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6 mai 2009

Neuvaine en l'honneur de Saint Paul de la Croix

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Saint Paul de la Croix

1694-1775

Fête le 19 octobre

Paul Danéi, né le 3 janvier 1694, était le fils de Luc Danéi, commerçant à Ovada (diocèse d’Acqui), dans la République de Gênes,  et de sa deuxième épouse, Anne-Marie Massari, qui lui donna seize enfants dont plusieurs moururent en bas âge. En 1709, Luc Danéi retourna dans son pays natal, Castellazo, où il établit son commerce et sa famille. Paul fit quelques études à Crémolino sous la conduite d’un vénérable prêtre. Paul qui avait toujours été pieux et vertueux, après un an de vie militaire (1715), décida de se consacrer à Dieu, malgré les efforts de son oncle, le prêtre Christophe Danéi qui lui avait arrangé un beau mariage. Tout en aidant au commerce de son père, il commença d’enseigner le catéchisme ; le curé, après l’avoir traité durement, découvrit en lui une âme exceptionnelle et, se croyant incapable de la guider, le confia à un capucin de Castellazo, le R.P. Jérôme de Tortone qui se fit aider par un de ses confrères d’Ovada, le R.P. Colomban de Gênes. Quand les deux capucins quittèrent la région, Paul s’adressa à Don Polycarpe Cerutti, pénitencier d’Alexandrie, qui crut découvrir de l’orgueil dans ses habitudes d’oraison et lui interdit de méditer sur les fins dernières. « Je donnais entre le jour et la nuit, au moins sept heures à l’oraison et aux autres exercices ; Quant aux fêtes, je me levais le matin de très bonne heure et j’allais à une confrérie où j’étais inscrit, puis, terminée la confrérie, je me rendais à l’église principale où selon l’usage était exposé le Très Saint-Sacrement et j’y restais au moins cinq heures à genoux; j’allais ensuite prendre quelque chose et puis j’allais à vêpres. Après vêpres, en compagnie de quelques pieux jeunes gens avec qui avaient lieu de dévots entretiens, on allait prendre un peu l’air et je faisais une autre heure d’oraison mentale, puis je rentrais à la maison. » L’évêque d’Alexandrie, Mgr de Gattinara, qui avait remarqué l’extraordinaire piété de ce jeune homme, avait fait sa connaissance. Paul lui confia son désir de fonder une nouvelle famille religieuse qui porterait une tunique noire sur laquelle serait cousu un cœur surmonté d’une croix avec les mots : Jesu Christi Passio. L’évêque l’autorisa à porter ce costume religieux qu’il bénit et remit lui-même (22 juillet 1720). « Lorsque je me voyais porter la sainte tunique, je ne voyais pas de forme corporelle, comme une figure d’homme, cela non, mais en Dieu, c’est-à-dire que l’âme connaît que c’est Dieu, parce qu’il le lui fait comprendre par mouvements intérieurs du cœur et intelligence infuse dans l’esprit et si hautement que c’est bien difficile à expliquer... Cependant, pour être mieux compris, je dirai une certaine vision spirituelle, que Dieu dans son infinie miséricorde m’a plusieurs fois donnée, quand il a voulu m’envoyer quelque peine particulière. Tandis que j’étais en oraison, je voyais un fouet dans les mains de Dieu et ce fouet avait des cordes comme les disciplines et sur elles était écrit « Amor ». Au même instant, Dieu montrait à l’âme, dans une très haute contemplation, que Dieu voulait la fouetter, mais par amour, et l’âme courait vite embrasser le fouet en lui donnant des baisers en esprit... Or j’ai écrit cela pour expliquer et pour dire,  selon l’intelligence que Dieu me donne, que ce que je vois en esprit avec la lumière très haute de la sainte foi, je le tiens pour plus certain que si je le voyais de mes yeux corporels, vu que ceux-ci pourraient me tromper avec quelque fantôme, tandis que, pour le reste, il n’y a pas de danger, grâce à l’intelligence que Dieu m’accorde, étant donné que je me remets à l’avis de mes supérieurs, me soumettant à ce qu’avec la grâce de Dieu ils me diront. Quand donc j’ai dit que j’ai vu dans les mains de Dieu, je n’ai pas vu ; mais l’âme a une très haute intelligence qu’elle est dans l’immense, et ainsi m’est-il arrivé pour la sainte tunique. De plus sachez que depuis que mon Dieu m’a retiré des exercices de méditation, pour m’occuper à discourir sur les mystères en allant d’une chose à l’autre, je n’ai plus de formes imaginaires. » Le 23 novembre 1720, Paul se retirait, avec la permission de son évêque, dans une petite pièce située sous un escalier à côté de la sacristie de l’église paroissiale Saint-Charles de Castellazo. Il y fit une retraite de quarante jours, jusqu’au 1° janvier 1721, dans  des  conditions  matérielles  fort pénibles : pieds nus et mal vêtu dans ce réduit froid et humide, il se contenta d’un peu de paille jetée à même le sol en guise de lit, ne but que de l’eau et ne mangea que le pain reçu en aumône. A la fin de cette retraite, qui donna à sa vie sa direction définitive, il apporta à Mgr de Gattinara son journal, brèves notes destinées à rendre compte des grâces reçues et des épreuves endurées, et la première ébauche de sa Règle, écrite du 2 au 7 décembre. L’évêque approuva tout. Retiré à l’ermitage de la Sainte-Trinité puis à celui de Saint-Etienne, catéchiste et prédicateur apprécié, il fut rejoint par son frère, Jean-Baptiste, et par Paul Sardi qui ne put supporter les rigueurs de la règle. Paul partit à Rome pour obtenir l’approbation pontificale, mais n’ayant pas de protecteur, il quitta Rome sans avoir vu le Pape. Installé sur le Monte Argentario, Paul et Jean-Baptiste, prêchèrent à Orbetello puis furent appelés par l’évêque de Gaète, Charles Pignatelli (juin 1723), qui les fit prêcher dans son diocèse et leur confia la retraite des ordinands. Au mois d’août 1724, ils furent recrutés par l’évêque de Troja. En 1725, alors qu’ils étaient à Rome, priant dans la basilique Saint-Pierre, pour gagner le Jubilé, ils furent remarqués par Mgr Marcel Crescenzi qui les introduisit auprès de Benoît XIII. Les deux frères se retirèrent à Gaète où les quelques jeunes gens se joignirent à eux, ne persévérèrent pas sous une règle si austère. Malgré les succès de leur prédication, ils quittèrent Gaète (14 septembre 1726) et revinrent à Rome où ils furent admis comme infirmier à l’hôpital Saint-Gallican du Transtevere. Ils furent tonsurés (6 février), reçurent les ordres mineurs (23 février), le sous-diaconat (12 avril), le diaconat (1° mai) et Benoît XIII les ordonna prêtres (7 juin). Ils furent protégés par Clément XII qui leur donna le droit de prêcher des missions (23 février 1731) et le fit missionnaires apostoliques (14 septembre 1737). Adoucie, la règle de la Congrégation des Clercs déchaussés de la Sainte-Croix et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ fut approuvée par Benoît XIV (15 mai 1741) et la première profession eut lieu le 11 juin 1741 : Paul Danei devint Paul de la Croix. Les recrues commencèrent à affluer et les fondations se multiplièrent, protégées par les papes successifs. Malade depuis plusieurs années, Paul de la Croix célébra la messe pour la dernière fois le 15 juin 1775 ; il reçut l’extrême-onction le 8 octobre et mourut après avoir communié le 18 octobre 1775. Il fut enterré dans la basilique romaine des Saints-Jean-et-Paul. Pie VI qui, comme Benoît XIV, était allé le visiter dans sa chambre, le déclara vénérable (septembre 1784) ; Pie VII proclama l’héroïcité de ses vertus (18 février 1821), Pie IX le béatifia (1° mai 1853) et le canonisa (29 juin 1869).

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Neuvaine en l'honneur de Saint Paul de la Croix

Fondateur de l'Institut de la Sainte Croix et Passion de Jésus-Christ


Par le R. P. Louis-Th. de Jésus Agonisant, Passioniste


Neuvaine publiée en 1873


Premier jour

Élection de Saint Paul de la Croix pour méditer et prêcher la Passion de Jésus-Christ


I Considérons que Dieu, ayant suscité saint Paul pour prêcher la Passion de son divin Fils, lui en imprima sitôt la dévotion dans le cœur, qu’il parut la posséder en naissant. Dès son jeune âge, en effet, Paul reçut le don d’une connaissance très vive des cruelles souffrances du Rédempteur : son âme en fut toute pénétrée, et le divin Crucifié devint dès lors l’unique objet de ses pensées, de ses affections et de ses actes. Que les souffrances du Rédempteur soient aussi l’aliment quotidien de notre âme, le premier objet de notre plus tendre dévotion; et, par ce moyen, elles demeureront profondément gravées dans nos cœurs. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons comment notre Saint, pressé dès son enfance, par son amour plein de compassion pour son Dieu souffrant, résolut de ne savoir, toute sa vie, que Jésus crucifié, de ne se glorifier que dans sa croix, et de vivre crucifié au monde, afin de pouvoir dire avec l’Apôtre: Jésus-Christ est ma vie ! O très doux Jésus, par les mérites de votre Serviteur, communiquez aussi à nos âmes un semblable amour pour votre Passion ; et nous ne vivrons plus que pour vous, qui êtes mort au milieu des plus cruels tourments, afin de nous rendre la vie. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons comment notre Saint, portant Jésus crucifié dans son esprit et dans son cœur, l’avait constamment aussi sur ses lèvres. Persuadé que la prédication de la mort du Sauveur est le moyen le plus efficace pour opérer la conversion et le salut des âmes, Paul en fit le principal sujet de ses discours, et s’en servit comme de l’arme la plus puissante pour combattre le vice et convertir les pécheurs, même les plus obstinés. O Rédempteur plein d’amour, embrasez-nous aussi de cette charité toujours active dont brûlait pour vous votre Serviteur fidèle, et, imprimant dans nos cœurs votre sainte Passion, rendez-nous conformes à vous ; car c’est là le caractère distinctif de vos Élus. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul, saint glorieux et brûlant d’amour pour Jésus crucifié, vous qui, par la méditation assidue des souffrances du Rédempteur, et par votre zèle à en rappeler aux chrétiens le précieux souvenir, avez mérité que Jésus-Christ lui-même gravât dans votre cœur les instruments de sa Passion, obtenez-nous un tel amour pour Jésus crucifié que, le méditant sans cesse, nous puissions recevoir, par vos mérites, l’abondance des grâces dont vous a comblé la Bonté souveraine. Ainsi soit-il.


Prières à dire chaque jour


Capitule


Mes frères, j’ai reçu, moi qui suis le plus petit d’entre tous les saints, cette grâce d’annoncer aux gentils les richesses incompréhensibles du Christ, et d’éclairer tous les hommes en leur découvrant quelle est l’économie du mystère caché dès le commencement des siècles en Dieu qui a tout créé.


Hymne

Mes frères, j’ai reçu, moi qui suis le plus petit d’entre tous les saints, cette grâce d’annoncer aux gentils les richesses incompréhensibles du Christ, et d’éclairer tous les hommes en leur découvrant quelle est l’économie du mystère caché dès le commencement des siècles en Dieu qui a tout créé.

Quiconque gémit dans cette vallée de larmes sous le poids des afflictions, qu’il élève ses regards au Ciel et adresse à Paul ses humbles prières.


Ce que saint Paul peut faire avec le secours de la grâce dont il est rempli, les miracles opérés chez tous les peuples l’annoncent à chaque pas.


Au seul nom de Paul, les ruses de l’enfer s’évanouissent, le démon desserre ses griffes et lâche sa proie en fuyant.


Aussitôt que Paul est invoqué, la maladie quitte le corps; les pluies, les tempêtes et les fleuves sentent la puissance de ses ordres.


Souvent les anges lui aplanissent les difficultés du chemin, et, quand il doit parler, ils lui suggèrent les paroles les plus suaves.


O excessive charité d’un Père et d’un chef si tendre, répandez la lumière dans nos esprits, enflammez-nous d’ardeur pour les fortes entreprises.


Que sous vos auspices la candeur et la foi brillent d’un plus grand éclat ; que la hideuse erreur n’ose point pénétrer dans l’Italie.


Louange, pouvoir et gloire à vous, ô Trinité souveraine, qui avez introduit dans les joies éternelles votre très fidèle serviteur. Ainsi soit-il.


v/ Priez pour nous, saint Paul de la Croix,

r/ Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.


Prions


Seigneur Jésus-Christ, qui avez enrichi saint Paul d’une charité spéciale afin qu’il prêchât le mystère de la Croix, et qui avez voulu l’employer à faire fleurir dans l’Église une famille nouvelle, accordez-nous par son intercession qu’après avoir médité continuellement votre Passion, nous en méritions les fruits au séjour de la gloire. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Deuxième jour

Innocence de Saint Paul de la Croix


I Considérons comment, prévenu par la grâce divine, Saint Paul eut le bonheur de haïr et d’éviter toujours le péché, qu’il regardait, non seulement comme la funeste cause du crucifiement et de la mort du Rédempteur, mais encore comme le renouvellement de sa Passion. Cette pensée, vivement présente à son esprit, lui inspirait une telle horreur des moindres fautes, qu’il sut s’en préserver et garder dans son intégrité, jusqu’à la mort, l’innocence du baptême. O bienheureux Saint, qui avez été le gardien si jaloux de votre innocence, obtenez-nous, pauvres pécheurs que nous sommes, la grâce de pleurer amèrement la perte de la nôtre. – Pater; Ave, Gloria.


II Considérons comment notre Saint put conserver son innocence dans un siècle aussi dépravé que celui où il vécut. Il ne perdit jamais de vue le souverain mal que renferme le péché : pour l’homme dont il fait le malheur dans le temps et dans l’éternité, et pour Dieu dont il outrage et méprise la Majesté infinie. Un tel attentat le saisissait d’horreur et lui faisait fuir jusqu’à l’ombre d’une faute. O Jésus, aimable Rédempteur, faites-nous comprendre l’énormité du péché ; ne permettez pas que notre malice rende inutile le sang précieux que vous avez répandu pour notre salut ; et, en considération de l’admirable innocence de votre Serviteur, pénétrez nos âmes de cette crainte salutaire qui fait éviter tout péché. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons que notre Saint, pour protéger une si rare innocence, eut recours non seulement au souvenir habituel de la présence de Dieu, mais encore à l’amour le plus tendre pour le Rédempteur souffrant, qu’il ne pouvait un seul instant oublier. Avec cette armure impénétrable, il put se défendre contre tous les assauts des tentations et garder intacte l’innocence baptismale, au milieu de tant d’occasions et de périls. Hélas ! pauvres pécheurs, que nous ressemblons peu à saint Paul de la Croix ! Nous avons sitôt perdu l’innocence, en commettant le péché ! O bon et divin Rédempteur, nous vous en supplions, par les mérites de votre Serviteur fidèle, pénétrez-nous d’une telle horreur du péché, que nous soyons disposés à mourir mille fois plutôt que de le commettre encore. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O lis d’innocence, saint Paul de la Croix, vous qui avez connu, aux splendides clartés de la foi, que Dieu est le souverain Bien, et le péché le souverain mal; vous qui avez su conserver toute la candeur de votre âme, obtenez-nous une foi vive qui nous tienne sans cesse en la présence de Dieu et nous fasse éviter le péché ; obtenez-nous une dévotion tendre pour Jésus crucifié, en qui nous puiserons la force de repousser avec constance et vigueur le charme des sens et les séductions du monde, de manière que rien ne soit capable de nous séparer du divin Amour. Ainsi soit-il.


Troisième jour

Pénitence de Saint Paul de la Croix


I Considérons comment Dieu, qui veut voir ses Élus ressembler à son divin Fils, disposait saint Paul à l’imiter par des souffrances extraordinaires. A cette fin, il lui montra intérieurement quelles dures et cruelles épreuves il aurait à soutenir pour son amour. Cette vue enflamma le saint d’un si violent désir de la croix, que, pour se rendre semblable au divin Crucifié, il s’élança en esprit pour la saisir et l’embrasser, n’aspirant désormais qu’aux plus grandes souffrances, qu’aux plus rudes travaux. Paul cependant n’avait rien perdu de son innocence. Et nous, au contraire, chargés de tant de péchés, nous frémissons au nom seul de cette pénitence sans laquelle il n’y a point de salut. O divin Rédempteur que j’adore sur la croix, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous un désir efficace de la souffrance et un véritable esprit de pénitence, afin que nous puissions expier nos fautes, et devenir semblables à vous. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons que la soif ardente de souffrir porta notre Saint à traiter son corps avec tant de rigueur qu’il peut être regardé comme l’un des plus austères pénitents de ces derniers siècles. Passer de longues heures de la nuit en oraison, prendre un court sommeil sur la terre nue, déchirer sa chair par de rudes disciplines, exténuer son corps par des jeûnes rigoureux : telles furent les délices de Paul pendant sa jeunesse. Il est impossible de dire à quels excès de rigueur, durant tout le cours de sa sainte vie, le porta sa soif de souffrir pour s’identifier avec son Amour crucifié. A une si austère pénitence, que peut répondre notre délicatesse ? O Seigneur, faites que nous regardions notre corps comme le plus grand ennemi de notre âme ; et, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous la grâce de le tenir toujours soumis à l’esprit, afin qu’en imitant la pénitence de Paul, nous puissions expier nos fautes et opérer notre éternel salut. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons par quelles voies admirables notre Saint fut conduit à ce prodigieux amour de la pénitence. Voyant un Dieu qui, pour montrer la rigueur de sa Justice outragée par le péché de l’homme, frappe son propre Fils et le fait expirer dans un océan de douleurs, Paul se consumait d’amour, tant il était pénétré de compassion pour cette auguste Victime. Et comme l’amour, de sa nature, tend à unir et à transformer celui qui aime en l’objet aimé, notre Saint était si heureux de souffrir pour imiter son Bien-Aimé crucifié, que les souffrances lui faisaient éprouver les plus suaves délices. Oh ! qu’il est vrai qu’une âme embrasée d’amour ressent peu la souffrance : tant il est doux de souffrir pour l’objet qu’on aime ! O adorable Rédempteur, par les mérites de votre Serviteur toujours si brûlant d’amour pour vous, répandez aussi en nous cet esprit de mortification qui nous fasse, à son exemple, réprimer les penchants de la nature corrompue, sujet de trouble pour nos âmes, et graver en nous le caractère de vos Élus. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul, glorieux modèle de pénitence, qui avez pratiqué, quoique innocent, une mortification admirable, austère et constante, obtenez-nous la grâce d’avoir toujours devant nos yeux le Rédempteur crucifié, de le contempler comme le modèle qui nous a été donné par le Père céleste, afin que, dépouillés du vêtement de l’iniquité, et revêtus de la grâce et de la sainteté, nous devenions semblables au Sauveur souffrant, Chef des prédestinés. Ainsi soit-il.


Quatrième jour

Humilité de Saint Paul de la Croix


I Considérons comment saint Paul, contemplant sans cesse son Rédempteur humilié pour l’amour des âmes jusqu’à la mort de la croix, conçut un vif désir d’être méprisé comme le dernier des hommes, et conjura le Sauveur avec larmes de lui communiquer l’humilité la plus profonde. Le divin Rédempteur exauça sa prière : non seulement il lui révéla tout le prix de cette vertu, mais il lui en fit le don à un si haut degré que, tout en étant honoré comme un saint puissant en œuvres et en paroles, Paul eut toujours les yeux fixés sur son néant, renvoyant à Dieu toute gloire. O miséricordieux Seigneur, qui avez fait de Paul un parfait modèle d’humilité, guérissez notre orgueil ; nous attendons ce bienfait de votre grâce ; et par les mérites de votre Serviteur, daignez nous apprendre, enfin, à être doux et humbles de cœur. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons combien fut extraordinaire l’humilité de notre Saint. Instruit par une lumière continuelle que rien ne plaît au Fils de Dieu, comme de nous humilier en esprit, il eut toujours le regard fixé sur sa bassesse, dont il avait une connaissance profonde et une intime conviction. Aussi ces bas sentiments de lui-même ne permirent-ils jamais à la moindre pensée de vanité, d’ambition et d’orgueil de se fixer à son esprit. O divin Roi des âmes humbles, que nous sommes loin de ressembler à votre Serviteur ! Lui, innocent, et nous, pécheurs ; lui, orné de vertus, et nous, chargés de vices ; lui, riche de tant de dons précieux, et nous, appauvris par tant de misères. Et cependant il est humble, et nous sommes superbes !... Ah ! ayez pitié de notre misère, et, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous la salutaire connaissance de notre néant, qui nous fera pratiquer l’humilité, vertu si chère à votre cœur et si puissante pour obtenir de votre Bonté tous les trésors de la grâce. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons que notre Saint posséda cette vraie humilité de cœur qui joint toujours les œuvres aux sentiments et aux paroles. Habitué, dès ses premières années, à méditer les souffrances et les opprobres du Verbe incarné, non seulement il fuyait jusqu’à l’ombre de la gloire, mais, cachant avec une sainte industrie, les nombreuses faveurs dont il était comblé, il recherchait avec ardeur les humiliations et le mépris. O divin Rédempteur, que deviendrons-nous au tribunal de votre Justice ? nous, si sensibles à la moindre injure, si vindicatifs pour le moindre outrage !... Ah ! par votre miséricorde, pardonnez-nous, et, par les mérites de saint Paul, donnez-nous un véritable esprit d’humilité, qui nous fasse échapper à l’opprobre éternel, juste châtiment de l’orgueil. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul de la Croix, Saint couronné de tant de gloire, vous qui, à l’école de Jésus-Christ, avez appris la grande leçon de l’humilité, vous qui, comblé de grâces, estimé des hommes, vénéré même comme un Saint, à cause de vos vertus, aviez néanmoins de vous-même une opinion extrêmement basse, au point que tout le monde en était étonné et ravi, enseignez-nous cette belle vertu, sceau distinctif du chrétien ; faites qu’elle nous devienne si chère que, nous méprisant nous-mêmes pour l’amour d’un Dieu qui a embrassé tous les mépris pour notre amour, nous méritions d’être glorifiés un jour dans le ciel. Ainsi soit-il.


Cinquième jour

Patience de Saint Paul de la Croix


I Considérons comment saint Paul, à sa profonde humilité, joignit toujours une patience inaltérable. Dans ses infirmités, non moins fréquentes que longues et douloureuses, il fixait sa pensée sur les souffrances de son bien-aimé Rédempteur, et endurait avec joie toutes ses peines, connaissant le prix de la douleur supportée pour Celui qui a souffert pour nous avec une mansuétude infinie. Sa résignation fut toujours parfaite : ni les tribulations ni les angoisses ne purent jamais ébranler son invincible patience. Pour nous, – tant est grande notre misère ! – nous ne savons jamais nous faire la moindre violence ni pratiquer la résignation dans les adversités. O Jésus, divin modèle de patience, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous cette résignation parfaite que vous attendez du cœur de vos Élus. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons comment la Providence, pour rendre notre Saint un héros de patience, permit que les hommes s’unissent contre lui. Fondateur d’un nouvel Ordre religieux qui lui avait été montré plusieurs fois dans des visions célestes, l’enfer et le monde se coalisèrent pour le persécuter et renverser son œuvre. Il fut abreuvé de tant d’amers chagrins, en proie à de si douloureuses angoisses, qu’on l’entendit souvent s’écrier avec l’Apôtre : Je suis tourmenté sans repos ni trêve, au-dedans et au dehors ». Toutefois, puisant force et courage dans le souvenir des cruels traitements qu’eut à subir le divin Rédempteur, Paul savait contenir son ardente nature. Plus les coups qu’on lui portait, étaient douloureux, plus s’affermissait sa patience. O Seigneur, par la vertu de votre sainte Croix, soutenez notre faiblesse, et, par l’héroïque patience de votre Serviteur, accordez-nous la grâce de vaincre toutes nos passions, pour n’avoir pas à déplorer la ruine de  nos âmes. – Pater, Ave, Gloria.


III. Considérons avec quelle générosité notre Saint récompensa ses persécuteurs. Ayant appris de son Dieu crucifié à souffrir, à se taire, à rendre le bien pour le mal, il demeurait sourd aux injures, muet pour sa défense, calme au milieu des persécutions les plus violentes ; c’est ainsi qu’il pratiqua toujours cet enseignement que donne l’Apôtre : de ne pas se laisser vaincre par le mal, mais de vaincre le mal par le bien, pardonnant à ceux qui l’avaient offensé, aimant ceux qui le haïssaient, accueillant avec de sincères démonstrations d’estime et d’affection, ses ennemis les plus déclarés qu’il regardait comme ses premiers bienfaiteurs et auxquels il faisait tout le bien qui était en son pouvoir. O doux Rédempteur, Dieu de la charité, faites-nous bien comprendre que le chrétien, votre disciple, ne peut avoir d’ennemis, car il doit aimer tous les hommes comme ses frères ; et, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous cette charité patiente et généreuse qui supporte tout, pardonne tout, et, regardant tous les hommes en Dieu, fait du bien à tous. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul de la Croix, ô Saint resplendissant de gloire, qui, fortifié par la grâce, avez combattu vos passions et triomphé de vos ennemis ! ô véritable imitateur du divin Crucifié, qui, ayant vaincu la malice de l’enfer, avez su récompenser par vos bienfaits les outrages du monde ! ô véritable héros de patience, qui avez embrassé avec une admirable résignation les peines les plus vives, les plus poignantes angoisses, obtenez-nous du divin Rédempteur la grâce de triompher de toutes nos passions. Faites que, supportant avec résignation les maux de la vie présente, nous pratiquions cette patience qui est indispensable pour mériter la couronne de gloire. Ainsi soit-il.


Sixième jour

Pureté de Saint Paul de la Croix


I. Considérons comment notre Saint, prévenu dès son enfance par une grâce spéciale à laquelle il eut le bonheur de correspondre, conçut une si haute opinion de la sainte pureté, qu’il la conserva dans une intégrité parfaite jusqu’au dernier soupir. Voulant le rendre encore plus jaloux de ce précieux trésor, la Sainte Vierge, de son côté, lui communiqua la plus grande estime pour cette angélique vertu, qui devait briller en lui d’un spécial éclat. Il sut, en effet, si bien garder la virginité de son cœur, qu’il n’éprouva jamais la moindre révolte contre la belle vertu. Jamais la flamme corruptrice n’effleura son cœur. O Jésus, candeur de l’éternelle lumière, et miroir sans tache, nous vous en conjurons, par les mérites de votre angélique Serviteur, faites-nous connaître le prix d’une si belle vertu, accordez-nous la grâce de vaincre toutes les tentations qui pourraient nous la ravir, afin que nous participions à cette éclatante gloire que vous réservez aux âmes demeurées toujours pures. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons comment Dieu manifesta par des prodiges l’admirable pureté de Paul. Il suffisait de l’invoquer, quoique absent, pour être aussitôt délivré de la tentation. Cette vertu qui le rendait cher aux hommes, le faisait surtout aimer des anges : ceux-ci l’accompagnaient, le défendaient, quelquefois même le transportaient d’un lieu à un autre. Mais, plus qu’aux esprits angéliques, il fut cher à Marie, la Mère de la pureté : plus d’une fois, elle se montra à lui, et, en témoignage d’amour, lui plaça sur la tête sa main virginale. O miséricordieux Rédempteur, nous nous humilions profondément à vos pieds, en nous voyant, hélas ! bien éloignés de cette pureté d’esprit et de corps que posséda votre Serviteur dans une beauté parfaite. Ah ! faites qu’il soit aussi pour nous un refuge contre les attraits séducteurs du monde, qui conspirent la ruine de cette angélique vertu, si chère à votre cœur. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons quels furent les moyens employés par notre Saint pour ne jamais perdre l’inestimable trésor de la pureté. Il châtiait son corps par de rudes pénitences, afin de le tenir soumis à l’esprit. Et, comme il savait que les yeux sont les portes funestes par où la mort entre dans l’âme pour en bannir la pureté, il les gardait toujours dans une inviolable modestie. Bien convaincu que, sans une grâce spéciale, il ne pouvait conserver intact l’éclat de cette virginale pureté, il ne cessait de faire monter vers Dieu les plus ardentes prières. Il fut toujours animé d’une tendre dévotion envers la Vierge Marie ; toujours et d’esprit et de cœur, il se réfugiait dans les plaies du Sauveur. C’est ainsi que Paul conserva le trésor de sa pureté. O Vierge des vierges, Immaculée Mère de Dieu, par les mérites de votre fervent Serviteur, demandez pour nous une grande pureté, et soyez-en vous-même la gardienne. O Vierge puissante, obtenez-nous l’esprit de prière et la grâce de mettre en pratique les moyens employés par votre Serviteur, afin que nous conservions toujours la pureté du cœur et la sainteté de l’âme. Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul, Saint glorieux et parfait modèle de la pureté que vous avez puisée à sa source même, dans la Passion du Rédempteur, jetez sur nous un regard de bonté. Couvrez-nous de votre protection paternelle ; et, puisque l’esprit du mal exerce partout son tyrannique empire, préservez-nous de ses criminelles séductions qui font tant de victimes. Obtenez-nous la grâce de veiller sur nos sens, de mortifier nos passions, et surtout d’échapper au naufrage, afin que, en suivant vos exemples, nous puissions, nous aussi, arriver un jour à la vision béatifique de Dieu, réservée aux âmes qui auront su, comme vous, amasser sur la terre des trésors de pureté. Ainsi soit-il.


Septième jour

Charité de Saint Paul de la Croix envers le prochain


I Considérons que Saint Paul, reconnaissant dans le prochain la vive image de Dieu, l’aima toujours de la plus tendre affection. Instruit par l’Evangile que la charité sans les œuvres est une plante stérile, et, le regard fixé sur le Rédempteur s’immolant pour les hommes, il volait au secours du prochain, partout où de plus grandes misères réclamaient sa charité : il défendait l’opprimé, consolait l’affligé, revêtait l’indigent, nourrissait le pauvre, secourait les malades, assistait les mourants, pratiquait ainsi le divin précepte : « Partagez votre pain avec celui que la faim presse ; recueillez sous votre toit ceux qui n’ont point d’abri ; quand vous verrez quelqu’un sans vêtement, revêtez-le, et ne méprisez point votre chair. » O doux Rédempteur, vrai Dieu de la charité, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous des entrailles de miséricorde pour l’indigence et la misère ; faites que, vous voyant vous-même pauvre et souffrant dans nos frères, nous ayons toujours pour eux cette charité compatissante que vous nous commandez. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons comment le zèle pour le salut des âmes, fruit de la vraie charité, fut le caractère dominant de Paul. En effet, véritablement embrasé de la charité des Apôtres, il courait après ses frères égarés dans les voies funestes du péché, et, pour les ramener dans les droits sentiers de la vertu, il employait la prédication, les lettres et les exhortations les plus pressantes ; venaient-ils se jeter à ses pieds, il les accueillait avec une affabilité, une douceur admirable ; tardaient-ils, au contraire, à se rendre, il redoublait de zèle pour les ramener à la pénitence, multipliant les industries de sa charité selon qu’il les voyait plus enfoncés dans le vice et plus obstinés ; et, plus encore par ses larmes que par ses exhortations, il ne cessait point de les importuner qu’il n’eût triomphé de leur obstination et gagné leurs âmes. O Seigneur, dont la miséricorde est infinie, accordez-nous, par les mérites de votre vaillant apôtre, un cœur compatissant pour les pécheurs, afin que, travaillant à leur conversion par nos conseils et par nos prières, nous opérions en même temps notre salut éternel. Pater, Ave, Gloria.


III Considérons que, si la charité de notre Saint fut un feu qui embrasa son cœur, le zèle en fut l’heureuse flamme qui lui fit consumer toute sa vie à ramener des âmes à Jésus-Christ. Voyant un si grand nombre de ces infortunées, privées par leurs fautes des fruits de la Passion du Sauveur, se perdre éternellement, il s’écriait avec l’Apôtre : « Je suis submergé dans une mer de tristesse, et mon cœur est percé de douleur. » Mais, non content de gémir, de prier, de répandre des larmes devant Dieu, s’oubliant pour ainsi dire lui-même, il se livrait tout entier au ministère des âmes : assidu à prêcher la pénitence, courageux pour supporter les fatigues et les travaux, intrépide pour affronter les dangers, ingénieux, héroïque dans sa charité, il ne trouvait de repos qu’après avoir triomphé de leur obstination. – Comme ce zèle condamne notre froideur et notre lâcheté ! Hélas ! au lieu de travailler au salut du prochain, peut-être travaillons-nous, par nos mauvais exemples, à l’entraîner dans l’abîme ? O Dieu de miséricorde, pardonnez-nous, et ne permettez jamais qu’une seule de ces âmes qui vous ont coûté tant de travaux et d’angoisses, vienne à se perdre par notre faute. Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Saint maintenant dans la gloire, Paul de la Croix, pendant tout le cours de votre vie, vous avez travaillé au salut des âmes avec un zèle infatigable et un courage invincible : et nous, nous n’avons qu’une froide indifférence pour les intérêts spirituels du prochain. Ah ! réveillez en nous l’ardeur et le dévouement qui animaient votre âme d’apôtre. Priez le Seigneur de nous communiquer votre esprit, afin que désormais notre conduite soit exemplaire, notre langage chrétien, et notre vie toujours sainte : nous travaillerons alors plus efficacement à la sanctification des autres et à notre propre salut.


Huitième jour

Amour de Saint Paul de la Croix envers Dieu


I Considérons que, prévenu des douceurs de la divine charité, notre Saint aima Dieu dès qu’il le connut : cet amour alla toujours croissant et embrasa son cœur jusqu’à former un vaste incendie. Ne perdant jamais de vue la présence de Dieu, Paul vivait dans un recueillement continuel, dans une oraison permanente. Sa méditation habituelle sur les souffrances du Sauveur lui ayant fait connaître combien le Seigneur est doux, il trouvait en lui son repos, son trésor et l’objet d’ineffables délices. – Ce feu de l’amour divin, qui brûlait en saint Paul de la Croix, excite en nous une sainte envie, mais nous ne cherchons pas la cause de notre indifférence et de notre froideur. O divin Rédempteur des âmes, par l’amour qu’eut pour vous votre Serviteur fidèle, embrasez notre cœur, afin que nous puissions vous aimer de toute notre âme et de toutes nos forces. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons comment, par un rare privilège, notre Saint, ayant franchi tous les degrés de la contemplation, était parvenu à l’union la plus intime de l’âme avec son Dieu : dans cet heureux état, il languissait d’amour. On le voyait pâlir et tomber en de suaves défaillances, ou bien son visage enflammé devenait éblouissant de lumière, au point qu’on ne pouvait le regarder. Tout transformé en Dieu comme le grand Apôtre, il gémissait de se voir emprisonné dans son corps mortel, et souhaitait ardemment d’en être délivré pour s’envoler au ciel et consommer son union avec le Bien-aimé ! – Infortunés que nous sommes ! Comme l’âme est bien plus dans l’objet aimé que dans le corps qu’elle anime, il s’ensuit qu’aimant toute autre chose que Dieu, nous sommes éloignés de ce souverain Bien, source de toute félicité, heureux terme de tous désirs. Ah ! Seigneur, par les mérites de votre Serviteur qui vous a tant aimé, faites que votre amour règne en nous ; car elle est trop malheureuse l’âme à qui vous ne suffisez pas. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons que le grand moyen dont se servit notre Saint pour allumer dans son cœur cette vive flamme d’amour fut la vue continuelle de Jésus en croix. Le divin Rédempteur était le centre de toutes ses pensées et de toutes ses affections, provoquait en lui une soif inextinguible de souffrances, et, l’attirant sur son cœur d’une manière ineffable, le faisait participer à sa douloureuse Passion. O divin Rédempteur, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous une connaissance approfondie de vos cruelles souffrances, afin qu’en les méditant sans cesse, nous nous enflammions de votre amour, et que nous méritions de goûter ces inénarrables délices, réservées aux âmes qui ont une dévotion spéciale à votre sainte Passion ; car c’est la meilleure part que nous puissions choisir en ce monde. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul, Saint resplendissant de gloire, âme vraiment passionnée pour le souverain Bien, Séraphin d’amour, nous sommes dans l’admiration à la vue de l’ardente et divine charité qui consuma toujours votre cœur ; et cependant nous n’avons pour Dieu que froideur et indifférence. Ah ! par votre ardente charité, délivrez-nous de ce malheur ; et, par cet amour qui vous transforme en Jésus-Christ, et vous rend éternellement heureux, obtenez-nous la grâce de méditer assidûment la Passion du Rédempteur, afin d’allumer dans notre cœur ce feu divin qui, dépouillant l’âme d’elle-même et de toutes les choses crées, la rend digne de ces biens ineffables et invisibles que Dieu promet à ceux qui l’aiment. Ainsi soit-il.


Neuvième jour

Mort de Saint Paul de la Croix


I Considérons que notre Saint, ayant eu deux fois, dès ses premières années, une vision du ciel, connut d’une certaine manière comment l’âme bienheureuse voit Dieu, et comment, en l’aimant avec cette même ardeur de charité qu’il lui communique, elle se transforme en lui. Cette intelligence du grand mystère de la glorification des Elus inspirait à Paul tant de mépris pour la terre, que la vie présente était pour lui un tourment. Les consolations qu’il trouvait dans la souffrance ne pouvaient l’empêcher d’aspirer à la mort pour s’unir au souverain Bien, et se désaltérer à l’intarissable source de cette vraie félicité que tous désirent, que beaucoup recherchent, mais qu’en comparaison du grand nombre qui la perdent par leur faute, bien peu obtiennent. O miséricordieux Seigneur, par les mérites de votre Serviteur fidèle, répandez en nous vos célestes lumières, afin que, découvrant la vanité de ce monde, nous soupirions après le ciel, où nous serons éternellement heureux. – Pater, Ave, Gloria.


II Considérons que la mort de notre Saint, prédite par lui-même, fut le digne couronnement de sa vie. Dès que son bien-aimé Rédempteur lui eut donné un avant-goût de cette inénarrable félicité qui, dans la claire vision de Dieu, procède de l’amour béatifique, il souhaita plus que jamais d’être délivré de la prison du corps pour s’envoler au ciel et s’unir parfaitement au souverain Bien. Aussi ne saurait-on dire avec quel calme, quelle sérénité, quels élans d’amour il se prépara à son départ pour l’éternité. Le cœur en paix et tout consumé de charité, l’esprit serein et absorbé en Dieu, plein de jours, riche en mérites, notre Saint tout joyeux quitta ce monde qu’il avait toujours méprisé, pour monter au ciel, séjour du vrai bonheur et des célestes récompenses. O Jésus crucifié, qui avez fait de votre Serviteur un modèle de sainteté, accordez-nous la grâce de comprendre que notre mort ne sera semblable à la sienne qu’autant que notre vie sera conforme à sa vie. – Pater, Ave, Gloria.


III Considérons comment, aussitôt que la belle âme de notre Saint eut quitté son corps, tous ceux qui étaient présents sentirent leur tristesse se changer en une douce joie. Son visage se revêtit d’une beauté surnaturelle, ses membres conservèrent toute leur flexibilité, son âme apparut montant au ciel éclatante de lumière et triomphante de bonheur. C’est ainsi que l’innocence de Paul de la Croix, ses travaux apostoliques, ses tribulations, ses vertus, ses souffrances supportées avec une patience invincible, son zèle pour propager la dévotion à la Passion du Rédempteur, et pour procurer le salut des âmes, furent récompensés par une éternelle félicité. O divin Crucifié, il est bien vrai que les maux de la vie présente ne sont pas en proportion de cette incomparable gloire que vous donnez dans la vie future à ceux qui vous aiment ! Et puisque nous aspirons tous à la récompense qu’a obtenue votre Serviteur, accordez-nous, par ses mérites, la grâce de pratiquer ses vertus et de suivre ses exemples. – Pater, Ave, Gloria.


Prière


O Paul de la Croix, couronné d’une immortelle gloire, sachant que la mort est l’écho de la vie, nous ne pouvons nous défendre de frémir à la pensée de l’heure suprême qui doit décider de notre sort éternel. Saisis donc de frayeur, nous venons au pied de votre trône vous supplier de nous obtenir la grâce souveraine d’éviter le plus grand des malheurs : celui de mourir dans le péché. O généreux et puissant protecteur, obtenez-nous avec un renouvellement de vie le temps de faire une vraie pénitence, le bonheur d’imiter vos vertus, la persévérance dans les bonnes œuvres ; obtenez-nous enfin un amour ardent et une dévotion spéciale pour le divin Rédempteur et sa douloureuse Passion, par les mérites de laquelle nous espérons que, contrits et humiliés, nous aurons, nous aussi, la précieuse mort des justes. Ainsi soit-il.

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Prière à Saint Paul de la Croix


O saint Paul de la Croix, qui avez été sur la terre un miroir d’innocence et un modèle de pénitence ! ô héros de sainteté, prédestiné de Dieu pour méditer jour et nuit la Passion très douloureuse de son Fils unique, et pour en propager la dévotion par vos discours, par vos exemples et par le moyen de votre Institut ! ô Apôtre puissant en œuvres et en paroles, qui avez consumé votre vie à ramener aux pieds de Jésus crucifié les âmes égarées de tant de pauvres pécheurs ! ah ! daignez du ciel abaisser un regard propice sur mon âme et prêter l’oreille à mes prières ! Obtenez-moi un tel amour pour Jésus crucifié, qu’à force de méditer ses souffrances, elles me deviennent propres ; que je reconnaisse dans la profondeur des plaies de mon Sauveur la malice de mes péchés ; que je puise à ces sources de salut la grâce de les pleurer amèrement et une volonté efficace de vous imiter dans votre pénitence, si je ne vous ai pas suivi dans votre innocence. Obtenez-moi aussi, ô saint Paul, la grâce particulière que je vous demande instamment ici prosterné devant vous. – On exprime ici la grâce qu'on désire. – Obtenez de plus à la sainte Église notre Mère la victoire sur ses ennemis, aux pécheurs la conversion, aux hérétiques, et spécialement à l’Angleterre, pour laquelle vous avez tant prié, le retour à la foi catholique. Enfin implorez pour moi de la bonté de Dieu la grâce d’une sainte mort, afin que j’aie le bonheur de le posséder avec vous pendant toute l’éternité. Ainsi soit-il.

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