Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil
Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil
Vingt-quatrième jour
Notre Dame du Bon Conseil, refuge des pécheurs
Que le péché de nos premiers parents ait gravement endommagé notre intelligence et notre volonté, c'est là une vérité de foi et un fait d'expérience plus qu'évident. En quoi consiste cette blessure ? Pour l’intelligence, dans l'aveuglement ; pour la volonté, dans la faiblesse et la tendance au mal. Autre conséquence de la chute originelle : outre la perte de tous les biens surnaturels, la créature ne portera en elle qu'une image défigurée du Créateur.
L'immensité de cette déplorable infortune s'augmente encore de la multitude de nos fautes personnelles, et cette infortune peut devenir telle que les pécheurs tombés dans la plus profonde infirmité spirituelle et le relâchement le plus désordonné, sombrent encore dans l'absolue confusion des idées morales et dans l'abrutissement hideux et complet de la volonté. Secouant le frein du Bon Conseil, ils abandonnent le droit chemin et ils s'égarent dans la nuit des voies ténébreuses. On est épouvanté quand on regarde à la lumière du Bon Conseil les terribles abîmes qui s'ouvrent au sein de la société et peut-être autour de nous, tout près de nous, sous nos propres pas.
Ne craignons pas de scruter notre coeur, le flambeau à la main. Il existe souvent, dans les replis de l'âme, des abîmes plus profonds que les abîmes de l'enfer. Quelle félicité serait la nôtre, si, dans l'oeuvre du salut, nous appelions à notre aide la grâce du bon Conseil ! Donner un bon conseil, c’est arracher l'âme à la funeste influence de l'erreur, la relever de ses chutes et la ramener au salut. Oh ! le doux et saint office ! Qu'il est consolant ! Qu'il est digne d’envie !
Sa grâce, nous le savons, apporte un double bienfait : elle éclaire l'intelligence, fortifie la volonté. Par elle, nous découvrons facilement si la voie que nous suivons est, oui ou non, périlleuse, par elle, nous avons le courage de rentrer dans le droit chemin, de triompher de toutes les séductions, de vaincre tous les obstacles. Écoutons le cri de la Mère du Bon Conseil, écoutons son invitation : « Avec moi se trouvent le conseil et l'équité ; la prudence est à moi, à moi aussi est la force ». Quelle sagesse dans ce cri ! Quelle bonté, dans cette invitation !
Exemple
Voici un double fait extraordinaire raconté par un prêtre, directeur de la Pieuse Union et dont nous allons voir aujourd'hui la première partie : demain nous verrons la seconde. « Deux jeunes gens, mes paroissiens, reviennent en même temps du service militaire, mais tous deux avec une maladie causée par leur conduite, qui les met bientôt aux portes du tombeau. Ces deux malheureux s'étaient promis l'un à l'autre, au soir de leur première Communion, de ne jamais plus s'approcher des sacrements. Ils tinrent trop bien parole : pas de seconde communion, ni de Confirmation. Le temps du service arrive et tous deux sont placés dans la même ville. Là, continuation de leur vie dissolue et impie avec enrôlement dans la loge maçonnique du lieu. C'est ainsi, perdus corps et âme, que je les ai trouvés. A l'invitation de son père, je vais visiter le plus malade, bien malade en effet, puisque le médecin ne lui donnait qu'un jour ou deux au plus. Il n'est pas d‘abominations et de blasphèmes qu'il ne profère contre Dieu, le Christ, la Sainte Vierge et toute notre sainte religion, de manière que, voyant ma présence plus nuisible qu’utile, je me retire après deux heures du plus terrible combat. J'invite alors plusieurs personnes à venir prier Notre Dame du Bon Conseil. Nous étions cinq : nous voyons tout à coup l'Image de la Madone devenir toute noire. Je fais dépendre le tableau attribuant cela à la fumée des bougies. Mais..., nous constatons avec stupeur que les bougies n'y sont absolument pour rien. Nous replaçons le tableau..., même chose, le visage de la Vierge et celui de l'Enfant Jésus sont noirs... Nous n'en augurons rien de bon, et en effet, le malheureux refuse les sacrements et meurt dans son impénitence.
Prière
Ô Mère du Bon Conseil, vous êtes vraiment pleine de grâce, et tout notre espoir est en vous l'organe de prédilection du Saint-Esprit. La bonne parole qui s’échappe de votre coeur est esprit et vie, tous ceux qui l'entendront, fussent-ils déjà dans le tombeau, ils vivront ! Aimable Vierge, vous le voyez, mon âme est souillée, aveugle et captive : oh ! Dites un mot, et elle sera purifiée, et ses chaînes tomberont ; dites un mot et l’éternelle lumière luira à mes yeux, et mes os humiliés tressailliront de joie, et ma bouche muette s'ouvrira pour chanter vos louanges et celles du Seigneur qui vous a faite si secourable, et je dirai avec amour : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes et béni est le fruit de vos entrailles ! » Ainsi soit-il.
Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image
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