Le Mois de Saint Dominique
Le Mois de Saint Dominique
Douzième jour
Un Cénacle
Prélude. - Représentons-nous Dominique, revenant de Rome avec les encouragements du grand pape Innocent III, au moment où il est reçu par les frères qui attendaient son arrivée avec une filiale impatience.
Réflexions
Ce que dut être ce retour et l'empressement des frères à recevoir leur vénérable père, le cœur seul le devine, quand ce cœur a goûté les délicatesses de la foi et les saintes affections que développe la vie religieuse ! Quels entretiens, quelles effusions, quelles ardeurs ! Dominique expose, raconte, exhorte, épanche son cœur, ouvre sa grande âme ! Ses premiers compagnons, maintenant au nombre de seize, l'écoutent dans le ravissement. C'est comme un nouveau cénacle : les âmes s'y embrasent d'un zèle apostolique, les cours s'y dévouent sans retour. De là sortiront des apôtres et des convertisseurs.
Aussi, quand le père eut invité ses enfants à délibérer sur le genre de vie qu'ils adopteraient pour se conformer aux désirs du Pape et aux sages prescriptions du concile, leur volonté se porta vers la perfection, leur piété se tourna vers l'image de la Reine des apôtres, sous le manteau de laquelle ces premiers dominicains délibérèrent à Notre Dame de Prouilhe.
Ce que fut le résultat de ces délibérations tenues, comme au Cénacle, sous l'inspiration du Saint Esprit et le regard maternel de Marie, la reine du saint Rosaire, l'histoire de l’Église l'a dit et elle le dira encore longtemps, car c'est un torrent que rien n'arrête et une source que rien ne tarit, ni les persécutions, ni les épreuves de l'homme ennemi, ni les défaillances naturelles à toute institution ici-bas.
Trois pensées dominèrent les esprits et planèrent au-dessus de cette vénérable assemblée, tenue à Notre Dame de Prouilhe : la contemplation, le travail apostolique pour le salut des âmes et l'étude spéciale de la théologie. « L'ordre des Frères Prêcheurs, diront les constitutions, est principalement et essentiellement destiné à la prédication et à l'enseignement, afin de communiquer aux âmes les fruits de la contemplation et de leur procurer le salut ».
Ô saint Ordre Dominicain, à mesure que j'avance dans l'étude de tes origines vraiment miraculeuses, mon âme s'éprend d'une admiration croissante et je voudrais communiquer à tous mes frères les convictions ardentes de mon cœur ! Du moins, laisse moi te saluer à ton berceau et redire, en présence de les premiers fondateurs réunis sous la houlette de Dominique, à Saint Romain, la grande parole de Jean XXII : « L'ordre des Frères Prêcheurs est l'ordre de la vérité ! »
Pratique : Seconder, toutes les fois qu'on en trouve l'occasion le ministère des Frères Prêcheurs.
Invocation : Saint Dominique, observateur très zélé des règles, priez pour nous !
Trait historique
Le cloître de Saint Romain
Aussitôt que la petite assemblée de Prouilhe eut terminé ses conférences, Dominique retourna à Toulouse, où l'attendaient de nouveaux témoignages de l'amitié de Foulques. Avec le consentement de son chapitre, il lui fit don de trois églises : Saint Romain, à Toulouse, et deux autres dont l'une était à Pamiers, et la seconde, dédiée à Notre Dame, près de Puy-Laurens. Plus tard, elles eurent chacune un couvent, mais celui de Saint Romain fut immédiatement commencé : car la maison de Pierre Cellani, où les frères avaient vécu jusque là, ne pouvait plus contenir le nombre toujours croissant des religieux. On bâtit à côté de l'église un cloître modeste, sur lequel s'ouvraient les cellules des Frères.
Ce monastère, le premier de l'ordre, fut abandonné en 1232 pour un autre plus grand et plus beau. Le couvent de Saint Romain pauvrement bâti, comme il l'était, fut bientôt terminé. Les Frères en prirent possession pendant l'été de la même année 1216. (Vie de Saint Dominique, traduite de l'anglais par l'abbé Chirat).
Pour recevoir les méditations quotidiennes du Mois de Saint Dominique,
abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes