b) de l’Apparition même : Lucie et Jacinthe ont pu la détailler parfaitement. Seul François n’entendait pas le son de sa voix mélodieuse. Elle était vêtue, nous disent les enfants, d’une tunique blanche recouverte d’un blanc manteau bordé d’or, et dont l’ourlet supérieur était rabattu sur la tête en forme de capuchon. Ses mains, à la hauteur de la poitrine, dans l'attitude de quelqu'un en prière, égrenaient un rosaire composé de perles. Ses pieds nus semblaient posés sur un nuage léger, au haut du bouquet d’yeuses. Quant au visage, à la couleur des yeux et de la chevelure, Lucie n’a pu s’en rendre compte ni donner aucune précision, à cause de l’éblouissement qui jaillissait de l'Apparition. « Oh! cette lumière ! », ne cesseront de répéter les enfants ;

c) des circonstances de l’Apparition : c’est à une époque où la religion chrétienne était persécutée. L’esprit du mal attisait la haine de tous les ennemis de l'Ordre. Révolution à l’intérieur, persécution de l’Église, matérialisme négateur du surnaturel, Et voici que la Vierge pose son pied virginal sur la terre du Portugal et, du même coup, c’est la foi qui ressuscite vivante et active. Fatima devient un centre de mission, de prière, de médiation, de piété et une terre de miracle. C'est la preuve évidente et manifeste que le Ciel est venu à la Cova d’Iria visiter le Portugal.


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

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17 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Trente-et-unième jour

Clôture du Mois de Saint Vincent de Paul

18 octobre

 

Culte et Reliques

 

Prélude. - Vénérons le saint sur les autels, où l’Église l'a placé.

 

Récit. - Sur les ordres du Pape, le cardinal de Noailles procéda à l'ouverture du tombeau de l'humble Vincent de Paul, le 19 février 1712. Après une visite minutieuse, les médecins attestèrent qu'ils avaient trouvé un corps tout entier et sans aucune mauvaise odeur.

Les prodiges opérés par l'inter cession du saint, furent examinés avec une sévérité rigoureuse par l’Église, et il fut mis au nombre des bienheureux le 13 août 1729. Les grands de la terre eurent dès lors la consolation de fléchir les genoux devant l'humble prêtre qui, tant de fois, les avait fléchis lui-même devant les petits et les pauvres. Le ciel, par de nouveaux miracles, confirma ces honneurs. Vincent de Paul fut canonisé le 16 juin 1737.

Son corps, renfermé dans une châsse d'argent, était conservé dans l'église de Saint-Lazare. Le 30 août 1792, cette église fut dépouillée de son argenterie et de tout ce qu'elle avait de plus précieux par un commissaire révolutionnaire, qui remit à MM. les Lazaristes les dépouilles mortelles de leur saint fondateur ; ils les recueillirent avec un grand respect, dressèrent un procès-verbal pour en constater l'authenticité et les cachèrent avec soin pendant l'affreux règne de la Terreur.

Les temps ensuite étant devenus plus tranquilles, ce précieux dépôt fut confié aux filles de la Charité, qui le gardèrent dans leur chapelle jusqu'au mois de mai 1830, époque à laquelle il fut porté à l'archevêque de Paris. Mgr. de Quelen, rempli de vénération pour le saint prêtre qui, par ses vertus, a tant honoré l’Église de France, et a laissé dans la capitale tant de monuments encore subsistants de sa charité, avait fait exécuter une châsse d'argent d'un beau travail, et voulut transférer solennellement le corps de saint Vincent dans la nouvelle chapelle construite par les messieurs de Saint-Lazare, sur un terrain dépendant de la maison qu'ils habitent, à la rue de Sèvres.

Cette translation, à jamais mémorable dans les fastes de l’Église de Paris, eut effectivement lieu, avec la plus grande pompe, le 25 avril 1830, qui était cette année, le deuxième dimanche après Pâques ; et maintenant, chaque année la mémoire à l’office et à la messe. Les événements de juillet 1830 ont obligé de cacher cette sainte relique ; mais elle a nouveau été exposée à la vénération des fidèles, dans la chapelle des Lazaristes. Le cœur, transporté à Turin pendant la Révolution Française, a été réclamé depuis par le cardinal Fesch. Après avoir été à Lyon, il est maintenant conservé dans la chapelle de la Médaille Miraculeuse, rue du Bac, à Paris.

 

Pratique. - Se proposer de célébrer, chaque année, avec dévotion et confiance, les fêtes et le Mois de Saint Vincent de Paul.

 

Invocation. - Saint Vincent, mon patron et mon père, protégez-moi !

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Que Dieu daigne conserver la charité et l'amour fraternel dans les cœurs de tous les chrétiens ! À l'aide des secours réciproques que les chrétiens remplis d'amour fraternel et de charité se donneront, les forts soutiendront les faibles, et l'œuvre de Dieu s'accomplira.

De tous les moyens de conserver l'union et la charité avec le prochain, le plus efficace et le meilleur, c'est la sainte humilité, c'est de se mettre au-dessous de tout le monde, et de se regarder comme le plus méchant et le plus vil de tous.

Habiter une maison où règne la charité fraternelle, c'est être dans un paradis, puisqu'il n'y a rien de plus désirable, ni de plus délicieux que de vivre avec ceux qu'on aime, et de qui l'on est aimé.

On doit préférer dans les sociétés catholiques l'union et la paix à tout autre bien.

Lorsque les âmes humbles sont contredites, elles se tiennent dans le calme, si on les calomnie, elles souffrent avec patience ; si on les estime peu, si on les néglige, si on les oublie, elles pensent qu'on les traite avec équité et selon leur mérite; si elles sont accablées d'occupations, elles s'en acquittent avec plaisir.

Chacun doit bien se dire à soi-même : Quand j'aurais toutes les vertus, si je n'ai pas l'humilité, je m'abuse ; et tandis que je me crois vertueux, je ne suis qu'un pharisien superbe.

Il n'y a qu'une profonde humilité qui puisse nous faire profiter parfaitement de certaines grâces très particulières que Dieu daigne quelquefois nous accorder ; mais il faut que cette humilité soit accompagnée d'une confiance sans bornes à la bonté divine, et il faut encore y joindre un détachement parfait de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous pouvons faire de nous même.

Le savoir sans humilité a toujours été pernicieux à l’Église ; et comme l'orgueil a précipité les anges rebelles, il cause souvent la perte des hommes savants : le plus ignorant des démons en sait plus que le plus subtil philosophe et le plus profond théologien.

Quand l'humilité est bannie d'un lieu, chacun s'occupe de son avantage personnel, et de là naissent les partialités, les schismes, les divisions.

 

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Fin du Mois de Saint Vincent de Paul

 

Pour télécharger l’intégralité des méditations du Mois de St Vincent de Paul, cliquer ici

 

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à très bientôt pour de prochaines prières…

 

 

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16 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

5124

 

Trentième jour

3e jour du Triduum final du Mois de Saint Vincent de Paul

17 octobre

 

Sainte mort

 

Prélude. - Venons contempler et vénérer notre bienheureux au moment de son départ pour le ciel.

 

Récit. - Ce fut le lundi 27 septembre 1660, vers quatre heures et demie du matin, que Dieu l'attira à lui, lorsque ses disciples, assemblés à l'église, commençaient leur oraison mentale pour attirer Dieu en eux. Ce fut donc à la même heure et au même moment qu'il avait coutume, depuis quarante ans, d'invoquer le Saint-Esprit sur lui et les siens, que cet Es prit adorable enleva son âme de la terre au ciel, pour couronner la sainteté de sa vie, son zèle pour la gloire de Dieu, sa charité pour le prochain, son humilité, sa patience et toutes ses autres vertus, dans la pratique desquelles il a persévéré jusque dans la mort.

Ayant rendu le dernier soupir, son visage ne changea point ; il demeura dans sa douceur et sa sérénité ordinaires, étant dans son pauvre fauteuil, comme s'il eut sommeillé. Il expira assis et tout vêtu, sans fièvre et sans agonie, cessant de vivre par une pure défaillance de la nature, comme une lampe qui s'éteint insensiblement, quand l'huile vient à lui manquer. Son corps ne se raidit point, il demeura aussi souple et aussi maniable qu'avant.

Il demeura exposé le mardi 28 septembre jusqu'à midi. Pendant toute cette matinée, ses missionnaires firent de vains efforts pour en écarter la foule. On déchirait ses vêtements, quelques uns arrachaient ses cheveux et même sa barbe. Enfin, le corps, mis dans un cercueil de plomb, fut inhumé dans l'église de Saint-Lazare.

Mais, saint Vincent de Paul, plus encore que les autres saints, n'est point mort tout entier. « Défunt, il parle encore », comme dit l'Ecriture.

Oui, il revit dans les saints instituts qui font bénir son nom dans tout l'univers; il continue, dans la personne de ses prêtres de Saint-Lazare, à évangéliser les pauvres et à former de pieux lévites ; il soigne les malades et assiste les indigents par les mains de ses admirables Filles de la Charité, dont le cœur a véritable ment hérité de la charité de leur saint fondateur.

 

Pratique. - Se préparer souvent à bien mourir.

 

Invocation. - Saint Vincent, dont la mort fut si douce, obtenez-moi la grâce d'une sainte mort.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

L'orgueil est un vice très pernicieux, et d autant plus à redouter, que l'inclination naturelle nous y porte plus fortement. Nous devons donc user d'une vigilance continuelle pour faire toujours le contraire de ce que désirerait la nature corrompue.

L'humilité est la vertu de Notre Seigneur Jésus-Christ, de sa sainte Mère, et des plus grands saints ; elle réunit toutes les vertus, et quand elle est sincère, elle les introduit toutes dans un cœur.

Recourons souvent à l'amour de notre propre abjection, comme à un refuge assuré contre les mouvements continuels qu'excite en nous le penchant malheureux que nous avons tous à l'orgueil.

Nous devons laisser à Dieu toute la gloire, et ne garder pour nous que le mépris et la confusion : voilà uniquement ce qui nous est dû.

L'orgueil ne fait jamais de trêve ; il attaque en diverses manières les plus grands saints, tant qu'ils sont sur la terre : il tente l'un de se complaire vainement dans le bien qu'il a fait ; l'autre, de s'enorgueillir de son savoir ; celui-ci, de se regarder comme le plus parfait, celui-là, comme le plus ferme.

L'arme la plus puissante pour vaincre le démon, c'est l'humilité.

Si nous considérons tout ce qui se trouve en nous de terrestre et d'imparfait, nous aurons bien des motifs de nous abaisser devant Dieu et devant les hommes, devant ceux mêmes qui sont nos inférieurs.

Un juste qui abandonne l'humilité, est rejeté de Dieu et réprouvé malgré toutes ses bonnes œuvres ; et ce qui paraît vertu en lui, n'est que vice.

Lorsqu'on ne considère qu'en spéculation la vertu d'humilité, on la trouve belle, aimable, admirable ; mais quand il s'agit de la pratiquer, on la trouve très répugnante à la nature. Ce qu'elle exige nous déplaît, parce qu'elle veut que nous cherchions toujours la dernière place ; que nous nous mettions au-dessous de tous ceux avec qui nous vivons, quoiqu'ils soient nos inférieurs ; que nous supportions sans nous plaindre les calomnies ; que nous recherchions le mépris ; que nous aimions l'abjection ; et nous n'avons naturellement que de l'aversion pour toutes ces choses.

 

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15 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

5137

 

Vingt-neuvième jour

2e jour du Triduum final du Mois de Saint Vincent de Paul

16 octobre

 

Saint usage de la maladie

 

Prélude. - Disposons-nous à assister aux dernières leçons que nous a laissées notre bienheureux père, avant de quitter l'exil pour la patrie.

 

Récit. - Le temps nous presse, et nous ne pouvons nous attarder davantage dans l'admiration des vertus du grand serviteur de Dieu : le moment est venu de le voir aller au ciel.

Depuis longtemps, les croix de toutes sortes, les maladies les plus aiguës, toutes ces épreuves par lesquelles Dieu purifie et débarrasse de la dernière rouille du corps les âmes qu'il veut appeler à ses célestes embrassements avertissaient notre saint que la plus belle heure de sa vie mortelle approchait.

Il y avait dix-huit ans qu'il s'y préparait tous les jours, comme s'il devait, dans la nuit, comparaître devant son Juge. Pour s'y préparer plus prochainement, dans sa dernière maladie, chaque jour, après la messe, il récitait les prières des agonisants.

Le 25 septembre, vers midi, il s'endormit d'une somnolence, qu'il considérait comme l'avant coureur d'une mort prochaine.

Le lendemain, qui était un dimanche, il se fit porter à la chapelle, où il entendit la sainte messe, et communia. De retour dans sa chambre, il tomba dans un assoupissement plus profond, d'où on le tira pour lui demander de bénir sa communauté et lui donner l'Extrême-Onction.

Vers neuf heures du soir, les anciens de la communauté vinrent lui faire leur dernière visite. Comme mot d'adieu, chacun lui adressait une parole des saintes Ecritures, et il sortait de son sommeil, pour en répéter quelques syllabes. Mais, ce qu'il aimait le plus à redire, ce qu'il répétait de lui-même, c'était l'invocation à laquelle ses enfants sont justement restés si dévots : Deus in adjutorium.

Ainsi, Dieu faisait à son fidèle serviteur cette grande grâce que, ayant toujours vécu dans une entière et parfaite dépendance de sa volonté, il mourait, non pas tant par l'effort de la fièvre ou de quel que autre maladie violente, mais par une sorte d'obéissance ou de soumission à cette divine volonté.

Saint Vincent s'est endormi dans la paix du Seigneur : il avait consumé sa vie dans les travaux et dans les fatigues pour son service ; il l'a terminée heureusement dans la paix et la tranquillité. Il s'était volontairement privé de tout repos et de toute propre satisfaction, pendant sa vie, pour procurer l'avancement du royaume de Jésus-Christ et l'accroissement de sa gloire; et, en mourant, il allait trouver le véritable repos et il commençait à entrer dans la paix de son Seigneur.

 

Pratique. - Demander souvent à Dieu la grâce d'une bonne mort.

 

Invocation. - Saint Vincent, exemple de patience, obtenez-moi le bon usage de mes maladies.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

La meilleure préparation à la mort consiste dans une parfaite résignation à la volonté de Dieu, à l'exemple de Jésus Christ qui, dans la prière qu'il fit au jardin des Oliviers, se prépara à la mort en répétant ces paroles : « Ô mon Père, que votre volonté se fasse, et non la mienne ! »

Dieu n'exige pas de nous des forces corporelles, mais une sincère disposition à saisir les occasions de le servir selon sa volonté et ses desseins sur nous.

Quand Dieu prive quelqu'un de ses forces corporelles, il veut lui apprendre qu'il a choisi d'autres instruments pour exécuter ses desseins.

On doit faire usage, dans les maladies, des remèdes qui ont coutume de les guérir, et honorer par là Dieu qui a créé les différentes plantes, et qui leur a donné la vertu salutaire qu'on trouve en elles ; mais, avoir pour soi-même une excessive sensibilité, et rechercher des soulagements pour le plus petit mal qui nous arrive, c'est ce que l'on doit éviter.

Nous connaissons bien mieux dans les maladies ce que nous sommes, que lorsque nous jouissons de la santé. Heureux, si nous pouvons découvrir le trésor qui est caché dans les maladies !

Les maladies ne sont pas des maux que l'on doit craindre, mais des moyens très efficaces pour nous sanctifier. Murmurer, quand Dieu nous les envoie, c'est se plaindre du bien qu'il nous fait.

L'état de maladie est un état très ennuyeux et presque insupportable à la nature : c'est cependant un des moyens les plus puissants que Dieu emploie pour nous faire rentrer dans le devoir, pour nous faire renoncer à nos mauvaises inclinations, et pour nous combler de ses grâces.

Les maladies purifient l'âme : elles sont un puissant moyen de rappeler à la vertu ceux qui la négligeaient : elles rouvrent aux malades un vaste champ pour pratiquer la foi, l'espérance, la soumission à la volonté de Dieu et toutes les autres vertus.

 

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