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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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16 juin 2013

Le Mois du Saint Sacrement

Le Mois du Très Saint Sacrement

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Vingt-deuxième jour

Le Lundi de la quatrième semaine après l'Octave de Pentecôte

 

Venez Esprit Saint,

O Lumière Bienheureuse,

Venez remplir jusqu'à l'intime

le cœur de tous Vos fidèles.

Je Vous salue Marie...

 

Moïse avait reçu de Dieu l'ordre de faire un candélabre destiné à être placé devant l'Arche d'Alliance. L'or le plus pur était la matière que le Seigneur avait désignée Lui-même. Le Chandelier d'or avait sept branches ; sur chacune de ces branches était une lampe qui devait brûler devant le Seigneur. Les Israélites furent invités à fournir l'huile nécessaire à l'entretien de ces lampes. Parmi les objets précieux destinés au culte que le Seigneur exigeait de son peuple, le Chandelier d'or était regardé comme un des plus beaux. Nous lisons dans l'Apocalypse : « Je fus ravi en esprit et j'entendis derrière moi une voix éclatante comme une trompette. Je me tournai pourvoir qui me parlait. Et en même temps je vis sept chandeliers d'or, et au milieu des sept chandeliers d'or quelqu'un qui ressemblait au Fils de l'Homme, vêtu d'une longue robe, et ceint d'une ceinture d'or... Ses yeux paraissaient comme une flamme de feu... Lorsque je le vis je tombai à ses pieds comme mort, et il mit sa main droite sur moi, disant : « Ne crains rien, je suis le premier et le dernier. Je suis celui qui vit. J'ai été mort, mais je suis vivant dans les siècles des siècles ».

Quelqu'un pourrait-il trouver étonnant l'usage de l'Eglise qui consiste à faire brûler constamment au moins une lampe devant le Saint Tabernacle ? Cet usage dont l'origine remonte aux temps les plus reculés, l'Eglise l'a converti en loi, et aujourd'hui il faut une impossibilité manifeste ou une dispense formelle pour laisser le Très Saint Sacrement dans une paroisse ou une chapelle, sans allumer une lampe qui doit brûler la nuit comme le jour. Lorsqu'on entre dans une Eglise, cette lampe est le signe de la présence réelle, et on croit lire à sa clarté cette parole consolante : « Le Maître est là ». On voit dans plusieurs pays, notamment en Italie, sept lampes qui brûlent toujours devant le Saint-Sacrement. Ce nombre est mystérieux. Il est facile d'y voir les sept dons du Saint-Esprit, les sept Sacrements, les sept demandes de l'Oraison Dominicale, etc... David dit dans un Psaume : « Sept fois par jour j'ai chanté vos louanges ». Mais cherchons l'esprit et la signification de cet usage qui consiste à allumer des lampes devant le Très Saint Sacrement.

Notre Seigneur Jésus-Christ, en parlant de Saint Jean-Baptiste, disait aux Juifs : « Il était une lampe ardente et luisante ». Nous lisons encore dans l'Apocalypse : « Mes deux témoins sont deux chandeliers debout devant le Seigneur de la terre ». Or, n'est-il pas évident, après ces témoignages divins, que les lampes représentent les âmes justes, et que les justes sont appelés à venir devant l'adorable Eucharistie, pour y brûler continuellement du feu du divin amour ? Jean-Baptiste était une lampe ardente et luisante ; ardente par le feu de la Charité qui brûlait son cœur, luisante par la lumière de la vérité qui l'éclairait. Telle est une âme dont le Saint Esprit s'est emparé. Il la rend, comme le Saint précurseur, une lampe luisante, en la pénétrant des plus vives lumières de la Foi. Il en fait une lampe ardente, parce qu'Il répand dans elle cette vive flamme de la Charité dont Il est le principe et la source. Placez cette âme devant les sacrés Tabernacles, voilà la vraie lampe que Jésus-Christ demande. Elle brillera du plus vif éclat. Sa modestie, son recueillement, sa ferveur la rendront propre à éclairer par sa lumière, et à échauffer par son feu tous ceux qui la verront. Ces Justes ne se contentent pas de porter une lumière dans leurs mains pour éclairer ceux qui sont dans la maison, ils deviennent des lampes vivantes qui brûlent et se consument pour l'amour de Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement.

Qui n'aspirerait pas à cet honneur ! Ah ! Venez, vierges sages, préparez vos lampes, ou plutôt préparez-vous à la faveur insigne que le Divin Époux veut bien vous accorder. Il vous choisit, âmes pures, âmes de Foi, pour faire de vous les lampes de Son Sanctuaire. Soyez des candélabres d'or, vous le pouvez par la pureté de vos mœurs et la sainteté de voire vie. Demandez au Saint Esprit de garnir souvent votre lampe de l'huile mystérieuse de sa grâce, et puis, venez, le Seigneur vous attend ; et quand vous brûlerez devant le Saint Tabernacle, les fidèles en entrant dans l'Eglise s'écrieront: « Jésus est là, voyez la lampe qui brûle !... »

 

Premier point

L'Adoration perpétuelle

 

Les Eglises les plus pauvres ont au moins une lampe qui est toujours allumée à côté de l'autel où se trouve le Saint Sacrement. C'est bien peu que cette lampe, et néanmoins elle suffit ; les lois qui règlent tout ce qui a rapport au culte divin n'en exigent pas davantage. Mais y a-t-il également dans toutes les Églises, à toute heure du jour et de la nuit, une âme qui veille devant le Saint des Saints ? Cette lampe vivante ne fait elle pas défaut ? Hélas ! Laissons, pendant les longues heures de la nuit, laissons aux Anges le soin de garder le Saint Tabernacle, puisque, dans l'état actuel de la société chrétienne, il est impossible de faire autrement ; mais pendant le jour, depuis que la porte de l'église s'ouvre, dès la première heure, jusqu'au soir où elle doit être fermée, pourquoi laissons-nous aux Anges le soin d'adorer Jésus-Christ ; est-ce donc pour les Anges que Jésus-Christ réside dans le Saint-Sacrement ? Oh ! Non, mille fois non, c'est pour les hommes. Quand le prêtre a prononcé les paroles de la Consécration, c'est pour nous que le Sauveur est descendu des Cieux ; « Pour nous les hommes et pour notre Salut, il descendit du Ciel ».

Quelle honte pour une paroisse où l'on ne peut parvenir à établir l'adoration perpétuelle ! Un saint prêtre s'écriait un jour : « Je désirerais être de la nature de l'huile, pour pouvoir toujours me consumer devant le Très Saint Sacrement. Je me souviens que lorsque j'arrivais tard à Paris, et que j'allais, selon ma coutume, saluer Notre Seigneur à Notre-Dame, trouvant les portes fermées, au moins je me consolais en regardant au-dedans, au travers des fentes des portes ; et voyant des lampes allumées, je disais : « Hélas ! Que vous êtes heureuses de vous consumer toutes à la gloire de Dieu et de brûler perpétuellement ». Quelle consolation d'être le représentant de tout un peuple aux pieds de Jésus-Christ ! Quel honneur insigne, et l'on n'y pense pas !...

Il faut que je mette sérieusement la main à l'œuvre. J'ai à examiner ce que le Sauveur peut exiger de moi dans l'état, dans la condition où sa Providence m'a placé. Que puis-je faire, que dois je faire pour procurer au Saint-Sacrement une lampe vivante qui brûle toujours devant la porte du Tabernacle ? Que puis-je faire pour l'adoration perpétuelle ? Suis-je membre de cette association ? Ai-je une heure désignée pour chaque semaine ou au moins pour chaque mois ? Suis-je fidèle à l'appel, et le moindre prétexte ne me fait-il pas négliger ce devoir sacré ? Cette heure d'adoration n'est-elle pas un fardeau insupportable dont je voudrais me décharger ?.... Où est mon zèle pour la propagation de cette œuvre ! N'ai-je rien à me reprocher ? Jésus-Christ n'a-t-Il aucune plainte à m'adresser ?...

O mon Sauveur, ayez pitié de moi ! Je le confesse pour ma propre confusion, j'ai préféré jusqu'ici toutes les dévotions à celle qui a pour objet la Divine Eucharistie. Pour celle-ci je n'ai eu que de l'indifférence et du dégoût. Ah ! comme je dois reconnaître que le Saint Esprit n'a pas été mon maître ; mais bien mon imagination, mon goût naturel, mes préjugés, et mille autres principes qui n'étaient pas Dieu !...

 

Deuxième point

La visite de chaque jour

 

C'est surtout vers le soir, à l'entrée de la nuit, que l'on aime à voir cette lumière qui brille dans le Sanctuaire et qui indique la présence du divin Maître. Quel moment favorable, après les travaux, et les fatigues de la journée, après les soins donnés aux affaires, après mille agitations inséparables de la vie que l'homme mène ici-bas, quel moment favorable pour venir passer au moins un quart d'heure devant l'auguste Sacrement de nos autels ! C'est un tableau bien touchant et qu'il est encore permis de contempler dans un certain nombre de paroisses où la Foi s'est conservée plus vive et l'amour plus ardent, que celui d'un grand nombre de fidèles qui dans toutes les saisons, une heure avant que l'on ferme l'église, viennent adorer Jésus-Christ dans le Sacrement de Son Amour ! De même qu'on allume les lampes dans une maison quand la nuit approche, on voit le Sanctuaire du Dieu vivant entouré de lampes ardentes qui brûlent en l'honneur de Jésus-Christ. Les unes jettent une lumière plus vive ; celles-ci répandent plus de chaleur, suivant que l'huile dé la charité leur a été communiquée avec plus d'abondance ; mais toutes sont allumées, et la divine solitude est devenue comme la salle du trône du roi Jésus où l'on voit une multitude de lumières qui brillent en son honneur.

Suis-je une de ces lampes qui brûlent devant le trône de l'Agneau sans tache. Vous les soirs, au moins pendant un quart d'heure ? Hélas ! Que de prétextes pour me dispenser de ce devoir sacré ! Les soins donnés aux choses temporelles ne permettent pas d'aller à l'Église. Cependant, pour le mondain, c'est l'heure des plaisirs. Les enfants du siècle se préparant pour le mal, et moi je n'ai pas un quart d'heure pour l'offrir à Jésus-Christ ! Mais, ô mon Dieu, combien de fois ai-je voulu contracter cette pieuse coutume, et je suis obligé d'y renoncer parce que l'ennui s'empare de moi ; un quart d'heure, c'est un siècle ! Je ne sais ce que je dois vous dire. Ne serait-ce pas parce que ma lampe manque d'huile ? Si je ne la garnis jamais, dois-je donc être étonné de la voir éteinte ? « La Lampe de l'impie s'éteindra, dit le Seigneur ». Et ailleurs : « La lampe du juste ne s'éteindra pas même dans la Nuit ». « Une lampe qui brille sur un chandelier d'or, telle est la beauté dans la jeunesse ».

Donnez-moi Seigneur, cette beauté, afin que je devienne un ornement de Votre Temple ; oui, je veux avoir en horreur les doctrines de l'impie, je veux marcher dans les sentiers de la Justice, afin que même au milieu des tentations qui répandent le trouble et l'obscurité dans mon âme, je sois toujours devant vous une lampe qui brille sur un chandelier d'or.

 

Troisième point

Adoration Solennelle

 

L'Eglise, dans les grandes solennités, multiplie le nombre des lumières qui brillent ordinairement dans nos temples. C'est principalement lorsque le Saint Sacrement est exposé avec une grande pompe à la vénération des fidèles. On peut dire qu'il n'y a rien de touchant, rien qui porte davantage à la dévotion et à la ferveur que ces grandes fêtes en l'honneur de la Divine Eucharistie. Quand on entre dans l'Église et qu'on aperçoit sur un trône resplendissant de lumière, Jésus-Christ dans l'auguste Mystère de l'Autel, environné de fleurs, caché dans les nuages d'encens que les lévites brûlent à ses pieds, on est saisi, presque malgré soi, d'un sentiment de crainte et de respect dont il est comme impossible de se défendre. Cette exposition solennelle est quelquefois pour un seul jour, d'autres fois elle a lieu pendant plusieurs jours consécutifs. Alors il n'y a rien que ne fasse l'Eglise pour inspirer un profond respect et une dévotion sincère à l'égard de la Divine Eucharistie ; la décoration du temple, le chant des Cantiques divins, la majesté des cérémonies, tout élève l'âme et l'oblige, en quelque sorte, à s'occuper de Dieu. Mais ne faut-il pas l'avouer ? Bien souvent, si l'on excepte certaines heures du jour, l'Église est à peu près déserte, et le pasteur d'une paroisse pourrait s'écrier comme le Prophète Jérémie : Les rues de Sion versent des larmes, parce qu'elles ne voient personne qui accourt à la solennité ».

Oui, même aux offices solennels, si l'exposition du Très Saint Sacrement a lieu tout autre jour qu'un dimanche, les ministres des Autels se trouvent presque seuls, et le chant sacré de nos hymnes est répété par l'écho des voûtes d'une Eglise déserte. Hélas ! Combien de fois, principalement aux jours des quarante heures qui précèdent le Carême, jours d'expiation et de larmes pour les véritables amis de Dieu, combien de fois n'a-t-on pas vu de vastes Églises entièrement abandonnées pendant de longues heures, sans que les paroissiens aient eu seulement la pensée d'aller rendre leurs hommages à Jésus-Christ dans le Sacrement de son amour ! Et dans ces mémos heures, que d'apprêts pour les repas, pour les divertissements, bien souvent pour le crime !

O mon Dieu, on se plaint des calamités qui affligent les peuples. Si quelque chose devrait étonner, ce serait bien plutôt votre patience ! L'ingratitude du plus grand nombre des Chrétiens est à son comble, et les jours de fêtes sont changés, suivant l'expression d'un Prophète, en des jours d'amertume et de deuil. Ne suis-je pas un de ces chrétiens coupables ? Quelle a été ma conduite lorsque le Saint Sacrement a été exposé solennellement dans les Eglises ? Ai-je voulu, par mon empressement et mon zèle, offrir au divin Sauveur un dédommagement pour tant d'outrages qui lui sont faits ? Et maintenant qu'est-ce que je promets Jésus-Christ, pour le Jeudi-Saint, les Quarante-Heures, l'Octave du Saint Sacrement ? Seigneur, je veux être aussi longtemps que mes devoirs le permettront , je veux être à vos pieds comme une lampe ardente et luisante !...

 

Bone pastor, Panis vere,

Jesu, nostri miserere,

Tu nos pasce, nos tuere,

Tu nos bona fac videre

in terra viventium.

 

Ô bon Pasteur, notre vrai Pain,

Jésus, ayez pitié de nous.

Nourris-nous, protège-nous,

faites-nous voir le bonheur

dans la terre des vivants.

 

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