Neuvaine à la Vénérable Nennolina Meo
Neuvaine à la Vénérable Nennolina Meo
Du 25 juin au 3 juillet
Antonietta naît à Rome le 15 décembre 1930, dans une famille plutôt aisée aux solides principes moraux et religieux. La maison se trouve à quelques pas de Sainte-Croix-de-Jérusalem. On récitait chaque jour le Rosaire, et on allait quotidiennement à la Messe. Ses parents aimaient beaucoup la Sainte Vierge, et, pour le voyage de noces, ils avaient été en pèlerinage au sanctuaire de la Reine du Rosaire de Pompéi. Les premiers mots que Nennolina, le surnom donné à Antonietta, apprend à écrire, par sa maman, sont les Noms de Jésus et de Marie. Quatrième d’une fratrie dont deux membres sont déjà « au Ciel », cette jolie brunette obéissante et joyeuse, ravit par son charme, sa candeur et sa capacité de réflexion très au-dessus de son âge. Nennolina était une enfant vive, toujours gaie, qui avait souvent une grande envie de sauter. Elle aimait beaucoup chanter.
A trois ans, elle entra au jardin d’enfant des religieuses. Elle connait dès son plus jeune âge un attrait pour la prière. A l'âge de quatre ans, elle est inscrite dans la section des Petites de l'Action catholique féminine.
Un jour, dans le jardin de la maison, elle tombe par terre et se cogne le genou sur un caillou. On la soigne, mais la douleur ne passe pas. Les médecins ne comprennent pas l'origine de sa douleur, mais, quand ils diagnostiquèrent le mal, il était trop tard : « osteosacoma, cancer des os », l'amputation de la jambe est alors inévitable. Tout le monde en est bouleversé...sauf elle.
Au printemps de l'année 1936, après l'intervention chirurgicale, on installe à Nennolina une lourde prothèse orthopédique, puis elle reprend sa vie d'enfant. Déjà à cet âge, elle avait un concept de la valeur de la souffrance, incompréhensible sans la grâce de Dieu.
Elle commença à aller à l’école primaire à six ans, avec une prothèse qui la gênait beaucoup. Mais elle offrait tout à Jésus : “Chaque pas que je fais, que ce soit un mot d’amour”. Le jour de l’anniversaire de l’amputation elle voulut le célébrer par un grand repas et par une neuvaine à la Vierge de Pompéi, parce que grâce à cet événement, elle avait pu offrir sa souffrance à Jésus. A 6 ans, elle obtient de faire sa première communion, comme le permet désormais l’Eglise (décret de Pie X d’août 1910, autorisant la communion des enfants à l’âge de raison, c'est-à-dire 7 ans, et même avant). Se préparant avec ferveur, elle promet à Jésus, quand il sera dans son cœur, de lui « dire des petits mots pour le consoler ».La nuit de Noël 1936, elle reçut la Première Communion et quelques mois plus tard la Confirmation.
L’amputation de la jambe n’avait pas bloqué la tumeur, qui s’étendit à la tête, à la main, au pied, à la gorge et à la bouche. Les souffrances de la maladie et celles des traitements destinés à la soigner étaient très fortes. Le mal progresse et après de longues et atroces souffrances, cette enfant toujours préoccupée des autres et qui ne s’est jamais plainte rend sa belle âme à Dieu, le 3 juillet 1937. Elle entre dans la Vie, n'ayant pas encore eu ses 7 ans, un samedi, comme elle l'avait annoncé. Elle est enterrée dans la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem à Rome.
Dès 1941, la présidente de l'Action catholique italienne propose l'ouverture de la cause en béatification et canonisation. Celle-ci s'ouvrira en 1972 après l'accord obtenu de la Congrégation pour les causes des saints.
Mais, conversions et grâces accompagneront sa mort : au cimetière romain du Verano, sa tombe sera jonchée de petits billets de prière et d’actions de grâce. Dans l’année qui suivra, deux biographies de Nennolina seront publiées : sa réputation de sainteté se répandra si spontanément et si vite qu’elle dépassera non seulement les limites de sa paroisse, Sainte-Croix-de-Jérusalem, mais aussi celles de Rome et de l’Italie. Dès 1940, sa biographie paraît en plusieurs langues, y compris l’arménien. Le procès de béatification s’ouvre en 1942 et la phase diocésaine se termine en 1972. Mais son âge, à la limite de ce que l’on considère comme l’âge de raison, suscite la perplexité des personnes qui examinent son cas et de nombreuses difficultés surgissent au cours du procès. Aucune loi canonique ne détermine en fait l’âge à partir duquel on peut ouvrir un procès de béatification. Ce n’est qu’en 1981, avec la Déclaration de la Sainte Congrégation pour les Causes des Saints, que l’Eglise reconnaît pleinement que les enfants peuvent, eux aussi, accomplir des actes héroïques de foi, d’espérance et de charité, et par conséquent être élevés à l’honneur des autels.
Un décret, en date du 18 Décembre 2007, a été signé au Vatican, par le pape Benoît XVI, reconnaissant l'héroïcité de ses vertus. Nennolina est désormais Vénérable.
Prières quotidiennes
Prière à la Vénérable Antonietta Meo
O Dieu, Père des humbles, nous Te remercions parce que Tu nous as donné, en Antonietta Meo, une image vivante de Ton Amour et de Ta Sagesse révélés aux tout-petits. Toi qui lui as donné la Grâce d'être unie à la Croix du Seigneur Jésus et de souffrir avec force et avec joie. Rends-la glorieuse encore sur terre, afin qu'elle soit pour tous un exemple lumineux de fidélité à l'Evangile. Accorde-nous son amour simple et ardent pour l'Eucharistie et pour l'Eglise. Viens en aide à notre pauvreté et, par son intercession, rends-nous la grâce que nous Te demandons avec confiance. Amen.
Je crois en Dieu, Notre Père, 10 Je vous salue Marie,
Gloire au Père, O Marie conçue sans péché.
Premier Jour
Antonietta, auteur d’une œuvre étonnante
Cette jeune enfant a écrit plus de cent cinquante lettres à Jésus, à Marie et à la Trinité, rédigées durant sa maladie, d’une maturité exceptionnelle. Cette œuvre étonnante témoigne d’une ascension spirituelle fulgurante. Ecrites de sa main malhabile de petite élève ou dictées à sa maman, ces incroyables petites lettres dégagent un tendre parfum d’intimité avec le Ciel : « Cher Jésus. Chère Petite Sainte Vierge »,commence l’auteur qui conclut souvent par : « Pleins de baisers de la part de ta petite Antonietta ».
C’est à partir du moment où sa mère commence à lui enseigner un peu de catéchisme, en vue de sa première communion qu’Antonietta se met à lui dicter de petites lettres, puis à les écrire elle-même, et à les poser chaque jour sous une statuette de l’Enfant Jésus au pied de son lit « pour qu’il vienne les lire la nuit ».
Sa mère témoignera : « Cela a débuté comme un jeu. C’est ainsi que souvent, le soir, après avoir dit sa prière à son ange gardien, Antonietta a pris l’habitude de me dicter des “poésies”, d’abord pour moi, puis pour son papa et Margherita, puis pour Jésus et pour la Sainte Vierge. Je prenais le premier bout de papier que je trouvais, et je me contentais d’écrire ce qu’elle me disait, en souriant d’indulgence pour ce qu’elle me dictait avec tant de simplicité et de détermination ».
Confions tous les enfants à Jésus, pour que s’établisse dans leur cœur cette tendre relation avec lui.
Jésus, aide-nous à développer les talents que tu as mis en nous.
Prières quotidiennes
Deuxième Jour
Antonietta, future Docteur de l’Eglise
Le journal de Nennolina et ses lettres parlant de Jésus, de la Vierge Marie et de Dieu le Père sont chargées d'émotion et d'affection. Elles révèlent une union mystique vraiment extraordinaire. La théologie qui transpire de ses écrits, tracés d’une main enfantine et avec la manière simple et souvent incertaine des enfants, est d'une beauté surprenante. Beaucoup sont actuellement étudiés par les spécialistes. Car « l’œuvre » de cette jeune enfant dénote une profondeur spirituelle et une justesse théologique stupéfiantes.Au point que d’aucuns ont voulu voir en cette enfant de 6 ans un possible Docteur de l’Eglise. Cette correspondance place d’emblée sa jeune auteur dans la cour des plus grands. Comme eux, cette enfant aime Jésus d’un amour d’épouse. Amour mystique aux accents poétiques, qui rappelle celui de Thérèse de Lisieux. Elle écrit à Jésus : « Je veux être ta lampe et ton lys. La lampe qui brûle nuit et jour devant le tabernacle, ne te laissant jamais seul ; le lys qui orne l’autel et t’adore ». Des lys, elle promet d’ailleurs d’en envoyer beaucoup quand elle sera au paradis !
Jésus, fais de nous de précieux témoins de ton amour.
Prières quotidiennes
Troisième Jour
Antonietta aime Jésus jusqu’à l’héroïsme
Dès qu’elle apprend à tenir la plume, pendant sa première année d’école primaire, Nennolina veut signer toute seule : « Antonietta et Jésus ».Elle s’adresse à Jésus et à Marie avec une tendre familiarité. Ses petites lettres se terminent toujours par des caresses, des baisers, adressés à ses destinataires célestes. Les religieuses qui l’ont éduquée sont elles aussi témoins de cette tendre attitude, elles qui ont souvent vu, avant qu’elle ne sorte de l’église, la petite fille s’approcher du tabernacle et s’exclamer : « Jésus, viens jouer avec moi !».Elle écrit également dans ses lettres qu’elle désire que Jésus soit toujours avec elle : Pendant les mois qui la séparent de la nuit de Noël, ses lettres expriment tout son amour pour Jésus et l’ardent désir de le recevoir dans son cœur.
Les lettres de Nennolina sont des méditations-conversations avec Dieu le Père, Jésus, la Vierge Marie, l'Esprit Saint, la Sainte-Trinité. Elles sont pleines de tendresse, de douces expressions de l'amour ; de profondes réflexions sur les mystères de la foi ; de la persistance des souhaits de la réception de l'Eucharistie ; des offres de sa douleur à Jésus pour le salut des âmes.
La pensée de Jésus ne la quitte pas, elle compte les jours, les heures, les minutes. Les lettres sont répétitives et ses pensées, comme chez tous les enfants, sautent du coq à l’âne, mais sous leur forme enfantine, elles ne sont jamais banales ni puériles.
Son amour dépasse les mots : elle comprend qu’aimer Jésus, c’est faire sa volonté, jusqu’à l’héroïsme : « Rends-moi ma petite jambe si tu veux, écrit-elle à Jésus, mais si tu ne veux pas, fiat voluntas tua ».
O Jésus, fais-nous grandir, comme Nennolina, dans l’amour sans limite.
Prières quotidiennes
Quatrième Jour
Antonietta offre sa souffrance pour les pécheurs
Un peu plus tard, sa générosité extrême la fait monter encore plus haut : « Je ne te demande pas de me rendre ma jambe, je te l’ai donnée ». « Tu sais, maman ? J'ai proposé ma jambe à Jésus, pour la conversion des pauvres pécheurs et pour bénir tous les soldats en Afrique. »
Antonietta comprend qu’aimer Jésus, c’est aussi lui « donner des âmes ».Aussi offre-t-elle ses souffrances pour les pécheurs, « surtout pour les plus méchants »,précise-t-elle. Elle déclare vouloir beaucoup d’âmes : « O Jésus plein d’amour, donne-moi des âmes, donne m’en beaucoup !».
Elle prie pour les pécheurs : « Je te prie pour cet homme qui a fait tant de mal » ; «je te prie pour le pécheur que tu sais, qui est si vieux et qui est à l’hôpital Saint-Jean».
Nennolina comprend la valeur de la douleur. A sa mère, elle dit : « Quand vous sentez la douleur, vous devez garder le silence et l'offrir à Jésus pour un pécheur. Jésus a tant souffert pour nous, mais il n'a pas commis de péché : Il était Dieu. Comment pouvons-nous nous plaindre, nous qui sommes pécheurs. Comment pouvons-nous le choquer toujours ? »
Prions pour les pécheurs, c’est ce que Marie nous demande de faire et qu’Antonietta a si bien compris et mis en œuvre.
Prières quotidiennes
Cinquième Jour
Antonietta comprend l’amour rédempteur de la douleur
Même si elle était très jeune, Antonietta a montré la compréhension de l'amour rédempteur de la douleur que vous ne pouvez pas expliquer si vous n'avez pas admis l'intervention d'une grâce extraordinaire. Nennolina comprend que chacun peut et doit remplir cette mission lui-même, en Jésus-douleur pour le salut de chaque âme. Elle offre sa douleur comme une récompense à Jésus pour toute la douleur qu’Il a soufferte. Elle a compris que sa douleur pourrait diminuer celle de Jésus qui continue à souffrir non plus dans son corps physique, mais dans son corps mystique. Jésus souffre sur les champs de bataille, dans les nombreux moyens par lesquels les hommes souffrent.
Antonietta, 6 ans, conseille à sa maman : « Pour ne pas souffrir, c’est bien simple : au lieu de penser à tes souffrances, pense à celles de Jésus, qui a tant souffert pour nous. Et tu verras que tu ne sentiras plus rien ». La petite fille qui sait à peine écrire, sait de quoi elle parle.
Quand quelqu'un lui demandait comment elle se sentait, elle répondait qu'elle allait bien.Elle ne voulait pas que quiconque prie pour son rétablissement, mais prie de l’aider à faire la volonté de Dieu. "Je veux rester avec Lui sur la croix parce que je l'aime", écrit-elle.
A son guide spirituel, elle dit : "Pour un instant, je couche sur ma blessure, de manière à offrir plus de douleur à Jésus".
Cessons de nous plaindre et remercions Dieu pour les souffrances qu’il nous permet de partager avec lui.
Prières quotidiennes
Sixième Jour
Antonietta demande des grâces à Jésus
Antonietta ne cessera jamais de demander des grâces à Jésus et à sa Mère, pour ceux qui lui sont proches, pour ceux qui se recommandent à ses prières :
« Aujourd’hui j’ai fait un peu de caprices, mais prends, ô bon Jésus, ta petite fille dans tes bras... Aide-moi, parce que sans ton aide, je ne peux rien faire… Aide-moi de ta grâce… Aide-moi, car sans ta grâce je ne peux rien faire… Je t’en prie, Bon Jésus, garde toujours ta grâce dans mon âme ».
« Cher Jésus, demain tu seras dans mon cœur, fais comme si mon âme était une pomme. Et fais qu’il y ait une petite armoire à l’intérieur de mon âme, comme les pépins qui sont à l’intérieur d’une pomme. Et comme la graine blanche qui est sous la peau noire des pépins, fais qu’à l’intérieur de la petite armoire il y ait ta grâce, qui serait comme la graine blanche. Mettez Votre Grâce dans le placard et que cette Grace reste avec moi pour toujours. »
Le futur Paul VI, alors Secrétaire d’Etat, à la lecture de la biographie et des lettres d’Antonietta Meo, écrira que Dieu, en agissant dans les âmes par les voies les plus mystérieuses, concèdera à beaucoup de pénétrer, grâce à la lecture de la vie de cette enfant qui n’avait pas encore sept ans, le mystère de cette sagesse qui se cache aux superbes et apparaît aux enfants ».
Demandons et il nous sera donné. Mais sachons demander avec persévérance.
Prières quotidiennes
Septième Jour
Nennolina, martyre
Le 12 juin 1937, l’état d’Antonietta s’aggrave. Elle respire avec peine. On extrait du liquide de ses poumons. Le 23, on lui scie trois côtes, sous anesthésie locale en raison de sa faiblesse. Voici ce que dit sa mère : « Je ne peux décrire le supplice de ce petit corps martyrisé. Ce jour-là, j’ai retenu mes larmes de toutes mes forces et je lui ai dit : “Tu verras, ma petite fille, dès que tu te seras remise, nous irons en vacances, nous irons au bord de la mer... tu aimes tant la mer... tu pourras aussi te baigner, tu sais !”.Elle m’a regardée, et m’a dit avec tendresse : « Maman sois heureuse, sois contente... Je sortirai d’ici dans un peu moins de dix jours” ».Sa mère ne pouvait pas savoir qu’Antonietta lui avait dit exactement le jour et l’heure auxquels elle allait mourir.
Dans les jours qui suivent, Antonietta continue avec une force désarmante à sourire. Elle sourit même aux infirmières qui viennent soigner sa cicatrice, alors que les métastases ont déjà envahi et dévasté tout son petit corps et que, sous la pression de la masse tumorale dans sa poitrine, le cœur a été déplacé. Tous les témoins du procès ont exprimé leur stupeur devant son extraordinaire sérénité. Sa mère en arrivera même à douter qu’elle souffre : « Je suis allée voir le docteur, et je lui ai dit : “Docteur, je ne crois pas... dites-moi la vérité, dites-moi vraiment... Antonietta souffre beaucoup ?”. “Mais Madame, quelle question ! Que dites-vous ! Taisez-vous ! Les douleurs sont atroces”. Je suis retournée près de son lit... je n’avais plus de voix, et je lui ai dit pour la première fois : “Antonietta, bénis ta maman... Antonietta, bénis maman”. Avec sa main, elle a tracé à grand-peine, une petite croix sur mon front ».
Au procès, le père d’Antonietta rendit le témoignage suivant : « Un jour, voyant son état s’aggraver, j’ai décidé qu’il fallait administrer l’extrême-onction à ma petite fille. Lorsque le prêtre lui a dit que les saintes huiles augmentent la grâce, Antonietta qui écoutait attentivement a répondu : « Oui, je les veux ! » Elle a répondu avec calme à toutes les prières, elle a récité l’acte de contrition, puis elle a tendu ses petites mains ouvertes au prêtre pour qu’il l’oigne... Elle a posé un baiser sur le crucifix de sa première communion. Tout s’est passé avec simplicité, dans la sérénité ».
L’aube de ce matin du 3 juillet 1937 s’était à peine levée quand son père s’approcha d’elle pour arranger encore une fois son oreiller, et Antonietta lui murmura, en approchant ses lèvres pour lui donner un baiser : « Jésus, Marie..., maman, papa ».Sa mère raconte : « Elle a fixé son regard devant elle... Elle a souri... et puis un long, dernier soupir ».
Le petit cercueil blanc fut transporté le lendemain, accompagné d’une foule émue, dans la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem, dans cette même basilique où se trouvent les reliques de la Passion de Jésus, et où Nennolina avait été baptisée à peine six ans auparavant. C’était le 28 décembre 1930, le jour des Saints Innocents.
Prions pour savoir témoigner jusqu’au martyre, comme Nennolina, s’il le faut.
Prières quotidiennes
Huitième Jour
La plus jeune vénérable de l’ère chrétienne
« Il y aura des saints parmi les enfants !»s’exclama saint Pie X lorsqu’il leur permit l’accès aux tabernacles eucharistiques, en abaissant l’âge auquel il était possible de recevoir la Communion. Mais il n’imaginait peut-être pas que cela viendrait si vite.
Décédée à l’âge de 6 ans, Antonietta Meo (15 décembre 1930-3 juillet 1937) est donc la plus jeune vénérable non martyre de l’histoire de l’Eglise.
Elle est plus jeune que les deux bergers de Fatima, Jacinthe et François, béatifiés par Jean-Paul II le 13 mai 2000 (morts à 10 ans), que la vénérable Anne de Guigné (10 ans et demi) ou que Marie-Carmen Gonzalez Valerio, sa contemporaine (1930-1939).
Devenir vénérable est la première étape vers la Béatification, étape nécessaire avant la canonisation. Antonietta Meo est la plus jeune candidate à la sainteté de toute l'histoire de l'Eglise catholique, qui ne soit pas martyre. Sa vie a été un témoignage de la sainteté des enfants qui souffrent.
Confions tous les innombrables êtres humains qui ne seront jamais canonisés mais qui le sont déjà dans le cœur de Dieu.
Prières quotidiennes
Neuvième Jour
La sainteté est pour tous !
Le cas de Nennolina est certainement une nouvelle confirmation de cette vérité, fortement mise en relief par Vatican II : La sainteté n'est pas à l'usage d'un petit nombre, mais un devoir contraignant pour tous les baptisés.
La dernière lettre de Nennolina porte la date du 2 juin. C’est celle qui arrivera dans les mains de Pie XI : “Cher Jésus crucifié, je t’aime tant, tu m’es si cher ! Je veux être avec toi sur le Calvaire. Cher Jésus, dis à Dieu le Père que je l’aime beaucoup lui aussi. Cher Jésus, donne-moi la force nécessaire pour supporter ces douleurs que j’offre pour les pécheurs ».
Sa mère témoigne : « A ce moment-là, Antonietta a été prise d’une violente crise de toux et de vomissements, mais aussitôt que la crise a pris fin, elle a voulu continuer à dicter.
Le professeur Milani, médecin pontifical qui avait été appelé par le docteur Vecchi pour une consultation, est venu examiner Antonietta. Il a dit que l’état de ma petite fille était grave, et qu’elle devait être ramenée à la clinique pour être de nouveau opérée. Le professeur est resté parler avec elle et a été frappé de la voir supporter ses douleurs sans se plaindre. Mon mari lui a parlé des lettres qu’elle écrivait. Il a demandé à voir la dernière. Après l’avoir lue, il a dit qu’il voulait parler d’Antonietta au Saint-Père et nous a demandé la permission d’emporter la lettre avec lui. Le lendemain, une automobile du Vatican s’est arrêtée devant notre habitation. Un délégué envoyé personnellement par le Saint-Père Pie XI était venu apporter la bénédiction apostolique à notre petite fille. Il nous a dit que Sa Sainteté avait été très émue par la lecture de la lettre, et nous a même laissé un billet du professeur Milani qui demandait à Antonietta de le recommander au Seigneur et d’implorer pour lui les dons qu’elle avait demandés pour elle-même ».
Prions pour l’humanité, afin qu’elle resplendisse de la lumière divine.
Prières quotidiennes
Litanies
Voici quelques-uns des écrits de Nennolina, adressés à son « Cher Jésus ou à Marie », sous forme de litanies. La première lettre date du 15 septembre 1936 :
Cher Jésus, aujourd’hui je vais sortir et je vais chez ma sœur et je leur dis que je veux faire ma première communion à Noël. Jésus, viens vite dans mon cœur, je te serrerai très fort et je t’embrasserai.
Mon cher Jésus, aujourd’hui j’ai appris à faire le « O », comme ça je t’écrirai bientôt toute seule.
Cher Jésus, viens à l’école avec moi demain !
Cher Jésus, dis à l’Esprit Saint qu’il m’illumine d’amour et qu’il me remplisse de ses sept dons.
Cher Jésus, dis à la Sainte Vierge que je l’aime tant et que je veux être à côté d’elle.
Chère Sainte Vierge, tu es si bonne, prends mon cœur et donne-le à Jésus.
Cher Jésus, dites à la douce Vierge Marie que je sais que demain, ce sera sa journée, je veux faire beaucoup de sacrifices pour la réconforter.
Cher Jésus, je veux te répéter que je t’aime beaucoup. Mon bon Jésus, je te recommande mon père spirituel, donne-lui les grâces nécessaires.
Cher Jésus, je te recommande mes parents et Margherita. Ta petite fille t’envoie beaucoup de baisers.
Jésus, laisse cette grâce rester toujours, toujours avec moi. Je ne peux rien faire sans ta grâce.
Cher Jésus Eucharistie, mon cœur est plein d'amour pour vous et je suis heureux de vous accueillir demain matin à la sainte communion.
Cher Jésus eucharistie, je suis si, si contente que tu sois venu dans mon cœur. Ne t’en va plus de mon cœur, reste toujours, toujours avec moi. Jésus, je t’aime tant, je veux m’abandonner dans tes bras, fais de moi ce que tu veux.
Cher Jésus, aussi, vous pourrez venir dans mon cœur et rester enfermé avec moi. Je ferai beaucoup de sacrifices pour vous et vous dirai quelques mots doux pour vous réconforter.
Cher Jésus, je t’aime beaucoup, je veux te le répéter que je t’aime beaucoup. Je te donne mon cœur.
Cher Jésus si vous étiez un homme comme nous et si vous étiez enfermé dans une maison, Vous ne connaîtriez pas toutes ces offenses qu'on vous fait.
Cher Jésus, dites à Dieu le Père que je l'aime tant.
Cher Jésus, je Vous adore et je baise Vos pieds.
Cher Jésus qui avez tant souffert sur la croix, apprenez-moi comment faire mon devoir pour que je puisse faire des sacrifices.
Cher Jésus, je sais combien tu as souffert sur la Croix, je veux t'offrir de petites fleurs et rester toujours près de Toi, sur la croix voisine, près de Ta petite Maman.
Mon bon Jésus, donne-moi des âmes, donne m’en beaucoup, je te le demande volontiers. Je te le demande pour que tu les fasses devenir bonnes et qu’elles puissent aller près de toi au Paradis. Cette prière, Antonietta la répétera de très nombreuses fois.
Dans sa dernière lettre du 2 juin 1937, elle écrit : « Cher Jésus, dis à ta petite maman que je l’aime et que j’ai hâte d’être votre voisine. »
Le Pape Benoît XVI a parlé d’Antonietta, lors de l’Audience aux garçons et aux filles de l’Action catholique, 20 décembre 2007. En voici quelques extraits : « Je suis heureux que vous ayez cité le nom d’une fillette, Antoinette Meo, appelée Nennolina. Il y a trois jours, j’ai décrété la reconnaissance de ses vertus héroïques. Quel exemple lumineux nous laisse cette fillette de votre âge ! Nennolina, enfant romaine, pendant sa courte vie – six ans et demi seulement – a fait preuve d’une foi, d’une espérance et d’une charité spéciales, ainsi que des autres vertus chrétiennes. Bien qu’étant une enfant fragile, elle est arrivée à donner un témoignage fort et ferme et vous pouvez la considérer comme l’une de vos amies, comme un modèle dont vous pouvez vous inspirer. Sa vie, à la fois si simple et si importante, montre qu’on peut être saint à tout âge : c’est vrai pour les enfants et pour les adolescents, pour les adultes et pour les personnes âgées. Chaque étape de notre vie est bonne pour décider d’aimer vraiment Jésus et de le suivre fidèlement. En quelques années, Nennolina a atteint le sommet de la perfection chrétienne que nous sommes tous appelés à rechercher, elle a parcouru à toute vitesse l’autoroute qui mène à Jésus.Comme vous le savez, Antoinette vit maintenant auprès de Dieu, et du haut du ciel, elle est proche de vous : sentez-la présente avec vous, dans vos groupes. Apprenez à la connaître et à suivre son exemple ».
Neuvaine proposée par l’Etoile Notre Dame
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