Le Mois de Saint Dominique
Le Mois de Saint Dominique
Quatorzième jour
Le Maître du Sacré Palais
Prélude. - Dans le palais du Pape, sous les yeux et avec les encouragements du vicaire infaillible de Jésus-Christ, Dominique enseigne, et ses auditeurs ravis témoignent par leur attitude de l'impression que produit sur les âmes, ce grand Prêcheur.
Réflexions
Dominique eut voulu revenir bien vite près de ses frères et commencer avec eux, cette fois avec autorité, la vie apostolique assignée à son Institut par l'organe du chef de l’Église. Mais, Dieu voulait montrer en cet homme extraordinaire le modèle des prédicateurs de l'Evangile, dont le principal devoir est d'enseigner en union et en conformité de vues avec le Saint-Siège, d'où émane toute vérité dans le monde. À la veille de la Réforme, à l'approche des prédications insurgées contre la papauté, cette leçon de la Providence est d'une importance capitale, et on a trop négligé jus qu'ici de la faire ressortir, quand on parle de Dominique ou des origines de son Ordre.
Pendant le Carême, Dominique eut souvent l'occasion de prêcher à Rome. Les succès de sa parole inspirèrent au Pape la pensée de lui confier le soin d'expliquer les Epîtres de saint Paul dans le Sacré Palais, en présence des cardinaux et de la cour pontificale. On venait de tous côtés l'entendre, et docteurs et écoliers lui donnaient le titre de Maître. Le Souverain Pontife, frappé de l'utilité de ces prédications, les érigea en institution permanente et créa l'office de Maître du Sacré Palais, conservé depuis à l'un des fils de saint Dominique.
Cette création mémorable rappellera aux siècles futurs l'apostolat de saint Dominique et la providentielle mission qu'il fut chargé d'exercer dans l’Église de Dieu, par lui-même et par sa postérité religieuse. De prédicateur et de docteur tenant au Vatican une école spirituelle, le Maître du Sacré Palais est devenu le théologien du Pape, le censeur universel des livres qui s'impriment ou s'introduisent à Rome, le seul qui ait puissance d'élever au doctorat dans l'Université Romaine, l'électeur de ceux qui prêchent devant le Saint Père dans les solennités, fonctions relevées encore par un grand nombre de privilèges honorables, et dont l'héritage s'est justement et inviolablement transmis d'un fils de saint Dominique à un autre de ses fils.
Un contemporain nous a gardé le souvenir de l'apostolat du saint pendant cette prolongation de séjour à Rome. « Nous parlions ensemble, dit Guillaume de Montferrat, du salut éternel de nos âmes et de celui de tous les hommes. Je n'avais jamais trouvé quelqu'un d'aussi parfait, ni qui fût épris d'autant d'ardeur pour le salut du monde, quoiqu'en vérité j'aie eu de fréquents rapports avec des personnages d'une éminente sainteté. Je me déterminai donc à me ranger au nombre de ses disciples, après que j'aurais étudié la théologie pendant deux ans à l'Université de Paris. Il fut ainsi arrêté entre nous et nous convînmes également, que, quand il aurait établi la discipline parmi ses Frères, nous irions ensemble convertir les païens de la Perse ou de la Grèce, et en suite ceux qui habitent les contrées méridionales ».
Pratique : S'examiner sur la question de savoir, si, selon les devoirs de son état particulier, on travaille de son mieux au salut des âmes.
Invocation : Saint Dominique, vous qu'un zèle ardent consumait pour le salut des pécheurs, priez pour nous !
Trait historique
Saint Pierre et saint Paul
Jour et nuit, Dominique, pendant son séjour prolongé à Rome, recommandait à Dieu ses enfants et son œuvre, surtout durant ses longues veilles dans les églises, qui étaient sa seule demeure. Il aimait d'une affection particulière celle des saints Apôtres, et c'est en priant sur leur tombeau qu'il fut honoré d'une seconde vision, dans laquelle il puisa un nouveau courage et une grande consolation. Les apôtres Pierre et Paul lui apparurent. Le premier lui donna un bâton et le second un livre, et il entendit une voix qui lui disait : « Va et prêche, car c'est à ce ministère que tu es appelé ». Il lui sembla voir en même temps ses enfants aller deux à deux par le monde annonçant la parole de Dieu . Quelques historiens ajoutent que le Saint Esprit apparut en ce moment sur sa tête en forme de langue de feu et qu'il fut alors confirmé en grâce et exempté de beaucoup de tentations. D'autres assurent que, depuis ce jour, il porta toujours sur lui le livre des Saints Evangiles et les Epitres de saint Paul. Dans tous ses voyages aussi, il se servait toujours d'un bâton, probablement en souvenir de cette vision. (Vie de saint Dominique, par le B. Humbert).
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