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2 février 2009

La Présentation de Jésus au Temple

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La Fête de la Présentation de Jésus au Temple et de la Purification de Marie

Fête le 2 février

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Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (2: 22-32)


Quand vint le jour, selon la Loi de Moïse, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, comme il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur ; et pour offrir en sacrifice, comme l'ordonne la Loi du Seigneur, deux tourterelles, ou deux petits de colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon;et cet homme juste et craignant Dieu attendait la consolation d'Israël ; et le Saint-Esprit était en lui. Et il lui avait été révélé par le Saint-Esprit qu'il ne verrait point la mort sans voir auparavant le Christ du Seigneur. Et par un mouvement de l'Esprit, il vint au Temple. Et comme les parents de Jésus l'y apportaient, afin d'accomplir pour l’Enfant ce qui était en usage selon la Loi, Siméon le prit dans ses bras, et il bénit Dieu, et il dit : « C'est maintenant, Seigneur,que vous laisserez aller en paix votre serviteur, selon votre parole ; parce que mes yeux ont vu le Sauveur que vous avez destiné à être exposé aux regards de tous les peuples, pour être la Lumière qui éclairera les nations, et la gloire de votre peuple d'Israël. »

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La fête de ce jour a un double objet, célébrer la Purification de Marie et la Présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse. Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles. Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n'étaient obligés à cette cérémonie; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d'obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en Ses bras, Se rendit au Temple de Jérusalem. La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés. Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne. Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu'il y a trois choses à considérer dans le cierge: la cire, la mèche et la flamme. La cire, ouvrage de l'abeille virginale, est la Chair du Christ; la mèche, qui est intérieure, est Son Âme; la flamme, qui brille en la partie supérieure est Sa Divinité. La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l'Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui L'offrit au Seigneur. Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l'emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine. Il est dans l'esprit de l'Église d'allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d'eux l'ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d'arracher les âmes à Dieu. C'est bien alors surtout, en effet, que l'homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.


Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Mame, 1950


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La Présentation de Jésus au Temple

Extrait des révélations de la Vénérable Maria d'Agreda


La très-sainte Vierge et saint Joseph restèrent avec le divin enfant dans la pauvre maison de Bethléem, jusqu'au temps prescrit par la loi de le présenter au temple, qui étaIt de quarante jours. Le temps étant accompli, ils résolurent d'aller à Jérusalem, et d'offrir suivant la loi le fils unique du père éternel, connaissant le désir qu'il avait d'être soumis à la loi et d'être offert à son divin Père. Ayant fixé le jour du départ, il prirent congé de la pieuse femme qu'ils laissèrent comblée de célestes bénédictions. Ils allèrent d'abord visiter la sainte grotte, et prosternés à terre, ils vénérèrent ce lieu sacré avec de tendres émotions. Après avoir accompli cette dévotion, la sainte Vierge demanda pour satisfaire sa profonde humilité la permission à son époux de faire le voyage à pied nu, et de porter dans ses bras le saint enfant. Saint Joseph lui accorda sa dernière demande, mais non la première dans la crainte qu'elle éprouvât une trop grande souffrance. L'humble Vierge ne répliqua rien, elle demanda avec saint Joseph la bénédiction à son fils, qui la leur donna d'une manière visible et ils se mirent en voyage; elle fut accompagnée non-seulement des dix mille anges qui l'assistaient depuis l'incarnation mais de plusieurs autres légions. Il faisait un froid très-vif qui n'épargnait pas son créateur ,et plusieurs fois le saint enfant en pleura dans les bras de sa mère, comme homme véritable. Touchée de ces souffrances elle se servit de son autorité sur les créatures, et changea ces rigueurs à un temps très-doux pour son fils, mais elle n'usa jamais pour elle de ce pouvoir.

Les trois saintes personnes s'approchaient déjà de Jérusalem, lorsque Dieu par des lumières intérieures prévint saint Siméon et Amie la prophétesse que le Messie venait pour être présenté au temple, mais dans un état pauvre et humble Siméon et Anne s'étant communiqués leurs saintes inspirations résolurent d'envoyer un des serviteurs à la rencontre sur le chemin de Bethléem pour les conduire dans sa maison, sans lui découvrir la qualité des personnes au-devant des quelles il allait. Le serviteur exécuta avec soin ce qu'on lui avait ordonné, il rencontra les trois pauvres pèlerins, les conduisit dans sa maison et vint en donner avis au saint prêtre. Pendant ce temps la sainte Vierge et saint Joseph recherchèrent ce qu'ils devaient faire, ils arrêtèrent que le soir même Joseph irait offrir au temple les présents des rois mages, afin que l'offrande restât plus secrète, et au retour il achèterait les tourterelles qu'il fallait offrir le jour suivant en public. Il exécuta ponctuellement tout cela, et le matin la Vierge mère ayant enveloppé l'enfant divin dans ses langes et préparé toutes choses, se dirigea vers le temple accompagnée de saint Joseph et de milliers d'anges en forme humaine, visibles à ses yeux. Étant arrivée, elle se prosterna à terre, et adora le Très-Haut, en ce moment la très-sainte Trinité se manifesta à elle par une vision intellectuelle et elle entendit une voix qui dit : Hic est filius meus dilectus, in quo mihi benè complacui. En même temps Siméon conduit par l'esprit de Dieu vint au temple, et s'approchant du lieu où était Marie avec Jésus, il les vit tous rayonnants d'une vive lumière. Anne vint aussi au temple conduite par l'esprit de Dieu et vit la même chose. Siméon prit l'enfant dans ses bras, l'offrit au père éternel et entonna le célèbre cantique : Nunc dimittis servum tuum, domine, secundum verbum tuum in pace. Il annonça ensuite la passion cruelle qu'elle devait souffrir dans son coeur à la vue des souffrances de Jésus. Lorsque le saint prêtre prophétisa la passion, l'enfant inclina humblement la tête pour témoigner qu'il acceptait la prophétie et voulait l'accomplir. Après cela la sainte Vierge prit congé du prêtre à qui elle demanda la bénédiction et baisa la main, elle se tourna ensuite vers sainte Anne sa maîtresse et la pria de la bénir. Étant sortis du temple, ils retournèrent à la maison que leur avait fait préparer Siméon où ils restèrent encore plusieurs jours. Ils allaient chaque jour au temple renouveler leur offrande, et ils restaient en prières, depuis l'heure de tierce jusqu'au soir, dans le lieu le plus humble et le plus retiré du temple.

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La Purification de la Bienheureuse Vierge Marie


La Purification de la Vierge Marie eut lieu quarante jours après la Nativité du Seigneur. Cette fêté a été nommée ordinairement de trois manières, la Purification, Hypopante ou rencontre, et la Chandeleur. On la nomme Purification parce que, quarante jours après la naissance du Seigneur, la Vierge vint au Temple se purifier, selon la coutume introduite par la loi, quoique cette loi ne l’obligeât point. En effet au Lévitique (XII), la loi ordonnait que là femme qui, ayant usé du mariage, enfanterait un fils, serait impure pendant sept jours, impure au point de s'abstenir de toute espèce de commerce avec les hommes, et de l’entrée du temple:

Mais après les sept jours; elle redevenait pure ; en sorte qu'elle pouvait se trouver avec les hommes mais elle avait encore trente trois jours a passer avant de pouvoir entrer' dans le temple à raison de son impureté. Enfin après quarante jours, elle entrait dans le temple et offrait son enfant avec des présents. Que si elle avait enfanté une femme, les jours étaient doublés pour ses rapports avec les hommes et pour l’entrée du temple. Pourquoi donc le Seigneur a-t-il ordonné que, au 40e jour, l’enfant fût offert dans le temple ? on peut en donner trois raisons. La première afin que l’on,comprenne par là que comme l’enfant est introduit au 40e jour dans le temple matériel, de même 40 jours après sa conception, pour le plus souvent, son âme est infuse dans le corps comme dans son temple. Ceci est rapporté dans l’Histoire scholastique , quoique les physiciens (médecins) disent que le corps est perfectionné en 46 jours. La seconde, que comme l’âme infuse au 40e jour dans le corps, est souillée par le corps lui-même, de même au 40e jour, en entrant dans le temple, l’âme est désormais lavée de cette tache par les offrandes. La troisième, pour donner à comprendre que; ceux-là mériteront d'entrer dans le temple céleste qui auront voulu observer les dix commandements avec la, foi aux quatre Evangiles. Pour celle qui enfantait une femme, ces jours sont doubles, quant à l’entrée dans le temple, comme ils sont doublés pour la formation de son corps : car ainsi que le corps d'un homme est organisé et rendu parfait en 40 jours. et que pour le plus souvent, l’âme est infuse au 40e jour, ainsi le corps d'une femme est achevé en 80 jours et au 80e jour, pour le plus souvent, l’âme anime son corps. Pourquoi donc le corps d'une femme met-il plus de temps à se parfaire et l’âme à l’animer que le corps d'un homme ? Sans parler des raisons prises de la nature, on peut en assigner trois autres. La première, c'est que J.-C.; devant prendre chair dans le sexe viril, afin d'honorer, ce sexe et lui octroyer une plus grande grâce, il voulut que l’enfant fût formé plus tôt et que la femme fût purifiée plus vite. La seconde, que la femme ayant plus péché que l’homme, ses infirmités fussent doubles des infirmités de l’homme extérieurement en ce mondé, de même alors, elles ont dû être doublées intérieurement dans le sein. La troisième, pour donner à comprendre par là que la femme a été d'une certaine manière plus à charge à Dieu que l’homme, puisqu'elle a failli davantage. En effet Dieu est en quelque sorte fatigué par nos actions mauvaises, ce qui lui fait dire dans Isaïe (XLIII) : «Vous  m’avez rendu comme votre esclave par vos péchés. » Et ailleurs il dit encore par Jérémie (VI) : « J'ai travaillé avec grand effort. » La bienheureuse Vierge n'était donc pas tenue à cette loi de la purification, puisqu'elle n'a pas conçu en usant du mariage, mais par un souffle mystique. Aussi Moïse a ajouté : « en usant du mariage, » ce qui n'était pas nécessaire par rapport aux autres femmes qui conçoivent toutes , de cette manière, mais Moïse a ajouté ces mots, dit saint Bernard, parce qu'il venait de faire injure à la mère du Seigneur. Cependant elle voulut se soumettre à la loi pour quatre raisons. La première, pour donner l’exemple de l’humilité. Ce qui fait dire à saint Bernard : «O Vierge vraiment bienheureuse, vous n'aviez aucun motif ni aucun besoin de vous purifier ; mais est-ce que votre Fils avait besoin de la circoncision? Soyez au milieu des femmes comme l’une d'elles, car vôtre fils aussi se rend semblable aux autres enfants. » Or, cette humilité ne vint pas seulement de la mère, mais encore du Fils, qui voulut ici, comme elle, se soumettre à la loi. En effet, dans sa naissance, il se posa en homme pauvre, dans sa circoncision en homme pauvre et pécheur, mais aujourd'hui il se traite en homme pauvre, et pécheur et esclave; en pauvre, puisqu'il choisit l’offrande des pauvres; en pécheur, puisqu'il veut être purifié avec sa mère; en esclave, puisqu'il a voulu être racheté, et même peu après il voulut être baptisé, non pour effacer en sondes fautes, mais pour offrir au monde l’exemple de la plus grande humilité, et pour donner des preuves que ces remèdes ont été bons au temps où on les employait.. Car cinq remèdes furent institués, dans une certaine succession de temps, contre le péché originel. Trois d'entre eux, selon Hugues de Saint-Victor, ont été institués sous la' loi ancienne les oblations, les dîmes et les immolations des sacrifices, qui signifiaient merveilleusement l’œuvre de notre rédemption. Car le mode de rachat était exprimé par l’oblation; le prix lui-même de l’oblation, par le sacrifice, où il y avait effusion de sang; celui-là même, qui était racheté, par la dîme, parce que l’homme est figuré par la dixième dragme: Le premier remède fut l’offrande : ainsi l’on voit Caïn offrir à Dieu des présents de ses fruits, et Abel, de ses troupeaux. Le second fut la dîme, comme dans Abraham qui offre la dîme au prêtre. Melchisédech : car selon saint Augustin, on dîmait sur tout ce dont on prenait soin. Le troisième fut l’immolation des sacrifices : car, d'après saint Grégoire, les sacrifices étaient établis contre le péché originel. Mais parce qu'il était de rigueur, eût au moins l’un ou l’autre des parents eût la foi et qu'il pouvait se faire quelquefois que tous les deux fussent infidèles, alors vint le quatrième remède, savoir: la circoncision qui avait sa valeur, soit que les parents fussent fidèles, soit qu'ils ne le fussent point. Mais ce remède ne pouvant convenir seulement qu'aux mâles, et ne pouvant pas ouvrir les portes du paradis, alors à la circoncision succéda comme cinquième remède le baptême qui est commun à tous et qui ouvre la porte du ciel. J.-C. donc paraît avoir reçu, en quelque manière, le premier remède quand il fut offert dans le temple par ses parents; le second, quand il jeûna 40 jours et 40 nuits, parce que n'ayant point de biens avec quoi il pût payer la dîme, il offrit du moins à Dieu la dîme de ses jours. J.-C., s'est appliqué le troisième remède, quand sa mère offrit pour lui une paire de tourterelles, ou deux petits de colombes pour en faire un sacrifice, ou bien encore, quand il s'offrit lui-même en sacrifice sur la croix. Le quatrième, quand il se laissa circoncire, et le cinquième en recevant le baptême de saint Jean. — La seconde raison était d'accomplir la loi. Le Seigneur en effet n'était pas venu pour détruire la loi mais pour l’accomplir : car si en cela il se fût exempté de la loi, les Juifs auraient pu apporter cette excuse : « Nous ne recevons pas votre doctrine puisque vous n'êtes pas semblable à nos pères et que vous n'observez pas les traditions de la loi. » Mais aujourd'hui J.-C. et la Vierge se soumettent à une triple loi : 1° à la loi de la;purification comme des modèles de vertu, afin que nous,disions, après, avoir fait le bien, en tout, que nous sommes dès serviteurs inutiles ; 2° à la loi de la rédemption, pour donner un exemple d'humilité ; 3° à la loi de l’offrande, pour servir de modèle de pauvreté. —  La troisième raison est pour mettre fin à la loi de la purification ; car comme au premier rayon de la lumière, les ténèbres disparaissent et que, au lever du soleil, l’ombre s'enfuit; de même, après la véritable purification, a cessé la purification figurative. Or, ici a en lieu la véritable purification dans J.-C. qui est réellement appelé la purification par excellence, puisqu'il nous purifie par la foi, selon qu'il est dit (Act., XV) : « Dieu purifie nos coeurs par la foi. » De là encore il sait que désormais les pères ne sont pas tenus à l’accomplissement de cette loi, ni les mères à la purification ou à l’entrée du temple, ni les enfants à ce rachat. — La quatrième raison, c'est pour nous apprendre à nous purifier. Selon le droit, il y a cinq manières de se purger dès l’enfance, quoiqu'il n'y en ait que trois de prescrites; et nous devons les employer savoir, par le jurement, qui marque le renoncement au péché; par l’eau qui indique l’ablution baptismale; par le feu, qui désigne l’infusion de la' grâce spirituelle; parles témoins, qui montrent la multitude des bonnes oeuvres; parla guerre, qui signifie la tentation. Or, la sainte Vierge, en venant au temple a offert son fils et l’a racheté avec cinq sicles. Il faut aussi remarquer que certains premiers-nés étaient rachetés comme les premiers-nés des onze tribus moyennant cinq sicles; quelques autres ne pouvaient être rachetés, par exemple, les premiers-nés des lévites, qui jamais n'étaient rachetables;- mais, parvenus à l’âge des adultes; ils servaient constamment le Seigneur dans le temple; de même encore les premiers-nés des animaux purs ils pouvaient être rachetés; mais ils étaient offerts au Seigneur. Quelques autres devaient être échangés, comme le premier-né de l’âne qui était remplacé par une brebis; d'autres étaient tués, par exemple, le premier-né du chien. Or, puisque J.-C. était de la tribu de Juda, l’une des douze, il est clair qu'il a dû être racheté. « Et ils offrirent pour lui au Seigneur une paire de tourterelles ou deux petits de colombes. » C'était l’offrande des pauvres, tandis que l’agneau était celle des riches. L'Ecriture ne dit pas des petits de tourterelles, mais des petits de colombes, parce qu'on trouve toujours des petits de colombes, mais qu'on ne trouve pas toujours des petits de tourterelles, bien que l’on trouve toujours des tourterelles ; on ne dit pas non plus une paire de colombes, comme on dit une paire de tourterelles, parce que la colombe est un oiseau voluptueux, et pour cela Dieu n'a pas voulu qu'il lui en fût offert en sacrifice, mais la tourterelle est un oiseau pudique. — Cependant la Sainte Vierge Marie n'avait-elle pas, peu auparavant, reçu des mages une grosse somme d'or ? il est évident donc qu'elle a bien pu acheter un agneau. A cela on répond, qu'il n'est pas douteux, comme le dit saint Bernard, que les mages aient offert une grosse somme d'or, parce qu'il n'est pas vraisemblable, que des rois de cette importance aient offert à un tel Enfant de maigres présents; toutefois, d'après une opinion, elle ne garda pas cet or pour soi, mais elle le distribua de suite aux pauvres, ou bien peut-être, elle le garda pour pourvoir aux frais de son voyage de sept ans en Egypte ; ou encore, les mages n'offrirent pas une grande quantité d'or, car leur offrande avait une signification mystique. — On distingue trois offrandes touchant le Seigneur : La première quand ses parents l’offrirent; la seconde quand on offrit pour lui des oiseaux; il fit lui-même la troisième pour les hommes sur la croix. La première montre son humilité, puisque le maître de la loi se soumet à la foi; la seconde, sa pauvreté, puisqu'il a choisi l’offrande des pauvres ; la troisième, sa charité, puisqu'il s'est livré pour les pécheurs. Voici les propriétés de la tourterelle : son vol est élevé ; ses chants sont dés gémissements; elle annonce le printemps; elle vit chastement; elle reste isolée; la nuit elle réchauffe ses petits elle s'éloigne des cadavres. Voici les propriétés de la colombe :

Elle ramasse le grain ; elle vole en troupe ; elle évite les cadavres ; elle n'a pas de fiel ; elle gémit elle caresse son compagnon de ses baisers ; la pierre lui fournit un nid; elle fuit son ennemi qu'elle a vu sur le fleuve ; elle ne blesse pas avec son bec; elle nourrit ses deux petits avec soin.

Secondement; cette fête a reçu le nom d'Hypapante, ce qui est la même chose que Présentation, parce que J.-C. a été présenté au temple: Hypapante veut encore dire rencontre, parce que Siméon et Anne se rencontrèrent avec le Seigneur, qu'on offrait dans le temple. Alors donc Siméon le prit dans ses bras. Notons ici trois sortes d'ombres, trois anéantissements de notre Sauveur: 1° l’anéantissement de la vérité : car celui qui est. la vérité, par laquelle l’homme est conduit, qui est aussi la voie, laquelle conduit l’homme à Dieu qui est la vie, a permis que d'autres,le conduisissent aujourd'hui : « Alors, dit-il, qu'ils introduisaient Jésus enfant. » 2° L'anéantissement de la bonté, puisque lui qui est le seul bon, le seul saint, a voulu être purifié avec sa mère, comme un homme immonde. 3° C'est l’anéantissement de sa majesté, puisque celui qui porte tout par la parole de sa force; s'est laissé prendre et porter entre lés bras d'un vieillard, qui cependant portait celui qui le portait lui-même;, d'après cette parole de la liturgie : « Le vieillard portait l’enfant, mais l’enfant dirigeait le vieillard. » Alors Siméon le bénit en disant : « Vous laisserez maintenant, Seigneur, aller votre serviteur en paix, etc. » Et Siméon lui donne trois noms, savoir : le salut, la lumière et la gloire du peuple d'Israël. On peut entendre ces trois noms de quatre manières : 1° comme notre justification; et il est appelé sauveur, en remettant la faute, parce que Jésus veut dire sauveur, par cela qu'il sauvera le peuple de ses péchés; lumière, en donnant sa grâce.; gloire, il la donne à son peuple; 2° comme notre régénération, car 1° l’enfant est exorcisé et baptisé, et il est ainsi purifié du péché; 2° on lui donne un cierge allumé ; 3° il est présenté à l’autel; 4° la procession qui se fait en ce jour, car 1° les cierges sont bénits et exorcisés ; 2° ils sont allumés et distribués entre lés mains des fidèles; 3° on entre à l’église, en chantant, des cantiques ; 4° à cause du triple nom de la fête : on 1'appelle.Purifrcation, et c'est parce que la faute est purifiée, que Siméon appelle Jésus le salut. On l’appelle chandeleur, pour l’illumination de la grâce ; de là le nom de lumière. On l’appelle Hypapante, pour la collation de la gloire: de là le nom de gloire du peuple d'Israël. « Alors en effet nous viendrons au-devant de J.-C. dans les airs » (saint Paul). On petit dire encore que par ce cantique de Siméon, J.-C. est loué comme paix, comme salut, comme lumière, comme gloire. Comme paix, car il est médiateur; comme salut, car il est rédempteur; comme lumière, car il est docteur; comme gloire, car il est récompense.

Troisièmement cette fête a reçu le nom de Chandeleur, parce qu'on porte à la main des chandelles allumées. Pourquoi l’Eglise a-t-elle établi qu'on porterait à la main des chandelles allumées ? On en peut assigner quatre raisons : 1° pour détruire une coutume mauvaise. En effet, autrefois, aux calendes de février, en l’honneur de Februa, mère de Mars; dieu de la guerre, les Romains illuminaient la ville de cinq en cinq ans avec des cierges et des flambeaux pendant toute la nuit, afin que Mars leur accordât la victoire sur leurs ennemis, en raison des honneurs qu'ils rendaient à sa mère ; et cet espace de temps était un lustre. Au mois de février encore les Romains offraient des sacrifices à Febvrius c'est-à-dire à Pluton et aux autres dieux infernaux, pour les âmes de leurs ancêtres : afin donc qu'ils eussent pitié d'eux, ils leur offraient des victimes solennelles, et toute la nuit. ils veillaient en chantant leurs louanges et tenaient des cierges et des torches allumées. Le pape Innocent dit encore que les femmes romaines célébraient en ce jour la fête des lumières, dont l’origine est tirée des fables des poètes. Ceux-ci rapportent que Proserpine était si belle que Pluton, dieu des enfers, en devint épris, qu'il l’enleva et en fit une déesse. Ses parents la cherchèrent longtemps dans les forêts, et les bois avec des torches et des flambeaux, et c'est ce souvenir que rappelaient les femmes de Rome. Or, parce qu'il est difficile d'abandonner une coutume, les chrétiens nouvellement convertis a la foi ne savaient pas s'y résoudre alors le pape Sergius lui donna un but meilleur, en ordonnant aux chrétiens de célébrer, chaque année, à pareil jour, par tout, l’univers, une fête en l’honneur de la sainte Mère du Seigneur, avec cierges allumes et chandelles bénites. De cette manière la solennité restait, mais la fin était toute autre. 2° Pour montrer la pureté de la Vierge. En entendant que la Vierge s'était purifiée, quelques personnes pourraient penser qu'elle avait besoin de purification : afin donc de montrer que toute sa personne fut très pure et toute brillante, l’Eglise nous a ordonné de porter des flambeaux allumés, comme si. par le fait elle disait : « O bienheureuse Vierge, vous n'avez pas besoin de purification, mais vous êtes toute brillante, toute resplendissante. » De vrai, elle n'avait pas besoin de purification, elle qui avait conçu, sans user du mariage, elle qui avait été purifiée d'une manière très parfaite, et qui avait été sanctifiée dans le sein de sa mère. Or, elle avait tellement été glorifiée et purifiée dans le sein de sa mère et dans la venue du Saint-Esprit que, nom seulement il ne resta en elle aucune inclination au péché; mais l’effet de sa sainteté se communiquait et s'épanchait dans les autres, en sorte qu'elle éteignait tous les mouvements de charnelle concupiscence en tous. Ce qui fait dire aux Juifs que quoique Marie ait été d'une extrême beauté, elle ne put cependant jamais être convoitée par personne; et la raison en est que la vertu de sa chasteté pénétrait tous ceux qui la regardaient et écartait d'eux toute concupiscence. Ce qui l’a fait comparer au cidre dont l’odeur fait mourir les serpents ; sa sainteté projetait comme des rayons sur les autres, de manière à étouffer tous les mouvements qui se glissaient en la chair. On la compare encore à la myrrhe; car de même que la myrrhe fait périr les vers, de même aussi sa sainteté détruisait toute concupiscence charnelle ; et elle jouit de cette prérogative dans un degré plus éminent que ceux qui ont été sanctifiés dès le sein de leur mère, ou qui sont restés vierges; dont la sainteté et la chasteté ne se transmettaient pas aux autres, ni n'éteignait en eux les mouvements de la chair, tandis que la force de la chasteté de la Vierge pénétrait jusqu'au fond même du coeur des impudiques et qu'elle les rendait tout aussitôt chastes à son égard. 3° A cause de la procession qui eut lieu à pareil jour : car Marie, Joseph, Siméon et Anne firent aujourd'hui une procession digne d'honneur, et présentèrent l’enfant Jésus au temple. De même encore, nous faisons la procession et portons à la main un cierge allumé, figure de Jésus-Christ, et nous le tenons jusque dans les églises. Il y a trois choses dans le cierge, savoir, la cire, la mèche et le feu, qui sont la figure des trois substances qui existèrent en J.-C. : la cire est la figure de sa chair qui est née de la Vierge Marie sans la corruption de la chair, comme les abeilles composent la cire sans mélange ; la mèche cachée dans le cierge est la figure de son âme très candide cachée dans sa chair; et le feu ou la lumière est la figure de la divinité, parce que notre Dieu est un feu qui consume. Ce qui a fait dire à un poète : « Cette chandelle, je la porte en l’honneur de la pieuse Marie. Par la cire voyez une chair véritable née d'une Vierge ; par la lumière, la divinité et l’excellence de la majesté ; la mèche, c'est somme infiniment riche se cachant dans la chair. » 4° Pour notre instruction. Tout nous instruit : que si nous voulons être purs et nets, nous devons avoir en nous trois dispositions, savoir : une foi véritable, une conduite sainte, et une intention droite. La chandelle allumée à la main, c'est la foi avec les bonnes œuvres; et de même que la chandelle sans lumière est réputée morte, et que la lumière par elle-même ne brille pas sans chandelle, mais paraît être morte, de même les œuvres sans la foi et la foi sans les bonnes œuvres sont appelées mortes. Quant à la mèche enfermée dans la cire, c'est l’intention droite; ce qui fait dire à saint Grégoire : « L'action se fait devant le publie, mais l’intention reste cachée dans le secret. »

Une noble dame avait une très' grande dévotion envers la sainte Vierge. Ayant fait construire une chapelle auprès de sa maison, elle y entretenait un chapelain, et voulait entendre chaque jour une messe de la Bienheureuse Vierge. Alors que la fête de la Purification de la Sainte Vierge était proche, le prêtre fit un voyage au loin pour une affaire particulière, et la dame ne put avoir une messe ce jour-là; ou bien, comme on le lit autre part, elle avait donné tout ce qu'elle avait jusqu'à ses vêtements pour l’amour de la Vierge; or, comme elle avait donné sa robe et qu'elle ne pouvait aller à l’église il lui fallait rester sans messe en ce jour. Sous l’impression d'une vive douleur elle entra dans son oratoire ou sa chambre et se prosterna devant un autel de la Sainte Vierge. Tout à coup elle fut transportée hors d'elle-même, et il lui semblait être dans une église magnifique et toute resplendissante ; alors elle vit, entrer une foule extraordinaire de vierges, que, précédait une Vierge d'une admirable beauté, dont la tête était couronnée d'un diadème. Après que toutes se furent assises, voici venir une autre foule de jeunes gens qui prirent place chacun selon son rang. Alors quelqu'un qui portait une grande quantité de cierges, en donna d'abord un à la vierge qui avait le pas sur les autres; il en distribua ensuite aux autres vierges ut aux jeunes gens, enfin il vint auprès de la dame et lui offrit un cierge qu'elle accepta volontiers. Elle tourna alors les yeux vers le chœur et vit deux céroféraires, un sous-diacre, un diacre et un prêtre revêtus de leurs ornements sacrés s'avancer vers l’autel comme pour célébrer une messe solennelle. Il lui semblait que les acolytes étaient saint Vincent et saint Laurent; que le diacre. et le sous-diacre étaient deux anges; quant au prêtre, c'était J.-C. Après la confession, deux jeunes gens d'une rare beauté allèrent au milieu du chœur, commencèrent à haute voix et fort dévotement l’office de la, messe, que poursuivirent ceux qui étaient dans le tuteur. Quand on fut à l’offrande, la reine dés Vierges et toutes les vierges avec ceux qui étaient dans le chœur, vinrent offrir, comme de coutume, leurs cierges au prêtre en fléchissant les genoux. Or, comme le prêtre attendait que la dame vînt lui offrir son cierge, et que celle-ci ne le voulait pas faire, la. reine des vierges lui envoya dire par un exprès qu'elle manquait de savoir-vivre, en faisant attendre le prêtre si longtemps. Elle répondit que le prêtre continuât sa messe parce qu'elle -ne lui offrirait pas son cierge. Alors la reine lui envoya encore un autre exprès à qui la dame répondit qu'elle ne donnerait à personne. le cierge qu'elle avait reçu, mais qu'elle le garderait par dévotion. Toutefois la reine des vierges donna cet ordre à l’exprès.: « Allez la prier de nouveau d'offrir son cierge, sinon vous le lui enlèverez par force, de ses mains. » Le messager étant venu et la dame refusant d'accéder à sa prière, il dit qu'il avait ordre de le lui arracher de force. Alors il saisit le cierge avec une grande violence et s'efforça de l’enlever. La dame le tenait plus fortement. encore et se défendait comme un homme. Le débat traînait en longueur, le cierge était tiré avec force deçà, de-là, quand tout à coup le cierge se cassa, une moitié restant entre les mains du messager, l’autre moitié danses mains de la dame. Au moment où le cierge se brisa avec bruit, elle revint tout aussitôt à elle et se trouva devant l’autel, où elle s'était placée, avec le cierge brisé à la main. Elle en fut dans l’admiration et rendit d'immenses actions de grâces à la Sainte Vierge qui n'avait pas permis qu'elle restât sans messe en ce jour, mais qui l’avait fait assister à un tel office. Elle eut grand soin de son cierge et le garda comme les plus précieuses reliques. On dit que tous ceux qui en étaient touchés étaient aussitôt guéris des infirmités qui ses tourmentaient. — Une autre dame enceinte vit en songe qu'elle portait un étendard teint de couleur sanguine. En s'éveillant elle perdit de suite les sens : le démon se jouait tellement d'elle qu'il lui semblait qu'elle portait entre ses mamelles la foi chrétienne à laquelle elle avait été jusque-là fort attachée, et qu'elle la perdait à chaque instant. Rien ne la pouvant guérir, elle passa dans une église de la Sainte Vierge la nuit de la Purification et fut guérie parfaitement.

Extrait de la Légende Dorée de Jacques de Voragine

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Enfin les quarante jours de la Purification de Marie sont écoulés, et le moment est venu où elle doit monter au Temple du Seigneur pour y présenter Jésus. Avant de suivre le Fils et la Mère dans ce voyage mystérieux à Jérusalem, arrêtons-nous encore un instant à Bethléhem, et pénétrons avec amour et docilité les mystères qui vont s'accomplir. La Loi du Seigneur ordonnait aux femmes d'Israël, après leur enfantement, de demeurer quarante jours sans approcher du tabernacle ; après l'expiration de ce terme, elles devaient, pour être purifiées, offrir un sacrifice. Ce sacrifice consistait en un agneau, pour être consumé en holocauste; on devait y joindre une tourterelle ou une colombe, destinées à être offertes selon le rite du sacrifice pour le péché. Que si la mère était trop pauvre pour fournir l'agneau, le Seigneur avait permis de le remplacer par une autre tourterelle, ou une autre colombe. Un second commandement divin déclarait tous les premiers-nés propriété du Seigneur, et prescrivait la manière de les racheter. Le prix de ce rachat était de cinq sicles, qui, au poids du sanctuaire, représentaient chacun vingt oboles. Marie, fille d'Israël, avait enfanté; Jésus était son premier-né. Le respect dû à un tel enfantement, à un tel premier-né, permettait-il l'accomplissement de la loi ?

Si Marie considérait les raisons qui avaient porté le Seigneur à obliger les mères à la purification, elle voyait clairement que cette loi n'avait point été faite pour elle. Quel rapport pouvait avoir avec les épouses des hommes, celle qui était le très pur sanctuaire de l'Esprit-Saint, Vierge dans la conception de son Fils, Vierge dans son ineffable enfantement; toujours chaste, mais plus chaste encore après avoir porté dans son sein et mis au monde le Dieu de toute sainteté? Si elle considérait la qualité sublime de son Fils, cette majesté du Créateur et du souverain Seigneur de toutes choses, qui avait daigné prendre naissance en elle, comment aurait-elle pu penser qu'un tel Fils était soumis à l'humiliation du rachat, comme un esclave qui ne s'appartient pas à lui-même ?

Cependant, l'Esprit qui résidait en Marie lui révèle qu'elle doit accomplir cette double loi. Malgré son auguste qualité de Mère de Dieu, il faut qu'elle se mêle à la foule des mères des hommes, qui se rendent de toutes parts au Temple, pour y recouvrer, par un sacrifice, la pureté qu'elles ont perdue. En outre, ce Fils de Dieu et Fils de l'Homme doit être considéré en toutes choses comme un serviteur ; il faut qu'il soit racheté en cette humble qualité comme le dernier des enfants d'Israël. Marie adore profondément cette volonté suprême, et s'y soumet de toute la plénitude de son cœur.

Les conseils du Très-Haut avaient arrêté que le Fils de Dieu ne serait déclaré à son peuple que par degrés. Après trente années de vie cachée à Nazareth, où, comme le dit l'Evangéliste, il était réputé le fils de Joseph, un grand Prophète devait l'annoncer mystérieusement aux Juifs accourus au Jourdain, pour y recevoir le baptême de la pénitence. Bientôt ses propres œuvres, ses éclatants miracles, rendraient témoignage de lui. Après les ignominies de sa Passion, il ressusciterait glorieux, confirmant ainsi la vérité de ses prophéties, l'efficacité de son Sacrifice, enfin sa divinité. Jusque-là presque tous les hommes ignoreraient que la terre possédait son Sauveur et son Dieu. Les bergers de Bethléhem n'avaient point reçu l'ordre, comme plus tard les pêcheurs de Génésareth, d'aller porter la Parole jusqu'aux extrémités du monde ; les Mages, qui avaient paru tout à coup au milieu de Jérusalem, étaient retournés dans l'Orient, sans revoir cette ville qui s'était émue un instant de leur arrivée. Ces prodiges, d'une si sublime portée aux yeux de l'Eglise, depuis l'accomplissement de la mission de son divin Roi, n'avaient trouvé d'écho et de mémoire fidèle que dans le cœur de quelques vrais Israélites qui attendaient le salut d'un Messie humble et pauvre; la naissance même de Jésus à Bethléhem devait demeurer ignorée du plus grand nombre des Juifs; car les Prophètes avaient prédit qu'il serait appelé Nazaréen.

Le même plan divin qui avait exigé que Marie fût l'épouse de Joseph, pour protéger, aux yeux du peuple, sa virginité féconde, demandait donc que cette très chaste Mère vînt comme les autres femmes d'Israël offrir le sacrifice de purification, pour la naissance du Fils qu'elle avait conçu par l'opération de l'Esprit-Saint, mais qui devait être présenté au temple comme le fils de Marie, épouse de Joseph. Ainsi, la souveraine Sagesse aime à montrer que ses pensées ne sont point nos pensées, à déconcerter nos faibles conceptions, en attendant le jour où elle déchire les voiles et se montre à découvert à nos yeux éblouis.

La volonté divine fut chère à Marie, en cette circonstance comme en toutes les autres. La Vierge ne pensa point agir contre l'honneur de son fils, ni contre le mérite glorieux de sa propre intégrité, en venant chercher une purification extérieure dont elle n'avait nul besoin. Elle fut, au Temple, la servante du Seigneur, comme elle l'avait été dans la maison de Nazareth, lors de la visite de l'Ange. Elle obéit à la loi, parce que les apparences la déclaraient sujette à la loi. Son Dieu et son Fils se soumettait au rachat comme le dernier des hommes ; il avait obéi à l'édit d'Auguste pour le dénombrement universel ; il devait « être obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix » : la Mère et l'Enfant s'humilièrent ensemble ; et l'orgueil de l'homme reçut en ce jour une des plus grandes leçons qui lui aient jamais été données.

Quel admirable voyage que celui de Marie et de Joseph allant de Bethléhem à Jérusalem ! L'Enfant divin est dans les bras de sa mère ; elle le tient sur son cœur durant tout le cours de cette route fortunée. Le ciel, la terre, la nature tout entière, sont sanctifiés par la douce présence de leur miséricordieux créateur. Les hommes au milieu desquels passe cette mère chargée de son tendre fruit la considèrent, les uns avec indifférence, les autres avec intérêt ; mais nul d'entre eux ne pénètre encore le mystère qui doit les sauver tous.

Joseph est porteur de l'humble offrande que la mère doit présenter au prêtre. Leur pauvreté ne leur permet pas d'acheter un agneau; et d'ailleurs n'est-il pas l'Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde, ce céleste Enfant que Marie tient dans ses bras ? La loi a désigné la tourterelle ou la colombe pour suppléer l'offrande qu'une mère indigente ne pourrait présenter : innocents oiseaux, dont le premier figure la chasteté et la fidélité, et dont le second est le symbole de la simplicité et de l'innocence. Joseph porte aussi les cinq sicles, prix du rachat du premier-né; car il est vraiment le Premier-né, cet unique fils de Marie, qui a daigné faire de nous ses frères, et nous rendre participants de la nature divine, en adoptant la nôtre.

Enfin, cette sainte et sublime famille est entrée dans Jérusalem. Le nom de cette ville sacrée signifie vision de paix ; et le Sauveur vient par sa présence lui offrir la paix. Admirons une magnifique progression dans les noms des trois villes auxquelles se rattache la vie mortelle du Rédempteur. Il est conçu à Nazareth, qui signifie la fleur; car il est, comme il le dit au Cantique, la fleur des champs et le lis des vallons ; et sa divine odeur nous réjouit. Il naît à Bethléhem, la maison du pain, afin d'être la nourriture de nos âmes. Il est offert en sacrifice sur la croix à Jérusalem, et par son sang, il rétablit la paix entre le ciel et la terre, la paix entre les hommes, la paix dans nos âmes. Dans cette journée, comme nous le verrons bientôt, il va donner les arrhes de cette paix.

Pendant que Marie portant son divin fardeau monte, Arche vivante, les degrés du Temple, soyons attentifs ; car une des plus fameuses prophéties s'accomplit, un des principaux caractères du Messie se déclare. Conçu d'une Vierge, né en Bethléhem, ainsi qu'il était prédit, Jésus, en franchissant le seuil du Temple, acquiert un nouveau titre à nos adorations.

Cet édifice n'est plus le célèbre Temple de Salomon, qui devint la proie des flammes aux jours de la captivité de Juda. C'est le second Temple bâti au retour de Babylone, et dont la splendeur n'a point atteint la magnificence de l'ancien. Avant la fin du siècle, il doit être renversé pour la seconde fois ; et la parole du Seigneur sera engagée à ce qu'il n'y demeure pas pierre sur pierre. Or, le Prophète Aggée, pour consoler les Juifs revenus de l'exil, qui se lamentaient sur leur impuissance à élever au Seigneur une maison comparable à celle qu'avait édifiée Salomon, leur a dit ces paroles, et elles doivent servir à fixer l'époque de la venue du Messie: « Prends courage, Zorobabel, dit le Seigneur; prends courage, Jésus, fils de Josedec, souverain Prêtre; prends courage, peuple de cette contrée; car voici ce que dit le Seigneur : Encore un peu de temps et j'ébranlerai le ciel et la terre, et j’ébranlerai toutes les nations ; et le Désiré de toutes les nations viendra ; et je remplirai de gloire cette maison. La gloire de cette seconde maison sera plus grande que ne le fut celle de la première; et dans ce lieu je donnerai la paix, dit le Seigneur des armées. »

L'heure est arrivée de l'accomplissement de cet oracle. L'Emmanuel est sorti de son repos de Bethléem, il s'est produit au grand jour, il est venu prendre possession de sa maison terrestre ; et par sa seule présence dans l'enceinte du second Temple, il en élève tout d'un coup la gloire au-dessus de la gloire dont avait paru environné celui de Salomon. Il doit le visiter plusieurs fois encore ; mais cette entrée qu'il y fait aujourd'hui, porté sur les bras de sa mère, suffit à accomplir la prophétie; dès maintenant, les ombres et les figures que renfermait ce Temple commencent à s'évanouir aux rayons du Soleil de la vérité et de la justice. Le sang des victimes teindra encore, quelques années, les cornes de l'autel; mais au milieu de toutes ces victimes égorgées, hosties impuissantes, s'avance déjà l'Enfant qui porte dans ses veines le sang de la Rédemption du monde. Parmi ce concours de sacrificateurs, au sein de cette foule d'enfants d'Israël qui se presse dans les diverses enceintes du Temple, plusieurs attendent le Libérateur, et savent que l'heure de sa manifestation approche; mais aucun d'eux ne sait encore qu'en ce moment même le Messie attendu vient d'entrer dans la maison de Dieu.

Cependant un si grand événement ne devait pas s'accomplir sans que l'Eternel opérât une nouvelle merveille. Les bergers avaient été appelés par l'Ange, l'étoile avait attiré les Mages d'Orient en Bethléhem ; l'Esprit-Saint suscite lui-même à l'Enfant divin un témoignage nouveau et inattendu.

Un vieillard vivait à Jérusalem, et sa vie touchait au dernier terme ; mais cet homme de désirs, nommé Siméon, n'avait point laissé languir dans son cœur l'attente du Messie. Il sentait que les temps étaient accomplis ; et pour prix de son espérance, l'Esprit-Saint lui avait fait connaître que ses yeux ne se fermeraient pas avant qu'ils eussent vu la Lumière divine se lever sur le monde. Au moment où Marie et Joseph montaient les degrés du Temple, portant vers l'autel l'Enfant de la promesse, Siméon se sent poussé intérieurement par la force irrésistible de l'Esprit divin ; il sort de sa maison, il dirige vers la demeure sacrée ses pas chancelants, mais soutenus par l'ardeur de ses désirs. Sur le seuil de la maison de Dieu, parmi les mères qui s'y pressent chargées de leurs enfants, ses yeux inspirés ont bientôt reconnu la Vierge féconde prophétisée par Isaïe ; et son cœur vole vers l'Enfant qu'elle tient dans ses bras.

Marie, instruite par le même Esprit, laisse approcher le vieillard ; elle dépose dans ses bras tremblants le cher objet de son amour, l'espoir du salut de la terre. Heureux Siméon, figure de l'ancien monde vieilli dans l'attente et près de succomber ! A peine a-t-il reçu le doux fruit de la vie, que sa jeunesse se renouvelle comme celle de l'aigle ; en lui s'accomplit la transformation qui doit se réaliser dans la race humaine. Sa bouche s'ouvre, sa voix retentit, il rend témoignage comme les bergers dans la région de Bethléhem, comme les Mages au sein de l'Orient. « O Dieu ! dit-il, mes yeux ont donc vu le Sauveur que vous prépariez ! Elle luit enfin, cette Lumière qui doit éclairer les Gentils, et faire la gloire de votre peuple d'Israël. »

Tout à coup survient, attirée aussi par le mouvement du divin Esprit, la pieuse Anne, fille de Phanuel, illustre par sa piété et vénérable à tout le peuple par son grand âge. Les deux vieillards, représentants de la société antique, unissent leurs voix, et célèbrent l'avènement fortuné de l'Enfant qui vient renouveler la face de la terre, et la miséricorde de Jéhovah qui, selon la prophétie d'Aggée, dans ce lieu, au sein même du second Temple, donne enfin la paix au monde.

C'est dans cette paix tant désirée que va s'endormir Siméon. Vous laisserez donc partir dans la paix votre serviteur, selon votre parole, Seigneur ! dit le vieillard ; et bientôt son âme, dégagée des liens du corps, va porter aux élus qui reposent dans le sein d'Abraham la nouvelle de la paix qui apparaît sur la terre, et leur ouvrira bientôt les cieux. Anne survivra quelques jours encore à cette grande scène ; elle doit, comme nous l'apprend î'Evangéliste, annoncer l'accomplissement des promesses aux Juifs spirituels qui attendaient la Rédemption d'Israël. Une semence devait être confiée à la terre ; les bergers, les Mages, Siméon, Anne, l'ont jetée ; elle lèvera en son temps : et quand les années d'obscurité que le Messie doit passer dans Nazareth seront écoulées, quand il viendra pour la moisson, il dira à ses disciples : Voyez comme le froment blanchit à maturité sur les guérets : priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour la récolte.

Le fortuné vieillard rend donc aux bras de la très pure Mère le Fils qu'elle va offrir au Seigneur. Les oiseaux mystérieux sont présentés au prêtre qui les sacrifie sur l'autel, le prix du rachat est versé, l'obéissance parfaite est accomplie ; et après avoir rendu ses hommages au Seigneur dans cet asile sacré à l'ombre duquel s'écoulèrent ses premières années, Marie toujours Vierge, pressant sur son cœur le divin Emmanuel, et accompagnée de son fidèle époux, descend les degrés du Temple.

Tel est le mystère du quarantième jour, qui ferme la série des jours du Temps de Noël, par cette admirable fête de la Purification de la très sainte Vierge. De savants hommes, au nombre desquels on compte le docte Henschenius, dont Benoît XIV partage le sentiment, inclinent à donner une origine apostolique à cette solennité ; il est certain du moins qu'elle était déjà ancienne au cinquième siècle.

L'Eglise Grecque et l'Eglise de Milan mettent cette fête au nombre des solennités de Notre-Seigneur; mais l'Eglise Romaine Fa toujours comptée entre les fêtes de la sainte Vierge. Sans doute, l'Enfant Jésus est offert aujourd'hui dans le Temple et racheté ; mais c'est à l'occasion de la Purification de Marie, dont cette offrande et ce rachat sont comme la conséquence. Les plus anciens Martyrologes et Calendriers de l'Occident donnent cette fête sous le titre qu'elle conserve aujourd'hui ; et la gloire du Fils, loin d'être obscurcie par les honneurs que l'Eglise rend à la Mère, en reçoit un nouvel accroissement, puisque lui seul est le principe de toutes les grandeurs que nous révérons en elle.

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La bénédiction des cierges


Après l'Office de Tierce, l'Eglise pratique, en ce jour, la bénédiction solennelle des Cierges, que l'on compte pour une des trois principales qui ont lieu dans le cours de l'année : les deux autres sont celle des Cendres et celle des Rameaux. L'intention de cette cérémonie se rapporte au jour même de la Purification de la sainte Vierge; en sorte que si l'un des Dimanches de Septuagésime, de Sexagésime, ou de Quinquagésime, tombe le deux février, la fête est remise au lendemain ; mais la bénédiction des Cierges, et la Procession qui en est le complément, demeurent fixes au deux février.

Afin de réunir sous un même rite les trois grandes Bénédictions dont nous parlons, l'Eglise a ordonné, pour celle des Cierges, l'usage de la même couleur violette qu'elle emploie dans la bénédiction des Cendres et dans celle des Rameaux ; en sorte que cette solennelle fonction, qui sert à marquer d'une manière inviolable le jour auquel s'est accomplie la Purification de Marie, doit s'exécuter tous les ans, le deux février, sans qu'il soit dérogé à la couleur prescrite pour les trois Dimanches dont nous venons de parler.

L'origine de cette cérémonie est assez difficile à assigner d'une manière précise. Selon Baronius, Thomassin, Baillet, etc., elle aurait été instituée, vers la fin du V° siècle, par le Pape saint Gélase, pour donner un sens chrétien aux restes de l'antique fête des Lupercales, dont le peuple de Rome avait encore retenu quelques usages superstitieux. Il est du moins certain que saint Gélase abolit, à cette époque, les derniers vestiges de la fête des Lupercales qui, comme l'on sait, était célébrée au mois de février, dans les siècles du paganisme. Innocent III, dans un de ses Sermons sur la fête de la Purification, enseigne que l'attribution de la cérémonie des Cierges au deux février est due à la sagesse des Pontifes romains, lesquels auraient appliqué au culte de la sainte Vierge les restes d'un usage religieux des anciens Romains, qui allumaient des flambeaux en mémoire des torches à la lueur desquelles Cérès avait, selon la fable, parcouru les sommets de l'Etna, cherchant sa fille Proserpine enlevée par Pluton ; mais on ne trouve pas de fête en l'honneur de Cérès, au mois de février, sur le Calendrier des anciens Romains. Il nous semble donc plus exact d'adopter le sentiment de D. Hugues Ménard, Rocca, Henschenius et Benoît XIV, qui tiennent que la fête antique connue en février sous le nom d'Amburbalia, et dans laquelle les païens parcouraient la ville en portant des flambeaux, a donné occasion aux Souverains Pontifes de lui substituer un rite chrétien qu'ils ont uni à la célébration de la fête dans laquelle le Christ, Lumière du monde, est présenté au Temple par la Vierge-mère.

Le mystère de cette cérémonie a été fréquemment expliqué par les liturgistes depuis le VII° siècle. Selon saint Ives de Chartres , dans son deuxième Sermon sur la fête d'aujourd'hui, la cire des cierges, formée du suc des fleurs par les abeilles, que l'antiquité a toujours considérées comme un type de la virginité, signifie la chair virginale du divin Enfant, lequel n'a point altéré, dans sa conception ni dans sa naissance, l'intégrité de Marie. Dans la flamme du cierge, le saint Evêque nous apprend à voir le symbole du Christ qui est venu illuminer nos ténèbres. Saint Anselme, dans ses Enarrations sur saint Luc, développant le même mystère, nous dit qu'il y a trois choses à considérer dans le Cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire, dit-il, ouvrage de l'abeille virginale, est la chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est l'âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure, est la divinité.

Autrefois, les fidèles s'empressaient d'apporter eux-mêmes des cierges à l'Eglise, le jour de la Purification, afin qu'ils fussent bénis avec ceux que les prêtres et les ministres portent à la Procession ; cet usage est encore observé en beaucoup de lieux. Il est à désirer que les Pasteurs des âmes recommandent fortement cette coutume, et qu'ils la rétablissent ou la soutiennent partout où il est besoin. Tant d'efforts que l'on a faits pour ruiner, ou du moins pour appauvrir le culte extérieur, ont amené insensiblement le plus triste affaiblissement du sentiment religieux, dont l'Eglise possède seule la source dans la Liturgie. Il est nécessaire aussi que les fidèles sachent que les cierges bénis au jour de la Chandeleur, car tel est le nom populaire de la fête de la Purification, emprunté à la cérémonie même dont nous parlons ; que ces cierges, disons-nous, sont bénis, non seulement pour servir à la Procession, mais encore pour l'usage des chrétiens qui, en les gardant avec respect dans leurs maisons, en les portant avec eux, tant sur la terre que sur les eaux, comme dit l'Eglise, attirent des bénédictions particulières du ciel. On doit allumer aussi ces cierges de la Chandeleur auprès du lit des mourants, comme un souvenir de l'immortalité que le Christ nous a méritée, et comme un signe de la protection de Marie.


Extrait de l'Année Liturgique de Dom Guéranger

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Séquence de la Fête de la Présentation de Jésus au Temple


Ornons le temple intérieur ; dans un cœur nouveau, renouvelons la joie nouvelle du saint vieillard, qui, prenant sur ses bras l'Enfant divin, satisfait enfin les désirs qui le firent soupirer tant d'années.

Il est l'étendard qui ralliera les peuples, cet Enfant dont la présence illumine le Temple, inspire de si beaux cantiques, émeut les cœurs d'un si noble transport; aujourd'hui c'est un enfant que l'on présente ; plus tard, sur la croix , ce sera un homme offert comme hostie du péché.

Là le Sauveur, ici Marie : saint Enfant, sainte Mère, quels objets d'allégresse mais portons en nous avec amour l'œuvre de lumière que représentent nos cierges allumés.

Le Verbe du Père est la lumière, la chair formée par la Vierge est la cire ; le cierge étincelant est le Christ lui-même ; c'est lui qui éclaire nos cœurs de la vraie sagesse ; par sa grâce, celui qui était le jouet de l'erreur et du vice s'élance dans le chemin de la vertu.

Celui qui par l'amour tient le Christ dans ses bras, porte vraiment le flambeau de cire allumé, et remplit pleinement le rite de la fête ; de même que le vieillard dont le cœur portait déjà le Verbe du Père, serra dans ses bras ce même Verbe fait chair que lui confiait l'auguste Mère.

Mère d'un tel Fils, réjouis-toi; pure au dedans, chaste au dehors, sans tache ni ride ; femme que son Bien-Aimé a choisie d'avance, que l'amour d'un Dieu a chérie avant les siècles.

A qui contemple ta beauté, toute autre beauté n'est que ténèbres et difformité qui repousse ; à qui goûte ta saveur délicieuse, toute autre saveur n'est qu'amertume et objet de dégoût.

A qui respire tes parfums, toute autre senteur est nulle ou désagréable ; en celui qui cultive ton amour, tout autre amour s'efface, ou n'obtient plus que le second rang.

De la mer brillante Etoile, honneur éternel de toutes les mères, ô Mère véritable de la Vérité, de la Voie, de la Vie, de l'Amour, remède de ce monde languissant, canal de ce vin délicieux qui est la source de vie dont tous doivent éprouver la soif; dont le breuvage est doux à celui qui est sain comme à celui qui est malade : rends la force et la santé à celui qui défaille.

Fontaine scellée, verse tes ruisseaux de sainteté ; fontaine des jardins spirituels, arrose de tes eaux nos âmes desséchées.

Fontaine abondante, inonde-nous, lave nos cœurs coupables. Fontaine limpide, source toujours pure, daigne purifier des souillures du monde, par ta pureté, le cœur de ton peuple. Amen.

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