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25 juin 2014

Le Mois de Saint Pierre

Le Mois de Saint Pierre

ou dévotion à l'Eglise et au Saint Siège

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Vingt-sixième jour

Sur l'action du sacerdoce par le Sacrement de pénitence

 

Notre Père... Je vous salue Marie...

Saint Pierre et tous les saints Souverains Pontifes, priez pour nous !

 

Le cadre restreint que nous nous sommes prescrit ne nous permet pas de nous étendre sur tous les moyens que le divin Fondateur de l'Eglise a placés entre les mains du sacerdoce pour féconder son action sur la société, qu'il était chargé de gouverner et de régénérer. Sans doute il eût été utile et consolant de montrer la puissance irrésistible de la parole divine dans la bouche du sacerdoce ; d'autant plus que c'est par elle qu'il jette la première semence de la foi dans les cœurs. Mais nous en avons déjà  parlè dans plusieurs méditations et notamment dans la sixième. Au reste, l'efficacité de la parole divine est facile à reconnaître : depuis Saint Pierre qui convertit trois mille personnes la première fois qu'il la fit entendre, jusqu'aux prédicateurs de nos jours qui en recueillent des fruits si prodigieux et si nombreux, toujours la parole de Dieu a éclairé et touché les cœurs, bien moins par les talents oratoires plus ou moins éminents de ceux qui l'annoncent, que par la grâce spéciale qu'elle porte avec elle, et qui pénètre dans le sanctuaire le plus intime de l'âme. Quant à la prière, elle est un moyen si puissant entre les mains du sacerdoce, que l'Eglise lui en a fait une obligation rigoureuse en lui imposant le devoir quotidien de la récitation du saint office, et en lui permettant de monter tous les jours au saint autel. C'est à l'aide de la prière que le sacerdoce obtient du ciel les bénédictions divines qui fécondent les efforts de son zèle, et qui préparent les cœurs à recevoir les douces et salutaires influences de la grâce. Ce qu'il nous importe surtout de bien méditer d'abord, c'est l'action qu'exerce le sacerdoce sur les individus et sur la société pour la régénérer, par le pouvoir prodigieux qu'il a reçu de Jésus-Christ de remettre les péchés, c'est-à-dire par le sacrement de pénitence.

I. Si Dieu lui-même n'avait revêtu l'homme de cette auguste et miséricordieuse fonction de réconciliateur, jamais il ne serait venu à l'esprit de qui que se soit de s'arroger le droit de pardonner les injures faites au souverain Seigneur de toutes choses, et surtout d'y mettre pour condition l'aveu humiliant des fautes les plus secrètes et des désordres les plus honteux et les plus intimes de l'âme. La charité infinie de Dieu pour l'humanité pouvait seule trouver un moyen de traiter avec elle de son pardon ; il n'appartenait qu'à sa toute-puissance d'établir les hommes pour être les intermédiaires de sa miséricorde et pour prononcer en son nom l'absolution des coupables ; enfin, il n'y avait qu'une sagesse divine qui pût trouver les conditions les plus convenables pour sauvegarder l'honneur du Très-Haut qui pardonne, et pour ménager les intérêts spirituels du pécheur qui est absous. Aussi, rien de plus positif dans l'Evangile que ces paroles du Fondateur de l'Eglise : « Recevez le Saint-Esprit ; les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez » (Saint Jean 20, 22, 23) ; paroles solennelles par lesquelles le Sauveur donna aux apôtres et à leurs successeurs le droit et le pouvoir de briser les chaînes du pécheur et de lui rendre l'amitié de Dieu. Dans toute société bien ordonnée, il y a des magistrats et des juges préposés par le souverain pour veiller à l'exécution des lois ; il y a des tribunaux auxquels sont cités les délinquants ; des sentences sont prononcées au nom du chef de l'Etat, qui les ratifie. Pourquoi la société des âmes, où règne l'ordre le plus admirable, n'aurait-elle pas à sa disposition des ressources analogues pour faire respecter les lois imprescriptibles de Dieu, et pour se gouverner ? Sans doute le tribunal de miséricorde où siège le sacerdoce par l'ordre de Jésus-Christ est un tribunal uniquement spirituel et pour le for intérieur ; mais il est en rapport avec la nature de la société qu'il est appelé à administrer. Il est vrai que l'on n'y prononce jamais d'autre sentence que celle du pardon ; on n'y est point cité par la force brutale, ni malgré soi ; il n'y a d'autre témoin, ni d'autre accusateur que le coupable lui-même qui se présente librement ; les débats, loin d'être publics, ont lieu à huis-clos et dans le plus profond secret ; mais qu'importe, si la société se trouve bien de ce système judiciaire, et si les pécheurs s'en accommodent volontiers ? Depuis dix-huit siècles rien n'a été changé ni au fond, ni à la forme des jugements rendus par le sacerdoce, et jamais société n'a marché avec plus de régularité que la société chrétienne.

II. Quelle influence peut donc exercer le sacerdoce sur les individus et sur la société dans un tribunal si indulgent ? Il console d'abord et encourage le pécheur qu'il reçoit avec la bonté d'un père plutôt qu'avec la sévérité d'un juge. Il examine avec soin l'étendue et la profondeur des plaies de l'âme malade qu'il veut guérir ; il éclaire ses ténèbres, lui découvre ses illusions ; il fait briller d'un nouvel éclat, à ses yeux, les vérités graves et importantes qu'elle a oubliées ou qu'elle n'a pas méditées assez sérieusement ; il lui indique les remèdes à employer, les précautions à prendre ; il l'exhorte avec tendresse et entraînement ; il lui rend le sentiment de sa dignité, en l'arrachant à la dégradation de ses passions ; et en la réconciliant avec Dieu, il lui donne la paix et le bonheur. Une grâce toute spéciale, essentiellement inhérente au sacrement de pénitence, vient joindre l'efficacité infaillible de sa vertu à l'action du ministre de Jésus-Christ, et lorsque le pénitent sort du tribunal de la miséricorde, il se sent tout autre qu'il n'y était entré : il était couvert de confusion, et maintenant il peut lever ses regards vers le ciel avec confiance et appeler Dieu son père ; il était faible, découragé ; le péché semblait l'enlacer dans une étreinte fatale qui l'entraînait presque malgré lui d'abîme en abîme ; il ne voyait devant lui les sacrifices à faire pour sortir de ce déplorable état, que comme des remèdes impossibles ; à présent tout est changé : il espère, non dans ses propres forces, mais dans l'assistance divine ; le charme qui le tenait enchaîné au péché est rompu, son penchant au mal est comme paralysé, et les sages conseils qui lui ont été suggérés ne lui paraissent plus impraticables ; il se décide à mettre la main à l'oeuvre, à rentrer dans la voie des commandements divins et dans le sentier de la vertu. Il était mort à la vie surnaturelle, et il est ressuscité ; il était une branche desséchée séparée du tronc qui est Jésus-Christ, la grâce du sacrement l'en a rapproché et a rétabli la circulation de la sève vivifiante ; il vit et il va désormais porter des fruits pour la vie éternelle. Après cet aperçu, il est facile de comprendre l'influence immense qu'exerce le sacerdoce sur les passions humaines auxquelles il impose un frein salutaire, et sur les individus qu'il réhabilite après les chutes les plus déplorables, et qu'il fortifie contre de nouvelles faiblesses. L'expérience ne vient-elle pas confirmer tous les jours ces indications de la raison ? Un jeune homme est-il docile, soumis à ses parents, modeste dans ses discours et ses actions, laborieux, chaste et d'une vie régulière : on est sûr qu'il s'approche du tribunal de la pénitence. Au contraire, lorsqu'on voit ces jeunes gens au ton fat, aux manières importantes, sans respect pour leurs parents, sans pudeur dans leurs discours, ennemis du travail, sans règle dans leur conduite et surtout dans leurs mœurs, on peut être certain qu'ils ne se confessent plus. Où trouvons-nous les hommes consciencieux, qui ont de la loyauté, qui ont des mœurs réglées, qui combattent sérieusement leurs mauvais penchants ; les hommes désintéressés et dévoués au service du prochain ? Dans les rangs de ceux qui se soumettent à la direction habituelle du sacerdoce. Ce tribunal sacré peut seul régénérer les âmes, dans toutes les conditions et même dans les plus humbles, de telle sorte qu'il les élève jusqu'à la hauteur des plus grands et des plus nobles caractères, et même jusqu'à l'héroïsme. Qu'on nous montre, si l'on peut, hors de là, un saint Vincent de Paul, ou seulement une Sœur de Charité ! Nous n'en faisons pas toutefois un crime à l'humanité : elle est trop faible, sans ce secours divin, pour lutter avec succès contre sa propre corruption ; et c'est pour cela que Jésus-Christ a fait un précepte de se présenter au tribunal de la société des âmes, et de soumettre l'état de sa conscience à la juridiction du sacerdoce. Sans doute l'homme docile qui obéit à cette loi ne sera ni sans défauts, ni impeccable, la perfection n'étant pas de ce monde ; mais il sera meilleur, ou du moins, moins mauvais que celui qui refuse d'user de ce secours surnaturel, pour se conduire d'après ses propres lumières, et avec les seules forces de sa nature déchue.

III. On pourrait dire que l'influence exercée par le sacerdoce au tribunal de la pénitence est incontestable, mais qu'il n'y a qu'un bien petit nombre d'individus qui en recueillent les heureux résultats, puisqu'il n'y en a que bien peu qui s'y présentent ; et que, par conséquent, cette influence doit être fort bornée et presque imperceptible. D'abord, en supposant le nombre de ceux qui fréquentent le sacrement de pénitence, aussi peu considérable qu'on le prétend, nous répondrons que s'il se fût trouvé sept justes dans Sodome et Gomorrhe, ces villes auraient trouvé grâce devant Dieu et n'auraient pas été détruites. Aurait-on regardé comme nulle l'influence qu'auraient pu produire ces sept justes, en sauvant ainsi ces deux malheureuses cités, et en les empêchant d'être anéanties ? Or, nous ne craignons pas de le dire, le salut de notre société moderne est dû à ceux qui vont puiser la sainteté au saint tribunal de la pénitence ; quelque rares qu'on les suppose, c'est la ferveur de leurs prières, ce sont leurs vertus héroïques qui détournent les châtiments dont la justice divine frapperait infailliblement sans cela le monde, à cause de son impiété et de sa corruption. C'est donc en définitive au sacerdoce que la société moderne est redevable de la miséricorde dont le souverain Maître veut bien user à son égard. Toutefois, nous sommes bien loin d'accorder que le nombre de ceux qui se présentent au saint tribunal soit aussi petit qu'on se l'imagine. En effet, il n'existe peut-être aucune famille qui ne compte au moins un de ses membres parmi les pieux fidèles qui réjouissent l'Eglise par leur assiduité à accomplir les devoirs que la religion impose ; et il n'y a peut-être pas non plus de villes, même dans les pays où l'hérésie domine, qui ne renferme quelques-uns de ces fervents catholiques. Or, qui est-ce qui pourrait contester l'influence qu'exerce dans une famille un bon chrétien ou une bonne chrétienne qui se trouve dans son sein ? l'impiété la reconnaît assez, puisqu'elle s'efforce, partons les moyens en son pouvoir, de bannir du foyer domestique toute pratique religieuse. Que n'a-t-on pas dit encore dernièrement dans certains livres sur l'autorité absolue et tyrannique que doit exercer un époux sur sa femme pour l'empêcher surtout d'approcher du saint tribunal de la pénitence ? Comme si un mari avait quelque autorité sur la conscience de celle qui partage sa destinée ! Où serait donc cette liberté des cultes, cette liberté de conscience dont on fait aujourd'hui tant de bruit ? On craint l'influence du prêtre : cette influence existe donc. Ainsi, elle ne s'exerce pas seulement sur ceux qui se mettent directement en rapport avec le sacerdoce au tribunal sacré, mais encore sur leur famille et même sur leur entourage. Elle est par conséquent bien plus étendue qu'on ne le pense communément ; et c'est un grand bonheur pour la société moderne, qui ne tarderait pas sans cela à tomber en dissolution, comme il arriva pour l'Allemagne au temps de Charles-Quint, lorsque le protestantisme eut aboli la confession. Il faut donc conclure que le saint tribunal de la pénitence est un des plus puissants moyens placés par le divin Fondateur de l'Eglise entre les mains du sacerdoce, pour l'aider à accomplir la céleste mission de régénération qu'il lui a confiée en lui disant : « Vous êtes le sel de la terre » (Saint Matthieu 5, 13).

 

Élévation sur l'action du sacerdoce par le Sacrement de Pénitence

 

I. Que vos miséricordes sont infinies, ô mon Dieu ! Vous connaissiez toute l'étendue de la faiblesse humaine ; vous saviez que, quelque léger que soit votre joug, il y aurait pourtant des âmes assez lâches pour s'y soustraire et pour enfreindre les lois que vous ne leur donniez que pour les conduire à la véritable félicité ; et alors, dans votre ineffable bonté, vous avez daigné préparer à ces âmes coupables une piscine salutaire où elles pussent se laver de leurs souillures, un tribunal de miséricorde où la justice et la paix pussent se donner le baiser de la réconciliation. Dans votre amour immense pour les hommes, vous n'avez pas voulu que leurs fautes fussent irrémissibles et sans remède, que la perte de la vie spirituelle fût irréparable. Vous avez largement répandu sur la terre les simples et les spécifiques nécessaires à la guérison des corps ; les âmes vous auraient-elles été moins chères, pour que vous ne leur préparassiez pas aussi des moyens de les rendre à la santé et à la vie ? Vous avez donné à l'humanité des hommes savants qui étudient avec soin les souffrances de leurs semblables, et qui s'appliquent avec un dévouement incomparable à les soulager et à en triompher. Gomment n'auriez-vous pas aussi établi, pour les âmes flétries et blessées par le péché, des hommes doués d'une science toute divine et assez puissants pour les réhabiliter et pour cicatriser leurs plaies ? Ce sont, en effet, les augustes fonctions que remplit le sacerdoce au tribunal sacré de la pénitence, dans lequel vous daignez nous appliquer par son sublime ministère les fruits précieux de la rédemption. C'est là où chaque jour coule ce sang adorable que vous avez répandu sur la croix, et qui ôte les péchés du monde. Quel prodigieux pouvoir que celui que vous avez confié à votre sacerdoce ! Il tient entre ses mains les clefs du ciel ! Il pardonne au nom du Très-Haut ! Il purifie les âmes, il leur rend l'éclat de l'innocence, il les ressuscite !... Et toutes ces merveilles, par quelles mains les opérez-vous ? Assurément par celles de vos ministres sacrés qui ont reçu l'onction sainte et qui sont revêtus d'un caractère divin ; mais encore ? ces ministres, quelque sublimes que soient leur dignité et leurs fonctions, sont des hommes fragiles et sujets aux mêmes misères que le reste de l'humanité ; et c'est en cela. Seigneur, qu'apparaissent davantage votre sagesse et votre infinie bonté. Oui, ce sont des hommes faibles comme nous, pour qu'ils puissent croire à notre faiblesse et compatir aux maladies de notre âme ; des anges, à leur place, n'auraient jamais pu comprendre nos chutes, ni notre ingratitude. Mais, ô mon Sauveur, ces hommes pourront-ils jamais être dignes de l'autorité divine que vous leur confiez ? et ne pourra-t-il pas arriver, hélas ! Que des pécheurs, parmi eux, soient assis à votre place pour absoudre d'autres pécheurs en votre nom ? Votre amour pour les âmes n'a point été arrêté par de semblables considérations. Non, après avoir immolé pour elles votre majesté et votre gloire avec tant de générosité dans votre passion, il vous coûtait peu de perpétuer ce sacrifice, dès qu'il pouvait contribuer à leur salut éternel.

II. Tant de dévouement pour nous, ô divin Maître, restera-t-il sans résultat ? Le dogme de la rémission des péchés demeurera-t-il dans l'Evangile une lettre morte ou stérile ? Se pourrait-il qu'une institution fondée par votre toute-puissance n'atteignît pas le but que vous vous étiez proposé ? C'est, hélas ! Ce que soutiennent ceux qui, redoutant les humiliations de la confession, et plus encore les sacrifices qu'impose la fréquentation du sacrement de pénitence, s'éloignent du saint tribunal. Pour nous, Seigneur, nous n'avons qu'à consulter notre propre expérience pour être convaincus de l'efficacité de ce moyen de salut entre les mains du sacerdoce. Lorsque nous repassons dans l'amertume de notre cœur les années de notre vie qui ont déjà  fui derrière nous, nous reconnaissons que celles où nous avons le moins d'égarements à déplorer, celles où nous avons joui davantage du bonheur et de la paix d'une bonne conscience, sont celles où nous étions le plus exacts à approcher de la confession. Que de courage, que de force, que de consolations n'y avons-nous pas puisés ? Il est, dans la vie, des moments critiques où les charmes de la vertu disparaissent, où les horreurs du vice se changent en attraits séduisants : tout, au dehors et au dedans semble conspirer à pervertir notre cœur : les sens sont amollis, l'âme est sans force et résiste à peine ; l'esprit d'accord avec le cœur ne condamne pas, il se tait ; que dis-je ? il semble approuver. Dans ces circonstances si délicates et si terribles pour les âmes qui vivent encore aux lumières de la foi, c'est aux pieds du prêtre qu'elles retrouvent l'énergie prête à les abandonner ; et elles n'en sont jamais sorties sans se sentir plus calmes, plus ardentes au combat et plus sûres de la victoire. Aussi, si nous avons des chutes à pleurer, rarement les retrouvons-nous dans les jours qui ont immédiatement suivi celui où nous sommes allés chercher des armes pour le combat au tribunal sacré ; car, ô mon Dieu, vous n'y donnez pas seulement la réconciliation et la paix, mais vous en faites encore un arsenal mystérieux, où vous tenez en réserve les secours spirituels les plus puissants contre les ennemis de notre salut. Dans nos doutes sur la foi, dans les anxiétés et les perplexités de notre conscience, dans nos scrupules, une parole, une bénédiction de notre père spirituel suffisent pour les faire évanouir à l'instant. Mais, Seigneur, que n'est-il donné aux pécheurs invétérés qui ont goûté enfin les douceurs de cette institution miséricordieuse, de protester hautement eux-mêmes contre ceux qui prétendent que, dans le tribunal de la pénitence, le sacerdoce n'exerce qu'une influence stérile et sans résultats importants ? Que de remords déchirants ont été calmés ; que de désespoirs, que de fardeaux intolérables pour l'âme coupable ont disparu pour faire place à la paix la plus profonde et aux plus ineffables consolations, dès que le prêtre a eu prononcé ces paroles sacramentelles : « Je vous absous! »... « ô mon âme, bénissez le Seigneur, s'écrient ces pécheurs réconciliés, à l'exemple du saint roi David, que toutes vos facultés louent son saint nom ; n'oubliez jamais tous ses bienfaits : il à pardonné toutes vos iniquités, il vous a guérie de tous vos maux ; il vous a arrachée à la mort, et vous à rendu la vie : oh ! Combien le Seigneur est rempli de tendresse et de miséricorde ; que sa longanimité est grande ! oh ! Oui, il est bien miséricordieux ! Sa colère et ses redoutables menaces ne sont pas éternelles. Il ne nous a pas traités comme le méritaient nos péchés... Sa miséricorde pour ceux qui le craignent ne peut se comparer qu'à l'espace qui sépare le ciel de la terre ; et la distance qui existe entre l'orient et l'occident peut seule donner une idée de celle qu'il a mise entre nous et nos iniquités. Il a pitié de ceux qui veulent le servir, comme un père a pitié de ses enfants ; car, il connaît le limon dont nous sommes formés ; il se rappelle que nous ne sommes qu'un peu de poussière. La vie de l'homme n'est, à ses yeux, que comme un brin d'herbe, et s'effeuille comme la fleur des champs... » (Psaume 102). Tels sont aussi, ô mon Dieu, nos sentiments et les douces émotions que nous éprouvons, lorsque nous venons de nous réconcilier avec vous. Enfin, tous les jours ne voyons-nous pas ceux qui veulent se convertir et devenir meilleurs, commencer l'Å“uvre de leur retour au bien en se rapprochant du tribunal sacré de la pénitence ; tandis que ceux qui veulent donner un libre cours à leurs penchants déréglés s'en éloignent ?

III. Que les familles seraient heureuses ! Quelle harmonie admirable régnerait entre tous les membres qui les composent, si tous se soumettaient régulièrement à ce jugement de miséricorde, que vous avez établi. Seigneur, dans l'effusion de votre bonté infinie pour les hommes, non-seulement afin de leur fournir un moyen facile d'éviter les jugements redoutables de votre justice, mais encore afin d'éteindre dans leur foyer le plus intime toutes les causes de discorde et de désunion ! Un conseiller, un ami ordinaire n'y saurait parvenir ; il serait notre égal, et n'aurait aucune autorité pour faire taire nos passions. Au tribunal de la pénitence, c'est bien aussi un conseiller sûr et charitable, l'ami le plus dévoué, c'est même un père, mais ce n'est plus seulement un homme comme nous, ce n'est plus notre égal. Il est revêtu d'un caractère sacré, il nous parle en votre nom, ô mon Sauveur ! Il a le droit d'imposer silence à nos révoltes ; bien plus, il a reçu de vous le pouvoir de nous conférer une grâce divine qui fortifie et féconde nos bons désirs et nous donne le courage de les mettre en pratique. En faisant le bonheur des familles, au moyen du tribunal de la miséricorde, le sacerdoce fait aussi celui des peuples ; car tous les vices y trouvent leur tombeau, et toutes les vertus y puisent le suc céleste de la grâce qui les soutient et les développe. L'injustice y rencontre un juge impartial qui lui fait rendre impitoyablement le bien mal acquis ; le vindicatif ne peut obtenir le pardon de ses offenses envers Dieu, qu'autant qu'il a pardonné lui-même du fond du cœur à ses frères ; l'homme emporté apprend à mettre un frein à sa colère ; l'orgueilleux est forcé de s'humilier par l'aveu de ses fautes ; l'avare se détache peu à peu des biens de la terre, en rachetant ses péchés par les aumônes qui lui sont prescrites ; celui qui est intempérant s'exerce à la mortification ; le libertin, surtout, trouve dans cette institution salutaire les moyens les plus puissants pour dompter sa chair, et cette grâce que Dieu seul peut donner, et qui seule est capable de donner la victoire ; l'ambitieux, enfin, reçoit cette utile leçon : à savoir, que les premiers sur la terre seront les derniers dans le royaume des cieux, et que les derniers seront les premiers. (Saint Matthieu 20, 16). Qui oserait soutenir que le ministère de celui qui modère ainsi et enchaîne même toutes ces passions, tous ces excès, est inutile à la société ? D'où viennent ces révolutions qui bouleversent de nos jours tout l'ordre social, et qui font couler tant de sang ? Ne serait-ce pas de ce que tous les mauvais penchants de l'homme ont arboré l'étendard de l'indépendance, en secouant dès le jeune âge le joug de ce tribunal bienfaisant, où l'on apprend à les combattre et à en triompher ? Est-il plus honorable pour la liberté humaine de n'être arrêtée dans ses débordements nuisibles à la société, que par des agents de police et des gendarmes, par la cour d'assises, les galères ou la prison ; plutôt que par l'aveu volontaire de ses faiblesses, par les conseils charitables des ministres de Jésus-Christ et par les secours divins que le Ciel envoie ? Ah ! Seigneur ! Quelle admirable école pourtant, que celle du tribunal de vos miséricordes ! C'est là que, dès la plus tendre jeunesse, l'homme apprend à se vaincre lui-même ; c'est là le noviciat le plus parfait de cet esprit de dépendance, de soumission et de respect pour l'autorité, qui forme les bons citoyens, et qui est la plus sûre garantie de l'ordre publie. L'homme est trop grand, la liberté lui est trop chère, pour qu'il puisse faire plier sa volonté rebelle devant des lois et sous une puissance purement humaines, en d'autres termes, pour qu'il puisse obéir à ses semblables ; quels que soient d'ailleurs les titres imposants dont ceux-ci se prévalent, il n'y verra jamais que des égaux. Dieu seul a le droit de mettre un frein à la volonté et à la liberté qu'il a créées ; il n'appartient qu'à lui de les diriger par ses commandements vers la fin pour laquelle il nous les a données. Aussi, dans le tribunal sacré, n'est-ce plus un homme qui parle et qui ordonne, mais Jésus-Christ lui-même, qui a dit : « Celui qui vous écoute m'écoute, celui qui vous méprise me méprise » (Saint Luc 10, 16) ; et lorsqu'on se soumet, c'est à Dieu seul qu'on obéit. C'est ainsi que le sacerdoce a formé et forme encore ces chrétiens héroïques de toutes les classes, de toutes les conditions, de tous les âges, de tous les sexes, parmi lesquels on trouve, à peu près uniquement, les cœurs chastes, désintéressés, et surtout ceux qui se dévouent au service de toutes les misères humaines, et qui paient de leur personne et de leurs biens pour se rendre utiles à la société. Renoncent-ils pour cela à leur liberté ? Oh ! Non, Seigneur, ils apprécient trop ce don incomparable de votre libéralité ; ils apprennent seulement à n'en pas abuser, et à régler, selon les lumières divines que vous daignez leur communiquer par le ministère sacerdotal, l'usage qu'ils doivent en faire. Quelle ingratitude, ô mon Dieu, et quel aveuglement de la part des hommes, de repousser et d'abandonner la pratique d'une institution si sage et si propre à faire le bonheur des individus et de la société dans ce monde, et à assurer leur félicité éternelle dans l'autre ! Permettez qu'en expiation de tous les blasphèmes que l'impiété vomit sans cesse contre ce tribunal sacré où vous vous montrez si miséricordieux pour les hommes, je vous bénisse et vous rende grâce à jamais ; puisque c'est là seulement où je puis trouver la paix de la conscience, la vie de mon âme, le gage le plus certain de ma réconciliation avec vous et des récompenses que vous réservez à ma fidélité.

 

Je crois en Dieu...

Saint Pierre et tous les saints Souverains Pontifes, priez pour nous !

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