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12 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Lundi de Pâques

Mort, où est ta victoire ?

 

Évangile selon Saint Matthieu (5, 1-12)

 

« Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.

Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés ».

 

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Lundi 24 septembre 2012

 

Le corps de Darwin vient d’être amené par les services funèbres et nous faisons monter le petit cercueil blanc dans la chapelle de la Fondation qui se trouve à l’étage. Un groupe d’enfants venus des différents foyers suit avec gravita la petite procession et s’installe calmement dans l’oratoire en attendant. Les frères et sœurs de Darwin sont là, presque au complet, quelque compagnons d’infortune de la rue se sont joints aussi. La maman, très digne, les yeux rougis par la tristesse, est assise sur un chaise à l’arrière. Le papa, lui, n’est pas venu.

Deux membres du personnel des pompes funèbres installent en silence le cercueil sur le côté droit, tandis qu’un autre dépose quelques gerbes de fleurs à ses pieds. Celui qui semble diriger les opérations ouvre la partie haute du cercueil et essuie religieusement la vitre qui va permettre à chacun de venir voir une dernière fois le corps de Darwin. Puis ils sortent sans un mot.

Je m’avance le premier et prends un petit temps de recueillement en silence. Je regarde ce visage qui est bien celui de notre petit protégé sans déjà plus lui ressembler. Le maquillage excessif destiné à redonner un peu de couleurs à ses joues casse définitivement tout effet de similitude. L’exposition du corps sert d’ailleurs justement à faire le deuil. Darwin n’est plus là.

Quelques enfants s’approchent et m’entourent en scrutant l’intérieur du cercueil, puis c’est au tour de la famille.

Tout le journée, des enfants par petits groupes provenant des différents foyers convergent vers la chapelle pour prier et se relayer autour de leur frère parti trop vite. Un cahier a été déposé à la sortie et chacun prend le temps de mettre un petit mot, un hommage.

L’émotion est évidemment palpable, mais il règne une atmosphère apaisée au naturel que seuls les enfants savent garder en toute circonstances. Jimmy est un enfant de onze ans, abandonné par sa maman sur un marché de la ville. Il a été recueilli par la Fondation deux ans auparavant. C’est un garçon très sensible qui déborde de joie malgré la blessure terrible de son coeur. Il s’approche de moi et me dit :

- Mon Père, ça vous dérangerait de venir avec moi pour vous Darwin ? Je n’ai jamais vu de mort et j’ai un peu peur.

- Mais bien sûr, viens avec moi.

Nous nous approchons, Jimmy se tient devant moi et s’accroche à mes deux avant-bras. Il inspecte le cercueil en silence puis lève la tête vers moi et me dit :

- Il y a une vitre.

- Eh bien oui, comme ça, tu peux le voir.

- Mais comment voulez-vous qu’il respire ?

L’innocence de l’enfance venait encore nous surprendre !

Je le regarde sans rien dire. N’a-t-il pas raison finalement ? Il a bien sûr compris le corps de Darwin était mort, mais garde aussi l’intuition que son âme reste vivante.

« Mort où est ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton dard venimeux ? La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Co 15, 55).

Entre alors Maria, suivie de tous ces jeunes garçons qui ont partagé les dernières années de leurs vies avec Darwin dans le foyer « Notre Dame de Guadalupe ». Un par un ils s’approchent et se recueillent. Estin est là près du cercueil. Étonnamment il a gardé son sourire et pose longuement son regard sur son ami. Il m’aperçoit ensuite près de la porte et s’avance vers moi. Il me serre très fort dans ses bras sans quitter son sourire lumineux et, à ma grande surprise, prononce distinctement deux mots en tagalog :

- Darwin, langit.

« Darwin, le ciel », deux mots sans fioritures comme s’il délivrait un message. Puis il semble scruter ma réaction pour s’assurer que j’ai bien compris. Je le prends à mon tour dans mes bras et laisse couler mes larmes.

- Oh oui, Estin, je n’en ai pas le moindre doute.

 

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Mardi 25 septembre

 

La Messe d’enterrement est prévue à quatorze heures dans la paroisse du quartier. Il reste encore une demi-heure avant le début de la célébration mais déjà tout le monde s’affaire. La chorale guidée par les bénévoles répète les chants et les enfants prennent place. Quelques rangs devant ont été réservés pour les enfants du foyer « Notre Dame de Guadalupe ».

Je les aperçois à l’entrée de l’église. Ils tiennent tous à la main un ballon blanc. Les quatre plus grands : Ome, Rex, Keith et Giosue se tiennent prêt car ce sont eux qui porteront le cercueil jusque devant l’autel.

La messe est simple et belle. L’atmosphère au cimetière quant à elle, est surprenante avec ces dizaines d’enfants éparpillés sur les tombes alentour pour être au plus près du caveau ou le petit cercueil blanc est descendu. Les chants et prières s’élèvent comme ce bouquet de ballons que les enfants laissent s’envoler à la fin de la célébration avec le secret espoir que Darwin puisse les attraper de là-haut.

Quelques temps après, je suis de retour à l’hôpital pour signer quelques papiers, formalités administratives afin de clore le dossier. Je cherche avant tout la chapelle de l’hôpital pour me recueillir quelques instants en repensant à cet étonnant combat mené par un jeune garçon sans force. À ma grande stupéfaction, je la trouve située juste au-dessus de cette petite officine où Darwin a passé sa « Semaine Sainte ».

Tout au long de son combat spirituel, lorsqu’il fixait le plafond, les yeux de Darwin étaient en fait rivés sur le Tabernacle.

Son agonie était un coeur à Coeur.

 

Abba Père,

 

Écoute nos coeurs, Seigneur, quand nous nous sentons désemparés, quand règne en nous la confusion, que ton amour nous ouvre le bras et nous enveloppe de ta paix.

Seigneur, quand tout espoir nous quitte, quand nos fardeaux sont trop lourds et que nous n’en pouvons plus, étends vers nos tes bras et guéris-nous, console-nous.

Nous te demandons humblement ton Esprit d’amour.

Rappelle-nous que nous ne sommes jamais seuls dans la vie, accompagne-nous comme tu l’as fait avec Darwin, quand il était encore parmi nous. Fais que nous n’oublions jamais tout ce que Darwin a souffert, sa douleur et son chagrin, afin que comme lui, nous sachions porter nos problèmes avec un coeur plein de foi et le sourire aux lèvres.

Nous te présentons nos soucis et tout ce qui nous tient à coeur…. Et nous demandons pour cela l’intercession de notre cher Darwin et sa prière.

Et nous prions afin que notre Bienheureuse Mère du Ciel serre doucement notre frère Darwin dans ses bras, pour l’emmener dans la demeure céleste de notre Abba, Père. Amen.

 

Gaines Rosario, Layforce – Archidiocèse de Manille

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

 

Ouverture de la Cause de Béatification de Darwin

 

Le 28 août 2019, le diocèse de Cubao, dans la région de Manille, a ouvert officiellement la cause en béatification de Darwin.

En mars 2019, la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, a donné le feu vert au diocèse de Cubao pour l’ouverture de l’enquête diocésaine. Mgr Ongtioco a cependant reconnu que le procès en béatification devrait être long. Un tribunal ecclésiastique a été nommé afin de procéder à l’audition des témoins. Le procès en vue de la reconnaissance de l’héroïcité des vertus de Darwin est en cours.

Le père Danilo Flores, promoteur de justice, confie que l’équipe d’enquête formée par l’évêque de Cubao est chargée de vérifier si le jeune Philippin « a une réputation de sainteté et qu’il peut être déclaré comme tel ».

Le père Flores ajoute que Darwin est reconnu pour une certaine sainteté qui n’est pas commune pour la jeunesse, que ce soit aux Philippines ou dans le monde. « Il a quelque chose que nous devrons découvrir, et cela devrait se faire par étapes », confie-t-il. « Avant tout, s’il est au Ciel, nous devons prouver qu’il peut être un modèle, surtout pour la jeunesse ».

Le prêtre dominicain Thomas de Gabory, postulateur pour la cause de béatification, raconte avoir rencontré Darwin Ramos avant sa mort, en 2012. « Il était comme vous et moi, un simple adolescent », explique le religieux. « En apparence, il ressemblait aux autres jeunes, mais son cœur était profondément donné à Jésus Christ. »

 

Darwin-Ramos Ciel

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

https://darwin-ramos.org

Facebook : @DarwinRamosAssociation

 

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